Papers on French Seventeenth Century Literature
pfscl
0343-0758
2941-086X
Narr Verlag Tübingen
10.2357/PFSCL-2021-0007
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2021
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Hippolyte-Jules Pilet de La Mesnardière et la notion de punition dans la tragédie
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Bernard J. Bourque
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PFSCL XLVIII, 94 (2021) DOI 10.2357/ PFSCL-2021-0007 Hippolyte-Jules Pilet de La Mesnardière et la notion de punition dans la tragédie B ERNARD J. B OURQUE (U NIVERSITY OF N EW E NGLAND , A USTRALIA ) La partie d’une pièce de théâtre où le sort des personnages se manifeste - désignée sous les termes de dénouement ou de catastrophe par les théoriciens français du dix-septième siècle - occupe une place importante dans La Poétique (1639) d’Hippolyte-Jules Pilet de La Mesnardière. Toutefois, à l’encontre de l’abbé d’Aubignac, qui consacre un chapitre entier de sa Pratique du théâtre à cette notion dramaturgique 1 , La Mesnardière en parle d’une manière générale en traitant les sentiments de pitié et de terreur. Au centre de cette préoccupation aristotélicienne de l’effet de la tragédie se trouve la notion de punition, élément essentiel de la pièce tragique. Notre article se propose d’étudier l’exigence du châtiment dans le système dramaturgique de La Mesnardière et les techniques utilisées par l’auteur pour mettre ses théories en application dans sa seule pièce, Alinde, publiée en 1643 2 . 1 Abbé d’Aubignac, La Pratique du théâtre, éd. Hélène Baby, Paris, Champion, 2001 ; réimpr. 2011, p. 203-208. 2 La version versifiée de La Pucelle d’Orléans (1642) de l’abbé d’Aubignac est attribuée à La Mesnardière ou à Isaac de Benserade. L’œuvre est la traduction littérale en vers de l’original. Henry Carrington Lancaster déclare : « The fact that d’Aubignac and Benserade were both tutors to Brézé would indicate Benserade as the author, but a community of tastes also existed between d’Aubignac and La Mesnardière, for they composed the two chief works of dramatic criticism of their generations » (Henry Carrington Lancaster, A History of French Dramatic Literature in the Seventeenth Century, 5 parties en 9 volumes, Baltimore, The Johns Hopkins Press, 1929-1942, t. II, vol. I, p. 360). Pour une comparaison entre la pièce en prose et l’adaptation en vers, voir mon article « L’emploi de la prose chez d’Aubignac », Studi francesi, 161 (2010) : 213-220, p. 219. Bernard J. Bourque PFSCL XLVIII, 94 (2021) DOI 10.2357/ PFSCL-2021-0007 102 1. L’effet de la parfaite tragédie Témoignant un respect complet d’Aristote, La Mesnardière préconise au dramaturge de fonder sa tragédie sur les actions des grands personnages : Puisque toute la Tragédie n’est rien qu’une Imitation, non pas l’Imitation d’un homme, mais de quelque Action d’un homme, et même d’un Homme illustre ; il faut que cette Action qui doit servir de Sujet, soit importante et remarquable, et que tous les discours qui serviront à l’exprimer, se proportionnant à elle, soient graves, considérables, et dignes de la majesté de ce Poème magnifique 3 . Le sujet des tragédies devrait être les actions de souverains, de princes et de princesses. D’ailleurs, il faut que ces personnages jouissent d’un grand bonheur avant leur changement de fortune afin d’exciter l’appréhension inquiète chez le spectateur : Pour ce que les fortes passions de ces Maîtres de la Terre font des orages furieux qui produisent de grands effets ; et que d’ailleurs les infortunes qui arrivent à ces Puissances qui semblaient être au-dessus de toutes les calamités, frappent notre Imagination avec plus de véhémence, d’étonnement et de terreur, que si elles s’attachaient à des personnes vulgaires 4 . Puisque la plus belle passion qu’excite la tragédie, selon La Mesnardière, est celle de la pitié, il est nécessaire que le héros infortuné « paraisse bon et vertueux presqu’en toutes ses actions ». L’auteur de La Poétique accorde une attention particulière à cette exigence, établissant une distinction entre le caractère du héros et la faute qu’il a commise : Il faut d’ailleurs considérer que le Héros infortuné qui paraît dans la Tragédie, ne doit pas être malheureux à cause qu’il est sujet à quelques imperfections ; mais pour avoir fait une faute qui mérite d’être punie 6 . L’accent devrait donc porter sur « l’Acte » plutôt que sur « l’Habitude 7 ». S’appuyant sur la traduction d’Aristote de Daniel Heinsius 8 , La Mesnardière affirme que le philosophe antique entend seulement parler de « la Terreur », comme l’une des passions de la tragédie, sans jamais parler de « l’Horreur ». 