eJournals Vox Romanica 78/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
10.2357/VOX-2019-028
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2019
781 Kristol De Stefani

Peter Wunderli, Les quatre évangiles occitans dans le Ms. BN fr. 6261, Vol. 1: Introduction et édition critique; Vol. 2: Analyse de la langue, Lexique et Index des noms, Tübingen (A. Francke Verlag) 2017, VIII + 264 p., 14 pl.; VII + 180 p. (Romanica Helvetica 139)

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2019
Dominique Billy
vox7810360
360 Vox Romanica 78 (2019): 360-364 DOI 10.8357/ VOX-2019-028 Besprechungen - Comptes rendus analisi dettagliata del sistema vocalico, un approfondimento della sintassi e forse avremmo desiderato-qualche-ulteriore-valutazione-del-lessico).-Senza-che-ciò-infici-la-qualità-complessiva-del-lavoro,-inoltre,-dispiace-che-la-cura-bibliografica-prestata-non-sia-sempre-all’altezzadella-qualità-tipografica: -in-particolare-la-reiterata-ripetizione-in-nota-dei-rinvii-bibliograficiappesantisce-l’apparato,-tanto-più-in-presenza-di-una-Biblio-grafia-finale-nella-quale-ogni-itemtrova il proprio posto. In-ogni-caso,-al-netto-di-queste-minuzie-liminari,-P.-Gautier-Dalché,-M.-R.-Bonnet-e-P.-Rigaud ci hanno consegnato un lavoro che arricchisce notevolmente la nostra conoscenza della Provenza del tardo Medioevo, del provenzale rodaniano che vi si parlava, e della vita che-vi-si-svolgeva.-Soprattutto-aggiunge-nuovi-elementi-al-profilo-che-fin-qui-si-aveva-di-unafigura-centrale-della-vita-artistica-della-regione-quale-fu-Bertrand-Boysset. Gerardo Larghi https: / / orcid.org/ 0000-0002-6485-8757 ★ P eter W underli , Les quatre évangiles occitans dans le Ms. BN fr. 6261 . Vol. 1: Introduction et-édition-critique; -Vol.-2: -Analyse-de-la-langue,-Lexique-et-Index-des-noms,-Tübingen- (A. Francke Verlag) 2017, Viii + 264 p., 14 pl.; Vii +180 p. ( Romanica Helvetica 139) Avec ce volume, P. W underli entend clore sa contribution à l’édition et l’étude des versions occitanes du Nouveau Testament et des Quatre Évangiles , après la publication du Nouveau Testament de Lyon (2009-2010) et du Nouveau Testament de Paris -(2016),-laissant-aux-nouvellesgénérations de chercheurs le soin d’éditer les versions vaudoises. Le ms. B.N.f.fr . 6261, écrit plus-récemment-que-les-précédents-par-des-scribes-d’origine-pro-vençale,-retranscrit-librement,à-la-suite-d’une-compilation-de-textes-de-l’Ancien-Testament-qui,-selon-S.-B erger , «complète l’histoire-sainte-en-y-ajoutant-la-fleur-des-légendes-évangéliques»-et-d’un-abrégé-de-l’Évangilede Nicodème. Letexteétabliestdonnédanslepremiervolumeaprèsuneintroductionquidonneunedescription-du-ms.-et-de-son-contenu,-aborde-les-questions-de-datation-et-de-localisation-dums.-avec-un-appendice-consacré-au-fragment-de-Pugetville,-d’origine-provençale,-avec-lequelnotre-texte-a-d’assez-nombreuses-affinités,-la-question-de-la-traduction,-pour-finir-sur-l’histoirede la connaissance du ms. et de ses publications. Suivent les principes d’édition, une bibliographie complète et la liste des abréviations. W. distingue d’emblée le problème de «la datation du manuscrit» et celui de «la datation du-texte-voire-la-date-de-sa-traduction»-(31),-mais-la-démonstration-qui-suit-semble-parfoisperdredevuecepostulat.