eJournals Fremdsprachen Lehren und Lernen 21/1

Fremdsprachen Lehren und Lernen
flul
0932-6936
2941-0797
Narr Verlag Tübingen
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
1992
211 Gnutzmann Küster Schramm

Problèmes posés par le traitement lexicographique des figés dans les dictionnaires français

121
1992
Vilmos Bárdosi
flul2110104
Vilmos Bardosi Problemes poses par le traitement lexicographique des figes dans les dictionnaires fran~ais Abstract. The d.ictionaries ·of phraseology or those parts dealing with phraseology in monolingual d.ictionaries which are on the market at the present time only partly meet the demands of foreign users. The classification of the various id.ioms, the definitions and grammatical sociolinguistic restrictions encountered in their usage, techniciµ and typographical aspects cause just as many problems as in the compilation and use of d.ictionaries. The present study aims at listing and bringing to light the above mentioned problems in view to improve and facilitate the usage of these d.ictionaries. 1 Remarques preliminaires Si complets et si bien faits qu'ils paraissent etre, les dictionnaires unilingues generaux ou speciaux phraseologiques - , tout comme les dictionnaires bilingues ne satisferont jamais tout a fait par la nature des choses les utilisateurs etrangers. Dans ce qui suit, nous allons passer en revue quelques problemes et lacunes qui se posent par le traitement lexicographique du materiel phraseologique du fran~ais et auxquels les apprenants etrangers peuvent etre confrontes lors du processus d'apprentissage du fran~is. Ces pensees ne sont pas, bien siir, toutes originales, mais continuent et systematisent d'une part les preoccupations (meta)linguistiques de certains auteurs tels que Burger (1983), Koller (1987), Burger (1989), Ettinger (1989), Schemann (1989) et s'appuient d'autre part sur nos propres experiences faites lors de l'elaboration de notre dictionnaire phraseologique (Bardosi 1986) et de la tres fructueuse collaboration avec le professeur Stefan Ettinger qui en a fait une excellente adaptation pour le public germanophone. 1 Dans le cadre d'un rapide inventaire de ces problemes, il n'est guere possible, ni necessaire d'ailleurs, de s'etendre longuement sur la problematique de la definition de Jocution/ expression figee ou sur celle de la delimitation de collocation, Jocution figee et Jocution proverbiale. En consequence: (a) nous utiliserons ces termes techniques plutöt comme des termes intuitivement presents dans notre esprit2; A paraitre dans Ja serie UTB (Tübingen: Narr). 2 Pour les definitions et Ja terminologie voir entre autres Bally (1905, 1909); Burger (1973); Thun (1978); Burger/ Buhofer/ Sialm (1982); Hessky (1987). FLuL 21 (1992) Problemes poses par Je traitement lexicographique des figes ... 105 (b) nous ne traiterons par la suite ni des collocations du type diametralement oppose, qui sont d 'une toute autre nature que les figes 3 , ni des locutions proverbiales ayant un contenu de "sagesse" du type A cheval donne on ne regarde pas Ja bouche qui, posant grosso modo les memes problemes que les figes4, r~oivent en general un traitement tres semblable a ceux-ci aussi bien du point du vue de leur description que de leur emplacement dans l'article de dictionnaire; (c) ainsi quand nous dirons figes, nous entendrons par 1a un groupement de mots fige (GMF) de type et de figement varies comme par exemple: les constructions verbales 5 les formules stereotypees 6 les cliches situationnels 7 la terminologie specialisee 8 les constructions paralleles 9 les comparaisons 10 les kinegrammes 11 les locutions idiomatiques traditionnelles 12 2 Recensement des problemes porter secours Je troisieme ilge un ange passe Je petit pont sain et sauf copains comme cochons s'arracher les cheveux arme jusqu 'aux dents une poule mouilJee prendre Ja mouche Dans les pages qui viennent, nous allons dresser une liste aussi complete que possible des problemes generaux et speciaux ayant une incidence plus ou moins importante sur le traitement lexicographique des GMF. 3 A ce sujet voir entre autres Bally (1909); Porzig (1934); Firth (1957); Coseriu (1967); Fönagy (1982). · 4 Pour la delimitation de phraseologie et de paremiologie voir par exemple Rodegem (1972); Hessky (1987). 