eJournals Fremdsprachen Lehren und Lernen 35/1

Fremdsprachen Lehren und Lernen
flul
0932-6936
2941-0797
Narr Verlag Tübingen
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2006
351 Gnutzmann Küster Schramm

« Éperdument amoureux, profondément déçu, hautement qualifié, supérieurement intelligent »

121
2006
Marion Netzlaff
flul3510267
.__ _____ N_· _ic_h_t_-t_h_e_m_a_t_i_s_c_h_e_r_T_e_1_· 1 _____ __.I Marion NETZLAFF * « Eperdument amoureux, profondement de~u, hautement qualifie, superieurement intelligent » De la difficulte de trouver l'adverbe approprie a un adjectif Abstract. The present article intends to mak: e a contribution to the research on French collocations, which is not as well developed as the research on English collocations. The aim is to show that the type of collocation composed of an adjective and an adverb on -ment is productive and frequent and that it should therefore be known by the foreign language learner. Though the existence of this type of collocations was discovered by Charles BALL Y at the beginning of the 20 th century, it has not yet been analysed. Which collocator is usual for a certain adjective is fixed in the language norm. Consequently, adjective-adverb-collocations are not combined freely by the speak: er but only reproduced and are stored in the memory of every native speaker. Errors resulting from the transfer of collocational pattems from the mother tongue to the foreign language normally do not prevent communication but unmask the speak: er as a foreign language leamer. Advanced leamers should therefore know adjective-adverb collocations. Qu'en frarn; : ais un celibataire soit endurci alors qu'il est eingefleischten allemand, nous en sommes conscients, au moins depuis que Franz Josef HAUSMANN s'est servi de cette opposition pour illustrer l'importance des collocations. Mais qu'un adjectif et un adverbe forment aussi une collocation et que le choix de l'adverbe pourun certain adjectifne soit par consequent pas libre, cela n' est pas encore assez connu des apprenants du frarn; ais : ainsi on est profondement der; u alors qu' on est schwer enttäuscht. 1. Definition du terme de collocation L'objet du present article sont les collocations formees entre un adjectif et un adverbe en -ment. Les collocations sont, d'apres HAUSMANN (1984), des combinaisons usuelles prefärees par la norme a d'autres combinaisons qui, d'apres le systeme, seraient aussi envisageables. Une collocation est constituee d'un element semiotaxiquement autonome, Korrespondenzadresse: Dr. Marion NETZLAFF, Studienreferendarin an Gymnasien in Bayern, Clausewitzstr. 10, 93049 REGENSBURG. E-Mail: marion.netzlaff@arcor.de Arbeitsbereiche: Kollokationsforschung, Lexikographie FLuL 35 (2006) 268 Marion Netzlaff la base, et d'un element semiotaxiquement dependant, le collocatif (HAUSMANN 1997). Le choix du collocatif se fait en fonction de la base ; il n' est donc pas libre mais norme. Ainsi les substantifs suivants sont obligatoirement accompagnes de ces verbes ou adjectifs : prendre une decision, commettre une erreur, prendre des mesures une pluie torrentielle, un echec cuisant, une grave erreur. Contrairement a la locution, la collocation est transparente : son sens correspond a la somme des sens de ses elements. Le fait qu'il ne soit pas possible de faire une diffärence nette entre les combinaisons libres et les collocations n' est pas genant du point de vue de l'apprentissage des langues etrangeres ni du point de vue lexicographique: pour l'apprenant, une combinaison est interessante et merite de figurer dans le dictionnaire du moment qu'elle est differente de la combinaison correspondante dans sa langue matemelle. L'histoire du concept de collocation tel que nous l'employons ici commence au debut du : xxe siecle avec BALL Y, le pere de la phraseologie moderne, qui avait esquisse une theorie des collocations (BALL Y 3 1951 ). Ce concept a surtout ete developpe par des metalexicographes et lexicographes et a mis tres longtemps a s'imposer aux yeux des linguistes fram; ais. Le concept de collocation du contextualisme britannique diverge fortement de notre concept, puisqu'il inclut toutes les cooccurrences frequentes saus faire la difference entre les collocations et les combinaisons libres frequentes pour des raisons extralinguistiques. On peut alors parler de deux courants dans la recherche collocationnelle ou meme se demander s'il ne faudrait pas diffärencier les deux objets d'etude par des tennes diffärents (tels que collocations vs cooccurrencesfrequentes). 