Vox Romanica
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0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
10.2357/VOX-2020-007
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2020
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Kristol De StefaniI continuatori di -tŏr/-tōre nelle Valli Valdesi: oggi e ieri
121
2020
Riccardo Regishttps://orcid.org/https://orcid.org/0000-0002-8162-635X
Cet article décrit les continuations de -tŏr/-tōre dans la variété occitane des Valli Valdesi (Vallées vaudoises), situées dans le Piémont occidental, d’un point de vue tant synchronique que diachronique. L’analyse synchronique s’appuie sur le dépouillement de deux dictionnaires, Pons/Genre 1997 et Baret 2005. Les variétés vaudoises actuelles exhibent cinq suffixes agentifs associés à -tŏr/-tōre, à savoir -ire (< -tŏr), et -ou, -tour, -dour, -eur (< -tōre). Il
convient de noter que seuls -ire et -ou peuvent être considérés comme «locaux», les trois autres
suffixes étant respectivement d’origine italienne, piémontaise et française. Cette situation
complexe est ensuite comparée avec celle des siècles passés, avec l’appui de textes vaudois de
la fin du Moyen Âge et du début de l’époque moderne, qui montrent une utilisation massive
d’agentifs en -dor.
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Moyen français entre manuscrit et imprimé 129 Vox Romanica 79 (2020): 119-136 DOI 10.2357/ VOX-2020-006 gonne / chigone / cigonne dans le manuscrit (p. 154). La normalisation est achevée chez Michel Le Noir, qui n’emploie que segongne (g2v° a -g3r° a ). Les mêmes substantifs français sont utilisés dans le Dialogue 76, en correspondance cette fois du mot latin ibis 23 . Voici donc que le titre De ibice immunda (g7r°) est traduit par «De la cheuine et de l’apoticaire» (Gouda, g5v°), alors que dans le texte seule la forme chicogne est utilisée; on se rappellera qu’une partie de ce dialogue est copiée deux fois par B. Le Brun, ce qui donne un nombre plus important d’occurrences: de toute manière, le substantif dialectal se lit dans le titre ( chuine p. 174, cheuinne p. 176), alors que dans le texte on relève chigone (p. 175), chuigne et chigonne (p. 177), ce qui est la preuve d’une équivalence parfaite sous la plume d’un copiste sans doute d’origine picarde. Michel Le Noir, quant à lui, n’utilise que segongne (h2r° a -v° a ). Quant au Dialogue 94, c’est dans la partie consacrée à l’«exposition» que l’animal est cité: Item refert Valerius quod, quando ciconie senescunt, filii parentes suos in nido ponunt, et iuxta pectus suum eos collocant, fovent, nutriunt et calefaciunt . (Gouda 1480, i6v°) Cette fois, aucune alternance, nos trois témoins adoptant tous la forme standard du nom: Item raconte ledit Valere que, quant les cicognes enviellissent, leurs enfans portent les vielles en leur nyt et les rescauffent et nourissent … (Gouda 1482, i6v°; n.a.fr. 151, p. 228, var.: mq ledit , chigonnes , nit , rescaufent ; Le Noir, k4r° a , var.: racompte , cigongnes , envieillissent , vieilles , nyd , reschauffent et nourrissent ) Dans le Dialogue 43, une lamproie profite de l’absence du crocodile pour attaquer son nid et dévorer les petits: De murenula et cocodrillo … Murenula … piscis est quidam similis anguille (Gouda 1480, d8v°) Si Colard Mansion traduit murenula par lamproie (Ms. B , f. 49v°), le traducteur anonyme opte pour un mot fortement marqué régionalement 24 : De le prike et du cocodrillus … Le prike est ung poisson samblable à l’anguille (Gouda 1482, d5v°; n.a.fr.-151 , p. 100, var.: cocodrilus ) Le substantif est très proche de l’ancien néerlandais prik , ‘lamproie’, qui se retrouve en effet dans la version du Dialogus en cette langue publiée par Leeu («Van die prick exemples du XV e siècle que propose le DMF viennent, l’un du Dictionarius de Firmin Le Ver (Abbeville), les deux autres de Molinet, et sont donc tout aussi localisés. 23 Sur l’identification ibis = ciconia dans certains manuscrits du Dialogus - mais pas dans l’édition Gouda 1480, qui ne peut pas, par conséquent, être la source directe des traductions françaises -, on verra r uelle 1985: 315 N2258. 24 Firmin Le Ver lui-même, dont le lexique porte souvent la marque de son parler natal (Abbeville), fait pourtant correspondre murena à lamproie et murenula à petite lamproie . Maria Colombo Timelli 130 Vox Romanica 79 (2020): 119-136 DOI 10.2357/ VOX-2020-006 ende cocodryllus … Pric is een visch ghelyc een ael», f8v°) 25 . Et s’il se lit encore dans l’édition de Michel Le Noir («De la pricke et du cocodrillus … Le pricke est ung poisson semblable à l’anguille», d6r° b -v° a ), je tendrais à en expliquer la présence soit par l’inertie, soit - plus vraisemblablement - par l’incompréhension d’un mot qui devait se trouver tel quel dans l’incunable de Mathias Huss. Dans le Dialogue 47, une écrevisse se venge des attaques d’une grenouille en la déchirant de ses pinces; celles-ci, appelées grillae en latin 26 («[ cancer ] ranam cum grillis momordit ac dilaniavit », Gouda 1480, e3v°), prennent des noms différents dans les deux traductions: si Colard Mansion adopte griffes (Ms. B , f. 54v° b ), notre anonyme a recours à graus («de ses graus enbrachant le raine … le mist à fin», Gouda, d8v°; n.a.fr.-151 , p. 108, var.: embraça ), autre régionalisme 27 qui disparaîtra chez Michel Le Noir: «de ses grippes embrassa la rayne tellement … qu’elle la myst à fin» (e2v° b ) 28 . Protagoniste de la fable 84, un rusticus / rustau se venge des piqûres de ses abeilles en les chassant de leur ruche; l’intérêt porte ici sur le nom des insectes certes 29 , mais surtout sur celui de la structure qui les abrite: Rusticus quidam multas apes in alveario nutriebat (Gouda 1480, h6r°) Le rustau avoit des és en catoires , lezquelz il nourissoit (Gouda 1482, h5r°; n.a.fr.-151 , p. 200, var.: catoirez , norisoit ) Le rustaut avoit des és en pagniers , lesquelz il nourrissoit (Le Noir, i2r° a ) Cette petite phrase apporte deux précisions aux dictionnaires historiques: d’une part, elle confirme le caractère fortement localisé de catoire ( Régionalité lexicale : 506: pic., flandr., wall.; M atsuMura 2015, pic. 30 ). D’autre part, le TLFi situe le premier emploi de pagnier au sens qui nous intéresse ici chez Scarron ( Roman comique II, 1657): Michel Le Noir permet de l’antidater de plus d’un siècle. En dehors de la terminologie stricte des animaux, le bouvier du Dialogue 96, qui réagit à la rébellion de ses deux bœufs, mérite aussi attention. Le saginarius publicus du texte latin (« De saginario publico », Gouda 1480, i7v°; appelé saginarius / arator / bubulcus dans la fable) a sans doute dérouté les traducteurs, qui, se basant sur le contexte, ont eu recours à des lemmes différents 31 ; le traducteur anonyme emploie bouvier , ahenneur et queruier (celui-ci, dans la Table uniquement): 25 Pour une analyse plus approfondie de ces occurrences, cf. C oloMBo t iMelli sous presse b. 26 Voir Du Cange , s. grilla , ‘pince’. 27 «pic., art., frandr., hain.»: Régionalité lexicale : 564. 28 On remarquera que le sens ‘griffe, croc’ manque dans Huguet , alors qu’il est enregistré dans Gdf sur la base du Débat du corps et de l’ame ( Ancien théâtre françois , tome III, p. 334, où il est question des griffes de deux diables) et de Jean Bouchet, Genealogies des Roys de France (cité sur la base de l’éd. 1541; le sens est ici figuré, s’agissant de mettre Paris «entre les grippes» du roi d’Angleterre). 29 És , archaïsant sinon franchement archaïque vers la fin du XV e siècle (cf. C oloMBo t iMelli sous presse b); encore davantage en 1505 (non enregistré dans Huguet ); voir plus loin. 30 Sur ce mot, on trouvera une précieuse synthèse dans: C arles / d allas / G lessGen / t hiBault 2019: 175- 77. 31 Pour Colard Mansion, qui alterne bouvier / charreton , r uelle 1985: 328-29, N2827. Moyen français entre manuscrit et imprimé 131 Vox Romanica 79 (2020): 119-136 DOI 10.2357/ VOX-2020-006 d’un queruier labourant sa terre (Gouda 1482, Table, A5v°; n.a.fr.-151 , p. 14) 32 Et, dans le recueil lui-même: D’un bouvier ahanant la terre (Gouda 1482, i7r°; n.a.fr.-151 , p. 230, var.: bouver ahennant ) Ung bouvier ahanoit ung pré … Mais les beufz ne ahennoient point … l’ ahenneur les aguillonnoit … le bouvier [dit]: «Je convoitte à ahenner [ ahenneur ] che pré …» Et les beufz dirent: «Nous ne volons point ahenner ce pré …» … le ahenneur les aguillonnoit tousjours (Gouda 1482, i7v°; n.a.fr.-151 , p. 231, var.: ahennoit , convoite , che ) Chez Michel Le Noir on ne relève que bouvier , tant dans la Table («d’ung bouvier labourant sa terre», A3v° a ) que dans la fable; on constatera aussi la disparition du verbe ahanner 33 : D’ung bouvier labourant ung pré Ung bouvier labourant ung pré … les beufz ne tiroient point … le bouvier les aguillonnoit … le bouvier dit: «Je couvoite à labourer ce pré …» Et les beufz dirent: «Nous ne voulons point labourer ce pré …» … le bouvier les aguillonnoit tousjours … (Le Noir, k4v° a-b ) Au-delà des traits régionaux commentés jusque-là, les archaïsmes peuvent aussi enrichir notre réflexion 34 , leur conservation ou leur gommage nous permettant de vérifier dans quelle mesure le support, manuscrit ou imprimé, exerce quelque influence. On a déjà relevé un cas de survivance lexicale dans le Dialogue 84, consacré à l’apiculteur: ses és (Gouda 1482, h5r°; n.a.fr. 151 , p. 200) maintiennent étonnamment le même nom chez Michel Le Noir ( Du rustaut et des és , i2r b ), qui introduit cependant mouches à miel dans la Table (A3r° b ) 35 . Un deuxième exemple est fourni par le loup, protagoniste coutumier des fables animalières et qui revient dans six Dialogues au moins, sans compter les exempla qui trouvent place dans les moralisations. Dans ce cas encore, la forme ancienne et/ ou régionale leu apparaît régulièrement dans l’incunable de Gouda ainsi que sous la plume de Bertoulet Le Brun, alors qu’elle aura complètement disparu chez Michel Le Noir: 32 Variante de charuier , ‘laboureur (à la charrue)’ (M atsuMura 2015, s. charrüier : 566), queruier est très marqué régionalement ( FEW , s. CarruCa , 2: 425a, flandr.). 