Vox Romanica
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0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
10.2357/VOX-2017-021
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Kristol De StefaniGabriela Pană Dindelegan (ed.), The syntax of Old Romanian, Oxford (Oxford University Press) 2016, xxxii + 691 p. (Oxford Studies in Diachronic & Historical Linguistics 19)
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2017
Adrian Chircu
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354 Besprechungen - Comptes rendus Vox Romanica 76 (2017): 354-357 DOI 10.2357/ VOX-2017-021 Tout au long de ce volume, nous avons remarqué le choix pertinent d’exemples, l’analyse objective ainsi qu’une mise en page exemplaire qui facilite la lecture et la rend agréable. En tenant compte des aspects relevés, nous considérons que les études contenues dans ce volume s’avèrent très utiles pour les spécialistes intéressés par les faits de langue diachroniques roumains, qui auront à leur disposition, par ce biais, des modèles d’approche adéquats pour de futures investigations. Denisa Tout g aBriela p ană d indelegan (ed.), The syntax of Old Romanian, Oxford (Oxford University Press) 2016, xxxii + 691 p. (Oxford Studies in Diachronic & Historical Linguistics 19) En guise d’entrée en matière, il faut souligner que la publication de cet ouvrage se situe dans la continuité de toute une série de traités de grammaire parus ces derniers temps, par l’intermédiaire desquels les grammairiens roumains tentent de faire connaître à la communauté des linguistes la spécificité du roumain parmi les langues romanes ou parmi les autres langues européennes, afin d’intégrer et de reconsidérer cet idiome roman, dont la structure grammaticale est éminemment latine. En l’occurrence, cette étude de grammaire diachronique du roumain doit être mise en rapport avec d’autres ouvrages, similaires, publiés par des linguistes bucarestois et par certains de leurs collaborateurs étrangers et roumains, parmi lesquels nous mentionnons Gramatica limbii române, 2 vol. (2005, 2008), Gramatica de bază a limbii române (2010, 2016), A reference grammar of Romanian (2013), The grammar of Romanian (2013), Diachronic variation in Romanian (2015). Pour la plupart, ces ouvrages sont inspirés par les idées linguistiques promues par g. p ană d indelegan , professeure de syntaxe roumaine à l’Université de Bucarest et membre correspondante de l’Académie Roumaine. La publication de ce travail par les Presses universitaires d’Oxford a sans doute été facilitée par l’intérêt suscité par The grammar of Romanian de la même auteure - qui a offert l’accès à une connaissance assez détaillée de la langue roumaine contemporaine aux linguistes anglophones désireux de découvrir la spécificité d’une langue néolatine, isolée du continuum linguistique roman, qui préserve d’anciens faits de langue issus du latin. Comme les autres volumes mentionnés ci-dessus, The syntax of Old Romanian est un ouvrage collectif dirigé par g. p ană d indelegan , maître incontestable de l’école bucarestoise de grammaire. Les enseignants-chercheurs qui ont participé à la rédaction de cet ouvrage (et dont certains ont assuré la traduction, ainsi que les corrections) sont, dans l’ordre alphabétique: R. Brăescu, B. Croitor, A. Dinică, A. Dragomirescu, M. Gheorghe, M. Maiden, D. Manea, M. Manu Magda, C. Mîrzea Vasile, I. Nedelcu, A. Nicolae, I. Nicula Paraschiv, D. Niculescu, G. Pană Dindelegan, C. Stan, E. Timotin, O. Uţă Bărbulescu, A. Vasilescu (Şerbănescu) et R. Zafiu. Tous ces auteurs ont acquis de l’expérience dans le cadre des projets similaires évoqués ci-dessus, ce qui certifie la pertinence des analyses effectuées, fondées sur des bases théoriques solides, parmi lesquelles se détachent en particulier l’interprétation typologique et la grammaticalisation. Dans sa Preface, G. Pană Dindelegan explique le choix des faits de langue d’ordre syntaxique étudiés, précisant que ce nouveau livre représente une continuation de The grammar of Romanian (OUP, 2013), mais en changeant de perspective: «the diachronic investigation of the syntax of old Romanian» (xxiii). Elle donne aussi de brefs renseignements sur le corpus examiné (textes datant de 1500 à 1780), varié du point de