2. La collocation adjectif-adverbe Dans la collocation adjectif-adverbe, c'est l'adjectif qui remplit la fonction de la base, l'adverbe celle du collocatif. Le locuteur ne cree pas une collocation quand il l'utilise mais la repete de memoire. Des exemples de collocations adjectif-adverbe sont grievement blesse, gravement malade, profondement de9u, fortement impressionne, profondement tauche, fortement endommage. 2.1 Idiomaticite des collocations adjectif-adverbe Alors que le locuteur natif n' est pas conscient de l' idiomaticite des collocations, celle-ci est evidente dans une approche contrastive, car deux langues peuvent varier fortement dans le choix d'un collocatif pour une meme base : schwer verletzt schwer krank schwer bewaffnet grievement blesse gravement malade arme jusqu 'aux dents lFLuL 35 (2006) « Eperdument amoureux, profondement de<; u, hautement qualifie, ... » schwer beeindruckt schwer behindert schwer enttäuscht schwer verdaulich schwer verständlich schwer getroffen schwer beschädigt profondement impressionne lourdement handicape profondement de<; u lourd a digerer dif.ficilement comprehensible ou dif.ficile a comprendre serieusement atteint serieusement endommage 269 II a pu etre demontre que les collocations adjectif-adverbe etaient frequentes et productives dans des corpus du frarn; ais ecrit (NETZLAFF 2005). Pour le frarn; ais, ce type de collocations n'avait pourtant pas encore ete analyse. 2.2 Categories d'adverbes formant des collocations avec des adjectifs Dans une etude precedente (NETZLAFF 2005), les collocations adjectif-adverbe [= CAA] ont ete analysees sous differents aspects. Les resultats principaux sont les suivants : Ce sont uniquement les adverbes en -ment qui forment de telles collocations, car les adverbes non-derives ne connaissent pas assez de restrictions d' emploi pour qu' on puisse parler de collocations. Parmi les adverbes en -ment, ce sont principalement les adverbes d'intensite qui sont productifs de ce genre de collocations. I1 faut faire la diffärence entre les adverbes purement intensifs (tels que hautement dans hautement qualifie) et ceux qui expriment en meme temps un jugement positif ou negatif (tels que admirablement, horriblement). Les adverbes de maniere (comme dans les collocations ioliment decore, coquettement meuble, pauvrement vetu), les adverbes de domaine (financierement dependant, genetiquement modifie, politiquement correct) et les adverbes exprimant une refärence temporelle (recemment paru, recemment debarque, momentanementferme) forment aussi des CAA mais en nombre plus reduit. La fonction d'un adverbe de domaine' peut etre paraphrasee par des locutions prepositionnelles telles que du point de vue de + SUBSTANTIF ou sur le plan de+ SUBSTAN- TIF. Ces adverbes expriment le point de vue a partir duquel, ou bien le domaine par rapport auquel la qualification etablie par l'adjectif est valable. Dans le cas des adverbes de domaine, le statut de collocation est problematique : on ne peut pas parler de prefärence du collocatif face a d'autres collocatifs envisageables parce que l'adverbe de domaine n'a en general pas d'adverbe synonyme. Ce quijustifie d'enregistrer les combinaisons avec adverbe de domaine c' est que 1' apprenant ne peut pas prevoir les restrictions qui existent pour la formation d'adverbe de domaine etde CAA avec ce type d'adverbes. Terme employe par GUIMIER (1996: 141). MOLINIERILEVRIER (2000) parlent d'adverbe de point de vue. FLuL 35 (2006) 270 Marion Netzlaff Categories d'adverbes formant des collocations avec des adjectifs adverbes d'intensite adverbes de maniere adverbes de domaine adverbes exprimant une reference temporelle 2.3 La syntaxe des collocations adjectif-adverbe Quelques observations apropos de la syntaxe des collocations adjectif-adverbe : la CAA apparait le plus souvent en position attributive ou comme epithete d'un nom. 2 Une CAA