eJournals Vox Romanica 82/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
10.24053/VOX-2023-021
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2023
821 Kristol De Stefani

Andres Kristol, Histoire linguistique de la Suisse romande, Neuchâtel (Éditions Alphil-Presses universitaires suisses) 2023, 3 vol., 981 p. (Glossaire des patois de la Suisse romande

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2023
Marinette Mattheyhttps://orcid.org/0009-0000-8567-8467
vox8210361
361 DOI 10.24053/ VOX-2023-021 Vox Romanica 82 (2023): 361-365 Besprechungen - Comptes rendus on renvoie de manière systématique au FEW , ce qui permet d’élargir les recherches très rapidement et de manière autonome. Juste une petite remarque de détail: dans le cas de garanne ‘terrain où il est défendu de chasser ou de pêcher sans la permission du seigneur’, et de son dérivé garannier , Mecking observe que l’étymologie est obscure ( FEW 22/ 2 22b). Dans ce cas-ci, on peut désormais disposer de la longue discussion étymologique de l’article du DEAF G 246-47. En conclusion, ce V e volume du Journal du règne de Henri IV maintient le même niveau de qualité scientifique que les précédents et permet de lire ce texte, si important pour le tournant entre les XVI e et XVII e siècles, sous une lumière nouvelle. On ne peut que féliciter les éditeurs de ces résultats. Marco Veneziale (F.N.S./ Universität Zürich) https: / / orcid.org/ 0000-0002-9683-9673 ★ a ndres k risTol , Histoire linguistique de la Suisse romande , Neuchâtel (Éditions Alphil- Presses universitaires suisses) 2023, 3 vol., 981 p. ( Glossaire des patois de la Suisse romande ). Le cinquième ouvrage de la collection du Glossaire des patois de la Suisse romande est un bel objet. Un coffret de 1.700 kg, contenant trois volumes consacrés respectivement à la préhistoire et au Moyen Âge (I), à une période courant de la Renaissance à l’aube de la Suisse moderne (II) et à la «question de la langue au XIX e et XX e siècle» (III). Cette trilogie de 981 pages en 16 chapitres est préfacée par le journaliste Christophe Büchi et la couverture, particulièrement intrigante, a été réalisée par Nussbaumer-graphistes sàrl, qui se sont inspirés d’une plaquette votive de plus de 2000 ans (peut-être dédiée à Cobanus, une divinité du panthéon gaulois), à l’alphabet très étrange pour des yeux d’aujourd’hui. Andres Kristol a rassemblé ses recherches et ses cours pour dresser un panorama linguistique historique plein de vigueur, servi par une langue qui fait entendre la voix de l’auteur et voir l’orthographe rectifiée post 1990. L’ouvrage est de plus très didactique. Qu’on en juge: le premier volume s’ouvre avec un chapitre qui clarifie un certain nombre de notions (qu’entend-on par dialectes gallo-romans? Qu’est-ce que le francoprovençal? Quelles différences définitoires entre langue, dialecte et patois? ); et le volume 3 s’achève avec un glossaire de presque 300 termes techniques, de accent ( orthographique , tonique , distinctif , démarcatif , d’intensité , d’insistance , régional ) à Walser , en passant par cas régime , dialectologie , diglossie , explicit , lètes , palatalisation et protonotaire (pour donner une petite idée de l’éventail des connaissances thématisées par l’auteur). S’ajoutent, pour faire bon poids, une bibliographie générale de 55 pages, un index des personnes mentionnées dans les différentes étapes de son ouvrage («Personnalités historiques et auteurs modernes dont les avis sont discutés») et un index des illustrations. Le coffret est en effet abondamment illustré par des cartes linguistiques ou géographiques (pas toujours très lisibles, prévoir une loupe pour celles de l’ ALF , p. 504-09), des échantillons de texte originaux, des graphiques et quelques photos. 362 DOI 10.24053/ VOX-2023-021 Vox Romanica 82 (2023): 361-365 Besprechungen - Comptes rendus Le premier volume présente les traces linguistiques (avant tout toponymiques) qui permettent d’imaginer le récit de la succession des langues sur le territoire de la Suisse romande avant l’apparition massive de l’écrit (les Celtes, les Romains, les «soi-disant invasions germaniques»), et la lente formation de la frontière linguistique entre langues romanes et germaniques). Le deuxième volume couvre une période allant, en gros, du XVI e au début du XIX e siècle, où les données linguistiques sont beaucoup plus fournies. L’auteur a décidé de procéder par territoire (l’espace lémanique, le Jura, Fribourg, Neuchâtel et Valais) et présente des textes écrits par des personnes peu ou pas connues: par exemple Marie Dentière (1495-1561), théologienne protestante dont