5 Voir entre autres Rohrer (1967); Gougenheim (1971: 56-64); Björkman (1978); Thun (1981: 325-346). 6 Voir Amossy-Rosen (1982); Perrin-Naffakh (1985). 7 Voir surtout Fönagy (1982). 8 Pour ! es problemes de banalisation de la terminologie specialisee voir Galisson (1978). 9 Voir par exemple Diaz (1986); Buridant (1989); Stein (1991). 10 Voir par exemple Bärdosi (1990). 11 Voir Burger (1976: 311-334); Burger/ Buhofer/ Sialm (1982: 56-60). 12 Voir entre autres Bally (1905, 1909); Guiraud (1961); Nazarian (1976); Pilz (1978, 1981); Thun (1978); Burger/ Buhofer/ Sialm (1982); Gross (1982); Misri (1986/ 87); Hessky (1987). FLuL 21 (1992) 106 Vilmos Biirdosi 2.1 La selection des GMF Le choix du corpus phraseologique d'un dictionnaire unilingue ou bilingue reste a l 'heure actuelle malheureusement plutöt subjectif et intuitif dans la mesure Oll excepte peut-etre les statistiques basees sur la comparaison du materiel phraseologique de quelques dictionnaires (cf. Ettinger 1991) il n'y a pas d'etudes detaillees faites sur la frequence des GMF du fran~ais. Faire appel au cours de la redaction de dictionnaires phraseologiques a la fois a la tradition lexicographique (figes attestes dans des dictionnaires fiables) et aux creations continuelles de l'usage linguistique lexicographiquement souvent encore non ou peu decrites du type prendre Ja tete «rendre fou, exceder, s'enerver», inaugurer les chrysanthemes «se livrer a des activites insignifiantes et purement honorifiques, lorsqu'on est dans une situation Oll l'on detient un pouvoir theorique», etc., toutes les deux soumises a une critique constante et severe, semble etre la solution de necessite pour l'instant. 2.2 Ladelimitation et le classement des GMF dans la tradition lexicographique 2.2.1 Les dictionnaires unilingues qui nous servent de point de depart, ont l'habitude de ne delimiter clairement le plus souvent par l'abreviation Joc. ou loc. fig. que les unites figees appelees traditionnellement idiomatiques. Voir les exemples de l'article cuiller dans le Petit Robert (par la suite: PR): serrer Ja cuiller; faire qc. en deux coups de cuiller il pot; etre il ramasser il Ja petite cuiller; ne pas y aller avec Je dos de Ja cuiller, etc. Dans un nombre de cas non negligeable, les dictionnaires unilingues "cachent" les GMF, sans les identifier en tant que tels, parmi les differents sens figures d'un des elements du fige. C'est le cas par exemple du mot but atteindre, toucher Je but; manquer Je but; aller droit au but dans le PR ou le Lexis. Trancher entre emploi figure d 'un lexeme ou locution figee n 'est pas toujours chose facile. Les tests transformationnels proposes par exemple par Ruwet (transformation passive, thematisation, permutation des elements, etc.) peuvent souvent s'averer dans ces cas un outil d'identification efficace (voir Ruwet 1983). II suffit de comparer par exemple: il cherche midi il quatorze heures vs *il cherche quatorze heures il midi. 2.2.2 C'est ici qu'il faut mentionner egalement le probleme du choix des mots-cles des figes, choix qui a une influence decisive sur leur classement lexicographique. En principe on a trois possibilites de classement: 2.2.2.1 On peut poser que le mot-cle sera toujours automatiquement le premier mot du fige (cf. Cellard 1982). On aura du mal a respecter ce principe mecanique par exemple pour les figes dans lesquels le premier element presente des variantes (casser/ briserlrompre les os il qn; mener/ emmener qn en bateau), ou FLuL 21 (1992) Problemes poses par Je traitement lexicographique des figes ... 107 dans lesquels un des premiers elements est facultatif (aller [droit] au fait; [il] faut Je faire). 