Oeuvres et Critiques
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0338-1900
2941-0851
Narr Verlag Tübingen
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2010
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Introduction. Le XVIIe siècle: l’âge de l’écrivaine
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2010
Rainer Zaiser
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Œuvres & Critiques, XXXV, 1 (2010) Introduction Le XVII e siècle : l’âge de l’écrivaine Rainer Zaiser Les contributions réunies dans le présent volume témoignent de quelques tendances importantes dans la recherche actuelle consacrée aux écrivaines du XVII e siècle. Longtemps focalisé sur quelques personnalités réputées déjà à leur époque et canonisées par les historiens de la littérature - Madeleine de Scudéry, Madame de Sévigné, Madame de Lafayette, par exemple -, le regard de la critique sur les femmes écrivains s’est considérablement élargi depuis les années 1980, et ceci non seulement pour ce qui est de la littérature du XVII e siècle. 1 Un numéro spécial de Yale French Studies, paru en 1988 et intitulé The Politics of Tradition : Placing Women in French Literature 2 , fait un des premiers bilans de cette exclusion d’auteures du patrimoine des lettres et sollicite la réécriture de l’histoire de la littérature française sous l’angle de 1 Cette redécouverte de femmes écrivains oubliées va de pair avec l’intérêt des dixseptiémistes pour des sujets axés sur les représentations littéraires de la femme. Voir à ce propos Wolfgang L EINER (éd.), Onze études sur l’image de la femme dans la littérature française du dix-septième siècle, Tübingen, Gunter Narr, Paris, Jean- Michel Place, 1978 (rééd. Tübingen, Gunter Narr, 1984) ; le recueil de huit articles publiés sous la rubrique « Féminisme » dans Roger D UCHÊNE , Pierre R ONZEAUD (éds.), Ordre et contestation au temps des classiques. Actes du 21 e colloque du Centre Méridional de Rencontres sur le XVII e siècle jumelé avec le 23 e colloque de la North American Society for Seventeenth-Century French Literature (Marseille, 19-23 juin 1991), Paris-Seattle-Tübingen, PFSCL, 1992 (Biblio 17, n o 73), p. 157-243 ; David W ETSEL , Frédéric C ANOVAS (éds.), Les femmes au Grand Siècle. Le Baroque : musique et littérature. Musique et liturgie. Actes du 33 e congrès annuel de la North American Society for Seventeenth-Century French Literature, Tome II. Arizona State University (Tempe), May 2001, Tübingen, Gunter Narr, 2003 (Biblio 17, n o 144), notamment les seize études rassemblées sous le titre « Les femmes au Grand Siècle » (p. 9-217) et préfacées par Christine M C C ALL P ROBES (p. 11-15) ; Richard H ODGSON (éd.), La femme au XVII e siècle. Actes du colloque de Vancouver, University of British Columbia, 5-7 octobre 2000, Tübingen, Gunter Narr, 2002 (Biblio 17, n o 138). 2 Voir Yale French Studies, 75 (1988), Joan D E J EAN and Nancy K. M ILLER , Special Editors. 4 Rainer Zaiser la présence féminine dans la République des Lettres. 3 Comme Joan DeJean, co-éditrice de ce volume de Yale French Studies, l’a mis en évidence, l’une des raisons pour lesquelles de nombreuses écrivaines du XVII e siècle n’ont pas été accueillies au Parnasse des auteurs relus et réédités au fil des siècles 4 , réside dans le fait que leurs œuvres résisteront, dans une large mesure, à l’orthodoxie esthétique d’un classicisme devenu de plus en plus rigoureux au fur et à mesure que le règne de Louis XIV affirmera son pouvoir absolu. A côté des Corneille, Racine, Molière, Boileau, Pascal, La Rochefoucauld, La Bruyère, La Fontaine et Perrault se jalonne une myriade de femmes qui ont excellé dans les belles-lettres, mais qui ont dû attendre les dernières décennies du XX e siècle avant que la postérité