Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
10.2357/VOX-2022-012
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2022
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Kristol De StefaniMartin Maiden/Adina Dragomirescu/Gabriela Pană Dindelegan/Oana Uţă Bărbulescu/Rodica Zafiu, The Oxford History of Romanian Morphology, Oxford (Oxford University Press) 2021, vi + 526 p.
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2022
Adrian Chircu
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231 Vox Romanica 81 (2022): 231-236 DOI 10.2357/ VOX-2022-012 Besprechungen - Comptes rendus de n’avoir pas su lire exactement les textes qu’ils citaient. Entre raccourcis faciles, anachronismes ou généralisations hâtives, l’histoire du vocabulaire de l’homosexualité apparaît semée d’embûches. Mais le présent ouvrage nous l’a considérablement éclairée. Gilles Siouffi (Sorbonne Université) https: / / orcid.org/ 0000-0003-4426-4967 ★ Dacoromania M artin M aiden / a dina d ragoMirescu / g abriela P ană d indelegan / o ana u ţă b ărbulescu / r odica Z afiu , The Oxford History of Romanian Morphology , Oxford (Oxford University Press) 2021, vi + 526 p. Ces dernières années, nous avons remarqué l’intérêt particulier montré par les prestigieuses maisons d’édition universitaires (ou non) envers la description monographique des langues moins connues ou insuffisamment étudiées auparavant. Le roumain - qui se trouve dans cette situation - a retenu l’attention des responsables des collections d’Oxford University Press. Ceux-ci se sont proposé de publier régulièrement un nombre d’études visant les particularités morphosyntaxiques de cet idiome néolatin, éloigné du continuum roman mais toujours surprenant par son conservatisme prononcé ainsi que par ses innovations à l’égard du latin. Il suffit donc de rappeler des volumes tels que Gabriela Pană Dindelegan (coord.), The Grammar of Romanian (2013), Gabriela Pană Dindelegan (coord.), The Syntax of Old Romanian (2016), Virginia Hill et Gabriela Alboiu, Verb Movement and Clause Structure in Old Romanian (2016), Alexandru Nicolae, Word Order and Parameter Change in Romanian. A Comparative Romance Perspective (2019), Virginia Hill et Alexandru Mardale, The Diachrony of Differential Object Marking in Romanian (2021), pour se rendre compte de la dimension de cette entreprise éditoriale. À cette série d’ouvrages vient de se joindre le livre sur lequel nous nous penchons et qui traite, comme le suggère son titre, de la morphologie historique du roumain, une des langues romanes les plus intéressantes, vu les influences subies tout au long des siècles, la préservation des faits de langue anciens ainsi que les innovations survenues. Ce nouveau volume de linguistique roumaine était attendu depuis longtemps, même si celui-ci apparaît cinq ans après le tome destiné à la syntaxe (voir supra ). Il complète sans doute l’information grammaticale du volume précisé auparavant, avec des nouvelles informations grammaticales qui facilitent la compréhension de certains aspects moins transparents. 232 Vox Romanica 81 (2022): 231-236 DOI 10.2357/ VOX-2022-012 Besprechungen - Comptes rendus Nous pouvons observer une continuité structurelle dans la conception et, au niveau du contenu, une unité théorique qui est assurée par le collectif des grammairiens dont certains (Martin Maiden, Adina Dragomirescu, Gabriela Pană Dindelegan, Oana Uţă Bărbulescu et Rodica Zafiu) ont contribué à la rédaction du volume de syntaxe diachronique (mentionné déjà). De dimensions moyennes pour un ouvrage de telle facture (plus de 500 pages), le livre est élaboré avec soin, en ayant pour but principal la présentation des traits spécifiques de l’ancien roumain - plus dynamique et moins homogène en ce qui concerne l’inventaire des formes grammaticales - ainsi que du roumain moderne. Le livre débute par un court préambule ( Preface ‘Préface’) (xiii-xiv), dans lequel les auteurs soulignent l’importance de l’étude approfondie du roumain pour les recherches de linguistique romane et rappellent que le roumain possède un nombre important d’aspects problématiques dans le domaine de la morphologie. Les faits de langue