2.2.2.2 Le mot-cle du fige pourrait aussi fare l'element dont le figement phraseologique est le plus grand, et dont l'apparition dans des figes est par consequent le plus rare (p. ex. queue dans le fige tirer Je diable par Ja queue). Ceci ferait apparaiti'e le fige dans le dictionnaire sous l'element lexicographiquement le moins charge permettant a l'utilisateur de trouver le plus rapidement possible le fige en question. Mais l'existence d'elements facultatifs et le haut degre de subjectivite remettent en cause la realisation consequente ·de ce principe (pour Ja semaine des quatre jeudis le mot-cle serait-il semaine, quatre ou jeudi ? ). 2.2.2.3 Si ni le principe "mecanique", ni le principe de "frequence negative" ne semblent etre realisables, on devra se contenter d'utiliser le principe qui, sans etre bien entendu parfait, pose encore le moins de problemes dans la pratique la preuve en est qu'il est assez largement utilise dans la pratique lexicographique (cf. par exemple Rey/ Chantreau 1989; Schemann 1989) et qui fait appel aux categories grammaticales traditionnelles. Les regles d'ailleurs assez automatiques de ce principe sont faciles a poser: (a) le ·mot-cle du fige est le premier substantif parmi les elements constants du fige (p. ex. eau dans mettre de l'eau dans son vin); (b) si la position du premier substantif est· prise par des elements altematifs (avaler son actelson bulletin de naissancelsa fourchettelsa cuiller), le premier dans l'alphabet (acte) sera considere comme mot-cle sous lequel appanutra le fige, les autres (bulletin, cuiller, fourchette) ne constituant qu'un element de renvoi; (c) .si le fige ne contient pas de substantif ou un element pouvant fonctionner comme tel, on considerera comme mot-cle l'adjectif ou le pronom ou l'adverbe ou faute de ces derniers le verbe. Le verbe vient en derniere position dans cette liste, meme s'il figure dans l'immense majorite des figes, parce qu'il est souvent lexicographiquement trop charge (prendre, faire, 8tre, rendre, mettre, etc.) pour etre operant. Dans certaines langues allemand, hongrois - , on a en plus le probleme des variantes avec preverbe, sans preverbe ou plusieurs preverbes (vki vkinek a vesejebe lat «connaitre qn comme sa poche» vs vki vkinek belelat a vesejebe; vld elott minden ajt6 megnyilik «toutes les portes s'ouvrent devant qn» vs ldnyilik; vld vmit apr6penzre valt [fel]) qui exclut pratiquement l'electicm du verbe comme mot-cle. (d) Seules les comparaisons echapperont a cette regle. Pour des raisons d'efficacite, il vaut mieux les classer sous l'element c o m p a r e, forcement connus par l'utilisateur l'adjectif (triste comme un bannet de nuit sous triste) ou le verbe (mentir comme un arracheur de dents sous mentir) - , et non pas SOUS l'element C O m p a r a n t de nature moins evidente (bannet de nuit ou arracheur de dents). FLuL 21 (1992) 108 Vilmos Bardosi En conclusion, une nomenclature essentiellement nominale, classee alphabetiquement semble s'imposer, car elle favorise le plus la recherche rapide et efficace par les utilisateurs d'un fige donne. 2.2.3 Le classement onomasiologique 13 des figes. Dans le cas des dictionnaires phraseologiques de production, unilingues ou bilingues, la combinaison de la methode de classement alphabetique et onomasiologique semble etre d 'une utilite certaine. Des ouvrages realises dans cet esprit (cf. par exemple Galisson 1984; Bardosi 1986; Fabian 1987; Schemann 1989; Duneton 1990) ont montre qu'a travers un compromis raisonnable des deux methodes de classement il est possible de tenir compte a la fois (a) de l'aspect fonctionnel qui est celui de l'efficacite et de la rapidite de la recherche d'un fige dans le dictionnaire (par le classement alphabetico-semasiologique des figes selon les principes enonces sous 2.2.2} et (b) de l'aspect (epistemo)logique qui est celui de la recherche d'un fige inconnu non pas a partir d 'un de ses elements particulier classe alphabetiquement et en l'occurrence inconnu pour l'usager etranger ou natif - , mais a partir du concept, de la notion qui est capable de "condenser" en un mot ou concept-cle et eventuellement ses synonymes la signification du fige en question. Ces concepts-cles sont en principe universels, virtuellement donnes chez chaque utilisateur. 