Oeuvres et Critiques
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0338-1900
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Narr Verlag Tübingen
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La circulation des genres dans l’écriture viatique
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2011
Sylvie Requemora-Gros
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Œuvres & Critiques, XXXVI, 1 (2011) La circulation des genres dans l’écriture viatique : la « littérature » des voyages ou le nomadisme générique, le cas de Marc Lescarbot Sylvie Requemora-Gros Le genre du récit de voyage, en se constituant lui-même en tant qu’objet moderne de littérature, à partir de nombreux autres genres plus anciens ou contemporains, est un genre « métoyen » et nomade par excellence. Il reprend la structure du récit des voyages de l’Odyssée et les procédés romanesques issus des romans grecs puis précieux, des effets de théâtralisation, la poétisation héroïque ou anti-héroïque, la cosmographie, les problemata, le récit de vie, les essais, le récit initiatique et allégorique, le guide nautique, les encyclopédies de la nature (manuel de botanique, livre de médecine, bestiaire, histoire des arts et techniques, etc.), circulant de genre en genre pour tous les intégrer et les étoffer. La visée de cette circulation est de déployer une richesse littéraire afin de toucher, plaire et mieux persuader, la bigarrure générique reflétant la bigarrure du monde et de la Création divine. Une étude de la circulation des genres du voyage entre 1492 et 1615 correspond au désir d’appréhender cette voie qu’emprunte la littérature française vers la modernité, en liant les recherches actuelles sur les voyages à celles sur l’hybridité des genres. Penser le voyage revient en effet à croiser les arguments des Modernes des diverses querelles : voyager pour prouver le merveilleux chrétien, pour asseoir au XVII e siècle la supériorité du siècle de Louis XIII et de ses colonies américaines par rapport à l’Antiquité, pour développer l’usage d’une langue moderne, sans cesse enrichie par de nouveaux dialectes exotiques, pour démontrer qu’Homère était un génie affabulateur en créant des épopées modernes, plus humanistes qu’épiques…. Les arguments ne manquent pas. Le concept de « littérature » est alors conduit à être reprécisé, reconsidéré, relativisé pour être si possible enrichi. Bien avant la mise en place de la triade des genres ayant un grand succès à l’ère romantique (épopée/ drame/ lyrisme, donnant lieu à la devenue traditionnelle triade roman/ théâtre/ poésie de la doxa contemporaine), la « Poésie » se caractérise par de grandes diversités, porosités et labilités. La notion de genre permet d’appréhender la mesure de la modernité littéraire, si le genre est repensé à partir d’une perspective plus instrumentale que monumentale. La notion de genre est ainsi considérée dans son sens modal, impliquant des 68 Sylvie Requemora-Gros formes énonciatives, plus que dans un sens thématique, censé distinguer des contenus, puisque c’est précisément le voyage comme thème qui fait circuler dans cette étude les genres entre eux. Le voyage en tant que structure et thème apparaît vite comme une forme d’écriture se superposant aux genres traditionnels, les enrichissant et les limitant à la fois, mais aussi comme un thème commun, ne laissant plus la possibilité d’une classification thématique stricte, où même la distinction entre voyage imaginaire et voyage réel n’est plus suffisante. La réflexion sur la circulation générique mène ainsi à repenser le concept de « littérature » comme un concept mouvant et créatif, s’enrichissant et se métamorphosant à partir de la circulation des genres. Aller vers la modernité revient précisément à contester la notion de genre et ses limites, et ceci est valable déjà au XVII e siècle ; inutile d’attendre la fin du XIX e siècle comme le font la plupart des grands théoriciens actuels des genres. La modernité oppose à la pureté revendiquée par les Anciens le mélange, le métissage, l’hybridité, l’intertextualité