eJournals Oeuvres et Critiques 42/2

Oeuvres et Critiques
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0338-1900
2941-0851
Narr Verlag Tübingen
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2017
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Poèmes de Bernard Vargaftig

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2017
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Poèmes de Bernard Vargaftig Douce pluie d’hiver Bruna la lumière Se promène sur les toits Le vent ou la bruine Descend des collines Bruit et brume l’air Court comme un enfant Comme tu ramènes encor Ton écharpe et clignes Des yeux en riant Qu’il neige Buisson Ou un arbre tors Je demeure devant toi Au seuil des maisons Des souliers d’hiver Cours contre la pluie Sous tes mains Maligne Comme l’eau dans une pierre Toute vive où fuit Un feu de bois mort Chez moi partout (1967) 10 Poèmes Trembler tendresse imperceptible Les choses Jamais ne se joignent Ni les morts face à face Ta présence parmi les mots et ceux Qui les traversent Homme et femme sangle d’air Description d’une élégie (1975) Bernard Vargaftig 11 Ô parole indivisible Est-ce l’herbe des charniers L’immobilité d’un mur Ou la mort criblée d’images L’aveu même d’être là Comme l’énumération D’un étang et d’un village Tourbe neige cuivre école Jusqu’au nom de chaque jour Dans le signe sur les portes Éclat & Meute (1977) 12 Poèmes Pour Aragon Avec à peine la distance le défi d’encore donner et tous les mots la pluie qui entre vivante Comme l’allure comme l’absence les manches peintes Comme l’insomnie d’entendre Jusqu’à soi-même se haïr cette façon d’écho sur l’arbre vite vite Entre les rues Et l’un l’autre Bruna Zanchi (1981) Bernard Vargaftig 13 Une courbe Tout serait vitesse Chute après chute et les récifs Où ton souffle me Poursuivrait encore Chemin et mélèzes Rien n’était trop loin Stupeur brusquement si ouverte Un horizon gronde Derrière l’écho Sans je me souviens Ni mots ni brindilles Visibles comme dans la crique La nuit d’un seul coup Effleurait le sable Distance nue (1994) 14 Poèmes Le vent se déchirait un à un Le ciel vers ce qui va vite Un arbuste une hirondelle Un récit que rien n’effacerait L’immensité est inavouable Toujours un versant à vif Dont le parfum se détache Et le sable avant qu’il ne regarde Et la répétition nue Quand l’horizon fait pencher Les bleuets là-bas sans disparaître Comme où tu sais que je crie Où commencement et gouffre Couraient dévorés par la lumière Un récit (1991) Bernard Vargaftig 15 L’aube s’écarte de l’aube l’herbe Le ciel un mot c’est à présent La déflagration une prairie respire Les vallées surgissaient et l’écho Dont chaque trace redevient autre Sable que l’enfance surplombe Cri vitesse et vent obstinément après La blancheur du mur rien n’est aveugle Et comme l’anonymat fuyait Vérité toujours et rupture Du frémissement aux récifs comme penchent Le hasard à côté des pivoines Les pommiers un tournant la douceur Dans la plus immense des phrases L’éboulis plein de lumière où les mouettes N’oubliaient que le consentement Le monde le monde (1994) 16 Poèmes Quel rapprochement me suit Il y a que la honte seule Mourait aucun mouvement ne fait Autant aimer la violence d’une trace Puisque même endormis les cailloux Le bruit le tournoiement la pente une à une L’effroi ne se brisent pas Ni l’acceptation qui répète Avec insatiablement le vent En accourant sous les phrases Où ce que je sais converge La clarté tout à coup d’un éraflement L’esquive dont l’incitation s’ouvre L’énigme est tellement blanche comme voient Craie et grève comme l’équilibre Se change en silence quand Le commencement reconnaît Comme respirer (2003) Bernard Vargaftig 17 Espacement enfance haie La faille va encore apparaître Puisque clarté après clarté L’explosion se forme et ne se souvient pas Le versant le plus intérieur Auquel le hasard appartient Toujours le déplacement et les galets Saisis par l’immensité des phrases Dispersion que les oiseaux suivent Cassure et étonnement commencent Attirance dont revenait la distance Qui dans les récifs n’assombrit pas Rapidité où j’entends tout à coup Comme respire en moi un vacillement Sans savoir pourquoi le paysage Rend le désespoir si désert Trembler comme le souffle tremble (2005) 18 Poèmes La différence c’est l’espace Et l’explosion l’explosion et le tumulte Et l’obsession fuit l’ombre et devance La durée dont l’intériorité parle L’alouette pour consentir Si la pente accélère toujours L’inaccoutumance et l’ailleurs Quand le tremblement se fait entendre Faille presque à découvert Presque une hâte dans ce parfum Qu’alors au milieu du séisme La mémoire donne au paysage Stupéfaction qui précipite Quel saisissement est de m’avoir nommé Fugacité nue de plus en plus Brouhaha où l’éclaircie comme s’ouvre Si inattendu connaître (2006) L’esprit de l’œuvre