présentés de manière synthétique sont, pour la plupart, documentés à l’aide d’un corpus riche et diversifié, constitué de textes qui sont mentionnés à la fin. Afin de rendre facile la consultation de l’ouvrage, les auteurs ont considéré qu’il était important de réaliser, de manière appropriée, une brève liste d’abréviations, de signes, de symboles, de sigles et d’autres conventions rédactionnelles ( Abbreviations , symbols , journal acronyms , and other conventions ‘Abréviations, symboles, journaux, acronymes et d’autres conventions’) (xv-vi) qui est utile pour les lecteurs qui ne sont pas familiarisés avec la grammaire roumaine. La partie introductive de l’ouvrage (1. Introduction ‘Introduction’) (p. 1-18) passe en revue quelques particularités du roumain, parmi lesquelles la présence du neutre, le système casuel qui inclut aussi le vocatif, la complexité du système désinentiel nominal, l’usage du supin, l’hétérogénéité du subjonctif, l’emploi très spécifique des verbes auxiliaires ainsi que les fréquents changements de sons pendant la flexion nominale et/ ou verbale. Afin de rendre plus compréhensible la description des faits de langue, les auteurs ont considéré qu’il était nécessaire d’offrir quelques repères concernant la formation de la langue roumaine et sa configuration dialectale (nord et sud-danubienne), le système de l’écriture roumaine à travers les siècles (p. 4-7), la plupart des caractéristiques typologiques du roumain (p. 7-9), les alternances vocaliques et consonantiques répertoriées dans les flexions nominale et verbale et même dans la création de nouvelles unités lexicales par dérivation (p. 9-18), en offrant aussi des détails évolutifs (par exemple, le cas des verbes a auzi ‘ouïr, entendre’ et a sări ‘sauter’ ou des noms tels que vale / văi ‘vallée/ vallées’, floare / flori ‘fleur/ fleurs’). La deuxième partie du livre (2. Nouns and adjectives ‘Noms et adjectifs’) (p. 19-139) traite de la flexion nominale, plus précisément du nom et de son principal adjoint - l’adjectif - qui reprend l’information grammaticale (genre, nombre et cas), en illustrant un syncrétisme flexionnel (voir casă curată ‘maison .F.SG.NOM-ACC propre .F.SG.NOM-ACC ’). Ensuite, les auteurs présentent des aspects visant le comportement morphosyntaxique des noms animés ( lui Ion ‘à/ de Jean’) ou la création des mots ( americană ~ americancă ), ainsi que la flexion des noms et la sélection des désinences, y compris le genus alternans ( fotoliu / fotolii ‘fauteuil/ fauteuils’, mais burghiu / burghie ‘foret/ forets’). 233 Vox Romanica 81 (2022): 231-236 DOI 10.2357/ VOX-2022-012 Besprechungen - Comptes rendus Les auteurs ajoutent à cela des aspects liés à la sélection des formes casuelles qui sont très complexes en ancien roumain ( morţiei , morţei vs morţii .DEF.GEN-DAT ‘à la mort/ de la mort’). Nous pouvons identifier, à ce niveau, des emplois très particuliers ( tocmala lui Toma apostol ‘l’accord de Thomas L’Apôtre’, ca oile în mijloc de lupi ‘comme les moutons au milieu des loups’ ou se giudece à seracu ‘juger le pauvre’). La description de la flexion nominale présente en ancien roumain est complétée par des discussions visant les invariants nominaux anciens (par exemple, unchi ‘oncle(s)’, arici ‘hérisson(s)’, broscoi ‘crapaud(s)’, căsoaie ‘villa(s)’), néologiques ( avocado ‘avocat’, panda ‘(l’ours) panda’, cola ‘Coca-cola’) ou adjectivaux (par exemple, rece ‘frais/ fraîche, froid/ froide’). Les grammairiens insistent aussi sur les spécificités du vocatif roumain (p. 129-39) qui connaît des réalisations diverses ( Adu-ţi aminte, o ome, de moartea ‘Rappelle-toi, homme, de la mort’, Featele Ierusalimului, nu plângeţi de mine ‘Filles de Jérusalem, ne me pleurez pas’). La section suivante du livre est consacrée à la classe des pronoms et des indéfinis (3. Pronominal and indefinite structures ‘Structures pronominales et indéfinies’) (p. 140-200) qui est, comme en latin, assez hétérogène, une situation qui s’explique par les développements successifs qui ont eu lieu au fil des siècles. Pour une meilleure compréhension des faits de langue décrits, les grammairiens ont considéré qu’il était important de se rapporter au