ne leur prête l’attention qu’elles méritent. Cette reconnaissance du rôle prépondérant des femmes dans la vie littéraire du XVII e siècle, époque à laquelle, comme Linda Timmermans l’a montré, les femmes défendent de plus en plus leur droit d’accès à la culture 5 , va de pair avec la découverte de la diversité de la littérature de ce siècle. Ceci ne vaut pas seulement pour le phénomène du baroque littéraire longtemps ignoré dans le contexte du siècle d’or de la littérature française et réévalué à la suite de l’étude fondatrice de Jean Rousset 6 , mais aussi pour les genres qui sont nés en grand nombre au XVII e siècle en marge de ceux approuvés 3 À propos de l’exclusion d’une grande partie d’écrivaines des histoires de la littérature française, voir également l’article de Roswitha B ÖHM , « Unter Ausschluß der Weiblichkeit : Strategien französischer Literaturgeschichtsschreibung », dans : Renate K ROLL , Margarete Z IMMERMANN (éds.), Gender Studies in den romanischen Literaturen : Revisionen, Subversionen, Frankfurt/ Main, Dipa-Verlag, 1999, 2 vols., vol. 1, p. 315-336. Roswitha Böhm parle dans son article d’une véritable stratégie visant à passer les voix féminines sous silence dans de nombreuses histoires de la littérature française. 4 Voir Joan D E J EAN , « Classical Reeducation : Decanonizing the Feminine », Yale French Studies, 75 (1988), p. 26-39, p. 26-27 : « […] in many periods it is almost universally understood that ‹the great authors of the seventeenth century› are alone worthy to be taught in the schools. At the same time and as part of the same evolution of linguistic usage and pedagogical practices, the most influential women writers of the Golden Age are pronounced unworthy of membership in the class of ‹great authors of the seventeenth century› because the ‹ideal› their works express is deemed unfit to be proposed the schoolchildren as a model. » 5 Voir Linda T IMMERMANS , L’accès des femmes à la culture (1598-1715) : Un débat d’idées de Saint François de Sales à la Marquise de Lambert, Paris, Champion, 1993. 6 Voir entre autres les études devenues classiques à cet égard : Jean R OUSSET , La littérature de l’âge baroque en France : Circé et le paon, Paris, Corti, 1954 ; Imbrie B UFFUM , Studies in the Baroque from Montaigne to Rotrou, New Haven, Yale University Press, 1957 ; Frank J. W ARNKE , Versions of Baroque : European Literature in the Seventeenth Century, New Haven, Yale University Press, 1972 et la synthèse de Wilfried F LOECK , Esthétique de la diversité : Pour une histoire du baroque littéraire en France, Paris- Seattle-Tübingen, PFSCL, 1989 (Biblio 17, n o 43). Introduction 5 par les doctes de l’art classique : romans et nouvelles, mémoires et autobiographies, contes de fées et littérature épistolaire, poésie précieuse et billets galants, conversation salonnière et portraits littéraires. C’est justement dans ces genres que bon nombre de femmes du XVII e siècle se sont distinguées comme écrivaines de première qualité, mais ont été mises à l’écart des siècles durant par l’historiographie ou par la critique littéraire. Ce n’est qu’à partir des années 1980 que les études sur ces genres et leurs auteurs féminins se sont multipliées. Sont désormais pris en considération les dames de lettres qui dirigent ou fréquentent les salons 7 ainsi que leur poétique de la conversation 8 et leur poésie précieuse 9 , les romancières qui consacrent leurs récits au « pays de Tendre » 10 , les nouvelles historiques ou galantes de Madame de Villedieu 11 , de Catherine Bernard 12 et d’Anne de la Roche-Guilhen 13 , les contes de fées de Madame d’Aulnoy et de Mademoiselle de La Force entre 7 Voir Renate B AADER , Dames de lettres : Autorinnen des preziösen, hocharistokratischen und « modernen » Salons (1649-1698) : Mlle de Scudéry, Mlle de Montpensier, Mme d’Aulnoy, Stuttgart, Metzler, 1986 ; Myriam M AÎTRE , Les précieuses : Naissance des femmes de lettres en France au XVII e siècle, Paris, Champion, 1999 ; Faith E. B EASLEY , Salons, History, and the Creation of Seventeenth-Century France : Mastering Memory, Aldershot and Burlington, Ashgate, 2006. 