- L’examendel’écriturel’amèneàsituerletexteoccitandanslapremière moitié du XV e siècle- (33).- Quantàlatraductionproprementdite,- W.,quidiscuteassez-longuement-l’argumentation-de-S.-Berger,-considère-que-ses-arguments-pourraient-êtreretournés-et-se-prononce-quant-à-lui-pour-une-traduction---étrangère-aux-milieux-cathares- (41)---qui-«doit-…-être-attribuée-au-milieu-du-14 e siècle au plus tard» et sans doute «autour de-1300»-(36),-ce-qui-vient-contredire-la-date-d’abord-avancée-d’«avant-la-fin-du-13 e siècle» au-regard-de-la-division-du-texte-en-chapitres,-analogue-à-celle-des- N.T. de Lyon et de Paris 361 Vox Romanica 78 (2019): 360-364 DOI 10.2357/ VOX-2019-028 Besprechungen - Comptes rendus (26) 1 .-La-source-en-serait-(selon-S.-Berger)-«la-vieille-version-alcuinienne-qui-était-courante-en- France du 9 e au 13 e siècle» (41; cf. -35),-ce-qui-suggère-à-W.-l’idée-qu’«il-est-bien-possible-quele-traducteur-ait-travaillé-en-premier-lieu-sur-un-vieux-manuscrit-qu’il-avait-à-sa-disposition»- (41). La copie est particulièrement négligée: «Le copiste [il faudrait ici adopter un pluriel: voir infra ]-reproduit-tout-simplement-ce-qu’il-voit-ou-plutôt-ce-qu’il-croit-voir,-sans-s’oc-cuper-dusens-de-son-texte-et-des-règles-grammaticales-à-observer»-(70),-ce-qui,-joint-à-la-présence-degallicismes,-l’amène-à-conclure-que-le-scribe-venait-de-France-(II,-35).-De-cette-situation,-onpourrait-penser-que-le-texte-doit-présenter-des-traits-anciens-du-texte-copié-malgré-la-modernisation-que-le-copiste-aurait-spontanément-apportée,-mais-cette-pers-pective-stratigraphiquequi-pourrait-expliquer-certaines-anomalies-ne-semble-pas-être-évoquée-dans-l’étude-linguistique-si-ce-n’est-dans-les-conclusions-où-les-traits-occidentaux-sont-attribués-à-la-migrationdes-textes-copiés-qui-auraient-pu-«séjourner»-en-Languedoc-avant-la-copie-de-notre-ms.- Il-convient-de-souligner-que,-dans-sa-présentation-du-ms.,-W.-a-mis-en-évidence-une-diversitéd’écrituresquil’aamenéàconclurequeletexteaétécopiéparplusieursscribestravaillant-dans-le-même-atelier-(24): -venaient-ils-tous-de-France? -ou-bien-ont-ils-tous-travaillésur-une-version-transcrite-par-un-copiste-d’origine-française? -Pour-illustrer-lacunes,-déplacements-et-adjonctions-arbitraires-«qui-ont-leur-origine-dans-des-gloses-du-modèle-latin»-(43),- «abrégements ou raccourcissements voulus» (50), tous considérés comme des «dérogations à-une-traduction-(ou-une-copie)-fidèle-et-exacte»-(43),-l’auteur-s’appuie-sur-le-texte-de-la- Nova Vulgata - si l’on en croit la référence donnée p. 7 -, et non sur celui de la révision d’Alcuin au travers de telle ou telle copie issue du scriptorium de Saint-Martin de Tours, voire celui de la-Bible-de-Rorigon-que-Dom-Quentin-tenait-pour-la-plus-représentative-du-travail-d’Alcuin 2 . Les-principes-d’édition-sont-clairement-exposés,-l’auteur-abordant-au-passage-le-pro-blèmedélicat de la transcription des i/ j du ms. dans les issues des groupes occlusive + i/ e + voyelle où-l’auteur-opte-pour-‹j›-(69),-ce-qu’on-ne-peut-qu’approuver,-car-il-n’est-pas-vrai,-quoi-qu’endise-W.,-que-«la-graphiei peut être remplacée par y -dans-toutes-les-posi-tions».