Vox Romanica
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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2003
621
Kristol De StefaniISSN 0042-899 X VOX ROMANICA ANNALES HELVETICI EXPLORANDIS LINGUIS ROMANICIS DESTINATI CONDITI AB J. JUD ET A. STEIGER EDITI AUSPICIIS COLLEGII ROMANICI HELVETIORUM A RITA FRANCESCHINI ET ANDRES KRISTOL 62 · 2003 A. FRANCKE VERLAG TÜBINGEN UND BASEL VOX ROMANICA Comité de rédaction: Georges Lüdi, président; Mmes et MM. Hervé Chevalley, Rolf Eberenz, Gilles Eckard, Felix Giger, Marc-René Jung, Ricarda Liver, Lidia Membrini, Hans-Rudolf Nüesch, Jean-Yves Tilliette. Rédacteurs: Mme Rita Franceschini (Universität des Saarlandes), M. Andres Kristol (Université de Neuchâtel). Secrétaires de rédaction: Mmes et MM. Sigrid Behrent, Franck Floricic, Stefan Pfefferle (Saarbrücken); Gisèle Boeri, Christel Nissille (Neuchâtel). Adresses de la rédaction: Mme Rita Franceschini, Universität des Saarlandes, Fachrichtung 4.2: Romanistik, Im Stadtwald, D-66041 Saarbrücken (manuscrits); courriel: r.franceschini@ mx.uni-saarland.de M. Andres Kristol, Institut de dialectologie, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université de Neuchâtel,Avenue DuPeyrou 6, CH-2000 Neuchâtel (manuscrits et livres pour comptes rendus); courriel: andres.kristol@unine.ch Adresse de l’éditeur: A. Francke Verlag, Postfach 2560, D-72015 Tübingen (correspondance relative à l’administration); courriel: info@francke.de; page Internet: www.francke.de Abonnement: € 66.-/ SFr 112.- VOX ROMANICA est une revue scientifique de linguistique et de philologie romanes, publiée une fois par année. Enracinée dans les études romanes helvétiques depuis sa fondation en 1936 et ouverte sur la recherche internationale, elle consacre une attention particulière aux questions concernant le plurilinguisme et les minorités linguistiques. Tout en restant attachée à une optique historique et philologique, elle favorise également l’étude des variétés romanes actuelles et de nouvelles approches de la recherche linguistique. Renseignements pour les auteurs: Les manuscrits sont à envoyer aux adresses de Mme Franceschini et de M. Kristol (fichier informatisé et version papier). Les normes rédactionnelles peuvent être consultées sur le site www.unine.ch/ dialectologie/ vox/ vox.html (où on trouvera aussi la liste des livres disponibles pour les comptes rendus). Les articles sont évalués par des experts choisis au sein du comité de rédaction ou à l’extérieur de celui-ci. Les comptes rendus ne sont soumis à une évaluation que dans des cas exceptionnels. La rédaction se réserve d’éventuelles interventions stylistiques sur les textes. Les épreuves sont soumises aux auteurs. Au cours de la rédaction de ce numéro, 72 articles et comptes rendus ont été soumis à la rédaction (dont 10 dans l’année 2002). 9 contributions ont été jugées négativement, 19 ont été acceptées après une révision substantielle de la part des auteurs. À l’heure actuelle, 4 articles sont encore en cours d’évaluation, 2 sont soumis à une révision. VOX ROMANICA 62 · 2003 VOX ROMANICA ANNALES HELVETICI EXPLORANDIS LINGUIS ROMANICIS DESTINATI CONDITI AB J. JUD ET A. STEIGER EDITI AUSPICIIS COLLEGII ROMANICI HELVETIORUM A RITA FRANCESCHINI ET ANDRES KRISTOL 62 · 2003 A. FRANCKE VERLAG TÜBINGEN UND BASEL Comité de rédaction: Hervé Chevalley (Glossaire des patois de la Suisse romande), Rolf Eberenz (Université de Lausanne), Gilles Eckard (Université de Neuchâtel), Felix Giger (Dicziunari rumantsch grischun), Marc-René Jung (Universität Zürich), Ricarda Liver (Universität Bern), Georges Lüdi (Universität Basel), Lidia Membrini (Vocabolario dei dialetti della Svizzera italiana), Hans-Rudolf Nüesch (Universität Zürich, Jud-Bibliothek), Jean-Yves Tilliette (Université de Genève). Publié avec le soutien de l’Académie suisse des sciences humaines et sociales Alle Rechte vorbehalten / All Rights Strictly Reserved A. Francke Verlag Tübingen und Basel ISSN 0042 899 X ISBN 3-7720-2202-2 Satz und Druck: Laupp & Göbel, Nehren Buchbinderische Verarbeitung: Nädele, Nehren Printed in Germany Inhalt Peter Wunderli, Franko-Italienisch: ein sprach- und literaturgeschichtliches Kuriosum . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 Franck Floricic, Note sur l’italien loro: vraiment un clitique? . . . . . . . . . . . . 28 Philipp Burdy, Moritz Burgmann, Auslautendes -e und -i in der Mundart von Villagrande Strisáili (Sardinien) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 Ricarda Liver, Die Verben der sinnlichen Wahrnehmung im Bündnerromanischen 67 Martina Pitz, Innovations du centre et archaïsmes du Nord-Est: fruits du contact des langues en Gaule mérovingienne? Considérations sur le Nord-Est du domaine d’oïl dans la perspective d’une linguistique de contact . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Alain Corbellari, Lausanne-Genève aller retour: Du chat de Lausanne à la Chanson d’Aiol . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114 Amy L. Ingram, Death of a Maiden: La Demoiselle d’Escalot in La Mort Artu . . . 127 Urs Amacher, Ein bisher unbekanntes Fragment der Légende dorée . . . . . . . . 136 Max Pfister, Eine Würdigung des FEW und des Lebenswerkes von Walther von Wartburg . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140 Natascha Müller, Tanja Kupisch, Zum simultanen Erwerb des Deutschen und des Französischen bei (un)ausgeglichen bilingualen Kindern . . . . . . . . . . . . . . 145 Raphaël Maître, La Suisse romande dilalique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170 Gerold Hilty, Cinco notas ibero-románicas relacionadas con el Libro conplido . . 182 Tobias Leuker, Propuestas textuales para algunos sonetos del Marqués de Santillana 194 Besprechungen - Comptes rendus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204 Nachruf auf Rudolf Engler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 356 Nachrichten - Chronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 362 Büchereingänge - Livres reçus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 385 Prix Collegium Romanicum pour l’Avancement de la Relève . . . . . . . . . . . . 392 Besprechungen - Comptes rendus Peter Stotz, Handbuch zur lateinischen Sprache des Mittelalters (R. Liver) . . . . . 204 Leena Löfstedt, Gratiani Decretum, vol. v: Observations et explications (A. Arens) 207 Liber de pomo/ Buch vom Apfel. Eingeleitet, übersetzt und kommentiert von Elsbeth Acampora-Michel (A. Arens) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210 Oskar Panagl, Hans Goebl, Emil Brix (ed.), Der Mensch und seine Sprache(n) (G. Ineichen) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212 Jakob Wüest (ed.), Les linguistes suisses et la variation linguistique. Actes d’un colloque organisé à l’occasion du centenaire du Séminaire des langues romanes de l’Université de Zurich (A.-M. Fryba-Reber) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216 Mario Eusebi (ed.) La Chanson de saint Alexis (M. Burger) . . . . . . . . . . . . . 225 Miora Avram, Marius Sala, Connaissez-vous le roumain? Traduit en français par Liana Pop (A. Gerstenberg) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230 VI Besprochene Werke Otfried Lieberknecht, Allegorese und Philologie. Überlegungen zum Problem des mehrfachen Schriftsinns in Dantes Commedia (L. Gnädinger) . . . . . . . . . . . 232 Rosario Coluccia, Scripta mane(n)t. Studi sulla grafia dell’italiano (M. Pfister) . . 234 Günter Holtus, Johannes Kramer (ed.), Ex traditione innovatio. Miscellanea in honorem Max Pfister septuagenarii oblata (O. Lurati) . . . . . . . . . . . . . . . 235 Ottavio Lurati, Per modo di dire . . . Storia della lingua e antropologia nelle locuzioni italiane ed europee (M. Fantuzzi) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238 Maria Grazia Fiori, Dizionario Tiranese. Miscellanea - Segni del passato. Con prefazione Viaggio nelle memorie (introduzione all’etnografia tiranese) di Remo Bracchi (F. Spieß) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240 Antonietta Scarano, Frasi relative e pseudo-relative in italiano. Sintassi, semantica e articolazione dell’informazione (A. Ferrari) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242 Vincenzo Orioles (ed.), Idee e parole. Universi concettuali e metalinguistici (D. Pirazzini) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244 Atlant linguistich dl ladin dolomitich y di dialec vejins, 1 a pert/ Atlante linguistico del ladino dolomitico e dei dialetti limitrofi, 1 a parte/ Sprachatlas des Dolomitenladinischen und angrenzender Dialekte, 1. Teil. Helga Böhmer, Silvio Gislimberti, Dieter Kattenbusch, Elisabetta Perini, Tino Szekely materialia collegerunt; Irmgard Dautermann, Susanne Heißmann, Ulrike Hofmann, Anna Kozak, Heide Marie Pamminger, Judith Rössler materialia collecta elaboraverunt; Roland Bauer, Edgar Haimerl programmata electronica excogitaverunt; Hans Goebl opus omne curavit (G. Darms) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251 Julia Kuhn, Die romanischen Orts- und Flurnamen von Walenstadt und Quarten/ St. Gallen/ Schweiz (M. Pitz) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 257 Gaston Tuaillon, La Littérature en francoprovençal avant 1700 (G. Pannatier) . . 261 Jacques Monfrin, Études de philologie romane (P. Gresti) . . . . . . . . . . . . . . 265 Michel Zimmermann (ed.), Auctor et Auctoritas. Invention et conformisme dans l’écriture médiévale. Actes du colloque de Saint-Quentin-en-Yvelines (14-16 juin 1999) (M.-C. Gérard-Zai) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 266 Jan Cölln, Susanne Friede, Hartmut Wulfram (ed.), Alexanderdichtungen im Mittelalter. Kulturelle Selbstbestimmung im Kontext literarischer Beziehungen (M.-C. Gérard-Zai) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270 Sylviane Messerli, Œdipe enténébré. Légendes d’Œdipe au XII e siècle (A. Corbellari) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 272 Octovien de Saint-Gelais, Le séjour d’Honneur. Édition critique, introduction et notes par Frédéric Duval (M. Canal) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274 Marie-Claude De Crécy (ed.), Jehan Wauquelin, La belle Hélène de Constantinople. Mise en prose d’une chanson de geste (A. Arens) . . . . . . . . . . . . . . . 276 Adolf Tobler, Erhard Lommatzsch, Altfranzösisches Wörterbuch. Adolf Toblers nachgelassene Materialien, bearbeitet und herausgegeben von Erhard Lommatzsch, weitergeführt von Hans Helmut Christmann, vollendet von Richard Baum und Willi Hirdt, unter Mitwirkung von Brigitte Frey, 92. Lieferung, Fünfte und letzte Lieferung des XI. Bandes (vonjement - zure) (Th. Städtler) . . . . . . 278 Kurt Baldinger, Etymologisches Wörterbuch zu Rabelais (Gargantua) (V. Mecking) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288 Charles Mourain de Sourdeval, Premier dictionnaire du Patois de la Vendée. Recherches philologiques sur le patois de la Vendée (1847). Édition présentée et annotée par Pierre Rézeau (D. Aquino) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289 Colette Dondaine, Trésor étymologique des mots de la Franche-Comté d’après l’Atlas linguistique et ethnographique de la Franche-Comté (J. Lengert) . . . . . . . . 293 VII Besprochene Werke Pascal Singy (ed.), Le français parlé dans le domaine francoprovençal. Une réalité plurinationale (H. Chevalley) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 295 Peter Cichon, Sprachbewusstsein und Sprachhandeln. Romands im Umgang mit Deutschschweizern (N. Pépin) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302 Bernhard Pöll, Francophonies périphériques. Histoire, statut et profil des principales variétés du français hors de France (S. Behrent) . . . . . . . . . . . . . . . 309 Marcel Burger, Les manifestes: paroles de combat. De Marx à Breton (V. Atayan) . 310 Frank-Rutger Hausmann, «Vom Strudel der Ereignisse verschlungen». Deutsche Romanistik im «Dritten Reich» (U. Bähler) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 312 Carlo Pulsoni, Repertorio delle attribuzioni discordanti nella lirica trobadorica (P. Gresti) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 320 Paolo Gresti, Il trovatore Uc Brunenc. Edizione critica con commento, glossario e rimario (P. Allegretti) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 323 Inés Fernández-Ordóñez (ed.), Alfonso X el Sabio y las Crónicas de España (G. Hilty) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 328 José Aragües Aldaz, «Deus Concionator». Mundo predicado y retórica del «exemplum» en los Siglos de Oro (F. Gómez Redondo) . . . . . . . . . . . . . . . . 330 Barbara Schäfer Prieß, Hildegard Klöden, Rolf Kalluweit (ed.), Grammatikalisierung in den iberoromanischen Sprachen (A. Schor) . . . . . . . . . . . . . 334 David Pharies, Diccionario etimológico de los sufijos españoles y de otros elementos finales (J. Lengert) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 337 Yves Giraud (ed.), Catherine d’Amboise, Les devotes epistres (A. Arens) . . . . . 343 José Mondéjar, Dialectología andaluza. Estudios: Historia, fonética y fonología, lexicología, metodología, onomasiología y comentario filológico (J. Lengert) . . . 344 Bernhard Pöll, Spanische Lexikologie. Eine Einführung (A. Lukoschek) . . . . . 345 Susanne M. Cadera, Dargestellte Mündlichkeit in Romanen von Mario Vargas Llosa (A. Schor) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 349 José Carlos Martín Camacho, El problema lingüístico de los interfijos españoles (D. Serrano-Dolader) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 351 Mitarbeiter des 62. Bandes (Die Seiten der Originalartikel sind kursiv gedruckt.) Hilty, G. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182, 328 Ineichen, G. . . . . . . . . . . . . . . . . . 212 Ingram, A. L. . . . . . . . . . . . . . . . . 127 Kupisch, T. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145 Lengert, J. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 293, 337, 344 Leuker, T. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194 Liver, R. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67, 204, 356 Lukoschek, A. . . . . . . . . . . . . . . . . 345 Lurati, O. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235 Maître, R. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170 Mecking, V. . . . . . . . . . . . . . . . . . 288 Müller, N. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145 Pannatier, G. . . . . . . . . . . . . . . . . . 261 Pépin, N. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302 Pfister, M. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140, 234 Pirazzini, D. . . . . . . . . . . . . . . . . . 244 Pitz, M. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86, 257 Schor, A. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 334, 349 Serrano-Dolader, D. . . . . . . . . . . . . 351 Spiess, F. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240 Städtler, Th. . . . . . . . . . . . . . . . . . 278 Wunderli, P. . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 Allegretti, P. . . . . . . . . . . . . . . . . . 323 Amacher, U. . . . . . . . . . . . . . . . . . 136 Aquino, D. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 289 Arens, A. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 207, 210, 276, 343 Atayan, V. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 310 Bähler, U. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 312 Behrent, S. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309 Burdy, P. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53 Burger, M. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 225 Burgmann, M. . . . . . . . . . . . . . . . . 53 Canal, M. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 274 Chevalley, H. . . . . . . . . . . . . . . . . 295 Corbellari, A. . . . . . . . . . . . . . . . . 114, 272 Darms, G. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 251 Fantuzzi, M. . . . . . . . . . . . . . . . . . 238 Ferrari, A. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 242 Floricic, F. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 Fryba-Reber, A.-M. . . . . . . . . . . . . . 216 Gérard-Zai, M.-C. . . . . . . . . . . . . . 266, 270 Gerstenberg, A. . . . . . . . . . . . . . . . 230 Gnädinger, L. . . . . . . . . . . . . . . . . 232 Gómez Redondo, F. . . . . . . . . . . . . . 330 Gresti, P. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265, 320 Franko-Italienisch: ein sprach- und literaturgeschichtliches Kuriosum 1 La littérature franco-italienne et le franco-italien constituent un phénomène curieux et unique dans l’histoire des langues romanes. D’après Holtus, le corpus comprend 65 textes datant d’une période qui va du début du xiii e au début du xv e siècle - un corpus qui peut être légèrement réduit ou élargi selon la définition que l’on applique, mais dont l’envergure générale peut être considérée comme garantie. La plupart des œuvres appartiennent au genre des épopées ou chansons de geste, mais il existe aussi des textes qui se définissent différemment. En ce qui concerne les textes épiques, on peut distinguer trois types: des copies de textes français exécutées en Italie; des textes français modifiés et adaptés par des Italiens; des créations originales italiennes (écrites pourtant dans une langue qui prétend être le français), mais qui utilisent les motifs traditionnels de la chanson de geste et les arrangent d’une nouvelle manière dans le sens de la spéculation épique d’Alfred Adler. Ces textes sont marqués par le fait qu’ils appartiennent à un autre contexte socio-culturel que les chansons françaises: la société féodale n’est plus intacte, mais en pleine décadence ou a même déjà fait place à la grande bourgeoisie; le cadre géographique n’est plus la France, mais l’Italie du Nord, ce qui entraîne aussi une révalorisation des Lombards, l’introduction de nouveaux lieux de référence avec leurs traditions spécifiques (p. ex. Vérone). Et surtout les protagonistes sont refonctionnalisés: Roland devient un personnage d’identification parfait qui possède toutes les qualités imaginables, tandis que Charlemagne, Olivier et Turpin jouent un rôle de plus en plus effacé. D’un point de vue linguistique, chaque texte présente ses caractéristiques propres; une norme de référence générale n’existe pas. Les copistes, les remanieurs et les auteurs mélangent le français et l’italien individuellement et en fonction de toute une série de facteurs: leurs connaissances du français, du toscan et des dialectes de l’Italie septentrionale; leurs lectures de textes en ancien français et leur compétence orale du français contemporain; leurs mécènes et le public cible; le sujet et le texte en question; la position chronologique dans l’histoire du franco-italien; etc. Le mélange des deux langues ressemble souvent à une sorte de jeu de société et on pourrait aussi parler (dans le sens d’Adler) d’une spéculation linguistique. Ainsi le franco-italien ressemble à un phénomène prototypique à plusieurs dimensions: français - italien; oralité - scripturalité; mélange fortuit - mélange voulu, etc. La littérature franco-italienne et le franco-italien s’avèrent ainsi être non seulement des phénomènes curieux, mais aussi et surtout des phénomènes sui generis. 0. Wir sind heute zusammengekommen, um den 70. Geburtstag von Max Pfister zu feiern - ein bedeutender Anlaß, denn er gilt einem großen Romanisten und dessen imposantem Lebenswerk. Sein Name wird unauflöslich mit seinem magnum opus, dem LEI (Lessico Etimologico Italiano) verbunden bleiben, genauso wie derjenige Walther von Wartburgs mit dem FEW (Französisches Etymologisches Wörterbuch) verbunden ist. Und Wartburg hat für Max Pfister in vielerlei Hinsicht Vorbildfunktion gehabt, denn er hat bei ihm als Assistent, als Redaktor und schließlich als Bandredaktor gearbeitet und sein Handwerkszeug als Etymologe (das er aus Zürich natürlich schon mitbrachte) ergänzt und verfeinert. Aber er 1 Festvortrag gehalten anläßlich des 70. Geburtstags von Max Pfister am 22. April 2002 in Saarbrücken. wollte Wartburg nie kopieren, und er ist methodisch und technisch weit über ihn hinausgegangen. Das ändert nichts daran, daß sie beide das große «Etymologenduo» des 20. Jahrhunderts bilden. Angesichts der engen und vielfältigen Gemeinsamkeiten zwischen Max Pfister und Walther von Wartburg nimmt sich das, was mich mit ihm verbindet, doch eher bescheiden aus. Wir haben beide in Zürich studiert. Wir haben uns beide im Wintersemester 1967/ 68 an der Philosophischen Fakultät i 2 habilitiert und sind auf das Sommersemester 1968 zu Privatdozenten ernannt worden. Und wir haben unsere erste Lehrveranstaltung als Privatdozenten (SS 1968) gemeinsam durchgeführt: es war ein Proseminar zum Altokzitanischen bzw. Altprovenzalischen. Der weitere Weg führte uns beide dann nach Deutschland - Max zuerst nach Marburg, mich nach Freiburg; und beide haben wir schließlich die Universität noch einmal gewechselt und dann der Verlockung weiterer Berufungen widerstanden. Forschungsmäßig überschneiden sich unsere Arbeiten v. a. im Bereich der Altokzitanistik, die schon in der Dissertation von Max Pfister einen Schwerpunkt darstellte 3 . Während Max Pfister sich mit phonetischen, morpho-syntaktischen und lexikalischen Problemen befaßte, galt mein Interesse v. a. der Textphilologie 4 . Aber auch ein Textphilologe sieht sich ständig mit den gleichen Problemen konfrontiert, mit denen sich mein Freund vertieft befaßte, und so kam es denn auch zu zahlreichen, außerordentlich fruchtbaren Gesprächen und vielen langen Diskussionen. Zu unseren gemeinsamen Interessen gehört auch das sogenannte Franko-Italienisch. Es steht sicher nicht im Zentrum der Forschungsaktivitäten von Max Pfister, aber es ist ihm auch nicht fremd, denn er wurde mit dem Problem schon in seiner Habilitationsschrift konfrontiert: Das vielleicht wichtigste Manuskript des Girart de Roussillon, die Handschrift O (Oxford, Bodleiana 19539 [Can. Misc. 63]), ist wohl in Oberitalien entstanden und muß deshalb als Repräsentant dieses Phänomens gelten 5 . Ich selbst kam erst etwas später zum Franko- Italienischen, und zwar über die Ausgabe des Aquilon de Bavière; die Problematik beschäftigt mich bis heute sowohl aus linguistischer wie aus literaturgeschichtlicher Sicht. Wenn ich dieses Thema gewählt habe, dann vor allem deshalb, weil es in geradezu idealer Weise die Hauptarbeitsgebiete von Max Pfister verbindet: die Galloromanistik (Französisch und Okzitanisch) und die Italianistik, weil es in beispielhafter Weise ihre Begegnung, Beeinflussung und Durchdringung illustriert. 1. Was ist nun das Franko-Italienische, was ist franko-italienische Literatur? Es handelt sich um ein literatursprachliches Phänomen, das ein eigenes Textkorpus produziert hat und das in seiner Art einmalig ist. Es läßt sich in Oberitalien lokalisieren und kann als vom Anfang des 13. Jh.s bis gegen Ende des 14. Jh.s vital an- 2 Peter Wunderli 2 Die i rührt daher, daß es in Zürich damals eine zweite «philosophische Fakultät» gab: die mathematisch-naturwissenschaftliche Fakultät hieß Philosophische Fakultät ii. 3 Cf. Pfister 1960a, ferner Pfister 1958 und 1960b. 4 Cf. z. B. Wunderli 1969a, 1969b. 5 Cf. Pfister 1970: 9. gesehen werden. Die einschlägigen Texte - Günter Holtus listet deren 65 auf 6 , die als Bearbeitungen oder oberitalienische Neuschöpfungen gelten können, und die Liste kann noch verlängert werden, wenn man auch mehr oder weniger getreue Kopien einer transalpinen Vorlage dazuzählt - sind zu einem erheblichen Teil noch nicht publiziert oder liegen nur in einer veralteten und/ oder qualitativ unzulänglichen Edition vor. Aus literaturgeschichtlicher Perspektive kann man das Phänomen (sehr summarisch) als die Rezeption der altfranzösischen Epenstoffe, der matière de France, in Oberitalien beschreiben. Diese Rezeption schließt allerdings z. T. erhebliche Modifikationen der Modelle ein. Was die Inhalte angeht, so tendieren die chansons de geste dazu, auch Themen aus der arthurischen Welt, der matière de Bretagne, zu integrieren; ähnliches gilt, wenn auch in geringerem Umfang, für Elemente aus der historiographischen, didaktischen, religiösen usw. Literatur, so daß man vor dem Hintergrund dieses «Stoffgemischs» von einem umanesimo cavalleresco in Oberitalien hat sprechen können 7 . Aus linguistischer Sicht handelt es sich beim Franko-Italienischen um eine literarische Kunstsprache, die nur in einem begrenzten Zeitraum und in einem begrenzten Gebiet Geltung gehabt hat. Die Abgrenzung dieses Idioms (oder vielleicht wäre ein Plural besser: dieser Idiome) gegenüber den verwandten oberitalienischen und französischen Varietäten stellt sowohl in zeitlicher als auch in räumlicher Hinsicht das (bis heute nicht wirklich gelöste) Hauptproblem der franko-italienischen Forschung dar. Es war nie primäres Kommunikationsinstrument, nie Alltagssprache, nie Muttersprache; auf literarische Texte im weiteren Sinne beschränkt, war es immer eine Art Zwitter, einerseits Ersatz für eine aus verschiedenen Gründen nicht für literaturfähig gehaltene Primärsprache (einen oberitalienischen Dialekt), andererseits aber auch (mehr oder weniger approximatives) Imitat eines idealen/ idealisierten Modells (des Französischen). Die Sprache der franko-italienischen Texte situiert sich so auf einer Skala, die durch die Pole italienischer/ galloitalienischer Dialekt - Französisch/ französische Dialekte begrenzt wird, und deren Konstituenten teils durch die orale Praxis, teils durch die «Wanderung» altfranzösischer Texte in Oberitalien bekannt waren. 2. Nur schon diese erste Skizze birgt gewisse Probleme in sich. Da ist zuerst einmal die Frage zu beantworten, wie es denn zu dieser Mischsprache gekommen ist. Am Ende des 19. und zu Beginn des 20. Jh.s schien alles klar zu sein: Man erklärte die Mischsprache schlicht durch die Unfähigkeit der Autoren, ein einigermaßen korrektes Französisch zu schreiben. So zögert z. B. Antoine Thomas, der durchaus verdienstvolle Autor der auch heute noch gebrauchten und auch brauchbaren Ausgabe der Entrée d’Espagne, die Französischkenntnisse des Verfassers seien «erbärmlich (déplorables)», und als Reaktion auf meine Ausgabe des Aquilon de 3 Franko-Italienisch: ein sprach- und literaturgeschichtliches Kuriosum 6 Cf. Holtus 1998: 711-16. 7 Cf. Ruggieri 1955, 1962; Folena 1963. Bavière hat mir Robert Martin geschrieben, daß «la langue en est vraiment déroutante».Aber die Theorie mangelnder Französischkenntnisse ist alles andere als unproblematisch. Einmal läßt sich leicht zeigen, daß es unter den Bearbeitern und Verfassern durchaus welche gibt, die diese Sprache hervorragend beherrschten, so z. B. Brunetto Latini oder Raffaele da Verona, und Entsprechendes läßt sich auch von Niccolò da Verona behaupten; trotzdem «produzieren» sie laufend französisch-italienische Mischformen. Dann ist es aber auch keineswegs generell so, daß im Laufe der Zeit die Italianismen generell zunehmen - vielmehr scheint der Italianisierungsgrad in Abhängigkeit vom Bildungsstand des Zielpublikums zu variieren: bei einem wenig gebildeten Rezipientenkreis ist er hoch, bei gebildeten Adressaten dagegen niedrig. Diese Einsichten haben zu einer Neubeurteilung des Franko-Italienischen geführt; man sieht es nicht mehr als «tentativo più o meno riuscito di imitazione della lingua francese» an, was impliziert, daß «le due componenti francese e italiana e i loro sottosistemi sono uniti in maniera non sistematica», sondern vielmehr als «un prodotto di un adattamento intenzionale della lingua e della forma francesi alla situazione dell’Italia settentrionale». Dieser Perspektivewechsel schafft eine vollkommen neue Situation, die Günter Holtus folgendermaßen charakterisiert (Holtus 1981: 153): . . . allora il complesso di testi franco-italiani può essere visto come esempio di una mescolanza linguistica che è condizionata da diversi fattori, come la conoscenza del francese da parte dell’autore o del compilatore, la valutazione del pubblico, il prestigio del modello francese, il desiderio di mantenere le caratteristiche formali della tradizione dei generi letterari, ed infine la nascita e i primi sviluppi di una tradizione letteraria autoctona e di lingue scritte regionali. Der Grad der Französischkenntnisse fällt damit nicht vollkommen aus der Bewertung des Phänomens heraus, aber er wird ein Faktor unter anderen, wobei dem Zielpublikum eine entscheidende Rolle zukommt. Ein zweites Problem (dessen Bedeutung man allerdings nicht übertreiben sollte) ist die Bezeichnung dieser Mischsprache. Im 19. Jh. sprach man ohne weitere Debatte von Franko-Italienisch, franco-italien, franco-italiano usw. Doch je tiefer man in die Erforschung dieses Phänomens eindrang, je exakter die Kenntnisse und v. a. die Interpretationen einzelner Erscheinungen wurden, desto weniger vermochte die traditionelle Bezeichnung zu befriedigen. Denn in der Tat: Die italienischen Elemente in unseren Texten sind nicht einfach «italienisch» (und schon gar nicht standard-italienisch), sie sind vielmehr in aller Regel deutlich dialektal markiert, d. h. v. a. venezianisch, lombardisch, aber z. T. auch ligurisch, piemontesisch usw. Deswegen hat man in der jüngeren Vergangenheit oft auch von Franko-Venezianisch, Franko-Lombardisch usw. gesprochen, und für gewisse Erscheinungen, ja sogar für gewisse Texte mag eine solche Bezeichnung auch durchaus adäquat sein. Andererseits ist es aber auch so, daß die dialektalen Elemente in einem franko-italienischen Text keineswegs zwingend aus ein und derselben Quelle stammen müssen, ja die Untersuchungen von Günter Holtus (Holtus 4 Peter Wunderli 1979) haben gezeigt, daß in ein und demselben Text oft die unterschiedlichsten Dialekte als Referenzidiome zum Tragen kommen - die Autoren und Bearbeiter, ja selbst die Schreiber bedienen sich dort, wo sie das Nötige finden, was letztlich zeigt, daß das Franko-Italienische nur noch bedingt an eine direkte dialektale Quelle gebunden ist und eine Eigendynamik entwickelt hat. Sollten wir also bei der Bezeichnung Franko-Italienisch bleiben? Das ist zumindest eine mögliche Lösung, die allerdings einen nicht zu übersehenden Nachteil hat: Sie legt den Akzent auf Italienisch und suggeriert so, daß die französischen Elemente zweitrangig sind. In der Regel sind die Verhältnisse aber gerade umgekehrt: die Entrée d’Espagne, die Werke von Niccolò da Verona, der Aquilon de Bavière usw. sind primär einmal französisch, durchsetzt mit italienischen Einschlüssen. Aus diesem Grunde hat man vorgeschlagen, franco-italien durch italo-français zu ersetzen (Palermo 1965, 1972). Aber diese Lösung hat den Nachteil, daß sie z. B. den späteren Versionen des Huon d’Auvergne, die dominant italienisch sind, nicht mehr gerecht wird. Wir brauchen deshalb einen neutralen Terminus. Man könnte (nach dem Vorbild von franglais und spanglish) an so etwas wie franital denken - nicht schön, aber adäquat. 3. Wenden wir uns nun dem literarischen bzw. literaturgeschichtlichen Aspekt unseres Themas zu. Den Kern des franko-italienischen Korpus bilden eindeutig die Heldenepen, die chansons de geste. Hier nur einige Texte, wobei keine Vollständigkeit angestrebt wird 8 . An erster Stelle sind sicher die franko-italienischen Bearbeitungen der Chanson de Roland zu nennen (V4, V7, Châteauroux); dann die Chanson d’Aspremont, die Prise de Pampelune, die Bataille d’Aliscans 9 , Gui de Nanteuil, Renaut de Montauban und Bués d’Aigrement, Foulque de Candie und Guillaume d’Orange, die Entrée d’Espagne, die Guerra d’Attila, Aye d’Avignon, Huon d’Auvergne, Garin le Loherain, die Mort de Charlemagne, Anseïs de Carthage, Aquilon de Bavière, usw. Neben dem Rolandslied kommt hierbei den in der Sammelhandschrift V13 enthaltenen Texten zentrale Bedeutung zu (Bovo d’Antona, Berta de li pe grandi, Karleto, Berta e Milon, Enfances Ogier, Rolandin, Chevalerie Ogier, Macaire) 10 . Es ist zu unterstreichen, daß es sich z. T. um Texte handelt, für die es eine französische Vorlage gibt, z. T. aber auch um solche, die als oberitalienische Neuschöpfungen zu gelten haben (z. B. die Entrée d’Espagne, der Aquilon de Bavière), die allerdings im Sinne von Alfred Adlers «epischer Spekulation» auf bekannte französische Themen, Episoden, Motive usw. zurückgreifen und diese neu kontextualisieren und damit umwerten. Bei den an eine eigentliche Vorlage gebundenen Texten können die Eingriffe der Kopisten und Bearbeiter von minimal bis sehr tiefgreifend gehen; sie lassen sich nicht auf einige wenige Typen reduzieren, sondern höchstens auf einer von Null ausgehenden und nach oben offenen Skala einordnen. 5 Franko-Italienisch: ein sprach- und literaturgeschichtliches Kuriosum 8 Für das vollständige Inventar cf. die Literaturangabe in N6. 9 Cf. die Ausgabe von Holtus 1985. 10 Cf. die Ausgabe von Rosellini 1986. Obwohl die chansons de geste den (eindeutig dominanten) Kern der franko-italienischen Literatur darstellen, ist diese keineswegs auf die Gattung der Heldenepik beschränkt (die überdies in sich heterogen ist und von in traditionellen assonierenden Laissen verfaßten über gereimte bis hin zu in Prosa redigierten Texten reicht). Neben den Heldenepen 11 ist auch die matière antique vertreten, z. B. mit dem Roman de Troie, dem Roman de Troie en prose, der Pharsale und dem Roman d’Hector et Hercule. Aber auch die matière de Bretagne, d. h. die arturische Thematik, ist mit Méliadus, Faramon et Méliadus, den Prophécies de Merlin und der Folie Lancelot recht gut repräsentiert. Dazu kommt dann noch die (parodistische) Renart-Thematik, die mit Rainaldo e Lesengrino die episch-höfische Tradition aufs Korn nimmt. Doch auch die Grenzen des in einem engeren Sinne literarischen Bereichs werden überschritten. Da wären zuerst einmal religiös inspirierte Texte wie die Heiligenleben Santa Maria Egiziana und La vie de Sainte Catherine d’Alexandrie zu nennen, aber auch die Passion du Christ (in zwei anonymen Fassungen und derjenigen von Niccolò da Casola) sowie die (nur bedingt hierher gehörenden) Galloitalischen Predigten. Die didaktische Literatur ist mit Li livres dou tresor von Brunetto Latini, Les quatre âges de l’homme von Philippe de Novare und Le régime du corps von Aldobranino da Siena vertreten. Für die (Pseudo-)Reiseliteratur steht Le devisament dou monde (Il Milione) von Marco Polo, und zur (pseudo-)historiographischen Literatur sind die Estoires de Venise von Martin da Canal, die Mémoires von Philippe de Novare, Les Assises de Jerusalem et de Chypre, die Lettres du Saint-Sépulcre und die Documents Chypriotes des Archives du Vatican zu zählen. Wenn auch eindeutig von den epischen Stoffen dominiert, so deckt die frankoitalienische Literatur doch praktisch das ganze Gattungsspektrum der Epoche ab 12 . Wie kommt es nun zu diesem eigenartigen Phänomen, daß eine fremde Literatur weitestgehend in der fremden Sprache in einem anderen Kulturraum rezipiert wird? Hierfür dürften v. a. ein generischer und ein spezifischer Faktor verantwortlich sein. Der generische Faktor, der allerdings nur in der Anfangsphase der romanischen Literaturen eine relative Gültigkeit beanspruchen kann und bereits im Laufe des 13. Jh.s an Wirksamkeit verliert, besteht in einer mehr oder weniger festen Bindung zwischen Gattung und Sprache 13 . So ist z. B. Lyrik prinzipiell provenzalisch bzw. okzitanisch. Davon zeugen auch die italienischen Troubadours, die altokzitanisch schreiben: Lanfranco Cigala, Bartolomeo Zorzi, Alberto Malaspina, Bonifazio Calvo, Sordello usw. Sieht man von einigen (seltenen) Italianismen in den jeweiligen Texten und von der Canzone veneta provenzaleggiante ab, ist es im lyrischen Bereich nie zu einer gemischtsprachlichen Tradition gekommen. Die Epik 6 Peter Wunderli 11 Cf. auch Wunderli 1982: xis. und N2. 12 Selbst lyrische Texte wie z. B. die Canzone veneta provenzaleggiante fehlen nicht ganz. 13 Diese Bindung ist allerdings nur tendenziell; frühe Durchbrechungen sind deshalb nicht ausgeschlossen. (sowohl die matière de France wie die matière de Bretagne) war prinzipiell französisch, unterschied sich aber formal (assonierende Laissen / vs./ paarweise gereimte Achtsilber 14 ). Die didaktische Literatur (im weiteren Sinne) schließlich war lateinisch.Warum kommt es nun gerade im epischen Bereich (die Didaxe wird erst später assimiliert) zur Entstehung einer Mischsprache? Die gemeinsame Migration gewisser literarischer Stoffe, ihrer Form und ihrer Originalsprache, ebenso wie ihre Verankerung in einem fremden Kulturraum ist hinsichtlich des zweiten Faktors von Henning Krauss überzeugend in einem literatursoziologischen Rahmen erklärt worden (Krauß 1980: 5s.). Das Phänomen ereignet sich (oder kann sich ereignen) immer dann, wenn eine bestimmte soziale Gruppe nicht mehr oder noch nicht in der Lage ist, ihre eigene Weltsicht und ihre ideologischen Zielsetzungen im Rahmen einer literarischen Gattung oder eines Gattungssystems in kohärenter Weise zu artikulieren. In Oberitalien ist man zwischen dem Beginn des 13. und dem Ende des 14. Jh.s im Hinblick auf die Assimilation einer gegebenen literarischen Gattung gleich mit beiden soziokulturellen Konstellationen konfrontiert. Wir haben zu Beginn der franko-italienischen Tradition eine soziale Gruppe, die nicht mehr in der Lage ist, ihr eigenes Gattungssystem zu schaffen und durch dieses ihre Weltsicht zum Ausdruck zu bringen: Es handelt sich um den hier schon im Laufe des 12. Jh.s weitgehend entmachteten und in die Bedeutungslosigkeit abgeglittenen Feudaladel, der Heldenepen aus Frankreich kopieren läßt, weil ihr Inhalt ein Nostalgieobjekt darstellt und eine Art verlorenes Paradies nachzeichnet 15 . In der zweiten Phase der franko-italienischen Tradition, die v. a. durch Bearbeitungen und oberitalienische Neuschöpfungen charakterisiert ist, sehen wir uns dagegen mit einer zunehmend aktiven Haltung gegenüber den überlieferten Stoffen konfrontiert: Das aufsteigende Bürgertum, das noch nicht fähig ist, sich ein eigenes Gattungssystem zu schaffen, eignet sich sukzessive die traditionellen Stoffe und Formen an, modifiziert sie und paßt sie den eigenen Bedürfnissen an bzw. bringt sie in Einklang mit der eigenen Weltsicht und den eigenen ideologischen Zielen. Dabei spielt natürlich auch der psychologische Faktor, daß Aufsteiger es der herrschenden oder vorgängig herrschenden Klasse (auch in literarischer Hinsicht) gleichtun wollen, eine Rolle. So weicht die ursprünglich rein rezeptive Haltung zunehmend einem kreativen Umgang mit der Tradition: Die Kopien treten vor den Bearbeitungen zurück, und diese weichen schließlich den Neuschöpfungen 16 . Doch damit ist die Entwicklung noch keineswegs abgeschlossen. Man beginnt schließlich auch, die überkommenen Modelle hinter sich zu lassen: Das Französisch der Texte wird zunehmend italianisiert und 7 Franko-Italienisch: ein sprach- und literaturgeschichtliches Kuriosum 14 Diese Form wurde in Oberitalien dann bald durch die Prosa ersetzt. 15 Für eine detailliertere Darstellung cf. Krauß 1980: 7s. 16 Natürlich ist dieses Entwicklungsmuster stark vereinfachend: es gleicht dem Generationenmuster, benennt die Schwerpunkte und stellt keineswegs in Abrede, daß es zu gewissen Zeitpunkten auch minoritäre, einen früheren Zustand fortschreibende oder einen späteren vorwegnehmende Phänomene gibt. weicht schließlich dem Italienischen; die Laisse wird durch die Alexandrinerstrophe oder den fortlaufenden Paarreim, dann durch die ottava rima und z. T. auch durch die Prosa ersetzt. Alle diese Veränderungen zeugen von der sozio-kulturellen Entwicklung des Bürgertums, vom Wachsen seines Selbstbewußtseins und seinem Durchsetzungsvermögen: Während am Anfang eine einfache Imitation des Adels stand, findet es in zunehmendem Maße zu eigenen Ausdrucksmitteln, um seine Weltsicht und seine ideologischen Ziele zu artikulieren. Und selbstverständlich betrifft dieser Wandel nicht nur die formale Seite der Werke, sondern auch ihren Inhalt.Am Ende der langen Entwicklung wird ein neues literarisches System stehen, das sich um eine spezifisch bürgerliche Gattung organisiert: die Novelle. In Anlehnung an das Gesagte kann man mit Viscardi 1941: 37s. (und Bertoni 1907: ixs.) die franko-italienischen Epen (und die in ihrem Sog stehenden restlichen Texte) in drei Kategorien einordnen, deren Grenzen allerdings fließend sind: sie haben eher prototypischen als taxonomischen Charakter: 1. Texte bzw. Manuskripte, die nichts weiter als in Oberitalien entstandene Kopien von französischen Originalen darstellen, wenn auch eine mehr oder weniger große Zahl von Italianismen nicht fehlt. Manchmal beinhalten diese Versionen auch punktuelle Modifikationen des Stoffes oder sogar eine Beifügung; diese Eingriffe sind aber immer von äußerst begrenzter Tragweite. In diese Kategorie gehören die Bataille d’Aliscans, die Chanson d’Aspremont, der Anseïs de Carthage usw. 2. Texte, die eine recht freie Bearbeitung einer französischen Vorlage darstellen und in die auch (umgedeutete) Passagen aus anderen Quellen oder der kreativen Phantasie des Bearbeiters entsprungene Ergänzungen eingebaut sind. Zu dieser Gruppe gehören der Buovo laurenziano, der Buovo udinese, dann aber v. a. die in der Sammelhandschrift V13 enthaltenen Texte (Bovo d’Antona, Berta da li pé grandi, Karleto, Berta e Milon, Rolandin, Enfances Ogier, Chevalerie Ogier, Macaire, usw.). 3. Neuschöpfungen italienischer Autoren, die (im wesentlichen) französisch schreiben, und die ihre Inspiration, ihre Stoffe und Motive aus der Tradition der französischen Epik beziehen: die Entrée d’Espagne, die Prise de Pampelune, Huon d’Auvergne, Attila, der Aquilon de Bavière, usw. Dieser (das Heldenepos repräsentierende) Kern der franko-italienischen Literatur hat dann Werke aus anderen Bereichen (wenn auch in deutlich geringerer Zahl) nach sich gezogen: aus der matière de Bretagne, aus dem Bereich des antikisierenden Romans, aus der religiösen und didaktischen Literatur usw. Konstitutiv für die franko-italienische Literatur bleibt aber die chanson de geste. 4. Die franko-italienische Epik bleibt nun aber thematisch nicht einfach in dem durch die französische Tradition vorgegebenen Rahmen, sie wird vielmehr in zunehmendem Maß modifiziert und weiterentwickelt. Dies soll an der Person von Roland im Aquilon de Bavière kurz skizziert werden. Dieser späte Text der Tradi- 8 Peter Wunderli tion ist zwischen 1379 und 1407 verfaßt worden, stellt schon fast einen roman fleuve dar (er umfaßt in der modernen Ausgabe rund 850 Druckseiten), und er hat eine unikale Struktur (er ist in Prosa redigiert und mit einem [italienischen] Prolog und Epilog in ottava rima versehen) 17 . Als letztes Werk der franko-italienischen Tradition resümiert er gewissermaßen die inhaltliche Entwicklung von zwei Jahrhunderten. Roland erscheint hier insofern in einem neuen Licht, als er in kritischen Situationen das Opfer von fürchterlichen Wutanfällen wird, die ihn blind auf alles einschlagen lassen, das ihm in den Weg kommt; er verausgabt sich dabei derart, daß er in der Folge mehrere Tage krank und vollkommen bewegungsunfähig ist 18 . Im einzelnen zeigen diese Anfälle folgende Symptome: - Sie beginnen wie ein heftiger Wutausbruch, und diese Charakteristik bleibt konstant bis zum Abklingen. - Der Wutanfall ist begleitet von heftigem Aufeinanderschlagen oder Knirschen mit den Zähnen, und zwar sind diese spastischen Erscheinungen derart heftig, daß man das dabei entstehende Geräusch in einem weiten Umkreis hören kann. Das Ganze macht den Eindruck, als zerkaue Roland seine Wut und seinen Schmerz. - An einigen Stellen wird darauf hingewiesen, daß der Anfall von schrecklichem Augenrollen begleitet sei. - Ein ebenfalls sporadisch erwähntes Symptom ist ein heftiges Schnauben und Keuchen. - Gleichzeitig tritt weißer Schaum vor seinen Mund. - Ein eher sekundäres Symptom scheint ein gewisser Hitzestau zu sein. - In diesem Zustand höchster Erregung entwickelt Roland geradezu übernatürliche Kräfte, die ihn zu den unglaublichsten kriegerischen Leistungen befähigen: er spaltet z. B. Reiter und Ross mit einem Schwerthieb. - Seine Raserei erreicht einen derartigen Grad, daß er nicht mehr in der Lage ist, Freund und Feind zu unterscheiden und beide gleichermaßen niedermacht. Diese Symptome sind derart schrecklich, daß selbst seine Freunde glauben, Roland sei während den Anfällen vom Teufel besessen. Nicht minder aufschlußreich sind die Symptome nach dem Abklingen des Anfalls: - Roland beginnt, heftige Schmerzen zu verspüren. - Er ist weitgehend unfähig, sich zu bewegen. - Sein ganzer Körper ist mit schwarzen Flecken, mit Hämatomen übersät. - Zu seiner Wiederherstellung ist eine Behandlung mit Salben und längere Bettruhe nötig. 9 Franko-Italienisch: ein sprach- und literaturgeschichtliches Kuriosum 17 Cf. Wunderli 1982. 18 Cf. hierfür und das folgende Wunderli 1985a. Die folgende Zusammenfassung basiert auf rund 15 Textstellen, cf. Wunderli 1985a: 111 N12. Was der Autor des Aquilon, Raffaele da Verona, in diesen Passagen liefert, ist die ausgefeilte und differenzierte Beschreibung von epileptischen Anfällen, die derjenigen bei Hippokrates in nichts nachsteht. Und diese Art von Darstellung des christlichen Musterhelden wird im 16. Jh. auch von Ariost in seinem Orlando furioso übernommen 19 . Doch wie verträgt sich Epilepsie mit einem Musterhelden? 20 In der Tat ist im westeuropäischen Volksglauben diese Krankheit ein Unglück, ja eine Gottesstrafe. Aber es gibt auch eine bis in die Antike zurückreichende östliche Tradition, die die Epilepsie nicht negativ bewertet, sondern in ihr eine heilige Krankheit im positiven Sinne sieht, eine göttliche Heimsuchung, die den Betroffenen auszeichnet; nicht umsonst werden z. B. Propheten häufig als Epileptiker dargestellt. Bezeichnungen wie «heilige Krankheit», «heiliges Weh», «das Höchste» zeugen davon, daß diese Tradition auch in den germanischen Raum Eingang gefunden hat - ganz abgesehen vom Veneto und der Lombardei, die generell über die Einfallspforte Aquileia immer für östliche Einflüsse offen waren. Und daß Rolands Anfälle (zumindest von den Klügeren und Weitsichtigeren) positiv gesehen werden, bezeugen die Worte von Bonifazius von Pavia, nachdem Roland in einem derartigen Anfall seinen (unverletzlichen) Gegner Candiobras zur Strecke gebracht hat: Voiremant, . . . Deu est cum luy: autrement non poroit fer ce ch’il oit feit. (Aquilon 691/ 1s.) Es kann also kein Zweifel daran bestehen, daß Roland im Aquilon als von Gott Auserwählter gelten muß - und das geht weit über seine Rolle in der altfranzösischen Epik hinaus. Dieser Befund wird durch eine Reihe weiterer Modifikationen des Rolandbildes gestützt 21 . Im altfranzösischen Rolandslied gilt noch die einfache Formel: Rollant est proz e Olivier est sages. (Roland 1093) Roland ist der Haudegen, der blindwütig drauflos drischt, der immer gefragt ist, wenn es um kämpferische Spitzenleistung geht; wenn es aber darum geht, dem Gegner mit Klugheit entgegenzutreten, ihn zu überlisten, dann ist sein Gefährte Olivier am Zuge. Von einer derartigen «Arbeitsteilung» kann nun im Aquilon keine Rede mehr sein: Roland ist sowohl tapfer als auch klug, und damit wird Olivier praktisch zur Bedeutungslosigkeit verdammt, zu einer strukturell eigentlich überflüssigen Figur. Und nicht viel besser geht es Karl: Ursprünglich ist er die Inkarnation von Reich/ Vaterland und Christentum, aber im Aquilon muß er diese beiden Attribute nun Roland überlassen. Es ist sein Neffe, der die Kontinuität und den Erfolg des Reiches garantiert, er ist es, der als Senator von Rom und als Anführer und nomineller Bannerträger der Chevaliers de la Glixe, der päpstlichen 10 Peter Wunderli 19 Cf. Wunderli 1985a: 121s. 20 Cf. Wunderli 1985a: 127s. 21 Cf. Wunderli 1984 und 1985: 125s. Miliz, den Schutz und die Verteidigung des Christentums gegenüber den zahlreichen heidnischen Angriffen gewährleistet. Auch Karls Rolle wird so zweit- oder gar drittrangig. Doch damit nicht genug: Roland vereinigt nicht nur die wesentlichen weltlichen Tugenden in sich, er «entmachtet» auch Turpin, den Erzbischof von Reims, im theologischen Bereich. Turpin darf zwar noch Routine-Handlungen wie Taufen, Messe lesen usw. ausführen, aber alle wesentlichen Funktionen übernimmt Roland. Er ist es, der durch einen festen und unbeugsamen Glauben ausgezeichnet ist, während der blasse Turpin sich oft als schwach und ängstlich erweist. Dies hat dann auch zur Folge, daß Turpin zwar noch als theologischer Ratgeber von Roland fungieren darf, im übrigen aber dessen Befehle weitgehend widerspruchslos akzeptiert. Wenn es um theologische Diskussionen (v. a. mit den beiden heidnischen Anführern Candiobras und Hannibal) geht, dann ist Roland der Wortführer: Er ergreift die Initiative zur Diskussion, er ist es, der die entscheidenden Argumente vorträgt und so seine Diskussionsgegner derart in die Enge treibt, daß sie bestenfalls noch Schadensbegrenzung betreiben können. Und damit nicht genug: Die Jungfrau Maria erwählt ihn zum bevorzugten Gesprächspartner und erscheint ihm in den entscheidenden Momenten im Traum. Er ist somit nicht nur zum militärischen und politischen Führer der Christen, sondern auch zu ihrer geistigen und geistlichen Leitfigur geworden. Dieses Phänomen ist im übrigen nicht auf den Aquilon beschränkt, es zeichnet sich vielmehr schon in älteren Texten, u. a. der Entrée d’Espagne ab 22 . Wie ist nun diese Idealisierung zu erklären? Es scheint mir eindeutig zu sein, daß die dargestellte Entwicklung durch den «Sitz im Leben» der franko-italienischen Literatur, d. h. den oberitalienischen Raum im 13. und 14. Jh. bedingt ist. Hier hatte der Feudaladel bereits im 12. Jh. definitiv abgedankt und jegliche Bedeutung verloren. Anstelle des Feudalsystems war eine Fülle von Kleinstaaten getreten: Stadtstaaten, Fürstentümer, von Despoten usurpierte Staatengebilde usw., die meist aus Existenzangst mit irgendwelchen außeritalienischen Mächten verbündet waren, diese Allianzen aber auch ständig wechselten. Dazu kommt noch, daß sich der Papst bzw. der Kirchenstaat massiv in dieses diffuse Interessenkonglomerat einmischte. Die römischen Kaiser deutscher Nation waren diesem Interessengemenge nicht gewachsen und versagten vollständig. Sie verloren deshalb auch jeglichen Kredit und jeden Einfluß. Dies erklärt, warum die Königsfigur in den Epen vollkommen entwertet und oft in einem sehr negativen Licht dargestellt wird. Dies erklärt aber auch gleichzeitig, warum Roland idealisiert wird: In Italien (und v. a. in Norditalien) entsteht das Bedürfnis nach einer neuen Identifikationsfigur, was zur Projektion eines idealen Herrschers führt, der in sich alle Qualitäten vereinigt, die die realen Monarchen nicht aufweisen. Es kann deshalb nicht erstaunen, daß Roland zur Inkarnation der Tapferkeit und der Weisheit hochstilisiert wird. Und wenn man noch in Rechnung stellt, in welchem Ausmaße Italien unter den endlosen Auseinandersetzungen zwischen Kaiser und Papst gelitten hat, dann 11 Franko-Italienisch: ein sprach- und literaturgeschichtliches Kuriosum 22 Cf. Wunderli 1984: 774s. kann es auch nicht überraschen, daß der Comte de Clermont zum Vertrauten des Papstes und zum führenden christlichen Theologen gemacht wird: Auf diese Weise werden alle Antagonismen zwischen weltlicher und kirchlicher Gewalt überwunden; Roland ist die ideale Projektion eines perfekten Gleichgewichts vor dem Hintergrund der trostlosen Situation einer zutiefst zerrissenen Region. Ähnliche Visionen hatte auch Dante im Convivio und v. a. in De Monarchia - allerdings nicht in Bezug auf Roland, sondern in Bezug auf Heinrich vii. (den Luxemburger), und v. a. ist seine Lösung derjenigen der Epen diametral entgegengesetzt: Dante plädiert für eine strikte Trennung von weltlichem und kirchlichem Bereich, während die Epen die Lösung des Interessenkonflikts gerade in der Fusion der beiden Bereiche sehen. 5. Schließlich ist für die franko-italienische Literatur noch ein weiteres Phänomen typisch, das ich die «stoffliche Integration» nennen möchte. Diese betrifft allerdings nicht die in Oberitalien gefertigten Kopien, wenn es auch in der «klassischen» chanson de geste z. T. bereits Elemente wie zukunftsweisende Träume, Interventionen von Erzengeln, von Maria oder selbst Gottes gibt, die als Anknüpfungspunkte für eine Ausweitung der Heldenthematik dienen können. Diese Ausweitung wird nun in den oberitalienischen Bearbeitungen und Neuschöpfungen fast schon systematisch betrieben. Auch hierfür möge wieder der Aquilon de Bavière als Beispiel dienen 23 . An erster Stelle steht die Fusion der Heldenthematik mit der matière de Bretagne, also der arturischen Welt. Dies schlägt sich schon in der Form des Aquilon nieder, der nicht wie die übrigen franko-italienischen Epen in Versform verfaßt ist, sondern in Prosa, untergliedert in Bücher und Kapitel - in der Form also, die in Oberitalien für die arturischen Stoffe charakteristisch ist. Inhaltlich schlägt sich die Stoffintegration im Rückgriff auf magische oder verzauberte Landschaften, Täler, Strände usw. nieder, die immer an entscheidenden Stellen der Handlungsentwicklung auftreten. Bretonischen Ursprungs ist auch die Jenseitsreise von Roland, auf der er seine Großmutter Gaiete trifft und sie aus dem Fegefeuer erlöst. Die Figur des Arztes und Zauberers Malzis 24 entspricht weitgehend dem arturischen Merlin. Und schließlich wird auch noch Galahad, der Sohn von Lancelot bemüht, der im entscheidenden Schlußkampf zwischen Christen und Heiden vom Himmel herniedersteigt und die schon fast verlorene Schlacht zu Gunsten der Christen wendet. Auch die antiken bzw. antikisierenden Stoffe schlagen sich massiv im Aquilon nieder. Neben zahllosen kleineren Reminiszenzen, die Elemente aus den homerischen Epen und aus der Aeneis aufnehmen, ist es v. a. die ausgedehnte Expedition der Christen nach Persien (Val Perse), die sich an den Alexanderroman anlehnt. 12 Peter Wunderli 23 Ebenso gut hätte (wenigstens für den inhaltlichen Bereich) auf die Entrée d’Espagne zurückgegriffen werden können, wenn auch die Tendenz zur Integration nicht ganz so ausgeprägt ist. 24 Cf. auch schon Maugis im Renaut de Montauban; vgl. Wunderli 1996: 71s. Eine wichtige Rolle spielen in dem Kampfgeschehen ferner auch die Amazonen, die mit dem Admiral von Karthago gegen die Christen kämpfen. Und schließlich spielt auch die Figur des unverletzbaren Helden in der Form von Candiobras eine zentrale Rolle, ist er doch - neben Hannibal/ Aquilon - der wichtigste Kämpe auf heidnischer Seite. Die religiöse und didaktische Literatur schließlich ist vertreten in den bereits erwähnten langen theologischen Debatten zwischen Roland einerseits, Joxafat, Candiobras und Hanibal andererseits, wobei die durch Roland vorgetragenen Argumente in Bezug auf die Trinität, die unbefleckte Empfängnis usw. durchaus dem zeitgenössischen Argumentationsstand entsprechen. Darüber hinaus dokumentiert der Text ausgedehnte (wenn auch aus heutiger Sicht überholte) geographische Kenntnisse des europäischen, asiatischen und afrikanischen Raumes, die auf Marco Polo und verwandte Texte zurückgehen dürften 25 , weiter ausgedehnte philosophische Kenntnisse. Und daß der Autor sich auch in der medizinischen Literatur auskannte, ist bereits durch seine Darstellung der Epilepsie belegt worden. Derartige stoffliche Verschmelzungen sind nun allerdings nicht auf Oberitalien beschränkt, sie finden sich vielmehr auch in Frankreich (Wunderli 1999b: 34s.). Erste Zeugen im 13. Jh. sind u. a. der Huon de Bordeaux und die Berte aux grans piés von Adenet le Roi; und die Tendenz wird fortgeschrieben in den mises en prose des 14. und 15. Jahrhunderts. Allerdings muß gesagt werden, daß in Frankreich das Integrationsstreben nicht so früh einsetzt und nicht so massiv ist, daß es wie in Oberitalien zu einem Gattungscharakteristikum hätte werden können. Wie ist nun die Sonderstellung des oberitalienischen Raumes zu erklären? Auch hier denke ich, daß die Veränderung des Sitzes im Leben eine entscheidende Rolle spielt. Die Heldenepik war in Oberitalien ein ursprünglich vom Adel getragener Stoff, der aber in zunehmendem Maße vom gehobenen und mittleren Bürgertum übernommen und mit eigenen Ideologie-Elementen angereichert wurde. Zu diesen ideologischen Elementen gehört nun auch ein ausgeprägtes Streben nach umfassender Bildung. Und da in Oberitalien der Aufstieg des Bürgertums sich nicht nur früher vollzog als in Frankreich, sondern auch von viel durchschlagenderem Erfolg gekrönt war, kann es nicht überraschen, daß auch die Stoffintegration rascher und umfassender erfolgte. In Oberitalien, wo die Grenzen zwischen Adel und Bürgertum fließend geworden waren, wo der Adel Leistung erbringen mußte, um zu überleben, und wo Leistung oft adelte, entsteht die bildungsorientierte Renaissancekultur als Produkt einer weitgehend bürgerlich-adeligen Oberschicht, die in ihrer Literatur ihr Bildungsstreben in allen Bereichen gespiegelt wissen will. 6. Nach der literaturgeschichtlichen Darstellung der franko-italienischen Problematik wenden wir uns nun den linguistischen Aspekten zu, die normalerweise als «Interferenzen» dargestellt werden. Dieser Terminus ist allerdings nur bedingt zutreffend, denn unter Interferenz versteht man normalerweise ‘eine mehr oder 13 Franko-Italienisch: ein sprach- und literaturgeschichtliches Kuriosum 25 Cf. hierzu auch Wunderli 1993. weniger zufällige, keineswegs angestrebte Beeinflussung einer Sprache A (Zielsprache) durch eine Sprache B (Quellsprache) aufgrund isolierter oder struktureller Ähnlichkeiten im ausdrucksseitigen, inhaltsseitigen oder beiden Bereichen’. So bekommt z. B. das fr. réaliser ‘verwirklichen’ unter dem Einfluß des engl. to realize 26 ‘wahrnehmen’ zusätzlich auch diese zweite Bedeutung; fr. investir ‘angreifen, attackieren’ und ‘in eine Funktion einführen’ bekommt unter dem Einfluß von engl. to invest auch noch die Bedeutung ‘[Geld] anlegen, investieren’ usw. Natürlich gibt es dieses Phänomen auch im Franko-Italienischen (v. a. in den Kopien), aber es ist im Endeffekt nicht charakteristisch für die Situation des Franko-Italienischen. Hier haben wir es vielmehr meist mit einem dezidierten Willen zur Sprachmischung zu tun mit dem Ziel, etwas zu produzieren, das sowohl Ähnlichkeiten mit dem Italienischen, v. a. aber mit dem Französischen hat und gleichzeitig mit keiner der beiden Sprachen identisch ist. Beide Sprachen können als Quellsprachen angesehen werden und sind in diesem Sinne gleichrangig, wenn auch quantitativ ihr Anteil stark variieren kann in Abhängigkeit von den Präferenzen des Bearbeiters/ Autors, seinen ideologischen Zielen, seinem Zielpublikum, dem Entstehungszeitpunkt usw. Wie wir sehen werden, kann man die Mischung auf jeden Fall nicht einfach nur auf eine ungenügende Kompetenz der Bearbeiter/ Autoren in der einen oder anderen oder gar beiden der involvierten Sprachen zurückführen. Der Begriff der Interferenz bedarf im Falle des Franko-Italienischen also einer Neudefinition: Interferenz bedeutet hier ‘Beitrag von zwei (oder mehr) Quellen zur Schaffung eines tertium, das eine eigenständige Schöpfung (Sprache) sein will’. Und in der Tat sind am Franko-Italienischen auch nicht nur das Französische und italienische Varietäten beteiligt, sondern auch das Latein, ja z. T. sogar das Okzitanische. Wichtig ist zu unterstreichen, daß diese literarische Kunstsprache nie standardisiert worden ist und nie eine stabile Norm gekannt hat. Es scheint so etwas wie allgemeine «Mischungsprinzipien» und Phänomene zu geben, die sich in vielen Texten finden 27 , die aber keineswegs ausreichen, um das Franko-Italienische exhaustiv zu beschreiben; sie sind bestenfalls dazu geeignet, eine Art «Familienähnlichkeit» 28 zwischen den verschiedenen Exemplaren der Erscheinung zu begründen, denn jeder Text hat seine eigene, individuelle und unverwechselbare Physiognomie. Diese spezifische Charakteristik des Franko-Italienischen bleibt natürlich nicht ohne Konsequenzen für die linguistische Interpretation der unser Korpus ausmachenden Exemplare. Die Tatsache, daß es sich im wesentlichen um ad hoc-Schöpfungen des Bearbeiters oder Autors handelt, zwingt dazu, seinen Kenntnissen der involvierten Quellsprachen bzgl. ihrer Entwicklung und ihres jeweils aktuellen Zustandes eine entscheidende Rolle zuzuweisen. Die Identifikation dieser Quel- 14 Peter Wunderli 26 Das natürlich ursprünglich eine Entlehnung aus dem Französischen ist! 27 Für eine Liste solcher Phänomene cf. Fiebig 1938: xxxvis. und Holtus 1979: 18s. 28 Für den Begriff der Familienähnlichkeit cf. Wittgenstein 1977: 56s. len ist indessen alles andere als einfach, denn die verschiedenen auffälligen Phänomene verweisen meist nicht direkt und eindeutig auf ihren Herkunftsort; sie erfordern vielmehr eine umsichtige und subtile Interpretation, die sich v. a. vor voreiligen und allzu kühnen Schlüssen hüten muß. Im folgenden werde ich wiederum exemplarisch auf den Aquilon de Bavière zurückgreifen. 7. Interferenzerscheinungen (in unserem Sinne) finden sich sowohl auf graphophonetischer, morpho-syntaktischer als auch lexikalischer Ebene. Dabei gilt es zu unterstreichen, daß diese Ebenen nicht immer fein säuberlich von einander zu trennen sind und sehr oft überlappen bzw. in einander greifen. In zahlreichen Fällen ist deshalb die Zuordnung zum einen oder anderen Bereich relativ willkürlich. 7.1. Traditionell ist der grapho-phonetische Bereich die bevorzugte Domäne für die Feststellung des franko-italienischen Charakters eines Textes. Diese Bevorzugung ist nicht unproblematisch. Zwar ist es richtig, daß in all den Fällen, wo das Merkmal ein-eindeutig ist, die grapho-phonetischen Kriterien die am einfachsten zu handhabenden darstellen - nur gibt es leider sehr wenig ein-eindeutige Fälle. Morpho-syntaktische und v. a. lexikalische Kriterien sind in der Regel schwieriger zu fassen, liefern aber meist aussagekräftigere Ergebnisse. Die Probleme im grapho-phonetischen Bereich sind von sehr unterschiedlicher Komplexität; sie gehen von divergierenden graphematischen Lösungen in den involvierten Sprachen bis zu äußerst komplexen Beziehungen zwischen den beiden phonologischen Systemen und den graphematischen Entsprechungen ihrer Einheiten 29 . Hierfür einige Beispiele 30 : - Eines der einfachen Beispiele ist die Wiedergabe des Phonems / k/ , d. h. des stimmlosen palatalen Verschlußlautes. Die Graphie k ist zwar in franko-italienischen Texten nicht unbekannt, aber selten; im Aquilon ist sie praktisch inexistent, und auch qu (vor palatalem Vokal) fehlt weitestgehend. Die Normallösung vor velarem Vokal und vor / a/ ist eine Graphie c: contes, contrea, compagnie, cavaller usw. Schreibungen mit qu wie quand oder quatre bilden die Ausnahme; es handelt sich wohl um einen toskanischen Einfluß, wo qu allerdings nicht für das Phonem / k/ steht, sondern für den Nexus / kw/ . Vor palatalen Vokalen haben wir normalerweise eine Schreibung ch, z. B. che, marchis, usw. Wir haben es hier mit einem rein graphischen/ graphematischen Phänomen zu tun, das zwei unterschiedliche Traditionen ins Spiel bringt. Die oberitalienische Tradition wird mit großer Regelmäßigkeit bevorzugt, wohl um für den Leser eine vertraute «Atmosphäre» zu schaffen. - Die Dinge werden in unserem zweiten Beispiel bereits komplizierter, das die fr. Graphie ch betrifft, die ursprünglich die Affrikate / tS/ , später dann den Reibe- 15 Franko-Italienisch: ein sprach- und literaturgeschichtliches Kuriosum 29 Cf. Holtus 1990: 211-17. 30 Für das Folgende und ausführlichere Dokumentation cf. Wunderli 1999a: 127s. laut / S/ wiedergibt. Die graphematische Lösung des Französischen findet sich nur ganz selten, z. B. in duchese. Entsprechend der phonologischen Situation in Oberitalien, wo die Entsprechung zu fr. / S/ eine Affrikate / tS/ oder / ts/ ist, finden wir meist die üblichen Graphien für diese Region, d. h. eine Graphie ç vor nichtpalatalen Vokalen, c vor palatalen Vokalen, also: einerseits Çarle, aber cival, cere, ricemant, cef. Daneben findet sich auch noch die Graphie z relativ häufig, z. B. in zambre, zonse, rizemant usw. - gewissermaßen als Variante für ç. Einen Sonderfall stellt ciascun dar; die Graphie spricht für eine Orientierung an der Situation im Toskanischen, aber eine oberitalienische Lautung hinter der toskanischen Graphie läßt sich nicht ausschließen. - Eine ähnliche Situation finden wir für die stimmhafte Entsprechung von / tS/ , d. h. / dZ/ oder / dz/ , der im Fr. der gleichen Epoche ein / Z/ entspricht. Die fr. Graphien sind j und g (vor palatalem Vokal), und diese Lösungen fehlen auch in unserem Text nicht, wenn sie auch relativ selten sind: Jerusalem, jor, jornee usw.; gi ‘je’, ginoille, ginoilons etc. Diese Graphien sind jedoch marginal. Die eindeutig dominierende Graphie ist gi, und dies auch vor e: coragie, giant, giantil, gior, gietoit, mesagier, congié usw. Der Ursprung dieser eigenartigen Schreibung ist nicht einfach zu ermitteln; er liegt vielleicht bei afr. Graphien wie mangier, congié etc., wo g vor einem Diphthong ie steht, der auf lat. a in einer offenen Tonsilbe nach Palatal zurückgeht, wobei der Diphthong im Französischen um die Mitte des 14. Jh.s zu / e/ reduziert wurde. In jedem Fall ist gi eine typisch franko-italienische Graphie. Überdies ist eine relativ häufige Graphie für unser Phonem die Schreibung z, die den Lautstand und die graphische Tradition des Venezianischen widerspiegelt: borzois, saze, messazer, zor etc. Es stellt sich nun die Frage, wie diese graphematische Situation zu interpretieren ist, und v. a. was für eine phonetisch-phonologische Realität sich hinter diesen Graphien verbirgt. Die Äquivalenzen gior/ jor/ zor, messagier/ messazer usw. könnten zur Annahme führen, es gebe einen einheitlichen Lautwert hinter diesen Graphien, den es zu ermitteln gelte. Wir dürfen aber nicht vergessen, daß das Franko-Italienische nie eine gesprochene Sprache, sondern immer nur ein schriftlich-literarisches Kunstprodukt war auf der Basis von alt- und mittelfranzösischen Anleihen in Verbindung mit der Tradition der oberitalienischen Varietäten. Die Suche nach einer phonetisch-phonologischen Realität dürfte deshalb eine falsche Fragestellung sein: Wir haben es nicht mit einer wohldefinierten sprachlichen Varietät zu tun, die verschriftet werden mußte, sondern mit der ad hoc-Kreation eines literarischen Ausdrucksinstruments, wobei auf eine Mehrzahl von (mehr oder weniger eng) verwandten romanischen Varietäten als (gleichrangige) Quellen zurückgegriffen wird. Wir haben es somit mit der graphischen Ausschlachtung von lexikalischen und morphologischen Äquivalenzen im Rahmen der multilingualen und multilektalen Kompetenz der Autoren, Bearbeiter und Kopisten zu tun. Wenn man eine phonetisch-phonologische Entsprechung für die verschiedenen Graphien finden will, dann kann diese wohl nur der Lautstand des der je- 16 Peter Wunderli weiligen graphematischen Tradition entsprechenden phonologischen Systems sein. - Interessant ist auch die Situation bei der Wiedergabe von stimmlosem und stimmhaftem / s/ bzw. / z/ in intervokalischer Stellung. Bei der stimmlosen Sibilante finden wir zahlreiche Fälle, wo der Reibelaut wie im Französischen mit ss wiedergegeben wird: lassés, duchesse, assauvement usw. Daneben findet sich aber auch eine Graphie mit einfach s, das im Alt- und Mittelfr. normalerweise zur Wiedergabe der stimmhaften Konsonanz dient: puisance, asauvement, duchese etc. Damit ist das Inventar der möglichen graphischen Realisierungen allerdings noch lange nicht erschöpft. V. a. finden wir sehr häufig eine Schreibung c vor palatalen Vokalen wie in riceus, place, facés usw. Diese Schreibung ist in der Regel jedoch begrenzt auf Fälle, die auf eine afr. Affrikate / ts/ zurückgehen, die im 13. Jh. dann zu / s/ reduziert wurde. Schließlich findet sich auch noch die Graphie ç, und zwar nicht nur vor o und u, sondern auch vor e: abraçe, alegreçe etc. Es handelt sich hierbei eindeutig um eine typisch norditalienische Graphie. Überraschend ist, daß wir in der gleichen Funktion, in identischen phonologischen Kontexten und selbst in den gleichen Lexien auch die Graphie z finden: troizant (neben troicent), fazés (neben facés), manazoit, alegreze, rezuit, cazer etc. Auch hier haben wir es mit einer typisch oberitalienischen Graphie zu tun, deren phonologischer Wert identisch mit dem von ç sein dürfte. Im Bereich der stimmhaften Sibilante (/ z/ ) scheint die Graphie z praktisch inexistent zu sein (cf. immerhin guize statt des üblichen guixe). Geläufig sind dagegen einerseits die für das Französische typische Wiedergabe mit s, andererseits die venezianische Lösung mit x: damoiselles, gloriose, devisera, empoisonnés; texor, maxon, paexant, orexons, bruxer, vixion usw. Die beiden verschiedenen Traditionen scheinen somit friedlich zu koexistieren. Bleibt noch zu unterstreichen, daß wir nicht nur für / s/ in intervokalischer Stellung sowohl die Graphien s als auch ss gefunden haben, sondern daß die beiden Schreibungen auch bei der Wiedergabe von / z/ koexistieren, cf. z. B. soi dessarmerent. Die Unterscheidung von stimmlosem und stimmhaftem s scheint somit wenig tragfähig und eher künstlich zu sein; dies entspricht weitgehend der Situation in den oberitalienischen Varietäten. - Wenn wir uns dem Bereich der Vokale zuwenden, möchte ich zuerst die Wiedergabe von / o/ in der Anlautsilbe und von betontem / o/ in geschlossener Silbe behandeln. In beiden Fällen kennt das Afr. um 1200 noch den mehr oder weniger originalen Laut; erst im Laufe des 13. Jh.s macht sich ein Wandel von / o/ zu / u/ bemerkbar. In unserem Text dominiert eindeutig die Graphie o: in der Anlautsilbe haben wir z. B. corozos, por coi, portant, fornis, tornés usw.; in geschlossener Tonsilbe finden wir tote, molt, boce, jor, cort etc. Einen Problemfall stellt das Possessivum dar, das z. B. (3. Pers.) als soe, soa usw. erscheint. Es könnte sich um eine Graphie für das afr. soue handeln, aber im 13. Jh. war in Frankreich soue schon durch analogisches sienne ersetzt worden. Es ist deshalb wahr- 17 Franko-Italienisch: ein sprach- und literaturgeschichtliches Kuriosum scheinlicher, daß wir es mit einer Ausdehnung der graphischen Gewohnheiten für fr. Formen auf genuin italienische Elemente zu tun haben. Andere Graphien in diesem Bereich sind ou und u, z. B. tout, hou (lat. ubi); super, sue usw. Beide Graphien sind aber selten; ou ist die geläufige fr. Graphie gegen Ende des 13. Jh.s, und u steht für die italienische Tradition der Wiedergabe von / u/ . Es bleibt noch die Frage, warum die Graphie o die «normalen» Graphien im Fr. und It. der gleichen Epoche so eindeutig dominiert. Man könnte vorerst einmal denken, daß o einfach einen archaischen Zug des Afr. darstelle, der auf der ausgedehnten Lektüre von Texten der klassischen afr. Epoche beruhe. Eine derartige Interpretation stünde aber im Widerspruch mit anderen Phänomenen, die eindeutig eine gute Kenntnis des gesprochenen zeitgenössischen Französischen dokumentieren. Wenn man etwas genauer hinschaut, stellt man fest, daß die Graphien mit o sich v. a. dort finden, wo das Italienische (und v. a. das Toskanische) ein Phonem / o/ in der gängigen Lautung aufweisen. Die Situation ist also viel komplizierter, als man auf den ersten Blick annehmen könnte: Graphophonetische Tradition des klassischen Afr., aktueller Phonetismus der gesprochenen italienischen Varietäten und italienische Schreibgewohnheiten fallen zusammen und führen zu einer eindeutigen Präferenz von o. - Wir finden eine ähnliche Situation für die Resultate von lat. langem betontem / o/ in offener Silbe, das in Oberitalien normalerweise erhalten bleibt, in Frankreich dagegen schon im 6. Jh. zu / ou/ diphthongiert, gegen Ende des 12. Jh.s dann zu / eu/ wird, um später einer Monophthongierung unterworfen zu werden. Graphisch wird der Diphthong in der klassischen Epoche des Afr. überwiegend mit o wiedergegeben, und erst im 13. Jh. setzt sich die Graphie eu durch. Wenn der Aquilon den mittelfr. Lautstand wiedergeben würde, müßte man eine Graphie eu erwarten, die je nachdem / œ/ oder / ø/ repräsentieren kann. Aber weit gefehlt: Die normale Graphie ist o. Der typischste Fall ist die nominale Endung -or (-eur): segnor, meillor, menor, monsegnor, auctor, impereor, honor usw. Das Phänomen findet sich aber auch weit über diese Nominalendung hinaus, z. B. in lor, für die Demonstrativa cestor und cellor, sowie für zahlreiche weitere Formen, wo man eigentlich eine Schreibung eu erwarten würde: pros, corozos, dos, merveilos usw. In fast all diesen Fällen haben das Italienische und seine oberitalienischen Varietäten eine Lautung / o/ , die graphisch mit o wiedergegeben wird. Auch in diesem Fall scheint die Koinzidenz von italienischer grapho-phonetischer Tradition und klassischer afr. Schreibtradition dafür verantwortlich zu sein, daß die Schreibung o praktisch uneingeschränkt dominiert. Es muß überdies darauf hingewiesen werden, daß sich ein analoges Phänomen (wenn auch mit reduzierter Regelmäßigkeit) auch für die Resultate von kurzem / o/ in offener Tonsilbe findet, z. B. in cors ‘coeur’, und dies, obwohl im klass. Afr. die Graphien uo und ue geläufig sind neben o. Die uns interessierenden italienischen Varietäten kennen die Diphthongierung ebenfalls, doch findet sich im nördlichen Veneto eine sekundäre Reduktion von / wo/ zu / o/ , so daß auch hier 18 Peter Wunderli eine Konvergenz von zwei unterschiedlichen Traditionen angenommen werden kann. - Ein etwas anders gelagerter Fall sind die diphthongischen Schreibungen ai und ui des Fr., die im Italienischen unbekannt sind und nirgends eine Stütze finden. Es handelt sich um Fälle wie lassés, maxon, mans, destrute usw., die fr. laissés, maison, mains, destruite entsprechen. Hier liegt offensichtlich eine Orientierung an der it. Tradition (lasciare, mansione, mano, distrutto) vor. Daß es sich um eine starke Tendenz mit expansiver Kraft handelt, zeigen auch die Fälle von matre und mastre (fr. maistre), wo das It. Formen wie maistro und maestro kennt. - Das letzte Phänomen, das ich hier aus dem grapho-phonologischen Bereich erwähnen will (obwohl es noch viele andere gäbe, die diskussionswürdig sind), ist ein recht eigenartiger Fall. Es handelt sich um Schreibungen wie veragie (fr. vrai), giogie (fr. joie), progiere (afr. proiere ‘prière’), agiés (fr. ayez), pagieray (fr. payerai) und v. a. um die Imperfekt- und Konditionalendungen der 3. Pers. sg./ pl., die Formen ergeben wie dixogient, porogie, trovogie, aurogie, vologie usw. Die Graphie gi scheint in all diesen Fällen das Phonem / i/ in intervokalischer Stellung bzw. dessen phonetische Variante [j] (Halbvokal) zu repräsentieren. Wie erklärt sich diese eigenartige Schreibung? Wir haben bei der Behandlung der Wiedergabe von konsonantischen Phänomenen gesehen, daß es so etwas wie eine Äquivalenz i (= j) = gi = z für die Wiedergabe der Phoneme / Z/ des Fr., / dZ/ des Toskanischen und des Lombardisch-Venezianischen gibt. Da die Graphie i neben ihrem konsonantischen Wert auch eine vokalische Funktion hat (/ i/ ), ist die Gleichung i = gi auch auf diesen Bereich ausgedehnt worden und hat so zu einer typisch franko-italienischen Vokalgraphie geführt. 7.2. Wenden wir uns nun dem morpho-syntaktischen Bereich zu. Ich werde hier nicht auf den «banalen» Fall der Unstabilität von -s eingehen, der natürlich erhebliche Konsequenzen für die Numerus- und Kasusmarkierung hat. Ebenso lasse ich die Behandlung des sog. omnipersonalen se außen vor, die zu weit führen würde 31 . Auch hier muß ich mich überdies auf einige wenige, besonders auffällige Erscheinungen beschränken. - Was den Artikel bei maskulinen Substantiven angeht, so finden sich die Formen li/ ly (Rectus) und le (Obliquus) natürlich in ihren angestammten afr. Funktionen, doch fehlen auch Fälle mit le in Subjektsfunktion nicht, z. B. Le dux de Baviere vient in Alemagne . . . (6/ 20) Das läßt schon vermuten, daß das Zweikasussystem des Afr. nicht mehr richtig funktioniert, und dieser Verdacht wird durch die Situation beim Obliquus erhärtet: Zwar gibt es durchaus «traditionelle» Fälle wie de le venim, guastant le pais, in le dormir, da part l’impereor usw., aber sie vermögen nichts daran zu än- 19 Franko-Italienisch: ein sprach- und literaturgeschichtliches Kuriosum 31 Cf. hierzu Wunderli 1989. dern, daß die Form li/ ly für den Obliquus mindestens dreimal so häufig ist und somit getrost als die Normalform bezeichnet werden kann: por ly roi de France, fil li roi Pipim, li terent . . . li striver, le baston de li meillor cavaller, a ly roy, cum ly dragon, asaltast li lion, de li quens usw. Das Zweikasusystem funktioniert also tatsächlich nicht mehr, das Mittelfranzösische hat gewissermaßen das Italienische im Hinblick auf dessen Abbau eingeholt. Und warum dominiert in Oberitalien li in allen Positionen, während sich im Fr. le durchsetzt? Vermutlich handelt es sich um eine Beeinflussung durch den im It. dominierenden Artikel il, der der Form li ähnlicher ist. Eine ähnliche Situation finden wir bei den Demonstrativa cist/ cest und cil/ cel, wo eine deutliche Tendenz zur Generalisierung der i-Formen festzustellen ist. Hier dürfte es sich allerdings weniger um einen direkten Einfluß von il handeln, als vielmehr um eine Angleichung an die Situation im Bereich des Artikels. - Ein für das Franko-Italienische typischer Fall ist die fast systematische Verwechslung der Relativa que und qui, die normalerweise unter der italianisierten Form che erscheinen. Die Zahl der Beispiele ist fast endlos: . . . e furent in Aspromont compagnon de cil che tant fu complis de vertus che porta a son temp le baston de li meillor cavaller che soi trovast . . . 6/ 29s. Li dux guarde e voit la place plaine de giantil home e de borzois e paexant che furent venus por luy veoir. 7/ 3s. E pois tornerent a la cort che estoit bandie molt ricemant. 7/ 15 Der Gebrauch von che in diesen Kontexten scheint einen flagranten Italianismus darzustellen, denn das Italienische unterscheidet im Bereich des Relativums nicht zwischen Subjekt und Objekt. Es muß aber darauf hingewiesen werden, daß diese Erscheinung im Alt- und Mittelfranzösischen nicht ganz unbekannt, wenn auch relativ selten ist. Die Situation im Fr. kann so als Stütze oderAusgangspunkt für die Generalisierung des it. Gebrauchs gedient haben. Wir haben somit eher eine Konvergenz von zwei ähnlichen Tendenzen als einen kruden Italianismus; italienisch ist v. a. die Ausschließlichkeit von che in Subjektsfunktion. - Wenn wir uns nun der Verbalmorphologie zuwenden, so gilt es zuerst auf einige Besonderheiten bei der 2. Pers. sg. von avoir und der 2. Pers. sg. des Futurums hinzuweisen (dessen Endungen etymologisch ja auf avoir zurückgehen). Nicht allzu häufig wird die fr. Form as durch (it.) ai ersetzt bzw. die Endung -as durch -ai: Ai Trivigant, dist il, faus e deslogial, coment ai pous ofrir che sogie sconfit por ceste giant! 79/ 21s. Atend un petit, dist Cordoés, e verai in quel guixe moi confeseray! 107/ 2 Auf diese Weise werden die Formen der 1. und 2. Pers. sg. identisch, was aber kaum je zu Interpretationsproblemen führt. Überdies haben wir auch noch eine 20 Peter Wunderli Art Kompromißlösung gefunden, nämlich (-)ais, die eine Art Synkretismus von as und ai darstellt: Cordoés, Cordoés, se tu non vois desdire ce che ais dit e fere homagie a l’amirant, mon pere, il toi convint confesser a Machomet e a cist brand. 106/ 41s. Fille, dist li castelan, ne toi doter, che Macomet toi aidera se non serais colpable del peché. 192/ 39s. In beiden Fällen haben wir es mit einer klaren Anlehnung an die italienische Tradition zu tun, die entweder unmodifiziert übernommen wird oder aber die Schaffung einer neuen, noch nicht existierenden Form ermöglicht, die beide Quellen gewissermaßen in sich vereinigt. - Ein weiteres auffälliges Phänomen im Aquilon ist die fast regelmäßige Verwechslung der Formen der 3. Pers. sg. und der 3. Pers. pl., die in beiden Richtungen (Sg. Pl., Pl. Sg.) möglich ist. Interessant ist auch festzustellen, daß der Numerussynkretismus bei der 3. Pers. sich nicht nur für Formen findet, wo im Mittelfr. durch den (phonetischen) Verlust von -nt die beiden Formen identisch geworden sind (z. B. beim Indikativ Präsens, dem Konjunktiv I, dem Imperfekt), sondern auch in Fällen, wo die beiden Formen morphologisch verschieden bleiben. Hier zuerst einige Beispiele für eine Verbform im Plural in Verbindung mit einem Subjekt im Singular: . . . che volonter ausse feit a vos ce che avés feit a moi. Mes fortune non l’ont consentus. 35/ 13s. Ans veit quant le cival poit aller, e son scuer vont aprés. 45/ 23s. In den nächsten Beispielen haben wir ein Subjekt im Plural mit einem Verb im Singular; dieser Fall ist erheblich häufiger als der vorhergehende, der eher ungewöhnlichen Charakter hat: Matre, se les ovres seguira a l’ardimant, nos aurons honor. 25/ 35 . . . et ausi s’acorda tot ses compagnon. 56/ 26 Dites moi, chi sont li duy chevaler che combat cors a cors in cil plans? 104/ 16s. . . . che ceus che civaucent de nuit, les zaitis civaus remant darer e mant se perdont por ces selves . . . 128/ 2s. Das letzte Beispiel zeigt, daß auf ein Verb im Sg. auch unmittelbar ein Verb im Pl. folgen kann, und dies ist selbst dann möglich, wenn die beiden Verben vom gleichen Subjekt abhängen: E tantost comanda a sa dame e a tot sa masnie che insirent de nef et allast a cort de l’amirant. 1/ 31s. 21 Franko-Italienisch: ein sprach- und literaturgeschichtliches Kuriosum Wenn auch die «korrekten» Beispiele viel häufiger sind, bleibt doch die Tatsache, daß die Frequenz der Konfusionsfälle groß genug ist, um die Annahme zu rechtfertigen, daß die Unterscheidung von Sg. und Pl. bei der 3. Person des Verbs etwas Artifizielles ist und nur die graphische Ebene betrifft; auf der phono-morphologischen Ebene sind die Formen identisch. Diese Situation läßt natürlich an einen venezianischen Einfluß denken; im Venezianischen fallen die beiden Formen regelmäßig unter derjenigen des Singulars zusammen.Wir sollten aber nicht vergessen,daß auch im Mittelfranzösischen sich die Formen der 3. Pers. Sg. und Pl. auf lautlicher Ebene für die meisten Paradigmen nicht mehr unterscheiden aufgrund des Verstummens von -nt. Die Situation im gesprochenen zeitgenössischen Französischen könnte erneut eine Art Plattform für die Generalisierung des venezianischen Synkretismus gebildet haben. - Auffällig ist weiter oft die 3. Pers. pl. des passé simple/ passato remoto. Zu den dominanten Formen der Verben auf -er ist nichts weiter zu sagen: tornerent, porterent, intrerent usw. entsprechen in jeder Hinsicht den afr. Formen. Daneben finden sich vereinzelt auch Schreibungen mit einem an die italienische Tradition angeglichenen Tonvokal in der Endung: intrarent, trarent usw., die aber ebenfalls kaum eines Kommentars bedürfen. Interessanter sind die Formen der Verben auf -ir(e): Zwar entsprechen dormirent, partirent, oïrent usw. durchaus den mittelfr. Gegebenheiten, und das Gleiche gilt auch für viele Formen von unregelmäßigen Verben wie furent, vindrent etc. Daneben finden sich aber auch Fälle, wo eine Form auf -irent durch eine Form auf -erent ersetzt, d. h. das -ir-Paradigma an das -er-Paradigma angeglichen worden ist: combaterent, responderent, und Entsprechendes findet sich auch bei unregelmäßigen Verben: verent (für virent), ferent (für firent), referent (für refirent), terent (für tin[d]rent) usw. Es dürfte sich hier um typisch franko-italienische Neuschöpfungen handeln, die sich an der geläufigsten Form des passé simple, derjenigen auf -erent, orientieren und so die spezifischen Gegebenheiten des französischen und toskanischen Systems (in Oberitalien ist das passato remoto so gut wie unbekannt) und die typische Durchlässigkeit des Franko-Italienischen in Bezug auf die «Quellsysteme» ausnutzen, um so zu einer größeren Regelmäßigkeit innerhalb des Paradigmas zu gelangen. - In diesem Bereich sei schließlich noch ein letztes Phänomen diskutiert, das erneut die 3. Pers. pl. betrifft; es handelt sich um eine große Zahl von Beispielen, in denen offensichtlich die Formen von Futurum und passé simple/ passato remoto vertauscht werden. Der häufigere Fall ist der, wo eine Form des «Futurums» anstelle eines «p. s.» verwendet wird, d. h. eine Endung -(e)ront die Stelle von -(e)rent einnimmt: Quand ciascun auront manzé et beu segond sa usanze, lé zambres furent aprestés . . . 18/ 35s. . . . E ciste vite teront ogni jor. Mes autremant i furent bien servis. 20/ 3s. 22 Peter Wunderli Die Fälle, wo eine Form des «Futurums» mit der Endung -(e)rent auftritt, sind seltener, aber immer noch hinreichend belegt: E allor fist fer une crie por le camp che a la mie nuit, quand oirent ses grailes soner, ciascun soit aprestés de lor armes a seguir l’insagne de l’amirant. 61/ 36s. Chi sont ceus carpenter e mastres che vorent laborar davant le castel? Certemant nul! Que scorte farés vos a ceus che caveront les fosse? . . . 237/ 4s. Wie ist diese eigenartige Situation zu erklären? Es scheint mir unmöglich zu sein, sie direkt aufgrund der Verhältnisse im Venezianischen oder Toskanischen zu begründen. Aus diesem Grunde müssen wir erneut den Blick auf die graphophonetischen Entsprechungen von Französisch und «italienischen» Varietäten lenken. Und in der Tat: eine Entsprechung des Typs e/ o ist häufig für den unbetonten Vokal in Endungsformen der 6. Person: Präsens parlent/ parlono, perdent/ perdono; passé simple/ passato remoto parlerent/ parlarono, furent/ furono, partirent/ partirono usw. Daß diese Entsprechung eine Realität in unserem Text darstellt, geht auch aus dem oben zitierten Beispiel (128/ 2s.) hervor, wo das Präsens perdent unter der Form perdont erscheint. Auf dieser Basis können wir bereits die Formen des p. s. erklären, die eine Endung -(e)ront aufweisen: Wir haben es mit einem «Italianisierungsversuch» zu tun, der die graphische Äquivalenz e = o in Endungen der 6. Pers. ausschlachtet. Problematischer sind dagegen die «Futurformen» auf -rent (für -ront). Hier haben wir es mit einem betonten Vokal zu tun, und in diesem Bereich gibt es keine französisch/ italienische Äquivalenz vom Typus e/ o. Die einzige Erklärungsmöglichkeit scheint mir die folgende zu sein: Die beiden Endungen sind für das passé simple austauschbar geworden (parleront/ parlerent, oiront/ oirent usw.); diese rein graphische (und nur graphische) Äquivalenz ist in der Folge dann irrtümlicherweise auf das Futurum übertragen worden, wo wir es aber nicht mit einem unbetonten, sondern mit einem betonten Vokal zu tun haben. 7.3. Es bleibt uns noch, einige Beispiele aus dem lexikologischen Bereich zu liefern. Hierbei kann es sich allerdings nur um eine geradezu lächerlich bescheidene Auswahl handeln angesichts des immensen Materials, über das ich für den Aquilon verfüge oder wie es Günter Holtus für die Entrée d’Espagne publiziert hat (Holtus 1979). - Beginnen wir mit einem relativ einfachen Fall. Es handelt sich um die französischen Lexien puis, puisque und depuis, die in unserem Text normalerweise als pois, poische und depois erscheinen. Man könnte hier spontan natürlich an eine rein graphische Äquivalenz vom Typus u = ou = o denken, wie wir sie bereits diskutiert haben. Eine derartige Erklärung ist aber aus zwei Gründen unbefriedigend: Einmal haben wir es nicht mit einem Phonem / u/ oder / o/ zu tun, sondern mit dem Phonem / y/ . Und dann gibt es eine Interpretation, die mir bedeutend adäquater zu sein scheint. Fr. puis geht auf eine lat. Form postea oder besser *po- 23 Franko-Italienisch: ein sprach- und literaturgeschichtliches Kuriosum stius zurück, das it. poi dagegen auf eine Form pos ( post). Wir dürften es mit einer lexikologischen Substitution zu tun haben, die die typisch französische Form durch die typisch italienische ersetzt, und dies nicht nur in isolierten Einheiten, sondern auch in solchen, die lexikologisch oder syntagmatisch verbunden sind. - In unserem Text findet sich oft por an Stellen, wo man im Französischen eigentlich ein par erwarten würde: . . . li orgoil e la puisanze del fort rois Agolant por la puisanze de Deu pere fu destrute in le pais de Calavrie in la contrea d’Aspramont por ly roi de France . . . 6/ 12s. . . . il fist cere riant e la prist por mans: . . . 7/ 7s. Depois veit in Ungarie, e insimant la gasta, e torne por Italle aveninant le pais. 7/ 39-8/ 1 Allerdings fehlen auch Beispiele nicht, wo por einem fr. pour entspricht, und es muß sogar gesagt werden, daß dies der Normalfall ist. Um die Korrespondenzen por = par zu erklären, könnte man darauf verweisen, daß im Italienischen lat. per und lat. pro in einer einzigen Form per zusammengefallen sind, während sie im Fr. als par und por (pour) getrennt bleiben. Dieses Faktum spielt sicher eine gewisse Rolle bei der Erklärung der Situation in unserem Text, aber wenn es sich um den einzigen wirksamen Faktor handeln würde, könnte man schwer erklären, warum der Autor por und nicht par wählt. Aber es ist auch noch ein anderer Faktor in Rechnung zu stellen, der das Französische betrifft: Im Alt- und Mittelfranzösischen sind Beispiele für eine Vertauschung von par und por/ pour relativ gut belegt. Ich denke, daß die Überlagerung der fr. und it. Situation eine ausreichende Erklärung für die Situation im Aquilon liefert. - Nicht uninteressant ist die Behandlung des Ortsnamens Aspremont, der z. T. unmodifiziert übernommen wird. Dies ist jedoch die Ausnahme. In Aspramont haben wir eine rein graphische Anpassung an das Italienische: Da fr. e in unbetonter Position im Italienischen einem a entspricht, wird diese Umsetzung gewissermaßen mechanisch vorgenommen, obwohl dabei eine unkorrekte Bildung entsteht - das erste Bildungselement entspricht einem femininen Adjektiv, während das Substantiv maskulin ist. In Aspromont dagegen wird den rein graphischen Entsprechungen nicht Rechnung getragen: Der Name wird gewissermaßen neu gebildet mit einem Adj. aspro, das dem Genus des Substantivs entspricht. Dieses Beispiel illustriert, daß der Kompromiß zwischen den beiden Quellsprachen auf unterschiedlichen Ebenen des Systems gesucht werden kann und der Autor/ Bearbeiter/ Kopist je nach persönlichem gusto die eine oder andere Lösung bevorzugt. - Nicht uninteressant ist auch die Behandlung von fr. agenouiller, das innerhalb von zwei Zeilen in zwei grundverschiedenen Formen erscheint: inginocchier, in- 24 Peter Wunderli ginoilent; überdies findet es sich auch noch als zinoila. Im ersten Fall haben wir eine praktisch unveränderte italienische Form, in der einzig die Infinitivendung an die französischen Gegebenheiten angepaßt worden ist (-are -ier).Auch das dritte Beispiel gehört letztlich in diese Kategorie; das Problem des Präfixes wird einfach durch eine vollständige Tilgung gelöst; der palatale Konsonant erscheint unter einer typisch norditalienischen Graphie (z), während die Endung des p. s./ p. r. dem französischen System entspricht. Das zweite Beispiel dagegen repräsentiert einen ausgewogeneren Kompromiß: Das Präfix und die Vokalgraphie i (= e) und o (= ou) sind italienisch, die Endung und v. a. der Stamm dagegen sind der fr. Tradition verpflichtet. - Im Falle von striver ‘étrier’ haben wir eine Lösung, die das Französische favorisiert: Der Stamm ist nicht das it. staffa, sondern ein Kompromiß zwischen den beiden fr. Formen estrief und estrier; das Fehlen des prothetischen edagegen entspricht wieder der italienischen Tradition. So liefert auch der lexikologische Bereich eine Bestätigung für unsere These, daß man im Fall des Franko-Italienischen nicht einfach von Interferenzen (im traditionellen Sinn) sprechen kann, sondern daß es sich um eine gezielte Schöpfung eines tertium, eines neuen artifiziellen Idioms handelt, in dem von Fall zu Fall die beiden wichtigsten Quellsprachen unterschiedlich stark repräsentiert sind: Wir haben eine Skala, die vom fast «reinen» Französisch zu einem fast «reinen» Italienisch geht, wobei jede dazwischen liegende Position möglich ist. 8. Kommen wir zum Schluß unserer gezwungenermaßen fragmentarischen Darstellung. Ich hoffe, sie hat deutlich gemacht, daß das Franko-Italienische und seine Literatur in der Tat einen spezifischen und einmaligen Charakter haben. Dies gilt im literaturgeschichtlichen Bereich aufgrund des neuen Sitzes im Leben, der grundverschieden von dem der altfranzösischen Epik ist: Nicht mehr ein Feudalsystem und eine höfische Gesellschaft bestimmen die literarischen Inhalte und ihre ideologische Orientierung, sondern ein aufstrebendes Großbürgertum, das unter der staatlichen Zersplitterung und dem Dauerkonflikt zwischen weltlicher und kirchlicher Macht leidet; es projiziert deshalb in seine literarischen Produkte eine neue Leitfigur hinein, die über allen Konflikten steht und ihm im Rahmen einer Art pax cisalpina die Realisierung seiner enzyklopädischen Bildungsideale ermöglicht. Was die sprachliche Seite angeht, so haben wir nicht eine Interferenzsituation im klassischen Sinn, sondern vielmehr die gezielte Schaffung eines artifiziellen, auf zwei (oder mehr) Quellen beruhenden tertium, das sowohl dem elitären großbürgerlichen Bildungskonzept (das auch die Kenntnis fremder Sprachen einschließt) als auch der oberitalienischen Verortung seines Geltungsbereichs Rechnung trägt. Die Wahlmöglichkeit zwischen fremden und autochthonen Lösungen existiert auf allen sprachlichen Ebenen: der graphischen, der graphisch-phonologischen, der morphologischen, der syntaktischen, der semantischen und der lexikologischen. Dabei sind die kruden Italianismen sicher der am wenigsten interessante Fall; viel 25 Franko-Italienisch: ein sprach- und literaturgeschichtliches Kuriosum faszinierender sind die Kompromißlösungen. Dabei kann je nachdem auf das klassische (durch die literarische Tradition vermittelte) Altfranzösisch als auch auf das zur Zeit gesprochene Mittelfranzösisch zurückgegriffen werden, wobei v. a. solche Lösungen bevorzugt werden, die in der einen oder anderen der ober- oder mittelitalienischen Varietäten eine Stütze finden. Und schließlich gibt es auch noch die Fälle, wo eine vollkommen neue, in keiner der Quellen bezeugte Form entsteht wie z. B. die Graphie gi für / i/ (bzw. [j]), eine 2. Pers. sg. wie ais oder verais usw. Es gilt aber nochmals zu unterstreichen, daß sich daraus nirgends ein homogenes und kohärentes System ergibt; wir haben es vielmehr mit Einzellösungen zu tun, wobei die Wahl von einer Okkurrenz zur nächsten wechseln kann. Die Kopisten und Autoren scheinen mit den Lösungsmöglichkeiten zu spielen und zu versuchen, ihrem Text aufgrund der möglichen Äquivalenzen ein möglichst buntes und immer wieder überraschendes Gepräge zu geben. Aus all diesen Gründen halte ich es nicht für übertrieben, das Franko-Italienische weniger als ein Kuriosum denn als ein Phänomen sui generis zu betrachten. Düsseldorf Peter Wunderli Bibliographie Adler, Alfred 1963: Rückzug in epischer Parade, Frankfurt/ M. Adler, Alfred 1975: Epische Spekulanten. Versuch einer synchronen Geschichte des altfranzösischen Epos, München Bertoni, Giulio (ed.) 1907: Attila. Poema franco-italiano di Nicola da Casola, Friburgo Folena, Gianfranco 1963: «La cultura volgare e l’umanesimo cavalleresco nel Veneto», in: Vittore Branca (ed.), Umanesimo europeo e umanesimo veneziano, Firenze: 142-58 Hackett, W. 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Introduction Les lignes qui suivent n’entendent pas proposer un examen exhaustif du fonctionnement syntaxique et prosodique de la forme loro, ne serait-ce que parce que l’extrême polyvalence et la polyfonctionnalité de cette dernière exigeraient une analyse approfondie dont ces réflexions ne sauraient tenir lieu (pour une analyse détaillée, cf. notamment Cardinaletti 1991, 1998, 1999, Monachesi 1995, 1996 et 1998 et Loporcaro 2002). L’unique objet de cette note est de soumettre à examen le statut de clitique assigné ici ou là à cette forme. Il va de soi qu’un argument ou un critère seul suffisent rarement à emporter la conviction. On essaiera donc de montrer ici, sur la base d’un faisceau convergent de paramètres syntaxiques et phonologiques, que le statut de clitique ne peut en aucun cas être retenu comme définitoire de loro, quelles que soient par ailleurs les fonctions assumées par cette dernière. 1. Le statut de loro Loporcaro 2002: 50 distingue en gros trois valeurs différentes de la forme loro: la valeur de pronom/ adjectif possessif de troisième personne du pluriel, la valeur de pronom personnel de troisième personne du pluriel en fonction soit de sujet, soit d’objet (direct/ indirect); et enfin la valeur de clitique (3 e pers. pl.). Chacune de ces valeurs est illustrée par les exemples suivants: [1] a. pronom / adjectif possessif (3 e pers. pl.): ex. casa loro (chez eux), il loro libro (leur livre) b. pronom personnel (3 e pers. pl.) tonique: b . objet/ oblique: ex. ho visto proprio loro (c’est bien eux que j’ai vu) parlo a / di / con loro (je parle à eux / je parle d’eux / je parle avec eux) 1 Une partie des idées exposées dans cet article ont fait l’objet d’une présentation orale aux Journées de Syntaxe organisées par l’ERSS (10-11 octobre 2002, Toulouse). Je tiens à remercier pour leurs commentaires et observations Injoo Choi-Jonin, Rita Franceschini, Philip Miller, Lucia Molinu, Fabio Montermini, Katrin Mutz et tout particulièrement Anna Cardinaletti pour avoir longuement discuté avec moi les idées exposées dans cet article. 29 Note sur l’italien loro: vraiment un clitique? b . sujet: ex. vengono loro (c’est eux qui viennent) c. clitique OI (3 e pers. pl.): ex. chiedo loro (je leur demande) Le problème réside ici pour l’essentiel dans la caractérisation de loro comme clitique, et dans l’interprétation des arguments syntaxiques susceptibles de confirmer/ invalider cette caractérisation. Loporcaro 2002: 51 écrit à ce titre: Dal punto di vista sintattico, esso (i. e. loro) ricorre nell’italiano odierno in posizione postverbale nei tempi e modi in cui i restanti clitici figurano in proclisi (darò loro ascolto di contro a ti/ gli/ vi darò ascolto); dal punto di vista prosodico esso è l’unico clitico bisillabo e dunque dotato di accento autonomo e non costretto - per ragioni fonologiche - a dipendere dall’accento del verbo. Le statut de clitique qui serait celui de loro trouverait d’ailleurs confirmation dans des exemples tels que *Ho parlato loro ed a tuo zio, où le test de la coordination produirait un énoncé inacceptable. De la même manière, loro serait inapte à figurer seul en réponse à une question (cf. Cardinaletti 1991: 135) 2 : [2] A chi l’hai detto? *Loro De notre point de vue cependant, l’inacceptabilité apparente du premier de ces exemples - mais aussi du second - résulte simplement de l’absence de la préposition a devant loro et de sa présence devant tuo zio. Au demeurant, le test de la coordination tendrait à montrer au contraire que loro peut tout à fait être joncté avec un autre ‘pronom’: dans les exemples 3a-b ci-dessous, loro et noi remplissent tous deux la fonction de deuxième actant - il s’agit là d’exemples somme toute assez banals de ce que Tesnière 1988: 325 désigne comme dédoublement actanciel 3 : 2 Notons que si loro n’est pas acceptable comme réponse à la question A chi l’hai detto? - ce qui néanmoins mériterait d’être vérifié sur de grands corpus - une forme telle que eux en français ne l’est pas davantage: - A qui est-ce que tu l’as dit? - ? ? Eux. Pour autant, le morphème eux n’en a pas moins la distribution et les propriétés d’un ‘substantif personnel’ et non celles d’un clitique. 3 Lorsqu’elles passent le test de la coordination, les formes auxquelles il est possible de reconnaître le statut de clitiques s’avèrent cependant soumises à des contraintes beaucoup plus fortes qui limitent leur distribution. Si l’on prend en considération des exemples tels que ceux analysés par Benincà/ Cinque 1993 - Je lui et vous ferais un plaisir (= 18a in Benincà/ Cinque 1993) - force est de reconnaître que la coordination des clitiques produit des énoncés qui, s’ils ne sont pas complètement inacceptables, requièrent néanmoins des conditions discursives particulières. En l’occurrence, un exemple tel que celui-ci ne semble être acceptable qu’à condition d’assigner un focus contrastif à l’un des clitiques, le contraste impliquant ici la mention d’un contenu construit préalablement par le co-énonciateur. 30 Franck Floricic [3] a. Siamo arrivati a una soluzione che ha accontentato loro e noi e che ha funzionato benissimo b. Lasciare questi luoghi costringerebbe loro e noi a sradicarsi dall’ambiente naturale ed umano che abbiamo contribuito a costruire. À vrai dire, les contraintes qui pèsent sur un énoncé tel que *Ho parlato loro ed a tuo zio sont de même nature que celles qui interdisent *Ho parlato Marco ed a tuo zio 4 . Loporcaro 2002: 52 N7 reconnaît d’ailleurs lui-même: Le due proposizioni diventano accettabili sostituendo un sintagma preposizionale che contenga l’omofono pronome tonico: Ho parlato a loro ed a tuo zio. - A chi l’hai dato? - A loro. Il résulte donc de l’analyse de Loporcaro qu’il y aurait en réalité «deux» loro homophones, ou plutôt que loro aurait deux statuts clairement distincts: un statut de clitique et un statut de pronom à proprement parler ou, pour reprendre les termes de Monachesi 1998, le statut d’une unité ayant un Word-like behaviour. On notera que Monachesi distingue elle aussi le comportement de loro de celui des véritables ‘full NP’, car à l’inverse de ces derniers, loro serait requis dans la sphère du verbe exactement comme les autres clitiques (cf. aussi Cardinaletti 1991: 128). Elle observe en effet: Dative loro like monosyllabic clitics cannot occur in the position of the corresponding full complements. In particular, loro doesn’t occupy the canonical position for indirect objects, as the following ungrammatical example shows: 4 Si dans ce type de contexte la coordination de loro est généralement présentée comme impossible, il n’en demeure pas moins qu’elle est assez largement attestée, comme le montrent les exemples suivants que nous avons recueillis en parcourant la ‘toile’: a. Dobbiamo però saper dare loro, e a tutti gli altri, strumenti, proposte, occasioni politiche: questa sarà una chiara cartina di tornasole con la quale giudicare il Congresso. b. Verso le 13.00, quasi un classico per una rapina, la centrale comunicava loro e ad un’altra delle due autoradio di turno di portarsi con massima urgenza al Credito Italiano di Corso Italia. c. Fu progettata una casa per un centinaio di ragazzi e una scuola professionale per dar loro e ad altri giovani delle parrocchie d’Iringa la possibilità di un futuro migliore. d. Suo scopo è di fornire informazioni rotariane, motivazioni ed incoraggiamenti ai governatori-eletti, dando loro e ad altri partecipanti la possibilità di discutere assieme su come mettere in atto i programmi e le attività del Rotary durante l’anno susseguente. e. Molti si rendono conto dell’effettivo valore del casco solo quando un serio incidente capita loro o a qualcuno strettamente vicino. f. Andò a Sichem dai fratelli di sua madre e disse loro e a tutta la parentela di sua madre: «Dite agli orecchi di tutti i signori di Sichem: È meglio per voi che vi governino settanta uomini, tutti i figli di Ierub-Baal, o che vi governi un solo uomo? » g. Qualche anno fa i giovani della nostra parrocchia sono stati in pellegrinaggio in Terra Santa. Ricordare loro, ma anche a chi non c’è stato, il momento della chiamata di Pietro, sulle rive del mare di Galilea diventa molto bello e significativo. Il est vrai néanmoins que dans certains des exemples ci-dessus, la relation entre les deux éléments jonctés s’apparente davantage à une apposition qu’à une véritable coordination, ce que marque la pause juste après le groupe formé par le verbe et le pronom loro. (Cardinaletti, communication personnelle). 31 Note sur l’italien loro: vraiment un clitique? (48) *Martina spedisce la lettera loro Martina sends the letter to them ‘Martina sends them the letter’ In fact loro, like monosyllabic clitics, must be adjacent to the verb: (49) Martina spedisce loro la lettera Martina sends to them the letter ‘Martina sends them the letter’. Or là aussi, il apparaît que c’est l’absence de la préposition devant son régime qui rend compte de l’impossibilité d’assigner au morphème loro la fonction d’objet indirect en (48) 5 . Et à l’instar de ce que nous avons observé plus haut, la substitution de loro par un nom propre de personne produirait la même agrammaticalité: [4] *Martina spedisce la lettera Marco De toute évidence, l’inacceptabilité de [4] ne saurait être imputée au fait que Marco aurait le statut de clitique, mais dérive simplement de l’absence de la préposition devant le tiers actant. Monachesi signale toutefois des exemples où apparemment le morphème loro semble bien afficher la même distribution que les autres clitiques: [5] a. La libertà di fantasia che loro appartiene (= [51a] in Monachesi 1998) En [5a] en effet, loro occupe une position identique à celle qu’occuperait le clitique gli (cf. La libertà di fantasia che gli appartiene). Néanmoins, dans ce cas aussi, il est très vraisemblable qu’il faille supposer à un niveau ou à un autre la présence de la préposition a (cf. La libertà di fantasia che a loro appartiene). Du reste, c’est ce que confirme l’exemple suivant, où loro précède le participe alors que les clitiques seraient dans cette position totalement exclus: [5] b. Innovazioni realizzate dagli imprenditori con il potere d’acquisto loro fornito (= [51b] in Monachesi 1998) L’hypothèse de la silent preposition peut à dire vrai sembler couteuse; cependant, il est possible de montrer que le fonctionnement illustré ci-dessus ne présente rien d’exceptionnel et que le même fondement structural gouverne l’emploi de loro comme ‘possessif’. 5 L’exemple (48) serait cependant bien formé avec loro interprété comme déterminant de lettera. 32 Franck Floricic 2. Caractérisation syntaxique: l’hypothèse de la translation Il peut sembler a priori étrange que dans le système pronominal italien, la forme loro soit la seule susceptible d’assumer, outre sa fonction de pronom ‘sujet’, la fonction de déterminant ‘possessif’. Les exemples [6] illustrent cette particularité du morphème en question 6 : [6] a. Loro dicono la verità b. Questa informazione, me l’hanno comunicata loro c. Di solito i partecipanti al gruppo espongono i loro problemi personali d. Le parti intervengono, studiano, discutono e risolvono i problemi loro e dei figli e. I figli vollero liberare la madre loro, che era stata sempre prigioniera f. Tre ragazze raccontano come hanno visto la loro madre colpita a morte Remarquons en premier lieu qu’en [6a], loro peut assumer soit une valeur de focus contrastif (i. e. eux en tous cas, ou eux par opposition à ces autres), soit une valeur de thème (par exemple en réponse à une question telle que E loro secondo te, sono affidabili? ); l’italien n’ayant pas de clitiques en fonction de sujet, c’est avec la désinence verbale que co-réfère le pronom loro dans la structure thématisée. L’exemple [6b] présente également une structure focale, mais il s’agit ici d’un focus de nature identificatoire, qui présuppose la construction de la classe des instanciables et l’identification/ extraction de l’entité vérifiant la propriété exprimée par le prédicat 7 . L’italien illustre ici l’une des stratégies qu’offrent les langues de focaliser un élément - en l’occurrence l’ordre V-S (cf. Bossong 1980) - et la position post-verbale occupée par le morphème loro ne saurait être occupée par aucune des formes que l’on reconnaît habituellement comme des clitiques. En [6c-d] et [6e-f] respectivement, le morphème loro peut soit suivre, soit précéder le déterminé; sa fonction est ici de marquer que le référent doit être recherché dans une sphère qui exclut de facto la sphère personnelle du locuteur ainsi que celle de l’allocutaire. Il convient de souligner d’autre part que loro occupe en principe la position à gauche du déterminé, et que sa position à droite de ce dernier peut là aussi relever d’une stratégie de focalisation: c’est ce que montre d’une manière assez nette l’exemple [6d].Aussi apparaît-il clairement que du point de vue de la syntaxe, le «pronom personnel» loro que décrivent les grammaires constitue en réalité ce que Tesnière 1988: 132 §10 désigne comme substantif personnel: il est en effet non seulement doté d’un accent propre, mais il est surtout susceptible d’apparaître dans toutes les positions où apparaissent les noms propres de personne (cf. aussi Creissels 1995: 22s.); la même observation vaut pour les termes de la série io, tu, lui, lei, noi, voi qui ne sauraient en aucun cas être assimilés syntaxiquement aux clitiques objets mi, ti, lo, la, ci, vi, li, le 6 Ces exemples, comme la plupart de ceux qui suivront, ont été recueillis sur le net et ont été systématiquement soumis à des locuteurs natifs. 7 Ceci n’exclut pas, bien évidemment, que l’exemple [6a] ne puisse lui aussi, sous certaines conditions, présenter la même valeur identificatoire. 33 Note sur l’italien loro: vraiment un clitique? 8 Déjà Meillet 1995: 80 observait à propos de la série des pronoms personnels français dits ‘conjoints’: Des mots accessoires aussi réduits et pour le sens et pour la forme que les pronoms français je, tu, il (dont la prononciation normale devant consonne est i quand on parle familièrement, et sans influence de l’orthographe) ne sont guère que des affixes; et s’ils n’étaient séparés du verbe en certains cas, ils seraient considérés comme de purs affixes. (cf. aussi Meillet 1921: 69-70; Bally 1944: 300-1) 9 La fonction et la distribution de lui dans Il medico, lui, pensa sia meglio aspettare che la situazione migliori ne sont absolument pas assimilables à celles de il dans Le médecin, il pense que c’est mieux d’attendre que la situation s’améliore. 10 On a constaté depuis longtemps que le terme de possessif était à maints égards inadéquat. Comme l’observait justement Brøndal 1948: 123. Il est clair qu’un terme possessif comme mon exprime, dans n’importe quelle langue, un rapport ( r ) à un objet ( R ). Ce rapport peut être celui du possesseur à l’objet qu’il possède - et c’est à celui-ci que les grammairiens grecs se sont arbitrairement arrêtés lorsqu’ils ont donné leur nom à ces termes -; mais il peut aussi être un rapport très général d’appartenance ou connexion, il peut être subjectif, objectif ou prédicatif, lâche ou étroit, passager ou durable, etc. C’est en un mot un rapport dont la nature est aussi variable que celle des prépositions par exemple. Si ceci est exact, c’est alors par erreur que l’on a attribué au nom de possessif une valeur de définition et que l’on a cherché à faire dériver toutes les autres relations - qui de ce point de vue devaient paraître étonnantes - de la relation possessive au sens restreint. (cf. également Creissels 1979) b] madre la A Ø loro [8a] problemi i A Ø loro ou aux indices français je, tu, il, etc. 8 . D’ailleurs, ces derniers sont susceptibles de coréférer avec un nom ou un constituant nominal mentionné préalablement (cf. Il caffè, lo prendo senza zucchero; Moi, je . . .; Mon patron, il . . .), alors que les substantifs personnels de la série io, tu, lui, lei, noi, voi ne peuvent remplir cette fonction 9 (cf. aussi Cardinaletti 1991: 136-37). Les lignes suivantes extraites d’un roman de Cassola sont à cet égard intéressantes, car elles montrent précisément que la reprise du référent auquel renvoie le NP en fonction de thème pourrait ici difficilement être effectuée via le substantif personnel loro: [7] Succede sempre cosí: ai veri responsabili non gli succede nulla, e la pagano quelli che hanno meno colpa. (Cassola, La ragazza di Bube, parte IV, I, cité par Geninasca 1967). Ces précisions étant apportées, il est possible d’analyser d’une manière simple et économique les exemples [6c-f] en termes de translation, et plus précisément de translation sans marquant (cf. Tesnière 1988: 380s.; cf. aussi Bally 1944: 116s.); cette analyse rend compte en même temps de la présence de l’article défini devant le ‘possessif’, qui autrement est exclu au singulier devant les noms relevant de la parenté étroite (cf. mia sorella / ? ? la mia sorella) 10 : [8a] [8b] 34 Franck Floricic Les représentations ci-dessus montrent qu’au sein des syntagmes nominaux I loro problemi et la loro madre, le morphème loro est translaté en adjectif, et que l’opération de translation s’effectue ici sans marquant. En d’autres termes, ces expressions impliquent de notre point de vue les schèmes suivants 11 : [8c] I problemi di loro i problemi Ø loro I di loro problemi I Ø loro problemi La madre di loro la madre Ø loro La di loro madre la Ø loro madre On ne verra ici rien de bien extraordinaire, à partir du moment où l’on reconnaît que les ‘adjectifs possessifs’ apparaissent comme des variantes combinatoires des ‘pronoms personnels’ (cf. Tesnière 1988: 443 §8; Creissels 1995: 93s.). C’est le même type de phénomène que l’on retrouve dans des syntagmes tels que Casa loro ou Colpa loro, où la détermination du substantif s’effectue via un «pronom personnel» translaté en adjectif (Togeby 1968: 69-70). L’italien connaît du reste des tours tels que les suivants, qui confirment l’hypothèse de la translation avancée ici: [9] a. La di loro costruzione era di forma etrusca e l’avello era formato con sei tavole di pietra di tufo mirabilmente unite b. I membri d’ambedue i Consigli esercitano le di loro funzioni gratuitamente Au demeurant, il s’agit là d’un type d’opération syntaxique particulièrement courant qui implique des entités de nature variée: [10] a. Il piano Jospin è stato adottato alla maggioranza b. Mio padre guida veloce L’absence d’un marquant morphologique en [10a-b] n’enlève rien au fait que le nom propre Jospin et l’adjectif veloce sont transférés respectivement en adjectif et en adverbe. En revanche, le fait que le nom Jospin fasse l’objet d’une translation sans marquant induit bien un blocage dans les possibilités de coordination (cf. ? ? Il piano Jospin e del Governo è stato adottato alla maggioranza). Ce qui est fondamental ici, c’est le constat que l’on a affaire à une opération de nature syntaxique et que le statut prosodique des formes en question n’entre pas ici en ligne de compte: en d’autres termes, la possibilité de transférer le nom propre Jospin en adjectif n’est en rien liée et ne conditionne à son tour nullement le statut prosodique de ce dernier. Or, on peut faire l’hypothèse que c’est le même type de translation qui sous-tend le fonctionnement de loro dans les deux extraits suivants: 11 Précisons que nous nous situons ici au niveau de la syntaxe et dans une perspective essentiellement synchronique; les schèmes sus-mentionnés ne préjugent en rien de ce qu’il convient de reconnaître comme le cheminement diachronique exact suivi par loro. 35 Note sur l’italien loro: vraiment un clitique? [11] a. Quando fu a tavola con loro, prese il pane, disse la benedizione, lo spezzò e lo diede loro. Allora si aprirono loro gli occhi e lo riconobbero. b. Si apre loro la comprensione della Scrittura. À vrai dire, l’analyse de la dernière occurrence de loro en [11a] est loin d’être évidente; en effet, il est possible d’un côté d’analyser ici loro comme étant translaté (sans marquant) en adjectif; ce dernier serait alors régi par un terme - le substantif occhi - dont il serait séparé par l’article défini. Il va sans dire qu’il s’agirait là d’une structure particulièrement marquée; mais en même temps, la valence du verbe aprire exclurait a priori d’analyser loro comme un tiers actant. Le nucléus substantival dont le nom occhi est le centre constituerait donc l’actant unique du verbe aprire. En même temps, l’italien connaît des tours tels que Mi si chiudono gli occhi ou Mi si sono ristretti i pantaloni, auprès desquels se range fonctionnellement l’expression Si aprirono loro gli occhi (cf. à ce sujet Bally 1926). De toute évidence, mi e loro ont ici une valeur de reference point ou de repère dans la construction référentielle de l’évènement 12 . Or, cette valeur de repère entre ici dans le cadre d’une construction qui est typiquement celle d’une construction moyenne; de ce point de vue, la fonction de loro et de mi se rapprocherait davantage de celle d’un circonstant 13 . Enfin, on trouve ici une illustration supplémentaire de la possibilité offerte en italien de rhématiser le sujet via l’ordre V-S: si aprirono loro gli occhi constitue à vrai dire un exemple évident d’énoncé thétique (cf. notamment Kuroda 1972; Sasse 1987; Lambrecht 1988 et 1994): 12 La valeur de reference point apparaît plus clairement encore dans des exemples tels que les suivants, où la dimension spatiale est centrale: [12] a. Abramo accoglie i tre stranieri, corre loro incontro, li ospita, li rifocilla, si mette al loro servizio, dà loro molte ore del suo tempo, li ascolta e nel salutarli li accompagna per un tratto di strada. b. Gli uomini scambiano per reali le immagini che scorrono loro davanti. En d’autres termes, c’est autour de l’entité ou des entités représentées par le pronom loro que se structurent les relations spatiales marquées par correre incontro et scorrere davanti. D’autre part, les expressions incontro e davanti étant normalement construites avec la préposition a, l’hypothèse de la translation sans marquant trouve ici un argument supplémentaire. Notons enfin que le pronom loro peut d’autant moins être considéré comme enclitique du verbe que celui-ci est utilisé ici au présent de l’indicatif, contexte où l’enclise n’est pas possible en italien contemporain. 13 «Dans le cas de la diathèse moyenne, l’indice dont la valeur est incorporée n’est ni un prime actant, ni un second actant. Ce n’est même pas un tiers actant, mais plutôt un circonstant, puisque la personne intéressée ne l’est pas en tant que personne, mais en tant que cause finale: ‘pour moi’. Effectivement, dans l’expression languedocienne me la suce o me la manje, l’irange? ‘est-ce que je (me) la mange ou bien est-ce que je (me) la suce, l’orange? ’ (qui est une sorte de moyen), l’indice me n’est pas un tiers actant avec valeur de ‘à moi’, mais un circonstant de but avec valeur de ‘pour moi’.» (Tesnière 1988: 143) 36 Franck Floricic presdissspezze died- O’ O’’ E -e pane -e benedizione -ò lo -e lo O’’’ Quando f- O’ -u E E a tavola con loro aprirono e riconobb- O’ O’ O’’ allora occhi si -ero lo gli A Ø loro aprirono e riconobb- 1 O’ allora occhi si E -ero lo gli Ø loro il Ø loro O’ O’’ O’ O’’ O’ O’’ la O’ O’’ 14 Telle est cependant la position de Wanner 1977: 104 N2 et 1993: 294-95, pour qui loro est bel et bien un clitique, mais un clitique de nature différente. apre O’ comprensione si E la A Ø loro di scrittura la Aussi, quelle que soit l’interprétation que l’on assigne ici au morphème loro, il reste que a) loro fait ici l’objet d’une translation sans marquant; b) surtout, son fonctionnement se distingue radicalement de celui des clitiques: ces derniers occupent en effet dans ce genre de constructions une position dont loro serait tout à fait exclu (cf. mi si chiudono gli occhi / *Loro si aprirono gli occhi e lo riconobbero). Au demeurant, si loro se comportait véritablement comme un clitique, il devrait en toute logique subir les phénomènes de cliticisation que connaissent les autres clitiques italiens: or, ni au gérondif, ni à l’impératif, le morphème loro n’est susceptible d’être enclitique 14 : [11a ] [11b ] 37 Note sur l’italien loro: vraiment un clitique? [12] a. *Invitateloro! (cf. invitateli! ) b. *Vedendoloro, ho pensato che dovevo informarli della mia decisione (cf. vedendoli, ho . . .) 15 c. Ha deciso di dar(*e)gli una lezione (= 50a in Cardinaletti 1991: 146) d. Ha deciso di dar(e) loro una lezione (= 50b in Cardinaletti 1991: 146) Les exemples [12a-b] montrent que la valeur ou le statut de loro ne coïncide pas avec celui des clitiques, qui dans ce type de contexte sont sous la dépendance du verbe aussi bien du point de vue de la syntaxe que de la phonologie (cf. Togeby 1968: 70-71; Cardinaletti 1991: 146). En [12c], la cliticisation de gli au verbe à l’infinitif entraîne d’ailleurs l’effacement obligatoire de la voyelle finale de ce dernier (cf. Nespor 1993: 229); en [12d] en revanche, l’effacement de la voyelle finale de la forme dare est tout au plus facultatif. D’autre part, alors que les clitiques sont susceptibles de se combiner et d’acquérir ainsi une certaine autonomie prosodique, la forme loro interdit quant à elle toute agglutination avec les autres clitiques: [13] a. Confidatela a me e gliela farò avere b. *Confidatela a me e lorola farò avere Cette contrainte est sans doute ne serait-ce qu’en partie responsable de l’éviction de loro par gli dans ce type de contexte, avec une irradiation de gli d’autant plus grande que l’alignement de ce dernier dans le paradigme des clitiques assure au système sa cohésion interne. De ce point de vue, il n’est pas étonnant que des occurrences de loro telles que celles illustrées en 14a-b soient en concurrence directe avec des constructions telles que 14c-d, où loro est précédé de la préposition, ou encore qu’elles cèdent de plus en plus la place à des constructions contenant le clitique gli (cf. 14e) 16 : [14] a. A sé chiama Cristo i travagliati ed afflitti, e li esorta ad apprendere da lui la mansuetudine e la vera umiltà . . .: venite a me, voi tutti, che siete affaticati e oppressi, e io vi ristorerò. Prendete il mio giogo sopra di voi e imparate da me, che sono mite e umile di cuore, e loro promette invigorimento e ristoro, e per le loro anime un dolce riposo: e troverete ristoro per le vostre anime (Mt 11, 28-29) b. Rimasta sola con i due innamorati, la marchesa promette loro il suo aiuto c. Il presidente del Consiglio non si fa troppe illusioni sul sì di Bertinotti, ma punta al suo elettorato. Non si rivolge tanto al segretario di Rifondazione, ma a chi voterà Ri- 15 Comme le remarquent Benincà/ Cinque 1993, la convention selon laquelle les enclitiques sont en italien graphiquement soudés au terme dont ils dépendent peut être interprétée comme la manifestation d’une différence ou d’une asymétrie plus profonde entre la proclise et l’enclise. A contrario, et si l’on poursuit ce raisonnement, on pourrait voir dans la disjonction obligatoire de la forme loro au regard du verbe un indice du caractère non enclitique de cette dernière. 