latin, afin de saisir les mutations et les innovations survenues. Les formes du pronom personnel sont discutées à tour de rôle (3.1 The stressed formes: inventory ‘Les formes accentuées: l’inventaire’ et The clitic formes ‘Les formes clitiques’) (p. 140- 45), en pointant les caractéristiques des clitiques qui, en roumain, sont multiples, malgré le fait «[qu’]in standard Romanian they are limited to verbs and certain interjections» ‘qu’en roumain standard, celles-ci sont limitées à des verbes et à des certaines interjections’ (p. 145). Dans la même lignée, les auteurs décrivent les autres pronoms présents en roumain (les pronoms de politesse, les pronoms de renforcement, les relatifs-interrogatifs et les indéfinis), en insistant autant sur les traits généraux que sur les spécificités (par exemple, le cas de certains indéfinis composés: oarecine ‘quelqu’un’ ou l’emploi inconséquent de la particule şi : cinevaşi ‘quelqu’un’). La quatrième section (4. Determiners and the deictic system ‘Déterminants et le système déictique’) (p. 201-48) est réservée aux discussions portant sur l’article défini descendant du démonstratif latin illE qui, en roumain, connaît différentes formes en fonction de genre, de nombre et de cas. À part cela, nous trouvons une multitude d’exemples tirés de divers textes anciens roumains qui illustrent les oscillations ainsi que la stabilisation des formes ( fata popei Radului ‘la fille du prêtre Radu’ vs pre urma lui Ieremiei vodă ‘sur les traces de Jeremiah le Seigneur’), surtout aux cas obliques. Les auteurs se référent aussi à l’articulation problématique des néologismes identifiables en roumain contemporain ( euro / ** euro-ul ‘l’euro’) et discutent du Al (4.3. Al in diachrony ‘ Al en diachronie’) (p. 216-19). Le rôle principal de celui-ci est de marquer le génitif. La présentation des faits de langue concernés est, quant à elle, réalisée de manière traditionnelle (y compris en perspective étymologique). Les discussions sur les articles indéfinis et leurs particularité (par exemple, le cas de nişte ‘des’ dont l’origine remonte à un syntagme latine nEsCio QuiD ‘je ne sais quoi’) restent inté- 234 Vox Romanica 81 (2022): 231-236 DOI 10.2357/ VOX-2022-012 Besprechungen - Comptes rendus ressantes et doctes à la fois. Il en va de même de celles qui ont trait aux démonstratifs, pronoms ou adjectifs (4.5. Demonstratives as determiners, deictic adjectives, and pronouns ‘Démonstratifs et déterminants, adjectifs déictiques et pronoms’) (p. 220-35) qui, en roumain, sont nombreux et, par la suite, diversifiés ( proximal demonstratives ‘démonstratifs de rapprochement’ - le type acesta ‘celui-ci’, distal demonstratives ‘démonstratifs de distance’ - le type acela ‘celui-là’, the determiner cel ‘le déterminant cel ’). Nous pouvons ajouter à cela d’autres types de déictiques (4.6 Other modes of deixis - locatives, adverbs ‘D’autres types de deixis - locatives ou adverbiales’) (p. 235-38) ainsi que les quelques particules constitutives (4.7 The formatives a , le , and şi ) (p. 238-48) qui s’attachent généralement à la fin des adverbes et pronoms seuls ( cevaşi ‘quelque chose’) ou en succession ( cevaşilea ‘quelque chose’). La cinquième partie (5. Possessives ) (p. 249-57) est réservée à la complexe classe des possessifs roumains. Ceux-ci connaissent parfois des emplois particuliers par rapport au latin, développés au sein de la langue roumaine au cours des siècles, certains d’entre ceux anciens étant repérables aussi en roumain dialectal ( zestrea surorii mele / zestrea soru mea ‘la dot de ma sœur’) et/ ou colloquial. La section suivante (6. The verb ‘Le verbe’) est, de loin, la plus ample (p. 258-382), vu son paradigme et vu le rôle essentiel de cette partie du discours au sein de l’énoncé. Elle débute par une brève présentation de la classe verbale latine et de son héritage en roumain (6.1 A brief overview of the structure of Romanian verb ‘Bref aperçu sur la structure du verbe roumain’ (p. 258-60) et 6.2. Inflexion classes and their origins ‘Les classes flexionnelles et leurs origines’) (p. 260-78). Les grammairiens s’attardent ensuite sur la constitution des paradigmes verbaux et des désinences de