11 est donc souvent surtout pour un etranger plus facile, quand il a besoin pour un contexte donne (p. ex. pour exprimer la pauvrete, la misere de quelqu'un) d'un fige particulier (p. ex. manger de Ja vache enragee), de le, retrouver non pas a partir de ses elements constituants eux-memes en principe particuliers et inconnus (manger, vache, enragee), mais a partir de la notion determinee par la realite, la situation de communication concrete et qui peut etre formulee grosso modo universellement de la meme fa~on par des utilisateurs tres differents (dans notre exemple: 'pauvrete' ou 'misere'). Le classement onomasiologique pose, bien entendu, de nombreux problemes. A cause d'une part non negligeable d'arbitraire, le systeme doit etre tres souple et tres ouvert. Les concepts-cles et leurs principaux synonymes possibles doivent etre choisis avec precaution afin de faciliter la recherche par les utilisateurs (tous les utilisateurs ne pensent pas forcement tout de suite au meme conceptcle). La liste des concepts-cles ne doit etre ni trop detaillee ni trop sommaire. Des listes onomasiologiques de concepts-cles ne peuvent evidemment pas etre reprises telles quelles d'ouvrages deja existants (cf. par exemple Schemann 1989) et elles ne peuvent pas etre fabriquees a priori non .plus. Chaque dictionnaire devra elaborer sa propre liste des concepts-cles conformement a son corpus, parallelement au travail de redaction et avec la possibilite de la completer, de la corriger a tout moment du travail. 13 Pour l'historique de la concurrence de la methode semasiologique et onomasiologique dans le travail lexicographique voir entre autres Baldinger (1960, 1964) et Heger (1965). FLuL 21 (1992) Problemes poses par Je traitement lex.icographique des figes ... 109 2.3 Les marques d'usage des GMF On ··appelle marques d'usage l'ensernble des inforrnations cornplernentaires d'ordre sociolinguistique, gramrnatical et gestuel precisant les rnodalites d'ernploi d 'un GMF. Elles sont particulierernent precieuses pour taut utilisateur et pour ainsi dire inevitables pour les etrangers desireux de bien apprendre le rnaniernent des figes d'une langue etrangere. 2.3.1 Les jugements sociolinguistiques ou Jes marques diastratiques. En ce qui conceme les jugements de type sociolinguistique, on peut constater qu'a propos de la qualification diachronique ou diastratique d 'un fige il y a des differences notables entre les dictionnaires disponibles sur le rnarche ce qui parait bizarrernent presque normal et souvent des inconsequences inquietantes a l'interieur d'un rnerne dictionnaire. Voici quelques exernples concrets: piquer un renard est considere par le PR comme »vieilli« seulernent, alors que le Lexis le donne pour »vieux« et le Dictionnaire du fran~ais (Hachette) ne l'enregistre rnerne pas; danser devant Je buffet n'a pas de qualification dans le PR, il est par contre donne »pop.« dans le Lexis; sucrer Jes fraises est tantöt rnarque »pop.« saus fraise ....; . tantöt »farn.« sous sucrer dans le PR. Ces differences et inconsequences proviennent surtout · du fait que les rnarques stylistiques etablies au niveau du systerne de la langue ne sont evidemrnent pas d'une valeur absolue et que par consequent il n'est pas toujours facile de constater si la qualification sociolinguistique se rapporte a un element du fige (haro est bien un rnot »archai"que« dans crier haro, gueule est apparemrnent »farnilier«, peut-etre rnerne »vulgaire« dans avoir une gueule a caler des roues de corbillard) ou au fige lui-rnerne (pourquoi il y a de l'eau dans Je gaz en tant que tel serait-il »farnilier« ou etre blanc comme un pied de lavabo »ironique«? ). Dans ces deux derniers exernples, les qualifications »farnilier«, »ironique« ne se rap~ portent surernent pas a un element du fige, elle ne sont pas non plus une qualification constante et en quelque sorte innee du fige lui-rnerne. Dans ces cas-la, c'est plutöt la place respective des participants de la comrnunication dans une hierarchie sociale qui peut deterrniner la valeur stylistique farniliere du fige ou une caracteristique hurnaine concrete (blancheur du teint) qui peut declencher dans une situation de comrnunication concrete une reaction verbale ironique. Et n'oublions pas, pour clore ce sous-chapitre, que les problernes poses par le choix de la qualification sociolinguistique auront forcernent une influence non negligeable sur les equivalents dans un dictionnaire bilingue (un bon equivalent dans une L2 quelconque supposant aussi forcernent une equivalence stylistique assez nette). II serait egalernent a rernarquer que dans les differentes langues les lexicographes travaillent avec des qualifications stylistiques souvent tres differentes. Les differences ne concement pas seulernent le nornbre des categories utilisees, rnais aussi les valeurs fonctionnelles des categories apparemrnent identiques. La qualification »pop.