16 On peut mentionner à cet égard l’observation de Fornaciari 1884: 53 §10: Il secondo gli (i. e. celui qui vaut pour a loro) ha a proprio favore una ragione assai buona; cioè che loro (nel senso di a loro) con cui i libri lo sostituiscono, non è congiuntiva, ma, per quanto si accorci in lor premesso al verbo, resta sempre una forma assoluta e pesante, ed in certi casi insopportabile, come quando si trova vicino ad un altro loro. 38 Franck Floricic 17 Nespor 1999: 141, tout en reconnaissant que loro se comporte phonologiquement comme n’importe quel autre mot indépendant, définit cependant ce dernier comme un syntactic clitic. Si toutefois la définition de syntactic clitic était adéquate, on voit mal pour quelle raison sa distribution syntaxique serait différente de celle des formes auxquelles en italien on pourrait reconnaître le statut de «clitiques syntaxiques». PrW F σ μ μ l ɔ r o μ σ On remarquera également que la forme loro se maintient dans des contextes où d’autres morphèmes subissent des phénomèmes de troncation: [16] a. La loro arte (cf. ? la lor arte / * la arte) b. A destra ci votino loro altri (? lor altri) che fanno le guerre flessibili, e il nostro voto se lo guadagnino imparando il rispetto politico Si donc le morphème loro résiste aux phénomènes d’élision, c’est parce que son statut est celui d’un substantif personnel et non celui d’un clitique. L’unique véritable problème consiste alors à expliquer pour quelle raison loro en fonction de fondazione e a loro promette una finanziaria che prende a cuore le loro esigenze, «gli interessi sociali», anche se forse non piacerà al loro incontentabile leader d. Nell’estate del 1984 il Napoli compra dal Barcellona Diego Armando Maradona, il più forte giocatore del mondo, se non il migliore di tutti i tempi, il quale, in cambio della fiducia dei tifosi, dei dirigenti e dei compagni di squadra, promette a loro la conquista degli scudetti e. I residenti nelle vie e nelle piazze della ZTL «B», che possiedono un posto auto privato, hanno il diritto di ottenere un contrassegno autoadesivo di colore blu che gli permette di accedere liberamente ai loro posti auto dalle ore 8.00 alle ore 24.00 L’autonomie prosodique de la forme loro (vs. la dépendance des clitiques) devrait donc en principe constituer un argument assez fort pour lui dénier le statut de clitique. Au demeurant, si l’on considère que le mot minimal italien est bi-moraïque (cf. Floricic 2000; Floricic/ Molinu à paraître), on voit mal comment la bisyllabicité de loro pourrait s’accorder avec la déficience prosodique qui caractérise les clitiques (cf. aussi Monachesi 1995; Monachesi 1998: §4.2.5; Nespor 1999: 141) 17 : de ce point de vue, la forme loro présente toutes les caractéristiques prosodiques des mots indépendants et constitue donc un Prosodic Word: [15] [17a] libertà la A A di fantasia che appartiene O’ ( ) O’’’ Ø loro promette O’ O’’ marchesa O’’’ aiuto Ø loro la il suo tiers actant n’est pas introduit en [14b] par la préposition qui habituellement représente le marquant de cette fonction. On a vu en effet que dans des exemples tels que [14c-d], loro était précédé de la préposition a de la même manière que lorsque la fonction de tiers actant est remplie par un nom propre de personne. Pour répondre à cette question, on observera tout d’abord qu’à l’instar de ce que nous avons vu plus haut (cf. [8a-b]), la translation de loro en actant 3 s’effectue ici sans marquant 18 : on représentera donc les exemples [5a] et [14b] comme en [17a-b]: [17a] [17b] 39 Note sur l’italien loro: vraiment un clitique? 18 Précisons en effet que la translation n’a pas seulement pour fonction de faire passer un terme d’une catégorie à une autre; elle peut s’appliquer également aux fonctions actancielles. En l’occurrence, «le translatif fr. à est un translatif fonctionnel, lorsqu’il fait passer le prime actant à la catégorie du tiers actant tout en le laissant à l’intérieur de la catégorie du substantif: Alfred donne le livre à Bernard.» (Tesnière 1988: 401 ch. 172 §5.; voir également ch. 52: 111s.). On reprochera sans doute à ce type de représentation de décrire simplement les faits et de ne pas expliquer grand chose; c’est que la syntaxe de Tesnière n’aborde pas - et c’est effectivement le reproche qu’on pourrait lui adresser - la question de l’organisation discursive et informationnelle des énoncés. Or, c’est là qu’à notre avis il faut sans doute rechercher la raison d’être de l’absence de la préposition. 40 Franck Floricic 3. Loro et la focalisation On peut en effet faire l’hypothèse que l’absence du marquant de la fonction de tiers actant devant loro résulte de ce que ce dernier est out-of-focus dans des constructions telles que [5a] et [14b]. Au contraire, dans un exemple tel que [14d] (reproduit ici comme [18]), il apparaît clairement que le référent de loro est mis en perspective et vient constituer le terme d’une corrélation et d’un contraste: d’un côté, les tifosi, les dirigeants et les co-équipiers accordent en effet leur confiance à Maradona; mais de l’autre et en échange, Maradona leur fait à eux la promesse de conquérir des scudetti. [18] Nell’estate del 1984 il Napoli compra dal Barcellona Diego Armando Maradona, il più forte giocatore del mondo, se non il migliore di tutti i tempi, il quale, in cambio della fiducia dei tifosi, dei dirigenti e dei compagni di squadra, promette a loro la conquista degli scudetti À l’appui de cette hypothèse, on remarquera d’ailleurs que dans des exemples tels que [5a] (i. e. La libertà di fantasia che loro appartiene) ou [14b] (i. e. La marchesa promette loro il suo aiuto), le morphème loro peut difficilement être précédé de marqueurs ayant justement pour fonction de signaler un objet ou une entité comme étant saillants du point de vue sémantico-discursif (cf. Cardinaletti 1991: 135- 36): [19] a. ? ? La libertà di fantasia che proprio loro appartiene b. ? ? La marchesa promette proprio loro il suo aiuto Aussi convient-il de souligner que de notre point de vue, l’adjonction de proprio est bloquée non pas par le statut de clitique qui serait celui de loro, mais en vertu de son statut informationnel. Il est intéressant à cet égard d’observer le comportement syntaxique de loro au regard de la négation: dans l’exemple suivant emprunté à Monachesi 1998, ce dernier occupe une position en dehors de la sphère étroite du verbe dans laquelle gravitent normalement les clitiques (cf. Cardinaletti 1991: 145): [20] a. Il mercato non darà mai loro le somme necessarie per effettuare il pagamento (= [55] in Monachesi 1998) Si loro avait véritablement le statut de clitique, on devrait en effet s’attendre à le trouver entre la négation non et le verbe, conformément à ce que l’on observe avec des indices tels que mi, le ou gli. D’autre part, le mécanisme de la négation tend à associer l’indéfini mai au focus de l’énoncé. Le morphème loro peut donc d’autant moins porter sa propre charge informationnelle qu’il est adjacent à une entité ellemême fortement rhématique. On proposera donc de parler ici d’une stratégie de 41 Note sur l’italien loro: vraiment un clitique? défocalisation, défocalisation dont l’exposant est d’un côté l’absence de la préposition devant loro et l’intégration de ce dernier au sein du groupe rythmique formé par la séquence non darà mai. Ajoutons d’ailleurs que pour les mêmes raisons loro peut difficilement se trouver sous le champ de la négation (cf. Cardinaletti 1994: 210); en [21], la négation non a sous sa portée une entité phrastique - l’infinitive di aiutarmi - dont le référent est de nature évènementielle; or, la négation marque ici l’exclusion de l’entité en question de la classe des y dans le schème (x) chiedere (y) a (z), la classe des (z) - représentée ici par loro - restant en-dehors du champ de la négation: [21] a. Non ho chiesto loro di aiutarmi, ma di consigliarmi b. ? ? Non ho chiesto loro di aiutarmi, ma a mio fratello À titre d’illustration du rôle fondamental de l’opération de focalisation, on mentionnera également des exemples tels que [22], où la forme loro requiert dans la réponse la présence de la préposition devant l’expression en fonction de tiers actant: [22] - A chi hai chiesto l’indirizzo? - ? ? L’ho chiesto loro De toute évidence, l’incongruence de la réponse ? ? L’ho chiesto loro résulte non pas de ce que loro aurait le statut de clitique, mais de ce que du point de vue informationnel, la place d’argument ne peut être instanciée que par une entité in focus: l’interrogation a précisément pour objet d’obtenir de l’autre une identification que l’énonciateur n’est pas lui-même en mesure d’effectuer. Par conséquent, pour être bien formée la réponse en [22] doit marquer le référent de la forme loro comme étant proéminent ou saillant en termes discursifs; or, c’est par le marquage prépositionnel que passe ici l’activation du référent. Aussi la forme loro conserve-t-elle du point de vue aussi bien syntaxique que phonologique le statut d’une entité indépendante dont elle partage les caractéristiques essentielles, même si par ailleurs sa syntaxe est soumise à des contraintes qui à plus d’un titre lui assignent une place particulière au sein du système. C’est dire que dans le cadre de l’analyse proposée ici, il n’est ni nécessaire, ni souhaitable de distinguer un loro «substantif personnel» et un loro clitique. D’ailleurs, si l’on prend en considération des exemples tels que [23a-b], il apparaît clairement que les deux occurrences de loro se distinguent non par leur statut syntaxique mais par leur fonction: [23] a. A Vicenza la Coldiretti ha già catturato la simpatia dei consumatori, avendo loro offerto varie occasioni di conoscerli nelle grandi manifestazioni di incontro b. Un nostro successo complicherebbe il cammino agli slavi avendo loro già perso il primo match contro la Russia En d’autres termes, loro est dans le premier cas translaté en tiers actant, alors qu’il joue simplement dans le second le rôle de prime actant: 42 Franck Floricic Ha catturato O’ O’’ E Coldiretti già simpatia Avendo offerto a Vicenza la O’ di consumatori ( ) Ø loro i varie A di conoscer- O’ ( ) li E in manifestazioni grandi A di incontro A la occasioni O’’’ O’’ E O’’ 19 Comme le rappelle Cardinaletti 1994: 207-8 et 1998: 31, l’italien médiéval offrait déjà la possibilité d’utiliser en fonction d’objet indirect non seulement le morphème loro, mais aussi les complicherebbe O’ successo O’’ cammino E il A un nostro a slavi loro già match gli il primo A contro Russia la avendo perso O’ O’’ [23a ] [23b ] Aussi résulte-t-il de l’argumentation développée ci-dessus qu’il serait incorrect d’assigner à loro le statut de clitique en [23a] et celui de Full NP en [23b]; la distinction entre les deux valeurs de loro se situe fondamentalement au niveau des fonctions syntaxiques, et non au niveau des catégories. Au demeurant, des exemples tels que [24a-b] montrent que les pronoms lui et lei sont susceptibles d’occuper eux aussi sans préposition la fonction syntaxique de tiers actant 19 ; ce Crebbe diede O’ -e E in campagna il A la ( ) armonia l’ A con natura la questo O’’’ modo di trovare Ø lui O’ O’’ 43 Note sur l’italien loro: vraiment un clitique? nonobstant, le statut de ces derniers n’en reste pas moins celui de substantif personnel et non celui de clitique. Là aussi, plutôt que de reconnaître deux séries homonymes, il semble plus économique et cohérent de poser que lui est en [24a] et [24b] translaté en actant 3 sans marquant: [24] a. Crebbe nella campagna e questo diede lui il modo di trovare l’armonia con la natura b. Nel giugno del 2000, dopo aver provato una serie infinita di persone, conobbe Alessio Contorni che diede lui la forza di creare i Perpetual Destiny. [24a ] morphèmes de troisième personne du singulier lui et lei (cf. également Diez 1874/ 2: 79; Caix 1878: 44-45; Meyer-Lübke 1974/ 3: 414 §377; Bourciez 1967: 533; Tekavci 1980: 187 §562.1). Et parallèlement, il était également possible d’utiliser ces derniers en fonction génitivale (cf. Togeby 1968: 69-70). À l’inverse de Cardinaletti 1994 et 1998 cependant, nous refusons de distinguer ici des variantes fortes et des variantes faibles (homonymes) correspondant à des entrées lexicales distinctes: c’est de notre point de vue le même morphème qui est utilisé dans des contextes différents avec une distribution variable. C’est là du reste aussi la position de Rohlfs 1968: 137 §441, qui dans son chapitre consacré aux pronoms toniques met précisément en parallèle le fonctionnement de loro en fonction génitivale et dativale: «Loro senza preposizione è invece tuttora in uso, per esempio la loro casa, scrissi loro.» Aussi n’est-il pas absurde de voir dans cette distribution de loro en italien contemporain un résidu ou un reliquat de la syntaxe italienne médiévale. 44 Franck Floricic conobb- O’ O’’ E E -e Alessio A in giugno Contorni O’’ ( ) serie il A una di duemila di creare di persone il ( ) PDestiny i dopo aver provato che diede ( ) O’’’ possibilità infinita A Ø lui la A [24b ] S’il est vrai que cette distribution est plus marginalement attestée avec lui et lei qu’elle ne l’est avec loro, il reste qu’elle est possible et mérite donc des éclaircissements quant à sa nature et sa raison d’être. Nous avons dit plus haut que l’adjacence de ces pronoms vis-à-vis du verbe ainsi que l’absence de la préposition devant son régime devaient être interprétés comme l’indice d’une défocalisation: cette dernière entraîne donc avec elle une sorte d’occultation du rôle sémantique assumé par ces pronoms, occultation dont l’expression apparaît comme l’image miroir de ce que connaissent les langues à marquage différentiel de l’objet. En effet, alors que des langues telles que le sarde, le sicilien, le corse, l’espagnol ou le catalan assignent à un élément de nature prépositionnelle le rôle de marquer l’objet lorsque son référent est fortement individué, on a ici affaire au phénomène inverse, puisque le bénéficiaire ou le récipiendaire sont dépourvus du signe de leur fonction. Or, on peut faire l’hypothèse que cette occultation est (au moins en partie) conditionnée par le statut référentiel du pronom loro: alors que les pronoms de première et seconde personne ont obligatoirement comme référent une/ des entité(s) de type humain, le référent de loro peut tout à fait être non humain ou non animé (cf. [25a-d]): [25] a. Il Sistema Solare è un gruppo di corpi celesti composto da una stella (il Sole) e da nove pianeti maggiori con i loro satelliti, da migliaia di piccoli pianeti o asteroidi, da comete e da meteore b. I ricercatori hanno quindi indirizzato la loro attenzione ai tessuti viventi e ai meccanismi che permettono loro di differenziarsi c. Con la parola Internet si intende tutta la rete di computer collegati tra di loro d. Molte meteoriti ferrose contengono anche inclusioni di grafite, troilite, silicati e altri minerali che conferiscono loro un aspetto peculiare Comme le montre le schéma en [26], cette particularité résulte de ce que la troisième personne trouve sa place en-dehors de la corrélation entre la première et la 45 Note sur l’italien loro: vraiment un clitique? deuxième personne, dont l’opposition polaire constitue le noyau du système de la personne (cf. Brøndal 1937; Kurylowicz 1964) 20 . [26] 20 «La première et la deuxième personnes sont mutuellement polaires; elles forment, à elles seules, le contraste fondamental de la catégorie. La troisième est neutre, donc à part.» (Brøndal 1939: 177). Aussi Brøndal insiste-t-il sur le fait que les personnes telles qu’il les entend doivent être conçues comme des positions au sein d’espaces, positions qui bien évidemment peuvent être identifiées aux positions qu’occupent prototypiquement le locuteur et l’interlocuteur dans la situation de locution (cf. aussi Deszo˝ 1982: 29). 21 Comme l’observe Cooreman 1994: 52, «plurals contain some element of indefiniteness in them in the sense that an expression like the men can be interpreted as ‘all elements which can be characterized by the feature man-ness’.» 22 Il est intéressant de remarquer à ce titre que d’après les données de Loporcaro 2001: 460- 61, le parler de Colonna (province de Rome) connaîtrait le marquage de l’objet exclusivement en présence des pronoms de première et seconde personne (vs. la troisième): i. loro (c) anno vvisto a nnui / * nui da rubbá le pere (cf. 3b in Loporcaro 2001) ‘loro (ci) hanno visto noi rubare le pere’ (eux nous ont vu nous voler les poires) ii. sO vvisto a vvui / * vui nO a kkwill atri ‘ho visto voi, non quegli altri’ (c’est vous que j’ai vu, pas ceux-là) iii. sO vvisto essa / * a essa ke vveneva da lla (cf. 4b in Loporcaro 2001) ‘ho visto lei che veniva di là’ (je l’ai vue elle qui venait par là) iv. semo ŋgondrato issu / * a issu ko a sor ε lla ‘abbiamo incontrato lui con la sorella’ (nous l’avons rencontré lui avec sa sœur) v. sO vvisto loro / * a lloro dOpo ma ato ‘ho visto loro dopo mangiato’ (je les ai vus eux après manger) Ces exemples fournissent une illustration supplémentaire de la position particulière qu’occupe la troisième personne au regard des deux autres. (+) (1 ère p.) (3 ème p.) • • • (-) (2 ème p.) D’autre part, la pluralité exprimée par loro implique une fragmentation qui de toute évidence abaisse le degré d’individuation du référent 21 . C’est dire qu’au regard de hiérarchies telles que celles indiquées par Givón 1976 - auxquelles on peut ajouter celle en [27e] - le pronom loro présente des caractéristiques qui à plus d’un titre l’apparente aux indéfinis 22 : [27] a. Human Non-Human b. Definite Indefinite c. More involved participant Less involved participant d. 1st person 2nd person 3rd person e. Sg. Dual Plural (Givón 1976: 152) 46 Franck Floricic De ce point de vue, l’adjacence de loro au regard du verbe et l’absence de la préposition devant ce dernier évoque tout naturellement le cas des langues à incorporation de l’objet, où l’une des propriétés de l’objet est précisément sa référentialité réduite et son caractère informationnellement non proéminent 23 . Il est vrai qu’en vertu de la hiérarchie proposée par Givón (op. cit.), la fonction de tiers actant est prototypiquement assumée par des entités susceptibles d’exercer un certain contrôle sur les évènements (i. e. les individus humains), d’où le caractère généralement défini / individué des entités auxquelles réfère l’objet indirect. Ceci étant, au sein même de l’ensemble d’objets susceptibles d’occuper cette fonction, il est possible d’établir des distinctions ultérieures; or, la hiérarchie en [27d] illustre précisément une distinction fondamentale dont les corrélats linguistiques sont multiples: avec l’indice si, loro représente au sein de la catégorie de la personne le moins individué des pronoms et abolit les distinctions de genre que connaissent au singulier les indices d’objet (cf. lo / la; gli / le). Rien d’étonnant donc à ce que sa syntaxe présente un certain nombre de traits idiosyncratiques. Idiosyncrasie qui cependant s’éclaire dès lors qu’on examine le comportement des indéfinis au regard du verbe: il est en effet intéressant d’observer que la relation entre le verbe et les «bare NP» en fonction d’objet induit des alternances morphonologiques analogues à celles qui caractérisent la relation entre le verbe et le substantif personnel loro. [28] a. Se lo si ritiene opportuno, è possibile attribuir loro un nome b. Si preoccupa solo che il viaggio a cui dovrà sottoporli non sia tanto terribile da procurar loro qualche danno c. È necessario riconoscere a queste regioni condizioni che consentan loro di affrontare, su un piano di parità rispetto al resto delle regioni europee, i cambiamenti che si avvicinano a livello europeo e internazionale En [28a-c], la voyelle finale du verbe auquel le morphème loro est adjacent est élidée de la même manière que celle des verbes en [29], où le SN indéfini en fonction d’objet présente toutes les caractéristiques de ce que l’on reconnaît comme incorporation (cf. entre autres Sasse 1994; Kørzen 1998; Herslund 1999): [29] a. Vi è difficile attaccar discorso con una persona che non conoscete? b. Più volte ebbe l’intenzione d’aprir bocca per dire qualcosa, ma ogni volta improvvisamente cambiava idea c. Come si fa a chiuder bottega quando è ancora giorno? d. La pazza lo aveva ascoltato senza batter ciglio, senza fare il minimo gesto 23 Gerdts 1998: 85 signale cependant le cas de langues telles que le Tiwa du sud, où l’incorporation peut affecter des noms dont le référent est spécifique. Dans cette langue, sont incorporés les noms dont le référent est inanimé, de même que ceux dont le référent animé non-humain est pluralisé. Ceci étant, les noms au singulier dont le référent est animé et non-humain sont également incorporés, de même que ceux dont le référent humain est pluralisé, à condition qu’ils ne subissent aucune modification. Enfin, les noms au singulier dont le référent est humain s’incorporent obligatoirement en présence d’un sujet de troisième personne. Gerdts conclut donc que « . . . incorporation serves the function of making the nominal less salient in the discourse.» (p. 86) 47 Note sur l’italien loro: vraiment un clitique? Les noms sans déterminant introduisent ici en fonction de second argument une pure notion détachée de tout objet particulier 24 . Or, ni l’élision de la voyelle finale du verbe, ni la coalescence du groupe verbo-nominal ou l’absence de déterminant devant le nom ne confèrent à ce dernier le statut d’enclitique. En d’autres termes, c’est le statut référentiel et discursif des entités en fonction de second argument qui est ici crucial; si ces propriétés référentielles peuvent se combiner avec des particularités prosodiques (cf. la problématique de l’élision en [28] et [29]), il n’en reste pas moins que le degré de coalescence entre le verbe et l’objet est largement indépendant des propriétés prosodiques de l’entité en fonction d’objet. On remarquera que dans des langues couchitiques telles que le Boni, l’entité en fonction d’objet est justement dépourvue de marqueur de focalisation lorsque le verbe et l’objet font bloc (cf. [30a] vs. [30b] [= (20a) et (20b) dans Sasse 1984: 252-53]): [30] a. Hác-idohoo biyóoˆta ? aka SGLT-woman waterˆdrink/ IMPF/ 3sf «The woman drinks water» 25 b. Hác-idohoo biyóo-é ta ? aka SGLT-woman water-NF drink/ IMPF/ 3sf «The woman drinks water» c. Hác-idohoo biyo á-ta ? aka SGLT-woman water VF-drink/ IMPF/ 3sf «The woman drinks water» Les trois exemples en [30] se distinguent en fonction du statut informationnel assigné aux éléments de la prédication. L’exemple [30a] présente un cas d’incorporation, où ni le verbe, ni le nominal ne sont saillants du point de vue informationnel; l’énoncé est décrit par Sasse comment étant neutre du point de vue informationnel. En [30b] et [30c] en revanche, l’entité en fonction de second argument et le verbe sont respectivement pourvus de marqueurs de focalisation qui leur confèrent le statut d’objet cognitivement proéminent. D’une manière analogue, les expressions prender coscienza et dar ascolto en [31a-b] forment un tout conceptuel et l’entité en fonction de second argument est dépourvue de toute autonomie syntaxique et sémantique; il s’ensuit que la structure actancielle du prédicat s’oriente ici vers un schéma respectivement monoet divalent: 24 Il va de soi que lorsqu’on dit de x qu’il n’ouvre la bouche que pour dire des bêtises, c’est de la sienne qu’il est question, et non de celle de y ou de z; ceci étant, l’agent du procès n’est justement pas mentionné en tant qu’agent d’une activité dirigée vers un objet spécifique (i. e. ‘cette bouche’ et non ‘telle autre’) qui exigerait une participation et une implication active. C’est la raison pour laquelle ces constructions sont souvent signalées comme faiblement transitives, voire comme proches des constructions intransitives. 25 SGLT = singulatif; ˆ = frontière entre les deux éléments d’un composé; IMPF = aspect imperfectif; 3sf = troisième personne féminin singulier; VF = focus verbal 48 Franck Floricic [31] a. Giovani provenienti da sei paesi europei partecipano a un «gioco-dibattito» destinato a far prender loro coscienza degli aspetti scientifici e politici delle controversie che riguardano le risorse alimentari, la loro qualità e l’ambiente b. I clienti si affidano ad Unit perché ci dimostriamo pronti a dar loro ascolto e ad offrir loro soluzioni efficaci e di facile utilizzo Il est particulièrement intéressant de constater que le pronom loro s’intercale en [31] entre des éléments supposés être coalescents aussi bien du point de vue syntaxique que sémantique. Aussi peut-on voir dans la possibilité d’insérer loro dans ces contextes une illustration supplémentaire de l’occultation du rôle informationnel qui est le sien: on pourrait d’ailleurs difficilement faire ici précéder le pronom de la préposition a. Or, on peut dire que dans des exemples tels que [31a-b], les substantifs coscienza e ascolto ne sont pas plus enclitiques au regard de prendere et dare que ne l’est le pronom loro, qui encore une fois conserve ici pleinement sa valeur de substantif personnel. 4. Epilogue: combien de loro? Nous avons vu qu’un certain nombre d’arguments pouvaient être avancés pour dénier au morphème loro le statut de clitique, et qu’un examen attentif de ses propriétés syntaxiques invitait à le traiter de plein droit comme un substantif personnel. Remarquons que le problème soulevé ici par loro évoque également celui posé par la distinction faite traditionnellement entre un loro «pronom» et un loro «adjectif». Des exemples tels que [32] illustrent ce que l’on désigne habituellement comme la valeur «pronominale» (vs. «adjectivale») de loro: [32] Attraverso una conoscenza in comune, la mia strada incrociò la loro. Or, il est facile de constater que l’on a simplement affaire ici à une réduction discursive (cf. Creissels 1995: 76s.) dont la substantivation syntaxique n’est que le résultat: la loro implique en effet une relation anaphorique avec un référent que le co(n)texte permet de récupérer et qui pour cette raison peut rester à l’arrière-plan (cf. Kurylowicz 1973: 45s. et 1977: 131-34). Dans le cadre de la syntaxe de dépendance, plusieurs hypothèses d’analyse sont ici à vrai dire possibles. D’un côté on peut considérer, à l’instar de ce que nous avons vu plus haut, que loro fait l’objet d’une translation sans marquant qui le transfère en adjectif, la fonction de l’article défini étant de refaire passer loro dans la catégorie du nom (cf. [32 ]). En même temps, on peut tout à fait analyser ce type d’exemple comme un cas de gapping: de ce point de vue, le substantif strada serait dédoublé, et la jonction qui sous-tend la relation entre les deux actants trouverait même une confirmation dans l’existence de paraphrases du type la mia strada e la loro si incrociarono (cf. [32 ]). Une représentation telle que [32 ] présente cependant l’inconvénient d’assigner aux déterminants la et loro un statut identique de dépendant, alors qu’en réalité l’un et l’autre jouent au niveau de la construction référentielle un rôle radicalement différent; au niveau même de la syntaxe, on peut faire l’hypothèse que l’article la est promu au statut de régissant, loro restant quant à lui sous la dépendance du terme nouvellement recteur (cf. [32 ]): [32 ] [32 ] [32 ] [32’] incrociò O’ E strada la A E conoscenza Ø loro a traverso una A in comune la mia O’’ [32’’] incrociò O’ E strada E conoscenza Ø loro a traverso una A in comune la mia O’’ (strada) la A 49 Note sur l’italien loro: vraiment un clitique? [32’’’] incrociò O’ E strada E conoscenza Ø loro a traverso una A in comune la mia O’’ la ( ) A strada En d’autres termes, la représentation en [32 ] montre que l’on a affaire ici à des promotions en chaîne: d’un côté l’article la est promu à un rang auparavant occupé par le substantif strada, avec le référent duquel il conserve évidemment une relation anaphorique marquée ici par le trait en pointillés. De l’autre, on peut faire l’hypothèse qu’à son tour le déterminant loro passe de la périphérie du SN au sta- 50 Franck Floricic 26 Dans cet exemple comme dans ceux indiqués ci-dessus, la relation entre l’‘adjectif’ et le substantif régissant est marquée comme plus lâche que celle entre l’article (in)/ défini et le substantif. D’une manière analogue, Tesnière 1988: 154 §25 représente comme suit un SN tel que l’auto rouge que vous avez vue hier, où la relative que vous avez vue hier porte sur une entité déjà construite et syntaxiquement autonome: le trait de connexion relie donc cette dernière à la relation qui unit le régissant et le subordonné: [33] tut d’élément fortement régi 26 . Aussi apparaît-il clairement ici que la distinction entre adjectif et pronom résulte simplement d’une réduction au sein du constituant nominal; or, cette dernière entraîne avec elle une réorganisation des ‘places’ qui reviennent à chacun des termes au sein du SN: en ce sens, ce qui apparaît comme une différence de statut entre des formes a priori distinctes n’est donc que le résultat ou l’effet d’une redistribution des ‘rôles’ au sein du constituant nominal. Qu’il s’agisse donc de la distinction entre un loro ‘clitique’ et un loro ‘substantif personnel’ ou qu’il s’agisse de l’opposition entre un loro ‘adjectif’ et un loro ‘pronom’, c’est à chaque fois du même objet linguistique qu’il est question. Les variantes qu’il est possible d’identifier ne sont précisément que des variantes distributionnelles du même objet. 5. Conclusion Les lignes qui précèdent entendaient non pas traiter d’une manière exhaustive une question qui mériterait une étude beaucoup plus approfondie, mais apporter un certain nombre d’arguments susceptibles de clarifier le statut syntaxique de la forme loro. Si l’on distingue au sein de la catégorie ‘clitique’ d’un côté des entités dont la propriété principale est d’être prosodiquement sous la dépendance d’un élément susceptible d’être leur hôte (cf. les simple clitics de Zwicky 1977), et de l’autre des entités dont le trait essentiel réside dans l’existence de propriétés distributionnelles particulières (cf. les special clitics de Zwicky 1977), force est de reconnaître que loro présente au regard de cette classification un profil tout à fait particulier. De toute évidence, le statut de loro est celui d’une entité autonome du point de vue prosodique, statut qui par conséquent interdit de la définir comme un simple clitic; mais en même temps, si elle présente des propriétés distributionnelles particulières, ce ne sont pas celles des entités qu’en italien on pourrait identifier comme des special clitics. Plutôt que de distinguer en italien deux classes distributionnelles au sein des clitiques (cf. Wanner 1978 et 1993), il nous semble possible d’assigner à loro le statut de constituant nominal véritable, moyennant la prise en compte d’opérations syntaxiques spécifiques auxquelles ce dernier est soumis. L’analyse proposée ici présente donc l’avantage d’unifier les différentes valeurs de loro et d’éviter ainsi une fragmentation plus ou moins arbitraire de ces dernières. rouge que vous avez vue hier l’auto 51 Note sur l’italien loro: vraiment un clitique? Elle permet en même temps de maintenir l’unité et la cohésion interne du paradigme des clitiques en italien. Il ne s’agit pas pour autant de nier qu’ici comme dans d’autres domaines il faille exclure de prendre en considération le continuum qui caractérise le mode de structuration des catégories et leur interrelation (cf. Bossong 1998). Mais en l’occurrence, il ne semble pas que l’italien contemporain montre même l’amorce d’un véritable déplacement ou d’une véritable dérive de loro de la catégorie des substantifs personnels à celle des indices d’objet. Il nous semble donc que de nombreux arguments concourent à assigner au morphème loro le statut exclusif de substantif personnel. Toulouse Franck Floricic Bibliographie Anderson, S. R. 1995: «Rules and constraints in describing the morphology of phrases», in: Papers from the 31th Regional Meeting of the Chicago Linguistic Society (CLS 31). 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Das Sardische läßt sich, was die auslautenden Vokale anbelangt, in zwei Räume untergliedern. Die logudoresischen (= log.) Mundarten im Zentrum und im Norden der Insel behalten lat. -i, -e, -o, -u bei (z. B. bínti viginti, òe hodie, dège dece, nèmos nemo, òtto octo, dòmo domo (Ablativ), kád . d . u caballu) 1 , während die campidanesischen (= camp.) Mundarten im Süden ursprüngliches -e und -o im Auslaut zu -i bzw. zu -u heben. In der acamp. Urkunde in griechischer Schrift (Ende 11. Jh.) überwiegt noch -e, in Verbalformen der 1. Pers. Sg. -o, sonst erscheint schon vielfach -u. Die Carte volgari (12./ 13. Jh.) weisen deutlich häufiger -i und -u im Auslaut auf, letzteres auch in Verbalformen wie appu 2 . Wagner meint allerdings, daß die Hebung von -e zu -i zuerst eintrete und -o zu -u sich etwas später anschließe 3 . Diese Lautentwicklungen gehen vom äußersten Süden der Insel aus und dringen dann nach Norden vor, was sich aus der Tatsache erhellt, daß sie in cagliaritanischen Dokumenten früher greifbar sind als in den arborensischen Urkunden aus der Gegend von Oristano 4 . Heute liegt im Camp. ausschließlich -i bzw. -u vor. Die die Nordgrenze dieser Lautentwicklungen darstellenden Isoglossen sind von Contini 1987/ 2 (Karten 91 u. 92) angegeben worden; sie teilen die Insel etwa auf der Höhe Oristano-Baunei. Bereits Wagner hat in HLS §52 darauf hingewiesen, daß es eine Mischzone zwischen dem log. und dem camp. Typus hinsichtlich des Auslautvokalismus gibt. Demnach werde in Láconi -e nach vorhergehenden e und o bevorzugt, während sonst -i erscheine. In Baunei sei -e stabil, während im Plural häufig -us statt -os nach vorhergehenden u und i eintrete. Ebenso spricht Contini mit Blick auf -e und -o in der nördlichen Ogliastra von einer «situation transitoire» 5 . Es zeigt sich mithin, daß eine Betrachtung der Lautverhältnisse in Orten, die nahe an den oben genannten Isoglossen liegen, aufschlußreich 1 HLS §45. Wir sehen hier von den galluresisch-sassaresischen Mundarten ab, die korsisches Gepräge aufweisen. 2 Contini 1987/ 1: 445 3 HLS §46 4 HLS §46 u. 487 5 Contini 1987/ 1: 443s. sein kann. Im folgenden soll der Auslautvokalismus (speziell lat. -e) in der Mundart von Villagrande Strisáili untersucht werden, einem Ort, der von Contini ausdrücklich dem log. Typus zugeschlagen wurde 6 . Bei genauerer Untersuchung der örtlichen Lautverhältnisse zeigt sich jedoch, daß diese Einschätzung unzutreffend ist. Die nachfolgenden Ausführungen stützen sich auf Sprachaufnahmen, die von den Verf. im September 2001 in Villagrande durchgeführt wurden. Diese umfassen neben dem AIS-Katalog auch Flurnamen. Befragt wurden dabei zahlreiche Gewährspersonen aller Generationen 7 . 1. Zum Auslautvokalismus in der Ogliastra: Kritische Sichtung des Forschungsstandes Anders als bei Contini 1987/ 1: 446 dargestellt, ist das auslautende -o in Villagrande (= vgr.) ebenso stabil wie im Logudoresischen und zeigt keinerlei Anzeichen der campidanesischen Hebung zu -u. So lauten die vgr. Formen etwa òtto ‘acht’ octo (camp. òttu), a intro ‘innerhalb’ intro (camp. intru), grògo ‘gelb’ kat. groc mit paragogischem -o (cf. DES 1: 593, camp. grògu); des gleichen ist die Endung des Plurals der Nomina durchweg -os (ir lámpos ‘die Blitze’, is arán os ‘die Apfelsinen’) und die der 1. Pers. Sg. der Verben -o (a ¯ bèr o ‘ich öffne’, áppo ‘ich habe’). Im Camp. liegt in diesen Fällen immer -u vor. In anderer Form als im Norden erscheint lediglich dómu ‘Haus’, was jedoch mit Contini 1987/ 1: 447 N40 auf den lat. Akkusativ domu zurückgeführt werden kann und somit wohl nicht wie die logudoresischen Formen auf dem Ablativ domo beruht 8 . Das auslautende -e ist in Villagrande grundsätzlich ebenso stabil. Entsprechende Formen sind etwa páne ‘Brot’ pane, pad - ènte ‘Wald’ patente, dè e ‘zehn’ dece, pí e ‘Pech’ pice, koíle ‘Unterstand für Tiere’ cubile, akkarcinad - òre ‘ausschlagend (Pferd)’ zu karce ‘Ferse’ calce, sabòne ‘Seife’ sapone, rú e ‘Kreuz’ cruce (cf. HLS §375), gúrce ‘süß’ dulce. Nicht anders verhält es sich mit den Infinitivendungen wie in akkattáe ‘finden’ *adcaptare oder dromíe ‘schlafen’ dormire, trèmme ‘zittern’ tremere, prá e ‘gefallen’ placere. In Perdasdefogu, dem nächstgelegenen südlichen Aufnahmepunkt des AIS, finden sich dagegen bereits ausschließlich die für das Campidanesische typischen Formen auf -i wie páni, kuíli oder die Infinitive auf -ái. Die Inkohärenzen in den Dialekten der Übergangszonen, von denen gemeinhin die Rede ist, sind offenbar zum Teil erst in jüngerer Zeit aufgetreten, wie Blasco Ferrer am Beispiel von Talana (etwa 10 km nördlich von Villagrande gelegen) 54 Philipp Burdy/ Moritz Burgmann 6 Contini 1987/ 1: 443 N19: «L’aire de e stable s’étend jusqu’à Villagrande Str. et à Baunei.» 7 Neben den Aufzeichnungen der Verf. wurden auch Notizen von M. Beuscher, T. Duncker, M. García Romero, S. Guzzo, D. Marzo, G. Masala, T. Pohl, S. Rücker und A. Wolfart hinzugezogen, die ebenfalls an den Aufnahmen beteiligt waren. Unser Dank gilt unserem Lehrer H. J. Wolf, der diese Untersuchung angeregt hat. 8 Zu einer anderen Erklärung cf. Blasco Ferrer 1989: 47s. dartut 9 . Derlei Schwankungen sind in Villagrande nur in ganz vereinzelten Fällen zu konstatieren. Im Zuge unserer Aufnahmen wurden uns jedoch auch hier zahlreiche bei allen Befragten einheitlich auf -i auslautende Lexeme genannt, denen logudoresische Formen mit -e entsprechen. Dies scheint zunächst der oben getroffenen Feststellung hinsichtlich der Stabilität des auslautenden -e in Villagrande zu widersprechen. Die betreffenden Formen beruhen jedoch offenbar überwiegend nicht auf vereinzeltem lautlichen Einfluß des Campidano, da sie bestimmte Regelmäßigkeiten aufweisen 10 . Diese betreffen in besonderem Maße proparoxytone Einheiten, die daher im folgenden zuvorderst behandelt werden sollen. 2. Proparoxytona im Villagrandesischen Der Lautwandel von -e zu -i in der letzten Silbe erfaßt bis auf ganz vereinzelte Ausnahmen (cf. infra) alle etymologisch auf -e auslautenden Proparoxytona im Villagrandesischen. Davon betroffen sind vornehmlich lateinische Substantiva auf -o, -$nis und solche auf -ex, -$cis, denen im Akkusativ die prosodische Struktur -V´ (K)KVKV gemein ist: 2.1. Lat. - O , -$ NIS orrúndini ‘Schwalbe’ hirund$ne, log. rúndine (DES 2: 370). òrd - ini ‘Reihe von Weinreben’ ord$ne, log. òrdine (DES 2: 191); cf. auch den vgr. Flurnamen Sèrra pirar d’òrd - ini. fod . d . íni ‘Ruß’ fullig$ne, log. fod . d . íne (DES 1: 531). Hier muß eine Zwischenstufe *fullíøine angenommen werden. Zum Schwund des intervokalischen -gcf. HLS §131 und Contini 1987/ 2 Karte 35 11 . ómini ‘Mensch, Mann’ hom$ne, log. ómine (DES 2: 187); auch im Flurnamen S’ómini mórtu. Die Form von Baunei, Urzulei und Talana, also der direkt nördlich von Villagrande gelegenen Alta Ogliastra, ist ómmine 12 . 55 Auslautendes -e und -i in der Mundart von Villagrande Strisáili (Sardinien) 9 Blasco Ferrer 1988: 25 N50: «Talana mostra . . . una posizione di transizione, . . . dall’inizio del secolo le nuove irradiazioni . . . dalla zona costiera a sud di Lotzorai hanno alterato lo schema precedente.» Ähnliche Verhältnisse konstatiert er auch in Ilbono (10 km südlich von Villagrande) und zitiert (p. 182) auf der einen Seite pèttene, nòmene, auf der anderen sámbani, frád - i, ómini. 10 Hierin unterscheiden sie sich grundlegend von den Zuständen, wie sie Blasco Ferrer 1988: 182 für Talana schildert: «Nella nostra zona Talana dà segni di labilità nel comportamento delle vocali finali, ma le eccezioni avvengono secondo moduli del tutto incoerenti.» (Hervorhebung d. Verf.) 11 Zum -oder ersten Silbe äußert sich Wagner nicht. Möglicherweise erklärt es sich durch von pód . d . ini ‘grobes Mehl’ ausgehende Kontamination, das fod . d . íni sowohl von der Lautgestalt als auch von der Beschaffenheit des bezeichneten Stoffes her nahesteht. 12 Cf. Blasco Ferrer 1988: 67. Dort werden die hier relevanten Formen nicht systematisch behandelt. rándini ‘Hagel’ grand$ne, log. rándine (DES 1: 586) 13 . pód . d . ini ‘grobes Mehl’ poll$ne, log. pód . d . ine ‘feines Mehl’ (DES 2: 290). Ein neben der klat. neutralen Form existierendes *pollis m. (cf. REW 6636) oder *pollo f. läßt sich aus der schon bei Cato und Plinius belegten Form pollinem erschließen 14 . Ein Genuswechsel belegendes pol(l)ines findet sich auch in späterer Zeit (6. Jh.) bei Dioskorides Longobardus 15 . Das Wort ist mithin als Proparoxytonon nach Sardinien gelangt und fällt daher nicht unter die weiter unten besprochenen paroxytonen Neutra vom Typ semen, termen etc. trémini, trébini ‘Dreifuß’ *trip$ne, log. tríbid - e (DES 2: 519b). Ähnliche Formen in Unteritalien (z. B. trépene, trépinu, trípane) rechtfertigen den auch von Wagner vorgenommenen Ansatz von *trip$ne statt tripeøde. Das -eder betonten Silbe beruht vielleicht auf dem Einfluß von trèze ‘drei’, das -mder erstgenannten Variante auf Labialwechsel. Es findet sich auch der vgr. Flurname Sa òrt’es trébinis. líndini ‘Nisse’ lend$ne statt lendem (ThLL 7,2: 1154s.), log. léndine (DES 2: 20). már ini ‘Geländeform’ marg$ne (DES 2: 74). 2.2. Lat. - EX , -$ CIS úi i ‘Richter’ iud$ce (DES 1: 711). Im Gegensatz zum Campidano ( ú i) bewahrt Villagrande den proparoxytonen Charakter des Wortes 16 . fíli i ‘Farn’ fil$ce, log. fílige (DES 1: 523). íli i ‘immergrüne Eiche’ il$ce, log. élige el$ce (DES 1: 487). Auch in zahlreichen vgr. Mikrotoponymen vertreten (S’íli i entóza, Su au’e s’íli i, S’íli i zóla, S’iskr’e s’íli i). Talana weist éli i auf 17 . púli i ‘Floh’ pul$ce, log. púlige (DES 2: 321). sóri i ‘Maus’ sor$ce, log. sórige (DES 2: 427). pínni i ‘Wanze’ cim$ce (mit pvon pulice, REW 1915), log. kímige, pínnige (DES 1: 338). pód . d . i i ‘Fingerkuppe’, ‘Prise’ poll$ce, log. pód . d . ige (DES 2: 290). In Talana lautet die Form pód . d . i e 18 . 56 Philipp Burdy/ Moritz Burgmann 13 Bei diesem Wort traten lautliche Schwankungen auf (7 Sprecher -i gegen 5 -e), die bei keinem der übrigen behandelten Wörter vorkamen. Ein Grund hierfür ist nicht ersichtlich. 14 OLD 2: 1397. 15 Cf. die Ausgabe von Stadler 1899: 209 Zeile 6 u. 10. 16 Die Tendenz zum Schwund des unbetonten -izeigt sich dagegen bei unregelmäßig alternierenden Varianten wie préidi/ prédi (cf. infra) und tréi i/ tré i, séi i/ sé i. 17 Cf. Blasco Ferrer 1988: 80. 18 Cf. Blasco Ferrer 1988: 172. 2.3. Lat. - ES , -$ TIS séd - i ‘Kraut der Kartoffel’ seg$te, log. sègete (DES 2: 400). Der ursprünglich proparoxytone Charakter der Form, der auch für Vgr. anzusetzen ist, zeigt sich bspw. noch in Baunei sèid - e (DES ib.) und Elini sèid - i (Aufnahme der Verf.). Es zeigt sich, daß alle zu diesen lat. Deklinationstypen gehörigen Substantiva lautlich einheitlich behandelt werden, was den Auslaut anbelangt: sie enden alle auf -i. 2.4. Sonstige Proparoxytona Neben den bisher behandelten Typen -o, -$nis und -ex, -$cis finden sich Proparoxytona, die sich diachron nicht weiter klassifizieren lassen. Unter diesen weisen vier Lexeme unbetontes ´-ili auf: báttili ‘Kissen auf dem Kutschbock’ coact$le, log. báttile (DES 1: 187s.). kó ili ‘Lappen, Flicken, Tuch’, Ableitung zu kò a ‘Keil, Füllsel’ (DES 1: 393s.), cf. zum Wortbildungsmechanismus Wagner 1952: §44 (´-ile). Die Ableitung selbst fehlt im DES. Blasco Ferrer 1988: 162 nennt für Baunei als Hapax kóttilis ‘panni, calzoni, busti’ 19 ; insbesondere die letztere Bedeutung läßt ihn an ein kat. cotilla ‘Korsett’ als Etymon denken. Sowohl der lautliche bzw. prosodische (Proparoxytonon mit auslautendem -i(s)) als auch der semantische Aspekt (‘panni’) legen jedoch nahe, daß es sich nicht um eine Entlehnung, sondern um die auch in Villagrande belegte sardische Ableitung handelt. Die Bedeutung ‘busti’ mag durch Einfluß des katalanischen Wortes (cf. DES 1: 393, log. kottíl’a) hinzugefügt worden sein. Weder die von Blasco Ferrer (kóttilis) noch die von Puddu (cótili) angeführte Form kann lautlich befriedigen, sollte es sich um eine kò a-Ableitung handeln: das -t(t)weist ins Log., wo es jedoch auslautendes -i aus -e grundsätzlich nicht gibt. Allein die vgr. Form kó ili wird den lokalen Lautverhältnissen gerecht. séttili ‘Geländeform’ (DES 2: 413, s. sétti ´a, mit Verweis auf Villanova Str. séttile ‘pianura’), laut Wagner mit unklarer, vielleicht vorrömischer Etymologie 20 . débili ‘schwach’ sp./ kat. débil, log. débile (DES 1: 458). Durch das lexikalisierte paragogische -i fällt auch dieses Lemma unter die hier behandelte Kategorie 21 . núr ili ‘Nichtsnutz’, ‘unnütze Sache’ it. inutile oder sp. inútil, Dorgáli núrtile (Pittau 2000: 680, Puddu 2000: 1227). Zwei weitere Einheiten gehören dem lat. Deklinationstyp -er, -eøris an: píbiri ‘Pfeffer’ pipeøre m. (cf. Georges 2: 1714), log. píbere (DES 2: 273). 57 Auslautendes -e und -i in der Mundart von Villagrande Strisáili (Sardinien) 19 Cf. auch Puddu 2000: 547: cótili ‘arrobba téssia, pannamenta’. 20 In den Aufnahmen der Verf. nur als Su zéttili in der villagrandesischen Mikrotoponymie erfaßt. 21 Bezüglich ´-ili gibt Blasco Ferrer 1988: 171 für Urzulei Schwankungen zwischen óspile und óspili ‘Höhle, Schlucht’ an. cí iri ‘Kichererbse’ ciceøre m. (cf. ThLL 3: 1048); im Log. gilt fazólu pittúd - u oder fazólu túndu (DES 1: 453). Da auch in Fonni fazólu cí iri anzutreffen ist (AIS 1384), wo das -e erhalten sein müßte, ist die Frucht offenbar dort und vielleicht auch in Villagrande nicht einheimisch und ihre Bezeichnung aus dem Camp. entlehnt. Hinzu kommen noch: préid - i ‘Priester’ alttosk. preite; Dorgali, Tonara u. a. préid - e, Urzulei prèd - e, camp. prèd - i (DES 2: 304). Der proparoxytone Charakter des Wortes tendiert im modernen Villagrandesischen dazu, verloren zu gehen, cf. auch die Varianten des Flurnamens Sa vuntan’e su bréd - i / Sa vuntan’e su bréid - i. káuli ‘Kohl’ caule, log. káule (DES 1: 322) 22 . orròali ‘Eiche’ rob re 23 , Baunei orròele, Árzana arròele, camp. orròli (DES 2: 195; der log. Typ ist kérku). Während das -laller Formen wohl auf Liquidentausch beruht, erklären sich die Vokalveränderungen der Mittelsilben vielleicht durch Dissimilation: *orròole orròale, orròele 24 . Praktisch alle etymologisch auf -e auslautenden Proparoxytona im Vgr. zeigen die Schwächung zu -i. Dies geschieht unabhängig davon, ob die vorhergehenden Silben -iaufweisen oder nicht. Die Erscheinung ist folglich nicht als Vokalharmonie (progressive Fernassimilation) zu werten, wie es Formen wie z. B. ómini oder cí iri zunächst nahelegen.Allgemein ist Vokalharmonie in den romanischen Sprachen nicht greifbar 25 . Analog zu den bisher genannten Erbwörtern auf ´-ini gilt in Villagrande auch is tèndinis ‘Sehnen’, welches zwar aus it. tendine entlehnt ist (laut DES 2: 474 «non popolare» in Sardinien), in der Endung aber an die zahlreichen möglichen Vorbilder angeglichen wurde. Ähnliches ist einigen Wörtern widerfahren, deren etymologischer Auslautvokal kein -e ist, die jedoch das hier behandelte Betonungsmuster sowie -ials Pänultimavokal mit etlichen der obigen Beispiele gemein haben. So wird (aus dem It. entlehntes) réd - inas pl. ‘Zügel’ zu réd - inis; ebenso wird die lat. Bezeichnung der Schaflaus ric$nus zu errí ini ‘Zecke’ (so auch DES 2: 491: « . . . l’uscita in -i sarà analogica, come in altri casi»). In gleicher Weise zu erklären ist wahrscheinlich auch kárcini ‘(Huf-, Fuß-)Tritt’ 26 , camp. kárcinu, laut DES 1: 298 deverbale Rückbildung 58 Philipp Burdy/ Moritz Burgmann 22 Weshalb der alte Diphthong von caulis im Sard. im Gegensatz zur üblichen Entwicklung (au a) gebrochen wird, so daß zwei Silben entstehen, ist unklar. Synchron gesehen erlaubt dies jedoch die Einreihung in die Proparoxytona. 23 Zum Wechsel des Genus von n. zu m. cf. HLSMA 4: §76.6. 24 Eine vergleichbare Entwicklung zeigt die Mundart von Láconi (ebenfalls unweit südlich des Gennargentu gelegen): primäres und sekundäres -úuwerden über die Zwischenstufe -úo- (so auch in den zentralen und barbarizinischen Dialekten) zu -úa-, etwa bei crudu *krúu *krúo krúa (HLS §55). 25 Cf. Dieth 1950: 265 und 320s. (keine Bsp. aus romanischen Sprachen, wohl aber aus dem Türkischen, Schottischen, Altenglischen, Altnorwegischen und Schweizerdeutschen [Wallis]). 26 Diese Form gilt auch für Tortolì; Orgòsolo hat lautgerechtes ? ál? ine. zu camp. karcinái. Das gleiche Lexem ist offenbar auch enthalten in bubbuliskárcini ‘Purzelbaum’ (fehlt im DES). Zu den hier vorgestellten Proparoxytona des Typs ´-ini paßt lautlich auch die lokale Bezeichnung der Kresse íspini. Diese ist allerdings bisher weder in botanischen noch in allgemeinen lexikographischen Publikationen zum Sardischen verzeichnet worden und etymologisch unklar. Eine Beziehung zu grúspinu ‘id.’ (DES 1: 595: «probabilmente preromano») bzw. úspinu, uspínu ‘senape bianca’ 27 scheint nicht ausgeschlossen, zumal in diesem Falle die gleiche analogische Einreihung vorläge wie bei errí ini 28 . Die Betonungsstruktur und die Endung i teilen mit den unter 2.2 genannten Lexemen auch die Numeralia úndi i, dóa i, tréi i, kató(r)di i, kwíndi i und séi i. Hier setzt das -i zwar bereits lateinisches -i fort (undecim etc.), doch trägt dies nichtsdestoweniger zur Stabilität des vorliegenden Betonungsmusters bei, was sich bspw. noch darin zeigt, daß it. erpice (DES 1: 493) als entlehntes Proparoxytonon auf -e in Villagrande in der Form érpici ‘Egge’ erscheint. Das hier beschriebene Akzentuierungsmuster findet sich überdies in einigen Mikrotoponymen, von denen Su ízini, Ováili, Erríu arráuli und - G èrd - olis von Paulis 1987: 432-43 als vorrömische Toponyme aufgeführt werden. Su bòsku’e saròmminis und Bakku arcéd - ili dürften ebenfalls dem Substrat zuzurechnen sein 29 , der Flurname Su strintu’e sa zóali bleibt vorerst rätselhaft. Ist das -i in diesen Formen auch etymologisch, wie entsprechend suffigierte Toponyme des nördlich angrenzenden Logudoro zeigen, fügen sie sich dennoch nahtlos und stabilisierend in das in Villagrande Strisáili anzutreffende Schema ein. Auffällig ist nun, daß die auf den alten lat. Neutra semen, termen, sanguen, inguen beruhenden sèmene, trèmene, sámbene, ámbene 30 , die in Pausastellung ebenfalls proparoxytone Akzentuierung aufweisen, nicht von dem Wandel des -e zu -i betroffen sind. Dies wird bei dem späteren Erklärungsversuch zu berücksichtigen sein. 59 Auslautendes -e und -i in der Mundart von Villagrande Strisáili (Sardinien) 27 Cf. Paulis 1992: 236, der uspínu als die ursprüngliche Form betrachtet und sie von ius + pinus herleitet. 28 In diesem Falle wäre allerdings der Wortanlaut zu klären. Man vergleiche auch die bekannte Grotte Ispinigoli bei Dorgali, deren Name sicherlich vorrömisch ist (cf. Paulis 1987: 446 s. Spinigolli) und die, obwohl in einer gänzlich stabilen -e-Zone gelegen, ebenfalls das Element ispiniaufweist. In diesem Falle wäre das -i bereits Bestandteil des paläosardischen Morphems und keines, das auf -e beruhte oder durch die o. g. analogische Wirkung zu erklären wäre. Nichtsdestoweniger reiht sich aber auch ein schon paläosardisches íspini perfekt in den ´-ini- Typus ein. 29 Cf. die Komponenten arzin (Mikro-)Toponymen der Gemeinden Árzana, Gadoni und Dèsulo und sarin Fonni, Gadoni, Sarule, Olíena u. a. sowie die von Wolf 1998 aufgeführten paläosardischen Suffixe ´-ili (62, in der Barbagia Ollolai in Fonni, 25 km nordwestlich von Villagrande, sehr häufig vertreten) und ´-ini (58). 30 DEI 1: 206 erklärt das ain it. anguinaia inguinalia (mit Suffixwechsel) durch Einfluß von anguen. Dies müßte auch für den Dialekt von Villagrande angenommen werden, da ansonsten im Sd. mit iantlautende Formen vorherrschen (etwa Orosei ímbene DES 1: 613). 3. Paroxytona im Villagrandesischen Neben den genannten Proparoxytona weisen im Villagrandesischen auch einige etymologisch auf -e auslautende Paroxytona -i auf 31 . Lautliche Regelmäßigkeiten lassen sich dabei nicht feststellen, verschiedene Kategorien sind jedoch auch hier greifbar. 3.1. -anti ambulánti ‘fahrender Händler’ it. ambulante, log. ambulánte (DES 1: 78, Espa 1999: 78s.). kummercánti ‘Händler’ it. commerciante, log. kummercánte, kommercánte (Espa 1999: 395). passánti ‘Riegel’ it. passante, log. passánte (Espa 1999: 897, Puddu 2000: 1282). tirántis pl. ‘Hosenträger (für Frauen)’ sp. tirantes / kat. tirants (DES 2: 487, hiernach nur im Log.: tirántes). turrunánti ‘Kehre’ it. tornante. Es handelt sich bei diesen Lexemen um Lehnwörter. Formen auf -ante existieren im Vgr. nicht. Überraschenderweise weist das Pendant -ente genau das entgegengesetzte Resultat auf: -enti ist im Vgr. als Endung gänzlich unbekannt. Neben vereinzelten Erbwörtern (pad - ènte ‘Wald’ patente, molènte ‘Esel’ molente) liegen auch hier überwiegend Lehnwörter vor, so etwa nundènte ‘Wollstoff’ it. filondente (DES 2: 176), kaènte ‘warm’ sp. caliente (DES 1: 269) oder pulènte ‘Polenta’ it. polenta (DES 2: 292). Der unterschiedliche Auslaut (-ánti gegenüber -ènte) läßt sich mithin weder anhand der Herkunft der Wörter noch durch lautliche Gegebenheiten - eine Kausalität zwischen der Hebung zu -i und vorhergehendem -áist nicht denkbar - erklären. Vielmehr scheint es sich um eine analogische Wirkung ausgehend von etymologisch i enthaltendem vgr. adenánti ‘vor (räumlich)’, innánti ‘vor (zeitlich)’ zu handeln, welches abzüglich verschiedener Präfigierungen auf lat. *anti zurückgeht 32 . Aufgrund seiner hohen Frequenz im alltäglichen Sprachgebrauch hat dieses eine Muster offenbar ausgereicht, um ursprüngliches -ante zu beeinflussen und es als Suffix -anti im modernen Vgr. zu etablieren. 60 Philipp Burdy/ Moritz Burgmann 31 Wir berücksichtigen hier folglich nicht solche Wörter, deren -i nicht auf -e zurückgeht, wie etwa páris ‘zusammen’, ‘Ebene’ pari + adverbiales -s (DES 2: 223), péri ‘auch’ per (DES 2: 245), síd - i ‘Durst’ sitis (DES 2: 421s.; besser wäre der Ansatz siti Akk.), tiváni ‘Schreckgespenst’ (in der Wendung bai ka no d . d . u este tiváni ‘sieh her, da ist nichts, wovor du Angst haben mußt’) PN Tifani, Tiuani (DES 2: 492), die zahlreichen Nomina auf -éri ( kat.), die in ganz Sardinien vertreten sind, sowie Appellativa (z. B. la óri ‘Stechpalme’) und Flurnamen (z. B. Brúnku id - íni, Sa gòst’e leppóri), die auf -i auslautende vorrömische Suffixe enthalten. 32 Cf. Wolf 1997: 507-15. 3.2. -á i Auch -á i gehört zu den Endungen, die etymologisches -e aufweisen, in Villagrande jedoch ausschließlich mit auslautendem -i anzutreffen sind. Zu nennen sind die Lexeme: lioná i ‘Oleander’, log. neuláge (DES 2: 165). Wagner verweist auf ein in Glossen belegtes biblace 33 . Unabhängig von der tatsächlichen Etymologie liegt in vgr. lioná i (metathetische Form) ein Suffix -ace vor, dessen dortiger Auslaut überrascht. Ebenso ungewöhnlich ist die Form neulá i (Triei, Talana), wo gemeinhin auslautendes -e bewahrt bleibt. nurá i ‘Nuraghe (typisches turmähnliches Bauwerk der vorrömischen Bevölkerung auf Sardinien)’ nurac (inschriftl.), log. nuráge (DES 2: 176s.). Auch hier würde man in Villagrande *nurá e erwarten; wiederum findet sich aber sogar nördlich eine Form auf -i (Flurname in Urzulei: bad . d . e su nurá i, cf. Blasco Ferrer 1988: 169). Brandoná is: Flurname, der wahrscheinlich mit dem vorrömischen Suffix -ake gebildet ist, das im unweit nördlich angrenzenden Fonni noch in der Form -á? e auftritt 34 . Der Stamm des Flurnamens kann an dieser Stelle nicht geklärt werden. Sa levrá i, Su’e levrá i, Erríu sa levrá i: ebenso wie Brandoná is gebildete Flurnamen. Auch Paulis 1987: 435 verzeichnet in der Liste der von ihm als vorrömisch klassifizierten Toponyme für Villagrande eine Form Levraisi 35 . Es ist möglich, zumindest für lioná i eine individuelle, hinsichtlich der sprachlichen Zustände in Villagrande mögliche Erklärung beizubringen 36 . So könnte das Wort seinen Auslaut der analogischen Wirkung anderer Pflanzenbezeichnungen auf i (íli i, fíli i) verdanken. Die genannten -i-Formen aus Talana, Triei und Urzulei entzögen sich jedoch diesem Erklärungsansatz, da dort die ursprünglich -e aufweisenden Proparoxytona nicht regelmäßig auf -i auslauten und etwaige Analogien somit ausscheiden. Vielmehr sprechen diese Formen wie auch die vgr. Flurnamen Brandoná is und Levrá i dafür, daß die Suffixausprägung -á i sich in der Ogliastra einheitlich weiter nach Norden hin durchgesetzt hat, als dies bei dem allgemeinen e i-Wandel des Südens der Fall ist. 61 Auslautendes -e und -i in der Mundart von Villagrande Strisáili (Sardinien) 33 Dagegen möchte Paulis 1992: 419s. das Wort als eine Zusammensetzung aus nebula und dem vorrömischen Suffix -ake verstanden wissen. 34 Cf. Wolf 1998: 74. 35 Diese Form ist wahrscheinlich als Levrái i zu lesen, vgl. die in Villagrande gelegentlich zu hörende lautliche Realisierung nurái i statt nurá i. 36 Der palatale Charakter von scheidet als theoretisch denkbare Erklärung für die Palatalisierung des -e aus, da sich zahlreiche Gegenbeispiele mit dem Auslaut e finden, wie etwa pí e ‘Pech’, mí e ‘Strumpf’, nú e ‘Nuß’. 3.3. Weitere Fälle Die folgenden Beispiele lassen sich nicht weiter kategorisieren. tid - óri ‘Ringeltaube’ *titone mit Suffixwechsel, log. tid - òne (DES 2: 482s.). Die Substantiva auf -òne bilden im Vgr. eine stabile Klasse und enden immer auf -e (cf. etwa imin òne ‘Zitze’, pisti òne ‘Gecko’, guttòne ‘Knopf’). Es stünde bei lautgerechter Entwicklung mithin eine Form *tid - òne zu erwarten. Diese Entwicklung bleibt nicht nur in Villagrande aus; tid - óri fällt auch in Dorgali, Dèsulo und Baunei aus dem Rahmen, die allesamt ebenfalls -òne sowie auslautendes -e allgemein bewahren. palíni m. ‘(Brot-)Korb’, entspricht der camp. Abl. palína f. ‘kleiner Weidenkorb’ zu pála ‘Schaufel’ (DES 2: 205s.). Wagner führt nur feminine Bsp. an (u. a. Dèsulo, Belvì: sa b - alíne); Terracini/ Franceschi 1964 (Tav. 37) bringt für Villagrande palíni. Für ‘(Brot-)Korb’ im allgemeinen wurde uns einmal auch su b - ánili genannt. Hierbei scheint es sich um eine ´-ili-Ableitung zu páne ‘Brot’ zu handeln, die im DES fehlt. Dieses Wort scheint im heutigen Vgr. weitaus weniger gebräuchlich als palíni, hat letzteres jedoch offenbar wegen der ausdrucksseitigen und inhaltlichen Ähnlichkeit der Formen stark beeinflußt. Durch diesen Einfluß von pánili erklärt sich überdies nicht nur der Auslaut, sondern auch das abweichende Genus der vgr. Form. sántu miáili ‘Oktober’. Gemeinhin lautet die Entsprechung zu Michael im Sard. Miále, Miáli (DES 2: 113), aber auch schon im Asd. ist Miaili belegt 37 . In der Endung -áili begegnet abermals das unter Sa levrá i angesprochene Phänomen des Einschubs eines anorganischen -i-, der immer mit einem -i im Auslaut einhergeht. Diese Erscheinung scheint uns lauthistorisch nicht erklärbar zu sein. Ferner fällt jedoch auf, daß auch der Ortsname Strisáili selbst diese lautliche Struktur aufweist. Während der Name etymologisch im Dunkeln liegt, ist die Endung -áili hierfür seit den ältesten Dokumenten bezeugt 38 . mar áni ‘Fuchs’ PN Mariane (Vokativ zu Marianus), log. mardzáne (DES 2: 75). Wagner gibt im DES für Vgr. die Form mar áne an, die wir jedoch nicht bestätigen können. Vielmehr ist mar áni die ausnahmslos genannte Form, sowohl im appellativischen Wortschatz als auch in der Mikrotoponymie (Mar áni ábis, Sèrr’e mar áni, Kònk’e mar áni). Es ist eher unwahrscheinlich, daß die von Wagner notierte Form auch zum Zeitpunkt seiner Aufnahmen die für Villagrande typische gewesen ist. Auch Terracini/ Franceschi 1964 (Tav. 57) bringt für Villagrande die Form mar áni 39 . 62 Philipp Burdy/ Moritz Burgmann 37 Cf. Wagner 1951: 166. 38 Cf. Coco 1989: 233-42. Der offizielle Ortsname Villagrande Strisaile, der erst in der zweiten Hälfte des 20. Jhs. in Villagrande Strisaili geändert wurde, dürfte dem tatsächlichen lokalen Sprachgebrauch mithin zu keiner Zeit entsprochen haben. Ohnehin sprechen die Einwohner von Villagrande heute von ihrem Ort beinahe ausschließlich als von Bid . d . amánna. 39 Die Aufnahmen von Ugo Pellis, auf denen der Atlas Terracinis und Franceschis beruht, stammen wie die Wagners aus den dreißiger Jahren. bírd - i ‘grün’ vir(i)de, log. birde (DES 2: 579). In diesem Falle ist möglicherweise auf die camp. Form zurückgegriffen worden, um eine Homonymenkollision mit bírd - e ‘Glas’ kat. vidre (DES 1: 205) zu vermeiden. Wie einige Male aber auch genanntes bírd - i für ‘Glas’ zeigt, gerät diese Form vereinzelt selber unter den Einfluß von bírd - i ‘grün’. fíni ‘fein, dünn’ it. fine, log. fíne (DES 1: 525). Auffällig ist, daß auch in Dèsulo, das sonst allgemein -e im Auslaut aufweist, fini gilt. Die camp. Form ist mithin nicht nur bis nach Villagrande vorgedrungen. pí i ‘Fisch’ pisce, log. píske (DES 2: 277). in(i)kúi ‘dort’ in eccu huc, log. inkúe (DES 1: 418). túi ‘du’ tu + paragogischer Vokal, log. túe (DES 2: 530) 40 . arbáci ‘grobes Wollzeug’, laut DES 1: 68 Sardisierung von ait. albagio; Atzara: obráke, Aritzo: orbáce; Séulo, Gadoni: orbáci, Meana: orbá i 41 . mussond uanni, veraltete personifizierende Bezeichnung für ‘Hunger’, aus mussón ‘(mein) Herr’ kat. mossèn, mossón (DES 2: 146) und dem PN ¸ uanni. ¸ uanni ‘Johannes’, log. Yuánne, Yuánni (DES 1: 710). In diesem Fall ist es die italienische Form Giovanni, die selbst die log. Namensform beeinflußt hat. Nur selten werden überhaupt noch sard. Namen gebraucht. paúli ‘Sumpf’ palude, log. paúle (DES 2: 204). paúli wurde uns nur als Bestandteil von Flurnamen genannt (Sa baúli, Nurá i baúli’e gòsti), wohingegen im appellativischen Wortschatz Bezeichnungen wie sa ludrína, su ludráu gelten. 4. Schlußfolgerungen Die obige Zusammenstellung der Formen läßt erkennen, daß von der Hebung von ausl. -e zu -i in erster Linie Proparoxytona betroffen sind: Von den im Log. auf -e auslautenden Proparoxytona, die in unserem Korpus erfaßt sind, erfahren im Vgr. 94 % die Hebung zu -i, während dies bei den Paroxytona nur in 12 % der Fälle zutrifft. Dieses Zahlenverhältnis läßt den Schluß zu, daß die Betonungsverhältnisse hier eine Rolle spielen müssen und daß diese Erscheinung nicht auf lautlicher Konditionierung beruht, wie es offenbar in Láconi der Fall ist (HLS §52). Dort läßt sich unabhängig von den Betonungsverhältnissen beobachten, «dass -e im Ausgang nach vorhergehenden -e oder -o bevorzugt wird» (ib.), sonst herrscht -i vor. Wenn man den von Wagner für Láconi angeführten Paroxytona, die nicht e oder o als Tonvokal haben, die entsprechenden vgr. Formen gegenüberstellt, zeigt sich, daß keinerlei Übereinstimmung vorliegt: 63 Auslautendes -e und -i in der Mundart von Villagrande Strisáili (Sardinien) 40 Die in Villagrande angetroffene Form gilt auch weiter nördlich in Baunei und Urzulei, cf. Blasco Ferrer 1988: 67. 41 Alle heutigen sardischen Formen sind zweifellos von it. orbace beeinflußt, wenn sie nicht sogar direkt darauf zurückgehen. Láconi Villagrande áb - i áb - e látti látte káni káne frácci fárce ab - ríli ab - ríle frad - íli frad - íle núi núe Überdies verhalten sich die Plurale im Dialekt von Láconi entsprechend; sie weisen «-os mit Vorliebe nach e und o [auf], sonst -us» (ib.). Pluralformen auf -us sind hingegen dem Vgr. gänzlich unbekannt. Gleichwohl fällt auf, daß die unter 3.3. aufgeführten vgr. Paroxytona auf -i tatsächlich kein e oder o als Tonvokal enthalten (ausgenommen tid - óri). Eine grundsätzliche Abhängigkeit des Auslauts vom Tonvokal kann für Villagrande jedoch schon deswegen nicht angenommen werden, da der Liste der vgr. Paroxytona auf -i keine weiteren Beispiele hinzuzufügen sind, wohingegen sich zu den in der obigen Aufstellung genannten Gegenbeispielen noch Hunderte weitere mit -e aus unserem Korpus, das durch Aufnahmen im Jahr 2002 noch vermehrt werden konnte, anführen ließen. Wagner erhebt ebensowenig wie die Verf. den Anspruch, diese Beobachtungen erklären zu können. Für die vgr. Proparoxytona indes, die wie gesehen nahezu ausnahmslos die Hebung des auslautenden -e zu -i erfahren, scheint es möglich, einen Erklärungsansatz beizubringen. Proparoxytona in den romanischen Sprachen können - um mit Lausberg zu sprechen - «fallende» oder «hüpfende» Druckverteilung aufweisen 42 . Im ersteren Fall ist die letzte Silbe die druckschwächste, während die erste Nachtonsilbe mit leichtem Nebenton gesprochen wird, etwa tépìdus. Bei der hüpfenden Druckverteilung fällt der Nebenton auf die letzte Silbe, so daß die erste Nachtonsilbe die druckschwächste ist, also tépidùs. Die unterschiedliche Druckverteilung führt oft zum Ausfall der jeweils druckschwächsten Nachtonsilbe, daher tépìdu prov. tebe, aber tépidù frz. tiède 43 . In der in Villagrande gesprochenen Mundart scheint fallende Druckverteilung vorzuliegen, da ein mittelsilbiges kurzes $in den Proparoxytona stets Umlaut bewirkt, was nur denkbar ist, wenn die Mittelsilbe den Nebenton trägt 44 . Der durch das $ausgelöste Umlaut führt zur geschlossenen Aussprache der haupttonigen Antepänultimavokale e und o, z. B. ómini, sóri i, trémini, líndini 45 . Im Lichte dieser Überlegungen wäre es möglich, die Hebung von auslautendem -e zu -i in den Proparoxytona als einen Sonoritätsabbau der druckschwächsten Sil- 64 Philipp Burdy/ Moritz Burgmann 42 Lausberg 1969/ 1: §121. 43 Ibid. 44 Lausberg 1969/ 1: §193. 45 In letzterem Fall scheint die Schließung des e bis zu i gegangen zu sein, was möglicherweise auch mit dem nachfolgenden Nasal zusammenhängt. be aufzufassen: i ist verglichen mit e der Vokal mit dem nächstgeringeren Schallfüllegrad. Bei primärem auslautendem -u in Proparoxytona (cf. etwa ín alu ‘Stechmücke’, ápulu ‘Flicken’, úncinu ‘Haken’) würde eine Schallfüllereduktion der Auslautsilbe gänzlichen Wegfall bedeuten. Der vorhergehende Konsonant träte in den Auslaut, wogegen das Sard. Abneigung zeigt. Mithin bleibt -u in Proparoxytona offenbar ungeachtet der Druckschwäche als Stützvokal erhalten. Weiterhin fällt auf, daß auch Proparoxytona auf -a gelegentlich eine vergleichbare Schwächung des Auslautvokals erleiden, indem dieser zu -e wird. Dies entspricht phonetisch gesehen der Hebung von -e zu -i, da auch hier ein Schallfülleabbau um eine Stufe stattfindet, z. B. ankód - ine ‘Amboß’ ankód - ina 46 , áule ‘Leberfleck’ *áula *s’áula *s’aúla (mit falscher Abtrennung 47 ) *sa úla gula. Die oben aufgestellte Regel, der zufolge -e in Proparoxytona zu -i wird, kennt zwei Ausnahmen: lèpore ‘Hase’ lepore + vorröm. lappar (DES 2: 22), árbore ‘Baum’ arbore. Daß die alten Neutra wie sámbene sanguen, arrámene aeramen, led - ámene laetamen etc. 48 (cf. supra), die in Pausastellung ebenfalls Proparoxytona sind - im Satz eingebunden lauten sie dagegen sámben, arrámen etc. 49 - im Auslaut kein -i aufweisen, liegt daran, daß es sich hierbei um konsonantisch auslautende Paroxytona handelt, deren paragogischer Sützvokal in Villagrande grundsätzlich mit dem vorangehenden Vokal identisch ist (cf. Pluralbildung sa d - ènte - ir dènteze, s’ógru - iz ògrozo; Neutra wie su górpuzu corpus, su gòro cor; Verbalformen 3. Pers. òled - e volet, òlente volent) 50 . Ebenso stellen die Infintive der lat. - und eø-Konj., die im Sard. im ´-ere-Typ zusammenfallen, keine Proparoxytona dar, da sie schon in alter Zeit zu Paroxytona werden 51 . Der Wandel von -e zu -i in der Mundart von Villagrande Strisáili stellt im Unterschied zum Campidanesischen einen bedingten Lautwandel dar, der an Proparoxytona gebunden ist und wahrscheinlich durch die diesen eigene fallende Ak- 65 Auslautendes -e und -i in der Mundart von Villagrande Strisáili (Sardinien) 46 Dies ist die in dieser Gegend geläufige sard. Form, cf. AIS 1410. Gelegentlich notiertes ankúd - ine wäre dann ital. (incudine) beeinflußt. 47 Cf. zu diesem Phänomen auch HLS §386 mit zahlreichen Beispielen. 48 Hierher gehört wohl auch prúere ‘Staub’ pulver n., cf. Georges 2: 2084, anders DES 2: 316s. 49 Ebenso sind der Flurname La oracézere und sènsene ‘Zypergras’ nur in Pausastellung Proparoxytona. 50 Der paragogische Vokal richtet sich übrigens weder hier noch anderswo prinzipiell nach dem Tonvokal, wie Blasco Ferrer 1989: 93 wohl versehentlich formuliert: «i nomi uscenti in -en . . . si conservano saldi seppure con vocale paragogica (omorganica con la vocale tonica)». 51 Wagner 1938: 138s. erklärt diese sogenannten Kurzformen durch Apokope von -re (acamp. benne benne|re). Mit Blick auf die vgr. Verbalendungen -áe -are und -íe -ire wäre jedoch zu fragen, ob nicht in diesen Fällen von einem Schwund des -rauszugehen ist, der auch für die entsprechenden camp. Formen wie -ái und -í ( -*íi -ire) angenommen werden könnte. Weshalb dieser Schwund vor allem in Infinitiven begegnet, bleibt unklar. Interessant ist jedoch in diesem Zusammenhang vgr. erizéo ‘gestern’ heri + sero, das ebenfalls durch Schwund des -rauffällt. zentverteilung hervorgerufen wird. Darüber hinaus ist ein diffuses Auftreten von auslautendem -i statt -e in paroxytonen Wörtern feststellbar, das teils als Wirken von Analogie, teils als punktuelle Meridionalisierung der einheimischen Mundart aufgefaßt werden kann. Continis Darstellung der vgr. Lautverhältnisse bedürfte somit einer Korrektur. Bonn Philipp Burdy/ Moritz Burgmann Bibliographie AIS: Jaberg, K./ Jud, J. 1928-40: Sprach- und Sachatlas Italiens und der Südschweiz, 8 vol., Zofingen Blasco Ferrer, E. 1988: Le parlate dell’Alta Ogliastra. Analisi dialettologica. Saggio di storia linguistica e culturale, Cagliari Blasco Ferrer, E. 1989: «Il latino e la romanizzazione della Sardegna. 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Kramer (ed.), Latinitas et romanitas. Festschrift für H. D. Bork, Bonn: 507-15 Wolf, H. J. 1998: Toponomastica Barbaricina, Nùoro 66 Philipp Burdy/ Moritz Burgmann Die Verben der sinnlichen Wahrnehmung im Bündnerromanischen In questo contributo saranno esaminati i verbi della percezione sensoriale nel romancio dei Grigioni in prospettiva sincronica e diacronica. La situazione del romancio viene inquadrata nel contesto delle lingue confinanti: l’italiano, il francese e (per certi aspetti) il tedesco. Si osserva una gerarchia dei sensi con il senso visivo al primo posto, e questa predominanza si manifesta tramite un’alta frequenza e una maggiore differenziazione dei verbi rispettivi. Nei settori della percezione visiva, auditiva e tattile, un’opposizione [+ intenzione/ -intenzione] determina la struttura dei rispettivi campi semantici. In conclusione, il romancio dei Grigioni si presenta in questo settore del lessico (come in tanti altri) come un’area linguistica in parte omogenea, in parte differenziata. Sul piano sincronico, le concordanze con le lingue romanze confinanti sono solo parziali; certi tipi lessicali erano invece più diffusi nel passato. Una latinità particolare (post-classica) sta alla base del tipo pan-grigionese titulare (tedlar, tadlar ‘ascoltare’). Il surs. mirar ‘guardare’ ( mirare) rispetto al tipo *wardon delle altre regioni (come dell’italiano e del francese) continua invece un tipo lessicale del latino classico. 1. Vorbemerkungen Sehen, hören, riechen, schmecken und fühlen sind zentrale Erfahrungen von Mensch und Tier. Entsprechend spielen auch die sprachlichen Reflexe dieser Vorgänge im Wortschatz aller Sprachen eine wichtige Rolle. Die Hierarchie innerhalb der fünf Sinne, die sich in der traditionellen Reihung spiegelt, ist jedoch keine absolute. Für den Maler ist das Sehen, für den Musiker das Hören, für den Hund das Riechen, für den Tastevin das Schmecken und für den Masseur oder den Reiter das Fühlen (Spüren) von hervorragender Bedeutung. Allerdings privilegiert die Sprache (jedenfalls in den hier im Vordergrund stehenden romanischen und germanischen Sprachen) deutlich die Sinne des Sehens und Hörens vor den übrigen Arten der Wahrnehmung. Das zeigt sich darin, dass für diese Bereiche eindeutig auf die jeweilige Funktion bezogene Lexeme bestehen, während in den Sinnbezirken des Riechens, Schmeckens und Fühlens vielfach Überschneidungen und Synkretismen zu beobachten sind. Die hervorragende Bedeutung des Gesichtssinns schlägt sich zudem in einer grossen Zahl von Lexemen nieder, die diesen Bereich viel stärker differenzieren, als es in den Sinnbezirken der übrigen Sinne der Fall ist. In der Folge möchte ich die Verben der sinnlichen Wahrnehmung im Bündnerromanischen beschreiben, in ihrer dialektalen Verteilung und in ihrem Verhältnis zu den Nachbarsprachen Französisch, Italienisch und Deutsch. In historischer Sicht interessiert die Frage nach Kontinuität der lateinischen Basis oder Innovation, auch dies vor dem Hintergrund des Sprachvergleichs. Das Textcorpus, von dem die folgende Untersuchung ausgeht, besteht aus Texten (vorwiegend Prosa) im Umfang von ca. 200 bis 300 Seiten in den Idiomen Surselvisch, Sutselvisch, Surmiran und Vallader. Eine statistische Auswertung dieses Corpus wäre nur sinnvoll, wenn man von ein und demselben Text in den verschiedenen Idiomen ausgehen könnte: gleicher Inhalt, gleicher Umfang. Da so etwas nicht existiert, geben die exzerpierten Texte einen nur teilweise repräsentativen Eindruck von Häufigkeit und Verwendung der Verben der sinnlichen Wahrnehmung. Immerhin sind sie umfangreich genug, um ein approximatives Gesamtbild der sprachlichen Reflexe dieses Sinnbezirks in den einzelnen Idiomen des Bündnerromanischen zu vermitteln. Für das Surselvische wurde Toni Halter, Caumsura (1967) exzerpiert. Da im Sutselvischen kein entsprechend ausführlicher Text vorliegt, habe ich nebst der Novelle von Curo Mani, Igl mastral da la gaglegna (1956), die 1965 vom gleichen Autor herausgegebene Anthologie Scrivànts sutsilvans (Prosa und Verse) und den Beitrag La tradiziun populara da Schons exzerpiert, den Tumasch Dolf und Steafen Loringett in AnSR 43 (1929): 61-173 publiziert hatten 1 . Das Surmiran ist durch die Novelas von P. Alexander Lozza (1961) vertreten, das Vallader durch La rumur dal flüm von Oscar Peer (1999) 2 . 2. Die Verben der sinnlichen Wahrnehmung im heutigen Bündnerromanischen 2.1 Bestandesaufnahme Die folgenden Tabellen listen die hauptsächlichen Verben der sinnlichen Wahrnehmung im Bündnerromanischen in der Reihenfolge «sehen», «hören», «riechen», «schmecken», «fühlen» auf. Die Verben werden im Hinblick auf eine historische und geographische Interpretation schon hier den jeweiligen etymologischen Typen zugeordnet. In den zwei letzten Zeilen werden italienische und französische Entsprechungen angeführt 3 . 68 Ricarda Liver 1 Diese drei Texte werden mit den Abkürzungen SS (Scrivànts sutsilvans), MG (Mastral da la gaglegna) und Ann. 43 (Tradiziun populara da Schons) zitiert. 2 Auf das Exzerpieren eines oberengadinischen Textes (puter) wurde verzichtet, da keine grossen Abweichungen vom Vallader zu erwarten waren. 3 Die Formen in Klammer sind in den exzerpierten Texten nicht belegt, figurieren aber in den Wörterbüchern. Visuelle Wahrnehmung VIDERE MIRARE (-ARI) *WARDON CERNERE surs. veser, ver mirar tscharner suts. ver vurdar tschearner surm. veir vurdar tscherner put. (vair) (guarder) vall. verer guardar it. vedere ait. und dial. mirare guardare ait.und literarisch cernere fr. voir regarder Akustische Wahrnehmung *AUDIRE SENTIRE TITULARE surs. udir tedlar suts. udir taclar, tarlar surm. santeir tadlar put. (udir) (tadler) vall. dudir tadlar it. udire (alt und lit.) sentire ascoltare, sentire fr. entendre écouter Geruchliche Wahrnehmung *SAPORIARE *FRAGRITARE *OSMARE intr. ‘Geruch ausströmen’ surs. suarar ferdar suts. savurar fardar surm. suarar put. (savurer) vall. savurar tr. ‘riechen, einen Geruch aufnehmen’ surs. ferdar suts. fardar ismar surm. (suarar) ismar put. (savurer) (ösner) 69 Die Verben der sinnlichen Wahrnehmung im Bündnerromanischen Geruchliche Wahrnehmung *SAPORIARE *FRAGRITARE *OSMARE vall. savurar (ösnar) it. intr. sentire di, avere un odore di, odorare; tr. sentire (l’odore), odorare fr. intr. sentir (bon, mauvais . . .); tr. sentir, flairer Geschmackliche Wahrnehmung GUSTARE *EXAGIARE intr. ‘es schmeckt’ allg. gustar, put. guster tr. ‘kosten, versuchen’ (allg. gustar, put. guster in älterer Sprache) surs. schigiar (suts. schigear, sagear, ansagear) (surm. sager) (put. insajer) (vall. insajar) it. intr. sapere di, aver sapore di, tr. assaggiare, degustare fr. intr. sentir (le brûlé . . .), tr. goûter, déguster Taktile Wahrnehmung *TOCCARE PALPARE SENTIRE surs. tuccar palpar sentir suts. (tutgear) palpar santir surm. tutgier palpar santeir put. (tucher) (palper) (sentir) vall. toccar, tocker palpar sentir it. toccare palpare, tastare sentire, provare fr. toucher tâter sentir 70 Ricarda Liver 2.2 Frequenz der Lexeme Die eingangs angesprochene Hierarchie der Sinne, in der das Sehen an erster, das Hören an zweiter Stelle steht, spiegelt sich in der Frequenz der zugehörigen Lexeme wider. Veser, mirar, udir, tedlar 4 sind mit Abstand die häufigsten Verben der sinnlichen Wahrnehmung. In Peer, Flüm (296p.) kommt verer 379 mal, guardar 114 mal, dudir 144 mal, tadlar 20 mal vor, in Halter, Caumsura (255p.) veser, ver 90 mal, mirar 92 mal, udir 34 mal, tedlar 23 mal. Lozza, Novelas (173p.) hat 106 veir, 98 vurdar, 26 santeir ‘hören’ und 15 tadlar. In den sutselvischen Texten (197p.) ist ver 158 mal, vurdar 83 mal, udir 56 mal und taclar/ tarlar 19 mal vertreten. Wie bereits bemerkt sind diese Zahlen nur bedingt vergleichbar. Das extrem häufige Vorkommen von verer bei Peer dürfte auch mit dem Charakter des Textes zusammenhängen: La rumur dal flüm ist ein Werk der Erinnerung, eine Rückschau, in der Sehen, aber auch Hören, eine zentrale Rolle spielt. Auf jeden Fall wird deutlich, dass die vier genannten Verben in allen Idiomen die weitaus grösste Frequenz aufweisen. Im Bereich des Sehens treten in unseren Texten eine Reihe weiterer, deutlich schwachfrequentiger Verben auf, während für das Hören keiner von ihnen auch nur ein einziges über das Paar udir - tedlar hinausgehendes Lexem enthält. Unter diesen Verben, die teils nur in einem, teils in verschiedenen Idiomen belegt sind, zeichnet sich eine Gruppe ab, die man als expressiv markierte Ausdrücke für «schauen» (mirar, guardar) qualifizieren kann 5 . Am schwächsten expressiv markiert ist der am besten vertretene Typus dieser Gruppe, vall. tschüttar ‘blicken, schauen, gucken’ (9 Belege), surm. tgitar (4), suts. tgitar (16). Stärker markiert sind drei in unseren Texten ausschliesslich bei Peer belegte Verben: cuccar ‘gucken’ (6) 6 , spüffar ‘gaffen, glotzen’ (8) und splintriar ‘blinzeln’ (2) 7 . Eher am Rande des Feldes der Verben der visuellen Wahrnehmung liegt das bei Lozza zweimal belegte spiunar ‘ausfindig machen, auskundschaften’. Für «erblicken, gewahr werden» hat ganz Romanischbünden ausser dem Engadin einen Typus, der in der Surselva tscharner (3), in der Sutselva tschearner (2) und im Surmeir tscherner (3) lautet. In unserem Material nur im Surmiran zweimal belegt ist diglier 8 , im Sursilvan einmal engartar 9 . Während die drei letzten Verben eine punktuelle Handlung bezeichnen, eignet den allgemein verbreiteten Verben fixar ‘fixieren’, contemplar ‘betrachten’, observar ‘beobachten’ ein duratives Element. Fixar figuriert in unserem Material je ein- 71 Die Verben der sinnlichen Wahrnehmung im Bündnerromanischen 4 Surselvische Formen stellvertretend für die oben aufgelisteten Verhältnisse in ganz Romanischbünden. 5 Zu Herkunft und geographischer Einordnung dieser Typen cf. unten 3. 6 Cf. surs. cuchegiar, DRG 4: 313. 7 Peer 1962 splintrar ‘nach der Art des Kurzsichtigen angestrengt irgendwo hinschauen’. 8 Cf. DRG 1: 101s., FEW 1: 37. 9 Cf. DRG 5: 619. mal im Sutsilvan, im Surmiran und im Vallader, 7 mal im Sursilvan. Contemplar ist 6 mal im Surselvischen, 3 mal im Surmiran belegt, observar 15 mal im Surselvischen, 5 mal im Surmiran und 9 mal im Vallader. Eine ähnlich spärliche Frequenz wie die eben beschriebenen Verben weisen die verbalen Fügungen auf, die visuelle Wahrnehmung ausdrücken. An erster Stelle stehen Fügungen mit dem polyvalenten Verb dar, das in Verbindung mit Ausdrücken für «Auge», «Blick» zu Phraseologismen führt, die dt. ins Auge fassen, einen Blick werfen auf etw. entsprechen. Dar ögl ‘erblicken’ (vall.) ist in unserem Corpus nur einmal belegt 10 . Häufiger ist vall. dar ün’ögliada (4), surm. dar en’iglieida (2), suts. dar egn’iglieada (1) ‘einen Blick werfen auf’ (mit verschiedenen Präpositionen). Dar ün cuc (gleiche Bedeutung) findet sich 4 mal bei Peer und ist laut Wörterbüchern 11 auch surselvisch geläufig. Vall. dar ün tschüt, surm. dar en tgit ‘einen Blick werfen auf’ sind in den Wörterbüchern verzeichnet, fehlen jedoch in unserem Material, wo nur suts. dar en tgit einmal bezeugt ist. In Peer, Flüm findet sich jedoch (einmal) dar tschüt in der spezifischen Bedeutung ‘im Stall nachsehen, ob alles in Ordnung ist’. Im selben Text kommt dozar l’ögliada ‘aufblicken’ dreimal vor. Vereinzelt ist surm. betg tschancunar egl ‘kein Auge abwenden von’, bei Lozza einmal belegt 12 . Keine der bisher verzeichneten verbalen Fügungen ist in unserem surselvischen Text belegt. Dagegen begegnen die folgenden Verbalverbindungen ausschliesslich hier: prender en mira ‘ins Auge fassen’ (1), pren mira! ‘sieh da, schau! ’ (1, nur Imperativ), tener mirau ‘im Auge behalten’ (3), tener observau (1, gleiche Bedeutung). 2.3 Die Opposition [+ Intention]/ [- Intention] bei «sehen», «hören» und «fühlen» In den Bereichen «sehen» und «hören» weisen je zwei Verben eine hohe Frequenz auf. Sie stehen zueinander in einer Opposition, die auf Vorhandensein oder Abwesenheit eines Sems «Intentionalität» beruht. Der Typus videre vertritt in ganz Romanischbünden das Sehen ohne Intentionalität. Für das intentionale Sehen (Schauen) hat das Sursilvan mirar, alle anderen Idiome Repräsentanten des Typus *wardon. Auch im Bereich der akustischen Wahrnehmung gilt dieselbe Opposition: Hören ohne Intention wird im ganzen Gebiet vom Typus audire abgedeckt (ausser surm. santeir, was ein Italianismus sein dürfte), während das intentionale Hören (Horchen) hier einen in der heutigen Romania singulären Typus titulare aufweist 13 . Die Opposition [+ Intention]/ [- Intention] beherrscht auch den Bereich der taktilen Wahrnehmung. Hier stehen dem Typus sentire für das nicht-intentionale Fühlen zwei Typen mit dem Merkmal [+ Intention] gegenüber: *toccare und palpare. Alle drei Verben sind in sämtlichen Idiomen belegt. 72 Ricarda Liver 10 Cf. DRG 5: 70. 11 DRG 4: 311, Decurtins 2001 s. cuc. 12 Cf. Decurtins 2001 s. tschuncanar: buca tschuncanar giu in egl. 13 Zur Verbreitung dieses Typus und zur historischen Semantik cf. Liver (im Druck). 2.4 Die Bereiche der geruchlichen und geschmacklichen Wahrnehmung Anders als die besprochenen Bereiche, in denen die Opposition [+ Intention]/ [- Intention] die Hauptrolle spielt, sind die Sinnbezirke des Riechens und Schmeckens organisiert. Während dort das Verb immer transitiv und das Subjekt persönlich ist, ein Individuum, das etwas sieht, hört oder spürt, wird hier ein und dasselbe Lexem einerseits intransitiv, mit der Bedeutung ‘einen Geruch/ Geschmack abgeben’, andererseits transitiv, mit der Bedeutung ‘einen Geruch/ Geschmack aufnehmen’ verwendet. Im Ganzen bietet sich in diesen Bereichen ein weniger einheitliches Bild als im Fall der visuellen, akustischen und taktilen Wahrnehmung. Für «riechen», und zwar sowohl intr. ‘nach etwas riechen, duften’ als auch tr. ‘etwas riechen’ haben das Surselvische und das Sutselvische ferdar/ fardar. Beide Idiome kennen jedoch auch den Typus *saporiare, der in ganz Romanischbünden herrscht. Im Surselvischen ist suarar (3. savura) auf den intransitiven Gebrauch beschränkt, während suts. savurar laut den Wörterbüchern auch transitiv sein kann. In den übrigen Idiomen, die heute keine Spuren von *fragritare aufweisen 14 , haben die Vertreter des Typus *saporiare beide Funktionen. Alle Idiome ausser dem Surselvischen kennen ferner ein spezifischeres Verb für ‘wittern’: suts./ surm. ismar, put. ösner, vall. ösnar. Wie surs. ferdar (und fr. flairer, deutsch wittern) wird es auch figurativ für ‘vorausahnen’ verwendet. Im Bereich der geschmacklichen Wahrnehmung, der in unserem Material sehr mager belegt ist, hat sich in der heutigen Sprache eine klare Verteilung von intr. ‘schmecken’ und tr. ‘kosten’ auf zwei unterschiedliche lexikalische Typen herausgebildet. Während in älterer Sprache die Vertreter von gustare beide Funktionen abdeckten, sind diese heute im ganzen Gebiet weitgehend auf die intransitive Funktion beschränkt 15 . Für tr. ‘kosten’ gilt der Typus *exagiare: surs. schigiar, 3. schagia, vall. insajar etc. 16 3. Die bündnerromanischen Verben der sinnlichen Wahrnehmung in der Romania 3.1 Vorbemerkungen Im folgenden werden die bündnerromanischen Verben der sinnlichen Wahrnehmung, die unter 2. beschrieben wurden, in einen geographischen und historischen Kontext eingeordnet. Dabei wird sich zeigen, dass Romanischbünden zum Teil mit seinen Nachbarsprachen (Italienisch und Französisch) übereinstimmt, in mancher Hinsicht aber auch eigene Wege geht. Oft ergeben sich Übereinstimmungen nicht 73 Die Verben der sinnlichen Wahrnehmung im Bündnerromanischen 14 Cf. DRG 6: 202-05. 15 Cf. DRG 7: 1089s. 16 Cf. DRG 9: 290-92. auf der Ebene der heutigen Schriftsprachen, sondern mit einzelnen Dialekten oder mit früheren Sprachstufen. Bevor aus diesem Befund (der auch für andere Bereiche der bündnerromanischen Lexik gilt) allgemeinere Folgerungen gezogen werden, gilt es die entsprechenden Einordnungen von Fall zu Fall vorzunehmen. Neben romanischen Gemeinsamkeiten spielt zuweilen auch die enge Nachbarschaft mit dem Deutschen eine Rolle. Wir folgen wiederum der traditionellen Hierarchie der Sinne, die vom Sehen und Hören über das Riechen und Schmecken zum Fühlen geht. 3.2 Visuelle Wahrnehmung Die beiden zentralen Verben in diesem Bereich, die sich, wie dargelegt, in die Opposition [+ Intention]/ [- Intention] teilen, entsprechen weitgehend ihren Äquivalenten in den Nachbarsprachen. Für das nicht-intentionale Sehen hat ganz Romanischbünden Fortsetzer von lat. videre, in Übereinstimmung mit it. vedere und fr. voir. Für das intentionale Schauen herrscht in allen Idiomen ausser dem Surselvischen der ursprünglich germanische Typus *wardon, wie it. guardare, fr. regarder. Im Surselvischen hat sich der ältere, lateinische Typus mirare erhalten 17 , der auch im Spanischen und im Altitalienischen (neben guardare) für das intentionale Sehen steht. Laut AIS I: 6 («Guarda come assomiglia sua madre! ») ist der Typus mirare auch in ligurischen, toskanischen und korsischen Dialekten gegenwärtig. Unter den weniger frequenten Verben für «schauen», die wir als expressiv markiert bezeichnet haben, steht an erster Stelle vall. tschüttar, surm./ suts. tgitar. Der Hinweis von HR 955, «Ableitung von onomat. *cutt-», ist nicht sehr aufschlussreich. Parallelen zu tschüttar finden sich im Alpinlombardischen (Veltlin, Poschiavo) und im Dolomitenladinischen 18 , nicht aber in weiteren Dialekten der Italo- und der Galloromania. Wenn die Interpretation von Kramer, EWD 2: 98 richtig ist, handelt es sich um eine Ableitung von gad. cevìta ‘Käuzchen’ (und den Entsprechungen in weiteren dolomitenladinischen Dialekten; cf. it. civetta), das seinerseits auf ein Schallwort kyu zurückgeführt wird: «Das Blinzeln der Eule bei hellem Licht lieferte den semantischen Anknüpfungspunkt zur Verbalableitung». Wie sich tschüttar/ tgitar lautlich zu allg. br. tschuetta ‘Eule’ verhält, müsste noch untersucht werden 19 . 74 Ricarda Liver 17 Mirar ist das normale Verb für ‘schauen’. Daneben kennt das Surselvische aber auch uardar, das vor allem in der Interjektion uarda! ‘schau da! ’ vorkommt, aber sehr viel seltener ist als mirar. 18 Gard. ciutië ‘schauen, gucken’ (Forni 2002), bad. ciutié ‘heimlich schauen’ (Mischì 2000), mar. ciütié ‘gucken, spähen’ (Videsott/ Plangg 1998). Für fass. ciutèr geben Dellantonio Tajina/ Vögeli 1998 die Bedeutungen ‘sporgere; spuntare; sbocciare; apparire; comparire; nascere’. Das Substantiv cintea ‘spioncino’ weist allerdings auf eine Grundbedeutung ‘hervorgucken’ hin. 19 Wie erklärt sich die Palatalisierung von u? Ist der Anlaut in surm./ suts. tgitar eine Hyperkorrektion? Auf jeden Fall besteht, semantisch gesehen, eine Parallele zu vall. spüffar (in gewissen eng. Dialekten auch püffar, püffer) ‘glotzen’, das als Ableitung von püv bubo ‘Uhu’ eine romanische Neubildung mit lateinischem Material darstellt. Ausserhalb des Engadinischen lassen sich keine Entsprechungen dieses Lexems ausmachen. Drei weitere Verben für «schauen» mit expressiver Markierung weisen deutsches Wortmaterial auf. Dt. gucken liegt vall. cuccar zugrunde. Der Typus ist in ganz Romanischbünden und in westschweizerischen und oberitalienischen Mundarten verbreitet 20 . Vall. splintrar ‘nach der Art des Kurzsichtigen angestrengt irgendwo hinschauen’ (bei Peer, Flüm splintriar) ist eine Ableitung des Adjektivs splinter, put. plinter, blinder, das nach HR 822 auf dt. blind bzw. Blinder zurückgeht. Die für ein Adjektiv auffällige Form auf -er könnte mit dem Ausdruck blinder ‘der Blinde’ im Kinderspiel zusammenhängen (HR 822), am ehesten in einer tirolischen Variante, denn im Schweizerdeutschen ist die Endung -er nicht zu erwarten. Auf tirolischen Ursprung weisen auch die Lautungen p und t. Eine neuere Entlehnung aus dem Deutschen ist spiunar (nach dt. spionieren), das Lozza in der Bedeutung ‘(mit dem Fernrohr) beobachten’ verwendet. Die Anwendung auf die visuelle Wahrnehmung ist bei dem in ganz Romanischbünden geläufigen Verb grundsätzlich immer möglich; sie ist jedoch nicht zentral 21 . Neuentlehnungen aus dem Lateinischen nach dem Vorbild teils romanischer Nachbarsprachen, teils des Deutschen sind die Verben observar ‘beobachten’, contemplar ‘betrachten’ und fixar ‘fixieren’. Von den in unserem Material ziemlich schwach belegten Verben für ‘erblicken, gewahr werden’ führt das verbreitetste einen lateinischen Typus weiter, das zweite ist eine romanische Neubildung mit lateinischem Material und das dritte ist in seiner Herkunft nicht geklärt. Lat. cernere, dessen Grundbedeutung ‘scheiden, sondern’ ist (wie griech. νω ), hat die übertragenen Bedeutungen ‘unterscheiden, wahrnehmen’, vor allem mit den Augen, vorklassisch auch ‘hören’, ferner ‘geistig wahrnehmen, erkennen’. Die Bedeutung ‘wahrnehmen, erblicken’ lebt in surs. tscharner, suts. tschearner, surm. tscherner weiter 22 . Dies scheint in der Romania einzigartig zu sein. Im allgemeinen knüpfen die romanischen Mundarten an die konkret-technische Bedeutung ‘ausscheiden, sieben’ an, so auch surs. tscharner ‘brechen (der Milch)’ 23 , oder dann an die Bedeutung ‘wählen, auswählen’. 75 Die Verben der sinnlichen Wahrnehmung im Bündnerromanischen 20 Cf. DRG 4: 313, FEW 16: 97. In der Surselva und in Mittelbünden ist die Entlehnung aus dem Deutschen durch das lateinische Suffix -idiare (resp. dessen romanische Reflexe) in die einheimische Sprache integriert: surs. cuchegiar, surm. cucager. 21 Surs. laghegiar ‘spähen, lauern’ (in unserem Material nicht belegt) ist eine Ableitung mit dem Suffix -idiare von schwdt. luege n . Cf. DRG 10: 292-98. 22 In unserem Material in diesen drei Idiomen belegt. Auch die Wörterbücher des Surselvischen und Sutselvischen weisen diese Bedeutung aus, während bei Sonder/ Grisch nur die Bedeutungen ‘wählen, auslesen, auswählen’ verzeichnet sind. 23 Cf. Decurtins 2001: 1140, REW 1832, FEW 2: 606. Auch im AIS (cf. Index p. 112s. cernere) finden sich lauter konkret-technische Verwendungen, nebst der Bedeutung ‘wählen’. Die romanische Neubildung *adoculare hat in mehreren romanischen Sprachen Spuren hinterlassen, Verben der visuellen Wahrnehmung in verschiedenen Bedeutungen 24 . Im Bündnerromanischen ist es vor allem das Surmiran, das in der Form diglier ‘erblicken’ diese Basis auch heute weiterführt 25 . Surs. engartar ‘wahrnehmen, erblicken’ hat auch die Bedeutung ‘erwischen, ertappen’. Die Herkunft des Verbs, das auf das surselvische und sutselvische Gebiet beschränkt ist, ist bis heute ungeklärt geblieben. Eine Entlehnung aus dem Deutschen steht in allen bisher gemachten Vorschlägen im Vordergrund. DRG 5: 619 optiert eher für dt. ergattern als für mhd. ane-geraten, das Genelin 1900: 16 vorgeschlagen hatte. Ähnlich HR 291. Die Anknüpfung an ergattern überzeugt jedoch weder lautlich noch semantisch. Eine Verbindung mit dt. geraten, die von der reflexiven Verwendung s’engartar ‘in etwas hineingeraten’ gestützt wird, erscheint sehr viel plausibler. Dass dt. geraten ebenfalls die Basis von surs. gartegiar, put. gratager, vall. gratiar abgibt, ist nicht zwingend ein Hindernis für die Annahme einer zweiten Entlehnung desselben deutschen Verbs in anderer Bedeutung. Ein weiterer Ausdruck für ‘wahrnehmen’ im Surselvischen und Sutselvischen (in unserem Material nicht belegt) ist cattar ad agur (avur) 26 .Lat. augurium scheint hier in der Bedeutung ‘Vorzeichen’ zugrundezuliegen. Ascoli 1880-83: 515: «È ‘captare ad augurium’, che si è via via ridotto, nell’ordine ideologico, a ‘stare in osservazione’, ‘osservare’, ‘percepire’, ‘scorgere’». 3.3 Akustische Wahrnehmung Der Bereich der akustischen Wahrnehmung ist lexikalisch viel weniger differenziert als derjenige der visuellen Wahrnehmung. Alle rätoromanischen Idiome weisen je ein Verb für ‘hören’ (- Intention) und eines für ‘hören, horchen’ (+ Intention) auf. Die bündnerromanischen Verben für nicht-intentionales Hören gehen sämtliche auf lat. audire zurück, mit Ausnahme von surm. santeir. Hier scheint sich der Einfluss von it. sentire bemerkbar zu machen, das im heutigen Italienischen älteres und literarisches udire ersetzt. Für das intentionale Hören (‘horchen, hinhören’) haben alle bündnerromanischen Idiome den Typus titulare, der auf eine besondere Latinität Rätiens hinweist. Parallelen in benachbarten alpinlombardischen Dialekten, die allerdings mehrheitlich älteren Sprachstufen angehören, belegen eine grössere Verbreitung des Typus in früherer Zeit. Ich habe die Wortgeschichte von brom. tedlar an anderer Stelle ausführlicher beschrieben 27 .Als Fazit bleibt die Feststellung, dass lat. titula- 76 Ricarda Liver 24 REW 189, FEW 1: 37. Span. aojar ‘durch den bösen Blick verhexen’ ist eine besonders spektakuläre Weiterentwicklung dieser Basis. 25 Cf. DRG 1: 101s., wo auch oberitalienische Parallelen verzeichnet sind. 26 Cf. DRG 1: 140s. 27 Cf. Liver (im Druck). re im Bündnerromanischen und in einigen benachbarten alpinlombardischen Dialekten eine Entwicklung durchlaufen hat, die von der Bedeutung ‘mit einem Merkzeichen versehen’ zu ‘aufmerken’ und von dort zu ‘hören, horchen’ geführt hat. Das Bündnerromanische steht damit in der lexikalischen Abdeckung des Sinnbezirks «auditive Wahrnehmung» einzigartig da.Was die strukturelle Organisation dieses Bezirks angeht, verhält sich das Rätoromanische wie das Französische und das Schweizerdeutsche, wo sich die Lexeme für nicht-intentionale und für intentionale Wahrnehmung jeweils in äquipollenter Opposition gegenüberstehen: weder kann sich fr. entendre auf den Bereich von écouter ausdehnen, noch schwdt. ghöre auf den von lose. Dagegen weist das Italienische eine partizipative Opposition auf: sentire kann für ascoltare eintreten. 3.4 Geruchliche Wahrnehmung Zweierlei fällt in diesem Bereich auf: - Die im Bündnerromanischen vorherrschenden Verben, die auf die Typen *saporiare und *fragritare zurückgehen, sind in gewissen Gebieten sowohl intransitiv (‘einen Geruch ausströmen, riechen nach’) als auch transitiv (‘einen Geruch wahrnehmen, riechen’). - Die lexikalische Kontinuität vom Latein zum Romanischen ist geringer als in anderen Bereichen. Der in ganz Romanischbünden vertretene Typus *saporiare transponiert eine lexikalische Basis, die sich im klassischen Latein auf den Geschmackssinn bezieht (sapor), in den Bereich des Riechens 28 . In der Surselva und in Mittelbünden ist suarar/ savurar auf die intransitive Verwendung beschränkt, im Engadin ist es sowohl intransitiv als auch transitiv. Surs. ferdar, suts. fardar, das wahrscheinlich auf *fragritare zurückgeht 29 , knüpft zwar an eine lateinische Basis an, die mit Geruch zu tun hat (fragrare), weitet jedoch die im Lateinischen nur intransitive Verwendung auf transitiv ‘riechen’ aus. Auch die Nachbarsprachen Italienisch und Französisch haben sich in diesem Bereich weitgehend von den lateinischen Verhältnissen entfernt. Beide verwenden die Fortsetzer von lat. sentire, das dort für sämtliche Sinneswahrnehmungen zuständig ist, sowohl intransitiv (‘riechen nach’) als auch transitiv (‘etw. riechen, einen Geruch aufnehmen’). Das Italienische setzt zudem lat. odorari in intransitiver und transitiver Verwendung fort. Fr. flairer fragrare ist heute auf die transitive Verwendung beschränkt, während im Altfranzösischen auch die im Lateinischen alleinherrschende intransitive Bedeutung galt 30 . 77 Die Verben der sinnlichen Wahrnehmung im Bündnerromanischen 28 Dasselbe geschieht in schwdt. schmöcke ‘riechen’. 29 Cf. DRG 6: 204s. 30 Gut belegt im Sprichwort Qui de bons est, souef flaire «Wer von Guten abstammt, riecht gut». Cf. TPMA 5: 289 s. GUT (Adj.). Aus dem jagdsprachlichen Sektor stammt suts./ surm. ismar ‘wittern’ (vall. ösnar, in unserem Corpus nicht vertreten), das wie span. husmear auf den Gräzismus *osmare (zu griech. σμ ¸ ‘Geruch, Duft’) zurückgeht. Der Typus ist auch in italienischen Dialekten weit verbreitet, nicht nur in Oberitalien, sondern südwärts bis in die Gegend von Neapel 31 . 3.5 Geschmackliche Wahrnehmung Die Belege für die Verben der Wahrnehmung in diesem Bereich sind in unserem Corpus nur ganz spärlich vertreten; zum Teil fehlen sie ganz. Intrans. ‘schmecken’ (‘es schmeckt’) wird in ganz Romanischbünden durch gustar gustare ausgedrückt 32 . Im Lateinischen ist gustare dagegen nur transitiv. Für das transitive ‘einen Geschmack wahrnehmen, kosten’ hat das Surselvische eine romanische Neubildung mit lateinischem Material, schigiar *exagiare (zu exagium ‘Wägen, Gewicht’). Der Worttypus, teils mit dem Präfix inversehen, ist im ganzen bünderromanischen Gebiet belegt 33 . Damit stimmt das Bündnerromanische im transitiven Gebrauch mit dem Italienischen überein (assaggiare). Das Französische bevorzugt goûter (so auch span. gustar). Für intrans. ‘es schmeckt’ hat keine der Nachbarsprachen eine Fortsetzung von gustare: it. sapere (di), avere un sapore di, fr. avoir un goût de, sentir qc. 3.6 Taktile Wahrnehmung Für aktives ‘tasten, befühlen’ stehen im Bündnerromanischen zwei etymologische Typen zur Verfügung: palpare allg. palpar, put. palper ‘betasten’ und *toccare (von einer onomat. Basis *tokk-) surs. tuccar, suts. tutgear, surm. tutgier, put. tucher, vall. toccar, tocker ‘berühren’. Palpar hat wie seine lateinische Basis gegenüber tuccar eine semantische Komponente des intensiven und länger anhaltenden Berührens. Lat. palpare bezeichnet das liebkosende Berühren, leichte Streicheln oder Klopfen, z. B. des Halses eines Pferdes, mit der flachen Hand (palma). Für das passive Erfahren einer Wahrnehmung durch den Tastsinn, ‘fühlen, spüren’, haben sämtliche bündnerromanischen Idiome Reflexe von lat. sentire. Dabei ist oft nicht auszumachen, ob sentir ein konkret-sinnliches Spüren meint oder ein abstraktes Merken, Empfinden. Dasselbe gilt im Übrigen für ‘sehen’, das sowohl die konkrete visuelle Wahrnehmung als auch das geistige Erfassen aus- 78 Ricarda Liver 31 Cf. AIS III: 520. D’Ambra s. osemare. 32 Cf. DRG 7: 1089s. 33 Cf. DRG 9: 290-92. Suts. schigear, sagear, ansagear, surm. sager, put. insajer, vall. insajar. drückt, und für ‘hören’, das neben der auditiven Wahrnehmung oft ein davon abgelöstes Erfahren, Vernehmen meint. Was die Einbettung der bündnerromanischen Verben der taktilen Wahrnehmung in die italienische und französische Nachbarschaft angeht, gibt es wenig Unterschiede. Die Typen sentire und *toccare sind beiderorts gut verankert. palpare dagegen ist nur in Italien erbwörtlich. Der Typus *tastare, der in beiden Nachbarländern vorkommt (ital. tastare, fr. tâter und Ableitungen), fehlt in Romanischbünden. Oberengadinisch taster (Pallioppi) dürfte ein ephemerer Italianismus sein. 4. Auswertung 4.1 Das Bündnerromanische im Vergleich mit den Nachbarsprachen Was semantische Oppositionen und grammatische Funktionen angeht, stimmen die Verben der sinnlichen Wahrnehmung des Bündnerromanischen weitgehend mit denen der Nachbarsprachen Italienisch und Französisch überein. Dabei sind allerdings die lexikalischen Typen, die jeweils die vergleichbaren Positionen besetzen, nur teilweise dieselben. Die beschriebene zentrale Opposition zwischen nicht-intentionaler und intentionaler Wahrnehmung, die im Bündnerromanischen die Bereiche der visuellen, auditiven und taktilen Wahrnehmung strukturiert, findet sich auch im Italienischen und Französischen wieder (cf. oben 2.3). Wir fassen die Ergebnisse nochmals tabellarisch zusammen: «sehen» BR IT FR - Intention surs. ver, veser vedere voir suts. ver surm. veir put. vair vall. verer + Intention surs. mirar guardare regarder suts. vurdar surm. vurdar put. guarder vall. guardar 79 Die Verben der sinnlichen Wahrnehmung im Bündnerromanischen «hören» BR IT FR - Intention surs. udir sentire entendre suts. udir surm. santeir put. udir vall. dudir + Intention surs. tedlar ascoltare (sentire) écouter suts. taclar, tarlar surm. tadlar put. tadler vall. tadlar «fühlen» BR IT FR - Intention surs. sentir sentire sentir suts. santir surm. santeir put. sentir vall. sentir + Intention surs. tuccar toccare toucher suts. tutgear surm. tutgier put. tucher vall. toccar, tocker allg. palpar, put. palper palpare, tastare tâter 80 Ricarda Liver In den Bereichen der geruchlichen und geschmacklichen Wahrnehmung sind die Übereinstimmungen zwischen dem Bündnerromanischen und den Nachbarsprachen weniger deutlich (cf. oben 2.4.): «riechen» BR IT FR Intransitiv surs. suarar, ferdar sentire sentir suts. savurar, fardar surm. suarar put. savurer vall. savurar Transitiv «riechen» surs. ferdar sentire sentir suts. fardar surm. suarar put. savurer vall. savurar Transitiv «wittern» surs. ferdar fiutare flairer suts. ismar surm. ismar put. ösner vall. ösnar «schmecken» BR IT FR Intransitiv allg. gustar, put. guster sapere, aver sapore sentir Transitiv surs. schigiar assagiare goûter, déguster suts. schigear, sagear, ansagear surm. sager put. insajer vall. insajar 81 Die Verben der sinnlichen Wahrnehmung im Bündnerromanischen 4.2 Historische Schichtung der etymologischen Typen Die etymologischen Typen, die den bündnerromanischen Verben der sinnlichen Wahrnehmung zugrunde liegen, lassen sich in die folgenden Kategorien einreihen: 1. Lateinische Kontinuität 2. Romanische Neubildungen mit lateinischem Material 3. Germanismen 4. Neuere Entlehnungen aus dem Latein oder aus Nachbarsprachen 5. Onomatopöen 6. Unsicheres Mehr als die Hälfte der hier registrierten Typen gehören den beiden ersten Kategorien an. Das bedeutet, dass der Anteil lateinischen Wortguts, sei es klassisch, spätantik oder frühromanisch, sehr hoch ist. Gerade bei den zentralen und hochfrequentigen unter den Verben der sinnlichen Wahrnehmung dominiert die lateinische Kontinuität: videre, mirare, cernere, audire, gustare, palpare, sentire sind mit relativ geringen Bedeutungsveränderungen im Bündnerromanischen erhalten. Eine Ausnahme bildet einzig das germanische *wardon, das wie in Italien und Frankreich in den meisten Teilen Romanischbündens (ausser in der Surselva, wo mirare erhalten ist) die Basis für die Verben des intentionalen Sehens abgibt. titulare und der in lateinischen Quellen nicht belegte Gräzismus *osmare sind Zeugnisse einer besonderen, sicher späteren Latinität, die sich im Bündnerromanischen deutlicher als in den romanischen Nachbarsprachen durchgesetzt hat. Romanische Neubildungen mit lateinischem Material sind *adoculare, *exagiare, *fragritare und *saporiare, ferner die Ableitung von bubo, die zu vall. spüffar führt. Neben dem erwähnten wichtigen Germanismus *wardon haben die wohl jüngeren Entlehnungen aus dt. gucken (vall. cuccar) und blind (vall. splintrar, splintriar) eher marginale Bedeutung. Bei neueren Entlehnungen wie contemplar, observar, fixar, spiunar ist es kaum möglich, Weg und Zeit der Entlehnung (aus dem Latein, dem Deutschen, aus romanischen Nachbarsprachen) mit Sicherheit auszumachen. Dagegen dürfte die Herkunft von surm. santeir ‘hören’ aus dem Italienischen sicher sein. Während der lautmalerische Ursprung von *toccare plausibel ist und allgemein angenommen wird, bleibt im Fall von vall. tschüttar und dessen mittelbündnerischen Entsprechungen noch einiges offen. Die Onomatopöie, die dem Basiswort (tschuetta) zugrundeliegt, ist jedenfalls in der verbalen Ableitung verdunkelt. Ungeklärt ist die Etymologie von surs. engartar; eine Entlehnung aus dem Deutschen (resp. Schweizerdeutschen) steht im Vordergrund der bisherigen Vorschläge (cf. oben 3.2). 82 Ricarda Liver 4.3 Bilanz Der Ausschnitt aus dem bündnerromanischen Wortschatz, den wir hier dargestellt haben, ergibt in geographischer und historischer Hinsicht ein Gesamtbild, das sich in die bekannte Charakteristik des Bündnerromanischen einfügt. Eine starke lateinische Substanz liefert die Basis für die zentralen Verben der sinnlichen Wahrnehmung. Einziger (alter) Germanismus in diesem Kernbereich, in dem ganz Romanischbünden mit Ausnahme der Surselva mit dem Italienischen und Französischen übereinstimmt, ist *wardon. Die Surselva bewahrt mit mirare (wie Spanien) eine ältere lateinische Basis. Einzigartig in der heutigen Romania ist titulare für das intentionale Hören. Auch was die in den Bereichen «sehen», «hören» und «fühlen» grundlegende Opposition zwischen einer nicht-intentionalen und einer intentionalen Wahrnehmung angeht, bewegt sich das Bündnerromanische durchaus im Rahmen der benachbarten Sprachen, wenn auch einzelne Positionen dort ausdrucksseitig anders besetzt sind. Zuweilen weisen dialektale Parallelen ausserhalb Graubündens auf eine früher weitergehende Verbreitung gewisser Worttypen hin, so bei mirare (cf. oben p. 74) und *osmare (cf. oben p. 78), wo Spuren in verschiedenen, zum Teil entfernten italienischen Dialekten erkennbar sind. Im Falle von titulare beschränken sich die Spuren für eine grössere Ausdehnung des Typus auf benachbarte alpinlombardische Gebiete. Die Verteilung der Worttypen innerhalb des Bündnerromanischen ist ungleich. Bekanntlich verlaufen die inneren Grenzlinien im bündnerromanischen Kontinuum auf allen Ebenen der Sprache sehr unterschiedlich 34 . In mehreren Bereichen des Sinnbezirks «sinnliche Wahrnehmung» ist jedoch das ganze bündnerromanische Gebiet homogen, so für «sehen» (- Intention) videre, «hören» (- Intention) audire, «hören» (+ Intention) titulare, «schmecken» intr. gustare, «schmecken» tr. *exagiare, «fühlen» (- Intention) sentire, «fühlen» (+ Intention) *toccare, palpare. Das Surselvische erweist sich vielfach als von den anderen Dialektgebieten verschieden: mirare ‘schauen’ ist heute auf diesen Raum begrenzt. Andererseits fehlen im Surselvischen Spuren von *osmare und solche des Typus, der vall. tschüttar, surm./ suts. tgitar zugrunde liegt. Letzterer setzt sich über das Bündnerromanische hinaus ins Alpinlombardische und Dolomitenladinische fort (cf. oben p. 74). Surselvisch und Sutselvisch gehen zusammen in der Verwendung von *fragritare (ferdar, fardar), das in diesen Gebieten (und nur hier) transitives «riechen» allein vertritt, während es im intransitiven Gebrauch neben suarar, savurar steht. Im Gesamtbild des Sinnbezirks der Verben der sinnlichen Wahrnehmung, geographisch und historisch betrachtet, erweist sich Romanischbünden als eine 83 Die Verben der sinnlichen Wahrnehmung im Bündnerromanischen 34 Cf. Liver 1999: 44s. Sprachlandschaft, die in sich selbst in unterschiedlicher Weise gekammert ist, eingebunden in ein komplexes Kontinuum einer besonderen alpinen Latinität, in dem es heute in mancher Hinsicht eine Sonderstellung innehat. Lützelflüh Ricarda Liver Bibliographie Exzerpierte Texte Dolf., T./ Loringett, St. 1929: «La tradiziun populara da Schons», AnSR 43: 61-173 Halter, T. 1967: Caumsura, Cuera Lozza, P. A. 1961: Novelas, Coira Mani, C. 1956: Il mastral da la gaglegna, Cuira Mani, C. (ed.) 1965: Scrivànts sutsilvans. Pintga raschlada d’amprovas literaras. 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L’influence d’éléments extra-linguistiques sur l’évolution des langues, et principalement celle des facteurs économiques, sociaux et culturels, n’est plus guère remise en question de nos jours. De même, l’impact des phénomènes d’interférence sur la genèse et la diffusion des innovations linguistiques paraît indubitable. On reste néanmoins très conscient de la différence de nature entre les causes immédiates de telle ou telle innovation et son développement ultérieur pour lequel certaines régions peuvent se montrer plus réceptives, donc plus innovantes que d’autres. Les raisons de cette variabilité sont des plus diverses, et l’analyse de sa dynamique reste l’un des axes de recherche les plus prisés et les plus controversés. Sur un point, cependant, cette interrogation problématique semble se cantonner dans un certain automatisme: on fait appel à l’interférence pour déceler les conditions de base des innovations, généralement difficiles à reconstruire, alors qu’on tend à recourir à la variation pour déterminer les facteurs socioculturels entraînant leur adoption dans un contexte donné et décrire les processus de nivellement liés à leur diffusion. De ce fait, la diglossie et le plurilinguisme au sein de groupes préalablement définis constituent des schémas d’analyse fréquemment utilisés pour expliquer les changements les plus complexes et les plus «radicaux», susceptibles d’avoir provoqué la scission définitive d’un continuum linguistique. Mais les débats scientifiques, toujours passionnants voire passionnés, ont aussi clairement démontré que l’effet précis de cette interférence et l’interaction concrète de deux systèmes linguistiques sur le plan phonétique, morphologique ou syntactique sont 1 On notera que des réflexions similaires se trouvent déjà chez Saussure 1976: 40s. Il convient donc de nuancer les propos de Hunnius 1998 qui considère que le concept d’interférence ne s’est imposé qu’avec Weinreich 1953. Même si cet ouvrage marque incontestablement les vrais débuts de la linguistique de contact, les premiers débats théoriques relatifs aux concepts de base sont beaucoup plus anciens. Voir à ce sujet Tesch 1978: 31s. 87 Innovations du Centre et archaïsmes du Nord-Est très difficiles à évaluer. Le plus souvent, les retombées d’une situation de bilinguisme historique ne semblent «mesurables», ne serait-ce qu’approximativement, que pour le seul domaine de la transférence 2 , c’est-à-dire par les emprunts lexicaux et onomastiques. On a toutes les raisons de penser que pour l’histoire linguistique, tant pour le gallo-roman que pour les variétés du germanique occidental génitrices de l’ancien haut allemand, l’époque mérovingienne apparaît comme une période de juxtaposition de différentes formes de bilinguisme, voire même de trilinguisme, si l’on veut bien concéder le statut de langue aux diverses variétés orales qui donneront naissance aux langues romanes. Meillet fut l’un des premiers à avoir clairement mis l’accent sur ce point - presque au même moment d’ailleurs que les historiens et les germanistes allemands de l’«École rhénane» autour de Franz Steinbach et de Theodor Frings, dont les travaux sur la «genèse des espaces culturels» marqueront fortement Walther von Wartburg 3 , mais indépendamment de ces derniers et en s’appuyant sur des théories plus anciennes (Schlemmer 1983: 172s.). Pour Meillet, ce bilinguisme devait être compris comme un phénomène déterminé par des contingences politiques et limité aux couches supérieures de la population, mais néanmoins porteur d’impulsions novatrices dont certaines pouvaient avoir des conséquences importantes. Steinbach, quant à lui, n’était pas seulement persuadé d’une présence considérable de colons germaniques dans les régions concernées par ce qu’il aimait à appeler la «conquête franque» 4 ; il plaidait aussi pour une «civilisation mixte» que ces colons auraient contribué à fonder et dont l’impact linguistique lui paraissait bien plus prégnant. Car ce melting pot aurait surtout produit un latin dépravé, fortement imprégné de vulgarismes de toute sorte, y compris des germanismes, dont la valeur hautement symbolique aurait considérablement favorisé le rapprochement des cultures. La force intégrative de cet élément purement linguistique aurait donc largement contribué à instaurer une société nouvelle ouvrant le chemin à la civilisation médiévale. Si l’on veut se résoudre à suivre cette hypothèse, on n’hésitera pas à voir dans ce latin «mérovingien» un vec- 2 Pour cette notion voir Lüllwitz 1972: 191. Selon Werner 1981: 220s. et Hunnius 1998: 82, elle se rapporterait à des emprunts délibérés d’unités lexicales ou onomastiques, et il conviendrait de la distinguer des phénomènes d’interférence proprement dits dont ils soulignent le caractère involontaire. L’interférence ne toucherait donc le lexique que de façon exceptionnelle. Mais nous manquons pour l’instant d’études empiriques ciblées qui permettraient de savoir si l’interférence constitue réellement - et dans tous les cas - un mécanisme de sélection inconscient et non intentionnel. 3 A ce sujet, voir Pitz 2000, 2003 qui jette un regard critique sur la vision de la situation linguistique en Gaule mérovingienne véhiculée par la recherche allemande des années 1920-30. Pour situer les synthèses monumentales de Walther von Wartburg et d’Ernst Gamillscheg sur l’influence du superstrat germanique dans leur contexte historiographique, on se reportera à l’examen de la romanistique des années 1930-40 chez Hausmann 2001: 522 ainsi qu’aux témoignages d’époque de Meier 1941: 54s. et Krauss 1997: 30. 4 Sur cette notion problématique qui, pour de multiples raisons, a été complètement abandonnée par les historiens et les archéologues, voir entre autres Werner 1996 et Geary 2002: 130s. 88 Martina Pitz teur très important d’innovation sociale, sans laquelle la formidable expansion du royaume fondé par Clovis aurait été impossible. Mais on concédera aussi que ce foreigner talk, ciment présumé de l’identité du royaume, aurait perdu cette fonction initiale relativement tôt, sans doute dès le début de la période carolingienne, puisqu’il a pu être abandonné sans la moindre réticence lors de la Renaissance carolingienne. Les réflexions linguistiques du cercle de Charlemagne marqueraient donc aussi une étape importante dans l’accomplissement de ce processus d’assimilation. Or, depuis plusieurs décennies, les romanistes comme les germanistes se penchent sur des problèmes essentiels liés à la différenciation progressive de cette vaste entité entre Loire et Rhin dont la perception comme espace culturel relativement homogène paraît encore assez plausible aujourd’hui, du moins pour la période antérieure au viii e siècle (Geary 2002: 154s.). Et même si les deux disciplines n’ont pas encore pu déterminer les véritables causes de certaines innovations éminemment importantes pour l’évolution ultérieure du gallo-roman comme de l’ancien haut allemand, on notera avec intérêt que la diffusion de ces phénomènes intervient justement à l’époque de l’expansion et de la consolidation de la souveraineté franque. Le germaniste évoquera ici la seconde mutation consonantique, constitutive de l’ancien haut allemand, en signalant notamment sa distribution curieuse «en éventail» dans l’aire occidentale du moyen allemand (Haubrichs 1987; Venema 1997; Pitz 1999; Schwerdt 2000; Pitz/ Vòllono 2003), alors que le romaniste fera intervenir la «polarisation» du gallo-roman «donnant naissance à deux langues standard embryonnaires, la langue d’oïl et la langue d’oc» (Lodge 1997: 78). D’étonnants parallélismes peuvent d’ailleurs être décelés au sujet des hypothèses expliquant la différenciation des espaces linguistiques, aussi bien français qu’allemands. Des interférences prosodiques ont été prises en compte pour expliquer la genèse de la mutation consonantique de l’ancien haut allemand (Schwerdt 2000: 381); des substitutions phonétiques (Venema 1997: 462) sont tenues pour responsables de son développement ultérieur. Lors de la séparation du proto-français d’avec le latin, von Wartburg attribue un rôle important à la morphosyntaxe simplifiée de locuteurs bilingues dont le latin n’était pas la langue maternelle; on voit même se profiler l’idée d’un accent étranger adopté par la population indigène pour des raisons de prestige et influençant par ricochet le système en usage. Après une longue période de scepticisme durant laquelle on a pu mettre en évidence que l’opposition linguistique nord-sud reposait en principe sur des structures beaucoup plus anciennes (Müller 1970), la thèse de von Wartburg faisant intervenir le superstrat francique pour expliquer les diphtongaisons constitutives du proto-français semble de nouveau assez largement répandue, étant peutêtre vécue comme la plus pertinente aux yeux de ceux qui, d’une manière ou d’une autre, tendent à expliquer les évolutions linguistiques par des phénomènes plus globaux de civilisation (Lodge 1997: 110s.). Force est de constater que les débats actuels portent surtout sur des problèmes chronologiques, alors que la question fondamentale de la pertinence d’une telle hypothèse attribuant des faits linguis- 89 Innovations du Centre et archaïsmes du Nord-Est tiques extrêmement lourds de conséquences au particularisme rigoureusement limité à un petit groupe de bilingues, aussi puissants soient-ils sur le plan politique, n’est plus guère abordée. Ces parallélismes rapidement évoqués ici sont connus depuis longtemps et ont partiellement appuyé les hypothèses audacieuses de l’«École rhénane». L’idée de la «fondation de l’unité européenne par les Francs» (tel est le titre d’un rapport de recherche co-signé par Steinbach: Steinbach/ Petri 1939) que le iii e Reich a tenté d’instrumentaliser politiquement en employant notamment des arguments linguistiques, a ainsi servi, comme la recherche historique a pu le démontrer au cours des dernières années (Schöttler 2 1999), pour légitimer une «réorganisation» de l’Europe sous la direction de l’Allemagne national-socialiste, ce qui la rend grandement responsable de cette grande tragédie du xx e siècle que fut l’hégémonie nazie sur l’Europe. Ceci explique sans doute que des approches pluridisciplinaires tentant de faire converger les perspectives des romanistes et des germanistes au sujet de ces «processus d’évolution offrant des parallélismes marquants dans les langues romanes et germaniques» (Buridant 1987, avant-propos) soient si souvent évoquées de nos jours comme potentialité méthodologique, tout en étant rarement traduites dans les faits. Il existe néanmoins un consensus assez général pour affirmer que cette approche pluridisciplinaire semble la plus appropriée pour rendre compte de la pluralité linguistique du royaume franc; et il est généralement reconnu que cette «double perspective» devient indispensable pour aborder le phénomène linguistique le plus marquant de cette époque charnière, à savoir la genèse de la frontière linguistique romano-germanique. Cette dernière se forgea durant les viii e et ix e siècles au sein même du nouveau royaume d’Austrasie, souvent sans conditions géographiques particulières, aiguillant ainsi de façon définitive l’évolution ultérieure de l’une et de l’autre langue (Pfister 1978; Pitz 2001; Haubrichs à paraître). Ce travail philologique mené dans la perspective résolue d’une linguistique de contact s’est surtout concentré sur les zones limitrophes de la future limite des langues où le besoin d’un examen critique des matériaux analysés et des méthodes proposées par les partisans de l’«École rhénane» était particulièrement bien ressenti. De ce fait, on a un peu perdu de vue qu’au sein de ce vaste espace culturel situé entre la Loire et le Rhin, espace susceptible d’avoir subi une forte influence franque, la Loire ne fut pas la seule limite géographique et historique dont l’impact linguistique soit clairement avéré. De nombreuses isoglosses convergent aussi au niveau de la ligne séparant les provinces romaines de la Belgica Secunda et de la Lugdunensis Prima de la province de la Lugdunensis Secunda, dont le tracé fut perpétué jusqu’aux temps modernes par les limites diocésaines. Dans de nombreuses études phonétiques, lexicales et onomastiques spécialisées (Schmitt 1974; Pfister 1982; Monjour 1989; Wolf 1992; Lepelley 2001, etc.), le nord-est du domaine d’oïl, limité par cette ligne historique, est ainsi présenté comme une entité linguistique à part entière, dépassant largement le clivage des dialectes. C’est sans doute à travers l’ouvrage d’Alf Monjour que cette opposition entre les régions du 90 Martina Pitz centre et la périphérie nord-orientale, dont la genèse reste extrêmement problématique, se dessine le plus nettement. On a tenté de l’expliquer par des différenciations linguistiques et ethniques fort anciennes, remontant à une époque antérieure à la romanisation de la Gaule, le nord-est correspondant alors à l’ancienne zone d’habitat des Belges (Monjour 1989: 356s.); mais des problèmes liés à «la différenciation du proto-roman en fonction de l’âge de la colonisation romaine» (Wüest 1998) ont aussi été pris en considération. Le nord-est ayant été romanisé plus précocement et plus intensément que les régions du centre en raison de sa grande importance militaire (Wightman 1985: 53s.), un latin relativement archaïque, se caractérisant par une intonation particulière (Schürr 1954) et par des archaïsmes lexicaux (Schmitt 1974; Pfister 1982) pourrait y avoir été introduit au moment même de la romanisation. Avec le temps, un conservatisme prononcé, lié à la situation périphérique des régions concernées, s’y serait ajouté, provoquant notamment un retard considérable lors de l’adoption de certaines innovations phonétiques éminemment importantes comme les palatalisations ou les sonorisations (Pfister 1987; 1992). On pourrait même envisager l’hypothèse qu’une tendance à conserver les anciennes voyelles longues, propice à la diphtongaison de ces dernières, découle directement de ces attitudes conservatrices (Banniard 1997: 49) qu’un sentiment d’insécurité provoqué par les incursions germaniques répétées aurait contribué à accentuer, car on sait par ailleurs que dans les zones voisines du limes romain, les menaces barbares ont créé un besoin de distinction dans bien d’autres domaines de la vie sociale et culturelle. De ce fait, les particularités des parlers du nord-est seraient donc largement dues à des phénomènes linguistiques intervenant au cours de l’Antiquité tardive, même si la localisation géographique des régions concernées à la périphérie du domaine gallo-roman a incontestablement renforcé ce particularisme durant les siècles suivants. Bien que la recherche philologique ait beaucoup insisté sur le fait que les données archéologiques paraissent aussi signaler une présence franque relativement importante pour ces régions du nord-est 5 , l’influence germanique proprement dite n’interviendrait donc dans la genèse de ces parlers que dans la seule et unique mesure où des bouleversements sociaux dus à l’intervention de «barbares» auraient provoqué des attitudes linguistiques bien particulières (Pitz à paraître a). Quoiqu’il en soit, Monjour (1989: 369s.) estime, non sans raison, qu’à l’état actuel de nos connaissances, ces questions fondamentales ne sauraient être résolues de manière concluante et que toute explication mono-causale risquerait d’apporter plus de confusion que d’éclaircissements. 5 Il convient de signaler que l’interprétation des matériaux funéraires livrés par l’archéologie mérovingienne donne encore lieu à de vives controverses (cf. p. ex. Périn 1980; Stein 1989; Ament 1992; Brather 2000); en aucun cas, ces matériaux ne sauraient fournir une vision globale des habitats. 