eJournals lendemains 45/178-179

lendemains
ldm
0170-3803
2941-0843
Narr Verlag Tübingen
10.2357/ldm-2020-0018
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2020
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Introduction

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Margot Brink
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6 DOI 10.2357/ ldm-2020-0018 Dossier Margot Brink (ed.) Les frontières d’Europe dans l’océan Indien: Interventions culturelles autour de Mayotte Introduction Contextes Tandis que l’Union Européenne se focalise sur la gestion de la crise des réfugiés en mer méditerranée - sans pour autant trouver une politique migratoire commune qui respecterait les droits de l’homme -, il se passe un drame migratoire comparable dans l’océan Indien autour de l’île de Mayotte, qui n’est presque jamais évoqué dans le débat public et politique en Europe. Mayotte appartient géographiquement, culturellement et historiquement à l’archipel des Comores et est située à 8000 km de Paris, entre Mozambique et Madagascar. À partir de 1841, Mayotte fait partie de l’empire colonial français; en 2011, l’île devient le 101 ème département de la France et en 2014 même une partie intégrante de l’Europe comme „Région ultrapériphérique“ ( RUP ). Depuis un référendum qui eut lieu en 1974 séparément pour chacune des quatre îles, l’archipel des Comores est divisé en deux parties, d’un côté l’État de l’Union des Comores (avec les trois îles Anjouan, Mohéli et Grande Comore) et de l’autre côté Mayotte. La France et l’Europe ont donc par Mayotte des frontières extracontinentales dans l’océan Indien, une situation géopolitique qui crée de graves problèmes migratoires, humanitaires, économiques, politiques, et déstabilise Mayotte et toute la région. Ce sont ce statut spécifique ainsi que l’instauration d’une obligation de visa en 1995 pour les habitant.e.s des îles comoriennes voisines qui ont provoqué une immigration clandestine par voie maritime à Mayotte. „Selon les estimations de l’Agence des Nations unies pour les réfugiés ( HCR ), 200 à 500 personnes se noient entre les îles chaque année [depuis 1995, M. B.]. Marie Duflo, secrétaire générale de l’Organisation pour le conseil et l’assistance aux immigrés ( GISTI ) craint pourtant que le nombre ne soit beaucoup plus élevé“ (Schönherr 2015, trad. M. B.). Ceci n’est pas seulement une catastrophe humanitaire, mais aussi un conflit international, puisque les Nations Unies, l’Union Africaine et l’Union des Comores ont condamné l’appartenance de Mayotte à la France maintes fois comme illégitime, 1 tandis que la France et l’ UE conçoivent Mayotte comme une partie de l’Hexagone et de l’Union européenne. „Comme beaucoup d’histoires, celle de l’Europe est aussi celle d’un oubli volontaire de ses origines“ (Brunkhorst 2014: 11, trad. M. B.). Selon le sociologue Brunkhorst, il s’agit d’un „mutisme communicatif“ (ibid.: 13) autour, entre autres, de l’histoire de la colonisation et de la lutte anticoloniale. Ce phénomène, désigné par Stoler comme „colonial aphasia“ (2011), concerne dans une très large mesure aussi le DOI 10.2357/ ldm-2020-0018 7 Dossier conflit qui se passe actuellement aux Comores et qui ne fait toujours pas l’objet de débats au sein de l’Union européenne et encore moins de prises de position de cette dernière. Littératures francophones et recherches sur l’archipel des Comores Les littératures et les arts francophones dans la région de l’océan Indien et particulièrement dans l’archipel des Comores ont contribué à rendre ce conflit plus visible et ont pris des formes esthétiques littéraires et/ ou performatives très diverses et intéressantes pour parler des réalités, des identités et des histoires de migration dans cette région. Ils jouent donc un rôle important de médiateur de cette problématique entre l’Afrique et l’Europe. En 2011, un numéro spécial de la revue Interculturel Francophonies a été dédié aux „Comores: une littérature en archipel“ (Raharimanana 2011). Ce titre est tout à fait approprié dans la mesure où il renvoie en même temps à la diversité culturelle et langagière et à la situation géographique de liaison et de séparation entre les îles comoriennes. Au sein de cette littérature très variée, plurilingue et d’une tradition orale importante, la littérature francophone représente un phénomène assez récent qui n’est apparu qu’à partir des années 1980 du XX ème siècle (cf. Malela 2017, Cosker 2015, Mdahoma 2012, Raharimanana 