vue thématique. L’éditrice et ses collaborateurs valorisent, par ailleurs, les deux perspectives complémentaires, synchronique et diachronique: «synchronic in the sense that, in a given period with precise boundaries, we 355 Besprechungen - Comptes rendus Vox Romanica 76 (2017): 354-357 DOI 10.2357/ VOX-2017-021 have aimed to give a quasi exhaustive corpus analysis; diachronic in the sense that the two periods of old Romanian (1500-1640 and 1640-1780) are compared with each other» (xxiv). L’Introduction de l’ouvrage présente les textes intégrés dans le corpus: leur typologie, les dates de rédaction/ parution, ainsi que les lieux de provenance, les auteurs profitant pleinement des éditions critiques réalisées au fil des ans par des philologues ou des historiens qui ont transcrit en caractères latins les textes rédigés initialement en cyrillique roumain. Cette introduction est complétée par la présentation de quelques caractéristiques d’ordres phonétique et morphologique pertinentes pour l’ancien roumain (par exemple, la voyelle finale postconsonantique [ u ] ou les alternances vocaliques: floare ‘fleur’/ flori ‘des fleurs’ ou consonantiques: frate ‘frère’/ fraţi ‘des frères’) (1-14). Le deuxième chapitre (The verb and its arguments: the root clause) s’étend sur plus de deux cents pages (14-231). Il est réservé au verbe qui présente souvent une multitude de formes et de valeurs ainsi que, parfois, une instabilité fonctionnelle, du fait de ses rôles spécifiques à l’intérieur de l’énoncé. Cela s’explique par l’héritage et par les innovations survenues lors du passage du Latin aux langues romanes, auxquelles s’ajoutent les particularités dues au substrat et au superstrat. Ainsi, les auteurs considèrent que «the system of moods is partially inherited from Latin, but is characterized by many innovations: some are common to the majority of Romance languages, others are interpretable as ‹Balcan features› or are characteristic just of Romanian» (14). Ensuite, mis à part les traits communs, les auteurs relèvent les caractéristiques du roumain: le subjonctif (construit avec le morphème să), le conditionnel (constitué soit avec le verbe a avea ‘avoir’, soit avec le verbe a vrea ‘vouloir’: să ară cineva den morţi învie ‘si quelqu’un ressuscitait d’entre les morts’, CC 1. 1567: 90), le passé composé (employé seulement avec le verbe auxiliaire a avea). Ces données sont complétées par la description de la distribution des formes clitiques personnelles ou réfléchies en fonction des modes et des temps verbaux (par exemple, Şi mă, Doamne, ţie rog cu sete ‘Et je prie, Mon Dieu, assoiffé’, DPV. 1673: 275). L’analyse porte également sur les diverses valeurs des verbes, en tenant compte de leurs emplois particuliers et de leur relation spéciale avec le sujet, avec le COD nominal (± le morphème pre: par exemple, nu-l lasă pre omul să vie spre pocaanie ‘ne laisse pas l’homme se tourner vers la pénitence’, Ev. 1642: 188), avec les COI (par exemple, le type Şi zise Domnul lui Avram ‘Et Dieu dit à Abraham’, PO. 1582: 43), avec le complément prépositionnel (Greşiră cătră Hristosu ‘Ils ont commis des fautes envers Jésus Christ’, CC 2 . 1581: 489), avec le complément prédicatif, réalisé principalement avec le verbe être (moartea noastră somn iaste ‘notre mort est sommeil’, CC 1 1567: 130 v ), avec l’attribut du complément (le zicea lor Samareani ‘on les appelait Samarinens’, CC 2 . 1581: 155). Le chapitre se poursuit par les Constructions involving overall clausal structure, parmi lesquelles sont décrites les constructions passives constituées à l’aide du verbe a fi ou avec le pronom réfléchi en accusatif se (Be-passive, Se-passive), accompagnées parfois de compléments d’agent (The agent phrase). Les auteurs considèrent que les deux structures passives «had different evolutions that might be (partly) accounted for in terms of external influences: in OR, the position of the se-passive in the system was enhanced by translations from church Slavonic, while in MR, the position of the be-passive enhanced by the influence of the western Romance languages, as the statistical data seem to indicate» (202). La fin du chapitre est consacrée à des remarques sur les constructions réciproques et sur le datif-possessif adverbal ou