33 Selon Régionalité lexicale : 479, le verbe couvre une aire assez large (flandr., pic., art., hain., wall., champ.); toujours bien attesté en m.fr. ( DMF ), il ne garde au XVI e siècle que son sens abstrait (cf. Huguet : ‘faire de grands efforts, peiner, se fatiguer, souffrir’). 34 Les deux catégories sont d’ailleurs difficiles à distinguer dans le cas des parlers du Nord, qui maintiennent plus longtemps que le français central des traits archaïsants. 35 Dans les deux manuscrits de Colard Mansion - qui adopte partout mousches à miel - on ne relève éz qu’une fois, dans le titre au f. 95r° b du Ms. B , ce qui s’explique par le manque de place pour le rubricateur. Pour le passage de é / és à mouche à miel , cf. FEW , s. MusCa , 6/ 3: 257a; Régionalité lexicale : 538: picard; DMF enregistre un emploi chez Antoine de La Sale (1451). Maria Colombo Timelli 132 Vox Romanica 79 (2020): 119-136 DOI 10.2357/ VOX-2020-006 Dial. Gouda1482 n.a.fr.-151 Michel Le Noir 30 leu (c5v°-c6r°) leu / lou ? p. 75-76 loup c5v° b -c6r° a 106 leus (k7v°) leus p. 255-57 loupz l5r° a 107 leu (k8r°-v°) leu p. 257-59 loup l5r° b -v° b 108 leu (l1r°) leu p. 260 loup l6r° a-b 109 leu (l2r°) leu p. 262 loup l6v° b -m1r° b 119 leu / lous (m2r°-v°) leu / lous p. 294-95 loup n2r° b -v° a Quelques variantes introduites par Bertoulet Le Brun dénoncent une langue plus marquée par l’archaïsme: je me limiterai à deux exemples. On aura peut-être remarqué dans le Dialogue 46, commenté ci-dessus, l’adjectif delicieuse rapporté à la chair de la carpe, transcrit delitable par notre copiste: la dernière attestation de cette forme, sans doute pas vraiment sortie de l’usage, daterait d’après le DMF de 1451; que ce soit par inadvertance ou volontairement, Le Brun aura de toute manière remplacé l’adjectif «moderne» par celui qui lui était peut-être plus familier. Dans le même sens, on constate le passage systématique de la graphie coeur (Gouda) à cuer ( n.a.fr.-151 ) dans cette phrase tirée du Dialogue 97 (respectivement, i8r° et p. 233): Ainsy, quant nous volons chanter ou prier [ parier ] Dieu, nous debvons penser de coeur [Ms.: cuer ] à che que nous disons, car l’intencion du coeur [Ms.: cuer ] fait l’oeuvre, comme dit l’apostle aulx Epheziens [Ms.: ephezens ], .v. e : ‘Chantés de vos coeurs [Ms.: cuers ] à Dieu’, c’est à dire non point seulement de vois, mais aussy de coeur [Ms.: cuer ]. 3. Moyen français et media? Essayons de synthétiser et, dans la mesure du possible, de tirer quelques conclusions. La période qui nous intéresse - l’extrême fin du XV e siècle - représente un moment culturel des plus intéressants, sans doute aussi à cause de ses affinités avec le nôtre: l’innovation dans la transmission des textes, où celle-ci prend des dimensions jusque-là inimaginables, s’accompagne d’une évolution linguistique assez profonde, sans pour autant qu’une rupture réelle se produise dans un domaine comme dans l’autre. Notre hypothèse initiale, selon laquelle le passage du livre manuscrit au livre imprimé aurait des conséquences décisives sur le plan linguistique, a néanmoins subi une rude secousse grâce à l’analyse d’un texte à la transmission diversifiée. Premièrement, la transition «naturelle» allant du support le plus ancien - le livre manuscrit - au support moderne - le livre imprimé - s’en est trouvé subvertie: sans représenter un cas unique 36 , cela mérite quand même d’être souligné. Notre Bertou- 36 Pour une dernière mise au point, cf. V eysseyre 2020: 472-73 et N27-29. Moyen français entre manuscrit et imprimé 133 Vox Romanica 79 (2020): 119-136 DOI 10.2357/ VOX-2020-006 let Le Brun qui s’attache, pendant une retraite bien méritée, à copier à la main un long recueil sur plus de 200 pages, le faisait-il pour lui-même? pour qui, sinon? quel était le sort des réserves qu’il avait aménagées? On aimerait bien que ce copiste, somme toute assez fier de son travail pour le signer et le dater avec la plus grande précision, nous en ait dit davantage dans quelques lignes de dédicace par exemple 37 . Seule certitude - si tant est que l’on puisse parler de certitude en philologie - Le Brun paraît avoir eu pour modèle une édition qui venait juste de sortir des presses 38 . Deuxième constat: un livre imprimé, dont le modèle en l’occurrence nous est inconnu (nous n’avons pas le brouillon de l’imprimeur, qu’il s’agisse de l’autographe du traducteur anonyme ou d’une copie destinée à l’atelier), garde un nombre élevé de ces régionalismes et archaïsmes qu’on prétend souvent voir disparaître dès que les textes passent sous les presses. Quelles raisons pourrait-on évoquer? un éditeur installé à Gouda, qui n’avait pas l’habitude d’imprimer en langue française, aurait-il conservé ces traits sans savoir les reconnaître? ou bien cette langue était-elle bel et bien celle des lecteurs auxquels ses éditions étaient destinées? Troisièmement, cette normalisation se situe, tout au moins pour notre texte, bien en aval chronologiquement et bien loin des Pays-Bas méridionaux géographiquement: à Paris, chez un Michel Le Noir dont la production compte une écrasante majorité de titres en français; est-ce donc à cet éditeur que revient la responsabilité d’enregistrer le passage d’un moyen français très régional à une langue plus moderne et plus sobre? c’est possible, mais pas sûr du tout. N’oublions pas que dans notre parcours une étape manque, ô combien essentielle: cette étape lyonnaise qui pourrait encore une fois faire basculer nos convictions; l’édition de Mathias Huss datant de 1483, un an seulement après celle de Gerart Leeu, est-ce dans celle-ci que l’uniformisation linguistique aurait eu lieu? Si tel est le cas, la date serait extrêmement précoce, et il faudrait donc attribuer le gommage des traits régionaux et archaïsants tant au nouveau medium qu’à sa localisation et au lectorat visé par l’éditeur lyonnais. Si c’est en revanche avec Michel Le Noir que la normalisation s’impose, deux autres critères seraient à prendre en compte: l’écart chronologique d’une part et d’autre part l’arrivée du texte dans la capitale; est-ce qu’un public encore plus large de lecteurs aurait exigé une langue lissée de tout aspect trop marqué? Plus de questions que de réponses pour le moment, mais des questions essentielles pour comprendre un des moments-clés de l’histoire de la langue française et de la transmission de ses textes. 37 Ses deux manuscrits en sont l’un et l’autre dépourvus. Seule, sa copie des Chroniques de Froissart contient une marque de propriété apposée en haut du premier feuillet et en bas du dernier: «Ce present livre apparthient a seigneur Androyn Roucel, escuyer»; Androyn Roucet, qui appartenait à une famille messine connue, devait pourtant en avoir hérité (cf. B oers 2007: 97). 38 Rappelons que l’incunable de Gouda porte la date du 20 avril 1482, la copie manuscrite ayant été achevée le 29 juin suivant. Maria Colombo Timelli 134 Vox Romanica 79 (2020): 119-136 DOI 10.2357/ VOX-2020-006 Bibliographie a daM , R. 2018: Vivre et imprimer dans les Pays-Bas méridionaux (des origines à la Réforme) , 2 vol., Turnhout B oers , W. 2007: «La Genèse d’Evrat», Scriptorium 61: 74-149 C appello , S. 2009: «La double réception du Chevalier doré (D. j anot , 1541; D. de h arsy , 1542; J. 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Traduction par Colart Mansion (1482) du Dialogus creaturarum (XIV e siècle), Bruxelles TLFi : Le Trésor de la Langue Française informatisé (en ligne) USTC : Universal Short Title Catalogue (en ligne) V eysseyre , G. 2020: «Le livre illustré du ‹long XV e siècle›. Pour l’analyse conjointe des manuscrits tardifs et des imprimés précoces», Studi francesi 192: 469-75 Maria Colombo Timelli 136 Vox Romanica 79 (2020): 119-136 DOI 10.2357/ VOX-2020-006 Middle French between manuscript and print The case of the Dialogue des Creatures (anonymous translation, 1482) Abstract: The anonymous translation of the Dialogus creaturarum is transmitted by an incunabulum published in Gouda (Netherlands) and by a manuscript, both dated 1482 and drawn up a few months from each other: the collation allows to state that, contrary to the common idea, the manuscript was copied from the incunabulum. The linguistic analysis also shows that, if many regionalisms of the North exist in the Gouda edition, the copyist has further accentuated the regional scripta . Linguistic normalization is carried out in Michel Le Noir’s edition (Paris, 1505), evidently intended for a wider audience. Keywords: Dialogue des creatures , Middle French, Gouda, Gerart Leeu, BnF n.a.fr.