2011). Comme dans beaucoup d’anciennes colonies françaises, le rapport à la langue française reste hautement ambivalent. Comme l’exprime à juste titre l’auteur comorien Ali Zamir à l’occasion de son invitation à la Foire du livre de Francfort, en 2017, où il a été invité d’honneur et membre de la délégation officielle des auteur.e.s dans le cadre de la participation de la France: Pour nous, aux Comores […] la langue française ne se présente pas du tout comme un choix. C’est une langue imposée dans la mesure où on est puni en classe si on prononce un mot qui n’est pas français. La langue française a été pendant longtemps la seule langue officielle avant qu’on n’officialise la langue arabe. Et aujourd’hui encore, la langue française reste la seule langue de l’administration aux Comores. Donc ce n’est pas un choix. Si c’est un choix pour certains, cela n’en est pas un pour tout le monde. Maintenant, on partage cette langue dite de Molière, avec passion bien sûr - mais à l’origine, c’était une langue imposée par le colonisateur. Donc, je pense qu’il faut aussi des encouragements et une considération à l’égard de ces États qui font de cette langue leur première langue, leur langue officielle comme les Îles Comores. De même, je pense que les écrivains qui font de la langue française leur langue d’expression littéraire méritent une bonne place dans le partage de cette langue et de cette culture (Zamir 2018: 138sq.). En effet, le premier roman en langue française d’un auteur comorien parut en 1985 avec La République des Imberbes de Mohamed Toihiri, une satire mordante traitant de l’histoire récente des coups d’État d’influence française et des régimes autoritaires de la Grande Comore. Au cours des trois dernières décennies, le nombre de publications dans le domaine de la narration a considérablement augmenté. Le théâtre francophone joue également un rôle important depuis la fin des années 1980. 8 DOI 10.2357/ ldm-2020-0018 Dossier Le pionnier dans ce domaine est l’auteur Nassur Attoumani, représenté d’ailleurs dans ce dossier, qui a publié avec beaucoup de succès en 1992 la première pièce de théâtre avec La fille du polygame. Pourtant, dans le champ littéraire des Comores, qui a commencé à se former et à se développer également en matière de maisons d’édition et de librairies, seules quelques autrices ont fait leur apparition jusqu’à présent, par exemple Coralie Frei (La perle des Comores, 2010), Faïza Soulé Youssouf (Ghizza, à tombeau ouvert, 2015) ou bien Touhfat Mouhtare (Ames suspendus, 2011, Vert cru, 2018). De plus, ces interventions littéraires et artistiques ont conduit au-delà du champ esthétique à une intensification de la recherche scientifique sur l’archipel des Comores et Mayotte en particulier sous des angles très divers: historique (Walker 2019, Lambek 2018, Fasquel 1991, Martin 1984), politique (Bonin 2018, Hermet 2015, Rakotondrahaso 2014, Caminade 2010, Aldrich/ Connell 1998), juridique (Delamour 2016), anthropologique et socioculturel (Schnepel 2019, Blanchy 2019, Abdillah et al. 2017, Attoumani [2003] 2017, Guenier 2001), linguistique (Erfurt 2016, 2018, Erfurt/ Hélot 2016, Laroussi 2017, 2016, 2011), du point de vue des genres (Ségeral 2019, Münger 2011) ou bien didactique (Wender 2019). Un autre aspect qui suscite de plus en plus d’intérêt est celui de l’insularité et des représentations sociales et esthétiques des îles en général, mais aussi plus spécifiquement de l’océan Indien (Behrens 2020, Parrott 2019, Malela 2018). Dans le champ des études de lettres, la publication d’anthologies littéraires a successivement facilité l’accès à la littérature francophone de l’archipel des Comores et augmenté sa visibilité (Cosker 2018, Doucey 2017, Hassan 2017, Beckett 1995). En outre, un certain nombre d’études d’ensemble et de recueils scientifiques très utiles sur ces littératures sont disponibles depuis quelques années (Malela 2018, Malela 2017, Cosker 2015, PROJECT-ILES 2014, Abdou 2012, Raharimanana 2011, Cassiau-Haurie 2009, Issur/ Hookoomsing 2001), à côté, bien sûr, d’un nombre croissant d’articles consacrés à des auteur.e.s et textes spécifiques. Contributions du dossier Les interventions rassemblées dans ce dossier s’inscrivent dans un contexte interdisciplinaire de recherche sur l’archipel des Comores, tout en visant un aspect spécifique, à savoir: „Les frontières d’Europe dans l’océan Indien et les interventions culturelles autour de Mayotte“. Les contributions d’Ute Fendler et Simona Jişa