Les quatre évangiles occitans dans le Ms. BN fr. 6261
Vol. 1: Introduction et édition critique / Vol. 2: Analyse de la langue, Lexique et Index des noms
0724
2017
978-3-7720-5620-8
A. Francke Verlag
Peter Wunderli
Si nous faisons abstraction des versions vaudoises du Nouveau Testament, il existe (dans un sens étroit du terme) trois manuscrits occitans du Nouveau Testament et des Quatre Évanglies. Le Nouveau Testament de Lyon et le Nouveau Testament de Paris (BN fr. 2425) contiennent le Nouveau Testament dans sa totalité (mises à part quelques lacunes), le manuscrit BN fr. 6261 ne nous fournit que les Quatre Évangiles, qui font cependant suite à une Chronique du monde. Les trois manuscrits appartiennent au 13e, au 14e et au 15e siècle. Nous avons publié les deux premiers entre 2009 et 2016; la présente publication s'occupe maintenant du troisième texte.
Les trois traductions se servent au moins partiellement de la soi-disante version languedocienne de la Vulgate (qui est cependant assez controversée). Il n'existe pas mal de coïncidences entre les trois textes, mais finalement on peut quand même affirmer que nous avons affaire à trois traductions essentiellement indépendantes. La première (Lyon) semble provenir du Languedoc, les deux autres par contre du domaine provençal. Pour la première une origine cathare est probable, pour les deux autres elle est improbable, voire impossible.
<?page no="0"?> VOL. 139 ROMANICA HELVETICA A. FRANCKE VERLAG TÜBINGEN RH 139 ISBN 978-3-7720-8620-5 Si nous faisons abstraction des versions vaudoises du Nouveau Testament, il existe (dans un sens étroit du terme) trois manuscrits occitans du Nouveau Testament et des Quatre Évangiles. Le Nouveau Testament de Lyon et le Nouveau Testament de Paris (BN fr. 2425) contiennent le Nouveau Testament dans sa totalité (mises à part quelques lacunes), le manuscrit BN fr. 6261 ne nous fournit que les Quatre Évangiles, qui font cependant suite à une Chronique du monde. Les trois manuscrits appartiennent au 13 e , au 14 e et au 15 e siècle. Nous avons publié les deux premiers entre 2009 et 2016; la présente publication s’occupe maintenant du troisième texte. Les trois traductions se servent au moins partiellement de la soi-disante version languedocienne de la Vulgate (qui est cependant assez controversée). Il n’existe pas mal de coïncidences entre les trois textes, mais finalement on peut quand même affirmer que nous avons affaire à trois traductions essentiellement indépendantes. La première (Lyon) semble provenir du Languedoc, les deux autres par contre du domaine provençal. Pour la première une origine cathare est probable, pour les deux autres elle est improbable, voire impossible. Wunderli (éd.) Les quatre évangiles occitans Vol. 1 Les quatre évangiles occitans dans le Ms. BN fr. 6261 Vol. 1: Introduction et édition critique Peter Wunderli (éd.) <?page no="1"?> ROMANICA HELVETICA EDITA AUSPICIIS COLLEGII ROMANICI HELVETIORUM A CURATORIBUS «VOCIS ROMANICAE» Vol. 139 <?page no="3"?> Peter Wunderli (éd.) Les quatre évangiles occitans dans le Ms. BN fr. 6261 Vol. 1: Introduction et édition critique 2017 A. FRANCKE VERLAG TÜBINGEN <?page no="4"?> Bibliografische Information der Deutschen Nationalbibliothek Die Deutsche Nationalbibliothek verzeichnet diese Publikation in der Deutschen Nationalbibliografie; detaillierte bibliografische Daten sind im Internet über http: / / dnb.dnb.de abrufbar. Gedruckt mit Unterstützung des Förderungs- und Beihilfefonds Wissenschaft der VG WORT. © 2017 · Narr Francke Attempto Verlag GmbH + Co. KG Dischingerweg 5 · D-72070 Tübingen Das Werk einschließlich aller seiner Teile ist urheberrechtlich geschützt. Jede Verwertung außerhalb der engen Grenzen des Urheberrechtsgesetzes ist ohne Zustimmung des Verlages unzulässig und strafbar. Das gilt insbesondere für Vervielfältigungen, Übersetzungen, Mikroverfilmungen und die Einspeicherung und Verarbeitung in elektronischen Systemen. Gedruckt auf chlorfrei gebleichtem und säurefreiem Werkdruckpapier. Internet: www.francke.de E-Mail: info@francke.de Satz: typoscript GmbH, Walddorfhäslach Printed in Germany ISSN 0080-3871 ISBN 978-3-7720-8620-5 <?page no="5"?> Contenu 0. Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VII 1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1.1. Le manuscrit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1.1.1. Description du manuscrit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1.1.2. Contenu du manuscrit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 1.1.3. Datation du manuscrit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 1.1.4. Localisation du manuscrit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 1.1.5. Appendice: Le fragment de Pugetville (ou: du Puget) . . 38 1.1.6. La traduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 1.1.7. Histoire de la connaissance du manuscrit . . . . . . . . . . . . . 60 1.1.8. Histoire des publications de notre manuscrit . . . . . . . . . . 66 1.2. Principes de l ’ édition . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68 1.3. Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77 1.4. Liste des abréviations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84 2. Texte des quatre évangiles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87 2.1. L ’ évangile selon Matthieu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87 2.2. L ’ évangile selon Marc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142 2.3. L ’ évangile selon Jean . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174 2.4. L ’ évangile selon Luc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217 Vol. 2 0. Préface au deuxième volume . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VII 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 3.0. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 3.1. Le domaine grapho-phonologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 3.1.1. Vocalisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 3.1.2. Consonantisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 V <?page no="6"?> 3.2. Phénomènes de morpho-syntaxe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 3.2.1. Le domaine nominal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 3.2.2. Le domaine verbal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 3.3. Phénomènes translexicaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 3.4. Glanures lexicologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 3.5. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 4. Lexique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 4.1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 4.2. Inventaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 5. Index des noms . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157 5.1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157 5.2. Inventaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160 Contenu VI <?page no="7"?> 0. Préface La présente édition des Quatre Évangiles occitans dans le Ms. BN fr. 6261 fait suite à notre édition du Nouveau Testament de Lyon et celle du Nouveau Testament de Paris 1 . Et nous suivons - fait abstraction de quelques moindres détails - les mêmes principes d ’ édition comme dans les deux publications antérieures. C ’ est ainsi que nous pouvons garantir une comparabilité aussi grande que possible entre les trois versions. En 1967/ 68 nous n ’ avions pas encore l ’ intention de publier le texte des Quatre Évangiles du manuscrit BN fr. 6261, et c ’ est pour cette raison que nous ne nous sommes pas procuré alors un microfilm du manuscrit 2 . Mais la Bibliothèque nationale nous a rendu accessible ce texte en août 2011 3 . Ceci nous a permis de compléter nos deux éditions antérieures par une édition supplémentaire des Quatre Évangiles. Mais ajoutons tout de suite que cela sera notre dernière publication de la série et que nous laissons la publication des versions vaudoises du Nouveau Testament à d ’ autres chercheurs plus jeunes et moins tracassés par les problèmes de santé de la vieillesse. La qualité de la publication en ligne du Ms. BN fr. 6261 est suffisante, voire bonne. Là où les problèmes deviennent sérieux, ce n ’ est pas la qualité de la reproduction qui en est la cause, mais un travail négligent et peu solide du scribe ou un état déplorable du manuscrit. Des exemples pour tous les niveaux de qualité seront reproduits ci-dessous. * Un grand gran merci va à l ’ adresse de mon ami Tahar Guellil, administrateur du système informatique de la Faculté des lettres de l ’ Université Heinrich Heine de Düsseldorf qui m ’ a toujours soutenu quand les problèmes informatiques risquaient de m ’ écraser et dont le secours en ce qui concerne l ’ alphabétisation du texte à finalement rendu possible le deuxième volume de cette édition, c ’ est-à-dire l ’ analyse de la langue dans tous ses détails ainsi que le glossaire et l ’ index des noms. Je remercie tout particulièrement Hans-Rudolf Nüesch, l ’ éditeur du Nouveau Testament de Carpentras, et Ricarda Liver qui ont relu mon manuscrit et ont beaucoup contribué avec leurs critiques, leurs observations et leurs propositions à l ’ état définitif de mon texte et à l ’ élimination d ’ un grand nombre de bévues et de leçons problématiques. Leur aide et soutien amical m ’ était 1 Cf. W UNDERLI 2009/ 2010 et W UNDERLI 2016/ 1 - 2. 2 Cf. W UNDERLI 1969 a. 3 Cf. http: / / gallica.bnf.fr/ ark: / 12148/ btv1b9009525n. VII <?page no="8"?> inappréciblement précieux. Que toutes les erreurs qui subsistent vont à mon compte, cela va sans dire. Et un autre remerciement, non moins chaleureux, va à l ’ adresse de Gunter Narr, chef des éditions Narr/ Francke/ Attempto, qui encore une fois a veillé avec ses collaborateurs à une publication rapide, solide et soignée d ’ un de mes travaux. Des relations amicales avec son éditeur sont d ’ une valeur exemplaire pour chaque auteur. * Et pour terminer encore une remarque à l ’ adresse des écervelés chasseurs aux auto-plagiaires: Je suis un fanatique de l ’ auto-plagiat et je le pratique où toujours je peux 4 . Je suis convaincu que l ’ auto-plagiat est un des moteurs les plus importants du progrès de toutes les sciences, aussi bien naturelles qu ’ humaines et sociales. 4 Ce dernier paragraphe de la préface est un bel exemple de ce genre. Cf. aussi W UNDERLI 2016/ 1: VII s. 0. Préface VIII <?page no="9"?> 1. Introduction 1.1. Le manuscrit 1.1.1. Description du manuscrit Notre manuscrit se trouve aujourd ’ hui à la Bibliothèque nationale de France sous la cote «fr. 6261». Avant la refonte de la collection des manuscrits du Palais Mazarin, il semble avoir porté la cote «Suppl. fr. 2317 bis» qui se trouve aussi bien sur le feuillet de couverture qu ’ en tête du premier feuillet du manuscrit proprement dit. En bas du feuillet de couverture on rencontre une autre marque de classification: «R. B. N o . 1771», suivie d ’ un chiffre d ’ année qui doit probablement être lu «1895». La description actuelle du manuscrit qui accompagne la publication en ligne de notre volume 1 est assez rudimentaire quoiqu ’ elle veuille fournir des informations bibliographiques complètes. La voici: Genèse et Évangiles, en provençal. XIVe-XVe siècle Titre: Genèse et Évangiles, en provençal Date d ’ édition: 1301 - 1500 Type: manuscrit Langue: Français Format: Parchemin. - 77 feuillets à 2 colonnes. - 400 × 272 mm. - Reliure veau, au chiffre de Louis-Philippe Droits: domaine public Identifiant: ark: / 12148/ btv1b9009525n Source: Bibliothèque nationale de France, Département des manuscrits, Français 6261 Description: Début: « Dis el libre de Generis que el comasamen del mon crehet Dieus lo cel e la terra … » — Voir S. Berger, Nouvelles recherches sur les Bibles provençales et catalanes, dans la Romania (1890), t. XIX, p. 538. On lit à la fin (fol. 77) les deux ex-libris suivants (le second est répété au bas du fol. 1): « Est au prevost des mareschaulx de France, TRISTAN. — Ce livre de Genesis a esté de feu messire Jeban du Chastel, evesque de Carcassonne [1475], Bertaudi, notaire. » — Nombreuses miniatures. Provenance: bnf.fr Online-Datum: 01/ 08/ 2011 1 Cf. http: / / gallica.bnf.fr/ ark: / 12148/ btv1b9009525n. 1 <?page no="10"?> S ’ il avait encore fallu une preuve que les descriptions schématisées de ce genre ne servent pas à grand-chose et sont souvent tout simplement ridicules 2 , la voici. Le fait qu ’ il suit une édition facsimilée complète du manuscrit en question n ’ y change rien pour le lecteur qui cherche des informations détaillées et raisonnées. Guère plus informative est la description de notre manuscrit de Camps dans son inventaire des manuscrits occitans à la Bibliothèque nationale de France: Français 6261. Chronique universelle (ms. D) Provence, XVe siècle. Brunel, 174, p. 52. Ms. D d ’ une chronique universelle de la Création jusqu ’ à Constantin, commençant par « Dis el libre de Generis que el comansamen del mon crehet Dieus lo cel e la terra … ». Le texte de cette chronique contient un passage qui à pour source l ’ Évangile de Nicodème. On lit à la fin (f. 77) les deux ex-libris suivants (le second est répété au bas du f. 1): « Est au prevost des mareschaulx de France, TRISTAN. - Ce livre de Genesis a esté de feu messire Jehan du Chastel, evesque de Carcassonne [1475], Bertaudi, notaire. » Ce ms., qui a appartenu à Jean du Châtel, évèque de Carcassonne de 1456 à 1475, a pu faire partie des mss que Colbert a recueilli à la cathédrale de Carcassonne (Delisle, Cabinet … , t. II, p. 348) et aurait appartenu antérieurement à Tristan l ’ Ermite, seigneur de Moulins et du Bouchet (Delisle, Cabinet … , t. II, p. 348 et 420; cf. aussi fr. 9688). Reliure en veau, au chiffre de Louis-Philippe. — Parchemin. 77 feuillets à 2 col. 400 x 272 mm. Peintures. Dessins au lavis. XIVe -XVe siècle. — (Supplément français 2317 bis). Études: S. Berger, « Nouvelles recherches sur les Bibles provençales et catalanes », dans Romania t. 19 (1890), p. 538. (C AMPS 2010: 47) Le plus grand défaut de cette description est le fait qu ’ elle ne parle que d ’ une Chronique universelle (Livre de Genèse) et ne mentionne pas qu ’ à partir de la colonne 41vb cette chronique débouche sur une reproduction des quatre évangiles du Nouveau Testament. Le renvoi à B ERGER 1890 est incomplet et manque de précision; son étude occupe les pages 538 - 48 de la contribution en question et ne s ’ occupe que des quatre évangiles. Une description assez détaillée du manuscrit se trouve p. 538/ 39 N1. On se demande pourquoi Camps ne tient pas compte de ce fait. - Et son renvoi à D ELISLE 1874 n ’ est pas moins imprécis et superficiel: à la page 348, Delisle mentionne un certain nombre de manuscrits latins que Colbert aurait recueilli à la cathédrale de Carcassonne, et naturellement le ms. fr. 6261 ne figure pas dans cette liste. À la p. 420 il est question des manuscrits qui auraient appartenu à Tristan l ’ Ermite; ici, fr. 6261 est brièvement mentionné: 2 Cf. p.ex. «Format. Parchemin.» 1. Introduction 2 <?page no="11"?> Ms. français 6261: «Est au prevost des mareschaulx de France: TRISTAN .» (D ELISLE 1874: 420) Le fait que Delisle parle de notre manuscrit aussi dans son Inventaire de 1876 n ’ est même pas mentionné, et ceci quoique les informations données soient clairement plus riches que la brève citation dans le Cabinet de 1874; nous comblons cette lacune dans l ’ histoire de la description du Ms. BN fr. 6261: 6261. Histoire de l ’ ancien et du nouveau Testament, en provençal. «Dis el libre de Genexis que el comasamen del mon crehet Dieus lo cel e la terra, e la terra era vuegua, e tot lo mon era tenebras.» Commencement du XVe s. Peint. A appartenu au prévôt des maréchaux de France, Tristan, et à Jehan du Chastel, évêque de Carcassonne. (D ELISLE 1876: 24) Toutes ces descriptions sont encore loin d ’ être satisfaisantes et nous laissent largement sur notre soif. La meilleure description est restée jusqu ’ à nos jours celle de Samuel Berger (1890) qui a gardé sa valeur grâce à sa richesse de détails et à sa précision. Elle consiste en deux parties, une sorte de commentaire libre et une description technique d ’ après les règles des bibliothécaires et archivistes. Nous les reproduisons toutes les deux en commençant par le «commentaire libre» qui suit la constation qu ’ il existe une version «provençale» des Évangiles à laquelle on n ’ avait jusqu ’ alors accordé aucune attention: Il s ’ agit du ms. fr. 6261 de la Bibliothèque nationale, écrit au XVe siècle et qui porte les signatures d ’ un évêque de Carcassonne, vivant au même siècle, et du célèbre Tristan l ’ Ermite. Il contient, à la suite d ’ un «livre de Genèse» [ … ] une version provençale des Évangiles. Seul, M. P. Meyer l ’ avait remarquée jusqu ’ ici et elle n ’ a encore été l ’ objet d ’ aucune étude. Chaque Évangile est précédé de l ’ argument traditionnel. La division en nombreux paragraphes, à peu près semblable à celle que l ’ on retrouve dans les mss. provençaux de Lyon et de Paris (fr. 2425), semble indiquer que la traduction est antérieure, sinon au milieu, du moins à la fin du XIIIe siècle. L ’ étude du texte latin sur lequel la version a été faite paraît confirmer ce jugement. Ce texte est, à peu près, celui qui a été en usage, depuis le IXe siècle jusqu ’ au milieu due XIIIe , dans toute la France; il n ’ a à peu près rien du texte que nous avons appelé «texte languedocien». La version est libre, souvent abrégée, parfois paraphrasée ou accompagnée de gloses. Les paragraphes commencent tous, comme dans les livres latins d ’ Évangiles destinés à la lecture publique, par des formules d ’ introduction qui sont variées avec une certaine recherche. Le manuscrit n ’ est, comme on l ’ a vu, pas ancien et il est très inexactement copié. Il n ’ en est pas moins facile de reconnaître que la version libre qu ’ il nous a conservée est, à certains endroits, la même dont M. Meyer a récemment retrouvé un fragment, copié au XIVe , dans les archives de la comune du 1.1.1. Description du manuscrit 3 <?page no="12"?> Puget. Si l ’ on compare, entre autres, les premiers versets de saint Marc avec le fragment du Puget, on y trouvera, avec les gloses qui ne se voient pas dans le fragment du XIVe siècle, des expressions et des tournures qui rendent évidente l ’ origine commune, au moins partielle, des deux textes … . (B ERGER 1890: 538s.) À cette excellente description Berger fait suivre toute une série de comparaisons de textes concernant le fragment du Puget, le manuscrit BN fr. 6261 et le manuscrit catalan de Marmoutier pour prouver leur parenté; nous ne les reprenons pas ici. Ce qui est cependant à reproduire, c ’ est la description «technique» de notre manuscrit qui est donnée en note à la première proposition du texte cité ci-dessus: Bibl. nat. fr. 6261 (Suppl. fr. 2317 bis); numéro du XVIe siècle: M C XLI ). 405 mm sur 275. 78 ff. 2 col. de 48 à 52 l. Initiales alternativment bleues et rouges, la première avec filaments violets; réclames. Une seule écriture, du XVe siècle. - Fol 1 et 77: «Ce livre de Genesi a esté de feu messire Jehan du Chastel, evesque de Carcassonne ( † 1475). Bertaudy not[aire].» F o 77: «Est au prevost des mareschaulx de France, Tristan.» Le «livre de Genèse» contient 67 dessins à la plume, repassés postérieurement en couleur. La première figure représente Dieu au milieu des animaux dans le Paradis. 3 F o 1: «Dis el libre de Genesis … » Après le récit de l ’ Ascension commence (f o 30 v o ) un abrégé de l ’ Évangile de Nicodème, de l ’ Histoire de Judas (32 v o ) et de l ’ Histoire de Vespasien ou Vengeance du Christ (f o 33), avec l ’ Histoire de Véronique, enfin (f o 40) l ’ Histoire du baptême de Constantin suivie (41 v o ) des franchises que Constantin donna à l ’ Église. Fin (ib.): « … exeptats fennas e enfans» (ce texte a été en partie publié et complètement étudié par M. Suchier dans ses Denkmäler der provenzal. Liter. u. Sprache, t. I, 1883, et commenté par M. Rohde, à la fin du livre de M. Suchier). F o 41 v o : «Sant Matieu cant se prezicat en Judea … » F o 42: «De la generacio de Jhesucrist. Lo libre de la generacio … » L ’ Évangile de saint Jean, où manque le récit de la résurrection, précède saint Luc. Il y a des interversions et des lacunes: il manque J EAN , VI , 22 - 26; VIII , 49 - 59; XI , 2 - 46; chap. XX et XXI ; L UC IV , 33 - 37; P > A ; X , 38 - 42; XVI , 25 B - 31; XVIII , 1 - 8. 3 Quelques points de cette description demandent une retouche: 1. J ’ ai des doutes sérieux que tout le manuscrit soit de la même main. Je crois avoir constaté des ruptures dans l ’ écriture qui parlent plutôt en faveur de plusieurs scribes d ’ un même atelier. 2. L ’ année de mort de Jehan du Chastel n ’ est pas dans le manuscrit, mais a été ajoutée par Berger. En outre, il ne s ’ agit pas d ’ une «signature» du possesseur, mais d ’ une note due au notaire Bertaudy. 3. Sur le verso du feuillet de couverture, un bibliothécaire a ajouté au milieu de la page la note suivante (sur deux lignes): «Volume de 78 Feuillets. 9 août 1869.» 4. Les illustrations (souvent assez riches) ne se trouvent que dans le Livre de Genèse; dans les évangiles il n ’ y en a pas. Ceci nous semble parler en faveur de l ’ hypothèse que les évangiles ont seulement été ajoutés après coup à un Livre de Genèse déjà copié. 1. Introduction 4 <?page no="13"?> J EAN , IX , I - XI , 2 EST INSÉRÉ FF . 66 - 67 AU MILIEU DE L UC ; L UC , III , 24 - 38 EST INSÉRÉ DANS IV , 23. J EAN , XII , 1 - 15, DÉJÀ COPIÉ F O 62 V O , EST REPRODUIT AU F O 64 V O , AVANT LA P ASSION , D ’ APRÈS UNE AUTRE TRADUCTION , SOUS LE TITRE : «A YSI COMENSA L ’ AVANGELI DE SANT J OHAN LO JORN DE LA CENA … » F IN ( F O 77): « E CANT FONC » (L UC , XXII , 14) … L E VERSO DU DERNIER FEUILLET EST EN BLANC . Après B ERGER 1890 l ’ intérêt pour le ms. BN fr. 6261 semble s ’ être évanoui et il n ’ y a plus de nouveaux essais de description pour longtemps: on se contente d ’ exploiter de façon plus ou moins copieuse, parfois aussi déformante les résultats de Berger. Parmi ces mentions qui dérivent directement de Berger et n ’ apportent rien de nouveau, il faut citer: G RÖBER (S TIMMING ) 1897: 60; C OMBA 1901: 694s.; M ANGENOT 1912 (1922): col. 776s.; A NGLADE 1921: 204 et N2; C LAVIER 1959: 11s.; C LAVIER 1965: 746ss.; D E P OERCK / V AN D EYCK 1968: 37ss.; V AN D EYCK 1970: 68. C ’ est moi qui ai relancé la discussion autour du ms. BN fr. 6261 en 1969 (W UNDERLI 1969 a: 24ss., 82ss.), mais pour l ’ époque sans grand écho. Il est maintenant définitivement temps de tenir la promesse donnée alors et de fournir non seulement une édition des quatre Évangiles occitans, mais aussi une nouvelle description du manuscrit; elle reste cependant largement tributaire de la présentation modèle de Berger et la complète de toute une série de détails importants non encore mentionnés jusqu ’ ici. * Le manuscrit BN fr. 6261 est un volume en parchemin de 400 sur 272 millimètres; le manuscrit proprement dit comprend 78 feuillets 4 couverts de texte sur deux colonnes; le verso du feuillet 77 et tout le feuillet 78 sont restés vides (fait exception de quelques notes indéchiffrables dans le coin supérieur droit de 78 r). La couverture du volume est en cuir de veau et relativement récente, car elle porte le chiffre de Louis-Philippe 5 ; l ’ extérieur du couvercle antérieur est le seul endroit où l ’ on rencontre la cote actuelle du volume, «FR. 6261». Le volume connaît cependant deux cotes antérieures. Sur le recto du premier feuillet nous trouvons au-dessus de la colonne b la cote «Suppl. fr. 2317 bis» qui a aussi été copiée par une main plus récente au milieu du recto du feuillet de couverture (en papier), probablement ajouté au moment où la reliure actuelle du volume a été exécutée. Au-dessous de cette entrée sur le premier feuillet proprement dit on trouve une deuxième note de classification qui est séparée de la première par un long trait de plume qui s ’ étend sur toute la 4 Dans les descriptions antérieures il est toujours question de 77 feuillets; on a négligé le feuillet 78 parce qu ’ il ne contient pas de texte. - Cf. cependant ci-dessous la note sur le verso du feuillet de couverture. 5 Cf. C AMPS 2010: 47. 1.1.1. Description du manuscrit 5 <?page no="14"?> largeur de la colonne b: «m c xli» (suivi d ’ une sorte de petit écu); selon Berger 6 il s ’ agirait d ’ une ancienne cote qui remonte au 16 e siècle. Nous devons cependant avouer que nous n ’ avons pas pu fixer la fonction exacte des deux marques ni réussi à les dater et localiser. Le feuillet de couverture en papier montre dans le coin inférieur droit du recto une autre information: R. B. 1895 N o 1771 Encore une fois, nous devons avouer que nous ne savons que faire de cette note. - Reste encore le verso du feuillet de couverture où nous trouvons audessus du milieu de la page la note suivante clairement datée: Volume de 78 Feuillets 9 août 1869 C ’ est la seule indication du nombre des feuillets qui soit correcte. Notre manuscrit nous fournit aussi quelques informations sur les possesseurs du volume avant son entrée dans la Bibliothèque royale et plus tard dans la Bibliothèque nationale. À la page 77 r on trouve sous la colonne a la note «Est au prevost des mareschaulx de France», puis sous la colonne b dans majuscules fantaisistes presque illisibles le nom «Tristan»; l ’ écriture semble être du 17 e siècle. Depuis Delisle et Berger 7 on réunit les deux séquences en une seule, ce qui donne: «Est au prevost des mareschaulx de France TRISTAN », et ce Tristan est identifié avec Tristan l ’ Ermite, courtisan et poète rénommé de la première moitié du 17 e siècle (1601 - 1655). On ne peut pas exclure qu ’ il s ’ agisse d ’ une signature de Tristan l ’ Ermite même, mais c ’ est loin d ’ être prouvé. - Au-dessous du nom de TRISTAN , sous la colonne b, nous trouvons la note suivante: Ce livre de genesis a este de feu messure Jehan du Chastel, evesque de Carcassonne. Bertaudi Not[aire] Jean du Chastel, né en 1408, a été nommé évêque de Carcassonne en 1456 et a excercé cette fonction (à côté de celle de prévost de la cathédrale de Toulouse) jusqu ’ à sa mort en 1475. - La même note (littéralement identique) se trouve aussi sur le feuillet 1 r, en bas sous la colonne b. Revenu ainsi au premier feuillet de notre manuscrit, ajoutons encore quelques détails d ’ information. Le manuscrit débute par un grand dessin à la plume coloré après coup; il est d ’ un format de 299 sur 285 millimètres et occupe les deux tiers supérieurs environ de la page. Le sujet correspond au 6 B ERGER 1890: 538 N1. 7 Cf. D ELISLE 1876: 24 et B ERGER 1890: 538 N1. - Cf. aussi M ANGENOT 1912: col. 776, C AMPS 2010: 47. 1. Introduction 6 <?page no="15"?> début thématique de la Genèse: il montre Dieu entre ses animaux au paradis 8 . Après le dessin débute le texte: Dis el libre de generis q ’ el comensamen del mon crehet Dieus lo cel e la terra. E la terra era vuega e tot lo mon era tenebras … . (1ra) A côté des cotes et de la note du notaire Bertaudi déjà mentionnées, il reste un dernier élément à signaler: Au milieu de la marge inférieure, au-dessous de l ’ espace laissé vide entre les deux colonnes, a été apposé le sceau de la Bibliothèque royale. La qualité de cette première page est mauvaise: dessin et écriture, encre et couleurs ont beaucoup pâli, le texte est en partie illisible. Les pages qui suivent sont meilleures, mais on en trouve toujours qui sont sérieusement endommagées. Nous reproduisons ici un choix de pages pour illustrer la qualité fort inégale des feuillets et pages qui constituent notre manuscrit 9 : 8 Le manuscrit contient 67 illustrations de ce genre, normalement plus petites que le dessin initial; cf. B ERGER 1890: 538 N1. - Il faut cependant souligner qu ’ on n ’ en trouve que dans le Livre de Genèse; dans les évangiles, il n ’ y en a pas. 9 Toutes ces réproductions sont à 68 % de l ’ original pdf pour des raisons techniques; les dimensions des copies pdf dépassent les dimensions de l ’ original matériel de 50 % environ. 1.1.1. Description du manuscrit 7 <?page no="16"?> 1. 41v (pdf 88): fin Genèse/ début Mt., bien conservé 8 <?page no="17"?> 2. 43r (pdf 91), légèrement pâli 9 <?page no="18"?> 3. 52v (pdf 10), légèrement pâli 10 <?page no="19"?> 4. 58v (pdf 122), dégats d ’ humidité légers 11 <?page no="20"?> 5. 61v (pdf 128), dégats d ’ humidité moyens 12 <?page no="21"?> 6. 63v (pdf 132), dégats d ’ humidité graves 13 <?page no="22"?> 7. 72v (pdf 150), dégats d ’ humidité graves 14 <?page no="23"?> 8. 77r (pdf 159): dernière page du ms., moyennement pâli 15 <?page no="24"?> Comme résultat général, on peut retenir que l ’ état du manuscrit est meilleur au début que vers la fin et que surtout dans l ’ évangile de Luc il devient de plus en plus difficile de déchiffrer le texte. En plus, on peut affirmer que les feuillets et pages extérieurs du volume (aussi bien au début qu ’ à la fin) ont plus souffert que ceux qui se trouvaient pour ainsi dire à l ’ abri à l ’ intérieur du volume. Ceci parle en faveur de la thèse que notre manuscrit était resté pendant un certain temps (non négligeable) sans reliure. En ce qui concerne l ’ écriture, nous la croyons (comme nos prédécesseurs) du 15 e siècle, et plutôt du début que du deuxième ou troisième tiers. Mais que penser de l ’ affirmation de Berger que nous sommes devant «une seule écriture, du XVe siècle»? 10 Si l ’ on compare les pages 14 r (pdf 33; Livre de Genèse) et 42 v (pdf 89; Év. Mt.) 10 Cf. B ERGER 1890: 538 N1. 1. Introduction 16 <?page no="25"?> 9. 14r (pdf 33) 17 <?page no="26"?> 10. 42r (pdf 89) 18 <?page no="27"?> on pourrait être tenté d ’ accepter le jugement de Berger, car en effet, il y a peu de différences entre les deux spécimens, et les rares variantes qu ’ on peut découvrir à la rigueur restent dans l ’ espace de tolérance qu ’ on peut qualifier de «normal» pour toute écriture. Mais étendons un peu notre documentation et comparons les numéros 9 et 10 aux numéros 11, 12, 13 et 14 ci-dessous: 1.1.1. Description du manuscrit 19 <?page no="28"?> 11. 56v (pdf 118) 20 <?page no="29"?> 12. 67r (pdf 139) 21 <?page no="30"?> 13. 57r (pdf 119) 22 <?page no="31"?> 14. 66v (pdf 138) 23 <?page no="32"?> Alors, cette conviction est immédiatement ébranlée. Dire que les écritures de 9/ 10, de 11/ 12 et de 13/ 14 sont de la même main me paraît franchement impossible. Et puis il faut aussi insister sur le fait qu ’ entre 11 et 12 il existe aussi des différences non négligeables 11 ; et il en va de même pour 13 et 14, quoiqu ’ ici les écarts soient moins marqués. D ’ un autre côté, on ne peut pas nier une certaine parenté entre les différentes écritures que nous croyons pouvoir identifier. La conclusion qui s ’ impose devant cette situation, c ’ est que plusieurs scribes ont travaillé à la copie de notre manuscrit, mais qu ’ ils l ’ ont fait en même temps et dans le même atelier. En ce qui concerne la foliation de notre manuscrit, elle commence avec le premier feuillet de parchemin; le feuillet de couverture en papier n ’ est pas pris en considération. Elle va du numéro 1 au numéro 78 sans interruption aucune; elle n ’ est cependant pas sans problèmes, et nous devons y revenir. Chez nos prédecesseurs, il est toujours question de 77 feuillets, car ils ne comptent pas le dernier parce qu ’ il est resté vide; il faut cependant insister sur le fait que la foliation principale 12 est du feuillet 1 au feuillet 78 de la même main (qui est cependant différente des mains des copistes); elle semble être relativement moderne et mérite notre confiance. Mais cela ne veut pas dire que tous les problèmes de foliation soient résolus. Tout d ’ abord il faut souligner qu ’ il existe une deuxième foliation à côté de la foliation dont nous avons parlé jusqu ’ ici et qui est valable aujourd ’ hui. Les chiffres de cet ordre se trouvent toujours en haut du coin droit du recto du feuillet et sont normalement bien lisibles. Mais il existe une deuxième foliation (probablement plus ancienne) dont les chiffres sont normalement placés directement au-dessus et à droite de la première ligne de la colonne b du recto. L ’ encre de cette foliation a beaucoup pâli et n ’ est souvent que difficilement lisisble. - Les chiffres des deux foliations sont identiques du feuillet 1 jusqu ’ au feuillet 11. Mais avec le feuillet 12 (actuel) il y a une erreur dans la numérotation de l ’ ancienne série, car le numéro 11 est répété. Ainsi, à partir d ’ ici les numéros des deux séries diffèrent d ’ une unité, et cette différence reste intacte jusqu ’ au dernier feuillet. Et il y a encore d ’ autres problèmes de numérotation au début de notre manuscrit: - Les 2 premiers feuillets connaissent à côté de la numérotation en chiffres arabes une numérotation en chiffres romains; les chiffres romains se trouvent à gauche du chiffre arabe actuellement valable. Les chiffres arabes sont abandonnés après le deuxième feuillet. 11 Qui d ’ ailleurs sont soulignées par la présence d ’ une réclame («E fait font») en bas de la colonne b, ce qui est plutôt exceptionnel dans notre manuscrit (et surtout dans les évangiles). L ’ affirmation «réclames» de B ERGER (1890: 538 N1) constitue donc une nette exagération. 12 Cf. ci-dessous. 1. Introduction 24 <?page no="33"?> - Les premiers feuillets témoignent d ’ un certain désordre qui a incité une main moderne à des remarques de correction au-dessous de la colonne b du verso du type suivant: fol. 3: «La suite au fol. 6 qui doit être coté 4»; la numérotation au recto du feuillet 4 est commentée: «lisez 6» ou encore: fol. 5: «La suite au fol 8 qui doit être coté 7»; fol. 8: «lisez 7» etc. Ainsi les 9 premiers feuillets doivent être réarrangés de la manière suivante: fol. 1 - 3: correctes 13 fol. 4: lisez 5 fol. 5: lisez 6 fol. 6: lisez 4 fol. 7: lisez 9 fol. 8: lisez 7 fol. 9: lisez 8 À partir du feuillet 10, la numérotation est de nouveau correcte. - Dans l ’ édition en ligne de notre manuscrit, nous nous voyons confronté avec un problème curieux: nous avons deux fois une page fol. 2 r, mais la page fol. 2 v ne se trouve que dans la deuxième occurrence; dans le cas de la première elle manque. Comment expliquer cet énigme? Nous pensons qu ’ il s ’ agit d ’ une erreur du copiste qui a préparé la publication en ligne: il a oublié qu ’ il avait déjà copié la page 2 r et a encore une fois copié aussi bien le recto que le verso de ce feuillet. Reste quand même le fait curieux que les premières pages de notre manuscrit ont été copiées sur des feuillets isolés (qui pouvaient facilement être déplacés), et non sur des cahiers comme c ’ était la règle. - Nous avons encore rencontré un autre phénomène de marquage numérique vers la fin du manuscrit. À la page 60 r, à droite au-dessous de la colonne b, quelqu ’ un a ajouté le chiffre 4. Ceci se répète à la page 64 r, puis aux pages 68 r et 69 r où la leçon du chiffre est cependant incertaine. Aux pages 70 r et 71 r nous trouvons de nouveau le chiffre 4, puis à la page 72 un chiffre qui peut être lu 6 ou 4. Nous supposons que toutes ces marques doivent être lues 4, mais leur fonction nous reste énigmatique. Le problème principal est le fait que la distance entre les différentes marques est irrégulière et ne semble obéir à aucune règle. Notre manuscrit connaît une structuration par des majuscules alternantes en rouge et en bleu et qui vont normalement sur deux lignes; des cas relativement rares où elles occupent le début des trois premières lignes d ’ une séquence ne manquent pas (p.ex. 42ra [L], 51rb [E], 52va [E], 52vb [M], 52vb [L], 58va [I], 58va [E], 64vb [E; 2 fois], 66ra [E], etc., et 13 Avec réserves, cf. le point suivant. 1.1.1. Description du manuscrit 25 <?page no="34"?> exceptionnellement on rencontre même des exemplaires allant sur quatre lignes (41vb [S], 57rb [E], 66ra [S], 77rb [A]. Les séquences ainsi délimitées sont de longueur fort inégale: elles ne peuvent comprendre que quelques lignes, dans d ’ autres cas un nombre plus élevé de lignes, toute une colonne, une page, plusieurs pages … Ces initiales marquent dans bon nombre de cas une ancienne division du texte en chapitres qui ne correspond pas toujours à celle des versions actuelles de la Bible; en bon nombre de cas, cette structuration ressemble à celle qu ’ on rencontre dans les NT de Lyon et de Paris 14 . Ceci parle pour un âge plutôt remarquable de cette organisation et pour une traduction de notre texte avant la fin du 13 e siècle. Le procédé que nous venons de décrire est cependant aussi employé dans d ’ autres fonctions, ce qui le rend souvent ambigu. Voici la liste des fonctions les plus importantes: - Dans beaucoup de cas, on peut interpréter l ’ emploi d ’ une telle majuscule comme marque d ’ un début de chapitre. Souvent ces coupures coïncident avec la division moderne, mais il existe aussi une série considérable de dérogations qui semblent refléter une structuration du texte plus archaïque. Les séquences ainsi isolées peuvent être d ’ une longueur fort variable. - Il existe aussi des cas où une marque de ce genre tombe même au milieu d ’ un verset de l ’ organisation moderne du texte. Dans un certain nombre d ’ exemples, il peut s ’ agir d ’ une erreur de scribe, mais il existe aussi bien des cas où le texte permet une interprétation syntaxique et sémantique différente de la leçon canonique; ces cas peuvent être importants pour l ’ histoire de la réception du texte. - Dans un nombre considérable de cas, les initiales en question semblent marquer le début d ’ un discours direct. Ces marques ne tombent qu ’ accidentellement sur un début de verset. - Les instruments de structuration (surtout conjonctions, adverbes, mais aussi d ’ autres) semblent souvent «attirer» l ’ utilisation d ’ une initiale. C ’ est tout particulièrement le cas pour e/ et, mais, apres, adonx/ adonc etc., si, emperaisso, per, etc. Assez souvent, ces particules tendent à former des séries relativement continues et il en résulte alors une sorte de liste ou d ’ énumération; dans les cas les plus saillants, les constituants d ’ une telle série ne comprennent qu ’ un seul verset. Les grandes majuscules (en bleu, rouge, violet) qui caractérisent le début des différentes parties du Nouveau Testament (évangiles, Actes, Apocalypse, épîtres) dans le ms. BN fr. 2525 manquent dans BN fr. 6261; le début des quatre évangiles n ’ est marqué que par une ou plusieurs lignes restées vides et «l ’ argument» qui précède le texte de l ’ évangile proprement dit. 14 Cf. B ERGER 1890: 539; D E P OERCK / V AN D EYCK 1968: 37; W UNDERLI 1969 a: 25. 1. Introduction 26 <?page no="35"?> En ce qui concerne les «arguments» 15 , il s ’ agit de brèves textes antéposés aux évangiles et qui fournissent des informations sur les évangélistes et leur vie et donnent une sorte de résumé très condensé du contenu de l ’ évangile en question. Ces introductions dans les versions qui les connaissent se ressemblent beaucoup sans pourtant être identiques littéralement. Ainsi les «arguments» dans BN fr. 6261 sont en étroite relation avec ceux qu ’ on trouve p.ex. dans le NT (vaudois) de Carpentras 16 , tout en s ’ en éloignent pour bon nombre de détails. La tradition des «arguments» montre donc que les versions occitanes et les versions vaudoises du Nouveau Testament et de ses composantes sont loin d ’ être indépendentes les unes des autres, mais qu ’ elles gardent toujours une certaine autonomie qui permet que dans le détail on soit confronté avec des variations non négligeables. Cette relative indépendance des textes évangéliques de BN fr. 6261 par rapport à leurs modèles (latins et occitans) 17 explique aussi qu ’ on se voit maintes fois et toujours de nouveau confronté avec des interversions et des lacunes. Berger a fourni un choix important de ces passages problématiques dans sa description détaillée du manuscrit 18 . Nous n ’ allons pas reprendre ici ces détails ni les compléter: ils seront duement pris en considération dans le texte des quatre évangiles et les commentaires qui accompagnent notre leçon et présentation. Pour terminer notre description du manuscrit, nous allons encore ajouter le texte de quelques passages cruciaux et qui permettent d ’ identifier notre document: - Le feuillet 41 v est d ’ une importance exceptionnelle puisqu ’ il documente le passage du Livre de Genèse à l ’ Évangile de Matthieu. Le livre de Genèse se termine de la manière que voici: «Et pueis establit que tota persona paubra que prezes lo batisme qu ’ el li fos donat del thesaur de l ’ emperador .xx. so[l]s e vestiduras blancas e que poires albara del papa per tal que alcus mescrezens non se pogueson d ’ aquesta gracia avidar, et crer aytan lo nombre d ’ aquels que se bategeron que foron 8 m personas, exeptatz femnas e enfans.» 19 Suivent 14 ou 15 lignes laissées vides dans la colonne b. Commence alors l ’ «argument» de Matthieu: «Sant Matieu cant ac prezicat en Judea la sieua euvangilh, el s ’ en volt anar prezicar als gentils, et escrius aquesta euvangilh en ebrayc en manieria de memorial que laises a sos fraires, que aisis se covenie la fe 15 Cf. B ERGER 1890: 539, M ANGENOT 1912: col. 777, D E P OERCK / V AN D EYCK 1968: 37. 16 Cf. N ÜESCH 1979. 17 Il en va probablement de même pour les textes qui sont à la base du Livre de Genèse qui ne constituent ici cependant pas notre sujet. 18 Cf. B ERGER 1890: 538 N1. - Cf. aussi G RÖBER 1897: 60, W UNDERLI 1969 a: 24. 19 Leçon parfois douteuse. 1.1.1. Description du manuscrit 27 <?page no="36"?> l ’ euvangih a prezicar per cofermar las escripturas co[n]tra los heretges, per aiso que motz est mutason … .» - La fin du manuscrit appartient au chapitre 22 de l ’ Évangile de Luc et comprend les versets 10 à 14: «Dis lur Jhesus: «Quant intrares en la ciutat, encontrares hun home que po[r]ta una mola d ’ aga. Segues lo lay ont intrara, e digas al senhor de la mayo: ‹ Lo maistre dis ont es aquel luoc ont el manjara am sos dicipols. Et el vos ensenhara hun gran luoc encortinat e parat, et aqui aparelhares de manjar.» Et e[l]s aneron et aparelheron de manjar aysi com lur avie mandat 20 . E cant font [ … ] Ici s ’ arrête le texte, au milieu du verset 14; c ’ est la fin de la colonne b, et le verso du feuillet est resté vide. Après le texte proprement dit, nous ne trouvons sur le feuillet 77 r que les deux notes concernant les premiers possesseurs, Jehan du Chastel et Tristan l ’ Ermite; nous les avons discutés ci-dessus. 1.1.2. Contenu du manuscrit En principe, tout ce qui concerne le contenu de ms. BN fr. 6261a déjà été mentionné dans le chapitre précédent. Il nous soit quand même permis de réunir ici les informations plutôt dispersées. Cette sorte de résumé doit malheureusement finir par une critique sévère de la plupart des mentions de notre manuscrit et de son contenu. La meilleure description du contenu du manuscrit, la plus détaillée et la plus complète est celle de Samuel Berger 21 , le doyen, pour ne pas dire le pape des recherches bibliques occitanes médiévales. Nous l ’ avons reproduite intégralement ci-dessus (cf. p. 3s.) et ne la répétons pas ici. Mais nous insistons sur les points les plus importants: - Sur les feuillets 1 à 41 v le manuscrit contient un Livre de Genèse, c ’ est-àdire une compilation de textes de l ’ Ancien Testament et de textes nonbibliques 22 et qui recouvrent l ’ époque de la création du monde jusqu ’ à Constantin, son baptême et les franchises qu ’ il donne à l ’ Église; cette première partie contient aussi un abrégé de l ’ Èvangile de Nicodème 23 qui a été publié par S UCHIER 1883. 20 Ms. «maidat»; Vulg. «dixit», Carp. «dis», Paris «ac dich». 21 Cf. B ERGER 1890: 538 N1. 22 B ERGER 1890: 560 s. définit un Livre de Genèse de la manière que voici: «C ’ est un extrait de la Bible et des apocryphes, qui complète l ’ histoire sainte en y ajoutant la fleur des légendes évangéliques.» 23 L ’ Évangile de Nicodème (aussi appelé Actes de Pilate) est un évangile apocryphe qui a son origine en Grèce au 4 e siècle et qui - traduit en latin - a eu un grand succès en Occident. 1. Introduction 28 <?page no="37"?> - A partir du feuillet 41 v suit une version occitane (plus exactement provençale) des quatre évangiles qui ne manque pas de lacunes, de déplacements, d ’ abrégements et de paraphrases, mais qui semble aussi intégrer des gloses dont l ’ origine n ’ est pas claire. Cette description du contenu peut être considérée comme valable jusqu ’ à date actuelle. Elle n ’ est défectueuse que sur deux points: - Il n ’ est pas souligné suffisamment que les 4 évangiles se suivent dans un ordre inhabituel: Jean est inséré entre Marc et Luc. Ce fait n ’ est pas passé sous silence, bien sûr, mais il n ’ est pas thématisé. - La description de Berger ne met pas en relief que la fin de Luc manque (Luc 22/ 14-71, 23, 24). Ces petits défauts ont été corrigés dans W UNDERLI 1969 a: 24ss. En outre il est souligné qu ’ une version plus ou moins identique du Livre de Genèse qu ’ on trouve dans BN fr. 6261 se rencontre aussi dans deux autres manuscrits parisiens: le BN nouv. acq. fr. 4131 (cf. B RUNEL 1935: n o 222) et le Bibl. Sainte Geneviève 24 (B RUNEL 1935: n o 247). C AMPS 2010: 47 dit que le Livre de Genèse de BN fr. 6261 était le manuscrit D de cette Chronique universelle, mais il ne nous fournit pas les informations nécessaires concernant les autres manuscrits (à l ’ exception de la brève remarque que le Nouv. acq. Sainte-Geneviève 24 était le ms. G de cette tradition). Passons rapidement en revue les autres publications qui s ’ engagent dans la description du contenu de notre manuscrit. Elles exploitent presque toutes la description de Berger sans le dire ouvertement, et en outre elles n ’ apportent rien de nouveau, tout au contraire, elles retranchent et suppriment des informations importantes qui se trouvent dans Berger: - C AMPS 2010: 47 ne parle que du Livre de Genèse et qu ’ il contenait un passage qui aurait pour source l ’ Évangile de Nicodème; aucun mot sur les quatre évangiles canoniques et leurs particularités. - M ANGENOT 1912/ 1922: col. 776 s. mentionne aussi bien le Livre de Genèse que les quatre évangiles en précisant qu ’ il s ’ agit de «la plus grande partie des Évangiles». C ’ est une formule tout au moins ambiguë: elle peut signifier que certains évangiles manquent ou que certaines parties de certains évangiles manquent 24 . Mais l ’ auteur nous fournit au moins l ’ information qu ’ il existe des lacunes; des déplacements, des abrégements, des paraphrases etc. il ne souffle cependant mot. - Dans la col. 777, il est aussi question du Livre de Genèse avec une définition du genre qui est reprise à Berger et la remarque qu ’ un texte semblable se rencontre dans le ms. de Sainte-Geneviève. Les deux versions sont 24 Naturellement, il n ’ y a que la deuxième interprétation qui correspond aux faits. 1.1.2. Contenu du manuscrit 29 <?page no="38"?> attribuées au 14 e s., ce qui est tout à fait improbable pour la ms. BN fr. 6261 25 . - C LAVIER 1959: 11: «Le manuscrit 6261 contient, à la suite d ’ un ‘ livre de Genèse ’ , une version provençale des Évangiles». Sont donc mentionnés les deux blocs qui constituent ce volume, mais la sucession inhabituelle des évangiles ainsi que les nombreuses lacunes, les non moins nombreux déplacements et la tendance à la paraphrase sont passés sous silence. - C LAVIER 1965: 746 affirme: «Le manuscrit 6261 de la Bibliothèque national[e] contient, à la suite d ’ un ‘ livre de Genèse ’ , introduit postérieurement, une version nettement provençale, et dans un style vivant, des Évangiles.» Aucun détail sur le texte des évangiles (à l ’ exception de cette remarque gratuite sur le style). Et que veut cette remarque immotivée et sans aucune base dans la tradition codicologique sur une introduction après coup du Livre de Genèse? Si jamais l ’ une des deux parties de notre manuscrit a un statut secondaire, ce sont bien les évangiles, mais je ne vois aucun indice qui justifierait une telle affirmation. - Dans D E P OERCK / V AN D EYCK 1968: 37 il n ’ est tout d ’ abord que question des quatre évangiles et le ms. 6261 est titré «Les Évangiles provençaux». Aucune remarque concernant le fait que les quatre évangiles font suite à un Livre de Genèse, aucune mention de l ’ ordre inconventionnel des quatre textes, rien sur les lacunes, les déplacements, les intégrations de gloses dans les quatre textes, et surtout rien sur le fait que la fin de Luc manque; la caractérisation de notre version comme «traduction intégrale» est inacceptable et ne peut que signifier que les auteurs n ’ ont jamais vu ni le manuscrit ni un microfilm de BN fr. 6261. Ces négligences ne sont pas compensées par la mention du fragment de Pugetville. - À la p. 39, nous rencontrons finalement quand même quelques lignes sur le Livre de Genèse de notre manuscrit: «On peut signaler un Livre de Genèse qui précède les Évangiles dans le ms. BN fr. 6261, en réalité une chronique universelle … » Le texte (conservé aussi dans d ’ autres manuscrits) ne serait pas antérieur au 14 e siècle. Ainsi, les deux parties de notre manuscrit sont détachées l ’ une de l ’ autre, ce qui ne restera pas sans conséquences. - Dans V AN D EYCK 1970 (qui fournit les documentations pour D E P OERCK / V AN D EYCK 1968), les deux parties de notre manuscrit sont traitées sous deux entrées comme s ’ il s ’ agissait de deux manuscrits différents (n o 1512: les Évangiles provençaux, n o 1516: le Livre de Genèse). Il faut regarder d ’ assez près pour comprendre que nous avons affaire à un seul et même manuscrit. Dans le n o 1512 R IKA V AN D EYCK revient sur le 25 Cf. ci-dessous pour la datation du ms. BN fr. 6261 et de notre copie des quatre évangiles. 1. Introduction 30 <?page no="39"?> contenu des évangiles en exploitant la description de B ERGER 1890 et en fournissant les détails dont nous avons regretté l ’ absence dans le paragraphe précédent. On n ’ apprend cependant rien qui ne soit pas connu depuis longtemps. Ainsi la présentation du contenu de notre manuscrit et surtout de la deuxième partie dans la littérature critique nous laisse largement sur notre soif. Qu ’ on s ’ imagine qu ’ il n ’ y ait pas eu l ’ étude de Samuel Berger! 1.1.3. Datation du manuscrit En ce qui concerne la datation du manuscrit BN fr. 6261, il faut bien distinguer trois questions différentes: - la datation du manuscrit - la datation du texte voire la date de sa traduction - la relation temporelle entre le ms. BN fr. 6261 et le fragment de Pugetville (dont il sera question plus loin). Si l ’ on mêle ces trois plans d ’ investigation, on crée inévitablement le chaos. Commençons par la datation du manuscrit. S AMUEL B ERGER 1890: 538 et 538 N1 l ’ attribue sans discussion, mais aussi sans argument explicite au 15 e siècle. Nous supposons qu ’ il s ’ appuie pour son jugement surtout sur l ’ écriture qui ne peut guère encore appartenir auf 14 e siècle, qui est souvent assez négligée et qui emploie (en comparaison avec Lyon et BN fr. 2425) relativement peu d ’ abréviations. Il s ’ agit d ’ une datation qui ne peut guère être fausse, mais qui manque en tout cas de précision. Nous avons suivi Berger dans notre publication de 1969 26 , car nous n ’ osions pas critiquer ou mettre en doute ce que le doyen des recherches bibliques médiévales avait décidé. Dans les années et décennies qui suivent, personne ne semble oser s ’ éloigner du jugement de Berger: G RÖBER (S TIMMING ) 1897: 60 mentionne en passant que nous avons affaire à un manuscrit du 15 e siècle; M ANGENOT 1912/ 1922: col. 76 parle du 15 e siècle et renvoie à Berger; B RUNEL 1935: n o 174 dit: «Écrit au 15 e siècle en Provence»; D E P OERCK / V AN D EYCK 1968: 15 e siècle; V AN D EYCK 1970: 15 e siècle; C AMPS 2010: 15 e siècle. Et pourtant, cette unanimité n ’ est qu ’ apparente. Ne parlons pas de ceux qui renoncent tout simplement à une datation comme p.ex. C LAVIER 1959 et 1965. Il y a au moins trois datations qu ’ on ne peut pas négliger. Est à mentionner en premier lieu la première de toutes ces datations, celle de Léopold Delisle, qui est plus précis que Berger et attribue notre manuscrit «au commencement du 15 e siècle» (D ELISLE 1876: 24). Puis il nous faut nous occuper de l ’ opinion de 26 W UNDERLI 1969 a: 25, 82. 1.1.3. Datation du manuscrit 31 <?page no="40"?> Joseph Anglade qui dans son Histoire sommaire de la littérature méridionale déclare: «Une troisième version du Nouveau Testament se trouve dans un manuscrit de la première moitié du 14 e siècle», et dans une note il ajoute qu ’ il s ’ agit du BN fr. 6261 (A NGLADE 1921: 201), et il est suivi fidèlement par Ernesto Comba (C OMBA 1935: 92). Et finalement il reste la datatation de la publication en ligne de notre manuscrit par la Bibliothèque nationale: «1301 - 1500». Je suis resté perplexe en lisant cela. En ce qui concerne la datation de le publication en ligne de la BN, elle est tout simplement ridicule et prouve encore une fois que ces classifications, datations etc. schématisées ne servent à rien et à personne. En ce qui concerne les datations d ’ Anglade et de Comba, elles sont à écarter, car elles reposent sur une erreur de négligence commise par Anglade: la date «première moitié du 14 e siècle» est celle du ms. BN fr. 2425. L ’ erreur inverse se trouve d ’ ailleurs dans la description de BN fr. 2425 où nous lisons: «Le manuscrit est du 15 e siècle» (A NGLADE 1921: 200s.); il s ’ agit évidemment de la datation de BN fr. 6261. Les corrections nécessaires faites, nous pouvons donc ranger Anglade parmi ceux qui suivent fidèlement Berger (probablement sans avoir jamais vu le manuscrit ni une copie du manuscrit). Revenons à B ERGER 1890 et en même temps à D ELISLE 1876. Comme nous venons de le dire, la datation de Berger n ’ est certainement pas fausse, mais trop vague. Dans notre désir de préciser ce jugement, nous avons réexaminé l ’ écriture (les écritures? ) soigneusement. On ne peut certainement plus l ’ attribuer au 14 e siècle, car elle n ’ est pas suffisamment soignée et montre trop de tendances vers une cursive. D ’ un autre côté, ces tendances vers une cursive ne sont pas encore tellement fortes qu ’ elles justifieraient une attribution à la deuxième moitié du 15 e siècle. Est-ce qu ’ il y a d ’ autres critères à côté de l ’ écriture? En tout cas nous n ’ avons nulle part trouvé une allusion à un événement historique de l ’ époque qui pourrait fournir la base d ’ une datation (et vu le caractère de notre texte [de nos textes] on ne pouvait guère s ’ y attendre). - M EYER 1889 b: 436 souligne que le système à deux cas ne fonctionne plus et que les formes sont employées tout à fait arbitrairement dans les positions du sujet et du régime (avec, bien sûr, une claire domination des formes du régime dans les deux positions). Malheureusement, cela ne nous aide en rien, car c ’ était déjà le cas au 14 e siècle. - Et finalement M EYER 1989 b: 436 insiste sur le fait que BN fr. 6261 est clairement postérieur au fragment de Pugetville 27 qu ’ il attribue à la première moitié du 14 e siècle. C ’ est sans aucun doute correct, mais ne nous avance en rien pour la datation de notre manuscrit: tout après le milieu du 14 e siècle reste possible. 28 27 Pour le fragment de Pugetville (du Puget) et ses relations avec BN fr. 6261 cf. ci-dessous chap. 1.1.5. 28 Un argument supplémentaire pour une datation relativement tardive du manuscrit pourrait être le fait que l ’ emploi des abréviations est plutôt restreint, et effectivement on peut 1. Introduction 32 <?page no="41"?> Ainsi il nous faut donc revenir à notre analyse de l ’ écriture (des écritures) qui semble suggérer une attribution à la première moitié du 15 e siècle. Nous nous rapprochons donc de D ELISLE 1876: 24 qui plaidait pour le commencement du 15 e siècle. C ’ est peut-être un peu trop précis, mais en principe nous sommes plus ou moins d ’ accord. Venons maintenant à la datation de la traduction (et de la compilation) des textes contenus dans le ms. BN fr. 6261, un devoir encore plus difficile que le précédent et avec des résultats encore plus incertains. Il n ’ y a que peu de chercheurs qui se sont occupés du problème, et si l ’ on réunit les témoignages qui sont identiques ou affins, il n ’ y a en fin de compte que deux opinions qui s ’ affrontent. Les deux doivent tenir compte d ’ une manière ou d ’ une autre de la datation des manuscrits, c ’ est-à-dire la première moitié du 14 e siècle pour le fragment de Pugetville et la première moitié du 15 e siècle pour le ms. BN fr. 6261. Une remarque comme celle d ’ A NGLADE 1921: 201 qui, après la fausse datation du manuscrit, ajoute: « … mais elle [la traduction] est plus anciennne» frôle le ridicule. Qui a jamais rencontré le cas où la traduction était plus récente que le manuscrit? Des observations de ce genre ne servent à personnne et à rien. Nous ne nous occuperons que des jugements qu ’ on peut prendre au sérieux. Et parmi les opinions à retenir compte naturellement celle de Paul Meyer. Après avoir attribué le fragment de Pugetville à la première moitiè du 14 e siècle (ce qui est difficile à prouver, mais ne manque pas de probabilité), il déclare au sujet de la traduction: «Je crois qu ’ elle n ’ est pas notablement plus ancienne que le ms., c ’ est-à-dire que la première moitié du 14 e siècle» (M EYER 1889 b: 436). Il justifie cette datation par le fait que le système à deux cas ne fonctionnait plus et que les anciennes formes du cas sujet n ’ avaient qu ’ exceptionnellement survécu; en outre il était impossible d ’ attribuer toutes ces nombreuses infractions aux règles grammaticales exclusivement au copiste. Cette argumentation m ’ a déjà paru inacceptable ein 1969 29 , car il est bien connu que les copistes n ’ hésitent pas seulement à modifier l ’ aspect grapho-phonologique de leur modèle, mais aussi les caractéristiques grammaticales (comme, p.ex., le système à 2 cas), et qu ’ ils ne reculent parfois même pas devant des modifications lexicales. Cet argument ne suffit en tout cas pour prouver le caractère tardif de la traduction de notre texte. Quoique plutôt faible, le deuxième argument de Meyer me semble avoir plus de poids: «La langue n ’ offre d ’ ailleurs aucun trait qui indique une époque plus ancienne que constater qu ’ en général la fréquence des sigles décroît sensiblement du 13 e au 15 e siècle. Mais que faire du fait que le Nouveau Testament vaudois de Zürich (autour de 1525) fourmille tellement d ’ abréviations qu ’ il devient presque incompréhensible? Cet argument nous paraît peu fiable, donc nous l ’ écartons. - Pour le NT vaudois de Zürich cf. aussi W UNDERLI 1969 a: 31. 29 Cf. W UNDERLI 1969 a: 83. 1.1.3. Datation du manuscrit 33 <?page no="42"?> celle où vivait le copiste.» Encore une fois: ce sont des indices, mais ce n ’ est pas une preuve. Très différente est l ’ opinion des théologiens et en premier lieu naturellement de Samuel Berger 30 , pour lequel la version du ms. BN fr. 6261 représenterait la plus ancienne des traductions occitanes; on pourrait l ’ attribuer éventuellement au milieu du 13 e siècle, mais en tout cas à sa fin. Et Berger a été suivi par la plupart des chercheurs qui se sont intéressés aux traductions bibliques médiévales en occitan et en vaudois: C OMBA 1901: 694, C OMBA 1935: 92, M ANGENOT 1912/ 1922: col. 777, C LAVIER 1959: 11, C LAVIER 1965: 747, D E P OERCK / V AN D EYCK 1968: 38. Mais malheureusement c ’ est une solidarité seulement superficielle et verbale, car aucun de ces auteurs n ’ a vu le manuscrit ou étudié le texte. Ils ne sont donc pas à même d ’ apporter des arguments substanciels en faveur de leurs affirmations. Les seuls arguments sont toujours ceux avancés par Berger. Et quels sont maintenant ces arguments? 31 Ils sont tirés surtout des caractéristiques et qualités de la traduction 32 : - Ce qui caractérise les évangiles de BN fr. 6261, c ’ est le fait que la traduction est très libre, parfois même presque négligée, tandis que Lyon et BN fr. 2425 suivent leur modèle latin d ’ une manière presque pénible et traduisent souvent mot pour mot. Or Berger pense qu ’ une traduction libre est typique pour le début d ’ une tradition de vulgarisation, pour une religiosité encore spontanée et naïve qui n ’ est pas encore suffoquée par les discussions dogmatiques et les précautions d ’ éviter les pièges des hérésies. Dans une phase plus avancée, une telle attitude ne serait plus possible. - Il en va presque de même pour la langue des quatre évangiles qui est caractérisée comme populaire, simple et directe et riche en tournures idiomatiques et images variées et colorées. De nouveau notre manuscrit est clairement en contraste avec Lyon et BN fr. 2425 dont la langue est docte, dogmatique, servile par rapport au modèle latin; d ’ un point de vue stylistique et de goût, BN fr. 6261 serait clairement supérieur aux autres versions. Et encore une fois Berger affirme que cette manière d ’ aborder le texte des évangiles serait typique pour une tradition de prose non encore très développée; à un moment plus avancé cela n ’ aurait plus été possible. BN fr. 6261 (en tant que traduction) doit donc pécéder Lyon et BN fr. 2425 et a toutes les chances de remonter au 13 e siècle. - Le prochain argument de Berger pour une datation relativement précoce de la traduction des quatre évangiles de BN fr. 6261 est la division du texte en chapitres et paragraphes: elle ressemble clairement à celle de Lyon et de BN fr. 2425 et représente la tradition languedocienne dans ce domaine qui est un 30 Berger 1890: 539, 546. 31 Pour ce qui suit cf. aussi W UNDERLI 1969 a: 24s., 83ss. 32 Pour la caractérisation de la traduction cf. ci-dessous, chap. 1.1.6. 1. Introduction 34 <?page no="43"?> reflet de la structuration du fameux Codex vaticanus graecus 1209. Nos trois versions s ’ éloignent donc clairement de l ’ organisation du texte telle qu ’ elle était en usage dans le Nord de France et qui n ’ a pénétré dans le Midi que tardivement. - Reste le quatrième et dernier argument de Berger: La base latine de notre traduction n ’ est pas la version languedocienne de la Vulgate (qui est d ’ ailleurs très controversée), mais le texte alcuinien tel qu ’ il était en usage dans le Nord de la France avant la révision du texte par l ’ Université de Paris (1226). Ce texte revu se répandait assez vite au Languedoc 33 , ce qui imposerait une traduction de notre texte avant le milieu du 13 e siècle. Que faut-il penser de ces arguments? Commençons par la liberté de la traduction. Il est vrai, nous avons affaire à une traduction très libre, tellement libre qu ’ elle se rapproche à bien des endroits d ’ une paraphrase. Or des traductions infidèles avec une claire tendance à la paraphrase ne sont pas du tout typiques d ’ une religiosité originelle, naïve et populaire; ces périodes initiales et primitives sont bien plus caractérisées par un traitement des textes péniblement exact, par un profond respect avec lequel on aborde les Écritures Saintes. D ’ un autre côté on trouve des paraphrases surtout dans les époques d ’ une religiosité décadente et sécularisée. L ’ argument pourrait donc aussi (et même avec plus de probabilité) être employé pour son contraire. En ce qui concerne la langue et le style, la prose est normalement, dans ses débuts, étroitement liée à ses modèles latins et à la rhétorique; la libération de ce joug et une orientation à la langue spontanée et populaire n ’ est pas un indice pour une phase précoce de la tradition de la prose, mais tout au contraire un signe d ’ une étape tardive dans l ’ évolution de cette tradition. En ce qui concerne la division du texte en chapitres et paragraphes, il est bien vrai que la nouvelle organisation (qui est valable jusqu ’ à aujourd ’ hui) a été élaborée par Étienne Langton en 1214 et qu ’ elle a aussi été adoptée par l ’ Université de Paris 34 . Mais il est vrai aussi que son triomphe s ’ est fait attendre et que même au 14 e et 15 e siècles on rencontre encore souvent l ’ ancienne structuration qui reflète l ’ état du Codex vaticanus graecus. Ceci s ’ explique par le fait que les anciens textes et volumes sont encore utilisés comme modèles cent, deux cent, trois cent ans après leur création. Il faut donc compter avec l ’ utilisation d ’ un vieux codex (ou d ’ un codex encore montrant l ’ ancienne organisation en chapitres) par un traducteur travaillant à la fin du 13 e , au 14 e et même au 15 e siècle. Cet argument ne prouve donc rien, ni pour une datation précoce et encore moins pour une datation tardive. Il n ’ en va guère mieux pour l ’ argument de la version alcuinienne comme modèle latin de la traduction. Dans ce cas aussi il existe toujours la possibilité qu ’ un manuscrit latin faisant partie de cette tradition a servi à un moment 33 Cf. D E P OERCK / V AN D EYCK 1968: 24. 34 Cf. p.ex. D E P OERCK / V AN D EYCK 1968: 24. 1.1.3. Datation du manuscrit 35 <?page no="44"?> relativement tardif comme base de la traduction. Et il faut même se demander si cet aspect ne parle pas plutôt en faveur du contraire de ce qu ’ il devrait prouver 35 . Les versions occitanes de Lyon et de BN fr. 2425 ainsi que le Nouveau Testament des Bibles vaudoises remontent toutes à la recension languedocienne de la Vulgate; seulement la traduction des livres historiques de l ’ Ancien Testament dans le ms. BN fr. 2426 et les quelques extraits de l ’ Ancien Testament dans les Bibles vaudoises remontent aux versions bibliques répandues dans le Nord de la France. Est-ce que le remplacement de la Vulgate languedocienne par une version de la Vulgate caractéristique du Nord comme base de la traduction ne doit-il pas être vu dans le contexte de la réorientation économique et culturelle du Sud aux 14 e / 15 e sècles et la genèse d ’ une nouvelle relation de dépendance 36 ? Est-ce qu ’ une traduction provençale sur la base d ’ une version septentrionale de la Vulgate ne devient pas seulement probable à partir de cette période? Ainsi des quatre arguments de Berger l ’ un se montre inefficace et les trois autres parlent plutôt en faveur du contraire de ce qu ’ ils devraient prouver. L ’ hypothèse de Berger d ’ une traduction appartenant déjà au 13 e siècle ne peut donc pas être appuyée. Ce qu ’ on peut affirmer, c ’ est que notre traduction précède en tout cas le fragment de Pugetville; elle doit donc être attribuée au milieu du 14 e siècle au plus tard si la datation du fragment par Meyer est correcte. Pour une datation plus précise les preuves nous manquent. En tant que pure hypothèse j ’ avancerais que nos quatre évangiles ont été traduits autour de 1300 - nous sommes donc dans la période envisagée par Paul Meyer. 37 1.1.4. Localisation du manuscrit Si nous passons maintenant à la localisation de notre manuscrit, nous abordons un problème qui est beaucoup moins controversé que celui de la datation, voire qui témoigne d ’ une unanimité presque totale: tous voient l ’ origine du ms. BN fr. 6261 dans la Provence, et quelquefois il est précisé qu ’ il s ’ agit du Sud de la Provence, voire le département du Var. Et nous ne contredirons certainement pas nos prédécesseurs 38 , car notre analyse de la langue des quatre évangiles aboutira au même résultat 39 . 35 Cf. W UNDERLI 1969 a: 24. 36 Cf. p.ex. B ERGER 1890: 561 au sujet des livres historiques de l ’ Ancien Testament dans le ms. BN fr. 2426. - Pour les dépendances économiques et culturelles cf. aussi L E R OY L ADURIE 1967: 48ss. 37 Nous n ’ avons ici parlé du fragment de Pugetville qu ’ en passant; la discussion est renvoyée à un sous-chapitre particulier (1.1.5). 38 Cf. déjà W UNDERLI 1969 a: 25, 82. 39 Cf. ci-dessous, chap. 3. 1. Introduction 36 <?page no="45"?> Ainsi, M EYER 1889 b: 437s., après avoir localisé le fragment de Pugetville au département du Var, avance l ’ hypothèse que le ms. BN fr. 6261, qui offre la même version des évangiles, provient de la même région. B ERGER 1890: 560 l ’ attribue sans discussion aucune (et sans amener la moindre preuve) à la Provence, et B RUNEL 1935: n o 174 fait de même. C LAVIER 1959, sur la base d ’ une petite analyse des résultats de lat. FACTUM le déclare comme provençal, et dans C LAVIER 1965: 746 il ne fait que répéter ce jugement. D E P OERCK / V AN D EYCK 1968: 37 parlent d ’ abord des «évangiles provençaux», puis affirment que le manuscrit «paraît avoir été écrit en Provence». Le problème est repris à la p. 38 où il est d ’ abord question d ’ une «origine peut-être provençale», puis il est suggéré que le texte proviendrait «du sud-est de la Provence». Retenons tout d ’ abord que ces deux jugements ne sont pas identiques; en outre il n ’ est pas clair si ce passage se rapporte vraiment au ms. BN fr. 6261 et non au ms. BN fr. 2425 et qu ’ il y ait confusion entre les deux manuscrits 40 . Quoiqu ’ il en soit, V AN D EYCK 1970: n o 1512 reprend cette localisation et attribue le manuscrit tout simplement à la Provence. Et W UNDERLI 1969 a: 25, 82 ne s ’ éloigne pas de ses prédécesseurs. Y a-t ’ il des arguments linguistiques pour une telle localisation? Bien sûr. Nous ne résumons maintenant que rapidement les quelques arguments qui ont été avancés jusqu ’ ici et réservons la grande majorité des caractéristiques plus ou moins décisifs au chapitre dans lequel nous analysons la langue du manuscrit BN fr. 6261. Mentionnons d ’ abord les arguments que M EYER 1889 b: 437 avance pour la langue du fragment de Pugetville, mais qui sont aussi valables pour le ms. BN fr. 6261: - lat. O ˘ [ accentué aboutit presque régulièrement à ue. Le phénomène dépasse en extension la Provence largement vers le Nord, mais il est en tout cas un trait caractéristique du provençal; - la conservation de la terminaison verbale -an (< lat. - ANT ) pour la 3 e pers. pl. est typique pour le Sud de la Provence; le remplacement par -on ne se rencontre que sporadiquement. Il est vrai que -an se trouve parfois aussi plus au Nord et à l ’ Ouest, mais il est alors corrélé à d ’ autres traits qui manquent dans le Sud; - nous avons une situation semblable pour la conservation du -t final: il se trouve tout au Nord de la langue d ’ oc, mais on le rencontre aussi plus au Sud et peut être considéré comme un des traits caractéristiques du provençal méridional; - le -n final roman (intervocalique en latin) est presque régulièrement resté intact; ce trait est typique pour tout l ’ Est de la langue d ’ oc. La conservation du n instable concerne aussi la terminaison -on pour la 3 e 40 Cf. aussi W UNDERLI 2016/ 1: chap. 1.1.3. 1.1.4. Localisation du manuscrit 37 <?page no="46"?> pers. pl. du p.s. et la terminaison -en pour la 3 e pers.pl. du subj. des verbes de la première conjugaison. C LAVIER 1959: 11 s ’ est penché sur les résultats de lat. FACTUM etc. qui aboutit régulièrement à fach, facha, fag etc. et non à fait, faita, fet etc. Quoique non limité au Sud de la Provence, c ’ est un trait qui caractérise le provençal. Bien sûr, ce n ’ est pas tout ce qu ’ on peut dire sur la langue du ms. BN fr. 6261 41 , mais pour le moment il suffit pour rendre plus que vraisemblable son origine provençale. 1.1.5. Appendice: Le fragment de Pugetville (ou: du Puget) Dans ce qui précède, nous avons souvent renvoyé au fragment de Pugetville (ou du Puget); il est maintenant grand temps d ’ esquisser rapidement les relations entre ce texte fragmentaire et le ms. BN fr. 6261. Le fragment de Pugetville (ou ce qui était publiable de ce fragment) a été publié par Paul Meyer en 1889 (M EYER 1889 b). Il s ’ agit d ’ un feuillet de parchemin conservé dans les archives de Pugetville et qui constituait originairement un double feuillet; il servait finalement de couverture à un livre de comptes, ce qui explique qu ’ il est fortement endommagé. Il a été découvert par l ’ archiviste du Var Mireur qui a informé immédiatement Paul Meyer de sa trouvaille. Meyer a tout de suite reconnu l ’ importance de ce document et s ’ est lancé dans sa publication. Il doit cependant avouer lui-même qu ’ en grande partie le texte ne peut plus être déchiffré ou seulement avec grande peine et avec toutes les incertitudes impliquées dans l ’ état lamentable de ce témoin. Ce qui est cependant certain, c ’ est le fait que le morceau qui nous est parvenu se situe au passage de l ’ évangile de Mathieu à l ’ évangile de Marc, et il va plus exactement de Mt. 28/ 8 à Mc. 1/ 32. Un accident inattendu nous a encore fourni quelques versets supplémentaires: Le manuscrit a subi un accident d ’ humidité de sorte que les versets Mt. 26/ 1 - 4 et 26/ 17 - 21 sont conservés en écriture renversée sur le feuillet décrit ci-dessus. Encore quelques détails: La première colonne du recto et la deuxième colonne du verso sont relativement bien conservées, quoiqu ’ il ait quelques lacunes vers la marge supérieure. La deuxième colonne du recto et la première colonne du verso sont largement mutilées; ne sont conservées que des fragments de chaque ligne qui normalement ne peuvent pas être complétés de manière fiable. - Le format est de 277 mm en hauteur et entre 150 et 160 mm en largeur. La colonne originale compte 46 lignes. Le feuillet original porte le chiffe XVIII ; le feuillet copié en écriture renversée par l ’ effet de 41 Pour un éventail plus riche de traits caractéristiques qui confirment la localisation dans la Provence cf. ci-dessous chap. 3. 1. Introduction 38 <?page no="47"?> l ’ humidité était le feuillet XVII . L ’ écriture semble être du milieu du 14 e siècle environ 42 . Paul Meyer déclare sans plus: La version de BN fr. 6261 ne correspond ni à celle du NT de Lyon ni à celle de BN fr. 2425. Et ceci est confirmé largement par les débris déchiffrables qu ’ il publie dans ce qui suit: - Les versets Mt. 26/ 1-4 et 26/ 17-21 conservés en écriture renversée; - la première colonne du recto qui recouvre les versets Mt. 28/ 9-28/ 20 et qui es relativement bien lisible et restituable; - la deuxième colonnne du recto qui est largement mutilée (n ’ est conservée que la première partie de chaque ligne) et qui contient un abrégé de l ’ argument de l ’ évangile de Marc; - la première colonne du verso qui est mutilée comme la deuxième colonne du recto et dont n ’ est conservée que la deuxième moitié de chaque ligne; - la deuxième colonne du verso qui nous fournit le texte de Mc. 1/ 17-32 et qui est relativement bien conservée. Ne sont importants et de force probante que le deuxième et le dernier de ces fragments; seulement dans ces deux séquences nous avons un texte cohérent qui permet une comparaison solide avec les versions de Lyon, de Paris BN fr. 2425, de Paris BN fr. 6261 et de Carpentras pour juger les relations et les divergences entre ces textes, tandis que les autres (pseudo-)séquences ne servent pas à grand-chose. L ’ édition des fragments par Meyer est - comme toujours - impeccable, quoique les principes employés ne correspondent plus au standard actuel. Je ne vois aucune nécessité d ’ une réédition et y renonce volontiers. La comparaison avec le texte de Lyon et de BN fr. 2425 se limite à Mc. 1/ 20 - 28 pour la simple raison que tout l ’ évangile de Mathieu et le début de Marc (1/ 1-19) manquent dans le ms. BN fr. 2425; le texte de Carpentras et de BN fr. 6261 étaient encore inaccessibles à l ’ époque. Il en résulte clairement que la version du fragment de Pugetville ne correspond ni au texte de Lyon ni à celui de BN fr. 2425. Une comparaison avec Carpentras que j ’ ai faite moimême a abouti au même résultat. Nous avons donc affaire à quatre versions différentes qui ne sont cependant pas totalement indépendantes et offrent un certain nombre d ’ affinités et de points de contact. Ceci ne peut pas trop surprendre, car il est bien connu que les traducteurs et les copistes ne travaillaient presque jamais sur la base d ’ un seul et unique manuscrit, mais presque toujours sur un (petit) choix de modèles. La version du fragment de Pugetville peut être caractérisée comme suit: Il s ’ agit d ’ une traduction relativement libre (ce qui la met en contraste évident avec Lyon, BN fr. 2425 et Carpentras) et qui veut être claire et intelligible pour 42 Cf. aussi B RUNEL 1935: n o 259. 1.1.5. Appendice: Le fragment de Pugetville (ou: du Puget) 39 <?page no="48"?> tous; pour réaliser ce but le traducteur n ’ hésite pas de forcer parfois un peu le sens de son modèle. Va dans la même direction le fait que la langue employée se veut nettement populaire et contraste fortement avec le stile docte et recherché des autres versions. Et à ces deux aspects correspond encore un troisième aspect, le fait que la traduction exacte est souvent abandonnée en faveur d ’ une paraphrase assez libre qui n ’ hésite pas d ’ intégrer des gloses et des commentaires. En ce qui concerne la date de la traduction, Meyer ne la croit pas beaucoup plus ancienne que le fragment et l ’ attribue à la première moitié du 14 e siècle, et nous avons aucune raison pour le contredire. Son argument principal est le fait que le système à deux cas ne fonctionne plus et que le cas régime prend presque régulièrement la place du cas sujet; les anciennes formes du cas sujet ne sont que sporadiquement attestées. Selon Meyer, les infractions aux anciennes règles casuelles ne pourraient pas être attribuées au copiste (aux copistes), un argument que je ne comprends pas. Plus convaincante est la constatation que la langue de notre fragment ne montre aucun trait qui renvoie clairement à une époque avant celle de la vie du copiste. - En ce qui concerne la localisation du manuscrit, Meyer l ’ attribue au Sud de la Provence et plus particulièrement au département actuel du Var 43 . Ses arguments principaux sont: l ’ aboutissement régulier de O ˘ [ accentué à ue; la conservation de la désinence -n/ -ant (< - ANT ) de la 3 e pers. pl. des verbes de la première conjugaison 44 ; la conservation de -t roman; le -n final roman (intervocalique en latin) survit comme dans tout l ’ Est de la langue d ’ oc. Aucun de ces arguments est vraiment décisif, mais en bloc ils sont difficiles à rejeter. En ce qui concerne la comparaison du fragment de Pugetville et du manuscrit BN fr. 6261, elle n ’ a malheureusement pas été réalisée par Meyer, car au moment où il préparait la publication du fragment, il ne connaissait pas encore le ms. BN fr. 6261. Cette comparaison a cependant été faite par d ’ autres 45 , et le résultat est toujours le même: Le fragment de Pugetville et BN fr. 6261 représentent la même version (provençale) des quatre évangiles et qui est clairement différente des autres versions conservées, mais BN fr. 6261 n ’ est pas une copie de Pugetville. La parenté des deux textes est cependant tellement étroite qu ’ il s ’ impose de postuler une source commune avec un nombre d ’ étapes intermédiaires inconnues dans les deux cas. 43 Cf. aussi B RUNEL 1935: n o 259. 44 La substitution par -on manque. 45 Cf. B ERGER 1890: 560, G RÖBER (S TIMMING ) 1897: 60, C OMBA 1901: 694, M ANGENOT 1912/ 1922: col. 776s., C LAVIER 1959: 10, C LAVIER 1965: 747, D E P OERCK / V AN D EYCK 1968: 37, W UNDERLI 1969 b: 26. 1. Introduction 40 <?page no="49"?> 1.1.6. La traduction Les questions de datation et de localisation ont été discutées extensivement dans les chapitres précédents et ne doivent pas être reprises ici. Ce qui mérite cependant quelques remarques, c ’ est la question de la base latine de notre traduction. 46 Ce qui est surprenant, c ’ est que - malgré la datation tardive - notre version des quatre évangiles ne reprend ni la soi-disante version languedocienne de la Vulgate (incertaine et souvent mise en doute) et qui contient de nombreux éléments da la Vetus Latina, ni le texte revu de l ’ Université de Paris, mais la vieille version alcuinienne qui était courante en France du 9 e au 13 e siècle. Quoique irritant, ce n ’ est pas choquant ou déroutant, car il est bien possible que le traducteur ait travaillé en premier lieu sur un vieux manuscrit qu ’ il avait à sa disposition. Et le fait que le fragment de Pugetville peut être attribué selon Meyer à la première moitié du 14 e siècle appuie jusqu ’ à un certain degré une telle hypothèse. Reste cependant à expliquer comment une ancienne version de la Vulgate typique pour le Nord de la France a trouvé son chemin en Provence et a pu prendre la place de la version autochtone, celle de la version languedocienne. Il a aussi été avancé l ’ hypothèse que l ’ origine de notre version des quatre évangiles et du fragment de Pugetville serait à chercher dans les milieux cathares 47 . Mais si la traduction de notre version doit être attribuée à la première moitié du 14 e siècle, il faut se demander si à ce moment le catharisme avait encore assez de vitalité pour produire une nouvelle traduction. Les guerres contre les Albigeois, qui commencent en 1209, ont profondément endommagé leurs bases économiques et culturelles et avec la chute de Montsegur en 1244 ils avaient perdu leur dernière retraite solide; vers le milieu du 14 e siècle, le catharisme était définitivement éliminé. Une traduction des évangiles dans la première moitié du 14 e siècle est donc tout à fait invraisemblable. Malgré le caractère invraisemblable d ’ une origine cathare de notre version il nous faudrait accepter une telle thèse si l ’ on trouvait des arguments linguistiques et traductologiques qui l ’ appuient solidement et d ’ une manière convaincante. De tels arguments ont en fait été avancés. Il est bien connu que les cathares appelaient leurs chefs religieux et diacres bos omes et perfats. C ’ est justement ces termes qu ’ on semble rencontrer dans la version du ms. BN fr. 6261, le premier dans Mt. 10/ 11, le deuxième dans Luc 11/ 32. Dans le premier cas le lat. «interrogate quis in ea dignus sit» est traduit par «e demandas cal y es 46 Cf. à ce sujet aussi B ERGER 1890: 539, W UNDERLI 1969 a: 25, C OMBA 1901: 695, M ANGENOT 1912/ 1922: col. 777, C LAVIER 1959: 11, C LAVIER 1965: 748, D E P OERCK / V AN D EYCK 1968: 38. 47 Cf. p.ex. B ERGER 1890: 545s., M ANGENOT 1912/ 1922: col. 777, C OMBA 1901: 694s., C LAVIER 1959: 11s., C LAVIER 1965: 749, D E P OERCK / V AN D EYCK 1968: 38; critique et refusant W UNDERLI 1969 a: 84ss. 1.1.6. La traduction 41 <?page no="50"?> bon home», dans le deuxième une glose nous apprend: «Los homes de Ni[ni]ve jutgaran aquesta malvada generacion e la contempnara[n], car els feron penedensa per l ’ amonestamen de Jhonas, que estat home [pus] perfats 48 , lo cal s ’ apelava ‹ Li bons Jhonas › .» 49 Preuves solides et inattaquables? Peut-être du premier abord, mais beaucoup moins si l ’ on regarde ces deux passages de près. Surtout la glose dans Luc 11/ 32 nous semble suspecte: perfat y fonctionne comme adjectif et non pas comme substantif comme l ’ exigerait l ’ usage albigeois 50 ; perfat n ’ est rien d ’ autre qu ’ un épithète qui caractérise la personne de Jonas. Une telle dénomination d ’ un prophète est possible dans n ’ importe quel milieu et ne prouve absolument rien. Le deuxième argument est plus difficile à rejeter. Mais seulement quand on ne tient pas compte du fait que le syntagme bon ome se rencontre aussi indépendamment de l ’ usage cathare comme locution toute faite avec la signification ‘ homme sérieux, sincère ’ , ‘ homme de bonne rénommée ’ , c ’ est-à-dire qu ’ il est synonyme de prodome ou désigne une ‘ personne respectée ’ , ‘ le bourgeois notable d ’ une ville ’ . Voici quelques exemples 51 : Item … se levet rumor en la ciutat de Bezers, dels menutz contra los grosses, en que los menutz me[i]ron fuoc en l ’ ostal del cossolat, en lo qual eron alcus dels melhors homes de la vila per tener cosselh, los quals lay cremero; e pueys los dichs menutz aneron per [la] vila et auciron alcus dels bos homes de la vila que troberon … Petit Thalamus Montpellier 403 (13/ 14) (L EVY 5: 482) Item … intret a Montpellier madama Johanna … , et yssiron li sos senhors cossols e curials e motz bos homes de Montpellier a caval. Petit Thalamus Montpellier 414 (4 d ’ en bas) (L EVY 5: 482) Que trametos hom en Fransa . I . bon home a caval e . III . valle(z) que angan e vengan ab novelas. Jur. Agen 84 (5) (L EVY 5: 482) Et ces significations représentent aussi bien lat. dignus sit que prov. cal es bon home dans notre texte. Pourquoi alors recourir aux cathares? La signification spéciale qu ’ ils attribuent à bon home ne joue aucun rôle dans notre exemple. 48 Corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 49 Cf. aussi B ERGER 1890: 545 S s. (qui d ’ ailleurs semble aussi douter de la force probante de ces deux passages), C OMBA 1901: 695, M ANGENOT 1912/ 1922: col. 777, C LAVIER 1959: 11. 50 Cf. R AYNOUARD 3: 270, FEW 8: 237. 51 Pour plus d ’ exemples cf. L EVY 5: 482, FEW 4: 455s. 1. Introduction 42 <?page no="51"?> Une origine cathare de notre version manque donc de toute probabilité. Clavier 52 s ’ est aussi demandé s ’ il ne fallait pas prendre en considération une origine vaudoise de notre version pour la rejeter immédiatement. Si l ’ on tient compte de la datation, de la base alcuinienne et de la tendance à la paraphrase, mais surtout du fait que les quatre évangiles sont une sorte d ’ appendice à un Livre de Genèse, on l ’ attribuera plutôt à un milieu catholique. L ’ argument le plus fort est sans aucun doute l ’ adjonction à une bible historiale qui est une compilation typiquement catholique de textes bibliques et apparentés. * Passons maintenant à l ’ analyse de la traduction proprement dite. Nous avons déjà plusieurs fois souligné qu ’ elle est peu exacte, qu ’ elle tend à la paraphrase, qu ’ elle est pleine de lacunes et de déplacements, mais aussi d ’ adjonctions arbitraires qui ont leur origine dans des gloses du modèle latin. Il s ’ agit maintenant de documenter ces dérogations à une traduction (ou une copie) fidèle et exacte. Nous ne parlerons pas des lettres, groupes de lettres, signes d ’ abréviation etc. qui manquent; ces défauts vont sans aucun doute sur le compte du copiste. Nous commencerons par les plus petites unités autonomes dans un texte, un discours, c ’ est-à-dire les mots (ou lexies) et les morphèmes libres. Assez fréquent est le cas où un substantif ou un adjectif a été oublié ou sauté: - Veramens vos dic que totas aquestas [cauzas] venran desobre aquesta generacio! (Mt. 23/ 36) - El lur dis: «Ieu batege en ayga, pus fort de me venra apres me del cal ieu non soy [dignes] de descausar sa sabata; el vos batejara en la vertut del sant Esperit. (Luc 3/ 16) - Yeu vos ensenharay a qui es semblant aquel que au las mieuas [paraulas] e las met en hobra. (Luc 6/ 47) - «Yeu lauze tu, Senher Payre del cel e de la terra, que as tengutz celatz los tieus secrets als savis lettrats et als [pros], manifestas als simples huels … » (Luc 10/ 21) - E mantenent que ac cobrada la vista, lo segui lauzan Dieus, e tot lo pobol que o vi dona e fes grans [laus] a Dieu. (Luc 18/ 43) etc. Le nom peut être accompagné d ’ un article: - E enapres, cant font vengut [lo temps], trames sos servidors per recebre los frugs. (Mc. 12/ 2) 52 Cf. C LAVIER 1959: 11s. 1.1.6. La traduction 43 <?page no="52"?> - … e pesa ne [las plagas] diligement. (Luc 10/ 34) - [Lo bayle] apela tots los detours de son senhor … (Luc 16/ 5) et même d ’ une préposition ou d ’ une conjonction et d ’ un article: - Adonx venc Jhesu Crist en Samaria [en la ciutat] que es dicha Sichar, … (Jean 4/ 5) - E demanda que era yso [a un sirvent]. (Luc 15/ 26) - « … Et enaysis seran los premiers derreniers [e los derreniers] premiers.» (Luc 13/ 30) - E cant font vengut Jhesus a la mayo, non y gequi intrar am se [se] no lo payre [e la mayre] de la enfanta, e P[eire], e Ja[c]me e Johan. (Luc 8/ 51) Sont parfois maltraités comme les substantifs (et adjectifs) les noms de personnes et les noms de lieu: - E cant font natz, [Zacharias] parlet et font uberta la sieua lenga, e benezit Dieus. (Luc 1/ 64) - E dis li [Jhesu]: «Escrig es que hom non viu de pan tan solamen, may de la gracia de Dieu.» (Luc 4/ 4) - … et am [Jacme et] Johan, que eran companhos de P[eire]. (Luc 5/ 10) - … e Jhesus estava a la riba de l ’ estanh [de Genesar]. (Luc 51) Des lacunes du même genre se trouvent aussi pour les verbes, peu importe fléchis et non fléchis, pleins et auxiliaires: - … los mesages [tengron] e los auciron. (Mt. 22/ 6) - « … e cant yeu fora vengut la demna deja [recebre] an gazanh? » (Luc 19/ 23) - … Crida Jhesus: «Qui [a] aurelhas per auzir, auja! » (Luc 8/ 8) - « … e·ls reys dezireron a vezer et ad auzir so que vos autres vezes [e auzes], e non me viron ne non auziron.» (Luc 10/ 24) Et finalement il existe bon nombre de cas où une particule manque: négations comme non, prépositons comme am, conjonctions comme e et que, pronoms, etc. - … e tanqueron lurs huelhs per tal que non vison ni auzison, e [non] enten lur cor que sien covertis; … (Mt. 13/ 15) - Anas, e non volhas portar sac ne dobliers ni causas; on [non] saludaras per lo camin. (Luc 10/ 4) - … car els am huelhs non veion, et [am] aurelhas non entendon. (Luc 8/ 10) - Veus que yeu ay donat poder a vos autres sur las serpens [e] demonis, … (Luc 10/ 19) - Et alcus autres lo temptavon [e] demandon signes del cel. (Luc 11/ 16) 1. Introduction 44 <?page no="53"?> - Quant foron prop de Betsage e de Betania en mont [que] es [apelat] Olivet … (Luc 19/ 29) - Et [que] aquests morts resucitaran, podes o conoyse[r] per la paraula que Dieux dis a Moyses al desert: … (Luc 20/ 37) - Contra [el] los fariziens et alcus savis lettras ni murmuravon dizens: … (Luc 15/ 2) Déjà ces exemples suffisent à montrer que notre copiste (nos copistes? ) travaille avec peu d ’ exactitude, d ’ une manière négligente et superficielle et qu ’ il ne s ’ aperçoit même pas des contre-sens évidents qu ’ il produit toujours de nouveau dans le cadre du cotexte immédiat. Il n ’ en va pas mieux pour les unités plus grandes, les syntagmes. Voici quelques exemples: - Encaras lo mena lo diable [in montem excelsum] e ensenha li en pauc de temps totz los regnes del mon, … (Luc 4/ 5) - [Et multi leprosi erant in Israël] al temps de Elizeus profeta, e non cura negun mais no Anam de Siria.» (Luc 4/ 27) - Et els vengron et empliron amdoas las abarcas, [ita ut paene mergerentur]. (Luc 5/ 7) Ces lacunes peuvent concerner tout une subordonnée, voire toute une phrase. Elles se trouvent souvent au début d ’ un verset, p.ex.: - « … [Itaque iam non sunt duo, sed una caro.] E per so hom non deu departir so que Dieus a ajustat.» (Mt. 19/ 6) - [Et respondens ait illis: Date illis vos manducare.] Et els diseron: «Adonx anem comprar .ii. c deneraradas de pan que lur donem a manjar.» (Mc. 6/ 37) - [Quae dixit: «Nemo, Domine.» Dixit autem Iesus: ] «Ne ieu non te condempne. Vay t ’ en e d ’ aqui avant lunh temps non vuelhas pecar.» (Jean 8/ 11) - [Alioquin propter opera ipsa credite.] Veramens dic a vos autres que aquel que cre en me, que el fara las hobras que yeu fauc … (Jean 14/ 12) etc. Sont aussi concernées les introductions de discours directs: - [Dicebant ergo: ] «Que es ayso que nos a dit: ‹ Hun petit? › … » (Jean 16/ 18) - [Dis Jhesu]: «Per so que vos autres conoyes que·l filh de Dieu a poder de pardonar los peccatz, … » (Luc 5/ 24) - [Dicebat autem et ad turbas: ] «Cant vos autres verres venir alcuna nivol dev[e]s Oxident, mantenent dizes: ‹ Pluja aurem › , et aysi es … .» (Luc 12/ 54) 1.1.6. La traduction 45 <?page no="54"?> Le cas de loin le plus fréquent est cependant celui où la fin d ’ un verset est concerné. Les lacunes qu ’ on rencontre ici peuvent aller du syntagme relativement simple jusqu ’ aux structures syntagmatiques les plus complexes: - E cant foron montatz en la barca paseron otra en Carfaneum; e ja era nueg, [et non venerat ad eos Iesus]. (Jean 6/ 17) - Enapres diseron sos discipols: «Dura paraula es aquesta, [et quis potest eum audire? ]» (Jean 6/ 61) - Lo mieu temps non vos pot aver azirat, may me a azirat, car [61rb] ieu fa testimoni d ’ aquel, [quod opera eius mala sunt.] (Jean 7/ 7) - Encaras lur dis: «Negun home non adoba ben sa rauba vielha an drap nou. [Alioquin et novum rumpit, et veteri non convenit commissura a novo.] (Luc 5/ 36) - Jhesus leva los huelhs e dizie: «Benauratz es vos autres paures [quia vestrum est regnum Dei], … (Luc 6/ 20) - E pueys poiras gitar la busca de [l ’ ]huelh de ton prueyme? [Hypocrita, eice primum trabem de oculo tuo, et tunc perspicies ut educas festucam de oculo fratris tui.] (Luc 6/ 42) etc. La liste des exemples pourrait être allongée presque à l ’ infini. On pourra les répérer tous dans notre édition du texte où ils sont clairement marqués par des crochets. Le prochain type de lacunes est celui où soit le copiste, soit le traducteur a sauté tout un verset. Il s ’ agit d ’ un cas de très haute fréquence. Selon les exigences de la compréhension nous avons comblé la lacune à l ’ aide de la Vulgate ou - si cela nous ne semblait pas nécessaire - nous l ’ avons laissée ouverte, en signalant cependant le défaut dans le texte même par un avertissement entre crochets: - Alegras vos, car lo vostre regne es mot gran el cel; car en semblan maniera pe[r]seguiron los profetas que foron avant que vos autres.» [Manque le verset 13] El temps que Jhesu Crist dis a sos discipols: … (Mt. 5/ 12-14) - E aquel que per forsa te demandera ta gonela, laisa la li. [Manque le verset 41] E qui te demandera, dona li, e non contesta a negun si te demanda a man levat. (Mt. 5/ 40-42) - « … Cant tu vezes la busta <en l ’ uelh> de ton prueyme, pren te garda del gran basto que tu portas en lo tieu huelh! [Manque le verset 4] Adonx deneja ton huelh; si veyras pus claramens a traire la busta de l ’ uelh de ton prueyme.» (Mt. 7/ 3-5) 1. Introduction 46 <?page no="55"?> - Et yeu pregaray lo mieu Paire e donara vos lo sant Esperit per tal que sie en vos autres perdurabalemens. [Manque le verset 17] E non vos gupiray horfes, car yeu seray encaras en vos autres. (Jean 14/ 16-18) - … dizent: «Si vos autres non vos convertiscas e que sias com hun d ’ aquestz enfans, non intrares el regne celestial. [Quicumque ergo humiliaverit se sicut parvulus iste, hic est maior in regno caelorum.] E qui recep hun aital enfan en lo mieu nom me recep.» (Mt. 18/ 3-5) Parfois la lacune mord sur la fin du verset précédent ou le début du verset suivant. En ce qui concerne le recours à la Vulgate, nous procédons comme dans le cas ci-dessus. Verset précédent entamé: - … car ieu soy vengut per departir lo filh del paire e la filha de sa maire [ … ] [Manquent la fin de 35 et le verset 36] E dic vos qui amara mais son paire e sa maire que me, non es dignes de me. [ … ] (Mt. 10/ 35 - 37) - E dis lur Jhesu Crist: «Anas a Johan e digas li aiso que aves vist: [ … ] [Manque la fin de 4 et le verset 5] E digas li que benauratz seran aquels que non seron an me duptans … . (Mt. 11/ 4 - 5) - Et Johan batezava en hun mon prop de Salym, car motas aigas y avie. [Et veniebant et baptizabantur.] [Manque le verset 24] Adonx font facha demanda dels discipols de Johan als fariziens de la purificacio del baptisme. (Jean 3/ 23-25) - « … Esems en aiso es paraula vertadieira: [quia alius est qui seminat, et alius est qui metit.] [Ego misi vos metere, quod vos non laborastis; alii laboraverunt; ] vos autres es intratz en lo[r] trebalh.» Motz dels Samaritas d ’ aquela ciutat crezegron en el per la paraula de la femna fazen ad el testimoni que ad ela avie dig tot cant avie fag. (Jean 4/ 37-39) Verset suivant entamé: - Jacob engenret Jozep, espos de Marie, de la cal font nat Jhesus que font nomnat Crist. [Manquent le verset 17 et le début du verset 18] 1.1.6. La traduction 47 <?page no="56"?> [ … ] Com la maire de Jhesu Crist fos espozada a Jozep, enans qu ’ els foson esposatz avie conseuput Jhesu Crist per hobra del San Esperit. (Mt. 1/ 16- 18) - Non crezes que yeu soy en lo Payre et lo Payre es en me? Las paraulas que yeu parle, yeu non dic per me meteys, may lo Payre estan amb aquel. [Manquent le verset 11 et le début de 12] [Alioquin propter opera ipsa credite.] Veramens dic a vos autres que aquel que cre en me, que el fara las hobras que yeu fauc … (14/ 10 - 12) - E cascun jorn cresie la nomnada e moutas gens venien per auzir lo e per guerir de lours enfermetatz. [Manquent le verset 16 et le début de 17] [ … ] et venien de totas las vilas de Judea et de Jherusalem, car la virtut de Dieu era amb el, et el curava los malautes. (Luc 5/ 15 - 17) - E non li solgro respondre. [Manquent le verset 7 et le début de 8] [«Cum invitatus fueris ad nuptias, non discumbas in primo loco.] Se alcun home de tu plus honrat es covidat. (Luc 14/ 6 - 8) Cette catégorie de lacunes et de défauts souligne encore une fois qu ’ aussi bien le traducteur que le copiste ont travaillé de manière très négligeante et superficielle. La prochaine catégorie dont il faut tenir compte sont les lacunes de deux versets et plus. Nous serons plus restrictifs en ce qui concerne les citations extensives et ajouterons un certain nombre de renvois au texte (sans vouloir être complet): - « … Si vos dic qu ’ els an receuput lur loguier.» [Manquent les versets 17 et 18] En aquel temps que Jhesu Crist dis a sos discipols: … (Mt. 6/ 16-19) - … empero en lurs hobras los conoiseres. So es: de malvaiza persona non trayres vos de be. [Manquent les versets 17-19] Adonx conoiseres aquels per lurs fags. (Mt. 6-20) - May aras venc a tu e parle aquestas cauzas en lo mon [ut habeant gaudium meum impletum in semetipsis]. [Manquent la fin du verset 13, les versets 14-17 et le début de 18] [Sicut tu me misisti in mundum,] lo es dona ad els en lo mon. (Jean 17/ 13-18) Voici encore une liste de renvois au texte même; elle contient surtout des lacunes nettement plus grandes qui peuvent s ’ étendre même sur plusieurs chapitres: 1. Introduction 48 <?page no="57"?> - Mt. 7/ 16-20 - Mt. 23/ 19-23 - Jean 6/ 21-27 - Jean 8/ 48 - Jean 11/ 47 - Jean 12/ 23-37 - Jean 15/ 7-20 - Jean 17/ 13-18 - Jean chap. 20 et 21 - Luc 1/ 1-4 - Luc 1/ 9-24 - Luc 3/ 23-38 - Luc 4/ 32-38 - Luc 6/ 5-13 - Luc 6/ 27-32 - Luc 7/ 20-50 - Luc 16/ 25-31 - Luc 18/ 1-9 - Luc 22/ 14 - fin du chapitre, chap. 23 et 24 Parfois on peut expliquer ces lacunes par le fait que le copiste a sauté d ’ un certain mot à sa prochaine occurrence, mais ce phénomène est loin de fournir une explication dans tous les cas. Pour beaucoup de lacunes et distorsions il n ’ y a qu ’ une explication peu satisfaisante: la négligence du copiste (des copistes). Restent encore quelques cas particuliers qui demandent un petit mot: - Dans le chapitre 21 de l ’ évangile de Matthieu, la fin de la colonne b du feuillet 49r n ’ est pas complète: au moins 10 lignes sont restées libres. Le texte finit avec Mt. 21/ 22, puis suit la lacune, et le texte reprend à la colonne 49va avec le verset 21/ 23. - Un phénomène semblable se trouve après Mc.13/ 37; nous avons une lacune de plusieurs lignes, puis suit une sorte de titre en latin (Pacio Domini nostri Jhesu Christi secundum Marcum), et le texte de l ’ évangile proprement dit reprend avec Mc. 14/ 1. Évidemment il ne s ’ agit pas de lacunes du même genre que nous avons discuté jusqu ’ ici dans ce chapitre. Nous supposons bien plus que nous avons affaire à des changements de copiste à l ’ intérieur du même scriptorium. Reste encore la fin de l ’ évangile de Luc qui manque à partir du début de Luc 22/ 14. Là encore il ne s ’ agit pas d ’ une lacune comme nous les avons décrites dans ce qui précède. Il ne peut guère s ’ agir de feuillets perdus ou égarés, car les dernières pages du cahier concerné sont tout simplement restées vides. Il faut donc supposer que la copie de Luc n ’ a pas été terminée et que le 1.1.6. La traduction 49 <?page no="58"?> travail a été interrompu. La raison pour laquelle une entreprise plus ou moins achevée est arrêtée au tout dernier moment nous échappe. * Mais ce n ’ est pas encore tout. À côté des lacunes évidentes il existe aussi des cas qu ’ on peut interpréter comme des abrégements ou raccourcissements voulus. La frontière entre lacune et raccourcissement est cependant flottante et il existe bon nombre de cas qu ’ on pourrait classer aussi bien dans l ’ une que dans l ’ autre des catégories. Une attribution est d ’ autant plus difficile que le traducteur ou le copiste ne s ’ occupent guère des contre-sens qu ’ ils produisent et se soucient très peu des divergences de sens qui souvent émergent d ’ avec leur modèle latin. Voici quelques exemples que nous préférons classer parmi les raccourcissements sans pouvoir fournir des preuves irréfutables pour notre décision: - E fag font enapres que Dieu 53 dis a sos discipols: «Tot home que auzira las mieuas paraulas e las servira sera semblans a l ’ ome savi que bastis sa mayo sus peyra ferma per tal que la plueia ni vent non la li puesca derocar. E aquel que auzira las mieuas paraulas e non las servira sera semblan al fol que bastis sa mayo en arena. E vens la li deroqueron.» E com Jhesu Crist dizie aquestas cauzas, tot lo pobol se meravilhava de la sieua dotrina, … (Mt. 7/ 24-28) Vulg.: 24 Omnis ergo qui audit verba mes haec et facit ea adsimilabitur viro sapienti, qui aedificavit domum suam supra petram; 25 et descendit pluvia, et venerunt flumina, et flaverunt venti et irruerunt in domum illam, et non cecidit; fundata enim erat super petram. 26 Et omnis qui audit verba mea haec et non facit ea similis erit viro stulto, qui aedificavit domum suam super harenam; 27 et descendit pluvia, et venerunt flumina, et flaverunt venti et irruerunt in domum illam, et cecidit, et fuit ruina illius magna. 28 Et factum est, com consummasset Iesus verba haec admirabantur turbae super doctrina eius; … - Tot home que manifestera davant los homes, ieu le reconoiseray davant lo mieu paire e lo manifestaray. El temps que Jhesu Crist dis a sos discipols: «Non vos pesas que ieu soy vengut per metre pas en terra, mais lo cotel, car ieu soy vengut per departir lo filh del paire e la filha de sa maire. 53 «Dieu» est une erreur pour «Jhesu Crist». 1. Introduction 50 <?page no="59"?> E dic vos qui amara mais son paire e sa maire que me non es dignes de me. (Mt. 10/ 32-37) Vulg.: 32 Omnis ergo qui confitebitur me coram hominibus, confitebor et ego eum coram Patre meo qui in caelis est. 33 Qui autem negaverit me coram hominibus, negabo et ego eum coram Patre meo, qui in caelis est. 34 Nolite arbitrari quia pacem venerim mittere in terram: non veni pacem mittere, sed gladium; 35 veni enim separare hominem adversus patrem suum et filiam adversus matrem suam et nurum adversus socrum suam; 36 et inimici hominis domestici eius. 37 Qui amat patrem aut matrem plus quam me non est me dignus, et qui amat filium aut filiam super me non est me dignus. 38 et qui non accipit crucem suam et sequitur me non est me dignus. - Lo segon jorn pres dos besanhz e dona los a lo senher e dis li: ‹ Pensas ben d ’ el, car cant yeu torneray totas las despesas que el fera del tyeu te rendre. › E Jhesus li dis: «Vay, fay lo cas semblant.» (Luc 10/ 35-37) Vulg.: 35 Et altera die protulit duos denarios et dedit stabulario et ait: Curam illius habe, et quodcumque supererogaveris ego, cum rediero, reddam tibi. 36 Quis horum trium videtur tibi proximus fuisse illi qui incidit in latrones? 37 At ille dixit: Qui fecit misericordiam in illum. Et ait illi Iesus: Vade et tu fac similiter. - E Jhesus dis: «Cant horas, dizes: Payre Dieu, lo tieu nom benezeit sie, e lauzat, [adveniat regnum tuum]; e Dieus dona nos … . (Luc 11/ 2-3) Vulg.: 2 Et ait illis: Cum oratis dicite: Pater, sanctificetur nomen tuum. 3 Panem nostrum cotidianum da nobis hodie … Et la frontière vers les paraphrases proprement dites est non moins flottante que celle qui sépare les raccourcissements des lacunes. Des cas qu ’ on ne peut guère interpréter autrement que comme paraphrases ne manquent cependant pas. Voici quelques exemples parmi un nombre beaucoup plus important d ’ autres que des raisons d ’ économie nous empêchent d ’ amener toutes: - « … e Dieus clarificara se meteys. E convenadamen clarifica aquel.» 1.1.6. La traduction 51 <?page no="60"?> E fag font enapres que Jhesu Crist dis als sieus dicipols: «Filhs mieus, encaras soy am vos autres hun pauc … .» (Jean 13/ 31-33) Vulg.: 31 … et Deus clarificatus est in eo. 32 Si Deus clarificatus est clarificatus est in eo, et Deus clarificabit eum in semetipso, et continuo clarificabit eum. 33 Filioli, adhuc modicum vobiscum sum … - Et quant aquel sera vengut, repenra lo mon de peccat e de judici: car yeu vauc al Paire et ja non veires me; car le princep d ’ aquest mon ja es jutgats. (Jean16/ 8-11) Vulg.: 8 Et, cum venerit ille, arguet mundum de peccato et de iustitia et de iudicio: 9 de peccato quidem, quia non crediderunt in me; 10 de iustitia vero, quia ad Patrem vado, et iam non videbitis me; 11 de iudicio autem, quia princeps huius mundi iam iudicatus est. - May aras venc a tu e parle aquestas cauzas en lo mon: lo es dona ad els en lo mon. (Jean 17/ 13-18) Vulg.: 13 Nunc autem ad te venio et haec loquor in mundo, ut habeant gaudium meum impletum in semetipsis. 14 Ego dedi eis sermonem tuum, et mundus eos odio habuit, quia non sunt de mundo, sicut et ego non sum de mundo. 15 Non rogo ut tollas eos de mundo, sed ut serves eos a malo. 16 De mundo non sunt, sicut et ego non sum de mundo. 17 Sanctifica eos in veritate. Sermo tuus veritas est. 18 Sicut tu me misisti in mundum, et ego misi eos in mundum. - «Dieus le poderos a fach a me gracia gran al sieu nom; benezecte sie la sieua misericordia, car es amb aquels que·l temon. En totas generacios lo sieu poder a fachas grans vertus … .» (Luc 1/ 46-50) Vulg.: 46 … Magnificat anima mea Dominum, 47 et exsultavit spiritus meus in Deo salutari meo; 48 quia respexit humiltatem ancillae suae, ecce enim ex hoc beatam me dicent omnes generationes. 49 Quia fecit mihi magna qui potens est, et sanctum nomen eius, 50 et misericordia eius a progenie in progenies tementibus eum. - E cant P[eire] o vis, si dis: «Senhor, yeu soy peccador.» Et estavon totz aginouilhatz d ’ el [per] la gran preza del peys que avien preza, 1. Introduction 52 <?page no="61"?> et am [Jacme et] Johan, que eran companhos de P[eire]. Jhesus lurs dis: … (Luc 5/ 8-10) Vulg.: 8 Quod cum videret Simon Petrus, procidit ad genua Iesu dicens: Exi a me, quia homo peccator sum, Domine. 9 Stupor enim circumdederat eum et omnes qui cum illo erant in captura piscium, quam ceperant; 10 similiter autem Iacobum et Ioannem filios Zebedaei, qui erant socii Simonis. Et ait ad Simonem Iesus … - Adonx Jhesus lui otroia e ysseron los demonis de l ’ ome et intreron en los porx, e totz los porx se gieteron abrivademens en l ’ estanh et ofegueron. (Luc 8/ 29 - 33) Vulg.: 29 Praecipiebat enim spiritui immundo, ut exiret ab homine. Multis enim temporibus arripiebat illum, et vinciebatur catenis et compedibus custoditus et, ruptis vinculis, agebatur a daemonio in deserta. 30 Interrogavit autem illum Iesus dicens: Quod tibi nomen est? Et ille dixit: Legio; quia intraverunt daemonia multa in eum. 31 Et rogabant illum ne imperaret illis ut in abyssum irent. 32 Erat autem ibi grex porcorum multorum pascentium in monte, et rogabant eum, ut permitteret eis in illos ingredi. Et permisit illis. 33 Exierunt ergo daemonia ab homine et intraverunt in porcos: et impetu abiit grex per praeceps in stagnum et suffocatus est. - E com font mantenen guerida, Jhesus li dis: «Filha, la tieua fe te salva … .» (Luc 8/ 44-48) Vulg.: 44 … ; et confestim stetit fluxus sanguinis eius. 45 Et ait Iesus: Quis est qui me tetigit? Negantibus autem omnibus, dixit Petrus et qui cum illo erant: Praeceptor, turbae te comprimunt et adfligunt, et dicis: Quis me tetigit? 46 Et dixit Iesus: Tetigit me aliquis, nam ego novi virtutem de me exisse. 47 Videns autem mulier quia non latuit, temens venit et procidit ante pedes eius et ob quam causam tetigerit eum indicavit coram omni populo, et quemadmodum confestim sanata sit. 48 At ipse dixit ei: Filia, fides tua salvam te fecit: vade in pace. - E hun dels covidats cant o au dis li: «Hun home fay grans apparelhamens de manjars e covida mots homes … » (Luc 14/ 15-16) 1.1.6. La traduction 53 <?page no="62"?> Vulg.: 15 Haec cum audisset quidam de simul discumbentibus, dixit illi: Beatus qui manducabit panem in regno Dei! 16 At ipse dixit ei: Homo quidam fecit cenam magnam et vocavit multos. Encore une fois, la liste des exemples pourrait être allongée de façon arbitraire, et encore une fois il faut souligner le fait que les frontières entre les paraphrases d ’ un côté, les lacunes et les raccourcissements de l ’ autre sont flottantes et ne permettent que rarement une catégorisation inattaquable. La prochaine catégorie de dérogations qu ’ il faut présenter est celle des adjonctions arbitraires. Les exemples les plus voyants sont les «arguments» introduits au début de chacun des quatre évangiles. Nous ne reproduisons ici que celui qui précède l ’ évangile de Marc et renvoyons pour les autres à l ’ édition même: {Marc euvangelista font helegit de Dieu et filhol de sant P[eire] per batisme, e discipol de Jhesu Crist e p[r]eveire dels antix. E font del linage de Levi. Lo cal escrive l ’ avangeli de la generation de Jhesu Crist. E parlam d ’ aquel, car en lo comensamen parla de la profecia de Yzaias de la vos que cridava en lo dezert. So era sant Johan, filh de Zacarias, mesage de Dieu, mostran la encarnacion de Jhesu Crist per lo cosebemen del sant Esperit. En lo commensamen del sieu evangeli per so que aquel que leyra conosca lo commensamen de la encarnacion de Jhesu Crist. Enapres escrive l ’ avangeli del batisme de Jhesu Crist, may non parla mot de la sieua encarnacion, per tal car los autres ne avien plenienamens parlat. Ans parla premieiramen del dejuni de Jhesu Crist en lo dezert am las bestias cant lo diable lo temptava e los angels lo administravon tot breument, ensenhant a nos pus longueuzamen. E recompta la sieua estoria que sant Marc se tolc lo det de la man per tal que fos gietat de la fin de la pr[e]veiria. Mais Jhesu Crist, regardan la sieua fet, li rendet so que avie perdut. Car enapres font sercat e podes entendre per orde las sieuas paraulas de l ’ avangeli e la sieua dotrina e la sieua natura devina entornada en lo cors de Jhesu Crist. E cant sera trobat, volem que sie entrep[r]etat per tal que ne ajam gazardo de nostre trabalh e cofort en nos, car aquels que planton e regon vana hobra fan. Empero Dieus es aquel que dona creysement a totas cauzas.} (Mc., précède 1/ 1) Mais naturellement, les adjonctions ne se limitent pas aux «arguments». Dans ce qui suit, nous présenterons un petit choix d ’ exemples; ceux dont il ne sera pas tenu compte ici sont répérables dans le texte de l ’ édition même. Toutes les adjonctions au texte de la Vulgate que nous avons pu identifier en tant que telles sont entourées d ’ accolades. Leur origine n ’ est normalement pas claire. Elles peuvent remonter à la tradition biblique médiévale comme les «argu- 1. Introduction 54 <?page no="63"?> ments», elles peuvent être l ’ effet d ’ un déplacement à l ’ intérieur de l ’ évangile en question ou du Nouveau Testament en tant que tel, il peut s ’ agir d ’ explications encyclopédiques (probablement du traducteur), ou encore de gloses dans le modèle latin qui ont été intégrées d ’ une manière ou d ’ une autre dans le texte biblique. Une recherche sur l ’ origine de ces adjonctions et leur identification exacte dépasserait de beaucoup le cadre de cette édition; nous nous contentons de les avoir isolées dans notre texte. Voici maintenant notre petit choix exemplaire: - D ’ aquel so son las hobras, e aquel Johan avie vestimens de pels de camel e correja de cuer entorn los sieus nombles, e sa vianda era langostas e mel salvage: {Langostas segon que parlien los maistres son cucas menudas e mondas que volon pauc sobre terra, de la cal mengavon los Juzous el desert. E mel salvage es herba en maniera de canavieira que se fa per los dezers; es perdas d ’ Orient.} (Mt. 3/ 4) - « … Adonc tot albre que non fera bon frug sera talhat e mes en fuoc. so es a dire: Tot home que non fera bonas hobras sera destrueg e mes es penas infernals e de mala morz. Ladonx que farem? » {E dis lurs sant Johan: «Aquel que a dos gonelas done ne la huna ad aquel que non ages, e aquel que a aver gra[n] done ad aquels que non an.» Pervengron los publicas per tal que foson bategatz e diseron li: «Maistre, que farem? » Dis lur: «Non fasas nenguna autra cauza si non aiso que vos es establit.» Et demanderon li los cavaliers: «Maistre, e nos, que farem? » Dis luy: «Non estes vantaces negun ni luy feres calompnia, e tenes vos per pagatz de vostres bes.» E tot lo pobol se irascava, e cogitavon en lui car de Johan si per aventuara serie Crist. Mais Johan respos} e dis a totz: «Ieu vos batege en aiga, car pus fort de me venra, del cal ieu non soy dignes deselliar la correia del sieu causamen. Aquel vos bategera en fuoc d ’ Esperit Sant.» (Mt. 3/ 10-11) - E veu vos dos baros parleron amb el, Moizes e Helias, que foron vistz aqui en lurs propias figuras, e dizien las cauzas del sieu aveniment. {E P[eire] e aquels que eron amb el eron agreujatz per son, e esvelhat vezon la magestat d ’ aquels dos baros que estavon amb el.} E dis P [eire] a Jhesu: … (Mt. 17/ 3-4) - E Johan era vestit de peul de camel, e senchat entorn los sieus ronhos, e la correja era de cuer; e la sieua vianda era langostas e mel salvage. {Langostas son cucas menudas e mondas, las cals mangavon lo pobol d ’ Israel en lo dezert, las cals volon pauc sobre la [53ra] terrra; mel salvage es huna herba, la cal se fa en lo dezert en las partidas orientals en manieira de canamela.} E prezicava dizent: … (Mc. 1/ 6) 1.1.6. La traduction 55 <?page no="64"?> - «Et yeu ay fag conoise[r] as els lo mieu nom, et encaras lo lur faray conoyse[r] per tal que la dilexio en la cal as amat me sie·n els e que yeu sie en aquels.» [64vb] {Aysi comensa l ’ avangeli de sant Johan lo jorn de la cena cant tenet Jhezus am sos discipols.} {Eram lo jorn de la festa de Pascas. Savi Jhesu Crist que la sieua hora venc que el trespassez d ’ aquest mon a son Payre. Com el ames los sieus que eron en lo mon, plus fort los amet en la fin. E cant font facha la cena e lo dyable agues mes en lo cors que Judas Escariot lo traÿs, savie Jhesus que totas cauzas que a donadas lo Payre en sa man, car de Die[u] yssi et a Dieu va. Levet de la cena e pauzet sos vestimens, e pres hun lensol e senhet lo, e pueys mes ayga en lo bacin; e pueys pres a lavar los pes des discipols <et> ensuguet los am lo lensol que portava. E venc a Symon Peire, e dis li: «Senher, tu me lavas los pes? » E Jhesus li dis: «Ayso que ay fait tu non saves aras, mays sabras o apres.» E dis li Peyre: «Non me lavaras mos pes! » Et Jhesus li dist: «Se yeu non te lave los pes, non auras part a me.» E dis ly Symon Peyre: «Senher, non solamens los mieus pes, may las mas e·l cap.» E dis Jhesus: «Que es lavats non li fa obs qu ’ el lave may sol los pes, e sera tot net. E vos es nets, may non tots.» Car el savie ben aquel que lo devie trazir. E per aco dis. ‹ Non es totz nets. › Donx pueys que el ac lavat los pes de[l]s apostols, pres sa vestimenta et asezet se. E dis lurs: «Sabes que ay fag? Vos me apelas maistre, senher, e ben dizes, car yeu soy senher e maistre. Et ay lavas vostres pes, e vos deves lavar los pes la hun de l ’ autre. Yssimple vos ay donat que enaysis com yeu ay fag a vos, e vos o deves far.»} (Jean 17/ 26) - E cant foron vengutz a Jhesus, disseron: «Johan baptista nos a trames a tu. [ … ] {Adonx Johan vezen venc e dizes: «Aquest [non] es demoniat; es filh de Dieu; es vengut entre vos autres.» E dizes: «Aquest est devorador et loc et enbriac e companhon de peccadors.»} (Luc 7/ 20s.) etc. Et encore une fois la liste des exemples possibles est loin d ’ être épuisée! Les déplacements ont déjà été inventarisés par Berger 1890: 538 N1, nous ne reprenons ici que le plus important et renvoyons pour le reste à Berger. Dans l ’ évangile de Luc, la fin du chapitre 3 (versets 23 - 38), c ’ est-à-dire toute la généalogie de Jésus, manque. Elle se retrouve cependant dans le chapitre 4 comme insertion inorganique que nous avons retenue comme verset {22a} de ce chapitre; le texte est considérablement corrompu et pour appuyer ce jugement, nous le ferons suivre par le texte de la Vulgate repris à http: / / www.vatican.va/ archive/ bible/ nova_vulgata/ documents/ nova-vulgata_nt_ evang-lucam_lt.html 1. Introduction 56 <?page no="65"?> Voici d ’ abord le texte de BN fr. 6261: {22a Jhesus commensa ad eser de etat de .xxxi. an e se cujavon las gens que fos filh de Jozeph, e dizien apres que era filh de Heli, qui font filh de Matat, qui fo filh de Levi, qui fo filh de Melely, qui fo filh de Jannes, qui fo filh de Jozeph, qui fo filh de Mathias, qui fo filh de Amos, qui fo filh de Axim, qui fo filh de Heli, qui fo filh de Matgeu, qui filh de Matar, qui fo filh de Mathia, qui fo filh de Semm, qui fo filh de Jozep, qui fo filh de Judas, qui fo filh de Johanna, qui font filh de Resa, qui fo filh de Rosabel, qui fo filh de Salathiel, qui fo filh de Nerim 54 (qui fo filh de Nerim), qui fo filh de Melelis, qui fo filh de Addi, qui fo filh de Cossam, qui fo filh de Nahremonadem, qui filh de Her, qui filh de Jhesu, qui fo filh de Elazar, qui filh de Joxin, qui fo filh de Maclat, qui fo filh de Levi, qui fo filh Simeon, qui fo filh de Judas, qui fo filh de Jozeph, qui fo filh de Johanna, qui fo filh de Leaquin, qui fo filh de Meleha, qui fo filh de Menna, qui fo filh de Mathatia, qui fo filh de Nathan, qui fo filh de David, qui fo filh de Jesse, qui fo filh de Hobet, qui fo filh de Boes, qui fo filh de Salamo, qui fo filh de Aaron, [69ra] qui fo filh de Aminadap, qui fo filh de Aram, qui fo filh de Esron, qui fo filh de Fares, qui fo filh de Judas, qui fo filh de Jacob, qui fo filh de Ysac, qui fo filh de Abraam, qui fo filh de Jaze, qui fo filh de Nacor, qui fo filh de Seru, qui fo filh de Tragan, qui fo filh de Saber, qui fo filh de Naber, qui fo filh de Sale, qui fo filh de Cayan, qui fo filh de Arsartar, qui fo filh de Sem, qui fo filh de Nohe, qi fo filh de Leinet, qui fo filh de Mathusalem, qui fo filh de Enoc, qui fo filh de Jare, qui fo filh de Malael, qui fo filh de Caynan, qui fo filh de Enos, qui fo filh de Sec, qui fo filh de Adam, qui fo filh de Dieu.} (Luc 4/ 22a) Et voici le texte de la Vulgate actuelle publiée en ligne: 23 Et ipse Iesus erat incipiens quasi annorum triginta, ut putabatur, filius Ioseph, qui fuit Heli, 24 qui fuit Matthat, qui fuit Levi, qui fuit Melchi, qui fuit Iannae, qui fuit Ioseph, 25 qui fuit Matthathiae, qui fuit Amos, qui fuit Nahum, qui fuit Esli, qui fuit Naggae, 26 qui fuit Maath, qui fuit Matthathiae, qui fuit Semei, qui fuit Iosech, qui fuit Ioda, 27 qui fuit Ioanna, qui fuit Resa, qui fuit Zorobabel, qui fuit Salathiel, qui fuit Neri, 28 qui fuit Melchi, qui fuit Addi, qui fuit Cosam, qui fuit Elmadam, qui fuit Her, 29 qui fuit Iesu, qui fuit Eliezer, qui fuit Iorim, qui fuit Matthat, qui fuit Levi, 30 qui fuit Simeon, qui fuit Iudae, qui fuit Ioseph, qui fuit Iona, qui fuit Eliachim, 31 qui fuit Melea, qui fuit Menna, qui fuit Matthatha, qui fuit Nathan, qui fuit David, 32 qui fuit Iesse, qui fuit Obed, qui fuit Booz, qui fuit Salmon, qui fuit Naasson, 33 qui fuit Aminadab, qui fuit Admin, qui fuit Arni, qui fuit Esrom, qui fuit Phares, qui fuit Iudae, 34 qui fuit Iacob, qui fuit Isaac, qui fuit Abrahae, qui fuit Thare, qui 54 Ms. «qui fo filh de Nerim (qui fo filh de Nerim)». 1.1.6. La traduction 57 <?page no="66"?> fuit Nachor, 35 qui fuit Seruch, qui fuit Ragau, qui fuit Phaleg, qui fuit Heber, qui fuit Sala, 36 qui fuit Cainan, qui fuit Arphaxad, qui fuit Sem, qui fuit Noe, qui fuit Lamech, 37 qui fuit Mathusala, qui fuit Henoch, qui fuit Iared, qui fuit Malaleel, qui fuit Cainan, 38 qui fuit Enos, qui fuit Seth, qui fuit Adam, qui fuit Dei. Et voici encore deux autres déplacements dont Berger n ’ a pas parlé: - Dans Mt. 7 les versets 24 - 29 ont été transférés après le verset 14: 24 {E fag font enapres que Dieu 55 dis a sos discipols: «Tot home que auzira las mieuas paraulas e las servira sera semblans a l ’ ome savi que bastis sa mayo sus peyra ferma per tal que la plueia ni vent non la li puesca derocar. 26 E aquel que auzira las mieuas paraulas e non las servira sera semblan al fol que bastis sa mayo en arena. E vens la li deroqueron.» 28 E com Jhesu Crist dizie aquestas cauzas, tot lo pobol se meravilhava de la sieua dotrina, 29 car el lur prezicava am gran vertut, non pas com fazien los savis de la ley 56 .} Nous les avons retransférés à leur place originaire. - Dans Mt. 17, les versets 7 et 8 ont été interchangés par rapport à la Vulgate. Cependant ces versets ont peu en commun avec leur modèle latin: BN fr. 6261: 7 E dementre que la vos se fazie, Jhesu Crist font atrobat sol. 8 E aquels caleron. (Mt. 17/ 7 - 8) Vulg.: 7 Et accessit Iesus et tetigit eos dixitque eis: Surgite et nolite timere. 8 Levantes autem oculos suos neminem viderunt nisi solum Iesum. Nous avons en tout cas affaire à un passage problématique dont l ’ identification avec son modèle reste hypothétique. * Reste une dernière catégorie de dérogations dont tous les exemples vont probablement au compte du copiste. Il s ’ agit de cas où un mot est complètement déplacé dans la progression du texte et doit être remplacé par un mot qui lui ressemble, mais d ’ un sémantisme radicalement différent. Dans ce qui suit, nous donnons la version du manuscrit et ajoutons entre crochets la forme qui convient et son modèle latin: 55 «Dieu» est une erreur pour «Jhesu Crist». 56 Ms. «com fazien los savis de la ley (d ’ aquests)»: d ’ aquests ne peut pas être intégré dans le cotexte et nous le supprimons. 1. Introduction 58 <?page no="67"?