-151 , Manuscripts/ incunabula/ 16 th -century editions I continuatori di -tŏr/ -tōre nelle Valli Valdesi: oggi e ieri 137 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 I continuatori di tŏr / tōre nelle Valli Valdesi: oggi e ieri Riccardo Regis (Università degli Studi di Torino) https: / / orcid.org/ 0000-0002-8162-635X Résumé: Cet article décrit les continuations de tŏr / tōrE dans la variété occitane des Valli Valdesi (Vallées vaudoises), situées dans le Piémont occidental, d’un point de vue tant synchronique que diachronique. L’analyse synchronique s’appuie sur le dépouillement de deux dictionnaires, p ons / G enre 1997 et B aret 2005. Les variétés vaudoises actuelles exhibent cinq suffixes agentifs associés à tŏr / tōrE , à savoir -ire (< tŏr ), et -ou , -tour , -dour , -eur (< tōrE ). Il convient de noter que seuls -ire et -ou peuvent être considérés comme «locaux», les trois autres suffixes étant respectivement d’origine italienne, piémontaise et française. Cette situation complexe est ensuite comparée avec celle des siècles passés, avec l’appui de textes vaudois de la fin du Moyen Âge et du début de l’époque moderne, qui montrent une utilisation massive d’agentifs en -dor . Parole chiave: Suffissi agentivi, tŏr / tōrE , Occitano, Valli Valdesi, Contatto linguistico 1. Generalità Nell’affrontare la questione dei continuatori di tŏr / tōrE , r ainer 2004 osserva che il panorama offerto dalle lingue romanze permette di individuare un’opposizione fra «lingue differenziatrici» e «lingue conguagliatrici»: le prime distinguono gli esiti di tōrE , che caratterizzano gli agentivi, dagli esiti di tōrĭu , tipici di strumentali e locativi, mentre le seconde manifestano esiti foneticamente coincidenti dei due suffissi, dando luogo a un’apparente polisemia agentivo-strumentale-locativa. L’italiano e il francese sono lingue differenziatrici, il piemontese e l’occitano lingue conguagliatrici, come si desume dagli esempi riportati in Tab. 1 1 : 1 Nota ortografica. Uso per il piemontese la grafia Pacotto-Viglongo, per l’occitano transalpino la grafia classica o alibertina; nella resa delle varietà di occitano del Piemonte ho conservato, sulla scorta della quasi totalità delle fonti consultate, la grafia concordata o dell’ Escolo dóu Po , omettendone tuttavia i diacritici. La scelta di mantenere tale grafia è funzionale alla sottolineatura di alcune peculiarità fonetiche locali, che risulterebbero invece obliterate nell’impianto etimologizzante della grafia classica. Per gli altri dialetti citati, le opzioni ortografiche riportate sono quelle degli autori. Ho fatto ricorso all’IPA, a titolo esemplificativo, nelle Tab. 1 e 2 e poi nei casi in cui fosse opportuno disambiguare il valore fonetico di un grafema o di una sequenza di grafemi. Riccardo Regis 138 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 Italiano Francese Piemontese (torinese) Occitano (linguadociano) > tōrE Vendi-tore Vend-eur Vendi-or, [venˡdjur] Vendi-dor, [vendiˡdu] > tōrĭu (strumentale) Cola-toio Pass-oir Col-or, [koˡlor] Cola-dor, [kulaˡdu] > tōrĭu (locativo) Piscia-toio Piss-oir Piss-or, [piˡsur] Pissa-dor, [pisaˡdu] Tab. 1. Esiti di tōrE e tōrĭu in italiano, francese, piemontese e occitano L’occitano alpino orientale, parlato nella porzione di Piemonte montano compresa fra la Val Vermenagna a sud e l’alta Val Susa a nord, non si distacca dall’occitano linguadociano, rivelando l’occorrenza di un suffisso formalmente uguale per i continuatori di tōrE e di tōrĭu . Si vedano gli esempi in Tab. 2, tratti dalle varietà di Bellino (Val Varaita; Bernard 1996) e della Val Germanasca (p ons / G enre 1997, B aret 2005): Occitano (Val Varaita) Occitano (Val Germanasca) > tōrE Mezuro-our, [mezyˡrou̯r], ‘agrimensore’ 2 Vendò-ou, [venˡdou̯] > tōrĭu (strumentale) Coulo-our, [kuˡlou̯r] Coulò-ou, [kuˡlou̯] > tōrĭu (locativo) Urdeo-our, [yrdeˡou̯r], ‘orditoio’ 3 Pisò-ou, [piˡsou̯] Tab. 2. Esiti di tōrE e tōrĭu in due varietà di occitano del Piemonte Proprio il caso di pisòou aiuta a chiarire la pervasività del fenomeno della «polisemia», che può saldarsi con l’omonimia: esso vale infatti sia ‘orinatoio’ sia ‘chi orina’ (agentivo), così come boudròou indica nel contempo il ‘mestolo’ (strumentale) e ‘colui che mescola’ (agentivo). La situazione è ad ogni modo più intricata di quella che si è qui voluto schematicamente rappresentare. Innanzitutto, esistono in occitano anche continuatori del suffisso nominativale tŏr , che hanno come esito - (V̀ ) ire (occitano linguadociano cantàire ‘cantante’ < cantātŏr ), o, in assenza della vocale tematica, -̀tre (occitano vivaro-alpino chantre ‘cantore’ < cantŏr ); essi risultano i più diffusi nell’occitano linguadociano contemporaneo, tanto da conferire alla desinenza -dor , [ˡdu], «una sabor netamente arcaïca» (a liBèrt 1976: 357). Il che ha anche delle conseguenze rilevanti sulla «polisemia» agentivo-strumentale-locativa: se gli agentivi in -dor sono oggi rari rispetto agli agentivi in - (V̀ ) ire , significa che le occasioni di confusione formale fra suffissi agentivi e strumentali-locativi sono andate riducendosi considerevolmente. In secondo luogo, i suffissi agentivi dell’occitano non sfuggono alla re- 2 Il corrispettivo dell’italiano ‘venditore’ non è riportato da B ernard 1996, che lemmatizza soltanto vende ‘vendere’. A Bellino i materiali inediti dell’ALEPO registrano marchant ‘venditore’ e marchanderar ‘vendere’. 3 B ernard 1996 ha per ‘pisciatoio’ pisouar , evidente francesismo. 139 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 I continuatori di tŏr / tōrE nelle Valli Valdesi: oggi e ieri gola generale che vede tali suffissi particolarmente soggetti all’azione, diretta o indiretta, del contatto linguistico (M atras 2009: 210). Così come il piemontese ha mutuato i suffissi -tor , [ˡtur], -eur , [ˡør], - (V̀ ) ire , rispettivamente, dall’italiano, dal francese e dall’occitano (r eGis 2013), allo stesso modo l’occitano alpino orientale ha subito e subisce in quest’ambito l’influsso di varie lingue: dall’italiano, con o senza la mediazione del piemontese, proviene il suffisso -tour , [ˡtur], al quale vengono ad aggiungersi il probabile piemontesismo -dour , [ˡdur], e il francesismo eur , [ˡør]. Il diffondersi degli agentivi in -tour ha peraltro sortito, nell’occitano alpino orientale, un effetto opposto rispetto alla riduzione della polisemia poc’anzi prefigurata, essendosi parallelamente verificato un incremento degli strumentali - perlopiù italianismi - veicolanti il medesimo suffisso; tale sviluppo riproduce il percorso conosciuto dall’italiano, lingua in cui gli strumentali in tore sono pochissimi prima del 1800, e dovuti in genere all’azione del sostrato di dialetti conguagliatori o a fenomeni di ellissi, per poi diventare numerosi in seguito alla rivoluzione industriale e al contestuale adattamento di voci straniere, in specie inglesi (cf. r ainer 2004: 419-20). Si vedano a questo proposito gli esempi in Tab. 3, riguardanti strumentali che l’occitano ha mutuato dall’italiano e che contribuiscono a rinfocolare l’asse «polisemico» agentivo-strumentale: Italiano Occitano (Val Germanasca) Amplificatore Amplificatour Condensatore Condensatour Generatore Generatour Otturatore Outuratour Trasformatore Trasfourmatour Tab. 3. Strumentali a confronto in italiano e occitano Il contributo che segue sarà dedicato allo studio dei continuatori di tŏr / tōrE nell’occitano delle Valli Valdesi - continuatori diretti, ovvero frutto di un’evoluzione dal latino volgare, o continuatori indiretti, ovvero attribuibili a fenomeni di prestito dalle lingue finitime. La scelta di questa varietà di occitano rispetto ad altre si deve a tre fattori. In primis , la varietà delle Valli Valdesi gode di un’accurata codificazione, grazie alla presenza di due dizionari, p ons / G enre 1997 e B aret 2005, entrambi relativi alla sottovarietà della Val Germanasca; ai nostri fini si rivelerà particolarmente utile il vocabolario di Baret, meno solido sotto il profilo lessicografico rispetto a Pons/ Genre ma, a differenza di quest’ultimo, molto aperto alla registrazione di neologismi. In secundis , come si sarà già osservato, nella varietà delle Valli Valdesi l’esito naturale di tōrE è -[u̯], con caduta della polivibrante finale, che viene invece mantenuta nelle varietà meridionali di occitano cisalpino; ciò rende facilmente identificabili gli agentivi di provenienza esterna, i quali manifestano saldamente [r] finale. In tertiis , l’area delle Valli Valdesi è l’unica per la quale siano disponibili numero- Riccardo Regis 140 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 se testimonianze scritte dei secoli passati, collocabili tra la fine del Medioevo e l’inizio dell’Età Moderna; il che consente di sviluppare un ragionamento sugli esiti di tŏr / tōrE in prospettiva non soltanto sincronica ma anche diacronica, pur nella consapevolezza dei molti problemi che il raffronto fra lingua antica e lingua moderna porta con sé. In § 2 offrirò una panoramica degli esiti di tŏr / tōrE nell’occitano contemporaneo delle Valli Valdesi, basata sullo spoglio di B aret 2005, con l’appoggio, laddove ve ne fosse bisogno, di p ons / G enre 1997, mentre in § 3 tenterò un confronto fra gli esiti attuali e il quadro ricavabile dai documenti storici disponibili. 2. Continuatori di tŏr / tōre 2.1 Continuatori diretti di -tŏr Come già accennavo, nell’occitano di oggi i continuatori di tŏr sono largamente diffusi, nella forma - (V̀ ) ire . Qualora i derivati da tŏr ( cas sujet ) convivano con gli esiti di tōrE ( cas régime ), a loro volta proiezione del cas régime , i termini risultanti acquistano spesso un significato specializzato, ma perlopiù soltanto nell’occitano transalpino (cf. § 2.3); in linea di tendenza, i primi sono impiegati per indicare semplicemente un’azione, i secondi per alludere a un’azione abituale (r onjat 1930-1941: III, 374-75, M orGan 1980: 177): è così che pescaire indica il pescatore occasionale, pescador il pescatore professionista; jogaire è colui che gioca, jogador è un giocatore abituale; trabalhaire è uno che lavora duramente, trabalhador è un lavoratore, un operaio, un artigiano, ecc. B aret 2005 accoglie 107 lemmi procedenti da tŏr ; eccone alcuni: abarounaire ‘accumulatore’ (← abarounà ‘accatastare, accumulare’), bagoulaire ‘chiacchierone’ (← bagoulà ‘chiacchierare troppo’), bramaire ‘urlatore’ (← bramà ‘gridare, ragliare, ruggire’), cardaire ‘cardatore’ (← cardà ‘cardare’), enganaire ‘accalappiatore’ (← enganà ‘accalappiare, deludere’), lougaire ‘locatore’ (← lougà ‘locare’), pilhaire ‘predatore’ (← pilhà ‘pigliare, predare’), prechaire ‘predicatore’ (← prechà ‘predicare’), reisiaire ‘segantino’ (← reisà ‘segare’), seuimaire ‘sognatore’ (← seuimà ‘sognare’), ecc. A questi agentivi, che manifestano classicamente una matrice deverbale, se ne affiancano altri a base sostantivale o aggettivale (22 dei 107 totali): anchouaire ‘acciugaio’ (← anchouo ‘acciuga’), anticaire ‘antiquario’ (← antic ‘antico’), bieraire ‘birrario’ (← biero ‘birra’), clapaire ‘vasaio’ (← clap ‘coccio, frantume, vari recipienti in cui si pone il cibo per cani, gatti, galline, ecc., stoviglie’), libraire ‘libraio’ (← libbre ‘libro’), ecc. Ancorché, per gli esempi appena citati, sia facile sottintendere un’azione - l’ anchouaire è ‘colui che vende le acciughe’, il bieraire ‘colui che vende o produce la birra’, e via dicendo - è forte l’impressione che si tratti, almeno in alcuni casi, di un uso