Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
10.24053/VOX-2023-028
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
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Kristol De StefaniFrance Martineau/Wim Remysen/André Thibault, Le français au Québec et en Amérique du Nord, Paris (Ophrys) 2022, 376 p. (L’Essentiel français)
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Hugo Saint-Amant Lamyhttps://orcid.org/0009-0004-4297-7511
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383 DOI 10.24053/ VOX-2023-028 Vox Romanica 82 (2023): 383-388 Besprechungen - Comptes rendus cu que «la poésie populaire est le plus fidèle miroir de l’âme des nations» (p. XI). Et si nous lui laissons la responsabilité d’estimer que «celle de l’Italie célèbre l’amour et sa vive douceur», que «celle de l’Allemagne porte la mélancolie vaporeuse des froides légendes du Nord», on lui refusera difficilement, après avoir lu les poèmes qu’il nous offre, que «les Portugais, éternels nostalgiques, ont saisi dans leurs vers l’essence de leur caractère», à savoir «l’amour d’une terre que l’on quitte, le désir de partir ailleurs tout en concevant des saudades , regrets que l’on chérit enfin plus même que leur objet». Est-il certain que «la poésie des peuples, comme leur âme profonde, est immortelle» (p. XII)? On aimerait le croire, et le fait est que, si aucun de ces poèmes n’est très ancien, leur forme est déjà attestée au Moyen Âge dans des manuscrits recueillant des trovas et des quartas de ton et de facture étonnamment proches. En passant, P. N. nous donne aussi des indications précieuses sur les musiques qui accompagnaient les poèmes qu’il recueille et produit même une mélodie sur laquelle doivent se chanter les quatrains commençant par Á entrada d’Elvas (p. XV). La traduction qui s’est donné pour but de «respecter la franche gaillardise de la muse populaire lusophone, dont les formes métriques ne sont pas toujours régulières» (p. XVI) est parfois primesautière, toujours élégante, et on peut gager que les lusophones les plus exigeants n’auront guère à lui reprocher ses licences. Surtout, on se prend, à les lire, d’une irrésistible envie d’aller dans ces bourgs perdus et retrouvés de Viseu, d’Elvas ou de Vila Viçosa, pour en savourer la douceur de vivre: «J’ai mis le pied dans le cours d’eau, / J’ai fait mon lit dans l’eau qui dort: / Il n’y a de niais à Elvas, / Ni d’amoureux qui se repose» (p. 44)… Alain Corbellari (Université de Lausanne/ Université de Neuchâtel) https: / / orcid.org/ 0000-0002-0476-6797 ★ Romania Nova F rance m arTineau / W im r emysen / a ndré T hibaulT , Le français au Québec et en Amérique du Nord , Paris (Ophrys) 2022, 376 p. ( L’Essentiel français ). La francophonie nord-américaine constitue un terrain d’étude foisonnant pour l’analyse de la variation linguistique. Cependant, en raison de la diversité des contextes géographiques, politiques et sociaux où il s’exprime, ce foisonnement peut s’avérer déroutant pour le non-spécialiste. Celui-ci pourra dorénavant se tourner vers le plus récent ouvrage de France Martineau, Wim Remysen et André Thibault, qui offre une synthèse à la fois complète et accessible des travaux portant sur les différentes variétés de français parlées en Amérique du Nord. Les auteurs se concentrent sur trois variétés majeures: la laurentienne, l’acadienne et 384 DOI 10.24053/ VOX-2023-028 Vox Romanica 82 (2023): 383-388 Besprechungen - Comptes rendus la louisianaise, chacune associée à une colonie de la Nouvelle-France 1 . Comme l’indique le titre de l’ouvrage, une attention particulière est accordée au français québécois, principale sous-variété du français laurentien. Ce choix est justifié par la prépondérance démographique du Québec au sein de la francophonie nord-américaine, ainsi que par la place centrale qu’il y occupe sur les plans culturels et symboliques. Bien que les descriptions et analyses se limitent aux variétés continentales, de nombreuses références aux français antillais permettent de situer les thèmes abordés dans une perspective géohistorique plus large. La structure de l’ouvrage se fonde sur la relation étroite qui lie les structures de la langue et son histoire sociale et politique. La première partie offre ainsi un survol chronologique détaillé de la présence française en Amérique du Nord, des origines à nos jours. La deuxième partie présente une description des principaux traits lexicaux, phoniques et