epithete avec un adverbe en -ment est toujours postposee au nom auquel elle se rapporte. Quanta la syntaxe interne, l'adverbe est le plus souvent antepose a l'adjectif. Seuls les adverbes de domaine et les adverbes temporels admettent aussi la postposition. adverbe d'intensite: adverbe de maniere: adverbe de domaine: adverbe de refärence temporelle: gravement malade / *malade gravement tristement celebre / *celebre tristement financierement dependant / dependant financierement economiquement superieur / superieur economiquement (un magasin) momentanement ferme / (un magasin) ferme momentanement La cohesion entre une base adjectivale et un collocatif adverbial n' est pas aussi forte que dans d'autres types de collocations. Il est rare qu'il y ait exclusion totale d'autres collocatifs synonymes ou presque-synonymes. Les CAA sont en concurrence avec d'autres collocations ou expressions. En frans; ais, il semblerait y avoir une prefärence pour les collocations nominales, a savoir les collocations substantif-adjectif. Les CAA avec adverbe d'intensite en -ment sont en concurrence avec les comparaisons imagees du type maigre comme un clou ou bete comme ses pieds, que nous considerons aussi comme des collocations puisqu'on peut y determiner une base ; en suivant la terminologie allemande, on pourrait les appeler des comparaisons phraseologiques. Finalement, les CAA rivalisent aussi avec les prefixes augmentatifs tels que archiou hyperou avec le sufftxe intensificateur -issime. 3. Implications didactiques 3.1 Apprentissage des collocations L'approche contrastive montre clairement l'importance des CAAcomme de tout type de collocations dans l'apprentissage d'une langue etrangere puisque l'apprenant n'est pas en mesure de predire quel adverbe sert de collocatif pour une base donnee et qu'il 2 Nous avons analyse 50 contextes minimaux dans un corpus joumalistique pour chaque collocation. lFLuL 35 (2006) « Eperdument amoureux, profondement det; u, hautement qualijie, ... » 271 risque de commettre des fautes. Une faute dans le choix du collocatif adverbial n'empeche certes pas la communication mais elle demasque le locuteur en tant qu'etranger. Les difficultes qu'ont les apprenants en ce qui conceme les collocations s'expliquent par les differences fondamentales entre l'apprentissage de L1 et de L2 (cf. resume chez PöLL 1996: 27-28). Pour la reception (l'input), la diffärence consiste en ce que l'enfant apprenant sa langue matemelle n'analyserait pas les collocations rencontrees mais les memoriserait en tant qu'unites (meme sans les avoir comprises). Cependant l'apprenant adulte aurait tendance ä. les decomposer automatiquement en elements constitutifs et ne les retiendrait donc pas comme unites. L'attention de l'apprenant serait centree sur le sens, la forme passant inapen; ue. Lors de la production, l'apprenant adulte chercherait separement des equivalents pour la base et le collocatif et formerait une combinaison ä. son gre. L'apprentissage des collocations en langue etrangere doit donc etre systematique puisqu'il suppose que l'apprenant les remarque et ensuite qu'il les memorise. A la lecture, les collocations passent inapen; ues puisque leur decodage ne pose pas de probleme en raison de leur transparence (cf. ZöFGEN 2001: 91). Pour qu'il les remarque, l'apprenant doit avoir ete sensibilise aux collocations, il doit connaitre cette notion et etre conscient de l'importance du phenomene. Pour la memorisation des collocations, il ne suffit pas de lire des textes (cf. BAHNS/ SIBILIS 1992, LEWIS 1994, BAHNS 1997: 192 et ZöFGEN 2001 ), mais il faut faire des exercices speciaux. 