eJournals Vox Romanica 77/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
10.2357/VOX-2018-018
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2018
771 Kristol De Stefani

Cristina Ungureanu, Dicționar de terminologie sociolingvistică, Iaşi (Institutul European) 2017, 338 p. (Dicționar 29)

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Veronica Olariu https://orcid.org/0000-0002-1449-3761
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289 Besprechungen - Comptes rendus Vox Romanica 77 (2018): 289-294 DOI 10.2357/ VOX-2018-018 spectively» (361). Dans la dernière partie de l’ouvrage, Part V: Particles (399-453), l’étude The Romanian interrogative particle oare in a comparative and historical perspective, est l’occasion pour I. Giurgea de faire une analyse de l’interrogatif roumain oare. En roumain moderne «Oare can be called a ‹question particle› insofar as it is restricted to interrogatives. It does not behave as an interrogative functional head (complementiser): besides being optional, it has a considerable degree of distributional freedom, similar to sentence adverbs» (402). À la fin de l’ouvrage, F. Cognola et N. Schifano analysent On the marking of negative presupposition in regional varieties of Italian. «In the present paper we have extended Cognola and Schifano’s (forthcoming) investigation on the syntactic distribution and semantic/ pragmatic interpretation of Tr. ben to other regional varieties of Italian» (452). Tout au long de ce volume, nous avons remarqué le choix pertinent d’exemples, l’analyse objective ainsi qu’une mise en page exemplaire qui facilite la lecture et la rend agréable. En tenant compte des aspects relevés, nous considérons que les études contenues dans ce volume s’avèrent très utiles pour les spécialistes intéressés par les faits de langue diachroniques roumains (et italiens), qui auront sans aucun doute à leur disposition, par ce biais, des modèles d’approches adéquats pour leurs futures investigations. Denisa Tout https: / / orcid.org/ 0000-0002-1881-8607 ★ Cristina Ungureanu, Dicționar de terminologie sociolingvistic ă, Ia ş i (Institutul European) 2017, 338 p. (Dicționar 29) À la fin des années 90, dans un ouvrage de synthèse qui visait à «refléter le plus fidèlement possible, une image d’une sociolinguistique du roumain et des Roumains», comme celle-ci a été constituée jusqu’en 1989 (M. Ciolac, Sociolingvistic ă româneasc ă, Bucure ş ti 1999: 241), l’auteure conclut qu’en général, les «couleurs» de sa radiographie de l’état de la sociolinguistique roumaine jusqu’à cette date étaient plutôt des nuances de gris. Ceci est sans doute la conséquence d’une faible présence sur le territoire roumain des études consacrées à la sociolinguistique, par exemple des études sur les variétés sociales de la langue, la relation entre langue et genre, la politique linguistique, les droits linguistiques des minorités ethniques, etc. Cette situation provient, en grande partie, du contexte socio-politique roumain d’avant 1989, réticent à toute idée de stratification/ ségrégation sociale de la société roumaine de type communiste et qui a sans doute dissuadé de telles études visant à mettre en évidence l’existence de cette stratification. Dans ces circonstances, l’auteure citée conclut que «sur le territoire roumain, cette discipline [la sociolinguistique - n.n.] est loin d’avoir atteint (jusqu’à la fin de 1989) la maturité de la sociolinguistique telle qu’elle s’est développée au niveau international». Parallèlement au changement de régime politique et à la reconquête de l’espace public en tant que lieu de manifestation de l’altérité, la sociolinguistique roumaine connaît un processus de revitalisation, transposé en pratique, essentiellement par des actions de récupération conceptuelle et une synchronisation méthodologique avec les recherches existant au niveau international. Comme points spécifiques de cette évolution, nous mentionnerons le développement exponentiel de la linguistique de l’oralité (la