91 Innovations du Centre et archaïsmes du Nord-Est Lorsqu’il s’agit d’évaluer l’impact du superstrat francique en Gaule mérovingienne dans ce contexte précis, on doit d’abord s’interroger sur l’existence effective d’indicateurs valables, au-dessus de tout soupçon, susceptibles de nous renseigner sur cette question problématique qui continue de susciter de vives controverses parmi les spécialistes (Meier 1977). Il faut donc déterminer avec précision la valeur concrète des différentes catégories de matériaux. Les processus de transférence lexicale nous renseignent sur les domaines de la vie sociale et culturelle, et par conséquent sur les groupes sociaux particulièrement exposés à ces influences, pour lesquels on peut supposer une certaine réceptivité à tel ou tel élément «barbare». La répartition géographique des emprunts lexicaux nous fournit des indications sur l’extension présumée d’anciennes zones de contact et sur la diffusion ultérieure de certaines catégories de mots (Pfister 1973). On en conclut généralement que toute tentative de reconstruction de ces anciennes aires bilingues s’étendant des deux côtés de la future limite des langues doit se fonder avant tout sur la répartition de certains types d’emprunts désignant des objets de la vie quotidienne et appartenant plus ou moins distinctement au vocabulaire agricole (Pfister 1995: 65; Haubrichs 1998a: 109). Il convient néanmoins de souligner que dans le domaine du lexique, la valeur des renseignements fournis par la géolinguistique dépend de critères multiples et variés dont notamment la répartition concrète des «choses» désignées. On peut supposer que pour le vocabulaire agricole, «l’attachement au sol» des lexèmes étudiés doit être particulièrement fort, ce qui en ferait en effet un indicateur pertinent. Mais il s’est malheureusement avéré que ce genre de mots n’apparaît que très rarement dans les sources écrites et se limite généralement à certaines catégories de sources de type documentaire comme les censiers, les assises ou les rapports de droits dont la majeure partie n’est pas publiée. On est donc souvent contraint en analysant ce vocabulaire de se contenter d’attestations récentes fournies par les dialectologues, sans pouvoir retracer l’histoire des mots (Pitz 2002b: 43). Or, la «mise en examen» récente des méthodes scientifiques proposées par l’«École rhénane» a clairement démontré que pour les périodes reculées qui nous intéressent ici, toute tentative de reconstruction des anciennes aires linguistiques se fondant exclusivement sur des données récentes reste problématique. Les mots bien documentés à travers les sources historiques sont relativement rares. À titre d’exemple, on pourra citer afr. wain ‘blé d’automne’ 6 (froment, seigle, orge) ‘semailles d’automne’ ‘période durant laquelle on pro- 6 Depuis le moyen âge classique jusqu’aux débuts des temps modernes, en Lorraine du moins, cette dernière acception est de loin la plus fréquente. Le poids considérable des attestations dans lesquelles notre mot signifie ‘blé’ transparaît surtout à travers l’exploitation systématique des rapports de droits qui fournissent une multitude d’attestations nouvelles. Pour les xiv e et xv e siècles, Jean Coudert (Nancy) qui prépare une édition critique des rapports de droits en langue française pour l’actuel département de la Moselle a eu l’amabilité de me communiquer, parmi beaucoup d’autres, les formes suivantes: Bronvaux: croweez aulz . . . wayns; Lucy: III quartellez moitie wayn moitie avoine (Archives départementales de Meurthe-et-Moselle G 521). Qu’il trouve ici l’expression de ma profonde gratitude. 92 Martina Pitz cède aux semailles d’automne’ (FEW 17: 459s., s. ‘Aussaat’) ‘automne’ 7 . Il me semble qu’avec ce sémantisme, le mot n’est attesté que dans les parlers du nord-est. Ce n’est que dans une acception beaucoup plus large qu’il connaît une plus grande diffusion (afr. gain ‘nourriture pour le bétail’, puis ‘herbe’; mfr. gains ‘récolte’, etc.: FEW 17: 458); ces dernières formes témoignent donc d’un rayonnement ultérieur. Même si nous manquons malheureusement d’attestations précoces en latin médiéval confirmant l’existence d’une dentale intervocalique originelle, disparue en gallo-roman (Rheinfelder 5 1976: §687; Chambon/ Greub 2000: 165s.), on se résoudra à retenir l’étymologie proposée par von Wartburg, tout en admettant qu’elle n’élucide pas tous les problèmes de détail, surtout en ce qui concerne la morphologie. Ce dernier fait intervenir afranc. weid - a (de Vries 1997: 825, cf. aussi ahd. weida: Schützeichel 5 1995: 313) ou un verbe dérivé de ce lemme, auquel il propose d’ajouter le suffixe latin -amen, -imen 8 . Pour concilier le sémantisme des emprunts gallo-romans, oscillant entre ‘blé’ et ‘herbe’, avec celui qu’on attribue généralement à all. Weide, à savoir ‘pâquis’, il paraît nécessaire d’admettre que malgré les réserves formulées par Seebold 9 , le sens originel du mot dans la langue germanique «donatrice» devait être ‘nourriture’ ( ‘blé’). Il se serait alors «spécialisé» par la suite: ‘terrain qui sert à produire la nourriture (le blé)’ ‘champ de blé moissonné sur lequel le bétail est autorisé à brouter les mauvaises herbes’ ‘terre de pâture’ ‘terrain planté d’herbes’, etc. En effet, une fois la moisson faite, les surfaces cultivables du terrain communal étaient mises en pâture 10 . On pourrait donc aussi 7 Cf. FEW 17: 459s., s. v. ‘Herbst’, la première attestation (v. 1200) provenant de Saint-Amand. Pour la Lorraine, nous disposons d’une attestation importante pour 1235: a tramoes et a wain naueront droiture, cf. Pitz à paraître b, n° 39. Ce corpus de chartes du xiii e s. contient beaucoup d’autres attestations, auxquelles on ajoutera pour les xiv e et xv e s. (corpus Coudert, cf. N6): Fleury: II banjour a wayn (AD Moselle H supplément D 5, n° 88); Chambrey: de wuayn jusqu-a la St. Martin (AD Moselle J 841); Ban Saint-Martin: li menans doit ung owrier a la sarpe . . . et I homme a wayn (AD MM G 521). 8 Lat. -imen est une variante relativement rare de -amen. En latin tardif et médiéval, ce suffixe a surtout servi à former des termes abstraits à base verbale. Pour les nomina actionis attestés en latin médiéval voir Stotz 1998: §63.1, pour l’ancien français voir Baldinger 1950: 143s. Selon Baldinger, le passage de la fonction déverbale à la fonction dénominale est déjà attesté pour l’époque latine, mais d’une manière générale, le suffixe ne paraît pas avoir été très prolifique (cf. néanmoins materiamen ‘bois de construction’, attesté dans la Lex Salica). 9 Selon Kluge/ Seebold 23 1995: 881, l’origine du mot germanique serait incertaine. Il lui paraît peu probable qu’il faille suivre la littérature plus ancienne qui le relie à la famille de germ. *waipif. ‘chasse, pêche’, donc à la racine ie. * ei¿-, * - ‘désirer, vouloir, partir à la chasse de qc.’ ou * -ti- ‘jouissance’. Mais il semble difficile d’avancer une objection de principe contestant la possibilité théorique d’une évolution du sens originel ‘jouissance’ vers celui de ‘chose dont on jouit’, puis ‘nourriture’. Pour plus de détails, voir IEW 1123s. et Ramge 2002: 968 qui attribue à ahd. weida le sens de ‘proie, nourriture’. 10 Cf. p. ex. Bloch 1955: 42: «Mais voici la moisson faite. Les guérets désormais sont vides de blé; ils sont terres ‘vides’ ou ‘vaines’ . . . Les champs qui viennent de porter le blé d’hiver attendent les semences prochaines jusqu’au printemps; ceux qui étaient déjà en blé de mars vont entrer dans l’année en jachère. Tout ce ‘vide’ va-t-il rester improductif? Que non! . . . le sol que nul n’a semé s’offre à la nourriture du bétail». 93 Innovations du Centre et archaïsmes du Nord-Est compter sur des interférences faisant intervenir afr. wain et afr. vain ‘vide’ pour expliquer l’expression afr. veinne pasture qu’on fait généralement dériver du lat. v nus, mais cette hypothèse reste à vérifier. Quoi qu’il en soit, il s’avère qu’en aucun cas, le sens originel de afr. wain - et donc d’afranc. *weid - a - ne pouvait être identique à celui d’all. Weide ‘lieu planté d’herbes servant de pâture pour le bétail’, car ce type de terrain est désigné autrement dans tous les parlers d’oïl, y compris ceux du nord-est: afr. pastiz (FEW 7: 698; Bambeck 1962: 105s.), pasquis (FEW 7: 705), etc. Comme celui que nous venons d’étudier, d’autres mots franciques d’origine «agricole», liés aux pratiques d’élevage du bétail en usage chez les Francs, ont fait leur entrée dans la terminologie des chasseurs et des guerriers et ont donc connu une très grande diffusion en milieu courtois sous des acceptions plus générales, alors que la signification prédominante dans les parlers du nord-est reste très proche du sens originel du mot francique. On pourra par exemple citer alorr. herde ‘troupeau’ 11 , du germ. *herd f. ‘troupeau’ (Kluge/ Seebold 23 1995: 370; de Vries 1971: 252), d’où ahd. herta (Schützeichel 5 1995: 165; Seebold 2001: 160) qui signifie expressément ‘troupeau communal’ 12 dans les chartes lorraines, alors que d’autres régions ne semblent connaître ce mot que dans des acceptions «secondaires»: ‘horde de guerriers’, ‘volée de rapaces’, ‘troupeau de bêtes sauvages’, etc. 13 . Dans ce cas précis, il est assuré que le mot ne peut pas être interprété comme un emprunt tardif, lié à la proximité de la frontière linguistique 14 , puisque contrairement aux formes transmises par l’ancien et le moyen haut allemand, la dentale sonore a été conservée 15 . Mais pour pouvoir poursuivre ce type d’interrogation, il faudrait pouvoir disposer des nombreux microtoponymes contenus dans certains types de sources historiques, telles que les terriers et les censiers, qui n’ont malheureusement été collectés et exploités en linguistique diachronique que de façon très ponctuelle 16 . Dans le domaine de la macrotoponymie, l’examen des procédés de transférence s’avère surtout utile pour mettre à l’épreuve les méthodes de chronologie pho- 11 Cf. Gregory 1994: 437; Pitz 2001b: 303; Pitz à paraître b n° 204 a. 1259: a cummun pastour qui garde la commune herde de cele ville. Le rapport de droit de Lucy (corpus Coudert, cf. N 6) parle aussi de la herde commune. 12 Cf. aussi les dérivés herdier, du mnéerl. herder ‘berger’ (de Vries 1971: 252), bien attesté en Lorraine, en Wallonie et en Picardie (FEW 16: 198; pour la Lorraine, de nouvelles attestations seront fournies par le corpus Coudert cité en N6) et [chemin] herdal ‘chemin emprunté par le bétail’ (très fréquent dans la microtoponymie lorraine, comme en témoignent les matériaux rassemblés dans le cadre du «Archiv der Siedlungs- und Flurnamen des Saarlandes und des östlichen Lothringen» (ASFSL), établi à l’Institut de germanistique de l’Université de la Sarre par le professeur Wolfgang Haubrichs. 13 Selon FEW 16: 199, le sens de ‘troupe de chevaliers’ est attesté dès 1138. 14 La forme h t transmise par This 1887: 6 pour Faulquemont (Moselle), situé aux abords immédiats de la frontière linguistique, constituerait une exception à cette règle. 15 Cf. Kluge/ Seebold 23 1995: 881: «Das -din dem neuhochdeutschen Wort gilt als Einfluss des Niederdeutschen». 16 On signalera notamment les travaux effectués pour la Wallonie dont Remacle 1992: 15-27 donne la bibliographie complète. 94 Martina Pitz nétique relative, les objets désignés étant souvent localisés de façon extrêmement précise. En se penchant sur ce type d’emprunts, il est possible de déterminer non seulement le moment, mais aussi le lieu de passage de tel ou tel signifiant appartenant à une langue «donatrice» vers une langue «réceptrice»; nous sommes donc très bien renseignés sur les débuts du contact des langues dans telle ou telle région (Haubrichs 1993; Pitz/ Vòllono 2003: 328s.). La toponymie a donc une valeur indéniable en matière de chronologie phonétique, et elle nous fournit des informations importantes sur d’éventuelles concentrations d’habitats francs en milieu gallo-roman, voire, le cas échéant, sur l’existence et la durée de vie de petits îlots linguistiques. Mais si l’on excepte le caractère purement indicatif de ces informations en faveur d’une situation concrète de bilinguisme, elle peut difficilement être mise à contribution pour résoudre les problèmes de genèse et de différenciation des espaces linguistiques. On insistera néanmoins sur le fait que tous ces emprunts onomastiques et lexicaux semblent avoir été intégrés très rapidement sur le plan phonétique, y compris pour ce qui est de la prosodie. D’ores et déjà, il semble donc très difficile de défendre la thèse de von Wartburg en expliquant les traits particuliers des parlers du nord-est par l’influence présumée d’un accent étranger. Si l’on devait s’y tenir, on se verrait contraint d’avancer des arguments extralinguistiques en soutenant, par exemple, que les couches supérieures de la population romane auraient volontairement adapté leurs pratiques langagières à celles de leurs congénères francs en utilisant délibérément un sermo rusticus pour faciliter la communication et pour parer à toute sorte de désavantages, provoquant ainsi un changement de normes (Herman 1989; Banniard 1993) 17 . Si un tel comportement paraît à première vue assez invraisemblable, on pourrait néanmoins signaler certains parallélismes en évoquant, notamment, le renoncement des Gallo-Romans à leurs propres traditions anthroponymiques, dont les raisons doivent être purement socioculturelles (Maas-Chauveau 2002; Pitz 2002b: 430s.). Mais il est évident que ces facteurs liés à l’évolution générale des mentalités devraient être examinés avec beaucoup plus de précision, notamment en ce qui concerne leur extension à des couches de plus en plus larges de la population 18 ; dans ce domaine, les linguistes auront probablement tout à gagner d’une collaboration intense avec les historiens 19 . Mais il convient aussi de tenir compte d’autres phénomènes intervenant dans le domaine de la phonétique historique qui sont plus ou moins directement liés au 17 En aucun cas, les Francs eux-mêmes ne sauraient être à l’origine d’une telle évolution, comme le souligne fort justement Möhren 2000: 59: «Bref, les Germains prononçaient convenablement le latin à la maison, mais à l’étranger, en petit nombre, ils forçaient les Romans, dont ils assimilaient la langue, à prononcer certains sons de leur langue romane d’une façon barbare. C’est exclu». 18 Pour Lodge 1997: 111, il s’agit de détecter les groupes sociaux susceptibles d’avoir fait fonction de «véhicules de l’extension vers le bas», propageant ainsi les innovations proposées par une élite bilingue. 19 Pour le domaine de l’anthroponymie, cette collaboration vient d’être engagée. Voir à ce sujet Geuenich/ Haubrichs/ Jarnut 1999. 95 Innovations du Centre et archaïsmes du Nord-Est contact des langues. Dans le cadre de la transférence, un certain nombre de phonèmes étrangers doivent être intégrés, et il arrive parfois qu’en raison de difficultés articulatoires insurmontables, cette opération ne puisse s’effectuer que par le biais de substitutions phonétiques 20 ; mais dans l’ensemble, le recours à cette possibilité reste assez exceptionnel. En revanche, pour des raisons socioculturelles évidentes, les groupes linguistiques entrant en contact avec d’autres groupes parlant une langue différente de la leur ont souvent tendance à mettre en avant les parallélismes existant entre ces différentes variétés linguistiques, plutôt que d’en accentuer les différences. Au fur et à mesure où les échanges s’intensifient et que s’amorce une situation de bilinguisme permettant de jongler entre l’une et l’autre langue, les deux systèmes seront donc systématiquement comparés; d’une certaine façon, on pourrait dire que les locuteurs les étalonnent selon des mesures identiques. Et c’est cet ajustage qui produit les interférences, faisant ainsi le bonheur des linguistes, puisqu’il leur permet de déceler des phénomènes linguistiques très anciens, recouverts depuis longtemps par des évolutions plus récentes. En ce qui concerne le domaine du nord-est, l’analyse systématique de ces interférences a, entre autres, permis de déceler les retards considérables évoqués plus haut, au niveau de l’adoption de certaines innovations phonétiques, et il serait important de savoir s’il existe dans ces parlers d’autres particularités phonétiques, morphologiques ou syntactiques auxquelles il faut attribuer un âge fort ancien, sans qu’elles soient nécessairement liées au superstrat francique. Je tenterai donc d’aborder ici un problème phonétique très caractéristique de cette aire linguistique qui n’a pas été suffisamment pris en considération dans ce contexte 21 : A partir du premier siècle de notre ère, la bilabiale occlusive [b] placée en position intervocalique commence à évoluer vers une bilabiale fricative [ß] pour aboutir finalement à la labiodentale [v] (Leumann 1977: 159; Barbarino 1978: 159). Les dimensions chronologiques de ce fait linguistique qui est probablement dû à une tendance générale du latin parlé à articuler de plus en plus faiblement les consonnes occlusives donnent encore matière à discussion; mais on a toutes les raisons de penser que les différences sociales et régionales ont pu provoquer des phénomènes de nivellement sur une période relativement longue, se traduisant par une confusion assez générale des graphèmes b et v 22 . En ce qui concerne la répartition géographique de ces hypercorrections dans les sources épigraphiques de la latinité tardive, on constate néanmoins des différences régionales 20 Pour la Germania submersa, on se reportera au recensement très détaillé de ces phénomènes chez Gamillscheg 2 1970: 353-425; d’autres problèmes de détail sont traités chez Pitz 1997: 788-807. 21 Pour les réflexions suivantes, on se reportera aussi à Pitz à paraître d. 22 Contrairement aux affirmations de la plupart des manuels linguistiques, il n’existe aucune attestation historique au-dessus de tout soupçon, susceptible de confirmer le remplacement de [b] intervocalique par v dès le i er siècle après J.-C. Si l’on examine le dossier de près, force est de constater que ces hypercorrections ne sont véritablement critiquées que par les grammairiens de l’Antiquité tardive; on aurait donc sans doute tort de vouloir trop avancer le moment de la phonématisation de ce fait linguistique, y compris pour la ville de Rome. 96 Martina Pitz assez nettes: en Gaule notamment, l’orthographe est restée correcte sur ce point, à l’exception remarquable mais non élucidée de la provincia Lugdunensis. Dans la mesure où les statistiques nous permettent de nous prononcer - car l’étude de Barbarino 1978: 156 ne recouvre malheureusement pas les régions du nord-est, à savoir la Belgica i et ii et la Germania i et ii - on pourrait donc avancer l’hypothèse que ce changement phonétique y fut accompli assez tardivement; mais les spécialistes considèrent généralement qu’il faut compter sur une articulation labiodentale de [b] intervocalique en Gaule romaine dès le iii e ou le iv e siècle (Lausberg 1967: §366; Kent 1932: §44; Straka 1979: 271, etc.). Ce constat vaut aussi pour la semi-voyelle latine [w] qui avait également évolué vers une spirante bilabiale durant le i er ou le ii e siècle de notre ère (Kent 1932: §61; Lausberg 1967: §373) et qui a aussi fini par rejoindre l’évolution de [b] dans une grande partie de la Romania. Là aussi, le stade labiodental semble avoir été atteint en Gaule entre le iii e et le v e siècle (Straka 1979: 272: iii e s.; Stotz 1996: §108.3, 113s.: v e s. au plus tard). Lors des contacts linguistiques de l’époque mérovingienne, cette situation nécessita la substitution de la semi-voyelle initiale [w] présente dans de nombreux emprunts d’origine francique. Concrètement, celle-ci s’effectua par l’ajout d’une consonne occlusive (franc. *ward n afr. garder, franc. *warnjan afr. garnir, etc.); on obtint donc le groupe consonantique [gw] dont l’élément labial s’amuït dès le xii e ou xiii e siècle, le groupe se réduisant ainsi à la consonne vélaire sonore [g], tout en conservant l’ancienne graphie gu devant les voyelles aiguës. On a souvent remarqué que les parlers du nord-est ne connaissent pas cette substitution phonétique, le w initial des emprunts germaniques y étant conservé tel quel jusqu’à nos jours, s’il n’est pas transformé en v labiodental (Wüest 1979: 271s.; Haubrichs/ Pfister 1989: 25). C’est à Wolfgang Haubrichs et Max Pfister que revient le mérite d’avoir clairement démontré, en s’appuyant sur des anthroponymes germaniques transmis par les sources originales du haut Moyen Âge, que la situation est pour ainsi dire identique, au niveau des scriptae du moins, pour la période antérieure à l’an mil (Haubrichs/ Pfister 1989: 26-31), à la nuance près que pour ces époques reculées, la graphie w est aussi relevée dans des régions situées plus à l’ouest, et notamment en Champagne (Pfister 1978: 160s.) où ce trait peu prestigieux de la langue parlée a dû être progressivement éliminé suite à des phénomènes de «standardisation» de la langue 23 . Le maintien du w germanique est gé- 23 En raison de la convergence apparente des provinces scripturales du Moyen Âge et de la répartition actuelle du phénomène, il ne me paraît pas permis de suivre Möhren 2000: 35s. qui met en doute la pertinence des résultats obtenus par Haubrichs et Pfister en affirmant qu’il s’agirait d’«un problème qui touche à la discussion autour des scriptae et pas vraiment au traitement du w germanique des emprunts». Or, nul ne contestera qu’en latin médiéval, l’emploi de la graphie gu pour w germanique relève avant tout de traditions scripturales romanes. Mais on peut aussi prouver - à partir du xiii e siècle du moins, avec l’émergence de l’écrit documentaire en langue vernaculaire - que les scribes avaient généralement une grande conscience de la pluralité des traditions intellectuelles et scripturales existantes; leurs choix en faveur de telle ou telle tradition paraissent donc assez délibérés. À Metz, pour ne citer que cet exemple que j’ai plus par- 97 Innovations du Centre et archaïsmes du Nord-Est néralement considéré comme l’un des rares traits différenciateurs permettant de délimiter la zone d’influence des anciens parlers franciques (Monjour 1989: 367), l’hypothèse d’un contact linguistique régulier étant acceptée comme condition sine qua non à l’adoption de ce phonème étranger par la population romane 24 . Parmi les couches supérieures de la population, un mode d’articulation particulier usant abondamment de ce nouveau son [w] se serait même propagé de façon telle dans ces zones de contact qu’il a fini par s’imposer aussi dans un certain nombre de mots d’origine non germanique dont Möhren 2000: 63-76 vient de dresser la liste complète (lat. vespa fr. guêpe, lat. vadum fr. gué, etc.). En général, les connotations sémantiques de ces mots permettent de les attribuer plus particulièrement au vocabulaire des classes dirigeantes qu’à celui des populations rurales, ce qui pourrait plaider en faveur d’un usage lié à un éventuel bilinguisme de ces couches dirigeantes. On devra probablement aussi tenir compte du fait que pour un certain nombre de ces mots, il existe des «partenaires» franciques tout à fait similaires sur le plan phonétique et sémantique, et donc susceptibles d’avoir motivé toutes sortes d’interférences (asax. waspa ‘guêpe’: de Vries 1997: 831; ahd. wat ‘gué’: de Vries 1997: 812, etc.). Mais on concédera volontiers qu’une telle influence reste difficile à prouver. Or, les choses se présenteraient tout à fait autrement s’il fallait donner raison à Möhren 2000: 52 et à Lepelley 2001: 135s. qui, sans se concerter, viennent tous les deux de soumettre l’hypothèse que dans les régions conservatrices du nord-est de la Gaule, la semi-voyelle latine [w] n’avait peut-être pas encore atteint le stade labiodental aux v e et vi e siècles et pouvait très bien avoir conservé son articulation initiale, ou alors n’avoir atteint que le stade intermédiaire de fricative bilabiale. Si l’on suit cette argumentation, l’échange d’emprunts lexicaux à l’initiale quasiment identique ne pose plus le moindre problème, ni du côté des Gallo-Romans ni de celui des Francs, car le [w] francique se présente également comme une semiticulièrement étudié (Pitz à paraître e), on percevait aussi très nettement les différences diatopiques et diastratiques intervenant au niveau de l’oralité; et le traitement du w germanique s’en ressent tout particulièrement. À tous les niveaux, y compris pour le lexique où il ne saurait s’agir d’un problème de scripta, on assiste à partir des années 1230/ 40, à une véritable «poussée innovatrice», propulsant les formes linguistiques venant du centre, sans doute en raison d’usages langagiers changeants au sein des couches supérieures de la population. 24 Cf. Pfister 1978: 160s.; Haubrichs/ Pfister 1989: 24s.; Buchmüller-Pfaff 1990: 552; cf. aussi les positions très réservées de Möhren 2000: 59 et de Schützeichel 2 1976: 230: «Es ist schwer vorstellbar, dass die zahlenmäßig und auf die Dauer ja auch sprachlich dominierenden Romanen . . . die angesetzte ‘westfränkische’ Aussprache angenommen hätten». En revanche, Wack 2002: 79s. recourt à une hypothèse beaucoup plus ancienne qui avait été défendue par Schwarz 1912. Selon lui, dans les environs immédiats de la frontière des langues, une population bilingue aurait continué d’utiliser les mots allemands correspondants pendant des siècles, empêchant ainsi le passage du w germanique à g(u). Cet argument est impossible à soutenir, non seulement pour des raisons socioculturelles, mais aussi - et surtout - parce que la semi-voyelle [w] des parlers germaniques en usage dans les régions avoisinantes de la frontière linguistique se transforma, elle aussi, en labiodentale dès le xiii e siècle et ne peut donc pas être tenue pour responsable du maintien de w dans les parlers romans depuis le xiii e siècle jusqu’à nos jours. 98 Martina Pitz voyelle aux qualités articulatoires similaires à celles de l’actuel w anglais (Braune/ Eggers 13 1975: §104). Le maintien de ce phonème dans les parlers du nord-est ne nécessiterait donc aucune explication particulière, et il deviendrait inutile de recourir à l’idée d’un bilinguisme actif des populations romanes ayant adopté ce son que ces dernières n’auraient nullement eu besoin d’«apprendre» 25 , puisqu’il ne leur était pas étranger. Mais par ailleurs, on serait aussi contraint d’admettre que dans toutes les régions dans lesquelles il y a effectivement eu substitution, l’évolution du [w] latin vers la labiodentale était bel et bien accomplie au moment où se produisent les emprunts lexicaux et où la population romane s’apprêtait à adopter des anthroponymes germaniques. Il me semble néanmoins qu’un détail très important n’a pas été suffisamment pris en compte dans la discussion concernant la genèse de cette substitution phonétique. En effet, la seule carte existante reproduisant la répartition géographique de gu avant l’an mil, à savoir celle de Haubrichs/ Pfister (1989: 28), s’appuie exclusivement sur des attestations anthroponymiques relevées dans les chartes originales des ix e et x e siècles. En aucun cas, ces données ne sauraient refléter des faits linguistiques intervenant au v e , voire au vi e siècle, car il s’avère de plus en plus clairement dans la recherche de la dernière décennie que la population gallo-romane n’a pas abandonné sa propre tradition d’attribution des noms dès les débuts de la période mérovingienne de façon subite et spontanée, au cours d’une ou deux générations. Il s’agit, au contraire, d’un véritable processus d’acculturation s’étalant sur une période allant grosso modo de la seconde moitié du vi e jusqu’au milieu du viii e siècle, avec des variations régionales extrêmement importantes (Geuenich/ Haubrichs/ Jarnut 1999; Pitz 2002b: 428s.; Pitz à paraître f). D’une manière générale, les datations des manuels linguistiques où la substitution de [w] germanique par gu est encore étroitement liée à ce qu’on a voulu appeler la «conquête franque», sont donc devenues problématiques, d’autant plus que cette «conquête», quelle qu’en ait été l’expansion réelle, n’a pu toucher la zone des gu que de façon sporadique. Max Pfister 1973 a démontré que les emprunts lexicaux relevés actuellement dans cette «zone gu » n’y parvinrent généralement pas par le biais d’échanges linguistiques immédiats, mais à la suite de diffusions secondaires difficiles à cerner, et selon des chemins différents pour chaque mot particulier en fonction de contingences socioculturelles variables. En ce qui concerne le vocabulaire juridique et «guerrier» des classes dirigeantes, cette diffusion secondaire doit aussi être mise en relation avec les rapprochements culturels des vii e et viii e siècles dont nous venons de voir les impacts sur le plan anthroponymique. Pour l’Île-de-France et les régions situées plus à l’ouest et au sud, la substitution de [w] germanique par gu n’apparaît donc pas comme un indicateur pertinent pour l’articulation labiodentale de [w] latin avant cette période. 25 Gamillscheg 2 1970: 393: «Hier wurde das fränkische bilabiale w ebenso sprechen gelernt wie das fränkische h». 99 Innovations du Centre et archaïsmes du Nord-Est Pour les siècles antérieurs, il faut se contenter du témoignage des inscriptions; mais dans la province de Lugdunensis, la proportion exceptionnellement élevée des hypercorrections dans les sources épigraphiques semble bien plaider en faveur d’un changement linguistique en cours. Faut-il donc suivre Barbarino en supposant que cette confusion de b et v pour [w] latin témoigne d’un potentiel innovant de la Lugdunensis dès l’Antiquité tardive? 26 Même si l’on peut faire valoir l’argument que dans les documents provenant de la zone nord-orientale, les graphies uu , vv et w servant à reproduire la semi-voyelle germanique dans les mots franciques transmis par la latinité médiévale (Braune/ Eggers 13 1975: §104s.; Stotz 1996: §113.3) sont aussi fréquemment utilisées dans des mots purement latins (Pei 1932: 102; Pirson 1909: 895), et que cette tendance se poursuit même dans les documents en langue vulgaire (Pitz 1997: 651 N505s.), il semble difficile de répondre à cette question en s’appuyant sur le seul matériel gallo-roman. Mais de nouvelles perspectives s’ouvrent lorsque l’attention est portée vers la Romania submersa, à savoir les régions germanisées situées entre l’actuelle limite des langues et le limes de l’ancien Empire romain. Il s’avère alors que dans une vaste zone recouvrant la vallée de la Moselle, le Luxembourg, la Sarre, le Palatinat et les régions situées sur le Rhin moyen et inférieur, tout toponyme pré-germanique contenant -bou -wen position intervocalique présente actuellement la bilabiale fricative [w] (Pitz à paraître d). Ce constat vaut aussi bien pour les toponymes dans lesquels la première étape de la mutation consonantique de l’ancien haut allemand, à savoir le passage de / t/ à / ts/ ou / s/ , a été accomplie - ces toponymes ayant donc été intégrés très tôt dans les variétés germaniques correspondantes 27 - que pour les toponymes transmis beaucoup plus tardivement. À titre d’exemple, on pourrait citer le lieu-dit Faverota localisé dans la «Romania de la région de Prüm» (Haubrichs/ Pfister 2001) qui semble présenter le suffixe latin tum sous une forme romanisée -ot qu’on imagine difficilement avant le x e siècle 28 . Les reliquats toponymiques confirment donc l’hypothèse selon laquelle la spirante bilabiale des bases pré-germaniques aurait été conservée durant toute la période de la germanisation progressive de ces régions, s’étalant sans 26 Pour Barbarino 1978: 156, la Lugdunensis serait «the only area where an intervocalic merger took place which shows a skewing in favor of V spellings for original / b/ », ce qui l’amène à conclure: «Is the contrast between this data from Lugdunensis and those from other regions to be explained as due to regional differences? If so, Lugdunensis would be most innovating in this respect». 27 Voir, entre autres, Rheinzabern, cne. de Jockgrimm (All., Rhénanie-Palatinat): 300 cop. Tabernis; 365 cop. Tabernis; 390 cop. Tabernas; 1268 cop. Zabern; 1320 or. Zabern; 1468/ 70 or. Rinzabern - Dolch/ Greule 1991: 388; Zabern/ Saverne (France, Dép. Bas-Rhin): 828 cop. ad stratam publicam Tabernensem; 841 Elisazam ad Zabarnam introiit; 1131 Zaberne; 1211 Zabernia; 1213 Zabarna - Gysseling 1960: 1097. Pour la datation de la mutation de / t/ voir Haubrichs 1987. 28 Cf. Wolf 1992: 37s. On ne trouve néanmoins aucune trace de la sonorisation de t intervocalique, intervenant pourtant dès le vii e s.; c’est ce qui a conduit Kleiber/ Pfister 1992: 73 N5 à envisager une autre solution étymologique (suffixe -otta) qui dénierait à notre toponyme toute valeur chronologique pour les questions qui nous intéressent ici. 100 Martina Pitz doute sur plusieurs siècles. Les nouveaux arrivants francs et alémaniques ont apparemment pu entendre dans les toponymes gallo-romans qu’ils rencontraient sur leur passage une articulation bilabiale de [b] et [w] intervocaliques qu’ils ont adoptée telle quelle, sans recourir à une quelconque substitution phonétique. Cette bilabiale romane prit donc le même chemin que la fricative bilabiale francique [ß], représentée actuellement par [w] en position intervocalique et en position postconsonantique dans presque toute l’aire du moyen allemand ainsi que dans une grande partie du haut allemand, notamment dans les dialectes bavarois (Schwitzgebel 1958: 57). La nouvelle articulation labiodentale a néanmoins dû commencer à se répandre dans les parlers gallo-romans du nord-est dès le viii e siècle, du moins comme variante diastratique dans les milieux urbains; c’est ce qu’indique l’hypercorrection f pour v dans TREFERensis, attestée pour la première fois en l’an 749 sur des pièces de monnaie frappées à Trèves 29 . Dans les régions situées sur le Rhin supérieur, on ne peut compter que sur une faible continuité romane. Les toponymes pré-germaniques présentant les traits phonétiques dont il est question ici sont donc relativement rares, mais on est surpris de constater qu’en Alsace notamment, les résultats de [b] et [w] intervocaliques sont représentés non pas par [w], comme nous venons de le voir pour les régions situées plus au nord, mais par [f]. En aucun cas, cette fricative labiodentale sourde ne peut s’expliquer sur la base d’une fricative bilabiale romane rencontrée par les peuplades alémaniques lors de la germanisation de cette région, car les dialectes alsaciens actuels connaissent les mêmes traitements de l’ancienne fricative bilabiale germanique [ß] que ceux de Rhénanie. Cette dernière y aboutit donc à [w], alors qu’elle est généralement représentée par l’occlusive [b] dans les dialectes alémaniques de Suisse (Schwitzgebel 1958: 57). En Suisse, les toponymes prégermaniques dans lesquels [b] et [w] latins ont été assimilés à la bilabiale germanique [ß] connaissent donc aujourd’hui une articulation occlusive se traduisant généralement par la graphie b . De toute évidence, le [f] actuel des toponymes alsaciens est dû à un renforcement articulatoire (Möhren 2000: 52) permettant aux Alamans d’intégrer dans leur propre système phonétique la labiodentale [v] qu’ils ne connaissaient pas et que les parlers gallo-romans de ces contrées possédaient déjà. Car au moment de la «colonisation» alémanique, la fricative labiodentale sonore [v] était absolument inconnue dans toutes les variétés appartenant au germanique occidental dans lesquelles elles ne fut introduite qu’à la suite d’un affaiblissement général des spirantes («westgermanische Konsonantenschwächung»: Braune/ Eggers 13 1975: §137) qui toucha ahd. [f] à partir des dernières décennies du viii e siècle. Comme ce changement phonétique propre à toute l’aire du germanique occidental s’est propagé en partant des parlers des régions sises sur la mer du Nord pour se diriger progressivement vers le sud, les variétés franciques de Rhénanie ont dû être concernées bien avant l’Alsace et la Suisse. Un examen 29 Gilles 1982: 36; Haubrichs 1997: 222; pour l’interprétation de la graphie f voir Weinrich 1958: 95; Blumenthal 1972: 158; Möhren 2000: 20s. 101 Innovations du Centre et archaïsmes du Nord-Est minutieux de la documentation provenant de cette aire du haut allemand ne permet même pas d’affirmer avec certitude que la sonorisation des spirantes sourdes y ait véritablement fait son entrée; il est donc probable qu’il faille compter sur des variations diatopiques et diastratiques entre f et v (Braune/ Eggers 13 1975: §102a). Sur le plan graphématique, cette variabilité se traduit par l’usage des graphèmes u et v pour ahd. [f], de plus en plus fréquent dès le ix e siècle (Braune/ Eggers 13 1975: §139); et il semble évident que ces changements intervenant dans la langue maternelle des scribes ont aussi dû favoriser les hypercorrections dans la production latine de ces mêmes scribes. A l’initiale notamment, où il ne saurait s’agir de problèmes d’interférence dus à des évolutions parallèles dans les parlers gallo-romans 30 , les graphies de 735/ 37 in figo ( *vico) Delomonze (Haubrichs 1997: 222) fasallo pour vasallo, etc., peuvent être clairement attribuées à des notaires germanophones, d’autant plus qu’une articulation particulière de v, tendant vers f, était apparemment fréquente chez les érudits latinistes dont l’allemand était la langue maternelle, car celle-ci fut souvent critiquée par les grammairiens (Stotz 1996: §232.2). Il me semble donc tout à fait vraisemblable que le changement articulatoire de ahd. f que nous venons de voir plus haut a beaucoup accentué la tendance des locuteurs germanophones à rendre tous les v gallo-romans par f, tendance qu’on aperçoit encore à l’heure actuelle dans le français régional d’Alsace et de Lorraine. En revanche, je ne suis pas convaincue qu’il faille suivre les linguistes germanistes qui y voient généralement la seule explication possible de cette substitution phonétique pour laquelle la seconde moitié du viii e siècle constituerait un terminus post quem. Du point de vue purement chronologique, ces derniers partent généralement de deux strates successives en se fondant exclusivement sur les évolutions intervenant en ancien haut allemand: rom. v ahd. w dans les emprunts intervenant avant la seconde moitié du viii e siècle; rom. v ahd. f à partir du ix e siècle (Braune/ Eggers 13 1975: §137 N2; Wiesinger 1990: 277s., 298), la seconde moitié du viii e constituant une période assez floue en raison de la progression géographique des faits phonétiques de l’ancien haut allemand (Buchmüller-Pfaff 1990: 694s.; Haubrichs 1997: 222; Haubrichs/ Pfister 2001: 182). Or, le résultat de tout processus de transformation dépend avant tout du produit original, c’est-àdire de l’état des parlers gallo-romans au moment où ce processus s’est mis en marche. S’il s’agit de classer dans l’ordre chronologique les résultats phonétiques obtenus en ancien haut allemand, ahd. w reflète donc la bilabiale romane, alors que ahd. f témoigne de la labiodentale, les variétés germaniques traduisant ainsi une évolution phonétique en cours dans un système gallo-roman en pleine mutation. A l’initiale, l’évolution de [w] latin vers la labiodentale a dû s’accomplir un peu plus tôt qu’en position intervocalique, y compris dans l’aire du nord-est. Dans les 30 Pour [f] intervocalique devenant [v] en gallo-roman - ce qui explique les hypercorrections fréquentes dans cette position (referentia, profectus, etc.) - on se reportera à Vielliard 1927: 68. 102 Martina Pitz toponymes pré-germaniques de Rhénanie et des régions mosellanes, la graphie w est de loin la plus fréquente, mais on note aussi un certain nombre de reliquats présentant la graphie f 31 , dont quelques-uns doivent remonter au viii e siècle pour des raisons de chronologie phonétique 32 . En Alsace, en revanche, tous ces toponymes ont systématiquement f , alors qu’en Suisse alémanique, w et f alternent sur des espaces géographiques relativement restreints, tout comme dans la Mosella romana de la région de Trèves, mais avec une prédominance de f inversement proportionnelle à la situation des régions mosellanes. Pour conclure, on retiendra donc que les parlers gallo-romans des régions situées sur le cours supérieur du Rhin ont dû connaître l’articulation labiodentale de [w] latin plus tôt que les parlers du nord-est proprement dit. Mais si l’on essaye de dater plus précisément cette évolution vers la labiodentale en confrontant systématiquement certains critères de chronologie phonétique du gallo-roman et de l’ancien haut allemand, il s’avère que même pour l’Alsace, on ne saurait la dater avant le vii e siècle. Un autre effet de l’interférence constaté dans toutes les anciennes zones de contact consiste à renforcer réciproquement certaines tendances existant de façon indépendante dans chacun des deux systèmes linguistiques concernés, l’intervention d’un autre système disposant de structures similaires 33 agissant alors comme une sorte d’amplificateur. Je tenterai d’illustrer ce phénomène en me référant à une particularité syntactique des parlers du nord-est qui est généralement considérée, avec le traitement du w germanique, comme la seconde «preuve authentique» de l’influence germanique. Il s’agit du problème de l’antéposition de l’adjectif attributif et du mode de formation de certains types de toponymes considérés comme «typiquement germaniques» 34 , dont le déterminant placé au cas oblique, antéposé lui aussi, fait fonction de génitif attributif (Pitz 2002b: 422, 432: «Avricourt-Typus»). L’ordre banal des déterminatifs en latin classique était la postposition (Wydler 1956: 30, 158; von den Driesch 1930), cela va sans dire; mais on 31 La liste des toponymes correspondants est donnée chez Pitz à paraître d. 32 Buchmüller-Pfaff 1990: 694s. signale plusieurs toponymes dans lesquels la palatalisation de [a] tonique due à la présence d’un [i] dans la syllabe suivante («althochdeutscher Primärumlaut» datant du viii e siècle) semble accomplie. En examinant de plus près les étymologies qu’elle propose, il ne s’avère cependant pas nécessaire pour un certain nombre des toponymes en -iacum auxquels elle fait allusion, de partir d’anthroponymes en [a] (cf. p. ex. p. 205 Födelich: 811/ 12 cop. Fedriche, 1140/ 79 Wederich, 1262 or. Vederich, où Veturius ou Vetulius attestés chez Solin/ Salomies 1988: 206 me semblent plus probants que la forme non attestée *Vatirius proposée par Buchmüller-Pfaff). 33 Ce fait fut déjà souligné par Sandfeld [ 1 1936] 2 1982: 69: «L’emprunt semble facilité par le fait que la langue recevante possède d’avance des formes ou des combinaisons qui présentent des points de rattachement». 34 Voir Monjour 1989: 367 qui attire l’attention de ses lecteurs sur «das Zeugnis der Verbreitung spezifisch germanischer Ortsnamentypen», à savoir les toponymes du type Avricourt, «die sich, im Gegensatz zu der pessimistischen Einschätzung von J. Johnson, sehr wohl, zumindest in groben Umrissen, mit einer Dialektgrenze in Übereinstimmung bringen lassen - jener nämlich des nordostfranzösischen Dialektraums». 103 Innovations du Centre et archaïsmes du Nord-Est sait aussi que dès la période classique, l’antéposition de l’adjectif attributif était une possibilité tout à fait envisageable à laquelle on recourrait notamment pour des effets de rythme et de style (Jensen 1993: 83). Pour les composés nominaux, la séquence progressive est également la règle en français moderne où le déterminant est donc placé derrière le déterminé (Rohrer 1962: 62s.). Depuis la latinité tardive, on rencontre cependant aussi des composés suivant le modèle ‘substantif à fonction attributive + substantif’ dont Leumann 1977: 384, Bader 1962: 297s. et Zamboni 2000: 123s. citent un certain nombre (agricultura ‘agriculture’, aquaeductus ‘tuyau d’alimentation en eau’, aurifodina ‘mine d’or’, etc.). Il ne semble donc pas impossible qu’au niveau de l’oralité, de telles formations aient déjà été assez répandues en Gaule romaine avant l’arrivée des Francs, même s’il paraît indéniable que ce type de néologismes se multiplie considérablement durant la période mérovingienne (Väänäänen 3 1981: 453; Stotz 2002: 133). À l’origine, la répartition géographique de ces formes n’était pas non plus limitée au seul domaine du nord-est, puisqu’elles se trouvent aussi dans des sources épigraphiques d’origine poitevine qui contiennent un certain nombre de composés correspondant tout à fait au modèle Avricourt: Rumuliane petra ‘pierre de Rumulia’, Tauru petram ‘pierre de Taurus’, Teodovaldo labede ‘pierre de Theudowald’, mais Ferrocinctus Filius Lavnone, etc. (Haubrichs 2002: 67). Si, pour ces pierres tombales, la fonction de l’antéposition du génitif consiste bien à mettre en relief le nom du défunt, le même procédé stylistique pourrait bien avoir été utilisé dans les toponymes qui nous intéressent pour faire ressortir le nom du propriétaire éponyme d’un habitat. Et si les attestations poitevines concernaient déjà une région dans laquelle on ne saurait compter sur une influence marquante du superstrat germanique, le témoignage des matériaux toponymiques provenant des régions germanisées de l’ancien Empire romain est encore nettement plus parlant pour la genèse du type Avricourt. Car les nombreux îlots de romanité qui réussirent à se maintenir après la chute de l’Empire romain pendant un laps de temps plus ou moins long (cf. Kleiber/ Pfister 1992; Haubrichs à paraître), devaient, dans un premier temps du moins, adopter une position de repli, même s’ils se sont ouverts par la suite au nouveau monde «barbare» et ont fini par se fondre dans la population germanophone. Il est donc très peu probable que les toponymes constituant ces îlots linguistiques correspondent à des habitats fondés au haut Moyen Âge 35 . Et même si des arguments archéologiques devaient plaider en faveur d’une telle éventualité pour certains de ces objets, la structure morphologique des toponymes ne pourrait en aucun cas refléter une influence germanique. On peut même affirmer, grâce à des méthodes de chronologie phonétique, que les Francs n’ont pris connaissance de 35 Cette possibilité est pourtant évoquée par Ament 1992: 267: «Zumindest für das Rheinland halte ich es für ausgeschlossen, dass die -(i)acum-Namen und die sonstigen Ortsnamen vorgermanischer Prägung im ländlichen Bereich samt und sonders in römischer Zeit entstanden und Anzeiger für eine Namenkontinuität seit der Antike sind. Vielmehr ist es unabweisbar, dass solche Namen auch noch in der Merowingerzeit gebildet und zur Benennung von Siedlungen aus nachantiker Wurzel verwendet worden sind». Cf. aussi la réponse critique de Haubrichs 1998. 104 Martina Pitz ces noms qu’assez tardivement (Buchmüller-Pfaff 1990: 631-731; Haubrichs 1997; Haubrichs/ Pfister 2001, etc.). Il semble donc assuré que les nombreuses formations toponymiques avec antéposition d’un adjectif attributif qu’on relève dans ces zones germanisées suivent un modèle authentiquement roman qui s’était développé durant l’Antiquité tardive. Il s’agit tout d’abord de toponymes dérivés d’anciens microtoponymes, comme Kallmuth ( *calvu monte) et Pedrello monte ( *petrellu monte 36 ) près de Remagen, Bonefand près de Ediger sur le cours inférieur de la Moselle ( *bonam fontem: Jungandreas 1962: 93), Belmach en Lorraine germanophone ( *bella maceria) 37 , etc., auxquels s’ajoutent des formations explicitement destinées à désigner un habitat et datant elles aussi de l’Antiquité tardive, telles que Longeville/ Lubeln ( *longa villa) 38 ou Longuich ( *longu vico) 39 . Trois toponymes formant une sorte d’îlot en pleine Wetterau (Hesse supérieure) 40 semblent particulièrement révélateurs: Dortelweil 41 ( *torcula villa) contient l’adjectif torculus ‘propre au pressurage’ (Georges 8 1985: 3150), le toponyme signifiant ainsi ‘villa, sur laquelle on pratique le pressurage’ 42 . Petterweil, attesté en 825 sous la forme villa petrina 43 , est à rattacher à l’adjectif petr nus ‘de 36 L’étymologie proposée part d’un adjectif dérivé de *petrella ‘petit caillou’, cf. FEW 8: 316. D’après Haubrichs à paraître, le toponyme Pedrello monte est attesté en 770/ 71. Il constitue donc une preuve intéressante de la sonorisation de la dentale devant r. Cf. aussi Richter 1932: §122; Rheinfelder 5 1976: §555. 37 Dans les matériaux de l’ASFSL (N12), on trouvera les attestations historiques 1225 (cop.) Belmactra *Belmachra, 1319 or. Bilmalce; 1477 or. Belmachern; 1478 or. Belmacher; 1626 or. Belmarchen, etc. 38 On trouvera les attestations historiques de ce toponyme chez Pitz 1999b: 84 n° 36: 1005 cop. xiv e s. Longauilla, 1121 faux, cop. xiv e s. Longam villam, 1186 or. Longavilla, 1210 cop. xiv e s. Longa uillam, 1223 or. Longa uilla, 1279 or. Longavilla, 1285 or. Longeuille, 1497 or. Longenfelt, 1570 or. Lungefelden. 39 Jungandreas 1962: 621 cite les formes historiques 973 Long vico, 1140 Luncwich, 1146 Luncwich, 1238 Luncwich, 1256 Lunquich, etc. 40 L’existence de ces toponymes a été signalée récemment par Haubrichs 2000: 130 qui les interprète comme des reliquats authentiques d’une certaine continuité romaine. 41 Eisenstuck 1953: 269 et Haubrichs 2000: 130 donnent les attestations suivantes: 786 Thurcilawila, 787 Turchilwila, 789 Thurchilwila, 838 villa Durchila, 1252 Durkelwila, 1253 Turkelwila, 1254 Durckilwile. 42 Eisenstuck 1953: 269 qui signale l’existence d’une villa romaine comprenant une ancienne cave à vin sur le territoire de cette commune, assimile le premier élément du toponyme à all. Torkel ‘pressoir’; selon lui, la création de cet habitat remonterait donc au haut Moyen Âge, époque pour laquelle la culture de la vigne serait encore signalée dans les sources écrites et la microtoponymie. Müller/ Frings 1968: 139 signalent cependant à propos d’all. Torkel: «Bis heute auf den deutschen Süden beschränkt . . ., auf die Ostschweiz, Südschwaben, das Badische am Bodenseeufer, Baiern, die Steiermark und Tirol». Dans la zone nord-est du domaine gallo-roman, lat. torculum a été remplacé ultérieurement par calcatorium; selon FEW 13: 43, seule la Bourgogne connaîtrait des reflets authentiques de torculum, si l’on excepte certains dérivés attestés en Lorraine ainsi qu’en Wallonie. 43 D’autres formes historiques sont signalées par Eisenstuck 1953: 270: «In undatierten Fuldaer Urkunden aus dem 8.-10. Jahrhundert Phetrenwile, Phetrewila, phetruuilere marca, uilla phetruwila, . . .; in einer Frankfurter Urkunde 1304 Petterwile». Voir aussi Bach 1927: 6. 105 Innovations du Centre et archaïsmes du Nord-Est pierre’ (Georges 8 1985: 1675; FEW 8: 324s.) 44 , ou éventuellement ‘près de la pierre’ 45 . Enfin, l’étymologie de Vilbel paraît incertaine, les attestations historiques 774 Felawila, 830/ 50 Velavvilre, 864 Filvvila, 880 Filwula, 1143 Velewilre, 1144 Velevuile, 1279 Velwile, 1379 Vilwel (Eisenstuck 1953: 267; Haubrichs 2000: 130) n’apportant guère d’éclaircissements. Au sujet du déterminant dont j’aurais tendance à dire qu’il doit s’agir d’un adjectif, un seul point peut être éclairci sans difficulté: en aucun cas, le [f] initial actuel ne peut correspondre à une base latine contenant un ancien [w] latin, car pour le déterminé villa, ce phonème est rendu par une fricative sonore, b n’étant qu’une pure graphie. On peut aussi supposer que l’adjectif en question était relativement fréquent, car un toponyme identique désignant l’emplacement d’un ancien relais romain est attesté non loin de là dans les environs de Bleidenstadt 46 . En admettant l’hypothèse d’une spirantisation du [b] initial 47 , pour laquelle on pourrait évoquer au moins un cas parallèle, à savoir le passage de Borbetomagus (ou d’une variante *Bormatia appartenant au latin parlé) à Worms 48 , la solution *bella villa paraît très séduisante 49 . De toute évidence, le modèle ‘adjectif + villa’ s’était donc développé sans l’intervention des Francs durant l’Antiquité tardive. À l’époque mérovingienne, ces formations, parmi lesquelles le type *dominica villa ou *dominica curtis n’est que 44 Ici aussi, Eisenstuck 1953: 271 opte pour un mot d’emprunt et pose ahd. *p(f)etter, du lat. petra ‘pierre [d’autel]’, mais de telles formes ne sont transmises par aucune source écrite. 45 Selon Eisenstuck 1953: 270s., une villa romaine très importante, dont certaines parties furent encore utilisées au haut Moyen Âge, a été trouvée sur le territoire de cette commune. Les archéologues signalent aussi que jusqu’en 1780, le portail du château médiéval de Petterweil était décoré d’une grande effigie romaine provenant très certainement d’un bas-relief votif érigé dans les environs de la villa, mais dont on ignore malheureusement l’emplacement exact. 46 Selon Eisenstuck 1953: 269, il s’agit d’un microtoponyme attesté en 812 (Velwila) dans un document fixant les limites du ban de Bleidenstadt: «Damit [sind] die Trümmer der aus mindestens vier Gebäuden, darunter ein Merkurheiligtum und eine taberna, bestehenden römischen Straßenstation gemeint . . ., welche in Flur Rentmauer westlich der Platte in der Nähe einer feuchten Quellmulde auf dem flachen Rücken des Rheingaugebirges nachgewiesen ist». 47 Le passage de b initial à v est bien attesté (Richter 1932: §§33, 56; Schützeichel 2 1974: 163s.), mais à en croire les témoignages épigraphiques analysés par Barbarino 1978, on a affaire à d’importantes variations régionales. Dans l’aire de l’ancien haut allemand, les hypercorrections remplaçant b par v ou w en position initiale concernent surtout les régions du sud-est (Stotz 1996: §215.7). On peut donc supposer que dans cette zone, des conditions particulières favorisaient l’intégration de la labiale occlusive latine sous une forme spirantisée. Dans notre cas précis, une dissimilation substituant [w] par [f] a dû se produire lors de l’intégration du toponyme en ancien haut allemand, puisque le déterminé présentait également une fricative sonore à l’initiale. 48 Les attestations historiques (Wormatia, Wormantia, Warmatia, etc.), sont rassemblées chez Förstemann/ Jellinghaus 1916: 1424. 49 Eisenstuck 1953: 267 pose *felwa-wila en recourant à ahd. felwa ‘saule’ (Schützeichel 5 1995: 134), tout en reconnaissant lui-même que depuis les époques les plus reculées, la répartition géographique de ce mot est limitée à l’aire du haut allemand; il est donc «weder in hessischer noch fränkischer Mundart im Maingebiet heimisch». Il ne me semble pas que le microtoponyme signalé par Ramge 2002: 353 (xv e s. vff den Stein der do stet oben an dem velbelß Haubt, in den felbeß arme) puisse être clairement attribué à ahd. felwa. 106 Martina Pitz le plus connu, proliféraient pour désigner les nouveaux habitats créés sur des terres fiscales (Pitz 2002: 426s.); et on a tout à fait l’impression qu’avec l’influence croissante de l’aristocratie dans un contexte économique et social totalement changé (Bergengruen 1958; Le Jan 1995: 10), les usages hérités du monde romain pour la formation de toponymes à base anthroponymique, tous construits à l’aide de suffixes, ont été littéralement ajustés à ce modèle inspiré par les créations sur terre fiscale. D’une part, les suffixes cum, num, etc., furent progressivement réduits à leur fonction adjectivale originelle, ce qui permit l’adjonction d’un déterminé 50 ; d’autre part, un mode de formation plus ancien dans lequel les déterminés avaient été éliminés par ellipse 51 (Chevillon *Cabili ne 52 , Poncillon *Poncili ne 53 , etc.) a dû être restitué petit à petit. Bien évidemment, de telles évolutions sont aussi constatées chez les Francs (Pitz/ Schorr 2003: 75s.) et elles ont largement contribué à populariser le modèle Avricourt et à en déterminer la répartition actuelle (Pitz 1997: 662s.). L’opinion généralement admise selon laquelle ce type de formations reflèterait une certaine symbiose romano-franque semble donc tout à fait justifiée (Pitz 2002b: 426s.). Mais la genèse du type Avricourt ne se limite absolument pas à une simple réplique d’un modèle germanique, la population romane ayant bien eu recours à des concepts inhérents à son propre système linguistique. En retenant ce mode de formation plutôt qu’un autre, parce qu’il offre des parallélismes dans la langue des Francs, les acteurs gallo-romans font un choix délibéré et hautement «politique»: ils optent pour une solution susceptible de réduire les différences et de faciliter l’adaptation et l’intégration. On pourrait démontrer de multiples façons que ce principe est aussi valable en anthroponymie où des «modèles» phonétiques ou sémantiques existant dans les deux langues sont systématiquement privilégiés et provoquent des innovations tout à fait spécifiques (Pitz 2002b: 430s.). Pour cette raison, il ne semble pas facile de déterminer la part de responsabilité concrète des Francs dans cette association subtile où traditions et innovations convergent de façon étonnante. En revanche, on est tout à fait en mesure d’évaluer le degré de conditionnement de ces interférences dont certaines se répandirent bien au-delà des anciennes zones de contacts parce qu’elles étaient 50 Cette transformation en adjectifs n’est donc pas seulement un indicateur pertinent pour déceler la «phase finale» des -iacum dont le suffixe vient de rendre son dernier souffle et ne remplit plus ses fonctions initiales (Buchmüller-Pfaff 1990: 21s.; Lot 1933: 226: «Les termes -court et -ville ont été ajoutés pour donner plus de consistance à ces noms qui ne déterminaient plus suffisamment un nom de lieu»); c’est toute la fonction des formations toponymiques à base anthroponymique qui change profondément (Pitz à paraître f). 51 Pour l’ellipse du référent du génitif possessif voir Stotz 1998: 69s. §90, notamment §90.1 («Übergehung des Begriffs ‘Haus’ in der Antike»). 52 Pour l’exemple lorrain, localisé dans le canton de Pange (Moselle), les matériaux de l’ASF- SL (N12) contiennent, entre autres, les formes historiques suivantes: 1253 or. Chauilons, 1262 or. Chauillon, 1278 or. Chauillons, 1298 or. Chavillons, 1338 or. Chavillon, 1344 or. Chauillons, 1462 or. Kebel, 1542 or. Kebbell. 53 Les matériaux de l’ASFSL (N12) ne contiennent qu’une seule mention historique de ce petit hameau situé non loin de Metz: 1336 or. Poncillon. 107 Innovations du Centre et archaïsmes du Nord-Est propagées par des effets de mode, alors que d’autres se cantonnèrent pour ainsi dire dans leur «milieu» d’origine parce qu’il leur manquait ce souffle supplémentaire. Pour s’en convaincre, il suffit de comparer la répartition actuelle de l’antéposition du déterminant dans le domaine du lexique 54 (limitée au seul nord-est, si l’on s’en tient à la carte publiée par Hilty 1968: 498) et dans la toponymie (beaucoup plus largement répandue, cf. la carte publiée par Pitz 1997: 669). L’impact des phénomènes d’acculturation pour l’histoire des langues se mesure à de telles comparaisons. Quelle fonction le superstrat francique remplissait-il ainsi dans le développement de l’espace dialectal du nord-est de la France? La politique expansionniste et intégrationniste des couches supérieures de l’Empire franc composées à la fois de Francs et de Gallo-Romans constituait le facteur éminent des processus d’acculturation, avec la volonté clairement affichée par ce groupe social de faire fusionner les fondements de la culture romano-chrétienne avec les traditions et le mode de vie des Francs (Scheibelreiter 1999: 65s.). Dans une perspective de longue durée, les questions linguistiques intervenant dans ce rapprochement culturel étaient certainement perçues comme un problème mineur au regard des structures politiques et juridiques radicalement différentes et d’une vision du monde diamétralement opposée. Dès les premiers contacts entre les deux communautés, il devint néanmoins indispensable d’instaurer un niveau de compréhension minimal. De ce conglomérat de nécessités politiques et sociétales naquit un comportement linguistique qui accéléra les innovations. C’est ce qu’a sans doute voulu dire Jakob Wüest 1979: 348 quand il affirmait: «Tout se passe comme si le bouleversement des structures socio-économiques avait favorisé l’innovation linguistique». Mais toute forme d’innovation, y compris lorsqu’elle est provoquée par des contacts linguistiques, ne se produit qu’à une seule et unique condition: elle doit correspondre aux intentions culturelles des locuteurs et répond donc à une nécessité précise. Par pragmatisme, l’interférence apparaît là où les conditions préalables lui sont favorables. La découverte de similitudes permet d’appuyer des phénomènes qui existaient déjà, parfois de manière latente ou isolée, dans l’une et l’autre langue. Si ces parallélismes fonctionnent indéniablement comme des vecteurs d’intégration, ils mettent aussi en place des mécanismes de sélection qui renforcent parfois les différences antérieures. On suivra donc Hilty 1968: 1975 en affirmant qu’à l’exception d’un important «acquêt» lexical, le superstrat germanique a surtout renforcé des structures plus anciennes en faisant littéralement ressusciter certains phénomènes très anciens. Les conditions préalables pour que ce superstrat produise précisément les effets sur lesquels nous réfléchissons aujour- 54 Même si ces séquences régressives ont souvent été remplacées par des séquences progressives à partir du xii e siècle et ne se sont maintenues que dans la micro-toponymie, les anciens parlers lorrains et wallons en connaissent une grande quantité, notamment lorsqu’il s’agissait de composés dans lesquels entraient des mots d’origine francique. A titre d’exemple, on citera les nombreux composés avec alorr. ban relevés par Coudert 2002: 328s.: banvin, banward, bantabernier, banjour, etc. 108 Martina Pitz d’hui sont donc à chercher dans des particularités linguistiques des parlers galloromans concernés qui s’étaient développées au cours de l’Antiquité tardive. Les traits différenciateurs les plus caractéristiques des parlers du nord-est ne sont absolument pas dus à l’influence germanique, mais il m’importait de démontrer à travers l’exemple du w germanique qu’ils pouvaient servir de point d’ancrage aux phénomènes d’interférence. De toute évidence, les processus interactifs qui ont engendré ces interférences sont l’œuvre commune de Francs et de Romans; des conclusions emblématiques comme celle de Bernard Cerquiglini 1991: 33 pour qui «le français, si l’on veut dire, est fondamentalement francé» doivent donc être fortement nuancées. 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Force est de reconnaître que, moins importants et sans doute moins stratégiquement situés, les autres centres urbains de ce territoire à l’époque encore mal délimité ne se sont guère signalés à l’attention du monde médiéval, tel du moins qu’il nous apparaît à travers les textes littéraires en langue d’oïl. On rappellera ainsi que, même si leur capitale était de langue romane, les premiers comtes de Neuchâtel étaient des Alémaniques 1 , que Fribourg, pourtant centre de la scripta dite «para-francoprovençale» 2 , resta assez isolée et que ni le Valais ni le Jura ne possédaient alors de centre urbain véritable.Au risque, donc, de perpétuer un tropisme que d’aucuns pourront trouver récurrent, notre enquête sera essentiellement «lémano-lémanique». Commençons par une histoire bien connue, celle du «chat de Lausanne». Le travail exemplaire de É. Freymond 1899 a été commenté par G. Paris 1900 et J. Loth 1900, bien résumé par A. Micha 1952, glosé sans beaucoup de profit par P. Aebischer 1976 et enfin agréablement mis en perspective par F. Zufferey 1989. Résumons-en encore une fois les conclusions: le mythe gallois du combat du roi Arthur contre le monstre infernal Cath Paluc, devenu en français Chapalu 3 , a trouvé, sans doute dès la fin du XII e siècle, refuge dans les Alpes, d’où il a passé, vers 1230, dans la Suite du Merlin 4 . Des traditions plus anciennes vont même jusqu’à nous présenter le chat de Lausanne comme l’assassin du roi Arthur 5 et font apparaître le der- 1 Rodolphe II (1150-1196) fut même l’un des Minnesänger les plus distingués. 2 Voir Gossen 1970 et Müller 1982 et 1997. 3 Que l’on retrouve également dans La Bataille Loquifer, et que l’on agrégera assez vite à la troupe de la mesnie Hellequin. 4 On peut la lire dans Sommer 1908: 441s. ou dans Walter 2001: 1606s. 5 Tous les témoignages que nous en avons sont en effet antérieurs à La Mort Le Roi Artu: Peire Cardenal parle d’ «Artus sel qu’enportet lo catz», Renaut évoque plus clairement dans Galeran de Bretagne: le «roy Artu . . . Que le chat occist par enchaus» (v. 5071-72); enfin, André de 115 Lausanne-Genève aller retour nier volet du Lancelot-Graal comme une réfection ennoblissante (il peut sembler plus digne de voir périr le grand roi breton sous la main de son fils incestueux que suite à un combat avec un vulgaire félin), mais ce débat sur l’issue primitive de la carrière d’Arthur ne nous intéresse pas directement ici. L’étymologie proposée par P. Walter 1989: 552-53 qui fait dériver le nom de ce monstre de «Chat pelu, c’està-dire poilu» semble aller à rebours de l’évolution de l’appellation du personnage, le nom gallois étant évidemment antérieur au nom français; tout au plus peut-on donc parler de remotivation, et à celle proposée par Walter 6 on aura tendance à préférer la proposition de J. Dufournet 1989 qui lit dans le nom du chat le mot palud, convenant particulièrement bien à l’origine aquatique et aux connotations infernales de l’animal 7 . Toujours est-il que, près du lac du Bourget, on rattache à cette légende un Mont «du Chat» (attesté en 1209), voire «du Chat d’Arthur» (fin du XIII e siècle) 8 ; cependant, la Vulgate arthurienne raconte que c’est dans le «lac de Lausanne» qu’aurait été péché ce monstre qui dévora d’abord son pécheur et sa famille, avant d’être vaincu par le grand roi breton. La soi-disant «explication» d’Aebischer, selon qui ce sont les premiers érudits à en avoir parlé, à la fin du XIX e siècle (en particulier Novati 1888), qui auraient fait de l’animal, par confusion entre le lieu de la pêche et le lieu du combat, un «chat de Lausanne» est de portée à peu près nulle, et il faut bien avouer que de dire (Freymond, Micha) qu’on remarque souvent chez les auteurs anciens une confusion entre le lac du Bourget et le lac Léman (plus célèbre) tient davantage du constat que de l’élucidation. D’ailleurs cette explication en termes de transfert épique est-elle seulement pertinente lorsqu’il s’agit d’une légende n’ayant aucun fondement historique? Aucun chat, et même aucun monstre, n’ayant jamais été tué par un personnage assimilable au roi Arthur dans Coutances, dans le prologue burlesque de son Roman des Français (fin XII e s.), fait très significativement (voir N7) rimer Chapalu avec palud: «Que boté fu par Capalu / Li reis Artur en la palu, / Et que le chat l’ocist de guerre». 6 Lequel semble d’ailleurs avoir fait machine arrière dans son plus récent ouvrage puisqu’on peut y lire: «La tradition attestée par les textes gallois, c’est-à-dire celle de ce Cath Paluc (francisé en Chapalu) qui hantait l’île d’Anglesey, accrédite l’hypothèse de l’origine celtique insulaire. Des pèlerins en route vers Rome en auraient fixé la tradition en Savoie. L’initiative de ce transfert a pu ainsi provenir d’un écrivain (ou d’un clerc) qui connaissait le Mont du Chat et a tenté de justifier cette dénomination à partir d’un épisode du folklore arthurien qu’il connaissait en confondant au passage deux lacs distincts (le lac Léman et celui du Bourget). Autre hypothèse: il n’est pas interdit de penser que la légende arthurienne a pu réactiver une légende locale qui concernait primitivement d’autres créatures mythiques dont le souvenir s’est plus ou moins perdu au XII e s.» (Walter 2002: 143). Cette dernière hypothèse est séduisante, mais faut-il rappeler que nous n’avons pas conservé la moindre trace du folklore ici postulé? 7 N’oublions pas que la place lausannoise «de la Palud» se situe précisément là où, au milieu du Moyen Âge encore, il n’y avait qu’une zone marécageuse. 8 Signalons en passant que le «chat» en question doit, selon toute probabilité, être rattaché à un toponyme francoprovençal fréquent que l’on retrouve dans le nom de La Chaux-de-Fonds: chaux désigne en effet soit (dans les Préalpes et les Alpes) un pâturage d’accès difficile, proche des sommets, soit (dans le Jura) un large fond de vallée dépouillé (voir Kristol 2003). 116 Alain Corbellari les Alpes, pour l’excellente raison que l’épisode, comme on l’a rappelé, est d’origine galloise, l’idée d’un ancrage géographique historiquement motivé est absurde dans son principe même. De fait, l’échange entre le lac du Bourget et le Léman a pu et - sans doute - a dû se faire dans les deux sens, en vertu d’une dichotomie très simple entre deux fonctions complémentaires de l’élaboration légendaire. Les riverains du lac du Bourget se sont empressés de récupérer à leur profit l’attraction proto-touristique d’une montagne auprès de laquelle Arthur aurait vaincu Chapalu, mais la mémoire littéraire a visiblement privilégié la mention du «lac de Lausanne»: la discordance géographique double donc une différence de visée pragmatique. Au Bourget, plus «pittoresque», la légende locale; au Léman, le prestige d’un nom: Lausanne, dont l’étude des connotations nous donnera la clé de l’énigme. Mais d’abord est-on bien certain que les conteurs médiévaux situent correctement Lausanne sur la carte? Un petit détour par les allusions faites à Genève nous montreront que les choses sont loin d’être simples. Un vieux problème travaille en effet l’onomastique épique: Renier et son fils Olivier sont seigneurs de Genvres, mais ce nom désigne-t-il Gênes ou Genève? Sur ce point, on peut sans doute se fier aux commentaires de G. Paris 1888 et de G. Favati 1962; critiquant une étude d’E. Ritter 1888, lequel pensait que la localisation «romande» venait de l’autopropagande des comtes du Genevois au XIV e siècle, G. Paris faisait remarquer que, s’il est exact que les deux noms latins de Genava et de Janua (tous deux accentués sur la première syllabe) avaient abouti en ancien français à la même forme Genves, on trouvait dès la Chronique de Turpin l’appellation comes Gebennensis pour désigner Olivier, signe non équivoque de sa primitive implantation lémanique, puisque l’on considérait comme classiquement latine, au Moyen Âge, la forme non équivoque de Gebenna - qui avait effectivement l’avantage de la clarté - pour désigner Genève 9 . G. Paris ajoutait que l’attribution par le Roland d’Oxford du Val de Riviers, c’est-à-dire d’une terre savoyarde, à Olivier ne pouvait que confirmer cette localisation. Favati 1962: 4, de son côté, montrait que l’ancrage savoyard du lignage de Renier était sans aucun doute premier dans la tradition épique («Gebene non può essere che Ginevra»). Si donc, aux vers 1192 et 3419 de Girart de Vienne, la chanson (centrale pour notre débat) qui raconte l’accession de Renier à la seigneurie de Genvres, il est question de «Genvres sur (la) mer», il n’y a rien à y voir d’autre qu’une confusion, sans doute entretenue par les trouvères franco-italiens, comme tendrait à nous le confirmer le manuscrit V4 de La Chanson de Roland, dont le scribe dit également sans sourciller que Renier «tint la marche de Çenevra sor la mer» (v. 2362). Au vrai, on peut se demander si le problème ne résiderait pas peut-être davantage dans l’indistinction des références que dans l’élucidation d’un transfert problématique. Ainsi, plutôt que de se hasarder à la supposition douteuse que le 9 Alors qu’il s’agissait en fait de la relatinisation de la forme francoprovençale Genava, où l’accent avait été déplacé sur l’avant-dernière syllabe. Voir Kristol 2003. 117 Lausanne-Genève aller retour Léman a pu sembler une mer aux hommes du Moyen Âge, il semblera plus économique de reconnaître que les auteurs eux-mêmes étaient d’autant moins au clair avec l’onomastique et la géographie que la réputation commerciale de la ville ligure surpassait de loin celle de la capitale du Genevois. On peut, de plus, douter que le r (non étymologique) de Genvres, qui distingue aujourd’hui (outre l’accentuation) les noms italiens des deux villes (Ginevra et Genova), puisse servir à discriminer les deux appellations. Certes, les mentions non ambiguës de Gênes (par exemple dans Aye d’Avignon, v. 2336: «Cil marinier sont riche, de Gennes e de Pise») ne laissent jamais apparaître le r. Mais en même temps c’est bien le mot Genevois qui semble toujours désigner la région de Genève, et cela n’empêche pas d’appeler les Gênois Genevois (voir par exemple chez Ogier d’Anglure, §21 10 : «Paula est cité assés bonne; mais elle fu jadis meilleur, car elle fut destruicte pour le temps de la guerre des Genevois et des Veniciens», je souligne) 11 . Enfin, la distribution géographique des quatre fils de Garin dans Girart de Vienne tendrait également à accréditer l’idée que le flou règne déjà chez le narrateur de cette chanson: Girart reçoit la région de Vienne, et Hernaut Biaulande, c’est-à-dire Nice 12 , mais le Biaulandais est dit s’étendre jusqu’à Narbonne, comme, d’ailleurs, dans la chanson (contemporaine) des Narbonnais: Vostre ert Nerbone et tot le Biaulandois, Et tandroiz Janvres et tot le Jenevois. (v. 270-71: Aymeri s’adresse à Guibert) Par ailleurs, Milon de Pouilles nous prouve que les territoires des quatre frères ne se limitent pas à l’ancienne Gaule. Gênes se retrouve ainsi tout autant, sinon davantage, susceptible que Genève de participer de ce grand domaine méridional donné en partage aux grands-oncles du futur Guillaume d’Orange. De surcroît, la ville de Genvres n’étant jamais évoquée que vaguement, aucun indice topographique décisif ne nous aidera à en délimiter les contours; il est significatif de voir que les trajets entre Vienne et Genvres, plusieurs fois évoqués, ne mentionnent ni fleuve ni montagnes et que l’on doit se contenter d’imaginer une proximité vague propice tout au plus à l’errance épique: De lor jornees ne vos faz lonc sermon; tant ont erré a force et a bandon c’a Genvres vindrent li nobile baron. (Girart de Vienne, v. 1176-78) Quant au «Gennes le dongon» dont se réclame Olivier dans Renaut de Montauban (v. 27506), il ne saurait nous être d’un grand secours. Certes, le narrateur de 10 Cette mention est d’autant plus frappante que la fin du Voyage de Jherusalem d’Ogier d’Anglure offre par ailleurs un magnifique exemple d’itinéraire «suisse» médiéval: en effet, il revient par «ledit lac Majour» (§351), «Sainct Pion» et «Brique» (352), «Syon» (353), «Merteny» et «Saint Moris» (354), «Viviers sur le lac de Lozanne» (355) et enfin «Lozanne» (356), avant de rejoindre la Bourgogne. 11 Et à l’extrême fin du XV e siècle, Commynes écrit encore couramment Genevois pour désigner les habitants de Gênes (voir Blanchard 2001). 12 Si l’on en croit Gaston Paris. 118 Alain Corbellari Galien le Restoré (qui, dans le manuscrit de Cheltenham, suit Girart de Vienne) semble se souvenir que Genève est sur le Rhône puisqu’il écrit: Tant ont les deux vassaulz esploitié et erré Qu’i[lz] sont en la riviere de Jennez arrivé. (v. 782-83) Mais, sauf exception, on constate que, dès la fin du XII e siècle au plus tard, les conteurs n’ont plus qu’une idée assez vague de cette géographie qui dépasse par trop les limites de la France du Nord. Et qui aurait la mauvaise foi de le leur reprocher en un siècle où, malgré la soi-disant «mondialisation des échanges», la majorité des Terriens résidant à plus de 5000 kilomètres de Genève ne sait pas faire la différence entre Sweden et Switzerland? Ce constat décevant doit cependant être mis en balance avec un autre fait. Une appellation d’Olivier, en effet, doit attirer notre attention; F. Pirot 1969 l’avait jadis étudiée, sans en tirer de grandes conclusions sur l’origine du héros: c’est l’expression Olivier de Lausanne. Minoritaire, tout comme celle d’Olivier de Verdun également glosée par Pirot, elle situe résolument les territoires du compagnon d’Olivier dans une géographie bourguignonne et non méditerranéenne. Et on pourrait se demander, dans le cas de Lausanne, si les responsables de cette variante n’avaient pas considéré cette dernière ville comme une variante libre de Genève. Comme aujourd’hui encore, les deux cités lémaniques semblent avoir très tôt été en concurrence et il n’est pas difficile d’imaginer que pour des observateurs extérieurs, aux yeux de qui la région lémanique est une terre lointaine, la «cité du bord du lac Léman» est une entité floue susceptible d’appellations diverses dont on ne cherchera pas à savoir si elles subsument ou non des localités différentes. Certes, le bourg lausannois n’était pas situé, au Moyen Âge, au bord du Léman, mais son ancêtre romain l’était et l’appellation «lac de Lausanne» qui, comme on l’a vu, était la plus courante au Moyen Âge pour désigner le Léman, devrait suffire à lever la difficulté 13 . Ainsi, lorsqu’au début de La Prise d’Orange, Gillebert raconte sa fuite, il déclare: Si m’en alai par l’eve de Losanne (AB, v. 187) 14 et on admettra que cette mention n’implique aucune connaissance précise de la ville. Cependant, Lausanne n’est pas toujours qu’un nom dans les chansons de geste, et nous allons constater que Genève n’y a pas l’apanage des localisations topographiques déroutantes. Le monumental Répertoire des noms propres des chansons de geste d’André Moisan est, on le sait, fort avare en commentaires; au demeurant ce n’est guère son but. Aussi est-on d’autant plus frappé de lire sous l’entrée Losane, Lossane, Lo- 13 D’ailleurs, Ogier d’Anglure, témoin visuel, écrit sans sourciller que Lausanne est «une bonne cité assise sur icelui lac» (§356). 14 Il est vrai que le manuscrit C a ici (172) une variante qui évacue l’allusion au lac: «Si m’en alai tot le lai de Losane». 119 Lausanne-Genève aller retour sanne, Lozanne cette définition qui, prise au pied de la lettre, pourrait avoir quelque chose d’insultant: «Lausanne (Suisse), ville d’où sont originaires divers traîtres»! Suit une série de références que nous ne détaillerons pas ici, mais d’où il ressort que les deux chansons qui font, de loin, le plus large usage du nom de la capitale vaudoise sont Dieudonné de Hongrie et Aiol. Commençons par Aiol. Peu glosée de nos jours, c’est pourtant une chanson de geste de qualité et d’un intérêt romanesque évident. En près de 11.000 vers, elle promène son héros dans les endroits les plus divers: floué de son héritage, il est comparé à Audigier par des bourgeois qui se moquent de son pauvre attirail (on songe malgré soi à d’Artagnan au début des Trois Mousquetaires - mais aussi à la tardive chanson d’Hugues Capet! 15 ), attaqué non moins de six fois par des bandes de voleurs hautes en couleur; emprisonné, pris comme otage, il séduit les femmes à tour de bras, pour épouser finalement la Sarrasine Mirabel (qu’il a d’ailleurs enlevée comme un soudard); enfin, fil rouge de toute la chanson, il a maille à partir avec le félon Macaire de Lausanne, qu’il finit par vaincre en même temps que l’émir Mabrien (père de Mirabel, chez qui le traître a trouvé refuge), en prenant Pampelune avec l’aide d’une troupe de Vénitiens rencontrée à la faveur du petit séjour en Orient que lui a valu son évasion . . . On s’accorde généralement à dater les parties en décasyllabes de l’unique manuscrit de la chanson d’Aiol des alentours de 1160 et celles en alexandrins de peu après la Quatrième Croisade (qui a vraisemblablement inspiré l’idée de faire intervenir les Vénitiens pour prendre la ville sarrasine). La probable dualité d’auteur ainsi impliquée complique bien sûr notre appréhension générale de l’œuvre: la cohérence de l’ensemble ne fait pourtant aucun doute et, au risque de simplifier abusivement le problème, nous aimerions prendre ici le risque de ne pas dissocier deux volontés (si deux volontés il y a) qui nous semblent parfaitement concordantes; l’analyse que nous aimerions tenter postule en effet sinon un projet, du moins une idée très claire - de la part de(s) (l’)auteur(s) - des possibilités signifiantes liées aux homophonies et aux rencontres de mots. Cette vision étant très courante au Moyen Âge, comme l’a inlassablement répété Roger Dragonetti 16 , nous pensons somme toute prendre assez peu de risques en ne faisant pas trop grand cas d’une dualité qui n’impose nulle part la force contraignante d’une hétérogénéité sémio-narrative. Pour éviter les formulations lourdes, nous parlerons donc dorénavant de «l’auteur», au singulier, vu comme entité abstraite, sans préjudice de ce que ce terme a pu exactement recouvrir dans la genèse du texte d’Aiol. Un premier fait retient l’attention: le texte témoigne d’un intérêt pour la matière phonique et pour la musique du vers rares à ce degré dans la chanson de ges- 15 Le motif de la montée du héros à Paris n’est pas propre à la littérature du XIX e siècle, et une étude de ses premières occurrences dans la littérature médiévale serait fort intéressante. 16 Voir Dragonetti 1986. 120 Alain Corbellari te et qui ne laissent aucun doute sur la maîtrise littéraire 17 d’un auteur qui n’hésite pas à faire d’authentiques jeux de mots: Chi lairons des larons (v. 6707) De la table s’embla, ainc semblant ne fist hom. (v. 7207) Ou, plus simplement, à télescoper plaisamment les sonorités. Ici, le mot lis génère une chaîne phonique qui se poursuit sur les deux vers suivants: «D’autre part si commanc vos lis apareillier.» Isnelement s’en torne, ne se vaut atargier: Vers le maistre palais s’en cort tous eslaissiés. (v. 7306-08) On a même l’impression que l’auteur joue parfois sur son dialecte picard: Or commenche canchon forment a enforchier. (v. 8537) Les noms de certains personnages ne sont pas sans se faire écho: ainsi ne s’étonnera-t-on pas de ce que Mirabel soit la fille de Mabrien (qui au n près est son anagramme). Mais le passage qui nous intéresse au premier chef est celui du siège de Lausanne, à la fin de la chanson, le seul où la ville est évoquée pour elle-même. À ce point du récit, Macaire, quoiqu’en position difficile, possède encore un atout non négligeable puisqu’il tient prisonniers Aiol et Mirabel; or, cette dernière vient de mettre au monde deux jumeaux dont l’irruption embarrasse fort le traître, qui décide de les noyer. Et c’est à cette occasion que l’on a la surprise d’apprendre que Lausanne est sur le Rhône: Makaires li traïtres de riens ne s’aseüre: De Losane trespasse toute[s] les maistres rues, Vient sor le pont del Rosne, dedens l’aighe les rue: Cele nuit i fist Dieus vertu apercheüe: Li Rones qui ert rades les enfans ne remue. (v. 9196-200) Tout le passage est d’ailleurs du plus haut intérêt et constitue peut-être le moment le plus riche d’émotion et de sens de la chanson, l’écriture ne ménageant guère, en cet endroit, les références classiques et scripturaires. On pense tout d’abord aux récits d’exposition d’enfants à la merci des forces hostiles de la nature, et en particulier à l’histoire de Moïse, mais ici point de berceau: les enfants flottent à la surface «sans aiue» (v. 9204); ils sont recueillis par Thierry, «un gentiex hon» (v. 9202), qui a vu toute la scène et qui n’a qu’à se baisser pour les recueillir dans son bateau. Avatar de Saint Christophe, le passeur Thierry a une femme, au nom parlant de Aie (= ‘aide’), à qui il présente sa trouvaille non sans une pointe d’humour noir: 17 En particulier, il est vrai, dans les alexandrins, mais on peut postuler sans invraisemblance que ce vers, plus long et moins marqué que le décasyllabe par le formulaire épique, laisse davantage carrière à l’imagination du poète. 121 Lausanne-Genève aller retour — Bele suer,» dist Teris, «poison avons assés: «Il sont de tel manire ja mangier les porés «Vés les la en mes dras, se vous ne m’en creés.» Cele cort en cele part, ses a desvolepés, Voit les puins et les piés et les iex et les nés Et les beles figures des enfans qui sont né(s): Tel freor ot la dame nes ossa adesser; (v. 9224-30) Passage étonnant: outre l’allusion aussi claire qu’ironique à l’épisode biblique de la pêche miraculeuse, on dirait que tout un fond de légendes est ici mis à contribution; l’effroi d’Aie n’est-il pas lié à cette impression que nous donne le texte (curieuse formule des «enfans qui sont nés») d’assister à une résurrection (pensons à la légende de Saint Nicolas et des enfants mis au saloir), voire à une génération spontanée? Enfin, est-il trop aventuré de suggérer que ce passage nous semble fonctionner en intertextualité avec l’histoire du chat de Lausanne? Ici, cependant, contrairement à ce qui se passe dans l’anecdote arthurienne, la trouvaille du pêcheur s’avère loin d’être négative, et ce sauvetage providentiel aboutira en fin de compte à chasser de Lausanne le tyran Macaire. Tout se passe donc comme si tout cet épisode aux couleurs nettement christiques servait à racheter tout ce que l’«eau de Lausanne» pouvait avoir de négatif. Par sa pureté, Thierry est le garant d’une rédemption qui dépasse infiniment sa propre personne. Un siècle et demi après Aiol, la ville de Lausanne sera à nouveau l’objet d’un siège épique dans la chanson tardive et mal-aimée de Dieudonné de Hongrie. Encore inédite, elle a heureusement fait l’objet de la thèse de troisième cycle de Denis Collomp qui nous a très aimablement autorisé à consulter le manuscrit de son travail. C’est ainsi que l’on découvre que l’auteur de Dieudonné a de Lausanne une vision nettement plus exacte que celui d’Aiol. Au moment où les Français approchent de la ville pour en déloger les traîtres, la cité nous est succinctement décrite: Or sont venus François a Losane la grant: Trois rivieres i vont - ce dit on - habitant; Forte fu la riviere et aloit moult bruiant. Dedens la vile avoit. j. castel moult poissant. (v. 9962-65) Le texte semble contradictoire: mentionne-t-il une ou trois rivières? Il faut selon toute vraisemblance comprendre que la riviere du v. 9964 désigne l’ensemble d’un système hydrographique constitué de «trois branches» (v. 9963). Or, si l’on regarde un plan de la Lausanne médiévale (voir illustration), c’est très précisément ce que l’on voit: la colline de la Cité est entourée à l’Est par le Flon et à l’Ouest, après la «palud», par la Louve; la seconde rejoint le premier au Sud, paraissant dès lors former avec lui un troisième cours d’eau, impression sans doute renforcée sur le terrain par le cours paisible du Flon et le fait qu’il ne va se jeter dans le lac que bien des kilomètres plus loin. Une telle description étant parfaitement incompatible avec la topographie genevoise (l’Arve passant trop loin de la ville ancienne et le lac ne pouvant que diffi- 122 Alain Corbellari cilement être passé sous silence), tout doute est ici levé: l’auteur de Dieudonné de Hongrie ne reprend pas seulement le nom de Lausanne à la tradition épique, il connaît la ville ou en a, pour le moins, lu ou entendu une description. Malheureusement, le lecteur qui cherchera d’autres détails en sera pour ses frais et la mention d’un moustier (v. 10887) nanti d’un cloquier (v. 10890) ne nous est guère d’un grand secours! Quant aux autres mentions de la ville, elles obéissent toutes aux nécessités habituelles du récit de siège, à savoir que seul compte le fait de savoir si l’on est dans ou hors de la ville, dont le nom sert dès lors uniquement à délimiter un espace abstrait, sorte d’échiquier où se donne libre cours le tumulte du jeu guerrier. Quelques exemples suffiront à illustrer ce propos: Hors de Losanne issirent li traïte felon (v. 10331) Vers Lozanne le font mener sans demouree (v. 10429) Furent dedens Lozanne.vij. mille compaignon (v. 10949) Ainsi, s’il est indéniablement intéressant de constater que le sens de l’orientation des conteurs de geste s’est amélioré entre le XII e et le XIV e siècle, il reste évident que les développements descriptifs les intéressent toujours aussi peu. De surcroît, Grandjean 1965: 4 123 Lausanne-Genève aller retour cette enquête ne nous a toujours pas livré les raisons de la mauvaise réputation de Lausanne. Il nous faut donc pour cela revenir au personnage du traître. Bien connu comme l’un des patronymes les plus honnis de l’ancienne geste, le nom de Macaire n’a, semble-t-il, guère suscité d’autres commentaires que des listes de citations prouvant sa présence dans un corpus non négligeable de chansons. On pense bien sûr à la chanson que Guessard se disait contraint malgré lui à nommer Macaire, puisque l’héroïne calomniée qui devait en être dite l’indubitable héroïne n’y portait pas le nom traditionnel de Sibile, mais celui (décidément trop passepartout) de Blanchefleur. On sait la fortune de ce texte jusque dans la Bibliothèque bleue; et le héros du mélodrame romantique de Robert Macaire lui doit, à défaut d’autres points communs évidents, au moins son nom et son caractère interlope. Mais au XIV e siècle, déjà, le nom de Lausanne et celui de Macaire sont complètement dissociés: il n’y a pas de Macaire dans Dieudonné de Hongrie, Lausanne y étant le fief de Goubaut et de Nivelart 18 , et une chanson de la même époque comme Tristan de Nanteuil met en scène un félon nommé Macaire qui, malgré l’appellation que lui donne Moisan dans son répertoire n’a rien à voir avec Lausanne, laquelle n’est pas mentionnée une seule fois dans le texte 19 . Notre seul recours reste donc, en raison de son ancienneté autant que de sa focalisation à la fois sur Macaire et Lausanne, la chanson d’Aiol. En effet, dès sa première apparition le nom de Lausanne est associé à celui de Macaire: «E Dieus! che dist li enfes, quel brief chi a! Makaire[s] de Losane le comperra.» (v. 466-67) Mais il y a mieux: la première occurrence du nom de Macaire fait résonner paronymiquement le nom de la ville vaudoise et nous donne la clé de ses connotations négatives: Il li toli sa tere et chou qu’il dut tenir, Et le cacha de France a paine et a essil Par le conseil Makaire, que ja Dieus n’en ait, Un mavais losengier, un quiver de put lin. (v. 45-48, je souligne) Lausanne, en effet, n’est autre que la ville, et comme la personnification, de la losange! L’assonance n’est, bien sûr, pas parfaite, mais si l’on tient compte de la na- 18 Ne nous étonnons pas de ce qu’aucun de ces deux noms ne rappelle de près ou de loin celui d’un évêque de Lausanne ou d’un quelconque personnage historique lié à cette ville. Quant au Magnerius dont l’épiscopat se situe entre 947 et 968, Jean-Daniel Morerod, spécialiste incontesté de l’évêché médiéval de Lausanne, nous a dissuadé de voir le moindre lien entre lui et Macaire. 19 Dans les notes de son édition, Sinclair 1971: 750 s’oppose à Guessard qui pensait que Tristan de Nanteuil constituait «une sorte de supplément à la biographie de notre traître», d’où l’idée de Sinclair (très contestable, quoique reprise par Moisan) de distinguer ce Macaire du personnage traditionnel. 124 Alain Corbellari salisation qui affectait, en ancien français, les voyelles situées devant les consonnes nasales, la proximité d’un [ n] et d’un [ nZ] s’en trouve encore accentuée. On ajoutera que le terme de losange n’est pas a priori celui que l’on attendrait pour désigner un traître dans le contexte féodal de la chanson de geste. Le terme est emprunté à la lyrique et, plus globalement, à la sphère des relations amoureuses: la calomnie est bien sûr une composante importante de la psychologie d’un parfait génie du mal, mais elle n’est guère ici mise en avant, et l’intrigue de la chanson d’Aiol joue bien davantage sur la classique usurpation de fief que sur l’immixtion du méchant dans les amours du héros. Si intrigues amoureuses il y a, elles sont en grande partie indépendantes de la lutte d’Aiol contre Macaire. Or, on se souvient qu’au début de son périple, Aiol, jeune chevalier encore inexpérimenté, avait rencontré une jeune fille nommée Lusiane, qui était tombée amoureuse de lui, mais qu’il avait repoussée. Structurellement cette première rencontre féminine n’est pas sans rappeler mutatis mutandis l’épisode fameux de la rencontre de Didon et Enée dans L’Enéide: or, la première femme rencontrée, dans un parcours initiatique, n’est généralement pas la bonne. Et l’on ne s’étonnera pas que le texte, pour mieux nous faire sentir cette incompatibilité, donne à la jeune fille un nom qui, ici encore, assone avec celui de la ville losangière. Nous pouvons ainsi boucler la boucle et revenir au «chat de Lausanne»: quoi de plus naturel, si Lausanne est la ville des losangiers, que de renforcer les connotations négatives du chat infernal grâce à l’évocation d’une ville au nom si parlant? 20 Mais, heureusement pour les Lausannois, si le patronyme honni de Macaire a survécu jusque dans le théâtre populaire du XIX e siècle, le nom de leur ville a cessé de connoter les traîtres dès le moment où la langue a perdu l’appellation du losangier. Et la ville de Lausanne est devenue un séjour sans danger pour tous les amoureux et autres chevaliers non chasés. . . Lausanne Alain Corbellari 20 Nous pouvons du même coup répondre à A. Guesnon qui trouvait «absolument invraisemblable» la mention de la ville de Lausanne dans La Bataille d’Enfer et de Paradis (Guesnon 1977: 9). En effet, non seulement la raison (non explicitée), vraisemblablement liée à l’éloignement géographique, de la réticence de Guesnon ne tient pas quand on voit que le nom de Lausanne (Losane) est précédé de celui de Besançon (d’ailleurs la solution qu’il propose - Lorane pour «Lorraine» - est encore plus invraisemblable puisque ce n’est pas un nom de ville; quant au Mason que Guesnon ne s’explique pas, il faut sans doute y lire Mascon), mais surtout la mention de Lausanne dans la troupe «infernale» menée par Arras n’a désormais plus rien pour nous étonner. 125 Lausanne-Genève aller retour Bibliographie Textes: Beretta, C. (ed.) 1995: Il testo assonanzato franco-italiano della «Chanson de Roland» cod. Marciano fr. IV (= 225), Pavie Blanchard, J. (ed.) 2001: Philippe de Commynes, Mémoires, Paris Borg, S. J. 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Monsonégo (ed.), Le moyen français: philologie et linguistique, approches du texte et du discours. Actes du VIII e colloque international sur le moyen français, Nancy, 5-6-7 septembre 1994, Paris: 131-41 126 Alain Corbellari Novati, F. 1888: «Di un aneddoto del ciclo arturiano (Re Artu ed il Gatto di Losanna)», in: Atti della R. Accademia dei Lincei 285, ser. IV, Rendiconti, vol. IV: 580-83 Paris, G. 1888: compte rendu de: Ritter 1888, R 17: 335-36. Paris, G. 1900: compte rendu de: Freymond 1899, R 29: 121-24 Paris, G. 2 1905: Histoire poétique de Charlemagne, Paris Pirot, F. 1969: «Olivier de Lausanne et Olivier de Verdu(n)», in: Mélanges Rita Lejeune, Gembloux: 247-65 Ritter, E. 1888: «Olivier et Renier comtes de Genève», Revue savoisienne 29: 62-73 Walter, Ph. 1989: La Mémoire du Temps. Fêtes et calendriers, de Chrétien de Troyes à La Mort Artu, Paris Walter, Ph. 2002: Arthur. L’Ours et le Roi, Paris Zufferey, F. 1989: «Le Chat du lac de Lausanne ou la pêche aux mots», Uni Lausanne 59/ 2: 52-53 Death of a Maiden: La Demoiselle d’Escalot in La Mort Artu La Demoiselle d’Escalot qui a inspiré plusieurs auteurs et artistes au cours des siècles, est l’un des personnages les plus captivants de la littérature arthurienne. Racontée pour la première fois au xiii e siècle par l’auteur anonyme de La Mort Artu, son histoire, bien que brève, joue un rôle central dans le roman. Son influence sur d’autres personnages se présente dès son arrivée sur scène, et les conséquences de son existence littéraire persistent après sa mort. En effet, sa mort est plus significative que sa vie, qui se limite à quelques pages dans le texte. Pourtant, malgré son importance dans l’intrigue, les études consacrées à la Demoiselle d’Escalot sont extrêmement rares. Par conséquent, elle se trouve reléguée parmi les personnages secondaires et même non-essentiels. Or, une analyse détaillée démontrera que sa vie et sa mort ont un impact puissant sur les événements qui détruisent le royaume d’Arthur. En outre, ses interactions avec les figures proéminentes sont indispensables. Représentant parfois le visage de Fortune elle-même, cette demoiselle contrôle le destin du monde arthurien, ce qui lui donne une présence vitale dans le roman et exige une réévaluation de son classement comme personnage secondaire. The Demoiselle d’Escalot is one of the most haunting figures of Arthurian literature, inspiring artists and writers alike throughout several centuries. First told by the author of the 13 th -century French Mort Artu, her story was transformed by later writers, all of whom reshaped her into a major Arthurian character 1 . Conversely, her textual presence is brief in the Mort Artu, but she nonetheless plays a prominent role, her impact reaching far beyond the simple fact that she falls in love with Lancelot and, soon after, dies of grief when her love is not reciprocated. Her influence on other characters in the romance is apparent from the moment she is introduced into the story, and the effects of her literary existence can be seen long after her death. In fact, the consequences of her death are more significant than her literary life, which comprises only a few short pages in the edited text. Curiously, despite her importance to the romance, studies devoted to the Demoiselle d’Escalot are few and far between - in fact, virtually non-existent 2 . Certainly, there are scholars who mention her in passing, in their endeavors to discuss her counterparts from later centuries, but in these cases, she is nothing more than a point of departure for other analyses 3 . As a result, she is often categorized as being a far less critical figure in the French prose romance than a detailed study will demonstrate. Both her life and her death in this narrative have a powerful impact on the events that destroy Arthur’s kingdom, and her interactions with the key players are essential to the tragic ending of the Mort Artu. Thus, although she 1 Malory and Tennyson, for example, both made her character a much more central figure in their works. 2 There are of course exceptions, including Virginie Greene’s recent article (2002), as well as earlier studies such as Frappier 1961, who devotes several pages (267-73) to this character and to her impact on the romance. 3 See, for example, Sklar 2001: 59-70 and Noble 2001: 45-57. represents a secondary character in terms of the size of her role, she is a vital one in terms of her influence on the text. What, however, is her true function in the work? The answer to this question is three-fold. First and foremost, she seriously complicates the relationship between Lancelot and Guenevere, prompting the queen to question both Lancelot’s honor and the validity of her own judgment of him and of herself. Similarly, the Demoiselle d’Escalot’s presence in the romance leads to the further complication of other relationships, since she inspires the kind of conflicting loyalties and suspicions that will characterize the Mort Artu. Finally, the episodes involving the maiden rely, as does the entire first half of the romance, on the deceptive nature of signs and their systematic misinterpretation in this section of the work. What is most intriguing about this character, though, is the effect she has on other characters on a psychological level, regardless of the situation taken into account. When considered from this point of view, she becomes a significant figure, shaping the narrative and its characters in powerful ways. From the opening lines of the Mort Artu, a foreboding sense of doom underscores the title, which offers a glimpse of what the future holds for the Arthurian kingdom, even before the story begins. In this romance, as Arthur himself acknowledges (Mort 3. 38-43) 4 , adventures have come to an end, which is hardly fortuitous in a world defining itself through them. With the court already in a state of turmoil, the appearance of the Demoiselle d’Escalot only adds to the troubles unfolding from the outset. Our first glimpse of this captivating character comes at a pivotal moment in the text, when Lancelot, setting off incognito for a tournament, accepts the hospitality of her father and two brothers (Mort 12.1-26). When Lancelot makes a blind promise to the young woman, granting her the favor of wearing her sleeve in a tournament, he is faced immediately with an emotional crisis and a major dilemma, since, as he knows, should the queen hear of his wearing the sleeve, the consequences will be severe (Mort 14.1-22). The maiden’s initial presence in the romance and her humble request have an impact on the psychology of both Lancelot and the queen. It is at this point that complications leading to the eventual downfall of the Arthurian world multiply considerably. Because of the Demoiselle d’Escalot, Lancelot finds himself in a compromised position. On the one hand, if Guenevere learns of the tournament, she will undoubtedly interpret the maiden’s sleeve as a betrayal of his love for her. On the other hand, if Lancelot refuses to wear the sleeve, he will betray the honor of his word. Both are complex predicaments for a knight of any caliber. His moral duty here is in conflict with that of a courtly lover, and in this case, the former prevails. In keeping his promise to the maiden (who admits to him that he is the first knight of whom she has ever made such a request, Mort 14.30-34), he betrays his loyalty to the queen, the woman to whom he has 128 Amy L. Ingram 4 All references are to Frappier’s edition of the text. Citations refer to paragraph numbers and not to page numbers. devoted himself entirely. Here, the young woman’s declaration shows her innocence, a character trait that will work against her later in the romance. At this point, however, it is precisely her innocence and her praise of Lancelot that, if only for a brief moment, allow her ostensibly to displace the queen in his heart, when he becomes her champion, rather than Guenevere’s. In an effort to justify this act, Lancelot declares to the maiden that, «por l’amor de li en fera il tant que ja n’en devra estre blasmez» (Mort 14.33-36). He however does not conduct himself blamelessly in Guenevere’s eyes. Learning of the sleeve, she immediately assumes that he has been unfaithful to her and accuses him of betrayal. In addition to causing the queen to doubt Lancelot’s fidelity, her discovery that he has worn another woman’s token also takes a psychological toll on Guenevere, unveiling a vulnerability within her that is uncharacteristic of a queen - or at least of this queen. Her fear in this situation is evident. Although she hides her despair when publicly dealing with Gauvain and Girflet, who affirm to her that the knight wearing the by now notorious sleeve was indeed Lancelot, her calm and collected demeanor gives way to tears and lamentations, behind closed doors. Confronted by the possibility that she has lost Lancelot’s love, Guenevere is transformed into a weak, dependent woman whose world seems to fall apart at the thought of being betrayed. The momentary boldness and self-confidence demonstrated by the Demoiselle d’Escalot when she asks Lancelot for the favor is in sharp contrast to the queen’s reaction when she learns the news. Guenevere, generally assertive and demanding when it comes to affairs of the heart, is engaged in a reversal of roles with the maiden in this case, since it is the latter who appears to be in control of Lancelot. Moreover, the scene brings to light two instances of misinterpretation of signs 5 . Whereas the maiden wrongly assumes that, in wearing her sleeve, Lancelot is devoting himself to her, Guenevere falsely concludes that he has betrayed her: Et quant la reïne entent ceste parole, si s’en test atant et s’en entre en sa chambre lermoiant des euz del chief; si fesoit trop grant duel et disoit a soi meïsmes: «Ha! Dex, tant m’a vileinnement trichiee cil en qui cuer ge cuidoie que toute loiauté fust herbergiee, por qui j’avoie tant fet que pour l’amor de lui avoie honni le plus preudome del monde! Ha! Dex, qui esprovera mes loiauté en nul chevalier ne en nul home, quant desloiauté s’est herbegiee el meilleur de touz les bons? » Tiex paroles disoit la reïne a soi meïsmes, car ele cuidoit veraiement que Lancelos amast cele qui manche il avoit portee au tournoiement et qu’il l’eüst lessiee. (Mort 32.20-33) The queen is so convinced by the significance of the sleeve that she refuses to believe Gauvain, who later assures her that Lancelot’s wounds have prevented his 129 Death of a Maiden: La Demoiselle d’Escalot in La Mort Artu 5 In the medieval sign system, as in the modern, signs were most often polyvalent. Vance, for example, repeatedly emphasizes the «equivocal nature of all conventional verbal signs» (1986: 279), and that observation clearly holds for non-verbal signs as well, as these episodes in La Mort Artu demonstrate. The misinterpretation of signs often plays a role in medieval romance, and in fact certain romances, such as Chrétien’s Cligés, are systematically constructed around the interplay of illusion and reality. return to the court. Ironically, she is betrayed not by Lancelot, but by the credence she gives to her perception of the situation. Her jealousy (for which there is no need) is brought about by the false threat she perceives in the Demoiselle d’Escalot - a threat that continues until the latter’s death proves otherwise. The inaccurate interpretation of the sleeve in this episode is soon followed by another misreading, this one involving Gauvain. After arriving at the Escalot castle in search of the knight bearing red arms (that is, Lancelot), Gauvain himself falls in love with the maiden and asks in vain for her affection in return (Mort 26. 17-23). Insulted by her rebuff and by her unwillingness to tell him whom she loves, he must be content with seeing the knight’s shield, belonging, of course, to Lancelot. Like Guenevere and the maiden herself, who assign the wrong significance to the sleeve, Gauvain takes the shield as proof that Lancelot loves the young woman (Mort 27. 8-15). In turn, he also interprets it as a sign of Lancelot’s innocence in the adulterous accusations against him and the queen. As a matter of fact, it is after seeing the shield and misinterpreting its meaning that Gauvain learns of the accusations from Arthur. Their ensuing discussion is the first one during which the two speak of the possibility of an illicit love affair between Lancelot and Guenevere (Mort 30. 48-80). It will not, however, be the last. Although the conflict arising between Lancelot and Guenevere and the misreading of signs at this point in the romance are crucial consequences of the Demoiselle d’Escalot’s presence in the text, the importance of these scenes lies mainly in what they foreshadow. As noted, Guenevere calls into question Lancelot’s loyalty to her. Later in the romance, other members of the court will echo more severely her doubts concerning his character. In this respect, these episodes are analogous to those that will subsequently occur, once the boat carrying the maiden’s body (along with a letter explaining her death and thus exculpating Lancelot) arrives on the shores of the kingdom (Mort 70. 13-17). Thus, the initial scenes involving the maiden provide a prominent example of interlace in the narrative 6 . Moreover, her inclusion in the text represents one of the last threads of interlace in this final romance of the Vulgate Cycle. The technique of interlace is, after all, one of the most distinguishing and impressive factors of this enormous cycle. That the Demoiselle d’Escalot enhances the technique only adds to the value of her narrative function. Despite its importance to the Vulgate, examples of interlace are few and far between in the Mort Artu, especially when compared with those found in the 130 Amy L. Ingram 6 Frappier points out the importance of interlace to the maiden’s story, when he explains that «la fatalité de l’amour s’abat dans La Mort Artu sur un autre personnage, la demoiselle d’Escalot. Cette histoire de la demoiselle d’Escalot . . . débute en idylle et s’achève en tragédie. En raison du procédé de l’entrelacement, elle se découpe nettement en cinq actes» (1961: 267). His five acts are as follows: 1) the maiden’s initial encounter with Lancelot and her request that he wear her sleeve; 2) her encounter with and rejection of Gauvain; 3) her time spent with Lancelot while he recovers from his almost fatal wound; 4) Lancelot’s rejection of the young woman; and 5) the arrival of her body at Camelot. For Frappier’s discussion on the interlacing of these episodes, see Frappier 1961: 267-73. Lancelot. However, in a sense, it is even more essential to the Mort Artu than to the other four romances. As Norris Lacy has noted, this text «is both retrospective and prospective, looking back to and concluding the cycle, while also looking ahead and meticulously preparing for the final battle in which Arthur’s reign will be ended and his Round Table undone» (86). To a considerable extent, the same can be said of the Demoiselle d’Escalot, whose presence in the text creates a link between episodes taking place before she is introduced and those following her demise. Nonetheless, by the end of the Mort Artu, after the Demoiselle d’Escalot is forgotten, interlace is virtually abandoned. The text then turns to a more coherent and linear depiction of the events leading to the final war. That war itself is the result of, and involves, further conflicting loyalties between major characters - Arthur and Gauvain, Gauvain and Lancelot, and Arthur and Mordred, among others. These tensions are all prefigured by those initiated by the maiden. The difference is that, in the tensions occurring after her death, there is a linear presentation of the causes and effects of the conflicts. Although the Demoiselle d’Escalot’s death marks the end of interlace in this romance, it by no means represents the end of chaos. On the contrary, her death is even more problematic for the text than is her life. Rejected by Lancelot, who tells her of his devotion to another, she sees no reason to continue living without his love. Her devastation and envy of his feelings for someone other than her evoke a reaction comparable to that of Guenevere, whose jealousy was apparent when she learned of the sleeve. Yet, the maiden’s reaction is more dramatic, since, at this moment, she announces her own impending death: «Sire, fet ele, ce poise moi; et sachiez bien que g’en sui a la mort venue, et par mort departira mes cuers de vostre amor. Et ce sera li guerredons de le bone compaignie que mes freres vos a portee, des lors que vos onques venistes en cest païs.» (Mort 57.33-41) By this point in the narrative, Lancelot has fallen out of the good graces of two women. The knowledge that each one has of the other, combined with the sentiments that the two feel for Lancelot, creates a curious sort of love triangle whose effects will be disastrous. Once again, Lancelot is embroiled in a complex situation involving love, desire, and jealousy, which threatens the stability of the court. But in this triangle, rather than Arthur, we find the Demoiselle d’Escalot, along with Lancelot and Guenevere. There is also an obvious irony involved here. Whereas knowledge of the maiden upsets the queen, it is a comfort to Arthur, who takes it as a sign that Lancelot and Guenevere are not engaged in an adulterous relationship. Hence, the king’s worries end where the queen’s begin, though his peace of mind will be short-lived. As these episodes demonstrate, the romance must exhibit the results of suspicions and jealousy at every turn: there are no moments free of destructive passion in this work, and this consistent level of tension contributes appropriately to the foreboding impression of a world on the edge of collapse. In this portion of the text, these suspicions depend considerably on the Demoiselle d’Escalot. 131 Death of a Maiden: La Demoiselle d’Escalot in La Mort Artu The implications of the young lady’s death for other characters in the romance are numerous. Initially, for Arthur and Gauvain, who discover the boat carrying her lifeless body, its appearance on the shores of the kingdom gives false hope that the adventures for which the king has been longing are about to begin anew (Mort 70.18-25). With this inaccurate impression comes yet another misinterpretation of signs, since the arrival of the boat represents not the beginning of new adventures, but rather the beginning of the end for all involved. Before too long, both Gauvain and Arthur themselves are aware of their misperception of the symbolism of the boat, when the former recognizes the body as being that of the maiden to whom Lancelot had presumably granted his love. The letter found with the Demoiselle d’Escalot’s body explains her fate and denounces Lancelot: « . . . ge sui morte por le plus preudome del monde et por le plus vilain: ce est Lancelos del Lac, qui est li plus vilains que ge sache, car onques ne le soi tant prier o pleurs et o lermes que il volsist de moi avoir merci; si m’en a tant esté au cuer que g’en sui a ma fin venue por amer loiaument.» (Mort 71.17-23) These accusations lead the king and Gauvain to call into question Lancelot’s honor. Furthermore, Arthur, agreeing with the maiden’s sentiments, calls Lancelot’s rejection of her «si aniouse que tous li mons l’en devroit blasmer» (Mort 71.29-30). Again, it is the maiden’s letter that causes him to severely criticize and doubt the moral value of his finest knight. That the source of his doubt and criticism in this situation is the Demoiselle d’Escalot is ironic, considering that, when his own knights repeatedly accuse Lancelot of sleeping with the queen, Arthur chooses not to believe them 7 . Yet, in this case, the king has faith in the words of an unknown maiden, and his opinion of Lancelot is altered. Curiously, her words are more powerful than those of the trusted knights of the Round Table. In fact, Arthur places so much faith in the young woman’s letter that he makes his knowledge public, spreading the news to Yvain and Gaheriet, who, in turn, reveal it to others. For Gauvain, in contrast, the letter vindicates Lancelot, and the former realizes that he has misinterpreted the significance of the shield. After reading the letter, he denounces his false accusation against Lancelot. At the same time, he affirms Arthur’s initial belief that Lancelot «ne daingneroit pas son cuer abessier por amer en si bas leu» (Mort 71.37-38). This affirmation, of course, made possible by the letter, revives the notion that Lancelot is free to love the queen. The power of the maiden’s letter is significant for two reasons. First, it demonstrates the authority attributed to the written word in the Middle Ages, since both Arthur and Gauvain readily accept its contents 8 . More important, though, this let- 132 Amy L. Ingram 7 Here, Arthur refuses to believe their accusations based on heresay. Of course, when Agravain and others provide indisputable evidence by finding Lancelot and Guenevere together (Mort 90.13-87), the king has no choice but to accept that evidence. 8 Burns (1985: 10-27, esp. 16-17) deals in some detail with the question of auctoritas, the authority of precedent texts upon which medieval writers grounded their compositions. However, as ter seals the fate of the court. The Demoiselle d’Escalot, who initially gives Arthur a reason - or an excuse - to deny the accusations against Lancelot and the queen, creates another cloud of suspicion with her letter. Whereas the implications of the maiden’s literary life are entirely positive ones in Arthur’s eyes, in that they exculpate Guenevere from charges of infidelity, her lifeless body and the letter accompanying it have the reverse effect. From this point forward, he begins to consider seriously the possibility that Lancelot and the queen have betrayed him. Thus, in life, the maiden represents hope for Arthur. As such, she is an asset to him, if only for a short while, providing him with a reason to believe what he has always wanted to believe, despite evidence to the contrary. Consequently, she permits his crumbling universe to thrive for a while longer than it might have otherwise. In death, on the other hand, she represents despair, forcing Arthur to face a reality that he has tried for so long to avoid. In Arthur’s case, as in Guenevere’s and Lancelot’s, the maiden determines his psychological reaction. Incidentally, the king’s reaction to and complete acceptance of the letter’s contents differ from those of a previous scene in the romance, where Arthur sees (and, at least initially, accurately interprets) the painted story of Lancelot’s and Guenevere’s love but refuses to accept it as conclusive proof: Einsint commença li rois a lire les oeuvres Lancelot par les peintures que il veoit; et quant il voit les ymages qui devisoient l’acointement Galeholt, si en fu touz esbahiz et touz trespansez; si commence a regarder ceste chose et dist a soi meïsmes tout basset: «Par foi, fet il, se la senefiance de ces letres est veraie, donques m’a Lancelos honni de la reïne, car ge voi tout en apert que il s’en est acointiez». (Mort 52.1-9) If a picture speaks a thousand words - and, here, it does - Arthur literally fails to read the writing on the wall. The denial of the truth in this case is also a misinterpretation of signs on the king’s part, albeit an understandable one, since, according to Lacy, «the Arthurian world rests on a fragile illusion, perhaps from the beginning, certainly now. That world functions only as long as illusion is maintained and unpleasant truths are concealed. The trouble is that the recognition of problems requires response to them» (91). Whereas the correct interpretation of the paintings would destroy the illusion to which Lacy alludes and the one that Arthur so desperately wants to accept as true, a misinterpretation of the letter in this case would allow him to prolong his bliss and avoid the destiny that has awaited him and the Arthurian world all along. The king’s willingness to believe what he has read at this later point in the narrative, however, suggests that, finally, he is aware of the inevitability of his fate and that of his world. Therefore, with resignation, he accepts it. 133 Death of a Maiden: La Demoiselle d’Escalot in La Mort Artu Burns points out, there were competing literary traditions: one of them underlined the truth or literary value of a work by reference to its real or putative sources; the other, generally ecclesiastical in nature, insisted that only scripture could contain and express truth. Profane texts, on the other hand, are by their very nature falsehoods. As we would expect, Guenevere’s reaction to the news of the letter is different from Arthur’s and from that of the other knights, who interpret it as a strike against Lancelot’s honor. For the queen, it provides proof that he has been faithful to her - a significant detail, when we bear in mind that it gives Arthur a reason to believe that she has been unfaithful to him. The letter thus contains a truth for both of them, but it has further significance for Guenevere. Rather than continue to doubt Lancelot’s loyalty, she begins to question her own and the value of her judgment, accusing herself of betraying and mistreating him (Mort 72.4-7).As before, her psychological response is affected. Although she blames herself, she is naturally comforted by the knowledge of Lancelot’s innocence that accompanies the young woman’s death. From this point of view, the discovery of the maiden and of her letter has positive implications for the queen. However, within the larger framework of the narrative, the young woman’s death evokes a final turn of the Wheel of Fortune 9 and represents yet another misread sign, since the relief it brings to Guenevere is only temporary. In the end, it turns out to be nothing more than disaster in disguise. Despite the drama surrounding the Demoiselle d’Escalot, once buried, she is quickly forgotten. All that remains of her tragic story is an inscription commissioned by the king, explaining to the kingdom that she has died of her love for Lancelot. Choosing the inscription on the tomb is one of the last examples of Arthur exerting control over his kingdom. Soon, it will be beyond his control, for Fortune herself takes over and ensures the destruction of all in her path. Conflicts brought to the fore during the scenes involving the maiden become more intense and pronounced, after she is gone. It is as though the Demoiselle d’Escalot represents, in a sense, the face of Fortune. For a brief moment, she holds the key to the kingdom in the palm of her hand. Like Fortune, it is within her reach to slow the turn of the wheel, now on a downward spin. Had she not revealed the truth about Lancelot, the course of events might have been altered. With her death and the letter that she bears, however, comes a definitive turn; with the inscription on her tomb, the fate of the Arthurian universe is etched in stone. The finality of her demise prefigures the end of Camelot, and the war that will have no end is set in motion. For these reasons, her classification as a marginal figure is hardly accurate for a character capable of wreaking so much havoc on the Arthurian world. Without her story, the Arthurian world, like Fortune’s wheel, might well have taken a different turn. Penn State University Amy L. Ingram 134 Amy L. Ingram 9 Fortune and her wheel play an increasingly important role in the later portions of the romance; Fortune is not only the subject of a number of allusions by Arthur and others, but she, with her wheel, is the focus of a major prophetic dream vision in which Arthur sees clearly the end of his life and kingdom (Mort 176.55-79). Bibliography Burns, E. J. 1985: Arthurian Fictions: Rereading the Vulgate, Columbus Frappier, J. 1961: Étude sur La Mort le roi Artu: roman du XIII e siècle, dernière partie du Lancelot en prose, Genève Frappier, J. (ed.) 3 1961: La Mort le roi Artu: roman du XIII e siècle, Genève Greene, V. 2002: «How the Demoiselle d’Escalot Became a Picture», Arthuriana 12.3: 31-48 Lacy, N. J. 1994: «The Mort Artu and Cyclic Closure», in: W. W. Kibler (ed.), The Lancelot-Grail Cycle. Texts and Transformations, Austin: 85-97 Noble, J. 2001: «Gilding the Lily (Maid): Elaine of Astolat», in: B. Wheeler/ F. Tolhurst (ed.), On Arthurian Women. Essays in Memory of Maureen Fries, Dallas: 45-57 Sklar, E. 2001: «Malory’s Other(ed) Elaine», in: B. Wheeler/ F. Tolhurst (ed.), On Arthurian Women. Essays in Memory of Maureen Fries, Dallas: 59-70 Vance, E. 1986: Mervelous Signals. Poetics and Sign Theory in the Middle Ages, Lincoln NE 135 Death of a Maiden: La Demoiselle d’Escalot in La Mort Artu Ein bisher unbekanntes Fragment der Légende dorée Lors de travaux dans les fonds non catalogués de la bibliothèque centrale de Soleure, l’auteur de cette communication a découvert un fragment de la Légende dorée, dont il donne ici la transcription. Die in der Zentralbibliothek (ZB) Solothurn liegenden Handschriften des Mittelalters sind bereits seit längerem vorbildlich inventarisiert 1 . Trotzdem sind auch hier noch Entdeckungen zu machen. Tatsächlich ist im Rahmen der Vorarbeiten für das Handbuch der Historischen Buchbestände der Schweiz in der ZB Solothurn eine bisher unbekannte Handschrift zum Vorschein gekommen. Im unkatalogisierten Teil der Sachgruppe L (Naturwissenschaften, Mathematik) fiel mir ein Buch auf, das in eine Pergamenthandschrift eingebunden ist 2 . Relativ schnell entpuppte sich das so wiederverwendete Pergament als ein Fragment der Theodoravita aus der Légende dorée, einer altfranzösischen Übersetzung der Legenda aurea von Jacobus de Voragine. Beim Buch handelt es sich um Petri Gassendi 3 , Institutio Astronomica: Juxta Hypotheses tam Veterum quam Recentiorum. Cui accesserunt Galileo Galilei Nuntius Sidereus et Johannis Kepleri Dioptrice. Secunda editio priori. correctior, London 1653. Erworben wurde das Werk zuerst 1658 vom Bieler Theologen, Naturwissenschafter und Publizisten Jacobus Rosius 4 . Anschliessend kam es 1705 in die Bibliothek des Jesuitenkollegiums Solothurn 5 und damit über die Professorenbibliothek der Kantonsschule in die Zentralbibliothek 6 . Es misst 12 19 cm und ist daher unter die Oktavformate eingereiht. Es war mit grosser Wahrscheinlichkeit Rosius, der das Buch in das Pergament einbinden liess, da die Schrift des Titelvermerks auf dem Buchdeckel seinem Besitzvermerk gleicht. 