« des dictionnaires franc; : ais represente par FLuL 21 (1992) 110 Vilmos Bardosi exemple un registre tout a fait different de son equivalent hongrois mot-a-mot »nep.« (populaire), terme extremement ambigu, difficilement maniable, et semble-t-il reserve plutöt pour qualifier ce qui est utilise de fa9on naturelle, directe surtout parmi les gens de la campagne, alors que cette qualification »pop.« parait ne pas avoir d'equivalent du tout en allemand. Pour resoudre ce genre de problemes, il vaut mieux renoncer a une differenciation trop poussee des qualifications stylistiques et utiliser donc moins de termes mais des termes bien choisis et claires (p. ex. la serie arg., lit., fam., iron., vuJg.) pour qualifier uniquement ce qui s'ecarte de fa~on evidente et prononcee d'un usage linguistique neutre au sens large du terme. 2.3.2 Les infonnations grammaticales. Une quantite importante d'emplois incorrects des figes commis surtout mais non exclusivement par les utilisateurs non francophones provient du fait que les dictionnaires fournissent peu d'informations, ou meme aucune, sur les differentes restrictions d'ordre grammatical des figes. Sans pretendre a l'exhaustivite, on mentionnera au passage eing types de problemes: 2.3.2.1 Restrictions sur Je sujet du GMF. Tout d'abord, on ne trouve en general aucune indication dans les dictionnaires sur la nature anime ou non anime, l'äge ou le sexe du sujet des figes, ce qui peut entrainer des emplois fautifs de la part des etrangers. 11 serait donc utile de signaler, chaque fois que c'est necessaire, que par exemple n'avoir ni queue ni tete, etre cousu de fi.J bJanc se construisent obligatoirement avec un sujet nom de chose, que avoir bon pied bon oeiJ est utilise pour qualifier un vieillard, que etre haut comme trois pommes, rire aux anges supposent normalement un sujet enfant excepte bien sur un emploi ironique - , que se creper Je chignon, avoir des doigts de fee ne se dit que de femmes, et qu'il n'y a que des individus de sexe masculin qui se rincent J'oeiJ en voyant une belle femme ou qui sont comme un coq en pate. 2.3.2.2 Restrictions dans Ja forme du verbe. 11 serait egalement d'une utilite certaine si les dictionnaires indiquaient que seule telle ou telle forme verbale et non telle autre est possible dans le fige en question. Quelquefois une forme lexicographique differente de l'infinitif l'indique deja (ceJa fera du bruit dans Landemeau), mais il ne serait pas inutile de reprendre l'information entre crochets et preciser ainsi qu'il faut par exemple obligatoirement dire a l'imperatif occupe-toi de tes oignons, une forme lexicographique infinitive *s'occuper de ses oignons etant inimaginable, que ne pas etre dans son assiette, ne pas se moucher du pied s'emploient presqu'exclusivement au negatif, que c'est du nougat! , ce n'est pas demain Ja veille! s'utilisent uniquement a l'exclamatif, que qu 'alJait-iJ faire dans cette galere? , ou ai je Ja tete? existent seulement sous la forme interrogative, que avoir maille a partir avec qn s'emploie surtout au FLuL 21 (1992) Problemes poses par Je traitement Jexicographique des flges ... 