linguistique pragmatique, l’analyse de la conver- 289 294 018 290 Besprechungen - Comptes rendus Vox Romanica 77 (2018): 289-294 DOI 10.8357/ VOX-2018-018 sation, etc.), la linguistique de corpus, la (socio)linguistique des minorités (minorités de la Roumanie vs. langue roumaine comme langue minoritaire en dehors des frontières de la Roumanie), etc. Chacune de ces directions de recherche essaie, par l’appropriation adéquate des instruments épistémiques déjà testés et validés dans la recherche étrangère, de découvrir et de promouvoir la spécificité de la recherche roumaine dans les domaines respectifs. C’est dans cette perspective de récupération et de synchronisation épistémique que s’inscrit le récent travail de C. Ungureanu, Dic ţ ionar de terminologie sociolingvistic ă [«Dictionnaire de terminologie sociolinguistique»]. En effet, cet ouvrage propose un panorama de la sociolinguistique et se donne pour objectif «d’identifier la terminologie existante en roumain … et de la compléter avec les résultats des principales recherches disponibles dans d’autres langues, notamment en français et en anglais, mais aussi en espagnol et en allemand» (11). En anticipant un peu, on peut dire que ces deux objectifs assumés depuis le tout début par l’auteure seront aussi ceux qui donneront finalement à l’ouvrage une identité propre, bienvenue dans le contexte général des ouvrages existant actuellement sur le «marché» de la sociolinguistique. L’intention initiale de l’ouvrage était de réunir un nombre significatif de termes qui circulent dans l’analyse sociolinguistique actuelle et de les mettre ainsi à la disposition des spécialistes roumains intéressés par les études variationnistes. Cette approche, outre la dimension de récupération explicite, acquiert implicitement la qualité de présentation de l’état de facto dans la recherche sociolinguistique contemporaine. Étant un ouvrage de type lexicographique, le principe taxonomique reste le principe classique, à savoir l’alphabétisation des entrées du dictionnaire; mais ce qui apporte un gain important dans le processus de consultation de ce travail est le système de renvois «internes» conçu pour relier différents concepts englobés sous un certain phénomène ou une réalité sociolinguistique. Ainsi, la lecture devient «guidée» et centrée sur des champs sémantiques plus complexes, ce qui permet ainsi au lecteur de se faire une image plus précise des problématiques énoncées. Alors que, dans bien des cas, ce système de renvois est binaire, reliant des termes désignant les deux limites «en miroir» d’un phénomène étudié dont les principales caractéristiques sont construites par l’opposition antinomique de deux termes: passivité linguistique vs. susceptibilité linguistique, autarcie linguistique vs. hospitalité linguistique, questions de fait vs. questions d’opinion, langue dominante vs. langue dominée, exoglossie vs. endoglossie, etc., les termes qui se trouvent dans la section de corrélation sont, le plus souvent, dans une relation de complémentarité, la complexité du phénomène suivi étant construit pour le lecteur par un processus cognitif de type additif. Un exemple en ce sens serait l’entrée Suisse alémanique, dont les renvois sont Suisse Romande, Suisse italienne, dialecte alémanique, langue romanche, diglossie. Cette constellation terminologique crée une vue d’ensemble sur la variation diatopique en faisant aussi référence à la variation diastratique présente dans cet espace (diglossie). On peut aussi énumérer dans ce contexte les éléments mentionnés sous plurilinguisme, où on trouve les termes corrélatifs plurilinguisme individuel, plurilinguisme sociétal, plurilinguisme territorial, plurilinguisme institutionnel, multilinguisme, bilinguisme, la liste étant suffisante en soi pour suggérer au lecteur la complexité de la problématique que pose l’analyse de ce domaine. Comme typologie des entrées dans le dictionnaire, la plupart de lemmes appartiennent, naturellement, à l’instrumentaire conceptuel d’analyse propre à la