1 Schönherr, A. 1964: Die mittelalterlichen Handschriften der Zentralbibliothek Solothurn, Solothurn. 2 Inzwischen ist das Buch katalogisiert unter der Signatur L 1292. 3 Pierre Gassend/ latinisiert Petrus Gassendus (1592-1655) verwarf in der Institutio Astronomica (1647) die Lehre des Galileo Galilei. 4 Handschriftlicher Besitzvermerk «Ex libris Jacobi Rosij». Jakob Ros/ latinisiert Jacobus Rosius (1598-1676), Schullehrer in Biel 1621-29 und 1649-51; Studium der Theologie, Mathematik und Astronomie in Basel (HBLS 5: 704; siehe auch Altermatt, L. 1939: Die Buchdruckerei Gassmann AG Solothurn. Entstehung und Entwicklung der Offizin in Verbindung mit einer Geschichte des Buchdrucks und der Zensur im Kanton Solothurn, Solothurn: 22). 5 Handschriftlicher Besitzvermerk «Collegii Soc[ieta]is Jesu Solodorani 1705»; auch am Ochsenblutsignaturfeld (Ph. VI 3) auf dem Buchrücken erkennbar. 6 Stempel «Kantonsbibliothek Solothurn»; cf. Katalog der Professoren-Bibliothek der Kantonsschule in Solothurn. Solothurn 1867: 231-32, Abt. VI. 137 Ein bisher unbekanntes Fragment der Légende dorée Auf dem als Bucheinband verwendeten Pergamentblatt sind ein Mittelfalz und links davon zwei Textspalten sichtbar. Das Theodorafragment erstreckte sich also ursprünglich über eine zweispaltige Buchseite, die etwas über 21 cm breit war. Rechts des Mittelfalzes ist nur noch ein 2 1 ⁄ 2 cm breiter Textstreifen von zwölf bis zwanzig Buchstaben vorhanden (weshalb hier der genaue Inhalt dieses Textteils nicht erkennbar ist). Bei der Schrift handelt es sich um eine gotische Kursive vom Anfang des 15. Jahrhunderts 7 ohne besonders ausgezeichnete Initialen und in relativ engem Zeilenabstand. Ein Ausschnitt aus dem Leben der heiligen Theodora Die Vita der heiligen Theodora gehört zum Normalcorpus 8 der vom Genueser Predigermönch Jacobus de Voragine (1228/ 29-98) verfassten Legenda sanctorum alias Lombardica historia, bekannt als Legenda aurea. Das Werk, im Original lateinisch, wurde um 1325 auf französisch übersetzt. Theodora, die Gemahlin eines hohen Hofbeamten, lebte im 5. Jahrhundert in Alexandria. Die attraktive Frau liess sich von einem Hofjunker verführen, bereute dies aber umgehend, schämte sich vor ihrem Gatten und flüchtete in Männerkleidern in ein Mönchskloster. Das Textfragment setzt hier ein 9 : [. . .] [Et lors Theodore faisoit] humblement les offices tous et son seruice estoit a tous agreable. Aucuns ans après l’abbé fist a soy venir Theodore et li com manda qu’il joignist les beufs et alast a la cité querir de l’uile. Son mary si plouroit treffort doubtant qu’elle ne s’en fust alee auec aultre homme. Et veoy que l’angele de n[ost]re seigneur lui dist: lieue-toy au matin et te va tenir en la voie du martire de P[ierre] et de Pol apostres, et celle que tu [encontr]eras 10 est ta femme. Et ce fait Theodore vint a[vec] tous les cha meuls et vit son mary et le recognut et 7 Bruckner, A. (ed.) 1967: Scriptoria medii aevi helvetica. Denkmäler schweizerischer Schreibkunst des Mittelalters, vol. XI, Schreibschulen der Diözese Lausanne, Genf. 8 Legende zum 11. September, cf. Graesse, J. G. T. 1846: Jacobi a Voragine «Legenda aurea»: vulgo historia lombardica dicta ad optimoru m librorum fidem recensuit, Dresden, cap. XCII (87); Maggioni, G. P. (ed.) 2 1998: Iacobi da Varazze, Legenda aurea. Tavernuzze: 611-15. 9 Zum Vergleich cf. Dunn-Lardeau, B. (ed.) 1997: Jacques de Voragine, La légende dorée. Édition critique dans la révision de 1476 par Jean Batalier, d’après la traduction de Jean de Vignay (1333-48) de la Legenda aurea (c. 1261-66), Paris: 601-05 (Textes de la Renaissance, 19); hier 602s., Legende 87. 10 Unleserliche Stelle. 138 Urs Amacher dist a soy meismes: las, mon bon mary, que je me traueille fort pour estre deliuré du pechié que je fis contre toy. Et en le approchant, elle le salua disant: mon seigneur dieux te doint joye. Et touteuoie ne la recognut il point. Et quant il eut moult longuement attendu et se tenoit por deceu, vne voix lui dist: celle qu’au matin te salua estoit ta femme. - Sainte Theodore fu de si grant sainteté qu’elle fais moult de miracles, car elle osta as bestes sau uaiges un homme tout derompu qu’elle resuscita par ses prijeres. Et sieui celle beste sauuaige et la maudist et tantost chey[t morte] [. . .] [une pucelle] vint a elle et li dist [dors avec moy cette] nuit. Et quant Theo [dore l’eut refusé], celle s’ala couchier auec [un autre qui en] l’ostel gisoit. Et comme [elle] deuint grosse et que [l’on lui demanda] qui c’estoit, elle dist: ce moine Theodore dormi[? ] auec moy. Et quant l’enfant fut ney, elle l’enuoia a l’abbé de ce moustier ou estoit Theodore dont l’abbé le blasm[oit] [m]oult fort. Toutevoye Theodore l’en request pardon, mais l’abbé li mist l’enfant entre ses bras et le beuta hors du monastere, et Theodore ainsi jetté hors demoura pour vij ans dehors et l’enfant nourri du lait des bestes. Et le dyable eut enuie de sa grant patience et se transfigura en la samblance de son mary et li dist: [ma d]ame, que fais tu cy je languis pour toy, ne je n’ay consolation ne confort, vien t’en auec moy ma belle lumiere, car se tu as jeu auec aultre homme je le te pardonne. Et elle cuidant que son mary fust lui dist: je ne demo ray plus auec toy car le filz de Jehan cheualier a jeu et eu compaignie auec moy. Et je veul faire penitance de ce que j’ay peché en co[. . .t]oy et donc se mist [. . .] [. . .] ou il bien yceulz les aultres p[. . .] rendi graces [. . .]u et dist ren graces d [. . .] que tu me uoir laumosn [. . .] de mes ⁄ 139 Ein bisher unbekanntes Fragment der Légende dorée reconnerent le [. . .] messaige ilz nen pouoie[nt] trouuer en quelque l [. . .] que jour que ale [. . .] parti sas en lieu d sur le sans cesser elle plouroit et dist je dem pleurs tant tirs chier filz men son sei cy demourer contrieule[? ] ta noy tres dou out este xv [= 15] au seruice de ge de la beno dist acellui entier ens lo di me du Roy de dieu Repos monte de ua la garde nen soit ce. Et po Olten Urs Amacher Eine Würdigung des FEW und des Lebenswerkes von Walther von Wartburg Festvortrag Basel 11. 4. 2003 anlässlich des Abschlusses der gedruckten Version des FEW À l’occasion de la célébration de l’achèvement du FEW dans sa forme imprimée, l’auteur évoque la genèse de cette œuvre grandiose, à travers ses propres souvenirs comme collaborateur au FEW. Il rend hommage à Walther von Wartburg et à tous ceux qui ont contribué à la réalisation du dictionnaire. Il dégage l’importance du FEW pour les dictionnaires étymologiques romans plus récents et le situe dans la tradition de la recherche romanistique suisse dont il espère qu’elle saura maintenir le flambeau. Wenn wir heute den Abschluss der gedruckten Version des FEW feiern, so blicken wir auf eine fast hundertjährige Geschichte zurück. Diese Dauer ist nicht ungewöhnlich. Das altfranzösische Wörterbuch von Tobler-Lommatzsch begann auch 1915 und wurde erst vor einem Jahr abgeschlossen. Im besten Beitrag zur Geschichte des FEW schreiben Jean-Pierre Chambon und Eva Büchi, dass das Geburtsjahr eigentlich das Jahr 1911 ist, das Erscheinungsdatum der Erstausgabe des REW von Meyer-Lübke. Walther von Wartburg war zu jenem Zeitpunkt 23 Jahre alt. Erwarten Sie an dieser Stelle keine Gesamtwürdigung seines einzigartigen Lebenswerkes. Ich beschränke mich vielmehr auf drei massgebliche Urteile: 1971 äussert sich Carl-Theodor Gossen, Nachfolger auf dem Basler Lehrstuhl für Romanische Philologie und für einige Jahre Leiter des FEW. Er spricht vom «kühnsten und gewaltigsten Forschungsunternehmen, das die Romanistik kennt»; ähnlich in der Histoire de la langue française 1914-45 von Gérald Antoine und Robert Martin. Hier lautet die Kapitelüberschrift «un des plus beaux monuments des sciences du langage: le FEW de Walther von Wartburg»; der Beitrag ist verfasst von Jean-Pierre Chambon und Eva Büchi. Abschliessend die Würdigung von seinem bedeutendsten Schüler Kurt Baldinger in der Festschrift Walther von Wartburg zum 80. Geburtstag: «L’œuvre d’une vie, conçue et développée par un seul chercheur, achevée grâce à un travail plein d’abnégation qui s’est étendu sur presque soixante années. Une œuvre qui se trouve au terme d’une tradition séculaire et clôt une phase de l’histoire de notre science, qui doit céder le pas à une autre époque, celle du travail en équipe dans le monde de l’ordinateur. Malgré le grand nombre des collaborateurs, il y a derrière le FEW la certitude rassurante d’une seule et unique grande personnalité, à savoir Walther von Wartburg. La Suisse et les romanistes sont fiers de lui et de son œuvre.» 141 Eine Würdigung des FEW und des Lebenswerkes von Walther von Wartburg Wir bewegen uns in der Welt der Superlative und Sie entschuldigen mich, wenn ich heute aus der Erinnerung heraus in der gleichen Tonlage spreche. Für einige seiner Mitarbeiter wie Kurt Baldinger, Hans-Erich Keller, Gustav Ineichen, Johannes Hubschmid, mich und andere mehr, bleibt Walther von Wartburg der Patron; die Mitarbeit am FEW war für uns das Sprungbrett für eine wissenschaftliche Karriere. Wenn wir uns die Geschichte der galloromanischen Lexikologie und Dialektologie des 20. Jhs. vor Augen führen, sind für mich fünf Namen massgebend: Adolf Tobler, Jules Gilliéron, Jakob Jud, Karl Jaberg und Walther von Wartburg. Es sind dies alles Schweizer, die für die Romanistik Entscheidendes geleistet haben. Die Geschichte des FEW ist keine kontinuierlich verlaufende Linie; es ist eine Kurve mit Rückschlägen, mit Einbrüchen, die aber dank der Beharrlichkeit seines Begründers, seiner Nachfolger, des Kuratorium FEW, des schweizerischen Nationalfonds und schliesslich des CNRS heute zu einem erfolgreichen Abschluss gebracht werden kann. Es gab Rückschläge, die wir in der heutigen Feierstunde nicht verschweigen wollen. Eine erste Schwierigkeit galt es in der Anfangsphase zu überwinden. Chambon und Büchi sprechen von der «scission progressive entre Jud et Wartburg». Hätten wir 1930 eine Bestandsaufnahme der exzerpierten Materialien von Wartburg in Basel und derjenigen von Jud in Zürich gemacht, wären wir zu folgendem Resultat gelangt: Es gibt Hunderttausende von Fichen galloromanischer Quellen, die doppelt exzerpiert wurden: ein enormer Arbeitsaufwand für eine ähnliche Zielsetzung. Leider lassen sich derartige Alleingänge nicht vermeiden, sie wiederholen sich sogar, wenn ich an den Werdegang der altokzitanischen Lexika in Heidelberg und in München denke. Die zweite einschneidende Bruchstelle in der Geschichte des FEW ist die Publikation von Band C in den Jahren 1936-40. Es sind dies die Früchte von Wartburgs Leipziger Zeit, die Erweiterung der Materialbasis unter Einbezug der französischen Schriftsprache (Trévoux, Furetière, Académie), die umfassende Datierung der Belege, die korrigierende Veränderung der anfänglichen Wörterbuchkonzeption, die Wartburg selbst im Jahre 1961 «erreur incroyable» und «conception . . . insoutenable» nannte. Der nächste Rückschlag erfolgte in den Kriegsjahren. Wartburg verlor seine Leipziger FEW-Equipe (Hering und Zipfel waren gefallen, Hallig, Kuhn, Lausberg, Poppe, Tausch gingen eigene Wege) und Wartburg musste nach dem Krieg in Basel ein neues Team zusammenstellen. Dazu kamen in der Anfangsphase, aber auch noch in der Basler Epoche vor der Gründung des Schweizerischen Nationalfonds 1952, finanzielle Schwierigkeiten. Auf einem von Baldinger publizierten Tonband sagte Wartburg selbst: «Und dann bin ich nach Basel gekommen. Da fing’s wieder von vorne an mit dem FEW, d. h., zuerst hatte ich gar keine Mittel, dann bekam ich ein paar tausend Franken pro Jahr, mit denen ich sozusagen nichts anstellen konnte, verglichen mit dem, was ich vorher in Leipzig bekommen hatte. Und mit dem Druck war gar nichts. - Ich hatte eine Menge Manuskripte - ich fuhr wie ein Wahnsinniger kreuz und quer durch die Schweiz zu allen möglichen Stellen, und jedes Mal sagte man mir: ‹Ja wenn es ein schweizerisches Werk wäre, ein Werk, das nur die Schweiz 142 Max Pfister betrifft, dann würden wir sofort Geld geben. Aber das geht uns ja im Grunde genommen nicht viel an›». Schliesslich aber heisst es: «seit ’52 ist es [das FEW] in eine neue Sphäre getreten durch die Gründung des Schweizerischen Nationalfonds für wissenschaftliche Forschung. Die haben mir von vorn herein rasch einen sehr grossen Kredit gewährt, aus dem wir seit ’52 leben und die nötigen Assistenten auch einigermassen anständig honorieren können». Aus der Assistentenperspektive sah dies freilich etwas anders aus. Eine fürstliche Bezahlung konnten die Redaktoren-Assistenten sicher auch nicht erwarten, aber vielleicht eine Anpassung an das Lehrer-Niveau so wie es z. B. bei den Redaktoren der nationalen Wörterbücher angestrebt wurde. Als Assistenten wurden wir mit einer Stundenentschädigung versehen; der Stundensatz betrug in den 60er Jahren 2Fr.50. Als zu dieser Zeit die Redaktoren - man näherte sich 1968 - ihren Patron durch ihren Wortführer Gustav Ineichen darauf anzusprechen wagten, dass vielleicht eine Anpassung der Stundenansätze angebracht wäre, hörte sich Wartburg die Bitte schweigend an und sagte dann lakonisch: «Ich werde die Bitte an den Kommissionspräsidenten weiterleiten». Die Antwort nach drei Monaten war ernüchternd: «Herr Bonnard in Neuchâtel hat gesagt: nein, Antrag abgelehnt». Jeder Mitarbeiter wusste freilich schon vorher, entscheidend bei der Redaktionsarbeit am FEW waren Enthusiasmus für die Lexikologie und die Begeisterung, an diesem Jahrhundertwerk mitarbeiten zu können, auf materielle Anreize musste man verzichten. Rückblickend kann man wohl sagen, dass jene Mitarbeiter an ihre Arbeit in Basel am Bruderholz an der Predigerhofstatt 25 im Hause Wartburgs die angenehmsten Erinnerungen hatten, die materiell nicht hauptberuflich von der FEW-Arbeit abhängig waren. Von meiner eigenen FEW-Zeit 1959-69 - immer am Montag von morgens 8 Uhr bis 21.30 Uhr - kann ich sagen, es waren arbeitsreiche, anstrengende aber unvergessliche Stunden, die für mein eigenes späteres Wörterbuchprojekt entscheidend waren. Walther von Wartburg war eine faszinierende Persönlichkeit, von seinen Mitarbeitern geschätzt aber auch gefürchtet. Sein Arbeitsrhythmus musste genauestens respektiert werden. Zwischen 14.00 und 15.00 Uhr war die Zeit der Siesta und wehe dem Mitarbeiter, der ausgerechnet während dieser Zeit in seinem knarrenden Altbau die Toilette aufsuchen musste. Er riskierte, einen schlecht gelaunten Patron für den Rest des Tages zum Nachteil aller Mitbewohner verantworten zu müssen. Wenn man die Beständigkeit und die Regelmässigkeit des FEW-Publikationsrhythmus bewundert, muss man aber auch wissen, dass dies nur möglich war dank seiner unermüdlichen Arbeitskraft und eines Zeitplanes, der schon für das 20. Jh. fast unvorstellbar war und den mönchsartigen Lebensgewohnheiten eines Emile Littré ähnlich war. Die Knausrigkeit Wartburgs mit seiner eigenen Zeit erinnert an die Konzision und Kürze seiner FEW Artikel-Kommentare. Jede Zeile zuviel wurde als unnötiges Geschwätz abgetan. Vielleicht hat neben der verwendeten orthographisch reformierten deutschen kleingeschriebenen Sprache auch die unromanische Konzision der Ausdrucksweise mit dazu beigetragen, dass wenigstens zu 143 Eine Würdigung des FEW und des Lebenswerkes von Walther von Wartburg Lebzeiten Wartburgs das FEW in Frankreich eine eher reservierte Aufnahme fand. Wenn wir heute im Jahr 2003 auf die Publikationsfolge des FEW zurückblicken - 81 Jahre seit dem Beginn mit Faszikel 1 im Jahre 1922 - kommen wir auf einen Durchschnitt von ca. 2 Faszikeln pro Jahr mit Rekordspitzen bis zu 5 Faszikeln pro Jahr in den 60er Jahren, als teilweise in der Druckerei an bis zu 10 Bänden gleichzeitig der Text gesetzt wurde. Für den Abschluss des Werkes heute, 33 Jahre nach seinem Tode, haben viele beigetragen. Ich denke an die Anstrengungen seiner Nachfolger in der Leitung des FEW: Carl-Theodor Gossen, Otto Jänicke, Jean Pierre Chambon, Jean-Paul Chauveau, ebenso die Unterstützung durch die FEW- Kommission, deren langjähriger Präsident Gerold Hilty war, gefolgt von Georges Lüdi, dann die Finanzhilfen des Schweizerischen Nationalfonds und seit einigen Jahren auch des CNRS. Walther von Wartburg wäre freilich überrascht, dass es erst heute, eine Generation nach seinem Tode möglich ist, den überarbeiteten Buchstaben A, die unbekannten Elemente und das Gesamtregister abzuschliessen. Erinnern wir uns der von Wartburg geschriebenen Worte am 23. 2. 1940, als er den Ruf auf die Nachfolge Bloomfields in Chicago erhielt: «Si j’ai seulement Chicago, je serai forcé d’abandonner le FEW, et pendant tout le reste de ma vie je resterais sous cette impression accablante d’avoir trahi une tâche grande et belle, choisie librement, le plan de ma jeunesse». Dieses bereits in seiner Jugendzeit konzipierte Forschungsprojekt wird heute vollendet mit dem Pünktchen aufs i, wie ich das Gesamtregister bezeichnen möchte. Dieses von Eva Büchi betreute Gesamtregister wird bestimmt dazu beitragen, dass die Nutzung des FEW erleichtert und die Akzeptanz besonders in Frankreich erweitert wird. Bedeutende französische Kollegen wie Haust, Meillet, Ronjat, Duraffour, Bruneau und Straka haben immer zu den Benutzern und Bewunderern des FEW gehört. Vielleicht wird das FEW- Register aber dazu beitragen, dass auch die jüngere Romanistengeneration wieder über Einführungsveranstaltungen und Seminare leichter in die Geheimnisse und Schätze des FEW eingeführt werden kann. Die heutige Festveranstaltung würde Walther von Wartburg sicher mit Freude erfüllen. Ein Wermutstropfen wäre für ihn freilich der Abschluss seines Werkes ohne von Band 1 auch die Überarbeitung des Buchstabens B gesichert zu wissen. Anlässlich des Todes des FEW Chefredaktors Carl Theodor Gossen steht in FEW 24,III: «C’est en exprimant nos sentiments de profonde gratitude pour l’engagement du défunt au profit du FEW que nous nous portons garants de l’achèvement de la refonte des lettres A et B et de l’élaboration de l’Index général de l’œuvre entière». Der Gesamtindex und der Buchstabe A liegen vor. Für den Buchstaben B ist momentan die Bearbeitung ausgewählter Etyma vorgesehen mit Hilfe eines Finanzrahmens von 4 Jahren, übernommen vom CNRS, mit einer zusätzlichen Praktikantenstelle, welche die Schweiz finanziert. An diesem offiziellen Abschlusspunkt des FEW müssen wir uns auch fragen: Was hat das FEW der romanischen Sprachwissenschaft gebracht und welches ist seine Bedeutung für das 21. Jahrhundert? 144 Max Pfister 1) Es ist das umfassendste und beste etymologische Wörterbuch für eine einzelne romanische Sprache, das existiert. Ich wage sogar den Bogen noch weiter zu spannen und dieses Werk Wartburgs an die Spitze aller vollendeten etymologischen Wörterbücher zu stellen. 2) Solange eine Überarbeitung der 3. Auflage von Meyer-Lübkes REW aussteht, kann der FEW-Kommentar der einzelnen Wörter das Grundlagenwerk von Meyer-Lübke z. T. ersetzen. 3) Das FEW ist auch die Basis für den Kommentarteil des TLF, gar nicht zu sprechen von Reys Dictionnaire historique de la langue française, der auf dem FEW fusst, ohne dies aber mit jener Klarheit auszudrücken, wie es wissenschaftliches Ethos und Redlichkeit erwarten liessen. 4) Das FEW hat auch die Kommentare von Corominas und noch viel ausgeprägter diejenigen des DEAF von Baldinger und diejenigen des LEI beeinflusst. 5) Sowohl Baldingers lexikalisches Œuvre (DEAF, DAO und DAG) als auch mein italienisches etymologisches Wörterbuch (LEI) sind ohne die gesammelten Erfahrungen bei Walther von Wartburg unvorstellbar. Deshalb bin ich den Organisatoren dieser Feststunde dankbar, dass ich in diesem Rahmen meinem verehrten und geschätzten Vorbild Walther von Wartburg meine Dankbarkeit auf diese Art erweisen kann. Dankbar möchte ich auch die Familie von Wartburg erwähnen, welche die Schaffung einer Wartburg-Stiftung ermöglicht, die Ausstellung zum FEW und zu Walther von Wartburg unterstützt und bei der Schaffung eines Wartburg-Archivs an der Universitätsbibliothek Basel mithilft. Aber auch für die Schweizer Romanistik ergibt sich aus der heutigen Feierstunde eine Verpflichtung: Die Schweizer Romanistik ist im 20. Jahrhundert dank Meyer-Lübke, Gilliéron, de Saussure, Jud, Jaberg und von Wartburg zu weltweiter Bedeutung gelangt. Dieses Erbe gilt es zu erhalten und an die jungen Romanisten-Generationen des 21. Jahrhunderts weiter zu geben. Das Lebenswerk von Walther von Wartburg ist aber auch verpflichtend für Basel. Die Basler Romanistik ist mit dem Namen Walther von Wartburg eng verbunden. Sie steht in einer Tradition, die mit Cornu und Tappolet beginnt und sich über Walther von Wartburg, Toni Reinhard, Carl Theodor Gossen und Georges Lüdi fortsetzt. Für die iberoromanische und italienische Lexikographie sind auch die Basler Romanisten German Colón und Ottavio Lurati weit über die Landesgrenzen hinaus bekannt; der Letztgenannte wird z. B. dieses Jahr in Pisa mit dem Galilei-Preis ausgezeichnet. Diese romanistische Tradition und vor allem auch die lexikographische Forschung gilt es in Basel und in der Schweiz zu erhalten. Hier hat Walther von Wartburg das Ansehen der Schweizer Romanistik entscheidend gefördert und mit seinem Französischen Etymologischen Wörterbuch das Jahrhundertwerk der Romanistik geschaffen. Saarbrücken Max Pfister Zum simultanen Erwerb des Deutschen und des Französischen bei (un)ausgeglichen bilingualen Kindern* Cet article examine l’acquisition du français chez deux enfants bilingues (français-allemand). L’acquisition bilingue s’est effectuée chez ces enfants dans des familles où chacun des parents parle sa langue maternelle avec l’enfant. Cependant, le français se développe avec un certain retard chez l’une des deux enfants, en comparaison avec son allemand et avec le français de l’autre enfant bilingue. Les recherches sur le développement de deux langues maternelles appellent cette forme de déséquilibre entre les deux langues «bilinguisme non-balancé». D’après certains chercheurs, la langue faible ne suit pas la même trajectoire que chez un enfant monolingue ou chez un enfant bilingue dit équilibré. Les résultats montrent que l’enfant dit déséquilibré passe par les mêmes stades d’acquisition qu’un enfant monolingue ou un enfant bilingue dit équilibré. Ainsi, la trajectoire d’acquisition de la langue faible ne diverge pas de manière qualitative de celle de la langue forte. Toutefois, la langue faible se développe avec un certain retard. Le travail présenté ici retrace l’évolution des phénomènes grammaticaux du syntagme nominal français, c’est-à-dire l’utilisation de l’article, l’acquisition du genre et l’usage des pronoms toniques et atones, pour tester l’hypothèse du développement retardé mais non déviant de la langue faible des enfants bilingues. 1. Sprachentrennung und Spracheneinfluss im bilingualen Erstspracherwerb Untersuchungen zum simultanen Erwerb zweier Erstsprachen haben ergeben, dass bilingual aufwachsende Kinder durchaus imstande sind, die beiden grammatischen Systeme von Beginn an (also bereits in der Einwortphase) voneinander zu trennen (Genesee 1989; Kielhöfer/ Jonekeit 1983; Kielhöfer 1997; Meisel 1989; cf. den Literaturüberblick in Müller 1998 und in Müller/ Cantone/ Kupisch/ Schmitz 2002). Ausgehend von der frühen Sprachentrennung diskutiert die Bilinguismusforschung der letzten Jahre die Möglichkeit des Spracheneinflusses. Zahlreiche Forschungsarbeiten konnten belegen, dass sich die beiden Sprachen im bilingualen Kind beeinflussen (Döpcke 1998; Gawlitzek-Maiwald/ Tracy 1996; Hulk 1997; Kupisch 2003a; Müller 1998; Müller/ Hulk 2001). Die meisten Arbeiten weisen den Spracheneinfluss für bilinguale Kinder nach, bei denen der Erwerb der beiden Sprachen nicht gleichmäßig verläuft. Die weiterentwickelte und somit stärkere Sprache dominiert in diesen Fällen die schwächere. Die Beeinflussung kann sich als positiv und somit als Beschleunigung des Erwerbsprozesses, oder als negativ und somit als Verlangsamung auswirken. Für diese Annahme sind * Die vorliegende Arbeit wurde im Rahmen des Sonderforschungsbereichs 538 Mehrsprachigkeit, Universität Hamburg, von der Deutschen Forschungsgemeinschaft (DFG) gefördert. Für hilfreiche und kritische Kommentare zu früheren Versionen dieses Aufsatzes danken wir Katja Cantone, Birsel Karakoç, Estelle Leray, Monika Rothweiler, Katrin Schmitz und insbesondere Stefanie Gesche und Marianne Schubert. die Arbeiten von Schlyter (1993, 1994, 1995a,b) zu nennen, die darüber hinaus sogar vermutet, dass der Erwerb der schwächeren Sprache dem einer Zweitsprache ähnelt, d. h. dass sie sich wie eine Sprache entwickelt, die erst nach Abschluss des Erwerbs der Erstsprache erworben wird. Obwohl die von Schlyter angenommene Parallele zwischen dem unausgewogenen bilingualen Erst- und dem Zweitspracherwerb nicht von allen Forschern gesehen wird, gilt das zeitweise auftretende Ungleichgewicht beider Sprachen im bilingualen Kind häufig als Erklärung für den nachgewiesenen Spracheneinfluss. Müller et al. 2002 hingegen weisen Spracheneinfluss bei bilingual deutschitalienischen Kindern nach, deren Entwicklung hinsichtlich der beiden Sprachen ausgeglichen ist (man spricht in diesem Fall von einem balancierten Erwerb). Ferner haben die Autorinnen gezeigt, dass der Einfluss während bestimmter Erwerbsphasen in beide Richtungen verläuft, d. h. für ein bestimmtes grammatisches Phänomen X beeinflusst die Sprache A die Sprache B und für ein grammatisches Phänomen Y erfolgt der Einfluss in entgegengesetzter Richtung.Aus diesem Sachverhalt folgern Müller et al., dass die Ursache für den Spracheneinfluss nicht in dem zeitweise auftretenden Ungleichgewicht beider Sprachen zu suchen ist, sondern eher durch das jeweilige grammatische Phänomen selbst bedingt ist. Durch den Nachweis, dass aus dem Ungleichgewicht der beiden Sprachen eines bilingualen Kindes nicht notwendigerweise ein Spracheneinfluss folgt, geriete der Erklärungsansatz, der von dem Einfluss der stärkeren auf die schwächere Sprache ausgeht, weiter in die Kritik 1 . Der vorliegende Beitrag zeigt für einige grammatische Bereiche, die hinsichtlich des monolingualen Erwerbs als gut erforscht gelten, dass sich der Erwerbsverlauf bei einem unbalancierten Kind in genau derselben Weise darstellen kann, wie bei einem balanciert bilingualen Kind bzw. wie bei einem monolingualen Kind. Obwohl keine qualitativen Unterschiede sichtbar sind, lässt sich ein quantitativer Unterschied feststellen: Das unbalancierte Kind entwickelt die betreffenden grammatischen Phänomenbereiche in seiner schwächeren Sprache langsamer als ein monolinguales Kind bzw. als ein balanciert bilinguales Kind. Wir möchten in diesem Beitrag auf grammatische Erwerbsphänomene eingehen, welche der Syntax und Morphologie der Nominalphrase 2 zuzuordnen sind. Die Studie basiert auf dem Vergleich zweier bilingualer Kinder, die Französisch und Deutsch als Erstsprachen erwerben. Der Schwerpunkt liegt auf dem Erwerb des Französischen. Der unausgeglichene simultane Erwerb zweier Sprachen wurde bisher nur in wenigen Studien thematisiert. Dies mag u. a. durch die in den vergangenen Jahr- 146 Natascha Müller/ Tanja Kupisch 1 Es soll nicht ausgeschlossen werden, dass Sprachdominanz dennoch eine Rolle spielt (cf. Kupisch 2003a). Die Studie von Müller et al. 2002 kann vielmehr so interpretiert werden, dass die Sprachdominanz nicht die treibende Kraft für den Spracheneinfluss darstellt. 2 Der Terminus Nominalphrase wird von uns theorieneutral verwendet, da die Debatte um die zugrunde liegende Struktur von nominalen Ausdrücken, d. h. ob sie Determinantenphrasen darstellen, und wenn ja, ob dies ausnahmslos zutrifft, für die vorliegende Arbeit nicht unmittelbar relevant ist. zehnten im Vordergrund stehende Diskussion der möglichen Sprachentrennung begründet sein. Da jedoch der unausgewogene simultane Erstspracherwerb eine Form der Mehrsprachigkeit repräsentiert, die von einer Vielzahl von Individuen erlebt wird, sollte sie stärker als bisher ins Interesse der Bilinguismusforschung rücken. In der vorliegenden Studie zeigen wir am Beispiel eines deutsch-französischen Mädchens, dass auch unausgeglichen bilinguale Kinder durchaus in der Lage sind, zwei Sprachen in einer Art und Weise zu erwerben, die in qualitativer Hinsicht mit dem Erstspracherwerb gleichzusetzen ist. Dieses Resultat steht im Widerspruch zu der weit verbreiteten Forschungsmeinung, dass der Spracheneinfluss ein charakteristisches Merkmal des unbalancierten doppelten Erstspracherwerbs ist. Ferner widerspricht das hier erarbeitete Ergebnis den Studien von Schlyter (1993, 1994, 1995a,b), die einen qualitativ und quantitativ begründeten Zusammenhang zwischen dem unbalancierten bilingualen Erst- und dem Zweitspracherwerb aufzudecken versuchen. Eine Analyse des vorliegenden Sprachmaterials lässt die folgende Generalisierung zu: Obwohl unausgewogen bilinguale Kinder sowohl im Vergleich zu anderen Kindern, als auch im Vergleich zu ihrer dominanten Sprache, spät mit dem produktiven Gebrauch der schwächeren Sprache beginnen, erlangen sie letztendlich in Bezug auf die syntaktische und morphologische Kompetenz das gleiche Niveau. Der Spracherwerb bei unausgeglichen bilingualen Kindern ähnelt dem balanciert bilingualer Kinder in qualitativer Hinsicht, unterscheidet sich jedoch hinsichtlich der Quantität. Ein Zusammenhang zwischen dem unausgewogenen bilingualen Erstspracherwerb und dem Zweitspracherwerb lässt sich unter diesem Gesichtspunkt nicht nachweisen. Im Verlaufe des folgenden Abschnittes wird die sprachliche Entwicklung der beiden Kinder in Bezug auf ihre beiden Zielsprachen miteinander verglichen. Mit Beginn des dritten Abschnittes steht dann das Französische im Mittelpunkt der Untersuchung. Es werden hierin einzelne grammatische Bereiche wie Subjekte, Objekte und Determinanten untersucht. Zudem wird gezeigt, dass beide Kinder - unabhängig ihres Balanciertheitsgrades - eine Phase erreichen, in der zum einen Determinanten nicht mehr ausgelassen werden, sondern in der zielsprachlichen, d. h. erwachsenensprachlichen Distribution auftreten und zum anderen Subjekte und Objekte in einer Form realisiert werden, die von der Erwachsenensprache erwartet wird. Darüber hinaus erreichen beide Kinder eine Phase, in der die Akkuratheit der Genusmarkierung an Determinanten der von monolingualen Kindern entspricht. Im letzten Abschnitt dieses Beitrages betrachten wir abschließend die Bedeutung unserer Ergebnisse in Hinblick auf den unausgeglichenen bilingualen Erstspracherwerb, sowie die Rolle der Sprachdominanz bzw. der Sprachpräferenz für die Erklärung des Spracheneinflusses. 147 Simultaner Erwerb des Deutschen und des Französischen bei bilingualen Kindern 2. Alexander und Céline und ihre sprachliche Entwicklung in den beiden Zielsprachen Die untersuchten Longitudinaldaten wurden im Forschungsprojekt Frühkindliche Zweisprachigkeit: Deutsch-Italienisch und Deutsch-Französisch im Vergleich erhoben, welches unter der Leitung von Natascha Müller im Rahmen des Sonderforschungsbereiches für Mehrsprachigkeit 538 in Hamburg durchgeführt wird. Die Daten der beiden hier untersuchten Kinder repräsentieren einen Teil der französischsprachigen Studie. Im Folgenden werden in Anlehnung an Koch/ Österreicher 1990 die analysierten Korpora der Kinder vorgestellt. Für die Untersuchung wurden zwei Kinder ausgewählt, deren sprachliche Entwicklung im Französischen sehr unterschiedlich verläuft. Der Entwicklungsverlauf wurde für beide Kinder beginnend im Alter von 2 Jahren bis zum Alter von 5 Jahren dokumentiert. Das Datenmaterial umfaßt insgesamt 100 Sprachaufnahmen. Dies entspricht ca. 27 Std. französischer Interaktion mit Céline sowie ca. 23 Std. mit Alexander. Für den Beitrag wurden je nach untersuchtem Aspekt verschiedene Zeitspannen untersucht. Die Videoaufnahmen fanden im allgemeinen in einem regelmäßigen Abstand von zwei Wochen bei den Kindern zu Hause statt. Sie wurden von einem zweiköpfigen Team monolingualer Sprecher des Deutschen und des Französischen bei den Kindern zu Hause durchgeführt. Auf diese Weise beinhalten alle Aufnahmen sowohl einen Teil, in dem das Kind mit der französischsprachigen Person spontan interagiert, als auch einen entsprechenden Teil, in dem sie/ er mit einer deutschsprachigen Person interagiert. Die Kinder Céline und Alexander sind von demselben deutsch-französischen Interaktionsteam aufgenommen worden. Die Erwachsenen unterhalten sich untereinander auf Französisch. Zudem spricht die französische Interaktionspartnerin ausschließlich Französisch mit den Kindern und gibt vor, nur sehr wenig Deutsch zu verstehen. So zeigt sie sich beispielsweise irritiert, wenn sie auf Deutsch angesprochen wird. Lanza 1992 unterscheidet bezüglich des elterlichen Verhaltens bei gemischtsprachlichen Äußerungen von Kindern fünf Strategien, welche sie auf einem Kontinuum von stark monolingual (d. h. das Kind wird dazu gebracht, im Gespräch mit einer Person konsequent bei einer Sprache zu bleiben) bis hin zu stark bilingual (d. h. der Erwachsene akzeptiert «falschen» Sprachgebrauch von Seiten des Kindes) einordnet. Diesem Kontinuum zufolge wäre die Strategie der französischsprachigen Person, welche mit beiden hier untersuchten bilingualen Kindern interagiert, eher als monolingual einzustufen. Da der Begriff der Sprachdominanz - oft verstanden als die Existenz einer weiter entwickelten Sprache im bilingualen Individuum - in einer Vielzahl von Forschungsarbeiten nur sehr anekdotisch definiert wird, gehört eine differenziertere Darstellung des Konzeptes von Sprachdominanz zu den Anliegen unseres Beitrags. In Abschnitt 2.1 werden nun die beiden Kinder Alexander und Céline vorgestellt. Außerdem wird ihre sprachliche Entwicklung in den beiden Zielsprachen miteinander verglichen. Die Vergleichskriterien umfassen MLU (Mean Length of Utterance‚ durchschnittliche Äußerungslänge), längste Äußerung pro Aufnahme 148 Natascha Müller/ Tanja Kupisch (LAA), Anzahl verschiedener Verbtypen, die Äußerungsanzahl pro Aufnahme sowie den relativen Anteil gemischter Äußerungen. Von diesen quantitativen Kriterien lassen einige auf den sprachlichen Entwicklungsstand schließen, d. h. sie lassen qualitative Schlüsse zu. Andere quantitative Kriterien spiegeln nicht notwendigerweise den sprachlichen Entwicklungsgrad wider, sondern zeigen vielmehr eine Sprachpräferenz an, welche aber - wie sich zeigen wird - meistens mit den qualitativen Aspekten einhergeht. Genesee/ Nicoladis/ Paradis 1995 wenden ähnliche Kriterien für die Bestimmung von Sprachdominanz an, wobei Sprachdominanz als das Erzielen eines höheren Entwicklungsstandes in einer Sprache verstanden wird. 2.1 Alexander und Céline Alexander wächst in Hamburg, Deutschland, auf. Sein Vater ist Deutscher und seine Mutter ist Französin. Beide sprechen in ihrer jeweiligen Muttersprache mit dem Jungen. Alexander hat einen älteren Bruder, der ebenfalls zweisprachig aufwächst und mit dem er Französisch spricht. Alexander verbringt die Ferien fast ausschließlich in Frankreich; so ist er häufig sechs Wochen in Paris. Céline wächst ebenfalls in Hamburg auf. Ihre Mutter ist Deutsche, ihr Vater ist Franzose. Auch Célines Eltern folgen der Strategie une personne - une langue; untereinander sprechen die Eltern jedoch Französisch. Céline hat einen älteren Bruder, der wie sie zweisprachig aufwächst und mit dem sie beide Sprachen spricht. Célines Mutter arbeitet halbtags, ihr Vater ganztags.Während die Mutter abwesend ist, wird Céline von einem deutschsprachigen Kindermädchen betreut. Die Familie verbringt ihre Ferien oft in Frankreich. Im Alter von drei Jahren wohnt Céline für einige Wochen allein bei ihren ausschließlich französischsprachigen Großeltern. 2.2 Kriterien zur Überprüfung der sprachlichen Entwicklung In der Studie von Genesee/ Nicoladis/ Paradis 1995 zum bilingualen Erstspracherwerb werden einige der im Nachfolgenden angewendeten Kriterien, insbesondere der häufig genannte und fast allen Arbeiten zu Vergleichszwecken zugrunde liegende MLU, als Dominanzkriterien bezeichnet (Kupisch/ Müller 2002). Hinsichtlich der Tatsache, dass diese u. a. dazu dienen, ein sprachliches Ungleichgewicht zwischen den beiden Sprachen zu einem bestimmten Erwerbsmoment X aufzuzeigen, ist die Wahl dieses Begriffs durchaus berechtigt. Gegen eine Verwendung dieses Begriffes spricht jedoch die Tatsache, dass viele bilinguale Kinder, balanciert oder unbalanciert, zu einem späteren Zeitpunkt ihrer Entwicklung zwei vollständig ausgebildete grammatische Systeme aufweisen. Andererseits ist es durchaus möglich, dass selbst bei Individuen mit zwei vollständig ausgebildeten Systemen eine der beiden Sprachen leichter abrufbar ist. Dies macht sich bei manchen Individuen in Form einer größeren Redebereitschaft oder einer sehr geringen Anzahl 149 Simultaner Erwerb des Deutschen und des Französischen bei bilingualen Kindern von Sprachmischungen in einer der Sprachen bemerkbar, welche nicht als so genannter regelhafter Sprachwechsel, d. h. als code-switching, analysierbar sind. Aus diesen Überlegungen heraus erscheint es uns sinnvoll, eine Unterscheidung zwischen Entwicklungskriterien und Präferenzkriterien zu treffen. Während 150 Natascha Müller/ Tanja Kupisch Abb. 1: MLU (durchschnittliche Äußerungslänge) Abb. 2: LAA (längste Äußerung pro Aufnahme) MLU, LAA und die Anzahl der Verbtypen als Maßstab für die sprachliche Entwicklung angelegt werden, vermuten wir, dass Kriterien wie absolute Äußerungsanzahl und Anteil von Sprachmischungen nicht notwendigerweise einen Entwicklungsgrad widerspiegeln, sondern vielmehr die Präferenz einer Sprache bzw. ihre Abrufbarkeit. Wie der Fall Céline zeigen wird, können beide Gruppen von Kriterien selbstverständlich korrelieren. Die beiden letztgenannten Kriterien können jedoch auch Unterschiede zwischen zwei Sprachen bei balancierten bilingualen Kindern aufzeigen, d. h. bei Kindern, deren grammatische Entwicklung in beiden Sprachen in der gleichen Geschwindigkeit fortschreitet und so in jedem Erwerbsmoment der Entwicklung von monolingualen Kindern entspricht (Loconte 2002). Im folgenden Vergleich beginnen wir mit einer Anwendung der qualitativen Entwicklungskriterien MLU, LAA und Anzahl der Verbtypen und gehen anschließend zu den quantitativen Kriterien über. Alle Kriterien wurden bei Alexander bis zum Alter von drei und bei Céline bis zum Alter von dreieinhalb Jahren angewendet. In Abbildung 1 wird der wortbasierte MLU beider Kinder im Deutschen und im Französischen aufgezeigt 3 . Aus der Darstellung geht hervor, dass der Entwicklungsprozess bei Alexander in beiden Sprachen relativ ausgeglichen ist, obwohl tendenziell höhere Werte im Französischen erlangt werden. Céline hingegen weist sowohl im Vergleich zum Deutschen als auch im Vergleich zu anderen französischsprachigen Kindern, wie z. B. Alexander, wesentlich niedrigere Werte auf. So steigt der MLU in Célines Französisch erst ab dem Alter von 3; 3 4 auf Werte von über 3 an, während vergleichbare Werte bei Alexander und auch bei Céline selbst, in deutschen Äußerungen, bereits im Alter von 2; 5 bis 2; 7 beobachtet werden. Ein ähnliches Bild ergibt sich auch aus dem Vergleich der längsten Äußerungen pro Aufnahme (LAA) in Abb. 2. Bereits zu Beginn der Aufnahmen enthalten die längsten Äußerungen beider Kinder im Deutschen, sowie bei Alexander auch im Französischen, mehr als 5 Worte. Äußerungen mit mehr als 10 Worten sind vor dem Alter von 3 Jahren mehrmals belegt. Keine der beiden Beobachtungen trifft auf das Französisch von Céline zu. Abbildung 3 illustriert bei beiden Kindern das Anwachsen des Verbinventars, welches unserer Meinung nach zumindest bis zu einem gewissen Grade das Anwachsen des Lexikons widerspiegelt. Der Fokussierung auf Verben könnte entgegengesetzt werden, dass die frühe Erwerbsphase stark durch nominale Gruppen geprägt ist und dass das Anwachsen des Lexikons am besten an Nomentypen ge- 151 Simultaner Erwerb des Deutschen und des Französischen bei bilingualen Kindern 3 Der Begriff «Wort» wird hier im Sinne von grammatischem Wort verstanden (Schpak-Dolt 1992: 20s.), also als eine sprachliche Form, welche eine Einheit aus Laut und Bedeutung darstellt und zwischen deren Teile (fast) nichts eingeschoben werden kann. Ein grammatisches Wort hat im Gegensatz zu einem lexikalischen Wort nicht immer einen separaten Eintrag in einem Wörterbuch. Somit fallen unter unsere Wortdefinition auch klitische Pronomina, die nicht in allen Sprachen als freie Morpheme realisiert werden, und grammatische Wörter wie grand, grands, grande und grandes. Nominalkomposita wurden als zwei (oder mehr) Worteinheiten gezählt. 4 Altersangaben werden in der Form Jahr; Monat, (Tag) angegeben. messen werden kann. Es erscheint uns jedoch sinnvoll, gerade einen solchen lexikalischen Bereich zu wählen, der nicht im unmittelbaren Zusammenhang mit der Nominalphrase zu sehen ist, die ja im Zentrum dieser Studie steht. Auch kann bereits zu Beginn der Aufnahmen bei beiden Kindern ein Anwachsen des Verbinventars beobachtet werden. Zudem kann der Satzaufbau grammatisch als durch das Verb geleitet angesehen werden, da das Verb die Anzahl der syntaktisch zu realisierenden Argumente und die Art ihrer Realisierung vorgibt 5 . Noch deutlicher als in den vorangegangenen Kontrastierungen zeigt sich, dass der Entwicklungsprozess bei Alexander ausgeglichen ist, obwohl die im Deutschen erzielten Werte stets unter den französischen liegen. Ein entscheidender Unterschied zeigt sich dagegen bei Céline im Vergleich der Verbtypen beider Zielsprachen. Es sei jedoch an dieser Stelle angemerkt, dass relativ hohe Werte im Deutschen durch die Möglichkeit zur Bildung von Partikelverben (hinfliegen, wegfliegen, herumfliegen etc.) erlangt werden (cf. hierzu Loconte 2002). Aufgrund dessen mag der Unterschied zwischen den beiden Zielsprachen bei Alexander relativ gesehen etwas größer, bei Céline dagegen etwas geringer ausfallen. Abb. 4 illustriert die absolute Anzahl der Äußerungen pro Aufnahmeeinheit für beide Kinder und beide Sprachen gesondert. Da die Aufnahmen in der Regel 30 Minuten pro Sprachteil betragen haben und die Kinder von dem gleichen Team 152 Natascha Müller/ Tanja Kupisch 5 Man könnte annehmen, dass die Anzahl der Verbtypen ein quantitatives Kriterium darstellt, also eher der Bestimmung der Sprachpräferenz dienlich ist. Wir vermuten jedoch, dass die Bestimmung der Sprachpräferenz eher an den Verbtoken zu messen wäre. 0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 2; 0 2; 1 2; 2 2; 3 2; 4 2; 5 2; 6 2; 7 2; 8 2; 9 2; 10 2; 11 3; 0 3; 1 3; 2 3; 3 3; 4 3; 5 3; 6 Alter Anzahl der Verbtypen Céline (Fr.) Alexander (Fr.) Céline (Dt.) Alexander (Dt.) Abb. 3: Verbtypen (anwachsend) aufgenommen wurden, ist es möglich, die beiden Sprachen hinsichtlich der Anzahl der Äußerungen gegenüberzustellen. Der Vergleich zeigt sehr niedrige Werte in Célines Französisch in einem Alter von unter 3 Jahren. Ihre Durchschnittswerte liegen in diesem Zeitraum bei weniger als 30 Äußerungen im Französischen, im Gegensatz zu über 280 Äußerungen im Deutschen, während die Mittelwerte von Alexander sich in beiden Sprachen in einem Bereich zwischen diesen Extremen bewegen (200 im Französischen vs. 168 im Deutschen). Die absolute Äußerungsanzahl sehen wir als Sprachpräferenzkriterium an. Dieses Kriterium spricht bei Céline eindeutig für ihre Bevorzugung des Deutschen. Für Alexander zeigt die Abb. 4, dass die Werte für beide Sprachen eng beieinander liegen, obwohl die im Französischen erreichten Werte in der Regel höher sind als die im Deutschen. Dies möchten wir dahingehend interpretieren, dass keine klare Bevorzugung einer der beiden Sprachen vorliegt. In den Abbildungen 5-8 ist der prozentuale Anteil der Sprachmischungen dargestellt. Wir verwenden Sprachmischungen als Überbegriff für sogenannte intraphrasale einerseits und interphrasale Mischungen andererseits. Unter dem erstgenannten Begriff versteht man solche Äußerungen, die Elemente aus beiden Sprachen enthalten. Unter dem Begriff interphrasale Mischung, auch Diskursmischung genannt, werden dahingegen einsprachige Äußerungen, die keine Elemente der Zielsprache enthalten, gefasst. (Zielsprache ist hier im Sinne von Sprache des Interaktionspartners zu verstehen). In den folgenden Darstellungen ist die letztgenannte Kategorie je nach Zielsprache als «Französisch» bzw. «Deutsch» kenntlich gemacht. 153 Simultaner Erwerb des Deutschen und des Französischen bei bilingualen Kindern 0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500 2; 0 2; 1 2; 2 2; 3 2; 4 2; 5 2; 6 2; 7 2; 8 2; 9 2; 10 2; 11 3; 0 3; 1 3; 2 3; 3 3; 4 3; 5 3; 6 Alter Anzahl der Äußerungen Céline (Fr.) Alexander (Fr.) Céline (Dt.) Alexander (Dt.) Abb. 4: Äußerungsanzahl pro Aufnahme Abb. 6: Sprachmischungen im Französischen (Alexander) Ein Vergleich der Abbildungen 5 und 6 zeigt, dass bei Alexander der prozentuale Anteil von nicht-zielsprachlichen Elementen in den deutschen Aufnahmeteilen höher ist als in den französischen, wobei dies mit zunehmendem Alter jedoch abnimmt. Bis zum Alter von 2; 8 liegt der Durchschnitt bei über 21 %, doch 154 Natascha Müller/ Tanja Kupisch Abb. 5: Sprachmischungen im Deutschen (Alexander) nach dem Alter von 2; 8 nur noch bei durchschnittlich 4 %. Im französischen Aufnahmeteil überschreitet der prozentuale Anteil der Sprachmischungen mit Ausnahme der ersten Aufnahme nie die 8 %. Der Durchschnitt liegt in diesem Fall bei 4 %. Die meisten Mischungen kommen hierbei durch die wiederholte Verwendung weniger Lexeme wie kaputt und Salzstangen zustande. Dies sind offensichtliche Fälle von so genanntem lexical borrowing (Meisel 1994). Ein weitaus deutlicherer Unterschied zeigt sich bei einem Vergleich der Anteile nicht-zielsprachlicher Elemente in den Aufnahmen bei Céline. Im deutschen Aufnahmeteil überschreiten diese nie einen Prozentsatz von 3, doch wenn Céline mit der Französin interagiert, sind bis zum Alter von 2; 6 durchschnittlich mehr als 90 % ihrer Äußerungen deutsch oder gemischt. Es folgt eine Phase, in der französische Elemente häufiger werden, aber der Anteil deutscher Äußerungen und Sprachmischungen sinkt erst ab dem 3. Lebensjahr auf Werte von unter 10 %. Es zeigt sich also auch hier - wie schon bei der absoluten Äußerungsanzahl - dass das Deutsche von Céline eindeutig bevorzugt wird. 155 Simultaner Erwerb des Deutschen und des Französischen bei bilingualen Kindern 0% 20% 40% 60% 80% 100% 2; 0,24 2; 1,14 2; 4,5 2; 5,8 2; 6,7 2; 7,19 2; 8,16 2; 9,20 2; 10,18 2; 11,15 3; 0,13 3; 1,10 3; 3,26 3; 4,23 3; 5,29 Alter Gesamtanzahl der Äußerungen im deutschen Aufnahmeteil Französisch intraphrasale Mischung Deutsch Abb. 7: Sprachmischungen im Deutschen (Céline) (Cordes 2002) Zusammenfassend lässt sich sagen, dass Célines sprachliche Entwicklung bis zum Alter von 3 Jahren sehr unausgeglichen ist. Die Unausgeglichenheit konnte durch die angewandten Kriterien sowohl in qualitativer, als auch quantitativer Hinsicht belegt werden. Ferner wurde deutlich, dass Céline ab dem Alter von 3 Jahren große Fortschritte im Französischen macht. Interessanterweise werden die Veränderungen sowohl im Bereich der quantitativen Kriterien (Mischungen unter 10 %, Äußerungsanzahl wie im Deutschen), als auch im qualitativen Bereich (hier insbesondere beim MLU und beim LAA) sichtbar. Célines Bereitschaft Französisch zu reden, nimmt also im Alter von 3 Jahren zu; mit Hinblick auf die Sprachentwicklungskriterien zeigt sich eine deutliche Veränderung ab dem Alter von 3; 3 6 . 3. Sprachliche Entwicklung am Beispiel grammatischer Teilbereiche 3.1 Der Subjekt- und Objektbereich Der Bereich der Realisierung der Subjektbzw. der Objektposition im Französischen gilt für den monolingualen Erstspracherwerb als sehr gut erforscht. Eine Reihe von wissenschaftlichen Arbeiten zeigt im Erwerb des Französischen eine Subjekt-Objekt-Asymmetrie in der Realisierung der Verbargumente durch Klitika (Clark 1986; Friedemann 1992; Hamann/ Rizzi/ Frauenfelder 1994; Jakubowicz/ Müller/ Kang/ Riemer/ Rigaut 1996). Diese Asymmetrie konnte auch bei balanciert bilingualen Kindern nachgewiesen werden (Hulk 1997; Kaiser 1994; Müller/ Crysmann/ Kaiser 1996). So werden Subjektklitika lange vor Objektkliti- 156 Natascha Müller/ Tanja Kupisch 6 Es stellt sich an dieser Stelle die Frage, inwieweit es notwendig ist, den Begriff der (Un)balanciertheit quantitativ genau zu bestimmen. Im Forschungsprojekt werden z. Z. statistische Verfahren angewandt, die signifikante Korrelationen zwischen den genannten Sprachpräferenz- und Sprachdominanzkriterien aufdecken können, so dass es in Zukunft möglich sein wird, den Abstand zwischen den beiden Sprachen im bilingualen Kind quantitativ genau zu erfassen und in der Folge den Begriff der (Un)balanciertheit exakt zu definieren. 0% 20% 40% 60% 80% 100% 2; 0,9 2; 1,6 2; 3,15 2; 4,13 2; 5,24 2; 6,21 2; 8,2 2; 8,29 2; 10,5 2; 11,3 2; 11,29 3; 0,27 3; 3,12 3; 4,9 3; 5,15 3; 6,12 Alter Gesamtanzahl der Äußerungen im französischen Aufnahmeteil Deutsch intraphrasale Mischung Französisch Abb. 8: Sprachmischungen im Französischen (Céline) (Cordes 2002) ka realisiert. Eine derartige Asymmetrie gilt nicht für die starken Pronomina, die im Französischen in beiden grammatischen Funktionen auftreten können (z. B. ça). Ferner wurde festgestellt, dass die einzelnen Formen von se 7 , selbst für die inhärent pronominale Funktion (z. B. in s’évanouir), nach den Formen der Subjektklitika erworben werden (cf. Jakubowicz/ Nash/ Rigaut/ Gérard 1998 für monolingual französische und Crysmann/ Müller 2000 für bilingual deutsch-französische Kinder). Die Bewertung der Kindersprache mit Hinblick auf die Erwachsenennorm muss sich selbstverständlich am code oral orientieren (cf. Kielhöfer 1997: 11s.). Den relativen Anteil von Klitika und starken Pronomina in Subjekt- und Objektposition bei erwachsenen französischsprachigen Personen zeigt Abbildung 9 8 . Die Daten stammen von monolingualen Muttersprachlern, die während der Aufnahme mit den Kindern interagierten. Da man davon ausgehen muss, dass sich Erwachsene insbesondere bei sehr kleinen Kindern dem kindlichen Entwicklungsstand anpassen, wurden für die Analyse solche Aufnahmen ausgewählt, bei denen das beobachtete Kind mindestens 4 Jahre alt war. Der Gebrauch von Pronomina ist sehr von der Kommunikationssituation abhängig (z. B. Ansehen eines Bilderbuches vs. freie Interaktion). Deshalb können die kindlichen Sprachdaten nicht direkt mit den erwachsenensprachlichen Daten abgeglichen werden. Vielmehr sollen die Erwachsenendaten einen Eindruck über die relative Häufigkeit der Verwendung von Klitika und starken Pronomina in den beiden grammatischen Funktionen - Subjekt und Objekt - geben. 157 Simultaner Erwerb des Deutschen und des Französischen bei bilingualen Kindern 7 se wird hier stellvertretend für alle morphologischen Manifestationen se, me, te, nous, vous und die unterschiedlichen Funktionen von se, z. B. reflexiv, reziprok, passivisch, inhärent pronominal verwendet. 8 Die Äußerungsbasis entspricht einer Anzahl von 2168 Token für den Subjektbereich und 1072 Token für den Objektbereich. Abb. 9: Realisierungsmöglichkeiten von Subjekten und Objekten (Schmitz/ Müller 2002; cf. auch Gabriel/ Müller 2003) Die nachfolgenden Darstellungen zeigen den prozentualen Anteil klitischer und starker Pronomina in obligatorischen Kontexten bei Alexander und Céline. Dass Subjekt- und Objektposition auch als lexikalisches Nomen realisiert werden oder leer bleiben, wurde hier nicht weiter berücksichtigt (cf. hierzu Müller 2002) 9 . Da die reflexiven Klitika bei Céline mit einer sehr geringen Frequenz auftreten, werden in diesem Fall absolute Werte angegeben, wobei die Untersuchung den gesamten Zeitraum der Longitudinalstudien umfasst. Die Entwicklungsverläufe bei Alexander bestätigen die oben genannten Ergebnisse vorangegangener Studien: Der Vergleich von Abb. 10 und 11 zeigt, dass der Erwerbsbeginn für Subjektklitika (2; 2,6) vor dem für Objektklitika (2; 2,27) liegt (der MLU von 2,33 illustriert darüber hinaus, dass seine Entwicklung in der ersten Sprachaufnahme schon relativ weit fortgeschritten ist). Unter Einbeziehung der Abb. 12 läßt sich feststellen, dass die reflexiven Formen (im gesamten Untersuchungszeitraum 156 Vorkommen) später (2; 4,6) als die nicht-reflexiven Objektklitika und zudem zeitlich nach den Subjektklitika produziert werden. Interessant ist nun, dass sowohl im Subjektals auch im Objektbereich bereits während der ersten Aufnahme starke Pronomina auftreten. Folglich hängt der ver- 158 Natascha Müller/ Tanja Kupisch 9 Auf die Subjekt- und Objektauslassungen kann hier aus Platzgründen nicht eingegangen werden, da sich für die Objektauslassungen bei Céline ein Einfluss des Deutschen auf das Französische zeigt, der dazu führt, dass Objektauslassungen häufiger und über einen längeren Zeitraum produziert werden als bei monolingual französischsprachigen Kindern. Diese Art des Spracheneinflusses zeigt sich jedoch auch bei balanciert bilingualen Kindern, weshalb darüber an dieser Stelle nicht weiter diskutiert werden soll (cf. hierzu Müller 2003b; zu monolingualen Kindern cf. Jakubowicz/ Müller/ Riemer/ Rigaut 1997). 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 2; 2,6 2; 2,20 2; 2,27 2; 3,24 2; 4,6 2; 4,20 2; 5,25 2; 6,8 2; 6,25 2; 7,6 2; 7,27 2; 8,12 2; 8,28 2; 9,18 2; 10,2 2; 10,23 2; 11,6 Alter Anteil klitischer und starker Pronomina in Subjektposition (%) stark klitisch Abb. 10: Klitische vs. starke Subjektpronomina (Alexander) zögerte Erwerbsbeginn von Objektklitika und se offensichtlich damit zusammen, dass klitische Pronomina betroffen sind. Ein nahezu identisches Entwicklungsmuster finden wir bei Céline.Allerdings ist ihre Entwicklung im Bereich der Klitika im Vergleich zu Alexander verzögert. Auch der Erwerbsbeginn von Subjektklitika (2; 1) liegt bei dem Mädchen zeitlich 159 Simultaner Erwerb des Deutschen und des Französischen bei bilingualen Kindern Abb. 11: Klitische vs. starke Objektpronomina (Alexander) Abb. 12: Reflexiva (Alexander) vor dem für Objektklitika (3; 3) (cf. Abb. 13 und 14). Die reflexiven Formen (im gesamten Untersuchungszeitraum nur 23 Vorkommen) werden zwar zur gleichen Zeit wie die Objektklitika (3; 3) (cf. Abb. 14 und 15), jedoch, wie auch von Alexander, zeitlich nach den Subjektklitika erworben. Eine weitere Parallelität zwischen Céline und Alexander besteht darin, dass auch die Subjekt-Objekt-Asymmetrie nur im Bereich der Klitika nachzuweisen ist. Starke Pronomina werden für beide grammatische Funktionen gleichzeitig erworben. 160 Natascha Müller/ Tanja Kupisch Abb. 14: Klitische vs. starke Objektpronomina (Céline) Abb. 13: Klitische vs. starke Subjektpronomina (Céline) Da Alexander bereits in der ersten Aufnahme des Untersuchungszeitraumes eine große Anzahl an Subjektklitika gebraucht, ist davon auszugehen, dass der eigentliche Erwerbsbeginn hinsichtlich dieses grammatischen Bereiches verpasst wurde. Céline verwendet Subjektklitika erst in der zweiten Aufnahme und generell während des Zeitraumes zwischen 2; 0 und 3; 1 eher selten (insgesamt nur 17 Vorkommen). Hingegen tritt im gleichen Zeitraum in 183 Kontexten für Subjekte in 63,4 % der Fälle die Formel c’est N/ NP auf, die in die hier vorgestellten Zählungen nicht eingegangen ist. Die wenigen Subjektrealisierungen bei Céline sind folglich mit der Verwendung der genannten Formel zu erklären. Festzustellen ist, dass Céline Subjektklitika - wenn auch selten - kontinuierlich gebraucht und dies auch mit einer gewissen Formenvielfalt, d. h. zunächst finden sich tu und il, später auch je. Im selben Untersuchungszeitraum werden keine Objektklitika verwendet, obwohl es bezüglich des Objektbereiches eine Reihe von Kontexten für die Realisierung von pronominalen Objekten gegeben hätte (59 Kontexte für Objekte im Untersuchungszeitraum zwischen 2; 0 bis 3; 1). Abbildung 14 zeigt, dass Céline gegen 3; 10,18 auffällig wenig Objektklitika verwendet, obwohl sie zu diesem Zeitpunkt das Paradigma der Objektklitika im Französischen vollständig erworben hat. Deshalb ist davon auszugehen, dass die Ursache des Abfalles mit der Aufnahmesituation in Zusammenhang steht. Diese Erklärung gewinnt durch den Vergleich mit Alexander ferner an Plausibilität, da auch bei ihm in höheren Altersstufen Aufnahmen mit nur sehr wenigen Objektklitikarealisierungen belegt sind 10 . 161 Simultaner Erwerb des Deutschen und des Französischen bei bilingualen Kindern 10 Zu Spielsituationen, welche einen geringen Gebrauch von Objektklitika begünstigen, zählen z. B. das Anschauen von Büchern. In diesem Kontext ist die Einführung neuer Referen- 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 bis 3; 0,17 3; 3,12 3; 4,9 3; 5,15 3; 6,12 3; 7,17 3; 8,14 3; 9,18 3; 10,18 3; 11,15 4; 0,19 4; 1,17 4; 4,9 4; 5,14 4; 7,16 Alter absolute Anzahl von Reflexiva ME/ TE etc. SE Abb. 15: Reflexiva (Céline) 3.2 Der Bereich der Determinanten 3.2.1 Determinantenverwendung Bisherige Studien zum Determinantenerwerb haben belegt, dass dieser Phänomenbereich im Französischen, sowohl im Vergleich zu anderen Sprachen als auch im Vergleich zu anderen grammatischen Bereichen, problemlos und früh erworben wird. Zu diesem Ergebnis gelangen Studien zu verschiedenen Formen des Erstspracherwerbs wie monolingualer und bilingualer, normaler und gestörter Erwerb. Die Erklärungen für die Robustheit dieses Bereichs divergieren hingegen stark (z. B. Chierchia/ Guasti/ Gualmini 1999; Jacubowicz et al. 1998; Jacubowicz/ Nash 2002; Paradis/ Crago 2002; Hamann/ Belletti 2002; Kupisch 2003b). Die Studien erbringen Evidenz dafür, dass Determinanten von monolingual und bilingual französischen Kinder oft bereits im Alter von 2; 6 in mehr als 90 % aller obligatorischen Kontexte verwendet werden. Für diesen grammatischen Bereich soll ebenfalls zunächst ein Eindruck über seine Verwendung in der Erwachsenensprache gewonnen werden. Abbildung 16 illustriert die Typen der nominalen Determination im Französischen und ihr Vorkommen. Es wird zwischen zwei Klassen von determinierten Nomina unterschieden: Art + N beinhaltet die Nomina, die durch einen Artikel determiniert sind; Det + N hingegen umfasst die restlichen Nomina mit einem determinierenden Begleiter, in der Form von Demonstrativpronomen, Possessivpronomen, Indefinitpronomen, Interrogativpronomen, sowie einfachen und komplexen Quantifikatoren. Den determinierten Nomina steht die Klasse der undeterminierten Nomina (im Folgenden mit der Abkürzung BNs «bare nouns» bezeichnet) gegenüber. Auch hier sei angemerkt, dass die Erwachsenendaten nicht direkt mit den Daten der Kinder vergleichbar sind, da die BNs unterschiedlich bewertet werden. Die von Erwachsenen verwendeten BNs sind zielsprachlich. Bei den Kindern gingen zielsprachliche BNs nicht in die Zählung ein, da ihre relative Häufigkeit mit der Spielsituation variiert und da primär der Rückgang der nicht zielsprachlichen Auslassungen dokumentiert werden sollte. Trotzdem erscheint uns eine solche Darstellung sinnvoll, da sie zeigt, wie gering der Anteil undeterminierter Nomina - mit durchschnittlich 4,3 % - im erwachsenensprachlichen Französisch ist. Die Verwendung der Determinante (Art + N/ Det + N) sowie der prozentuale Anteil ihrer Auslassung (BNs) bei Alexander und Céline sind in den Abbildungen 17 und 18 dargestellt. Der Determinantenerwerb wird typischerweise in drei Phasen eingeteilt: Die BN-Phase, in der alle Nomina undeterminiert auftreten, die Variationsphase, in der Determinanten inkonsistent verwendet werden und die 162 Natascha Müller/ Tanja Kupisch ten durch Nominalphrasen häufig. Abb. 9 legt die Vermutung nahe, dass der Gebrauch von Objektklitika im Französischen nicht obligatorisch ist. Die Verwendung von Objektklitika scheint - im Gegensatz zu der von Subjektklitika - keinen syntaktischen, sondern vielmehr pragmatischen Beschränkungen unterworfen zu sein, welche die Pronominalisierung regeln (cf. hierzu Schmitz/ Müller 2002). zielsprachliche Phase, in der Determinanten in obligatorischen Kontexten stets verwendet werden (cf. Chierchia et al. 1999). Abbildung 17 zufolge hat Alexander die erste Phase zum Zeitpunkt der ersten Aufnahme schon durchlaufen. Bereits ab dem Alter von 2; 4,20 liegen die Auslassungen bei Alexander durchschnittlich bei 4,8 %, was einer zielsprachlichen Verwendung entspricht. Der Begriff «ziel- 163 Simultaner Erwerb des Deutschen und des Französischen bei bilingualen Kindern 11 Die Auszählung beruht auf einer Basis von 13 Aufnahmen à 30 Minuten (Anzahl der Nomina: 2996). Abb. 16: Nominale Determination im Französischen 11 Abb. 17: Verwendung und Auslassung der Determinante bei Alexander Abb. 18: Verwendung und Auslassung der Determinante bei Céline 12 164 Natascha Müller/ Tanja Kupisch 12 Die prozentualen Werte wurden nur für Aufnahmen berechnet, in denen mindestens fünf französische Nomina produziert wurden. 13 Werte über 10 % nach dem Alter von 3 Jahren fallen meistens mit einer niedrigen Basis (d. h. Gesamtanzahl von französischen Nomina) zusammen und können in zwei Aufnahmen auf einige Auslassungen von Determinanten vor Plural- und Massennomen zurückgeführt werden, z. B. non c’est pas neige «nein das ist nicht/ kein Schnee», eine im Deutschen grammatisch korrekte Satzkonstruktion. sprachlich» bezieht sich auf die Determinantenverwendung im Gegensatz zur Auslassung und nicht auf die zielsprachliche Kodierung der Merkmale Genus, Numerus und Spezifizität. Bis zum Alter von 2; 2,7 sind die Nomina ausschließlich durch Artikel determiniert. Erst im Alter von 2; 3,24 treten weitere Determinanten wie z. B. deux, cette, beaucoup de auf. Céline nähert sich dem zielsprachlichen System etwa 8 Monate später als Alexander. Es gibt zwar bereits vor dem Alter von 3 Jahren einige Aufnahmen, in denen ausschließlich determinierte Nomen auftreten, doch ist die Anzahl verwendeter Nomina in diesen Aufnahmen sehr gering. In einigen Aufnahmen wird kein einziges französisches Nomen produziert (cf. die absolute Anzahl französischer Äußerungen in den Abbildungen 4 und 8). Tendenziell liegen bei Céline die Determinantenauslassungen ab dem Alter von 3 Jahren unter 10 % 13 . Bis zum Alter von 3; 3,26 werden pränominale Determinanten ausschließlich durch Artikel repräsentiert. Die Verwendung anderer Determinanten als Artikel (z. B. deux, ma, sa, quel, chaque) zeigt sich erst nach dem Alter von 3; 4,9 und somit etwa ein Jahr später als bei Alexander. Zusammenfassend belegt die Studie zur Determinantenverwendung, dass die untersuchten Kinder die gleichen Erwerbsphasen durchlaufen, wobei Céline länger in den beiden o. g. ersten Phasen verweilt als Alexander. Die Distribution von determinierten und undeterminierten Nomina entspricht bei Céline erst nach dem Alter von 3 Jahren mit durchschnittlich 4,7 % der von Muttersprachlern des Französischen (cf. Abb. 16). 3.2.2 Genusmarkierung an Determinanten Studien zum Genuserwerb haben ergeben, dass das korrekte Genus an Determinanten von monolingual französischsprachigen Kindern mit einer überraschend hohen Akkuratheit markiert wird. Es stellt sich in vielen Studien heraus, dass Kinder bereits in frühen Phasen insbesondere die phonologischen Regelmäßigkeiten der Zielsprache erkennen und sich diese zunutze machen (cf. Karmiloff-Smith 1979 und andere). Charakteristisch für diesen Sachverhalt sind Genusfehler wie le maman «ART.MASK Mutter» oder le main «ART.MASK Hand». Hierbei handelt es sich um feminine Nomina, deren Auslaute [ ] und [ª] typischerweise mit dem maskulinen Genus assoziiert werden (cf. Müller 1990, 1994, 1999; Kupisch/ Müller/ Cantone 2002).Während sich die Anzahl der Genusfehler in den Daten von monolingual französischsprachigen Kindern unter drei Jahren auf maximal 5 beläuft, d. h. Genusfehler so gut wie inexistent sind (cf. Kupisch et al. 2002; van den Berg 2001), sind bei bilingualen Kindern eine höhere Fehlerzahl sowie stärkere interindividuelle Schwankungen zu beobachten. Eine relativ hohe Anzahl von Genusfehlern wurde von Van den Berg 2001 bei den bilingual holländisch-französischen Kindern Annick und Anouk beobachtet. Dagegen weisen zwei von Granfeldt 2000 untersuchte schwedisch-französisch bilinguale Kinder in den Untersuchungszeiträumen zwischen 2; 3 und 3; 3 (Anne) sowie zwischen 1; 10 und 2; 11 (Jean) eine Akkuratheit bezüglich der Genuszuweisung von über 95 % (tokenbasiert) und 98 % (typenbasiert) auf. Dies sind Werte, die denen von monolingualen Kindern annähernd entsprechen. Möglicherweise besteht ein Zusammenhang zwischen der tendenziell höheren Fehleranzahl bei bilingualen Kindern und der zweiten, simultan erworbenen Sprache, deren Genuszuweisung weniger transparent ist als die des Französischen. Abbildung 19 stellt die korrekte Genusmarkierung bei den Kindern Alexander und Céline dar. Bei der Auszählung wurden ausschließlich pränominale Determinanten berücksichtigt, die hörbar zwischen maskulinem und femininem Genus unterscheiden. Hierzu zählen die Singularartikel le und la, die vergleichsweise selten auftretenden Teilungsartikel du und de la, die Possessivpronomina mon und ma sowie die Demonstrativpronomina ce und cette. Nicht gezählt wurden Artikel vor Nomina, die vokalisch anlauten und somit der Elision unterliegen, z. B. l’homme, vom Kind verschliffene Formen, in denen der Vokal nicht produziert wurde, wie z. B. l’maman sowie undeutliche Äußerungen. Die Akkuratheit wurde auf der Basis von Token und Typen berechnet. 14 165 Simultaner Erwerb des Deutschen und des Französischen bei bilingualen Kindern 14 Typen, die innerhalb einer Aufnahme diskontinuierlich markiert wurden, gehen jeweils einmal als zielsprachlich und einmal als nicht zielsprachlich in die Zählung ein. Aufgrund der niedrigen Anzahl von Nomina in den Daten von Céline wurden zum Teil mehrere Aufnahmen zu einer Phase zusammengefasst. Anhand der Abbildung 19 ist festzustellen, dass sowohl auf tokenals auch auf typenbasierter Zählung die Werte bei Alexander bereits von Beginn der Aufnahmen an 95 % betragen. Ähnliche Prozentwerte sind bei Céline im Alter zwischen 2; 5 und 2; 6 sowie bei 2; 9 zu beobachten, diese Werte beruhen allerdings auf sehr geringen Äußerungszahlen (z. B. 1 oder 2 Token). Mit Alexander quantitativ und qualitativ vergleichbare Werte sowie eine Kontinuität hinsichtlich der korrekten Genusmarkierung werden bei Céline erst ab dem Alter von 3; 8 erzielt. In dem Bereich der Genusmarkierung läßt sich demnach eine Verlangsamung des Erwerbsprozesses bei Céline nachweisen. Sie gelangt, wie Alexander, nur später, zu einer annähernd zielsprachlichen Genusmarkierung. 4. Schlussbemerkungen Der Vergleich der Kinder Alexander und Céline, die hinsichtlich der Balanciertheit in der Entwicklung ihrer beiden Zielsprachen differieren, legt nahe, dass der Entwicklungsprozess bei unausgeglichen bilingualen Kindern in qualitativer Hinsicht nicht notwendigerweise anders als der Entwicklungsprozess bei ausgeglichen bilingualen Kindern verläuft. Betrachtet man die syntaktische Entwicklung einzelner Phänomenbereiche, wie in diesem Beitrag Teilbereiche der Nominalphrase, so läßt sich nachweisen, dass bei unbalancierten Kindern die gleichen Entwicklungsmuster auftreten wie bei balancierten Kindern. Sie durchlaufen die gleichen Entwicklungsstadien und erreichen genau wie diese eine Phase, in der sie die 166 Natascha Müller/ Tanja Kupisch 50 55 60 65 70 75 80 85 90 95 100 2; 2 - 2; 4 2; 5 2; 6 2; 7 2; 8 2; 9 2; 10 2; 11 3; 0 - 3; 1 3; 2 - 3; 3 3; 4 - 3; 5 3; 6 - 3; 7 3; 8 - 3; 9 3; 10 - 4; 0 Alter Anteil der Determinanten mit korrekter Genusmarkierung (%) Alex Types Alex Token Céline Types Céline Token Abb. 19: Korrekte Genusmarkierung an Determinanten grammatischen Konstruktionen der Zielsprache angemessen verwenden. Die Annahme, dass der unbalancierte Erstspracherwerb qualitativ mit dem Zweitspracherwerb vergleichbar ist, wird durch die vorliegenden Ergebnisse widerlegt. Dies gilt nicht allein wegen der parallelen Entwicklungsabläufe im balancierten und unbalancierten Erstspracherwerb, sondern auch deshalb, weil die in diesem Beitrag besprochenen grammatischen Bereiche der Nominalphrase im Zweitspracherwerb als besonders anfällig gelten (cf. hierzu z. B. Müller 2003a). Der Vergleich der beiden Kinder verdeutlicht ferner, dass sich der unbalancierte Erwerb zweier Sprachen quantitativ vom balancierten Erwerb unterscheidet. Auf der Basis von Sprachentwicklungs- und Sprachpräferenzkriterien konnte aufgezeigt werden, dass sich das Französische in einem der bilingualen Kinder langsamer entwickelt und sich eine klare Sprachpräferenz (für das Deutsche) zeigt. Für das unbalancierte Kind Céline konnte Cordes 2002 belegen, dass häufig der Erwerb syntaktischer und morphologischer Eigenschaften im Deutschen bereits abgeschlossen ist, wenn er im Französischen einsetzt. Im Hinblick auf die Verzögerung liegt somit eine Parallele zum (sukzessiven) Zweitspracherwerb vor. Es muss jedoch betont werden, dass der Input Célines von Geburt an aus beiden Sprachen bestanden hat. In diesem Fall ist also die Frage berechtigt, inwieweit der durch die Familiensituation bedingte geringere französische Input der Grund für die langsamere Sprachentwicklung im Französischen sein könnte. Die Beantwortung dieser Frage stand jedoch im Vorhergehenden nicht im Zentrum des Erkenntnisinteresses. Der Beitrag hatte vielmehr den Nachweis zum Ziel, dass trotz einer feststellbaren Unbalanciertheit im bilingualen Erwerb dieselben Erwerbsmuster nachweisbar sind wie beim monolingualen und balancierten bilingualen Erstspracherwerb. Der vorliegende Beitrag, im Zusammenhang mit aktuellen Arbeiten zum Spracheneinfluß im bilingualen Erstspracherwerb, ist ein Schritt dahingehend, dass in Zukunft dieAussagekraft der Sprachdominanz bzw. der Sprachpräferenz für qualitative Entwicklungsabläufe beim bilingualen Kind stärker hinterfragt wird. Hamburg Natascha Müller/ Tanja Kupisch Bibliographie Chierchia, G./ Guasti, M. 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Je plaiderai pour le jugement inverse, en posant deux regards sur la situation: l’un géographique, pour rappeler les contrastes marqués entre les différents lieux de survivances dialectales; l’autre historique, qui replacera la situation présente dans sa filiation diachronique. Cette double démarche me permettra de proposer, en adaptant le concept de Berruto, une conception de la Suisse romande comme lieu de dilalie. Ce faisant, j’évoquerai à plusieurs reprises l’un des terrains très connus de la dialectologie francoprovençale, Évolène, terrain privilégié pour l’étude des contacts de langues et spécialement, justement, de la dynamique dilalique 2 . 2. Dilalie en Suisse romande «Diglossie» comme cas générique, «dilalie» comme cas particulier L’histoire du terme diglossie que dresse Lüdi 1990 montre à quel point les notions qu’il recouvre se sont diversifiées et entremêlées jusqu’à menacer son opérationalité. C’est pourquoi Lüdi propose d’«établir une typologie des situations diglos- 1 Je remercie Andres Kristol et Marinette Matthey de leur relecture attentive de ce texte. 2 L’analyse des modalités linguistiques du contact de langues à Évolène fait l’objet de ma thèse de doctorat La dynamique variationnelle au sein d’une communauté bilingue - Évolène, îlot francoprovençal en Suisse romande, inscrite à l’Université de Neuchâtel. Celle-ci constitue un des volets d’un projet de recherche plus étendu sur les langues à Évolène élaboré par Raphaël Maître, Marinette Matthey et Véronique Wild, qui intègre les aspects linguistiques et sociolinguistiques ainsi que la dimension de l’ethnologie de la communication: Pratiques langagières et répertoire linguistique en situation de contact: le cas d’Évolène VS (Suisse) - Une approche linguistique de la variation, du changement et de la transmission d’un dialecte minorisé dans un environnement plurilingue, dirigé par Andres Kristol et Bernard Py et financé par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (crédit n° 1214-064961.01); cf. Maître/ Matthey (sous presse) et Maître/ Matthey (à paraître). 171 La Suisse romande dilalique siques», en les caractérisant «sur un certain nombre d’axes de variation» (1990: 312a). Ce projet et sa formulation posent de fait la diglossie comme concept générique. Nous voudrions souligner deux avantages à cela: d’abord un avantage pratique, à savoir la possibilité de désigner par un seul terme l’ensemble des cas de figures dont l’article phare de Ferguson 1959 a lancé (ou redynamisé) l’étude: l’adoption d’un générique répond à un besoin mainte fois exprimé, par exemple par Scotton 1986 (cité par Berruto 1989: 556) qui a recours à la dichotomie terminologique broad diglossia ~ narrow diglossia, ou par Berruto lui-même qui propose l’expression «type of linguistic repertoire with functional/ status differences» comme générique dont diglossia serait une espèce (Berruto 1989: 556); ensuite l’avantage théorique de s’affranchir de la période de gestation et maturation du concept (cf. Prudent 1981: §1) pour reprendre pied sur la base de plusieurs décennies de recherches. Nous proposons donc que le terme diglossie désigne toute situation caractérisée par la coexistence au sein d’une même communauté linguistique de deux ou plusieurs langues fonctionnellement différenciées, langue étant pris dans son sens général de variété linguistique. Le terme diglossie stable peut s’appliquer aux situations diglossiques conçues comme (plus ou moins) stables dans l’approche descriptive, comme l’est habituellement la Suisse alémanique. Dans sa typologie des configurations de répertoires linguistiques, Berruto 1987 (également présentée par Lüdi 1990: 313a) propose, parmi quatre types de base 3 , celui de la dilalie, situation caractérisée par la coexistence de dialectes et d’un standard, dans laquelle le standard est langue maternelle d’une partie croissante de la population et assume pour eux toutes les fonctions (situation de l’Italie) 4 : Il en découle que dilalie désigne par définition un phénomène processuel. Si le processus concerné se poursuit jusqu’à son terme, il entraîne par lui-même la fin de la situation dilalique 5 . En cela, le concept de dilalie s’oppose à celui de diglossie stable. Le regard de la sociolinguistique sur la Suisse romande On peut se demander s’il est réaliste de vouloir étudier en Suisse romande les modalités sociolinguistiques du contact entre le français et un dialecte francoprovençal, dès lors que les dialectes autochtones romands sont souvent considérés 3 Le bilinguisme sociétal, la diglossie, la dilalie et le bidialectalisme. 4 La taille de la communauté linguistique prise en considération importe peu: «As such, the typology I am going to discuss provisionally here . . . tends to be independent from the size of the community under consideration. It can be suitable both for communities which have been established on the basis of national borders, and for communities of a much smaller size, such as regions, sub-regions, single towns and villages, etc.» (Berruto 1989: 552). 5 C’est pourquoi Berruto parle d’un concept pour désigner une étape transitoire: «a category just to designate this intermediate stage, which could be defined as one of transition» (1989: 567). 172 Raphaël Maître comme ayant pratiquement disparu et que les dernières survivances du continuum dialectal sont jugées négligeables. Chez Lüdi 1990 en effet, dans le paragraphe sur la «diversité des situations polyglossiques dans le monde francophone» (1990: §4.9), l’unilinguisme de «principe» de la Suisse romande et le caractère «personnel» des minorités linguistiques font que la Suisse romande ne figure pas parmi les polyglossies du monde francophone, même «en péril» 6 : «la population est en principe unilingue francophone (bien qu’il puisse y exister des minorités linguistiques personnelles importantes)» (1990: §4.9.1). Chez Boyer/ de Pietro 2002 7 , le même jugement d’absence de diglossie est justifié par l’aspect à la fois quantitativement faible et rural du phénomène: «La Suisse francophone, quant à elle, n’est pas diglossique: l’usage de la langue française, teintée de régionalismes lexicaux et prosodiques, y est généralisé, et les dialectes (relevant principalement du francoprovençal et, tout au nord, de la langue d’oïl) n’y sont plus parlés que dans quelques zones rurales» (2002: 108). La Suisse romande est encore désignée plus loin comme «la Romandie monoglossique» (ib.: 109). Pour Niederhauser, c’est le caractère résiduel des dialectes romands qui semble justifier qu’on ne doive pas s’en occuper: «Im Gegensatz zu den anderen Sprachregionen spielen die Mundarten in der frz.-sprachigen Schweiz keine Rolle; sind sie doch als Folge der starren monozentrischen Norm des Frz. (vor allem in den protestant. Kantonen) nahezu ausgestorben» (1996: 1843a). Davantage que les arguments explicités, on peut supposer que les intérêts scientifiques des chercheurs pèsent aussi de leur poids dans la construction d’un contexte où les survivances dialectales n’occupent pas de rôle réel (graphique 1 ci-dessous): «En Suisse romande . . ., c’est aux relations avec les voisins germanophones que les sociolinguistes se sont intéressés . . .: on peut en effet se demander s’il pourrait s’agir là d’une première étape vers l’avènement progressif d’une situation de plus en plus diglossique du fait de la domination économique exercée par la Suisse alémanique . . . » (Boyer/ de Pietro 2002: 111). 6 Cf. au contraire la situation alsacienne (Lüdi 1990: §4.9.3). 7 Boyer et de Pietro 2002 comparent les situations de contacts en Suisse romande et dans le Sud de la France, tout en faisant dialoguer leurs approches opposées des situations diglossiques, l’une soulignant leur aspect conflictuel, l’autre qui en fait au contraire ressortir l’équilibre. ALLEMAND FRANÇAIS Graphique 1: 173 La Suisse romande dilalique Le regard de la dialectologie sur la Suisse romande L’objet principal de la dialectologie n’est pas le contact linguistique, mais les dialectes eux-mêmes. Toutefois, l’explication des formes dialectales exige souvent le recours aux phénomènes de contact (emprunts, adaptations phonétiques, intégrations morphologiques, etc.). C’est pourquoi les modalités de contact entre dialectes autochtones et français constituent un cadre interprétatif nécessaire et, partant, un objet d’étude secondaire. 8 Ces trois domaines ont été investis au détriment du latin; cf. Marguerat 1971. Pour la pentaglossie fribourgeoise (latin, français, allemand, francoprovençal, alémanique), voir Lüdi 1989. C’est pourquoi Gauchat dresse en 1908 un survol historique de la répartition fonctionnelle entre dialectes autochtones et français en Suisse romande dès l’apparition du français (au xiii e siècle) jusqu’à l’aube du xx e siècle (Gauchat 1908: 261b- 62b). E. Schüle résume ce parcours en 1967: «L’histoire linguistique de la Suisse romande est caractérisée par la concurrence qui, dès le moyen âge, a opposé les patois indigènes au français de France» (Atlas de la Suisse: planche 28). Il énumère les domaines progressivement investis par le français: l’administration, la chancellerie, le notariat 8 , la communication supralocale, la littérature, la scolarité, la conversation ordinaire, la communication intrafamiliale. Schüle distingue en outre les voies sociale et géographique de la progression du français; c’est donc, avant la lettre, une conception qui correspond à la dilalie de Berruto: l’usage des langues en contact y est décrit comme dépendant des domaines, se différenciant géographiquement et socialement au sein de la communauté linguistique prise en compte (la Suisse romande en l’occurrence), et évoluant dans le temps. La carte 1c de la même planche, également présentée par E. Schüle, fait apparaître sur la base d’une enquête systématique trois zones principales où «le patois est le langage courant» d’une partie au moins de la population, en d’autres termes a conservé une fonction plus ou moins étendue de vernaculaire. Dans une seule commune, Évolène, le patois apparaît comme le langage courant de la population dans son ensemble; dans neuf autres communes (valaisannes, fribourgeoises, jurassiennes), il y est donné comme celui de la plupart des hommes âgés de plus de FRANÇAIS Dialectes autochtones francoprovençaux et oïliques Graphique 2: 174 Raphaël Maître 15 ans; et ainsi de suite: les patois se retrouvent avec fonction vernaculaire plus ou moins réduite (c’est-à-dire au moins parmi les hommes de plus de 70 ans) dans cinq des sept cantons de la Suisse romande: le Valais, Fribourg, le Jura, Vaud et Berne (commune de Roches) 9 . Cet éclairage de 1967 étant posé, lisons Knecht douze ans plus tard (1979: 255): «Si dans certaines zones rurales catholiques (Valais, Fribourg, Jura-Nord) le patois peut encore avoir une signification sociale, pour la très grande majorité des habitants de la Suisse romande, le dialecte est un monde étranger». Encore vingtquatre ans plus tard, et dans la perspective de notre démarche, nous inversons la formulation: si pour la très grande majorité des habitants de la Suisse romande, le dialecte est aujourd’hui un monde étranger, dans quelques zones le patois peut encore avoir une signification sociale. Si le phénomène en 2003 est quantitativement très peu important à l’échelle de la Suisse romande, il est certainement loin d’être insignifiant d’un point de vue sociolinguistique. Les Recensements fédéraux de 1990 et 2000 1,43 % de la population résidente de Suisse romande 10 : telle est, rappelons-le, la «minorité extrêmement petite» ayant indiqué le patois «comme langue parlée en famille (seul ou en plus du français ou éventuellement d’autres langues)» lors du recensement de 1990 11 (Lüdi/ Quiroga-Blaser 1997: 208). Ce qui amène les auteurs à conclure: «La présence du patois en Suisse romande est manifestement insignifiante, surtout comparée à la situation dans les régions de langue allemande et de langue italienne» (ib.). Mais ce chiffre global n’est pas le plus pertinent pour évaluer l’intérêt d’une situation pour la sociolinguistique; c’est en effet au niveau des communautés locales que Furer 1997: 272 focalise son analyse des données du même recensement pour le romanche: «Comme l’illustrent les cartes, le degré de diffusion de la langue romanche varie fortement d’une commune à l’autre. . . . Dans certaines communes formées de plusieurs villages, nous observons même des écarts considérables d’un village à l’autre». Par exemple, «dans la grande commune de Vaz, le romanche est deux 9 De plus, «les limites d’âge inscrites sur la carte ne veulent pas dire que pour les personnes plus jeunes d’un endroit le patois soit complètement éteint: pour plusieurs générations, il est encore l’affaire d’une minorité, ou son emploi n’est plus qu’occasionnel (à côté du français), ou enfin il reste quelques personnes connaissant encore le patois, mais ne le pratiquant plus dans un entourage devenu exclusivement français.» (Schüle 1967: carte 1c) 10 Pour d’autres faits et considérations sur la vitalité des dialectes gallo-romans en Suisse romande, voir Maître/ Matthey sous presse, et Kristol 1998. 11 La réflexion qui suit repose sur l’analyse approfondie des données du Recensement fédéral de la population suisse 1990 qu’ont menée Lüdi/ Werlen/ Franceschini et al. (1997). Je remercie l’Office fédéral de la statistique (OFS) et en particulier Caroline Gossweiler de m’avoir communiqué des données inédites du Recensement fédéral de la population 2000, qui sont données en regard de celles de 1990 lorsqu’elles sont comparables. 175 La Suisse romande dilalique fois plus présent dans les villages traditionnels (Lain 49,8 %, Zorten 42,4 %) que dans les stations touristiques (Valbella 23,9 %, Lenzerheide/ Lai 20,6 %)» (ib. N3). La grande variation des usages du romanche sur son territoire traditionnel est également soulignée par Solèr 1983 auquel renvoie Furer 1997: 270. Dans les aires linguistiques de contact fortement asymétrique que sont en Suisse les domaines rhéto-roman et francoprovençal, c’est effectivement au niveau de la communauté locale que l’étude des modalités de contact fait sens. C’est là que la langue locale assume ses fonctions de proximité et d’identité sociale: elle y est le plus souvent employée entre personnes qui se connaissent et s’en savent locuteurs, et surtout elle fonctionne comme emblème de l’identité de la communauté; être locuteur du patois ou ne pas l’être, vivre la diglossie du dedans ou du dehors, est un paramètre important de l’identité sociale (voir Maître/ Matthey à paraître). La judicieuse mise en perspective de la vitalité du romanche faite par Furer est aussi pertinente pour les dialectes francoprovençaux et oïliques de Suisse romande, et c’est peut-être pour avoir cherché à envisager les choses à l’échelle de toute la Suisse romande que la sociolinguistique en est arrivée le plus souvent à douter de l’intérêt pour elle des modalités d’usage des dialectes romands aujourd’hui. La proportion de dialectophones dans une communauté locale est liée, notamment, à l’homogénéité de sa population. Au xix e siècle déjà, l’hétérogénéisation des populations, souvent corollaire de l’industrialisation, a joué un rôle important dans le recul des pratiques dialectales (Kristol 1999: 8c). On peut vérifier le lien entre homogénéité et pratique dialectale aujourd’hui en comparant les taux de francophones, pris comme indice d’homogénéité (suivant Lüdi/ Quiroga-Blaser 1997: 172), avec la répartition des centres géographiques des patois (ib.: 210-12). C’est le district d’Hérens qui vient en tête des centres dialectophones en Suisse romande avec 27,4 % de population patoisante (2’336 personnes) 12 ; or c’est là que l’on constate également la plus haute concentration de francophones. Au niveau des communes, le taux record de dialectophones est détenu par Évolène avec 61,2 % (878 personnes) 13 , et c’est justement là qu’on trouve le taux record de francophones (plus de 95 %) 14 . Le district d’Entremont occupe la deuxième position pour le taux de francophonie et la troisième place parmi les centres dialectophones (Lüdi/ Quiroga-Blaser 1997: 172-75) 15 . Au vu des chiffres disponibles, force est de conclure que les usages vernaculaires des patois existent bel et bien aujourd’hui encore 16 . On relève en outre une nette 12 Ce taux s’élevait à 17,6 % en 2000, soit 1251 personnes sur les 7114 ayant donné au moins une réponse à la question: «Quelle(s) langue(s) parlez-vous régulièrement à la maison, en famille? » 13 49,3 % en 2000, soit 708 personnes sur 1436. 14 76,8 % en 2000, soit 1’103 personnes. 15 Gauchat (1908: 262b) avait vu juste: «Si [le patois] réussit à se conserver quelque part jusqu’à la fin de ce siècle, ce sera peut-être dans les vallées latérales du Valais». 16 Les chiffres cités sont en effet les produits d’une question focalisée sur les usages, et non sur les compétences (voir ci-dessus N12). Ils doivent être interprétés prudemment, comme l’a montré Kristol 1996; néanmoins c’est dans les régions où les pratiques dialectales sont les plus solides qu’ils sont sans doute les plus fiables. 176 Raphaël Maître différenciation entre usages familiaux et professionnels. À Évolène en 1990, par exemple, 34,2 % de la population active (193 personnes) indiquent le patois comme langue parlée au travail, contre 61,2 % en famille. Puisqu’un écart significatif se constate entre deux domaines de pratique, on peut affirmer qu’il y a répartition fonctionnelle des langues, donc diglossie. Ces chiffres du recensement renforcent les résultats de plusieurs études dialectologiques locales, par exemple Schüle 1971 ou Casanova 1971. La Suisse romande se trouve en fait dans la phase terminale de huit siècles de situation dilalique. La dilalie a en effet déterminé son histoire linguistique depuis le xiii e siècle. Le processus de substitution linguistique qui lui est lié a pris fin dans la plus grande partie du territoire, notamment dans les régions où, lors du recensement de 1990, le terme patois a vraisemblablement été employé pour désigner le français régional (cf. Kristol 1996 et Lüdi/ Quiroga-Blaser 1997: 212-14 notamment); mais dans d’autres, elle est encore en cours. Là, le dialecte autochtone, francoprovençal ou oïlique, conserve un rôle plus ou moins étendu comme vernaculaire. C’est pourquoi nous sommes d’avis avec Lüdi et Werlen que pour la sociolinguistique «il importe de relever l’actuel degré de maintien des patois romands» (Lüdi/ Werlen 1997: 39) et en particulier d’étudier leurs fonctions diglossiques. Leur omission dans la construction du contexte crée une lacune. En complétant l’un par l’autre les regards que la sociolinguistique et la dialectologie posent sur la Suisse romande, on peut aboutir à une représentation plus adéquate de sa réalité langagière, que l’on pourrait schématiser comme suit: Allemand Anglais Langues de migration Dialectes autochtones francoprovençaux et oïliques FRANÇAIS Graphique 3: Explication du graphique. L’allemand est situé au-dessus du français pour symboliser le caractère dominant de l’allemand exprimé par l’hypothèse de Boyer et de Pietro de «l’avènement progressif d’une situation de plus en plus diglossique du fait de la domination économique exercée par la Suisse alémanique» (2002: 111). 177 La Suisse romande dilalique Son caractère hypothétique est noté par le trait pointillé. La présence de l’anglais, également en position dominante et en pointillé, se justifie par la fonction croissante qu’il assume en Suisse: un demi-million de personnes indiquaient l’anglais comme principale langue de travail en 1990 (Franceschini 1997: 544), et «en sa qualité de langue de communication internationale, notamment dans les relations professionnelles, l’anglais joue un rôle majeur» (ib.: 543). Les langues de migration sont aussi représentées (Lüdi/ Py 2002). Note sur le lien entre les concepts de «dilalie» et de «microdiglossie» Certaines caractéristiques des situations dilaliques évoquées plus haut (par exemple l’emploi de la langue minorisée entre personnes qui se connaissent et s’en savent locuteurs) rappellent la microdiglossie, notion au centre de laquelle figure un usage très restreint de la langue minorisée. Elaboré par Trumper 1977, le concept est repris et appliqué à la situation béarnaise par Wüest/ Kristol 1985: 30- 33 17 . La question se pose ici de savoir si les concepts apparemment proches de dilalie et de microdiglossie ont leur place côte à côte en sociolinguistique, ou s’ils s’excluent mutuellement. Nous répondons que malgré la controverse dont ils font l’objet (cf. Trumper 1989 et Berruto 1989), ils s’articulent bien entre eux, la microdiglossie pouvant être considérée comme un «produit» de la dilalie. En effet, si cette dernière se poursuit assez longtemps, elle donne naissance, de par le processus de recouvrement fonctionnel qui la caractérise, à une situation précisément microdiglossique où les usages de la langue minorisée sont particulièrement restreints. Étudier les modalités de restriction des usages revient à opérer une coupe synchronique en phase avancée de la dilalie. 3. Dilalie et structures linguistiques Si la dilalie existe localement en Suisse romande, la question se pose à nouveau: a-t-elle des répercussions sur les structures des langues en contact? La dialectologie répond par l’affirmative à de nombreuses reprises. Gauchat, en 1908 déjà, présente des phénomènes de contact aux niveaux phonétique, morphologique et lexical (1908: 262b). Ses remarques seront approfondies tout au long du vingtième siècle. Ainsi, par exemple, Marzys 1971: 173 étudie comment les patois intègrent et adaptent des structures et éléments du français, aux niveaux lexical, morphosyntaxique et phonétique, dans le contexte «d’un type de bilinguisme particulier, d’une concurrence entre deux langues de même origine et de structure souvent très proche, dont l’une, de statut culturel et social supérieur, est en train 17 «Par microdiglossie, nous entendons . . . un état où la langue locale, parlée seulement par une partie de la population, ne joue plus qu’un rôle modeste» (Wüest/ Kristol 1985: 30). 178 Raphaël Maître de supplanter rapidement l’autre». Dans une démarche similaire, R. C. Schüle 1971: 202, après avoir dressé l’histoire des compétences langagières et établi les modalités socio-économiques et culturelles des choix de langues à Nendaz, montre comment des structures du français sont transférées en patois, «effets de la concurrence entre ces deux langues que chaque patoisant a aujourd’hui à sa disposition». Casanova 1971: 207-13 fait état d’une situation comparable à Bagnes. Inversant le point de vue, Voillat 1971: 217 s’attache à décrire les régionalismes phonologiques, morphologiques, syntaxiques et lexicaux du français régional dans une approche systémique, en montrant bien le caractère dynamique du système qu’il esquisse: «comment le français régional intègre-t-il les éléments hérités d’un système disparu à un autre système? En résulte-t-il un système nouveau? » Knecht et Py récapitulent (on notera que la formulation rappelle fortement la dilalie): Vu la distance linguistique non négligeable entre ces dialectes (ou patois) et le français, consolidée par l’absence de toute forme de continuum, des phénomènes de contact entre systèmes différents se sont produits constamment pendant toute la période de transition où le français a progressivement absorbé des domaines auparavant réservés aux dialectes, soit pendant la phase de bilinguisme patois/ français qui a duré du xvii e jusqu’à la première moité du xx e siècle. Ce processus a laissé de nombreuses traces aussi bien dans la substance du français que des patois. Alors que ces derniers ont été massivement francisés au cours de la dernière phase de leur emploi (Marzys 1971), le français a emprunté aux dialectes une série de traits phonétiques, morpho-syntaxiques et surtout lexicaux. (Knecht/ Py 1997: 1867a) Tout récemment, Chevalley 2002: 153 démontre, un corpus de 850 mots de l’Est vaudois à l’appui, la nécessité pour la lexicologie de concevoir le français régional comme «composite, fait de plusieurs couches» dont celle issue des structures formelles et sémantiques des adstrats/ substrats dialectaux autochtones. Il montre la force de «la double perspective multidialectale et diachronique» (2002: 148) que le GPSR est à même de poser sur le répertoire linguistique romand, grâce à son corpus phénoménal 18 qui s’étend sur environ sept siècles, pour appréhender la dynamique du français régional 19 : L’extraordinaire richesse des patois inventoriés nous habitue . . . à nous colleter avec l’infinie variation formelle des mots traités dans le GPSR ainsi qu’avec leur polysémie florissante, non pas une polysémie en arbre comme dans le cas d’une langue normée mais une «polysémie en buisson», ainsi que l’a qualifiée mon regretté collègue M. Casanova 20 . . . Grâce à leur insertion dans des microstructures essentiellement dialectales, c’est tant les formes que les sens des régionalismes qui sont éclairés par leur mise en rapport, au sein d’un même article, avec ceux de leur langue source. (Chevalley 2002: 148) 18 Voir Flückiger 2002. 19 Parmi les autres «couches» du français régional, celle formée des germanismes et phénomènes perçus comme tels a été abordée sous l’angle des représentations par Matthey (2003). 20 M. Casanova, «Problèmes de définition dans un dictionnaire pluridialectal», in: Les Vocabulaires nationaux suisses. Contributions à leur évaluation scientifique et culturelle (4 e Colloque de la Société suisse des sciences humaines, 1979), Fribourg 1982: 179. 179 La Suisse romande dilalique Continuum en Suisse romande et à Évolène À la différence de Knecht/ Py 1997 (citation ci-dessus), je pars de l’idee que les «nombreuses traces aussi bien dans la substance du français que des patois» peuvent justement être décrites, dans une démarche étique (Headland/ Pike/ Harris [ed.] 1990), en termes de continuum. Le fait de postuler que l’on peut mettre en évidence au niveau des structures - dans une démarche étique - un continuum structurel entre patois et français, n’empêche pas que l’on puisse émiquement parlant (ib.) - c’est-à-dire sur la base des représentations de leurs locuteurs - concevoir les deux langues comme distinctes, comme le fait Knecht par ailleurs (1985: 149): «les dialectophones ont eu de tout temps conscience qu’il s’agissait de deux langues différentes». Si l’approche étique conçoit la langue comme un ensemble de structures analysables objectivement à l’aide des outils de la linguistique formelle, l’approche émique va en effet à la recherche de la façon dont les locuteurs se représentent les langues. Ces deux conceptions linguistiques servent en soi des objectifs différents, mais sont ici complémentaires: c’est le fait de pouvoir se représenter deux langues comme distinctes qui permet de parler de contacts de langues et de dilalie; mais dans une démarche étique, un continuum structurel peut (c’est notre postulat) être identifié entre ces deux langues vécues comme distinctes. Notre étude en cours à Évolène a pour l’un de ses objectifs de mettre en évidence et de décrire un tel continuum structurel entre le patois et le français. Évolène est donc ici conçue, approchée, questionnée non pas pour le seul patois, mais primordialement en tant que situation de contact de langues, de bilinguisme et de diglossie. L’espoir est que cette manière de procéder, qui s’inscrit dans ce que l’on pourrait nommer une dialectologie de contact, pourra contribuer à rendre compte d’un aspect fondamental de la situation linguistique de la Suisse romande: la dilalie. Neuchâtel Raphaël Maître Bibliographie Atlas de la Suisse (1965-78), planches 28/ 28a (1967): «Patois et français en Suisse romande», Wabern-Berne Berruto, G. 1987: «Lingua, dialetto, diglossia, dilalia», in: G. Holtus/ J. Kramer (ed.), Romanica e Slavia adriatica. Festschrift für Œ arco Muljaci , Hamburg: 57-81 Berruto, G. 1989: «On the typology of linguistic repertoires», in: U. Ammon (ed.), Status and functions of languages and language varieties, Berlin: 552-69 Boyer, H./ de Pietro, J.-F. 2002: «De contacts en contacts: représentations, usages et dynamiques sociolinguistiques», in: A. Boudreau/ L. Dubois/ J. Maurais/ G. McConnel (ed.), L’écologie des langues. Mélanges William Mackey/ Ecology of languages. 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Lambot (ed.), Lexicologie et lexicographie francoprovençales. Actes de la Conférence annuelle sur l’activité scientifique du Centre d’études francoprovençales (Saint- Nicolas, 16-17 décembre 2000), Aoste: 23-40 Furer, J.-J. 1997: «Le romanche dans la région de langue romanche», in: G. Lüdi/ I. Werlen/ R. Franceschini et al. (ed.), Le paysage linguistique de la Suisse (Statistique de la Suisse. Recensement fédéral de la population 1990), Berne: 267-93 Gauchat, L. 1908: «Langues et patois», in: Dictionnaire géographique de la Suisse, vol. 5, Neuchâtel: 259-67 Headland, T. N./ Pike, K. L./ Harris, M. (ed.) 1990: Emics and Etics: The Insider/ Outsider Debate, Newbury Park (Frontier of Anthropology 7) Knecht, P. 1979: «Le français en Suisse romande: aspects linguistiques et sociolinguistiques», in: A. Valdman (ed.), Le français hors de France, Paris: 259-69 Knecht, P. 1985: «La Suisse romande», in: R. Schläpfer et al. 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Actes du Colloque international «Des langues collatérales (Amiens, 21-24 novembre 2001), Amiens Maître, R./ Matthey, M. à paraître: «Le patois d’Évolène aujourd’hui . . . et demain? », in: Actes du Colloque «L’Écologie des langues» (Institut de Memramcook, Université de Moncton, 21, 22 et 23 août 2002), Paris Marguerat, P. 1971: «Pratiques juridiques et usages linguistiques dans le domaine francoprovençal du xiii e au xvi e siècle», in: Z. Marzys/ F. Voillat (ed.), Colloque de dialectologie francoprovençale organisé par le Glossaire des patois de la Suisse romande (Neuchâtel, 23-27 septembre 1969). Actes, Neuchâtel/ Genève: 151-61 Marzys, Z. 1971: «Les emprunts au français dans les patois», in: Z. Marzys/ F. Voillat (ed.), Colloque de dialectologie francoprovençale organisé par le Glossaire des patois de la Suisse romande (Neuchâtel, 23-27 septembre 1969). Actes, Neuchâtel/ Genève: 173-94 181 La Suisse romande dilalique Matthey, M. 2003: «Le français langue de contact en Suisse romande», Glottopol n° 2 - Juillet 2003, Rouen [http: / / www.univ-rouen.fr/ dyalang/ glottopol/ telecharger/ numero_2/ 09matthey.pdf] Niederhauser, J. 1996: «Schweiz», in: H. Goebl/ P. H. Nelde et al. (ed.), Kontaktlinguistik. Ein internationales Handbuch zeitgenössischer Forschung, vol. 2, Berlin/ New York: 1836-54 Prudent, L.-F. 1981: «Diglossie et interlecte», Langages 61: 13-38 Schüle, R. C. 1971: «Comment meurt un patois», in: Z. Marzys/ F. Voillat (ed.), Colloque de dialectologie francoprovençale organisé par le Glossaire des patois de la Suisse romande (Neuchâtel, 23-27 septembre 1969). Actes, Neuchâtel/ Genève: 195-207 Solèr, C. 1983: Sprachgebrauch und Sprachwandel, Zürich Trumper, J. 1977: «Ricostruzione nell’Italia Settentrionale: sistemi consonantici. Considerazioni sulla diacronia», in: R. Simone/ U. 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La misma fórmula, aplicada a la misma persona, aparece también dos veces en el Libro de las cruzes (Hilty 1955: 33). No quiero volver a hablar del arabismo alfaquim, al cual, hace algunos años, dediqué un largo estudio (Hilty 1995). El objeto de la presente nota es el segundo sustantivo, mercet. Esta palabra no plantea problemas desde el punto de vista etimológico y fonético, pero sí desde el semántico. El magnífico Diccionario de la prosa castellana del Rey Alfonso X (Kasten/ Nitti 2002) explica mercet en la fórmula citada como «El que goza del favor de un jefe o rey», explicación seguramente atinada, corroborada alias por una de las traducciones latinas del Libro conplido, que traduce la fórmula como «suus medicus et suus factura» (Hilty 1994: 6). Factura, base de la palabra castellana hechura, tiene claramente el sentido indicado por el diccionario alfonsí. Pero ¿cómo llegó la palabra mercet, que en el mismo prólogo del Libro conplido aparece con su sentido normal de ‘favor, gracia’, a designar la persona que recibe el favor, la gracia? En un estudio publicado un año después de mi edición del Libro conplido intenté dar una respuesta a este interrogante (Hilty 1955: 33-36). Cité la frase siguiente, que aparece en el mismo Libro conplido: «E si el sennor de la .II. a casa fuere en la .X. a casa, uiuira de mercet del rey e ganara de su parte» (Hilty 1954: 200a l6-l8), añadiendo que, en la construcción «vivir de merced del rey», un cambio de la función de la preposición podía producir el sentido en cuestión. Para admitir tal cambio, sin embargo, sería necesario conocer en la lengua medieval ocurrencias de la preposición de con el sentido de ‘en calidad de’, sentido que tiene la preposición por ejemplo en giros modernos como «estar de capitán, hacer de gobernador», etc. Es verdad que en su estudio gramatical del Cantar de mio Cid R. Menéndez Pidal cita algunos ejemplos de la preposición de con el sentido indicado (Menéndez Pidal 1944: 380), pero en ninguno de los casos citados el complemento de la preposición designa una persona. Por eso, no consideré segura la explicación dada y, en una nota final, añadí que el carácter bifronte de la palabra, que en el mismo prólogo del Libro conplido aparece con los dos sentidos de ‘favor’ y ‘receptor de favor’, me hacía pensar en ciertas estructuras léxicas del árabe y que habría que buscar la solución del problema quizá en esa dirección. Desde la publicación de mi estudio ha pasado casi medio siglo. Nadie - que yo sepa - ha intentado, en todo este tiempo, explicar el origen del sentido que tiene mercet en los ejemplos señalados. Por eso, quiero volver a estudiar el problema, 183 Cinco notas ibero-románicas relacionadas con el Libro conplido apoyándome para ello en tres ejemplos que no conocía en 1955. El primero está registrado en el recién publicado Diccionario español de documentos alfonsíes (Sánchez 2000: 273). Aparece en un documento por el cual Alfonso X aprueba en Sevilla, el 22 de febrero de 1263, el deslinde de términos de Bella y Lucena con Benamejí. He aquí el texto: . . . al muy noble sennor don Alfonso por la gracia de Dios rey de Castiella e de Leon yo alcayd Aboambre de Ecija uuestro uasallo e uuestra mercet e yo Johan Perez el Elechan uuestro omne e uuestra mercet . . . besamos uuestras manos e uuestros pies como a sennor en cuya mercet biuimos. El citado diccionario define así las dos primeras ocurrencias de mercet en este texto: «Nombre que una persona se da a sí misma respecto de otra para mostrarle respeto y rendimiento.» Esta explicación podría inducir a creer que el empleo de la palabra mercet con el sentido de ‘receptor de favor’ sería el resultado de un acto individual y consciente que produciría ad hoc el sentido cuyo origen estamos buscando. No creo que sea así. Antes bien, el texto, que contiene también una ocurrencia de mercet en su acepción normal, parece probar sólo la existencia de las dos acepciones en la estructura semántica de la palabra. En la misma dirección apuntan los otros dos ejemplos nuevos, registrados en la segunda edición del Tentative Dictionary of Medieval Spanish (Kasten/ Cody 2001: 462). Se encuentran en las partes I y IV de la General Estoria de Alfonso el Sabio y prueban que la acepción en cuestión estaba integrada en la estructura semántica de la palabra mercet en el siglo XIII. He aquí los textos: E uinieron a Moysen, e dixieron le: «Tu merced somos nos, e contamos todos aquellos que nos diestes tu e los linages del pueblo de Israel, e por uuestro mandado fueron en la batalla de guisa que nin uno non fallescio . . . » (Solalinde 1930: 696a 3-7) . . . so sennor el Rey cuyo priuado el era & merced (General Estoria IV, fol. 51a, 3-4, cf. Kasten/ Nitti/ Anderson 1978) En vista de todos estos ejemplos, volví a mi antigua idea de buscar la solución del problema en la posibilidad de un calco semántico del árabe. Discutí la idea con el arabista Federico Corriente y mi amigo me llamó la atención sobre la raíz sn ‘hacer’ y el sustantivo san ah, que según el diccionario de Kazimirski tiene, entre otras, las siguientes significaciones: ‘action, oeuvre; bienfait, faveur, grâce; créature, protégé, élève’ (Kazimirski 1860: 1377). Además de la acepción general de ‘acción’, el sustantivo árabe tiene, pues, precisamente las dos acepciones que presenta mercet en los textos citados: ‘favor’, por un lado, y ‘persona favorecida’, por el otro. No cabe duda de que con esto hemos hallado el origen del sentido ‘receptor de favor’ que aparece en los ejemplos citados: es un calco semántico del árabe, que existe en la lengua alfonsí de manera más o menos generalizada, ya que aparece en obras científicas, en obras históricas y en documentos notariales. 184 Gerold Hilty Y quizá haya más: hemos citado la traducción latina del prólogo del Libro conplido, donde mercet se traduce por factura, base de la palabra castellana hechura. La historia de factura hechura puede explicarse dentro del ámbito latino-romance. Ya en latín clásico factura designaba tanto el acto de hacer (factio, operatio ) como, por metonimia, el resultado de este acto (figura, facies, statura). Sobre todo en autores cristianos adquiere las dos significaciones específicas, correspondientes a las dos indicadas, de creación por un lado y creatura por el otro (cf. ThLL s. factura). Partiendo de esta última acepción se puede llegar a la que tiene hechura, a saber ‘una persona respecto de otra a quien debe su empleo, dignidad y fortuna’. Sin embargo, ya que la raiz árabe que significa ‘hacer’ fue el punto de partida para el calco semántico estudiado en esta nota, calco que equiparó mercet a hechura, podemos preguntarnos si la historia de factura hechura no ha sufrido también, por lo menos en parte, el influjo de la raíz árabe sn ‘hacer’, en el sentido de que una evolución semántica, posible, en principio, en el ámbito latino-romance, fue favorecida o incluso provocada por el modelo de la palabra árabe san ah. 2. Influencias árabes en la sintaxis del Libro conplido En 1996 Álvaro Galmés de Fuentes publicó la segunda edición, «corregida y aumentada» de su tesis doctoral sobre las Influencias sintácticas y estilísticas del árabe en la prosa medieval castellana (Galmés 1996). No es mi intención reseñar aquí esta edición ni quiero aludir a las correcciones y adiciones con respecto a la edición de 1956 (Galmés 1956), ni aún menos comentar las dos notas (p. 16 N19 y p. 19 N26) por las cuales el autor intenta sacudirse de encima el reproche que se le había hecho de haber plagiado, en los párrafos «Orígenes de la prosa literaria española» y «Técnica de las traducciones alfonsíes», varios pasajes de mi «Introducción» a la edición del Libro conplido en los iudizios de las estrellas y de haberse presentado, injustificadamente, como descubridor del «emendador» y de las notas marginales del manuscrito del Libro conplido en las cuales aparece este importante personaje del escritorio alfonsí (cf. Hilty 1984; Hilty/ Galmés 1986). Lo único que deseo es examinar dos párrafos de la nueva edición de la memoria doctoral de A. Galmés en los cuales critica mi edición del Libro conplido, diciendo que yo presentaba un texto incorrecto por no haberme dado cuenta del influjo árabe en los pasajes en cuestión. El primer caso lo hallamos en el capítulo titulado «Expresión de la idea de un sujeto indeterminado y general» (p. 143-69), en uno de cuyos párrafos A. Galmés trata de mostrar que bajo el influjo del árabe en castellano la tercera persona del singular activo puede también expresar una idea impersonal (p. 153-61). Para ilustrarlo, cita - entre otros - tres ejemplos extraídos del Libro conplido (p. 159). El tercero es éste: «e yo digo que deve catar en este capítulo» y el autor añade en nota: «Obsérvese que en este último ejemplo G. Hilty, al no tener en cuenta el valor impersonal de la 3. a persona del singular, añade en su edición una n al verbo «deven», 185 Cinco notas ibero-románicas relacionadas con el Libro conplido de todo punto innecesaria.» Que la n sea necesaria o no para el Sr. Galmés, no me interesa. Como editor he tenido que publicar un texto basado correctamente en el manuscrito. Y en el manuscrito hay una abreviatura absolutamente clara por encima de la e, abreviatura que tiene que resolverse en n. Con un poco más de cuidado y leyendo el párrafo dedicado a las normas de transcripción en la «Introducción» de mi edición (p. lviii-lx), el Sr. Galmés habría podido darse cuenta de que la n no es invención de un pobre editor que no sabe árabe, sino que está en el manuscrito, si bien en forma abreviada. Visto que este ejemplo no encaja en el contexto de la tercera persona del singular activo en función impersonal, he examinado también los otros dos ejemplos del Libro conplido que el autor cita en el mismo párrafo. Helos aquí (corrijo entre paréntesis los errores de transcripción): E ayúdale (ayuda te) otrossí en la significatión d’aquel por quien demanda de las planetas estrannas en la VII casa e del sennor de la VII (VII casa) maguer non (no) la cate. E quando el significador fuera (fuere) en su decaimiento e llega a alguna planeta e aquella planeta non oviere en el logar del significador parte nin dignidat ninguna, es en semeiante del que (qui) pide por Dios a qui non conosce (connoce) e dal ración de pan. Estoy convencido de que estos dos ejemplos tampoco prueban lo que les quiere hacer probar el autor. Para mostrar que cate no tiene sentido impersonal basta citar la frase que precede y cuya construcción es paralela: E ayuda-te en la significacion del demandador de las planetas que fueren estrannas en el ascendente e del sennor del ascendente, maguer que non cate al ascendente. En esta frase la forma cate tiene un claro sujeto, a saber, el señor del ascendente. Del mismo modo, en la frase que sigue (la que cita A. Galmés) la forma cate no es impersonal. Su sujeto es el señor de la VII casa, y en el último ejemplo, la forma dal (= da-le) tampoco es impersonal, siendo su sujeto a qui non connoce. Los tres ejemplos del Libro conplido destinados a mostrar que bajo el influjo del árabe la tercera persona del singular activo puede tener sentido impersonal están mal interpretados y no prueban lo que tendrían que probar. No discuto el problema en sí. Digo sólo que el reproche que me hace A. Galmés es injustificado y que los ejemplos sacados del Libro conplido no sirven para su argumentación. Aún en otro contexto A. Galmés me reprocha no haber publicado un texto correcto por no tener en cuenta el influjo de la sintaxis árabe. Se trata del fenómeno de la aparición de la copulativa en la apódosis. A. Galmés cita cuatro ejemplos extraídos del Libro conplido para ilustrar este fenómeno (p. 190s.). En uno de los cuatro casos hay una nota que critica mi edición. He aquí el ejemplo y el comentario: Et si la infortuna fuere a amos e non ovieren catamiento de fortuna, et dannas el cuerpo. Comentario: G. Hilty, sin entender este giro, suprime la copulativa de la apódosis. 186 Gerold Hilty Que un editor suprimiera una palabra del manuscrito sin indicarlo, sería bastante grave. El Sr. Galmés, sin embargo, que no parece ser muy versado en paleografía, no se ha dado cuenta de que el mismo copista había suprimido la abreviatura de la conjunción, subpunteándola. Como en el caso anterior, he examinado los demás ejemplos sacados del Libro conplido para ilustrar la presencia de la copulativa en la apódosis. He aquí esos ejemplos: Si Mars fuere en signos de fuego et en términos de fuego o Saturno en los signos de tierra et en los términos térreos, et segund este judizio se camian los colores. Et si fueren contrarios et diversos e destruyen los unos a los otros, et será la significación e la fuerça e la victoria del más fuerte e del más firme e del más fortunado dellos. quando llegare aquel que significó por su llegamiento la muerte al grado daquel a quien se llegó corporalmente o a los grados de las quadraturas, et estonce será la ora de la muerte. Los tres ejemplos no tienen nada que ver con la presencia de la copulativa en la apódosis. Para comprender el primer texto, hay que tener en cuenta el texto que precede. Lo cito según mi edición: E si fuere el termino infortuna e entra en el planeta infortuna, puia en su mal e en su infortuna e en su danno, e mayor miente si fuere el signo conuiniente a la planeta en su natura e en su qualidat. Exiemplo d’esto: si Mars fuere en signos de fuego e en terminos de fuego, o Saturno en los signos de tierra e en los terminos terreos. E segund este iudizio se camian los colores (p. 7a). Es evidente que «E segund este iudizio . . . » no es una apódosis. Además, la conjunción e está escrita con letra mayúscula. El segundo ejemplo está mal transcrito por el Sr. Galmés en un punto esencial (además de otras pequeñas incorrecciones de transcripción): la conjunción e entre «diuersos» y «destruen» no existe en el manuscrito, y en su lugar sólo hallamos un signo de puntuación, por lo visto mal interpretado por el Sr. Galmés. Para interpretar correctamente el último ejemplo, hay que conocer otra vez el texto que precede: El tiempo de la muerte sera quando se ayuntare el almubtez del ascendente o la Luna con el sennor de la casa de la muerte o con la infortuna que lo infortuno, o que llegue a su quadradura o a su opposicion; estonce sera el tiempo de la muerte, e mayor miente si aquella signification fue por atal llegamiento que ouo entr’ellos. E si por otra manera fue, sera la ora de la muerte quando llegare aquel que significo por su llegamiento la muerte al grado d’aquel a quien se llego corporal miente o a los grados de las quadraduras, e estonce sera la ora de la muerte (p. 66a). Como se ve, tampoco este último ejemplo puede ilustrar el fenómeno de la presencia de la conjunción copulativa en la apódosis. Al principio de esta nota he dicho que no iba a hacer una reseña del libro de A. Galmés. Lo que he hecho ha sido únicamente examinar dos pequeños párrafos, 187 Cinco notas ibero-románicas relacionadas con el Libro conplido escogidos porque en ellos, al citar ejemplos del Libro conplido, el autor creyó necesario criticar mi edición y poner en duda mis conocimientos del árabe. El resultado de mi examen es negativo. Ninguno de los siete textos del Libro conplido demuestra lo que el autor desea demostrar con ellos. No hago ninguna extrapolación a los demás ejemplos del Libro conplido, que son unas tres docenas, ni muchísimo menos a los ejemplos extraídos de otras obras. Insisto, sin embargo, en el hecho siguiente: para descubrir influencias árabes en la prosa medieval castellana hay que apoyarse en textos castellanos correctamente leídos desde el punto de vista paleográfico y correctamente interpretados desde el punto de vista filológico. 3. Portugués antiguo xamoço En la actualidad estoy preparando la edición de las partes 6 a 8 del Libro conplido. De la Parte Séptima no se conserva la versión castellana, pero sí una traducción judeo-portuguesa de principios del siglo XV (Hilty 1982), que puede servir para colmar la citada laguna. El texto judeo-portugués presenta unos elementos léxicos dignos de ser examinados más de cerca. En el capítulo 52, por ejemplo, leemos la frase siguiente: E sabias que quando a Lua for quitando-se de fortuna e chegando a infortuna e aquela infortuna for en signo de forma de bestigo, aquela besta sera xamoça e mordedor e feridor. El adjetivo xamoço no está registrado - que yo sepa - en ningún diccionario. He aquí la forma hebrea del manuscrito: aswma . En cuanto a cuatro de las seis letras, la interpretación fonética no ofrece lugar a dudas: en la primera y en la tercera sílaba la alef representa una a. La interpretación de la mem (= m) y de la samech (= ç) también es segura. La única inseguridad reside en la transcripción de la consonante inicial y de la vocal tónica. En el manuscrito de la versión judeo-portuguesa del Libro conplido, la schin corresponde tanto a s como a x y la ho, tanto a o como a u. ¿Cuál es el sentido y cuál el origen de la palabra? Del contexto se puede deducir que se trata de una bestia brava, intratable, y esta significación nos orienta hacia un adjetivo árabe que encaja perfectamente en el contexto citado: el árabe andalús amús (clásico am s)‚ ‘intratable, desobediente’, del cual deriva también el catalán eixamús (Corriente 1999: 304; DECat., s. eixamús y xamós). En cuanto a la fonética, la consonante inicial tiene que ser entonces x-, la vocal tónica puede ser o o u, visto que los arabismos del portugués presentan ambos reflejos de la árabe (Steiger 1932: 351-356). Hasta que se encuentre un ejemplo de este arabismo transcrito en alfabeto latino o testimonios de un uso todavía vivo de la palabra, no sabremos, pues, si la forma del adjetivo portugués es xamoço o xamuço. Si esta pequeña inseguridad no reviste importancia alguna, sí me lo parece, sin embargo, el descubrimiento de este arabismo hasta ahora no registrado en la lexicografía portuguesa. 