3 Hippolyte-Jules Pilet de La Mesnardière, La Poétique, Paris, Sommaville, 1639, p. 16-17. (Toutes mes références à La Poétique sont tirées de l’édition originale.) 4 Ibid., p. 17. 5 Ibid., p. 18. 6 Ibid., p. 20. 7 Ibid. 8 Humaniste et historien hollandais, Daniel Heinsius (1580-1655) publia plusieurs éditions d’auteurs anciens. Auteur de poésies latines, il fut aussi historiographe de Gustave-Adolphe (1594-1632), roi de Suède. La Mesnardière et la notion de punition dans la tragédie PFSCL XLVIII, 94 (2021) DOI 10.2357/ PFSCL-2021-0007 103 Celle-ci est un sentiment odieux et inutile, tandis que celle-là produit « un effet profitable 9 ». La Mesnardière condamne la Médée d’Euripide et la Thyeste de Sénèque, tragédies connues pour leurs sujets horribles et pour la violence de leurs scènes 10 . En revanche, l’œuvre qui excite la terreur fait naître des sentiments de crainte chez le public, effet désirable non seulement pour les bons qui détestent les vices, mais aussi pour ceux qui se sentent capables de commettre les mêmes crimes qu’ils voient sur scène 11 . Bien qu’elle soit utile au théâtre, la terreur ne devrait pas dominer l’effet de la tragédie, permettant aux sentiments de compassion de figurer à l’avant plan : Ce n’est pas que la Terreur ne soit utile sur la Scène. Mais comme elle est désagréable, et qu’elle ne doit régner que dans les Sujets horribles qui exposent le châtiment des parricides, des incestes, et des crimes de cette espèce, il vaut mieux que la Compassion, qui est un sentiment plus doux, et qui naît des calamités des personnes imparfaites, moins coupables que malheureuses, fasse impression sur les esprits, et que même elle y domine jusqu’à tirer des larmes 12 . Afin d’exciter la pitié, il faut que les personnages qui souffrent fassent preuve de constance, de modestie et de douceur, « car il est naturel de plaindre ceux que l’on voit endurer avec beaucoup de patience, et même de résignation à la volonté de Dieu 13 ». Bien qu’Aristote défende aux dramaturges de changer les incidents de conséquence d’une histoire connue 14 , il les encourage à embellir les vertus de leurs héros pour exciter la pitié : […] il exhorte les poètes d’élever généreusement les Vertus de leurs Héros au-dessus de la vérité, à l’exemple des grands Peintres, qui flattent toujours leurs portraits, et leur donne des beautés que les naturels n’ont pas 15 . La deuxième qualité qui excite la compassion est l’ignorance de la part des personnages malheureux pour les grandes fautes qu’ils ont faites « sans les avoir préméditées 16 ». La Mesnardière cite comme exemple la tragédie Œdipe roi de Sophocle : 9 La Mesnardière, La Poétique, p. 22. 10 Ibid., p. 21. 11 Ibid., p. 27. 12 Ibid., p. 22. 13 Ibid., p. 75-76. 14 Ibid., p. 29. 15 Ibid., p. 146. 16 Ibid., p. 83. Bernard J. Bourque PFSCL XLVIII, 94 (2021) DOI 10.2357/ PFSCL-2021-0007 104 Telle est la merveilleuse Œdipe, qui nous représente un Héros parricide et incestueux […]. Et cependant nous y voyons une innocence si claire, au moins pour la volonté, en ce misérable Prince, qu’encore qu’il nous semble horrible par les forfaits abominables qui se rencontrent en lui, il nous fait beaucoup de Pitié, pour ce qu’ils lui sont arrivés, plutôt qu’il ne les a commis 17 . Les fautes - mêmes les plus odieuses - qui sont commises par ignorance peuvent exciter la pitié, à la différence des crimes volontaires qui étouffent tous sentiments de compassion 18 . La Mesnardière suggère même au dramaturge de faire pleurer leurs héros infortunés afin d’émouvoir la pitié, citant comme exemples les poètes Homère, Sophocle, Ovide, Sénèque, Virgile et Cicéron qui font quelquefois gémir leurs personnages malheureux 19 . Toutefois, il ne faut pas que les héros se plaignent d’une manière disproportionnelle à la grandeur de leurs maux. D’ailleurs, les plaintes devraient être formées en considération d’autrui, plutôt que pour