Papers on French Seventeenth Century Literature
pfscl
0343-0758
2941-086X
Narr Verlag Tübingen
121
2014
4181
Craig Moyes: Furetière’s ‘Roman bourgeois’ and the Problem of Exchange. titular Economics. Oxford: Legenda. (Research Monographs in French Studies 34). Modern Humanities Research Association and Maney Publishing, 2013. x + 158 p.
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Francis Assaf
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PFSCL XLI, 81 (2014) 440 Cécile Lignereux « adopte un point de vue esthétique sur la prose sévignéenne » (131) en recourant à la catégorie de la « dislocation », souvent évoquée dans ces études. Pour obtenir « l’impression de naïveté épistolaire » (131), l’épistolière accumule les sujets les plus variés et se sert pour ses aveux sentimentaux des « constructions disloquées avec détachement à gauche » (135), par exemple « Mais pour penser à vous, ah ! je ne fais nulle autre chose » (9-11-1689). Pour ses énoncés à portée générale, elle utilise des « constructions clivées » (138) et pour le côté subjectif des « structures pseudo-clivées » (142), par exemple « […] ce qui est fâcheux, c’est que, quand on gâte ses affaires, on passe le reste de sa vie à les rhapsoder » (5-1-1671). La structure emphatique a, chez Cyrano de Bergerac, des « propriétés argumentatives » (Mathilde Levesque, « Une « syntaxe d’expressivité » ? Cyrano et la phrase ostentatoire », 151). Les « dislocations droite présentes dans le manuscrit » sont souvent « supprimées pour la version imprimée » (153) en faveur de la dislocation gauche donnant « l’occasion d’une mise en relief du subjectif » (155) et imposant « sa propre vision du monde » (158). Margot Kruse a expliqué en 1960 les maximes de La Rochefoucauld dans la tradition humaniste des sentences. Mathias Degoute l’ignore en reprenant le même argument dans une optique linguistique afin d’expliquer les modifications des Maximes « comme recentrage vers l’essentiel d’un propos, une diminution qualitative des éléments signifiants (lexicaux, grammaticaux, prosodiques ou encore pragmatiques), qui peut passer par un allongement quantitatif de la maxime » (« Concevoir la concision dans l’écriture aphoristique à la lumière des réécritures des Maximes de La Rochefoucauld », 169). Ces études surtout linguistiques de l’emphase méritent l’attention des critiques qui pourront les compléter par des points de vue littéraires sans invalider leurs résultats importants. Volker Kapp Craig Moyes: Furetière’s ‘Roman bourgeois’ and the Problem of Exchange. Titular Economics. Oxford: Legenda. (Research Monographs in French Studies 34). Modern Humanities Research Association and Maney Publishing, 2013. x + 158 p. In the opening, dubbed ‘Preliminaries’, the author announces a reading of Le Roman Bourgeois that “provides a pointed reflection on the mechanisms of literary, financial and social exchange” (p. 4) in the aftermath of the Fouquet affair (1661-1664). Having examined in the first part of ‘Liminaries’ several possibilities of contextualizing Furetière’s work within the Comptes rendus 441 contemporary literary economy, he concludes that Le Roman Bourgeois constitutes a singularity. So it is; few Furetière scholars will argue to the contrary, although not necessarily for the reasons Dr. Moyes invokes. His book displays a large and varied critical apparatus, indicating an unmistakable attempt at comprehensive scholarship. His language and style, however, arcane and occasionally jargon-laden, hardly make for pleasant reading. Perhaps it might have been judicious to acknowledge at the beginning of Chapter I Furetière’s explicit titrological intention of satirizing in his incipit the Æeneid. Surely the idea of serious epic, degraded to the bourgeois level (L’Énéide travestie [1648-1653], should have given the author a clue), plays an important part in driving the narrative forward. The Abbé de Chalivoy’s intention is clear enough, making, I believe, Part II of the ‘Liminaries’ unnecessary. Perhaps a reflection on the author’s scathing satire of bourgeoisie—which he sees as both avaricious and dull-witted—wrapped in a modernistic travestissement of the hallowed icons of early Roman history, would