8 Voir Delphine D ENIS , La muse galante : Poétique de la conversation dans l’œuvre de Madeleine de Scudéry, Paris, Champion, 1995. 9 Voir Renate K ROLL , Femme poète : Madeleine de Scudéry und die « poésie précieuse », Tübingen, Niemeyer, 1996. 10 Voir Joan D E J EAN , Tender Geographies : Women and the Origins of the Novel in France, New York, Columbia University Press, 1991 ; Nathalie G RANDE , Stratégies de romancières : De Clélie à La Princesse de Clèves, Paris, Champion, 1999. 11 Voir Micheline C UÉNIN , Roman et société sous Louis XIV : Madame de Villedieu (Marie-Catherine Desjardins 1640-1683), Paris, Champion, 1979 ; Roxanne L ALANDE (éd.), A Labor of Love : Critical Reflections on the Writings of Marie-Catherine Desjardins (Madame de Villedieu), Teaneck, NJ, Fairleigh Dickinson University Press, 2000 ; Edwige K ELLER -R AHBÉ , Nathalie G RANDE (dir.), Madame de Villedieu, ou les audaces du roman, numéro spécial de Littératures classiques, 61, printemps 2007 ; Edwige K ELLER -R AHBÉ (dir.), Madame de Villedieu romancière : Nouvelles perspectives de recherches, Lyon, Presses Universitaires de Lyon, 2004. 12 Voir l’édition de son œuvre par les soins de Franco P IVA : Catherine Bernard, Œuvres, Tome 1, Romans et Nouvelles, Paris, Nizet, 1993 et Œuvres, Tome 2, Théâtre et Poésie, Fasano, Schena Editore, Paris, Didier Érudition, 1999 ; Jolene V OS -C AMY , « L’amour et la foi catholique dans Les Malheurs de l’amour de Catherine Bernard », Papers on French Seventeenth Century Literature, Vol. XXXIV, No. 67 (2007), p. 429-442. 13 Voir Anne de La Roche-Guilhen, Histoire des favorites, contenant ce qui s’est passé de plus remarquable sous plusieurs règnes, édité par Els H ÖHNER , avec l’aide d’Amelia S ANZ , Marie-Élisabeth H ENNEAU , Éliane V IENNOT , et al., Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2005. 6 Rainer Zaiser autres 14 , les lettres de femmes comprenant aussi bien celles de Madame de Sévigné que celles qui ont été inédites et oubliées ou utilisées comme technique narrative dans les récits de romans 15 , les mémoires de femmes 16 , les écrits de religieuses 17 , les portraits et autoportraits au féminin. 18 Il faudrait ajouter que les écrivaines du XVII e siècle ont également laissé en héritage 14 Voir Raymonde R OBERT , Le conte de fées littéraire en France de la fin du XVII e à la fin du XVIII e siècle, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 1982 ; Amy V ANDERLYN D E G RAFF , The Tower and the Well : A Psychological Interpretation of the Fairy Tales of Madame d’Aulnoy, Birmingham, AL, Summa Publications, 1984 ; Lewis Carl S EIFERT , Fairy Tails, Sexuality, and Gender in France 1690-1715 : Nostalgic Utopias, Cambridge, Cambridge University Press, 1996 ; Jean M AINIL , Madame d’Aulnoy et le rire des fées : Essai sur la subversion féerique et le merveilleux comique sous l’Ancien Régime, Paris, Kimé, 2001 ; Nadine J ASMIN , Naissance du conte féminin : Mots et merveilles. Les contes de fées de Mme d’Aulnoy, Paris, Champion, 2002 ; Roswitha B ÖHM , Wunderbares Erzählen : Die Feenmärchen der Marie-Catherine d’Aulnoy, Göttingen, Wallstein Verlag, 2003. Sophie R AYNARD place la génération des conteuses qui ont publié leurs contes de fées vers la fin du XVII e et dans la première moitié du XVIII e siècle sous le signe de « la seconde préciosité » dans son étude La seconde préciosité : Floraison des conteuses de 1690 à 1756, Tübingen, Gunter Narr, 2002 (Biblio 17, n o 130). 