> - E cant lo demoni es isit del cors de l ’ ome, el vay sercan per los crozes aygozes [arres/ arida] repaus, e tant e·l non lo pot trobar. (Mt. 12/ 43) - Car lo cor d ’ aquest an ensegamen [engraissament/ incrassatum] per tal car es ensegat, e tanqueron lurs huelhs per tal que non vison ni auzison, (Mt. 13/ 15) - E Jhesu Crist mandet al pobol que segues [sezes/ discumberent] a terra. (Mt.15/ 35) - … Et ela lis dis: «Que te seguion [sezeon/ sedeant] los mieus dos filhs la hun a la part drecha e l ’ autre a senestra el tieu regne.» (Mt. 20/ 21) - … Benezete sie que es vengut en lo mon [nom/ nomine] de nostre Senhor! Lauzat sie el en lo cel! (Mt. 21/ 9) - … Si non [nos/ dixerimus] direm dels homes, avem paor del pobol, car totz tenion Johan aisi coma profeta. (Mt. 21/ 26) - … Car las iniquitatz de motz abhondara e la iniquitat [caritat/ caritas] se refrejara (Mt. 24/ 12) - En calque luoc que sie lo cors, aqui se ajusteran aisi coma anguilhas [aiglas/ aquilas) (Mt. 24/ 28) - … [e] ajustaran se los sieus helegitz de[ls] catre partz del mon, del cel entro sus [jos/ ad terminos] en abis. (Mt. 24/ 31) - E lo premier jorn dels pas almes [aïmes/ azymorum] acosteron se los discipols a Jhesu Crist e diseron li: … (Mt. 26/ 17) - E depueis que l ’ agron escarnit, despolheron li lo mantel e despolheron [vestiron/ induerunt] li los sieus vestimens e meneron lo que·l crucifiqueson. (Mt. 27/ 31) - E cant viro que y podien manjar, ysiron deforas e dizien sels que amb el eron que el era honrat [furat/ in furorem versus est]. (Mc. 3/ 21) - Non es el filh de ferrie [faure/ faber] e de Marie, … ? (Mc. 6/ 3) - E els diseron: «Maistre, donas nos que nos te seguiem [(te) seam/ sedeamus] l ’ un a la part drecha e l ’ autre a la senestra el regne celestial.» (Mc. 10/ 37) - Aquel may a totz aquels que·l recebron dona poder que fosson fags filhs de Dieu, aquels que crezon en lo mon [nom/ nomine] d ’ aquel, … (Jean 1/ 12) - E aquel coven creire [creiser/ crescere] sobre totz. E qui es de terra, de terra parla; e qui es vengut del cel, sobre totz es vist. (Jean3/ 30-31) - … «Per que te done ieu de l ’ aiga? Car tu yeu [yes/ sis] Juzuou, e yeu soy Samaritana. Car los Juzuous non se pertengon am los Samaritas. (Jean 4/ 9) - L ’ esperit es que vivifica, la carn non profiecha neguna cauza. Las paraulas que ieu ay dichas esperit e vida soy [son/ sunt]. (Jean 6/ 64) - May aquesta turba que non sap la ley, malauta [malezecte/ maledicti] es! » (Jean 7/ 49) 1.1.6. La traduction 59 <?page no="68"?> - … car non soy vengut pour jutgar lo mon, per tal que·l falsa [fassa/ salvificem] salvat. (Jean 12/ 47) - Encaras dis Jhesu Crist als sieus discipols: «Veramens, dit il [dic/ dico] a vos autres que non es lo sers major del sieu senhor … (Jean 13/ 16) - E·l jorn commensava ad [declinar/ declinare]; e·ls .xii. apostols disseron a Jhesus: … (Luc 9/ 12) - Dic vos que me [mot/ multi] profetas e·ls reys dezireron a vezer et ad auzir so que vos autres vezes … (Luc 10/ 24) - E hun dels covidans [covidats/ discumbentibus] cant o au dis li: … (Luc 14/ 15) etc. Et ajoutons comme remarque générale que notre copiste confond de manière presque obsessionnelle mon, nom et non et arrive ainsi à produire des contresens répétés et presque continuels. S ’ il fallait encore d ’ une preuve pour la manière de travailler superficielle et négligente de notre copiste, la voici. Il copie presque automatiquement lettre par lettre, il reproduit ce qu ’ il croit voir et sans s ’ occuper du sens de ce qu ’ il reproduit et sans se demander si le cotexte et le cotexte large cadrent ou ne cadrent pas avec ce qu ’ il vient de produire. On peut se demander si cette nonchalance n ’ a pas au moins contribué à l ’ interruption du travail dans Luc 22. Et qui sait si le projet original ne prévoyait pas une continuation audelà des évangiles, p.ex. en intégrant les Actes des apôtres et d ’ autres parties du Nouveau Testament encore? 1.1.7. Histoire de la connaissance du manuscrit Si nous adoptons le début du 15 e siècle comme date d ’ exécution du ms. BN fr. 6261 (non de la traduction, qui est selon toute probabilité plus ancienne) 57 , l ’ évêque Jehan du Chastel de Carcassonne 58 , qui est mentionné comme possesseur de ce volume aussi bien au recto du fol. 1 que du fol. 77, doit compter parmi les premiers qui l ’ aient eu entre les mains; il n ’ est même pas exclu que ce Livre de Genèse ait été copié pour lui - mais ceci est pure spéculation. Le fait qu ’ il est mort en 1475 constitue une limite ante quem irrévocable pour le travail du copiste. 57 Cf. ci-dessus, chap. 1.1.2. 58 Né le 2 février 1408, Jehan du Chastel a occupé un nombre remarquable de positions dans l ’ église catholique de France. En juillet 1456 il est nommé évêque de Carcassaonne et excerce en même temps la fonction de prévôt de la cathédrale de Toulouse. Décédé le 15 septembre 1475 à Toulouse, il est inhumé le 26 septembre dans la cathédrale Saint-Michel de Carcassonne. - Jehan du Chastel était un bibliophile passionné qui a recueilli un grand nombre de vieux manuscrits qui sont aujourd ’ hui dispersés dans de nombreuses bibliothèques européennes. 1. Introduction 60 <?page no="69"?> Plus ou moins contemporain de Jehan Du Chastel doit avoir été le notaire Bertaudi dont nous ne savons pas grand-chose. Mais il a en tout cas apposé sa signature au recto des feuillets 1 et 77 du ms. BN fr. 6261 en attestant qu ’ il avait appartenu à Jehan du Chastel; sa signature se trouve aussi sur d ’ autres livres de la collection Du Chastel. S ’ il a simplement excercé sa fonction de notaire ou s ’ il a pris connaissance du contenu de notre manuscrit, nous ne le saurons probablement jamais. Mais en tout cas il a eu notre volume entre les mains. Le prochain témoignage de vie de notre manuscrit se trouve de nouveau dans le manuscrit même: en tête du recto du premier feuillet nous rencontrons un numéro ou une cote dont la fonction et l ’ origine restent obscures: m c xli Selon Berger (B ERGER 1890: 538 N1) il s ’ agirait d ’ un «numéro du XVIe siècle» - pas d ’ autres détails, aucune information supplémentaire. Et nous ne sommes pas sûr s ’ il faut vraiment attribuer cette note au 16 e siècle et la faire précéder ainsi les deux témoignages qui suivent. Nos doutes ont surtout été éveillés par le fait que ce «numéro» se trouve au-dessous de l ’ ancienne cote «Suppl. fr. 2317 bis» dont il sera question ci-dessous. Mais il faut avouer que l ’ encre du grand trait de plume qui sépare les deux entrées est celle de «l ’ ancienne cote» et non celle du «numéro du XVIe siècle» - on ne peut donc pas exclure que c ’ est «l ’ ancienne cote» qui ait été ajoutée après coup. Et la série des témoignages «internes» d ’ une utilisation de notre manuscrit continue. À la page 77r nous trouvons sous la colonne a la note «Est au prevost des mareschaulx de France»; l ’ écriture montre quelques traits d ’ une cursive relativement récente. Sous la colonne b on rencontre dans une grande écriture fantaisiste et presque indéchiffrable: «TRISTAN» 59 . Depuis D ELISLE 1876: 24 et B ERGER 1890: 538 on réunit les deux séquences en une seule, qui se lit alors: Est au prevost des mareschaulx de France TRISTAN Elle se rapporterait au fameux Tristan (François) l ’ Hermite, seigneur du Solier/ Marche, courtisan et auteur préclassique d ’ une certaine rénommée. Autant que je sache, cette interprétation n ’ a pas été mise en question et attesterait donc une connaissance de notre manuscrit au 17 e siècle qui ne laisse pas de surprendre: Quel aurait été l ’ intérêt de ce volume pour un courtisan et mondain à l ’ époque de Louis XIII et Louis XIV, de Richelieu et de Mazarin? De légers doutes quant à l ’ interprétation de cette note (de ces notes? ) restent. La prochaine étape dans cette histoire de la connaissance du ms. BN fr. 6261 est marquée par l ’ ancienne cote «Suppl. fr. 2317 bis» qui se rencontre deux fois: une première fois au centre du feuillet de couverture (en papier), et une 59 Au-dessous de « TRISTAN » se trouve la note déjà mentionnée du notaire Bertaudi. 1.1.7. Histoire de la connaissance du manuscrit 61 <?page no="70"?> deuxième fois dans la marge supérieure (à droite) du premier feuillet du manuscrit proprement dit (en parchemin). Nous n ’ avons aucune information sur sa fonction, son origine et la date exacte de son introduction. Il nous semble cependant difficile de nier que nous avons affaire à une cote de bibliothèque; en ce qui concerne la datation, l ’ écriture parle en faveur de la deuxième moitié du 17 e ou du début du 18 e siècle, en tout cas une époque après l ’ épisode de Tristan l ’ Ermite. L ’ hypothèse que nous nous trouvons devant une cote de la Bibliothèque Mazarine (plus tard intégrée dans la Bibliothèque nationale) ne peut pas être rejetée a priori. 60 Le prochain événement important pour notre manuscrit paraît justement être l ’ intégration des manuscrits de la Bibliothèque Mazarine dans les fonds de la Bibliothèque du Roi (plus tard Bibliothèque nationale) en 1668. Il faut supposer que la cote actuelle (BN fr. 6261) est une conséquence de cette réorganisation et date donc du dernier tiers du 17 e siècle, éventuellement même du début du 18 e . Curieusement, la nouvelle cote n ’ est nulle part retenue dans le manuscrit même, mais seulement sur la reliure actuelle. Celleci est en veau et semble avoir remplacé une ancienne reliure à l ’ époque de Louis-Philippe (entre 1830 et 1848) 61 ; en tout cas elle porte le chiffre de ce roi. À partir d ’ ici, les témoignages d ’ une connaissance de notre manuscrit ne sont plus liés au manuscrit même, mais reposent sur des sources imprimées. Cela les rend plus facilement accessibles, mais en même temps ils sont plus pauvres et moins intéressants: - Une première mention très brève se trouve dans D ELISLE 1874: 420 dans une liste qui a pour but de documenter l ’ origine des manuscrits possédés de la Bibliothèque nationale. Sous l ’ entrée T RISTAN L ’ E RMITE nous trouvons la remarque suivante: Ms. français 6261: «Est au prevost des mareschaulx de France: TRISTAN .» Suit une brève liste d ’ autres manuscrits ayant appartenu à Tristan l ’ Ermite, mais aucune information supplémentaire concernant le BN fr. 6261. - La prochaine mention de notre manuscrit se trouve encore chez Delisle, cette fois-ci dans D ELISLE 1876: 24. Dans l ’ inventaire des livres de théologie nous trouvons l ’ entrée suivante: 6261. Histoire de l ’ ancien et du nouveau Testament, en provençal. «Dis el libre de Genexis que el comansamen del mon crehet Dieus lo cel e la terra, e la terra era vuegua, e tot lo mon era tenebras.» Commencement 60 Le fait que Mazarin a acheté et fait acheter de vieux manuscrits un peu partout et qu ’ une partie importante de la remarquable collection du grand humaniste Peiresc a passé dans sa bibliothèque vient à l ’ appui de notre hypothèse. Cf. aussi W UNDERLI 2016: 40. 61 Cf. C AMPS 2010: 47 et http: / / gallica.bnf.fr/ ark: / 12148/ btv1b9009525n. 1. Introduction 62 <?page no="71"?> du XVe s. Peint. A appartenu au prévôt des maréchaux de France, Tristan, et à Jehan du Chastel, évêque de Carcassonne. Quoique plus riche en détails que la première mention, Delisle ne semble pas avoir reconnu que ce qu ’ il considère comme une «histoire du nouveau Testament» sont les quatre évangiles. Et dire que le Livre de Genèse est une «histoire de l ’ ancien Testament» n ’ est pas non plus une description adéquate de la première partie de notre manuscrit. - En 1883, Hermann Suchier publie ses Denkmäler provenzalischer Literatur und Sprache (S UCHIER 1883), dans lesquels il mentionne aussi le Livre de Genèse du manuscrit BN fr. 6261, et il en publie partiellement la fin qui se rapporte aux franchises données par Constantin à l ’ église. Mais étant donné que Suchier ne s ’ intéresse pas aux quatre évangiles qui suivent, nous n ’ entrerons pas dans les détails. - Le prochain à s ’ occuper des quatre évangiles dans le ms. BN fr. 6261 est Samuel Berger (B ERGER 1890); de sa description du manuscrit et de ses commentaires il a déjà été largement question (cf. ci-dessus p. 3ss.). On peut se demander s ’ il n ’ est pas précédé de Paul Meyer dans ses deux publications de 1989 (M EYER 1989a et M EYER 1989 b). Mais dans la première de ces études, Meyer essaie de localiser le manuscrit de Lyon et le manuscrit BN fr. 2425 en s ’ apppuyant sur quelques traits linguistiques saillants de ces deux versions; du ms. BN fr. 6261 il n ’ est nulle part question. Et il en va de même pour la deuxième étude qui est dédiée au fragment du Puget. Meyer insiste bien sur le fait que la version de ce fragment est différente aussi bien de la version de Lyon que de celle de Paris (BN fr. 2425) 62 , mais il ne la rapproche nulle part des textes évangéliques du ms. BN fr. 6261. Tout au moins en partant des publications, on ne peut pas faire de Paul Meyer le prédécesseur direct de Samuel Berger. Et que faire de la remarque de Berger au sujet de l ’ existence des quatre évangiles dans notre manuscrit que « … seul M. P. Meyer l ’ avait remarquée jusqu ’ ici et elle n ’ a encore été l ’ objet d ’ aucune étude». Elle ne peut se rapporter qu ’ à la présence des évangiles, et rien de plus: aucune postulation d ’ une parenté entre BN fr. 6261 et le fragment du Puget, même pas la thèse d ’ une nouvelle version à côté des deux autres. Ceci n ’ exclut cependant pas qu ’ il y ait eu un échange oral d ’ informations entre les deux chercheurs qui va beaucoup plus loin que ce qui se trouve dans les publications. Les mentions du ms. BN fr. 6261 qui suivent maintenant s ’ appuyent toutes d ’ une manière ou d ’ une autre sur les résultats de Berger à la fin du 19 e siècle; dans bon nombre de cas, elles perpétuent aussi certaines erreurs ou conclusions problématiques du grand historien de la tradition biblique en France: - Ceci est le cas p.ex. pour Adolf Stimming qui est responsable de la section «Provenzalische Litteratur» dans le deuxième tome du volume 2 du Grundriss der romanischen Philologie de Gustav Gröber (G RÖBER 1897). À la p. 60 Stimming 62 Cf. M EYER 1889 b: 431, 435ss. 1.1.7. Histoire de la connaissance du manuscrit 63 <?page no="72"?> mentionne le ms. BN fr. 6261 sans dire qu ’ il s ’ agit d ’ un Livre de Genèse qui est complété par les quatre évangiles. Le manuscrit daterait du 15 e s., le texte des évangiles serait plein de lacunes et de déplacements, la traduction ne reproduirait qu ’ approximativement le modèle latin, l ’ abrège, l ’ amplifie, le paraphrase et le commente - aucun trait descriptif qui ne se trouverait pas déjà chez Berger. Finalement il est encore mentionné qu ’ il semble exister une étroite parenté entre BN fr. 6261 et le fragment du Puget et que les deux pourraient remonter à une source commune; encore ceci ne dépasse pas ce qui se trouve déjà chez Berger. - Il en va de même pour C OMBA 1901: 694s. La caractérisation du manuscrit et de la traduction suit assez fidèlement Berger, et il en va de même pour le rapprochement de BN fr. 6261 et du fragment du Puget: il y aurait parenté, mais pas identité entre les deux textes qui procéderaient d ’ une même version dont l ’ origine serait à chercher dans l ’ actuel département du Var au 13 e siècle. La base de cette traduction serait «moins languedocienne» que celle qui a servi pour les versions du Nouveau Testament de Lyon et de Paris (BN fr. 2425). Quant à l ’ hypothèse d ’ une origine cathare de notre version discutée par Berger 63 , Comba reste sceptique (et suit en cela Berger): Le fait qu ’ on rencontre dans Mt. 10/ 11 l ’ expression bon home et dans Luc 11/ 32 celle de home perfats ne prouve rien, car il est plus que douteux que dans les deux cas nous ayons affaire aux termes «techniques» typiques pour les cathares; il nous paraît plus probable que nous nous trouvons en face de deux syntagmes libres, et cette interprétation nous semble même s ’ imposer irréfutablement dans le deuxième cas 64 . - En 1912, Émile Mangenot fournit un résumé solide des résultats et du texte de Berger dans un article intitulé «Versions provençales de la Bible» dans le Dictionnaire de la Bible de Fulcran Vigouroux; il est repris sans modifications dans l ’ édition de 1922 65 . Le texte de Mangenot ne fournit cependant aucune information qui ne se trouverait pas déjà chez Berger. - Le prochain témoignage de l ’ existence de notre manuscrit se trouve dans l ’ Histoire sommaire de la littérature méridionale au moyen âge de Joseph Anglade (A NGLADE 1921: 200s.). Elle n ’ est pas seulement très brève et ne mentionne même pas que les quatre évangiles font suite à un Livre de Genèse, la présentation et aussi pleine d ’ erreurs. Ainsi Anglade confond les datations de BN fr. 2425 et BN fr. 6261, il affirme aussi que la première de ces versions remonterait à une traduction française du XIIIe siecle, ce qui peut tout au plus être postulé pour BN fr. 6261, mais constitue selon toute probabilité une simple confusion entre «version française de la Vulgate (latine)» et «traduction française»; en outre BN fr. 6261 serait «mutilé et abrégé», une caractérisation 63 B ERGER 1890: 545s. 64 Cf. notre texte dans Luc 11/ 32 et N 135. - Pour le problème d ’ une origine cathare de notre version cf. aussi W UNDERLI 1969 b: 84ss. et ci-dessus, chap. 1.1.6. 65 Cf. M ANGENOT 1912/ 1922: col. 776s. 1. Introduction 64 <?page no="73"?> attribuée normalement à BN fr. 2425 dans la littérature critique. Il aurait été à préférer qu ’ Anglade ne parle pas du tout de ces deux textes au lieu de répandre tant de fausses informations. - En 1935 Clovis Brunel mentionne le manuscrit BN fr. 6261 dans sa Bibliographie des manuscrits littéraires en ancien provençal sous le numéro 174. En voici le texte: B IBL . NAT ., fr. 6261 (anc. Suppl. fr. 2317 bis). - Écrit au XVe s. en Provence. - Ms D d ’ une chronique universelle de la création du monde jusqu ’ à Constantin. Dis el libre de Genesis … Cf. P. Rhode dans H. Suchier, Denkmäler, p. 589. Le passage qui a comme source l ’ évangile de Nicodème a été publié par H. Suchier, ibid., p. 399. Cf. ci-après nouv. acq. fr. 4131, et Paris, Bibl. Sainte-Geneviève 24. - Après Brunel, il y a un silence d ’ une vingtaine d ’ années autour de notre manuscrit. Ce n ’ est qu ’ en 1959 (1958) qu ’ Henri Clavier, dans une communication devant le Comité des Travaux historiques et scientifiques, y revient brièvement après avoir présenté de la même manière les manuscrits les plus importants de la tradition occitane du Nouveau Testament 66 . Sa caractérisation de BN fr. 6261 est brève, mais normalement correcte: les quatre évangiles sont précédés d ’ un livre de Genèse; la traduction a été faite sur une recension latine antérieure à la (mystérieuse) recension languedocienne; la traduction serait plus vivante et plus libre que le texte des autres témoins occitans du Nouveau Testament occitan 67 ; la version qui nous est parvenue semble avoir son origine en Provence, ce qui serait prouvé par l ’ emploi régulier de fach/ fag etc. à la place de fait; le ms. BN fr. 6261 et le fragment du Puget remonteraient tous les deux à la même traduction provençale du Nouveau Testament; le langage serait populaire et reflèterait l ’ usage dans le Sud de la Provence. Quant à une influence du catharisme, il reste sceptique et préférerait un rapprochement soit du catholicisme, soit de la tradition vaudoise. - Clavier revient au sujet dans une contribution de 1965 (1962) pour le Xe Congrès international de Linguistique et Philologie romanes à Strasbourg 68 . La présentation est encore plus brève que dans l ’ article précédent. Curieusement, dans cette deuxième contribution il semble révoquer son attitude sceptique à l ’ égard d ’ une influence du catharisme sur les versions provençales (BN fr. 2425 et BN fr. 6261/ fragment du Puget) du Nouvenau Testament occitan (p. 748ss.). - Les prochains à s ’ occuper de nos quatre évangiles étaient Guy De Poerck et 66 C LAVIER 1959: 10 - 12. 67 Ces affirmations (qui remontent à Berger) provoquent cependant des réserves: Que veut dire «plus vivante»? Ceci n ’ est valable que si l ’ on identifie vivant avec imprécis, hasardeux, bref: négligent et souvent incompréhensible. 68 C LAVIER 1965: 743ss. 1.1.7. Histoire de la connaissance du manuscrit 65 <?page no="74"?> son assistante Rika van Deyck dans le cadre du GRLMA 69 . Le texte du volume 6/ 2 livrerait la documentation pour ce qui est exposé dans le volume 6/ 1. Les auteurs suivent en général Berger et répètent aussi fidèlement les affirmations qu ’ on peut mettre en doute. Dans les deux contributions on se heurte à une confusion répétée entre BN fr. 2425 et BN fr. 6261 qu ’ il ne vaut pas la peine de débrouiller dans le détail; nous ne pouvons que recommander de ne pas se servir de cette présentation. - En 1969 nous nous sommes nous-mêmes intéressé une première fois au ms. BN fr. 6261 70 en nous appuyant surtout sur la présentation et les réflexions de Samuel Berger (B ERGER 1890). Il ne vaut pas la peine d ’ entrer ici dans les détails de notre esquisse d ’ alors: notre argumentation d ’ il y a presque 50 ans reste largement valable et a été intégrée dans notre chapitre 1.1.1 (Description du manuscrit). - Restent les deux mentions du ms. BN fr. 6261 de 2010 placées au début du chapitre 1.1.1, celle qui accompagne la publication en ligne du manuscrit 71 par la Bibliothèque nationale, et celle dans C AMPS 2010: 47. Elles se ressemblent beaucoup et ne sont certainement pas indépendantes l ’ une de l ’ autre. Les ayant reproduites in extenso au début de cette Introduction, nous n ’ allons pas y revenir. * Concluons. L ’ histoire de la connaissance de notre manuscrit est assez longue et assez variée, ce qui ne laisse d ’ étonner, car il ne semble jamais avoir vraiment attiré l ’ intérêt des connaisseurs et des chercheurs. C ’ est donc une histoire qu ’ on pourrait dire surtout extérieure et qui se contente avant Samuel Berger presque exclusivement d ’ attester l ’ existence de ce précieux document. 1.1.8. Histoire des publications de notre manuscrit Jusqu ’ à date actuelle il n ’ existe pas de publication intégrale et critique de notre manuscrit; le facsimilé rendu accessible en ligne par la Bibliothèque nationale (http: / / gallica.bnf.fr/ ark: / 12148/ btv1b9009525n) n ’ est pas une édition dans le sens traditionnel du terme. A cependant été publié un certain nombre d ’ extraits, la plupart dans la fameuse étude de Samuel Berger (B ERGER 1890). En voici la liste: 69 Cf. D E P OERCK / V AN D EYCK 1968 et V AN D EYCK 1970. 70 Cf. W UNDERLI 1969 a: 24 - 26, 82 - 88. 71 Cf. http: / / gallica.bnf.fr/ ark: / 12148/ btv1b9009525n. 1. Introduction 66 <?page no="75"?> - B ERGER 1890: 540: Mc. 1/ 1-8 - B ERGER 1890: 541s.: Luc 11/ 2 - B ERGER 1890: 542s.: Luc 14/ 11-32 - B ERGER 1890: 543: Jean 1/ 1-9 - B ERGER 180: 545: Mt. 21/ 1-9 En outre, le début de l ’ Évangile de Jean a été reproduit par Clavier dans une synopse des textes de la Vulgate, du ms. BN fr. 2425, du ms. de Lyon, de celui de Carpentras et finalement du texte catalan dans le ms. de Barcelone: - C LAVIER 1965: 744s.: Jean 1/ 1-14 C ’ est vraiment très modeste, et nous craignons que la diffusion de notre manuscrit ou de certaines de ses parties (p.ex. les évangiles) ne sera guère plus variée et plus étendue à l ’ avenir, étant donné que l ’ intérêt pour l ’ histoire culturelle, religieuse et linguistique est en pleine retraite. 1.1.8. Histoire des publications de notre manuscrit 67 <?page no="76"?> 1.2. Principes de l ’ édition Dans notre édition, nous suivons le principe de changer le moins possible le texte tel que le manuscrit nous le présente. Ceci ne nous empêche pas d ’ opérer les adaptations normales pour les textes romans médiévaux comme par exemple la distinction entre i et j, u et v, l ’ introduction d ’ une ponctuation moderne etc. 72 Pour le reste, nous essayerons de limiter nos interventions au strict minimum et de ne modifier notre modèle - mises à part les nombreuses adaptations systématiques - que dans les cas où nous avons affaire à une forme ou un passage manifestement corrompu. Pour ce dernier type de changements, la leçon originale du manuscrit et nos modifications seront toujours, il va de soi, signalées d ’ une manière ou d ’ une autre. Dans notre édition du Nouveau Testament de Lyon 73 , nous avons procédé à une comparaison systématique avec la Vulgate canonique 74 et l ’ édition critique de la Vulgate de Weber 75 . Ceci n ’ est pas possible dans le cas de nos évangiles, car la traduction extrêmement libre, souvent résumante et dans bon nombre de cas interprétante, glosante et amplifiante nous aurait obligé de commenter presque tous les versets et de reproduire le texte de la Vulgate quasi complètement. Nous avons donc dû limiter notre travail comparatif aux passages vraiment problématiques de notre texte qui exigent une correction sur la base des textes latins. Il en va de même pour la comparaison avec les textes occitans de Lyon, de Paris et de Carpentras. Dans le détail, sont valables les règles que voici: 1. Les abréviations du texte sont résolues et caractérisées par des italiques. Contrairement à M. Roy Harris 76 , nous sommes convaincu qu ’ il est absolument nécessaire de marquer ces interventions pour donner au lecteur la possibilité d ’ une interprétation linguistique qui n ’ est pas faussée par les décisions (dans bon nombre de cas reposant sur un jugement personnel, voire arbitraire) de l ’ éditeur. Pour résoudre les abréviations, nous observons normalement les principes que voici: - nous nous orientons à la graphie normale de la lexie en question sans abréviation; - nous tenons compte de la fonction normale ou dominante de l ’ abréviation employée. Ces précautions ne résolvent cependant pas tous les problèmes. Nous avons toujours essayé de les résoudre dans le cadre raisonné que nous venons 72 Pour les détails cf. ci-dessous. 73 W UNDERLI 2009/ 10. 74 G RAMATICA 1959; BiblSacr. 2007. 75 W EBER 1979 (= VulgW). 76 Cf. p.ex. H ARRIS 1980: 824. 1. Introduction 68 <?page no="77"?> d ’ esquisser. Néanmoins, nos décisions ont parfois quelque chose d ’ arbitraire, on ne peut pas le nier. Ainsi, par exemple, le scribe écrit pour la conjonction de coordination aussi bien e que et en pleines lettres; quand il emploie l ’ abréviation correspondante, nous la rendons régulièrement par et, car l ’ emploi de l ’ abréviation pour e n ’ aurait aucun effet économique. Ces décisions ne sont cependant nocives en aucun cas, car la caractérisation par des italiques montre clairement qu ’ il s ’ agit d ’ une intervention de l ’ éditeur et permet au lecteur/ utilisateur du texte de remédier à une décision qui lui semblerait inadéquate. 2. Dans les textes médiévaux, les graphies i et j peuvent toutes deux épouser aussi bien la fonction vocalique que la fonction consonantique. Nous modifions les données du manuscrit selon l ’ usage moderne (i = fonction vocalique; j = fonction consonantique). Cette distinction ne pose normalement pas de problèmes. Seulement en position intervocalique, rarement en position postconsonantique, il existe des cas douteux, car ici on rencontre les deux valeurs phonologiques. Dans ces cas, nous nous tenons normalement à la solution proposée par S CHULTZ -G ORA 1915, L EVY P (1909) et L EVY 1894 - 1924, quoique leurs décisions ne soient pas toujours à l ’ abri de toute discussion. Un problème particulier en corrélation avec le précédent sont les résultats de lat. occl. i/ e + voy. (type HABEAT , AUDIAM , SAPIAM , RECIPIAT etc.). Dans la littérature scientifique, il est controversé si les résultats de ces collocations phonologiques sont des affriquées (se développant plus tard en fricatives) ou des (semi-) voyelles; le problème n ’ est pas simplement académique, mais trouve sa justification réelle dans des doublets tels que sapcha/ sapia, recepcha/ recepia etc. Il est compliqué par le fait que la graphie i peut avoir aussi bien une valeur vocalique (/ i/ ) que consonatique (/ j/ ). - Si l ’ on tient encore compte du fait que les résultats du nexus latin peuvent varier selon les dialectes, toute décision dans le cadre d ’ une scripta plus ou moins supra-régionale ne peut être qu ’ arbitraire. Devant cette situation, nous nous sommes décidé à rendre les graphies aia, auia, apropia, sapia, veia etc. par une forme en j, c ’ est-à-dire aja, auja, apropja, sapja, veja etc; sur ce point, nous nous éloignons donc du principe énoncé dans l ’ alinéa précédent. Un dernier problème dans ce secteur. La graphie i peut être remplacée par y dans toutes les positions, et y peut aussi bien avoir la valeur vocalique que la valeur consonantique. Nous renonçons à une intervention interprétative et conservons dans ces cas la graphie du manuscrit; y peut donc aussi bien être l ’ éqivalent de i que celui de j. 3. Dans les textes médiévaux, les graphies u et v peuvent toutes les deux épouser aussi bien la fonction vocalique que la fonction consonantique. Nous modifions les données du manuscrit selon l ’ usage moderne (u = fonction vocalique; v = fonction consonantique). 1.2. Principes de l ’ édition 69 <?page no="78"?> Cette distinction s ’ impose normalement sans problèmes. Les cas qui pourraient permettre deux solutions se trouvent surtout pour des pronoms enclitiques, p.ex. no vos → no·us, où une graphie no·vs n ’ est pas tout à fait exclue (cf. p.ex. servs). Nous nous tenons dans ces cas à la solution «classique» des éditions de textes en ancien occitan, c ’ est-à-dire à la notation vocalique. 4. Notre copiste (ou éventuellement: nos copistes? ) ne fournit pas un travail très solide, tout au contraire: la copie est très superficielle, inexacte, on dirait hâtive et pleine de négligences. Le copiste reproduit tout simplement ce qu ’ il voit ou plutôt ce qu ’ il croit voir, sans s ’ occuper du sens de son texte et des règles grammaticales à observer. Le phénomène est particulièrement fréquent pour les voyelles a/ e/ o, qui sont régulièrement confondues, de sorte qu ’ on est confronté avec des collocations choquantes comme los vostros bonas hobras (Mt. 5/ 16) etc. Des confusions de ces trois voyelles se trouvent surtout dans la syllabe finale et en finale absolue, mais - bien que plus rares - elles ne manquent pas non plus à l ’ intérieur des mots et des syntagmes. Dans tous les cas d ’ une confusion évidente et sans complications ultérieures nous corrigeons notre modèle tacitement selon les formes et règles canoniques de l ’ ancien occitan. Nous nous sommes décidé à cette solution en contradiction avec nos principes de changer le moins possible la version fournie par le manuscrit et de commenter chaque intervention de notre part pour ne pas voir submergé notre texte de notes inutiles et n ’ apportant rien en vue de l ’ évalution littéraire et linguistique de cette version des évangiles occitans. Si nous avions maintenu nos principes de base, chaque page de notre édition aurait consisté pour les deux tiers, voire pour les trois quarts de ce genre de remarques inutiles. 5. Nous avons une situation semblable pour les voyelles e et i qui dans le manuscrit ne peuvent très souvent pas être distinguées. Le cas le plus fréquent est la confusion de se (pron. réfléchi) et si (conj.), mais toutes les positions dans le mot peuvent être frappées par des bévues de ce genre, et ceci même avec des fréquences plus ou moins égales. Nous procédens de la même manière comme dans le cas de a/ e/ o, c ’ est-à-dire nous corrigeons selon les formes et les constructions canoniques et sans commentaire aucun (cf. le paragraphe précédent). 6. Ce genre d ’ imperfections ne se trouve pas seulement dans le domaine des voyelles, mais aussi dans celui des consonnes. Le cas le plus voyant est celui de m et n. Le plus souvent, ces deux consonnes nasales sont confondues en position finale absolue, et ceci surtout dans les verbes (dans tous les temps et modes). La grande fréquence du phénomène a pour conséquence que les premières et les troisièmes personnes du pluriel deviennent formellement échangeables, et nous trouvons bon nombre de constellations comme nos parlan et els parlam. Mais le phénomène n ’ est pas limité à la finale des verbes, il 1. Introduction 70 <?page no="79"?> se trouve aussi à l ’ intérieur des mots et dans toutes sortes de cotextes phonologiques. Ainsi on rencontre souvent un n devant une occlusive ou une fricative labiale ou un m devant une occlusive ou une fricative dentale; des formes comme senblar ou camtar sont fréquentes. On ne peut cependant pas exclure que le copiste n ’ ait pas vraiment confondu les deux nasales, mais qu ’ il n ’ ait simplement pas bien compté le nombre des jambages en reproduisant son modèle. Pour les formes verbales en -m et -n, nous procédons comme pour les voyelles dans les paragraphes 4 et 5. Dans tous les autres cas, nous conservons la graphie du manuscrit. 7. Nous avons une situation assez semblable pour les occlusives c et t. Là aussi, le domaine verbal est concerné, car l ’ ancien occitan connaît des formes pour la 3 e pers. sg. du passé simple aussi bien en -ec qu ’ en -et, etc. Dans le Nouveau Testament de Lyon, qui provient du Languedoc, la 3 e pers. sg. du p. s. est normalement en -ec, dans celui de Paris, qui est provençal, en -et. Et les Quatre Évangiles étant provençaux eux aussi, nous favorisons le t final. Mais la confusion entre c et t se trouve aussi à l ’ intérieur du mot, et ces cas ne sont pas rares du tout. Nous procédons alors de la même manière comme dans les §§ 4 et 5: nous corrigeons selon les formes canoniques de l ’ ancien occitan et nous renonçons à tout commentaire (à moins qu ’ il n ’ y ait d ’ autres facteurs qui l ’ exigent). 8. Il reste un certain nombre d ’ autres cas où nous nous trouvons en face de plusieurs solutions graphiques et qui semblent demander un choix, p.ex.: - sont en concurrence entre eux o/ u/ ou/ eu; ce cas est particulièrement fréquent pour le pron. pers. prédicatif de la 3 e pers. pl. et le possessif de la même personne; nous y rencontrons les formes lor(s), lur(s), lour(s) et leur(s). Les deux dernières formes sont des emprunts au français que nous conservons comme aussi les deux première formes; - devant les voyelles e et i, les graphies consonantiques s et c peuvent alterner. Nous conservons ces graphies étant donné qu ’ elles sont phonologiquement équivalentes; - en position finale absolue (rarement ailleurs) s et z sont échangeables et représentent la même valeur phonologique. Nous conservons la graphie du manuscrit. - etc. Nous nous trouvons ici dans le domaine des variantes graphiques qui n ’ exigent pas d ’ intervention; dans tous ces cas, nous suivons le manuscrit. 9. Dans l ’ emploi de l ’ accent aigu (é), nous sommes très restrictif. Nous ajoutons cet accent seulement pour [e] tonique en syllabe finale pour garantir la distinction d ’ avec [e] atone. L ’ accent est toujours de notre main. 1.2. Principes de l ’ édition 71 <?page no="80"?> 10. Encore plus restrictif est notre emploi du tréma. Même dans des cas où L EVY , L EVY P ou R AYNOUARD y recourent, nous y renonçons normalement. Il n ’ est employé que dans quelques rares cas où il s ’ agit de lever une ambiguïté, p.ex. aime/ aïme, aimes/ aïmes. 11. La cédille n ’ est jamais de notre main. Là où elle figure, elle se trouve déjà dans le manuscrit. 12. Tout ce que nous ajoutons dans le texte est mis entre crochets: [ … ] - peu importe qu ’ il s ’ agisse d ’ une seule lettre, d ’ un mot ou d ’ un passage plus long, p. ex. Donx ne trames alcuna ad Helias d ’ aquel[a]s [vezoas] [in Sarepta Sidoniae.] Ceci vaut aussi pour l ’ indication des changements de colonne ou de page. Si le changement tombe entre deux mots, l ’ indication a la forme … dont me ven aquesta [67vb] gracia … S ’ il tombe à l ’ intérieur d ’ un mot, il épouse la forme Yeu ay com[74rb]prada una villa … Cette deuxième solution n ’ est, certes, pas très élégante, mais elle nous permet d ’ éviter des solutions qui seraient plus compliquées et plus coûteuses. 13. Nous employons les crochets aussi pour marquer des lacunes dans notre texte. S ’ il s ’ agit d ’ un morceau de verset qui manque, nous marquons la lacune par trois points entourés de crochets, c ’ est-à-dire [ … ]. Si la lacune comprend un verset entier ou plusieurs versets, une remarque correspondante est insérée dans le texte même entourée de crochets. Les deux types se trouvent cumulés dans l ’ exemple que voici (Jean 16/ 13 - 15): 13 May cant l ’ Esperit sant de veritat [sera vengut], aquel vos esenhara tota veritat. [ … ] [Manque la deuxième moitié de 13, tout le verset 14 et le début de 15] 15 [ … ] E per ayso ay dit: «Del myeu penra, et anonciara vos … ». 14. Tout ce que nous supprimons est mis entre parenthèses: ( … ) - peu importe qu ’ il s ’ agisse d ’ une seule lettre, d ’ un mot ou d ’ un passage plus long. Ces informations ne sont cependant pas données dans le texte même, mais dans une note. Nous procédons de la même manière pour les lettres et passages qui sont exponctués dans le manuscrit. Nous ajoutons dans la note la remarque «exponctué». 15. Des corrections en interligne ou en marge dans le manuscrit seront signalées par une mise entre parenthèses pointues: … circuncicio<s> … Le cas échéant, nous commentons la correction dans une note. 1. Introduction 72 <?page no="81"?> 16. Tout ce qui constitue une adjonction soit du traducteur, soit du copiste est mis entre accolades, p.ex. Jean 19/ 26: E cant Jhesus adonc vit sa mayre e lo discipol, lo cal amava, {so es sant Johan evangelista}, dis Jhesus a sa mayre: «Femna, veu te ton filh.» Ou encore Luc 7/ 20: {Adonx Johan vezen venc e dizes: «Aquest [non] es demoniat; es filh de Dieu; es vengut entre vos autres.» E dizes: «Aquest est devorador et loc et enbriac e companhon de peccadors.»} 17. Dans tous les cas où le texte du manuscrit de Paris est incompréhensible, nous le corrigeons sur la base de Vulg. et/ ou VulgW, Lyon, Carp. Ces interventions seront toujours documentées et commentées dans une note. 18. De moindres lacunes qui rendent difficile la compréhension du texte occitan sont parfois complétées par l ’ adjonction du passage concerné en latin (entre crochets). Seules des omissions ne concernant qu ’ un mot, à la rigueur un syntagme seront reconstruites en occitan (aussi marquées par des crochets). Nous renonçons cependant à une reconstruction si l ’ élément latin s ’ intègre syntaxiquement et sémantiquement sans problèmes dans le texte occitan. Pour les feuillets qui manquent dans notre manuscrit, nous renonçons à compléter le texte défectueux et renvoyons au texte latin de la Vulgate. Il en va normalement de même pour les lacunes comprenant un ou plusieurs versets ou des chapitres entiers. 19. Les discours directs sont mis entre guillemets: « … ». Une citation ou un discours direct secondaire à l ’ intérieur d ’ un discours direct primaire sont marqués par des guillemets simples: ‹… › 20. Dans les notes et les commentaires, la signification d ’ une lexie est mise entre apostrophes: ’… ’ Le même type de marquage sert aussi à caractériser un discours direct de troisième degré inclus dans un discours direct secondaire de son côté inclus dans un discours direct primaire, cf. p.ex. Mc. 12/ 35-37: 35 E fag font que Jhesu Crist prezicava el temple e dis: «En cal manieira dizon los savis que Jhesu Crist sie filh de Dieu? 36 Car David diz profetizen d ’ el: ‹ Dis lo senhor al mieu senhor: ’ Ses a la mieua drecha part, car ieu soy mes sotz los tieux ennemix desotz los tieus pes. ’› 37 Donx se David lo nomna son senhor, com es el son filh? » E lo pobol lo escotava. 1.2. Principes de l ’ édition 73 <?page no="82"?> 21. Nous employons le point volant pour détacher des éléments enclitiques (pronoms, articles etc.) de la lexie, du morphème etc. qui précède et auquel ils sont rattachés: e · l = e lo no · us = no vos tramesero·l = tramesero lo Pour les éléments proclitiques, nous suivons l ’ usage traditionnel et les détachons de leur noyau par une apostrophe: l ’ onguent = lo onguent d ’ aicella = de aicella s ’ arma = sa arma qu ’ es = que es s ’ escurzira = se escurzira etc. Les cas considérés traditionnellement comme de vraies contractions sont conservés comme tels: el = en lo dels = de les els cels = en les cels etc. 22. À la frontière entre deux unités graphiques dont la première se termine en voyelle et la deuxième débute par une consonne (surtout l, s), cette consonne est parfois dédoublée dans notre manuscrit; les deux unités sont en même temps contractées: assa = a sa elli = e li essa = e sa Nous ne maintenons pas ces contractions et dédoublements et les remplaçons par la graphie traditionnelle. La leçon du manuscrit est cependant donnée en note sous la forme a(s)sa, e(l)li, e(s)sa etc. 23. L ’ abréviation pour n, m (un petit trait superposé = titulus) est employée dans notre manuscrit bien au hasard: souvent elle manque, parfois elle est de trop. Nous corrigeons ces négligences du scribe dans tous les cas où c ’ est nécessaire ou raisonnable. Si nous avons affaire à un soi-disant n mobile typique pour l ’ ancien occitan, nous renonçons à une intervention. Devant une consonne labiale (b, p), le scribe rend normalement la consonne nasale par n, rarement par m. Vu cet usage, nous avons décidé 1. Introduction 74 <?page no="83"?> de résoudre un titulus dans cette position en n, et non en m, comme c ’ est normalement le cas. En outre, le scribe ne semble pas distinguer entre com et con et emploie les deux formes quand il rend le mot en toutes lettres; là où la nasale est représentée par un titulus, nous la rendons régulièrement par m. 24. Nous nous trouvons en face d ’ une situation quelque peu semblable en ce qui concerne -s ou -z en position finale: en bon nombre de cas, ces lettres (en fonction de marque de nombre ou de cas) manquent, et en un nombre aussi élevé de cas, elles sont superflues et introduites de façon hypercorrecte. Nous n ’ intervenons que là où le contexte n ’ informe pas clairement sur le nombre ou le cas auquel on a affaire et où il s ’ impose de lever une ambiguïté. Si besoin est, la leçon du manuscrit est donnée dans une note. 25. Des interprétations ou des traductions erronées du texte latin ne sont corrigées que dans les cas où elles faussent clairement le sens. Naturellement, ces interventions sont toujours justifiées dans une note. Dans tous les autres cas, nous nous limitons à signaler la divergence dans l ’ apparat critique. Nous nous rendons cependant parfaitement compte du fait que la frontière entre les deux groupes est bien flottante et que nos décisions peuvent parfois paraître arbitraires. 26. Les noms de personne et de lieu de la Vulgate sont souvent gravement déformés dans le texte occitan. Nous renonçons normalement à une correction pour ne pas rendre inaccessible une éventuelle tradition occitane spécifique. Dans tous les cas où le nom latin correspondant n ’ est pas évident, la forme de la Vulgate est donnée dans une note. 27. Des contaminations ou croisements inconnus ou inusités sont commentés dans une note. Ces commentaires sont cependant rares dans le texte; normalement nous les réservons au Lexique. 28. Vu l ’ importance au moins d ’ une partie des initiales en couleur pour la structuration et l ’ histoire du texte biblique, nous tenons compte de ces initiales par l ’ emploi de majuscules grasses du caractère normal. 29. Le début des quatre évangiles étant marqué dans notre manuscrit seulement par une ou plusieurs lignes restées vides et «l ’ argument» qui précède le texte de chaque évangile, nous complétons ces césures principales par l ’ introduction de titres et sous-titres qui sont placés entre crochets. 30. Nous ne conservons pas la ponctuation du manuscrit qui est rudimentaire; même là où il en existe des vestiges, ils n ’ apportent rien ou peu pour la 1.2. Principes de l ’ édition 75 <?page no="84"?> compréhension du texte. La ponctuation du texte est essentiellement la nôtre, ce qui n ’ empêche cependant pas que nous essayons de tenir compte autant que possible de la ponctuation de la Vulgate (G RAMATICA 1959; BiblSacr. 2007). 31. Notre manuscrit ne connaît guère de notes, de commentaires, de réclames etc. dans les marges, et dans la partie contenant les quatre évangiles encore moins que dans le Livre de Genèse. Là où nous en avons rencontré, nous les renvoyons dans une note. 32. La foliation «standard» de notre manuscrit est en chiffres arabes et se trouve sur le recto des feuillets en haut dans le coin droit; elle semble être relativement moderne. Pour notre édition, nous nous tenons à cette foliation et négligeons les deux autres numérotations qu ’ on rencontre dans le manuscrit BN fr. 6261 77 . 33. Les chiffres (probablement dans tous les cas un 4) qu ’ on rencontre vers la fin du manuscrit sporadiquement sous la colonne b sont négligés dans notre édition comme le sont aussi les deux foliations défectueuses 78 . 77 Cf. ci-dessus, p. 24. 78 Cf. ci-dessus, p. 25. 1. Introduction 76 <?page no="85"?> 1.3. Bibliographie A NGLADE , J OSEPH 1921 a: Grammaire de l ’ ancien provençal ou ancienne langue d ’ oc, Paris A NGLADE , J OSEPH 1921 b: Histoire sommaire de la littérature méridionale au moyen âge, Paris A PPEL , C ARL 1918: Provenzalische Lautlehre, Leipzig B EC , P IERRE 1963: La langue occitane, Paris B ERGER , S AMUEL 1884: La Bible française au moyen âge, Paris B ERGER , S AMUEL 1889: «Les Bibles provençales et vaudoises», R 18: 353 - 422 B ERGER , S AMUEL 1890: «Nouvelles recherches sur les Bibles provençales et catalanes», R 19: 505 - 61 B ERGER , S AMUEL 1893: Histoire de la Vulgate, Paris B ERGER , SAMUEL 1977: La Bible romane au moyen âge: Bibles provençales, vaudoises, catalanes, italiennes, castillanes et portugaises, Genève (réimpression) Bibel_1 http: / / www.bibel-online.net Bibel_2 http: / / www.die-Bibel.de Bibelkonkordanz http: / / www.hannes-schlueter.net/ bibelkonkordanz-online. html BiblSacr Biblia Sacra iuxta Vulgatam versionem, adiuvantibus B. Fischer, I. Gribomont, H. F. D. Sparks, W. Thiele, recensuit et brevi apparatu critico instruxit R OBERT W EBER . Editionem quintam emendatam retractatam praeparavit R OBERT G RYSON , Stuttgart 5 2007 BN fr. 2425 Bibliothèque Nationale de France 2011. Département des manuscrits, Ms. fr. 2425: http: / / gallica.bnf.fr/ ark: / 12148/ btv1b90096999 BN fr. 6261 Bibliothèque Nationale de France 2011, Département des manuscrits: Ms. fr. 6261 (Genèse et Évangiles, en provençal) - http: / / gallica.bnf.fr/ ark: / 12148/ btv1b9009525n B RUNEL , C LOVIS 1935: Bibliographie des manuscrits littéraires en ancien provençal, Paris (réimpression Genève 1973) B RUNEL L OBRICHON , G ENEVIÈVE 1998: «Les traductions de la Bible en ancien occitan», in: L INO L EONARDI (ed.), La Bibbia in italiano tra Medioevo e Rinascimento. 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G RAMATICA , A LOISIUS (ed.) 1959: Bibliorum sacrorum iuxta Vulgatam Clementinam nova editio, breviario perpetuo et concordantiis aucta, 1.4. Liste des abréviations 85 <?page no="94"?> annotatis etiam locis qui in monumentis fidei sollemnioribus et in liturgia romana usurpari consueverunt, curavit A. G., Typis polyglottis Vaticanis VulgW W EBER , R OBERTUS (ed.) 1979: Biblia sacra iuxta Vulgatam versionem, adiuvantibus Bonitatio Fischer OSB, Johanne Bribomont OSB, H. F. D. Sparks, W. Thiele, recensuit et brevi apparatu instruxit R. W. OSB, 2 vol., 2 Stuttgart W IACEK W IACEK , W ILHELMINA A. 1968: Lexique des noms géographiques et ethniques dans les poésies des troubadours des XIIe et XIIIe siècles, Paris Wikipedia Wikipedia français. L ’ encyclopédie libre: http: / / www.wikipedia. org/ ZBK Zürcher Bibel-Konkordanz. Vollständiges Namen- und Zahlen-Verzeichnis zur Zürcher Bibel-Übersetzung. Mit Einschluss der Apokryphen. Herausgegeben vom Kirchenrat des Kantons Zürich, 3 vol., Zürich 2003 1. Introduction 86 <?page no="95"?> 2. Texte des quatre évangiles. 2.1. L ’ évangile selon Matthieu [Prologue] 1 [41vb] [ … ] {Sant Matieu cant ac prezicat en Judea la sieua euvangilh, el s ’ en volt anar prezicar als gentils, et escriut aquesta euvangilh en ebrayc en manieira de memorial que laises a sos fraires, que aisis se covenie la fe de l ’ euvangilj a prezicar per cofermar las escripturas co[n]tra los heretges, facz aiso que motz escriureson. Las euvangilis solamen catre an testimoniat de veritat, car els denonciavon la fe de la trinitat per catre parts del mon, car la carreta de Dieu es en catra rodas que porta la prezicacio del sant euvangillj, kar lo linage humanal que era mort covenie per la prezicacio d ’ els a reviudar. E per amor d ’ eus o foron casatz totz los autres euvangelistas que non foron receuputz, car Dieu non volie que·l davant-dig d ’ aquels fos trespasatz. Los .iiii. euvangilistas son [42ra] demostratz per .iiii. figuras, los cals deu hom entendre segon que significon. Matieu mostra forma d ’ ome, car el parle prinicipalmen de la nativitat de Jhesu Crist. Marc mostra 2 forma de lehon, car el parle de la resurecio. Luc, per la vertu de sacramen, demostra la figura de vedel, car el parla de la generacio dels preveyres que sacrificavo de vedels. Johan demostra figura d ’ aigla, car el escris los sacramens de la divinitat. Dis sant Matieu: ‹ Crist font home nat de la verge › , et aiso demostra el premier capitol del sieu evangili diz en ‹ Liber generacionis › . Ne sant Marc dis que Crist font leon que resucitet com lehon an sa vox resucite lo sieu filh, tot aisis resucita Jhesu Crist per son gran poder la sieua humanitat. E aiso dis en son evangilj. Surrexit non en Luc 3 . Sant Luc dis que Jhesu Crist font vedel sacrificat el menasteri de la sieua pacio, e lo demostra en la sieua pacion dizent ‹ Pacio Domini › . Ne sant Johan dis qu ’ el font aigla [e] qu ’ el s ’ en mo[n]tet els celx sobre totas creaturas, e aiso demostra en son evangilj dizen: ‹ Asumptus est in celis › . E per aquestas .iiii. razos home significa humanitat, vedel significa vidria 4 ; lehon significa realme. E aigla significa lo sant sacramen de la divinitat de Jhesu Crist.} 1 Ce prologue ressemble beaucoup à celui dans Carp., mais n ’ est pas identique en ce qui concerne les détails textuels. Les deux semblent remonter à une source commune. 2 Ms. «Marc (parle) mostra forma de lehon, car el parla de la resurecio … » 3 Leçon incertaine et assez hypothétique; je n ’ ai pas trouvé de modèle ou de parallèle. 4 Leçon incertaine; mot non attesté dans les ouvrages de référence. Déformation de vita? 87 <?page no="96"?> De la generacio de Jhesu Crist [Capitol 1] 1 Lo libre de la generacio de Jhesu Crist, filh de David, filh d ’ Abram. 2 Abram engenret Ysaac, Ysaac engenret Jacob, Jacob engenret Judas e sos fraires. 3 Judas engenret Fares 5 et Aram 6 de Tamat. Fares engenret Heron 7 . Heron engenret Aram. 4 Aram engenret Aminadap 8 , Aminadap engenret Aron 9 . Aron engenret Salomon 10 . 5 Salomo engenret Boot. Boot engenret Hobet 11 de Rup 12 . Hobet engenret Jece 13 . Jece engenret David rey. 6 David engenret Salomon. 7 Salomon engenret Roboam, Roboam Abias, Abias engenret Asa. 8 Asa engenret Jozafa. Jozafat engenret Jozam 14 . Jozam engenret Hozias 15 . 9 Hozias engenret Jhoatan. Joatan engenret Acaz 16 . Acaz engenret Hezechias 17 . 10 Hezechias engenret Menatez 18 . Menatez engenret Amon. Amon engenret Jozias. 11 Jozias engenret Jeconias e sos fraires en la transmigracio de Babilonia. 12 Jeconias engenret Salatiel. Salatiel engenret Zerobabel 19 . 13 Zerobabel engenret Aliud 20 . Aliut engenret Heliachin 21 . Heliachin engenret Asor. 14 Asor engenret Sadoc. Sadoc engenret Achim. Achim engenret Aliut 22 . 5 Vulg. Phares, Lyon et Carp. do. 6 Vulg. Zaram, Lyon do; Carp. Aram. 7 Vulg. Esron, Lyon Esrom, Carp. Esron. 8 Vulg. Aminadab, Lyon et Carp. do. 9 Vulg. Naasson, Lyon Neasom, Carp. Nason. 10 Vulg., Lyon et Carp. Salmon. 11 Vulg. Obet, Lyon Obeth, Carp. do. 12 Vulg. Ruth, Carp. do.; Lyon Ruh. 13 Vulg., Lyon, Carp. Iesse. 14 Vulg., Carp. Ioram, Lyon Joram. 15 Vulg. Oziam, Lyon do., Carp. Oçias. 16 Vulg. Achaz, Lyon Achiaz, Carp. Achaç. 17 Vulg. Ezechias, Lyon Azechia, Carp. Eçechias. 18 Vulg. Manasses, Lyon Manasse, Carp. do. 19 Vulg. Zorobabel, Lyon do.; Carp. Iorobabel, Ierobabel. 20 Vulg., Lyon, Carp. Abiud. 21 Vulg. Eliacim. 22 Vulg. Eliud, Carp. do.; Lyon Aliud, Aliut. 2. Texte des quatre évangiles. 88 <?page no="97"?> 15 Aliut engenret Heleazar. Heleazar engenret Matan 23 . Matan engenret Jacob. 16 Jacob engenret [42rb] Jozep, espos de Marie, de la cal font nat Jhesus que font nomnat Crist. [Manquent le verset 17 et le début du verset 18] 18 [ … ] Com la maire de Jhesu Crist fos espozada a Jozep, enans qu ’ els foson esposatz avie conseuput Jhesu Crist per hobra del Sant Esperit. 19 E com Jozep, espos d ’ ela, fos just e non volgues estar amb ela ni la volgues liurar a mort ni a vergonha amagada, mens la volt laisar. 20 E com pesava en aquestas cauzas, l ’ angel li aparet en somis dizen: «Jozep, filh de David, non temias de prenre Marie ta molher, car sapjas que so que en ela es, a coseuput per hobra del Sant Esperit. 21 E aura hun filh, lo cal tu apelaras Jhesus, car aquel fera salvar lo sieu pobol. 22 E tot aiso font faiz per complir la paraula de Dieu que dis lo profeta: 23 ‹ La verges coseubra et enfentara filh e sera apelat lo nom d ’ el Hemanuel, que vol dire: ‘ Que Dieus sie am nos ’ . › 24 E cant Jozep font levat del somi, pres sa molher com l ’ angel li avie dig. 25 E non ac conoisensa de la sieua vertut entro que l ’ enfan font nat, e nomnon lo Jhesus. [Capitol 2] 1 Cant Jhesu Crist font nat en Betleem en los dies del rey Herodes, tres reys de las partidas d ’ Orient vengron en Jherusalem, 2 dizens: «Ont es aquel que es nat rey dels Juzous? Car nos avem vist la sieua estela en Horient, et en nobles dons venien lo adhorar.» 3 E cant Herodes auzi aquestas cauzas, font mot torbat e totz aquels de Jherusalem. 4 E ajusteron totz los princeps dels preveyres e los escrivas del pobol, e demandon lur si sabien en cal luoc el devie naiser. 5 E els disero que en Betleem, car aisi es escrig per lo profeta dizen: 6 ‹ Tu, Betleem, terra de Juda, en neguna manieira non seras menor entre los princeps, so es non seras mesprezada entre las autras ciutatz, car de tu isira lo gobernador del mon que gobernera lo pobol d ’ Israel. › 7 E adonx Herodes apelet lo[s] tres reys e demandet lur diligenmen de l ’ enfan. 8 «E cant l ’ aures trobat, tornas me o dire per tal que ieu lo adore.» 23 Vulg., Carp. Mathan; Lyon Mahan. 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 89 <?page no="98"?> 9 E cant agron aiso auzit, aneron s ’ en. E l ’ estela anava davant els, e cant foron en Betleem, l ’ estela estet sus aquel luoc ont era l ’ enfan. 10 E los tres reys vezens l ’ estela agron gran gaug. 11 E intreron s ’ en dedins la mayon e troberon l ’ enfan am [42va] Marie, sa maire; e de ginolhs adoreron lo, e ubriron lur thesaur e doneron li aur, enses e mirra. 12 E foron amonestatz per l ’ angel que non torneson a Herodes e que per autra via torneson en lur region. 13 Cant los tres reys s ’ en foron anatz, l ’ angel aparet a Jozep e dis li: «Leva sus e pren l ’ enfan e sa maire e vay t ’ en en terra d ’ Egipte, e y estaras entro que ieu o te diga. Car Herodes deu querre l ’ enfan per tal que l ’ auciza. 14 E leva se Jozep e pres l ’ enfan e sa maire e de nuegs aneron en Egipte. 15 E estet aqui entro a la mort de Herodes per tal que fos complit so que era dig per lo profeta dizen: ‹ Ieu apeliey lo mieu filh d ’ Egipte. › 16 E adonx, cant Herodes conoc que era escarnit per los tres reys, font mot irat e trames sos cavalie[r]s e aucis totz los enfas que eron de Betleem e en totas las sieuas contradas del temps que l ’ enfan era nat segon lo temps que el avie demandat als tres reys. 17 Adonx fos complida la profecia de Jheremias dizen: 18 ‹ Vox es auzida en lo dezert de motz plors, e de motz critz de Rachel ploron sos filhs; non se volt aconsolar, car non y son. › 19 Cant Herode font mort, l ’ angel aparet a Jozep 20 dizent: «Leva sus e pren l ’ enfan e sa maire e vay t ’ en en Israel, car mort es aquel que volie la mort de l ’ enfan.» 21 E de mantenen qu ’ el se levet, pres l ’ enfan e sa maire e venc s ’ en enla terra d ’ Israel. 22 E cant el sap que Archelaus renhava en la terra de Judea per son paire Herode, ac temor que anes en Judea, e amonestat per l ’ angel anet s ’ en es partidas de Galilea 23 en la ciutat de Nazaret, per tal que fos complit so que avie dig lo profeta dizen: ‹ Nazarenus sera apel<h>atz › . [Capitol 3] 1 E fag font en aquel temps que sant Johan Baptista prezicava en lo dezert, dizen: 2 «Fais penedensa, car lo regne celestial apropja.» 3 Aquest es aquel que Ysaias profetizet dizen: ‹ La vox del claman en lo dezert dis: ‘ Aparelhas la via del Senhor, drechas fais las carrieiras ’ . › 4 D ’ aquel so son las hobras, e aquel Johan avie vestimens de pels de camel e correja de cuer entorn los sieus nombles, e sa vianda era langostas e mel salvage: {Langostas segon que pariron los maistres son cucas menudas e 2. Texte des quatre évangiles. 90 <?page no="99"?> mondas que volon pauc sobre terra, de la cal mengavon los Juzous el desert. E mel salvage es herba en maniera de canavieira que se fa per los dezers; es partidas d ’ Orient.} 24 4 Adonx isiron ad el aquels de Jherusalem e de tota la region entorn de Jorda. 6 E bateget los al [42vb] flun de Jorda, e confeseron lurs peccatz. 7 E fag font el temps que Johan dizie a las companhas que isien ad el per tal que los bateges: «Linage de vibres, per qui vos a ensenhat de fugir a la endevenidoira ira de Dieu? 8 Adonx fag dignes frugs de penedensia! 9 So son vertadieiras hobras de cor e de cors, e non comenses a dire: ‹ Nos avem paire Abram › . Que ieu dic a vos que Dieu es poderos de resucitar d ’ aquestas peiras los filhs d ’ Abram. 10 Car la destral es ja pauzada a la razis de l ’ a[l]bre. Adonx tot albre que non fera bon frug sera talhat e mes en fuoc, so es a dire: Tot home que non fera bonas hobras sera destrueg e mes es penas infernals e demandavon li: ‹ Donx que farem › ? » 11 {E dis lurs sant Johan: «Aquel que a dos gonelas done ne la huna ad aquel que non a ges, e aquel que a a mengar done ad aquels que non an.» E vengron los publicas per tal que foson bategatz e diseron li: «Maistre, que farem? » Dis lur: «Non fasas neguna autra cauza si non aiso que vos es establit.» E demanderon li los cavaliers: «Maistre, e nos, que farem? » Dis luy: «Non estie ventaces negun ni lur feres calompnia, e tenes vos per pagatz de vostres bes.» E tot lo pobol se arascava, e cogitavon en lui car de Johan si per aventura serie Crist. Mais Johan respos} 25 e dis a totz: «Ieu vos batege en aiga, car pus fort de me venra, del cal ieu non soy dignes de sol liar la correja del sieu causamen. Aquel vos bategera en fuoc d ’ Esperit Sant.» 12 Lo sieu poder es en la sieua man e purgara la sieua ira e ajustara lo sieu fromen en son granier, e las palhas cremara en fuoc que lunh temps non mor, so es que metra los sieus amix en sa gloria, e los malvatz el fuoc infernal. 13 E fag font enapres que venc Jhesu Crist en Galilea en Jorda a Johan que bateges. 14 E Johan e mays contrastan dis li: «Senhor, tu deves bategar me, e venes a me que te batege? » 15 El li dis: «Laisas estar, car aisis coven acomplir tota justicia.» E adonx Johan lo bateget. 16 E cant Jhesu Crist font bategat, entre que isie de l ’ aiga, los cels foron hubers, e lo Sant Esperit davalet sobre el en forma de colomba. 17 E huna vox del cel que dis: «Aquest es lo mieu filh mot amat e mot plazen a me.» 24 Adjonction pseudo-encyclopédique qui manque dans Vulg., Lyon et Carp. 25 Adjonction erronée d ’ un passage tiré d ’ ailleurs ou d ’ une autre source. 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 91 <?page no="100"?> [Capitol 4] 1 Adonx font Jhesu Crist el dezert per tal que fos temptat del diable. 2 E cant ac dejunat .xl. jorns e .xl. nuegs, ac fam. 3 E venc lo diable e dis li: «Tu yes filh de Dieu; digas ad aquestas peyras que tornon pan.» 4 E Jhesu Crist respos e dis que l ’ ome non viu tan solamen de pan, mais de la paraula que yest de la boca de Dieu. 5 Adonx lo porta lo diable en Jherusalem e pauza lo sus el [43ra] pus aut del temple. 6 E dis: «Si tu yes filh de Dieu, laise te anar aval. Car escrig es que Dieu a mandat a sos angels que te recipjan per tal que en neguna manieira ne te ofendas los tieus pes als peiras.» 7 E dis li Jhesu Crist: «Autra vegada: ‹ Non temptaras lo Senhor tieu › .» 8 E encaras lo pres lo diable e lo portet en hun pueg mot gran e mostret li totz los regnes del mon, 9 e dis li: «Totas aquestas cauzas te daray si de ginolhos adora[s] me.» 10 Adonx li dis Jhesu Crist: «Vay atras, Satanas. ‹ Tu adhoraras lo tieu senhor Dieu, et aquel tan solamen serviras › .» 11 Adonx lo grupit 26 lo diable, e los angels lo vengron aministrar. 12 E fag font apres que Jhesu Crist auzit dire que Johan era encarcerat 27 ; el s ’ en anet en Galilea. 13 E laiset Nazaret, e estet en Carfaneum es partidas de Z[e]bulon e de Neptalim 14 per tal que fos complida la paraula de Ysayas que dis: 15 ‹ Terra de Zebulon e de Neptalim, via de la mar de part Jorda, 16 de las gens de Galilea lo pobol que anava en tenebras, viron mot gran lum, e al sezens en la regio en ombra de mort es nada vertadieira lumieira. › 17 E d ’ aqui avant commenset Jhesu Crist a prezicar: «Faiz penedensa, car lo regne celestial se apropja.» 18 El temps que Jhesu Crist anava oltra la mar de Galilea, vit .ii. fraires, Simon P[eire] e Andrieu, qui metien lurs filatz en la mar, car eron pescadors. 19 E dis lur: «Segues me, e faray vos pescadors d ’ omes.» 20 E mantenen laiseron lurs filatz e seguiron lo. 21 E apres aiso que Jhesu Crist anava avant vit Jacme [de] Zebedieu e Johan, son fraire, en la barca am Zebedieu, lur paire, e los apela. 22 E seguiron lo. 23 En aquel temps que Jhesu Crist prezicava en Galilea del regne celestial, e sanava totz malautes. 26 Ms. «griput». Erreur de scribe pour «grupit». Pour grupir = guerpir cf. L EVY P s. v. 27 Ms. «encarcezat»; erreur de copiste que nous corrigeons d ’ après les autres occurrences de encarcerar. 2. Texte des quatre évangiles. 92 <?page no="101"?> 24 E foron aquestas cauzas devolgadas per tota Galilea, per que li meneron motz de malautes de diversas enfermetatz, e los turmentatz per los demonis; e Jhesu Crist los sanava totz. 25 E per so lo seguien totz aquels de Galilea, de Jherusalem e de tota Judea. [Capitol 5] 1 E fag font el temps que Jhesu Crist montet en hun pueg e cant se font asetat, acosteron se ad el los discipols. 2 E dizie lur: 3 «Beneuratz son los paures de volontat, car d ’ aquels es lo regne celestial. 4 Beneuratz son aquels que son suaus, que els poceziron la terra. 5 E aquels que ploran seran consolatz. 6 E aquels que deziron justicia seran sadolatz. 7 E aquels que son misericordios trobaran misericordia. 8 Aquels que ont pura consciencia veyran Dieu. 9 E·ls paciens seron apelatz [43rb] filhs de Dieu. 10 Aquels que sostenran persecucio per justicia aron lo regne de Dieu. 11 Beneuratz seres cant los homes vos pe[r]seguiren e vos diren mal per me: 12 Alegras vos, car lo vostre regne es mot gran el cel; car en semblan manieira pe[r]seguiron los profetas que foron avant que vos autres.» [Manque le verset 13] 14 El temps que Jhesu Crist dis a sos discipols: «Vos autres es lum del mon. La ciutat que es pauzada el mon non pot amagar, 15 ni non ensenhon lo luminier per tal que hom lo pauza en luoc amagat, mais per tal que hom lo pauza desobre lo candalabre per tal que fasa lum a totz. 16 Aisis resplendra lo vostre lum, so son las vostras bonas hobras davant los homes per tal qu ’ els las vejon e glorificon Dieu que es els cels. 17/ 18 E fag font el temps que Jhesus dis a sos discipols: «Non vos pesas que ieu sie vengut per destroÿr la ley ni los profetas, an soy vengut per complir totas las cauzas que ont estat dichas per los profetas. 19 E aquel que pasara hun d ’ aquels menors mandamens ni als autres ensenhara de pasar, non sera apelat el regne celestial, e aquel que las fara e mostrara, sera apelat el regne celestial. 20 El temps que Jhesu Crist dis a sos discipols: «Que si non abonda mais la vostra justicia que dels farizieus, non intrares en lo regne celestial. 21 Non aves auzit vos autres que aquel que sera contra son paire es digne de pena, e cel que aucira es digne de mort. 22 E aquel que dira a son fraire anta es digne de pena infernal. 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 93 <?page no="102"?> 23 Adonx si tu hufres la tieua oferenda davant l ’ autar e aqui yes membrans que tu as aucuna cauza de tort e que la te demande: 24 Laisa ta oferenda davant l ’ autar e premiers reconsilia lo tieu fraire, e apres huferras ta huferta.» 25 Apres que Jhesu Crist dis a sos discipols: «Sias autriens totz a vostre eversari entre que seres amb el per tal que per aventura non te liure en las mas del juge, e·l juge liurara te al ministre per tal que te mete vertadieiramens en la preyo[n]. 26 Ieu te dic que tu non isiras d ’ aqui tro que lo deute sera rendut.» 27 Encaras dis Jhesu Crist a sos discipols: «Vos aves auzit que dig font als antix: ‹ Non fasas adulteri. › 28 E ieu dic a vos autres que tot hom que cobezera la femna d ’ autra persona fag en son cor adulteri. 29 Per que si lo tieu huelh te torba, osta lo de tu, car mais te [43va] val que perdas hun membre que lo 28 cors fos es penas infernals. 30 Encaras si la tieua man drecha te torba, osta la, car mais la te val perdre que lo cors fos dampnat.» 31 Encaras dis el a sos discipols que als antix: «Font dig que tot home que laisara sa molher, que li dones libre de refugi. 32 Et ieu dic a vos autres que tot home que laisara sa molher, si non que ela fasa fornicacion, [facit eam moecharii, et qui dimissam duxerit, adulterat]. 29 33 E encaras font dig als antix: ‹ Non perjuras, car redras a Dieu so que aures jurat. › 34 - 36 E non deu[s] jurar per lo cel ni per la terra, car lo cel es cadieira de Dieu, e la terra es sotz sos pes, ni per ton cap, car tu non podes hun pel negre ni blanc far. 37 E non deves dire la vostra paraula si: ‹ E[s] › , e non: ‹ Es, si es › ; e lo sobrepus es mal fag. 38 Vos aves auzit en la vielha ley que dis: ‹ Huelh per huelh, dent per dent, mal per mal › ? 39 May aquel que vos dara en la gauta, pares li l ’ autra. 40 E aquel que per forsa te demandera ta gonela, laisa la li. [Manque le verset 41] 42 E qui te demandera, dona li, e non contrasta a negun si te demanda a man levat. › 43 Encaras dis: «Vos autres que aves auzit que font dig als antix: ‹ Amaras ton prueyme e aziraras tos enemix. › 28 Ms. «lo(s)» 29 La deuxième partie du verset manque dans notre ms.; nous le complétons d ’ après la Vulgate. 2. Texte des quatre évangiles. 94 <?page no="103"?> 44 Mais ieu vos dic: Ames vostres enemix, e fes ben a sels que vos fon mal, e pregas per aquels que vos pe[r]seguiran, 45 per so que sias filhs de vostre Paire que es el cel, que fay naiser lo solelh sus los bos e sus los mals, e sobre 30 los justz e sobre los peccadors. 46 Se vos autres amas aquels que vos amon, quinha merce ne aures, car aiso fan los peccadors publicas? [Manque le verset 47] 48 Sias perfiegs com lo vostre paire, esgardas be que non fasas ufanas de vostras bonas hobras davant las gens, car vos en autra 31 manieira perdrias vostre loguier. [Capitol 6] [Manque le premier verset] 2 Dis Jhesu Crist a sos discipols: «Cant fares almorna, non fasas sonar la trompa com fon las ypocritas per so que sien honratz entre los homes. Ieu vos dic car els an ja receuput lur loguier. 3 Mais cant tu faras almorna, non o sapja la tieua man drecha so que fara la senestra, 4 per tal que la tieua almorna sie reposta; car ton paire celestial que ve las cauzas amagas t ’ en redra bon guizardon.» 5 Dis mais Jhesu Crist a sos discipols: «Cant vos autres adhoreres. non fasas voig com fon los ypocritas que adhoron en las sinagogas et els plasas per tal que las gens [43vb] los vejon; e per so vos dic que els an ja receuput lur loguier. 6 Mais 32 cant vos autres adhorares, intras en vostra cambra e sarras la porta e pregas Dieu secretamen; cel qui au totz les secretz auzira vos. 7 Entre que vos adhorares, non vuelhas trop parlar com fan los ypocritas, 8 per que non los vuelhas resemblar. 9 E dires aquesta oracio: ‹ Paire nostre, que es els cels, lo tieu nom sie sanctificat. 10 Vengan al regne tieu, la tieua volontat sie facha en lo cel e en la terra. 11 Dona huey lo pan de tos dies, lo cal es sostenemen de la nostra vida. 12 E laisa nos nostres peccatz, so es nostres deutes, aisis coma perdonam a nostres deutors. 13 E non nos amenes en temptacio, ans nos defent de totz mals. Amen. › 30 Ms. «sobre(s)»: s exponctué. 31 Ms. «autra(s); s biffé. 32 Ms. «(et) mais»: et biffé. 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 95 <?page no="104"?> 14 Et vos autres perdonas als mals lur forfag, lo paire celestial vos perdonra vostres peccatz. 15 E si non lur perdonas, Dieus non los vos perdonara.» 16 Encaras dis Jhesu Crist a sos discipols: «Cant vos autres desjunares, non vuelhas far com los ypocritas que demostran en lurs percaps o en lurs caras als gens qu ’ els son homes desjunans. Si vos dic qu ’ els an receuput lur loguier.» 17 Mais cant desjunaras lava ta cara e ton cap 18 per tal que las gens non conoscon que sie home desjunien si non solamen al vostre Paire celestial que t ’ en redra bon loguier. 19 En aquel temps que Jhesu Crist dis a sos discipols: «Non vuelhas ajustar los thesaurs terrenals, lo[s] cals ruoyeis 33 destroÿ son e laires los emblon. 20/ 21 Mais ajustas en vos autres thesaur en lo cel, lo cal rouilh non lo pot destroÿr ni tedejas 34 cosumar, car lay ont es lo tieu tesaur, lay es lo tieu cor. 22 Lo tieu huelh non sie luenh de ton cors; si lo tieu huelh es humil, tot lo tieu cors sera humil. 23 E si to huelh es malicios, ton cors sera malicios e tenebros, car si lo lum que deu resplandir en vos es tenebros, motas tenebras seran an vos.» 24 El temps que Jhesu Crist dis a sos discipols: «Non pot hom ben servir .ii. senhors, car la hun azirara o l ’ autre 35 amara, o l ’ autre sostenra o l ’ autre mesprezara. Car non podes ben servir a Dieu ne al mon. 25 E per amor d ’ aiso ieu dic a vos autres: Non vuelhas eser ociozes 36 de vos autres meteys que mangares ni que vestires. E non es mais lo vestir que lo mangar, e vostre cors non es mais que lo vestir? 26 E regardas los aucels de l ’ aire que non semenon ni culhon ni ajuston en graniers, e lo Paire celestial los pays. E non es vos autres mielhs [44ra] melhors que·ls aucels? 27 Cal es de vos autres enaisis ocios que puesca aflegir 37 a la estatura de son cors huna coitada? 28 E donx que es aisis ociozes de vestir? Gardas los ylis e los autres herbas del camp en cal manieira creyson e son vestidas, car elas non lauron ni trebalhon. 29 E dic vos que Salamon non fos mielhs vestitz ni mielhs honratz an tota la sieua gloria com font hun d ’ aquestz ylis. 30 Donx pueis que Dieu vest aisis lo fen del prat que huey es tan solamens et deman sera mes en las fornas, homes de pauca fe, e cant Dieu pesara mais de vos autres? 31 Non vuelhas eser ociozes dizen: ‹ Que mangarem ni que vestirem? › 33 «ruoyeis» = «roïlhos», cf. L EVY P s. rovilhos. 34 Leçon douteuse; Vulg. «tinea». - Corr. en «tenhas»? Cf. L EVY P s. tinha. 35 Ms. «(olautre) o l ’ autre»: olautre biffé. 36 Vulg. «solliciti», Lyon «cossirosi», Carp. «curios»; cf. aussi les versets 27, 28 et 31. - Faut-il corriger d ’ après Lyon ou Carp.? 37 La leçon est indiscutable; «aflegir»: Vulg. «adicere», Lyon «acreiser», Carp. «aiostar». 2. Texte des quatre évangiles. 96 <?page no="105"?> 32 Car aiso demandon los homes. Mais lo Paire celestial sap be que totas aquestas cauzas vos fan mesties. 33 Demandas lo regne de Dieu, e el vos sera donat.» [Manque le verset 34] [Capitol 7] 1 Dis Jhesu Crist a sos discipols: «Non jutgatz, e non seres jutgatz. 2 Car enaisi com jutgeres seres jutgatz, e amb aital mesura que mesurares seres pagatz. 3 Cant tu vezes la busca <en l ’ uelh> de ton prueyme, pren te garda del gran basto que tu portas en lo tieu huelh! [Manque le verset 4] 5 Adonx deneja ton huelh; si veyras pus claramens a traire la busca de l ’ uelh de ton prueyme.» 6 E fag font enapres que Jhesu Crist dis a sos discipols: «Non vuelhas pauzar las santas escripturas davan las bestias destrozens, so son los homes malvatz; ni non pauzatz los preciozes cauzas davant los pors per aco que non las cassiguen, so es que los homes de mala condicio non las menesprezon. 7 Demandas a Dieu e donar vos a; sonas e hubrira vos. 8 Car tota persona que demanda pren guizardo; e qui serca, troba; et sona en terra, es li hubert el cel. 9 Cal es de vos autres, car si son filh demanda del pan que li done de peyras? 10 O si demande de peys que li done de serpens? 11 E donx pueis que vos autres, que es malvatz, sabes donar bonas cauzas als vostres filhs, e cant lo vostre [Paire] 38 celestial donara bonas cauzas als demandans? 12 E tot aiso que vos autres voles que los homes vos fason, vos autres fais ad els. Aquesta es la ley dels profetas.» 13/ 14 E fag font enapres que Jhesu Crist dis a sos discipols: «Intras per la porta estrecha, so es destrecha vida et aspra penedensa, car ampla es la via que mena l ’ ome a dampnacio, so es via disoluta, car mais y a que van per aquela, so es que segon la volontat de la carn mais que de la volontat de Dieu, car mot es estrecha la via que mena home a salvacio, e son pauc que y volhon anar.» 39 38 Corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 39 Les 13 lignes qui suivent sont déplacées dans notre ms. et représentent les versets 24 à 29 de la Vulg., de Lyon et de Carp. Nous les replaçons à leur endroit originaire. 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 97 <?page no="106"?> 15 Encaras dis Jhesu Crist a sos discipols: «Gardas vos dels fals profetas que venon a vos autres an semblansa d ’ ovelhas, mais son lops ralases; 16 empero en lurs hobras los conoiseres. So es: de malvaiza persona non trayres vos de be. [Manquent les versets 17 - 19] 20 Adonx conoiseres aquels per lurs fags. 21 Que me claman ‹ Senhor › , e non intraran el regne celestial. 22 Car motz dizen en aquel jorn: ‹ Senhor, sapjas que nos avem profetizat en lo tieu nom et avem garriz endemoniatz, e avem fag miracles. › 23 Adonx dira lo filh de Dieu: ‹ Mais non vos conogui; partes vos de me, plens de iniquitatz. › » [44rb] 24 {E fag font enapres que Dieu 40 dis a sos discipols: «Tot home que auzira las mieuas paraulas e las servara sera semblans a l ’ ome savi que bastis sa mayo sus peira ferma per tal que la plueja ni vent non la li puesca derocar. [Manque le verset 25] 26 E aquel que auzira las mieuas paraulas e non las servara sera semblan al fol que bastis sa mayo en arena. E vens la li deroqueron.» [Manque le verset 27] 28 E com Jhesu Crist dizie aquestas cauzas, tot lo pobol se meravilhava de la sieua dotrina, 29 car el lur prezicava am gran vertut, non pas com fazien los savis de la ley 41 .} [Capitol 8] 1 E fag font enapres que Jhesu Crist font davalat del mon am motz grans companhas que anavon amb el. 2 Hun home lebros venc davant el e adoret lo dizent: «Senhor, si en te voles, tu me podes mondar. 3 E Dieus 42 toca lo de sa man e dis: «Ieu vuelh que sies mondat.» E mantenen la lebrozia 43 se partit d ’ el. 40 «Dieu» est une erreur pour «Jhesu Crist». 41 Ms. «com fazien los savis de la ley (d ’ aquests)»: d ’ aquests ne peut pas être intégré dans le cotexte et nous le supprimons. 42 «Dieus» pour «Jhesu Crist». 43 Ms. «lo lebros»; corr. d ’ après Vulg. et Carp. Le texte de Lyon est organisé différemment. 2. Texte des quatre évangiles. 98 <?page no="107"?> 4 E dis li: «Gardas que non o digas a negun. May vay t ’ en e demostra o a ton prueyme, e hufriras so que commandet Moizes en testimoni ad aquels.» 5 E fag font el temps que Jhesu Crist intret en Carfaneum, venc davant el . i. gran captal senhor de motz cavaliers pregan lo: 6 «Senhor, lo mieu filh jas el lieg en ma mayo que es paralecitat.» 7 E dis li Jhesu Crist: «Ieu anaray an tu e curaray lo.» 8 E lo captal dis: «Senhor, ieu non soy dignes que tu intres en ma mayo. Mais digas o solamen de paraula, e sera sanat. 9 Car ieu soy home peccador sotmes a potestat, e tenc desotz me cavaliers. E dic a la hun ‹ Vay! › , e el va; e se 44 dic a l ’ autre ‹ Ven sa! › , e el ven, et al mieu sirven ‹ Fay aco! › , et el o fa.» 10 E cant Jhesu Crist lo auzit aisis parlar, estet mot meravilhat e dis a sos discipols e als autres que anavon amb el: «Veramens, vos dic que ieu non ay trobada tanta de fe en Israel. 11 E dic vos que mot d ’ omes [44va] venran d ’ Orien e d ’ Occiden que reputavan am Abram, an Ysaac et an Jacob en lo regne celestial. 12 E los filhs d ’ aquest regne seran gitatz en tenebras infernals, e aqui estaran an tristor.» 13 Et dis Jhesu Crist al captal: «Vay t ’ en e sie fag segon la tieua fe.» E l ’ enfan font sanat en aquela hora. 14 Enapres que Jhesu Crist am sos discipols venc en la maio de la suogra de P[eire], que jazie malauta de febre; 15 e pres la per la man, e mantenen font guerida, e ela vay s ’ en administrar li. 16 E cant font vespre, presenteron li motz endemoniatz. E gueri los solamen an sa paraula, 17 per tal que fos complida la paraula de Ysayas dizens: ‹ El leva las nostras malautias, porta nostras iniquitatz. › 18 El temps que Jhesu Crist dis a sos discipols que paseson la mar, 19 venc hun savi de la ley davant el e dis li: «Maistre, ieu vuelh anar am tu ont que tu anes.» 20 E dis li Jhesu Crist: «Sapjas que los volps an tanarotas e los aucels an nis; mais lo filh de Dieu nat de la verge 45 non a ont se repauces son cap.» 21 Enapres li dis hun autre discipol: «Senhor, laisa me anar premieramen cebelir mon paire, e pueis anaray am tu.» 22 E dis Jhesu Crist: «Sec mi e laisa sebelir lo mort a l ’ autre mort, so es la hun dampnat de l ’ autre dampnat. 23/ 24 El temps que Jhesu Crist estava en la barca am sos discipols, la mar font mot esmoguda si que las ondas intravon dins la barca; e Jhesu Crist dormie. 25 E recideron lo dizens: «Senhor, salva nos que perem.» 44 Ms. «el», qui ne se laisse pas cotextualiser. 45 Ms. «verge(s)». 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 99 <?page no="108"?> 26 E el comandet 46 al vent et a la mar que se pauceson, e mantenen font facha bonasa. 27 Donx mot se meravilheron sos discipols dizens: «Que es aquest que la mar e los vens li son hobediens? » 28 Apres que Jhesu Crist ac pasada la mar, font en la terra de Genezaret, e encontra .i. home endemoniat que isie d ’ un monument, lo cal era tan mal e tan braus que non lo podie hom tener; e non auzava per aqui negun pasar. 29 E cridava mot autamens: «Que as tu si a far de nos, filh de David? Yes vengut avant de temps per nos aturmentar? » 30 E dis li Jhesu Crist: «Vay deforas, mal esperit! » E prop d ’ aqui pasturavon mot porx, los cals eron per nombre .ii m . 31 E los demonis pregueron lo dizens: «Laisa nos intrar en aquels porx.» 32 E dis lur: «Anas! » E mantenen que foron dins los porx, suptanamen se gitero [44vb] dins l ’ estanh e foron mortz. 33 Per que los pastors agron gran paor e fugiron a la ciutat e conteron so que dels porx lur eron endevengutz. 34 Adonx lo pobol de la ciutat font esmogut e vengron contra Jhesu Crist; e cant l ’ agron vist, pregon lo que se partis de tota lur region. [Capitol 9] 1 Apres aiso Jhesu Crist montet en la barca et tornet s ’ en en sa ciutat. 2 E mantenen que font aqui, presenteron li hun paraleticat que jazie en hun lieg. E Jhesu Crist que vit la fe d ’ aquest dis li: «Filh, ajas bona fe en Dieu, car tos peccatz te son perdonatz.» 3 E alcus savis letras diseron: «Aquestz blastoma e dis mal contra Dieu.» 4 E el conoc ben lur pesamen e dis lur: «Per que pesas mal en vostres cors? 5 Digas me cal cauza es pus leu de auzir de dire: ‹ Los tieus peccatz te sien perdonatz › , o dire ‹ Leva sus › ? » 6 E per so que vos autres conosras que lo filh de Dieu a poder en terra de perdonar los peccatz, dis al paraleticat: «Leva sus e pren ton lieg e vay t ’ en en ta mayon! » [Manque le verset 7] 8 E las gens vezens aquestas cauzas temeron e glorifiqueron Dieu que tal poder demostra ad els e·ls homes del mon. 9 Cant Jhesu Crist font partit d ’ aqui, el vit sezer en huna taula de cambi hun home que avie nom Matieu, e dis li: «Segues me! » E leva se de mantenen e segui lo. 46 Ms. «el (lur) comandet»: lur biffé. 2. Texte des quatre évangiles. 100 <?page no="109"?> 10 E per disnar mena lo en son hostal. E cant foron asetatz per manjar, motz publicas vengron e aseteron se a la taula am Jhesu Crist. 11 E los fariziens vezens aquestas cauzas diseron als sieus discipols: «Com se pot far que lo maistre vostre mange am los publicas ni an los peccadors? » So es a dire en cays duptans entr·els com se pot far si aquest es Crist ni salvador que el segra ni mange am los malvatz. 12 E Jhesu Crist enten aquestas cauzas, dis lur: «Homes qui son sas non an mestier de metge ni de medicina, mais tan solamen aquels que son malautes. 13 Anas et aprenes que vuelh dire, car ieu ama may misericordia que sacrifici. Car ieu non son vengut en terra per convertir los bos, mais los peccadors tan solamen a vida perdurable.» 14 El temps que·ls discipols de Johan vengron a Jhesu Crist dizens: «Maistre, per que non desjunon los tieus discipols com fon los fariziens e nos? » 15 Dis lur Jhesu Crist: «Companhos de l ’ espos entre que es vius non podon desjunar aitant cant son amb el, mais cant venra lo temps que hom lur levara l ’ espos, adonx desjuneron. So es entre que son an me non los cal desjunar, mais [45ra] cant ieu auray preza pacio, adonx desjuneron. 47 16 Car negun non met talhadura de drap nou en roba vielha, car si o fa gastera la roba. 17 E si non met l ’ om vin novel en hoyres vielhes, car si o fa, lo vin se escampa e los hoires se perdon, ans lo met hom en hoinres nous e amdos se servon. 18 El temps apres aquestas cauzas venc hun princep de la sinagoga davant Jhesu Crist e prega lo dizen: «La mieua filha es morta. Anas e pauzares la man sobre ela, e viura.» 19 E Jhesu Crist auzent aiso leva se e partit d ’ aqui an sos discipols. 20 E huna femna que sufrie turmen ben a .xii. ans venc li detras e toca lo al sieu vestimen, 21 car ela se pesava ben que s ’ ela tocava a alcuna cauza del sieu, que serie sanada. 22 E Jhesu Crist gira se e dis: «Filha, ajas bona fe en Dieu, car ta bona fe te fera salvar.» E aqui meteis font sanada. 23 E cant el font en la mayo del princep, troba aqui grans gens plorans. E dis lur: 24 Anas deforas e non ploras, car l ’ enfenta non es morta, enans dorm.» Et escarniron dizen: «E non vezem que morta es, et cel dis que dorm! » 25 <E> cant las gens foron deforas, Jhesu Crist pauza la sieua man sobre ela e de contenen leva se. 26 E aquest miracle font devulgat per tota la regio. 47 Passage qui manque de correspondace dans la Vulgate et dans les autres versions occitanes. 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 101 <?page no="110"?> 27 Cant 48 se parti Jhesu Crist d ’ aqui, .ii. orbs lo seguien dizen: «Ajas merce de nos, filh de David.» 28 E cant font a la mayo, los orbs davant el vengron. E el lur demandet: «Crezes vos que ieu puesca donar vista? » Diseron els: «Nos lo crezem.» 29 E Jhesu Crist [toquet] lur[s] huelhs e dis: «Sie fag a vos autres segon la vostra fe.» 30 E mantenen viron. 31 E apres se partiron d ’ aqui e manifesteron per tota la region la gracia que lur avie facha Jhesu Crist. 32 Apres que Jhesu Crist se parti d ’ aqui, presenteron li hun home endemoniat sort e mut. 33 E Jhesu Crist gitet li lo demoni del cors, e·l mut parlet. Donx lo pobol font fort meravilhat e dizien: «Anc mais non endevenc aital maistre en Israel.» 34 E diseron els: «Aquest gieta los demonis en lo poder del demoni.» 35 El temps que Jhesu Crist an sos discipols anava prezican per las viellas e castels del regne celestial, e curava los malautes. 36 E gardan<t> Jhesu Crist lo pobol que eron trabalhatz que jazien aisi com fedas, ac pietat d ’ els. 37 E dis el a sos discipols: «Las meyos 49 son grans, mais los [45rb] segadors son pauc, so es a dire: De peccadors motz n ’ i a, mais dels covertidors paux son. 38 Pregas Dieu que tramete en sas meyos 50 mais de covertidors.» [Capitol 10] 1 Enapres que Jhesu Crist donet poder a .xii. de sos discipols de curar los endemoniatz e de sanar totas malauties. 2 E aquest son los noms: Lo premier es Simon P[eire], Andrieu son fraire, 3 Felip, Bertholmieu, Jacme Zebedieu, Thomas, Matieu, Jacme Alfey, Thadieu, 4 Simon Cananieu e Judas Escariot que pueis lo traÿt. 5 Aquestz .xii. trames el de dos en dos e dis lur: «Non anes en la via dels gentils ni intras en la ciutat de Samaria, 6 mais als hovelhas d ’ Israel que perison. 7 E lur prezicas que lo regne celestial se apropja. 8 Curas los malautes, resucitatz los mortz, mondas los lebrozes, e gitatz los demonis; e non pregas logiuer, car per gracia o aves, e per gracia o donas. 9 E non portas aur ni argen, 10 non vestias .ii. gonelas ni causas ni sabatos, car l ’ obrier es dignes de la sieua vianda. 48 Ms. «C(c)ant». 49 Ms. «mayos»; corr. d ’ après Vulg. «messis», Lyon «meissos». 50 Ms. «mayos»; corr. d ’ après Vulg. «messis», Lyon «meixo», Carp. «meyson». 2. Texte des quatre évangiles. 102 <?page no="111"?> 11 En calque castel intrares o ciutat, e demandas cal y es bon home, e amb aquel estais entretan que seres aqui. 12 E cant intrares en la mayon, saludas dizens: ‹ Pas sie en aquesta mayon an totz aquels que y estan. › 13 E si la maion es digne de pas, la vostra venra en ela. 14 E aquels que non escoteran vostras paraulas, yses vos en deforas la mayon e de la ciutat, e escodes la pouls de vostres pes desus aquels. 15 Car veramens vos dic que major pena sufrira al jorn del jugamen aquela ciutat que aquels de Sodoma e de Gomorra. 16 E fag font enapres que Jhesu Crist dis a sos discipols: «Ieu vos tramete coma hovelhas entre lobs. Sias savis coma serpens e simples com colomba. 17 Gardas vos de las gens, car els vos menaren en lurs sinagogas, e seres batutz. 18 E seres menatz davans los princeps e davant los reys per portar testimoni de me davant els. 19 E cant [vos] menaren 51 en preyon, non ajas paor que dires ni respondres, car Dieu vos ensenhara, 20 e parlara lo Sant Esperit en vos autres. 21 E li hun fraire liurara a mort l ’ autre, e lo paire lo filh; e los filhs se levaran contra lurs paires, e lurs mayos turmentaran, 22 e totz aziraran per lo mieu nom. E aquel que persevarara entro la fin sera salvat. 23 E cant vos peseguiran en la huna ciutat, fuges en l ’ autra.» [45va] 24 Encaras dis Jhesu Crist a sos discipols: «Que enans que ajas acabat de sercar las ciutatz d ’ Israel sera vendut lo filh de Dieu per hun sieu discipol. 25 E non es maistre sobre se, ni·l sera sobre senhor. E basta al discipol qu ’ el sie maistre aisis com sers, e que·l maistre sie com senhor. Et els an dig a lui ‹ Senhor › ; en Belzabut son demoniatz mot amarozmen los sieus privatz. 26 Adonx non los temias, car res non es tan selat que non sie descubert 52 , ni tan rescondut que non sie saput, car totas cauzas son a Dieu manifestas. 27 So que ieu vos dic dires davans totz e prezicas autamen, 28 e non temias aquels que podon aucire lo cors, mais non podon aucire l ’ arma. Mais temias aquel que pot metre lo cors e l ’ arma en infern. 29 Car els vendon dos perd[ig]als per .i. d[enier]. E hun d ’ aquels non se poirie far en terra senes volontat de Dieu. 30 E nombras [son] totz los vostres cabels de vostre cap. 31 Adonx non ajas paor, car vos autres es melhors que mot aucels. 32 Tot home que manifestera davant los homes, ieu lo reconoiseray davant lo mieu paire e lo 53 manifesteray. 51 Ms. «menarem»; corr. d ’ après Vulg. «tradent». 52 Ms. «deceubut»; corr. d ’ après Lyon «descubert»; Vulg. «revelabitur», Carp. «revela». 53 Ms. «lo(s)». Le sg. s ’ impose par le témoignage de Vulg., Lyon, Carp. 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 103 <?page no="112"?> [Manque le verset 33] 34 El temps que Jhesu Crist dis a sos discipols: «Non vos pesas que ieu soy vengut per metre pas en terra, mais lo cotel, 35 car ieu soy vengut per departir lo filh del paire e la filha de sa maire [ … ] [Manquent la fin de 35 et le verset 36] 37 E dic vos: Qui amara mais son paire e sa maire que me, non es dignes de me. [ … ] 54 38 E aquel que pren la crox e non me seguis, non es dignes de me. 39 E aquel que ama la sieua arma menespreza la vida per me, e <a>quel que per me la perdra, per me la salvara. 40 E qui me recep, recep aquel que me a trames. [Manque le verset 41] 42 Tot 55 home que dara a beure a hun paure hun enap d ’ aiga el nom de mon discipol non perdra son loguier.» [Capitol 11] 1 Cant 56 ac dig aquestas paraulas a sos discipols, dis lur que aneson amb el prezicar. 2 E Johan estava encarcerat, e cant el ac auzidas las hobras de Jhesu Crist, trames li .ii. de sos discipols 3 dizen: «Yes tu aquel que deu venir per nos salvar, o esperam ne autre? » 4 E dis lur Jhesu Crist: «Anas a Johan e digas li aiso que aves vist: [ … ] [Manque la fin de 4 et le verset 5] 6 E digas li que beneuratz seran aquels que non seran an me duptans. 7 E fag font enapres que Jhesu Crist dis al pobol de Johan: «A que es ysitz vezer en lo dezert? Cujas vos que Johan sie aisi com lana vana que lo vent la mena lay ont se vol? 8 Cujas vos que Johan sie vestitz de preciozas vestimens? Non, car aquels que veston las 57 [45vb] vestiduras estan en los pal[a]is dels reys. 9 Donx aquest es isitz vezer en lo dezert si es isitz profeta. Veramens, vos dic que mais es que profeta. 54 Manque la deuxième partie de 37. 55 Ms. «tot(a)», qui n ’ est pas cotextualisable. 56 Ms. «C(c)ant». 57 Ms. «que veston (non) las / vestiduras»: corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 2. Texte des quatre évangiles. 104 <?page no="113"?> 10 Aquest es del cal lo profeta dis: ‹ Ieu tramete lo mieu angel que endresara la carriera davant tu. › 11 Et vos dic que entre los natz de femna non se es levat major profeta que Johan Baptista. 12 Del temps d ’ el entro aras sera per ajustamen d ’ ome e de femna; car el regne celestial intra hom forsadamens, e los poderos l ’ an per gran forsa. 13 Car los profetas entro Johan profetizeron de so que es a venir, 14 so es de l ’ avenimen del filh de Dieu. Mais el mostra an lo det dizen: ‹ Veu vos l ’ anhel de Dieu, per que es dig major profeta. 15 Si lo voles vezer, el es pauzat en senhal vertadier. › 16 E fag font enapres que Jhesu Crist dis aquest: «Coma» resemblan aquesta generacion? E resemblan als enfans que son en la plasa e cridon los huns als autres: 17 ‹ Nos vos cantam e vos autres nos blastemas; nos avem plorat e vos autres nos planhes. › 18 Car Johan venc e non era manjador ni bevedor, e dizon que el es endemoniat. 19 E lo filh de Dieu es vengut e manjon e bevon, e dizon: ‹ Aquest es gran manjador e gran bevador de vin, e gran amix dels peccadors. › E los fols an jutgat los savis, so es que los fols malvatz an jutgat lo filh de Dieu que es vera savieza. 20 Apres aiso que Jhesu Crist commensa as e[s]proar 58 las ciutatz els cals el avie fag motz miracles, e non feron penedensa. 21 E dis el: «Gai a vos 59 , terra de Corrosaym e de Betsayda, car si los miracles que foron fags en vos foson estatz fags en la terra de Tyr e de Sodoma, els agron fag penedensa en sax a vestir e jazer en cendres. 22 E dic vos que menor pena auran aquels de Tyr e de Sodoma que vos autres al jorn del juzizi. 23 E tu, Carfaneum, que es levada entro al cel, davaleras entro en infern. 24 E dic vos que los Sodomitas auran menor pena que vos autres al jorn del jutgamen.» 25 Adonx dis Jhesu Crist: «Lauzat sias, Paire celestial, car tu as celat aquest saber als savis letratz e as los manifestas als simples. 26 Aisi cant a tu plas, e me as donat poder sobre tot cant es. 27 E negun non conois lo filh mais lo Paire, ni negun lo Paire mais lo filh. E a qui ont vol 60 manifestar. 28 Venes am me totz aquels que es trabalhatz, e ieu vos ajudaray a portar vostre fais. 58 Ms. «as(s)eproar»; corr. d ’ après Vulg. et Lyon. 59 Ms. «ieu ay alos»: corr. d ’ après Vulg. et Lyon. 60 Ms. «aqui ont», ce qui est clairement local et ne correspond pas aux autres textes: Vulg. «et cui voluerit Filius revelare», Lyon «et aicels, a cui lo fils o volra, demostra», Carp. «e aquel al cal o volre revelar». 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 105 <?page no="114"?> 29 E conoiseres que ieu soy humil e suau de cor, et trobares an me respaus als vostras armas. 30 Car lo fais dels mieus mandamens es suau e leugier per portar. [46ra] [Capitol 12] 1 E fag font enapres que Jhesu Crist pasava per los camps, e sos discipols comenseron a penre de las espigas del fromen e manjavon los gras. 2 E cant o viron los fariziens, diseron a Jhesu Crist: «Maistre, los tieus discipols fan so que non es degut de far en die de festa.» 3 El dis lur: «Non aves legit vos autres so que David fes cant ac fam, el e sos companhos, 4 que intret en la mayon de Dieu e manjeron los pas feneregs 61 , lo cal non era legut que negun degues manjar si non tan solamens los capelas? 5 Alcunas vegadas podon trencar los disaptes en lo temple ses peccat. 6 E dic vos que major es aquel que es aisi que lo temple ni lo disapte. 7 E si vos autres entendes que ieu diga: Per me may misericordia que sacrifici. Vos non condampnaries los ignoscens. 8 Car lo filh de Dieu es senhor del disapte. 9 Cant foron pasatz .vi. jorns, Jhesu Crist venc en lurs sinagogas. 10 E y venc hun home que avie huna man secca. E los fariziens temptans feron demanda a Jhesu Crist si deu hom curar en lo disapte, per tal qu ’ els pogueson acuzar. 11 Dis lur: «Cal es aquel de vos autres que ajas huna hovelha, e si li cas en .i. potz 62 , que non la·n traga? 12 Donx mais val l ’ ome. E hom es tengut de far ben en disapte.» 13 E dis a l ’ ome: «Esten ta man! » E fes o, e font sanat. 14 Adonx isiron los fariziens deforas e feron coselh contra Jhesu Crist com lo poyrien aucire. 15 E el se partit d ’ aqui e anet s ’ en. Enapres aiso motas gens seguion Jhesu Crist, los cals el sanava. 16 E defendic lur que non o diseson 17 per tal que la profecia de Yzaias fos complida que dis: 18 «Lo mieu filh, lo cal ay helegit, anonciara justicia entre las gens. 19 E non cridara per las plasas ni per la sieua vos non sera gardatz. El non sera destroÿdor dels peccadors ni aucira los confesans lurs peccatz. 20 El sera justiciat e aura vittoria. 21 En el auran las gens esperansa.» 61 Leçon incertaine, mot non attesté; Vulg. «panes propositionis», Lyon «pas de la prepozesio», Carp. «pan de la preposicion». 62 Ms. «pont»; erreur de scribe pour «potz«. Corr. d ’ après Vulg. fovea, Lyon fossa. 2. Texte des quatre évangiles. 106 <?page no="115"?> 22 Enapres aiso presenteron .i. endemoniat a Jhesu Crist, orb e mut, e de contenen lo curet, si que vezie e parlava e auzie. 23 Donx tot lo pobol se meravilhava dizen: «Aquest es filh de Dieu! » 24 E los fariziens dizien al pobol: «Aquest non gieta los demonis si non an lo poder de Belzabut, princeps dels demonis.» 25 E el que conoc lur pesamen, dis: «Tot regne que es departiz per bandas e tota ciutat e totas mayos departidas seran destroÿdas e non duraran. 26 <Donx> si la hun demoni ne gieta l ’ autre, departis son contra els meteis; adonx non pot durar lur region. 27 E si ieu giete los demonis [46rb] de vostres filhs per lo poder de Belzabut, e donx los vostres filhs los giteran per tal vertut? 28 E se ieu los giete per la virtut de Dieu, donx es vengut lo temps del regne celestial. 29 E com pot hom intrar en la mayon del fort poderos ni raubar la[s] sieuas cauzas si non lo pren premieramen, e cant l ’ aura liat part raubar las sieuas cauzas.» 30 E fag font enapres que Jhesu Crist dis: «Qui non es an me, contra me es; e qui non se ajusta am me, contra me escampa. 31 Tot peccat sera perdonat als gens exeptat ad aquels que parlon contra lo Sant Esperit, car aquel peccat non sera perdonat. [Manque le verset 32] 33 Car si l ’ albre es bon o es mal, en lo frug lo conoiseres. 34 O linatge 63 de serpens, com podes vos autres ben dire? Car la boca parla de so que es movemen del cor. 35 Car home bon de son tesaur de son cor dona bonas cauzas. 36 E dic vos que de tota paraula vana et hocioza que hom li dyga li convendra a redre razon davant Dieu al jorn del juzizi, 37 e per las tieuas paraulas seras salvat o condempnat.» 38 Enapres que los savis letratz e los fariziens dizien a Jhesu Crist: «Maistre, mostra nos alcu signe de tu.» 39 E dis lur Jhesu Crist: «O generacio mala, signe demandas; autre signe non vos sera donat mais aquel de Jhonas, lo profeta, 40 que font el ventre de la balena tres jorns e tres nuegs, enaisis estara lo filh de Dieu soterrat .iii. jorns e .iii. nuegs. 41 E los homes de Ninive resucitaran al jorn del juzizi amb aquesta mala generacio e la condempnaran, car els feron penedensa per la prezicacio de Jhonas. E melhor de Jhonas es aisi. 63 Ms. «o (en) linatge»: corr. d ’ après Carp.; cf. aussi Vulg. et Lyon. 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 107 <?page no="116"?> 42 E la regina d ’ Austrie resucitara al jorn del juzizi, e la condempnaran amb aquesta generacio, car ela venc del cap del mon per auzir la savieza de Salamo. E aisi es pus savi que Salamo. 43 E cant lo demoni es isit del cors de l ’ ome, el vay sercan per los crozes aygozes 64 repaus, e cant e·l non lo pot trobar.» 44 Adonx el dis: «Ieu m ’ en tornaray en la mayon don 65 soy isitz. Pueis veg que troba 66 la mayo hogada e ben mondada.» 45 Adonx s ’ en va e pren set demonis pejors que el. E intron aqui, e adonx es pejor l ’ estamen d ’ aquel home que non era en lo primier. Aquesta mala generacio sera aital. 46 Enaisis que Jhesu Crist dizie al pobol aquestas cauzas, la sieua maire e son cozin estan a la porta deforas que volien parlar amb el. 47 Diseron ad el: «La tieua maire e tos cozis volon parlar am tu.» 48 E dis lur: «Que es ma maire ni mos cozis? » 49 E esten la man sobre sos discipols e dis: «Aquestz son mos parens e mos fraires. 50 E tot home que [46va] fara la volontat del mieu paire es mo fraire e mon cozin e ma maire.» [Capitol 13] 1 Enapres que Jhesu Crist se partit de la mayon e anet sezer a la riba de la mar. 2 Et ajusteron se gran gens, e montet Jhesu Crist en huna barca, e tot lo pobol estava la entorn. 3 E dis lur: «Hun pros ho[m]s isic en son camp per semenar sa semensa. 4 E entro qu ’ el semenava, alcus gras cazegro el camin, e vengron los aucels que los mangeron. 5 E los autres cazegron entre peiras, e cant non agron bona terra sequeron. [Manque le verset 6] 7 E los autres cazegron en espinas, e cant las espinas foron grandas, ofogueron los. 64 Vulg. «loca arida»; de même Lyon et Carp. 65 Ms. «donx»; corr. d ’ après Vulg. «unde exivi». 66 Ms. «veg que (non) troba la mayo … »: Vulg., Lyon et Carp. n ’ ont pas de négation; nous la supprimons. 2. Texte des quatre évangiles. 108 <?page no="117"?> 8 E los autres cazegron en bona terra e feron motz frugs, si que la hun gran retenc .c., [aliud sexagesium, aliud tricesium] 67 . 9 Qui a aurelhas per auzir entenda! » 10 E los discipols diseron: «Per que nos parlas per semblensas? » 11 E dis lur: «Car a vos autres es donat a entendre los secrez del regne celestial, mais als 68 autres si non per semblensas. 12 Car a sels que an sera donat, e sels que res non an, aco meteis lur tolra hom. 13 E per so vos parle per semblensas que aquels que vejon non conoison, 14 per tal que fos complida la profecia de Yzaias dizen: ‹ Vos auzires e non entendres; e veires e non conoiseres. › 15 Car lo cor d ’ aquest an engraisamen 69 per tal car es ensegat, e tanqueron lurs huelhs per tal que non vison ni auzison, e [non] 70 enten lur cor que sien covertis; et ieu redray lur guizardon segon que auran merit. 16 Los vostres huelhs e vostras aurelhas son beneuratz que vezon e auzon. 17 E vos dic que motz deziron de vezer so que vos vezes, e non o viron, e auzir so que vos auzes, e non o auziron. 18 Adonx vos autres aujes la semblensa d ’ aquel que semena. 19 La semensa que cazet el cami, so son aquels que auzon la paraula de Dieu, e cant non la retenon venc lo diable e deroca lur cor e tot so que avien semenat. 20 E aquels que avien semenat es peiras son aquels que auzon la paraula de Dieu et an gaug la recebon, 21 mais non la retenon ni la meton en hobra; e seca. 22 E aquel que semena entre las espinas, so son aquels que auzon la paraula de Dieu, els aven cor e pesamen d ’ amasar las riquezas, e afogon la paraula de Dieu que non fa 71 frug. 23 E aquel que semena en la bona terra son aquels que auzon la paraula de Dieu e la entendon, e fan frug de bonas hobras, e aisis lur en rent .xxx., so es en estamen de virtut de sa cosciencia.» 24 Encaras dis Jhesu Crist autra semblansa: «Lo regne celestial es semblan al pros hom que semenava en son camp sa bona semensa. 25 E entre que el dormie, venc son enemic e semena [46vb] caucidas sobre fromen. 67 Cf. aussi Lyon: « … la una cente, e l ’ autra saissante, e l ’ autra trente»; de manière semblable Carp. 68 Ms. «aura» (? ); Vulg. «illis», Lyon «ad els», Carp. «a lor». 69 Ms. «esegamen»; nous corrigeons d ‘ après Vulg. «incrassatum», Lyon «engraissatz», Carp. «engraysa», car ensegamen fait peu de sens avec ensegat dans la suite. 70 Corr. d ’ après Vulg. et Carp.: Le «ne» dans Vulg. concerne tous les verbes qui suivent; Carp. répète la négation: « … qu ’ ilh non veguesan a la via con olh, e non auvesan cun las aurelhas, e non entendan de cor, e non sian converti … ; la construction dans Lyon n ’ est pas directement comparable. 71 Ms. «fa(n)»; le pluriel du verbe n ’ est pas justifié par le cotexte. 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 109 <?page no="118"?> 26 E cant lo fromen font aparalhat de far frug, las caucidas aparegron sobre lo fromen. 27 E cant lo[s] mesatges o viron, vengron al senher dizen: ‹ Non semenes vos bona semensa en vostre camp? En cal manieira y son 72 vengudas aquelas caucidas? › 28 Dis el: ‹ Aquesta falcia me a facha mon enemic per tal que puesca ma semensa torbar. › E diseron els al senhor: ‹ Voles que nos ne anem e que las aranquem? › 29 E dis lo senhor: ‹ Non per tal que non arabes lo fromen an las caucidas esems. 30 Laisas o tot creiser entro a las meysos, e adonx ieu diray als segadors que cuelhan las caucidas premieramen e qu ’ en fasan faises e qu ’ els las gitan en fuoc e que me ajustan lo fromen en mon granier. › » 31 Encaras dis el huna autra semblensa: «Que lo regne celestial es semblans al gra de la mostarda, lo cal hom semena, 32 lo cal gra es pus menut de totz los autres. E cant es crezegut es major de totas autras herbas, e fan se tan gran que los aucels la rauban.» 33 Dis mais Jhesu Crist: «Lo regne celestial es semblan a levat, lo cal la femna amasa sotz la farina menan e remenan entro que es levat.» 34 E totas aquestas cauzas dis el per semblensas al pobol. 35 E parti d ’ els et anet s ’ en en sa mayon. 36 Enapres se acosteron de Jhesu Crist sos discipols dizen: «Maistre, esplana nos las semblansas del camp de las caucidas.» 37 E Jhesu Crist respos: «Veramens, deves saber que lo bon semenador es lo filh de Dieu, 38 e lo camp es lo mon. La bona semensa es los justz, las caucidas son los malvatz. 39 E sel que las semena es lo demoni, e las meisos son la fin del mon; los segadors son los angels. 40 E tot aisi com hom cuelh las caucidas e la[s] crema, sera en la fin del mon, 41 car lo filh de Dieu trametra sos angels que ara[n]caron totz los malvatz pesamen del mon; 42 e los malvatz cremeran el fuoc d ’ infern e aron prou de mal. 43 E adonx los justz resplanderon mais 73 que·l solelh. [Qui habet aures audiendi audiat.]» 44 Encaras dis Jhesu Crist autra semblansa: «Lo regne celestial es semblan a l ’ ome que troba tesaur en lo camp. e cant l ’ a trobat rescont lo; e per gran gaug que a del thesaur va s ’ en et vent tot so que a e compra aquel camp. 72 Ms. «en cal manieira (enc) y son vengudas»; enc biffé. 73 Devant «mais» une lettre noircie illisible; q ? 2. Texte des quatre évangiles. 110 <?page no="119"?> 45 Enaixis es semblan lo regne celestial al mercadier que va sercan bonas peyras preciozas. 46 E cant a trobada la nobla margarida, va vendre tot cant a per compra[r] ela. 47 E encaras es semblan lo regne celestial a la ensariaga 74 cant es mesa en la mar que ajusta tota manieira de peyson. [47ra] 48 E cant es estrecha, deforas tira tot lo peis bon e meton lo en los vayscels 75 e gieton fors 76 los malvais. 49 Aisi sera en la fin del mon que venran los angels e departiran los bos dels mals, 50 e aqui sera plor e tremolamens de dens. {E fenidas las paraulas, 51 e dis lur Jhesu Crist: } «Aves aiso entendut? » E els diseron que hoc. 52 E dis may que home savi letrat es semblan al regne celestial aisi com lo pros hom que dona del thesaur de son cor. 53 E cant ac dig aiso, se partit d ’ aqui. 54 Enapres que Jhesu Crist font vengut en sa ciutat, e sezen en lurs sinagogas ensenhava meravilhozamens si que tot lo pobol s ’ en meravilhava com el avie tanta sciencia. 55 E dizien: «Non es aquest filh de ferrier 77 e de Marie, e son cozin Jacme e Jozep, Simon e Judas? 56 Sas parentatz son am nos.» 57 E eron totz murmurans contra el. E dis lur Jhesu Crist: «Negun profeta non es mens de honor si non en la sieua terra.» 58 E non fes aqui miracles per la lur mala crezensa. [Capitol 14] 1 E fait font enapres que Herodes auzit parlar de Jhesu Crist 2 e dis: «Aquest [es] 78 Johan Baptista que es resucitat e per aco fa miracles.» 3 Car Herodes tenie Johan encarcerat per Erodiana 79 , molher de son fraire. 4 E per so que Johan li dizie: «Non la deves tener, car non es vostre molher, ans es molher de vostre fraire», 5 lo volie aucire, may avie temor del pobol, [quia sicut prophetam eum habebant.] 74 Leçon douteuse; Vulg. «sagenae», Lyon «ret», Carp. «reç». 75 Ms. «vay(a)scels»; cf. Vulg. «vasa», Lyon «vaissels», Carp. «vaysel». 76 Le ms. a un «polre» que je ne peux pas identifier et qui n ’ est nulle part attesté. Je corrige d ’ après Vulg. «foras». 77 Vulg. «faber», Lyon «faure», Carp. do. 78 Corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 79 Ms. «Pejodies»; corr. d ’ après Vulg. «Herodiadem», Lyon «Erodiana», Carp. «Herodiana». 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 111 <?page no="120"?> 6 E hun jorn apres que Herodes fazie festa de sa nativitat e ac mot covidatz; e entre que mangavon, venc sa filha en la sala e bala davant totz, e plac mot a Herodes. 7 E jura que li doneria tot can li demandara. 8 E la donzela amonestada de sa maire demanda lo cap de sant Johan en hun talhador. 9 E lo rey fes semblan que ne fos iratz per aquels que aqui eron, e non la volc greujar. E mandet que hom la li dones. 10 E per aquel que y trames fes talhar la testa a Johan en la carse. 11 E porteron lo cap en hun talhador e doneron lo a la donzela, et ela lo presenta a sa maire. 12 Apres vengron sos discipols e sebeliron lo cors e denoncieron o a Jhesu Crist. 13 Enapres que Jhesu Crist montet en la barca e intret s ’ en el dezert. E cant las companhas lo saupron, seguiron lo. 14 E cant el vit las companhas grans ac ne pietat e curet los malautes. 15 E cant ac fag, sos discipols acosteron se d ’ el e diseron li: «Aquest luoc es dezert, e hora es pasada; laisas anar aquestas gens per los castels e compran viandas.» 16 E dis lur Jhesu Crist: «Non a mesters que s ’ en anon, mais donas [47rb] lur vos a mangar.» 17 E diseron els: «Nos non avem si non .v. pas e dos peys.» 18 E dis lur Jhesu Crist: «Aportas los me aisi.» 19 E dementre commanda als companhas a sezer sus l ’ erba, e pres lo pan e gardet lo cel e trenca los, e donet los a sos discipols e als companhas. 20 E mangeron e foron sadols. E leveron de so que lur era sobrat .xii. ples cofis de relieu. 21 E lo nombre dels mangadors foron .v m . exeptat femnas et enfans. 22 Enapres Jhesu Crist fes montar sos discipols en la barca entro que lo pobol s ’ en fos anat. 23 E el romas el pueg tot sol. E cant font vespre, Jhesu Crist era tot sol en terra. 24 E la barca era el mieg de la mar e proejava 80 a las ondas, car lo vent lur era contrari. 25 E a la carta hora de la nueg Jhesu Crist venc ad els sus la mar, anan sus la mar. 26 E cant lo veiron foron torbatz dizens que fantauma era. 27 E per gran temor crideron. E de contenen parlet a els dizen: «Ajas fe, non ajas paor, ieu soy.» 28 Respos P[eire]: «Senhor, si tu yes, manda que ieu ane am tu sobre l ’ aiga.» 80 Leçon douteuse; Vulg. «iactabatur», Lyon «demenar», Carp. «giptar» 2. Texte des quatre évangiles. 112 <?page no="121"?> 29 E dis li: «Ven ne.» E P[eire] davalet de la barca per anar a Jhesu Crist. 30 E cant vi venir huna gran fortuna de ven, ac gran paor, e com el commensava s ’ en ad intrar, commensa a cridar dizen: «Senhor, fais me sal! » 31 E mantenen Jhesu Crist estendet li la man dizen: «Home de pauca fe, per que as duptat? » 32 E entre que montava sus la barca, lo vent se secet. 33 E aquels que eran dins vengron ad el dizens: «Veramens, tu yes filh de Dieu! » 34 E navegueron en terra de Genezar. 35 E cant los homes d ’ aquela terra los agron conogutz, trameton per tota la terra e presenteron li totz malautes 36 e pregueron li que al mens que toqueson lo hor[l]et de sas vestimens. E totz aquels que y tocavon eran tantost totz sanatz. [Capitol 15] 1 E fag font enapres que los fariziens vengron a Jhesu Crist dizens: 2 «Per que trespasa[n] los tieus discipols los ordonamens dels antix, car els non lavon lurs mas anans que mangon.» 3 E dis lur Jhesu Crist: «Per que trespasas los mandamens de Dieu per los vostres ordenamens? Car Dieu mandet 4 honrar son paire e sa maire, [et: ‹ Qui maledixerit patri vel matri, morte moriatur.] 5 Vos dizes vos autres que calque paraula que hom diga a son paire o a sa maire, que la hoferenda que hufrira lo mondara d ’ aquel peccat, 6 e qui non honra son paire e sa maire trespasa lo mandamen de Dieu. 7 Ben a parlat de vos autres ypocritas Yzaias, lo profeta, que dis: 8 ‹ Lo mieu pobol me honra de paraula, may lo cor es luenh d ’ els. 9 Els me honron de boca mostran los mandamens dels homes. › » 10 E Jhesu Crist apelet lo pobol e dis: «Aujas e entendes me: 11 So que intra per la boca non acuza l ’ ome, may so que yeis per la [47va] boca. 12 Adonx se acosteron ad el sos discipols e diseron li: «Los fariziens son comogut contra tu de la paraula que an auzida.» 13 E dis lur Jhesu Crist: «Tota planta que mon paire non a plantada sera arancada. 14 Laisas los, car els son sex, e lo sec non governera autre sec, car amdos cayrien.» 15 E dis li P[eire]: «Espon nos aiso que as dig.» 16 E dis li Jhesu Crist: 17 «Non entendes vos autres que tot carn intra per la boca, va el ventre e deforas per lo purgador natural? 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 113 <?page no="122"?> 18 E tot so que ieys de la boca venc del cor e esuga 81 l ’ ome. 19 Car de l ’ ome yeison de son cor mals pensamens, homici[di]s, adulteris, fornicacios e motz d ’ autres peccatz 20 escurzison 82 l ’ ome, may mangar am mas non lavadas non lairon (? ) l ’ ome.» 21 Enapres se partit Jhesu Crist d ’ aqui e anet s ’ en en la terra de Tir e de Sodoma. 22 E venc davans el huna femna cananea e dis li: «Jhesus, filh de David, ajas merce de me, car lo demoni trebalha mot la mieua filha.» 23 El non li respos paraula. E acosteron se ad el los sieus discipols e pregueron lo dizens: «Laisa anar aquela femna, car ela crida detras nos.» 24 E dis el: «Ieu non soy trames sinon tan solamens per las hovelhas d ’ Israel que son peridas.» 25 E la femna venc davant el e dis li: «Senhor, ajuda me per ta merce.» 26 E dis Jhesu Crist: «Non es bona cauza que hom prenga lo pan de sos filhs e que hom lo done als cas.» 27 E la femna respos: «Veritat es, may empero motas vegadas s ’ endeven que los cadels mangon de las brizas que cazon de la taula de lur senhor.» 28 E dis li: «Gran es la tieua fe; sie fag so que tu demandas.» E font sanada sa filha. 29 E fag font enapres que Jhesu Crist s ’ en venc de Galilea e montet en lo pueg. 30 E dementre que sezie aqui, venc gran pobol que menavon mot de malautes e pauzeron los als pes d ’ el, e sanet los de mantenen. 31 Donx lo pobol era meravilhat de so que fazie e lauzeron Dieus. 32 E Jhesu Crist apelet los sieus discipols e dis lur: «Ieu ay pietat d ’ aquestas gens, car els me an esperat aisi ben tres jorns, e non an que mangar; e non ne los vuelh laisar anar dejuns per so que non defaliscon per lo cami.» 33 Responderon los discipols: «Senhor, ont trobarem tan pas en aquest dezert que tan de pobol pogues sadolar? » 34 E dis el: «Cantz pas aves? » Et els diseron: «.vii., e alcu peys.» 35 E Jhesu Crist mandet al pobol que sezes 83 a terra. 36 E pres los pas e los peysos, e fes gracias a Dieu e trenquet los; e donet ne a totz. 37 E foron sadols, e del relieu leveron .vii. cofis. 38 E eron .iiii m . homes exeptat femnas e enfans. [47vb] 39 E fag font enapres que Jhesu Crist montet en la barca e venc s ’ en en la terra de Moxida. 81 «esugar» = «eisugar» ‘ essuyer ’ ? Mais sémantiquement, c ’ est en contradiction avec Vulg. «coinquinare», Lyon «laisar», Carp. «soçar». 82 Vulg. «coinquinare», Lyon «laisar», Carp. «soçar»; 83 Ms. «segues»; corr. d ’ après Vulg. «discumberent», Lyon «asetjes», Carp. «repausesan». 2. Texte des quatre évangiles. 114 <?page no="123"?> [Capitol 16] 1 E de mantenen vengron ad el los fariziens e los saduxiens temptans que lur mostres alcu signe del solelh. 2 E dis lur: «Vos autres dizes la nueg: ‹ Lo matin sera clar, car lo cel es vermelh. › 3 E lo matin dizes: ‹ Huey plou, car lo cel es escur. › 4 E adonx sabres jutgar la color, may si non sabes conoise[r] lo signe del temps. Generacion perversa e mescrezens, demandas signe, e negun autre signe non vos sera donat si non lo signe de Jhonas.» E partit se d ’ els et anet s ’ en. 5 El temps que Jhesu Crist font vengut a la riba de la mar, e sos discipols oblideron a penre de pan. 6 E el saben lurs pesamens dis lur: «Gardas vos del levat dels fariziens! » 7 E els peseron so que el o dises car non avien pan. 8 E dis lur: «May que pesas vos autres car non aves pan? 9 Non es vos membrans dels .v. pas e dels .v m . homes als cals foron partis? [ … ] [Manque le verset 10] 11 Per que [non] entendes que ieu non vos parle del pan material, ans vos dic que vos gardas del levat, so es del malvat barat e del engan dels fariziens.» 12 Adonx els entenderon qu ’ el non parlava del pa, may de la mala dotrina dels fariziens. 13 Enapres Jhesu Crist demanda a sos discipols: «Que dizon las gens de me ne que se peson qui sie? » 14 E els diseron: «Los maistres alcus dizon que tu yes Helias, e alcus dizon que tu yes Jheremias, e alcus dizon que tu yes dels profetas.» 15 «E vos autres, que dizes de me? » 16 E dis P[eire]: «Tu yes Crist, filh de Dieu.» 17 E dis li Jhesu Crist: «Beneurat es, car carn ni sanc non te o revelat ni esenhat, may lo mieu paire celestial. 18 E ieu te dic que tu yes p[eire], e sobre aquesta edificaray la mieua glieya, e las portas d ’ infern non auran poder sobre ela. 19 Car ieu te daray las claus del regne celestial. E cal que cauza que liaras en terrra sera liat el cel, e tot so que absoulras en terra sera absoult el cel.» 20 E adonx dis lur qu ’ els non manifes[t]on que el fos Crist. 21 Dis Jhesu Crist a sos discipols que convenie qu ’ el intres en Jherusalem e que devie aqui sofrir pacio per los majorals de la ley e per los princeps, e devie morir per els, e al ters jorn resucitar. 22 Adonx lo pres P[eire] ad huna part e commensa lo a reprenre dizen: «Ja Dieu non vuelha que aco endevenga! » 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 115 <?page no="124"?> 23 E regardet lo Jhesu Crist e dis li: «Vay, Sathanas, non me escandalizes, car tu non entendes las cauzas que son de Dieu, mais tan solamen dels homes.» 24 Adonx dis Jhesu Crist ad els: «Aquel que me volgra seguir, coven que menespreze se meteis e que prenga la cros, 25 car aquel que volra salvar la sieua arma per aquela, so es [48ra] que desampara lo sieu voler, car aquel que per me la perdra salvara la sieua arma. 26 E que profiecha a l ’ ome s ’ el gazanha tot lo mon, e l ’ arma es adampnada? Ni cal bon cambi aura fag si per las cauzas mondanals pert la sieua arma? 27 Car lo filh de Dieu venra en la gloria del Paire, e adonx redra guizardon a cascu segon las sieuas hobras. 28 E dic vos que alcus d ’ aquels que son aisi non moran entro que vejon lo filh de Dieu venen en lo regne de Dieu.» [Capitol 17] 1 El temps que Jhesu Crist pres P[eire], Johan e Jacme e monta s ’ en el mon per tal que hores. 2 E dementre que horava font la sieua cara d ’ autra semblansa e sas vestiduras foron blancas e resplandens. 3 E veu vos que dos baros parleron amb el, Moizes 84 e Helias, que foron vistz aqui en lurs propias figuras, e dizien las cauzas del sieu aveniment. 4 {E P[eire] e aquels que eron amb el eron agreujatz per son, e esvelhat vezon la magestat d ’ aquels dos baros que estavon amb el.} 85 E dis P[eire] a Jhesu: «Bon es que nos fasam aisi tres tabernacles, hun a tu, autre a Moizes et altre a Helias», non saben que dizie aquestas cauzas. 5 Apres aiso font fag huna nivol que los cobret, e els agron gran paor; e entre que intravon en la nivol huna vos font facha dizen: «Aquest es lo mieu filh amat.» [Manque le verset 6] 7 E dementre que la vos se fazie, Jhesu Crist font atrobat sol. 8 E aquels caleron. 86 9 E dis lur que non diseson res a negun de cauza que agueson vista entro que fos resucitat. 10 Enapres que Jhesu Crist lur ac aiso dig, demanderon li: «Maistre, que es aiso que dizon los savis de la ley que Helias venra? » 11 E respos lur Jhesu Crist e dis: «Helias venra e resucitara tot lo mon. 84 Ms. «Mo(z)izes»; corr. d ’ après Vulg. «Moyses» et les autres occurrences dans nos textes. 85 Adjonction qui manque Vulg., Lyon, Carp. 86 Les versets 7 et 8 ont été interchangés par rapport à la Vulgate. Mais le verset 8a peu en commun avec son modèle latin et les autres versions occitanes. 2. Texte des quatre évangiles. 116 <?page no="125"?> 12 Mais dic vos que vengut es, mais non l ’ an conogut, mas ne feron tota lur volontat. E lo filh de Dieu sofrira pacio per els.» 13 E adonx conogron els qu ’ el dizie de Johan Baptista. 14 Enapres aiso venc hun home davant Jhesu Crist e aginolhet se dizen: «Senhor, ajas merce de me, car mon filh es motz 87 lunatic e suofre gran mal e soven cays en lo fuoc e en l ’ aiga. 15 E ieu lo ay presentat als tieus discipols, may non l ’ an pogut curar.» 16 E dis li: «O generacio mala e descrezen, cant de temps vos ay sostengut! Amenas me l ’ efan.» 17 E cant font davant el, menasa lo demoni dizen: «Yeis deforas! » E tantost font guerit l ’ efan. 18 Adonx li demanderon sos discipols: «Per cal manieira es de nos que non l ’ en avem pogut gitar? » 19 E dis lur: «Tot endeven per vostra mala descrezensa. Car veramens vos dic que si vos autres auras tanta fe cant es hun gra [48rb] de mostazia, e dizes ad aquel pueg ‹ Mudas tu d ’ aqui! › , el se mudara de mantenen. E res non vos serien greu de far. 20 E aquesta manieira de demoni non pot hom gitar si non amb oracios.» 21 E domentre que els estavon en Galilea, el lur dis: «Ieu seray liurat e traÿt en las mas del malvatz; 22 e seray mort, e al ters jorn resucitaray.» E foron fort tristz. 23 Cant Jhesu Crist font vengut en Carfaneum, aquels que levavon la leuda diseron a P[eire]: «Lo maistre vostre non a pagada la leuda.» 24 Dis P[eire]: «Veritat es.» E cant foron intratz en la mayon, Jhesu Crist li dis: «Que te es semblan, P[eire]? Li 88 rey del mon, que es de que prenon leuda, de lurs filhs e dels estranhs? » 25 E P[eire] dis: «Dels estranhs 89 .» E Jhesu Crist dis li: «Adonx sos filhs son frans. 26 E per so que nos los trobem, vay 90 a la mar e gita ton am, e lo premier peys que penras hubry li la boca e trobaras li .i. pes d ’ argent; e aquel penras e daras lo per me e per tu. [Capitol 18] 1 Enapres vengron ad el sos discipols dizens: «Digas nos lo cal de nos sera major el regne celestial.» 2 E Jhesu Crist pres hun enfan petit e paset lo el mieg de totz 87 Ms. d ’ abord «mo(r)tz», mais r a été noirci. 88 Ms. «lo»; mais le verbe exige un pluriel, et Vulg., Lyon et Carp. ont un sujet au pluriel. 89 Ms. «esados» ou quelque chose de semblable. Nous corrigeons d ’ après Vulg. «alienis», Lyon estranhs», Carp. «strang». 90 Ms. «venc»; corr. d ’ après Vulg. «vade», Lyon «vai», Carp. «vay». 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 117 <?page no="126"?> 3 dizent: «Si vos autres non vos convertiscas e que sias com hun d ’ aquestz enfans, non intrares el regne celestial. [Manque le verset 4; Vulg.: «Quicumque ergo humiliaverit se sicut parvulus iste, hic est maior in regno caelorum.»] 5 E qui recep hun aital enfan en lo mieu nom me recep. 6 E aquel que escandalizara hus d ’ aquestz pus petiz que crezon en me, mais li valrie que fos orgus en la mar amb una peira liada al col. 7 Car al mon per los baratz obs es que hom suof[r]ira trebalhs, empero mal sera ad aquels que danparara ni enganara l ’ autre. 8 E si lo tieu [pe] 91 te torba, talha lo e osta lo de tu, car may te val intrar en paradis contrait que en infern a dos pes. 9 Si lo tieu huelh te dona occazio de peccat, tray lo de tu [et proice abs te; bonum tibi est cum uno oculo in vitam intrare, quam duos oculos habentem mitti in gehennam ignis.] 10 Gardas vos que non menesprezas hun d ’ aquestz enfans. Dic vos que los angels estan davant la facia de Dieu, 11 e lo filh de Dieu es vengut en terra per salvar los peccado[r]s.» 12 Enapres dis Jhesu Crist a sos discipols: «Que vos es semblan se hun home a .c. fedas e pert ne huna, non laisara las .iiii xx .xix. 92 en lo dezert e ira sercar aquela que aura perduda? 13 E cant l ’ aura trobada, aura major gaug d ’ aquela que de totas las autras. 14 Enaisis [non es] 93 volontat del Paire celestial que alcus d ’ aquestz menors perisca 94 . 15 E si ton prueyme pecca, vay e castia lo tan solamens entre tu e el; e si el te vol hobezir, tu l ’ as gazanhat; 16 e si non te vol hobezir, ajusta ne am tu dos o .iii., car tot testimoni es ferm per dos o tres [48va] personas. 17 E si aisis non se vol castiar, diras lay davant tot lo pobol; e si non se castia per lo pobol, luonha lo de tu com home desamat. 18 Veramens vos dic que tot cant vos autres liares en terra, sera liat en lo cel; e tot cant que vos absolvies en terra, sera absolt el cel. 19 Encaras vos dic: Si dos o tres de vos autres es en concordia 95 de pas de terra, lo mieu Paire vos dara tot so que li demandares. 91 Vulg. «Si autem manus tua vel pes tuus scandalizat te … »; de même Lyon et Carp. 92 Chiffre romain curieux et d ’ une leçon incertaine; d ’ après la Vulgate et les autres versions occitanes, il doit s ’ agir de .ic. dans la notation courante. 93 Corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 94 Ms. «(non) perisca»; notre ms. a déplacé inutilement la négation; nous restituons l ’ ordre des autres versions. 95 Ms. «discordia», ce qui est évidemment un contre-sens; nous corrigeons en nous inspirant de Vulg. «consenserint», Lyon «cosentiran», Carp. «consentiren». 2. Texte des quatre évangiles. 118 <?page no="127"?> 20 Car lay ont son ajustatz .ii. o .iii. en lo mieu nom, ieu soy el mieg d ’ aquels.» 21 Adonx li demandet P[eire]: «Si mon prueyme pecca contra me tantas vegadas, perdonaray li set vegadas? » 22 Dis Jhesu Crist: «Ieu non te dic set vegadas, enans te dic .lxx. vegadas set.» 23 Apres dis ad els Jhesu Crist huna semblensa de hun noble rey, lo cal volt auzir conte dels sieus gens. 24 E cant commenseron a rendre conte, ameneron li hun gran baron que li devie .ii m . besanhs. 25 E cant non avie de que los pagues, lo senhor mandet que hom li vendes totz sos bes e se meteis e sa molher e sos enfans, e que se pagues tot lo deute. 26 E aquel servidor se enclina en terra e prega lo dizen: ‹ Senhor, suofri me per alcu temps, e pagaray te. › 27 E cant lo senhor lo vit, ac ne pietat e laisa lo anar e perdona li tot lo deute. 