Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
10.2357/VOX-2017-022
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Kristol De StefaniCristina Florescu (ed.), Terminologia metereologică românească a fenomenelor atmosferice (științific versus popular), Iași (Editura Universității «Alexandru Ioan Cuza») 2015, 711 p.
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Cristina Ungureanu
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357 Besprechungen - Comptes rendus Vox Romanica 76 (2017): 357-361 DOI 10.2357/ VOX-2017-022 - avec, en particulier, les très différentes subordonnées circonstancielles -, auxquelles il faut rajouter les constructions comparatives. La syntaxe est le sujet de la dixième section (Word order and configuration, 562-75), où sont décrits l’ordre des mots dans le syntagme nominal (noms et adjectifs), le comportement du déterminant démonstratif cel, les marqueurs du type Al et les possessifs, la position du verbe par rapport aux autres parties du discours, les structures discontinues (par exemple, cinci era d-însele înţeleapte şi cinci nebune ‘cinq d’entre elles étaient sages et cinq folles’, CC 1 . 1567: 240 v ). Toutes les données discutées supra prouvent qu’en ancien roumain, il y avait un ordre relativement libre par rapport au roumain moderne et que: «OR represents an intermediate stage in the move-away from Latin (non-)configurational/ discourse-driven syntaxe to configurational syntax of MR» (575). Dans la dernière partie de l’ouvrage (Clausal organization an discourse phenomena), sont traités sur plus d’une cinquantaine de pages des aspects liés à la structuration de l’énoncé dont nous rappelons l’interrogation (576-86), l’exclamation (586-88), la négation (588-602), les constructions présentatives (602-05), les sujets et les compléments objets internes - apparentés du point de vue sémantique au verbe dont ils dépendent - et les syntagmes pléonastiques: «cognate objects» (605-11), les pronoms féminins à valeur neutre (611-15), les numéraux ordinaux (615-16), le démonstratif ceea ce (616), le clitique o (616-17), les formules d’adresse (618-28) qui sont «associated with polite address (old politeness pronouns and generics of address like măria ta ‘Votre Majesté’…)» (628). Le livre se termine par des Conclusions (629-37) dont le rôle est de synthétiser l’information présente dans les pages de cet ouvrage et d’offrir au lecteur une perspective d’ensemble sur la syntaxe de l’ancien roumain. L’ouvrage est complété par une annexe dans laquelle sont inventoriés les textes d’où ont été tirés les exemples (Appendix 1: Corpus) et une carte illustrative (Appendix 2), auxquelles s’ajoute une ample bibliographie (References). On y retrouve également une liste des termes linguistiques (Index) qui facilite la consultation et l’identification des concepts grammaticaux présents dans les pages du livre. Malgré une information dense, nous avons eu sous nos yeux un ouvrage facile à consulter et contenant des exemples pertinents. Comme nous l’avons déjà précisé ci-dessus, nous avons affaire à une description appropriée et moderne des faits de langue, valorisant les nouvelles théories syntaxiques. Nous sommes convaincus que la lecture d’autres textes et l’identification de certains exemples ne changeront pas essentiellement les données décrites dans les pages du présent volume. Ce premier traité consacré à la syntaxe de l’ancien roumain, destiné essentiellement aux spécialistes anglophones, restera sans doute un point de repère pour d’autres investigations similaires et ouvre de nouvelles voies d’étude pour les linguistes intéressés par cette langue romane du groupe oriental. Adrian Chircu C ristina f loresCu (ed.), Terminologia metereologică românească a fenomenelor atmosferice (științific versus popular), Iași (Editura Universității «Alexandru Ioan Cuza») 2015, 711 p. J’ai le plaisir de présenter ici un travail remarquable, pionnier en Roumanie voire en Europe: La terminologie météorologique roumaine des phénomènes atmosphériques (scientifique versus populaire). L’ouvrage est le fruit d’un projet 1 national réalisé dans le cadre de l’Institut de 1 Projet CNCS: PN-II-ID-PCE-2011-3-0656. 