Vox Romanica
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0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
10.24053/VOX-2023-012
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Kristol De StefaniVirginia Hill/Alexandru Mardale, The diachrony of differential object marking in Romanian, Oxford (Oxford University Press) 2021, xiv + 272 p. (Oxford Studies in Diachronic and Historical Linguistics 45)
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Adrian Chircuhttps://orcid.org/0000-0001-6288-3337
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330 DOI 10.24053/ VOX-2023-012 Vox Romanica 82 (2023): 330-335 Besprechungen - Comptes rendus Dacoromania v irGinia h ill / a lexandru m ardale , The diachrony of differential object marking in Romanian , Oxford (Oxford University Press) 2021, xiv + 272 p. ( Oxford Studies in Diachronic and Historical Linguistics 45). Ces deux dernières décennies, nous assistons à un revirement des études portant sur des faits de langue diachroniques et/ ou diatopiques que l’on croyait à un certain moment arrivés à leur crépuscule, vu l’intérêt réduit des spécialistes envers les faits de langue anciens et la croissance du nombre d’analyses synchroniques réalisées à partir de différents points de vue. À ce propos, un témoignage édifiant reste la récente Grande grammaire historique du français (GGHF), en deux volumes, éditée sous la responsabilité de Christiane Marchello-Nizia, Bernard Combettes, Sophie Prévost et Thomas Scheer, et parue en 2020 chez De Gruyter, qui analyse en détail l’évolution de la structure grammaticale du français. L’ouvrage sur lequel nous nous attardons dans cette exégèse s’inscrit dans la même lignée d’investigation grammaticale historique et sa parution n’est pas donc singulière dans le champ éditorial linguistique européen. Tout d’abord, il faut préciser que, au cours des dernières années, le roumain a joui d’une attention à part au sein des maisons d’édition, au premier rang desquelles se trouve l’éditeur Oxford University Press. Ce dernier a publié un nombre représentatif d’ouvrages concernant cet idiome néolatin qui fait partie du groupe italo-roman, mais dont certains traits spécifiques ne sont parfois répertoriés nulle part ailleurs dans les langues romanes sœurs. Il suffit donc de rappeler à ce propos des volumes tels que Gabriela Pană Dindelegan (coord.), The Grammar of Romanian (2013), Gabriela Pană Dindelegan (coord.), The Syntax of Old Romanian (2016), Virginia Hill et Gabriela Alboiu, Verb Movement and Clause Structure in Old Romanian (2016), Alexandru Nicolae, Word Order and Parameter Change in Romanian. A Comparative Romance Perspective (2019), Martin Maiden, Adina Dragomirescu, Gabriela Pană Dindelegan et Oana Uţă Bărbulescu, The Oxford History of Romanian Morphology (2021), pour se faire une idée de l’intérêt particulier qui est accordé à cette langue romane isolée du reste de la Romanité. Ayant comme langue maternelle le roumain, les auteurs ont publié dans le temps, seuls ou en collaboration, d’autres ouvrages similaires bien reçus par les romanistes, dont nous rappelons quelques titres: Theoretical Implications of Complementation in Romanian , Padoue, Unipress, 1995 (Virginia Hill); Leiden, Brill Publishing House, 2014 (Virginia Hill avec la collaboration de Melita Stavrou); Les prépositions fonctionnelles du roumain. Étude comparative sur le marquage casuel , Paris, L’Harmattan, 2010 (Alexandru Mardale); The Acquisition of Differential Object Marking , Amsterdam, John Benjamins Publishing Company, 2020 (sous la direction d’Alexandru Mardale et Silvina Montrul). Paru toujours chez OUP, l’ouvrage en question, The Diachrony of Differential Object Marking in Romanian , a comme sujet central le marquage du COD et COI au sein de l’énoncé en ancien roumain et l’évolution de celui-ci jusqu’à l’époque contemporaine où la situation est 331 DOI 10.24053/ VOX-2023-012 Vox Romanica 82 (2023): 330-335 Besprechungen - Comptes rendus devenue stable, à part quelques tendances isolées et condamnées généralement par les ouvrages normatifs en vigueur. Concernant les théories appliquées dans cette recherche, nous devons préciser que les deux grammairiens ont été formés à