28 E cant aquel baron font isit deforas, entre que s ’ en anava, troba hun dels servidors d ’ aquel a que devie .c. bezanhs; e pres lo e tenie lo al col e consegava lo dizen: ‹ Paga me tot so que me deves. › 29 E aquel servicial s ’ aginolha en terra e prega lo dizen: ‹ Senhor, suofre me per pauc de temps e pagaray te. › 30 E lo malvais non lo volt suofrir, enans lo mes en la preyo e que d ’ aqui non isis entro que agues pagat lo deute. 31 E·ls autres servidors d ’ aquel que vezien la gran desconoisensa que aquel fazie, recompteron lo al senhor. 32 E lo senhor mandet que li fos menat, e dis li: ‹ Sers malvat e desconoisen, ieu te avie perdonat tot lo deute, car tu m ’ en preguies. 33 Adonx non devias tu perdonar lo deute ad aquest sers com ieu lo perdoney a tu? › 34 E lo senhor irat commandet que fos turmentat e mes en preyo entro que tot lo deute fos pagat. 35 Aisi fara lo mieu Paire celestial a vos autres si non perdonas als vostres prueymes.» [Capitol 19] 1 E fag font enapres que Jhesu Crist paset de Galilea en Judea otra lo flun Jorda. 2 E motas gens lo seguien, los cals el curava. 3 E los farizie[n]s demanderon li se hom pot laisar sa molher per alcuna occazio. 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 119 <?page no="128"?> 4 E respos Jhesu Crist: «Non aves vos autres legit que Dieu fes al commensamen del mon home e femna e dis: 5 ‹ Home laisara son paire e sa maire e ajustara se am sa molher, e seran dos en huna carn. › 6 [Itaque non sunt duo, sed una caro.] E per so hom non deu departir so que Dieus a ajustat.» 7 E els diseron: «Moizes nos a autriat que hom li dones libel de refugi e que la laises.» 8 E dis Jhesu Crist: «Moizes vos autriet de laisar vostres molhers per [48vb] la dureza de vostre cor, may el commensamen non font autriat. 9 E dic vos que tot hom que laisara sa molher si non per fornicacio d ’ ela e ne pren autra fay adulteri.» 10 E los sieus discipols diseron li: «Si aital disconcordia a home am sa molher, non coven que prenga autra.» 11 E dis lur Jhesu Crist: «Totz non entendon aquesta paraula, mais aquels que Dieus vol. 12 Car alcus homes naison crestatz del ventre de lur maire, et alcus son crestatz per man d ’ ome, e alcus se creston per lo regne celestial. Qui entendre o puet, entende o.» 13 Enapres presenteron a Jhesu Crist petitz enfans que lur pauzes la man desus e que pregues Dieus per els. E los discipols menaseron. 14 E dis lur Jhesu Crist: «Laisas venir a me los enfans, car d ’ aitals es lo regne celestial.» 15 E cant lur ac pauzada la man desus, Jhesu Crist se partit d ’ aqui. 16 E fag font que hun savi letrat se acosta de Jhesu Crist e dis li: «Que faray per que puesca aver lo regne celestial, per que aja vida perpetual? » 17 Et dis li: «Per que me dizes bon? Car sol Dieus es bon maistre. Si tu voles intrar el regne celestial ni aver vida perdurabla, garda los mandamens de la ley, 18 so es que non fasas adulteri, ni homic[id]i, ni amblaras, ni diras fals testimonis; 19 honratz ton paire e ta maire, amaras ton prueyme.» 20 Dis lo savi: «Tot aiso ay ben gardat; que me falh? » 21 Dis Jhesu Crist: «Si vols venir a perfecio de ben, vent tot cant as e dona als paures, e auras thesaur el cel; e pueis seguis me.» 22 E cant ac auzit aiso, el s ’ en anet trist, car el avie motas pocesios. 23 E dis Jhesu Crist a sos discipols: «Ja apenas intrara ric home en paradis. 24 Encaras vos dic: Pus leugier es pasar hun camel per .i. caus 96 d ’ aguilha que intrar ric home en paradis.» 25 E cant agron aiso auzit, meravilheron se mot e diseron: «Adonx qui se poyra salvar? » 26 E Jhesu Crist dis: «Entre los homes del mon es greu, mais non a Dieu.» 96 Cf. L EVY P s. cau ‘ creux ’ (adj.); Vulg. «foramen», Lyon «trauc», Carp. «pertus». 2. Texte des quatre évangiles. 120 <?page no="129"?> 27 Dis P[eire] a Jhesu Crist: «Nos avem laisat tot cant que aviem per tu; donx cal guizardon n ’ auram? » 28 Dis lur: «Que vos autres que me aves seguit a la fin del mon, cant lo filh de Dieu sera en la sezilha de la sieua magestat, seres vos autres sobre los .xii. tros jutgans los .xii. trips d ’ Israel. 29 E tot home que laisera son hostal, son paire o sos autres amix per me, el ne recobara .c. tans, e vida perpetual que pocezira. 30 E motz premiers seran derriers, e motz derriers seran premiers.» [Capitol 20] 1 Dis Jhesu Crist a sos discipols: «Lo regne celestial es semblan al pros home que isit bon matin en la plasa per logar lavrado[r]s en la sieua vinha; 2 e cant ac fag mercat amb els [49ra] del pres, que lur dones .i. denier per tot lo jorn. 3 E apres entorn la hora de tersa troba ne alcus autres que estavon ociozes, 4 e dis lur: ‹ Anas en la mieua vinha 97 e donere vos so que sie just. › 5 E aneron lay. Encaras may entorn la hora sexta anet en la plasa e fes lo semblan. 6 Encaras autra vegada anet en la plasa entorn la hora .xi a . e troba alcus autres que estavon aqui, e dis lur: ‹ Per que estatz aisis ociozes? › 7 E els diseron: ‹ Car non avem trobat negun que nos aja logatz. › E el dis lur: ‹ Anatz en la mieua vinha. › 8 E cant lo vespre font vengut, dis el al sieu percurador: «Apelas los hobriers e donas lurs lur loguier! » E commensa dels derriers entro los premiers. 9 E dona lur sembles deniers. E coma aquels que yeron vengutz en la .xi a . hora sembles deniers agueson receuputz, [Manque le verset 10] 11 diseron que mais devien aver e murmureron 12 dizens: «Aquestz derriers non an hobrat que huna hora, e tu las as fags egals de nos que avem besonhat tot lo jorn.» 13 E respon lo senhor ad hun d ’ aquels: «Non te fauc neguna enjuria. Tu te acordes a me a .i. denier; 14 pren ton denier e vay t ’ en, car ieu lur vuelh donar aitant coma als premiers, 15 e ieu puesc far del mieu so que ieu vuelh. Mais lo tieu parlar es enueg, car ieu fay ben.» 97 Ms. «anas en la (en la) mieua vinha». 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 121 <?page no="130"?> 16 Tot enaisi seran los derriers premiers e los premiers derrers, car motz son apelatz, e pauc son helegitz.» 17 Apres aiso Jhesu Crist monta en Jherusalem am sos discipols secretamen e dis lur: 18 «Veu vos que nos montam en Jherusalem, e·l filh de Dieu sera liurat als majorals dels pr[e]veyres e als escrivas, e condempnaran lo a mort, 19 et liuraran lo a las gens per escarnir, per turmentar e cruxificar, e al ters jorn resucitara.» 20 Enapres la maire dels filhs de Zebedieu se acosta de Jhesu Crist am sos filhs et prega lo que li dones perdon. 21 El dis li: «Que voles? ». Et ela li dis: «Que te seguion 98 los mieus dos filhs la hun a la part drecha e l ’ autre a senestra el tieu regne.» 22 E dis Jhesu Crist: «Non sabes que demandes! Poyries vos autres sofrir lo trabalh ni la pena que ieu espere a sofrir? » Els diseron: «Si, poyrem.» 23 El lur dis: «Serta cauza es que la mieua pacion sofrires, mais sezer a la mieua part drecha ni a la senestra non es de me donar a vos, mais ad aquels als cals es aparalhat per lo mieu Paire.» 24 E los .x. discipols foron endignat contra aquels dos fraires. 25 Mais Jhesu Crist lur dis: «Vos sabes que los princeps de las gens an senhorie e que majors son; huzon de major poder. 26 Mais non sera enaisis entre vos autres, car aquel que volra eser major entre vos autres sera ministre; 27 e aquel que volra eser premier entre vos sera servidor. 28 Enaisi com lo filh de Dieu non 99 es vengut que sie administrat, may per ministrar e donar la sieua arma per redempcio de motz.» [49rb] 29 Enaisis que Jhesu Crist intrava en Jherico, e gran multidut de gen lo seguie. 30 E hun home orb se sezie pres del camin e mendeguejava. E cant auzit que Jhesu Crist pasava, pres a cridar dizent: «Jhesus, filh de David, ajas merce de me! » 31 E lo pobol lo menasava que cales. E el may cridava. 32 E Jhesu Crist li demandet: «Que voles? » 33 «Senhor, que veja e que ajas pietat de me.» 34 E Jhesu Crist toca los huelhs d ’ aquel, e mantenen vit e segui lo per lo camin. 98 Confusion de sezer et de seguir? Cf. Vulg. «sedeant», Lyon «sego», Carp. «sean». Corr. en «que (te) sezan»? 99 Ms. «vos»; corr. d ’ après Vulg" Lyon, Carp. 2. Texte des quatre évangiles. 122 <?page no="131"?> [Capitol 21] 1 E fag font enapres que Jhesu Crist se acostet de Jherusalem, e vengron en Betsage en mont Olivet. Adonx trames Jhesu Crist dos de sos discipols, 2 dizen: «Anas en aquel castel que es contra vos autres et y trobares huna sauma am so polin liada; e deslias la e menas la me. 3 E si negun vos dis, resdires lur qu ’ el Senhor la vol; e mantenen la vos laisaran.» 4 E tot aiso font fag per complir la profecia dizen: 5 ‹ Digas al pobol de Jherusalem que lo tieu rey humil ven cavalcan 100 la sauma e lo polin. › 6 E aneron los discipols e feron com el lur avie dig. 7 E meneron la sauma e lo polin, e pauzeron lurs vestimens desus, e Jhesu Crist cavalca 101 . 8 E gran moutetut de gen anavon amb el. E los hus estendien lurs vestiduras davant, e los autres talhavon dels rams e gitavon los per lo camin. 9 E cridavon: «Salva nos, filh de David! Benezete sie que es vengut en lo nom 102 de nostre Senhor! Lauzat sie el en lo cel! » 10 E cant font intrat en Jherusalem, tota la cieutat font suslevada, e dizien: «Que aquest es? » 11 «Jhesus de Nazaret, cieutat de Galilea, lo cal es profeta.» 12 E intra el temple de Dieu e gita deforas los comprans et vendens, e las taulas dels cambiadors. 13 E dis lur: «La mieua mayon es hostal de oracio, e vos autres la me aves esplechada a mayon de layros.» 14 E los orbs e los contrags vengron el temple, e el los sanava. 15 E cant los majorals dels princeps viron los signes qu ’ el fazie e los enfans cridavon: ‹ Lauzat sie lo filh de Dieu, salvador nostre! › , e foron endignatz contra el. 16 E dizien: «Non as tu auzit so que aquestz dizien? » E Jhesu Crist dis lur: «E non aves legit la profecia del profeta que dis: ‹ Senhor, tu as complida la tieua lauzor per la boca dels enfans! › » 17 Enapres se partit Jhesu Crist de Jherusalem e anet s ’ en en Bethania e prezicava aqui. 18 E al matin cant s ’ en tornava en Jherusalem, ac fam. 19 E pres del camin vit huna figuieira, e venc s ’ en ad ela e non troba res sinon las fuelhas. E dis: «Lunh temps mais non levaras frug! » E mantenen la figuieira font seca. 20 E cant viron aiso sos discipols, foron meravilhatz. 100 Ms. «calvacan»; corr. d ’ après Vulg. «sedens». 101 Ms. «calvaca»; korr. d ’ après Vulg. «sedere». 102 Ms. «mon»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 123 <?page no="132"?> 21 E dis lur Jhesu Crist «Se vos autres amas fe, que non tan solamen farias aiso d ’ una figuieira, que mas farias mudar de son luoc huna montanha. 22 E tot cant demandares am fe 103 acabares.» [Grande lacune pour le reste de la colonne, au moins une dizaine de lignes] 23 [49va] Cant Jhesu Crist font el temple e que prezicava, acosteron se ad el los fariziens e los majorals del pobol e demanderon li per cal vertut fazie aquestas miracles. 24 E dis lur Jhesu Crist: «Se vos autres me dires huna paraula que vos demandaray, ieu vos diray per cal razon fais ieu aiso. 25 Lo batesme de Johan, dont es vengut? Es del cel o dont es? » 26 E els agron pesamen entr·els: ‹ Si nos 104 dizem del cel, donx per que non l ’ aves crezut? Si nos 105 direm dels homes, avem paor del pobol, car totz tenion Johan aisi coma profeta. › 27 E responderon: «Nos non o sabem.» Dis el: «Ni ieu non vos o diray per cal virtut ieu fauc los miracles.» 28 Apres dis el a sos discipols huna semblensa d ’ un home que avie .ii. filhs. E dis al premier nat: ‹ Huey hobraras en la mieua vinha. › 29 E el respos: ‹ Non y vuelh anar. › E pueis penedet s ’ en e anet y. 30 Pueis dis a l ’ autre lo semblan. El respos: ‹ Mot volontiers. › E non y anet. 31 Lo cal d ’ aquestz dos fes la volontat del paire? » Responderon: «Lo premier.» «Veramens vos dic que los peccadors e las putanas iran davant vos autres el regne celestial. 32 Car Johan venc a vos autres mostran via vertadieira, e non l ’ aves volgut creyre. Mais los peccadors lo crezegron; e vos autres que aves aiso vist non aves fachas penedensas.» 33 Encaras lur dis huna autra semblensa d ’ un pros home que plantava vinha e clauzia la de cep, e fes y hun truelh amb una torre; et pueis loguet la vinha als lauradors, [et peregre profectus est.] 34 [Cum autem tempus fructuum appropinquasset, misit servos suos ad agricolas] per recebre sos frugs. 35 E los laurado[r]s preron los mesages, e los huns aseteron, los autres auciron, e los autres lapideron. 36 Encaras mais y trames autres mesatges, e feron lo semblan. 37 E apres y trames son filh, e dis: ‹ Ad aquest portaran reverencia, car es mon filh. › 38 E cant viron lo filh, diseron entr·els: ‹ Aquest es l ’ eretier de la vinha; aucizem lo e aurem la heretat. › 39 E preron lo e giteron lo foras de la vinha, e auciron lo. 103 Ms. «demandares am fe (ma fe) acabares»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 104 Passage corrompu dans le ms.: «nos vos o dizem»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 105 Ms. «non»; corr. d ’ après les autres versions. 2. Texte des quatre évangiles. 124 <?page no="133"?> 40 Donx cant venra lo senhor de la vinha, que fara d ’ aquels lauradors? » 41 E els responderon: «El destruÿra los e logara la vinha ad autres laurado[r]s que li donaran sos frugs en temps convinent.» 42 E dis lurs Jhesu Crist: «Non aves legit la profecia que dis: ‹ La peyra, la cal refudaran los edificans, aquela font pauzada al cap del canton › , e es hobra meravilhoza a vostres huelhs. 43 Per que vos dic qu ’ el regne celestial vos sera tolt e donat ad autras gens. 44 E aquel que cayra 106 sobre aquela peyra sera casat e casara aquel 107 .» 45 E cant los majorals dels fariziens auziron aquestas cauzas, conogron que d ’ els o dizie. 46 E volgron lo penre, mais avien temor del pobol, car lo tenien per profeta. [49vb] [Capitol 22] 1 Dis mais Jhesu Crist 2 que lo regne celestial es semblan a hun noble rey que fes nosas a son filh. 3 E trames sos mesatges per apelar los covidatz, e non volien venir. 4 Encaras lur trames dos mesages dizens: ‹ Digas ad els que ieu ay aparalhat lo disnar e ay mortz los mieus taurs e mota holatilha. › 5 E los covidatz menesprezeron o; 6 los mesages [tengron] 108 e los auciron. 7 E cant lo rey auzit aquestas cauzas, font mot irat e trames y dos cavaliers e fes destroÿr totz aquels homes e cremar las cieutatz d ’ aquels. 8 Adonx dis a sos mesages: ‹ Aquels que y eron covidatz non eron dignes. 9 Anas als ysimens dels carres, e tot cant trobares apelas a las nosas. › 10 E ysiron los sieus mesages per las vias e per las plasas e ajusteron totz sels que troberon, e bos e mals, e foron complidas las nosas. 11 E lo rey intra per vezer aquels que serien, e vit aqui hun home que non era vestit de vestiduras nupcials. 12 E dis li: ‹ Amix, en cal manieira yes aisi intratz, car non as vestiduras nupcials. › E aquel non sona mot. 13 Adonx dis lo rey al ministre: ‹ Lias li los pes e las mas e gitas lo en las tenebras escuras, car aqui sofrira plor. › 14 Car motz son apelatz, e pauc son helegitz. 15 Enapres se ajusteron los fariziens e feron conselh contra Jhesu Crist que lo prengueson en alcuna paraula. 106 Ms. «aquel(s) que cayra(n)»: corr. d ’ après les autres versions; cf. aussi les deux verbes qui suivent. 107 Ms. «aquel(s); cf. N précedente. 108 Passage brutalement abrégé. Corr. en nous inspirant de Lyon; cf. aussi Vulg. et Carp. 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 125 <?page no="134"?> 16 E trameton li los sieus 109 discipols am los mesages Herodians 110 dizen: «Maistre, nos sabem que tu yes vertadie[r]s e ensenhas la via de Dieu, e non as cura de negun, car non gardas las personas dels homes. 17 Digas nos donx que te es semblan: Devem donar lo trahut a Cezar o non? » 18 E cant el ac conogut la lur falcie, dis: «Per que·m temptas, ypocritas? 19 Mostras me la moneda del conh.» E els baileron li .i. d[iner]. 20 E dis lur: «De qui es aquesta ymage e la sobre-escriptura? » 21 E els diseron: «De Cezar.» Adonx dis: «Rendes a Cezar so que se pertanh a Cezar, e a Dieu so que es de Dieu.» 22 E cant auziron aquestas cauzas, los mesages s ’ en torneron meravilhans fortmens. 23 Enapres que los saduce[u]s diseron que non serie resurexio, acosteron se a Jhesu Crist 24 dizens: «Moizes nos commanda que si alcu de nos mor ses enfans, que l ’ autre <fraire> remanen deja penre la molher del mort per sucitar la semensa de son fraire. 25 Entre nos era set fraires, e lo premier pres molher e mori ses enfan e laiset sa molher a l ’ autre. 26 E·l segon fes lo semblan, e lo ters entro al seten. 27 E apres d ’ els mori la molher. 28 Adonx aquesta femna al jorn del juzizi de cal d ’ aquestz sera molher? » 29 E Jhesu Crist [50ra] respos: «Vos autres erras e non entendes las escripturas ni la virtut de Dieu. 30 Car en l ’ autre secgle els non auran molher ni ela marit, ans seran com angels de Dieu. 31 E non aves vos autres legit de la resurecio dels mortz so que Dieus dis: 32 ‹ Ieu soy Dieu de Abram et d ’ Izaac e de Jacob? E donx non es Dieu dels mortz enaisis com dels vius. › 33 E tot lo pobol se meravilhava de la sieua dotrina. 34 E fos 111 que los fariziens se acosteron de Jhesu Crist, 35 e hun savi de la ley demandet li: 36 «Cal es lo major mandamen de la ley? » 37 E respos Jhesu Crist: « ‹ Amas lo tieu Dieu de tot ton cor e de tota t ’ arma. › 109 «sieus» = «lurs»; cf. Lyon et Carp. 110 Ms. «mesages de Herodes an dizen»: corr. d ’ après Vulg. «cum Herodianis», Lyon «ab los Erodias», Carp. «cun li Erodian». 111 Ms. «dis», ce qui ne cadre pas avec le cotexte. Notre correction est hypothétique, car les autres versions ne sont d ’ aucun secours, étant donné qu ’ elles montrent des constructions syntaxiquement et sémantiquement différentes. 2. Texte des quatre évangiles. 126 <?page no="135"?> [Manque le verset 38] 39 E lo segon es semblan d ’ aquest: ‹ Amas ton prueyme com tu meteis. › 40 Tota la ley e totas las profecias son en aquestz dos mandamens.» 41 E dementre que los fariziens eron ajustatz, dis lur: 42 «Que vos es semblan de Crist? De qui deu eser filh? » E els diseron: «De David.» 43 E el lur dis: «Per que l ’ apela David son senhor profetizen d ’ el e dizent: 44 ‹ Meus senhor dis al senhor mieu: Seis a la mieua drecha part entro que ieu someta los tieux enemix desotz los tieus pes. › 45 Adonx si David lo nomna per senhor, coma es el son filh? » 46 E negun non li podie respondre paraula, ni li auzeron far d ’ aquela hora avant neguna demanda. [Capitol 23] 1 Dis Jhesu Crist al pobol: 2 «Los letratz e los fariziens son montatz en la cadieira de Moizes. 3 Tot cant vos diran fais e gardas, que non fasas segon lurs hobras, car els dizon e res non fan. 4 E els cengo grans fais a las gens, e els non lo volon portar ni moure ni encaras am lur det tocar. 5 Car els fan totas lurs hobras per tal que per los homes sien tengutz per bos, car els porton grans hornamens de vestimens, 6 e volon sezer premiers a la taula e aver autas cadieiras en la sinagoga, 7 e que hom los honre per las plasas e los apele an maistres. 8 Mais vos autres non vuelhas eser apelatz maistres, car hun solamen es vostre maistre, e vos autres es fraires. 9 E non ajas autre paire en terra may hun Dieu celestial. [Manque le verset 10] 11 E aquel que es menor entre vos autres sera maistre, 12 e qui se ysausara sera humiliat, e qui se humiliara sera ysausat.» 13 Encaras dis Jhesu Crist als letratz fariziens: «Per que vos autres ypocritas empachas 112 a las gens la carireira del regne celestial? 14 Encaras vos dis que vos mangas los bes de las donas vezoas am vostre lonc sermon, e per aiso suofrires lonx turmens. 112 Ms. «empe(s)chas», forme probablement corrompue de «empachar»; nous corrigeons dans ce sens. - Vulg. «clauditis», Lyon «clauzetz», Carp. «clauve» 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 127 <?page no="136"?> 15 Encaras vos dis vos autres ypocritas que giras la mar e la terra per tal que puscas [covertir] 113 alcus; [e] cant l ’ aures convertit, sera en pejor estamen que non [50rb] era de premier. 16 Encaras vos autres gubernado[r]s sex que dizes que aquel que jura per lo temple non jura res, may aquel que promet a donar al temple aur o argen deu pagar. 17 Fols e sex, cal cauza es entre l ’ [a]ur e·l temple que santifica 114 lo? 18 Encaras dizes que aquel que jura per l ’ autar que res non jura, may aquel que jura a donar alcuna cauza a l ’ autar deu pagar. 19 Sex malvatz, e cal es major cauza entre lo don o l ’ autar que santifica lo don? [Manquent les versets 20-22] 23 Encaras vos autres prenes las decimas de la ruda e de motz autras cauzas, e trespasas los majors mandamens de la ley, [iudicium, et misericordiam et fidem! Haec oportuit facere et illa non omittere.] 24 Sex que mastegas los pus 115 [e] estranglotitz 116 lo camel 117 , {que mantenes so que non es vostres! } 25 Encaras vos demostratz netz deforas, e dedins es ples de rapina! 26 Mondatz premieiramens so que es dedins vostre cor, e pueis seres netz deforas! 27 Encaras vos autres ypocritas es semblans als monimens penhs que semblon precios, e dedins son ples d ’ oses pudens e vermenozes e de tota ordura! 28 Enaisis semblas vos autres a las gens netz deforas, e dedins es ples de tota malvestat! ! 29 Encaras vos autres que edificas los sepulcres dels profetas e hornas los monimens dels justz, 30 e dizes: ‹ Si nos fosem al temps de nostres paires, nos aguem consentit a la mort d ’ aquels. › 31 Donx vos autres es testimonis a vos autres meteyses que vos autres es filhs d ’ aquels que aucigron los profetas. 32 E vos autres segues la vida 118 de vostres paires. 33 Serpens linage de vybre, en cal manieira escaperes del fuoc infernal? » 113 Corr. en nous inspirant de Vulg., Lyon, Carp. et en tenant compte du cotexte. 114 Ms. «santifica(r)»; corr. d ’ après Vulg. «sanctificat». 115 Ms. «p(l)us»; Vulg. «culex». 116 Corruption curieuse, amalgame de «estrangolar» et «glotir». 117 Passage largement corrompu, cf. Vulg. « … excolantes culicem, camellum autem glutientes»; Lyon « … que colatz lo moscallo e traszetz lo camel»; Carp. « … scolant lo moisilhon, mas tranglutent lo camel». 118 Corr. «via»? Les autres textes ne sont d ’ aucun secours: Vulg. «mensura», Lyon «mesura», Carp. do. 2. Texte des quatre évangiles. 128 <?page no="137"?> 34 E fag font enapres que Jhesu Crist dis als companhas dels juzous: «Ieu vos ay trames profetas savis e escrivas, e aquels aucires et cruxificares en vostras sinagogas 119 , e·ls peseguires de cieutat en cieutat, 35 per tal que vegne sobre vos tot lo sanc del just que es escampat sobre la terra, del sanc d ’ Abel just entro al sanc de Zacarie e de Barachias, lo cal aucigues def[o]ra lo temple. 36 Veramens vos dic que totas aquestas [cauzas] 120 venran desobre aquesta generacio! 37 Jherusalem, Jherusalem, que aucizes los profetas et 121 lapidas aquels que a tu son trameses, e volguis los tieus filhs ajustar aisi cant la galina ajusta sos pols desotz las sieuas alas, e non o as volgut? 38 La vostra mayo sera laisada per vos autres deserta. 39 E vos dic que d ’ aqui avant no·m veyres entro que dires: ‹ Benezete sie aquel que es vengut en lo nom de nostre Senhor! › » [Capitol 24] 1 Adonx s ’ en ysit del temple, e acosteron se sos discipols ad el e diseron: «Maistre, garda los grans edificamens del temple! » 2 E el lur dis que non romanra peira sus peira que non sie derocada. [50va] 3 Cant Jhesu Crist montet al mont Holivet, demanderon li sos discipols: «Maistre, digas nos coras seran aquestas cauzas ni cals senhals seran enans lo tieu aveniment e de la venguda d ’ Antecrist e de la fin del mon.» 4 E dis lur Jhesu Crist: «Gardas vos que negun ne vos engana, 5 car motz falsaris se levaran e venran en lo mieu nom dizens: ‹ Ieu son Crist › , e motz homes enganaran. 6 Car vos autres auzires premieiramens batalhas e estornovemens de guerras, e fams e pestilensias. Gardas vos que non vos torbes, car coven se que aquestz trabalhs sien; may encaras non sera la fin del mon. 7 Car gens se levaran contra gens, e regne contra regne, e estornovemens de terra per motz luox. 8 E aquels seran los comensamens de dolors. 9 Car adonx vos trabalharan turmentan, e totz vos auciran per lo mieu nom. 10 E adonx seron motz torbatz e auciran la hun l ’ autre. 11 E motz falsaris se levaran e enganaran motz homes. 119 Ms. «vostras (sig) sinagogas»: sig biffé. 120 Corr. d ’ après Lyon et Carp. et en tenant compte de l ’ usage normal dans notre texte. 121 Ms. «el»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 129 <?page no="138"?> 12 Car las iniquitatz de motz abhondara e la caritat 122 se refrejara. 13 May aquel que entro a la fin perseverara sera salvat. 14 E aquesta evangeli sera prezicada per tot lo mon en testimoni de me a totas gens; adonx sera la fin del mon que venra.» 15 Dis Jhesu Crist a sos discipols: «Cant veyres l ’ abominacio, so es Antecrist, del cal Daniel parla profetizan en lo temple de Dieu, aquel que lieg entenda o. 16 Car adonx aquels que seran en la terra de Judea fugiran; 17 e aquels que veyran 123 los senhals non davalaran en la mayo per penre alcuna cauza; 18 e aquels que seron per los camps non tornaran en mayo per penre lur gonela. 19 Encaras sera [malaventura] 124 a las femnas que seran prens et ad aquelas que alacheron en aquel temps! 20 Pregas Dieu que aquela tribulacio non endevenga en temps d ’ ivern ne en jorn de fe[s]ta; 21 car adonx sera tan gran tribulacio que anc non font major del commensamen del mon entro en aquel jorn.» 22 E si Dieu aquel temps non agues abreugat, neguns homs non sal era 125 ; mais per [los] helegitz de Dieu intrarien en evos 126 , si far se podie. 23 Ieu vos dic enans de temps: Adonx si hom vos dizie que en lo dezert es, non y ystas; e adonx si hom vos dis: ‹ En aquel luoc es Crist › , en aquel non crezas res. 127 24 Car motz falsaris se levaran e faran motz miracles. 25 E fag font enapres que Jhesu Crist dis a sos discipols: [Les versets 23-25 sont curieusement amalgamés avec le verset 26, et leurs éléments se présentent dans un ordre qui ne correpond plus à celui de la Vulgate; il n ’ est que partiellement possible de démêler ce pastiche.] 27 «Com lo lum que yeis en horient e apar en occident, aital sera l ’ aveniment del filh de Dieu. 28 En calque luoc que sie lo cors, aqui se ajusteran aisis coma anguilhas 128 . 122 Ms. «iniquitat»; passage cotextuellement corrompu que nous corrigeons d ’ après Vulg. «caritas», Lyon çaritatz», Carp. «carita». 123 Ms. «seran», ce qui produit un contresens. Nous corrigeons en «veyran» sans l ’ appui des autres versions qui ont une construction sémantiquement et syntaxiquement différente. 124 Nous suivons ici Carp.; Vulg. et Lyon ont une exclamation («vae! »; «gai! ») qui ne se laisse pas intégrer syntaxiquement dans la construction de notre texte. 125 Leçon incertaine, mais cf. Vulg. «fieret salvo», Lyon «fora faita salva», Carp. do. 126 Leçon incertaine; les autres versions ne sont d ’ aucun secours. 127 Passage corrompu; selon les autres versions, on devrait supprimer la séquence après le premier «adonx». 128 Corruption; Vulg. «aquilae», Lyon «aiglas», manque Carp. 2. Texte des quatre évangiles. 130 <?page no="139"?> 29 E mantenen aprop aquel temps pasara la tribulacio d ’ aquels jorns, lo solelh s ’ escurira e la luna non redra clardat, e las [50vb] estelas cayran, e las vertus del cel s ’ escomouran. 30 E adonx parra lo senhal de filh de Dieu el cel; adonx se planheran totas las gens del mon e veyran venir lo filh de Dieu en las nivols del cel am mota vertut en sa magestat. 31 E trametra los angels en trompas e en gran vos [e] ajustaran se los sieus helegitz de[ls] 129 catre partz del mon, del cel entro jos 130 en abis. 32 Per semblensa aprenes ysample de la figuieira: Cant los botz 131 son tendres e las fuelhas nayson, adonx conoiseres que l ’ estiu se acosta; 33 e tot enaisis cant veyres aquestas cauzas, sapjas que·l temps es prop la porta. 34 Veramens, aquesta generacion non trespasara entro que totas cauzas sien fachas. 35 Lo cel e la terrra trespasaran, mais las mieuas paraulas non trespasaran; 36 e negun non sap lo jorn ni la hora si non Dieu, lo paire.» 37 Encaras vos dic que enaisis que font el temps de Noé, sera l ’ aveniment del filh de Dieu. 38 Car enaisis coma las gens el temps de Noé enans de l ’ esduluvi mangavon e bevien e fazien nosas e solases entro el jorn que Noé intret en l ’ arca, 39 non conogron res. E venc lo desluvi e ofeguet los totz; aital sera l ’ aveniment del filh de Dieu. 40 Adonx dos seran en lo camp, la hun sera pres e l ’ autre sera laisat; 41 e dos seran en hun lieg, la hun sera pres e l ’ autre sera laisat. 132 42 Adonx velhas, car non sabes la hora que lo Senhor venra. 43 Car sapjas que si lo senhor de la mayon sabie que·l laire deu venir, el velherie, e non se laiserie raubar la sieua mayon. 44 Per que velhas, car non sabes la hora que lo filh de Dieu venra. 45 Que cujas que sie lo servidor que es savis e fizels a son senhor lo pauzara sobre la sieua mayon, que dona vianda a tota la companhia en son temps? 46 Beneurat sera aquel que lo senhor trobara velhan cant venra. 47 Veramens, vos dic que el lo 133 pasara sobre totz sos bes. 48 E si lo malvat servidor dis en son cor: ‹ Lo senhor estara longamens › , 49 e comensera a ferir los autres mesatges 134 , e mangera e beura am los ebriayx, 129 Corr. d ’ après Lyon et Carp. 130 Ms. «sus», ce qui ne fait aucun sens en combinaison avec «abis»; Vulg. «ad terminos», et de manière correspondante dans Lyon et Carp. 131 Ms. «bo(o)tz». 132 Vulg. «duae molentes en mola; una adsumetur et una relinquetur»; cette comparaison est complétée dans Lyon et Carp. par une séquence qui correspond à notre verset 41. 133 Ms. «lo(s)». 134 Vulg. «conservos», Lyon «cosers», Carp. «eygal serf». 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 131 <?page no="140"?> 50 venra lo senhor tal hora que aquel [non] 135 lo sabra; 51 e penra lo de la sieua bailie e pauzara lo en los falsaris; et aqui sofrira plor e dolor.» [Capitol 25] 1 Dis Jhesu Crist a sos discipols: «Lo regne celestial es semblan a .x. donzelas verges que prezon lurs lampezas e ysiron a l ’ espos en la carrieira. 2 Las .v. d ’ aquelas que eron savias; et las .v. pejors 3 preron lurs lampezas ses holi; 4 mais las savias preron holi. 5 E entre que l ’ espos se tarza 136 a venir, totas .x. se adormiron e dormiron longament 6 entro miega nueg, e crideron: ‹ L ’ espos ven; yses li en la carrieira! › 7 E leveron se totas las verges e adreseron lurs lampezas. 8 E elas diseron a las savias: ‹ Donas nos del vostre holi, car nostras lampezas se amorton. › 9 E diseron las savias: ‹ Per aventura non abastarie a las nostras ni a las vostras, anas als vendedo[r]s e compras ne. › [51ra] 10 E mentre que anavon comprar l ’ oli, l ’ espos venc, e aquelas que eron aparalhadas intreron amb el a las nosas; e las portas foron tancadas. 11 Pueis vengron las autras e crideron: ‹ Senhor, hubri nos la porta! › 12 E el dis: ‹ Ieu non vos conoise. › 13 Per que velhas, car non sabes la hora ni lo jorn.» 14 Encaras dis Jhesu Crist: «Lo regne 137 celestial es semblan al pros home que anava en son viage e apela sos sers e commanda son thesaur. 15 A l ’ un d ’ aquels commanda .v. bezanhs 138 , a l ’ autre dos et a l ’ autre hun. E anet s ’ en mantentent. 16 E aquel que avie los .v. besanhs negociet amb aquels e gazanhet ne autres .v. 17 E aquel que ne avie dos fes lo semblan. 18 Mais aquel que ne avie hun e cava en terra e rescondet lo bezanh. 19 E pasat lonc temps, venc lo senhor e demanda contes a sos sers. 20 E aquel que avie .v. bezanhs receuputz donet li autres .v., dizent: ‹ Senhor, .v. bezanhs me comandes; veu t ’ en autres .v. que desobre aquestz ay gazanhatz. › 21 E dis lo senhor: ‹ En pauca cauza es estat fizel; desobre totz seras poderos; intra en la gloria de ton senhor! › 135 Corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 136 Ms. éventuellement «targa», ce qui ne fait cependant pas de sens. 137 Ms. «Crist (es) lo regne»: es exponctué. 138 Ms. «.v. (s) bezanhs»: s long biffé. 2. Texte des quatre évangiles. 132 <?page no="141"?> 22 E aquel que avie los dos bezanhs, dis a son senhor semblan del premier. 23 E dis li lo senhor coma al premier. 24 E aquel que avie receuput hun bezanh dis a son senhor: ‹ Per so que ieu say que tu yes hom dur e cruzel, car tu segas so que non as semenat, e ajustas so que non as amasat, 25 agui paor de tu e estremey lo tieu bezanh en terra. E tu as cobrat ton aver. › 26 Respos lo senhor: ‹ O malvat servidor e perezos! Pueis que tu sabies que ieu segue so que non ay semenat e ajuste so que non ay amasat! 27 Donx com non commandies la mieua moneda als cambiadors mieus, e cant ieu fora vengut demandara lur so del mieu am lo gazanh? 28 Toles li lo bezanh e dones lo ad aquel que ne a .x.! » 29 Car ad aquel que aura donra l ’ on longamen, e ad aquel que res non a, aco meteis li tolra hom! 30 E lo malvat cers sie gietat en tenebras escuras, e aqui sofrira plor e dolor per tos temps. 31 Encaras dis Jhesu Crist als sieus discipols: «Cant lo filh de Dieu seyra en sa magestat, e totz los angels amb el, 32 adonx seran ajustadas totas las generacios, e Jhesu Crist departira los bos dels mals, e aisis com lo pastor departis los anhels dels cabretz. 33 E pauzara los anhels a la drecha, e los cabretz a la senestra. 34 Adonx dira lo rey de gloria ad aquels de la part drecha: ‹ Venes, beneuratz filhs del mieu Paire, e pocezires lo regne celestial, lo cal vos es aparalhat del commensamen del mon. 35 Car ieu agui fam, e vos me dones a mangar, e agui set, e me dones a beure; e agui frachura d ’ alberc, e me albergues; 36 nutz era, e vos me vestis, en preyon 139 era, e me cosoles. › 37 E responderon: ‹ Senhor, ont te vim famejan ni sedejan, que sie enaisis que tu dis? 38/ 39 E que te ajam donat, ne fag tot aiso que as dig? › » [51rb] 40 Adonx respos Jhesu Crist e dis: «Que tot lo ben que vos feres ad hun dels menors paures fraires germans mieus, a me meteis o fares.» 41 Adonx dis Jhesu Crist [ad] aquels <que> son a la senestra part: «Ieu lur diray: Anas, malauratz del mieu paire, el fuoc que es perpetualmen aparalhat am los demonis. 42 Car ieu agui fam e set e non me dones a mangar ni a beure; 43 e non me vezites ni consoles.» 44 Adonx diran los dampnatz ad huna vos: «O senhor, e coras te vim famejan ni sedejan, e non donam a mangar ni a beure, ni ses alberc o nut o malaute, e non te ministrem ne servim? » 139 Ms. «en (per) preyon»: per biffé. 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 133 <?page no="142"?> 45 Adonx dira Jhesu Crist ad els: «Totas vegadas que vos non fares ben ad hun dels mieus menors paures, ni a me non o fares.» 46 E aquestz anaran el fuoc infernal, e los justz en la gloria perpetual. [Adjonction qui ne fait partie de l ’ Évangile de Mathieu: ] Aisi a .cix. despozicios d ’ avangelis, los cals fes sant Matieu. E apres venc la pacio de Jhesu Crist de latin en romans. { ✠ Pacio domini nostri Jhesu Cristi secundum Matheum.} [Capitol 26] 1 E fag font en aquel temps que Jhesu Crist dis a sos discipols: 2 «Vos autres sabes que apres dos jorns sera Pasca, e lo filh de Dieu sera liurat per tal que sie crucificat.» 3 Adonx se ajusteron los princeps dels pr[e]veyres e los antix del pobol en la sala del princep 140 dels capelas, que era dig Cayfas, 4 e feron coselh qu ’ el[s] prezeson Jhesu Crist e que l ’ aucizeson. 5 May dizien: «Non sie fag aiso en dia de festa per so que escomovemen non fos fag del pobol.» 6 E mentre que Jhesu Crist era en la mayon de Simon lo lebros en Bethania, 7 venc huna femna que avie huna brostia plena d ’ un enguent precios, se acostet ad el, e domentre que el se sezie escampet lo sus lo cap de Jhesu Crist. 8 E los discipols vezent aiso foron ne endignatz e diseron: ‹ Per que es facha aquesta perdicio? 9 Car d ’ aquest enguent pogra hom aver grans deniers, los cals foson donas als paures. › 10 E dis lur Jhesu Crist: «Per que es tristz d ’ aiso que a fag aquesta femna a me? Ela demostra en me hobra mot bona. 11 Car totz vos autres aures paures am vos meteis, mais me non aures tos temps. 12 Car aquesta a mes aquest enguen en lo mieu cors en senhal de la mieua seboltura. 13 E dic vos que en cascu luoc ont sera prezicat aquest avangeli en tot lo mon, sera dig que aiso a fag, en remembrensa d ’ aquela 141 .» 14 Adonx anet hun d ’ aquels, que era dig Judas Escariot, als princeps 140 Ms. «del(s) princep(s)»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 141 Vulg. «in memoriam eius», Lyon «en remembransa de lui»; mais Carp. «en recordança de lei»! ! 2. Texte des quatre évangiles. 134 <?page no="143"?> 15 e dis lur: «Que·m voles vos autres donar se ieu vos liure aquel? » E els doneron li .xxx. d[iners] d ’ argen. 16 E d ’ aqui avant serquet manieira que lo liures aquel. 17 E lo premier jorn dels pas aïmes 142 acosteron se los discipols a Jhesu Crist e diseron li: «En cal luoc vols que aparalhem de mangar aquesta Pasca? » 18 E dis lur: «Anas en la ciutat ad alcun home e [51va] digas li: ‹ Lo maistre dis: Lo mieu temps es prop; am tu tenra Pasca am los sieus discipols. › » 19 E els feron enaisis com lur avie dig, e aparalharon la Pasca. 20 Et cant font vespre, Jhesu Crist sezie am .xii. discipols sieus. 21 E entre que mangavon, dis lurs: «Que per la hun de vostra companhia seray traïtz.» 22 E motz comtristz comenseron cascun a dire: «Senhor, soy ieu aquel? » 23 E dis lur: «Aquel que met e molha sa man am me en l ’ escudela, aquel me traïra. 24 Serta cauza es que lo filh de Dieu va enaisis com es escrig d ’ aquel; empero dampnaciou e mala aventura sera en aquel per lo cal lo filh de Dieu sera traïtz; may li valgra que non fos natz! » 25 E Judas, lo traïdor, li dis: «Soy ieu, maistre? » E Jhesu Crist dis li: «Tu o as dig.» 26 E entre que sopavo, Jhesu Crist pres lo pan e benezit lo, e trenca lo e dona lo als sieus discipols e dis lur: «Prenes e mangas, aquest es lo mieu cors.» 27 E pres lo calice e fes gracias, e·l dona lo lor dizent: «Beves totz d ’ aquest, 28 car aquest es lo mieu sanc del novel testament que sera escampat per motz en rezemcion dels peccatz. 29 E dic vos que ieu non beuray d ’ aqui avant d ’ aquel linage de vi entro en aquel jorn que aquel beura novelamen am vos autres el regne del mieu Paire.» 30 E cant ac dig aiso, isit en mont Holivet. 31 Adonx lur dis Jhesu Crist: «Totz seres escandalizatz e tristz en aquesta nueg per me, car escrig es: ‹ Ieu feriray lo pastor e las hovelhas del molon se escampeon. › 32 May cant seray resucitat, ieu seray davant vos autres en Galilea.» 33 E dis P[eire]: «Si totz son escandalizatz en tu, ieu lunh temps non seray.» 34 E dis li Jhesu Crist: «Veramens, dic a tu que en aquesta nueg avant que lo gal cante me renegaras tres ves.» 35 Encaras dis P[eire]: «Si me covenrie am tu morir, non te renegaray.» E totz los autres discipols diseron lo semblan. 36 Adonx venc Jhesu Crist am los sieus discipols en la vila que es dicha Getzemani, e dis ad els: «Sostenes vos aisi entro que ieu seray lay e horaray.» 37 E pres P[eire] e los dos filhs de Zebedieu e comensa a entristar e eser ploros. 142 Ms. «almes»; corr. d ’ après Vulg. «azymorum», Lyon «aïmes», Carp. «aime». 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 135 <?page no="144"?> 38 E dis lur: «Trista es la mieua arma entro a la mort; sostenes vos aisi e velhas am me.» 39 E lunhet se d ’ els hun petit, e enclina se sobre la sieua cara horant et dizent: «Paire mieu, si es cauza que far se puesca, luenha de me aquesta pacio. Empero non sie aisi com ieu vuelh, may coma tu parlas.» 40 E venc als sieus discipols e troba los dormens, e dis a P[eire]: «Enaisis non as pogut velhar huna hora am me? 41 Velhas et horas per tal que non intres en temptacion, car serta cauza es que l ’ esperit es aparalhat, may la carn es enferma.» 42 E anet encaras la segonda vegada horar dizent: «Paire mieu, si non pot pasar aquesta pacio de me, mais que suofira[y] aquela, sie facha la tieua volontat.» 43 E venc ad els e los troba dormens, car los huelhs d ’ aquels eron greujatz. 44 E los laiset et anet may tersamen horar dizent aquela meteysa paraula. 45 E adonx venc als sieus discipols e dis lurs: «Dormes d ’ aqui avant e repauzas vos, car veu vos que se apropja la hora que lo filh de Dieu sera liurat en las mas dels peccado[r]s. 46 Levas et anem, car veu vos aisi prop aquel que·m deu traÿr.» 47 E mentre qu ’ el parlava, veu vos Judas que venc, hun dels .xii., e amb el mota companha am cotelz [51vb] e am fustz, quals eron trameses per los princeps dels preveires e per los antix del pobol. 48 May aquel que·l traÿra dona signe ad aquels dizent: «Aquel que ieu bazaray es aquel; e prenes 143 lo.» 49 E de mantenen acosteron se a Jhesu Crist, e dis li: «Dieu te sal, maistre», e baya lo. 50 E dis li Jhesu Crist: «Amix, a que yes vengut? » Adonx se acosteron los Juzous de Jhesu Crist e meton las mas contra el e prezon lo. 51 E hun d ’ aquels que eron an Jhesu Crist estendet la man e trais hun cotel e feri lo cerf del princep del[s] pr[e]veires e tolt li l ’ aurelha drecha. 52 E adonx li dis Jhesu Crist: «Torna lo tieu cotel en son luoc, car totz aquels que feron de cotel am cotel periran. 53 Cujas te que si ieu volgues pregar lo mieu Paire qu ’ el non tramezes pus de .xii. legios d ’ angels? 54 Mais com serien complidas las escripturas, car enaisi coven eser fag? » 55 E en aquela hora dis Jhesu Crist als companhas: «Enaisi coma laires es vengutz penre me am cotels e am fustz, car tot jorn sezie davant vos ensenhan en lo temple, e non me prezes.» 56 May tot aiso es fag per tal que las escriptuas dels profetas foson complidas. Adonx totz los discipols lo desampareron e els fugiron s ’ en. 57 E els tenien Jhesu Crist e meneron lo a Cayfas, princep dels capelas, an lo cal los escrivas e los fariziens eron ajustatz. 143 Ms. «e (d) prenes»; d biffé. 2. Texte des quatre évangiles. 136 <?page no="145"?> 58 E P[eire] segui lo de luenh entro al palais del princep. E intret dedins e sezie se am los ministres per tal que vis la fin. 59 E los princeps dels pr[e]veires e tot lo coselh sercavon falses testimonis contra Jhesu Crist per tal que lo liureson a mort; 60 e non los trobavon. Et com mot falces testimonis agueson receuputz, vengron novelamens dos falces testimonis 61 e diseron: «Aquest dis qu ’ el pot lo temple de Dieu destroÿr en tres jorns, e en tres jorns redresar aquel.» 62 E levet se lo princep dels pr[e]veires e dis li: «Non respondes ad aquela cauza de que aquestz fan contra tu testimoni? » 63 E Jhesu Crist calava. E·l princep dels pr[e]veires dis li: «Conjure te per Dieu viu que tu nos digas si tu yes Crist, filh de Dieu.» 64 E Jhesu Crist dis li: «Tu o as dig. Vertadieramens dic a vos autres que encaras veyres lo filh de Dieu sezer a la drecha part de la vertut de Dieu venent a la nivol del cel.» 65 Adonx lo princep dels pr[e]veires esquintet sas vestiduras dizent: «Aquest a dig gran blastoma. E que esperam encaras testimonis? Car veu vos que vos autres aves auzida la blastoma. 66 Que vos n ’ es semblan? » E els responderon dizens: «Colpables es de mort.» 67 E adonx li escopiron en la cara e doneron li coladas, e los autres doneron li palmadas en la cara, 68 dizens: «Profetiza, Crist, qui te a ferit! » 69 E P[eire] sezie pus foras en lo palais. E acostet se ad el huna sirventa dizens: «Tu eras am Jhesu Crist de Galilea.» 70 E el o esneguet davant totz, dizent: «Non say que te dizes.» 71 E entre que P[eire] isie foras la porta, huna autra sirventa lo vit e dis ad aquels que eron aqui: «Aquest era am Jhesu Crist de Nazaret.» 72 E autra ves neguet o am sagramen [52ra] que el non lo conoisie. 73 E apres hun pauc acosteron se ad el aquels que aqui eron e diseron li: «Tu yes d ’ aquels, car la tieua paraula te manifesta.» 74 Ladonx commensa de negar e jurar qu ’ el non lo conoisie. E mantenen lo gal canta. 75 E P[eire] font remembras de la paraula que Jhesu Crist li avie dicha: «Que avans que·l gal cantes, tres vegadas me renegaras.» Et isit s ’ en deforas e ploret mot amaramens. [Capitol 27] 1 E cant font jorn, totz los princeps dels pr[e]veires e los antix del pobol agron lur coselh contra Jhesu Crist que lo liureson a mort. 2 E liat meneron lo a Pons Pilat, que era procurador. 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 137 <?page no="146"?> 3 Adonx evenc Judas, que l ’ avie traÿt, e que dampnat era, penedet s ’ en e rendet los .xxx. d[iners] d ’ argent als majorals dels pr[e]veires e als antix del pobol, 4 e dis: «Ieu ay fag gran peccat que ieu aja liurat lo sant just.» E els diseron: «En que ne em nos cure? O veyras.» 5 E gieta los deniers dedins lo temple, e anet s ’ en, e ac hun liam e pendet s ’ en. 6 E los princeps dels pr[e]veires preron los deniers e diseron: «Non es digna cauza que sien meses el thesaur del temple, car son de pres de sanc.» 7 E ahut lur coselh, compreron d ’ aquels deniers hun camp del maistre que fazie hobra de terra per tal que aqui fereson seboli[r] mors de peleris. 8 E per aiso es apelat aquel camp Acheldemac, que entro lo jorn pus derrier aquel sera apelat camp de sanc. 9 Adonx font complit so que era estat dig per Jheremias profeta dizent: ‹ Els preron .xxx. d[iners] d ’ argen, so es lo pres que preron los filhs d ’ Israel, 10 e doneron aquels en lo camp de l ’ olier, aisi com o a dix a me 144 mon senhor. › 11 Jhesu Crist estava davant Pilat, e demandava li Pilat: «Yes tu rey dels Juzous? » E dis Jhesu Crist. «Tu o dizes.» 12 Et entre que los princeps dels pr[e]veires e los antix del pobol lo acuzavon, non respondie. 13 Adonx Pilat li dis: «Non vezes canhs 145 testimonis dizon contra tu? » 14 E Jhesu Crist non li respos, enaisis que Pilat s ’ en meravilhava 146 fortme[n]s. 15 E per lo jorn d ’ aquela solempnial festa, Pilat avie acostumat de laisar hun prionier al pobol, lo cal els volgueson. 16 Avie adonx en la prio hun home que non avie ben son sen, lo cal avie 147 nom Barrabas, que per omicidi era estat mes en la carse. 17 Adonx aquels ajustatz, dis Pilat: «E cal voles que vos laise entre Barrabas o Jhesus que es apelat Crist? » 18 Car el sabie que per enveja l ’ avien pres. 19 E entre que Pilat sezie en la cadieira, sa molher li trames a dire dizent: «Non sies jutgador d ’ aquest home just, car motas cauzas ay sofridas en vezion per el en aquesta nueg.» 20 E los princeps dels pr[e]veires e los autres conselheron al pobol que demandeson Barrabas e que destroÿson Jhesu Crist. 21 E dis lur: «Cal voles que ne sie laisat d ’ aquestz dos? » E els diseron: «Barrabas! » 22 E dis lur Pilat: «E que fare de Jhesus que es dig Crist? » 144 Ms. «(de me) a me»: corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 145 Canhs = ‘ quels ’ . 146 À cet endroit changement d ’ encre; dans ce qui suit, le texte est beaucoup plus lisible. 147 Ms. «cavalie»; corr. en suivant les autres versions. 2. Texte des quatre évangiles. 138 <?page no="147"?> 23 E totz diseron: «Sie cruxificatz! » E dis lur Pilat: «E canh 148 mal a fag? » E els cridavon: «Sie crucificat! » 24 E cant Pilat vezie que neguna cauza non profechava e fazien majors brugit 149 , pres d ’ aiga e lavet se las mas davant tot lo pobol dizent: «Ieu soy non colpable en la mort d ’ aquest just. Vos autres o veyres.» 25 E respos tot lo pobol communsalmen e dis: «Lo sanc d ’ aquest sie sobre nos [52rb] e sobre los nostres filhs! » 26 Adonx lur laiset Barrabas e lur liuret Jhesus Crist flagellat que·l cruxifiqueson. 27 Adonx los cavalie[r]s del procurador receupron Jhesu Crist en lo pretori e ajusteron contra el gran companhia 28 e despolheron lo e vestiron li linna ponpra, 29 e salheron li hun mantel de sendat, e de ginolhos pauzeseron li huna corona d ’ espinas desobre son cap e huna cana en la sieua man drecha. E a ginolhs davant se escarnien lo dizent: ‹ Dieu te sal, rey dels Juzous! » 30 E escopien li en la sieua cara e preron la cana e donavon li sobre lo cap. 31 E depueis que l ’ agron escarnit, despolheron li lo mantel e vestiron 150 li los sieus vestimens e meneron lo que·l crucifiqueson. 32 E entre que isien deforas, atroberon hun home serenien que avie nom Simon; e aquest fo[r]seron que li portes la cros. 33 E vengron en lo luoc que es dig Golgota, que vol dire Mont Calvari. 34 E doneron li a beure vin mesclat am fel. E cant l ’ ac tastat, non vol beure. 35 E pueis que l ’ agron crucificat, departiron los sieus vestimens, e desobre aquels meron sortz, [ut impleretur quod dictum est per prophetam dicentem: ‹ Diviserunt sibi vestimenta mea et super vestem meam miserunt sortem › .] 36 E sezen servavon 151 lo 37 e pauzeron sobre lo sieu cap la sieua razon escricha: ‹ Aquest es Jhesu Crist, rey dels Juzous. › 38 Adonx foron crucificatz amb el dos layros, hun a la part drecha e autre a la senestra. 39 E aquels que aqui pasavon movien lur cap 40 e dizien: «Yes tu que destroÿses lo temple de Dieu en tres jorns e en tres jorns lo refaras? Salva tu meteis, se yes filh de Dieu, [descende de cruce]! 41 E los princeps dels Juzous dizien lo semblan: 42 «Los autres salvaras, mais tu meteis non podes salvar; si rey yes d ’ Israel, davala aras de la cros, e creirem o. 43 Cofizans en Dieu, deliure lo aras si vol, car dis que filh de Dieu era el.» 148 Canh = ‘ quel ’ . 149 Ms. « … e (naus) fazien majors brugit … »; Vulg. «sed magis tumultus fieret … » - Leçon et correction incertaines. 150 Ms. «despolheron»; corruption qui produit un contre-sens et nous corrigeons d ’ après Vulg. «induerunt», Lyon «vestiro», Carp. «vestiron». 151 Correspond à Vulg. «servabant»; mais Lyon et Carp. «gardavan». 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 139 <?page no="148"?> 44 E aquels laires que amb el eron crucificatz dizien paraulas d ’ antas. 45/ 46 E de la hora sexta entro la hora nona Jhesu Crist crida am gran vos dizent: «Hely, Hely, lama zabatani», so es ‘ Dieu mieu, Dieu mieu, per que me as desamparat ’ . 47 E alcus d ’ aquels cant auziron aquestas cauzas [dizien] 152 : ‹ Aquest demanda Helias. › 48 E de mantenen hun d ’ aquels hompli huna esponga de vinaigre e pauza la en huna cana e dona li a beure. 49 E los autres diseron: ‹ Laisas lo e vejam si Helias lo venra deliurar. › 50 E Jhesu Crist crida autra vegada am gran vos e trames ne lo sieu esperit. 51 E veu vos que la cortina del temple se partit en dos partz del cap d ’ amon entro sus abas, e la terra tremola, e las peyras se pesegeron, 52 e los monimens se hobriron, e motz cors de sans que dormien se resuciteron. 53 E isien dels monimens apres la resurecion; d ’ aquels vengron en la santa ciutat e aparegron a motz. 54 E senturio e aquels que amb els eron, que gardavon Ihesu Crist, diseron: ‹ Aves vist lo tremolamen de la terra? › E agron gran paor, dizens: «Veramens, aquest era filh de Dieu! » 55 E avie aqui motas femnas que estavon de luenh, las cals avien seguit Jhesu Crist aministran de Galilea entro aqui. 56 Entre las cals era Marie Magdalena e Marie de Jacme e de Jozep, e la maire dels filhs de Zebedieu. 57 E cant font vespre, venc hun ric home d ’ Azismanrias [52va] que avie nom Jozep, lo cal era discipol de Jhesu Crist; 58 et aquest se acosta de Pilat e demanda li lo cors de Jhesu Crist. Adonx manda Pilat que li fos donat. 59 E Jozep pren lo cors e envolopa lo en hun drap noble, 60 e pauza lo en son moniment nou, lo cal avie talhat en peyra, e mes li huna gran peyra a la porta del moniment e anet s ’ en. 61 E aqui era 153 Marie Magdalena e las autras Maries que sezien davant lo sepulcre. 62 E l ’ autre die que es apres la Paraceva torneron los princeps e los fariziens a Pilat 63 dizens: «Senhor, nos em remembrans que aquest falsari dis entre que era vius que en lo ters die resucitarie. 64 Adonx manda gardar lo sepulcre entro lo ters jorn per tal que per aventura non vengron los sieus discipols e que non l ’ emblon e pueis que digon al pobol que resucitat es de mort, e la error novela serie pejor de la premieira. 152 Corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 153 Devant «era» une lettre égratignée. 2. Texte des quatre évangiles. 140 <?page no="149"?> 65 E Pilat dis lur: «Ajas y gardas; et anas lay e gardas lo aisis cant sabes.» 66 E els aneron lay e garniron lo moniment en gardas e senheron la peyra. [Capitol 28] 1 En lo premier dimergue de mati Marie Magd[alena] e l ’ autre Marie vengron ves lo sepulcre, 2 e veu vos que gran terratremol font facha, car l ’ angel de nostre Senhor davalava del cel e acosta se del moniment e regira la peira e sezie sobre. 3 E la sieua esgardadura era enaisis com lum, e sa vestidura coma neu. 4 E per temor d ’ aquel las gardas foron totas esbaïdas e foron aisis coma mortz. 5 E dis l ’ angel a l[a]s femnas: «Non ajas temor, car ieu say que demandas Jhesu Crist [qui crucifixus est]. 6 E sapjas que resucitat es; e venes ne e vejas lo luoc ont lo senhor font pauzat. 7 E anas vos tost e digas als sieus discipols que resucitat es, e qu ’ el lur aparra en Galilea, e aqui lo veyres com el vos dis.» 8 Enapres que las femnas isiron del moniment an gran paor, e an gaug aneron correns denonciar als discipols. 9 E veu vos que Jhesu Crist lur ysit accuriens, dizen: «Dieu vos sal! » E aquelas acosteron se ad el e tengron los sieus pes e adhoreron lo. 10 Adonx lur dis Jhesu Crist: «Non ajas temor! Anas e anoncias als mieus fraires que vengon en Galilea, car aqui me veyran.» 11 E entre que elas s ’ en anavon, veu vos que alcunas de las gardas vengron en la ciutat e diseron als princeps tot so que avien vist. 12 E ajustatz los antix, agron coselh e doneron mota moneda als cavalie[r]s, 13 dizens: «Digas que los discipols sieus vengron de nuegs entro que dormiam e an lo emblat. 14 E se aiso ven en audiencia de Pilat, nos lo amonesterem e farem vos segurs.» 15 E els receupuda la moneda feron aisis com eron ensenhatz. E aquesta paraula es devulgada entre los Juzous entro lo jorn d ’ uey. 16 E fag font en aquel temps que los .xii. discipols monteron en Galilea en hun mont ont Jhesu Crist lur avie dig. 17 E cant lo viron, [52vb] lo adhoreron, e alcus dupteron. 18 E el lur dis: «Dieu me a donat poder en lo cel e en la terra. 19 Anas e prezicas las gens e bategas los en nom del Paire, del Filh e del sant Esperit; 20 e mostras lur la fe, et gardas tot cant vos ay mandat. E ieu seray totz temps an vos autres entro a la fin del mon.» 2.1. L ’ évangile selon Matthieu 141 <?page no="150"?> 2.2. L ’ évangile selon Marc [Prologue 1 ] [52vb] [ … ] {Marc euvangelista font helegit de Dieu et filhol de sant P[eire] per batisme, e discipol de Jhesu Crist e pr[e]veire dels antix. E font del linage de Levi. Lo cal escrivie l ’ avangili de la generacion de Jhesu Crist. E parlam d ’ aquel, car en lo comensamen parla de la profecia de Yzaias de la vos que cridava en lo dezert. So era sant Johan, filh de Zacarias, mesage de Dieu, mostran la encarnacion de Jhesu Crist per lo cosebemen del sant Esperit. En lo commensamen del sieu evangili per so que aquel que leira conosca lo commensamen de la encarnacion de Jhesu Crist. Enapres escrive l ’ avangili del batisme de Jhesu Crist, may non parla mot de la sieua encarnacion, per tal car los autres ne avien plenienamens parlat. Ans parla premieiramen del dejuni de Jhesu Crist en lo dezert am las bestias cant 2 lo diable lo temptava e los angels lo administravon tot breument, ensenhant a nos pus lauguieiramen 3 . E recompta la sieua estoria que sant Marc se tolc lo det de la man per tal que fos gietat de la fin de la pr[e]veiria 4 . Mais Jhesu Crist, regardan la sieua fe li rendet so que avie perdut. Car enapres font sercat e podes entendre per orde 5 las sieuas paraulas de l ’ avangili e la sieua dotrina e la sieua natura devina encarnada en lo cors de Jhesu Crist. E cant sera trobat, volem que sie entrepetat per tal que ne ajam guizardo de nostre trabalh e cofort en nos, car aquels que planton e regon vana hobra fan. Empero Dieus es aquel que dona creysement a totas cauzas.} [Capitol 1] 1 Lo commensamen de l ’ avangeli de Jhesu Crist. 2 Aisi com dis Ysaias: «Ieu tramete lo mieu mesage davant la tieua cara, que endresera la via davant tu. 3 Huna vos cridara el dezert: ‹ Aparalhas vos d ’ anar per la via drecha de nostre Senhor! › » 4 Johan era el dezert que prezicava batisme de penedensa en rezemcion de peccatz. 1 Ce prologue a certaines affinités avec celui dans Carp.; mais il est loin d ’ être identique. 2 Ms. «am las bestias cant (las bestias) lo diable»: las bestias biffé. 3 La forme «lauguieiramen» est une corruption de «lauzieiramen». 4 Ms. «prueiria». Corr. d ’ après «preveire», forme normale dans notre ms., cf. Lexique. 5 Ms. «orde(s)»: s biffé. 2. Texte des quatre évangiles. 142 <?page no="151"?> 5 E totz aquelz de Judea e de Jherusalem ysien ad el, e bategava los confesants lurs peccatz; e bategava lo[s] en lo flun Jorda. 6 E Johan era vestit de peul 6 de camel, e senchat entorn los sieus ronhos, e la correja era de cuer; e la sieua vianda era langostas e mel salvage. {Langostas son cucas menudas e mondas, las cals mangavon lo pobol d ’ Israel en lo dezert, las cals volon pauc sobre la [53ra] terrra; mel salvage es huna herba, la cal se fa en lo dezert en las partidas orientals en manieira de canamela. 7 } E prezicava dizent: 7 «Pus fort de me venra apres de me, del cal ieu non soy dignes 8 de descausar lo sieu causamen. 8 Ieu vos batege en aiga, mais el vos batega en lo sant Esperit. 9 En aquel temps venc Jhesu Crist de Nazaret, e Johan bateget lo en flun Jorda. 10 Et mantenen que Jhesu Crist isit de l ’ aiga, Johan vit los cels hubers e lo sant Esperit davalava sobre el en forma de colomba. 11 E huna vos del cel dizen: «Tu yes filh mieu amat e plazen.» 12 Et mantenen font menat en lo dezert per lo sant Esperit. 13 E estet qui dejunan .xl. jorns e .xl. nuegs quant non manget, e estava aqui am las bestias; e font temtat per lo diable. 14 Enapres cant Johan font encarserat, Jhesu Crist venc en Galilea prezican: 15 «Lo temps es vengut; fadz penedensa, car lo regne de Dieu se acosta; crezes la paraula de Dieu! » 16 En aquel temps que Jhesu Crist anava entorn la mar de Galilea, e vit P[eire] et Andrieu que metien los filatz en mar, car eron pescadors. 17 E dis lur: «Segues me, e faray vos pescadors d ’ omes! » 18 E mantenen laiseron lurs filatz e seguiron Jhesu Crist, 19 que anava totz jorn, e apres vit Jacme e Johan, filhs de Zebedieu, que repauravanon lurs filatz. 20 E Jhesu Crist lur dis: «Segues me! » Et els laiseron lurs filatz e lur paire en la barca an los sieus locadiers e seguiron lo. 21 Cant Jhesu Crist font en Carfaneum en la sinagoga e prezicava, 22 e totz se meravilhavon de la sieua dotrina. 23 E enaisis com los savis de la ley eron en la sinagoga, avie hun home endemoniat que cridava dizent: 24 «Que as tu a far de nos, Jhesu Crist de Nazaret? E yes vengut per destroÿr nos? Car ieu say que tu yes filh de Dieu.» 25 E dis Jhesu Crist 9 al demoni: «Cala e yeis d ’ aqui! » 6 «peul» = «pel». 7 Adjonction encyclopédique qui ne se trouve que dans notre ms. - «canamela» ne semble pas être attesté en occitan; cf. cependant it. cannamele. 8 Ms. «disnes»; corr. d ’ après Lyon et Carp. 9 Ms. «e dis Jhesu Crist (dis) al demoni». 2.2. L ’ évangile selon Marc 143 <?page no="152"?> 26 E tantost ysi de l ’ ome fortmen cridan. 27 E totz se meravilheron dizens: «Que sera aiso d ’ aquesta novella dotrina, car el a poder sobre los demonis? E els li hobezison 10 .» 28 E la sieua nomnada font devulgada per tota Galilea. 29 Enapres que Jesu Crist font ysit de la sinagoga, venc en la mayon de P[eire] et Andrieu am Jacme e Johan. 30 E la suogra de P[eire] jazie de febre, e alcus diseron li: «Senhor, la suogra de P[eire] es malauta.» 31 E Jhesu Crist acostet se d ’ ela e la pres per la man, e tantost laiset la febre. 32 E cant font vespre, presenteron li motz malautes, los cals totz curava. 33 E avie davant la porta motas gens malautes de diversas enfermetatz. 34 Endemoniatz sanava e non laisa parlar los demonis, car el lo conoisien e manifestavon lo. [53rb] 35 Enapres que Jhesu Crist se partit d ’ aqui e anet s ’ en en lo dezert; e aqui estava en oracion. 36 E sercava lo P[eire] e aquels que eron amb el. 37 E cant l ’ agron trobat, diseron: «Senhor, totz <te> demandon! » 38 E el dis lur: «Anem per las viletas e per los castelz que son entorn de nos prezicar, car per aiso y soy trames.» 39 E Jhesu Crist prezicava e las 11 sinagogas per tota Galilea e curava los endemoniatz. 40 E venc hun home lebros dizen: «Senhor, se tu te voles, tu me podes sanar.» 41 E Jhesu Crist vezent aiso, ac ne pietat e estendet la sieua man e toquet lo, dizen. «Ieu vuelh que tu sies sanat.» 42 E encontenen l ’ ome font mondat. 43 E dis li Jhesu Crist: 44 «Non o digas a negun, may vay o mostrar tu meteis als majorals dels pr[e]veires e hufriras per la tieua sanetat so que Moyzes commanda d ’ ufrir.» 45 E cant l ’ ome font isit d ’ aqui, commensa a dire lo miracle que Jhesu Crist li avie fag, si que Jhesu Crist non podie intrar en la ciutat, enans lo covenie estar deforas per la motetut de las gens. [Capitol 2] 1 E pasat .i. jorn, Jhesu Crist intret en Carfaneum. 2 E cant els saupron que Jhesu Crist font aqui, motas gens se ajusteron si que non y podien caber. 10 Ms. «hobezison (en)»: en biffé. 11 Ms. «els»; corr. d ’ après Lyon, Carp. 2. Texte des quatre évangiles. 144 <?page no="153"?> 3 E entre qu ’ el prezicava, vengron catre homes que aporteron en hun lieg hun home paraleticat. 4 E non lo podien dins metre per lo li presentar per lo gran pobol que era aqui, e monteron en la mayon e descobriron la teulisa, e de sus aut meron lo lieg et pauzeron lo davant Jhesu Crist. 5 Et cant el vit la fe d ’ aquels, dis al paraleticat: «Filh, los tieus peccatz te son perdonas.» 6 E alcus savis de la ley eron aqui e dizien: 7 «Aquest parlar es encontra Dieu; e qui puet perdonar peccatz si non Dieu tan solamen? » 8 E Jhesu Crist conoc ben lur pesamen e dis: «Que pesas en vostre cor? 9 Digas me o cal cauza es pus leu a dire: ‹ Los tieus peccatz te son perdonatz › . o dire: ‹ Leva sus e pren ton lieg e vay t ’ en › ? 10 E per so que vos autres conoscas que lo filh de Dieu a poder en terra de perdonar los peccatz.» Dis al paraleticat: 11 «Leva sus e pren ton lieg e vay t ’ en! » 12 E encontenen leva sus e porta ne son lieg davant totz, si que totz selz que aiso viron ne leveron los huelhs el cel e ne lauzeron Dieu e dizien: «Anc mays aiso non font vist.» 13 Enapres que Jhesu Crist s ’ en ysit per anar a la riva de la mar, e tot lo pobol venie aqui. e Jhesu Crist lur prezicava. 14 E en pasan, Jhesu Crist vit Matieu Luzuner 12 que sezie a la taula de la leuda e dis li: «Segues me! » E el lo seguit. 15 E segron 13 covit en la sieua mayon, e entre que mangavon en la mayon de Matieu, motz publix peccadors se sezien am Jhesu Crist e am sos discipols. 16 E los savis letratz de la ley, cant viron que mangava am los peccadors, diseron als sieus discipols: «Per que manga ni beu vostre maistre am los peccadors? » 17 E Jhesu Crist auzen aiso, dis lur: «Que los sas non an obs de metge sinon tan solamens los malautes, e ieu non soy [53va] vengut en terra per los justz, may per los peccadors.» 18 E los discipols de Johan e los fariziens dejunavon. E acosteron se a Jhesu Crist dizens: «Per que dejunavom nos, e los tieus discipols non dejunon? » 19 E dis lur Jhesu Crist: «Aquels que son covidatz a las nosas non podon dejunar aitant com ieu seray 14 amb els; 20 empero lo temps se apropja que lo novi lur sera toult, e adonx dejunaron. 21 Car negun home non adouba rauba velha ben am drap nou, avans ni met on del pejor; 22 ne on ne met vin novel en hoires vielhas, car si o fay, las hoires se rompon, e lo vin se escamperia. E si es novels, deu eser mais en oyres nous. 12 Vulg. «Levi Alphaei», Lyon «Levi Alphei», Carp. do. - Modification inexplicable. 13 Ms. «se(s)gron», Vulg. «accumberet». 14 Ms. «com ieu seray (novi seray) amb els». - Cf. le verset suivant. 2.2. L ’ évangile selon Marc 145 <?page no="154"?> 23 E fag font enapres que Jhesu Crist pasava per los camps semenatz, e era festa. E los sieus discipols rompavon las espigas del fromen, e bregat entre la mas, e manjavon los gras. 24 Et cant los fariziens o viron, diseron a Jhesu Crist: «Los tieus discipols fan en jorn de festa so que non deu far? » 25 E el lur dis: «Non aves legit so que fes David cant intret en lo luoc santificat am sos co[m]panhos e agron fan? 26 E mangeron los pas santificatz, los cals els non devien manjar <ni> negun autre, si non tan solamens los capelas? Et el donet lur a sos companhos.» 27 E dis lur Jhesu Crist: «La festa fes Dieu per l ’ ome, non pas l ’ ome per la festa. 28 E lo filh de Dieu es senhor de tot cant es e encaras de la festa.» [Capitol 3] 1 Enapres Jhesu Crist intret en la sinagoga e prezica, e y avie hun home que avie huna man seca. 2 E los fariziens tenien lo ad agach, si lo curaria al jorn de festa, per tal que lo pogueson acuzar. 3 E Jhesu Crist dis a l ’ ome que avie la man seca: «Leva sus et estay en mieg.» 4 E dis als fariziens: «Digas me: Es deguda cauza que hom deja far ben o mal, e salvar hun home o laisar lo perir? » Et los farizens caleron. 5 E Jhesu Crist dis a l ’ ome: «Estens la tieua man! » Et estendet la e mantenen font garit. 6 E los fariziens yeison del temple e feron coselh am los majorals de Herodes contra Jhesu Crist en cal manieira lo poyrien aucire. 7 Enapres que Jhesu Crist s ’ en anet a la riba de la mar, e gran gen seguion lo de Gallilea e de Jherusalem, 8 e d ’ otra lo flun Jorda, per so que avien auzit dire los miracles qu ’ el fazie, e venien ad el. 9 E Jhesu Crist montet en la barca per so que lo pobol lo destrenhie. 10 Car per los malautes que guerie totz lo volien tocar. 11 E totz los endemoniatz que lo vezien se levavon e dizien: 12 «Vertadieramens, aquest es filh de Dieu! » E Jhesu Crist lur dizie que non lo manifesteson. [53vb] 13 Enapres que Jhesu Crist s ’ en monta en hun pueg e helegi d ’ aquels que mielhs li plagron dels discipols, 14 que eron .xii., per tal que amb el aneson prezicar. 15 E donet lur poder de sanar totas malautias e de curar los endemoniatz. 16 E Jhesu Crist apela P[eire] Simon, 17 Jacme e Johan, lo cal son fraire nomnava ‹ filh de l ’ aut Dieu › , 2. Texte des quatre évangiles. 146 <?page no="155"?> 18 Andrieu, Felip, Bertomieu, Matieu, Thomas, Jacme Alfeu, Thadeu e Simon Cananieu, 19 que pueis lo traÿt, lo cal es dig Escariot. 15 20 E cant Jhesu Crist s ’ en font tornat en sa mayon, gran montitut de pobol si ajusta si que non y podien manjar. 21 E cant viro que non y podien manjar, ysiron deforas e dizien sels que amb el eron que el era furat 16 . 22 E los savis letratz dizien que el era endemoniat e per la vertut de Belzabut ne gitava los demonis. 23 E Jhesu Crist demandava lur: «Com pot gitar l ’ un demoni l ’ autre? 24 Car si en negun regne es discordia, non pot longamen durar. [Manque le verset 25] 26 Donx si Satanas es contra se non pot longamen durar son regne, ans aura fin. 27 Ni negun non pot intrar en l ’ ostal del 17 fort armat si premieiramens non lo lie, e cant l ’ aura liat, adonx pot raubar l ’ ostal. 28 Ieu vos dic que los peccatz seran perdonatz exeptat contra lo sant Esperit, 29 so es de non creyre so que Dieu pot far; aquest peccat non sera perdonat.» [Manquent les versets 30 et 31] 32 Enapres que Jhesu Crist prezicava e alcus li dizien: «La tieua maire e tos 18 cozis estan deforas que volon parlar am tu.» E gran multitut de pobol estava entorn. 33 E Jhesu Crist respos: «Que es ma maire ni mos parens? » 34 E regardet los sieus discipols e dis: «Aquestz son ma maire e mos parens, 35 e totz sels que fan la volontat de Dieu.» [Capitol 4] 1 El temps que Jhesu Crist se sezie a la riba de la mar am mot gran pobol, e Jhesu Crist monta en la barca, e estan aqui prezicava, 2 e endotrinava lo pobol de motas semblensas dizens: 15 Dans cette liste des noms, c ’ est la confusion qui règne. Nous n ’ essayons pas d ’ y mettre de l ’ ordre et la laissons telle quelle en tant que témoignage du travail peu fiable de notre copiste. 16 Ms. «honrat», qui est une corruption évidente; nous corrigeons d ’ après Vulg. «in furorem versus est», Lyon «issitz es de so sen», Carp. «era converti en furor». 17 Ms. «vel»? Mais «del» est en tout cas obligatoire. 18 Ms. «totz»; Vulg. et Carp. sans adj. relationnel; Lyon «tei frairi». 2.2. L ’ évangile selon Marc 147 <?page no="156"?> 3 «Hun pros es foras sa mayon e semena son blat en son camp. 4 E entre que semenava, alcus gras cazegron el cami, e vengron los aucels e los mangeron. 5 E alcus dels autres cazegron en peyras, e car non y avie ges de terra 6 sequeron. 7 E l ’ autre cazet entre espinas; e cant foron cregudas, afogueron las que non fes frug. 8 E l ’ autre cazet en la bona terra e fes bon frug e crec en tal manieira que hun gra ne ve 19 retenc .c., e l ’ autre .lx., e l ’ autre .xxx.» 9 Apres dis: «Qui a aurelhas per auzir, auja lo! » 10 Enapres demanderon a Jhesu Crist los sieus discipols de la semblensa. 11 E dis lur: «<A> vos autres son donatz los secretz del regne 20 celestial ad entendre, may non ad autres si non per [54ra] semblensas, 12 car els vezon, may non entendon ni conoison, o en vias non entendo que coverstiron e que lurs peccatz lur sien perdonatz.» 13 E dis lur: «Non entendes aquesta semblensa? 14 Aquel que semena es lo filh de Dieu, e lo camp es lo mon. E la semensa son los justz. 15 May aquels que cazon el cami son aquels que auzon la paraula de Dieu, e car non l ’ entendon mantenen ven lo diable e leva la de lur cor. 16 E aquel que cazet entre peyras son aquels que auzon la paraula de Dieu, 17 may non an razitz 21 en els, mays en las cauzas corporals 22 ; e mantenen que an trebalh son torbatz e comogutz. 18 E l ’ autre que cazet entre espinas 19 son aquels que an pesamen de ajustar las riquezas corporals e afogon las e remanon ses frug. 20 E aquel que cazet sobre bona terra son aquels que 23 auzon la paraula de Dieu e la entendon e fan bon frug, enaisis que reten lo trenten, so es en estamen de matremoni; e l ’ autre lo syeisanten, so es en estamen de consciencia; e l ’ autre .c., so es en estamen de virginitat. E cascun en son estamen.» 21 Enapres dis lur Jhesu Crist huna autra semblensa: «Non ten lumena on lo lum per tal que hom lo resconda sot lo lieg, may que hom lo pauze sus aut el candalabre. 22 Car neguna cauza non es tan resconduda que non sie descuberta ni tan selat que non sie manifestat. 23 Qui a aurelhas per auzir o auza! » 24 Encaras lur dis: «Non jutges, e non seres jutgatz! Car en la mesura que mesureres, amb aital seres pagatz. 19 Leçon incertaine. 20 Ms. «reg(l)ne». 21 Ms. «regla»; corr. d ’ après Vulg. «radicem», Lyon «razitz», Carp. «reiç». 22 Vulg. «temporales», Lyon «temporals», Carp. «temporal». 23 Ms. «aquels (so) que»: so biff´r 2. Texte des quatre évangiles. 148 <?page no="157"?> 25 Car a sel que a, donara hom, e qui res non a, aco meteis li tolra 24 hom.» 26 Encaras dis Jhesu Crist autra semblensa: «Aisi es lo regne celestial: Com l ’ ome que semena bona semensa en bonas terras, 27 e la semensa creys e melhura, 28 e rent frug 29 de bonas meysos en temps covinent.» 30 Encaras dis: «Lo regne celestial es 31 com gra de mostazia, lo cal hom semena, e es menres que totas las autras semensas. 32 E fa <se> major que totas las autras herbas, e fa tan grans rams que los aucels jazon en la sieua ombra.» 33 E motas d ’ aitals semblensas lur dizie per tal que los entendeson; 34 e non parlava si non per semblensas. Empero Jhesu Crist o esponie ad huna part a sos discipols. 35 Enapres dis Jhesu Crist a sos discipols: «Intrem en la barca 36 e laysem lo pobol estar! » 37 E cant foron intratz, entre que navegavon leva se gran fortuna de vent si que la barca se commensa ad emplir. 38 E Jhesu Crist dormie, e los discipols recideron lo dizens: «Maistre, tu non o as cura de nos que perem! » 39 E Jhesu Crist se adresa e dis als vents que se pauzeson, e mantenen font gran bonasa. 40 E dis Jhesu Crist: «Homes de [54rb] pauca fe! Per que duptes encaras? Non es crezens? » Adonx diseron los discipols los hus als autres: «Qui·s pensa que sie aquest, car la mar e los vents li son hobediens? » [Capitol 5] 1 El temps que Jhesu Crist venc en las contradas de Genezar. 2 E mantenen que font en terra, hun home endemoniat li ysit, 3 lo cal hom ne podie tener en cadenas ni an liamens, 4 car soven lo[s] trencava, e non lo podien domdar. 5 Avans estava de nuegs e de jorns per los dezers e per los mons cridan e donan a se meteis an peyras. 6 E cant vit Jhesu Crist, dis li: 7 «Que as tu a far de nos? [Conjur te per] 25 Dieu que non nos turmentes! » 8 E dis li Jhesu Crist: «Yeis d ’ aqui, esperit malvat! » 9 Enapres li demanda: «Com as non? » E·l demoni dis: «Nos em gran co[m]panha.» 24 Devant «tolra» deux lettres biffées qui ne sont plus identifiables; éventuellement de biffé. 25 Corr. en nous inspirant de Vulg., Lyon, Carp. 2.2. L ’ évangile selon Marc 149 <?page no="158"?> 10 E pregueron lo que non los gites d ’ aquelas contradas. 11 E entorn d ’ aqui pasturavon motz porx. 12 E los demonis pregueron lo que los laises intrar en los porx. 13 E el lur dis: «Anas! » E adonx isiron de l ’ ome e intreron en aquels porx, e suptamen los porx se deroqueron en la mar, e foron totz estenhs. 14 E los pastors que viron aiso fugiron e conteron o al pobol. E lo pobol auzen aquestas cauzas ysiron per vezer so que era endevengut. 15 E cant foron pres de Jhesu Crist, viron l ’ ome que solie eser endemoniat, que era en sa bona memoria, e agron temor. 16 E recontet lur tot so que dels porx era endevengut. 17 E pregueron Jhesu Crist que se partis de lur encontrada. 18 E encontenen el s ’ en intra en la barca, e aquel que avie guerit lo pregava que anes amb el. 19 E Jhesu Crist li dis: «Non o vuelh, may vay t ’ en en ta mayon e recomta lur so que Dieu te a fag.» 20 E anet s ’ en prezicant so que Dieu li avie fag. 21 Enapres que Jhesu Crist font pasat la mar de Galilea, gran pobol se ajusta. 22 E entre qu ’ el prezicava, venc hun majoral de la sinagoga davant el e aginolha se a sos pes 23 e prega lo dizent: «Senhor, la mieua filha es pres de morta. Ven ne e pasa li la man desus, e sera sanada.» 24 E entre que anava, 25 huna femna que avie perdemen de sanc ben avie .xii. ans pasatz, [Manque le verset 26] 27 e cant sap que Jhesu Crist pasava per aqui, acostet se ad el entre las gens e toquet lo en las faudas de sa vestimenta. 28 Car ela se pesa en se: «Si 26 ieu podi tocar tan solamen a sa vestimenta, ieu seray guerida.» 29 E mantenen que ac tocat se fa lo corremen de sanc e senti que era sanada. 30 E Jhesu Crist que sabie lo miracle dis: «Que me a tocat? » 31 E diseron los discipols: «Senhor, tu vezes que lo pobol te estrenh, e demandas que te a tocat? » 32 E Jhesu Crist gardet entorn se 33 e vit la femna que se aginolhet davant el. 34 E dis li: «La tieua fe te a facha salva. Vay t ’ en en pas e sie monda! » 35 E entre qu ’ el parlava, vengron al majoral de la sinagoga e diseron li: «Non trabalhes d ’ aqui avans lo maistre, car la tieua filha es morta.» 26 Ms. devant «si» un «que» noirci. 2. Texte des quatre évangiles. 150 <?page no="159"?> 36 E Jhesu Crist auzen aiso, dis: «Non ajas temor, mays [54va] solamens ajas bona fe en Dieu! » 37 E non mena am se si non P[eire], Jacme e Johan, son fraire. 38 E cant foron en la mayon, troberon motas gens planhens la donzela. 39 E intret dins Jhesu Crist e dis: «Per que ploras? Car la enfenta non es morta, ans dorm.» 40 E totz lo escarniron. E dis lur: «Anas totz deforas exeptat lo paire e la maire de la donzela e los tres discipols. E intreron en la cambra ont l ’ enfenta jazie. 41 E pres la per la man e dis li: «Ieu te commanda que tu te leves! » 42 E mantenen se leva; la cal avie .xii. ans. E els foron mot meravilhatz. 43 May Jhesu Crist lur dis que non o manifesteson, e pueis dis que hom li donas a manjar. [Capitol 6] 1 Enapres que Jhesu Crist s ’ en anet en las sieuas contradas. 2 E a l[a]s festas prezicava, e totz aquels que l ’ auzien se meravilhavon mot de la sieua dotrina dizens: «Dont a el ahut aquela dotrina ni los miracles que el fa? 3 Non es el filh de faure 27 e de Marie, e cozin germa de Jacme, de Jozep, e sos parens son am nos? » E estavon torbatz per el. 4 E Jhesu Crist dis lur: «Negun profeta non es ses onor 28 si non tan solamen en la sieua terra e entre los sieus parens.» 5 E no volc aqui far miracles d ’ alcus malautes que anet pauzar las mas desus 6 per so car se meravilhava de lur descrezensa. Enapres que Jhesu Crist sercava las vieletas e los castels prezican. 7 Apelet los .xii. discipols e trames los de dos en dos e donet lur poder de sanar los endemoniatz e de curar los malautes. 8 E mandet lur que non porteson baston 29 , ni esportela, ni moneda a lur sentura, 9 ni sabatas en lurs pes, ni dos gonelas. 10 «En calque luoc intrares, e aqui estays entro que vos ne anes. 11 E cant non vos volran escotar, escodes la pols de vostres pes en testimoni contra els.» 12 E aneron s ’ en e prezicavon a las gens que fezeson penedensa, 27 Ms. «ferrie»; corr. d ’ après Vulg. «faber», Lyon «faure», Carp. do. 28 Ms. «senhor»; corr. d ’ après Vulg. «sine honore», Lyon «senes onor», Carp. «sença honor». 29 Ms. «laston»? Déformation du modèle latin: « … nisi virgam tantum»; cf. aussi Lyon «si no solament verga», Carp. «si non tant solament verga». 2.2. L ’ évangile selon Marc 151 <?page no="160"?> 13 e cureron los endemoniatz e saneron los malautes honhens amb oli santificat. 14 E cant Herodes auzit la nomnada de Jhesu Crist, dis: «Johan Baptista es resucitat, e per so fa aquestos miracles.» 15 E alcus dizien que era Helias, e los autres que era calque profeta. 16 E per so dis Herodes, cant auzit dire aiso: «Es Johan que ieu degoliey que es resucitat.» 17 Aquest Herodes pres Johan e mes lo en carcer 30 , car Herodes tenie la molher de son fraire. 18 E Johan reprenie lo dizen: «Non es deguda cauza que tu tengas la molher de ton fraire.» 19 E la dona, per despieg que s ’ en donava, agachava com lo pogues aucire, 20 may non auzava per temor d ’ Erodes, car el temie 31 Johan per so que sabie qu ’ el era profeta, e parlava amb el volontie[r]s e l ’ escotava; {e motas cauzas fazie per el}. 21 E hun jorn endevenc se que Herodes fazie festa de la sieua nativitat, e covida totz los majorals de Galilea. 22 Et entre que manjavon venc la filha d ’ Erodes 32 e bala davant els, e plac mot ad Herodes. E dis ad ela: «Demanda tot so que vuelhas, que tot te sie donat, encaras la mietat de mon regne.» 23 E fes li sagramen. 24 E la donzela per sa maire demandec lo cap de sant [54vb] Johan Baptista que li fos donat en hun talhador. [Manque le verset 25] 26 E lo rey font mot iratz, may per lo sagramen que avie fag non la volt greujar. 27 Enans mandet que li fos donatz, e fes li talhar la testa. 28 E van la portar en hun talhador e donar a la donzela. E ela pres lo cap e presentet lo a sa maire. 29 E vengron los discipols de Johan e sebeliron lo. 30 E aneron s ’ en a Jhesu Crist e diseron li so que de Johan era endevengut. 31 Dis Jhesu Crist a sos discipols: «Anem 33 nos el dezert hun pauc repauzar.» Car grans gens anavon e venien ad el, si que non avien espazi que pogueson manjar. 32 E monton sus la barca, e intreron s ’ en el dezert. 33 E motas gens seguiron lo; detras per terra e de totas parts vengron ad el. 30 Ms. «carcre»; corr. d ’ après ls autres versions. 31 Ms. «tenie»; corr. d ’ après Vulg. «metuebat», Lyon «temia», Carp. do. 32 Vulg. «Herodiadis», Lyon «Erodiana», Carp. «Herodiana». 33 Ms. «guem» (? ); Vulg. «venite», Lyon «vinetz», Carp. «vene». 2. Texte des quatre évangiles. 152 <?page no="161"?> 34 E cant el vit lo pobol, ac ne pietat, car els eron enaisis com fedas ses pastor. E commenset lur a prezicar motas cauzas. 35 E cant gran partida del jorn font pasada, diseron los sieus discipols: «Aquest luoc es mot dezert et gran hora es pasada. 36 Laisas anar lo pobol entorn aisi comprar a manjar.» 37 [Et respondens ait illis: Date illis vos manducare.] Et els diseron: «Adonx anem comprar .ii. c deneraradas de pan que lur donem a manjar.» 38 E dis lur Jhesu Crist: «Can pas aves? » E els diseron: « .v. , e dos peysos.» 39 E Jhesu Crist fay los asetar. 40 E asetet se tot lo pobol sus l ’ erba. 41 E Jhesu Crist pres los .v. pas e los dos peysos e regardet sus aut al cel, e benezit los, e donet los als sieus discipols que los departison entre totz. 42 E mangeron totz, e foron sadols. 43 E leveron de relleu .xii. cofis plens. 44 E los manjadors eron .v m . homes exeptat femnas e enfans. 45 Enapres dis Jhesu Crist als sieus discipols: «Montes en la barca e anes premiers en Betanda 34 », e entretant enviare ne lo pobol. 46 E cant s ’ en foron anatz, monta el pueg horar. 47 E font nueg e la barca era en la mar, e Jhesu Crist era tot sol en terra. 48 E lo vent e la mar eron contrari. E cant venc la mieg nueg, venc ad els anan sobre la mar. 49 E cant los discipols lo viron venir, cujeron que se fos calque malvat esperit, e commenseron totz a cridar. 50 [Omnes enim viderunt eum et conturbati sunt.] E el lur dis: «Estaus en pax, ieu soy; non ajas temor! » 51 Adonx monta el en la barca, e lo vent e la mar ceset se mantenen. E los discipols eron meravilhatz entr·els, 52 car non conoisien encaras lo miracle dels .v. pas e dels dos peysos, car lur cor era entenebrat. 53 E cant foron en terra de Genezar, 54 mantenen font connogut. 55 E trameton per tota la terra, e meneron los malautes a Jhesu Crist, 56 e pregavon que almens toqueson los orles de sa vestimenta; e totz aquels que tocavon eron encontenen gueritz. [Capitol 7] 1 Adonx vengron a Jhesu Crist alcus fariziens et savis de la ley que eron vengutz de Jherusalem. 34 Vulg. «Bethsaidam», Lyon «Bethsaida», Carp. «Besaida». 2.2. L ’ évangile selon Marc 153 <?page no="162"?> 2 E cant viron alcus discipols manjar an las mas non lavadas, menesprezeron los, 3 car els ont de [55ra] costuma que non manjavon que non laveson las mas. [Manque le verset 4] 5 Enans diseron los fariziens a Jhesu Crist: «Per que non gardon los tieus discipols las hordenansas dels antix? Els manjon an las mas non lavadas! » 6 E dis el: «Ben profetiza de vos Ysayas que dis: ‹ Aquest pobol me honra de paraula, e lur cor es luenh de me. 7 De va ta[l]s me honron, o ypocritas, que ensenhas las hordenensas dels antix! › 8/ 9 E trencas los mandamens de Dieu per gardar vostras costumas [ … ] 35 10 Car Moyzes vos laiset: ‹ Honra ton paire e ta maire › , e: ‹ Qui lo[s] blastomara, son paire e sa maire, morra. › 11 E vos autres dizes que cal que cauza que hom hi cosira per ofendemen de son paire e de sa, maire, 12 que aquela monda d ’ aquel peccat. E pueis vendas que hom satifasa al paire o a la maire, aisis 13 trencas los mandamens que aves trobatz; e motas autres malvetatz que fais.» 14 Adonx apelet Jhesu Crist lo pobol e lur dis: 15 «Neguna cauza que intre el cor de l ’ ome non lo pot esugar 36 ; may so que yeis del cor de l ’ ome lo esuga. 16 Qui a aurelhas auja! » 17 Enapres li demanderon los sieus discipols que volie dire aquela semblensa. 18 E dis lur: «Non entendes vos autres que neguna cauza que intre en cor d ’ ome non lo pot esugar, 19 car non intra en lo cor, may el ventre; e so que intra en lo ventre yeis deforas per la natura purgador. [Manque le verset 20] 21 Mais las cauzas mal[a]s que manon dedins lo cor de l ’ home son malas cogitacios, adulteris, fornicacios, homicidis, 22 layronicis, avaricia, horguelh e grans malvestatz. 23 E totz aquestz mals manemens manon del cor, et aquestz esugon l ’ ome.» 35 Manque la deuxième partie de 8 et tout le verset 9. 36 Vulg. «coinquinare», Lyon «far orre», Carp. «soçar». - Verbe et sémantisme ne semblent nulle part être attestés. 2. Texte des quatre évangiles. 154 <?page no="163"?> 24 Enapres s ’ en anet Jhesu Crist es partidas de Sodoma, e intret en hun hostal e non volie que hom saupes; may empero non pot selar. 25 Car huna femna avie huna filha endemoniada, e venc davant el e aginolhet se a sos pes. 26 E la femna era de noble gen<er>acio, e preguet lo que gietes lo demoni de sa filha. 27 El li dis que hom deu premieiramen secorre a sos filhs e non es cauza covinen que hom partisca lo pan de sos enfas per donar als cas. 28 E la femna dis: «Veritat es, may empero motas vegadas endevenc que los cadelos manjo i de las brizas que cazon de la taula de lur senhor.» 29 E dis li Jhesu Crist: «Gran es la tieua fe, e per aiso sera la tieua filha sanada.» 30 E encontenen ysit lo demoni d ’ ela. E cant ela font en son hostal, trobet la filha guerida. 31 Adonx isit Jhesu Crist de las partidas de Tyr e paset per Sodoma e venc a la mar de Galilea e l[a]s partidas [de] 37 Decapoles. 32 E presenteron li hun home sort et mut, e pregueron lo que li meies las mas desus. 33 E Jhesu Crist lo pres e mena lo ad huna part, e mes li lo det en l ’ aurelha e aprop en la lenga, 34 e regardet en lo cel e es[c]ospuet, et dis en ebrayc ‹ Efeta! › , que vol dire ‘ Hubres! ’ . 35 E mantenen foron hubertas las aurelhas, e de la lenga font curat et parlet ben. 36 E dis li Jhesu Crist que non o dises a negun. E l ’ ome manifestet o a tot lo pobol, 37 lo cal dizie [55rb] que el fazie totas cauzas, com los mutz parlar e los sortz auzir. [Capitol 8] 1 Enapres que am Jhesu Crist fos gran pobol e non avien que manjar, e dis Jhesu Crist: 2 «Ieu ay gran pietat d ’ aquest pobol, car els m ’ esperon e ja son pasatz tres jorns e non [an] que manjar. 3 E si los trameton ses manjar a lur mayon, defailliron en lur camin, car alcus d ’ els son vengutz de luenh.» 4 E los discipols diseron: «De cal vianda poyra l ’ on sadolar aquest pobol el dezert? » 5 Et Jhesu Crist dis. «Cans pas aves? » Els diseron: «.vii., e alcus peys.» 37 Cf. Lyon «de .x. ciutatz». 2.2. L ’ évangile selon Marc 155 <?page no="164"?> 6 E dis Jhesu Crist: «Fais sezer tot lo pobol! » E pres los .vii. pas e fes gracias a Dieu, e trenca los e dona als discipols que los doneson al pobol. 7 E fes lo semblan del[s] peys. 8 E totz mangeron e foron sadols. E leveron ne .vii. cofis totz plens de relleu. 9 E eron los manjadors .l m . homes exeptat femnas e enfans. E laiset los anar. 10 Enapres s ’ en monta en la barca am los sieus discipols e venc en Carfaneum. 11 E vengron a li los fariziens e desputeron amb el, e temptan demanderon li signe del cel. 12 E dis Jhesu Crist: «Malas gens que demandas signes del cel! Vos n ’ aures autre signe si non aquel de Jhonas.» 13 E anet s ’ en. Enapres s ’ en monta en la barca, 14 E sos discipols oblideron de penre pan e non avien may hun amb els en la barca. 15 E Jhesu Crist lur dis: «Gardas vos de la pasca dels fariziens e de Herodes! » 16 E els estavon enpesat e diseron: «El o dis per so car nos ne avem pan.» 17 E saben lur pesamen, dis: «Per que estays enpesatz en vostre cor, car non aves pan? 18 E vos autres non aves connoisensa 19 com ieu departi los .v. pas? E cantas esportas ne romazon de releu? 20 E cant ieu sadoliey de set pas .iiii m . homes, e cant esportas sobreron? » Els diseron que set. 21 E Jhesu Crist dis lur: «Donx, car non entendes? » 22 Enapres que Jhesu Crist font vengut en Betsayda, e presenteron li hun home orb, e preguet li que li donet vista. 23 E el lo pres per la man e tira lo ad huna part, e escopit li els huelhs, e pauza li las mas desus e demanda li s ’ el vezie res. 24 E dis que hoc: «Ieu veg anar los homes dregs aisi com albres.» 25 Encaras li pauza las mas desus, e commensa a vezer totas cauzas. 26 E Jhesu Crist trames lo a son hostal e dis li: «Non o digas a negun de tos vezis! » 27 Enapres que Jhesu Crist s ’ en anet per los castels et per las vieletas de Sezaria e de Felip 38 . E aisis com anavon per lo camin, Jhesu Crist demanda als sieus discipols: «Que dizon las gens de me ne que se peson que ieu sie? » 28 Els diseron: «Alcus dizon que tu yes Johan Baptista, los autres que tu yes Helias, e los autres que tu yes dels profetas.» 29 E Jhesu Crist dis lur: «E vos autres, que dizes que soy? » E P[eire] dis: «Tu yes Crist, filh de Dieu.» 38 Corruption de Cesaria de Philip. 2. Texte des quatre évangiles. 156 <?page no="165"?> 30 E dis lur que non manifesteson, 31 dizen que ad el covenie soffrir pacion e morir per los princeps dels pr[e]veyres e per los savis de la ley, e que resucitarie en lo ters jorn. 32 E aiso lur dis manifestamen. E P[eire] commensa lo a repenre dizen: «Ja Dieu non vuelha que aisi sie! » 33 E Jhesu Crist dis a P[eire]: «Parti te de me, adversari, car tu non as entendemen en Dieu esperitalmen, may carnalmen! » [55va] 34 El temps que Jhesu Crist apela lo pobol e sos discipols dizen: «Aquel que me volra seguir, {non la mieua volontat,} non aja cura de se meteis, may tan solamen de sofrir pacion e turmen aisi coma ieu sofriray. 35 E aquel que volra salvar la sieua arma, menespreze la vida temporal, e aquel que aiso fara per l ’ amor de me la salvara en lo regne celestial. 36 Que profiecha a l ’ ome si gazanha tot lo mon ni pert la sieua arma? 37 Ni cal cambi fara hom per ela? 38 E aquel que manifestera las mieuas paraulas ni me reconoisera davant los homes, lo filh de Dieu lo reconoisera davant Dieu en la gloria celestial.» 39 Enapres dis Jhesus Crist als sieus discipols: «Alcus de vos non morran entro que vezon la gloria del regne celestial! » [Capitol 9] 1 E pasat .vi. jorns, el mena am se en hun pueg P[eire], Jacme e Johan, e font transfigurat davant els. 2 E sos vestimens foron motz clars coma neu. 3 E Moyzes e Helias aparegron que parleron amb els. 4 E P[eire] dis a Jhesu Crist: «Bon estar fay en aquest luoc; fasam aisi tres tabernacles, hun a tu, hun a Helias e autre a Moyzes.» 5 May el non sabie qu ’ el dizie, car els eron fort espaoritz. 6 E enapres huna nivol los cobrit, e de la nivol ysit huna vox que dis: «Aquest es lo mieu filh car! » 7 E mantenen regarderon entorn els, e non viron si non Jhesu Crist. 8 E cant davalavon del pueg, dis lur Jhesu Crist que non diseson a negun entro qu ’ el fos resucitatz. 9 E els o selero. 10 E demanderon li que volc dire so que dizon los fariziens e los savis que coven que Helias venga premieramen. 11 E dis Jhesu Crist: «Cant Helias venra premieramen, resucitara tot lo mon; e com es escrig que lo filh de Dieu sofertara pacio e turmen de viel 39 mort. 39 «viel» = «vil»? Les autres textes ne sont d ’ aucun secours. 2.2. L ’ évangile selon Marc 157 <?page no="166"?> 12 Empero yeu vos dic que Helias es vengut, e els ne a[n] facha 40 lur volontat, aisis tant la escriptura dis d ’ el.» 13 E fag font cant Jhesu Crist font vengut als sieus discipols, troba grans gens que se desputavon amb els. 14 E mantenen que viron Jhesu Crist, tot lo pobol li ysit [e] 41 accurrevan. 15 E el lur demanda: «De que contenes vos autres? » 16 E hun home li dis: «Maistre, ieu te ay amenat mon filh que a lo demoni el cors, 17 [qui, ubicumque eum apprehenderit, allidit illum, et spumat et stridet dentibus et arescit,] et ieu i ay pregat los tieus discipols que l ’ en giteson; e non l ’ en an pogut gitar» 18 E Jhesu Crist dis: «Malvada generacio, e cant de temps estaray am vos ni vos sostenray? Amenas l ’ ome! » 19 E ameneron lo li. E cant lo demoni vit Jhesu Crist, mantenen lo gieta a terra e voltaria se escuman. 20 E Jhesu Crist demanda al paire cant de temps avie que li era endevengut. E el dis que de la enfenteza en sa. 21 «E soven l ’ a gietat en fuoc e en aiga per tal que·l pogues destroïr. E si far podes, ajudas nos per la tieua merce! » 22 E Jhesu Crist dis: «Si tu podes creire, totas cauzas poyras acabar.» 23 E mantenen crida lo paire de l ’ enfan [55vb] e dis: «Ieu creze que podes far totas cauzas; empero ajuda a la mieua crezensa! » 24 E cant el vit que tot lo pobol se ajustava, menasa lo demoni e dis: «Ieu te commande que tu yescas d ’ aqui e d ’ aqui avans non y tornes! » 25 E tantost s ’ en ysi cridan, e l ’ enfan romas coma mort. 26 E Jhesu Crist leva lo per la man. 27 E cant font a l ’ ostal, los sieus discipols li demanderon: «Per que nos ne lo poguem gietar? » 28 El lur dis: «L ’ on ne pot gietar lo demoni si no en dejunis e amb oracios.» 29 E partit se Jhesu Crist d ’ aqui et anet 42 s ’ en en Galilea, e el non volie que hom o saupes. 30 Mais lur dizie «Lo filh de Dieu sera traÿt e liurat en las mas dels malvatz, e auciron lo, e al ters jorn resucitara.» 31 E els non o entendien, e temien de demandar so que volie dire. 32 Enapres que Jhesu Crist font en Carfaneum en la mayon, dis Jhesu Crist als fariziens: «De que contenes vos autres per lo camp? » 33 E els caleron 43 , car els contenien cal d ’ els serie major el regne celestial. 34 E Jhesu Crist apela los .xii. discipols e dis: «Aquel que vol eser major entre vos sera humil e servidor de totz.» 40 Ms. «non a facha»; Vulg. «et fecerunt illi», Lyon «e fero e lui», Carp. «e feron a lui». 41 Corr. d ’ après Vulg. 42 Ms. «et (e) anet». 43 Ms. «e els [diseron) caleron»: diseron biffé. 2. Texte des quatre évangiles. 158 <?page no="167"?> 35 Enapres pres hun enfan e pauza lo en mieg de totz e abrasa lo, e dis: 36 «Aquel que recebra hun d ’ aquestz enfans en lo mieu nom recebra me, e aquel que recep me non recep me, mais recep aquel que me a trames.» 37 Enapres dis Johan a Jhesu Crist: «Nos vim hun home que sanava los endemoniatz en lo tieu nom, e non es de la nostra companha. E nos vedem lo li.» 38 E el dis li: «Non li vedes, car tot home que fay en lo mieu nom non dis mal de me, 39 e aquel que nos es contra, non es am nos. 40 E tot hom que vos dara hun enap d ’ aiga en lo mieu nom, aquel non perdra son guizardon. 41 E aquel que torbara hun dels menors que crezon an me, may li valrie que fos gietatz en mar amb una mola liada al col. 42 Si la tieua man te torba, talha la, car may te val intrar en paradis amb una man que en infern am dos mas, 43 ont fuoc ni verms non mor. [Manquent les versets 44 - 47] 48 Tot home pasara per purgatori. 49 Bon es entendemen e sen, e ses sen que fares? Ajas sen e atrenpamen en vos e pas! » [Capitol 10] 1 Enapres que Jhesu Crist venc es partidas de Judea otra lo flun Jorda, e lo pobol se ajusta amb el. 2 E los fariziens demanderon li si hom pot laisar sa molher. 3 E el dis: «Que vos commanda Moyzes? » 4 «Moyzes nos dis que escriusom libel de refugi e que hom la gita us.» 5 E dis Jhesu Crist: «Moyzes vos laiset aquest [56ra] mandamen per la maleza de vostre cor; 6 may Dieu crehet en lo commensament del mon home e femna, 7 e dis: ‹ Hom laisa son paire e sa maire per sa molher, 8 e seran dos en huna carn. › 9 E so que Dieu ajusta, hom non deu departir.» 10 E cant foron a l ’ ostal, li demanderon sos disipols d ’ aquesta cauza. 11 E el lur dis: «Tot home que laisera sa molher per autra femna fa adulteri, 12 e la femna fa semblablemen.» 13 E fag font enapres que las gens presenteron a Jhesu Crist enfas petis; mais los discipols menaseron aquels que los presenteron. 14 E cant vit Jhesu Crist, font endignat e dis: «Laisatz los enfans petis venir a me e non lur o vedes, car d ’ aitals es lo regne celestial! » 2.2. L ’ évangile selon Marc 159 <?page no="168"?> 15 E dis lur may que nulh non intrara el regne celestial si non es humil e simples coma enfan. 16 E Jhesu Crist los abrasa e pauza lur las mas desus e benezit los. 17 Enapres venc hun home ric davant Jhesu Crist e dis li: «[Magister bone,] que faray que puesca aver vida perpetual? » 18 E el dis: «Per que me dizes bon, car negun non es bon may Dieus tan solamen! 19 Tu sabes los mandamens de Dieu que dis que non fasas adulteri ni homicidi ni autras cauzas malvadas.» 20 E l ’ ome respos: «Totas aquestas cauzas ay ben gardadas.» 21 E Jhesu Crist lo regarda e dis li: «Huna cauza te falh. Vay e vent tot cant as e dona o als paures, e auras thesaur el regne celestial; e pueis sec me.» 22 E l ’ ome ric font trist et anet s ’ en dolent per tal, car el avie motas pocecios. 23 E Jhesu Crist regardet los sieus discipols e dis lur: «Tart intraran rix homes en paradis! » 24 E dis lur may: «Gran cauza es que l ’ ome ame lo mon, 25 car pus tost pasarie hun camel per hun t[r]aus d ’ aguilha que ric home intrar en paradis! » 26 E adonx foron may meravilhatz dizens: «Donx qui sera aquel que se poyra salvar? » 27 E dis lur: «Als homes sembla cauza enpocible, may non a Dieu, car Dieu pot tot cant es.» 28 E P[eire] dis: «Nos avem laisat tot cant avem per seguir tu; cal guirzardon ne cobrarem? » 29 E Jhesu Crist dis li: «Que tot home que laisera son paire e sa maire e totas autres cauzas per me, 30 el ne recobrera .c. tans e vida perpetual. 31 Car motz derriers seran premiers, e motz premiers seran derriers.» 32 Enapres que Jhesu Crist s ’ en anet en Jherusalem am sos discipols. Dis lur so que lui avie a venir: 33 «Nos anem en Jherusalem, e lo filh de Dieu sera liurat a mort per los majorals e los antix del pobol e condempnaran lo a mort e liuraran lo als gens 34 per escarnir, e lo escupiran e batran lo; e al ters jorn resucitara.» [56rb] 35 Enapres vengron a Jhesu Crist Jacme e Johan, filhs de Zebedieu, e diseron li: «Maistre, dones nos hun don! » 36 E el lur dis: «Que demandas? » 37 E els diseron: «Maistre, donas nos que nos te seguiem 44 l ’ un a la part drecha e l ’ autre a la senestra el regne celestial.» 38 E el lur dis: «Vos ne sabes que demandas. Poyres vos autres suffrir la pena que ieu sufreray? » 44 Vulg. «sedeamus», Lyon «segam», Carp. «sea». 2. Texte des quatre évangiles. 160 <?page no="169"?> 39 E els diseron que hoc. 40 «Vos autres la sufrires, may a la part drecha ni a la senestra non poyres sezer, car a me 45 non pertanh donar a vos, may ad aquels als cals Dieus o a apparelhat.» 41 E cant los autres discipols auziron aiso, foron endignatz contra els. 42 May Jhesu Crist lur dis: «Vos autres sabes que·ls princeps del mon son en gran poestat. 43 May non sera enaisi entre vos, car aquel que volra eser major sera vostre administrador. [Manque le verset 44] 45 Car lo filh de Dieu non es vengut per se servir, may per eser servidor e per liurar la sieua carn a mort per motas gens.» 46 Enapres que Jhesu Crist anava en Jherico am gran pobol que anavon amb el. E prop del cami se sezie hun home orb que demandava almorna. 47 E cant auzit que Jhesu Crist pasava, commensa a cridar dizen: «Crist, filh de David, ajas merce de me! » 48 E lo pobol li dizie que cales. E l ’ ome orb may cridava: «Crist, filh de David, ajas merce de me! » 49 E dis Jhesu Crist que li fos menat. E meneron li dizen: «Ajas bona fe en Dieu, car Jhesu Crist te apela! » 50 E l ’ orb gieta son mantel e venc davant el. 51 E dis li Jhesu Crist: «Que demandas? » - «Que veja.» 52 E dis li: «Vay t ’ en, la tieua fe te a fag sal.» E mantenen vit e seguit lo per lo cami. [Capitol 11] 1 E cant foron en Jherusalem en hun luoc que es dig Betsage, en mont Olivet, e Jhesu Crist dis a dos de sos discipols: 2 «Anas en aquesta vileta, e y trobares hun poli liat desobre lo cal negun non a montat; delias lo e menas lo me. 3 E si negun demanda per que o fais, digas que al senhor a obs, e mantenen lo vos laiseran.» 4 E encontenen y aneron e troberon lo polin liat, e deslieron lo. 5 E alcus homes diseron per que lo deliavon. 6 E els diseron so que Jhesu Crist lur o avie dig. E laiseron lo anar. 45 Ms. «car (ane) a me»: ane biffé. 2.2. L ’ évangile selon Marc 161 <?page no="170"?> 7 E meneron lo a Jhesu Crist, e pauzeron lur vestimenta desobre, e Jhesu Crist cavalca 46 . 8 E motz homes estendien lurs vestimentas lay ont Jhesu Crist devie pasar; e alcus autres talhavon los albres e gitavon los rams per lo cami. 9/ 10 E dizien: «Benezete sie lo regne de nostre paire David! Salva nos, salvador del cel! » 11 E intreron en Jherusalem el temple, e cant font vespre, Jhesu Crist s ’ en anet en Bethania an sos discipols. 12 Enapres que Jhesu Crist ysit de Bethania ac fam, 13 e vit pres del cami huna figuieyra [56va] mot ben folhada; e venc aqui se y trobare frug, e non y trobet ges may las fuelhas. 14 E Jhesu Crist dis 47 : «Non vuelh que negun temps portes frug d ’ aqui avant.» E los discipols auziron aquestas cauzas. 15 E vengron en Jherusalem, e cant foron intratz en lo temple, commensa a gitar los vendens e·ls comprans dedins lo temple deforas, e de tirar las taulas dels cambiadors e los bancs d ’ aquels que vendien los aucels. 16 E non laiset portar negun fais per lo temple. 17 E ensenhans dizie lur: «Escrig es que la mieua mayon es mayo d ’ oracio, e vos autres aves la me facha publica de layros! » 18 E cant o viron los princeps dels pr[e]veyres e los savis letratz sercavon com lo poyrien traÿr e aucire falsamen; may els lo duptavon, car tot lo pobol se meravilhava de la sieua dotrina. 19 E cant font vespre, Jhesu Crist ysit d ’ aqui e anet s ’ en en Bethania. 20 Al segond jorn apres Jhesu Crist pasa pres de la figuieira e troba la que font seca en sus al giel 48 . 21 E a P[eire] remembra e dis: «La figuieira que tu maldices es secada! » 22 E Jhesu Crist li dis: «Ajas fe en Dieu. 23 Car tot home que aja bona crezensa en Dieu aura et acabara tot cant demandara. 24 Et per aiso dic a vos que en totas cauzas ajas ferma crezensa, e aures tot cant demandares. 25 E cant fares oracios, perdonas si aves alcuna malvolensa contra alcuna persona per so que lo vostre paire celestial vos perdone vostres peccatz. 26 E si non perdonas, lo vostre paire celestial non lo[s] vos perdonara.» 27 Enapres que Jhesu Crist anava en lo temple. Acosteron se ad el los majorals e los antix del pobol 28 e dizien li: «Per cal vertu fas tu aquestz miracles ni per cal poder? » 29 E el lur dis: «Ieu vos demandaray huna cauza. Respondes me, e pueis ieu vos o diray. 46 Ms. «calvaca», 47 Ms. «e Jhesu Crist (que no) dis». que no biffé. 48 «giel» = «ciel»? Le passage est en tout cas corrompu, cf. Vulg. «a radicibus», Lyon «de la razitz», Carp. «de las reyç». 2. Texte des quatre évangiles. 162 <?page no="171"?> 30 Lo batisme de Johan venc del cel o venc dels homes? » 31 E els peseron entre se: «Si nos dizem del cel, el nos dira: ‹ Donx per que non lo crezes? › 32 E si nos dizem dels homes, nos avem temor del pobol, car totz temien sant Johan.» 33 E diseron els: «Non o sabem.» E el dis: «Ni ieu vos o diray per cal vertu ieu fauc aquestas cauzas.» [Capitol 12] 1 Enapres Jhesu Crist dis huna semblensa d ’ un home que plantava vinha e clauzi la de cep, e bastis y huna torre e fa y hun truelh. E pueis loga la a lavradors e anet en lonc viage. 2 E enapres, cant font vengut [lo temps] 49 , trames sos servidors per recebre los frugs. 3 E los lavradors los prezon e bateron los e trameton los ne mas vuejas. 4 Encaras lur trames hun autre servidor, e nafreron lo et auciron lo. 5 E encaras n ’ i trames hun am motz d ’ autres; los hus batero, los autres aucigro. 6 Encaras lur trames son filh e dis: ‹ Ad aquest portaran honor. › 7 E los lavrado[r]s diseron entr·els: ‹ Aquest es l ’ eritier; aucizam lo, e sera nostra la heretat. › 8 E pueis auciron lo. 9 Donx que fara lo [56vb] senhor de la vinha? El destroÿra aquels lavradors e logara la vinha ad autres. 10 Aquesta es la escriptura, la cal vos aves legida: ‹ La peira, la cal refuderon los murado[r]s, font pauzada el cami, 11 e aquesta hobra fes Dieu davant los vostres huelhs.» 12 E els lo volgron perdre, may temien se del pobol, car conogron que Jhesu Crist avie dicha aquesta semblensa per els; e aneron s ’ en e laiseron lo. 13 Enapres que li trameton fariziens amb alcus de la companha de Herodes per tal que·l pogueson sobre-penre en alcuna paraula. 14 E diseron: «Nos sabem que tu yes home vertadier e non as cura de negun mal, car tu non jutgas segon la cara de l ’ ome, ans demostras la via de Dieu. Digas nos se devem donar trahut a Cezar, o non.» 15 E el dis: «Per que me temptas, ypocritas? Aportas me .i. d[enier]! » 16 E aporteron lo li, e Jhesu Crist dis: «De qui es la sobre-escriptura e la figura d ’ aquest denier? » E els diseron: «De Cezar.» 49 Vulg. «in tempore», Lyon «en temps»>, Carp. «en temp». 2.2. L ’ évangile selon Marc 163 <?page no="172"?> 17 E Jhesu Crist dis: «Das so que pertanh a Cezar [a Cezar] 50 , e so que es a Dieu das a Dieu! » E els meravilheron se de la sieua reposta e torneron s ’ en. 18 Enapres vengron ad el los saduciens e negavon que non serie resurecion, e diseron: 19 «Moyzes manda a nos que si lo fraire d ’ alcu home morie e laisava sa molher ses enfans, que lo fraire que roman la prenga per molher per reparar la semensa de son fraire. 20 Donx set fraires eravam entre nos. Lo premier pres molher e mori ses enfan. 21 E pueis pres la lo segon, e mori ses enfan, [et tertius similiter]. 22 E totz feron lo semblan entro al seten. E la dona derrieira de totz mori. 23 E demandam te cant totz resucitaran, de cal de totz sera molher, car totz set l ’ an ahuda per molher.» 24 E dis lur: «Vos autres erras e non entendes la veritat de las escripturas de Dieu! 25 Cant los mortz resucitaran, els non auran molher ni elas maritz; avant seran enaisi coma li angel 51 el cel. 26 E dels mortz que resucitaran, non aves legit el libre de Moyzes cant Dieu li aparet e dis li: ‹ Ieu soy Dieu de Abram e de Yzaac e de Jacob, 27 e donx non soy ben Dieu dels mortz com dels vius. › Malamens erras! » 28 Enapres venc hun savi letrat que conoc que ben lur avie respos e demanda li cal era lo premier mandamen de la ley de Dieu. 29 E Jhesu Crist dis: «Enten so que te diray: lo premier mandamen es aital: ‹ Lo tieu senhor es hun Dieu 30 lo cal amaras de tot ton cor e de tot ton entendemen. › E aquel es lo premier mandamen. 31 E lo segon semblan es d ’ aquest: ‹ Amaras lo tieu prueyme comma tu. › E negun autre mandamen non es major d ’ aquestz.» 32 Aquel savi respos e dis: «Ben a[s] dicha veritat que non es may hun Dieu, 33 e aquel deu hom amar de tot son cor, e amar son prueyme coma se meteis; e es major que negun humanal sacrifici.» 34 E dis li Jhesu Crist: «Tu as saviamen parlat, e lo regne celestial non es luenh.» E d ’ aqui avant non li auzeron far neguna demanda. 50 Corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 51 Ms. «vos»; corr. d ’ après Vulg. «angeli», Lyon «li angel», Carp. «li angel de Dio». 2. Texte des quatre évangiles. 164 <?page no="173"?> E fag font ∞ 52 [57ra] 35 E fag font que Jhesu Crist prezicava el temple e dis: «En cal manieira dizon los savis que Jhesu Crist sie filh de Dieu, 36 car David diz profetizen d ’ el: ‹ Dis lo senhor al mieu senhor: ’ Ses a la mieua drecha part, car ieu soy mes sotz los tieux ennemix desotz los tieus pes. ’ 37 Donx si David lo nomna son senhor, com es el son filh? » E lo pobol lo escotava. 38 E dis Jhesus: «Gardatz vos del falsaris letratz que volon portar nobles vestimens et eser honratz per las plasas, 39 e seze[r] pus aut de totz en las sinagogas, 40 e co[n]sumon las mayos de las donas vezoas per falsas paraulas. Et per so els soffriron mayor pena al jorn del juzizi.» 41 E entre qu ’ el dizie aquestas causas, el sezie davant lo luoc ont purtano la hufferta del temple, e motz rix hommes huffrien grans causas. 42 E venc una femna paura que huffrit dos capdels de fil. 43 E Jhesu Crist appela sos discipols e dis lurs: «Aquesta paura femna a mays huffert al temple que totz los autres. 44 Car totz aquestz an huffert de so que an gran abastamen, may aquesta femna a huffert so de que devie sostener sa vida.» [Capitol 13] 1 E cant Jhesu Crist yssit del temple, hun dels discipols sieus li dis: «Maistre, gardas cals bastimens de grans peyras! » 2 E dis lur: «Ieu vos dic que venra temps que non y demorara peyra sobre peira que non sie derocada.» 3 E entre que sezie, demanderon li P[eire] et Jacme et Johan secretamens: 4 «Maistre, digas nos coras seran aquestas causas ni cals senhals seran cant la fin del mon commensara.» 5 Dis lurs: «Gardas que non sias enganas! 6 Car motz falsaris se levaran e venron en lo mieu nom e diron: ‹ Ieu soy Crist › , e motas gens enganaran. 7 Mays cant auzires motas batalhas e guerras non ajas pahor, 8 car gens se levaran contra gens e regnes contra regnes, e <en> motz luox fams e pestilencias. Aquest sera lo comovemen de dolors. 52 Changement évident de copiste. 2.2. L ’ évangile selon Marc 165 <?page no="174"?> 9 Gardas vos, car els vos menaran en lurs sinagogas et en lur conselh vos metran, e estares davant los reys e los princeps per portar testimoni de me davant els. 10 Mays premieiramen coven a prezicar lo regne celestial per totas las gens. 11 E cant vos menaren prezes, non ajas pesamen que dires, car vos parlares coma lo sant Esperit vos ensenhara. 12 Car lo fraire liurara a mort lo fraire, e lo paire lo filh, e lo filh se levara contra lo paire e la maire e los turmentera 53 a mort. 13 E totz vos auciran per lo mieu nom, may aquels que perseveraran entro la fin, aquels seran benezigs. 14 Adonx veres Antecrist estar en lo temple de Dieu; adonx aquels que seran en Judea [57rb] fugiran en los mons, 15/ 16 e aquels que seran en los camps non davalaran per penre lurs vestiduras. 54 17 Encaras las femnas que seran prens et aquelas que alacharan non venron a lurs enfans. 18 Pregas Dieu que aiso non endevenga en die de festa ni en temps de freg! 19 Car aquel temps sera de la major tribulacion que anc fos pueis que Dieu crehet lo mon entro aras ni sera apres 55 . 20 E si nostre Senhor non 56 agues lo temps abreujat per amor de sos amix, tot lo mon sera en error. [Manque le verset 21] 22 Car adonx se levaran falsaris e fals profetas que demonstraran signes meravilhos per enganar las gens, encaras se far se podie los amix de Dieu metrien en error. 23 Gardas vos ne, car ieu vos dic davant lo temps. 24 Encaras vos dic que apres aquesta tribulacion lo solelh e la luna seran tenebrozas, 25 e las estelas del cel cayran, e las vertuz del cel s ’ estomovran 57 . 26 E adonx veyran lo filh de Dieu venir del cel an gran vertut. 27 E trametra los sieus angels e ajustara los sieus amix de catre partz del mon, del cel entro a la terra. 28 Prenes ysemple de la figuieira. Cant comensa a brotar sa fueilha, e conoyseres que l ’ estiu se apropja. 53 Ms. «turmentera(n»). 54 Fusion inorganique et illogique des deux versets de la Vulgate. 55 Ms. «ni sera (sera) apres»; éventuellement corr. en «sera fait après»? 56 Ms. «nos»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 57 Leçon incertaine. 2. Texte des quatre évangiles. 166 <?page no="175"?> [Manque le verset 29] 30 Veramens, vos dic que lo mon non finara entro que aquestas cauzas sian fenidas. 31 Lo cel e la terra desfailhiran, may las mieuas paraulas non desfailhiran. 32 May lo die ni la hora non sap negun si non Dieu tant solamen. 33 Adonx vos dic que velhas [et orate; nescitis enim quando tempus sit]. [Manque le verset 34] 35 Car non sabes lo temps ni la hora que lo Senhor venra, si sera vespre o matin o miege nueg, 36 per tal que non vos trobe dormens. 37 So que dic a vos a tots o dic: Velhas! » [Lacune de plusieurs lignes, puis le titre latin qui suit: ] Pacio D omi ni n ost ri Jh es u Christ i se cun d u m Marcum [Capitol 14] 1 E fag font el temps que eron prop de la Pasca dels jorns del pas alizes 58 segon la ley. E los majorals e los lettratz sercavon com poirien falsamen acuzar Jhesu Crist. 2 May els dizien entr ’ els: «Ai, ma non fasam aiso en lo jorn de festa per tal que non se scomogues lo pobol contra nos. 3 E entro que Jhesu Crist era en Bathania en l ’ ostal de Simon lo lebros e que volia menjar, venc una femna que portet una brocia 59 plena d ’ enguen precios que avie nom nardus, e gitet lo sobre lo cap de Jhesu Crist. 4 E alcus dels sieux discipols foron ne endignatz e diseron entr ’ els: «Per que es estada facha aquesta perdicion d ’ unguen? 5 Car on lo pogra aver vendut may de .ccc. deniers d ’ argen [57va] que hom dones als paures», e murmureron contra la dona. 6 E dis lur Jhesu Crist: «Per que trebalhas contra aquesta dona, car ela a facha bona obra en me. 7 Car totz temps aures paures als cals poires benfar cant vos volres; may me non aures tostemps. 8 Aquesta dona me a servit de so que avie, car ela se es cochada de honher lo mieu corps davant ma seboltura. 58 Forme corrompue pour aïme, azima, azyma, ayme; cf. les autres versions. 59 «brocia» = bostia, brostia? - Cf. L EVY P s. boisa. 2.2. L ’ évangile selon Marc 167 <?page no="176"?> 9 Ieu vos dic que en tot luoc ont sera prezicat aquest evangili huniversalmen sera dig que ela a fag aiso en remembransa de me. 10 E Judas Escariot, hun dels .xii. discipols, anet als majorals dels preveires per tal que·l pogues traïr. 11 E dis lur: «Que·m voles vos autres donar si ieu lo vos liure? » Et auzen aquestas cauzas alegreron se e prometon li .xxx. d[eniers] d ’ argen. E d ’ aqui avant sercava com lo pogues traÿr. 12 E lo premier jorn de la Pasca diseron sos discipols: «Senhor, ont vols que te apparelham de manjar aquesta pasca? » 13 E Jhesu Crist dis a dos dels sieus discipols: «Anas en aquela ciutat, e incontrares hun home portan hun servat d ’ aiga; e segues lo; 14 e en aquel luoc ont intrara, intras e dizes al senhor de la mayo: ‹ Lo maistre dis ont es lo manjar de me e de sos discipols aquesta pasca. › 15 E el monstrara vos hun luoc de manjar, e aqui apparelhas.» 16 E els aneron en la ciutat e troberon aisi com Jhesu Crist lur avie dig; e mantenen apparelheron la pasca. 17 E cant font vespre, venc Jhesu Crist. 18 E entro que manjavon dis: «Hun de vos autres que manjas am me me traÿra.» 19 E els foron motz tristz, e cascu dis: «Soy ieu, maistre? » 20 E el dis: «Aquel que met am me la man en l ’ escudela me traïra. 21 Empero may li valgra que non fos nats! » 22 Et apres pres lo pan e benezit lo, e lo trenca e dis lur: «Prenes aquest pan totz; aquest es lo mieu cors.» 23 E enapres pres lo calice e benezit lo, e dona lur a totz a beure, 24 e dis lur: «Aquest es lo mieus sanc del novel testamen que sera escampat per motas gens.» [Manque le verset 25] 26 E cant agron lur ympne dig, yssiron en mont Olivet. 27 E dis lur Jhesu Crist: «Totz vos autres seres escandelizatz per me en aquesta nueg, car scrich es: ‹ Feres lo pastor, e las hovelhas se escamparan. › 28 May cant seray resucitat, seray davant vos autres en Galilea.» 29 E P[eire] dis: «Si tots son escandalizatz, non seray ieu! » 30 E dis li Jhesu Crist: «En aquesta nueg, avant que lo gal cante, me renegueras dos o tres ves.» 31 Encaras dis: «Si me covenie morir am tu, non te renegueray.» E totz los autres diseron lo semblan. 32 E vengron en hun camp que avie nom Getsemani; e dis lur Jhesu Crist: «Estas aysi entro que ieu aja horat.» 33 E pres P[eire], Jacme et Johan, e commensa aver pahor. 2. Texte des quatre évangiles. 168 <?page no="177"?> 34 E dis lur: «Trista es la mieua [57vb] arma entro a la mort. Sostenes vos aisi e velhas! » 35 E cant el fo anat, hun pauc avant se aginolha e prega Dieu que se far se podie que li pases aquela hora. 36 «Paire, que es totz poderos, luenha aquesta pacio de me. [Sed non quod ego volo, sed quod tu.]» [Manque le verset 37] 38 «[ … ] Car l ’ esperit es apparelhat, may la carn es enferma.» 39 Autra vegada anet horar, dizen aquela meteisa paraula. 40 E cant tornet, trobet los dormens, car los huelhs eron greujatz de son; e non lui podien respondre. 41 E venc la tersa vegada, e dis lur: «La hora es venguda que lo filh de Dieu sera liura en las mas dels peccadors. 42 Levas e anem; car veu vos aquel que·m traÿs que se acosta.» 43 E entro que Jhesu Crist parlava, venc Judas Escariot e amb el gran companhia de armatz de part los majorals dels Juzuous. 44 E lo traÿdor lur avie dit aital senhal: «Aquel que ieu bayaray 60 , aquel es; tenes lo ben.» 45 E cant foron vengut davant el, mantenen Judas dis: «Maistre, Dieu te sal! » e baya lo. 46 E los Juzuous prezon lo e meneron l ’ en. 47 E hun d ’ aquels que estava entorn mes la man al cotel e naffra hun d ’ aquels e tolc li huna aurelha. {E dis li Jhesu Crist: «Torne lo costel en son luoc, car aquels que de cotel ferran de cotel morran. Cujas te que se ieu volie pregar lo mieu paire, qu ’ el non me tramezes pus de .xii. legios d ’ angels que me deffendrien? En tal manieira coven que sie fag, e restituit li l ’ aurelha.»} 48 E pueis dig: «Vos autres es vengutz per me penre an cotels et an bastos? 49 E ieu era totz jorns an vos autres el temple ensenhans, e non me volgues penre. May la Escriptura se devie complir.» 50 E adonx totz los discipols lo desampareron. 51 E un jovencel {que avie nom sant Johan evangelista} lo seguie vestit d ’ un cendat blanc, e preron lo. 52 E alaysada la vestidura, fugit tot nut. 53 E meneron ne Jhesu Crist al sobeyran preveire, e vengro aqui totz los capelas, los lettratz e los ancias. 54 E P[eire] seguie lo de luenh entro el palays, e sezie se am los menistres e escalfava se al fuoc. 55 E los preveires sercavo testimonis contra Jhesu Crist per tal que falsamen lo liureson a mort, may non los troberon. 60 «bayar» = «baizar». 2.2. L ’ évangile selon Marc 169 <?page no="178"?> 56 Car motz fals testimonis dizien contra el 61 , may non s ’ accordavo. 57 E alcus se leveron contra el dizent: 58 «Nos auzim qu ’ el dizie: ‹ Ieu deffaray aquest temple fag per hobras de mas, e a tres jorns autres sera refag.» [Manque le verset 59] 60 E enapres se leva lo majoral dels preveires e dis a Jhesu Crist: «Respos ad aquestz d ’ aiso que pauzo contra tu! » 61 E Jhesu Crist cala que non dis res. Encaras li demanda: «Yes tu Crist, filh de Dieu? » 62 E dis li: «Ieu soy. E veires lo filh de Dieu sezer a la drecha part de Dieu, e ven[e]n am las nivols del cel.» 63 E lo preveire lo que esquinta sas vestiduras e dis: «Per que deziram encaras testimonis? 64 Non [58ra] aves auzida la blastoma? Que vos n ’ es semblan? » E totz condempneron lo que devie morir. 65 E comenseron lo ad escopir et a cobrir la cara e a donar coladas e a dire: «Profetiza! » E los ministres donavo li palmadas. 66 Et entro que P[eire] era el palais, huna de l[a]s sirventas, 67 cant vit que se scalfava, regardet lo e dis: «Tu eras an Jhesu Crist de Nazaret.» 68 E el neguet o dizent: «Non say que tu dizes.» E yssit deforas. E lo gal cantet. 69 Et ancaras huna autra sirventa dis: «Aquest es d ’ aquels de Galilea.» 70 E el neguet o. E apres pauc aquels que estavon entorn el li diseron: «Tu yes de Galilea e discipol de Jhesu Crist.» 71 E el dis et jura que non lo conoysie. 72 E mantenen lo gal cante autra vegada. E P[eire] font membrans de la paraula que dicha li avie Jhesu Crist, e comensa a plorar. [Capitol 15] 1 E mantenen feron conselh los preveires am los antix et am los escrivas, e meneron Jhesu Crist a Pons Pilat. 2 E demandet li Pilat: «Yes tu rey dels Juzuous? » E el dis: «Tu o dizes.» 3 E los preveires acuzavo lo de motas cauzas. 4 E dis li Pilat autra vegada: «Respon[s] non? Auzes de cantas cauzas te acuzon? » 5 Si que Jhesu Crist encaras non respos res, si que Pilat se meravilhet fort. 61 Ms. «el(s)»; corr. d ’ après Vulg. «eum», Lyon «lui», Carp. do. 2. Texte des quatre évangiles. 170 <?page no="179"?> 6 E per lo jorn de la festa solie lur laissar hun pre[z]onie[r]s, lo cal els volgueson. 7 E aqui avie hun home que avie nom Barraban que per riota era estat pres en la cal avie fag omicidi. 8 E com la moutetut del pobol monteron ad el e comenseron lo a pregar que lur fezes so que tostemps avie fag. 9 E Pilat dis lur: «Voles que vos laise lo rey dels Juzuous? » 10 Car el sabie que per enveja lo avien pres los preveires, 11 e avien acoselhat al pobol que demandason Barraban. 12 E dis lur Pilat autra vegada: «Que voles que fasa del rey dels Juzuous? » 13 E els cridero: «Sie cruxificat! » 14 E dis lur Pilat «Nehun mal a fag.» Et els crideron majormens: «Sie cruxificat! » 15 E Pilat volen al pobol satisfar, laiset lurs en Barraban e liuret lur Jhesu Crist que l ’ en cruxifiqueson. 16 E los cavaliers meneron lo al palais e apelleron universal companhia, 17 e vestiro li huna poulpra, e pauzeron li de ginolhs huna corona d ’ espinas. 18 E comenseron li a saludar: «Dieu te sal, rey dels Juzuous! » 19 E ferien lo sus lo cap amb una cana, et escopien lo e de ginolhs adoravo lo. 20 E pueis, cant l ’ agron escarnit, despolhero li la polpra e vestiro li sas vestiduras, e menero lo deforas per pauzar en cros. 21 E forseron hun homme que venie deforas, e era paire d ’ Alexandre et de Ruffi, que avie nom Simon Cerenien, que li portes la cros. 22 E meneron lo en hun luoc que avie nom Golgota, so es Mont Calvari, 23 e doneron li ayga am vin, may non bec. 24 E cant l ’ agron cruxificat, despartiron [58rb] las sieuas vestiduras e pauzero sortz desus. 25 Et era hora de tersa e cruxifiquero lo. 26 E desobre el era la sieua razo escricha: ‹ Aquest es Jhesus, rey dels Juzuous › . 27 E amb el cruxifiquero dos layros, la hun a la part drecha et l ’ autre a la part senestra. 28 E font complida la Escriptura que dis: ‹ El sera mesprezat am los malvatz. › 29 E aquels que pasavon per aqui blastomavo lo e movien lurs caps dizens: «Vay tu que dizes que destruïres lo temple de Dieu e en tres jorns lo edificares, 30 salva tu meteis e davala de la cros! » [Manque le verset 31] 32 «Et se tu yes Crist, rey d ’ Israel, davala aras de la cros! » E aquels que amb el eron cruxificatz li dizien esquerns. 2.2. L ’ évangile selon Marc 171 <?page no="180"?> 33 E cant font hora sexta, tenebras foron fachas per tota la terra entro la hora nona. 34 E Jhesu Crist crida an gran vos dizen: «Hely, hely, lama zabatani! », so es ‘ Dieu mieu, Dieu mieu, per que me as desemparat ’ . [Manque le verset 35] 36 E hun d ’ aquels ompli huna esponga de vin aigre e pauzet lo en huna cana e dona li a beure dizent: «Laisem lo estar e vejam si Helias lo venra deliurar 62 .» 37 E Jhesu Crist gitan gran vos trames l ’ esperit a Dieu lo paire. 38 E adonx la cortina del temple se parti en dos parts d ’ aut entro abas. 39 E hun noble captal que en aquest fag estava esperan, cant vit que Jhesu Crist era pasat, an tant gran vos dis: «Aquel home era filh de Dieu! » 40 Et aqui eron presens alcunas femnas que lo gardavo de luenh 41 que eron vengudas amb el en Jherusalem. 42 E cant lo vespre font vengut, 43 Jozep d ’ Abazismatias intra ardidamens a Pilat e demanda li lo cors de Jhesu Crist. 44 E Pilat se meravilha si era ja mortz, e fes sonar los majorals dels cavaliers e demanda si Jhesu Crist era pasat. 45 E cant sap que pasat era, dona lo cors a Jozep. 46 E Jozep compra hun drap mot noble e davala lo de la cros et envolopa lo mot noblamen, e mes lo el sieu monimen nou qu ’ el avie fag talhar de peira; e pauza a la porta del monimen huna gran peira. [Manque le verset 47] [Capitol 16] 1 E cant lo disapte font pasat, Marie Magdal e Marie maire de Jacme comprero enguens precios per honher lo corps de Jhesu Crist. 2 E lo bon matin vengron al monimen. 3 E dizien entre elas: «Qui nos levara la peira del moniment, car ela es mot gran? » 4 E cant elas regarderon, viron gitada la peira. 5 E acosteron se del moniment e viron hun jouvencel sezen a la drecha part, lo cal era centurat de blanc; e agron pahor. 6 May el lur dis: «Non ajas pahor, car vos autres sercas Jhesu Crist. El non es aisi, car resucitat es. May veus vos lo luoc ont lo pauzeron. 62 Rasure entre «de» et «liurar». 2. Texte des quatre évangiles. 172 <?page no="181"?> 7 E aras dire[s] als sieus discipols que el [58va] sera en Galilea, e aqui lo veyres.» 