comme nouvelles valeurs esthétiques et idéologiques, où la circulation générique aboutit à la constitution d’un genre « nomade ». Les affiliations entre les relations de voyages et les autres genres tels l’épopée, le roman, le théâtre, la poésie, la cartographie allégorique, les traités de géographie ou les cosmographies ont parfois fait l’objet de colloques isolant certains genres 1 , et cette étude participe d’une réflexion intergénérique plus vaste 2 . Il est en effet difficile de traiter de la forme du récit de voyage sans tenir compte des liens que le récit et le discours viatiques entretiennent avec d’autres formes littéraires établies ou en devenir. C’est à la fois par le croisement des références génériques et par le dépassement des genres, en constituant davantage, pour reprendre des termes de Genette une « relation 1 La poésie à La Napoule en mars 1999 (Poésie et Voyage. De l’énoncé viatique à l’énoncé poétique, Sophie Linon-Chipon, Véronique Magri-Mourgues, Sarga Moussa (dir.), La Napoule, Éditions de la Mancha, 2002), la lettre à Grignan en septembre 1999 (Voyage et correspondance littéraire, colloque du Château de Grignan organisé avec le concours du Centre de Recherche sur la Littérature des Voyages (Université de Paris IV-Sorbonne), du Ministère de la Culture et de la Communication, et de la Direction du Livre et de la Lecture, 15 octobre 1999, non publié), le roman à Amiens en novembre 1999 (Roman et récit de voyage, Marie-Christine Gomez- Géraud et Philippe Antoine (dir.), Paris, PUPS, coll. « Imago mundi », 2001) le théâtre à Galway en mai 2003 (Théâtre et Voyage, Loïc Guyon et Sylvie Requemora- Gros (dir.), Paris, PUPS, coll. « Imago mundi », 2011). 2 Voir Sylvie Requemora-Gros, « Voyager ou l’art de voguer à travers les genres », dans Écrire des récits de voyage (XVI e -XVIII e siècles) : esquisse d’une poétique en gestation, Marie-Christine Pioffet (dir.), Toronto, Les Presses de l’Université Laval, 2008, pp. 219-234 ; Voguer vers la modernité. Le voyage à travers les genres au XVII e siècle, Paris, PUPS, coll. « Imago mundi », à paraître. La circulation des genres dans l’écriture viatique 69 d’architextualité » 3 - ou même en se définissant comme un « archigenre » -, que le voyage ouvre la culture de l’auteur et du lecteur à la modernité. Le genre viatique peut se définir comme un genre « metoyen », en reprenant la formule au voyageur en Espagne François Bertaud, qui parle du voyage comme « un genre metoyen » entre l’histoire et le roman car, pour lui, les voyages « ne traitent que les aventures des particuliers, comme les Romans, mais avec autant de vérité & plus d’exactitude encore que les Histoires » 4 . Le voyage se rapprocherait donc du genre des chroniques ou des mémoires et donnerait lieu à un texte mêlé. Du point de vue rhétorique, la variété est considérée comme la qualité essentielle du style et le but est simple : ne pas lasser le lecteur en déployant une richesse littéraire visant à toucher le lecteur, ce qui implique l’adaptabilité des styles appropriés aux sujets et aux circonstances. La variété contribue aux moyens de plaire, qui conditionne une des visées de l’efficacité oratoire. La variété s’explique aussi par la pragmatique propre à toute la rhétorique : plaire pour persuader. Ainsi, la variété générique peut être reliée au principe rhétorique et théologique de la varietas où savants et théologiens sont enclins à voir la signature de Dieu sur le monde. Il s’agirait donc de varier les influences génériques pour convaincre de la puissance littéraire de l’écrivain voyageur, inspiré par le furor poetae, comme une sorte de génie aède reflétant par la circulation générique, la bigarrure de la Création divine. Le cadre du genre viatique, paradoxalement, libère alors une forme de génie de la différence où la variété détruit les cadres génériques et sort des lieux rhétoriques. C’est là le nœud des relations de la rhétorique et de la poétique. La nature de la rhétorique incline à la maîtrise, à la modération et au balisage de la culture, la poétique