eJournals Vox Romanica 80/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
10.2357/VOX-2021-015
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2021
801 Kristol De Stefani

Marion Uhlig, Le prince des clercs. Barlaam et Josaphat ou l’art du recueil, Genève (Droz) 2018, 549 p. (Collection Publications Romanes et Françaises 268).

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2021
Valeria Russo
vox8010326
326 DOI 10.2357/ VOX-2021-015 Vox Romanica 80 (2021): 326-331 Besprechungen - Comptes rendus allerdings besser, [sic] als in Italien» (56); «[…] (cf. Anhang, Tabelle 6, 260) [sic] Für das Cat_Int-Teilkorpus wurden […]» (160); «Die wenigen Lenisierungen, die aber erstaunlicherweise noch häufiger sind, [sic] als die standardnahe Aussprache […]» (178); - unterschiedliche Zitationsstile: Rabanus (2001) (139) vs. Rabanus 2011 (140); Heinz 2006 (146 et passim) vs. Heinz (2006) (153 et passim) etc.; - fehlende Klammern/ Interpunktion: Patota 2002, 48) (86) lies Patota (2002, 48); Krefeld (2004 (18) lies Krefeld (2004); Selting (1995 1) lies Selting (1995, 1); - Orthographiefehler: / b un ʤ/ (95) lies / b/ und / ʤ/ . Insgesamt lässt sich somit festhalten, dass der Arbeit eine theoretische wie formale Überarbeitung sehr gut zu Gesicht gestanden hätte, zumal sie damit auch der sehr aufwändigen empirischen Analyse gerecht geworden wäre. Nichtsdestotrotz liefert die empirisch ausgerichtete Studie für die Phonetik/ Phonologie wichtige Ergebnisse im Bereich der Mehrsprachigkeitsforschung sowie der Migrations- und Varietätenlinguistik des Italienischen, die Einfluss auf zukünftige Forschungen haben dürfte. Robert Hesselbach ★ Galloromania Marion Uhlig, Le prince des clercs. Barlaam et Josaphat ou l’art du recueil, Genève (Droz) 2018, 549 p. (Collection Publications Romanes et Françaises 268). En renouvelant et en amplifiant la place que le Barlaam et Josaphat français occupe dans l’histoire littéraire du Moyen Âge, cette étude se présente d’emblée comme l’apologie d’une œuvre littéraire phénoménale. Toute interrogation et tout cheminement déductive dans l’ouvrage de Marion Uhlig vise à la fois à placer au centre et à souligner la centralité de ce «texte dont on parle, mais qu’on ne lit pas, ou plutôt qu’on ne lit plus» (17). Les perspectives ambitieuses et l’ampleur de l’éventail critique mis en œuvre sont parfaitement contrebalancées dans cet essai par la clarté des objectifs et par l’accessibilité des résultats. L’initiative de redécouverte du Barlaam et Josaphat (désormais BalJos; nous suivrons à partir d’ici les sigles de la bibliographie du DEAF) plonge ses racines dans le terrain fructueux des recherches récentes sur les différentes versions de cette œuvre (latine, grecque et occitane, entre autres) conduites principalement au cours de ces deux dernières décennies. Mais c’est aussi et surtout des découvertes réalisées sur la tradition française que cette étude entend tirer parti: l’auteure met ainsi amplement à profit les connaissances acquises tant sur l’origine de la légende que sur la tradition manuscrite de ses nombreuses versions. L’objectif est de construire un examen essentiellement littéraire du BalJos. Cet examen se développe, nous semble-t-il, au cours de trois axes: la mise en évidence des effets de cohérence qu’implique et engendre le BalJos, à la fois du point de vue intrinsèque 327 DOI 10.2357/ VOX-2021-015 Vox Romanica 80 (2021): 326-331 Besprechungen - Comptes rendus de la narration et dans le cadre extrinsèque de son «environnement textuel» (32); l’interrogation des modalités de réécriture; l’évaluation de la réception du texte et de ses «modes de lecture au Moyen Âge» (21). Grâce à la fluidité qui innerve l’ouvrage, le discours ne laisse jamais transparaître l’effort de cette enquête multifocale. De plus, la visée ultime de l’auteure est parfaitement synthétisée par une question dominante: il faut interroger les raisons de la remarquable fortune médiévale du BalJos. Cette fortune est aussitôt présentée comme s’opposant drastiquement à la difficulté et aux embarras qui caractérisent de nos jours la lecture de ce texte et c’est précisément au sein de cette opposition que se dissimule l’une des clefs de voûte de son interprétation. Il est possible, en d’autres termes, de confirmer pour ce texte une règle valide pour toute autre œuvre du Moyen Âge: l’effort d’analyser sa structure, ses réécritures et ses modes de lecture équivaut à la tentative de saisir les causes de son succès, ce dernier étant entendu ici comme phénomène majeur de sa réception. L’ouvrage parvient ainsi à conjuguer de multiples objectifs critiques dans une perspective interprétative très stratifiée mais absolument compacte. L’échafaudage de l’examen jouit d’une approche hybride du point de vue théorique, au sein de laquelle l’étude de la réception se croise avec l’analyse narratologique, où un certain structuralisme communique avec la philologie matérielle contemporaine. La logique qui motive cette souplesse épistémologique réside, une fois de plus, dans le riche spectre d’interrogations qui fonde l’ouvrage et qui ne peut pas faire abstraction d’une condition essentielle pour l’interprétation du BalJos: les confins de l’œuvre. Cette considération, d’une part, est encouragée par la prise de distance par rapport à une certaine pratique de lecture fragmentaire: appliquée au BalJos, cette approche a causé, selon M. Uhlig, la dépréciation de la valeur littéraire de cette œuvre. Il en résulte que toute volonté de progrès dans son interprétation doit avant tout contempler l’œuvre dans son intégralité. D’autre part, l’auteure démontre qu’en considérant le texte dans son ensemble on ne peut guère manquer d’engager une conception plus vaste de ses ‘seuils’. Tant les éditeurs que les interprètes des œuvres médiévales connaissent désormais l’importance que revêt son réseau textuel, voire son support matériel. Or, dans le cas du BalJos, la prise en considération du contexte manuscrit ne peut qu’impliquer aussitôt l’idée de manuscrit-recueil. De cette idée naît une déduction fondamentale, qui à la fois fonde et occupe les raisonnements de la présente étude: le BalJos «illustre les modèles de narrativité qui régissent aussi bien la composition des textes que la constitution des recueils manuscrits» (22), étant donné que «textes composites, sommes, compilations et codices» procèdent «du même geste de mise en recueil» (27), selon la formule de W. Azzam, O. Collet et Y. Foehr-Janssens. Le BalJos trouve sa place dans des codices composites et, en même temps, ce texte est lui-même moins un récit à tiroir qu’un véritable recueil, de sorte que le texte finit par ressembler à son support et vice-versa. Cette dynamique de réciprocité se base sur l’idée que l’œuvre bouge entre deux dispositifs narratifs «caractéristiques de l’élaboration littéraire médiévale» (30): l’enchâssement et l’enchevêtrement. Dans le but d’approfondir cette perspective à cible multiple, l’examen se concentre sur les versions «les plus littéraires» (40) du BalJos, les poèmes de Gui de Cambrai (BalJosCam) et de Chardri (BalJosChard), auxquelles s’ajoute la version en prose dite ‘champenoise’ (BalJos- 328 DOI 10.2357/ VOX-2021-015 Vox Romanica 80 (2021): 326-331 Besprechungen - Comptes rendus Pr 1 ), sélectionnée comme cas d’étude pour trois raisons fondamentales: du fait de sa proximité chronologique avec les deux premières versions citées, de sa diffusion majeure par rapport aux autres rédactions et de sa «valeur de doxa par rapport à laquelle les innovations des deux autres versions-[peuvent] être envisagées» (42). Étant donnée la profusion de versions différentes qu’offre la branche française du BalJos, l’acte de sélection et le petit éventail de cas d’étude qui en résulte paraissent particulièrement intéressants. Une réflexion en marge de ce choix mérite toutefois d’être formulée. Partons d’un fait évident: les postulats et les objectifs du présent essai se déclarent comme purement littéraires, puisque les évaluations qu’il envisage doivent considérer, comme condition préalable, une intention esthétique claire. Cette intention esthétique est censée en effet à la fois participer de l’effort créatif des auteurs, concourir à la lecture de l’œuvre et contribuer à sa diffusion, ces trois conditions d’existence et de survivance d’un texte étant considérées comme propres à l’œuvre dite ‘littéraire’. Il s’agit, à bien des égards, d’une prémisse anodine, qu’il est cependant possible de contester à la lumière de deux considérations tout aussi évidentes. Il y a, d’abord, le problème de l’identification générique de l’ensemble des versions du BalJos, qui répondent certainement et dans tous les cas