eJournals Vox Romanica 77/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
10.2357/VOX-2018-016
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2018
771 Kristol De Stefani

Marius Sala/Liliana Ionescu-Ruxăndoiu (ed.), Istoria limbii române, vol. 1, Bucureşti (Editura Univers Enciclopedic Gold) 2018, 902 p.

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Adrian  Chircuhttps://orcid.org/https://orcid.org/0000-0001-6288-3337
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282 Besprechungen - Comptes rendus Vox Romanica 77 (2018): 282-285 DOI 10.8357/ VOX-2018-016 Gardt, A. 2002: «Sprachkritik und Sprachwissenschaft. Zur Geschichte und Unumgänglichkeit einer Einflussnahme», in: J. Spitzmüller/ K. S. Roth/ B. Leweling/ D. Frohning (ed.), Streitfall Sprache - Sprachkritik als angewandte Linguistik? , Bremen: 39-58 Hausmann, F. J. 1989: «Die Markierung im allgemeinen einsprachigen Wörterbuch. Eine Übersicht», in: F. J. Hausmann/ O. Reichmann/ H. E. Wiegand/ L. Zgusta (ed.), Wörterbücher. Ein internationales Handbuch zur Lexikographie, Berlin/ New York: 649-57 Jaffe, A. 2005: «Corse radiophonique élaboré et évaluation populaire: perspectives corses sur le purisme linguistique», Langage et société 112: 79-97 Krefeld, T./ Pustka, E. 2010: Perzeptive Varietätenlinguistik, Frankfurt am Main Krefeld, T. 2014: Perzeptive Linguistik. 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(ed.), Istoria limbii române, 2 vol., Bucure ş ti 1965-69). Cette attente s’explique surtout par la valorisation de nouveaux acquis dans le domaine des linguistiques diachronique et diatopique roumaines qui ont essentiellement contribué à la clarification de certains faits de langue insuffisamment connus ou même ignorés auparavant. Dès le début, il faut préciser que nous avons sous nos yeux un ouvrage collectif dont les coordinateurs sont des spécialistes reconnus pour leurs contributions significatives à la description des anciens stades de la langue roumaine. Il s’agit du regretté académicien M. Sala et de 282 285 016 283 Besprechungen - Comptes rendus Vox Romanica 77 (2018): 282-285 DOI 10.2357/ VOX-2018-016 la professeure L. Ionescu-Ruxăndoiu qui ont veillé à la mise en place d’un projet majeur de l’Académie Roumaine. L’ouvrage a aussi bénéficié d’une révision scientifique de haut niveau, menée par l’Académicien G. Brâncuş ainsi que par ses collègues, le professeur G. Chivu, membre correspondant de l’Académie Roumaine et le chercheur principal A. Mareş, de l’Institut «Iorgu Iordan - Alexandru Rosetti» de l’Académie Roumaine, auxquels s’ajoute la secrétaire du volume, Gabriela Stoica. À cette équipe scientifique, qui s’est aussi constamment impliquée dans l’élaboration des diverses parties du volume, s’est jointe toute une série de linguistes qui ont assumé la rédaction des chapitres qui reflètent leurs préoccupations continues dans le domaine des linguistiques latine et/ ou roumaine, parmi lesquels I. Ximena Barbu, V. Celac, E. Dima, A.-C. Halichias, R. M. Nedea, N. Saramandu, D.-L. Teleoacă, D. Tomescu, O. Uţă Bărbulescu, D.-M. Zamfir. Comme le titre le suggère, la présentation des faits de langue est faite de manière traditionnelle en commençant par le latin (Latina) et en finissant par la description de la période connue sous le nom de daco-roumain commun (Dacoromâna comun ă), auxquelles s’ajoutent d’autres sections qui encadrent l’ouvrage: une introduction (Introducere), une liste d’abréviations (Abrevieri), une liste des sources (Surse), la bibliographie (Bibliografie), trois index du livre (Indice de autori, Indice de cuvinte ş i afixe et Indice onomastic), suivis d’un série d’annexes (Anexe). À part les abréviations (Abrevieri, 11-13) dont le rôle est de faciliter une compréhension appropriée des aspects traités dans l’ouvrage, les coordinateurs nous renseignent dans l’introduction (Introducere) sur le but de ce livre ainsi que sur la méthode de présentation envisagée - généralement la reconstruction linguistique basée sur la comparaison avec le latin et les autres langues romanes -, par laquelle on «descrie procesul constituirii românei ca idiom neolatin autonom, precum ş i evolu ţ ia acesteia pân ă la începutul secolului al XVI-lea» (11) [on décrit le processus de la constitution du roumain en tant qu’idiome néolatin autonome ainsi que l’évolution de celui-ci jusqu’au début du XVI e siècle], plus précisément jusqu’en 1521, année où est attesté le premier document rédigé en roumain (La lettre de Neac ş u de