8 E adonx las femnas ysiron del moniment et agron pahor e fugiron e non li diseron res. 9 De dimergue matin que Jhesu Crist font resucitat, aparet a Marie Magdal, de la cal avie gitat set demonis {, que son set peccatz mortals}. 10 E com ela lo vis, denonciet o ad aquels que amb ela eron plorans e planhens. 11 E cant auziro que resucitat era e que lo avie vist, non o crezegron. 12 E apres se demostra ad els Jhesu Crist en autra semblansa et entre que anavon en la villa. 13 E els torneron s ’ en e diseron o ad autres. 14 E fag font enapres entre que los discipols sezien a la taula per manjar, Jhesu Crist lur apparet per esproar lur mesprezensa e la duresa de lur cor, car els non crezien a quels que l ’ avien vist resucitat de mort. 15 E dis lurs: «Anas per tot lo mon e prezicas a tota creatura aquesta evangeli; 16 e aquel que sera batejat e creyra sera sals; e aquel que non creira sera condempnat. 17 Aquel senhal se[gu]iran 63 aquels que creran en me: En lo mieu nom egitaran los demonis, e parlaran con totz langaiges, 18 e portaran las serpens, e si negun vezin bevien non lur fara mal. E pauzaran las mas sus los malautes e [an] guerizon 64 .» 19 E pueis que ac parlat amb els, monta s ’ en el cel. 20 E els preziqueron en cascu luoc e feron miracles. Aisi fenison las evangilis de sant Marc e commensa la entrepretacio de sant Johan evangelista. 63 Ms. «seiran» ou même «feiran»; corr. d ’ après Vulg. «sequentur», Lyon «segran», Paris «segran», Carp. «segren» 64 Corr. d ’ après Vulg. «et bene habebunt>. 2.2. L ’ évangile selon Marc 173 <?page no="182"?> 2.3. L ’ évangile selon Jean [Prologue] [58va] [ … ] {Johan es entrepretat ‘ gracia de nostre Senhor ’ , al cal font donada, car tres prerogativas avie en el. La premiera es gracia de dilexio de Jhesu Crist, car Jhesu Crist lo amava may que negun dels autres discipols, e major senhal de dilexio e de familiaritat li mostra. Lo segon es donamen de beneficis, lo ters es que font verges 1 helegit de nostre Senhor e revelet li los secrets 2 . Et per aiso font duy que ad el font may donat que a sant Johan, ni a negun dels autres apostols. Car saup e conoc los secretz de Jhesu Crist, so es la sieua divinitat en la paraula de l ’ evangeli, e que la espos, per que li fos facha domanda a gardar los secretz de Dieu, so es la verge maire pura e santa de nostre Senhor. Et en Milenus evesque escris la vida de sant Johan, apostol et evangelista, lo cal translatet del libre et tornia 3 , e aquela abreuja en aquesta manieira: } [Capitol 1] 1 En lo comensamen era lo filh de Dieu, e lo filh de Dieu era am Dieu. 2 Aiso era en lo commensamen am Dieu. 3 Totas cauzas son fachas per aquel; e ses aquel neguna cauza non es [58vb] facha, so [que] 4 es fag. 4 En aquel vida es, e aquela vida era lun dels homes. 5 E lo lum dona clardat en las tenebras, e las tenebras non compreron aquela. 6 Dieu trames hun home que avie nom Johan. 7 Aquest venc en testimoni per tal que dones testimoni del lum, per tal que totz crezegueson per el. 8 Non era el lum, may per tal que dones el testimoni del lum. 9 Era lum vera que enlumena tot home vivent en aquest mon. 10 En lo mon era, e lo mon es fag per aquel, e lo mon non conoc aquel. 11 En sas sieuas propias cauzas venc, e los sieus non lo receupron. 12 Aquel may a totz aquels que·l recebran dona poder que fosson fags filhs de Dieu, aquels que crezon en lo nom 5 d ’ aquel, 1 Le; con douteuse. 2 Leçon incertaine, passage dificilement lisible. 3 Leçon douteuse. 4 Corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 5 Ms. «mon»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 2. Texte des quatre évangiles. 174 <?page no="183"?> 13 que non son natz de sanc, so es de peccat, ni per delieg de carn, ni per volontat d ’ ome, may son natz de la part de Dieu. 14 E lo filh de Dieu font fag carn e abita en nos, e nos vezem la gloria d ’ aquel que es hun solengenrat del Paire qu ’ es plen de gracia e de veritat. 15 Johan fa testimoni d ’ aquel e cridava dizent: «Aquest es aquel lo cal ieu dise que deu venir apres de me, 16 e de plenetat d ’ aquel totz avem ahuda gracia, 17 car la ley es donada per Moizes; may gracia e veritat es facha per Jhesu Crist. 18 Negus hom non vit anc Dieu lo paire, may lo hun solengenrat que yeis del Paire, so es hun Dieu; aquel o a recomptat. 19 Aquest es lo testimoni de Johan cant tramezon los Juzuous de Jherusalem preveires e diaques per tal que demandeson: «Tu qui yes? » 20 E cofeset e non neguet que non era Crist. 21 E enterrogueron lo e demandero li: «Donx qui yes? Helias? » E dis que non. «E yes profeta? » E dis que non. 22 E diseron li donx: «Qui yes tu? Digas nos o per tal que 6 redam reposta ad aquels que nos an tramezes; que dizes de tu meteys? » 23 Respos Johan: «Ieu soy vos del claman en lo dezert; endresas la via de Dieu aisi com dis Ysayas profeta.» 24 Et aquels que foron tramezes eron dels fariziens. 25 E diseron li: «Donx per que bategas si tu non yes Crist ni Helias ni profeta? » 26 E Johan respos dizens: «Ieu batege en ayga, may en mieg de vos esta aquel que non conoises 7 . 27 Aquel es que deu venir apres me, lo cal es fag avant me, del cal ieu non soy digne que deslie las correjas del sieu causamen.» 28 Aquestas cauzas eron fachas en Bethania part lo flun Jorda ont era Johan bategans. 29 E fag font enapres que Johan vezie Jhesu Crist que venie ad el e dis: «Veu vos aisi l ’ anhel de Dieu, veu vos aisi aquel que a toltz los peccats del mon. 30 E aquest es aquel del cal ieu dise: ‹ Apres de me venra lo baro que es fag avant de me, car el era premier de me. › 31 E ieu non conoisie [59ra] aquel. May per tal que sie manifestat en Israel soy ieu vengut bategan en aiga.» 32 E Johan li fes testimoni dizent: «Ieu vi davalant l ’ Esperit sant del cel e estan sobre el. 33 E ieu non sabie aquel. May aquel que trames me que bateges en aiga, aquel dis a me: ‹ Aquel desobre lo cal veiras l ’ Esperit sant davalar en forma de colomba et estan sobre el, aquest es aquel que batega en l ’ Esperit sant. › 6 Suivent deux lettres noircies qui ne sont plus identifiables. 7 Ms. «conois(er)es»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 2.3. L ’ évangile selon Jean 175 <?page no="184"?> 34 E ieu o vi e ne fauc testimoni, car aquest es filh de Dieu.» 35 E fag font enapres que Johan estava am los discipols vit Jhesu Crist que anava. 36 E dis: «Veu vos, l ’ anhel de Dieu.» 37 E los discipols auziron aquel parlar, seguiro lo. 38 E Jhesu Crist vezie aquels que lo seguien. Dis lur: «Que demandas? » Et els diseron li: «Maistre, ont estas? » 39 E el dis: «Venes e veires o.» E anero amb el, e viron ont estava. E aquel jorn esteron amb el. E aiso font egal la dezena hora del jorn. 40 Et la hun d ’ aquels dos discipols era Andrieu que auzien aquestas cauzas de Johan e seguiron Jhesu Crist. 41 Et entre que s ’ en tornava, troba Symon, son fraire, e dis li: «Nos avem trobat Mecias, que es dig Crist.» 42 E mena aquel ont estava Jhesu Crist. E Jhesus regardet aquel e dit li: «Tu yes Simon, filh de Jhona 8 ; tu seras apelat Sefa, que es entrepretat Peire.» 43/ 44 Enapres que Jhesu Crist yssit de Galilea, troba Felip, lo cal era de la ciutat de Sayda 9 dont era Andrieu e Peire. 45 Et Felip atroba Nathanael, e dis li: «Nos avem atrobat Jhesu Crist, filh de Jozep de Nazaret, lo cal escris Moyzes en la ley e los profetas.» 46 E dis ad el Nathanel: «De Nazaret pot eser alcuna cauza de ben? » E Felip dis li: «Ven ne e vejas o.» 47 E Jhesu Crist vit Nathanael que venie e dis: «Veu vos aisi hun homme que es d ’ Israel, el cal non a falcia.» 48 Dis Nathanael: «Maistre, com me conoyses tu? » Dis li Jhesus: «Avant que Felip te apeles, connoisie com eras sotz la figui[e]ra.» 49 E dis li Nathanael: «Yes tu filh de Dieu, rey d ’ Israel? » [Manque le verset 50] 51 E Jhesu Crist dis li: «Encaras tu veyras majors cauzas d ’ aquestas. Car tu veyras lo cel hubert e los angels de Dieu pojans et davalans sobre lo filh de Dieu.» [Capitol 2] 1 E fag font enapres el ters die que foron fachas nosas en Cana de Galilea. 8 Ms. «filh de (fame) Jhona»; fame biffé. 9 Vulg. <Bethsaida», Lyon «Betsaida», Carp. «Besayda» 2. Texte des quatre évangiles. 176 <?page no="185"?> [Manque le verset 2] 3 E la maire de Jhesu Crist dis al sieu filh: «Aquestas gens non an vi.» 4 E dis li: «Femna, en que n ’ em tu ny ieu? Encaras non es venguda la hora.» 5 Dis la maire de Jhesu Crist als ministres: «Tot so que mon filh vos mandara, faiz.» 6 E vit ydrias de marmes [59rb] que eron sieys pauzadas segon las costumas de la purificacion dels Juzous, e cascuna tenie dos o tres mezuras. 7 E dis Jhesu Crist als menistres: «Emples d ’ ayga totas las ydrias! » 8 E cant foron plenas, dis lur: «Trazes ne e portas a beure ad architeclin.» 9 La cal ayga font tornada vin, e negu non sabie lo miracle se non los ministres. Et architeclin apela l ’ espos 10 e dis li: «Tot hom dona premieyramen lo bon vin, e cant son ybres del pus avol. Tu as donat lo bon vin [ara] 10 .» 11 Aquest miracle commensa Jhesu Crist en Galilea. 12 Enapres que Jhesu Crist et sos discipols estavon en Carfaneum, 13 e era prop de la Pasca, e Jhesu Crist monta en Jherusalem. 14 E dins lo temple troba homes vendens hovelhas e buous. 15 E com agues fag, gieta los totz deforas, e escampa la moneda dels cambiadors. 16 E dis ad aquels que vendien: «Aquestas cauzas gietas deforas! » E dis lur: «Non vuelhas far de la mayon del mieu paire mayon de mercadeire! » 17 E remembreron se sos discipols: «L ’ amor de la mieua mayon me a men[g]at.» 18 Adonx diron los Juzous dizens: «Cal senhal dona a nos que aitals senhals fais? » 19 Dis lur: «Si vos voles, ieu estomovray en tres jorns aquest temple e redresaray.» 20 Adonx diron los Juzous: «Aquest temple es commensat ben a .xlvi. ans, et en tres jorns estomovras aquel? » 21 May Jhesu Crist o dizie del temple del sieu cors. 22 Adonx cant font resucitat de mort, los sieus discipols foron membrans que aiso dizie del sieu cors. E crezegro en l ’ Escriptura et en la paraula de Jhesu Crist. 23 E cant font en Jherusalem en lo jorn de Pasca, motz que vezien los senhals que el fazie, crezegron en el. 10 Manque l ’ indication temporelle. Les autres versions ne sont d ’ aucun secours, étant donné qu ’ ils employent comme verbe servare/ servar/ gardar. 2.3. L ’ évangile selon Jean 177 <?page no="186"?> [Manquent les versets 24 et 25] [Capitol 3] 1 Era hun home dels fariziens que avie de nom Nicodemus, que era princep dels fariziens. 2 E aquel venc de nueg a Jhesu Crist e dis li: «Maistre, nos sabem que tu yes vengut de Dieu, car negu non porie far aquestz senhals que tu fas si non era Dieus amb el.» 3 E dis li Jhesu Crist: «Tu as dig, car negu non poyra vezer lo regne de Dieu si non nays novelamens.» 4 E dis li Nicodemus: «Com poyra home naise[r] cant fora vielhs? Non pot hom tornar el ventre de sa maire e que nasca autra vegada? » 5 E dis li Jhesu Crist: «Negun non poyra intrar en lo regne de Dieu si non es lavat d ’ aiga de l ’ Esperit sant. 6 Cascu que nays de carn carn es, e so que nays d ’ esperit esperit es. 7 Non te meravilhes car te dic: ‹ Coven que vos nascas novelamen. › 8 Car l ’ esperit espira la ont se vol, e tu auziras la vos d ’ aquel, may non sabes ont se ve ny ont [59va] [va] 11 ; enaisi es hom que es nat d ’ esperit.» 9 Respos Nicodemus e dis: «Com podon ese[r] aquestas veras? » 10 Dis li Jhesu Crist: «Tu yes maistre en Israel, e aiso non sabes? 11 En veritat dic a tu que nos so que sabem parlam, e de so que avem vist fam testimoni; e non recebes lo nostre testimoni. 12 Si yeu vos dic las cauzas terrenals e non las crezes, com crezias las cauzas celestials si las vos dic? [Manque le verset 13] 14 Enaisi com Moyses ysausa la serpen el desert, enaisi coven que·l filh de Dieu sie ysausat, 15 per so que tot hom que non perisca ans aja vida perdurabla.» 16 En aquel temps que Jhesu Crist dis a sos discipols: «Dieu ama lo mon cant hun sieu filh solengenrat vos dones per tal que negun que cre en el non perisca, may que aja vida perdurabla. 17 Car Dieu nos trames lo sieu filh que jutge lo mon, e que lo mon sia salvat per el. 18 Qui cre en el non es jutgat, may qui non cre en el ja es jutgat, car non cre en lo nom 12 d ’ un solengenrat filh de Dieu. 11 Corr. en m ’ inspirant de Vulg., Lyon, Carp. 12 Ms. «mon»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 2. Texte des quatre évangiles. 178 <?page no="187"?> 19 May aquest es lo juzizi. car lum es vengut en lo mon; los homes amaran may tenebras que lo lum; car las hobras d ’ aquels eron malas. 20 E tot hom que fa mal azira lum et non ve lum per tal que las sieuas hobras non sian reprezas. 21 May aquel que fa veritat ve lum, e son sas hobras manifestadas, car en Dieu son fachas.» 22 Enapres que Jhesu Crist venc en terra de Judea e batejava. 23 Et Johan batejava en hun mon prop de Salym, car motas aigas y avie. [Et veniebant et baptizabantur.] [Manque le verset 24] 25 Adonx font facha demanda dels discipols de Johan als fariziens de la purificacio del baptisme. 26 E vengro a Johan e diseron li: «Maistre, qui es aquel detra lo Jorda al cal tu fezes testimoni? Veu tu que aquel bateja e totz venon ad el.» 27 E dis Johan: «Non pot hom aver si non es ad el donat del cel. 28 Vos autres fais a me testimoni que ieu vos dise que non era Crist, may que soy trames davant el. 29 Qui a espoza espos es; may aquel es amic de l ’ espos e an aquel s ’ alegra an gaug e per la vos d ’ aquel. E en aiso es lo mieu gaug. 30/ 31 E aquel coven creiser 13 sobre totz. E qui es de terra, de terra parla; e qui es vengut del cel, sobre totz es vist 14 . [Manque le verset 32] 33 E aquel que recep lo sieu testimoni es ysausat, car el es ver Dieus. 34 Car Dieu non dona l ’ esperit a mezura. 35 Lo paire ama lo filh, e totz nos a donat en las mas d ’ aquel. 36 Qui cre en lo filh a vida perdurabla, mais qui non cre en lo filh non aura vida.» [Capitol 4] 1 Adonx conogron los fariziens que Jhesu Crist batejava [ … ] [Manque le verset 2] 3 E enapres laiset Judea [59vb] et s ’ en anet autra vegada en Galilea. 13 Ms. «creire»; corr. d ’ après Vulg. «crescere», Lyon «creisser», Carp. creyser». 14 Aucune des autres versions ne recourt à videre/ vezer; elles se contentent de esse/ eser. 2.3. L ’ évangile selon Jean 179 <?page no="188"?> 4 E covenie li pasar per Samaria. 5 Adonx venc Jhesu Crist en Samaria [en la ciutat] 15 que es dicha Sichar, apres lo camp que donet Jacob a Jozep, son filh. 6 E la fon de Jacob era aqui. E Jhesu Crist era enojat per lo camin e sezie se <devers lo pos>. E era la setena hora del jorn. 7 E huna femna de Samaria venc pozar de l ’ aiga del pos. E Jhesu Crist dis li: «Dona me a beure! » 8 E sos discipols eron anatz en la ciutat comprar vianda. 9 [Dicit ei mulier illa samaritana: ] «Per que te donre ieu de l ’ aiga? Car tu yes 16 Juzuou, e yeu soy Samaritana. Car los Juzuous non se participon am los Samaritas. 10 E dis li Jhesu Crist: «Se tu sabies lo don de Dieu e cal es aquest que dis a 17 tu: ‹ Das me a beure › , tu per aventura ne demandaries ad aquel e darie a tu ayga viva.» 11 E la femna dis li: «Senher, tu non as en que pozes, e lo pos es preont. E donx auries aiga? 12 Per aventura tu yes major que·l paire nostre Jacob que dona a nos aquest pos e d ’ aquel el <e> sos filhs bevon? » 13 E dis li Jhesu Crist: «Totz aquelz que beuran d ’ aquest aiga auron set autra vegada; may aquels que beuran de l ’ aiga, la cal ieu lur daray, non auran set autra vegada, 14 car l ’ aiga que ieu lur daray sera facha en aquela font d ’ aiga santan 18 en vida perdurabla.» 15 E la femna dis li: «Senher, dona me d ’ aquela aiga per tal que d ’ aqui avant non ara set ny venga aisi pozar.» 16 Et Jhesu Crist dis li: «Vay e apela ton marit, e pueis ven aisi.» 17 E la femna li dis: «Non ay marit.» E Jhesu Crist dis li: «Ben a[s] dig que [non] 19 as marit, 18 car sinc maritz as ahutz, e aquel que as aras non es ton marit.» 19 E dis la femna: «Ieu veg que tu yes profeta. 20 E los nostres paires adhoron te en aquest mon, e vos dizes que en Jherusalem es lo rolle 20 en lo cal coven adorar.» 21 E Jhesu Crist li dis: «Femna, cre en me, car encaras venra hora cant en aquest mon ni en Jherusalem adorares lo Paire. 22 Vos adorares so que non sabes. Nos adhoram so que nos sabem, car salut dels Juzuous es. 15 Corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 16 Ms. «yeu»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 17 Ms. «a(s)»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 18 Vulg. «salientis», Lyon «salhant», Carp. «salhent». 19 Corr. d ’ après Vulg, Lyon, Carp. 20 «rolle» = «role», «rocle», «rotle» etc., cf. L EVY P s. v. - Les autres versions ont locus, lox, luoc. 2. Texte des quatre évangiles. 180 <?page no="189"?> 23 Mays venra hora et aras es, cant lo[s] vertadie[r]s adhoraran lo Paire en esperit, car lo Paire los covenet 21 tals que adhoron Dieus en esperit. 24 Et aquels que l ’ adhoron coven adhorar en esperit.» 25 E dis la femna «Yeu say 22 que Messias venra, que es dig Crist, e adonx com el sera vengut, el nos denonciara totas cauzas.» 26 E dis li Jhesu Crist: «Yeu soy aquel que parle am tu.» 27 E mantenen vengron sos discipols e meravelheron se, car parlava a la femna. E negun empero non li dis que li demandava ny que li [60ra] querie. 28 E adonx la femna laiset la sieua ydria et anet s ’ en en la ciutat e dis a tots aquels: 29 «Venes ne e veires hun homme que a dig a me motas cauzas e fachas, e per aventura aquel es Crist.» 30 E ysiron de la ciutat e venien ad el. 31 E entretan sos discipols lo pregavo dizens: «Maistre, manja! » 32 May el lur dis: «Ieu ay vianda a manjar que vos autres non sabes. [Manque le verset 33] 34 La mieua vianda es que fara[y] la volontat d ’ aquel que me a trames e que acomplisca las hobras. 35 Non dizes vos autres que aras devon eser .iiii. meses 23 e las meisos venon? Veus que ieu dic a vos autres: Levas los vostres huelhs! 36 E qui cuelhira penra logre et ajusta frug en vida perdurabla per tal que aquel que semena e cuelh s ’ alegre 24 . 37 Esems en aiso es paraula vertadieira: [quia alius est qui seminat, et alius est qui metit.] 38 [Ego misi vos metere, quod vos non laborastis; alii laboraverunt; ] vos autres es intratz en lo[r] 25 trebalh.» 39 Motz dels Samaritas d ’ aquela ciutat crezegron en el per la paraula de la femna fazen ad el testimoni que ad ela avie dig tot cant avie fag. 40 Adonx los Samaritas vengron ad el pregan lo que estes aqui. E estet aqui dos jorns. 41 E motz lo crezegron per sa paraula 42 e dizien: «Nos avem auzit e sabem que aquest es ver salvador del mon.» 43 Enapres Jhesu Crist s ’ en anet en Galilea. 44 E aqui el fes testimoni que negu profeta non era amb onor en la sieua terra. 21 Vulg. «quaerit», Lyon «quer», Carp. do. 22 Ms. «soy»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 23 Ms. «meisos»; corr. d ’ après Vulg. «menses», Lyon «mes», Carp. do. 24 Ms. «s ’ alegron»; corr. d ’ après Vulg. «gaudeat», Lyon «s ’ egauzisca», Carp. «s ’ alegre». 25 Corr. d ’ après Vulg. «eorum», Lyon «de lor», Carp. do. 2.3. L ’ évangile selon Jean 181 <?page no="190"?> 45 E cant Jhesu Crist font vengut en Galilea, los Galilieus lo recepron, car avien vist totas las cauzas que avie fachas en Jherusalem el jorn de la festa, car els eron vengut a la festa. 46 Adonx venc a Cana de Galilea ont avie fag de l ’ aiga vin. Enapres hun petit rey avie en Carfaneun que avie hun filh que era mot malaute. 47 E cant aquel sap que Jhesu Crist era vengut, anet s ’ en ad el e preguet que davales e sanarie son filh que comensava a morir. 48 Adonx li dis Jhesu Crist: «Non creiries si non veries miracles! » 49 E lo rey li dis: «Senher, davala avant que mueyre lo mieu filh! » 50 E dis li Jhesu Crist: «Vay t ’ en, lo tieu filh viura.» E l ’ ome crezet lo e anet s ’ en. 51 E entre que davalava, sos servidors vengron corren e li diseron que son filh era vius. 52 Adonx lur demanda la hora en la cal era melhurat. E diseron li que hier en la hora setena. 53 Adonx conoc que en aquela hora era que Jhesu Crist li dis: «Lo tieu filh es vius.» E crezet en Jhesu Crist. 54 Aquest font lo segon miracle que Jhesu Crist fes en Galilea. [Capitol 5] 1 Enapres que era festa dels Juzuous monta Jhesu Crist en Jherusalem 2 ad huna peysina proada que es appelada en ebrayc Betsayda, que avie [60rb] sinc portas. 3 E en aquela jazien gran montetut de languens e de sex e de ranx e de contrags que esperavon lo movemen de l ’ aiga. 4 E l ’ angel de Dieu segon lo temps davalava en la peysina e movie l ’ aiga; e aquel que davalava premier en la peysina apres lo movemen de l ’ aiga era sanat de calque malautie que agues. 5 Et aqui avie hun homme que avie estat malaute .xxxviii. ans. 6 E cant Jhesu Crist lo vit jazen e conogues que mot de temps avie estat malaute, dis li: «Vols eser san? » 7 «Oc, senher! » 8 E adonx li dis Jhesu Crist: «Leva e pren ton lieg e vay t ’ en! » 9 E de mantenen font sanat, e apres anet s ’ en. E aquel jorn era disapte. 10 Adonx dizien los Juzuous: «Non es deguda cauza que tu emportes ton lieg! » 11 E dis lur: «Aquel que me a fag san me a dig que emporte mon lieg e que m ’ en anes! » 12 Adonx li demanderon que era aquel. 13 E el dis que non sabie, car Jhesu Crist se amagava de las gens. 2. Texte des quatre évangiles. 182 <?page no="191"?> 14 E adonx Jhesu Crist troba el temple aquel que avie sanat; e dis li: «Gardas d ’ aqui avant de peccar per tal que alcuna cauza plus mala [sie] de tu.» 15 E aquel home anet s ’ en e denonciava que Jhesu Crist era aquel que l ’ avie sanat. 16 E per aiso enseguiro en Judea Jhesu Crist, car el fazie aquestas [cauzas] 26 en disapte. 17 Enapres que Jhesu Crist dig als Juzuous: «Mon paire a hobrat entro atras, e ieu hobre.» 18 E per aquestas cauzas lo querien majormen per aucire, e per so que el dizie qu ’ el era filh de Dieu e que era egal a Dieu. E dis lur Jhesu Crist: 19 «Lo filh non pot far de se neguna cauza si non so que a vist far a son paire; car calque cauzas que lo paire aura fachas, lo filh aquelas cauzas semblamen fa. 20 Car lo paire ama lo filh, e totas cauzas que el fa li demostra; e majors cauzas que aquestas li demostra per tal que non sias meravilhas. 21 Enaisi com lo paire resucita los mortz e lur dona vida, e lo filh dona vida ad aquels que·s vol. 22 Car lo paire non jutga negun, ans a donat al filh poder del juzizi 23 per tal que totz honron lo filh, com honron lo paire. [Qui non honorificat Filium non honorificat Patrem, qui misit illum.] 24 Encaras vos dic que qui crera en la mieua paraula aura vida perdurabla. 25 E aras es que los mortz auzon la vos del filh de Dieu, e aquels que l ’ auziran viuran. 26/ 27 Car enaisi com lo Paire a vida, enaisi a donat a son filh aver poder e vida. 28 Car el filh de Dieu non vos vuelhas [60va] meravilhar, car encaras venra hora en la cal totz aquelz que seran en los monimens auziran la vos del filh de Dieu. 29 E anaran aquels que ben auran fag en resurexio de vida, e aquels que auran mal fag anaran en resurexio del juzizi.» 30 Encaras dis Jhesu Crist als Juzuous: «Non puesc far neguna cauza per me meteys. [Sicut audio iudico, et iudicium meum iustum est, quia non quaero voluntatem meam, sed voluntatem eius qui misit me.] 31 Si ieu fa[uc] testimoni de me, lo mieu testimoni non es ver. 32 Autre es que fa testimoni de me. 33 Voz autres trametes a Johan, e fes testimoni de veritat. 34 May ieu non recebe testimoni d ’ ome. [Sed haec dico ut vos salvi sitis.] 35 Aquel era lum 27 creman e luzen, e non volgues huna hora ad el girar ni alegrar en lo lum d ’ aquel. 26 Corr. en suivant Lyon et Carp. 27 Ms. «luna»; corr. d ’ après Vulg. «lucerna». 2.3. L ’ évangile selon Jean 183 <?page no="192"?> 36 E yeu ay testimoni major de Johan. Las hobras que ieu fauc fan testimoni de me, 37 e lo Paire que me a trames fa testimoni de me; e anc non auzis la sieua vos ni aves vista sa semblansa. 38 Car non crezes aquel que me a trames 28 . 39/ 40 Ensercas las escripturas en las cals vos ajas vida. 41 Ieu non ay clardat dels homes. 42 May conoc vos autres que non aves amor de Dieu. 43 Car ieu vengui en lo mon del mieu Paire e non me recebes; may si autre ven en lo sieu nom, aquel recebres. 44 Com poyres vos autres creire? Queres so que es de Dieu, 45 e non vos vuelhas pesar que ieu sia accuzador al Paire de vos autres. Autre es que accusara vos autres, so es Moizes, el cal vos cofizas. 46 Car si crezes en Moizes, a me creyres.» [Capitol 6] 1 Enapres Jhesu Crist s ’ en anet en hun luoc que es appelat Thiberiadis, 2 et motas gens seguien lo, car vezien los miracles que el fazie. 3 Apres Jhesu Crist monta en hun pueg e sezie aqui an sos discipols. 4 E era prop de Pasca. 5 Adonx el leva sos huelhs e vit gran montetut de gens que eron vengus ad el. Dis el a Felip: «Ont comprarem pan que donam a manjar ad aquesta gen? » [Manque le verset 6] 7 E dis Felip: «.ii c . denayradas de pa non abastara ad aquesta gen.» 8 E hun sieu discipol que avie nom Andrieu dis: 9 «Senher, aisi a hun enfan que a .v. pas d ’ ordi e dos peisos; que sera entre tantas gens? » 10 Adonx dis Jhesu Crist: «Fais sezer lo pobol.» E asegro se, e eron en nombre .v m . 11 Adonx pres Jhesu Crist los pas, et com agues fag gracias a Dieu departi los entr ’ els, e dels peysos fes lo semblan. Et manjeron a tot lur volontat. 12 E cant foron sadolz, dis Jhesu Crist: «Ajustas la fracmenta que non perisca! » 13 E ajusteron aquela et [60vb] ompliron ne .xii. cofis de relieu que era sobrat. 14 E cant viron lo miracle, diseron que el era ver profeta. 28 Passage corrompu, cf. Vulg. «quia, quem misit ille, huic vos non creditis»; Lyon «quar vos no crezetz ad aquest lo qual el trames». 2. Texte des quatre évangiles. 184 <?page no="193"?> 15 E fag font enapres que Jhesu Crist conoc que·l pobol venie davans el per tal que·l pregueson e que·l fezeson rey. Fugi e estava en lo mon tot sol. 16 E cant font vespre, davalero sos discipols en la mar. 17 E cant foron montatz en la barca paseron otra en Carfaneum; e ja era nueg, [et non venerat ad eos Iesus]. 18 E la mar corre e lo vent lur encontra e torbava los. 19 Adonx com agueson remat cays .xxv. estadis, viron venir Jhesu Crist anan sobre la mar. E cant lo viron acostar, agron pahor. 20 May el lur dis: «Ieu soy, non ajas pahor! » 21 Adonx lo volgron recebre en la barca, may encontenen foron en terra en la cal anavon. [Manquent les versets 22 - 26] 27 Enapres dis Jhesu Crist al pobol: «Non hobres en manjar per tal que non periscas, may estas en vida perdurabla, la cal lo filh de Dieu vos dara. [Manque le verset 28] 29 Aquesta es la hobra de Dieu que crezes en aquel que l ’ a trames.» 30 E diseron els: «Cal senhal fas que nos vejan e crezan 29 en tu? Cals hobras feras? 30 31 Los paires nostres 31 manjeron manna el dezert aisi com es escrig: [ ‹ Panem de caelo dedit eis manducare › .]» 32 [Dixit ergo eis Iesus: ] «Ieu vos dic que Moizes non donet a vos autres pan del cel, may lo mieu paire dona a vos autres ver pan del cel. 33 Car aquel pan es de Dieu que davala del cel en aquest mon.» 34 E adonx li diseron: «Senher, tostemps nos adonas 32 aquest pan! » 35 E Jhesu Crist lur dis: «Ieu soy pan de vida; qui ven a me non aura fam, e qui creira en me non aura set.» 36 Dis 33 Jhesu Crist als Juzuous: «Aiso ay dig, car me aves vist, e non me aves crezegut. 37 Tot so que me a donat lo Paire venra a me; e ieu non gitaray deforas aquel que venra a me. 38 Ieu davalay 34 del cel non per tal que fasa la mieua volontat, may la volontat d ’ aquel que me a trames. 29 Vejan et crezan sont l ’ équivalent de vejam et crezam; cf. aussi Carp., même endroit. - Vulg. par contre a des formes correctes de la 1 ère pers. pl. 30 Ms. «feron»; corr. d ’ après Vulg. «operaris». 31 Ms. «vostres»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 32 Ms. «a donat», ce qui syntaxiquement est inacceptable; corr. d ’ après Vulg. «semper da nobis panem hunc». 33 Ms. «D(d)is». 34 Ms. «devalat»; corr. d ’ après Vulg" Lyon, Carp. 2.3. L ’ évangile selon Jean 185 <?page no="194"?> 39 Que so que el m ’ a donat non destruisca, may que resucite en lo jorn pus derrier. 40 Tot hom que veyra lo filh, e creyra en el, aja vida perdurabla.» 41 Adonx murmurero los Juzuous contra el, car avie dig: «Ieu soy pan que soy davalat del cel». 42 E diseron: «Nos conoisem lo paire e la maire d ’ aquest que filh es de Jozep; donx co[n]si pot dire que es davalat del cel? » 43 Apres dis als Juzuous: «Non vuelhas murmurar entre vos, 44 car negun non pot venir a me si lo Paire, que me a trames, non lo tira. E ieu resucitaray aquel en lo jorn pus derrier. [Manquent les versets 45 et 46] 47 Veramens dic a vos autres que aquel que cre en me aura vida perdurabla. 48 Car ieu soy pan de vida. [61ra] 49 Los paires vostres manjeron manna el desert e son mortz. 50 Aquest pan es davalat del cel 52 per tal que si alcun manja d ’ aquel, que non mueira. Ieu soy pan viu que soy davalat del cel. E si alcun manja d ’ aquel pan viura perdurablamen. E lo pan que ieu daray per la vida del mon es la mieua carn.» 53 E fag font enapres que·ls Juzuous se contrastavon dizens: «Com nos pot donar aquest sa carn a manjar? » 54 E dis Jhesu Crist ad els: «Si non manjas la carn del filh de Dieu e non beves lo sieu sanc, non aures vida en vos autres. [Manque le verset 55] 56 Car la mieua carn es vertadier manjar, e lo mieu sanc es vertadier beure. 57 Qui manja la mieua carn et beu lo mieu sanc, ieu soy en el e el en me. [Manque le verset 58] 59 Aquest es lo pan que es davalat del cel. Non enaisi com los vostres paires manjeron la manna en lo dezert e son mortz, e qui manja aquest pan viu perdurablamen.» 60 Aquestas paraulas dis Jhesu Crist en la sinagoga. 61 Enapres diseron sos discipols: «Dura paraula es aquesta, [et quis potest eum audire? ]» 62 E el sabent qu ’ els murmuravon lur dis: «Aiso escandeliza vos autres? 63 Adonx veyres lo filh de l ’ ome pojan e davalan lay ont era premieiramen? 2. Texte des quatre évangiles. 186 <?page no="195"?> 64 L ’ esperit es que vivifica, la carn non profiecha neguna cauza. Las paraulas que ieu ay dichas esperit e vida son 35 . 65 May alcus n ’ i a de vos autres que non las crezon.» Car el sabie quels 36 eron crezens e cals non, e cal lo devie traïr. 66 E dis: «Aiso vos ay dig que negun non pot venir a me si non li es donat del mieu Paire.» 67 E per aiso torneron atras motz dels discipols que non anavon amb el. 68 Adonx dis Jhesu Crist als .xii. que romazon: «E vos autres voles ne anar? » 69 E dis P[eire]: «Senher, a qui yrem? Paraula de vida perdurabla as, 70 e nos avem conogut que tu yes Crist, filh de Dieu.» 71 E dis Jhesu Crist: «Ieu ay vos autres .xii. helegitz. May la hun de vos es diable! » 72 Aiso dizie de Judas Escariot que lo devie traÿr. [Capitol 7] 1 Apres aquestas cauzas anet Jhesu Crist en Galilea, car non volie anar en Judea, car los Juzuous lo volien aucire. 2 E era prop de lur fest[a]. 3 E sos fraires dizien li: «Partes vos d ’ aisi e vay t ’ en en Judea per so que los tieus discipols vejan 37 las hobras que tu fas. 4 Car qui vol eser manifestat a totz non fa neguna cauza amagadamen; si tu fas aquestas cauzas manifestas, tu te demostras al mon! » 5 Car los sieus fraires non crezien encaras en el. 6 Adonx lur dis Jhesu Crist: «Encaras non es lo mieu temps vengut. May lo vostre temps tota hora es apparelhat. 7 Lo mieu temps non vos pot aver azirat, may me a azirat, car [61rb] ieu fa[tz] testimoni d ’ aquel, [quod opera eius mala sunt.] 8 Vos autres montas ad aquest jorn festival, que ieu non y montaray, car lo mieu temps non es complit.» 9 E com agues dig aquestas cauzas, 10 e que sos fraires foron montas al jorn festival, adonx y monta 38 Jhesu Crist, non pas manifestamens, may cays en amagat. 11 Adonx demandero los Juzuous: «Jhesu Crist, ont es aquel? » 12 E gran murmuramen era en lo pobol per razo d ’ el, car alcus dizien: «Bo es», autres dizien: «Non es, may que engana las gens.» 35 Ms. «soy»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 36 «quels» = quals = cals; forme isolée, mais la graphie ne laisse aucun doute. 37 Ms. «vejon»; corr. d ’ après Vulg. «videant». 38 Corr. en «montet»? ; cf. Vulg. «ascendit» et les autres p. s. dans le cotexte. 2.3. L ’ évangile selon Jean 187 <?page no="196"?> 13 May empero negun non parlava manifestamen d ’ el per paor dels Juzuous. 14 E pres aiso Jhesu Crist monta en lo temple e ensenhava. 15 E totz los Juzuous se meravilhavon en cal manieira el sabie letras que non a apres. 16 E Jhesu Crist lur dis: «La mieua dotrina non es mieua, may d ’ aquel que me a trames. 17 Si negu vol far la volontat d ’ aquel, conoisera si la dotrina es de Dieu et si ieu parle de me meteis. 18 Que de se meteis parla, la sieua propria gloria quer; may aquel que demanda la gloria d ’ aquel que l ’ a trames, aquel es vertadie[r]s, e malicia non es en aquel. 19 Non donet a vos autres Moizes la ley, e negun de vos autres non fa la ley? 20 Per que·m voles aucire? » Respos la turba dels Juzuous e dis: «Endemoniat es aquel que requier aucire.» 21 E dis Jhesu Crist: «Ieu ay fag huna hobra, e totz son meravilhas. 22 Per aiso dona Moizes a vos autres circuncisio, non que aquela sie de Moizes, may dels paires. En disapte fais les homes circuncir. 23 Si hom prenie circumcizio en disapte, e non en solva la ley de Moyzes. Per que es endignatz contra me, car ay sanat tot home en disapte? 24 Non vuelhas jutgar segon la fais, may jutgas just juzizi.» 25 Adonx dizien alcus Jherozolomitas: «Non es aquest aquel que volien aucire? 26 Veu vos que parla manifestamens, e res non li dizon? Per aventura an conogut los princeps que aquest es Crist? May nos sabem d ’ aquest dont es may Crist. 27 Com venra, negun home non sap dont se sie.» 28 Adonx en dic Jhesu Crist el temple dizen: «E me sabes dont sie, car ieu non soy vengut de me meteys, may aquel que me a trames es vertadier, lo cal vos non sabes. 29 May ieu soy aquel et d ’ aquel soy e me a trames.» 30 Adonx lo volgron penre, may negu non mes en el las mas, car non era venguda la hora. [Manque le verset 31] 32 E per so que auzien, motz que murmuravon contra els d ’ aquestas causas. [61va] 39 E fag font enapres que los princeps dels fariziens trametron menistres per tal que prezeso Jhesu Crist. 39 Les premières 20 lignes environ de ce feuillet ne sont que difficilement lisibles à cause de sérieux dégâts d ’ humidité; nos leçons sont pour cela souvent plutôt hypothétiques, voire spéculatives. 2. Texte des quatre évangiles. 188 <?page no="197"?> 33 E el lur dis: Encaras anas vos autres hun pauc de temps, e vauc ad aquel que me a trames. 34 E queires e non trobares; e lay ont ieu seray vos autres non poires venir.» 35 Adonx diseron los Juzous: «En cal luoc deu anar en diversitat de gens per ensenhar? 36 O cal ma[la] 40 paraula es aquesta? : [Quaeritis me et non invenietis, et ubi sum ego, vos non potestis venire? ]» 37 E apres dis Jhesu Crist: «Si alcun a set, venga a me e beura. 38 Que cre en me enaisis com dis la Escriptura, flun d ’ aiga viva decorreran del sieu ventre.» 39 Et aiso dis de l ’ Esperit sant que devien recebre los crezens en el, car encaras non era donat lo sant Esperit per tal car Jhesu Crist non era encaras glorificat. 40 Enapres que alcus dels Juzous agron auzit las paraulas que Jhesu Crist dizie, diseron: «Aquest es ver profeta.» 41 Autres dizien: «Aquest es Crist.» Autres dizien: «Crist venra de Galilea? » 42 Autres dizien que l ’ Escriptura dis que de la semensa de David e del castiel de Behelem, ont era David, venra Crist. 43 E per so distinxio font facha entr ’ els. 44 E alcus volien lo penre, may negun non mes sobre el las mas. 45 Adonx coma vengron messatges als fariziens que lur diseron: «Per que non l ’ aves amenat? » 46 Respozon los mesatges: «Anc hom non parlet aisi com aquel home parla.» 47 Adonx diseron los fariziens: «Vos autres es enganatz. 48 Non vezes que nengu dels fariziens non crezon en el? 49 May aquesta turba que non sap la ley, malazecte 41 es! » 50 E Nicodemus, aquel que venc 42 de nuegs a Jhesu Crist, dis lurs: 51 «Non sabes vos autres que la nostra ley non jutga negun si premieiramens non l ’ avie auzit 43 e non conoys que fa? » 52 Donx respozon e diseron: «Yes tu Galilieus? Ensercas las escripturas e trobaras que negun profeta non ven de Galilea.» 53 E tornero s ’ en cascun en sa mayon. 40 Leçon douteuse. Vulg., Lyon et Paris n ’ ont pas d ’ adjectif. 41 Ms. «malauta»; corr. d ’ après Vulg. «maledicti», Lyon «maldig», Carp. «maudit». 42 Devant «venc» 3 lettres noircies; car? 43 Ms. «aquel»; corr. d ’ après Vulg. «audicerit», Lyon «auzira», Carp. «auvi». 2.3. L ’ évangile selon Jean 189 <?page no="198"?> [Capitol 8] 1 Enapres que Jhesu Crist s ’ en anet en Mont Holivet. 2 E lo matin venc autra vegada el temple, e tot lo pobol venc ad el, e ensenhava los. 3 Et los escrivas e los fariziens ameneron li huna femna la cal avien preza en adzulteri e pauzeron la en mieg, 4 e dizien li: «Maistre, nos avem trobada aquesta femna en adzulteri. 5 E en la ley Moizes manda nos que ela deja eser lapidada. Adonx que dizes tu? » 6 [ … ] E Jhesu Crist enclinet se ad huna part e escrivie en terra am lo det. 7 E com els persevereson demandar aquel, Jhesu Crist se adresa e dis lurs: «Aquel de vos autres que sie sen pecat li gieta la premieira peira.» [61vb] 8 E enclinet se autra vegada e escrivie en terra. 9 E cant aiso auziron, hun apres autre ysiron s ’ en del temple, e romas Jhesu Crist tot sol am la femna estans en mieg. 10 E dis li Jhesu Crist: «Ont son aquelz que te accuzavon? Negu non t ’ a condempnada? » 11 [Quae dixit: «Nemo, Domine.» Dixit autem Iesus: ] «Ne ieu non te condempne. Vay t ’ en e d ’ aqui avant lunh temps non vuelhas pecar.» 12 E fag font enapres que Jhesu Crist dis als Juzous: «Yeu soy lum del mon; aquel que me sec non va en tenebras, ans aura lum de vida.» 13 Adonx diseron los fariziens: «Tu fa[s] testimoni de tu meteis, e·l tieu testimoni [non] es vertadier.» 14 E dis el: «Si ieu fa[uc] testimoni de me, es ver lo mieu testimoni 44 , car ieu say dont soy vengut e ont vauc. 15 Car vos autres jutgas segon la carn; may ieu non jutga neguna cauza; 16 e si ieu jutge, lo mieu juzizi es vertadier, car ieu non soy sol, car ieu e lo Paire que me a trames em esems. 17 E en vostre ley es escrich que testimoni de dos homes es ver. 18 Ieu soy aquel que fauc testimoni de me meteis, e lo Paire, que me a trames, fa testimoni de me.» 19 Adonx dizien: «Ont es ton Paire? » E respos Jhesu Crist: «Ni me non sabes ni lo mieu Paire non sabres; si sabras me, per aventura sabras lo mieu Paire.» 20 Aquestas cauzas dis en gazosilacio 45 ensenhans en lo temple. E negun non lo pres, car encaras non era venguda la sieua hora. 21 Enapres dis Jhesu Crist als Juzuous: «Yeu m ’ en vauc e vos autres demandares me, e morres en lo vostre peccat, car ont ieu vauc, vos autres non podes venir.» 44 Ms. «(non) es ver lo mieu testimoni»; corr. d ’ après Vulg. «verum et testimonium meum»; de même Lyon et Carp. sans négation. 45 Vulg. «gazophylacio», Lyon «tesaurer», Carp. «tresor» 2. Texte des quatre évangiles. 190 <?page no="199"?> 22 Adonx diz[i]en los Juzuous: «Per aventura aucira se meteis, [quia dixit: ‹ Quo ego vado, vos non potestis venire? › ]» 23 Enapres lur dis: «Vos autres es d ’ aquest mon, may ieu non soy. 24 E per aiso disi a vos autres: ‹ En los vostres peccatz morres; [si enim non credideritis quia ego sum, moriemini in peccato vestro.]» 25 Adonx li diseron: «Qui yes tu? » E Jhesu Crist lur dis: «Commensamen, que parla an vos. 26 Motas cauzas a[y] a parlar et a jutgar de vos autres. May aquel que me a trames vertadier es; et yeu parle aquelas cauzas que ieu ay auzidas d ’ el en lo mon.» 27 E non entenderon que el dises que Dieus era son Paire. 28 Adonx lur dis Jhesu Crist: «Cant ysauseres lo filh de Dieu, vos autres conoiseres que ieu non soy e res non fauc de me meteis. May aquestas cauza[s] parle aisi cant lo Paire me a ensenhat. 29 E aquel que me a trames es am me, car ieu fauc tostemps so que ad el plas.» 30 Et crezegron motz en el. [62ra] 31 E fag font enapres que Jhesu Crist dis als companhas: «Se vos autres estais en la mieua paraula, vos seres mos discipols, 32 e conoiseres veritat, e veritat vos deliurara.» 33 Adonx diseron las companhas ad el: «Nos em de la semensa d ’ Abram, e negun temps non servim a negun. Com dizes tu que nos serem deliuratz? » 34 E dis lur Jhesu Crist que tot home que fa peccat es sers del peccat. 35 «E lo sers non esta en la mayon del senhor, may lo filh esta perdurablamen. 36 E lo filh vos deliurara, e seres franx. 37 E ieu say que vos autres es filhs d ’ Abram. May vos autres me aucires, car la mieua paraula non cap 46 en vos. 38 Ieu parle so que ay vist am lo Paire, e vos autres so que avez vist am lo vostre paire fais.» 39 E els dizien: «Nos em filhs d ’ Abram.» E Jhesu Crist lur dis: «Si es filhs d ’ Abram, fais las hobras d ’ Abram. 40 E non vuelhas aucire me! [ … ]» 41 [ … ] E diseron els: «Nos [non] 47 em natz en fornicacion; hun Dieu avem a paire.» 42 Adonx lur dis Jhesu Crist: «Si Dieux fos vostre paire, vos amarias me, car ieu soy vengut d ’ el 43 per que conoiseres ma paraula, per so que non la entendes. 46 Cf. Vulg. «capit (capere)», Carp. «cap (caber)»; Lyon a «esta». 47 Corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 2.3. L ’ évangile selon Jean 191 <?page no="200"?> 44 Car vos es del diable, paire vostre, e la volontat d ’ aquel voles far. Car aquel era homicida en lo commensamen, e non estet en veritat, car veritat non era en el, e era paire de las mesorgas. 45 May cant ieu 48 dic veritat, non m ’ en crezes. [Manque le verset 46] 47 Car aquel que es de Dieu au la paraula de Dieu, e per aiso non la voles auzir, car non es de Dieu.» 48 Adonx diseron los Juzuous: «Nos dizem que tu yes Samaritan e que as demoni.»g [Grande lacune de Jean 8/ 49 jusqu ’ à Jean 11/ 46; le texte de Jean reprend avec 11/ 47 dans le dernier tiers de la colonne 62ra. * Hans-Rudolf Nüesch a réussi d ’ identifier la majeure partie de cette série de versets dans une adjonction erronée au début de l ’ Évangile de Luc (après Luc 1/ 9). Elle comprend les versets de Jean 8/ 49 jusqu ’ à 11/ 2. Les versets 11/ 3 jusqu ’ à 11/ 46 semblent être défintivement perdus. Nous publierons ce passage en appendice.] [Capitol 11] [62ra] [ … ] 47 E fag font que los avesques e·[l]s fariziens se ajusteren e feron coselh contra Jhesu Crist e dizien: «Que farem, que aquest hom motz senhals demostra. 48 Sy aysi lo giquem annar, totz creyran en el, et venran los Romas e tolran nos nostres luox e la gent.» 49 Et hun d ’ aquels, per nom Cayfas, com el fos avesque d ’ aquel an, dis lurs: «Vos autres non sabes alcuna cauza 50 ni vos perpensas, car a far coven que hun home mueyra per tot le pobol, per ayso que non perisca tota la gent.» 51 May ayso non dis de se meteys, may per so car era avesques d ’ aquel an profetizet que Jhesu Crist devie morir per la gen; 52 e non tant solamen per la gent, may que ajustes los filhs de Dieu que eron escampatz en hun. 48 Ms. «May cant ieu (yeu) dis veritat … » 2. Texte des quatre évangiles. 192 <?page no="201"?> 53 Adonx d ’ aquel jorn avan se penseron que aucizeson [62rb] Jhesu Crist. 54 Et adonx ja non anava manifestans am los Juzuous, may anet s ’ en en la region 49 pres lo dezert en la ciutat que es dicha Efrem. Et aqui estava am los sieus discipols. 55 Et se propriava la Pasca dels Juzuous; monteron motz de la region avans la Pasca en Jherusalem per que santifique son se meteys. 56 Adonx demanderon Jhesu Crist, et estans en lo temple parlavon entre els: «Que vos pensas de Jhesu Crist, car non es 50 vengut al journ de la festa? » Et ja avien dig los avesques e los farisiens que si alcun lo sabie, que lo demostres per tal que fos pres. [Capitol 12] 1 E fag font apres sieys jours davant de la Pasca venc Jhesu Crist en Bethania ont lo Laze avie estat mort, lo cal Jhesu Crist resucitet. 2 Et aqui feron li grans covilz ad elz, e Martra ministrava, e·l Lazer era hun d ’ aquels que amb el manjava. 3 Et Maria pres huna liura d ’ enguen precios que era dig nardus pisticis, et hoys los pes de Jhesu Crist. E l ’ ostal font plen d ’ aquela hodor d ’ aquel enguent. 4 Et adonx dis Judas Escariot: 5 «Per que aquest enguent non es vendut .ccc. deniers e que fos donat als paures? » 6 [Dixit autem hoc non quia de egenis pertinebat ad eum], may car era layres et avie luox en que metie so que hom li trametie e portava. 7 Adonx dis Jhesu Crist: «Laysa aquela per tal que·s garde aquel en lo jorn de la mieua seboltura. 8 Car tostems aures paures am vos autres, may me non aures toustemps am vos autres.» 9 Adonx mota companha de Juzuous que aqui era, non 51 tan solamens yeron vengutz per Jhesu Crist, may per vezer lo Lazer, lo cal avie resucitat de mort. 10 Adonx los princeps dels preveyres [pensero] 52 que auzien lo Lazer, 11 car motz de Juzuous y venien pour el e crezien en Jhesu Crist. 12 E lendeman mota companha que y era venguda al jorn de la festa; [co aguesso auzit] 53 que Jhesu Crist venie en Jherusalem, 49 Ms. «religion»; corr. d ’ arpès Vulg., Lyon et Carp. qui ont tous regio etc. 50 Ms. «e(l)s vengut»; corr. en nous inspirant de Vulg. «venit», Lyon «venc», Carp. «ven». 51 Ms. «mon»; changé en «non» d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 52 Corr. d ’ après Vulg. «cogitaverunt», Lyon «cosirero», Carp. «penseron». 53 Exceptionnellement nous remplissons la lacune du ms. en nous servant de Lyon, car un recours à la Vulg. donnerait une construction tordue. 2.3. L ’ évangile selon Jean 193 <?page no="202"?> 13 prezon rams de palma et estenden los 54 davant el e cridavon dizens: «Ozanna, salva nos, Crist, filh de Dieu, benezette sie aquel que es vengut en lo nom del senhor, rey d ’ Ysrael.» 14 E Jhesu Crist trova hun polin e sec desobre enaisis com escrig [es] 55 : 15 «Non vuelhas 56 temer, filhas de Syon! Veu lo tieu rey que ven a tu sezen desobre lo polin de l ’ asena 57 .» 16 Aquestas cauzas non conogro premeyramens los sieus discipols; [62va] may cant Jhesu Crist font glorificat, adonx se recorderon que ayso era escript d ’ aquel e que aquestas cauzas li feron. 17 Adonx la companha, la cal era amb el, li fazien testimoni cant apelet lo Lazer del moniment e resucitet de mort. 18 E per ayso venc davant el la companha, car avien auzit que avie fag aquest senhal. 19 E per ayso los fariziens diseron entre els meteyses: «Vezes que res non profecham, car veu vos que tot le mon 58 va de pres el.» 20 E d ’ aquels que eron montats per tal que adhoreson en lo jorn de la festa, eron alcus gentils. 21 Adonx aquels se acosteron a Felip, que era de Betzaida de Galilea, e pregueron lo dizens: «Senher, nos volem 59 veser Jhesu Crist.» 22 E Felip dis o ad Andrieu, e Felip et Andrieu diseron o a Jhesu Crist. 23 Et Jhesu Crist respos lurs dizen: «Aras es venguda la hora a que·l filh de Dieu sie clarifi<cat>.» [Manquent les versets 24 - 36] 37 E com agues fags tans senhals davant els, e non lo 60 volgueson creire en el 38 per tal que la paraula de Yzayas profeta fos complida e que dis: ‹ Senher, qui a crezegut ayso que nos avem auzit? E lo poder de Dieu a qui es? › 39 E per ayso non podien creyre, car autra vegada dis Yzayas: 54 Ms. «et estende (e)n los davant el». 55 Corr. d ’ après les autres versions. 56 Ms. «veulhas». 57 Ms. «la babina»; Vulg. «asinae», Lyon «asena», Carp. do. - Nous n ’ avons nulle part trouvé un terme babina pour désigner l ’ ânesse. S ’ agirait-il d ’ une corruption de l ’ asina, ce qui est bien possible si l ’ on tient compte de la manière négligente dont travaille notre copiste. Devant cette situation, nous avons décidé de suivre dans le texte principal les autres versions et de renvoyer ce hapax dans une note. 58 Ms. «non»; corr. d ’ après les autres versions. 59 Ms. «volens»; corr. d ’ après Vulg. «volumus», Lyon «volem», Carp. «volen». 60 Ms. «non (ne) lo volgueson … »: ne biffé. 2. Texte des quatre évangiles. 194 <?page no="203"?> 40 ‹ Ysorba los huelhs d ’ aquels et endurzis lo cor d ’ aquels per tal que am los huelhs d ’ aquels non vejon ni am lo cor entendon, [e] que [non] sien covertiz 61 et yeu [non sane los] 62 . › 41 Et aquestas causas dis Ysayas cant vezie la gloria de Dieu e parla d ’ aquel. 42 Empero motz delz princeps crezegro en Jhesu Crist; may per pahor des fariziens non auzavo autriar per tal que non foson gitatz de la sinagoga. 43 Car mays amavon la gloria dels homes que aquela de Dieu. 44 Et Jhesu Crist crida e dis: «Qui cre en me, non cre en me, mays en aquel que me a trames. 45 Car aquel que ve me, ve aquel que me a trames. 46 Car yeu soy lun que soy vengut en aquest mon 63 per tal que tot home que cre en me non sie en tenebras. 47 E si negun auz[i]ra 64 las mieuas paraulas e non las gardara, yeu non jutge aquel, car non 65 soy vengut pour jutgar le mon, per tal que·l fassa 66 salvar. 48 Qui mespreza mon nom non 67 recep las mieuas paraulas, ja es qui·l jutga. Las paraulas que yeu [62vb] ay dichas, aquelas jutgaran aquels [in novissimo die]. 49 Car yeu de me meteys non ay parlat, mes lo mieu Paire que me a trames dona mandamen a me que diga et que parle. Et yeu fay que lo mandamen d ’ aquel. 50 Es vida perdurabla, e so que yeu parle es aysi cant lo Payre o a dig a me; aisy meteys o parle. [Capitol 13] 68 {E fag font enapres que Jhesu Crist dist als sieus discipols: «Veramens, vos dic que si lo gra del fromen que cas en terra, non mor. Aquel esta sols, may si mor fara motz frugs.» 61 Vulg. « … et non intelligant corde et convertantur», Lyon «e no se convertisco», Carp. «e non sian converti». 62 Ms. «yeu», ce qui aboutit à une construction inacceptable. Vulg. «et sanem eos», Lyon «e sanec los», Carp. «e yo non sane los». Nous suivons Vulg. et Carp. 63 Ms. «nom»; corr. d ’ après les autres versions. 64 Ms. «auz[i]ra(s)». 65 Ms. «mot»; corr. d ’ après les autres versions. 66 Ms. «falsa»; corr. d ’ après Lyon et Carp. 67 Ms. «non» biffé? Intervention injustifiée, cf. les autres versions. 68 Le chapitre 13 débute par un passage inorganique assez long qui ne fait pas partie de l ’ Évangile de Jean et constitue une adjonction inattendue. Il ne s ’ agit pas d ’ un texte cohérent et bien organisé, mais plutôt d ’ un recueil d ’ épisodes, d ’ exemples, de sentences etc.; ces fragments ont bien leur racine dans les textes du Nouveau Testament, mais il n ’ est guère possible de les identifier avec un passage concret. L ’ adjonction n ’ est souvent que très dificilement lisible; notre interprétation a souvent un caractère spéculatif. Le texte proprement dit de la Vulgate, le chapitre 13, reprend en bas de la colonne 62vb avec le deuxième «E fag font». 2.3. L ’ évangile selon Jean 195 <?page no="204"?> «Qui ama la sieua arma, perdra aquela; e qui azirara la sieua arma en aquest mon, gardera aquela en vida perdurabla.» «Si alcun ministra a me lo mieu Paire, honorera aquel la mieua arma; es aras torbada.» «E que dire? Payre, salva me en aquesta hora, car per ayso soy vengut! Payre, clarifica lo tieu filh! » «Adonx vens vos del cel dizen: ‹ Yeu l ’ ay clarificat. Et encaras lo clarificaray, e cant las gens que estavon d ’ el entendon › .» Aquestas cauzas diseron a los autres dizen: «Angel li a parlat.» Respos Jhesu Crist: «Aquesta vos non es venguda per me, may per vos autres, car aras venra lo jutgamen del mon. Aras sera gitat lo princep d ’ aquest mon deforas, e si yeu soy ysausat de la terra, totas cauzas tyraray a me. Et ayso de me significan a cal mort devie morir.» Adonx responderon ad el las companhas dizens: «Nos avem auzit en nostra ley que Crist esta pardurable; e com dizes tu que filh de l ’ home sie ysausat, qui es filh d ’ ome? » Adont leur dist Jhesu Crist: «Encaras aves pauc de lum en vos autres. Anas entre que avez lun per tal que non cajas en tenebras, car qui va en tenebras non sap on se va. Entre que avez lun, crezes en lo lum per tal que sias filhs del lum.» Aquestas cauzas leujers dis Jhesu Crist et anet s ’ en et 69 rescondet se d ’ els.} 1 E fag font avant del jorn de la festa de la Pasca, saben Jhesu Crist que la sieua hora era venguda, que pases d ’ aquest mon 70 al Payre, com agues amatz los sieus que eron en lo mon 71 en la fin ama aquels. 2 E facha la cena, e com lo dyable agues ja mes en lo cors de Judas Symon Escariot que·l traÿs, 3 car sabie que totas cauzas a donadas ad el lo Payre en las syeuas mas, e que [63ra] de Dieu era ysyz et a Dieu anava, 4 leva se de la sena e pauza los sieus vestimens, e com agues pres hun lensol senhet lo se dessus. 5 E pueys mes d ’ ayga en lo bacin e comenza a lavar los pes dels sieus discipols et ad esugar am lo lensol am lo cal era senchat. 6 Adonx venc a Symon P[eire]. P[eire] dis li: «Senher, tu non lavaras a me los pes! » 7 Et Jhesu Crist dis li: «So que yeu fauc a tu non sabes aras, may apres lo sabras.» 8 E P[eire] dis ly: «Negun tems non lavaras a me los pes.» Respos Jhesu Crist: «Se yeu non te los lave, non auras part en me.» 69 Ms. «anet s ’ en en rescondet se»: les deus en de suite ne font pas de sens; nous remplaçons le deuxième par et. 70 Ms. «nom». 71 Ms. «nom». 2. Texte des quatre évangiles. 196 <?page no="205"?> 9 E Symon P[eire] dis li: «Senher, non tan solamens los pes, mais encaras las mas e·l cap.» 10 E Jhesu Crist dis ly: «Qui es netz [non indiget nisi ut pedes lavet]; e vos autres es netz, may non totz.» 11 Car el sabie cal era que lo devie traÿr. E per ayso dis: «Non es totz nets.» 12 Adonx depueys que ac lavatz los pes d ’ aquels et ac pres la sieua vestimenta, e com fos asetatz autra vegada, dis lurs: «Vos autres sabes que fag ay a vos autres? 13 Me apeles maistre et senhor, e ver dizes, car soy o. 14 E donx si yeu soy senhor vostre e maistre, e los pes vostres a[y] 72 lavatz, e vos autres deves lavar los pes la hun a l ’ autre. 15 Car ysample ay donat a vos autres per tal que vos autres fayses aysis com yeu ay fag a vos autres. 16 Encaras dis Jhesu Crist als sieus discipols: «Veramens, dic 73 a vos autres que non es lo sers major del sieu senhor ni l ’ apostol d ’ aquel que l ’ a trames. 17 Si ayso sabez, benauratz seres si las fays. 18 Non o dic a vos de totz; yeu say quels sont aquels que ay helegyz, may per tal que la Escriptura sie complida que dis: ‹ Qui manja lo mieu pan levara lo sieu talon contra me. › 19 Aras o dic a vos, avans que sie fag, per tal que sera fag o crezas que yeu soy. 20 Veramens dic a vos autres: Qui receb aquel que yeu tramete me receb, e qui me receb receb aquel que me a trames.» 21 E cant Jhesu Crist ac dichas aquestas paraulas to[r]bet 74 se·n esperit e protestet 75 e dis: Veritat [63rb] dic a vos autres que hun de vos autres me traÿra.» 22 Adonx los discipols gardavon se entre els duptamps del cal d ’ elz o volie dire. 23 Adonx hun des sieus discipols dormie en la fauda, lo cal Jhesu Crist amava. 24 E Symon P[eire] fes senhal ad aquel que li demandes de qui o dizie. 25 Adonx com aquel se sofrit del coyde en la fauda de Jhesu Crist dis ly: «Senher, qui es aquel que te deu traÿr? » 26 Et Jhesu Crist dis li: «Aquel a qui yeu escandie la man e donaray lo pain molhat.» E com agues molhat lo pan donet lo a Judas Escariot, et a pres lo mo[r]sel. 27 Adonx intret en el lo Satanas. E Jhesu Crist dis li: «So que feras, fay tost.» 28 E negun d ’ aquels que sezien entorn non o entenderon per que o dises. 72 Lyon et Carp. ont un p. s. à la 1 ère pers. 73 Ms. «dit il», ce qui syntaxiquement n ’ est pas acceptable. Vulg. «dico», Lyon «dic», Carp. do. 74 Corr. en m ’ appuyant sur Vulg. «turbatus est», Lyon «fo turbatz», Carp. «fo torba», 75 Ms. «protesta». - Cf. Vulg. «protestatus est»; Lyon et Carp. employent testimoniar. 2.3. L ’ évangile selon Jean 197 <?page no="206"?> 29 Car alcus se cujeron per tal que Judas era bo[r]cie[r]s et despe[n]cie[r]s que compres alcunas cauzas que lurs eron necesarias al jorn de la festa, o que dones alcuna cauza als paures. 30 Et adonx com agues pres lo mo[r]cel encontenen s ’ en ysit. 31 Adonx quant il s ’ en font ysit, Jhesu Crist dist: «Aras es clarificat lo filh de l ’ ome, e Dieus clarificara se 76 meteys. 32 E conveniadamen clarifica aquel. 77 » 33 E fag font enapres que Jhesu Crist dis als sieus dicipols: «Filhs mieus, encaras soy am vos autres hun pauc. Crezes, car enaysis com dise als Jusuos: Lay ont yeu vauc vos autres non podes venir. Et aras dic vos. 34 E mandamen novel done a vos autres que ames la hun l ’ autre coma yeu vos ay amatz. 35 Enaiso conoyseron totz que vos autres es 78 mes dicipols si aves dilexion la hun en l ’ autre.» 36 E Symon P[eire] dis li: «Senher, ont vas? » Respos Jhesu Crist: «Lay ont yeu vauc non 79 me podes aras seguir, may enapres me seguiras.» 37 E P[eire] dis li: « Per que non te pode[m] 80 aras seguir? Yeu pauzaray per tu la mieua arma.» 38 E Jhesu Crist respos: «La tieua arma pauzaras per me, may veritat dic a tu: Non cantara lo gal tres vegadas que me auras renegat.» [63va] [Capitol 14] 1 Encaras dis Jhesu Crist als sieus dicipols: «Non sie to[r]bat 81 lo vostre cor; crezes en Dieu et en me. 2 Crezes en l ’ ostal del mieu Payre; motas mancios y a. Si vos agues dig, vauc aparelhar luoc a vos autres. 3 E si yeu vauc e vos aparelhe luoc, autre vegada venray e vos receupray am me meteys per tal que la ont yeu vauc soy e vos y sias. 4 E vos savez lo luoc ont yeu vauc, e la via sabes.» 5 E Thomas dis: «Senher, e nos non sabem ont t ’ en vas; adonx com poyrem saber la via? » 76 Devant «se», un «es» noirci et rendu illisible. - Le futur s ’ éloigne des autres textes qui ont un parfait/ p. c., cf. Vulg. «clarificatus est», Lyon «es esclarzitz», Carp. «es clarifica». En outre dans notre texte Dieu se glorifie lui-même, tandis que dans les autres versions il est glorifié par son fils. 77 Verset brutalement abrégé par rapport aux autres versions. 78 Ms. «e(l)s»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 79 Ms. «non (non)». 80 Vulg. a une 1 ère pers. pl., Lyon et Carp. une 1 ère pers. sg. 81 Cf. Vulg. «turbetur», Lyon «turbatz», Carp. «torba». 2. Texte des quatre évangiles. 198 <?page no="207"?> 6 E Jhesu Crist dis li: «Yeu soy via e veritat e vida. Negun non ven al Payre sy non per me. 7 Si me agueses conogut 82 , et lo mieu Payre agras conogut; e d ’ aqui avant vos veyres e conoiseres aquel.» 8 E dis Felip: «Senher, mostra nos lo Paire et abastara a nos.» 9 E Jhesu Crist dis li: «Tants de temps auray estat an vos autres e non me avez conogut? Felip, aquel que ve me, ve lo Payre. [Quomodo tu dicis: Ostende nobis Patrem? ] 10 Non crezes que yeu soy en lo Payre et lo Payre es en me? Las paraulas que yeu parle, yeu non dic per me meteys, may lo Payre estan amb aquel. [Manque le verset 11 et le début de 12] 12 [Alioquin propter opera ipsa credite.] Veramens dic 83 a vos autres que aquel que cre en me, que el fara las hobras que yeu fauc en motz cauzas d ’ aquelas fera, [quia ego ad Patrem vado], 13 e cal que cauza que vos demandares al Payre en lo mieu nom 84 , vos l ’ aies vos autres per tal que lo Payre sie glorificat en lo filh. [Manque le verset 14] 15 Si amas me, amas los mieus mandamens. 16 Et yeu pregaray lo myeu Payre e donara vos lo sant Esperit per tal que sie en vos autres perdurablemens. [Manque le verset 17] 18 E non vos giquira[y] horfes, car yeu seray encaras en vos autres. 19 Hun pauc may vos verres me, car yeu v[i]ure e vos morres. 20 En aquel jorn vos conoyseres me que yeu soy am lo Payre e vos en me et yeu en vos. 21 Qui a los myeus mandamens e los garda, aquel es que ama me, e aquel que ama me sera amat per lo myeu Payre, et yeu amaray aquel e manifestaray.» 22 E dis li Judas, non aquel Escariot: «Senher, qual cauza es facha per que deves manifestar tu meteys a nos e non al mon? » 23 Respos e Jhesu Crist dis ly: «Si alcun ama me, gardara la mieua paraula, e lo mieu Payre amara aquel. E ad el venram [63vb] e mancion amb el faram. 24 Qui non ama me, non oserva las mieuas paraulas. E la paraula que avez auzida non es mieua, may del Payre que me a trames. 25 Aquestas paraulas vos ay dichas estan am vos. 82 Ms. «cognut»; corr. d ’ après «conogut» dans le même verset ainsi que Lyon et Carp. 83 Ms. «dis»; corr. d ’ après Vulg. «dico». 84 Ms. «non». 2.3. L ’ évangile selon Jean 199 <?page no="208"?> 26 May lo paraclit Esperit sant, lo cal trametra lo mieu Payre en lo mieu nom, aquel vos esenhera totas cauzas, las cals yeu auray dichas a vos. 27 Pas vos sie, am la mieua pas done a vos autres. Non la done yeu aysi a vos com lo mon la dona; non sie torbat lo vostre cor ni·s temena. 28 Vos avez auzit que yeu vos ay dig que yeu vauc e vene a vos; sy vos amas me, seres alegrat; vos devez, car yeu vauc al Payre, car lo Payre es majo<r>s de me. 29 Aras vos ay dit avans que·s fasa per tal que cant sera fag crezas. 30 E non vos parleray motas causas, car lo princep d ’ aquest mon es vengut; may en me non a neguna cauza; 31 may 85 per tal que lo mon veja que yeu ame lo Payre, enaisys que lo Payre a donat mandamen a me, et enaysis o fauc. Levas vos et anem.» [Capitol 15] 1 E fag fontz enapres que Jhesu Crist dis als sieus dicipols: «Yeu soy vera vit et lo myeu Payre es 86 lo laurador. 2 E gitara totas las brancas e las feulhas que non faran frug en me, e totas las plantas que faran frug purgara per tal que mays de frugs fasan. 3 Vos autres es netz par las paraulas que yeu vos ay dichas. 4 Estays en me et yeu en vos autres. Enaisys com lo[s] brotz non podon far frug per se meteyses se non en la vit <estan>, enaisys ny vos non podes far frug sy non estays en me. 5 Car yeu soy la vit et vos autres las brancas. Aquel que esta en me et yeu en el, aquel fa mot frug, car ses me non podes far 87 neguna cauza. 6 Se alcun non esta en me, sera gitat deforas enaisys com las ramas e secara 88 , [et colligent eum et in ignem mittent, et ardet]. 7 Si vos autres estas en me et las mieuas paraulas en vos autres, e calque cauza que vos volres demandar, demandas o e sera donat a vos autres.» [Manquent les versets 8 - 19 ainsi que le début de 20; les deux lignes qui suivent sont difficilement lisibles (humidité, taches d ’ encre) et en partie d ’ une lecture hypothétique] 20 «[ … ] Si me an pe[r]seguit, e vos pe[r]seguiran si an gardat lo mieu mandamen e lo vostre e[s]gardamen. 85 La graphie du texte pourrait aussi être lue «on ay», ce qui ne fait cependant aucun sens et ne correspond pas aux autres versions. 86 Ms. «et»; nous suivons les autres versions et corrigeons. 87 Ms. «far(a)». 88 Ms. «secara(n)»; nous suivons les autres versions pour garder la cohérence syntaxique. 2. Texte des quatre évangiles. 200 <?page no="209"?> 21 May totas aquestas cauzas faran 89 a vos per lo mieu nom, car non sabon aquel que me a trames. 22 Sy yeu non fos vengut e non lur agues parlat, non agron peccat, may aras [non] 90 es escuzacion de lur peccat. 23 Aquel que azira me azirara lo myeu payre. 24 Sy yeu non agues fachas [64ra] hobras en el[s], las cals negun autre non a fachas, non agron peccat; may aras o an vist et an me azirat [et patrem meum]. 25 May per tal que la paraula sie complida que es escricha en la ley que dis: ‹ Aquels de grat me an azirat › . 26 May cant venra lo paraclit, so es l ’ Esperit sant, lo qual yeu trametray a vos del paraclit de veritat, lo cal yeys del Payre, aquel fara testimoni de me. 27 E vos autres me fares testimoni de me, car en lo comensamen es estats am me.» [Capitol 16] 1 Encaras dis Jhesu Crist als sieus dicipols: «Aquestas cauzas vos ay dichas per tal que non sias escandalizatz. 2 Car els vos faran estar deforas las synagogas. Et hora venra en la cal tot home que vos aucira 91 qui aura fag plazer a Dieu e sacrifici. 3 Aquestas cauzas faran a vos, car non an conogut lo Payre ny me. 4 May aquestas cauzas ay dichas a vos per tal que cant venra la hora, d ’ aquestas cauzas sias membrans, que yeu las vos avie dichas. 5 May yeu non dise a vos autres aquestas cauzas per tal, car yeu estava am vos en lo comensamen. May aras car vauc a sel que me a trames, negun non demanda: ‹ Ont vas? › 6 May car vos ay dichas aquestas paraulas, tristicia acomplit lo vostre cor. 7 May veramen vos dic que necesari es a vos autres que yeu y ane, car se yeu non 92 y vauc, lo paraclit non venra a vos. May sy yeu y vauc, trametray aquel a vous. 8 Et quant aquel sera vengut, repenra lo mon 93 de peccat e de justicia [et de iudicio] 94 : 9 [de peccato quidem, quia non crediderunt in me; ] 10 [de iustitia vero,] car yeu vauc al Payre et ja non verres me; 11 [de iudicio autem,] car lo princep d ’ aquest mon ja es jutgats. 89 Ms. «faras»; je suis Vulg., Lyon, Carp. 90 Corr. sur la base de Vulg., Lyon, Carp. 91 Ms. «aucira(n)», cf. Vulg. «interficit». 92 Ms. «ny»; corr d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 93 Ms. «nom»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 94 Complété d ’ après Vulg. 2.3. L ’ évangile selon Jean 201 <?page no="210"?> 12 E fag font enapres que Jhesu Crist dis als sieus discipols: «Encaras ay a dire 95 motas cauzas a vos autres, may non las podes aras entendre. 13 May cant l ’ Esperit sant de veritat [sera vengut] 96 , aquel vos esenhara tota veritat. [ … ] [Manque la deuxième moitié de 13, tout le verset 14 et le début de 15] 15 [ … ] E per ayso ay dit: «Del myeu penra, et anonciara vos. 16 Car yeu estaray hun pauc e ja non 97 me veyres, et apres hun 98 pauc veyres me, car yeu vauc al Paire.» 17 Adonx diceron alcus des sieus discipols los hus als autres: «[Quid est hoc quod dicit nobis: ‹ Modicum, et non videbitis me, et iterum modicum, et videbitis me › , et ‹ quia vado add Patrem › ? ]» 18 [Dicebant ergo: ] «Que es ayso que nos a dit: ‹ Hun petit? › E nos non 99 sabem que nos parla.» 19 E Jhesu Crist saben so que li volien demandar, e dis lurs: «De so que demandas entre vos, [64rb] car yeu ay dig: ‹ Hun petit me veyres, et autre petit non me veyres › . 20 Veramens dic que vos autres plorares e·l mon se alegrara; e vos autres vos entristares; may la vostra tristour to<r>nera en gaug. 21 Car la femna entro que enfanta tristicia a per so, car la sieua 100 hora es venguda. May cant l ’ enfant a 101 nat, non 102 ly membra de la dolor per gaug de l ’ enfant que es nat en lo mon. 22 Vera cauza es que vos autres avez enaysis tristicia. May yeu vos verray autra vegada e lo vostre cor alegrara, e lo vostre gaug negun non lo vos tolra. 23 E vos autres en aquel jorn non demandares a me neguna cauza. Veramens dic a vos autres que si demandas alcuna cauza 103 en lo mieu nom [al Paire] 104 , el vos o dona. [Manque le verset 24] 25 Aquestas cauzas vos ay dichas en proverbis; may manifestamens anonciaray a vos autres e las causas del mieu Payre. 95 Ms. «dichas», ce qui ne cadre pas avec la progression du texte; nous corrigeons en suivant Lyon, Carp. et Vulg. 96 Correction qui s ’ appuie sur Lyon, Carp. e Vulg. 97 Ms. «nom». 98 Ms. «d ’ un»; corr. pour garder l ’ homgénéité du verset et en tenant compte des autres versions. 99 Ms. «nom». 100 Ms. «bieua»; corr. d ’ après Vulg. «hora eius». 101 Ms. «ay nat»; corr. en suivant Carp.; Lyon «aura». 102 Ms. «nom». 103 Ms. «alcuna(s)». 104 Corr. d ’ après Lyon, Carp., Vulg. 2. Texte des quatre évangiles. 202 <?page no="211"?> 26 May en aquel jorn vos non demandares en lo myeu nom; e non vos dic yeu que pregaray lo mieu Payre per vos. 27 Car el vos ama per so car vos avez amat me et avez crezegut que soy ysitz de Dieu. 28 Car yeu soy ysit del Payre e soy vengut en lo mon; may autra vegada quise 105 lo mon e vauc al mieu Payre.» 29 Adonx diseron los sieus discipols: «Ves que nos parla[s] 106 manifestamens; negun proverbis non nos dizes. 30 Aras sabem que sabes totas cauzas, car non es negun maistre, que negun te demande. Enayso crezem que tu yes ysitz de Dieu.» 31 E Jhesu Crist dis lurs: «Aras crezez? 32 Dons car veu vos la hora venguda en la cal vos autres seres escampats cascun en sas proprias cauzas e giquires me sol; may yeu non soy sol, car lo Paire es am me. 33 Aquestas causas ay dichas a vos autres per tal que ajas pas am me, car vos autres aves presura en lo mon; may confizas vos en me, car yeu ay vencut lo mon.» [Capitol 17] 1 Et aquestas causas parla Jhesu Crist als sieus discipols, e leva los huelhs a cel e dis: «Payre, la hora es venguda; clarifica lo tieu filh per tal que lo tieu filh clarifique tu. 2 Enaisys cant ly as donada potestat de tota carn 107 , car que tu as donada tota cauza ad el per tal que lur dones vida. 3 Aquesta [es] 108 vida perdurabla que conoscan 109 que tu yes vers Dieus et aquel que tu as trames Jhesu Crist. 4 Car te ay glorificat [64va] sobre 110 la terra; la hobra ay acabada que tu dones a me que fezes. 5 Et aras tu, Payre, clarifica me am tu meteys en aquela clardat, la cal agui am tu avan que lo mon fos fag. 6 Car yeu ay manifestat lo tieu nom a las gens, las cals as a me donadas del mon. Car tuois eron, et aquels dones a me, e la mieua paraula an servada. 105 Devant «quise» deux lettres («ze»? ) biffées. 106 Corr. d ’ après les autres versions. 107 Ms. «de tota (car) carn»: car biffé. 108 Corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 109 Ms. «conoscon»; nous suivons Vulg., Lyon et Carp. et remplaçons l ’ indicatif par un subjonctif. 110 S est exécuté comme grande initiale d ’ une hauteur de trois lignes et enrichi de petits ornements. 2.3. L ’ évangile selon Jean 203 <?page no="212"?> 7 Et aras an 111 conogut que totas cauzas que as donadas a me [abs te sunt] 112 ; 8 [quia verba, quae dedisti mihi, dedi eis], et els las an receupudas e [cognoverunt vere quia a te exivi], et an crezegut que tu me as trames. 113 9 Et yeu pregue per els; non pregue per lo mon, may per aquels los cals me as 114 donatz; car tieus son. 10 [Et mea omnia tua sunt,] e totas las tieuas cauzas son mieuas, et yeu soy clarificat en aquelas. 11 E ja non soy en lo mon, [et hi in mundo sunt,] car yeu venc a tu. Pere sant, garda aquels 115 en lo tieu nom 116 los cals as 117 donatz a me per tal que sien huna cauza [sicut et nos]. 12 Car entretant que yeu ay estat amb els, yeu los ay gardats en lo tieu nom, aquels que dones a me, que a me negun non n ’ es perit si non lo filh de perdicion, per tal que la Escriptura fos complida. 13 May aras vene a tu e parle aquestas cauzas en lo mon [ut habeant gaudium meum impletum in semetipsis]. [Manquent les versets 14 - 17 et le début de 18] 18 [Sicut tu me misisti in mundum,] lo es dona ad els en lo mon 118 . 19 Per aquels santifique yeu meteys per tal que aquels sien santificas. 20 En veritat may non prec per aquels tant solamens, may ancores per aquels que devon creyre en me per las paraulas d ’ aquels, 21 per tal que totz sien huna cauza aisy con tu, Payre, yes en me et yeu en tu, enaysys aquels sien huna cauza en nos per tal que lo mon conosca e creze que tu me as trames. 22 Et yeu ay la clardat que tu as donada a me, et yeu donaray ad aquels 119 per tal que sien huna cauza aysi com nos em. 23 Yeu en aquels e tu en me, per tal que sien cosumatz en huna cauza, es que lo 120 mon conosca que tu me as trames et que as 121 amatz aquels aisis cant as 122 amat me. 111 Ms. «en»; les autres versions ayant un parfait/ p. s., la correction s ’ impose. 112 Ms. «e donadas ad el»; séquence corrompue que nous remplaçons par le texte de la Vulg. 113 Verset corrompu que nous complétons d ’ après la Vulg. 114 Ms. «a(l)s». 115 Ms. «alsquels», forme qui n ’ est nulle part attestée. Lyon «aitals», Carp. «aquilh». 116 Ms. «mon». 117 Ms. «a(l)s. 118 La deuxième partie du verset devrait correspondre à Vulg. «et ego misi eos in mundum», et il en va plus ou moins de même pour Lyon et Carp. La deuxième partie du verset est donc clairement corrompue et ne cadre plus avec la première partie dans les autres versions. 119 Ms. «a(ls)quels; cf. déjà ci-dessus. 120 Ms. «quels»; corr. d ’ après Vulg. 121 Ms. «a(l)s». 122 Ms. «a(l)s». 2. Texte des quatre évangiles. 204 <?page no="213"?> 24 Payre, yeu vuelh que tu as donat a me que lay ont yeu soy sien aquels am me per tal que vezon la mieua clartat, la cal tu as donada a me avans que·l mon fos. 25 Payre vers, lo mon que mot a conogut me 123 , aras ie[u] te ay conogut, es aquels ont conogut me que tu me as trames. 26 Et yeu ay fag conoyse[r] as 124 els lo mieu nom, et encaras lo lur faray conoyse[r] per tal que la dilexio en la cal as amat me sie·n els e que yeu sie en aquels.» [64vb] Aysi comensa l ’ avangeli de sant Johan lo jorn de la cena cant tenet Jhezus am sos discipols. 125 {Eram lo jorn de la festa de Pascas. Savi[e] Jhesu Crist que la sieua hora venie que el trespassez d ’ aquest mon a son Payre. Com el ames los sieus que eron en lo mon, plus fort los amet en la fin. E cant font facha la cena e lo dyable agues mes en lo cors que Judas Escariot lo traÿs, savie Jhesus que totas cauzas li a donadas lo Payre en sa man, e car de Die[u] yssi et a Dieu va. Levet de la cena e pauzet sos vestimens, e pres hun lensol e senhet lo, e pueys mes ayga en lo bacin; e pueys pres a lavar los pes des discipols <et> ensuguet los am lo lensol que portava. E venc a Symon Peyre, e dis li: «Senher, tu me lavas los pes? » E Jhesus li dis: «Ayso que yeu ay fait 126 tu non saves aras, mays sabras o apres.» E dis li Peyre: «Non me 127 lavaras mos pes! » Et Jhesus li dist: «Se yeu non te lave los pes, non auras part a me.» E dis ly Symon Peyre: «Senher, non solamens los mieus pes, may las mas e·l cap.» E dis Jhesus: «Que es lavats non li fa obs qu ’ el lave may sol 128 los pes, e sera tot net. E vos es nets, may non tots.» Car el savie ben aquel que lo devie traÿr. E per aco dis. ‹ Non es totz nets. › Donx pueys que el ac lavat los pes de[l]s apostols, pres sa vestimenta et asezet se. E dis lurs: «Sabes que ay fag? Vos me apelas maistre, senher, e ben dizes, car yeu soy senher e maistre. Et ay lavas vostres pes, e vos deves lavar los pes la hun de l ’ autre. Yssimple vos ay donat que enaysis com yeu ay fag a vos, e vos o deves far.»} 129 Passio domini nostri Jhesu Christi secundum Johannem 123 Ms. «me(us)», -us biffé. 124 Ms. «a(l)s». 125 Le texte qui suit n ’ est pas dans la Vulgate et constitue une adjonction; il fournit une sorte de résumé de la Sainte Cène. 126 Corr. ms. «faut». 127 Corr. ms. «ne». 128 Ms. «vol»? Une leçon sol s ’ impose. 129 Dans l ’ espace libre entre la fin de ce résumé et le début du chapitre 18, une autre main a ajouté la note que voici: «Io assio donavi; no fetz Jhesu Crist; es dich soliemens.» L ’ écriture est difficile à déchiffrer et notre interprétation incertaine et fort hypothétique. 2.3. L ’ évangile selon Jean 205 <?page no="214"?> [Capitol 18] 1 En aquel temps dis Jhesus a sos dicipols et anet otra hun fluvi corren que avie non Cedron, ont avie hun ort en qual intret el e sos dicipols. 2 E Judas, que·l traÿ, sabie aquel luoc, car sovent y era vengut Jhesus am sos discipols. 3 E Judas adonx pres companhas am los ministres dels avesques e dels fariziens 130 e venc am lanternas et am falhas et amb armas. 4 Jhesus sabie perfet totas cauzas que eron a venir sobre el, anet am eus et dist lurs: «Cal queres? » 5 E responderon: [65ra] «Jhesus de Nazaret.» Et el lurs dis: «Yeu soy el.» Et Judas que·l traÿ era amb els. 6 E cant Jhesus lo<r> dis: ‹ Yeu soy › , el[s] aneron arriere e cazegron en terra. 7 Autra ves lurs demandet Jhesus: «Que demandes? » Et els diseron: «Jhesus de Nazaret.» 8 Et Jhesus 131 lurs dis: «Yeu vos ay dis que yeu soy el. Si donx me queres, laysas anar aquest.» 9 Et aysi sera acomplida la Escriptura que dis: «D ’ aquels que tu me donies non perdey anc hun.» 10 E Symon Peyre avie hun cotel e tiret lo e tolc l ’ aurelha drecha al sers de l ’ avesque que avie nom 132 Malcus. 11 E dis Jhesus a Peyre: «Met ton glazi en ta gaÿna; lo turmen que mon Payre me a donat, non vols tu que yeu lo sufre? » 12 E tota la companha dels Juzuous am lo tribun et am los ministres prezon Jhesus e lieron lo 13 e meneron lo ad Anna premieramens que era suogre de Cayfas, que era avesque en aquel an 14 e que avie donat conselh alz Jusuoulz que covenie que hun home moris per tot lo pobol. 15 E Symon Peyre seguie 133 Jhesus e sant Johan. Mays l ’ avesque conoysie ben sant Johan et intreron ams Jhesus en lo palais de l ’ avesque. 16 E Peyre estava davant la porta deforas, e sant Johan dis a la sirventa que gardava la porta que mezes dins Peyre. 17 E la sirventa dis a Peyre: «E non es 134 tu des dicipols d ’ aquest home? » Et el dis: «Non.» 18 Et estavon los sers et ministres a las brazas e calfavan se, car fazie freg, e Peyre se calfava amb els. 130 Ms. «faziriens». 131 Précèdent deux lettres noircies et rendues illisibles. 132 Ms. «non». 133 Ms. «seguie(n)». 134 Ms. «e(l)s». 2. Texte des quatre évangiles. 206 <?page no="215"?> 19 E l ’ avesque demandet a Jhesus de sos discipols e de so que lur ensenhava. 20 E dis li Jhesus: «Yeu ay parlat planamen et aperta en lo mon e en la synagoga et en lo temple ont venon totz los Juzuous, e res non ay dig resco[s]tamen. 21 Per que me demandas? Demanda o ad aquels que an 135 auzit que ay dig, car els sabon aco que yeu ay dig sertanamens.» 22 E cant ayso ac dig, hun des ministres donet ly una gautada e dis li: «E per que respondes enaisis a l ’ avesque? » 23 E dis li Jhesus: «Si mal ay dig fay testimoni de mal; es si ben ay dig, per que me feres? » 24 E trames Anna Jhesus liat a Cayfas avesque. 25 E Symon Peyre estava a calfava se. E diseron li garda[s]: «Tu yes des dicipols sieus.» Et el reneguet e dis: «Non soy.» 26 E dis hun sers de l ’ avesque [65rb] que era couzin d ’ aquel a cuy Peyre avie toulta l ’ aurelh[a]: «E non te vi yeu en l ’ ort am Jhesus? » 27 Et Peyre reneguet lo; am tres ves a, y tantost lo gal cantet. 28 E meneron a Cayfas Jhesus en lo palais. Et era matin, et els non intreron dans, car aqui jutgava hon aquels que avien mort fort facha. Et era de Pilat, que era Sarrazis, e los autres eron Juzuous, e feron segon la ley, car devien far Pasca. 29 Et yssit Pilat deforas e dis lurs: «Cal acuzacion dizes encontra aquest home? » 30 E diseron: «Se aquest non fos malfachor, non lo te agram baylat.» 31 E dis lurs Pilat: «Prenes lo vos e segon la vostra ley jutgas lo.» E diseron los Jusuous: «Nos non devon aucir home.» 32 E la paraula de Jhesus font complida que dis: «Demostraran a cal mort devie morir.» 33 Adonx Pilat apela Jhesus e dis li: «Tu yes rey des Juzuous? » 34 E Jhesus dis li: «Dizes ayso per te meteys? » [Manquent les versets 35 et 36] 37 Et dis Pilat a Jhesus: «Doncas yes tu rey? » Et Jhesus respon: «Tu o dizes que yeu soy rey. Yeu nasqui [r]ey <e> ad ayso e[u] soy vengut en lo mon per que fassa 136 testimoni a veritat. Totz homs que es de veritat au la mieua vos.» 38 E dis li Pilat: «Que es veritat? » E cant ayso ac dig, yssi foras als Juzuous, e dis lurs Pilat: «Yeu non trobe en el neguna cauza. 39 Et es costuma que yeu vos laysse hun prionier a Pascas. Voles que yeu vos laisse lo rey des Juzuous? » 40 E tug crideron: «Non aquel, mays Barrabam.» Et era Barrabam layre. 135 Ms. «am». 136 Ms. «falsa»; corr. en m ’ appuyant sur Vulg., Lyon, Carp. 2.3. L ’ évangile selon Jean 207 <?page no="216"?> [Capitol 19] 1 Adonx Pilat pres Jhesus et batet 137 lo. 2 E·ls cavaliers feron li corona d ’ espinas e pauzeron la sobre lo cap de Jhesus Crist e vestien li una poulpra. 3 Et 138 venyen e dizien: «Dieus te salf, reys des Juzuous! » E dona[n] li gautadas. 4 Et ysit Pilat autra ves deforas e dis lurs: «Yeu lo vos adurray deforas que conoscas que yeu non trobe neguna cauza en el.» 5 Et ysit Jhesus et portava corona d ’ espinas e vestit de polpra. [Et dicit eis: ‹ Ecce homo › .] 6 E dis lurs Pilat: «Prenes lo vos et crucificas lo; yeu non trobe en el neguna cauza.» 7 E diseron los Juzuous: «Nous avem ley e segon aquela ley [65va] deu morir, car s ’ es fag filh de Dieu.» 8 E cant Pilat ausi aquesta paraula plus temi. 9 Et intret en lo palays autra vegada e dis a Jhesus: «Dont yes tu? » Et Jhesus non li respondet. 10 E dis ly Pilat: «Non me parlas? Non sabes tu que yeu ay poder de crucificar te e de layssar? » 11 E Jhesus respondet: «Tu non agras poder sobre me si non te fos dat de sobre. Per aco aquel que me liuret a tu a lo major peccat.» 12 E Pilat d ’ aqui enan volie lo laisar. E los Juzuous cridavon e dizien: «Si laysas aquest non es amic de Cezar; hom que se face rey contradis a Sezar.» 13 E Pilat, cant auzi aquestas paraulas, adonx adus lo deforas e sec en la cadyera en lo luoc que es apelat Licostotres, en ebraic que vol dire Galbata. 14 Et era venres cays hora sexta. E dis Pilat aus Juzuous: «Veus lo vostre rey.» 15 Et els tug crideron: «Osta lo, osta lo, crucifica lo! » E Pilat lurs dis: «Crucificaray vostre rey? » Et responderon los avesques: «Non avem rey sy non Cezar.» 16 Adonx liuret 139 lurs lo que fotz crucificas. E prezon lo e trayseron lo deforas. 17 E portava el meteys la cros, e venc en aquel luoc que es apelat Mont el Calvary, en ebraic Golgota, 18 ont lo crucificero, et amb el autres dos larons, la hun de say et l ’ autre de lay, e Jhesus en lo mieg. 19 Et escrius lo titol Pilat e pauzet lo sobre la cros, et era escript: «Jhesus de Nazaret, rey dels Juzuous.» 137 D ’ abord «patet» dans le ms., puis corrigé en «batet». 138 Ms. «te»; corrigé d ’ après les autres versions. 139 Ms. «adonx (lur) liuret lurs … »: lur biffé. 2. Texte des quatre évangiles. 208 <?page no="217"?> 20 Aquest titol liegon mot los Juzuous, car era prop de la ciutat lo luoc ont font crucificat. Et era l ’ escriptura en ebraic et en grec et en lati. 21 E los avesques des Juzuous dizeron a Pilat. «Non vulhas escriure ‹ Rey dels Juzuous › [sed quia ipse dixit: ‹ Rex sum Iudaeorum › ]. 22 E Pilat respondet: «Aco que es escrig es escrig.» 23 E·ls cavaliers, cant l ’ agron crucificat, prezon sos vestirs e feron <ne> catre pars a catre cavaliers, a cascun sa part; e la gonela que era ses cordura tescuda e cuberta desobre per tot. 24 E diseron la hun a l ’ autre: «Non 140 la rompam, mays gitem sortz de [65vb] cal sera.» E la Escriptura font complida que dis: «Partiran lo[s] mieus vestirs e meron y sortz.» E los cavaliers feron ayso. 25 Et estava costa la cros la mayre de Jhesu Crist et la sieua sorre, Maria Cleofe, e Maria Magdalena. 26 E cant Jhesus adonc vit sa mayre e lo discipol, lo cal amava, {so es sant Johan evangelista}, dis Jhesus a sa mayre: «Femna, veu te ton filh.» 27 E dis al dicipol: «Veu te ta mayre.» Adonx lo dicipol la receup per mayre. 28 Apres aquestas cauzas sabie Jhesus que ja eron totas cauzas complidas et acabadas, dis: «Yeu ay set.» 29 Et avie aqui hun esponga plena de vin aigre, e pauzeron li lo a la boca. 30 E cant ac pres del vin agre, et el dis: «Acabat es.» E clinet la testa e redet l ’ esperit. 31 E los Juzuou, car era venres, per so que non remazeson en lo disapte los corses en la cros, car era grans festa aquel jorn del disapte, pregueron Pilat que lur tranqueson las cueysas e que hom los ne leves. 32 E vengron los cavaliers et 141 romperon al premiers las cueysas e pueys a l ’ autre des larons. 33 E cant vengron a Jhesu Crist e viron que ja era mort non li romperon las cueysas. 34 May hun dels cavaliers lo feri de la lanc<i>a el costat, et [l]ay tantost eysit sanc et aga. 35 Et aquel que o vi ne fos testimoni, et es vers lo sieu testimoni. E el saup que vers dis per so que vos crezas. 36 Ayso tot font fag per tal que las Escripturas fuson ademplidas: «Hom non l ’ os li rompet.» 37 Et encaras dis hun ’ autra 142 Escriptura: «Veyray aquel que transfiqueron.» 38 Apres aquestas cauzas Jozeph ab Azismartias preguet Pilat, car era dicipol de Jhesu Crist, rescotamen que el pogues penre [lo] cors de Jhesu Crist. Et autriet lo li Pilat. e venc Jozeph e pres lo cors de Jhesu Crist. 140 Ms. «nom». 141 Ms. «el». 142 Ms. «autra(t)». 2.3. L ’ évangile selon Jean 209 <?page no="218"?> 39 Atresis venc Nichodemus, que era vengut de nuegs a Jhesus premiers, e portava mirras et alohes tot mesclas [66ra] entorn .c. liuras. 40 E prezon lo corps de Jhesus, e lieron lo en telas et amb enguens, enaisis com es costuma que los Juzuous cebelien. 41 En lo luoc ont font crucificat avie hun ort et en l ’ ort abie hun moniment nou en lo cal non era cors pauzat de negun home encaras. 42 Aqui per lo venres dels Juzuous, car era prop lo moniment, pauzeron lo cors de Jhesu Crist. [Manquent les chapitres 20 et 21 de l ’ Évangile de Jean. Le texte continue avec l ’ Évangile de Luc, ou mieux: avec un prologue à cet évangile qui n ’ est pas dans la Vulgate. La structure des évangiles qui précèdent est donc maintenue.] Appendice Le texte de Jean déplacé dans Luc. [Luc 1 = Jean 8; 66rb] [Chapitre 8] [ … ] 49 «[ … ] 143 Demoni non ay, may honre lo mieu payre, e vos autres deshonras me. 50 Et yeu non quiere la mieua gloria, may autre ly demanda per me e que jutga. 51 Veramen, dic a vos autres que si alcun garda la mi[e]ua paraula, non veyra mort pardurablamen.» 52 Adonx diseron los Juzuous: «Aras conoysom que demoni as, car Abram es mort e los profetas, e tu dies: ‹ Si alcun garda la mieua paraula non aura mort pardurablement. › 53 Yes tu major que payre nostre Abram que es mort e los profetas? Que fas tu meteys? » 143 La colonne commence par « … l ’ autar et estava». Ce début appartient encore à Luc 1/ 9, qui reste cependant incomplet. Avec le quatrième mot de la ligne, nous sommes dans le texte de Jean. C ’ est Jésus qui parle. 2. Texte des quatre évangiles. 210 <?page no="219"?> 54 Respos Jhesu Crist: «Sy eu glorifique [me] meteys, la mieua gloria res non es. Es lo Payre myeu que 144 glorificara me del cel. Vos autres dires que es vostre Dieu, 55 e non l ’ avez conogut. E si dirie que non lo conogues, serie mesorguier semblan a vos autres. May yeu garda aquel et la sieua paraula mete en hobra. 56 Abram payre vostre dezira que vis lo mieu jorn, e vezen lo alegra se.» 57 Adonx li diseron los Juzuous: «E tu encaras non as .l. ans, et Abram as vist? » 58 Adonx dis ad els Jhesu Crist: «Veramens, dic a vos autres que yeu soy avans que Abram fos.» 59 Adons ajusteron peyras que lo volien lapidar. May Jhesu Crist se amaguet et ysit del temple. [Chapitre 9] 1 E fag font enapres que Jhesu Crist en trapassan vit hun home sec de la sieua nativitat. 2 E demanderon lo los sieus decipols: «Maistre, cal que peccat fes aquest a son payre ou a sa mayre per que aquest naques sec? » 3 Respos: «Ny aquest ne ses parens non pequeron, may perayso que hobras de Dieu foson manifestadas en aquel. 4 A me coven adhorar las hobras d ’ aquel que me a trames entre que es jorn, car nueg 145 venra en la cal negun non pourra hobrar. 5 Car entre que yeu soy al mon, soy lum del mon.» 6 E com ayso agues dig, [exspuit] 146 en terra et am la escopinha fes brac et honhit sobre los huels d ’ aquel 7 e dis li: «Vay t ’ en e lave te en las aygas de Syloe», que vol aytant dire com trames. Adonx s ’ en anet e lavet se, e to[r]nava 147 s ’ en am vista. 8 Si que los vezis et aquest que ja l ’ avien vist mendiguejar [dizien] 148 : «Non es aquest aquel que sezie e demandava l ’ almorna? » Alcus dizien: «Aquest [que] es? 149 » 9 Autres dizien: «Non es aquels, may samblans es ad aquel.» Dizie: «Veramens, yeu [66va] soy.» 10 Adonx li disiron: «En cal maniera son hubertz los tieus yeulx? » 144 Ms. «Es lo Payre myeu (es) que … » 145 Ms. «car (en) nueg»: en biffé. 146 Corr. d ’ après Vulg.; cf. aussi Lyon et Paris. 147 Corr. d ’ après Vulg. «venit». 148 Corr. d ’ après Vulg. «dicebant». 149 Corr. d ’ après Vulg. «quia hic est». 2.3. L ’ évangile selon Jean 211 <?page no="220"?> 11 Respos: «Aquel home que es dig Crist fes brac et honhit m ’ en los huelhs, e dist me: ‹ Vay t ’ en al viu de Siloe e lava los te. Et ane lay e lavie los me, e vi.» 12 E diseron li: «Ont es aquel? » E dis que non savie res. 13 Adonx meneron aquel que sex era estat alx fariziens, 14 car disapte era cant Jhesu Crist fes lo brac et hobrit los huelhs d ’ aquel. 15 Adonc li demanderon autra vegada los fariziens en cal manieira el avie vist. Et aquel lurs dis: «Brac me pauzet desus los huelhs, e veg.» 16 Adonx dizien alcus des fariziens: «Aquest home non es de Dieu, que non garda lo disapte.» Los autres dizien: «En cal manieira 150 homo peccador porie far atal miracles? » E discordia era entre els 151 . 17 Adonx diseron autra vegada al sec: «E tu que ne dizes d ’ aquel que t ’ a hubertz los huelhs? » Et aquel dis que es profeta. 18 Adons non crezegron los Juzuous que aquel fos natz sec e que vis, entro que apeleron lo payre e la mayre d ’ aquel que o avien vist, 19 e demanderon ly. «Aquist es vostre filh, lo cal vos autres dizes que nasquet sec? En cal manyera ve ains? » 20 E les parens d ’ aquel responderon et laus dizens: «Nos sabem que aquest es nostre filh et es nat sec.» 21 «En cal maniera adas ve? » E dizeron: «Non nos sabem.» Et per aquestas cauzas dizeron los parens d ’ aquel: «Etat a, ad el o demandas.» [Manquent les versets 22 et 23] 24 Adonx apeleron autra vegada l ’ ome que era eta 152 sec e diseron li. «Dona gloria a Dieu, car nos sabem que aquest home es peccador.» 25 Adonx dis aquest: «Sy est peccador, yeu non o say. May huna cauza soy: Cant yeu font sec, aras veg.» 26 Adonx diseron li: «Que fes ni en cal manyera hubriron los huelhs? » 27 E respos lur: «Ja vos o ay dig e o aves auzit. Que voles autra vegada auvir? Per aventura vos autres vous voles far dicipols d ’ aquel? » 28 Adonx lo maldigro; dizeron: «Tu yes son dicipol, que nos dicipols em de Moyzes; 29 [nos scimus quia Moysi locutus est Deus,] 153 may nos non sabem aquest dont es.» 30 Respos aquel home e dis lurs: «En ayso es meravilhoza cauza que vos autres non sapjas dont se sie, e ja me a hubertz los mieus huelhs. 150 Ms. «en la manieira»; corr. d ’ après Vulg. «quomodo potest homo … » 151 Ms. «e discordia (que) era entre els»; Vulg. «et schisma erat inter eos». 152 «eta»= «estat». 153 La première moitié du verset manque; nous comblons la lacune d ’ après la Vulg. 2. Texte des quatre évangiles. 212 <?page no="221"?> 31 Car nos sabem que Dieus non au peccadors 154 ; may si 155 alcun es 156 servidor de Dieu e fa la sieua voluntat, aquest ysauza. 32 Car en lo mon non font auzit que negun aja hubertz los huelhs a home que sie nats [sec] 157 . 33 Si aquest home [66vb] non era de Dieu, non poy[r]ie 158 far aquestas cauzas.» 34 Responderon li e diseron li: «Tu yes natz en pecat, e tu nos ensenhas? » E giteron lo deforas. 35 E Jhesu Crist auvit que deforas l ’ averon 159 gitat, cant lo trobet dis li: «Tu crezez en lo filh de Dieu? » 36 Respos aquel e dis: «Senher, qui es aquel per tal que cre en el? » 37 E Jhesu Crist dis li: «Tu lo 160 vist et aquel que am tu parla es.» 38 Et aquel dis: «Senher, yeu cre», e gieta se en terra et adhora lo. 39 Jhesu Crist dis li: «En juzizi 161 soy yeu pauzat e vengut en aquest mon per tal que aquels que non vezon vejan et aquels que vezon sien fag o[r]bs.» 40 Et alcus des fariziens que eron amb el auvian aquestas cauzas e diseron li: «Donx am nos orbs? » 41 E Jhezu Crist respos: «Davant, se vos autres eras orbs, non aurias peccat; may dires aras que vezes, e lo vostre pecat esta.» [Chapitre 10] 1 E fag font enapres que Jh[es]u Crist dis als sieus dicipols: «Veramens, dic a vos autres que aquel que non intra par la porta en lo pargue de la[s] fedas 162 , et intra per autre luoc, aquel es furt e layre. 2 Mas que intra per la porta es pastor de las fedas. 3 E lo portier huebre ad aquel, e las fedas amon la vos d ’ aquel, e las proprias fedas apela nomnan e mena aquelas. 4 E cant las proprias fedas a menadas, vay davant aquelas, e las fedas seguison lo; 5 may non seguison l ’ estranh, enans lui fujon, car non conoyson la vox de l ’ ome estranh.» 6 Aquels proverbi lurs dis Jhesu Crist, may e[l]s non conogron que el lur dizie. 154 Ms. «peccadans»; leçon corrompue. 155 Ms. «sil»; corr. d ’ après Vulg. et Paris. 156 Ms. «el»; cf. note précédente. 157 Corr. d ’ après Vulg. e Paris. 158 Corr. d ’ après Vulg. «poterat». 159 Forme curieuse pour «agron». 160 Ms. «tu las vist»; corr. d ’ après Vulg. «vidisti eum». 161 Ms. «juzira» ou «juziza»? Nous corrigeons d ’ après Paris «jujament» et surtout Lyon «juezi». 162 Ms. «fegnas»; corr. d ’ après Vulg. «ovium», Paris «de las fedas», Lyon «de las ovelhas». 2.3. L ’ évangile selon Jean 213 <?page no="222"?> 7 Adonx lurs dis Jhesu Crist autra vegada: «Veramen dic a vos autres que yeu soy pastor de las fedas. 8 E totz cantz ne sont vengus sont layres, e las fedas non auzon la vos d ’ aquels. 9 Yeu soy porta, e si alcun intra per me sera salvat. Et intrara et ysira, e trobara pasturas. 10 Lo layre non ven sy non per tal que puesca amblar la[s] fedas e aucire e destruÿr las fedas. May yeu soy vengut per tal que aja vida abondan.» 11 {E fag font enapres que Jhesu Crist dis als sieus dicepols: } «Yeu soy pro bon pastor, et pastor bon dona la sieua arma per sas fedas. 12 May lo logadier non es pastor, car las fedas non son propriamens sieuas. E cant ve venir lo [67ra] lop, pren et escampa las fedas. 163 13 Car per tal car 164 es logadier non pertanh ad el la cura de la fedas. 14 May yeu soy pastor bon, conosc las mieuas fedas e las mieuas fedas conoysen me. 15 Enaysis com lo Payre conoys me, yeu conoyse lo Paire e pauze la mieua arma per las mieuas fedas.» 16 May autras fedas ay que non sont d ’ aquest pargue, e coven que yeu amene aquelas al mieu pargue, e conoyseron la mieua vos, e sia fag hun pastor et hun pargue. 17 {E fag font enapres que Jhesu Crist dis als sieus dicipols: } «Per ayso ama me lo Payre, car yeu pauzaray la mieua arma per tal que autra vegada yeu cobre aquela. 18 Car negun non levara a me aquela, may yeu pauze aquela de me meteys, car poder ay de pauzar aquela, que autra vegada la prenga. Aquest es lo mandamen 165 del mieu payre.» 19 Autra vegada font facha descenxio 166 entre los Juzuous per aquestas paraulas e motas d ’ autras. 20 E alcus d ’ aquels dizien. «Demoni a e parla ardit; perque l ’ escotas? » 21 E los autres dizien «Aquestas paraulas non son d ’ ome que aja demoni, car demoni non pot los huelhs d ’ ome orb hubrir.» 22 E fag font enapres que fyeras se fazerien en Jherusalem, et aso era en temps d ’ yvern. 23 E Jhesu Crist anet en lo temple en lo seti de Salomon. 24 Adonx los Juzuous l ’ auviron e dizeron li: «Entro aras as portat lo nostre coratge? Si tu yes Crist, digas nous o hubertamen.» 163 Phrase corrompue et brutalement abrégée, cf. Vulg.: «[Mercenarius] videt lupum venientem et dimittit oves et fugit, et lupus rapit et dispergit oves.» 164 Ms. «ca(a)r»: erreur provoquée par le changement de ligne après ca. 165 Ms. «laudeman»; corr. d ’ après Vulg. «mandatum», Lyon «mandament» (verset manque dans Paris). 166 Vulg. «dissensio», Lyon »discordia»; leçon du texte douteuse. 2. Texte des quatre évangiles. 214 <?page no="223"?> 25 Respos lur Jhesu Crist: «Et yeu ja vos ay dig, e vos autres non m ’ en crezes. Las hobras que yeu fauc en le nom del myeu Payre fan testimoni de me. 26 May vos autres non m ’ en crezes, car non es de las mieuas fedas. 27 Car les mieuas fedas auzon la mieua vos, et yeu las conoyse 167 , e seguison me … .» [Manquent les versets 28 - 30 qui font encore partie du discours direct de Jésus] 31 Et adonx ajusteron peyres los Juzuous per tal que [lo] lapideson. 32 Et Jhesu Crist dis lurs: «Motas bonas hobras del myeu payre vos ay demostradas. Per cal hobra d ’ aquelas me voles lapidar? » 33 Adonx li diseron los Juzuous: «Non te volomes lapidar [de bono opere], may de blastoma, car tu, com sies home, fas tu meteys Dieus.» 34 E Jhesu Crist dis ly: «Non es escrig en la ley que yeu dise vos autres: ‹ E[sz] [de] Dieus › ? 168 35 Si aquel dise eser Dieu als cals la paraula de Dieu es dicha, la escriptura non pot eser desfacha. 36 Car aquel que Dieus a trames e santificat en lo mon, vos dizes que yeu lo blastome per so car ay dig que soy filh de Dieu. 37 - 38 E si fauc las hobras del mieu payre, e non voles creyre en me, crezes a las hobras per tal que cognoscas [67rb] es crezas que lo Payre es en me et yeu soy en lo Payre.» 169 39 Adonx lo volgron penre, may Jhesu Crist sen ysit de las mas d ’ aquels. 40 Et anet s ’ en autra vegada con lo flum Jorda en aquel luoc ont Johan batejava premieiramens, et estet aqui. 41 E motz venien ad el dizens que Johan non fes cays negun senhal; 42 may totas las cauzas que dis eron veras, e motz crezegron en el. [Chapitre 11] 1 E fag font enapres que hun malaute era en Bethania que avie nom Laze[r], del castel de Maria Madalena e de Martra, sorre d ’ aquel. 2 Et aquela era Maria, la cal hois los pes a Jhesu Crist et esuguet los pies d ’ aquel am sos peuls. 167 Ms. « … et yeu o conoyse … »; corr. d ’ après Vulg. «ego cognosco eas», Paris «ieu las conosc«, Lyon «eu conosc las». 168 Vulg. «Dii estis», Paris «ieu suy filh de Dieu», Lyon «vos esz Dieu». - Passage corrompu que nous adaptons à la version de Vulg. 169 Tous le passage à partir du verset 34 est largement corrompu et ne se laisse pas restituer d ’ une façon satisfaisante. 2.3. L ’ évangile selon Jean 215 <?page no="224"?> [ … ] [Le texte du manuscrit continue avec la fin de Luc 1/ 9.] 2. Texte des quatre évangiles. 216 <?page no="225"?> 2.4. L ’ évangile selon Luc [Prologue] [66ra] [ … ] {Sant 1 Luc font moigne e dicipol dels 2 apostols, ministres de sant Paul, e segui lo totas vegadas entro en la pacio en Roma, serven a Dieu ces 3 fin. El non ac anc molher ny filhs e mori en Bethania en etat de .lxxx. ans plen de la gracia del sant Esperit. E ja si ayso que sant Mathieu agues escrig los evangelis en Judea e sant Marc en Lombardia, e sant Luc escrig aquest evangeli en Ytalia per l ’ amonestament del sant Esperit. E el demostra al comasamen que los autres non ja escris[o]n lo major trabalh que el sofri; exeptat l ’ azordenamen de las ystorias dels evangelis font aquel, car ad el covenc a trabalhar en grec, demostran la humanitat de Jhesu Crist manifestamen profetizada, que el devie venir e penre carn per so que els entendeson en las faulas dels Juzuous; et els foson curozes solamens d ’ els, las ystorias del Vielh Testament, e no foson deceuputs per las veras paraulas dels heretges e gitatz de la drecha via de veritat. E de se meteys acomensa a parlar de son evangeli de la nativitat de sant Johan Batista, demostran que el era helegitz per escriure aquest evangeli que el avie acomplit so que·ls autres avien comensat.} [Capitol 1] [Manquent les versets 1 - 4] 5 El temps de Herodes, rey de Judea, hun preveyre que avie non Zacarias, del linhatge de Abias, e sa molher de[l] linhatge de Aron, ela avie nom Helizabeth, 6 et eron amdos sans e justs davant Dieus, gardans los sieus mandamens en drechura ses falhiment. 7 Els non avien enfans, car Elizabet era ysida de portadura, et amdos eron avansats en lurs jorns. 8 Et hun jorn que el fazia son offici a l ’ autar de[l] temple, dont el era preveyre, 9 segon que el avie acostumat per son temps, el en pessava [66rb] [ … ] 1 Grande majuscule qui va sur 5 lignes. 2 Ms. «dicipol dels (dels) apostols». 3 Ms. «les», se qui ne fait pas de sens. Corr. en «ces» = «ses» ‘ sans ’ . 2.4. L ’ évangile selon Luc 217 <?page no="226"?> [À cet endroit, le manuscrit est largement corrompu. Les feuillets 66r, 66v et 67r donnent un texte qui n ’ a rien à faire avec l ’ Évangile de Luc. Ne s ’ agissant pas d ’ une adjonction voulue et préméditée, mais d ’ une grave erreur et confusion, nous renonçons ici à une transcription et reproduisons le passage en appendice après l ’ Évangile de Jean. Le texte de Luc reprend au feuillet 67rb, ligne 14, avec la fin du verset 9, qui reste cependant incomplet au milieu. Nous reproduisons ici ce verset d ’ après la Vulgate: «Secundum consuetudinem sacerdotii, sorte exiit ut incensum poneret ingressus in templum Domini.» * Après la fin des travaux rédactionnels, Hans-Rudolf Nüesch m ’ a informé qu ’ il a réussi d ’ identifier cette curieuse déformation du premier chapitre de l ’ Évangile de Luc. Le texte correspond plus ou moins (et avec de nombreuses déformations) à Jean 8/ 49 - Jean 11/ 46 de la Vulgate. Dans l ’ Évangile de Jean de notre manuscrit, cette série de versets manque.] [67va] 24 [Post hos autem dies] receup Elizabet, sa molher, e font o selar .vi. mezes e dis: 25 «Nostre Senher qui a o fait done en la mieua vielheza deshonor entro las gens? » 26 En lo seyzen mes. Dieus trames l ’ angel Gabriel en una ciutat de Galilea que avie nom Nazaret, 27 a una verges esposada a Jozeph del linhatge de David, e lo nom de la verge 4 era Maria. 28 L ’ angel intra ad ela e dis: «Dieus te sal, plena de gracia, nostre Senher es am tu. Tu yes benezeicta sobre totas las femnas del mon.» 29 Cant ela o auzi, font torbada [de] la sieua paraula e pesava se cals saluts eron aquelas. 30 L ’ angel dis: «Non ajas temensa, Maria, tu as trobada gracia am Dieus. 31 Tu cosebras en ton ventre enfant que aura nom Jhesus. 32 El sera gran e nomnat filh de Davi, de l ’ altisme nostre Senhor Dieu; ly donara la cadyerya de David, son payre, e renhara en l ’ ostal de Jacob perpetualmens, 33 e·l sieu regne non aura fin.» 34 Maria dis a l ’ angel: «Com sera aquesta cauza que yeu non conosc paria d ’ home? » 4 Ms. «verge(s)». 2. Texte des quatre évangiles. 218 <?page no="227"?> 35 L ’ angel li respos: «Lo sant Esperit venra en tu, e la vertut de l ’ Autisme te recobrera. E per so aquel que venra de tu sant sera nomnat [e] filh de Dieu. 36 E veu te Elizabet, ta cozina germana, ela a conseubut en sa vi[e]lheza; aquest es lo seyzen mes d ’ aquela que era nomnada exterla 5 , 37 car Dieus es tot poderos.» 38 Maria dis «Veu te la sirventa de nostre Senhor; la tieua paraula sie complida en me.» E adonx se parti l ’ angel d ’ ela. 39 E Maria se leva et anet tost en la montanha en la ciutat de Judea. 40 Ela intra en l ’ ostal de Zacarias e saluda Elizabet. 41 Mantenant que Elizabet au las salutz de Maria, l ’ enfant se aginolha el sieu ventre et Elizabet font enlumenada del sant Esperit, 42 e crida en auta vos e diz: : «Benezeita yes tu sobre totas femnas e·l frug del tieu ventre es benezeys. 43 E dont me ven aquesta [67vb] gracia que la mayre del Dieu e del mieu Senhor venga a me? 44 Car mantenant que las myeuas aurelhas auziron la vos de las tieuas salutz, l ’ enfan se alegra el mieu ventre. 45 E benaurada es aquela creatura que cre en Dieu, car el li complira so que li a promes. E per aquesta gracia tota gen te apelaran benaurada.» 46 - 50 [Dis Maria]: «Dieus le poderos a facha a me gracia gran al sieu nom; benezecte sie la sieua misericordia, car es amb aquels que·l temon. En totas generacios lo sieu poder a fachas grans vertus. 51 Car el a destruzis 6 los orgollozes de cor 52 e a 7 abatuz los poderozes de lurs autezas et yssausats los h[u]milhs. 53 El a compliz los famolenx de benanansa e·ls rix romazon frachurozes. 54 Lo pobol d ’ Israel a receuput 8 lo sieu salvador, car a Dieu font remenbrant de la sieua misericordia, 55 aysis com el promes als nostres payres, so es Abram e tota la sieua generacio.» 56 E Maria romas an Elizabet prop de tres mezes, e torna s ’ en a son hostal. 57 Lo temps de Elizabet font complit d ’ enfantar et enfantet hun enfan. 58 E sos vezis, que auziro que Dieus li avia facha misericordia, se alegreron amb ela. 59 E vengro al ochen jorn per circuncir l ’ enfant e volien lo nomnar per lo nom de son paire Zacarias. 60 E dis la maire: «Non, ans aura nom Johan.» 61 E els diseron: «Lunhs home del sieu lignage non a nom Johan.» 5 Ms. «exorcha»? forme nulle part attestée que nous corrigeons d ’ après Vulg., Lyon et Paris. 6 Ms. «destrulhs», qui n ’ est pas attesté; nour corrigeons en destruzir. 7 Ms. «a(l)». 8 Ms. «repeut»? Vulg" Lyon, Carp. ont un présent de «suscipere» ou «recebre» respectivement et fournissent la base pour notre intervention. 2.4. L ’ évangile selon Luc 219 <?page no="228"?> [Manquent les versets 62 et 63] 64 E cant font natz, [Zacharias] parlet et font uberta la sieua lenga, e benezit Dieus. 65 E totz los vezis foron ne meravilhatz e temens Dieus, car aquestas cauzas foron manifestadas per totz los luocs des montanhas de Judea. 66 E totz aquels que o auziron, pesavon en lur cor dizens: «Que pot albirar qui sera aquest enfan? » Car la vertut de Dieu era amb el. 67 E dis son paire profetizan: 68 «Benezete sia lo Dieu d ’ Israel, car el a donada la redemcion del sieu pobol; 69 el a endresada la vertut de nostra salvacio [in domo David pueri sui], 70 aisi com el promez 9 per la boca dels sans paires del commensamen d ’ el secgle ad en sa. [Manquent les versets 71 et 72] 73 El jura Abram, paire nostre, que el darie a nos se meteis per nos arezemer, 74 per so que nos siam deliuratz del poder de l ’ ennemic, 75 et estan al sieu servici segurs tota la nostra vida. [68ra] 76 E tu, enfan, seras appellat profeta de Dieu, car tu iras appareilhar et adresar las sieuas carrieiras 77 per donar entendemen de salvacio al sieu pobol en redemcio de lurs peccatz.» [Manquent les versets 78 et 79] 80 E l ’ enfan creisia e lo sant Esperit lo efforsava, et estava el dezert tro que prezicava al pobol d ’ Israel. [Capitol 2] 1 En aquel temps manda Cezar emperador que hom destreyses 10 totas las gens del mon. 2 Et aquesta premieira descripcio fes en imventari 11 de Ciria. 3 Et anavon dire lur confecio, cascun e lur ciutat dont eron. 4 E Jozep de Nazaret, ciutat de Galilea, font en Bethlem, ciutat de David, car el era del linage de David, 9 «promez» = «promes». 10 Ms. «cescreyses»; corr. d ’ après Vulg. «descriperetur». 11 Ms. «imvitari». 2. Texte des quatre évangiles. 220 <?page no="229"?> 5 per dire sa confecio am Maria, espoza sieua, que era prens. 6 E cant foron aqui, font temps que Maria devie enfantar. 7 E enfantet lo sieu filh et envolopet lo en draps e·l co[l]ga en la manjadoira, car non avie autre luoc. 8 Adonx eron alcus pastors en aquela contrada que velhavo e gardavo de nuegs lur bestiari. 9 E l ’ angel lur aparet en gran clardat, e foron motz espahordiz. 10 Et l ’ angel lur dis: «Non ajas pahor. Ieu vos aporte novas de gran gaug a tot lo pobol: 11 Lo salvador del mon es huey natz en la ciutat de David. 12 Vos autres trobares l ’ enfant en huna 12 manjadoira de bestias.» 13 E mantenen vengron gran companha d ’ angels dizen: 14 «Gloria sia el 13 cel a Dieu, e en terra pas als homes de bona volontat! » 15 Et adonx se partiron los angels dels pastors. E los pastors parlavo entr ’ els: «Anem entro en Bethleem e vejam aquest fag que nostre Senhor nos a demostrat.» 16 E vengron cochozamens e trobero Maria e Jozeph e l ’ enfan jazent en la manjadoira. 17 E cant o viro, conogron la veritat del fag. 18 E totz aquels que auziron las paraulas que contavon los pastors se meravilhavon. 19 E Marie retenie en son cor totas aquestas cauzas. 20 E s ’ en torneron los pastors redden gracias a Dieu de tot so que avien vist. 21 E cant foron pasatz hueg jorns que devien circuncir l ’ enfan, li pauzeron nom Jhesus, aisi com 14 l ’ angel lo nomna avans que fos conceubutz. 22 E cant foron complitz los jorns de la purgacio segon la ley de Moyses, els lo porteron en Jherusalem per presentar lo al temple, 23 aisi [68rb] com es scrich en la ley de Dieu que tot enfant que naisera premier sera ufert al temple; 24 e devien ufrir segon lo mandament de la ley hun puelh de tortres o dos colons. 25 E hun home era en Jherusalem que avia nom Simeon, e era mot just, 26 et li avia estat revelat que el non morrie entro que agues vist Jhesu Crist, lo salvador. 27 E el venc profetizant al temple 28 e pres l ’ enfan entre sos brases e benezis Dieus e dis: 29 «Dieus, hueymays laisa morir lo tieu sirvent en pas, aisi com a[s] promes; 30 los mieus huelhs an vist lo salvador del mon.» 12 Ms. «en (vera) huna manjadoria»: vera biffé. 13 Ms. «al»? Mais cf. Vulg. «in altissimis», Carp. «en las auteças» (Lyon construction divergente). 14 Ms. «cant»? Mais cela ne serait sémantiquement et syntaxiquement guère possible. 2.4. L ’ évangile selon Luc 221 <?page no="230"?> [Manquent les versets 31 et 32] 33 E Jozeph et Marie se meravilheron de las paraulas que hom dizien d ’ el. 34 E cant Simeon dis a Marie: «Aquest era en dampnacio et en salvacio de motz d ’ Israel, e motz li contradiran, 35 e la tieua arma traspasara glazi de dolor; adonx se manifestaran los secrets dels pessamens de motz corages.» 36 Et adonx estava al temple Anna, profeta, filha de Fanuel 15 . Aquesta era avansada de jorns e non partie del temple, dejunan e horan de la sieua virginitat. 37 Aquesta avie estat vezoa .iiii x e iiii. ans. 38 E parlava de la redemcio del pobol d ’ Israel ad aquels que avian esperansa en Dieu. 39 Et cant agron complit tot so que la ley mandava, tornero en Galilea en la ciutat de Nazaret. 40 E Jhesus creysie plen de virtut e de la gran savieza que era amb el. 41 Cascun an sos parens lo menavon en Jherusalem a la festa de Pascas. 42 E cant Jhesus font en etat de .xii. ans, els monteron en Jherusalem com avien acostumat al jorn de la festa. 43 E cant s ’ en torneron, Jhesus romas en Jherusalem e non lo recongron sos parens, 44 car els se pesavo que fos en calque companhia d ’ els e aneron huna jornada e sercavo lo. 45 E cant non lo trovanon, torneron s ’ en en Jherusalem. 46 E pasat tres jorns, lo troberon entre los maistres de la ley e parlava amb els. 47 E totz aquels que o auzien se meravilheron de la sieua dotrina. 48 E sa maire li dis: «Filh, per que nos as fag trebalhar? Ieu et Joseph te avem sercat e dolens.» 49 E dis lur Jhesus: «Per que me sercavas? Non sabes vos autres ben que lo me coven eser curos dels negocis de mon paire? » [Manque le verset 50] 51 E el anet s ’ en amb els a Nazaret et estet sotmes ad els. E Maria retenie en son cor totas aquestas cauzas. 52 Et creisia Jhesus en sciencia et en gracia davans Dieus e davant tots homes. [68va] 15 Ms. «Samuel»; corr. d ’ après Lyon, Carp. (et Vulg.). 2. Texte des quatre évangiles. 222 <?page no="231"?> [Capitol 3] 1 El .xv. an de l ’ empere Cesar, Pons Pilat era procurador de Judea, renhant Herodes en Galilea e Felip, son fraire, en Yzuria, e Liasania en Vilinia, 2 al temps de Anna e de Cayfas, Johan, filh de Zacarie, prezicava la paraula de Dieu el dezert per revelacio del sant Esperit. 3 El venc al flun Jorda prezican lo batisme de penedensa en redemcio de lurs peccatz, 4 aisi com dis Yzaias: «Huna vos cridans el dezert que dira: ‹ Apparelhas vos detener las carieiras de Dieu. 5 Totz los humils seran ples del sant Esperit, e los orgolhos seran abaisatz. 6 Tot hom veira lo salvador, filh de Dieu.» 7 Johan dizie ad aquels que venien per batejar: «Linatge de serpens, que vos a ensenhat de fugir a la ira de Dieu? 8 Fais bonas obras e non digas que vos es filhs d ’ Abram! 9 La destral es ja pauzada a la razis de l ’ albre, que tot albre que non fara bon frug sera talhat e mes al fuoc.» 10 Lo pobol li demanda: «Donx que farem? » 11 E dis lur: «Qui a dos gonelas done ne la huna ad aquel que non a, e qui a mota vianda fasa lo semblan.» [Manquent les versets 12 et 13, ainsi que le début de 14] 14 [Interrogabant autem eum et milites dicentes: «Quid faciemus et nos? » Et ait illis: ] «E non fasas enjuria ni forsa a negun; tenez vos per pagas del vostre.» 15 E cant lo pobol se pesava que el fos Jhesu Crist, 16 el lur dis: «Ieu batege en ayga, pus fort de me venra apres me del cal ieu non soy [dignes] 16 de descausar sa sabata; el vos batejara en la vertut del sant Esperit. 17 El tendra en sa man son vental e porgera la sieua terra, e ajustara son fromen, e la palha cremara de fuoc perpetual.» 18 E motz autres amonestamens lur donava al pobol. 19 E car Johan amonestava Herodes de la molher de son frayre que el tenie [e] 17 los autres mals que el fazie, 20 encaras y ajusta pejor cauza: el encarsera sant Johan e l ’ aucis en aquel temps que tot le pobol se batejava. 21 E Jhesus, cant tot le pobol font batejat, el horava al cel, e·l cel se hobri sobre ly 16 Complété d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 17 Corr. d ’ après Vulg., Carp.; même erreur dans Lyon. 2.4. L ’ évangile selon Luc 223 <?page no="232"?> 22 e lo sant Esperit devala sobre el en forma de columba, et una gran vos venc del cel e dis: «Tu yes lo mieu filh mot amat, lo cal me plas.» 23 E Jhesus commensava a eser de etat de .xxx. ans, e las gens se cuijaon que el fos filh de Jozeph. [Manquent les versets 24 - 38, c ’ est-à-dire le reste du chapitre contenant toute la généalogie de Jésus. Cette généalogie se retrouve cependant - sous forme largement corrompue - après le verset 22 du chapitre 4; nous la reproduisons comme verset {22a} sous forme d ’ adjonction.] [Chapitre 4] 1 E Jhesus torna de las encontradas del flum Jorda, et estet al dezert per la vertut del sant Esperit .xl. jorns et .xl. nuegs. 2 E lo diable lo temptava, e non manja res en aquel temps; e cant foron pasatz los .xl. jorns, el ac fam. 3 E·l diable li dis: «Si tu yes filh de Dieu, digas ad aquestas peiras que tornon pan.» 4 E dis li [Jhesu]: «Escrig es que hom non viu de pan tan solamen, may de la gracia de Dieu.» 5 Encaras lo mena lo diable [in montem excelsum] e ensenha li en pauc de temps totz los regnes del mon, 6 e dis: «Ieu te donaray totz lo poder [68vb] de totz aquestz regnes 7 si tu me adhoras, e sera tot tieu.» 8 E dis li Jhesus: [«Scriptum est: ] ‹ Tu adhoraras hun Dieu tant solamen, et ad el tot sol serviras. › » 9 E pueis lo mena an Jherusalem e pauza lo en la pus auta syma del temple, e dis ly: «Si tu es filh de Dieu, gieta te d ’ aqui aval, 10 car Dieus trametra a te los sieus angels 11 que te penran entre las mas per gardar tu que lo tieu pe non supe en peira.» 12 E dis ly Jhesus: «Tu non temptaras lo tieu Dieu.» 13 E cant lo diable ac acabada la temptacion, el se parti d ’ el. 14 Jhesus s ’ en torna en Galilea, e la sieua nomnada s ’ escampa per tot[a] [la regio] 18 . 15 Et prezicava per las sinagogas e cascun lo honrava. 16 Enapres venc Jhesus en Nazaret ont era noyrit, et intret en la sinagoga al disapte com avie acostumat, et el se leva per legir. 17 E baileron li bon livre de Yzayas profeta, e cant ac girat lo libre, el garda e troba lo luoc ont era escrig: 18 Corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 2. Texte des quatre évangiles. 224 <?page no="233"?> 18 ‹ Lo sant Esperit es am me, a dotrinat 19 [me] e trames prezicar los paures e guerir los corages 19 que se penedon en redemcio de lurs peccatz, [praedicare annum domini acceptum in diem retributionis]. › 20 20 E cant el ac claus lo libre, el lo rent al ministre et asetet se. E totz aquels de la sinagoga entendero en el. 21 E dis lur: «Aquesta profecia que aves auzida es huey complida.» 22 E totz li donero testimoni bon e dizien: «Non es filh de Jozeph? » {22a Jhesus commensa ad eser de etat de .xxxi. an e se cujavon las gens que fos filh de Jozeph, e dizien apres que era filh de Heli, qui font filh de Matat, qui 21 fo filh de Levi, qui fo filh de Melehy, qui fo filh de James, qui fo filh de Jozeph, qui fo filh de Mathias, qui fo filh de Amos, qui fo filh de Axim, qui fo filh de Heli, qui fo filh de Matgeu, qui fo filh de Matar, qui fo filh de Mathia, qui fo filh de Semm, qui fo filh de Jozep, qui fo filh de Judas, qui fo filh de Johanna, qui font filh de Resa, qui fo filh de Rosabel, qui fo filh de Salathiel, qui fo filh de Nerim 22 , qui fo filh de Melehi, qui fo filh de Addi, qui fo filh de Cossam, qui fo filh de Nahremonadem, qui fo filh de Her, qui fo filh de Jhesu, qui fo filh de Elazar, qui fo filh de Joxin, qui fo filh de Mathat, qui fo filh de Levi, qui fo filh de Symeon, qui fo filh de Judas, qui fo filh de Jozeph, qui fo filh de Johanna, qui fo filh de Leaquin, qui fo filh de Meleha, qui fo filh de Menna, qui fo filh de Mathatia, qui fo filh de Nathan, qui fo filh de David, qui fo filh de Jesse, qui fo filh de Hobet, qui fo filh de Boes, qui fo filh de Salamo, qui fo filh de Araon, [69ra] qui fo filh de Aminadap, qui fo filh de Aram, qui fo filh de Esron, qui fo filh de Fares, qui fo filh de Judas, qui fo filh de Jacob, qui fo filh de Ysac, qui fo filh de Abraam, qui fo filh de Jaze, qui fo filh de Nacor, qui fo filh de Sirut, qui fo filh de Daragan, qui fo filh de Saber, qui fo filh de Naber, qui fo filh de Sale, qui fo filh de Cayan, qui fo filh de Arsartar, qui fo filh de Sem, qui fo filh de Nohe, qui fo filh de Leiner, qui fo filh de Mathusalem, qui fo filh de Enoc, qui fo filh de Jare, qui fo filh de Malael, qui fo filh de Caynam, qui fo filh de Enos, qui fo filh de Set, qui fo filh de Adam, qui fo filh de Dieu.} 23 23 Jhesus lurs dis: «Vos autres me dires aquesta semb[l]a[n]sa: Metge, cura tu meteys, aisy com avem obs de dire que tu as fag motz miracles.» E font gracia per tota la terra. 19 Vulg. «unxit me», Lyon «oiss me», Carp. «oins mi». 20 Les versets 18 et 19 sont brutalement abrégés et modifiés par rapport à la Vulgate (et aux autres versions occitanes). 21 Ms. «Matat (s) qui»: j ’ élimine ce qui dans le ms. pourrait être un s long et introduis une virgule. 22 Ms. «qui fo filh de Nerim (qui fo filh de Nerim)». 23 Cette généalogie s ’ éloigne à maint endroit des versions correspondentes de Vulg" Lyon, et Carp. (qui connaissent de leur côté des divergences entre elles). Il s ’ agit en partie de simples corruptions, en partie de fantaisies du rédacteur, du traducteur ou du copiste. - Cette généalogie connaît quelques traits qu ’ on ne rencontre pas ou guère ailleurs dans notre version, p.ex. l ’ emploi régulier de fo à la place de font, Abraam à la place de Abram, etc. Cela suggère que ce passage provient d ’ une autre source que le reste du texte. 2.4. L ’ évangile selon Luc 225 <?page no="234"?> 24 [Ait autem: «Amen, dico vobis quia nemo propheta acceptus est in patria sua.] 25 [In veritate, dico vobis, multae viduae erant in diebus Eliase in Israel, quando clausum est caelum annis tribus et mensibus sex, cum facta esset fames magna in omni terra.] 26 E Dieux ne trames alcuna ad Helias d ’ aquel[a]s [vezoas] [in Sarepta Sidoniae.] 27 [Et multi leprosi erant in Israel] al temps 24 de Elizeus profeta, e non cura negun mais Neanam de Siria.» 25 28 Adonx aquelx de la sinagoga foron aïratz qu ’ en auziro 29 e leveron se et giteron lo deforas 26 ; e manderon lo en hun pueg per emvalsar 27 . 30 E Jhesus pasa entre els et anet s ’ en 31 e devalava s ’ en en Cafarneum, ciutat de Galilea, et aqui prezicava los disaptes. 32 Et els se meravilheron de la sieua dotrina, e la sieua paraula era plena d gracia e vertut. [Manquent les versets 33 - 37] 38 Jhesus parti de la synagoga et intrae en l ’ ostal de P[eire]. E la suogra de P[eire] jazie malauda de febre e pregavon lo per ela. 39 E pauzet la man sobre ela, e la febre la dezempara; mantenent se leva et aministra los. 40 E cant lo vespre font vengut, els ly meneron totz los malautes de diversas malautias, e Jhesus pauzava la man sobre cascu e guerie los. 41 E·ls demonis 28 isirien de motz cridan e dizen: «Tu yes filh de Dieu! » Et el los menasava e non los lasava parlar, car el[s] sabien que el era Crist. 42 Lo seguen jorn Jhesus ysit d ’ aqui et anet al desert, e lo pobol lo sercava [ … ] [Manquent la fin du verset 42 ainsi que les versets 43 et 44] 24 Ms. «al (a) temps». 25 À partir du verset 23, le texte est brutalment abrégé, largement corrompu et dit en partie justement le contraire de la Vulgate. Il est impossible d ’ arriver à une reconstruction cohérente et logique. 26 Ms. « … qu ’ en auziro (et es se giteron) e leveron se et (se) giteron lo deforas»: corr. d ’ après Vulg, Lyon, Carp. - Encore un passage largement corrompu et rendu presque incompéhensible. 27 Vulg. «praecipitare», Lyon «gitar aval», Carp. «trabucar». 28 Ms. «els (los) demonis». 2. Texte des quatre évangiles. 226 <?page no="235"?> [Capitol 5] 1 Adonx corrien las gens per auzir dire las paraulas de Dieu, e Jhesus estava a la riba de l ’ estanh [de Genesar] 29 . 2 [Et vidit duas naves stantes secus stagnum,] e·ls pe[s]cadors eston devalats pour 30 lavar 31 leurs filatz. [69rb] 3 Et el monta en huna barca e prega P[eire] que el la tires hun pauc de 32 terra. Jhesus sezie en la barca et ensenhava lo pobol. 4 E cant ac sesat de parlar, e dis a P[eire]: «Vengues e calas vostres filatz.» 5 P[eire] respos e dis: «Maistre, nos avem tota nueg traveilhat, e res non avem pres. Empero per ton mandamen calaray yeu los filatz.» 6 E cant o agron fag, prengron mot peysos si que lo filat se ro[m]pie. 7 Es el[s] crideron als companhas que eron en l ’ autra barca que lurs vengueson ajudar. Et els vengron et empliron amdoas 33 las barcas, [ita ut paene mergerentur]. 8 E cant P[eire] o vis, si dis: «Senhor, yeu soy peccador.» Et estavon totz meravilhatz d ’ el 9 [per] la gran preza del peys que avien preza, 10 et am [Jacme et] 34 Johan, que eran companhos de P[eire]. Jhesus lurs dis: «Non aves pahor; d ’ aqui avant seres pescadours 35 d ’ omes.» 36 11 Et els trageron las barcas en terra e layseron o tot estar, e seguiron lo. 12 E cant foron vengutz en una ciutat, hun home lebros se aginolha davant els, pregan dizent: «Senhor, si a tu plas, tu me podes guerir.» 13 Jhesus li dis: «Plas me, sie gueris.» 14 E manda li que non o digues. «Mais vay e mostra o a ton capela e ufriras per la tieua medecina aysis com Moyses manda en testimoni d ’ ayso.» 15 E cascun jorn cresie 37 la nomnada e mouta 38 gens venien per auzir lo e per guerir de leurs enfermetatz. [Manque le verset 16] 17 [ … ] et venien de totas las vilas 39 de Judea et de Jherusalem, car la virtut de Dieu era amb el, et el curava los malautes. 29 Complété d ’ après Lyon; cf. aussi Vulg. et Carp. 30 Forme surprenante pour per; française? 31 Ms. «lavatz»; les autres versions ont un imparfait. 32 Ms. «en»; corr. en suivant Lyon et Carp. 33 Ms. «alsdoulz»: graphie corrompue pour «amdos/ amdoas», cf. Lyon et Carp. 34 Complété d ’ après Lyon; cf. aussi Vulg. et Carp. 35 Ms. «peccadours»; corr. d ’ après Vulg. «capiens», Paris «pescadors» 36 Les versets 8 - 10 ne rendent que très approximativement le texte de la Vulgate. 37 Ms. «cresie(n)»; le cotexte demande un sg. 38 Ms. «motreta»? Corr. en «mouta» d ’ après Vulg. «turbae multae». 39 Ms. «vi(e)las» 2.4. L ’ évangile selon Luc 227 <?page no="236"?> 18 E vengron homes que portavon hun home paralacitat en hun lieg e volien lo pauzar davant Jhesus. 19 Car non lo podien metre dins l ’ ostal, monteron sobre la teulisa 40 de la mayo e caleron lo davant Jhesus. 20 Cant vi lur fe, dis lur: «Home, los tieus pecatz te son perdonatz.» 21 E los letrats fariziens se peseron entre els: «Qui es 41 aquels que dis aytals decreysensas? Qui pot perdonar peccatz? » [Manquent les versets 22 et 23] 24 [Dis Jhesu]: «Per so que vos autres conogras que·l filh de Dieu a poder de perdonar los peccatz. Yeu dis als contrags: ‹ Leva sus e pren ton lieg 42 e portaras 43 lo en ta mayo. › » 25 E mantenen leva se [69va] davant els e portava lo lieg ont gezie davant els en sa mayo redent gracias a Dieu. 26 E totz se meravilheron e glorifiqueron Dieus e temeron lo dizens: «Nos avem vistas grans meravilhas! » 27 Pueys ysit Jhesu Crist de la mayo e vy hun home public peccador que avie a nom Levis, so es Mathieu, que sezie a la taula de cambis e prestava a huzura, e Jhesua li dis: «Segues me! » 28 Et el se leva de lay ont sezie e laisa sa taula e tot cant avie e segui lo, 29 e apparelhet gran convit en sa mayon, et motz peccadors publix et autres manjavon amb el. 30 Donx los fariziens dizien als sieus discipols: «Per que manjas vos am los peccadors publix? » 31 E dis lur Jhesus: «Los sas non an obs de metge, may los malautes. 