Oeuvres et Critiques
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0338-1900
2941-0851
Narr Verlag Tübingen
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Aurore Evain, Perry Gethner, Henriette Goldwyn (éds.), Théâtre de femmes de l’Ancien Régime 1530–1811. Anthologie en 5 volumes. Volume 2 : XVIIe siècle. Publica tion de l’Université de Saint-Etienne, Collection La Cité des dames, 2008. 622 p.
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Roxanne Lalande
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Comptes rendus 165 première de Sémiramis, en août 1748, puisque l’amphigouri était déjà paru sans raison apparente dans le Mercure de septembre 1740 (É. Bourguinat (Le Siècle du persiflage, p. 23-24) et fut joué en privé chez la Dumesnil, dès 1747 (Mouhy, Abrégé du théâtre français t. I , p. 366) et non au Théâtre des Petits-Appartements, en décembre 1747, comme le prétend C. D. Brenner qui confond la pièce avec Ismène de Moncrif (Bibliographical List of Plays in the French Language 1700-1789, n° 9176). En outre, la parodie sans titre de Sémiramis, que Collé attribue à Riccoboni fils en septembre 1748 (Journal, t. I , p. 7-8) semble occultée (p. 450). Enfin, de la mystérieuse parodie de Sémiramis que Voltaire s’était félicité d’avoir déjouée à la cour comme à la ville et que tous les critiques ont imputé à Bidault de Montigny, faute de mieux, depuis deux cent cinquante ans, il aurait été opportun de réexaminer les faits, à défaut d’élargir le champ de recherche et de citer La Cabale de Saint-Foix, qui fut jouée à la Comédie-Italienne en janvier - février 1749 (voir notre article, « Un secret bien gardé : La Cabale de Saint-Foix, parodie muselée de Sémiramis », Cahiers Voltaire, n° 5, 2006, p. 23-50). Par ailleurs, une relecture plus soignée aurait sans doute permis d’éviter maintes coquilles : à côté du patronyme de Theodore Besterman qui est enjolivé systématiquement d’une double consonne finale, le texte pèche par quelques fautes de retranscription (« Tutie/ Tullie », p. 35 ; « 1729/ 1719 », p. 88, etc.), d’orthographe (« rôdées/ rodées », p. 27 ; « emblême », p. 153 ; « accélèreront », p. 232, etc.) ou d’accord (« tragédies fondés », p. 22 ; « toutes les écarts », p. 29 ; « aux tragédie », p. 51 ; « La comédienne s’est risqué », p. 131 ; « des scène », p. 202 ; « les héroïne », p. 340, etc.), ainsi que l’emploi fâcheux des points de suspension pour remplacer « etc. ». En conclusion, l’étude d’I. Degauque, par son ampleur et le souci du détail, présente donc le double mérite d’avoir défriché utilement un sujet d’une richesse très complexe et d’en avoir exploité les ressources selon une approche qui ouvre la voie à de nouvelles recherches sur des textes et dans des archives qui n’ont sans doute pas fini de nous étonner et de nous révéler leurs secrets. Gilles Plante Aurore Evain, Perry Gethner, Henriette Goldwyn (éds.), Théâtre de femmes de l’Ancien Régime 1530-1811. Anthologie en 5 volumes. Volume 2 : XVII e siècle. Publication de l’Université de Saint-Etienne, Collection La Cité des dames, 2008. 622 p. L’anthologie Théâtre de femmes de l’Ancien Régime est un ouvrage de première importance: une édition méthodique permettant au public contemporain 166 Œuvres et Critiques de redécouvrir des pièces théâtrales qui sont tombées dans l’oubli, mais qui font partie inhérente de l’évolution de l’histoire du théâtre à l’ère classique. Une bonne partie de ces pièces sont reprises ici pour la première fois depuis leur publication, les autres sont rééditées pour être ainsi plus accessibles au public érudit: étudiants, amateurs de théâtre et chercheurs, parmi d’autres. L’introduction nous présente un aperçu historique très utile de la position des autrices de l’époque vis-à-vis du théâtre, genre noble par excellence et domaine essentiellement masculin. L’érudition classique requise pour l’écriture théâtrale, notamment pour la tragédie, était généralement inaccessible aux femmes de condition modeste, tandis que les aristocrates et les femmes de la haute bourgeoisie, dont l’éducation était suffisante, se hasardaient rarement à risquer leur réputation, à braver la réprobation de l’Église ou encore à surmonter la dérision des doctes. Les femmes dramaturges dont les pièces constituent ce volume peuvent donc être considérées comme des pionnières qui, malgré les préjugés de l’époque qui les auraient reléguées à un rôle de second ordre et notamment à l’écriture romanesque (domaine où la sensibilité féminine était considérée comme un avantage), marquent la transition entre l’écrivain amateur et l’autrice professionnelle dont les pièces sont jouées, publiées et recensées. Particulièrement bien équilibré du point de vue des œuvres choisies qui s’échelonnent de 1655 à 1680, ce volume présente neuf pièces de cinq femmes dramaturges, dont Françoise Pascal, la Sœur de la Chapelle, Marie- Catherine Desjardins (Madame de Villedieu), Anne de la Roche Guilhen et Antoinette Deshoulières. Munis d’introductions, de nombreuses notes et d’un glossaire, cette édition méticuleuse rend justice à la richesse et à la diversité de la contribution de ces autrices à la comédie, à la tragi-comédie, à la comédie-ballet, au théâtre sacré et à la tragédie. Cette collection présente des pièces de qualité inégale du point de vue du style et de la versification, mais aucune de ces faiblesses occasionnelles n’en cache pourtant la grande originalité thématique. Au contraire ces inégalités font preuve de leur audace et de ce qu’elles ont dû surmonter pour s’imposer au dix-septième siècle. Cet ouvrage n’est pas seulement recommandé, il est indispensable à toute personne s’intéressant à l’histoire littéraire, à la dramaturgie, ou à l’histoire des femmes sous l’Ancien Régime. Roxanne Lalande
