eJournals Vox Romanica 80/1

Vox Romanica
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
10.2357/VOX-2021-012
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2021
801 Kristol De Stefani

Lorenzo Tomasin, Il caos e l’ordine. Le lingue romanze nella storia della cultura europea, Torino (Einaudi) 2019, xii + 207 p. (Collana Piccola Biblioteca Einaudi. Saggistica letteraria e linguistica).

2021
Marco Robecchi
312 DOI 10.2357/ VOX-2021-012 Vox Romanica 80 (2021): 312-316 Besprechungen - Comptes rendus Lorenzo Tomasin, Il caos e l’ordine. Le lingue romanze nella storia della cultura europea, Torino (Einaudi) 2019, xii + 207 p. (Collana Piccola Biblioteca Einaudi. Saggistica letteraria e linguistica). C’est un tableau d’art contemporain que L. Tomasin a choisi pour la couverture de son dernier livre: un carré contenant des carrés contenant des lettres. Le tableau A come Alighiero B come Boetti (1988, appartenant à la série Ordine e disordine de l’artiste conceptuel Alighiero Boetti) paraphrase en quelque sorte le titre de l’ouvrage de Tomasin, Il caos e l’ordine. Cette dichotomie façonne l’argumentation qui progresse, en sept chapitres, à travers la mise en discussion de sept «polarità concettuali» (XI) que l’A. cherche à dépasser: 1. Lingue morte e lingue vive (3-29); 2. Analogia e anomalia (31-58); 3. Diastole e sistole (59-87); 4. Lessico e grammatica (89- 117); 5. Eccezione e regola (119-48); 6. Antico e moderno (149-76); 7. Natura e storia (177-202). Chaque chapitre est suivi d’un apparat de notes contenant principalement les indications bibliographiques citées dans le texte. On déplore le manque d’une bibliographie complète à la fin du volume, qui aurait été fort utile vu la quantité et la qualité des sources utilisées, souvent très récentes (y compris de 2019, cf. 26, N 1 et 116, N 21). Ce manque est malgré tout comblé par l’Indice dei nomi (203-07) qui clôt le livre et qui renvoie aussi aux auteurs mentionnés à l’intérieur des notes. L’objectif visé par Tomasin est annoncé dans la Premessa (VII-X): «L’invito sotteso a queste pagine è insomma a considerare lo studio delle lingue e delle culture romanze come componente fondamentale nel programma attuale degli studi umanistici, e con essi dell’agenda culturale dell’Europa di oggi, anche nel suo dialogo con il mondo» (XI). Au centre de cette affirmation programmatique, l’Europe s’impose comme un espace culturel et linguistique où des langues à l’histoire particulière s’entrecroisent dans un parcours historique commun et reconnaissable. Dans le but de dépasser les polarisations qui façonnent le reste du livre, Tomasin cherche tout d’abord à balayer l’idée d’une discipline, la romanistique, qui serait le produit d’une confrontation (banalisante, mais encore actuelle) entre monde germanique «esterno e ostile» et monde roman «in dissolvimento» (VIII). L’A. montre tout au long de son livre l’exigence de dépasser la catégorisation tendanciellement binaire qui a façonné la pensée occidentale depuis l’Antiquité. L’Europe et son destin restent bien présents dans l’argumentation de Tomasin, qui ne renonce jamais à souligner combien la théorisation de la romanistique va souvent de pair avec les conflits et les espoirs d’une Europe commune «di cui oggi sembra incombere la dissoluzione, o una metamorfosi dagl’incerti esiti» (72). Le premier chapitre Lingue morte e lingue vive met en évidence la subtile distinction entre «lingua morta» --le dalmate, par exemple, dont on connait le nom désormais mythologique du dernier locuteur Tuone Udaina, mort en 1898 (6)-- et «lingua estinta», comme le latin, une langue qui ne connaît pas de locuteurs natifs depuis des siècles mais qui toutefois survit chez ses continuateurs bien vivants, les langues néolatines, en brouillant les frontières grâce au mélange entre formes héréditaires, formes savantes et formes semi-savantes. Cette optique permet ainsi de dégager la catégorie de la diversification intrinsèque aux langues, qui en serait un «universale linguistico» (5), et par conséquent d’insister sur l’inextricable continuité entre langue éteinte et langue vivante, langue savante et langue populaire. 