eJournals Papers on French Seventeenth Century Literature 35/68

Papers on French Seventeenth Century Literature
pfscl
0343-0758
2941-086X
Narr Verlag Tübingen
61
2008
3568

Discussion

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2008
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PFSCL XXXV, 68 (2008) Discussion Danièle Becker : Je peux poser une question à M. Giraud, vous avez parlé d’une pièce qui s’appelle grosso modo Le fantôme galant ou amoureux, ce qui revient pratiquement au même. Nous avons en 1630 une pièce de Calderón, qui s’appelle El galán fantasma. Est-ce que vous savez s’il y a une parenté ? Dans la pièce espagnole, il y a une histoire de souterrain où le jeune homme s’avance pour aller courtiser la jeune fille... Yves Giraud : Sauf erreur de ma part, l’influence espagnole chez Quinault est extrêmement réduite. Je ne sais même pas s’il a beaucoup lu les Espagnols. Antoine Soare : Alors, pour rester dans la titrologie, je demanderai à Mme Balmas, d’abord, de me rappeler, si possible, la traduction que vous avez mentionnée au début de votre communication. Nerina Clerici-Balmas : C’est une traduction qui a paru en 1701 à Sienne. Je ne l’ai pas sous la main, mais, si vous voulez, je peux vous indiquer l’œuvre de Giulio Meregazzi qui a publié justement cette traduction, c’est en 1906, Les tragédies de Pierre Corneille, nelle traduzioni et imatazioni italiane del secolo XVIII, c’est paru à Bergamo. Si vous voulez je peux vous l’envoyer aussi, parce que j’ai l’œuvre de Meregazzi chez moi, je ne l’ai pas ici, mais je l’ai chez moi. Cecilia Rizza : Merci beaucoup, c’est à Mme Balmas que je voudrais m’adresser, je vous remercie beaucoup pour votre communication si savante et j’ai apprécié votre opinion sur Baretti, Barreti polémiste envers lui-même, envers sa traduction et puis valorisant le théâtre français. Il en arrive à constater la supériorité de la France dans la tragédie et la supériorité de l’Italie dans la comédie, et ce qui est intéressant ce sont les réflexions de Riccoboni sur les théâtres européens où il met en valeur la tragédie de Corneille, de Racine et des autres. Et puis il faut se rappeler que lui-même connaissait le répertoire, il jouait à Paris... Discussion 336 Nerina Clerici-Balmas : Justement, c’était un acteur aussi n’est-ce pas ? Cecilia Rizza : Lélio. Nerina Clerici-Balmas : Lélio, c’est cela. Liliane Picciola : Je voulais faire la même remarque sur la communication de M. Giraud à propos du Galán fantasma. Je ne sais si Quinault lisait l’espagnol ou s’il a pu regarder le texte, mais je me souviens du Galán fantasma, il y a des passages qui ressemblent vraiment à ceux que vous avez lus, cela m’a frappée tout de suite, et mon autre question, c’était à Mme Balmas : j’ai été frappée par la démarche de Baretti que vous avez évoquée, qui me semble à la fois aimer Corneille et Shakespeare, cela me paraît très intéressant, cela signifierait qu’il y a une sorte de rapprochement des deux bien avant le mouvement romantique, et c’est exactement contemporain de la tentative française de concilier les deux, à savoir l’adaptation cornélienne, si j’ose dire, des pièces de Shakespeare par Ducis. Nerina Clerici-Balmas : A mon avis oui, Baretti, en ce cas-là, est vraiment un précurseur. Cecilia Rizza : Excusez-moi, j’ai oublié de vous demander: est-ce que Baretti connaissait les sources espagnoles ? Parce qu’il a fait une traduction, enfin une adaptation, de Don Quichotte dans un intermède Don Quichotte in Venezia... Nerina Clerici-Balmas : Tout ce que je sais, c’est que Baretti connaissait très bien l’espagnol, il parlait l’espagnol parce qu’il avait fait aussi un séjour en Espagne ; il a eu une vie très aventureuse d’ailleurs, avec ses fréquentes polémiques il devait souvent changer de lieu de séjour, et il a donc séjourné en Espagne, il est donc possible qu’il ait connu ce théâtre, cette tragédie, je ne suis pas à même de vous dire quelles sont les filières.