viatique, résolument moderne, reflète le sentiment de mouvement, de modification et de nouveauté. L’esthétique de la variation, qui ferait du récit de voyage un archigenre, affiche la relation comme singularité, comme différence, dans une pratique toujours vivante et imprévue, mais selon une imprévisibilité forcément mesurable à des modèles génériques balisés et codifiés. Il serait donc intéressant de penser la circulation générique comme un appel inhérent au caractère social de la rhétorique révélateur de cette vertu essentielle qu’est l’attention à autrui : le discours de voyage n’est mesurable que par celui qui le reçoit et l’on ne reçoit rien avec plus de fascination que « l’un-multiple » 5 . C’est par la reprise, la transgression et le refus des codes des genres littéraires, c’est-à-dire par la circulation, que le 3 Gérard Genette, Introduction à l’architexte, Paris, Seuil, 1979. 4 François Bertaud, Journal du voyage d’Espagne, Paris, Denys Thierri, 1699, p. IV. 5 Georges Molinié, Dictionnaire de rhétorique, Paris, Les Usuels de Poche, 1992, article « variation », p. 333. 70 Sylvie Requemora-Gros genre du récit de voyage se constitue lui-même en tant qu’objet moderne de littérature, et en tant que genre nomade par excellence. De 1492, année de l’arrivée de Christophe Colomb aux Antilles et de l’achèvement du premier globe terrestre à Nuremberg, à 1615, année de la nomination de Samuel de Champlain comme lieutenant général de la Nouvelle France et du mariage de Louis XIII avec Anne d’Autriche, l’Europe passe du choc des grandes découvertes à un nomadisme feint qui ne cherche en fait que la sédentarité conquérante et triomphante par la colonisation des mondes autres, Indes orientales comme occidentales. La vogue des récits de voyages qui en découle ne révèle ainsi certainement pas un nouveau nomadisme anthropologique européen, mais une nouvelle forme de nomadisme poétique où la circulation des genres est constitutive de cet archigenre qu’est la relation de voyage. Nous nous intéresserons particulièrement à l’orée du XVII e siècle, à travers les récits de voyages bien particuliers de Marc Lescarbot (1604-1607) 6 aux Amériques essentiellement, même si nous pourrions également envisager ceux de Champlain (1604-1611) 7 ou même partir en Orient avec Mocquet (1607-1610) 8 , Pyrard de Laval (1601-1611) 9 ou Ripon (1617) 10 : tous ces textes sont révélateurs et caractéristiques d’une littérature nomade en cours de constitution à cette époque. Les aires géographiques traversées et visitées importent finalement peu du point de vue poétique, les mêmes rituels et les mêmes procédés génériques reviennent de texte à texte 11 . Mais dans le cadre de ce recueil d’articles, nous nous limiterons au domaine américain et au cas de Lescarbot. Marc Lescarbot pratique de la manière la plus poussée et assumée cette circulation générique en s’essayant à tous les genres : la poésie dans Les Muses de la Nouvelle France, la scène dans Le Théâtre de Neptune en la Nouvelle France, la narration dans ses Voyages en Acadie. Le cloisonnement générique appa- 6 Marc Lescarbot, Les Muses de la Nouvelle-France, éd. Bernard Emont, Paris, L’Harmattan, 2004 ; Voyages en Acadie (1604-1607), éd. Marie-Christine Pioffet, Paris, PUPS, 2007. 7 Samuel de Champlain, Voyages en Nouvelle-France. Explorations de l’Acadie, de la vallée du Saint-Laurent, rencontres avec les autochtones et fondation de Québec (1604-1611), Paris, Cosmopole, 2001. 8 Jean Mocquet, Voyage à Mozambique & Goa (1607-1610), éd. Xavier de Castro et Dejanirah Couto, Paris, Chandeigne, 1996. 9 Pyrard de Laval, Voyage aux Indes orientales (1601-1611), éd. Xavier de Castro et Geneviève Bouchon, Paris, Chandeigne, 1998. 10 Capitaine Ripon, Voyages et aventures aux Grands Indes (1617-1627), éd. Yves Giraud, Paris, Les Éditions de Paris Max Chaleil, 1997. 