l’école linguistique bucarestoise, ce qui explique les solutions interprétatives qui concordent en bonne partie avec celles qui se trouvent aussi dans les traités déjà mentionnés, dont le chef d’école incontestable reste l’académicienne Gabriela Pană Dindelegan. En dépit du fait qu’il est plus concis par rapport aux ouvrages précédemment signalés (plus de 270 pages), le livre est savamment et soigneusement rédigé, ce qui rend la lecture agréable et assure une bonne assimilation des aspects décrits. Comme les autres volumes de la collection, celui-ci débute par l’avant-propos des responsables de la collection Oxford Studies in Diachronic and Historical Linguistics , Adam Ledgeway et Ian Roberts, qui, dans leur Series preface , relèvent la spécificité de cette dernière («forum forwork in both diachronic and historical linguistics» ‘un lieu de rencontre pour les recherches en linguistique diachronique et historique’) (p. IX). Ils encouragent la publication de diverses études de linguistique diachronique où seront décrites des caractéristiques de certaines langues ou familles de langues des points de vue théorique, descriptif, typologique et même quantitatif. Cet avant-propos est complété par quelques brefs remerciements ( Aknowledgements ) (p. X) envers les institutions qui ont soutenu financièrement le projet initial ainsi qu’envers ceux qui ont fait des remarques constructives à l’égard de cette entreprise investigatrice. D’ailleurs, afin de faciliter la lecture du contenu, les auteurs ont considéré opportun de dresser une liste contenant les cartes, les graphiques et les schémas intégrés dans le livre ( List of figures ) (p. XI); une autre consacrée aux tableaux - placés de manière appropriée ( List of tables ) (p. XII); et une troisième répertoriant les abréviations ( Abbreviations ) (p. XIII-XIV). Il faut aussi mentionner le fait qu’à la fin de chaque chapitre se trouve un Summary ‘Sommaire’, où sont reprises les idées centrales de l’analyse ainsi que l’essentiel des résultats obtenus. Dans l’Introduction (p. 1-15), les auteurs expliquent leur démarche analytique, en justifiant leur choix et en précisant quel a été le point théorique de départ. Il s’agit, principalement, des idées avancées par Bossong 1 . Celui-ci emploie le syntagme differential object marking (DOM) pour définir un comportement syntaxique particulier des noms et des pronoms, en position de COD et de COI et qui est marqué comme tel par des morphèmes spéciaux (affixes et/ ou particules) ou par des formes pronominales distinctes (les clitiques). Ces traits sont observables surtout en roumain, où le DOM est bien représenté ( I-am dat cartea lui Dariu . ‘J’ai donné le livre à Darius.’ - COI; N-am chemat pe nimeni. ‘Je n’ai appelé personne.’ - COD; L-am chemat pe Dariu . ‘*Je l’ai appelé Darius.’) (p. 1). Ceci a poussé les deux linguistes à entreprendre une investigation de ce type et à analyser de telles structures syntaxiques. Les auteurs considèrent important de préciser que le DOM n’est pas obligatoire en 1 b ossonG , G. 1985: Empirische Universalienforschung. Differentielle Objektmarkierung in den neuiranischen Sprachen , Tübingen, Narr Verlag. 332 DOI 10.24053/ VOX-2023-012 Vox Romanica 82 (2023): 330-335 Besprechungen - Comptes rendus roumain et qu’il dépend en bonne partie des particularités des membres de la classe nominale qui sont présents au sein de l’énoncé. Les deux linguistes font ensuite un historique des contributions à la connaissance du DOM roumain qui ont été très nombreuses et diverses à la fois, en fonction des théories appliquées - surtout traditionnelles, mais aussi récentes - et appliquées à la langue moderne et/ ou contemporaine. En revanche, la perspective diachronique a été, à de rares exceptions près, ignorée. Ceci réclame un nouvel exploit analytique dont le rôle est d’observer en détail la constitution du DOM dont les réalisations clitiques et prépositionnelles sont de nature différente («clitic doubling and prepositional DOM are completely separate phenomena when it comes to their nature, diachrony, and distribution» ‘le doublage par des clitiques et le DOM prépositionnel sont deux phénomènes séparés en ce qui concerne leur nature, leur diachronie et