11 est deplorable que ce materiel pedagogique necessaire pour l'apprentissage systematique des collocations frarn; aises n'existe toujours pas. Le precurseur de la theorie collocationnelle, Charles BALLY, avait presente dans le deuxieme volume du Traite de stylistique fram; aise des exercices de collocations. Les exercices sont, en general, des textes dans lesquels les collocatifs ont ete effaces. Ceux-ci se trouvent tous en bloc ä. la fin du texte. A l'apprenant d'attribuer ä. chaque phrase le collocatif correspondant. Ce qui est interessant dans notre objectif c'est que Bally avait corn; u des exercices pour des collocations d'intensite : substantif + adjectif intensificateur, verbe + adverbe intensificateur (cf. BALLY 3 1951: 43ss.). Bien que les CAA n'y apparaissent pas, Bally avait dejä. reconnu l'importance des collocations avec adverbe intensificateur. Depuis Bally, c'est surtout pour l'anglais que des exercices de collocations ont ete proposes (BAHNS 1997: 147). Meme s'il ne faut pas surestimer l'efficacite des exercices de collocations pour la memorisation de celles-ci, ils sont, sans aucun doute, indispensables. L'apprenant doit etre conscient de la necessite de 1'exercice continu qui exige aussi, comme 1' a souligne ZöFGEN (2001: 104) de contraster les deux langues meme quand on ne remarque pas, au premier abord, de diffärences structurelles. SIEPMANN (2002, 2003 et 2004) souligne ä. juste titre que la recherche ne doit pas seulement relever les collocations en les isolant, mais aussi etudier leur emploi dans la phrase, ce qui a ete trop longtemps neglige. 11 s'agit de determiner les restrictions d'emploi d'une collocation donnee ou les contextes dans lesquels elle apparait de prefärence. Pour relever ce type de restrictions, il faut traiter de nombreux contextes tires de lFLuL 35 (2006) 272 Marion Netzlaff corpus differents. 3 Un tel travail n'a pas encore ete entrepris pour le frarn; ais, mais le projet de« Collocations » Cologne-Nancy 4 devrait livrer de tels resultats pour les noms. Un constat interessant (ZöFGEN 2001, NESSELHAUF 2003) est. que ce ne sont pas tellement les collocatifs a fortes restrictions (tels que grievement) qui conduisent a faire des fautes, mais les collocatifs qui ont relativement peu de restrictions, car les collocatifs a fortes restrictions sont plus memorises comme unites et ne sont donc pas combines librement. Les fortes restrictions attirent tout simplement plus l'attention des apprenants, des enseignants et des lexicographes. Plus une collocation nous surprend, mieux nous la retiendront. Moins elle nous surprend, c'est-a-dire plus elle nous semble habituelle, plus nous aurons du mal a laretenir (Cf. ZöFGEN 2001: 93). C'estpourcettememeraison que les locutions sont plus facilement retenues que les collocations. Ainsi la plupart des apprenants avances connaissent l' emploi du collocatif grievement alors qu'ils ne sauront probablement pas avec quels adjectifs employer hautement ou quand fortement. 3.2 Regles de collocations Alors que pour HAUSMANN et la majorite des specialistes le choix du collocatif est idiosyncrasique et donc imprevisible pour l'apprenant, d'autres specialistes 5 cherchent a detecter les regles semantiques selon lesquelles les collocations seraient formees et pourraient non seulement etre expliquees, mais deduites. Ainsi SCHERFER (2001) a essaye de formuler des regles qui permettraient de prevoir les partenaires possibles et surtout d'exclure ceux qui sont impossibles. C'est a partir des verbes qu'il formule ses regles en vue des substantifs avec lesquels ils forment des collocations. I1 part donc du collocatif, ce qui va a l' encontre de l'importance primordiale de la base dans notre concept ; comme les champs collocationnels des bases sont trop vastes, c 'est en effet le seul moyen de parvenir a des regles. La finalite didactique de telles entreprises ne peut pas etre atteinte pour les raisons suivantes: Le traitement de grands corpus implique le risque qu'on se perde dans la rnasse des cooccurrences et qu' on en deduise que ! es collocations ne peuvent pas etre representees dans un dictionnaire papier, comme le pretend Schafroth (2003: 410). Nous sommes pourtant d'avis qu'il est possible de determiner parmi la masse des cooccurrences celles dont l' apprenant aura vraisemblablement besoin. L' orientation aux besoins de l' apprenant pennet de limiter le nombre de collocations a enregistrer dans un dictionnaire, car il ne s' agit pas de refleter tout ce qui est possible dans une langue mais de fournir a l'apprenant des moyens pour s'exprimer. 