-L’examen-desformes-recensées-dans-l’étude-linguistique-et-les-entrées-du-glos-saire-font-en-effet-apparaîtrel’emploi massif de y comme second élément de diphtongue descendante (ay -, ey -) et, en première position, aussi bien comme premier élément de diphtongue ascendante ( yes pour es ) ou triphtongue ( yeu )quecommevoyelle- ( ymage ).- Onletrouveégalemententredeuxvoyelles, après la chute d’une fricative ( preyo - mais prio -, bayar ). Par contre, s’il est également employé pour la voyelle en hiatus ( destruyr , trayr , traydor , gayna , où W. note l’hiatus par des trémas: ÿ )-et-dans-quelques-rares-autres-cas-( syma , vybre , ysyr ), on ne le trouve jamais employé là où l’on attend une consonne: les formes manuscrites du genre d’ abreuiat , asetiar , 1- Ce-qui-semble-interpréter-librement-l’opinion-de-S.-Berger-qui-visait-le-texte-latin-qui-a-servi-debase-au-traducteur,-non-la-traduction-elle-même: -«Ce-texte-est,-à-peu-de-choses-près,-celui-qui-a-étéen usage, depuis le ix e -siècle-jusqu’au-milieu-duxiii e , dans toute la France» («Nouvelles recherches sur les bibles provençales et catalanes», Romania 19, 1890: 539). 2 Selon G. l oBrichon ,-«Le-texte-des-bibles-alcuiniennes»,- Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest (2004): 111-13 (216); mis en ligne le 20 septembre 2006, URL: http: / / journals.openedition.org/ abpo/ 1241. 362 Vox Romanica 78 (2019): 360-364 DOI 10.8357/ VOX-2019-028 Besprechungen - Comptes rendus bateiava , maniavon -n’ont-pas-d’équiva-lent-avecy .-On-peut-toutefois-noter-une-exception-avecruoyeis que- W.sembleidentifieràrovilhos 3 - mais on pourrait aussi s’attendre, dans ce contexte,-à-une-forme-derovilhatz (Matt. 6, 19: los thesaurs terrenals, lo[s] cals ruoyeis destroÿ son , pour Vulg. thesauros in terra ubi erugo et tinea demolitur ) -, forme inattendue tant pour la forme de son radical (cf. rouilh au verset suivant 4 )-que-pour-son-suffixe-pour-lequel-on-serappellera-du-moins-que-les-voyellesa/ e/ o «sont régulièrement confondues» par le scribe, au pointquel’éditeurachoisid’encorrigerbeaucouptacitement- (70).- Lemotestentoutcasdonné-comme-exemple-de-« uo pour o -en-syllabe-tonique-fermée»-(mais-ne-peut-il-s’agir-d’unemétathèse-machinale? )-où-il-se-trouve-en-fait-par-erreur-(II,-10)-au-lieu-des-quelques-exemplesde-cas-similaires-relevés-en-syllabe-prétonique,-avec-telle-ou-telle-forme-con-ju-guée-desofrir plus le cas de buotar - (quinefigurepasdansleglossaire).- Quantàladistinctionmoderneadoptéepouru/ v,onnoteraque- W.envisagecomme- «casquipour-raientpermettredeuxsolutions»-(70)-les-enclitiques,-considérant-bizarrement-qu’«une-graphieno·vs [pour no·us ] n’est-pas-tout-à-fait-exclue-(cf.-p.ex.servs )»-(on-ne-trouve-quesers et serts au glossaire). La-transcription-du-texte-entend-être-scrupuleuse-avec-le-moins-d’interventions-possi-bles,et-l’on-peut-remarquer-quelque-hésitation-dans-l’admission-de-telle-ou-telle-aberration: -c’estainsi-que-l’on-trouve-au-glossaire-une-formeenfenieza pour enfenteza -qui-se-trouve-par-contrejustement édité, mais sans l’accompagnement d’une annotation, erreur probable du scribe dont-la-copie-est-qualifiée-de-«très-superficielle,-inexacte,-on-dirait-hâtive-et-pleine-de-négligences»-(70),-à-moins-qu’un-défaut-d’encrage-ne-soit-responsable-d’une-telle-lecture.