32 Ieu soy vengutz per covertir los peccadors.» 33 Encaras li diseron: «Per que dejunon los discipols de Johan e fan abstinencias, mays los tieus manjon et bevon? » 34 E el lurdis: «Qui pot far endurar las companhas dels espozatz cant las nossas 44 duron? 35 Temps venra cant l ’ espos aura 45 laisat, els dejunaran.» 36 Encaras lur dis: «Negun home non adoba ben sa rauba vielha an drap nou. [Alioquin et novum rumpit, et veteri non convenit commissura a novo.] 37 Encaras negun non met vin novel en oyres vielhs; e si o fa, los oyres trenco, [<vinum> effundetur et utres peribunt]. 40 Forme qui ne semble pas être attestée; Vulg. «tectum», Lyon «tet», Carp. «teit»; cf. cependant L EVY P teule et dérivés. 41 Ms. «qui es (q) aquels»: q biffé. 42 Ms. «pren ton (lieve) lieg»: lieve biffé. 43 Ms. «portava» qui jure avec le cotexte syntaxique; corr. d ’ après Vulg. «vade» 44 Ms. «cant (cant) las nossas»; cant biffé. 45 Ms. «aura(n)»: le sujet demande un verbe au sg. 2. Texte des quatre évangiles. 228 <?page no="237"?> 38 Mays hom deu metre vin novel en oires nous, e aisi la hun e l ’ autre se serva. 39 E negun que beva lo vielh, mantenen vol lo novel, car el dis: «Mays val lo novel que lo vielh. 46 » [Capitol 6] 1 En hun disapte Jhesus pasava per luocs semenatz, e·ls sieus discipols trencavo las espigas e els manjavo. 2 Et alcus fariziens disero: «Per que fais so que non deves far al jorn de festa? » 3 E Jhesus respos: «Non aves vos autres legit: ‹ Fam a destreg [David] 47 , 4 et intreron en lo santuari, e pres los pas santificatz, los cals lunhs homs non deu manjar mais los preveires. › Et el ne manja e dona a sos companhons.» 5 E dis lurs: «Lo filh de Dieu es senhor de tot cant es.» [Manquent les versets 6 - 12] 13 Jhesus helegi .xii. apostols, los cals el nomnava 48 : 14 Aisi la hun es Simon P[eire], et Andrieu, Jacme, Johan, Felip, Bertholmieu, 15 Thomas, Matieu, Jacme Alfeu, Simon Zelotes, 16 Judas filh de Jacme e Judas Escariot, lo traÿdor. 17 Et Jhesus venc amb aquestz en los plans, e·ls autres [69vb] discipols am gran pobol 18 que era vengut per auzir lo prezicar e per eser curatz de lurs enfermetatz. 19 Et per so lo volien tocar; e la vertut que era en el sanava totz. 20 Jhesus leva los huelhs e dizie: «Benauratz es vos autres paures [quia vestrum est regnum Dei], 21 que sofres fam e set, car vos seres sadoulatz; e vos autres que ploras, car rires. 22 E seres benauratz cant los homes vos maldiran per la mantenensa del filh de Dieu. 23 Alegras vos, en aquel jorn vostre quizardo sera gran el cel; aquels mals fazien als profetas lurs paires. 24 Gai 49 a vos autres rix que aves vostre[s] deliegs! 46 Verset corrompu; dans les autres versions, c ’ est toujours le vieux vin qui est préféré! 47 Corr. d ’ après Lyon, qui seul des autres versions emploie un discours direct. 48 Ms. «nomnavon»; corr. sg. d ’ après les autres versions. 49 Ms. «gaug»; Vulg. «vae», Lyon «gai», Carp. «malaventura». 2.4. L ’ évangile selon Luc 229 <?page no="238"?> 25 Gai 50 a vos autres que estais sadols, car vos autres non aures frachura de vianda 51 . Gai 52 a vos autres que estes alegres, car vos autres plorares! 26 E vos maldiran en l ’ autre verbe 53 , car yso meteys feron lur paires al[s] falces profetas. 27 May yeu dic a vos autres: Amas vostres enemix, fay[s] ben ad aquelx que vos aziraran, benezes! [Manquent les versets 28 - 31; le début de 28 est rattaché à 27] 32 Sy vos autres amas adquels que vos amon. cal guizardo ne aures vos autres? Car los peccadors amon aquelx que los amon. 33 Et si fay[s] ben ad aquel[s] [qui vos benefaciunt], cal merit ne aurez? Ayso meteys fan los peccadors. 34 E si vos autres prestas ad aquels de qui esperas aver guizardo, cal gracia ne aures? Car los peccadors preston a huzura als autres peccadors per recebre lo contra-valent. 35 May amas vostres enemis e fay[s] lur ben e prestas lur sen entendement 54 de gaug, et aures ne gran guizardo. Adonx seres filhs de Dieu ont que es payre benigne e misericordos sobre los bes conoysens e sobre los mals desconoysens. [Manque le verset 36] 37 Non vulhas jutgar e non seres jutgas ni condampnar e non seres condempnatz. Perdonas et Dieus vos perdonera. 38 Donas, e Dieus vos donera. Vos autres cobrares bona mesura e sobrevessan amb aquela mesura que cujares, amb aquela recobrares.» 39 E lurs dis aquesta semb[l]a[n]sa: «Hun orb non guiza ben autre orb. E si o faran, dos cazon en la fozsa. 40 Lo dicipol non es sobre lo maistre; et aquel es complit de semblan que resembla lo maistre. 41 Per que gardas la palha 55 en autre huelh [70ra] e non cosiras la busca del tieu 56 huelh e non vezes lo trauc al tieu. 50 Comme verset et N précédente. 51 Ms. «car vos autres non aures frachura de vianda (non aurez)». 52 Comme dans les deux versets précédents. 53 Séquence qui n ’ a rien à faire avec le texte de la Vulg.: «Vae, cum benedixerint vobis homines! » 54 Ms. «sen (et) entendement». 55 Ms. «busca»; corr. d ’ après Lyon «palla» (Vulg. «festuca», Carp. corrompu). Le premier busca anticipe évidemment sur le deuxième dans le même verset. La fin du verset fournit avec busca - trauc un curieux dédoublement. 56 Ms. «dieu» 2. Texte des quatre évangiles. 230 <?page no="239"?> 42 [ … ] [I]pocryta! Gieta premieyramens la busca del tieu uelh e non vezes lo trauc. E pueys poi[r]as gitar la busca de [l ’ ]huelh de ton prueyme. 57 43 Bon albre non fag mal frug, ny mal albre non fa bon frug. 44 Cascun albre conoys on al frug. Non cuelhon de romezas 58 figas ni razins d ’ espinas. 45 Bon home dis bonas paraulas del thezaur de son cor, e mal home del sieu mal cor dis malas paraulas. La boca parla de la abondansia del cor. 46 Per que me dizes senher, maistre, e no fa[is] so que yeu dic? 47 Yeu vos ensenharay a qui es semblant aquel que au las mieuas [paraulas] e las met en hobra. 48 Et es semblans a l ’ ome que vol bastir 59 una mayo e fa ben preon fondament de peyrara; cant ven grant eduluvi en aquela mayon, e non la po more, car el era ben fondada en fyna peyra. 49 May aquel que la au e non la met 60 en uebra es semblant a l ’ ome que bastie la sieua mayon en terra sens fondament, e cant vene l ’ esduluvi e la feri, mantenent cazet.» [Capitol 7] 1 E cant ac dichas aquestas paraulas al pobol, intra al Carfarneum. 2 Et hun noble hom era aqui que avie hun sers malaute a la mort. 3 E cant el ac auzida la nomnada de Jhesus, et li trames los majorals del popol per pregar Jhesus que degues venir e sanar lo 61 sieu sers. 4 E cant foron venguts a Jhesus, els lo pregueron mot et li disseron: «El es dignes que tu ly dares far guerrizon, 5 car el ama mot la nostra gen e nos basti la nostra sinagoga.» 6 E Jhesus amena[n] amb els, e cant foron prop de la mayon, aquel noble home trames sos amis a Jhesus dizent: «Senher, non ajas afan, car yeu non soy dignes que tu intreraz sotz lo techat 62 de la myeua mayon. 7 Per so car yeu concoc que yeu non era dignes de venir a tu, mays digas o de paraula 63 e mantenent seira guerit lo mieu sers. 8 Yeu soy home que soy sotz autre, et ay motz cavaliers sotz me; e dic ad aquest: ‹ Fay! › , e fa o; et a l ’ autre: ‹ Ven! › , <e> ven; et a mon sers: ‹ Fay [70rb] ayso! › , e fa o.» 57 Passsage corrompu. Voici le texte de la Vulg.: «Hypocrita, eice primum trabem de oculo tuo, et tunc perspicies ut educas festucam de oculo fratris tui.]» 58 Ms. «romegas»; corr. en «romezas» d ’ après L EVY P s. v. Simple erreur de scribe? 59 La graphie du ms. pourrait être lue «vestir»; mais le cotexte impose une leçon «bastir». 60 Ms. «may»; Vulg. «facit», Lyon «fa», Carp. «fei». 61 Ms. «lo(s); pl. injustifié. 62 Ms. «thecat»; erreur de copiste. 63 Ms. «paraula(t); corr. imposée par le cotexte. 2.4. L ’ évangile selon Luc 231 <?page no="240"?> 9 E Jhesus cant o ac auzit se meravilha mot e dis ad aquels que lo seguien: «Veramens vos dic que non aja trobada tanta fe en Ysrael.» 10 E cant foron tournatz aquels que y avien enviats, troberon lo sers que era malaute san e guerit. 11 Jhesus 64 parti d ’ aqui et anet en una ciutat que avie non Naym, et amb el anava grant moutetut de gens. 12 E cant foron prop de la porta de la ciutat, portaon soterrar un macip filh de una vezoa 65 , e grant pobol de la ciutat lo companhava. 13 E Jhesus, cant lo vit, ac ne gran pitat e dis li: «Non plores! » 14 [Et accessit et tetigit loculum.] Et aquels que·l portavon se retrauqueron, e Jhesus dis: «Jovencel, yeu te commande que leves sus! » 15 E el se leva que era mort, e parlet et benezeis Dieu et sa mayre lo recobra. 16 E totz foron meravilhas de gran pahor, e benezien Dieus e dizien: «Dieus a vezetat lo sieu pobol e nos a trames hun gran profeta.» 17 Et aquesta nomnada de Jhesus se escampet per tota Judea e per tota la contrada d ’ entorn. 18 Los dicipols de Johan li recompteron totz los fags de Jhesus, 19 et el apela dos 66 d ’ els e trames los a Jhesus que li disseson: «Yes tu aquel que deu venir salvador nostre, o esperam ne autre? » 20 E cant foron vengutz a Jhesus, disseron: «Johan Baptista nos a trames a tu. [ … ] [Le reste du chapitre (versets 21 - 50) manque ou est remplacé par le passage suivant auquel je ne peux cependant trouver aucun sens qui serait en rapport direct avec le texte de la Vulgate: {Adonx Johan Baptista venc e dizes: «Aquest [non] es demoniat; es filh de Dieu; es vengut entre vos autres.» E dizes: «Aquest est devorador e glot et enbriac e companhon de peccadors.»} [Le texte retourne à la Vulgate avec le début du chapitre 8.] [Chapitre 8] 1 En aquel temps avant Jhesus anava per las vilas 67 e per las ciutatz prezican lo regne celestial, e los.xii apostols aneron amb el, 64 Ms. «J(i)hesus». 65 Ms. «veoza». 66 Ms. «do(l)s». 67 Ms. «vi(e)las». 2. Texte des quatre évangiles. 232 <?page no="241"?> 2 es alcunas femnas, las cals Jhesus avie gueridas de demonis e d ’ autras enfermetatz, so es Marie Magdalena, de laquela Jhesus avie gitat set demonis, 3 e Johanna, molher del procurador de Herodes, e Susanna; e motas d ’ autras que lours servien de leurs bes. 4 E cant gran pobol se font ajustat e de las ciutatz venguez a Jhesus, e lurs dis aquesta semb[l]ansa: [70va] 5 «Hun home yssit el camp per semenar; e cant semenava, alcus grans cazegron prop del camp e foron causigats e los 68 ausels 69 lo[s] mangeron. 6 Et alcus ne cazegron en las peiras 70 , e mantenent que font nat, sequet, car non avien humor. 7 Et alcus cazegron entre espinas, e neysseron las espinas amb el et offegueron lo[s]. 8 Los autre[s] cazegron en bona terra, e cant font nat receut frug .c. par.» Crida Jhesus: «Qui [a] aurelhas per auzir, auja! » 9 E los discipols demanderon a Jhesus que volie dire aquesta semblenssa. 10 E Jhesus lurs dis: «A vos autres ay donat de saber los secres del regne celestial, may als autras gens per semblanssas, per so car els am huelhs non vejon, et [am] aurelhas non 71 entendon. 11 Empero aquesta es la semblensa de la paraula de Dieu. 12 [Qui autem secus viam hi sunt qui audiunt, deinde venit diabolus et tollit verbum de corde eorum,] per so que non la li crezon ny sien sals. 13 Et quela que cas en las peyras, so son aquels que las auzon volentiers, may els 72 non an ferma razis, car per alcun temps seccon, et al temps d ’ alcuna temptacio son totz vencutz. 14 Et aquela que cas entre espinas son aquels que los auzon e per la gran cura 73 que an de ajustar riquezas e deliegs carnals es ofegada en los cor[s] e non porton negun frug de profieg. 15 Et aquela que cazet en bona terra son aquels que li auzon de bon cor e la retenon ben per frug de bonas hobras. 16 Negun hom non atuza lo lum per pauzar sots la cuberta ni sots lo lieg, enans lo pauza hom per so que los intrans y vejon. 17 E lunha cauza non 74 es tant amagada que non sie manifestada ni tant secreta que non sie conoguda. 18 Gardas com o entendres, car ad aquel que aura donara hom, et aquel que non aura, so meteys ly tolera hom.» 68 Ms. «lo(r)s». 69 Ms. «ausets»; corr. d ’ après les autres versions. 70 Ms. «pazers»; corr. d ’ apres les autres versions. 71 « … aurelhas (e) non entendon». 72 Ms. «may (non) els»: non biffé. 73 Ms. « … que los auzon (e per la anta) e per la gran cura … »; corr. d ’ après Vulg., Lyon etc. 74 Ms. «lunha cauza (cauza) non … » 2.4. L ’ évangile selon Luc 233 <?page no="242"?> 19 E la mayre de Jhesus e ses parens vengron e non podien intrar 75 per la gran montetut de la gens. 20 Y dizien: «La tieua mayre e tos frayres estan deforas e volon te vezer.» 21 Et respos Jhesus 76 : «Aquels que auzon las mieuas paraulas et las metron en hobra son ma 77 mayre 78 e mos frayres.» [70vb] 22 Et hun jorn monta Jhesus en la naveta am sos dicipols e dis lur: «Passam aquest estanh.» 23 E Jhesus dormie am sy cant passaon aquest estang, e leva se grant fortuna de aura et de vent tant que els comensaon a perir. 24 E los discipols lo recideron e diseron: «Maistre, nos perem! » Et el leva sus e manda al vent et a la mar que cesson, e mantenent se cesseron e fes gran bonassa. 25 E Jhesus lurs dis: «Ont es la vostra fe? » Et els esteron meravilhas e disseron entre els: «Qui es aquest que lo ven e la mar li sont hobediens? » 26 E navegueron ves las encontradas de Genezaret que es contra Galilea. 27 E cum fourent arrivats, hun home lor ysit a carrieyra et era demonyat lonc temps 79 , [et vestimento non induebatur neque in domo manebat, sed in monumentis]. 28 E cant vit Jhesus, el se agenolha davant el cridan a hauta vos: «Jhesus, yeu te pregue que ostas de me aquestas de[mo]nis! » 29 - 33 Adonx Jhesus lui otroja e ysseron los demonis de l ’ ome et intreron en los porx, e totz los porx se giteron abrivademens en l ’ estanh et ofegueron. 34 E los porquiers que veron lo fag, fugiron e recompteron o per totas las ciutas e per las vilas. 35 E las gens y ysseron pour vezer aquest miracle. E cant foron vengutz a Jhesus 80 , trobero l ’ ome que era estat endemoniat, que era en bona memoria e sezie als pes de Jhesus. [Et timuerunt.] [Manque le verset 36] 37 E las gens d ’ aquela contrada li pregueron que el se partis d ’ els, car eron fort espaordis. Jhesus monta en la barca e s ’ en torna. 38 Et aquel que el avie guerit lo prega que s ’ en anes am Jhesus. May Jhesus lo trames e li dis: 39 «To<r>na a ta mayo e compta o a las gens, la gracia que dieus te a facha.» Et el anava e prezicava per la ciutat la gracia que Jhesus li avie facha. 75 Ms. «vengron (non) e non podien intrar»: non biffé. 76 Ms. «(e Jhesus) Et repos Jhesus». 77 Ms. «mon». 78 Ms. «mon (payres) mayre»: payres biffé. 79 Ms. «era demonyat lonc temps (avie)» 80 Ms. «Jehus». 2. Texte des quatre évangiles. 234 <?page no="243"?> 40 E cant Jhesus font retournat, lo pobol lo recebie mot ben, car tots l ’ esperavo. 41 E venc hun home que avie nom Prius et era princep de la synagoga [71ra], et aginolha se devant Jhesus pregan lo que el 81 intres en sa mayo, 42 car el 82 avie huna filha que era de etat de .xii. ans; aquesta era malauta a la mort. E cant Jhesus y·n anava, las gens l ’ estrenhien 83 . 43 Et huna femna que era entre els, que avie decorremen de sanc ya eron passa .xii. ans, et ela avie donat tot cant que avie a metges, e negun non la pot curar. 44 Et ela venc detras a Jhesus e toca l ’ orle de son mantel. Et mantenen font guerida del decorremen del sanc. 45 - 48 E com font mantenen guerida, Jhesus li dis: «Filha, la tieua fe te salva. 49 Et aysi com parlava, hun home venc al princep de la synagoga que li dis: «La tieua filha es morta; non trevalhas, devedas.» 50 E Jhesus que auzi aquesta paraula, repos al payre: «De la enfanta non ajas paour, mais ajas bona fe en Dieus e sera guerida.» 51 E cant font vengut Jhesus a la mayo, non y giqui intrar home am se [si] 84 no lo payre [e la mayre] de la enfanta 85 , e P[eire], e Ja[c]me e Johan. 52 E totz la ploravo et <la> planhien. Jhesus dis: «Non plores, car non es encaras morta 86 , ans dorm. 53 Et els l ’ escarnien, car sabien que el[a] era morta. 54 Jhesus la pren par la man e cria dizent: «Enfanta, leva sus! » 55 E l ’ esperit to<r>na en ela mantenen, e Jhesus manda que hon li dones a manjar mantenent. 56 E·l payre et la mayre esteron meravilhats. Jhesus manda que non o disseson a negun so que lur era endevengut. [Capitol 9] 1 Jhesus 87 apela los.xii apostols e dona leur vertut 88 e poder sobre totz los demonis e de curar los malautes. 2 E trames los prezicar lo regne celestial e de guerir los malautes, 81 Ms. «es»; ne peut s ’ intégrer à cet endroit. 82 Ms. «es». 83 Ms. «esthanhien»; les autres versions emploient des verbes sémantiquement identiques ou apparentés. 84 Ms. «me». 85 Les deux corrections dans ce verset en suivent les autres versions. 86 Ms. «morta(s). 87 Ms. «I(j)esus». 88 Ms. «vertat»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 2.4. L ’ évangile selon Luc 235 <?page no="244"?> 3 e dis lurs: «Non portares per lo camin baston, ni sac, ni pan, ni moneda, ni aures dos gonelas. 4 En cal que hostal que intrares, aqui albergas e non partas. 5 E cant non vos recebran, ysses d ’ aquela ciutat et escodes las pouz de vostres pes en testimoni contra els. [71rb] 6 Et e[l]s ysiron, sercan los castels e las vilas 89 , prezican e gueren los malautes per tos luox. 7 Erodes 90 au la nomnada 91 que Jhesus fazie des miracles e duptava, 8 car alcus dizien que Johan estava resucitas, et alcus que Helias era, et 92 alcus que el era de[s] antix profetas. 9 Et Herodes dis: «Yeu degoliey Johan; mays qui es aquest de qui yeu ay auzidas dire tals meravilhas? » Et lo volie vezer. 10 Los apostols retourneron a Jhesus e li conteron tot 93 cant que avien vist. Jhesus 94 los apela e gira se en hun luoc dezert que a nom 95 Betzada. 11 E cant lo pobol o saups, lo seguiron, et Jhesus los aculhit e lur parlava del regne celestial, e curava los de lurs malautias. 12 E·l jorn commensava ad declinar 96 ; e·ls .xii. apostols disseron a Jhesus: «Nos em en luoc desert; laysa anar las gens per las vilatas que son entorn de nos e compraran vianda.» 13 E Jhesus lurs dis: «Donas lur vos autres a manjar.» Et els dyseron: «Nos non n ’ en avem may .v. pas e dos peysos, sy nos non en anam 97 comprar vianda per tota aquesta gran gen.» 14 Et eron entorn .v. milia homes. Jhesus dis als sieus discipols: «Fays los sezer per companhas.» 15 E feron lors tots sezer. 16 Et el pres los .v. pas et dos peysos, e garda al cel e benezeis los, e pueys los trenca e·ls parti als discipols per donar al pobol. 17 E totz ne manjeron, e foron sadols; e leveron del relleu .xii. cofis plens. 18 Et hun jorn que el seja solament am sos 98 dicipols, el leur domanda: «Que dizon de me las gens? » 19 Et e[l]s responderon: «Alcus dizon que tu yes Johan Batista, et alcus Helias, et alcus que tu yes hun des a[n]tix profetas et yes resucitats.» 20 Jhesus lurs dis: «E vos autres, que dizes que soy yeu? » P[eire] respos e dis: «Tu yes Jhesu Crist, filh de Dieu.» 89 Ms. «vi(e)las». 90 Sur deux lignes espace laissé libre pour une grande initiale qui n ’ a cependant pas été exécutée. 91 Ms. «nonnada»? Nous corrigeons d ’ après L EVY 5: 411ss. 92 Ms. «el». 93 Ms. «e li conteron (li) tot cant … » 94 Ms. «I(i)esus». 95 Ms. «non»; Lyon «apelatz». 96 Ms. «esclarar»; corr. d ’ après Vulg. «declinare», Lyon «declinar», Carp. do. 97 Ms. «anan». 98 Ms. «so(l)s». 2. Texte des quatre évangiles. 236 <?page no="245"?> 21 E Jhesus li manda que cales e que non o disses. 22 Et encaras lurs dis Jhesus que [lo] filh de Dieu devie soffrir pacio et esser mort per los princeps des preveyres e per los savis 99 lettrats, e resucitara al ters jorn. 23 «Donc 100 aquel que me voldra seguir oblide se meteys e prenga la cros e seguisca [71va] me. 24 Que volra salvar s ’ arma [perdet illam; nam qui perdiderit animam suam propter me, salvam faciet illam]. 25 Vejam que profiecha a l ’ ome, si gazanhara tot lo mon, e pert se meteys, 26 et aquel que aura vergonha de cofesar me ni las mieuas paraulas, lo filh de Dieu lo deconoysera cant sera vengut en lo regne del mieu Payre celestial e 101 dels sans angels. 27 E dic vos veraymens que alcuns 102 d ’ aquels que son aisy non moron entro que el[s] vejon lo regne celestial.» 28 E cant foron pasats .vii. jours, Jhesus pres ense[m] P[eire], Jacme e Jo[a]n e monta en hun gran pueg per horar. 29 E font transfigura de semblansa cant estava en oracio, la sieua vestimenta font blanca e resplandent coma neu. 30 E dos homes en semblansa de Moyses e de Helias parlaon amb el 31 de la pacio que el soffrir devie en Jherusalem. 32 P[eire] et aquels que eron amb el eron agreujats de son, e cant foron revelhas vezon aquesta semblansa de Jhesus e dos homes que estavon amb el. 33 E cant se partiro d ’ el, dis P[eire] a Jhesus: «Maistre, bon estar nos 103 fay aysis. Fassam y tres tabernacles, a tu hun, et a Moyses autre, et autre ad Helias.» E non sabie que se dizie. 34 Et entre que parlavon una nivol los cobri tots, et agron grant pahors 104 . 35 Et una vos ysit de la nivol que dis: «Aquest es lo mieu filh mot amat, e auzes lo.» 36 E prop aquesta nivol Jhesus remas sol, et els o tengron celat e non parleron adonx a negun home de so que avien vist. [Manquent les versets 37 - 43 et les deux premiers tiers de 44] 44 [ … ] Adonx Jhesus dis als discipols: «Escotas aquestas paraulas: Lo filh de Dieu sera liurat a mort et traÿt par las mas dels peccadors.» 99 Ms. «savi(t)s». 100 Ms. «D(d)onc». 101 Ms. «e(ls)». 102 Ms. «alcum». 103 Ms. «non»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 104 Ms. «grant (grant) pahors». 2.4. L ’ évangile selon Luc 237 <?page no="246"?> 45 Et els non entendien aquestas paraulas, et non lo y auzaon demandar. 46 E una contenta font entre els cal 105 era major. 47 Jhesus que vi lur pessamen pres un enfans et pauza lo e mieg d ’ els 48 e dis: «Aquel que recebra hun aytal enfant el myeu nom, me receb, et que me receb, aquel que me a trames receb; et aquel que es major entre vos autres sera servidor.» 49 E Johan dis: «Maistre, nos avem vist [71vb] hun home que guerie los endemoniats al tieu nom, e contrastem li, car non va am nos.» 50 Jhesus dis: «Non li o contrastes 106 ; aquel que non es contra 107 vos es am nos.» 51 E cant lo temps de la pacio se apropjava, Jhesus prepauza en son cor de anar en Jherusalem. 52 E trames mesatges davant el que aneson en una ciutat de Samaritana per aparelhar de manjar. 53 E no·l receupron, car volie anar en Jherusalem. 54 E cant o viron Jacme e Johan, diseron: «Senher, voles que preguem Dieus que fuoc venga del cel que los creme? » 55 Jhesus los garda e dis: «Vos autres 108 non avez entendement del sant Esperit. 56 Lo filh de Dieu non es vengut per destruÿr las gens, may per salvar.» [Et abierunt in aliud castellum.] [Manquent les versets 58 - 61] 62 E dis Jhesus «Nulhs homs que commensa a far penedensa e to<r>na atras, non es covenent al regne celestial.» [Capitol 10] 1 Enapres 109 ordona Jhesus autre .lx[x]ii. 110 dicipols e trames los de dos en dos davant el per totas las ciutas e los luo[c]s ont el devie venir. 2 E dis lors: «Las mesos sont grans, e·ls obrie[ris paux en la sieua segada. 3 Yeu vos tramete com anhels entre lops 111 . 105 Ms. «car»; Vulg. «quis». 106 Ms. «constates»; Vulg. «prohibere». 107 Ms. «entre»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 108 Ms. «Vos (vos) autres». 109 Ms. «E(e)n apres». 110 Vulg., Lyon ont «.lxxii.», Carp. «septanta e dui». 111 Ms. «loys»? Corr. d ’ après Vulg. «lupos», Lyon «lobs», Carp. «lop». 2. Texte des quatre évangiles. 238 <?page no="247"?> 4 Anas, e non volhas portar sac ne doblier ni causas; ni [non] 112 saludaras per lo camin. 5 Et en cal que ostal que intrares, premyeramens dires: ‹ Pas sie en aquesta mayo! › 6 E sy en la mayo a home de pas, sobre el roman la vostra pas, e si non am vos autres remanra. 7 En una mayon remanas, e bues e manjas de so que els auron, car digne es 113 l ’ obrier de son loguier. Non anez d ’ ostal [en ostal] 114 . [Manquent les versets 8 et 9] 10 Et en cal que ciutat que intrares, vos autres, si non vos recebron, yses per las plasas e d[i]zes: 11 «Nos escodem las pols dels pes 115 nostres davant vos autres; empero sapjas que el resgne celestial se apropja. [Manquent les versets 12 - 16] 17 E los 116 .lxxii. dicipols retourneron en gaug dizen 117 : «Senher, nous avons guerit los endemoniats e los autres malautes el tieu nom.» 18 E Jhesus lur dis: «Yeu ay vist cazer lo demoni aysi com lem del cel. 19 Veus que yeu ay donat poder a vos autres sur las serpens [e] demonis, [et nihil vobis nocebit]. 20 Ajas gaug, car los vostres noms sont escrigs al cel.» [72ra] 21 En aquela hora parla Jhesus per lo sant Esperit e dis: «Yeu lauze tu, Senher Payre del cel et de la terra, que as 118 tengutz celatz los tieus secrets als savis lettrats et als [pros] 119 , manifestas als simples humils aysi co est; ac fag, Payre, com a tu plas. 120 22 Lo mieu Payre me a donat poder sobre tots, e lunhs homs non conoys lo 121 filh de Dieu, may Dieus lo Payre my connoys, Dieux lo Payre may lo filh, et aquel a qui el lo vol manifestar.» 122 112 Corr. d ’ après Lyon et Carp. 113 Ms. «e(l)s»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 114 Corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 115 Ms. «pe(l)s»; manque dans les autres versions. 116 Ms. «dos». 117 Ms. «en (graug) gaug dizen»; Vulg. «revrsi sunt … cum gaudio». 118 Ms. «a(l)s». 119 Corr. d ’ après Lyon «pros»; Vulg. «prudentibus», Carp. «li long vesent». 120 Tout le verset est corrompu et notre leçon hypothétique. 121 Ms. «lo(l)». 122 Passage tordu et corrompu. 2.4. L ’ évangile selon Luc 239 <?page no="248"?> [Manque le verset 23] 24 Dic vos que mot 123 profetas e·ls reys dezireron a vezer et ad auzir so que vos autres vezes [e auzes] 124 , e non 125 auviron ne non auziron.» 126 25 Et un qui savi es lettrat lo volc tentar e dis: «Maistre, que farem pour aver vida perpetual? » 26 Jhesus ly dis: «Tu troveras escrig en la ley, vejas o.» 27 Et respos: «Amaras lo tieu Dieu de tot ton cuer et de tota la tieua vertut, e ton prueyme aysi com tu m[et]eys.» 28 Jhesus li dis: «Ben as respos; aysi o fay e viuras.» 29 Et el qui se volie demostrar mot just dis a Jhesus: «Qui es mon prueyme 127 ? » 30 Jhesus lo regarda e dis: «Hun home devalava de Jherusalem en Jerico e cazet en mas de layros, e·l despolhero e·l nafreron e·l giqueron de mege mort. 31 Et endeven se que hun preveyre devalava. Adonx lo vist, et quant lo 128 vist passa s ’ en. 32 Lo semblan fes hun savi letrat cant lo vi jazer el camin. 33 Pueys passet hun Samarita, e cant lo vit font mogut de p[i]etat e leva lo 129 en la sieua bestia e porta lo a l ’ ostal 34 e pesa ne [las plagas] diligenment. 130 35 Lo segon jorn pres dos besanhz 131 e dona los a lo senher e dis li: ‹ Pensas ben d ’ el, car cant yeu tourneray totas las despesas que el fera del tyeu te rendre. › » [Manque le verset 36 et la première moitié de 37] 37 [ … ] E Jhesus li 132 dis: «Vay, fay lo cas semblant.» [Manquent les versets 38 - 42] 123 Ms. «me»; corr. d ’ après Vulg. «multi», Lyon «mout», Carp. «moti». 124 Corr. en nous inspirant de Vulg., Lyon, Carp. 125 Ms. «mon»; corr. d ’ après Vulg. «non audierunt». 126 Encore un verset sérieusement endommagé par rapport aux textes de référence. 127 Ms. «pruyeme»; corr. d ’ après la forme normale dans notre texte. 128 2 fois «lo(s)» dans le ms. 129 Ms. «lo(s)». 130 Passage fortement corrompu. 131 Ms. «besaulz»? Corr. d ’ après Vulg. «denarios». 132 Ms. «li(s)». 2. Texte des quatre évangiles. 240 <?page no="249"?> [Capitol 11] 1 E dis lurs aquesta semblansa cant Jhesus font en hun luoc et estava en oracio; e cant se font levat, hun des sieus dicipols li dis: «Senher, esenha nos ad horar [72rb] aysi com Johan Batista esenhava als sieus dicipols.» 2 E Jhesus lurs dis: «Cant horas, dizes: Payre Dieu, lo tieu nom benezet sie e lauzat, [adveniat regnum tuum]; 3 e Dieus dona 133 nos [panem nostrum cotidianum] 134 . 4 La tieua voluntat sie facha. Dona nos soustenement de vida. Pardona nos nostres peccats, aysi com nos pardonam. E non nos layses temptar en la mala temptacio.» 135 5 E dis lurs mays aquesta semblansa: «Cal es de vos autres cy [a] 136 alcun amic e y va a miega noig e lo prega dizent: ‹ Amic, presta me tres pas, 6 car un mieu amic es vengut de foras e non ay que pauze davant el. › 7 Si que aquel dedins respon: «No·m trebalhes, car la portada 137 es tancada; yeu e tota la companhia em colgats e 138 no me porye levar per donar a tu los pans. › [Manque le verset 8] 9 Yeu vos dic: Demandas, e donara vos hom; sercas, e trovares; sonas, e obrirun vos. [Manque le verset 10] 11 Cal es lo paire sy son filh li demanda pan e no[n] li donava? [ … ] [Manque la deuxième partie du verset 11 ainsi que 12] 13 Dons si vos autres peccadors sabes donar bonas cauzas a vostre fillz, majormen Dieux lo Paire celestial dona lo sant Esperit ad aquel que demanda. 14 E Jhesus cura hun home endemoniat en mut. E cant font foras lo demoni, lo mut parla e las gens s ’ en meravilheron mot. 15 Et alcus d ’ els diseron: «As gueritz los endemoniats per vertut de Belzabut, princeps des demonis.» 133 Ms. «dona(t)»; cf. les deux notes qui suivent. 134 Ms. «e Dieus donat nos lo tieu regne»: verset corrompu qui amalgame la fin du verset 2 («adveniat regnum tuum») et le verset 3 («panem nostrum cotidianum da nobis hodie») de la Vulg. 135 Encore un verset corrompu et estropié. L ’ adjonction «dona nos soutenement de vida» est problement un reflet de «panem nostrum cotidianum da nobis». 136 Corr. d ’ après Lyon et Carp. 137 Ms. «car la (car la) portada». 138 Ms. «e(l)». 2.4. L ’ évangile selon Luc 241 <?page no="250"?> 16 Et alcus autres lo temptavon [e] demandon signes del cel. 17 Jhesus, que conoc lurs mals pesamens, dis: «Tot regne que sera departit per se meteys, per contensa sera destroÿs e la sua mayon cayra sobre l ’ autra. 18 E si en lo regne dels demonis aura contenso, com durara, car vos autres dizez que yeu giete los demonis per vertut de Belzabut? 19 Donx se yeu guerisc los endemoniats per lo poder de Be[l]zabut 139 , los vostres filhs per cal vertut lo gieteron 140 ? E per so et vos jutgaran. 20 Et si yeu guerisc los endemoniats per vertut de Dieu, veramens lo regne celestial se apropria. 21 Cant hun home fort e ben armat garda sa mayo, [in pas es] 141 cant el pocezis; {aquel que [72va] sercava el pren.} 22 Mais quant plus fort d ’ el ven e li tol totas sas armas e ly rauba sa mayo et escampa. 23 Aquel que non es am me et qui non cuelh am me escampa. 24 Cant lo demoni yeys de l ’ ome, el va sercan un repayre; e non o troba e dis: ‹ Yeu retournaray al luoc dont soy yssitz. › 25 Et el ven e troba 142 lo ben hornat et hemondat. 26 Adonx ven e pren autres set demonis pejors de ly et intran en l ’ ome et estans en el. Es 143 pejor de l ’ ome lo mal derrenier que lo premier.» 27 E cant Jhesus dizie aquestas paraulas, una 144 femna dis en auta vos: «Benaurat es lo ventre que te a portat e los pogs que te ont alatath.» 28 Jhesus li dis: «Am son benaurats aquels que auzon et gardon la paraula de Dieu! » 29/ 30 E dis al pobol: «Aquesta gen malvayza que demandon senhal del cel non auran autre senhal de Jona 145 als homes de Ninive; aysi sera lo filh de Dieu entre els. [Manque le verset 31] 32 Los homes de Ninive 146 jutgaran aquesta malvada generacion e la condempnara[n], car els feron penedensa per l ’ amonestamen de Jhonas, que estat home [pus] perfats 147 , lo cal s ’ apelava ‹ Li bons Jhonas › . 33 Nulhs hons non atuza la lumenaria per amargar lo lun, may per donar lun als intrans la pauza hon sus aut en lo candalabre. 139 Ms. «Bezagut»; corr. d ’ après les autres occurrences dans le cotexte. 140 Ms. «guerison»; corr. d ’ après Vulg. «eiciunt», Lyon «geto». Carp. «gieton». 141 Corr. en nous inspirant de Vulg., Lyon et Carp. 142 Ms. «et el (et el) ven e troba(t)». 143 Ms. «el». 144 Ms. «un en»; corr. en tenant compte des autres versions. 145 Ms. «doitrina» (? ); corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 146 Ms. «Nivide». 147 Corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 2. Texte des quatre évangiles. 242 <?page no="251"?> 34 Lo tieu 148 huelh es lun del tieu corps, e si lo tieu huelh es simples, tot lo corps sera clar: e si est malvats, tot lo corps sera qual tenebras. 35 Donx garda aquel lun que Dieux te a donat non torne en tenebras; 36 e seras tot claramens de totas tenebras, e Dieux te enlumenara del sant Esperit.» 37 Et aysi com Jhesu<s> parlava, hun farizien lo pregava que el manjes amb el, et intreron s ’ en et aseteron se a la taula. 38 E·l farizien pessava entre se meteys: «Per que ahuan 149 non avie lavat que 150 ma[n]jes? » 39 Jhesus li dis: «Vos [72vb] autres 151 fariziens lavatz ben la copa e l ’ escudela, mays non lavas so que es dedins vostre cor plen de rapina e de inquitat. 40 Fol! Aquel que fa so que es deforas, non a fag el so que es dedins? 41 Veramens, melhor cauza es que dones almornas 152 e totas cauzas vostras seran netas. 42 Empero gai 153 a vos autres fariziens que prenez los deniers de la menta e de la ruda e de totas herbas e traspassas drechuras.» [Manquent les versets 43 - 45] 46 Adonx dix Jhesus et respos aquestas paraulas: «Gai 154 a vos autres savis lettrats que cargas 155 las gens de grans fayses e de demesuratz, e vos autres non lo[s] voles tocar am lo menre det. 47 Gai 156 a vos autres qui bastes los monimens dels profetas, mays los vostres 157 payres los aucigront. 48 Magnifesta cauza es que vous autres cossentis en las hobras de vostres ancessors, car els los aucigron; e vos autres bastes lurs sepulcres. 49 E per so Dieus dis: ‹ Yeu tramete ad els profetas et apostols, et e[l]s aucigron los e·ls perseguiron, 50 per so que tot lo sanc 158 que aquesta generacio a escampat del commensament del mon entro aras sie demandat a vos autres, 51 del sanc del just Abel entro del sanc de Zacarias que font mort entro lo temple e l ’ autar. [Ita, dico vobis, requiretur ab hac generatione.] › 148 Ms. «tieu(lh) huelh». 149 «ahuan» = «avan». 150 Ms. «lavat (avans) que»: «avans» exponctué. 151 Ms. «vos / (vos) autres». 152 Ms. «arlmonas». 153 Ms. «gai(g)»: g exponctué. 154 Ms. «gaug»; corr. d ’ après Vulg" Lyon. 155 Ms. «gargas»; corr. d ’ après Lyon, Carp. 156 Ms. «gaug»; corr. d ’ après Lyon, Carp. 157 Ms. «vrotz»? Corr. d ’ après Vulg. «vestri». 158 Ms. «que tot (que) lo sanc». 2.4. L ’ évangile selon Luc 243 <?page no="252"?> 52 Gai 159 a vos autres savis lettratz que portas am vos autres la clau de u siencian, ni vos non intreras ny laissas intrar los autres.» 53 Cant Jhesus ac dichas aquestas paraulas, los fariziens e·ls savitz lettrats los commenceron a prendre e contradire en motas de cauzas grevement, 54 e gardaon qu ’ elx prengueson pruve et acusaron alcuna paraula. [73ra] [Capitol 12] 1 E grant pobol estava entorn Jhesus, e el comensa a dir a sos decipols: «Gardas vos des farisiens e falses ypocritas. 2 Tota causa serta reuberta sera manifestada et conoguda. 3 So que vos autres [disses] 160 en luoc escur et amagat sera manifestat en luoc clar. 4 E dic a vos autres: Amix mieux, que non ajas paor d ’ aquels que auciron lo cors e pueys non an 161 autre poder sobre vos autres. 5 [Ostendam autem vobis quem timeatis: timete eum qui, postquam occiderit, habet potestatem mittere in gehennam.] Yeu vos dic e non o sabes vos autres. 6 [Nonne quinque passeres veneunt dipondio, et] ben sinc perdals per hun denier? Et hun d ’ els non lo sabrie far, e non sara oblidat davant Dieux. 162 [Manque probablement le verset 7 ou il est amalgamé de façon incompréhensible avec 5 et 6] 8 E dic vous que tot home qui manifestara lo mieu nom davant las gens, yeu lo manifestaray davant Dieux lo Payre e·ls angels sieux. 9 Et aquel que me renegara davant los [homes], [me renegara davant los] angels de Dieu. 163 10 E tot hom que parlara davant la gent contra lo filh de Dieu ly sera perdonat, may aquel que cayra en desperacio non li sera perdonat. 11 Quant vos autres menaran prezez en lurs synagogas davant los majorals, non ajas duptansa que respondres ne que dires, 12 car lo sant Esperit vos endoctrinara en aquel[a] hora que deves dire.» 13 E dis a Jhesus hun home de[l] pobol: «Maistre, digas a mon frayre que deja partir la heretat am me.» 14 El respos: «Qui me a establit jutge ni partidor sobre vos autres? » 159 Ms. «gaug»; corr. d ’ après Lyon, Carp. 160 Corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 161 Ms. «en». 162 Les versets 5 et 6 sont totalement corrompus et largement incompréhensibles; ils n ’ ont plus grand-chose à faire avec le texte de la Vulg. 163 Verset corrompu; correction d ’ après Vulg. et Carp. 2. Texte des quatre évangiles. 244 <?page no="253"?> 15 E dis lurs: «Gardas vos de tota avaricia, car la vida de l ’ ome non es solamens per abondancia de motas pocesios.» 16 E dis aquesta semblansa: «Hun home avie motas posesios am copia de frugs. 17 Dis: ‹ Que faray yeu? Non ay ont recuelha tots mos bes. 18 May yeu deffaray tots mos graniers et faray los majors, et aqui ajusteray tots mos bes. 19 Adonx viuray lonc temps manjan e beven am tota benen[an]sa. › 20 E Dieux li aparet e dis li: ‹ Fol, tu morras en aquesta nueg, e so que ajustas, de qui sera? › 21 Aysi es d ’ aquel que ajusta threzaur non segon Dieux.» 22 E dis als [73rb] sieus dicipols: «Per so vos dic que non ajas pesamen de vos autres [quid manducatis neque corpori quid induamini]. [Manquent les versets 23 - 25] 26 Donx si non podes far la major cauza de totas, per que es duptozes? 27 Gardas los ylis com creison, els non lauron ni fielon. E dic vos que Salomon non font tant gloriosament vestit coma hun d ’ aquels. 28 E si Dieux vest aysi las herbas ni vivon als camps, e lendeman las met en el forn per cremar, majormens vos autres paures humils. [Manquent les versets 29 et 30] 31 Car a Dieu plas que vos autres ajas lo regne celestial. [Manque le verset 32] 33 Vendes vostres pocesios e fais almorna, et ajustas thezaur que non falh al cel, lo cal layre non pana ny pot panar, ni negun non pot corumpre. 34 Lay ont sera vostre thezaur, aqui sera vostre cor. 35 Estays aparelhas en lun clar 36 aysi com aquels que esperon lur senhor; cant tornara de las nosas, que mantenent que vendra ni sonara, li hobraran las portas de son hostal. 37 Benaurats seran aquel[s] sers que el trovara velhans: Veramens vos dic que el vos fera sezer en taula [e] 164 el servira. 38 E si el ven a els al premier jorn, a la mieja nueg, et aysi vos trobara, benaurats seran aquels serts. 39 E sapjas que se lo senher de l ’ ostal sabie en cal hora lo layre deu venir, el velharie e non se lasserie raubar la mayon. 164 Corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 2.4. L ’ évangile selon Luc 245 <?page no="254"?> 40 E don vos autres estais apparelhas, que lo filh de Dieu venra la hora que on non se pensera.» 41 Et P[eire] dis: «Senher, dis tu aquesta semblansa a nos ou a tots? » 42 Jhesus lurs dis: «Que te pesas tu que sie lo filh bayle ni savi, lo cal son senher adordena sobre tots los sieus que el 165 lur done vianda per mesurar en temps covinent? [Manque le verset 43] 44 E dic vos que el lo procezira sobre sos bes. 45 E·l sers que dira en son cor: ‹ Mon senhor estara lonc temps, e commensara a ferir la companha, manjar, beure et enebriar; 46 e son senhor venra tal hora que el non se cuijara, e despausara lo e metra lo am los malvais. [73va] 47 Aquel sers que am la volontat de son senhor e non fa so que li plas, sofrira 166 mots turmens. 48 May aquels que non lo sabon e fan ben, pauc de mal sofriran. Et aquels a qui mot dona Dieux, ni commanda mot [et] li demandara. 49 Yeu soy vengut pour mettre fouc en terra, e vuelh que sie complit. 50 E vueilh soffrir turment e soy destrueg entro que sie complit. 51 E cuijas vos que yeu sie vengutz pour far pays en terra? [Non, dico vobis, sed separationem.]» [Manquent les versets 52 et 53 qui exemplifient la fin de 51] 54 [Dicebat autem et as turbas: ] «Cant vos autres verres venir alcuna nivol dons Oxident, mantenent dizes: ‹ Pluja aurem › , et aysi es. 55 E cant lo vent d ’ Orient renha, dizes: ‹ Estiou ven › , et aysis es 167 . 56 Ypocritas! Vos autres sabes jutgar los senhals del cel et de la terra, donx per que non conoyses aquest temps? 57 Per que non jutgas en vos autres meteyses cauza justa? 58 Cant yras davant senhoria am tom adversari, pesa te de adobar amb el per so que el no te liure en las mas del jutge, ni lo jutge non te liure en las mas des gardas, ni las gardas non te meton en carse. 59 Dic te que non ysiras entro que tu y ayas pagat tot.» 165 Ms. «el(s)». 166 Ms. «sofrira(n)». 167 Ms. «aysis es (e cant): e cant biffé. 2. Texte des quatre évangiles. 246 <?page no="255"?> [Capitol 13] 1 Adonx eron aqui d ’ alcus qui condempnavon des fariziens e des Galelieus que Pilat avie motz emesclat lurs sanc en lurs sacrificis. 2 Jhesus lurs dis: «Pensas vos que aquels fariziens foson pejors que totz los autres Galilieus 168 , car els ont sufert totz aquests mals? 3 Dic vos que non. Ans si non fay[s] penedensa, [omnes similiter peribitis].» [Manquent les versets 4 - 9] 10 E Jhesus prezicava per lurs synagogas las festas. 11 E venc una femna, la cal lo maligne esperit tenie liada, et annava 169 enclinada e non podie gardar vers lo cel en aut ja eron passatz .xviii. ans. 12 Jhesus la apela e li dis: «Femna, tu yes curada de la tyeua enfermetat.» 13 E pauza ly Jhesus la man dessus, e mantenent font [73vb] [redrezada] 170 e glorificava e lauza Dieux. 14 Dis lo majoral de la synagoga que font endignat, car Jhesus curava en lo disapte, e dis am lo pobol: «.vi. jorns a en la syemena, en los cals deu hom hobrar; venes ad aquels jorns e curas non pas el jorn de festa.» 15 Jhesus li respos e dis: «Ypocritas, cal es de vos autres que si a hun buou o hun aze que non lo delieche de la manjadoyra e non lo mene abeurar {e·l mort}? 16 Et aquesta filha d ’ Abraham, la cal lo demoni a tenguda empachada e contracha ja sont pasatz .xviii. ans, non era obs que fos deliada d ’ aquest liam al jorn del disapte? » 17 E cant dizie aquestas paraulas, totz ses adversaris avien vergonha, e tot lo pobol se alegrava de tots los glorioses miracles que Jhesus fazie. 18/ 19 E Jhesus lurs dis aquesta semblensa: «Lo regne celestial es semblant al gra de la mostarda que es menor que autra gra; e cant es semenat creys e torna gran albre si que los aucels estan 171 per las rams.» [Manque le verset 20] 21 «Encaras es semblans al levat de la pasta, car tres gras fac levar grant cantitat.» 22 Et el anava per las ciutas prezican e per las vilas 172 vers Jherusalem. 168 Ms. «Galdiens»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Paris. 169 Ms. «annada»; le cotexte exige un imparfait. 170 Corr. d ’ après Lyon; cf. aussi Vulg. et Carp. 171 Ms. «estan(s)»; 172 Ms. «vi(e)las». 2.4. L ’ évangile selon Luc 247 <?page no="256"?> 23 E hun home li dis: «Senher, yeu cre que pauc son aquels que se sa[l]varan.» E Jhesus li dis: 24 «Eforsa te de intrar per la porta estrecha. Yeu vos dic que moulx y volrien intrar e non poyran. 25 [Cum autem intraverit paterfamilias et clauserit ostium, incipietis foris stare et pulsare ostium.] E crideron a la porta ‹ Senher, obre nos! › . Et el 173 respondra: ‹ Yeu non vos conosc. › 26 E vos autres dizes: ‹ Nos mangem e beguem an tu, e tu prezicavas per las nostras plasas. › 27 Et el dira: ‹ Yeu non 174 vos conosc; partes vos denant me 175 , filhs de iniquitat. › 28 Et aqui sera plor e tristor. Adonx veyres Abram et Ysac e Jacob e tots los profetas al regne celestial, e vos autres seres gitatz foras. 29 Et venra[n] de Orient et de Oxident e d ’ Aguilo [e de] deserts 176 e repauzaran al regne celestial. 30 Et enaysis seran los premiers derreniers [e los derreniers] 177 premiers.» 31 En aquel jorn vengron alcus fariziens e diseron a Jhesus: «Yeys d ’ aquestas encontradas, car Herodes te vol occire.» [74ra] 32 E Jhesus lurs dis: «Anas e dires ad aquela volp: ‹ Yeu compliray dreitura en los demoniats e guerir[ay] los malautes 178 e huey e deman, [et tertia die consummor]. 33 [Verament cove a mi oi e dema] e l ’ autre [dia anar] 179 , car yeu non deves morir foras de Jherusalem. 34 E Jherusalem, Jherusalem, tu ensegues los profetas e los lapidies, los sans que Dieus te trames motas vegadas; e devies ajustar lo tieu pobol aysy com l ’ aucel ajusta sos filhs, e tu non o volgues! 35 [Ecce relinquetur vobis domus vestra deserta. Dico autem vobis: ] Vos autres non me veyres entro que digas: ‹ Benezecte sie aquel que es vengut en lo non de Dieu! › » [Capitol 14] 1 En hun jorn Jhesus entrava en l ’ ostal d ’ un farizien al disapte pour manjar, e lo agacheron. 173 Ms. «es». 174 Ms. «nos». 175 Ms. «me(s)» 176 Leçon curieuse qui n ’ est appuyée par aucune des autres versions; Vulg. «austro», Lyon «Auta», Carp. «austri», 177 Corr. en nous orientant à Vulg., Lyon, Carp. 178 Ms. «malvats», ce qui produit un contresens; Vulg., Lyon et Carp. n ’ ont pas de lexie correspondante. 179 Correction et comblement des lacunes en reprenant Lyon. 2. Texte des quatre évangiles. 248 <?page no="257"?> 2 Et hun home ydropicus era davant el. 3 E dis Jhesus al[s] savis lettras et al[s] fariziens: «Deu hom curar al disapte? » 4 Et els calero. Jhesus lo pres e·l cura, 5 e dis lur: «Cal es aquel de vos autres si lo sieu buou ou son aze caz en hun pos, que non ne lo traga hom en disapte? » 6 E non li solgro respondre. [Manque le verset 7 et le début de 8] 8 [«Cum invitatus fueris ad nuptias, non discumbas in primo loco.] Se alcun home de tu plus honrat es covidat 180 , 9 venra aquel que l ’ aura covidat e dira: ‹ Fay luoc ad aquest › , et adonx commensaras ad eser las am gran vergonha. 10 Mais quant seras covidat, sis au plus bas luoc, e venran los covidans e diseron: ‹ Amix, fay vas amon 181 , et adonx auras gloria et honor davant los covidats 182 . 11 Car aquel que se esausa 183 sera humiliat, et aquel que se humiliera sera ysausat.» 12 E dis ad aquel que l ’ avie covidat: «Cant covidaras alcun home a dinar ou a sopar, non covides tos conoysens ny tos frayres ni tos parens ni tes vezis per so que els non te recovidon ni prengas guizardon. 13 May cant faras negun 184 covit, apelaras los paures, febles, contrags et escases, 14 et seras benaurats al journ de la resurexio.» 15 E hun dels covidats 185 cant o au dis li: [«Beatus qui manducabit panem in regno Dei! »] 16 [At ipse dixit ei: ] «Hun home fay grans apparelhamens de manjars e covida mots homes. 17 E cant font temps de manjar, el 186 trames los sieus serts als covidatz que vengueson, que tot era apparelhat de dinar. 18 E tots se commensaron a escuzar. Lo premier dis: ‹ Yeu ay com[74rb]prada 187 una villa e coven que yeu y ane pour vezer la. › 180 Devant «covidat» un «ve» biffé. 181 Ms. «fay (luoc) vas amon»; «luoc» biffé. 182 Ms. «covidans»; corr. d ’ après Vulg. »discumbentibus», Lyon «sezentz», Carp. «repausant» qui sont tous des ‘ invités ’ , et non des ‘ invitants ’ . 183 Ms. «esausa(t)»; corr. en prés., un p.p. étant inacceptable dans ce cotexte. 184 Ms. «negun (v) covit»: «v» biffé. 185 Ms. «convidans»; Vulg. «discumbentibus», Lyon «pausantz», Carp. «repausant». Cf. la N au verset 10. 186 Ms. «el(s)». 187 Ms. «com[74rb](com)prada»: com répété. 2.4. L ’ évangile selon Luc 249 <?page no="258"?> [Manquent les versets 19 et 20 ainsi que le début de 21] 21 [Et reversis servis, nuntiavit haec domino suo.] Adonx font yrats son senhor e dis ly: ‹ Yeys foras tost per las plasas e per las carrieyras de la ciutat e mena me los paures, orbs e contrags. › 22 E [dis] lo 188 sers, car nulz homs n ’ y demenec: ‹ Senhor, yeu fag ay ton mandement; encaras y a los vuegs. › 23 Dis lo senhor: ‹ Yeys foras per los camis e forsa tot home que pase afin que ma taula sie complida. › 24 Dic 189 que nulx homs d ’ aquests que era[n] covidats non tastara 190 d ’ aquels mieus manjarts.» 25 Gran 191 pobol lo seguie, et el lur dis: 26 «Aquel que·m volra seguir e non dezemparara son payre e sa mayre e ses filhs e sos frayres e sas sorres e se meteys non pot eser mon 192 dicipol. [Manque le verset 27] 28 Car es aquel que volt bastir aquela torre, e aquest commensa e non pot complir. [Manquent les versets 29 et 30] 31 E cal rey va en batalha contra autre rey que non pensa premyerans si·l poyra ysir en camp am .x. milia homes ad aquel que va am .xx. milia? 32 Si que non enans de temps pese de pas. 33 Et aysy adquel que non dezemparara tot cant pocezis 193 non pot eser mon dicipol. 34 Bona es la sal, e se la sal falh, de que salaram? 35 Pueys non profieta may a gitar foras. Qui avie aurelhas per auzir, auja! » [Capitol 15] 1 Mols publicas peccadors se adjustaron contra Jhesu Crist per auvir lo. 2 Contra [el] 194 los fariziens et alcus savis lettras ni murmuravon dizens: «Aquest receb los peccadors e manja amb els.» 188 Ms. «lo(s)»; Vulg. «Et ait servus … ». 189 Ms. «dis»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 190 Ms. «tastara(n)». 191 Ms. «G(g)ran». 192 Ms. «son»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 193 Ms. «p(r)ocezis»; corr. d ’ après Vulg. «possidet». 194 Les autres versions ont une construction différente (sans contra), mais l ’ insertion d ’ un pronom marquant le destinataire s ’ impose. 2. Texte des quatre évangiles. 250 <?page no="259"?> 3 Jhesus lurs dis aquesta semblansa: 4 «Que es aquel que a .c. fedas e pert ne una de las .c., que non laise ellas et va 195 [ad illam quae perierat, donec inveniat eam? ] [Manquent la deuxième partie de 4 ainsi que les versets 5 et 6] 7 Dic vos que aytan grant gaug sera al cel sobre hun peccador convertit a penedensa <com> sobre .ic. 196 justs que non an obs de far. 8 E si alcuna femna a .x. bezanhz e ne pert hun, e lo serca en sa mayo entro sy que l ’ a y 197 trobat? 9 E cant ela l ’ a trovat, elhe se alegra an ses vezis, car a trovat so 198 que era perdut. 10 Dic vos que grant gaug es al cel de hun peccador covertit a penedensa.» [74va] 11 Jhesus 199 dis: «Hun home avie dos filhs. 12 E dis lo plus jove al payre: «Payre mieu, dona me ma part que me tanh de tos bes.» Et el la li dona. 13 Et anet s ’ en en viatges en longas terras e despent tot cant avie amb aicel[a]s femnas. 14 E cant font tot cosumat, gran carest[i]a venc en la terra e commensa ad aver frachura. 15 Et anec s ’ en ad huna vileta e font porquier d ’ un pros home. 16 E alcuna ves dezirava emplir son ventre de la vianda dels pors e non lui donavo. [Manquent les versets 17 - 19] 20 Et el se pesa en se meteys et leva d ’ aqui e s ’ en anet a so pa[i]re. E cant son payre lo vit de loing, font fort escomogut de pietat; et ysit, li acorreva abrassan e baizan 200 . 21 Dis li lo filh: ‹ Payre, yeu ay pecat contra tu e non soy digne de eser appelat ton filh. › 195 Ms. «et va (que)»: nous supprimons que pour arriver à une construction plus ou moins acceptable. 196 Ms. «.xix.»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 197 Ms. «sy que (lo) l ’ a y trobat». 198 Ms. «ce»; erreur due à l ’ influence du français. 199 Ms. «I(j)hesus». 200 Ms. « … li acarrezia e brascam e beyam». Passage corrompu que nous corrigeons en employant les formes canoniques sur la base de la Vulg.; « … et accurrens cecidit super collum eius et osculatus est eum». Cf. aussi Paris « … e correc ves lui et abrasset lo», et Lyon « … e correntz gitec se sobre·l col de lui e baisec lo». 2.4. L ’ évangile selon Luc 251 <?page no="260"?> 22 Lo payre dis a[ls] mesatges: «Cor[e]s, aparelhas vel[h]s vestirs e causas tol[e]s 201 de nos, e bel anel en son ma. 202 23 Pueys aporta[s] hun bel vedel ben gras et aucirre[s] lo, e manjam lo e bevem, 24 car aquest filh mieu que era morts es resucitats, et era perdut et es recobrat.» E commensaron a manjar. 25 Lo filh major era deforas per los camps. E cant font pres de l ’ ostal, el auzi los esturmens. 26 E demanda que era yso [a un sirvent] 203 , 27 et el dis: «Ton frayre 204 es vengutz e ton payre a mort hun vedel gras, car el es tournat san. 28 Adonc font endignats e non volie intrar en l ’ ostal. [Pater ergo illius egressus coepit rogare illum.] 29 E dis al payre: «Motz ans te ay servit 205 , et non pase ton mandement, et anc non me donies hun cabrit que manjes am mos amix. 30 Mais ton filhs que a 206 cosumats tots sos bes amb aicelas femnas es vengut, tu has mort hun vedel gras 207 .» 31 Lo pere dis: «Filh, tu yes totas vegadas am me, e tots los mieux bes sont tieus. 32 Covinen cauza es que mangem mot e nos alegrem, car ton frayre era mortz e es resucitatz, peris era et es recobrat.» [Capitol 16] 1 Jhesus 208 dis [a] 209 sos discipols: «Hun ric avie hun bayle, e font difamat et acuzat davant lo senhor [74vb] que el decipava sos bes. 2 Lo senhor lo apela e dis li: «Que es ayso que auze dire de tu? Rent razon de ta balia.» [Manquent la fin du verset 2 ainsi que les versets 3 et 4] 201 Ms. «tots»; les autres versions ne sont d ’ aucun secours, mais vu que les vêtements sont vieux, les souliers seront aussi rebutés. Notre ms. fournit une péjorisation de ce qui est positif dans les autres versions. 202 Les corrections dans ce verset plein d ’ incohérences grammaticales sont faites sur la base de la Vulg. 203 Corr. d ’ après Lyon; cf. aussi Vulg. et Carp. 204 Ms. «ton frayre (ton frayre] es vengutz», 205 Ms. «servut». 206 Ms. «a(s)». 207 Ms. «hun vedel (hun vedel) gras». 208 Ms. «I(j)esus». 209 Cf. Vulg., Lyon, Carp. 2. Texte des quatre évangiles. 252 <?page no="261"?> 5 [Lo bayle] apela tots los detours 210 de son senhor e dis al premier: ‹ Cant devez a mon senhor? › 6 Et el dis: ‹ .c. mesuras d ’ oli. › Et el dis: ‹ Recobra ton escriu et escrig tost que son .l. › 7 Pueys dis a l ’ autre: ‹ E tu, cant deves? › Et el dis: [ ‹ Centum coros tritici. › Ait illi: ] ‹ Recobra ton escrig et escrieu ne .lxxx. › 8 E·l senhor loa pueys lo malvais bayle que el avie fag saviamens, car los homes temporals sont plus savis que los esperitals segon lurs manyeras. 9 Et yeu vos dic: Ajustas amix de so que avez malamens gazanhat, per so que sias receups en perpetuals habitacios cant morres. [Manquent les versets 10 et 11] 12 E se vos autres avez raubada l ’ estranha causa, com recobrares la vostra? » 13 «Nulh hom non pot ben servir a dos senhors; el amara l ’ un e l ’ autre azirara, e am la hun estara e l ’ autre mesprezera; non podets servir a Dieu et al secgle.» 14 Los fariziens avars que auzirent aquestas paraulas l ’ escarnien. 15 E Jhesus lurs dis: «Vos autres vos fais just davant las gens; e Dieus sap vostre cor: so que se[m]bla 211 bon aux homes es abominacio davant Dieux. 16 La ley et los profetas parlan entro a Johan de so que era a venir; per el en sa 212 es prezicat lo regne celestial, e tot home se esforsa d ’ aver lo 213 ». [Manquent les versets 17 et 18] 19 Un 214 home era mort ric que vestie polpra e samit e manjava cascun jorn belament. 20 Et hun paure que avie non Lazer jazie a la porta d ’ el plen de nafras, 21 e dezirava se sadolar de las brizas que cazien de la taula del ric; negun non lui donava. May los cans venien e leqavon li las nafras. 22 Et endevenc se qu ’ el paure mendican 215 mori e font portat par los angels en la fauda de Abraham. E lo ric 216 mori. e·l font sebelit en infern. 23 Et es leva[n] sos yeulx cant era en los turmens, e vit Abraham de luenh e·l Lazer que li sezie en la fauda. 210 Ms. « … (los) apela tots los detours»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 211 Ms. «sobla[m)». 212 Ms. «per el (a) en sa es prezicat … » 213 Ms. «se esforsa (lo) d ’ aver lo». 214 Ms. «En»; corr. d ’ après Lyon et Carp. 215 Ms. «mengigan». 216 Ms. «Abraham (e dis) e lo ric»; e dis biffé. 2.4. L ’ évangile selon Luc 253 <?page no="262"?> 24 E crida e dis: «Payre Abraham, ajas merce de me e tramet me Lazer que molhe son det en ayga per tal que refrege la mieua lenga, car aquesta 217 flama me turmenta.» 25 E dis li Abraham: «Filh, ajas remembransa que tu as receputs mots bes en ta vita, e·l Lazer mots mals. Aras aquel recep consolacio, e tu los turmens.» [Manquent les versets 26 - 31, c ’ est-à-dire la fin du chapitre] [Capitol 17] 1 [75ra] E dis Jhesus als sieus discipols: «Afar aven 218 que hom sofri[r]a escandols; empero gai 219 ad aquels a qui [avenron] par aventura 220 . 2 Melhs 221 li valrie que fos 222 morts e giettas en mar am una mola au 223 col que se escandelizava hun d ’ aquels paux enfans. [Manque le verset 3] 4 Gardas si alcun pecca contra tu en hun jorn .vii. vegadas, e pueys s ’ en penet, perdona li. 5 Diseron los apostols a Jhesus: «Creys en la nostra fe.» 6 [Dixit autem Dominus: «Si habueritis fidem] cant hun gran de mostarda e dires a hun arbre: ‹ Arranca te e trasporta te en mar! › , e vos obezira 224 . 7 Si alcun de vos autres aja hun sers que aja arat e mandat p[u]eys peys los buous, li diram cant sera retornat: ‹ Mantenent viure puet! › , e sera a manjar 225 ; 8 non li diram pas: ‹ Aparelhem de manjar e serves me tant cant menjaray e beuray. Pueys menjaras e beuras. › 9/ 10 El non sap grat al serts, car a fag son mandament. E vos autres tant fares tot cant vos es mandat; dires: ‹ Nos em serts pauc profechozes, may fag avem so que deviam. › » 11 Quant Jhesus anava per Jherusalem e passet per mieg de Samaria e de Galilea. 217 Ms. «osquesta», qui est cependant une correction d ’ un aquesta original. Nous restituons la leçon primitive. 218 Traduction curieuse; Vulg. «impossibile est», Lyon «non pot esser». 219 Ms. «gaug». 220 Passage corrompu, cf. Vulg. «vae autem illi per quem veniunt»; en occitan, cela devrait donner: «empero gai ad aquels per qui avenron». 221 Ms. «mais»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 222 Ms. «fo(t)s». 223 Forme française? Vulg. «circa collum». 224 Ms. «obezira(n)»; le cotexte exige un sg. 225 Passage corrompu; cf. Vulg. «statim transi, recumbe». 2. Texte des quatre évangiles. 254 <?page no="263"?> 12 E cant intrava en hun castel, li ysseron a carriera .x. homes lebrozes, et esteron de luenh 226 , 13 e leveron lurs vos cridans: «Jhesus salvador, ajas merce de nos! » 14 E Jhesus, cant los vist, dis: «Anas e mostras vos als preveyres.» E cant y anaron foron mondats 227 . 15 Et hun d ’ aquels que vi que eron mo[n]das, to<r>na criden e reden gracias a Dieu, 16 et enclina se als pes de Jhesu Crist, et el era Samarita. 17 Dis Jhesus: «Non ay yeu mondatz .x.? Els ont sont 228 ? 18 Negun d ’ els non fes gracias a Dieu se non aquests estrangier? » 19 Jhesus li dis: «Leva te e vay t ’ en, car la tieua fe te salva.» 20 Los dicipols demanderon a Jhesus: «Coras venra le regne celestial? » - «Non ve[n] per ans.» 21 Ni diran: «El es aisy o aqui; veu vos que lo regne 229 celestial es entre vos autres.» 22 E dis als sieus dicipols: «Encaras venra jorns que vos autres dezirares vezer lo filh de Dieu, e non lo veyres. 23 E diran vos: ‹ Aysy es, et aqui es. › [Nolite ire neque sectemini.] 24 Non, car lo filh de Dieu sera aisy comma lamp que re[s]plandiz sobre tota la terra, aysi sera en l ’ a[75rb]veniment del filh de Dieu. 25 Premeiramens ly coven a soffrir pacio. [Manquent les versets 26 - 30] 31 Adonx sera manifestat en aquela hora: Aquel qui sera en la techada 230 non dessendra per penre la rauba, e qui sera e[l] camp non tournera arriere. 32 Sias remembrans de la molher de Lot. 33 Aquel que voldra salvar l ’ arma [la perdra] 231 , et aquel que la perdra se salvara. 34 Yeu vos dic que en aquel temps seran dos en hun lieg, la hun sera sals, e l ’ autre se perdra.» [Manque le verset 35] 36 E e[l]s diseron: «Et ont sera ayso, senher? » 37 Et el lurs dis: «La ont sera lo cors, aqui se ajusteron las aguilas 232 . 226 Ms. «luen(l)h» (? ); corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 227 Ms. «mon(t)dats». 228 Ms. «els (non n)ont sont». 229 Ms. «resne». 230 Ms. «taulada», ce qui est sémantiquement inacceptable. Vulg. «in tecto», Lyon «el tet», Carp. «al teit». 231 Corr. d ’ après Lyon; Vulg. «perdet illa». 232 Ms. «anguilas»; Corr. d ’ après Vulg. «aquilae». - Latinisme pour aigla. 2.4. L ’ évangile selon Luc 255 <?page no="264"?> [Capitol 18] [Manquent les versets 1 - 8] 9 E dis lur ad alcus qui se consiravon de lurs bonas hobras e mespresavon los autres aquesta semblensa: 10 «Dos homes intreron al temple per horar, hun pharizien et hun publica. 11 Lo farisien estet horan e dis entre se meteys: «Senher Dieus, yeu te fas gracias car yeu non soy aisy com mots d ’ autres homes: raubadors, malvaits, luxurioux, ni coma aquest publica. 12 Yeu dejune dos vegadas la semmana, yeu done deme de totas las causas que pocezire.» 13 E·l publica estava de luenh 233 e non ozava levar 234 los huelhs al cel, ans ferie sos pes e dizie: «Dieux, ajuda me peccador! » 14 E dic vos: Veramens quel publica remas just plus que lo farisien davant Dieus. Et torneron s ’ en cascun en sa mayon, car aquel que se esaucera sera humiliat, et aquel que se humiliera sera ysausats.» 15 E prezenteron li los enfans per tocar et per benezir los, may los dicipols los repreron. 16 E Jhesus los apela e lurs dis: «Laysas los enfans venir a me, car d ’ aytals es lo regne celestial. 17 Veramens vos dic que aquel que no 235 sera humil aysi coma hun d ’ aquels enfans non intrara en lo regne celestial.» 18 Adonx li demanda lo princep: «Bon maistre, que faray pour aver vida perpetual? » 19 Jhesus dis: «Per que me apelas ‹ bon › ? Nulh home non es bon, may sol Dieus. 20 Tu sabes los mandamens: Non auciras, non faras azulteri 236 , non panaras, non faras fal[s] testimoni, honra ton payre e ta mayre.» 21 Et el dis: «Yeu ay gardats tots aquels mandamens de mon joven en sa. 22 Cant Jhesu Crist li o audit, e dis li: «Una cauza te falh: Vent tot cant as [75va] e dona o als paures; et auras thezaur al cel. E seguiras me.» 23 E cant au aquestas paraulas, font mont dolant per so car era ric home. 24 E Jhesus que vist que era trist, dis: «Greu cauza es a ric home intrar en lo regne celestial! 25 E plus tost pasarie hun cam[el] par hun trauc d ’ agulha que ric home par la porta del regne celestial.» 26 Diseron aquels que auziron: «Donx, qui se poyra salvar? » 233 Ms. «luen(l)h». 234 Ms. «non ozava (auzar) levar los huels»; déboublement injustifié de l ’ inf.; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 235 Ms. «no(n)», avec n noirci. 236 Ms. «azulieri» (? )»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 2. Texte des quatre évangiles. 256 <?page no="265"?> 27 E el lurs dis: «So que sembla greu de far aux homes es leugiera cauza a Dieu.» 28 Respos P[eire]: «Nos laysam tot cant que avem e seguem te.» 29 Jhesus respos: «Veramens, vos dic que vos autres que layses payre o mayre o molherts o filhs per la mieua amor, 30 recebres per la mieua amor mot major guizardo e vida perpetual.» 31 A pres am se los .xii. apostols sieus e dis lur: «Anas vos en Jherusalem e seran complidas totas las profecias del filh de Dieu. 32 Car el sera liurat en las mas del[s] malvats e sera escarnit e batut et escopit 33 e mort, e rescucitara al ters jorn.» 34 Et e[l]s non entendien res de totas aquestas paraulas secretas. 35 E cant foron pres de Jherico, hun home orb sezie prop del camin [e] mendeguejava. 36 E cant auzi lo brug de las gens que pasaon, demandet que era. 37 E diseron li que Jhesus de Nazaret era aquel que pasava. 38 Et el crida dizent: «Jhesus, filh de David, ajas pitat de me! » 39 Et aquels que pasaon li dixien que cales, et el encaras mays cridava: «Filh de David, ajas pietat de me! » 40 E Jhesus se re[s]tanca e fe lo venir a se; e cant font vengut, 41 dis li Jhesus: «Que vo[l]s te face? » Et el dis: «Senher, que veja.» 42 E Jhesus dis: «Garda, la tieua fe te salva.» 43 E mantenent que ac cobrada la vista, lo segui lauzan Dieus, e tot lo pobol que o vi dona e fes grans [laus] a Dieu. [Capitol 19] 1 Et aneron vers Jerico. 2 Et hun home que avie nom Zaceu, cap des publicans e des peccadors, et era ric home, 3 e volie vezer Jhesus, e non podie per la 237 prieysa de las gens, e car era pauc de persona 238 . 4 El [75vb] corret e monta en hun albre de sambuc mort per vezer lo cant pasarie. 5 Jhesus leva los yeulx e vit lo e diz li: «Zaceu, dessent, tot huey me coven albergar am tu.» 6 E devala tost e receb lo mot alegre. 7 E tots murmureron, car el era albergat amb aytal home peccador. 237 Ms. «la(s)». 238 Ms. «presona»; Vulg. «statura». 2.4. L ’ évangile selon Luc 257 <?page no="266"?> 8 Zaceu estava denant Jhesus e dis: «Senhor, yeu voulh adonar la mitat des bes mieulx als paures, e sinon 239 ay enganat negun ni toult, luy redray catre tans.» 9 Dis Jhesus: «Huey es venguda 240 salvacio en aquest, car tu yes filh d ’ Abraam. 10 Lo filh de Dieu es vengut per salvar so que era perit.» 11 E dis lur aquesta semblansa, car eron prop de Jherusalem e pesava so que lo regne del cel fos manifestat mantenent: 12 Un noble home anava en viatge lonc per conquistar hun realme, e pueys que s ’ en torneys l ’ agra conquistat. 13 Et apela .xii. de ses serts e lur dona .x. mars e dis lurs: «Mercadejas entro que yeu venga. 14 Mays los hommes de la ciutat mandavon e laisavon mesatges apres d ’ el dizens: «Nos no querem la tyeua senhoria sobre nos.» 15 Pueys cant ac conquistat lo realme, el tourna e fes venir davant los serts que avien receupuda la moneda per comprar amb els del gazanh. 16 E venc lo primier e dis: «Senhor, am lo tieu marc ay gayzangah .x. marcs.» 17 Dis lo senhor: «O bon serts e fizel, car yes estat fizel en pauca cauza; auras poder sobre .x. ciutats.» 18 Venc l ’ autre, dis lo semblan. 19 Respos lo senhor: «Bon sers e fizel, sies senhor sobre cinq ciutats.» 20 Hun autre venc e dis. «Veu te, la tieua moneda, la cal yeu ay ben tenguda amagada, 21 car yeu avie gran temensa de tu que yes home cruzel e voles cuelhir la ont non as escampat e segar lay ont non as semen[at]. 241 » 22 E dis: «Lo senher per la tieua bocca lo·t jutgeray, malvatz sers; donx sa tu sabie que yeu soy [76ra] malvat hom que cuelhi lay ont non ay escampat e vuelh segar lay ont non ay semenat. 23 Per que non porges 242 la moneda als cambis, e cant yeu fora vengut la demandera an gazanh? » 24 E dis: «Toles li lo marc e donas lo ad aquest que n·a .x.» 25 E dis: «Senher, .x. en 243 a.» 26 «Dic vos: Ad aquel que avia donara hom, et ad aquel que non avia de so meteys que avia li tolra hom. 27 E·[l]s enemix mieux que non volgron que renhes sobre els, aucires denant me.» 239 Ms. «e sinon (e sinon)». 240 Ms. «veng(e)uda». 241 Passage corrompu: «e voles (lo) cuelhir lo que non as escampat e segar lay ont non as semen (lay); corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 242 Ms. «poryes»¸ Vulg. «dedisti». 243 Ms. «an». 2. Texte des quatre évangiles. 258 <?page no="267"?> 28 E cant ac dichas aquestas paraules s ’ en aneron en Jherusalem. 29 Quant foron prop de Betsage e de Betania en mont [que es apelat] Holivet 244 , Jhesus trames .xii. sos dicipols 30 e dis lur: «Anats als castel[s] davant vos autres, e cant y intrares trobares hun poli am la samna ont non cavalquet hom lunh temps, e delias lo e menas lo [a] me 245 . 31 E si negun vos dist res, digas que·l senhor ne a mestiers.» 32 Anaron y e troberon la yssi com Jhesus lurs dis. 33 E cant lo 246 deliavon, diseron lurs: «Per que lo 246 delias? » 34 Et els diseron: «Que lo senhor ne a mestiers.» 35 E meneron lo 246 li e pauzeron lurs vestudas sobre el 247 , e montet Jhesus sus el 222 , e motas gens ostavan lurs vestimens 36 per estendre per la via on devie passar. 37 E cant foron prop de la valada de Mont Olivet, commensa se tot lo pobol d ’ alegrar e lauzar Dieus 38 cridans e dizen: ‹ Benezette sie lo filh de Dieu qui es vengut, rey d ’ Ysrael, salvador nostre, pas en terra, gloria al cel en aut! › 39 Et alcus des farisiens ly diseron: «Castia los dicipols de so que dizon ne cridon! » 40 E Jhesus lurs dis: «Dic vos que si els calon, las peyras cridaron.» 41 E cant font prop de Jherusalem, plore dizent: 42 «Que elz no conoysien la pas ne la redencio que Dieux lur avie tramisa! 43 Car venran ennemix et asetjaran Jherusalem et destruÿran, e de totas parts devastaran [76rb] 44 tu e·l pobol que en tu es, e non y lasaran peyra sobre peyra, car tu non as conoguda la gracia de la tieua vizitacio.» 45 Et intra al temple e commensa a gitar deforas aquels que mercadajan al temple, 46 e dizie: «Es la myeua mayo d ’ oracio, e vos autres l ’ aves fatga balma de layros.» 47 E prezicava cascun jorn al temple, e·ls majora[l]s preveyres e·ls savis lettras lo volien acuzar, 48 e non lur era ben avinent, car tot lo pobol entendie en el. [Capitol 20] 1 E un jorn que Jhesus prezicava al temple, s ’ ajusteron los majorals des preveyres e·ls savis lettras e·ls ancias; 244 Corr. selon Vulg., Lyon, Carp. 245 Ms. «delias la e menas la(s) me»; corrections en suivent Lyon et Carp., en partie aussi Vulg. 246 Ms. «la»; cf. N précédente. 247 Ms. «el(a); cf. N précédente. 2.4. L ’ évangile selon Luc 259 <?page no="268"?> 2 els diseron: «E <di>gas nos per qual vertut fas tu aquests miracles ne qui t ’ a donat aquest poder.» 3 Jhesus respos: «Yeu vos demanderay una paraula; respondes me: 4 «Lo batisme de Johan, dont era, del cel o de la terra? » 5 Et e[l]s peseron mantenen: ‹ Si nos dizem del cel, el dira: Donx per que non lo crezez? 6 E si nos dizem de la terra, a lapidar nos a lo pobol, car els sabien ben que Johan era profeta. › 7 E dizien que non o sabien. 8 «Ne yeu non vos o diray per cal poder yeu fauc aquels miracles.» 9 Acomensa dire al pobol aquesta semblensa: «Hun pros hom planta una vinha e loga la a lavradors, e va s ’ ent en lon viatge. 10 E al cal degun temps el 248 tramets au[s] lavradors hun de ses serts, que li donesen sa part de la vinha. Et els lo bateron e trameron lo 249 ses tot frug. 11 Pueys trames 250 ne hun autre, e feron lo semblant. 12 Encaras n ’ y trames hun autre, e nafreron lo e giteron lo foras de la vinha. 13 «Que faray? Yeu y trametray mon car filh, et cre que ad aquest feron reverencia.» 14 E cant los lavradors lo viron, peseron entre els e diseron: ‹ Aquest es heretie[r]; auciram lo per so que la eretat sie nostre.» 15 E gitaron lo foras de la vinha et auciron lo. Donx, que fara lo senhor de [76va] la vinha 251 ? 16 El destroïra aquests lavradors e donara 252 la vinha ad autres.» Et els diseron: «Non sia aisy.» 17 Jhesus lo[s] garda e dis: «Donx que vol dire aquesta profecia que dis: ‹ La peyra que refudero los muradors font pauzada al canto, so es 253 al cap. 18 Tot hom que caira 254 e la terra sera cassat 255 et afolat; aquel que cayra sobre ela se malmetra.» 19 Los sobeyras preveyres e·ls savis lettras lo volgron donx penre, mays agron paour del pobol, car el[s] conogron que el dis aquesta semblansa per els. 20 Et els lo gachavon qu ’ el pogueson sobre-penre en alcuna paraula e liurar a la senhoria per aucirre, e tramezon li alcus homes que semblavan justs. 21 E demanderon li: «Maistre, nos sabem que tu ensenhas en dreistura e non fas diferencia de persona, ans dizes et ensenhas la via de Dieu en veritat. 248 Ms. «el(s)». 249 Ms. «lo(s)». 250 Ms. «tramezo»; corr. en reprenant le sg. de Vulg., Lyon, Carp. 251 Ms. « … lo senhor de [76va] (de) la vinha». 252 Ms. «don(t)ara». 253 Ms. «e(l)s». 254 Ms. «sabia», ce qui ne fait aucun sens; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 255 Ms. éventuellement «tastat», ce qui ne fait pas de sens; nous suivons pour la leçon Vulg., Lyon, Carp. 2. Texte des quatre évangiles. 260 <?page no="269"?> 22 Digas nos si debem 256 donar trahut a Sezar o non.» 23 E Jhesus conoc lor falcia e dis: «Per que me temptas? 24 Mostras me hun denier! » Et els lo mostreron, et el dis: «De qui es la ymage ni·l sobre-escrig? » E els diseron: «De Sezar.» 25 Et el respos: «Rendes a Sezar so que es de Sezar, et a Dieu so que es de Dieu! » 26 E non lo pogron sobre-penre en paraula davant lo pobol, ans esteron meravilhas de la sieua resposta e caleron. 27 Vengron 257 a el alcus fariziens que negavon la resurexio, et els li demanderon: 28 «Maistre, Moyzes nos escrigs mandamens: ‹ Si·l frayre d ’ alcun home morie que agues molher ses enfan, [ut accipiat eam frater eius uxorem et suscitet semen fratri suo.] 29 Donx set frayres eron. Lo premier pres molher, e mori ses enfans. 30 Lo segon apres mori ses enfans, 31 lo ters e tots feron lo sembl[an] e tots moriron. [Manque le verset 32] 33 Donx de qui sera ela 258 molher al jorn de la resurexio, car tots set l ’ an adhuda per molher.» 34 Dis Jhesus: «Las gens en aquest segle prenon molhers, 35/ 36 may aquels que resuscitaran dignamens non penran molhers ni elas [76vb] marits, am seran coma angels davant Dieux. 37 Et [que] 259 aquests morts resucitaran, podes o conoyse[r] par la paraula que Dieux dis a Moyses al desert: ‹ Yeu soy Dieux de Abraam e de Yzac e de Jacob. › 38 May el es Dieu dels vius et des morts, car totz vivon per el.» 39 Dis li uns savi letrat: «Maistre, ben as respost.» 40 E d ’ aquel jorn a enan non l ’ auza demandar a neguna causa per demanda. 41 E Jhesus lur dist: «Com dizes que Crist deu eser filh de David, 42 si David lo nomna ‹ Senhor › al salme que dis: ‹ Lo mieu senhor seze a la drecha part mieua, 43 domentre que yeu pauze los tieux enemix sots los tieux pes › ? 44 Donx si David lo nomna Senhor, com es el son filh? » 45 E hun del pobol dis als sieus dicipols: 46 «Gardats vos dels malvats enletrats que volon anar en preciozes vestirs et eser honras par las plasas e sezer plus aut en la[s] synagogas et als covits; 256 Ms. «deben». 257 Ms. «vendron»; le cotexte exige un temps du passé et non un futur! 258 Ms. «(se la) sera ela; se la biffé. 259 Corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 2.4. L ’ évangile selon Luc 261 <?page no="270"?> 47 els cossuman las cauzas de las vezoas am lurs grans sermos. Aquests seran plus gre[u]ment turmentas et dampnats.» [Capitol 21] 1 Et hun jorn Jhesus gardava aquelx que ofrien lurs dons al thezaur del temple, 2 e vit una vezoa que y getta dos capels de fil que pezavon hun carteron, 3 e dis: «Veramens, vos dic que aquesta vezoa 260 paura a mays ufert que tots; 4 de so que es a frachura a ufert tota sa vida.» 5 E dis as alcuns que parlavon des grans bastimens del temple e grans hornamens: 6 «Tot cant y vezes, non y romanra peyra sobre peyra qui non sie derrotada en bien de temps.» 7 Et els li demanderon: «Maistre, coras seran aquestas cauzas e cal senhal se demonstrara al commensament? » 8 Et el dis: «Gardas que non sias enganats, car mots venron al mieu nom e diran: ‹ Yeu soy Crist! , lo temps se apropja › . Non lo[s] vulhas seguir. 9 Cant auzires batalhas e discordias, non ajas temensa; premyeraments cove que aquestas cauzas sien, empero encaras non sera la fin. 10 Las hunas gens se levaran contra las autras, e realmes contra realmes, 11 e seran [77ra] escomovemens de terras per diverses luox et pestelencias e fams, e mots senhals al cel de gran pahour. 12/ 13 May enans vos pauzan e vos peseguiran par las synagogas, vos encausaran e vos menaran davant los reys per lo myeu non en testimoni. 14 Donx non sias ociozes que respondres, 15 yeu vos donara[y] siencia de parlar a la cal non poyran contrastar 261 vostres adversaris. 16 Vostres payres e vostres mayres e vostres frayres et vostres amix vos liurarun a mort, 17 e tots vos autres aziraran per lo mieu nom; 18 may hun pel de vostre cap non peyrira. 19 Vos autres salvares vostres amix per paciencia e per gracia de Dieu. 20 Cant veyres asetjar Jherusalem am gran ost, sapjas que adonx se apropriara la sieua destruxio. 21 Adonx aquelx que seran en Judea fugiran per las montanhas, e cant seron dins non yescon deforas, et aquels de las montanhas dentorn non intron dins. 260 Ms. «veoza». 261 Ms. «constratar»; corr. d ’ après Lyon et Carp. 2. Texte des quatre évangiles. 262 <?page no="271"?> 22 Car adonx sera temps de venja[n]sa per complir las profecias. 23 Adonx seron gran[s] angocias en la terra e jazan sobre lo pobol aquel 262 . 24 Et e[l]s morran a mala mort et a glazi, e seran caytivatz per tot lo mon. E las gens destroïran Jherusalem entro que lo temps sie complit de la profecia. 25 E motz senhals apariran en lo solelh et en la luna et en las estelas, et en terra sofriran gran 263 destreg per las gens de la confusio del brug de la mar, e car los homes tremolaran de pahor e de dolor 26 que sobre-venra a tot lo mon per las vertus del cel que se escomoran 264 . 27 Et adonx veyran venir lo filh de Dieu del cel am gran vertut de gloria. 28 E cant aquestas cauzas comensaran, levas los huelhs e conoyseres que vostre redencio se apropja.» 29 E dis lur aquesta semblensa: «Gardas la figuieira e·[l]s autres albres. 30 Cant comensara a levar frug 265 , [77rb] conoyseres que l ’ estiu ven. [Manque le verset 31] 32 Veramens vos dic que·l secgle non se traspassara entro que tot ayso sie endevengut. 33 Lo cel e la terra traspassaran amains que las mieuas paraulas. 34 Gardas vous d ’ esfermetat 266 de manjar ni de beure, e de las 267 vanetats del mon que non sias deceuputs; 35 car aissy la[c]s 268 sobre-penran tots los homes del mon. 36 Donx velhas et horas prian Dieux que sias dignes a escapar a totz aquelz mals et eser am lo filh de Dieu.» 37 E Jhesus prezicava lo jorn meteys al temple, e la nueg estava el en oracio en Mont Olivet. 38 E tot lo pobol venie ad el per auzir lo sieu prezic al temple. [Sceau de la Biblithèque Royale M] [Pacio domini nostri Jhesu Cristi secundum Lucam] 269 262 Ms. «aquel(s)». 263 Ms. «gran(g)». 264 Ms. «que se (se) escmoran». 265 En bas de la colonne une main plus tardive (Renaissance) a ajouté la note suivante: «Est un prest de S. Marc et ven so de France.» Leçon en partie incertaine. 266 Ms. «esfremetat»; Vulg. «gravare», Lyon «scargar». 267 Ms. «la(t)s». 268 Vulg. «laqueus», Lyon «lasz», Carp. «laç». 269 Titre intercalé, probablement d ’ une autre main, mais relativement proche de celle du copiste principal. 2.4. L ’ évangile selon Luc 263 <?page no="272"?> [Capitol 22] 1 Adonx se apropja lo jorn de la Pasca que es apelat temps de pan aïme 270 , 2 e los majorals preveyres e los lettrats sercavon com pogueson acuzar Jhesus, may e[l]s temien lo pobol. 3 Et lo demoni intret el corps de Judas Escariot, que era hun des .xii. apostols. 4 Et el anet parlar am los majorals dels preveyres, que el lur liurarie pres Jhesus. 5 Et el[s] foron alegraz et 271 promezon li deniers. 6 May els sercavon avinent luoc com lo poguezon penre sensa lo pobol. 7 E cant venc lo dejons de Pasca, 8 el trames P[eire] e Johan: «Anas aparelhar que manjar a 272 obs d ’ aquesta Pasca.» 9 Et e[l]s disseron: «On vols que la aparelham? » 10 Dis lur Jhesus: «Quant intrares en la ciutat, encontrares hun home que po[r]ta una mola d ’ aga. Segues lo lay ont intrara, 11 e digas al senhor de la mayo: ‹ Lo maistre dis ont es aquel luoc ont el manjara am sos dicipols. 12 Et el vos ensenhara hun gran luoc encortinat e parat, et aqui aparelhares de manjar.» 13 Et e[l]s aneron et aparelheron de manjar aysi com lur avie mandat 273 . 14 E cant font 274 [ … ] 275 270 Ms. «alis»; corr. d ’ après Carp. et Vulg. 271 Ms. «el»; corr. d ’ après Vulg., Lyon, Carp. 272 Ms. «a(d)»; d éventuellement noirci. 273 Ms. «maidat»; Vulg. «dixit», Carp. «dis», Paris «ac dich». 274 Au-dessous des deux colonnes, nous trouvons des adjonctions d ’ autres mains. Colonne [a/ b]: «Est au prevost des mareschaulx de France. / TRISTAN.» Colonne [b]: «Ce livre de Genesis a este de feu messire Jehan du Chastel, evesque de Carcassonne. Bertaudi,not[aire]». La même note se trouve au-dessous de la colonne 1rb. Cf. aussi D ELISLE 1876: 24, B ERGER 1890: 538 N1, M ANGENOT 1922: col. 776, C AMPS 2010: 47. 275 Ici s ’ arrête le texte de Luc. Pour la continuation du texte (chapitres 22 - 24) cf. NT de Lyon et NT de Paris. - En tête de la page 78 r, on trouve 3 (colonne a) et 6 lignes (colonne b) qui n ’ ont rien à faire ni avec l ’ Évangile de Luc ni avec notre manuscrit; elles sont d ’ une autre main. Nous n ’ arrivons pas à les déchiffrer, voire interpréter de manière même seulement approximative. Ici s ’ arrête le manuscrit; les dernières pages du cahier sont restées vides. 2. Texte des quatre évangiles. 264 <?page no="273"?> VOL. 139 ROMANICA HELVETICA A. FRANCKE VERLAG TÜBINGEN RH 139 ISBN 978-3-7720-8620-5 Si nous faisons abstraction des versions vaudoises du Nouveau Testament, il existe (dans un sens étroit du terme) trois manuscrits occitans du Nouveau Testament et des Quatre Évangiles. Le Nouveau Testament de Lyon et le Nouveau Testament de Paris (BN fr. 2425) contiennent le Nouveau Testament dans sa totalité (mises à part quelques lacunes), le manuscrit BN fr. 6261 ne nous fournit que les Quatre Évangiles, qui font cependant suite à une Chronique du monde. Les trois manuscrits appartiennent au 13 e , au 14 e et au 15 e siècle. Nous avons publié les deux premiers entre 2009 et 2016; la présente publication s’occupe maintenant du troisième texte. Les trois traductions se servent au moins partiellement de la soi-disante version languedocienne de la Vulgate (qui est cependant assez controversée). Il n’existe pas mal de coïncidences entre les trois textes, mais finalement on peut quand même affirmer que nous avons affaire à trois traductions essentiellement indépendantes. La première (Lyon) semble provenir du Languedoc, les deux autres par contre du domaine provençal. Pour la première une origine cathare est probable, pour les deux autres elle est improbable, voire impossible. Wunderli (éd.) Les quatre évangiles occitans Vol. 1 Les quatre évangiles occitans dans le Ms. BN fr. 6261 Vol. 1: Introduction et édition critique Peter Wunderli (éd.) <?page no="274"?> VOL. 139 ROMANICA HELVETICA A. FRANCKE VERLAG TÜBINGEN RH 139 ISBN 978-3-7720-8620-5 Le deuxième volume de cette édition des Quatre Évangiles occitans contient trois documents analytiques et interprétatifs. - Le premier concerne la langue du texte et s’occupe du domaine grapho-phonologique d’un côté, du domaine morpho-syntaxique de l’autre. Dans les deux on rencontre des traces de l’occitan occidental, certains indices qui renvoient au français, et quelques rares éléments italiens; mais la majorité des particularités localisables et datables sont d’origine provençale. - La deuxième partie s’occupe du lexique des Quatre Évangiles. Elle tient surtout compte des graphies inusuelles, voire bizarres, des lexies et significations rares et même nulle part ailleurs attestées. - La troisième partie, l’Index des noms, identifie les noms de personne et les noms de lieu qui dans notre texte sont souvent brutalement corrompus et les intègre dans leur contexte organique et historique. Wunderli (éd.) Les quatre évangiles occitans Vol. 2 Les quatre évangiles occitans dans le Ms. BN fr. 6261 Vol. 2: Analyse de la langue, Lexique et Index des noms Peter Wunderli (éd.) <?page no="275"?> ROMANICA HELVETICA EDITA AUSPICIIS COLLEGII ROMANICI HELVETIORUM A CURATORIBUS «VOCIS ROMANICAE» Vol. 139 <?page no="277"?> Peter Wunderli (éd.) Les quatre évangiles occitans dans le Ms BN fr. 6261 Vol. 2: Analyse de la langue, Lexique et Index des noms 2017 A. FRANCKE VERLAG TÜBINGEN <?page no="278"?> Bibliografische Information der Deutschen Nationalbibliothek Die Deutsche Nationalbibliothek verzeichnet diese Publikation in der Deutschen Nationalbibliografie; detaillierte bibliografische Daten sind im Internet über http: / / dnb.dnb.de abrufbar. Gedruckt mit Unterstützung des Förderungs- und Beihilfefonds Wissenschaft der VG WORT. © 2017 · Narr Francke Attempto Verlag GmbH + Co. KG Dischingerweg 5 · D-72070 Tübingen Das Werk einschließlich aller seiner Teile ist urheberrechtlich geschützt. Jede Verwertung außerhalb der engen Grenzen des Urheberrechtsgesetzes ist ohne Zustimmung des Verlages unzulässig und strafbar. Das gilt insbesondere für Vervielfältigungen, Übersetzungen, Mikroverfilmungen und die Einspeicherung und Verarbeitung in elektronischen Systemen. Gedruckt auf chlorfrei gebleichtem und säurefreiem Werkdruckpapier. Internet: www.francke.de E-Mail: info@francke.de Satz: typoscript GmbH, Walddorfhäslach Printed in Germany ISSN 0080-3871 ISBN 978-3-7720-8620-5 <?page no="279"?> Contenu du vol. 2 Vol. 2 0. Préface au deuxième volume . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . VII 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 3.0. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 3.1. Le domaine grapho-phonologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 3.1.1. Vocalisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 3.1.2. Consonantisme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 3.2. Phénomènes de morpho-syntaxe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 3.2.1. Le domaine nominal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21 3.2.2. Le domaine verbal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23 3.3. Phénomènes translexicaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 3.4. Glanures lexicologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32 3.5. Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34 4. Lexique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 4.1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 4.2. Inventaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39 5. Index des noms . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157 5.1. Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157 5.2. Inventaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160 V <?page no="281"?> 0. Préface au deuxième volume J ’ ai terminé en principe le travail au premier volume de cette édition au mois de juillet 2016. Naturellement, des travaux de contrôle, de révision et de correction ultérieurs m ’ ont accompagné pendant les mois suivants et jusqu ’ à date actuelle. Néanmoins, la rédaction du second volume a avancé assez rapidement, et ceci surtout grâce au fait que nous disposions d ’ une alphabétisation complète aussi bien des lexies de notre texte que des noms propres qu ’ il contient; ces deux listes (avec certaines retouches de moindre importance de notre part) ainsi que la possibilité de la recherche électronique dans les fichiers du premier volume nous ont considérablement facilité le travail de rédaction. En outre il faut avouer que les résultats des analyses dans le deuxième volume de notre édition du Nouveau Testament de Lyon et du Nouveau Testament de Paris constituaient une source riche dans laquelle nous avons puisé régulièrement. Tout ceci nous a permis de progresser assez vite et de terminer déjà trois ans plus tard ce grand projet mis définitivement en chantier seulement en 2014. * Une préface est traditionnellement l ’ endroit des remerciements, et ceci vaut aussi pour le présent volume. Mes remerciements vont tout d ’ abord à Tahar Guellil de l ’ Université Henri Heine de Düsseldorf qui ma procuré l ’ alphabétisation complète de notre texte; sans son précieux secours, la rédaction du deuxième volume n ’ aurait pas seulement été retardée d ’ un ou de deux ans, notre documentation aurait aussi été moins complète et beaucoup moins fiable. En deuxième lieu, mes chaleureux remerciements vont à l ’ adresse de mes «correcteurs» Ricarda Liver et Hans-Rudolf Nüesch qui ont relu avec beaucoup de patience et de sagacité mon manuscrit et m ’ ont aidé à éliminer un grand nombre d ’ erreurs et d ’ imprécisions. Je les assure de ma profonde gratitude. Malgré ces précieux secours, le présent volume est loin d ’ être sans imperfections; il va sans dire que je les prends toutes à mon compte. VII <?page no="283"?> 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 3.0. Introduction 1 La langue des quatre Évangiles occitans du manuscrit BN fr. 6261 pose un nombre considérable de problèmes qui souvent ne peuvent pas être résolus ou expliqués dans le cadre de la littérature scientifique canonique sur l ’ ancien occitan (appelé pendant de longues décennies «ancien provençal»). Ceci n ’ empêche cependant pas que cette littérature «classique» nous serve de point de départ; ces études traditionnelles doivent cependant être complétées par les recherches sur les dialectes, par les résultats de la géographie linguistique ainsi que par ce que nous ont appris les études plus récentes concernant les chartes et les scriptae. Dans ce qui suit, nous analyserons d ’ une part les traits caractéristiques de nos textes dans le domaine des phonèmes et de leur représentation graphique, de l ’ autre les phénomènes saillants en ce qui concerne la morphologie et la syntaxe. Nous ne discuterons pas les formes et phénomènes qu ’ on peut considérer comme «normaux» et dont témoignent les manuels de S CHULTZ - G ORA 1915, A NGLADE 1921, C RESCINI 1926, C REMONESI 1962, R ONCAGLIA 1965 et F ERNÁNDEZ G ONZÁLEZ 1985, mais bien tous ceux qu ’ ils ne mentionnent pas ou ne mentionnent qu ’ en marge. Pour les phénomènes dialectaux anciens et modernes nous recourrons en premier lieu à R ONJAT 1930 - 41, pour les chartes et les scriptae surtout à G RAFSTRÖM 1958 et 1968. Mais il va sans dire que toutes les autres sources et informations ne seront pas négligées ou écartées. * On peut se demander pourquoi nous divisons - la lexicologie mise à part - nos matériaux en deux blocs que nous appelons grapho-phonologique et morphosyntaxique plutôt que d ’ en faire quatre sections, ce qui correspondrait mieux à la tradition. Notre choix n ’ est cependant pas gratuit, mais s ’ explique pour des raisons méthodologiques et épistémologiques impératives. En ce qui concerne le secteur grapho-phonologique, il faut souligner que les deux plans, graphématique et phonologique, sont relativement indépendants l ’ un de l ’ autre. Il va sans dire que les phonèmes doivent forcément trouver une représentation graphique (ou graphématique), mais celle-ci étant essentiellement arbitraire, il est normalement impossible de conclure directement de la graphie (ou du graphème) à la valeur phonologique qu ’ elle représente ou 1 Cf. aussi W UNDERLI 2010: 1ss., W UNDERLI 2016/ 2: 3ss. 1 <?page no="284"?> cache 2 . Il est, bien sûr, possible de formuler des hypothèses sur la valeur phonologique des graphies, mais ceci doit être fait avec la plus grande précaution possible et ne peut arriver à une certaine fiabilité que sur la base d ’ un réseau aussi étendu que possible d ’ équivalences graphiques et graphématiques. Et même si un tel réseau peut être noué et établi, il reste toujours un espace considérable d ’ incertitude, car il est généralement plutôt improbable que l ’ éventail des graphies relevées représente dans chaque cas une seule et unique valeur phonologique: les variations diachroniques, diatopiques, diastratiques et diaphasiques de l ’ ancien occitan peuvent toujours être responsables de valeurs phonétiques et phonologiques qui diffèrent de l ’ interprétation canonique dans la grande littérature et dans les manuels qui en dépendent et la reflètent; ces «variantes» ont été intégrées dans le cadre d ’ une scripta et sont considèrées comme équivalentes. La base pour une homologation ne peut être que de nature sémantique ou fonctionnelle, et elle ne sera jamais plus qu ’ approximative, étant donné qu ’ elle se situe plutôt au niveau de la parole qu ’ à celui de la norme ou même de la langue. Aussi dans le secteur morpho-syntaxique, une séparation claire et nette des deux composantes n ’ est pas réalisable. Les morphèmes sont des signes, donc des entités à deux faces, et à chaque composante d ’ expression correspond une composante de contenu (sémantisme, fonction). Le côté expression est représenté soit par une chaîne de phonèmes, soit par un patron syntaxique («Bauplan» en allemand), le côté contenu soit par un sémantème ou un sémème, soit par des instructions fonctionnelles de toute sorte. L ’ importance du côté contenu peut varier considérablement et aller d ’ un poids plutôt effacé jusqu ’ à un rôle prépondérant - mais les deux côtés du signe sont toujours présents, ce qui interdit de les séparer systématiquement et de façon radicale. Nous n ’ avons pas une addition morphologie + syntaxe, mais un complexe organique morpho-syntaxe qui rend toute séparation des deux composantes artificielle et injustifiable d ’ un point de vue théorique et épistémologique. * La présentation des matériaux que nous fournissent les quatre Évangiles du ms. BN fr. 6261 exige encore quelques remarques préalables pour ne pas provoquer des malentendus ou des réserves et critiques gratuites et injustifiées: - Les formes et phénomènes qui correspondent à la norme/ aux normes occitane(s) ne seront en règle générale pas documentés par des exemples tirés de notre texte (avec renvoi au passage contenant); nous nous contenterons d ’ une simple mention du fait avec citation des manuels courants, 2 Pour les problèmes terminologiques cf. W UNDERLI 1969c. 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 2 <?page no="285"?> si nécessaire avec renvoi à des études particulères qui approfondissent le problème. - Pour les formes et phénomènes qui ne correspondent pas à la norme/ aux normes reçue(s), nous donnerons une documentation suffisamment riche qui exploite les données de notre texte; nous renvoyons en outre à la littérature scientifique existante si nous connaissons un endroit où il est question du problème discuté. - Il n ’ est ni possible ni raisonnable de citer toutes les attestations d ’ un phénomène donné dans notre texte; nous nous limiterons ainsi à un choix représentatif de dix exemples au maximum. Tout en suivant en principe l ’ ordre des occurrences dans notre texte, nous nous permettons de nous en éloigner s ’ il existe des exemples particulièrement intéressants dans le texte ultérieur. En ce qui concerne le nombre des attestations citées, nous nous permettons de dépasser le nombre limite pour certains phénomènes qui offrent un intérêt particulier. Et encore deux remarques générales d ’ une portée limitée, mais dont il faut quand même tenir compte pour une bonne compréhension du texte et des jugements adéquats de bon nombre de passages: - Il existe bien des abréviations spécifiques pour qui (q surmonté d ’ un i) et pour que (q surmonté d ’ un titulus). Mais cette distinction est loin d ’ être régulièrement observée, et dans bon nombre de cas l ’ abréviation pour que est aussi employée pour qui. Et il y en a plus: Aussi dans les cas où ces particules (pronoms relatifs) sont représentées en pleines lettres, la confusion entre qui et que est fréquente, et c ’ est tout particulièrement que qui prend la place de qui. Il faut donc conclure de cette situation que la distinction entre qui et que (cas sujet et cas régime) est devenue obsolète et qu ’ on a rejoint un état qui correspond à celui dans le domaine des noms. Ceci nous a amené à renoncer à toute intervention ou correction. - Un cas sembable (mais loin d ’ être identique) se trouve pour par et per. Si cette suite de lettres est rendue sous forme abrégée, c ’ est très souvent de la même manière: un p dont la hampe est traversée par un trait horizontal. Et aussi dans les cas où par et per sont rendus en pleines lettres, nous rencontrons de nombreuses occurrences où par prend la place de per (préposition ou préfixe). En ce qui concerne la préposition, per est la forme typique pour l ’ occitan, par par contre un emprunt au français. Là encore, nous avons renoncé à toute intervention. * Pour éviter un dernier malentendu, encore une remarque. Le but de notre analyse de la langue des quatre Évangiles du ms. BN fr. 6261 n ’ est pas de donner une grammaire plus ou moins complète de nos textes. Il s ’ agit bien plus 3.0. Introduction 3 <?page no="286"?> de réunir et de mettre en vedette tous les traits qui peuvent servir à la datation ou à la localisation de ces textes (ou de certaines de leurs parties) et qui sont faits pour élargir et approfondir nos connaissances de l ’ ancien occitan et de sa différenciation variationnelle interne. En outre, une analyse linguistique serrée des phénomènes dépassant le cadre de ce qui est plus ou moins courant en ancien occitan peut aussi servir à isoler des influences étrangères (tout particulièrement françaises, franco-provençales ou italiennes) et nous aider ainsi à mieux comprendre la genèse de notre traduction. 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 4 <?page no="287"?> 3.1. Le domaine grapho-phonologique 3.1.1. Vocalisme 3 1. Conservation de á[ La voyelle a tonique en syllabe ouverte reste normalement intacte. Témoins sont en premier lieu les nombreux infinitifs des verbes en -ar, les participes passés des mêmes verbes, etc.: aconsolar Mt. 2/ 18, acuzar Mt. 12/ 10, acusar Mc. 3/ 2, aturmentar Mt. 8/ 29, abreujat Mc. 13/ 20, abreugat Mt. 24/ 22, aginouilhatz Luc 5/ 8, aïratz Luc 4/ 28; abominacio Mt. 24/ 15, candalabre Mt. 5/ 15, captal Mt. 8/ 5 … Mais il existe aussi un certain nombre de cas où la voyelle originale n ’ a pas subsisté. Un cas très instructif sont les résultats de lat. MAGIS . Il existe quelques cas où la voyelle a est conservée en tant que telle (après perte du -gintervocalique et de la voyelle de la syllabe finale, p.ex. mas Mt. 17/ 12, Mt. 21/ 21 … , mais ces exemples sont rares. Les formes les plus fréquentes sont du type mais, mays et may, donc avec vocalisation de la consonne palatale intervocalique et (dans le dernier cas) avec perte de -s final: - mais: Mt. 4/ 4, Mt. 5/ 15, Mt. 5/ 20, Mt. 5/ 29, Mt. 5/ 30, Mt. 5/ 44, Mt. 6/ 3, Mt. 6/ 5, Mt. 6/ 6 … - mays: Mt. 13/ 52, Mc. 2/ 12, Mc. 5/ 36, Mc. 12/ 43, Mc. 13/ 7, Mc. 13/ 10, Luc 5/ 33, Luc 5/ 38, Luc 5/ 39 … - may: Mt. 5/ 39, Mt. 8/ 4, Mt. 9/ 12, Mt. 12/ 6, Mt. 15/ 11, Mt. 15/ 20 Mt. 15/ 27, Mt. 16/ 4, Mt. 16/ 8 … La valeur phonologique de mas est claire. Mais quelle est la valeur phonologique des trois autres variantes? Est-ce une diphtongue / aj/ ou une diphtongue monophtonguisée en / e/ ou même en / ε / ? Nous n ’ osons pas trancher la question, mais il faut aussi tenir compte du fait qu ’ il existe encore la graphie mes: - mes: Mt. 1/ 19, Mt. 3/ 9, Mt. 6/ 30, Mt. 18/ 30. Mt. 18/ 34, Mt. 26/ 12, Mt. 27/ 16, Mt. 27/ 60, Mc. 6/ 17 … et là, la valeur phonologique ne semble guère poser de problèmes: c ’ est bien / E/ , soit fermé, soit ouvert, selon le dialecte. Personnellement, je me prononcerais plutôt pour / ε / . 3 Dans ce qui suit, la voyelle i (/ i/ ou / j/ ) est souvent rendue graphiquement par y; nous considérons ces deux graphies comme équivalentes. 3.1.1. Vocalisme 5 <?page no="288"?> 2. Résultat de á] devant nasale Les noms déverbaux de la première conjugaison (-ar) du type - ANTIA aboutissent normalement à un résultat -ansa de la terminaison: accusansa, consolansa, doptansa, ordonansa, semblansa, remembransa etc. 4 Mais il existe aussi bien des cas où le résultat de - ANTIA n ’ est pas -ansa, mais -ensa: hordenensa, semblensa, remembrensa. La conservation de á est nettement plus fréquente que le passage à é, mais ce deuxième résultat est loin d ’ être négligeable. Il se pose naturellement la question de savoir si nous avons affaire à un phénomène grapho-phonologique ou si le remplacement de a par e ne témoigne pas d ’ une refonte analogique d ’ après les conjugaisons qui aboutissent tout naturellement à -ensa pour le type des noms déverbaux en question (descreyre, desconoiser, deferir, malvoler, mantener, penedir etc.). La question est difficile à trancher, mais personnellement je penche plutôt vers l ’ explication analogique. 3. Résultats de a final ou atone Ce qui saute dans ce secteur tout de suite aux yeux, ce sont les formes du subjonctif du verbe esser/ estre. Bien sûr, les formes canoniques de l ’ ancien occitan caractérisées par un a dans la syllabe finale existent: sia Mt. 1/ 23, Mt. 26/ 13, Luc 1/ 68, Luc 2/ 14, Jean 3/ 17 … , sian Mt. 5/ 6, Mc. 13/ 30, Jean 3/ 20, et il en va de même pour les formes où l ’ accent tombe sur la syllabe finale: siam Luc 1/ 74, sias Mt. 5/ 25, Mt. 5/ 45, Mt. 5/ 48, Mt. 9/ 15, Mt. 11/ 25 … Mais il faut dire en même temps que les formes en a sont rares et clairement minoritaires. Dans les formes typiques et caractéristiques de notre texte, a a été remplacé par e, et ceci aussi bien en position atone qu ’ en position tonique: sie Mt. 1/ 23, Mt. 5/ 17 - 18, Mt. 6/ 4, Mt. 6/ 10, Mt. 6/ 22, Mt. 8/ 13 … , sien Mt. 6/ 2, Mt, 9/ 4, Mt. 13/ 15, Mt. 22/ 5, Mt. 24/ 5, Mt. 24/ 34 … ; sies Mt. 8/ 3, Mt. 27/ 19, Mc. 1/ 41, Luc 19/ 19. Il faut cependant souligner que le e pour a se trouve surtout en position atone; en position tonique il est rare. Trouver une explication du phénomène n ’ est pas facile. Étant donné que dans notre texte, les influences du français ne manquent pas (entre autres par pour per), il nous paraît raisonnable de poursuivre cette piste. En français, e final (atone) aboutit normalement à e (dit muet). Il ne nous paraît pas impossible que la correspondance -a (occitan)/ -e (français) soit à la base de ce que nous venons de constater. En ce qui concerne les finales toniques, il faudrait penser à une harmonisation analogique au niveau graphique qui, d ’ un point de vue phonologique, est injustifiée. Mais le problème auquel nous venons de toucher n ’ est pas limité aux formes du subjonctif de esser/ estre. Il existe bon nombre de cas où a aboutit à e 4 Pour la documentation cf. les entrées en question dans le Lexique (4.2.). 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 6 <?page no="289"?> en position atone. Nous ne donnerones dans ce qui suit que quelques exemples choisis qu ’ on peut considérer comme significatifs: - position initiale absolue: eversari (pour aversari) Mt. 5/ 25 - position initiale postconsonantique: feres (pour fares) Mt. 25/ 40 - position initiale postconsonantique devant nasale: menjar (pour manjar) Mc. 4/ 3, menjaras Luc 17/ 8 - position intérieure: comensemen Mc. 13/ 8 5 - position (syllabe) finale: malauties (pour malautias) Mt. 10/ 1 etc. On peut donc affirmer sans hésitation que a atone peut passer à e dans toutes les positions, mais il faut dire en même temps que les occurrences du phénomène sont plutôt rares. Aurions-nous ici une autre influence du français? Au moins en partie c ’ est possible, mais pas dans tous les cas; pour ces résidus il faut trouver une autre explication; des erreurs du scribe ne peuvent pas être exclues. 4. A M/ N → aun Aussi bien dans le Nouveau Testament de Lyon que dans le Nouveau Testament de Paris nous avons rencontré le fait que A M/ N aboutit à aun. Le phénomène est cependant limité à escaunel(h) ← SCAMNUM ‘ escabeau ’ , donc à une seule et même lexie 6 . Étant donné que le traducteur des Quatre Évangiles remplace ce nom deux fois par des paraphrases 7 , la lexie escaunel manque dans notre texte et donc aussi le résultat aun pour A M/ N . Pour la discussion du problème cf. nos éditions du Nouveau Testament de Lyon et du Nouveau Testament de Paris. 5. Les résultats de - ARIUM / - ARIA Dans le NT de Lyon, le résultat de - ARIUM / - ARIA est presque régulièrement -er/ -era; d ’ autres aboutissements comme -ier/ -iera sont rares et exceptionnels. Dans le NT de Paris, nous avons une situation inverse, c ’ est-à-dire une nette domination de -ier/ -iera et seulement quelques exemples isolés pour le résultat non-diphtongué 8 . Les Quatre Évangiles de notre manuscrit sont tout proches de la situation dans le NT de Paris: le résultat normal est caractérisé par la diphtongue ie, et des cas avec voyelle non diphtonguée sont exceptionnels, p.ex.: premier Mt. 9/ 1, Mt. 12/ 46, Mt. 17/ 26, Mt. 20/ 27, Mt. 21/ 28 … , premiers Mt. 5/ 24, Mt. 19/ 30, Mt. 20/ 8, Mt. 20/ 14, Mt. 20/ 16 … , premieramen Mt. 12/ 29, Mc. 7/ 27, Mc. 9/ 10, 5 Mais comensamen Jean 1/ 1, Jean 15/ 27, Jean 16/ 5, comensamens Mt. 24/ 8. 6 Cf. aussi W UNDERLI 2010: 5, W UNDERLI 2016/ 2: 6. 7 Cf. Mc. 12/ 36, Luc 20/ 43. 8 Cf. W UNDERLI 2010: 6, W UNDERLI 2016/ 2: 6s. 3.1.1. Vocalisme 7 <?page no="290"?> Mc. 9/ 11, Mc. 13/ 10, premieramens Mc. 3/ 27, premierament Mt. 8/ 21, Mt. 13/ 30 … , obrier Mt. 10/ 10, Luc 10/ 7, figuiera Jean 1/ 48, heretier Luc 20/ 14, cavaliers Mt. 2/ 15, Mt. 8/ 5, Mt. 8/ 9, Mt. 22/ 7 … etc. Mais on ne peut pas nier qu ’ il existe aussi quelques rares exemples sans diphtongue: primer 12/ 45, Luc 19/ 16, cavaler Mc. 15/ 16, obrers Luc 10/ 2. On outre, une fois les deux constituants de la diphtongue ont été intervertis (premeyramens Jena 12/ 16 9 , et dans quelques rares exemples la voyelle tonique a abouti à une triphtongue iei: premieira Mt. 27/ 64, Luc 2/ 2, Jean 8/ 7, premieiramens Mt. 22/ 26, Mt. 24/ 6, Jean 7/ 51. Le fait que les exemples avec monophtongue manquent presque complètement et que les formes avec diphtongue (ou triphtongue) dominent de façon plus ou moins absolue parle en faveur d ’ une fort influence de l ’ occitan oriental. 6. Le résultat de ajo ( ← HABEO ) Dans le NT de Lyon le résultat de *ajo est normalement ei (surtout comme terminaison de la 1 ère pers. fut., mais aussi comme 1 ère pers. sg. prés. de aver), ce qui serait typique pour certaines régions du Languedoc et de la Gascogne 10 . Dans le NT de Paris, le résultat est régulièrement ay/ -ay 11 , ce qui exclut plus ou moins la région d ’ origine du NT de Lyon pour le NT de Paris. Les Quatre Évangiles se rapprochent pour ce phénomène beaucoup du NT de Paris: Le résultat de *ajo est régulièrement ay/ -ay (rendu graphiquement à l ’ aide de -y); nous n ’ avons rencontré aucun exemple pour ei/ ey: - ay Mt. 8/ 10, Mt. 12/ 18, Mt. 15/ 32, Mt. 17/ 15, Mt. 17/ 16, Mt. 19/ 20, Mt. 22/ 4, Mt. 22/ 34, Mt. 25/ 20 … - anonciaray Jean 16/ 25, bayaray Mc. 14/ 44, deffaray Mc. 14/ 58, Luc 12/ 18, horaray Mt. 26/ 36, manifestaray Mt. 10/ 32, montaray Jean 7/ 8 … Les résultats de *ajo rendent improbable une origine de nos versions des Quatre Évangiles dans l ’ Occitanie occidentale. 7. ie pour e tonique Dans le NT de Paris nous avons trouvé un grand nombre d ’ exemples où la graphie ie a pris la place de e en position tonique. Le même phénomène se trouve aussi dans les Quatre Évangiles, mais il y est nettement moins fréquent et recouvre un inventaire lexical et morphologique plus réduit. Voici un choix d ’ exemples voyants qui est cependant loin d ’ être complet: 9 Erreur de copiste? 10 Cf. W UNDERLI 2010: 6. 11 Cf. aussi M EYER 1889: 427. - Seule exception dans le NT de Paris: prezicarey Cor.1 9/ 16. 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 8 <?page no="291"?> - yes (= es) Mt. 16/ 14 (3 fois), Mt. 16/ 16, Mt. 16/ 18, Jean 17/ 12, 17/ 21 - yeron (= eron) Mt. 20/ 9 - ieys (= eis) Mt. 15/ 18 - yeis (do.) Mt. 17/ 17, Mt. 24/ 27 - yeison (= eison) Mt. 15/ 19 - yescas (= escas) Mc. 9/ 24 - mieg (= meg) Mc. 9/ 35 - sieys (= seis) Jean 12/ 1 - liegon (= legon) Jean 19/ 20 - lieg (= lech) Mt. 8/ 2, Mt. 9/ 6 - lieit (= lech) Luc 8/ 16 - prieysa (= preisa) Luc 19/ 3 - viel (= velh) Luc 7/ 2. etc. En ce qui concerne l ’ explication du phénomène, nous pensons qu ’ elle doit être parallèle à celle que Paul Meyer donne pour l ’ emploi de uo à la place de o 12 : c ’ est un phénomène typique pour l ’ Est de l ’ Occitanie. 8. ie pour i protonique Dans le NT de Lyon, nous avons constaté une certaine instabilité de e protonique qui est parfois représenté par i 13 . Dans le NT de Paris, cette variante est extrêmement rare et limitée au doublet vestir/ vistir 14 . Dans les Quatre Évangiles ce type de variation semble manquer ou en tout cas être d ’ une importance effacée 15 , mais il y existe un autre phénomène qui est apparenté à ce que nous venons de mentionner, et quand même différent: le remplacement de i protonique par ie. Voici quelques exemples: - cieutat (pour ciutat) Mt. 21/ 10, Mt. 21/ 11, Mt. 23/ 34 (2 fois) - cieutatz Mt. 22/ 7 - vieletas Mc. 8/ 27 (mais vileta Mc. 11/ 2) - vielas (pour vilas) Luc 5/ 17, 8/ 1, 9/ 6, 13/ 22 16 - gietar (= gitar) Mc. 9727, Mc. 9/ 2 - gietavon (= gitavon) Mc. 11/ 8 Nous pensons que ie pour i protonique est une extension analogique de la situation que nous avons rencontré dans le domaine de e tonique; le 12 Cf. M EYER 1889: 427. 13 Cf. W UNDERLI 2010: 10. - Pour le phénomène cf. aussi S CHULTZ -G ORA 1915: 28s., A NGLADE 1921; 101, G RAFSTRÖM 1958: 52ss., R ONJAT 1930: 294s. 14 Cf. W UNDERLI 2016/ 2: 8. 15 Mais cf. au moins vilheza Luc 1/ 36 pour velheza. 16 Dans le texte, nous avons corrigé en vi(e)las, ce qui est selon toute probabilité une intervention superflue. 3.1.1. Vocalisme 9 <?page no="292"?> phénomène est cependant plutôt rare. Il devrait aussi renvoyer à l ’ Occitanie orientale. 9. uo/ ue pour o (syllabe tonique fermée) Les Quatre Évangiles nous fournissent aussi un certanín nombre d ’ exemples qui offrent une diphtongue uo/ ue à la place o (le plus souvent tonique, syllabe fermée). Voici un petit recueil d ’ exemples: - prueyme (= proime/ prosme) Mt. 5/ 43, Mt. 7/ 5, Mt. 8/ 4, Mt. 18/ 21, prueymes, Mt. 18/ 35 … - pueg (= pog) Mt. 15/ 29 - puesca (= posca) Mt. 9/ 28, Mt. 13/ 28 - suogra (= sogra) Mt. 8/ 14, Mc. 1/ 30 - ruoyeis (= roilhos) Mt. 5/ 19 etc. Sporadiquement, ce résultat a aussi été transféré par analogie sur la voyelle protonique d ’ une syllabe initiale: - suofrires Mt. 23/ 14 - suofriray Mt. 26/ 42 - buotar (= botar) Mc. 13/ 28 etc. En ce qui concerne l ’ explication du phénomène, nous suivons Paul Meyer qui considère la diphtongaison de o tonique comme phénomène typique pour l ’ Est de l ’ Occitanie 17 ; l ’ extension sur des voyelles protoniques (initiales) est un phénomène de pseudo-analogie. 10. Graphie ou pour o Dans le NT de Lyon on trouve quelques rares exemples où ou a remplacé o 18 ; Dans le NT de Paris, le phénomène est beaucoup plus fréquent, quoiqu ’ il soit loin d ’ être dominant 19 . Et il ne manque pas non plus dans les Quatre Évangiles où sa fréquence augmente encore une fois. Voici un choix d ’ exemples: - coura (= cora ‘ quand ’ ) Mc. 13/ 4 - pour (= occ. per, fr. pour) Jean 12/ 47, Luc 5/ 2, Luc 8/ 35 … - nous (= nos) Jean 19/ 7 - lours (= lors) Luc 8/ 3 - fourent (= forent) Luc 8/ 27 - sadoulatz (= sadolatz) Luc 6/ 21 17 Cf. M EYER 1889: 427. 18 Cf. W UNDERLI 2010: 14. 19 Cf. W UNDERLI 2016/ 2: 11s. 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 10 <?page no="293"?> - fouc (= foc) Luc 12/ 49 - toult (= tolt) Luc 19/ 8 - voulh (= volh) Luc 19/ 8 etc. Étant donné qu ’ aussi dans d ’ autres secteurs nous devons constater des influences du français, nous n ’ hésitions pas de favoriser encore une fois une hypothèse analogique. Ce qui nous motive surtout dans cette direction, c ’ est le remplacement surprenant de occ. per par pour qui ne peut être que français. 11. La concurrence o/ ou/ u Mais il n ’ y a pas seulement la concurrence entre o et ou dans ce secteur graphophonologique; la graphie ou se trouve aussi pour ce qui est normalement noté u, et d ’ un autre côté u peut aussi prendre la place de o: - ou pour u: crouzel (= cruzel) Luc 19/ 21, froug (= frug) Luc 20/ 10; - u pour o: pruve (= prova) Luc 11/ 54, dunx (= donx) Luc 12/ 28, sufert (= sofert) Luc 13/ 2, suffrir (= sofrir) Mc. 10/ 38, sufre (= sofre) Jean 18/ 11, sufrira (= sofrira) Mt. 9/ 14, etc. Il faut donc retenir que la représentation graphique de / u/ et / o/ est plutôt chaotique dans nos textes et que la valeur phonologique des graphies concernées est souvent incertaine. Cette situation instable peut être une conséquence du fait que les résultats dialectaux de l ’ évolution phonétique sont très variés et en partie divergents 20 . 12. e → a devant r Qu ’ un e protonique devant r aboutisse à a est un phénomène qui se trouve sporadiquement aussi en français (p.ex. MERCATUM → marché); dans nos textes nous avons trouvé deux exemples de ce genre qui concernent tous les deux le verbe serrar: - sarras (= serraz) Mt. 6/ 6 - sarradas (= serradas) Mt. 25/ 10 Il semble cependant que nous n ’ ayons pas affaire à un phénomène spécifique de nos textes, car une variante sarrar est aussi enregistré dans L EVY P s. serrar. Le même passage e → a semble aussi exister dans des syllabes protoniques après r; ici, c ’ est surtout le verbe aparelhar qui est concerné: - aparalhadas Mt. 25/ 10 - aparalharon Mt. 26/ 19 20 Cf. aussi W UNDERLI 2016/ 2: 12s. 3.1.1. Vocalisme 11 <?page no="294"?> - aparalhas Mc. 1/ 3 - aparalhat Mt. 14/ 26, Mt. 20/ 23, Mt. 20/ 4 … - aparalhem Mt. 26/ 17 etc. 21 Ce phénomène n ’ est cependant guère mentionné dans la littérature critique. 13. e/ ei → i et e → ei Comme dans le cas de ou/ o/ u nous avons aussi rencontré des notations variables pour e/ ei. Ainsi ei (parfois aussi e) en position initiale (absolue) est parfois noté i (y): - ystas (= estas [estar], 2 e pl. prés.) Mt. 24/ 23 - ysample (= eisample) Mt. 24/ 32, Jean 13/ 15 - ysausat (= eisausat) Jean 3/ 14 - ysaussat (= eisaussat) Jean 3/ 33 Mais sporadiquement on rencontre aussi le phénomène inverse, c ’ est-à-dire une représentation de e par ei: - seira (= sera) Luc 7/ 7 - seiran (= seran) Luc 21/ 11 - peyrira (= perira) Luc 21/ 18 Comme toujours, nous ne prétendons pas d ’ avoir saisi tous les exemples concernant le phénomène; nous ne présentons qu ’ un petit choix concernant le problème en question. 14. Manque de l ’ eprothétique Normalement nos textes connaissent régulièrement un «eprothétique» devant des lexies débutant originairement par un «s impur»; cf. p.ex. dans le Lexique des entrées comme escandelizar, escandol, espazi, esperar, esperitalmen, esporta, esportela, espozar etc. Nous avons cependant rencontré deux exemples où le eprothétique manque: - scrich Mc. 14/ 27 - scrich Luc. 2/ 23 Nous n ’ osons cependant en tirer aucune conclusion en ce qui concerne la localisation et l ’ origine de nos textes. Il peut bien s ’ agir de résidus archaïques qui ont subsisté pour telle ou telle raison. 21 Les formes avec e à la place de a dominent cependant largement. 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 12 <?page no="295"?> 3.1.2. Consonantisme 15. h comme marqueur de l ’ hiatus Nous avons rencontré un nombre remarquable de cas où la consonne «zéro» h sert pour marquer (ou abolir? ) un hiatus; nous n ’ avons pas rencontré cette fonction dans les NTs de Lyon et de Paris: lehon (= leon) Mt. prologue (2 fois), ahut (= aut) Mc. 6/ 2, ahutz (= autz) Jean 4/ 18, ahuda (= auda) Mc. 12/ 23, Jean 1/ 16, crehet (= creet) Mc. 13/ 19, pahor (= paor) Mc 14/ 33, Mc. 16/ 5, Jean 6/ 19, Jean 6/ 20, Jean 12/ 42 (2 fois), Luc 2/ 10, pahour (= paour) Luc 21/ 11, pahors (= paors) Luc 9/ 34, espahordiz (= espaordiz) Luc 2/ 9, trahut (= traüt) Luc 20/ 22 … Quoique le phénomène soit fréquent et varié, il est loin d ’ être dominant. Les formes normales montrent deux voyelles en contact direct sans insertion d ’ un h inorganique. Un exemple curieux et unique est ahuan ‘ avan ’ Luc 11/ 38, où h précède un u consonantique (= v). 16. h parasitaire au début de lexies et de particules avec initiale vocalique D ’ une fréquence remarquable (mais encore une fois loin d ’ être dominante) est l ’ apparition d ’ un h parasitaire devant l ’ initiale vocalique de certaines entités lexicales; c ’ est en premier lieu oqui est concerné, suivi de uet a-: o: hobra (= obra) Mt. 1/ 18, Mt. 1/ 20, hobras (= obras) Mt. 3/ 4, Mt. 3/ 9, Mt. 3/ 10, Mt. 5/ 16, Mt. 5/ 48 … , Horient (= Orient) Mt. 2/ 2, hobediens (obediens) Mt. 8/ 27, hostal (= ostal) Mt. 9/ 10, 19/ 29, hoyres (= oyres) Mt. 9/ 17 (2 fois), hovelhas (= ovelhas) Mt. 10/ 6, Mt. 10/ 16, huna hovelha (= una ovelha) Mt. 12/ 11, hocioza (= ocioza) Mt. 12/ 36, horlet (= orlet) Mt. 14/ 36, hoferenda (oferenda) Mt. 15/ 8, hobriers (= obriers) Mt. 20/ 8, honhens (= onhens) Mc. 6/ 13, … u: hubers (= ubers) Mt. 3/ 16, hubert (= ubert) Mt. 7/ 8, hufres (= ufres) Mt. 5/ 23 (2 fois), hufferras (= uferas) Mt. 5/ 24, huferta (= uferta) Mt. 5/ 24, huelh (= uelh) Mt. 5/ 29, Mt. 5/ 38 (2 fois) … , hufriras (= ufriras) Mt. 8/ 4, hun (= un) Mt. 1/ 21, Mt. 4/ 8, Mt. 5/ 1, Mt. 5/ 19 … , huna (= una) Mt. 3/ 14, Mt. 3/ 17, Mt. 6/ 27 … autres voyelles: hacuzar (= acuzar) Mt. 1/ 19, helegit (= elegit) Mt. 12/ 18, Hemanuel (= Emanuel) Mt. 1/ 23 … La consonne parasitaire ne se trouve pas seulement en position initiale absolue, mais aussi après un préfixe qui peut devancer la lexie en question, p.ex. ad-: 3.1.2. Consonantisme 13 <?page no="296"?> adhorar Mt. 2/ 2, Jean 4/ 24, adhoron Jean 4/ 20, Jean 4/ 23, Jean 4/ 24, adhoram Jean 4/ 22, adhoraran Jean 4/ 23 … Devant une initiale vocalique, l ’ adjonction d ’ un h parasitaire est presque la norme, quoiqu ’ il existe aussi un nombre non négligeable de cas où il manque. L ’ origine et la localisation de cette manie graphique sont encore à trouver. Il se peut que nous ayons affaire à une généralisation analogique qui imite la situation dans le cas de lexies latines avec hinitial comme p.ex. HUMILIS → humil (Mt. 6/ 22), HOMINEM → home (Mt. 8/ 2), HOMO → hom (Mt. 13/ 12) etc. 17. Autres emplois inusuels de h Notre texte des Quatre Évangiles nous fournit en outre quelques autres emplois de h qu ’ on ne trouve pas ailleurs. Voici ces exotismes: - Il semble que -h puisse remplacer -lh, éventuellement non seulement en position finale, mais aussi à l ’ intérieur du mot. Nous n ’ avons cependant rencontré qu ’ un exemple pour la position finale: euvangih (Prologue Mt., 2 fois) 22 . - Emploi curieux de -h en position finale: il semble pouvoir usurper la place de -t dans le p.p.: gayzangah Luc 19/ 16. - À l ’ intérieur du mot, -hsemble pouvoir être employé à la place de -d-: garhavon Luc 20/ 20. - Absolument déroutante est la graphie adhuda Luc 20/ 33 pour avuda. Il ne peut que s ’ agir d ’ une bévue du scribe. Mais soulignons qu ’ il s ’ agit toujours de cas isolés; il se pourrait fort bien que non seulement dans le dernier exemple, mais dans tous ces cas nous ayons affaire à des erreurs du copiste qui une fois a oublié le l, une fois confondu -t et -h et une fois -det -h-. 18. Consonne finale de la 2 e pers. pl. La 2 e pers. pl. des verbes (indicatif, subjonctif, impératif et autres paradigmes) se termine normalement en -s: -s: tornas Mt. 2/ 8, fais Mt. 3/ 2, Mt. 3/ 3, aparelhas Mt. 3/ 3, comenses Mt. 3/ 9, fasas Mt. 3/ 11, estes Mt. 3/ 11, ames Mt. 5/ 44, sias Mt. 5/ 45, Mt. 5/ 48, amas Mt. 5/ 46, aures Mt. 5/ 46, esgardas Mt. 5/ 48, jutgares Mt. 7/ 2, mesurares Mt. 7/ 2, etc. Les autres consonnes finales possibles, -z et -tz, sont rares et n ’ apparaissent que sporadiquement: 22 Dans le même passage, on trouve aussi les formes euvangilh, euvangili et euvangeli. 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 14 <?page no="297"?> -z: faiz Mt. 3/ 8, faiz Mt. 4/ 17 … -tz: judgatz Mt. 7/ 1, honoratz Mt. 19/ 19, gardatz Mc 12/ 38 … Si l ’ on compare la situation dans les Quatre Évangiles avec celle dans les NTs de Lyon et de Paris, on est obligé de constater qu ’ ici le traitement de la consonne finale de la 2 e pers. pl. est beaucoup plus homogène et plus constant; les habitudes graphiques se sont normalisées jusqu ’ à un certain degré et la grande variabilité et l ’ inconstance du passé ne semble être plus qu ’ un souvenir. 19. Perte de z (s) occitan en position intervocalique Une fricative occitane sonore intervocalique peut remonter soit à une fricative latine, soit à une occlusive. L ’ origine latine ne joue aucun rôle pour le traitement en occitan; ce qui compte, c ’ est le caractère de fricative sonore intervocalique. Dans un certain nombre de lexies cette fricative intervocalique disparaît complètement; sont surtout concernés les lexies maizon, meison, preizon et gleiza 23 : maison: mayon Mt. 2/ 11, Mt. 9/ 6, Mt. 10/ 12 (2 fois), Mt. 10/ 14, Mt. 21/ 13 … ; mayo Mt. 7/ 24, Mt. 7/ 26, Mt. 8/ 6, Mt. 8/ 8, Mt. 24/ 17, Mt. 24/ 18; maion Mt. 10/ 13, maio Mt. 8/ 14 … meison: meyos Mt. 5/ 37, Mt. 9/ 38 preizon: preyon Mt. 5/ 25, Mt. 10/ 19, Mt. 25/ 36; preyo Mt. 18/ 30, Mt. 18/ 34; prio Mt. 27/ 36; preonies ‘ prisonnier ’ Mc 15/ 6 gleiza: glieya Mt. 16/ 18 Ce qui reste enigmatique, c ’ est de savoir comment et pourquoi le phénomène est limité à un petit nombre de lexies qui sont d ’ une fréquence considérable. 20. Perte de l préconsonantique En position préconsonantique, l intérieur peut disparaître sans laisser de trace. Ce phénomène concerne en premier lieu les résultats de lat. MULTUM et les dérivés reposant sur cette base: - mot Mt. 2/ 2. Mt. 3/ 17 (2 fois), Mt. 14/ 6 … , motz Mt. 8/ 1, Mt. 9/ 10, Mt. 13/ 17 … - mota Mt. 22/ 4, Mt. 24/ 30, Mt. 26/ 47, Mt. 28/ 12 … , motas Mt. 6/ 23, Mt. 12/ 15, Mt. 15/ 27, Mt. 19/ 2 … Curieusement, nous n ’ avons guère trouvé de témoins où le l préconsonantique a été conservé ou a laissé au moins une trace vocalique. Voilà ce que nous avons relevé: 23 Naturellement, les occurrences avec fricative intervocalique conservée ne manquent pas, mais elles sont rares, cf. p.ex. meisos Mt. 13/ 39, Jean 4/ 35. 3.1.2. Consonantisme 15 <?page no="298"?> - moulx Luc 23/ 24 - moutas Luc 5/ 15 En ce qui concerne le subst. multitude dérivé, voici les formes et variantes dans notre texte: motetut Mc. 1/ 45, moutetout Mt. 21/ 8, Mc. 15/ 8, Luc 7/ 11; multidut Mt. 20/ 29, multitut Mc. 4/ 32. Le traitement des résultats de MULTUM est en principe assez homogène (perte totale de l), mais il y a quelques cas marginaux qui compliquent un peu la situation. Reste encore le cas curieux de montetut, montitut qui est en concurrence avec motetut etc.: montetut Luc 8/ 19, Jean 5/ 3, Jean 6/ 5, montitut Mc. 3/ 20. Ce n préconsonantique ne peut pas être organique ou étymologique. Il s ’ agit ou d ’ une hypercorrection à cause de la perte fréquente de n préconsonantique, ou alors d ’ erreurs du scribe qui a interprété un u préconsonantique comme n. 24 21. Perte de r préconsonantique. Il existe une situation semblable pour r préconsonantique, mais elle est plus variable et plus riche. Dans la plupart des cas la chute de r concerne la syllabe finale du mot: -or: peccados Mt. 18/ 11, Mt. 26/ 45, lavrados Mt. 20/ 1, Mt. 21/ 35, Mt. 21/ 41, Luc 20/ 10, gubernados Mt. 23/ 16, vendedos Mt. 25/ 9, murados Mc. 12/ 10 … -ier: mesties Mt. 6/ 32, carres (= carriers) Mt. 22/ 9, vertadies Mt. 22/ 16, Jean 7/ 18, cavalies Mt. 28/ 12, volonties Mc. 6/ 20, prezonies Mc. 14/ 6, bocies (= borciers) Jean 13/ 29, despencies Jean 13/ 28 … Il faut cependant souligner que le phénomène n ’ est pas limité aux syllabes finales; comme le montrent les exemples qui suivent, il peut se produire dans n ’ importe quelle syllabe du mot et pour n ’ importe quelle partie du discours: - foseron (= forseron) Mt. 27/ 32, mosel (= morsel) Jean 13/ 26, mocel Jean 13/ 30, peseguiran (= perseguiran) Luc 21/ 12 - 13 … Il faut cependant souligner que dans la plupart des cas mentionnés, nous avons restitué le r tombé pour la clarté et la compréhensibilité du texte. 22. Perte de -r final. L ’ instabilité -r se trouve aussi ailleurs et tout particulièrement en position finale absolue. Elle peut concerner aussi bien des formes verbales que des formes nominales: 24 Le même phénomène se trouve d ’ ailleurs aussi en ancien italien et en ancien français. 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 16 <?page no="299"?> - compra (= comprar) Mt. 13/ 46, conoise (= conoiser) Mt. 16/ 4, Jean 17/ 26, conoyse (= conoyser) Luc 20/ 37 … - carse (= carser) Mt. 14/ 19, Mt. 27/ 16, Luc 12/ 58, heretie (= heretier) Luc 20/ 14 … Là encore, nous avons dans bon nombre de cas restitué la consonne caduque pour la clarté et la compréhensibilité du texte. 