4 Projet de recherche Cologne-Nancy « Cologne »: http: / / www.uni-koeln.de/ phi! -fak/ roman/ ho]lle/ blumenthal/ 5 Le projet Cologne-Nancy a entre autres comme but de formuler des regles de collocations. De meme Hartenstein (1996), Scherfer (2001 ), Sieprnann (2004) ou encore Grossmann / Tutin (a paraitre), qui constatent : «[...] nous pensons que non seulement des regularites sont observables, mais qu'elles sont explicables et meme partiellement predictibles. Nous refutons donc le point de vue « anomaliste l>, ! es collocations etant souvent considerees comme des associations arbitraires. lFLuL 35 (2006) « Eperdument amoureux, profondement de9u, hautement qualifie, ... » 273 il n'est pas toujours possible de trouver une explication semantique aux restrictions syntagmatiques. Dans le cas des CAA, une explication semantique est souvent difficile. L'arbitraire semble au contraire regner. Comment expliquer qu'on disefortement interesse et non pas hautement ou profondement ? 11 est a la rigueur possible de formuler des regles tres generales du type: l'adverbe X se combine avec des adjectifs qui ont le seme POSITIF. GROSSMANN/ TUTIN (2003: 16) s'efforcent d' expliquer l' emploi de « profond » avec des substantifs de sentiments : « [... ] la profondeur associee a certains noms d'emotion s'appuie sur une metaphore du fond (vs. la surface) [... ] » Cette explication a posteriori n'est pas utilisable dans l'enseignement, ce que ne pretendent d'ailleurs pas les auteurs: etant donne que les regles ne peuvent etre formulees que pour les collocations qu'on a relevees, l'exhaustivite est impossible. pour formuler des regles generalement valables qui respecteraient aussi les exceptions, il faudrait les rendre tellement complexes qu'elles ne seraient plus memorisables ni applicables par l'apprenant. 11 semble plus facile de memoriser, comme le fait le locuteur natif, les differentes collocations que de chercher a retenir un grand nombre de regles complexes. Des qu'on simplifie une regle, on risque de pousser l'apprenant a faire des fautes. BAHNS (1997: 179) est d'avis que de telles regles de collocations pousseraient au transfert, a l'interfärence et favoriseraient ainsi les fautes. Ce qui nous semble plus utile que des regles de collocations, c'est de systematiser l'apprentissage des collocations en introduisant une collocation avec ses derives, comme cela a ete fait dans les dictionnaires DAFA et DAFLES. Il faudrait ainsi apprendre en meme temps la collocation substantifadjectif un desir ardent et la collocation verbe-adverbe desirer ardemment. 3.3 Fautes commises par les apprenants dans le domaine des CAA Les fautes commises par les apprenants sont d'une part des interfärences de la langue maternelle a la langue etrangere, d'autre part des generalisations et clone simplifications (MöHLE 1985: 625, ZöFGEN 2001: 100 ss) : ils font un emploi exagere de mots generaux peu precis, dans le cas des CAA, d'adverbes «passe-partout» peu idiomatiques. Plus que d'autres types de collocations, les CAA relevent d'un haut niveau chez l'apprenant. Il est vrai qu'on peut tres souvent se tirer d'affaire par l'emploi d'un « adverbe passe-partout», c'est-a-dire d'un adverbe qui ne forme pas de collocations, mais qui a un tres grand champ collocationnel et qui n'est pas idomatique. 6 L'emploi exagere d'adverbes tres generaux est typique des textes produits par des apprenants etrangers. Ceci a ete demontre, pour l'anglais, par les etudes de GRANGER (1998) et de LORENZ (1999), toutes les deux effectuees dans le contexte de l'elaboration du International Corpus of Learner English, ICLE. 6 Nous entendons par adverbes passe-partout des adverbes simples, tels que tres ou peu. Certains adverbes en -ment sont devenus des« adverbes passe-partout»: par exemple les adverbes de degre extremement, totalement, completement. lFLuL 35 (2006) 274 Marion Netzlaff GRANGER a analyse l' emploi dans la langue ecrite de collocations formees d'un adverbe en -ly et d'un adjectifpar des apprenants avances de langue matemelle fran9aise. En le comparant a l'emploi qu'en font des locuteurs natifs, Granger en vient a la conclusion que les apprenants etrangers utilisent nettement moins de CAA, que leur choix d'adverbes est beaucoup plus limite et que des adverbes peu specifiques tels que totally ou completely sont suremployes. 