313 DOI 10.2357/ VOX-2021-012 Vox Romanica 80 (2021): 312-316 Besprechungen - Comptes rendus Le deuxième chapitre Analogia e anomalia raconte la transformation de deux concepts qui ont façonné la réflexion linguistique occidentale, en montrant comment les concepts, tout comme la langue, subissent la pression évolutive de l’histoire. Tomasin commence par la querelle hellénistique entre Aristarque de Samothrace, l’analogiste qui soutenait la prééminence de la régularité, et Cratès de Mallos, selon lequel les irrégularités seraient le résultat de l’usage (la consuetudine, 32). Avec l’avènement de la théorie néogrammairienne au XIX e siècle, l’analogie change de valeur: de principe d’ordonnancement grammatical elle devient un facteur de perturbation psychologique «in un placido ordine fisiologico» (44, c’est l’auteur qui souligne). L’analogie se libère ainsi de son opposition avec l’anomalie et passe à une nouvelle dichotomie entre analogie «intesa come principio di similarità e omogeneità» contre opposition «intesa come principio di necessaria distinzione» (48). L’écart d’une norme (l’anomalie) devient ensuite un élément central dans la réflexion stylistique de Spitzer, tout en soulignant le caractère défensif de cette approche qui cherche à «collocare dignitosamente il ruolo della linguistica in un contesto culturale, quello dell’idealismo novecentesco, che al fatto letterario attribuisce predigiudizialmente ben maggiore importanza rispetto al fenomeno linguistico superindividuale e irriflesso» (53), approche récemment réélaborée dans le distant reading de Franco Moretti. Le binôme analogie et opposition (à corriger «anomalia» en «analogia», 63) est projeté par Lausberg dans l’image des systoles et diastoles qui est au centre du troisième chapitre, image qui trouve ses sources dans les réflexions de Goethe à propos du principe ordinateur de la nature, dans la polarité entre liberté et norme de Wilhelm von Humboldt, ou encore entre celle d’un individualisme centrifuge contre une objectivité sociale de Hugo Schuchardt (65-67), et surtout dans la fréquentation des cours d’Ernst Robert Curtius par Lausberg. L’observation sur le plan d’études de Lausberg, qui prévoyait tout d’abord la lecture intégrale des Pères de l’Église et la connaissance des langues romanes, bien que «fantascientific[o]» (71), nous rappelle combien la Romanistique demande un apprentissage très exigeant mais fondamental pour insister sur le grand rôle culturel de notre discipline dans la compréhension de notre monde, libérés des préjugés et avec la finesse nécessaire pour développer un esprit critique, sans pourtant tomber dans l’excès de devenir des Pierre Ménard borgésiens. En passant ensuite par la distinction fonctionnelle (et difficilement opérationnelle) entre histoire interne et histoire externe de la langue, Tomasin développe un nouveau sous-chapitre en se posant la question---formulée à notre avis de manière un peu maladroite---«A che cosa serve la storia della lingua? » (77). Malgré la mise en relief de la perspective téléologique qui a souvent modélisé la rédaction des histoires linguistiques des langues standardisées (où les facteurs internes ne sont jamais isolables des facteurs externes), le sous-chapitre ne semble pas vraiment répondre à la question posée par son titre (en avait-il besoin? ), mais stimule la réflexion sur la possibilité d’écrire l’histoires des langues mineures, non standardisées, ou une histoire des langues romanes qui ne soit pas la simple juxtaposition d’histoires individuelles. Concernant le francoprovençal, pour lequel «si potrebbero mettere in valore i timidi e ben presto abbandonati tentativi di fargli raggiungere una forma scritta e un impiego letterario» (79), deux articles ont récemment paru pour la situation médiévale: Greub (2019) et Carles/ Glessgen 314 DOI 10.2357/ VOX-2021-012 Vox Romanica 80 (2021): 312-316 Besprechungen - Comptes rendus (2019) 1 , où la question est posée dans les termes des «manifestations […] d’une conscience linguistique auprès des acteurs de l’écrit médiéval» (Carles/ Glessgen 2019: 83), tout en tenant compte, entre autres, du fait que personne avant Ascoli (1874) n’avait nommé cette langue «franco-provenzale». Avec l’allusion à «l’impiego letterario», Tomasin donne l’impression de tomber dans le piège du prestige d’une langue conditionné par son élaboration littéraire, ce qui ne l’empêche pas d’en faire l’objet d’une histoire linguistique à part entière. L’opposition entre lexique et grammaire est au centre du quatrième chapitre. Dans la pensée commune, le lexique, grâce aux dictionnaires, et la grammaire, grâce aux grammaires, mettent de l’ordre dans le désordre de la langue. Les «legami strutturali» du lexique (90), plus flous que ceux des catégories grammaticales (ou parties du discours), engendrent ainsi une nouvelle opposition entre le chaos du lexique et l’ordre de la grammaire. Le lexique connaît en effet le désavantage d’avoir été jugé par Wilhelm von Humboldt moins utile que la morphologie pour établir les rapports généalogiques entre les langues: les emprunts, par exemple, tendent à brouiller les distinctions et le lexique est excessivement vaste et peu maîtrisable, tandis que les éléments morphologiques permettent de décrire la structure d’une langue selon «una logica completa e chiusa». Même le classement onomasiologique du lexique (à partir de Francesco Alunno au