23. Perte de -t final. Comme dans le cas de l et r, -t tombe souvent en position finale absolue. Particulièrement fréquent est le phénomène quand l ’ occlusive dentale est précédée d ’ une nasale (n): davan (davant) Mt. 7/ 6, mon (mont) Mt. 8/ 1, Mt 17/ 1, Orien (Orient) Mt. 8/ 11, Occiden (Occident) Mt. 8/ 11, solamen (Mt. 8/ 16), mantenen Mt. 8/ 26, Mt. 9/ 2, suptanamen Mt. 8/ 32, pesamen Mt. 9/ 4, vestimen Mt. 9/ 20, de contenen Mt. 9/ 25, argen Mt. 10/ 9, aven (= avent) Mt. 13/ 22 … Le phénomène se trouve aussi pour les p.p. (m.sg.): dona (= donat) Jean 17/ 18, liura (= liurat) Mc. 14/ 41; et en outre on le rencontre dans la finale pseudoabsolue, c ’ est-à-dire devant -s flexionnel: secres Luc 8/ 10, tos (= tots) Luc 18/ 21. Il faut encore mentionner que le -t final ne disparaît pas toujours complètement, mais que parfois il subsiste comme -s final. Ainsi la conj. et (occ. e) apparaît dans bon nombre de cas comme es quand elle est suivie d ’ un mot à initiale vocalique: es (= et) Mt. 9/ 9, Jean 17/ 21, Jean 17/ 23, Jean 17/ 25, Jean 18/ 23, Luc 8/ 2, Luc 18/ 28 … Et le même phénomène se trouve d ’ ailleurs sporadiquement pour le phonème sonore correspondant dans la prépositon ad: as (= ad) Jean 16/ 5, Jean 17/ 26, Luc 13/ 14. 24. Confusion de la notation pour occlusives sonores et sourdes Une autre particularité plutôt curieuse de nos textes est le fait qu ’ il existe un certain nombre d ’ exemples où les notations pour les occlusives sourdes et sonores sont confondues; normalement c ’ est la notation pour la sonore qui l ’ emporte: - jasque (= chasque) Mt. 15/ 5 - multidut (= multitut) Mt. 20/ 29 - fads (= fatz, imp. 2. pl. de faire, far) Mc. 1/ 15 - seboltura (= sepoltura) Mc. 14/ 8, Jean 13/ 26 3.1.2. Consonantisme 17 <?page no="300"?> - escandie (1 ère sg. prés. de escantir 25 ) Jean 13/ 26 - mendigan (= mendican) Luc 16/ 22 Les raisons pour ces dérogations à la norme classique ne sont pas bien visibles. Il pourrait s ’ agir d ’ influences dialectales, ce qui renverrait encore une fois à l ’ occitan oriental. 25. La concurrence entre l ’ occlusive sonore g et la fricative j. Le verbe mangar/ manjar/ menjar nous pose devant un nouveau problème. Il faut souligner que curieusement il ne se pose que pour le verbe sus-mentionné. Tout d ’ abord il faut mentionner les cas où l ’ occlusive sourde de MANDUCARE subsiste dans nos textes comme occlusive sonore: mangar Mt. 15/ 32, Mt. 25/ 35, Mt. 25/ 44, mangas Mt. 23/ 14, Mt. 26/ 26, mangon Mt. 15/ 27, mangava Mt. 2/ 16, mangavon Mc. 1/ 6, Mc. 2/ 14 … Les formes avec j (représentant la fricative sonore) sont cependant nettement plus fréquents: manjar Mt. 9/ 9, Mt. 12/ 3, Mt. 14/ 15, Mc. 2/ 26, Mc. 3/ 20 … , manja Luc 4/ 2, Luc 6/ 3, Luc 15/ 2, Jean 4/ 31, Jean 6/ 52 … , manjam Luc 15/ 23, manjas Mc. 14/ 18, Luc 5/ 30, Luc 10/ 7 … , manjan Mt. 11/ 19, Luc 12/ 19, manjara Luc 22/ 11, manjava Luc 15/ 19, Jean 12/ 2, manjavon Mc. 2/ 23, Mc. 6/ 22, Mc. 7/ 3 … , manjeron Mt. 12/ 3, Mc. 8/ 8, Luc 9/ 17 … , etc. En outre nous avons rencontré quelques formes avec g e qu ’ on peut considérer comme équivalent de j: manget Mc. 1/ 13, mangeron Mc. 4/ 4 Et finalement il y a encore les formes où a de la syllabe initiale a passé à e; la palatale intérieure est représenté par j: menjar Mc. 14/ 3, menjaras Luc 17/ 8. Quoiqu ’ il existe un type clairement dominant, la situation est quelque peu chaotique et déroutante. Elle ne peut s ’ expliquer que par différentes influences dialectales que notre version des Quatre Évangiles a subi au cours de sa migration dans le Sud de la France. 26. hpour vinitial. Nous avons rencontré un exemple unique où v- (initial) a été remplacé par h-: holatilha (= volatilha) Mt. 22/ 4. Le phénomène est difficile à expliquer. S ’ agirait-il d ’ un h parasitique devant une initiale vocalique? Mais alors il 25 L EVY P mentionne aussi un inf. escandir à côté de escantir. 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 18 <?page no="301"?> faudrait d ’ abord expliquer la chute de v-. Ou avons-nous affaire à une simple erreur de scribe? 27. -s final parasitique. Il est hors de doute que dans nos textes -s final de n ’ importe quelle origine s ’ est amuï. Ceci concerne en premier lieu la flexion à deux cas, mais aussi bon nombre de formes verbales sont concernées. Ainsi cas régime et cas sujet des noms coïncident très souvent; la 2 e pers. sg. et la 3 e pers. sg. de beaucoup de paradigmes verbaux ne sont plus distinguées, etc. Ceci a pour conséquence que dans nos textes on ne rencontre pas seulement beaucoup de cas où un -s final qu ’ on attendrait selon les règles de la grammaire occitane «classique» manque, mais aussi l ’ inverse, c ’ est-à-dire un -s final inorganique qui d ’ un point de vue historique n ’ a aucune raison d ’ être. Et ces cas ne sont pas limités à la flexion nominale ou verbale dans les secteurs mentionnés ci-dessus. Voici un petit choix d ’ exemples de formes avec un -s parasitique qui peut assez souvent rendre la compréhension du texte inutilement difficile: - avans (pour avan) Mc. 5/ 5, Mc. 5/ 35, Mc. 9/ 24 … - lurs (pour lur, pron. pers.) Luc 8/ 4, Luc 8/ 10, Luc 9/ 3 … - lours (pour lour, pron. pers.) Luc 8/ 3 - als contrags (sg.! ) Luc 5/ 24 - los sieu sers (sg.! ) Luc 7/ 3 - es … mortas (sg.! ) Luc 8/ 52 - los (pour lo) Luc 10/ 31, Luc 10/ 33 … - lis (pour li) Luc 10/ 37 etc. Nous n ’ avons corrigé (avec la forme du ms. dans une note) que là où la bonne compréhension du texte était menacée. 28. Perte de -vintervocalique Nous avons rencontré un certain nombre de cas oú -vintervocalique est tombé. Le phénomène concerne surtout les terminaisons de l ’ imparfait des verbes en -ar: - cuijaon (= cujavon) Luc 3/ 23 - portaon (= portavon) Luc 7/ 12 - passaon (= passavon) Luc 8/ 23 - pasaon (= pasavon) Luc 18/ 32, Luc 18/ 39 - parlaon (= parlavon) Luc 9/ 30 etc. 3.1.2. Consonantisme 19 <?page no="302"?> Très frequent est aussi vezoa (pour veuva, vezova) qui est la forme dominante pour cette lexie: vezoa Mt. 2/ 37, Luc 7/ 12, Luc 21/ 2, Luc 21/ 3, vezoas Mt. 23/ 14, Mc. 12/ 40, Luc 20/ 47 … 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 20 <?page no="303"?> 3.2. Phénomènes de morpho-syntaxe Comme pour la grapho-phonématique, nous ne prétendons pas de donner une grammaire plus ou moins complète des Quatre Évangiles. Tout ce qui correspond plus ou moins à la norme qu ’ on pourrait appeler «classique» en ancien occitan ne sera pas mentionné ou le sera tout au plus brièvement pour souligner le contraste avec quelques phénomènes particuliers de nos textes. En ce qui concerne la documentation, nous suivrons les mêmes principes comme dans le chapitre précédent. 3.2.1. Le domaine nominal 29. L ’ article masculin Les formes de l ’ article masculin restent dans le cadre que nous avons discuté pour les NTs de Lyon et de Paris 26 . Il faut souligner que lo, los, li dominent de façon écrasante et que le, les sont extrêmement rares. Voici quelques exemples pour ces formes minoritaires: le: Mt. 9/ 30, Mt. 11/ 30, Mt. 12/ 8, Mt. 16/ 3, Mt. 20/ 1, Mc. 16/ 7, Luc 1/ 26, Luc 3/ 20 … les: Mt. 2/ 3, Mt. 5/ 48, Mt. 6/ 6, Mt. 22/ 4, Mt. 22/ 29, Mt. 25/ 32, Mt. 28/ 9, Mc. 14/ 40 … Nous pouvons donc constater que du premier au dernier de nos trois témoins (Lyon, Paris, Quatre Évangiles) la normalisation et la stabilité du texte avancent continuellement sans cependant atteindre une fixation comparable à la situation moderne. 30. L ’ article féminin L ’ article défini fém. est la au singulier, las au pluriel - il ne vaut pas la peine de donner des exemples. Dans le NT de Paris, nous avons cependant souvent rencontré un article fém. li, aussi bien devant consonne que (moins souvent) devant une initiale vocalique 27 . Les Quatre Évangiles ne nous fournissent aucun exemple pour ce phénomène. Selon Brunel et Grafström, l ’ article fém. li serait surtout répandu dans l ’ Est et le centre du domaine occitan 28 . Et rappelons que nos textes montrent un 26 Cf. W UNDERLI 2010: 44ss., W UNDERLI 2016/ 2: 29. 27 Cf. W UNDERLI 2016/ 2: 30. 28 Cf. G RAFSTRÖM 1968: 25. - Pour les différentes théories sur l ’ origine de li fém. cf. G RAFSTRÖM 1968: 26ss. 3.2.1. Le domaine nominal 21 <?page no="304"?> nombre non négligeable d ’ autres traits linguistiques typiques pour l ’ Occitanie orientale. 31. la hun et (l ’ )u Dans le NT de Lyon la u(s) ‘ l ’ un ’ était d ’ une fréquence remarquable, aussi bien pour le cas sujet que pour le cas régime 29 . Dans le NT de Paris, ce phénomène ne manque pas, mais il est nettement plus rare 30 . Dans les Quatre Évangiles, le type se trouve aussi, mais normalement sous la forme la hun à cause de l ’ h parasitaire devant initiale vocalique. Ce qui surprend beaucoup plus, c ’ est la fréquence du phénomène qui se rapproche de celle dans le NT de Lyon. Voici un choix d ’ exemples: - … «Non pot hom ben servir .ii. senhors, car la hun azirara e l ’ autre amara, … » (Mt. 6/ 24) - <Donx> si la hun demoni ne gieta l ’ autre, departis son contra els meteis; … (Mt. 12/ 26) - E adonx seron motz torbatz la hun l ’ autre. (Mt. 24/ 10) - Adonx dos seran en lo camp, la hun sera pres e l ’ autres sera laisat; … (Mt. 24/ 40) - … e dos seron en hun lieg, la hun sera pres e l ’ autre laisat. (Mt. 24/ 41) D ’ autres attestations de ce genre sont fournies par Mt. 26/ 21, Jean 13/ 14, Jean 13/ 34, Jean 13/ 35, Jean 19/ 18, Jean 1/ 24, Luc 6/ 14, Luc 16/ 13 … Naturellement des formes plus ou moins canoniques ne manquent pas: li hun fraire, Mt. 10/ 21, la huna ciutat Mt 10/ 23, los hus Mc. 4/ 40, l ’ un Luc 16/ 13, etc. D ’ après G RAFSTRÖM 1968: 29, nous avons affaire à un phénomène typique pour le languedocien qui est attesté du moyen âge jusqu ’ à nos jours; à l ’ extérieur du domaine languedocien, il serait inexistant. Ceci est en flagrante contradiction avec le fait que nous avons rencontré bon nombre de phénomènes qui renvoyent clairement à l ’ Occitanie orientale. En ce qui concerne l ’ explication de cette construction, Grafström suit Chabaneau qui y voit une analogie partant de la una d ’ après le couple cadaus/ cadauna. Mais cf. maintenant W UNDERLI . VRom, 75 (2016): 201-09. 32. Formes inusuelles dans le domaine nominal. Dans le NT de Lyon, les formes nominales inusuelles et exotiques étaient assez fréquentes 31 ; dans le NT de Paris, elles ne manquaient pas, mais étaient quand 29 Cf. W UNDERLI 2010: 48s. 30 Cf. W UNDERLI 2016/ 2: 30s. 31 Cf. W UNDERLI 2010: 49ss. 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 22 <?page no="305"?> même clairement plus rares 32 . Dans les Quatre Évangiles, il n ’ y en a presque pas. Nous n ’ en avons trouvé qu ’ un seul cas. Il s ’ agit du démonstratif aquestos, donc d ’ un nom en -o/ -os, qui dans Mc. 6/ 14 a pris la place de aquestz (aquestos miracles). L ’ exemple est unique et isolé. L ’ explication la plus probable (et la plus simple) est que nous avons affaire à une déformation analogique d ’ après l ’ article lo/ los dominant de façon très nette dans nos textes 33 . 3.2.2. Le domaine verbal Les phénomènes exigeant un commentaire dans le domaine verbal sont presque aussi nombreux que ceux dans le domaine nominal. Et les cas qu ’ on peut considérer comme significatifs pour les problèmes de datation et de localisation ne manquent pas. 33. Continuateurs du plus-que-parfait de l ’ indicatif latin. Comme le NT de Lyon et aussi celui de Paris, nos textes contiennent aussi un certain nombre de formes qui remontent au plus-que-parfait du latin (type HABUERAT ) 34 . Voici un petit choix d ’ exemples 35 : - Un noble home anava en viatge lonc per conquistar hun realme, e pueys que s ’ en torneys l ’ agra co n quistat. (Luc 19/ 12) - Si me agueses conogut, et lo mieu Paire agras conogut; e d ’ aqui avant vos veyres e conoiseres aquel. (Jean 14/ 7; 2 e pers. pl.) - E diseron: «Se aquest non fos malfachor, non lo te agram baylat.» (Jean 18/ 30) - Donx non commandies la mieua moneda als cambiadors mieus, e cant ieu fora vengut, dema n dara lur so del mieu am lo gazanh? (Mt. 25/ 27) - El fora gran e nomnat filh de Davi, de l ’ altisme nostre Senhor Dieu; … (Luc 1/ 32) - Per que non porges la moneda als cambis, e cant yeu fora vengut la dema n dera an gazanh? (Luc 19/ 23) - E dis li Nicodemus: «Com poyra home naise[r] cant fora vielhs? (Jean 3/ 4) - Adonx dis Jhesu Crist ad els: «Aquel que me volgra seguir, coven que menespreze se meteis e que prenga la cros, … » (Mt. 16/ 24) … 32 Cf. W UNDERLI 2016/ 2: 31ss. 33 Cf. aussi W UNDERLI 2010: 61. 34 Cf. p.ex. S CHULTZ -G ORA 1915: 88s., A NGLADE 1921: 320. 35 Pour le NT de Lyon cf. W UNDERLI 2010: 72s., pour le NT de Paris cf. W UNDERLI 2016/ 2: 38. 3.2.2. Le domaine verbal 23 <?page no="306"?> Dans les manuels, ces formes sont normalement appelées deuxième forme du conditionnel, conditionnel II ou conditionnel b 36 ; mais étant donné que dans bon nombre d ’ emplois ces formes sont aussi commutables avec un «imparfait du subjonctif», on peut aussi les considérer comme deuxième forme de ce paradigme 37 . Et il en va de même pour les formes composées correspondantes qu ’ on devrait alors appeler «plus-que-parfait du subjonctif». Il faut cependant souligner que ce type de formes est nettement plus rare que dans les NT de Lyon et de Paris. Les formes remontant à l ’ ancien plus-queparfait du latin semblent être en retraite pour tomber finalement de l ’ usage. 34. La tmèse (ou mésoclise) du futur Un autre phénomène saillant des versions occitanes du NT est la tmèse ou mésoclise 38 de formes du futur. Quoique ce type de futur n ’ existe plus en occitan moderne, il est bien documenté en ancien occitan et semble surtout avoir été enraciné solidement dans la partie occidentale de l ’ Occitanie 39 . Dans le NT de Lyon les exemples pour ce phénomène sont riches et nombreux. Dans le NT de Paris nous n ’ en avons trouvé aucun. Dans les Quatre Évangiles nous n ’ en avons rencontré qu ’ un seul: - Demandas a Dieu e donar vos a; sonas e hubrira vos. (Mt. 7/ 7) La rareté du phénomène nous interdit d ’ en tirer un argument pour la localisation des Quatre Évangiles. La force documentaire de notre exemple est en outre affaibli par le fait que dans la deuxième partie suit immédiatement un futur normal. Les conclusions qu ’ il faut tirer de ces données: - Cet exemple isolé ne peut servir de preuve pour une origine de nos textes dans l ’ Occitanie occidentale; - il paraît que nous ayons encore une fois affaire à un phénomène en train de s ’ éteindre. 35. Haplologie de la terminaison adverbiale Le phénomène de la haplologie adverbiale est assez répandu dans l ’ ancienne littérature et aussi dans l ’ ancienne littérature occitane. Dans les Quatre Évangiles nous n ’ avons cependant recontré qu ’ un seul exemple: 36 Cf. p.ex. S CHULTZ -G ORA 1915: 83ss., A NGLADE 1921: 275, C REMONESI 1962: 106s., F ERNÁNDEZ G ONZALEZ 1985: 346s. 37 Cf. p.ex. C ARLSSON 1969: 11ss. 38 Les deux termes sont complémentaires: tmèse part de la forme (synthétique) du futur et décrit la «fragmentation» de cette forme par l ’ insertion d ’ un pronom entre les composants primitifs (infinitif et forme de HABERE ), la mesoclise décrit la position intermédiaire du pronom par rapport aux constituants de la forme verbale. 39 Cf. R ONJAT 1937: 207s. 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 24 <?page no="307"?> - E dis li Jhesus: «Yeu ay parlat planamen et aperta en lo mon … » (Jean 18/ 20) La rareté du phénomène illustre encore une fois le fait que nous avons affaire à des textes tardifs et que le phénomène est en train de disparaître. 36. La désinence à la 3 e pers. pl. La désinence de la 3 e pers. pl. est pour beaucoup de paradigmes -an; ceci vaut surtout pour les verbes de la 1 ère conjugaison (en -ar). Mais dans beaucoup de cas -an est remplacé par -on en analogie d ’ après les verbes en -ir, -re etc., et ceci non seulement au présent, mais aussi au futur, à l ’ imparfait etc. Voici un petit choix d ’ exemples: - lauron Mt. 6/ 28, trebalhon Mt. 6/ 28 … - manjavon Mt. 12/ 1, menavon Mt. 15/ 30, estavon Mt. 17/ 21, Mt. 20/ 3, Mt. 20/ 6, cridavon Jean 12/ 13, sopavo Mt. 26/ 26 … - eron Mt. 26/ 71, Mt. 26/ 73, Mc. 6/ 48, Mc. 6/ 56, Mc. 7/ 1 … Une fois, -an (fut.) a même été remplacé par -en, ce qui est absolument inédit: Gardas vos de las gens, car els vos menaren en lurs sinagogas, e seres batutz. (Mt. 10/ 17) 40 Ce qu ’ on peut retenir, c ’ est que la situation de ces désinences est assez instable. En outre il faut souligner que malgré la fréquence des formes en -on, les formes en -an restent dominantes. 37. Les futurs des verbes en -ar Les futurs des verbes en -ar se terminent - pour ainsi dire canoniquement - en -ara, -aras etc.; les exemples de ce type normal foisonnent: purgara Mt. 3/ 12, cremara Mt. 3/ 12, temptaras (2 e sg.) Mt 4/ 7, adhorares (2 e sg.) Mt. 4/ 7, adhoraras Mt. 6/ 6, Mt. 4/ 10, trobaran Mt. 5/ 7, mostrara Mt. 5/ 19, ensenhara Mt. 5/ 19, intrares Mt. 5/ 20, liurara Mt. 5/ 25, perdonara Mt. 6/ 15 … Mais il existe aussi des cas (relativement fréquents) où la voyelle initiale de la désinence a passé de a à e: bategera Mt. 3/ 11, cobezera Mt. 5/ 28, adhoreres Mt. 6/ 5, desjuneron Mt. 9/ 15 (2 fois), velhera Mt. 24/ 43, manifestera Mc. 8/ 38 … Ces deux séries s ’ expliquent probablement par le fait que dans la première le caractère de la voyelle tonique originale ( PURGARE HABET ) a été conservé, tandis 40 Cf. par contre la forme normale menaran Mt. 10/ 19. 3.2.2. Le domaine verbal 25 <?page no="308"?> que dans la deuxiéme série a original a rejoint le traitement des voyelles atones ou finales. Restent encore deux formes un peu particulières. Dans perdonra Mt. 6/ 14 nous avons affaire à une syncope de la voyelle tonique de l ’ infinitif original, et dans trameteray Jean 15/ 26 nous nous trouvons en face d ’ une voyelle épenthétique entre la racine et la désinence de l ’ infinitif original. 38. Le passé simple de la 3 e pers. sg. Dans le NT de Lyon, le type dominant du p.s. de la 3 e pers. sg. était en -ec/ -ic, mais le type en -et/ -it (tout en restant minoritaire) ne manquait pas 41 . Dans le NT de Paris les relations étaient pour ainsi dire renversées: -et/ -it était clairement dominant et -ec/ -ic plutôt exceptionnel. Dans les Quatre Évangiles les formes en -ec/ -ic semblent manquer 42 ; la désinence courante est -et/ -it: aginolhet Mt. 17/ 14, Mc. 5/ 33, Mc. 7/ 25, aspreguet Jean 19/ 38, bateget Mt. 3/ 5, Mt. 3/ 14, Mc. 1/ 9, gazenhet Mt. 5/ 16, huffrit Mc 12/ 42, laiset Mt. 4/ 12, Mt. 22/ 25, Mt. 26/ 44, Mt. 27/ 26, Mc. 1/ 31 … Sporadiquement on trouve cependant aussi des formes avec chute de la consonne finale, p.ex.: clauzi Mc. 12/ 1, hobri Luc 3/ 21, mori Mt. 22/ 25, Mt. 22/ 27, Mc. 12/ 20, Mc. 12/ 22 … Aussi dans ce secteur limité, nous pouvons donc constater une certaine simplification de la situation. 39. Désinences de l ’ imparfait Les formes désinentielles posent normalement peu de problèmes. Les formes des verbes en -ar se terminent normalement en -ava, -avon etc., p.ex.: acusavon Jean 8/ 10, batezava Mc. 1/ 5, batejava Luc 3/ 20, decipava Luc 16/ 1, deliavon Mc. 11/ 5, Luc 19/ 33 … Les verbes en -ir, -er et en -re ainsi que les verbes irréguliers se terminent normalement en -ie, -ien etc.: jazie Mt. 9/ 2, jazien Mt. 9/ 36, sufrie Mt. 9/ 20, convenie Mt. 16/ 21, destrenhie Mc. 3/ 9, isie Mt. 8/ 28 … ; avie Mt. 1/ 24, Mt. 2/ 16, devie Mt. 2/ 4, dizie Mt. 5/ 2, Mt. 7/ 28, veniem Mt. 2/ 1, dizien Mt. 9/ 33, fazien Mt. 7/ 29 … 41 Cf. W UNDERLI 2010: 79s. 42 Il faut cependant avouer que -t et -c sont souvent difficiles à distinguer dans notre manuscrit. 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 26 <?page no="309"?> Mais il existe aussi des zones d ’ interférence entre les deux types désinentiels. Ainsi dans -ie etc. la voyelle posttonique e est parfois remplacée par a sous l ’ influence du type -avos etc.; sabian Mt. 2/ 4, devias Mt. 18/ 33, clauzia Mt. 21/ 33. - Dans parlien Mt. 3/ 4 c ’ est toute la désinence de la deuxième série qui a remplacé -avon. Ajoutons que le cond. 1 se comporte comme les formes de l ’ imparfait en ce qui concerne le choix des désinences, p.ex. serie Mt. 9/ 21, poyrien Mt. 12/ 14; condampnaries Mt 12/ 7, resucitarie Mc. 8/ 31 … 40. Formes particulières de quelques verbes irréguliers - estre/ esser Dans nos textes, la forme esz (2 e pl. ind.prés.) est souvent réduite à es: es Mt. 10/ 31, Jean 13/ 10, Jean 13/ 11, Jean 15/ 27, Jean 18/ 8, Luc 6/ 20. Cette réduction n ’ est pas sans problèmes, car es peut aussi marquer la 2 e et la 3 e pers. sg. ind.prés.) 43 . Des confusions et de fausses interprétations sont donc programmées. Dans le NT de Lyon, le p.s. de la 3 e pers. sg. est plus ou moins régulièrement fo 44 , dans le NT de Paris fo ou (plus souvent) fon) 45 . Fo est bien un résultat possible du parfait latin correspondant, et fon est expliqué par Schultz-Gora comme fausse analogie d ’ après les noms qui se terminent par un -n instable 46 . - Dans les Quatre Évangiles, la 3 e pers. est régulièrement font qu ’ on tiendrait spontanément pour un pluriel, mais qui est bien un singulier: font Mt. 1/ 22, Mt. 1/ 24, Mt. 1/ 25, Mt. 2/ 1, Mt. 2/ 3, Mt. 2/ 16, Mt. 3/ 1, Mt. 3/ 16, Mt. 4/ 1, Mt. 5/ 1 … Reste encore de savoir d ’ où vient le -t de ce font sg. La seule hypothèse qui nous paraît éventuellement être acceptable (sans pourtant être convaincante) est celle que nous avons affaire à une fausse analogie d ’ après le couple son/ sont (3 e pl.) 47 . Restent encore les formes sie pour sia, sies pour sias, sien pour sian etc. Nous avons discuté ce phénomène dans le § 3 de la section grapho-phonologique. - dire Les formes particulières de dire que nous avons discutées dans le cadre du NT de Paris ne sont d ’ aucune importance dans les Quatre Évangiles si l ’ on tient compte des équivalences -x/ -s et -x-/ -s-. Nous n ’ y revenons donc pas et renvoyons à notre édition du NT de Paris 48 . 43 Cf. p.ex. S CHULTZ -G ORA 1915: 103. 44 Cf. W UNDERLI 2010: 84s. 45 Cf. W UNNDERLI 2016/ 2: 36. 46 Cf. S CHULTZ -G ORA 1915: 59, 104. 47 Cf. S CHULTZ -G ORA 1915: 103, A NGLADE 1921: 314, C REMONESI 1962: 139. 48 Cf. W UNDERLI 2016/ 2: 81ss, 3.2.2. Le domaine verbal 27 <?page no="310"?> - estar La forme particulière esti (3 e sg. subj.) que nous avons discutée dans le NT de Paris 49 manque dans les Quatre Évangiles. Inutile donc d ’ y revenir. - venir Le verbe venir fournit dans le NT de Paris une forme particulière de l ’ impératif du singulier: vei (à côté d ’ un ven rarissime). Vei n ’ étant pas attesté dans les Quatre Évangiles, aucune nécessité de reprendre la discussion. Il en va de même pour tei de tenir. 49 Cf. W UNDERLI 2016/ 2: 85s. 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 28 <?page no="311"?> 3.3. Phénomènes translexicaux Certains phénomènes translexicaux comme la tmèse du futur (§ 34) ou la haplologie de la terminaison adverbiale (§ 35) ont déjà été traités dans ce qui précède; inutile donc d ’ y revenir. 41. Constructio ad sensum Nos textes contiennent un certain nombre d ’ exemples pour une constructio ad sensum où un verbe au pluriel se réfère à un nom au singulier ou un verbe au singulier à un nom au pluriel. Voici un petit choix d ’ exemples: - «Cui resemblan aquesta gen er acion? E resemblan als enfans que son en la plasa e cridon los huns als autres: … » (Mt. 11/ 16) - Et ajusteron se gran gens, … (Mt. 13/ 2) - … e pres lo pan e gardet lo cel e trenca los, e donet los a sos discipols e als companhas. (Mt. 14/ 19) - … Moyzes nos dis que escriusom libel de refugi e que hom lagiams (= on laisse) (Mc. 10/ 4) - … mota companha que y era venguda al jorn de la festa; … prezon rams de palma et estende los 50 davant el e cridavon dizens: … (- Jean 12/ 12s. - E diseron la garda: «Tu yes … » (Jean 18/ 25) - … se meravilheron de las paraulas que hom dizie n d ’ el. (Luc 2/ 33) - … cresien la nomnada … (Luc 5/ 15) etc. En principe, chacun de ces exemples demande une explication particulière. Mais on peut néanmoins distinguer deux types. Dans le premier type (qui est le plus fréquent) le nom de référence est un collectif ou une expression suggérant une idée de collectivité. Et dans le deuxième un groupe est pour ainsi dire individualisé et la qualité, l ’ évènement, le destin est attribué à chacun des membres du groupe. 42. Discordance concernant le nombre Les exemples où nous devons constater une discordance concernant le nombre sont assez fréquents. Ce type s ’ apparente aux constructiones ad sensum, mais il s ’ en distingue par le fait que la rupture est arbitraire et ne fait pas de sens. Voici quelques exemples: - E l ’ autre (gran) cazet entre espinas; e cant foron cregudas, afogueron las que non fes frug. (Mc. 4/ 7) - Temps venra cant l ’ espos auran laisat, … (Luc 5/ 35) 50 Ms. «et estende (en) los davant el»: l ’ un des deux pronoms est de trop. 3.3. Phénomènes translexicaux 29 <?page no="312"?> - Et alscus cazegron en las peiras, e mantenent que font nat, sequet, car non avien humor. (Luc 8/ 6) - Los aut re [s] cazegron en bona terra, e cant font nat receut frug .c. par.» (Luc 8/ 8) - Aquel sers que am la volontat de son senhor e non fa so que li plas, sofriran mots turmens. (Luc 12/ 47) - … nulx homs d ’ aquests que era[n] covidats non tastaran d ’ aquels mieus manjars.» (Luc 14/ 14) - … e dires a hun arbre: ‹ Arranca te e trasporta te en mar! › , e vos obeziran. (Luc 17/ 6) etc. Dans tous ces cas, nous avons évidemment affaire à des négligences soit du traducteur, soit du copiste; c ’ est pour cette raison que nous avons régulièrement corrigé ces discordances. 43. Discordance concernant la personne grammaticale Parfois la personne grammaticale est frappée par une discordance semblable. Ce type se rapproche du précédent surtout par le fait qu ’ il concerne le nombre verbal: - … «Partes vos d ’ aisi e vay t ’ en en Judea per so que los tieus discipols vejan las hobras que tu fas. (Jean 7/ 3) Nous avons traité ces exemples comme ceux de la catégorie précédente. 44. Discordance entre les temps verbaux Des discordances analogues se trouvent aussi dans le domaine des temps verbaux. Il s ’ agit surtout de ruptures entre l ’ indicatif du présent et l ’ imparfait ou l ’ indicatif du présent et le p.s. Voici quelques exemples: - E cant los homes d ’ aquela terra los agron conogutz, trameton per tota la terra e p r ese nteron li totz malautes … (Mt. 14/ 35) - E meneron la sauma e lo polin, e pauzeron lurs vestimens desus, e Jhesu Crist cavalca. (Mt. 21/ 7) - E els non o entendien, e temen de demandar so que volie dire. (Mc. 9/ 31) - Enapres pres hun enfan e pauza lo en mieg de totz e abrasa lo, e dis: … (Marc 9/ 35) etc. Comme pour les types qui précèdent, la liste des exemples pourrait être allongée considérablement. Mais à quoi bon? Ce ne sont pas les exemples isolés qui nous intéressent ici, mais les types. 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 30 <?page no="313"?> Autrement que dans les catégories précédentes, nous avons renoncé à toute intervention pour la simple raison qu ’ il s ’ agit d ’ un phénomène très répandu non seulement au moyen âge, mais à toutes les époques et qu ’ on le rencontre jusqu ’ à nos jours avec une fréquence surprenante. 3.3. Phénomènes translexicaux 31 <?page no="314"?> 3.4. Glanures lexicologiques Le domaine du lexique nous offre un grand nombre de particularités qui contribuent à une «individualisation» de nos textes. Ce sont surtout beaucoup de lexies et de formes lexicales qui ne sont pas documentées dans les grands ouvrages de référence. Dans la plupart des cas quelques remarques ajoutées aux entrées du Glossaire suffisent pour mettre en relief ces cas et une discussion approfondie s ’ avère inutile. 45. Préfixes non-étymologiques Il existe dans nos textes un nombre non négligeable de formes (surtout de verbes) préfixées qui manquent dans les ouvrages de référence et aussi dans les autres sources qui nous sont accessibles. Il s ’ agit en premier lieu du préfixe a- (ad-, as-) qui s ’ empare de la position vide au début d ’ une lexie et qui d ’ un point de vue sémantique ne change rien au sémantisme du terme non-préfixé. Voici un choix d ’ exemples 51 : - aconsolar ’ consoler ’ - aturmentar ’ tourmenter, torturer ’ - aspregar ’ prier, supplier ’ - acoisiri ’ pensif ’ - adampnar ’ endommager, gâter, souffrir ’ - aforzar ’ forcer, étouffer ’ etc. Sporadiquement on rencontre le même phénomène avec de-: dearotar ‘ détruire, défaire ’ . 46. Lexies non documentées ailleurs Les lexies non documentées dans les ouvrages de référence et dans d ’ autres sources sont nombreuses. Voici ce qu ’ on trouve comme entrée dans notre glossaire sous la lettre A: - abstinencia - accurrenar - acoisiri - accuzacion - adhut - aflegir - aforzar - ample 51 Pour la localisation exacte des occurrences cf. le Glossaire s. v. 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 32 <?page no="315"?> - audiencia - avarizia Et les autres sections ne sont pas moins richement munies. Nous n ’ allons pas donner les listes alphabétiques pour les formes et les sémantismes non documentés ailleurs. Toutes ces formes sont discutées dans notre Lexique et peuvent facilement être extraites si besoin en est. En ce qui est des autres entités que nous avons traitées dans la section correspondante du NT de Lyon 52 , elles ne posent pas de problèmes dans les Quatre Évangiles. Nous n ’ y revenons donc pas. 52 Cf. W UNDERLI 2010: 93ss. 3.4. Glanures lexicologiques 33 <?page no="316"?> 3.5. Conclusion Si l ’ on esaie de dresser un bilan de nos analyses, il faut dire dès l ’ abord que le résultat est contradictoire jusqu ’ à un certain degré; ceci ne nous empêchera cependant pas de nous prononcer pour une localisation claire et nette. La plupart des phénomènes que nous venons de discuter sont pour ainsi dire «dialectalement neutres» et ne connaissent pas de localisation dialectale; ils sont tout simplement «occitans». À la rigueur ils peuvent servir à la datation, mais pour la localisation ils ne sont d ’ aucune utilité. Nous ne reprendrons pas leur discussion. Mais il y a aussi des phénomènes qui sont localisables d ’ une manière plus étroite et pour cela dialectalement significatifs. Nous distinguons trois groupes: - phénomènes spécifiques pour l ’ occitan oriental; - phénomènes spécifiques pour l ’ occitan occidental; - phénomènes qui suggèrent une influence française. Étant donné que dans les NTs de Lyon et de Paris, nous avons aussi trouvé des traces italiennes, on peut se demander s ’ il n ’ y en pas aussi dans les Quatre Évangiles. À moins que nous n ’ ayons été frappé de cécité: il n ’ y en a pas. Des trois autres catégories, de loin la plus importante est celle qui renvoie à l ’ occitan oriental. Voici les cas significatifs: - les résultats de - ARIUM / - ARIA (§ 5) - les résultats de ajo ( ← HABEO ) (§ 6) - e tonique remplacé par ie (§ 7) - e posttonique remplacé par ie (§ 8) - o tonique remplacé par uo/ ue (§ 9) - confusion entre les graphies pour occlusive sourde et occlusive sonore (§ 24) - le passé simple de la 3 e pers. sg. est régulièrement en -et/ -it; les formes en -ec/ -ic manquent (§ 38). Les témoins typiques pour l ’ occitan occidental sont beaucoup plus rares et surtout marqués par l ’ absence ou la faiblesse de certaines caractéristiques: - absence de l ’ article féminin li (§ 30) - la hun (la us) pour l ’ un/ l ’ us (§ 31) - un seul exemple pour la tmèse des composants du futur (§ 34) Il en va de même pour les possibles influences du français qui sont aussi du nombre de trois: - a final atone devenu e (§ 3) - la graphie ou pour o (/ o/ ) (§ 10) - concurrence directe des graphies ou/ o/ u (§ 11) 3. La langue des quatre Évangiles occitans dans le manuscrit BN fr. 6261 34 <?page no="317"?> Les traits caractéristiques clairs et non-équivoques sont donc plutôt rares, mais ils sont quand même suffisants pour nous permettre de dire que nos textes sont fortement marqués par l ’ occitan oriental, voire que leur origine doit être cherchée dans cette partie de l ’ Occitanie. Et Paul Meyer et d ’ autres plaident pour une origine dans la Provence et même dans le Sud de la Provence 53 . Si la précision «Provence» peut encore passer comme possible, le «Sud de la Provence» nous paraît assez osé. Et n ’ oublions pas qu ’ il y a aussi des traits qui contredisent un tel jugement radical. En effet, il y a aussi les traits qui renvoient à l ’ Occitanie occidentale et même à la France. Qu ’ en faire? En ce qui concerne les éléments occidentaux, nous avons pour les NTs de Lyon et Paris pu et dû constater que les traductions des textes bibliques «voyagent», et ceci semble aussi être le cas pour nos Quatre Évangiles. Nous supposons donc que dans une étape antérieure nos textes aient pour ainsi-dire «séjourné» dans le Languedoc et qu ’ ils n ’ aient été copiés dans le Provence (ou une région voisine) qu ’ à la fin de leur migration. En ce qui concerne les traits français, l ’ explication doit forcément être une autre. Nous pensos que nous avons affaire à un scribe d ’ origine française qui s ’ est intégré dans l ’ Occitanie, mais n ’ a pas abandonné toutes ses habitudes scripturales françaises. Retenons pour terminer et concluons à un niveau supérieur: Les localisations radicales et univoques ont un caractère très particulier: elles sont essentiellement suspectes. 53 Cf. vol. 1, chap. 1.1.4. (M EYER 1889 b: 437). 3.5. Conclusion 35 <?page no="318"?> 4. Lexique 4.1. Introduction Notre analyse du lexique des Quatre Évangiles dans le ms. BN fr. 6261 est un glossaire, et en même temps plus qu ’ un simple glossaire: Cette partie de notre travail fournit aussi de brefs commentaires lexicologiques, sans pourtant prétendre à une discussion et une documentation aussi étendues comme les fournit p.ex. Max Pfister pour le lexique du Girart de Roussillon ou Günter Holtus pour celui de l ’ Entrée d ’ Espagne 1 . Nous nous limiterons normalement à une analyse des formes documentées avec renvoi aux ouvrages de référence traditionnels (R AYNOUARD , L EVY P, L EVY , DOM etc.) ainsi que le FEW, le REW et P FISTER 1960/ 1970 dans tous les cas où ceux-ci mentionnent la forme en question ou une forme apparentée sous un aspect qui pourrait intéresser l ’ attestation dans notre texte. Seront retenues toutes les lexies qui manquent dans L EVY P ou qui s ’ éloignent sous un point graphique et/ ou graphématique important de la forme canonique instituée par L EVY ; seront en outre retenues les entités dont le sémantisme ne coïncide pas ou que partiellement avec les acceptions données par celui-ci. Il serait peu raisonnable de donner toutes les attestations pour toutes les unités lexicologiques de notre texte, bien que cela nous permît de faire quelques observations sur la fréquence des différentes lexies, de leurs variantes graphiques, morphologiques et sémantiques. De telles observations statistiques pourraient à la rigueur contribuer à la localisation et à la datation du manuscrit, mais leur portée resterait en tout cas limitée; ceci ne nous semble pas justifier le travail et les frais énormes qu ’ une telle conception exigerait. Nous préférons nous limiter aux aspects qualitatifs dans les domaines sémantique, morphologique et grapho-phonologique. Pour réaliser ces buts, il suffit normalement de tenir compte des cinq premières attestations d ’ une lexie dans notre texte 2 . Dans les cas d ’ une complexité particulière (causée, p.ex., par une structure polysémique difficile, des formes flexionnelles peu usuelles, etc.), nous nous permettrons cependant d ’ augmenter le nombre des renvois au texte et de ne pas nous tenir à la succession textuelle des occurrences. En outre, nous n ’ observerons pas strictement l ’ ordre textuel des attestations dans les cas où il s ’ agit de regrouper des variantes graphiques ou des formes flexionnelles. Ceci introduit un certain élément de subjectivité dans notre démarche, mais nous croyons que les 1 Cf. P FISTER 1970 et H OLTUS 1979. 2 Les trois points de suspension après le dernier renvoi au texte indiqueront qu ’ il existe d ’ autres attestations. 36 <?page no="319"?> avantages par rapport à une manière de procéder trop rigide prévalent très nettement. Dans certains cas (il s ’ agit surtout d ’ infinitifs de verbes), nous nous voyons obligé de reconstruire le lemme sur la base des formes flexionnelles attestées, la forme vedette n ’ étant pas documentée dans notre texte; ces entrées seront mises entre crochets. Nous renonçons cependant à cette procédure dans tous les cas où notre intervention se réduit à la suppression d ’ un e et/ ou d ’ un s flexionnel(s), ce qui est surtout le cas pour les entrées concernant les substantifs et les adjectifs. Pour tous ces cas, le lemme prend la forme du cas régime singulier; là où le cas sujet n ’ est pas caractérisé par la présence ou l ’ absence d ’ une marque flexionnelle, mais connaît une forme lexicale individuelle, il en est tenu compte par une entrée particulière. En principe, nous observons dans le détail les règles que voici (tout en nous réservant la liberté de nous en éloigner si des conditions particulières l ’ exigent): - le lemme est donné en caractères romains gras; - si un lemme est mis entre crochets, ceci signifie que la forme en question est reconstruite et n ’ est pas attestée dans le texte. Il s ’ agit surtout d ’ infinitifs des verbes, p.ex. [aculhir]; - le lemme est suivi (entre parenthèses) d ’ éventuels équivalents occitans et du terme (des termes) latin(s) correspondant(s); - suivent la définition de la partie du discours et (entre apostrophes) le/ les sens en français moderne; - après un double point, nous donnons les formes et attestations retenues; en cas d ’ ambiguïté formelle, nous tenons aussi compte du cotexte immédiat s ’ il contribue à une désambiguïsation rapide; - les crochets et parenthèses pointues dans le texte ne seront pas retenus dans le glossaire; - les articles se terminent par des renvois aux dictionnaires de référence dans les cas où ils offrent une forme équivalente ou apparentée et éventuellement par un bref commentaire; - parfois, nous ajoutons des renvois au REW et/ ou au FEW ainsi qu ’ à d ’ autres ouvrages (p.ex. P FISTER 1970, C HAMBON 2011); ces suppléments d ’ information ne sont cependant pas systématiques et ne se trouvent que là où ils nous semblent offrir un intérêt particulier. Il existe aussi des cas où l ’ article en question ne contient pas la forme occ. qui nous intéresse, mais offre une forme/ une signification analogue en français, francoprovençal etc.; - les formes (occitanes et latines) citées sont toujours en italiques; - les équivalents latins seront donnés sous la forme de l ’ infinitif dans le cas des verbes, sous celle du nominatif (sg.) dans celui des substantifs et des adjectifs; les rares exceptions sont toujours conditionnées par 4.1. Introduction 37 <?page no="320"?> des formes flexionnelles particulières qui divergent remarquablement de la forme vedette normale; - les formes latines données entre parenthèses ne sont pas forcément les étymologies de la lexie occitane en question, mais les formes qui lui correspondent dans le texte de la Vulgate. Ce choix s ’ explique par l ’ orientation essentiellement sémantique (et non étymologique) de notre glossaire; - les variantes flexionnelles et les variantes grapho-phonologiques facilement identifiables seront réunies sous une seule et même entrée; là où nous avons affaire à des divergences plus importantes qui ont pour conséquence une place plus éloignée dans la liste des entrées, nous avons opté pour deux lemmes différents avec des renvois réciproques; - si le lemme attesté par notre texte diverge considérablement de la forme choisie comme entrée dans L EVY P, nous mentionnons aussi les formes «canoniques» attestées dans les NTs de Lyon et de Paris (BN fr. 2425) pour donner une impression plus adéquate de l ’ allure de notre texte; - pour les lemmes, nous essayons de tenir compte des graphies de notre texte; ainsi -acio(n) sera selon le cas avec ou sans -n final, -men avec ou sans -t final, etc.; - si pour une lexie donnée, il existe plusieurs variantes, nous choisissons la moins usuelle comme entrée; les autres lui seront subordonnées et - si nécessaire - mises en vedette par un renvoi dans la liste alphabétique; - à l ’ intérieur des articles concernant les verbes, nous donnons d ’ abord la forme de l ’ infinitif (s ’ il existe dans notre texte), puis les formes de l ’ indicatif du présent, du subjonctif 1, du futur, des formes du passé (p.s. et impf.), du conditionnel, du subj. 2, pour terminer avec celles du p.p. et du p.pr.; les différentes variantes seront traitées en blocs séparés par un point-virgule; s ’ il existe des formes homonymiques, leur fonction sera indiquée entre parenthèses; - pour les adjectifs, nous donnons d ’ abord les formes du masculin (sg. suivi du pl.), puis celles du féminin (sg. et pl.); l ’ ordre sg./ pl. est aussi observé pour les substantifs; - nous ne distinguerons pas entre adjectifs et adjectifs substantivés, étant donné que, le cas échéant, n ’ importe quel adjectif peut être muni d ’ un article (ou d ’ une particule équivalente) et épouser ainsi le rôle d ’ un substantif. Si la structure des matériaux le conseille, voire l ’ impose, nous nous permettrons cependant dans un nombre réduit de cas de nous éloigner des structures normales. 4. Lexique 38 <?page no="321"?> 4.2. Inventaire A [abitar] (Vulg. habitare) v. ‘ habiter ’ : abita Jean 1/ 14. Manque curieusement dans L EVY P qui ne connaît que les dérivés nominaux. abominacio (Vulg. abominatio) n. f. ‘ abomination, dégoût ’ : abominacio Mt. 24/ 15, Luc 16/ 15. Cf. DOM 1: 39s. abominacion, R AYNOUARD 2: 13 abhominatio. [abreugar] cf. abreujar. [abreujar] (Vulg. breviare) v. ‘ abréger ’ : abreujat Mc. 13/ 20; abreugat Mt. 24/ 22. Cf. L EVY P s. abreujar. abstinencia (= abstenimen, Vulg. obsecratio) n. f. ‘ abstinence ’ : abstinencias Luc 5/ 33. Manque L EVY P (qui a cependant abstenimen) et L EVY ; R AYNOUARD 5: 335, DOM 1: 65 s. abstinencia; FEW 1: 10s. abstinentia, FEW 24/ 57 s. abstinentia. [accurrenar] (= acurrer, Vulg. accurrere) v. ‘ accourir ’ : accurrenan (p.pr.) Mc. 9/ 14. Manque L EVY P et dans les autres ouvrages de référence. - Déformation curieuse de acorre, acurrer etc. [accurer] (= acorre, Vulg. accedere) v. ‘ accourir ’ : accuriens (p.pr.) Mt. 28/ 9. Cf. L EVY P s. acorre, R AYNOUARD 2: 491 accorre, DOM 1: 124 s. acorre. [accusar] (Vulg. accusare, fr. accuser) v. ‘ accuser ’ : accusara (fut.) Jean 5/ 45. Manque curieusement L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 2: 361 accusar. Cf. aussi acusar, acuzar. accuzador (Vulg. accusaturus, fr. accusateur) n. m. ‘ accusateur ’ : accuzador Jean 5/ 45. Cf. L EVY P acuzador, R AYNOUARD 2: 361 accuzaire. acoisiri (Vulg. arbitretur, fr. pensera) adj. ‘ pensant, pensif ’ : (es) acoisiri Jean 16/ 2. Nous n ’ avons nulle part trouvé attesté un tel dérivé de COGITARE . [acomensar] (Vulg. coepere, fr. commencer) v. ‘ commencer ’ : acomensa Luc 20/ 9. Cf. L EVY P acomensar, R AYNOUARD 2: 448. acomplir (Vulg. implere, fr. emplir; accomplir) v. ‘ emplir, remplir; accomplir, réaliser ’ : acomplit (p.p.) Jean 16/ 6; acomplir Mt. 3/ 15, acomplisca Jean 4/ 34, acomplida Jean 18/ 9. Cf. L EVY P acomplir, S TICHEL 1890: 8s. aconsolar (Vulg. consolari, fr. être consolé) v. réfl. ‘ se consoler ’ : (se) aconsolar Mt. 2/ 18. L EVY P ne connaît pas le v.réfl., mais seulement le v. a. 4.2. Inventaire 39 <?page no="322"?> acusar cf. acuzar. acuzar (Vulg. accusare, fr. accuser) v. ‘ accuser ’ : acuzar Mt. 12/ 10, Mc. 14/ 1, Luc 19/ 47, Luc 22/ 2, acuza Mt. 15/ 11, acuzon Mc. 15/ 4, acuzavo(n) Mt. 27/ 12, Mc. 15/ 3; acusar Mc. 3/ 2, acusavon Jean 8/ 10, acusaron Luc 11/ 54. Cf. aussi accusar. Manque LevyP. acuzacion (Vulg. accusatio, fr.accusation) n. f. ‘ accusation ’ : acuzacion Jean 18/ 29. Manque L EVY P qui ne connaît que acuzamen et acuzansa. [adamar] (Vulg. volere, fr. avoir voulu) v. ‘ vouloir, aimer ’ : adames Luc 13/ 34. L EVY P ne donne comme signification que ‘ aimer ’ , ce qui est déroutant. [adampnar] (Vulg. detrimentum patere, fr. être au détriment) v. ‘ endommager, gâter, souffrir ’ : adampnada (p.p.) Mt. 16/ 26. Manque L EVY P; cf. L EVY P s. damnar. adhut (Vulg. habuerunt, fr. ont eue) p.p. f. ‘ eue ’ : (an) adhuda Luc 20/ 33. Curieuse déformation graphique du p.p. f. du verbe aver ( → agut ou avut 3 ). Nous n ’ avons nulle part ailleurs rencontré une telle forme. adjustar = ajustar. administrar = aministrar. adonc (= adonx, donc, doncs, donx, doncas, Vulg. ergo, autem, fr. donc) adv. ‘ donc, alors ’ : adonc Mt. 3/ 5, Mt. 3/ 10, Luc 9/ 23, Luc 15/ 28; adonx Mt. 2/ 7, Mt. 2/ 16, Mt. 2/ 17, Mt. 3/ 8, Mt. 3/ 15, Mt. 4/ 1, Mt. 4/ 5, Mt 4/ 10, Mt. 5/ 23 … Cf. L EVY P adonc, R AYNOUARD 3: 73. La forme largement dominante dans notre texte est adonx. Cf. aussi donc. adonx cf. adonc. adoubar = adobar. adquel = aquel. adulteri (Vulg. adulterium; moechari, fr. adultère) n. m. et adj. ‘ adultère ’ : adultéri Mt. 5/ 28, Mt. 19/ 9, Mt. 19/ 18, Mc. 10/ 11, Mc. 10/ 19, adulteris Mt. 15/ 19, Mc. 7/ 21; adzulteri Jean 8/ 3, Jean 8/ 4; azulteri Luc 18/ 20. Cf. L EVY P s. avouteri; Lyon avoteri et avouteri, Paris adulteri et aulteri. adversari(i) = aversari, eversari. Cf. L EVY P s. aversari, R AYNOUARD 5: 518 adversari. adzulteri cf. adulteri. aflegir (Vulg. adicere, fr. ajouter) v. ‘ ajouter, compléter ’ : aflegir Mt. 6/ 27. 3 Cf. S CHULZ -G ORA 1915: 99. 4. Lexique 40 <?page no="323"?> L EVY P connaît aussi bien un aflechir qu ’ un afligir, R AYNOUARD 2: 32 un aflechir, mais leur sémantisme ( ‘ afliger, mortifier, macérer ’ ) est inacceptable pour notre passage. [afogar] (Vulg. suffocare, fr. étouffer) v. ‘ étouffer ’ : afogon Mc. 4/ 19. Cf. L EVY P s. v., R AYNOUARD 3: 346. aga = aiga. [agenolhar, aginolhar, aginouilhar] (Vulg. procidere, cadere, fr. tomber) v. réfl. ‘ tomber, se jeter à terre, s ’ agnouiller ’ : agenolha Luc 8/ 28, Luc 8/ 41, aginolha Mt. 18/ 29, Mc. 5/ 22, Mc. 14/ 35, Luc 1/ 41, Luc 5/ 12, Luc 8/ 41, aginolhet Mt. 17/ 14, Mc. 5/ 33, Mc. 7/ 25, aginouilhatz Luc 5/ 8. Cf. L EVY P agenolhar, R AYNOUARD 3: 457. aguila (Vulg. aquila, fr. aigle) n. f. ‘ aigle ’ : aguilas Luc 17/ 37. Cf. L EVY P s. aigla; la variante de notre texte n ’ est cependant nulle part attestée; il s ’ agira d ’ une contamination des formes latine et occitane. ahuan = avan. ahut = agut, avut, p.p. de aver: ahut Mt. 22/ 7, Mc. 6/ 2, ahuda Mc. 12/ 23, Jean 1/ 16, ahutz Jean 4/ 18. Déformation inusuelle de avut qui se trouve aussi dans d ’ autres lexies, cf. p.ex. ahuan. aïme (Vulg. (dies) azymorum, fr. (jour des) azymes) adj./ n. m. ‘ azyme, sans levain; pain sans levain; fête des azymes ’ : aïme Mt. 26/ 17, Luc 22/ 1. Cf. aussi alize. [aïrar] (Vulg. replere ira, fr. remplir de fureur) v. ‘ irriter, fâcher ’ : aïratz Luc 4/ 28. Cf. L EVY P s. azirar. aire (Vulg. caelum, fr. ciel) n. m. ‘ ciel, air ’ : aire Mt. 6/ 26. Cf. L EVY P air, R AYNOUARD 2: 29, DOM 1: 396ss. s. aire; FEW 1: 45 s. aer, FEW 24: 221ss. s. aer. [alachar] cf. alatar. [alatar] (Vulg. sugere, fr. allaiter) v. ‘ allaiter, nourrir ’ : alatath Luc 11/ 27. Cf. L EVY P alachar; cf. aussi alacharan Mc. 13/ 17, alacheron Mt. 24/ 19. alize (Vulg. azyma, fr. azymes) n. m. ‘ pain sans levain; fête des azymes ’ : alizes Mc. 14/ 1. Cf. aussi aïme. [amanar] (Vulg. recumbere, fr. s ’ étendre) v. ‘ se reposer, réparer ’ : amanat (p.p.) Luc 17/ 7. Cf. L EVY P amanar, amanvir, L EVY 1: 55 amanoïr. ample (Vulg. latus, fr. large) adj. ‘ large, ample ’ : ampla Mt. 7/ 13-14. 4.2. Inventaire 41 <?page no="324"?> L ’ adj. ample manque aussi bien dans L EVY P que dans L EVY , quoiqu ’ il soit tenu compte de dérivés verbaux et nominaux comme amplar, ampliar, ampledat, ampleza, amplor etc. Cf. cependant R AYNOUARD 2: 74s. ams (Vulg. cum, fr. avec) prép. ‘ avec ’ : ams Jean 18/ 15. Forme avec s parasitique de am, an etc. Cf. L EVY P s. ab. angocia (Vulg. pressura, fr. détresse) n. f. ‘ angoisse, peur ’ : angocias Luc 21/ 23. Cf. L EVY P angoisa, R AYNOUARD 2: 88 angoissa. Nous avons affaire à une rélatinisation partielle dans la direction de angustiae. anguilha (lat. anguilla, fr. anguille) n. f. ‘ anguille ’ : anguilhas Mt. 24/ 28. L EVY P anguila, R AYNOUARD 2: 88 anguila. Nous avons cependant affaire à un passage corrompu et probablement une erreur de scribe; cf. Vulg. aquilae, fr. aigles. [anonciar] (Vulg. nuntiare, fr. annoncer) v. ‘ annoncer, informer ’ : anoncias Mt. 28/ 10, anonciaray Jean 16/ 25, anonciara Mt. 12/ 18, Jean 16/ 15. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4: 348 annunciar. ans (= anz, Vulg. sed, fr. mais), adv. ‘ plutôt, au contraire ’ : ans Mt. 6/ 13. Mt. 9/ 17, Mt. 9/ 20, Mt. 22/ 30, Mc. 3/ 26 … Cf. L EVY P anz. anta (= aunta, Vulg. irasci, improperare, fr. se mettre en colère, injurier) n. m. ‘ injure, invective ’ : anta Mt. 5/ 22, antas Mt. 27/ 44. Cf. L EVY P s. v., R AYNOUARD 2: 81; FEW 16: 181 s. *hauniþa. antix (= antic, Vulg. antiquus, fr. ancien) adj./ subst. ‘ ancien, vieux ’ : antix ‘ les anciens ’ Mt. 5/ 33, Mt. 5/ 43, Mt. 15/ 2, Mt. 26/ 3, Mt. 26/ 47 … Cf. aussi L EVY P antic (adj.). apenas (Vulg. difficile, fr. difficilement) adv. ‘ à peine, avec difficulté ’ : apenas Mt. 19/ 23. Cf. L EVY P s. pena, L EVY 6: 199, R AYNOUARD 4: 487. aperta (= apertamen, Vulg. palam, fr. franchement) adv. ‘ ouvertement ’ : (planamen et) aperta Jean 18/ 20. Cf. aussi L EVY P s. apert et apertamen. [aprendre] (Vulg. discere, fr. apprendre) v. ‘ apprendre, instruire ’ : aprenes (2 e pl. imp.) Mt. 9/ 12, Mt. 24/ 32, apres (p.p.) Jean 7/ 15. Cf. L EVY P aprendre, R AYNOUARD 4: 629. aprop (Vulg. post, seorsum) conj. ‘ après, ensuite ’ : aprop Mt. 24/ 29, Mc. 7/ 33. Cf. L EVY P s. v. [apropjar] (Vulg. venire, fr. arriver) v. ‘ (s ’ )approcher ’ : apropja Mt. 3/ 1, Mt. 4/ 16, Mt. 9/ 6, Mt. 26/ 45, Mc. / 20 … , apropjava Luc 9/ 51; apropriara Luc 21/ 20. 4. Lexique 42 <?page no="325"?> apropriar cf. apropjar. Cf. L EVY P apropïar, interprétation qui nous semble inadéquate pour notre texte avec sa claire influence française. Cf. aussi propriar. [arar] (Vulg. arare, fr. être au labour) v. ‘ labourer, mener la charrue ’ : (aja) arat Luc 17/ 7. Cf. L EVY P s. v., R AYNOUARD 2: 109; FEW 1: 122 s. arare, FEW 25/ 1: 81 s. arare. aras (Vulg. nunc, fr. maintenant) adv. ‘ maintenant, actuellement ’ : aras Mt. 11/ 12, Mt. 27/ 42, Mt. 27/ 43, Mc. 13/ 19, Mc. 15/ 30 … Cf. L EVY P s. ar. architeclin (Vulg. architriclinus, fr. chef) n. m. ‘ majordome, échanson ’ : architeclin Jean 2/ 8, Jean 2/ 9. Latinisme légèrement déformé qui manque dans tous le ouvrages de référence. Cf. cependant Carp. architiclin aux mêmes endroits. argen (Vulg. argentum, fr. argent) n. m. ‘ argent; monnaie d ’ argent ’ : argen Mt. 10/ 9, Mt. 23/ 16, Mt. 27/ 9, Mc. 14/ 5, Mc. 14/ 11; argent Mt. 17/ 26, Mt. 27/ 3. Manque curieusement L EVY P. argent cf. argen. armat (Vulg. armatus, fr. armé) n. m. ‘ homme armé, soldat ’ : armat Luc 11/ 21, armatz Mc. 14/ 43. Manque L EVY P, qui ne connaît pas non plus le verbe armar. Cf. cependant R AYNOUARD 2: 123 armar. [arrancar] cf. arancar. aserta (Vulg. impossibile est, fr. il est impossible) adv. ‘ certes, certainement, sans doute ’ : aserta Luc 17/ 1. Manque L EVY P; cf. cependant R AYNOUARD 2: 385 acertas. asetjar (Vulg. circumdare, fr. encercler) v. ‘ assiéger ’ : asetjar Luc 21/ 20, asetjaran Luc 19/ 43. Cf. L EVY P s. v., R AYNOUARD 5: 220 assetjar. [aspregar] (Vulg. rogare, fr. demander) v. ‘ prier, supplier ’ : aspreguet (3 e sg. p.s.) Jean 19/ 38. Manque dans les ouvrages de référence. Forme préfixée avec adsous la variante as-. atrenpamen (= atempramen) n. m. ‘ modération ’ : atrenpamen Mc. 9/ 49. Cf. L EVY P atempramen. aturmentar (= tormentar, Vulg. torquere, fr. tourmenter) v. ‘ tourmenter, torturer ’ : aturmentar Mt. 8/ 29. 4.2. Inventaire 43 <?page no="326"?> Cf. L EVY P tormentar; la variante avec préfixe amanque dans les ouvrages de référence. audiencia (Vulg. auditum fuerit, fr. entendre) n. f. ‘ audience, oreilles ’ : (ven en) audiencia Mt. 28/ 14. Manque dans les ouvrages de référence. ausel = auzel. autriar = autrejar, cf. L EVY P s. v. avangeli (Vulg. evangelium, fr. évangile) n. m. ‘ évangile ’ : avangeli Mt. 26/ 13, Mc. 1/ 1, Jean 17/ 26a; avangilis Mt. 25/ adjonction. Cf. L EVY P evangeli. avaricia (Vulg. avaritia, fr. avidité) n. f. ‘ avarice ’ : avaricia Mc. 7/ 22, Luc12/ 15. L EVY P ne connaît que avareza (cf. dans notre texte aussi Luc 12/ 15). Latinisme. avesque = evesque, cf. L EVY P s. v. avouteri (Vulg. moechari, fr. être adultère) n.m ‘ adultère ’ : (far) avouteri Luc 18/ 20. Cf. L EVY P s. v. aygos (Vulg. aridus, fr. aride 4 ) adj. ‘ aqueux, aquatique ’ : aygozes Mt. 12/ 43. Cf. L EVY P aigos. azulteri cf. adulteri. B bacin (= basin, Vulg. pelvim, fr. bassin) n. m. ‘ bassin, terrine ’ : bacin Jean 13/ 5. Cf. L EVY P basin. banda (subst. manque Vulg. et fr.) n. f. ‘ bande, section, fraction ’ : bandas Mt. 12/ 25. Cf. L EVY P banda 1 . baptisme (= baptisanza, Vulg. baptismum, fr. baptême) n. m. ‘ baptême ’ : baptisme Jean 3/ 25; batesme Mt. 1/ 25; batisme Mc. 1/ 4, Mc. 11/ 30, Luc 3/ 3, Luc 20/ 4. Pour baptisanza cf. L EVY P s. v., L EVY 1: 125; il n ’ y a que R AYNOUARD 2: 179 qui mentionne baptisme (2 attestations); cf. en outre FEW 1: 241 s. baptisma. - Baptisme est un latinisme presque sans modification. bategar (Vulg. baptizare, fr. immerger, baptiser) v. ‘ baptiser, donner le baptême ’ : bategar Mt. 3/ 13, batege Mt. 3/ 11, Mt. 3/ 14, Mc. 1/ 8, Luc 3/ 16, Jean 1/ 26, batega Mc. 1/ 8, Jean 1/ 33, bategas Mt. 28/ 19, Jean 1/ 25, bategan Jean 1/ 31, bateges Mt. 3/ 6, Mt. 3/ 12, Jean 1/ 33, bategera Mt. 3/ 10, bategava Mc. 1/ 5 (2 fois), bateget Mt. 3/ 5, Mt. 3/ 14, Mc. 1/ 9, bategans Jean 1/ 28, bategat Mt. 3/ 16. Cf. L EVY P batejar. 4 Faute de traduction! 4. Lexique 44 <?page no="327"?> Cf. aussi batejar. batejar (Vulg. baptizare, fr. immerger, baptiser) v. ‘ baptiser, donner le baptême ’ : batejar Luc 3/ 7, bateja Jean 3/ 26, batejara Luc 3/ 16, batejava Jean 3/ 22, 3/ 23, Luc 3/ 20, Jean 4/ 1, batejat Mc. 16/ 16, Luc 3/ 21. Cf. aussi bategar. batesme cf. baptisme. batisme cf. baptisme. [bayar] (= baizar, Vulg. osculare, fr. donner le/ un baiser) v. ‘ baiser, embrasser ’ : baya Mt. 26/ 49, Mc. 14/ 45, bayaray Mc. 14/ 44; bazaray Mt. 26/ 48. Cf. L EVY P baizar. [baylar] (= bailar, Vulg. tradere, fr. livrer) v. ‘ bailler, livrer, donner ’ : baylat Jean 18/ 30. Cf. L EVY P bailar. benfar (Vulg. benefacere, fr. faire du bien) v. ‘ faire du bien ’ : benfar Mc. 14/ 7. Manque L EVY P, qui ne connaît que benfach, benfachor etc. benigne (Vulg. benignus, fr. prévenant) adj. ‘ bénin, tolérant ’ : benigne Luc 6/ 35. Manque L EVY P; cf. cependant R AYNOUARD 2: 211. besanh (Vulg. talentum, fr. talent, denier) n. m. ‘ besant, monnaie byzantine ’ : besanhs Mt. 18/ 24, Mt. 25/ 16, besanhz Luc 10/ 35. Cf. L EVY P s. bezan, R AYNOUARD 2: 218; FEW 1: 669 s. byzantius. borcier (Vulg. loculos (habere), fr. (avoir la) bourse) n. m. ‘ boursier ’ : borciers Jean 13/ 29. Cf. L EVY P borsier. bras (= bratz, Vulg. ulna, fr. bras) n. m. ‘ bras ’ : brases Luc 2/ 28. Cf. L EVY P bratz. brotar (= botar, Vulg. natus esse, fr. pousser, croître) v. ‘ pousser ’ : brotar Mc. 13/ 28. Cf. L EVY P botar 1 , R AYNOUARD 2: 243. brug (= bruch, Vulg. sonitus, fr. bruit) ‘ bruit, rumeur ’ : brug Luc 18/ 36, Luc 21/ 21. Cf. L EVY P bruch. C cadieira (Vulg. cathedra, fr. siège) n. f. ‘ chaire, chaise, siège ’ : cadieira Mt. 5/ 34 - 36, Mt. 23/ 2, Mt. 27/ 19, cadieiras Mt. 23/ 6; cadyerya Luc 1/ 32. Cf. L EVY P s. cadiera. cadyerya = cadiera; cf. cadieira. caire (= cazer, Vulg. cadere, fr. tomber) v. ‘ tomber, choir ’ : caira (fut.) Luc 20/ 18. Cf. L EVY P s. cazer. 4.2. Inventaire 45 <?page no="328"?> calice (= calitz, Vulg. calix, fr. coupe) n. m. ‘ coupe, calice ’ : calice Mt. 26/ 27, Mc. 14/ 23. Cf. L EVY P calitz et calici; FEW 2/ 1: 94s. s. calix. calvari cf. Index des noms s. v. et s. Golgata. candalabre (Vulg. candelabrum, fr. lampadaire) n. m. ‘ candélabre, lampadaire ’ : candalabre Mt. 5/ 15, Mc. 4/ 21, Luc 11/ 33. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 2: 312; FEW 2/ 1: 181 s. candelabrum. can cf. canh. C anh = quant ‘ combien de ’ : canh Mt. 27/ 23, canhs Mt. 27/ 13; can Mc. 6/ 38, cans Mc. 8/ 5; cantz Mt. 15/ 34. Cf. L EVY P can 4 . cantz cf. canh. capdel (Vulg. minutum, quod est quadrans, fr. petite pièce d ’ un centime) n. m. ‘ quart d ’ un centime ’ : (dos) capdels (de fil) Mc. 12/ 42; (dos) capels (de fil) Luc 21/ 2. Selon la Vulg. et les autres versions, il s ’ agit d ’ une monnaie de peu de valeur. Dans notre texte, il s ’ agit cependant de bobines de fil. Nous avons évidemment affaire à des passages corrompus. Cf. aussi L EVY P s. capdel 2 ‘ pelote ’ ; cette signification manque L EVY 1: 202s. (capdel) et 1: 204s. (capel). capel cf. capdel. capela (= capelan, Vulg. sacerdos, fr. prêtre) n. m. ‘ prêtre, chapelain ’ : capela Luc 5/ 14, capelas Mt. 12/ 4, Mt. 26/ 3, Mt. 26/ 57, Mc. 2/ 26, Mc. 14/ 53. Cf. L EVY P capelan. captal (= capdal, Vulg. centurio, fr. centurion) n. m. ‘ chef, capitaine ’ : captal Mt. 8/ 5, Mt. 8/ 8, Mt. 8/ 13, Mc. 15/ 39. Cf. L EVY P capdal, L EVY 1: 202 capdal et captal. carcer cf. carse. [care] (= caire, cazer, Vulg. cadere, fr. tomber) v. ‘ tomber, choir ’ : caron (3 e pl. fut.) Luc 6/ 39. Cf. aussi cayre et cazer. carieira (= carriera, Vulg. via, fr. chemin) n. f. (chemin, route): carieira Mt. 23/ 13, carieiras Luc 3/ 4; carrieira Mt. 25/ 1, Mt. 25/ 6, carrieiras Mt. 3/ 2, Luc 1/ 76; carriera Mt. 11/ 10, Luc 17/ 12; carrieyra Luc 8/ 27, carrieyras Luc 14/ 21. Cf. L EVY P carriera. carriera cf. carieira. carnalmen (Vulg. quae sunt hominum, fr. vers les hommes) adv. ‘ humainement, charnellement ’ : carnalmen Mc. 8/ 33. 4. Lexique 46 <?page no="329"?> Manque L EVY P; cf. R AYNOUARD 2: 341. carre (= carriera, Vulg. via, fr. chemin) n. m. ‘ chemin, route ’ : carres Mt. 22/ 9. Manque dans les ouvrages de référence qui ne connaissent que carre ‘ char ’ . carrieira cf. carieira. carriera cf. carieira. carrieyra cf. carieira. carse (= carcer, Vulg. carcer, fr. prison) n. m. ‘ prison, géôle ’ : carse Mt. 27/ 16, Luc 12/ 58; carcer Mc. 6/ 17. Cf. L EVY P carcer. carteron (= cartairon; manque Vulg. et fr.) n. m. ‘ quart de livre ’ : carteron Luc 21/ 2. Cf. L EVY P cartairon, R AYNOUARD 5: 7. [cassigar] (Vulg. conculcare, fr. piétiner) v. ‘ piétiner, battre des pieds ’ : cassiguen (subj. 3 e pl.) Mt. 7/ 6. Manque dans les ouvrages de référence. Dérivé de cas(s)ar? [castiar] (Vulg. emendare, corripere, fr. corriger) v. réfl. ‘ (se) corriger, châtier ’ : castia (inf.) Mt. 18/ 17, castia (3 e sg. ind.) Mt. 18/ 15, Mt. 18/ 17, castia (imp.) Luc 19/ 39. Cf. L EVY P s. v., L EVY 1: 226s., R AYNOUARD 2: 354; FEW 2/ 1: 471 s. castigare. caucida (Vulg. zizania, fr. ivraie) n. f. ‘ chardon aux ânes ’ : caucidas Mt. 13/ 25, Mt. 13/ 26, Mt. 13/ 29, Mt. 13/ 30, Mt. 13/ 36, Mt. 13/ 40. Cf. L EVY P s. causida, L EVY 1: 230 causida. causa (Vulg. calceamentum, fr. chaussure) n. f. ‘ chausse, chaussure ’ : causas Luc 15/ 22. Cf. L EVY P causa; manque L EVY et R AYNOUARD . causamen (Vulg. calceamentum, fr. chaussure) n. m. ‘ chaussure ’ : causamen Mt. 3/ 11, Mc. 1/ 7, Jean 1/ 27. Cf. L EVY P s. causamen, L EVY 1: 229; FEW 2/ 1: 70 s. calceamentum. caus (Vulg. foramen, fr. trou) n.m/ adj. ‘ trou; creux ’ : caus Mt. 19/ 24 ‘ trou d ’ aiguille ’ . Cf. L EVY P s. cau adj. ‘ creux ’ , L EVY 1: 228, R AYNOUARD 2: 365 cav. [cavar] (Vulg. fodere, fr. creuser) v. ‘ creuser, trouer ’ : cava (3 e sg. p.s.) Mt. 25/ 18. Cf L EVY P cavar, L EVY 1: 233s. cayre (= caire, cazer, Vulg. cadere, fr. tomber) v. ‘ tomber, choir ’ : cays (3 e sg. ind.) Mt. 17/ 14, cayra Mt. 21/ 44, Luc 11/ 17, Luc 12/ 10, Luc 20/ 18, cayran Mt. 24/ 29, Mc. 13/ 25, cayrien (cond.1) Mt. 15/ 14. Cf. aussi care et cazer. 4.2. Inventaire 47 <?page no="330"?> cays 1 (= cais, Vulg. quasi, fr. presque, environ) adv. ‘ presque, environ; pour ainsi dire ’ : cays Mt. 9/ 11, Jean 6/ 19, Jean 7/ 10. Cf. L EVY P cais 2 , L EVY 1: 185 cais 2 , R AYNOUARD 5: 1 quais. cays 2 cf. cayre. [caytivar] (= captivar, Vulg. captivus ducere, fr. emmener prisonnier) v. ‘ captiver, emprisonner ’ : caytivatz (p.p.) Luc 21/ 24. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 2: 274 captivar. cazer (= care, caire, cayre, Vulg. cadere, fr. tomber) v. ‘ tomber, choir ’ : cazer Luc 10/ 18, caz Luc 14/ 5, cazon Mt. 15/ 27, Mc. 4/ 15, Mc. 7/ 28, cazet Mc. 4/ 7, Mt. 13/ 19, Mc. 4/ 8, Mc. 4/ 16, Mc. 4/ 18, Mc. 4/ 20 … , cazegron Mt. 14/ 5, Mt. 13/ 7, Mt. 13/ 8, Mc. 4/ 4, Mc. 4/ 5 … , cazegro Mt. 13/ 4, cazus Mt. 18/ 6. Cf. L EVY P cazer, L EVY 1: 236s., R AYNOUARD 2: 345. Cf. aussi care, cayre. [cengar] (Vulg. alligare, fr. lier) v. ‘ lier, ceindre ’ : cengo (3 e pl. ind.) Mt. 23/ 4. Cf. L EVY P cenchar. cerf (Vulg. servus, fr. esclave) n. m. ‘ serviteur, domestique ’ : cerf Mt. 26/ 51, cers Mt. 25/ 30. Cf. L EVY P s. cer. [cesar] (Vulg. cessare, fr. cesser) v. ‘ cesser, finir, se terminer ’ : ceset Mc. 6/ 51; cesson Luc 8/ 24, cesseron Luc 8/ 24. Cf. L EVY P cesar, L EVY 1: 249 cesar, R AYNOUARD 2: 388. [cessar] cf. cesar. cieutat cf. ciutat. circumcizio cf. circuncisio. circuncir (Vulg. circumcidere, fr. circoncire) v. ‘ circoncire ’ : circuncir Luc 1/ 59, Luc 2/ 21, circuncis Jean 7/ 22. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 5: 168 circumcir. circuncisio (Vulg. circumcisio, fr. circoncision) n. f. ‘ circoncision ’ : circuncisio Jean 7/ 22, circumcizio Jean 7/ 23. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 5: 168 circumcisio. ciutat (Vulg. civitas, fr. ville, cité) n. f. ‘ ville, cité, bourg ’ : ciutat Mt. 2/ 22, Mt. 5/ 14, Mt. 8/ 33, Mt. 8/ 34, Mt. 9/ 4 … , ciutas Luc 8/ 34, Luc 10/ 1, Luc 13/ 22, ciutats Luc 19/ 17, Luc 19/ 19, ciutatz Mt. 2/ 5, Mt. 9/ 24, Mt. 1/ 20, Luc 8/ 1, Luc 8/ 4; cieutat Mt. 21/ 10, Mt. 21/ 11, Mt. 23/ 34 (2 fois), cieutatz Mt. 22/ 7. Cf. L EVY P ciutat, L EVY 1: 256, R AYNOUARD 2: 399 ciu. claramen(t) (Vulg. lucidus (esse), fr. (être) lumineux) adv. ‘ clairement, de manière claire ’ : clarament Luc 11/ 36, claramens Mt. 7/ 5. Manque dans les ouvrages de référence. 4. Lexique 48 <?page no="331"?> [clarificar] (Vulg. clarificare, fr. glorifier) v. ‘ glorifier ’ : clarifica Jean 13/ 32, Jean 17/ 1, Jean 17/ 5, clarifique Jean 17/ 1, clarificara Jean 13/ 21, clarificat Jean 12/ 23, Jean 13/ 31, Jean 17/ 10. Cf. L EVY P s. v., manque L EVY 1; R AYNOUARD 2: 405 connaît seulement la signification ‘ éclaircir ’ . [claure] (Vulg. circumdare, plicare, fr. entourer, fermer, clore) v. ‘ entourer, fermer, clore ’ : clauzia (impf.) Mt. 21/ 33, clauzi (p.s.) Mc. 12/ 1, claus (p.p.) Luc 4/ 20. Cf. L EVY P claure, L EVY 1: 259s., R AYNOUARD 2: 409. [cobezar] (= cobeitar, Vulg. concupiscere, fr. convoiter) v. ‘ convoiter, requerir ’ : cobezera Mt. 5/ 28. Un verbe cobezar n ’ est nulle part attesté. Nous n ’ avons trouvé que cobeitar; cobejar, cobezeiar. Cf. L EVY P s. v., L EVY 1: 267, R AYNOUARD 2: 421. [cochar] (Vulg. praevenire, fr. prévoir) v.réfl. ’ (se) presser, hâter, empresser): (se es) cochada Mc. 14/ 8. Cf. L EVY P s. v. cochozamens (Vulg. festinans, festinanter, fr. en hâte, rapidement) adv. ‘ rapidement, vite ’ : cochozamens Luc 2/ 16. Cf. L EVY P cochozamen et cochadamen, R AYNOUARD 2: 26 cochadamen; FEW 2/ 1: 831 s. co ˉ ctare. cofesar (= Vulg. erubere, fr. avoir honte) v. ‘ confesser, avouer, déclarer ’ : cofesar Luc 9/ 26, cofeset Jean 1/ 20. Cf. L EVY P confesar. cofi (= cofin, Vulg. cophinus, fr. corbeille) n. m. ‘ corbeille, coffre ’ : cofis Mt. 14/ 20, Mt. 15/ 37, Mc. 6/ 43, Mc. 8/ 8, Jean 6/ 13, Luc 9/ 17. Cf. L EVY P cofin. cofizar (= confizar, Vulg. confidere, sperare) v. ‘ (se) confier, espérer ’ : cofizas Jean 5/ 45, cofizans Mt. 27/ 43. Cf. L EVY P confizar. cogitacio (Vulg. cogitatio, fr. raison) n. f. ‘ raison, pensée ’ : cogitacios Mc. 7/ 21. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 2: 429 cogitatio. coitada (Vulg. cubitum, fr. coudée) n. f. ‘ coudée ’ : coitada Mt. 6/ 27. Manque dans les ouvrages de référence. Cf. cependant Lyon coide (= cobde, Vulg, cubitus) n. m. ‘ coudée ’ ; L EVY P s. cobde, L EVY 1: 274s., R AYNOUARD 2: 427; FEW 2/ 2: 1447 s. cu ˘ bitus. - Cf. surtout P FISTER 1970: 337s. colon (Vulg. pullus columbarum, fr. jeunes colombes) n. m. ‘ petite/ jeune colombe, pigeon ’ : colons Luc 2/ 24. Cf. L EVY P colom. Adaptation de -m final à l ’ s de flexion? 4.2. Inventaire 49 <?page no="332"?> comunsalmen (= comunalmen, Vulg. universus populus, fr. tout le peuple) adv. ‘ généralment, tous ’ : comunsalmen Mt. 27/ 25. Manque dans les ouvrages de référence. Erreur de copiste pour comunalmen? confecio (= confesion, Vulg. profiteri, fr. déclarer) v. ‘ déclaration ’ : confecio Luc 2/ 3, Luc 2/ 5. Cf. L EVY P confesion. consciencia (Vulg. mundo corde, fr. c œ urs purs) n. f. ‘ conscience ’ : consciencia Mt. 5/ 8, Mc. 4/ 20, cosciencia Mt. 13/ 23. Manque curieusement dans les ouvrages de référence. [consebre] (= concebre, Vulg. concipere, invenire) v. ‘ concevoir ’ : conseubut Luc 1/ 36, conseuput Mt. 1/ 18. Cf. L EVY P concebre, R AYNOUARD 2: 277 concebre. consegre (Vulg. suffocare, fr. étouffer) v. ‘ poursuivre, étrangler ’ : consegava Mt. 18/ 28. Cf. L EVY P consegre, L EVY 1: 333, R AYNOUARD 5: 180 cosseguir. consolacio (Vulg. consolatur, fr. (être) consolé) n. f. ‘ consolation ’ : (recebre) consolacio Luc 16/ 25. Manque L EVY P et L EVY , mais L EVY P a consolamen et consolansa; R AYNOUARD 5: 253 consolation et consolament. [contar] (Vulg. dictum esse, fr. dire) v. ‘ conter, raconter ’ : contavon Luc 2/ 18, conteron Mt. 8/ 33, Mc. 5/ 14, Luc 9/ 10. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 2: 464. conte (Vulg. ratio (ponere), fr. (régler les) comptes, (rendre) compte) n. m. ‘ compte ’ : conte Mt. 18/ 23, Mt. 18/ 24, contes Mc. 25/ 19. Cf. L EVY P comte 2 , L EVY 1: 312, R AYNOUARD 2: 454. [contempnar] = condampnar. contrach (Vulg./ fr. Ø) adj. ‘ perclus, estropié ’ : contracha Luc 13/ 16; contrags Mt. 21/ 14, Jean 5/ 3, Luc 5/ 24, Luc 14/ 13, Luc 14/ 21; contrait Mt. 18/ 8. Cf. L EVY P contrach, R AYNOUARD 3: 228 contract. contrag cf. contrach. contrait cf. contrach. contra-valer (Vulg. recipere aequalia, fr. recevoir autant) v. ‘ équivaloir ’ : contravalent Luc 6/ 34. Cf. L EVY P s. contravaler, R AYNOUARD 5: 465. contrays cf. contrach. contrist (Vulg. contristatus, fr. très triste) n. m./ adj. ‘ attristé ’ : contristz Mt. 26/ 22. Manque dans les ouvrages de référence. 4. Lexique 50 <?page no="333"?> conveniadamen (Vulg. continuo, fr. bientôt) adv. ‘ convenablement [? ] ’ : conveniadamen Jean 13/ 32. Manque dans les ouvrages de référence. Erreur de copiste pour convenablamen? Le d à la place de bl dans le ms. est cependant hors de doute. convinent (Vulg. (temporis) suis, fr. en son (temps), (au temps) de la récolte) adj. ‘ juste, qui convient ’ : convinent Mt. 21/ 41. Manque dans les ouvrages de référence comme adj. Cf. cependant L EVY P convinen, R AYNOUARD 5: 491 convinent n. m. ‘ convention ’ ; L EVY 1: 351 convenien (adj.) ‘ qui convient, qui cadre ’ . copia (Vulg. abundantia, divitiae) n. f. ‘ abondance, richesse ’ : copia Luc 12/ 15, Luc 12/ 16. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 2: 472 copia 1 . corage (= coratge, Vulg. cor, fr. c œ ur) n. m. ‘ c œ ur, pensée ’ : corages Luc 2/ 35, Luc 4/ 18. Cf. L EVY P coratge, R AYNOUARD 2: 474. coras (= cor, Vulg. quando, fr. quand) adv. ‘ quand, à quel temps ’ : coras Mt. 24/ 3, Mt. 25/ 44, Mc. 13/ 4 Luc 21/ 7. Cf. L EVY P cor, R AYNOUARD 3: 540 cora. [corer] (= correr, corre, Vulg. cito proferre, fr. apporter vite) v. ‘ courir, se dépêcher ’ : corre Jean 6/ 18, corez Luc 15/ 22, corrien Luc 5/ 1, corret Luc 19/ 4, corren Jean 4/ 51, Jean 18/ 1, correns Mt. 28/ 8. Cf. L EVY P correr, R AYNOUARD 2: 488. corps (Vulg. Iudas, fr. Judas) ‘ corps ’ : corps (de Judas Esacariot) Luc 22/ 3. Manque curieusement dans les ouvrages de référence. correja (Vulg. zona, corrigia, fr. ceinture, courroie, lacet) n. f. ‘ ceinture, lacet ’ : correja Mt. 3/ 4, Mt. 3/ 11, Mc. 1/ 6, correjas Jean 1/ 27. Cf. L EVY P s. v., L EVY 1: 379, R AYNOUARD 2: 527. corumpre = corrompre, cf. L EVY P s. v. cosciencia cf. consciencia. [cosebre] (= concebre, Vulg. concipere, fr. concevoir) v. ‘ concevoir, devenir enceinte ’ : cosebras Luc 1/ 31, coseubra Mt. 1/ 23, coseuput Mt. 1/ 20. Cf. L EVY P concebre, R AYNOUARD 2: 277 concebre. [coseubre] cf. cosebre. [cosirar] (= consirar, Vulg. proferre, considerare, fr. servir, considérer) v. ‘ considérer; chercher, penser ’ : cosiras Luc 6/ 41, cosira Mc. 7/ 11. Cf. L EVY P consirar, L EVY 1: 337, R AYNOUARD 2: 463. [cosolar] (= consolar, Vulg. venire ad me, fr. venir me voir) v. ‘ consoler, appuyer ’ : cosoles (2 e pl. p.s.) Mt. 25/ 36. Cf. L EVY P consolar. 4.2. Inventaire 51 <?page no="334"?> [cossentir] (= consentir, Vulg. consentire, fr. complaire) v. ‘ consentir, approuver, admettre ’ : cossentis (2 e pl. ind.) Luc 11/ 48. Cf. L EVY P consentir. [cossumar] (= consumar, Vulg. devorare, fr. dévorer) v. ‘ dévorer, manger, consumer, détruire ’ : cossuman Luc 20/ 47; cosumar Mt. 6/ 20 - 21, cosumat Luc 15/ 14, cosumats Luc 15/ 30, cosumatz Jean 17/ 23. Cf. L EVY P consumar. cosumar cf. cossumar. cotel (= coltel, Vulg. gladium, fr. sabre) n. m. ‘ sabre, couteau, épée ’ : cotel Mt. 10/ 34, Mt. 26/ 51, Mt. 26/ 52 (2 fois), Mc. 14/ 47, Jean 18/ 10, cotels Mt. 26/ 55, Mc. 14/ 48, cotelz Mt. 26/ 47. Cf. L EVY P coltel, R AYNOUARD 2: 444 colthel. coura cf. coras. covertidor (Vulg. operarius, fr. ouvrier) n. m. ‘ ouvrier, travailleur, laboureur ’ : covertedors Mt. 9/ 37, Mt. 9/ 38. Manque comme subst. dans les ouvrages de référence. L EVY P connaît convertidor ‘ à employer ’ comme adj., L EVY 1: 354 convertedor aussi comme adj. covertir (Vulg. convertere, fr. retourner) v. et v.réfl. ‘ convertir, vaincre, retourner ’ : covertir Luc 5/ 32, covertit Luc 15/ 10, covertis Mt. 13/ 15; coverstiron Mc. 4/ 12 [éventuellement corr. cover(s)tiron? ]. Cf. L EVY P convertir, L EVY 1: 354, R AYNOUARD 5: 519. [covidar] (= convidar, Vulg. vocare, invitare, fr. inviter, appeler) v. ‘ inviter, appeler, convoquer ’ : covidas Luc 14/ 12, covida Mc. 6/ 21, Luc 14/ 16, covidaras Luc 14/ 12, covidat Luc 14/ 8, Luc 14/ 9, Luc 14/ 10, Luc 14/ 12, covidats Luc 14/ 10, Luc 14/ 15, Luc 14/ 24, covidatz Mt. 22/ 8, Mc. 2/ 19, Luc 14/ 17. Cf. L EVY P convidar, R AYNOUARD 2: 472 convidar. covidat (= convidat, Vulg. invitatus, fr. invité) n. m. ‘ invité, hôte ’ : covidatz Mt. 22/ 3, Mt. 22/ 5. Manque comme subst. dans les ouvrages de référence. covil ‘ festin ’ : covilz Jean 12/ 2; cf. L EVY P convit. covinen(t) (= convinen(t), Vulg. in tempore, fr. bien, à temps) adj./ adv. ‘ convenable, adéquat, juste ’ : covinen Mc. 7/ 27, covinent Mc. 4/ 29, Luc 9/ 62, Luc 12/ 42. Cf. L EVY P convinen, R AYNOUARD 5: 491 convinent, mais dans les deux ouvrages nous avons affaire à un subst. ‘ convention ’ . coyde (= cobde, coide, Vulg. pectus, fr. poitine) n. f. ‘ coude ’ : coyde Jean 13/ 25. Cf. L EVY P cobde, L EVY 1: 274 coide, R AYNOUARD 2: 427 code. La traduction de pectus par coide est plus qu ’ approximative! Lyon peisz, BN fr. 2425 peitz, Carp. peyt. 4. Lexique 52 <?page no="335"?> cozin: Selon les ouvrages de référence, cozin/ cosis signifie normalement ‘ cousin ’ , à la rigueur ‘ parent ’ . Dans notre texte, il sert régulièrement à rendre lat. frater; cf. cozin Mt. 12/ 50, Mt. 13/ 55, Mc. 6/ 3, cozis Mt. 12/ 47, Mt. 12/ 48, Mc. 3/ 32. Cf. L EVY P s. v., L EVY 1: 398s., R AYNOUARD 2: 499. Cozina (Luc 1/ 36) par contre rend lat. cognata. [crestar] (= castrar, Vulg. castrare, fr. faire eunuque) v.réfl. ‘ se châtrer ’ : se creston Mt. 19/ 12. Cf. L EVY P castrar, R AYNOUARD 2: 355. crestat (= castrat, Vulg. eunuchus, fr. eunuque) n. m. ‘ eunuque, châtré ’ : crestatz Mt. 19/ 12 (2 fois). Les ouvrages de référence (s. v.) ne connaissent que le verbe castrar et les subst. castracio et castramen(t). crit (Vulg. ululatus, fr. sanglot, plainte) n. m. ‘ cri, plainte, lamentation ’ : critz Mt. 2/ 18. Cf. L EVY P cri, L EVY 1: 417, R AYNOUARD 2: 516. cros (Vulg. crux, fr. croix) n. f. ‘ croix ’ : cros Mt. 9/ 38, Mt. 16/ 24, Mt. 27/ 32, Mt. 27/ 42, Mc. 15/ 20, Mc. 15/ 21 … Cf. L EVY P crotz, L EVY 1: 420 s. crotz, R AYNOUARD 2: 522 crotz. croz (Vulg. locus, fr. lieu) n. m. ‘ creux, trou ’ : crozes (aygozes) Mt. 12/ 43. Cf. L EVY P cros, L EVY 1: 420, R AYNOUARD 2: 521. crucificar (Vulg. crucifigere, fr. crucifier) v. ‘ crucifier, mettre à la croix ’ : cruxificar Mt. 20/ 19, crucifiqueson Mt. 27/ 31, crucificat Mt. 26/ 2, Mt. 27/ 35" Mt. 27/ 38, Mt. 27/ 44; cruxificares Mt. 22/ 34, cruxifiquero Mc. 15/ 25, Mc. 15/ 27, crucificero Jean 19/ 18, cruxifiqueson Mt. 27/ 31, Mc. 15/ 15, cruxificat Mc. 15/ 13, Mc. 15/ 14, Mc. 15/ 24, cruxificatz Mt. 27/ 23, Mc. 15/ 32. L EVY P connaît bien une entrée crocific avec les variantes crozific et crucific, mais un verbe correspondant manque curieusement. Cf. cependant R AYNOUARD 2: 523 s. crucificar. - FEW 2/ 2: 1382 s. cru ˉ x. [cruxificar] cf. crucificar. cruzel (= cruzel, Vulg. austerus, fr. dur) adj. ‘ cruel ’ : crouzel Luc 19/ 21; cruzel Mt. 25/ 24. Cf. L EVY P cruzel, R AYNOUARD 2: 525. cuelhir (= colhir, Vulg. metere, fr. moisonner) v. ‘ cueillir, récolter ’ : cuelhir Luc 19/ 21, cuelhi (1 ère sg. ind.) Luc 19/ 22, cuelh (3 e sg. ind.) Mt. 14/ 40, Luc 11/ 23, Jean 4/ 36, cuelhon (3 e pl. ind.) Luc 6/ 44, cuelhan (3 e pl. subj.) Mt. 13/ 30, cuelhira Jean 4/ 36; culhon Mt. 6/ 26. Cf. L EVY P colhir, coelhir, L EVY 1: 281s., R AYNOUARD 2: 433. cuer 1 (Vulg. pelliceus, fr. (de) cuir) n. m. ‘ cuir ’ : cuer Mt. 3/ 4, Mc. 1/ 6. Cf. L EVY P cuer, L EVY 1: 424s., R AYNOUARD 2: 527. 4.2. Inventaire 53 <?page no="336"?> cuer 2 (Vulg. cor, fr. c œ ur) n. m. ‘ c œ ur ’ : cuer Luc 10/ 27. La forme normale dans notre texte est cor, cf. p.ex. Mt. 3/ 8, Mt. 5/ 28, Mt. 6/ 20 - 21, Mt. 11/ 29 … Cf. L EVY P cor 1 . D dampnacio(n) (Vulg. perditio, fr. perdition) n. f. ‘ perdition, damnation ’ : dampnacio Mt. 7/ 13, Luc 2/ 34, dampnacion Mt. 26/ 24. Manque L EVY P et L EVY , qui ne connaissent que damnamen; R AYNOUARD 3: 6 dampnamen et dampnatio. [dampnar] (Vulg. ire in gehennam, fr. aller à la géhenne) v. ‘ (être) damné, condamné ’ : dampnat Mt. 5/ 30, Mt 8/ 22 (2 fois), Mt. 27/ 3, dampnats Luc 20/ 47. Cf. L EVY P damnar, L EVY 2: 3s., R AYNOUARD 3: 7 dampnar. dampnat (Vulg./ fr. Ø) n. m. ‘ damné, condamné ’ : dampnatz Mt. 25/ 44. Manque dans les ouvrages de référence comme subst. (participe substantivé). dans (= dins, dens, Vulg. in (praetorium), fr. au (prétoire)) adv. ‘ dedans ’ : dans Jean 18/ 28. Cf. L EVY P s. dins, L EVY 2: 243s., R AYNOUARD 3: 566. davalar (= devalar, Vulg. descendere, fr. descendre, ôter, couper) v. ‘ descendre, couper ’ : davalar Jean 1/ 33, davala Mt. 27/ 42, Mc. 25/ 30, Mc. 15/ 32, Mc. 15/ 46, Jean Jean 4/ 49, 6/ 33, davalan Jean 6/ 63, davalaran Mt. 24/ 12, Mc. 13/ 15-16, davalava Mt. 28/ 2, Mc. 1/ 10, Jean 4/ 51, Jean 5/ 4 (2 fois), davalavon Mc. 9/ 8, davalay (p.s. 1 ère sg.) Jean 6/ 38, davalet Mt. 3/ 15, Mt. 14/ 29, davalero Jean 6/ 16, davales (subj. impf.) Jean 4/ 47, davalant Jean 1/ 32, davalans Jean 1/ 51, davalat (p.p) Mt. 8/ 1, Jean 6/ 41, Jean 6/ 42, Jean 6/ 50, Jean 6/ 52, Jean 6/ 59. Cf. L EVY P devalar, L EVY 2: 191, R AYNOUARD 5: 462. Cf. aussi devalar. [dearotar] (Vulg. destruere, fr. défaire) v. ‘ détruire, défaire ’ : dearotada (p.p. f.) Luc 21/ 6. Manque dans les ouvrages de référence. R AYNOUARD 5: 116 connaît un verbe arotar ‘ mettre en route, en ligne ’ qui a probablement fourni la base pour notre dérivé préfixal. [decebre] (Vulg./ fr. Ø) v. ‘ décevoir, tromper, corrompre ’ : deceuputs Luc 21/ 34. Cf. L EVY P s. v., L EVY 2: 25s., R AYNOUARD 2: 278. [decipar] (= disipar, Vulg. dissipare, fr. dilapider) v. ‘ dissiper, gaspiller ’ : decipava Luc 16/ 1. Cf. L EVY P disipar, R AYNOUARD 3: 60 dissipar. decipol cf. discipol. 4. Lexique 54 <?page no="337"?> decreysensa (= descrezensa, Vulg. blasphemia, fr. blasphème) n. f. ‘ incrédulité, impiété, blasphème ’ : decreysensas Luc 5/ 21. Cf. L EVY P descrezensa, R AYNOUARD 2: 510. defalir cf. falhir. [deffar] (= desfaire, Vulg. destruere, fr. défaire, abattre) v. ‘ détruire, défaire ’ : deffaray Mc. 14/ 58, Luc 12/ 18. Cf. L EVY P desfaire, L EVY 2: 140, R AYNOUARD 3: 275. degut (Vulg. licet, fr. avoir le droit) adj. ‘ convenable, comme il faut, dû ’ : degut Mt. 12/ 2, deguda (cauza) Mc. 3/ 4, Mc. 6/ 18, Jean 5/ 10. Cf. L EVY P degut. deleg (= delech, Vulg. voluptas, fr. plaisir) n. m. ‘ délice, plaisir ’ : delegs Luc 8/ 14. Cf. L EVY P delech 1 , L EVY 2: 60 delech 1 , R AYNOUARD 4: 51. Cf. aussi delieg. dejon (Vulg./ fr. Ø) n. m. ’ jeûne, jour de jeûne: dejons Luc 22/ 7. Cf. L EVY P dejun, L EVY 2: 58, R AYNOUARD 3: 596. Cf. aussi dejuni. dejuni (Vulg. ieiunium, fr. Ø) n. m. ‘ jeûne, action de jeûner ’ : dejunis Mc. 9/ 28. Manque sous cette forme dans L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 3: 596. dejun (Vulg. ieiunus, fr. à jeun) adj./ adv. ‘ à jeun, sans avoir mangé ’ : dejuns Mt. 15/ 32. Cf. L EVY P dejun, R AYNOUARD 3: 596 dejun 1 . [deliar] (Vulg. solvere, fr. délier) v. ‘ libérer, délier ’ : delias Luc 19/ 30, Luc 19/ 33, deliavon Mc. 11/ 5, Luc 19/ 33, deliada Luc 13/ 16. Cf. L EVY P deliar, L EVY 2: 62s., R AYNOUARD 4: 74. [deliechar] (Vulg. solvere, fr. délier) v. ‘ délier, libérer ’ : delieche Luc 13/ 15. Erreur de copiste pour delighe? Cf. L EVY P s. deligar, deliar. delieg (Vulg. voluntas carnis, consolatio, fr. volonté de chair, consolation) n. m. ‘ délice, plaisir ’ : delieg Jean 1/ 13, Luc 8/ 14, deliegs Luc 6/ 24. Cf. L EVY P delech 1 , L EVY 2: 60 delech 1 , R AYNOUARD 4: 51. deme (= desme, Vulg. decima, fr. dîme) n. m. ‘ dîme, impôt ’ : deme Luc 18/ 12. Cf. L EVY P desme, L EVY 2: 149, R AYNOUARD 3: 31. dementre cf. domentre. demesurat (= desmezurat, Vulg. onerare, fr. insupportable (charge)) adj./ p.p. ‘ démesuré, dépassant la juste mesure ’ : demesuratz Luc 11/ 46. Cf. L EVY P desmezurar, L EVY 2: 151s., R AYNOUARD 4: 202. demoniat (= desmoniat, Vulg. daemonium, fr. démons) n. m./ adj. ‘ possédé par des démons, victime des démons, satané ’ : demoniats Luc 13/ 32, demoniatz Mt. 9/ 25; demonyat Luc 8/ 27. Cf. L EVY P demoniat, R AYNOUARD 3: 23 demoniayc. 4.2. Inventaire 55 <?page no="338"?> demoni (Vulg. daemonium, fr. démon) n. m. ‘ démon, diable, satan ’ : demoni Mt. 9/ 32, Mt. 9/ 33, Mt. 12/ 26, Mt. 12/ 43, Mt. 13/ 39 … , demonis Mt. 4/ 24, Mt. 8/ 31, Mt. 9/ 33, Mt. 12/ 24 … Cf. L EVY P s. v., L EVY 2: 81, R AYNOUARD 3: 23. demonyat cf. demoniat. denayrada (= denairada, Vulg. denarius, fr. denier) n. f. ‘ quantité de pain, de nourriture etc. qu ’ on reçoit pour un denier ’ : denayradas Jean 6/ 7; deneiaradas Mc. 6/ 37. Cf. L EVY P denairada, L EVY 2: 85, R AYNOUARD 3: 24. deneiarada cf. denayrada. denonciar (= denunciar, Vulg. nuntiare, fr. annoncer) v. ‘ annoncer, informer, porter une nouvelle ’ : denonciar Mt. 28/ 8, denonciava Jean 5/ 15, denonciet Mc. 16/ 10, denoncieron Mt. 14/ 11, denonciara Jean 4/ 25; denonsciara Luc 21/ 7. Cf. L EVY 2: 93 denunciar, R AYNOUARD 4: 349 do. [denonsciar] cf. denonciar. dens cf. dent. dent (Vulg. dens, fr. dent) n. m./ f. ‘ dent ’ : dent Mt. 5/ 38 (2 fois), dens Mt. 15/ 30. Cf. R AYNOUARD 3: 25 dent. dentorn (Vulg. in regionibus, fr. des campagnes) adv. ‘ des alentours ’ : dentorn Luc 21/ 21. Manque dans les ouvrages de référence. Italianisme dintorno? depueis (= depois, Vulg. postquam, fr. puis, après) adv./ prép. ‘ puis, depuis, après ’ : depueis Mt. 27/ 31, depueys Jean 13/ 12. Cf. L EVY P depois, L EVY 2: 98s., R AYNOUARD 4: 588. derrenier (= derrier, Vulg. novissimus, fr. dernier) adj. ‘ dernier ’ : derreniers Luc 11/ 26, Luc 13/ 30. Manque dans les ouvrages de référence. Gallicisme? derrieir cf. derrier. derrier (= derier, Vulg. novissimus, hodiernus, fr. dernier, aujourd ’ hui encore) adj. ‘ dernier, ultime ’ : derrier Mt. 27/ 8, Jean 6/ 39, Jean 6/ 44, derriers Mt. 19/ 30 (2 fois), Mt. 20/ 8, Mt. 20/ 12, Mt. 20/ 16, Mc. 10/ 31 (2 fois); derrieira Mc. 12/ 22. Cf. L EVY P derier, L EVY 2: 109, R AYNOUARD 5: 79. [desamar] (= dezamar, Vulg./ fr. Ø) v. ‘ rejeter, détester, ne pas/ plus aimer ’ : desamat Mt. 18/ 17. Cf. L EVY P dezamar, L EVY 2: 211, R AYNOUARD 2: 66. 4. Lexique 56 <?page no="339"?> [desamparar] (= dezamparar, Vulg. relinquere, derelinquere, fr. laisser, abandonner) v. ‘ abandonner ’ : desampara Mt. 16/ 25, desampareron Mt. 26/ 56, Mc. 14/ 50, desamparat Mt. 27/ 45 - 46; desemparat Mc. 15/ 34. Cf. L EVY P dezamparar, L EVY 2: 212s., R AYNOUARD 2: 74. Cf. aussi dezemparar. descausar (Vulg. solvere (corrigiam), fr. délier (le lacet)) v. ‘ délier, déchausser ’ : descausar Mc. 1/ 7, Luc 3/ 16. Cf. L EVY P descausar, R AYNOUARD 2: 297 descaussar. desconoisen (Vulg. nequam, ingratus, fr. ingrat, mauvais) adj./ p.pr. ‘ ingrat, oublieux, présomptueux ’ : desconoisen Mt. 18/ 32, desconoysens Luc 6/ 35. Cf. L EVY P desconoisen/ desconoiser, L EVY 2: 128s., R AYNOUARD 4: 334. desconoisensa (Vulg./ fr. Ø) n. f. ‘ ignorance, ingratitude ’ : desconoisensa Mt. 18/ 31. Cf. L EVY P desconoisensa, L EVY 2: 127s., R AYNOUARD 4: 334. descripcio (Vulg. descriptio, fr. recensement) n. f. ‘ description, recensement, inventarisation ’ : descripcio Luc 2/ 2. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 3: 159. [descubrir] = descobrir. deselliar (? ) (Vulg. portare, fr. porter) v.: deselliar Mt. 3/ 11. Une identification avec deselar (L EVY P s. v.) me semble peu probable. Erreur de copiste pour desliar? Cf. ci-dessous desliar et les passages correspondants. [desemparar] cf. desamparar. desert 1 (= dezert, Vulg. desertus, fr. laissé) adj. ‘ désert, abandonné ’ : desert Luc 9/ 12, deserta Mt. 23/ 38. Cf. L EVY P dezert, R AYNOUARD 3: 28 desert. desert 2 (= dezert, Vulg. desertus locus, fr. lieu désert) n. m. ‘ désert ’ : desert Luc 4/ 42, Jean 3/ 14, Jean 6/ 49, deserts Jean 13/ 29. Cf. L EVY P dezert, R AYNOUARD 3: 27 desert. Cf. aussi dezert. [desfailhir] (= defalhir, Vulg. transire, fr. passer) v. ‘ défaillir, passer ’ : desfailhiran Mc. 13/ 31 (2 fois). Cf. L EVY P defalhir, L EVY 2: 36, R AYNOUARD 3: 254. desluvi (= endiluvi, Vulg. diluvium, fr. déluge) n. m. ‘ déluge ’ : desluvi Mt. 24/ 39, esdeluvi Mt. 24/ 38. Cf. L EVY P endiluvi, L EVY 2: 470. deshonor (= dezonor, Vulg. opprobrium, fr. opprobre) n. m. ‘ déshonneur, honte ’ : deshonor Luc 1/ 25. Cf. L EVY P dezonor, R AYNOUARD 3: 536 deshonor. 4.2. Inventaire 57 <?page no="340"?> desjunar (= dejunar, Vulg. ieiunare, fr. jeûner) v. ‘ jeûner, faire jeûn ’ : desjunar Mt. 9/ 14 (2 fois), desjunon Mt. 9/ 13, desjuneron Mt. 9/ 14 (2 fois), desjunares Mt. 6/ 16, desjunans Mt. 6/ 16. Cf. L EVY P dejunar, R AYNOUARD 3: 596. [desliar] (Vulg. solvere, fr. délier) v. ‘ délier, libérer ’ : deslie Jean 1/ 27, deslias Mt. 21/ 2, Mc. 11/ 2, deslieron Mc. 11/ 4. Cf. L EVY P deliar, L EVY 2: 62s. [desnegar] (= denegar, Vulg. negare, fr. nier) v. ‘ dénier, renier, refuser ’ : desneguet Mt. 26/ 70. Cf. L EVY P denegar, R AYNOUARD 4: 326. [despartir] (= departir, Vulg. dividere, fr. partager) v. ‘ partager, distribuer ’ : despartiron Mc. 15/ 24. Cf. L EVY P departir, L EVY 2: 95s., R AYNOUARD 4: 439. [despausar] (= depausar, Vulg. dividere, fr. couper en deux [? ] v. ‘ destituer, réléguer ’ : despausara Luc 12/ 46. Cf. L EVY P depauzar, L EVY 2: 96, R AYNOUARD 4: 463. despencier (Vulg. loculum habere, fr. avoir la bourse) n. m. ‘ boursier, intendant ’ : despenciers Jean 13/ 29. Cf. L EVY P despensier, L EVY 2: 159s., R AYNOUARD 4: 501. despesa (Vulg. supererogare, fr. dépenser de plus) n. f. ‘ dépense, frais ’ : (far) despesas Luc 10/ 35. Cf. L EVY P despensa, L EVY 2: 159, R AYNOUARD 4: 501. despieg (= despech, Vulg. insidiari, fr. avoir contre lui) n. m. ‘ dépit, mépris ’ : despieg Mc. 6/ 19. Cf. L EVY P despech, R AYNOUARD 3: 28 despieg. [despolhar] (Vulg. exuere, fr. dévêtir) v. ‘ deshabiller, dépouiller ’ : despolheron Mt. 27/ 28, Mt. 27/ 3, despolhero Luc 10/ 30, Mc. 15/ 20. Cf. L EVY P despolhar, L EVY 2: 164, R AYNOUARD 4: 480. [despulhar] cf. despolhar. [destoillir] (= destolre, Vulg. disperger, fr. disperser) v. ‘ disperser, détourner ’ : destoillis Luc 1/ 51. Cf. L EVY P destolre, R AYNOUARD 5: 370 destolre. destral (Vulg. securis, fr. cognée, hache) n. f. ‘ hache ’ : destral Mt. 3/ 10, Luc 3/ 9. Cf. L EVY P s. v., R AYNOUARD 5: 77. destrech cf. destreg 2 . destreg 1 (Vulg. pressura, fr. angoisse) n. m. ‘ tourment ’ : destreg Luc 21/ 25. Cf. L EVY P destrech, L EVY 2: 173s., R AYNOUARD 3: 229. destreg 2 (Vulg. artus, fr. étroit, dur) adj. ‘ dur, difficile ’ : destrecha Mt. 7/ 13 - 14. Cf. L EVY P destrech, L EVY 2: 173s., R AYNOUARD 3: 229. 4. Lexique 58 <?page no="341"?> destroïr (Vulg. perdere, fr. perdre) v. ‘ détruire, perdre ’ : destroïr Mc. 9/ 21, destroïra Luc 20/ 16, destroïran Luc 21/ 24; destroÿr Mt. 5/ 17-18, Mt. 6/ 20 - 21, Mt. 22/ 7, Mt. 26/ 61, Mc. 1/ 24, destroÿra Mc. 12/ 9, destroÿson Mt. 27/ 20, destroÿs (p.p.) Luc 11/ 17, destroÿ (do.) Mt. 6/ 19, destroÿdas (do.) Mt. 12/ 25. Cf. L EVY P destruire, destruïr, destruzir, L EVY 2: 180ss., R AYNOUARD 3: 563. Cf. aussi destruïr et destrozir. destroÿr cf. destroïr. [destrozir] (= destruzir, Vulg dirumpere, fr. déchirer) v. ‘ détruire, perdre ’ : destozens (p.pr./ adj.) Mt. 7/ 6. Cf. aussi destroïr et destuïr. [destruïr] (= destroïr, Vulg. perdere, fr. perdre) v. ‘ détruire, perdre ’ : destruïsca Jean 6/ 39, destruïres Mc. 15/ 29, destrueg (p.p.) Mt. 3/ 9, Luc 12/ 50; destruÿr Luc 9/ 56, destruÿra Mt. 21/ 41, destruÿran Luc 19/ 43. Cf. L EVY P destruire, destruïr, destruzir, L EVY 2: 180ss., R AYNOUARD 3: 563. Cf. aussi destroïr et destrozir. destruxio (= destruïmen, destruzement, Vulg. desolatio, fr. dévastation) n. f. ‘ destruction, dévastation ’ : destruxio Luc 21/ 20. Manque sous cette forme L EVY P et L EVY ; cf. cependant R AYNOUARD 3: 562 destruccio. destruÿr cf. destruïr. detour cf. deutor. detra cf. detras. detras (Vulg. post, retro, fr. derrière, par derrière) adv./ prép. ‘ après, (par) derrière ’ : detras Mt. 9/ 19, Mt. 15/ 23, Mc. 6/ 33, Luc 8/ 44; detra (Vulg. trans, fr. au-delà) adv. ‘ au-delà, de l ’ autre côté ’ : detra Jean 3/ 26. Cf. L EVY P detras; detra avec sa signification spécifique manque dans les ouvrages de référence. deuma = desme, cf. L EVY P s. v. ‘ dîme, tribut ’ : deumas Luc 11/ 42 deute (= deude, depte, Vulg. debitum, fr. dette) n. m. ‘ dette, ce qu ’ on doit ’ : deute Mt. 5/ 26, Mt. 18/ 25, Mt. 18/ 27, Mt. 18/ 30, Mt. 18/ 32 … , deutes Mt. 6/ 12. Cf. L EVY P s. v., L EVY 2: 190, R AYNOUARD 3: 36. deutor (= deudor, deptor, Vulg. debitor, fr. débiteur) n. m. ‘ débiteur, celui qui a des dettes ’ : deutors Mt. 6/ 12; detours Luc 16/ 5. Cf. L EVY P deutor, L EVY 2: 190 deuteire et deutor, R AYNOUARD 3/ 37 do. [devalar] (= davalar, Vulg. descendere, advolvere, fr. descendre; rouler) v. ‘ descendre, dériver, ôter, couper ’ : devala Luc 3/ 22, Luc 19/ 6, Luc 4/ 31, Luc 10/ 30, Luc 10/ 31. Cf. L EVY P devalar, L EVY 2: 191, R AYNOUARD 5: 462. Cf. aussi davalar. 4.2. Inventaire 59 <?page no="342"?> devan = davan ‘ en avant ’ : devan Jean 11/ 53. Cf. L EVY P davan, L EVY 2: 14ss., R AYNOUARD 2: 93. [devastar] (Vulg. prosternere, fr. écraser) v. ‘ détruire, écraser ’ : devastaran Luc 19/ 43. Manque dans les ouvrages de référence. - Devastar n ’ a pas de terme lui correspondant exactement dans la Vulg., et prosternere appartient au verset 44; nous avons affaire à un passage plutôt paraphrasé que traduit. [devolgar] cf. devulgar. [devulgar] (= devolgar, Vulg. divulgare. fr. (faire) circuler) v. ‘ divulguer, faire circuler. répandre ’ : devulgat Mt. 9/ 25, devulgada Mt. 28/ 15, Mc. 1/ 28; devolgadas Mt. 4/ 23. Manque dans les ouvrages de référence. [dezemparar] (Vulg. od ı ˉ , renuntiare, imperare, fr. détester, se séparer, menacer) v. ‘ laisser, abandonner ’ : dezempara Luc 4/ 39, dezemparara Luc 14/ 26, Luc 14/ 33. Cf. L EVY P dezamparar, L EVY 2: 212s., R AYNOUARD 2: 74. Cf. aussi desamparar. dicipol(s) (= decipol, discipol, Vulg. discipulus, fr. disciple) n. m. ‘ disciple, adhérent, confessant ’ : dicipol Luc 6/ 40, Luc 14/ 26, Luc 14/ 33, dicipols Mt. 15/ 2, Luc 7/ 18, Luc 8/ 22, Luc 9/ 18, Luc 10/ 1, Luc 10/ 17 … ; disipols Mt. 19/ 13, Mc. 10/ 10; decipol Luc 14/ 26, decipols Luc 12/ 1. Cf. L EVY P disciple (avec de nombreuses variantes graphiques), R AYNOUARD 3: 58; FEW 3: 92 s. discipulus. - Latinisme superficiellement adapté à l ’ usage grapho-phonématique occitan. Cf. aussi discipol. diferencia (Vulg. accipere personam, fr. juger sur la mine) n. f. ‘ (faire une) différence ’ : diferencia Luc 20/ 21. Cf. L EVY 2: 239 diferensa, diferentia; manque L EVY P et R AYNOUARD . - Latinisme superficiellement adapté. dignamens (Vulg. digni habebuntur, fr. être jugés dignes) adv. ‘ de manière digne, dignement ’ : dignamens Luc 20: 35-36. Manque L EVY P; L EVY 2: 239 dignalmen (? ), R AYNOUARD 3: 48 dignamen. digne (= denh, denhe, Vulg. dignus (ou une paraphrase équivalente), fr. digne (ou une paraphrase équivalente) adj. ‘ digne, méritant ’ : digne Mt. 5/ 21 (2 fois), Mt. 5/ 22, Mt. 9/ 12, Luc 10/ 7, Luc 15/ 21 … , dignes Mt. 3/ 8, Mt. 3/ 11, Mt. 22/ 8, Mc. 1/ 7, Luc 7/ 4 … ; digna Mt. 27/ 6. Cf. L EVY P denh, L EVY 2: 240 digne, R AYNOUARD 3: 48. dilexio(n) (Vulg. dilectio, fr. amour) n. f. ‘ délit, délectation, plaisir ’ : dilexio Jean 17/ 26, dilexion Jean 13/ 35. 4. Lexique 60 <?page no="343"?> Une forme dilexio(n) ou dilectio(n) manque dans les ouvrages de référence; cf. cependant L EVY P delech et delechamen, L EVY 2: 60 do., R AYNOUARD 4: 51 delieg. diligenmen(t) (Vulg. diligenter, fr. en secret [? ]), adv. ‘ diligemment, adroitement; secrètement ’ : diligenmen Mt. 2/ 6, diligenment Luc 10/ 34. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 3: 50 diligentment. dimergue (Vulg. sabbatum, fr. le premier jour de la semaine) n. m. ‘ dimanche, le jour après le sabbat/ samedi ’ : dimergue Mt. 28/ 1, Mc. 16/ 9. Cf. L EVY P dimenge, L EVY 2: 241s., R AYNOUARD 3: 241. La traduction occitane remplace le sabbat (samedi) par le dimanche pour sauvegarder ainsi la qualité du jour de fête. dinar (Vulg. prandium, cena, fr. déjeuner, dîner ‘ v./ n. m. ’ manger, déjeuner, dîner ’ : dinar Luc 14/ 12, Luc 14/ 17; disnar Mt. 9/ 10, Mt. 22/ 4. Cf. L EVY P dinar, L EVY 2: 251s. disnar, R AYNOUARD 3: 51. d[iner] (= denier, Vulg. denarius, argenteus, fr. denier, pièce d ’ argent) n. m. ‘ denier, argent ’ : d[iner] Mt. 22/ 19, d[iners] Mt. 26/ 15, Mt. 27/ 3, Mt. 27/ 9. Cf. L EVY P denier, L EVY 2: 91 s. denier, R AYNOUARD 3: 24 dener, dinier; FEW 3: 73 s. denarius. Pour la variante diner cf. aussi W UNDERLI 2010: 156. disapte(s) (Vulg. sabbatum, fr. sabbat) n. m. ‘ sabbat, samedi ’ : disapte Mt. 12/ 6, Mt. 12/ 8, Mt. 12/ 10, Mt. 12/ 12, Mc. 16/ 1, Luc 4/ 16 … , disaptes Mt. 12/ 5, Luc 4/ 31. Cf. L EVY P disandes, L EVY 2: 249, 3: 42; manque R AYNOUARD . discipol(s) (= dicipol, decipol, Vulg. discipulus, fr. disciple) n. m. ‘ disciple, adhérent, confessant ’ : discipol Mt. 8/ 21, Mt. 10/ 24, Mt. 10/ 25, Mt. 10/ 42, Mc. 14/ 70, Jean 6/ 8, discipols Mt. 5/ 1, Mt. 5/ 14, Mt. 5/ 17 - 18, Mt. 5/ 20, Mt. 5/ 25, Mt. 5/ 27, Mt. 5/ 31, Mt. 6/ 2, Mt. 6/ 5 … Cf. L EVY P disciple (avec de nombreuses variantes graphiques), R AYNOUARD 3: 58; FEW 3: 92 s. discipulus. - Latinisme superficiellement adapté à l ’ usage grapho-phonématique occitan. Cf. aussi dicipol. disconcordia (= discordia (? ), Vulg. causa, fr. condition) n. f. ‘ désaccord (? ); situation, condition ’ : disconcordia Mt. 19/ 10. Manque dans les ouvrages de référence. Erreur de copiste pour discordia? discordia(s) (= discordi, Vulg. regnum in se dividatur, seditio) n. f. ‘ désaccord, querelle, lutte ’ : discordia Mc. 3/ 24, discordias Luc 21/ 9. Cf. L EVY P discordi, L EVY 2: 251 do.; seulement R AYNOUARD 2: 484 mentionne discordia à côté de discordi. disenxion (= dissencio, Vulg. dissensio, fr. dissension) n. f. ‘ dissension, dispute, querelle ’ : disenxion Jean 7/ 43. 4.2. Inventaire 61 <?page no="344"?> Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 5: 199 mentionne dissencio, dissentio et dissention. disipol(s) cf. dicipol. disnar cf. dinar. disolut (Vulg. spatiosus, fr. spacieux) adj. ‘ large, facile ’ : (via) disoluta Mt. 7/ 13- 14. Manque comme adj. dans L EVY P et L EVY ; il n ’ y que R AYNOUARD 5: 257 qui donne un adj. dissolut. Pour le verbe disolver/ dissolvre cf. L EVY 2: 252s., R AYNOUARD 5: 256. divers (Vulg. omnis, varius, fr. tout, divers) adj. ‘ divers, différent, varié ’ : diverses Luc 21/ 11, diversas Mt. 4/ 23, Mc. 1/ 33, Luc 4/ 40. Cf. L EVY P s. v., L EVY 2: 254s., R AYNOUARD 5: 521. D ’ un point de vue sémantique, la correspondance de occ. divers avec lat. omnis et dans NTPléiade tout est plutôt surprenante. diversitat (Vulg. dispersio, fr. (ceux qui sont) dispersés), n. f. ‘ dispersion, diversité, variation ’ : diversitat Jean 7/ 35. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 5: 521 diversitat. [domandar] (= demandar, Vulg. interrogare, discere, fr. questionner, se faire préciser) v. ‘ demander, interroger, questionner ’ : domanda Luc 9/ 18, domandet Mt. 2/ 6. La forme normale dans notre texte est demandar; domandar est exceptionnel. Pour demandar, domandar etc. cf. L EVY P demandar, L EVY 2: 74ss., R AYNOUARD 4: 138. domentre (= dementre, Vulg. donec, fr. pendant que, jusqu ’ à ce que) conj. ‘ tandis que, pendant que, jusqu ’ à ce que ’ : domentre Mt. 17/ 21, Mt. 26/ 7, Luc 20/ 43; dementre Mt. 14/ 19, Mt. 15/ 30, Mt. 17/ 2, Mt. 17/ 7, Mt. 22/ 41. Cf. L EVY P dementre, L EVY 2: 79 s. do., R AYNOUARD 4: 206. donc (= doncs, doncas, Vulg. ergo, autem, fr. donc) adv. ‘ donc, alors ’ : donc Mc. 12/ 9, Luc 3/ 10, Jean 18/ 8; doncs Luc 11/ 13; donx Mt. 6/ 28, Mt. 6/ 30, Mt. 7/ 11, Mt. 8/ 27, Mt. 9/ 32, Mt. 11/ 9 … ; dunx Luc 12/ 28; doncas Jean 18/ 37. Cf. L EVY P donc, L EVY 2: 284s., R AYNOUARD 3: 73. La forme largement dominante dans notre texte est donx. Cf. en outre adonc/ adonx. doncas cf. donc. doncs cf. donc. donx cf. donc. 4. Lexique 62 <?page no="345"?> dotrina (= doctrina, Vulg. doctrina, fr. enseignement) n. f. ‘ doctrine, enseignement, philosophie ’ : dotrina Mt. 22/ 23, Mc. 1/ 22, Mc. 1/ 27, Mc. 6/ 2, Mc. 11/ 18, Luc 2/ 47 … Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 3: 61 doctrina. drech (Vulg. dexter, fr. droit) adj./ subst. ‘ droit(e), direct, debout ’ : drecha Mt. 5/ 30, Mt. 6/ 3, Mt. 20/ 21, Mt. 22/ 44, Mt. 25/ 33, Mt. 25/ 34 … , drechas Mt. 3/ 3; dregs Mc. 8/ 24. Cf. L EVY P drech, L EVY 2: 297ss., R AYNOUARD 3: 77. drechura (= dreitura, Vulg. iustificatio, iudicium, fr. jugement) n. f. ‘ jugement, justice, droiture ’ : drechura Luc 1/ 6, drechuras Luc 11/ 42; dreitura Luc 13/ 32, en dreistura ( ‘ correctement ’ ) Luc 20/ 21. Cf. L EVY P drechura, L EVY 2: 301s., R AYNOUARD 5: 71. dreg cf. drech. drei(s)tura cf. drechura. dunx cf. donc. duptansa (= doptansa, Vulg. sollicitus esse, fr. s ’ inquiéter) n. f. ‘ doute, crainte, peur ’ : (aver) duptansa Luc 12/ 11. Cf. L EVY P doptansa, L EVY 2: 286, R AYNOUARD 3: 87. [duptar] (= doptar, Vulg. scandalizare, timere, dubitare) v. ‘ douter, redouter, craindre, avoir peur ’ : duptes Mc. 4/ 40, duptava Luc 9/ 7, dupteron Mt. 28/ 17, duptat (p.p.) Mt. 14/ 30, duptans Mt. 9/ 11, Mt. 11/ 6, duptamps (do.) Jean 13/ 22. Cf. L EVY P doptar, L EVY 2: 286s., R AYNOUARD 3: 86. duptoz (= doptos, Vulg. sollicitus, fr. s ’ inquiétant) adj. ‘ douteux, effrayé, craintif, peureux ’ : duptozes Luc 12/ 26. Cf. L EVY P doptos, L EVY 2: 287s., R AYNOUARD 3: 87. E ebrayc (Vulg. hebraice, fr. en hébreu) n. m. ‘ hébreux, langue hébreuse ’ : ebrayc Mt. 7/ 34, Jean 5/ 2; ebraic Jean 19/ 13. Cf. L EVY P ebrai (adj.), L EVY 2: 313, R AYNOUARD 3: 93. ebriayc (= ebriac, Vulg. ebriosus, fr. ivrogne) n. m. ‘ ivrogne, ivre, soûlard ’ : ebriayx Mt. 24/ 49. Cf. L EVY P ebriac, L EVY 2: 213s., R AYNOUARD 3: 94; FEW 3: 199 s. ebriacus. e(s)duluvi (= endiluvi, Vulg. inundatio, fr. inondation) n. m. ‘ déluge, inondation ’ : eduluvi Luc 6/ 48, esduluvi Luc 6/ 49. Cf. L EVY P endiluvi, L EVY 2: 470s., R AYNOUARD Ø. Cf. aussi esdulubi. efan cf. enfan. 4.2. Inventaire 63 <?page no="346"?> [eforsar] (= esforsar, Vulg. contendere, fr. lutter) v. ‘ s ’ efforcer, s ’ engager, lutter ’ : eforsa (te) Luc 13/ 24. Cf. L EVY P esforsar, L EVY 3: 217s., R AYNOUARD 3: 377. [egitar] (Vulg. eicere, fr. chasser) v. ‘ expulser, chasser, jeter ’ : egitaran Mc. 16/ 17. Manque dans les ouvrages de référence qui ne connaissent que gitar. Egitar correspond probablement à un lat. ex-iactare. [emesclar] (= mesclar, Vulg. miscere, fr. mêler) v. ‘ mêler, entremêler ’ : emesclat Luc 13/ 1. Cf. L EVY P emesclar, L EVY 2: 368; R AYNOUARD 4: 214 ne connaît que mesclar, qui ne manque naturellement pas non plus dans L EVY P et L EVY . empere (= emperi, Vulg. imperium, fr. principat) n. m. ‘ empire, règne ’ empere Luc 3/ 1. Cf. L EVY P emperi, R AYNOUARD 3: 556. [emportar] (Vulg. tollere, fr. enlever) v. ‘ prendre, enlever, emporter ’ : emportes (2 e sg. subj.) Jean 5/ 10, emporte (1 ère sg. subj.) Jean 5/ 11. Cf. L EVY P emportar (avec des significations tout à fait différentes), L EVY 2: 395s. (do.), R AYNOUARD 4: 608 (comme notre texte). emvalsar (Vulg. praecipitare, fr. précipiter) v. ’ précipiter, jeter en bas, jeter aval): emvalsar Luc 4/ 29. Manque dans les ouvrages de référence. [enantar] (Vulg. parere, fr. enfanter) v. ‘ enfanter, mettre au monde ’ : enantet Luc 2/ 7. Cf. L EVY P enantar 1 , L EVY 2: 416 enantar 1 , les deux avec des significations différentes ( ‘ avancer etc. ’ ); le sens dans notre texte peut bien être un sémantisme dérivé de celui attesté par Levy. [encarcerar] (Vulg. traditus esse, includere in carcere, fr. être livré, enfermer en prison) v. ‘ jeter en prison, emprisonner ’ : encarcerat Mt. 4/ 12, Mt. 11/ 2; encarsera (3 e sg. p.s.) Luc 3/ 20, encarserat Mc. 1/ 14. Manque L EVY P et L EVY ; L EVY 2: 428 a cependant encarceration; R AYNOUARD 2: 333 encarcerar et encarceration. [encarserar] cf. encarcerar. [encausar] (Vulg. persequi, fr. poursuivre) v. ‘ poursuivre, chasser ’ : encausaran Luc 21: 12-13. Cf. L EVY P encausar, L EVY 2: 433, R AYNOUARD 2: 351. [encontrar] (Vulg. flare, fr. se soulever) v. ‘ rencontrer, s ’ opposer ’ : encontra (3 e sg. prés.) Jean 6/ 18. Cf. L EVY P encontrar, L EVY 2: 449, R AYNOUARD 2: 470. endevenidor (Vulg. venturus. fr. qui vient) adj. ‘ futur, imminent ’ : endevenidoira (ira) Mt. 3/ 7. Cf. L EVY P endevenidor, R AYNOUARD 5: 495. 4. Lexique 64 <?page no="347"?> [endignar] (Vulg. indignari, fr. s ’ indigner) v. ‘ s ’ indigner, être indigné ’ : endignat Mt. 20/ 24, Mc. 10/ 14, Luc 13/ 14, endignats Luc 15/ 28, endignaz Mt. 21/ 15, Mt. 26/ 8, Mc. 10/ 41, Mc. 14/ 4, Jean 7/ 23. Cf. L EVY P endenhar, L EVY 2: 464, R AYNOUARD 3: 50 indignar. enfan (Vulg. puer, filius, parvulus, semen, infans, fr. enfant, garçon, descendance: enfan Mt. 2/ 8, Mt. 2/ 11, Mt. 2/ 13 (2 fois), Mt. 2/ 14, Mt. 2/ 16, Mt. 2/ 20 (2 fois) … , enfant Mt. 1/ 25, Luc 1/ 31, Luc 1/ 41, Luc 1/ 59, Luc 1/ 66, Luc 2/ 12 … , efan Mt. 17/ 16, enfans Mt. 11/ 16, Mt. 14/ 21, Mt. 15/ 38, Mt. 18/ 3, Mt. 18/ 10, Mt. 18/ 25 … , enfas Mt. 2/ 16, Mc. 7/ 27, Mc. 10/ 13. Cf. L EVY P enfan, L EVY 2: 485, R AYNOUARD 3: 279. enfant cf. enfan. enfanta (Vulg. puella, fr. fille, enfant) n. f. ‘ fille, jeue fille ’ : enfanta Luc 8/ 50, Luc 8/ 54; enfenta Mt. 9/ 23, Mc. 5/ 39, Mc. 5/ 40. Cf. L EVY P enfanta, L EVY 2: 486. enfantar (Vulg. parere, fr. enfanter, donner naissance) v. ‘ enfanter, mettre au monde ’ : enfantar Luc 1/ 57, Luc 2/ 6, enfanta Jean 16/ 21, enfantet Luc 1/ 57; enfentara Mt. 1/ 23. Cf. L EVY P s. v., L EVY 2: 486, R AYNOUARD 3: 278. enfas cf. enfan. enfenieza (Vulg. infantia, fr. enfance) n. f. ‘ enfance, naissance ’ : enfenieza Mc. 9/ 20. Manque dans les ouvrages de référence. Cf. cependant L EVY P emfansa et enfanteza, L EVY 2: 485 s. enfansa et 487 enfantiza, R AYNOUARD 3: 279 enfansa et enfanteza. enfenta cf. enfanta. [enfentar] cf. enfantar. engraisamen (Vulg. (cor) incrassatus, fr. (c œ ur) encrassé) n. m. ‘ engraissement, graisseuse ’ : (aver) engraisamen Mt. 13/ 15. Cf. L EVY P engrais, engraisamen (avec la signification non convenant ‘ engrais ’ ); manque L EVY 2 et R AYNOUARD . enguen (= onguen, Vulg. unguens, aroma, fr. parfum) n. m. ‘ onguent, parfum, huile ’ : enguen Mt. 26/ 12, Mc. 14/ 3, Jean 12/ 3, enguent Mt. 26/ 7, Mt. 26/ 9, Jean 12/ 3, Jean 12/ 5, enguens Mc. 16/ 1. Cf. L EVY P onguen, L EVY 5: 489, R AYNOUARD 4: 373. enletrat (Vulg. scriba, fr. scribe) n. m. ‘ scribe, lettré, savant ’ : enletrats Luc 20/ 46. Manque dans les ouvrages de référence; cf. cependant L EVY P letrat. ennemic = enemic. [enpesar] (Vulg. cogitare, fr. raisonner) v. ‘ méditer, réfléchir, se souvenir ’ : enpesat Mc. 8/ 16, enpesatz Mc. 8/ 17. Cf. L EVY P empensar, L EVY 2: 389. 4.2. Inventaire 65 <?page no="348"?> enpocible (Vulg. impossibile, fr. impossible) adj. ‘ impossible ’ : enpocible Mc. 10/ 27. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4: 585 impossible. ensariaga 5 (Vulg. sagena, fr. seine) n. f. ‘ filet, seine ’ : ensariaga Mt. 13/ 47. Nulle part attesté en occ. [ensercar] (scrutare, fr. scruter) v. ‘ scruter, examiner, lire soigneusement ’ : ensercas Jean 5/ 39-40, Jean 7/ 52. Cf. L EVY P encercar, L EVY 2: 436, R AYNOUARD 2: 382. enses (Vulg. tus, fr. encens) n. m. ‘ encens ’ : enses Mt. 2/ 10. Cf. L EVY P encens, R AYNOUARD 3: 125. [ensugar] (= eisugar, Vulg. conculcare, fr. piétiner) v. ‘ essuyer (? ), effacer, fouler aux pieds ’ : ensugats Luc 8/ 5. Cf. L EVY P eisugar, L EVY 3: 40 ensugar, R AYNOUARD 3: 99. [entenebrar] (Vulg. obcaecare, fr. endurcir) v. ‘ obscurcir, assombrir ’ : entenebrat Mc. 6/ 52. Manque dans les ouvrages de référence. [entrar] (= intrar, Vulg. intrare, fr. entrer) v. ‘ entrer, mettre les pieds dans ’ : entrava Luc 14/ 1, entreron Mt. 2/ 10. Cf. L EVY P intrar, L EVY 4: 232ss., R AYNOUARD 3: 567. [entrepretar] (= enterpretar, Vulg. interpretari, fr. c ’ est-à-dire) v. ‘ interpréter, traduire ’ : entrepretat Jean 1/ 42. Manque L EVY P, qui a cependant les subst. correspondants; L EVY 3: 88 s. entrepretar, R AYNOUARD 3: 565; cf. aussi Carp., Paris entrepetrar. entristar (Vulg. contristari, fr. s ’ attrister) v. ‘ attrister ’ : entristar Mt. 26/ 37, entristares Jean 16/ 20. Cf. L EVY P entristar, S TICHEL 1890: 47, R AYNOUARD 5: 427 entristezir. enueg (Ø) n. m. ‘ ennui ’ : enueg Mt. 20/ 15. Cf. R AYNOUARD 4: 343. [envolopar] (= envelopar, Vulg. involvere, fr. envelopper) v. ‘ envelopper, couvrir de ’ : envelopa Mt. 27/ 59, Mc. 15/ 46, envelopet Luc 2/ 7. Cf. L EVY P envelopar, R AYNOUARD 5: 566. [esausar] (Vulg. exaltare, fr. se hausser) v. ‘ exhausser, élever ’ : esausa Luc 14/ 11, esaucera Luc 18/ 14. Manque L EVY P et L EVY , qui ont cependant le subst. exaltamen; R AYNOUARD 2: 60 esalsar. [escandalizar] (= escandalejar, Vulg. scandalizare, fr. scandaliser) v. ‘ scandaliser, courroucer, faire râler ’ : escandalizes Mt. 16/ 22, escandalizara Mt. 18/ 6, escan- 5 Leçon incertaine et douteuse. 4. Lexique 66 <?page no="349"?> dalizatz Mt. 26/ 31, Mt. 26/ 33, Mc. 14/ 29, Jean 16/ 1; escandeliza Jean 6/ 62, escandelizava Luc 17/ 2, escandelizatz Mc. 14/ 27. Cf. L EVY P escandalejar, L EVY 3: 149, R AYNOUARD 3: 145 escandalizar. [escandelizar] cf. escandalizar. [escandir] (= escantir, Vulg. porrigere, fr. donner) v. ‘ donner, accomoder ’ : escandie (1 ère sg.) Jean 13/ 26. Cf. L EVY P escantir, L EVY 3: 147s., R AYNOUARD 2: 312, 3: 146. escandol (= escandal, Vulg. scandalum, fr. scandale) n. m. ‘ scandale, dommage, malheur ’ : escandols Luc 17/ 1. Cf. L EVY P escandal, L EVY 3: 146 escandol, R AYNOUARD 3: 145. escas (= escars, Vulg. caecus (? ), fr. aveugle) adj. ‘ économe, avare ’ : escases Luc 14/ 13. Cf. L EVY P escars, L EVY 3: 157s., R AYNOUARD 3: 148. Divergence éclatante entre notre texte occitan et les autres versions. [escodre] (= escodir, Vulg. extergere, exuere, fr. laisser) v. ‘ délivrer, libérer, secouer ’ : escodem Luc 10/ 11, escodes Mt. 10/ 14, Mc. 6/ 11, Luc 9/ 5. Cf. L EVY P escodre, L EVY 3: 175. escopir (= escupir, Vulg. conspuere, exspuere, fr. cracher) v. ‘ cracher, conspuer ’ : escopir Mc. 14/ 65, escopien Mt. 27/ 30, Mc. 15/ 19, escopit (p.s.) Mc. 8/ 23, escopiron Mt. 26/ 67, escopit Luc 18/ 32; escospuet (p.s.) Mc. 7/ 34; escupiran Mc. 10/ 34. Cf. L EVY P escopir, L EVY 3: 188, R AYNOUARD 3: 154. escotar (= escoltar, Vulg. audire, fr. écouter) v. ‘ écouter, prendre connaissance ’ : escotar Mc. 6/ 11, escotas Luc 9/ 44, escotava Mc. 6/ 20, Mc. 12/ 37, escoteron Mt. 10/ 14. Cf. L EVY P escoltar, L EVY 3: 180, R AYNOUARD 3: 156. [escupir] cf. escopir. esdulubi (= endiluvi, Vulg. fluvius, diluvium, fr. torrent, déluge) n. m. ‘ torrent, masse d ’ eau, déluge ’ : esdulubi Luc 6/ 49, esduluvi Mt. 24/ 38. Cf. L EVY P endiluvi, L EVY 2: 470s., R AYNOUARD 3: 51 esdilovi. Cf. aussi edulubi. esduluvi cf. esdulubi. [esenhar] (= ensenhar, Vulg. docere, fr. enseigner) v. ‘ enseigner, instruire, montrer ’ : esenha Luc 11/ 1, esenhera Jean 14/ 26, esenhava Luc 11/ 1, esenhat Mt. 16/ 16. Cf. L EVY P ensenhar, Levy 3: 34ss., R AYNOUARD 5: 230. esfermetat (= enfermetat, Vulg. gravare, fr. alourdir) n. f. ‘ infirmité, pesanteur, alourdissement ’ : esfermetat Luc 21/ 34. Cf. L EVY P enfermetat, R AYNOUARD 3: 215 efermetat. 4.2. Inventaire 67 <?page no="350"?> esgardadura (Vulg. adspectus, fr. aspect) n. f. ‘ aspect, image ’ : esgardadura Mt. 28/ 3. Cf. L EVY P esgardadura (avec une signification [ ’ regard ’ ] qui ne convient pas à notre passage), L EVY 3: 224 (do.). [esmover] (= esmoure, Vulg. motus, exire, fr. secousse, sortir) v. ‘ remuer, agiter ’ : esmogut Mt. 8/ 34, esmoguda Mt. 8/ 23-24. Cf. L EVY P esmover, L EVY 3: 241s., R AYNOUARD 4: 278. [esnegar] (= negar, Vulg. negare, fr. nier) v. ‘ nier fortement/ violemment ’ : esneguet Mt. 26/ 70. Manque dans les ouvrages de référence. Préfixe es- (lat. ex-) en fonction de particule renforçante. [espahordir] cf. espaordir. [espaordir] (Vulg. timere, timore tenere) v. ‘ (être) effrayé, épouvanté ’ : espaordis Luc 8/ 37, espahordiz Luc 2/ 9. [espaorir] (Vulg. timore exterrere, fr. (être) effrayé) v. ‘ épouvanter, effrayer ’ : espaoritz Mc. 9/ 6. Cf. L EVY P espaorir, L EVY 3: 251 espavorir, R AYNOUARD 4: 467 espavordir. [esperar] (Vulg. exspectare, sperare, fr. attendre, espérer) v. ‘ espérer, attendre ’ : espere (1 ère sg. ind.) Mt. 20/ 22, esperam Mt. 11/ 2, Mt. 26/ 65, Luc 7/ 19, esperas Luc 6/ 34, esperavo Luc 8/ 40, esperavon Jean 5/ 3, esperan (p.pr.) Mc. 15/ 39. Cf. L EVY P esperar, L EVY 3: 257s., R AYNOUARD 3: 171. esperitalmen (Vulg./ fr. Ø) adv. ‘ spirituellement, dans l ’ esprit ’ : esperitalmen Mc. 8/ 33. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 3: 175 espiritalment. [esplechar] (Vulg. facere, fr. faire) v. ‘ user, employer comme ’ : esplechada Mt. 21/ 13. Cf. L EVY P esplechar, L EVY 3: 270, R AYNOUARD 3: 184. [esponre] (Vulg. disserere, edisserere, fr. expliquer) v. ‘ expliquer, interpréter ’ : espon (imp.) Mt. 15/ 15, esponie Mc. 4/ 34. Cf. LevyP esponre, Levy 3: 273, Raynouard 4: 612. esporta (Vulg. cophinus, sporta, fr. corbeille, panier) n. f. ‘ corbeille, besace ’ : esportas Mc. 8/ 19, Mc. 8/ 20. Cf. L EVY P esporta, L EVY 3: 274, R AYNOUARD 3: 188. esportela (Vulg. pera, fr. besace) n. f. ‘ corbeille, sac ’ : esportela Mc. 6/ 8. Cf. L EVY P esportela, L EVY 3: 275. R AYNOUARD 3: 188. [esposar] cf. espozar. [espozar] (Vulg. desponsare, fr. fiancer, épouser, marier) v. ‘ épouser ’ : espozada Mt. 1/ 18, espozatz Luc 5/ 34; esposada Luc 1/ 27. C F . L EVY P espozar, L EVY 3: 276, R AYNOUARD 3: 185. 4. Lexique 68 <?page no="351"?> esquern (= escarn, Vulg. conviciari, fr. injurier) n. m. ‘ insulte, injurie ’ : (dire) esquerns Mc. 15/ 32. Cf. L EVY P escarn, L EVY 3: 154s., R AYNOUARD 3: 189 esquern. [esquintar] (Vulg. scindere, fr. déchirer) v. ‘ déchirer, mettre en lambeaux ’ : esquinta Mc. 14/ 63, esquitet Mt. 26/ 65. Cf. L EVY P esquintar, L EVY 3: 284, R AYNOUARD 3: 191. estamen (Vulg./ fr. Ø) n. m. ‘ état, condition, établissement ’ : estamen Mc. 4/ 20. Cf. L EVY P estamen, L EVY 3: 298s., R AYNOUARD 3: 204. estatura (= estadura, Vulg. statura, fr. âge) n. f. ‘ stature, état, condition ’ : estatura Mt. 6/ 27. Cf. L EVY P estadura, L EVY 3: 295, R AYNOUARD 3: 206 estatura. [estormir] (Vulg. movere, fr. agiter, assaillir, défaire) v. ‘ détruire, défaire ’ : estormiray Jean 2/ 19, estormiran Mc. 13/ 25, estormirais Jean 2/ 20. Cf. L EVY P estormir, L EVY 3: 332 estornir, R AYNOUARD 5: 380 estornir. estornovemen (Vulg. proelium, terraemotus, fr. guerre, secousse) n. m. ‘ guerre, conflit, bataille, catastrophe ’ : estornovemens Mt. 24/ 6, Mt. 24/ 7. Manque dans les ouvrages de référence. esugar (= eisugar, Vulg. coinquinare, communicare; extergere, fr. profaner; essuyer) v. ‘ salir, souiller, profaner; essuyer ’ : esugar Mc. 7/ 15, Mc. 7/ 18, Jean 13/ 5, esuga Mt. 15/ 18, Mc. 7/ 15, esugon Mc. 7/ 23. Cf. L EVY P eisugar, R AYNOUARD 3/ 99. etat (= edat, Vulg. annus, fr. an) n. m. ‘ âge, nombre d ’ années ’ : etat Luc 2/ 42, Luc 3/ 23, Luc 8/ 42. Cf. L EVY P edat, L EVY 2: 315, R AYNOUARD 3: 235. evangeli (= avangeli, Vulg. evangelium, fr. évangile) n. m. ‘ évangile, le message de l ’ écriture sainte, la parole divine ’ : evangeli Mt. 24/ 14, Mc. 14/ 9, Mc. 16/ 15; evangilis Mc.16/ 20 suppl.; avangeli Mt. 26/ 13, Mc. 1/ 1, Jean 17/ 26. Cf. L EVY P evangeli, L EVY 3: 361, R AYNOUARD 2: 87. eversari (= aversari, Vulg. adversarius, fr. adversaire) n. m. ‘ adversaire, ennemi ’ : eversari Mt. 5/ 25. Cf. L EVY P aversari, L EVY 3: 359 esversari, R AYNOUARD 5: 518. exterla (= esterla, Vulg sterilis, fr. stérile) adj. ‘ stérile, infertile ’ : exterla Luc 1/ 36. Cf. L EVY P esterle, L EVY 3: 320. F facia (= fasa, Vulg. facies, fr. face) n. f. ‘ face, visage ’ : facia Mt. 18/ 10; fais Jean 7/ 24. Cf. L EVY P facia, L EVY 3: 371, R AYNOUARD 3.285. fais 1 cf. facia. 4.2. Inventaire 69 <?page no="352"?> fais 2 (Vulg. onus, fr. charge) n. m. ‘ faix, fardeau, charge ’ : fais Mt. 11/ 28, Mt. 11/ 30, Mt. 23/ 4, Mc. 11/ 16. Cf. L EVY P fais, L EVY 3: 388s., R AYNOUARD 3: 249. falces cf. fals. falcia (= falsia, falsedat, Vulg. dolus, nequitia, fr. lâcheté, fourberie, ruse) n. f. ‘ fausseté, perfidie, méchanceté ’ : falcia Mt. 13/ 28, Luc 20/ 23, Jean 1/ 47; falcie Mt. 22/ 18. Cf. L EVY P falsia, falsedat, L EVY 3: 406, R AYNOUARD 3: 255. falcie cf. falcia. [falhir] (Vulg. deesse, deficere, evanescere, fr. manquer, défaillir, être indéfectible, s ’ affadir) v. ‘ manquer, faire défaut, s ’ evanouir, se détériorer ’ : falh (1 ère sg. prés. ind.) Mt. 19/ 20, falh (3 e sg. ind.) Mc. 10/ 21, Luc 12/ 33, Luc 14/ 34, Luc 18/ 12, faliscon Mt. 15/ 32; defaliscon Mt. 15/ 32, defalliron Mc. 8/ 3. Cf. L EVY P falhir, L EVY 3: 401ss., R AYNOUARD 3: 252. [falir] cf. falhir. falliment (= falhimen, Vulg. querela, fr. irréprochable) n. m. ‘ défaut, manque, déficit ’ : falliment Luc 1/ 6. Cf. L EVY P falhimen, L EVY 3: 400s., R AYNOUARD 3: 253. fals (= faus, Vulg. falsus, pseudo-, fr. faux, à faux) adj./ adv. ‘ faux, mensongier ’ : fals Mt. 7/ 15, Mt. 19/ 18, Mc. 13/ 22, Mc. 14/ 56, falses Mt. 26/ 59, Luc 2/ 1, falsas Mc. 12/ 40; falces Mt. 26/ 60 (2 fois), Luc 6/ 26. Cf. L EVY P fals 2 , R AYNOUARD 3: 255. falsamen (Vulg. Ø, fr. par ruse) adv. ‘ avec fausseté, par ruse, injustement ’ : falsamen Mc. 11/ 18, Mc. 14/ 1, Mc. 14/ 55. Cf. L EVY P falsamen, L EVY 3: 404, R AYNOUARD 3: 255. falsari (Vulg. pseudopropheta, pseudochristus, hypocritus, seductor, fr. faux prophète, faux christ, comédien, égareur) n. m. ‘ faussaire, trompeur, séducteur ’ : falsari Mt. 27/ 63, falsaris Mt. 24/ 5, Mt. 24/ 11, Mt. 14/ 24, Mt. 24/ 51, Mc. 12/ 38 … Cf. L EVY P falsari, R AYNOUARD 3: 256. [famejar] (Vulg. esuriens, fr. avoir faim, affamé) v. ‘ avoir faim, souffrir faim ’ : famejan (p.pr./ adj.) Mt. 25/ 37, Mt. 25/ 44. Cf. L EVY P famejar, L EVY 3: 409, S TICHEL 1890: 57. fantauma (= fantasma, Vulg. phantasma, fr. fantôme) n. m. ‘ fantôme, illusion, vision ’ : fantauma Mt. 14/ 26. Cf. L EVY P fantasma, L EVY 3: 411, R AYNOUARD 3: 260. farisien cf. farizien. farizien (Vulg. pharisaeus, fr. pharisien) n. m. ‘ pharisien, prêtre juif ’ : farizien Luc 11/ 37, Luc 11/ 38, Luc 14/ 1, fariziens Mt. 5/ 20, Mt 9/ 11, Mt. 9/ 14, Mt. 12/ 2, Mt. 12/ 10, Mt. 15/ 1, Mt. 15/ 12 … ; pharizien Luc 18/ 10; farisien Luc 18/ 11, Luc 18/ 14, farisiens Luc 12/ 1, Luc 19/ 39, Jean 11/ 56. 4. Lexique 70 <?page no="353"?> Manque dans les ouvrages de référence. fauda (= falda, Vulg. sinus, pectus, vestimentum, fr. sein, manteau) n. f. ‘ giron, sein, pan d ’ un vêtement ’ : fauda Luc 16/ 22, Luc 16/ 23, Jean 13/ 23, Jean 13/ 25, faudas Mc. 5/ 27. Cf. L EVY P falda, L EVY 3: 396s., R AYNOUARD 3: 252. faure (= fabre, Vulg. faber, fr. charpentier [? ]), n. m. ‘ forgeron ’ : faure Mc. 6/ 3. Cf. L EVY P fabre, L EVY 3: 366, R AYNOUARD 3: 247. feble (= flebe, Vulg. debilis, fr. infirme) adj./ n. m. ‘ faible, malade ’ : febles Luc 14/ 13. Cf. L EVY P feble, L EVY 3: 426, R AYNOUARD 3: 296. fenereg (Vulg. (panes) propositionis, fr. (pains de) propositon) adj. ‘ (? ) ’ : feneregs Mt. 12/ 3. Adj. inconnu, nulle part attesté. Dérivé de fenher ‘ feindre ’ ? fen (Vulg. faenum, fr. herbe des champs) n. m. ‘ foin, herbe ’ : fen Mt. 6/ 30. Cf. L EVY P fen, L EVY 3: 434, R AYNOUARD 3: 303. ferrier (Vulg. faber, fr. charpentier [? ]) n. m. ‘ forgeron, ferronnier, marchand de fer ’ : ferrier Mt. 13/ 25. Cf. L EVY P ferrier, L EVY 3: 471, R AYNOUARD 3: 307. feulha (= folha, Vulg./ fr. Ø) n. f. ‘ feuille ’ : feulhas Jean 15/ 2. Cf. L EVY P folha, L EVY 3: 523, R AYNOUARD 3: 353. figuieira (Vulg. ficus, ficulnea, fr. figuier) n. f. ‘ figuier ’ : figuieira Mt. 21/ 19 (2 fois), Mt. 21/ 21, Mt. 24/ 32, Mc. 11/ 20, Mc. 11/ 21, Mc. 13/ 28, Luc 21/ 29, figuieyra Mc. 11/ 13, figuiera Jean 1/ 48. Cf. L EVY P figuiera, R AYNOUARD 3: 322. figuiera cf. figuieira. filat (Vulg. rete, fr. filet) n. m. ‘ filet ’ : filat Luc 5/ 6. Cf. L EVY P filat, L EVY 3: 484, R AYNOUARD 3: 324. fil (Vulg. minutus, fr. petite pièce) ‘ fil, petite pièce de monnaie ’ : fil Mc. 2/ 42, Luc 21/ 2. Cf. L EVY P fil, L EVY 3: 481ss., R AYNOUARD 3: 324. [finar] (Vulg. transire, fr. passer) v. ‘ passer, finir, trouver fin ’ : finara Mc. 13/ 30. Cf. L EVY P finar, L EVY 3: 492ss., R AYNOUARD 3: 329. fizel (= fezel, Vulg. fidelis, fr. fidèle) adj. ‘ fidèle, sérieux, qui mérite confiance ’ : fizel Mt. 25/ 21, Luc 19/ 17 (2 fois), Luc 19/ 19, fizels Mt. 24/ 45. Cf. L EVY P fezel, L EVY 3: 477, R AYNOUARD 3: 289 fizel. flun (Vulg. flumen, fr. Jourdain) n. m. ‘ fleuve, rivière ’ : flun Mt. 19/ 1, Mc. 1/ 9, Mc. 3/ 8, Mc. 10/ 1, Luc 3/ 3, Jean 1/ 28; flum Mt. 3/ 5, Luc 4/ 1. Cf. L EVY P flum, R AYNOUARD 3: 344. flum cf. flun. 4.2. Inventaire 71 <?page no="354"?> fluvi (Vulg. torrens, fr. torrent) n. m. ‘ torrent, rivière ’ : fluvi Jean 18/ 1. Cf. L EVY P fluvi, L EVY 3: 511, R AYNOUARD 3: 344. folhada (= folhadura, Vulg. folia, fr. feuilles) n. f. ‘ feuillage, feuilles ’ : folhada Mc. 11/ 13. Manque dans les ouvrages de référence. Cf. cependant folhadura L EVY P, L EVY 3: 523. fondament (Vulg. fundamentum, fr. fondations) n. m. ‘ fondement ’ : fondament Luc 6/ 48, Luc 6/ 49. Cf. L EVY P fondamen, cf. auch fondamenta, L EVY 3: 530, R AYNOUARD 3: 358. fon 1 = font (3 e sg. p.s. estre): fon Mt. 9/ 14, Mc. 16/ 14, Jean 6/ 15, Jean 12/ 3; fontz Jean 15/ 1. Pour la forme courante font cf. Mt. 1/ 16 (2 fois), Mt. 1/ 22, Mt. 1/ 24, Mt. 1/ 25, Mt. 2/ 1, Mt. 2/ 2 … fon 2 = fan (3 e pl. prés. far): fon Mt. 6/ 5, Mt. 9/ 14. fon 3 (Vulg. fons, fr. source) n. f. ‘ fontaine, source ’ : fon Jean 4/ 6. Cf. L EVY P fon, L EVY 3: 528s., R AYNOUARD 3: 360. fontz cf. fon 1 . foras (Vulg. extra, foris, fr. dehors) adv./ prép. ‘ hors, dehors; hors de, excepté ’ : foras Mt. 21/ 39, Mt. 26/ 69, Mt. 26/ 71, Mc. 4/ 3, Luc 11/ 6 … Cf. L EVY P fors, L EVY 3: 559ss., R AYNOUARD 3: 372. forfag (= forfach, Vulg. peccatum, fr. faute) n. m. ‘ péché, crime, faute ’ : forfag Mt. 6/ 14. Cf. L EVY P forfach, L EVY 3: 544, R AYNOUARD 3: 275. fornas (= fornatz, Vulg. clibanum, fr. four) n. m. ‘ fournaise, grand four ’ : fornas Mt. 6/ 30. Cf. L EVY P fornatz, L EVY 3: 555, R AYNOUARD 3: 370. fornicacio(n) (Vulg. fornicatio, fr. prostitution) n. f. ‘ fornication, prostitution ’ : fornicacion Mt. 5/ 32, Jean 8/ 41, fornicacios Mt. 15/ 19, Mc. 7/ 21. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 3: 371 fornicatio. forsadamens (Vulg. pati, fr. être violenté) adv. ‘ forcément, contre gré, de manière violente ’ : forsadamens Mt. 11/ 12. Cf. L EVY P forsadamen, L EVY 3: 564s., R AYNOUARD 3: 374. fortmen(s) (Vulg. vehementer, voce magna, fr. très, à grande voix) adv. ‘ fortement, beaucoup, très ’ : fortmen Mc. 1/ 26, fortmens Mt. 22/ 22, Mt. 27/ 14. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 3: 373 fortment. fortuna (Vulg. ventus, procella venti, fr. vent, tourbillon de vent) n. f. ’ bouffée, tempête ’ : fortuna Mt. 14/ 30, Mc. 4/ 37, Luc 8/ 23. Cf. L EVY P fortuna, L EVY 3: 573s., R AYNOUARD 3: 379. fouc (= foc, fuc, fuoc, Vulg. ignis, fr. feu) n. m. ‘ feu, incendie ’ : fouc Luc 12/ 49. 4. Lexique 72 <?page no="355"?> Cf. L EVY P foc, L EVY 3: 511ss., R AYNOUARD 3: 345. Cf. aussi fuoc. fourent = forent (p.s. 3 e pl. esser). fozsa (= fosa, Vulg. fovea, fr. trou) n. f. ‘ trou, fosse ’ : fozsa Luc 6/ 39. Cf. L EVY P fosa, L EVY 3: 574, R AYNOUARD 3: 347. fracmenta (= fragmenta, Vulg. fragmenta, fr. restes) n. m. ‘ restes, fragments ’ : fracmenta Jean 6/ 12. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 3: 386 fragment. fran (= franc, Vulg. liber, fr. exempt) adj. ‘ libre, libéré, illimité ’ : fran Luc 2/ 13, frans Mt. 17/ 25, franx Jean 8/ 36. Cf. L EVY P franc, L EVY 3: 584ss., R AYNOUARD 3: 384. freg (= frei, freit, Vulg. hiems, frigus, fr. en hiver) adj./ n. m. ‘ froid, hiver ’ : freg Mc. 13/ 18, Jean 18/ 18. Cf. L EVY P freg, L EVY 3: 593, R AYNOUARD 3: 389. fromen (Vulg. triticum, fr. blé) n. m. ‘ froment, blé ’ : fromen Mt. 3/ 12, Mt. 13/ 25, Mt. 13/ 26 (2 fois), Mt. 13/ 29, Mt. 13/ 30 … Cf. L EVY P fromen, L EVY 3: 603, R AYNOUARD 3: 401. froug cf. frug. frug (= fruch, Vulg. fructus, fr. fruit) n. m. ‘ fruit, rapport, produit ’ : frug Mt. 3/ 10, Mt. 12/ 33, Mt. 13/ 22, Mt. 13/ 23, Mt. 13/ 26 … ; froug Luc 20/ 10. Cf. L EVY P fruch, L EVY 3: 608s., R AYNOUARD 3: 402s. fueilha cf. fuelha. fuelha (= folha, Vulg. folia, fr. feuilles) n. f. ‘ feuille, feuilles, feuillage ’ : fuelhas Mt. 21/ 19, Mt. 24/ 32, Mc. 11/ 13; fueilha Mc. 13/ 28. Cf. L EVY P folha, L EVY 3: 523, R AYNOUARD 3: 353. fuoc (= foc, fuc, fouc, Vulg. ignis, fr. feu) n. m. ‘ feu, incendie ’ : fuoc Mt. 3/ 10, Mt. 3/ 12 (2 fois), Mt. 13/ 30, Mt. 13/ 42, Mt. 17/ 14 … Cf. L EVY P foc, L EVY 3: 511ss., R AYNOUARD 3: 345. Cf. aussi fouc. [furar] (Vulg. esse in furorem, fr. être hors de soi) v. ‘ fou, en fureur ’ : furat (p.p.) Mc. 3/ 21. Cf. L EVY P furar ‘ enlever ’ (? ), R AYNOUARD 3: 410 (do.). fust (Vulg. fustis, fr. bâton) n. m. ‘ bâton, poutre ’ : fustz Mt. 26/ 47, Mt. 26/ 55. Cf. L EVY P fust, L EVY 3: 619s., R AYNOUARD 3: 410. G [gachar] (Vulg. obsevare, fr. épier) v. ‘ observer, épier ’ : gachavon Luc 20/ 20. Cf. L EVY P s. v., L EVY 4: 9s., R AYNOUARD 3: 415. 4.2. Inventaire 73 <?page no="356"?> gai (Vulg. vae! , fr. malheur! ) excl. ‘ malheur! , punition! ’ : gai! Mt. 11/ 21, Luc 6/ 24, Luc 6/ 25 (2 fois), Luc 11/ 42, Luc 11/ 46, Luc 11/ 47 … Manque dans les ouvrages de référence. ganzardon (= gazardon, Vulg. merces, fr. salaire) n. m. ‘ gain, mérite, salaire ’ : ganzardon Mc. 9/ 40. Cf. aussi gazardon. gardar (Vulg. respicere, fr. se redresser [? ]) v. ‘ regarder, observer ’ : gardar (vers lo cel en aut) Luc 13/ 11 et un copieux choix de formes fléchies régulières. Cf. L EVY P gardar, L EVY 4: 53ss., R AYNOUARD 3: 424. [garnir] (Vulg. munire, fr. s ’ assurer) v. ‘ garder, fortifier ’ : garniron Mt. 27/ 66. Cf. L EVY P garnir, L EVY 4: 71s., R AYNOUARD 3: 433. garzardon (= gazardon, Vulg. merces, fr. salaire) n. m. ‘ gain, mérite, salaire ’ : garzardon Mc. 10/ 28. Cf. aussi ganzardon, gazardon. [gastar] (Vulg. scissura facere, fr. la déchirure est pire) v. ‘ détruire, endommager, gâter ’ : gastera Mt. 9/ 16. Cf. L EVY P gastar, L EVY 4: 78, R AYNOUARD 3: 438. gauta (Vulg. maxilla, fr. joue) n. f. ‘ joue, mâchoire, bouche ’ : gauta Mt. 5/ 39. Cf. L EVY P gauta, L EVY 4: 87s., R AYNOUARD 3: 446. gautada (Vulg. alapa, fr. coup) n. f. ‘ gifle, soufflet, coup sur la joue ’ : gautada Jean 18/ 22. Cf. L EVY P gautada, L EVY 4: 88, R AYNOUARD 3: 447. gaÿna (Vulg. vagina, fr. fourreau) n. f. ‘ gaine, fourreau ’ : gaÿna Jean 18/ 11. Cf. L EVY P gaïna, L EVY 4: 15, R AYNOUARD 3: 448. [gayzangar] (Vulg. adquirere, fr. rapporter) v. ‘ rapporter, gagner ’ : gayzangah (p. p.) Luc 19/ 16. Cf. L EVY P gazanhar, L EVY 4: 95s., R AYNOUARD 3: 450. Cf. aussi gazanhar. gazanh (Vulg. usura, fr. intérêt) n. m. ‘ gain, profit, intérêt ’ : gazanh Mt. 25/ 27, Luc 19/ 15, Luc 19/ 23. Cf. L EVY P gazanh, L EVY 4: 93, R AYNOUARD 3: 448. [gazanhar] (Vulg. adquirere, fr. rapporter) v. ‘ rapporter, gagner ’ : gazanha Mt. 16/ 26, Mc. 8/ 36, gazanhara Luc 9/ 25, gazanhet (3 e sg. p.s.) Mt. 5/ 16, gazanhat (p.p.) Mt. 18/ 15, Luc 16/ 9, gazanhatz Mt. 25/ 20. Cf. L EVY P gazanhar, L EVY 4: 95s., R AYNOUARD 3: 450. Cf. aussi gayzangar. gazardo(n) (Vulg. merces, fr. salaire) n. m. ‘ gain, mérite, salaire ’ : gazardon Mt. 19/ 27; guazardo Luc 18/ 30; guizardo Mt. 7/ 8, Luc 6/ 23, Luc 6/ 32, Luc 6/ 34, Luc 6/ 35, guizardon Mt. 6/ 4, Mt. 13/ 15, Mt. 16/ 26, Mt. 19/ 27, Mc. 10/ 28, Luc 14/ 12, Luc 18/ 30. 4. Lexique 74 <?page no="357"?