have, I believe, better served the book’s purpose. The following chapter endeavors to establish an intertextual relation between Le Roman Bourgeois and the Dictionnaire Universel. Digressions and jargon, however, are the twin reefs upon which that ship founders. Moyes’s contention that the juxtaposition (in the Dictionnaire) of Persian rulers’ titles —bestowed or self-awarded—to ‘Roy Tres-Chrestien’ undermines the very notion of a (nobiliary) title, is not very persuasive, especially that Furetière quotes here someone else (English poet George Herbert [1593-1633]? ). In contrast, the following chapter, ‘Numismatics’, is better framed and more coherent (Although present, digressions do not distract as much from the central topic). The focalization on the Marquis is questionable, though: Furetière presents him as a rather ridiculous character, a schemer at once unscrupulous and naïve, with no actual control of his fortune. From the standpoint of chrematistics, 1 Vollichon and Nicodème (First part), and Collantine (Second part) would have been a better choice. The conflict between Fouquet and Louis XIV is richly and skillfully presented in Chapter 4, but the brief conclusion, centered on the “Mécénas” entry of the Dictionnaire, is both problematic and anachronistic to Le Roman Bourgeois. The final two chapters (5 & 6), respectively centered (5) on “Historiette de l’Amour égaré”, plus a reflection on the names Charroselles and Collantine, and “Inventaire de Mythophilacte and the “Somme dédicatoire” (6), contain interesting remarks, but there again, I have trouble relating the mécénat theme with my own understanding of the novel (and existing 1 Chrematistics (fr. the adj. Chrematisitc) : related to acquiring money. PFSCL XLI, 81 (2014) 442 critical sources), all the more so that I find those chapter topics insufficiently developed and lacking awareness of Furetière’s mordant satire. Throughout the book, the attempts to link Le Roman Bourgeois with Fouquet’s disgrace seem to me more the result of hermeneutic acrobatics (or perhaps a somewhat fevered imagination) than remarks based on sound textual evidence. A (sadly, absent) synthetic conclusion might have made the case by tying disparate elements together, but in its present state, I have serious doubts as to whether Dr. Moyes’s book helps advance or deepen our knowledge—much less our appreciation—of Furetière’s novel. Francis Assaf Anne Piéjus (dir.) : Jean Racine, Jean-Baptiste Moreau. Athalie. Musica Gallica, Première série, t. 26. Tragédies tirées de l’Écriture sainte. Paris : Société Française de Musicologie, 2005. Lxii + 111 pages. « Cette édition propose le texte de la dernière tragédie de Racine avec la musique des intermèdes originaux », commence l’avant-propos de cette édition d’Athalie. Ce faisant, tout comme leur édition antérieure d’Esther (2003), Anne Piéjus et la Société Française de Musicologie ajoutent sensiblement au contenu de l’édition Pléiade de Racine dirigée par Georges Forestier. En effet, cette édition, d’une beauté à la hauteur de son érudition, rassemble des informations fort à propos mais en forme compacte sur les circonstances de la création de la dernière tragédie de Racine. En outre, la partition musicale qui est intercalée avec le texte de Racine répondra parfaitement aux besoins des musiciens et des musicologues comme à ceux des littéraires. Il en résulte un volume hautement utile pour ceux qui veulent connaître la musique encore peu connue de Moreau. Cette circonstance constitue une injustice puisque la musique écrite pour les jeunes filles de Saint-Cyr est d’une grâce aisée à apprécier et qui déploie des structures harmoniques dont la variété témoigne d’une sophistication non négligeable. Comme le souligne Anne Piéjus, « L’idée de Racine était d’insérer des intermèdes chantés (chœurs, solos et musique instrumentale) dans une tragédie déclamée, non pas en adoptant une structure d’alternance préétablie qui réduirait la musique à un rôle formel ou décoratif, mais selon une formule suffisamment souple pour épouser la dramaturgie de la pièce... ». D’où l’avantage, voire la nécessité de publier musique et texte dramatique en une seule et même publication.