188 Gerold Hilty 4. Portugués antiguo engalho En el capítulo 101 de la Parte Séptima de la versión judeo-portuguesa del Libro conplido leemos: (La mansión lunar 22 ) é maa pera conprar servos, que o servo que i for conprado fara mal a seu senhor ou fugira e sera perfioso e mau, e é boa pera entrar en nave, salvo que sinifica que lhes auira engalho e cousas semelhantes . . . ¿Qué quiere decir engalho? Para responder a este interrogante podemos consultar, afortunadamente, las dos traducciones latinas del Libro conplido, basadas, como la versión judeo-portuguesa, en el original castellano, no conservado para la Parte Séptima. He aquí los textos latinos del paso que nos interesa: . . . accident ei magne inuolutiones anime sue pro magna uoluntate quam habebit redeundi (Aegidius de Thebaldis et Petrus de Regio) . . . accidet eis mala revolutio sue anime propter saporem revertendi (Alvarus) Según estas traducciones, engalho parece significar ‘nostalgia’. Sin embargo, el Grande dicionário da língua portuguesa de António de Morais Silva (Morais 1949- 58, s. v.) indica como única significación de la palabra engalho ‘seduç-o, engano’, y el Dicionário etimológico da língua portuguesa de José Pedro Machado (Machado 1967, s. v.) cita un solo ejemplo de engalho, perteneciente al Cancioneiro Geral, en el cual la palabra tiene efectivamente el sentido de engaño. Los demás diccionarios consultados ni siquiera registran la palabra. ¿Tenemos que rechazar la idea de atribuir a engalho el sentido de ‘nostalgia’? Creo que no. El punto de partida de nuestra argumentación es la palabra galho. La base etimológica de esta palabra es *galleus, adjetivo derivado de galla ‘agalla’. El sentido de *galleus será ‘en forma de agalla’, y esto significa ‘en forma de excrecencia, de protuberancia’. El diccionario de Morais registra para galho las acepciones siguientes (Morais 1949-58, s. v.) 1. Ramo de árvore 2. Parte do ramo que fica ligada ao tronco depois de partido o mesmo ramo; esgalho 3. Cacho, escádea 4. Cada grupo ou monte de cartas de um baralho 5. Chifre dos ruminantes 6. Briga, barulho 7. Ódio, zanga 8. Emprego ou ocupaç-o subsidiária que se exerce em horas vagas do principal; biscate, gancho No resulta difícil imaginarse cómo las acepciones 1 a 5 han podido desarrollarse desde una base semántica ‘excrecencia/ protuberancia’. También para la acepción 189 Cinco notas ibero-románicas relacionadas con el Libro conplido 8 tal desarrollo parece posible, visto que el trabajo en cuestión es algo adicional, que excede del trabajo normal. Para las acepciones 6 y 7 habrá que partir de la idea de un exceso, de una superabundancia en el campo emocional. No se trata de presentar aquí un análisis semántico exhaustivo de la palabra galho y de estudiar la historia de sus diferentes acepciones. Basta reconocer que éstas pueden proceder de una base común, formada por la idea de excrecencia/ protuberancia. Es más, las siguientes acepciones - no registradas aún en el diccionario de Morais y presentes en el nuevo Dicionário da Língua Portuguesa Contemporânea de la Academia das Ciências de Lisboa 2001 - no restan un punto de validez a esta afirmación: - O que atravanca o caminho; o que impede a livre circulaç-o - Náut. Cabo com que se manobra o pau da carga - Zool. Espinho que se encontra no bordo superior de certos peixes - Bras. Fam. Ligaç-o extraconjugal - Bras. Fam. Dificuldade, problema ou complicaç-o La situación cambia si enfocamos el verbo engalhar, del cual, según el diccionario etimológico de J. P. Machado engalho sería un derivado regresivo (Machado 1967, s. v.). El diccionario de Morais distingue entre dos verbos homónimos, uno derivado de galho, y otro cuya relación con galho le parece dudosa. El primero significaría ‘meter o meterse entre galhos, entalar-se’. Para el segundo se indican las acepciones siguientes (Morais 1949-58, s. v.): 1. Ant. Embaraçar, estorvar; impedir 2. Enganar; seduzir 3. Provinc. Entreter, distrair; desenfadar; desviar, engalhopar 4. Espalhar 5. Assalariar 6. Provinc.tras. Rabujar a criança, agitando os braços Si hallar un denominador común para todas estas acepciones sería difícil, más aún lo sería determinar en todas y cada una de ellas su relación semántica con galho. Es cierto que quizá las ideas de ‘embaraçar’ y de ‘impedir’ podrían relacionarse con la significación básica de galho, y se podría establecer también un vínculo entre la idea de ‘assalariar’ y la de ‘emprego ou ocupaç-o subsidiária’. Además, el ejemplo más antiguo de engalhar, citado por J. P. Machado (Machado 1967, s. galho), podría quizá relacionarse con la significación básica de galho. Se trata de un paso del Leal Conselheiro de D. Duarte que reza así: «Porém, conhecydo pellos padres antigos nom engalhavam algu˜ u pera seer frade ou irmytam . . . ». El editor explica engalhar por ‘exercer press-o’ (Piel 1942: 164). Sin embargo, todo esto no pasa de ser hipotético y no nos hace avanzar en la explicación de engalho con el sentido de ‘nostalgia’. Nos muestra sólo que el verbo engalhar no puede ser el punto de partida para la explicación que perseguimos y que éste ha de buscarse en el sustantivo galho con su significación básica. El sentimiento de la nostalgia, de la morriña es como una excrecencia interior, una excrecencia en el alma o el corazón. En este sentido, uno de los textos latinos habla de «in- 190 Gerold Hilty volutiones animae».Y no se trata de una explicación gratuita, ya que está probada por otra lengua románica, el retorrománico. En Suiza, los términos para expresar la nostalgia son increschantüm/ increschantüna en engadinés y encarschadetgna en sursilván (DRG s. increschantüm). Formas correspondientes existen en el retorrománico de las Dolomitas. La base de estas palabras es un sustantivo derivado del verbo latino increscere. Tenemos aquí el mismo prefijo iny la misma idea de algo que crece en el hombre que sufre de nostalgia, un sentimiento que invade y colma el alma, que amenaza con hacer estallar el corazón y que aprieta la garganta. En este sentido, la palabra engalho en su acepción de ‘nostalgia’ puede explicarse perfectamente. Sería interesante saber si aparece también en otros textos portugueses. 5. Portugués antiguo barilhar En el capítulo 90 de la Parte Séptima de la versión judeo-portuguesa del Libro conplido leemos: « . . . el (= Mercurio) é sinificador de toda mestria e moor mente das mestrias sutiis, assi como fazer etstorlab (= astrolabio) ou barilhar ou debuxar ou pintar. ¿Qué quiere decir barilhar? Las traducciones latinas muestran claramente que tiene que ser una variante de burilar, ya que emplean los verbos sculpere y foradare. Para explicar esta variante, tenemos que explicar primero el sustantivo buril, base del verbo burilar. Desgraciadamente, la etimología de buril está lejos de ser clara. W. von Wartburg quiere derivar buril de la palabra longobarda *boro ‘taladro’, que en italiano habría dado primero *borone y luego, con cambio de sufijo, burino. Esta forma se habría difundido a las demás lenguas románicas como término de artesanía (FEW 15/ 1: 191-92). Con esta explicación W. von Wartburg se opone a J. Corominas, para quien el centro de irradiación de buril fue Cataluña y la base etimológica, la raíz prerromana indoeuropea *bhor- ‘perforar’, base también del verbo latino forare (DECat., s. +bora/ borar; cf. también DCECH, s. buril). Ninguna de las dos explicaciones es aceptable. Lo muestran las primeras atestaciones. Helas aquí: castellano: borillador (1254), borillar/ burillar (1256), buril (1272-1275) (cf. Kasten/ Nitti 2002, s. v.). portugués: barim (1359), barilhar (1411), buril (1606) (cf. Machado 1967, s. buril, y texto arriba citado). catalán: borí (1401-1409) (cf. DECat., s. + bora/ borar). francés: burin (1420) (cf. FEW 15/ 1, s. *boro). italiano: burino (1427), bollino (1447) (comunicación personal de Max Pfister). occitano: burin (1506) (cf. FEW 15/ 1, s. *boro). 191 Cinco notas ibero-románicas relacionadas con el Libro conplido Es evidente que las atestaciones más antiguas se encuentran en castellano y en portugués, lo que, a mi modo de ver, excluye un origen longobardo/ italiano. Ya que la primera atestación catalana también es un siglo y medio posterior a las formas alfonsíes, parece improbable que haya de buscarse el centro de irradiación en Cataluña. Para explicar la palabra tenemos que partir de las formas castellanas y portuguesas. Analizando estas formas, echamos de ver que la sílaba inicial aparece en las tres variantes bar-, borbur-. Las formas con a pueden despertar un interés especial. La primera de ellas (barim) se cita en el Elucidário de Fr. Joaquim de Santa Rosa de Viterbo, sacada del pasaje siguiente del Instrumento de Pendorada de 1359: «Tres escudelas de prata chaans, com os sinaaes do dito Vasco de Sousa, feitos ao barim» (M. Fiúza 1993/ II: 21). En sus «Observações ao Elucidário do P. e Santa Rosa de Viterbo» J. Leite de Vasconcellos se preguntó si no habría que corregir barim en burim (RLu. 26 [1925-27]: 124) y J. P. Machado opina que la forma tiene que ser, efectivamente, burim y que la a de barim es el resultado de un «lapso» (Machado 1967, s. buril). En vista de la forma barilhar, en la cual la existencia de la a, transcrita con alef, es segura, esta opinión se revela equivocada. Además, la a de barilhar es significativa: según toda probabilidad, el original castellano traducido por el judío portugués contenía la forma borillar o burillar, más probablemente borillar, porque en el Libro Quinto aparece la forma borillador (Hilty 1954: 271a 53). El traductor cambió, pues, la vocal conscientemente. Por eso, conviene tener muy en cuenta las formas con a en el intento de buscar el origen de buril. Otro hecho importante para este intento: desde las primeras atestaciones la palabra es un término técnico con un sentido bien definido, designando un instrumento puntiagudo que sirve para grabar líneas en los metales. Posibles evoluciones semánticas o traslados metafóricos tendrían que haberse producido con bastante anterioridad a los primeros testimonios castellanos y portugueses. Además, las formas en barexcluyen una relación de préstamo luso-castellana. Último punto importante: la pluralidad de sufijos (-il e -in) muestra que el punto de partida para la explicación etimológica tiene que ser un sustantivo y no un verbo, del cual el sustantivo sería un derivado regresivo. En mi opinión, la base etimológica ha de buscarse en la palabra latina veru ‘asador, dardo’, combinada con el sufijo diminutivo -illu, combinación, a mi modo de ver, oriunda de Al-Andalus. He aquí la justificación de esta propuesta: - En primer lugar, resulta plausible que, dados la popularidad y el prestigio de los artesanos andalusíes, sus técnicas y, con ellas, los nombres de sus instrumentos se propagasen hacia el Norte. - Desde el punto de vista semántico se comprende perfectamente que al buril se haya dado el nombre de ‘pequeño asador, pequeño dardo’. - Para llegar a las citadas formas con a la evolución fonética no plantea problemas: la transformación de la sílaba pretónica er en ar se documenta en muchísimos casos. 192 Gerold Hilty - En cuanto a la evolución v b, en el romance andalusí «tenemos indicios generalizados de la confusión de / v/ con / b/ » (Corriente 2000-01: 224). Se puede añadir que las dos evoluciones er ar y v b aparecen también en la palabra barrena, que procede igualmente del romance andalusí y cuya base etimológica pertenece a la misma raíz que la que propongo para nuestro término (cf. DCECH s. barrena). - El sufijo -illu es el sufijo diminutivo principal en todo el léxico conservado del romance andalusí. Para verlo basta consultar el glosario botánico de Abulxayr, estudiado recientemente por F. Corriente (Corriente 2000-01). El resultado más frecuente es -el, pero «existe también un alomorfo {-íl}, fem. {-íla}» (Corriente 2000-01: 232). - En cuanto al sufijo -in, que aparece por primera vez en la forma portuguesa barim de 1359, no puede tratarse del sufijo latino -inu en evolución regular portuguesa, cuyo resultado sería -%o -inho. Más bien es de suponer que en el romance andalusí hayan coexistido dos formaciones diminutivas, una con -illu -il, otra con -inu -in . Los diminutivos en -in(o) son también frecuentes en el romance andalusí (cf. Corriente 2000-01: 233) y a veces los dos sufijos se combinan con un mismo sustantivo, como por ejemplo en gœattíl y gœattíno (Corriente 2000-01: 232 y 233) - Las evoluciones mencionadas explican las formas con la sílaba inicial bar-. ¿Cómo explicar aquéllas en bory en bur-? Creo que estas formas han sufrido el influjo de la familia latina de forare (forare, foratu, foramen, etc.). Los descendientes de esta familia presentan, en las lenguas y dialectos de la Península Ibérica, una duplicidad de resultados en la vocal de la sílaba inicial. En parte es o, en parte es u, sin que exista una explicación plenamente satisfactoria del segundo resultado, que es irregular (cf. DCECH s. horadar). Esto, sin embargo, no resta nada al hecho de que los reflejos de forare presentan -or y -ur en la sílaba inicial, del mismo modo que boril y buril, y desde el punto de vista semántico un influjo de la familia de forare sobre *baril se puede justificar sin dificultad. Una prueba de ello se encuentra incluso en el texto del Libro conplido que constituye el punto de partida de esta nota: en una de las traducciones latinas la correspondencia del verbo barilhar es foradare. La forma barilhar de la versión judeo-portuguesa del Libro conplido me ha hecho replantear el controvertido problema del origen de buril: espero haberle dado, con esta propuesta, una solución satisfactoria. Oberrieden/ Zürich Gerold Hilty 1 1 Agradezco cordialmente a mi amiga Itzíar López Guil la revisión estilística que ha hecho del texto de este estudio. 193 Cinco notas ibero-románicas relacionadas con el Libro conplido Bibliografía Academia das Ciências de Lisboa 2001: Dicionário da Língua Portuguesa Contemporânea, Lisboa Corriente, F. 1999: Diccionario de arabismos y voces afines en iberorromance, Madrid Corriente, F. 2000-01: «El romandalusí reflejado por el glosario botánico de Abulxayr», Estudios de dialectología norteafricana y andalusí 5: 93-241 Fiúza, M. 1993: Fr. Joaquim de Santa Rosa de Viterbo, Eluciário das palavras, termos e frases que em Portugal antigamente se usaram e que hoje regularmente se ignoram, ediç-o crítica por M. F., Porto/ Lisboa Galmés de Fuentes, A. 1956: Influencias sintácticas y estilísticas del árabe en la prosa medieval castellana, Madrid Galmés de Fuentes, A. 1996: Influencias sintácticas y estilísticas del árabe en la prosa medieval castellana, segunda edición corregida y aumentada, Madrid Hilty, G. 1954: Aly Aben Ragel, El Libro conplido en los iudizios de las estrellas, introducción y edición de G. H., Madrid Hilty, G. 1955: «El Libro conplido en los iudizios de las estrellas», Al-Andalus 20: 1-74 Hilty, G. 1982: «A vers-o portuguesa do Livro cunprido», BIBLOS 58: 207-67 Hilty, G. 1984: «Los orígenes de la prosa literaria castellana y el ‘emendador’ de Alfonso el Sabio», VRom.43: 168-71 Hilty, G. 1994: «El prólogo del Libro conplido y su interpretación. Un episodio en la historia de la investigación alfonsí», en: R. Baum/ K. Böckle/ F. J. Hausmann/ F. Lebsanft (ed.) , Lingua et Traditio. Geschichte der Sprachwissenschaft und der neueren Philologien. Festschrift für Hans Helmut Christmann zum 65. Geburtstag, Tübingen: 3-l4. Hilty, G. 1995: «El arabismo alfaquim», en: M. T. Cabré et al., Estudis de lingüística i filologia oferts a Antoni M. Badia i Margarit, Barcelona, I: 359-77 Hilty, G./ Galmés de Fuentes, A. 1986: «Diskussion - Discussion», VRom.45: 327-34 Kasten, L. A./ Cody, F. J. (ed.) 2001: Tentative Dictionary of Medieval Spanish (second edition, greatly expanded), compiled by L. A. K. and F. J. C., New York Kasten, L. A./ Nitti, J. J. (ed.) 2002: Diccionario de la prosa castellana del Rey Alfonso X, bajo la dirección de L. A. K. y J. J. N., New York Kasten, L. A./ Nitti, J. J./ Anderson, J. 1978: Concordances and Texts of the Royal Scriptorium Manuscripts of Alfonso X, el Sabio, microfichas, Wisconsin Kazimirski, A. de Biberstein 1860: Dictionnaire arabe-français, Paris Leite de Vasconcellos, J. 1925-27: «Observações ao Elucidário do P. e Santa Rosa de Viterbo», RLu. 26: 111-46 Machado, J. P. 1967: Dicionário etimológico da língua portuguesa, 2. a ediç-o, Lisboa Menéndez Pidal, R. 1944: Cantar de mio Cid. Primera parte: Crítica del texto - gramática, Madrid Morais Silva, A. de 1949-58: Grande dicionário da língua portuguesa, 10 a ediç-o, Lisboa Piel, J. M. 1942: Leal Conselheiro o qual fez Dom Eduarte, Rey de Portugal e do Algarve e senhor de Cepta. Ediç-o crítica e anotada organizada por J. M. P., Lisboa Sánchez, M. N. (ed.) 2000: Diccionario español de documentos alfonsíes, bajo la dirección de M. N. S. Madrid Solalinde, A. G. 1930: Alfonso el Sabio, General Estoria, Primera Parte, edición de A. G. S., Madrid Steiger, A. 1932: Contribución a la fonética del hispano-árabe y de los arabismos en el ibero-románico y el siciliano, Madrid Propuestas textuales para algunos sonetos del Marqués de Santillana Los Sonetos al itálico modo del Marqués de Santillana (1396-1458) son la primera adaptación del soneto italiano en la Península Ibérica. Desde 1975, los 42 poemas de la colección han sido objeto de cinco ediciones. A decir verdad, sólo las tres más recientes merecen atención: la de Kerkhof y Tuin, de 1985 1 ; la de Rohland de Langbehn, de 1997 2 , que, en cuanto al comentario, es más amplia, pero, en suma, menos rica en sugerencias textuales 3 ; y la de Pérez Priego, de 1983 4 , que menciono en último lugar porque la conozco sólo a través de las referencias de la profesora Rohland. A pesar de la cantidad de los estudios realizados entorno a los Sonetos, algunas de las composiciones han quedado sin un texto satisfactorio. En este artículo intento presentar propuestas filológicas para siete poemas de la colección. Excepto en uno de los casos, el procedimiento adoptado será el siguiente: 1. Reproducción del poema en cuestión según el manuscrito al que Kerkhof y Tuin atribuyeron más autoridad (Sd 5 o Ma 6 , según los casos). En este punto seguiré fielmente la primera parte de la edición de los autores holandeses, salvo en lo que concierne al cuerpo de variantes, del cual no repetiré más que pequeñas secciones. Después de la abreviatura del manuscrito guía, que aparece en cursiva, se indican las de los otros testimonios del respectivo texto (siempre que los haya) 7 . 2. Reproducción del poema según el texto crítico de Kerkhof/ Tuin (KT). 3. Indicación de las variantes introducidas por Rohland de Langbehn (RL), salvo las que son consecuencia de sus criterios gráficos, menos conservadores. 1 Í. López de Mendoza, Marqués de Santillana, Los Sonetos al itálico modo, edición de M. P. A. M. Kerkhof/ D. Tuin, Madison 1985. 2 En: Marqués de Santillana, Comedieta de Ponza, Sonetos, Serranillas y otras obras, edición de R. Rohland de Langbehn, estudio preliminar de V. Beltrán, Barcelona 1997. 3 Sin enumerar los casos discutidos abajo, señalo que las lecciones de Kerkhof/ Tuin 1985 son mejores en los siguientes versos: XVIII 8, XXI 12, XXX 11, XL 3. En cuanto a XIX 6 es preferible la versión de Rohland de Langbehn 1997; además, es mejor su explicación de XX- XIII 12. 4 En: Marqués de Santillana, Poesías completas, edición de M. Á. Pérez Priego, vol. I, Madrid 1983. 5 Salamanca, Biblioteca Universitaria 2655. 6 Madrid, Biblioteca Nacional 3677. 7 Mi = Madrid, Biblioteca Nacional 2882; MHa = Madrid, Biblioteca de la Real Academia de la Historia 2-7-2 MS. 2; Pa = Paris, Bibilothèque Nationale 226; Pe = ibidem, 230; Ph = ibidem, 313. 195 Propuestas textuales para algunos sonetos del Marqués de Santillana 1 VI (Sd, Ma, Mi, Pa, Pe, Ph) VI (KT) El agua blanda en la peña dura El agua blanda en la peña dura faze por curso de tiempo señal faze por curso de tiempo señal, e la rueda rodante la ventura e la rueda rodante la ventura trasmuda o troca del geno humanal trasmuda o troca del geno humanal. pazes he visto apres grand rotura Pazes he visto aprés grand rotura, atarde tura bien nin faz’el mal atarde tura el bien nin faz’el mal; mas la mi pena jamas ha folgura mas la mi pena jamás ha folgura nin punto çessa mi langor mortal nin punto çessa mi langor mortal. Por ventura diras ydola mia Por ventura dirás, dola mía, que a ti non plaze del mi perdimiento que a tí non plaze / del: de/ mi perdimiento, antes reprueuas mi loca porfia antes reprueuas mi loca porfía. di que faremos al ordenamiento Di, ¿qué faremos al ordenamiento de amor que priua toda señoria de Amor, que priua toda señoría, e rige e manda nuestro entendimiento e rige e manda nuestro entendimiento? 10 Sd, Ma: del] Mi, Pa, Pe, Ph: de] RL: 6 faze’l mal,] 10 del] El primer terceto suena mejor si se ponen los v. 9-10 entre signos de interrogación. El «antes» del v. 9 es, sin duda, adverbio antitético (‘al contrario’). He aquí el texto revisado del terceto: ¿Por ventura dirás, dola mía, que a tí non plaze del mi perdimiento? Antes, reprueuas mi loca porfía. 2 IX (Sd, Ma, Mi, Pa, Pe, Ph) IX (KT) Non es el rayo del febo luziente Non es el rayo del Febo luziente, nin los filos de arabia mas fermosos nin los filos de Arabia más fermosos que los vuestros cabellos luminosos que los vuestros cabellos luminosos, nin gemma de topaza tan fulgente nin gemma de / topaza: estupaza/ tan fulgente. eran ligados de vn verdor plaziente Eran ligados de vn verdor plaziente e flores de jazmin que los hornaua e flores de jazmín que los ornaua, e su perfecta belleza demonstraua e su perfecta belleza mostraua qual biua flamma o estrella d’oziente [sic] qual biua flamma o estrella d’Oriente. Loo mi lengua maguer sea indigna Loó mi lengua, maguer sea indigna, aquel buen punto que primero vi aquel buen punto que primero vi la vuestra ymagen e forma diuina la vuestra ymagen e forma diuina, tal commo perla e claro rubi tal commo perla e claro rubí, e vuestra vista tarsica e benigna e vuestra vista társica 8 e benigna, a cuyo esguarde e merçed me di a cuyo esguarde e merçed me di. 8 Según F. González-Ollé, «De la etimología de ‘társica’ al tópico de los ‘ojos verdes’», en: Studia hispanica in honorem R. Lapesa, vol. I, Madrid 1972: 289-94 y Pérez Priego, ed. cit., ad locum, «társica» significa ‘verde’. 196 Tobias Leuker 7 Sd: demonstraua] ceteri: mostraua] RL: 4 topaza] fulgente; ] 5 eran] 6 jazmín,] 7 demostrava] En los v. 6-7 es preferible sustituir las formas verbales del singular por las respectivas del plural, ya que está claro que el sujeto del v. 7 es, de nuevo, «los cabellos»: mientras el «jazmín», con toda su blancura o amarillez, apenas puede aparecer cual «viva llama», lo contrario ocurre con el pelo de la dama cantada, ya loado por su luminosidad en los v. 3-4. También en el v. 6 el plural es más plausible: el verbo se refiere casi seguramente a «flores», y no a «jazmín». Propongo, entonces, leer: Eran ligados de vn verdor plaziente e flores de jazmín que los ornauan, e su perfecta belleza mostrauan qual biua flamma o estrella d’Oriente. 3 XI (Sd, Ma, Mi, Pa, Pe, Ph) XI (KT) Despertad con afflato doloroso Despertad con afflato doloroso, tristes sospiros la pesada lengua tristes sospiros, la pesada lengua; mio es el daño e vuestra la mengua mío es el daño e / vuestra: suya/ la mengua que yo assi biva jamas congoxoso que yo assí biva jamás congoxoso. por ventura sera que haure reposo ¿Por ventura será que hauré reposo quando recontares de mis vexaçiones quando recontares mis vexaçiones aquella a quien sus crueles prisiones aquélla a quien sus crüeles prisiones ligan mis fuerças con perno amoroso ligan mis fuerças con perno amoroso? Quieres que muera o biva languiendo ¿Quieres que muera o biva languiendo, e sea occulta mi graue dolençia e sea occulta mi graue dolençia, la qual me gasta e va dirruyendo la qual me gasta e va dirruyendo, e sus langores non han resistençia e sus langores non han resistençia? de que temedes ca yo non entiendo ¿De qué temedes? , ca yo non entiendo morir callando sea grand sçiençia morir callando sea grand sçiençia. 3 Sd, Ma: vuestra] Mi, Pa, Pe, Ph: suya] RL: 3 vuestra] 7: ‘aquella] 6 Sd, Ph: recontares] Ma: contaredes] Mi: quanto te encontrares] Pa: recuentare] Pe: recontare, 6 Sd: de] ceteri: de om.] Comenta muy bien Rohland de Langbehn que la expresión «a quien sus» (v. 7) equivale a ‘cuyas’, y que, en el v. 9, uno se espera una forma del plural en vez del singular «quieres». Aquella forma, según el uso del Marqués y de su época, tendría que ser queredes, palabra incorporable en el poema si se admite la posibilidad de una sinalefa que reúna «muera» y «o». Sinalefas de este tipo a veces figuran en la obra de Santillana: basta mirar el v. 4 del soneto VI. Para Rohland, así como para mí, es innegable que ambos tercetos del poema XI se dirigen a los suspiros que el 197 Propuestas textuales para algunos sonetos del Marqués de Santillana poeta ya había invocado al principio de su composición. ¿Y después? Los manuscritos Sd y Ph y las ediciones KT y RL sugieren un cambio de destinatario dentro del apóstrofe, al pasar del primero al segundo cuarteto: en éste, las palabras del Marqués ya no se dirigirían a sus suspiros, sino a su lengua. Tal cambio sería, ya de por sí, muy brusco y feo. Pero hay más: tal como los leemos arriba, los v. 3-6 están caracterizados por una incoherencia lógica nada ligera. Al final de la primera estrofa, el yo poético se muestra seguro de llegar al deseado reposo si sus suspiros sueltan su lengua, mientras que al comienzo de la segunda, el éxito de este remedio le parece, de repente, dudoso («¿Por ventura . . . ? »). Los defectos indicados son, a mi entender, demasiado graves para poder ser atribuidos a Santillana. Según creo, serían necesarias dos enmiendas: 1. escribir «recontaré» en vez de «recontares». 2. distinguir dos preguntas dentro del segundo cuarteto. Con todo eso, y tomando en cuenta también el texto ofrecido por Rohland de Langbehn, se llega a la siguiente versión del soneto XI: Despertad con afflato doloroso, tristes sospiros, la pesada lengua. Mío es el daño y vuestra la mengua que yo assí biua jamás congoxoso. ¿Por ventura será que hauré reposo? ¿Quándo recontaré mis vexaçiones ‘aquella a quien sus crüeles prisiones ligan mis fuerças con perno amoroso? ¿Queredes que muera o biua languiendo, e sea occulta mi graue dolençia, la qual me gasta e va dirruyendo, e sus langores non han resistençia? ¿De qué temedes? , ca yo non entiendo morir callando sea grand sçiençia. 4 XVI (Sd, Ma, MHa, Mi, Pa, Pe, Ph) XVI (KT) Amor debdo e voluntad buena Amor, debdo e voluntad buena doler me fazen de vuestra dolor doler me fazen de vuestra dolor, non poco me pena vuestra pena non poco me pena vuestra pena, e me tormenta la vuestra langor e me tormenta la vuestra langor. çierto bien siento que non fue terrena Çierto bien siento que non fue terrena aquella flamma nin la su furor aquella flamma nin la su furor que vos inflamma e vos encadena que vos inflamma e vos encadena, infima carçel mas çeleste amor ínfima cárçel, mas çeleste amor. Pues que dire remedio es oluidar Pues, ¿qué diré? Remedio es oluidar; mas animo gentil atarde oluida mas ánimo gentil atarde oluida, e yo conosco ser bueno apartar e yo conosco ser bueno apartar. 198 Tobias Leuker pero desseo consume la vida Pero desseo consume la vida; assi diria siruiendo esperar assí diría, siruiendo, esperar ser qualque aliuio de la tal ferida ser qualque aliuio de la tal ferida. v. 7 Sd, Ma: e] MHa, Pa, Ph: nin] Pe: nyn RL: 5 Çierto,] 7 inflama, nin] 11 apartar,] 12 pero] Los editores del soneto no tuvieron en cuenta que el soneto XVI contiene un diálogo ficticio entre el Marqués y el amigo a quien el poema está dirigido. La siguiente versión del texto no sólo añade cierto número de comillas, sino también hace propias dos de las propuestas de Rohland de Langbehn. Además, he preferido cambiar la segunda palabra del soneto, «debdo», por «debido», para que el verso primero ya no resulte hipométrico: Amor debido e voluntad buena doler me fazen de vuestra dolor, non poco me pena vuestra pena, e me tormenta la vuestra langor. Çierto, bien siento que non fue terrena aquella flamma nin la su furor, que vos inflamma; nin vos encadena infima cárçel, mas çeleste amor. Pues, ¿qué diré? Remedio es oluidar. «Mas ánimo gentil atarde oluida.» E yo conosco ser bueno apartar. «Pero desseo consume la vida.» Assí diría siruiendo esperar ser qualque aliuio de la tal ferida. 5 La corrección que intento proponer en este párrafo hace referencia al v. 6 del soneto XX, presente en Sd, Ma y MHa. Tratándose de una intervención muy corta, no reproduzco la versión del manuscrito guía (Sd) ni la propuesta por KT. El texto que sigue contiene, además del cambio que creo imprescindible, otros menos esenciales, que, como aquél, conciernen a la puntuación. El soneto está dedicado al Guadalquivir; la «noble çibdad» mencionada en el verso 2 es, como bien vieron Kerkhof y Tuin, casi seguramente Sevilla, de cuya nobleza singular discurren ya fuentes tempranas como la Primera Crónica General, y cuyo nombre, en documentos oficiales del siglo XV, solía introducirse con la fórmula «la muy noble cibdad» 9 . 9 Cf. M. Á. Ladero Quesada, Historia de Sevilla. La ciudad medieval, Madrid 3 1989, p. 49-51 y 170. 199 Propuestas textuales para algunos sonetos del Marqués de Santillana XX Doradas ondas del famoso río que baña en torno la noble çibdad, do es aquella, cuyo, más que mío, soy e possee la mi voluntad: pues qu’en el vuestro lago e poderío es la mi barca, veloçe cuytad, con todas fuerças e curso radío, e presentadme a la su beldad. Non vos impida dubda nin temor de daño mío, ca yo non lo espero; y si viniere, venga toda suerte, e si muriere, muera por su amor: murió Leandro en la mar por Hero, partido es dulçe al afflicto muerte. Lo que quisiera recomendar es considerar «veloçe» (v. 6) como adverbio referido a «cuytad», y no como determinante adjetival de «barca». La palabra «veloçe» es un italianismo algo particular. En italiano, los verbos de movimiento, con los cuales veloce aparece con más frecuencia, se acompañan de formas adjetivales en vez de adverbiales, por ejemplo: vado veloce ‘voy velozmente’, y no *vado velocemente. En el plural, andiamo veloci, resulta claramente la naturaleza adjetival del determinante. Al encontrar expresiones del tipo vado veloce en sus manuscritos italianos, el Marqués debe de haber creído que veloce era un adverbio invariable, transfiriéndolo como tal en su soneto. En efecto, no tendría ningún sentido que Santillana, en el contexto de su poema, subrayase la velocidad de su barca (metafórica). En la versión presentada arriba, el v. 7 del soneto, «con todas fuerças e curso radío», da más ahínco a «veloçe», parafraseándolo. 6 XXXVII (Ma) XXXVII (KT) Adiuinatiuos fueron los varones Adiuinatiuos fueron los varones de galilea quando los dexo de Galilea, quando los dexó nuestro maestro mas sus corazones nuestro Maestro, mas sus coraçones non se turbaron punto nas [sic] que yo non se turbaron punto más que yo. por mi sabidas vuestras estaçiones Por mí sabidas vuestras estaçiones, vuestro camino el qual me mato vuestro camino, el qual me mató; e asi non causan las mis afliciones e asi non ca[n]san las mis afliciones avnque si vuestro era vuestro so avnque si vuestro era, vuestro so. ffaçed agora como comedida Ffaçed agora como comedida, non me matedes mostrad piadosa non me matedes, mostrad[vos] piadosa. façed agora como fizo dios Façed agora como fizo Dios e consoladme con vuestra venida e consoladme con vuestra venida; cierto faredes obra virtuosa cierto faredes obra virtüosa 200 Tobias Leuker si me valedes con vuestro socos. si me valedes con vuestro socós. RL: 2 Galilea] 4 yo,] 5 por] 7 causan] 8 aunque,] só] 10 mostraos] 12 venida: ] Las dificultades principales del poema están en su segunda estrofa, que empieza con una construcción poco usual que imita el ablativo absoluto latino y contiene una palabra, «causan», que, por más que Rohland de Langbehn la defienda, ciertamente no es original. La propuesta de Kerkhof y Tuin, «cansan», tampoco es satisfactoria, mientras que sí lo sería, a mi entender, la sustitución de «causan» por «çessan». Efectuándola, el sentido de los v. 7-9 resultaría: ‘Aunque yo sé los lugares donde estáis, y el camino que hacéis (y que me dio la muerte), ni siquiera así cesan mis aflicciones’. Hasta ahora, ninguno de los editores ha reconocido lo refinado del poema, que confronta la situación del yo amante con la de los apóstoles, cuando Jesús iba a abandonarles. La perplejidad de los discípulos se debía al hecho de que no supieran las futuras vías y estancias de su Maestro, mientras que la del poeta no halla fin, aunque sabe las actuales (y tal vez también las proyectadas) de su dama. El camino futuro de Cristo es el via crucis, que, para los apóstoles, será dolorosísimo; el de la dama, sin embargo, tiene un efecto todavía peor porque, según sostiene el Marqués, le ha llevado a la «muerte» 10 . El neologismo inicial del poema, «adiuinatiuos», significa ‘inseguros’ (véase la nota de Kerkhof y Tuin). Rohland de Langbehn no sólo explica mal la palabra, sino que su comentario al soneto XXXVII contiene toda una serie de paráfrasis erróneas. La razón de su naufragio crítico está en la equivocada identificación del lugar bíblico aludido por el Marqués. No cabe duda de que es el siguiente, sacado del décimo sexto capítulo del evangelio según San Juan. Mi cita parte de una profecía de Jesús y comprende el debate que provoca: - Modicum et iam non videbitis me, et iterum modicum et videbitis me, quia vado ad Patrem. - Dixerunt ergo ex discipulis eius ad invicem: - Quid est hoc quod dicit nobis: «modicum et non videbitis me, et iterum modicum et videbitis me, et quia vado ad Patrem? » - Dicebant ergo: - Quid est hoc quod dicit «modicum»? Nescimus quid loquitur. - Cognovit autem Iesus quia volebant eum interrogare, et dixit eis: - De hoc quaeritis inter vos, quia dixi: «modicum et non videbitis me et iterum modicum et videbitis me». Amen, amen, dico vobis quia plorabitis et flebitis vos, mundus autem gaudebit; vos autem contristabimini, sed tristitia vestra vertetur in gaudium. (Juan 16, 16-20) He aquí, en conclusión, los v. 5-8 del soneto XXXVII en versión corregida: Por mí sabidas vuestras estaçiones, vuestro camino, el qual me mató, e así non çessan las mis afliciones, aunque, si vuestro era, vuestro só. 10 Algo semejante a la segunda parte de mi explicación se lee en KT, p. 100: «El camino que la dama amada tomó al abandonar a su amante (yo poético) es una ‹via dolorosa› para él.» 201 Propuestas textuales para algunos sonetos del Marqués de Santillana 7 XXXVIII (Ma) XXXVIII (KT) Leño filece qu’el grant poderio Leño [felice] qu’el grant poderío que todo el mundo no pudo ajubar que todo el mundo no pudo ayubar, en cuyo pomo yua el señorio en cuyo pomo yua el señorío de zielos tierras arenas e mar de çielos, tierras, arenas e mar; sin altercaçion e sin desuio sin altercaçiones e sin desuio mas legra e gratamente sin dubdar mas [leda] e gratamente sin dubdar, en el tu cuello le pasaste el rrio en el tu cuello le pasaste el rrío que non sin causa se deuio negar que non sin causa se deuió negar. jaian entre los santos admirable Jaián entre los santos, admirable por fuerça insigne e grant estatura por fuerça insigne e grant estatura, de quien yo fago comemoraçion de quien yo fago comemoraçión, faz por tus rruegos por el espantable faz, por tus rruegos, por el espantable passo yo pase en naue segura passo yo pase en naue segura, libre del golfo de la dapnaçion libre del golfo de la dapnaçión. RL: 2 felice] 5 altercación] 6 leda] gratamente,] En el único manuscrito, al poema le precede una rúbrica que dice: «Otro soneto qu’el Marqués fizo en loor de San Cristóbal.» En KT (p. 101) hallamos válidas indicaciones para la comprensión de la primera estrofa del texto: «1 leño: San Cristóbal es comparado con una embarcación. En la poesía italiana desde Dante y Petrarca abundan los ejemplos de legno por ‘nave’. Nótese la forma italiana felice.» «3 pomo: el tope del mástil; del lat. pomus . . . El hombro de San Cristóbal es comparado con el ‘pomo’ del mástil.» Menos convincente es la nota al v. 2, «ayubar: ayudar; del lat. adjuvare», aceptada también por Rohland de Langbehn. Tal vez no sea casual que ninguno de los dos editores nos ofrezca una paráfrasis de los v. 1-2 del poema: si atribuimos a «ajubar» el sentido de ‘ayudar’ es imposible traducirlos. En realidad, «ajubar» significa algo muy diverso: es una variante del verbo ajobar, ‘levantar una carga’ (derivado de *geba gibba ‘joroba’), documentado en varios textos antiguos, desde el Libro de Alexandre (1240-1250) hasta la Gaya Ciencia (1474-1479) de Pedro Guillén de Segovia 11 (la alternancia o/ u en la sílaba que precede la tónica no es rara en el español del siglo XV) 12 . En los v. 1-2 cabe sustituir una de las dos ocurrencias de «que», ya que en lo que sigue el apóstrofe «leño felice» se encuentra una sóla expresión verbal, «pudo ajubar». De entre las 11 Para ajobar, véanse J. Corominas/ J. A. Pascual, Diccionario crítico etimológico castellano e hispánico, 6 vol., Madrid 1980-91, vol. I (1980), p. 96-97; M. Alonso, Diccionario medieval español, 2 vol., Salamanca 1986, vol. I, p. 195; B. Müller, Diccionario del español medieval, 2 vol. (hasta ahora), Heidelberg 1994s., vol. II (1995), p. 657, donde, además de ajobo, ‘carga que se lleva encima’ (Juan Ruiz, Libro de Buen Amor), también está documentado, por vez primera, el adjetivo verbal ajobador, presente en un texto alfonsí. 12 Otros ejemplos en: R. Lapesa, Historia de la lengua española, Madrid 9 1981, p. 280. 202 Tobias Leuker dos alternativas posibles, «Leño felice del grant poderío, / que todo el mundo no pudo ajubar» y «Leño felice qu’el grant poderío / de todo el mundo no pudo ajubar», la segunda es de rechazar por no ser compatible con la tradición legendaria. He aquí el episodio de la travesía del río según la Leyenda aurea: Christophorus igitur puerum sibi in humeris elevans et baculum suum accipiens flumen transiturus intravit. Et ecce, aqua fluminis paulatim intumescebat et puer instar plumbi gravissime ponderabat; quantoque magis procedebat, tanto amplius unda crescebat et puer magis ac magis Christophori humeros pondere intolerabili deprimebat, adeo ut Christophorus in angustia multa positus esset et se periclitari plurimum formidaret. Sed cum vix evasisset et fluvium transfretasset, puerum in ripa deposuit eique dixit: «In magno, puer, me periculum posuisti et adeo ponderasti quod si totum mundum super me habuissem vix maiora pondera persensissem». Ad quem puer respondit: «Ne mireris, Christophore, quia non solum totum mundum super te habuisti, sed etiam illum qui creavit mundum tuis humeris baiulasti. Ego enim sum Christus rex tuus, cui in hoc opere ipse deservis . . . ». 13 Gracias a Jacobo de Vorágine entendemos por qué el río atravesado por San Cristóbal «se debió negar». La resistencia de las aguas era parte de la prueba que Dios había puesto al gigante 14 . El v. 5 del soneto es hipométrico. Lo dejo, sin embargo, tal como aparece en el manuscrito para no destruir el paralelismo numérico entre «altercaçion» y «desvío». En cuanto a la forma «legra» del v. 6, prefiero entenderla como forma abreviada de alegra (variante italianizante de alegre), en vez de sustituirla por el cultismo «leda» (KT, RL). Visto que la aféresis es un fenómeno bastante difundido en la poesía italiana de los primeros siglos, el Marqués podría haber creído legítimo experimentarla también en la poesía castellana. El «espantable / passo», del que se habla al final del poema (v. 12-13), es sin duda la muerte 15 . La metáfora, que recuerda el río Estige del tártaro pagano, pone en claro por qué el poeta, ya viejo, ve en San Cristóbal, famoso vencedor de aguas turbulentas, el abogado ideal en la hora de su muerte. La versión corregida de la primera parte del soneto XXXVIII reza así: Leño feliçe del grant poderío que todo el mundo no pudo ajubar, en cuyo pomo yua el señorío de çielos, tierras, arenas e mar, sin altercaçion e sin desuio, mas ‘legra e gratamente sin dubdar, en el tu cuello le passaste el río que non sin causa se deuió negar. * 13 Iacopo da Varazze, Legenda aurea, edición de G. P. Maggioni, 2 vol., Florencia 2 1999, vol. II, p. 666. 14 Es imposible considerar «negar» como sinónimo de anegar, como propone Rohland de Langbehn 1997: 246. 15 Las explicaciones ofrecidas por KT e RL son algo extrañas. 203 Propuestas textuales para algunos sonetos del Marqués de Santillana Algunas de las enmiendas propuestas en este artículo son fruto de conjeturas, otras conciernen a la puntuación. Como en el caso de otras obras cuya tradición textual no es amplia, también en el de los Sonetos al itálico modo del Marqués de Santillana el filólogo que quiera hacerse editor debe atreverse a intervenir enérgicamente en el material que tiene a su disposición. Una actitud demasiado cautelosa a veces impide conseguir resultados válidos 16 . Augsburg Tobias Leuker 16 Agradezco a mis colegas de Augsburgo, Carlos Omeñaca Prado y Vicente Álvarez Vives, su revisión del texto. Besprechungen - Comptes rendus Peter Stotz, Handbuch zur lateinischen Sprache des Mittelalters, vol. 1: Einleitung, Lexikologische Praxis, Wörter und Sachen, Lehnwortgut, München (Beck) 2002, XXXI + 723 p. (Handbuch der Altertumswissenschaft II.5.1) Niemand wird bestreiten, dass die Rezension eines Handbuches ein mühsames Geschäft ist. Aber unendlich viel mühsamer ist es, ein Handbuch zu verfassen. Mühsam und verdienstvoll, eine Herkulesarbeit und ein Wagnis, besonders in einem Falle wie dem vorliegenden, wo der Gegenstand (das mittelalterliche Latein) sich allen herkömmlichen Definitionen entzieht. Der Zürcher Latinist Peter Stotz hat diese Aufgabe (im Alleingang! ) angepackt und zu Ende geführt (es fehlt nur noch der Registerband, der 2004 erscheinen soll) und damit der Wissenschaft ein lange vermisstes Grundlagenwerk geschenkt. In früheren Jahrgängen dieser Zeitschrift wurden jeweils die bisher erschienenen Bände vorgestellt: vol. 3 in VRom. 57 (1998): 194-96 (F. Möhren), vol. 4 in VRom. 59 (2000): 217s. (R. Liver) und vol. 2 in VRom. 60 (2001): 238s. (R. Liver). Der hier anzuzeigende 1. Band hat insofern eine besondere Bedeutung, als er die allgemeine Einleitung enthält, in der der Autor seine Gesamtkonzeption darlegt und seinen Gegenstand definiert. Der erste Band enthält vier «Bücher»: Im 1. Buch (3-167) folgen auf eine allgemeine Charakterisierung des mittelalterlichen Lateins Abschnitte zum Christenlatein, zum Vulgärlatein, zu den verschiedenen Sprachlandschaften im frühen Mittelalter, zu den weiteren Schicksalen des Lateins im Mittelalter, zu Problemen der Interferenz zwischen Latein und anderen Sprachen, insbesondere den verschiedenen Volkssprachen, zum Latein als gesprochener Sprache und zu Formen der Sprachmischung. Das 2. Buch behandelt unter dem Titel «Lexikologische Praxis» (171-298) die Wörterbücher, die das mittelalterliche Latein beschreiben. Hier finden sich auch Darstellungen von Wörterbüchern aller Disziplinen, die im Studium des lateinischen Mittelalters mitberücksichtigt werden müssen, so unter anderem eine bibliografia ragionata romanistischer Wörterbücher (245-52). Das 3. Buch, «Wörter und Sachen» (301-500), beschreibt das mittellateinische Lexikon in zentralen Sinnbezirken. Das 4. Buch mit dem Titel «Lehnwortgut» (503-723) ist den Beziehungen des mittelalterlichen Lateins zum Griechischen, zu orientalischen und zu germanischen Sprachen gewidmet (zum Ausschluss der Entlehnungen aus romanischen Sprachen cf. §1.16, p. 508). In der Rezension von vol. 2 wurde auf Schwierigkeiten der Abgrenzung hingewiesen, vor allem in den Bereichen «Wörter und Sachen» und «Lehnwortgut» (VRom. 60: 238). Die Einleitungen zu den Büchern 3 und 4 des ersten Bandes, die mit eben diesen Titeln überschrieben sind, geben jetzt Aufschluss über die Verteilung des Materials: Im 3. Buch von vol. 1 werden unter «Wörter und Sachen» die lexikalischen Repräsentanten einzelner Sinnbezirke übersichtsmässig dargestellt. Im 5. Buch (vol. 2), das dem Bedeutungswandel gewidmet ist, werden entsprechende Materialien systematisch unter semantischen Gesichtspunkten abgehandelt. Ganz klar wird aus der Einleitung zu Buch 4, «Lehnwortgut», auch die Verteilung der Lehnphänomene auf die Bücher 4 (vol. 1) und 5 und 6 (vol. 2): im 4. Buch werden die eigentlichen Entlehnungen behandelt, im 5. die Lehnbedeutungen und im 6. die Lehnbildungen. Ich wollte diesen Nachtrag zu meiner letzten Rezension der Besprechung des 1. Bandes vorausschicken, um zu betonen, dass das jetzt überblickbare Gesamtwerk kohärent und einleuchtend strukturiert ist. 205 Besprechungen - Comptes rendus Im Folgenden soll der Einleitungsteil (vol. 1, Buch 1) gewürdigt werden, der die Grundlage des Gesamtwerkes darstellt. Hier definiert der Autor seinen Gegenstand, äussert sich zu grundlegenden Problemen und skizziert eine nach Ländern, Benutzern und Gebrauchsbereichen differenzierte Geschichte der Verwendung des Lateins im Mittelalter. Es ist nicht die Aufgabe einer Rezension, die Fülle der Inhalte des besprochenen Werkes nachzuzeichnen, besonders, wenn es sich um ein Handbuch handelt. Wir beschränken uns im Folgenden darauf, die Stellungnahmen des Autors zu einigen wichtigen und in der Forschung kontroversen Problemen wiederzugeben. Am Anfang der Einleitung distanziert sich Peter Stotz vom weithin verbreiteten Begriff «Mittellatein», den Jacob Grimm geprägt hatte. Zu Recht, denn der Begriff suggeriert einen bestimmten Sprachzustand, der sich historisch zwischen einem älteren und einem neueren Zustand situiert, etwa wie Mittelhochdeutsch zwischen Althochdeutsch und Neuhochdeutsch. Stotz verwendet dagegen konsequent «mittelalterliches Latein» und betont, dass der Begriff nicht als Definition eines bestimmten Sprachzustands, sondern als ein «historisch-sprachsoziologischer (Hilfs-)Begriff» (4) verstanden werden soll. Entsprechend wird auch «Spätlatein» durch «spätantikes Latein», «klassisches Latein» durch «römisches/ antikes Latein» ersetzt (5). So korrekt und begrüssenswert diese Begriffsbestimmungen sind, aus stilistischen Gründen wird man sich dennoch hie und da erlauben, das Adjektiv «mittellateinisch» einem umständlicheren Syntagma vorzuziehen und von «Mittellateinern» zu sprechen, wenn man die Erforscher des mittelalterlichen Lateins meint. In der zeitlichen Abgrenzung seines Gegenstands hält sich Verf., bewusst der Problematik jeglicher Epochengrenzen, an die traditionell dem Mittelalter zugewiesene Zeitspanne von 500 bis 1500 (5-8). Es folgt ein Abriss der Geschichte des Lateins im Mittelalter: die unterschiedlichen Entwicklungen in den einzelnen Gebieten im Frühmittelalter (9s.), die Sonderstellung Englands und Irlands, wo ein korrekteres Latein gepflegt wird als in den romanischen Ländern (11), die karolingische Reform und ihre Auswirkung auf die Sprachverhältnisse in den einzelnen Ländern (12-19), schliesslich die Erneuerungen der Latinität im Fortgang des Mittelalters, worin die Scholastik eine entscheidende Rolle spielt, und der Beginn des Austausches zwischen lateinischer und aufkommender vulgärsprachlicher Schriftlichkeit (19-23). Am Schluss dieses ersten Teils der Einleitung (23-35) werden zwei wichtige Aspekte der Charakterisierung des mittelalterlichen Lateins diskutiert. §8 (23-29) stellt die Frage nach Kontinuität und Diskontinuität. Es ist eine Frage, die nur mit einem differenzierten «sowohl als auch» beantwortet werden kann. Kontinuität besteht insofern, als für die mittelalterlichen Lateinbenutzer kein Bruch zwischen Spätantike und Mittelalter bestand. Diskontinuität ergibt sich aus den veränderten sprachlichen und kulturellen Bedingungen, in denen die Träger des Lateingebrauchs im Mittelalter stehen. Stotz formuliert es so: «An die Stelle jener spätantiken Kreise rhetorisch-literarisch Gebildeter, welche an der ununterbrochen tradierten Literatursprache teilhatten, trat nun eine kastenartige Trägerschicht der Sprache: eine Schicht, die man eher gelehrt denn gebildet nennen kann . . . » (25). §9 (29-35) spricht ein nicht minder schwieriges Problem an: «Tote oder lebendige Sprache? » Wenn man als Kriterium für Lebendigkeit einer Sprache postuliert, dass «in ihr eine wechselseitige Beeinflussung von Schrift- und Sprechsprache allgemein möglich ist» (30), kann man das Latein des frühen Mittelalters als lebendige Sprache qualifizieren. Mit der Bewusstwerdung der Volkssprachen ändert sich die Situation. Dennoch gibt es Gründe, dem mittelalterlichen Latein Lebendigkeit zuzugestehen. Im Hochmittelalter entwickelt sich eine neue lateinische Diskussionskultur (31). In der Kirche war das Latein im ganzen Mittelalter in Lesungen und Gesang auch mündlich präsent. Schliesslich lassen sich in der lateinischen Schriftlichkeit des Mittelalters sprachliche Entwicklungen feststellen, z. B. ein deutlicher qualitativer Aufschwung im 11./ 12. Jh. (34). Nicht zuletzt sprechen neue literari- 206 Besprechungen - Comptes rendus sche Formen für die Lebendigkeit des mittelalterlichen Lateins, so vor allem die Entfaltung der rhythmisch-akzentuierenden Dichtung, aber auch Neuerungen in der erzählenden und wissenschaftlichen Prosa (33s.). In der Folge möchte ich zwei Problemkreise aus dem Einleitungsteil herausgreifen, deren Behandlung besonders überzeugt. Der erste betrifft das Latein der Christen, der zweite die echten und vermeintlichen Regionalismen im frühmittelalterlichen Latein. Die §10-20 (35-62) sind dem Latein der Christen gewidmet. Hier wird besonders deutlich, wie wesentlich das Latein des Mittelalters in der Sprache der Spätantike verwurzelt ist. Die Grundlagen des christlichen Lateins, Bibelübersetzungen, Texte der Liturgie, Werke der Kirchenschriftsteller und christliche Dichtung, werden charakterisiert. Auf Schritt und Tritt ist ein massiver Einfluss des Griechischen spürbar. In differenzierter und überzeugender Weise setzt sich Stotz mit der seinerzeit nachdrücklich vertretenen Theorie einer «christlichen Sondersprache», die nach der Anerkennung des Christentums zur «Gemeinsprache» geworden wäre, auseinander. Diese überzogene These der Schrijnen/ Mohrmann- Schule, die ja andererseits Wesentliches zur Erforschung des Christenlateins geleistet hat, wird hier dahingehend korrigiert, dass es sich nicht eigentlich um eine Sondersprache handelt, sondern vielmehr um einen stilistischen Habitus, bedingt durch Textsorte und Adressatenkreis (45). Nicht die Christensprache wird zur allgemeinen Umgangssprache, sondern Züge der letzteren werden von den christlichen Autoren bereitwilliger aufgenommen als von den heidnischen. Das gilt vor allem für morphologische und syntaktische «Christianismen», während im Bereich der Lexik natürlich eine Menge von Neuerungen ihren Ursprung tatsächlich in der christlichen Lebenswelt haben, seien es Entlehnungen aus dem Griechischen, Lehnprägungen oder Bedeutungserneuerungen in lateinisch hergebrachten Begriffen. Die enge Beziehung zwischen der Sprache der Christen und der allgemeinen Umgangssprache, besonders derjenigen der unteren Schichten, kommt noch einmal im Kapitel «Das sogenannte Vulgärlatein» (§21-25, 62-76) zur Sprache, vor allem im Abschnitt «Christenlatein und Vulgärlatein» (§24, 70-73). Texte wie die Vetus Latina, die Peregrinatio Egeriae oder die Mönchsregeln, vor allem diejenige Benedikts, sind Quellen für die bewusste Zuwendung christlicher Autoren zum Umgangssprachlichen 1 . Auch in der Behandlung des zweiten der genannten Problemkreise, der Frage nach der Präsenz von Regionalismen im lateinischen Schrifttum des Mittelalters, erweist sich Stotz als behutsamer und scharfsichtiger Analytiker der Quellen, die zur Verfügung stehen. Die §26-39 (76-114) behandeln «einzelne Sprachlandschaften im frühen Mittelalter». In einem ersten Teil geht es um die letztlich wenig erfolgreichen Versuche der Forschung, im mittelalterlichen Latein regionale Sprachzüge der einzelnen Gebiete aufzuspüren. Unter der Überschrift «Zum Vorkommen und zur Wahrnehmung regionaler Besonderheiten: Wege und Irrwege» wird in den §26-31 (76-87) das Problem allgemein diskutiert, aber wie immer untermauert mit konkreten Beispielen. Die Tatsache, dass das mittelalterliche Latein in erster Linie eine Schriftsprache ist, deren Benutzer sich bemühen, die in die Antike zurückreichende Tradition weiterzuführen, lässt regionalen Besonderheiten a priori wenig Raum. Wo sich solche ausmachen lassen, sind es weniger direkte Einflüsse der 1 Die im Allgemeinen korrekte Rezension des vorliegenden Bandes durch Hans-Albrecht Koch in der NZZ vom 17. Juli 2003 legt die Gewichte schief, wenn gesagt wird, die lateinische Sprache des Mittelalters lasse sich bestimmen als «die in schriftlicher Überlieferung reich dokumentierte lateinische Sprache der Christen, in welche . . . Elemente des Vulgärlateins eingeschmolzen worden sind». Natürlich ist das mittelalterliche Latein eine Sprache der Christen (Heiden gibt es ja nur noch sporadisch), aber das Nachwirken einer klassisch-heidnischen Latinität neben spezifisch christenlateinischen und vulgärlateinischen Elementen darf keineswegs vernachlässigt werden. 207 Besprechungen - Comptes rendus jeweiligen Volkssprache als vielmehr Eigenheiten gewisser Schulen oder Kanzleien. Die «relative Einheitlichkeit und Eigengesetzlichkeit» des mittelalterlichen Lateins (79), die mit dem allgemeinen Beharrungsvermögen der Schriftlichkeit einhergeht, wird zudem verstärkt durch die einigende Wirkung der christlichen Kirche mit ihrem überlieferten Textkanon. Im zweiten Teil des Abschnitts über die einzelnen Sprachlandschaften (§32-39, 87-114) nimmt das Handbuch den Leser auf eine spannende Reise durch das frühmittelalterliche Europa mit, beginnend in Gallien, wo die Besonderheiten des Merowingerlateins beschrieben werden, über Italien, die Zentralalpen und deren nördliches Vorland, hin zur Iberischen Halbinsel und schliesslich zu den Aussenposten England und Irland. Allerhand verschiedene Traditionen und Eigentümlichkeiten begegnen einem da, aber eben nicht oder nur in beschränktem Masse Regionalismen, die von der jeweiligen Volkssprache ausgehen. Ich bin ziemlich ausführlich auf das Kapitel über die Sprachlandschaften eingegangen, um zu illustrieren, dass Peter Stotz mit Geschick übergreifende Zusammenhänge und informative Fakten zu präsentieren und miteinander zu verbinden versteht. Wenn man sich vor Augen hält (und nach der Lektüre dieses Einleitungsbandes muss einem das klar sein), welch auseinanderstrebender, schwer zu fassender Gegenstand das mittelalterliche Latein in seiner Gesamtheit ist, kann man nur staunen, dass ein Forscher im Alleingang dieses umfassende Werk vollendet hat. Die vielfältigen und unterschiedlichen Auswirkungen des sozialen, politischen und kulturellen Kontextes, denen die Erscheinungsformen des mittelalterlichen Lateins in Raum und Zeit unterworfen sind, werden im Handbuch ebenso beachtet wie die zahlreichen linguistischen Kontakte mit anderen Sprachen. An erster Stelle in der Hierarchie der Kontaktsprachen, die auf das mittelalterliche (und schon das antike und spätantike) Latein eingewirkt haben, steht das Griechische, aber auch germanische, keltische und orientalische Sprachen (vor allem Hebräisch und Arabisch) spielen eine Rolle (cf. passim, aber besonders Buch 4). Von besonderer Art ist die Wechselwirkung zwischen den sich verselbständigenden romanischen Sprachen und dem mittelalterlichen Latein (dazu besonders §53-62 des ersten Buches, p. 135-49). All diesen Gesichtspunkten wird unter Berücksichtigung der einschlägigen Fachliteratur Rechnung getragen. Zu den Vorzügen des Werkes gehören nicht nur die immense Masse von Information, die klare Strukturierung und die differenzierte Durchdringung der vielfältigen Fragestellungen, sondern auch, wie schon in früheren Besprechungen bemerkt, die gute Lesbarkeit des Textes. Ein Handbuch, in dem man nicht nur Fakten nachschlägt, sondern mit Genuss ganze Kapitel liest, ist ohne Zweifel eine Seltenheit. Teil der umfassenden Information, die das Handbuch vermittelt, ist auch eine riesige Bibliographie, deren Ausmass erst nach dem Erscheinen des Registerbandes erkennbar sein wird 2 . Auch für eine gezielte Suche nach bestimmten Wörtern oder Begriffen bleibt dieser Schlusspunkt abzuwarten. Die Hauptarbeit des opus magnum ist jedoch mit dem 1. Band, der hier vorgestellt worden ist, vollendet. R. Liver H Leena Löfstedt, Gratiani Decretum, vol. V: Observations et explications, Helsinki (Societas Scientiarium Fennica) 2001, 482 p. (Commentationes Humanarum Litterarum 117) Es klingt wie ein Befreiungsseufzer, wenn L. Löfstedt diesen letzten Band, den Kommentarband zu der textkritischen Edition der altfranzösischen Übersetzung des Gratiani Decretum, mit den Worten einleitet: «Voici enfin le dernier volume de notre édition critique 2 Die einzelnen Bände enthalten jeweils eine Auswahlbibliographie der meistzitierten Titel. 208 Besprechungen - Comptes rendus de la traduction en ancien français du Décret de Gratien» (1). Ihre «joie à l’achèvement de l’édition» ist mehr als verständlich, nachdem sie sich «quelque 15 ans» (1) diesem Forschungsgegenstand gewidmet hat und ab 1992 in erstaunlich rascher Folge in den vier vorangehenden Bänden die altfranzösische Übersetzung von Gratians in lateinischer Sprache verfaßten Werk ediert 1 und nebenbei auch noch eine stattliche Anzahl an wissenschaftlichen Artikeln über diesen Komplex publiziert hat (cf. «Bibliographie», 477-81). Nach dem Erscheinen des 5. Bandes liegt nunmehr das ‘opus magnum’ in seiner Gesamtheit vor mit dem immensen Umfang von 1470 Druckseiten. Zwecks Klarstellung seien hier nochmals kurz die wichtigsten Fakten zu Gratians Dekret angeführt. Der wohl in Chiusi in der Toscana geborene und um 1197 in Bologna gestorbene Kamalduelensermönch Gratianus legte etwa 1140 die lange Zeit vollständigste und deshalb auch anerkannteste Übersicht des kanonischen Rechts vor. Entsprechend den drei damals für die Kenntnis des kanonischen Rechts bedeutsamen Aspekten (kirchliche Administration, Gerichtsbarkeit, Liturgie) gliedert sich das Werk in drei Teile: die Distinciones handeln vom kirchlichen Recht, die Causae sind Problemen der Verwaltung der Kirche (Causa 33, Quaestio 3 trägt auch den Titel Tractatus de penitencia, weil es in ihr um die Kirchenstrafen geht) und De consecratione ist Fragen der Liturgie gewidmet 2 . Später, nach Überzeugung von L. Löfstedt zwischen 1164 und 1170, wurde dann eine altfranzösische Übersetzung des Werkes erstellt, die in nur einer einzigen von L. Löfstedt auf etwa 1280 zu datierenden und von ihr hier edierten Handschrift (Brüssel, Bibliothèque Royale, 9084) erhalten ist. Erst 1934 hatte E. Fournier, Professor für kanonisches Recht an den katholischen Universitäten von Lille und Paris, auf einem internationalen Juristenkongreß der Fachwelt die altfranzösische Gratian-Version zur Kenntnis gebracht (31). Aufgabe des hier anzuzeigenden, fünf Kapitel und eine ausführliche Bibliographie umfassenden Bandes mit dem Titel Observations et explications ist es, einen inhaltlichen und sprachlichen Kommentar zu allen mit dem Text der altfranzösischen Version und seiner Quelle(n) zusammenhängenden Fragen zu liefern «pour que d’autres puissent prendre le relais» (1). Der erste, recht kurze Teil mit dem Titel «La table des matières ajoutée au manuscrit Bruxelles BR 9084» (5-30) befaßt sich mit dem Inhaltsverzeichnis der altfranzösischen Übersetzung (im Manuskript fol. 1-6), das dieser von einem anonymen Autor später hinzugefügt wurde. Deshalb stimmen auch in vielen Fällen die Angaben des Inhaltsverzeichnisses nicht mit dem nachfolgenden Text überein, teilweise stehen sie sogar in Widerspruch dazu. L. Löfstedt gibt hier den Text des Inhaltsverzeichnisses wider und liefert dazu ein knappes Glossar, «dont le seul but est de faciliter la lecture de la table» (6). Der zweite Teil mit der Überschrift «La traduction en ancien français» (31-53) ist zum einen (31-46) der Frage nach den näheren Umständen und dem Zeitpunkt der Entstehung der altfranzösischen Übersetzung und deren Autor gewidmet. Auf der Basis eines gründlichen, hier durchgeführten Vergleichs von lateinischer und altfranzösischer Fassung ergibt sich, daß die Übersetzung «à partir d’un ancien texte du Décret en usage aux environs de 1170» erstellt wurde (34). Die recht zahlreichen Änderungen der lateinischen Vorlage in der Übersetzung, die man als «nettoyée» (35) bezeichnen muß, werden überzeugend damit erklärt, daß der Übersetzer sich an ein Laienpublikum wendet, «auquel il veut défendre toute intervention dans les affaires de l’Église» (40). Aufgrund dieser Fakten sowie auch eines 1 Alle vorangehenden Bände sind wie auch dieser in der Reihe Commentationes Humanarum Litterarum der Societas Scientiarum Fennica in Helsinki erschienen: vol. 1, n° 95 (1992), 213 p.; vol. 2, n° 99 (1993), 276 p.; vol. 3, n° 105 (1996), 275 p.; vol. 4, n° 110 (1997), 224 p. 2 Zum Aufbau und zur konkreten Anlage der einzelnen Abschnitte der drei Teile cf. meine hier erschienenen Besprechungen VRom. 53 (1994): 331s. und 59 (2000): 323s. 209 Besprechungen - Comptes rendus Vergleichs der Übersetzung mit anderen Quellen (z. B. Guernes de Pont-Sainte-Maxence, Vie de S. Thomas Becket; Briefe Thomas Beckets u. a.) kommt L. Löfstedt zu der stichhaltigen Überzeugung, daß die altfranzösische Version in der Zeit von Beckets Exil in Frankreich (1164-70) «pour les seigneurs laïques de l’empire des Plantagenêt» (41) entstanden ist, um die Sache der Kirche zu verteidigen. Wenn dann aber danach gefragt wird, welcher der Männer in der Umgebung Beckets die Übersetzung angefertigt haben könnte (44s.), wird alles leider rein spekulativ. Die Häufung von Wörtern wie peut-être (33, 57, 381), semble(nt) (39, 40, 46, 52 u. a.), pourrait (45, 46, 58), aurait (35, 40 u. a.) u. a. m. zeigt ohnehin an, daß vieles reine Vermutung ist. Und nahezu abstrus wird es, wenn gemäß der von Löfstedt als «théorie d’une finesse psychologique remarquable» (45) bezeichneten Ansicht von P. G. Schmidt angenommen wird, Becket selbst habe im Exil die Übersetzung erstellt, «pour expier sa ‹gloutonnerie›» (45), die im Weinkonsum beim täglichen Essen zu sehen sei. Zum anderen (46-53) wird in diesem zweiten Teil das etwa 1280, also ca. 100 Jahre nach der Übersetzung entstandene Manuskript näher untersucht. Es ist das Werk zweier Kopisten, die mit unterschiedlicher Sorgfalt gearbeitet haben. Die Handschrift liefert keinerlei Auskunft über die Kopisten und deren Auftraggeber. Darum ist es auch vollkommen überflüssig, da rein spekulativ, die Frage zu stellen: «Est-ce l’Inquisition qui se serait intéressée à la belle traduction? » (48). Die Übersetzung der einzelnen Kapitel- und Abschnittrubriken der Handschrift, die im Gegensatz zu den Incipit nicht der Identifizierung der jeweiligen canones dienen, kann nicht, wie L. Löfstedt auf der Basis der Analyse von 150 Seiten ihrer Edition überzeugend nachweist, «être attribuée à la personne/ équipe responsable de la traduction des canons» (51). Sie ist aber offenbar (das zeigt deren sprachliche Gestaltung) etwa zeitgleich mit der Übersetzung der canones entstanden. Es schließt sich dann (54-80) mit dem dritten Teil eine profunde Analyse der Graphie sowie der Morphologie und Syntax des Manuskripts an. L. Löfstedt hat richtigerweise die von ihr vorgenommenen Korrekturen der Handschrift nur auf solche Fälle begrenzt, die «servent à rendre intelligible le texte édité» (57); dort, wo die sprachlichen Gegebenheiten dem Textverständnis nicht schaden, hat sie nicht eingegriffen. In diesem der Sprache des Textes gewidmeten Teil zeigt sich, daß hier eine Spezialistin am Werk ist, die sich bestens in der altfranzösischen Sprache auskennt. Diese Feststellung gilt analog und in ganz besonderer Weise für den vierten und verständlicherweise auch umfangreichsten Teil des Bandes «Commentaire» (81-425), dessen Ziel es ist, «de donner le cas échéant une explication de la structure du texte traduit; et de le rendre accessible à la recherche pour les spécialistes de l’histoire et du droit canon, ceux de la grammaire et de la lexicographie de l’ancien français et enfin de la littérature médiévale française» (81). Entsprechend dieser Zielsetzung sind die Kommentare zu den einzelnen canones dann auch dreigeteilt. In einem mit «can» markierten Abschnitt werden relevante Merkmale des jeweiligen canon, insbesondere im Vergleich zum lateinischen Text, und dessen biblische Quellen angeführt. Der mit «ling» gekennzeichnete Abschnitt ordnet «la traduction dans le contexte linguistique de l’ancien français» (81) ein, wobei insbesondere Erstbelegen große Aufmerksamkeit geschenkt wird; da der Teil 3 des Bandes der sprachlichen Analyse der Übersetzung gewidmet ist und Teil 5 ein Glossar enthält, liefert Abschnitt «ling» verständlicherweise nur «l’information supplémentaire nécessaire pour la compréhension du passage en question» (83). Und Ziel der mit «litt» angezeigten Passsage ist es, den jeweilgen canon in das literarische «Umfeld» einzuordnen und die Besonderheiten des hier übersetzten Textes zu erklären. Dieser vierte Teil des Bandes läßt sich hier kaum zusammenfassen oder auch nur in Details kommentieren, da er nahezu den Charakter eines Nachschlagewerkes hat. Er brodelt nur so an Informationen und Fakten über, was ein deutliches Zeichen der profunden und umfassenden Sachinformiertheit der Editorin ist. Er ist andererseits aber auch - das sei hier 210 Besprechungen - Comptes rendus kritisch angemerkt - für einen Leser recht schwer rezipierbar. Denn man muß stets den entsprechenden Teil der in den vorangehenden vier Bänden enthaltenen Edition zur Hand haben; begrüßenswerter, da leichter lesbar, wäre es gewesen, wenn sich die hier gelieferten Kommentare in einem kritischen Apparat zur Edition jeweils unten auf einer Druckseite befunden hätten. Und außerdem ist es (zumindest zunächst einmal) schwierig, sich in der Fülle der verwendeten Abkürzungen zurecht finden, wie z. B. «c 13, 14 et 15 can les c 13, 14 et 15 sont des paleas absentes également dans les mss lat. ABCEGH et L» (123). Den fünften Teil des Werkes bildet dann ein «Glossaire» (426-76), dessen Ziel es ist, eine Hilfe zu bieten für «la lecture du texte édité et la comparaison de la traduction avec le texte latin» (426). Angesichts der Tatsache, daß M. T. Matsumura aus Tokoyo bereits an der Erstellung eines umfassenden Glossars der Übersetzung arbeitet (cf. 1 und 426), hat sich L. Löfstedt hier auf dieses recht kurze Glossar beschränkt und außerdem auf «les listes des noms de personnes . . . et de lieux» (426) verzichtet. So begrüßenswert das Unternehmen des japanischen Kollegen sein mag, es hat zur Folge, daß man, um die altfranzösische Fassung von Gratians Dekret ganz nutzen will, mindest drei verschiedene Bände einsehen muß: den jeweiligen Editionsband von L. Löfstedt, den hier angezeigten Kommentarband und das vollständige Glossar von M. T. Matsumura, wenn dieses ediert ist. Eine umfassende und mit größter Sorgfalt erstellte «Bibliographie» (477-81) beschließt diesen Band. Zusammenfassend ist festzuhalten: Trotz einiger im Grunde nur marginale Aspekte betreffende kritischer Anmerkungen kann L. Löfstedt nicht nur mit Freude, sondern mit berechtigtem Stolz auf die von ihr erbrachte Leistung blicken, deren Erträge sie in innerhalb von nur neun Jahren vorgelegt hat. Dazu muß man ihr einen ganz herzlichen Glückwunsch aussprechen. Die Mediävistik ist durch dieses Werk reich beschenkt worden. Natürlich sind noch viele mit dieser altfranzösischen Übersetzung zusammenhängende Fragen und Probleme zu lösen, wie es ja L. Löfstedt auch selbst sagt (1, 81); dies kann aber ab jetzt auf einer soliden und obendrein umfassend kommentierten Textgrundlage geschehen, und das ist schön so. A. Arens H Liber de pomo/ Buch vom Apfel. Eingeleitet, übersetzt und kommentiert von Elsbeth Acampora-Michel, Frankfurt (Klostermann) 2001, 203 p. Bei dem Liber de pomo handelt es sich um einen der rund hundert Traktate, die im 13. und 14. Jahrhundert unter dem Namen des Aristoteles herausgegeben wurden. Das kurze pseudo-aristotelische Werk ist, wie man in dessen Prolog erfährt, die lateinische Übersetzung einer (von Abraham ibn H. asd y erstellten und 1235 in Barcelona erschienenen) hebräischen Fassung, die ihrerseits wiederum auf eine arabische Version des Textes zurückgeht. Die lateinische Übersetzung wurde im Jahre 1255 auf Veranlassung von Manfred (1232-66), dem Lieblingssohn des Stauferkönigs Friedrich II. (1194-1250), angefertigt, nachdem Manfred in Tagen schwerer Erkrankung das angeblich aristotelische Werk auf Hebräisch gelesen und durch dessen Lektüre Hilfe gefunden hatte. In dem von ihm verfaßten und dem Liber de pomo vorangestellten Prolog sagt Manfred: «Da sich dieses Buch bei den Christen nicht fand, haben wir es, weil wir es auf Hebräisch in einer Übersetzung aus dem Arabischen ins Hebräische gelesen hatten, nach unserer Genesung zur Belehrung vieler aus der hebräischen in die lateinische Sprache übersetzt» (75). Mit «übersetzt» ist hier wahrscheinlich gemeint ‘die Übersetzung veranlaßt’. Der Liber de pomo ist eine Nachbildung des platonischen Phaidon. Während bei Platon aber dargestellt wird, wie Sokrates an dem Tag, an dessen Abend er den Giftbecher leeren muß, seine Freunde um sich versammelt, ist es hier der von schwerer Krankheit gezeichne- 211 Besprechungen - Comptes rendus te Aristoteles, der im Angesicht des Todes seine Schüler um sich schart und ihnen seine Lehre über den wahren Sinn der Philosophie, den Sinn des Lebens, über das Sterben und das Weiterleben der Seele nach dem Tod vermittelt. Damit seine Kräfte für das lange Sprechen reichen, riecht Aristoteles an einem Apfel. Das Ende der Ausführungen fällt zusammen mit dem Fall des Apfels: In der Agonie des Todes beginnen die Hände des Philosophen zu zittern, der fallende Apfel ist Metapher und Tod zugleich. Dieser lange Zeit in Vergessenheit geratene kurze Traktat enthält zwar, wie Acampora- Michel in ihrer Einleitung auch feststellt, keine «tiefschürfende(n) philosophische(n) Gedankengänge», sondern ist vielmehr ein «Erbauungsbuch», eine «philosophisch begründete Anleitung zum richtigen Leben und Sterben» (4). Er ist aber insbesondere deshalb von großem philologischen Interesse, weil er zum einen ein Zeugnis der Neubewertung und Neuinterpretation des Aristoteles im Mittelalter ist; im Zuge der durch die Neuplatoniker eingeleiteten Harmonisierungstendenz wurde Aristoteles im platonischen Sinne uminterpretiert und war somit auch für eine monotheistische Kultur akzeptabel. Und der Traktat ist zum anderen von Bedeutung, weil er als «Ergebnis . . . eines hochkomplexen intertextuellen Mosaiks» (VII) Zeugnis abgibt von dem Weiterleben und der Umgestaltung griechisch-hellenistischer Kultur bei den Syrern und Persern, dann anschließend ab dem 9. Jahrhundert bei den Arabern und schließlich ab dem 11./ 12. Jahrhundert der Aufnahme und Umdeutung dieses Gedankengutes im jüdischen und christlichen Raum, vor allem in Spanien und Sizilien. All diese Probleme sowie weitere mit dem Verständnis des Liber de pomo zusammenhängende Fragen werden von E. Acampora-Michel in der insgesamt überzeugenden und äußerst informativen Einleitung zu dem von ihr besorgten Band behandelt (1-67). Hier wird der Leser u. a. über die philosophische Relevanz des Textes, über das geistige Leben am Hof der Staufer, über die Überlieferungsgeschichte der griechisch-hellenistischen Philosophie und speziell des Liber de pomo und dessen Quellen informiert; und es wird ihm ein minutiöser Vergleich des Liber de pomo mit den arabisch-persischen Versionen und dem platonischen Phaidon geboten. Zu diesen in der Einleitung gelieferten Ausführungen allerdings folgende kritische Anmerkungen: 1) Mehr als störend sind die zahlreichen Redundanzen; wiederholt wird vermerkt, daß der Liber de pomo dem platonischen Phaidon nachgebildet sei (VII, 3, 23 u. a.), daß Manfred die hebräische Version habe übersetzen lassen (VII, 11-12, 23, 24 u. a.), daß Manfred durch seinen Prolog Friedrich II. positiv darstellen wollte (6, 12) u. a. m. - 2) Es ist ein eindeutiger Widerspruch, wenn Abraham ibn H. asd y einerseits als «genauer Übersetzer» (27) seiner arabischen Quelle(n) bezeichnet wird, andererseits aber ausgeführt wird, daß sein Werk «mit Sicherheit keine wörtliche Übersetzung» (29) darstellt. - 3) Die Ausführungen zur Überlieferungsgeschichte des Liber de pomo sind und bleiben reine Vermutungen, da, wie Acampora-Michel auch ehrlicherweise sagt, «(b)is heute . . . kein arabischer Text bekannt (ist), von dem die hebräisch-lateinische Version als eine einigermassen wortgetreue Übersetzung zu betrachten wäre» (24). So verwundert es dann auch nicht, daß in diesem Abschnitt wiederholt Unsicherheit verratende Formulierungen gebraucht werden wie «Denkbar wäre», «könnte», «vielleicht», «wohl», «Möglich ist auch» (26-27) u. a. Der Einleitung folgt der lateinische Text des Liber de pomo (auf der linken Druckseite) nach der von M. Plezia 1960 besorgten Edition mit der deutschen Übersetzung (auf der rechten Druckseite) (69-130). Soweit ich feststellen konnte, ist die Übersetzung sehr gründlich und fehlerfrei erstellt, wenn man auch über einige Stilfragen (aber das ist eine Geschmacksfrage) streiten könnte. Und die recht umfangreichen Kommentare zum Text (103- 130) zeugen von großer Erudition. Sehr schön ist, daß dem Werk vier Textanhänge (die lateinischen Texte mit deutscher Übersetzung) beigegeben sind, so daß sich eine Gesamtsicht zur Aristoteles-Rezeption im Mittelalter, zum geistigen Leben am Stauferhof sowie auch zu 212 Besprechungen - Comptes rendus den wissenschaftlichen Interessen Manfreds ergibt. Bei den Anhängen handelt es sich um die Epistula Manfredi (1263), ein Begleitschreiben Manfreds zur Übersendung von an seinem Hof entstandenen Übersetzungen an die Pariser Faculté des Arts (131-37); um einen Auszug einer zwischen 1258 und 1266 von Manfred initiierten Disputatio über die Frage nach der Ordnung in der Welt (139-51); um die 1892 von D. S. Margoliouth erstellte englische Übersetzung The Book of the Apple der persischen Version eines Apfelbuches (153- 77); und schließlich um das im Kreis Kölner Thomisten und heute nur schwer zugängliche Poëma uetus de uita et morte Aristotelis, über dessen Entstehungsdatum man aber leider nichts erfährt (179-88). Zu bedauern ist allerdings, daß zu den im Anhang gelieferten Texten absolut keine Kommentare und Erläuterungen geboten werden. So stehen diese Texte in gewisser Weise völlig isoliert im Raum. Mein Gesamturteil: ein «opus minor», das aber von philosophisch-philologischer Bedeutung ist, wurde hier in einer überzeugenden Gesamtschau und Textpräsentation sowie Übersetzung und, was den Liber de pomo betrifft, informativer Kommentierung vorgelegt. A. Arens H Oskar Panagl/ Hans Goebl/ Emil Brix (ed.), Der Mensch und seine Sprache(n), Wien/ Köln/ Weimar (Böhlau) 2001, 284 p. (Wissenschaft, Bildung, Politik, hg. von der Österreichischen Forschungsgemeinschaft 5) Im Jahre 2001, das politisch als Europäisches Jahr der Sprachen definiert war, veröffentlichte die Österreichische Forschungsgemeinschaft einen anschaulichen Dokumentationsband zum angegebenen Thema. Dieser geht auf einen «Österreichischen Wissenschaftstag» zurück, der im Oktober 2000 mit großer Beteiligung stattfand. Wir gehen im folgenden die einzelnen Beiträge kurz durch, setzen den einleitenden Aufsatz von Wolfgang Raible allerdings an den Schluß, da wir mit der Beurteilung der Herausgeber nicht einverstanden sind. Der sehr interessante Beitrag von G. Boehm (Basel), «Botschaften ohne Worte.Vom Sprachcharakter der bildenden Kunst» (253-77), muß in dieser Rezension leider entfallen, nicht wegen der komplizierten Metaphorik der linguistischen Begriffe in der Kunstgeschichte, was dem Autor übrigens vollkommen klar ist, sondern aus Gründen der Systematik.Also: Man ist sich mit H. Haider (Salzburg), «Spracherwerb, Sprachverlust, Sprachvermögen» (25-26), über den hier angesprochenen Problemkomplex seit der berühmten Rezension von Chomsky zu Skinner heutzutage im Grunde einig. Wir gehen hier deshalb nicht weiter darauf ein; doch sei darauf hingewiesen, daß die Darstellung Haiders in jeder Beziehung ausgezeichnet ist. Haider arbeitet als Linguist, wohl wissend, daß das Erkenntnisinteresse der in diesem Zusammenhang betroffenen Kognitionswissenschaften verschiedene Verfahren einschließt: Neurologie, Psychologie, Künstliche Intelligenz und Philosophie, soweit sie in Deutschland zur Zeit (neben der Literaturwissenschaft) wieder Mode geworden ist. Man erinnert sich beim Sprachwandel an die «unsichtbare Hand», die in den Sprachen offenbar vorhanden ist (cf. hier Donhauser, 72 und N15, ferner Posner, 84). K. Donhauser (Berlin), «Sprachentwicklung und Sprachwandel» (57-76), bewegt sich mit Deutsch und seiner historischen Tradition im Rahmen der klassischen Indogermanistik 1 . Neuere Sprachen stehen im übrigen nicht zur Diskussion, außer Französisch (62), dessen historische Situation wie üblich missverstanden wird. Nach Donhauser steht das Fran- 1 Zum Begriff des Germanischen vgl. T. Vennemann, gen. Nierfeld: «Zur Entstehung des Germanischen», Sprachwissenschaft 25 (2000): 223-69. 213 Besprechungen - Comptes rendus zösische «in einer direkten Beziehung zum Lateinischen». Beim Sprachwandel (63-76), auf den wir vorhin schon hingewiesen haben, erscheint auch die Markiertheitstheorie 2 . R. Posner (TU Berlin), «Sprache als semiotisches System» (77-107), behandelt Zeichensysteme, die sprachbezogen, genauer mit Mimik, Gestik, Tonfall, Schrift usw. auf die natürliche Sprache bezogen sind und damit die Logosphäre bilden. Dies gilt stricte dictu, entgegen den Einwänden von Jacques Derrida (81 N20; 110 N1). Der Mensch als solcher, d. h. die Menschheit insgesamt, verfügt über einen globalen Zeichenvorrat (nach Jurij Lotman: Semiosphäre), zu dem Logosphären aller Art einen Teilbereich bilden. Aufgrund der ausführlichen Bibliographie, die Posner von sich selbst anführt, muß man seinen Beitrag als eigenständige Konzeption qualifizieren. Wissenschaftsgeschichtlich bemerkenswert und systematisch ist die Tatsache, daß sich Posner (82s.) punktuell auf die Berliner Vorlesungen seines Lehrers Helmut Lüdtke beruft. Als Beleg für die Theorie gibt Posner eine Anzahl von Beispielen, die wir hier kurz besprechen: Erstens: Zahlendarstellung (87). Zur Diskussion stehen Wortbildungsregeln für die Bezeichnung natürlicher Zahlen. In den Blick kommen neben dem römischen vor allem das indisch-arabische Zahlensystem. Zweitens: Systemaufwand (90). Es geht hier um das systematische Hin und Her z. B. im Falle von Kreolsprachen oder bei der Rechtschreibreform. Daher kommt Posner (93) auch auf die Welthilfssprachen (Esperanto etc.) zu sprechen, allerdings ohne daß ich dessen Betrachtungsweise nachvollziehen könnte. Drittens: Die Schrift (94). Bei der Beschreibung der Funktionen von Schrift und Verschriftlichung sowie von deren Gebrauch und Mißbrauch gelangt Posner exkurshaft auch zur Frage der Alphabetschrift, die ursprünglich vom Semitischen ausgeht - falls man den Mittelmeerraum globalisiert! Die Behauptung, daß «die natürlichste Lautschrift» ein syllabischer Kode sei, möchten wir bezweifeln oder zumindest ebenso als europäisch konzipiert eingestuft wissen. Viertens: Kodierungsaufwand (100). Mit diesem Begriff bezeichnet Posner das gegenseitige Verhältnis von Systemaufwand und Performanzaufwand. Man vergleiche den notwendigen Aufwand beim Gebrauch von Logogrammschriften (Chinesisch), Silbenschriften (Japanisch) und Alphabetschriften, dazu als Sonderfall die Morseschrift. Die Behauptung, «Die Buchstabenschrift ist nach den Phöniziern kein zweites Mal erfunden worden», ist schlicht falsch. Es gibt auch das Koreanische als einzige Alphabetschrift in Ostasien (entstanden Mitte 15. Jh.). Fünftens: Gesang (102). Zur Diskussion steht die Komplementarität von Sprache und Musik, d. h. es geht «um Klangfarbe vs. Tonhöhe» (bzw. nach Posner um «inverse Dimensionshierarchien»). Mit dem Beitrag von M. Frank (Tübingen), «Sind Bewußtsein und Denken wesentlich sprachlich? » (109-31), befaßt sich Frank als etablierter Philosoph mit der sog. Linguistischen Wende (Sprachanalyse), die aus England kommend, die westliche Sprachphilosophie, aber auch die Praxis der Linguistik als solche, einige Zeit beeinflußt hat. Man ist allerdings erstaunt, daß Frank einleitend auf den Cours von Saussure zurückgreift, und zwar mit T. De Mauro (Paris 1962, in der Folge Rom 1968, was damals, in Rom, sehr wichtig war), offenbar ohne die Arbeiten aus der Schweiz (Genfer Schule) genauer zu kennen. Die moderne Linguistik ist kein einfaches Geschäft. Ob das Privatsprachenargument Wittgensteins ein Fall der Linguistik sei, möchte man bezweifeln. Wenn man vernimmt, daß 2 Cf. W. Mayerthaler, Morphologische Natürlichkeit, Wiesbaden 1981 (Linguistische Forschungen 28). W. U. Dressler/ K. Dziubalska-Kolaczyk/ R. Spina: «Sources of Markedness in Language Structures», Folia Linguistica Historica 22 (2003): 103-35. 214 Besprechungen - Comptes rendus Gegner desselben, «(z. B. und mit Vorliebe Karl-Otto Apel und Jürgen Habermas)» zu bedenken geben, «daß wir Sprachen von anderen (gewöhnlich von den Eltern) lernen» (130), dann wird klar, daß die moderne Linguistik in diesen Bereichen der Philosophie noch nicht eingezogen ist. Diese Bemerkungen sind linguistischer Art, betreffen also nicht die Positionen Frankes als Philosophen. Gemütsbewegungen wie «Angst», «Schmerz», «starker Geruch» etc. treten ins Bewußtsein, ohne sprachgebunden zu sein. Es gibt dafür auch keine Zeichen, die wahrheitsdefinit sind. Diese Definition erfolgt erst dann, wenn Zeichen entstehen, die in einem Sprachsystem propositional auftreten und kommunikative Funktionen erfüllen. Unter diesem Gesichtspunkt sind die lexikographischen Verfahren der Linguistik ein praxisbedingter Kunstgriff. Die zwei Beiträge von R. Wodak (Wien), «Diskurs, Politik, Identität» (133-55) und P. A. Chilton (Norwich), «Analysing the Language of Politics: Xenophobic and Racist Discourse» (157-89), befassen sich beide mit Soziolinguistik, und zwar anhand von konkreten Beispielen, so daß man eine Mischung von Praxis und theoretischer Instruktion vor sich hat. Man spricht deshalb u. a. von der Kritischen Theorie (Frankfurter Schule, 160), aber es wird nicht klar, worin sich Linguistik und Soziolinguistik effektiv unterscheiden, vielleicht im Bereich der Pragmatik oder sogar der Rhetorik. Im Falle von Wodak geht es um den sog. Weisenbericht (137), der im Anschluß an die fragwürdige Aktion der EU gegen die Regierungsbildung in Österreich im Jahre 2000 entstand. Chilton behandelt zwei englische Politiker (Enoch Powell, 1968, und William Hague, 2000) und den österreichischen Landeshauptmann Haider (1999). Geht man von der Linguistik als einer strikt systematischen Wissenschaft aus, dann erhält man gewisse Probleme mit deren Anwendbarkeit. Da man bereit ist, die jeweils bekannte Sprache als Normalfall anzugeben, erhält man ein Maß für die Abweichung, und zwar innerhalb der Bedeutung, d. h. der Semantik, und kaum oder weniger innerhalb der Formalien des Ausdruckes. Das gegenseitige Verhältnis von Linguistik und Soziologie ist deshalb auch hier nicht klar. Dies gilt vor allem dann, wenn sog. Aktionssoziologen ohne besondere Kenntnisse das Fach in Anspruch nehmen. Im Falle der Präliminarien zu einer europäischen Sprachenpolitik (191-210) mit einem Beitrag über Sprache im Spannungsfeld zwischen nationalem Selbstverständnis und wirtschaftlicher Interaktion gehört P. H. Nelde (Bruxelles) zu den Klassikern des Themas, obwohl man ihm gewöhnlich so recht nicht zustimmt. Mit diesem vorwiegend EU-zentrierten Aufsatz erweist sich Nelde als dezidierter Vertreter einer europäischen Politik und Marktwirtschaft unter der Ägide Bruxelles. Das Lebensgefühl der europäischen Bürger unterliegt offenbar einer «Glokalisierung (Globalisierung plus Lokalisierung)» (198), und «Die Multiidentität der Europäer läßt sich überzeugend am Beispiel Belgiens darstellen» (198, N). Falls man es glaubt, fällt die komplexe Sprachsituation Europas in den Bereich der Mehrsprachigkeitsforschung und der Kontaktlinguistik. Man ist allerdings erstaunt, daß hier die Schweiz, wo die Sprachprobleme sehr kompliziert sind, überhaupt nicht erwähnt wird 3 . Es gibt auch andere Regionen dieser Art, z. B. Norditalien 4 . Die europäische Geographie ist offenbar schwierig zu erlernen. 3 Cf. I. Werlen (ed.), Mehrsprachigkeit im Alpenraum. Aarau, Frankfurt, Salzburg 1998. Man notiert ferner: G. Kremnitz/ R. Tanzmeister (ed.), Literarische Mehrsprachigkeit. Multilinguisme littéraire. Zur Sprachwahl bei mehrsprachigen Autoren. Soziale, psychische und sprachliche Aspekte. Ergebnisse eines internationalen Workshops des IFK, 10.-11. November 1995, Wien 1995. 4 Cf. E. Banfi/ G. Bonfadini/ P. Cordin/ M. Iliescu (ed.), Italia settentrionale: Crocevia di idiomi romanzi. Atti del convegno internazionale di studi, Trento, 21-23 ottobre 1993, Tübingen 1995. 215 Besprechungen - Comptes rendus Zum Mehrsprachlichkeitsmodell der EU gehört schließlich die Anzahl der Amtssprachen, auf die Nelde hinweist (193), ohne die technischen Probleme der Praxis näher zu erörtern 5 . Auf die Eigenheiten der Sprachpolitik in der EU, wo Österreich einiges vorzuweisen hat, kommt auch R. Kneucker (273-77) aus dem Bundesministerium in Wien zu sprechen. Interessant ist dabei mit allem Positiven eine ausführliche Negativliste, die man gern liest. Punktuell nach unserer Meinung gesagt: Der Satz «Fremdsprachen sollten stets ‹native speakers› unterrichten» (276), ist erfahrungsgemäß falsch. Anfänger sollten durch Einheimische, die deren Probleme kennen, unterrichtet werden; «natives» gehören in die höheren Ränge. Der Aufsatz «Language Engineering» (211-37) von R. Köhler (Trier) ist eine kompetente und sehr nützliche Begriffsbestimmung des Terminus «Computerlinguistik» und dessen Umgebung. Es geht um die maschinelle Verarbeitung natürlicher Sprachen, wo das sog. Weltwissen im Verhältnis zur computeristischen Modellierung der Kommunikation eine Rolle spielt. Ein Sonderfall ist hier die automatische Übersetzung (232-34). Im Zusammenhang mit der Anwendung von «elektronischen Vollformen-Wörterbüchern» (213) würde ich an die erstaunlichen Resultate erinnern, die die Japaner mit Japanisch - Russisch - Englisch - Deutsch an der Weltausstellung 1988 in Tokio vorlegten. Aber vermutlich handelt es sich hier um eine Frage der Mentalität: während Europäer mit Vorliebe theoriegebunden arbeiten, arbeiten Ostasiaten eher mit Material. (Zur maschinellen Übersetzung cf. hier auch Coy, 248). Eine interessante Frage ist abschließend, ob der Umgang mit dem Computer den Sprachwandel beeinflußt. Mit der Darstellung von W. Coy (Berlin), «Die Sprache(n) des Internets» (239-52), gelangt man in den technischen Bereich der Informatik, d. h. dahin, wo traditionell ausgebildete Philologen und Linguisten an gewisse Grenzen stoßen. Der Beitrag ist denn auch mit Hilfe einer CD-ROM-Fassung, die dem Band beigefügt ist, zusätzlich verstärkt. Trotzdem bleibt zu bemerken, daß auch die formalen Sprachen auf Regularitäten der natürlichen Sprachen angewiesen sind. Die philosophischen Reflexionen, die Coy zum Thema «Digitale Medien und Sprache» (244-46) anführt, nimmt man gern zur Kenntnis. Im Eröffnungskapitel des Buches, «Wohin steuert unsere Sprache? Diagnosen und Prognosen an der Jahrtausendwende» (1-23), operiert W. Raible (Freiburg i. Br.) mit dem Begriff der Zukunftsbewältigung, mit so etwas wie Zukunftsangst, die «eben typisch menschlich» sei und damit auch «die angstvollen Fragen nach der Zukunft unserer Sprachen» (5) einschließt. Diesen Parallelismus möchten wir ablehnen, da nach unserer Meinung nicht so genau feststeht, um was sich die Menschen - wenn überhaupt - ängstigen. Über die Zukunft der Sprachen (auch nach Donhauser: hier 57) wohl am wenigsten. Die Sprachwissenschaft ist ein Sonderfall 6 . Um diesen Parallelismus zu verankern, benötigt Raible drei Punkte: Erstens: Das Verfahren der Zukunftsbewältigung in Babylon-Assyrien (1). Zweitens: Die strukturalisti- 5 Cf. besonders die spezifischen Arbeiten von P. Braselmann, hier u. a. «Der Richter als Linguist. Linguistische Überlegungen zu Sprachproblemen in Urteilen des Europäischen Gerichtshofs», Sprache und Literatur in Wissenschaft und Unterricht 68 (1991): 68-85. Ferner: K. Loehr, Mehrsprachigkeitsprobleme in der Europäischen Union. Eine empirische und theoretische Analyse aus sprachwissenschaftlicher Perspektive, Frankfurt 1997. 6 Als Beispiel G. Holtus/ E. Radtke (ed.), Sprachprognostik und das ‹italiano di domani›. Prospettive per una linguistica ‹prognostica›, Tübingen 1993. 216 Besprechungen - Comptes rendus sche Linguistik in Europa (Tabelle 6). Drittens: Zum Problem der Veränderung «die Geschichtskonzeption des französischen Historikers Fernand Braudel (1902-85)» 7 . Mit diesem Verfahren erfaßt Raible einige aktuelle Neuerungen in der Ausdrucksweise. Besonders aktiv erscheinen hier die Phraseure der Wirtschaftspropaganda. Die Deutsche Bahn z. B. sagt: «Früher hätte nicht mal Einstein unsere Preise kapiert. Bald versteht sie jedes Kind». In der deutschen Schweiz sogar die Neue Zürcher Zeitung: «Haben Sie eine ganz andere Meinung als die NZZ? Um so spannender die Lektüre». Dazu: «Bei uns verkaufst Du Dein Auto schneller als es fährt» (sic). Man spricht zur Zeit oft von der Krise der Geistes- und Sozialwissenschaften. Dies gilt vor allem für den Hochschulbereich (und in Deutschland insbesondere für das Rahmengesetz von 2001 der Regierung in Berlin, das die traditionelle Struktur der Universität vollkommen verändert). Mit dem genannten Konzept wird das Sprachenproblem unter verschiedenen Geisteswissenschaften als selbstverständlich subsumiert. Die Initiative der Österreichischen Forschungsgemeinschaft ist deshalb ein gewichtiges Novum. Als Negativpunkt möchten wir allerdings anmerken, daß das Verfahren rein eurozentrisch ist. Der Blickwinkel sollte erweitert werden. G. Ineichen H Jakob Wüest (ed.), Les linguistes suisses et la variation linguistique. Actes d’un colloque organisé à l’occasion du centenaire du Séminaire des langues romanes de l’Université de Zurich, Basel/ Tübingen (Francke) 1997, 166 p. (Romanica Helvetica 116) En 1894, la Faculté des Lettres de Zurich, sous la houlette de son doyen Henri Morf, réorganise le séminaire de philologies romane et anglaise en créant deux séminaires distincts 1 : cet acte fondateur qui est à l’origine du séminaire des langues et littératures romanes (Romanisches Seminar), l’Université de Zurich en a célébré le centenaire en organisant une semaine de manifestations (5.-10. 12. 1994). Le colloque des 5 et 6 décembre sur les linguistes suisses et la variation linguistique ouvrait les festivités. Celles-ci comprenaient une cérémonie officielle, une table ronde consacrée à la critique littéraire (et suivie d’une conférence magistrale de Jean Starobinski), un colloque sur les littératures en langues romanes en Amérique latine et en Afrique, une séance d’informations à l’intention des futurs romanistes et, dans la meilleure tradition du gai saber que les romanistes zurichois ont toujours su cultiver 2 , un «bal de la rose» agrémenté d’un spectacle trilingue (français, italien, espagnol). 7 Raible gibt zu Braudel keine weiteren Auskünfte. Wir zitieren: G. Piterberg/ Th. Ruiz/ G. Symcox, Braudel Revisited: The Mediterranean World, 1600-1800. The Center & Clark Newsletter 40 (2000). 1 La séparation des chaires de philologie romane et anglaise est un phénomène d’époque connu des historiens de la linguistique. Cf. à ce propos, l’ouvrage précieux de H. H. Christmann, consacré à l’histoire institutionnelle des philologies romane et anglaise dans l’université allemande du XIX e siècle. L’auteur observe que, de 1860 à 1875, on créa des chaires cumulant la philologie romane et anglaise et qu’à partir de 1870 à 1900, on procéda à la séparation des deux philologies (Romanistik und Anglistik an der deutschen Universität im 19. Jahrhundert. Ihre Herausbildung als Fächer und ihr Verhältnis zu Germanistik und klassischer Philologie, Mainz/ Wiesbaden/ Stuttgart 1985). Cf. également le panorama récent de J. Storost «Le développement des nouvelles philologies au xix e siècle», in: S. Auroux/ K. Koerner/ H.-J. Niederehe/ K. Versteegh (ed.), Histoire des sciences du langage, Berlin 2002: 1240-72. 2 Rappelons que le Gay Saber était le nom du cercle de romanistes zurichois, «la vaillante société de romanistes de Zurich» comme dit Sechehaye qui y a fait une conférence en 1912. Cf. A. Sechehaye, «Les règles de la grammaire et la vie du langage», GRM 6 (1914): 288N. 217 Besprechungen - Comptes rendus Les onze contributions du volume des actes du colloque en question sont consacrées chacune à l’évocation d’un linguiste suisse, soit dans l’ordre de présentation: Ferdinand de Saussure, Charles Bally, Henri Frei, Wilhelm Meyer-Lübke, Carlo Salvioni, Jules Louis Gilliéron, Louis Gauchat, Karl Jaberg, Jakob Jud, Arnald Steiger, Walther von Wartburg. Figurent en ouverture une substantielle présentation d’Eugenio Coseriu et en guise de conclusion une synthèse de l’éditeur des actes, Jakob Wüest. Dans une note préliminaire (5-6), celui-ci précise que le sujet et le choix des conférenciers de ce colloque s’inscrivent dans le cadre d’un programme Erasmus intitulé «Diachronie et variation linguistique»: voici qui explique, en partie du moins, le titre du volume. Le caractère helvétique de la manifestation justifiant l’épithète «suisse», on peut se demander pourquoi l’éditeur a opté pour l’appellation «linguistes» plutôt que pour celle de «romanistes». Wüest justifie doublement ce choix par la présence de non romanistes et par le primat de la linguistique générale sur les linguistiques particulières. Dans sa présentation (7-19), E. Coseriu retrace l’essor de la linguistique suisse dans les années trente du xx e siècle. S’appuyant sur un article de Jaberg 3 , l’auteur pose la délicate question de «l’unité essentielle de la linguistique suisse» (8) en soulignant les points communs à deux représentants éminents de la linguistique suisse, Ferdinand de Saussure et Jules Gilliéron: d’abord leur goût irrésistible de la formule concrète («la feuille de papier» de Saussure ou «la pathologie et la thérapeutique verbales» de Gilliéron), ensuite le besoin, chez tous deux, de dépasser l’héritage néogrammairien; enfin la nécessité d’orienter la linguistique sur la langue elle-même et non sur les épiphénomènes. L’autre caractéristique de l’esprit dans lequel les linguistes suisses abordent leur objet est, aux yeux de Coseriu, la nette conscience qu’ils ont de la bipolarité foncière du langage gouverné par «deux universaux essentiels» (10): il s’agit d’une part de la créativité qui se manifeste dans la diversité ou la variation diachronique des systèmes et des normes que Coseriu articule en trois types de variétés synchronique et diachronique (diatopique, diastratique, diaphasique) et en variabilité de la parole, et il s’agit d’autre part de l’altérité qui, toujours selon Coseriu, se manifeste dans l’homogénéité des systèmes linguistiques. La prise en compte de la tension entre les deux pôles constitutifs du langage n’empêche pas que, parmi les linguistes, les uns aient orienté leur intérêt sur l’homogénéité du système, alors que d’autres se sont attachés davantage ou exclusivement à la diversité sous ses différentes formes. Comment justifier cependant, dans une étude consacrée explicitement à la diversité, la présence de Ferdinand de Saussure et de Meyer-Lübke, qui se sont surtout préoccupés de l’homogénéité du système? Coseriu souligne à juste titre que la recherche de l’objet propre à la linguistique a permis à Saussure non seulement de délimiter une linguistique de l’homogénéité, mais du même coup d’esquisser, en image négative, une linguistique de la variété. Partisan lui aussi d’une linguistique de l’homogénéité, Meyer-Lübke prend comme point de départ un système supposé unitaire, en l’occurrence le latin vulgaire, mais se voit aussitôt confronté aux transformations que ce système a subies au cours de son développement dans l’espace roman: la variété est, pour lui, avant tout un phénomène diatopique, visible en particulier dans la phonétique. Bally et Frei, penchant eux aussi vers l’homogénéité, ont été retenus pour l’intérêt porté à la variabilité de la parole, chez Bally pour des faits stylistiques et chez Frei pour sa lapsologie. Les autres auteurs retenus - Salvioni, Gilliéron, Gauchat, Wartburg, Jaberg et Jud - ont consacré leur recherche au pôle de la créativité, en particulier à la variété diatopique, Salvioni représentant une dialectologie prégilliéronienne. Coseriu s’interroge ensuite sur la pertinence d’une linguistique intégrale de la diversité, ou du moins de la 3 Il s’agit de «Ferdinand de Saussure’s Vorlesungen über allgemeine Sprachwissenschaft», reproduit dans K. Jaberg, Sprachwissenschaftliche Forschungen und Erlebnisse, Paris/ Zurich/ Leipzig 1937: 123-36. 218 Besprechungen - Comptes rendus variété, en proposant les pistes de recherche suivantes: pourquoi la majorité des linguistes étudiés manifestent-ils une préférence pour un des trois types de variétés, diatopique, phasique et stratique (seul Gauchat s’intéresse à la fois aux trois types et à la variabilité dans la parole)? Une linguistique variationnelle orientée sur les faits eux-mêmes, abstraction faite d’interférences externes, telle qu’elle est pratiquée par Gauchat et Gilliéron, est-elle souhaitable? Enfin, même si aucun des linguistes retenus ne propose une théorie de la diversité, ne serait-il pas dépourvu d’intérêt d’étudier leur parcours afin d’apprécier les ébauches de ce qui deviendra dans d’autres circonstances et ultérieurement la linguistique de la variation? En conclusion, Coseriu se prononce sur l’exclusion d’un certain nombre de linguistes suisses éminents, dont en particulier les indoeuropéanistes, les philologues classiques, les germanistes, mais aussi, ce qui est assurément regrettable dans le cadre des festivités du séminaire des langues et littératures romanes, sur celle des spécialistes du rhétoromanche. Il déplore en particulier l’absence, guère compréhensible, de Henri Morf 4 . Comme le constate d’emblée l’éditeur du CLG, R. Engler (21-30), la réception des thèses de Ferdinand de Saussure (1857-1913) comporte un certain nombre de malentendus qu’il est nécessaire de lever par le biais du recours aux sources. Optant pour une démarche génétique, Engler s’interroge sur la constitution de cette notion assurément fondamentale du structuralisme qu’est la langue. Il souligne à cet égard le fait que Saussure commence par situer la langue du côté de l’histoire (la langue est composée de faits, donc contingente) et non de l’abstraction (la langue serait composée de lois, donc organique). La même année, en 1891, Saussure soumet à Gaston Paris ses réflexions sur la phonétique, essentiellement historique, et la morphologie, essentiellement synchronique: la succession d’états suppose une «abstraction totale du sens» (24), l’unité d’époque, au contraire, la «prise en considération du sens» (24). Engler en arrive à conclure que si, pour Saussure, la langue est bel et bien un produit historique, elle n’en est pas moins un produit sémiologique: c’est dans cette perspective qu’il faut poser le problème de la variation chez Saussure qui distingue la distance dans le temps de celle dans l’espace. La dimension historique est double: externe (c’est la langue dans l’histoire) et interne (c’est l’histoire de la langue, dominée tant par «l’absolue continuité» que par la «transformation continuelle de la langue», 26). Aussi n’y a-t-il pas pour Saussure d’unité de langue dans la perspective historique. D’un point de vue sémiologique cependant, l’unité de la langue, à comprendre comme équilibre, est sanctionnée par la communauté et se manifeste dans la métamorphose incessante des variations (diachroniques, diatopiques, diastratiques) en valeurs. R. Sornicola (31-43) insiste justement sur l’intérêt que Charles Bally (1865-1947) porte aux variations diaphasiques et diastratiques étudiées dans une perspective synchronique. Frappée par la vision essentiellement dynamique de la langue propre à Bally, Sornicola s’interroge sur l’adéquation du terme de variation appliqué à la stylistique de Bally, et propose de le remplacer par le terme de relativité. Tout mouvant qu’il est, le langage repose néanmoins pour Bally sur deux types fondamentaux, le mode d’expression intellectuel ou logique d’une part et le langage commun de l’autre, même si ces deux fonctions, intellectuelle et affective, y sont constamment mêlées. L’attention accordée par Bally au facteur affectif est aussitôt (machinalement? ) interprétée comme reflétant la tradition rousseauiste: soucieuse de détailler le cadre épistémologique, Sornicola discerne dans l’œuvre de Bal- 4 H. Morf (23. 10. 1854-23. 1. 1921, et non 1864-1926 comme indiqué par erreur p. 18), élève de Schweizer-Sidler et de Gaston Paris dont il suit les cours avec Gilliéron, a formé, entre autres, Louis Gauchat et Jakob Jud. Il passe pour être l’instigateur de la dialectologie suisse: à ce titre au moins, il aurait mérité de figurer au nombre des romanistes sélectionnés. Sur Morf, cf. A.-M. Fryba-Reber, «Les romanistes suisses et Gaston Paris», in: M. Zink (ed.), Gaston Paris et les romanistes européens, Paris (sous presse). 219 Besprechungen - Comptes rendus ly le passage d’une conception dix-huitiémiste distinguant le langage affectif du langage intellectuel à une conception dynamique supposant un continuel échange entre ces deux fonctions, dans laquelle elle perçoit une influence de Bergson et de James. A cela vient s’ajouter l’influence non seulement de la «culture protestante» (38), mais encore celle de la psychologie (Janet, Freud, Jung, Flournoy, Claparède) qui se manifesterait chez Bally dans le débat sur le rôle de l’automatisme dans le fonctionnement du langage. A nos yeux, ce vaste balayage enlève à Bally toute sa spécificité. Situer la pensée d’un savant dans son époque répond certes à une exigence légitime et indispensable en historiographie de la linguistique, mais cette démarche perd tout son sens si elle se manifeste par un simple alignement de courants ou de noms (une vingtaine en trois pages: de Schleiermacher à Jung en passant par Wegener, les linguistes de Prague, etc. 38-40). Henri Frei (1899-1980) a retenu l’attention de M. Iliescu (45-55) qui souligne la priorité que l’élève de Bally accorde à la langue parlée sur la langue écrite, notamment dans son Livre des deux mille phrases (1953). Cet ouvrage comportant des échantillons de parole a donné lieu à un certain nombre d’enquêtes en alémanique (à Bâle-ville), en allemand (à Hanovre), en anglais (à Londres), en berbère (deux dialectes), en chinois (Pékin-ville), en français (Paris) et en japonais (Tokyo), dans une perspective manifestement diatopique et comparatiste. C’est en comparatiste que Frei raisonne en effet quand il se pose la question des universaux et de la typologie dans ses études consacrées à la segmentation ou à la dépendance syntaxique. L’approche fonctionnelle déjà présente dans sa thèse, La Grammaire des fautes (1929), s’appuie sur deux postulats: le premier, saussurien, affirme la primauté de la synchronie sur la diachronie (avant d’expliquer les évolutions, il faut connaître les états de langue). Le second, gilliéronnien, établit un cycle déficit-besoin-procédé permettant de décrire et classer les faits linguistiques comme répondant à des besoins, comme la clarté, la différenciation, l’invariabilité ou l’expressivité. C’est P. Wunderli (57-82) qui relève le défi de démontrer l’importance de la variation chez Meyer-Lübke (1861-1936), ce «brillant prince de la philologie romane» (59). Sans mettre en cause «l’orientation paléontologique, c’est-à-dire le reconstructivisme positiviste» (61) du linguiste néogrammairien, Wunderli rappelle que la priorité accordée à la démarche historique n’empêche pas Meyer-Lübke de reconnaître la pertinence d’une vision biologique. Du reste sa participation à la revue Wörter und Sachen (dont il est le cofondateur) et, sur un autre plan, sa conception de la langue comme objet historique et donc non entièrement homogène autorisent à poser le problème de la variation linguistique chez Meyer-Lübke. Son objectif déclaré, comme le rappelle Wunderli, est d’expliquer la genèse et la formation des langues romanes en retraçant les différenciations qui se sont produites au cours du temps: de toute évidence la perspective historique domine son œuvre. Aussi la dialectologie n’aura-t-elle qu’un rôle auxiliaire, les variations diatopiques étant exploitées non pour elles-mêmes, mais pour percevoir les transformations dans les langues romanes. Tout en saluant l’apport stimulant des matériaux rassemblés par Gilliéron, Meyer-Lübke ne peut évidemment approuver les explications ‘pathologiques’ et anhistoriques de son compatriote (lequel, de son côté, a dû être irrité par la constante subordination de la dialectologie à la linguistique historique). Le rôle accordé au milieu socio-culturel dans lequel évolue la langue et l’influence du facteur psychologique ou affectif sur l’usage, constituent assurément des entorses à la méthode positiviste, même si ces variations, diastratique et diaphasique, sont, elles aussi, au service de la variation diachronique. Autre cas de variation relevé par Wunderli, c’est la variation diamésique, que Meyer-Lübke souligne à propos de la relation entre le latin écrit et oral d’Afrique du nord. Négligée par les variationnistes actuels, l’approche onomasiologique permet à Meyer- Lübke d’expliquer la disparition de certains mots au profit d’autres (p. ex. les formes afr. piz et poitrine qui, dans le Nord, sont en concurrence onomasiologique, alors que dans le 220 Besprechungen - Comptes rendus Sud, elles impliquent des différences diamésiques et diaphasiques). Habituellement appliquée au lexique, la perspective onomasiologique est également exploitée en morphologie: ainsi l’alternance morphologique -o/ -am (amo/ amabam) est interprétée comme une variation superflue ou forme irrégulière que les langues (sous-entendu: les locuteurs) tendent à éliminer. C’est dans le domaine de la phonosyntaxe que Meyer-Lübke se montre particulièrement innovateur en revendiquant l’étude des variations phonétiques dues à la position syntaxique des mots, variations qui permettent de délimiter la part du facteur syntaxique dans l’évolution phonétique. Enfin les différences typologiques dans les langues issues du latin n’ont pas échappé à Meyer-Lübke qui envisage la variation typologique (diachronique) dans un cadre dépassant les langues romanes. Mettant habilement en lumière des aspects moins connus de l’œuvre de Meyer-Lübke, Wunderli réussit à nuancer la caractérisation trop simpliste de «néogrammairien acharné» (59). M. Pfister (83-94) rend un hommage émouvant au savant et à la personnalité du fondateur du Vocabolario dei dialetti della Svizzera italiana, Carlo Salvioni (1858-1920). Successeur d’Ascoli à la chaire de l’Académie scientifique de Milan et à l’Archivio glottologico italiano, Salvioni projette dès 1907 une enquête du lexique des parlers de la Suisse italienne. S’inspirant des modèles du Glossaire des Patois de la Suisse romande et du Dicziunari rumantsch grischun, le linguiste tessinois rassemble des matériaux par correspondance, mais aussi sur le terrain pour vérifier les particularités phonétiques de certains endroits (1908- 15). «L’introduction de réflexions phonétiques et morphologiques, la discussion des sources, une évaluation des hypothèses présentées jusqu’alors, ainsi qu’un style concis, un jugement sûr et objectif» (87): voilà comment Max Pfister caractérise l’originalité du néogrammairien Salvioni qui ne fut pas seulement un linguiste, mais aussi un philologue averti, auteur de nombreuses éditions de textes médiévaux d’Italie du Nord. Ce maître de la dialectologie italienne, lombarde et tessinoise en particulier, fut du reste un pionnier de l’onomasiologie avec son étude: Lampyris italica. Saggio intorno ai nomi della lucciola in Italia, Bellinzona 1892. Conscient de l’apport précieux de l’étude des noms de lieux à l’étymologie, son domaine de prédilection, il fut, là aussi, un des premiers à inclure la toponymie dans le champ de recherche de l’étymologie. J. Allières (95-100) retrace l’apport du fondateur de la géolinguistique, Jules Louis Gilliéron (1854-1926) en soulignant le fait que l’orientation diatopique apparaît dès les tous premiers travaux. En 1880, le Patois de la commune de Vionnaz (Bas-Valais) et, la même année, le Petit Atlas phonétique du Valais roman (sud du Rhône) annoncent, par leur démarche, l’ALF. Recueillant la langue sous sa forme parlée sur le terrain (c’est la leçon de ses maîtres dialectologues 5 ), Gilliéron procède à la transcription phonétique des formes relevées en veillant soigneusement à noter les conditions sociogéographiques, topographiques, historiques de la zone étudiée. Plus tard, fort des matériaux galloromans de l’ALF, Gilliéron se présentera comme le fossoyeur de la «phonétique de papier» (98), comme un adversaire déclaré de la phonétique des néogrammairiens en remplaçant purement et simplement l’étymologie latine par l’étymologie française 6 . L’influence que Gilliéron exerça sur les jeunes romanistes de son époque, tant dans ses conférences à l’École pratique des hautes études que par l’intermédiaire de l’ALF se mesure aisément au succès du modèle géolinguistique. 5 Dans l’ordre chronologique, Cyprien Ayer à Neuchâtel, Jules Cornu à Bâle et Gaston Paris à Paris. - Signalons ici la remarquable mise au point de l’apport de Gilliéron par P. Lauwers/ M.-R. Simoni-Aurembou/ P. Swiggers (ed.), Géographie linguistique et biologie du langage: autour de Jules Gilliéron, Leuven 2002. 6 «Substitution de l’étymologie française à l’étymologie latine» est le titre du chap. 8 de La faillite de l’étymologie phonétique, 1919: 113-33. 221 Besprechungen - Comptes rendus J. Wüest (101-13) évoque l’œuvre du fondateur du Glossaire des patois de la Suisse romande, Louis Gauchat (1866-1942). Formé par Morf à la linguistique de terrain, le dialectologue élabore dans les années 1890 le projet du Glossaire, en association avec Jules Jeanjaquet et Ernest Tappolet. Wüest insiste avec raison sur l’apport de deux articles programmatiques. Dans le premier, Gibt es Mundartgrenzen? (1903), Gauchat démontre, en s’appuyant sur une enquête phonétique dans les villages de La Ferrière et des Bois, l’existence de frontières dialectales, s’opposant en cela à Gaston Paris et Paul Meyer (soucieux de ne pas mettre en danger la République une et indivisible, les deux maîtres romanistes français avaient, dans la polémique avec Tourtoulon et Bringuier, nié l’existence de limites dialectales). Dans le second, L’unité phonétique dans le patois d’une commune (1905), Gauchat observe un certain nombre de divergences phonétiques chez les habitants de la même commune, variations diastratiques qui s’expliquent par une différence de générations, mais aussi par la différence entre les parlers féminin et masculin. Ce qui préoccupe Gauchat, tout comme Gilliéron et Schuchardt du reste, ce sont les irrégularités et le caractère arbitraire de certains changements phonétiques: il met ainsi en cause (en «faillite» pour reprendre l’expression de Gilliéron) la validité de la conception néogrammairienne qui tend à ramener le changement linguistique à la seule action des lois phonétiques et de l’analogie. Wüest a bien vu où se situait la spécificité de Gauchat: tout le problème est de distinguer dans l’action conjointe qu’ils exercent sur la langue la part qui revient respectivement aux lois phonétiques (dont Gauchat est loin de nier l’existence) et à l’arbitraire. Homme de terrain et théoricien, «sociolinguiste sans le savoir» (108), Gauchat n’a pas fait pour autant de la variation linguistique un objet d’étude exclusif, absorbé dès les années 1910 à la préparation du GPSR. Se souvenant avec émotion de la bienveillance du linguiste et dialectologue bernois à son égard, G. Hilty (115-24) souligne à juste titre l’étendu des recherches de Karl Jaberg (1877- 1958): la sémantique (abordée dans sa thèse de doctorat), la morphologie (en particulier les mécanismes associatifs et les transformations analogiques), l’expressivité (en particulier l’instinct ludique de la langue, à l’œuvre aussi bien dans la littérature que dans la langue courante) et bien évidemment la géographie linguistique sont autant de domaines qui témoignent des intérêts diversifiés de celui pour qui les réflexions théorique et méthodologique allaient nécessairement de pair avec le travail sur le terrain: preuve en sont l’élaboration d’une méthode géolinguistique propre à partir de celle de son maître Gilliéron, son compte rendu du CLG de Saussure où Jaberg fait preuve d’une perspicacité peu commune, ou enfin son article sur les bases de l’onomasiologie. Jaberg est, comme le résume heureusement Hilty, «le grand théoricien de la géographie linguistique» (117). À partir de 1911, il prépare avec Jakob Jud l’Atlas linguistique et ethnographique de l’Italie et de la Suisse méridionale (paru en huit volumes de 1928-40, plus un volume d’Index (1960) à l’élaboration duquel Jaberg a consacré les dernières années de sa vie). Quel est le rôle de la variation linguistique? Si le rapport diglossique (dialecte/ langue littéraire) est omniprésent dans l’œuvre de Jaberg (en particulier dans ses études lexicologiques sur escalier, poussière, piller, p. ex.), Hilty observe que la diglossie (qui suppose deux systèmes linguistiques différents) ne ressortit pas à la problématique de la variation linguistique proprement dite. En revanche, l’intérêt que le linguiste bernois porte aux variétés phonétiques dans le domaine des interférences dialectales, relève bien de la variation linguistique, même si ces variétés sont envisagées dans une perspective évolutive. La variation diatopique (dans les remarques sur les notions de français et de français régional), la variation diaphasique (dans la critique que Jaberg fait du terme de stylistique qu’il propose de remplacer par l’expression «théorie de l’expressivité»), la variation diastratique (à laquelle Jaberg fut confronté dans le cadre des enquêtes pour l’AIS) sont toutes trois envisagées dans une perspective synchronique. C’est pourquoi Hilty dit très justement, dans l’optique du colloque: «Karl Jaberg a été un sociolinguiste avant la lettre» (123). 222 Besprechungen - Comptes rendus A. Kristol (125-35) trace un portrait nuancé de Jakob Jud (1882-1952), l’ami visionnaire 7 , collaborateur et collègue de Karl Jaberg. Formé à Zurich par Morf et Gauchat, Jud, fortement impressionné par Gilliéron, conçut avec Wartburg, à son retour de Paris, le projet de refondre le REW de Meyer-Lübke qui venait de paraître (1911). L’enjeu résidait dans l’application de la dimension diatopique et de la perspective onomasiologique à l’étymologie historico-comparative: Wartburg s’occuperait du galloroman, Jud de l’italien et du rhétoroman. Suite à l’échec de ce projet 8 , Jud put se consacrer avec Jaberg à l’élaboration et à la publication de l’AIS tandis que Wartburg de son côté mit au point son monumental FEW. L’originalité de Jud réside non pas tant dans la reprise de la stratigraphie linguistique de Gilliéron que dans l’application au domaine panroman de ce modèle qui discerne audelà de la variation diatopique la profondeur des strates géologiques. C’est donc dans l’ensemble de la Romania que Jud perçoit les phénomènes de variation, supposant dès lors l’existence d’une unité linguistique virtuelle que serait la latinité. Sa vaste et intime connaissance des langues romanes lui permettra d’interpréter les variantes dialectales de mots qui ont voyagé: ainsi le terme de Lörtschene («résine du mélèze») utilisé par les Walser germanophones des Grisons n’est pas un emprunt au romanche, constate Jud, mais se rencontre dans les dialectes germanophones du Haut-Valais, qui, eux, l’ont emprunté au substrat francoprovençal valaisan. Cette fascination pour les variations diatopiques et diachroniques dans le cadre panroman semble avoir empêché Jud de prendre pleinement conscience de la variation diastratique, alors même qu’il la touche du doigt: dans son article sur la grenouille en italien, Jud réduit la variation diastratique entre ranocchio (florentin cultivé) et granocchio (florentin populaire), pourtant attestée dans l’AIS, à une simple opposition phonétique. G. Bossong (136-47) évoque avec brio les mérites de celui qui fut non seulement le fondateur des études hispaniques en Suisse, mais aussi le père des études hispano-arabiques en Suisse et en Allemagne, le «Caballero de la Gran Cruz de Alfonso el Sabio» (144), Arnald Steiger (1896-1963). En avance sur son époque, avec Schuchardt et Max Leopold Wagner, Steiger est irrésistiblement attiré par les frontières de la Romania, ces lieux mouvants où convergent des cultures et religions différentes. Cette fascination pour la migration des cultures va se répercuter sur son domaine de recherche, l’histoire des mots: «Le grand thème de sa vie, ce n’est pas tant la variation des langues à travers les mots, mais la variation des mots à travers les langues» (141). Quels ancrages culturels successifs un mot a-t-il connus? Telle est la question qu’il se pose. Ainsi l’histoire de l’espagnol alcázar nous amène à faire un voyage autour de la Méditerranée: repris à l’arabe qasr (avec la prononciation maghrébine et l’agglutination de l’article arabe), le mot arabe est lui-même repris à la forme sémitisée qasra- (avec suppression de l’article postposé araméen), forme provenant à son tour du grec médiéval byzantin kavstron venant du latin castra. Suivre les voies de transmission du fonds lexical oriental amènera Steiger non seulement à devenir un érudit inégalé et fin connaisseur de l’hispano-arabe (c’est le sujet de sa thèse d’habilitation), mais aussi à parcourir l’immense étendue de l’Europe orientale, l’Asie et l’Iran, les plaines russes et ukrainiennes aux extrémités occidentales de notre continent. Explorateur passionné, Steiger 7 C’est ainsi que Jaberg décrit Jud dans le compte rendu qu’il fit des Mélanges que Scheuermeier, Rohlfs, Wagner et Jud lui offrirent en 1937: «Ich sehe ihn vor mir, Jud, wie er mit feinnerviger Hand die Zukunft weist und mit ausholender Geste einen neuen Plan entwickelt, wie er lästige Kleinigkeiten beiseite schiebt und alles Konkrete in geistige Sphären erhebt, mitreissend in seinem Glauben, seiner Willenskraft und seinem Selbstvertrauen»,VRom. 4 (1939): 136. 8 Pour les raisons de cet échec, cf. J.-P. Chambon/ E. Büchi, «‘Un des plus beaux monuments des sciences du langage’: le FEW de Walther von Wartburg (1910-40)», Histoire de la langue française 1914-45, sous la dir. de G. Antoine et R. Martin, Paris 1995: 936-37. 223 Besprechungen - Comptes rendus dirigea son attention sur les rencontres culturelles et linguistiques entre l’Ancien et le Nouveau Monde, et sur le basque (après Humboldt et Schuchardt) dont il souligna l’importance pour l’étude des langues européennes ultérieures. A. Vàrvaro (149-59) honore la mémoire de l’auteur du prestigieux FEW, Walther von Wartburg (1888-1971). Formé par Gauchat et Jud à Zurich 9 et par Gilliéron à Paris 10 , Wartburg se met, à son retour de France, au projet panroman commun avec Jud (cf. supra) et se consacre jusqu’en 1918 au dépouillement des sources galloromanes qui aboutira, après quatre remaniements successifs 11 , à la publication en 1922 du premier fascicule du FEW. La variation linguistique chez Wartburg est essentiellement diatopique: les variations phonétiques et lexicales «sont toujours et de toute façon une fracture de l’espace», précise Vàrvaro (154). Espace bien délimité du reste, puisque, pour Wartburg, l’homogénéité vient avant la variation: «Une grande surface unitaire (latine) se fractionne horizontalement en surfaces plus petites» (154). On retrouvera le même raisonnement à propos de la thèse burgonde: l’homogénéité ou unité originelle («Urtypus», 156) de l’aire francoprovençale s’explique par l’existence du royaume des Burgondes, lequel, une fois disparu, fit place aux forces centrifuges et donc à la variation. La notion schuchardtienne de mélange des langues, n’est pratiquement pas exploitée par Wartburg, alors même qu’il s’est penché sur cette problématique, en particulier dans sa formulation des concepts de substrat et de superstrat. Vàrvaro s’explique cette réticence par le potentiel conflictuel des mélanges linguistiques, ressenti par Wartburg comme mettant en danger l’équilibre politique du pays. Dans sa synthèse (161-66), J. Wüest s’interroge sur la pertinence de la notion de linguistique suisse en proposant un tour d’horizon des travaux d’envergure effectués par des Suisses ou en Suisse à la fin du xix e et au xx e siècle: le Schweizerdeutsches Idiotikon de F. Staub, avec la collaboration de L. Tobler; l’Altfranzösisches Wörterbuch d’A. Tobler et d’E. Lommatzsch; Die Kerenzer Mundart des Kantons Glarus de J. Winteler, pionnier de la phonologie; les travaux des deux théoriciens de la langue, ceux d’Anton Marty qui demandent à être lus et ceux de Ferdinand de Saussure qu’il importe de relire, tout comme du reste ceux des Genevois Bally et Sechehaye; l’Atlas linguistique de la France de Gilliéron; le REW et la Grammatik der romanischen Sprachen de Meyer-Lübke; le Vocabolario dei dialetti della Svizzera italiana de Salvioni; le Glossaire des patois de la Suisse romande de Gauchat, Tappolet et Jeanjaquet; l’Atlas linguistique de l’Italie et de la Suisse méridionale de 9 Précisons que le rapporteur de la thèse de Wartburg n’est pas Jud, comme le suggère Vàrvaro (149), mais bien Gauchat. Du reste, le sous-titre de la thèse: «Eine semasiologische Untersuchung» indique la position critique, explicitée dans l’introduction, de Wartburg envers l’onomasiologie qui tend à assimiler la représentation de l’objet avec l’objet. Il est un peu hâtif d’affirmer que la thèse de Wartburg «fait partie des problèmes d’onomasiologie historique qui avaient alors du succès» (150). Pour l’histoire de l’onomasiologie, on consultera la magistrale mise au point de B. Quadri, Aufgaben und Methoden der onomasiologischen Forschung. Eine entwicklungsgeschichtliche Darstellung, Berne 1952. 10 Wartburg n’a pas passé inaperçu aux yeux de Gilliéron qui écrit à Jaberg: «Wartburg est de beaucoup le meilleur de mes auditeurs de cette année. Gamillscheg est revenu et restera ici jusqu’en juillet» (27. 1. 1912). A la fin de l’année, Wartburg doit rentrer en Suisse pour effectuer son service militaire («je le regrette, c’est un homme de valeur», lettre de Gilliéron à Jaberg (14. 2. 1912). Cf. A.-M. Fryba-Reber, «Dans les coulisses de la géographie linguistique: la correspondance Jules Gilliéron (21. 12. 1854-26. 4. 1926) - Karl Jaberg (24. 4. 1877-30. 5. 1958)», P. Wunderli/ I. Werlen/ M. Grünert (ed.), Italica, Raetica, Gallica: studia linguarum litterarum artiumque in honorem Ricarda Liver, Tübingen 2001. 11 Le point de vue onomasiologique, a-chronique, prépondérant au départ, cèdera la place (sauf dans les Matériaux d’origine inconnue) au point de vue sémasiologique, historique. Cf. J.-P. Chambon/ E. Büchi, op. cit., 937-38. 224 Besprechungen - Comptes rendus Jaberg et Jud; le Dicziunari rumantsch grischun de Planta et Schorta et le FEW de Wartburg. La liste est impressionnante et force est de constater la qualité exceptionnelle de la production de cette période tant chez les «linguistes de plein air» (pour reprendre l’expression de Bally à propos de Gauchat) que chez ceux de cabinet. Si cette opposition entre dialectologues et théoriciens 12 est commode, elle peut néanmoins s’avérer problématique, dès le moment où elle désigne deux catégories de chercheurs plutôt que deux démarches complémentaires. Insistons à cet égard sur le fait que les dialectologues en question ne sont pas de simples collectionneurs de papillons, pas plus qu’un théoricien comme Saussure ne vivait retranché dans sa tour du château de Vufflens (dialectologue et onomasticien, Saussure connut du reste les aléas auxquels sont soumis les enquêteurs, lorsque, dénoncé par des employés de voirie qu’il avait interrogés, il fut arrêté pour espionnage dans une des communes voisines de Genève 13 ). Concluant sur la notion de variation, Wüest observe que les linguistes étudiés se sont tous penchés, à des degrés divers, sur les macro-variations que sont la diachronie et la diatopie, tout en restant dans l’ensemble peu conscients des micro-variations que sont la diaphasie et la diastratie, à l’exception de Charles Bally et de Louis Gauchat. Juger du passé par le présent est une démarche qui pose problème, comme le souligne Hilty avec pertinence: «Il est évidemment dangereux de regarder l’œuvre d’un chercheur dans la perspective d’une théorie élaborée après sa mort» (118). Choisir comme angle d’attaque une théorie élaborée a posteriori peut être une démarche féconde, s’il s’agit de retracer la constitution même de cette théorie: dans ce sens, le dépistage systématique de l’importance de la variation linguistique dans l’œuvre des linguistes et romanistes suisses met légitimement en évidence leur rôle décisif dans l’émergence de la sociolinguistique. Tout en reconnaissant l’habileté avec laquelle les contributeurs se sont tirés d’affaire, j’aimerais néanmoins revenir sur la mise en garde de Hilty en insistant sur les problèmes que pose ce parti pris méthodologique. L’inconvénient majeur à nos yeux est le caractère atomiste de cette démarche qui, par définition, laisse dans l’ombre tout ce qui se trouve en dehors de l’éclairage choisi.Aussi est-il difficile de soupeser le poids accordé à la variation linguistique à l’intérieur des travaux étudiés, puisque leur cohérence interne est simplement écartée ou, du moins considérée comme secondaire par rapport au sujet traité. Un autre inconvénient réside dans l’exclusion du contexte intellectuel, institutionnel, historique des travaux en question qui demanderaient, au contraire, à être resitués à l’intérieur des grands courants et des débats de l’époque. Au-delà de ces remarques critiques d’ordre méthodologique, le principal mérite de l’initiative zurichoise est d’avoir entrepris une réflexion sur le rôle assurément trop longtemps ignoré qu’ont joué les Suisses dans la prise de conscience de la variation linguistique pendant une période exceptionnellement féconde qui a connu un renouvellement sans précédent des méthodes en linguistique. Il est intéressant à cet égard de souligner que la plupart des auteurs des articles se sont faits pour l’occasion historiographes de leur propre discipline, démarche qui ajoute aux analyses la dimension supplémentaire de témoignage. Cette publication rendra, dès maintenant et dans le futur, de bons services 12 Cette opposition est suggérée en particulier dans la formule suivante de Wüest: «Gilliéron n’était pas seulement linguiste de plein air, il pouvait même se considérer comme le commandant de cette phalange dont parle Bally, alors que Meyer-Lübke, de même que Saussure, entretenait avec les langues des rapports beaucoup moins ‹charnels›, beaucoup plus intellectuels que les dialectologues» (164). 