sociolinguistique, comme par ex.: accent, attitude linguistique, codification, conscience linguistique, diglossie, glottopolitique, 291 Besprechungen - Comptes rendus Vox Romanica 77 (2018): 289-294 DOI 10.2357/ VOX-2018-018 langue standard, minorisation linguistique, plurilinguisme, prestige linguistique, variété (haute, basse, standard), etc. Une autre catégorie importante couvre la terminologie spécifique aux enquêtes de terrain, comme dimension définitoire de la sociolinguistique en rapport avec d’autres domaines relatifs aux sciences du langage. Ici, il y a des termes tels qu’enquête sociolinguistique, questionnaire (structuré/ non structuré), corpus, échantillon linguistique, entretien, (directif/ semi-directif), questions (ouvertes/ fermées, etc.), paradoxe de l’observateur, observation (directe/ indirecte), échelles d’appréciation, triangulation, etc. Ces deux catégories terminologiques primaires, de nature essentiellement méthodologico-conceptuelle sont complétées par une série d’entrées qui renvoient à des situations/ phénomènes/ réalités concrètes illustrant un potentiel sociolinguistique majeur, en leur qualité de «terrains d’application» de l’instrumentaire théorique. On peut mentionner ici un certain nombre de langues à caractère particulier du point de vue sociolinguistique (minorisées, créoles, pidgins, etc.) comme le chiac, la langue corse, le douala, le moldave, les langues kanak, le mitchif, le swahili, etc. Enfin, le dictionnaire comprend des entrées qui se réfèrent à des aspects ponctuels de l’histoire de la sociolinguistique en tant que discipline autonome, comme, par exemple, l’enquête de Harlem, dont l’importance dans le développement de la recherche variationniste est largement reconnue dans le domaine. Nous avons, donc, une plage taxonomique de nature sociolinguistique assez large dans le dictionnaire, aspect qui présente un certain avantage pour un tel travail, qui vise d’abord à populariser le champ donné auprès d’un public cible spécialisé, ainsi qu’en cours de spécialisation («aider les étudiants avec les explications nécessaires», 12). Nous notons que cette ouverture épistémique est assumée comme telle par l’auteure à partir de la préface, où l’on apprend que «la délimitation des concepts n’est pas stricte, en allant au-delà de la sociolinguistique vers la dialectologie, la linguistique, l’anthropologie, la sociologie et la psychologie». En effet, à un examen attentif du dictionnaire, le caractère éclectique de cette approche lexicographique devient évident par la présence, dans les pages de l’ouvrage, d’un grand nombre de termes connexes avec le champ de la sociolinguistique proprement dit. Si l’inclusion de termes tels que anthropophagie, ethnie, théorie de l’identité sociale, intégration, estime de soi, représentations sociales, études de genre, ou bien des termes englobants comme culture et nation ne semblent pas trouver au premier coup d’œil de justification dans ce travail, cette option de l’auteure prend du sens si l’on tient compte de la perspective large du dictionnaire. On peut, donc, voir comment anthropophagie est en corrélation avec glottophagie et ethnie avec ethnolecte, l’effort taxonomique de l’auteure étant, donc, construit sur un mouvement de circonscription conceptuelle dirigée du général au particulier, ou comme les autres termes mentionnés ci-dessus sont à leur tour circonscrits de manière pertinente aux réalités psychosociales dans l’analyse des phénomènes sociolinguistiques: vitalité (ethno)linguistique, prestige linguistique, langue, genre, etc. Dans le même sens, il y a dans le dictionnaire quelques paires terminologiques qui reflètent exactement le même mouvement taxonomique du général au particulier, en se concentrant sur les concepts de nature sociolinguistique: colonisation → colonisation linguistique; décolonisation → décolonisation linguistique; idéologie → idéologie linguistique; diversités → diversité linguistique. Enfin, on peut identifier dans le dictionnaire plusieurs termes de