358 Besprechungen - Comptes rendus Vox Romanica 76 (2017): 357-361 DOI 10.2357/ VOX-2017-022 Philologie Roumaine «A. Philippide» (Académie Roumaine, filiale de Iași), une entreprise lexicographique de grande envergure, avec des implications substantielles dans l’organisation des mots de la langue dans des champs sémantiques. Comme fins observateurs de la vie des mots, les spécialistes ont harmonieusement couvert toute la sémantique scientifique et populaire d’un mot exprimant les affres ou les bienfaits des conditions atmosphériques. Le projet s’est déroulé sous la responsabilité de C ristina f loresCu , et c’est grâce à elle que l’équipe s’est constituée de spécialistes issus en grande partie de l’Institut de Philologie Roumaine «A. Philippide» de Iași (C. C ărăbuș , l. M anea , f.-t. o lariu , a. B ursuC p riCop , e. t aMBa ), mais aussi de spécialistes d’autres universités ou instituts de recherche roumains ou internationaux (N. B ardu de l’Université «Ovidius» de Constan ț a, M. h. i liesCu de l’Institut de Langues Romanes de l’Université d’Innsbruck, L. a postol de l’Université «Alexandru Ioan Cuza» de Iași, r. z afiu de l’Université de Bucarest et M. n eț de l’Institut de Linguistique «Iorgu Iordan - Alexandru Rosetti» de Bucarest). J’insiste sur le fait que la démarche adoptée est unique en Europe. En effet, les auteurs réalisent une analyse sur deux niveaux: d’une part la langue scientifique et d’autre part la langue populaire qui sont propres au domaine météorologique. Outre l’immense travail de constitution de la base linguistique, un des grands mérites de cette encyclopédie de terminologie météorologique réside dans une connaissance approfondie, très large et très fine des ressources lexicales du roumain. De nos jours, les bibliothèques roumaines regorgent de livres consacrés aux terminologies scientifiques du domaine de l’économie, de l’ingénierie, de la médecine, du droit, de l’informatique. Les onze auteurs se sont lancés dans une entreprise unique dans la littérature spécialisée qui consiste à analyser de façon détaillée la terminologie scientifique et populaire, dépassant ainsi par la richesse des faits présentés les frontières du domaine. Dans l’introduction, C. Florescu tisse comme un tapis, de manière originale, technique et claire, nœud après nœud plusieurs questions fondamentales de cet ouvrage: la stricte délimitation de l’étude, les étapes de la recherche, la sélection lexicologique avec ses frontières arbitraires, l’identification des phénomènes atmosphériques de la double perspective du linguiste et du météorologue, l’état des lieux sur les phénomènes atmosphériques, l’établissement des champs lexicaux avec leurs superpositions inhérentes, et les contributions de la recherche. Le volume contient deux parties consistantes réalisées selon deux approches opposées. La première partie réunit des études d’un grand intérêt consacrées à différents phénomènes atmosphériques, groupés dans des champs lexicaux hautement significatifs pour l’expression du discours météorologique. Ces travaux reposent sur les données offertes par le dictionnaire des phénomènes atmosphériques qui occupe la seconde moitié de l’ouvrage, et les mettent en valeur. Les auteurs analysent les sous-systèmes onomasiologiques impliquant les phénomènes atmosphériques et la météorologie, ainsi que d’autres aspects liés au développement de la météorologie roumaine, l’histoire du discours météorologique dans la presse roumaine, les inventaires des termes météorologiques dans le vocabulaire gastronomique, les caractéristiques du champ lexical roumain de la température, les dénominations aroumaines des phénomènes atmosphériques les plus fréquents et la variation dialectale dans la terminologie centrale de cet ouvrage. La deuxième partie consiste en une base de données lexicales, conçue comme un dictionnaire des phénomènes atmosphériques. Il comprend approximativement 1500 articles classés par ordre alphabétique et structuré de manière lexicographique, offrant une description minutieuse du point de vue lexico-sémantique, grammatical et étymologique. Cette nomenclature très vaste a été organisée dans plusieurs champs: a) les nébulosités, b) le vent, c) les déplacements des courants