eux-mêmes 20 . Le dramaturge devrait aussi mettre dans son œuvre de simples récits qui seraient susceptibles d’exciter la compassion en exagérant la condition des personnes qui sont dans le malheur, c’est-à-dire « leur façon, leur sexe, leur âge, le temps auquel elles souffrent, le lieu où on les afflige, le genre de leurs tourments, et la qualité des personnes dont ils sont persécutés 21 ». Après avoir parlé des « deux Passions essentielles de la parfaite Tragédie 22 », c’est-à-dire la terreur et la pitié, La Mesnardière traite le sentiment de colère, conseillant au dramaturge de ne pas permettre à ses héros de proférer des injures ou des blasphèmes face à leurs malheurs : Les Personnes vertueuses supportent les infortunes avec assez de constance pour ne pas irriter le ciel, et scandaliser la terre par des propos sacrilèges : Et si l’excès de la douleur leur arrache quelques paroles qui ne soient pas raisonnables, elles les condamnent bientôt comme une chose indigne d’elles, et blâment l’impatience qui a causé cette faillie 23 . Le héros infortuné ne devrait jamais se livrer à des invectives, comportement qui détruirait le sentiment de pitié que le public devrait ressentir pour lui. En plus de la colère, d’autres sentiments, tels que l’horreur, l’amour, la jalousie, l’ambition, l’envie et la haine, peuvent être employés par le dramaturge, mais 17 Ibid., p. 84. 18 Ibid., p. 85. 19 Ibid., p. 86-87. 20 Ibid., p. 98. 21 Ibid., p. 91. 22 Ibid., p. 100. 23 Ibid., p. 101. La Mesnardière et la notion de punition dans la tragédie PFSCL XLVIII, 94 (2021) DOI 10.2357/ PFSCL-2021-0007 105 seulement « avec ordre et discernement 24 », afin de ne pas détruire l’effet essentiel de la parfaite tragédie, c’est-à-dire la production de la terreur et, avant tout, l’excitation de la pitié. 2. La punition : élément clé de la parfaite tragédie La production de la terreur, résultant des fautes dont le héros est coupable, et l’excitation de la pitié, provoquée par la bonté essentielle du personnage, dépendent d’un élément qui est indispensable à la création de la parfaite tragédie : la punition du malfaiteur. Le héros - qui n’est « ni parfaitement bon, ni souverainement juste 25 », puisqu’il doit mériter un châtiment - doit être puni à cause de ses actions. Puisque la parfaite tragédie sert d’exemple de la vie, elle ne devrait jamais introduire « des Personnes très vertueuses et absolument innocentes qui tombent en de grands malheurs, ni des hommes fort vicieux qui soient heureux parfaitement 26 ». La pièce qui montre le triomphe des personnes mauvaises et la souffrance des justes n’excitera que le dépit et le blasphème chez le public. La Mesnardière blâme Euripide et Sénèque à cause des mœurs de leurs personnages : Hippolyte est trop vertueux pour mourir si tragiquement ; et Phèdre est trop criminelle pour faire plaindre son malheur. Le prudent Agamemnon, et l’innocente Octavie ne méritaient point la mort : mais Égisthe et Clytemnestre, adultères et parricides, ne doivent pas être exempts d’une punition exemplaire 27 . Si le sujet d’une tragédie est tel que le héros est absolument vicieux - sujet pourtant non recommandé par La Mesnardière - il faut que ce personnage soit puni d’une manière qui produit beaucoup de terreur. Cela vaut aussi pour les mauvaises actions menées par les personnages secondaires 28 . La 24 Ibid., p. 104. 25 Aristote, cité par La Mesnardière, ibid., p. 18. 26 Ibid., p. 107-108. 27 Ibid., p. 108. Il s’agit des tragédies Hippolyte porte-couronne d’Euripide, Agamemnon de Sénèque et Octavie attribuée à tort à Sénèque. Égisthe et Clytemnestre sont des personnages de la pièce Agamemnon. 