adnominal, très fréquents en ancien roumain. La troisième partie de l’ouvrage (223-87) s’occupe des formes verbales non-finies et des constructions similaires (Non-finite verb forms and non-finite constructions), en essayant de relever certaines particularités qui caractérisent l’ancien roumain et la diversité des emplois modaux, plus précisément l’infinitif et les constructions infinitives (ascultarea pre Hristos 356 Besprechungen - Comptes rendus Vox Romanica 76 (2017): 354-357 DOI 10.2357/ VOX-2017-021 ‘écouter Christ’, NT.1648: 22 r ou bien nu poci a me însura cu nusa ‘je ne peux pas me marier avec elle’, Prav. 1581: 229 v ), ainsi que le supin et les constructions contenant un supin (orb den născută ‘aveugle depuis sa naissance’, CC 1 . 1581: 26 v ), le participe passé dans la structures des temps verbaux et les structures participiales (rugăciunea grăită de la preutul ‘la prière prononcée par le prêtre’ CL.1570: 19 r ), le gérondif et les constructions gérondives (iubind numele tău ‘en aimant ton nom’, CP 1 . 1577: 6 v ou îl văzură slugile alergând înainte ‘les domestiques le virent courir en avant’). Le chapitre suivant traite du groupe nominal (The nominal phrase, 288-393). Il présente un inventaire de la plupart des particularités d’ordre syntaxique repérées en ancien roumain, commençant par les emplois de l’article et finissant par les indéfinis et les adverbes d’intensité qui déterminent les nominaux dans des situations particulières. La description des faits de langue d’ordre syntaxique s’entremêle avec celle qui vise la constitution de certaines parties de discours dont se détachent les articles qui, en roumain, sont complexes et ont, parfois, un comportement syntaxique particulier et/ ou hésitant (par exemple, l’article défini: sufletul răposatului jupânului ‘l’âme du maître défunt’, DÎ. 1600: LVI). Les auteurs insistent aussi sur l’usage des modificateurs à l’intérieur des syntagmes, en relevant les spécificités à partir d’une multitude d’exemples qui facilitent une meilleure compréhension du fonctionnement des différents déterminants, qu’il s’agisse du nom, des adjectifs pronominaux ou des numéraux (al săborului dentâi şi de-al doilea ‘au premier et au deuxième synode’, Prav. 1652: 76). La cinquième partie (Adjectives and adjectival phrases, 394-413) contient une analyse détaillée de l’adjectif et des syntagmes constitués généralement avec cette partie de discours, y compris les degrés d’intensité. Les exemples choisis exemplifient aisément les modalités de réalisation très diverses de ces syntagmes en ancien roumain, par rapport à la langue moderne (par exemple Şi avea avuţia multă foarte ‘Et il avait la fortune très grande’, FD. 1592-604: 542). La section suivante (Adverbs and adverbial phrases, 414-23) est consacrée aux adverbes et à leur comportement syntaxique. Les auteurs nous y informent que «the typology of adverbs in OR is the same as in MR» (414) et que «most differences are related to the lexical inventory of adverbs and/ or to their frequency» (423). Dans le septième chapitre (Prepositional and prepositional phrases, 424-43), les auteurs décrivent les principaux aspects liés aux prépositions et leurs emplois particuliers en fonction des cas, des occurrences et de leur sémantisme. Ils concluent que: «in OR, many prepositions were in competition with each other, either because their use was not fixed yet, or because of similarities of form» (443). La coordination et les éléments de coordination intraet interpropositionnels sont traités dans la huitième partie du tome (Coordination and coordinating conjunctions). Nos spécialistes en syntaxe illustrent la plupart des situations repérées en ancien roumain (les conjonctions copulatives, disjonctives, adversatives, conclusives, alternatives, etc.) et constatent que «conjunctive connectors were used quite frequently in OR, especially in the first period: coordinators were repeated in contexts where MR would show juxtaposition. This has been shown to be an influence from the spoken language» (462). Le neuvième chapitre (The complex clause) s’étend sur environ cent pages (463-561). Il contient des remarques sur la syntaxe de la phrase, ainsi que quelques observations sur les structures comparatives, très diversifiées