d’air, d) les précipitations, e) les dépôts, f) les phénomènes lumineux et sonores, g) les radiations. Elle limite, pour des raisons de précision, les articles provenant des bulletins météorologiques, qui se retrouvent à mi-chemin entre la 359 Besprechungen - Comptes rendus Vox Romanica 76 (2017): 357-361 DOI 10.2357/ VOX-2017-022 terminologie scientifique et le parler courant. Selon les remarques des auteurs, les contributions majeures de cette recherche se trouvent dans les étapes suivantes: «a) déterminer les premières attestations; b) inclure, pour la Ts 2 , la classe lexico-grammaticale du verbe et de l’adjectif (entièrement négligés dans les ouvrages météo); c) recouvrer un ensemble de mots et de sens dialectaux; d) recouvrer les lexèmes Ts vieillis; e) identifier des étymologies appartenant aussi bien à des termes Ts et Tp 3 qu’à la majorité des syntagmes scientifiques» (294). La longueur des articles varie considérablement. Si les plus courts sont présentés en une ou deux phrases (ex. alizat), le plus long s’étend sur presque neuf pages (ex. vânt ‘vent’). L’article pilote (sur la base duquel les auteurs ont établi les normes) a été ploaie ‘pluie’. Nous donnons ci-après deux exemples (le verbe ninge ‘il neige’ et le substantif lună ‘lune’), révélateurs de tous les paramètres choisis par les auteurs: lúnă s. f. Θ (În sintagmele) Clar de lună = lumină strălucitoare a lunii într-o noapte senină (cf. DLR). Iubita cântă la pian pe clar de lună. loVinesCu , s . IV, 659; Clarul de lună în seara aceea era pal. papadat - BengesCu , o . III, 31; În palidul clar de lună, aceste bătăi repezi și zgomotoase îți dau impresia unor fantomatice aplauze. băcescu , păs . 276; Se întorceau noaptea urcând muntele, sub clarul… de lună. dan, u. 144. Cf. dex 2, dlr . Curtea lunii v. curte. (Învechit) Inelul lunii = cerc care înconjoară uneori luna. V. cearcăn. [1825] lB . Cf . dlr , Mda , dexi . Ξ (În sintagma) Lună falsă = nume generic dat parselenelor, parantiselenelor și antiselenelor când ele sunt deosebit de strălucitoare ( CiulaChe 2003, p. 136). În anumite puncte de pe cercul parhelic pot apărea pete sau nuclee luminoase, situate în imediata vecinătate a haloului mic și deseori viu colorate, numite parhelii sau „Sori falși” respectiv „Luni false”. Măhăra 2001, p. 290-291; Când paraheliile/ paraseleniile, parantheliile/ paraseleniile sunt deosebit de strălucitoare ele sunt denumite și „sori falși” sau „luni false”. Mihăilă 2010, p. 288. - Cf. protorom. */ ’lun-a/ (DÉRom) (cf. corelatul lat. luna „astru”) 1. [L.M., A.B., C.F.] (f loresCu 2015: 493) nínge vb. III. Intranz. impers. ΘΞ A cădea, a se așterne zăpada; (estul Transilv.) a pilingăzui (cf. DLR). [1650] a anon . Car . Ningea foarte. Mag . ist . V , 137; Asemene și în Scoția iarna este foarte blândă și încă nu ninsese. AR(1834), 82 1 / 44; Și văzduhul s-a-nnorat, Ninge sus la munte -Trec pe vale, la iernat, Turmele mărunte. iosif , V . 74; Uite, semn bun, a nins din senin. contemp.1962, nr. 795, 1; În practica observațiilor meteorologice se face o distincție între viscolul general, când zăpada este viscolită puternic, fără să se poată aprecia dacă ninge sau nu, și viscolul cu zăpadă, când observatorul poate stabili dacă ninge. țîștea 1965, p. 196; cf. dgds , alr sn Viih 2 247, iB . h 2 248, alr - Md iVMn 148, [1606] pc. 807, 835, 875 ID . Cf. lB , lM , tdrg , resmeriță , d ., sCriBan , d ., d . enC ., Mda . Θ Expr. (Vestul Bucov., estul Ban.) A ninge(-n două) cu ploaie = a lapovița. Cf. nalr - MB Vms. [1605] pc. 462, 463, 469, nalr - B IIIh 529 pc. 75ID. - Prez. ind. pers. 3: ninge. - Ș i: línge (H XIV 358, ALR I 1 249, 1 250, ib.II4 566, ALR SN VIIh 2 247, h 2 248 pc. 705, 886, alr - Md iVMn 148, [1606] pc. 807, 835, 875 ID ) vb. III.- Lat. ningere ( dlr , Ciorănescu , d . et .). - Linge: prin disimilare consonantică și prin apropiere semantic ă de verbul omonim. [A.B., C.F.] (f loresCu 2015: 518) Dans la perspective de la dichotomie «scientifique versus populaire» fondamentale pour la conception même de la recherche, l’analyse de l’élément dialectal tient une place privilégiée dans l’économie du volume. L’étude de la variation diatopique de la terminologie des phénomènes atmosphériques a été réalisée par le dialectologue de l’équipe, F.