portent toutes les deux entre autres sur le roman de Nathacha Appanah Tropique de la violence (2016) en le comparant à d’autres textes ou objets culturels. Mais leurs approches théoriques qui servent de point de départ pour les analyses respectives se différencient nettement. Partant de la théorie postcoloniale (Mbembe, Vergès) et du concept du chronotopos de Mikhaïl Bachtin, Ute Fendler vise à examiner comment la question de la migration est liée à celle de la mort immanente et à un caractère spectral de cette vie précaire et si proche de la mort. Par spectre, Fendler entend une coexistence du présent et DOI 10.2357/ ldm-2020-0018 9 Dossier du passé, un entrelacement complexe des lignes spatio-temporelles, qui, d’après l’auteure, fait partie de la conception de l’histoire dans un contexte postcolonial. Vu sous cet angle théorique, le roman d’Appanah est comparé au film La république des enfants (2014), réalisé par Flora Gomes de la Guinée-Bissau, et à la nouvelle „Le vent migrateur“ de l’auteur malgache Jean-Luc Raharimanana. S’appuyant sur une approche psychologique et narratologique, Simona Jişa, en revanche, analyse Tropique de la violence (2016), ouvrage qu’elle compare au roman Comorian Vertigo (2017) de Nassuf Djailani, sous l’angle de la thématique de la violence. Sur la base du concept de „Deuil et mélancolie“ (Freud 1915), Jişa fait ressortir comment le travail de deuil chez les personnages fictifs ayant tous perdu leur mère (morte ou disparue) est interrompu, de sorte que ce deuil prend une tournure pathologique, voire violente, ce qui entraîne des conséquences terribles sur eux-mêmes et sur les autres personnages. Mon propre article, „Europe postcoloniale dans l’océan Indien: mutisme communicatif et interventions littéraires“, part du constat que l’attitude européenne envers son passé colonial se caractérise toujours dans une très large mesure par le refoulement et par une forme de „mutisme communicatif“ (Brunkhorst 2014: 13) et collectif. Je propose alors d’étudier cette relation entre mutisme communicatif et interventions littéraires à partir de deux œuvres qui tournent autour de la situation postcoloniale et conflictuelle dans la région de l’archipel des Comores et qui manifestent une volonté forte et originale de former esthétiquement cette réalité difficile: Anguille sous roche (2016) d’Ali Zamir et L’irrésistible nécessité de mordre dans une mangue (2014) de Nassuf Djalani. Non seulement cette analyse, inspirée des théories postcoloniale, herméneutique et narratologique, dégage la dialectique entre questions (problèmes) et réponses caractérisant les textes à bien des égards, mais, en outre, elle soulève de nouvelles questions concernant la faculté d’Europe de „s’auto-décoloniser“. 2 Jürgen Erfurt, quant à lui, s’intéresse, d’une perspective sociolinguistique, à la situation difficile de Mayotte, tiraillée entre son statut de département français, de Région Ultrapériphérique ( RUP ) de l’Europe et de partie de l’archipel des Comores. Il pose la question de savoir si la „rupéisation de Mayotte a […] un impact sur la gestion du multilinguisme et de l’apprentissage des langues dans le 101 e département“. En se fondant sur une description détaillée de la réalité linguistique actuelle de Mayotte (pluralité de langues, un taux très élevé de locuteurs non francophones et d’analphabètes, un enseignement scolaire fortement déconnecté des pratiques langagières de ses habitants) d’une part et de la politique linguistique française d’autre part, l’auteur conclut que l’attitude de la France reste toujours clairement attachée à l’habitus monolingue du système éducatif national et son exigence d’assimilation linguistique. L’article souligne pourtant que les décisions de l’Union européenne sur les „régions ultrapériphériques“ en matière de politique des langues offrent des marges de manœuvre qui pourraient servir à établir une éducation plurilingue et adaptée à la situation langagière à Mayotte. 