-Parmiles-principes-d’édition-retenus,-on-remarquera-que-les-innom-brables-fautes-apparentes-d’accord-en-genre-sont-tacitement-rectifiées,-de-même-que-la-fréquente-confusion-des-lettrese/ i , c/ t ou m/ n ,-ainsi-que,-de-façon-générale, a/ e/ o ---regroupement-qui-laisse-entendre-une-certaineinterchangeabilité-de-ces-trois-lettres-dans-des-conditions-semblables,-ce-qu’il-conviendrait-dedémontrer 5 - «dans tous les cas de confusion évidente et sans complications ultérieures» (70), précision-dont-le-sens-nous-est-obscur.-De-fait,-l’étude-linguistique-du-vocalisme-au-secondvolume,augrédesexem-plesetréférencesdonnéescommeducontenuduglossaire,nouspermet-d’apprendre-qu’est-exceptée-l’alternancea/ e -dans-les-suffixes- -ansa/ -ensa et certaines désinences du subj. prés. d’ esser/ estre oùellesetrouveattribuéeàunepossibleinfluencefrançaise-(6),-de-même-que-diverses-désinences-de-l’imparfait,-hors-verbes-du-1 er groupe, et duconditionnel- (26),plusquelquesautrescas- (6-7)dontl’emploidea pour e devant r en syllabe-protonique-ou-prétonique-(11).-On-y-apprend-aussi-que-sont-exceptées-de-ces-corrections la confusion de que et qui ou celle de per et par (3). L’élision est partout introduite selon 3- C’est-en-tout-cas-l’«équivalent»-donné-dans-le-glossaire. 4 Mais rouïlh -eût-été-préférable,-bien-que-W.-revendique-un-emploi-restrictif-des-trémas-(72).-On-nepeut au demeurant écarter complètement rovilh . 5- Le-phénomène-est-ainsi-qualifié-de-«particulièrement-fréquent»-p.-70,-mais-on-apprend-dans-l’étude-linguistique,-à-propos-du-seul-passage-dea atone à e -en-toutes-positions,-que-«les-occurrencesdu-phénomènesont-plutôt-rares»- (II,-7).-On-remarquera-aussi-que-leseulexemple-delos vostros bonas hobras -(70)-n’implique-pase: la confusion témoigne plus vraisemblablement ici de l’évolution-phonétique-des-terminaisons-féminines. 363 Vox Romanica 78 (2019): 360-364 DOI 10.2357/ VOX-2019-028 Besprechungen - Comptes rendus la-norme-moderne,-sans-signalement.-Les-formes-manquantes-et-diverses-lacunes-sont-comblées-entre-crochets-lorsque-cela-permet-d’améliorer-la-compréhension-du-texte. Le-second-volume-propose-une-étude-linguistique-du-ms.-portant-sur-divers-aspects-d’ordregrapho-phonologique,-morpho-syntaxique-(la-raison-de-ces-deux-regroupements-étant-justifiéeparlaconnexiondessous-domaines),discordancesdiverses,avecquelquesremarquesrelatives-au-lexique-que-détaille-un-copieux-glossaire-intitulé-«Inventaire»-suivi-d’un-«inventaire»- (mêmetitre)des-nomspropres,étudedontlaconstitutionapubénéficierdel’expérience-acquise-avec-l’édition-du- Nouveau Testament de Lyon et du Nouveau Testament de Paris . Pour-ce-qui-concerne-les-«phénomènes-translexicaux»,-une-section-aurait-pu-être-consacrée-aux-discordances-de-genre-( los vostros bonas horas )-qui-se-trouvent-attribuées-dans-lesprincipes d’édition à une confusion généralisée des voyelles a/ e/ o et se trouvent occultées dans-le-texte-édité-(I,-70; cf. -notre-N5).