111 passe, que il ne ferait pas mal a une mouche, on entendrait une. mouche voler ne se disent qu'au conditionnel, que dans c'est ici que les Atheniens s'atteignirent le verbe est pratiquement inexistant sous une autre forme, que ne conmu"tre qn ni d'Eve ni d'Adam est dans la plupart des cas utilise a la premiere personne du singulier et comme reponse a une question, etc. 2.3.2.3 Co-reference du possessif. La forme lexicographique traditionnelle des figes est en francais, comme on le sait bien, l'infinitif ou ! es formes possessives apparaissent a la troisieme personne. Ainsi pour les non francophones les figes dire ses quatre verites a qn et etre dans tous ses etats sont identiques alors que du point de vue de leur fonctionnement ils sont loin de l'etre: dans le premier le determinant possessif ses est toujours invariable, dans le second il est variable. Et une fois de plus les dictionnaires ne renseignent pas sur ce point les utilisateurs. 2.3.2.4 Transfonnation pronominale. Comment pourrait-on attendre qu'un etranger puisse individualiser l'utilisation d'un fige en faisant par exemple correctement, dans un contexte donne, la transformation pronominale de de qn du fige apporter de l'eau au moulin de qn si meme les natifs hesitent la-dessus. Est-ce il a apporte de l'eau a mon moulin ou i1 m'a apporte de l'eau au moulin ou les deux, et si les deux formes coexistent, quelle est leur distribution? Le dictionnaire ideal devrait elaborer egalement un systeme d'indications univoque pour regir aussi ce genre d'hesitations. 2.3.3 Un cas special: Jes GMF pouvant etre accompagnees de gestes. Nombre de figes (mon oeil, je touche du bois, mon petit doigt me l'a dit, va te faire cuire un oeuf, en avoir ras Je bol, etc.) peuvent etre accompagnes de gestes (cf. par exemple Calbris/ Montredon 1986). Il est bien evident qu'il est difficile sinon impossible de donner dans un dictionnaire analogique unilingue ou, a plus forte raison, dans un dictionnaire bilingue, une description detaillee ou une illustration du geste en question. 11 serait par contre possible, voire souhaitable d'ajouter une marque conventionnelle < + geste > par exemple, juste pour signaler a l'utilisateur qu'il se trouve en face d'un fige d'un emploi un peu particulier, quitte ensuite a se reporter eventuellement a un dictionnaire specialise. 2.4 La ,paraphrase des GMF 2.4.1 Dans le cadre de cet article il n'est ni possible ni necessaire d'ailleurs de traiter en detail de la problematique tres complexe de la signification phraseologique. Les recherches semantiques des dernieres annees (Burger 1983, 1988; Kromann 1987, 1989; Kühn 1984, 1989; Püschel 1984; Viehweger 1983; Wiegand 1981) ont permis de degager les principaux Jacteurs determinant la description lexicographique ideale de la signification phraseologique. La lecon la plus FLuL 21 (1992) 112 Vilmos Bardosi importante a en tirer est peut-etre qu'on ne peut pas elaborer un systeme de description homogene contenant des points de vue applicables generalement et automatiquement a tous les figes. La description de la signification phraseologique doit donc etre en fonction de la nature du fige en question d 'ordre semantique et/ ou pragmatique. Dans la majorite des cas, il est relativement facile de donner une description ou definition semantique, referentielle plus ou moins exacte (cf. Bemet/ Rezeau 1989: 15) des figes (prendre Ja mouche «se mettre brusquement en colere») meme s'il y a, malheureusement, quelquefois des differences sensibles entre les dictionnaires pour paraphraser tel ou tel fige tres polysemique (cf. par exemple avoir pignon sur rue, tenir Ja dragee haute a qn, etre au bout dulde son rouJeau, etc.). Dans l'interet des utilisateurs, le dictionnaire ideal doit tout faire pour reduire au minimum les ambiguites dans les definitions. Remarquons au passage que la description semantique ne devrait jamais consister a donner comme equivalent un simple lexeme ou encore moins un autre fige qui constituera un obstacle supplementaire a la comprehension du fige de depart (cf. tenir Ja dragee haute a qn «tenir tete a qn» dans le PR). Ainsi, autant que c'est possible, il faut s'efforcer de mettre dans la glose des elements de precision d 'ordre expressif qui peuvent nuancer l'emploi du fige en question en faisant apparaitre le point de vue du locuteur. Ainsi, par exemple dans la paraphrase du fige familier casser du sucre sur Je dos de qn il faut souligner que quelqu 'un dit du mal de quelqu 'un en son absence. 