morphosyntaxiques qui caractérisent les variétés nord-américaines de français, plus particulièrement la québécoise, et qui résultent de ce parcours historique singulier. Enfin, une troisième partie, plus courte, soulève certains enjeux de société liés au statut minoritaire du français en Amérique du Nord et aux relations entre les communautés linguistiques qui y cohabitent. Le résumé historique est structuré en quatre chapitres, correspondant à quatre périodes successives: le Régime français (1604-1763), le Régime anglais jusqu’à l’Acte d’Union (1763- 1841), la seconde moitié du XIX e siècle (1841-1918) et la période allant de la fin de la Première Guerre mondiale à aujourd’hui (1918-2022). Pour chaque période, les auteurs résument les facteurs ayant contribué au développement et à l’individuation des variétés nord-américaines de français. Sous le Régime français, le principal facteur de différenciation est sans conteste l’origine géographique et sociale des colons. En Acadie, les fondateurs sont principalement des paysans venus de l’ouest de la France (Poitou, Saintonge, Aunis, Charente). Le peuplement de la colonie laurentienne est plus hétérogène. Les colons viennent de Normandie, d’Île-de-France, d’Aunis et du Poitou, et tendent à appartenir aux couches sociales moyennes et supérieures. Cela explique sans doute le rapprochement favorable que les visiteurs de l’époque font entre le parler des Canadiens et celui des Parisiens. Cette proximité linguistique avec la Métropole s’observe aussi en Louisiane où le peuplement est plus diversifié encore, composé de colons canadiens, français, allemands et suisses, mais également de plusieurs milliers d’esclaves africains. La francophonie nord-américaine subit des bouleversements profonds avec la conquête de la Nouvelle-France par les Britanniques, initiée avec le traité d’Utrecht (1713) et scellée par le traité de Paris (1763). En 1755, la déportation de ses habitants entraîne l’éclatement de l’Acadie historique et la relocalisation de communautés acadiennes en Nouvelle-Angleterre, en France, au Québec et en Louisiane. L’approche adoptée par les Britanniques dans la nouvelle Province of Quebec est plus conciliante, en partie pour éviter que les francophones ne soient gagnés par l’esprit révolutionnaire qui gronde alors dans les Treize Colonies. Le fran- 1 Le français laurentien est la variété issue de la colonie du Canada, qui prend naissance sur les rives du fleuve Saint-Laurent. La Louisiane française, quant à elle, correspond grosso modo au bassin hydrographique du Mississippi, un territoire beaucoup plus vaste que l’actuel État américain de la Louisiane. 385 DOI 10.24053/ VOX-2023-028 Vox Romanica 82 (2023): 383-388 Besprechungen - Comptes rendus çais peut par conséquent bénéficier d’une reconnaissance de facto dans les sphères politique et juridique. Après la cession de la Nouvelle-France, les liens que l’Acadie et le Québec entretenaient avec leur ancienne Métropole sont pratiquement rompus. Ce n’est pas le cas de la Louisiane, qui maintient d’importants contacts avec la France, et ce même après son acquisition par les États-Unis. Après les échecs de soulèvements contre la Couronne britannique en 1837 et 1838, l’Acte d’Union (1841) fusionne la colonie majoritairement francophone du Bas-Canada avec celle majoritairement anglophone du Haut-Canada. Ce regroupement, dont l’objectif explicite est l’assimilation linguistique et culturelle des Canadiens français, se produit dans un contexte d’industrialisation et d’urbanisation rapides, qui participe également à fragiliser le statut du français. Face à ces pressions externes, une idéologie dite de la «survivance» émerge, notamment promue par le clergé catholique. Un processus parallèle, mais distinct, se met en place en Acadie. En Louisiane, la diversité des identités francophones («Grands Blancs», «Créoles de couleur», Cadiens, Autochtones, etc.) empêche une véritable convergence communautaire, ce qui entraîne une anglicisation progressive, en particulier en milieu urbain. La période qui suit la fin de la Première Guerre mondiale est marquée par l’éclatement du Canada français et l’émergence d’un nationalisme spécifiquement québécois qui accompagne la reprise en main par les francophones des leviers économiques, politiques et culturels du Québec. Ces transformations mènent à l’aménagement d’un cadre législatif pour assurer l’épanouissement de la langue française. Des débats