7 Granger demontre aussi que les apprenants ne savent pas differencier les collocations des combinaisons peu specifiques. LORENZ s'interesse a la fa9on dont les apprenants realisent la fonction d'intensification d'adjectifs en incluant dans son analyse tous les types d'adverbes sans se limiter aux adverbes en -ly. II demontre que dans ce domaine les diffärences entre des textes rediges par des locuteurs natifs et ceux rediges par des apprenants (de langue matemelle allemande) sont moins dues aux structures grammaticales qu'a l'idiomaticite. Lorenz constate en outre que les apprenants font un emploi exagere d'intensificateurs tres frequents et generaux. Ses resultats confirment ceux de Granger. Une observation interessante est que les apprenants auraient tendance a exagerer l'emphase, ce que Lorenz explique par le fait qu'ils chercheraient a compenser le manque de precision des adjectifs qu'ils emploient parce qu'ils ne connaissent pas le terme precis (LORENZ 1999: 159). 4. Traitement lexicographique 4.1 Dictionnaires monolingues C'est pour cette raison que le traitement lexicographique des CAA a ete analyse dans plusieurs dictionnaires monolingues fran9ais (NETZLAFF 2005). La question se pose de savoir comment recenser les collocations, ou les enregistrer, soit a I' article de la base, soit a celui du collocatif. Logiquement, ce n'est qu'a l'article de la base qu'un apprenant etranger peut trouver le collocatif pour une base donnee puisque la base est forcement Süll point de depart. Diffärents dictionnaires, dictionnaires papier et electroniques, ont ete analyses : le dictionnaire d'apprentissage Dictionnaire dufran9ais (REY-DEBOVE 1999), le Nouveau Petit Robert (REY 2000), dictionnaires papier et electronique, le Tresor de la Langue Fran9aise (IMBS 1971-1994) et le Tresor de la Langue Fran9aise informatise. Pour cela, un corpus de 100 CAA tirees de corpus j oumalistiques avait ete elabore 8 • Le resultat de cette analyse est que le traitement des CAA est insuffisant dans tous les dictionnaires puisque peu de CAA y sont retenues. Les CAA y sont trop souvent introuvables parce qu' elles sont cachees a I' article du collocatif: seul l'usager qui connait deja la collocation entiere peut les y retrouver, mais pas l'usager qui ne connait pas le collocatif adequat; or 7 Granger constate aussi que les apprenants font moins de combinaisons creatives. Nous sommes d'avis que cela est normal et constitue bel et bien la diffärence entre apprenants et locuteurs natifs. 8 Les corpus electroniques Le Monde sur CD-ROM et Europresse qui, lui, englobe differents joumaux francophones d'Europe. lFJLuL 35 (2006) « Eperdument amoureux, profondement de<; u, hautement qualifie, ... » 275 c' est precisement ce demier qui consultera le dictionnaire a cette fin. Meme les systemes de recherche des dictionnaires electroniques ne permettent que rarement de trouver le collocatif inconnu pour une base donnee. Comme la collocation ne constitue pas une categorie dans le Petit Robert electronique, la recherche de collocatifs inconnus n' est pas possible. Enfin, dans le Tresor de Ja Langue Franr; aise informatise, il existe certes une telle categorie (appelee « syntagme »), qui permet, en principe, la recherche ciblee d 'une collocation, c'est-a-dire la recherche d'un collocatif inconnu, mais le nombre de CAA enregistrees et balisees comme telles est insuffisant. Le but de la comparaison de ces dictionnaires, qui est certes problematique puisqu'ils sont de taille et d'objectif tres differents, est de montrer lequel de ces dictionnaires constitue la meilleure source d'information sur les CAA : parmi les dictionnaires papier c'est le Petit Robert qui informe le mieux sur les CAA, ce qui est surtout dü au fait qu'il enregistre le plus grand nombre de CAA a l'article-base. Parmi les dictionnaires electroniques le TLFi l'emporte sur le Petit Robert electronique parce qu'il reconnait les collocations comme une propre categorie. Le bilan de cette analyse est que l'apprenant du fram; ais rencontrera de grandes difficultes pour trouver des informations sur les CAA dans les dictionnaires monolingues. 