personne n’a jamais entendu parler ou Anselme Cucuat (XVI e ) (il n’a pas sa page Wikipédia), un notaire qui a écrit des farces en patois, ou Jeanne de Jussie (1503-1561), qui chronique la Réforme à Genève, ou encore Charles-Philippe d’Affry (1772- 1818), officier de Napoléon, qui décrit à sa femme la déconfiture de l’armée française devant Moscou en couètso (dialecte de la ville de Fribourg), pour échapper à la censure. Ces textes documentent souvent indirectement la présence du patois (francoprovençal ou franc-comtois jurassien) dans la vie quotidienne des habitants, qui ont donc connu une situation de diglossie français-patois pendant plus ou moins quatre siècles. Certains personnages font l’objet d’un traitement approfondi. Ainsi, Kristol reconstruit la biographie langagière de François Bonivard ( The prisoner of Chillon mythifié par Byron, et qui, selon Kristol «sait le latin, le grec, l’italien, sans doute aussi le piémontais, le français, l’allemand et naturellement sa langue maternelle, le francoprovençal savoyard», p. 291). Il analyse également plusieurs passages des remarques particulières du Parisien Poulain de la Barre (1647-1723) sur le français parlé à Genève, et les idées de Guy Miège (deuxième moitié du XVII e ): ce Romand exilé à Londres vit de sa langue maternelle (le français auquel il consacre huit ouvrages), mais il écrit également une des premières grammaires de l’anglais. Ce deuxième volume de la trilogie prend le lecteur ou la lectrice par la main, pour lui montrer quantité d’écrits qui nous disent tous quelque chose de la situation linguistique en Suisse romande durant cette période, soit parce qu’ils illustrent la langue vernaculaire (des textes en patois, souvent des chanson ou des poèmes, mais aussi des lettres ou des scènes dialoguées), soit parce qu’ils présentent les idées de ceux (le masculin reste de mise) qui ont parlé du français, et surtout des différences qu’ils perçoivent entre le français du centre directeur parisien et celui de la Suisse romande. Kristol relève que leur approche est moins normative que celle qui va poindre dès le XIX e , avec les fameuses cacologies. Le troisième volume commente les commentateurs du français en Suisse romande, en commençant par un chapitre sur la «menace de l’allemand». L’auteur dénonce la criminalisation des phénomènes de contact entre l’allemand et le français, souvent accompagnée du fantasme de germanisation des territoires, notamment dans le combat pour l’autonomie du Jura, mais qu’on trouve de manière plus générale chez de nombreux lettrés romands dès le XIX e siècle. C’est le début du «purisme romand» (chapitre 13) avec les fameuses cacologies bien étudiées par Dorothée Aquino-Weber, Sara Cotelli et Christel Nisille 1 . 1 a quino -W eber , D./ c oTelli , S./ n issille , Ch. 2011: «Les recueils de cacologies du XIX e siècle en Suisse romande: entre description et proscription», VRom 70: 219-43. 363 DOI 10.24053/ VOX-2023-021 Vox Romanica 82 (2023): 361-365 Besprechungen - Comptes rendus Ce troisième volume est le plus richement illustré. De nombreuses pages donnent à voir des extraits facsimilés de nombreux glossaires (Bonhôte, Callet, Develey, Gaudy-Lefort, Grangier, Guillebert, Humbert, Péter, etc.), puis de larges extraits de textes de six chroniqueurs puristes du XX e siècle, dont Kristol évalue (et assez systématiquement réfute) les étymologies et les explications dans de nombreuses notes de bas de page. On trouve ensuite «la réponse des linguistes aux chroniqueurs puristes» aux mêmes questions: les emprunts, les romandismes de bon ou de mauvais aloi, la variation en général. Le chapitre 15 thématise la question des accents romands, et le seizième et dernier aborde la place du français régional dans la lexicographie amateure et professionnelle du XX e siècle, en Suisse romande mais aussi dans les dictionnaires parisiens. La méthode est simple et efficace: comparer les définitions des entrées cheni et fourre dans différents dictionnaires. Cette histoire linguistique de la Suisse romande abondamment documentée s’adresse à toute personne intéressée par les patois, le français et l’histoire, aux professionnels de la profession comme aux linguistes amateurs. C’est à la fois une gigantesque entreprise de mise à disposition des sources anciennes et modernes, des stèles votives de l’antiquité au discours puriste du XX e en passant par de nombreux textes en patois, notamment des chansons à contenu politique (tous les versets du Cé qu’é lainô , p. 336-39). Les linguistes ayant pour la première fois mis ces sources à disposition du public sont dument mentionnés (Paul Aebischer, Joseph