animés sur la légitimité du français québécois débouchent sur la codification d’une variété standard endogène. En parallèle, on assiste à une affirmation identitaire renouvelée en Acadie et chez les francophones de la Louisiane. Chaque chapitre consacré à une période historique se conclut par une section analysant les discours métalinguistiques de l’époque et par une autre portant sur les sources textuelles (et orales pour la période 1918-2022) témoignant des usages linguistiques alors en vigueur. La deuxième partie du livre, qui porte sur la description linguistique, est la plus importante et représente près de la moitié de l’ouvrage. La priorité est ici nettement accordée au français québécois et aux traits qui le caractérisent comme variété distincte. Les références à d’autres variétés, américaines ou européennes, sont plus généralement de nature comparative. Le chapitre sur le lexique propose une typologie du vocabulaire propre au français québécois basée sur l’origine des éléments lexicaux qui lui sont caractéristiques. Nombre d’entre eux sont de provenance française, qu’ils aient été d’usage général dans la France d’Ancien Régime (p. ex. brun , soulier, culotte ) ou associés plus particulièrement à la région natale, au statut social ou à l’appartenance professionnelle des premiers colons canadiens (p. ex. carreauté , grafigner , virer de bord ). Les contacts avec d’autres communautés linguistiques sont aussi une source importante de québécismes lexicaux. Les emprunts aux langues autochtones permettent aux Français de nommer les nouvelles réalités qu’ils découvrent en Amérique (p. ex. lieux: Kamouraska , Shawinigan ; faune: carcajou , caribou ; flore: atoca , chicouté ). La Conquête contribue ensuite à l’intégration de nombreux emprunts et calques de l’anglais (p. ex. peanut , tomber en amour ). En plus de ces survivances et emprunts, les français d’Amérique sont caractérisés par de nombreux néologismes lexématiques (p. ex. chialage , courriel , motoneige ), phraséologiques (p. ex. être né pour un petit pain , en avoir plein son casque ) ou sémantiques (p. ex. bœufs au sens de policiers , 386 DOI 10.24053/ VOX-2023-028 Vox Romanica 82 (2023): 383-388 Besprechungen - Comptes rendus chevreuil pour référer au cerf de Virginie). Le chapitre sur le lexique contient en outre une présentation de la production lexicographique québécoise et de certains enjeux qui y sont liés, comme le marquage des usages régionaux. Une section est également consacrée à la variation diatopique des variables lexicales et à la conception d’atlas linguistiques. Le deuxième chapitre descriptif porte sur la prononciation du français québécois. On y trouve d’abord une présentation détaillée de l’inventaire phonémique de cette variété, qui comprend une composante vocalique particulièrement riche. En plus des phonèmes du français de référence, le français québécois comprend une série de voyelles fermées relâchées / ɪ ʏ ʊ/ s’opposant aux tendues / i y u/ (p. ex. cool [kul], coule [kʊl]), une voyelle antérieure mi-ouverte longue / ɜ/ (p. ex. fête [fɜt]) distincte du / ɛ/ bref de faites ) et une voyelle postérieure / ɑ/ s’opposant au / a/ antérieur (p. ex. patte [pat], pâte [pɑt]). Le français québécois conserve également plusieurs oppositions qui tendent à disparaître dans certaines variétés européennes: / e-ɛ/ (p. ex. thé , taie ), / ø-œ/ (p. ex. jeûne , jeune ), / o-ɔ/ (p. ex. paume , pomme ), / ɑ-a/ (p. ex. pâte , patte ), / ɛ̃ -œ̃ / (p. ex. brin , brun ). Les consonnes, de leur côté, diffèrent peu des consonnes hexagonales, si ce n’est du maintien plus marqué du phonème / ɲ/ , qui recule en France face à la séquence / nj/ . La présentation de l’inventaire phonémique est suivie par le recensement de plusieurs phénomènes caractéristiques du français québécois, par exemple la diphtongaison (p. ex. saute [so u t]), le schwa épenthétique (p. ex. je pars [œʃpɑːʁ]) ou l’assibilation (p. ex. durée [d z yʁe]). Une section présente ensuite les principaux cas de variation diatopique des variables phoniques. Le chapitre se termine avec un portrait de l’évolution des attitudes envers l’accent québécois et des normes en matière de prononciation, en particulier celles se manifestant dans les médias et dans les transcriptions phonétiques des dictionnaires. En ce qui concerne les structures morphosyntaxiques, les variétés nord-américaines de français se distinguent essentiellement dans les registres informels. Le