leur distribution’) (p. 7). À travers cet ouvrage, nous pouvons mieux observer qu’en ancien roumain, on rencontre en fait deux types structurels: d’un côté, le balkanique qui a comme spécificité le doublage clitique; et, de l’autre, le roman qui est caractérisé par des particules (à l’origine des prépositions). En fait, le DOM-p rapproche le roumain du sarde et de l’espagnol qui ajoutent également une préposition devant un COD (p. 40-42) et, dans des situations particulières, d’autres langues romanes (portugais ou catalan). Après tous ces repères préliminaires nécessaires à la délimitation de la recherche proposée, dans le chapitre suivant (2. Two patterns for differential object marking: Balkan and Romance ‘Deux modèles pour un marquage différentiel de l’objet: le balkanique et le roman’) (p. 16-49), les deux linguistes traitent des particularités syntaxiques qui caractérisent le roumain et qui sont, pour la plupart, attribuées, soit au milieu linguistique balkanique (que l’on retrouve aussi pour les dialectes roumains sud-danubiens), soit à l’héritage latin. Par conséquent, le roumain «mix-and-matches CD and DOM-p in idiosyncratic configurations» ‘mélange et associe le COD et le DOM-p en configurations idiosyncrasiques’ (p. 49) Le troisième chapitre (3. Differential object marking in Old Romanian ‘Marquage différentiel de l’objet en ancien roumain’) (p. 50-95) est réservé à l’étude du comportement syntaxique des COD et COI, intégrés sous la coupole du DOM. Les deux syntacticiens observent que la collusion entre le COD et le DOM-p s’est produite vers le seizième siècle et caractérisait plutôt les pronoms que les noms et, dans le cas de ces derniers, il s’agissait souvent de formes articulées, ( întreabă-l [ pre omul cel ce nu ştie carte ] ‘demande à l’homme qui ne connaît pas les livres’, Mărg 5v) (p. 58). Mais les implications sont plus complexes, comme le laissent entrevoir la plupart des exemples (COI et COD) tirés des anciens textes roumains (par exemple: Veniţi să ne bucurăm Domnului ‘Venez pour que nous nous réjouissions dans le Seigneur’, CLu 14v (p. 62) ou Fiiul proslăveaşte părintele, şi robul pre domnul său ‘Le fils glorifie le père, et l’esclave, son seigneur’, CEv 547) (p. 73). De plus, le marquage différentiel de l’objet dépend généralement des adjoints, surtout en ce qui concerne le COD ( Domnezeu pierdea pre aceale oraşă, ce era în acel şăs ‘Dieu détruisait ces villes-là qui se trouvaient dans ce champ-là’) (p. 88), şi l-au mazilit şi pre acesta ‘et ils ont aussi chassé celui-ci’ (p. 91) ou meargeţi la acel om. Domnul Dumnedzeu cela ce tot poate iară 333 DOI 10.24053/ VOX-2023-012 Vox Romanica 82 (2023): 330-335 Besprechungen - Comptes rendus facă-l milostiv pre acel om ‘dirigez-vous vers cet homme-là. Que le Seigneur Dieu omnipotent ait pitié de cet homme-là’ (p. 92). Dans le chapitre suivant (4. Differential objet marking in Modern Romanian ‘Marquage différentiel de l’objet en roumain moderne’) (p. 96-137), nous assistons à un changement de perspective car nous y retrouvons des interprétations de faits de langue spécifiques au roumain moderne et contemporain (parfois en rapport avec ceux anciens). Les exemples discutés sont extraits de textes datant pour la plupart des XIX e et XX e siècles. Le postulat de départ est que «DOM remains optional for both indirect and direct objects, although at different degrees and in different contexts» ‘le DOM reste facultatif pour les objets indirects et directs, bien qu'à des degrés et dans des contextes différents’ (p. 96). Les auteurs commentent, tour à tour, de manière appropriée des énoncés qui intègrent le COI au datif ( care n-a dat civilizaţiei nimic ‘qui n’a rien offert à la civilisation’) (p. 100), le COI en présence d’un COD ( poezia pe care i-a dedicat-o unei colege ‘la poésie qu’il a dédiée à une collègue’) (p. 102), le COD et le DOM-p ( fiindcă nu cunoştea pe nimeni ‘car il ne connaissait personne’) (p. 108), le COD + le DOM-p ( îl voi asculta pe el ‘je vais l’écouter, lui’) (p. 116) et les parties du discours impliquées (les pronoms personnels, les noms propres, le noms communs accompagnés d’un article défini ou indéfini). Les auteurs ajoutent à cela des informations d’ordre