Ernst Berghoff, André Burger, etc.). C’est aussi un plaidoyer vibrant pour la reconnaissance du passé multilingue de la Suisse romande, avant qu’il ne soit révisé par la diffusion du français standard, accompagné de son idéologie unilingue mortifère. Le premier volume constitue un complément bienvenu à la somme parue chez Payot en 1997 ( Les pays romands au Moyen Âge 2 ), parfaitement silencieuse sur la situation linguistique (si on excepte un bref chapitre de Wulf Müller sur la toponymie). Le deuxième volume donne à lire de nombreux documents originaux anciens, souvent non traduits, avec une volonté pédagogique évidente de montrer que si la lecture s’avère difficile au début, elle s’éclaircit au fur et à mesure car on apprend peu à peu à lire (et à comprendre, au moins en partie) le francoprovençal ou le français du XVI e siècle. Cette démonstration pragmatique de l’intercompréhension entre les langues romanes 3 est tout à fait édifiante. Andres Kristol veut faire partager son admiration ou son mépris pour les auteurs et les autrices qu’il commente. Il semble davantage aimer celles et ceux du temps passé que les puristes et les lexicographes amateurs des temps modernes! La dimension axiologique devient très présente dans le troisième volume, où l’auteur condamne «l’arrogance» de Lugin 4 (p. 765), assène à propos de Bodinier 5 : «Comme ses confrères, il connait mal l’histoire de sa langue et 2 p aravicini b aGliani , A. (dir.) et al. 1997: Les pays romands au Moyen Âge , Lausanne, Edition Payot. 3 b lanche -b envenisTe , C./ v alli , A. 1997: «L’intercompréhension: le cas des langues romanes». Le français dans le monde, numéro spécial, janvier 1997. 4 l uGin , E. 1963-1969: «La chronique des gâte-français», L’Impartial , La Chaux-de-Fonds. URL: https: / / www.e-newspaperarchives.ch [14.08.2023]. 5 b odinier , J.-Ph. 1957-1975: «Parlons français», Feuille d’Avis de Neuchâtel . URL: https: / / www.enewspaperarchives.ch [14.08.2023]. 364 DOI 10.24053/ VOX-2023-021 Vox Romanica 82 (2023): 361-365 Besprechungen - Comptes rendus est insuffisamment documenté» (p. 768) et à propos de Quartenoud 6 : «Sa soumission servile aux décisions de l’Académie est parfois pathétique, et son argumentation est contradictoire en elle-même» (p. 771). L’assassinat est encore plus virulent dans le chapitre sur la lexicographie romande: «Hadacek est un ouvrage qui montre surtout ce qu’il ne faut pas faire» 7 (p. 854) et dans une note de bas de page, l’auteur précise: «je ne m’exprimerai pas ici au sujet du tout récent Dico romand de s uTer et al. (2020), travail d’amateur sympathique, sorti dans une maison d’édition qui publie des dictionnaires ‹ludiques et instructifs› (d’après sa page internet), qui s’intéresse aux aspects pittoresques du patrimoine linguistique romand, mais qui confond ‹patois› et ‹français régional› - et qui manque décidément de sérieux» (p. 857). Face à ce cheni, il y a heureusement la «lexicographie sérieuse» du français régional, qui réapparait enfin avec le Dictionnaire suisse romand (DSR) «au terme d’une traversée du désert [lexicographique] de plus de soixante ans», soit, on imagine, l’espace temporel entre le dictionnaire de Pierrehumbert 8 (1926, encensé comme il se doit, rappelons qu’il a travaillé en collaboration avec les rédacteurs du GPSR ) et celui de Thibault et collègues ( DSR , 1997, plusieurs rééditions 9 ). Le vocabulaire axiologique de cette partie manifeste un peu trop, selon moi, la posture scientifique de l’auteur et l’accusation d’arrogance pourrait lui être retournée. Mais, comme linguiste, je suis bien obligée de me reconnaitre profondément en accord avec sa distribution de bons et de mauvais points. Andres Kristol est conscient des imperfections de son ouvrage. Il note dans son chapitre d’introduction: «Comme je l’ai souvent dit à mes étudiants, il est impossible qu’un chercheur individuel puisse maitriser tous les aspects d’une histoire linguistique de plus de deux mille ans. Il aurait fallu rassembler une équipe, mais cela ne m’a pas été possible. J’ai donc décidé d’oser l’imperfection […]» (p. 18-19). Cette somme (socio)linguistique contient inévitablement quelques redites au sujet des thèses qui tiennent à cœur à l’auteur et qui manifestent la subjectivité de son point de vue et sa biographie langagière personnelle. Il met à plusieurs reprises en évidence la constance des répertoires plurilingues au cours de l’histoire de la Suisse romande. Il réitère la banalité du bi/ plurilinguisme et les dégâts de l’idéologie unilingue qui engendre le purisme. On pourrait lui reprocher parfois de régler des comptes personnels 10 , et le recours au «je» tout au long de l’ouvrage montre bien qu’il s’agit de la vision singulière de l’auteur. Vision 6 q uarTenoud , J. 1906-1938: «Pour la langue française», La Liberté , Fribourg. URL: https: / / www.enewspaperarchives.ch [14.08.2023]. 