28 La Mesnardière, La Poétique, p. 21. La règle selon laquelle le dénouement doit achever complètement la pièce fut énoncée par l’érudit hollandais Gerardus Joannes Vossius (1577-1649) en 1647. Voir Poeticarum institutionum libri tres, Amsterdam, Elzevirium, 1647, p. 68-70. La règle sera renforcée par l’abbé d’Aubignac dans sa Pratique du théâtre (p. 206-207) en 1657. Bernard J. Bourque PFSCL XLVIII, 94 (2021) DOI 10.2357/ PFSCL-2021-0007 106 Mesnardière signale « les défauts remarquables » de la tragédie Médée d’Euripide : C’est en ce point-là que le Poète doit penser à la Morale, donner beaucoup à l’exemple, et ne pas commettre les fautes que nous voyons en plusieurs Poèmes, ainsi que dans la Médée, où le héros est perfide, et l’Héroïne meurtrière, non seulement du sang Royal, mais de ses propres enfants, sans que l’une soit punie d’une cruauté si horrible, ni que l’autre soit châtié, pour le moins en sa personne, d’être ingrat et infidèle 29 . La tragédie Thyeste de Sénèque est défectueuse pour la même raison, les crimes horribles d’Atrée demeurant impunis à la fin de la pièce 30 . Le dramaturge qui fait voir des actions odieuses dans sa tragédie devrait aussi montrer la punition des malfaiteurs afin de convertir ceux du public qui ont commis des crimes semblables ou qui se sentent capables d’en commettre : Et il faut même qu’il l’ait fait pour la Conversion des méchants, qui tremblent jusqu’au fond du cœur en voyant punir à leurs yeux les crimes qu’ils ont commis, ou dont ils se sentent capables ; et ils se résolvent dès l’instant d’éviter de si grands malheurs par l’amendement de leur vie 31 . La punition des actions détestables peut donc avoir un effet de dissuasion pour les méchants, inspirant le repentir aux vicieux qui ressentent la terreur de ce qu’ils témoignent. Dans la parfaite tragédie, le héros ne fait pas de grands crimes, mais n’étant ni complètement vertueux ni absolument innocent, il commet quand même des fautes qui méritent d’être punies. Après tout, la punition des vertueux et des innocents « produirait le Blasphème, et ferait naître l’Horreur, au lieu de la Compassion et de l’Épouvantement 32 ». Afin d’inspirer la pitié des héros affligés, il vaut mieux que leurs fautes attirent un très grand malheur. Cet excès des punitions sert aussi à avertir le public d’éviter tout crime, « afin de ne pas tomber entre les mains d’une Justice qui punit rigoureusement mêmes les fautes médiocres 33 ». La Mesnardière cite deux exemples de pièces antiques où l’on voit l’excès des punitions : Œdipe roi de Sophocle et Thyeste de Sénèque. Dans chaque cas, le héros excite la pitié à cause des grands malheurs qui lui arrivent : 29 La Mesnardière, La Poétique, p. 21. 30 Ibid. Pour se venger, Atrée tue les fils de son frère, Thyeste, et les fait servir à table de leur père. Thyeste découvre avec horreur qu’il a mangé ses propres enfants. La tragédie se termine par la célébration du meurtrier de sa vengeance. 31 La Mesnardière, La Poétique, p. 27. 32 Ibid., p. 144. 33 Ibid., p. 145. La Mesnardière et la notion de punition dans la tragédie PFSCL XLVIII, 94 (2021) DOI 10.2357/ PFSCL-2021-0007 107 Or ces deux Rois infortunés, et véritablement tragiques, ne se sont point signalés par des crimes détestables, ni par des vertus éminentes ; puisque l’un pèche par l’Amour, dont les effets sont excusables, tenant plus de la faiblesse que de la malignité ; et que l’autre devient coupable sans volonté délibérée 34 . Le sévère châtiment subi par le héros qui n’est pas absolument mauvais atteint les objectifs de la parfaite tragédie, c’est-à-dire produire la terreur et exciter la pitié. En défendant cette notion de châtiment, La Mesnardière se fait l’ardent défenseur d’Aristote à l’égard de la fin principale du poème dramatique : instruire en divertissant 35 . De quel genre de punition parle-t-on ? La Mesnardière, qui ne cite aucun dramaturge contemporain dans sa Poétique 36 , fait référence aux œuvres de l’Antiquité où le meurtre, le suicide et le remords sont de rigueur. Ce sont les mêmes punitions que l’on retrouve dans les tragédies françaises du dixseptième siècle. Jacques Scherer nous fait remarquer que dans la première moitié du siècle, « le dénouement est volontiers, non seulement funeste, mais particulièrement sanglant et horrible 37 ». Plus tard, quelques tragédies se dénoueront par la mort du personnage antipathique seulement, permettant une conclusion heureuse pour les personnages principaux. Dans la seconde moitié du siècle, il y aura même des tragédies sans aucun mort, l’élément punitif étant de nature psychologique 38 . Pour La Mesnardière, qui défend les principes d’Aristote et qui ne cite que les œuvres de l’Antiquité, la notion de punition est inséparable de celle de la mort. 34 Ibid., p. 145-146. 