esteso, non etimologico, di -(a)ire , indotto dalla somiglianza di forma con l’esito locale colto di āriu , [ˡari] (esito 141 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 popolare: ier , [jer] / [ˡier]) 4 . Ipotesi che mi sembra particolarmente difendibile per occupazioni che non appartengono alla cultura alpina: anticaire , bieraire , libraire , ma anche gelataire ‘gelataio’ e jornalaire ‘giornalaio’. Un altro possibile esito di tŏr , assente la vocale tematica, è -tre , che ritroviamo nelle voci chantre ‘cantore’ (< Can tŏr ), pastre ‘pastore (di gregge)’ (< pastŏr ) e pintre ‘pittore’ (< * pinctor ). Il femminile di - (V̀ ) ire è - (V̀ ) iro : acoumpanhaire ‘accompagnatore’ / acoumpanhairo ‘accompagnatrice’, dansaire ‘danzatore’ / dansairo ‘danzatrice’, nouaire ‘nuotatore’ / nouairo ‘nuotatrice’, ecc. 2.1.1 Il caso di araire : un falso agentivo Il suffisso - (V̀ ) ire identifica nel nostro corpus soltanto agentivi, con l’eccezione di araire ‘aratro’, compattamente attestato nell’occitano alpino orientale (d ao 1986, B ernard 1996, B aret 2005, p ons / G enre 1997, DOc ) e anche in varietà d’oc del sud della Francia (M istral 1879-1886, a liBèrt 1976, F aure 2009) 5 ; se ne riscontra un’occorrenza pure nel Nuovo Testamento Valdese ( NTV : 80), nella forma grafica arayre . r ainer 2005: 137 discute il caso, solo in apparenza simile, di debanaire , indicante sia chi utilizza l’arcolaio sia lo strumento medesimo. La spiegazione classica di r onjat 1930-1941: III, 376, che vede nel passaggio da agente a strumento «une méta[ph]ore toute naturelle», è rifiutata da Rainer, il quale propone che il suffisso - (V̀ ) ire sia stato rianalizzato come nominativo di tutti i nomi in -dor , [ˡdur] (procedenti sia da tōrE sia da tōrĭu ) e dunque esteso dai nomi d’agente ai nomi di strumento e di luogo (in cui -dor < tōrĭu ). Terraire ‘territorio’, già attestato in epoca medievale, sarebbe appunto una forma nominativale, non etimologica, di terrador < * tErratōrĭu < tErrĭtōrĭu (cf. a daMs 1913: 56 N1) . A differenza di debanaire , araire indica però solo lo strumento e non lo strumento e l’agente insieme; il concetto di ‘aratore’ è del resto ignoto ai dizionari cisalpini consultati, non comparendo nemmeno nelle inchieste dei punti occitanofoni dell’ ALEPO (materiali inediti) 6 . Inoltre, se accanto a debanaire esiste la forma debanador (con l’unico significato di ‘arcolaio’), che può aver facilitato la rianalisi di cui sopra, araire non è affiancato da alcun * arador . L’origine di araire andrà perciò ricercata altrove, e in particolare nell’evoluzione della base ărātru . tru ha in occitano due possibili esiti: uno colto di tipo -tre , che si riscontra in parole di introduzione senza dubbio recente quali centre (cf. fr. centre , it. centro < Centru ) e teatre (cf. fr. théâtre , it. teatro < thĕātru ); e un altro di matrice popolare, come testimoniano le forme veire ‘vetro’ (< vĭtru ) e vraire ‘veratro’ (< vērātru ). A questa seconda trafila è riconducibile araire , la cui terminazione è dunque soltanto omofona del suffisso agentivo - (V̀ ) ire , non avendo alcuna relazione, etimologica o analogica, con tŏr . 4 tŏr e āriu potevano peraltro condurre, in antico occitano, allo stesso esito -re (a daMs 1913: 62), sebbene si trattasse perlopiù di latinismi. 5 Anche il francese araire è prestito dall’occitano ( TLFi , s.v.). 6 Il linguadociano (a liBèrt 1976) e il provenzale (M istral 1879-1886) hanno la forma lauraire (fr. laboureur ), deverbale di laurar ‘arare’, che pure F aure 2009 registra in rapporto all’area vivaro-alpina. I continuatori di tŏr / tōrE nelle Valli Valdesi: oggi e ieri Riccardo Regis 142 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 2.2 Continuatori di -tōre 2.2.1 Un continuatore diretto di -tōre: -(V̀ ) ou Ho poc’anzi apoditticamente attribuito gli esiti di tipo - (V̀ ) ou(r) , [u̯(r)], a tōrE , ma la questione andrà ora discussa in modo più approfondito. La forma che si riscontra in occitano alpino orientale è paragonabile a quella diffusa in area alto-piemontese e langarolo-monferrina, - (V̀ ) u , [u̯] (cf. miàu ‘mietitore’, nuàu ‘nuotatore’, siàu ‘falciatore’, ecc.: esempi tratti da M usso 2004: 49, 77). Entrambi i suffissi sono atoni, l’accento cadendo, negli esempi menzionati, sulla vocale tematica di prima coniugazione [a], velarizzata in queste varietà di occitano, conservata tal quale in piemontese; ciò indurrebbe ad avvicinare -òou , -[ˡou̯], e -àu , [ˡau̯], più ad ātŏr che non ad atōrE , visto che dal secondo ci attenderemmo continuatori quali [oˡu] e [aˡu], con accento posto sull’esito di ō tonica. Torna utile a questo punto un’osservazione di r ohlFs 1966-1969: III, 458, il quale annota che in Piemonte « -adore [atōrE , n.d.a.] è diventato prima aú , poi -áu ». Rohlfs non è in grado di portare a supporto della propria affermazione riscontri storici, in quanto nell’unico testo della letteratura piemontese che per collocazione geografica potrebbe manifestare tale esito, l’ Opera Jocunda di Giovan Giorgio Alione (dialetto astigiano del Cinquecento; a lione 1521), si trovano soltanto forme uscenti in -àu (cf. r eGis 2013: 270). Allargando tuttavia lo sguardo alla realtà dei dialetti confinanti, si scopre che le forme originarie menzionate da Rohlfs sono facilmente reperibili nella varietà ligure intemelia, costiera e alpina: a zaretti 1982: 260 riporta, per l’area ventimigliese, agentivi quali caciaù ‘cacciatore’, muraù ‘muratore’, pescaù ‘pescatore’, manifestanti talvolta l’aggiunta di -vepentetica ( caciavù , muravù , pescavù ); forme coincidenti caratterizzano il brigasco: cacciaù ( ALEPO III.II.2), muraù (M assajoli / M oriani 1991: 288), pescaù ( ALEPO III.II.33). Nessuno dubita che pescaù discenda da piscatōrE anziché da piscātŏr . I dialetti liguri citati sono peraltro nuovamente portatori di «polisemia» agentivo-strumentale-locativa, come rivelano gli esempi dello stesso a zaretti 1982: 260-61): imbota(v)ù ‘imbuto per botti’ (strumentale) < * imbuttatòriu , caga(v)ù ‘cacatoio’ < *cacatòriu (locativo). «Polisemico» è pure il suffisso -àu piemontese: vjàu ‘chi va a veglia, vegliatore’ (t oppino 1908: 33), ambotàu , cagàu (ultimi due esempi da C ulasso / V iBerti 2013, ss. vv.). È pertanto probabile che le forme liguri occidentali rappresentino le ultime sopravvivenze di un areale un tempo più vasto e che dunque i suffissi occitani e piemontesi oggi atoni fossero davvero accentati, come vuole l’ipotesi di Rohlfs; la ritrazione dell’accento si sarebbe prodotta a causa di una strategia parallela all’epentesi del ventimigliese: un modo per facilitare l’articolazione dei suoni coinvolti, prima vocali in iato, poi elementi di un dittongo discendente. Nonostante che il suffisso - (V̀ ) ou sia l’esito regolare, nella varietà delle Valli Valdesi, di tōrE , le sue occorrenze all’interno del corpus non sono numerose, ammontando ad appena 29 unità. Alcuni esempi: afaitòou ‘conciatore’ (← afaità ‘conciare’), balhòou ‘chi sbadiglia’ (← balhà ‘sbadigliare’), charjòou ‘caricatore’ (← charjà ‘caricare’), chasòou ‘cacciatore’ (← chasà ‘cacciare’), ergairòou ‘sprecone’ (← ergairà 143 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 ‘sprecare’), marchòou ‘camminatore’ (← marchà ‘camminare), mezuròou ‘agrimensore, misuratore’ (← mezurà ‘misurare), travalhòou ‘lavorante’ (← travalhà ‘lavorare’), siòou ‘falciatore’ (← sià ‘falciare’), vendòou ‘venditore’ (← vendre ‘vendere’), ecc. Rispetto all’opposizione semantica prima rilevata fra agentivi continuatori di tŏr e agentivi continuatori di tōrE , nel nostro corpus c’è soltanto una coppia di interesse, rappresentata da malhaire ‘chi divora le proprie e le altrui sostanze’ e malhòou ‘mangione’. Due sono le forme femminili di - (V̀ ) ou , - (V̀ ) ouro , [uro], e -ouiro , [ˡui̯ro], simmetriche a quelle che possiede il piemontese in relazione a -or 7 . La prima è una costruzione analogica sul suffisso maschile: afaitòou ‘conciatore’ / afaitòouro ‘conciatrice’, malhòou ‘mangione’ / malhòouro ‘mangiona’, travalhòou ‘lavorante (maschile)’ / travalhòouro ‘lavorante (femminile)’, ecc. 8 . La seconda è legata al suffisso tōrĭa , femminile singolare di tōrĭus / a / um , che si origina dall’applicazione del suffisso ĭus agli agentivi in tŏr ; ho riscontrato in realtà la sola occorrenza di chasouiro ‘ragazza che corre dietro ai maschi’, formazione scherzosa che si affianca al maschile chasòou ‘cacciatore’. Petnòiro ‘pettinatrice’ è da considerarsi prestito dal piemontese pentnòira , essendo la voce per pettine, nella varietà locale di occitano, penche , [ˡpenʧe] (< peCten ). 2.2.2 Continuatori indiretti di -tōre/ 1: -tour Abbiamo appena visto che i continuatori genuini di tōrE , nella varietà delle Valli Valdesi, manifestano categoricamente la caduta di [r] finale; nel nostro corpus sono nondimeno molto numerosi gli agentivi che conservano il suono in oggetto e che andranno perciò considerati il frutto di un’importazione dalle lingue di contatto. La massa degli agentivi in -tour , [ˡtuːr], è notevole: fra i continuatori di tŏr / tōrE , essi rappresentano la compagine maggioritaria con 117 attestazioni in B aret 2005, superando di misura gli agentivi in - (V̀ ) ire . Non è facile esprimersi sull’origine dei nomina agentis di questo gruppo, in quanto essi sono compatibili sia con l’applicazione del suffisso -tour a radici occitane sia con l’ipotesi del prestito (adattato) dall’italiano o (non adattato) dal piemontese. Esempi: acaparatour (← acaparà ‘accaparrare, incettare’ / < it. accaparratore , piem. acaparator ), aministratour (← aministà ‘amministrare’ / < it. amministratore , piem. aministrator ), caluniatour (← calunià ‘calunniare’ / < it. calunniatore , piem. caluniator ), conquistatour (← conquistà ‘conquistare’ / < it. conquistatore , piem. conquistator ), denigratour (← denigrà ‘denigrare’ / < it. denigratore , piem. denigrator ), educatour (← educà ‘educare’ / < it. educatore , piem. educator ), espourtatatour (← esportà ‘esportare’ / < it. esportatore , piem. esporatore ), fournitour (← fournì ‘fornire’ / < it. fornitore , piem. fornitor ), liberatour 7 In piemontese possiamo infatti avere tanto -ora , [ˡura], quanto -òira , [ˡoi̯ra]: seitor ‘falciatore’ / seitora o seitòira ‘falciatrice [+ umano]’ (cf. r eGis 2013: 276). 