-T. Olariu, qui a organisé son activité autour de deux composantes: la partie de documentation du matériel dialectal et la partie d’analyse à proprement parler de ce matériau. En ce qui concerne le premier 2 Ts - terminologie scientifique 3 Tp - terminologie populaire 360 Besprechungen - Comptes rendus Vox Romanica 76 (2017): 357-361 DOI 10.2357/ VOX-2017-022 élément, essentiel à toute approche analytique, Olariu a identifié des termes ciblés par le thème du projet dans la littérature spécialisée (atlas, glossaires, dictionnaires dialectaux) et dans les archives des Instituts de recherche qui s’occupent de la rédaction du Nouvel Atlas linguistique roumain, par régions (NALR), intégrant ainsi des données encore inédites pour les spécialistes. Les matériaux lexicaux ainsi documentés sont examinés selon les axes classiques de l’analyse linguistique, à savoir la phonétique, la morphologie, le vocabulaire, la sémantique, l’étymologie, ainsi qu’une (opportune et bienvenue) perspective aérologique sur quelques termes de la météorologie, qui repose sur une comparaison entre le matériau dialectal présent dans l’Atlas linguistique roumain (ALR, 1938-1942) et celui du Nouvel atlas linguistique roumain, par régions (NALR, 1967). Cette approche comparative entre les archives dialectales de deux projets de géolinguistique roumaine pour lesquels les enquêtes de terrain ont été effectuées à plus de trois décennies de distance - par le fait qu’elle met en lumière l’évolution au niveau dialectal d’une certaine terminologie, y compris donc de la langue roumaine populaire - représente, à mon avis, l’une des principales contributions scientifiques de la démarche dialectologique présente dans le volume et même de l’ensemble du projet. Produit d’une recherche lexicographique solide, cet ouvrage résout de nombreuses questions et ouvre de nouvelles perspectives. Il aborde sans hésiter des articles très difficiles comme arșiță ‘canicule’ vs. Căldură ‘ chaleur’ ou des lexèmes populaires comme polediță 4 dont nous voudrions offrir un exemple au lecteur: polédiță s. f. Θ 1. (Transilv., Bucov., Mold., Ban., Criș.; ș i învechit) Polei (1). [1550-1600] CuV . d . bătr . I,297. O lapoviță încă mai apoasă îngheață de multe ori de îndată ce cade pe pământ … Aceasta se cheamă policie sau poliviță. paMfile , văzd . 169; Se zice că afară-i poliviță. ViCiu , gl ., cf. păcală , M . r . 141, l . Costin , gr . băn . 163, H XVIII 266, glosar reg .; cf. com. din zagra - năsăud ș i din tărcăița - beiuș , a V 2,15,22, VI 16, nalr MB Vms. [1607] pc. 477, 565ID. Cf. CihaC , II, 274, ddrf , Cade , sCriBan , d ., tdrg 2, ciorănescu , d . et ., dlr , Mda , dexi , dgs . 2. (Bucov., nord-vestul Mold.) Chiciură (1). Cf. alr I 1260 pc. 394, 412, 550, A V 14. Cf. dlr , Mda , dgs . 3. (Învechit, rar; în forma polegniță) Brumă (1). Ca ploaia pre troscot și ca polegnița pre iarbă (a. 1784). ap. tdrg . Cf. Ciorănescu , d . et ., dlr , Mda . 4. (Învechit; în forma polegniță) Sloi (1). [1825] LBe. Cf. dlr , Mda . 5. (Sud-vestul Transilv., Ban.; în forma polegniță) Zăpadă (1). [1885] H XVIII 301. Cf. dlr , Mda , dexi . 6. (Sud-vestul Ban.; în formele polegniță, polejniță, polevniță) Lapoviță (1). Cf. nalr - B III h 529 pc. 23, 37, 48ID. Cf. Cade . 7. ID (Estul Bucov., vestul Ban.; în formele polegniță, poleviță) Măzăriche. Cf. alr SN III h 797 pc. 36, nalr - MB Vms. [1613] pc. 493. -Pl.: poledițe. -Și: (sud-vestul Transilv., estul Bucov., vestul Ban.; și învechit) polégniță, (estul Bucov.; și învechit) poléviță ( CihaC , II, 274, nalr - MB V ms. [1613]pc. 493 ID), (Mold., Ban.) polécniță ( Cade , sCriBan , d ., l . Costin , gr . Băn . 163), (sud-vestul Ban.) poléjniță ( nalr - B III h 529 pc. 23), (Criș.) poléghiță ( teaha , C . n . 255), polétiță ( glosar reg .), (vestul Ban.) polévniță ( nalr - B III h 529 pc. 48 ID), (sudul Transilv.) pólighiță ( păcală , M . r . 141), (Transilv.) pólivițăs. f. -Din bg. поледица, sb. poledica ( dlr ). [L.M.] (f loresCu 2015: 551) Notons également l’originalité et l’importance des balises qui structurent les articles (Tp Θ et Ts Ξ ), leur agencement étant parlant parce qu’il indique toujours la circulation des sens et des syntagmes de ces termes: de Ts vers Tp (ex. intemperie ‘intempérie’) ou, plutôt de Tp vers Ts, (ex. curcubeu ‘arc-en-ciel’, nor ‘nuage’, ploaie ‘pluie’, zăpadă ‘neige’ etc.). 