circulation restreinte dans le champ épistémique actuel, qui sont présents seulement dans les recherches des auteurs qui les ont lancés, comme par exemple colinguisme, communication individualisée, communication interalloglotte, etc., ou qui sont spécifiques à 292 Besprechungen - Comptes rendus Vox Romanica 77 (2018): 289-294 DOI 10.8357/ VOX-2018-018 des orientations spécialisées de recherche, comme dialectométrie, gentrification ou glocalisation, à faible impact sur les études de sociolinguistique. La raison de cette diversité terminologique intégrée dans les pages du dictionnaire, qui peut sembler déroutante au premier abord, mais qui se justifie à la suite d’une lecture d’ensemble de l’ouvrage, comprend, à notre avis, deux points: a) le désir de l’auteure, déjà mentionné ci-dessus, de dépasser le domaine de la sociolinguistique vers des espaces épistémiques connexes comme la dialectologie, l’anthropologie ou la sociologie; b) la tentative de réaliser une synthèse des travaux spécialisés d’au moins deux domaines épistémiques considérés assez souvent antagonistes en sociolinguistique: celui anglo-saxon et celui continental, en particulier français. En ce qui concerne ce dernier aspect de la pluralité des ressources bibliographiques, nous souhaiterions faire quelques remarques supplémentaires. Tout d’abord, nous pouvons affirmer que, après l’effort de synthèse de l’auteure, plusieurs champs lexicaux et/ ou sémantiques d’une grande ampleur se sont configurés dans le dictionnaire, au-dessus de la moyenne de la plupart des micro-champs présents dans le travail, comme bilinguisme, langue, norme ou variation, qui sont tous, comme on peut facilement le constater, des concepts centraux, fondamentaux en sociolinguistique. Pour donner un exemple, on observe comment dans le champ sémantique de la variation on trouve des termes comme variable (~ linguistique, ~ sociale, ~ indépendante etc.), variabilité, variante, variation (~ diaphasique, ~ diastratique, ~ libre, ~ sociale, etc.) variationisme, variété (~ endogène, ~ exogène, ~ haute, ~ basse, etc.), l’abondance terminologique ainsi signalée indiquant un intérêt accru rapporté de la part des chercheurs pour ces concepts clés, ce qui a conduit au fur et à mesure à une approche intensive dans les recherches de spécialité de ces réalités ou phénomènes sociolinguistiques. Ensuite, à la suite de ce développement taxonomique exponentiel sur quelques niveaux d’intérêt sociolinguistique, est apparu comme nécessaire un effort de raffinement et de spécialisation de cette pléthore terminologique, en particulier dans le domaine de la sociolinguistique variationniste, dont le résultat a été l’émergence de paires de mots qui pourraient être considérées parfois comme redondantes. Nous notons, en ce sens, les paires diglossie/ tétraglossie/ polyglossie, bilinguisme/ trilinguisme/ plurilinguisme, monolinguisme/ unilinguisme, bilinguisme individuel/ plurilinguisme individuel ou certaines paires où les différences conceptuelles sont très petites, comme aménagement linguistique/ planification linguistique ou glottopolitique/ politique linguistique, où les premiers termes sont épistémiquement supra-ordonnés par rapport aux derniers. Pour faire valoir notre point de vue, nous continuons avec les définitions pour le bilinguisme individuel: «Capacité à gérer différentes langues, avec un degré de compétence qui peut varier», et pour le plurilinguisme individuel: «Le plurilinguisme des personnes dont les répertoires contiennent plus d’une langue … Le plurilinguisme individuel ne signifie pas qu’on doive connaître plusieurs langues au même niveau que la langue maternelle», où on voit facilement que, en fait, les deux phrases se réfèrent généralement à la même réalité linguistique. Enfin, suite à cette approche taxonomique de nature comparative, construite comme mentionné ci-dessus, sur les expériences anglo-saxonne vs. française dans le domaine, l’auteure a également réussi à mettre en relief la différence épistémique entre les