personne et de nombre, identifiables dans la structure des verbes roumains (6.3 The inflexional paradigm of the verb ‘Le paradigme flexionnelle du verbe’) (p. 278-308), pour la plupart d’origine latine (lat. Canto > cânt ‘je chante’ ou mErsEro > anc. roum. mearseru ‘j’irais’, par exemple). Les racines verbales (6.4 Allomorphy in the lexical root ‘L’allomorphie dans la racine lexicale’) (p. 308-23) sont aussi discutées, en étroit lien avec les morphèmes de nombre et de personne. Celles-ci présentent certaines anomalies explicables diachroniquement (lat. infinitif rumpErE > roum. rupe et lat. parfait rupit > roum. rupse , par exemple), comme c’est le cas des formes supplétives (le cas des verbes tels que a lua ‘prendre’, a avea ‘avoir’, a vrea ‘vouloir’ et a fi ‘être’) (p. 323-26). Dans la même lignée et par rapport au latin, les auteurs décrivent les autres aspects spécifiques au verbe roumain comme le participe passé (par exemple, lat. CoC tum > roum. copt ), le supin et sa relation spéciale avec le participe passé (roum. apă de băut ‘eau à boire/ eau potable’), le gérondif et ses formes avec iotacisme (roum. crezând ‘croyant’) ou avec ses consonnes alternantes (roum. făcând ‘faisant’ vs facă ‘qu’il fasse’) ainsi que les changements des sons dans la structure de la racine qui sont assez nombreux (6.6 The emergence of ‘morphomic’ patterns in the verb ‘L’émergence des structures morphologiques du verbe’) (p. 341-59). Une place spéciale dans l’économie du livre est réservée aux verbes auxiliaires (6.7 The morphological history of auxiliary verbs ‘La structure morphologique des verbes auxiliaires’) (p. 359-69) qui sont bien représentés et qui ont beaucoup de particularités par rapport aux autres langues romanes (il s’agit des verbes comme a avea / have ‘avoir’, a 235 Vox Romanica 81 (2022): 231-236 DOI 10.2357/ VOX-2022-012 Besprechungen - Comptes rendus vrea / want ‘vouloir’ et a fi / be ‘être’ et des auxiliaires du conditionnel tels que l’imparfait du verbe a vrea - vream ou la forme reaş , dans les parlers de Banat). Ce chapitre se termine par une série de remarques concernant les formes verbales périphrastiques (6.8 Novel periphrastic constructions involving auxiliary verbs and non-finite verb formes ‘De nouvelles constructions périphrastiques qui impliquent des verbes auxiliaires et formes verbales non-finies’) (p. 369-82), parmi lesquelles le plus-que-parfait périphrastique, les périphrases présentes dans les dialectes roumains sud-danubiens (roum. avea avutâ ‘avait eu’), les périphrases du futur (le type avec ‘want’: voi avea ‘j’aurai’, voi fi avut ‘j’aurai eu’, voi fi având - futur continu (progressif), voi fi fost avut - futur surcomposé avec participe, voi fi fost având - futur surcomposé avec gérondif, vrea să moară - le futur dans les périphrases qui expriment le passé), celles du conditionnel (comme ară fi ‘il aurait été’ ou au vrut fi ‘il aurait voulu’) et celles formées avec un participe (par exemple, era avut ‘il avait eu’) ou un gérondif ( va fi având ‘aura-t-il eu! ? ’). Dans la septième section (7. Word formation in diachrony ‘La formation des mots en diachronie’) (p. 383-473), nous avons affaire à une synthèse de la formation des mots en roumain (dérivation et composition), nécessaire à une meilleure compréhension des faits de langue d’ordre lexical. Les principales catégories d’affixes (7.1 Structure and segmentation of affixes ‘Structure et segmentation des affixes’) (p. 383-88) sont présentées, tour à tour, en insistant aussi sur les limites de l’interprétation et sur les variantes affixales (comme c’est le cas des mots contenant le suffixe d’agent giu : cafegiu ‘personne qui prépare le café, le patron d’un café, personne qui consomme beaucoup de café (ce dernier sens étant apparu à la période contemporaine)’, hangiu ‘aubergiste’, etc.) et leurs variantes (la structure prototypique reste voyelle + consonne: aj , an , ar , aş , at , etc. et sa variante voyelle + consonne + consonne: esc , ist , ism , etc.). Dans les pages des sous-chapitres suivants, les auteurs décrivent d’une façon similaire, les autres types d’affixes tel que les diminutifs et les augmentatifs des noms propres et