davantage à l’étiquette de textes littéraires qu’à celle de non-littéraires. La plus grande littérarité de certaines versions par rapport à d’autres dériverait d’une évaluation tout à fait conventionnelle, mais elle nous semble conditionnée par des logiques quelque peu faibles. Une deuxième considération dépend de la précédente. L’examen -- nous l’avons vu- - envisage de creuser les principes essentiels qui fondent la valeur littéraire du texte, comme la micro et macrostructure de l’œuvre, ses expédients stylistiques et narratologiques et sa construction thématique. Certes, il s’agit de dimensions textuelles où le travail de l’auteur peut s’avérer plus ou moins réussi ou élaboré (exactement comme dans l’opposition entre ordo artificialis et naturalis selon Geoffroy de Vinsauf, cf. 48- 49). Néanmoins, une telle grille d’analyse contribue moins à l’identification du genre textuel qu’à la formulation d’un jugement de valeur sur l’œuvre. Nous mettrions aussi bien en question -- si c’est le cas- - l’idée que le BalJosCam et le BalJosChard, en raison de leur forme versifiée, puissent être considérés comme plus littéraires, ou plus élaborés du point de vue esthétique, que les versions en prose et/ ou anonymes. À la suite d’une riche introduction (13-44) présentant l’intérêt de l’œuvre, les objectifs et le parcours de recherche, l’ouvrage suit une structure bipartie. La première partie se définit comme une enquête sur les dispositifs ainsi que sur la logique de montage des différentes séquences narratives dans le BalJosPr 1 . La lecture rapprochée qui dirige cette section de l’ouvrage se développe en deux phases, correspondant aux deux actes structurels fondamentaux dans ce texte-recueil: dans un premier temps, «Une poétique de l’illumination» (53-157) illustre la cohérence du récit-cadre qui se fonde, à travers la technique de l’enchevêtrement, sur la topique de l’opposition entre lumière et ténèbres; le fonctionnement de l’enchâssement des fables fait l’objet, dans un second moment, du chapitre «Croire aux fables. Enchâssement, salut et métatextualité» (159-215). La deuxième partie est consacrée à la réception manuscrite du BalJosCam et du Bal- JosChard, dans le but de démontrer l’influence qu’exerce la structure de l’œuvre sur son contexte matériel, voire à l’échelle de chaque témoin manuscrit. Un préambule philologique 329 DOI 10.2357/ VOX-2021-015 Vox Romanica 80 (2021): 326-331 Besprechungen - Comptes rendus dédié aux incertitudes soulevées par la querelle entre Appel et Armstrong à propos de l’établissent du texte du BalJosCam ouvre cette partie (229-46). Les chapitres suivants sont consacrés aux manuscrits: au ms. de Monte Cassino 329 (247-315) et au ms. B.N.f.fr. 1553 (317-75) pour le BalJosCam, et aux manuscrits d’Oxford ( Jesus Coll. 29/ 2) et de la British Library (Cotton Caligula A.IX) pour le BalJosChard (377-454). Le volume se termine sur des conclusions synthétiques, résumant les résultats fondamentaux de cette enquête (461-71), à la suite desquelles se trouvent des annexes présentant le contenu des manuscrits analysés (473-84) et une ample bibliographie (483-527). Nous saluons volontiers la structure de l’ouvrage, très équilibrée dans ses parties, se démarquant par une progression graduelle, de l’analyse détaillée à l’examen général, dans une démarche discursive où toute réponse entraîne une question à sa suite. Certaines expressions de cette sorte de glossa continua du BalJos méritent d’après nous d’être mises en évidence. Il est important de remarquer, d’abord, que l’analyse thématique --qui est prépondérante dans la première section de l’ouvrage-- envisage toujours de mettre en avant des éléments externes et structurels de l’œuvre. Cette approche met en effet à profit l’interprétation, souvent minutieuse, d’un court passage ou d’un détail narratologique, pour la compréhension de l’un des aspects constitutifs concernant l’intégralité du texte. Il est significatif, en ce sens, que les passages où le BalJosPr 1 met en jeu la poétique de l’illumination permettent à la fois d’interpréter les épisodes clefs de l’histoire-cadre --dictant l’évolution physique et spirituelle des trois protagonistes- - et de déceler les étapes de la progression homogène de la narration, malgré le foisonnement d’épisodes en apparence disjoints. Pour démontrer les dynamiques porteuses de