11 Voir par exemple : Sylvie Requemora-Gros, « Viatica concors ou viatica discors ? Du Cafre du Sud au Cafre du Nord », Henriette Goldwyn et Benoît Bolduc (dir.), dans « Concordia Discors », Tübingen, PSCFL, à paraître. La circulation des genres dans l’écriture viatique 71 rent (un genre différent par texte) n’empêche cependant pas la circulation générique puisque la dimension viatique permet aux genres de s’entremêler dans chaque texte : les effets de théâtralisation se retrouvent dans les Muses comme dans les Voyages, la poétisation dans le Théâtre comme dans les Voyages et le genre narratif bien évidemment dans chaque texte, sans parler de la musique, très importante dans un théâtre chanté. Avec la rigueur de l’historien et de l’anthropologue avant l’heure, lyrisme, élégie, épopée, stances tragiques (« Serons-nous donc toujours accusés d’inconstance/ En l’établissement d’une Nouvelle France »), énumérations burlesques, pittoresque onomastique, litanies, sont autant de procédés qui se mêlent sous la plume de Lescarbot, « d’un style que nul autre n’a mis au jour jusques ici », comme il le décrira plus tard dans La Chasse aux Anglois en l’isle de Rez et au siège de La Rochelle. C’est ce style neuf et original dans le domaine viatique que nous serions tentés de qualifier de style « nomade » : circulation des métaphores et des motifs tels celui du « branle des flots », reprises de mots exotiques et variations d’une onomastique indienne souvent choisie de préférence aux termes équivalents français, rythmique de l’instabilité par l’usage d’heptasyllabes, sont autant d’exemples caractéristiques. À la manière des bardes errants de Bretagne ou des pasteurs orientaux transhumants, Lescarbot propose subrepticement au fil de son écriture un autoportrait en barde nomade… La circulation à travers la Nouvelle France comme à travers les genres est alors au service d’un engagement politique : Lescarbot prétend amener ses lecteurs à considérer la Nouvelle France comme une terre d’asile catholique contre les injustices européennes, à devenir des colons pionniers et écrit ainsi à la manière d’une Nouvelle Franciade conçue comme genre mêlé. Comme dans la poésie bardique, on retrouve dans les écrits viatiques de Lescarbot une dimension à la fois musicale, rhétorique et engagée, à travers une écriture qui a, au demeurant, un fort impact social, par son engagement religieux et national. Les Souriquois sont ainsi présentés comme de nouveaux Celtes à célébrer : Ce peuple n’est brutal, barbare, ni Sauvage […] (Adieu à la Nouvelle France, v. 321) Mais il a du Gaullois cette hospitalité Qui tant l’a fait priser en son antiquité (ibid., v. 341) Bernard Emont rappelle le lien de l’écriture de Lescarbot avec la poésie bardique et c’est dans le dessein unificateur qui la caractérise que nous pouvons retrouver à la fois l’idée de circularité et celle de nomadisme. L’originalité profonde des Muses, celle qui rend compte, non de tel ou tel aspect particulier, mais de la fusion en un tout de tant d’aspects divers, traditionnels ou franchement nouveaux, tient peut-être à un profil 72 Sylvie Requemora-Gros poétique qu’a voulu s’y donner l’auteur. […] il loue un certain type de poète, qu’il souhaite voir présent en Nouvelle-France (et comment ne pas penser qu’il s’y projette ? ) : celui du barde gaulois, tel que certains historiens anciens l’ont dépeint, mais affecté de la dimension nouvelle du christianisme. Il souhaite en effet que le roi donne moyen de conduire en Nouvelle-France « des Sarronides et des Bardes chrétiens » 12 . Lescarbot fait aussi des Sauvages de Nouvelle-France des descendants de Gaulois nomades et naufragés, eux-mêmes descendants de Noé, rendus « maitres de la mer dés les premiers siecles apres le Deluge » 13 , dans une filiation où le nomadisme devient une thématique forte. Cette thématique se retrouve dans Le Théâtre de Neptune en la Nouvelle France, qui s’ouvre par une véritable ode au nomadisme : Car celui qui chez soy demeure cazanier Merite seulement le nom de cuisinier. (v. 13-14) Lescarbot cite alors de nombreux exemples du rôle de Neptune dans la circulation mondiale des hommes : le Flamand vogue jusqu’en Chine, l’éléphant perse arrive en France pour le roi François, le Portugais et son renom international de