13 Pour se faire une idée de l’apport de Saussure dialectologue, on consultera le Fonds Saussure déposé à la Bibliothèque publique et universitaire de Genève et en particulier le carton Ms. fr. 3956 intitulé «Toponymie et patois romands» contenant des manuscrits de Saussure classés par Jules Ronjat. 225 Besprechungen - Comptes rendus aux historiens de la linguistique: au moment d’entrer dans un nouveau siècle, l’heure est venue de prendre enfin conscience de la contribution de nos aînés à la linguistique du xx e siècle. A.-M. Fryba-Reber H Mario Eusebi (ed.), La Chanson de saint Alexis, Modena (Mucchi) 2001, 73 p. (Studi, testi, manuali, Collana di Filologia romanza diretta da Aurelio Roncaglia, Nuova serie, 2) Depuis les éditions de Rohlfs et de Storey, il pouvait sembler qu’une pose s’était établie dans l’activité éditrice de ce texte, capital à tous points de vue. Or, voici que, coup sur coup, nous pouvons le lire dans deux nouvelles éditions qui, très différemment, en renouvellent la matière: celle de M. Perugi à la fin de 2000, personnelle et ambitieuse 1 , suivie quelques mois plus tard, de celle de M. Eusebi. Cette dernière édition de la Chanson 2 est précédée d’une courte préface de seize pages consacrée pour l’essentiel aux questions posées par les rapports entre les manuscrits 3 et l’élaboration d’un nouveau stemma codicum, dans une ligne qui rappelle la pratique de deux grands modèles, G. Paris et G. Contini. M. Eusebi y apporte des éclairages nouveaux qui constituent un apport important à l’ecdotique de la Chanson. En vue de parvenir à élaborer son stemma, M. Eusebi prend pour point de départ la situation des strophes L 109-110 et 122-125 4 : avec Fœrster 5 , il admet comme un axiome que ces deux groupes forment deux conclusions «reciprocamente incompatibili» (8). Et, avec de bonnes raisons, il souligne que A, qui fait des str. L 109-110 la conclusion de son récit, ne saurait présenter, comme le pensait Sckommodau 6 , un récit complet: «Che il corteo funebre dovesse giungere a destinazione, la chiesa de S. Bonifacio, lo vuole la coerenza narrativa e, per quello che può contare, la cronologia relativa, perché il poemetto latino Pater deus ingenite . . . si conclude con la sepoltura del santo in San Bonifacio» (9). Toutefois, comme il le relève, il est très peu vraisemblable que les deux strophes correspondant à L 109-110 constituent une conclusion créée par l’auteur de l’abréviation (9). Le problème réside donc dans la possibilité de trouver une explication, fondée, à la présence de deux conclusions qui s’excluent 7 , conservées toutes deux uniquement dans L; P omet les str. 108-112, à l’exception de 109a-d qu’il place à la suite de L 122a-b et ne conserve des trois dernières str. que L 125a-d; A, comme L, présente les str. 109-110 mais termine là son 1 Cf. mon compte-rendu dans Rev. critique de philol. 3 (2002) (non encore paru). Comme il a été heureusement institué dans cette revue, l’auteur du livre en question est invité à rédiger une réponse, ce qu’a fait M. Perugi: chacun pourra ainsi apprécier les arguments et le style des deux parties. 2 M. Eusebi (7 N1) estime, avec des arguments pertinents, que le titre Chanson est préférable à celui de Vie. 3 Soit L A V P P 2 S M M 2 : pour les deux derniers manuscrits M. Eusebi préfère M M 2 à Ma Mb. 4 M. Eusebi considère comme seconde conclusion les quatre dernières strophes et non seulement les deux (ou trois) dernières comme on le fait souvent. 5 «Sankt Alexius. Beiträge zur Textkritik des ältesten französischen Gedichts», in: Nachrichten der K. Gesellschaft der Wissenschaften zu Göttingen. Philologisch-historische Klasse, 1914, 151-52 et 165. 6 ZRPh. 70 (1954): 192. 7 Le problème ainsi posé s’évanouirait si on acceptait les vues du regretté D’A. S. Avalle, La doppia verità, Firenze 2002: 596 (reprise d’un cours universitaire de 1963): les str. 109-110 constituent la conclusion de la première partie de la Chanson, la Vita proprement dite, et sont donc à leur place dans L et dans A, ce dernier supprimant la fin du récit, sépulture et conclusion générale. 226 Besprechungen - Comptes rendus récit; V omet 108-110, mais présente 122-125; S omet 108-110, mais termine par 122c-e à 125ab; M présente, très partiellement (manquent les str. 122 et 124), la même disposition que S, mais conserve 108 presqu’en entier. M. Eusebi est d’avis que l’omission de 109-110 n’a pu se faire indépendamment par les copistes de V P S M. La disposition de P qui fusionne 109 et 122, cf. ci-dessus, lui fournit la clef de l’énigme: l’ascendant postulé de P P 2 , δ , devait avoir un modèle où les deux conclusions 109-110 et 122-125 figuraient toutes deux à la fin de la Chanson. L’ascendant de A, , est responsable de la suppression de la fin de la Chanson, à partir de L 111, mais il devait aussi avoir un modèle où les deux conclusions figuraient ensemble après L 121: l’ascendant de A, conséquent, aura choisi la plus courte. On peut donc, en conclusion, soupçonner «che l’archetipo avesse in successione, o affiancate, la conclusione breve e la conclusione lunga» (10). Pour L, la localisation dévolue à la «conclusion brève», str. 109-110, provient de l’ascendant par l’intermédiaire d’un interpositus, l; après avoir, comme A, copié le texte abrégé, l l’a complété, peut-être aussi amendé, puisant les str. 111-125 à une autre branche de la Chanson, α . De plus, entre et A, il faut admettre un autre interpositus, a, qui a dû connaître l’ascendant de V, γ ; a rend compte de certaines rencontres textuelles entre A et V. M. Eusebi en effet estime qu’il n’est guère possible d’expliquer une série de rencontres contradictoires de L et de A avec les autres représentants de la tradition sans supposer que ces deux manuscrits avaient chacun deux modèles à disposition: «Doppia tradizione si ha solo con certezza in L e, con forte probabilità, in A per concordanze con V che sono difficilmente tutte riconducibili all’archetipo 8 . . . » (11). Enfin, et contrairement à Paris et à Contini, M. Eusebi est très sceptique sur la réalité d’un groupe P S M. Il estime que P P 2 remontent à un antécédent particulier, δ , différent de l’antécédent de S M, ε ; ε par un intermédiaire i aboutit à S et par un autre intermédiaire i 2 , à M M 2 . D’où le stemma à cinq branches suivant (11): α (+ ) l L/ a (+ γ ) A/ γ V/ δ P P 2 / ε i S; ε i 2 M M 2 Toute cette analyse de la tradition manuscrite de la Chanson est très claire et séduisante, malgré une complexité évidente et certains points qui restent sub iudice. On peut hésiter, par exemple, à exclure que P et S M ne constitue une branche, ce qui ramènerait la tradition à quatre branches. L A V, les manuscrits les plus anciens, du xii e s., représenteraient trois branches, auxquelles s’ajouteraient une ou deux, P S M, du xiii e s., au lieu de deux branches (Paris) ou de trois (Contini). C’est une perspective qui laissera à l’éditeur de la Chanson une importante liberté de choix dans l’établissement de son texte, bien que L reste incontournable. Pourtant, un point du stemma proposé me semble discutable. Cherchant en quelques lignes à localiser l’archétype, M. Eusebi écrit (11): «Più arduo giungere ad una localizzazione. L’anglonormanno L ha residui che non sono normanni . . . La caduta della controfinale in merveile (v. 440 e v. 445) è precoce nel Nord-Est. All’Est borgognone rinvia il faides, 2 pers. plur. imp. di V (v. 501 e v. 531) [avec renvoi en note à Stimm 9 ]. La più antica circolazione sembra quindi riguardare un’area orientale che va dal Nord vallone al Sud borgognone, passando per la Champagne . . . ». En fait, la graphie faides est très intéressante en ce sens qu’elle est propre au frprov., comme Stimm (cf. N9) l’a bien précisé et ne se rencontre pas ailleurs. Le cas de merveile est différent, mais on aboutit à la même conclusion: M. Eusebi adopte la solution défendue avec constance par Contini pour rendre compte de la tradition troublée des trois passages où ap- 8 A ne pas confondre, semble-t-il, avec l’original, cf. les N aux vers 440, 553. 9 «Zur Sprache der Handschrift V des Alexiusliedes», in: H. Bihler/ A. Noyer-Weidner (ed.), Medium Aevum Romanicum. Festschrift für Hans Rheinfelder, München 1963: 131-32. 227 Besprechungen - Comptes rendus paraît le mot en en faisant un quadrisyllabe difficilior édité mereveile. Dans sa note du vers 440, M. Eusebi argumente: «Che il quadrisillabo non si sia mantenuto in nessun manoscritto - ma si tenga presente che mai altrove la controfinale è da restaurare per la misura del verso - è fatto che induce a pensare che l’archetipo già fosse guasto e avesse il trisillabo». Il serait imprudent, à mes yeux, de supposer (vers le milieu du xi e s.? ) un afr. *mereveile qui aurait été le fait de l’original (cf. N8) et qui sous la forme merveile aurait causé le trouble dans l’archétype, le vers devenant hypométrique 10 . Or, le fait est que, dans le domaine d’oïl, seul le frprov. atteste dès les plus anciens textes un quadrisyllabe meravilles, merevilles 11 . Ceci conduit à poser la question de la place et de la nature de V dans la tradition. On sait depuis Stimm (cf. ici N9), que ce manuscrit renferme de nombreux traits frprov., bien qu’il nous soit parvenu sous une forme altérée, wallonne 12 . Parmi les traits frprov. les plus marquants, on mentionnera, dans la str. 98, les formes remontant au plus-que-parfait de l’indicatif sore «(elle) aurait su» et oure «(j’)aurais»: ces formes à valeur de conditionnel ne sauraient être que frprov. et elles relèvent de l’original 13 . Ainsi, comme hypothèse provisoire, je serais enclin à adapter le stemma de M. Eusebi de la façon suivante: 10 Pour merveille, trisyllabique en afr., cf. mostier, sevrer. 11 Cf. H. Stimm, Studien zur Entwicklungsgeschichte des Frankoprovenzalischen, Wiesbaden 1953: 96. 12 Cf. M. Burger, «La langue et les graphies du manuscrit V de la Vie de Saint Alexis», in: E. Werner et al. (ed.), Et multum et multa, Festschrift für Peter Wunderli zum 60. Geburtstag, Tübingen 1998: 378s. 13 Dans les var. de son troisième apparat, M. Eusebi n’a pas relevé les nombreux traits frprov. de V suivants: 440 pidiez; 443 atende; 455 fenne; 456 anz; 501 faides; 534 munere (édité sous la forme munre); 560 arberge; 595 armines, cf. 599 b = 609, 603 b = 613; il n’a mentionné que partiellement la terminaison caractéristique de 4 e personne -em, constante dans V. Au v. 535, pourquoi avoir omis, ayant choisi la version de VA, le nos / nus des deux ms. exigé par la correction du vers? *V francoprovençal *vulgate anglo-normande (vers le milieu du xi e s.) (seconde moitié du xi e s.) V version wallone L A PP 2 + SM Nous retrouvons les quatre (ou cinq) branches du stemma de M. Eusebi. La vulgate anglonormande, correspondant à l’archétype de M. Eusebi, cf. N8, adaptation d’un original frprov. perdu mais partiellement conservé par V sous une forme wallonne, aura été fluctuante et rendra compte des «apories» de la tradition. Questa edizione ritorna in un certo senso alla posizione di Gaston Paris, in quanto tenta di uscire dalle aporie che la tradizione presenta risolvendole nell’archetipo, nella convinzione che l’archetipo sia un testo guasto in più luoghi . . . (12). M. Eusebi ne pouvait avoir de meilleure référence, la pratique de Paris ayant évidemment été assouplie et affinée grâce à l’apport décisif de Contini et de l’ecdotique italienne moderne. 228 Besprechungen - Comptes rendus L’édition est basée sur tous les manuscrits existants. Trois apparats permettent d’un coup d’œil de contrôler le texte adopté: le premier énumère pour chaque strophe les manuscrits qui la transmettent; le deuxième est consacré aux leçons de L qui n’ont pas été retenues avec le nom de ceux qui ont proposé l’émendation de fond; le troisième contient les variantes des autres manuscrits. Chaque strophe est suivie d’une excellente traduction, ce qui dispense M. Eusebi de terminer son édition par un lexique. De nombreuses notes, sobres mais éclairantes, complètent le dispositif. Comme tous les éditeurs de la Chanson, M. Eusebi est amené à se baser sur L, qui seul transmet un texte complet. Mais, suivant le stemma qu’il a établi, il ne se prive pas d’adopter d’autres leçons. L’innovation la plus spectaculaire par rapport à L découle de ses vues sur les deux conclusions: elle consiste à terminer le récit par les strophes L 109-110, numérotées 120-121, tandis que les strophes L 111-121 deviennent les strophes 109-119; la seconde conclusion L 122-125 est donnée sous la numérotation 120 b -123 b : La Chanson comporterait donc 121 strophes et les 4 dernières formeraient une conclusion plus emphatique, à fonction différente de celle de la conclusion courte «funzionale alla liturgia del santo» 14 . Les variantes autres que celles de L figurent donc dans le troisième apparat: Pour A V P P 2 , les variantes sont données complètement, mis à part «quelle formali non significative»; pour S M M 2 , «si segnala l’accordo dei manoscritti . . ., le cui lezioni sono registrate solo in assenza degli altri testimoni o in casi rilevanti, per cui, là dove le sigle di questi manoscritti non figurino, non si dovrà intendere che essi non divergano dal testo critico e con esso convengano» (13). Dans un récit aussi court que la Chanson, choix implique discussion. Mais on relèvera que M. Eusebi a tout à fait raison de tenir compte comme il l’a fait de P 2 , généralement laissé de côté bien qu’il donne parfois des variantes intéressantes à côté de P 15 . Pourquoi dès lors avoir omis la variante P 2 u au v. 107 dont Contini (Breviario . . ., 117) avait entrevu l’importance au lieu de L qued qui introduit une syllabe surnuméraire (et donc corrigé en que élidé)? Au v. 155, très discuté, P 2 est le seul à n’avoir pas de préposition devant tun seignur: on fera donc figurer au deuxième apparat, en ajoutant = P 2 : «155 tun] = P 2 de tun L». Les graphies du manuscrit L sont respectées, à quelques exceptions près, énumérées dans l’introduction (13); par exemple mai 463, 477 édité mei (pourquoi dès lors 136 plaine? ), 453 men régine mun etc.; est-ce par une simple inadvertance que les 3 e personnes 278 angreget et 304 desconfortet ont perdu leur -t, constant dans L? Il est difficile lorsqu’on introduit quelques «normalisations» d’être toujours cohérent: en 355 M. Eusebi corrige L tent en tient, mais en 562 = 572, il garde tenent. Par contre, il respecte à juste titre les graphies de L, caractéristiques par leur densité, dans le cas des -a finaux ou internes atones, où l’afr. aurait -e, «perché sarebbero scomparsi alcuni tratti arcaici forse ancora della fonte di L» (13). La «normalisation» qui sera la plus discutée concerne la flexion du substantif 16 . On sait que L observe intacte, contrairement au Roland, les deux cas lorsqu’il s’agit d’un imparisyllabe. Par contre, la déclinaison des masculins en -s, -z / zéro est flottante dans L 17 et on peut à bon droit estimer que ce flottement est dû au scribe anglo-normand. Mais convient- 14 Cf. M. Eusebi, «Aporie alessiane», in: M.-C. Gérard-Zay et al. (ed.), Carmina semper et citharae cordi, Études de philologie et de métrique offertes à Aldo Menichetti, Genève 2000: 49. 15 Cf. M. Burger, «Le manuscrit P 2 et sa position dans la tradition manuscrite de la Vie de saint Alexis», in: P. Wunderli et al. (ed.), Italica - Raetica - Gallica, Studia linguarum, litterarum artiumque in honorem Ricarda Liver, Tübingen/ Basel 2001: 489-501. 16 Ceci concerne également les adjectifs possessifs cas sujet sg.: en 206 L mun est édité mis, non attesté dans L, au lieu de mes, cf. L 464; on trouve il est vrai à la 2 e personne L 415 tis à côté de 339 tes; la 3 e personne est constamment ses dans L, cf. 99, 160, 258, 289; pourtant M. Eusebi adapte en sis L 560 = 570 sun. 17 Elle est en principe régulière dans S. 229 Besprechungen - Comptes rendus il d’intervenir? C’est le parti choisi par M. Eusebi et sur ce point également il rejoint la position de Paris. Ainsi L 308 e tut le pople est édité e tuz li poples, etc., non sans quelques inconséquences: conformément à sa pratique, M. Eusebi édite Eufemïens bels sire L 216 Eufemien bel sire, mais maintient 13 un sire, 109 bel sire, 281 bel frere; L 570 le liu est «corrigé» en li liu ( = Eusebi 560) au lieu de li lius 18 . Puisqu’il est manifeste que -s comme marque de sujet masc. sg. est distribué de façon souvent arbitraire par le scribe de L, ce serait une erreur de penser que, sur ce point, la lettre du manuscrit nous apprend autre chose que les habitudes graphiques du scribe: « . . . lorsque nous disposons des moyens de la critique, respecter le copiste, c’est bien souvent mépriser l’auteur» 19 . D’où l’interprétation par M. Eusebi, en accord avec Lausberg, du v. 7: Ed al David qui Deu par amat tant en faisant de qui le sujet et de deu le régime, contre toute la tradition qui confirme deus. Cette interprétation, possible du point de vue critique, me semble discutable: David est représenté dans les textes bibliques comme le «bien aimé», «l’homme de Dieu», une figure du Christ; Dieu est avec lui et l’a toujours protégé 20 . Il n’y a donc pas lieu de corriger le v. 7. Cette conclusion trouve un appui dans le 2 e hémistiche du v. 168: Deus fist l’imagine pur sue amur parler qui est bien traduit «per amore di Alessio». Par contre, on n’acceptera pas comme garant la lettre de L au v. 307: Li uns Acharies, li altre Onories out num 21 Ceci pour les raisons suivantes: li sujet masc. sg. ne s’élide pas dans la Chanson, contrairement au Roland, comme l’a montré Paris (La Vie de saint Alexis, 1872: 32); avoir nom ou avoir a nom régissent aussi bien l’accusatif que le nominatif, cf. T-L, AW, VI, col. 745s.; la présence de -s comme son absence dans L n’a pas de signification décisive. L’édition de M. Eusebi, qu’il nomme trop modestement «il mio piccolo Alexis» (dans lettre), représente dans la longue interrogation de ce beau texte un important maillon, pénétrant et nuancé tout à la fois, dont les propositions ou explications de détail originales 22 sont constamment intéressantes. M. Burger H 18 L 501 li apostolie: l’absence de -s non rétabli doit être un simple lapsus si on en croit le 2 e apparat. Une liste de coquilles fait d’ailleurs l’objet d’un «errata corrigé» par M. Eusebi sur feuille volante; elle pourrait être allongée. 19 J. Rychner, Du saint-Alexis à François Villon, Genève 1985: 176. 20 Cf. les cit. à l’art. David, dans: Dictionnaire des noms propres de la Bible, par O. Odelain et R. Séguineau, Paris 1978. 21 Au v. 307, la tradition est la suivante: L acharies, anories; P akaries, honorie; S varie. A ne donne pas ce vers à la str. 62, mais à la str. 72 (= 71, v. 344 Hemming): achaires, oneries; si l’on tient compte du -s final de ce dernier manuscrit, le 2 e hémistiche du vers A 344: li altres oneries out nun, compte huit syllabes, ou sept en élidant li! 22 Par ex. aux vers (avec n.) 15, 30, 155, 172, 234, 294, 419, 448, 464, 553. 230 Besprechungen - Comptes rendus Miora Avram/ Marius Sala, Connaissez-vous le roumain? Traduit en français par Liana Pop, Bucarest (Éditions de la Fondation Culturelle Roumanie) 2001, 200 p. Mit dem «ansprechenden» Titel Connaissez-vous le roumain? liegt nun auch die französische Fassung des Einführungsbändchens zum Rumänischen von Miora Avram und Marius Sala vor, übersetzt von Liana Pop. Bereits erschienen sind zuerst die englische Fassung (May We Introduce the Romanian Language to You? , 2000) und die rumänische Originalversion Facet , i cunos , tint , cu limba român (2001). Wie die englische Fassung wurde auch Connaissez-vous le roumain? von der rumänischen Kulturstiftung Bukarest (Editura Fundat , iei culturale române) verlegt und trägt zudem das Emblem der Union Latine. Ernesto Bertolaja (Directeur de la Direction de la Promotion et de l’Enseignement des Langues, Union Latine) schreibt im Vorwort: «Nous considérons que la publication en français de la version roumaine de ce livre permettra une meilleure diffusion du roumain, langue officielle de l’Union Latine, au sein des pays membres, contribuant ainsi à la réalisation d’un des objectifs de l’Union Latine: la promotion des langues (néo)latines» (9). Um tatsächlich ein möglichst breites Publikum anzusprechen, sind die vier Kapitel des Buches in «différents niveaux de connaissance ou aires d’intérêt de nos lecteurs présumés» (11) angelegt: I. Carte d’Identité/ Curriculum Vitae (17-38; Mioara Avram); II. Le passé (39-96; Marius Sala), III. Le présent (97-164; Mioara Avram), IV. Annexes (165-99; Mioara Avram). Das auch typographisch klar gegliederte und somit leicht erschließbare erste Kapitel stellt wichtige Fakten über das Rumänische (Verbreitung, Herkunft, Sprachkontakte, sprachinterne Charakteristika) zusammen; bereits in diesem Abschnitt erhält die diachrone Sprachbetrachtung eigenes Gewicht. Abschließende Indications bibliographiques (32-38) zu Wörterbüchern, Grammatiken, Lehrwerken, Handbüchern und Nachschlagewerken runden diesen Überblick ab. Die historische Perspektive wird im zweiten Kapitel vertieft und durch zahlreiche, auf den innerromanischen Vergleich zugeschnittene sprachliche Beispiele illustriert. Auch werden forschungshistorisch kritische Fragen angesprochen (Faits incertains qu’il faudrait élucider, 66-69), deren Diskussion auf eine Entkräftung von Argumenten abzuzielen scheint, die gegen die Siedlungskontinuität einer romanisierten Bevölkerung im nördlichen Donauraum sprechen 1 . Während dieser zweite Teil sprachexternen Faktoren (in den Bereichen Sprachkontakte, Literatursprache) Beachtung schenkt und die Darstellung trotz der Auflistung zahlreicher Belege und hoher Faktendichte anschaulich ist, besteht der dritte Teil zum Großteil in einer detailreichen, dabei nicht immer übersichtlichen sprachinternen Beschreibung (Laut- und Schriftsystem, Morphologie, Syntax, Lexik, Wortbildung). Zuweilen fehlen notwendige Erklärungen und Beispiele, wie im Abschnitt Le verbe (125-31), wo zwar auf die Existenz von vier Konjugationen hingewiesen wird (125), diese jedoch nicht näher beschrieben werden, so dass die folgenden Erläuterungen zur Verbalmorphologie, die sich offenbar sogar an Lerner wenden, abstrakt bleiben (127). Im Bereich der Lexik wird ein weiteres Mal die historische Schichtung des Wortschatzes illustriert (140s.). Im Bereich der Slavismen (144) werden die jüngere Vergangenheit und soviétismes 2 jedoch gänz- 1 Zum neueren Forschungsstand cf. W. Dahmen, «Der Romanitätsgedanke: eine Konstante in der rumänischen Geistesgeschichte? », in: S. Grosse/ A. Schönberger (ed.), Dulce et decorum est philologiam colere. Festschrift für Dietrich Briesemeister zu seinem 65. Geburtstag, vol. 2, Berlin 1999: 1799-811; id., «Externe Sprachgeschichte des Rumänischen», in: G. Ernst/ M.-D. Glessgen/ Chr. Schmitt/ W. Schweickard (ed.), Romanische Sprachgeschichte (HSK 23.1.), Berlin/ New York 2003: 727-46. 2 Cf. E. Büchi, «Bols , evic, colhoz, stahanovist: les ‹soviétismes› du roumain comparés à ceux des autres langues romanes», ZrPh 119/ 2 (2003): 296-322. 231 Besprechungen - Comptes rendus lich ignoriert; jüngere Neologismen werden aufgeführt, aber kaum diskutiert (146). Der das dritte Kapitel abschließende Abschnitt zur Frage von Usage et Norme (163s.) ist äußerst knapp und thematisch auf die Tätigkeiten der Academia român beschränkt; so bleiben die Fragen nach der aktuellen Dynamik des rumänischen Diasystems und dem heutigen Spektrum frequenter Textsorten außen vor 3 . Nur wenige Zeilen gelten dem Thema . . . l’introduction et la diffusion des innovations linguistiques (164). Hier hätten die im Bereich von Neologismen angesprochenen Sprachkontakte näher erläutert werden können. Der Anhang schließlich umfasst ein buntes Spektrum von Exempeln: einen Beispieltext in rumänischer Sprache mit phonetischer Transkription (165s.); die ersten Artikel der rumänischen Verfassung (166-70), wobei typographisch auf die Vielzahl für frankophone Leser verständlicher Wörter hingewiesen wird; Mihai Eminescus Gedicht La steaua auf rumänisch und in wörtlicher sowie in freier Übersetzung (170-72); ein Verzeichnis von Wörtern und Syntagmen rum.-fr., gegliedert nach Themenbereichen wie Questions usuelles, Unités de temps, La politesse chez les Roumains (173-90) und schließlich kurze originalsprachige Zitate (dt., fr., it.; 190-99), die aus wissenschaftlichen Gesamtdarstellungen der rumänischen Sprache - von Meyer-Lübke bis zum LRL - unter dem Gesichtspunkt ausgewählt wurden, die Romanität der rumänischen Sprache hervorzuheben. Auf die rumänische Romanität bzw. Latinität hinzuweisen ist ein zentrales Anliegen des Buches. Anlass hierzu ist sicherlich gegeben: um der rumänischen Sprache als romanischer Sprache in der Öffentlichkeit (nicht nur der Union Latine) zu mehr Prestige zu verhelfen, und außerdem, um unter diesem Gesichtspunkt auch wissenschaftlich mehr Aufmerksamkeit zu wecken 4 . Zuweilen erscheinen jedoch die Resumés - auch in Anbetracht der Tatsache, dass eine Einführung nicht allzu kleinschrittig argumentieren kann - simplifizierend oder verzerrend (u. a.: «La formule (re)torna (torna), fratre - citation du vi e s. reproduite ultérieurement par les historiens byzantins - pourrait constituer le texte roumain le plus ancien et en même temps le texte roman le plus ancien qu’on connaisse» - zu blass folgt der Einwand: «mais sur le caractère non latin de la formule il y a encore des controverses», 19; «Le substrat thraco-dace n’a pas modifié la nature latine du roumain», 56; «C’est ce qui a rendu possible que le roumain reste la langue romane la plus latine de toutes», 80; «C’est ce qui a fait du roumain la plus latine des langues romanes», 94). Zudem stellt sich die Frage, warum die etymologische Vielfalt des rumänischen Wortschatzes offenbar «eingestanden» werden muss («Il est vrai que pour l’ensemble du vocabulaire, les éléments d’origine est-européenne et particulièrement slaves sont relativement nombreux», 140), um daraufhin eine Tugend sprachlicher «Gastfreundschaft» anzuführen: «Le nombre de mots empruntés (dans le vocabulaire général ou/ et dans les vocabulaires individuels) illustrent bien l’hospitalité [im Original fett gesetzt] du roumain, qui, de ce point de vue, est proche de l’anglais, du maltais ou de l’albanais, pour ne prendre que des langues européennes» (142). Terminologisch stellt die Lektüre einige Ansprüche an die Leser. Auch dadurch macht Connaissez-vous le roumain? die Herstellung des «premier contact» (13) mit dem Rumä- 3 Bezeichnenderweise fehlt auch ein Abschnitt zur Gegenwartssprache in den bibliographischen Hinweisen; ergänzenswert wären z. B.: A. Stoichit , oiu-Ichim, Vocabolarul limbii române actuale. Dinamic , influen t , e, creativitate, Bucures , ti 2001; I. Toma, Limba român contemporan . Privire general , Bucures , ti 2001. 4 Cf. W. Dietrich: «Das Rumänische ist also eine Balkansprache, die sich trotz ihrer Gemeinsamkeiten mit den übrigen Balkansprachen durch ihren romanischen Grundcharakter im Wortschatz wie in der Grammatik auszeichnet. . . . So gesehen ist das Rumänische eine der interessantesten und wichtigsten romanischen Sprachen, deren Erforschung gerade für uns im Westen besonders reizvoll, nützlich und notwendig ist», in: «Das Rumänische als Balkansprache», RGG 7/ 2 (2001): 153. 232 Besprechungen - Comptes rendus nischen, den das Buch bahnen möchte, nicht immer leicht. Dennoch bietet es einen konzisen und interessanten Überblick über zentrale Bereiche der rumänischen Sprache und Sprachgeschichte, deren vertiefende Behandlung zugleich angeregt wird. A. Gerstenberg H Otfried Lieberknecht, Allegorese und Philologie. Überlegungen zum Problem des mehrfachen Schriftsinns in Dantes Commedia, Stuttgart (Steiner) 1999, x + 256 p. (Text und Kontext 14) Das einfach formulierte Inhaltsverzeichnis - es zeigt allerdings schwierigste Gedankengänge an, wie man bald sieht - leuchtet wohl jedem Mediävisten und Kenner mittelalterlicher Dichtwerke unmittelbar ein: 1. Das Problem der Allegorie und Dantes Publikumserwartung (1-29); 2. Deutungsansätze der Danteforschung (31-58); 3. Biblischer Subtext und allegorischer Sinn: Paradiso 10/ 12 (59-119); 4. Zur Identifizierung der bibelexegetischen Quellen (121-32) und schliesslich: 5. Sonderprobleme der Zahlenallegorese (133-200). Alle diese Themenkreise mit gegenseitigem Zusammenhang wecken im potentiellen Leser der vorliegenden Untersuchungen starke Neugier und hohe Erwartungen. Diese werden denn auch, dies sei vorweggenommen, nicht etwa enttäuscht; eher denn fühlt man sich durch das zumeist in äusserster Verdichtung und in akribischer, wenn nicht pedantischer Darstellungs- und Formulierungsweise Gebotene beinahe überfordert. Das wohl als Einstiegshilfe für Uneingeweihte 1998 geschaffene Vorwort (vii-ix) lässt selbst dem Lernwilligen und Wissbegierigen gleichsam wenig Luft . . . Deshalb sei hier versucht, die Grundprobleme dieser wichtigen und für die künftige Forschung wegweisenden Dante-Studie in einer Art Komplexitätsreduktion, gewiss mit dem damit verbundenen Differenzierungsverlust, vereinfacht zu umschreiben. Die fundamentale Frage, ob Dante die in patristischer und mittelalterlicher Zeit in der Bibelexegese angewandte Methode für sein Dichtwerk in Anspruch nimmt und somit dessen Interpretation (mindestens stellenweise oder gar durchgängig) nach dem mehrfachen Schriftsinn fordert, wird erneut und ganz grundsätzlich aufgenommen. Wenn ja, können über Dantes Adaption der bibelexegetischen Methode auf das poetische Werk der «Commedia» wissenschaftlich haltbare Aussagen gemacht und sichere Ergebnisse bei der Textdeutung erzielt werden? Richtet sich ein Dichtwerk mit mehrfachen Sinnschichten wie die «Commedia» ununterschieden an die Menschheit insgesamt oder rechnet Dante mit einem in seiner Erwartung differenzierten Publikum (Lesern oder Hörern)? Richtete sich Dante an ein exegetisch versiertes Publikum, das in der Unterscheidung mehrfacher Sinnschichten geschult, intertextuelle Parallelen und Verweise zu erkennen vermochte, dann sind solche im «Commedia»-Text auch zu erwarten. Kapitel 2 sodann stellt die Charakterisierung der biblischen Deutungstradition in den Mittelpunkt, um schliesslich den für die Danteforschung durch Charles S. Singleton (vgl. die in der Bibliographie p. 237 aufgeführten Titel) vertretenen Interpretationsansatz bevorzugt weiterzuverfolgen. Scharfsinnig, zuweilen recht schonungslos rechnet der Verfasser Otfried Lieberknecht (fortan O. L.) mit den meisten Vertretern der Danteforschung bis heute ab. Am Beispiel der Weisheitslehrer im Sonnenhimmel (Par. 10/ 12) erfolgt in Kapitel 3 bei kritischer Durchsicht der bisherigen Kommentartradition wie auch der speziell quellenkundlich orientierten Forschung der Nachweis, dass intertextuelle Parallelen zur Bibel in erstaunlichem Ausmass verkannt wurden (65s.). Kapitel 4 nun will eine praktikable Quellenforschung aufzeigen. Die von Dante adaptierten exegetisch vorgegebenen biblischen 233 Besprechungen - Comptes rendus Stellen sollen in ihrer Herkunft identifiziert und in dem von Dante intendierten Verständnis präzisiert werden. Das letzte Kapitel (5) befasst sich mit einem ganzen Bündel methodischer Fragen im Rahmen der vorgegebenen Problematik: Insbesondere sollen sie sich hilfreich erweisen beim Aufspüren und Deuten von absichtsvollen Zahlenverwendungen in der «Commedia», die der Konstitution eines allegorischen Sinnes dienen. Dieses Vorhaben führt ungeahnt und überraschend weit, da O. L. mit erstaunlichem Kenntnisreichtum und mit Leidenschaft sämtliche Methoden der Zahlenexegese aus der Zeit der Patristik über das Mittelalter bis zur Moderne (hypothetisch postulierte Methoden) eingehend vorführt, um die für Dante historisch voraussetzbaren erkennen und am «Commedia»-Text evaluieren zu können. Sprach- und Literaturwissenschaft, die im Buchtitel genannte Philologie also, bilden zur bibelexegetisch fundierten Technik der Allegorese keinen unversöhnlichen Gegensatz, bringen Gewinn und Bereicherung an Textverständnis vor allem, wenn die von Dante beigezogene oder anvisierte bibelexegetische Quelle individualisiert zu werden vermag. Dante selbst nennt als seine theologischen Quellen einige Autoren und Werke, die zugleich als bibelexegetische Quellen fungieren konnten (121s.); es bedarf jedoch noch der Spezialforschung, um zu ermitteln, welche bibelexegetischen Kenntnisse Dante im einzelnen zum Tragen bringen wollte. Um die öfter hermetisch wirkende und manchmal fast schwindelerregende Studie von O. L. in ihrem Bemühen etwas eingehender zu würdigen, seien einige wenige Punkte eigens hervorgehoben. So wird Dantes eigene Stellungnahme zur exegetischen Praxis des mehrfachen Schriftsinns anhand des Widmungsbriefs an Cangrande und einer Stelle im Convivio (II,i,2-15) umschrieben und mit der diesbezüglichen bisherigen Danteforschung konfrontiert. Nach Auffassung von O. L. führt Dante im Convivio vor, wie mit einer partiellen Abweichung vom vierstufigen Modell in der Bibelexegese mehrfache Sinnebenen auch in der Dichterexegese gehandhabt werden können, wenn der gegebene Literalsinn des Textes nicht im geschichtlich-wörtlichen Sinne wahr zu sein hat. Für die Commedia habe Dante eine mehrfältige Sinndeutung nach dem Muster der Bibelexese durch die Theologen für notwendig gehalten. Aus der Perspektive der Publikumserwartung allerdings müsse mit Dante eine Trennlinie gezogen werden zwischen den «beati pochi», die das «Brot der Engel» am erhabenen Tisch verspeisen, und jenen «miseri», die sich wie das Vieh an «Gras und Eicheln» laben müssen. Für die Commedia rechnet Dante zwar mit beiderlei Publikumsgruppen (Par. II,1s.), besteht jedoch auf einer deutlichen Leser-Hierarchie: die «parvuli» haben sich in Anlehnung an die Speisemetaphorik des Apostels Paulus schlicht dem Literalsinn anzuvertrauen, während die Fortgeschrittenen, das heisst die mit der Methode der Bibelexegese vertrauten Gebildeten, sich auf die Suche nach den weiteren, «geistigen» Sinnbezügen machen dürfen. Der Weg von der Weide der «miseri» in die Gesellschaft der «beati pochi» steht bei Eigeninitiative zwar offen, wem es aber nicht gelingt, sich den «perfecti» anzuschliessen, fährt nach Dante eben nur «im kleinen Schiffchen», in piccioletta barca (Par. II,1). Die frühen Dantekommentare, so O. L., berücksichtigten zumeist nur einen zweifachen Schriftsinn, einen buchstäblichen und einen übertragenen. Die weiteren Sinnebenen der bibelexegetischen Tradition werden bis heute nur dort im Text der Commedia gesucht, wo dieser es selbst ausdrücklich verlangt. Eine solche Einschränkung wird von O. L. überzeugend bemängelt. Die Danteforschung erweise sich noch immer als ergänzungsbedürftig: die Vielschichtigkeit und Sinnfülle der Commedia müsste nach bibelexegetischer mehrfacher Auslegungsmethode erst recht herausgearbeitet werden. Auch Sinnparallelen zu Dantes eigenem spirituellem Entwicklungsgang und zur antiken Dichtung, etwa zur Unterweltreise des Aeneas, sowie Bezüge zu Orpheus, Jason, Hippolyt, Odysseus, die sogar als Präfigurationen von Dante eingesetzt werden können, sollten vermehrt berücksichtigt werden. Mit der Deutung der Weisheitslehrer im Sonnenhimmel (Par. 10/ 12) statuiert O. L. jedenfalls ein 234 Besprechungen - Comptes rendus eindrückliches, kaum überbietbares Exempel! Eine Vielzahl von Tabellen veranschaulicht nicht allein die bibelexegetisch möglichen Korrespondenzen, die sich als Interpretamente anbieten, auch traditionelle kosmische und andere Duodenare bestätigen in ihren Bezugsmöglichkeiten den von Dante mit Absicht angelegten mehrfachen allegorischen Sinn in der «Commedia». Fünf Empfehlungen an die heutige und künftige Danteforschung zur Überprüfung möglicher Verweisungsbezüge in der Commedia schliessen sich dem von O. L. gegebenen Beispiel an (118s.). Selbstverständlich muss das potentiell Mögliche stets daraufhin geprüft werden, ob es historisch gesehen von Dante überhaupt in Bezug gesetzt werden konnte. Ein knapp gehaltener Ausblick zum Schluss führt in die Praxis einer wissenschaftlichphilologisch kompetenten lectura Dantis zurück. Gefordert werden an der vorliegenden Untersuchung orientierte und geschulte Einzeluntersuchungen zur Commedia Dantes, deren Befunde - gleichgültig ob hinsichtlich einer mehrfältigen Allegorese positiv oder negativ ausfallend - den inhaltlichen wie formalen Mikroaufbau erschliessen helfen, um sodann auch für das Verständnis des Makroaufbaus förderlich zu werden. Dem unter dem höchsten Anspruch auf Sorgfalt und Präzision stehenden Buch (eine Anzahl Schreibversehen vermag dem keinerlei Abbruch zu tun; sinnstörend nur p. 87 N150: west-/ ostjordanisch? ) ist ein umfangreicher Anhang beigegeben (A. bis F., 203-56), das Abkürzungsverzeichnis, ein Quellenverzeichnis, die Liste der Dante-Ausgaben und -Kommentare, ein Verzeichnis der Sekundärliteratur und abschliessend ein Index nominum und Index rerum. L. Gnädinger H Rosario Coluccia, Scripta mane(n)t. Studi sulla grafia dell’italiano, Galatina (Congedo Editore) 2002, 176 p. Scripta mane(n)t ist ein Sammelband von 9 Arbeiten (davon zwei veröffentlicht), dessen verbindende Klammer die Graphie darstellt. Im Zentrum steht die tradizione scritta italiana, für die Beiträge 1-7 l’Italia meridionale und hier speziell Apulien. Der thematische Rahmen umfasst nicht nur die Literatursprache (z. B. Libro di Sidrac salentino nr. 3), sondern auch die Urkundensprache (notai pugliesi nr. 5). In jedem Artikel werden auch die kulturgeschichtlichen Zusammenhänge reflektiert, z. B. in 1. La situazione linguistica dell’Italia meridionale al tempo di Federico II (7-26) oder 6. Gli esordi del volgare in Puglia tra integrazione e spinte centrifughe (69-84). Der vorliegende Sammelband gibt für Italien und im speziellen für Süditalien wichtige Hinweise für die Scripta-Forschung, die vor allem für die Galloromania eine 50-jährige Tradition aufweist (seit Remacle 1948) und für jenen Sprachraum sowohl für die literarische wie auch für die administrative Skripta zu gesicherten Ergebnissen geführt hat. 1 Sammelbände bergen die Gefahr einer zu weiten zeitlichen Streuung und der Wiederholung von Argumenten. Alle hier vereinten Beiträge stammen aus den letzten 14 Jahren (1988-2002), ausgenommen Artikel 3, Confluenza di tradizioni scrittorie nel Libro di Sidrac salentino (1974), der aber in Klammerzusätzen bibliographisch aktualisiert wurde; auch Wiederholungen kommen selten vor.Vorbildlich ist die dem neuesten Forschungsstand entsprechende Gesamtbibliographie (127-52), der Wortindex (154-64) und das Namensverzeichnis (165-74). Vielleicht hätte man als letzte Stufe der Perfektion noch einen Sachindex beigeben können, der z. B. enthalten hätte: lingua degli ebrei 17, 29; Bedeutung des Skripto- 1 M. Pfister, «L’area galloromanza», in: P. Boitani/ M. Mancini/ A. Vàrvaro (ed.), Lo spazio letterario del Medioevo. 2: Il Medioevo volgare, vol. II. La circolazione del testo, Roma 2002: 13-96. 235 Besprechungen - Comptes rendus rium S. Nicola di Càsole (bei Otranto) 19, 29. Vor allem wäre eine Zusammenstellung der behandelten Graphien hilfreich, z. B. ch = 24-26, 37, 49, 75-80, 116 ch = c 48, 80 l ˜ 38, 47s., 52s., 64 ñ 39, 48, 63, 65 ll d ˙ d ˙ 91-95, etc. Die hier in vorbildlicher Weise zusammengestellten skriptologischen Mosaiksteine mögen eine Vorstufe darstellen zu einer umfassenden Bestandsaufnahme wie sie Nina Catach 1995 im Dictionnaire historique de l’Orthographe française für die französische Sprache vorgelegt hat.Auch für Mittel- und Süditalien wäre eine derartige Zusammenstellung von grossem Nutzen, vgl. z. B. zum Phonem , das im südit. ¢bu ero ‘macellaio’ (LEI 6,490b) in volkssprachlichen und mittellateinischen Texten folgende Graphien aufweist: -ccit. merid.a. bucciero (1454, MacthesCucurachi), nap.a. buccero (1480, Esopo- VolgGentile), biscegl.a. bucciero (sec. XIV-XVI, StatutiValente), molf.a. ~ (sec. XVI,Mancarella,ACStDialIt 13,415), lat.mediev.bar. buccerius (Nitti,CDBar 1), lat.mediev.pugl. Buccerius (1200, Chart.Conversano 277, HubschmidMat) -chsalern.a. buchere (Torre Orsaia 1502, CapitoliPasanisi,ASalern NS 3,46,35), sic.a. bucheri pl. (1364-76, SenisioCaternuRinaldi), lat. mediev.sic. bucherii (Consuetudines Sciacca sec. XI, Sacco, Scaturro), Gofredus Bocherius (1156 [or.], DocSicilia 77, Maas-ChauveauMs 168), Bucheris (Neso sec. XII, Rohlfs- Cognomi). -cchsic.a. buccheri pl. (1448, Consuetudini, Joseph, Propugnatore 16,57), lat.mediev.pugl. ~ m. (1260, CDBrindisi n. 78,1, Coluccia 26) -znap.a. boziero (1485, DelTuppo, ColucciaMat), biscegl.a. buzero) sec. XIV/ XVI, StatutiValente), buziero ib., lat.mediev.roman. bozerius (Curia roman. 1345, Sella), lat.mediev.abr. buzerius (Benevento 1326, Sella) τ lat.mediev.salent.centr. υτ ρις (Lecce sec. XII, Gentile) -zzcal.a. Buzzeri (1466, MosinoGloss) -cxlat.mediev.abr. bucxerius (Penne 1457, SellaSuppl) -çpugl.a. buçero (Lucera 1452-54, Compagna,MiscBohigas 57) -czpugl.a. buczero (Foggia sec. XVI, Mancarella,ACStDialIt 13,415), biscegl.a. ~ (sec. XIV-XVI, StatutiValente), molf.a. ~ (1507, Statuti Caratù,LSPuglia 3,32), lat.mediev.abr. buczerius (Avezzano sec. XIV, LEA). Dieser instruktive Sammelband ist für all jene unerlässlich, die sich mit der mittelalterlichen Sprachgeschichte Süditaliens beschäftigen, die sich für Probleme der Graphie und der Skriptorien interessieren und lexikalische Forschungen betreiben. M. Pfister H Günter Holtus/ Johannes Kramer (ed.), Ex traditione innovatio. Miscellanea in honorem Max Pfister septuagenarii oblata, Darmstadt (Wissenschaftliche Buchgesellschaft) 2002, Teilband 2, 434 p. (Beiträge zur Romanistik 17) Metodologia della ricerca lessicale e lessicografica, attenzione ai dati delle designazioni giuridiche medievali per un verso, di quelle botaniche per un altro, spiccata densità di aggiornamento e di riflessione sul ladino, romancio, friulano e sull’onomastica: questi, alcuni de- 236 Besprechungen - Comptes rendus gli spunti significativi che emergono dalla Miscellanea per Max Pfister interessante per i vari, diversificati contributi che fornisce alla romanistica. Accenniamo dapprima alle ricerche dovute al fervido gruppo che attraverso gli anni Pfister ha creato per poi, in una seconda parte di questa nota, sostare sull’utilità della rilettura degli articoli di Pfister: già li conoscevamo, ma mantengono appieno il loro interesse. La componente metodologica e di rinnovamento di approccio si prospetta in tutti i testi raccolti nel secondo volume (per un totale di 434 p.). Non possiamo fermarci su tutti gli autori e tutte le autrici e ce ne spiace. Ma importa mettere subito in rilievo la equilibrata e ponderata ricchezza del testo di Holtus e Kramer sulle ricerche dedicate al romancio, al ladino dolomitico e al friulano in questi ultimi 5 anni (1996-2000). Un ampio inquadramento che tocca anche aspetti che appartengono alla linguistica generale. Affascinante, poi, il quadro europeo offerto da A. Zamboni nell’analisi dell’etimo latino di secale (215-31): vengono coinvolte considerazioni del vocalismo cisalpino, aspetti legati alle comunità linguistiche endocentriche, il campo semantico dei nomi dei grani ecc. Il piacere con cui si percorre il volume è anche segnato dall’incontro con numerosi eppur già agguerriti nuovi ricercatori: non possiamo citarli tutti in modo specifico ma il fascio di queste nuove articolate voci ci sembra una delle cose più importanti e rallegranti non solo di questa miscellanea ma nell’intera italianistica attuale. Insomma, il lettore e la lettrice sono avvertiti: questa miscellanea è tutta da leggere . . . Vari testi si cristallizzano attorno al LEI come strumento di lavoro, analizzando per esempio gli iberismi, i francesismi e i germanismi nel mondo italiano e romanzo. Ampia è la parte fatta allo studio di documenti relativi all’Italia meridionale (Alta Murgia barese, toponomi pugliesi; usi lessicali nell’Italia meridionale in documenti mediolatini) così come non mancano nuovi accertamenti sui sermoni subalpini (Piemonte) e sul galloitalico di Lucania. Dedicati all’affascinante storia della scrittura sono contributi come quello, magistrale, di Rosario Coluccia sulla grafia scelta per rendere certi testi pugliesi (287-98) e di Chiara Coluccia (273-86): un contributo ad una nuova edizione delle Cronache di Paolino Pieri, fiorentino il cui manoscritto tramanda eventi accaduti nel periodo tra il 1080 e il 1305. Né potevano mancare le riflessioni di storia metodologica e tecnologica sull’attività del LEI (praticamente, oltre a Antonio Lupis (91-102) e a Gunnar Tancke (135-52) tutte le ricerche che vanno da p. 57 a p. 152 e che sono state raccolte sotto il titolo di «Il LEI come strumento di lavoro») 1 . Ci fermiamo con note più minute su alcuni testi: fatto che non significa per nulla che altre ricerche non citate presentino minor interesse. Del lavoro di Marcello Barbato, il LEI come strumento di lavoro: gli iberismi nel lessico italo-romanzo (57-70) segnaleremo tra l’altro il fatto che il LEI mostri la rilevanza dell’apporto catalano. Essa è molto più incisiva anche qualitativamente di quanto sostenessero precedenti ricerche. Il campione esaminato da Barbato accerta, ad esempio, solo per i primi materiali del LEI undici catalanismi relativi al sec. XV, che non è ancora il periodo invasivo della massima espansione dell’iberismo. Iberismo che tocca in modo massiccio (15 spagnolismi, 3 catalanismi, 2 lusitanismi) la marina e poi anche il commercio (14 spagn., 2 cat.), mentre altri settori presentano cifre molto più ridotte, che oscillano tra il tre e il quattro. Per cumpleaños/ compleanno (69) si segnalerà l’imporsi, a livello di pratica antropologica, di un tratto individualistico e di cultura profana. La chiesa ha combattuto la festa del compleanno come tratto individualistico. Sosteneva invece l’onomastico: che inseriva il fatto personale in un orizzonte religioso; in tema cf. anche Lurati, Dizionario dei modi di dire, Milano 2001: 187. Un filone di interesse nuovo, e in questa miscellanea sviluppato con grande ampiezza e persuasività, è quello legato ai riflessi in campo linguistico e toponomastico delle pratiche 1 La presentazione grafica è esemplare. Si segnala solo qualche refuso: p. 99 (Guicciardini), p. 154, 157 (Greeci), p. 238 (racolti) e parecchi a p. 379. 237 Besprechungen - Comptes rendus giuridiche, del diritto consuetudinario e della collocazione dei termini; cf. ad es. 81, 121-26, 238-39, 244. Ci si chiede se theleneo (248) non sia una variante grafica del telonium (toloneum nell’Appendix Probi) che indicava il luogo dove si riscuotevano le gabelle; una voce che è assai diffusa in documenti medievali e che è passata anche all’inglese toll e al tedesco Zoll. Si segnalano inoltre alcuni aspetti specifici dei molti materiali sulla terminologia giuridica: Tra signaide petre ficte e senga: un’indagine stratigrafica di Mariafrancesca Giuliani (185-202), il germanico *warpjan e latino medievale warpire (it. gherpire, guerpire, fr. guerpir) di Maria Vòllono (203-14), Pax e Treuga di Thomas Gergen (311-20). Importanti anche i nuovi materiali sulla botanica: Un maestro dell’amabilis scientia (Francesco Capuani) di Thomas Hohnerlein-Buchinger (341-66) e Un mazzo di fiori del Cinquecento, di Francesca Sboarina (407-11). Tratti di costume emergono dall’analisi di ingiurie a Briançon (Hautes-Alpes) nel tardo Trecento, di Marco Piccat (367-84) 2 . Sulle locuzioni vedi a p. 159-89 il bel lavoro su Tabarro/ Tavarro, Tabarin di Rita Fresu e anche a p. 259s. Ivi nessi come grammatica dei poveri (264), mentre per fustem ‘sancire un contratto usando un pollone di legno’ (o una festuca o una stipula: it. stipulare) riflette la persuasione e la pratica per cui non bastava lo scritto ma occorreva anche trasmettere fisicamente una parte del bosco (per fustem) o del campo di grano (per festucam) affinché avvenisse effettivamente il passaggio di proprietà (cf. Lurati, op.cit., 2001: 650s. a.v. paglia). Come si vede, locuzioni e storia della ricezione popolare del diritto si incontrano spesso. I testi di Max Pfister, li abbiamo riletti con grande piacere e profitto. Ricorderemo almeno la chiarezza metodologica (nel 1982) dell’approccio agli elementi longobardi nell’italiano (vol. 1, 379-405) con i motivati inviti alla prudenza nell’uso di certi materiali di Gamillscheg e di Jud. Pfister sottolinea più volte la necessità di tener conto dell’analogia nell’uso ad esempio del suffisso -engo. L’alternanza -t-/ -din germanismi che la romanistica ha voluto attribuire ora ai goti ora ai longobardi, può essere risolta, in molti casi, a livello di scritturalizzazione dei nomi di luogo, nel senso che lo scriba e il notaio potevano spesso ricostruire delle voci, immettendo la -tal posto della -de viceversa a seconda delle regole (mentali) che si era via via andato costruendo (in modo anche implicito, istintivo). Un approccio, questo, su cui vedi il mio Toponomastica e scritturalità in Ticino medievale, a cura di G. Chiesi e P. Ostinelli, Bellinzona (in stampa). Fondamentali, nel primo volume, anche pagine come quelle sulle realtà dei confini diocesani e dei cosiddetti confini linguistici (81- 98) e sull’imitazione e parodizzazione linguistica in Geoffroy Tory e in Rabelais (289-304) così come, sempre di M. Pfister, le considerazioni sul significato della toponomastica per la storia della lingua nella Galloromania e nell’Italoromania (475-90). Con ciò siamo ad un’ultima osservazione. Quella della grande importanza che questi volumi rivestono per la metodologia e la sostanza dell’onomastica. Oltre alle componenti della storia del diritto che già si sono richiamate, segnaleremo i vari materiali nuovi relativi all’ambito friulano e trentino e l’Alto Adige (30-34), quelli sul toponimo pugliese Orimini (di Franco Fanciullo, 153-58) ecc. Vedi poi singoli dati come cocuzza indiana, saracena, del Portogallo (355s., 361s.), come la spiegazione implicita del nome di famiglia Garavelli (329; converrà pensare all’it. sett. garof ‘insieme di pietrame e sassi’). A toponimi lucani nati per influsso gallo-italico sono dedicati approfondimenti come Monti li Foi da fagus (421), mentre si ha nuova luce su n.l. come Mortella, Pagliete, Radicata a p. 249s. Per segnalare qualche ulteriore caso 2 Articolo per il quale aggiungeremo, a mo’ di nota, il rimando alla nostra nuova interpretazione che per charivari (non ebraico) diamo con «Etymologie et anthropologie culturelle», in: G. Lüdi/ J. P. Chambon, Le discours étymologique, Bâle/ Mulhouse 1991: 430s. (il lat. mediev. capramaritum lascia intravvedere un radicamento locale, con pratiche di scherno come quelle di far sfilare il marito tradito su una capra: tutto ciò in un corteo burlevole); cf. inoltre O. Lurati, Per modo di dire, Bologna 2002: 86-88. 238 Besprechungen - Comptes rendus specifico vedi (30s.) Tirolo, frutto di una scrittura inversa, Alto Adige (già dal 1810), mentre Südtirol risale, secondo Carlo Alberto Mastrelli, al 1839. Per la «sintassi del nome proprio» si rinvia a p. 31. Numerosi sono, insomma, gli stimoli di riflessione anche metodologica e gli spunti di interesse in questi nuovi, coesi volumi che escono dalla penna di Max Pfister e dalla splendida officina che, attraverso gli anni, con costante impegno, è venuto a costituire. Un nuovo, grande arricchimento per i nostri studi. Una miscellanea importante non solo per gli italianisti, ma per l’intera romanistica. O. Lurati H Ottavio Lurati, Per modo di dire . . . Storia della lingua e antropologia nelle locuzioni italiane ed europee, Bologna, Cooperativa Libraria Universitaria Editrice Bologna (CLUEB), 2002, p. 394 In ogni lingua circola un cospicuo nucleo di parole ed espressioni che appaiono «normali» fintanto che ci si limiti a usarle nella routine del quotidiano, ma che, non appena si tenti di stringerle più da vicino cercando di analizzarle in prospettiva storica e logico-semantica, subito si dileguano: sono espressioni proteiformi, avare della loro storia, che si negano a chi cerchi di accostarne sostanza e valenza pragmatiche originarie. Ad esse, così come a vari aspetti di fondo delle locuzioni, è dedicato questo volume di Lurati sui modi di dire, in larga misura voluto e realizzato con un impianto teorico e generale che ha i suoi presupposti nel precedente e più corposo Dizionario dei modi di dire (Milano, Garzanti Grandi Opere, 2001), con cui lo studioso svizzero si era dedicato soprattutto a ricerche e interpretazioni nuove su aspetti locuzionali specifici. Qui viene invece proposto un inquadramento inedito per l’intero settore del cosiddetto discorso ripetuto, operando con materiali sia italiani sia francesi e spagnoli, sia tedeschi e di altre lingue. Le analisi condotte nella nuova ricerca sono articolate in modo tematico (commenti relativi al comportamento degli altri, comportamento degli altri idiomi europei, echi religiose nel parlar corrente, lingua e diritto; un settore quest’ultimo che è stato a lungo trascurato). Significativi appaiono ad esempio gli inquadramenti semantici con cui vengono date nuove interpretazioni storiche e culturali per motti come attacher un bidon à quelqu’un, ‘deluderlo, ingannarlo, non presentarsi a un appuntamento’, o far caraffa, dal francese gergale rester en carafe (‘ne pas obtenir ce qu’on attendait’), che nel gergo dei ferrovieri italiani significa che ‘il treno si ferma e non riparte’. Particolari e illuminanti attenzioni vengono poi dedicate a un’espressione come far fiasco, che in questa forma specifica (e semplificata) usiamo almeno dal 1803, ma che anticamente (già nel Trecento) suonava come appiccare il fiasco a qualcuno per sottoporlo a una pena ignominiosa, schernirlo. A questo riguardo, e sulla base di un’ampia documentazione desunta da statuti, leggi medievali italiane e tedesche così come da vari testi letterari, Lurati dimostra come si trattasse, in origine, della stilizzazione di un’antica pratica, che era quella della escissione del phallus che veniva imposta ad adulteri o a persone che si fossero abbandonate a violenza sessuale. Dal punto di vista geografico la prima sezione del libro spazia dall’Italia alla Francia, dalla Germania alla Svizzera alla Svezia, senza trascurare certe componenti di parlate dell’Ucraina: un esteso affresco che chiarisce e mette in relazione fra loro molti elementi sin qui trascurati nelle loro molteplici interconnessioni, per altro riscontrabili anche su più piani. Una seconda parte della ricerca si occupa di aspetti più propriamente linguistici, analizzando in particolare la tipologia dei modi di dire e indagandone a fondo la valenza funzionale e semantica. L’approccio discorsivo e pragmalinguistico viene applicato all’analisi de- 239 Besprechungen - Comptes rendus gli atteggiamenti mentali (allusione, ma anche attenuazione ed eufemismo) che spingono ad attingere al repertorio disponibile nella langue di modi di dire, piuttosto che a ricorrere a scontate perifrasi o a formulazioni proprie di singoli idioletti. Né le locuzioni sono qualcosa di meramente ancorato al passato: lo provano, tra l’altro, la copiosa documentazione che in queste pagine viene addotta quanto all’uso di frequenti modalità locuzionali rilevato tra i mass media. Nuova, in questa seconda articolazione, la parte dedicata all’accertamento degli apporti delle varie regioni da cui italiani e italiane hanno desunto parecchi dei motti di cui si servono quotidianamente. Nel parlare corrente vi sono così tracce di locuzioni originarie della Lombardia (mettere alla berlina, far lana, avere una vertenza), del Veneto (essere uno spilorcio), della Liguria (essere smilzo, a sua volta desunto dal francese mince), della Toscana (essere uno sciocco, un tanghero), dell’Italia Meridionale (fare camorra, avere le paturnie) e, ovviamente, dell’area romana (essere un buzzurro, portare jella, è una racchia), che diventa un importante centro di irradiazione di modelli linguistici a partire soprattutto dall’Unità. Lurati scandaglia anche espressioni quanto mai concrete e legate al mondo degli affetti e degli stati d’animo, che tanto incidono sul nostro vissuto quotidiano. L’interesse scientifico per i modi di dire si legittima così anche come uno dei contributi che la linguistica può recare all’analisi dell’immaginario e della storia delle mentalità condivise. Talvolta, ad esempio per commenti quali sei un discolo, ci si trova confrontati ad espressioni che hanno percorso una strada soprattutto fonetica; in questo caso con il passaggio da sei un diavolo, da cui attenuativamente venne sviluppato sei un diascolo, a sei un discolo, presente pure in vaste aree spagnole (cf. maitino che dà mattino, preite che si riduce a prete ecc.). Le riflessioni che vengono svolte sull’analisi fonetica e, quanto più preme, culturale, dei modi di dire insistono sul fatto che troppo a lungo (persino nel lavoro di Rohlfs) si è fatta della grammatica storica su singole parole, ma mai sulla fonetica di intere locuzioni e di concrete utilizzazioni nella catena del discorso. Avere aperto questa prospettiva, costituisce a nostro avviso uno dei tratti più innovativi e probabilmente, in proiezione futura, più fecondi del lavoro di Lurati. Dall’analisi sui modi di dire affiorano, su un altro versante, anche i pregiudizi cui erano esposte le donne (come, è zitella, è una ragazza madre, donna al volante pericolo costante, ecc.). Di non poche designazioni del genere si dà una nuova interpretazione storica (con la donna pensata o come sposata o come non sposata, ma comunque sempre in un rapporto di subordinazione rispetto all’uomo). In quasi tutte le culture europee si possono infatti cogliere gli echi dei pregiudizi che circolavano sulla debolezza della donna, presentata ora come sesso debole (in uso almeno dal 1699, e rimasto radicato a lungo), ora come angelo del focolare e angelo di bontà, secondo talune idealizzazioni mistificatorie in auge nell’Ottocento, ma non solo. Questi elementi discorsivi ottocenteschi introducono alla problematica (gravida di riflessi anche sociali) del ricorso all’«ideologema», sia in forme (già predarwiniane) quali lotta per la vita, sia in formulazioni novecentesche come primo, secondo, terzo mondo, cui verrà poi aggiunto un quarto mondo, per distinguere, fra i meno sviluppati, i paesi che, oltre alle tante difficoltà comuni anche ad altri, non dispongano nemmeno di risorse naturali importanti. E questi non sono che singoli esempi di numerosi casi analoghi la cui natura profonda e originaria è ora accertabile anche attraverso l’ampio indice che arricchisce il volume. La ricerca porta dunque da antichi usi linguistici medievali a utilizzazioni moderne (compreso il linguaggio del femminismo) e al discorso persuasivo attuale, in cui siamo tutti immersi. Insomma, gettare lo scandaglio nelle pieghe del nostro discorso ripetuto, e spesso irriflesso, si tramuta qui in un sondare esperienze lontane e profonde che costituiscono il sostrato culturale condiviso da tante generazioni che, essendosi succedute entro realtà socia- 240 Besprechungen - Comptes rendus li e geografiche diverse, hanno contribuito ad arricchire la comune memoria storica della lingua. Mettere a fuoco le interconnessioni, i prestiti e gli apporti reciproci determinatisi in questa complessa realtà, costituisce un fascinoso percorso tra esperienze insospettate. Anche per noi parlanti del nuovo secolo che siamo spesso imprigionati nel presente senza potere agevolmente renderci conto di come molte delle nostre frasi fatte si radicassero in un mondo lontano ma vissuto in misura quanto mai intensa da chi ci ha preceduti. Avere contribuito a fornircene così illuminanti chiavi di lettura è senz’altro il merito principale da ascrivere al libro di Lurati che si raccomanda anche per la ricchissima bibliografia plurilingue. M. Fantuzzi H Maria Grazia Fiori, Dizionario Tiranese. Miscellanea - Segni del passato. Con prefazione Viaggio nelle memorie (introduzione all’etnografia tiranese) di Remo Bracchi, Villa di Tirano (Tipografia Poletti) 2000, 498 p. Non sembra dar segno di voler affievolirsi l’intensità con la quale i valtellinesi si dedicano negli ultimi anni allo studio dei dialetti della loro valle. Dopo il poderoso Dizionario Etimologico Grosino di G. Antonioli e R. Bracchi pubblicato nel 1995 dalla Biblioteca comunale e dal Museo del Costume di Grosio e dopo le due opere segnalate in VRom. 59: 262-64, ci troviamo ora di fronte a un nuovo Dizionario Tiranese di notevoli dimensioni. A prima vista l’elaborazione di un secondo dizionario tiranese dopo soli due anni dall’apparizione dell’analoga opera di A. Pola e D. Tozzi potrebbe sembrare un compito non prioritario. Un rapido confronto fra i due lavori dimostra però in modo lampante che la notevole diversità fra esse giustifica ampiamente anche la pubblicazione della seconda. Già la differenza fra le dimensioni della parte dedicata specificamente al dizionario vero e proprio nelle due opere salta agli occhi. Se in quella di Pola e Tozzi (P) essa occupa 157 p., in quella di Maria Grazia Fiori (F) ne comprende ben 379. Parecchie sono le cause di questa differenza. P si concentra anzitutto sulle peculiarità del lessico tiranese, mentre F registra, sempre considerandoli però nello specifico ambiente culturale tiranese, anche vocaboli che sono varianti fonetiche di voci italiane o che sono ampiamente diffusi nel territorio lombardo. Tiene inoltre conto di nomi propri, toponimi e dei cosiddetti scutüm, i soprannomi delle famiglie. Nomi propri, toponimi e anche molti altri termini non sono d’altronde semplicemente elencati, ma resi vivi da ampie spiegazioni enciclopediche. Del fiume Ada si menziona ad es. la grande rettifica del corso d’acqua avvenuta nel 1830 e se ne descrive il percorso precedente. Sotto il lemma Adalberto si accenna fra l’altro al fatto che a S. Adalberto era dedicata la prima chiesa di Tirano danneggiata a più riprese e indi travolta definitivamente da una frana. Sotto aqui sono citate le disposizioni degli antichi statuti concernenti l’uso delle acque.Alla voce bètula si ricorda che a Tirano nel Seicento esistevano due osterie e si citano le disposizioni del 1606 che regolavano la loro gestione. Oltre al termine generico büi ‘fontana’ si dedicano trattazioni particolari al büi vec’, al büi de la bona Lüisa e al büi de Barfíi di ognuno dei quali si descrive la collocazione e la storia. Nello stesso modo il generico cà è seguito dai lemmi specifici Cà bianca, Cà de Camp, Cà de la Gésa, Cà di Gatèi, che ne danno la localizzazione e contengono osservazioni storiche. A proposito di campanil si indicano la data della sua costruzione e elementi leggendari che si riferiscono ad essa. Nel lemma carne(v)àl si ricorda l’uso di bruciare il ‘carnoval vecchio’ la prima domenica di Quaresima. Il toponimo Castelàsc dà luogo fra l’altro a una descrizione delle fortificazioni che circondavano e difendevano Tirano. Nella trattazione di voca- 241 Besprechungen - Comptes rendus boli indicanti cibi tipici della valle si descrivono le ricette per ammanirli e si precisano le circostanze nelle quali venivano di preferenza preparati. Il dizionario preso nel suo insieme diventa in tal modo una vera e propria enciclopedia della vita tiranese, tanto più che R. Bracchi sotto il titolo Viaggio nelle memorie lo introduce magistralmente con una raccolta di locuzioni e proverbi che prende in considerazione tutti i settori della vita, introduzione che meriterebbe una recensione a parte. È d’altronde proprio la prefazione di R. Bracchi che ci dimostra che nemmeno un secondo dizionario basta per presentare nella sua globalità il tesoro lessicale tiranese. Mancano ad es. nello stesso dizionario di F i termini citati nella prefazione sulàstru, sbàra, musinà, vernigamént, murdîgia, sturnégia, gàina, galòria, galàc’, vermigùn, griéri, grilerìa, niascià, staladìsc, scagazà, petadìna, medegòz, strafüsàri, lèrgna, spuntadüra, scrünegà, tulòc’, urbéra, ciaùn, parüch, mach, patùna, maiastùpa e l’elenco non pretende di essere esaustivo. Sono d’altronde da rilevare divergenze fra forme date nella prefazione e forme presenti nel dizionario, quali curnagìn - curnigìn, scigàmbula - scigàmùla, gabùs - gabüüs. Un confronto diretto fra i due dizionari rivela da un lato differenze di significato per la stessa voce, e dall’altro una lunghissima serie di lemmi presenti nell’uno e mancanti nell’altro. Per il primo caso citiamo ad es. mìgula F ‘cosa da poco’, P ‘briciola, caccola del naso’; menafrècc F ‘persona tenuta in poca considerazione, persona indifferente a tutto quello che succede’, P ‘disfattista, uno che si scoraggia, indolente’; mèla F ‘coltello (ricurvo) a serramanico’, P ‘falcetto’; müdà F ‘emigrare, cambiare residenza, avviarsi verso gli alpeggi’, P ‘travasare il vino, trasferirsi col bestiame dal piano alla montagna o vicecersa’; fa nèt F ‘impoverire, andare in miseria’, P ‘sperperare, pulire, spazzare’; müga F ‘gelone’, P ‘formicolio ai piedi’; pià F ‘accendere’, P ‘pungere’; regnà F ‘comandare’, P ‘produrre’; regundà F (tr.) ‘mettere a posto’, P (rifl.) ‘decidersi’; sparàgn F ‘risparmio’, P ‘avaro’; taròz F ‘antico tradizionale piatto tiranese’, P ‘individuo maldestro, miscuglio, pietanza valtellinese’. Talvolta capita che di due termini omonimi F ne registra l’uno e P l’altro come per es. F pas (agg.) ‘appassito’, P pas (escl.) ‘e a dire’, o F trüch ‘trucco, imbroglio’, P trüch ‘mazzaranga per battere il selciato, attrezzo per pigiare l’uva nei tini’. In altri casi i due dizionari registrano con lo stesso significato forme assai diverse: F remùndula, P remùndi (pl.) ‘strisce d‘erba difficilmente falciabili ai margini d’un prato’; F in tòldera, P in titòldera ‘a zonzo’. Potrebbe trattarsi di un errore di stampa nell’uno o nell’altro dei due testi nel caso di F a titòta, P a titòla ‘a cavalcioni’. Innumerevoli sono i termini anche tipicamente locali presenti in uno dei due dizionari e tralasciati nell’altro. Nel solo settore alfabetico MI - MU F elenca ad es. i lemmi mancanti in P mezèna ‘metà animale tagliato lungo la spina dorsale’, mignìn ‘infiorescenza del salice’, mignògna ‘complimento, sdolcinatura’, müf ‘pino mugo’, müga ‘gelone’, muntùn ‘grande mucchio di fieno’, muntunà ‘ammucchiare il fieno’, murtòri ‘luogo triste’, muschiröla ‘armadietto per conservare alimenti’, musìn ‘moscerino’, must ‘mosto’, mentre P viceversa registra minüdèi ‘briciole di pasta fresca usate per fare una minestra’, mògul ‘tonto, scapolo’, mòmul ‘deretano’, muncèch ‘sporco’, mundulùn ‘vestito trasandato’, mustùs ‘morbido’, mütria ‘muso lungo’. Da questo breve elenco sembra risultare per F un maggior interesse per elementi concreti, per P una maggior sensibilità per elementi espressivi. Questa impressione viene però confermata solo parzialmente dal gruppo alfabetico TA -TI. Mancano così in F tarlüch “persona di nessun conto”, taròt ‘miscuglio’, tégia ‘piccola costruzione seminterrata dove sugli alpeggi si conserva il latte’, terséri ‘travi orizzontali del tetto’, tésa ‘lunga bevuta, misura di lunghezza’, andà a tililàch ‘barcollare, andare tentoni, non saper prendere una decisione’, mentre mancano in P tartaià ‘balbettare’, tartìfula ‘patata’, tascìna ‘specie di cuffia che si mette ai buoi durante il lavoro nei campi’, taulàa ‘fondo della crapena (parte del sottotetto)’, taulàz ‘semplicissimo tavolo su cui si mette la frutta da conservare per l’inverno’, tem- 242 Besprechungen - Comptes rendus pestîna ‘tipo di pasta a chicchi minuti’, tempuràn ‘precoce, che matura presto’, téenc’ ‘nerofumo, fuliggine’, teramàta ‘persona che proviene dal meridione’. Da questi pochi esempi risulta comunque chiaramente che F , anche a prescindere dalla ricchezza delle indicazioni enciclopediche che contiene, costituisce un complemento non solo utile, ma francamente indispensabile di P. A conclusione di questa breve segnalazione non vorrei tralasciare di accennare ad alcuni elementi che dimostrano lo stretto legame che esiste fra i dialetti della Svizzera italiana (e non solo i poschiavini) e quelli della Valtellina. L’antica tradizione della sèra, secondo la quale, quando un forést sposa una ragazza del paese, egli deve versare un tributo ai giovani del luogo è tanto diffusa, che difficilmente essa può esser attribuita a un origine bormina. Dire di un corso d’acqua o di una cascata che è vistì da la fèsta è ampiamente attestato nella Svizzera italiana (cf. per es. per Airolo F. Beffa 1998: 330 1 ). Fa cruseti ‘saltare il pasto, sperare invano’ può esser accostato a fa medài e crosett, usato nel mio dialetto materno della Collina d’Oro per ‘fare con scarso successo sforzi sproporzionati’. Abòt ‘abbastanza, a sufficienza’, corrisponde a abòtt ‘abbastanza, abbondantemente’ attestato in tutto il Grigioni italiano (cf. VSI 1.19). I tedeschismi mas’ciòos ‘lucchetto’, e menegòolt ‘bietola da costa’ riappaiono anche in dialetti ticinesi, il primo ad es. nella forma maslòss a Comologno (B. Candolfi 1985: 217) 2 , il secondo come maniöit ad Airolo (F. Beffa 1998: 178). Molti altri esempi potrebbero essere addotti, ma a voler citarli tutti si supererebbero i limiti di questo breve accenno. Rimane comunque valida la costatazione che il volume qui segnalato merita l’attenzione di una vastissima cerchia di lettori ed in primo luogo di tutti gli studiosi di dialettologia e di tradizioni popolari lombarde. F. Spiess H Antonietta Scarano, Frasi relative e pseudo-relative in italiano. Sintassi, semantica e articolazione dell’informazione, Roma (Bulzoni Editore) 2002, 174 p. Il volume di Antonietta Scarano sulle clausole relative e pseudo-relative dell’italiano è un bell’esempio di quanto possa essere costruttivo e illuminante un approccio delle configurazioni linguistiche che faccia interagire, in modo sistematico e ragionato, sintassi, intonazione, semantica e - utilizzando un sintagma caro a Oswald Ducrot - «pragmatica integrata» 1 . Solo in questo modo è infatti possibile raggiungere quella precisione descrittiva necessaria per poter cogliere la vera peculiarità del costrutto in esame e per poterlo inserire correttamente in un insieme di costruzioni vicine e/ o alternative: insieme la cui identificazione è a sua volta una condizione sine qua non per capirne in modo corretto l’evoluzione storica (dalla sincronia alla diacronia) e in modo non superficiale la funzione testuale (dalla «linguistica della frase» alla linguistica del testo). Lo scopo dello studio consiste nel caratterizzare le forme e i significati delle cosiddette pseudo-relative, all’interno di una più generale ridefinizione del sistema delle strutture re- 1 Fabio Beffa, Vocabolario fraseologico del dialetto di Airolo, Strumenti e documenti per lo studio del passato della Svizzera Italiana, Bellinzona (humilibus consentientes), 1998 2 Cultura popolare e dialetto a Comologno nell’Onsernone, Losone (Associazione Amici di Comologno), 1985 1 La «pragmatica integrata» coglie grosso modo quegli aspetti del significato codificato linguisticamente che non sono trattabili in termini strettamente verocondizionali (aspetto il cui studio pertiene dunque alla semantica); tra gli innumerevoli titoli possibili, cf. ad esempio O. Ducrot 1972: Dire et ne pas dire. Principes de sémantique linguistique, Paris. 243 Besprechungen - Comptes rendus lative in italiano. Si tratta cioè di capire quale sia l’estensione dell’insieme di frasi rappresentato «prototipicamente» da un esempio come Ho visto Maria che dipingeva, e come esso si collochi - nei suoi aspetti sintattici, intonativi, semantici e pragmatici - nella più vasta classe delle costruzioni con relativa standard. L’analisi è costruita in modo progressivo, passo dopo passo: a due capitoli descrittivi in cui l’Autrice ripercorre con dovizia di particolari la storia del trattamento delle relative e delle pseudo-relative all’interno delle grammatiche tradizionali e della grammatica generativa (15-79) seguono due parti fortemente argomentative, in cui - al fine di delineare quella che sarà l’ipotesi originale proposta nel quinto capitolo - si esaminano criticamente le proprietà che sono state attribuite alle pseudo-relative (III. Sintassi e semantica della pseudo-relativa in italiano, 81-110) e si riflette sugli antecedenti del costrutto (IV. Participio presente e gerundio: costrutti alternativi della frase pseudo-relativa nell’italiano antico, 111-25). A chi conosca già, anche solo superficialmente, il punto di vista tradizionale e generativista, e sia impaziente di andare alla soluzione originale dell’Autrice, il percorso sembrerà probabilmente un po’ lento e a tratti ripetitivo; ma non va dimenticato che il volume della Scarano è una rielaborazione della sua tesi di laurea, tipo di testo che mal si coniuga con le conoscenze presupposte; senza contare che in questo suo lento progredire l’analisi proposta è un importante esempio di precisione e di serietà nel rapporto con chi si è occupato del fenomeno in precedenza: un modello da far senz’altro conoscere a laureandi e dottorandi di qualunque scienza umanistica, anche per l’accuratezza con cui si distinguono i livelli di analisi linguistica in cui si opera di volta in volta. La soluzione proposta nel capitolo quinto (Frasi relative e pseudo-relative: semantica e articolazione dell’informazione, 127-63) è, a parte forse qualche applicazione puntuale, del tutto convincente. Essa è basicamente funzionale: facendo interagire dati semantici e pragmatici (nel loro aspetto informativo), Antonietta Scarano giunge a distinguere le relative in due insiemi, ulteriormente suddivisi al loro interno. (a) Vi sono anzitutto le relative d’integrazione - le non restrittive della tradizione - le quali realizzano un’unità semantico-testuale a sé stante, legata al costituente testa da una relazione di tipo informativo: esse hanno caratteristicamente lo statuto di Appendici informative, e intrattengono con l’unità a cui si agganciano (essa stessa un Topic, un Comment ecc.) relazioni pragmatiche quali la correzione, la spiegazione, l’aggiunta, la consecuzione, la concessione. (b) Ad esse si accostano le relative di modificazione, che entrano con l’antecedente-testa in un rapporto strutturale sintattico-semantico e sono dunque linearizzate all’interno della stessa unità informativa (a seconda dei casi, Topic, Comment, Appendice, Inciso ecc.). Queste possono essere (b 1 ) relative di modificazione identificativa (le tradizionali relative restrittive), nel qual caso contribuiscono ad identificare il referente del sintagma nominale; o (b 2 ) relative di modificazione denotativa: esse hanno allora la funzione di aggiungere al referente pienamente identificato dalla testa e dai suoi attualizzatori un tratto denotativo supplementare che, pur non essendo funzionale all’identificazione in senso stretto, si rivela necessario per attribuire un valore di verità alla proposizione in cui trova posto la sequenza N + clausola relativa. Basti pensare alla differenza vericondizionale e argomentativa tra Maria mi innervosisce e Maria che canta mi innervosisce. Il concetto di modificazione denotativa coglie la peculiarità semantica delle cosiddette pseudo-relative, le quali hanno la funzione di fissare l’individuo identificato dalla testa in una delle sue manifestazioni eventive, la sola manifestazione che il locutore considera pertinente per l’interpretazione dell’enunciato. Un’analisi funzionale come quella qui tratteggiata ha il merito di articolare l’insieme delle clausole «superficialmente» relative in un sistema coerente, sottraendo così le pseudo-relative alle riserve dell’approccio tradizionale e generativista, ed emancipandole da una concezione diffusa che le confina entro l’ambito semantico della percezione. Essa lega poi le distinzioni semantico-informative proposte a chiari indizi sintattici e intonativi: nel parlato, 244 Besprechungen - Comptes rendus l’andamento intonativo delle due classi principali di relative è nettamente diverso, legato nel caso della modificazione semantica e slegato nel caso della integrazione informativa; e, quando la relativa modifica un contenuto del tipo Comment, l’intonazione riesce addirittura a discriminare la lettura identificativa e la lettura denotativa. Il quadro di riferimento per l’aspetto intonativo-informativo dell’analisi è l’ipotesi sulla natura e l’interpretazione del parlato presentata da E. Cresti nei volumi intitolati Corpus di italiano parlato (Firenze, 2000), che mostra così la sua indubbia utilità esplicativa. Come si diceva all’inzio, il merito del volume della Scarano, al di là delle informazioni nuove e complete che esso ci fornisce sulle clausole relative, sta anche nel mostrare le qualità di un approccio che fa interagire sintassi, intonazione, semantica e pragmatica integrata, partendo da dati riguardanti la superficie linguistica e proponendo una soluzione basicamente funzionale, in cui i fenomeni sintattici e intonativi vanno visti come sintomi-guida nell’individuazione dei valori semantico-pragmatici di base. Un approccio irrinunciabile, che in generale deve tuttavia prestare grande attenzione a non appiattire un livello sull’altro: mettere al primo posto, tanto dal punto di vista descrittivo che esplicativo, l’architettura semantico-pragmatica di un costrutto non significa dover necessariamente ricondurre «iconicamente» ad essa tutti gli altri livelli linguistici. Il libro di Antonietta Scarano offre materiale prezioso anche per affrontare quest’ultima, cruciale, problematica. A. Ferrari H Vincenzo Orioles (ed.), Idee e parole. Universi concettuali e metalinguistici. Roma (Il Calamo) 2002, viii + 621 p. (Lingue, Linguaggi, Metalinguaggio) Su iniziativa di Vincenzo Orioles (Università di Udine) è nata questa pubblicazione che è espressione di un progetto di ricerca finalizzato alla costituzione di un Dizionario generale plurilingue del lessico metalinguistico (DLM) fruibile on-line. Obiettivo primario dei ventisette contribuiti che costituiscono l’opera è un’indagine sulla terminologia usata dai linguisti per motivare e spiegare le scelte metodologiche che stanno alla base delle loro pubblicazioni scientifiche. «Il motivo animatore dell’intero programma» - scrive Orioles - «risiede proprio nel convincimento dell’esistenza di un nesso ineludibile tra termine tecnico e modello di analisi che gli soggiace: lungi dall’essere neutra, ogni scelta nomenclatoria è inseparabile dal paradigma che l’ha ispirata» (6). L’analisi del metalinguaggio preso in esame nei diversi contributi è oltremodo varia e riflette non soltanto la complessità di questo oggetto di ricerca, ma fa intravedere anche le diverse concezioni e i diversi interessi che sono alla base dei singoli approci di ricerca. Gli oggetti dell’analisi si possono ricondurre a due linee di interesse parallele ma indipendenti. Il primo filone di indagini esplora alcune delle matrici terminologiche che un singolo autore ha adottato in una sua opera ben specifica. Il secondo filone prende in considerazione, invece, definizioni di termini generali date nel corso di un’epoca. Al primo filone appartiene l’analisi dettagliata del promotore dell’opera Vincenzo Orioles. Nel suo contributo dal titolo «Il costrutto della regressione linguistica in Benvenuto Terracini» (495-508) l’autore mette in primo piano che «tra gli studiosi italiani Terracini è il primo a far suo il dispositivo della regressione» (502). Il concetto di ‘regressione’ che Gilliéron (1907) usa a proposito di alcuni esiti dialettali e che con l’opera di Dauzat (1922) entra stabilmente a far parte dell’apparato esplicativo della geografia linguistica, costituisce in Terracini una particolare focalizzazione di un’ampia gamma di fenomeni che sarebbero stati denominati ‘iperurbanismo’ e ‘ipercorrettismo’. Nel seguito Orioles analizza il grande numero di concetti ai quali Terracini ha dedicato un’attenzione costante permettendone così l’entrata nella linguistica italiana: ‘varietà linguistica’, ‘italiano regionale’, 245 Besprechungen - Comptes rendus ‘lingue in contatto’, ‘prestito’. L’autore conclude il saggio rispondendo al legittimo quesito se e quando Terracini si sia accostato al modello interpretativo di Uriel Weinreich e se abbia avuto diretta conoscenza di Languages in Contact (1953). La risposta affermativa di Orioles tempera così la drastica formulazione di Segre che «parla di un grande incontro mancato» (505). Sempre allo spirito innovativo di Benvenuto Terracini sono dedicate molte pagine del contributo che Ilaria Morresi rivolge al concetto di ‘stile’ in: «Identità e Funzione Metalinguistica dello stile» (431-45). È il motivo che ci induce ad annoverare questo bel saggio nel primo filone di studi, sebbene la studiosa prenda in esame un’ampio ventaglio di definizioni del suddetto concetto. La nozione di ‘stile’ elaborata da Terracini esclude secondo Morresi la possibilità di considerarlo come ‘scarto’ o ‘deviazione dalla norma’. Tuttavia, la critica nei confronti del formalismo strutturalista non va intesa come rifiuto pregiudiziale, dato che Terracini pone in primo piano la funzione di ‘dialogo’ riconducendo in tal modo lo ‘stile’ alla «forma che esso assume nella coscienza che ciascun parlante possiede della propria lingua» (436). Il dialogo tra lingua, istituzioni e codificazioni letterarie fa sì che lo scrittore non si rapporti mai alla ‘langue’ intesa come sistema astratto bensì ai diversi linguaggi delle tradizioni letterarie. Terracini introduce così in alternativa a ‘scarto’ la categoria di ‘punto distinto’ intesa come «traccia esplicita e diretta del valore simbolico di cui tutto il complesso espressivo è sinteticamente portatore» (436). Ad un altro divulgatore di cultura linguistica in Italia, Bruno Migliorini viene dedicata una approfondita ricerca compilativa da parte di Massimo Fanfani nel saggio: «Sulla terminologia linguistica di Migliorini» (251-99). L’autore mette in evidenza che solo una parte delle proposte terminologiche dovute a Migliorini ha avuto una qualche fortuna, sopravvivendo nell’uso dei linguisti ancor oggi. In particolare risultano assai vitali ‘prefissoide’ e ‘sufissoide’ che una ventina di anni fa sono serviti da modello per coniare ‘affissoide’ (297). Altre proposte terminologiche, invece, dovute alla costante e quasi pedantesca ricerca da parte dello studioso di evitare qualsiasi termine greco o latino sono cadute in disuso. Proposte di sostituzione del tipo ‘doppione’ per ‘allotropo’, ‘unicismo’ per ‘hapax’, ‘collocazione delle parole’ per ‘topologia’ non hanno avuto alcuna fortuna. È da ricordare, tuttavia, che Migliorini è uno dei primi in Italia ad usare parole di stampo saussuriano come ‘sincronico’ - ‘diacronico’, o quella di ‘coscienza linguistica’ o di distinzione tra ‘lingua’ e ‘parola’. Fanfani passa poi in rassegna una lunga lista di parole d’autore, ossia di voci dovute all’invenzione di Migliorini, offrendoci nelle note a piè di pagina - che occupano più della metà dell’articolo - notizie storiche, riferimenti bibliografici, riflessioni teoriche che offrono una griglia utilissima per una verifica sui dati presentati nel saggio. Al metalinguaggio della prima grammatica guaranì, redatta all’incirca nel 1620 dal missionario gesuita Alonso de Aragona, è dedicata invece l’analisi di Alessandra Olevano nel contributo: «Il metalinguaggio nella prima grammatica della lingua guaraní di Alonso de Aragona» (473-94). Secondo l’autrice gli strumenti metalinguistici usati da Aragona mettono in evidenza la difficoltà e l’inadeguatezza della terminologia classica per spiegare una lingua, quella guaraní, strutturalmente diversa dalle lingue europee. Se, per esempio, i termini ‘declinacion’ e ‘conjugation’ restano solidamente agganciati ai loro ambiti referenziali classici, cioè al nome e al verbo, termini del tipo ‘composicion’ o ‘particula’ designano molti processi grammaticali caratterizzati dalla libertà relativa degli elementi, tipica del guaranì. In particolare il termine ‘composicion’ sarebbe divenuto una categoria centrale nella descrizione delle lingue indigene. Spetta quindi ad Alonso de Aragona il merito di aver contribuito con la sua terminologia a spiegare il funzionamento di queste lingue. Al modello morfologico di P ninœi dedica l’attenzione Tiziana Pontillo in: «La prima ricezione del modello morfologico di P ninœi nella linguistica occidentale: il caso dello zero» (535-87). La studiosa presenta il modello descrittivo impiegato da P ninœi per de- 246 Besprechungen - Comptes rendus scrivere i diversi fenomeni che sinteticamente sono stati definiti come «il problema zero in linguistica». Il modello di P ninœi, che la studiosa considera «forse ispiratore delle prime attestazioni di ‘zero’ in morfologia» (574), risulta essere sempre più distante dalle successive interpretazioni ed elaborazioni di tale concetto. In una succinta indagine l’autrice ripercorre le tappe fondamentali della nozione di ‘zero’ in Saussure (1879), Meillet (1903) e Bloomfield (1933) spiegando in maniera dettagliata, attraverso l’analisi dei termini indiani e delle loro traduzioni, il perché della distanza dal modello di P ninœi. Si deve probabilmente alla traduzioni di lopa come ‘elisione’ o ‘scomparsa’ e agli opposti giudizi su l’opera di P ninœi se si può arrivare alla conclusione che il termine ‘zero’ inaugurato da Saussure nel 1879 non riconduca direttamente a P ninœi. L’indagine di Pontillo conduce a individuare la culla del termine ‘zero’ nella Germania del 1876-79, nella particolare elaborazione dei modelli di studi differenti disponibili in quell’ambiente per l’allora studente Saussure (574). Ad un autore latino Marcus Terentius Varro è rivolta l’analisi di Emanuela Marini in: «La sistematica dei tecnicismi grammaticali nel De lingua Latina di Varrone» (397-445). L’ipotesi di lavoro che ispira questo contributo è di dimostrare che la sistematicità caratterizza il lessico tecnico grammaticale varroniano. L’impegno di Varrone nell’attività definitoria è evidenziato da Marini attraverso un lungo elenco di termini che la studiosa riporta nel saggio e che discute in maniera dettagliata proponendo una gradualità degna di nota. I termini della prima sessione sono da considerare termini tecnici, mentre quelli della seconda e della terza sezione, che sono impiegati per designare una certa nozione grammaticale, «lo sono ad un grado inferiore e in misura decrescente» (426). Alla terminologia di Hegel sono dedicate le riflessioni di Ruggero Morresi in «Preistoria e Storia del linguaggio in Hegel» (447-71). L’autore passa in rassegna attraverso un’analisi dettagliata alcune considerazioni hegeliane sul linguaggio dimostrando che esse anticipano alcune teorie linguistiche contemporanee. Le considerazioni di Hegel sull’arbitrarietà del segno, per esempio, inteso «nella forma del suo esistere determinato quanto indipendente ed indifferente riguardo al referente rappresentativo» (457), o quelle sul rapporto tra grammatica e logica, o tra segno e memoria stanno alla base di molte discussioni teoriche contemporanee. Interessante è anche l’aspetto fondamentale che Hegel coglie nel rapporto lavoro-linguaggio in quanto «l’uno e l’altro possono riconoscersi come caratteri fondamentali dell’uomo perché nell’uno e nell’altro si verifica non solo la produzione di qualcosa che serve per le esigenze immediate del vivere, ma anche la capacità di intervenire sui prodotti già elaborati e sui mezzi di comunicazione precedentemente utilizzati» (453). Più in ambito psicolinguistico è da situare il saggio di Alejandro Marcaccio sulla nozione di ‘meccanismo’ in Gustave Guillaume dal titolo: «Nota storica sulla nozione di meccanismo nella Psychomécanique du langage di Gustave Guillaume» (373-96). Marcaccio sottolinea che «la terminologia ha un ruolo guida per la ricostruzione delle strategie cognitive sottese alla delimitazione del campo di evidenze, che costituisce oggetto di scienza per le diverse scuole in periodi differenti» (373). I linguisti, tuttavia, non si avvalgono solo di termini tecnici, poiché accanto al lessico specialistico si fa ricorso spesso a prestiti dalle altre discipline. L’uso della nozione di ‘meccanismo’ è un caso esemplare. Il termine prelevato dalla fisica o più precisamente dalla meccanica classica si sposta dalla fisiologia articolatoria alla sfera dei fenomeni psichici. La riflessione guillaumiana intorno ai meccanismi mentali sottesi all’attività linguistica, permette cosí di individuare le forze che interagiscono nella formazione e trasformazione dei sistemi linguistici che appaiono subito secondo una polarizzazione obbligata: meccaniche/ psicologiche (377). I sistemi linguistici si evolvono quindi secondo leggi riconducibili ad una ‘meccanica’ da ricercare nel dominio della psicologia. In termini di analisi linguistica, ‘l’articolo’ in particolare fornisce a Guillaume l’esempio più calzante di una parte del discorso in cui trova iscrizione linguistica il più ele- 247 Besprechungen - Comptes rendus mentare tra i meccanismi psichici: il movimento dall’universale al particolare e la sua replica dal particolare all’universale (382). Alle caratteristiche metodologiche e terminologiche dell’opera di George Lakoff sono dirette le analisi di Elisa Bianchi in: «La metafora della lingua: Analisi linguistica e analisi dei concetti nell’opera di George Lakoff» (61-79). La studiosa parte dal ruolo che le due funzioni fondamentali del linguaggio, quella del comunicare e quella dell’interpretare, rivestono all’interno della scienza cognitiva di Lakoff. Secondo Lakoff ogni lingua naturale è «una vera e propria operazione di codifica del sistema concettuale, organizzato per la maggior parte secondo principi metaforici» (63). Essa diviene quindi il mezzo per lo studio empirico dei sistemi di pensiero con la conseguenza che il dato linguistico non è analizzabile in termini solo formali ma è motivato dalla struttura concettuale di fondo di cui si avvalgono tutti i sistemi linguistici. In questo modo la metafora esce dalla sfera puramente linguistica per diventare una figura di pensiero facendo cadere la distinzione tra ‘significato letterale’ e ‘significato figurato’. A Jakobson ed una delle voci centrali del metalinguaggio della fonologia vanno le considerazioni di Paola Bonucci in: «Sul metalinguaggio fonologico: La nozione di feature» (97-113). La studiosa esamina il valore assunto dal termine feature nei Fundamentals of Language di Jakobson e Halle (1956) passando in rassegna i principali contesti d’occorrenza della voce e analizzando le definizione fornite dagli autori allo scopo di dimostrarne la complessità. La Bonucci conclude che la nozione di feature in Jakobson e Halle acquista in definitiva un valore inclusivo quasi «una sorta di frame per l’intera analisi fonologica» e propone uno schema in cui è possibile riconoscere in maniera chiara ed univoca la gerarchia di implicazioni teoriche legate a questa voce (110). L’analisi che Francesca Santulli dedica alla terminologia di Hermann Paul in: «Il nome della scienza: analisi quantitativa e qualitativa della terminologia epistemologica pauliana» (589-610) parte dall’idea di applicare strumenti elettronici di analisi al trattato di Hermann Paul. Tra le opportunità offerte dall’esame elettronico appare la possibilità di ordinare le occorrenze che facilmente possono sfuggire alla lettura tradizionale. Tuttavia la conoscenza profonda del testo rimane per Santulli indispensabile. La studiosa sintetizza la carriera scientifica di Paul con queste parole: «in principio fu la filologia e da essa nacque il bisogno di capire la teoria» (609). Nel concetto pauliano di Sprachgeschichte la Santulli individua un importante filone operativo; nell’opera di Paul, tuttavia, è l’agire concreto il vero punto di partenza e «una storia dell’azione linguistica che si affianchi a quella del pensiero non potrà non portare risultati significativi» (609). Un lavoro prettamente statistico viene offerto da Ilaria Senatore in: «Form: dati metalinguistici da Language (1921) di Edward Sapir» (611-21). Il contributo, realizzato in base al materiale raccolto durante la schedatura dei termini metalinguistici di Language (1921), ci informa, per esempio, che nel testo compaiono 418 ricorrenze della radice ‘form’. Una misura, secondo Senatore, «decisamente imponente considerata l’avversione dell’autore nei confronto degli orientamenti linguistici sostenitori della form for form’s sake» (611). Anna de Meo rivolge l’attenzione a: «Eugene Nida e il metalinguaggio della morfologia. Alcune considerazioni» (187-219). Dato che non ci è possibile riportare qui la ricchezza di informazioni e di considerazioni che questo articolo contiene, ci limiteremo alle attente osservazioni che l’autrice rivolge all’opposizione tra process of analyzing a language e description of a language. Nida è cosciente che il prodotto della descrizione di una stessa struttura, elaborato da parte di linguisti diversi, finisce per divergere a causa di scelte molto soggettive, regolate non tanto da differenti posizioni teoriche quanto piuttosto dal gusto estetico individuale. Il linguista descrittivista, quindi, non deve né dar conto delle tendenze evolutive né discutere l’accettabilità sociolinguistica di una certa forma, ma limitarsi a prendere atto delle fluttuazioni delle forme e farle rientrare nel sistema. Nella prima fase del lavoro, 248 Besprechungen - Comptes rendus quella dell’analisi, la variazione deve essere identificata e registrata, ma successivamente nella fase descrittiva, la variazione deve essere ricondotta ad una class e riconosciuta sulla base di precise relazioni individuate tra le varie forme alternanti. Il secondo filone di indagine analizza invece le matrici terminologiche generali. Anna- Maria Bartolotta in: «Generativismo e cognitivismo: teorie grammaticali a confronto» (9- 42), per esempio, discute i metodi di analisi della moderna teoria generativa e il tentativo di reinterpretare la natura e la funzione dei processi di formazione delle categorie linguistiche. Partendo da un esempio concreto la studiosa ci offre una lettura del fenomeno secondo il modello generativo arrivando alla conclusione che il caso da lei esaminato, ossia la natura della duplice sintassi di un verbo del greco antico, è comprensibile soltanto nell’ottica di una prospettiva che, contrariamente ai principi generativi, consideri i fatti linguistici all’interno di un continuum morfologico-sintattico-semantico (27). Gli strumenti della grammatica cognitiva, a differenza di quelli della grammatica generativa permettono di formulare una plausibile ipotesi di spiegazione del fenomeno esaminato. Simonetta Battista dedica il suo contributo a: «I verbi della cultura scritta in antico nordico» (43-60). L’autrice prende in considerazione i verbi della cultura scritta in norreno e i diversi contesti in cui occorrono al fine di trarre alcune considerazioni tra mondo antico e Europa continentale (43). La doppia terminologia per gli ambiti semantici relativi alle attività di lettura e scrittura è segno della coesistenza di due tradizioni di riferimento per l’apprendimento e la diffusione della pratica scrittoria. Attraverso l’analisi semantica dettagliatissima delle occorrenze dei verbi della letteraturizzazione, quali per esempio ríta, skrifa (l’autrice ne analizza molti altri) vengono definite le funzioni linguistiche coperte da ciascun lemma, nonché di contestualizzare la cultura islandese medievale rispetto a quella europea contemporanea, dalla quale essa accoglie sia i mezzi tecnici sia le istanze concettuali, facendole proprie e differenziandole attraverso il filtro della riflessione metalinguistica. Più in ambito cognitivo è da situare il saggio di Margherita Castelli: «Unità discrete e continuum concettuale in linguistica cognitiva» (115-33). L’autrice parte da un dilemma che pervade gran parte del pensiero linguistico del Novecento e si chiede «se la dimensione del continuum sia presente nel mondo esterno al parlante, nella concettualizzazione o nel significato delle espressioni linguistiche» (130). Secondo Castelli la questione trova una soluzione radicale nella prospettiva cognitivistica. «Poiché l’universo sul quale opera il linguaggio è quello percepito e l’universo percepito è il complesso risultato dei processi di percezione e concettualizzazione, il continuum se esiste sarà un continuum cognitivo, di cui è comunque inutile ricercare un eventuale equivalente nel mondo reale» (130). Uno studio centrale sulla linguistica di contatto è costituito senza dubbio dal saggio di Raffaela Bombi dal titolo: «La linguistica del contatto e il suo posto nella Bibliographie Linguistique» (81-95). L’autrice ci fornisce un prezioso contributo e si sofferma su alcuni problemi che emergono dall’ analisi della tassonomia della Bibliographie Linguistique che costituisce uno strumento insostituibile per l’aggiornamento scientifico nei sempre più numerosi settori della ricerca linguistica. Bombi mette in evidenza che la Bibliographie Linguistique disponibile ora on line presso il sito www.kb.nl./ kb/ blonline esclude per esempio dall’area Sociolinguistics and Dialectology «opere di grande spessore teorico e metodologico sulle inferenze linguistiche e che nel repertorio sono collocate in sezioni che non permettono un loro agevole e immediato reperimento» (89). Lo schema classificatorio della Bibliografia è quindi per Bombi non del tutto soddisfacente perché ci si trova in una condizione di notevole disparità tra ricerca e suo recepimento nei repertori. Coloro che si misurano quotidianamente con le tematiche della linguistica di contatto avvertono pertanto l’utilità di una revisione della griglia classificatoria e l’esigenza di una riformulazione delle nozioni e dei relativi tecnicismi. 249 Besprechungen - Comptes rendus Uno studio centrale sul concetto di ‘interlingua’ è costituito dal saggio di Marina Chini dal titolo: «Interlingua (Interlanguage, Interlangue, Lernersprache)» (135-47). La studiosa illustra dapprima l’accezione originaria di interlingua quale è stata proposta all’interno della linguistica applicata alla fine degli anni ‘60, rimandando anche a termini sinonimici concorrenti. Passa quindi a spiegare come si sia sviluppata e approfondita la riflessione scientifica e metalinguistica sul fenomeno interlingua e come il riferimento a nozioni di linguistica generale quali langue/ parole, sistema, compétence, continuum sia stato profiquo per una migliore comprensione del concetto, il cui interesse scientifico permane ancor oggi. Più in ambito metodologico è da situare il saggio di Jean-Marie Comiti «Le Corse: Une langue polynomique en devenir. Aspects méthodologiques d’une recherche» (150-63). Comiti passa in rassegna le varietà linguistiche della lingua corsa postulando la necessità di definirlo ‘langue polynomique’ dal momento che «les Corses ne hiérarchisent pas les différentes variétés corses, que ces dernières ne servent pas de support à une quelconque discrimination sociale et que la vision d’une norme plurielle est bien une réalité» (163). Descrive poi il corpus che ha analizzato per la valutazione, il numero di persone interrogate, la metodologia usata e la valutazione dei locutori. Interessanti osservazioni sul tecnicismo ‘metanalisi’, coniato da Jespersen nel 1914, si trovano nel saggio di Francesco Costantini «Metanalisi: Note terminologiche» (165-86). L’autore mette in evidenza che il termine continua ad essere impiegato, soprattutto in area anglosassone, in competizione con altri tecnicismi: risegmentazione, reinterpretazione e rianalisi per designare processi di carattere morfofonologico, morfologico o sintattico. Il termine metanalisi designa quindi processi di «risegmentazione che possono differire tra loro per cause e tipologia» (185). Il meccanismo per cui, per esempio, diacronicamente da it. ‘la radio’ si ottiene it. pop. ‘l’aradio’ si presenta differente rispetto ad altri casi morfologici trattati dall’autore. Questi conclude che il processo di metanalisi può essere classificato come un fattore di mutamento conservativo, in quanto non determina la scomparsa o la creazione di nuove categorie funzionali. Il saggio di Lucia di Pace: «Aspetti del metalinguaggio della Macro-comparazione: le etichette per le Macro-famiglie» (221-50) offre un’utile griglia per un’introduzione sull’argomento. Dopo aver fatto emergere, con l’esemplificazione del gruppo dene-caucasico, l’opportunità di un’indagine che si concentri sulla coniazione dei termini che indicano le macro-famiglie linguistiche, l’autrice si sofferma sul caso del ‘nostratico’ che identifica l’ipotesi della principale fra le macro-famiglie proposte in questi ultimi anni. L’autrice mette in evidenza però che il termine ‘nostratico’ si riferisce a visioni diverse che vanno dalla semplice unione delle famiglie semitica ed indeuropea a recenti modelli che giungono ad includere anche l’etrusco e il sumerico. Alla nozione inglese di vernacular si interessa Fabiana Fusco nell’importante saggio: «Dalla dimensione dialettologica a quella sociolinguistica: la nozione di vernacular» (299- 313). La studiosa passa in rassegna in maniera acuta e dettagliata le vicende storiche del termine vernacular e le frontiere che esso ha oltrepassato dalla dialettologia alla sociolinguistica grazie anche al ruolo esercitato da William Labov. L’autrice osserva come in aderenza a tale concetto ci sia stato uno spostamento del fuoco dell’attenzione molto importante poiché i vernaculars, interpretati come varietà locali definite dalla coppia dicotomica ufficiale/ non ufficiale vengono interpretati in seguito coi termini standardizzato/ non standardizzato. Il termine rappresenta quindi un caso istruttivo di come matrici terminologiche formalmente identiche possano sviluppare valenze tra loro irriducibili se ispirate a distinti paradigmi teorici. Il saggio di Stefania Giannini «Rappresentazioni linguistiche e concettuali: una rassegna di studi» (315-40) analizza la natura e il funzionamento dei prototipi cognitivi e di quelli linguistici mettendo in evidenza di come la «base fisio-corporea individuale da cui parte 250 Besprechungen - Comptes rendus il contatto col mondo e da cui transitano i processi di categorizzazione garantisca il grado di traducibilità e di comparazione tra un sistema linguistico e l’altro» (330). I processi di categorizzazione procederebbero, quindi, per selezione primaria di differenti posizioni scelte come punti di riferimento spaziali. L’autrice passa qui in rassegna, in una sintesi succinta, le varie definizioni della teoria della categorizzazione e di quella dei prototipi date dai maggiori studiosi di linguistica cognitiva discutendone in maniera approfondita, anche nelle lunghissime note a pie’ di pagina, i pregi e i difetti. Lucia Innocente contribuisce all’opera con: «I termini per distrazione e un presunto antefatto greco» (341-52). Il termine ‘distrazione’ cela secondo l’autrice «una aggrovigliata storia terminologica, che in realtà inizia con la linguistica moderna, ma che, come tutto quanto ha a che fare con Omero, non può non cominciare coi Greci» (350). A Innocente interessa sfatare la credenza che il tecnicismo moderno ‘distrazione’ deriverebbe per calco strutturale dal greco ‘distension’, fenomeno fonetico per cui una vocale lunga prodotto di contrazione appare preceduta da una vocale breve del medesimo timbro. Franco Lorenzi nel saggio: «Introduzione e fortuna della categoria di «Ruolo tematico’ nella linguistica teorica contemporanea» (353-72) ci offre un contributo prezioso atto a spiegare i motivi che hanno portato ad introdurre questa categoria e la sua validità descrittiva ed interpretativa. L’analisi della dimensione semantica dei ruoli tematici, che secondo l’autore possono essere considerati delle costanti extralogiche in aggiunta alle tradizionali costanti rappresentate dai connettivi logici, viene sintetizzata dall’autore in forme logiche che permettono di far riferimento ad eventi denotabili ben precisi. Il titolo che Max Pfister propone per il suo saggio: «La terminologia grammaticale dell’italiano» (509-14) vuole dar conto anche delle strategie redazionali del LEI, il Lessico Etimologico Italiano, che Pfister dirige da trent’anni prima a Marburg ed ora a Saarbrücken. Le espressioni grammaticali che l’autore passa in rassegna nel suo saggio sono nove: ‘accento’, ‘accrescitivo’, ‘aggettivo’, ‘avverbio’, ‘affisso’, ‘articolo’, ‘aspetto’, ‘assimilazione’ e ‘fonema’. Tutte e nove le espressioni sono campioni di terminologia grammaticale e servono da esempio per riassumere le diverse origini che può avere una voce. Una parte del lessico grammaticale, per esempio ‘aggettivo’ o ‘articolo’, risale ai grammatici latini e si attesta nell’italiano antico in forma dotta. Una parte della terminologia, come ‘affisso’ o ‘assimilazione’ è, invece, più complessivamente europea, e entra nell’italiano attraverso forme corrispondenti o prestiti diretti verso altre lingue romanze. Pfister ci ricorda poi che le prime attestazioni dei grammatici italiani sono provvisorie e vengono rideterminate da nuove pubblicazioni. Per indicazioni solide che consentano la ricostruzione della storia della parola sono necessarie indagini approfondite come quella per la voce ‘fonema’. Il saggio di Diego Poli: «Il farsi della lingua nell’Irlanda Medioevale» (515-33) chiude i saggi del secondo filone permettendo di focalizzare l’aspetto ingegneristico della formazione della lingua. La ‘letteraturizzazione’ è secondo l’autore un processo complesso in ragione del quale la tradizione etnica viene ad essere assunta dalla cultura egemone nel laboratorio sperimentale. La descrizione tratteggiata da Poli vuol ricordare anche che l’amanuense, il grammatico, il poeta, ossia il mondo dei dotti, che ripone nei codici il tesoro del suo sapere, ha agito seguendo i dettami di una ricerca che è stata capace di sviluppare le diverse modalità della nuova Europa. A conclusione di questo viaggio attraverso Idee e Parole a cura di Vincenzo Orioles possiamo dire che a volte la molteplicità degli aspetti esposti ci ha indotto a pensare che non avevamo più a che fare con un unico oggetto di ricerca. Lo stesso pensiero deve averlo avuto anche il curatore dell’opera che nella «Presentazione» scrive: «Non credo affatto che ciò sia un limite. In controluce si potranno cogliere le varie predilezioni e la coesistenza di molteplici linguistiche in seno alla scuola glottologica italiana» (7). Ed in effetti numerosi sono 251 Besprechungen - Comptes rendus i lettori potenziali di questo libro. Ad alcuni studi saranno interessati i dialettologi e gli storici, ad altri coloro che seguono la linguistica cognitiva. Mancano tuttavia alcuni settori fondamentali della linguistica quali per esempio la linguistica del testo, mentre altri compaiono più volte. Come mi sembra, tutti i collaboratori a questo volume non hanno ricevuto direttive composizionali e tecniche: alcuni saggi presentano, per esempio, la bibliografia a fine pagina altri nelle note. Alcuni contributi sono privi di conclusione e di note a pie’ di pagina; altri autori discutono una buona parte delle loro teorie nelle note. Molti autori si occupano del tecnicismo anche dal punto di vista storico, altri passano in rassegna il termine nella varie epoche, alcuni si limitano all’analisi nell’opera scelta. Pochi sono i refusi. Ne abbiamo annoverati solo due: ripetizione di vsintattiche’ (p. 171, N12) e ‘lel’ invece di ‘nel’ (p. 450). Nonostante queste mie sottili critiche il libro sotto disamina rappresenta senza ombra di dubbio una ricchissima miniera di dati ed è un grande evento nella storia degli studi sul metalinguaggio. D. Pirazzini H Atlant linguistich dl ladin dolomitich y di dialec vejins, 1 a pert/ Atlante linguistico del ladino dolomitico e dei dialetti limitrofi, 1 a parte/ Sprachatlas des Dolomitenladinischen und angrenzender Dialekte, 1. Teil. Helga Böhmer, Silvio Gislimberti, Dieter Kattenbusch, Elisabetta Perini, Tino Szekely materialia collegerunt; Irmgard Dautermann, Susanne Heißmann, Ulrike Hofmann, Anna Kozak, Heide Marie Pamminger, Judith Rössler materialia collecta elaboraverunt; Roland Bauer, Edgar Haimerl programmata electronica excogitaverunt; Hans Goebl opus omne curavit. Bd. i-iv Introductio, Mappae 1-884 (xxix + 2 und 884 Doppelseiten); Bd. v Index alphabeticus omnium vocum, quae reperiuntur in ALD-I (x + 823 p.); Bd. vi Index alphabeticus inversus omnium vocum quae reperiuntur in ALD-I (x + 833 p.), Bd. vii Tres indices etymologici omnium mapparum titulorum, qui reperiuntur in ALD-I (x + 177 p.), Wiesbaden (Reichert-Verlag) 1998; Bauer/ Goebl/ Haimerl, CD-ROM 1: CARD, IRS, Atlante sonoro (cartine 1-216); CD-ROM 2-3: Sprechender Sprachatlas/ Atlante linguistico sonoro (cartine 1-438; 439-884), Salzburg (Institut für Romanistik)1999-2000. Der ALD umfasst einen geographischen Raum, der von S-chanf im Engadin im Nordwesten, Iseo im Südwesten, San Donà und Portogruaro im Südosten und Forni Avoltri im Nordosten reicht; im Norden ist die Abgrenzung durch das deutschsprachige Südtirol oder Österreich gegeben. Er erstreckt sich somit über verschiedene Sprachregionen: Das Ober- und Unterengadinische, die östliche Lombardei, das ganze Trentino, das Dolomitenladinische, das mittlere und nördliche Veneto und das Westfriaul. Effektiv sind nur 21 von 217 «genuin dolomitenladinische Messpunkte» (i, viii; PP 81-101), also knapp 10 %. Es handelt sich also, wie zu Recht in der Einleitung hervorgehoben wird (i, vii), um einen Interregionalatlas, der sich besonders für komparatistische Zwecke des behandelten Gebiets eignet. Dieses Gebiet wird auch durch andere Atlanten ganz (AIS), grösstenteils (Atlante linguistico italiano, ALI; ohne das bündnerische Gebiet) oder teilweise (Atlante storico-linguistico-etnografico del friulano, ASLEF) abgedeckt. Allerdings ist die Netzwerkdichte des ALD dreibis viermal grösser als diejenige der beiden erstgenannten Atlanten (cf. i, xiii). Eine Konkordanz der Messpunkte des ALD und dieser Atlanten findet sich allerdings nirgends; eine Kontrolle mit den Messpunkten des AIS ergab 26 gemeinsame Messpunkte, was etwa der Hälfte der Messpunkte des AIS für dieses Gebiet entspricht. Gemeinsame Messpunkte mit dem ALI habe ich 37 gezählt, doch werden in der entsprechenden Karte des ALI nicht alle Messpunkte namentlich aufgeführt. Hingegen wird im ALD im Kar- 252 Besprechungen - Comptes rendus tentitel jeweils auf Karten der anderen Atlanten mit dem gleichen Wort hingewiesen. Es zeigt sich dabei, dass die abgefragten Items des ALD doch erheblich von denen der anderen Atlanten des gleichen Gebiets abweichen. Am meisten Überschneidungen ergeben sich mit dem AIS (65 bei den ersten 100 Karten). Beim ALI und dem ASLEF sind es sehr viel weniger, nämlich nur je 6. Beim ALI erklärt sich dies z. T. sicher damit, dass nur die ersten beiden Bände berücksichtigt werden konnten, während die wenigen Übereinstimmungen mit dem sechsbändigen ASLEF etwas überraschen. Ausser auf diesen Atlanten wird auch auf die Erhebungen von Karl von Ettmayer verwiesen, die dieser für seine Dissertation Lombardisch-ladinisches aus Südtirol, Ein Beitrag zum Oberitalienischen, erschienen in den RF 13 (1902): 321-673, gemacht hatte und die nun durch eine partielle Neuedition 1 , die für einen Vergleich der Daten speziell aufgearbeitet wurde, leicht zugänglich sind (18 Übereinstimmungen bei den ersten 100 Karten). Da immerhin 25 von den 77 Aufnahmeorten von Ettmayer auch im ALD berücksichtigt sind, wenn die nicht ganz leichte Zuordnung stimmt, ergibt sich damit die Möglichkeit eines Vergleichs von Dialektdaten, die am Ende des 19. und am Ende des 20. Jh. erhoben wurden 2 . Eine weitere diachrone Vergleichsmöglichkeit ergibt sich für die bündnerromanischen Vergleichspunkte (PP 1-12) mit den am Anfang des 20. Jh. erhobenen Daten des DRG, die doch einige interessante Ergebnisse verspricht 3 . Der erste Teil des ALD enthält «vorwiegend phonetisch relevante Dialektdaten; daneben werden auch elementare Probleme der Nominalmorphologie (vor allem bei Substantiven und Adjektiven) berücksichtigt» (i, vii). Die Darstellung der Karten folgt der romanistischen Tradition der Originalformenkarte, also der geographisch angeordneten Formenlisten, die dem Benutzer alle Formen liefert, jedoch keine Übersicht über deren Relevanz bietet. Die einzelnen Karten werden in zwei gegenüberliegenden B3-Formate abgedruckt, was die Handlichkeit des Werkes gegenüber den grossformatigen Atlanten erheblich steigert. Die Formen sind rechts oder links neben den Nummern der Messpunkte angeordnet und stehen auf einem hellblauen Hintergrund «mit den wichtigsten politischen Grenzen, Ortschaften, Tälern, Strassen und Flüssen sowie dem Geländeprofil in Schummerung». Dieser reichliche Hintergrund erlaubt zwar eine rasche geographische Orientierung; bei Karten mit kurzen Wörtern (z. B. 69 ‘bene’) treten diese jedoch allerdings eher in den Hintergrund, während Doppelkarten mit längeren Wörtern (z. B. 17 ‘allegro/ allegra’) doch einen etwas überladenen Eindruck machen, zumal hier noch lexikalische Varianten zu vermerken sind. Aber allen Gegebenheiten gleichzeitig gerecht zu werden ist auf diesem Gebiet natürlich kaum möglich. Die erste Karte gibt das Aufnahmenetz in offizieller Schreibung, die zweite die Sigle der Exploratoren und das Jahr der letzten Aufnahme. Diese beiden Karten erscheinen am Anfang aller vier Bände und sind deshalb mit A und B bezeichnet. Dann folgen, wie im AIS, die einheimischen Namen der einzelnen Orte (1), die Namen der Bewohner (2) und zusätzlich die Benennung der von ihnen gesprochenen Sprache (3). Ab Karte 4 kommen dann die eigentlichen Abfragedaten, alphabetisch geordnet nach dem italienischen Wort, 4 ‘l’aceto’ - 884 ‘lo zolfo’. Im Gegensatz zu den meisten Sprachatlanten, jedoch mehr oder weniger gleich wie der ALF, ist der ALD-I also nicht thematisch nach Sachgebieten oder 1 K. von Ettmayer, Lombardisch-Ladinisches aus Südtirol, Ein Beitrag zum oberitalienischen Vokalismus. Die zugrundeliegenden Dialektmaterialien, neu hrsg. von H. Goebl, San Martin de Tor 1995. 2 H. Goebl, «100 Jahre Dialektdynamik im westlichen Trentino: ein Vergleich der von Karl von Ettmayer um 1985 gesammelten Dialektdaten mit jenen des ALD I», Colloquium retoromanistich 26-28.09.2002, San Martin de Tor (im Druck). 3 Cf. C. Solèr, «ALD-I, In nov atlas linguistic», AnSR 115 (2002): 292. 253 Besprechungen - Comptes rendus (historischen) grammatikalischen Erscheinungen geordnet, was natürlich das Auffinden der Karten erleichtert, sofern man die italienische Entsprechung eines Worters kennt. Dafür muss dann der Benutzer die thematisch zusammengehörenden Karten selber zusammensuchen, wobei die unten zu besprechenden Indexbände allerdings einige Hilfestellungen bieten. Die Wahl des Italienischen als Ordnungsprinzip für einen Sprachatlas des Dolomitenladinischen ist auf den ersten Blick etwas überraschend, zumal es nicht ganz selten vorkommt, dass die im Kartentitel verwendete Benennung im Kartenmaterial minoritär ist (z. B. 14 ‘l’aia’) und bisweilen nur vereinzelt vorkommt (z. B. 153 ‘il cibo’). Die Suche nach anderen Anordnungsmöglichkeiten überzeugt allerdings recht bald von der praktischen Richtigkeit dieses Vorgehens, falls man sich für eine alphabetische Anordnung entscheidet. Im Titel der Karte oben rechts steht neben Nummer und ‘Stimulus’, bzw. ‘Stimuli’ bei Doppelkarten, auch der «Elizitationskontext» (i, xvii), den die Exploratoren bei der Abfrage verwendeten, sofern es einen solchen gibt, sowie Hinweise auf Karten mit demselben Stimulus aus den oben erwähnten Atlanten, die das gleiche oder Teile des gleichen Gebietes abdecken. Links davon steht bisweilen ein Kommentarfenster mit Bemerkungen verschiedener Art zur Karte. Für überlange Angaben zu einem Ort gibt es ein Fenster, wo diese fortgesetzt werden können, worauf mit einem Pfeil nach dem Antrag beim Ort verwiesen wird. Knapp die Hälfte der Karten sind «Doppelkarten», d. h. sie enthalten zwei Formen. So werden häufig die Singular- und die Pluralform bei den Substantiven in einer Karte dargestellt, und fast durchgehend Doppelkarten sind die Karten der Adjektive, wobei jeweils die maskuline und feminine Form zusammen dargestellt werden und für die Singular- und Pluralformen je eine Karte verwendet wird (z. B. 19 ‘alto/ alta’, 20 ‘alti/ alte’). Damit dürften die Karten rund 1300 Items behandeln. Die Benutzung dieses Materials wird durch verschiedene Hilfsmittel erleichtert. So sind dem ersten Band des ALD zwei A4-Folien-Karten beigelegt. Die eine enthält die 217 Messpunkte, wobei durch die Angabe einzelner Ortsnamen das Zurechtfinden auf der Karte erleichtert wird. Die zweite ist eine Polygonkarte der Messpunkte. Sie sollen die Auswertung der Karten von Hand erleichtern (i, xviii). Weiter wird das Einzelmaterial der Karten durch drei Index-Bände erschlossen. Der erste dieser Indices (Bd. v) ist ein ‘Index alphabeticus’, der mit 46’561 Lemmata 312’707 Karteneinträge abdeckt (v, vii). Für die Lemmatisierung wurde eine vereinfachte Transkription gewählt («ALD-light»), die natürlich vor allem bei den Vokalen sehr viele Standardtranskriptionen zusammenfasst. é steht z. B. für kurze und lange, geschlossene und offene, nasalierte und reduzierte akzentuierte Formen dieses Vokals; alles in allem für nicht weniger als 17 verschiedene Standardtranskriptionen. Beibehalten wurde jedoch auch in der vereinfachten Transkription die Unterscheidung von unbetonten und betonten Vokalen; die unbetonten kommen als erste; die betonten danach. Etwas verwirrlich wird diese Anordnung durch den Umstand, dass einsilbige Formen im Material keinen Akzent tragen und deshalb im Index jeweils unter den unbetonten Formen eingereiht sind, was dann doch paradigmatisch zusammengehörende Formen, z. B. des Maskulins und Feminins, etwas über Gebühr auseinanderzieht. Auch bei den Konsonaten werden verschiedene phonetische Formen zu einem Graphem zusammengezogen, etwa alle lingualen Nasale, also auch [ñ], zu n , oder die palatalen «Affrikaten» [c ], [ ] und [c] zu . Hingegen erscheint [t ] unter t- , obwohl es im Schema der Standardtranskription im gleichen Kästchen «Affricate sorde mediopalatali» wie [ ] und [c] steht (i, xxv). Das gleiche gilt natürlich auch für die «Affricate sonore mediopalatali» [g«] und [ ] (unter g« ) gegenüber [di´] und [d ] des gleichen Kästchens unter d . Die ‘Light-Version’ scheint also ziemlich mechanisch entstanden zu sein. Von einem phonematischen Gesichtspunkt aus kommen einem Bedenken, und das Erklärungsbeispiel Figura 2 A (v, ix) bestärkt einen zunächt darin: ané ist natürlich auf zwei Karten zu finden; einerseits als [añé] bei 10 ‘l’agnello/ gli agnelli’, andererseits als [ané] bei 33 ‘un anello’, zusätzlich noch, allerdings 254 Besprechungen - Comptes rendus nur an zwei Orten, bei 34 ‘gli anelli’. Es ist also klar, dass dieses Vorgehen Minimalpaare zusammenfallen lässt: bei ‘agnello’ ist [ñ] und bei ‘anello’ [n] ziemlich konstant, und an vielen Orten sind sie Minimalpaare. Hinweise auf mehrere Karten kommen in der Praxis dennoch nicht allzu häufig vor; Fälle wie péra und pére mit Hinweisen auf jeweils acht verschiedene Karten sind schon die Ausnahme. In vielen Fällen ist die Nennung mehrerer Karten auch nicht nur durch die Wahl der Transkription bedingt. Bei al etwa entfiele zwar der Hinweis auf 9 ‘l’aglio’, da dort nur [al] vorkommt, aber die Hinweise auf 834 ‘l’uomo/ gli uomini’ und 839 ‘la valle/ le valli’ wären nicht zu umgehen. Nebst dem Hinweis auf die Karte, auf der das Lemma vorkommt, wird weiter angeführt, wie oft das Wort dort vorkommt, wobei bei bis zu fünf Belegen auch die einzelnen Ortsnummern angegeben sind. Die Zahlen beziehen sich allerdings auf die Lemma-Form, die sehr verschiedene tatsächliche phonetische Formen abdecken kann, wie etwa die 25 Belege für das Lemma á a zeigen, das allein auf der Karte ‘la caccia’ (86) nicht weniger als acht verschiedene phonetische Formen abdeckt, wobei allerdings die vier Varianten des Auslautvokals das meiste zu dieser Formenvielfalt beitragen. Bd. VI bietet das gleiche Material in rückläufiger Form und ist natürlich eine Frucht der Tatsache, dass der ganze Atlas elektronisch aufgearbeitet wurde, was den Aufwand für einen solchen Index erheblich reduziert. Vorwiegend Handarbeit ist jedoch Bd. VII, der drei etymologische Indices enthält, einen thematischen, einen alphabetischen und einen rückläufigen, sowie eine nach Wortarten geordnete Tabelle der Kartentitel. Der thematische etymologische Index ist mit 119 Seiten der umfangreichste und listet Vokale, Konsonanten und Konsonantengruppen auf, aber auch Suffixe und Endungen der Etyma, die dann aber nicht mehr unter den Einzellauten aufscheinen (vii, x); cantátu z. B. erscheint also nur unter +átu (Konsonant + á + tu), nicht aber auch unter +á[ (= Konsonant + á in offener Silbe). Die Etyma beziehen sich allerdings auf die italienischen ‘Stimuli’ und Kartentitel, nicht auf das Dialektmaterial der Karten. Diese decken aber häufig nicht das gesamte Dialektgebiet ab. Bisweilen sind sie im Dialektgebiet minoritär gegenüber anderen Typen, etwa bei 8 ‘affilar’ (aff láre 33 Belege; ac tiáre über 100, m láre 40 und anderes), 11 ‘l’ago’, 14 ‘l’aia’, 141 ‘certo/ certi’ usw., und vereinzelt kommen sie im Dialektmaterial überhaupt nicht oder nur vereinzelt vor, wie 95 ‘i calzoni’, 153 ‘il cibo’, 211 ‘la culla/ le culle’, 216 ‘il cuoio’. Da für die phonetisch relevanten Karten jedoch ohnehin meist der Grundwortschatz abgefragt wird, hat dieses Vorgehen weniger Auswirkungen als zunächst befürchtet, wenn dadurch auch gerade die Besonderheiten des dolomitenladinischen Wortschatzes in diesem Band nicht berücksichtigt sind. Zu den etymologischen Indices kommt noch eine Tabelle der Karten nach den traditionellen Wortarten geordnet. Darin sind allerdings bei den Verben die reinen Infinitiv-Karten nicht erwähnt, wie 8 ‘affilare’, 15 ‘aiutare’, 29 ‘andare’ - 30 ‘(io) vado’ ist allerdings aufgeführt - 39 ‘aprire’ usw. Die einzige erwähnte reine Infinitiv-Karte ist 78 ‘bruciare’. Die entsprechenden Karten findet man jedoch leicht über den thematischen etymologischen Index, da dort die Infinitiv-Endungen separat erscheinen. Doppelkarten, die den Infinitiv und eine weitere Form des Verbs enthalten, sind aufgeführt. Die Käufer des ALD-I haben die Möglichkeit, eine elektronische Version des ALD-I auf drei CD-ROM zu beziehen, eine Version, die gegen Bezahlung auch separat erhältlich ist. CD-ROM 1 enthält eine Dokumentation über die Programme, das Programm CARD, mit dem die Karten des ALD-I hergestellt wurden, das Programm IRS, das die elektronische Verwendung der Indices erlaubt, sowie einen ersten Teil des «sprechenden Sprachatlasses». Das Programm CARD (Cartography And Retrieval of Dialect data) gibt, zusammen mit der dazugehörigen Dokumentation, einen Einblick in die Arbeitsweise, die bei der elektronischen Erfassung und Aufbereitung der Daten angewandt wurde, jedoch keine Möglichkeit, diese Arbeitsweise auch nachzuvollziehen: «Alle Möglichkeiten, die Gesamtdaten 255 Besprechungen - Comptes rendus zu edieren, sind geschlossen worden und auf der CD-Version nicht mehr zugängig» 4 . Die Gesamtdatenbank lässt sich zwar einlesen, und es lassen sich auch verschiedene Suchoperationen damit ausführen, doch ohne sie weiter verarbeiten zu können. Benutzer von dBA- SE und anderen Datenbank-Programmen, die dBASE-Daten importieren können, haben allerdings Zugriff auf die gesamte, rund 348’000 Datensätze umfassende ALD-Datenbank und könnten mit diesen Programmen alle gewünschten Auszüge aus dem Material herstellen, zumindest in Listenform. Das Programm IRS (Index Retrieval System) stellt den alphabetischen und den rückläufigen Index in elektronischer Form zur Verfügung, zusätzlich jedoch auch eine Suchmöglichkeit nach den Stimuli 5 . In die Verwendung dieses Programms führt eine «Guided Tour» mit Video-Beispielen ein, die zumindest den Umgang mit den Indices ausreichend beschreibt. Versuche mit der elektronischen Form der Indices haben gezeigt, dass das Material der gedruckten und der elektronischen Version in drei wichtigen Punkten nicht übereinstimmt. Erstens werden die Doppelkarten des ALD-I in der elektronischen Version als Einzelkarten behandelt. Das hat zur Folge, dass etwa die Form af der Karte 37 ‘l’ape/ le api’ zweimal erscheint; einmal als Singularform (51 ); einmal als Pluralform (40 ), während der gedruckte Index nur af (91 ) gibt. Beim Titel der Karte wird allerdings nicht nur die eine oder andere Form angeführt, sondern beide Male beide Formen, so dass man zur Sicherheit überprüfen muss, welche Form nun gemeint ist. Zweitens führt der elektronische Index immer alle Belegorte auf, während der gedruckte Index dies nur tut, wenn es sich um nicht mehr als fünf Belege handelt; in den anderen Fällen wird nur die Gesamtzahl der Belege angegeben. In diesen beiden Fällen ist die elektronische Version also genauer. Drittens berücksichtigt die elektronische Version auch Daten des ALD-I, die dort nicht publiziert worden sind. So sind mir etwa Antworten begegnet auf die Stimuli ‘a destra, presto, vicino’, die im ALD-I nicht vorkommen, oder auf die Formen ‘digiuno, digiuna, digiune, digiuni’, obwohl im ALD-I nur die Anworten auf 231 ‘digiuno’ publiziert sind. Es handelt sich dabei wohl um jene Items, zu welchen «aus Gründen verschiedener Mängel keine Karten publiziert» wurden (i, xv), so dass dieses zusätzliche Material dem Finder wohl nicht nur Freuden bereiten wird. Diese Stimuli sind aber auch in den vorgegebenen Kartentiteln aufgeführt, so dass man sich anhand der Antworten selber ein Bild von dem entsprechenden Material machen kann. Das Aufsuchen der einzelnen Formen im elektronischen Index ist allerdings mühsam, wenn Sonderzeichen im Spiel sind, und das ist häufig der Fall. So findet man etwa forn sofort, während man bei der Eingabe von fórne bei fa landet. Das akzentuierte ó wird auch im gedruckten Index als anderer Vokal angesehen als o und fórne steht auch dort fünf Seiten weiter hinten als forn . Bei der Eingabe von c kommt man immer zu a , was man auch immer danach eingibt. Auch die Suche nach dem Stimulus funktioniert nicht immer, selbst wenn man die Vorgabe der Kartenliste übernimmt. Diese und einige weitere Besonderheiten des elektronischen Indexes lassen ihn doch eher als zweite Wahl erscheinen, ausser für die Suche nach allen zu einem Stimulus gehörenden Antworten; diese müssten sonst auf Grund der Karten zusammengetragen werden. Das IRS-Programm kann allerdings noch viel mehr, etwa Karten automatisch taxieren, diese Taxierung in Choropletenkarten darstellen und eine Cluster-Analyse vornehmen. Die Verwendung dieser Programmteile braucht allerdings einige Anläufe, und «Experimen- 4 Diese Angabe steht ziemlich versteckt unter den Hinweisen zur Installation der ALD I-Software. Da man die Installation bereits abgeschlossen haben muss, um zu diesen Hinweisen zu kommen, liest man sie natürlich nur, wenn man Zweifel bekommt, dass die Installation korrekt erfolgt ist. 5 Die Startseite des Stimulus-Indexes ist übrigens der Stimulus 355 ‘Buongiorno! ’. 