8 Da notare il mantenimento di [r] in posizione intervocalica, che si registra pure nei diminutivi del maschile: sioouret ‘modesto falciatore’ ← siòou . I continuatori di tŏr / tōrE nelle Valli Valdesi: oggi e ieri Riccardo Regis 144 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 (← liberà ‘liberare’ / < it. liberatore , piem. liberator ), viajatour (← viajà ‘viaggiare’ / < it. viaggiatore , piem. viagiator ), ecc. Tuttavia, il fatto che l’insieme di questi termini sia perlopiù estraneo alla cultura locale e regionale porta a considerare maggiormente percorribile la strada dell’italianismo, giunto all’occitano con o senza la mediazione del piemontese. Ascrivo a questo gruppo anche gli agentivi di matrice colta in -or , che si configurano già in italiano come latinismi ( lEctōrE > lettore , possEssōrE > possessore : cf. s Calise 1996) o come costruzioni sul nomen actionis corrispondente ( estorsione → estorsore , predizione → predittore : cf. r ainer 2001: 386-89). Il gruppo di tali agentivi è piuttosto nutrito e conta 74 occorrenze nei nostri materiali: agresour ‘aggressore’, aoutour ‘autore’, chensour ‘censore’, compozitour ‘compositore’, diretour ‘direttore’, eletour ‘elettore’, letour ‘lettore’, oupresour ‘oppressore’, pretour ‘pretore’, suchesour ‘successore’, ecc. L’origine dotta di questi agentivi li rende facilmente interpretabili come italianismi, diretti o mediati dal dialetto regionale. Tre casi meritano però una diversa lettura: brindour ‘persona addetta al trasporto del vino mediante brenta’ è un patente piemontesismo, così come sartour (< sartōrE ; it. sarto < sărtor ; fr. tailleur ), mentre prestito dal francese è senza dubbio provisour ‘preside’ (< fr. proviseur ‘id.’). Il femminile è -triso , [ˡtriso], che, pur essendo inequivocabilmente riconducibile al latino -trīce, sarà in larga misura il frutto dell’adattamento dell’italiano -trice , di nuovo con o senza l’intervento del piemontese: adouratour ‘adoratore’ / adouratriso ‘adoratrice’, aministratour ‘amministratore’ / aministratriso ‘amministratrice’, prestijatour ‘prestigiatore’ / prestijatriso ‘prestigiatrice’, ecc. 2.2.3 Continuatori indiretti di -tōre/ 2: -dour La presenza della vibrante finale porta a collocare anche gli agentivi in -dour , [ˡduːr] fra le forme non indigene. La sonorizzazione dell’occlusiva alveolare sorda intervocalica latina è comune nell’occitano generale (r onjat 1930-1941: II, 70), ma non caratterizza le varietà delle Valli Valdesi (e più in generale vivaro-alpine), che abbiamo visto prevederne il dileguo (cf. Tab. 1); lo stesso passaggio da [t] a [d] è dato talvolta di cogliere in piemontese (* captiatòre > cassador ‘cacciatore’, piscatōrE > pescador , ecc.), accanto a fenomeni più diffusi di caduta o di conservazione (specie negli italianismi). Il nostro corpus restituisce appena 8 agentivi in -dour : couridour ‘corridore’, embasadour ‘ambasciatore’, estampadour ‘stampatore’, jugadour ‘giocatore’, pescadour ‘pescatore’, sounadour ‘suonatore’, toreadour ‘toreador’, troubadour ‘trovatore’. Al di là dell’iberismo toreadour , per il quale andrà supposta la mediazione dell’italiano, e del prestito interno troubadour , termine con il quale da sempre si indica in lingua d’oc il trovatore, i restanti nomina agentis trovano un perfetto corrispondente in piemontese ( ambassador , stampador , giugador , pescador , sonador ), che sembra dunque esserne la fonte più accreditata; meno probabile è che questi agentivi siano il prodotto di regole interne coinvolgenti -dor e radici lessicali occitane (per es. coure ‘correre’, embasaddo ‘ambasciata’, estampà ‘stampare’, ecc.). L’ipotesi 145 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 del prestito dal piemontese è particolarmente solida nel caso di jugador , che è usato soltanto nella polirematica jugadour de foutabal ‘calciatore’, essendo il termine locale per ‘giocatore’ juatin (← juà ‘giocare’) 9 . Non vengono citate forme al femminile, ma è ragionevole pensare che il suffisso utilizzato sia il medesimo degli agentivi in -tor , ovvero -triso : embasadour / embasatriso , sonador / sonatriso , ecc. 2.2.4 Continuatori indiretti di -tōre/ 3: -eur Data la storica presenza del francese nel repertorio delle Valli Valdesi, con modalità e persistenza diverse a seconda della subarea considerata (cf. r iVoira 2015), non stupisce di trovare in Baret un manipolo di agentivi uscenti in -eur , [ˡør] (fr. [ˡœʀ]), l’ultimo dei continuatori indiretti di tōrE che esaminerò. Il quadro è di nuovo piuttosto complesso, nel senso che anche gli agentivi di questo gruppo possono andare soggetti a interpretazioni differenti. Delle 26 occorrenze rilevate, 23 hanno un corrispondente in francese, il che rende spendibile l’ipotesi del prestito dalla lingua d’Oltralpe: ajusteur ‘aggiustatore’ / fr. ajusteur , artilheur ‘artigliere’ / fr. artilleur , chanteur ‘cantore’ / fr. chanteur , desendeur ‘discesista’ / fr. descendeur , farseur ‘buontempone, burlone’ / fr. farceur , fumeur ‘fumatore’ / fr. fumeur , mineur ‘minatore’ / fr. mineur , ribouteur ‘chi fa baldoria’ / fr. riboteur , sapeur ‘artiere, guastatore’ / fr. sapeur , ecc. Non è però certo che i termini citati siano tutti dei prestiti diretti dal francese, in quanto molti di essi risultano parimenti attestati in piemontese: agiusteur , farseur , fumeur , mineur , riboteur , sapeur . Può essere dirimente, nello stabilire la lingua d’origine, la fonetica della parola occitana: è il caso di saldeur , [salˡdør], che, se fosse un prestito dal francese soudeur , [suˡdœːʀ], non manifesterebbe il suono laterale alveolare, indizio della probabile mediazione del piemontese saldeur . Candidato a essere un prestito dal piemontese è pure tornieur , [turnˡjør], data l’occorrenza dell’approssimante palatale già presente nella supposta lingua fonte, di contro al francese tourneur , [tuʀˡnœːʀ]. Quasi tutti gli agentivi in -eur risultano poi conciliabili con l’ipotesi dell’applicazione del suffisso a una base verbale o nominale occitana: ajusteur ← ajustà ‘aggiustare’, chanteur ← chantà ‘cantare’, fumeur ← fum ‘fumo’, ecc.; ve ne sono bensì alcuni per cui non è individuabile un morfema lessicale occitano ( artilheur , tournieur ) o il cui morfema lessicale è già un prestito dal francese ( blagueur ‘millantatore’ ← blaggo ‘millanteria’ < fr. blague ‘facezia, fandonia’, bocseur ‘pugile’ ← bocs ‘pugilato’ < fr. boxe ‘id.’ [< ingl. box ‘schiaffo, ceffone’]). La forma femminile di -eur è -euzo , [ˡøzo] (< ōsa 10 ): boudeur ‘imbronciato’ / boudeuzo ‘imbronciata’, chanteur ‘cantore’ / chanteuzo ‘cantrice’, frezeur ‘fresatore’ / 9 È peraltro importante sottolineare che le forme jugadour e pescadour qui discusse non sono da porsi in relazione con gli esiti transalpini jugador e pescador (cf. § 2.1), essendo questi ultimi dei continuatori regolari delle forme accusativali piscatōrE e rispettivamente jocatōrE . 10 La derivazione del femminile da ōsa si spiega con il fatto che in francese gli esiti di tōrE , dopo la caduta di [r], e di ōsu sono confluiti in [œ], [ø]; è così che ai continuatori di tōrE si è finito per I continuatori di tŏr / tōrE nelle Valli Valdesi: oggi e ieri Riccardo Regis 146 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 frezeuso ‘fresatrice’, saldeur ‘saldatore’ / saldeuzo ‘saldatrice’. Il secondo elemento delle ultime due coppie è interpretabile in senso [+ umano] o [umano]; doppia opzione del resto ammessa dai termini francesi fraiseuse e soudeuse , indicanti sia l’azione compiuta da una donna sia lo strumento che svolge un certo lavoro. Un esempio per il quale il francese non sembra aver giocato alcun ruolo è invece quello di mouzeuzo ‘donna che munge’ e ‘attrezzo usato per la mungitura’: in un caso il francese vorrebbe infatti trayeuse (maschile trayeur ), nell’altro machine à traire . Si tratta dunque di una forma che a una radice lessicale locale associa un suffisso agentivo francese (un caso di backward diffusion , nella terminologia di M atras 2009: 209): l’unico esempio di sicura produttività di -eur / -euzo (e forse, più in generale, di un suffisso importato) nell’occitano delle Valli Valdesi. 2.3 Stessa base lessicale, diverso suffisso Una stessa base lessicale può legarsi a suffissi agentivi diversi; si tratta di un fenomeno, nel nostro corpus, abbastanza limitato, specie se raffrontato all’ampia messe di casi riscontrabile in piemontese, in cui fino a quattro suffissi agentivi differenti possono accompagnarsi al medesimo morfema lessicale (si veda per esempio la serie port-or / porta-tor / porta-dor / port-eur ‘portatore’: cf. r eGis 2013: 279-82). In Tab. 4 11 una riga orizzontale grassettata divide i diversi abbinamenti suffissali (primo gruppo: - (V̀ ) ire / - (V̀ ) ou , secondo gruppo: - (V̀ ) ire / -tour / -dour , ecc.); una riga orizzontale tratteggiata separa, all’interno di uno stesso gruppo, coppie il cui comportamento differisce, per qualche ragione, da quello delle altre; una riga verticale grassettata separa i suffissi (e gli agentivi) locali ( - (V̀ ) ire , - (V̀ ) ou ) dai suffissi (e dagli agentivi) di provenienza esterna. attribuire lo stesso femminile dei continuatori di ōsu , [œz]. Ripristinata la [r] nei discendenti di tōrE , nel XVI sec. -euse soppianta il suffisso -eresse , attestato nel francese antico e medio come femminile del nominativo -ere (cf. emperere ‘imperatore’ < impErātor / emperesse ‘imperatrice’; -eresse era a sua volta prevalso sui poco produttivi continuatori di trix , quali empererriz : cf. C on nors 1971: 576). 11 Le voci s’intendono ricavate da B aret 2005, salvo ove diversamente indicato. 