chapitre consacré à cette thématique présente donc plusieurs phénomènes caractéristiques des variétés vernaculaires de français nord-américain. La première section traite du syntagme nominal. On y aborde la variation entre masculin et féminin (p. ex. un-une avion , le-la COVID ), la structure du système pronominal (p. ex. les filles ils sont parties ), l’ordre des pronoms (p. ex. achète-toi pas ça ), le redoublement et le renforcement des pronoms (p. ex. vous-autres vous mangez ) etc. La deuxième section, portant sur le syntagme verbal, présente notamment l’opposition entre futur simple et futur périphrastique (p. ex. je mangerai , je vais manger ), le déclin du passé simple, les périphrases aspectuelles (p. ex. j’étais après faire mon café , j’étais pour partir ) et l’infinitif hypothétique (p. ex. avoir su que tu venais , j’aurais fait le ménage ). Six sections plus courtes suivent, respectivement consacrées aux prépositions, aux adverbes, à la négation, à l’interrogation, aux subordonnants et aux marqueurs discursifs. Bien que ce chapitre ne comporte pas de section spécifiquement consacrée à la variation diatopique, le conditionnement sociolinguistique de nombreux phénomènes morphosyntaxiques est abordé au fil du texte. Par rapport aux deux chapitres précédents, celui-ci fait une plus grande place aux traits caractéristiques des français acadien et louisianais. Dans le dernier chapitre de leur ouvrage, Martineau, Remysen et Thibault présentent certains défis auxquels font face les communautés francophones nord-américaines en raison de leur statut minoritaire. Les auteurs explorent les relations que ces communautés entre- 387 DOI 10.24053/ VOX-2023-028 Vox Romanica 82 (2023): 383-388 Besprechungen - Comptes rendus tiennent avec leur propre langue et avec les autres communautés linguistiques d’Amérique du Nord. Manifestement, c’est au Québec, où le français est la seule langue officielle et celle de la majorité, que sa vitalité est la plus forte. On constate aussi que l’insécurité linguistique des Québécois par rapport à la France tend à décroître et qu’une certaine autonomie normative se développe. Néanmoins, un sentiment de précarité linguistique subsiste, alimenté par une inquiétude persistance face à la force d’attraction de l’anglais. Cette inquiétude a pour principal objet l’avenir linguistique de Montréal, la métropole québécoise, où la proportion de personnes ayant le français comme langue maternelle décline alors que la présence de l’anglais dans l’espace public et dans les milieux de travail y est la plus forte. En dehors du Québec, la vitalité du français demeure relativement bonne dans certaines régions où les francophones sont majoritaires (nord-est du Nouveau-Brunswick, nord et est de l’Ontario). Toutefois, dans les régions où ceux-ci sont minoritaires, la vitalité de la langue est nécessairement plus faible. On observe alors une vive influence de l’anglais et une diminution constante de la proportion de francophones. Cette vulnérabilité des communautés francophones minoritaires alimente une certaine insécurité linguistique à l’égard du Québec et des tensions entre le «centre» et la «périphérie» de la francophonie nord-américaine. Synthétiser un corpus scientifique aussi vaste que celui qui est traité ici, et ce sans occulter sa richesse et sa complexité, constitue un défi important. Martineau, Remysen et Thibault le relèvent avec brio. L’ouvrage qu’ils proposent est facile d’accès et, bien qu’il ne prétende pas à l’exhaustivité, il offre une vue d’ensemble très complète des recherches sur les variétés nord-américaines de français. Les auteurs ne se contentent pas de résumer les travaux existants, ils soulèvent également des enjeux théoriques essentiels. À titre d’exemples, ils traitent des avantages comparatifs des approches différentielles et non différentielles, ainsi que de la notion de pluricentrisme linguistique. Pour le lecteur désireux d’approfondir ses connaissances, la bibliographie de plus de 700 titres (dont un tiers parus depuis 2010) peut constituer un excellent point de départ. Le lecteur s’intéressant au français québécois trouvera sans aucun doute son compte dans ce livre. Cependant, celui qui cherche un portrait complet du français acadien ou du français louisianais risque malheureusement de rester sur sa faim. La décision des auteurs de donner la priorité à la variété québécoise se comprend toutefois aisément au vu du plus