eJournals lendemains 46/182-183

lendemains
0170-3803
2941-0843
Narr Verlag Tübingen
10.24053/ldm-2021-0013
2021
46182-183

Editorial

2021
Andreas Gelz
ldm46182-1830003
DOI 10.24053/ ldm-2021-0013 3 Editorial Editorial Stereotypen sind hartnäckig, langlebig, sie verbreiten sich über Ländergrenzen hinweg, werden in den unterschiedlichsten Medien transportiert. Sie dienen nicht selten der Ausgrenzung derer, die von ihnen bezeichnet werden, wie Marina Ortrud Hertrampf und die Beiträgerinnen und Beiträger des von ihr herausgegebenen Dossiers „Fremd- und Selbstbilder von Roma in Literatur und Film der französischen Gegenwart“ zeigen. Vor allem aber zeigen sie, wie die Betroffenen selbst in den letzten Jahrzehnten sich gegen diese Fremdstereotypen zur Wehr zu setzen beginnen, thematisieren ihre „Veränderungen und Modifikationen, Neuperspektivierungen und Revisionen“ in zeitgenössischen frankophonen Texten und Filmen nicht nur über Roma, sondern von Roma und, was den Film anbelangt, mit Roma, die z. B. als Darsteller in eigener Sache agieren. Im Vordergrund dieser Interventionen stehen dabei häufig Selbstthematisierungen, eine autofiktionale Dimension, die nicht nur das eigene Schicksal darstellen hilft, sondern als eine Form der Selbstermächtigung der Roma gedeutet werden kann, und die gerade deshalb auch selbstkritische Betrachtungsweisen mit einschließt. Eine ganz wesentliche Voraussetzung für diesen in der eigenen community nicht unumstrittenen Schritt in die Öffentlichkeit war mit Blick auf die Literatur die Umstellung von einer im wesentlichen oralen Literatur zu einer schriftsprachlichen Textproduktion, die in den Kommunikationshaushalt der Mehrheitsgesellschaft eintreten und auf ihn einwirken konnte. Das zweite Dossier vollzieht einen Schwenk zu einem gänzlich anderen Bereich, der kulturwissenschaftlichen Les stéréotypes ont la peau dure: ils sont tenaces et réfractaires au temps, ils se propagent bien au-delà des frontières nationales, colportés qu’ils sont par les médias les plus divers. Il n’est pas non plus rare que les stéréotypes servent à exclure celles et ceux qu’ils stigmatisent, ainsi que l’indique le dossier dirigé par Marina Ortrud Hertrampf: „Images de l’autre, images de soi. Les Roms dans la littérature et le cinéma français contemporains“. Mais ce que les contributions de ce dossier montrent avant tout, c’est combien ces stéréotypes sont battus en brèche ces dernières décennies, à commencer par celles et ceux qui en sont l’objet. Et c’est bien en ce sens que ce dossier interroge leurs „transformations et leurs modifications, leur mise en perspective et leur révision“ dans les textes et les films francophones contemporains qui non seulement portent sur les Roms, mais qui sont encore écrits par des Roms, - ou, pour s’en tenir au cinéma, qui sont réalisés avec des Roms, lesquels, par exemple en tant qu’acteurs, entendent ainsi agir pour leur propre cause. À l’avant-plan de ces prises de parole, on retrouve souvent une sorte de présentation de soi, une dimension autofictionnelle qui permet certes d’exposer son propre destin, mais qui peut encore être interprétée comme une forme d’émancipation, laquelle, précisément de par sa nature, inclut aussi une auto-critique. Pour s’en tenir à la littérature, une condition préalable tout à fait essentielle à ce pas fait en direction du public - un pas qui d’ailleurs fut loin de faire l’unanimité dans la communauté des Roms - a consisté dans le passage d’une littérature avant tout orale à une production textuelle écrite qui pouvait ainsi s’intégrer 4 DOI 10.24053/ ldm-2021-0013 Editorial Perspektivierung naturwissenschaftlicher Gegenstände nämlich, wie wir sie in lendemains schon in der Vergangenheit gelegentlich aufgegriffen haben - man denke an das Dossier zu Ernst Haeckel als