10 DOI 10.2357/ ldm-2020-0018 Dossier Dans son article „Kawéni hima / Kawéni lève-toi: Immigration, espace et identité dans un quartier sensible de Mamoudzou“, Dimitri Almeida s’intéresse à un autre aspect de la réalité vécue sur l’île de Mayotte, qui est aussi lié au sujet de l’immigration. Prenant comme point de départ les cultural studies, notamment les études d’espace (Lefebvre, Soja), l’analyse tourne autour des dynamiques de représentation des marginalités urbaines dans le contexte mahorais à partir de l’exemple du quartier-village Kawéni, une agglomération située dans la périphérie de Mamoudzou (la plus grande ville de Mayotte), un espace urbain hybride, en partie en bidonville. Non seulement Almeida fait ressortir les processus impliqués dans la construction d’espaces périphériques, mais aussi et surtout, il vise à identifier les stratégies développées par les habitants de ces quartiers pour produire des contre-discours. À partir d’une analyse du moyen métrage Kawéni hima / Kawéni lève-toi, écrit et joué par des habitants de Kawéni, Almeida explore comment l’espace du quartier-village est représenté, pratiqué et approprié par ses habitants. Par-là, il déplace ces discours périphériques au centre et conclut que la centralité des espaces périphériques tels que Kawéni implique l’obligation de chercher un nouveau vocabulaire pour penser la république postcoloniale et la citoyenneté au XXI ème siècle. Nassur Attoumani, écrivain prolifique, né à Mayotte et y vivant toujours, enrichit ce dossier par un article visant à étudier les „Causes et conséquences d’une immigration comorienne vers Mayotte“, marqué par ses expériences individuelles. Il retrace en détail l’histoire de l’archipel des Comores et plaide pour une vue différenciée sur cette région, en accentuant les nuances culturelles et linguistiques qui caractérisent les quatre îles de l’archipel. En outre, cette étude fait ressortir les suites désastreuses d’une immigration non réglée, aussi bien pour les habitants de Mayotte que pour les immigrants eux-mêmes (surpopulation de l’île, croissance des bidonvilles et délinquance). En guise de résumé ouvert, l’auteur se demande si la France a réellement l’intention de résoudre ce problème d’immigration massive vers le 101 ème département français. Le dossier se termine par une étude d’Andriatiana Ranjakasoa, qui traite de „L’immigration clandestine des Malgaches vers l’île de Mayotte“. Basée sur une analyse d’articles de presse, la première partie focalise les caractéristiques de cette forme de migration. La deuxième partie en apporte un éclairage sur les aspects sociopolitiques et socio-économiques à travers l’étude des deux œuvres de David Jaomanoro, un auteur malgache qui s’est exilé de Madagascar à Mayotte en 1984. Fondé sur une approche narratologique et interculturelle, l’article s’intéresse, entre autres, à la question de savoir comment David Jaomanoro a bâti à travers les œuvres L’esprit du lagon ([2006] 2017) et le recueil de poèmes Quatr’am’s j’aime ça! ([1987] 2017) un pont culturel entre les trois îles de l’océan Indien: les Comores, l’île de Mayotte et Madagascar. Le présent dossier contient les actes d’une section de la conférence de l’Association des francoromanistes allemands tenue en septembre 2018 à l’Université d’Osnabrück. Je tiens à remercier tous et toutes les participant.e.s de la section d’avoir contribué à ce dossier et discuté ensemble „Des frontières d’Europe dans l’océan DOI 10.2357/ ldm-2020-0018 11 Dossier Indien: Interventions culturelles autour de Mayotte“ - un sujet qui n’a rien perdu de son actualité. Abdillah, Mourchid / Mohamed, Anssoufouddine / Hassan, Fathate Karine / Tadjiri, Fouad Ahamada, Muzdalifa House: la culture à mains nues, Paris, L’Harmattan (Africultures, hors série), 2017. Abdou Mdahoma, Ali, Le roman comorien de langue française, Paris, L’Harmattan, 2012. Aldrich, Robert / Connell, John, The last colonies, Cambridge et al., Cambridge University Press, 1998. Attoumani, Nassur, Mayotte: Identité Bafouée [2003], Paris, L’Harmattan, 2017. Beckett, Carole (ed.), Anthologie d’introduction à la poésie comorienne d’expression française. Lettres de l’Océan Indien, Paris, L’Harmattan, 1995. 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DOI 10.2357/ ldm-2020-0018 13 Dossier 1 Depuis 1973, les Nations Unies ont condamné, dans plus de vingt résolutions, l’appartenance de l’île de Mayotte à la France comme illégitime et ont exigé de la France qu’elle respecte l’unité et l’intégrité du territoire de l’archipel des Comores (cf. la première résolution 3161 (XXVIII) du 14 décembre 1973 à ce sujet, https: / / undocs.org/ en/ A/ RES/ 3161 (XXVIII)&Lang=E&Area=RESOLUTION (publiée en 1973, dernière consultation: 28/ 10/ 20). 2 Citation de Mbembe du résumé de son livre Sortir de la grande nuit. Essai sur l’Afrique décolonisée, www.editionsladecouverte.fr/ catalogue/ index-Sortir_de_la_grande_nuit-9782 707176646.html (publié en 2010, dernière consultation: 29/ 09/ 20).