4.2 Dictionnaires bilingues Demandons-nous maintenant comment les dictionnaires bilingues fran9ais-allemand traitent les CAA. Les dictionnaires bilingues devraient, eux aussi, enregistrer un grand nombre de collocations puisqu'ils pretendent aider a l'encodage et qu'il s'est avere que les apprenants preferent consulter les bilingues plutöt que les monolingues pour tout type de traduction, donc aussi pour l'encodage. 9 Les dictionnaires bilingues fran9ais-allemand, allemand-fran9ais qu'on trouve sur le marche sont presque tous bidirectionnels et bifonctionnels, c'est-a-dire qu'ils sont destines a servir aux deux communautes linguistiques autant pour le decodage que pour I' encodage. La consequence est une microstructure tres lourde parce que contenant des informations inutiles pour une certaine situation d'utilisation ou, ce qui est plus souvent le cas, une microstructure incomplete. C'est surtout pour l'encodage en langue etrangere que les informations des dictionnaires sont souvent pauvres, en particulier l'information collocationnelle. Dans les dictionnaires bilingues, le traitement des collocations differe en partie de celui dans les dictionnaires monolingues : l'enregistrement a l'article du collocatif de la langue matemelle de l'usager y est aussi utile. L'analyse de plusieurs dictionnaires bilingues fran9ais-allemand des maisons d'edition Klett et Langenscheidt, dictionnaires papier et electroniques, a confirme le constat etabli pour les dictionnaires monolingues : le traitement des CAA est insuffisant et ne permet pas a l'usager de s'informer sur une CAA dont il ne connait que la base en langue etrangere. Le e-Handwörterbuch de Langenscheidt, dictionnaire electronique, obtient le 9 Ceci a ete demontre par exemple par ATKINSN ARANTOLA (1998), HEATHIHERBST (1985), SCHAFROTH (1995) ou ÜALISSON (1987). JFLIIL 35 (2006) 276 Marion Netzlaff resultat le plus satisfaisant panni les dictionnaires bilingues. Cette analyse a ete faite a partir de CAA allemandes, c'est-a-dire de la perspective de l'apprenant germanophone qui partirait de sa langue matemelle et chercherait des equivalents fran9ais. En resume, il n'y a pas d'ouvrage de refärence, ni bilingue ni monolingue, qui contienne des informations systematiques sur les CAA. Trop de CAA frequentes dans la langue courante ecrite manquent dans les dictionnaires. 5. Necessite d'un dictionnaire de collocations La richesse des collocations fran9aises depasse les limites inherentes au dictionnaire papier general. Pour ce format, seul un dictionnaire specialise en collocations est envisageable. I1 existe, pour l'anglais, un dictionnaire de collocations pouvant servir de modele, le Oxford Collocations Dictionary (DEUT 2002). Un tel outil pour la production en langue etrangere et meme en langue matemelle fait encore defaut pour le fran9ais. Aucun des dictionnaires de collocations, le Dictionnaire explicatif et combinatoire du fram; ais (MEL'CUK 1984), leLangenscheidts Kontextwörterbuch (ILGENFRITZ/ STEPHAN-GABI- NEL/ SCHNEIDER. 1989), le Dictionnaire d'apprentissage du fram; ais des affaires (BIN ON [ et al.] 2000), ni les projets de dictionnaires de collocations fran9ais en cours d' elaboration, le DAFLES, Dictionnaire d 'apprentissage du fram; ais langue etrangere ou seconde (BIN ON a paraitre ), le Lexique actifdu fram; ais (MEL' cUKIPOLGUERE 2005) et le projet Cologne-Nancy « Collocations » 10, ne prennent en compte les CAA en nombre satisfaisant etant donne qu'ils sont centres exclusivement ou principalement sur le nom. Comme le dictionnaire de collocations a la fonction d'aider a l'encodage, la macrostructure devrait etre composee uniquement de bases. Certes les articles de collocatifs serviraient pour etablir le champ collocationnel d'un collocatif, mais les dictionnaires de definitions remplissent deja plus ou moins bien cette fonction en traitant les collocations principalement aux articles des collocatifs. Les lemmes seraient donc des substantifs, pour lesquels on indiquerait les collocatifs verbaux et adjectivaux, des adjectifs, pour lesquels on indiquerait les collocatifs adverbiaux, et des verbes, pour lesquels on indiquerait les collocatifs adverbiaux. Comment devrait etre con9ue la structure des articles dans le dictionnaire de collocations fran9ais ? 