2.4.2 11 faut distinguer ensuite un groupe de figes dont la paraphrase ne peut etre donnee qu'a un niveau qu'on appellera pragmatique ou communicatif. En effet, un fige comme un ange passe ne peut pas etre paraphrase de la meme faeon que prendre Ja mouche et avoir comme definition: *«un silence gene se fait soudain». 11 faudrait plutöt donner des commentaires du type: < remarque du locuteur lorsqu'il se produit dans une conversation un silence gene et prolonge > . Ce genre de paraphrase devrait etre distingue, meme typographiquement par des chevrons par exemple, des paraphrases .dites semantiques. 2.4.3 11 existe encore un troisieme groupe de figes, numeriquement peut etre moins important, dans le cas desquels on a besoin aussi bien d 'une paraphrase semantique que d'un commentaire pragmatique. Le fige en faire voir a qn de toutes Jes couleurs peut avoir a la fois une description semantique - «lui faire supporter toutes sortes de choses desagreables» et une description pragmatique au sens ·de < menace > . 2.5 Aspects technico-formels Les problemes de contenu souleves jusqu'ici sont evidemment inseparables d'un certain nombre de facteurs typographiques, redactionnels (structuration de l'ar- FLuL 21 (1992) Problemes poses par Je traitement lexicographique des figes ... 113 ticle de dictionnaire, choix des polices de caracteres, abreviations et symboles, etc.) qui doivent mettre en evidence les decisions prises au niveau du contenu et qui determinent ainsi dans une mesure non negligeable l'utilisation et la praticabilite du dictionnaire. Les etudes portant sur ces aspects formels (cf. entre autres Kromann 1987, 1989) ont insiste sur le fait que, bien entendu, plus l'article de dictionnaire est typographiquement differencie c'est-a-dire les grandes unites telles que mot-cle, marque socio-stylistique, forme lexicographique du fige, sa paraphrase metalinguistique, exemple ou citation pour l'emploi du fige, conceptcle onomasiologique (eventuellement), equivalent dans une L2, etc. sont distinguees - , plus· il est maniable. Les lexicographes et les editeurs ne devraient jamais negliger cet aspect de la fabrication de dictionnaires. 3 Conclusions Au terme de ce rapide tour d'horizon des problemes theoriques, pratiques et techniques poses par le traitement lexicographique des figes, qu'il nous soit permis de rappeler au moins deux points pertinents: (a) un dictionnaire phraseologique ou un dictionnaire analogique unilingue avec des sections phraseologiques importantes mettant l'accent a la fois sur la quantite et la qualite des informations d'ordre grammatical et sociolinguistique, utilisant des symboles clairs et une typographie transparente, servirait mieux la cause des utilisateurs natifs ou etrangers qu 'un dictionnaire ne visant que la quantite des figes decrits; (b) tous les facteurs dont on vient de traiter n'ont pas seulement une influence decisive sur la forme et le classement lexicographique des figes dans un dictionnaire unilingue, mais ils doivent evidemment etre toujours consideres par les redacteurs de dictionnaires bilingues dans le choix des equivalents en L2. On n'insistera jamais assez sur le fait que, meme dans les cas apparemment les plus simples, un ou plusieurs de ces facteurs peuvent etre la, de fa~on plus ou moins latente, et rendre difficile, le cas echeant meme impossible, de trouver l'equivalent total cas ideal bien entendu d'un fige dans une autre langue. Bibliographie AMOSSY, R. / ROSEN, E.: Le discours du cliche. Paris 1982. BALDINGER, K.: "Alphabetisch oder begrifflich gegliedertes Wörterbuch? ". In: Zeitschrift für Romanische Philologie 76 (1960), 521-536. BALDINGER, K.: «Semasiologie et onomasiologie». In: Revue de linguistique romane 28 (1964), 249-272. BALLY, Ch.: Precis de stylistique. Esquisse d'une methode fondee sur l'etude du franfais moderne. Geneve 1905. FLuL 21 (1992) 114 Vilmos Bardosi BALLY, Ch.: Traite de stylistique franfaise. 2 vol. Paris 1909. BAR.DOS! , V.: De fiJ en aiguille. Kalandozas a francia sz61asok vilagaban. (Recueil thematique et Iivre d'exercices sur / es locutions franfaises). Budapest 1986. 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