15 Voir Fritz N IES , Gattungspoetik und Publikumsstruktur : Zur Geschichte der Sévignébriefe, München, Fink, 1972 (trad. franç. Les Lettres de Mme de Sévigné : Conventions du genre et sociologie des publics, traduit de l’allemand par M. Creff, préface de B. Bray, Paris, Champion, 2001) ; Elisabeth C. G OLDSMITH , Writing the Female Voice : Essays on Epistolary Literature, London, Pinter, 1989 ; Michèle L ONGINO , Performing Motherhood : The Sévigné Correspondence, Hanover, NH, University Press of New England, 1991 ; Roger D UCHÊNE , Madame de Sévigné et la lettre d’amour, nouvelle édition augmentée, Paris, Klincksieck, 1992 ; Elisabeth C. G OLDSMITH , Colette H. W INN (éds.), Lettres de femmes : textes inédits et oubliés du XVI e au XVIII e siècle, Paris, Champion, 2005. En ce qui concerne l’usage de la lettre dans la prose narrative voir l’étude de Marie-Gabrielle L ALLEMAND , La lettre dans le récit : Étude de l’œuvre de Mlle de Scudéry, Tübingen, Gunter Narr, 2000 (Biblio 17, n o 120). 16 Voir Jean G ARAPON , La Grande Mademoiselle mémorialiste : Une autobiographie dans le temps, Genève, Droz, 1989 ; Faith E. B EASLEY , Revising Memory : Women’s Fiction and Memoirs in Seventeenth-Century France, New Brunswick, NJ, London, Rutgers University Press, 1990. 17 Voir Hélène T RÉPANIER , « Entre amour-propre et anéantissement : le ‹je› des autobiographies mystiques féminines », dans : Richard H ODGSON (éd.), La femme au XVII e siècle. Actes du colloque de Vancouver, University of British Columbia, 5-7 octobre 2000, Tübingen, Gunter Narr, 2002 (Biblio 17, n o 138), p. 301-313 ; Thomas M. C ARR Jr., Voix des abbesses du Grand Siècle : La prédication au féminin à Port-Royal, Tübingen, Gunter Narr, 2006 (Biblio 17, n o 164). 18 Voir Jean G ARAPON , La culture d’une princesse : Écriture et autoportrait dans l’œuvre de la Grande Mademoiselle (1627-1693), Paris, Champion, 2003 ; Elise G OODMAN , The Cultivated Woman : Portraiture in Seventeenth-Century France, Tübingen, Gunter Narr, 2008 (Biblio 17, n o 176). Cette dernière étude explore le genre du portrait féminin non seulement dans le domaine de la littérature, mais aussi dans celui de la peinture. Introduction 7 une production théâtrale considérable dont la richesse est passée presque inaperçue jusqu’à sa découverte récente à la suite de l’essor des études féminines, notamment des pièces de Françoise Pascal, Catherine Bernard, Madame de Villedieu, Anne de La Roche-Guilhen, Antoinette Deshoulières, Marie-Anne Barbier. 19 Force est de constater que ce théâtre au féminin échappe à son tour aux conventions rigides de l’art dramatique du siècle classique. Parmi les pièces créées par les femmes dramaturges du XVII e siècle figurent des tragi-comédies, des comédies-ballets, des farces, des drames, des comédies, des tragédies, donc « toute la variété » des genres dramatiques qu’a connue l’histoire du théâtre jusqu’à cette époque-là, comme l’a souligné Perry Gethner dans l’« Introduction » au premier tome de son anthologie de pièces composées par des femmes entre 1650 et 1750. 20 C’est ainsi que les résultats obtenus par les études féminines imposent la tâche de créer « a new literary landscape » 21 ou « une nouvelle cartographie » 22 de la littérature 19 Voir les éditions établies par Perry G ETHNER (éd.), Femmes dramaturges en France (1650-1750). Pièces choisies, Tübingen, Gunter Narr, 1993 (Biblio 17, n o 79) ; Perry G ETHNER (éd.), Femmes dramaturges en France (1650-1750). Pièces choisies, Tome II, Tübingen, Gunter Narr, 2002 (Biblio 17, n o 136) ; Alicia Celina M ONTOYA , Volker S CHRÖDER (éds.), Marie-Anne Barbier, Cornélie, mère des Gracques (tragédie, 1703), Toulouse, Société de Littératures