35 Dans sa Poétique, La Mesnardière critique l’écrivain italien Lodovico Castelvetro pour avoir prétendu que l’objet de la poésie, selon Aristote, est le plaisir : « Je voudrais bien qu’il nous montrât en quel endroit de son Ouvrage il a trouvé, Que le Plaisir soit l’Objet de la Poésie, et son intention principale, comme il suppose injustement. […] Ainsi nous pouvons conclure, Que le Divertissement n’est pas la fin principale que la Poésie se propose, comme avance Castelvetro en dépravant cette pensée du quatrième Chapitre, sur quoi il fonde son erreur : Mais que c’est un puissant attrait qui se trouve dans les manières par lesquelles elle instruit, et qui la rend agréable avant qu’elle soit utile, pour être à la fin tous les deux » (ibid., p. 164 et 166). 36 À l’exception, bien sûr, de sa propre pièce, Alinde. Voir La Poétique, p. 129-130. 37 Jacques Scherer, La Dramaturgie classique en France, Paris, Nizet, 1950 ; réimpr. 1964, p. 135. Scherer cite plusieurs exemples de dénouements atroces dans la tragédie de la première moitié du siècle, y compris celui du Tableau tragique, ou le funeste amour de Florivale et d’Orcade (1633) de J. Joyel, pièce qui finit « par la mort de tous les personnages principaux, sans exception » (Scherer, La Dramaturgie, p 136). 38 Voir Scherer, La Dramaturgie, p. 137-138. Bernard J. Bourque PFSCL XLVIII, 94 (2021) DOI 10.2357/ PFSCL-2021-0007 108 3. Alinde La seule pièce d’Hyppolyte-Jules Pilet de La Mesnardière, tragédie en cinq actes, intitulée Alinde, fut jouée pendant la saison théâtrale 1640-1641. Elle fut composée avant la publication de La Poétique (1639) puisque l’auteur fait référence à sa tragédie dans son ouvrage théorique 39 . Selon Gédéon Tallemant des Réaux, elle fut sifflée dès la première représentation 40 . La pièce fut publiée chez Sommaville et Courbé en 1643. L’intrigue Présentons un résumé de l’intrigue. Par l’entremise des narrations, nous apprenons qu’Alinde, reine de Perse déguisée sous le nom de Perside, prit la fuite avec Léontin, prince persan déguisé sous le nom de Canope, afin de ne pas épouser le roi des Parthes avec qui elle est fiancée contre son gré. Les deux amants arrivèrent sur les côtes de Thrace à la suite d’une tempête et furent reçus par Ortalque, prince du sang du royaume. Celui-ci devint amoureux de Perside. C’est là le commencement de la pièce. Nous apprenons que Canope (Léontin) tombe amoureux de la sœur d’Ortalque, la princesse Iris. Déchiré entre la notion de fidélité envers la reine de Perse et ses nouveaux sentiments d’amour pour la jeune princesse de Thrace, Canope prononce les stances suivantes : Beauté fatale à notre joie ! Iris, qui viens troubler le calme de nos ans, Plût au Ciel que jamais le caprice des vents N’eût soumis à tes yeux une si faible proie ! Hélas ! fallait-il que les eaux Nous refusassent des tombeaux Pour faire en terre ces naufrages ! Et cet infidèle élément Ne m’a-t-il exempté de ses justes outrages Que pour voir ma constance entrer au monument 41 ! Iris se rend compte de l’amour qui anime Canope, mais avant d’accepter le nouvel arrivant comme amant, elle veut éprouver sa constance : 39 Voir supra la note 36. 40 Gédéon Tallemant des Réaux, Les Historiettes, 3 e édition, 6 volumes, Paris, Techener, 1862, t. IV, p. 71. 41 Hippolyte-Jules Pilet de la Mesnardière, Alinde, Paris, Sommaville et Courbé, 1643, acte I, scène 5 ; p. 16. (Toutes mes références à Alinde sont tirées de l’édition originale.) La Mesnardière et la notion de punition dans la tragédie PFSCL XLVIII, 94 (2021) DOI 10.2357/ PFSCL-2021-0007 109 Je le désire ainsi ; mais je ne le crois pas. Le temps nous apprendra la grandeur de vos flammes ; Sa constante langueur est l’épreuve des âmes ; Il faut pour les connaître ou la vie, ou la mort ; Et quand on me ressemble, on n’attend rien du sort 42 . La reine de Perse a des soupçons concernant l’infidélité de son amant, mais elle refuse de faire face à la réalité. Elle demande à sa fille d’honneur si Canope est infidèle, lui disant de parler franchement, mais craignant le pire, elle déclare : Ah ne le dis pas ! Un mot si dangereux peut causer mon trépas ! Je cherche des raisons qui nourrissent ma flamme ; Je veux des vérités qui plaisent à mon âme. Trompe-moi, j’y consens, fais durer mon tourment ; Trouve de la constance en mon perfide amant 43 . Ortalque décide de faire connaître à Perside (Alinde) l’inconstance de Canope afin de promouvoir