7 h adacek , C. 1983: Le Suisse romand tel qu’on le parle. Lexique romand-français , Lausanne, P.-M. Favre. 8 p ierrehumberT , W. 1926: Dictionnaire historique du parler neuchâtelois et suisse romand , Neuchâtel, Attinger. 9 T hibauT , A./ k risTol , A. (dir.) 2004 [ 1 1997]: Dictionnaire suisse romand , Genève, Éditions Zoé. 10 Ainsi, au chroniqueur Bodinier qui écrit en 1960 que le bilinguisme a pour effet de faire parler «indistinctement deux langues et de provoquer la confusion d’esprit dès l’âge le plus tendre», Kristol riposte ironiquement 60 ans plus tard par une note de bas de page très personnelle (p. 766): «Bilingue moi-même, père et grand-père d’enfants bilingues ‹depuis l’âge le plus tendre›, je ne peux que confirmer que nous avons évidemment tous l’esprit ‹confus›». Lisant cette note, j’ai 365 DOI 10.24053/ VOX-2023-022 Vox Romanica 82 (2023): 365-368 Besprechungen - Comptes rendus singulière, certes, mais solidement documentée, ce qui n’est pas incompatible avec une approche passionnée des questions linguistiques passées et actuelles. Les trésors contenus dans ce coffret, le souci du lecteur manifesté par l’auteur qui recoure à un style vivant et n’hésite pas à signaler les passages techniques (qu’on peut éventuellement considérer comme une invitation implicite à les sauter), sa capacité à redonner vie à des personnages des temps anciens qui nous ont laissé leurs témoignages sur le français de leur temps, et mêmes ses emportements contre les puristes de tout bord font que cette synthèse de plus de 40 ans de recherches et d’enseignement se lit d’une traite, comme un roman. Marinette Matthey (Université Grenoble Alpes/ Université de Neuchâtel) https: / / orcid.org/ 0009-0000-8567-8467 ★ e sTher b aiWir (ed.), Les atlas linguistiques galloromans à l’heure numérique: projets et enjeux , Villeneuve d’Ascq (Centre d’études médiévales et dialectales de l’Université de Lille 3) 2020, 184 p. ( Bien dire et bien aprandre 35). Le volume réunit huit contributions présentées lors de la journée d’étude intitulée «Quel dialogue numérique entre les atlas linguistiques galloromans? » et organisée à l’Université de Lille en septembre 2019. L’avant-propos rédigé par E. Baiwir (p. 3-4) précise les deux objectifs poursuivis lors de la journée, qui s’appliquent a fortiori à ce numéro thématique de la revue Bien dire et bien aprandre : «faire le point sur les projets numériques galloromans liés aux atlas linguistiques et […] envisager l’interopérabilité de leurs données» (p. 3). Cette interopérabilité , notion transversale à l’ensemble du volume, est garantie «lorsque les données ou les outils de la recherche venant de ressources différentes sont capables de s’intégrer et de fonctionner ensemble» (Colcuc et Mutter, p. 133). Ceci implique que les atlas soient considérés comme des bases de données rendues accessibles par la numérisation et qui «se réf[èrent] les unes aux autres» (p. 135). Pour atteindre ces objectifs, le dialectologue doit se munir d’ outils en phase avec l’évolution des modalités de la recherche, ces outils étant vus comme autant de pistes qui «permettront d’ exploiter et de valoriser ce que [les dialectologues] ont amassé pendant un demi-siècle» (p. 7), si l’on reprend le vœu formulé dans le texte d’ouverture par le regretté Fernand Carton à qui ce numéro est dédié. Interopérabilité (ou, de façon plus lâche, mise en réseau ), outils et exploitation seront les trois clés de lecture à partir desquelles nous présenterons ce volume thématique. Les quatre contributions que nous épinglons en premier lieu explorent les possibilités d’une mise en réseau des ressources atlantographiques et lexicographiques existantes, à travers la présentation de projets de numérisation concrets ou à partir de réflexions et d’études de cas. immédiatement pensé à ce mot de Lévi-Strauss sur la motivation profonde des ethnologues, qu’on peut aisément transposer à tous les chercheurs en sciences humaines: «chaque carrière ethnographique trouve son principe dans des ‹confessions›, écrites ou inavouées». Cf. l évi -s Trauss , c. 1962. Jean-Jacques Rousseau, fondateur des sciences sociales , Leçon donnée à l’Université Ouvrière de Genève dans le cadre du 250 e anniversaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau (1962). URL: http: / / www.espace-rousseau.ch/ f/ textes/ levi-strauss1962.pdf [08.09.2023]