XVI e siècle et en passant par Gilliéron) ne semble pas satisfaire pleinement l’exigence d’ordre que les néogrammairiens avaient cherché; Tomasin paraît ici pessimiste sur les possibilités de structurer une étude du lexique et le congédie, un peu rapidement. La grammaire, qui répond pleinement à l’exigence humaine de classifier et de simplifier, permet depuis l’Antiquité de classer les partes orationis et leur ordre, et Tomasin montre dans le délicieux sous-chapitre «A che cosa serve la grammatica? » (104, mieux réussi que le précédent) comment la conservation de ces catégories a permis à différentes époques de donner à chaque fois des descriptions répondant à des objectifs changeants, à la différence par exemple de la médecine qui n’a jamais changé d’objectif (soigner les maladies) tout en changeant ses techniques. L’invention de la phonétique historique a sans doute permis une nouvelle approche close et exhaustive pour la description linguistique. Reste la syntaxe, qui à part la parenthèse port-royaliste connait son véritable essor au XX e siècle. Tout comme le lexique, la syntaxe souffre de l’apparente difficulté d’une systématisation comparable à celle de la morphologie (111). La discussion de l’articulation traditionnelle entre analyse grammaticale et analyse logique (morphologie vs syntaxe), qui depuis le XVIII e siècle assume un rôle normatif, permet à Tomasin de ménager une transition vers le traitement du concept de règle du chapitre suivant. L’intense cinquième chapitre porte en effet sur l’action normative de la grammaire qui crée des règles auxquelles répondent des exceptions. La réflexion linguistique européenne se fonde sur l’autorité des écrivains réunis dans un canon littéraire, en suivant un procédé déductif qui permet d’objectiver le champ d’études par analogie avec l’ancienne réflexion latine. Cela implique que la langue écrite soit supérieure à la langue orale parce que parfaitement des- 1 Dans le détail, Greub, Y. 2019: «La diffusion de la langue littéraire au Moyen Âge: français et francoprovençal», Langages 215: 15-26 et Carles, H./ Glessgen, M. 2019: «L’élaboration scripturale du francoprovençal au Moyen Âge», ZRP 135: 68-157. 315 DOI 10.2357/ VOX-2021-012 Vox Romanica 80 (2021): 312-316 Besprechungen - Comptes rendus criptible (c’est la vision de Bembo) et que les langues mortes soient les seules qui permettent de formuler des règles (selon Gelli). Dans la «visione drammaticamente antagonistica» (124) qui voit la concurrence entre règle (le principe d’ordre) et exception (perturbation de l’équilibre), Tomasin distingue entre le système linguistique (l’ensemble de règles qui régissent le fonctionnement d’une langue) et la norme, tout en reprenant la formulation de Coseriu (129) et en créant un parallélisme avec les concepts saussuriens de langue et parole. La suite du chapitre est particulièrement intéressante, car Tomasin y analyse la naissance des règles les plus notoires de la linguistique romane, à savoir les lois phonétiques des néogrammariens, la «legge di Tobler-Mussafia», la «loi de Bartsch», la «legge di Migliorini», ou encore la Lautverschiebung de la philologie germanique, et montre l’illusion de voir des lois dans certaines régularités comme la «legge Mussafia-Debenedetti» pour l’emploi du hou la «loi de Gregory» pour la distribution côté-peau/ côté-poil en codicologie. Tomasin explique que ces «lois» ont été pour la plupart formulées pendant la période culturelle à cheval entre le XIX e et le XX e siècle, caractérisée par l’exigence de scientificité de la nouvelle discipline qui, par ailleurs, a surtout fondé ses spéculations sur les textes écrits qui transmettent un certain état de langue 2 . Deux thématiques se dégagent de cette réflexion, qui sont reprises dans le dernier chapitre: 1) le rapport de la linguistique avec les sciences exactes; 2) la place centrale de la diachronie dans l’explication de ce qui, en synchronie, peut paraître relever de l’anomalie, en impliquant l’inévitable historicité de chaque fait linguistique. L’A. signale la nécessité d’une enquête étymologique rigoureuse qui permet d’éviter la classification erronée ou déviée de certains phénomènes (142-43). La dimension historique de la langue ainsi mise en relief ouvre l’opposition entre ancien et moderne du sixième chapitre, où Tomasin se détache de la perspective plutôt italocentrique du chapitre précédent en ouvrant la réflexion au français et à l’espagnol. L’histoire des langues nationales étant inextricablement liée à la volonté politique, elle se mêle parfois à des raisons d’autodétermination nationale, comme c’est le cas du rattachement débattu du catalan au groupe ibéroroman ou galloroman (155). L’Italie, d’une certaine manière, souffre du manque d’une politique linguistique