statistique concernant la distribution COD ou COI selon le siècle ainsi que les dislocations (CLLD), assez répandues d’ailleurs ( Copiii unde i-ai văzut ? ‘Les enfants, où est-ce que tu les as vus? ’) (p. 128). Le cinquième chapitre (5. The grammaticalisation of pe ‘La grammaticalisation de pe’ ) (p. 138-65) représente, en fait, une étude monographique de la particule pe et de son rôle au sein de l’énoncé. Tout d’abord, les deux grammairiens discutent de son étymologie. Quant à la particule roumaine de DOM, nous avons affaire à un descendant du lat. per , répertorié avec plusieurs valeurs en latin: temporelle, instrumentale, causale, indiquant la manière, etc. Ensuite, ils se proposent de suivre son changement syntaxique par étapes, en se référant à des textes anciens ( După acea, ne rugăm domnilor-voastre să faceţi bine să nu să oprească oamenii şi neguţătorii prin pâri şi pren datorii… Acea, ne rugăm domnilor-voastre ‘Après cela, nous vous prions de faire en sorte que les gens et les commerçants ne portent pas plainte et n’aient pas de dettes… Après cela, nous vous prions’, DÎ 1595 (p. 151) vs Derept-acea rugăm pre domniavoastră se puteţi face ca se ne tocmnim binişor … ‘Pour cela, nous vous prions de faire en sorte que nous nous arrangions un peu mieux…’, DÎ 1592 (p. 152)), afin de mieux circonscrire son développement sémantique et sa fonction grammaticale, en tant que particule spécifique au COD. Nous notons également avec intérêt les incursions analytiques de quelques emplois à marquage différentiel de l’objet extraits de l’espagnol et du sarde, en comparaison avec le roumain (esp. Escucho *(a) alguien . ‘J’écoute quelqu’un.’, sarde No appo vistu *(a) nesciune . ‘Je n’en ai vu aucun.’, roum. N-am văzut *(pe) nimeni . ‘Je n’ai vu personne.’) (p. 159). L’analyse comparative inclut aussi les dislocations (CLLD) (p. 162-64). Dans la section suivante (6. Formal approches to DOM ‘Approches formelles de DOM’) (p. 166-87), les deux linguistes décrivent certaines théories en lien étroit avec l’analyse du 334 DOI 10.24053/ VOX-2023-012 Vox Romanica 82 (2023): 330-335 Besprechungen - Comptes rendus DOM (López 2 , Ordóñez et Roca 3 ) et abordent leurs implications pour l’analyse objective. Cette présentation est complétée par l’approche nominale qui concerne certaines structures DOM-p et DP, attestées en catalan baléarique ( sa dona que mira sa porta ‘la femme qui regarde la porte’ et en sarde ( su cane meu k’an furatu ‘mon chien qu’ils ont volé’) (p. 181). L’analyse finit par quelques remarques portant sur les DOM et les clitiques, observables dans les langues romanes et balkaniques (surtout en grec). La dernière partie (7. A formal approach to Romanian DOM ‘Une approche formelle du DOM roumain’) (p. 188-230) est assez dense et contient, principalement, des analyses détaillées des exemples répertoriés en ancien roumain (par exemple: Şi au înfrântu partea lui Constantin vodă pre partea lui Mihăilaş vodă ‘Et la partie du Roi Constantin a vaincu la partie du Roi Mihăilaş’, MCo 30) (p. 191). Les auteurs abordent également certaines particularités présentes dans la structure DP ou retrouvées dans des configurations DOM (DOM through DOM-p, CD versus CLLD, DOM through CD, DOM through CD+DOM-p). L’analyse se termine par une discussion ponctuelle sur le rôle du DOM au sein de l’énoncé simple ou complexe ( Băsescu a peţit-o pe Ela . ‘Băsescu a courtisé Ela.’) (p. 227). Les conclusions ( Conclusions ) (p. 231-36) retracent le parcours analytique que se sont proposés les deux linguistes tout au long de cette monographie syntaxique dont le principal but a été d’offrir «a comprehensive overview of the beginnings, developement, and stabilization of differential marking (DOM) in Romanian by combining two approaches: diachronic syntax and comparative syntax» ‘une vue d’ensemble des débuts, du développement et de la stabilisation du marquage différentiel (DOM) en roumain en combinant deux approches: la syntaxe diachronique et la syntaxe comparative’. Afin de mieux saisir la dimension de cette investigation, les deux grammairiens fournissent aux lecteurs, dans un appendice ( Appendix ) (p. 237-42), de succinctes informations complémentaires d’ordres historique, linguistique