4 Terme populaire pour polei ‘ verglas ’ . 361 Besprechungen - Comptes rendus Vox Romanica 76 (2017): 361-365 DOI 10.2357/ VOX-2017-023 Même le lecteur le plus expérimenté sera captivé par le voyage sémantique dans le temps et dans l’espace, par la confrontation des différentes approches scientifique vs populaire, tout en se laissant dépayser et décontenancer dans une réflexion intéressante sur ses propres habitudes. Il faut toujours de la patience et de la curiosité. Nous trouvons cette étude d’autant plus remarquable qu’elle arrive dans une période qui incite plutôt à l’expansion du vocabulaire moderne, tandis que l’exploitation des terminologies populaires devient une perle rare. Nous soulignons rare, car c’est paradoxalement cette zone qui fournit des indices précieux sur les modalités humaines d’interpréter le monde par le biais des mots. Nous avons beaucoup apprécié la richesse de cet ouvrage qui manquait jusqu’à présent et qui propose une véritable terminologie, riche et variée, dont les explications s’appuient sur une riche bibliographie, mise à jour et complexe, qu’il s’agisse des dictionnaires, des manuels, des études, des atlas linguistiques, des revues littéraires, des collections, des documents, des monographies ou des sites spécialisés, elle comprend presque six cents titres. La fructueuse collaboration entre l’équipe des linguistes et l’équipe des météorologues a couronné l’ouvrage avec de la rigueur et de la cohérence, de la logique et de la finesse, le tout soutenu par une haute tenue scientifique. Œuvre qui comble une lacune importante dans la linguistique roumaine, elle peut aussi constituer une base de départ pour les autres langues romanes qui sont moins dotées de ce genre d’outils. Elle ouvre aussi des pistes importantes aux chercheurs roumains et étrangers invitant à l’avenir - pourquoi pas - à entreprendre des analyses comparables d’autres champs sémantiques. Cristina Ungureanu Italoromania M iChele p randi / p ierluigi C uzzolin (ed.), La recherche linguistique en Italie. Paris (Garnier) 2015, 162 p. (Cahiers de lexicologie 107/ 2) Pubblicare un’opera di bilancio e presentazione in ambiente internazionale, nel caso particolare francofono, della ricerca linguistica italiana recente è certo cosa altamente meritoria. I lavori nelle discipline linguistiche che si compiono in Italia - e costituiscono, almeno nell’ultimo quarantennio, una mole non indifferente - sono in genere poco e mal conosciuti all’estero, anche perché, nel dilagante predominio dell’inglese come lingua sempre più unica della produzione scientifica anche nelle scienze del linguaggio, le pubblicazioni di autori italiani relative a cose italiane uscite in inglese sono ancora, tranne che in alcuni settori specifici, relativamente poco numerose (nonostante un evidente notevole incremento nel nuovo millennio); e se non si pubblica in inglese difficilmente si è letti al di fuori del proprio paese (con un’ulteriore azione di rinforzo della apparente trascurabilità del relativo dominio dovuta al facile - e fallace - trasferimento nell’opinione comune dal «poco letto» al «poco interessante, poco rilevante, non val la pena di leggerlo»). La raccolta di saggi curata da M. p randi e p. C uzzolin per i Cahiers de lexicologie, che occupa all’incirca i due terzi del volume 107 della rivista, va dunque a priori salutata come molto benvenuta. Per affrontare il compito, tutt’altro che semplice, i curatori hanno attivato l’intervento di studiosi italiani particolarmente ferrati nei rispettivi campi, raccogliendo sette contributi su diversi settori della linguistica, preceduti da un’introduzione e completati da un’appendice con l’elenco delle pubblicazioni delle tre principali associazioni scientifiche italiane operanti a livello nazionale nel dominio della linguistica generale: la Società di linguistica italiana (SLI), fondata nel 1967, la Società italiana di glottologia (SIG), fondata nel 1970, e l’Associazione italiana di linguistica applicata (AItLA), fondata nel 1999. (L’elenco