centralisatrice comme c’est le cas en France avec Paris, dont le rôle ne peut être nullement comparé à celui de Florence en Italie (159). Tomasin met en outre en discussion l’étiquette de «italiano antico» qui ne représente aucune réalité langagière mais plutôt un ensemble d’anciennes variétés italiennes: distinction qui peut également être appliquée au concept de «ancien français», ensemble de variétés dialectales et scripturales souvent considérées comme des déformations d’une hypothétique norme centrale «francienne» qui, selon la recherche la plus récente, a un aspect davantage mythique que réel (cf. 175, N 4); l’affirmation de l’A. «la formula italiano antico ha, come abbiamo visto, un valore notevolmente diverso da quello che si dà a francese antico o a castigliano antico» (161) mérite donc à notre avis d’être contextualisée. Par la suite Tomasin formule une excellente explication du concept de scripta (169-70) mais n’ose pas nommer le concept de koinè 2 La note bibliographique 26 à la p.-146, sur la «loi de Bartsch», peut être complétée par l’article de Roques, G. 2014: «La genèse de la “loi de Bartsch”», in: Y. Greub/ A. Thibault, Dialectologie et étymologie galloromanes. Mélanges en l’honneur de l’éméritat de Jean-Paul Chauveau, Strasbourg, ELiPhi: 223-39. 316 DOI 10.2357/ VOX-2021-012 Vox Romanica 80 (2021): 312-316 Besprechungen - Comptes rendus («l’accordo delle numerose varietà locali» de 162), qui reste malgré tout assez présent dans la réflexion linguistique italienne. Avant de rendre compte du dernier chapitre, nous aimerions souligner la nécessité que Tomasin soulève justement de tenir compte de la dimension diatopique et diachronique dans la description des anciennes variétés au sein des éditions de textes (157-58), insérée dans une étude différentielle approfondie (168). Le chapitre conclusif porte sur l’opposition entre nature et histoire, à travers les tentatives des linguistes d’expliquer l’incessant changement des langues, souvent perçu comme un processus de décadence et de régénération. Ce qui est bien mis en relief par Tomasin, c’est la matrice historico-culturelle du langage, qui forme avec le facteur naturel de la langue «due aspetti dello stesso divenire» (182). La mutation, qui n’est pas évolution, n’est donc pas une corruption ou un «accidente subito» (188) dans la langue, mais une propriété intrinsèque. L’A. insiste bien sur la nécessité de distinguer le langage (avec ses fondements physiologiques) de la langue (fait culturel). Sa conclusion --et nous laissons au lecteur le plaisir d’en découvrir le parcours--, c’est que «non è la lingua a essere un oggetto storico: è la storia a essere nel suo complesso un fenomeno linguistico» (196): il conclut ainsi de manière circulaire son livre, qui s’ouvre sur les mots: «Questo libro parla di lingua e di storia» (3). On a donc affaire aujourd’hui à une science du langage, en quête de l’universel, et à une science des langues, qui accorde une place prépondérante à la variation des langues (197). Dans cette optique, pour revenir à la préface programmatique, les langues romanes permettent de saisir toute la variabilité (les dialectes) et l’unité (le latin) dans un parcours historique donné. Tomasin semble simplifier sa vision de l’unité latine (qu’il appelle néanmoins «unità relativamente compatta», 80), lorsqu’il néglige de considérer des études comme, entre autres, celle de Adams (2007) 3 , qui insiste sur la diversification du latin dès l’époque ancienne sous le voile de la relative standardisation du latin écrit. Si le latin était également fragmenté --dans une mesure encore difficile à déterminer--, le passage du latin “oral” aux langues romanes devrait se libérer de l’opposition unité/ fragmentation pour marquer la continuité de la mutation. Ce livre est beaucoup plus riche et ambitieux que ce que nous avons pu en présenter ici. Sa lecture est conseillée à qui possède déjà de bonnes bases dans le domaine de la linguistique, afin de saisir toutes les références et les finesses d’une prose dense. Sa force et sa clarté permettent enfin à notre discipline, la Romanistique au sens large, de réaffirmer la valeur de l’historicité, trop souvent vue comme un exercice d’érudition face à la puissance de la synchronie, et de réaffirmer les prérogatives propres à cette discipline humaniste, qui connaît d’autres paradigmes que les sciences exactes (autrefois c’était Darwin qui s’inspirait de la linguistique, cf. 28, N 25) sans pourtant perdre sa place centrale dans l’histoire culturelle de notre espèce, qui n’aurait pas d’histoire sans ses langues. Marco Robecchi (Libera Università di Bolzano) https: / / orcid.org/ 0000-0002-7599-8878 ★ 3 Adams, J.N. 2007: The Regional Diversification of Latin 200 BC- - AD 600, Cambridge, University Press.