147 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 -(V̀ )ire -(V̀ )ou -tour -dour -eur Malhaire Malhòou Pechaire Pecatour Pecadour (p ons / G enre 1997, v. pëcà ) Acuzaire Acuzatour Pagaire Pagatour Vezitaire Vezitatour Vendòou Venditour Siòou Seitour Gaspilhaire Gaspilheur Blagaire Blagueur Bocsaire Bocseur Cardaire Cardeur Sapaire Sapeur Portòou Porteur Pescatour Pescadour Tab. 4. Suffissi agentivi diversi applicati alla stessa base lessicale L’unico caso di alternanza suffissale che coinvolge continuatori locali di tŏr e rispettivamente tōrE è costituito dalla coppia malhaire / malhòou . Tale coppia riproduce peraltro l’opposizione semantica fra - (V̀ ) ire e -dor , [ˡdur], descritta in letteratura (cf. § 1.1.), ma non nei termini di un contrasto tra azione saltuaria e azione abituale; malhaire veicola il significato di ‘chi divora le proprie e le altrui sostanze’, malhòou quello di ‘mangione’. Entrambi gli agentivi sono da connettersi con il verbo malhà ‘dilapidare, mangiare (di animali)’ - il primo significato è in realtà reputato scherzoso da p ons / G enre 1997 (s. malhâ ) - e vanno tenuti separati da minjòou ‘mangiatore’ (← minjà ‘mangiare’) 12 . Il secondo esempio chiama in causa lo sviluppo locale di tŏr , - (V̀ ) ire , e due esiti non locali di tōrE , -tour e -dour . Pecatour e pecadour hanno il valore atteso di ‘peccatore’, mentre pechaire ha assunto un’accezione assai specializzata: seguito o meno da punto esclamativo, il termine ha oggi il significato interiettivo di ‘poveretto’, esprimendo «commiserazione, amarezza, afflizione» (p ons / G enre 1997: LXV N61). È un uso conosciuto in tutta l’area occitana (M istral 1879-1886, l aus 2001, F aure 2009), dove però pecaire / pechaire , in genere affiancato da pecador , mantiene anche il significato di ‘peccatore’; se ne registra l’occorrenza pure nel francese regionale di Provenza (cf. per esempio la forma peuchère ‘exclam[ation] traduisant la surprise, l’attendrissement, l’admiration ou la pitié’ [ TLFi , s.v.]). L’accezione specializzata assunta da pechaire 12 Malhà potrebbe semplicemente configurarsi come un’alterazione formale (gergale? ) di minjà (< * minducàre < manducārE ). I continuatori di tŏr / tōrE nelle Valli Valdesi: oggi e ieri Riccardo Regis 148 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 nell’occitano delle valli piemontesi (cf. B ernard 1996, d ao 1986) sembra correlare piuttosto bene con l’ingresso del prestito pecatour (o pecadour in p ons / G enre 1997). Le coppie individuate nel terzo gruppo riguardano il continuatore locale di tŏr , - (V̀ ) ire , e uno dei continuatori non locali di tōrE , -tour , e non rivelano alcuna differenza sul piano semantico: acuzaire / acusatour ‘accusatore’, pagaire / pagatour ‘pagatore’, vezitaire / vezitatour ‘visitatore’. Il quarto insieme vede la concorrenza tra i suffissi -(V̀ ) ou (locale) e -tour (importato), entrambi procedenti da tōrE . L’alternanza formale non ha effetti sul significato nel caso di vendòou e venditour , tutt’e due con il valore di ‘venditore’. Diverso è il discorso relativo alla coppia siòou / seitour , i membri della quale sono da connettersi con le basi secatore e rispettivamente sEctōrE . In B aret 2005, siòou manifesta l’unica accezione di ‘falciatore’, seitour la doppia accezione di ‘falciatore’ e, al plurale, di ‘(costellazione di) Orione’; in p ons / G enre 1997 si osserva tuttavia che seitour è usato ormai soltanto, al plurale, come asteronimo. I materiali dell’ ALEPO , nei punti di Perrero e Pramollo, offrono conferma alla puntualizzazione di Pons/ Genre, in quanto essi rivelano una chiara opposizione fra [sjou̯ ] ‘falciatore’ (materiali inediti) e [sei̯ ˡtuʀ] ‘cintura di Orione’ ( ALEPO V-II-176/ s). Come che sia, seitour , a causa della presenza della vibrante finale, è forma foneticamente inattesa nell’occitano delle Valli Valdesi: a che cosa può dunque essere imputata la sua origine? Un’ipotesi è quella del prestito dal piemontese: il tipo seitour è infatti attestato in alcuni punti alto-piemontesi dell’ ALEPO , in riferimento sia alla cintura di Orione (Boves; ALEPO V-II-176/ s) sia all’Orsa maggiore 13 (Piasco; ALEPO V-II-175/ s) 14 . Un’altra ipotesi è quella del prestito interno da altre varietà di occitano in cui la [r] finale sia conservata, a meno che non si tratti, pure in esse, di una mutuazione dal piemontese: il termine è per esempio registrato nell’occitano di Bellino (B ernard 1996), con il duplice valore di ‘falciatore’ e ‘costellazione di Orione’. A queste due ipotesi se ne può affiancare una terza, derivante dal fatto che, pure in località distanti dalle Valli Valdesi, di area tanto piemontese quanto occitana, i casi di mantenimento della vibrante finale sono costantemente associati alla denominazione della ‘cintura di Orione’; gli esempi di caduta, per converso, caratterizzano i termini indicanti il ‘falciatore’ (Tab. 5): 13 Occorre osservare che la motivazione dei (tre) falciatori , largamente diffusa nell’Italia nord-occidentale e con qualche sparuta occorrenza in Emilia (cf. V olpati 1932: 177-79, C apponi 2005: 147), è perlopiù associata alla costellazione di Orione; V olpati 1933: 478 pone tuttavia in evidenza che non è così infrequente lo spostamento di denominazioni da Orione all’Orsa Maggiore, peraltro già attestato nell’antico occitano (cf. r aynouard 1836-1844: II, 151). 14 Il torinese sembra non conoscere il significato di ‘costellazione di Orione’ in relazione a seitor . È per altro verso interessante il fatto che s ant ’a lBino 1859 ponga a lemma la forma saitor ‘falciatore’, con centralizzazione e abbassamento di [ɛ], onde evidenziarne la provenienza rustica e/ o popolare. I dizionari moderni (G riBaudo 1996, B rero 2001) riportano sia seitor sia sijador (< secatore ), ma sempre e solo nell’accezione di ‘falciatore’. 149 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 ‘falciatore’ ( ALEPO - materiali inediti) ‘cintura di Orione’ ( ALEPO V-II-176/ s) Boves (piem.) [sjou̯] [i seˡtœr] Argentera (occ.) [ˡsei̯tu] (< sEctŏr ) [i tres siˡtur] Tab. 5. Denominazioni differenziate per ‘falciatore’ e ‘cintura di Orione’ nel Piemonte occidentale Ciò consente di attribuire le forme delle Valli Valdesi, più che al prestito esterno o interno, a due trafile diverse e parallele, una popolare ( siòou < secatore ), l’altra colta ( seitour < sEctōrE ); ed è in qualche misura naturale che l’esito più prezioso, latineggiante, sia passato a indicare un referente di nicchia (ovvero la cintura di Orione). In relazione al quinto gruppo abbiamo due esempi in cui l’applicazione del suffisso, - (V̀ ) ire (locale) ovvero -eur (francese), conduce a sviluppi semantici diversi. Lo iato più considerevole si registra per la coppia sapaire / sapeur : il secondo termine conserva il significato originario del francese (‘artiere, guastatore’), mentre il primo indica lo ‘zappatore’, essendo un deverbale da sapà ‘zappare’. Meno accentuata la differenza rilevabile fra gaspilhaire ‘sciupone’ / gaspilheur ‘scialacquatore, sperperatore, sprecone’, perché giocata a livello di registro; il francese gaspilleur possiede, in questo caso, l’insieme delle accezioni ricordate (‘sprecone, scialacquatore, sciupone’), laddove gaspilhaire ne ha assunto il significato più familiare (‘sciupone’), lasciando i restanti allo schietto francesismo gaspilheur . Del tutto equivalenti risultano essere, sul piano semantico, blagaire / blagueur ‘millantatore’, bocsaire / bocseur ‘pugile’, cardaire / cardeur ‘cardatore’, così come lo sono i membri della coppia del quinto gruppo - (V̀ ) ou (locale) vs. -eur (francese): portòou / porteur ‘portabagagli [+ umano], portatore’. Nessuna distinzione di significato si accompagna a pescatour / pescadour ‘pescatore’ (sesto gruppo), il cui interesse risiederà nel fatto che a essere coinvolti sono due suffissi non locali, -tour e -dour : ci saremmo infatti attesi forme del tipo pescòou (< piscatōrE ) o pescaire (< piscātŏr ), che l’ ALEPO (III-II-33) elicita in varie località occitanofone (da nord a sud: Bardonecchia, Chiomonte, Sampeyre, Canosio, Cartignano, Monterosso Grana, Argentera), ma mai nelle Valli Valdesi, dove compare compattamente la risposta [pəskaˡduʀ] (Perrero, Pramollo, Villar Pellice). In p ons / G enre 1997 (s. pès ) è riportata la sola variante pescatour , parimenti importata. È possibile che la mancanza o la presenza di una forma locale per indicare il pescatore si spieghi con la minore o maggiore diffusione dell’attività svolta dall’agente e alla correlata importanza dei corsi d’acqua; sarà forse utile osservare che, per un agentivo che è spesso associato a pescatore , ovvero cacciatore , l’ ALEPO (III-II-2), così come p ons / G enre 1997 e B aret 2005, registra la sola variante indigena [ʧaˡsou̯ ] (di nuovo a Perrero, Pramollo e Villar Pellice). Nel complesso, la moderata presenza di casi di applicazione di suffissi diversi a una stessa base lessicale sembra dare qualche informazione circa la scarsa mobilità dei suffissi medesimi. Offrendo un’indiretta conferma del fatto che i suffissi di provenienza esterna siano veicolati da prestiti e dall’alveo dei prestiti raramente escano. I continuatori di tŏr / tōrE nelle Valli Valdesi: oggi e ieri Riccardo Regis 150 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 3. Dall’antico valdese all’occitano delle Valli Valdesi Si suole etichettare come «antico valdese» la varietà di occitano delle Valli tramandataci in una serie di testi databili probabilmente tra il XV e il XVI sec. (B orGhi C edri ni 2017 [1988]: 236). Sulla relazione tra l’antico valdese e l’occitano odierno dell’area si è per esempio esercitata Borghi Cedrini, la quale ne ha sottolineato l’atipia, consistente «nella difficoltà di individuare» tra l’uno e l’altro «quei rapporti di continuità che risultano invece abbastanza evidenti quando si pongono a fronte due fasi analogamente distinte … d’ogni altro idioma romanzo» (B orGhi C edrini 2017 [1980]: 213). La peculiarità valdese va scorta nella netta spaccatura che si è prodotta tra scritto e parlato nel momento in cui ci si è trovati a dover tradurre in volgare le sacre scritture e testi di argomento a esse correlato: «quando si carica un idioma, in precedenza solo orale, di compiti scritti che