ses propres desseins amoureux. Évandre, seigneur grec habitué en Thrace, essaie de dissuader Ortalque de poursuivre ce plan, affirmant que l’effet désiré ne serait pas atteint : Mais quoi ! lui déclarer aux dépends de ses larmes Que son cruel amant est perfide à ses charmes ! Qu’Iris règne aujourd’hui dans ce cœur inconstant ! Que ses feux passagers n’ont duré qu’un instant ! […] Consultez ce dessein, dont l’effet exécrable Vous rendant odieux la rendra misérable 44 . Nous apprenons à la scène suivante qu’Évandre est, lui aussi, amoureux d’Iris et que son vrai motif d’éviter une rupture entre Perside et Canope est de neutraliser son rival (Canope). Malgré les efforts d’Évandre, Ortalque poursuit son plan, faisant confidence à Perside des relations entre Canope et Iris. La reine réagit de la manière dont Évandre avait prédit, exprimant sa haine pour Ortalque et entretenant des pensées suicidaires. Iris n’est pas contente non plus des actions de son frère ; celui-ci promet à sa sœur de faire tout ce qu’il peut pour raccommoder sa faute. À la scène III, 2, Perside convainc Ortalque qu’elle a été outragée par Sélénice, une des esclaves du prince. Ne pouvant pas supporter ce comportement de la part de sa servante, Ortalque déclare son intention de la tuer. 42 Acte I, scène 6 ; p. 22. 43 Acte II, scène 1 ; p. 34. 44 Acte II, scène 3 ; p. 45. Bernard J. Bourque PFSCL XLVIII, 94 (2021) DOI 10.2357/ PFSCL-2021-0007 110 Secrètement, Perside élabore un plan pour sauver la vie de Sélénice et pour perdre la sienne. Au cinquième acte, l’identité de Perside comme Alinde, reine de Perse, et celle de Canope comme Léontin, prince persan, sont révélées. Alinde envoie une lettre à Léontin pour déclarer son intention de quitter la vie, ne pouvant pas supporter son infidélité. Elle dévoile son plan de mourir aux mains d’Ortalque : Ortalque n’est point criminel ; Pour mourir par son bras j’accuse Sélénice ; Sa chambre m’est fatale, et la nuit m’est propice Pour perdre avec le jour un remords éternel ! Je vous donne mon sang ; si vous plaignez mes charmes, Donnez-moi quelques larmes 45 . Comme prévu, Ortalque blesse mortellement Alinde, croyant qu’il était en train de tuer l’esclave Sélénice. Lorsque Léontin arrive à l’appartement d’Alinde, la porte s’ouvre et l’on voit des domestiques mettre la reine dans un fauteuil ; « elle a une écharpe sur le côté, comme ayant été pensée de ses blessures 46 ». Le spectacle réveille l’intensité de l’amour de Léontin pour Alinde et il se jette à ses pieds. Ortalque arrive sur scène, se rendant compte de son abominable erreur. Léontin arrache l’épée d’Ortalque et se perce le sein. Ortalque veut se tuer aussi, mais on l’empêche de le faire. Il déclare son intention de « chercher dans les rochers un prompt soulagement 47 » et il quitte la scène. Alinde voit mourir Léontin à ses yeux et elle se réconcilie avec Iris qui vient de lui demander pardon. La pièce se termine sans que la mort imminente d’Alinde soit confirmée. La notion de punition La Mesnardière réussit-il à appliquer ses théories dans sa seule pièce ? Dans la parfaite tragédie, selon notre disciple d’Aristote, les personnages principaux ne devraient être ni complètement vertueux ni absolument mauvais. Cette description s’applique parfaitement à Alinde. La reine de Perse est peut-être le personnage le plus vertueux de la pièce, mais elle aussi n’est pas complètement innocente. François et Claude Parfaict l’appellent « une imbécile extravagante 48 ». Elle prend la fuite avec son amant afin d’éviter un mariage indésirable. Plus tard, elle met la vie d’une esclave en danger dans 45 Acte V, scène 7 ; p. 126. 46 Acte V, scène 7 ; p. 127. 47 Acte V, scène 9 ; p. 142. 