lendemains
ldm
0170-3803
2941-0843
Narr Verlag Tübingen
10.2357/ldm-2020-0001
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2020
45177
Editorial
121
2020
Andreas Gelz
ldm451770003
DOI 10.2357/ ldm-2020-0001 3 Editorial Editorial Heterolinguismus als „jegliche Form von Einbindung fremder Sprachen sowie von (sozialen, regionalen oder historischen) Varietäten der Hauptsprache in einen Text“ (Rainier Grutman, Des langues qui résonnent, 1997) steht im Zentrum dieser Ausgabe von lendemains. Der Begriff, im Zusammenhang mit der Beschreibung der Kopräsenz verschiedener Sprachen in Québec konzipiert, meint gerade nicht Fragen gelingender oder scheiternder Übersetzung, auch wenn das Phänomen häufig im Zusammenhang mit Übersetzungsprozessen auftaucht. Es geht vielmehr um das Ausstellen, die Reibung oder auch die Resonanz verschiedener Sprachen (in einem Text) und damit um ein Phänomen, das als bestimmendes Merkmal der Lebenswirklichkeit unserer globalisierten Gegenwart begriffen werden kann. In diesem Dossier, das Judith Lamberty und Hans-Jürgen Lüsebrink versammelt haben, wird das Konzept des Heterolinguismus u.a. am Beispiel der Literaturen der Frankophonie Afrikas erprobt und im Kontext postkolonialer Fragestellungen diskutiert. Doch wie - und das ist die geradezu paradoxe Pointe dieses Dossiers - diese gleichsam unübersetzbare sprachliche Heterogenität der Texte ihrerseits übersetzen, wo doch die Übertragung in eine Zielsprache geradezu notwendig einer Reduktion der sprachlich hybriden Konstellation gleichzukommen scheint? Den vielfältigen Ausprägungen des Heterolinguismus in der Literatur gehen die Artikel in diesem Heft auf den Grund: von der palimpsesthaften Überlagerung verschiedener, in einem eigenen Glossar abgebildeter sprachlicher Strate, Cette édition de lendemains est consacrée à l’hétérolinguisme entendu comme „la présence dans un texte d’idiomes étrangers, sous quelque forme que ce soit, aussi bien que de variétés (sociales, régionales ou chronologiques) de la langue principale“ (Rainier Grutman, Des langues qui résonnent, 1997). Ce concept, initialement élaboré pour désigner la coprésence de diverses langues dans les lettres québécoises, ne renvoie donc pas au problème de la traduction, réussie ou ratée, quand bien même le phénomène de l’hétérolinguisme se fait souvent jour à cette occasion. Dans la mesure où il met en lumière la présence, le frottement ou la résonance de plusieurs langues dans un même texte, il s’agit donc plutôt d’un phénomène que l’on peut considérer à juste titre comme l’une des caractéristiques fondamentales de la réalité globalisée dans laquelle nous vivons aujourd’hui. Judith Lamberty et Hans-Jürgen Lüsebrink, qui ont réalisé ce dossier, proposent de soumettre le concept d’hétérolinguisme à l’épreuve, entre autres, du cas spécifique des littératures de l’Afrique francophone et de discuter du problème du post-colonialisme qu’elles soulèvent. Or - et c’est précisément ce paradoxe qui fait tout l’intérêt de ce dossier -, comment traduire l’hétérogénéité langagière de textes alors qu’elle est pour ainsi dire intraductible et que cette transposition dans une langue cible revient presque nécessairement à en réduire le caractère hybride qui lui est constitutif? Les articles réunis dans ce dossier explorent les diverses formes que l’hétérolinguisme a pu prendre dans la littérature. Qu’il s’agisse de la superposition de strates langagières distinctes, qui, telles un palimpseste, sont comme reproduites 4 DOI 10.2357/ ldm-2020-0001 Editorial deren Undurchdringlichkeit das Leben der Einwanderer in Mehdi Charefs autobiographischem Text Rue des Pâquerettes (2018) bestimmt, über Versuche, das Französische zu ‚afrikanisieren‘ („‚africaniser‘ le français“, Ahmadou Kourouma, „Écrire en français, penser dans sa langue maternelle“, 1997), bis hin zur Präsenz unübersetzt bleibender fremdsprachlicher Passagen in Québecois, Englisch, Arabisch und Italienisch in Le fou d’Omar (2005), einem Roman der libanesischen, in Québec lebenden Schriftstellerin Abla Farhoud, um nur wenige Beispiele eines ganzen Spektrums zu nennen. Dass hier eine alte Praxis wieder aufgegriffen wird, zeigt der historische Rück- und Überblick von Herausgeberin und Herausgeber. Bis ins 18. Jahrhundert, bis hin zu zweisprachigen deutschfranzösischen Textausgaben des Robinson Crusoe in „Allemand et françois. À l’usage des deux nations“ verfolgen die beiden ein Phänomen zurück, das die Phase der Nationalismen des 19. und 20. Jahrhunderts überdauert hat und das trotz seiner Verwendung in bisweilen exotistischer Absicht - die Reproduktion der Fremdsprache z.B. in der Kolonialliteratur nicht allein als Zeichen einer couleur locale, sondern als Instrument des Othering - am Ende Ausdruck der auch sprachlichen Komplexität heutiger Gesellschaften geworden ist und damit zum Bestimmungsmerkmal der Literatur unserer Gegenwart. dans un glossaire propre dont l’impénétrable opacité détermine la vie des immigrés dans le roman autobiographique de Mehdi Charef, Rue des Pâquerettes (2018); qu’il s’agisse du plaidoyer d’Ahmadou Kourouma pour „‚africaniser‘ le français“ (Ahmadou Kourouma, „Écrire en français, penser dans sa langue maternelle“, 1997) ou qu’il s’agisse enfin de passages en québecois, en anglais, en arabe ou en italien laissés délibérément en l’état dans Le fou d’Omar (2005), de la romancière libanaise établie au Québec Abla Farhoud: ces quelques exemples suffisent à indiquer le vaste spectre de modalités hétérolinguistiques que les articles de ce dossier embrassent. Les éditeurs, dans la mise en perspective historique qui ouvre ce dossier, rappellent que la pratique de l’hétérolinguisme est ancienne. Remontant jusqu’au 18 e siècle, avec l’édition bilingue de Robinson Crusoe en „Allemand et françois. À l’usage des deux nations“ (1788), Judith Lamberty et Hans-Jürgen Lüsebrink dressent les contours d’un phénomène qui a résisté aux nationalismes du 19 e et du 20 e siècle et qui, malgré son utilisation à des fins parfois exotistiques - par exemple la reproduction d’une langue étrangère dans la littérature coloniale non comme simple indice d’une ‚couleur locale‘, mais bien comme instrument de ce qu’on appelle Othering - a fini par devenir l’expression de la complexité, y compris langagière, de nos sociétés actuelles, l’hétérolinguisme s’imposant ainsi comme le trait peut-être le plus distinctif de la littérature contemporaine. Andreas Gelz