et philologique, nécessaires à une meilleure compréhension des faits de langue abordés. À la fin de l’ouvrage, nous retrouvons deux annexes ( List of Romanian texts ‘Liste des textes roumains’ (p. 242-44) et ( References ‘Références’) (p. 245-63) et une série de listes d’index ( Index of languages ( excluding romanian ) ‘Index des langues (à l’exception du roumain)’, Index of Authors ‘Index des auteurs’, Index of Terms ‘Index des termes’) (p. 265-72) qui facilitent la lecture. Le livre que nous venons de présenter est bien agencé. Il propose un modèle d’analyse qui pourrait être suivi par les linguistes qui envisagent d’étudier des aspects ponctuels spécifiques à une langue ou à plusieurs langues. Dans les pages de l’ouvrage, la diachronie et la synchronie sont bien illustrées et les repères théoriques sont exploités de manière adéquate. La dimension diatopique reste cependant moins exploitée, alors qu’elle aurait pu apporter des informations complémentaires sur la 2 l ópez , L. 2012: Indefinite Objects: Scrambling, Choice Functions and Differential Marking , Cambridge/ Massachusetts, MIT Press. 3 o rdóñez , F./ r oca , F. 2018: Differential object marking and clitic subspecification in Catalonian Spanish , in: Á. G alleGo (ed.), The Syntactic Variation of Spanish Dialects , Oxford, Oxford University Press: 35-59. 335 DOI 10.24053/ VOX-2023-013 Vox Romanica 82 (2023): 335-342 Besprechungen - Comptes rendus conservation de certains emplois anciens ou sur des possibles innovations survenues. Néanmoins, ceci ne changerait pas l’essentiel des résultats déjà obtenus et judicieusement décrits. En suivant les auteurs, nous avons remarqué, à chaque moment, leur érudition ainsi que leur aptitude à choisir les exemples les plus parlants pour soutenir en permanence la démarche théorique appliquée. Les deux syntacticiens nous ont montré une nouvelle perspective sur le marquage différentiel de l’objet (DOM) qui, en roumain, est de manière évidente complexe et très bien représenté. Adrian Chircu (Université «Babeş-Bolyai» de Cluj-Napoca) https: / / orcid.org/ 0000-0001-6288-3337 ★ Italoromania v incenzo F araoni / m ichele l oporcaro (ed.), ’E parole de Roma. Studi di etimologia e lessicologia romanesche , Berlin/ Boston (De Gruyter) 2020, xxii + 367 p. Il volume ospita gli studi su questioni etimologiche e lessicali del romanesco al crocevia tra le attività del Romanisches Seminar dell’Università di Zurigo, il progetto di ricerca Etimologie del romanesco contemporaneo ( ERC ), finanziato dal Fondo Nazionale Svizzero, e un convegno tenutosi all’Università di Zurigo il 17-18 novembre 2016 ( Prospettive dell’etimologia e della lessicologia romanesche ). Nell’ Introduzione , Vincenzo Faraoni e Michele Loporcaro sottolineano come alla gravosa ipoteca che da circa un secolo pende sul romanesco (quella di non avere ancora né un dizionario dell’uso odierno né un dizionario etimologico) venga ora in soccorso una capillare attenzione che, spingendosi oltre il Vocabolario romanesco del Chiappini (1967) e i vocabolari dell’uso letterario di Belli e Trilussa (Vaccaro, 1969 e 1971 1 ), ha inaugurato due cantieri di alta rilevanza scientifica: il Vocabolario del romanesco contemporaneo ( VRC ; Università di Roma Tre), diretto da Paolo D’Achille e da Claudio Giovanardi, e le Etimologie del romanesco contemporaneo ( ERC ; Università di Zurigo), a cura degli stessi Faraoni e Loporcaro. I diciassette saggi di ’E parole de Roma correggono il tiro dell’ipotesi miglioriniana di un «disfacimento» progressivo del romanesco nell’italiano 2 , mostrando come, per quanto sia innegabile un’osmosi tra lingua e dialetto all’indomani dell’Unità d’Italia, in realtà non man- 1 c hiappini , F. 1967 [ 1 1933]: Vocabolario romanesco , ed. B. m iGliorini , con aggiunte e postille di U. r olandi , Roma, Chiappini Editore; v accaro , G. 1969: Vocabolario romanesco belliano e italiano-romanesco , Roma, Romana Libri Alfabeto; v accaro , G. 1971: Vocabolario romanesco trilussiano e italiano-romanesco , Roma, Romana Libri Alfabeto. 2 m iGliorini , B. 1932: «Dialetto e lingua nazionale a Roma», Capitolium 10: 350-56 (ristampa in Id. 1948: Lingua e cultura , Roma, Tumminelli: 109-23, da cui si cita).