48 François et Claude Parfaict, Histoire du théâtre français, depuis son origine jusqu’à présent, 12 volumes, Paris, Le Mercier et Saillant, 1745-1747, t. VI., p. 190. La Mesnardière et la notion de punition dans la tragédie PFSCL XLVIII, 94 (2021) DOI 10.2357/ PFSCL-2021-0007 111 son plan bizarre de mettre fin à sa propre vie sans se suicider. Le prince Léontin aide Alinde à s’enfuir, mais c’est « un scélérat 49 » qui par la suite s’entiche facilement de la princesse Iris qui « ne peut passer que pour une franche coquette 50 ». Le prince Ortalque, hôte bienveillant et accueillant, essaie de conquérir le cœur de la nouvelle venue, cherchant à guérir Perside (Alinde) de l’amour qu’elle a pour Canope (Léontin). D’ailleurs, il fait preuve de violence, portant à Perside un coup mortel qu’il croyait porter à une esclave pour la punir. François et Claude Parfaict l’appellent « un fou 51 ». Le prince Évandre a l’air sympathique, mais il se montre manipulateur, essayant de renverser les projets d’Ortalque afin de gagner le cœur d’Iris. Bref, les personnages de La Mesnardière ne sont ni complètement mauvais, ni absolument vertueux. À l’exception d’Ortalque, qui est coupable de meurtre, les personnages d’Alinde ne font pas de grands crimes. On peut soutenir que les circonstances de l’acte de violence de la part d’Ortalque place le prince dans la catégorie de « fou », comme nous le disent les frères Parfaict, plutôt que dans celle de criminel. Les personnages d’Alinde commettent quand même des fautes qui méritent d’être punies. Ces fautes et les punitions qui en résultent produisent la terreur chez le public. Les actes de manipulation, d’infidélité et de passion entraînent des conséquences désastreuses pour les personnages : Alinde perd la vie, Léontin se suicide, Ortalque veut mettre fin à sa vie et Iris est prise de remords. Seul le prince Évandre semble en sortir presque indemne, mais c’est un personnage mineur par comparaison avec les autres. Le sort des personnages excite aussi la pitié chez le spectateur. Nous compatissons à la douleur de ces princes et de ces princesses parce qu’ils sont assez aimables. D’ailleurs, bien que leurs actions soient parfois extrêmes, elles sont nées de faiblesses humaines que nous partageons tous. La manière dont les personnages acceptent leurs punitions est une autre source de pitié. Ils supportent les infortunes avec beaucoup de constance, leurs plaintes étant formées en considération d’autrui, plutôt que pour eux-mêmes. Mourante, Alinde a la douleur de voir expirer son amant, ses paroles exprimant sa profonde tristesse face à la perte de Léontin : Ah, ne poursuivez plus ces discours odieux ! Je veux que vous viviez pour me fermer les yeux ! Hé, cruel ! pourrais-tu sans un excès de haine Tromper en cet état les désirs de ta Reine ! Par mes feux si constants, par mes fortes douleurs, 49 Ibid. 50 Ibid. 51 Ibid. Bernard J. Bourque PFSCL XLVIII, 94 (2021) DOI 10.2357/ PFSCL-2021-0007 112 Par ces fleuves de sang, par ces torrents de pleurs, Accorde à mes soupirs ces dernières délices Que mon cher Léontin soit exempt de supplices ! Ne me refuse point. Puisque je meurs pour toi, Dois-je pas obtenir que tu vives pour moi 52 ! Léontin explique pourquoi il s’est donné un coup fatal : Jugez par cette plaie Si mon amour est faux, si ma douleur est vraie. Ce fer ne m’a rien fait, ses coups sont innocents ; Mais celui qui vous tue est celui que je sens ! Que j’expire à vos yeux ! c’est ma dernière envie. La mort vient effacer la honte de ma vie. Adieu, ma belle Reine 53 ! Iris demande pardon à Alinde pour le rôle qu’elle a joué dans les malheureux événements : Madame ! pardonnez à cet âme aveuglée Les erreurs d’une amour qui l’avait déréglée ! Si mes pleurs et mon sang soulagent vos douleurs, Je répandrai mon sang, j’épuiserai mes pleurs 54 ! Magnanime, Alinde se réconcilie avec la jeune princesse : Hélas je vous pardonne, et ce corps adorable Parut assez charmant, fut assez désirable Pour faire en ce climat ce qu’il fit à ma Cour ! Ah la pitié me tue ! ah j’expire d’amour 55 ! Ortalque, lui aussi, fait preuve d’un cœur noble et courageux face à la souffrance qu’il a causée : Quand mon sort a permis que par votre artifice J’ai frappé ce beau corps au lieu de Sélénice ; Mon amour s’est noirci par une impiété Qui s’augmente aujourd’hui par votre qualité. Le meurtre dont ma main se trouve ensanglantée Remplit d’un tel effroi mon âme épouvantée, Qu’à peine je reviens de cet étonnement Pour venger vos douleurs par le même tourment 56 ! 52 Acte V, scène 8 ; p. 132. 53 Acte V, scène 9 ; p. 140. 54 Acte V, scène 11 ; p. 143. 55 Acte V, scène 11 ; p. 144. 