kreativem Denker am Schnittpunkt zwischen Ästhetik und Naturwissenschaft in Heft 162/ 163. Im vorliegenden, von Alain Montandon besorgten Dossier, geht es um die Behandlung einer bestimmten Tierklasse, der Insekten, in Kunst und Kultur seit dem Mittelalter, die über bloß thematische Aspekte weit hinausreicht. Die Artikel des Dossiers zeigen vielmehr, wie sehr die Insekten, die Verkörperung des Kleinen und Unscheinbaren, in einer Art Umkehrschluss eine bedeutende und immer größere Rolle im öffentlichen Bewusstsein erhalten (haben). Sind sie Verkörperung des Abjekten und Gegenstand menschlichen Ekels auf der einen Seite, so stellen sie auf der anderen nicht nur traditionell einen allegorischen Gegenstand säkularer und religiöser Weltdeutung dar, sondern auch eine Form biologischer Perfektion sowie eines bestimmten „fantastique naturel“ (Montandon), die die Kunst im Verlauf ihrer Geschichte immer wieder herausgefordert hat. Zuletzt haben sich die Insekten sogar in eine Art ökologischen Gradmesser verwandelt: Ihre Behandlung durch die Menschen präfiguriert, wie Menschen ihre Umwelt und damit sich selbst behandeln. Es geht um die ästhetische und kritische Wahrnehmung von Insekten, deren sukzessives Verschwinden das der menschlichen Zukunft präfiguriert, von denen sogar anzunehmen ist, dass sie den Wandel unserer Umwelt wesentlich besser bestehen werden als der Mensch selbst, so jedenfalls die Einschätzung des von Alain Montandon zitierten Jeandans l’économie générale de la communication du reste de la société, et partant, agir sur elle. Le second dossier traite d’une tout autre thématique, que lendemains a à vrai dire déjà eu l’occasion d’aborder - on songe au dossier consacré à la créativité de la pensée d’Ernst Haeckel, au carrefour de l’esthétique et des sciences naturelles (n° 162/ 163) - à savoir le regard que les sciences de la culture portent sur les objets d’étude des sciences de la nature. En l’occurrence, ce dossier dirigé par Alain Montandon s’intéresse à la façon dont, au point de vue de l’art et de la culture, une certaine classe d’animaux, les insectes, ont pu être abordés depuis le Moyen-Âge. Par-delà le simple aspect thématique, les articles de ce dossier montrent à quel point les insectes, symbole par excellence de l’insignifiant petit, ont (ou ont eu) bien au contraire un rôle de premier plan et même de plus en plus important dans la conscience collective. Incarnation de l’abject et objet du dégoût des hommes d’une part, les insectes sont traditionnellement considérés d’autre part non seulement comme le vecteur allégorique d’une représentation séculière ou religieuse du monde, mais encore comme une forme de perfection biologique voire d’un certain „fantastique naturel“ (Montandon), lequel a toujours posé un défi à l’art tout au long de son histoire. Les insectes sont même devenus une sorte de baromètre écologique, comme si la façon dont les hommes les traitaient donnait un avantgoût de celle dont ils traitent leur environnement - et par conséquent de celle dont ils se traitent eux-mêmes. Ce dont il retourne in fine, c’est d’une perception esthétique et critique des insectes, dont la disparition progressive présagerait celle de DOI 10.2357/ ldm-2021-0013 5 Editorial Marc Moura: „Je ne voudrais pas être pessimiste, mais à long terme, s’il y a un avenir pour une forme de vie sur cette planète, c’est pour ces vies minuscules et non pour nous“. l’homme, et l’on peut d’ailleurs même penser qu’ils résisteraient bien mieux que lui aux transformations de l’environnement. C’est du moins ce que suggère Jean-Marc Moura, dont Alain Montandon cite l’augure: „Je ne voudrais pas être pessimiste, mais à long terme, s’il y a un avenir pour une forme de vie sur cette planète, c’est pour ces vies minuscules et non pour nous“. Andreas Gelz