communs (7.2 Diminutive and augmentative suffixes ‘Suffixes diminutifs et augmentatifs’) (p. 388-94), leurs valeurs sémantiques ( fată ‘fille’ + iţă > fetiţă ‘petite-fille’, casă + oi , oaie > căsoi , căsoaie ‘grande maison, villa’), ainsi que leurs origines et fréquence. Les observations faites à l’égard des autres affixes dans les pages des sous-chapitres sont très intéressantes (p. 394-468). Le lecteur y découvrira un nombre important des détails liés à la formation des mots (7.3 Agentive suffixation ‘Suffixation agentive’, 7.4. Ethnic suffixation ‘Suffixation ethnique’, 7.5 Suffixal marking of sex/ natural gender ‘Les marques de la suffixation en fonction du sexe et du genre naturel’, 7.6 Suffixes for abstract nouns ‘Suffixes pour les noms abstraits’, 7.7 Adjectival suffixation ‘Suffixation adjectivale’, 7.8 Adverbial suffixation ‘Suffixation adverbiale’, 7.9 Verbal suffixation ‘Suffixation verbale’, 7.10 The négative prefix ne - ‘Le préfixe négatif ne -’, 7.11. Other derivational prefixes ‘D’autres préfixes dérivatifs’, 7.12 Prefixoids and suffixoids ‘Préfixoides et suffixoides’, 7.13 The formation of compound nouns, adjectives, and verbes ‘La formation des noms, des adjectifs et des verbes composés’). À la fin de ce chapitre, nous assistons à un retour à la morphologie proprement dite, les auteurs se proposant de décrire l’évolution de la classe des numéraux roumains qui sont bien diversifiés (7.14 The historical morphology of numerals ‘La morphologie historique des numé- 236 Vox Romanica 81 (2022): 231-236 DOI 10.2357/ VOX-2022-012 Besprechungen - Comptes rendus raux’) (p. 468-73). Une autre spécificité du roumain est constituée par les cardinaux obtenus par addition (de 11 à 19, constitués d’un numéral + la préposition spre ‘vers, sur’+ un autre numéral: unsprezece ‘onze’, doisprezece ‘douze’ etc.) ou les numéraux calqués (suivant un modèle slave - sl. tima ‘obscurité, brouillard’: întunearec ‘ténèbres’ (par élargissement ‘dix milles’), cinci întunearece ‘cinquante milles’), ces derniers étant bien attestés en ancien roumain, surtout dans les traductions faites du slavon. Le livre finit par une série de conclusions (8. Conclusion ) (p. 474-77) qui retracent les étapes du devenir des morphologies flexionnelle ou dérivationnelle roumaine, en insistant sur les particularités de la flexion qui ont été relevées dans des précédents chapitres. Les auteurs ont voulu tout d’abord suivre l’évolution du latin au roumain ainsi que les développements qui ont eu lieu à l’intérieur de cette langue romane, y compris les difficultés à intégrer certaines formes dans le système grammatical roumain. Les textes valorisées ( Textual sources ) (p. 479-86), les sources bibliographiques ( References ) (p. 487-514) ainsi que l’index des termes-clés et des auteurs cités ( Index ) (p. 515-26) assurent sans aucun doute une meilleure consultation du livre. Comme nous l’avons déjà précisé, nous avons apprécié le savoir-faire des grammairiens qui nous permet de nous imprégner de l’atmosphère d’une langue romane qui abrite un nombre important de traits de la morphologie latine mais qui témoigne aussi des influences subies ainsi que des développements survenus ultérieurement. À part le bon choix des exemples, dans les pages du livre recensé, nous avons constamment remarqué que les faits de langue, anciens et modernes (y compris contemporains), s’entremêlent de façon harmonieuse et permettent de mieux comprendre les spécificités d’une langue romane qui se dévoile à chaque nouvelle description de son système. Nous sommes convaincus que les roumanistes et les romanistes anglophones, notamment, auront l’occasion de découvrir toute une série de détails sur les parties du discours abordées dans la perspective diachronique, par prédilection. Ceux-ci les aideront à mieux comprendre l’évolution et la structure de cet idiome néolatin isolé de la Romania continua qui pourrait fournir cependant des solutions interprétatives à des questions grammaticales qui sont restées jusque-là sans réponse ou ont été imprécisément traitées. Adrian Chircu (Université «Babeş-Bolyai» de Cluj-Napoca, Roumanie) https: / / orcid.org/ 0000-0001-6288-3337 ★