-L’étude-linguistique-est-sélective,-privilégiant-les-éléments-susceptibles-de-servir-à-la-datation-et-à-la-localisation-des-textes-ou-(plutôt-que-«et»- [4]) à l’élargissement et l’approfondissement de notre connaissance de l’ancien occitan. Pour-ce-qui-concerne-le-glossaire,-W.-signale-comme-il-se-doit-entre-crochets-les-ve-dettesreconstruites-(infinitifs-essentiel-lement),-sauf-lorsqu’il-s’agit-de-formes-non-fléchies-(substantifs, adjectifs), mais on récusera l’entrée duptoz , déduite de la seule forme duptozes , les adjectifs en -os étant à notre connaissance toujours correctement copiés avec la sourde conformémentàsapro-nonciation.- Aprèschaqueentréeestindiquéelaformecorrespondantedela- Vulgate.- Sont-indiqués-avant-d’«éventuels-équi-valents-occitans»-dont-la-raison-d’être-n’estpas-toujours-évidente.-Lorsque-la-forme-est-particulièrement-déviante,-la-mention-de-la-formenormée,-chez-Levy-en-général,-est-pratique,-si-ce-n’est-qu’on-la-retrouve-dans-les-renvois-finaux-aux-dictionnaires-de-référence-(parfois-au- REW ou/ et au FEW voire à des études particulières): -voir-p.ex.atrenpamen -(=atempramen ). Mais il arrive, pour des formes concurrentes, que-l’on-ait-des-indications-divergentes-et-qui-intègrent-même-des-formes-non-normées-ayantalors implicitement la fonction de renvoi: voir ainsi [care] -(=caire , cazer )-(déduit-de-l’uniquecaron où la copie de l’ i a pu simplement être omise) et cayre -(=caire , cazer )-aux-côtés-decazer (=care , caire , cayre ) ( Petit dictionnaire: -«cazẹr,-cázer,-caire»); -cette-situation-est-d’autant-moinscompré-hensible-que-figurent-des-renvois-internes-à-la-fin-des-articlescayre («Cf. aussi care et cazer ») et cazer («Cf. aussi care et cayre »); -donnés-hors-parenthèses,-ces-équivalents-constituent-implicitement-des-renvois-externes-aux-dictionnaires-de-référence: adoubar -=adobar . Mais-ces-équivalents-peuvent-aussi-être-des-synonymes-de-même-racine,-con-for-mément-duresteavecl’«orientationessentiellementsémantique- (etnonétymologique)»duglossaire- (38), comme dans abstinencia -(=abstenimen ),-bien-que-l’entrée-soit-bien-présente-chez-Levyet dans le DOM ; aturmentar -(=tormentar ); carre -(=carriera ).-Ces-équivalents-servent-ici-encoresoit d’indication de la forme normée la plus proche rencontrée dans le Petit dictionnaire , soit de-renvoi-interne,-avec-les-mêmes-approximations-que-précédemment: -voir-ainsi- [accurrenar] (=acurrer ) (avec un seul r ) et [accurer] -(=acorre ), déduit on ne sait trop comment du seul accuriens ( Jhesu Crist lur ysit accuriens , Vulg. Iesus occurrit illis ).- Pourdesraisonsquinouséchap-pent,-W.-a-choisi-de-traiter-certaines-des-formes-atypiques-du-ms.-comme-des-entréespropres,-alors-que-les-formes-«régulières»-sont-bien-attestées-et-traitées-également-commeentrée principale, comme dans le cas de [gayzangar] -aux-côtés-de- [gazanhar] , ou encore de 364 Vox Romanica 78 (2019): 364-366 DOI 10.8357/ VOX-2019-029 Besprechungen - Comptes rendus ganzardon et garzardon -aux-côtés-degazardo(n) ,-tandis-queguazardon et guizardo(n) constituent des renvois. Malgré ses imperfections, avec ce dernier opus -d’une-entreprise-longue-et-coura-geuse-qu’onne-peut-que-saluer-l’auteur-offre-aux-chercheurs-une-mine-de-matériaux-linguis-tiques-dont-lalexicologie-occitane-pourra-avantageuse-ment-faire-son-profit. Dominique Billy https: / / orcid.org/ 0000-0002-8729-4675 ★ é lodie B urle -e rrecade / m ichèle g ally / F rancesca m anzari (ed.), Modernités des troubadours ,-Aix-en-Provence-(Presses-universitaires-de-Provence)-2018,-194-p.