petit nombre de travaux consacrés aux variétés acadienne et louisianaise et des contraintes d’édition plus générales. En ce qui concerne la structure de l’ouvrage, quelques éléments pourraient sans doute être uniformisés. Par exemple, il aurait été intéressant que les chapitres sur le lexique et sur la morphosyntaxe comprennent une discussion générale à propos des considérations normatives liées à ces aspects de la langue, comme c’est le cas pour le chapitre sur la prononciation. Le lecteur peut trouver ces informations, mais ailleurs, dans la section consacrée à l’aménagement linguistique interne. Enfin, étant donné le vaste éventail de sujets abordés, un index aurait été utile pour localiser rapidement les mentions de variables ou de phénomènes précis. Cette absence est surtout dommage pour la version papier, et on peut supposer que des contraintes d’espace ont conduit à cette décision. Le français au Québec et en Amérique du Nord est expressément conçu comme un manuel destiné aux étudiants en linguistique et en sciences sociales. Le format et la présentation des 388 DOI 10.24053/ VOX-2023-029 Vox Romanica 82 (2023): 388-391 Besprechungen - Comptes rendus contenus sont tout à fait adaptés à un tel usage, tout comme le glossaire d’une centaine de termes techniques qui y est inclus. Hors des salles de classe, l’ouvrage est susceptible d’intéresser toute personne interpelée par les questions liées à la variation linguistique, à l’histoire du français ou à la francophonie de façon plus générale. Pour le spécialiste, le livre de Martineau, Remysen et Thibault représente un précieux panorama de l’état des connaissances au début des années 2020. Par les trajectoires qu’il met très clairement à jour dans le passé de la discipline, l’ouvrage dégage de nombreuses perspectives de recherche pour l’avenir. Hugo Saint-Amant Lamy (Université du Québec à Rimouski) https: / / orcid.org/ 0009-0004-4297-7511 ★ j uan p edro s Ánchez m éndez (coord.), Documentos para la Historia Lingüística de la Audiencia de Quito (siglos XVI-XIX) , Madrid (Consejo Superior de Investigaciones Científicas) 2018, 470 p. ( Anejos de la Revista de Filología Española ). Tenemos ante nosotros una colección novedosa y variada de documentos que serán de toda utilidad para los historiadores del español de lo que fue, hasta el siglo XIX, la Audiencia de Quito. Esta obra recoge el testigo de anteriores recopilaciones de textos americanos destinados al estudio filológico. La historia de la lengua española en América se ha ido construyendo a través de los textos transcritos aportados en colecciones como los Documentos para la historia lingüística de Hispanoamérica (1993-2015) 1 o Documentos lingüísticos de la Nueva España (1994-2016) 2 . Gracias al trabajo esmerado de los estudiosos a cargo de la edición de los documentos allí recogidos, las investigaciones posteriores sobre los mismos han podido revelar cómo era nuestra lengua y cómo evolucionó a lo largo de la extensión hispanoamericana. No obstante, estas valiosas colecciones dejaban todo el análisis lingüístico al historiador de español que recurriera a ellas para construir sus corpus de estudio. En esta ocasión, Sánchez Méndez, Codita, Corredor Aveledo, Guzmán Riverón y Padrón Castilla no solo retoman esta labor compiladora, además aportan un análisis previo, contextualizando histórica y tipológicamente los textos así como describiendo sus usos gráficos, su fonética y fonología, su morfosintaxis y su léxico. Este acercamiento a los textos transcritos ya era habitual en la colección Textos para la historia del español (1991-2021) coordinada por el Grupo de Investigación de Textos para la Historia del Español (GITHE) 3 para los documentos peninsulares, y ahora se traslada a la edición de documentos americanos con total acierto. El estudio previo se estructura en dos partes, una primera dedicada a la aproximación histórica y discursiva a los textos, indispensable para comprender su procedencia y su con- 1 AA. VV. 1993-2015: Documentos para la historia lingüística de Hispanoamérica (I-V), Anejos del Boletín de la Real Academia Española, vol. 53, 58, 60, 61 y 62. 2 AA. VV. 1994-2016: Documentos lingüísticos de la Nueva España (I-IV), Universidad Nacional Autónoma de México, Instituto de Investigaciones Filológicas. 3 AA. VV. 1991-2021: Textos para la historia del español (I-XIV), Alcalá de Henares, Servicio de Publicaciones de la Universidad de Alcalá de Henares.