en ancien roumain. Des exemples adéquats choisis dans les textes qui constituent le corpus permettent de relever leurs particularités (par exemple, la préposition fără (de): Cenre e Dumnedzău fără de Domnul ? ‘Qui est Dieu sans Dieu’, PH. 1500-10: 13 r ). Leur rôle n’est pas seulement d’inventorier les spécificités mais aussi d’illustrer la dynamique de la subordination au niveau de l’énoncé. À ce propos, sont présentées les subordinations complexes, les propositions subordonnées et leurs caractéristiques structurelles 357 Besprechungen - Comptes rendus Vox Romanica 76 (2017): 357-361 DOI 10.2357/ VOX-2017-022 - avec, en particulier, les très différentes subordonnées circonstancielles -, auxquelles il faut rajouter les constructions comparatives. La syntaxe est le sujet de la dixième section (Word order and configuration, 562-75), où sont décrits l’ordre des mots dans le syntagme nominal (noms et adjectifs), le comportement du déterminant démonstratif cel, les marqueurs du type Al et les possessifs, la position du verbe par rapport aux autres parties du discours, les structures discontinues (par exemple, cinci era d-însele înţeleapte şi cinci nebune ‘cinq d’entre elles étaient sages et cinq folles’, CC 1 . 1567: 240 v ). Toutes les données discutées supra prouvent qu’en ancien roumain, il y avait un ordre relativement libre par rapport au roumain moderne et que: «OR represents an intermediate stage in the move-away from Latin (non-)configurational/ discourse-driven syntaxe to configurational syntax of MR» (575). Dans la dernière partie de l’ouvrage (Clausal organization an discourse phenomena), sont traités sur plus d’une cinquantaine de pages des aspects liés à la structuration de l’énoncé dont nous rappelons l’interrogation (576-86), l’exclamation (586-88), la négation (588-602), les constructions présentatives (602-05), les sujets et les compléments objets internes - apparentés du point de vue sémantique au verbe dont ils dépendent - et les syntagmes pléonastiques: «cognate objects» (605-11), les pronoms féminins à valeur neutre (611-15), les numéraux ordinaux (615-16), le démonstratif ceea ce (616), le clitique o (616-17), les formules d’adresse (618-28) qui sont «associated with polite address (old politeness pronouns and generics of address like măria ta ‘Votre Majesté’…)» (628). Le livre se termine par des Conclusions (629-37) dont le rôle est de synthétiser l’information présente dans les pages de cet ouvrage et d’offrir au lecteur une perspective d’ensemble sur la syntaxe de l’ancien roumain. L’ouvrage est complété par une annexe dans laquelle sont inventoriés les textes d’où ont été tirés les exemples (Appendix 1: Corpus) et une carte illustrative (Appendix 2), auxquelles s’ajoute une ample bibliographie (References). On y retrouve également une liste des termes linguistiques (Index) qui facilite la consultation et l’identification des concepts grammaticaux présents dans les pages du livre. Malgré une information dense, nous avons eu sous nos yeux un ouvrage facile à consulter et contenant des exemples pertinents. Comme nous l’avons déjà précisé ci-dessus, nous avons affaire à une description appropriée et moderne des faits de langue, valorisant les nouvelles théories syntaxiques. Nous sommes convaincus que la lecture d’autres textes et l’identification de certains exemples ne changeront pas essentiellement les données décrites dans les pages du présent volume. Ce premier traité consacré à la syntaxe de l’ancien roumain, destiné essentiellement aux spécialistes anglophones, restera sans doute un point de repère pour d’autres investigations similaires et ouvre de nouvelles voies d’étude pour les linguistes intéressés par cette langue romane du groupe oriental. Adrian Chircu C ristina f loresCu (ed.), Terminologia metereologică românească a fenomenelor atmosferice (științific versus popular), Iași (Editura Universității «Alexandru Ioan Cuza») 2015, 711 p. J’ai le plaisir de présenter ici un travail remarquable, pionnier en Roumanie voire en Europe: La terminologie météorologique roumaine des phénomènes atmosphériques (scientifique versus populaire). L’ouvrage est le fruit d’un projet 1 national réalisé dans le cadre de l’Institut de 1 Projet CNCS: PN-II-ID-PCE-2011-3-0656.