> Cf. L EVY P gazardon, L EVY 3: 97, R AYNOUARD 3: 450. Cf. aussi ganzardon, garzardon. gazosilacio (Vulg. gazophylacium, fr. trésor) n. m. ‘ trésor ’ : gazosilacio Jean 8/ 20. Manque dans les ouvrages de référence. Cf. cependant G EORGES 2908 gazophylacium. [gectar] = gitar. generacio(n) (Vulg. generatio, fr. origine; génération) n. f. ‘ origine, naissance; génération, peuple ’ : generacio Mt. 1/ 1, Mt. 12/ 39, Mt. 12/ 41, Mt. 12/ 42, Mt. 17/ 16 … , generacion Mt. 11/ 16, Mt. 16/ 4, Mt. 24/ 34, Luc 1/ 32, generacios Mt. 25/ 32, Luc 1/ 46 - 50. Cf. L EVY P generacion, L EVY 3: 102 generation, R AYNOUARD 3: 457 generatio. germa(n) (Vulg. frater, fr. frère) adj. ’ vrai, véritable: (cozin) germa Mc. 6/ 3, (fraires) germans Mt. 25/ 40, (cozina) germana Luc 1/ 36. Cf. L EVY P german, L EVY 4: 116, R AYNOUARD 3: 464. ges (= gens, Vulg. non multum, nihil, fr. pas beaucoup, rien) adv. ‘ peu, rien, quelque chose ’ : ges Mc. 4/ 5, Mc. 11/ 13. Cf. L EVY P gens, L EVY 4: 107ss., R AYNOUARD 3: 461. [gettar] = gitar, cf. L EVY P s. v. gitar cf. L EVY P s. v. - gitar us ‘ mettre à la porte ’ : hom la gita us Mc. 10/ 4. Locution qui manque dans les ouvrages de référence. ginolh (= genolh, Vulg. genu flexu, fr. prosterné, à genoux) adv. ‘ à genoux ’ : (de) ginolhs Mt. 2/ 10, Mt. 27/ 29, Mc. 15/ 17, Mc. 15/ 19. Cf. L EVY P genolh, L EVY 4: 105, R AYNOUARD 3: 456. ginolhos (= genolhons, Vulg. cadens, genu flexo, fr. (tomber) prosterné, (tomber) à genoux) adv. ‘ à genoux, prosterné ’ : ginolhos Mt. 4/ 9, Mt. 27/ 29. Cf. L EVY P ginolhons, L EVY 4: 105ss., R AYNOUARD 3: 457 genolhos. [giquir] (= giquir, Vulg. permittere, fr. laisser) v. ‘ laisser, permettre; abandonner ’ : giqui (3 e sg. p.s.) Luc 8/ 51; giquem Jean 11/ 48, giquiay Jean 14/ 18, giquires Jean 16/ 32, giqueron Luc 10/ 30. Cf. L EVY P gequir, L EVY 4: 113s., R AYNOUARD 3: 463. glazi (= glavi, Vulg. gladius, fr. épée, sabre) n. m. ‘ épée, sabre, glaive ’ : glazi Luc 2/ 35, Luc 21/ 24, Jean 18/ 11. Cf. L EVY P glavi, L EVY 4: 133ss., R AYNOUARD 3: 475. glieya (= gleiza, Vulg. ecclesia, fr. église) n. f. ‘ église, maison de culte; institution religieuse ’ : glieya Mt. 16/ 18. Cf. L EVY P gleiza, L EVY 4: 136, R AYNOUARD 3: 95. [glorificar] (= gloriejar, Vulg. glorificare, magnificare, fr. glorifier) v. ‘ glorifier, louer ’ : glorificon Mt. 5/ 16, glorificava Luc 13/ 13, glorifiqueron Mt. 9/ 6, Luc 5/ 26, glorificat (p.p.) Jean 7/ 39, Jean 12/ 16, Jean 14/ 13, Jean 17/ 4. Cf. L EVY P gloriejar, L EVY 4: 339, R AYNOUARD 3/ 476. 4.2. Inventaire 75 <?page no="358"?> gloriosament (Vulg. in omni gloria, fr. dans toute sa gloire) adv. ‘ glorieusement, avec gloire ’ : gloriosament Luc 12/ 27. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 3: 476 gloriosament. [gobernar] (= governar, Vulg. regere, fr. paître) v. ‘ gouverner, diriger, régir ’ : gobernaera Mt. 2/ 5; governera Mt. 15/ 14. Cf. L EVY P governar, L EVY 4: 155s., R AYNOUARD 3: 486. gobernador (= governador, Vulg. dux, fr. chef) n. m. ‘ gouverneur, chef, directeur ’ : gobernador Mt. 2/ 6; gubernadors Mt. 23/ 16. Cf. L EVY P governador, L EVY 4: 154, R AYNOUARD 3: 487. gonela (= gona, gonel, gonelon, Vulg. tunica, fr. tunique, manteau) n. f. ‘ tunique, robe, manteau ’ : gonela Mt. 5/ 40, Mt. 24/ 18, gonelas Mt. 10/ 10, Mc. 6/ 9, Luc 3/ 11, Luc 9/ 3. Cf. L EVY P gona, L EVY 4: 146, R AYNOUARD 3: 482s. [governar] cf. gobernar. gra(n) (Vulg. granum, semen, spica, fr. grain, épi) n. m. ‘ grain; blé ’ : gra Mt. 13/ 31, Mt. 13/ 32, Mt. 17/ 19, Mc. 4/ 8, Mc. 4/ 31, Luc 13/ 18 - 19 (2 fois), gras Mt. 12/ 1, Mt. 13/ 4, Mc. 2/ 23, Mc. 4/ 4, Luc 13/ 21, gran Mt. 13/ 8. Cf. L EVY P gran 2 , L EVY 4: 166s., R AYNOUARD 3: 495. granier (Vulg. horreum, fr. grange) n. m. ‘ grange, grenier ’ : granier Mt. 3/ 11, Mt. 13/ 30, graniers Mt. 6/ 26, Luc 12/ 18. Cf. L EVY P granier, L EVY 4: 169, R AYNOUARD 3: 496. gras cf. gra(n) greu (Vulg. impossibile, impossibilia, fr. impossible) adj. ‘ lourd, dur, grave, difficile ’ : greu Mt. 17/ 20, Mt. 19/ 26, Luc 18/ 24, Luc 18/ 27. Cf. L EVY P greu, L EVY 4: 186ss., R AYNOUARD 3: 508. greujar (Vulg. contristatus esse, gravatus esse, fr. (être) attristé, alourdi, devenir triste) v. ‘ peiner, torturer, attrister ’ : greujar Mt. 14/ 9, Mc. 6/ 26, greujatz (p.p.) Mt. 26/ 43, Mc. 14/ 40. Cf. L EVY P greujar, L EVY 4: 190s., R AYNOUARD 3: 510. greus (Vulg./ fr. Ø) adv. ‘ difficilement, mal ’ : greus Luc 8/ 10. Cf. L EVY P greu, L EVY 4: 186ss., R AYNOUARD 3: 508. grevement (Vulg. graviter, fr. en avoir assez) adv. ‘ extrêmement, violemment ’ : grevement Luc 11/ 53. Cf. L EVY P grevamen 2 , L EVY 4: 192s. [grupir] (= guerpir, Vulg. relinquere, fr. laisser) v. ‘ abandonner, quitter, délaisser ’ : grupit (3 e sg. p.s.) Mt. 4/ 11. Cf. L EVY P guerpir, L EVY 4: 205s., R AYNOUARD 3: 516s. Cf. aussi gupir. guazardon cf. gazardon. 4. Lexique 76 <?page no="359"?> gubernador cf. gobernador. guerrizon (= garizon, Vulg. praestare, fr. accorder [le secours]) n. m. ‘ aide, secours, guérison ’ : [far] guerrizon Luc 7/ 4. Cf. L EVY P garizon, L EVY 4: 69, R AYNOUARD 3: 431. [guizar] (= guidar, Vulg. ducere, fr. conduire) v. ‘ conduire, mener, diriger ’ : guiza (3 e sg. prés.) Luc 6/ 39. Cf. L EVY P guidar, L EVY 4: 210s., R AYNOUARD 3: 519. guizardo(n) cf. gazardon. H habitacio (= abitacio), Vulg. tabernaculum, fr. abri) n. f. ‘ habitation, gîte, maison ’ : habitacios Luc 16/ 9. Manque dans les ouvrages de référence [helegir] (= elegir, eslir, Vulg. eligere, fr. élire) v. ‘ élire, choisir, distinguer ’ : helegi (3 e sg. p.s.) Mc. 3/ 13, Luc 6/ 13, helegit (p.p.) Mt. 12/ 18, helegitz (do.) Mt. 20/ 16, Mt. 22/ 14, Jean 6/ 71, helegyz (do.) Jean 13/ 18. Cf. L EVY P eslir, L EVY 3: 233s., R AYNOUARD 4: 40. helegit (Vulg. electus, fr. élu) n. m. ‘ élu, choisi ’ : helegitz Mt. 24/ 22. Manque comme subst. dans les ouvrages de référence. [hemondar] (= emundar, mondar, Vulg. mundare, fr. balayer) v. ‘ nettoyer, purifier, polir ’ : hemondat Luc 11/ 25. Cf. L EVY P mondar, L EVY 5: 306, R AYNOUARD 4: 286. herba (Vulg. lilium, onus, fr. lis, légume, herbe) n. f. ‘ herbe, fleur, plante ’ : herbas Mt. 6/ 28, Mt. 13/ 32, Mc. 4/ 32, Luc 11/ 42, Luc 12/ 28. Cf. L EVY P erba, L EVY 3: 115s., R AYNOUARD 3: 529. heretat (= eretat, Vulg. hereditas, fr. héritage) n. f. ‘ héritage, propriété ’ : heretat Mt. 21/ 38, Mc. 12/ 7, Luc 12/ 13. Cf. L EVY P eretat, L EVY 3: 122s., R AYNOUARD 3: 527. Cf. aussi eretat. heretier (= eretier, Vulg. heres, fr. héritier) n. m. ‘ héritier, propriétaire ’ : heretier Luc 20/ 14. Cf. L EVY P eretier, L EVY 3: 124, R AYNOUARD 3: 526. Cf. aussi eretier. [hobedir] cf. hobezir. hobezir (= obezir, Vulg. audire, fr. écouter) v. ‘ obéir, écouter, donner raison ’ : hobezir Mt. 18/ 15, Mt. 18/ 16, hobezison Mc. 1/ 27; hobediens (p.pr.) Mt. 8/ 27, Mc. 4/ 40, Luc 8/ 25. Cf. L EVY P obezir, L EVY 5: 443ss., R AYNOUARD 4: 353. 4.2. Inventaire 77 <?page no="360"?> hobra (Vulg. Ø, factus, opus, fr. Ø, fait) n. f. ‘œ uvre, ouvrage ’ : hobra Mt. 1/ 18, Mt. 1/ 20, Mt. 13/ 21, Mt. 21/ 42, Mt. 26/ 10, Mt 27/ 7 … , hobras Mt. 3/ 4, Mt. 3/ 9, Mt. 5/ 16, Mt. 5/ 48, Mt. 7/ 16 … Cf. L EVY P obra, L EVY 5: 450ss., R AYNOUARD 4: 355. hobrar (Vulg. operari, fr. faire soigner) v. ‘ faire, ouvrer, soigner ’ : hobrar Luc 13/ 14, hobres Jean 6/ 27, hobraras Mt. 21/ 28, hobraran Luc 12/ 36, hobrat Mt. 20/ 12, Jean 5/ 17. Cf. L EVY P obrar, L EVY 5: 454s., R AYNOUARD 4: 355. hobrier (= obrier, Vulg. operarius, fr. ouvrier) n. m. ‘ ouvrier, travailleur ’ : hobriers Mt. 20/ 8. Cf. L EVY P obrier, L EVY 5: 456, R AYNOUARD 4: 355. [hobrir] (= obrir, Vulg. aperire, fr. ouvrir) v. ‘ ouvrir, éclore ’ : hobri (3 e sg. p.s.) Luc 3/ 21, hobriron (3 e pl. p.s.) Mt. 27/ 52. Cf. L EVY P obrir, L EVY 5: 457, R AYNOUARD 2: 103. hoc (= oc, Vulg. etiam, fr. oui) adv. ‘ oui, bien sûr ’ : hoc Mt. 13/ 51, Mc. 8/ 24, Mc. 10/ 39. Cf. L EVY P oc, L EVY 5: 457ss., R AYNOUARD 4: 356. hocios (= ocios, Vulg. otiosus, fr. oiseux) adj. ‘ oiseux; oisif, paresseux ’ : hozioza Mt. 12/ 36. Cf. L EVY P ocios, R AYNOUARD 4: 358. hodor (= odor, Vulg. odor, fr. odeur) n. f. ‘ odeur, parfum ’ : hodor Jena 12/ 3. Cf. L EVY P odor, R AYNOUARD 4: 358. hoferenda (= oferenda, Vulg. munus, fr. offrande) n. f. ‘ offrande, don ’ : hoferenda Mt. 15/ 5. Cf. L EVY P oferenda, L EVY 5: 464s., R AYNOUARD 4: 362. [hogar] (= vojar, voidar, Vulg. vacare, fr. vacante) v./ p.p. ‘ vacant, abandonné ’ : hogada Mt. 12/ 44. Cf. L EVY P vojar, L EVY 8: 814ss., R AYNOUARD 5: 457. hoire (= oire, Vulg. uter, fr. outre) n. m. ‘ outre ’ : hoires Mc. 2/ 22 (2 fois), Mt. 9/ 17 (2 fois). Cf. L EVY P oire, L EVY 5: 468, R AYNOUARD 4: 364. holatilha (= volatilha, Vulg. altilia, fr. bêtes grasses) n. f. ‘ volatile ’ : holatilha Mt. 22/ 4. Cf. L EVY P volatilha, L EVY 8: 819 volatilia, R AYNOUARD 5: 565. holi (= oli, Vulg. oleum, fr. huile) n. m. ‘ huile ’ : holi Mt. 25/ 3, Mt. 25/ 4, Mt. 25/ 8, Mc. 6/ 13. Cf. L EVY P oli, R AYNOUARD 4: 365. Cf. aussi oli. home, homme, hom, hon = ome. 4. Lexique 78 <?page no="361"?> homicida(n) (= omicidan, Vulg. homicida, fr. homicide) adj. ‘ meurtrier ’ : homicida Jean 8/ 44. Cf. L EVY P omicidan, L EVY 5: 483, R AYNOUARD 3: 533. homicidi (= omicidi, Vulg. homicidium, fr. meurtre) n. m. ‘ meurtre ’ : homicidi Mt. 19/ 18, Mc. 10/ 19, homicidis Mt. 15/ 19, Mc. 7/ 21. Cf. L EVY P omicidi, L EVY 5: 483, R AYNOUARD 3: 533. [homplir] (= emplir, Vulg. implere, fr. emplir) v. ‘ remplir, saturer ’ : hompli (3 e sg. p.s.) Mt. 27/ 48. Cf. L EVY P emplir, L EVY 2: 394, R AYNOUARD 4: 570. honher (= onher, Vulg. ungere, fr. embaumer) v. ‘ oindre, embaumer ’ : honher Mc. 14/ 8, Mc. 16/ 1, hoys (3 e sg. p.s.) Jean 12/ 3. Cf. L EVY P onher, L EVY 5: 489, R AYNOUARD 4: 372. honor (= onor, Vulg. honor, fr. honneur) n. m. ‘ honneur, respect ’ : honor Mt. 13/ 57, Mc. 12/ 6, Luc 14/ 10. Cf. L EVY P onor, L EVY 5: 490ss., R AYNOUARD 3: 534. honrar (= honorar, Vulg. honorare, fr. honorer) v. ‘ honorer, célébrer, décorer ’ : honrar Mt. 15/ 4, honra (2 e sg. imp.) Mc. 7/ 10, Luc 18/ 20, honra (3 e sg. ind. prés.) Mt. 15/ 6, Mt. 15/ 8, Mc. 7/ 6, honron (3 e pl. ind.prés.) Mt. 15/ 9, Mc. 7/ 7, Jean 5/ 23 (2 fois), honre (3 e sg. subj.) Mt. 22/ 7, honrava Luc 4/ 15, honrat (p.p.) Luc 14/ 6, honras (do.) Luc 20/ 46, honratz (do.) Mt. 6/ 29, Mt. 19/ 19, Mc. 12/ 38. Cf. L EVY P onrar, L EVY 5: 493s., R AYNOUARD 3: 535. hora (= ora, fr. heure) n. f. ‘ heure, moment ’ : hora Mt. 8/ 13, Mt. 14/ 15, Mt. 14/ 25, Mt. 20/ 3, Mt. 20/ 5, Mt. 20/ 6, Mt. 20/ 9 … Cf. L EVY P ora, L EVY 5: 505ss., R AYNOUARD 3: 538. horar (= orar, Vulg. orare, fr. prier) v. ‘ prier, dire une prière, adorer ’ : horar Mt. 26/ 42, Mt. 26/ 44, Mc. 6/ 46, Mc. 14/ 39, Luc 9/ 28 … , horas (2 e sg. ind. prés.) Luc 11/ 2, horas (2 e sg. imp.) Mt. 26/ 41, Luc 21/ 36, horaray Mt. 26/ 36, horava Mt. 17/ 2, hores (3 e sg. subj.impf.) Mt. 17/ 1, horan (p.pr.) Luc 2/ 36, Luc 18/ 11, horans (do.) Luc 3/ 21, horant (do.) Mt. 26/ 39, horat (p.p.) Mc. 14/ 32. Cf. L EVY P orar, L EVY 5: 507s., R AYNOUARD 4: 376. Cf. aussi orar. hordenansa (= ordonansa, Vulg. traditio, fr. tradition) n. f. ‘ ordre, ordonnance, prescription ’ : hordenansas Mc. 7/ 5, hordenensas Mc. 7/ 7. Cf. L EVY P ordenansa, L EVY 5: 513, R AYNOUARD 4: 381. hordenensa cf. hordenansa. horfe (= orfe, orfanel, Vulg. orphanus, fr. orphelin) n. m. ‘ orphelin ’ : horfes Jean 14/ 18. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4: 384 orfe. 4.2. Inventaire 79 <?page no="362"?> horguelh (= orgolh, Vulg. superbia, fr. orgueil) n. m. ‘ orgueil, arrogance ’ : horguelh Mc. 7/ 22. Cf. L EVY P orgolh, L EVY 5: 519s., R AYNOUARD 4: 384. horient (= orient, Vulg. oriens, fr. Levant) n. m. ‘ Orient, Est, Levant ’ : horient Mt. 2/ 1, Mt. 24/ 27. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4: 386 orient. horlet (= orle, Vulg. fimbria, fr. frange) n. m. ‘ frange, bord, ourlet ’ : horlet Mt. 14/ 35. Cf. L EVY P orle, L EVY 5: 524. hornamen (= ornamen, Vulg. phylacterium, fr. phylactère) n. m. ‘ ornement, préciosité, ex-voto ’ : hornamens Mt. 22/ 5, Luc 21/ 5. Cf. L EVY P ornamen, R AYNOUARD 4: 387 ornament. [hornar] (= ornar, Vulg. ornare, fr. orner) v. ‘ orner, parer ’ : hornas (2 e pl. prés. ind.) Mt. 23/ 29. Cf. L EVY P ornar, R AYNOUARD 4: 387. hostal (= ostal, Vulg. domus, fr. maison) n. m. ‘ maison, demeure, hôtel ’ : hostal Mt. 9/ 10, Mt. 19/ 29, Mt. 21/ 13, Mc. 7/ 24, Mc. 7/ 30, Mc. 8/ 26 … Cf. L EVY P ostal, L EVY 5: 536ss., R AYNOUARD 3: 544. hovelha (= ovelha, Vulg. ovis, fr. brebis) n. f. ‘ brebis ’ : hovelha Mt. 12/ 11, hovelhas Mt. 10/ 6, Mt. 10/ 16, Mt. 15/ 24, Mt. 26/ 31. Cf. L EVY P ovelha, R AYNOUARD 4: 392 ovella. hoyre cf. hoire. [hubrir] (= obrir, Vulg. aperire, fr. ouvrir, s ’ ouvrir) v. ‘ ouvrir, desserrer, éclore ’ : hubri (imp. 2 e sg.) Mt. 25/ 11, hubry (do.) Mt. 17/ 26, hubres (imp. 2 e pl.) Mc. 7/ 34, hubrira Mt. 7/ 7, hubert (p.p.) Mt. 7/ 8, Jean 1/ 51, hubers Mt. 3/ 15, Mc. 1/ 10, hubertas Mc. 7/ 35. Cf. L EVY P obrir, L EVY 5: 456, R AYNOUARD 2: 103. hueg (= och, Vulg. octo, fr. huitième [jour]) adj.num. ‘ huit ’ : hueg Luc 2/ 21. Cf. L EVY P och. huel cf. huelh. huelh (= olh, Vulg. oculus, fr. œ il) n. m. ‘œ il, organe de la vue ’ : huelh Mt. 5/ 29, Mt. 5/ 38 (2 fois), Mt. 6/ 22 (2 fois), Mt. 6/ 23, Mt. 7/ 2 … , huelhs Mt. 9/ 28, Mt. 13/ 15, Mt. 13/ 16, Mt. 20/ 34, Mt. 21/ 42 … ; huels Luc 10/ 21, Luc 21/ 28. Cf. L EVY P olh, L EVY 5: 470ss., R AYNOUARD 4: 366. Cf. aussi uelh. huey (= oi, Vulg. hodie, fr. aujourd ’ hui) adv. ‘ aujourd ’ hui, maintenant ’ : huey Mt. 6/ 11, Mt. 6/ 30, Mt. 16/ 3, Mt. 21/ 28, Luc 2/ 11 … Cf. L EVY P oi, L EVY 5: 467s., R AYNOUARD 3: 530. hueymays (= oimais, Vulg. nunc, fr. maintenant) adv. ‘ maintenant, désormais ’ : hueymays Luc 2/ 29. 4. Lexique 80 <?page no="363"?> Cf. L EVY P oimais, R AYNOUARD 3: 531 hueimais. huferta = oferta, Vulg. munus, aes, fr. offrande, monnaie) n. f. ‘ offrande, offre, don ’ : huferta Mt. 5/ 24, hufferta Mc. 12/ 41. Cf. L EVY P oferta, R AYNOUARD 4: 362 offerta. hufferta cf. huferta. [hufrir] (= ofrir, Vulg. offerre, fr. présenter [une offrande]) v. ‘ offrir, donner, présenter une offrande ’ : hufres (2 e sg. prés.ind.) Mt. 5/ 23, huferras (2 e sg. fut.) Mt. 5/ 24, hufriras (do.) Mt. 8/ 4, Mc. 1/ 44, hufrira (3 e sg. fut.) Mt. 15/ 5; huffrien (3 e pl. impf.) Mc. 12/ 41, huffrit (3 e sg. p.s.) Mc. 12/ 42, huffert (p.p.) Mc. 12/ 43, Mc. 12/ 44 (2 fois). Cf. L EVY P ofrir, L EVY 5: 466s., R AYNOUARD 4: 362. [huffrir] cf. hufrir. humanal (Vulg./ fr. Ø) adj. ‘ humain, d ’ homme ’ : humanal Mc. 12/ 33. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 3: 534 humanal. humil (= umil, Vulg. simplex, humilis, mansuetus, fr. sain, lumineux, doux, humble) adj. ‘ humble, doux, soumis ’ : humil Mt. 6/ 22 (2 fois), Mt. 11/ 29, Mt. 21/ 5, Mc. 10/ 15, Luc 18/ 17 … , humils Luc 3/ 5, Luc 12/ 28; humilhs (subst.) Luc 1/ 52. Cf. L EVY P umil, L EVY 8: 534s., R AYNOUARD 3: 547 humil. humilh cf. humil. [humiliar] (= umeliar, Vulg. humiliare, fr. abaisser) v.(réfl.) ‘ humilier, abaisser ’ : humiliara (fut.) Mt. 22/ 12, humiliera (do.) Luc 14/ 11, Luc 18/ 14, humiliat Mt. 22/ 12, Luc 14/ 11, Luc 18/ 14. Cf. L EVY P umeliar, L EVY 8: 536 s. umiliar, R AYNOUARD 3: 548. humor (= umor, Vulg. umor, fr. humidité) n. f. ‘ humidité, humeur ’ : humor Luc 8/ 6. Cf. L EVY P umor, L EVY 8: 537s., R AYNOUARD 3: 548 humor. hun, huns, huna = un, uns, una. hus = huns ‘ les uns ’ : hus Mc. 4/ 40, Jean 16/ 17. [huzar] (= uzar, Vulg. exercere, fr. exercer) v. ‘ exercer, user, employer, se servir de ’ : huzon Mt. 20/ 25. Cf. L EVY P uzar, L EVY 8: 547ss., R AYNOUARD 5: 453. huzura (= uzura, Vulg./ fr. Ø) n. f. ‘ usure, intérêts ’ : huzura Luc 5/ 27, Luc 6/ 34. Cf. L EVY P uzura, L EVY 3: 365 ezura, R AYNOUARD 5: 454 usura. I imventari (= enventari, Vulg. descriptio, fr. recensement) n. m. ‘ inventaire, description ’ : imventari Luc 2/ 2. Cf. L EVY P enventari, L EVY 3: 103, R AYNOUARD 5: 495 inventari. 4.2. Inventaire 81 <?page no="364"?> [incontrar] (= encontrar, Vulg. occurrere, fr. venir au devant) v. ‘ rencontrer, passer ’ : incontrares Mc. 14/ 13. Cf. L EVY P encontrar, L EVY 2: 449, R AYNOUARD 2: 470. infern (= enfern, Vulg. infernus, gehenna, ignis aeternus, fr. enfer, Hadès, feu éternel): infern Mt. 10/ 28, Mt. 11/ 23, Mt. 13/ 42, Mt. 16/ 18, Mt. 18/ 8, Mc. 9/ 42, Luc 16/ 22. Cf. L EVY P enfern, L EVY 2: 490s., R AYNOUARD 3: 558. infernal (= enfernal, Vulg. in ignem, igni, gehennae ignis, in gehennam, fr. au feu, au feu inextinguible, de la géhenne du feu, à la géhenne) adj. ‘ infernal, de l ’ enfer, à l ’ enfer ’ : infernal Mt. 3/ 10, Mt. 5/ 22, Mt. 23/ 33, Mt. 25/ 46, infernals Mt. 3/ 12, Mt. 5/ 29, Mt. 8/ 12. Cf. L EVY P enfernal, L EVY 2: 490, R AYNOUARD 3: 559. ignoscen (= inocen, Vulg. innocens, fr. innocent) adj./ subst. ‘ innocent ’ : ignoscens Mt. 12/ 7. Cf. L EVY P inocen, L EVY 4: 229, R AYNOUARD 4: 342 innocent. iniquitat (Vulg. iniquitas, fr. lâcheté, injustice, iniquité) n. f. ‘ injustice, iniquité ’ : iniquitat Luc 11/ 39, Luc 13/ 27, iniquitatz Mt. 7/ 23, Mt. 8/ 17, Mt. 24/ 12. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 3: 134 iniquitat. [isir] (= eisir, Vulg. exire, fr. sortir) v. ‘ sortir, saillir, quitter, abandonner ’ : isiras (2 e sg. fut.) Luc 1/ 76, isira (3 e sg. fut.) Mt. 2/ 5, isie (3 e sg. impf.) Mt. 8/ 28, Mt. 26/ 71, isien (3 e pl. impf.) Mt. 3/ 6, Mt. 27/ 32, Mt. 27/ 53, Luc 4/ 41, isit (3 e sg. p.s.) Mt. 3/ 16, Mt. 13/ 3, isit (do.) Mt. 20/ 1, Mt. 26/ 30, Mt. 26/ 75, Mc. 1/ 10, Mc. 7/ 31, isiron (3 e pl. p.s.) Mt. 3/ 4, Mt. 12/ 14, Mt. 28/ 8, Mc. 5/ 13, isis (3 e sg. subj.impf.) Mt. 18/ 30, isit (p.p.) Mt. 12/ 43, Mt. 18/ 28 Mc. 1/ 45, isitz (do.) Mt. 11/ 9 (2 fois), Mt. 12/ 44; issi (1 ère sg. p.s.) Jean 17/ 8. Cf. L EVY P eisir, L EVY 2: 342ss., R AYNOUARD 3: 570 eissir. Cf. aussi issir, yeisir, yesir, yeysir, ysir, yssir, ysir. [issir] cf. isir. ivern (= invern, Vulg. hiems, fr. hiver) n. m. ‘ hiver ’ : ivern Mt. 24/ 20. Cf. L EVY P ivern, L EVY 4: 240, R AYNOUARD 3: 577. J [jauzir] (Vulg./ fr. Ø) v.réfl. ‘ jouir, se réjouir, faire plaisir ’ : jauzys (1 ère sg. prés. ind.) Luc 17/ 8. Cf. L EVY P jauzir, L EVY 4: 251ss., R AYNOUARD 3: 443. jazer (= jazir, Vulg. iacere, decumbere, fr. (être) couché, gésir, se jeter) v. ‘ coucher, se coucher, se trouver, se reposer ’ : jazer Mt. 11/ 21, Luc 10/ 32, jas (3 e sg. prés. ind.) Mt. 8/ 6., jazon (3 e pl. prés.ind.) Mc. 4/ 32, jazan (do.) Luc 21/ 23, jazie (3 e sg. impf.) Mt. 9/ 2, Mc. 1/ 30, Mc. 5/ 40, Luc 4/ 38, Luc 16/ 20, jazien (3 e pl. impf.) Mt. 9/ 36, Jean 5/ 3, jazen (p.pr.) Jean 5/ 6, jazens (do.) Luc 2/ 16. Cf. L EVY P jazer, L EVY 4: 253ss., R AYNOUARD 3: 582. 4. Lexique 82 <?page no="365"?> jouvencel cf. jovencel. jove = joven. jovencel (= jovensel, Vulg. adulescens, iuvenis, fr. jeune homme) n. m. ‘ jeune homme, jouvenceau ’ : jovencel Mc. 14/ 51, Luc 7/ 14; jouvencel Mc. 16/ 5. Cf. L EVY P jovensel, L EVY 4: 278, R AYNOUARD 3: 594. judici cf. juzizi. jugar cf. jutgar. jugamen cf. jutgamen. [jurar] (Vulg. iurare, fr. jurer) v. ‘ jurer, affirmer/ promettre par serment ’ : jurar Mt. 5/ 34 - 36, Mt. 26/ 74, jura (3 e sg. prés.ind.) Mt. 23/ 16 (2 fois), Mt. 23/ 18 (3 fois), Mc. 14/ 71, Luc 1/ 73, jurat (p.p.) Mt. 11/ 19. Cf. L EVY P jurar, L EVY 4: 281ss., R AYNOUARD 3: 601. justicia (Vulg. iustitia, iudicium, fr. justice, jugement) n. f. ‘ justice, jugement ’ : justicia Mt. 3/ 15, Mt. 5/ 6, Mt. 5/ 10, Mt. 5/ 20, Mt. 12/ 18. Cf. L EVY P justicia, L EVY 4: 285ss., R AYNOUARD 3: 604. jutgador (Vulg./ fr. Ø) n. m. ‘ juge ’ : (estre) jutgador Mt. 27/ 19. Cf. L EVY P jutjador 1 , L EVY 4: 288, R AYNOUARD 3: 606 jutjaire. jutgamen (Vulg. iudicium, fr. jugement) n. m. ‘ jugement, justice ’ : jutgamen Mt. 11/ 24. Cf. L EVY P jutjament, L EVY 4: 288, R AYNOUARD 3: 607. jutgar (= jutjar, Vulg. iudicare, fr. juger) v. ‘ juger, condamner ’ : jutgar Luc 6/ 37, Luc 12/ 56, Jean 7/ 24, Jean 8/ 26, Jean 12/ 47, jutge (1 ère sg. prés.ind.) Jean 8/ 16, Jean 12/ 47, jutga (do.) Jean 8/ 15, jutgas (2 e sg. prés.ind.) Mc. 12/ 14, jutga (3 e sg. prés.ind.) Jean 5/ 22, Jean 7/ 51, Jean 12/ 48, jutgas (2 e pl. prés.ind.) Luc 12/ 57, Jean 8/ 15, jutgatz (do.) Mt. 7/ 1, jutgatz (2 e pl. imp.) Mt. 7/ 1, Jean 7/ 24, Jean 18/ 31, jutge (3 e sg. subj.) Jean 8/ 17, jutges (2 e pl. subj.) Mc. 4/ 24, jutgeray (1 ère sg. fut.) Luc 19/ 22, jutgeras (2 e pl. fut.) Mt. 7/ 2, jutgaran Luc 11/ 19, Luc 11/ 32, jutgava Jean 18/ 28, jutgans (p.pr.) Mt. 19/ 28, jutgats (p.p.) Jean 16/ 11, jutgatz (do.) Mt. 7/ 11, Mc. 4/ 24, jutgas (do.) Luc 6/ 37. Cf. L EVY P jutjar, L EVY 4: 288ss., R AYNOUARD 3: 607. jutge (Vulg. iudex, fr. juge) n. m. ‘ juge ’ : jutge Luc 12/ 14, Luc 12/ 58 (2 fois). Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 3: 606 jutge. juzizi (Vulg. iudicium, fr. jugement) n. m. ‘ jugement ’ : juzizi Mt. 11/ 22, Mt. 12/ 36, Mt. 12/ 41, Mt. 12/ 42, Mt. 22/ 38 … ; judici Jean 16/ 8. Cf. L EVY P juzizi, L EVY 4: 292, R AYNOUARD 3: 606 judici. L laire (cas suj. de lairon, Vulg. fur, fr. voleur) n. m. ‘ voleur, larron ’ : laire Mt. 24/ 43, laires Mt. 6/ 19, Mt. 26/ 55, Mt. 27/ 44; lairon Mt. 15/ 20. 4.2. Inventaire 83 <?page no="366"?> Cf. L EVY P lairon, L EVY 4: 305s., R AYNOUARD 4: 11. Cf. aussi layre. lairon cf. laire. laisar (Vulg. dimittere, fr. renvoyer, relâcher) v. ‘ laisser, cesser, abandonner, renvoyer ’ : laisar Mt. 1/ 19, Mt. 15/ 32, Mt. 19/ 3, Mt. 19/ 8, Mt. 27/ 15 … , laisa (3 e sg. imp.) Mt. 5/ 24, Mt. 5/ 40, Mt. 6/ 12, Mt. 8/ 21, Mt. 8/ 22 … , laise (do.? ) Mt. 4/ 5, laisas (2 e pl. imp.) Mt. 3/ 15, Mt. 13/ 30, Mt. 14/ 15, Mt. 15/ 14, Mt. 19/ 14 … , laisatz (do.) Mc. 10/ 14, laisa (3 e sg. ind.prés.) Mt. 18/ 27, Mc. 1/ 34, Mc. 10/ 7, Luc 5/ 28, laise (1 ère sg. subj.) Mt. 27/ 17, Mc. 15/ 9, laise (3 e sg. subj.) Luc 14/ 4, laisem (1 ère pl. subj.) Mc. 15/ 36, laisara (3 e sg. fut.) Mt. 5/ 31, Mt. 5/ 32, Mt. 18/ 12, Mt. 19/ 5, Mt. 19/ 9, laisera Mt. 19/ 29, Mc. 10/ 11, Mc. 10/ 29, laisaran (3 e pl. fut.) Mt. 21/ 3, laiseran (do.) Mc. 11/ 3, laisava Mc. 12/ 19, laisavon Luc 19/ 14, laiset (3 e sg. p.s.) Mt. 4/ 12, Mt. 22/ 25, Mt. 26/ 44, Mt. 27/ 26, Mc. 1/ 31 … , laiseron (3 e pl. p. s.) Mt. 4/ 19, Mc. 1/ 18, Mc. 1/ 20, Mc. 11/ 6, Mc. 12/ 12, laiserie (3 e sg. cond.) Mt. 24/ 43, laises (3 e sg. subj.impf.) Mt. 19/ 7, Mc. 5/ 12, laisat (p.p.) Mt. 19/ 27, Mt. 24/ 40, Mt. 24/ 41, Mt. 27/ 21, Mc. 10/ 28 … , laisada (do.) Mt. 23/ 38; laissar Mc. 15/ 6, laissas (2 e pl. prés.ind.) Luc 11/ 52. Cf. L EVY P laisar, L EVY 4: 308ss., R AYNOUARD 4: 12. laissar cf. laisar. lamp (Vulg. fulgur, fr. éclair) n. m. ‘ éclair ’ : lamp Luc 17/ 24. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOAURD 4: 15 lamp. lampeza (Vulg. lampada, fr. lampe) n. f. ‘ lampe, lumière ’ : lampezas Mt. 25/ 1, Mt. 25/ 3, Mt. 25/ 7, Mt. 25/ 8. Cf. L EVY P lampeza, R AYNOUARD 4: 15. lana (Vulg. harundo, fr. roseau) n. f. ‘ laine ’ : lana Mt. 11/ 7. 6 Cf. L EVY P lana, L EVY 4: 315s., R AYNOUARD 4: 15. langaige (= lengatge, Vulg. lingua, fr. langue) n. m. ‘ langage, langue ’ : langaiges Mc. 16/ 17. Cf. L EVY P lengatge, L EVY 4: 363s., R AYNOUARD 4: 46 lenguatge. langosta (Vulg. locusta, fr. sauterelle) n. m. ‘ sauterelle ’ : langostas Mt. 3/ 3, Mc. 1/ 6. Cf. L EVY P langosta, R AYNOUARD 4: 99. - La signification ‘ langouste ’ dans les ouvrages de référence est inadéquate. languen(t) (Vulg. languens, fr. infirme) n. m. ‘ infirme, malade, souffrant ’ : languens Jean 5/ 3. Manque comme subst. dans les ouvrages de référence. Pour le verbe cf. languir R AYNOUARD 4: 17. 6 Discordance inexplicable entre notre texte et les autres versions. 4. Lexique 84 <?page no="367"?> lanterna (Vulg. lanterna, fr. lanterne) n. f. ‘ lanterne, lampe, lumière ’ : lanternas Jean 18/ 3. Manque L EVY P et L EVY (qui ont cependant lanteza); R AYNOUARD 4: 20 lanterna. [lasar] (= laisar, Vulg. relinquere, sinere, fr. laisser) v. ‘ laisser, tolérer ’ : lasaran Luc 19/ 44, lasava Luc 4/ 41; lasserie (3 e sg. cond.) Luc 12/ 39. Cf. L EVY P laisar, L EVY 4: 308ss., R AYNOUARD 4: 12. Cf. aussi laisar. [lassar] cf. lasar. lac (Vulg. laqueus, fr. filet) n. m. ‘ filet, lacs ’ : lacs Luc 21/ 35. Cf. R AYNOUARD 4: 4 lac 2 . laurador (Vulg. agricola, fr. vigneron) n. m. ‘ paysan, travailleur, laboureur ’ : laurador Jean 15/ 1, lauradors Mt. 21/ 33, Mt. 21/ 35, Mt. 21/ 40, Mt. 21/ 41. Cf. L EVY P laurador, L EVY 4: 336, R AYNOUARD 4: 3 laboraire. Cf. aussi lavrador. [laurar] (Vulg. laborare, fr. se fatiguer, filer) v. ‘ travailler, peiner ’ : lauron Mt. 6/ 28, Luc 12/ 27. Cf. L EVY P laurar, L EVY 4: 337, R AYNOUARD 4: 3. lauzor (Vulg. laus, fr. louange) n. f. ‘ louange, approbation, vénération ’ : lauzor Mt. 21/ 16. Cf. L EVY P lauzor, L EVY 4: 346s., R AYNOUARD 4: 28. lavrador (Vulg. agricola, fr. vigneron) n. m. ’ paysan, travailleur, laboureur ’ : lavradors Mt. 20/ 1, Mc. 12/ 1, Mc. 12/ 3, Mc. 12/ 7, Mc. 12/ 9, Luc 20/ 9 … Manque sous cette forme dans les ouvrages de référence; cf. cependant laurador. lay = lai, la. layre (cas suj. de lairon, layro(n), Vulg. fur, fr. voleur) n. m. ‘ voleur, larron ’ : layre Luc 12/ 33, Luc 12/ 39, layres Jean 12/ 6; layros Mt. 21/ 13, Mt. 27/ 38, Mc. 11/ 17, Mc. 15/ 27, Luc 10/ 30 … Cf. L EVY P lairon, L EVY 4: 305s., R AYNOUARD 4: 11. Cf. aussi laire. layro(n) cf. layre. [laysar] (Vulg. dimittere, fr. renvoyer, relâcher) v. ‘ laisser, cesser, abandonner, renvoyer ’ : laysa Luc 9/ 12, Jean 12/ 7, laysam Luc 18/ 28, laysas (2 e pl. imp.) Luc 18/ 16, Jean 18(8, layses (2 e sg. subj.) Mt. 19/ 7, laysem (1 ère pl. subj.) Mc. 4/ 36, layseron Luc 5/ 11, layses (2 e pl. subj.impf.) Luc 18/ 29, laysada Mc. 14/ 52. Cf. L EVY P laisar, L EVY 4: 308ss., R AYNOUARD 4: 12. legio(n) (Vulg. legio, fr. légion) n. m. ‘ légion, troupe, unité militaire ’ : legios Mt. 26/ 53. 4.2. Inventaire 85 <?page no="368"?> Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4/ 40 legio. legut (Vulg. licere, fr. avoir le droit) adj. ‘ licite, permis ’ : legut Mt. 12/ 3. Cf. L EVY P legut, R AYNOUARD 4: 56. lendeman (Vulg. cras, in crastinum, fr. demain, le lendemain) adv./ n. m. ‘ demain, lendemain ’ : lendeman Luc 12/ 28, Jean 12/ 12. Cf. L EVY P endeman, L EVY 2: 460, R AYNOUARD 4: 133 lendeman. lem (Vulg. fulgur, fr. éclair) n. m. ‘ éclair, foudre ’ : lem Luc 10/ 18. Erreur de copiste pour lam/ lamp ‘ éclair ’ ? Cf. L EVY P lam 1 , L EVY 4: 318s., R AYNOUARD 4: 15. lensol (Vulg. linteum, fr. linge) n. m. ‘ drap, toile, chiffon ’ : lensol Jean 13/ 4, Jean 13/ 5. Cf. L EVY P lensol, L EVY 4: 367s., R AYNOUARD 4: 76. [leqar] (= lecar, Vulg. lingere, fr. lécher) v. ‘ lécher, essuyer ’ : leqavon Luc 16/ 21. Cf. L EVY P lecar, L EVY 4: 650, R AYNOUARD 4: 35. letra (Vulg. litterae, fr. lettres) n. f.pl. ‘ lettres, littérature ’ : letras Jean 7/ 15. Cf. L EVY P letra, L EVY 4: 370s., R AYNOUARD 4: 55. letrat (Vulg. scriba, fr. scribe) n. m. ‘ scribe, lettré, savant, pharisaeus ’ : letrat Mt. 13/ 52, Mt. 19/ 16, Mc.12/ 28, Luc 10/ 32, Luc 20/ 39, letrats Luc 5/ 21, letratz Mt. 11/ 25, Mt. 12/ 38, Mt. 22/ 2, Mt. 22/ 13, Mc. 2/ 16 … , letras Mt. 9/ 3; lettrat Luc 10/ 25, lettrats Luc 10/ 21, Luc 11/ 46, Luc 22/ 2, lettratz Mc. 14/ 53, Luc 11/ 52, Luc 11/ 53, Luc 19/ 47, lettras Luc 14/ 3, Luc 15/ 2, Luc 20/ 1, Luc 20/ 19. Cf. L EVY P letrat, L EVY 4: 371s., R AYNOUARD 4: 56. lettrat cf. letrat. leu (Vulg. facilius, fr. (plus) facile) adj. ‘ facile, simple, léger ’ : leu Mt. 9/ 5, Mc. 2/ 9. Cf. L EVY P leu, L EVY 4: 372ss., R AYNOUARD 4: 58. leuda (Vulg. didrachma, tributum, fr. didrachme, paiement, redevance) n. f. ‘ leude, tribut, impôt ’ : leuda Mt. 17/ 23 (2 fois), Mt. 17/ 24, Mc. 2/ 14. Cf. L EVY P leuda, L EVY 4: 375, R AYNOUARD 4: 61. leugier (Vulg. levis, possibilis, fr. léger, possible) adj. ‘ facile, léger, faisable ’ : leugier Mt. 11/ 30, leugiera Luc 18/ 27. Cf. L EVY P leugier, L EVY 4: 376s., R AYNOUARD 4: 59. ley (= lei, Vulg. lex, fr. loi) n. f. ‘ loi, règle, ordonnance, religion ’ : ley Mt. 5/ 17-18, Mt. 5/ 38, Mt. 7/ 12, Mt. 8/ 19, Mt. 16/ 21, Mt. 17/ 10 … Cf. L EVY P lei, L EVY 4: 357s., R AYNOUARD 4: 36. lieg (Vulg. grabatus, lectus, fr. lit, litière) n. m.: lieg Mt. 8/ 6, Mt. 9/ 2, Mt. 9/ 5, Mt. 24/ 41, Mc. 2/ 3, Mc. 2/ 4 … Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4: 44 leit. lieit cf. lieg. 4. Lexique 86 <?page no="369"?> lignage cf. linhatge. linage cf. linhatge. linhage cf. linhatge. linhatge (Vulg. domus, cognatio, genimen, fr. maison, parenté, groupe, race, lignage) n. m. ‘ lignage, race, descendance ’ : linhatge Luc 1/ 27, lignage Luc 1/ 61, linage Mt. 3/ 6, Mt. 22/ 33, Mt. 26/ 29, linatge Mt. 12/ 34, Luc 3/ 7, linhage Luc 1/ 5 (2 fois). Cf. L EVY P linhatge, L EVY 4: 403ss., R AYNOUARD 4: 78. linna (Vulg. clamys [chlamys], fr. casaque) adj./ n. f.: linna (porpra) Mt. 27/ 28. Nulle part attesté; = line/ lini ‘ de lin, de toile ’ ? Cf. L EVY P line, L EVY 4: 402s., R AYNOUARD 4: 77. [loar] (= lauzar, lauvar, Vulg. laudare, fr. louer) v. ‘ louer, approuver, honorer ’ : loa (3 e sg. p.s.) Luc 16/ 8. Manque sous cette forme dans les ouvrages de référence; cf. L EVY P lauzar, L EVY 4: 341ss., R AYNOUARD 4: 29. La forme courante dans nos textes est lauzar etc. lob (= lop, Vulg. lupus, fr. loup) n. m. ‘ loup ’ : lobs Mt. 10/ 16. Cf. L EVY P lop, R AYNOUARD 4: 107 lup. Cf. aussi lop. locadier (= logadier, Vulg. mercennarius, fr. salarié) n. m. ‘ journalier ’ : locadiers Mc. 1/ 20. Cf. L EVY P logadier, L EVY 4: 423s., R AYNOUARD 4: 92. logre (Vulg. merces, fr. salaire) n. m. ‘ salaire, récompense ’ : logre Jean 4/ 36. Cf. L EVY P logre, L EVY 4: 427s., R AYNOUARD 4: 93. loguier (Vulg. merces, salaire) n. m. ‘ salaire, récompense, rémunération ’ : loguier Mt. 5/ 48, Mt. 6/ 2, Mt. 6/ 5, Mt. 9/ 7, Mt. 9/ 42 … Cf. L EVY P loguier, L EVY 4: 428, R AYNOUARD 4: 92. loing (= lonh, Vulg. longe, fr. loin) adv. ‘ loin, (de) loin ’ : (de) loing Luc 15/ 20. Cf. L EVY P lonh, L EVY 4: 436s., R AYNOUARD 4: 94 long. Cf. aussi luenh. lonc (= lonc, Vulg. longus, fr. long) adj. ‘ long, étendu, exagéré ’ : lonc Mt. 23/ 14, Mt. 25/ 19, Mc. 12/ 1, Luc 8/ 27, Luc 12/ 19 … , lon Luc 20/ 9, lonx Mt. 22/ 14, longas Luc 15/ 13. Cf. L EVY P lonc, L EVY 4: 430ss., R AYNOUARD 4: 94. Cf. aussi lunh. lop (= lob, Vulg. lupus, fr. loup) n. m. ‘ loup ’ : lops Mt. 7/ 15, Luc 10/ 3. Cf. L EVY P lop, R AYNOUARD 4: 107 lup. Cf. aussi lob. leur(s) = lor(s)/ lur(s) pron.pers., pron/ adj. poss. 4.2. Inventaire 87 <?page no="370"?> La forme largement dominante est lur(s). - Avons-nous affaire à une influence du français luenh (= loing, Vulg. longe. fr. (de) loin) adv. ‘ loin, de loin ’ : (de) luenh Mt. 6/ 22, Mt. 15/ 8, Mt. 26/ 58, Mt. 27/ 55, Mc. 7/ 6 … Cf. L EVY P lonh, L EVY 4: 436s., R AYNOUARD 4: 94 long. Cf. aussi loing. [luenhar] (= lonhar, Vulg. transire, transferre, procedere, fr. passer loin, écarter) v. ‘ écarter, éloigner, avancer ’ : luenha (2 e imp.) Mt. 26/ 39, Mc. 14/ 36. Cf. L EVY P lonhar, L EVY 4: 437s., R AYNOUARD 4: 96 longar. Cf. aussi lunhar. lum (Vulg. lux, lucerna, lumen, fr. lumière, lampe ‘ n. m. ’ lumière, lampe, clarté ’ : lum Mt. 4/ 16, Mt. 5/ 14, Mt. 5/ 15, Mt. 5/ 16, Mt. 6/ 23, Mt. 24/ 27 … Cf. L EVY P lum, L EVY 4: 442, R AYNOUARD 4: 103. C F . aussi lun. lumena (= lum, Vulg. lux, lucerna, fr. lumière, lampe) n. f. ‘ lumière, lampe ’ : lumena Mt. 4/ 16, Mc. 4/ 21. Manque dans les ouvrages de référence. Cf. cependant lum. lumenarira (= luminara, luminiera, Vulg. lucerna, fr. lampe) n. f. ‘ lumière, lampe ’ : lumenaria Luc 11/ 33. Manque sous cette forme dans les ouvrages de référence. Cf. cependant R AYNOUARD 4: 104 lumeira, lumneira. luminier (= luminiera, Vulg. lucerna, fr. lampe) n. m. ‘ lumière, lampe ’ : luminier Mt. 5/ 15. Manque sous cette forme dans les ouvrages de référence. Cf. cependant le fem. luminiera L EVY P, L EVY 4: 443, R AYNOUARD 4: 104. lun (= lum, Vulg. lux, lucerna, lumen, fr. lumière, lampe ‘ n. m. ’ lumière, lampe, clarté ’ : lun Luc 1/ 4, Luc 11/ 33 (2 fois), Luc 11/ 34, Luc 11/ 35, Luc 12/ 35, Jean 12/ 46. Cf. L EVY P lum, L EVY 4: 442, R AYNOUARD 4: 103. Cf. aussi lum. lunatic (Vulg. lunaticus, fr. épileptique) adj. ‘ lunatique, épileptique ’ : lunatic Mt. 17/ 14. Manque sous cette forme L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4: 106 lunatic. Cf. en outre L EVY P lunajos, L EVY 4: 444 lunajos, lunategue. lunh 1 (= lonc, Vulg. numquam, fr. jamais) adj. ‘ long, étendu, exagéré ’ : lunh (temps) Mt. 3/ 12, Mt. 21/ 19, Mt. 26/ 33, Luc 19/ 30, Jean 8/ 11. Cf. L EVY P lonc, L EVY 4: 430ss., R AYNOUARD 4: 94. Cf. aussi lonc lunh 2 (Vulg. nemo, fr. personne) pron./ adj.indéf. ‘ nul, aucun, personne ’ : lunhs Luc 1/ 61, Luc 6/ 4, Luc 10/ 22, lunha Luc 8/ 17. 4. Lexique 88 <?page no="371"?> Cf. L EVY P lunh, R AYNOUARD 4: 347. [lunhar] (= lonhar, Vulg. transire, transferre, procedere, fr. passer loin, écarter) v. ‘ écarter, éloigner, avancer ’ : lunhet (3 e sg. p.s.) Mt. 26/ 39. Cf. L EVY P lonhar, L EVY 4: 437s., R AYNOUARD 4: 96 longar. Cf. aussi luenhar. luoc (= loc, Vulg. ubi, ibi, illic, locus, fr. où, lieu) n. m. ‘ lieu, endroit, place ’ : Mt. 2/ 4, Mt. 2/ 9, Mt. 2/ 15, Mt. 14/ 15, Mt. 21/ 21, Mt. 24/ 23 … , luocs Luc 1/ 65, Luc 6/ 1, Luc 10/ 1, luox Mt. 24/ 7, Mc. 13/ 8, Luc 9/ 6, Luc 21/ 11, Jean 11/ 48 … Cf. L EVY P loc, L EVY 4: 416ss., R AYNOUARD 4: 87. luxurienx (= luxurios, Vulg. luxuriosus, fr. adultère) adj. ‘ luxurieux ’ : luxurienx Luc 18/ 11. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4/ 111 luxurios; FEW 5: 480 s. luxuria. [luzir] (= luzir, Vulg. lucere, fr. briller) v. ‘ luire, briller ’ : luzen (p.pr./ adj.) Jean 5/ 35. Cf. L EVY P luzir, R ANOUARD 4: 108; FEW 5/ 429 s. lu ˉ ce ˉ re. M macip (= mancip, Vulg. filius, fr. fils) n. m. ‘ garçon, jeune homme ’ : macip Luc 7/ 12. Cf. L EVY P mancip, L EVY 5: 84s., R AYNOUARD 4: 142. maio(n) (Vulg. domus, fr. maison) n. f. ‘ maison, demeure, logement ’ : maio Mt. 8/ 14, maion Mt. 10/ 13. Cf. L EVY P maizon, L EVY 5: 35ss., R AYNOUARD 4: 148 maiso. Cf. aussi mayo(n). maistre (= maestre, Vulg. magister, fr. maître) n. m. ‘ maître, chef; savant, lettré ’ : maistre Mt. 8/ 19, Mt. 9/ 11, Mt. 9/ 14, Mt. 9/ 33, Mt. 10/ 25 … , maistres Mt. 16/ 14, Mt. 23/ 7, Mt. 23/ 8, Mc. 10/ 35, Luc 2/ 46. Cf. L EVY P maestre, L EVY 5: 7ss., R AYNOUARD 4: 116 majestre. majer cf. major. major (Vulg. maior, fr. plus, plus grand, majeur) adj. ‘ plus (grand), majeur ’ : Mt. 10/ 15, Mt. 11/ 11, Mt. 11/ 14, Mt. 12/ 6, Mt. 13/ 32 … , majors Mt. 20/ 25, Mt. 23/ 23, Mt. 27/ 24, Luc 12/ 18, Jean 1/ 51 … ; majer Luc 9/ 46. Cf. L EVY P major, L EVY 5: 37, R AYNOUARD 4: 113 majer. majoral (Vulg. archisynagogus, summus sacerdos, fr. chef de synagogue, grand prêtre) n. m. ‘ chef de synagogue, grand prêtre, ancien, supérieur ’ : majoral Mc. 5/ 22, Mc. 5/ 35, Mc. 14/ 60, Luc 13/ 14, majorals Mt. 16/ 21, Mt. 20/ 18, Mt. 21/ 15, Mt. 21/ 23, Mt. 21/ 45 … Cf. L EVY P majoral, L EVY 5: 37s., R AYNOUARD 5: 115. 4.2. Inventaire 89 <?page no="372"?> malamens (Vulg. multum, fr. beaucoup, d ’ injustice) adv. ‘ beaucoup, injustement, méchamment ’ : malamens Mc. 12/ 27, Luc 16/ 9. Manque L EVY P et L EVY qui n ’ ont que l ’ adj. mal/ mala; R AYNOUARD 5: 127 malamen. malatia = malautia, cf. L EVY P s. v. malaurat (Vulg. maledictus, fr. maudit) adj. ‘ maudit, malheureux, misérable ’ : malauratz Mt. 25/ 41. Cf. L EVY P malaürat, L EVY 5: 49s., R AYNOUARD 3: 542 malauros (de même L EVY P et L EVY ). malazecte (= malazeg, Vulg. maledictus, fr. maudit) adj. ‘ maudit, damné ’ : malazecte Jean 7/ 49. Cf. L EVY P malazeg, L EVY 5: 57. [maldire] (Vulg. maldicere, fr. maudire) v. ‘ maudire, condamner, damner ’ : maldiran Luc 6/ 22, Luc 6/ 26, maldices (2 e sg. p.s.) Mc. 11/ 21. Cf. L EVY P maldire, L EVY 5: 58, R AYNOUARD 3: 56. [malmetre] (Vulg. comminuere, fr. vanner) v. ‘ blesser, maltraiter ’ : malmetra Luc 20/ 18. Cf. L EVY P malmetre, L EVY 5: 69, R AYNOUARD 4: 227. malvat cf. malvatz. malvais cf. malvatz. malvaits cf. malvatz malvatz (Vulg. malus, peccator, fr. mauvais, pécheur) adj./ n. m. ‘ pécheur, mauvais ’ : malvatz Mt. 7/ 6, Mt. 7/ 11, Mt. 9/ 11, Mt. 11/ 19, malvats Luc 11/ 34, Luc 12/ 46, Luc 18/ 32, Luc 20/ 46, malvat Mt. 18/ 32, Mt. 24/ 48, Mt. 25/ 26, Mt. 25/ 30, Mc. 5/ 8 … ; malvais Mt. 18/ 30, Luc 16/ 8, malvaits Luc 18/ 11; malvaiza Mt. 7/ 16, malvayza Luc 11/ 29 - 30. Cf. L EVY P malvatz, L EVY 5: 73s., R AYNOUARD 4: 120, 5: 473. mancio(n) (= mansion, Vulg. mansio, fr. demeure) n. f. ‘ demeure, appartement, séjour ’ : mancion Jean 14/ 23, mancios Jean 14/ 2. Cf. L EVY P mansion, R AYNOUARD 4: 147. manemen = mandamen, cf. L EVY P s. v. [maner] (Vulg. procedere, fr. sortir) v. ‘ séjourner, se trouver ’ : manon Mc. 7/ 21, Mc. 7/ 23. Cf. L EVY P maner, L EVY 4: 99. mangador (= manjador, Vulg. manducans, fr. mangeur) n. m. ‘ mangeur, convive ’ : mangadors Mt. 14/ 21. L EVY P manjador, L EVY 5: 106s., R AYNOUARD 4: 147 manjaire. Cf. aussi manjador. 4. Lexique 90 <?page no="373"?> mangar (Vulg. manducare, fr. manger) v. ‘ manger, se nourrir ’ : mangar Mt. 6/ 25, Mt. 14/ 16, Mt. 15/ 20, Mt. 15/ 32, Mt. 25/ 35, Mt. 25/ 42 … , manga Mc. 2/ 16, mangas (2 e pl. ind.) Mt. 23/ 14, mangon (3 e pl. ind.) Mt. 15/ 2, Mt. 15/ 27, mange (3 e sg. subj.) Mt. 9/ 11, mangem (1 ère pl. subj.) Luc 15/ 32, mangera Mt. 24/ 49, mangarem Mt. 6/ 31, mangares Mt. 6/ 25, mangava Mc. 2/ 16, mangavon Mt. 24/ 38, Mt. 26/ 21, manget (3 e sg. p.s.) Mc. 1/ 13, mangeron (3 e pl. p.s.) Mt. 13/ 4, Mt. 14/ 19, Mc. 2/ 26, Mc. 4/ 4, Mc. 6/ 42 … Cf. L EVY P manjar, L EVY 5: 107ss., R AYNOUARD 4: 146. Cf. aussi manjar. manieira (= maniera, Vulg. quomodo, quare; genus, fr. comment, pourquoi) n. m. ‘ manière, sorte, mesure ’ : manieira Mt. 4/ 6, Mt. 5/ 48, Mt. 6/ 28, Mt. 13/ 27, Mt. 13/ 47, Mt. 17/ 18 … ; maniera Mt. 2/ 5, Mt. 5/ 12, manieras Luc 16/ 8. Cf. L EVY P maniera, L EVY 5: 103ss., R AYNOUARD 4: 144 maneira. maniera cf. manieira. manifestar (Vulg. revelare, manifestare, fr. dévoiler, apparaître) v. et v.réfl. ‘ manifester, apparaître, se montrer, trahir ’ : manifestar Luc 10/ 22, Jean 14/ 22, manifesta (3 e sg. ind.) Mt. 26/ 73, manifeston Mt. 16/ 19, manifestaray Mt. 10/ 32, Jean 14/ 21, manifestara (3 e sg. fut.) Mt. 11/ 27, Luc 12/ 8 (2 fois), manifestera (do.) Mt. 10/ 32, Mc. 8/ 38, manifestaran (3 e pl. fut.) Luc 2/ 35, manifestavon Mc. 1/ 34, manifestet (3 e sg. p.s.) Mc. 7/ 36, manifesteron (3 e pl. p.s.) Mt. 9/ 31, manifesteson Mc. (3 e pl. subj.impf.) Mc. 3/ 12, Mc. 5/ 43, Mc. 8/ 30, manifestans (p.pr.) Jean 11/ 54, manifestat (p.p.) Mc. 4/ 27, Luc 12/ 3, Luc 17/ 31, Luc 19/ 11, Jean 4/ 31 … , manifestas (do.) Mt. 10/ 26, Mt. 11/ 25, Luc 10/ 21, Jean 7/ 4, manifestada (do.) Luc 8/ 17, Luc 12/ 2, manifestadas Luc 1/ 65, Jean 3/ 21. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4: 146 manifestar. manifestamen(s) (Vulg. palam, manifeste, fr. franchement) adv. ‘ franchement, ouvertement, directement ’ : manifestamen Mc. 8/ 32, Jean 7/ 13, manifestamens Jean 7/ 10, Jean 7/ 26, Jean 16/ 25, Jean 16/ 29. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4: 146 manifestament. manjador (Vulg. manducans, vorax, fr. mangeur, glouton) n. m. ‘ mangeur, glouton, vorace ’ : manjador Mt. 11/ 18, Mt. 11/ 19, manjadors Mc. 6/ 44, Mc. 8/ 9. Cf. L EVY P manjador, L EVY 5: 106s., R AYNOUARD 4: 147 manjaire. manjar (Vulg. manducare, fr. manger) v. ‘ manger, se nourrir ’ : manjar Mt. 9/ 10, Mt. 12/ 4, Mc. 2/ 26, Mc. 3/ 20 … , manja (2 e sg. imp.) Jean 4/ 31, manja (3 e sg. ind.) Luc 4/ 2, Luc 6/ 4, Luc 15/ 2, Jean 6/ 52 (2 fois), Jean 6/ 57 … , manjam Luc 15/ 23, manjas Mc. 14/ 18, Luc 5/ 30, Luc 10/ 7, Jean 6/ 54, manjon Mc. 7/ 5, Mc. 7/ 28, Luc 5/ 33, manjara Luc 22/ 11, manjava Luc 16/ 19, Jean 12/ 2, manjavon Mt. 12/ 1, Mc. 2/ 23, Mc. 6/ 22, Mc. 7/ 3, Mc. 14/ 18, manjavo Luc 6/ 1, manjeron Mc. 8/ 8, Luc 9/ 17, Jean 6/ 11, Jean 4.2. Inventaire 91 <?page no="374"?> 6/ 31 … , manjes (1 ère sg. subj.impf.) Luc 15/ 29, manjes (3 e subj.impf.) Luc 11/ 37, Luc 11/ 38, manjan (p.pr.) Mt. 11/ 19, Luc 12/ 19. Cf. L EVY P manjar, L EVY 5: 107ss., R AYNOUARD 4: 146. Cf. aussi mangar. manjar (Vulg. cena, fr. dîner) n. m. ‘ repas, banquet, festin; aliment, mets ’ : manjars Luc 14/ 16; manjarts Luc 14/ 24. Cf. L EVY P manjar, L EVY 5: 108; manque R AYNOUARD . manna (Vulg. manna, fr. manne) n. f. ‘ manne, nourriture divine ’ : manna Jean 6/ 31, Jean 6/ 49, Jean 6/ 59. Cf. R AYNOUARD 4: 147 manna; FEW 6/ 1: 232 s. manna. mantenant cf. mantenen. mantenen (Vulg. continuo, confestim, (per) praeceps, tunc) adv. ‘ immédiatement, sur-le-champ, aussitôt ’ : mantenen Mt. 2/ 21, Mt. 4/ 19, Mt. 8/ 3, Mt. 8/ 15, Mt. 8/ 26 … , mantenent Mt. 25/ 15, Luc 6/ 49, Luc 7/ 7, Luc 8/ 6, Luc 8/ 24, Luc 13/ 13 … , mantenens Mc. 15/ 14; mantenant Luc 1/ 41, Luc 1/ 44. Cf. L EVY P mantenen, L EVY 4: 115s., R AYNOUARD 5: 338 mantenent. mantenent cf. mantenen. marc (Vulg. mna, fr. mine) n. m. ’ marc, demi-livre ’ : marc Luc 19/ 16, Mc. 19/ 24, marcs Luc 19/ 16, mars Luc 19/ 13. Cf. L EVY P marc, L EVY 4: 155, R AYNOUARD 4: 155. matremoni (= matrimoni, Vulg./ fr. Ø) n. m. ‘ mariage ’ : matremoni Mc. 4/ 20. Cf. L EVY 4: 147 matrimoni, R AYNOUARD 4: 158. mayo(n) (Vulg. domus, fr. maison) n. f. ‘ maison, demeure, habitation ’ : mayon Mt. 2/ 11, Mt. 9/ 6, Mt. 10/ 12 (2 fois), Mt. 10/ 14, Mt. 12/ 4 … , mayo Mt. 8/ 6, Mt. 8/ 8, Mt. 9/ 23, Mt. 9/ 28, Mt. 12/ 44 … Cf. L EVY P maizon, L EVY 5: 35ss., R AYNOUARD 4: 148 maiso. Cf. aussi maio(n). medecina (Vulg. emundatio, fr. purification) n. f. ‘ guérison; médecine ’ : medecina Luc 5/ 14, medicina Mt. 9/ 12. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4/ 172 medecina. medicina cf. medecina. megs (= meg, Vulg. semivivus, fr. demi mort) adj./ adv. ‘ demi, moitié ’ : megs (mort) Luc 10/ 30. Cf. L EVY P meg, L EVY 5: 156ss., R AYNOUARD 4: 175. Cf. aussi mieg. meiso(n) (Vulg. messis, fr. moisson) n. f. ‘ moisson, récolte ’ : meisos Mt. 13/ 39, Jean 4/ 35, mesos Luc 10/ 2. Cf. L EVY P meison, L EVY 5: 164, R AYNOUARD 4: 214. Cf. aussi meysos. 4. Lexique 92 <?page no="375"?> [melhurar] (Vulg. increscere, melius habere) v. ‘ améliorer, augmenter, grandir ’ : melhura Mc. 4/ 27, melhurat Jean 4/ 52. Cf. L EVY P melhorar, L EVY 4: 176ss., R AYNOUARD 4: 183. [mendeguejar] (= mendiguejar, Vulg. secus, mendicare) v. ‘ mendier ’ : mendeguejava Mt. 20/ 30, Luc 18/ 35. Cf. L EVY P mendiguejar, L EVY 5: 194. Le sémantisme proposé par Levy ( ‘ être mauvais, infâme ’ ) est inacceptable pour nos deux occurrences. mendican (Vulg. mendicus, fr. pauvre) n. m. ‘ mendiant ’ : mendican Luc 16/ 22. Manque comme subst. dans les ouvrages de référence qui ne connaissent que mendican adj. et mendic. [menesprezar] (= mesprezar, Vulg. perdere, contemnere, neglegere, vituperare, fr. perdre, mépriser, renier, négliger) v. ‘ mépriser, détester, négliger, blâmer ’ : menespreza (3 e sg. ind.) Mt. 10/ 39, menesprezas (2 e pl. ind.) Mt. 18/ 10, menespreze (3 e sg. subj.) Mt. 16/ 24, menesprezon (3 e pl. subj.) Mt. 7/ 6, menesprzeron (3 e pl. p.s.) Mt. 22/ 5, Mc. 7/ 2. Cf. L EVY P mesprezar, R AYNOUARD 4: 641. Cf. aussi mesprezar. [mengar] cf. menjar. menistre (Vulg. minister, fr. garde, serviteur) n. m. ‘ serviteur ’ : menistres Mc. 14/ 54, Jean 2/ 7, Jean 2/ 9, Jean 7/ 32. Cf. L EVY P ministre, L EVY 5: 283, R AYNOUARD 4: 235. Cf. aussi ministre. menjar (Vulg. manducare, fr. manger) v. ‘ manger, se nourrir ’ : menjar Mc. 4/ 3, menjaras Luc 17/ 8; mengas (2 e pl. imp.) Mt. 26/ 26, mengavon Mc. 2/ 15. Cf. L EVY P manjar, L EVY 5: 107ss., R AYNOUARD 4: 146. Cf. aussi mangar, manjar. [meravelhar] cf. meravilhar. meravilha (Vulg. mirabilia, fr. pas ordinaire) n. f. ‘ merveille, miracle ’ : meravilha Luc 5/ 26, Luc 9/ 9. Cf. L EVY P meravelha, L EVY 5: 215ss., R AYNOUARD 4: 240. meravilhar (Vulg. mirari, fr. étonner, émerveiller, admirer, être frappé) v. et v.réfl. ‘ (s ’ )étonner, être frappé/ choqué ’ : meravilhar Jean 5/ 28, meravilha (3 e sg. ind.) Mc. 15/ 44, Luc 7/ 9, meravilhes (2 e sg. subj.) Jean 3/ 7, meravilhava Mt. 13/ 54, Mt. 22/ 33, Mt. 27/ 14, Mc. 6/ 6, Mc. 11/ 18, meravilhavon Mc. 1/ 22, Mc. 6/ 2, Luc 2/ 19, Jean 7/ 15, meravilhet (3 e sg. p.s.) Mc. 15/ 5, meravilheron Mt. 8/ 27, Mt. 19/ 25, Mc. 1/ 27, Mc. 12/ 17, Luc 2/ 33 … , meravilhans (p.pr.) Mt. 22/ 22, meravilhat (p.p.) Mt. 8/ 10, Mt. 9/ 32, Mt. 15/ 31, meravilhats (do.) Luc 8/ 56, meravilhatz (do.) Mt. 21/ 20, Mc. 5/ 42, Mc. 6/ 51, Mc. 10/ 26, Luc 1/ 65, meravilhas (do.) Luc 7/ 16, Luc 8/ 25, Luc 20/ 26, Jean 5/ 20, Jean 7/ 21; meravelheron Jean 4/ 27. 4.2. Inventaire 93 <?page no="376"?> Cf. L EVY P meravelhar, L EVY 5: 218s., R AYNOUARD 4: 239. meravilhos (Vulg. mirabilis, fr. Ø) adj. ‘ merveilleux, magnifique ’ : meravilhos Mc. 13/ 22, mervilhoza Mt. 21/ 42. Cf. L EVY P mervelhos, L EVY 5: 219, R AYNOUARD 4: 240 meravilhos. meravilhozamens (Vulg. mirari, fr. être frappé) adv. ‘ merveilleusement, frappé d ’ étonnement ’ : meravilhozamens Mt. 13/ 54. Cf. L EVY P meravelhozamen, L EVY 5: 220, R AYNOUARD 4: 240 meravilhozamen. [meravillar] cf. meravilhar. [mercadajar] = mercadejar, cf. L EVY P s. v. merce (Vulg. merces, fr. pitié, salaire) n. f. ‘ merci, pitié, miséricorde, grâce; mérite, salaire ’ : merce Mt. 5/ 46, Mt. 9/ 27, Mt. 15/ 22, Mt. 15/ 25, Mt. 17/ 14, Mt. 20/ 30 … Cf. L EVY P merce, L EVY 5: 229s., R AYNOUARD 4: 207. [merir] (Vulg. sanare, fr. guérir) v. ‘ mériter, récompenser, payer ’ : merit (p.p.) Mt. 13/ 15. Cf. L EVY P merir, L EVY 5: 236ss., R AYNOUARD 4: 212. merit (Vulg. gratia, fr. merci) n. m. ‘ mérite, récompense ’ : merit Luc 6/ 33. Cf. L EVY P merit, L EVY 5: 238, R AYNOUARD 4: 213. meron = 3. pl. p.s. metre. mes (Vulg. mensis, fr. mois) n. m. ‘ mois ’ : mezes (pl.) Luc 1/ 24, Luc 1/ 56. Cf. L EVY P mes 3 , R AYNOUARD 4: 214 mes 1 . mesage (Vulg. angelus, servus, fr. ange, esclave) n. m. ’ serviteur, domestique, esclave, messager): mesage Mc. 1/ 2, mesages Mt. 21/ 35, Mt. 22/ 4, Mt. 22/ 6, Mt. 22/ 8, Mt. 22/ 10 … ; mesatges Mt. 13/ 27, Mt. 21/ 36, Mt. 22/ 3, Luc 9/ 52, Luc 19/ 14 … ; messatges Jean 7/ 45. Cf. L EVY P mesatge, L EVY 5: 242s., R AYNOUARD 4: 223 messatge. mesatge cf. mesage. [mesclar] (Vulg. miscere, fr. mixture) v. ‘ mêler, mélanger ’ : mesclat (p.p.) Mt. 27/ 34. Cf. L EVY P mesclar, L EVY 5: 247s., R AYNOUARD 4: 214. mescrezen (Vulg. adulter, fr. adultère) adj. ‘ mécréant, infidèle ’ : mescrezens Mt. 15/ 4. Cf. L EVY P mescreire, L EVY 5: 250s., R AYNOUARD 2: 511 mescreant. mesorga (= mensonga, Vulg. mendacium, fr. mensonge) n. f. ‘ mensonge ’ : mesorgas Jean 8/ 44. Cf. L EVY P mensonga, L EVY 5: 201s., R AYNOUARD 4: 205. Cf. aussi W UNDERLI 2010: 204 messorga. meso cf. meiso. [mespresar] cf. mesprezar. 4. Lexique 94 <?page no="377"?> [mesprezar] (Vulg. spernere, aspernari, contemnere, cum iniquis reputatus esse, fr. rejeter, mépriser, compter avec les iniques) v. ‘ mépriser, détester, dédaigner ’ : mespreza (3 e sg. ind.) Jean 12/ 48, mesprezara Mt. 6/ 24, Luc 16/ 13, mesprezat (p.p.) Mc. 15/ 28, mesprezada (do.) Mt. 2/ 6; mespresavon Luc 18/ 9. Cf. L EVY P mesprezar, R AYNOUARD 4: 641. Cf. aussi menesprezar. mesprezensa (Vulg. incredulitas, fr. méfiance) n. f. ‘ mépris, dédain, refus ’ : mesprezensa Mc. 16/ 14. Manque dans les ouvrages de référence; L EVY P a cependant mesprezamen et mesprezura, L EVY 5: 258 mesprezura et R AYNOUARD 4: 642 mesprezament. messatge cf. mesage. mester cf. mestier. mestier (Vulg. opus esse, opera desiderare, necessarium habere, indigere, habere necesse, fr. avoir besoin) n. m. ‘ besoin, nécessité, métier ’ : aver mestier Mt. 9/ 12, aver mestiers Luc 19/ 31, Luc 19/ 34, far mesties Mt. 6/ 32, aver mesters Mt. 14/ 16. Cf. L EVY P mestier 1 , L EVY 5: 260ss., R AYNOUARD 4: 236. mesties cf. mestier. mesura (Vulg. mensura, fr. mesure) n. m. ‘ mesure, manière, sorte ’ : mesura Mt. 7/ 2, Mc. 4/ 24, Luc 6/ 38 (2 fois), mesuras Luc 12/ 42, Luc 16/ 6. Cf. L EVY P mezura, L EVY 5: 276, R AYNOUARD 4: 200 mensura. Cf. aussi mezura. [mesurar] (Vulg. metiri, fr. mesurer) v. ‘ mesurer, évaluer ’ : mesures (2 e pl. subj.) Luc 6/ 38, mesurares (2 e pl. fut.) Mt. 7/ 1, mesureres (do.) Mc. 4/ 24. Cf. LevyP mezurar, L EVY 5: 277, R AYNOUARD 4: 201 mesurar. metays cf. meteis. meteis (Vulg. intra (se), adversus (se), semetipsum, teipsum … , fr. même, (lui)même, (toi)-même … ) adj./ adv. ‘ même, moi/ toi/ lui/ nous/ vous/ eux-même (s) … ’ : meteis Mt. 9/ 21, Mt. 12/ 26, Mt. 13/ 12, Mt. 16/ 24, Mt. 18/ 25 … , meteises Mt. 22/ 31, meteisa Mc. 14/ 39; meteys Mt. 6/ 25, Luc 4/ 23, Luc 6/ 26, Luc 6/ 33, Luc 9/ 23 … , meteyses Luc 12/ 57, Jean 12/ 19, Jean 15/ 4, meteysa Mt. 26/ 44. Cf. L EVY P mezeis, L EVY 5: 273s., R AYNOUARD 3: 98 meteis. meteys cf. meteis. meyos cf. meysos. meysos (Vulg. messis, fr. moisson) n. f. ‘ moisson, récolte ’ : meysos Mt. 13/ 30, Mc. 4/ 29, meyos Mt. 9/ 37, Mt. 9/ 38. Cf. L EVY P meison, L EVY 5: 164, R AYNOUARD 4: 214 meisso. Cf. aussi meiso(n). mezes cf. mes. 4.2. Inventaire 95 <?page no="378"?> mezura (Vulg. metreta, mensura, fr. mesure) n. f. ‘ mesure, récipient ’ : mezura Jean 3/ 34, mezuras Jean 2/ 6. Cf. L EVY P mezura, L EVY 5: 276, R AYNOUARD 4: 200 mensura. Cf. aussi mesura. mieg 1 (= meg, Vulg. medium, fr. mi-) adj. ‘ mi-, demi, moitié ’ : miega nueg ’ minuit ’ Mt. 25/ 6, miega noig Luc 11/ 5, miege nueg Mc. 13/ 35, mieg nueg Mc. 6/ 48, mieja nueg Luc 12/ 38; (de) megs (mort) Luc 10/ 30. Cf. L EVY P meg, L EVY 5: 156ss., R AYNOUARD 4: 175 mei 1 . Les formes miege et mieg pour le féminin sont inusuelles et curieuses. mieg 2 (= meg, Vulg. (in) medio, fr. (au) milieu) n. m. ‘ milieu, centre ’ : (el/ en) mieg Mt. 14/ 14, Mt. 18/ 2, Mt. 18/ 20, Mc. 3/ 3, Mc. 9/ 35 … Cf. L EVY P meg, L EVY 5: 156ss., R AYNOUARD 4: 175 mei 1 . miege cf. mieg/ miega. mieja cf. mieg. mietat (= meitat, metat, Vulg. dimidium, fr. moitié) n. m. ‘ moitié, partie égale ’ : mietat Mc. 6/ 22. Cf. L EVY P meitat, L EVY 5: 166s., R AYNOUARD 4: 177. Cf. aussi mitat. mieulx/ mieux = mieus (adj.poss. m.pl.). milia = pl. de mil. ministre (Vulg. minister, fr. garde, serviteur) n. m. ‘ serviteur ’ : ministre Mt. 5/ 25, Mt. 20/ 26, Mt. 22/ 13, Luc 4/ 20, ministres Mt. 26/ 58, Mc. 14/ 65, Jean 2/ 5, Jean 18/ 3, Jean 18/ 12, Jean … Cf. L EVY P ministre, L EVY 5: 283, R AYNOUARD 4: 235. Cf. aussi menestre. ministrar (= menestrar, Vulg. ministrare, fr. servir) v. ‘ administrer, servir, fournir ’ : ministrar Mt. 20/ 28, ministrava Jean 12/ 2, ministrem (1 ère pl. p. s.) Mt. 25/ 44. Cf. L EVY P ministrar, R AYNOUARD 4: 235. mira (= mirra, Vulg. myrrha, fr. myrrhe) n. f. ‘ myrrhe ’ : mira Mt. 2/ 11, mirra Jean 19/ 39. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4: 241 mirra; FEW 6/ 3: 316 s. myrrha. misericordia (= mizericorda, mizericordia, Vulg. misericordia, fr. miséricorde) n. f. ‘ miséricorde, pitié, indulgence ’ : misericordia Mt. 5/ 7, Mt. 9/ 13, Mt. 12/ 7, Luc 1/ 46 - 50, Luc 1/ 54, Luc 1/ 58. Cf. L EVY P mizericordia, L EVY 5: 287 mizericordia, R AYNOUARD 4: 242 misericordia. misericordios (Vulg. misericors, fr. miséricordieux) adj./ n. m. ‘ miséricordieux, bénigne, compatissant ’ : misericordios Mt. 5/ 7, misericordos Luc 6/ 35. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4: 242 misericordios. 4. Lexique 96 <?page no="379"?> misericordos cf. misericordios. mitat (= meitat, metat, Vulg. dimidium, fr. moitié) n. m. ‘ moitié, partie égale ’ : mitat Luc 19/ 8. Cf. L EVY P meitat, L EVY 5: 166s., R AYNOUARD 4: 177. Cf. aussi mietat. moi (= mog) adv. ‘ largement, à foison ’ : moi Jean 13/ P. Cf. L EVY P mog, L EVY 5: 289, R AYNOUARD 4: 284 muei. Dans les ouvrages de référence, moi etc. n ’ est mentionné que comme substantif ( ‘ muid ’ ); ils ne mentionnent pas la fonction adverbiale dérivée. mola 1 (Vulg. mola asinaria, lapis molaris, fr. meule à âne, pierre de meule) n. f. ‘ pierre de meule ’ : mola Mc. 9/ 41, Luc 22/ 10. Cf. L EVY P mola 1 , L EVY 5: 293 mola 1 , R AYNOUARD 4: 244. mola 2 (= amola, Vulg. amphora, fr. cruche d ’ eau) n. f. ‘ amphore, ampoule, cruche ’ : mola Luc 22/ 10. Cf. L EVY P amola, L EVY 1: 57 ambola, L EVY 1: 58 amola, R AYNOUARD 4: 246 amola. molon (Vulg. grex, fr. troupeau) n. m. ‘ amas, tas, troupeau ’ : molon Mt. 26/ 31. Cf. L EVY P molon, R AYNOUARD 2: 450. mon(d) (Vulg. sanus, fr. guéri) adj. ‘ guéri, pur, sain ’ : monda Mc. 5/ 34. Cf. L EVY P mon, R AYNOUARD 4: 287 mund. monimen(t) (= monumen, Vulg. monumentum, fr. tombeau, sépulcre) n. m. ‘ tombeau, sépulcre ’ : monimen Mc. 15/ 46 (2 fois), Mc. 16/ 2, monimens Mt. 23/ 27, Mt. 23/ 29, Mt. 27/ 53, Luc 11/ 47, Jean 5/ 28; moniment Mt. 27/ 60 (2 fois), Mt. 27/ 66, Mt. 28/ 2, Mt. 28/ 8, Mc. 16/ 3 … ; monument Mt. 8/ 28. Cf. L EVY P monumen, L EVY 5: 314, R AYNOUARD 4: 261. [monstrar] cf. mostrar. montetut (Vulg. turba, multitudo, fr. foule, nombre) n. f. ‘ multitude, foule, masse, grand nombre ’ : montetut Luc 8/ 19, Jean 5/ 3, Jean 6/ 5, montitut Mc. 3/ 20. Manque dans les ouvrages de référence, qui ont cependant molteza et moltaleza. Cf. aussi motetut. montitut cf. montetut. monument cf. moniment. morcel (= morsel, Vulg. buccella, fr. bouchée) n. m. ‘ bouchée, morceau ’ : morcel Jean 13/ 30, morsel Jean 13/ 26. Cf. L EVY P morsel, L EVY 5: 321, R AYNOUARD 4: 266 morcel. morir (Vulg. occidi, mori, commori, fr. être tué, mourir) v. ‘ mourir, être tué/ assassiné ’ : morir Mt. 16/ 21, Mt. 26/ 35, Mc. 8/ 31, Mc. 14/ 31, Mc. 14/ 64 … , 4.2. Inventaire 97 <?page no="380"?> mor (3 e sg. ind.) Mt. 3/ 12, Mt. 22/ 24, Mc. 9/ 43, moron (3 e pl. ind.) Luc 9/ 27, moran (3 e pl. subj.) Mt. 16/ 28, morras (2 e sg. fut.) Luc 12/ 20, morra (3 e sg. fut.) Mc. 7/ 10, morres (2 e pl. fut.) Luc 16/ 9, Jean 8/ 21, Jean 8/ 24, Jean 14/ 9, morran (3 e pl. fut.) Mc. 8/ 39, Luc 21/ 24, morie (3 e sg. impf.) Mc. 12/ 19, Luc 20/ 28, mori (3 e sg. p.s.) Mt. 22/ 25, Mt. 22/ 27, Mc. 12/ 20, Mc. 12/ 22, Luc 20/ 29 … , mory (do.) Mc. 12/ 21, moriron (3 e pl. p.s.) Luc 20/ 31, moris (3 e sg. subj.impf.) Jean 18/ 14, morrie (3 e sg. cond.1) Luc 2/ 26, mort (p.p.) Mt. 2/ 19, Mt. 2/ 20, Mt. 17/ 22, Mc. 9/ 25, Luc 7/ 15, Luc 9/ 22 … , mortz (do.) Mt. 8/ 32, Mt. 22/ 4, Mt 28/ 4, Mc. 15/ 44, Luc 15/ 32 … , mors (do.) Luc 17/ 2, morta (do.) Mt. 9/ 18, Mt. 9/ 24 (2 fois), Mc. 5/ 23, Mc. 5/ 35, Mc. 5/ 39 … ; mueira (3 e sg. subj.) Jean 6/ 5, mueyra (do.) Jean 11/ 50, mueyre (do.) Jean 4/ 49. Cf. L EVY P morir, L EVY 5: 318ss., R AYNOUARD 4: 266. morsel cf. morcel. mort (Vulg. mors, fr. mort) n. f. et n. m. ‘ mort, meurtre, décès (f.); cadavre, décédé (m.) ’ : mort Mt. 1/ 19, Mt. 2/ 15, Mt. 4/ 16, Mt. 5/ 21, Mt. 8/ 22 (2 fois), Mt. 10/ 21, Mt. 20/ 18, Mt. 22/ 24, Mt. 22/ 31, Mt. 26/ 31, Mt. 26/ 39, Mt. 26/ 46 … , mortz Mt. 10/ 8, Mt. 22/ 31, Mt. 22/ 32, Mc. 12/ 25, Mc. 12/ 26 … , morts Luc 20/ 38, mors Mt. 27/ 7, morz Mt. 3/ 19. Cf. L EVY P mort, L EVY 5: 321s., R AYNOUARD 4: 267. mostarda (= mostalha, Vulg. sinapis, fr. sanve) n. f. ‘ sanve, moutarde ’ : mostarda Mt. 3/ 31, Luc 13/ 18-19. Cf. L EVY P mostalha, L EVY 5: 327 mostarda, R AYNOUARD 4: 273 (do.). mostazia (= mostarda, Vulg. sinapis, fr. sanve ‘ n. f. ’ sanve, moutarde ’ : mostazia Mt. 17/ 19, Mc. 4/ 31, Luc 17/ 6. Cf. L EVY P mostazia, L EVY 5: 327. mot (= molt, Vulg. valde, multus, tantum … , fr. fort, beaucoup, tel, grand … ) adv./ adj./ pron. ‘ beaucoup, maint, très, fort … ’ : mot Mt. 2/ 3, Mt. 2/ 16, Mt. 3/ 17 (2 fois) Mt. 4/ 8, Mt. 4/ 16, mt. 5/ 12 … , mots Luc 12/ 47, Luc 14/ 16, Luc 16/ 25 (2 fois), Luc 18/ 11, Luc 21/ 11 … , motz Mt. 2/ 18 (2 fois), Mt. 2/ 24, Mt. 7/ 22, Mt. 8/ 1, Mt. 8/ 5, Mt. 8/ 16 … , mota Mt. 22/ 4, Mt. 24/ 30, Mt. 26/ 47, Mt. 28/ 12, Luc 3/ 11, Jean 12/ 9, Jean 12/ 12 … , motas Mt. 6/ 23, Mt. 12/ 15, Mt. 15/ 27, Mt. 19/ 2, Mt. 19/ 22, Mt. 27/ 19 … ; moulx (pron. m.pl.) Luc 13/ 24, moutas (adj. f.pl.) Luc 5/ 15. Cf. L EVY P molt, L EVY 5: 303s., R AYNOUARD 4: 250. motetut (Vulg./ fr. Ø) n. f. ‘ multitude, foule, masse, grand nombre ’ : motetut Mc. 1/ 45, moutetut Mt. 21/ 8, Mc. 15/ 8, Luc 7/ 11; multidut Mt. 20/ 29, multitut Mc. 3/ 32. Manque dans les ouvrages de référence, qui ont cependant molteza et moltaleza. Cf. aussi montetut. 4. Lexique 98 <?page no="381"?> moulx cf. mot. moure (= mover, Vulg. movere, fr. bouger) v. ‘ mouvoir, remuer, bouger ’ : moure (inf.) Mt. 23/ 4; more Luc 6/ 48. Cf. L EVY P mover, L EVY 5: 338 R AYNOUARD 4: 276. Cf. aussi mover. mout cf. mot. moutetut cf. motetut. movemen (Vulg. abundantia (cordis), motus, motio, terraemotus, fr. trop-plein, bouillonnement, secousse) n. m. ‘ mouvement, agitation, bouillonnement, tremblement (de terre) ’ : movemen Mt. 12/ 34, Jean 5/ 3, Jean 5/ 4, movemens Luc 21/ 11. Cf. L EVY P movemen, L EVY 5: 338, R AYNOUARD 4: 277; Carp. movament. [mover] (= moure, Vulg. movere, fr. hocher (la tête), agiter) v. ‘ mouvoir, remuer, bouger ’ : movie (3 e sg. impf.) Jean 5/ 4, movien (3 e pl. impf.) Mt. 27/ 39, Mc. 15/ 29. Cf. L EVY P mover, L EVY 5: 338 R AYNOUARD 4: 276. Cf. aussi moure. multidut cf. motetut. multitut cf. motetut mut (Vulg. mutus, fr. muet) adj./ subst. ‘ muet, incapable de parler ’ : mut Mt. 9/ 32, Mt. 9/ 33. Mt. 12/ 22, Mc. 7/ 32, Luc 11/ 14 (2 fois), mutz Mc. 7/ 37. Cf. L EVY P mut, L EVY 5: 350, R AYNOUARD 4: 296. N [naffrar] cf. nafrar. nafra (Vulg. ulcus, fr. ulcère) n. f. ‘ blessure, ulcère ’ : nafras Luc 16/ 20, Luc 16/ 21. Manque L EVY P et L EVY , qui ont cependant naframen, nafransa et nafreta; nafra se trouve cependant R AYNOUARD 4: 298. - FEW 16: 594 s. *nafra. [nafrar] (Vulg. amputare, vulnerare, plagas imponere, fr. arracher, traiter de haut, couvrir de plaies, blesser) v. ‘ blesser, maltraiter, endommager ’ : naffra (3 e sg. ind. prés.) Mc. 14/ 47, nafreron (3 e pl. p.s.) Mc. 12/ 4, Luc 10/ 30, Luc 20/ 12. Cf. L EVY P nafrar, L EVY 5: 357, R AYNOUARD 4: 297. naiser (Vulg. nascere, oriri, fr. naître, lever) v. ‘ naître, apparaître, se lever, pousser ’ : naiser Mt. 2/ 4, Mt. 5/ 45, Jean 3/ 4, naison (1 ère pl. prés.) Mt. 19/ 12, nasca (3 e sg. subj.), nascas (2 e pl. subj.) Jean 3/ 7, nasqui (1 ère p.s.) Jean 18/ 37, nat (p.p.) Mt. 1/ 16, Mt. 1/ 25, Mt. 2/ 1, Mt. 2/ 15, Mt. 8/ 20 … , nats Mc. 14/ 21, natz Mt. 11/ 11, Mt. 26/ 24, Luc 1/ 64, Luc 2/ 11, Jean 1/ 13 … ; nays (3 e sg. prés.) Jean 3/ 3, Jean 3/ 6 (2 fois), nayson Mt. 24/ 32; neysseron Luc 8/ 7. Cf. L EVY P naiser, R AYNOUARD 4: 299 nascer. 4.2. Inventaire 99 <?page no="382"?> nardus (Vulg. nardus, fr. nard) n. f. ‘ nard ’ : nardus Mc. 14/ 3, Jean 12/ 3. Manque dans les ouvrages de référence. natura (Vulg./ fr. Ø) n. f. ‘ nature, force, qualité ’ : natura Mc. 7/ 19. Cf. L EVY P natura, L EVY 5: 361s., R AYNOUARD 4: 302. natural (Vulg./ fr. Ø) adj. ‘ naturel, normal, prévu ’ : natural Mt. 15/ 17. Cf. L EVY P natural, L EVY 5: 362ss., R AYNOUARD 4: 302. nauza (Vulg. tumultus, fr. tumulte) n. f. ‘ bruit, tapage, tumulte ’ : nauza Mt. 27/ 24. Cf. L EVY P nauza 3 , L EVY 5: 369 nauza 3 , R AYNOUARD 4: 329 nosa. [navegar] (= navejar, Vulg. navigare, fr. Ø) v. ‘ naviguer, parcourir la mer, aller sur l ’ eau ’ : navegavon Mc. 4/ 37, navegueron Mt. 14/ 33, Luc 8/ 26. Cf. L EVY P navejar, R AYNOUARD 4: 305 do. [nayser] cf. naiser. nazarenus (Vulg. Nazareus, fr. nazaréen) adj./ n. m. ‘ qui est de Nazareth, nazaréen ’ : nazarenus Mt. 2/ 23. Manque dans les ouvrages de référence; cf. aussi Index des noms s. v. [negociar] (Vulg. operari, fr. faire travailler) v. ‘ negocier, opérer, faire travailler ’ : negociet (3 e sg. p.s.) Mt. 25/ 16. Manque L EVY P et R AYNOUARD ; L EVY 5: 382 negociar. negoci (Vulg. [quae], fr. affaire) n. m. ‘ négoce, affaire ’ : negocis Luc 2/ 49. Cf. L EVY P s. v., L EVY 5: 381s., R AYNOUARD 4: 310. nehun = negun: nehun Mc. 15/ 14. net (Vulg. mundus, mundatus, fr. pur, juste) adj. ‘ propre, pur ’ : nets Jean 13/ 11 netz Mt. 23/ 25, Mt. 23/ 26, Mt. 3/ 28, Jean 13/ 10 (2 fois), Jean 15/ 3, netas Luc 11/ 41. Cf. L EVY P s. nede, L EVY 5: 379, R AYNOUARD 4: 313. [neysser] cf. naiser. noig (Vulg. media nocte, fr. à minuit) n. f. ‘ nuit; à minuit ’ : miega noig Luc 11/ 5. Cf. L EVY P noch, L EVY 5: 399s., R AYNOUARD 4: 318. Cf. aussi nueg. nombles (Vulg. lumbus, fr. reins) n.m. pl. ‘ reins ’ : nombles Mt. 3/ 4. Cf. L EVY P lombes, L EVY 4: 430 nombels, R AYNOUARD 4: 93 lom. nomnar (Vulg. vocare, dicere, fr. appeler) v. ‘ nommer, appeler, dire ’ : nomnar Luc 1/ 59, nomna (3 e sg. prés.) Mt. 22/ 45, Mc. 12/ 37, Luc 2/ 21, Luc 20/ 42, Luc 20/ 44, nomnon Mt. 1/ 25, nomnava Mc. 3/ 17, Luc 6/ 13, nomnat (p.p.) Mt. 1/ 16, Luc 1/ 32, Luc 1/ 35, nomnada Mc. 1/ 28, Mc. 6/ 14, Luc 1/ 36, Luc 4/ 14, Luc 5/ 15 … ; nomnon (1 ère pl. prés.) Mt. 1/ 25. Cf. L EVY P nominar, L EVY 5: 412s., R AYNOUARD 4: 321 nomnar. 4. Lexique 100 <?page no="383"?> non (Vulg. nonus, fr. neuvième) adj. num. ‘ neuvième ’ : nona Mt. 27/ 45, Mc. 15/ 33. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4: 341 non. nosas (Vulg. nuptiae, fr. noces) n.f. pl. ‘ noces, mariage ’ : nosas Mt. 22/ 2, Mt. 22/ 9, Mt. 22/ 10, Mt. 24/ 38, Mt. 25/ 10 … ; nossas Luc 5/ 34. Cf. L EVY P nosas, R AYNOUARD 4: 350 nossas. nossas cf. nosas. nou (Vulg. novus, rudis) adj. ‘ nouveau, neuf ’ : nou Mt. 9/ 16, Mt. 27/ 60, Mc. 2/ 21, Mc. 15/ 46, Luc 5/ 36, nous Mt. 9/ 17, Mc. 2/ 22, Luc 5/ 38, novas Luc 2/ 10. Cf. L EVY P nou 2 , L EVY 5: 425, R AYNOUARD 4: 337. nova cf. nou. novi (Vulg. sponsus" fr. époux) n. m. ‘ fiancé, nouveau marié ’ : novi Mc. 2/ 20. Cf. L EVY P novi, L EVY 5: 432, R AYNOUARD 4: 350. nueg (Vulg. nox, fr. nuit) n. f. ‘ nuit, vêpres, soir ’ : nueg Mt. 14/ 25, Mt. 16/ 2, Mt. 25/ 6, Mt. 26/ 31, Mt. 26/ 34 … , nuegs Mt. 2/ 13, Mt. 4/ 1, Mt. 12/ 40, Mt. 28/ 3, Mc. 1/ 13 … Cf. L EVY P noch, L EVY 5: 399s., R AYNOUARD 4: 318. Cf. aussi noig. nupcial (Vulg. nuptialis, fr. de noce) adj. ‘ nuptial, de noce ’ : nupcials Mt. 22/ 11, Mt. 22/ 12. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4: 350 nuptial. nut (Vulg. nudus, fr. nu) adj. ‘ nu, dépouillé ’ : nut Mt. 25/ 44, Mc. 14/ 52, nutz Mt. 25/ 36. Cf. L EVY P nut, L EVY 5: 437s., R AYNOUARD 4: 345. O [obezir] (Vulg. oboedire, fr. obéir) v. ‘ obéir ’ : obezira Luc 17/ 6. Cf. L EVY P obezir, L EVY 5: 443ss., R AYNOUARD 4: 353 obedir. obrer cf. obrier. obrier (Vulg. operarius, fr. ouvrier) n. m. ‘ ouvrier, travaillleur ’ : obrier Mt. 10/ 10, Luc 10/ 2, Luc 10/ 7. Cf. L EVY P obrier 1 , L EVY 5: 456, R AYNOUARD 4: 355. [obrir] (Vulg. aperire, fr. ouvrir) v. ‘ ouvrir, déserrer la porte ’ : obre (3 e sg. subj.) Luc 13/ 25, obriron (3 e pl. p.s.) Luc 11/ 9. Cf. L EVY P obrir, L EVY 5: 456, R AYNOUARD 2: 103. Cf. aussi ubrir. obs (Vulg. necesse esse, necesse habere, necessarius esse, egere, oportere, indigere, fr. falloir, avoir besoin) v. impers. ‘ falloir, avoir besoin, être nécessaire ’ : obs esse 4.2. Inventaire 101 <?page no="384"?> Mt. 18/ 7, Luc 13/ 16, aver obs Mc. 2/ 17, Mc. 11/ 3, Luc 4/ 23, Luc 5/ 31, Luc 15/ 7, Luc 22/ 8. Cf. L EVY P ops, L EVY 5: 497ss., R AYNOUARD 4: 375. occazio (Vulg. scandalizare, cause, fr. scandaliser, motif) n. f. ‘ occasion, cause, motif ’ : occazio Mt. 18/ 9, Mt. 19/ 3. Cf. L EVY P ocaizon, L EVY 5: 459ss., R AYNOUARD 2: 359. occiden(t) cf. Index des noms s. v. ochen (Vulg. octavus, fr. huitième) adj.num. ‘ huitième ’ : ochen Luc 1/ 59. Cf. L EVY P ochen, R AYNOUARD 4: 364; FEW 7: 304 s. e ˘ cto. ocios (Vulg. cogitans, sollicitus, otiosus, fr. (s ’ )inquiéter, se préoccuper; oisif) adj. ‘ oisif, pensif, préoccupé, inquiet ’ : ocios Mt. 6/ 27, ociozes Mt. 6/ 25, Mt. 6/ 28, Mt. 6/ 31, Mt. 20/ 3, Luc 21/ 14. Cf. L EVY P ocios, R AYNOUARD 4: 358. [ofegar] (Vulg. tollere, suffocari, fr. enlever, étouffer) v. ‘ étouffer, suffoquer, détruire ’ : ofeguet (3 e sg. p.s.) Mt. 24/ 39, ofegueron (3 e pl. p.s.) Luc 8/ 29 - 33, ofegada (p.p.) Luc 8/ 14; offegueron Luc 8/ 7; ofogueron Mt. 13/ 7. Cf. L EVY P ofegar, R AYNOUARD 4: 25. ofendemen (Vulg. donum, fr. offrande) n. m. ‘ offense, insulte ’ : ofendemen Mc. 7/ 11. Cf. L EVY P ofendemen, R AYNOUARD 4: 360 offendement. Ofendemen dans ce verset est sans aucun doute une erreur de copiste pour oferenda; cf. les correspondances dans Vulg. et NTPléiade. oferenda (Vulg. munus, fr. offrande) n. f. ‘ offrande, don, sacrifice ’ : oferenda Mt. 5/ 23, Mt. 5/ 24. Cf. L EVY P oferenda, L EVY 5: 464s., R AYNOUARD 4: 362. [offegar] cf. ofegar. offici (Vulg. ordo vicis, fr. service) n. m. ’ service, office [religieux]): offici Luc 1/ 8. Cf. L EVY P ofici, L EVY 5: 465, R AYNOUARD 3: 269. [ofogar] cf. ofegar. [ofrir] (Vulg. mittere munera, fr. mettre leurs don) v. ‘ offrir, faire l ’ offrande ’ : ofrien (3 e pl. impf.) Luc 21/ 1. Cf. L EVY P ofrir, L EVY 5: 466s., R AYNOUARD 4: 362. Cf. aussi ufrir, hufrir. oire (Vulg. uter, fr. outre) n. m. ‘ outre, boyau ’ : oires Luc 5/ 38, oyres Mc. 2/ 22, Luc 5/ 37 (2 fois). Cf. L EVY P oire, L EVY 5: 468, R AYNOUARD 4: 364. olier (Vulg. figulus, fr. potier) n. m. ‘ potier ’ : olier Mt. 27/ 10. Cf. L EVY P olier 1 , L EVY 5: 474 olier 2 , R AYNOUARD 4: 366. oli (Vulg. oleum, fr. huile) n. m. ‘ huile ’ : oli Mt. 25/ 10, Luc 16/ 6. 4. Lexique 102 <?page no="385"?> Cf. L EVY P oli, R AYNOUARD 4: 365. Cf. aussi holi. oracio[n] (Vulg. oratio, fr. prière) n. m. ‘ prière, oraison ’ : oracio Mt. 6/ 9, Mt. 21/ 13, Mc. 11/ 17, Luc 9/ 29, Luc 19/ 46 … , oracios Mt. 17/ 21, Mc. 9/ 29, Mc. 11/ 25, oracion Mc. 1/ 35. Cf. L EVY P orazon, L EVY 5: 509, R AYNOUARD 4: 377 oratio. [orar] (Vulg. orare, fr. prier) v. ‘ prier, dire ses prières ’ : orans (p.pr.) Luc 11/ 1. Cf. L EVY P orar, L EVY 5: 507s., R AYNOUARD 4: 376. Cf. aussi horar. orb (Vulg. caecus, fr. aveugle) n. m./ adj. ‘ aveugle, aveuglé, sans vue ’ : orb Mt. 12/ 22, Mt. 20/ 30, Mc. 8/ 22, Mc. 10/ 46, Mc. 10/ 48, Mc. 10/ 50, Luc 6/ 39 (2 fois), Luc 18/ 35, orbs Mt. 9/ 26, Mt. 9/ 27, Mt. 21/ 14, Luc 14/ 21. Cf. L EVY P orp, L EVY 5: 525, R AYNOUARD 4: 377. ordi (Vulg. hordeaceus, fr. (d ’ )orge) n. m. ‘ orge ’ : ordi Jean 6/ 9. Cf. L EVY P ordi 2 , L EVY 5: 515, R AYNOUARD 4: 383; Carp. ordienc. [ordonar] (Vulg. designare, fr. désigner) v. ‘ ordonner, désigner, établir ’ : ordona Luc 10/ 1. Cf. L EVY P ordenar, L EVY 5: 513s., R AYNOUARD 4: 379. orien(t) cf. Index des noms s. v. orle (Vulg. fimbria, fr. frange) n. m. ‘ ourlet, frange, bord ’ : orle Luc 8/ 44, orles Mc. 6/ 56. Cf. L EVY P orle, L EVY 5: 524. ort (Vulg. hortus, fr. jardin) n. m. ‘ jardin, potager ’ : ort Jean 18/ 1, Jean 18/ 26. Cf. L EVY P ort, R AYNOUARD 4: 387. [oservar] (= observar, Vulg. servare, fr. garder) v. ‘ garder, observer, suivre ’ : oserva Jean 14/ 24. Cf. R AYNOUARD 5: 214 observar. os (Vulg. os, fr. ossement) n. m. ‘ os, ossement, carcasse ’ : oses Mt. 23/ 27. Cf. L EVY P os, R AYNOUARD 4: 389. ost (Vulg. exercitus, fr. armée) n. m. ‘ armée, troupe ’ : ost Luc 21/ 20. Cf. L EVY P ost, L EVY 5: 536, R AYNOUARD 3: 546 host. [otrojar] (Vulg. permittere, fr. permettre) v. ‘ permettre, octroyer ’ : otroja Luc 8/ 29-33. Manque dans les ouvrages de référence. ou = o conj. ‘ ou ’ : ou Luc 12/ 41, Luc 14/ 5, Luc 14/ 12. ovelha (Vulg. ovis, fr. brébis) n. f. ‘ brébis, ouaille ’ : ovelhas Mt. 7/ 15. Cf. L EVY P ovelha, R AYNOUARD 4: 392 ovella. oxident cf. Index des noms s. occident. oyre cf. oire. 4.2. Inventaire 103 <?page no="386"?> [ozar] (Vulg. nolere, fr. ne pas vouloir) v. ‘ oser, se permettre, avoir le courage ’ : ozava Luc 18/ 13. Manque sous cette forme dans les ouvrages de référence; gallicisme graphique? - Cf. L EVY P auzar 1 , R AYNOUARD 2: 151 ausar. P pa (= pan, Vulg. panis, fr. pain, n. m. ‘ pain ’ : pa Jean 6/ 7. Cf. L EVY P pan 1 , L EVY 6: 37ss., R AYNOUARD 4: 405. Cf. aussi pan, pas. paciencia (= paciensa, Vulg. patientia, fr. résistance) n. f. ‘ patience, persistance, trêve ’ : paciencia Luc 21/ 19. Cf. L EVY P paciensa, L EVY 6: 35s., R AYNOUARD 4: 405. pacien (Vulg. pacificus, fr. pacifique) adj., n. m. ‘ patient, pacifique, paisible ’ : paciens Mt. 5/ 9. Cf. L EVY P pacien, L EVY 6: 3, R AYNOUARD 4: 452. pacio(n) (= pasion, Vulg. pati [v.], detrimentum, fr. souffrir [v.]) n. f. ‘ passion, souffrance ’ : (sofferir/ sofrir) pacion Mc. 8/ 31, Mc. 8/ 34, pacio Mt. 9/ 15, Mt. 16/ 21, Mt. 17/ 12, Mt. 26/ 39, Mt. 26/ 42 … Cf. L EVY P pasion, L EVY 6: 127, R AYNOUARD 4: 453 passio. pahor (Vulg. timere, pavere [v.], fr. se troubler, se dégoûter, être saisi, s ’ effrayer, craindre; angoisse, peur) n. f. ‘ peur, angoisse, crainte, trouble, tourment ’ : pahor Mc. 13/ 7, Mt. 14/ 33, Mc. 16/ 5, Mc. 16/ 6, Mc. 16/ 8 … , pahors Luc 9/ 34; pahour Luc 21/ 11. Cf. L EVY P paor, L EVY 6: 50s., R AYNOUARD 4: 466 pavor. Cf. aussi paor. pahour cf. pahor. palais (= palatz, Vulg. atrium, praetorium, fr. cour, prétoire) n. m. ‘ palais, maison noble, grande salle ’ : palais Mt. 26/ 58, Mt. 26/ 69, Mc. 14/ 66, Mc. 15/ 16, Jean 18/ 15 … , palays Mc. 14/ 54. Cf. L EVY P palatz, L EVY 6: 24, R AYNOUARD 4: 399 palatz. palays cf. palais. palha (Vulg. palea, fr. balle) n. f. ‘ paille, fêtu ’ : palha Luc 3/ 17, Luc 6/ 41, palhas Mt. 3/ 11. Cf. L EVY P palha, L EVY 6: 26s., R AYNOUARD 4: 400. palmada (Vulg. palma, colaphus, fr. gifler [v.]) n. f. ‘ gifle, coup avec la main plate ’ : palmadas Mt. 26/ 67, Mc. 14/ 65. Cf. L EVY P palmada, L EVY 6: 32, R AYNOUARD 4: 403. pan (Vulg. panis, fr. pain) n. m. ‘ pain ’ : pan Mt. 4/ 3, Mt. 4/ 4, Mt. 6/ 11, Mt. 7/ 9, Mt. 14/ 19 … , pans Luc 11/ 7; pain Jean 13/ 26. Cf. L EVY P pan 1 , L EVY 6: 37ss., R AYNOUARD 4: 405. 4. Lexique 104 <?page no="387"?> La forme pain est isolée et probablement influencée par le français. Cf. aussi pa. panar (Vulg. facere furtum, fr. voler) v. ‘ voler, dérober, enlever ’ : panar Luc 12/ 33, pana (3 e sg. prés.) Luc 12/ 33, panaras Luc 18/ 20. L EVY P panar, L EVY 6: 42s., R AYNOUARD 4: 409. paor (Vulg. timor, timere, terrere, fr. effroi, crainte ‘ n. f. ’ peur, crainte, effroi ’ : paor Mt. 8/ 33, Mt. 9/ 18, Mt. 9/ 29, Mt. 14/ 26, Mt. 14/ 29 … , paour Luc 8/ 50, Luc 20/ 19. Cf. L EVY P paor, L EVY 6: 50s., R AYNOUARD 4: 466 pavor. Cf. aussi pahor. paour cf. paor. par 1 (Vulg. centuplum, fr. centuple) n. f. ‘ [cent] fois ’ : cent par Luc 8/ 8. Manque dans les ouvrages de référence. par 2 (= per) prép. ‘ par ’ : par Luc 8/ 54, Luc 9/ 44, Luc 17/ 1, Luc 18/ 25, Luc 20/ 46, Luc 21/ 12 - 13 … Cf. L EVY P per, R AYNOUARD 4: 501. Emprunt au français qui a remplacé occ. per? paraceva (Vulg. Parasceve, fr. préparation) n. f. ‘ préparation, organisation ’ : paraceva Mt. 27/ 62. Manque dans les ouvrages de référence. Cf. cependant G EORGES 2: 1470 s. parasceue. paraclit (Vulg. paraclitus, fr. paraclet, Esprit saint) n. m. ‘ consolateur, Esprit saint ’ : paraclit Jean 14/ 26, Jean 15/ 26, Jean 16/ 7. Manque dans les ouvrages de référence. Cf. cependant G EORGES 2: 1467 s. paracletus. paralacitat cf. paralecitat. paralecitat (Vulg. paralyticus, fr. paralytique) adj./ p.p. ‘ paralytique, paralysé ’ : paralecitat Mt. 8/ 6, paralacitat Luc 5/ 18. Manque sous cette forme dans les ouvrages de référence. P. p. d ’ un verbe paralecitar ‘ paralyser ’ qui ne semble cependant pas être attesté. Probablement déformation de paraliticar. Cf. aussi paraleticat. paraleticat (Vulg. paralyticus, fr. paralytique) adj./ p.p. ‘ paralytique, paralysé ’ : paraleticat Mt. 9/ 2, Mt. 9/ 6, Mc. 2/ 3, Mc. 2/ 5, Mc. 2/ 10. Cf. L EVY P paralitic, R AYNOUARD 6: 400; Carp. paralatic. Adj. qui remonte au p.p. du verbe paraliticar, cf. R AYNOUARD 4: 426. Cf. aussi paralecitat. [pardonar] (Vulg. dimittere, fr. remettre) v. ‘ pardonner, remettre ’ : pardona (2 e sg. imp.) Luc 11/ 4, pardonam Luc 11/ 4. 4.2. Inventaire 105 <?page no="388"?> Manque sous cette forme dans les ouvrages de référence; cf. cependant perdonar. parentat (Vulg. sorores, fr. soeurs) n. f. ‘ parenté, soeurs ’ : (sas) parentatz Mt. 13/ 56. Cf. L EVY P parentat (n. m.), L EVY 6: 72s., R AYNOUARD 4: 396. Les réserves de L EVY (6: 72) contre le genre f. postulé par Raynouard sont injustifiées, cf. le possessif dans notre occurrence. [parer] (Vulg. praebere, parere, fr. tendre, paraître) v. ‘ montrer, présenter; paraître ’ : pares (2 e sg. imp.) Mt. 5/ 39, parra (3 e sg. fut.) Mt. 24/ 30, Mt. 28/ 7. Cf. L EVY P parer, L EVY 6: 74ss., R AYNOUARD 4: 427. paria (Vulg./ fr. Ø [ → cognoscere, connaître]) n. f. ‘ compagnie, accouplement ’ : paria Luc 1/ 34. Cf. L EVY P parer, L EVY 6: 77ss., R AYNOUARD 4: 414. part (Vulg. dextera, sinistra, ventus; pars, fr. à (la) droite, à (la) gauche, vent) n. f. ‘ part, partie, côté ’ : part Mt. 16/ 22, Mt. 20/ 21, Mt. 20/ 23, Mt. 22/ 44, Mt. 25/ 34 … , parts Mc. 6/ 33, Mc. 15/ 38, Luc 19/ 43, partz Mt. 24/ 31, Mt. 27/ 51, Mc. 13/ 27. Cf. L EVY P part, L EVY 6: 91ss., R AYNOUARD 4: 432. partida (Vulg./ fr. Ø → [indication de lieu]) n. f. ‘ partie, région ’ : partida Mc. 6/ 35, partidas Mt. 2/ 1, Mt. 2/ 22, Mt. 4/ 13, Mc. 7/ 24, Mc. 7/ 31, Mc. 10/ 1. Cf. L EVY P partida, L EVY 6: 96ss., R AYNOUARD 4: 433. partidor (Vulg. divisor, fr. (qui) fait les partages) n. m. ‘ partageur, qui fait les partages ’ : partidor Luc 12/ 14. Cf. L EVY P s. partidor 1 , L EVY 6: 99, R AYNOUARD 4: 435. pas 1 (Vulg. pax, fr. paix) n. f. ‘ paix, harmonie, accord ’ : pas Mt. 10/ 12, Mt. 10/ 13, Mt. 18/ 19, Mc. 5/ 34, Mc. 9/ 49, Luc 2/ 14 … , pax Mc. 6/ 50, pays Luc 12/ 51. Cf. L EVY P paiz, L EVY 6: 142ss. patz, R AYNOUARD 4: 454 patz. pas 2 (Vulg. panes, fr. pains) n.m. pl. ‘ pains ’ : pas Mt. 12/ 4, Mt. 14/ 17, Mt. 15/ 34, Mt. 15/ 36, Mt. 16/ 9, Mt. 26/ 17, Mc. 2/ 26, Mc. 6/ 38 … Cf. L EVY P pan 1 , L EVY 6: 37ss., R AYNOUARD 4: 405. Cf. aussi pa 2 , pan. pasca cf. Index des noms s. v. passar = pasar, cf. L EVY P s. v. pasta (Vulg. farina, fr. farine) n. f. ‘ farine, pâte ’ : pasta Luc 13/ 21. Cf. L EVY P pasta, L EVY 6: 129, R AYNOUARD 4: 451. [pasturar] (Vulg. pasci, fr. (faire) paître) v. ‘ paître, brouter ’ : pasturavon Mt. 8/ 30, Mc 5/ 11. Cf. L EVY P pasturar, L EVY 6: 135, R AYNOUARD 4: 450. [pauçar] cf. pauzar. 4. Lexique 106 <?page no="389"?> paure (= paubre, Vulg. minimus, mendicus, pauper, fr. pauvre, mendiant, petit) adj./ n. m. ‘ pauvre, mendiant, médiocre ’ : paure Mt. 10/ 42, Luc 16/ 20, Luc 16/ 22, paures Mt. 5/ 3, Mt. 19/ 21, Mt. 25/ 40, Mt. 25/ 45, Mt. 26/ 9, Mt. 26/ 11 … Cf. L EVY P paubre, L EVY 6: 145s., R AYNOUARD 4: 459. [pauxar] cf. pauzar. pauzar (Vulg. ponere, imponere, mittere, fr. poser, imposer, mettre, jeter) v. ‘ poser, imposer, mettre, placer ’ : pauzar Mt. 7/ 6, Mc. 6/ 5, Mc. 15/ 20, Luc 5/ 18, Luc 8/ 16, pauza Mt. 4/ 5, Mt. 5/ 15 (2 fois), Mt. 9/ 25, Mt. 27/ 48, Mt. 27/ 60 … , pauzan (3 e pl. prés.) Luc 21/ 12 - 13, pauzo (do.) Mt.14/ 60, pauze (3 e sg. subj.) Mc. 4/ 21, Luc 11/ 6, Luc 20/ 43, pauzaray Jean 13/ 37, pauzaras (2 e sg. fut.) Jean 13/ 38, pauzara Mt. 24/ 45, Mt. 24/ 51, Mt. 25/ 33, pauzares (2 e pl. fut.) Mt. 9/ 17, pauzaran Mc. 16/ 18, pauzava Luc 4/ 40, pauzet (3 e sg. p. s.) Mc. 15/ 36, Luc 4/ 39, pauzeron (3 e pl. p.s.) Mt. 15/ 30, Mt. 21/ 7, Mt. 27/ 37, Mc. 2/ 4, Mc. 11/ 7 … , pauzero (do.) Mc. 15/ 24, pauzes (3 e sg. subj.impf.) Mt. 19/ 13, pauzeson (3 e pl. subj.impf.) Mc. 4/ 39, pauceson (do.) Mt. 8/ 26, pauzat (p.p.) Mt. 11/ 15, Mt. 28/ 6, pauzatz Mt. 7/ 6, pauzada Mc. 12/ 10, pauzadas Jean 2/ 6; pauzeseron (3 e pl. p.s.) Mt. 27/ 29. Cf. L EVY P pauzar, L EVY 6: 154ss., R AYNOUARD 4: 462. pax cf. pas 1 . pays cf. pas 1 . pecar cf. peccar. pecat cf. peccat. peccador (Vulg. peccator, fr. pécheur) n. m./ adj. ‘ pécheur, qui a péché ’ : peccador Mt. 8/ 9, Luc 5/ 8, Luc 5/ 27, Luc 15/ 7, Luc 15/ 10 … , peccadors Mt. 5/ 45, Mt. 5/ 46, Mt. 9/ 10, Mt. 9/ 12, Mt. 9/ 36 … Cf. L EVY P pecador, L EVY 6: 168, R AYNOUARD 4: 474. peccar (Vulg. peccare, fr. pécher) v. ‘ pécher, commettre des péchés, une faute, des erreurs ’ : peccar Jean 5/ 14, pecca (3 e sg. prés.) Mt. 18/ 15, Mt. 18/ 21, Luc 17/ 4; pecar Jean 8/ 11, pecat (p.p.) Luc 15/ 21. Cf. L EVY P pecar, L EVY 6: 182ss., R AYNOUARD 4: 475. peccat (Vulg. peccatum, crimen, fr. péché, faute) n. m. ‘ péché, faute, erreur ’ : peccat Mt. 12/ 5, Mt. 12/ 31 (2 fois), Mt. 15/ 5, Mt. 18/ 9, Mt. 27/ 4 … , peccats Jean 1/ 29, Luc 11/ 4, peccatz Mt. 3/ 6, Mt. 6/ 12, Mt. 6/ 14, Mt. 9/ 2, Mt. 9/ 5, Mt. 9/ 6 … ; pecat Jean 8/ 7, Luc 15/ 21, pecatz Luc 5/ 20. Cf. L EVY P pecat, L EVY 6: 170ss., R AYNOUARD 4: 474. peira (Vulg. lapis, petra, mola asinaria, fr. pierre, meule à âne) n. f. ‘ pierre, meule ’ : peira Mt. 18/ 6, Mt. 24/ 2 (2 fois), Mt. 28/ 2, Mc. 12/ 10, Mc. 13/ 2 … , peiras Mt. 3/ 9, Mt. 4/ 6, Mt. 13/ 20, Luc 4/ 3, Luc 8/ 6; peyra Mt. 21/ 42, Mt. 21/ 44, 4.2. Inventaire 107 <?page no="390"?> Mt. 27/ 60 (2 fois), Mt. 27/ 66, Mc. 13/ 2, Luc 6/ 48 … , peyras Mt. 4/ 2, Mt. 7/ 9, Mt. 13/ 45, Mt. 27/ 51, Mc. 4/ 5 … Cf. L EVY P peire, L EVY 6: 177ss., R AYNOUARD 4: 530. peis (Vulg. piscis, fr. poisson) n. m. ‘ poisson ’ : peis Mt. 13/ 47, peys Mt. 7/ 10, Mt. 14/ 16, Mt. 15/ 34, Mt. 17/ 26, Mc. 8/ 5 … , peyses Mt. 15/ 36, Luc 5/ 6; peisos Jean 6/ 9, peyson Mt. 13/ 47, peysos Mc. 6/ 38, Mc. 6/ 41, Mc. 6/ 52, Luc 9/ 13, Luc 9/ 16 … Cf. L EVY P peis, R AYNOUARD 4: 481. peiso(n) cf. peis. pejor(s) (Vulg. peior, nequior, fr. plus mauvais, pire) adj. comp. ‘ pire, plus mauvais, plus dangereux ’ : pejor Mt. 12/ 45, Mt. 27/ 64, Mc. 2/ 21, Luc 3/ 20, Luc 11/ 26 … , pejors Mt. 12/ 45, Mt. 25/ 2, Luc 11/ 26, Luc 13/ 2. Cf. L EVY P s. v., R AYNOUARD 4: 535 pieger. pel (Vulg. capillus, fr. cheveux) n. m. ‘ cheveux, poil ’ : pel Mt. 5/ 34-36, Luc 21/ 18, pels Mt. 3/ 3. Cf. L EVY P pel 2 , L EVY 6: 188s., R AYNOUARD 4: 484. Cf. aussi peul. peleri(n) (Vulg. peregrinus, fr. étranger) n. m. ‘ pélerin ’ : peleris Mt. 27/ 7. Cf. L EVY P pelegrin, L EVY 6: 193, R AYNOUARD 4: 486. [penar] (Vulg. paenitere, fr. convertir) v. réfl. ‘ se repentir, regretter ’ : (s ’ en) penet (3 e sg. subj.) Luc 17/ 4. Cf. L EVY P penar, L EVY 6: 201s., R AYNOUARD 4: 488. [pendre] (Vulg. suspendere, fr. (se) pendre) v.réfl. ‘ se pendre, se tuer ’ : pendet (s ’ en) (3 e sg. p.s.) Mt. 27/ 5. Cf. L EVY P pendre 2 , L EVY 6: 207s., R AYNOUARD 4: 492. penedensa (Vulg. paenitentia, fr. convertir) n. f. ‘ pénitence, repentir ’ : penedensa Mt. 3/ 1, Mt. 4/ 16, Mt. 7/ 13 - 14, Mt. 11/ 20, Mt. 11/ 21 … , penedensas Mt. 21/ 32; penedensia Mt. 3/ 8. Cf. L EVY P penedensa, L EVY 6: 208s., R AYNOUARD 4: 488. penedensia cf. penedensa. [penher] (Vulg. dealbare, fr. blanchir) v. ‘ peindre, blanchir ’ : penhs (p.p.) Mt. 23/ 27. Cf. L EVY P penher, L EVY 6: 212, R AYNOUARD 4: 476. p(r)enre (= prendre, Vulg. accipere, vellere, tenere, ducere, tollere, comprehendere, sumere … , fr. prendre, cueillir, saisir … ) v. ‘ prendre, saisir, accepter … ’ : penre Mt. 1/ 20, Mt. 12/ 1, Mt. 16/ 5, Mt. 21/ 46, Mt. 22/ 24 … , penra (3 e sg. fut.) Mt. 24/ 51, Jean 4/ 36, Jean 16/ 15, penran (3 e pl. fut.) Luc 4/ 11, Luc 20/ 35- 36; prendre Luc 11/ 53, pren (3 e sg. prés.) Mt. 2/ 13, Mt. 2/ 20, Mt. 7/ 3, Mt. 7/ 8, Mt. 9/ 6 … , prenes (3 e pl. imp.) Mt. 26/ 26, Mc. 13/ 28, Mc. 14/ 22, Jean 18/ 31, prenez (2 e pl. prés.), prenon (3 e pl. prés.) Mt. 17/ 24, 4. Lexique 108 <?page no="391"?> Luc 20/ 34, prenga (3 e sg. subj.) Mt. 16/ 24, Mt. 19/ 10, Mc. 12/ 19, Luc 9/ 23, prengas (2 e pl. subj.) Luc 14/ 12, prenras (2 e sg. fut.) Mt. 17/ 26, prenie (3 e sg. impf.) Jean 7/ 23, prengron (3 e pl. p.s.) Luc 5/ 6, prengueson Mt. 22/ 15, Luc 11/ 54. Cf. L EVY P prendre, L EVY 6: 509ss., R AYNOUARD 4: 625. Cf. aussi prendre. [pensar] (Vulg. putare, cogitare, curam habere, fr. délibérer, penser, sembler) v. ‘ penser, délibérer, réfléchir ’ : pensas (2 e sg. prés.) Luc 10/ 35, pensa Mc. 4/ 40, Luc 14/ 31, pensas (2 e pl. prés.) Luc 13/ 2, Jean 11/ 56, pensera Luc 12/ 40, penseron (3 e pl. p.s.) Jean 11/ 53. Cf. L EVY P pensar, L EVY 6: 219ss., R AYNOUARD 4: 494. Cf. aussi pesar 1 . percurador (= procurador, Vulg. procurator, fr. régisseur) v. ‘ procoureur, régisseur, administrateur ’ : percurador Mt. 20/ 8. Cf. L EVY P procurador, L EVY 6: 574s., R AYNOUARD 2: 532. perdicio(n) (= perdezon, Vulg. perditio, fr. perte, perdition, perdre) n. f. ‘ perdition, perte, corruption ’ : perdicion Mc. 14/ 4, Jean 17/ 17, perdicio Mt. 26/ 8. Cf. L EVY P perdezon, L EVY 6: 233, R AYNOUARD 4: 518. perdon (Vulg. aliquid, fr. quelque chose [? ]) n. m. ‘ pardon, indulgence, œ uvre effectuant indulgence ’ : perdon Mt. 20/ 20. Cf. L EVY P perdon, L EVY 6: 289, R AYNOUARD 4: 515 perdo. perdonar (Vulg. dimittere, misereri, fr. remettre, avoir pitié) v. ‘ pardonner, remettre, faire grâce ’ : perdonar Mt. 9/ 5, Mt. 18/ 33, Mc. 2/ 7, Mc. 2/ 10, Luc 5/ 21, Luc 5/ 24, perdona Mt. 18/ 27, Luc 17/ 4, perdonam Mt. 6/ 12, perdonas (2 e pl. imp.) Mt. 6/ 14, Mc. 11/ 25, Luc 6/ 37, perdonas (2 e pl. prés.) Mt. 6/ 15, Mt. 18/ 35, Mc. 11/ 26, perdone (3 e sg. subj.) Mc. 11/ 25, perdonaray (1 ère sg. fut) Mt. 18/ 21, perdonara (3 e sg. fut.) Mt. 6/ 15, perdonera (do.) Luc 6/ 37, perdonra (do.) Mt. 6/ 14, perdoney (1 ère sg. p.s.) Mt. 18/ 33, perdonat Mt. 12/ 31 (2 fois), Mt. 18/ 32, Mc. 3/ 29, Luc 12/ 10 (2 fois), perdonatz (p.p. pl.) Mt. 9/ 2, Mt. 9/ 5, Mc. 2/ 9, Mc. 3/ 28, Mc. 4/ 12, Luc 5/ 20, perdonas (do.) Mc. 2/ 5. Cf. L EVY P perdonar, L EVY 6: 237ss., R AYNOUARD 4: 516. perdre (Vulg. perire, fr. perdre, (s ’ )égarer) v. ‘ perdre, détruire, tuer ’ : perdre Mt. 5/ 30, Mc. 12/ 12, pert (3 e sg. prés) Mt. 16/ 26, Mt. 18/ 12, Luc 9/ 25, Luc 15/ 4, Luc15/ 8, perdas (2 e sg. subj.) Mt. 5/ 29, perdey (1 ère sg. p.s.) Jean 18/ 9, perdrias (2 e pl. cond.1) Mt. 5/ 48, perdut (p.p.) Luc 15/ 9, Luc 15/ 24, perduda Mt. 18/ 12. Cf. L EVY P perdre, L EVY 6: 240ss., R AYNOUARD 4: 517. perdurablamen(s) (Vulg. in aeternum, fr. toujours) adv. ‘ pour toujours, éternellement ’ : perdurablamen Jean 6/ 52, Jean 6/ 59, Jean 8/ 35, perdurablemens Jean 14/ 16. 4.2. Inventaire 109 <?page no="392"?> Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 3: 91 perdurablamen. perdurable (Vulg. aeternus, fr. éternel) adj. ‘ éternel, durable, pour toujours ’ : (vida) perdurabla Mt. 19/ 17, Jean 3/ 16, Jean 3/ 36, Jean 4/ 14, Jean 4/ 36, Jean 5/ 24 … Cf. L EVY P perdurable, L EVY 6: 242, R AYNOUARD 3: 91. pere (= paire, payre, Vulg. ipse = pater, fr. il = père) n. m. ‘ père ’ : pere Luc 15/ 31. La graphie pere est exceptionnelle; les ouvrages de référence ne connaissent que paire et formes apparentées. S ’ agirait-il d ’ une influence française? perezos (Vulg. piger, fr. paresseux) adj. ‘ paresseux, fainéant ’ : perezos Mt. 25/ 26. Cf. L EVY P perezos, L EVY 6: 244, R AYNOUARD 4: 538. perfat (Vulg./ fr. Ø) adj. ‘ parfait, complet ’ : perfats Luc 11/ 32; perfet Jean 18/ 4; perfiegs Mt. 5/ 48. Cf. L EVY P perfach, R AYNOUARD 3: 270 perfeit. perfecio (Vulg. perfectus (esse), fr. (être) parfait) n. f. ‘ perfection, caractère parfait ’ : perfecio Mt. 19/ 21. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 3: 270 perfectio. perfet cf. perfat. perfieg cf. perfat. [perir] (Vulg. perdere; perire, fr. tuer; être en péril) v. ‘ périr, perdre, détruire ’ : perir Mc. 3/ 4, Luc 8/ 23, perem (1 ère pl. prés.) Mt. 8/ 25, Mc. 4/ 38, Luc 8/ 24, perison (3 e pl. prés.) Mt. 10/ 6, perisca (3 e sg. subj.) Mt. 18/ 14, Jean 3/ 15, Jean 3/ 16, Jean 6/ 12, Jean 11/ 50, periscas (2 e pl. subj.) Jean 6/ 27, periran Mt. 26/ 52, perit (p.p.) Luc 19/ 10, Jean 17/ 12, peris Luc 15/ 32, peridas Mt. 15/ 24; peyrira (3 e sg. fut.) Luc 21/ 18. Cf. L EVY P perir, L EVY 6: 256, R AYNOUARD 4: 520. [perjurar] (Vulg. periurare, fr. parjurer) v. ‘ parjurer ’ : perjuras (2 e sg. imp.) Mt. 5/ 33. Cf. L EVY P perjurar, L EVY 6: 256, R AYNOUARD 3: 608. [perpensar] (Vulg. cogitare, fr. calculer) v. ‘ penser, imaginer, considérer ’ : perpensas (2 e pl. prés.) Jean 11/ 50. Cf. L EVY P perpensar, L EVY 6: 263, R AYNOUARD 4: 499. perpetual (Vulg. aeternus, fr. éternel) adj. ‘ perpétuel, éternel, pour toujours ’ : perpetual Mt. 19/ 16, Mt. 19/ 29, Mt. 25/ 46, Mc. 10/ 17, Mc. 10/ 30 … , perpetuals Luc 16/ 9. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4: 521 perpetual. perpetualmen(s) (Vulg. in aeternum, fr. au long des âges) adv. ‘ perpétuellement, éternellement, pour toujours ’ : perpetualmen Mt. 25/ 41, perpetualmens Luc 1/ 32. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4: 522 perpetualment. 4. Lexique 110 <?page no="393"?> persecucio (Vulg. persecutio, fr. poursuivi) n. f. ‘ persécution, poursuite ’ : persecucio Mt. 5/ 10. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 5: 182 persecucio. [perseguir] (= persegre, Vulg. persequi, fr. poursuivre) v. ‘ poursuivre, exécuter ’ : perseguiran (3 e pl. fut.), Mt. 5/ 11, perseguiron (3 e pl. p.s.) Mt. 5/ 12, Luc 11/ 49; peseguires (2 e pl. fut.) Mt. 23/ 34, peseguiran (3 e pl. fut.) Mt. 10/ 23, Jean 15/ 20, Luc 21/ 12-13, perseguit (p.p.) Jean 15/ 20. Cf. L EVY P persegre, L EVY 6: 270s., R AYNOUARD 5: 182 perseguir. [perseverar] (Vulg. perseverare, fr. résister) v. ‘ perséverer, résister, endurer ’ : perseverara (3 e sg. fut.) Mt. 24/ 13, persevarara (do.) Mt. 10/ 22, perseveraran (3 e pl. fut.) Mc. 13/ 13, persevereson (3 e pl. subj.impf.) Jean 8/ 7. Manque comme verbe L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4: 522 perseverar. [pertanher] (= pertener, Vulg. esse + dat./ acc., fr. être à, avoir à) v. ‘ appartenir, convenir, être à ’ : pertanh (3 e sg. prés.) Mt. 22/ 21, Mc. 10/ 40, Mc. 12/ 17; pertengon Jean 4/ 9. Cf. L EVY P pertanher, L EVY 6: 276, R AYNOUARD 5: 339 pertener. [pertener] cf. pertanher. pesamen(s) (Vulg. cogitatio, solicitudo, fr. raisonnement, leurre) n. m. ‘ pensée, souci, désir ’ : pesamen Mt. 9/ 3, Mt. 12/ 25, Mt. 13/ 22, Mt. 13/ 41, Mt. 21/ 26 … , pesamens Mt. 16/ 6, Luc 11/ 17; pessamen Luc 9/ 47, pessamens Luc 2/ 35. Cf. L EVY P pensamen, L EVY 6: 218s., R AYNOUARD 4: 496. pesar 1 (Vulg. cogitare, putare, iudicare, fr. penser, croire, raisonner) v./ v.réfl. ‘ penser, réfléchir, croire, s ’ imaginer ’ : pesar Jean 5/ 45, pesa (3 e sg. prés.) Mc. 5/ 28, Luc 12/ 58, Luc 15/ 20, pesas (2 e pl. imp.) Mt. 5/ 17-18, Mt. 10/ 34, pesas (2 e pl. prés.) Mt. 9/ 4, Mt. 16/ 8, Mc. 2/ 8, Luc 12/ 42, peson (3 e pl. prés.) Mc. 8/ 27, pese (3 e sg. subj.) Luc 14/ 32, pesara (3 e sg. fut.) Mt. 6/ 30, pesava Mt. 1/ 20, Mt. 9/ 20, Luc 1/ 29, Luc 3/ 15, Luc 12/ 42, pesavon Luc 1/ 66, pesavo Luc 2/ 44, peseron (3 e pl. p.s.) Mt. 16/ 7, Mc. 11/ 31, Luc 5/ 21, Luc 20/ 5, Luc 20/ 14; pessava Luc 1/ 9, Luc 11/ 38. Cf. L EVY P pensar, L EVY 6: 288, R AYNOUARD 4: 494 pensar. [pesar] 2 (Vulg. alligare, fr. bander) v. ‘ bander, panser ’ : pesa (3 e sg. prés.) Luc 10/ 34. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4: 501 pensar. pescador (Vulg. piscator, fr. pêcheur) n. m. ‘ pêcheur ’ : pescadors Mt. 4/ 18, Mt. 4/ 19, Mc. 1/ 16, Mc. 1/ 17; pescadours Luc 5/ 10. Cf. L EVY P pescador, R AYNOUARD 4: 482 pescaire. pescadour cf. pescador. pesegre cf. perseguir. peseguir cf. perseguir. 4.2. Inventaire 111 <?page no="394"?> [pesejar] (Vulg. scindere, fr. se fendre) v. ‘ rompre, briser ’ : pesegeron (3 e pl. p.s.) Mt. 27/ 51. Cf. L EVY P pesejar, L EVY 6: 291s., R AYNOUARD 4: 526 pesseiar. pessamen(t) cf. pesamen. [pessar] cf. pesar. peul (= pel, Vulg. pilis, fr. poil) n. m. ‘ poil; peau ’ [? ]): peul Mc. 6/ 1. Cf. L EVY P pel 1 et pel 2 , L EVY 6: 188, R AYNOUARD 4: 483. Cf. aussi pel. peyra cf. peira. peyrara (= peiraria, Vulg. (fondamentum super) petram, fr. (fondation sur de la) roche) n. f. ‘ amas de pierres, roche [? ] ’ : (fondament de) peyrara Luc 6/ 48. Cf. L EVY P peiraria, L EVY 6: 180, R AYNOUARD 4: 531 peirieira. [peyrir] cf. perir. peys cf. peis. peysina (= piscina, Vulg. piscina, fr. piscine) n. f. ‘ piscine, bassin ’ : peysina Jean 5/ 2, Jean 5/ 4 (2 fois). Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4: 483 piscina. peyso(n) cf. peis. [pezar] (Vulg./ fr. Ø) v. ‘ peser, avoir la valeur de ’ : pezavon Luc 21/ 2. Cf. L EVY P pezar, L EVY 6: 303ss., R AYNOUARD 4: 494. pharizien cf. farizien. pietat (Vulg. misereri, fr. aver pietat) n. f. ‘ pitié, compassion, miséricorde ’ : pietat Mt. 9/ 36, Mt. 14/ 14, Mt. 15/ 32, Mt. 18/ 27, Mt. 20/ 33; pitat Luc 7/ 13, Luc 18/ 38. Cf. L EVY P piatat, L EVY 6: 313s., R AYNOUARD 4: 544. pisticis (Vulg. (nardum) pisticum, fr. (nard) fort coûteux) adj. ‘ précieux, coûteux ’ : (enguen precios que fon dig nardis) pisticis Jean 12/ 3. Manque dans les ouvrages référence. pitat cf. pietat. planamen (Vulg. palam, fr. franchement) adv. ‘ clairement, ouvertement ’ : planamen Jean 18/ 20. Cf. L EVY P planamen, L EVY 6: 355s., R AYNOUARD 4: 552. planta (Vulg. plantatio, palmes, fr. plant, sarment) n. f. ‘ plante, plant, plantation ’ : planta Mt. 15/ 13, plantas Jean 15/ 2. Cf. L EVY P planta 1 , L EVY 6: 361s., R AYNOUARD 4: 555. plas (Vulg. culex, fr. moucheron) n. m. ‘ moucheron ’ : plas Mt. 23/ 24. Manque dans les ouvrages de référence. S ’ agissant d ’ un passage corrompu (cf. N à Mt. 23/ 24), cette attestation reste suspecte. 4. Lexique 112 <?page no="395"?> plazer (Vulg. placere, complacere, placitum esse, fr. être le bon plaisir, être content, plaire) v. ‘ plaire, faire plaisir ’ : plas (2 e sg. prés.) Mt. 11/ 26, Luc 3/ 22, Luc 5/ 12, Luc 10/ 21, plas (3 e sg. prés.) Luc 12/ 31, Luc 12/ 47, Jean 8/ 29, plac (3 e sg. p.s.) Mc. 6/ 22, Luc 5/ 13, plagron (3 e pl. p.s.) Mc. 3/ 13, plazen (p.pr.) Mt. 3/ 17, Mc. 1/ 11. Cf. L EVY P plazer 1 , L EVY 6: 372s., R AYNOUARD 4: 559. plenetat (Vulg. plenitudo, fr. plénitude) n. f. ‘ plénitude, abondance, multitude ’ : plenetat Jean 1/ 16. Cf. L EVY P plendat, L EVY 6: 382s., R AYNOUARD 4: 569. [ploure] (Vulg. tempesta (esse), fr. mauvais temps), v. ‘ pleuvoir, tomber de la pluie ’ : plou (3 e sg. prés.) Mt. 16/ 3. Cf. L EVY P ploure, L EVY 6: 396, R AYNOUARD 4: 578. pluja (= ploja, Vulg. nimbus, fr. pluie) n. f. ‘ pluie, averse, tempête ’ : pluja Luc 12/ 54. Cf. L EVY P ploja, L EVY 6: 391s., R AYNOUARD 4: 578. [pocezir] (= posezir, Vulg. possidere, fr. posséder, hériter) v. ‘ posséder, hériter acquérir ’ : pocezire (1 ère sg. fut.) Luc 18/ 12, pocezira (3 e sg. fut.) Mt. 19/ 29, pocezires (2 e pl. fut.) Mt. 25/ 34, poceziron (3 e pl. fut.) Mt. 5/ 4, pocezis (3 e sg. p. s.) Luc 14/ 33. Cf. L EVY P posezir, L EVY 6: 483, R AYNOUARD 4: 616. poder (Vulg. potestas, placitum, fr. pouvoir, plaisir) n. m. ‘ pouvoir, puissance, capacité ’ : poder Mt. 3/ 12, Mt. 9/ 6 (2 fois), Mt. 9/ 34, Mt. 10/ 1, Mt. 11/ 26, Mt. 12/ 24 … Cf. L EVY P poder, L EVY 6: 407ss., R AYNOUARD 4: 582. poder (Vulg. posse, fr. pouvoir) v. ‘ pouvoir, avoir la possibilité, la capacité, le talent ’ : podi (1 ère sg. prés.) Mc. 5/ 28, puesc (do.) Mt. 20/ 15, Jean 5/ 30, podes (2 e sg. prés.) Mt. 5/ 34 - 36, Mt. 8/ 2, Mt. 27/ 42, Mc. 1/ 40, Mc. 9/ 21, Mc. 9/ 22 … , pot (3 e sg. prés.) Mt. 5/ 14, Mt. 6/ 20 - 21, Mt. 6/ 24, Mt. 9/ 11 (2 fois), Mt. 10/ 28, Mt. 12/ 26 … , po (do.) Luc 6/ 48, podem (1 ère pl. prés.) Jean 13/ 37, podes (2 e pl. prés.) Mt. 6/ 24, Mt. 12/ 34, Luc 12/ 26, Jean 8/ 21, Jean 13/ 33, Jean 13/ 35 … , podets (do.) Luc 16/ 13, podon (3 e pl. prés.) Mt. 9/ 15, Mc. 10/ 28 (2 fois), Mt. 12/ 5, Mc. 2/ 19, Jean 3/ 9 … , puesca (3 e sg. subj.) Mt. 6/ 27, Mt. 7/ 24, Mt. 9/ 28, Mt. 13/ 28, Mt. 19/ 16 … , puscas (2 e pl. subj.) Mt. 23/ 15, poiras (2 e sg. fut.) Luc 6/ 42, poira (3 e sg. fut.) Mt. 10/ 29, poiras (2 e pl. fut.) Mc. 14/ 7, poyras (2 e sg. fut.) Mc. 21/ 22, Mt. 24/ 22, poyra (3 e sg. fut.) Mt. 19/ 25, Mc. 10/ 26, Luc 14/ 31, Luc 18/ 26, Jean 3/ 3 … , poyram (1 ère pl. fut.) Mc. 8/ 4, poyras (2 e pl. fut.) Mc. 9/ 22, poires (do.) 7/ 32, poyran (3 e pl. fut.) Luc 13/ 24, Luc 21/ 15, podie (3 e sg. impf.) Mt. 8/ 28, Mt. 22/ 46, Mc. 1/ 45, Mc. 5/ 3, Mc. 13/ 22 … , podien (3 e pl. impf.) Mc. 2/ 2, Mc. 2/ 4, Mc. 3/ 20, Mc. 3/ 21, Mc. 5/ 4 … , poguem (1 ère pl. p.s.) Mc. 9/ 27, pogron (3 e pl. p.s.) Luc 20/ 26, pogues (3 e sg. subj.impf.) Mt. 15/ 33, Mc. 6/ 19, Mc. 9/ 21, 4.2. Inventaire 113 <?page no="396"?> Mc. 14/ 10, Mc. 14/ 11, pogueson (3 e pl. subj.impf.) Mt. 12/ 10. Mc. 3/ 2, Mc. 6/ 31, Mc. 12/ 13, Luc 20/ 20, Luc 22/ 2, poguezon (do.) Luc 22/ 6, porye (1 ère sg. cond.1) Luc. 11/ 7, poirie (3 e sg. cond.1) Jean 3/ 2, poirien (3 e pl. cond.1) Mc. 14/ 1, Mc. 3/ 6, Mc. 11/ 18, poyrem (1 ère pl. cond.1) Mt. 20/ 22, Jean 14/ 5, poyres (2 e pl. cond.1) Mc. 10/ 38, Mc. 10/ 40, Jean 5/ 44, Jean 7/ 34, poyries (do.) Mt. 20/ 22, poyrien (3 e pl. cond.1) Mt. 12/ 14, Mc. 3/ 6, Mc. 11/ 18, pogra (3 e sg. cond.2) Mt. 26/ 9, Mc. 14/ 5, pogut (p.p.) Mt. 17/ 15, Mt. 26/ 40, Mc. 9/ 17. Cf. L EVY P poder, L EVY 6: 407ss., R AYNOUARD 4: 582. poderos (Vulg. potens, violentus, fortis, fr. violent, vigoureux, possible, souverain) adj./ n. m. ‘ puissant, capable, riche, fort, possible ’ : poderos Mt. 3/ 9, Mt. 11/ 12, Mt. 12/ 29, Mt. 25/ 21, Mt. 14/ 36 … , poderozes Luc 1/ 52. L EVY P poderos, L EVY 6: 414s., R AYNOUARD 4: 582. poestat (= podestat, Vulg. potestas, fr. pouvoir) n. f. ‘ pouvoir, puissance ’ : poestat Mc. 10/ 42. Cf. L EVY P podestat, L EVY 6: 417ss., R AYNOUARD 4: 583. Cf. aussi potestat. pog (Vulg. uber, fr. sein) n. m. ‘ sein, poitrine, mamelle ’ : pogs Luc 11/ 27. Manque avec cette signification dans les ouvrages de référence. [pojar] (Vulg. ascendere, fr. monter) v. ‘ monter, surmonter ’ : pojan (p.pr.) Jean 6/ 63, pojans (do.) Jean 1/ 51. Cf. L EVY P pojar, L EVY 6: 424ss., R AYNOUARD 4: 664ss. pueiar. polpra (Vulg. purpura, fr. pourpre) n. f. ‘ pourpre, étoffe/ vêtement couleur de pourpre ’ : polpra Mc. 15/ 20, Luc 16/ 19, poulpra Mc. 15/ 17. Cf. L EVY P polpra, R AYNOUARD 4: 602. Cf. aussi porpra. ponpra (Vulg. chlamys coccinea, fr. casaque écarlate) n. f. ‘ pourpre, vêtement/ étoffe couleur de pourpre ’ : ponpra Mt. 27/ 28. Cf. L EVY P polpra, R AYNOUARD 4: 602. Cf. aussi polpra. porc (Vulg. porcus, fr. cochon) n. m. ‘ porc, cochon ’ : porx (pl.) Mt. 8/ 30, Mt. 8/ 31, Mt. 8/ 32, Mt. 8/ 33, Mc. 5/ 11, Mc. 5/ 12 … ; pors Mt. 7/ 6, Luc 15/ 16. Cf. L EVY P porc, L EVY 6: 460, R AYNOUARD 4: 601. [porgar] (Vulg. purgare, fr. nettoyer) v. ‘ nettoyer, cribler, vanner ’ : porgera (3 e sg. fut.) Luc 3/ 17. Cf. L EVY P porgar, L EVY 6: 463. [porger] (Vulg. dare, fr. donner) v. ‘ présenter, donner, tendre ’ : porges (2 e sg. p.s.) Luc 19/ 23. Cf. L EVY P porger, L EVY 6: 464. 4. Lexique 114 <?page no="397"?> porquier (Vulg. Ø, fr. porcher) n. m. ‘ porcher, gardien des porcs ’ : porquier Luc 15/ 15, porquiers Luc 8/ 34. Cf. L EVY P porquier, L EVY 6: 464, R AYNOUARD 4: 601. pors cf. porc. porta (Vulg. ostium, porta, ianua, fr. porte) n. f. ‘ porte, entrée, portail ’ : porta Mt. 6/ 6, Mt. 7/ 13 - 14, Mt. 24/ 33, Mt. 25/ 11, Mt. 26/ 71 … , portas Mt. 16/ 18, Mt. 25/ 10, Luc 12/ 36, Jean 5/ 2. Cf. L EVY P porta 1 , L EVY 6: 468ss., R AYNOUARD 4: 604. portada (Vulg. ostium, fr. porte) n. f. ‘ porte, portail ’ : portada Luc 11/ 7. Manque dans les ouvrages de référence. portadura (Vulg. sterilis, fr. stérile) n. m. ‘ fertilité, avoir des enfants ’ : (ysida de) portadura Luc 1/ 7. Cf. L EVY P portadura; les significations données par L EVY et R AYNOUARD ne conviennent pas à notre passage. porx cf. porc. pos (Vulg. puteus, fons, fr. puits, source) n. m. ‘ puits, source, fontaine ’ : pos Luc 14/ 5, Jean 4/ 6, Jean 4/ 7, Jean 4/ 11, Jean 4/ 12; potz Mt. 12/ 11. Cf. L EVY P potz, R AYNOUARD 4: 617. potestat (Vulg. potestas, fr. ordre, pouvoir) n. f. ‘ pouvoir, puissance ’ : potestat Mt. 8/ 9, Jean 17/ 2. Cf. L EVY P podestat, L EVY 6: 417ss., R AYNOUARD 4: 583. Cf. aussi poestat. potz cf. pos. poulpra cf. polpra, porpra. pouls (= pols, Vulg. pulvis, fr. poussière) n. m./ f. ‘ poussière; poudre ’ : pouls Mt. 10/ 14; pouz Luc 9/ 5. Cf. L EVY P pols, L EVY 6: 435 s. pols 2 , R AYNOUARD 4: 592. pour (= per, Vulg. expression casuelle, fr. pour, à cause de, inf. direct) prép. ‘ pour, avec l ’ intention, à cause de ’ : Luc 10/ 25, Luc 12/ 49, Luc 12/ 51, Luc 13/ 16, Luc 14/ 1, Luc 14/ 18, Luc 18/ 18, Jean 12/ 11, Jean 12/ 47. N ’ existe pas dans les ouvrages de référence qui ont ou per ou une expression casuelle. Emprunt au français? pouz cf. pouls. pozar (Vulg. haurire, fr. puiser) v. ‘ puiser ’ : pozar Jean 4/ 7, 4/ 15, pozes (2 e sg. subj.impf.) Jean 4/ 11. Le verbe pozar manque dans L EVY P et L EVY , mais il y existe un certain nombre de dérivés de la racine poz-, R AYNOUARD 4: 617 pozar. prat (Vulg. ager, fr. champ) n. m. ‘ pré ’ : prat Mt. 6/ 30. 4.2. Inventaire 115 <?page no="398"?> Manque L EVY P, qui a cependant prada et un certain nombre de dérivés; L EVY 6: 498 prat, R AYNOUARD 4: 618 do. precios (Vulg. speciosus, pretiosus, fr. bien, de grand prix, coûteux, délicat) adj. ‘ précieux, coûteux, délicat ’ : precios Mt. 23/ 27, Mt. 26/ 7, Mc. 14/ 3, Mc. 16/ 1, Jean 12/ 3, preciozes Mt. 7/ 6, Luc 20/ 46, preciozas Mt. 11/ 7, Mt. 13/ 45. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4: 640 precios. premieira (Vulg. prior, prima) adj. ‘ première ’ : premieira Mt. 27/ 64, Luc 2/ 2, Jean 8/ 7. Cf. premier. premeyramens cf. premieiramen(t/ s). premieiramen(s) cf. premieramen(t/ s). premier (Vulg. primus, fr. premier) adj.num. ‘ premier, de devant, aîné, ancien ’ : premier Mt. 10/ 2, Mt. 17/ 26, Mt. 20/ 27, Mt. 21/ 28, Mt. 21/ 28, … Cf. L EVY P primier, L EVY 6: 553ss., R AYNOUARD 4: 644 primer. Cf. aussi primer. premieramen(t/ s) (Vulg. prius, primum, fr. d ’ abord) adv. ‘ d ’ abord, en premier lieu, premièrement ’ : premieramen Mt. 8/ 21, Mt. 12/ 29, Mc. 9/ 10, Mc. 9/ 11, … premierament Mt. 13/ 30, Luc 17/ 25, Jean 18/ 13, premyeramens Luc 10/ 5, Luc 21/ 9; premeiramens Luc 17/ 25, premeyramens Jean 12/ 16; premieiramen Mc. 7/ 27, Mc. 13/ 10, Jean 6/ 63, premieiramens Mt. 22/ 26, Mt. 24/ 6, Mc. 3/ 27, Jean 7/ 51, premieyramen Jean 2/ 10. Cf. L EVY P primieramen, L EVY 6: 558, R AYNOUARD 4: 644. premyeramens cf. premieramen(t/ s). prendre (Vulg. accipere, tollere, diripere, prehendere, insistere … , fr. prendre, recevoir, enlever, s ’ emparer, piller, en avoir assez … ) v. ‘ prendre, saisir, recevoir, voler, accepter … ’ : prendre Luc 11/ 53, pren (2 e pl. imp.) Mt. 2/ 13, Mt. 2/ 20, Mt. 7/ 3, Mt. 7/ 8, Mt. 9/ 6, Mt. 10/ 38 … ; prenes (2 e pl. imp.) Mt. 26/ 26, Mc. 26/ 48, Mc. 13/ 28, Mc. 14/ 22, Jean 18/ 31, prenez (2 e pl. prés.) Luc 11/ 42, prenon (3 e pl. prés.) Mt. 17/ 24, Luc 30/ 34, prenras (2 e sg. fut.) Mt. 17/ 26, prengas (2 e sg. subj.) Luc 14/ 12, prenga (3 e sg. subj.) Mt. 16/ 24, Mt. 19/ 10, Mc. 12/ 19, Luc 9/ 23, prenie (3 e sg. impf.) Jean 7/ 23, pres (3 e sg. p.s.) Mt. 1/ 24, Mt. 2/ 14, Mt. 2/ 21, Mt. 4/ 8, Mt. 8/ 15 … , prezes (2 e pl. p.s.) Mt. 26/ 55, prengron (3 e pl. p.s.) Luc 5/ 6, preron (do.) Mt. 21/ 35, Mt. 21/ 39, Mt. 25/ 3, Mt. 25/ 4, Mt. 27/ 6 … , prezon (do.) Mt. 25/ 1, Mt. 26/ 50, Mc. 12/ 3, Mc. 14/ 46, Jean 12/ 13, Jean 18/ 12, prezeron (do.) Mc. 14/ 51, prengueson (3 e pl. subj.impf.) Mt. 22/ 15, Luc 11/ 54, prezeson (do.) Mt. 26/ 4, prezeso (do.) Jean 7/ 32, prezes (p.p. m.pl.) Mc. 13/ 11, Luc 12/ 4, preza (p.p. f. sg.) Mt. 9/ 15, Luc 5/ 9, Jean 8/ 3. Cf. L EVY P prendre, L EVY 6: 509ss., R AYNOUARD 4: 625. Cf. aussi penre. prenre cf. prendre. 4. Lexique 116 <?page no="399"?> prens (Vulg. praegnans, fr. enceinte) adj./ n. f. ‘ enceinte, portante ’ : prens Mt. 24/ 19, Mc. 13/ 17, Luc 2/ 5. Cf. L EVY P prenh, L EVY 6: 515s., R AYNOUARD 4: 636 prenh. [prepauzar] (Vulg. faciem firmare, fr. résoudre) v. ‘ (se) décider, (se proposer), résoudre ’ : prepauza Luc 9/ 51. Cf. L EVY P prepauzar, L EVY 6: 520s., R AYNOUARD 4: 464 perpauzar. presen (Vulg./ fr. Ø) adj. ‘ présent, sur lieu ’ : presens Mc. 15/ 40. Cf. L EVY P prezen, L EVY 6: 534ss., R AYNOUARD 3: 197, 6: 17. pretori (Vulg. praetorium, fr. prétoire) n. m. ’ prétoire, résidence du préteur: pretori Mt. 27/ 27. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 4: 639 pretori. preveire (= preire, Vulg. sacerdos, fr. grand prêtre), n. m. ‘ prêtre, grand prêtre, chef des prêtres ’ : preveire Mc. 14/ 53, Mc. 14/ 63, Luc 3/ 2, preveires Mt. 2/ 3, Mt. 26/ 47, Mc. 14/ 10, Mc. 14/ 55, Mc. 14/ 60 … ; preveyre Luc 1/ 5, Luc 1/ 8, Luc 10/ 31, preveyres Mc. 8/ 31, Mc. 11/ 18, Luc 9/ 22, Luc 17/ 14, Luc 19/ 47 … Cf. L EVY P preire, L EVY 6: 528s., R AYNOUARD 4: 638. preveyre cf. preveire. preyo(n) (Vulg. carcer, fr. prison) n. f. ‘ prison, cachot ’ : preyon Mt. 5/ 25, Mt. 10/ 19, Mt. 25/ 36, preyo Mt. 18/ 30, Mt. 18/ 34. Cf. L EVY P preizon, L EVY 6: 501s., R AYNOUARD 4: 628 preiso. Cf. aussi prio. preza (Vulg. capture, fr. pêche) n. f. ‘ prise, capture ’ : preza Luc 5/ 9. Cf. L EVY P preza, L EVY 6: 582s., R AYNOUARD 4: 627. prezic (Vulg. (audire) eum, fr. (l ’ )écouter) n. m. ‘ sermon, discours, enseignement ’ : (auzir le sieu) prezic Luc 21/ 38. Cf. L EVY P prezic, L EVY 6: 542s., R AYNOUARD 4: 620. Nom (complément d ’ objet) ajouté par le traducteur et remplaçant Jésus. prezicacio (= prezicansa, Vulg. praedicatio, fr. prédication) n. f. ‘ prédication, sermon ’ : prezicacio Mt. 12/ 41. Manque L EVY P et L EVY (mais L EVY P a prezicamen et prezicansa, L EVY 6: 543 prezicamen); R AYNOUARD 4: 620 predicatio. prezicar (= predicar, Vulg. praedicare, fr. prêcher, enseigner, proclamer) v. ‘ prêcher, enseigner, exhorter ’ : prezicar Mt. 4/ 17, Mt. 11/ 1, Mc. 1/ 31, Mc. 3/ 14, Mc. 6/ 34 … , prezica (3 e sg. prés.) Mc. 3/ 1, prezicas (2 e pl. imp.) Mt. 10/ 7, Mt, 10/ 27, Mt. 28/ 19, Mc. 16/ 15 … , prezican (3 e pl. prés.) Mt. 9/ 35, prezicavas (2 e sg. impf.) Luc 13/ 26, prezicava (3 e sg. prés.) Mt. 3/ 1, Mt. 4/ 22, Mt. 21/ 17, Mt. 21/ 23, Mc. 1/ 4, Mc. 1/ 6, prezicavon (3 e pl. impf.) Mc. 6/ 12, preziqueron (3 e pl. p.s.) Mc. 16/ 20, prezican (p.pr.) Mc. 1/ 14, Mc. 6/ 6, Luc 3/ 3, Luc 8/ 1, Luc 9/ 6 … , prezicant (do.) Mc. 5/ 20, prezicat (p.p.) Mt. 26/ 13, Mc. 14/ 9, Luc 16/ 16, prezicada (do.) Mt. 24/ 14. 4.2. Inventaire 117 <?page no="400"?> Cf. L EVY P prezicar, L EVY 6: 543ss., R AYNOUARD 4: 620. prezonier (= prionier, Vulg. vinctus, fr. prisonnier) n. m. ‘ prisonnier, captif ’ : prezoniers Mc. 15/ 6. Cf. L EVY P s. preizonier, L EVY 6: 503, R AYNOUARD 4: 628. Cf. aussi prionier. [priar] (= pregar, Vulg. orare, fr. demander) v. ‘ prier, demander ’ : prian (p.pr.) Luc 2/ 36. Manque sous cette forme dans les ouvrages de référence. Emprunt au français? La forme normale et courante dans nos textes est pregar etc. prieysa (= preisa, presa, Vulg. turba, fr. foule) n. f. ‘ pression, presse, mêlée, foule ’ : prieysa Luc 19/ 3. Cf. L EVY P preisa, L EVY 6: 500s., R AYNOUARD 4: 622s. primier (Vulg. prior, fr. (le) premier) adj./ n. m. ‘ premier, de devant ’ : primier Mt. 12/ 45, Luc 19/ 16. Cf. L EVY P primier, L EVY 6: 553ss., R AYNOUARD 4: 644 primer. Cf. aussi premier. princep (= prince, princip, Vulg. princeps, fr. chef) n. m. ‘ prince, chef, général ’ : princep Mt. 9/ 18, Mt. 9/ 23, Mt. 26/ 57, Mt. 26/ 58, Mt. 26/ 62 … , princeps Mt. 2/ 4, Mt. 2/ 6, Mt. 12/ 24, Mt. 16/ 21, Mt. 20/ 25 … Cf. L EVY P prince, L EVY 6: 558s., R AYNOUARD 4: 645. prionier (= prezonier, Vulg. vinctus, fr. prisonnier) n. m. ‘ prisonnier, captif ’ : prionier Mt. 27/ 15, Jean 18/ 39. Cf. L EVY P s. preizonier, L EVY 6: 503, R AYNOUARD 4: 628. Cf. aussi prezonier. prio (= prezon, Vulg. vinctus, fr. prisonnier) n. f. ‘ prison ’ : (en la) prio Mt. 27/ 16. Manque sous cette forme dans les ouvrages de référence. Cf. cependant L EVY P preizon, L EVY 6: 501s., R AYNOUARD 4: 628 preiso. Cf. aussi preyon. privat (Vulg. domesticus, fr. gens de la maison) n. m. ‘ gens/ membre de la maison/ famille ’ : privatz Mt. 10/ 25. Cf. L EVY P privat (adj.), L EVY 6: 563ss., R AYNOUARD 4/ 647. [proar] (Vulg./ fr. Ø) ‘ éprouver, établir, être efficace ’ : proada (p.p./ adj. f.) Jean 5/ 2. Cf. L EVY P proar, L EVY 6: 569s., R AYNOUARD 4: 650. [procezir] (Vulg. constituere, fr. établir) v. ‘ constituer, établir, instituer ’ : procezira Luc 12/ 44. Cf. L EVY P procezir, L EVY 6: 573s., R AYNOUARD 2: 390. procurador (Vulg. procurator, procurans, fr. gouverneur) n. m. ‘ procurateur, gouverneur ’ : procurador Mt. 2/ 2, Mt. 27/ 27, Luc 3/ 1, Luc 8/ 3. 4. Lexique 118 <?page no="401"?> Cf. L EVY P procurador, L EVY 6: 574s., R AYNOUARD 2: 532. [profechar] (Vulg. proficere, fr. servir, gagner) v. ‘ gagner, profiter, servir ’ : profe (3 e sg. prés.) Jean 12/ 19, profechava Mt. 27/ 24; proficha (3 e sg. prés.) Luc 14/ 35, profiecha (do.) Mt. 16/ 26, Mc. 8/ 36, Luc 9/ 25, Jean 6/ 64. Cf. L EVY P profechar, L EVY 6: 579s., R AYNOUARD 4: 650. profechos (= profechivol, Vulg. (in)utilis, fr. (in)utile) adj. ‘ utile, profitable ’ : (pauc) profechozes Luc 17/ 9-10. Cf. L EVY P profechivol, L EVY 6: 580; R AYNOUARD 4: 649 profechos. profecia (Vulg. dictum (esse), dicere, fr. parole, prophétie) n. f. ‘ parole, prophétie, annoncement ’ : profecia Mt. 2/ 17, Mt. 12/ 17, Mt. 13/ 14, Mt. 21/ 4, Mt. 21/ 16 … , profecias Mt. 22/ 40, Luc 18/ 31, Luc 21/ 22. Manque dans les ouvrages de référence. profeta (Vulg. profeta, fr. prophète) n. m. ‘ prophète ’ : Mt. 1/ 22, Mt. 2/ 5, Mt. 2/ 15, Mt. 2/ 23, Mt. 11/ 9 (2 fois), Mt. 11/ 10, Mt. 11/ 11 … , profetas Mt. 5/ 12, Mt. 5/ 17-18, Mt. 7/ 12, Mt. 7/ 15, Mt. 11/ 13, Mt. 16/ 13 … Cf. L EVY P profeta, L EVY 6: 582, R AYNOUARD 4: 657. [profetizar] (Vulg. prophetizare, prophetare, fr. prophétiser) v. ‘ prophétiser, prédire, annoncer ’ : profetiza (3 e sg. prés.) Mt. 26/ 68, Mc. 7/ 6, Mc. 14/ 65, profetizet (3 e sg. p.s.) Mt. 3/ 2, Jean 11/ 51, profetizeron (3 e pl. p.s.) Mt. 11/ 13, profetizant (p.pr.) Luc 2/ 27, profetizan (do.) Mt. 22/ 43, Mt. 24/ 15, Mc. 12/ 36, Luc 1/ 67, profetizen (do.) Mc. 12/ 36, profetizat (p.p.) Mt. 7/ 22. Cf. L EVY P profetizar, L EVY 6: 583, R AYNOUARD 4: 656. La forme profetizen (p.pr.) est soit une erreur de scribe, soit une forme analogique d ’ après les verbes en -ir etc. [profichar] cf. profechar. profieg (= profech, Vulg./ fr. Ø) n. m. ‘ avantage, profit ’ : profieg Luc 8/ 14. Cf. L EVY P profech, L EVY 6: 579, R AYNOUARD 4: 649. [prometre] (Vulg. iurare, promittere pacisci, fr. jurer, promettre, convenir) v. ‘ promettre, assurer, convenir ’ : promet (3 e sg. prés.) Mt. 23/ 16, prometon (3 e pl. prés.) Mc. 14/ 11, promes (3 e sg. p.s.) Luc 1/ 55, promez (do.) Luc 1/ 70, promezon (3 e pl. p.s.) Luc 22/ 5, promes (p.p.) Luc 1/ 45, Luc 2/ 29. Cf. L EVY P prometre, L EVY 6: 585s., R AYNOUARD 4: 227. propi cf. propri. propri (= propi, Vulg. proprius, fr. propre) adj./ adv. ‘ propre, personnel ’ : proprias Jean 16/ 32; propia Jean 7/ 18, propias Mt. 17/ 3, Jean 1/ 11. Cf. L EVY P propri, L EVY 6: 592s., R AYNOUARD 4: 657. [propriar] (= apropjar, Vulg. pervenire, fr. être sur) v. ‘ (s ’ )approcher ’ : propriava Jean 11/ 55. Cf. L EVY P propchar. 4.2. Inventaire 119 <?page no="402"?> pros (paterfamilias, Ø, fr. maître de maison, Ø) adj. ‘ bon, excellent, de valeur ’ : pros Mt. 13/ 3, Mt. 14/ 52, Mt. 20/ 1, Mt. 21/ 33, Mt. 25/ 14 … Cf. L EVY P pro 3 , L EVY 6: 566ss., R AYNOUARD 4: 659. [protestar] (Vulg. protestatus est, fr. attester) v. ‘ protester, affirmer ’ : protestet (3 e sg. p.s.) Jean 13/ 21. Manque L EVY P; L EVY 6: 596, R AYNOUARD 5: 358. proverbi (Vulg. proverbium, fr. similitude) n. m. ‘ proverbe, sentence, parabole ’ : proverbis Jean 16/ 25, Jean 16/ 29. Cf. L EVY P proverbi, L EVY 6: 597s., R AYNOUARD 5: 504. prueyme (= prosme, Vulg. proximus, frater, sacerdos, fr. proche, frère, prêtre) n. m. ‘ prochain, parent ’ : prueyme Mt. 5/ 43, Mt. 7/ 2, Mt. 8/ 4, Mt. 18/ 15, Mt. 18/ 21 … Manque sous cette forme dans L EVY P et L EVY , qui connaissent cependant l ’ entrée prosme; R AYNOUARD 4: 665 donne prueyme comme variante sous proyme. pruve (= prova, proansa, Vulg. aliquid, fr. parole) n. f. ‘ preuve, erreur ’ : pruve Luc 11/ 54. Cf. L EVY P proa, L EVY 6: 567s., R AYNOUARD 4: 651 prova. public (= poblical, Vulg. publicanus, fr. Ø) adj. ‘ public, pécheur, criminel ’ : public Luc 5/ 27, publix Mc. 2/ 15, Luc 5/ 29, Luc 15/ 1. Manque L EVY P, qui ne connaît que poblical; L EVY 6: 405 poblic, R AYNOUARD 4: 580 public. publica (Vulg. spelunca, fr. antre) n. f. ‘ lieu public, antre, caverne ’ : publica Mc. 11/ 17. Manque dans les ouvrages de référence. publica(n) (Vulg. publicanus, fr. percepteur, publicain, bailli des impôts): n. m. ‘ percepteur, receveur ’ publica Luc 18/ 10, Luc 18/ 11, Luc 18/ 13, Luc 18/ 14, publicans Luc 19/ 2, publicas Mt. 5/ 46, Mt. 9/ 10, Mt. 9/ 11, Luc 15/ 1. Cf. R AYNOUARD 4: 580; manque L EVY P et L EVY . pueg (= pog, Vulg. mons, fr. montagne) n. m. ‘ puy, colline, montagne ’ : pueg Mt. 4/ 8, Mt. 5/ 1, Mt. 14/ 23, Mt. 15/ 29, Mt. 17/ 19 … Cf. L EVY P pog; manque L EVY et R AYNOUARD (? ). pueis (= pois, Vulg. autem, ergo, ecce, tunc … , fr. si, donc, d ’ abord, voilà … ) adv./ prép. ‘ puis, aprés, alors, après, ensuite … ’ : pueis Mt. 6/ 30, Mt. 7/ 11, Mt. 8/ 21, Mt. 10/ 4, Mt. 12/ 44 … ; pueys Luc 5/ 27, Luc 6/ 42, Luc 9/ 16, Luc 10/ 33, Luc 12/ 4 … Cf. L EVY P pois, L EVY 6: 421, R AYNOUARD 4: 587. puelh (= pol, Vulg. par, fr. paire) n. m.: puelh ‘ petit d ’ un oiseau, poulet ’ Luc 2/ 24. Cf. L EVY P pol, L EVY 6: 426, R AYNOUARD 4: 589. 4. Lexique 120 <?page no="403"?> La traduction de lat. par par occ. pol/ puelh est soit une erreur du traducteur, soit une bévue du copiste. pueys cf. pueis. purgador (Vulg. purgans, fr. purifier) adj. ‘ purifiant, nettoyant ’ : purgador Mc. 7/ 19. Manque comme adj. dans les ouvrages de référence. purgador (Vulg. secessus, fr. expulser aux cabinets) n. m. ‘ sortie, nettoyage ’ : purgador Mt. 15/ 17. Cf. L EVY P porgador 2 , L EVY 6: 672, R AYNOUARD 4: 672 (? ). [purgar] (Vulg. permundare, purgare, fr. nettoyer, purifier) v. ‘ purger, purifier, nettoyer ’ : purgara (3 e sg. fut.) Mt. 3/ 12, Jean 15/ 2. Cf. L EVY P purgar, L EVY 6: 606, R AYNOUARD 4: 671. purgatori (Vulg. ignis, fr. feu) n. m. ‘ feu, purgatoire ’ : purgatori Mc. 9/ 48. Cf. L EVY P porgador 3 , L EVY 6: 463, R AYNOUARD 4: 672 purgatori 1 . purificacio(n) (Vulg. purificatio, fr. purification) n. f. ‘ purification, nettoyage ’ : purificacion Jean 2/ 6, purificacio Jean 3/ 25. Cf. L EVY 6: 606 purification, R AYNOUARD 4: 671 purificacio. [purtar] (= portar, Vulg. iactare, fr. mettre) v. ‘ porter, apporter, jeter ’ : purtano (3 e pl. prés.) Mc. 12/ 41. Cf. L EVY P portar, L EVY 6: 476ss., R AYNOUARD 4: 605. pus (= plus, Vulg. Ø/ comparatif, fr. Ø, plus) adv. ‘ plus ’ : pus Mt. 3/ 11, Mt. 4/ 5, Mt. 7/ 5, Mt. 9/ 5, Mt. 12/ 42 … Cf. L EVY P plus, L EVY 6: 398ss., R AYNOUARD 4: 576. Q quec (Vulg. nemo, fr. ne … personne) pron./ art. indéf. ‘ aucun ’ : non … quec Luc 19/ 30. Cf. L EVY P quec, L EVY 6: 611, R AYNOUARD 5: 16. [quisar] (Vulg. relinquere, fr. laisser) v. ‘ laisser, quitter, abandonner ’ : quise (1 ère sg. prés.) Jean 16/ 28. Quisar doit être une variante de quitar, ou mieux quitiar ‘ quitter ’ , qui n ’ est cependant nulle part ailleurs attestée. Éventuellement erreur de copiste? Cf. L EVY P quitar/ quitiar, L EVY 6: 629ss., R AYNOUARD 5: 23. R [ralasar] (= relaisar, relaxar, Vulg. rapax, fr. rapaces) v. ‘ relâcher, mettre en liberté ’ : relases (p.p. m.pl.) Mt. 7/ 15. Cf. L EVY P relaisar, L EVY 7: 196, R AYNOUARD 4: 33 relaxar. Erreur du copiste qui a confondu relases et rapaces? 4.2. Inventaire 121 <?page no="404"?> ranc (Vulg. claudus, fr. boiteux) adj./ n. m. ‘ boiteux, estropié ’ : ranx Jean 5/ 3. Cf. L EVY P ranc 2 , L EVY 7: 22, R AYNOUARD 5: 39. rauba (Vulg. vestimentum, fr. manteau) n. f. ‘ robe; chose ’ Mc. 2/ 21, Luc 5/ 36, Luc 17/ 31. Cf. L EVY P rauba 1 , L EVY 7: 43ss., R AYNOUARD 5: 46. razin (Vulg. uva, fr. raisin) n. m. ‘ raisin ’ : razins Luc 6/ 44. Cf. L EVY P razim, L EVY 7: 58, R AYNOUARD 5: 51. re (= ren, Vulg. nihil, fr. rien) n. f. ‘ (non) quelque chose, rien ’ : re Luc 4/ 2. Cf. L EVY P ren, L EVY 7: 224s., R AYNOUARD 5: 81. realme (= reialme, Vulg. regio, regnum) n. m. ‘ royaume, région ’ : realme Luc 19/ 12, Luc 19/ 15, realmes Luc 21/ 10 (2 fois). Cf. L EVY P reialme, L EVY 7: 184, R AYNOUARD 5: 67. recebre (Vulg. accipere, recipere, fr. prendre, faire prendre, recevoir) v. ‘ recevoir, recueillir ’ : recebre Mt. 21/ 34, Mc. 12/ 2, Luc 6/ 34, Jean 6/ 21, Jean 7/ 39, receb (3 e sg. prés.) Luc 9/ 48 (3 fois), Luc 15/ 2, Luc 19/ 6, Jean 13/ 20 (4 fois), recep (do.) Mt. 9/ 40 (2 fois), Mt. 18/ 5 (2 fois), Mc. 9/ 36 (2 fois), Luc 16/ 25 … , receup (do.) Luc 1/ 24, recebes (2 e pl. prés.) Jean 3/ 11, Jean 5/ 43, recebon (3 e pl. prés.) Mt. 13/ 20, recipjan (3 e pl. subj.) Mt. 4/ 5, receupray (1 ère sg. fut.) Jean 14/ 3, recebra (3 e sg. fut.) Mc. 9/ 36, (2 fois), Luc 9/ 48, recebres (2 e pl. fut.) Luc 18/ 30, Jean 5/ 43, recebran (3 e pl. fut.) Luc 9/ 5, recebron (do.) Luc 10/ 10, Jean 1/ 12, recebia (3 e sg. impf.) Luc 7/ 15, recebie (do.) Luc 8/ 40, receut (3 e sg. p.s.) Luc 8/ 8, recepron (3 e pl. p.s.) Jean 4/ 45, receupron (do.) Mt. 27/ 27, Luc 9/ 53, Jean 1/ 11, receuput (p.p. m.sg.) Mt. 6/ 2, Mt. 6/ 5, Mt. 6/ 16, Mt. 25/ 24, Luc 1/ 54, receuputz (p.p. m.pl.) Mt. 20/ 9, Mt. 25/ 20, Mt. 26/ 60, receups (do.) Luc 16/ 9, receupuda (p.p. f.sg.) Mt. 28/ 15, Luc 19/ 15, receupudas (p.p. f.pl.) Jean 17/ 8. Cf. L EVY P recebre, L EVY 7: 89s., R AYNOUARD 2: 270. recidar (= reisidar, Vulg. suscitare, excitare, fr. réveiller) v. ‘ réveiller, susciter ’ : recideron (3 e pl. p.s.) Mt. 8/ 25, Mc. 4/ 38, Luc 8/ 24. Cf. L EVY P reisidar, L EVY 7: 194s., R AYNOUARD 5: 80 reissidar, 5: 221 rissidar. [recobrar] (Vulg. accipere, obumbrare, dare, fr. recourir, donner) v. ‘ recouvrer, retrouver, recevoir, accueillir ’ : recobra (3 e sg. prés.) Luc 7/ 15, Luc 16/ 6, Luc 16/ 7, recobrera (3 e sg. fut.) Mc. 10/ 30, Luc 1/ 35, recobrares (2 e pl. fut.) Luc 16/ 12, recobrat (p.p.) Luc 15/ 32. Cf. L EVY P recobrar, L EVY 7: 100, R AYNOUARD 2: 422. Correspondances peu convaincantes entre lat., fr. et occ. [recomptar] (Vulg. narrare, enarrare, nuntiare, fr. expliquer, informer, annoncer, faire connaître) v. ‘ raconter, annoncer, informer, dire ’ : recompteron (3 e pl. p.s.) Mt. 18/ 31, Luc 7/ 18, Luc 8/ 34, recomptat (p.p.) Jean 1/ 18. Cf. L EVY P recomtar, L EVY 7: 108ss., R AYNOUARD 2: 464. Cf. aussi recontar. 4. Lexique 122 <?page no="405"?> [reconsiliar] (Vulg. reconciliare, fr. réconcilier) v. ‘ réconcilier, arranger ’ : reconsilia Mt. 5/ 24. Cf. L EVY 7: 109 s. reconciliar, R AYNOUARD 2: 462, 4: 73. [recontar] (Vulg. narrare, adnuntiare, fr. raconter, annoncer) v. ‘ raconter, communiquer, annoncer ’ : reconta (2 e sg. imp.) Mc. 5/ 19, recontet (3 e sg. p.s.) Mc. 5/ 16. Cf. L EVY P recomtar, L EVY 7: 108ss., R AYNOUARD 4: 336. Cf. aussi recomptar. [recovidar] (Vulg. reinvitare, fr. inviter en récompense) v. ‘ réinviter, inviter en récompense ’ : recovidon (3 e pl. prés.) Luc 14/ 12. Manque dans les ouvrages de référence. [recubrir] (Vulg. abscondere, fr. secret) v. ‘ couvrir, recouvrir, cacher ’ : recuberta (p.p.) Luc 12/ 2. Cf. L EVY P recobrir, L EVY 7: 102, R AYNOUARD 2: 425. [redar] (Vulg. dare, fr. donner réponse) v. ‘ rendre, répondre ’ : redam (1 ère pl. prés.) Jean 1/ 22. Cf. L EVY 7: 128 redar. redemcio(n) cf. redencio. redempcio cf. redencio. redencio (Vulg. redemptio, remissio, fr. rémission, rachat, rançon) n. f. ‘ rédemption, rémission, rachat, rançon ’ : redencio , Luc 19/ 42, Luc 21/ 28, redemcio Luc 1/ 77, Luc 2/ 38, Luc 3/ 3, Luc 4/ 19, redemcion Luc 1/ 68, redempcio Mt. 20/ 28. Cf. L EVY P rezemson, L EVY 7: 332ss., R AYNOUARD 3: 117 redempcio. redre (Vulg. reddere, fr. rendre, guérir, acquitter) v. ‘ rendre, restituer, (s ’ ) acquitter ’ : redre Mt. 12/ 36, redray Mt. 13/ 15, Luc 19/ 8, redras (2 e sg. fut.) Mt. 5/ 33, redra (3 e sg. fut.) Mt. 6/ 4, Mt. 16/ 26, Mt. 24/ 29, reden (p.pr.) Luc 2/ 20, Luc 17/ 15, redens (do.) Luc 5/ 25. Cf. L EVY P redre, L EVY 7: 137ss., R AYNOUARD 5: 83. Cf. aussi rendre. redresar (Vulg. reaedificare, excitare, fr. rebâtir, relever) v. ‘ refaire, reconstruire ’ : redresar Mt. 26/ 61, redresaray Jean 2/ 19. Cf. L EVY P redreisar, L EVY 7: 139, R AYNOUARD 5: 76 redressar. [refar] (Vulg. aedificare, reaedificare, fr. bâtir, rebâtir) v. ’ refaire, reconstruire, rebâtir): refag (1 ère sg. prés.) Mc. 14/ 58, refaras (2 e sg. fut.) Mt. 27/ 40. Cf. L EVY P refaire, L EVY 7: 142, R AYNOUARD 3: 273. [refrejar/ refregir] (Vulg. refrigere, fr. rafraîchir, refroidir) v. ‘ rafraîchir, refroidir, réfrigérer ’ : refrege (3 e sg. subj.) Luc 16/ 24, refrejara (3 e sg. fut.) Mt. 24/ 12. Cf. L EVY P refregir, refrejar, L EVY 7: 155, R AYNOUARD 3: 390. 4.2. Inventaire 123 <?page no="406"?> refugi (Vulg. repudium, fr. répudation) n. m. ‘ refus, rejet, répudation ’ : refugi Mt. 5/ 31, Mt. 19/ 7, Mc. 10/ 4. Cf. L EVY P refugi, L EVY 7: 162, R AYNOUARD 3: 406, 5: 61. [regardar] (Vulg. diligere, suscipere, respicere, fr. regarder, dévisager, écouter) v. ‘ regarder, envisager, fixer ’ : regarda (3 e sg. prés.) Mc. 10/ 21, Luc 10/ 30, regardas (2 e pl. imp.) Mt. 6/ 26, regardet (3 e sg. p.s.) Mt. 16/ 22, Mc. 3/ 34, Mc. 6/ 41, Mc. 10/ 23, Mc. 14/ 67 … , regarderon (3 e pl. p.s.) Mc. 9/ 7, Mc. 16/ 4; reguardet (3 e sg. p.s.) Mc. 7/ 34. Cf. L EVY P regardar, L EVY 7: 169ss., R AYNOUARD 3: 428. regne (Vulg. regnum, fr. règne) n. m. ‘ regne, royaume, pays ’ : regne Mt. 3/ 2, Mt. 8/ 12, Mt. 4/ 17, Mt. 4/ 23, Mt. 5/ 3 … , regnes Mt. 4/ 7, Mc. 13/ 8 (2 fois), Luc 4/ 5, Luc 4/ 6; resgne Luc 10/ 11. Cf. L EVY P renh, L EVY 7: 230, R AYNOUARD 5: 68. reguardar cf. regardar. relieu (Vulg. reliquum, fragmentum, fr. reste) n. m. ‘ reste, relief, fragment ’ : relieu Mt. 14/ 20, Mt. 15/ 37, Jean 6/ 13; relleu Mc. 6/ 43, Mc. 8/ 8, Mc. 8/ 19, Luc 9/ 17. Cf. L EVY P releu, L EVY 7: 198s., R AYNOUARD 4: 65. rel(l)eu cf. relieu. remembransa (Vulg. memoria, recordare, fr. se souvenir) n. f. ‘ souvenir, mémoire ’ : remembransa Mc. 14/ 9, Luc 16/ 25, remembrensa Mt. 26/ 13. Cf. L EVY P remembransa, L EVY 7: 213, R AYNOUARD 4: 186. remembrensa cf. remembransa. [remenar] (Vulg. abscondere, fr. cacher) v. ‘ remuer, agiter ’ : remenan (p.pr.) Mt. 13/ 33. Cf. L EVY P remenar, L EVY 7: 214s., R AYNOUARD 4: 191. Traduction plus que libre du modèle de la Vulg. Cf. aussi romaner. rendre (Vulg. (ratio) ponere, adferre, fructificare, reddere, fr. régler, porter fruit, rendre) v. ‘ rendre, restituer, produire, (s ’ )acquitter ’ : rendre (inf.) Mt. 18/ 24, rent (3 e sg. prés.) Mt. 13/ 23, Mc. 4/ 28, Luc 4/ 20, Luc 16/ 2, rendre (1 ère sg. fut.) Luc 10/ 35, rendes (2 e pl. imp.) Mt. 22/ 21, Luc 22/ 25, rendet (3 e sg. p.s.) Mt. 27/ 3, rendut (p.p.) Mt. 5/ 26. Cf L EVY P redre, L EVY 7: 137ss., R AYNOUARD 5: 83. Cf. aussi redre. [renegar] (Vulg. negare, fr. renier) v. ‘ renier; plasphémer ’ : renegaray (1 ère sg. fut.) Mt. 26/ 35, renegueray (do.) Mc. 14/ 31, renegaras (2 e sg. fut.) Mt. 26/ 34, Mt. 26/ 75, renegueras (do.) Mc. 14/ 30, renegara (3 e sg. fut.) Luc 12/ 9, reneguet (3 e sg. p.s.) Jean 18/ 25, Jean 18/ 27, renegat (p.p.) Jean 13/ 38. Cf. L EVY P renegar, L EVY 7: 229, R AYNOUARD 4: 326. 4. Lexique 124 <?page no="407"?> repaus (Vulg. requies, fr. repos) n. m. ‘ repos, détente ’ : repaus Mt. 12/ 43; respaus Mt. 11/ 29. Cf. L EVY P repaus, L EVY 7: 241, R AYNOUARD 4: 464. Cf. aussi respos. repayre (Vulg. requies, fr. repos) n. m. ‘ refuge ’ : repayre Luc 11/ 24. Cf. L EVY P repaire, L EVY 7: 237, R AYNOUARD 5: 86. repenre cf. reprenre. repondre (Vulg. respondere, fr. répondre) v. ‘ répondre ’ : repos (3 e sg. p.s.) Luc 8/ 50. Cf. L EVY P repondre, L EVY 7: 269ss., R AYNOUARD 3: 185. Cf. aussi respondre. repost (= (en) rebost, Vulg. in abscondito, fr. dans le secret) adv./ adj. ‘ en secret; caché ’ : reposta Mt. 6/ 4. Cf. L EVY P rebost, L EVY 7: 78. reprenre (Vulg. increpare, arguere, fr. reprendre, blâmer, accuser) v. ‘ reprendre, blâmer, accuser, couvrir de reproches ’ : reprenre (inf.) Mt. 16/ 22, reprenie (3 e sg. impf.) Mc. 6/ 18, repreron (3 e pl. p.s.) Luc 18/ 5, reprezas (p.p. f.pl.) Jean 3/ 20; repenre (inf.) Mc. 8/ 32, repenra (3 e sg. fut.) Jean 16/ 18. Cf. L EVY P reprendre, L EVY 7: 248s., R AYNOUARD 4: 634. [reputare] (Vulg. recumbere, fr. attabler) v. ‘ réputer, considérer, avoir de la réputation [? ] ’ : reputavan (3 e pl. impf.) Mt. 8/ 11. Ne se trouve que chez R AYNOUARD 5: 87 reputar. Exemple problématique; erreur de traducteur, de scribe, ou signification non attestée ailleurs? rescucitar cf. resucitar. [resdire] (Vulg. dire, fr. dire) v. ‘ dire, répondre ’ : resdires (2 e pl. fut.) Mt. 21/ 3. Cf. L EVY P redir, R AYNOUARD 3: 57 redire. resgne cf. regne. respaus cf. repaus. resucitar (Vulg. suscitare, resuscitare, resurgere, fr. susciter, ressusciter, relever), v. ‘ susciter, ressusciter, relever ’ : resucitar Mt. 3/ 9, Mt. 16/ 21, resucita (3 e sg. prés.) Jean 5/ 21, resucite (1 ère sg. subj.) Jean 6/ 39, resucitaray Mt. 17/ 22, Jean 6/ 44, resucitara Mt. 12/ 42, Mt. 17/ 11, Mt. 20/ 19, Mc. 9/ 30, Mc. 10/ 34, Luc 9/ 42, resucitaran (3 e pl. fut.) 12/ 41, Mc. 12/ 23, Mc. 12/ 25, Mc. 12/ 26, resucitet (3 e sg. p.s.) Jean 12/ 1, Jean 12/ 17, resuciteron (3 e pl. p.s.) Mt. 27/ 52, resucitarie (3 e sg, cond.1) Mt. 27/ 63, Mc. 8/ 31, resucitat (p.p.) Mt. 17/ 9, Mt. 26/ 32, Mt. 27/ 14, Mt. 28/ 6, Mt. 28/ 7, Mc. 6/ 14 … , resucitats Luc 9/ 19, Luc 15/ 24, resucitatz, Mt. 9/ 7, Mc. 9/ 8, Luc 15/ 32, resucitas Luc 9/ 8; resuscitaran (3 e pl. fut.) Luc 20/ 35 - 36; rescucitara Luc 18/ 33. Cf. L EVY 7: 882 suscitar, R AYNOUARD 5: 290. 4.2. Inventaire 125 <?page no="408"?> La forme préfixée n ’ est pas attestée dans les ouvrages de référence. resurecio(n) (Vulg. resurrectio, fr. résurrection) n. f. ‘ résurrection ’ : resurecio Mt. 22/ 31, resurection Mt. 27/ 53, Mc. 12/ 18, resurexio Mt. 22/ 23, Luc 14/ 114, Luc 20/ 17, Jean 5/ 29 (2 fois). Cf. R AYNOUARD 5: 270 resurrectio. L EVY P et L EVY ne connaissent que la forme superficiellement romanisée resurrezon. resurexio cf. resurecio(n). [resuscitar] cf. resucitar. [retraire] (Vulg. stare, fr. s ’ arrêter) v.réfl. ‘ s ’ arrêter, se retirer ’ : retrauqueron (3 e pl. p.s.) Luc 7/ 14. Cf. L EVY P retraire, L EVY 7: 299ss., R AYNOUARD 5: 404. [retrobar] (Vulg. accipere, remittere, inveniri, fr. recevoir, donner, retrouver) v. ‘ rendre, retrouver, retourner ’ : retrobara (3 e sg. fut.) Mt. 19/ 29, retrobares (2 e pl. fut.) Luc 6/ 38, retrobat (p.p.) Luc 15/ 32, retrobats (do.) Luc 15/ 24. Manque dans les ouvrages de référence. Emprunt au français? revelacio (Vulg./ fr. Ø) n. f. ‘ révélation, démonstration ’ : revelacio Luc 3/ 2. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 5: 478 revelacio; L EVY P a au moins revelament. reverencia (Vulg. vereri, fr. respecter) n. f. ‘ révérence, respect ’ : reverencia Mt. 21/ 37, Luc 20/ 13. Manque L EVY P; L EVY 7: 315 reverensa, R AYNOUARD 5: 90 reverencia. rey (Vulg. rex, dux, fr. roi, chef) n. m. ‘ roi, duc, chef ’ : rey Mt. 1/ 5, Mt. 2/ 1, Mt. 14/ 8, Mt. 17/ 24, Mt. 18/ 23 … , reys Mt. 2/ 6, Mt. 2/ 9, Mt. 2/ 12, Mt. 2/ 15 (2 fois), Mt. 9/ 17 … Cf. L EVY P rei, L EVY 7: 183, R AYNOUARD 5: 66. rezemcion (remissio, fr. rémission) n. f. ‘ rémission, rachat, pardon ’ : rezemcion Mt. 26/ 28, Mc. 1/ 4. Cf. L EVY P rezemson, L EVY 7: 332ss., R AYNOUARD 3: 117. ric (Vulg. dives, habens, fr. riche, gros) adj. ‘ riche, puissant ’ : ric Mt. 19/ 23, Mt. 19/ 24, Mt. 27/ 57, Mc. 10/ 17, Mc. 10/ 22, Mc. 10/ 25 … ; rix Mc. 10/ 23, Mc. 12/ 41, Luc 1/ 53, Luc 6/ 14. Cf. L EVY P ric, L EVY 7: 343s., R AYNOUARD 5: 93. [rir] (Vulg. ridere, fr. rire) v. ‘ rire, se réjouir ’ : rires (2 e pl. fut.) Luc 6/ 21. Cf. L EVY P rir, L EVY 7: 353 rire, R AYNOUARD 5: 98. rix cf. ric. roba (Vulg. vestimentum, fr. manteau) n. f. ‘ robe, vêtement ’ : roba Mt. 9/ 16 (2 fois). Manque dans les ouvrages de référence. 4. Lexique 126 <?page no="409"?