eJournals Vox Romanica 82/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
10.24053/VOX-2023-027
121
2023
821 Kristol De Stefani

Cantigas geographicas ou Poésie populaire des régions du Portugal, édition, traduction et introduction par Peter Nahon, Bassac (Plein Chant) 2019, xiv + 144 p. (Anciennetés)

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2023
Alain Corbellarihttps://orcid.org/0000-0002-0476-6797
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382 DOI 10.24053/ VOX-2023-027 Vox Romanica 82 (2023): 382-383 Besprechungen - Comptes rendus variantes son relevantes, si la contigüidad con el vasco tiene algo que ver y, en definitiva, por qué se produce esta alternancia. Cristina Matute analiza el empleo de ya como variante de sí en el castellano del País Vasco y Navarra. Muestra las oraciones en las que se produce este fenómeno y evidencia su vinculación con la partícula afirmativa -ba del vasco. Asimismo, precisa su localización geográfica y descubre que están aumentando tanto su área de influencia como su uso en nuevos contextos, lo que avala la idea de interferencia con el euskera. Inés Fernández-Ordoñez remata la obra con su trabajo sobre el laísmo, el leísmo y el loísmo. Presenta distintos paradigmas de estos fenómenos según el lugar en el que se encuentren: el leísmo de vascos y navarros, que depende de si el objeto es animado o inanimado; el leísmo cántabro, que se atiene a la distinción continuo / no continuo en el nombre, y el leísmo, laísmo y loísmo en Castilla, que tiene en cuenta multitud de variables, ninguna de las cuales alude a la distinción entre objetos directos e indirectos. Describe, asimismo, el leísmo de cortesía, aceptado por la Academia. En definitiva, Como dicen en mi pueblo es un homenaje al habla de los pueblos españoles, a sus gentes, que, dando ejemplo de la hospitalidad rural, han abierto a los lingüistas una puerta a los entresijos de la lengua, de los dialectos, pero también a los resquicios de una vida y una cultura tradicionales que son la base de nuestra sociedad actual. Pilar Peinado Expósito (ILLA-CSIC) https: / / orcid.org/ 0000-0002-9529-0359 ★ Cantigas geographicas ou Poésie populaire des régions du Portugal , édition, traduction et introduction par p eTer n ahon , Bassac (Plein Chant) 2019, xiv + 144 p. ( Anciennetés ). Plein Chant est une attachante et minuscule maison d’édition du Sud de la France qui s’est spécialisée dans les raretés et les curiosités de l’érudition. On se souvient peut-être de l’excellent petit livre de Didier Barrière sur Francique Michel publié sous son égide en 2014. Secrétaire de la Revue des études juives , auteur d’une thèse sur les parlers juifs du sud de la France, traducteur de la Grammaire hébraïque de Spinoza dans la Pléiade, ancien collaborateur au Glossaire des patois de la Suisse romande et actuellement chercheur au CNRS, Peter Nahon (P. N.) lui a confié la réédition et la traduction des 345 quatrains dits Cantigas geographicas , publiés en 1900 et en 1902 dans les tomes VI et VII de la Revista Lusitana par un folkloriste qui ne nous a laissé que ses initiales: J. C. Préfacé par H. P. Salomon, docteur honoris causa de l’Université de Lisbonne, l’ouvrage, orné, après la page de titre, d’une gravure représentant un monastère portugais réalisée par P. N. lui-même, est un petit bijou d’une typographie rare. Les traductions françaises, en italiques sur la page de gauche, sont agrémentées de quelques notes élégamment situées dans la marge. L’introduction, de six pages seulement, condense l’essentiel de ce qu’il faut savoir sur ces quatrains si caractéristiques de la poésie populaire portugaise, mais dont les plus anciens ne semblent pas remonter plus haut que le milieu du XVIII e siècle. Assumant un certain romantisme, P. N. est fermement convain- 383 DOI 10.24053/ VOX-2023-028 Vox Romanica 82 (2023): 383-388 Besprechungen - Comptes rendus cu que «la poésie populaire est le plus fidèle miroir de l’âme des nations» (p. XI). Et si nous lui laissons la responsabilité d’estimer que «celle de l’Italie célèbre l’amour et sa vive douceur», que «celle de l’Allemagne porte la mélancolie vaporeuse des froides légendes du Nord», on lui refusera difficilement, après avoir lu les poèmes qu’il nous offre, que «les Portugais, éternels nostalgiques, ont saisi dans leurs vers l’essence de leur caractère», à savoir «l’amour d’une terre que l’on quitte, le désir de partir ailleurs tout en concevant des saudades , regrets que l’on chérit enfin plus même que leur objet». Est-il certain que «la poésie des peuples, comme leur âme profonde, est immortelle» (p. XII)? On aimerait le croire, et le fait est que, si aucun de ces poèmes n’est très ancien, leur forme est déjà attestée au Moyen Âge dans des manuscrits recueillant des trovas et des quartas de ton et de facture étonnamment proches. En passant, P. N. nous donne aussi des indications précieuses sur les musiques qui accompagnaient les poèmes qu’il recueille et produit même une mélodie sur laquelle doivent se chanter les quatrains commençant par Á entrada d’Elvas (p. XV). La traduction qui s’est donné pour but de «respecter la franche gaillardise de la muse populaire lusophone, dont les formes métriques ne sont pas toujours régulières» (p. XVI) est parfois primesautière, toujours élégante, et on peut gager que les lusophones les plus exigeants n’auront guère à lui reprocher ses licences. Surtout, on se prend, à les lire, d’une irrésistible envie d’aller dans ces bourgs perdus et retrouvés de Viseu, d’Elvas ou de Vila Viçosa, pour en savourer la douceur de vivre: «J’ai mis le pied dans le cours d’eau, / J’ai fait mon lit dans l’eau qui dort: / Il n’y a de niais à Elvas, / Ni d’amoureux qui se repose» (p. 44)… Alain Corbellari (Université de Lausanne/ Université de Neuchâtel) https: / / orcid.org/ 0000-0002-0476-6797 ★ Romania Nova F rance m arTineau / W im r emysen / a ndré T hibaulT , Le français au Québec et en Amérique du Nord , Paris (Ophrys) 2022, 376 p. ( L’Essentiel français ). La francophonie nord-américaine constitue un terrain d’étude foisonnant pour l’analyse de la variation linguistique. Cependant, en raison de la diversité des contextes géographiques, politiques et sociaux où il s’exprime, ce foisonnement peut s’avérer déroutant pour le non-spécialiste. Celui-ci pourra dorénavant se tourner vers le plus récent ouvrage de France Martineau, Wim Remysen et André Thibault, qui offre une synthèse à la fois complète et accessible des travaux portant sur les différentes variétés de français parlées en Amérique du Nord. Les auteurs se concentrent sur trois variétés majeures: la laurentienne, l’acadienne et