256 Besprechungen - Comptes rendus tierfreude und ein wenig Erfahrung» benötigt es nicht nur zur Cluster-Analyse, «um zu linguistisch sinnvollen Ergebnissen zu kommen» 6 . Während diese beiden ersten Programme ganz oder primär zur internen Erarbeitung und Auswertung des ALD bestimmt waren, ist das dritte Programm, der «Sprechende Atlas», von Anfang an als «additive Publikationsschiene», d. h. für ein Benutzerpublikum konzipiert. Dieser umfasst dann auch die beiden CD-ROM 2 und 3 7 , während auf der CD-ROM 1 die Karten des ersten Bandes des ALD sozusagen als Probe beigegeben sind. Das Programm ist mit den vorhandenen Informationen ohne Schwierigkeiten benutzbar, nachdem man das Auswahlfenster etwas nach unten verschoben hat, um das Programm-Menü freizumachen 8 . Der «Sprechende Atlas» gibt für die dolomitenladinischen Messpunkte (PP 81- 101) die Antworten zu den Stimuli des ALD-I neben der Transkription auch in akustischer Form. Die einfache Auswahl ermöglicht sozusagen beliebige Konstellationen, von der Abhörung der Belege einer Karte an allen dolomitenladinischen Messpunkten oder der Belege aller Karten an einem einzelnen Messpunkt über die wiederholte Abhörung einzelner Antworten eines einzelnen Ortes. Dies ist natürlich sehr nützlich, um etwaige Unterschiede in der Aussprache ähnlicher Wörter festzustellen, etwa zwischen 123 ‘caro’ und 125 ‘il carro’ bei gleichlautendem Vokal ([ ] oder [a]) an den entsprechenden Messpunkten (97- 101). Soviel ich höre, werden beide jeweils gleich ausgesprochen, in PP 100 und 101 jedoch lang, obwohl sie kurz notiert sind. Unterschiede zwischen der akustischen Form und der Transkription des ALD, die jeweils daneben aufgeführt wird, findet man auch sonst nicht ganz selten. Sie können aber nicht ohne weiteres als Fehltranskriptionen des ALD angesehen werden; die akustischen Formen beruhen nämlich nicht auf den Originalaufnahmen, sondern auf Nacherhebungen. Diese m. E. nicht ganz unwichtige Information findet sich allerdings nicht in der Einleitung zum Programm und ist auch sonst nicht ganz leicht aufzufinden 9 . Abweichende akustische Wiedergaben werden also im Normalfall die beigegebenen Transkriptionen des ALD nur relativieren, nicht falsifizieren. Etwas irritierend bei der Abfrage ist am Anfang, dass viele Stimuli mehrfach vorkommen, z. B. 102.2 ‘i carri’, 102.3. ‘i carri’, 102.4 ‘i carri’, wobei die höheren Einträge jeweils nur vereinzelte Antworten enthalten. Es handelt sich dabei um auch im ALD angeführte Varianten, die sozusagen als eigene Karte behandelt sind. Jedenfalls ist der «sprechende Sprachatlas» ein hervorragen- 6 Schluss der ‘Guided Tour’. Der ausführlichste Gebrauch solcher Choropletenkarten für die linguistische Argumentation findet sich bei H. Goebl, «Giovann Battista Pellegrini und Ascolis Methode der ‘Particolar Combinazione’ - Ein Besprechungsaufsatz», Ladinia 23 (1999): 139-81 (Karten 1-19, p. 163-81). Beispiele für die Analyse einzelner Wörter in dieser Form gibt es auf der Homepage des Instituts für Romanistik der Universität Salzburg (www.sbg.ac.at/ rom/ people/ proj/ ald/ irs/ irs_home.html). Für eine schwarz-weiss-Variante sei auf H. Goebl, «Die Germanismen im ladinischen Sprachatlas ALD-I», in: Erträge der Dialektologie und Lexikographie, Festgabe für Werner Bauer, in: H. Tatzreiter/ M. Hornung/ P. Ernst, Wien 1999: 191-210, verwiesen. In Ladinia 23 (1999): 291 ist ein «zweisprachiges Benutzerhandbuch» für 2002 angekündigt; es scheint allerdings noch nicht erschienen zu sein. 7 Inzwischen auch auf einer einzigen DVD, cf. www.sbg.ac.at./ rom/ people/ proj/ ald/ allgemwillkomm.htm. 8 Der Hinweis darauf findet sich auch auf www.sbg.ac.at./ rom/ people/ proj/ ald/ sprech/ einleitung.htm. 9 Am Klarsten darüber R. Bauer/ H. Goebl, «Arbeitsbericht 11 zum ALD-I», Ladinia 11 (1999): 291. Zu den Gründen für dieses Vorgehen R. Bauer/ H. Goebl, «Arbeitsbericht 7 zum ALD 1», Ladinia 16 (1992): 172s. (unter 1.3. Wissenschaftliche Kontakte); zu Exploration und Vorgehen R. Bauer/ H. Goebl/ E. Haimerl, «Arbeitsbericht 8 zum ALD I», Ladinia 17 (1993): 125 (unter 1.1 Feldarbeit); an den beiden letzgenannten Orten gibt es auch einen Punkt 2.2.3 Arbeiten am ‘Sprechenden Sprachatlas’. Über die Gewährsleute habe ich keine Angaben gefunden. 257 Besprechungen - Comptes rendus des und leicht zu benutzendes Instrument und dürfte für die behandelten Punkte zweifellos eine ernste Konkurrenz der gedruckten Version werden. Mit der elektronischen Bearbeitung des ALD und seiner teilweisen Zugänglichkeit auch in elektronischer Form ist die Sprachgeographie zweifellos in eine neue Aera eingetreten, vor allem was die Dokumentation der Daten betrifft. Es bleibt nur zu hoffen, dass der Eindruck des Verantwortlichen, «dass der eigentlich datenverarbeitende Appetit der Sprachgeographen weit unter ihrem datensammelnden Hunger liegt» 10 in diesem Falle unrichtig ist. G. Darms H Julia Kuhn, Die romanischen Orts- und Flurnamen von Walenstadt und Quarten/ St. Gallen/ Schweiz, Innsbruck (Institut de Romanistique de l’Université Leopold Franzen) 2002, xlvi + 302 p. (Romanica Ænipontana). L’appréhension du matériel onomastique de la Romania submersa qui s’étend du lac de Constance aux contreforts des Alpes constitue, dans le domaine romano-germanique du moins, l’un des chapitres les plus épineux d’une linguistique de contact aux visées diachroniques, un chapitre dont les bases épistémologiques restent à élaborer sur bien des champs - ne serait-ce qu’en ce qui concerne les possibilités de reconstituer les modes de communication en milieu bilingue, par exemple. D’une part, on trouve dans ces contrées des hydronymes et toponymes pré-romains qui recèlent maint mystère; d’autre part, dans de nombreuses localités, les dialectes romans n’ont été repoussés par des variétés alémaniques que vers la fin du Moyen Âge 1 . Il convient néanmoins de prendre en compte la présence de dignitaires germanophones, ce qui suppose un certain plurilinguisme dans les couches dirigeantes, sans doute dès la période de l’intégration de la Rhétie dans le royaume de Francie orientale de Louis le Germanique. Les reliquats romans peuvent ainsi refléter, en fonction de leur localisation et de l’importance historique du lieu qu’ils désignent, les phases et les formes les plus diverses de ce contact des langues. Les noms de lieux-dits notamment, en raison du processus complexe de leur intégration dans le système d’accentuation alémanique, possèdent des caractéristiques particulières qui compliquent, voire empêchent toute interprétation sûre. Sur un point cependant, l’onomastique de cette ancienne zone de contact peut être enviée: elle dispose, avec les premiers travaux du futur St. Galler Namenbuch 2 , le Vorarlberger Namenbuch 3 et le Liechtensteiner Namenbuch 4 , d’un ensemble de 10 H. Goebl, «Unterwegs zum ALD I. Ein Werkstattbericht», AnSR 107 (1994): 96. 1 G. Hilty, «Das Zurückweichen des Rätoromanischen vom Bodensee bis Sargans (7.-14. Jahrhundert)», AnSR 113 (2000): 29-42; S. M. Berchtold/ T. A. Hammer, «Siedlungsgeschichte des deutsch-romanischen Grenzraums des St. Galler und Vorarlberger Rheintals», in: P. Ernst/ I. Hausner/ E. Schuster/ P. Wiesinger (ed.), Ortsnamen und Siedlungsgeschichte, Heidelberg 2002: 69-82; S. Sonderegger, «Romanisch-germanische Sprachbeziehungen: Schweiz (mit Vorarlberg)», Reallexikon der germanischen Altertumskunde 23 (2003, à paraître). 2 L. Bolliger Ruiz, «Die romanischen Orts- und Flurnamen von Sargans», VRom. 49/ 50 (1990- 91): 166-270; H. Stricker, Die romanischen Orts- und Flurnamen von Grabs, Zürich 1974; id., Die romanischen Orts- und Flurnamen von Wartau, Chur 1981; V. Vincenz, Die romanischen Orts- und Flurnamen von Buchs und Sevelen, Chur 1983; id., Die romanischen Orts- und Flurnamen von Gams bis zum Hirschensprung, Buchs 1992; id., Die romanischen Orts- und Flurnamen von Vilters und Wangs, Mels 1992. 3 W. Vogt (ed.), Vorarlberger Namenbuch. Flurnamensammlungen, 9 vol., Bregenz 1970-93. 4 H. Stricker/ T. Banzer/ H. Hilbe (ed.), Liechtensteiner Namenbuch. Die Orts- und Flurnamen des Fürstentums Liechtenstein, ed. H. Stricker/ T. Banzer/ H. Hilbe, 6 vol., Vaduz 1999. 258 Besprechungen - Comptes rendus sources et d’instruments de travail tout à fait remarquables qui font de cette région l’une des mieux documentées de toute l’aire linguistique allemande. Le travail dont il est rendu compte ici et qui couvre les reliquats toponymiques rhéto-romans des communes de Walenstadt et Quarten situées à l’est du Walensee, contribue encore à améliorer cette situation particulièrement favorable. L’étymologie de l’ancien nom roman de Walenstadt (108s.: a. 821 Riva lat. ripa) est assurée, puisqu’il en subsiste une trace dans l’exonyme romanche Lag Rivaun (83, *lacus ripanus) qui désigne le lac. On note ainsi, non sans étonnement, que l’hydronyme est dérivé du toponyme. Comme pour un certain nombre d’autres toponymes forgés sur cet élément 5 , on aurait donc affaire à un ancien choronyme, ripa signifiant ici quelque chose comme «zone habitable située au bord de l’eau». C’est aussi sous cette acception très générale («Flusslandschaft») que le mot latin a été emprunté par certaines peuplades germaniques durant l’Antiquité tardive. En effet, si le deuxième élément de l’ethnonyme désignant la célèbre tribu des Francs «ripuaires» semble être d’origine germanique 6 , le premier se rattache bien au lat. ripa qui désigne ici toute la région habitée par cette peuplade, à savoir la vallée du Rhin aux abords de Cologne. Pour Riva/ Walenstadt, on retiendra aussi que le doublet formé par la population germanophone de l’autre bout du lac est attesté dès le ix e siècle (151s.) et traduit le nom roman tout en l’amplifiant 7 . En raison de ses apports à la chronologie phonétique, on appréciera particulièrement l’imposant corpus d’attestations historiques établi pour Tscherlach (141s.). Les autres macrotoponymes romans analysés par l’auteur, à savoir Quarten (262), Quinten (266) et Terzen (283), fournissent d’importants éléments de réponse à la question, encore peu abordée pour la Romania, de l’existence de modèles types pour la dénomination des complexes fiscaux ou des biens ecclésiastiques qui permettraient de reconnaître ces structures foncières et de les analyser de façon plus approfondie en combinant les approches onomastiques et les méthodes historiques usuelles. Enfin, Berschis (8s.) requiert une analyse linguistique beaucoup plus profonde; en raison de la divergence des premières attestations historiques 8 , 5 Cf. A. Vincent, Toponymie de la France, Bruxelles 1937: §544; A. Dauzat/ C. Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris 2 1983: 566 s. ribes; E. Nègre, Toponymie générale de la France. Vol. 2: Formations non-romanes; formations dialectales, Genève 1991: 1100. 6 Une autre explication se trouve chez M. Springer, «Riparii - Ribuarier - Rheinfranken nebst einigen Bemerkungen zum Geographen von Ravenna», in: D. Geuenich (ed.), Die Franken und die Alemannen bis zur ‹Schlacht bei Zülpich› (496/ 97), Berlin/ New York 1998: 200-70, qui suppose une formation purement romane (*r p rii), tout en contestant qu’elle ait pu servir à désigner l’ethnie franque. 7 Cf. S. Sonderegger, «Die althochdeutsche Schweiz. Zur Sprach- und Siedlungsgeschichte der deutschen Schweiz bis 1100», in: P. Zinsli et al. (ed.), Sprachleben der Schweiz. Sprachwissenschaft, Namenforschung,Volkskunde, Berne 1963: 23-55, ici p. 51: «Ahd. stad ist Übersetzung von ripa ‘Ufer, Gestade’; . . . der verdeutlichende Zusatz Walaha . . . nicht nur, weil dort Romanen saßen, sondern auch deswegen, weil das alte Ufergelände des gegenüberliegenden Weesens bis heute ebenfalls Staad . . . heißt». Pour ahd. stad «rivage» cf. R. Schützeichel, Althochdeutsches Wörterbuch, Tübingen 5 1995: 268. On retrouvera une glose similaire en ahd. s o pour lat. lacus dès le viii e siècle: E. Seebold, Chronologisches Wörterbuch des deutschen Wortschatzes. Der Wortschatz des 8. Jahrhunderts und früherer Quellen, Berlin/ New York 2001: 252. De façon générale, on peut déplorer que J. Kuhn n’ait consacré que peu d’attention aux perspectives germanistiques de son matériel. Les mots à racine germanique ne sont cités qu’à partir de sources secondaires ou encore, ce que les germanistes ne sauraient accepter, à partir de la 15 e édition, parue en 1951, de F. Kluge, Etymologisches Wörterbuch der deutschen Sprache, alors que cet ouvrage de référence, entièrement revu par E. Seebold en 1989, vient de paraître dans sa 24 e édition (Berlin/ New York 2002). 8 L’auteur signale que l’identification de l’attestation Berganis n’est pas assurée: cf. E. Meyer- Marthaler/ F. Perret (ed.), Bündner Urkundenbuch. Vol. 1: 390-1199, Chur 1955: 382. - Le nom de la collaboratrice du Bündner Urkundenbuch, Elisabeth Meyer-Marthaler est d’ailleurs très souvent 259 Besprechungen - Comptes rendus aucune des solutions proposées (11s.) ne semble concluante, les argumentations faisant intervenir un anthroponyme germanique (+ nu ou nu) étant sans doute les moins vraisemblables. Le plan de l’ouvrage reprend celui du St. Galler Namenbuch: le corpus (1-299) est précédé d’une importante introduction (v-xliii) qui explicite les sources utilisées et les méthodes de dépouillement et de transcription. Dans cette partie introductive, comme dans le traitement du matériel onomastique proprement dit, la lisibilité du texte est malheureusement un peu entravée par les nombreuses répétitions et par une certaine lourdeur de style; beaucoup de place aurait pu être gagnée si l’auteur avait opté pour une présentation plus serrée. Le catalogue comprend trois catégories de noms: 1° les reliquats dont l’origine prégermanique est sûre ou probable; 2° les noms que des travaux antérieurs ont considérés comme romans mais qui se sont révélés depuis comme des formations purement germaniques; 3° les noms formés à partir de mots d’emprunt, parmi lesquels on retrouve des types bien connus tels que Gulmen lat. culmen (216), Gufel lat. *cubulum (215), Plangg lat. planca (99), Stoffel lat. stabulum (3, 163), Torggel lat. torculum (131), etc. Les attributions étymologiques résultent toujours d’une argumentation minutieuse reposant sur toutes les hypothèses antérieures, y compris celles tirées de l’historiographie locale qui apportent parfois plus de confusion que d’éclaircissements. Toutes les conclusions sont soigneusement fondées et évaluées sous leur «degré de certitude»; l’auteur signale avec raison qu’en fonction des sources disponibles, bon nombre de ses tentatives d’interprétation ne peuvent être que des propositions. Et c’est justement cette volonté d’ouvrir la discussion sans prendre expressément parti qui lui permet de livrer au lecteur une foule d’impulsions l’autorisant à tisser sa propre toile, notamment dans le domaine de la sémantique: les lieuxdits contenant l’élément pré-romain *bulium «auge», particulièrement bien représentés dans les Grisons, sont-ils suffisamment explicités par la remarque «dass Brunnentröge, die im Dorf, am Wege oder an der Weide liegen, einprägsame Punkte in der Landschaft sind» (17)? Compte tenu des contingences géographiques (16: «Alp auf zwei einander zugeneigten mächtigen Felsköpfen, auf Terrassen gelagert, die seitlich durch stark ausgeprägte Eggen deutlich abgegrenzt sind»), l’exemple relevé par l’auteur n’inviterait-il pas à préférer une dénomination inspirée par la forme? Gasalta *casa alta (64) ne se réfèrerait-il pas à une habitation située sur les hauteurs (1000 m.) plutôt qu’à une maison construite en hauteur? En ce qui concerne la formation des noms, de véritables défis semblent lancés au linguiste: l’interprétation de Tschalfinga (139) comme *calva vinea doit-elle vraiment être mise en cause par le fait que l’antéposition de l’adjectif s’oppose aux usages du rhéto-roman des Grisons? Et ce problème de l’antéposition ne se pose-t-il pas de façon identique quand on part, comme J. Kuhn, d’un déterminant scalae «escalier» pour construire une formation de type Avricourt avec la signification de «treppenartig ansteigender Weinberg» (140)? Ne faudrait-il pas plutôt recourir à une solution où scalae serait considéré comme le déterminé de cette formation à deux thèmes, en attribuant à *scalae vineae la signification métonymique de «plateau ou terrasse dans un vignoble»? Il va de soi que toute exploitation synthétique de ce matériel pour un usage lexicologique ou l’établissement de chronologies phonétiques devra se concentrer sur les noms dont l’étymologie paraît à peu près certaine. Si l’on en établit un listage systématique, un certain rendu par «Meyer-Mahrtaler» ou «Meyer-Mahrthaler» chez J. Kuhn (cf. 108 où on observe une orthographe correcte pour quatre fausses, 114 une correcte pour trois fausses, etc.). - Ici comme ailleurs, l’auteur signale les problèmes de transcription et d’identification de certaines formes historiques incluses dans son catalogue, auxquelles elle n’attribue donc qu’une valeur restreinte (11: «was die Relevanz . . . für die Deutung einschränkt»), mais sans procéder à une analyse philologique complète qui aurait permis de les évaluer correctement. 260 Besprechungen - Comptes rendus nombre de «règles» peuvent d’ores et déjà être dégagées, permettant de mieux cerner les périodes et les modes de transmission des noms d’une langue à l’autre: 1° Dans les toponymes pré-germaniques de cette partie de la Romania submersa, les changements phonétiques les plus caractéristiques de l’ancien haut allemand ne transparaissent pas 9 ; en revanche, le passage de / p,t,k/ initiaux à / b,d,g/ est toujours accompli 10 . Dans certains cas où l’auteur n’ose pas se positionner pour savoir s’il faut partir d’un mot d’emprunt ou d’un reliquat onomastique authentique (18 Butz lat. puteus vs. all. Pfütze, etc.), le balancier pencherait donc plutôt en faveur du reliquat onomastique ou d’un emprunt lexical tardif et à usage géographique restreint. 2° En position initiale et intervocalique, le [v] roman est substitué par [f], comme on peut s’y attendre dans une région si tardivement germanisée (30 Fals lat. vallis, 38 Finge lat. vinea, 3 Stofel lat. stabulum, etc.). 3° A diverses reprises, on y rencontre la désinence -s («Ortsnamen-s») dans laquelle on a voulu voir un reflet de la flexion romane (16s. Büls pré-romain *bulium, 30 Fals lat. vallis, 53s. Gams lat. campus, etc.). 4° En règle générale, l’accent roman est conservé, ce qui explique la chute fréquente des voyelles initiales. Pour les mêmes raisons, il n’est pas rare non plus de voir des prépositions agglutinées (37 Fergoda uf + lat. *radicata, etc.). J. Kuhn a développé l’examen de quelques noms isolés de son corpus dans des travaux plus récents 11 . Ils laissent apparaître l’extrême complexité de ce sujet qui a demandé à l’auteur beaucoup de rigueur méthodologique et de labeur mais qui demeure néanmoins très souvent une opération à nombreuses inconnues. Même si les inexactitudes dans les formes documentaires ne sont malheureusement pas rares et que l’auteur a parfois manqué d’esprit critique dans le rassemblement de ces dernières 12 , les efforts fournis méritent le plus 9 C’est aussi valable pour l’évolution du suffixe -acum dans Tscherlach (141s.): mutation consonantique du / k/ en ancien haut allemand ou sonorisation, puis spirantisation romanes de l’occlusive? Cf. M. Pitz/ M. Vòllono, «Die ‘zweite oder hochdeutsche Lautverschiebung’ - ein obsolet gewordener Begriff für ein allzu komplexes konsonantisches Phänomen? Anmerkungen zu einer neuen Publikation», Rheinische Vierteljahrsblätter 67 (2003): 313-32, ici p. 318. 10 Cf. W. Braune/ H. Eggers, Althochdeutsche Grammatik, Tübingen 13 1975: §133 N3: «Ganz gewöhnlich aber wird im späteren Oberdeutschen das unverschobene p der Lehnwörter durch b gegeben». 11 Cf. J. Kuhn, «Tschüppliplangg und Dreieggplangg. Plangg als Element von Flurnamen», Mondo Ladino 21 (1997): 245-58; id., «Romanische Orts- und Flurnamen der Ortsgemeinde Quarten/ St. Gallen», Österreichische Namenforschung 28 (2000): 67-84; id., «Reflexe des Ortsnamen-s in Toponymen der Gemeinden Walenstadt und Quarten/ St. Gallen/ Schweiz», in: M. Iliescu et al. (ed.), Die vielfältige Romania. Dialekt, Sprache, Überdachungssprache. Gedenkschrift für H. Schmid (1921-99), Vich etc., 2001: 225-45; id., «Romanische Orts- und Flurnamen im Raum Tscherlach», in: P. Wunderli et al. (ed.), Italia-Rætica-Gallica. Studia linguarum litterarum artiumque in honorem R. Liver, Tübingen etc., 2000: 43-58; id., «Afadella, Uschafella, Zell und Quarten. Überlegungen zu romanischen Toponymen der politischen Gemeinde Quarten/ St. Gallen/ Schweiz», in: A. I. Boullón (ed.), Actas del XX Congreso internacional de sciencias onomasticas, Coruña 2002: 1481-92; id., «Murg (Kanton St. Gallen/ Schweiz). - Bezeichnung einer Grenze oder Benennung einer Bodenbeschaffenheit? Eine namenkundliche Analyse mit Ausblicken auf angrenzende Toponyme», in: P. Anreiter et al. (ed.), Namen, Sprachen und Kulturen. Festschrift H. D. Pohl zum 60. Geburtstag, Wien 2002: 519-38; id., «Überlegungen zur Genese der Toponyme der Alpstufe im Raum Walenstadt und Quarten (Kanton St. Gallen, Schweiz)», in: P. Anreiter/ G. Plangg (ed.), Namen in Grenzbereichen, Wien (à paraître); id., «Toponyms as indicators of an ancient roman idiom. An insight into a region’s names», in: M. Wahlberg (ed.), Akten des XXI . Internationalen Kongresses für Namenforschung, Uppsala (à paraître). 12 En étudiant de plus près le contexte de la charte qu’elle cite elle-même de façon très détaillée, on notera ainsi que la forme a. 765 quartam que J. Kuhn (263) donne comme première attestation de Quarten, est en fait un appellatif, cf. F. Perret, Urkundenbuch der südlichen Teile des Kantons Sankt Gallen (Gaster, Sargans, Werdenberg). Vol. 1: 2./ 3. Jahrhundert - 1285, Rorschach 1961: 18 N10. 261 Besprechungen - Comptes rendus grand respect. La mise à disposition de ce matériel complétera nos connaissances sur cette région tardivement germanisée et permettra sans doute à la discussion pluridisciplinaire de faire des avancées conséquentes. M. Pitz H Gaston Tuaillon, La Littérature en francoprovençal avant 1700, Grenoble (Ellug, Université Stendhal) 2001, 280 p. Le recueil édité par Gaston Tuaillon offre une anthologie dialectale de l’ensemble du domaine francoprovençal pour les xvi e et xvii e siècles, comblant enfin une lacune dans la publication d’œuvres écrites en langue vernaculaire. En effet, en fonction de la période délimitée, ce volume établit le pont entre l’ouvrage de P. Aebischer 1 et celui de R. Merle 2 et, en fonction du champ, il élargit à tout l’espace ce que S. Escoffier et A.-M. Vurpas ont réalisé pour le Lyonnais 3 . L’auteur, dialectologue familier des réalités savoyardes, a notamment, par son activité de recherche et d’enseignement, approfondi l’étude linguistique du francoprovençal 4 . Gaston Tuaillon rassemble un florilège des œuvres d’expression patoise dont la plupart sont dispersées dans des revues spécialisées. L’objectif didactique louable et associé à la volonté de vulgarisation s’affirme clairement: «Nous avons écrit ces textes francoprovençaux pour aider le plus grand nombre de lecteurs à s’intéresser au contenu des œuvres» (28). De fait, cet ouvrage, rédigé dans un registre courant et optant pour une transcription commode, invite à une lecture aisée qui favorise l’accessibilité de nombreux textes méconnus et souvent difficiles à trouver. Gaston Tuaillon entraîne le lecteur dans une découverte essentiellement culturelle d’un pan de la littérature gallo-romane. D’emblée, le titre apparemment descriptif, La Littérature en francoprovençal avant 1700, balaie le lien paradoxal entre le francoprovençal et la littérature, dénonçant ainsi nombre de préjugés accrochés à la notion de francoprovençal et à son ancienneté. D’une part, qui connaît les monuments de la littérature francoprovençale? Et d’autre part, les dialectophones eux-mêmes ne s’étonnent-ils pas encore souvent sur le fait d’une écriture dialectale? La tradition écrite ne s’est guère développée en patois, langue réservée à la communication orale; d’ailleurs les locuteurs des régions concernées ignorent généralement le terme «francoprovençal». Pourtant, dans ce domaine, des imprimés ont paru et paraissent en patois, témoignant d’une volonté d’écrire et de diffuser, littérature s’entend au sens large de ce qui est rendu public. À titre indicatif, dans le seul Valais romand, on salue le tirage de trois recueils 5 de textes narratifs, de poèmes et de chants dans le courant de l’année 2002. En résumé, dans le domaine francoprovençal, la diglossie a conduit à l’écriture en langue française et à l’emploi quotidien des multiples patois dans la tradition orale. Aussi l’écritu- 1 P. Aebischer, Chrestomathie franco-provençale. Recueil de textes franco-provençaux antérieurs à 1630, Berne 1950. 2 R. Merle, Une naissance suspendue, l’écriture des «patois», Genève, Fribourg, Pays de Vaud, Savoie, de la pré-Révolution au Romantisme, La Seyne 1990. 3 S. Escoffier/ A.-M. Vurpas, Textes littéraires en dialecte lyonnais. Poèmes, théâtre, noëls et chansons (xvi e -xix e siècle), Lyon 1981. 4 G. Tuaillon «Le francoprovençal: progrès d’une définition», TraLiLi 9/ 1 (1972): 293-339. Pour la biographie et la bibliographie de Gaston Tuaillon, cf. Espaces romans: études de dialectologie et de géolinguistique offertes à Gaston Tuaillon. Grenoble 1988: 11-24. 5 É. Dayer, Paroles et Musiques. Témoignages et souvenirs. Patois, français, latin, Sierre 2002 (+ CD audio). L. Reynard, Au temps joyeux de mon enfance, Savièse 2002 (+ CD audio). Le Patois de Savièse, 7. A. Lagger, Chermignon, garde ton patois! Tsèrmegnôn, ouârda lo patouè! Sierre 2002. 262 Besprechungen - Comptes rendus re dialectale résulte-t-elle d’un choix significatif. Dans son anthologie, Paul Aebischer observe «si haut qu’on remonte dans le temps, à Lyon, à Grenoble, en Savoie, dans ce qui fait aujourd’hui la Suisse romande, on constate que l’idéal de qui écrivait peu ou prou était le français, ou, au pis aller, le bourguignon . . . De tout temps, le franco-provençal a été un pisaller; et ce n’est pas d’hier non plus qu’il sert surtout à faire rire» (5). À propos de la fonction d’une écriture francoprovençale, Zygmunt Marzys rectifie avec raison que la première affirmation se rapporte aux chartes et à quelques œuvres religieuses du Moyen Âge. À partir du xvi e siècle paraissent des textes comiques et «depuis, lorsqu’on écrit en francoprovençal, ce n’est pas par ignorance ou par embarras, mais en pleine conscience de la différence spécifique entre cet idiome et la langue de culture, et avec l’intention de tirer des effets littéraires de cette différence même» (VRom 37: 193-94). Contrairement à la scripta francoprovençale, la littérature se rapproche de la langue parlée, localisable du fait que l’auteur écrit dans sa langue maternelle, le patois de son lieu d’origine. Le plan de l’ouvrage de Gaston Tuaillon s’articule sur une division chronologique en quatre périodes à l’intérieur desquelles l’auteur adopte une présentation systématique: l’établissement de la liste des œuvres, une introduction relative à la période, des extraits littéraires et une conclusion partielle. Dans son choix de publication, l’auteur retient les œuvres les plus connues, qu’il estime les plus importantes ou les plus originales (25). Les extraits sélectionnés sont heureusement assortis d’une traduction placée soit sur la deuxième colonne, soit ligne à ligne, et sont accompagnés de commentaires éclairant le contexte de l’œuvre: notices biographique, historique, linguistique et politique. Des résumés relatent la trame de l’intrigue, dégagent les thèmes principaux et rendent la lecture agréable. Étant donné l’objet de l’ouvrage, l’Introduction (7-28) revêt une importance conceptuelle indéniable. La prise de position de Gaston Tuaillon dans le débat définitoire autour de la sémantique des termes «patois», «dialecte», «langue» demeure fondamentale en ce qu’elle place le dialecte, non comme moyen terme quantitatif entre le local et le national ou qualitatif entre l’absence d’écriture et le prestige d’une littérature, mais comme un processus généré par la communication intradialectale 6 , et le patois de telle ou telle localité est une langue. De ce fait, Tuaillon inscrit la variation diatopique au centre de la définition du francoprovençal: «une langue géographiquement variable» (12). La fonction dialectalisante de l’écriture se révèle en raison de la différence situationnelle de la communication écrite par rapport à la communication orale. L’encodage graphique atténue les différences du fait que tous les auteurs se réfèrent au système utilisé en français. Parallèlement, l’acte de lecture s’opère par un transfert automatique dans le patois du décodeur. Cette procédure dialectalisante entraîne deux corollaires: d’une part les graphèmes tels que u ou ch ne revêtent pas toujours la même valeur ni celle qu’ils ont en français, et d’autre part des graphèmes comme z ne représentent pas obligatoirement un phonème. Il en découle l’impossibilité d’une interprétation phonétique basée sur une graphie nécessairement complexe et variée. Néanmoins, Gaston Tuaillon simplifie en transcrivant un certain nombre d’extraits dans la graphie de Conflans «qui permet à tout patoisant savoyard et à tout romaniste connaissant un peu le francoprovençal de comprendre la grammaire et le lexique de Nicolas Martin» (58). Aucune koinè ne s’est développée, aucun dialecte synthétisé n’a affleuré dans ce domaine de sorte que la langue de tel auteur, avec ses caractéristiques lexicales, phonétiques, morphologiques et, le cas échéant, syntaxiques, reste aisément localisable. La Première partie, Le Moyen Âge (29-45), répertorie quatre titres. Durant cette période, les rares textes francoprovençaux remplissent une fonction utilitaire, qu’elle soit religieuse ou sociale. Le nom le plus connu est celui de Marguerite d’Oingt, décédée en 1310, 6 Cf. G. Tuaillon, «La communication intradialectale», in: J.-F. P. Bonnot (ed.), Paroles régionales, normes, variétés linguistiques et contexte social, Strasbourg 1995: 255-64. 263 Besprechungen - Comptes rendus qui a rapporté dans son patois du Lyonnais les expériences mystiques. Pour le Moyen Âge, ces textes et les documents d’archives constituent les seuls témoins du francoprovençal. La Deuxième partie, Le XVIe siècle (49-88), comporte treize titres dont un seul n’avait pas été édité à ce jour. Parmi ces œuvres, l’impression du vivant de l’auteur ne concerne que deux noëls publiés dans des recueils français ainsi que les textes du Savoyard Nicolas Martin et du Grenoblois Laurent de Briançon. Le xvi e siècle inaugure la littérature francoprovençale: «Pour toutes les autres œuvres francoprovençales du Moyen Âge et du xvi e siècle, on peut se demander si ces textes constituent vraiment une littérature. Avec Laurent de Briançon, le doute n’est plus permis; son œuvre, bien que non française, relève de la littérature de France» (50). La tradition écrite francoprovençale acquiert immédiatement ses deux caractéristiques fondamentales. D’un côté, les Farces de Vevey (entre 1520 et 1525) comme l’Histoire de la vie du glorieux sainct Martin (1565) distribuent des rôles en français et en patois. «Ainsi on a commencé très tôt à confier au patois la fonction de servir le burlesque» (69). D’autre part, la naissance de cette littérature se produit au cœur de luttes religieuses et politiques marquées par les tensions entre la Genève protestante et la Savoie catholique, puis entre la Savoie et le Dauphiné. Ces agressions commencent par la lettre avant la saisie des armes: une littérature engagée s’exprime en patois, parfois en termes brutaux. La Chanfon satirique de Jehan des Prez contre les prêtres, peu avant 1535, ouvre la voie. «La littérature en patois a accompagné l’histoire qui, dans cette région, allait modifier durablement le tracé des frontières politiques» (54). La Troisième partie, Autour du règne d’Henri IV (89-142), se fonde sur un cycle d’œuvres polémiques. L’auteur regroupe deux types d’ouvrages: treize textes historiques et cinq textes moraux et comiques. Cette brève période se place sous le signe de la guerre: des tensions entre la France et la Savoie occupée, deux tentatives pour assiéger Genève, les troubles de la Ligue. Textes et chants patois ponctuent les événements. Dans son exposé, Gaston Tuaillon répartit chronologiquement les textes de cette période en cinq étapes. Le premier texte polémique dirigé de Lyon contre le duc de Savoie s’impose comme modèle du genre satirique. En 1589, le pays de Gex est définitivement rattaché au royaume de France: Le Cruel Assiegement de la ville de Gais constitue une refonte d’un poème genevois, La Guerra de Gex. Le ton reste aimable. Selon le contenu et les critères linguistiques, l’auteur est genevois, un Genevois installé à Lyon. Puis, Jean Menenc publie, au début de l’invasion militaire de la Savoie, une chanson destinée à encourager ses compatriotes (97). À Lyon, des prologues aux spectacles de danse et des monologues écrits en patois invitent souvent à rire aux dépens du duc de Savoie. Un seul texte, La Joyeuse Farce à trois personnages (1595) présente des dialogues et évite le sujet politique (98-106). Dans une troisième phase, le cycle de l’Escalade de décembre 1602 célèbre la victoire des Genevois qui refoulèrent les attaquants. Le traité de St-Julien scelle la fin des ambitions savoyardes et le mutisme de la verve polémique de Lyon. En revanche, les textes vengeurs se multiplient à Genève dans les mois suivants. Gaston Tuaillon cite une vingtaine d’incipits de chansons de l’Escalade, mais aucune ne rencontra autant de succès que le Cé qu’é laino (118-19) composé de 68 strophes de décasyllabes qui est devenu l’hymne national de la République et Canton de Genève. Après l’Escalade, l’exposé sérieux de La Sommation de la trompette de Savoye aux Genevois «tranche avec les facéties de toutes les œuvres précédentes» (123). Finalement, en 1603, La Moquerie savoyarde ou l’histoire du Meunier, son fils et l’âne (127-31) conduit à l’apaisement. Elle est constituée de monologues comiques et conclut la campagne de dénigrement dirigée contre le duc de Savoie. Le texte, ne se rattachant pas à un événement particulier, survit longtemps dans le répertoire des conteurs. Aimé Constantin, le dialectologue de Thônes, assure l’avoir entendu, lors d’une foire, autour de 1850 (131). 264 Besprechungen - Comptes rendus La littérature polémique produite durant cette décennie vise à maintenir la ferveur populaire tant à Genève qu’à Lyon. Gaston Tuaillon montre comment «Née des moqueries traditionnelles dont on gratifie ses voisins, la littérature lyonnaise devient militante pour resserrer les liens qui rattachent des sujets fidèles à leur roi courageux et sage» (140-41). Dans la Quatrième partie, Le XVIIe siècle (143-268), la liste des ouvrages s’allonge et les foyers de production se multiplient. En même temps que les genres se diversifient, le théâtre accède à la première place des lettres francoprovençales. La Buyandiri, la lavandière, dotée d’une grande force comique, s’instaure en personnage de théâtre. Dans cette dernière section du recueil, l’auteur obéit essentiellement au devoir de mémoire: «Plus que les autres chapitres de cet ouvrage, celui-ci essaie de lutter contre un oubli immérité» (149). Quatre noms dominent l’activité littéraire: Bernardin Uchard, Jean Millet, Jean Chapelon et Brossard de Montaney. En 1614, le Bressan Bernardin Uchard, représentant du Tiers État aux États généraux, rédigea une œuvre politique, Lo Guémen d’on povro labory de Breissy su la pau qu’el a de la garre (les lamentations d’un pauvre paysan de Bresse sur la peur qu’il a de la guerre) dont Gaston Tuaillon publie trois extraits composant successivement un tableau de la situation paysanne face aux soldats, un hymne à la paix et un chant du bonheur paysan à travailler sa terre (154-64). La Piedmontoise, poème militaire (168-72) comportant des faits héroïques, narre avec réalisme la prise d’un bourg fortifié. L’artisan menuisier grenoblois, Jean Millet, publia une tragi-comédie, La Pastorale de Janin en 1633 (191-97) qui connut quatre éditions du vivant de l’auteur et dix éditions posthumes avec quelques modifications du titre: Pastorale de Lhauda ou Pastorale de la Faye de Sassenage. Un succès unique dans l’histoire de la littérature francoprovençale! Son autre pièce composée de cinq actes, La Pastorale de la constance de Philin et Margoton 1635, ne connaît qu’une édition (200-03). Pendant les vingt-cinq années suivantes, Jean Millet n’imprime plus un seul vers. La production littéraire du Stéphanois Jean Chapelon (1647-94) dépasse 15’000 vers qui nous sont parvenus: dix noëls, une trentaine de poésies susceptibles d’être chantées. Par la gravité des thèmes abordés - évocation de la situation pénible des orphelins, requêtes auprès des autorités, critiques de la politique municipale - et par la tonalité réaliste, il exprime surtout, dans Descripsion de la misera de Santetieve, l’an 1693 et 1694 (240-47), la misère de la ville industrielle, la famine, la souffrance dans des témoignages saisissants. Quant au Bressan J. Brossard de Montaney (1638-1702), il ne publia aucune de ses œuvres (247-57). Une harangue (1685) rédigée dans le patois d’Annecy s’érige comme «premier exemple d’un personnage nouveau dans la littérature en patois francoprovençal, celui de l’indigène ridicule par le patois même qu’il parle, en un lieu où seules d’autres langues sont admises» (258). Ainsi les connotations associées au patois naissent du mépris social. Finalement, Gaston Tuaillon dresse l’inventaire de 46 noëls datant du xvi e ou du xvii e siècle (264-68). L’ouvrage s’interrompt sous le titre En guise de conclusion (269-76). Dans sa prise de congé, l’auteur aspire avoir corrigé l’opinion d’une maigre littérature francoprovençale et pose la question du rapport entre cette littérature et l’imprimé. Avec justesse, il note que, dans le même moment, la littérature d’expression française a davantage brillé dans cette même région: Louise Labbé, Maurice Scève, Calvin, François de Sales, Honoré d’Urfé, Vaugelas. «Aucun texte ne témoigne d’une querelle de langues» (270). Les chansons politiques consolident dans la langue de tous l’opinion publique. La polémique contre le duc de Savoie est écrite en patois. La littérature francoprovençale a connu deux périodes éclatantes: la veine politique à Lyon, à Genève et en Savoie à la fin du xvi e siècle et les œuvres révolutionnaires ou antirévolutionnaires. Enraciné dans la littérature orale, le texte dialectal a d’abord été créé pour être dit, répété, chanté, écouté et mémorisé. L’oralité rappelle que l’imprimé est aléatoire, seule im- 265 Besprechungen - Comptes rendus porte la représentation. Les noëls bressans de Brossard ne sont sortis de presse que plus tard, ils étaient lus, recopiés, appris. Combien d’écrivains patoisants ont confié leurs œuvres à des tiroirs perdus! Par les sujets traités, par la langue choisie et par la perspective adoptée, la littérature francoprovençale s’instaure comme «littérature de la terre des hommes tels qu’ils ont été tout simplement» (275). Durant ces deux siècles, la littérature patoise fut essentiellement urbaine et versifiée, elle se déplacera progressivement vers la matière rurale et s’exprimera dans la prose. Bien que rédigées dans le patois de la localité de l’auteur, ces œuvres étaient et demeurent lisibles, l’intercompréhension et le seuil de tolérance des variantes dialectales écrites atteignant des niveaux élevés. L’anthologie de Gaston Tuaillon invite à une lecture culturelle et narrative de cette littérature; au vu des matériaux rassemblés, une seconde lecture de type linguistique et littéraire s’avérera pourtant tout aussi fructueuse. G. Pannatier H Jacques Monfrin, Études de philologie romane, Genève (Droz), 2001, xi + 1035 p. (Publications romanes et françaises 230) Leggendo l’Avant-propos di questo imponente volume, s’indovina subito almeno una delle chiavi di lettura che le curatrici - G. Hasenohr, M.-C. Hubert e F. Vielliard - hanno voluto proporre ai lettori dei 39 saggi di Jacques Monfrin qui raccolti: inseguire cioè l’immagine che lo studioso «se faisait de la philologie». Si tratta certo di un’immagine ritagliata, secondo un disegno in larga parte soggettivo, all’interno di una bibliografia poderosa (la si veda in extenso alle p. 981-97), che, modellata diversamente, avrebbe potuto portare anche a risultati diversi, e magari ugualmente suggestivi. Ciò che importa, però, è che la selezione di cui questo libro è il risultato rappresenta, mi pare perfettamente, «la rigueur scientifique, la passion du travail bien fait, la lucidité et la ténacité aussi» di Jacques Monfrin: qualità che sono state una costante del suo lavoro filologico (cf. il necrologio scritto da G. Hasenohr e M. Zink in Romania 117 [1999]: 2). E vale per Monfrin ciò che lui stesso scriveva di un grande padre della Filologia romanza, Paul Meyer: «dès les premiers travaux, une indiscutable maîtrise s’impose: netteté de l’exposé, lucidité de la critique» (25). È lo stesso Monfrin a chiarirci del resto che cosa significasse per lui la filologia nelle ultime righe della lezione inaugurale del suo corso di filologia romanza presso l’École des chartes (6 novembre 1958) - che oltretutto è una bella storia della disciplina in Francia durante il xix secolo attraverso i suoi protagonisti - qui opportunamente riprodotta (3-20): «La philologie» scrive dunque Monfrin «impose à l’esprit une discipline qui ne s’oublie pas: elle exige en effet, fixant notre attention sur les détails de la langue, une vigilance de tous les instants; elle interdit la lecture hâtive et superficielle, source non seulement d’erreurs de fait, mais aussi de méprises sur la pensée et sur les hommes» (20). Sarebbe impossibile in questa sede render conto integralmente della ricchezza e della varietà del panorama offertoci dai saggi di Monfrin raccolti nelle Études, e suddivisi nelle quattro sezioni «À l’école de Paul Meyer», «Philologie et histoire de la langue», «Philologie et histoire des textes» e «Philologie et histoire de la culture»: come si vede, lo spettro completo degli interessi di un filologo romanzo è qui rappresentato. E d’altra parte non si vuole nemmeno proporre un’ulteriore scelta, una più angusta e settoriale lettura che risulterebbe, questa sì, mortificante, e riuscirebbe solo a deprimere più del lecito la poliedrica personalità dello studioso. A parziale risarcimento si possono tuttavia segnalare alcuni passaggi che si sono subito dimostrati fondamentali per gli studi di filologia romanza. Comincerei senz’altro con il per molti versi pionieristico articolo sul manoscritto provenzale C 266 Besprechungen - Comptes rendus (215-36), che è diventato una pietra di paragone per tutti gli studi di analogo argomento che si sono infittiti soprattutto negli ultimi decenni; tra le edizioni, si citino quella del francoitaliano Roman de Belris (451-92), o quella dei frammenti della Chanson d’Aspremont conservati nelle biblioteche italiane, che Monfrin conosceva bene per l’assidua frequentazione della Penisola (353-99), o ancora quella della Complainte d’amour del xiii secolo (401-26). Né l’interesse di Monfrin si autolimitava entro i confini, pur già ampi, del volgare (o meglio: dei volgari), e questo volume ben rappresenta anche gli interessi dello studioso francese nei confronti del contiguo terreno latino: sia sul piano strettamente linguistico, come ad es. nell’articolo «Le latin médiéval et la langue des chartes» (107-23), o in «Lexique latin-français du Moyen-Âge» (125-33); sia su un livello letterario, come in «Le problème de l’authenticité de la correspondance d’Abélard et Héloïse» (301-16). Testimoni egregi dell’interesse dello studioso nei confronti della cultura lato sensu, inoltre, sono i suoi studi sulle biblioteche, qui rappresentati da «La bibliothèque de Matteo della Porta et la question de la ‘Sposizione del vangelo della passione secondo Matteo’» (571- 602), «La bibliothèque de Francesc Eiximenis» (603-47), «La bibliothèque Sánchez Muñoz et les inventaires de la bibliothèque pontificale à Peñisola» (649-89), «A propos de la bibliothèque d’Eugène iv» (691-711). Ma sarebbe lunga, e alla fine sterile, una catalogazione completa. Non possiamo che essere grati a G. Hasenohr, M.-C. Hubert e F. Vielliard, che con questa impresa hanno onorato il Maestro in ossequio ai versi di Wace qui messi in exergue, i quali, fin dalla fondazione, hanno segnato programmaticamente la linea della Romania, di cui anche Monfrin fu direttore. E davvero capiamo, leggendo queste pagine, che ha ragione Bernardo di Chartres quando ammonisce, attraverso il filtro di Giovanni di Salisbury, che «nos sumus quasi nanos gigantium humeris insidentes»: che del resto è l’unica condizione che permette ai migliori - mitigando Prisciano - degli iuniores di essere anche perspicaciores. P. Gresti H Michel Zimmermann (ed.), Auctor et Auctoritas. Invention et conformisme dans l’écriture médiévale. Actes du colloque de Saint-Quentin-en-Yvelines (14-16 juin 1999), Paris (École des Chartes) 2001, 592 p. (Mémoires et documents de l’École des Chartes 59) Rappelons que le concept d’auteur est au centre de toute réflexion sur la littérature et l’écriture, mais que l’émergence de l’auteur en tant qu’individu conscient et identifié d’une création originale est relativement récente. Les quelque trente contributions de ce remarquable ouvrage concentrent leurs intérêts sur le phénomène de l’écriture au Moyen Âge. Il permet de recenser les convergences possibles tant épistémologiques qu’heuristiques et de nouer un dialogue entre spécialistes de disciplines diverses. Chap. I. Les lieux de l’écriture: l’atelier, le scriptorium, la chancellerie: O. Guyotjeannin, «Ecrire en Chancellerie» (17-35); le vocabulaire utilisé par les chanceliers, reflet de longues traditions, devient des plus trompeurs quand on y cherche un sens précis: dictare, voire litterare, scribere, relegere, recognescere . . . couvrent de leur voile sémantique les étapes de l’écriture. R. Favreau, «Commanditaire, auteur, artiste dans les inscriptions médiévales» (37-59); l’auteur souligne un point: quand on parle de façon générale des «auteurs» des inscriptions, il faut, en fait, distinguer trois catégories d’intervention. Il y a celui qui ordonne et finance l’œuvre, que l’on peut appeler le commanditaire. Le terme d’auteur pourrait être réservé à celui qui fournit le texte de l’inscription. Il y a enfin celui qui réalise l’inscription 267 Besprechungen - Comptes rendus et l’œuvre, l’artiste. P. Geary, «Auctor et Auctoritas dans les cartulaires du haut Moyen Âge» (61-71); le cartulaire existe uniquement de seconde main; à un moment donné, les chartes qui se trouvaient dans une armoire ou dans un chartier ont été transcrites dans un codex et il semble absurde d’accorder le titre d’«auteur» au compilateur de ces matériaux. L. Morelle, «La mise en ‘œuvre’ des actes diplomatiques. L’auctoritas des chartes chez quelques historiographes monastiques (IX e -XI e s.)» (73-96); le propos de la contributrice touche au traitement «littéraire» de l’acte diplomatique et à l’image que l’auteur donne de celui-ci. Elle observe ce que l’auctor retenait de l’acte et comment il accueillait cet élément chargé d’auctoritas. L’exposé tente une esquisse de typologie à partir de quelques exemples, issus d’ateliers monastiques de France septentrionale. Chap. II. L’écriture continuée, ou du bon usage des autorités: G. Giordanengo, «Auctoritates et Auctores dans les collections canoniques (1050-1140)» (99-129); le droit canonique a été la pierre d’angle de la Réforme grégorienne. Toute décision, toute entreprise, toute condamnation doit s’appuyer sur des autorités canoniques sans cesse invoquées et citées au besoin. Ces collections sont un témoignage excellent de cette nécessité du droit comme base de tout gouvernement pleinement efficace. P. Gautier Dalché, «Sur l’‘originalité’ de la ‘géographie’ médiévale» (131-43); les questions méthodologiques qui se posent sont les suivantes: Quelles sont les conditions réelles de la production d’un savoir sur l’espace du monde au Moyen Âge? Qu’en est-il des auteurs originaux repérés par l’opinion? Comment apprécier les cas d’intervention plus réels? M. Paulmier-Foucart, «L’Actor et les Auctores. Vincent de Beauvais et l’écriture du Speculum majus» (145-60); comme toutes les encyclopédies médiévales, le Speculum majus du dominicain Vincent de Beauvais est une compilation, c’est-à-dire une succession organisée de textes venus d’ailleurs, pris aux auctores. S. Mula, «Les modèles d’autorité religieuse dans la narration profane (XII e -XIII e s.)» (161- 73); l’auteur veut montrer comment la littérature fictionnelle a trouvé le moyen de se rendre indépendante en exploitant la vogue de la narrative religieuse en latin: recueils de miracles, exempla et vies de saints. Il concentre son attention sur un aspect central de la narration religieuse qui sera utilisé et intégré dans la littérature profane des XII e et XIII e siècles: les modèles d’autorité. L’hypothèse présentée est que, avant de se démarquer de la littérature religieuse, la littérature profane a pendant un certain temps jonglé avec les formes et les formules d’authentification des récits présentes dans les récits cléricaux (162). Cette utilisation relève d’une intertextualité diffuse, grâce à laquelle les auteurs pouvaient jouer sur le statut ambigu de leurs histoires. M.-A. Polo de Beaulieu, «L’émergence de l’auteur et son rapport à l’autorité dans les recueils d’exempla (XII e -XV e s.)» (175-200); la posture de l’auteur adoptée par Césaire de Heisterbach puis Thomas de Cantimpré se place en bout de chaîne d’une évolution non linéaire, qui a vu l’affirmation de l’auteur au haut Moyen Âge, à travers les écrits de Grégoire le Grand et plus tard de Pierre Alphonse. Le Dialogus miraculorum et le Bonum universale de apibus sont des jalons importants dans une évolution globale de la littérature, qui ne prétend plus transmettre une vérité transcendentale, mais qui se donne comme le produit d’une conscience. D. Lett, «Deux hagiographes, un saint et un roi. Conformisme et créativité dans les deux recueils de Miracula de Thomas Becket» (201-16); s’émancipant du culte des saints et s’enrichissant des apports de l’anthropologie historique, l’écriture hagiographique devient un objet d’étude spécifique de l’histoire. L’auteur s’intéresse particulièrement à l’une des composantes de l’hagiographie: les miracula post mortem. Peu après l’assassinat de l’archevêque de Cantorbéry, Thomas Becket, le 29 décembre 1170, deux recueils de miracles sont rédigés, l’un par Benoît de Peterborough, l’autre par Guillaume de Cantorbéry, deux moines de Christchurch, témoins du meurtre de la cathédrale. L’étude de ces deux recueils prouve que «l’hagiographie comme littérature devient le miroir au travers duquel on perçoit la société de l’écrivain» (214). 268 Besprechungen - Comptes rendus Chap. III. Faire du neuf avec de l’ancien: citations, remplois, appropriations: F. Mora, «Remplois et sens du jeu dans quelques textes médio-latins et français des XII e et XIII e siècles: Baudri de Bourgueil, Hue de Rotelande, Renaut de Beaujeu» (219-30); une bonne partie de la production littéraire latine s’est construite grâce aux procédés de la «technique allusive», conséquence du principe de l’agôn qui domine toute la création poétique de l’Antiquité: reproduire en les transformant légèrement des vers ou des fragments de vers extraits de l’œuvre d’un écrivain que l’on admire, sans le citer, constitue à la fois un hommage rendu aux prédécesseurs dont on s’inspire et une revendication d’originalité. L’auteur s’appuie sur quelques exemples: l’Ipomédon de Hue de Rotelande qui reprend plusieurs «mises en roman» des années 1150-1160, notamment le Roman de Thèbes, et d’autre part celui de Renaut de Beaujeu, auteur du Bel Inconnu, roman en vers du début du XIII e siècle, où se lit très nettement en filigrane un travail de récriture opéré à partir de l’œuvre de Chrétien de Troyes. E. Ornato, «L’intertextualité dans la pratique littéraire des premiers humanistes français. Le cas de Jean de Montreuil» (231-44). A. Grondeux, «Auctoritas et glose. Quelle place pour un auteur dans une glose? » (245-54); l’auteur concède que vouloir attribuer une glose n’est pas toujours raisonnable. Tant de personnages ont gravité autour d’un texte que, si quelques noms surgissent, ce ne sont pas forcément les bons. G. Dahan, «Innovation et tradition dans l’exégèse chrétienne de la Bible en Occident (XII e -XIV e s.)» (255-66); l’exégèse chrétienne de la Bible se situe constamment dans une tradition, mais elle est vouée à l’innovation, du fait même des présupposés herméneutiques qui la gouvernent. A. Boureau, «Peut-on parler d’auteurs scolastiques? » (267-79); la question peut sembler absurde si l’on pense à de grands auteurs comme Thomas d’Aquin, Bonaventure, Duns Scot ou Guillaume d’Ockham. A la fin du XIII e siècle, la notion d’auteur avait pris une consistance certaine. Il n’est pas sûr que l’université de la fin du Moyen Âge ait pu conserver la maîtrise de cet habitus individualiste de maîtrise intellectuelle, du fait de la concurrence d’autres lieux de pensée, mais la scolastique a certainement contribué à la figure globale de l’individu créateur dont hérita la Renaissance (279). Chap. IV. Vaincre la routine: de la créativité en diplomatique: J. Belmon, «‘in conscribendis donationibus hic ordo servandus est . . .’ L’écriture des actes de la pratique en Languedoc et en Toulousain (IX e -X e s.)» (283-320); l’analyse envisage les actes de la pratique produits dans le Midi de la France à l’époque carolingienne, du règne de Charlemagne à celui de Hugues Capet. S. Barret, «‘ad captandam benevolentiam’. Stéréotype et inventivité dans les préambules d’actes médiévaux» (321-36); le préambule ou arenga, qui reste toujours optionnel, a la fonction d’introduire le reste du texte, en l’insérant dans un réseau de considérations de nature générale, souvent morales ou transcendantes, il permet au rédacteur une ceraine liberté dans la composition. M. Zimmermann, «Vie et mort d’un formulaire. L’écriture des actes catalans (X e -XII e s.)» (337-58); la contribution propose en annexe les quatre formules du recueil de Ripoll (A. Corona d’Aragó, ms 74, fol. 145v-156). Chap. V. En quête d’auteurs: P. Bourgain, «Les verbes en rapport avec le concept d’auteur» (361-74); les étymologies d’auctor mettent bien en avant augere et agere mais ces verbes n’apparaissent jamais dans les textes en rapport avec auctor. Pour pallier ce manque, on a utilisé un certain nombre de verbes dont scribere et ses variantes conscribere, perscribere, componere, tractare (très fréquent), desudare, elucubrare, invenire, qui correspond à inventio, redigere, digerere, ordinare, fingere, utilisé pour les œuvres de fiction, cudere ‘frapper, forger, produire en frappant, fabriquer’, conflare (c’est le soufflet de la forge qu’évoque à l’origine ce terme), pangere (graver dans la cire), compingere ‘fabriquer par assemblage’, texere ‘tisser’, ordiri ‘ourdir, monter la trame d’un tissage’, on trouve également dictare, exprimere, canere. Parmi les métaphores, exarare, arare, qui renvoient à l’opération technique du labourage, caraxare. Vient ensuite la diffusion: edere; quant au technique publicare, il n’existe au sens de ‘publier’ que chez les humanistes. «Que fait donc un 269 Besprechungen - Comptes rendus auteur? Il compose, il traite, il assemble, il combine, il rédige, il met en ordre, il répartit, il forge, il tisse, il entrelace, il comprime. Mais surtout il dit et il écrit. Ou encore il met la main à la plume, il gribouille, il laboure la page. Il peut mentir, si c’est un auteur païen à qui tout est permis. Il invente fort peu, il ne crée jamais. Et évidemment, jamais non plus il n’autorise, ce type de concept étant à chercher plutôt dans la famille doctor/ docere. Les verbes en rapport avec la notion d’auteur se concentrent sur la fabrication de l’œuvre, avec un déploiement de métaphores artisanales qui rappellent au lettré que son acte est du domaine du labeur et du travail bien fait» (374). F. Vielliard, «Auteur et autorité dans la littérature occitane médiévale non lyrique» (375-89); la tradition manuscrite de la littérature médiévale occitane est tout à fait originale vis-à-vis de celle des autres littératures vernaculaires par le petit nombre de manuscrits subsistants: 376 manuscrits, dont 95 chansonniers, recensés par Clovis Brunel. La littérature occitane semble avoir opéré autour des troubadours un processus original d’«autorisation» en utilisant les procédés traditionnels de l’écriture médiévale. Si la lyrique provençale a germé et fructifié dans toute l’Europe, malgré la diversité des langues qui ont chanté à sa suite les valeurs de la fin’amors et de la cortezia, c’est vraisemblablement, plus que par des contacts directs entre poètes, par le biais du livre, dépositaire et vecteur de ces «auteurs» au sens plein que sont devenus les troubadours (389). E. Baumgartner, «Sur quelques constantes et variations de l’image de l’écrivain (XII e -XIII e s.)» (391-400); le terme d’«auteur» est trop chargé de connotations. Le terme d’«écrivain» désigne en ancien français le «copiste» et n’apparaît au sens moderne, mais pour désigner des philosophes ou des auteurs scientifiques, qu’à la fin du XIII e siècle sous la plume de Jean de Meun (cf. F. Lecoy, ed., Roman de la Rose, v. 16138-43). J. Cerquiglini-Toulet, «Polyphème et Prométhée. Deux voies de la ‘création’ au XIV e siècle» (401-10); la littérature du XIV e siècle offre, en abîme, à travers des récits mythologiques qu’elle insère, des modèles de création. L’auteur en retient deux: l’engendrement par la voix, le façonnement par la main, le chant et l’écriture. Le premier exemple porte sur Polyphème tel qu’il apparaît dans le Voir Dit de Guillaume de Machaut. Le second est offert par Jean Froissart dans la Prison amoureuse. La richesse de la réflexion sur la «création» à la fin du Moyen Age est patente; si elle s’appuie sur des mythes très connus, celui d’Orphée ou celui de Pygmalion, elle s’empare aussi de personnages mythologiques plus discrètement présents dans la littérature de l’époque. Ce faisant, ces poètes montrent leur conscience d’auteur et le souci d’une réflexion qui, se mirant dans les exemples antiques, essaie de penser l’art en regard de la création divine. Chap. VI. Signes, signatures: les voies de l’attribution: B. Fraenkel, «L’auteur et ses signes» (413-27); l’auteur se situe délibérément en dehors du champ littéraire et de l’histoire du livre. Une lente transformation affecte tout au long du Moyen Age le système des signes de validation des actes écrits.Au XVI e siècle, au terme du processus, l’usage du sceau, encore vivace dans la moitié nord de la France, est abandonné au profit de la signature. S. Lefèvre, «Signatures et autographes. L’exemplaire Antoine de La Sale» (429-56); philologie, anthropologie et esthétique sont convoquées dans cette étude illustrée par de nombreux tableaux comparatifs. C. Jeay, «La naissance de la signature dans les cours royale et princières de France (XIV e -XV e s.)» (457-75); les exemples cités sont ceux de Jean le Bon, Charles V, Charles VI, Charles VII, Louis XI, Charles VIII ainsi que ceux de Jean de Berry, Charles de Navarre et Louis d’Orléans. T. Kölzer, «Le faussaire au travail» (477-85); la falsification est limitée aux chartes et aux diplômes. D. Nebbiai, «L’originale et les originalia dans les bibliothèques médiévales» (487-505); l’auteur donne en annexe la liste complète des inventaires anciens consultés. L. Kendrick, «L’image du troubadour comme auteur dans les chansonniers» (507-19); des 2542 poèmes de troubadours conservés dans près de quarante chansonniers, environ 250 sont anonymes et 90 % des poèmes sont attribués à environ 460 troubadours. Nombre de ces attributions risquent d’être fausses si on les repense 270 Besprechungen - Comptes rendus à la lumière des critères d’attribution reçus aujourd’hui. Il n’y a pas dans les chansonniers une seule image d’un troubadour en train d’écrire son poème. Dans le cas d’Uc Brunet, on voit un homme en train de lire un livre (chansonnier K, fol. 86v), dans le chansonnier I (fol. 46), Arnaut de Meruoill porte une tenue ecclésiastique et lit un codex sur un lutrin; dans le chansonnier M (fol. 1), Guiraut de Borneill discourt avec des gestes indiquant qu’il parle sur son texte poétique représenté par un volume ouvert sur un lutrin. Ces quelques exemples suggèrent que les compilateurs de la poésie des troubadours ont pris modèle sur certaines compilations de textes bibliques ou classiques pour leur mise en page et pour leur appareil visuel, comme pour leur appareil textuel. Chap. VII. Les voies de la revendication: vers l’humanisme: M. Gally, «Invention d’une langue et signature» (523-30); l’auteur choisit quelques jalons: Wace, Marie de France, Jean de Meun, Dante, tous «traducteurs-translateurs» du latin, le dernier produisant une œuvre bilingue où il repose, sans cesse, la question de la langue. P. Boucheron, «L’architecte comme auteur. Théorie et pratique de la création architecturale dans l’Italie du Quattrocento» (531-52); Brunelleschi est la figure même de l’inventeur et il est représenté comme tel sur son monument funéraire, placé en 1447 dans la cathédrale de Florence et qui fut le premier monument public dressé à la mémoire d’un artiste moderne, comme le remarque P. Boucheron. J.-Ph. Genet, «L’auteur politique: le cas anglais» (553-67); l’auteur a dénombré 591 textes, dont les trois quarts en latin, appartenant à 243 auteurs, dans le domaine anglais exclusivement. Ce superbe ouvrage se termine par une «Table ronde conclusive» (569-87), animée par J. Dalarun, R. Chartier, M. Zink et A. Compagnon. M.-C. Gérard-Zai H Jan Cölln, Susanne Friede, Hartmut Wulfram (ed.), Alexanderdichtungen im Mittelalter. Kulturelle Selbstbestimmung im Kontext literarischer Beziehungen, Göttingen (Wallstein), 2000, 486 p. (Serie A: Literatur und Kulturräume im Mittelalter Bd. 1) Le thème d’Alexandre dans la littérature médiévale suscite un regain d’intérêt; nous citerons, dans le domaine roman, entre autres les volumes Alessandro nel Medioevo occidentale, édités par P. Boitani, C. Bologna, A. Cipolla, M. Liborio, avec une introduction de P. Dronke, publiés en 1997 (Fondazione Lorenzo Valla/ Arnoldo Mondadori Editore; Milano) ou l’étude de M. Gosman, La légende d’Alexandre le Grand dans la littérature française du XII e siècle. Une réécriture permanente, Amsterdam, Atlanta, GA, 1997 ou encore celle de C. Gaullier-Bougassas, Les Romans d’Alexandre. Aux frontières de l’épique et du romanesque, Paris, 1998; ce recueil de treize contributions s’inscrit dans cette lignée. Dans la littérature mondiale, peu de personnages historiques ont joué un rôle aussi prépondérant qu’Alexandre Le Grand: on ne compte plus les épopées, les romans, les légendes hagiographiques ou profanes, ainsi que les poèmes lyriques et dramatiques dont il est le pivot. D’Islande jusqu’au désert du Sahara, d’Ethiopie en Espagne et jusqu’en Chine, c’est en près de trente-cinq langues que les exploits d’Alexandre nous sont parvenus. Les contributions de ce volume étudient l’interdépendance littéraire médiévale, les rapports intertextuels et historiques des versions latines, romanes (essentiellement françaises) germaniques et tchèques, ainsi que les aspects linguistiques, lexicaux, métriques et codicologiques des textes conservés. U. Mölk, «Alberics Alexanderlied» (21-36): U. Mölk est l’auteur, avec G. Holtus, d’une excellente édition critique avec commentaire et traduction en allemand du fragment francoprovençal d’Albéric, parue dans ZRPh. 115 (1999): 582-625 et d’une contribution com- 271 Besprechungen - Comptes rendus plémentaire «A propos de quelques passages difficiles de l’Alexandre d’Albéric», Miscellanea Mediaevalia. Mélanges offerts à Philippe Ménard, Paris, 1998, vol. 2: 985-91, ainsi que d’un article récent fort documenté sur l’auteur du premier Alexandre en langue romane, dans lequel U. Mölk analyse les sources dont Albéric disposait: «Le poème d’Alexandre du chanoine Albéric», in: Ce nous dist li escris . . . Che est la verite. Etudes de littérature médiévale offertes à André Moisan par ses collègues et ses amis réunies par Miren Lacassagne, Aix-en-Provence 2000: 207-15. L’auteur démontre brillamment que la version fragmentaire d’Albéric, en langue francoprovençale, présente un idéal paradigmatique d’une figure royale, qui n’est ni française, ni chrétienne. L. Fischer, «Der Zehnsilber-Alexander als Fall sprachlicher Selbstkonstituierung? Zur Diskussion um den Ursprungsort in der Forschung» (37-45); l’auteur s’attache au problème complexe et encore non résolu de la localisation de l’Alexandre décasyllabique. Ce texte, conservé dans deux manuscrits (Paris, Bibl. de l’Arsenal 3472 [XIII e s.] et Venise, Museo Civico, VI, 665 [début XIV e s.]) témoignerait d’une provenance poitevine mais la question de l’influence occitane reste ouverte. R. Boemke, «Alexanders Ritterweihe vor dem Hintergrund der zeitgenössischen Literatur. Ein antiker Stoff und seine literarische Aktualisierung» (46-81); l’auteur s’appuie sur les études de Jean Flori pour analyser un motif peu représenté dans les Romans d’Alexandre, celui de l’adoubement dans les versions décasyllabiques et dodécasyllabiques d’Alexandre et faire des rapprochements bienvenus avec les chansons de geste, ainsi qu’avec le Roman de Thèbes, le Roman d’Enéas, le Roman de Troie et Cligès. S. Friede, «Alexanders Kindheit in der französischen Zehnsilberfassung und im Roman d’Alexandre: Fälle ‘literarischer Nationalisierung’ des Alexanderstoffs» (82-136); cette contribution analyse l’enfance d’Alexandre dans les textes latins et français, ainsi que les rapports d’Alexandre et sa mère, faisant des rapprochements avec Perceval de Chrétien de Troyes. A. Mauritius, «Der Wortschatz zu politischen Räumen in Alexander-Texten des 12. Jahrhunderts» (137-61); l’auteur se place résolument dans une perspective lexicologique et comparative, examinant les romans d’Alexandre (Alexandre décasyllabique, Roman d’Alexandre d’Alexandre de Paris/ Bernay et Lambert le Tort, Roman de toute Chevalerie de Thomas de Kent) en les comparant aux romans de Chrétien de Troyes (dont Perceval), au Roman de Thèbes, au Roman de Waldef [A. J. Holden (ed.), Genève 1984 (Bibliotheca Bodmeriana 5)] et aux Lais de Marie de France. Ce sont les lexèmes suivants qui sont examinés: «empire, nascion, païs, regne, regné et roiaume». Les deux articles suivants sont dédiés aux textes germaniques d’Alexandre: J. Cölln, «Arbeit an Alexander. Lambrecht, seine Fortsetzungen und die handschrifliche Überlieferung» (162-207) et K. Grubmüller, «Die Vorauer Handschrift und ihr Alexander. Die Kodikologischen Befunde: Bestandsaufnahme und Kritik» (208-21), tandis que ceux de Wulfram, Glock et Killermann étudient l’œuvre latine Alexandreis de Gautier de Châtillon: H. Wulfram, «Explizite Selbstkonstituierung in der Alexandreis Walters von Châtillon» (222-69), A. Glock, «Alexander Gallicus? Die Alexandreis Walters von Châtillon als Fall impliziter antik-mittelalterlicher Dependenz und Selbstkonstituierung» (270-98) et C. Killermann, «Die mittelalterliche Kommentierung der Alexandreis Walters von Châtillon als Fall von Interdependenz und Selbstkonstituierung» (299-331). F. Rädle, «Literarische Selbstkonstituierung oder Kulturautomatik: Das Alexanderepos des Quilichinus von Spoleto» (332-54): l’Historia Alexandri Magni composée par Quilichinus de Spolète à la cour de Frédéric II en Italie méridionale ou en Sicile, avant 1237, ainsi que d’autres versions examinées dans ce recueil, posent de vraies questions: avons-nous de simples avatars du genre épique ou les résultats d’une translatio infidèle? Les deux dernières contributions sont dédiées à la version tchèque des aventures d’Alexandre: R. Finckh, «Ulrich von Etzenbach Alexander: ein böhmisches Lehr-Stück» (355-406) et M. Stock, «Vielfache Erinnerung. Universaler Stoff und partikulare Bindung in Ulrichs von Etzenbach Alexander» (407-48). 272 Besprechungen - Comptes rendus Une riche bibliographie (450-77) comprenant les sources, les manuscrits, les éditions en langue latine, française, allemande et tchèque, ainsi qu’un index (478-84) complètent ce beau volume. M.-C. Gérard-Zai H Sylviane Messerli, Œdipe enténébré. Légendes d’Œdipe au xii e siècle, Paris (Champion) 2002, 373 p. (Nouvelle bibliothèque du Moyen Âge 64) Œdipe est un personnage que l’on oublie volontiers lorsque l’on parle de la «matière de Rome» dans la littérature médiévale. Pourtant, aussi discrète qu’elle soit dans les textes, la présence du père fondateur de la lignée thébaine y occupe une place charnière justifiant amplement le beau travail que S. Messerli (S. M.) nous offre aujourd’hui. Au sein d’une collection dont le rythme de parution est pléthorique et l’orientation volontiers encyclopédique (pour ne pas dire lourdement énumérative), Œdipe enténébré apparaît comme un heureux point d’orgue, car sa densité ne le cède qu’à la remarquable délimitation d’un propos qui ne s’égare jamais dans des considérations oiseuses. Cela n’empêche cependant pas ce volume plutôt mince de déjà juxtaposer deux ouvrages: la première partie qui se veut introductive est en effet presque aussi longue que les deux autres réunies et constitue à elle seule une monographie passionnante et sans doute définitive sur les reprises latines de la légende d’Œdipe. Si la présence du directeur de thèse (Charles Méla) se notait dans le choix du sujet, le long et minutieux examen de plus d’un millénaire de tradition latine liée à La Thébaïde témoigne à l’évidence de l’influence (unité de l’«école de Genève»! ) de l’enseignement de Jean-Yves Tilliette, lequel a d’ailleurs été mis directement à contribution par son élève: on aura en effet remarqué l’élégante traduction qu’il a aimablement rédigée pour l’un des textes les plus retors du corpus étudié (58-62 et 306-09). Notons à ce propos que S. M. hésite visiblement entre deux attitudes face aux textes latins: certains sont traduits, d’autres ne le sont pas, ce qui gêne considérablement la fluidité de la lecture: à ceux qui rétorqueraient que le livre ne s’adresse qu’à des latinistes patentés, on opposera tout de même le précédent du dernier livre de J.-Y. Tilliette (Des Mots à la Parole. Une lecture de la Poetria nova de Geoffroy de Vinsauf, Genève (Droz) 2000: voir notre compte rendu ici même l’an dernier, 271-72) qui donnait une traduction française du moindre mot latin cité. Dans un travail «qui se fonde sur l’écoute de la lettre» (15), le parti pris de S. M. s’avère quelque peu problématique. Au demeurant, une meilleure répartition des textes latins entre la première partie et les quelque soixante pages d’annexes y afférentes aurait sans doute permis, en évitant d’inutiles doublons et en proposant des traductions systématiques, de fluidifier le propos et de clarifier la démonstration. On s’interrogera aussi sur la pertinence qu’il y avait à rompre une lance en faveur de la connaissance de la langue grecque en Occident (21), puisque S. M. n’en fait pour ainsi dire rien, et que, d’ailleurs, elle ne prouve guère qu’en dehors de certaines zones limitrophes de l’Occident le (trop? ) fameux «Graecum est, non legitur» n’ait pas été, malgré tout, la règle. A cet égard, un développement un peu moins elliptique des spéculations étymologiques rappelées en p. 171 aurait aussi été utile. Mais ces remarques sont finalement peu de choses face à la pertinence et à la constante originalité du travail: dévidant le fil qui mène de Stace à ses glossateurs du xii e siècle, en utilisant de nombreux manuscrits inédits, S. M. mène une enquête quasi policière qui intéresse l’ensemble de la réception de la matière antique au Moyen Âge. Il faut souhaiter que ces pages, parues dans une collection essentiellement dédiée à la littérature française médiévale, seront lues par les latinistes avec l’attention qu’elles méritent. 273 Besprechungen - Comptes rendus Les deux autres parties traitent successivement du «Roman de Thèbes à la lumière de l’épisode d’Œdipe» et des «romans d’Eneas et de Troie à la lumière du Roman de Thèbes»; le parcours est rigoureux, et l’extrême attention à la «lettre» du texte ne se trouve jamais en défaut, même si elle produit peut-être par places des lectures un peu forcées. Utiliser le vers «Li uns ot non Etÿoclés» (17), où la locution «avoir nom» est purement idiomatique, pour justifier une lecture nominaliste du Roman de Thèbes tient sans doute davantage du trait d’esprit que de la démonstration, et on se permettra de juger illusoire la parenté des deux textes cités au bas de la p. 209: les termes que les deux extraits mis en regard possèdent en commun sont trop banals pour prouver une «réécriture consciente [! ] du conflit œdipien par Benoît» (210); le concept est pour le moins dangereux et même une réécriture inconsciente poserait, en ce cas, problème. On avouera, enfin, n’être pas totalement convaincu par une analogie (231) uniquement basée sur les répétitions du mot autre. Scories minimes, au demeurant, face à l’effort d’élucidation du Roman de Thèbes fourni par S. M. et à son hypothèse globalement très convaincante d’une conjuration de la hantise œdipienne par les romanciers de Troie et d’Eneas. On retiendra en particulier, spécialement éblouissante par son élégance, la lecture de la scène d’Œdipe au bain, mise en parallèle avec les épisodes classiques de l’onction du Christ, du retour d’Ulysse et de la reconnaissance de Tristan par Iseut (104-19): trois explications de textes enchaînées et chacune introduite par «avant d’évoquer Œdipe au bain, la scène évoque le souvenir de . . . » illustrent sans jargon ni remplissage théorisant une pratique active et efficace de l’intertextualité qui donne sans doute la mesure de l’originalité des travaux présents et futurs de S. M. Avouant modestement que «convoquer les figures de l’Ancien Testament pour éclairer le Roman de Thèbes n’est pas une invention de critique moderne» (164), la chercheuse genevoise nous montre cependant exemplairement que, contrairement à ce qu’ont pu croire certains exégètes partisans, la circulation du sens entre interprétations profanes et sacrées peut aller dans les deux sens. Qu’on ait utilisé au Moyen Âge la légende d’Œdipe pour illustrer des vérités bibliques n’empêche pas que celles-ci aient pu en retour informer le sens des fictions reprises de l’Antiquité. Il serait, en fin de compte, de mauvais aloi de reprocher à S. M. d’avoir su borner son sujet, car cette modestie est tout à son honneur; cependant, on ne peut s’empêcher, au vu des résultats déjà obtenus, de refermer le livre avec un sentiment non de frustration mais tout de même un peu d’impatience, tant les perspectives ouvertes dans la conclusion (235-41) apparaissent riches et suggestives: certes, Charles Méla avait déjà écrit un bel article sur le parallèle Œdipe-Judas, mais était-il réellement interdit à S. M. de le développer en tenant compte du fait que dans l’Ovide moralisé «Œdipe est présenté comme l’image du Christ crucifié» (237)? Les allusions à l’œuvre de Chrétien de Troyes, «traversée de réminiscences silencieuses» (239), à Richard li biaus, au Tristan en prose, au Roman du Conte d’Anjou sont également alléchantes et les articles que ne manquera pas d’écrire S. M. sur ces sujets (voir déjà, dans les Mélanges Charles Méla, Paris (Champion) 2002: 425-38: «Œdipe et Judas: la figure d’Œdipe dans l’Histoire romaine jusqu’à César») trouveront sans nul doute des lecteurs attentifs. A. Corbellari H 274 Besprechungen - Comptes rendus Octovien de Saint-Gelais, Le séjour d’Honneur. Édition critique, introduction et notes par Frédéric Duval, Genève (Droz) 2002, 534 p. (Textes Littéraires Français 545) À peine entrons-nous dans ce livre que F. Duval nous avertit: son premier but est de remplacer l’édition, fautive à tous points de vue, de J. A. James 1 et de contribuer ainsi à la réhabilitation de l’opus magnum d’Octovien de Saint-Gelais. Que le nouvel éditeur soit immédiatement rassuré: l’«injustice a bel et bien été réparée»! Sérieux, précis et soigné, voilà les trois adjectifs qui nous viennent spontanément à l’esprit lorsque nous découvrons le travail de F. Duval. Désormais nous n’avons plus aucune excuse pour négliger ce poème dont l’importance capitale pour l’histoire des idées et de la littérature à la fin du xv e siècle n’est plus à prouver 2 . L’introduction qui précède l’édition du texte proprement dite, comporte une centaine de pages et s’organise en deux grandes sections. La première, après avoir fourni les informations biographiques de rigueur sur Octovien de Saint-Gelais, expose quelques hypothèses quant à la date de composition du Séjour d’Honneur et quelques pistes pour un commentaire littéraire à approfondir. En ce qui concerne la biographie, nous nous devons de signaler que, bien que l’éditeur s’appuie, faute de mieux, essentiellement sur les anciens travaux de l’abbé H.-J. Molinier 3 , H. Guy 4 , G. Colletet 5 et sur les renseignements que l’œuvre poétique d’Octovien lui-même fournit, il ne manque pas de prendre le recul critique nécessaire face à ce genre de documents et de nous enjoindre à une extrême précaution. Il n’en garde que les éléments réellement objectifs et utiles pour guider le lecteur dans un poème où l’autobiographie, sans en constituer le contenu ou le message primordial, sert de «prétexte et d’emblème» 6 . Pour la datation du Séjour, F. Duval reprend le dossier ouvert par J. Lemaire 7 et nuance le terminus a quo et le terminus ante quem fixés par celui-ci en s’aidant des références du texte à des personnages et des événements contemporains à l’auteur; ainsi il conclut que «l’œuvre est en gestation dès 1489 et sa rédaction s’achève après le 14 août 1494» 8 . Le commentaire littéraire s’attache à déterminer, parmi les diverses interprétations proposées par la critique de ces trente dernières années, la leçon à retenir du «traicté de la vie humaine» 9 d’Octovien de Saint-Gelais. Si Le séjour est tributaire d’un certain nombre de traditions littéraires 10 , ce n’est que pour mieux les détourner. Ainsi le titre fait directement référence à des œuvres contemporaines comme Le trosne d’Honneur de Jean Molinet ou Le temple d’Honneur et de Vertus de Jean Lemaire. Or, explique F. Duval, il n’est pas question 1 Octavien de Saint-Gelais, Le Séjour d’Honneur, édité par Joseph Alston James, Chapel Hill 1977 (North Carolina Studies in the Romance Language and Literatures 181). 2 Nous sommes loin aujourd’hui de trouver Le séjour d’Honneur aussi dénué d’intérêt que le prétendait H. Guy au début du xx e siècle. Les analyses de J. Lemaire, F. Cornilliat, D. Ménager, S. Cigada, entre autres, soulignent à chaque fois la subtilité et la richesse dont ce livre fait preuve. 3 Abbé H.-J. Molinier, Essai biographique et littéraire sur Octovien de Saint-Gelays évêque d’Angoulême (1468-1502), Rodez 1910. 4 H. Guy, «Octovien de Saint-Gelays», in: Histoire de la poésie française au XVIe siècle, I L’Ecole des rhétoriqueurs, Paris 1910 (Bibliothèque littéraire de la Renaissance, n.sér. 4). 5 G. Colletet, Vies d’Octovien de Sainct-Gelais, Mellin de Sainct-Gelays, Marguerite d’Angoulesme, Jean de la Peruse, Poëtes Angoumoisins, Paris 1863: 1-69. 6 Le séjour d’Honneur, p. 11. 7 J. Lemaire, «Note sur la datation du Séjour d’Honneur d’Octovien de Saint-Gelais», R 102 (1981): 239-49. 8 Le séjour d’Honneur, p. 21. 9 Le séjour d’Honneur, IV.xxvi. 10 F. Duval ne fait pas état dans cette édition des nombreuses sources du Séjour, mais il annonce un article à paraître dans Romania intitulé «Les sources du Séjour d’Honneur d’Octovien de Saint-Gelais». 275 Besprechungen - Comptes rendus ici de demander l’accès à ce séjour idéal, mais d’en faire cadeau au roi pour qu’il le réinvestisse du véritable honneur; celui que l’acteur acquiert auprès d’Entendement et qui se concrétise avec le «douleureux escript» 11 que le narrateur dédie à Charles viii. Il ne s’agit cependant pas d’appliquer l’idéal de la vita contemplativa à la vita activa, ni à l’exercice du pouvoir, comme l’éditeur semble l’avancer, mais de démontrer à travers l’expérience individuelle qu’il y a deux «séjours d’honneur»; la cour terrestre et la cour céleste, à laquelle l’homme doit se préparer en suivant le chemin de Raison. En ce qui concerne le genre tout nous pousse à rapprocher cette œuvre du pèlerinage de vie humaine: le «type-cadre» introductif du songe; le monde allégorique; le didactisme; la recherche du bonheur . . . Seulement, une fois cette structure posée, Octovien s’amuse aussitôt à la pervertir en faisant de ce cheminement vers le salut divin une terrible quête des plaisirs mondains. À l’instar de la Consolation de Philosophie, le prosimètre devait «garantir une meilleure adéquation entre les paroles d’un personnage, son caractère et la façon dont il les exprime» 12 . Or, encore une fois, l’auteur s’ingénie à brouiller les frontières entre les instances énonciatives de l’acteur et du narrateur, et pour faire tenir à des personnages disqualifiés d’avance, tels que Sensualité, Abus ou Vaine Espérance, des discours dont la rhétorique moralisante ou didactique en fait oublier le message. Bref, nous pensons que si F. Duval ne devait retenir qu’une des qualités de ce poème complexe, il choisirait sans hésiter «l’art du contre-pied» 13 dans lequel l’ambiguïté ne concerne pas la leçon que le rhétoriqueur entend nous donner, mais le jeu qu’il met en place pour faire avancer cette expérience hautement morale. Dans la deuxième partie de l’introduction, F. Duval énonce d’abord les principes et les critères suivis pour l’établissement du texte. Il décrit et compare minutieusement les différents témoins du Séjour: deux manuscrits et trois éditions anciennes. Il aboutit à un stemma à deux branches qui rend difficile le choix entre les deux manuscrits subsistants; il tranche en faveur du témoin A, Paris BNF, fr. 12783 qui, en plus d’être une copie de l’exemplaire de présentation offert à Charles viii, se présente comme quelque peu supérieur au manuscrit B, Paris BNF, fr. 1196. De façon très claire, il expose les principes d’édition (règles de transcription; établissement du texte fidèle autant que possible à A; présentation des corrections, des variantes et des leçons rejetées) qu’il appliquera dans le texte de façon exemplaire. Il examine ensuite la langue de son manuscrit de base qui ne comporte aucune empreinte dialectale particulière et «donne un bon exemple de l’état de la langue à l’extrême fin du xv e siècle, telle qu’elle se pratiquait à la cour et dans les compositions poético-savantes». L’éditeur complète enfin cette étape linguistique par une étude très utile de la versification et donne quelques pistes pour l’analyse des voix et fonctions poétiques de ce prosimètre. Enfin l’introduction s’achève avec la traditionnelle analyse linéaire ou résumé de l’œuvre qui suivra immédiatement. L’apparat critique se complète de trois autres outils: les notes critiques, le glossaire et l’index. Pour en apprécier leur validité et la qualité du texte édité, nous devrions procéder à une lecture et un contrôle systématiques de l’ensemble, ce qui n’est pas possible dans les limites d’un CR; deux passages, arbitrairement choisis (III.2 et III.v) suffiront à illustrer notre propos. Relevons pour commencer la richesse du glossaire qui répond de façon satisfaisante à presque toutes les questions qui lui sont posées. Mais on peut se demander par exemple pourquoi le terme de licterature (I.1.4 et IV.ix.195) n’y figure pas: il n’a pas, à l’époque, le sens que nous lui donnons aujourd’hui, mais désigne tout ce qui est écrit, l’ensemble des connaissances. Toujours dans le glossaire, le lecteur appréciera les compléments critiques 11 Le séjour d’Honneur, IV.xxvi.47. 12 Le séjour d’Honneur, p. 29. 13 Le séjour d’Honneur, p. 51. 276 Besprechungen - Comptes rendus donnés entre parenthèses, qui signalent les néologismes et les analyses dans les différents outils de référence; ceux-ci peuvent se révéler utiles lorsqu’on travaille les œuvres des Grands Rhétoriqueurs. Les notes critiques présentent quelques pistes d’analyse et des commentaires fort intéressants de telle sorte que très égoïstement, nous aurions aimé que F. Duval nous en offre davantage. L’index enfin se présente comme l’instrument le moins abouti, même s’il est vrai que l’éditeur fait un travail remarquable en identifiant tous les contemporains cités par Octovien; notamment pour un public d’étudiants, il aurait été utile de fournir quelques précisions en ce qui concerne les figures mythologiques et certains autres personnages comme: Saturne, Pluton, Neptunus, Tulle, Boëce Le Romain, Senecque. Ainsi, nous relevons parmi les personnifications, à l’entrée Cas Fatal: «frère de Fortune», alors qu’il est dit aux vers III.v. 11119-120: «Frere et mary par naturel edict / De Fortunë». L’indication est non seulement incomplète, elle n’offre (mais cela n’est pas le but de l’index) aucun élément permettant de cerner la personnification et sa fonction. Ceci dit, l’édition s’en sort avec tous les honneurs lors de ce sondage! Nous en voulons pour preuve la comparaison de ces mêmes extraits avec l’édition de J. A. James, comparaison facilitée par la concordance entre les deux éditions que F. Duval propose dans son volume 14 . Il suffit d’une lecture des lignes 4828 aux lignes 5050 de l’édition américaine pour apprécier à sa juste valeur la nouvelle édition. J. A. James mélange ses rares notes critiques et ses variantes, son glossaire est lacunaire (par exemple: entretiennement (l. 4828); clore (l. 4835); discourir (l. 4855) relevés par F. Duval, sont absents), son index inexistant, sa ponctuation induit en erreur et rend le texte difficile d’accès. Contrairement à F. Duval, il n’interprète pas les erreurs de son manuscrit de base et ne s’engage à aucun moment à corriger ou à compléter son texte en fonction des autres témoins, et nous ne parlons pas des erreurs de lecture 15 ! Nous ne pouvons que remercier F. Duval de nous offrir enfin une édition fiable d’un texte-clé au passage du Moyen Age à la Renaissance. C’est avec un plaisir renouvelé que le lecteur suivra désormais Octovien de Saint-Gelais sur les chemins difficiles qui conduisent au Séjour d’Honneur. M. Canal H Marie-Claude De Crécy (ed.): Jehan Wauquelin, La belle Hélène de Constantinople. Mise en prose d’une chanson de geste. Édition critique, Genève (Droz) 2002, 661 p. (Textes littéraires français 547) Im 15. Jahrhundert entstand generell und ganz speziell am Hof der großen Herzöge von Burgund (1363-1477), insbesondere zur Zeit Philipps des Guten (1419-67), eine äußerst große Anzahl an Prosafassungen von zeitlich vorangehenden Versdichtungen. Auch das hier anzuzeigende Werk Jean Wauquelins ist eine dieser zahlreichen Nachgestaltungen. Es entstand, wie man im Prolog erfährt, im Jahre 1448 «selon le contenu d’un petit livret rimé» (14). Diese Vorlage ist eine von einem anonymen Autor im 14. Jahrhundert geschriebene, 15500 Verse umfassende chanson de geste 1 . Inhaltlich geht es bei Wauquelins in 153 jeweils mit einer Überschrift versehenen Kapitel gegliederten Roman, der zur Gruppe der «romans d’action» (LXII) gehört, um die «ystoire 14 F. Duval ne présente pas une bibliographie sommaire ni sur Octovien ni sur le Séjour; à ce sujet, consulter l’article: «Les sources du Séjour d’Honneur d’Octavien de Saint-Gelais», R 121 (2003): 164-91. 15 L’unique intérêt que garde encore cette édition résulte de la reproduction de certaines des enluminures du manuscrit A, BNF. fr. 12783, qui font cruellement défaut à l’édition de F. Duval. 1 Der Text dieses in drei Manuskripten überlieferten Epos wurde ediert von C. Roussel, La Belle Hélène de Constantionple, chanson du XIV e siècle, Genève, 1995 (Textes littéraires français 454). 277 Besprechungen - Comptes rendus de Helayne, mere de saint Martin, evesque de Tours» (14) sowie die ihres Vaters, ihres Ehemannes, ihrer zwei Söhne Martin und Brice und einer großen Zahl weiterer Personen. Die Handlungsträger «vivent d’innombrables aventures qui, en trente-quatre ans, leur font parcourir des espaces immenses, à la recherche les uns des autres» (L). - Helena wird als Tochter des Kaisers Antonius von Konstantinopel und der Tochter des römischen Kaisers Richier, einer Nichte des Papstes Clemens, geboren. Nachdem ihre Mutter im Wochenbett gestorben ist, kümmert sich Antonius fürsorglich um seine schöne Tochter und verfällt sogar in Liebe zu ihr. Um sich vor dem inzestuösen Ansinnen ihres Vaters zu schützen, flieht Helena und gelangt zunächst nach Flandern, sodann nach England. Hier wird sie die Gemahlin des englischen Königs Heinrich, der dann aber vom Papst gegen eine Bedrohung durch die Sarrazenen zur Hilfe gerufen wird.Während seiner Abwesenheit gebiert Helena die beiden Söhne Martin und Brice. Da nun die englische Königsmutter danach trachtet, ihre Schwiegertochter und deren zwei Kinder zu töten, fliehen die drei und gelangen auf ihrer Irrfahrt in die verschiedensten Länder Europas. In der Zwischenzeit haben sich auch Kaiser Antonius und der englische König Heinrich gemeinsam daran begeben, Helena, Martin und Brice auf dem gesamten Kontinent zu suchen.Während ihrer gemeinsamen 34 Jahre dauernden Suche führen sie zahlreiche Kriege gegen die Ungläubigen, die nach erlittener Niederlage zum Christentum übertreten. Die Handlung endet damit, daß alle Personen sich wiederfinden; Heinrich und Helena bleiben in Rom, wo sie auch sterben und bestattet werden. Über den Autor dieser Prosafassung sind wir recht gut aus Jehan Wauquelins eigenen Werken sowie aus anderen Quellen informiert. Wauquelin wird zu Beginn des 15. Jahrhunderts in der Picardie geboren, wo er auch eine Ausbildung als ‘clerc’ erhält. Noch vor 1428 läßt er sich in Mons (Hennegau) nieder und heiratet dort nach dem Tod seiner ersten Frau zum zweiten Mal. Aus dieser Ehe geht ein Sohn hervor, der zum Zeitpunkt von Wauquelins Tod (1452) noch minderjährig ist. - Die literarische Schaffensperiode des Dichters ist auf die Zeit von 1440 bis 1452 zu datieren, wobei er ab 1445 im Dienst des burgundischen Herzogs Philipps des Guten tätig ist. Angesichts des nur kurzen Zeitraums von 12 Jahren literarischer Tätigkeit ist man nun fürwahr «perplexe devant la somme de travail» und der «importance de cette production» (XXXVI). In dieser knappen Zeit erstellte Wauquelin, um nur einige seiner Werke anzuführen, die Übersetzungen aus dem Lateinischen der Historia regum Brittaniae des Geoffroy de Monmouth, der Annales historiae illustrium principum Hannoniae sowie der Chronica ducum Lotharingie et Brabantiae; außerdem schrieb er die Prosaversionen von Philippe de Remys La Manekine, des Girart de Roussillon, der Histoire d’Alexandre und schließlich der Belle Hélène de Constantinople. Dieses letztgenannte Werk ist in nur einer einzigen 188 Folios umfassenden Handschrift (Bibl. Royale Brüssel 9967) erhalten. Dabei handelt es sich um ein «manuscrit luxueux» (III), dem 25 von Loyset Liédet im Jahre 1467 geschaffene Miniaturen beigefügt sind. Die Handschrift ist, was den sprachlichen Aspekt angeht, gekennzeichnet durch «les caractères généraux de la scripta du moyen français auxquels se mêlent des traits plus particuliers qui rattachent la copie aux domaines du Nord» (CIII). Es kann mit Sicherheit ausgeschlossen werden, daß Wauquelin selbst das Manuskript erstellt hat. Die Frage nach dem Kopisten und dem Datum der Handschrift muß allerdings unbeantwortet bleiben, da wir darüber keine Informationen besitzen. Dieses Werk Wauquelins war bislang noch nicht in einer textkritischen Edition zugänglich gemacht worden (vielleicht hat man vor dessen großem Umfang zurückgeschreckt) 2 ; deshalb ist es nur zu begrüßen, daß M.-C. de Crécy mit dem hier anzuzuzeigenden Werk diese Forschungslücke schließt. 2 Wauquelins Prosafassung der chanson de geste ist nicht zu verwechseln mit einer sogenannten «version anonyme» (XIX), in der das Epos in prosaischer Kurzfassung geboten wird und die auch mehrfach gedruckt wurde (cf. XX-XXI). 278 Besprechungen - Comptes rendus Dabei konnte sie sich bei der Erstellung der Edition, da es sich bei der Handschrift um «un manuscrit . . . très soigné» (CLXXIV) handelt, im wesentlichen - aber das ist eine große Leistung! - darauf beschränken, den Text zu transkribieren. Und diese Transkription ist in mustergültiger Weise und vollkommen fehlerfrei durchgeführt worden. Nur an einigen wenigen Stellen hat die Editorin Korrekturen am Manuskript vorgenommenen, diese im textkritischen Apparat angezeigt und begründet. Auch hier ist zu sagen, daß jede durchgeführte Korrektur absolut überzeugend ist. Der Edition geht eine sehr umfangreiche, äußerst informative Einleitung voran, die nur so von Fakten überbrodelt und die profunde Sachinformiertheit der Editorin dokumentiert (I-CLXXXI). Hier wird der Leser umfassend informiert über das Manuskript, den Autor, den Inhalt und die Sprache des Werkes. Und ganz besonders ausführlich - und diesen Abschnitt halte ich für besonders gelungen - wird Wauquelins Prosafassung mit der chanson de geste verglichen («Etude littéraire» XLIX-CII). Dort wird aufgezeigt, daß der Prosadichter zwar kaum Änderungen am Handlungsverlauf seiner Quelle vornimmt, diese aber aus dem «souci de faire bref» (LXVIII) einerseits kürzt, andererseits aber auch aus dem «souci de vérité» (LXXVIII) als «narrateur omniscient» (LXXX) mit Erklärungen und Kommentaren anreichert und daß der zentrale Unterschied zwischen Vers- und Prosaversion darin liegt, daß es Wauquelin darum geht, sein Werk in eine «atmosphère édifiante» einzukleiden und damit allen um ihr Seelenheil bemühten Menschen ein Exempel zu liefern. In diesem Zusammenhang eine Anmerkung: Angesichts verblüffender Parallelen zwischen der Vie de St-Alexis und der Belle Hélène stellt sich die Frage nach einer Benutzung der Heiligenvita für den Text über Helena. Wie die Suche nach Helena umfaßt auch das irdische Leben des hl.Alexius 34 Jahre; wie letzterer nach seiner Rückkehr von Edessa nach Rom unter den Treppenstufen des elterlichen Hauses seine Bleibe findet, lebt Helena in Rom unter den Stufen des päpstlichen Palastes. Der Edition folgen - für die Länge des Textes - recht kurz geratene «Notes» (403-72), in denen sachkundige Kommentare zu sprachlichen Fragen und besonders ausführlich zum historischen und religiösen Hintergrund (z. B. 404-5, 407-8, 419-21, 421-2, 423-4, 452-3, 463 u. a.) geboten werden, ein «Index des noms propres» (473-95), ein mit großer Gründlichkeit erstelltes «Glossaire» (497-616) sowie eine umfassende, nach thematischen Aspekten gegliederte «Bibliographie» (617-59). A. Arens H Adolf Tobler, Erhard Lommatzsch, Altfranzösisches Wörterbuch. Adolf Toblers nachgelassene Materialien, bearbeitet und herausgegeben von Erhard Lommatzsch, weitergeführt von Hans Helmut Christmann, vollendet von Richard Baum und Willi Hirdt, unter Mitwirkung von Brigitte Frey, 92. Lieferung, Fünfte und letzte Lieferung des XI. Bandes (vonjement - zure), Wiesbaden (Franz Steiner Verlag) 2002, col. 769-938. Ein Meilenstein in der Geschichte der historischen Lexikographie des Französischen: das letzte Textfaszikel des Tobler-Lommatzsch 1 ist erschienen! Nach der bewegten Geschichte des Wörterbuches in den letzten Jahren 2 halte ich als dessen täglicher Benutzer und bekennender Liebhaber diese Lieferung ungeachtet der kleinen Verzögerung 3 mit einer gewissen Erleichterung und vor allem mit großer Dankbarkeit den Bearbeitern gegenüber in 1 Eine abschließende Lieferung steht noch aus, die die Gesamtbibliographie zum Wörterbuch, ein Nachwort sowie möglicherweise noch einige Nachträge enthalten wird. 2 Vgl. zuletzt meine Anzeige hier 56: 316-18. 3 Der Verlag hatte das Erscheinen etwas voreilig schon für 1997 angekündigt. 279 Besprechungen - Comptes rendus Händen. Diese Dankbarkeit wächst vor dem Hintergrund, daß sie die Vollendung dieses großen Werkes - ebenso wie schon vor ihnen Hans Helmut Christmann - wohl weniger einer inneren Neigung als Lexikographen folgend, sondern vielmehr aus Verpflichtung dem Ganzen und seinen Vätern gegenüber auf sich genommen haben. Es ist hier nicht der Ort, um das Lied vom harten und trockenen Brot des Lexikographen anzustimmen, vielmehr will ich dem Respekt und der Nachsichtigkeit für die Kollegen das Wort reden, die diese Kärrnerarbeit auf sich genommen haben. In diesem Sinne wollen sich auch die folgenden Ausführungen verstanden wissen, die - obschon mitunter kritisch - nicht beckmesserisch sein wollen und der Konstruktivität verpflichtet sind. Vielleicht läßt sich die eine oder andere kleine Anregung noch in eventuellen Nachträgen unterbringen. Die Ausrichtung an der Gesamtanlage des Wörterbuches ist unverkennbar, betrachtet man etwa einen Artikel wie vuit ‘leer’, der mit fast zehn Spalten schon monographischen Umfang annimmt und durch feinste Differenzierungen - bis hin zu ‘leer (von einem unbeschrifteten Siegel)’ 821,23 (sicher eher enzyklopädisch als sprachwissenschaftlich gerechtfertigt) - gekennzeichnet ist. Die Liebe zum semantischen Detail verrät auch ein Artikel wie ydoine, wo für fünf Belege vier Bedeutungen angesetzt sind, während etwa der DEAF für dasselbe Wort mit einer Bedeutung auszukommen glaubt (ähnlich ymage etc.). Erkennbar sind einmal mehr für die Lexikographie neu erschlossene Materialien, vgl. yeodene aufgrund eines Textexzerptes aus der Romania, zud, zud oest und zudside aus MantouVoc, etc.; sehr willkommen sind auch enzyklopädische Informationen wie etwa zu Saint Vou(t) de Luques (786,34) mit Angaben zur weiterführenden Literatur. Einige Neuerungen sind nicht zu übersehen, deren sympathischste mir der lateinische metalexikographische Kommentar in 818,25 ist, da es der Wissenschaftlichkeit ja in keiner Weise abträglich ist, wenn hie und da einmal hinter den Materialien der Mensch bei der Arbeit erkennbar wird. Neu ist die Idee, verschiedene Wörter in einem Artikel zu behandeln, vgl. voutor, wo im Eingangsparagraphen auf FEW 14,647a (lt. vultur afr. voutre) und ib. 647b (lt. vulturius afr. voutoir) verwiesen wird; ebenso ware ‘Zeug, Kram, Klamotten’ (zu mndl. ware, FEW 17,525a) und ware ‘Garantie’ (zu germ. *warôn, FEW 17,533b). In Zeile 838,21 findet sich unter wange ‘Gartengerät’ ein Verweis «vgl. vëoge ‘Holzmesser, langstielige Hippe’». Hier handelt es sich offensichtlich um einen onomasiologischen Vergleich, denn etymologisch haben beide Wörter nichts miteinander zu tun. 842,46 folgt unter warison nach dem Verweis auf garison der unkonventionelle Kommentar: «Die Form mit werscheint bevorzugt mit der Bedtg. ‘champ garni de sa récolte’». Dabei ist es wohl weniger die Form, die die Bedeutung an sich zieht, als vielmehr warison die dialektale Graphie der Gegenden, in denen diese Bedeutung belegt ist. Der anschließende Absatz, in dem der einzige Beleg gegeben wird, beginnt statt mit der an dieser Stelle üblichen Definition mit dem Hinweis «Beispiel: ». Ähnlich überraschend steht 798,12 unter vuel eingangs des ersten Belegabsatzes statt der Definition der Hinweis: «ältester Beleg». Zur Typographie: Die im TL gepflegte gute Gewohnheit, bei mangelnder Texttoilette einer Ausgabe nachzubessern, wurde teilweise aufgegeben, vgl. etwa 871,34-36: Gyres l. Gyrés, bonte l. bonté, ja l. Ja, mauves l. mauvés, n’eust l. n’eüst, pourpense l. pourpensé, corne l. corné, et le l. Et le, atourne l. atourné. Die Verwendung diakritischer Zeichen wird unterschiedlich gehandhabt, vgl. 813,16 peüst gegenüber 818,43 pëust, wobei es sich um denselben Beleg handelt (Noomen- Fabl n°10,84, Ag.: peüst). Französische Anführungszeichen werden geöffnet, ohne geschlossen zu werden (800,30; 802,16; 817,1; 853,42; et passim), oder werden geschlossen, ohne geöffnet worden zu sein (799,49; 800,29; 801,42; et passim). Hier scheinen es die Bearbeiter mitunter an der letzten Konsequenz mangeln gelassen zu haben. Zur Anschauung des zuletzt Gesagten sei ein Kontext (unter wissier 859,47s.) etwas näher betrachtet: Si manda Bretons et Normans. Çaus d’Orlenois et çaus del Mans. Al vent k’il n’orent pas estroit. Fist sigler à la mue droit Galies et barges et nés, Esnèques et dromons fiérés, Koges et busses et 280 Besprechungen - Comptes rendus wissiers, Et avoec, quan que fu mestiers. Die ersten beiden Verse tragen nicht unbedingt zum Verständnis oder zur Illustrierung des Wortes bei - das nur nebenbei, da Kontexte in der Regel eher zu kurz als zu lang geraten können; wenn man sie denn haben möchte, ist nach Normans statt des Punktes ein Komma zu setzen (ebenso zwei Verse weiter nach estroit). Aus der Ausgabe wurden Akzente übernommen, die für altfranzösische Texte heute unüblich sind und bislang im TL nicht verwendet wurden (fiérés, Esnèques). Schließlich bricht der Kontext mitten im Satz ab, wobei gerade jetzt aufgezählt wird, was alles transportiert wird: Vin, avainne, farine et pain, Et grans bacons ki furent sain, Grans pierieres et mangonniaus, Arbalestres et trebuskiaus. Ein Letztes zur Präsentation: Wenn eine Redewendung definiert wird, könnte man sie vorher anführen, ergänze etwa zu 871,15 ‘zu Lande und zu Wasser’ par yaue et par terre, zu 871,21 ‘(fig.) taktieren, lavieren’, ‘se tenir entre deux partis, en ménageant l’un et l’autre’ nager entre deux yaues, etc., vgl. dagegen besser 871,33 corner l’yaue ‘zu Tisch rufen’. Bei einem Großteil der mit w- und ybeginnenden Wörtern handelt es sich um Nachtragsmaterialien zu Wörtern, die bereits unter g, h, i und j behandelt sind. Es sei am Rande die Frage erlaubt, ob es wörterbuchtechnisch gesehen ein glücklicher Einfall war, nun die Nomenklatur zu verdoppeln, dadurch den Nachtragscharakter zu neutralisieren und die frühere Lemmatisierungspraxis ad absurdum zu führen. Der normale Weg wäre gewesen, es bei den bloßen Verweisen zu belassen und die Nachträge als Addenda zu publizieren. Aber das, wie gesagt, nur am Rande. Bei der nun gewählten Praxis bedurfte es einer gewissen Umsicht, um das Verweissystem möglichst vollständig zu gestalten. Erfreulicherweise wurde hier der DEAF miteinbezogen, jedoch überraschend lückenhaft: den 61 auf den DEAF gegebenen Verweisen stehen 113 gegenüber, die nachzutragen sind. Ich habe dies unten im Rahmen der Anmerkungen getan, um dem Eindruck entgegenzuwirken, zu den betreffenden Wörtern sei im DEAF nichts zu finden. Der Selbstbeschränkung zum Opfer fiel leider auch MöhrenGuai (in: MedRom 24, 2000, 5-81), eine Studie, die just nach Fertigstellung des Buchstaben G im DEAF in Angriff genommen wurde und die Erfahrungen mit den anlautenden g-, gu- und waufbereitet. Eine Besprechung hat nicht die Aufgabe, die Arbeit neu zu machen, vielmehr soll das Geleistete gewürdigt werden. Ich breche daher hier ab mit der Feststellung, daß manche Bedenken und Unzufriedenheiten angesichts der Art und Weise, mit der diese Lieferung erstellt wurde, in keinem Verhältnis stehen zu der Genugtuung, die ich empfinde in Anbetracht des nun vollständigen Gesamtwerkes, von welchem die zuletzt zurückgelegte Strecke des Alphabets ja nur ein gutes Prozent ausmacht. Das Altfranzösische, seine Leser und Bearbeiter verfügen nun neben dem Godefroy über ein weiteres abgeschlossenes Wörterbuch, das dem älteren Pendant in etlichen Punkten überlegen ist. Einige Einzelbemerkungen 4 : 774,44 *vosiier: der Beleg aus AalmaR 13496 ist just der in DC 8,379b als «Gloss. Lat. Gall. Sangerm.» zitierte; - 775,1: l. Godefroy VIII 305c; - 777,16: 26,21 l. 6,21; - 781,41: vesquit l. vesquid; - 782,9: voulencau l. vouleneau; - 782,14: durch den Verweis auf vomisseüre wird man nur auf Gdf 8,304b weiterverwiesen, wo es jedoch keine Formen auf -ture gibt; besser gleich auf Gdf 8,304c vomiture verweisen und den von Gilles Roques in seiner TL-Besprechung RLiR 59, 1995, 576 angeführten Beleg aus OvMorB X 535 ergänzen; - 782,15: *vous mit «? » anstelle einer Definition, mit der 4 Denke niemand, das hier Gesagte sei auch nur annähernd exhaustiv. Einige Anmerkungen hat mir freundlicherweise Takeshi Matsumura mitgeteilt. Sie sind in der Folge durch [T. M.] gekennzeichnet. - Die hier verwendeten Sigel sind die des DEAF. Die aktuelle, frei konsultierbare Version dessen Bibliographie mit Konkordanzen zu TL findet sich unter www.rzuser.uni-heidelberg.de/ ~dx9/ bibl/ bibl.htm im Internet. Auf diesem Weg können nahezu alle TL-Materialien datiert und lokalisiert werden. 281 Besprechungen - Comptes rendus Ergänzung: Tobler vermutet ‘Besatz’, Salverda de Grave ‘couverture voûtée’; einziger Beleg ist EneasS 2 7572, wo im Vorfeld eine ausführliche Beschreibung der Grabstätte Camilles gegeben wird, die von einer mit Ziselierarbeiten geschmückten Mauer umgeben ist, sodann heißt es Desor avoit vols d’un ivoire. Vgl. G. Paris, R 21,290, Besprechung von EneasS 1 , der keinen rechten Sinn in dem Vers erkennen mochte und als gute Lesart die Var. vorschlug: Desor aveit vols un civoire, was jedoch den Beleg der Basishandschrift nicht aufhebt; vols ist hier Plural zu vout im Sinne von ‘Votivbild’, ivoire bedeutet ‘Kunstwerk aus Elfenbein’, vgl. DEAF I ivoire; der Beleg ist Sp. 787 unter vout zu stellen; - 782,51: die Belege unter ‘gewölbt’ sind m. E. zu vout 788,7 zu stellen, da das finale -s jeweils durch den Plural bedingt ist; - 784,3: wie ist der Verweis «vgl. voltu, Godefroy VIII 302b und voltu, eb.» zu verstehen? kein Artikel voltu in TL 11,760; - 784,30: volsor und Var. sind von vousure zu trennen; - 784,39: im Kontext zu ThomKentF 1028 fehlt der entscheidende, das Wort enthaltende Vers De quivere gete[i]z i ot une vousure; - 785,17: l. Godefroy VIII 298a; - 785,41: die Belege aus CommPsia 1 G 2 sind unter 786,28 ‘Antlitz Gottes’ zu stellen; - 786,6: im Kontext zu MirNDChartrK fehlt der entscheidende Vers Dou voult et des cheveus horrible; - 787,34: ‘Abbild aus Wachs . . .’ stimmt als Definition so wohl nicht für alle Belege, vgl. in den Kontexten D’ardille fet volz et de cire, vox de cire, etc.; - 787,51: der Beleg aus BenTroieC 6482 enthält voutiz, ist unter vout zu streichen und nach 792,27 zu voutiz zu stellen [T. M.]; - 790,12: ‘Umdrehung’ bedeutet ‘Rotation um die eigene Achse’, was hier sicher nicht gemeint ist; - 790,16: 300b l. 299c; - 790,17 vouter: in diesem Artikel sind die Belege für das Partizip Perfekt - völlig zu recht - unter ‘wölben’ subsumiert. Warum wurden 782,21 vous als «pc. pf. adj.» und 788,5 vout als «adj.» von voudre (781,36) getrennt? ; - 790,19: der Verweis auf FEW 14,619b volvere ist zu streichen; - 790,44: der Beleg ist leichter zugänglich in AlexVenL 10490; - 790,49: s’eniitat ist zwar paläographisch als Lesart denkbar, doch sehe ich keinen Anhaltspunkt für ein derartiges Wort im Afr.; - 791,3 vouti: ergänze die Belege 2. Vt. 13. Jh. CheviiEspF 1124 archons vautis und MaugisV 1202 Var. Hs. 4. Vt. 13. Jh. selle votie (verwendet sonst nur für Räume, Füße und Schilde); - 791,36: der Beleg voltee aus MahomL ist Sp. 790 unter vouter zu stellen; - 792,26s.: die Differenzierung der Verwendungen ist zu begrüßen, hätte auch den Artikeln vous, vousu und vouter gut zu Gesicht gestanden; - 793,24: der Beleg aus Ren γ F 2 16962 ist zu streichen: er enthält voutez und ist bereits 790,36 zitiert [T. M.]; - 796,7: lies - gegen die Ag. - ramise, vgl. ib. 1691 remise; - ebd.: warum soll das Pferd nach dem Bad schmutzig sein? Das erscheint vom Ablauf des Geschehens nicht sinnvoll und paßt auch nicht in das semantische Spektrum von voutrer; - 796,13s.: falsch unter «refl.» eingeordnet sind die Belege aus IpH, MarieLaustW 2 , YderG und GastPhébChasseT 44,48; - 797,12 wird von voutrillier schlicht auf ventrillier verwiesen, wiewohl ich VRom 51,287 (Besprechung TL) darauf hingewiesen hatte, daß hier Vertreter zweier etymologischer Familien zusammengelegt sind, die nichts miteinander zu tun haben; - 802,19: mauvès [l. mauvés] miel aus Méon 2,202,2; 3; 7 entspricht Pères12L 6441; 6442; 6446; dort liest man bei den ersten beiden Belege statt miel mers ‘marchandise’, beim dritten si. Die Belege sind mit Sicherheit unter vuel zu streichen [T. M.]; - 805,3: widence, für welches kein Beleg gegeben wird (s. z. B. PelVieS 12079 Var.), ist eher zu vuidance (804,17) als zu vuidenge zu stellen; - 806,35: mir ist unklar, warum die Verbform aus HornP 4396 unter vuidëor m. steht; sie findet sich auch 809,31 unter vuidier unter ‘räumen, verlassen’, was wiederum nicht zu der für den Beleg gegebenen Bedeutung ‘leeren, plündern’ paßt; - 807,48-808,7: die drei Belege aus MirNDChartrK sind zu streichen: bei den ersten beiden handelt es sich um ein und denselben, der auch - zu Recht - 818,41 unter vuier steht; dorthin gehört auch der dritte; - 811,30: erstaunlich die grammatikalische Kategorie «adj. pass.» für einen Partizip-Beleg; - 811,41: der Beleg aus RouH III 1576 ist unter «trans. vuidier la sele . . . ‘aus dem Sattel geworfen werden’» zu streichen; die gleiche Stelle steht mit der Variante voier 282 Besprechungen - Comptes rendus 818,51 unter vuier «intr. ‘leer werden’» mit explizitem Kommentar; - 812,25: die Bedeutung ‘vom Pferd werfen, stoßen’ ist zu streichen, der Beleg ist zu 817,47 ‘ins Leere treffen’ zu stellen; - 813,7: entre l. entra [= SegrMoine 2 N 419]; - 813,23: setze Maiz recte; - 814,19- 27: lieber nach CoincyI20K zitieren, dort auch Tremata auf eüst, aït, etc.; - 814,46: der Beleg aus PeanGat ist zu den reflexiven Formen 816,36s. zu stellen; - 816,35: streiche [vuidier de]; - 819,13: der Eintrag vuingnier mit Verweis auf hognier ist zu streichen, cf. DEAF G 1614,28 und H 536,23; das Wort ist Variante zu guignier, richtig in TL 4,774,31; - 819,15: streiche den Verweis von vuiseuzeté auf oisoseté, wo diese Form nicht belegt ist; nur in Gdf 5,587b mit einem Beleg von 1495; - 819,48: der Beleg aus GeoffrParChronD ist zu streichen, er ist bereits 810,18 unter vuidier aufgenommen [T. M.]; - 820,2: der Beleg aus CligesF ist zu streichen, er ist bereits 808,11 unter vuidier aufgenommen [T. M.]; - 822,18: sous l. sons [T. M.]; - 825,41: les enfers l. ses enfers, cf. Vielliard/ Monfrin R 97,563 [T. M.]; - 829,30: vulgaument aus AalmaR 13582 ist 830,3s. zu den Adverbien zu stellen; - 830,3: ergänze als Erstbeleg JBelethOff 1 , chap. 69 f°34v°: Allors troveras coment l’en soloit ancienement lever a matines interpolato, scilicet in conticinio, sub intempestivo, in antelucano, que nos dison vulgaument matines anjornax [T. M.]; - 830,24 vymauve: DEAF G 1634,45, dort weitere Belege mit v- 5 ; - 830,34: es fehlt die Angabe der Textstelle, der Beleg stammt aus RecMédNovCirHi 1374; - 832,24: ca l. ça; - 833,4 wadel: DEAF G 413,14; - 833,24 wäer: DEAF G 1543,31; - 833,26 wafler: man hätte darauf hinweisen können, daß die Hapax-Nebenformen aus Gdf, für die dort ohne Autor und Titel nur auf Handschrift und Folio verwiesen wird, Varianten zu CoincyI39K 36 und 128 sind; - 833,26: waffler (nach dem FEW-Verweis) l. waffel; - 833,27: ergänze die Verweise auf vaflëor (TL 11,75,15) und vaflerie (TL 11,75,22), die zu derselben etymologischen Familie gehören (vgl. FEW 17,642b), und die besser unter wstünden; - 833,40: der Verweis auf vague wäre ausreichend gewesen, denn dort sind die beiden Belege aus Brut bereits aufgeführt; - 834,6 wagëure: DEAF G 31,29, dort weitere Belege mit w-; - der Verbesserungsvorschlag «terienetez (l. eterienetez? )» ist abwegig: es handelt sich um eine Variante zu terrieneté ‘monde terrestre, affection terrestre’ (FEW 13 1 ,244a terra), Belege dazu in Gdf 7,695b; - 834,17 wagne: DEAF G 6,3; dort weitere Belege mit w-; - 834,43 waignart: DEAF G 46,25 mit weiteren Belgen mit w-; - 835,42 waineter: DEAF G 53,3; - 836,1 waisde: DEAF G 1529,31 mit zahlreichen Belegen mit w-; - 836,5: weddere und wedeur sind von wai(s)dier zu trennen, vgl. DEAF G 1532,14 und 44; - 837,7 waiver: DEAF G 42,28; - 837,13: ergänze den Verweis von waler auf galer (TL 4,68), wo die w- Belege abgearbeitet sind; - 837,13 walingre: DEAF G 281,53; - 837,19 walois: DEAF G 98,20; - 837,29 waloper: streiche den Verweis auf galoper, da dort keine Belege mit wstehen; DEAF G 104,18; - 837,33 wambison: DEAF G 108,37; - 838,27 wanïele ist wohl mit Breuer RigomerF 15580 Anm. doch eher waïnele zu lesen und zur Familie von gaïne zu stellen; - 839,8 wäon: DEAF H 147,27; - 839,14: 682 l. 683; - 839,21 waraingle: da es sich offenbar um ein Teil der Kampfausstattung eines Pferdes handelt, sei - unter allen Vorbehalten - an die sele garaine in AlexParA II 1418var. erinnert, wobei garain in DEAF G 1178,47 unter graindain als Variante zu gadrain ‘qui est originaire de Gadres’ behandelt wird; - 840,24 wardable: DEAF G 179,3; - 840,25 wardage: DEAF G 177,48; - 840,26 wardain: DEAF G 180,46, dort auch ein Beleg für die Graphie; - 840,38 wardecors: DEAF G 236,32; - 842,13 waret: DEAF G 132,42; - 842,17 und 21: l. DEAF G 146,10 und 13; - 842,24 waretter: DEAF G 134,25; - 842,31 warge: DEAF G 261,26 mit Korrektur zu der im FEW gegebenen Etymologie und richtiger Beurteilung des in TL 4,1585,2 fälschlich unter jargerie gestellten Beleges; der Ver- 5 In der Folge werden die zu ergänzenden DEAF-Verweise lediglich durch « » kenntlich gemacht. Vollständige Indices für DEAF G und H sind publiziert (1997 und 2000). 283 Besprechungen - Comptes rendus weis auf jargerie ist entsprechend zu modifizieren; - 843,9 warnesture: DEAF G 327,11; - 843,22 wart: die Verweise auf gart und jart sind nicht sehr hilfreich, da dort keine Belege stehen; solche nur in Gdf 4,638a unter jart (dieser Verweis fehlt); - 843,40 wason: DEAF G 349,50; - 843,41 waspail: DEAF G 351,44; - 843,48 wassen: ergänze den Verweis FEW 17,554a weizen; - 844,2: 351 l. 352; - 844,11 und 13: wastel ist alphabetisch vor wastelier zu stellen; - 844,13: DEAF G 362,17; - 844,27 waterganc: ergänze den Verweis FEW 17,548b; - 845,9 wati: ergänze die Verweise FEW 17,548b water und DEAF G 1536,11 guastrer; - 845,17 waucendree: ergänze den Verweis FEW 2 1 ,686b cinis; - 845,41 waucru: DEAF G 348,55; - 845,48: DEAF G 397,49; - 846,13: l. DEAF G 396f.; - 846,16 waudessour: DEAF G 415,33; - 846,36 waumon(n)é: DEAF G 405,19 mit ausführlicher Etymologiediskussion; - 847,12 wé: ergänze den Verweis auf den ausführlichen Artikel gué in DEAF G 1537,35; - 847,43: bei wein ‘Herbst’ hätte es nicht geschadet darauf hinzuweisen, daß es sich um eine Variante von gaïn handelt; - 848,41 welke: ergänze den Verweis FEW 21,262a, dort allerdings im Anschluß an Gdf fälschlich unter tortue; - 849,26: auc l. au; - 849,41 wenelaz: ergänze den Verweis FEW 22 1 ,15b unter raisonnement; - 849,47 werble etc.: DEAF G 1557,41; - 850,39 werpee: DEAF G 1567,34; - 850,41 werpicïon: DEAF G 1567,7; - 851,32 werreglacier etc.: DEAF G 789,26 und 790,13; - 851,35 werrier: DEAF G 1575,30 mit weiteren w-Belegen; - 851,42 wes: DEAF G 1543,10; - 851,49 wesde: DEAF G 1529,31; - 851,50 wesdier: DEAF G 1532,14; - 852,3 wespe: DEAF G 1587,43; - 852,4 wesseil: DEAF G 1589,24; - 852,7 wesseillier: DEAF G 1591,15; - 852,30: ergänze den Verweis auf DEAF G 1594,12, dort ausführliche Diskussion; - 852,46 wibet: DEAF G 1597,24; - 853,30 wïenage: DEAF G 1649,35 mit ausführlichem Kommentar ib. 1647,25; - 854,7 wigre: DEAF G 1678,25; - 854,32s.: verwende statt der Ag. Jeanroy/ Guy [1898] die Ag. Berger [1981], dort auch v.59 S’onne statt S’on ne, das keinen Sinn ergibt; - 856,3: ich bezweifle - nicht nur wegen der Verschiedenartigkeit der Formen -, daß quibous mit wihot identisch ist: Wäre es sinnvoll, - selbst im Ärger - Mohammed als Hahnrei zu beschimpfen? Vgl. in Taille1292G 18b Pierre Quibout, in PachnioTaille erklärt mit ‘welcher kocht, schwillt vor Erregung’, auch nicht wirklich überzeugend; - 856,51 wilecome: was im Grimm auch stehen mag, so ist willkommen doch in erster Linie Adjektiv. Der Passus «prädikativ, einem Adj. ähnlich» - mit dem übrigens eine neue Zeile beginnen müßte - ist an den Anfang zu stellen; bei den anderen Beispielen handelt es sich um elliptische Verwendungen; - 856,17: l. Godefroy VIII 333c; - 856,18s. heißt es unter wihote: «im FEW ab 13. Jahrh. angegeben, bei Godefroy Belege ab 15. Jahrh.», was nach implizierter Kritik an der Datierung des FEW klingt; dort wird jedoch deutlich auf JeuxPartL verwiesen, von TL selbst zitiert und in das 13. Jahrhundert zu datieren; - 856,28: l. FEW XVII 577a widuhoppa; - 857,35 wilekin: dort, wo man die Definition erwartet, steht: «FEW: ‘espèce de moule comestible’; Godefroy setzt ein Fragezeichen, zu einem Beleg»; es folgt das Textzitat, wobei a conte ront in a conteront geändert ist; soll dadurch eine sonst nicht belegte adverbiale Wendung hergestellt werden oder schlichtes Versehen? Die Angabe des Textes fehlt, es handelt sich um L’an des .vii. dames aus dem Jahre 1503; - 857,49 wimple: das Sigel «Alex.» steht in TL gemeinhin für AlexisP, Ende 11. Jh.; bei dem zitierten Text handelt es sich jedoch um Alexism 1 P, einen flandrischen Text - was die Graphie erklärt - aus dem 13. Jh., TL-Sigel: Alex. M; - 858,12 winder: DEAF G 1641,48; - 858,18 winegier steht an der Stelle, an der man Belege erwarten würde in recte-Schriftgrad, der ansonsten den zitierten Kontexten vorbehalten ist: «Ein Beleg bei Morlet», ohne daß man erführe, um welchen es sich handelt. Morlet 136 gibt in der Tat drei Belege: doc. 1253 ChRethelS 1,234,10; doc. 1310 RobertPorc 120,13; doc. 1356 RobertPorc 156,13; - 858,19 wingeron: ergänze den Verweis FEW 14,472 vinea; - 858,38 wingt: streiche den Verweis auf Ewald Kanzleisprache (dort auch nur ein Verweis), vgl. die ausführlichen Angaben unter vint; - 284 Besprechungen - Comptes rendus 858,39 winleke: DEAF G 1643,26; - 858,50 winse: DEAF G 1554,18; - 858,51 wiqeuse: DEAF G 1658,2; dort 1656,35s. ein neuer Vorschlag zur Etymologie; dort 1656,53s. auch ausführliche Begründung, warum für den in TL gegebenen Beleg die Bedeutung ‘bescheiden’ nicht zutreffen kann; - 859,7 wirfain: DEAF G 1390,3; - 859,17: «Keller Voc. Wace liest . . . » suggeriert einen editorischen Eingriff Kellers; dieser benutzte jedoch RouA, und dort steht wirewite; - 859,19: vire ist bereits ein eigener Artikel TL 11,526,17; dort mit Verweis auf Ziltener 37, der jetzt fehlt; - 859,24 wiris: die Lesart wird bestätigt durch ChansOxfS IV 12,3; ich wage jedoch zu bezweifeln, daß das Wort an lat. virilis anzuschließen ist, welches ansonsten erst 200 Jahre später ins Französische entlehnt ist; eine Graphie mit w- [wiris] wäre überraschend. Hauptsächlich aber scheint es mir semantische Schwierigkeiten zu geben. Die Frau spricht ihren Mann an: wenn ihr Freund jetzt da wäre, so versichert sie, würde dieser ihrem Mann vilonie antun, ihn also beleidigen oder ähnliches, da er, der Mann, eben wiris sei, also sicher nicht ‘männlich, mannhaft’; die Rede der Frau richtet sich erst wieder im Refrain an den dous ami; - 859,40 wischous (mit wiqeuse 858,51 zusammenzustellen): DEAF G 1658,2; - 859,45 wisquier: DEAF G 1659,39; - 860,10 witart: DEAF G 1673,5; - 860,28 wite: DEAF G 1669,40 mit ausführlichem Kommentar und etlichen Belegen; - 862,10: V e l. V c ; - 863,4: setze Komma nach lieus; - 863,6: crestïen és l. crestïenés; - 864,6: païs l. pars : espars ; 865,26 y: DEAF I 2,5; - 869,7: ya ‘jetzt’ als Variante zu ja ist fragwürdig und der Artikel zu streichen; vgl. die Anmerkung im DEAF unter ja; - 869,13 ÿa: DEAF I 5,9; - 869,22: der Artikel yacinthe ist wohl zu streichen: Berger 347 hat zwar die Form in seinem Glossar, gibt aber keinen Beleg. Der Beleg in Gdf für yaciet stammt aus dem 17. Jahrhundert; - 869,52: naturels l. naturelx; - 870,1: 7792 l. 7798; - 871,38: worauf bezieht sich «aigue chaude usw.»