deux écoles, tout en comparant la sémantique spécifique de quelques termes, tels que dialecte ou vernaculaire, différences qui sont données dans ce cas par l’existence de différentes réalités (socio)linguistiques dans les deux cultures. En outre, le décalage entre les deux terminologies est soutenu par l’existence de quelques concepts 293 Besprechungen - Comptes rendus Vox Romanica 77 (2018): 289-294 DOI 10.2357/ VOX-2018-018 qui ont été développés seulement sur l’un des deux territoires, par exemple la sociolinguistique urbaine ou la sociolinguistique périphérique spécifique à la sociolinguistique française. Si, jusqu’à présent, nous avons suivi le périple de la chercheuse Cristina Ungureanu à travers la terminologie internationale spécialisée, nous soulignerons vers la fin de cette présentation quelques aspects liés à la «spécificité locale» de ce dictionnaire, tributaire d’un spiritus loci promu consciemment et assumé par l’auteure. Tout d’abord, il convient de noter le nombre relativement important de termes/ concepts/ syntagmes terminologiques qui se réfèrent aux réalités (socio)linguistiques roumaines, comme par exemple les dialectes et les parlers de la langue roumaine, auxquels un espace assez important est accordé dans l’économie du dictionnaire; de même, il y a des entrées avec des références aux minorités ethniques de la Roumanie (minorités hongroises en Roumanie, minorités allemandes en Roumanie) ou réalités sociolinguistiques ou (uniquement) terminologiques spécifiques à la situation qui caractérise la République de la Moldavie: langue moldave ou alolingv, terme utilisé avec le sens ‘alloglotte’. Ensuite, un autre aspect intéressant est l’effort consenti par l’auteure pour adapter la terminologie en langue roumaine, vu que la littérature utilisée pour cette approche lexicographique a, comme nous l’avons déjà dit, différentes sources: anglaise, française, allemande ou espagnole. De ce point de vue, les aspects problématiques surgissent précisément là où les deux terminologies utilisées majoritairement dans la construction du dictionnaire - anglaise et française - sont divergentes dans l’expression d’une même réalité sociolinguistique, situation où l’auteure a décidé, dans la plupart de cas, de donner les deux traductions en roumain. Voici deux exemples: angl. language crossing, fr. sauts de code/ acrobaties codiques → roum. salt de cod/ crossing lingvistic; angl. code-switching, fr. alternance codique → roum. schimbare de cod/ alternan ţă de cod/ codic ă. Un autre aspect connexe de cet effort taxonomique est l’adaptation au niveau phonétique et morphologique des termes inexistants encore dans la littérature roumaine (et donc en roumain! ), par exemple: roum. atri ţ iunea limbii (angl. language attrition, fr. attrition des langues), roum. invizibilizare (angl. invisibilisation, fr. invisibilisation), roum. na ţ ionism (angl. nationism, fr. nationisme), roum. modelizare conflictivist ă (angl. conflictiviste modelisation, fr. modélisation conflictiviste) ou roum. ş ibolet 1 (angl. shibboleth, fr. shibboleth). Enfin, une autre catégorie de termes problématiques, ce sont ceux qui, bien que circulant en roumain, sont assez marginaux dans l’usage, tels que roum. interlimb ă (angl. interlanguage, fr. interlangue), dont la présence sporadique dans les études spécialisées est récente 2 , ou l’adjectif roum. langajier, -ă (< fr. langagier, langagière) qui n’est pas encore accepté par la norme de la langue roumaine et qui, malgré cela, est fréquemment utilisée dans ce dictionnaire dans diverses expressions et syntagmes: norm ă langajier ă (180), practici langajiere (113), comunicare translangajier ă (53), insecuritate sociolangajier ă (107), etc 3 . 1 D’une manière générale, s’agissant des termes «techniques» faisant référence à des réalités ponctuelles, les noms de certaines langues créoles retenus dans le dictionnaire sont pris comme tels de l’anglais et/ ou du français: roum. palenquero (angl. palenquero, fr. palenquero), roum. swahili (angl. swahili, fr. swahili), roum. Tok Pisin (angl. Tok Pisin, fr. Tok Pisin) etc. 2 Bien que dans la linguistique roumaine il y ait le terme interdialect (fr. interdialecte), depuis les années 1960, créé par le linguiste Boris Cazacu. 