esorbitano dalla sfera del familiare e del quotidiano», ecco che «la sua parte parlata continua a evolversi naturalmente», mentre «la sua parte scritta … si sottrae al flusso dell’evoluzione naturale, irrigidendosi e complicandosi» (B orGhi C edrini 2017 [1980]: 224-25). La biforcazione diamesica appena descritta è diventata irreversibile allorché il valdese scritto si è estinto nel corso del XVI sec., mutandosi in lingua fossile, «a ben precisa conseguenza dell’adesione valdese alla Riforma, che metteva a disposizione Bibbie e altri testi d’alto impegno morale, redatti in lingue ben più diffuse e prestigiose» (B orGhi C edrini 2017 [1980]: 225). L’antico valdese si presenta al lettore come una varietà estremamente omogenea, quasi livellata, e perciò di difficile localizzazione 15 ; il microsistema degli agentivi derivati da tŏr / tōrE non fa che inserirsi alla perfezione in questo quadro, rivelando nei testi spogliati 16 la nettissima prevalenza di un esito, -dor 17 , sugli altri. Il che consente già di notare una prima ragguardevole differenza rispetto all’occitano odierno delle Valli Valdesi: l’uniformità delle fonti antiche di contro alla variabilità dell’occitano descritto nei dizionari, i quali, come abbiamo visto in § 2., documentano in totale cinque varianti legate ai continuatori di tŏr / tōrE . I nomina agentis dell’antico valdese restituiscono un’immagine a tratti contraddittoria. Da un lato, essi paiono il frutto di un meccanismo di adattamento ormai collaudato e produttivo degli agentivi latini in tŏr . Riporto in Tab. 6 uno specimen di quanto emerge dal confronto fra testo antico valdese e ipotesto latino, che è tut- 15 L’unico tentativo in tal senso è quello di B ronzat 2005: 102, che, forse un po’ ottimisticamente, attribuisce i manoscritti valdesi a «quel settore montano posto tra la bassa Val Pellice e la bassa Val Chisone». 16 BV = Bestiario Valdese ; NL = Nobile Lezione ; NTV = Nuovo Testamento Valdese ; SV = Sermoni Valdesi ; SVP = Six Vaudois Poems ; V = Vertuz ; Ve = Vergier . Rimando alla bibliografia di chiusura per il riferimento completo alle fonti consultate. 17 Non si hanno riscontri incontrovertibili sul modo in cui il suffisso era pronunciato nell’antico valdese. Il fatto però che in BV : 160 accanto a caçador ‘cacciatore’ compaia caçado induce a credere che, fra XV e XVI sec., la <r> finale fosse ormai soltanto grafica. Sulla questione si veda a ogni modo il commento di Borghi Cedrini ( BV : 205). 151 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 tavia chiaramente individuabile soltanto nel NTV 18 e, in parte, nei SV : la Vulgata 19 nel primo caso, i Sermones de tempore di Iacopo da Varazze nei secondi: Testo valdese 20 Testo latino 21 Ac(c)usador ( NTV : 166; SV : 70) Accusator ([accusatores] Act 23, 35; SV : 113) Amador[s] ( NTV : 241) Amator [amatores] (2 Tim 3, 4) Anunciador ( NTV : 156) Annuntiator (Act 17, 18) Cunsumador ( NTV : 254) Consummator [consummatorem] (Hebr 12, 2) Despensador ( NTV : 190) Dispensator [dispensatores] (1 Cor, 4, 1) Detrayador[s] ( NT : 173) Detractor [detractores] (Rom 1, 30) Fornicador ( NTV : 191) Fornicator (1 Cor 5, 11) Governador ( NTV : 170) Gubernator [gubernatori] (Act 27, 11) Pec(c)ador ( NTV : 14; SV : 82) Peccator ([peccatores] (Mt 9, 10-11; SV : 114) Pescador ( NTV : 8) Piscator [piscatores] (Mt 4, 18-19) Predicador ( NTV : 240) Praedicator (2 Tim 1, 11) Prevericador ( NTV : 174) Praevaricator (Rom 2, 27) Salvador ( NTV : 67) Salvator (Lc 2, 11) Testador ( NTV : 251) Testator [testatoris] (Hebr 9, 16) Tab. 6. Agentivi valdesi e modelli latini/ 1 Il volgarizzatore fa corrispondere con regolarità al suffisso latino tŏr un suffisso occitano in cui l’occlusiva alveolare è sottoposta a sonorizzazione; sulle possibili origini di tale meccanismo mi soffermerò più avanti. Le eccezioni che ho riscontrato sono pochissime: creator ‘creatore’ ( NTV : 173; creator [ creatori ] in Rom 1, 25), media- 18 Ho scelto di utilizzare il Nuovo Testamento esemplato sul codice di Zurigo perché cinquecentesco (redatto «poco dopo il 1530», secondo B orGhi C edrini 2017 [1980]: 216), e dunque cronologicamente più vicino agli altri testi valdesi qui esaminati. Le restanti traduzioni ‘valdesi’ del Nuovo Testamento a me note risultano infatti antecedenti: tradizionalmente reputata trecentesca quella del codice di Carpentras (n üesCh 1979, ma cf. B orGhi C edrini 2017 [1980]: 214-15); addirittura duecentesca e molto probabilmente linguadociana e non estranea al dominio cataro quella del codice di Lione (w underli 2009, h arris / r iCketts 2011). 19 Ma le citazioni puntuali dalla Bibbia , tanto dall’Antico quanto dal Nuovo Testamento, sono numerose anche in V e Ve . 20 Si indica, a mo’ di esempio, soltanto il primo luogo del manoscritto valdese in cui la voce compare. Le desinenze sigmatiche, ove presenti, sono racchiuse fra parentesi quadre. 21 L’agentivo latino è normalizzato al nominativo singolare; quando la forma del testo latino diverga da quella normalizzata, essa è riportata tra parentesi quadre. L’edizione della Bibbia a cui faccio riferimento è consultabile alla pagina www.vatican.va/ archive/ bible/ nova_vulgata/ documents/ nova-vulgata_index_lt.html. I continuatori di tŏr / tōrE nelle Valli Valdesi: oggi e ieri Riccardo Regis 152 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 tor ‘mediatore’ ( NTV : 255; mediator in Hebr 9, 15), orator ‘oratore’ 22 ( NTV : 166; orator [ oratore ] in Act 24,1), treytor 23 ( NTV : 61; traditor in Mc 14, 44) 24 . Dall’altro lato, la sensazione di stretta dipendenza del valdese antico da fonti latine risulta almeno parzialmente attenuata dalla buona capacità del volgarizzatore di adottare soluzioni originali, come emerge dagli esempi in Tab. 7: Testo valdese Testo latino Bevador ( NTV : 17) Bibens (Mt 11, 18) Blestemador ( NTV : 160, 235) Blasphemans [blasphemantes] (Act 18, 37), blasphemus (1 Tim 1, 13) Citariiador[s] ( NTV : 284) Citharoedus [citharoedi] (Apoc 14, 2) Entrepetrador ( NTV : 200) Interpres (1 Cor 14, 28) Veniador ( NTV : 232) Vindex (1 Thess 4, 6) Aucisador de las mayres ( NTV : 235) Matricida [matricidis] (1 Tim 1,9) Aucisador de li payre ( NTV- : 235) Patricida [patricidis] (1 Tim 1,9) Derant anador ( NTV : 213) Antecessor [antecessores] (Gal 1, 17) Derant corador ( NTV : 248) Praecursor (Hebr 6, 20) Portador de la lucz ( NTV : 265) Lucifer (2 Pt 1, 19) Semenador de parollas ( NTV : 156) Seminiverbius (Act 17, 18) Trapassador ( NTV : 174, 257) Praevaricator (Rom, 2, 25); transgressor (Iac 2, 11) Atrobador[s] de li mal ( NTV : 173) Inventor [Inventores] malorum (Rom 1, 30) Cavalcador ( NTV : 166) Eques [equitibus] (Act 23, 30) Conoissador de las cosas ( NTV : 168) Sciens [sciente] omnia (Act 26, 3) Cotivador ( NTV : 30) Agricola [agricolae] (Mt 21, 35) Cridador ( NTV : 265) Praeco [praeconem] (2 Pt 2, 5) Defendador ( NTV : 215) Tutor [tutoribus] (Gal 4, 2) Encercador ( NTV : 188) Conquisitor (1 Cor 1, 20) Enganador[s] ( NTV : 207) Seductor [seductores] (2 Cor 6, 8) Guiador ( NTV : 22) Dux [duces] (Mt 15, 14) Iaczador de li mascle ( NTV : 192) Masculorum concubitor [concubitores] (1 Cor 6, 9) Raubador ( NTV , 117) / Robador ( NTV : 191) Fur (Io 10, 1) / Rapax (1 Cor 5, 11) Resemilhador[s] ( NTV : 191) Imitator [imitatores] (1 Cor, 4, 16) Scarnidor ( Ve : 70) Derisor [derisoribus] (Prov 19, 29) Tab. 7. Agentivi valdesi e modelli latini/ 2 22 L’allomorfo orador ( NTV : 107) ha il significato di ‘colui che adora’ ( adorator [ adoratores ] in Io 4, 23). 23 Presente anche la variante traytor[s] (NTV, 241), a cui corrisponde però, nel testo latino, proditor [ proditores ] (2 Tim 3, 4). 24 Come si vedrà più avanti, anche negli altri testi valdesi, per i quali non esiste o non è stata ancora identificata una fonte latina, le forme prive di sonorizzazione sono pochissime. 153 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 I tre gruppi separati dalla linea grassettata individuano, rispetto al testo latino di partenza, differenti meccanismi di formazione degli agentivi. La prima compagine include termini che condividono, in volgare e in latino, una stessa base lessicale; il latino può tuttavia presentare o meno degli agentivi, e gli agentivi, laddove presenti, non recano mai un suffisso di tipo tŏr . Sono nomina agentis le forme participiali bibens ‘colui che beve’ e blasphemans ‘colui che bestemmia’, mentre le altre voci della fonte, sebbene possiedano un significato agentivo, non rivelano l’apporto di alcun suffisso d’agente, il quale viene attribuito dal volgarizzatore nel passaggio dal latino al valdese: citharoedus ‘suonatore di cetra’ viene trasposto in citariiador , interpres ‘interprete’ in entrepetrador , vindex ‘vendicatore’ in veniador . Da notare è il fatto che il blesfemador romanzo corrisponde sia al participio di cui sopra sia all’aggettivo blasphemus . Il secondo gruppo riguarda stimoli latini che sono fatti oggetto di calco da parte del traduttore: è così che matricida e patricida diventano, rispettivamente, aucisador de las mayres ‘uccisore delle madri’ e aucisador de li payre ‘uccisore dei padri’; antecessor e praecursor , con riproduzione dell’ordine dei costituenti latino, rispettivamente, derant anador ‘colui che va prima’; lett. ‘prima andatore’ e derant corador ‘colui che corre prima [pre-corre]’; lett. ‘prima corridore’; lucifer , nome comune, portador de la lucz ‘portatore della luce’; seminiverbius ‘chiacchierone’, neologismo del latino biblico plasmato a sua volta sul greco σπερμολόγος, semenador de parollas ‘seminatore di parole’. Includerei in questa categoria anche la voce trapassador , lett. ‘colui che passa oltre’, soprattutto se la si considera in relazione al latino transgressor ‘trasgressore’; lett. ‘colui che va oltre’. Il nucleo più ingente di esempi è quello del terzo gruppo, in cui il volgarizzatore usa agentivi che divergono dallo stimolo latino anche nella selezione del morfema lessicale. In non pochi casi, già il latino manifesta dei nomina agentis , con suffisso tŏr (sŏr ) oppure no: si