11 est evident que les collocatifs ne doivent pas simplement etre ranges par ordre alphabetique mais d'apres un systeme. Les articles de mots polysemiques seront divises en plusieurs sous-paragraphes pour les diffärents sens du lemme. Bien que le dictionnaire de collocations ne remplisse pas la fonction explicative, il ne peut pas renoncer aux definitions, car celles-ci aident l'utilisateur a identifier la collocation dans laquelle le lemme a le sens voulu. Ce seront des definitions minimales, « sense discriminators » 11 , qui rempliront uniquement cette fonction. 1 ° Cf. http: / / www.uni-koeln.de/ phil-fak/ roman/ home/ blumenthal/ 11 C 'est Je principe du Oxford Collocations Dictionary et du Langenscheidts Kontextwörterbuch. lFLulL 35 (2006) « Eperdument amoureux, profondement dec; u, hautement qualifie, ... » 277 Pour chaque sens, on indiquera les collocations possibles, soit en entier (par exemple quand l'ordre des mots est inhabituel), soit compactees. A l'interieur d'un tel sousparagraphe, les collocatifs seront regroupes d'abord selon la morphosyntaxe, ensuite selon la fonction que remplit le collocatif. 12 Alors que le Oxford Collocations Dictionary se contente d'enumerer les collocatifs, il nous semble utile, dans certains cas du moins, d'indiquer la fonction d'un collocatif, meme si cela alourdit la microstructure. Pour ces fonctions, on pourrait s'inspirer des fonctions lexicales du DEC de Mel'cuk tout en les simplifiant, comme cela a ete fait dans le DAF A (BINON 2000) et le DAFLES (Binon a paraftre). Les fonctions devraient etre assez generales pour s'appliquer au plus grand nombre possible de mots et etre facilement comprehensibles pour l'usager. 6. Conclusion Le devoir de tout enseignant du fran9ais est de sensibiliser les apprenants au sujet des CAA pour les rendre conscients du fait que le choix du collocatif adverbial est idiomatique et qu'il n'est pas libre. Le traitement des CAA doit etre ameliore dans les dictionnaires fran9ais generaux et un dictionnaire de collocations frarn; ais qui inclurait les CAA est une necessite. La lexicographie fran9aise doit affronter le defi de combler le retard qu'elle a pris dans la lexicographie didactique du fran9ais langue etrangere, en particulier dans le traitement lexicographique des collocations. Les locutions ont, jusqu'a present, davantage suscite l'interet des linguistes et des lexicographes, alors qu'elles sont moins nombreuses et secondaires par rapport aux collocations puisqu'elles ne presentent qu'un probleme de reception et qu'elles peuvent etre evitees lors de la productiori. La lexicographie fran9aise, d'un pays « qui peut se prevaloir d'une tradition glorieuse et ininterrompue depuis le Xvne siede dans le domaine de la lexicographie monolingue » (ZöFGEN 1994: 325-326), a pris un deplorable retard par rapport a la lexicographie anglaise en matiere de dictionnaires de collocations et d'apprentissage : quand les apprenants disposeront-ils d'un dictionnaire d'apprentissage monolingue pour le fran9ais langue etrangere qui remplisse reellement la fonction de dictionnaire actif, c'est-a-dire qui foumisse les informations syntagmatiques necessaires pour l'encodage en langue etrangere? 12 Ce rangement avait ete propose par Hausmann (1979: 193) et a ete realise par exemple dans le Langenscheidts Kontextwörterbuch, ! e DAFA et le DAFLES. FLuL 35 (2006) 278 Marion Netzlajf Exemples de collocations adjectif-adverbe frequentes 13 chaudement recommande desagreablement surpris diametralement oppose directement implique entierement responsable eperdument amoureux etroitement lie fermement decide fermement oppose jinancierement dependant fortement impressionne frafchement elu genetiquement modijie Bibliographie globalement positif gravement malade grievement blesse hautement qualifie legerement blesse maladivementjaloux parfaitement heureux politiquement correct profondementchoque profondement convaincu profondement der; u strictement interdit superieurement intelligent ATKINS, B. T. Sue / V ARANTOLA, Krista (1998): "Language Learners Using Dictionaries : The Final Report on the EURALEX / AILA Research Project on Dictionary Use". In: ATKINS, B. T. Sue (ed.): Using Dictionaries. Studies of Dictionary Use by Language Learners and Translators. Tübingen: Niemeyer, 21-81. 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