marinier, etc. Bref sans moy le marchant, pilote, marinier Seroit en sa maison comme dans un panier Sans à-peine pouvoir sortir de sa province. (v. 29-31) Le nomadisme de Lescarbot est ainsi à la fois stylistique, générique, éthique et politique. Et il invite de plus le lecteur à une lecture nomade de ses textes. Ainsi, à la fin du Théâtre de Neptune, une « remarque de l’auteur » explique : Je prie le Lecteur excuser si ces rhimes ne sont si bien limées que les hommes délicats pourroient desirer. Elles ont été faites à la hâte. Mais neantmoins je les ay voulu insérer ici, tant pour-ce qu’elles servent à la nôtre Histoire, que pour montrer que nous vivons joyeusement. Le surplus de cette action se peut voir à la fin du chap. 15. liv. IV, de mon Histoire de la Nouvelle France 14 . 12 Marc Lescarbot, Les Muses de la Nouvelle-France, éd. Bernard Emont, Paris, L’Harmattan, 2004, p. 87. 13 Histoire de la Nouvelle France, 1609, p. 17, repris et cité par Eric Thierry, Marc Lescarbot. Un homme de plume au service de la Nouvelle-France, Paris, Champion, 2001, p. 197. 14 Marc Lescarbot, Théâtre de Neptune, dans Les Muses de la Nouvelle-France, éd. Bernard Emont, op. cit., p. 146. La circulation des genres dans l’écriture viatique 73 En renvoyant son lecteur à un autre texte viatique et à un autre genre, en l’invitant à passer du théâtre au récit historique, il lui propose un va-et-vient générique qui peut s’apparenter à une forme de lecture nomade. Comme l’écrit Marie-Christine Pioffet, Lescarbot propose une « œuvre hybride » 15 , une « mosaïque textuelle » 16 aux « jointures disloquées » 17 . « Entrelacs de références livresques », « ensemble polyphonique », une « telle bigarrure » 18 montre que « derrière le visage de l’homo viator se profile la silhouette de l’homo lector » 19 . Du voyage concret au voyage du regard sur la page, du voyage érudit aux voyages génériques, le nomadisme est à la fois une esthétique et une éthique. Paolo Carile a également souligné la thématique de la circulation dans l’écriture de Lescarbot, dans son article intitulé « un poème entre deux mondes et deux cultures » 20 : la circulation géographique et culturelle prend ainsi la forme d’un nomadisme de formes et de significations. Dans la lignée de Théophile de Viau, allant de ville en ville au sein d’une troupe de comédiens, et de Saint-Amant, fils d’officier de marine voyageant en Espagne, Italie, Angleterre, Suède, voire sans doute en Amérique, Marc Lescarbot est ainsi à la fois un poète nomade et un poète du nomadisme, qu’il applique, lui, en Nouvelle France, au nom du Roi et de la Foi. Il est ainsi particulièrement révélateur d’un paradoxal art nomade d’écrire, cultivant la circulation des formes pour mieux dire la fixité des idéaux politiques et religieux. Bibliographie Paolo Carile, « Tradition classique et exotisme ethnographique dans la Défaite des sauvages armouchiquois de Marc Lescarbot. Un poème entre deux mondes et deux cultures », La France-Amérique (XVI e -XVIII e siècles). Actes du XXXV e colloque international d’études humanistes, Frank Lestringant (dir.), Paris, Champion, 1998, pp. 393-408. Bernard Emont, Marc Lescarbot : mythes et rêves fondateurs de la Nouvelle France, Paris, L’Harmattan, 2002. 15 Marc Lescarbot, Voyages en Acadie (1604-1607), éd. Marie-Christine Pioffet, Paris, PUPS, 2007, p. 21. 16 Ibid., p. 31. 17 Ibid., p. 32. 18 Ibid., p. 31. 19 Ibid., p. 39. 20 Paolo Carile, « Tradition classique et exotisme ethnographique dans la Défaite des sauvages armouchiquois de Marc Lescarbot. Un poème entre deux mondes et deux cultures », La France-Amérique (XVI e -XVIII e siècles). Actes du XXXV e colloque international d’études humanistes, Frank Lestringant (dir.), Paris, Champion, 1998, pp. 393-408. 74 Sylvie Requemora-Gros Marc Lescarbot, Les Muses de la Nouvelle-France, éd. Bernard Emont, Paris, L’Harmattan, 2004. Marc Lescarbot, Voyages en Acadie (1604-1607), éd. Marie-Christine Pioffet, Paris, PUPS, 2007. Eric Thierry, Marc Lescarbot. Un homme de plume au service de la Nouvelle-France, Paris, Champion, 2001.