3 En ce qui concerne cet exemple, nous croyons que la distinction faite par l’auteure entre roum. lingvistic ‘linguistique’: «qui appartient au système linguistique» et roum. langajier ‘langagier’ «qui 294 Besprechungen - Comptes rendus Vox Romanica 77 (2018): 294-307 DOI 10.8357/ VOX-2018-019 Pour ne pas conclure, mais seulement ouvrir des perspectives de lecture pour cet ouvrage, nous pouvons constater que le Dictionnaire de terminologie sociolinguistique présenté dans ces lignes est un outil précieux pour les spécialistes. Tout d’abord, l’effort de l’auteure de synthétiser toute l’information scientifique dans le domaine est salutaire, tout en générant un travail lexicographique actualisé, avec les plus importants concepts opérationnels utilisés dans la sociolinguistique contemporaine. L’avantage d’«un regard périphérique» sur la littérature du domaine, soutenu de près, cependant, par la «vigilance» épistémique et éditoriale de quelques noms «centraux» dans le domaine, comme J.-M. Eloy et A. Kristol, a comme principal résultat une radiographie compréhensive de l’état des choses en sociolinguistique, qualité soutenue aussi par la présence d’une Annexe à la fin de l’ouvrage, où sont présentés quelques «sociolinguistes marquants du XX e siècle». En outre, une lecture attentive de cette radiographie met en exergue un aspect fondamental pour le statut même de la sociolinguistique: l’existence de cette «inflation» terminologique rapportée tout au long de cette présentation par rapport à certains champs conceptuels montre tout simplement que la sociolinguistique a dépassé le stade naissant et incertain du «début de chemin» et se trouve déjà dans la période de sa maturité, avec une pléthore de perspectives analytiques qui conduisent naturellement à une redondance terminologique. Enfin, la valeur de cet ouvrage est donnée aussi par le fait que, par sa publication, nous pensons que même la sociolinguistique roumaine est entrée dans une phase de maturité, tant au niveau conceptuel qu’au niveau terminologique: si sur le plan conceptuel, on peut citer déjà, comme «jalons», les volumes signés par R. Liliana, D. Chitoran, Sociolingvistica actual ă (1975), par M. Ciolac, Sociolingvistic ă româneasc ă (1999) et par F.-T. Olariu, Varia ţ ie ş i variet ăţ i în limba român ă. Studii de dialectologie ş i sociolingvistic ă (2017), au niveau terminologique ces jalons sont représentés par Le glossaire présent dans le volume de référence rapporté ci-dessus de 1975, après par le volume de L. Colesnic-Codreanca, Sociolingvistica. Mic dic ţ ionar terminologic (2002) et, enfin par le travail de C. Ungureanu, Dic ţ ionar de terminologie sociolingvistic ă, un ouvrage qui impose par le volume de données (599 entrées), l’effort bibliographique (1003 références) et la précision éditoriale. Veronica Olariu https: / / orcid.org/ 0000-0002-1449-3761 Italoromania †Eduardo Blasco Ferrer/ †Peter Koch/ Daniela Marzo (ed.), Manuale di linguistica sarda, Berlin/ Boston (de Gruyter) 2017, xv + 573 p. (Manuals of Romance Linguistics 15) Il Manuale di linguistica sarda che recensiamo fa parte della collana Manuals of Romance Linguistics e si propone quale «lavoro di riferimento obbligato per chiunque si occupi della lingua e della linguistica sarda», come si legge nella quarta di copertina. Contiene un’introduzione (1-11) di E. Blasco Ferrer e D. Marzo, seguita da 30 contributi scritti da 24 autori e appartient au comportement linguistique» (cf. roum. norm ă) est d’une importance majeure pour l’acceptation de ce terme en roumain, vu que dans la plupart des situations les deux termes étaient considérés comme des synonymes parfaits, le terme langajier étant perçu le plus souvent comme un xénisme redondant dans la terminologie linguistique roumaine. 294 307 019