cette ligne droite narrative, la topique de l’illumination est fractionnée et analysée dans ses différentes réalisations diégétiques (l’illumination chrétienne et spirituelle s’opposant à l’aveuglement païen; l’emploi de la parabole évangélique et du dispositif discursif propre à la littérature sapientielle; la présence de schémas narratifs de type hagiographique). La validité de ces approfondissements herméneutiques est évidente: il suffit de mentionner, à titre d’exemple, la fonction analogique reconnue dans l’emploi des paraboles évangéliques, qui servent à la fois à confirmer les enseignements du maître, à dédoubler les développements de l’histoire-cadre et à souligner le statut de la Bible comme «modèle absolu» de l’œuvre (82). Des perspectives stylistiques et théoriques consolident également l’examen. D’un côté, l’auteure ne manque pas d’envisager les stratégies énonciatives propres au BalJos, ce texte étant irrigué par l’alternance entre narrativité et discursivité. C’est ainsi, d’ailleurs, que la co-énonciation est indiquée comme une modalité fondamentale des lectures médiévales de cette œuvre (117-32). L’interprétation active de l’auditeur déclenche en effet sa participation concrète à l’évolution spirituelle mise en récit, comme dans l’épisode de Nachor (125). De l’autre côté, l’analyse consacrée au concept de «métarécit» élaboré par Genette (159-70), n’affiche pas uniquement les qualités d’une réflexion théorique très valide, mais vise aussi à illustrer l’éventail des différentes fonctions attribuées aux narrations ‘enchâssées’ (elles peuvent sublimer, redoubler ou renverser les signifiants de l’histoire-cadre, ainsi que la devancer et l’influencer). 330 DOI 10.2357/ VOX-2021-015 Vox Romanica 80 (2021): 326-331 Besprechungen - Comptes rendus Les multiples pistes que l’analyse thématique parvient à entreprendre dans cet ouvrage sont aussi mises à l’épreuve dans l’examen des contextes manuscrits du BalJos dans la seconde partie du volume. Cette approche s’avère révélatrice des nombreux sens engendrés par les liens inter et supra-textuels. L’hypothèse de départ, considérant la présence du BalJos comme facteur engageant une cohérence verticale entre les pièces des recueils, est certes audacieuse, car elle prétend repérer au sein de l’ensemble des contextes manuscrits une logique croisant toujours des facteurs thématiques et structurels. Ces tentatives se démontrent clairvoyantes dans la plupart des cas, comme pour le ms. parisien B.N.f.fr. 1553: dans la section où le BalJosCam a été copié sans le prologue, la succession d’autres textes également acéphales révèle une stratégie de «fusion de la diégèse dans le macrorécit formé par le codex» (328). En outre, cette interprétation permet de souligner la valeur programmatique que le prologue du Roman de Troie (première pièce de cet énorme recueil et la seule à avoir été copiée avec son prologue) présente au niveau de cette section de la compilation (329). Les orientations théoriques et méthodologiques retenues permettent aux différentes étapes de l’ouvrage de garder un niveau de validité et de cohérence constant. Il ne sera donc question que d’évoquer, en guise de conclusion, des perspectives alternatives. Il nous semble, en premier lieu, que le choix d’éviter un nouvel examen de l’histoire manuscrite du BalJos provoque des incertitudes dans la construction de certaines hypothèses. Ce type de lacunes est surtout évident lorsqu’il s’agit de confronter les différentes versions de l’œuvre, comme la version allemande ou les adaptations théâtrales. Ainsi, par exemple, l’identification de certaines leçons comme étant des lacunes ou des ajouts dans BalJosChard et dans BalJosCam ne s’appuient pas sur des reconsidérations des données acquises. Par exemple, dans l’analyse du texte du ms. P (Paris), l’absence de l’épisode épique de la «croisade contre le père» (322-27) conservé par le ms. C (Monte Cassino) est définie comme une «suppression […] volontaire» puisque «le scribe de P copie l’original ou un témoin qui en est proche» (321). Malgré ce dernier constat, l’auteure n’ose pas remettre en question la relation stemmatique entre P [pic. 1285] et C [pic. ca. 1300], qui semble en revanche le suivre dans la tradition. À ce propos, il convient de souligner un deuxième élément. Cet ouvrage a le mérite de valoriser le rôle du