-( Senefiance ) Les-fameux-volumes-aixois-de-la-collection-«Senefiance»-ne-sont-plus-systématiquement-dédiés-aujourd’hui-aux-grands-colloques-médiévaux-annuels-de-l’Université-de-Provence.-De-plusen-plus-monographiques-et-suivant-un-rythme-de-parution-plus-souple,-ils-se-sont-par-ailleurslargement-ouverts-à-la-question-de-la-réception-du-Moyen-Âge-dans-la-Modernité.-Le-présentvolume-est-ainsi-réservé-aux-communications-d’un-colloque-de-2013-con-sacré-à-la-fortune-destroubadours-aux-XIX e et surtout XX e et XXI e siècles. Le pluriel de Modernités est important: il souligne-le-fait-que-les-troubadours-sont-envisagés-à-la-fois-dans-leur-rapport-à-notre-présentetàtraverslespotentialitésderenouvellementintrinsèquequ’offreleurpoétique.- Quinzecommunications-s’y-succèdent,-dues-à-des-chercheurs-dont-beaucoup-sont-des-nouveaux-venusdans-le-champ-de-la-«modernité-médiévale»,-et-l’on-se-persuade-très-vite-que,-au-delà-de-l’effetde-mode-que-représente-aujourd’hui-la-question-de-la-réception-de-la-littérature-du-Moyen-Âge,les-troubadours-sont-décidément-«urgents»-dans-notre-culture,-comme-le-disait-il-y-a-bientôtun siècle C.-A. Cingria. On peut regretter, et ce sera là mon seul grief d’ensemble à ce beau volume,-que-Cingria-n’y-soit-pas-davan-tage-cité,-même-s’il-est-évoqué-en-fort-bonne-part-dansla-suggestive-introduction-des-trois-éditrices-(7).-Il-est-vrai-que-Cingria-n’a-pas-pris-les-troubadours-comme-point-de-départ-d’une-œuvre-proprement-«poétique»,-mais-il-n’en-a-pas-moinsretrouvé-dans-ses-proses-capricantes-l’inextinguible-appel-à-la-vie-et-à-la-joie-d’exister,-et-sonrôle-dans-la-rééva-luation-de-la-lyrique-occitane-peut-être-mis-en-balance-avec-celui-de-Pound. Lescommunicationsretenuesnesedonnentpaspourobjet- -etc’esttantmieux! - -derefaire l’histoire déjà trop souvent faite du renouveau de l’occitanisme depuis le XVIII e siècle. Deux-écrivains-reviennent-toutefois-comme-des-balises-à-travers-la-majorité-des-articles: -Ezra- Pound-et-Jacques-Roubaud,-qui-sont-en-effet-sans-doute-(avec-Aragon,-un-peu-moins-cité-maiségalement-bien-présent)-les-poètes-modernes-les-plus-profondément-influencés-par-la-lyriqueoccitane. Aucune nostalgie ne vient cependant entacher les propos ici réunis: il ne s’agit pas d’entourer-les-troubadours-d’une-glose-savante-et-révérencieuse-(de-fait,-le-philologue-risquede-ne-pas-y-retrouver-tout-à-fait-son-compte),-mais-bien-de-montrer-en-quoi-ces-créateurs-dulyrisme-occidental-sont-plus-que-jamais-d’actualité,-initia-teurs-d’un-art-dont-les-principes-etl’esprit restent prodigieusement vivants. J. P ollock -ouvre-les-feux-avec-«Le-vol-de-l’alouette.-Bernart-de-Ventadour-transporté-dansles Cantos -d’Ezra-Pound»-(15-21),-où-le-fameux-poème-de-lalauzeta -permet-d’exem-plifier-le-