> rolle (= role, rotle etc., Vulg. locus, fr. Ø) n. m. ‘ rôle, écrit, rouleau ’ : rolle Jean 4/ 20. Cf. L EVY P role, L EVY 7: 371, R AYNOUARD 5: 61. [romaner] (Vulg. requiescere, esse, dimittere, fr. reposer, être) v. ‘ rester, demeurer, être ’ : roman (3 e sg. subj.) Luc 10/ 6, romanra (3 e sg. fut.) Mt. 24/ 2, romas (3 e sg. p.s.) Mt. 14/ 23, romazon (3 e pl. p.s.) Luc 1/ 53. Cf. L EVY P remaner, L EVY 7: 207ss., R AYNOUARD 4: 151. Cf. aussi remaner. romeza (Vulg. spina, fr. épine) n. f. ‘ ronce, épine ’ : romezas Luc 6/ 44. Cf. L EVY P romeza, L EVY 7: 375. ronho (= renhon, Vulg. lumbus, fr. rein) n. m. ‘ rein, rognon ’ : ronhos Mc. 1/ 6. Cf. L EVY P renhon, L EVY 7: 232, R AYNOUARD 5: 112 ronho. rouilh (= rovilh, Vulg. aerugo, fr. rouille) n. m. ‘ rouille ’ : rouilh Mt. 6/ 20-21. Cf. L EVY P rovilh, L EVY 7: 385, R AYNOUARD 5: 105 roill. ruoyeis (= rovilhos, Vulg. aerugo, fr. rouille) adj. ‘ rouillé, rouilleux ’ : ruoyeis Mt. 6/ 19. Cf. L EVY P rovilhos, R AYNOUARD 5: 106 rozilhos. S sabata (Vulg. calceamentum, sandala, fr. chaussure) n. f. ‘ soulier, chaussure ’ : sabata Luc 3/ 16, sabatas Mc.6/ 9. L EVY P sabata, L EVY 7: 393, R AYNOUARD 5: 120. saber (Vulg. nosse/ Ø, fr. savoir, connaître) v. ‘ savoir, connaître ’ : saber Mt. 11/ 25, Mt. 13/ 37, Luc 8/ 10, Jean 14/ 5, sap (3 e sg. prés.) Mt. 2/ 21, Mt. 6/ 32, Mt. 24/ 36, Mc. 12/ 32, Luc 16/ 15, Luc 17/ 9 - 10 … , sabem (1 ère pl. prés.) Mt. 21/ 27, Mt. 22/ 16, Mc. 11/ 33, Mc. 12/ 14, Luc 20/ 21 … , sapjas (2 e pl. imp.) Mt. 24/ 33, Mt. 24/ 43, Mt. 28/ 6, Luc 10/ 11, Luc 12/ 39, sabes (2 e pl. prés.) Mt. 7/ 11, Mt. 16/ 4, Mt. 20/ 22, Mt. 20/ 25, Mt. 24/ 42 … , sabez (do.) Jean 13/ 17, savez (do.) Jean 14/ 4, sabon (3 e pl. prés.) Luc 12/ 48, Luc 20/ 6, Jean 15/ 21, Jean 18/ 4, sapjas (2 e sg. subj.) Mt. 1/ 20, Mt. 7/ 22, Mt. 8/ 20, sapja (3 e sg. subj.) Mt. 6/ 3, sabres (2 e pl. fut.) Jean 8/ 19, sabras (do.) Jean 8/ 19, Jean 13/ 7, saberas (do.) Jean 8/ 19, sabies (2 e sg. impf.) Mt. 25/ 26, Jean 4/ 10, sabie (3 e sg. impf.) Mt. 24/ 43, Mt. 27/ 18, Mc. 5/ 30, Mc. 6/ 20, Mc. 9/ 5 … , sabies (2 e pl. impf.) Mt. 16/ 4, sabien (3 e pl. impf.) Luc 4/ 41, Luc 8/ 53, Luc 20/ 7, sabian (do.) Mt. 2/ 3, saups (2 e sg. p.s.) Luc 9/ 11, sap (3 e sg. p.s. [pour saup]) Mt. 2/ 21, Mc. 5/ 27, Mc. 15/ 45, Jean 4/ 47, Jean 7/ 27 … , saupron (3 e pl. p.s.) Mt. 14/ 12, Mc. 2/ 2, saupes (3 e sg. subj.impf.) Mc. 7/ 24, Mc. 9/ 29, sabrie (3 e sg. cond.1) Luc 12/ 6, saben (p.pr.) Mt. 16/ 6, Mt. 17/ 4, Mc. 8/ 17, Jean 13/ 1, sabent (do.) Jean 6/ 62, sabut (p.p.) Mt. 14/ 50, saput (do.) Mt. 9/ 26. Cf. L EVY P saber, L EVY 7: 397ss., R AYNOUARD 5: 121. 4.2. Inventaire 127 <?page no="410"?> La forme sap pour saup (3 e sg. p.s.) est soit une erreur de scribe, soit une fausse analogie. Nous optons plutôt pour la première explication. sal 1 (Vulg. sal, fr. sel) n. m. ‘ sel, condiment ’ : sal Luc 14/ 34 (2 fois). Cf. L EVY P sal 1, L EVY 7: 428s., R AYNOUARD 5: 137. sal 2 (Vulg. salvus, fr. [verbe]) adj. ‘ sauvé, sûr ’ : sal ’ Mt. 14/ 29, Mt. 24/ 22, Mc. 10/ 52, sals Mc. 16/ 16, Luc 8/ 12, Luc 17/ 34, salva Mc. 5/ 34, Luc 8/ 45 - 48. Cf. L EVY P sal 3 , L EVY 7: 446ss., R AYNOUARD 5: 144. [salar] (Vulg. condire, fr. assaisonner) v. ‘ saler, assaisonner ’ : salaram (1 ère pl. fut.) Luc 14/ 34. Cf. L EVY P salar, R AYNOUARD 5: 138. [salhar] (Vulg./ fr. Ø) v. ‘ affubler, couvrir, mettre ’ : salheron (3 e sg. p.s.) Mt. 27/ 29. Cf. L EVY P salhar, L EVY 7: 731s., R AYNOUARD 6: 8. salme (Vulg. psalmus, fr. psaume) n. m. ‘ psaume, hymne ’ : salme Luc 20/ 42. Cf. L EVY P psalm, L EVY 7: 440 salm, R AYNOUARD 4: 662 psalm. samaritan cf. Index des noms s. samarita(n). sambuc (Vulg. sycomorus, fr. sycomore) n. m. ‘ sycomore, sureau ’ : sambuc Luc 19/ 4. Cf. L EVY P sambuc, R AYNOUARD 5: 148. samna (Vulg. asina, fr. Ø) n. f. ‘ ânesse ’ : samna Luc 19/ 30. Manque dans les ouvrages de référence. Erreur de scribe pour sauma? Cf. ci-dessous sauma. san 1 (Vulg. sanus, fr. valide, guéri) adj. ‘ sain, guéri, valide ’ : san Luc 7/ 10, Luc 15/ 27, Jean 5/ 6, Jean 5/ 11; n. m. ’ valide, sain ’ : sas Luc 5/ 31. Cf. L EVY P san, L EVY 7: 454s., R AYNOUARD 5: 149. san 2 ‘ saint ’ n. m. cf. sant. [sanctificar] (Vulg. sanctificare, fr. sanctifier) v. ‘ sanctifier, bénir ’ : sanctificat (p. p.) Mt. 6/ 9; santifica (3 e sg. prés.) Mt. 23/ 17, Mt. 23/ 19, santifique (1 ère sg. prés.) Jean 11/ 55, Jean 17/ 19, santificat (p.p.) Mc. 2/ 25, Mc. 6/ 13, santificatz (do.) Mc. 2/ 26, Luc 6/ 4, santificas (do.) Jean 17/ 19. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 5: 151 sanctifiar, sanctificar. sanetat (= sandat, Vulg. emundatio, fr. purification) n. f. ‘ santé, guérison ’ : sanetat Mc. 1/ 44. Cf. L EVY P sandat, L EVY 7: 464s., R AYNOUARD 5: 149. sant, santa (Vulg. sanctus, Dei, fr. saint, de Dieu) adj./ n. m. ‘ saint, divin ’ : sant Mt. 1/ 20, Mt. 3/ 11, Mt. 3/ 16, Mt. 10/ 20, Mt. 12/ 31 … , san (adj.) Mt. 1/ 18, sans (adj.) Luc 1/ 6, Luc 1/ 70, Luc 9/ 26, (n. m.) Mt. 27/ 52, Luc 13/ 34, santa Mt. 27/ 53, santas Mt. 7/ 6. Cf. L EVY P sanh, L EVY 7: 467s., R AYNOUARD 5: 150 sant. 4. Lexique 128 <?page no="411"?> santan (Vulg. saliens, fr. jaillir) p.pr./ adj. ‘ jaillant, saillant ’ : santan Jean 4/ 14. Manque sous cette forme dans les ouvrages de référence. Erreur de scribe? [santificar] cf. sanctificar. santuari (= sanctuari, Vulg. domus Dei, fr. maison de Dieu) n. m. ‘ sanctuaire, temple ’ : santuari Luc 6/ 3. Cf. L EVY P sanctuari, L EVY 7: 464, R AYNOUARD 5: 151. sara = sera (3 e sg. fut.) de esser. [sarrar] (= serrar, Vulg. claudere, fr. fermer) v. ‘ fermer, serrer, barrer ’ : sarras (2 e pl. imp.) Mt. 6/ 6, sarradas (p.p.) Mt. 25/ 10. Cf. L EVY P serrar, L EVY 7: 615ss., R AYNOUARD 5: 156. sarrazin (Vulg./ fr. Ø) n. m. ‘ sarrazin, musulman ’ : sarrazis Jean 18/ 28. Manque L EVY P et R AYNOUARD sous cette forme; L EVY 7: 474 sarrazin (adj. et n. m.). Sat(h)anas cf. Index des noms s. v. satisfar (Vulg. satisfacere, fr. donner satisfaction) v. ‘ satisfaire, payer, contenter ’ : satisfar Mc. 15/ 15, satisfasa (3 e sg. subj.) Mc. 7/ 12. Cf. L EVY P satisfaire, satisfar, L EVY 7: 478s., R AYNOUARD 3: 274. sauma (Vulg. asina, fr. ânesse) n. f. ‘ ânesse, femelle de l ’ âne ’ : sauma Mt. 21/ 2, Mt. 21/ 5, Mt. 21/ 7. Cf. L EVY P sauma, R AYNOUARD 5: 159. Cf. aussi ci-dessus samna, qui doit éventuellement être corrigé en sauma et alors être classé ici. savi (Vulg. scriba, legis doctor, fr. scribe, légiste) adj./ n. m. ‘ sage, prudent; savant ’ : savi Mt. 8/ 19, Mt. 12/ 42, Mt. 13/ 52, Mt. 19/ 16, Mt. 19/ 20 … , savis Mt. 7/ 29, Mt. 9/ 3, Mt. 11/ 19, Mt. 11/ 25, Mt. 12/ 38, Mt. 17/ 10 … , savitz Luc 11/ 53, savias Mt. 25/ 2, Mt. 25/ 4, Mt. 25/ 8, Mt. 25/ 9. Cf. L EVY P savi, L EVY 7: 490s., R AYNOUARD 5: 124. saviamen(s) (Vulg. sapienter, prudenter, fr. intelligemment, avec bon sens) adv. ‘ sagement, prudemment, avec bon sens ’ : saviamen Mc. 12/ 34, saviamens Luc 16/ 8. Cf. L EVY 7: 491 saviamen, R AYNOUARD 5: 125. savieza (Vulg. sapientia, fr. sagesse ‘ n. f. ’ sagesse; savoir, science ’ : savieza Mt. 11/ 19, Mt. 12/ 42, Luc 2/ 40. Cf. L EVY P savieza, L EVY 7: 491s., R AYNOUARD 5: 125. [scalfar] (= calfar, Vulg. calefaciens, fr. se chauffer) v.réfl. ‘ se chauffer, se réchauffer ’ : (se) scalfava Mc. 14/ 67. Cf. L EVY P calfar, R AYNOUARD 2: 290. La forme avec sprothétique manque dans tous les ouvrages de référence. 4.2. Inventaire 129 <?page no="412"?> sciencia (Vulg. sapientia, fr. sagesse) n. f. ‘ science, savoir, sagesse ’ : sciencia Mt. 13/ 54, Luc 2/ 52. Cf. R AYNOUARD 5: 124 sciensa; manque L EVY P et L EVY . Cf. aussi siencia. [scomover] (= escomoure, escomover, Vulg. (tumultus) fieri, fr. avoir un tumulte) v. ‘ exciter, ébranler, provoquer un tumulte ’ : scomogues (3 e sg. subj.impf.) Mc. 14/ 2. Cf. L EVY P escomoure, L EVY 3: 183, R AYNOUARD 4: 279. scrich (= escrich, escrit, p.p. de escriure): scrich Mc. 14/ 27, Luc 2/ 23. sebelir (Vulg. sepelire, fr. ensevelir, pour la sépulture) v. ‘ ensevelir, enterrer ’ : sebelir Mt. 8/ 22, sebeliron (3 e pl. p.s.) Mt. 14/ 12, Mc. 6/ 29, sebelit (p.p.) Luc 16/ 22; sebolir Mt. 27/ 7. Cf. L EVY P sebelir, sebulir, L EVY 7: 499s., R AYNOUARD 5: 171. sebolir cf. sebelir. seboltura (Vulg. sepelire, sepultura, fr. ensevelissement) ‘ sépulture, enterrement ’ : seboltura Mt. 26/ 12, Mc. 14/ 8; soboltura Jean 12/ 7. Cf. L EVY P seboltura, L EVY 7: 501ss., R AYNOUARD 5: 171s. Cf. aussi sepultura. sec 1 (Vulg. caecus, fr. aveugle) adj./ n. m. ‘ aveugle, sans vue ’ : sec Mt. 15/ 14 (3 fois), sex Mt. 15/ 14, Mt. 23/ 16, Mt. 23/ 17, Mt. 23/ 19, Mt. 23 24 … Cf. L EVY P cec, R AYNOUARD 2: 370. sec 2 (Vulg. arefactus, aridus, fr. desséché, sec) adj. (p.p. [? ]) ‘ sec, desséché, maigre ’ : seca Mt. 21/ 19, Mc. 3/ 1, Mc. 3/ 3, Mc. 11/ 20; secca Mt. 12/ 10. Cf. L EVY P sec, L EVY 7: 503s., R AYNOUARD 5: 173. secca cf. sec 2 . secgle cf. segle. secretamen(s) (Vulg. in abscondito, secreto, separatim, fr. dans le secret, à l ’ écart) adv. ‘ dans le secret, secrètement ’ : secretamen Mt. 6/ 6, Mt. 20/ 17, secretamens Mc. 13/ 3. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 3: 59 secretament. [sedejar] (Vulg. sitire, fr. avoir soif) v. ‘ avoir soif ’ : sedejan Mt. 25/ 37, Mt. 25/ 44. Cf. L EVY P sedejar, L EVY 7: 508, R AYNOUARD 5: 216. segada (Vulg. messis, fr. moisson) n. f. ‘ fauchée, récolte, moisson ’ : segada Luc 10/ 2. Cf. L EVY 7: 510 segada. segle (Vulg. resurrectio, saeculum, generatio, mamonas, fr. résurrection, âge, génération, mamon) n. m. ‘ siècle, âge, époque ’ : segle Luc 20/ 34; secgle Mt. 22/ 30, Luc 1/ 70, Luc 16/ 13, Luc 21/ 32. Cf. L EVY P segle, L EVY 7: 513ss., R AYNOUARD 5: 175. 4. Lexique 130 <?page no="413"?> seguir (= segre, Vulg. sequi, ire post (aliquem), post (aliquem) venire, fr. suivre, venir après (quelqu ’ un), aller après (quelqu ’ un)) v. ‘ suivre, poursuivre, obéir ’ : seguir Mt. 16/ 24, Mc. 8/ 34, Mc. 10/ 28, Luc 9/ 23, Luc 14/ 26 … , sec (2 e sg. imp.) Mt. 8/ 22, Mc. 10/ 21, Jean 8/ 12, seguem (1 ère pl. prés.) Luc 18/ 28, segues (2 e pl. imp.) Mt. 4/ 18, Mt. 9/ 8, Mc. 1/ 17, Mc. 1/ 20, Mc. 2/ 14 … , segues (2 e pl. prés.) Mt. 23/ 32, seguisca (3 e sg. subj.) Luc 9/ 23, seguiras (2 e sg. fut.) Luc 18/ 22, seguie (3 e sg. impf.) Mt. 20/ 29, Mc. 14/ 51, Mc. 14/ 54, Luc 14/ 25, Jean 18/ 15, seguien (3 e pl. impf.) Mt. 4/ 25, Mt. 9/ 26, Mt. 19/ 2, Luc 7/ 9, Jean 1/ 38 … , segui (3 e sg. p.s.) Mt. 9/ 9, Mt. 20/ 34, Mt. 26/ 58, Luc 5/ 28, Luc 18/ 43, seguit (do.) Mc. 2/ 14, Mc. 10/ 52, seguion (3 e pl. p.s.) Mt. 12/ 15, Mc. 3/ 7, seguiron (3 e pl. p.s.) Mt. 4/ 20, Mt. 4/ 22, Mt. 14/ 13, Mc. 1/ 18, Mc. 1/ 20, Luc 5/ 11, Mc. 6/ 33, Luc 9/ 11, Jean 1/ 40, seguiro (do.) Jean 1/ 37, seguis (3 e sg. subj.impf.) Mt. 10/ 38, seguit (p.p.) Mt. 19/ 28, Mt. 27/ 55; segron (3 e pl. p.s.) Mc. 2/ 15. Cf. L EVY P segre, L EVY 7: 517ss., R AYNOUARD 5: 179. Les attestations et formes de seguir/ segre ne sont pas sans problèmes. Tout d ’ abord nous avons 3 fois une forme seguion, qui selon les cotextes doivent être des p.s.; mais peut seguion être une forme du p.s.? Ou faut-il corriger en segui[r]on? Nous y avons renoncé parce qu ’ il ne s ’ agit pas d ’ un cas isolé, mais d ’ une forme qui est répétée trois fois. - Puis nous avons rencontré les trois formes que voici: segra (3 e sg. fut.) Mt. 9/ 10, seguiem (1 ère pl. subj. [? ]) Mc. 10/ 37, seguion Mt. 20/ 21. Morphologiquement, il semble s ’ agir de formes de seguir/ segre, mais d ’ un pont de vue sémantique le cotexte et le modèle de la Vulg. exigent des formes de sezer. S ’ agirait-il d ’ erreurs de scribe qui a confondu seguir et sezer? De nouveau, la répétition du phénomène nous fait hésiter de procéder à une intervention. segur (Vulg. securus, sine timore, fr. hors de cause, sans crainte) adj. ‘ sûr, en sécurité, avec confiance ’ : segurs Mt. 28/ 14, Luc 1/ 75. Cf. L EVY P segur, L EVY 7: 526ss., R AYNOUARD 5: 183. seira, seiran = fut. de esser (pour sera, seran). [seire] (= sezer, Vulg. sede, fr. assieds-toi) v.: seis (2 e sg. imp.) Mt. 22/ 44. Cf. L EVY P s. sezer, L EVY 7: 640s., R AYNOUARD 5: 218. selar (Vulg. latere, (se) occultare, continere apud se, fr. passer inaperçu, (se) cacher) v./ v.réfl.: ‘ celer, cacher, tenir secret ’ : selar Mc. 7/ 24, Luc 1/ 24, selero (3 e pl. p.s.) Mc. 9/ 9, selat (p.p.) Mt. 10/ 26, Mc. 4/ 22. Cf. L EVY P celar, L EVY 1: 239s., R AYNOUARD 2: 371. semblablemen (Vulg./ fr. Ø) adv. ‘ semblablement ’ : semblablemen Mc. 10/ 12. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 5: 190 semblablament. semblamen (Vulg. similiter, fr. Ø) adv. ‘ semblablement ’ : semblamen Jean 5/ 19. Cf. L EVY P semblamen, L EVY 5: 539s., R AYNOUARD 5: 590. 4.2. Inventaire 131 <?page no="414"?> semblan 1 (simile (esse), fr. (être) pareil) adj. ‘ ressembler, être pareil ’ : semblan Mt. 5/ 12, Mt. 13/ 24, Mt. 13/ 33, Mt. 13/ 44, Mt. 13/ 45, Mt. 17/ 24 … ; far semblan ’ faire semblant, feindre ’ : far semblan Mt. 14/ 9; far lo semblan ’ faire la même chose ’ Mt. 20/ 5, Mt. 25/ 17. Cf. L EVY P semblan, L EVY 7: 540ss. R AYNOUARD 5: 188. semblan 2 (Vulg. similiter, fr. la même chose, de même, pareillement, pareil) n. m. ‘ la même chose, le même ’ : (lo) semblan Mt. 21/ 30, Mt. 21/ 36, Mt. 2/ 26, Mt. 26/ 35, Mt. 27/ 41, Mc. 8/ 7 … , (lo) semblant Luc 20/ 11. Cf. L EVY P semblan, L EVY 7: 540ss. R AYNOUARD 5: 188. semblan 3 (Vulg. Ø/ sicut, fr. autre, comme) conj./ adv. ‘ comme, de même ’ : semblan Mt. 25/ 22, de semblan Luc 6/ 40. Cf. L EVY P semblan, L EVY 7: 540ss., R AYNOUARD 5: 188. semblansa 1 (Vulg. in vestimentis, transfiguratus, effigie, fr. vêtu en, transfiguré, en forme de, ressemblant à) n. f. ‘ en forme de, apparence, figure, ressemblance ’ : semblansa Mt. 7/ 15, Mt. 17/ 2, Mc. 16/ 12, Luc 9/ 29, Luc 9/ 32 … Cf. L EVY P semblansa, L EVY 7: 547ss., R AYNOUARD 5: 189. semblansa 2 (Vulg. parabola, similitudo, fr. parabole, proverbe) n. f. ‘ parabole, proverbe ’ : semblansa Mt. 13/ 24, Luc 4/ 23, Luc 6/ 39, Luc 8/ 4, Luc 11/ 1 … , semblansas Mt. 13/ 36, Luc 8/ 10; semblensa Mt. 13/ 31, Mt. 18/ 23, Mt. 21/ 28, Mt. 21/ 33, Mt. 24/ 32, Mc. 4/ 10 … , semblensas Mt. 13/ 10, Mt. 13/ 11, Mt. 13/ 13, Mc. 4/ 2, Mc. 4/ 11 … , semblenssa Luc 8/ 9. Cf. L EVY P semblansa, L EVY 7: 547ss., R AYNOUARD 5: 189. - La variante semblensa manque dans tous les ouvrages de référence. semble (Vulg. singulus, fr. chacun un denier) adj. ‘ un seul ’ : semble Mt. 20/ 9 (2 fois). Manque dans les ouvrages de référence qui ont probablement classé semble ‘ seul, unique ’ avec semble adj. ’ semblable ’ . semblensa cf. semblansa. semblenssa cf. semblansa. semmana (Vulg. in sabbato, fr. par semaine) n. f. ‘ semaine ’ : semmana Luc 18/ 12. Cf. L EVY P semana, L EVY 7: 538, R AYNOUARD 5: 217. sena (= cena, Vulg. cena, fr. table) n. f. ‘ souper, cène ’ : sena Jean 13/ 4. Cf. L EVY P cena, L EVY 1: 242, R AYNOUARD 2: 375. senchar (= cenchar, cintar, Vulg. praecingere, (vestire) zona pellicea, fr. ceindre, (porter) une ceinture de cuir) v. ‘ ceindre, porter une ceinture ’ : senchat (p.p.) Mc. 1/ 6, Jean 13/ 5; senhet (3 e sg. p.s.) Jean 13/ 4. Cf. L EVY P cenchar, R AYNOUARD 2: 376 senchar. Senhet et senhat pourraient être des déformations de scribe pour cenchet, cenchat. sendat (= sendal, Vulg./ fr. Ø) n. m. ‘ étoffe de soie, taffetas ’ : sendat Mt. 27/ 29. 4. Lexique 132 <?page no="415"?> Cf. L EVY P cendal, R AYNOUARD 2: 375. senes (= sens, Vulg. sine, fr. à l ’ insu) prép. ‘ sans ’ : senes Mt. 10/ 29. Cf. L EVY P sens, L EVY 7: 591ss., R AYNOUARD 5: 205. Cf. aussi sens, sensa, ses. senestre (Vulg. sinister, sinistra, fr. gauche) adj./ n. f. ‘ (à) gauche, (la) gauche) ’ : senestra Mt. 6/ 3, Mt. 20/ 21, Mt. 25/ 33, Mt. 25/ 41, Mt. 27/ 38, Mc. 10/ 37 … Cf. L EVY P senestre, L EVY 7: 566, R AYNOUARD 5: 200. senhoria (Vulg. ad principem, regnare, principatus, fr. devant le chef, régner, principauté) n. f. ‘ autorité du seigneur, domination, pouvoir, puissance ’ : senhoria Luc 12/ 58, Luc 19/ 14, Luc 20/ 20; senhorie Mt. 20/ 25. Cf. L EVY P senhoria, L EVY 7: 586ss., R AYNOUARD 5: 201. La forme senhorie surprend; le manuscrit a vraiment -ie. Il s ’ agit effectivement d ’ un sg. qui correspond à Vulg. potestas (potestatem). Nous avons probablement affaire à une forme influencée par le fr. seigneurie. Des gallicismes de ce genre se trouvent aussi ailleurs dans notre texte. senhorie cf. senhoria. sens (Vulg. sine, fr. sans) prép. ‘ sans ’ : sens Luc 6/ 49. Cf. aussi senes, sensa et ses. sensa (Vulg. sine, fr. à l ’ écart) prép. ‘ sans ’ : sensa Luc 22/ 6. Cf. aussi senes, sens, ses. La variante sensa ne semble être nulle part attestée; il pourrait s ’ agir d ’ un italianisme, ce qui se trouve aussi ailleurs dans les versions occitanes du Nouveau Testament. sentura (= centura, Vulg. zona, fr. ceinture) n. m. ‘ ceinture ’ : sentura Mc. 6/ 8. Cf. L EVY P centura, L EVY 1: 243, R AYNOUARD 2: 376. senturio (Vulg. centurio, fr. centurion) n. m. ‘ centurion, capitaine ’ : senturio Mt. 27/ 54. Ne se trouve que dans R AYNOUARD 2: 379 centurio. sepulcre (Vulg. sepulcrum, fr. sépulcre) n. m. ‘ sépulcre, tombeau ’ : sepulcre Mt. 27/ 61, Mt. 27/ 64, Mt. 28/ 1, sepulcres Mt. 22/ 29, Luc 11/ 48. Cf. L EVY P sepulcre, L EVY 7: 601, R AYNOUARD 5/ 171. sequet, sequeron cf. secar. sercar (= cercar, Vulg. quaerere, fr. chercher, poursuivre) v. ‘ chercher, rechercher, visiter, poursuivre ’ : sercar Mt. 9/ 24, Mt. 18/ 12, serca (3 e sg. prés.) Mt. 7/ 8, Luc 15/ 18, sercas (2 e pl. prés.) Mc. 16/ 6, Luc 11/ 9, sercan (3 e pl. prés.) Mt. 12/ 43, Mt. 13/ 45, Luc 9/ 6, Luc 11/ 24, sercano (do.) Luc 2/ 44, sercava (3 e sg. impf.) Mc. 1/ 36, Mc. 6/ 6, Mc. 14/ 11, Luc 4/ 42, Luc 11/ 21, sercavas Luc 2/ 49, sercavon (3 e pl. impf.) Mc. 11/ 18, Mc. 14/ 1, Luc 22/ 2, Luc 20/ 6, sercavo (do.) Mc. 14/ 55, sercat (p.p.) Luc 2/ 48; serquet (3 e sg. p.s.) Mt. 26/ 16. 4.2. Inventaire 133 <?page no="416"?> Cf. L EVY P cercar, L EVY 1: 244s., R AYNOUARD 2: 382. serf (Vulg. servus, fr. esclave) n. m. ‘ serviteur, valet ’ : serf Luc 20/ 10, sers Mt. 10/ 25, Mt. 18/ 32, Mt. 18/ 33, Mt. 25/ 24, Mt. 25/ 19, Luc 7/ 2 … , serts Luc 12/ 38, Luc 14/ 17, Luc 19/ 13, Luc 19/ 15, Luc 19/ 17 … Cf. L EVY P ser, L EVY 7: 602, R AYNOUARD 5: 210. sers cf. serf. sert (= cert, Vulg./ fr. Ø) adj. ‘ certain, sûr, raisonnable ’ : serta Mt. 20/ 23, Mt. 26/ 24, Mt. 26/ 41, sertas Jean 14/ 28. Cf. L EVY P cert, L EVY 1: 246s., R AYNOUARD 2: 383. sertanamens (= certanamen, Vulg./ fr. Ø) adv. ‘ certainement ’ : sertanamens Jean 18/ 21. Cf. L EVY P certanamen, R AYNOUARD 2: 383 certamen, certanamen. [servar] (Vulg. conservare, fr. Ø) v. ‘ garder, conserver, sauver, observer ’ : serva (3 e sg. prés.) Luc 5/ 38, servara (3 e sg. fut.) Mt. 7/ 24, Mt. 7/ 26, servavon (3 e pl. impf.) Mt. 27/ 36, servada (p.p. f.) Jean 17/ 6. Cf. L EVY P servar, L EVY 7: 618, R AYNOUARD 5: 213. servat (= serva, Vulg. lagoena aquae, fr. cruche d ’ eau) n. f. ‘ cruche, réservoir, ampoule ’ : servat Mc. 14/ 13. Cf. L EVY P serva 2 , L EVY 7: 618, R AYNOUARD 5: 214. servici (Vulg./ fr. Ø) n. m. ’ service: servici Luc 1/ 75. Cf. L EVY P servisi, L EVY 7: 625ss., R AYNOUARD 5: 211. servicial (Vulg. conservus, fr. compagnon) n. m. ‘ serviteur, domestique, employé ’ : servicial Mt. 18/ 29. Cf. L EVY P servisial, L EVY 7: 627s., R AYNOUARD 5: 212 servessialh ses 1 (Vulg. sine, fr. sans) prép. ‘ sans ’ : ses Mt. 12/ 5, Mt. 22/ 24, Mt. 22/ 25, Mt. 25/ 3, Mt. 25/ 44, Mc. 8/ 3, Luc 20/ 10, Jean 1/ 3 … Cf. L EVY P sens, L EVY 7: 591ss., R AYNOUARD 5: 205. Cf. aussi senes, sens, sensa, Ses est de loin la forme la plus fréquente parmi les 4 variantes graphiques. ses 2 (Vulg. suus, fr. son) art.poss. 3 e sg.pl. ‘ ses ’ : ses Mt. 21/ 34, Mc. 7/ 25, Luc 6/ 4, Luc 8/ 19, Luc 13/ 17 … À côté de ses, notre texte connaît aussi la forme sos dans la même fonction, p.ex. sos Mt. 1/ 2, Mt. 1/ 11, Mt. 2/ 16, Mt. 2/ 18, Mt. 4/ 6 … ; sos est clairement plus fréquent. [sesar] (= cesar, Vulg. sepelire, fr. tomber, cesser) v. ‘ cesser, abandonner ’ : secet (3 e sg. p.s.) Mt. 14/ 32, sesat (p.p.) Luc 5/ 4. Cf. L EVY P cesar, L EVY 1: 249, R AYNOUARD 2: 388. set 1 (Vulg. septem, fr. sept) art.num. ‘ sept ’ : set Mt. 12/ 45, Mt. 18/ 21, Mt. 18/ 22, Mt. 22/ 25, Mc. 8/ 20 (2 fois) … Cf. L EVY P set 1 , R AYNOUARD 5: 216 set 2 . 4. Lexique 134 <?page no="417"?> set 2 (Vulg. sitiens, sitire, fr. soif) n. f. ‘ soif ’ : set Mt. 25/ 35, Mt. 25/ 42. Cf. L EVY P set 1 , L EVY 7: 631s., R AYNOUARD 5215s. seten (Vulg. septimus, fr. Ø) adj.num. ‘ septième ’ : seten Mt. 22/ 26, Mc. 12/ 22, setena Jean 4/ 6, 4/ 52. Cf. L EVY P seten, L EVY 7: 633, R AYNOUARD 5: 216. Cf. aussi seyzen. sex cf. sec. sext (= seizen, Vulg. sextus, fr. sixième) adj.num. ‘ sixième ’ : sexta Mt. 20/ 5, Mt. 27/ 45 - 46, Mc. 15/ 33, Jean 19/ 14. L EVY P et L EVY ne connaissent que seizen; R AYNOUARD 5: 186 sext. Cf. aussi seyzen. seyre (= seire) cf sezer. seyzen (= sext, Vulg. sextus, fr. sixième) adj.num. ‘ sixième ’ : seyzen Luc 1/ 26, Luc 1/ 36. Cf. L EVY P seizen, R AYNOUARD 5: 186. Cf. aussi seten et sext. sezilha (Vulg. sedes, fr. trône) n. f. ‘ siège, trône ’ : sezilla Mt. 19/ 28. Cf. L EVY P sezilha, L EVY 7: 642, R AYNOUARD 5: 219. siencia (Vulg. scientia, fr. connaissance) n. f. ‘ science, savoir, connaissance ’ : siencia Luc 11/ 52, Luc 21/ 15. Cf. aussi sciencia. sieu (sieus, sieux, sieua, sieuas, syeuas, Vulg. suus etc., fr. son etc.) adj. poss. prédicatif 3 e pers. sg.): sieu Mt. 1/ 21, Mt. 3/ 11, Mt. 3/ 12, Mt. 9/ 20, Mt. 10/ 24 … , sieus Mt. 3/ 4, Mt. 3/ 12, Mt. 9/ 11, Mt. 10/ 25, Mt. 15/ 23, Mt. 15/ 32 … , sieux Mc. 13/ 4, Luc 12/ 8, sieua Mt. 1/ 25, Mt. 2/ 2, Mt. 3/ 12 (2 fois), Mt. 6/ 29, Mt. 9/ 25 … , sieuas Mt. 2/ 16, Mt. 12/ 29 (2 fois), Mt. 16/ 27, Mt. 23/ 37, Mc. 6/ 1 … , syeuas Jean 13/ 3. Cf. L EVY P seu, R AYNOUARD 5: 272 sieus. sieys (Vulg. sex, fr. six) art./ adj.num. ‘ six ’ : sieys Jean 2/ 6, Jean 12/ 1. Cf. L EVY P seis, L EVY 7: 532s., R AYNOUARD 5: 186. sinagoga (Vulg. synagoga, fr. synagogue) n. f. ‘ synagogue, temple juif ’ : sinagoga Mt. 9/ 18, Mt. 23/ 6, Mc. 1/ 21, Mc. 1/ 23, Mc. 1/ 29, Mc. 3/ 1 … , sinagogas Mt. 6/ 5, Mt. 10/ 17, Mt. 12/ 9, Mt, 13/ 54, Mc. 1/ 39 … ; synagoga Luc 4/ 38, Luc 8/ 41, Luc 8/ 49, Luc 13/ 14, Jean 18/ 20, synagogas Luc 12/ 11, Luc 13/ 10, Luc 20/ 46, Jean 18/ 20. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 5: 291 synagoga. sinc (Vulg. quinque, fr. cinq) art./ adj.num. ‘ cinq ’ : sinc Jean 4/ 18, Jean 5/ 2. Cf. L EVY P cinc, R AYNOUARD 2: 398. sinon (Vulg. nisi, fr. ne … que, mais, si jamais) conj./ adv. ‘ ne … que, si jamais, mais ’ : sinon Mt. 15/ 24, Mt. 21/ 19, Mc. 2/ 17, Luc 19/ 8. 4.2. Inventaire 135 <?page no="418"?> Manque dans les ouvrages de reférence. sirven(t) (Vulg. servus, fr. esclave) n. m. ‘ serviteur, valet ’ : sirven Mt. 8/ 9, sirvent Luc 9/ 29. Cf. L EVY P sirven, L EVY 7: 663s., R AYNOUARD 5: 212. sobeyran (Vulg. summus, fr. grand) adj. ’ supérieur, souverain, plus haut): sobeyran Mc. 14/ 53, sobeyras Luc 20/ 19. Cf. L EVY P sobeiran, L EVY 7: 682ss., R AYNOUARD 5: 242. soboltura cf, seboltura. [sobre-escrig] (Vulg. inscriptio, fr. inscription) n. m. ‘ inscription, signature ’ : sobre-escrig Luc 20/ 24. Cf. L EVY P sobrescrich (adj.), L EVY 7: 708 sobreescrit (n. m.), R AYNOUARD 3: 159 sobrescriure (v.). sobre-escriptura (Vulg. superscriptio, inscriptio, fr. inscription) n. f. ‘ adresse, inscription ’ : sobre-escriptura Mt. 22/ 20, Mc. 12/ 16. Manque sous cette forme et avec cette signification dans les ouvrages de référence; L EVY 7: 719 connaît cependant une forme sobrescription. sobre-penre (Vulg. capere, reprehendere, supervenire, fr. surprendre, survenir, traquer) v. ‘ suprendre, saisir, importuner ’ : sobre-penre Luc 20/ 20, Luc 20/ 26, sobre-penran (3 e pl. fut.) Luc 21/ 35; sobre-prenre Mc. 12/ 13. Cf. L EVY P sobreprendre, L EVY 7: 716ss., R AYNOUARD 4: 635. sobre-prenre cf. sobre-penre. sobre-pus (Vulg. abundantius, fr. surplus) n. m. ‘ surplus, supplément ’ : sobre-pus Mt. 5/ 37. Cf. L EVY P sobreplus; manque L EVY et R AYNOUARD . sobre-venir (Vulg. supervenire, fr. survenir) v. ‘ survenir, arriver, succéder ’ : sobre-venra (3 e sg. fut.) Luc 21/ 26. Cf. L EVY P sobrevenir, L EVY 7: 724, R AYNOUARD 5: 496. [sobre-vessar] (= sobreversar, Vulg. superfluere, fr. déborder) v. ‘ déborder, regorger, dépasser ’ : sobre-vessan (3 e pl. prés.) Luc 6/ 38. Cf. L EVY P sobreversar, L EVY 7: 725, R AYNOUARD 7: 524. Erreur de scribe ou assimilation rs > ss ? soffrir cf. sofrir. sofrir (Vulg. pati, bibere (2 fois), tollere crucem, fr. souffrir, boire la coupe (2 fois), prendre sa croix) v./ v.réfl. ‘ souffrir, supporter, soutenir, endurer ’ : sofrir Mt. 16/ 21, Mt. 20/ 22 (2 fois), Mc. 8/ 34, sofres (2 e pl. prés.) Luc 6/ 21, sofriray (1 ère sg. fut.) Mc. 8/ 34, sofrira (3 e sg. fut.) Mt. 17/ 12, Mt. 22/ 13, Mt. 24/ 51, Mt. 25/ 30, Luc 12/ 47 … , sofrires (2 e pl. fut.) Mt. 20/ 23, sofriran (3 e pl. fut.) Luc 12/ 48, Luc 21/ 25, (se) sofrit (3 e sg. p.s.) Jean 13/ 25, sofridas (p.p.) Mt. 27/ 19; soffrir Luc 9/ 22, Luc 9/ 34, Luc 12/ 50, Luc 17/ 25, sofferir Mc. 8/ 31, soffriron (3 e pl. fut.) Mc. 12/ 40. 4. Lexique 136 <?page no="419"?> Cf. L EVY P sofrir, L EVY 7: 749ss., R AYNOUARD 5: 281. Sofferir (inf.): erreur de copiste? Cf. aussi suffrir. solas (= solatz, Vulg. nuptus, fr. marier) n. m. ‘ divertissement, amusement, fête, mariage ’ : solases (pl.) Mt. 4/ 38. Cf. L EVY P solatz, L EVY 7: 772ss., R AYNOUARD 5: 252. solempnial (= solemnial, Vulg. solemnis, fr. fête) adj. ‘ solennel, célèbre ’ : solempnial Mt. 27/ 15. Cf. L EVY P solemnial, L EVY 7: 783; manque R AYNOUARD . solengenrat (Vulg. unigenitus, fr. unique) adj. ’ unique, seul ’ : solengenrat Jean 3/ 16, Jean 3/ 18. Manque dans les ouvrages de référence. [solevar] (= sotzlevar, Vulg. insurgere, fr. se dresser contre) v. ‘ soulever, insurger ’ : solevaran Mt. 10/ 21. L EVY P sotzlevar, L EVY 7: 855, S TICHEL 1890: 78, R AYNOUARD 4: 65 solevar. [soler] (Vulg. vexare, solere, fr. Ø) v. ‘ avoir coutume, souloir, pouvoir ’ : solie (3 e sg. impf.) Mc. 5/ 15, Mc. 15/ 6, solgro (3 e pl. p.s.) Luc 14/ 6. Cf. L EVY P soler, L EVY 7: 784, R AYNOUARD 5: 253. sol (Vulg. solus, fr. seul) adj. ‘ seul, solitaire ’ : sol Mt. 14/ 23 (2 fois), Mt. 17/ 8, Mt. 19/ 17, Mc. 6/ 47, Luc 4/ 8, Luc 9/ 36 … Cf. L EVY P sol 3 , L EVY 7: 763ss., R AYNOUARD 5: 251. somi (Vulg. somnus, fr. rêve, songe) n. m. ‘ rêve, songe ’ : somi Mt. 1/ 24, somis Mt. 1/ 20. Cf. L EVY P somi, L EVY 7: 803ss.; manque chez R AYNOUARD . [sometre] (= sotzmetre, Vulg. ponere, fr. mettre sous) v. ‘ soumettre, assujettir ’ : someta (1 ère sg. subj.) Mt. 22/ 44; sotmes (adj.) Mt. 8/ 9, Luc 2/ 51. Cf. L EVY P sotzmetre, L EVY 7: 856, R AYNOUARD 4: 229. sorre (= seror, Vulg. soror, fr. s œ ur) n. f. ‘ s œ ur ’ : sorres Luc 14/ 26. Cf. L EVY P seror, L EVY 7: 609s., R AYNOUARD 5/ 266 sor. sort 1 (Vulg. surdus, fr. sourd) adj. ‘ sourd, sans ouïe ’ : sort Mt. 9/ 31, Mc. 7/ 32; sortz Mc. 7/ 37. Cf. L EVY P sort 2 , L EVY 7: 829, R AYNOUARD 5: 267 sord. sort 2 (Vulg. sors, fr. sort) n. m. ‘ sort, destin; divination ’ : sort Jean 18/ 28; sortz Mt. 27/ 35, Mc. 15/ 24. Cf. L EVY P sort 1 , L EVY 7: 828s., R AYNOUARD 5: 270. soterrar (= sotzterrar, Vulg. efferre, fr. emporter (un mort)) v. ‘ enterrer, porter au cimetière ’ : soterrar Luc 7/ 12, soterrat (p.p.) Mt. 12/ 40. Cf. L EVY P sotzterrar, L EVY 7: 858s., R AYNOUARD 5: 354 sosterrar. [sotmetre] cf. sometre. 4.2. Inventaire 137 <?page no="420"?> sucitar (Vulg. suscitare, fr. susciter) v. ‘ susciter, éveiller, produire ’ : sucitar Mt. 22/ 24. Cf. L EVY 7: 882 suscitar, R AYNOUARD 5: 290. suf(f)rir (Vulg. pati, tollere crucem, fr. souffrir, prendre sa croix) v./ v.réfl. ‘ souffrir, supporter, soutenir, endurer ’ : suffrir Mt. 10/ 38, sufre (1 ère sg. prés.) Jean 18/ 11, sufreray (1 ère sg. fut.) Mc. 10/ 38, sufrira (3 e sg. fut.) Mt. 9/ 14, sufrires (2 e pl. fut.) Mc. 10/ 40, sufrie (3 e sg. impf.) Mt. 9/ 20, sufert (p.p.) Luc 13/ 2; suofrir Mt. 18/ 30, suefre (2 e sg. imp.) Mt. 18/ 29, suofri (do.) Mt. 18/ 26, suofre (3 e sg. prés.) Mt. 17/ 14, suofriray (1 ère sg. fut.) Mt. 26/ 42, suofrira (3 e sg. fut.) Mt. 18/ 7, suofrires (2 e pl. fut.) Mt. 23/ 14. Cf. L EVY P sofrir, L EVY 7: 749ss., R AYNOUARD 5: 281. Cf. aussi sofrir. suofrir (= sofrir) cf. suf(f)rir. suogra (= sogra, Vulg. socrus, fr. belle-mère) n. f. ‘ belle-mère ’ : suogra Mt. 8/ 14, Mc. 1/ 30 (2 fois), Luc 4/ 38. Cf. L EVY P sogra, L EVY 7: 755, R AYNOUARD 5: 276. suogre (= sogre, sozer, Vulg. socer, fr. beau-père) n. m. ‘ beau-père ’ : suogre Jean 18/ 13. Cf. L EVY P sogre, L EVY 7: 755s., R AYNOUARD 5: 755 s. sozer. [supar] (Vulg. offendere, fr. heurter) v. ‘ heurter, surprendre, attaquer ’ : supe (3 e sg. subj.) Luc 4/ 11. Cf. L EVY P sobdar, L EVY 7: 679s., R AYNOUARD 5: 240 soptar. suptamen (= sobdamen, Vulg. statim, fr. Ø) adv. ‘ tout de suite, aussitôt ’ : suptamen Mc. 5/ 13. Cf. L EVY P sobdamen, L EVY 7: 678s., R AYNOUARD 5: 240 soptamen. suptanamen (= sobdanamen, Vulg. per praeceps, fr. Ø) adv. ‘ subitement, tout de suite ’ : suptanamen Mt. 21/ 10. Cf. L EVY P sobdanamen, L EVY 7: 679. sur = sobre, cf. L EVY P s. v. [suslevar] (Vulg. commover, fr. secouer) v. ‘ soulever, relever, remuer ’ : suslevada (p.p.) Mt. 21/ 10. Cf. L EVY P sotzlevar, L EVY 7: 855, S TICHEL 1890: 78, R AYNOUARD 4: 65; L EVY 7: 882 suslevar. syeisanten (Vulg. sexaginta, fr. jusqu ’ à soixante) adv.num. ‘ soixante fois ’ : syeisanten Mc. 4/ 20. Manque dans les ouvrages de référence. syemana (= semana, setmana, Vulg./ fr. Ø) n. f. ‘ semaine ’ : syemana Luc 13/ 14. Cf. L EVY P semana, L EVY 7: 538, R AYNOUARD 5: 217 setmana. syma (= cima, Vulg. pinna, fr. pignon) n. f. ‘ cime, sommet ’ : syma Luc 4/ 9. Cf. L EVY P cima, L EVY 1: 254 (? ), R AYNOUARD 2: 395. 4. Lexique 138 <?page no="421"?> synagoga cf. sinagoga. T tabernacle (Vulg. tabernaculum, fr. abri) n. m. ’ tente, cabane, abri): tabernacles Mt. 17/ 4, Mc. 9/ 4, Luc 9/ 33. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 5: 292; FEW 13/ 1: 13 s. tabernaculum. talhar (Vulg. succidere, excidere, fr. décapiter, couper, tailler) v. ‘ couper, tailler ’ : talhar Mt. 14/ 9, Mc. 6/ 27, Mc. 15/ 46, talha (2 e sg. imp.) Mt. 18/ 8, Mc. 9/ 42, talhavon (3 e pl. impf.) Mc. 11/ 8, talhavien (do.) Mt. 21/ 8, talhat (p.p.) Mt. 3/ 10, Mt. 27/ 60, Luc 3/ 9. Cf. L EVY P talhar, L EVY 8: 36ss., R AYNOUARD 3: 4; FEW 13/ 1: 39s. s. taliare. La graphie talar attestée dans Lyon manque dans notre ms. talon (Vulg. calcaneus, fr. talon) n. m. ‘ talon ’ : talon Jean 13/ 18. Cf. L EVY P talon, L EVY 8: 40, R AYNOUARD 5: 298. tanarota (= tana, Vulg. fovea, fr. tanière) n. f. ‘ tanière, caverne, cavité ’ : tanarotas Mt. 8/ 20. Les ouvrages de référence ne connaissent que tana. tart (Vulg. difficile, fr. difficile) adv. ‘ rarement, difficilement ’ : Mc. 10/ 23. Cf. L EVY P tart, L EVY 8: 66ss., R AYNOUARD 5: 303. [tarzar] (= tardar, Vulg. mora, fr. tarder) v./ v.réfl. ‘ tarder, retarder, faire attendre ’ : tarza (3 e sg. prés.) Mt. 25/ 5. Cf. L EVY P tardar, L EVY 8: 62ss., R AYNOUARD 5: 303. taula (Vulg. telonium, mensa, cena, fr. perception, table, dîner) n. f. ‘ table, planche; table/ boutique de changeur ’ : taula Mt. 9/ 9, Mt. 9/ 10, Mt. 15/ 27, Mt. 23/ 6, Mc. 2/ 14, Mc. 7/ 28 … , taulas Mt. 21/ 12, Mc. 11/ 15. Cf. L EVY P taula, L EVY 8: 75ss., R AYNOUARD 5: 307. techada (Vulg. tectum, fr. terrasse) n. f. ‘ toit ’ : techada Luc 17/ 31. Manque dans les ouvrages de référence; L EVY P et L EVY connaissent cependant techat n. m. techisa (Vulg. textum, fr. terrasse) n. f. ‘ toit, toiture ’ : techisa Luc 5/ 19. Manque dans les ouvrages de référence. tedeja (Vulg. tinea, fr. teigne) n. f. ‘ teigne ’ : tedejas Mt. 6/ 20 - 21. Leçon douteuse qui n ’ est nulle part attestée dans les ouvrages de référence. Lyon a à cet endroit arnas ‘ teigne ’ . temporal (Vulg. (filii) huius saeculi, fr. (fils) de cet âge-ci) adj. ‘ temporel, terrestre ’ : temporal Mc. 8/ 35, temporals Luc 16/ 8. Cf. L EVY P temporal, L EVY 8: 119s., R AYNOUARD 5: 320. Dans les ouvrages de référence, il n ’ y a que L EVY 8 qui tient compte de la signification ‘ terrestre, de ce monde ’ (all. ’ weltlich ’ ). 4.2. Inventaire 139 <?page no="422"?> temptacio(n) (Vulg. tentatio, fr. épreuve) n. f. ‘ tentation, épreuve ’ ): temptacion Mt. 26/ 41, Luc 4/ 13, temptacio Mt. 6/ 13, Luc 8/ 13, Luc 11/ 4. Parmi les ouvrages de référence, il n ’ y a que R AYNOUARD 5: 321 qui tient compte de temptacio; L EVY P connaît cependant une forme temptamen (même sens). temptar (Vulg. tentare, inducere in tentationem, fr. mettre à l ’ épreuve, entrer en épreuve) v. ‘ tenter, mettre à l ’ épreuve, séduire ’ : temptar Luc 11/ 4, temptas (2 e pl. prés.) Mt. 22/ 18, Mc. 12/ 15, Luc 20/ 23, temptaras (2 e sg. fut.) Mt. 4/ 6, Luc 4/ 12, temptava (3 e sg. impf.) Luc 4/ 2, temptavon (3 e pl. impf.) Luc 11/ 16, temptan (p.pr.) Mc. 8/ 11, temptans (do.) Mt. 12/ 10, Mt. 16/ 1, temptat (p.p.) Mt. 4/ 1; temtat (p.p.) Mc. 1/ 13. Cf. L EVY P temptar, L EVY 8: 130, R AYNOUARD 5: 321. Cf. aussi tentar. temtar cf. temptar. tendre (Vulg. tener, fr. tendre) adj. ‘ tendre, frais, jeune ’ : tendres Mt. 24/ 32. Cf. L EVY P tendre 2 , L EVY 8: 170 tenre, R AYNOUARD 5: 344. tenebra (Vulg. tenebrae, fr. ténèbre(s)) n. f. ‘ ténèbres, obscurité ’ : tenebras Mt. 4/ 16, Mt. 6/ 23, Mt. 8/ 12, Mt. 22/ 13, Mt. 25/ 30, Mc. 15/ 33 … Cf. L EVY P tenebra, L EVY 8: 138, R AYNOUARD 5: 329. Dans nos textes, nous n ’ avons rencontré que le pl. tener (= tenir, Vulg. tenere, habere, ligare, fr. tenir, avoir, lier) v. ‘ tenir, posséder, garder, retenir … ’ : tener Mt. / 28, Mc. 5/ 3, tenc (1 ère sg. prés.) Mt. 8/ 9, ten (3 e sg. prés.) Mc. 4/ 21, tenes (2 e pl. imp.) Mc. 14/ 44, tenez (do.) Luc 3/ 14, tenhon (3 e pl. prés.) Mc. 7/ 5, tenion (do.) Mt. 21/ 26, tengas (2 e sg. subj.) Mc. 6/ 18, tendra (3 e sg. fut.) Luc 3/ 17, tenra (do.) Mt. 26/ 18, tenie (3 e sg. impf.) Mt. 18/ 28, Mc. 6/ 17, Luc 3/ 19, Luc 13/ 11, Jean 2/ 6, tenien (3 e pl. impf.) Mt. 21/ 46, Mt. 26/ 57, Mc. 3/ 2, tenc (3 e sg. p.s.) Jean 18/ 10, tenet (do.) Jean 17/ 26, tengron (3 e pl. p.s.) Mt. 28/ 9, Luc 9/ 36, tengut (p.p.) Mt. 13/ 12, tengutz (do.) Mt. 23/ 5, Luc 10/ 21, tenguda (do. f.) Luc 13/ 16, Luc 19/ 20. Cf. L EVY P tener, L EVY 8: 147ss., R AYNOUARD 5: 330. tentar (Vulg. tentare, fr. mettre à l ’ épreuve) v. ‘ tenter, mettre à l ’ épreuve, séduire ’ : tentar Luc 10/ 25. Cf. L EVY P temptar, L EVY 8: 130, R AYNOUARD 5: 321. Cf. aussi temptar. terra (Vulg. terra, pars, fr. terre, province) n. f. ‘ terre, pays, région, province ’ : terra Mt. 2/ 6, Mt. 2/ 13, Mt. 2/ 21, Mt. 2/ 22, Mt. 4/ 15, Mt. 5/ 4, Mt. 5/ 34 - 36 (2 fois) … , terras Mc. 4/ 26, Luc 15/ 13, Luc 21/ 11. Cf. L EVY P terra, L EVY 8: 182s., R AYNOUARD 5: 351. terrage (= terratge, Vulg. peregre, fr. voyage) n. m. ‘ territoire, pays, région ’ : terrage Mc. 12/ 1. 4. Lexique 140 <?page no="423"?> Cf. L EVY P terratge, L EVY 8: 189s., R AYNOUARD 5: 353. ters (= tertz, Vulg. tertius, fr. troisième) adj.num./ n. f. ‘ troisième, tiers; troisième heure ’ : ters Mt. 16/ 21, Mt. 20/ 19, Mt. 22/ 26, Mt. 27/ 63, Mt. 27/ 64, Mc. 8/ 31 … , terz Mt. 17/ 22, tersa Mt. 20/ 3, Mc. 14/ 41, Mc. 15/ 25. Cf. L EVY P tertz, L EVY 8: 199ss., R AYNOUARD 5: 410. tersamen (Vulg. tertio, fr. troisième fois) adv.num. ‘ troisième fois, troisièmement ’ : tersamen Mt. 26/ 44. Cf. L EVY P tersamen, R AYNOUARD 5: 412 tersament. tesaur (Vulg. thesaurus, fr. trésor) n. m. ‘ trésor, richesse, bien ’ : tesaur Mt. 6/ 20- 21, Mt. 12/ 35, Mt. 13/ 44, thesaur Mt. 2/ 11, Mt. 6/ 20-21, Mt. 13/ 44, Mt. 13/ 52, Mt. 19/ 21, Mt. 27/ 6 … , thesaurs Mt. 6/ 19, thezaur Luc 6/ 45, Luc 12/ 33, Luc 12/ 34, Luc 18/ 22 … , thresaur Luc 12/ 21. Cf. L EVY P thesaur, L EVY 8: 219s., R AYNOUARD 2: 146. testamen(t) (Vulg. (Novum) Testamentum, fr. alliance) n. m. ‘ (Nouveau) Testament, alliance ’ : testamen Mc. 14/ 24, testament Mt. 26/ 28. Manque L EVY P; L EVY 8: 207 testamen, R AYNOUARD 5: 356 testament. testimoni 1 (Vulg. testimonium, fr. témoignage) n. m. ‘ témoignage, preuve ’ : testimoni Mt. 8/ 4, Mt. 10/ 18, Mt. 24/ 14, Mt. 26/ 62, Mc. 6/ 11, Mc. 13/ 9, Luc 4/ 22, Luc 5/ 14, Jean 1/ 7 … , testimonis Mt. 19/ 18, Mt. 26/ 59, Mt. 26/ 60, Mt. 27/ 13. Cf. L EVY P testimoni, L EVY 8: 209, R AYNOUARD 5: 357. testimoni 2 (Vulg. testis, fr. témoin) n. m. ‘ témoin, attestateur ’ : testimoni Mt. 18/ 16, Jean 1/ 7, Jean 5/ 36, testimonis Mt. 23/ 31, Mt. 26/ 65, Mc. 14/ 63. Cf. L EVY P testimoni, L EVY 8: 209, R AYNOUARD 5: 357. Aussi bien le traducteur que les auteurs des ouvrages de référence confondent souvent testimoni ‘ témoin ’ et testimoni ’ témoignage ’ et ont toutes les peines du monde de distinguer les deux acceptions. teulisa (Vulg. tectum, fr. toit) n. f. ‘ toit, toiture ’ : teulisa Mc. 2/ 4. Manque L EVY P et R AYNOUARD ; L EVY 8: 216 s. teulisa. - Cf. aussi L EVY P teule ‘ tuile; toit ’ . thesaur cf. tesaur. thezaur cf. tesaur. [tirar] (Vulg. eligere, educere, trahere, fr. récolter, emmener, attirer) v. ‘ tirer, attirer, séparer ’ : tira (3 e sg. prés.) Mt. 13/ 48, Mc. 8/ 23, Jean 6/ 44, tires (3 e sg. subj. impf.) Luc 5/ 3. Cf. L EVY P tirar, L EVY 8: 236ss., R AYNOUARD 5: 363. [tolre] (Vulg. tollere, fr. enlever) v. ‘ ôter, enlever, prendre, voler ’ : tol (3 e sg. prés.) Luc 11/ 22, toles (2 e pl. imp.) Mt. 25/ 28, Luc 19/ 24, tols (do.) Luc 15/ 22, tolra (3 e sg. fut.) Mt. 13/ 12, Mt. 25/ 29, Mc. 4/ 25, Luc 19/ 26, Jean 16/ 22, tolera 4.2. Inventaire 141 <?page no="424"?> (do.) Luc 8/ 18, tolran (3 e pl. fut.) Jean 11/ 48, tolt (3 e sg. p.s.) Mt. 26/ 51, tolt (p.p.) Mt. 21/ 43, toltz (do.) Jean 1/ 29; toult (p.p.) Mc. 2/ 20, Luc 19/ 8. Cf. L EVY P tolre, L EVY 8: 258ss. toler cf. tolre. torbar (Vulg. scandalizare, turbare, fr. scandaliser, troubler ‘ v. ’ scandaliser, irriter, troubler ’ : torbar Mt. 13/ 28, torba (3 e sg. prés.) Mt. 5/ 29, Mt. 5/ 30, Mt. 18/ 8, Mc. 9/ 42, torbes (2 e pl. subj.) Mt. 24/ 6, torbara (3 e sg. fut.) Mc. 9/ 41, torbava (3 e sg. impf.) Jean 6/ 18, torbet 3 e sg. p.s.) Jean 13/ 21, torbat (p.p.) Mt. 22/ 2, Jean 14/ 1, Jean 14/ 27, torbatz (do.) Mt. 24/ 10, Mc. 4/ 17, Mc. 6/ 3, torbaz (do.) Mt. 14/ 26, torbada (do.) Luc 1/ 29. Cf. L EVY P torbar, L EVY 8: 280s., R AYNOUARD 5: 439. [tormentar] (Vulg. formidare, fr. s ’ effrayer) v./ v.réfl. ‘ (se) tourmenter, (s ’ )effrayer, avoir peur, être choqué ’ : tormenta (3 e sg. prés.) Jean 14/ 27. Cf. L EVY P tormentar, L EVY 8: 287, R AYNOUARD 5: 375. torre (Vulg. turris, fr. tour) n. f. ‘ tour ’ : torre Mt. 21/ 33, Mc. 12/ 1, Luc 14/ 28. Cf. L EVY P tor, L EVY 8: 276 tor 6 , R AYNOUARD 5: 374 torre. tortre (Vulg. turtur, fr. tourterelle) n. m. ‘ tourterelle ’ : tortres Luc 2/ 24. Cf. L EVY P tortre, L EVY 8: 325 tortret, R AYNOUARD 5: 386 tortre, tortret. tort (Vulg. adversus, fr. contre) n. m. ‘ tort, différend, querelle ’ : tort Mt. 5/ 23. Cf. L EVY P tort 1 , L EVY 8: 316ss. tort 2 , R AYNOUARD 5: 382. tostemps (Vulg. semper, fr. toujours) adv. ‘ toujours ’ : tostemps Mc. 14/ 7, Mc. 15/ 8, Jean 6/ 34, Jean 8/ 29; tostems Jean 12/ 8; toustemps Jean 12/ 8. Cf. L EVY P s. temps, L EVY 8: 127 s. temps; semble manquer dans R AYNOUARD . tostems cf. tostemps. toult cf. tolre. toustemps cf. tostemps. trabalh (= trebalh, Vulg./ fr. Ø) n. m. ‘ torture, tourment, peine ’ : trabalh Mt. 20/ 22, trabalhs Mt. 24/ 6. Cf. L EVY P trebalh, L EVY 8: 412ss., R AYNOUARD 5: 392. [trabalhar] (Vulg. tradere in tribulationem, vexare, fr. livrer à l ’ affliction, excéder) v. ‘ torturer, tourmenter, peiner, importuner ’ : trabalharan (3 e pl. fut.) Mt. 24/ 9, trabalhes (2 e sg. subj.) Mc. 5/ 35, trabalhatz (p.p.) Mt. 9/ 35, Mt. 11/ 28; traveilhat (p.p.) Luc 5/ 5. Cf. L EVY P trebalhar, L EVY 8: 416ss., R AYNOUARD 5: 393. Cf. aussi trebalhar. [tragir] (Vulg. levare, extrahere, subducere, fr. relever, retirer, ramener) v. ‘ tirer, retirer, relever ’ : traga (3 e sg. subj.) Mt. 12/ 11, Luc 14/ 5, tragiron (3 e pl. p.s.) Luc 5/ 11. Cf. R AYNOUARD 5: 398 tragir ‘ tirer ’ . Manque L EVY P et L EVY qui ne connaissent qu ’ un tragir/ traïr ’ avaler ’ qui n ’ a rien à chercher dans notre texte. 4. Lexique 142 <?page no="425"?> trahut (= traüt, Vulg. census, tributum, fr. impôt) n. m. ‘ tribut, impôt ’ : trahut Mt. 22/ 17, Mc. 12/ 14, Luc 20/ 22. Cf. L EVY P traüt 1 , L EVY 8: 401 s. trabut, R AYNOUARD 5: 421 trabug. traïdor (Vulg. tradere, fr. livrer) n. m. ‘ traître ’ : n. m. ’ traître, infidèle ’ : traïdor Mt. 26/ 25, traÿdor Mc. 14/ 44, Luc 6/ 16. Cf. L EVY P traïdor, R AYNOUARD 5: 397 trahire, trahidor. traïr (= trahir, trazir, Vulg. tradere, prodere, fr. trahir, livrer) v. ‘ trahir, livrer ’ : traïr Mc. 14/ 10, Jean 6/ 65, traïra (3 e sg. fut.) Mt. 26/ 23, Mc. 14/ 20, traïtz (p.p.) Mt. 26/ 21, Mt. 26/ 24; traÿr Mt. 26/ 46, Mc. 11/ 18, Mc. 14/ 11, Jean 6/ 72, Jean 13/ 11, Jean 13/ 25, traÿra (3 e sg. fut.) Mt. 26/ 48, Mc. 14/ 18, Jean 13/ 21, traÿ (3 e sg. p.s.) Jean 18/ 2, Jean 18/ 5, traÿs (do.) Mc. 14/ 42, Jean 13/ 2, traÿt (do.) Mt. 10/ 4, Mc. 3/ 19, traÿt (p.p.) Mt. 27/ 3, Mc. 9/ 30, Luc 9/ 44. Cf. L EVY P traïr, L EVY 8: 355ss., R AYNOUARD 5: 396. traire (= trair, trar, trezer, trager, Vulg. eicere, eruere, haurire) v. ‘ tirer, arracher, couper, puiser ’ : traire Mt. 7/ 5, tray (2 e sg. imp.) Mt. 18/ 9, trazes (2 e pl. imp.) Jean 2/ 8, trayres (2 e pl. fut.) Mt. 7/ 16, trageron (3 e pl. p.s.) Luc 5/ 11, trais (p. p.) Mt. 26/ 51, trayt (p.p.) Mt. 17/ 21. Cf. L EVY P traire, L EVY 8: 358ss., R AYNOUARD 5: 398. [trametre] (= trasmetre, Vulg. mittere, dimittere, fr. envoyer) v. ‘ envoyer, transmettre, renvoyer ’ : tramete (1 ère sg. prés.) Mt. 10/ 16, Mt. 11/ 10, Mc. 1/ 2, Luc 10/ 3, Luc 11/ 49, Jean 13/ 20, tramet (2 e sg. imp.) Luc 16/ 24, trametes (2 e pl. imp.) Jean 5/ 33, trameton (3 e pl. prés.) Mc. 8/ 3, trameton (3 e pl. prés. Mt. 14/ 35, Mt. 22/ 16, Mc. 6/ 55, Mc. 12/ 3, Mc. 12/ 13, tramete (3 e sg. subj.) Mt. 9/ 38, trametray (1 ère sg. fut.) Luc 20/ 13, Jean 16/ 7, trameteray (do.) Jean 15/ 26, trametie (3 e sg. impf.) Jean 12/ 6, trames (3 e sg. p.s.) Mt. 2/ 16, Mt. 10/ 5, Mt. 11/ 2, Mt. 14/ 10, Mt. 21/ 1, Mt. 21/ 36, trameron (3 e pl. p.s.) Luc 20/ 10, tramezon (do.) Luc 20/ 20, Jean 1/ 19, tramezes (3 e sg. subj.impf.) Mt. 26/ 53, trames (p.p.) Mt. 10/ 40, Mt. 15/ 24, Mt. 23/ 34, Mc. 1/ 38, Mc. 9/ 36 … , trameses (do.) Mt. 23/ 37, Mt. 26/ 47, tramezes (do.) Jean 1/ 22, Jean 1/ 24, tramisa (p.p.) Luc 19/ 42. Cf. L EVY P trametre, L EVY 8: 371s., R AYNOUARD 4: 230. transfigurar (= trasfigurar, Vulg. transfigurare, alterare, fr. transfigurer, être autre) v. ‘ transfigurer, se changer, altérer ’ : transfigura (3 e sg. prés.) Luc 9/ 29, transfigurat (p.p.) Mc. 9/ 1. Cf. L EVY P trasfigurar, L EVY 8: 384, R AYNOUARD 3: 324 transfigurar. trasmetre cf. trametre. trasmigracio (Vulg. transmigratio, fr. déportation) n. f. ‘ déportation, exile, bannissement ’ : trasmigracio Mt. 1/ 11. Manque dans les ouvrages de référence; latinisme cru. traspasar cf. traspassar. 4.2. Inventaire 143 <?page no="426"?> [traspassar] (Vulg. praeterire, transire, pertransire, fr. passer, passer outre) v. ‘ passer, dépasser, transgresser ’ : traspassas (2 e pl. prés.) Luc 11/ 42, traspassaran (3 e pl. fut.) Luc 21/ 33; traspasara (3 e sg. fut.) Luc 2/ 35. Cf. L EVY P traspasar, L EVY 8: 391ss. traspassar, R AYNOUARD 4: 444 traspassar. Cf. aussi trespasar. trauc 1 (Vulg. festuca, fr. fétu) n. m. ‘ poutre, solive ’ : trauc Luc 6/ 41. Cf. L EVY P trau, L EVY 8: 398ss., R AYNOUARD 5: 408 trauc. trauc 2 (Vulg. foramen, fr. trou) n. m. ‘ trou, ouverture ’ : trauc Luc 18/ 25, traus Mc. 10/ 25. Cf. L EVY P trauc, L EVY 8: 400, R AYNOUARD 5: 408. traveilhar cf. trabalhar. traÿdor cf. traïdor. traÿr cf. traïr. trayre cf. traire. trazer cf. traire. trebalhar (= trabalhar. Vulg. molestus esse, vexare, fr. se ronger, (se) fatiguer) v. ‘ torturer, tourmenter, peiner, importuner ’ : trebalhar Luc 2/ 48, trebalhas (2 e sg. prés.) Mc. 14/ 6, trebalha (3 e sg. prés.) Mt. 15/ 22, trebalhon (3 e pl. prés.) Mt. 6/ 28, trebalhes (2 e sg. subj.) Luc 11/ 7; trevalhas (2 e pl. imp.) Luc 8/ 49. Cf. L EVY P trebalhar, L EVY 8: 416ss., R AYNOUARD 5: 393. Cf. aussi trabalhar. trebalh (= trabalh, Vulg. tribulatio, labor, scandalum, fr. affliction, travail, scandale) n. m. ‘ torture, tourment, peine ’ : trebalh Mc. 4/ 17, Jean 4/ 38, trebalhs Mt. 18/ 7. Cf. L EVY P trebalh, L EVY 8: 412ss., R AYNOUARD 5: 392. Cf. aussi trabalh. trenten (Vulg. triginta, fr. tente (fois)) adj.num. ‘ trente fois ’ : trenten Mc. 4/ 20. Cf. L EVY P trenten, L EVY 8: 441, R AYNOUARD 5: 413. La signification ‘ trentième ’ qui est la seule attestée dans les ouvrages de référence manque dans notre texte. [trespasar] (Vulg. praeterire, transire, pertransire, fr. passer, passer outre) v. ‘ passer, dépasser, transgresser ’ : trespasa (3 e sg. prés.) Mt. 15/ 6, trespasas (2 e pl. prés.) Mt. 15/ 3, Mt. 23/ 23, trespasan (3 e pl. prés.) Mt. 15/ 2, trespasara (3 e sg. fut.) Mt. 24/ 34, trespasaran (3 e pl. fut.) Mt. 24/ 35 (2 fois). Cf. L EVY P traspasar, L EVY 8: 391ss. traspassar, R AYNOUARD 4: 444 traspassar. Cf. aussi ci-dessus traspassar. [trevalhar] cf. trebalhar. tribulacio(n) (Vulg. tribulatio, fr. affliction) n. f. ‘ affliction, trouble, agitation ’ : tribulacio Mt. 24/ 20, Mt. 24/ 21, Mt. 24/ 29, tribulacion Mc. 13/ 19, Mc. 13/ 24. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 5: 440 trebulacio. 4. Lexique 144 <?page no="427"?> tribun (Vulg. tribunus, fr. tribun) n. m. ‘ tribun, capitaine ’ : tribun Jean 18/ 12. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 5: 420 tribun; Carp. tribunier. tristicia (= tristeza, Vulg. tristitia, fr. tristesse) n. f. ‘ tristesse, affliction ’ : tristicia Jean 16/ 6, Jean 16/ 21, Jean 16/ 22. Cf. L EVY P tristeza, L EVY 8: 474 tristesa, R AYNOUARD 5: 427 tristicia. tristor (Vulg. stridor dentium, tristitia, fr. grincement de dents, tristesse, affliction) n. f. ‘ tristesse, affliction ’ : tristor Mt. 8/ 12, Luc 13/ 28, tristour Jean 16/ 20. Cf. L EVY P s. tristeza, L EVY 8: 474 tristor, R AYNOUARD 5: 427. La correspondance tristor - stridor dentium/ grincement de dents est plus que libre. tristour cf. tristor. tro (= tron, Vulg. sedes, fr. trône) n. m. ‘ siège, trône ’ : tros Mt. 19/ 28. Cf. L EVY P tron 1 , L EVY 8: 490s., R AYNOUARD 5: 428 tro 2 . trompa (= tromba, Vulg. tuba, fr. trompette) n. f. ‘ trompe, trompette ’ : trompa Mt. 6/ 2, trompas Mt. 24/ 31. Cf. L EVY P tromba, L EVY 8: 488 s. trompa, R AYNOUARD 5: 430. truelh (= trolh, Vulg. torcular, fr. cuve) n. m. ‘ pressoir, cuve ’ : truelh Mt. 21/ 33, Mc. 12/ 1. Cf. L EVY P trolh, L EVY 8: 486s., R AYNOUARD 5: 430 s. troill. turba (= torba; Vulg. turba, fr. foule) n. f. ‘ foule, troupe, bande, amassement ’ : turba Jean 7/ 20, Jean 7/ 49. Cf. L EVY P torba 2 , L EVY 8: 278s., R AYNOUARD 5: 439 turba. turmen (= tormen, Vulg. tormentum; pati, fr. tourment; (prendre sa) croix, souffrir) n. m. ’ turmen Mt. 9/ 20, Mc. 8/ 34, Mc. 9/ 11, Luc 16/ 25, turmens Mt. 22/ 14, Luc 12/ 47, Luc 16/ 23, Luc 16/ 25. Cf. L EVY P tormen, L EVY 8: 285s., R AYNOUARD 5: 375 torment. turmentar (= tormentar, Vulg. illudere, cruciare, pati, fr. crucifier, ronger, livrer à l ’ affliction, condamnation) v. ‘ tourmenter, faire souffrir ’ : turmentar Mt. 20/ 19, turmenta (3 e sg. prés.) Luc 16/ 24, turmentan (3 e pl. prés.) Mt. 24/ 9, turmentes (2 e sg. subj.) Mc. 5/ 7, turmentaran (3 e pl. fut.) Mt. 9/ 20, turmenteran (do.) Mc. 13/ 12, turmentat (p.p.) Mt. 18/ 34, turmentas (do.) Luc 20/ 47. Cf. L EVY P tormentar, L EVY 8: 287, R AYNOUARD 5: 375. turmentat (Vulg. tormentis comprehensus, fr. mal-portant) n. m. ‘ malade, souffrant, affligé ’ : turmentatz Mt. 4/ 24. Manque comme n. m. dans les ouvrages de référence. U ubrir (= obrir, Vulg. aperire, fr. ouvrir) v. ‘ ouvrir, desserrer, montrer ’ : ubriron (3 e sg. p.s.) Mt. 2/ 10, uberta (p.p.) Luc 1/ 64. Cf. L EVY P obrir, L EVY 5: 456, R AYNOUARD 2: 103. 4.2. Inventaire 145 <?page no="428"?> Cf. aussi obrir. uebra (= obra, Vulg./ fr. Ø) n. f. ‘œ uvre, ouvrage ’ : uebra Luc 6/ 49. Cf. L EVY P obra, L EVY 5: 450ss., R AYNOUARD 4: 355. Cf. aussi obrir. uelh (= olh, Vulg. oculus, fr. œ il) n. m.. ‘œ il, organe de la vue ’ : uelh Mt. 7/ 3, Mt. 7/ 5. Cf. L EVY P olh, L EVY 5: 470ss., R AYNOUARD 4: 366. Cf. aussi huelh. uey (= oi, Vulg. hodiernus, fr. aujourd ’ hui) adv. ‘ aujourd ’ hui, actuellement ’ : uey Mt. 28/ 15. Cf. L EVY P oi, L EVY 8: 467s., R AYNOUARD 3: 530 hoi. ufana (Vulg./ fr. Ø) n. f. ‘ arrogance, forfanterie ’ : ufanas Mt. 5/ 48. Cf. L EVY 8: 527 s. ufana, R AYNOUARD 5: 444. ufrir (= ofrir, Vulg. mittere munera, fr. mettre leurs dons) v. ‘ offrir, faire l ’ offrande ’ : ufrir Mc. 1/ 44, Luc 2/ 24, ufriras (2 e sg. fut.) Luc 5/ 14, ufert (p.p.) Luc 2/ 23, Luc 21/ 3, Luc 21/ 4. Cf. L EVY P ofrir, L EVY 5: 466s., R AYNOUARD 4: 362. Cf. aussi ofrir, hufrir. unguen (= onguen, Vulg. unguens, fr. parfum) n. m. ‘ onguent ’ : unguen Mc. 14/ 4. Cf. L EVY P onguen, L EVY 5: 489, R AYNOUARD 4: 373. universal (Vulg. totus, fr. tout) adj. ‘ universel, tout, complet ’ : universal Mc. 15/ 16. Cf. L EVY P universal, L EVY 8: 543, R AYNOUARD 5: 448. universalmen (Vulg. universus, fr. de par le monde) adv. ’ universellement, partout: universalmen Mc. 14/ 9. Manque L EVY P et L EVY ; R AYNOUARD 5: 448 universalment. V [valer] (Vulg. expedire, bonum esse, utilius esse, fr. valoir mieux, être bon) v. ‘ valoir, valoir mieux, être profitable, être utile ’ : val (3 e sg. prés.) Mt. 5/ 29, Mt. 5/ 30, Mt. 12/ 12, Mt. 18/ 8, Mc. 9/ 42 … , valgra (3 e sg. fut.) Mt. 26/ 24, Mc. 14/ 21, valrie (3 e sg. cond.1) Mt. 18/ 6, Mc. 9/ 41, valera (3 e sg. cond.2) Luc 17/ 2. Cf. L EVY P valer, L EVY 8: 574ss. R AYNOUARD 5: 463. van (Vulg. otiosus, oiseux) adj. ‘ vain, inutile, oiseux ’ : vana Mt. 11/ 7, Mt. 12/ 36. Cf. L EVY P van 1 , L EVY 8: 580ss., R AYNOUARD 5: 466. vanetat (Vulg. cura, fr. tracas) n. f. ‘ vanité, nullité ’ : vanetats Luc 21/ 34. Manque L EVY P (cf. cependant vaneza); L EVY 8: 585 s. vanetat, R AYNOUARD 5: 467 vanitat. vas prép. ‘ vers ’ , cf. ves. 4. Lexique 146 <?page no="429"?> vayscel (= vaisel, Vulg. vasa, fr. récipient) n. m. ‘ récipient, vase, vaisseau ’ : vayscels Mt. 13/ 48. Cf. L EVY P vaisel, L EVY 8: 564 vaissel, R AYNOUARD 5: 469 vaisselh. vedel (Vulg. vitulus, fr. veau) n. m. ‘ veau ’ : vedel Luc 15/ 23, Luc 15/ 27, Luc 15/ 30. Cf. L EVY P vedel, L EVY 8: 600, R AYNOUARD 5: 475. [veder] (= vezer, Vulg. videre, invenire, fr. voir) v. ‘ voir, apercevoir, trouver ’ : vedem Mc. 9/ 37, vedes Mc. 9/ 38, Mc. 10/ 14; veg (1 ère sg. prés.) Mt. 12/ 44, Mc. 8/ 24, Jean 4/ 19, ve (3 e sg. prés.) Mt. 6/ 4, Jean 3/ 20, Jean 3/ 21, Jean 12/ 45 (2 fois) Jean 14/ 9 (2 fois), vejon (3 e pl. prés.) Mt. 13/ 13, Luc 8/ 10, Luc 8/ 16, Luc 9/ 27, veja (1 ère sg. subj.) Mt. 20/ 33, Mc. 10/ 51, Luc 18/ 41, vejas (2 e sg. subj.) Jean 1/ 46, veja (3 e sg. subj.) Jean 14/ 31, vejam (1 ère pl. subj.) Mc. 15/ 36, Luc 2/ 15, Luc 9/ 25, vejan (do.) Jean 6/ 30 7 , vejas (2 e pl. subj./ imp.) Mt. 28/ 6, Luc 10/ 26, vejan (3 e pl. subj.) Jean 7/ 3, verray (1 ère sg. fut.) Jean 16/ 22, veiras (2 e sg. fut.) Jean 1/ 33, veira (3 e sg. fut.) Luc 3/ 6, veires (2 e pl. fut.) Mt. 13/ 14, Mc. 14/ 62, Jean 1/ 39, Jean 4/ 29, veres (do.) Mc. 13/ 14, Luc 6/ 41, verres (do.) Jean 14/ 19, Jean 15/ 10, vezien (3 e pl. impf.) Mt. 18/ 31, viron (3 e pl. p.s.) Mc. 2/ 16, Luc 8/ 34, Luc 9/ 32, veries (2 e pl. cond.1) Jean 4/ 48. Les formes avec -det apparentées à ce type manquent dans les ouvrages de référence. Cf. cependant vezer. velhar (Vulg. vigilare, fr. se tenir éveillé, veiller) v. ‘ veiller, ne pas dormir ’ : velhar Mt. 26/ 40, velhas (2 e pl. imp.) Mt. 24/ 42, Mt. 24/ 44, Mt. 25/ 13, Mt. 26/ 38, Mt. 26/ 41 … , velhavo (3 e pl. impf.) Luc 2/ 8, velharie (3 e sg. cond.1) Luc 12/ 39, velhera (3 e sg. cond.2) Mt. 24/ 43, velhan (p.p.) Mt. 24/ 46, velhans (do.) Luc 12/ 37. Cf. L EVY P velhar, L EVY 8: 614s., R AYNOUARD 5: 479. ven ‘ vent ’ ; cf. vent. vendedor (Vulg. vendens, fr. marchand) n. m. ‘ vendeur, marchand, négociant ’ : vendedors Mt. 25/ 9. Cf. L EVY P vendedor 1 , L EVY 8: 628, R AYNOUARD 5: 485 vendeire. vendens (Vulg. vendens, fr. ceux qui vendent) n. m. ‘ vendeur, marchand, commerçant ’ : vendens Mt. 21/ 12, Mc. 11/ 15. Manque comme subst. dans les ouvrages de référence. vendre (Vulg. vendere, dimittere, fr. vendre) v. ‘ vendre, réaliser ’ : vendre Mt. 13/ 46, vent (3 e sg. prés.) Mt.13/ 44, Mt. 19/ 21, vendes (2 e pl. imp.) Luc 12/ 33, vendon (3 e pl. prés.) Mt. 10/ 29, vendas (2 e pl. subj.) Mc. 7/ 12, vendien (3 e pl. 7 Confusion entre vejam et vejan qui remonte à la résolution d ’ un titulus final (qui peut représenter aussi bien m que n)? 4.2. Inventaire 147 <?page no="430"?> impf.) Mc. 11/ 15, Jean 2/ 16, vendes (3 e sg. subj. impf.) Mt. 18/ 25, vendens (p. pr.) Jean 2/ 16, vendut (p.p.) Mt. 10/ 24, Mc. 14/ 5, Jean 12/ 5. Cf. L EVY P vendre, L EVY 8: 632ss., R AYNOUARD 4: 484. venir (Vulg. venire, venturus esse, fr. venir) v. ‘ venir, parvenir, arriver ’ : venir Mt. 11/ 3, Mt. 11/ 13, Mt. 14/ 30, Mt. 19/ 14, Mt. 19/ 21 … , vene (1 ère sg. prés.) Jean 14/ 28, Jean 17/ 13, ven (2 e sg. imp.) Mt. 8/ 9, Mt. 14/ 29, Mc. 5/ 23, Luc 7/ 8, Jean 1/ 46, Jean 4/ 16 … , ven (3 e sg. prés.) Mt. 8/ 9, Mt. 21/ 5, Mt. 25/ 6, Mt. 28/ 4, Mc. 4/ 15 … , ve (do.) Luc 9/ 49, Jean 3/ 8, Jean 4/ 23, venes (2 e pl. imp.) Mt. 11/ 28, Mt. 25/ 34, Mt. 28/ 6, Luc 13/ 14, Jean 1/ 38 … , venes (2 e pl. prés.) Mt. 3/ 14, venon (3 e pl. prés.) Mt. 7/ 15, Luc 12/ 28, Jean 3/ 26, Jean 4/ 35, Jean 18/ 20, vengon (do.) Mt. 28/ 10, venga (3 e sg. subj.) Mc. 9/ 10, Luc 1/ 43, Luc 9/ 54, Luc 19/ 13, Jean 14/ 15 … , vegna (do.) Mt. 22/ 35, vengan (3 e pl. subj.) Mt. 6/ 10, venray (1 ère sg. fut.) Jean 14/ 3, venra (3 e sg. fut.) Mt. 3/ 11, Mt. 9/ 15, Mt. 10/ 13, Mt. 16/ 27, Mt. 17/ 10 … , vendra (do.) Luc 12/ 36 8 , venram (1 ère pl. fut.) Mt. 14/ 23, venran (3 e pl. fut.) Mt. 8/ 11, Mt. 13/ 49, Mt. 23/ 26, Mt. 24/ 5, Luc 14/ 10 … , venron (do.) Mc. 13/ 6, Mc. 13/ 17, Luc 21/ 8, vengui (1 ère sg. p.s.) Jean 5/ 43, venc (3 e sg. p.s.) Mt. 2/ 21, Mt. 3/ 13, Mt. 4/ 3, Mt. 8/ 2, Mt. 8/ 5, Mt. 8/ 14 … , vengues (2 e pl. subj. = imp.) Luc 5/ 4, venie (3 e sg. impf.) Mc. 2/ 13, Mc. 15/ 21, Luc 21/ 38, Jean 1/ 29, Jean 1/ 47 … , veniem (1 ère pl. impf.) Mt. 2/ 1, venien (3 e pl. impf.) Mc. 3/ 8, Mc. 6/ 31, Luc 3/ 7, Jean 4/ 30, Luc 5/ 15, Luc 16/ 21 … , vengron (3 e pl. p.s.) Mt. 2/ 1, Mt. 4/ 11, Mt. 8/ 34, Mt. 9/ 10, Mt. 9/ 14 … , vengro (do.) Mc. 14/ 53, Luc 1/ 59, Jean 3/ 26, venron (do.) Jean 4/ 30, venen (p.pr.) Mt. 16/ 28, venent (do.) Mt. 26/ 64, vengut (p.p.) Mt. 17-18 (2 fois), Mt. 8/ 29, Mt. 9/ 13, Mt. 10/ 34, Mt. 11/ 19 … , vengus (do.) Jean 6/ 5, venguda (do.) Mc. 14/ 41, Luc 19/ 9, Jean 2/ 4, Jean 7/ 30, Jean 8/ 20 … , vengudas Mt. 13/ 27, Mc. 15/ 41. Cf. L EVY P venir, L EVY 8: 635ss., R AYNOUARD 5: 487. vent (Vulg. ventus, fr. vent) n. m. ‘ vent, air, tempête ’ : vent Mt. 8/ 26, Mt. 11/ 7, Mt. 14/ 24, Mt. 14/ 32, Mc. 4/ 37, Mc. 6/ 48, 6/ 51 … , vents Mc. 4/ 39, Mc. 4/ 40, ven Mt. 14/ 30, Luc 8/ 25, Luc 12/ 55, vens Mt. 8/ 27. Cf. L EVY P ven, L EVY 8: 620s., R AYNOUARD 5: 498 vent. vental (= ventalh, Vulg. ventilabrum, fr. pelle) n. m. ‘ van, ventilateur ’ : vental Luc 3/ 17. Cf. L EVY P ventalh, L EVY 8: 648s., R AYNOUARD 5: 500. ventre (Vulg. venter, fr. ventre) n. m. ‘ ventre ’ : ventre Mt. 12/ 40, Mt. 15/ 17, Mt. 19/ 12, Mc. 7/ 19 (2 fois), Luc 1/ 31, Luc 1/ 41 … Cf. L EVY P ventre, L EVY 8: 651s., R AYNOUARD 5: 501. ver (Vulg. verax, verus, fr. vrai) adj. ‘ vrai, véritable ’ : ver Jean 3/ 33, Jean 4/ 42, Jean 5/ 31, Jean 6/ 14, Jean 6/ 32 … , vers Jean 17/ 3, Jean 17/ 25. 8 Nous avons éventuellement affaire à une erreur de copiste qui a écrit vendra pour venra. 4. Lexique 148 <?page no="431"?> Cf. L EVY P ver 3 , L EVY 8: 653ss., R AYNOUARD 5: 501. veramen(t) (Vulg. Ø, fr. Ø/ vraiment) adv. ‘ vraiment, véritablement ’ : veramen Jean 16/ 7, veramens Mt. 8/ 10, Mt. 10/ 15, Mt. 11/ 9, Mt. 13/ 37, Mt. 14/ 33 … , verament Jean 17/ 8. Cf. L EVY P veramen, R AYNOUARD 5: 502; L EVY ne donne que veraiamen qui se trouve aussi dans L EVY P et R AYNOUARD . verbe (= verba, Vulg./ fr. Ø) n. m. ‘ parole, discours ’ : verbe Luc 6/ 26. Manque L EVY P et L EVY , qui ne connaissent que le n. f. verba; il n ’ y a que R AYNOUARD 5: 504 qui donne le n. m. verbe à côté du n. f. verba. verita(t) (Vulg. veritas, fr. vérité) n. f. ‘ vérité, (en) effet ’ : veritat Mt. 15/ 27, Mt. 17/ 24, Mc. 7/ 28, Mc. 12/ 24, Mc. 12/ 32, Luc 2/ 17 … , veritas Mc. 4/ 12, Jean 3/ 9. Cf. L EVY P vertat, L EVY 8: 693s., R AYNOUARD 5.502. Latinisme cru. vermenos (Vulg. spurcitia, fr. impureté) adj. ‘ véreux ’ : vermenozes Mt. 22/ 27. Cf. L EVY P vermenos, R AYNOUARD 5: 510. vers (Vulg. sursum, in, fr. vers, dans) prép. ‘ vers, envers, en direction de, à ’ : vers Luc 13/ 11, Luc 13/ 22, Luc 19/ 1. Manque dans les ouvrages de référence. vertadieir cf. vertadier. vertadieiramens cf. vertadieramens. vertadier (Vulg. verax, verus/ vere, fr. véridique, véritable) adj. ‘ vrai, véridique, véritable ’ : vertadier Mt. 11/ 15, Mt. 22/ 16, Mc. 12/ 14, Jean 4/ 23, Jean 6/ 56, Jean 7/ 18 … , vertadieira Mt. 4/ 15, Mt. 21/ 32, Jean 4/ 37, vertadieiras Mt. 3/ 8. Cf. L EVY P vertadier, L EVY 8: 692, R AYNOUARD 5: 502. vertadieramens (Vulg. verumtamen/ Ø, fr. Ø) adv. ‘ vraiment, véritablement, effectivement ’ : vertadieramens Mt. 26/ 64, Mc. 3/ 12, vertadieiramens Mt. 5/ 25. Cf. L EVY 8: 692 vertadieramen, R AYNOUARD 5.502 vertadierment. veser cf. vezer. ves 1 (= vas, Vulg. Ø/ ad, fr. Ø/ à/ plus haut) prép. ‘ vers, envers, contre, dans la direction de ’ : ves Mt. 28/ 1, Luc 8/ 26; vas Luc 14/ 10. Cf. L EVY P vas, L EVY 8: 591ss., R AYNOUARD 5: 516 ves. ves 2 (= vetz, Vulg. ter, iterum, fr. (trois) fois, encore) n. f. ‘ fois ’ : ves Mt. 26/ 34, 26/ 72, Mc. 14/ 30, Luc 15/ 16, Jean 18/ 7, Jean 18/ 27. Cf. L EVY P vetz, L EVY 8: 714ss., R AYNOUARD 5: 530. ves 3 (Vulg. ecce, fr. maintenant) adv. ‘ voici, voilà, maintenant ’ : ves Jean 16/ 29. Semble manquer dans les ouvrages de référence; guère identifiable avec vetz 2 dans L EVY P et L EVY 8: 718s. 4.2. Inventaire 149 <?page no="432"?> vestidura (Vulg. vestimentum, vestimenta, vestis, fr. vêtement, linge, tunique) n. f. ‘ vêtement, habit, tunique ’ : vestidura Mt. 28/ 3, Mc. 14/ 52, vestiduras Mt. 17/ 2, Mt. 21/ 8, Mt. 22/ 11, Mt. 22/ 12, Mt. 26/ 45 … Cf. L EVY P vestidura, L EVY 8: 706, R AYNOUARD 5: 529. vestimen (Vulg. vestimentum, fr. manteau) n. m./ f. ‘ vêtement, manteau, tunique ’ : vestimen Mt. 9/ 20, vestimens Mt. 3/ 4, Mt. 11/ 8, Mt. 14/ 36, Mt. 21/ 7, Mt. 23/ 5 … Cf. L EVY P vestimen, L EVY 8: 707, R AYNOUARD 5: 528 vestiment. vestimenta (Vulg. vestimentum, vestimenta, vestitus, fr. manteau, vêtement(s)) n. f. ‘ vêtement, manteau, tunique ’ : vestimenta Mc. 5/ 27, Mc. 5/ 28, Mc. 6/ 56, Mc. 11/ 7 Luc 9/ 29, Jean 13/ 12, vestimentas Mc. 11/ 8. Cf. L EVY P vestimenta, L EVY 8: 707, R AYNOUARD 5.528. vestir 1 (Vulg. induere, vestire, cooperire, fr. vêtement, vêtir, habiller) v. ‘ vêtir, habillier, couvrir ’ : vestir Mt. 6/ 28, Mt. 11/ 21, vest (3 e sg. prés.) Mt. 6/ 30, Luc 12/ 28, veston (3 e pl. prés.) Mt. 11/ 7, vestirem (1 ère pl. fut.) Mt. 6/ 31, vestires (2 e pl. fut.) Mt. 6/ 25, Mt. 25/ 43 9 , vestis (2 e pl. p.s.) Mt. 25/ 36, vestiron 3 e pl. p.s.) Mt. 27/ 28, Mt. 27/ 32, vestiro (do.) Mc. 15/ 17, Mc. 15/ 20, vestit (p. p.) Mt. 22/ 11, Mc. 1/ 6, Mc. 14/ 51, Luc 12/ 27, vestitz (do.) Mt. 6/ 29, Mt. 11/ 7. Cf. L EVY P vestir, L EVY 8: 528ss., R AYNOUARD 707ss. vestir 2 (Vulg. vestimentum, stola, fr. vêtement, habit) n. m. ‘ vêtement, habit ’ : vestir Mt. 6/ 25 (2 fois), vestirs Luc 15/ 22, Luc 20/ 46. Cf. L EVY P s. vestir, L EVY 8: 710 vestir 2 . [vezetar] (= vezitar, Vulg. visitare, fr.visiter) v. ‘ visiter, examiner, inspecter ’ : vezetat Luc 7/ 16. Cf. L EVY P vezitar, L EVY 8: 738ss., R AYNOUARD 5: 554 visitar. veu (Vulg. ecce, fr. voici, voilà) interj./ adv. ‘ voici, voilà ’ : veu Mt. 11/ 14, Mt. 20/ 18, Mt. 25/ 20, Mt. 26/ 45, Mt. 26/ 46, Mt. 26/ 47 … , veus Mc. 16/ 6, Luc 10/ 19, Jean 4/ 35. N ’ est pas attesté par les ouvrages de référence. vezer (= vezer, Vulg. videre, invenire, fr. voir) v. ‘ voir, apercevoir, trouver ’ : vezer Mt. 6/ 5, Mt. 11/ 7, Mt. 11/ 9, Mt. 11/ 15, Mt. 13/ 17 … , vezes (2 e sg. prés.) Mt. 7/ 3, Mt. 27/ 13, Mc. 5/ 31, vezem (1 ère pl. prés.) Mt. 9/ 24, Jean 1/ 14, vezes (2 e pl. prés.) Mt. 13/ 17, Luc 10/ 24, Luc 21/ 6, Jean 7/ 48, Jean 12/ 19 … , vezon (3 e pl. prés.) Mt. 5/ 16, Mt. 6/ 5, Mt. 13/ 16, Mc. 4/ 12 … , vison (do.) Mt. 13/ 15, veyra (3 e sg. fut.) Jean 6/ 40, veyres (2 e pl. fut.) Mt. 23/ 39, Mt. 24/ 15, Mt. 24/ 33, Mt. 26/ 64, Mt. 27/ 24 … , veyron (3 e pl. fut.) Mt. 5/ 8, Mt. 24/ 17, Mt. 24/ 30, Mt. 28/ 10, Mc. 13/ 26 … , vezie (3 e sg. impf.) Mt. 12/ 22, Mt. 27/ 24, Mc. 8/ 23, Jean 1/ 29, Jean 1/ 38 … , vezien (3 e pl. impf.) Mc. 3/ 11, 9 La forme vestires est clairement un fut.; la Vulg. donne cependant un parfait (cooperuistis). Les autres verbes dans le cotexte ont également perdu leur caractère de passé. 4. Lexique 150 <?page no="433"?> Jean 2/ 23, Jean 6/ 2, vit (3 e sg. p.s.) Mt. 4/ 18, Mt. 4/ 21, Mt. 9/ 2, Mt. 9/ 9, Mt. 14/ 14 … , vy (do.) Luc 5/ 27, vim (1 ère pl. p.s.) Mt. 25/ 37, Mt. 25/ 44, Mc. 9/ 37, viron (3 e pl. p.s.) Mt. 4/ 16, Mt. 9/ 30, Mt. 12/ 2, Mt. 13/ 17, Mt. 13/ 27 … , viro (do.) Mc. 3/ 21, Luc 2/ 17, vis (3 e sg. subj.impf.) Mt. 26/ 58, Mc. 16/ 10, Luc 5/ 8, vezens (p.pr.) Mt. 2/ 10, Mt. 9/ 8, Mt. 9/ 11, vezent (do.) Mt. 26/ 8, Mt. 27/ 3, Mc. 1/ 41, vist (p.p.) Mt. 2/ 2, Mt. 8/ 34, Mt. 11/ 4, Mt. 21/ 32, Mt. 27/ 54 … , vists (do.) Luc 21/ 11, vistz (do.) Mt. 17/ 3, vista (do.) Mt. 17/ 9, Jean 5/ 37, vistas (do.) Luc 5/ 26; veser Jean 12/ 21. Cf. L EVY P vezer, L EVY 8: 725ss., R AYNOUARD 5: 532. Cf. aussi veder. vezin 1 (Vulg. mortiferus, fr. poison) n. m. ‘ poison, venin ’ : vezin Mc. 16/ 18. Manque dans les ouvrages de référence. Erreur de scribe? vezi(n) 2 (Vulg. vicinus, vicina, fr. voisin(e)) n. m./ f.: vezis Mc. 8/ 26, Luc 1/ 58, Luc 1/ 65, Luc 14/ 12, Luc 15/ 9. Cf. L EVY P vezin, L EVY 8: 731s., R AYNOUARD 5: 538. vezion (Vulg. visus, fr. songe) n. f. ‘ vision, songe, rêve ’ : vezion Mt. 27/ 19. Cf. L EVY P vezion, L EVY 8: 737s., R AYNOUARD 5: 533 visio. vezoa (= veuva, Vulg. vidua, fr. veuve) n. f. ‘ veuve ’ : vezoa Luc 2/ 37, Luc 7/ 12, Luc 21/ 2, Luc 21/ 3, vezoas Mt. 23/ 14, Mc. 12/ 40, Luc 20/ 47. Cf. L EVY P veuva, L EVY 8: 719s., R AYNOUARD 5: 531. viage cf. viatge. viatge (Vulg. peregre, in regionem loginquam, fr. en voyage, pays lointain) n. m. ‘ chemin, route, voyage ’ : viatge Luc 15/ 13, Luc 19/ 12, Luc 20/ 9, viage Mt. 25/ 14. Cf. L EVY P viatge, L EVY 8: 751ss., R AYNOUARD 5: 540. viatz (= vivatz, Vulg./ fr. Ø) adv. ‘ vivement, promptement ’ : viatz Luc 7/ 10. Cf. L EVY P vivatz, L EVY 8: 809, R AYNOUARD 5: 557. vibre (= vibra, Vulg. vipera, fr. vipère) n. m. ‘ vipère ’ : vibres Mt. 3/ 6, vybre Mt. 23/ 33. Cf. L EVY P vibre, L EVY 4: 119 gibre, R AYNOUARD 5: 550 vipera. vida (Vulg. vita, fr. vie) n. f. ‘ vie, nourriture, substance ’ : vida Mt. 6/ 11, Mt. 7/ 13-14, Mt. 9/ 13, Mt. 9/ 39, Mt. 19/ 16, Mt. 19/ 17 … Cf. L EVY P vida, L EVY 8: 756ss., R AYNOUARD 5: 554 vita. Cf. aussi vita. vieleta (= vileta, Vulg. castellum, fr. bourg) n. f. ‘ petite commune, petite agglomération, domaine ’ : vieletas Mc. 8/ 27, vilatas Luc 9/ 12, vileta Mc. 11/ 2, Luc 15/ 15, viletas Mc. 1/ 38, vieletas Mc. 6/ 6. Cf. L EVY P vileta, R AYNOUARD 5: 546. 4.2. Inventaire 151 <?page no="434"?> vielh (= velh, Vulg. vetus, fr. vieux) adj. ‘ vieux, ancien, âgé ’ : vielh Luc 5/ 39 (2 fois), vielhs Luc 5/ 37, Jean 3/ 4, vielhes Mt. 9/ 17, vielha Mt. 5/ 38, vielha Mt. 5/ 38, Mt. 9/ 15, Luc 5/ 36, vielhas Mc. 2/ 22. Cf. L EVY P velh, L EVY 8: 613s., R AYNOUARD 5: 478 vel. vielheza (Vulg. senectus/ fr. vieillesse) n. f. ‘ vieillesse ’ : vielheza Luc 1/ 25, vilheza Luc 1/ 36. Cf. L EVY P velheza, R AYNOUARD 5: 479. viella (= vila, Vulg. civitas, villa, fr. ville, bourg, domaine) n. f. ‘ ville, bourg, domaine ’ : viellas Mt. 9/ 35, vila Mt. 26/ 36, vilas Luc 5/ 17, Luc 8/ 1, Luc 8/ 34, Luc 9/ 6, Luc 13/ 22, villa Mc. 16/ 12, Luc 14/ 18. Cf. L EVY P vila, L EVY 8: 769s., R AYNOUARD 5: 546. vila cf. viella. vilata cf. vieleta. vileta cf. vieleta. vilheza cf. vielheza. villa cf. viella. villeta cf. vieleta. vinaigre (Vulg. acetum, fr. vinaigre) n. m. ‘ vinaigre ’ : vinaigre Mt. 27/ 48. Cf. L EVY P vinagre, L EVY 8: 783, R AYNOUARD 5: 549. virginitat (Vulg. virginitas, fr. virginité) n. f. ‘ virginité ’ : virginitat Mc. 4/ 20, Luc 2/ 36. L EVY 8: 669 vergentat (? ), R AYNOUARD 5: 507 vergenetat. virtut (Vulg. virtus, fr. puissance) n. f. ‘ puissance, vertu ’ : virtut Mt. 12/ 28, Mt. 13/ 23, Mt. 21/ 29, Luc 2/ 17, Luc 2/ 40. Cf. L EVY P vertut, L EVY 8: 698ss., R AYNOUARD 5: 514. Latinisme presque immodifié. vista (Vulg./ fr. Ø) n. f. ‘ vue, faculté de voir ’ : vista Mt. 9/ 28, Mc. 8/ 22, Luc 18/ 43. Cf. L EVY P vista, L EVY 8: 800ss., R AYNOUARD 5: 533. vita (Vulg. vita, fr. vie) n. f. ‘ vie, existence terrestre ’ : vita Luc 16/ 25. Cf. L EVY P vida, L EVY 8: 756ss., R AYNOUARD 5: 554 vita. Forme latinisante. Cf. aussi vida. vittoria (Vulg. victoria, fr. victoire) n. f. ‘ victoire, triomphe, succès ’ : vittoria Mt. 12/ 20. Cf. L EVY 8: 756 victoria, R AYNOUARD 5: 483. [viure] (Vulg. vivere, fr. vivre) v. ‘ vivre, exister, subsister ’ : viu (3 e sg. prés.) Mt. 4/ 3, Luc 4/ 4, Jean 6/ 59, vivon (3 e pl. prés.) Luc 20/ 38, viure (1 ère sg. fut.) Jean 14/ 9, viury (do.) Luc 12/ 19, viuras (2 e sg. fut.) Luc 10/ 28, viura (3 e sg. 4. Lexique 152 <?page no="435"?> fut.) Mt. 9/ 17, Jean 4/ 50, Jean 6/ 52, viuran (3 e pl. fut.) Jean5/ 25, vivent (p. pr./ adj.) Jean 1/ 9. Cf. L EVY P viure, L EVY 8: 807s., R AYNOUARD 5: 555. viu 1 (Vulg. vivus, fr. vivant) adj. ‘ vivant, existant, actif ’ : viu Mt. 26/ 63, Jean 6/ 52, vius Mt. 9/ 15, Mt. 27/ 63, Jean 4/ 51, Jean 4/ 53. Cf. L EVY P viu, L EVY 8: 805ss., R AYNOUARD 5: 555. viu 2 (Vulg. vivens, fr. vivant) n. m. ‘ (homme) vivant, qui est en vie ’ : vius Mt. 22/ 32, Mc. 12/ 27, Luc 20/ 38. Manque comme entrée particulière (subst.) dans les ouvrages de référence. [vivificar] (= vivifiar, Vulg. vivificare, fr. faire vivre) v. ‘ vivifier, motiver ’ : vivifica Jean 6/ 64. Cf. L EVY P vivifiar, R AYNOUARD 5: 558. vizitacio (Vulg. visitatio, fr. visitation) n. f. ‘ visite, visitation, inspection ’ : vizitacio Luc 19/ 44. Cf. L EVY P vezitacion, L EVY 8: 740, R AYNOUARD 5: 554 visitatio. volentiers (Vulg. cum gaudio, fr. avec joie) adj. ‘ volontiers, de bonne volonté, avec bonne disposition ’ : volentiers Luc 8/ 13, volontiers Mt. 21/ 30, Mc. 6/ 20. Cf. L EVY P volontier, L EVY 8: 829s., R AYNOUARD 5: 562 voluntier. voler 1 (Vulg. anima, fr. vie) n. m. ‘ âme, volonté, vie ’ : voler Mt. 16/ 25. Cf. L EVY P s. voler, L EVY 8: 823s. (n o 25). [voler 2 ] (Vulg. velle (volere), fr. vouloir) v. ‘ vouloir, désirer, aimer, être sur le point ’ : vuelh (1 ère sg. prés.) Mt. 8/ 3, Mt. 8/ 19, Mt. 9/ 13, Mt. 15/ 32, Mt. 20/ 14 … , voulh (do.) Luc 19/ 8, vols (2 e sg. prés.) Mt. 19/ 21, Mt. 26/ 17, Mc. 14/ 12, Luc 22/ 9, Jean 5/ 6, Jean 18/ 11, voles (do.) Mt. 8/ 1, Mt. 19/ 17, Mt. 20/ 21, Mt. 20/ 32, Mc. 1/ 40 … , vol (3 e sg. prés.) Mt. 1/ 23, Mt. 11/ 7, Mt. 11/ 27, Mt. 18/ 15, Mt. 18/ 16 … , volt (do.) Mt. 2/ 18, Mt. 18/ 23, Mt. 18/ 30, Mc. 6/ 26, Luc 14/ 28, volem (1 ère pl. prés.) Jean 12/ 21, voles (2 e pl. prés.) Mt. 7/ 12, Mt. 11/ 15, Mt. 26/ 15, Mt. 27/ 17, Mt. 27/ 21 … , volon (3 e pl. prés.) Mt. 12/ 47, Mt. 23/ 4, Mt. 23/ 6, Mc. 3/ 32, Mc. 12/ 38 … , volhon (do.) Mt. 7/ 13-14, vuelha (3 e sg. subj.) Mt. 16/ 22, Mc. 8/ 32, vuelhas (2 e pl. subj.) Mt. 6/ 8, Mt. 6/ 16, Mt. 6/ 19, Mt. 6/ 25, Mt. 6/ 31 … , vulhas (do.) Mt. 6/ 7, Luc 6/ 37, Luc 21/ 8, volhas (do.) Luc 10/ 4, voldra (3 e sg. fut.) Luc 9/ 23, Luc 17/ 33, volra (do.) Mt. 16/ 25, Mt. 20/ 26, Mt. 20/ 27, Mc. 8/ 34, Mc. 8/ 35, Mc. 10/ 43 … , volgra (do.) Mt. 16/ 24, volres (2 e pl. fut.) Mc. 14/ 7, Jean 15/ 7, volran (3 e pl. fut.) Mc. 6/ 11, volron (do.) Luc 13/ 24, volie (3 e sg. impf.) Mt. 2/ 20, Mc. 7/ 17, Mc. 7/ 24, Mc. 9/ 29, Mc. 9/ 31 … , volia (do.) Mc. 14/ 3, volien (3 e pl. impf.) Mt. 12/ 46, Mt. 22/ 3, Mc. 3/ 10, Luc 1/ 59, Luc 5/ 18 … , volgues (2 e sg. p.s.) Luc 13/ 34, volc (3 e sg. p.s.) Mt. 1/ 19, Mt. 14/ 9, Mc. 6/ 5, Mc. 9/ 10, Luc 10/ 25, volgues (2 e pl. p.s.) Mc. 14/ 49, volgron (3 e pl. p.s.) Mt. 21/ 46, Mc. 12/ 12, Luc 19/ 27, Luc 20/ 19, Jean 6/ 21 … , volgues (1 ère sg. subj. 4.2. Inventaire 153 <?page no="436"?> impf.) Mt. 26/ 53, volgues (3 e sg. subj.impf.) Mt. 1/ 19 (2 fois), Jean 5/ 35, volguis (do.) Mt. 23/ 37, volgueson (3 e pl. subj.impf.) Mt. 27/ 15, Mc. 15/ 6, Jean 12/ 37, volen (p.pr.) Mc. 15/ 15, volgut (p.p.) Mt. 21/ 32, Mt. 23/ 37. Cf. L EVY P voler, L EVY 8: 819ss., R AYNOUARD 5: 562. volontiers cf. volentiers. volp (Vulg. vulpes, fr. renard) n. f. ‘ renard ’ : volp Luc 13/ 32, volps Mt. 8/ 20. Cf. L EVY P volp, L EVY 8: 831s., R AYNOUARD 5: 567. [voltar] (Vulg. volutare, fr. se rouler) v.réfl. ‘ (se) rouler, courber, tordre ’ : voltaria (3 e sg. impf. [? ]) Mc. 9/ 19. Cf. L EVY P voltar, L EVY 8: 838. Voltaria est un cond.1, mais le modèle latin et le cotexte exigent un imparfait. Erreur de copiste? voluntat cf. volontat. vos cf. vox vous = vos (pron.pers. 2 e pl.) Luc 11/ 48, Luc 12/ 8, Luc 21/ 34, Jean 16/ 7. La forme normale dans notre texte est vos, p.ex. Mt. 3/ 6, Mt. 3/ 8, Mt. 3/ 10, Mt. 4/ 18, Mt. 5/ 12 etc. vox (= votz, Vulg. vox, fr. voix) n. f. ‘ voix, parole, discours ’ : vox Mt. 2/ 18, Mt. 3/ 3, Mt. 3/ 17, Mc. 9/ 6; vos Mt. 17/ 5, Mt. 17/ 7, Mc. 1/ 3, Mc. 15/ 34, Mc. 15/ 37, Mc. 17/ 39, Jean 1/ 23 … Cf. L EVY P votz, L EVY 8: 848ss., R AYNOUARD 5: 574. vueg (= voig, Vulg. locus est; vacuus, fr. il y a de la place; sans rien) adj./ n. m. ‘ vide ’ : vuegs Luc 14/ 22, vuejas Mc. 12/ 3. Cf. L EVY P voig, L EVY 8: 812s., R AYNOUARD 5: 458. vueja cf. vueg. vybre cf. vibre. X Les entrées débutant par xsont toutes des chiffres romains dont nous ne tenons pas compte dans notre inventaire. Y Les formes débutant par ysont de simples variantes graphiques (relativement rares) de formes normales avec les initiales i-, j-, e-, eietc. On consultera donc aussi les entrées qui représentent les graphies traditionnelles. ya = ja, Mt. 7/ 13-14, Luc 8/ 43, Luc 11/ 5. ybre = ibre (adj. ‘ ivre ’ ): ybres Jean 2/ 10. ydria = idria (fr. ‘ jarre ’ ): ydria Jean 4/ 28, ydrias Jean 2/ 6, Jean 2/ 7. ydropicus (fr. hydropique) Luc 14/ 2. 4. Lexique 154 <?page no="437"?> [yeisir] (= eisir): yeis Mt. 15/ 11, Mt. 17/ 17, Mt. 24/ 27, Mc. 1/ 25, Mc. 5/ 8 … , yeys Luc 11/ 24, Luc 13/ 31, Luc 14/ 21, Luc 14/ 23, Jean 15/ 26, yeison Mt. 15/ 19, Mc. 3/ 6, yescon Luc 21/ 21, yescas Mc. 9/ 24, yest Mt. 4/ 4, yeron Mt. 20/ 9, Jean 12/ 9. Pour le commentaire cf. isir; cf. en outre ysir, yssir, ysyir yes = es (2 e / 3 e sg. prés de esser, estre): yes Mt. 4/ 2, Mt. 4/ 5, Mt. 5/ 23, Mt. 8/ 29, Mt. 11/ 2 … yesir cf. yeisir. yeulx = pl. de olh n. m. ‘œ il ’ : yeulx Luc 16/ 23, Luc 19/ 5. Cf. aussi huelh. yeysir cf. yeisir. yli = ili ‘ lis ’ : ylis Mt. 6/ 28, Mt. 6/ 29, Luc 12/ 27. ymage = image, emage: ymage Mt. 22/ 20, Luc 20/ 24. Cf. aussi image, emage. ympne = imne ‘ hymne ’ : ympne Mc. 14/ 26. ypocrita ‘ hypocrite ’ : ypocritas Mt. 6/ 2, Mt. 6/ 5, Mt. 6/ 7, Mt. 6/ 16, Mt. 15/ 7 … yras, yrem = iras, irem, fut. de anar. yriat = irat ‘ irrité, fâché, affligé ’ : yrias Luc 14/ 21. ysample = eisemple, eisample: ysample Mt. 24/ 32, Jean 13/ 15, ysemple Mc. 13/ 28. [ysausar] = eisausar ‘ élever, exhausser ’ : ysausa Jean 3/ 14, ysausara Mt. 22/ 12, ysauseres Jean 8/ 28, ysausat Mt. 22/ 12, Luc 14/ 11, Jean 3/ 4, 33, ysausats Luc 18/ 14. ysaussar cf. ysausar. ysemple cf. ysample. ysir = yeisir, eisir etc.: ysir Luc 14/ 31, yses Mt. 10/ 14, Mt. 25/ 6, Luc 10/ 10, ysida Luc 1/ 7, ysien Mc. 1/ 5, ysi Mc. 1/ 26, Mc. 9/ 25, ysiras Luc 12/ 59, ysiron Mt. 22/ 10, Mt. 25/ 1, Mc 3/ 21, Mc. 5/ 14, Mc. 16/ 8 … , ysit Mt. 24/ 1, Mt. 28/ 9, Mc. 1/ 29, Mc. 2/ 13, Mc. 5/ 2 … , ysitz Mt. 11/ 6, Jean 16/ 27, Jean 16/ 30. Cf. aussi isir, issir, yeysir, yesir, yeysir, yssir, ysyr. yso = aiso ‘ cela ’ : yso Luc 6/ 26, Luc 15/ 26. ysimens = eisamen: ysimens Mt. 22/ 9. [ysorbar] = eisorbar ‘ aveugler, perdre la vue ’ : ysorba Jean 2/ 40. yssausar = ysausar, eisausar: yssausats Luc 1/ 52. yssir = ysir, eisir etc.: ysseron Luc 8/ 29 - 33, Luc 8/ 35, Luc 17/ 12, ysses Luc 9/ 5, yssi Luc 19/ 32, yssiron Mc. 14/ 26, yssit Mc. 13/ 1, Mc. 14/ 68, Luc 8/ 5, Luc 1/ 24, Jean 1/ 43-44 … 4.2. Inventaire 155 <?page no="438"?> Cf. aussi isir, issir, yeisir, yesir, yeysir, ysir, ysyr. [ystar] = estar ‘ être, se tenir, demeurer ’ : ystas Mt. 24/ 23. ysyr = ysir, eisir etc.: ysyz Jean 13/ 3. Cf. aussi isir, issir, yeisir, yesir, yeysir, ysir, yssir. Z Toutes les entrées sous zsont des noms propres (surtout de personnes, rarement de lieux); nous en tenons compte dans l ’ Index des noms. 4. Lexique 156 <?page no="439"?> 5. Index des noms 5.1. Introduction On peut bien se demander s ’ il est vraiment nécessaire voire seulement utile d ’ accompagner notre édition des Quatre évangiles occitans d ’ un Index des noms. N ’ existe-t-il pas suffisamment de concordances bibliques qui tiennent aussi compte des noms propres (noms de personne et noms de lieu) et qu ’ on peut facilement utiliser pour nos besoins, même si leur base textuelle n ’ est pas identique à la nôtre, reposant sur d ’ autres traductions et versions et reflètant l ’ usage onomastique d ’ autres langues. Parmi les ouvrages imprimés on pourrait mentionner par exemple les publications récentes que voici: - Zürcher Bibel-Konkordanz (2003) - Große Konkordanz zur Lutherbibel (2001) - Neue Konkordanz zur Einheitsübersetzung (1996) En outre, il existe bon nombre d ’ ouvrages moins compréhensifs et d ’ une utilité plus ou moins réduite pour nos besoins. Toujours d ’ une grande importance est un ouvrage d ’ un âge déjà presque vénérable: - A LFRED S CHMOLLER , Handkonkordanz zum griechischen Neuen Testament ( 6 1931) Et finalement il faut mentionner quelques concordances électroniques disponibles sur l ’ Internet qui nous ont rendu des services remarquables: - http: / / www.bibel-online.net - http: / / www.hannes-schlueter.net/ bibelkonkordanz-online.html - http: / / www.die-bibel.de Cette dernière concordance tient compte aussi bien de plusieurs traductions allemandes ainsi que de la King James Bible anglaise. Et pourtant, tous ces ouvrages ne correspondent que partiellement aux besoins des utilisateurs de notre texte et d ’ une recherche onomastique: le service qu ’ ils rendent est limité. Le problème réside dans le fait que les noms dans notre texte apparaissent souvent sous des graphies plus ou moins variées et que dans bon nombre de cas, ils sont gravement déformés, ce qui les rend parfois difficilement identifiables; en outre les variantes graphiques s ’ avèrent souvent d ’ une grande importance pour les recherches onomastiques. C ’ est pour cela que nous avons finalement décidé de ne pas renoncer à un index des noms tout en l ’ allégeant autant que possible par l ’ exclusion des noms de haute fréquence, courants et ne posant point de problèmes comme, p. ex., Dieu, Jésus, Crist, etc. Elle sera d ’ autant plus brève pour le simple fait que 157 <?page no="440"?> nous avons affaire seulement aux quatre Évangiles et que les Actes, les Épîtres (surtout celles de Paul) et l ’ Apocalypse, qui fourmillent de noms propres, manquent. Pour les différents articles, nous procédons de la manière que voici: - les variantes graphiques seront réunies sous l ’ entrée de la variante la plus fréquente; les variantes subordonnées seront mentionnées dans la liste alphabétique des noms, munies d ’ un renvoi à la variante privilégiée; là où la variation graphique a pour conséquence une distance considérable des entrées dans l ’ ordre alphabétique, nous nous sommes cependant décidé à donner deux articles indépendants avec renvois réciproques pour épargner à l ’ utilisateur de feuilleter sans arrêt en avant ou en arrière; - pour les noms retenus, nous donnerons toutes les occurrences; - pour les noms exclus, ils seront aussi mentionnés dans la liste alphabétique, mais sans occurrences et munis d ’ un simple renvoi à une concordance électronique suivi de l ’ entrée correspondante (p.ex.: Crist → Schlueter s. Christus); - pour les noms retenus, nous donnerons la forme correspondante en latin (Vulgate) et en français (NTPléiade); - si un nom désigne plusieurs personnages différents, les occurrences seront séparées sous différentes entrées (cf. p.ex.: Judas 1 , Judas 2 … ); - si un commentaire semble s ’ imposer, celui-ci sera donné après la liste des occurrences; - pour l ’ identification des noms et les commentaires, nous nous sommes servi surtout des trois sources que voici: l ’ apparat du NTPléiade, le PRob.2 et le G EORGES ; dans quelques rares cas nous avons aussi eu recours à la version française de Wikipédia. En ce qui concerne les abréviations renvoyant aux différents Évangiles, elles sont identiques à celles employées dans les chapitres précédents. * Encore quelques remarques supplémentaires. Dans notre texte, on est parfois confronté avec le fait qu ’ une forme fléchie du modèle latin (Vulg.) est reprise telle quelle (ou avec des modifications insignifiantes) comme nom dans le texte occitan, p.ex. Austrie ← Austri, Decapoles ← Decapolis, Getsemani ← Getsemani, Luzunei ← Luzunei etc. Nous n ’ avons pas corrigé ces formes dans notre texte et les maintenons, par conséquent, aussi dans l ’ Index des noms. Un autre problème de notre texte est la tendance du copiste de faire précéder les noms avec initiale vocalique d ’ un H, une tendance qui se trouve d ’ ailleurs aussi pour les appellatifs avec initiale vocalique. Parfois, formes avec et sans H se rencontrent dans l ’ ordre alphabétique, voire s ’ avoisinent (p.ex. 5. Index des noms 158 <?page no="441"?> Helizabeth et Elizabet). Nous enregistrons les deux formes à leur place de l ’ alphabet et les munissons de renvois réciproques. En outre, il est bien connu que le Nouveau Testament contient deux généalogies (Mt. 1/ 2 - 25 et Luc 3/ 23 - 38) qui divergent en partie considérablement l ’ une de l ’ autre. En outre, la généalogie dans Luc ne se trouve pas à sa place normale, mais a été déplacée dans le chapitre 4 après le verset 22. Nous l ’ avons retenue en bloc comme verset {22a}. Mais cette généalogie a très peu à faire avec son modèle dans la Vulg.; son origine est mystérieuse, et il pourrait bien s ’ agir d ’ une contamination de deux généalogies différentes (cette conclusion s ’ impose surtout pour sa fin). Nous avons échoué d ’ établir des correspondances avec la généalogie dans Mt. ou avec celle de Luc dans la Vulg. et dans NTPléiade - elle est corrompue à tel point que tout essai d ’ identification reste pure spéculation. Nous y avons donc finalement renoncé et donnons les deux listes comme elles se présentent dans le ms., et aussi dans l ’ index des noms nous les menons indépendantes l ’ une de l ’ autre. Nous donnons pour chaque personnage aussi bien le nom du père que celui du fils; ainsi nous ne garantissons pas seulement la possibilité d ’ une comparaison avec les données dans les Nouveaux Testaments de Lyon et de Paris, mais aussi dans toutes les autres versions (occitanes et vaudoises) du Nouveau Testament. Les entrées tirées de Mt. sont caracérisées par «X dans la descendance d ’ Abraham», celles remontant à la version (corrompue) de Luc par «X dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus». 5.1. Introduction 159 <?page no="442"?> 5.2. Inventaire A Abazismatias (Vulg. Arimathaea, fr. Arimathie), bourg à 30 kilomètres au nord-ouest de Jérusalem: (Jozep de) Abazismatias Mc. 15/ 43. Cf. aussi Azimaria, Azismanrias. Abel (Vulg. Abel, fr. Abel), second fils d ’ Adam et d ’ Ève: Abel Mt. 23/ 35, Luc 11/ 51. Abraam 1 cf. Abram. Abraam 2 , père de Ysac et fils de Jaze dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Abraam Luc 4/ 22a. Abraham cf. Abram. Abram (Vulg. Abraham, fr. Abraham), patriarche biblique, époux de Sara: Abram Mt. 1/ 1, Mt. 1/ 2, Mt. 3/ 8, Mt. 8/ 11, Mt. 22/ 32, Mc. 12/ 26, Luc 1/ 55, Luc 1/ 73, Luc 3/ 8, Luc 13/ 28, Jean 8/ 33, Jean 8/ 37, Jean 8/ 39 (3 fois); Abraam Mt. 3/ 8, Luc 19/ 9, Luc 20/ 37; Abraham Luc 13/ 16, Luc 16/ 22, Luc 16/ 23, Luc 16/ 24, Luc 16/ 25. Acheldemac (Vulg. Haceldama, fr. Hakeldamach), domaine près de Jérusalem, ‘ lieu du sang ’ : Acheldemac Mt. 27/ 8. Achim (Vulg. Achim, fr. Akhim), fils de Sadôc, père d ’ Élioud dans la généalogie de Jésus: Achim Mt. 1/ 14 (2 fois). Adam, père de Set et fils de Dieu dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Adam Luc 4/ 22a. Addi, père de Melehi et fils de Cossam dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Addi Luc 4/ 22a. Aguilo (Vulg. Aquilo, fr. le Nord), le Nord: Aguilo Luc 13/ 29. Alexandre (Vulg. Alexander, fr. Alexandre), fils de Simon de Cyrène; ce dernier portait la croix pour Jésus: Alexandre Mc. 15/ 21. Alfeu (Jacme ~) (Vulg. (Jacobus) Alphaei, fr. (Jacques fils d ’ ) Alphée), père d ’ un des douze apôtres: (Jacme) Alfeu Mc. 3/ 18, Luc 6/ 15; (Jacme) Alfey Mt. 10/ 3. Alfey cf. Alfeu. Aliud cf. Aliut 1 . Aliut 1 (Vulg. Abiud, fr. Abioud), fils de Zorobabel, père de Éliakim dans la descendance d ’ Abraham: Aliut Mt. 1/ 13; Aliud Mt. 1/ 13. Aliut 2 (Vulg. Eliud, fr. Élioud), père d ’ Éléazar et fils de Akhim dans la descendance d ’ Abraham: Aliut Mt. 1/ 14, Mt. 1/ 15. Aminadap 1 (Vulg. Aminadab, fr. Aminadab), fils d ’ Aram et père de Aron dans la descendance d ’ Abraham: Aminadap Mt. 1/ 4 (2 fois). 5. Index des noms 160 <?page no="443"?> Aminadap 2 , père d ’ Araon et fils d ’ Aram dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Aminadap Luc 4/ 22a. Amon (Vulg. Amos, fr. Amos), fils de Menatez et père de Jozias dans la descendance d ’ Abraham: Amon Mt. 1/ 10 (2 fois). Amos, père de Mathias et fils d ’ Axim dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Amos Luc 4/ 22a. Andrieu (Vulg. Andreas, fr. André), frère de Simon (Pierre): Andrieu Mt. 4/ 18, Mt. 10/ 2, Mc. 1/ 16, Mc. 1/ 29, Mc. 3/ 18, Luc 6/ 14, Jean 1/ 40, Jean 1/ 43-44, Jean 6/ 8, Jean 12/ 22 (2 fois). Anna 1 (Vulg. Anna, fr. Anne), prophétesse de Jérusalem, fille de Phanouel: Anna Luc 2/ 36. Anna 2 (Vulg. Annas, fr. Anne), grand prêtre au temps de Tibère: Anna Jean 18/ 13, Jean 18/ 24, Luc 3/ 2. Annon (Vulg. Aennon, fr. Ainôn), sources du Jourdain dans la région de Salim où Jean baptisa Jésus: Annon Jean 3/ 23. Antecrist (Vulg./ fr. Ø), le diable; la fin du monde: Antecrist Mt. 24/ 3, Mt. 24/ 15, Mc. 13/ 14. Aram 1 (Vulg. Zaram, fr. Zara), fils de Juda dans la descendance d ’ Abraham: Aram Mt. 1/ 3. Aram 2 (Vulg. Aram, fr. Aram), fils de Hesrôm et père d ’ Aminadab dans la descendance d ’ Abraham: Aram Mt. 1/ 3, Mt. 1/ 4 (2 fois). Aram 3 , père d ’ Aminadap et fils d ’ Esron dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Aram Luc 4/ 22a. Araon, père de Salamo et fils d ’ Aminadap dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Araon Luc 4/ 22a. Archelaus (Vulg. Archelaus, fr. Archélaüs), fils et successeur d ’ Hérode: Archelaus Mt. 2/ 22. Aron 1 (Vulg. Naasson, fr. Naassôn), fils d ’ Aminadap et père de Salomon dans la descendance d ’ Abraham: Aron Mt. 1/ 4. Aron 2 (Vulg. Aaron, fr. Aaron), frère de Moïse: Aron Luc 1/ 5. Asa (Vulg. Asa, fr. Asaph), fils d ’ Abias et père de Jozafa dans la descendance d ’ Abraham; roi de Juda: Asa Mt. 1/ 7, Mt. 1/ 8. Asartar, père de Cayan et fils de Sem dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Asartar Luc 4/ 22a. Asor (Vulg. Azor, fr. Azor), fils d ’ Eliacim et père de Sadoc: Asor Mt. 1/ 13, Mt. 1/ 14 Austrie (Vulg. Auster, fr. Sud) le Sud: Austrie Mt. 12/ 42. 5.2. Inventaire 161 <?page no="444"?> Axim, père de Amos et fils de Heli dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Axim Luc 4/ 22a. Azimaria (Vulg. Arimathaea, fr. Arimathie), bourg à 30 kilomètres au nordouest de Jérusalem: (Jozeph de) Azimaria Jean 19/ 38. Cf. aussi Abazismatias, Azismanrias. Azismarias (Vulg. Arimathaea, fr. Arimathie), bourg à 30 kilomètres au nordouest de Jérusalem: (Jozep de) Azismarias Mt. 27/ 57, Azismartias Jean 19/ 38. Cf. aussi Abazismatias, Azimaria. B Babilonia (Vulg. Babylon, fr. Babylone), ville de Babylone en Mésopotamie: Babylonia Mt. 1/ 11. - Babilonia (fr. Babylonie) désigne normalement une contrée de la Mésopotamie inférieure; dans notre texte, il semble être synonyme de Babylon (fr. Babylone) et correspond, dans la Vulgate, au nom de la ville. Baptista (Johan ~) (Vulg. (Ioannes) Baptista, fr. Jean Baptiste): Jean Baptiste, prophète et précurseur de Jésus: (Johan) Baptista Mt. 11/ 11, Mt. 17/ 13, Mc. 6/ 14, Mc. 6/ 24, Mc. 8/ 28, Luc 7/ 20; (Johan) Batista Luc 9/ 19, Luc 11/ 1. Barachias (Vulg. Barachia, fr. Barachie), père de Zacharie; ce dernier a été tué par les Juifs dans le temple: Barachias Mt. 23/ 35. Barraban cf. Barrabas. Barrabas (Vulg. Barrabas, fr. Barrabas), criminel condamné à mort et libéré par les Juifs à la place de Jésus: Barrabas Mt. 27/ 16, Mt. 27/ 17, Mt. 27/ 20, Mt. 27/ 21, Mt. 27/ 26; Barraban Mc. 15/ 7, Mc. 15/ 11, Mc. 15/ 15. Batista cf. Baptista. Behelem cf. Betleem. Belzabut (Vulg. Beelzebub, fr. Béelzeboul), prince des démons: Belzabut Mt. 10/ 25, 12/ 24, Mt. 12/ 27, Mc. 3/ 22, Luc 11/ 15, Luc 11/ 18, Luc 11/ 19. Bertholmeu (Vulg. Bartholomaeus, fr. Barthélémy), un des douze apôtres: Bertholmeu Luc 6/ 14; Bertholmieu Mt. 10/ 3, Luc 6/ 14; Bertomieu Mc. 3/ 18. Bertholmieu cf. Bertholmeu. Bertomieu cf. Bertholmeu. Betanda cf. Bethania. Betania cf. Bethania. Bethania (Vulg. Bethania, fr. Béthanie), village à l ’ est de Jérusalem, à une heure de chemin: Bethania Mt. 21/ 17, Mt. 26/ 6, Mc. 11/ 11, Mc. 11/ 12, Mc. 11/ 19, Jean 1/ 28, Jean 12/ 1; Betanda Mc. 6/ 45; Betania Luc 19/ 29. 5. Index des noms 162 <?page no="445"?> Betleem (Vulg. Bethlehem, fr. Bethléem), lieu de naissance du Christ: Betleem Mt. 2/ 4, Mt. 2/ 5, Mt. 2/ 8, Mt. 2/ 15; Behelem Jean 7/ 42; Bethleem Luc 2/ 15; Bethlem Luc 2/ 4. Bethleem cf. Betleem. Bethlem cf. Betleem. Betsage (Vulg. Betphage, fr. Betphagé), village près de Béthanie: Betsage Mt. 21/ 1, Mc. 11/ 1, Luc 19/ 29. Betsayda (Vulg. Bethsaida, fr. Bethsaïde; Lyon Bessaigda), localité de Galilée, près de Caphernaüm: Betsayda Mt. 11/ 21, Mc. 8/ 22, Jean 5/ 2; Betzada Luc 9/ 10; Betzaida Jean 12/ 21. Betzada cf. Betsayda. Betzaida cf. Betsayda. Boes, père de Hobet et fils de Salamo dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Boes Luc 4/ 22a. Boot (Vulg. Booz, fr. Booz), fils de Salmôn et père de Jobed dans la descendance d ’ Abraham: Booz Mt. 1/ 5 (2 fois). C Cafarneum cf. Carfaneum. Caifas cf. Cayfas. Caiphas cf. Cayfas. Calvari (Mont ~) (Vulg. Calvariae (locus), fr. (lieu du) Crâne): Golgatha, colline où eut lieu la crucifixion de Jésus: (Mont) Calvari Mt. 27/ 33, Mc. 15/ 22. Cf. aussi Golgata. Cananea (Vulg. cananaeum, fr. Cananéen), le Canaan, terre de ~: cf. Cananieu. Cananieu (Vulg. cananeus, fr. Cananéen), habitant du Canaan, personne originaire du Canaan: (Simon) Cananieu Mt. 10/ 4, (Symon) Cananieu Mc. 3/ 18; (femna) cananea Mt. 15/ 22. Carfaneum (Vulg. Capharnaum, fr. Capharnaüm), ville de Galilée, un des centres de la prédication de Jésus: Carfaneum Mt. 4/ 12, Mt. 8/ 5, Mt. 11/ 23, Mt. 17/ 23, Mc. 1/ 21, Mc. 2/ 1, Mc. 8/ 10, Mc. 9/ 32, Jean 2/ 12, Jean 6/ 17; Cafarneum Luc 4/ 31; Carfaneun Jean 4/ 46; Carfarneum Luc 7/ 1. Carfarneun cf. Carfaneum. Carfarneum cf. Carfaneum. Cayam, père de Sale et fils d ’ Asartar dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Cayam Luc 4/ 22a. 5.2. Inventaire 163 <?page no="446"?> Cayfas (Vulg. Caiphas, fr. Caïphe), grand prêtre de Jérusalem, président du tribunal qui condamne Jésus: Cayfas Mt. 26/ 3, Mt. 26/ 57, Jean 18/ 13; Caifas Jean 11/ 49; Caiphas Luc. 3/ 2; Cayphas Jean 18/ 24, Jean 18/ 28. Caynan (Vulg./ fr. Ø), père de Malael et fils d ’ Enos dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Caynan Luc 4/ 22a. Cayphas cf. Cayfas. Cedron (Vulg. Cedron, fr. Cédron), cours d ’ eau torrentueux de Judée: Cedron Jean 18/ 1. Cephas (Vulg. Cephas, fr. Képhas), équivalent araméen de Pierre/ Petrus/ Petros: Cephas Jean 1/ 42. Cesaria de Felip cf. Sezaria et Felip. Cesar cf. Cezar. Cezar (Vulg. Caesar, fr. César), titre de l ’ empereur romain: Cezar Mt. 22/ 17, Mt. 22/ 21 (3 fois), Mc. 12/ 14, Mc. 12/ 16, Mc. 12/ 17, Jean 19/ 12; Cesar Luc 2/ 1, Luc 3/ 1. Cf. aussi Sezar. Cerenien (Simon ~) (Vulg. Cyrenaeum, fr. de Cyrène), personne qui est de Cyrène: (Simon) Cerenien Mc. 15/ 21. Cf. aussi Serenien. Ciri (Vulg. Cirino, fr. Quirinus), gouverneur de Syrie au temps de la naissance de Jésus: Ciri Luc 2/ 2. Ciria (Vulg. Syria, fr. Syrie), région de l ’ Asie occidentale à la frontière du Liban et de la Palestine: Ciria Luc 2/ 2. Cleofas (Vulg. Cleophas, fr. Cléopas), fidèle de l ’ entourage des apôtres: Cleofas Luc 24/ 18. Cleophe (Maria ~) (Vulg. Maria Cleophae, fr. Marie de Clopas), une des quatre femmes qui tiennent compagnie à Jésus lors de la crucifixion: Maria Cleophe Jean 19/ 25. Corozaim (Vulg. Corozaim, fr. Chorazîn), bourgade au nord-ouest de Capharnaüm, près du lac de Gennésareth: Corozaim Luc10/ 13; Corrosaym Mt. 11/ 21. Corrosaym cf. Corozaim. Cossam, père d ’ Addi et fils de Nahremonadem dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Cossam Luc 4/ 22a. Crist cf. → S CHLUETER s. Christus. D Daniel (Vulg. Daniel, fr. Daniel), personnage de l ’ AT, le prophète Daniel: Daniel Mt. 24/ 15. 5. Index des noms 164 <?page no="447"?> Davi cf. David. David 1 (Vulg. David, fr. David), roi d ’ Israël, fils de Jessé, vainqueur de Goliath: David Mt. 1/ 1, Mt. 1/ 5, Mt. 1/ 6, Mt. 1/ 20, Mt. 8/ 29, Mt. 9/ 26, Mt. 12/ 2, Mt. 20/ 30, Mt. 21/ 9, Mt. 22/ 42, Mt. 22/ 43, Mt. 22/ 45, Mc. 2/ 25, Mc. 10/ 47, Mc. 10/ 48, Mc. 11/ 9s., Mc. 12/ 36, Mc. 12/ 37, Jean 7/ 42 (2 fois), Luc 1/ 27, Luc 1/ 32, Luc 2/ 4 (2 fois), Luc 2/ 11, Luc 18/ 38, Luc 18/ 39, Luc 20/ 41, Luc 20/ 42, Luc 20/ 44; Davi Mt. 15/ 22, Luc 1/ 32. David 2 , père de Nathan et fils de Jesse dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: David Luc 4/ 22a. Decapoles (Vulg. Decapolis, fr. Décapole), région des «dix villes», situées pour la plupart à l ’ est du Jourdain: Decapoles Mc. 7/ 31. Dieu cf. → S CHLUETER s. Gott (et formes fléchies). Dieus cf. Dieu. Dragan (Vulg./ fr. Ø), père de Seru et fils de Saber dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Dragan Luc 4/ 22a. E Efrem (Vulg. Ephrem, fr. Éphraïm), ville à une vingtaine de kilomètres au nord de Jérusalem: Efrem Jean 11/ 54. Egipte (Vulg. Aegyptus, fr. Égypte), l ’ Égypte, pays comprenant l ’ extrémité Nord-Est du continent africain et la péninsule du Sinaï: Egipte Mt. 2/ 12, Mt. 2/ 13, Mt. 2/ 14. Elazar (Vulg. Elizoer, fr. Éliézer), père de Jhesu 2 , fils de Joxin dans la généalogies des prétendus ancêtres de Jésus: Elazar Luc 4/ 22a. Eliase cf. Helias. Elizabet (Vulg. Elisabeth, fr. Élisabeth), femme du prêtre Zacharie et mère de Jean Baptiste: Elizabet Luc 1/ 7, Luc 1/ 24, Luc 1/ 36, Luc 1/ 40, Luc 1/ 41, Luc 1/ 56, Luc 1/ 57. Cf. aussi Helizabeth. Elizeus (Vulg. Elisaeus, fr. Élisée). prophète de l ’ AT, disciple d ’ Élie: Elizeus Luc 4/ 27. Enoc, père de Mathusalem et fils de Jare dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Enoc Luc 4/ 22a. Enos, père de Caynam et fils de Set dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Enos Luc 4/ 22a. Erodes 1 (Vulg. Herodes, fr. Hérode), Hérode Antipas, tétrarque au temps de Jésus; liaison avec Hérodiade, la femme de son demi-frère Philippe: Erodes Mc. 6/ 20, Mc. 6/ 22, Luc 3/ 19, Luc 9/ 7. Cf. aussi Herodes. 5.2. Inventaire 165 <?page no="448"?> Erodes 2 cf. Erodiana. Erodiana (Vulg. Herodias, fr. Hérodiade), femme d ’ Hérode dit Philippe, amante d ’ Hérode Antipas: Erodiana Mt. 14/ 3; Erodes Mc. 6/ 22. Escariot (Judas ~) (Vulg. (Iudas) Iscariotes, fr. (Judas) Iscariote), un des douze apôtres, celui qui trahit Jésus pour de l ’ argent: Mt. 9/ 3, Mt. 26/ 14, Mc. 3/ 19, Mc. 14/ 10, Mc. 14/ 43, Luc 6/ 16, Jean 6/ 72, Jean 12/ 4, Jean 13/ 2, Jean 13/ 26, Jean 14/ 22. Esron, père d ’ Aram et fils de Fares dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Esron Luc 4/ 22a. F Fanuel (Vulg. Phanuel, fr. Phanouel), père de la prophétesse Anne, de la tribu d ’ Aser: Fanuel Luc 2/ 36. Fares 1 (Vulg. Phares, fr. Pharès), fils de Judas et père de Hesrôm (Heron dans notre texte): Mt. 1/ 3 (2 fois). Fares 2 , père d ’ Esron et fils de Judas dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Fares Luc 4/ 22a. Felip (Vulg. Philippus, fr. Philippe), un des douze apôtres: Felip Mt. 10/ 3, Mc. 3/ 18, Jean 1/ 48. G Gabriel ((Vulg. Gabriel, fr. Gabriel), l ’ archange Gabriel de la tradition juive, chrétienne et musulmane: Gabriel Luc 1/ 26. Galbata (Vulg. Gabbatha, fr. Gabbatha), lieu du tribunal ou Pilate juge Jésus: Galbata Jean 19/ 13. Cf. aussi Licostotras. Galelieu cf. Galilieu. Galilea ((Vulg. Galilaea, fr. Galilée), la Galilée, région du Nord de la Palestine: Galilea Mt. 2/ 22, Mt. 3/ 13, Mt. 4/ 12, Mt. 4/ 16, Mt. 4/ 18, Mt. 4/ 23, Mt. 4/ 24, Mt. 4/ 25, Mt. 15/ 29, Mt. 17/ 21, Mt. 19/ 1, Mt. 21/ 11, Mt. 26/ 32, Mt. 26/ 69, Mt. 27/ 55, Mt. 28/ 7, Mt. 28/ 10, Mt. 28/ 16, Mc. 1/ 14, Mc. 1/ 16, Mc. 1/ 28, Mc. 1/ 39, Mc. 5/ 21, Mc. 6/ 21, Mc. 7/ 31, Mc. 9/ 29, Mc. 14/ 28, Mc. 14/ 69, Mc. 14/ 70, Mc. 16/ 7, Luc 1/ 26, Luc 2/ 4, Luc 2/ 39, Luc 3/ 1, Luc 4/ 14, Luc 4/ 31, Luc 8/ 26, Luc 17/ 11, Jean 1/ 43 - 44, Jean 2/ 1, Jean 2/ 11, Jean 4/ 3, Jean 4/ 43, Jean 4/ 45, Jean 4/ 46, Jean 4/ 54, Jean 7/ 1, Jean 7/ 41, Jean 7/ 52, Jean 12/ 21; Gallilea Mc. 3/ 7. Galilieu (Vulg. Galilaeus, fr. Galiléen), habitant de la Galilée: Galilieus Luc 12/ 2, Jean 4/ 45, Jean 7/ 52; Galelieus Luc 13/ 1. Gallilea cf. Galilea. 5. Index des noms 166 <?page no="449"?> Genezar (Vulg. Geraseni, fr. Géraséniens), région en face de la Galilée, sur la rive opposée du lac de Tiberiade: Genezar Mt. 14/ 34, Mc. 5/ 1, Mc. 6/ 53. Genezaret (Vulg. Genesar, fr. Gennésareth), localité située au Nord-Ouest du lac de Tibériade: Genezaret Mt. 8/ 28, Luc 8/ 26. Getsemani (Vulg. Gethsemani, fr. Gethsémani), domaine au pied du mont des Oliviers, à Jérusalem: Getsemani Mc. 14/ 32; Getzemani Mt. 26/ 36. Getzemani cf. Getsemani. Golgota (Vulg. Golgotha, fr. Golgotha), colline où eut lieu la crucifixion de Jésus: Golgota Mt. 27/ 33, Mc. 15/ 22, Jean 19/ 17. Cf. aussi Calvari. Cf. R AYNOUARD 6: 7 Calvaria; cf. aussi FEW 2/ 1: 105 s. calvaria. Gomorra (Vulg. Gomorrha, fr. Gomorrhe), cité biblique (AT) qu ’ on situe au Sud de la mer Morte, détruite par le soufre et le feu pour les péchés de ses habitants 1 : Gomorra Mt. 10/ 15. H Heleazar (Vulg. Eleazar, fr. Éléazar), père de Matan et fils d ’ Aliut dans la descendance d ’ Abraham: Heleazar Mt.1/ 15 (2 fois). Heli 1 , fils de Matat dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Heli Luc 4/ 22a. Heli 2 , père de Axim et fils de Matgeu dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Heli Luc 4/ 22a. Heliachin (Vulg. Eliacim, fr. Eliakim), fils d ’ Aliut et père d ’ Asor dans la descendance d ’ Abraham: Heliachin Mt. 1/ 13 (2 fois). Helias (Vulg Elias, fr. Élie), prophète biblique au temps d ’ Achab qui lutte contre le culte des Baals: Helias Mt. 16/ 14, Mt. 17/ 3, Mt. 17/ 4, Mt. 17/ 10, Mt. 17/ 11, Mt. 27/ 47, Mt. 27/ 49, Mc. 6/ 15, Mc. 8/ 28, Mc. 9/ 3, Mc. 9/ 4, Mc. 9/ 10, Mc. 9/ 11, Mc. 9/ 12, Mc. 15/ 36, Luc 4/ 26, Luc 9/ 8, Luc 9/ 19, Luc 9/ 19, Luc 9/ 30, Luc 9/ 33, Jean 1/ 21, Jean 1/ 25; Eliase Luc 4/ 25. Helizabeth (Vulg. Elisabeth, fr. Élisabeth), femme du prêtre Zacharie et mère de Jean Baptiste: Helizabeth Luc 1/ 5. Cf. aussi Elizabet. Hemanuel (Vulg. Emmanuel, fr. Emmanuel), nom prophétique pour Jésus dans la vision de Joseph: Hemanuel Mt. 1/ 23. Her, père de Nahremondaem et fils de Jhesu dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Her Luc 4/ 22a. Herode cf. Herodes. 1 Cf. Genèse 19/ 24. 5.2. Inventaire 167 <?page no="450"?> Herodes (Vulg. Herodes, fr. Hérode), Hérode Antipas, tétrarque au temps de Jésus; liaison avec Hérodiade, la femme de son demi-frère Philippe: Herodes Mt. 2/ 1, Mt. 2/ 7, Mt. 2/ 12, Mt. 2/ 15, Mc. 3/ 6, Mc. 6/ 14, Mc. 6/ 16, Mc. 6/ 17, Mc. 6/ 21, Mc. 6/ 22, Mc. 8/ 15, Mc. 12/ 13, Luc 1/ 5, Luc 3/ 1, Luc 8/ 3, Luc 9/ 9, Luc 13/ 31; Erode Mt. 2/ 19, Mt. 2/ 22. Herodian (Vulg. Herodianus, fr. Hérodian), partisan d ’ Hérode: Herodians Mt. 22/ 16. Hezechias (Vulg. Ezechia, fr. Ézechias), fils d ’ Acaz et père de Menatez dans la descendance d ’ Abraham: Hezechias Mt. 1/ 9, Mt. 1/ 10. Hobet 1 (Vulg. Obed, fr. Jobed), père de Jece et fils de Booz dans la descendance d ’ Abraham: Hobet Mt. 1/ 5. Hobet 2 , père de Jesse et fils de Boes dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Hobet Luc 4/ 22a. Holivet (mont ~) (Vulg. (mons) Oliveti, fr. (mont des Oliviers), mont des Oliviers, colline à l ’ Est de Jérusalem ou Jésus passe sa dernière veillée et où il est arrêté: (mont) Holivet Mt. 24/ 3, Mt. 26/ 30, Jean 8/ 1, Luc 19/ 29. Cf. aussi Olivet. Horient (Vulg. oriens, fr. levant), l ’ Est, la région de l ’ est: Horient Mt. 2/ 2, Mt. 24/ 27. Cf. aussi Orient. Hozias (Vulg. Ozias, fr. Osée), livre biblique, du nom d ’ un des douze petits prophètes: Hozias Mt. 1/ 8, Mt. 1/ 9. I Israel cf. → S CHLUETER s. Israel. Izaac (Vulg. Isaac, fr. Isaac), patriarche biblique, fils d ’ Abraham et de Sarah: Izaac Mt. 22/ 32. Cf. aussi Ysaac. J Jacme 1 (Vulg. Iacobus, fr. Jacques), Fils de Zébédée, frère de Jean, un des douze apôtres: Jacme Mt. 4/ 21, Mt. 10/ 3, Mt. 13/ 55, Mt. 17/ 1, Mt. 27/ 56, Mc. 1/ 19, Mc. 1/ 29, Mc. 3/ 17, Mc. 5/ 37, Mc. 6/ 3, Mc. 9/ 1, Mc. 10/ 35, Mc. 13/ 3, Mc. 14/ 33, Mc. 16/ 1, Luc 5/ 10, Luc 6/ 14, Luc 6/ 16, Luc 8/ 51, Luc 9/ 28, Luc 9/ 54. Jacme 2 (Vulg. Iacobus, fr. Jacques), fils d ’ Alphée, un des disciples de Jésus: Jacme Mt. 10/ 3, Mc. 3/ 18, Mc. 16/ 1, Luc 6/ 15, Luc 6/ 16. Jacob 1 (Vulg. Iacob, fr. Jacob), fils d ’ Isaac et petit-fils d ’ Abraham: Jacob Mt. 1/ 2 (2 fois), Mt. 1/ 15, Mt. 1/ 16, Mt. 8/ 11, Mt. 22/ 32, Mc. 12/ 26, Luc 1/ 32, Luc 13/ 28, Luc 20/ 37, Jean 4/ 5, Jean 4/ 6, Jean 4/ 12. 5. Index des noms 168 <?page no="451"?> Jacob 2 (Vulg./ fr. Ø), père de Judas et fils Ysac dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Jacob Luc 4/ 22a. James (Vulg./ fr. Ø), père de Melehy et fils de Jozeph dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: James Luc 4/ 22a. Jare (Vulg./ fr. Ø), père d ’ Enoc et fils de Malael dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Jare Luc 4/ 22a. Jaze (Vulg./ fr. Ø), père d ’ Abraam et fils de Nacor dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Jaze Luc 4/ 22a. Jece (Vulg. Iesse, fr. Jessé), fils de Jobed et père de David dans la desendance d ’ Abraham: Jece Mt. 1/ 5 (2 fois). Jeconias (Vulg. Iechonia, fr. Jéchonias), fils de Josias et père de Salathiel dans la descendance d ’ Abraham: Jeconias Mt. 1/ 11. Jerico cf. Jherico. Jesse, père de David et fils de Hobet dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Jesse Luc 4/ 22a. Jheremias (Vulg. Ieremia, fr. Jérémie), prophète juif à l ’ époque des déportations à Babylone: Jheremias Mt. 2/ 17, Mt. 16/ 14, Mt. 27/ 9. Jherico (Vulg. Iericho, fr. Jéricho), ville dans la vallée du Jourdain, à proximité de la mer Morte: Jherico Mt. 20/ 29, Mc. 10/ 46, Luc 18/ 35; Jerico Luc 10/ 30, Luc 19/ 1. Jherozolomita(n) (Vulg. quidam ex Ierosolymis, fr. quelques-uns de Jérusalem), habitant de Jérusalem, originaire de Jérusalem: (alcus) Jherozolomitas Jean 7/ 25. Jherusalem cf. → S CHLUETER s. Jerusalem. Jesu cf. Jhesus 1 . Jhesu(s) 1 cf. → S CHLUETER s. Jesus. Jhesu 2 , père de Her et fils de Elazar dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Jhesu Luc 4/ 22a. Jhoatan (Vulg. Ioatham, fr. Joatham, fils d ’ Ozias et père d ’ Achaz dans la descendance d ’ Abraham: Jhoatan Mt. 1/ 9; Joatan Mt. 1/ 9. Jhona (Vulg. Iona, fr. Jean [NTPléiade], Jonas [Segond]), père de Simon appelé aussi Pierre: Jhona Jean 1/ 42. Jhonas (Vulg. Ionas, fr. Jonam), prophète biblique (AT), auquel on rapporte aussi les faits fabuleux de Livre de Jonas: Jhonas Mt. 12/ 39, Mt. 12/ 41, Mt. 16/ 4, Mc. 8/ 12, Luc 11/ 32 (2 fois). Cf. aussi Jona. Joan cf. Johan 2 . Joatan cf. Jhoatan. 5.2. Inventaire 169 <?page no="452"?> Johan 1 , Jean Baptiste: cf. → S CHLUETER s. Johannes. Johan 2 (Vulg. Ioannes, fr. Jean), fils de Zébédée, frère de Jacques, un des douze apôtres: Johan Mt. 4/ 21, Mt. 17/ 1, Mc. 1/ 19, Mc. 1/ 29, Mc. 3/ 17, Mc. 5/ 37, Mc. 9/ 1, Mc.10/ 35; Joan Luc 9/ 28. Johanna 1 , père de Judas et fils de Resa dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Johanna Luc 4/ 22a. Johanna 2 , père de Jozeph et fils de Leaquin dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Johanna Luc 4/ 22a. Jona (Vulg. Ionas, fr. Jonam), prophète biblique (AT), auquel on rapporte aussi les faits fabuleux de Livre de Jonas: Jona Luc 11/ 29 - 30. Cf. aussi Jhonas. Jorda (Vulg. Iordan, fr. Jourdain), fleuve de la Palestine qui prend sa source dans l ’ Hermon pour se jeter dans la mer Morte: Jorda Mt. 35, Mt. 3/ 6, Mt. 3/ 13, Mt. 4/ 15, Mt. 19/ 1, Mc. 1/ 5, Mc. 1/ 9, Mc. 3/ 8, Mc. 10/ 1, Luc 3/ 3, Luc 4/ 1, Jean 1/ 28, Jean 3/ 26. Joseph (Vulg. Ioseph. fr. Joseph), époux de Marie, la mère de Jésus: Joseph Luc 2/ 33, 2/ 48; Jozep Mt. 1/ 16, Mt. 1/ 18¸ Mt. 1/ 19, Mt. 1/ 20, Mt. 1/ 24, Mt. 2/ 13, Mt. 2/ 14, Mt. 2/ 19, Luc 2/ 4, Jean 1/ 45, Jean 6/ 42; Jozeph Luc 1/ 27, Luc 2/ 16, Luc 3/ 23, Luc 4/ 22, Luc 4/ 22a. Joxin (Vulg./ fr. Ø), père de Elazar et fils de Mathat dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Joxin Luc 4/ 22a. Jozafa cf. Jozafat. Jozafat (Vulg. Iosaphat, fr. Josaphat), fils d ’ Asa et père de Jozam dans la descendance d ’ Abraham: Jozafat Mt. 1/ 8; Jozafa Mt. 1/ 8. Jozam (Vulg. Ioram, fr. Joram), fils de Josafat et père de Hozias dans la descendance d ’ Abraham: Jozam Mt. 1/ 8 (2 fois). Jozep 1 cf. Joseph. Jozep 2 (Vulg. Ioseph, fr. Joseph), frère (dans notre texte parfois cousin) de Jésus, appelé aussi Joset: Jozep Mt. 13/ 55, Mt. 27/ 56. Jozep 3 (Vulg. Ioseph, fr. Joseph), Joseph d ’ Arimathie, disciple de Jésus, qui obtint de Pilate l ’ autorisation d ’ ensevelir son corps: Jozep Mt. 27/ 57, Mt. 27/ 59, Mc. 15/ 43, Mc. 15/ 45, Mc. 15/ 46. Jozep 4 cf. Joseph. Jozep 5 (Vulg. Ioseph, fr. Joseph), fils de Jacob dans la descendance d ’ Abraham: Jozep Jean 4/ 5. Jozep 6 , père de Semm et fils de Judas dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Jozep Luc 4/ 22a. Jozeph 1 cf. Joseph. 5. Index des noms 170 <?page no="453"?> Jozeph 2 , père de Judas et fils de Johanna dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Jozeph Luc 4/ 22a. Jozeph 3 , père de Jannes et fils de Mathias dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Jozeph Luc 4/ 22a. Jozias (Vulg. Iosias, fr. Josias), fils d ’ Amon et père de Jeconias dans la descendance d ’ Abraham: Jozias Mt. 1/ 10, Mt. 1/ 11. Juda (Vulg. Iuda, fr. Juda), la tribu de Juda, le pays de cette tribu: Juda Mt. 2/ 6. Judas 1 (Vulg. Iuda, fr. Juda), fils de Jacob et de Tamar, patriarche de la tribu de Juda: Judas Mt. 1/ 2, Mt. 1/ 3. Judas 2 (Vulg. Iudas (Iscariotes, fr. Judas (l ’ Iscariote)), Judas l ’ Iscariote, celui qui trahira Jésus: Judas Mt. 10/ 4, Mt. 26/ 14, Mt. 26/ 25, 26/ 47, Mt. 27/ 3, Mc. 14/ 10, Mc. 14/ 43, Mc. 14/ 45, Jean 6/ 72, Jean 12/ 4, Jean 13/ 2, Jean 13/ 26, Jean 13/ 29, Jean 18/ 2, Jean 18/ 3, Jean 18/ 5, Luc 6/ 16. Judas 3 (Vulg. Iudas, fr. Jude), frère de Jésus: Judas Mt. 13/ 55. Judas 4 (Vulg. Iudas, fr. Jude), Jude, fils de Jacme et frère de Jacob, un des douze apôtres: Judas Luc 6/ 16, Jean 14/ 22. Judas 5 , père de Jozep et fils de Johanna dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Judas Luc 4/ 22a. Judas 6 , père de Symeon et fils de Jozeph dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Judas Luc 4/ 22a. Judas 7 , père de Fares et fils de Jacop dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Judas Luc 4/ 22a. Judea (Vulg. Iuda, Iudea, fr. Judée), région de la Palestine entre la mer Morte et la Méditerranée: Mt. 2/ 22, Mt. 4/ 25, Mt. 19/ 1, Mt. 24/ 16, Mc. 1/ 5, Mc. 10/ 1, Mc. 13/ 14, Jean 3/ 22, Jean 4/ 3, Jean 5/ 16, Jean 7/ 1, Jean 7/ 3, Luc 1/ 5, Luc 1/ 39, Luc 1/ 65, Luc 3/ 1, Luc 5/ 17, Luc 7/ 17, Luc 21/ 21. Juzous cf Jouzuous. Juzuou(s) (Vulg. Iudaei, fr. les Juifs), le peuple des Juifs, et particulièrement les habitants de Jérusalem: Juzuous Mc. 14/ 43, Mc. 14/ 46, Mc. 15/ 2, Mc. 15/ 9, Mc. 15/ 12, Mc. 15/ 18, Mc. 15/ 26, Jean 1/ 19, Jean 4/ 9, Jean 4/ 22, Jean 5/ 1, Jean 5/ 10, Jean 5/ 17, Jean 5/ 30, Jean 6/ 36, Jean 6/ 41, Jean 6/ 43, Jean 6/ 53, Jean 7/ 1, Jean 7/ 13, Jean 7/ 15, Jean 7/ 20, Jean 8/ 21, Jean 8/ 22, Jean 8/ 48, Jean 11/ 54, Jean 11/ 55, Jean 12/ 11, Jean 18/ 12, Jean 18/ 20, Jean 18/ 28, Jean 18/ 33; Jouzuou Jean 4/ 9; Juzous Mt. 2/ 2, Mt. 26/ 50, Mt. 27/ 11, Mt. 27/ 29, Mt. 27/ 37, Mt. 27/ 41, Mt. 28/ 15, Jean 2/ 6, Jean 2/ 18, Jean 2/ 20, Jean 7/ 35, Jean 7/ 40, Jean 8/ 12. L Laze cf. Lazer 2 . 5.2. Inventaire 171 <?page no="454"?> Lazer 1 (Vulg. Lazarus, fr. Lazaar), nom d ’ un pauvre ulcéreux, mendiant devant la porte d ’ un riche: Lazer Luc 16/ 20, Luc 16/ 23, Luc 16/ 24, Luc 16/ 25. Lazer 2 (Vulg. Lazarus, fr. Lazare), Lazare de Béthanie, frère de Marthe et de Marie, ressuscité par Jésus: Lazer Jean 12/ 2, Jean 12/ 9, Jean 12/ 10, Jean 12/ 17; Laze Jean 12/ 1. Leaquin (Vulg./ fr. Ø), père de Johanna et fils de Meleha dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Leaquin Luc 4/ 22a. Leiner (Vulg./ fr. Ø), père de Nohé et fils de Mathusalem dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Leiner Luc 4/ 22a. Levi 1 (Vulg./ fr. Ø), père de Matat et fils de Melehy dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Levi Luc 4/ 22a. Levi 2 (Vulg./ fr. Ø), père de Mathat et fils de Symeon dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Levi Luc 4/ 22a. Levis (Vulg. Levi, fr. Lévi), Lévi le percepteur, fils d ’ Alphée, hôte de Jésus: Levis Luc 5/ 27. Cf. aussi Luzunei. Licostotres (Vulg. Lithostratos, fr. Dallé [en note: Lithostrotos]), en araméen Gabbatha ‘ hauteur chauve ’ , lieu où Pilate tient son tribunal sur Jésus: Licostotres Jean 19/ 13. Lisania (Vulg. Lyania. fr. Lysanias), tétrarque d ’ Abilène au temps de Tibère: Lisania Luc 3/ 1. Lot (Vulg. Lot, fr. Loth), personnage biblique, neveu d ’ Abraham, qui échappe à la destruction de Sodome: Lot Luc 17/ 32. Luzuner (Matieu ~) (Vulg. Levi, fr. Lévi), Lévi le percepteur, fils d ’ Alphée, hôte de Jésus: (Matieu) Luzuner Mc. 2/ 14. Cf. aussi Levis et N à Mc. 2/ 14. M Magdalena (Vulg. (Maria) Magdalene, fr. (Marie) Madeleine), «Marie de Magdala», une des saintes femmes qui suivent Jésus et l ’ assistent dans la passion: (Maria) Magdalena Mt. 27/ 56, Mt. 27/ 61, Mt. 28/ 1, Jean 19/ 25, Luc 8/ 2. Cf. aussi Magdal. Magdal (Vulg. (Maria) Magdalene, fr. (Marie) Madeleine), «Marie de Magdala», une des saintes femmes qui suivent Jésus et l ’ assistent dans la passion: (Marie) Magdal Mc. 16/ 1, Mc. 16/ 9. Cf. aussi Magdalena. Malael (Vulg./ fr. Ø), père de Jare et fils de Caynam dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Malael Luc 4/ 22a. 5. Index des noms 172 <?page no="455"?> Maria 1 (Vulg. Maria, fr. Marie), mère de Jésus et épouse de Joseph: Maria Luc 1/ 27, Luc 1/ 30, Luc 1/ 34, Luc 1/ 38, Luc 1/ 39, Luc 1/ 41, Luc 1/ 56, Luc 2/ 5, Luc 2/ 16, Luc 2/ 19, Luc 2/ 33, Luc 2/ 34; Marie Mt. 1/ 16, Mt. 1/ 20, Mt. 2/ 11, Mt. 14/ 55, Mc. 6/ 3; Marie Luc 2/ 19, Luc 2/ 34, Maria 2 (Vulg. Maria, fr. Marie), s œ ur de Marthe et de Lazare, de Béthanie, une des fidèles qui sert Jésus: Maria Jean 12/ 3. Maria 3 (~ Cleofe), (Vulg. Maria (Cleophae), fr. Marie (de Clopas)), une des quatre femmes qui tiennent compagnie à Jésus lors de la crucifixion: Maria (Cleofe) Jean 19/ 25. Marie 1 cf. Maria 1 . Marie 2 (Vulg. Maria, fr. Marie), mère de l ’ apôtre Jacques: Marie Mt. 27/ 56, Mt. 27/ 61, Mt. 28/ 1, Mc. 16/ 1. Marie 3 cf. Magdal. Marie 4 (~ Magdalena) cf. Magdalena. Maries cf. Marie. Martra (Vulg. Martha, fr. Marthe), fidèle qui sert Jésus, s œ ur de Marie et de Lazare: Martra Jean 12/ 2. Matan (Vulg. Mathan, fr. Matthan), fils de Heleazar et père de Jacob dans la descendance d ’ Abraham: Matan Mt. 1/ 15 (2 fois). Matar (Vulg./ fr. Ø), père de Matgeu et fils de Mathia dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Matar Luc 4/ 22a. Matat (Vulg./ fr. Ø), père de Heli et fils de Levi dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Matat Luc 4/ 22a. Matgeu (Vulg./ fr. Ø), père de Heli et fils de Matar dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Matgeu Luc 4/ 22a. Mathat (Vulg./ fr. Ø), père de Joxin et fils de Levi dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Mathat Luc 4/ 22a. Mathatia (Vulg./ fr. Ø), père de Menna et fils de Nathan dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Mathatia Luc 4/ 22a. Mathia (Vulg./ fr. Ø), père de Matar et fils de Semm dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Mathia Luc 4/ 22a. Mathusalem (Vulg./ fr. Ø), père de Leiner et fils d ’ Enoc dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Mathusalem Luc 4/ 22a. Mathias (Vulg./ fr. Ø), père de Jozeph et fils d ’ Amos dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Mathias Luc 4/ 22a. Mathieu cf. Matieu. Matieu (Vulg. Matthaeus, fr. Matthieu), un des douze apôtres: Matieu Mt. 9/ 9, Mc. 9/ 14, Mc. 9/ 15, Mc. 3/ 18, Luc 6/ 15; Mathieu Luc 5/ 27. 5.2. Inventaire 173 <?page no="456"?> Mecias cf. Messias. Meleha (Vulg./ fr. Ø), père de Leaquin et fils de Menna dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Meleha Luc 4/ 22a. Melehi (Vulg./ fr. Ø), père de Nerim et fils d ’ Addi dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Melehi Luc 4/ 22a. Melehy (Vulg./ fr. Ø), père de Levi et fils de James dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Melehy Luc 4/ 22a. Menatez (Vulg. Manasses, fr. Manassé), fils de Hezechias et père d ’ Amon dans la descendance d ’ Abraham: Menatez Mt. 1/ 10 (2 fois). Menna (Vulg./ fr. Ø), père de Meleha et fils de Mathatia dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Menna Luc 4/ 22a. Messias (Vulg. Messias, fr. le Messie), le Messie, c ’ est-à-dire le Christ: Messias Jean 4/ 25; Mecias Jean 1/ 41. Moizes/ Moyses/ Moyzes cf. → S CHLUETER s. Moses. Moxida (Vulg. Magedan, fr. Magadan), localité non identifiée au bord de la mer de Galilée: Moxida Mt. 15/ 39. Moyses/ Moyzes cf. Moizes. N Naber (Vulg./ fr. Ø), père de Saber et fils de Sale dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Naber Luc 4/ 22a. Nacor (Vulg./ fr. Ø), père de Jaze et fils de Sirut dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Nacor Luc 4/ 22a. Nahremonadem (Vulg./ fr. Ø), père de Cossam et fils de Her dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Nahremonadem Luc 4/ 22a. Nathan (Vulg./ fr. Ø), père de Mathatia et fils de David dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Nathan Luc 4/ 22a. Nathanael (Vulg. Nathnaël, fr. Nathanaël), Cananéen converti par Jésus et qui le suit: Nathanael Jean 1/ 45, Jean 1/ 47, Jean 1/ 48, Jean 1/ 49; Nathanel Jean 1/ 46. Nathanel cf. Nathanael. Naym (Vulg. Naim, fr. Naïm), bourgade de Galilée, à une dizaine de kilomètres au sud-est de Nazareth: Naym Luc 7/ 11. Nazarenus (Vulg. Nazaraeus, fr. Nazaréen), qui est originaire de Nazareth, habitant de Nazareth: Nazarenus Mt. 2/ 23. Nazaret (Vulg. Nazareth, fr. Nazareth), ville de Galilée, résidence de Marie et de Joseph et où Jésus passe sa jeunesse: Nazaret Mt. 2/ 23, Mt. 4/ 13, Mt. 21/ 11, 5. Index des noms 174 <?page no="457"?> Mt. 26/ 71, Mc. 1/ 9, Mc. 1/ 24, Mc. 14/ 67, Jean 1/ 45, Jean 1/ 46, Jean 18/ 5, Jean 18/ 7, Luc 2/ 4, Luc 2/ 39, Luc 2/ 51, Luc 4/ 16, Luc 18/ 37. Neamam (Vulg. Naaman, fr. Naaman). Syrien qui s ’ occupe des lépreux: Neamam Luc 4/ 27. Neptalim (Vulg. Nephtaliim, fr. Nephtali), personnage de l ’ AT, sixième fils de Jacob et de Bilha; ses descendants forment la tribu de Nephtali: Neptalim Mt. 4/ 13, Mt. 4/ 15. Nerim (Vulg./ fr. Ø), père de Salathiel et fils de Melehi dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Nerim Luc 4/ 22a. Nichodemus cf. Nicodemus. Nicodemus (Vulg. Nicodemus, fr. Nicodème), pharisien, un des chefs des Juifs au temps de Jésus: Nicodemus Jean 3/ 1, Jean 3/ 4, Jean 3/ 9, Jean 7/ 50; Nichodemus Jean 19/ 39. Ninive (Vulg. Ninive, fr. Ninive), ville d ’ Assyrie, sur le Tigre: Mt. 12/ 41, Luc 11/ 29-30, Luc 11/ 32. Noé (Vulg. Noë, fr. Noé), père de Sem et fils de Lamech (Leiner) dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus; unique juste sauvé du déluge: Mt. 24/ 37, Mt. 24/ 38 (2 fois). Nohe (Vulg./ fr. Ø), père de Sem et fils de Leiner dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Nohe Luc 4/ 22a. O Occiden (Vulg. occidens, fr. couchant), l ’ Ouest, la région de l ’ ouest: Occiden Mt. 8/ 11; Occident Mt. 24/ 27; Oxident Luc 12/ 54, Luc 13/ 29. Occident cf. Occiden. Olivet (mont ~) (Vulg. (mons) Oliveti, fr. (mont des) Oliviers), mont des Oliviers, colline à l ’ Est de Jérusalem où Jésus passe sa dernière veillée et où il est arrêté: (mont) Olivet Mt. 21/ 1, Mc. 11/ 1, Mc. 14/ 26, Luc 19/ 37, Luc 21/ 37. Cf. aussi Holivet. Orien cf. Orient. Orient (Vulg. oriens, fr. levant) l ’ Est, la région de l ’ est: Orient Mt. 2/ 1, Luc 12/ 55, Luc 13/ 29. Oxident cf. Occiden. P Pasca (Vulg. Pascha, fr. Pâque), la fête de Pâque: Pasca Mt. 26/ 2, Mt. 26/ 17, Mt. 26/ 18, Mt. 26/ 19, Jean 2/ 13, Jean 2/ 23, Jean 6/ 4, Jean 11/ 55, Jean 12/ 1, Jean 13/ 1, Jean 18/ 28, Luc 22/ 1, Luc 22/ 7, Luc 22/ 8; Pascas Jean 18/ 39, Luc 2/ 41. 5.2. Inventaire 175 <?page no="458"?> Pascas cf. Pasca. P[eire] (régulièrement abrégé en P.; Vulg. Petrus, fr. Pierre), Pierre, appelé d ’ abord Simon, le principal des douze apôtres: P[eire] Mt. 4/ 18, Mt. 8/ 14, Mt. 14/ 28, Mt. 14/ 29, Mt. 15/ 15, Mt. 16/ 16, Mt. 16/ 22, Mt. 17/ 1, Mt. 17/ 4, Mt. 17/ 23, Mt. 17/ 24, Mt. 17/ 25, Mt. 18/ 21, Mt. 19/ 27, Mt. 26/ 33, Mt. 26/ 35, Mt. 26/ 37, Mt. 26/ 40, Mt. 26/ 58, Mt. 26/ 69, Mt. 26/ 71, Mt. 26/ 75, Mc. 1/ 16, Mc. 1/ 29, Mc. 1/ 30 (2 fois), Mc. 1/ 36, Mc. 3/ 16, Mc. 5/ 37, Mc. 8/ 29, Mc. 8/ 32, Mc. 8/ 33, Mc. 9/ 1, Mc. 9/ 4, Mc. 10/ 28, Mc. 11/ 21, Mc. 13/ 3, Mc. 14/ 29, Mc. 14/ 33, Mc. 14/ 54, Mc. 14/ 66, Mc. 14/ 72, Jean 6/ 69, Jean 13/ 6, Jean 13/ 8, Jean 13/ 9, Jean 13/ 24, Jean 13/ 36, Jean 13/ 37, Luc 4/ 38 (2 fois), Luc 5/ 3, Luc 5/ 4, Luc 5/ 5, Luc 5/ 8, Luc 6/ 14, Luc 9/ 20, Luc 9/ 28, Luc 9/ 32, Luc 9/ 33, Luc 12/ 41, Luc 18/ 28, Luc 22/ 8. Pilat (Vulg. (Pontius) Pilatus, fr. Pilate), procurateur romain, préfet de Judée laissant aux Juifs le jugement sur Jésus: Pilat Mt. 27/ 2, Mt. 27/ 11, Mt. 27/ 13, Mt. 27/ 14, Mt. 27/ 15, Mt. 27/ 17, Mt. 27/ 19, Mt. 27/ 22, Mt. 27/ 23, Mt. 27/ 24, Mt. 27/ 58 (2 fois), Mt. 27/ 62, Mt. 27/ 65, Mt. 28/ 14, Mc. 15/ 1, Mc. 15/ 2, Mc. 15/ 4, Mc. 15/ 5, Mc. 15/ 9, Mc. 15/ 12, Mc. 15/ 14, Mc. 15/ 15, Mc. 15/ 43, Mc. 15/ 44, Jean 18/ 28, Jean 18/ 29, Jean 18/ 31, Jean 18/ 33, Jean 18/ 37, Jean 18/ 38, Luc 3/ 1, Luc 13/ 1. Pons (~ Pilate) (Vulg. Pontius (Pilatus) fr. Ponce (Pilate)), procurateur romain, préfet de Judée laissant aux Juifs le jugement sur Jésus: Pons 27/ 2, Mc. 15/ 1, Luc 3/ 1. R Rachel (Vulg. Rachel, fr. Rachel), personnage de l ’ AT, épouse préférée de Jacob: Rachel Mt. 2/ 18. Reza (Vulg./ fr. Ø), père de Johanna et fils de Rosabel dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Reza Luc 4/ 22a. Roboam (Vulg. Roboam, fr. Roboam), fils de Salomon et père d ’ Abias dans la descendance d ’ Abraham: Roboam Mt. 1/ 7 (2 fois). Rosabel (Vulg./ fr. Ø), père de Reza et fils de Salathier dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Rosabel Luc 4/ 22a. Ruffi (Vulg. Rufus (Rufi), fr. Rufus), fils de Simon de Cyrène qui porta la croix de Jésus: Ruffi Mc. 15/ 21. Rup (Vulg. Ruth, fr. Ruth), épouse de Booz et mère de Hobet dans la descendance d ’ Abraham: Rup Mt. 1/ 5. S Saber (Vulg./ fr. Ø), père de Tragan et fils de Naber dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Saber Luc 4/ 22a. 5. Index des noms 176 <?page no="459"?> Sadoc (Vulg. Sadoc, fr. Sadôc), fils d ’ Asor et père d ’ Achim dans la descendance d ’ Abraham: Sadoc Mt. 1/ 14 (2 fois). Salamo(n) 1 (Vulg. Salomon, fr. Salomon), fils de David et père de Roboam dans la descendance d ’ Abraham; roi d ’ Israël: Salamon Mt. 6/ 29; Salamo Mt. 12/ 42 (2 fois); Salomo Mt. 1/ 6, Mt. 1/ 7; Salomon Luc 12/ 27. Salamo 2 (Vulg./ fr. Ø), père de Boes et fils d ’ Araon dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Salamo Luc 4/ 22a. Salathiel (Vulg./ fr. Ø), père de Rosabel et fils de Nerim dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Salathiel Luc 4/ 22a. Salatiel (Vulg. Salathiel, fr. Salathiel), fils de Jeconias et père de Zerobabel dans la descendance d ’ Abraham: Salatiel Mt. 1/ 12 (2 fois). Sale (Vulg./ fr. Ø), père de Naber et fils de Cayan dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Sale Luc 4/ 22a. Salomo cf. Salamon. Salomon 1 cf. Salamon. Salomon 2 (Vulg. Salmon, fr. Salmôn), fils d ’ Aron et père de Booz dans la descendance d ’ Abraham: Salomon Mt. 1/ 4, Mt. 1/ 5. Salym (Vulg. Salim, fr. Salim), localité (non identifiée) dans la région des sources du Jourdain: Salym Jean 3/ 23. Samaria (Vulg. Samaria, fr. Samarie), région de la Palestine entre la Galilée et la Judée: Samaria Luc 17/ 11, Jean 4/ 4, Jean 4/ 5, Jean 4/ 7. Samarita(n) (Vulg. Samaritanus, fr. Samaritain), personne originaire de Samaria, membre du peuple des Samaritains: Samarita Luc 10/ 33, Luc 17/ 16; Samaritan Jean 8/ 48; Samaritana Jean 4/ 9. Samaritas (Vulg. Samaritani, fr. Samaritains), le peuple des Samaritains, les habitants de la Samarie: Samaritas Jean 4/ 9, Jean 4/ 39, Jean 4/ 40. Satanas (Vulg. Satanas, fr. Satan), le chef des démons, le diable: Satanas Mt. 4/ 10, Mc. 3/ 26, Jean 13/ 27; Sathanas Mt. 16/ 23. Sathanas cf. Satanas. Set (Vulg./ fr. Ø), père d ’ Enos et fils d ’ Adam dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Set Luc 4/ 22a. Sem (Vulg./ fr. Ø), père d ’ Asaartar et fils de Nohe dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Sem Luc 4/ 22a. Semm (Vulg./ fr. Ø), père de Mathias et fils de Jozep dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Semm Luc 4/ 22a. Serenien (Vulg. cyrenaeum, fr. de Cyrène), personne qui est de Cyrène: (Simon) Serenien Mc. 27/ 32. Cf. aussi Cerenien. 5.2. Inventaire 177 <?page no="460"?> Sezar (Vulg. Caesar, fr. César), titre de l ’ empereur romain: Sezar Luc 20/ 22, Luc 20/ 24, Luc 20/ 25 (2 fois). Cf. aussi Cezar. Sezaria (Vulg. Caesarea. fr. Césarée), Césarée de Philippe, ville située au pied de l ’ Hermon: Sezaria Mc. 8/ 27. Sichar (Vulg. Sichar, fr. Sychar), ville de Samarie au pied du mont Ébal, aujourd ’ hui Askar: Sichar Jean 4/ 5. Simeon (Vulg. Simeon, fr. Syméon), un juste de Jérusalem qui suit Jésus: Simeon Luc 2/ 25, Luc 2/ 34. Simon 1 (Vulg. Simon, fr. Simon), Simon, appelé aussi Pierre, le principal des douze apôtres: Simon Mt. 4/ 18, Mt. 10/ 2, Mc. 3/ 16, Luc 6/ 14, Jean 1/ 42; Symon Jean 1/ 41, Jean 13/ 6, Jean 13/ 24, Jean 18/ 25. Simon 2 (Vulg. Simon, fr. Simon), Simon le Cananéen, appelé aussi le Zelé, un des douze apôtres: Simon Mc. 3/ 18, Luc 6/ 15. Simon 3 (Vulg. Simon, fr. Simon), frère/ cousin (? ) de Jésus: Simon Mt. 13/ 55. Simon 4 (Vulg. Simon, fr. Simon), Simon le lépreux, hôte de Jésus: Simon Mt. 26/ 6, Mc. 14/ 3. Simon 5 (Vulg. Simon, fr. Simon), Simon de Cyrène, qui porta la croix pour Jésus: Simon Mt. 27/ 32, Mc. 15/ 21. Siria (Vulg. Syria, fr. Syrie), région de l ’ Asie occidentale à la frontière du Liban et de la Palestine: Siria Luc 4/ 27. Sirut (Vulg./ fr. Ø), père de Nacor et fils de Dragan dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Sirut Luc 4/ 22a. Sodoma (Vulg. Sodoma, fr. Sodome), cité biblique qu ’ on situe au Sud de la Mer Morte, détruite par Dieu pour ses péchés: Sodoma Mt. 10/ 15, Mt. 11/ 21, Mt. 11/ 22, Mt. 15/ 21, Mc. 7/ 24, Mc. 7/ 31. Sodomita (Vulg. Sodomus, fr. le pays de Sodome), habitant(s) de Sodome: Sodomitas Mt. 11/ 24. Susanna (Vulg. Susanna, fr. Suzanne), une des femmes qui accompagnent Jésus et servent lui et les apôtres: Susanna Luc 8/ 3. Symeon, père de Levi 2 et fils de Judas dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Symeon Luc 4/ 22a. Symon cf. Simon 1 . Syon (Vulg. Sion, fr. Sion), nom de l ’ ancienne citadelle de Jérusalem, conquise par David; étendu à la colline du temple de Jérusalem tout entier: Sion Jean 12/ 15. 5. Index des noms 178 <?page no="461"?> T Tamat (Vulg. Thamar, fr. Thamar), épouse de Judas et mère de Fares et de Aram dans la descendance d ’ Abraham: Tamar Mt. 1/ 3. Thadeu (Vulg. Thaddaeus, fr, Thaddée), un des douze apôtres: Thadeu Mc. 3/ 18; Thadieu Mt. 10/ 3. Thadieu cf. Thadeu. Thomas (Vulg. Thomas, fr. Tomas), un des douze apôtres: Thomas Mt. 10/ 3, Mc. 3/ 18, Luc 6/ 15, Jean 14/ 5. Thiberidis (Vulg. Tiberias, fr. Tibéride), ville de Palestine sur la rive occidentale du lac du même nom: Thiberiadis Jean 6/ 1. Tyr (Vulg. Tyrus, fr. Tyr), ancienne ville Phénicienne bâtie sur une île et reliée à la terre ferme par une digue, aujourd ’ hui Sûr: Tyr Mt. 11/ 21, Mt. 11/ 22, Mc. 7/ 31. Y Ysaac (Vulg. Isaac, fr. Isaac), patriarche biblique, fils d ’ Abraham et de Sarah: Ysaac Mt. 1/ 2 (2 fois), Mt. 8/ 11; Ysac Luc 13/ 28; Yzac Luc 20/ 37. Cf. aussi Isaac. Ysac 1 cf. Ysaac. Ysac 2 (Vulg./ fr. Ø), père de Jacob et fils d ’ Abraam dans la généalogie des prétendus ancêtres de Jésus: Ysac Luc 4/ 22a. Ysaias (Vulg. Isaia, fr. Isaïe), prophète juif originaire du royaume de Juda: Yzaias Mt. 3/ 3, Mt. 12/ 17, Mc. 1/ 2; Ysayas Mt. 4/ 14, Mt. 8/ 17, Mc. 7/ 6, Jean 1/ 23, Jean 12/ 41; Yzayas Luc 4/ 17, Jean 12/ 38, Jean 12/ 39. Ysayas cf. Ysaias. Yzac cf. Ysaac. Yzayas cf. Ysaias. Yzuria (Vulg. Iturea, fr. Iturée), région montagneuse au Nord-Est de la Palestine, partie de la provinece romaine de Syrie: Yzuria Luc 3/ 1. Z Zacarias 1 (Vulg. Zacharias, fr. Zacharie), prêtre juif, père de Jean-Baptiste: Zacarias Luc 1/ 40, Luc 1/ 59; Zacarie Luc 3/ 2; Zacarias Luc 1/ 5. Zacarias 2 (Vulg. Zacharias, fr. Zacharie), fils de Barachie, tué par les Juifs dans le temple: Zacarias Luc 11/ 51; Zacarie Mt. 23/ 35. Zacarie cf. Zacarias 1 et Zacarias 2 . Zaceu (Vulg. Zachaeus, fr. Zachée), percepteur en chef de Jéricho, hôte de Jésus: Zaceu Luc 19/ 2, Luc 19/ 5, Luc 19/ 8. 5.2. Inventaire 179 <?page no="462"?> Zarcarias cf. Zacarias 1 . Zebedieu (Vulg. Zebedaeus, fr. Zébédée), père des apôtres Jacques et Jean: Zebedieu Mt. 4/ 21 (2 fois), Mt. 10/ 3, Mt. 20/ 20, Mt. 26/ 37, Mt. 27/ 56, Mc. 1/ 19, Mc. 10/ 35. Zebulon (Vulg. Zabulon, fr. Zabulon), région (plaine) en Palestine située au Nord de Haïfa; territoire de la tribu du même nom: Zebulon Mt. 4/ 13, Mt. 4/ 15. Zelotes (Vulg. Zelotes, fr. Zélé), surnom de Simon le Cananéen, un des douze apôtres: Zelotes Luc 6/ 15. Cf. aussi Simon 2 . Zerobabel (Vulg. Zorobabel, fr. Zorobabel), fils de Salatiel et père d ’ Aliud dans la descendance d ’ Abraham: Zerobabel Mt. 1/ 12, Mt. 1/ 31. 5. Index des noms 180 <?page no="463"?> VOL. 139 ROMANICA HELVETICA A. FRANCKE VERLAG TÜBINGEN RH 139 ISBN 978-3-7720-8620-5 Le deuxième volume de cette édition des Quatre Évangiles occitans contient trois documents analytiques et interprétatifs. - Le premier concerne la langue du texte et s’occupe du domaine grapho-phonologique d’un côté, du domaine morpho-syntaxique de l’autre. Dans les deux on rencontre des traces de l’occitan occidental, certains indices qui renvoient au français, et quelques rares éléments italiens; mais la majorité des particularités localisables et datables sont d’origine provençale. - La deuxième partie s’occupe du lexique des Quatre Évangiles. Elle tient surtout compte des graphies inusuelles, voire bizarres, des lexies et significations rares et même nulle part ailleurs attestées. - La troisième partie, l’Index des noms, identifie les noms de personne et les noms de lieu qui dans notre texte sont souvent brutalement corrompus et les intègre dans leur contexte organique et historique. Wunderli (éd.) Les quatre évangiles occitans Vol. 2 Les quatre évangiles occitans dans le Ms. BN fr. 6261 Vol. 2: Analyse de la langue, Lexique et Index des noms Peter Wunderli (éd.)