copiste-compilateur, que la conscience commune et une certaine tradition philologique ont tendance à minimiser et parfois à déprécier. M. Uhlig met en évidence, de façon indirecte, que l’activité du scribe se base sur la transmission d’un savoir supplémentaire au texte qu’il copie et que les apports originaux de chaque copie sont autant des pièges pour l’établissement du texte que des véhicules d’informations extratextuelles fondamentales. Du reste, l’adhésion à une telle perspective ne surprend pas dans ce contexte, étant donné qu’elle représente la prémisse indispensable de toute analyse qui vise à détecter la logique de compilation d’un codex. Toutefois, l’absence d’évaluations philologiques solides dans ce cadre amène une fois de plus à une imprécision dans les interprétations, qui reposent sur deux concepts très épineux: la différence entre le modèle et l’original, d’un côté, et la superposition entre le travail de l’auteur et celui du compilateur, de l’autre. Ce problème s’avère particulièrement évident dans le traitement de la tradition manuscrite du BalJosChard, au sein de la- 331 DOI 10.2357/ VOX-2021-016 Vox Romanica 80 (2021): 331-334 Besprechungen - Comptes rendus quelle le travail de Chardri aurait eu --selon l’auteure-- un impact direct sur les deux manuscrits conservés, le ms. d’Oxford et celui de la British Library (444-54). Ce dense volume répond à tous les critères d’une entreprise scientifique aussi novatrice que fiable. La richesse de la matière traitée fait de ce livre non seulement une lecture fondamentale pour les experts du sujet, mais aussi une découverte intéressante pour les autres chercheurs du domaine. Ils trouveront dans cet ouvrage un modèle de recherche littéraire ayant des implications scientifiques concrètes et utiles pour notre connaissance de l’histoire littéraire du Moyen Âge. Valeria Russo (Université de Lille) ★ Thomas III. von Saluzzo, Le livre du Chevalier errant, herausgegeben von Robert Fajen, Reichert (Wiesbaden) 2019, lxii + 715 p. (Reihe Imagines Medii Aevi. Interdisziplinäre Beiträge zur Mittelalterforschung 48). Dopo aver consacrato a Tommaso di Saluzzo una monografia nel 2003 (Die Lanze und die Feder. Untersuchungen zum ‘Livre du Chevalier errant’ von Thomas III., Markgraf von Saluzzo, Wiesbaden, Reichert), Robert Fajen completa oggi il suo lungo lavoro sull’opera del marchese con una nuova edizione del Livre du Chevalier errant. Come noto, l’immenso romanzo di Tommaso III è un prosimetro all’interno del quale un anonimo cavaliere errante (probabile maschera autobiografica dell’autore) compie un viaggio allegorico nei tre regni di Amore, Fortuna e Conoscenza, dove incontra personaggi storici e letterari e rivive eventi ripresi da diverse opere del Medioevo francese (romanzi arturiani, testi storici, manuali di devozione, ecc.). Gli studi sul romanzo, finora molto parziali, hanno trovato in questo filone d’indagine, lo studio delle fonti, un campo proficuo, soprattutto grazie ai lavori di Anna Cornagliotti, Anna Maria Finoli e Marco Piccat, che hanno permesso di mettere in luce la cultura e le conoscenze letterarie del marchese di Saluzzo. L’introduzione del volume si apre con una canonica biografia dell’autore (IX-XX) e uno studio del romanzo, considerato come un autoritratto letterario dell’autore (XX-LXII). In quest’ultima sezione Fajen prende posizione riguardo al dibattito critico attorno alla data di composizione. Gli studiosi si dividono tra chi opta per una datazione del romanzo tra il 1394 e il 1396, durante la prigionia torinese di Tommaso presso i Savoia, e chi opta per gli anni tra il 1403 e il 1405, durante il lungo soggiorno parigino dell’autore a seguito del suo matrimonio con Margherita de Roucy. Secondo quest’ultima ipotesi, seguita da Piccat nella sua edizione del 2008, è a Parigi che Tommaso avrebbe potuto affinare il suo francese e avere accesso a numerosi testi altrimenti irreperibili in Piemonte. F. propende invece per gli anni 1394-1396, convinto che, essendo Tommaso figlio di Beatrice di Ginevra ed essendo probabilmente cresciuto in un contesto forse bi-, se non addirittura plurilingue (piemontese, occitano, francese), non ebbe bisogno di vivere a Parigi per imparare il francese; tanto più che nessun riferimento storico contenuto all’interno del Livre si può far risalire al di là del 1395 (XXII-XXIII).