Classiques, 2005 ; Theresa Varney K ENNEDY , Françoise Pascal’s Agathonphile martyr, tragi-comédie. An Annotated Critical Edition, Tübingen, Gunter Narr, 2008 (Biblio 17, n o 177) ; Aurore É VAIN , Perry G ETHNER , Henriette G OLDWYN (dir.), Théâtre de femmes, Vol. 2 : XVII e siècle, Saint-Étienne, Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2008. Voir également les études suivantes : Nathalie G RANDE et Edwige K ELLER -R AHBÉ (éds.), Madame de Villedieu et le théâtre. Actes du Colloque de Lyon (11 et 12 septembre 2008), Tübingen, Gunter Narr, 2009 (Biblio 17, n o 184) ; Alicia Celina M ONTOYA , Marie-Anne Barbier et la tragédie post-classique, Paris, Champion, 2007 ; Henriette Goldwyn, « Catherine Bernard ou la voix dramatique éclatée », dans : Roger D UCHÊNE , Pierre R ONZEAUD (éds.), Ordre et contestation au temps des classiques. Actes du 21 e colloque du Centre Méridional de Rencontres sur le XVII e siècle jumelé avec le 23 e colloque de la North American Society for Seventeenth-Century French Literature (Marseille, 19-23 juin 1991), Paris-Seattle-Tübingen, PFSCL, 1992 (Biblio 17, n o 73), p. 203-211. 20 Voir G ETHNER (éd.), Femmes dramaturges en France, 1993, p. 9. 21 Voir Faith E. B EASLEY , « Altering the Fabric of History : Women’s Participation in the Classical Age », dans : Sonya S TEPHENS (éd.), A History of Women’s Writing in France, Cambridge University Press, 2000, p. 64-83, p. 75. 22 J’emprunte le terme français à Delphine D ENIS qui l’utilise pour retracer l’histoire semantique des termes « préciosité » et « galanterie ». Voir son article « Préciosité et galanterie : vers une nouvelle cartographie », dans : David W ETSEL , Frédéric C ANOVAS (éds.), Les femmes au Grand Siècle. Le Baroque : musique et littérature. Musique et liturgie. Actes du 33 e congrès annuel de la North American Society for Seventeenth-Century French Literature, Tome II. Arizona State University (Tempe), May 2001, Tübingen, Gunter Narr, 2003 (Biblio 17, n o 144), p. 17-39. 8 Rainer Zaiser française du XVII e siècle, cartographie mettant en relief la richesse de la création littéraire au féminin de l’époque. Les contributions qui suivent ne tiennent compte certes que d’un choix parmi les auteurs innombrables de la littérature féminine du Grand Siècle, mais dans leur ensemble, elles visent à faire naître une image représentative de cette diversité qui est propre à la plume féminine de l’âge classique. Il va de soi qu’une future histoire de la littérature française du XVII e siècle au féminin ne serait pas axée sur la seule création littéraire des femmes. Une telle histoire demanderait, comme Faith Beasley l’a signalé, l’enjeu et la mise en valeur de toutes les manifestations littéraires de l’époque, soit féminines, soit masculines. 23 Que la diversité de l’écriture féminine soit réconciliée avec la diversité culturelle du siècle d’Anne d’Autriche. 23 Voir la conclusion de son article : « If one were to return to the Great Century and ask these women writers what they think of the preceding history and the premise of the present volume, they would most likely be surprised. Why is there a separate history devoted entirely to women ? They would have considered themselves, and their contemporaries in fact viewed them, as a cultural force on all of society, not as a separate sphere of creativity. The full significance of women’s participation in and their influence on the literary world will only be appreciated when authors such as la Rochefoucauld, Perrault and Boileau are studied in conjunction with Sablé, d’Aulnoy and Scudéry. Only then will we have a clear picture of how the whole literary and intellectual culture functioned and a truer sense of what ‹the splendid century› really was. » (B EASLEY 2000, p. 82.)