Câmpulung). Dans le premier chapitre (Latina, 19-261), les auteurs reprennent des idées véhiculées par les latinistes ou par les historiens, en suivant le processus de romanisation et en présentant deux des variantes du latin (Latina vulgar ă et Latina dun ă rean ă), la dernière étant considérée comme «limba care st ă la baza dialectelor române ş ti de la nordul ş i sudul Dun ă rii (dacoromâna, aromâna, meglenoromâna ş i istroromâna), adic ă varianta teritorial ă a latinei vulgare vorbite în provinciile Moesia Superior, Moesia Inferior ş i Dacia» (86) [la langue qui est à la base des dialectes roumains du nord et du sud du Danube (le daco-roumain, l’aroumain, le méglénoroumain et l’istro-roumain), c’est-à-dire la variante territoriale du latin vulgaire parlée dans les provinces de Mésie Supérieure, Mésie Inférieure et Dacie]. Les faits de langue sont analysés de manière traditionnelle, les auteurs insistant sur des questions liées à la phonétique et à la phonologie, à la morphologie, à la syntaxe et au lexique, en valorisant les données identifiables dans des ouvrages similaires destinés à la description du latin comme ceux qui ont été élaborés, entre autres, par Fischer, Herman, Mih ă escu, Väänänen, etc. Après un long parcours descriptif riche en exemples, les auteurs considèrent qu’il faut nommer romanic ă oriental ă la variante développée dans cette partie de l’Empire Roman, car ce terme «pune mai bine în eviden ţă natura aparte a romanit ăţ ii orientale fa ţă de blocul compact 284 Besprechungen - Comptes rendus Vox Romanica 77 (2018): 282-285 DOI 10.8357/ VOX-2018-016 reprezentat de romanitatea occidental ă », (261) [met mieux en évidence la nature particulière de la romanité orientale par rapport au groupe compact représenté par la romanité occidentale]. Le chapitre suivant (Româna comun ă) vise à relever les attestations présentes dans les sources historiques et linguistiques durant la deuxième partie du premier millénaire et la première partie du deuxième millénaire (par exemple, la première attestation du roumain parlé dans les territoires romanisés date du VI e siècle: torna, torna (τόρνα, τόρνα) qui apparaît dans les Histoires de Théophylactus Simocatta, rédigées vers 630), période qui comprend « ş i ‹momentul› trecerii de la latin ă la român ă , sesizat istoric în secolul al X-lea de c ă tre autorii bizantini», (265) [aussi le ‹moment› du passage du latin au roumain, historiquement observé au X e siècle par les auteurs byzantins]. De même, des discussions portent sur la problématique du territoire et la période de formation de la langue roumaine (Teritoriul ş i perioada de formare a limbii române), sur le substrat (Substratul limbii române) et sur le superstrat slave (Superstratul slav). Les auteurs corroborent l’idée selon laquelle «elementele de substrat exprim ă particularit ăţ i de cultur ă ş i civiliza ţ ie ale popula ţ iei autohtone» (305) [les éléments du substrat expriment des particularités de culture et de civilisation de la population autochtone] et que «prin natura superstratului, româna se deosebe ş te de celelalte limbi romanice, care prezint ă , sub acest aspect, o relativ ă unitate» (336) [par la nature du superstrat, le roumain se différencie des autres langues romanes qui présentent, à cet égard, une relative unité]. Les linguistes insistent aussi sur les aspects importants qui doivent être retenus par ceux qui sont intéressés par les problèmes linguistiques d’ordre diachronique ou dialectal, de même que par l’inventaire lexical limité du substrat (des mots parmi lesquels buz ă ‘lèvre’, c ă ciul ă ‘bonnet’, copil ‘enfant’, pup ă z ă ‘huppe’, viezure ‘blaireau’, etc., par le lexique significatif (glezn ă ‘cheville’, gr ă din ă ‘jardin’, hran ă ‘nourriture’, a iubi ‘aimer’, a p ă zi ‘garder’) et par les quelques particularités grammaticales dues à l’influence slave (par exemple les verbes réfléchis, le numéral sut ă ‘cent’, le processus de structuration du numéral ordinal, etc., beaucoup de mots à sens concret, des affixes spécifiques) (350). Dans le dernier sous-chapitre (Româna comun ă), les linguistes bucarestois s’attardent sur la problématique du soi-disant roumain commun, perçu comme «cea mai veche perioad ă din evolu ţ ia limbii române ca idiom autonom în raport cu latina», (351) [la plus ancienne période de l’évolution de la langue roumaine en tant qu’idiome autonome par rapport au latin] et tentent d’illustrer les traits généraux de cette période, qu’ils soient d’ordre phonétique (l’apparition de nouvelles unités phonématiques au sein du système), grammatical (la déclinaison des noms, la conjugaison des verbes etc.) ou même lexical (on peut se reporter, par exemple, aux tableaux contenant des mots latins hérités dans les dialectes roumains [dont lat. facia > dacoroum. fa ţă, aroum. fa ţă, méglroum. fa ţă, istroum. få ţ ę), 494-563]. Le dernier chapitre (Dacoromâna comun ă) contient des informations ayant trait à l’histoire (Constituirea statelor medievale române ş ti, Unitatea românilor din cele trei provincii), à la culture (Limba ş i cultura slav ă în Ţă rile Române, Limba ş i cultura latin ă în Ţă rile Române) ainsi qu’à la linguistique (Dacoromâna comun ă). Cette ultime partie concerne la période qui suit la séparation des quatre dialectes roumains, les auteurs insistant sur le daco-roumain qui, à l’origine, a été placé sous le signe d’une unité sans faille mais qui, au fur et à mesure, a commencé à se différencier régionalement: «separarea principalelor grupuri române ş ti: dacoromân, 285 Besprechungen - Comptes rendus Vox Romanica 77 (2018): 285-289 DOI 10.2357/ VOX-2018-017 aromân, meglenoromân ş i istroromân, din comunitatea originar ă , a fost un proces de durat ă desf ăş urat pe parcursul câtorva secole» (578) [la séparation des principaux groupes roumains: daco-roumain, aroumain, mégléno-roumain et istro-roumain, de la communauté originaire, a été un processus de longue durée, qui s’est déroulé sur quelques siècles]. La méthode de base appropriée reste aussi la reconstruction qui s’appuie sur les caractéristiques du roumain commun, ainsi que sur les textes datant du XVI e siècle, attestant une grande partie des traits du daco-roumain commun et une évidente tendance à régulariser la flexion des parties de discours variables. Les faits de langue sont présentés de manière traditionnelle (par niveaux d’analyse linguistique et par parties de discours), en valorisant les données offertes par les textes rédigés dans les langues de culture (latin ou slavon) et/ ou de l’administration (hongrois) ainsi que par l’onomastique (en particulier, les anthroponymes et les toponymes) qui s’avèrent d’une réelle utilité, surtout pour les noms et adjectifs (bon nombre d’entre eux sont attestés en tant que noms propres: râu, 1398 - knesii de Riul Alb (613); glod, 1418 - Villa volahalis Glod (613); mâr ş av ‘slab, firav’, 1502 - Mâr ş avul cu copiii s ă i ), vu qu’ils apparaissent intégrés parfois tels quels dans les textes (brani ş te, 1454; strimti ş or, 1486; Coste Grasul, 1487), avant que les documents ne soient complètement écrits en roumain. À la fin du traité, nous trouvons la liste des sources consultées (Surse) (721-31) et, dans le cadre des références bibliographiques parcourues et/ ou citées (Bibliografie) (732-58), les sigles de certains ouvrages et articles mentionnés aussi dans les pages du livre (732-36). À cela s’ajoutent les index au nombre de trois: (Indice de autori, Indice de cuvinte ş i afixe et Indice onomastic) ainsi qu’une série d’annexes (Anexe) qui contribuent à une meilleure consultation du livre et à la compréhension de divers aspects décrits tout au long de ce premier tome de l’Istoria limbii române. Malgré l’absence, parfois, d’une bibliographie de date très récente (à titre subsidiaire, les coordinateurs assument ce décalage) (18) et en dépit de la présence de quelques aspects moins clairs, explicables par l’application constante de la méthode de la reconstruction pour l’interprétation des faits de langue, nous avons eu du plaisir à parcourir un travail de haute tenue académique. Celui-ci sera sans aucun doute bien accueilli par les historiens des langues ainsi que par les roumanistes et les romanistes qui découvriront des réponses aux questions qu’ils se sont posées au cours des dernières décennies quand les études diachroniques ont connu un véritable regain d’intérêt. Adrian Chircu https: / / orcid.org/ 0000-0001-6288-3337 ★ Gabriela Pană Dindelegan/ Adina Dragomirescu/ Irina Nicula/ Alexandru Nicolae (ed.), Comparative and diachronic perspectives on Romance syntax, Cambridge (Cambridge Scholars Publishing) 2018, 453 p. Ce n’est que ces dernières années que l’étude des anciennes particularités syntaxiques roumaines a connu un large essor car, auparavant, les spécialistes se préoccupaient davantage de faits de langue d’ordre morphologique. Ce regain d’intérêt justifie, d’une certaine façon, la nécessité de la publication d’un ouvrage de syntaxe diachronique. 285 289 017