56 Acte V, scène 9 ; p. 138. La Mesnardière et la notion de punition dans la tragédie PFSCL XLVIII, 94 (2021) DOI 10.2357/ PFSCL-2021-0007 113 La pitié est excitée aussi à cause de l’excès des punitions que subissent les personnages principaux. La mort est le châtiment que s’inflige Alinde pour le manque de fidélité de la part de Léontin qui, par la suite, se suicide. Ortalque veut se tuer à cause de son erreur, le spectateur ayant tout lieu de croire que le prince mettra son projet à exécution. Iris se sent coupable et doit vivre avec la croyance que ses relations avec Léontin étaient responsables de ces événements désastreux. Il est logique de supposer que La Mesnardière, suivant les principes d’Aristote, emploie le sévère châtiment pour avertir le public d’éviter les actes de manipulation, d’infidélité et de passion qui pourraient avoir des conséquences malheureuses. Quelles que soient les imperfections d’Alinde 57 , nous devons conclure que la pièce met en application les théories de l’auteur concernant l’importance de la punition comme source de la terreur et de la pitié. Les personnages - n’étant ni complètement mauvais, ni absolument vertueux - trouvent un juste équilibre entre leurs imperfections humaines et leur bonté essentielle pour produire l’effet désiré, selon l’auteur, du poème tragique. *** Faisant preuve d’un respect total d’Aristote, La Mesnardière accentue le choix des personnages principaux et de leurs actions afin de créer la parfaite tragédie. La production de la terreur et l’excitation de la pitié constituent l’effet désiré du poème tragique. Afin d’atteindre cet objectif, le dramaturge « ne doit jamais introduire des personnes très vertueuses et absolument innocentes qui tombent en de grands malheurs, ni des hommes fort vicieux qui soient heureux parfaitement 58 ». Le héros infortuné idéal - essentiellement bon, mais imparfait - commet des fautes qui entraînent des conséquences catastrophiques. L’excès des punitions contribue à exciter la pitié, la plus belle passion de la tragédie. 57 François et Claude Parfaict écrivent: « Des trois unités prescrites pour la régularité d’un Poème dramatique, celle d’action a le plus de peine à se faire observer. On ne doit pas en être surpris. M. Corneille, dont les Ouvrages sont regardés comme des modèles, s’en est quelquefois écarté dans ses plus belles pièces : pourquoi ne pardonnera-t-on pas au Sieur de la Mesnardière, s’il n’a pas été plus méthodique dans un coup d’essai. […] le plan de cette Pièce est assez mal construit […] et le fond du sujet ne vaut rien. Ajoutons qu’il n’y a aucune liaison dans les Scènes. La duplicité d’action qu’on y peut remarquer est le moindre défaut de l’Ouvrage. La versification est assez coulante en quelques endroits, mais on sent que l’Auteur l’a travaillée avec peine, et qu’elle lui a beaucoup coûté, quoiqu’elle soit souvent négligée » (Histoire du théâtre français, t. VI, p. 183-184, 189-190). 58 La Mesnardière, La Poétique, p. 107-108. Bernard J. Bourque PFSCL XLVIII, 94 (2021) DOI 10.2357/ PFSCL-2021-0007 114 La seule pièce de La Mesnardière nous permet de voir l’application des théories de l’auteur. Certes, le résultat n’est pas un chef-d’œuvre. Toutefois, l’intrigue de la tragédie est assez divertissante, le choix du sujet et des personnages étant favorables à la création de la terreur et de la pitié. L’exigence du châtiment, qui fait partie intégrale du système dramaturgique de La Mesnardière, joue un rôle essentiel dans sa pièce. La constance avec laquelle les personnages infortunés acceptent leurs malheurs, faisant preuve de courage et de noblesse, vise à attirer la sympathie du spectateur. En même temps, le sévère châtiment est aussi destiné à avoir un effet dissuasif sur le plan des actes répréhensibles. Bibliographie A UBIGNAC , François Hédelin, abbé d’, La Pratique du théâtre, éd. Hélène Baby. Paris, Champion, 2001 ; réimpr. 2011. B ABY , Hélène, « Alinde de La Mesnardière, ou les tentations tragi-comiques de la tragédie élégiaque », Littératures classiques, 103 (2020) : 107-120. B ARBAFIERI , Carine, « La Mesnardière et la tragédie élégiaque : du mineur au majeur », Littératures classiques, 51 (2004) : 269-283. C HAOUCHE , Sabine, « La tragédie au prisme du genre. L’idée de masculinité d’après La Poétique de La Mesnardière », Littératures classiques, 103 (2020) : 73-82. F ORESTIER , Georges, Esthétique de l’identité dans le théâtre français (1550-1680). Genève, Droz, 1988. 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