vedano, per un verso, inventor ‘scopritore’; lett. ‘colui che trova’, tutor ‘difensore, protettore’, conquisitor ‘ispettore, investigatore’, seductor ‘colui che persuade, seduttore’, concubitor ‘concubino, compagno di letto’, imitator ‘imitatore’, derisor ‘derisore, beffeggiatore’, resi rispettivamente con atrobador , defendador , encercador , enganador , iaczador , resemilhador , scarnidor ; per l’altro, sciens ‘colui che sa, è informato’, conoissador in valdese. Le restanti voci latine hanno un significato agentivo più o meno evidente, ma, come già la maggior parte delle parole del primo gruppo, non vedono il coinvolgimento di un suffisso d’agente; è di nuovo il volgarizzatore a conferir loro una marca agentiva, facendo ricorso a derivati in -dor : eques ‘cavaliere’ è trasmutato in cavalcador ; agricola ‘agricoltore’ in cotivador ; praeco ‘banditore’ in cridador ; dux ‘chi conduce, guida’ in guiador ; fur ‘ladro’ e rapax ‘che rapina o rapisce’ in raubador / robador . Le strategie utilizzate dal volgarizzatore sono diverse, ma il ruolo di -dor quale suffisso agentivo par excellence rimane indiscusso, indipendentemente dal fatto che esista oppure no un agentivo latino corrispondente in tŏr ; è come se l’autore del volgarizzamento avesse introiettato una strategia di integrazione a partire dagli agentivi in tŏr , applicandola poi anche ai casi che, nella fonte latina, non coinvolgono tale suffisso. È però lecito sospettare che il suffisso -dor non godesse di altret- I continuatori di tŏr / tōrE nelle Valli Valdesi: oggi e ieri Riccardo Regis 154 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 tanta fortuna nell’occitano parlato coevo. Tra le pieghe della scrittura emergono infatti alcune forme che presumibilmente meglio riflettono l’uso linguistico reale delle Valli Valdesi tra la fine del Medioevo e l’inizio dell’Età Moderna. Di particolare interesse sono le occorrenze di cantor ‘cantanti’ e balor ‘ballerino’ nel manoscritto cantabrigense del Novel Sermon («Li cantor e balor»; SP : 26), laddove i manoscritti dublinese e ginevrino recano cantador e balador («Li cantor e li balador»; SP : 26). Queste ultime paiono forme normalizzate, obbedienti a tendenze generali ravvisabili nei testi valdesi, e quindi presumibilmente lontane dall’oralità, mentre le prime due potrebbero davvero riflettere l’impiego proprio delle Valli a quell’altezza temporale, con dileguo dell’occlusiva alveolare (e mantenimento della polivibrante, a meno che non si tratti, già allora, di una permanenza soltanto grafica). Similmente, in Vertuz incontriamo la forma vendor ‘venditore’, che è tuttavia immediatamente seguita da un comprador ‘compratore’: «car lo vendor lauva la soa mercandia, mas lo comprador la despreza mot» ( V : 58). B ronzat 2005: 83 cita poi qualche esempio di agentivo in cui l’occlusiva alveolare sonora è caduta, proveniente da varietà occitane alpine grosso modo contemporanee al corpus di antico valdese qui considerato: Saint Salvaor ‘San Salvatore’, accuzors ‘accusatori’, e di nuovo vendor . Un’altra circostanza che può stupire è la quasi totale assenza, nei testi di antico valdese, di forme uscenti in - (V̀ ) ire , anche in ragione del fatto che, nell’occitano delle Valli, è quest’ultimo suffisso oggi a prevalere fra gli esiti locali di tŏr / tōrE . Mi consta soltanto un isolato semenayre ‘seminatore’ in Aici comencza ( SP : 72), la scelta del quale è però condizionata dal suo comparire in fine di verso e dalla necessità di creare una rima con le parole finali degli altri righi che compongono la quartina ( payre , ayre , frayre ). Nello stesso poema fa peraltro capolino, in posizione interna al verso, semenador («Lo grant semenador la semencz semenava»; SP : 61). Come può essere dunque spiegata la soverchiante maggioranza di agentivi in -dor nel corpus di antico valdese? B ronzat 2005: 83 ipotizza che la sostanziale monocromia di forme in dor sia da ricondursi a «un problema funzionale», dovuto al fatto che i testi erano «letti e utilizzati anche presso comunità appartenenti ad un universo occitano esterno all’area alpina». È indubbiamente vero che i testi dovevano avere un’ampia circolazione, ben al di là delle valli piemontesi, ma non credo che l’impiego di -or o di - (V̀ ) ire anziché di -dor ne avrebbe inibito la comprensione al di fuori dell’area di origine. Non si tratterà perciò tanto di un «problema funzionale» quanto, piuttosto, dell’esplicito desiderio, da parte dell’estensore, di aderire agli usi di una scripta colta, per la quale egli ha a disposizione due potenziali modelli. Un modello è costituito dalla tradizione trobadorica, pur nelle notevoli differenze, ai vari livelli dell’analisi linguistica, tra questa e i manoscritti valdesi (cf. B orGhi C edrini 2017 [1988]: 231). Nella consuetudine della letteratura occitanica più antica, abbiamo agentivi uscenti sia in -dor sia in - (V̀ ) ire , ma con una netta prevalenza dei primi sui secondi. Tale scarto quantitativo va posto in rapporto a un’epoca, quella cosiddetta classica, in cui era ancora attiva l’opposizione fra cas sujet e cas régime (cf. j ensen 1986: 13-14); a daMs 1913: 37 rileva infatti che, in un’ottica meramente statistica, «the 155 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 forms in -dor , being used for more cases, are far commoner». Il corpus valdese risale invece a un periodo in cui le opposizioni di caso non sono più operanti, e pure la desinenza sigmatica è ormai usata senza alcuna sistematicità. È anzi probabile che, nel contesto valdese, la copiosità di agentivi in -dor dei secoli precedenti venga semplicemente interpretata alla stregua di una predilezione stilistica, e non come un riflesso della declinazione dell’occitano antico. Un ulteriore modello è da individuarsi nel volgare illustre settentrionale, in uso dalla fine del XII secolo alla metà del XVI, denominato lingua lombarda da s anGa 1990, che manifesta con larghezza la sonorizzazione delle occlusive intervocaliche (cf. r eGis 2019: 196-97). Mi sembra quindi che la predilezione del valdese per gli agentivi in -dor sia riconducile agli usi di una tradizione scrittoria colta, precedente o contemporanea, e alla volontà di adeguarvisi. Che poi tutto ciò sia difficilmente separabile dal conferimento al testo di una patina sovralocale mi pare innegabile; ma sarà una ricaduta piuttosto che un fine, slegata dal «problema funzionale» posto in luce da Bronzat. Il confronto fra il valdese antico e l’occitano attuale della stessa area avvalora l’atipia evidenziata da Borghi Cedrini. Va detto che, considerato il carattere «alto» dei testi valdesi, molti dei vocaboli in essi contenuti sono ignorati dalla lessicografia moderna; nondimeno, può risultare interessante isolare in Tab. 8 le forme antiche per le quali è possibile trovare un lemma corrispondente nei dizionari di B aret 2005 (seconda colonna) e p ons / G enre 1997 (terza colonna): Valdese B aret 2005 P ons / G enre 1997 Ac(c)us(s)ador ‘accusatore’ ( NTV : 166; SV : 70; Ve : 110) Acuzaire, acuzatour - Amenistrador ‘amministratore’ ( NTV : 98), admenestrador ( NTV : 245), menistrador ( Ve : 113) Aministratour - Balador ‘ballerino’ ( SP- : 26) Balarin, dansaire - Bevador ‘bevitore’ ( NTV : 17; V : 87; Ve : 124) Beviaire - Blestemador ‘bestemmiatore’ ( NTV : 160; SV : 172; Ve : 57), blastamador ( Ve : 130) Bestemiatour - Caminador ‘camminatore’ ( B : 155; V : 26) Marchòo Marchòo Cantador ‘cantore’ ( SP- : 26) Chantarin, chantre - Chaçador ‘cacciatore’ ( B : 156), cazador ( B : 151; V : 120; ), caczador ( Ve : 97) Chasòou Chasòou Co(u)(l)tivador ‘agricoltore’ ( NTV : 30; SP : 61; V : 57; Ve : 151) Coultivatour - Emperador ‘imperatore’ ( SP : 8; Ve : 105) Emperatour - Governador ‘governatore’ ( NTV : 141; Ve : 149) Gouvernatour - Jogador[s] ‘giocatore’ ( V : 70; Ve : 58) Jugadour - Meisonador ‘mietitore’ ( NTV : 20; SP : 72) Meisounìe - Obrador ‘operatore’ ( V : 50) Ouperatour - I continuatori di tŏr / tōrE nelle Valli Valdesi: oggi e ieri Riccardo Regis 156 Vox Romanica 79 (2020): 137-164 DOI 10.2357/ VOX-2020-007 Valdese B aret 2005 P ons / G enre 1997 Parlador ‘parlatore’ ( V : 31; Ve : 76) Parleur - Pe(c)cador ‘peccatore’ ( B : 145; NL : 26; NTV : 14; SV : 82; V : 29; Ve : 15) Pecatour [pechaire ‘poveretto’] Pecadour [pechaire ‘poveretto’] Pescador ‘pescatore’ ( NTV : 8) Pescadour, pescatour Pescatour Possesador ‘possessore’ ( NTV : 138) Pousesour - Predicador[s] ‘predicatore’ ( B : 150; NTV : 240; SP : 4; SV : 44; Ve : 172) Perdicatour, prechaire, perdicant Prechaire Regidor ‘rettore’ ( NTV : 222; SP : 20; V : 106; Ve : 113) Retour - Salvador ‘salvatore’ ( NL : 28; NTV : 67; SP : 13; V : 131) Salvatour - Semenador ‘seminatore’ ( SP : 61; NTV : 43), semonador ( Ve : 71) Semenòou Semenòou Servidor ‘servitore’ ( SP : 42) Servitour Confesor ‘confessore’ ( V : 86) Confesour - Creator ‘creatore’ ( NL : 10; NTV : 173; SP : 40; V : 21; Ve : 29) Creatour - Debitor ‘debitore’ ( V : 3; Ve : 30) Debitour - Mediator ‘mediatore’ ( NTV : 255) Mediatour - Orator ‘oratore’ ( NTV : 166) Ouratour - Predicator ‘predicatore’ ( Ve : 172) Perdicatour, prechaire, perdicant - Redemptor ‘redentore’ ( BV : 151), redenctor ( Ve : 175) Redentour - Sedutor ‘seduttore’ ( NTV : 271) Sedutour - Servitor[s] ‘servitore’ ( Ve : 104) Servitour Succesor ‘successore’ ( NTV : 167) Suchesour - Traytor ‘traditore’ ( NTV : 241; Ve : 64), treytor ( NTV : 61), traitor ( SP : 28), traditor ( Ve : 112) Traditour Traditour Balor ‘ballerino’ ( SP : 26) Balarin, dansaire - Cantor ‘cantore’ ( SP : 26) Chantarin, chantre - Semenayre ‘seminatore’ ( SP : 72) Semnòou Semenòou Vendor ‘venditore’ ( V : 58) Venditour, vendòou - Tab. 8. Corrispondenze fra valdese e occitano moderno La linea grassettata delimita tre gruppi di nomina agentis . Tutte le forme che, nelle colonne seconda e terza della Tab. 8, sono contrassegnate dalla sottolineatura sono da considerarsi d’importazione, in quanto veicolanti esiti non locali di tŏr / tōrE . Ciò equivale a dire che, ai 38 agentivi valdesi della prima colonna, corrispondono 27