? ; - 874,23 yaume: DEAF H 320 mit mehreren y-Belegen; - 874,32 yautelle: DEAF I 6,5; - 874,44: der Verweis von yaveté auf aigueté ist zu streichen: einen entsprechenden Artikel gibt es nicht in TL 1,237; - 874,46 yaveux: ergänze die Definition ‘wässrig’; - 875,1 ybernage: der Verweis auf ivernage führt ins Leere, dort kein Beleg für ybernage; die einzigen älteren Belege für diese Form sind doc. 1407 Gdf 4,479a und [Dok. 1226] Inventar 17. Jh. ebd.; - 876,31 ycoine: DEAF I 8,43; - 876, 49 und 50: streiche die Akzente auf den Verweisen, ergänze die Verweise auf DEAF I 10,14 und 10,25; - 877,47 ydee: DEAF I 12,22; - 877,48: ydes: DEAF I 13,46; - 878,5 ydeur: DEAF H 488,41; - 878,6 ydïote: DEAF I 14,49, wo tatsächlich Belege für die Graphie gegeben werden; - 878,14 ydle: DEAF I 17,10; ist es sinnvoll, sechzehn weitgehend nichtssagende Belege aus AalmaR zu zitieren? ; - 880,34 ydoine: DEAF I 22,5; - 880,45: alar l. alai; 881,10 ydoire: DEAF I 18,18; - 881,40 ydolatrer und 41 ydolatrie DEAF I 20,17 und 20,38; - 881,48 ydous: DEAF H 490,25; H 816,45; - 882,3 ydre: DEAF I 23,38; - 882,20: nachdem der Kontext so ausführlich zitiert wird, ist unverständlich, wieso er mitten in dem erklärenden Halbsatz abbricht; - 882,22 ydroforbice: DEAF I 25,49; - 882,32 ydroforbie: DEAF I 25,7; - 882,46 ydroforbique: DEAF I 25,49; das Wort ist nicht von ydroforbie zu trennen; - 883,5 ydromance: DEAF I 26,44; - 883,14 ydromel: DEAF I 27,13; - 883,22 ydrope f.: DEAF I 28,6; - 883,31 ydrope adj.: DEAF I 27,33; - 883,38 ydropien: DEAF I 28,41; - 883,39 ydropique: DEAF I 29,6; - 884,1 ydropisie: DEAF I 31,32; - 884,15 yearn ist ohne Bedeutungsangabe und Beleg mit dem schieren Verweis auf AND etwas enigmatisch (es handelt sich um ‘Garn’ in einem Dok. 1358 in Rough 140). Typographisch bemerkenswert: AND hat das Wort als Zearn mit der Anmerkung: «The M. E. symbol ‹Z› is sometimes used by editors instead of ‹y›», die Ausgabe selbst hat zearn; - 884,17 yeble: DEAF I 33,43; - 884,28 yeke: DEAF I 35,10; - 884,48 yer: DEAF I 38,1; - 885,9 yere: DEAF I 45,1; - 885,39: de ol l. yeule de olive; 887,23: eb. IX 5 l. Bible XIII e siècle Q IX 5; der vorher zitierte Text ist Brun. Lat. Carm.; - 888,18 ygal: von der Bedeutung ‘weit, geräumig’, die semantisch isoliert ist, bin 285 Besprechungen - Comptes rendus ich nicht überzeugt; warum nicht einfach verstehen: ‘auf der anderen Seite lag der ebene Marktplatz’? ; - 891,21 ygnot: DEAF I 53,32; - 894,27 ylem: DEAF I 72,1; - 894,46 yleon: DEAF I 74,53; - 895,4 yles: DEAF I 72,30; - 895,11 und 15: yleuc und yllec sind zusammenzustellen, die angegebenen graphischen Varianten sind weitgehend identisch; DEAF I 81,30; - 895,28 yllier: ‘Seite, Weiche, Flanke’ paßt sicher nicht für den Beleg. Es ist die Rede von den blons ylliers sus les oreilles im Rahmen der Schönheitsbeschreibung einer Frau; man möchte also eine Übertragung auf die Art, wie die Haare gelegt sind, annehmen; - 895,37 ymage: DEAF I 89,27; die versammelten Materialien sind beachtlich, aber sind die eingangs gegebenen knapp 30 Glossar-Belege, davon gut die Hälfte aus AalmaR, wirklich hilfreich? ; - 902,15 ymagele, 16 ymager, 18 ymagerie, 29 ymagete und 36 ymaginaire: DEAF I 92,4, 94,24, 93,17, 92,20 und 96,15; - 902,50 ymaginatif, 903,9 ymagination, 904,33 ymaginative und 904,36 ymaginer: DEAF I 100,27, 99,6, 100,50 und 97,31; - 905,27 ymalve: DEAF G 1634,45; - 905,30 ymne: DEAF I 224,20; - 905,31: streiche den Verweis auf Berger 287, dort nur hymnier; - 905,32 ympotence: DEAF I 138,1; - 905,33 ynde: DEAF I 192,20; - 906,7 ynescochon: man hätte vielleicht erwähnen können, daß die ungewöhnliche Form in einer nicht publizierten Hs. des 16. Jh. steht, vgl. BraultBlazon S. XIX; - 906,43 yngremance: ergänze den Verweis auf nigremance TL 6,660; - 907,10 ynnorance: DEAF I 50,32; - 907,13 ynorer ist wohl zu streichen; ich sehe keinen Beleg mit yn-; - 907,16 ypericon: ergänze zu dem einen Beleg aus HMondB die aus MoamT II 3,2; SecrSecrPr 2 S 0 f°108v°b; 110r°b; GlGuillI 164 und GrantHerbC 241 6 ; - 907,45: hypocrisis: hinpocr, hipocr l. hinpocrisis: hipocrisie; - 907,49: a nule l. avule, cf. G. Roques ZrP 94,161; - 909,33: nachdem ypocrisie und ypocrite aufgenommen sind, hätte man auch noch auf ypocriter in DeschQ 6,129,14 hinweisen können; - 910,20 wird auf epidemie verwiesen; die beiden Belege, die in dieser Form in TL 3,741 gegeben werden, sind zu korrigieren, die Hs. hat jeweils epidimie, der Erstbeleg für die moderne Graphie ist anderswo zu suchen [T. M.]; - 910,46 yraistre: yrascue p. p. f. sg. ist wohl eher der transitiven als der reflexiven Verwendung des Verbs zuzuordnen; - 911,1: kursiviere in kümmert; - 911,3: kursiviere in Tristan de Nanteuil; - 919,1 ysope: Isopus: dédoublé en is, ys, herba et is, gupillon wird als - nicht wirklich verständliches - Zitat aus GlConchR 4659 gegeben. Tatsächlich ist «dédoublé en» eine Erläuterung des Herausgebers, das Glossar hat zwei Einträge: Isopus: ysope, herba und Isopus: gupillon; - 919,47: der Beleg aus ComtePoitM steht mit identischem Kommentar bereits in TL 4,1476,24 [T. M.]; - 920,8 und 9: stelle ysopé vor ysopier; - 921,20; 23; 28 und 32: die «Regieanweisungen» des Hg. in den Klammern sind zu kursivieren; - 921,34: nicht issir sondern issir du sens bedeutet ‘den Verstand verlieren’; - 923,11 yssue: hier zeigt sich einmal mehr die Unzulänglichkeit der Praxis, Belege aus Glossaren (hier aus AalmaR) definitionslos wiederzugeben: keiner der beiden Belege gehört zu einer der drei folgenden Bedeutungen; - 924,17: ersetze FEW 1,45b durch FEW 24,229b; - 928,52: hibernaculum . . . li vel: maison yvernal macht den Text unverständlich; l. hibernaculum, -li vel hibernum, -ni: maison yvernal; - 930,28: novelez l. nouelez, Irrtum bereits in der Ag. [T. M.]; - 930,31 und 35: ivoire mit ‘vollkommen’ bzw. ‘strahlend weiß’ zu definieren (auch und gerade in Vergleichen) ist nachgerade absurd; - 931,21: der Beleg (aus ChaceOisi 2 H) steht bereits in TL 4,1510,23 (aus TilChaceOis) [T. M.]; - 933,14 zantique: Belege in MahArE 150,35, 151,8 und 151,10; - 933,23 zatin: ergänze den Verweis auf satin TL 9,197; - 933,39: ergänze einen Artikel zeume ‘Zeugma’ mit dem Beleg aus AalmaR 13664 (warum nicht aufgenommen, wo doch zodiaque aus AalmaR 13672 in 935,24 da ist? ); - 936,47 zone: es ist von nur zwei alten Belegen die Rede, denen freilich die aus PetPhilT 934 und 935 ( AND 889b, auf das 936,42 verwiesen wird) und aus 6 Für die restlichen Artikel des Faszikels, die Ergänzungen zu i-Artikeln darstellen, s. für zusätzliche Belege DEAF Fasz. I3/ J1 [im Druck]. 286 Besprechungen - Comptes rendus OvMorB I 243 (937,10s. selbst zitiert) hinzuzufügen sind; weitere Belege in IntrAstrD IV 15; 16; 17; V 1; etc.; - 937,43: der Beleg aus YvainF steht bereits in TL 2,829,42 [T. M.]; - 937,50 zote ist zu streichen: ChiproisR 150, woraus Gdf den Beleg hat, entspricht Chron- TemplTyrM 34,6 rote, vgl. dazu den ausführlichen Hinweis im Glossar [T. M.]. Abschließend noch einige Anmerkungen und Ergänzungen zum gesamten elften Band: zu 6,27 uef als Minimalwert zur Verstärkung der Verneinung, ergänze den Letztbeleg oeuf pelé aus 1342 RenContrR 40716; - 9,13 ueil: ergänze die biblische Wendung ueil por ueil, dent por dent 1. H. 13. Jh. SermJos 1 H 14,7; - 21,36 uile: ergänze als Erstbelege 1. Drittel 12. Jh. LapidffS 266; 793; 908 7 ; - 34,17 ulle: greift ohne Rückverweis den Artikel aus 4,1226 auf, ebenfalls mit «? » statt einer Definition; 34,18: IV 331c l. IV 531c; - 38,26 umble: ergänze als Erstbeleg humle LapidffS 279; 43,47 umile: ergänze als Beleg für das Adj. humile aus OvMorB X 2919; - 55,50 unter unir: ergänze zu dem einzigen Beleg für ‘eben, flach’ 1316 MaillartR 5625 la Biausse est large et honnie; - 57,21 université: ergänze zu ‘Allgemeinheit’ den Beleg doc. 1283 BoüardArchAng 2,286,1; ergänze zu ‘Universität’ ca. 1270 PAbernRichR 507; 574; M 820 Oxenfort, l’universeté; 1274 GrChronP 4,81; - 66,6 usure: ergänze als Erstbeleg 2. Vt. 12. Jh. GrantMalS 2 105a; TL 2,863,45 verweist für die Wendung corir a usure auf den Artikel usure, wo sie jedoch nicht erwähnt wird; - 69,26: Thebes l. Thebes; - 75,44 vague: ergänze guage Ende 12. Jh. SOsithB 861; ModwB 2 2395; 2398; - 75,51: L 484 l. 2484; - 77,34 vaiier: ergänze die Belege 1213 FetRomF 1 156,14; 210,30 ‘faire des incursions ou des démonstrations militaires . . . ’, s. FEW 14,120a (irrtümlich auch in FEW 23,137b unter den Materialien unbekannter Herkunft; dort zu streichen); - 79,41 vain: ergänze den Erstbeleg LapidffS 346; - 84,27 vair: ergänze den Erstbeleg LapidffS 746; - 90,4 vais: vgl. DEAF G 1539,8-14 unter gué; - 90,10 vaissel: ergänze die Erstbelege LapidffS 602 und 606 vaisel; 709 vaissel; ergänze im gleichen Artikel 91,24 zu ‘Bienenkorb’ mousche de vaissiel ‘Biene’ GlLilleS 30b mit Verweis auf TL 6,317,10; - 98,3: ergänze einen Artikel valaire ‘Nieswurz’ mit dem Beleg aus GastPhébChasseT 16,50 (zitiert 873,35 unter yaue); - 105,32 valor: ergänze die Erstbelege valur LapidffS 30; 34; 117; etc.; - 117,50: ergänze einen Artikel varice ‘Krampfader’ mit den Belegen aus 1314 HMondB 1348 la malice du sanc des vaines et des varices soit corrigie par medecine et par diete et par potion; 1351 (zwei Belege); etc.; - 120,15 vaslet: ergänze den Erstbeleg LapidffS 698; - 125,48 vaucel: ergänze die noch nicht belegte Graphie vaussel aus Ende 12. Jh. AnsMetznG 4988; - 129,2: chanté l. chante; - 129,43 vece: ergänze garbe de vece RenMontlcM 350,3 und jarbes de veiche doc. 1307 Delisle 724; - 130,47 vëelet: ergänze zu den beiden Belegen noch Jeux- PartL LXXIV 38 uns veelés c. s.; - 131,23 vëement: ergänze den Erstbeleg LapidffS 112; - 137,34: setze den Kontext recte; - 137,35: statt aus FEW 14,554b vrillier (= seit SavBr 1723) lieber die dort ebenfalls verzeichneten afr. vellier etc. zitieren; - 139,18 veine: ergänze den Erstbeleg LapidffS 888; - 142,3: ergänze einen Artikel veinete ‘kleine Ader’ LapidffS 754 [= AND 850a]; - 149,36: Tout ert l. Tout est; - 150,9: ergänze als zweitältesten Beleg venderresse aus doc. 1302 ZrP-Sonderband 1977 337,14; - 154,39 vendredi: ergänze die Belege zur weiterführenden Literatur, vgl. 4,1836,12 juesdi; - 155,28: ergänze zu den Karfreitag-Belegen le vendresdi de la cruiz aüree aus SermJos 5 H 33,6; - 161,11 zu vengier Forré: ergänze den Verweis auf den Beitrag gleichen Titels von Le Gentil in MélLecoy 308-314; - 163,38 venin: ergänze die Erstbelege LapidffS 79; 103; 556 -nim; etc.; - TL 4,593,47 verweist für die Wendung venir a gré auf den Artikel venir, dort jedoch (164,34s.) ist sie nicht wieder aufgenommen; - 172,46: zu s’en venir ergänze als dritten Beleg ca. 1160 EneasS 1 639 Et dites li quë en Cartage S’en viegnë o mei herbergier; - 174,1: zur unpersönlichen Konstruktion mit Infinitif und a ergänze SermJos 1 H 27,12 Mult est tart le repentir quant il vient al murir; - 191,41: la venre l. la vente; - 192,5: ergänze venteler in bildhafter Verwendung: 7 Die Belege aus LapidffS verdanke ich einem Textexzerpt Takeshi Matsumuras. 287 Besprechungen - Comptes rendus un poi de vie lui ventele uncore el cors SermJos 1 H 27,2; - 203,1 ventrail: ergänze den Erstbeleg ventreil LapidffS 536; - 224,34 veoir: ergänze als dritten Beleg für den substantivierten Infinitif LapidffS 199var.; - 253,32 verdor: ergänze die Erstbelege verdur LapidffS 218; 568; 797; 897; - 253,48: ergänze im nämlichen Artikel zu ‘Grün einer Pflanze u. ähnl.’ die Erstbelege aus ca. 1141 PhThSibS 979; 997; - 280,13: ergänze zu savoir de verité den Erstbeleg saveir de verté LapidffS 463; - 291,19: ergänze einen Artikel vermeilel ‘rot’ LapidffS 272var.; - 296,40 vermine: ergänze zur Bedeutung ‘Insekten (coll.)’ den Erstbeleg aus ca. 1141 PhThSibS 639 (die vermine besteht hier aus musches, hanetuns und laüstes); - 300,8: verni ist nicht Adjektiv, sondern Partizip Perfekt zu vernir ‘firnissen’, das im Afr. belegt ist, etwa in doc. 1313 DehDoc 1,196 pour vernir le hughe de le tombe; - 307,18 verrin: ergänze sele verrine aus MaugisV 1202 Hss. ca. 1300 und 2. H. 14. Jh. mit der Bedeutung ‘mit Glaseinlagen versehen’; - zu 308,41 vers ergänze viers CoutStAmandM I 31,10 in der Bedeutung ‘Paragraph (eines Rechtstextes)’; - 317,9 versefiier: ergänze den Erstbeleg ca. 1141 PhThSibS 1103; - 318,15 verseillier: ergänze zur Bedeutung ‘singen, aufsagen (fromme Verse, Psalmen)’ den Beleg Pères69B 400 ses heures dire et orer, Var. et versillier; - 324,50s.: unter vert erscheint die Unterteilung der Materialien in einzelne Paragraphen je nach Verwendung auf die Spitze getrieben: zu ‘grün als Farbe eines (bemalten) Helms, neben anderen Farben’ (327,36) gibt es keine Entsprechung unter vermeil, obwohl dieses im zitierten Kontext vorkommt; - 334 und 335 laufender Titel: vertin l. vertir; - 336,12: ergänze zu vertir v. tr. in übertragenem Sinne den Beleg aus JMeunTresM 1282; - 349,23 vertüosité: ergänze den Erstbeleg virtuosité aus OvMorB X 230; - 353 ergänze zu vespre vespre de vie ‘Lebensabend’ SermJos 1 H 27,15; - 356 ergänze zu vespree vespree del siecle ‘id.’ SermJos 4 H 18,25; - 358,8 vessie: ergänze den Erstbeleg LapidffS 669; - ergänze 358,34 zur Verwendung als Minimalwert den Beleg aus VitS 74; - ergänze 358,38 zu der bildlichen Redensart den Beleg aus VitS 75 mit Anmerkung; - 393,22: ergänze einen Artikel viatique ‘Wegzehrung, Viatikum’ mit dem Beleg 1274 GrChronP 3,350 par ce hault viaticque croy je que mon ame sera garnie et deffendue . . . de la puissance des deables; belegt, laut FEW 14,383a v $ aticum, seit 1664; - 442,25 vif: ergänze den Beleg vif bois aus doc. Rouen 1315 in Delisle 361; - ergänze 442,43 zu vif charbon den Erstbeleg vis chiarbuns c. s. pl. LapidffS 479; - 453,28 vigneté: ergänze den Erstbeleg doc. 1318 aus Mahaut 305 Anm. 1; - 470,18: ergänze das Sprichwort Qui a le vilain si a le buef (Ende 13. Jh. ProvM 1806), das sich auch in SongeVergierS I 57,4 in der Var. . . . si a son buef findet; - 472,10s.: unter vilain als Adjektiv ist man versucht, noch eine Bedeutung ‘nichtswürdig, verachtenswert’ anzusetzen für Belege wie ca. 1220 LancPrK 55,11 si mauveis vaissel et si anuieux com est li ventres, ou ja si riches viandes ne si beles ne seront mises qu’eles n’i devaignent et anuieuses et vilainnes (der Beleg ist zitiert 389,10 unter viande, fehlt aber unter vilain); - 497,18: ergänze als Erstbeleg zu avoir en vilté LapidffS 120; - 499,7: ergänze bei den bibliographischen Angaben zu vin den Hinweis auf HenryŒn; - 504,7: ergänze bei den «speziellen Unterscheidungen» des Weines als zweitältesten Beleg vin roige 3. Vt. 13. Jh. CensHôtProvinsM 494; - 507,3 vinaigre: ergänze die Erstbelege 2. H. 12. Jh. RecMédJuteH 249,1; 249,11; - 525,3: ergänze einen Artikel vione ‘Schneeball (bot.)’ Anf. 13. Jh. BestGervM 462, mit den Ableitungen vionete ib. 465 und vionet Mitte 14. Jh. GlParR 9155, vgl. MöhrenVal 150 Anm. 3; - 526,22: baret l. barat; guile l. guille; - 535,17 virginité: ergänze den Erstbeleg LapidffS 446; - 549,25 vischancelier: ergänze den Beleg aus doc. 1336 Gdf 4,367b unter grossaire; - 584,36: ergänze einen Eintrag vituban mit dem Beleg aus ParsonsCourt p 73 A vostre compaignon vous profrez De vituban, si vous le avez, Pur les dens espelucher, wobei die Bedeutung zu präzisieren ist (das vom Hg. unter Vorbehalt angegebene ‘vitalba clematis? ’ wäre von der Sache her akzeptabel, da deren Blätter und Blüten bakterizid und fungizid wirken, vgl. HoppeDrog 8 1,307a; eine Erklärung steht jedoch aus); - 585,13 vitupere: vgl. guitepire DEAF G 1671 und huitepure DEAF H 710; - 589,33 vivifïable: ergänze den 288 Besprechungen - Comptes rendus Erstbeleg SermJos 5 H 30,36 Var. Hs. Ende 13. Jh., ergänze vivificable ib. Basishandschrift; - 600,38 viz: ergänze den Erstbeleg LapidffS 639; - 640,32 voiete: ergänze vïette 1. H. 14. Jh. PamphGalM 1597 in übertragener Bedeutung, vgl. die Anmerkung ib. S. 165; - 651,34: ergänze zu por voir die Erstbelege pur veir LapidffS 43; por veir 280; pur veir 464; etc.; - 668,51 voirre: ergänze die Erstbelege LapidffS 528 veire; 710 veirre. Th. Städtler H Kurt Baldinger, Etymologisches Wörterbuch zu Rabelais (Gargantua). Beihefte zur Zeitschrift für Romanische Philologie 306, Tübingen (Max Niemeyer) 2001, VI + 451 p. Der Einfluss Rabelais auf den vorklassischen Wortschatz des Französischen ist seit langem bekannt, konnte jedoch trotz diverser Vorarbeiten und Einzelstudien bisher nicht genau quantifiziert werden. Das Etymologische Wörterbuch zu Rabelais (Gargantua) ist bestrebt, hier gezielt Abhilfe zu schaffen und den Beitrag Rabelais zur Entwicklung und Bereicherung des Wortschatzes herauszustellen. François Rabelais, der aus der Touraine stammende Universalgelehrte und Humanist, der sich im Rahmen seines Studiums der Medizin und dem Recht, aber auch den klassischen Sprachen sowie der Astronomie widmete, war wohl eine der schillerndsten Persönlichkeiten des ganzen 16. Jahrhunderts, beherrschte souverän sämtliche sprachlichen Register und bereicherte die französische Sprache mit zahllosen lexikalischen und semantischen Neologismen, zu denen sich auch viele Regionalismen und Lehnwörter aus anderen romanischen Sprachen gesellten, so dass sein Werk eine nicht zu unterschätzende philologische Herausforderung darstellt. In der historischen Lexikographie findet sich Rabelais bereits hauptsächlich in den Arbeiten bzw. Glossaren von Sainéan und Marty-Laveaux, aber auch den Wörterbüchern von Huguet, Littré, La Curne de Sainte-Palaye und Godefroy Niederschlag. Der Gargantua Rabelais ist mittlerweile auch in der Datenbank FRANTEXT in Form der Textausgabe von A. Lefranc (Paris 1912-13) vertreten. Es handelt sich bei diesem etymologischen Wörterbuch wohlgemerkt nicht um eine Darstellung des Gesamtwortschatzes des Gargantua (1534), da hier ein Hauptaugenmerk auf die fast 800 (! ) lexikalischen und semantischen Erstbelege zum FEW gerichtet wurde, aber auch auf die das Textverständnis potentiell beeinträchtigenden semantischen Archaismen, bei denen sich allzu leicht der moderne Wortsinn aufdrängt (Vorwort, V). Das eigentliche Wörterbuch (1-431), das alphabetisch und nicht etwa nach Sachgruppen gegliedert ist, dürfte schätzungsweise 3000 Einträge verzeichnen. Wenn man berücksichtigt, dass die Erstausgabe des Gargantua, wenn man der mittlerweile verfügbaren elektronischen Ausgabe von François Bon Vertrauen schenken darf, ca. 41400 Wörter umfasst, wird klar, dass hier eine Auswahl getroffen wurde, die eher die spektakulären Fälle des Wortschatzes berücksichtigt. Im Sinne einer gesteigerten Benutzerfreundlichkeit wäre es meines Erachtens sinnvoller gewesen, die wichtigsten Resultate der Arbeit thematisch zu gliedern. So wäre es aufschlussreich gewesen, die vermutlich recht hohe Zahl der Lehnwörter aus anderen romanischen Sprachen, vor allem aus dem Italienischen - Rabelais unternahm immerhin drei Italienreisen - in Erfahrung zu bringen, und es bleibt somit dem Leser oft überlassen, sich einen umfassenden Überblick über die etymologische Zusammensetzung des Wortschatzes zu machen. Dies ist beispielsweise der Fall für alarmes pl. (25), artisan m. (60), attaquer (71), balle f. (84), banque f. (84), boussole (121), charesse f. (159), tudesque adj. & m. (471) u. a., die fast alle im 16. Jahrhundert dem Italienischen entlehnt wurden, im Wörterbuch jedoch nicht durchgehend als solche gekennzeichnet wurden. Auch die zahlreichen Regionalismen besonders aus der Touraine, dem Languedoc und dem Provenzalischen bzw. Frankopro- 289 Besprechungen - Comptes rendus venzalischen, die der weitgereiste Rabelais ins Französische einführte, werden leider nicht in Form eines separaten Verzeichnisses aufgeführt. Die diversen Fachwörter besonders aus der Medizin, der Astronomie, dem Recht und dem Militärwesen hätten in Form eines nach Sachgruppen gegliederten Registers erwähnt werden sollen, damit der Leser sich ein konkreteres Bild über den mit Sicherheit substantiellen Beitrag Rabelais zur Entwicklung der Fachsprachen machen kann. Da Rabelais wie später La Fontaine bekanntlich gezielt Archaismen verwendete, hätte man auch in diesem Zusammenhang interessante Neuerkenntnisse erwarten dürfen. Diese Einschränkungen beinträchtigen jedoch lediglich die Benutzerfreundlichkeit des Wörterbuches, dem das Verdienst gebührt, erstmals einen zuverlässigen und philologisch gesicherten Überblick über Schichtung und Besonderheiten des Wortschatzes des Gargantua und die Rolle Rabelais als genialer Wortschöpfer zu gewähren. Ausführliche sprachhistorisch orientierte Autorenmonographien dieser Art sind heute bedauerlicherweise zur Seltenheit geworden, und die hier durchgeführte systematische Auswertung des Wortschatzes zeigt einmal mehr, dass selbst als bekannt und erforscht betrachtete Autoren wie Rabelais noch für zahlreiche Überraschungen und Neuerkenntnisse gut sind, obwohl sie schon von Generationen von Lexikographen, die sich jedoch oft leider nur auf die Suche nach den spektakulären Fällen des Wortschatzes beschränkten, durchforstet wurden. Mit der Arbeit Kurt Baldingers ist der Platz des Gargantua - wenn er es noch nötig gehabt hätte - als eines der wichtigsten französischen Sprachdenkmäler definitiv gesichert. V. Mecking H Charles Mourain de Sourdeval, Premier dictionnaire du Patois de la Vendée. Recherches philologiques sur le patois de la Vendée (1847). Édition présentée et annotée par Pierre Rézeau, La Roche-sur-Yon (Centre vendéen de recherches historiques) 2003, 352 p. Ce récent ouvrage concernant le patois de la Vendée s’inscrit comme une évidence dans le travail de recherche et de publication de Pierre Rézeau et marque en même temps un retour aux sources après l’indispensable Dictionnaire des Régionalismes de France 1 et une incartade dans le monde des gazouillis, roucoulements et autres imitations phonétiques grâce au Dictionnaire des onomatopées 2 . Pourtant, la richesse et la diversité des patois de la Vendée restent avant tout pour Pierre Rézeau, enfant de la région, le point de départ de ses recherches, le fil rouge de son existence. En 1976, ayant constaté un manque 3 dans le domaine de l’étude des parlers régionaux, Pierre Rézeau nous propose un premier ouvrage sur le patois de Vouvant 4 , sa ville natale, dont la partie la plus importante concerne bien évidemment le lexique. Suite à cette étude à caractère encore général, P. Rézeau s’oriente de manière plus déterminée vers la lexicographie et décide de publier des manuscrits d’auteurs dont la plupart avaient pour préoccupation la collection de mots patois et/ ou régionaux (la différence restant encore bien souvent floue pour la majorité d’entre eux) et revendiquaient leur appartenance à un mouvement général de récolte et de conservation de matériaux 1 P. Rézeau (ed.), Dictionnaire des régionalismes de France. Géographie et histoire d’un patrimoine linguistique, Bruxelles 2001. 2 P. Enckell/ P. Rézeau, Dictionnaire des onomatopées, Paris 2002. 3 Même s’il signale les travaux entrepris par l’ALO (G. Massignon/ B. Horiot, Atlas linguistique et ethnographique de l’Ouest (Poitou, Aunis, Saintonge, Angoumois), Paris 1971, 1974, 1983), le travail de la SEFCO (Société d’Études folkloriques du Centre-Ouest) qui œuvre à l’élaboration d’un dictionnaire des patois vendéens et quelques autres études (cf. p. 214 N3). 4 P. Rézeau, Un patois de Vendée. Le parler rural de Vouvant, Paris 1976. 290 Besprechungen - Comptes rendus ayant trait aux parlers régionaux. Ainsi paraît en 1989 l’édition critique d’un Dictionnaire angevin et françois 5 (DuPineauR 6 ) suivie en 1994 par celle du Vocabulaire poitevin 7 (MauduytR). À l’époque de la rédaction de MauduytR, l’idée de travailler avec le «modeste monument» 8 de Mourain de Sourdeval est déjà présente dans l’esprit de Pierre Rézeau: celui-ci est conscient de l’importance scientifique de ce manuscrit, et a déjà commencé les premières recherches pour l’élaboration du dictionnaire, comme en témoigne cet extrait de l’introduction: «Le travail [de Mourain de Sourdeval] ne manque pas dans son ensemble d’observations excellentes et constitue le plus ancien témoignage de cette importance intéressant le Marais vendéen; son édition critique est en préparation» 9 . Le Premier dictionnaire du Patois de la Vendée comble une lacune dans la recherche lexicographique concernant les patois de la Vendée puisque Mourain s’intéresse au lexique d’un lieu très précis de cette région situé au nord-ouest: le Marais vendéen 10 et en particulier à la langue de Saint-Gervais, sa ville natale. De plus cet ouvrage nous présente le dernier stade d’évolution et de maturation de la méthode lexicographique de P. Rézeau. L’ouvrage pourrait tromper quant à son contenu. Sa couverture est illustrée et haute en couleur; chaque lettre est parée d’une vignette ornée et d’une petite phrase du type «V comme . . . vergne, vezouner» (270). En outre, plusieurs dessins illustrent des vocables et des réalités locales 11 . Il est pourtant évident, à la lecture des commentaires, qu’il s’adresse à un public averti et non pas seulement «à celles et ceux qui ont plaisir à parler ou à entendre le maraîchin et qui se sentent ainsi attachés par un lien discret mais tenace à leur petite patrie . . . » (8). Le Premier dictionnaire du Patois de la Vendée, dans l’édition de Rézeau, est composé de deux niveaux textuels parfaitement distincts. Le premier niveau est constitué du manuscrit de Mourain de Sourdeval, «publié dans son intégralité» (23), qui s’articule en trois parties nettement différenciées. La première partie, intitulée Recherches philologiques sur le Patois de la Vendée (37-62), comprend trois chapitres: quelques «Observations générales» (37-43) qui «accusent leur âge» (17), à savoir la définition que l’auteur donne du mot patois, ainsi qu’une brève vue d’ensemble de ses connaissances au sujet des rapports entre les différents patois et le français dans l’histoire de la France. Le deuxième chapitre porte le nom de «Prononciation» (44-52); elle indique au lecteur, par des règles phonétiques souvent «dépassé[e]s», «formulées de façon peu rigoureuse» (17), comment prononcer la langue du canton de Beauvoir-sur-Mer puisque - comme l’écrit Mourain - «dans la Vendée même, la prononciation offre des nuances d’un canton à l’autre: il serait fort difficile de les saisir toutes, car il faudrait pour cela posséder une connaissance approfondie de la prononciation de chaque localité, et c’est déjà beaucoup que de connaître celle de son canton» (44). Le troisième chapitre, «Aperçu grammatical» (52-62), contient quelques règles de grammaire auxquelles le spécialiste n’accordera que peu de crédit, des étymologies «irrecevables» (17) et une courte présentation du vocabulaire (61). Dans les notes du deuxième et du troisième chapitre, P. Rézeau se contente le 5 P. Rézeau/ J.-P. Chauveau (ed.), Dictionnaire angevin et françois (1746-48) de Gabriel-Joseph du Pineau, Paris 1989. 6 Toutes les abréviations de dictionnaires sont celles utilisées par P. Rézeau dans sa bibliographie (29-35). 7 P. Rézeau (ed.), Le «Vocabulaire poitevin» (1808-25) de Lubin Mauduyt, Tübingen 1994. 8 MauduytR 1994: 8. 9 MauduytR 1994: 19. 10 «Si l’on suit la division traditionnelle de la Vendée en trois régions naturelles: Bocage, Plaine et Marais, Vouvant se rattache bien au Bas Bocage, mais la conscience ‘bocaine’ n’y est pas très vive.» VouvantR 1989: 12. 11 Toutes les illustrations sont dues à A. Bertrand. 291 Besprechungen - Comptes rendus plus souvent (51 notes sur 72) de valider les informations fournies par Mourain par des renvois à l’excellente étude de L.-O. Svenson 12 . L’essentiel du manuscrit de Mourain réside dans sa deuxième partie, le Vocabulaire (63- 275) composé de 796 articles 13 . La majorité des entrées se groupent dans les quatre premières lettres de l’alphabet (310 vedettes) mais ces proportions semblent correspondre à celle que l’on trouve aussi dans le lexique de L.-O. Svenson et démontrent que le travail lexicographique de Mourain est représentatif de la réalité linguistique de son époque et de sa région. La troisième partie que P. Rézeau intitule Compléments (277-83) regroupe des textes adjoints au manuscrit soit: une version vendéenne de la Parabole de l’enfant prodigue, lieu commun des ouvrages dialectologiques de cette époque qui permet à l’auteur «d’offrir un échantillon du Patois» 14 , une chanson, une liste de noms de baptême accompagnés de diminutifs dans leur forme locale, une liste de «Noms qui se donnent habituellement aux bœufs de travail» et quelques indications concernant les noms de lieux. A cela, P. Rézeau a choisi de joindre des Annexes (285-339), soit deux autres documents de la main de Mourain: une description des «Coutumes de mariage en Bas-Poitou» et la reproduction d’une lettre de Mourain en réponse aux questions qu’un curé se posait sur le patois. Ce document par ailleurs fort intéressant nous apprend que Mourain s’était constitué un réseau d’informateurs qui lui permettaient de comparer les données recueillies à Saint- Gervais à celles d’autres régions de la Vendée. Enfin le lecteur découvre quelques chansons vendéennes ainsi qu’un «Glossaire» de La Fontenelle de Vaudoré annoté de la main de Mourain puis de celle de P. Rézeau. Le second niveau textuel de l’ouvrage comprend l’ensemble du travail éditorial effectué par P. Rézeau. Son édition commence par une introduction (7-19) qui replace Mourain de Sourdeval et son manuscrit dans leur contexte socio-historique. Trois cartes (20-21) permettent de situer la région du Marais vendéen: la première présente les points d’enquête de L.-O. Svenson, la deuxième la prononciation du mot marais dans ces différents points; quant à la troisième, elle indique le réseau des «Villes et localités auxquelles renvoie le commentaire des articles de Mourain». Ici, le lecteur moins familiarisé avec la géographie locale aurait pu souhaiter trouver une carte plus générale, comme celle que propose L.-O. Svenson en introduction à son ouvrage 15 . Suivent une brève présentation de l’édition, la liste des abréviations, une clé de la transcription phonétique utilisée (un amalgame entre le système de l’ALF et celui de Bœhmer/ Bourciez), ainsi qu’une bibliographie 16 . Pour les première et troisième parties du manuscrit de Mourain, ainsi que pour les compléments et les annexes, l’éditeur intervient en ajoutant de multiples notes de bas de page, en réorganisant parfois la découpe du manuscrit et en créant ou modifiant quelques titres permettant une meilleure lecture du texte. L’ouvrage se clôt par un Index des renvois au FEW (341-50). L’intérêt principal de cet ouvrage réside dans les recherches lexicographiques effectuées par P. Rézeau sur la partie «Vocabulaire» du manuscrit de Mourain. A partir des articles du manuscrit fidèlement reproduits qui, évidemment, ne correspondent plus au niveau de la 12 L.-O. Svenson, Les parlers du Marais vendéen, Göteborg 1962. 13 En fait ce sont 789 vedettes dont quelques renvois que Mourain traite dans son manuscrit, plus 7 articles qui sont lisibles mais clairement barrés. P. Rézeau a décidé de les restituer, accompagnés d’un signe typographique qui les distingue du reste. L’édition définitive quant à elle propose 893 entrées puisque P. Rézeau ajoute un grand nombre de renvois (97) pour «rationaliser un ordre alphabétique malmené par l’auteur» (23). 14 MauduytR 1994: 15. 15 L.-O. Svenson 1959: VIII. 16 Dans la bibliographie manque un ouvrage cité notamment dans l’article abrier (66): P. Brasseur/ J.-P. Chauveau, Dictionnaire des régionalismes de Saint-Pierre et Miquelon, Tübingen 1990. 292 Besprechungen - Comptes rendus lexicographie actuelle, Rézeau fournit toutes les informations dont le chercheur actuel peut avoir besoin: transcriptions phonétiques, précisions sémantiques, données étymologiques, localisations, références aux atlas linguistiques ainsi qu’à tous les ouvrages lexicographiques connus qui traitent le lemme en question. Le tout forme un commentaire très dense qui s’ajoute à chaque article de l’ouvrage de départ. Depuis quelques années déjà, P. Rézeau a adopté cette manière de procéder, et il est intéressant de constater qu’elle fait partie intégrante de sa réflexion lexicographique, qu’elle se modifie et s’enrichit au fil des années et des ouvrages. Ce Premier dictionnaire du Patois de la Vendée en donne ainsi une version repensée et plus complète par rapport aux premières tentatives, en fonction du développement de la réflexion méthodologique de la recherche consacrée aux lexiques régionaux de la francophonie. Afin de comprendre clairement l’évolution de la «méthode Rézeau» et d’observer l’organisation et l’exploitation du commentaire scientifique, il semble profitable de comparer trois éditions de P. Rézeau présentant la même méthode de travail mais à des stades d’évolution différents. Prenons DuPineauR, MauduytR et enfin le dictionnaire de Mourain à l’article abrier, choisi parce qu’il est commun aux trois ouvrages. Dans DuPineauR, l’article commence par la vedette 17 , suivie de l’indication de la catégorie grammaticale ajoutée par l’éditeur. A la prochaine ligne, on trouve la définition ainsi qu’une information syntagmatique qui proviennent du manuscrit édité, complétées par l’indication du folio du manuscrit. Plus bas, et dans une typographie différente permettant de distinguer les différents niveaux de l’information, l’éditeur donne son commentaire qui offre une information bibliographique permettant de retrouver le mot dans les différents ouvrages de référence, un renvoi à l’étymon du FEW, des informations étymologiques et/ ou historiques, dans la mesure du possible une information sur la première attestation et des indications sur la vitalité et l’enracinement régional du mot. Pour abrier, l’article complet tient en sept lignes. Dans MauduytR, la méthode est sensiblement la même; les différents éléments du commentaire se retrouvent. L’article abrier occupe ici quatre lignes 18 . Une innovation typographique majeure, dans cette édition, permet de distinguer plus nettement ce qui appartient au manuscrit de ce qui est dû à l’éditeur: désormais, des crochets encadrent chaque commentaire qui fait suite à la définition. Dans le cas de MourainR, tous les éléments relevés dans les deux ouvrages précédents se retrouvent. La vedette, donnée en caractères gras, est suivie d’une indication grammaticale, de la définition qu’en donne Mourain ainsi que de ses divers commentaires contenant des informations supplémentaires sur la vedette: étymologiques, géographiques, comparatives, bibliographiques, etc. Ainsi, dans le cas d’abrier, Mourain précise: «Ce mot diffère d’abriter qui existe aussi, mais avec la signification française» (66). Après les informations du manuscrit, le commentaire de l’éditeur est placé entre crochets et imprimé dans une police légèrement plus petite. Ce commentaire comprend, dans la mesure du possible, l’indication de la première attestation, les renvois aux différents dictionnaires et ouvrages lexicographiques français et dialectaux avec, dans le cas d’abrier, la reproduction des marques d’usage consacrées à ce mot depuis Furetière et Ménage. Suivent des précisions sur l’aire de rayonnement du mot. Cette dernière rubrique a particulièrement gagné en précision depuis les premiers travaux de Rézeau, ce qui reflète les progrès récents de la recherche dans 17 Dans cet ouvrage la vedette est ajoutée par P. Rézeau puisque «pour des raisons évidentes de clarté, il était nécessaire ici de présenter chacun des articles de Du Pineau sous une vedette et de choisir celle-ci, l’auteur ne s’étant pas embarrassé d’en indiquer de façon systématique» (DuPineauR 1989: 34). 18 MauduytR 1994: 54. 293 Besprechungen - Comptes rendus ce domaine, auquel l’auteur lui-même a considérablement contribué. En effet, le commentaire proposé dans DuPineauR se présentait ainsi: «Il [abrier] est encore attesté dans l’Ouest, dans le Centre et au Québec» 19 . Désormais, le commentaire se lit comme suit: «Sorti de l’usage général, le verbe est encore attesté à l’époque contemporaine dans les parlers de l’Ouest et du Centre ainsi qu’au Québec (ALEC 142, 167) 20 , à Saint-Pierre et Miquelon (Brasseur/ Chauveau 1990) 21 , et en Acadie (PoirierAcadG) 22 » (66). Chaque article se termine par une bibliographie et un renvoi au FEW. L’ensemble de l’article se compose maintenant de 13 lignes. Une dernière innovation intéressante des articles de MourainR est l’introduction d’une transcription phonétique des lemmes recueillie auprès d’un informateur «possédant une bonne connaissance du patois», «M. Mathurin Rousseau, né à Saint-Gervais en 1932» (24) qui «permet de mesurer l’authenticité des données de son illustre compatriote et d’apprécier celles qui se maintiennent en ce début du xxi e siècle». Rézeau souligne que les réponses de ce témoin «constituent un ensemble pertinent» qui fait écho aux transcriptions données par Svenson 23 (signalées chaque fois qu’elles diffèrent de celle du témoin), permettant d’entrevoir l’évolution phonétique de ce parler qui «est généralement le prolongement fidèle des résultats de Svenson, sauf un certain recul de la palatalisation» (24). Chaque article tisse un réseau de renvois aux autres ouvrages lexicographiques concernant les parlers de l’Ouest; celui-ci n’est pourtant pas complètement exhaustif. Ainsi, la lettre A de MourainR contient 104 entrées (dont 7 sont de simples renvois). Parmi ces entrées, 58 se retrouvent soit dans DuPineauR, MauduytR, soit encore dans le lexique de L.-O. Svenson. Or, si P. Rézeau indique avec rigueur toutes les vedettes qui sont traitées par Svenson, les renvois aux articles des deux autres ouvrages ne sont pas faits de manière systématique. Il aurait donc été pour le moins souhaitable de trouver en fin de volume les listes complètes des mots se retrouvant dans DuPineauR et MauduytR. Le présent ouvrage permet de découvrir un manuscrit précieux, commenté dans son ensemble de manière rigoureuse. Si l’on peut regretter parfois que les liens entre les différents travaux de P. Rézeau ne soient pas établis de manière plus systématique (ce qui aurait permis un travail comparatif des plus instructifs), la méthode lexicographique adoptée qui ne cesse de s’affiner et de se parfaire, permet au lecteur d’avoir accès à un commentaire scientifique de haute qualité et inscrit Le Premier dictionnaire des Patois de la Vendée dans un travail d’ensemble de grande envergure. D. Aquino H Colette Dondaine, Trésor étymologique des mots de la Franche-Comté d’après l’Atlas linguistique et ethnographique de la Franche-Comté, Strasbourg (Société de Linguistique Romane) 2002, xvi + 581 p. Die in der Tradition der französischen Sprachgeographie gesammelten lexikalischen Daten sind quantitativ beträchtlich - die Präsentationsform des Sprachatlasses jedoch läßt den systematisierten Zugang jenseits der onomasiologischen Perspektive der Karten zuweilen schwierig erscheinen, so daß manch ein maliziöser Computerlinguist vielleicht nicht ganz 19 DuPineauR 1989: 38. 20 G. Dulong/ G. Bergeron, Le parler populaire du Québec et de ses régions voisines. Atlas linguistique de l’Est du Canada, Québec 1980. 21 Cf. N13. 22 P. Poirier, Le glossaire acadien, éd. critique établie par P. M. Gérin, Moncton 1993. 23 L.-O. Svenson utilise le mode de transcription de l’ALF. 294 Besprechungen - Comptes rendus ungerechtfertigt von Datenfriedhöfen spricht. Dem abhelfen sollten bislang Indices, wie es sie für mehrere Regionalatlanten gibt (unter anderem in ALFC vol. 4). Mit vorliegender Publikation wird über die reine alphabetische Indizierung hinausgegangen und dem Benutzer eine etymologische Erschließung der Materialien des ALFC geboten. Nach einführenden Seiten (ix-xvi), die unter anderem über Struktur und Inhalt des Werks informieren, ist der Hauptteil dem Wörterbuch gewidmet (1-561), bevor ein Index der Etyma und der neuen Etymologisierungsvorschläge (563-81) das Buch beschließt. Der alphabetisch gegliederte Wörterbuchteil enthält den überwiegenden Teil der Wortmaterialien aus vol. 1-3 des ALFC (also unter Ausschluß des der Grammatik gewidmeten vol. 4), wobei vor allem der Reichtum an phonetischen Varianten deren Reduktion erforderlich gemacht hat 1 . Die Mikrostruktur ist einfach. Auf das graphisch übersichtlich hervorgehobene Lemma folgen grammatische und Bedeutungsbeschreibung sowie Band- und Kartenangabe des ALFC, nicht selten auch der Hinweis auf Ortspunkte. Als Lemma fungiert die dem Standardfr. formal nächststehende Variante oder, in Fällen fehlender Äquivalenz, eine Form des Regionalfr. bzw. die weitestverbreitete Dialektform. In der Folge wird über den Verweis auf das FEW die etymologische Erschließung der Materialien geleistet, wobei durchgängig das Etymon (bei morphologisch komplexen Wörtern indessen nur das Etymon des Stamms) zitiert und häufig ältere (afr., mfr.) sowie dialektale Belege aus den freigrafschaftlichen, aber ebenso benachbarten Mundarten reproduziert werden. Partiell wird auch auf GPSR, die Ergänzungsbände von K. Baldinger zu den ungeklärten Materialien in FEW 21-23 sowie auf ALLy vol. 5 verwiesen. Sporadisch können etymologische Kommentare oder Verweise auf andere Artikel hinzutreten. Die Auszählung der Lemmata unter A- (1-38) ergibt (ohne reine Verweislemmata) 509 Artikel, der Gesamtbestand des Buches kann also auf knapp 7400 Artikel hochgerechnet werden. Hinsichtlich kritischer Punkte allgemeinerer Art (cf. hierzu, auch in bezug auf Details, die vertiefte Besprechung von J.-P. Chauveau, in RLiR 67 (2003): 275-79) sei auf zwei Phänomene eingegangen. Die Zusammenfassung in einem Artikel von aufgrund phonetischer oder morphologischer (Präfigierung) Phänomene anlautend stark divergierenden Wortformen (z. B. p. 10 anbouetchi [Präfix in-]/ èbouché [Präfix ex-] oder p. 14 anfl/ onç/ winç) ohne Verweise setzt einen dialektal wie etymologisch spezialisierten Benutzer voraus. Ein etwas großzügigerer Umgang mit Verweislemmata wäre wünschenswert gewesen. Die Etymologie wird in einem strikten Sinne konzipiert, und mit der Angabe des Etymons oder der etymologischen Basis ist die Interpretation der Materialien auch schon abgeschlossen. Sicherlich ist ein Werk wie dieses nicht der Ort für vertiefte wortgeschichtliche Ausführungen, die sich beispielsweise zuweilen in den semantischen Unterschieden zwischen Etymon, Atlasform und sonstigen zitierten Dialektbelegen andeuten, aber zumindest eine explizite Aufschlüsselung der Wortbildungsstruktur bei Derivaten wäre ein Desiderat gewesen. Wie nützlich auch nur summarische diesbezügliche Informationen sind, zeigen gelegentlich die zitierten Artikelbestandteile aus dem GPSR 2 . Einige selektive Detailbeobachtungen zu Lemmata s. v. A-: p. 2 a: breluzi p. p. ‘ébloui’ gehört vielleicht weniger zum im FEW vorgeschlagenen pompholyx als vielmehr zur Familie von lat. lucere (doppelt präfigiert mit ad- und bis-, cf. FEW 5, 429a für entsprechende 1 Daß dem Leser so das ein oder andere entgeht, können selbst die Zitate des Trésor étymologique nachweisen, cf. das Belegsyntagma Èl a: toudj an n acht ‘il est toujours mal disposé à l’égard de qn’ p. 3 s. v. acht: einen Artikel toudj ‘toujours’ sucht man s. v. Tvergeblich. Im Verhältnis zum Atlas wird im übrigen zur Datenwiedergabe eine vereinfachte Transkription verwandt. 2 Cf. z. B. p. 3. s. v. a: dansla: adj. ‘il a les dents qui lui manquent devant’, wo Dondaine nur feststellt: «FEW 3, 41a sous dens ‘dent’ ne donne pas ce mot», dann aber GPSR zitiert, wodurch man erfährt: «Dér[ivé] de dent, par le suffixe -eler». 295 Besprechungen - Comptes rendus Verbformen, die allerdings geographisch nicht mit dem freigrafschaftlichen Raum korrelieren); p. 4 a: farfanta: p. p.adj.pl. ‘effarouché . . .’ wird als Doppelpräfigierung mit ex- und dem «préfixe . . . d’origine inconnue far-» identifiziert, selbiges ist wohl den Varianten des Pejorativpräfixes fer-/ for-/ feuretc. zuzurechnen, dessen Ursprung in der Tat umstritten ist (Germanismus fir- oder lat. foras); p. 7 alkov s. f. ‘lit clos’ wird FEW 1, 76b al-qobbah zugeordnet, besser wäre hier der Verweis auf die überarbeitete Version des Artikels in FEW 19, 96b qubba; p. 31 arbwaz ‘variété de pomme’ ist wohl eher ein Regionalismus und als solcher zu markieren (Arboise und, häufiger, Arboisine als lokale, aus der Region Jura/ Doubs stammende Apfelsorte). Der formal 3 gut gemachte Band ist eine der reichhaltigsten lexikographisch aufbereiteten Sammlungen von Wortmaterialien der Franche-Comté. Wie der entsprechende Index resümiert, erlaubt er in einer Reihe von Fällen im Verhältnis zum FEW neue Etyma zu postulieren, darüber hinaus gelingt es ihm zum Teil, im FEW in den Materialienbänden untergebrachte Wörter richtig zuzuordnen 4 . Vier Vorzüge des Buches seien hervorgehoben: Ohne sie zu ersetzen, tritt es als Inventar an die Seite von Klassikern der freigrafschaftlichen Mundartlexikographie wie Contejean (1876), Roussey (1894) oder Vautherin (1896-1901), für die Benutzung des ALFC ist es ein nützliches Hilfsmittel, aus dialektologischer Sicht leistet es über den Umweg über das FEW die Einbindung der Materialien in den Gesamtzusammenhang des galloromanischen Dialektraums, nicht zuletzt ist es unverzichtbar für die Erforschung nicht nur der freigrafschaftlichen Dialekte aus der Perspektive der Etymologie/ historischen Lexikologie. Die vorgebrachten Kritikpunkte trüben unseres Erachtens den positiven Gesamteindruck nur am Rande. Man würde sich vergleichbare Publikationen für andere Regionalatlanten wünschen. J. Lengert H Pascal Singy (ed.), Le français parlé dans le domaine francoprovençal. Une réalité plurinationale, Berne/ Berlin (Peter Lang) 2002, 213 p. (Sciences pour la communication 66) Cet ouvrage contient les communications qui ont été présentées lors d’une «journée d’étude» qui s’est tenue à l’Université de Lausanne le 24 novembre 2000, avec comme thème ambitieux: Le français régional en zone francoprovençale: bilan et perspectives actuelles. Même sous sa formulation finale, ce titre faisait attendre une prise en compte de la dimension substratique du français régional, mais on est obligé de dire que cela n’a été que partiellement le cas. Seul l’exposé présenté par Jean-Baptiste Martin, Anne-Marie Vurpas et Claudine Fréchet (cf. ci-dessous) sur les régionalismes du français parlé en Rhône-Alpes est solidement basé sur les dialectes de cette région. Et on se permettra de regretter que n’ait pas été invité à cette journée d’étude un spécialiste romand de la problématique 3 Kleinere Unachtsamkeiten fallen kaum ins Gewicht, so die Sigle «além.» p. 6 s. v. a: l 2 , die im Siglenverzeichnis p. xiii nicht aufgelöst wird. Dasselbe gilt im übrigen für die Abkürzungen des FEW, für die man gegebenenfalls auf die Beihefte zurückgreifen muß (mit Ausnahmen wie «anfrk.», das zu «abfrq.» wird). Der Verweis auf das FEW kann versehentlich schon einmal ausgelassen werden (cf. p. 21 an’nœ: y, wo die Referenz auf FEW 4,701b $nodiare fehlt) oder wäre zu erweitern (cf. p. 26 antèchi, wo neben FEW 17,319b auch auf ibid. 320a zu verweisen wäre). Dasselbe gilt für eine Literaturangabe wie p. 37 s. v. av’lin «Ajouter Dondaine, Actes du Congrès de Palma de Majorque, 419», die man gerne etwas kompletter vermittelt hätte. 4 Cf. z. B. p. 23 zu lat. pullus gestelltes anpoulè v. a. ‘mettre en perce (un tonneau)’, was es GPSR folgend erlaubt, die in FEW 22/ 2 unter den Materialien gruppierte Form empoulaie aus dem Berner Jura hierher einzuordnen. 296 Besprechungen - Comptes rendus patois/ français régional (P. Knecht y a certes fait une communication intéressante, mais sur le «Lexique régional codifié et non codifié en Suisse romande», et elle ne figure de toute façon pas, malheureusement, dans ces «actes»). La perspective de cette journée d’étude était bien sûr de nature essentiellement sociolinguistique, portant sur l’usage actuel et les représentations des locuteurs, mais, comme on le verra ci-dessous, l’éclairage diachronique y a souvent fait défaut. Dans son introduction «Le français parlé en zone francoprovençale: trois pays concernés» (1-13), Pascal Singy, l’organisateur de la journée d’étude et l’éditeur de ses «actes», s’est appliqué à évoquer les parlers dialectaux sous-jacents, la «partition substratique de la francophonie européenne», mais on ne trouvera pas dans ce texte une approche des spécificités du français régional en zone francoprovençale. Les types fondamentaux des régionalismes (dialect[al]ismes, archaïsmes, créations locales et emprunts) y sont par contre dûment catalogués, même si on eût apprécié une plus substantielle présentation des «traits définitoires des français régionaux» 1 . On ne s’attardera pas sur la communication de Frank Jablonka, «Le français régional valdôtain n’existe pas» (15-29). Son titre provocateur (comme il l’admet lui-même) et le bilan négatif qui lui y est associé perdent beaucoup de leur portée quand on sait que cet exposé repose sur les enquêtes que cet auteur a menées pour sa thèse 2 . Les «entretiens intensifs de plusieurs heures avec des locuteurs et des familles de locuteurs autochtones durant l’été 1993» (16) allégués par F. Jablonka n’ont été réalisés en fait qu’en deux points d’enquête, Aoste et Saint-Vincent, auprès de 16 locuteurs, de plus issus de trois familles seulement 3 . Avec un si faible bagage (qui néglige complètement les importantes vallées latérales, qualifiées avec mépris de «régions montagnardes retirées»), on ne maîtrise pas la complexe réalité linguistique du Val d’Aoste et, ipso facto, on péjore la valeur scientifique de ses affirmations, si péremptoires qu’elles soient. L’exposé de Jean-François De Pietro, «Le français régional à l’école: quelles possibilités ? » (31-66) est réjouissant à plus d’un titre, en venant nous entretenir de plusieurs pistes pour une prise en compte réelle du français régional à l’école. Longtemps en effet, l’École romande, institution normatrice par excellence, a mené une chasse impitoyable à tout écart par rapport au français standard, confortée en cela par la tradition de purisme académique qui a longtemps sévi dans notre pays. De la même façon qu’elle fut un des principaux agents d’extirpation des patois au XIX e siècle, en interdisant aux enseignants de recourir à cette langue autochtone honnie et en les encourageant à punir leurs élèves qui feraient de même, elle s’est appliquée à en liquider les dernières survivances dans le français régional romand: tout emploi d’un régionalisme, notamment dans le secondaire inférieur, était l’objet de sanction, de risée, à la grande confusion de celui qui se rendait coupable d’un tel écart. Les activités-cadres et les séquences didactiques présentées par J.-F. De Pietro sont susceptibles de donner aux élèves une meilleure culture langagière, de les éveiller à la diversité linguistique, et surtout de conférer une bienvenue légitimité aux spécificités du français en Suisse romande. Peut-être cela permettra-t-il d’évacuer chez ces jeunes locuteurs la fameuse (et problématique) «insécurité linguistique» dont, comme tout Romand, ils sont censés souffrir. En conclusion, soulignant le besoin d’outils didactiques concrets, l’auteur 1 Cf. notamment J.-Cl. Boulanger, «À propos du concept de ‘régionalisme’», Lexique 3 (1985): 125-46; J.-B. Martin, «Le français régional. La variation diatopique du français de France», Le Français moderne 65/ 1 (1997): 55-69. 2 F. Jablonka, Frankophonie als Mythos. Variationslinguistische Untersuchungen zum Französischen und Italienischen im Aosta-Tal, Wilhelmsfeld 1997. 3 Cf. le compte rendu de l’ouvrage, d’une grande et parfaitement justifiée sévérité, par R. Bauer, Romanische Forschungen 112 (2000): 554-55. 297 Besprechungen - Comptes rendus présente le Dictionnaire suisse romand (ci-après DSR) 4 comme un outil pertinent pour aborder le français régional en contexte solaire. Mais il nous semble qu’il y a d’autres moyens de travailler dans les classes «sur et avec le français régional», qui n’utiliseraient pas simplement ce dictionnaire mais qui seraient susceptibles de l’améliorer! Il faut rappeler en effet que le DSR repose sur une documentation essentiellement écrite (issue du dépouillement des ouvrages spécialisés, de textes littéraires, de nombreux journaux), patiemment recueillie (d’abord par les rédacteurs du Glossaire des patois de la Suisse romande) et colligée dans le fichier du Centre de dialectologie et d’étude du français régional de l’Université de Neuchâtel. Lors des travaux de lancement du DSR (notamment pour la constitution de sa nomenclature), il avait été prévu de mener une grande enquête de vitalité des régionalismes s’adressant aux enseignants romands afin de toucher, à travers eux, leurs élèves et leurs familles 5 , mais ce projet fut malheureusement abandonné. Il est certain que les fruits d’une telle enquête eussent grandement amélioré et affiné toutes les aires d’emploi que produit le DSR, qui sont souvent si imparfaites qu’il serait vain, en l’état actuel, de vouloir en tirer une représentation atlantographique. On pourrait ainsi imaginer une activité-cadre qui reprendrait cet objectif, en collaboration avec le Centre de dialectologie et d’étude du français régional. Et les élèves apporteraient des informations non seulement sur l’emploi des romandismes du DSR, mais sur leur propre vocabulaire, très mal connu des linguistes et insuffisamment traité dans ce dictionnaire 6 . Dans sa communication intitulée «Le français régional en Suisse romande. À propos des conceptualisations profanes et scientifiques du fait régional» (67-82), Bernhard Pöll s’intéresse au statut théorique du français régional, notamment de celui de la Suisse romande, et surtout à la notion problématique de continuum. Se basant sur «l’abondant matériel offert par les dictionnaires d’helvétismes parus ces vingt dernières années pour trouver une approche adéquate, vu que [son] regard [est] inévitablement celui d’un observateur de l’extérieur» (67), l’auteur fait la démonstration, irréprochable au plan théorique, qu’on ne saurait parler d’un quelconque continuum entre patois et français en Suisse romande. Le seul problème est que cette démonstration repose, du fait d’une information défectueuse quant à la réalité linguistique de ce pays 7 , sur des prémisses erronées: «1) l’absence de continuité synchronique entre français et patois, en raison de la quasi-disparition de ce dernier (qui existe tout au plus sous forme de mots isolés dans le répertoire des locuteurs); 2) l’absence d’une entité ‘français dialectal’, qui présupposerait justement la vivacité du substrat dialectal» (72). Pour ce qui est de la première prémisse, l’auteur semble ignorer que le 4 A. Thibault/ P. Knecht/ G. Boeri/ S. Quenet (ed.), Dictionnaire suisse romand. Particularités lexicales du français contemporain. Une contribution au Trésor des vocabulaires francophones, Genève 1997. [Comptes rendus de l’ouvrage dans VRom. 59 (2000) par H. Chevalley (278-89) et J. Lengert (290-307).] 5 C’est par ce moyen qu’a été réalisé, de façon modeste mais fort méritante et intéressante, un lexique de français local: M. Andres/ H. Saugy/ C. Schulé, Glossaire des mots du Pays-d’Enhaut, Château-d’Œx 1992, 32 p. 6 Cf. H. Chevalley dans son compte rendu du DSR, VRom. 59 (2000): 281: «Il resterait enfin à mieux explorer les termes enfantins, notamment ceux liés aux jeux et à la vie scolaire en général». 7 «L’abondant matériel offert par les dictionnaires d’helvétismes parus ces vingt dernières années» utilisé par l’auteur n’est en fait constitué que par les petites publications à vocation commerciale de C. Hadacek, E. Pidoux et A. Nicollier [voir leurs comptes rendus très critiques dans le 86 e Rapport annuel du GPSR (1984): 20-22 et le 93 e Rapport annuel du GPSR (1991): 29], l’ouvrage modeste mais intéressant de G. Arès [voir son compte rendu dans le 98 e Rapport annuel du GPSR (1996): 28-29], ainsi que, certes, le DSR, dont il faut cependant rappeler que la cible est le français régional de large emploi de la fin du 20 e siècle. Ces ouvrages sont inaptes à documenter à eux seuls la problématique patois/ français régional en Suisse romande. 298 Besprechungen - Comptes rendus patois fonctionne toujours, comme langue, dans plusieurs communes du Valais ainsi que, de façon moins solide, dans certaines régions des cantons de Fribourg et du Jura. Et la preuve reste à faire que, dans ces situations de diglossie patois/ français, il n’y a pas de continuum observable, ainsi que cela a été invariablement affirmé dans diverses présentations de la situation linguistique romande, sur la base de ce qui n’apparaît que comme une intuition savante dépourvue de données empiriques suffisantes. Pour ce qui est de la seconde prémisse, B. Pöll ne connaît pas une riche documentation qui atteste l’existence d’une «véritable entité ‘français dialectal’» en Suisse romande, même et surtout dans les régions qui ont abandonné leur patois depuis longtemps. L’auteur avance: «Continuer à parler de continuum [dans les cas où seul le français est en usage] . . . ce serait affirmer, si l’on veut rester fidèle à la définition classique du terme, que les variétés issues du contact entre patois et français normé ont investi le pôle vernaculaire, jadis occupé par les patois» (73); or c’est là exactement ce dont témoigne cette documentation. Et la vitalité (encore actuelle) de ces divers ‘français dialectaux locaux’ vient contredire l’auteur pour qui «la reconnaissance de variétés . . . peu prestigieuses et différentes à la fois du standard et du patois est vouée à la disparition» (71). Je renvoie pour cette réalité au Glossaire des patois de la Suisse romande qui, contrairement à ce que son titre peut laisser croire, intègre à sa description lexicographique les régionalismes romands, nés pour leur plus grande part de la survivance dans notre français de l’ancien idiome indigène et qui ont leur place naturelle dans les articles consacrés aux mots patois auxquels ils doivent leur origine 8 . L’article de Giuseppe Manno, «La dynamique interne propre au français régional de Suisse romande: réflexions théoriques et méthodologiques autour d’un facteur sous-estimé» (83-111), se signale par sa haute tenue et sa très bonne documentation, mais aussi par sa réjouissante mise en lumière des créations autonomes des Romands. Sur la base d’une solide réflexion théorique et méthodologique, l’auteur apporte une illustration impressionnante de ce phénomène jusqu’ici sous-estimé: régionalismes sémantiques (jouer ‘fonctionner’, gentiment ‘calmement, sans se hâter’, crocher ‘travailler d’arrache-pied, être tenace’, vilipender ‘dilapider, gaspiller’, etc.), mais surtout une liste très fournie de régionalismes lexicaux: agender, amender, ami de noce, arborisé, avale-royaume, bar à café, beuglée, bœufferie, champignonneur, décentré, déménageuse, enfourrer, imperdable, locatif, mi-blanc, ramassoire, renversé, etc. Je ne ferai de réserves que sur des mots comme brantée, ébriquer, gâtion, gonfle, pétouiller, trempe, etc. qui, bien attestés dans les patois de substrat, me paraissent à considérer comme des dialectalismes et non des créations au niveau du français régional. Deux remarques pour terminer: G. Manno tire ses observations réjouissantes du seul corpus à sa disposition, soit le DSR qui, vu la nature principalement écrite de ses sources et les critères qui ont présidé à l’élaboration de sa nomenclature, ne donne qu’une image forcément incomplète de la réalité romande 9 . La démonstration serait plus impressionnante encore si était pris en compte l’usage réel des Romands, riche de bien d’autres innovations sémantiques et lexicales (cf., entre autres, foireur, follo, pougner [et pougne, pougnon], rocade, trignolette). L’auteur avance enfin: «On est en droit de penser que l’existence d’une dynamique autonome du français régional risque de faire découvrir une ‘réalité déplaisan- 8 Glossaire des patois de la Suisse romande, Neuchâtel 1924s. Cf. aussi H. Chevalley, «Contribution de la lexicographie francoprovençale à l’étude des français régionaux. Du GPSR, dictionnaire multidialectal et diachronique, à la prétendue ‘théorie du français régional miroir fidèle du patois’», in: Actes de la conférence annuelle sur l’activité scientifique du Centre d’études francoprovençales. Lexicologie et lexicographie francoprovençales (Saint-Nicolas, 16-17 décembre 2000), Bureau régional pour l’ethnologie et la linguistique, Aoste 2002: 145-64. 9 Cf. le compte rendu de ce dictionnaire dans VRom. 59 (2000): 281 et 289. 299 Besprechungen - Comptes rendus te’ à ceux qui s’efforcent d’estomper toute différence entre le français régional de Suisse romande et le français commun» (87). Les premiers qui devraient être ébranlés par la démonstration de G. Manno sont les tenants de la fameuse «insécurité linguistique» des Romands; comment en effet concilier celle-ci avec des locuteurs capables de créations autonomes, d’innovations lexicales, ce qui cadre mal, bien sûr, avec l’image qu’on a voulu donner d’une population subissant et maîtrisant mal sa langue d’adoption ? Comme dit en introduction, la communication de Jean-Baptiste Martin, Anne-Marie Vurpas et Claudine Fréchet, «Les régionalismes du français parlé en Rhône-Alpes: collectes effectuées et premières observations» (113-38) est la seule qui, lors de cette journée d’étude, a mis le français parlé dans le domaine francoprovençal en rapport avec les patois de substrat. Grâce à une collecte approfondie des régionalismes de la région Rhône-Alpes, à des enquêtes de vitalité auprès d’échantillons représentatifs de la population, à un réseau assez dense d’observatoires, les trois intervenants produisent une présentation géographique précise des traits lexicaux qu’ils ont sélectionnés. Les nombreuses cartes présentées (malheureusement desservies par une mauvaise impression dans la publication; la carte du type agasse est illisible) illustrent les liens 10 complexes qui existent entre certains régionalismes et les termes dialectaux correspondants, en mettant au jour des comparaisons géographiques intéressantes: plus grande extension de l’aire des régionalismes (par ex. fayard, vogue) ou, au contraire, restriction (par ex. caton, cha 11 ) par rapport aux aires dialectales de ces mots. La cartographie permet ainsi d’observer la dynamique particulière du français régional et d’affiner le peu qui avait été avancé auparavant sur l’axe diachronique entre les patois et lui. Par ailleurs, l’exposé de J.-B. Martin,A.-M. Vurpas et Cl. Fréchet me paraît illustrer de façon éloquente une assertion de G. Tuaillon: «Un dialectologue . . . apporte pour l’étude du français régional des qualités qu’on ne trouve pas forcément chez tout autre linguiste: la connaissance des profondeurs régionales qu’il a cotoyées au cours de ses enquêtes dialectologiques et une nécessaire vision de l’espace que, seule jusqu’ici, la dialectologie a donnée aux linguistes» 12 . La communication de Alexei Prikhodkine, «Lexique régional et insécurité linguistique: quels rapports en Pays de Vaud ? » (139-63) se donne pour objectif de «démontrer que les items lexicaux provenant du fonds du français de France (archaïsmes et innovations locales [? ]) sont sujets à la valorisation de la part des locuteurs vaudois, tandis que les lexies dont l’origine n’est pas imputable au français (dialectismes et germanismes) sont plutôt sujettes à la dépréciation de la part des sujets parlant vaudois [sic]. En outre, nous voulions établir que les locuteurs vaudois sont, en général, plus enclins à déprécier des régionalismes de forme que de sens» (141). Relevons d’abord que, pour dégager d’hypothétiques différences dans l’emploi des régionalismes selon leurs origines respectives et selon qu’ils sont de forme ou de sens, il est nécessaire de maîtriser ces paramètres. Ce n’est pas toujours le cas dans cet exposé, l’auteur qualifiant de «dialectismes de sens» le verbe se luger ‘luger’ et le mot patte ‘torchon’ 13 , clas- 10 Je partage entièrement les considérations de J.-B. Martin sur l’évidence de ces liens (114-15), mais ce n’est pas ici le lieu de prendre à nouveau position contre la théorie qui prétend les nier (presque) complètement. 11 À noter que la référence GPSR, III, 28 (lettre C) donnée pour ce mot est erronée; il sera traité dans la lettre T, sous l’en-tête tsó. 12 G. Tuaillon, «Réflexions sur le français régional», TraLiLi. 15/ 1 (Colloque de Dijon), 1977: 29. 13 Comme si c’était le même mot que la patte d’un animal. À noter de plus que cette erreur (cf. simplement le Robert historique: 1454) avait été signalée à l’auteur lors de la journée d’étude, mais qu’elle a été maintenue dans les «actes» de cette journée. 300 Besprechungen - Comptes rendus sant sous «germanismes de sens» le mot tresse ‘pain au beurre’ et considérant pétouiller ‘ne rien faire de bon’ ainsi que gâtion ‘enfant gâté’ comme des «innovations de forme». On est par ailleurs surpris d’apprendre que le nombre d’enquêtés se monte à 64 personnes seulement, qu’elles habitent la (seule) région lausannoise et font partie de la couche sociale dite supérieure (bourgeoisie, professions libérales, fonctionnaires supérieurs, etc.). Ainsi sont donc évacuées les dimensions essentielles de toute étude du français régional: échantillonnage représentatif de toute la population, diatopisme ville/ campagne, diastratisme entre les divers niveaux d’éducation, de culture. Ce qui s’apparente donc plus à une enquête d’opinion qu’à une véritable enquête scientifique s’ouvrait par deux questions naïves («Existe-t-il un parler vaudois? Si oui, pourriezvous donner quelques exemples de ce parler? ») et par le repérage des termes régionaux glissés dans un petit texte d’une gênante artificialité 14 , préambule qui trahit chez l’auteur une étrange approche d’une réalité linguistique qu’à l’évidence il ne connaît que depuis peu de temps. Puis, confrontés à une liste de 35 mots tirés du DSR, les 64 enquêtés devaient dire s’ils les emploient (et, si oui, dans quel contexte social) et s’il faut les apprendre à l’école. Les réponses à ces deux questions 15 ont été rangées dans 5 catégories mêlant à chaque fois degré d’usage et niveau de tolérance (par ex.: «Mot employé dans un contexte familier et non toléré à l’école», etc. 16 ), dont les résultats ne sont pris en compte que d’une façon quantitative, au moyen de statistiques représentées dans des graphiques. Une «analyse factorielle des correspondances» (AFC) aurait permis de dégager de façon plus fine (et plus intéressante que de sempiternels pourcentages) les rapports et les tensions entre les réponses à de telles questions, ainsi que de faire apparaître de quelle façon les enquêtés se répartissent et se regroupent en fonction de leurs opinions. Le bilan, malgré les anomalies méthodologiques relevées ci-dessus, valide toutes les hypothèses de départ: les archaïsmes et les innovations locales (par ex. nonante et ramassoire) sont sujets à la valorisation, tandis que les dialectismes et les germanismes (par ex. panosse et witz) sont dépréciés; de la même façon, les régionalismes (uniquement) sémantiques «passent mieux» que les régionalismes lexicaux. Mais il n’y a là rien d’étonnant ni de bien neuf: la forme française de ces mots masque leur caractère provincial (et donc leur prédisposition à être sanctionnés) dans l’esprit des locuteurs, au point même que ces derniers croient souvent qu’ils appartiennent au français standard («régionalismes inconscients»). Et il y a fort à parier qu’avec un choix d’autres mots (des germanismes plus lisses, des dialectalismes moins marqués, etc.) on obtiendrait des résultats différents. La chose est même sûre si était pris en compte un échantillon plus large de locuteurs, véritablement représentatif de la population romande tout entière. La communication de Pascal Singy, «Accent vaudois: le complexe des riches? » (165-86) porte sur une enquête d’une tout autre envergure (606 personnes interrogées, prise en compte de quatre variables sociologiques: genre [= sexe], âge, statut socioprofessionnel et lieu de résidence) qui est à la base de sa thèse 17 . Vu le nombre des enquêtés et la grande dis- 14 Par exemple: «Je ne vous dis pas combien [? ] de chenil il y avait dans tous les coins et combien de pattes [! ] on a usé[es] en panossant! » (161). Aucun Romand ne produirait une telle phrase et n’utiliserait le mot patte dans ce contexte-ci. 15 De nature radicalement différente («utilisez-vous ce mot? » et «doit-on [! ] l’apprendre à l’école? »), la seconde appelant les témoins à émettre un avis normatif, de plus de façon bien maladroite. 16 Il semble bien que la bizarrerie des résultats obtenus, dans le cas de panosse notamment, procède de la mise ensemble de ces deux paramètres. Et on s’interroge sur la pertinence (et la réalité), à propos de régionalismes, de la catégorie «Mot non employé mais toléré à l’école». 17 P. Singy, L’image du français en Suisse romande. Une enquête sociolinguistique en Pays de Vaud. Paris-Montréal 1997. 301 Besprechungen - Comptes rendus parité des réponses obtenues, notamment en fonction de la variable liée à l’appartenance sociale, on se permettra de regretter à nouveau que l’analyse soit uniquement quantitative et ne recoure pas à l’AFC (cf. ci-dessus A. Prikhodkine). Résumant les principaux résultats de son enquête, l’auteur sélectionne d’abord parmi les manifestations des Vaudois un sentiment d’infériorité linguistique (à l’égard des Français) et un sentiment d’insécurité linguistique, qui se traduirait «par une tendance à déprécier et à valoriser, tout à la fois, le parler local» (172). Sans rouvrir une polémique stérile 18 , la mise en évidence de cette valorisation régiolectale me paraît l’apport le plus intéressant du travail de P. Singy, susceptible de remettre en question la réalité même de cette notion d’insécurité linguistique des Vaudois (et des Romands en général) 19 . Le fait que trois enquêtés sur quatre aient donné une réponse négative à une question posée sur une éventuelle officialisation des régionalismes par le biais de l’enseignement ne me paraît pas, contrairement à ce que dit l’auteur, révéler «une nette tendance à la dépréciation du parler local, étant entendu qu’une population bienveillante à l’endroit de son parler répondrait massivement par l’affirmative» (172). C’est là sous-estimer, à mon avis, les effets du rapport complexe que les Romands entretiennent avec leur École, institution normatrice par excellence, dont ils ont totalement intégré le refus de légitimer leurs particularités linguistiques 20 . Parmi les représentations linguistiques des Vaudois, cette enquête s’attachait particulièrement à celle qu’ils ont de leur accent, avec six indicateurs à ce propos parmi les douze cités (181). Le problème est que l’accent est une dimension particulièrement volatile du discours, qui n’a fait l’objet d’aucune étude scientifique en Suisse romande 21 . D’autre part, de la même façon qu’il n’y a pas un «accent suisse» (dont se moquent les Français), il n’y a pas un (seul) «accent vaudois» mais, au gré des diverses régions, de subtiles variations dans les accentuations et les intonations (plus ou moins harmonieuses). Dans cette situation, peuton valablement demander «aimez-vous votre accent? », «quand vous entendez un parent avec un fort accent, comment vous sentez-vous (fier, gêné, agacé)? », etc. sans que le témoin et même l’interrogateur sachent de quoi exactement il est question? Une dernière remarque: la conclusion de l’exposé de P. Singy se signale par une louable relativisation des résultats apportés par son enquête (notamment du fait des disparités observées entre générations) et par son appel à «une étude fondée sur une saisie en profondeur de l’imaginaire linguistique des Vaudois» (184). La communication de Oleg Kulinich, «Modélisation probabiliste dans la description d’oppositions phonologiques. Le cas du français régional en Suisse romande» (187-211) s’exclut elle-même de ce compte rendu, n’apportant pas d’informations de nature linguistique sur les traits phonologiques des Romands mais faisant seulement la présentation (impressionnante) de l’outil mis au point pour les enregistrer et les analyser. Pour dresser un rapide bilan et esquisser quelques perspectives 22 , on citera d’abord ce que B. Pöll a avancé de façon audacieuse lors de cette journée, de coloration essentiellement sociolinguistique, d’étude du français régional: «Le concept classique de ‘français régional’ est difficilement compatible avec des approches sociolinguistiques, et ce malgré les 18 Le compte rendu de l’ouvrage de P. Singy par G. Manno dans le Bulletin suisse de linguistique appliquée 67 (1998): 153-61 avait donné lieu à une réponse de H. Chevalley, à propos du concept d’insécurité linguistique, dans les 101 e et 102 e Rapports annuels du GPSR (1999-2000): 13-14. 19 Cf. aussi ci-dessus G. Manno. 20 Mais on peut rêver que cela change; cf. ci-dessus J.-F. De Pietro. 21 On en trouve une approche dans l’Encyclopédie illustrée du Pays de Vaud, tome XI (1984): 289- 90 et 306 (M. Mahmoudian). 22 Cf. l’ancien intitulé de cette journée d’étude: Le français régional en zone francoprovençale: bilan et perspectives actuelles. 302 Besprechungen - Comptes rendus efforts d’adaptation qui ont été faits ces dernières décennies: issu du contexte de recherche spécifique qu’est l’enquête dialectologique, le concept de ‘français régional’ est lié, dans l’histoire de la linguistique, à une description du code (par rapport à une variété-étalon) et non pas à une approche des fonctions sociales du code» (77-78). Le constat s’impose en tout cas que l’analyse des variétés diatopiques ou topolectales du français, du fait de leur complexité, nécessite une base théorique solide liée à une grande rigueur méthodologique 23 , des dispositifs sophistiqués d’enquêtes et d’analyse de leurs résultats ainsi que, surtout, une approche concrète du terrain, une prise en compte globale et approfondie de la réalité linguistique. Sans cela et comme le montrent certaines des communications recensées, le risque est grand de travestir l’usage réel des locuteurs et de produire des résultats de valeur scientifique limitée. D’autre part, même si la perspective de la sociolinguistique est essentiellement synchronique, l’étude des français régionaux ne peut faire l’économie de l’axe diachronique. Ainsi, en notre pays dont la langue a longtemps été représentée par les divers patois francoprovençaux, on ne saurait se passer des apports de la dialectologie romande, comme ce compte rendu l’a à plusieurs reprises suggéré. H. Chevalley H Peter Cichon, Sprachbewusstsein und Sprachhandeln. Romands im Umgang mit Deutschschweizern, Wien (Braumüller), 1998, 392 p. (Wiener Romanistische Arbeiten 18) Les recherches de Peter Cichon sur les relations qu’entretiennent les Romands avec les Suisses allemands n’ont pas connu une réception digne de l’intérêt que suscite cet ouvrage paru il y a cinq ans déjà 1 . En effet, cette étude, qui s’appuie sur des entretiens réalisés à Saint-Gall, Bienne, Fribourg, Lausanne et Genève, parvient à rendre compte des principaux éléments stéréotypiques dans lesquels se condense l’identité des Romands vis-à-vis de leurs voisins alémaniques. Cette étude s’inscrit dans le champ des travaux sur la conscience linguistique des locuteurs intégrés dans une réalité spécifique que le chercheur vise à décrire d’un point de vue à la fois émique et étique; elle confirme, affine et parfois complète les connaissances apportées par des travaux antérieurs sur les rapports entre Romands et Alémaniques (Claudine Brohy, Pierre Centlivres, Gottfried Kolde, Georges Lüdi entre autres); enfin, elle esquisse un mode identitaire des Romands déjà mis en évidence par des chercheurs travaillant avec des méthodes différentes (Pierre Knecht ou Pascal Singy par exemple). L’ouvrage s’ouvre par trois chapitres consacrés à la constitution de l’objet d’étude, à la définition du concept de conscience linguistique ou langagière (Sprachbewusstsein) et à la présentation des méthodes d’investigation. Le quatrième chapitre propose un rapide panorama de la situation linguistique en Suisse, d’un point de vue diachronique et synchronique, mêlant intelligemment des considérations de linguistique interne à une réflexion structurée autour d’une dynamique relevant de la linguistique externe. Se succèdent ensuite quatre chapitres qui thématisent la relation des Romands aux Suisses alémaniques selon quatre types de situations urbaines de contact linguistique (urbane Sprachkontaktsituation). Enfin, 23 Cf. notamment Cl. Poirier, «Le français ‹régional›: méthodologies et terminologies», in: Français du Canada, français de France. Actes du colloque de Trèves de 1985, Tübingen 1987: 139-76; J.-P. Chambon, «L’étude lexicographique des variétés géographiques du français de France: éléments pour un bilan méthodologique (1989-93) et desiderata», Lalies. Actes des sessions de linguistique et de littérature 17 (1997): 7-31. 1 Je n’ai connaissance que d’un bref compte-rendu de R. Schlösser 1999, RF 111. 303 Besprechungen - Comptes rendus un dernier chapitre résume les principaux résultats et dresse une liste de quelques desiderata de recherche dans le domaine. A cela s’ajoutent deux annexes présentant le questionnaire (Fragenkatalog), ainsi qu’une riche bibliographie. A partir du principe de territorialité, qui est à la base du modèle d’organisation des différents groupes linguistiques au sein de la Confédération (modèle au sein duquel d’ailleurs les langues de la migration n’ont pas de statut) se pose la question du plurilinguisme de la Suisse («Mythos, dass nicht nur die Schweiz, sondern auch der Schweizer mehrsprachig ist», 15). Que ce soit dans la sphère privée (où le principe du libre choix de la langue domine) ou dans la sphère publique, l’auteur se demande quelles langues sont utilisées par les Romands et en fonction de quels facteurs («wie diese [= die Wahl] von Romands in Funktion welcher Einflussfaktoren genutzt wird, ist zentraler Gegenstand meiner Arbeit», 15). Pour l’auteur, il est évident que le comportement entre les groupes linguistiques est significatif de l’existence et du fonctionnement effectifs du plurilinguisme en Suisse. Au-delà du stéréotype fonctionnel sur le fait que les Suisses s’entendent bien parce qu’ils ne se comprennent pas, il s’agit donc de savoir dans quelle mesure les différents efforts pour le plurilinguisme individuel sont vraiment opératoires du point de vue de la société en général. De fait, l’auteur a entrepris une enquête dans différentes constellations où Romands et Alémaniques peuvent entrer en contact, en Suisse romande, en Suisse alémanique et à la frontière (Grenze ou Mischzone? ) linguistique. Les quatre types suivants ont été retenus: une ville alémanique «monolingue» (Saint-Gall), une ville bilingue à majorité alémanique (Bienne), une ville bilingue à majorité francophone (Fribourg) et une région francophone «monolingue» (Lausanne/ Genève). L’objet ainsi posé, P. Cichon en vient à définir le concept fondamental sur lequel repose son approche, à savoir la conscience, notion qu’il préfère à identité, idéologie, préjugé ou encore stéréotype. La conscience linguistique représente une phase ou un état transitoire qui correspond aux décisions (Entscheidungen) pratiques que prend tout individu. Cette dimension se trouve prise entre le niveau des déterminants (Determinanten) sociaux qui correspondent à l’expérience, au savoir, aux normes sociales en vigueur, etc. et le niveau des manifestations (Manifestationen) qui se révèle dans la pratique réelle (dans le comportement de communication descriptible des acteurs sociaux, si l’on préfère) et dans le métadiscours des locuteurs. Pour reprendre les termes de l’auteur: Das Sprachbewusstsein ist also die intelligible Vermittlungs- und zugleich individuelle Verarbeitungsinstanz zwischen Anlage, Sozialisation, normativen Rahmen und daraus resultierender Erfahrung und Wissen auf der einen und sprachlichem bzw. metasprachlichem Verhalten auf der anderen Seite. (51) Le schéma esquissé fonctionne en fait en boucle, puisque le niveau des manifestations est relié à celui des déterminants par un processus de rétroaction (Rückkoppelungen). Ainsi, l’auteur tente, par le biais du métadiscours des locuteurs, d’appréhender leur conscience linguistique en s’appuyant sur les interprétations tirées de la langue (sprachbezogene Deutungen), les évaluations (Bewertungen) et la description de comportements linguistiques (Sprachverhaltensbeschreibung). En résumé, on a affaire à une forme particulière d’étude de contenus, qui vise à reconstruire la conscience langagière des Romands en fonction de leur production métadiscursive («das Sprachbewusstsein der Schweizer (sic! ) Romands . . . rekonstruieren», 59). Pour ce faire, Cichon choisit la méthode des entretiens semi-directifs approfondis à partir d’un questionnaire établi spécifiquement pour chaque constellation étudiée. De manière plus surprenante, au vu de l’échantillon finalement retenu, l’auteur lie les résultats obtenus par la méthode qualitative à des considérations de type quantitatif; même s’il indique prudemment que «notwendig setz[t] [er] damit den Schwerpunkt [s]einer Arbeit im qualitativen und nicht im quantitativen Bereich», un tel 304 Besprechungen - Comptes rendus choix paraît discutable (cf. infra). L’ensemble de la méthode est présenté comme une «herméneutique objective», c’est-à-dire comme une tentative d’extraire des entretiens (Interaktionstexte) le contenu (Sinngehalt) et de mettre au jour les rapports de signification objectifs (Bedeutungszusammenhänge) qui existent au-delà du sens voulu par les locuteurs (von den Textproduzenten). En tout, ce sont environ 90 entretiens (en face-à-face, plus rarement en triade) qui ont été utilisés. Ayant posé a priori l’existence des deux communautés culturelles et linguistiques, Cichon indique trois axes qui lui servent de jalons dans son analyse: la ségrégation, l’interculturation et l’acculturation. Concrètement, l’auteur travaille ces axes à trois niveaux: l’expression individuelle; le lien entre les profils individuels et les formes de réactions ou de jugements collectivement standardisés au sein d’une constellation; enfin, la comparaison entre constellations avec mise en évidence des tendances convergentes et divergentes. Chacun des chapitres présentant une constellation est organisé selon ces éléments d’appréciation. Pour chacune des constellations, je me permets de relever, de manière tout à fait arbitraire, un certain nombre de points dégagés dans ce travail. Le cas de Saint-Gall montre une présence francophone trop faible pour constituer un réseau francophone structuré dans les situations de communication inofficielles, au contraire de ce qu’on observe dans les villes de Berne, Bâle ou Zurich. A Saint-Gall, le français jouit d’un statut privilégié (comme dans le reste de la Suisse alémanique? ), ce qui compense en partie son manque de statut officiel (dû au principe de territorialité). Les Romands de Saint-Gall (les locuteurs interrogés sont des migrants de première génération) manifestent clairement leur attachement à la sphère francophone et revendiquent majoritairement une identité romande plutôt qu’une identité plurielle. Il semble en tout cas clair que l’acculturation vers la sphère alémanique est très restreinte, sinon inexistante. Dans cette perspective, la culture est vécue comme non partageable et le rapport à l’autre s’exprime en termes antagonistes plus que synergétiques. Pour autant, le principe de territorialité et la perméabilité à l’allemand corrélative sont bien acceptés par les Romands de Saint-Gall, de même que le schwytzertütsch (le rapport à la diglossie alémanique n’est donc pas réductible à un phénomène de rejet). Dans ce contexte, l’intégration socioéconomique est beaucoup plus avancée que l’intégration culturelle et linguistique et on observe une valorisation fonctionnelle du bilinguisme français-allemand, en tant qu’instrument nécessaire à l’intégration sociale d’un côté, et à la sauvegarde de la culture et de la langue d’origine de l’autre. Bienne est une ville officiellement bilingue, où le français a un statut officiel. Dans ce contexte s’observe une tendance à dédoubler les institutions (écoles, média, sociétés, partis politiques, etc.) en fonction de la langue, ce qui semble marquer une dynamique plus ségrégative qu’intégrative: chez les Romands de Bienne, l’identité romande est accentuée par opposition à la biculturalité de la ville, et la préférence pour un système de communication duel plutôt qu’intégré semble s’imposer. Mais, simultanément, des indices parlent en faveur d’une conception interculturelle, par exemple la reconnaissance d’une coexistence pacifique des deux groupes linguistiques-culturels, la valorisation du bilinguisme, la meilleure compétence dialectale des Romands de Bienne par rapport à ceux des trois autres constellations. La séparation d’avec la sphère alémanique fonctionne ici en termes de prise de distance pratique par le groupe francophone qui se conçoit lui-même comme communauté (linguistique). Pour autant, l’interculturalité aussi se manifeste par les contacts quotidiens avec les germanophones. Dans les citations récoltées à Bienne, j’ai été frappé par certains traits du français et je me demande s’ils sont caractéristiques de la variété locale. Des études en ce sens mériteraient d’être faites. Ainsi, «la peur c’est que la minorité devient» 2 (207; cf. aussi 212); l’usa- 2 Les italiques de cet exemple et des deux suivants sont de moi. 305 Besprechungen - Comptes rendus ge de l’indicatif dans des contextes de ce genre est courant dans le parler des francophones biennois, selon mon expérience personnelle. De même, cet autre trait (208): «je partais d’Olten. Et in Twann, une dame . . . » 3 . Ce cas retient d’autant plus mon attention qu’il m’arrive de le produire depuis que je vis à Bienne . . . Je croyais jusqu’alors à un trait idiosyncrasique, mais cette nouvelle occurrence vient introduire un doute dans mon esprit. Parmi les traits du français biennois, je n’hésite par contre pas à ranger un germanisme évident: «sur la rue» (217). Enfin, il est un domaine qu’il vaudrait la peine d’approfondir et qui touche à la manière dont on engage la conversation à Bienne, par exemple dans une interaction entre vendeur et client, qui semble différer de Zurich ou de Neuchâtel: quelque chose que j’ai observé à Bienne, c’est que souvent les bilingues engagent la conversation par un sourire et attendent la langue de l’autre (225) A Fribourg, ville bilingue majoritairement francophone (au contraire de Bienne), il existe aussi deux structures parallèles qui tendent à la ségrégation des communautés. Mais il semble que la situation des Alémaniques y soit moins confortable que celle de la minorité francophone à Bienne. Cela est confirmé par le fait que les francophones fribourgeois voient le bilinguisme dans une perspective nettement plus hiérarchisée; il n’est d’ailleurs pas rare d’observer une expression confrontative des stéréotypes sur l’Autre dans le métadiscours des «témoins» romands, de même qu’un renoncement à la valorisation du bilinguisme individuel. Les francophones présentent simultanément une empathie moindre envers les questions liées à la communication avec les Alémaniques; cela est dû à une méconnaissance et une certaine insensibilité envers la situation des Alémaniques et se trouve lié au sentiment de majorisation des Romands qui conduit en pratique l’Autre à l’acculturation (dont la maîtrise du français n’est d’ailleurs qu’un aspect). Dans ce contexte, il faut noter que c’est aussi parmi les Romands de Fribourg que se fait jour une forte identification avec la France. Pour ce qui est de la quatrième et dernière constellation (Lausanne/ Genève), les contacts avec les Suisses allemands y sont très réduits. Cela signifie une quasi ignorance du schwytzertütsch, de faibles compétences (scolaires) en allemand et une forte méconnaissance de ce qui se passe en Suisse alémanique. On ne peut pourtant pas parler de ségrégation en tant que telle; simplement, on ignore jusqu’à l’existence d’une minorité germanophone. De fait, les Alémaniques s’intègrent très vite et ne cherchent pas à mettre en valeur leur origine. Si les Lausannois et les Genevois parlent des rapports au monde alémanique, c’est plutôt en tant qu’entité romande minoritaire au niveau fédéral. La crainte d’une majorisation alémanique se traduit d’ailleurs essentiellement à ce niveau et à celui de la domination économique de la Suisse allemande. Cette domination est cependant acceptée tant qu’elle ne présente aucun risque pour les dimensions culturelle et linguistique des Romands. Dans cette perspective, la Suisse romande est un objet homogène face à l’altérité alémanique (et aussi en regard de la France). Cependant, c’est une image beaucoup plus éclatée que projettent les locuteurs interrogés quand on leur demande de définir la Romandie ou d’en présenter les dénominateurs communs. On en trouve une expression exemplaire dans les deux extraits suivants: . . . Mon idéal ça serait européen ouais Genevois puis Suisse romand et enfin Suisse. . . 4 (319) . . .dans le canton de Genève on est d’abord Genevois avant d’être Suisse . . . même avant d’être Romand . . . (323) On retrouve là une des caractéristiques de l’identification communautaire suisse, où l’inscription cantonale prime. 3 Le locuteur est francophone, de parents francophones et l’entretien se déroule en français. 4 Comme on le voit ici, l’inscription extra-helvétique peut primer l’inscription cantonale. 306 Besprechungen - Comptes rendus Après cette brève présentation, j’aimerais soumettre l’étude de P. Cichon à une série de critiques qui ont pour but de nourrir les recherches à venir dans ce domaine. Un premier point concerne la transcription des entretiens. En effet, un des intérêts majeurs de ce travail est de présenter un fort beau corpus de citations. Malheureusement celles-ci sont transposées à l’écrit de telle sorte que la plupart des caractéristiques de l’oral y sont dissolues. Un autre point concerne les nombreuses citations en allemand. En effet, des locuteurs germanophones (parfois ce sont aussi des Romands qui ont répondu en allemand) ont aussi été interrogés. Sans remettre ce choix en question, il se pose pourtant deux types de questions. D’une part, pourquoi n’avoir pas indiqué si un questionnaire allemand avait été utilisé à côté du questionnaire français? Sinon, comment l’auteur a-t-il procédé? Quelle stratégie a-t-il choisie dans l’entretien? Comment des locuteurs francophones en sont-ils venus à s’exprimer en allemand et quelle conséquence cela a-t-il eu dans l’interaction et sur l’analyse? Quelles sont les traces linguistiques de ce travail on-line? D’autre part, quelle est la logique qui a conduit à intégrer environ une dizaine de locuteurs germanophones dans l’étude? Pourquoi et comment utiliser leurs propos pour déterminer la conscience linguistique des Romands? Enfin, pourquoi avoir présenté des citations en allemand pour Fribourg ou Lausanne/ Genève, mais pas pour Saint Gall? L’auteur ne donne aucun élément de réponse substantiel à ces questions. En partant des citations présentées dans le livre, on peut s’interroger sur le manque d’attention que l’auteur porte aux formes de l’interaction. Concentrant toute son attention sur les contenus, il ne s’intéresse en effet pas à la manière dont ceux-ci émergent, à la manière dont l’interaction se déroule, de même qu’à l’organisation générale des entretiens. Comment un thème est-il introduit et par qui? Comment évolue-t-il au sein de l’entretien? Quel(s) rôle(s) les interlocuteurs prennent-ils en charge dans la constitution des entretiens? La dimension interactive est pourtant cruciale à intégrer dans l’analyse de contenus, du fait que l’activité même d’entretien condense de manière particulièrement forte les formes stéréotypiques (cf. infra). Comment explique-t-on, par exemple, les occurrences de tutoiement dans certains entretiens (303), alors que dans la majorité des cas, on ne trouve que le vouvoiement? Quel rôle le tutoiement joue-t-il? Peut-être aucun, mais encore faut-il le montrer et ne pas passer ce point sous silence. Autre exemple, avec l’extrait suivant: . . . Les Suisses allemands sont certainement très gentils avec nous, plus gentils que les Suisses romands avec les Suisses allemands, mais on sent quand même, vous êtes supérieurs. (133) Quel statut a le pronom vous? Dans ce cas précis, il semble que le pronom vous catégorise Peter Cichon comme représentant d’une catégorie qu’on pourrait nommer Suisses allemands ou germanophones; cet emploi exclut par là même ce dernier de la catégorie Romands ou francophone dans laquelle s’inclut le locuteur. Voilà une catégorisation qui transforme littéralement l’intervieweur en lui attribuant potentiellement des droits et des devoirs collaboratifs nouveaux. Dès lors, P. Cichon n’est plus seulement l’intervieweur ni le chercheur neutre récoltant du «métadiscours» à propos d’un référent absent; et ce changement de statut a très probablement des conséquences réelles sur l’interaction. Ce qui est fondamentalement en jeu ici, c’est l’incorporation du chercheur jusque dans la parole catégorisante et descriptive de son interlocuteur et les conséquences épistémologiques que ce fait produit, qui conduisent à considérer le sens d’un entretien non pas comme la manifestation d’une réalité existant par ailleurs et qui serait révélée au chercheur, mais comme localement constituée dans et par l’interaction (donc par les deux interlocuteurs, y compris le chercheur), ce qui implique une attention soutenue aux modalités d’émergence et de constitution du sens. En d’autres termes, je crois qu’il est impossible de ne pas prendre en compte les formes linguistiques et le déroulement interactif des entretiens, ce qu’une trans- 307 Besprechungen - Comptes rendus cription fine et des extraits plus longs permettraient de rendre. Sans cela, on court le risque de passer à côté d’éléments essentiels de l’expression et de la constitution de ce que l’auteur appelle la «conscience» des locuteurs dans une situation donnée. Selon l’auteur, on n’accède à la conscience que par le niveau de surface et d’expression de cette conscience. Encore faut-il ne pas considérer ce niveau comme celui d’un discours désincarné et abstrait, mais bien d’une parole située localement, participant de la construction de l’objet dans un processus collaboratif auquel le chercheur-intervieweur n’échappe pas. La conscience, à cet égard, n’est pas enfouie sous les mots, elle est littéralement représentée dans et par les énoncés. Dans cette perspective, je ne parlerais donc pas de conscience linguistique, mais plutôt de représentations linguistiques, au sens de descriptions produites collaborativement. L’émergence de formes stéréotypiques semble favorisée par l’activité d’entretien. Il paraît donc essentiel d’observer les formes que prennent exactement les descriptions et les jugements des locuteurs et la manière dont ces formes sont gérées interactivement. . . . il faut être sur ses gardes . . . vous avez des communes, les Suisses allemands arrivent avec de l’argent. Leurs gosses ils font des demandes: est-ce qu’on peut faire une école allemande, ouvrir des écoles allemandes. D’abord on leur dit non, ensuite la minorité allemande devient majoritaire, vous comprenez. Et après, bien sûr on est majoritaire. Alors on change les lois . . . (208) Utiliser un tel passage hors de son contexte, en focalisant sur le contenu, ne permet pas de comprendre sa fonction dans le déroulement de l’interaction, pourtant cruciale pour saisir la manière dont s’organise la représentation de l’altérité dans un entretien d’enquête. Un autre aspect de cette tendance stéréotypisante s’observe dans ce que j’appellerais volontiers le jugement esthétisant, dont on peut montrer des effets à partir de quelques citations tirées de l’ouvrage (à propos de la diglossie alémanique vue par des Lausannois/ Genevois) 5 : . . . ça me plaît beaucoup, c’est une forme de richesse. . . . . . Je ne le connais pas assez bien, mais je trouve très drôle C’est quand même plus beau le bon allemand J’ai horreur du schwyzerdeutsch que je trouve dur, que je trouve patoisant. Je n’ai pas du tout l’intention de l’aborder . . . Pour les gens de la rue ici c’est perçu comme une langue qui est plutôt un peu barbare . . . . . . c’est assez désagréable comme langue . . . Je n’ai pas du tout envie de le prononcer» . . . Esthétiquement je préfère le bon allemand . . . On ne comprend pas très bien pourquoi on parle cette langue . . . Ces quelques exemples montrent bien qu’au-delà des contenus, ce sont des modes de dire qui sont en jeu, participant de l’élaboration de descriptions, prenant part à des mouvements argumentatifs, etc. Ces jugements de valeur opèrent comme des procédures localement adéquates, en fonction du déroulement de l’entretien. De ce point de vue, les questions posées (du type «Avez-vous une préférence pour le bon allemand ou le schwyzerdeutsch? ») influent souvent fortement sur les modes de dire des locuteurs. Sur un tout autre plan, une critique déjà évoquée concerne la volonté affichée par l’auteur de tenir compte de considérations statistiques. Mais que faire d’une observation comme celle-ci: «Eine knappe Mehrheit von 6 : 5 sich zu dieser Frage äussernder St. Galler Romands konzedieren sich selbst auch nach bis zu 40 Jahren Aufenthalt in der deutschsprachigen Schweiz eine rein welsche Identität» (129)? Ou de celle-ci: «Innerhalb meines kleinen Samples findet sich eine eindeutige Mehrheit von Kundgaben, die auf die Frage, ob 5 Toutes ces citations proviennent des pages 340 et suivantes. 308 Besprechungen - Comptes rendus es sich bei Schweizerdeutsch und Schriftdeutsch um zwei Varianten einer Sprache oder um zwei unterschiedliche Sprachen handelt, zu letzterer Einschätzung tendiert» (144)? C’est à mon avis commettre une appréciation erronée quant à la nature des données récoltées dans cette étude que de leur attribuer une quelconque valeur statistique. Les données que constituent les entretiens semi-directifs n’ont de sens que dans le cadre de la situation dans laquelle elles ont été produites; elles sont significatives pour elles-mêmes. C’est là encore un argument qui parle pour une analyse fine des situations d’entretien et des conditions d’émergence des données, mais cela va plus loin. Cela pose également la question de savoir qui juge de la pertinence de ce qui est dit dans les entretiens. Peut-on vraiment concilier une approche étique et une approche émique? Je ne le crois pas. Si telle donnée a une quelconque valeur, c’est seulement en regard de la situation en tant qu’elle se constitue collaborativement, pas en fonction de la grille d’interprétation du chercheur, aussi détaillée et fine soit-elle. De ce point de vue, le choix fait par l’auteur de présenter des citations décontextualisées ne rend pas compte de l’évolution authentique des entretiens et laisse donc de côté le sens localement constitué. En termes de méthode, cette manière de procéder pose le problème que le lecteur n’a jamais accès aux critères qui conduisent à retenir tel ou tel aspect de la conversation, telle ou telle citation. Un dernier élément critique concerne la dimension non statique de la conscience linguistique. L’auteur définit, à juste titre, cette dernière comme un état transitoire, par nature non figé. Or, les résultats présentés ne parviennent pas à exprimer cette dimension. On a entre les mains quelques photographies, alors qu’on attendait un film . . . Prenons deux exemples. Le premier à Saint Gall, où l’auteur évoque brièvement les choix langagiers des enfants, qui présentent des compétences dialectales natives ou quasi natives, et dont certains se refusent à parler le français ou dont la relation au français semble évoluer avec l’âge. On aurait aimé que P. Cichon ait interviewé cette deuxième génération. On ne doute pas que cette perspective dynamique aurait considérablement enrichi notre connaissance de la situation à Saint Gall, de même qu’elle aurait renouvelé l’approche générale de cette question. Le second exemple concerne un autre aspect de la notion de dynamique, à savoir les apparentes contradictions qui se retrouvent dans les propos d’un même locuteur. Il aurait sans doute été intéressant de confronter ce pharmacien biennois à deux de ses citations: . . . une fille qui parle qu’une langue, je la prends pas . . . (216) . . . à Bienne . . . les gens changent eux-même facilement aussi . . . P. ex. j’ai deux apprenties qui viennent du Jura qui savent pas très bien l’allemand, surtout pas le dialecte. Et quand un client remarque qu’elles ont de la peine en allemand lui-même passe au français même s’il est de langue allemande et pour autant qu’il le sache. Les gens sont très flexibles ici . . . (226) Cela aurait pu être fait lors d’un entretien supplémentaire et aurait permis de mieux cerner les dimensions constitutives de la conscience linguistique, qui sont résumables, dans la perspective de l’auteur, aux dichotomies suivantes: collectif-individuel, conscient-inconscient, constant-instable, homogène-hétérogène (53s.). En conclusion, l’ouvrage de Peter Cichon est bien organisé. L’auteur y présente ses arguments de façon claire. Le développement de chaque constellation successive s’articule sur ce qui a été vu dans les constellations précédentes et préfigure partiellement ce qui va suivre. Cela rend la lecture très aisée, d’autant plus que les nombreux rappels ou résumés intégrés par l’auteur assurent un suivi, même en cas de lecture entrecoupée. Les résultats obtenus en fonction de la méthode retenue sont de très bonne qualité et apportent un jalon supplémentaire dans l’étude sociolinguistique en Suisse, en particulier en ce qu’ils accentuent considérablement le poids des «locuteurs» dans les données dont l’auteur se nourrit pour parler des rapports entre Romands et Alémaniques. On regrettera seulement que l’auteur ait focalisé son attention sur les seuls contenus, en laissant de côté la dimen- 309 Besprechungen - Comptes rendus sion constitutive des situations d’interactions dans lesquelles ce savoir s’est constitué; qu’il ait un peu négligé la dimension dynamique de ce qu’il nomme la conscience linguistique de ses interlocuteurs; et enfin, qu’il ait cru devoir intégrer une dimension quantitative à son analyse, alors que celle-ci n’en a pas besoin. N. Pépin H Bernhard Pöll, Francophonies périphériques. Histoire, statut et profil des principales variétés du français hors de France, Paris (L’Harmattan) 2001, 231 p. Ce livre est la version française, revue et augmentée, d’un ouvrage paru en 1998 en langue allemande. Il se présente comme «une synthèse qui s’adresse à un public diversifié et pas nécessairement spécialiste, désireux de s’initier à l’histoire, au profil et au statut sociolinguistiques des variétés francophones» (12). La première partie est consacrée à la définition et à la présentation de différents concepts. La discussion de l’origine, de l’histoire et des acceptions actuelles des notions de francophonie et de francophone donne une première orientation et permet aux lecteurs de mieux cerner le sens de ces deux termes. Le chapitre suivant introduit le concept de français régional et discute une matrice de description des caractéristiques des variétés géographiques. Cette matrice est pourtant rejetée au profit d’une classification plus simple fondée sur les différents niveaux de langue. La première partie se clôt sur une typologie de l’espace francophone qui distingue entre le territoire «traditionnel» et le territoire d’expansion. Elle prend également en considération les différentes modalités de cette expansion et les différentes fonctions du français dans les régions francophones. Après ces préliminaires terminologiques, qui familiarisent le lecteur avec les notions de base les plus importantes, l’auteur nous invite à un «voyage linguistique» dans la francophonie. Le tour commence en Europe, et plus précisément en Suisse romande. La description de la situation sociolinguistique actuelle dans cette région est suivie d’un aperçu historique de l’espace linguistique. Ensuite, les particularités de la variété suisse sont présentées et classifiées selon le niveau de langue en ses caractéristiques phonologiques/ phonétiques, morphologiques, syntaxiques et lexicales. On trouve à la fin du chapitre un portrait fort intéressant des attitudes ambiguës des Suisses francophones face à leur langue. La même grille d’analyse est utilisée dans chacun des chapitres, ce qui permet au lecteur de comparer les descriptions. Les lecteurs qui participent à ce voyage apprennent ainsi peu à peu davantage sur les variétés du français parlées dans d’autres régions francophones en Europe (le Val d’Aoste, la Belgique et le Luxembourg), en Amérique (le Québec, l’Acadie, la Louisiane et la Nouvelle-Angleterre) et en Afrique (l’Afrique Noire et le Maghreb). Pour des raisons explicitées dans l’introduction au livre, d’autres régions francophones (p. ex. Pondichéry, l’Indochine, Haïti, . . .) ont été écartées de la description. Toutes les présentations sont enrichies de cartes, de schémas et de chiffres. Plus d’une fois, l’auteur se prononce sur les méthodes d’analyse et les difficultés statistiques. Il compare parfois différentes statistiques ou présente des points de vue divergents, ce qui rend l’ouvrage particulièrement précieux pour des étudiants. Les caractéristiques des variétés sont toujours illustrées de plusieurs exemples. Ceci facilite la compréhension des descriptions linguistiques qui demandent à la différence du reste du livre, des connaissances de base en la matière (p. ex. pour la compréhension de termes techniques tels que «oxytonisme» ou «prétonique» qui sont utilisés sans explications). Seules les particularités du français d’Afrique noire sont classées non d’après le niveau de langue, mais d’après les facteurs responsables de traits spécifiques, à savoir le mode d’ac- 310 Besprechungen - Comptes rendus quisition, l’interférence et les traditions discursives ainsi que les différentes structures cognitives. Les chapitres les plus importants sont à mon avis ceux qui présentent les attitudes linguistiques (p. ex. les complexes d’infériorité ou l’insécurité linguistique), parce qu’ils complètent l’image donnée par les chiffres et les historiques. De plus ils donnent la mesure des problèmes identitaires liés au fait de parler une langue qui est la langue officielle d’un autre pays. Pöll rend également compte du phénomène de l’alternance codique, même si le cadre de l’ouvrage ne lui permet pas d’entrer dans les détails. En guise de conclusion, Pöll se prononce sur les problèmes que pose la démarche différentielle, sur la nécessité d’une perspective sociolinguistique et sur la question de l’unité de la langue. La bibliographie abondante (26 pages), regroupée par chapitres, permet au lecteur intéressé de s’informer davantage sur la francophonie et sur les différentes variétés françaises. Comme le souligne Françoise Gadet dans sa préface, cet ouvrage contribue «à un mouvement de reconnaissance de la variété des français» (8). Elle semble regretter que la rare diversité de la langue française soit «une fois de plus» mise en lumière par un francisant étranger (9). Quoi qu’il en soit, je suis convaincue que l’ouvrage parvient «à transmettre aux lecteurs et lectrices un peu de cette curiosité pour la diversité et la pluralité linguistiques qui . . . anime [son auteur] depuis plusieurs années» (198), objectif que rappelle Pöll à la fin de son ouvrage. S. Behrent H Marcel Burger, Les manifestes: paroles de combat. De Marx à Breton. Paris (Delachaux et Niestlé) 2002, 352 p. Im vorliegenden Werk beleuchtet Marcel Burger unter verschiedenen Gesichtspunkten die Textsorte Manifest. Ziel der Arbeit ist es einerseits, diese Textsorte zu untersuchen und ihre relevanten Merkmale zu ermitteln, andererseits, sie in ihrer Geschichte und Tradition zu erfassen und insbesondere den mit dem Aufkommen der Avantgarde in der Intentionalität der Manifeste erfolgten Paradigmenwechsel zu beschreiben. Im ersten Teil des Buches (Les manifestes en général - Kap. 1-3) entwickelt der Autor nach einer Begriffsbestimmung und pragmatischen Einordnung der Textsorte eine auf der pragmatischen und kommunikationsgerichteten Textanalyse basierende Untersuchungsmethode, mit deren Hilfe eine Analyse der in Frage kommenden Texte in ihrem historischen und gesellschaftlichen Umfeld adäquat durchgeführt werden kann. Auf dieser Basis werden im zweiten Teil (Les manifestes en particulier - Kap. 4-7) verschiedene traditionelle und avantgardistische Manifeste analysiert und die wichtigsten text- und handlungsbezogenen Dimensionen der Textsorte in einem Analyseschema erfaßt. Nach diesem Schema wird schließlich im dritten Teil des Werks (Manifeste du surréalisme - Kap. 8) das Manifest von André Breton aus dem Jahre 1924 eingehend untersucht. Die Gestaltung der drei Teile soll auch eine unabhängige Rezeption nach besonderen Interessen des Lesers ermöglichen. Im ersten Kapitel (19-38) gibt der Verfasser einen allgemeinen Überblick über die auffälligen Eigenschaften von Manifesten. Nach einer Betrachtung des Begriffs manifeste aus lexikographischer Sicht beschreibt er Manifeste als Texte, die auf eine krisenerschütterte Welt reagieren und die Realität dieser Krisen zum einen zu fassen, zum anderen durch die Handlung der Manifestschreibung selbst zu verändern versuchen. Die schriftliche Form ermöglicht dabei eine tiefere Reflexion nicht nur bei der Verfassung, sondern auch bei der Aufnahme und verleiht dem Text eine symbolische Macht. Als Ausdruck des Bürgersinns 311 Besprechungen - Comptes rendus erheben Manifeste einen besonderen Legitimitäts- und Wahrheitsanspruch. Die Identität der Verfasser wirkt sich in einem ganz besonderen Maße auf den Erfolg des Textes aus, aber auch umgekehrt: Die Verfassung eines Manifests ist häufig ein Akt der Identitätsstiftung für die Autoren. Diese Komplexität bedingt auch die besonderen stilistischen Ausprägungen der Textsorte. Im zweiten Kapitel (39-77) wird der Gesamtrahmen der activité manifestaire beschrieben. Die Verankerung der Manifeste in der Realität wird durch einen doppelten Bezug - zu einer Krise in der Aktualität und einer geforderten Lösung in der Zukunft - erfaßt. Das Manifest als (kommunikative) Handlung wird dabei aus einer interaktionistischen und konstruktivistischen Sicht untersucht. Es läßt sich dabei eine Abgrenzung zwischen der sozialen Praxis der activité manifestaire und der konkreten Tätigkeit der Manifestschreibung vornehmen. Das dritte Kapitel (79-116) liefert einen Überblick über die Texteigenschaften und Textualitätsphänomene der Manifeste. Dabei wird zuerst die Definition des caractère manifestaire eines Textes Schritt für Schritt präzisiert. Bei der Betrachtung der Textualitätsphänomene werden die illokutive Zielsetzung und die Identifikations- und Erfolgsbedingungen dieser kommunikativen Handlung bestimmt und eine v. a. von den Arbeiten der Genfer Schule inspirierte mehrdimensionale Analyse eines Textabschnitts durchgeführt, um dessen illokutionäre, hierarchische und thematische Struktur sowie dessen Verankerung in der realen und in der Text-Welt zu ermitteln. Nach diesem Raster werden im vierten Kapitel (119-47) politische Manifeste analysiert, wobei v. a. auf die Déclaration des droits de l’homme et du citoyen von 1789 und das Kommunistische Manifest von 1848 eingegangen wird. In beiden Texten stellt der Verfasser die manifesttypischen kritischen und programmatischen Orientierungen fest. Bei der Deklaration wird eine detailliertere Mikroanalyse der hierarchischen Struktur der Präambel vorgenommen. Die einzelnen Teiltexte des Kommunistischen Manifests werden hingegen makrostrukturell bezüglich ihrer formalen Beschaffenheit und Funktion im Gesamttext untersucht. Dabei lassen sich zwischen den beiden Ebenen interessante Parallelen feststellen. Einer vergleichbaren Analyse von literarischen Manifesten aus dem 19. Jahrhundert ist das fünfte Kapitel (149-79) gewidmet. Der Realitätsbezug wird hier in der Interaktion zwischen dem literarischen Werk und den Manifesten im Rahmen der allgemeinen Krise der Literatur gesehen. Einzelanalysen der Vorworte von Hugo und des Symbolismusmanifests von Moréas zeigen strukturelle Ähnlichkeiten zwischen literarischen und politischen Manifesten. Im sechsten Kapitel (181-210) werden Manifeste der Avantgarde analysiert. Daraus lassen sich die wichtigsten Eigenschaften der Bewegung gewinnen, nämlich ihr Selbstverständnis als eine neue Generation, ihr Postulat der Subjektivität als absoluter Maßstab und ihre grundsätzliche Kompromißlosigkeit. Im Unterschied zu politischen und traditionellen literarischen Manifesten bilden die Manifeste der Avantgarde selbst ihren eigenen Bezugspunkt. Durch Ablehnung und wiederholte Neudefinition aller Normen konstruiert sich die Avantgarde selbst als einen ständigen Bruch. Aus diesem Blickwinkel werden die diskursiven und psychosozialen Bedingungen der Entstehung dieser Manifeste analysiert und insbesondere ihr Appellcharakter betont. Im siebten Kapitel (210-46) werden die theoretischen Ergebnisse der Arbeit zusammengefaßt und zu einem allgemeinen Analyseschema weiterentwickelt. Dabei werden die Texte im Sinne einer social discourse analysis zu sozialen Handlungen in Beziehung gesetzt, um konventionelle Elemente der activité manifestaire festzustellen. Als wichtigste Faktoren werden die psychosoziale Einstellung, die Erwartungen in bezug auf Manifeste, die Zuordnung zu einer manifestartigen Textsorte und das einzelne Projekt des Manifests definiert. 312 Besprechungen - Comptes rendus Die auf einer totalen Ablehnung basierende Einstellung der Avantgarde führt zur Entstehung von drei Manifesttypen: Gründungs-, Erhaltungs- und Selbstauflösungsmanifeste. Eine Abgrenzung zwischen traditionellen und avantgardistischen Texten erlaubt in Kombination mit dem thematischen Bereich eine Klassifikation der Manifeste. Bei der Analyse des Manifeste du surréalisme im achten Kapitel (249-321) bezieht der Verfasser verschiedene Dimensionen mit ein. In bezug auf die situationellen Faktoren werden der Referenzkontext und die Erwartungen an das Manifest ermittelt und seine Verankerung im Projekt des Surrealismus berücksichtigt. Die Analyse der Dimensionen der Textualität bringt Erkenntnisse über die Funktion einzelner Segmente und ihre Position in der gesamttextuellen Hierarchie 1 . Im Rahmen der informationellen Dimension des Textes wird eine Untersuchung der thematischen Entwicklung des Textes vorgenommen, während die äußerungspragmatische Analyse Aussagen über die Identität der im Text zu Wort kommenden Subjekte ermöglicht. Schließlich erfolgt eine ausführliche Darstellung der strategischen Dimension des Manifests, in der das Zusammenspiel verschiedener Komponenten zur Erreichung von Zielen des Manifests offengelegt wird. Die 18 Seiten starke Bibliographie beinhaltet neben den relevanten sprachwissenschaftlichen Werken gesonderte Unterkapitel À propos de manifestes, d’avant-gardes et de littérature und À propos du surréalisme. Als die theoretisch-methodische Stärke des vorliegenden Werks sei die Kombination der mehrdimensionalen Textanalysen mit einer genauen Einordnung des Untersuchungsgegenstandes in sein historisches Umfeld hervorgehoben. Erst dadurch können nämlich die Faktoren, welche die Beschaffenheit und die Entwicklung einer Textsorte bedingen, vollständig erfaßt werden. Wünschenswert wären sicherlich wenn auch nicht vollständige, so doch etwas detailliertere Darstellungen der linguistischen Einzelanalysen gewesen, denn die Bestimmung der jeweiligen Analyseeinheiten und deren Zuordnung zu den einzelnen Klassifikationskategorien sind ohne diese Einzelheiten nicht immer direkt nachvollziehbar. Insgesamt ist das Buch sowohl für Leser zu empfehlen, die sich für die Textsorte Manifest interessieren, als auch für Forscher, die textsortenbezogene Untersuchungen durchführen, da sie hier wertvolle Anregungen finden können. V. Atayan H Frank-Rutger Hausmann, «Vom Strudel der Ereignisse verschlungen». Deutsche Romanistik im «Dritten Reich», Frankfurt a. M. (Vittorio Klostermann) 2000, xxiii + 741 p. (Analecta Romanica 61) Mit dem hier zu besprechenden Buch legt Frank-Rutger Hausmann, zweifellos einer der besten Kenner der Geschichte der Deutschen Romanistik in der Zeit des Nationalsozialismus, ein Werk vor, das als Summe seiner langjährigen Beschäftigung mit diesem Thema betrachtet werden kann 1 . Dabei stimmt nachdenklich, dass selbst ein gestandener, in allen Bereichen der Romanistik hochqualifizierter Wissenschaftler wie Hausmann sich eingangs immer noch zu legitimieren verpflichtet fühlt, warum er sich auch mit der Disziplinengeschichte und nicht ausschliesslich mit der «eigentlichen» Forschung auseinandersetzt (xviii-xix). Die Tatsache, dass gerade in vielen geisteswissenschaftlichen Fächern die Vorbehalte gegenüber der Aufarbeitung der eigenen Fachgeschichte immer noch stark verbreitet sind, gehört zu den Paradoxa der modernen Wissenskultur, und so scheint der 1 An dieser Stelle sei auf einen Zuordnungsfehler in der Abbildung 6 (274) hingewiesen, in der das ségment procédural 4 dem ségment délibératif 5 untergeordnet werden sollte. 1 Für eine Liste seiner vorgängigen Publikationen zum Thema cf. Fussnoten, p. 27-28. 313 Besprechungen - Comptes rendus Rekurs auf längst bekannte Wahrheiten noch immer sinnvoll: Ob Riesen oder Zwerge, unsere eigene wissenschaftliche Identität ist historisch konstituiert und konstruiert, und wer dies nicht wahrhaben will, verurteilt sich selbst zu einem mehr oder weniger ergiebigen Tappen im Dunkeln. Das Vorwort (xi-xxiii) macht klar, dass die Aufarbeitung der Geschichte der Romanistik während der nationalsozialistischen Herrschaft in einer doppelten Perspektive zu sehen ist: einerseits kann auch sie einen Beitrag zur Beantwortung der Frage leisten, wie und warum es dem NS-Regime überhaupt gelingen konnte, sich in relativ kurzer Zeit in allen Bereichen durchzusetzen; andererseits gibt sie Aufschluss über die interne Entwicklung der wissenschaftlichen Identität der Romanistik ab 1933. Die Studie von Hausmann stützt sich auf ein enorm umfangreiches Archivmaterial (leider fehlt eine genaue Aufstellung der verschiedenen Archive und ihrer Fonds) und auf zahlreiche subjektive, schriftliche wie auch mündliche, Aussagen von Zeitzeugen (auch hier hätte man sich eine systematische Übersicht gewünscht). Zusammenfassende Absicht des Verf. ist es, «nicht nur neues personen- und wissenschaftsgeschichtliches Quellenmaterial zu erschliessen, sondern dieses paradigmatisch und sinnvoll zu hierarchisieren. Die Darstellung verfolgt somit ein dreifaches Ziel: Sie ist Quellenedition, Lesebuch und Auswertung in einem» (xv). Dies gleich vorab: Hausmann gelingt es überzeugend, diesen dreifachen Anspruch einzulösen. Die Studie umfasst vier Teile, die jeweils in mehrere Kapitel und Unterkapitel gegliedert sind. Da es sich um ein sehr dicht geschriebenes Werk von gut 700 Seiten handelt, werde ich mich im Folgenden auf das mir Wesentliche beschränken. Viele Elemente, darunter zweifellos auch wichtige, werden zwangsläufig unerwähnt bleiben. I. Die deutschsprachige Romanistik vor und nach der «Machtergreifung» (1-112). Hausmann liefert hier zunächst einen kurzen Überblick über die Entwicklung der Romanistik in Deutschland, sowohl unter dem Aspekt der fachlichen Ausdifferenzierung als auch unter demjenigen der inhaltlichen Bestimmung, wobei er insgesamt ab Mitte des 19. Jahrhunderts eine klar restaurativ-konservative, antimodernistische Haltung ausmacht (5-6) 2 . Was die generelle Stimmung an den deutschen Universitäten angeht, so ist schon vor 1933 ganz klar eine antisemitische Tendenz feststellbar, wie dies beispielsweise die Reaktionen auf die Berufung Leo Spitzers im Jahre 1930 deutlich belegen (11). Bekannt für antisemitische Äusserungen sind etwa Philipp August Becker, Eduard Wechssler und Carl Voretzsch, wobei der Verf. an anderer Stelle ganz richtig darauf hinweist (667), dass es sich hier nicht um einen rassischen, sondern um einen wirtschaftlichen und kulturellen Antisemitismus handelte (ein Unterschied, der die Sache an sich zwar keinenfalls entschuldigt, für eine korrekte historische Beurteilung aber dennoch unabdingbar ist; cf. auch 666-67 3 ). Des Weiteren beschreibt Hausmann die bildungspolitischen Zentralisierungsbestrebungen des Nazi-Regimes, insofern diese auch die Romanistik betrafen und, besonders interessant, das Frankreichbild einiger führender Nationalsozialisten, allen voran dasjenige des «Führers» selbst, für den das «vernegerte» Nachbarland (55) den historischen, aber auch natürlichen «Erbfeind» darstellte (51-52). Wechssler entpuppt sich auch hier als ein übler Agitator, der spätestens ab 1915 für eine «Wortforschung» plädierte, die auf eine «antagonistische Wesenskunde» hinauslief und die der «problematischste Beitrag der deutschen Romanisten in der Zwischenkriegszeit werden sollte» (53). Wichtig in diesem Zusammenhang ist Hausmanns Feststellung, dass es aus Romanistenkreisen offenbar keinerlei offene 2 Eine Detailkorrektur zu p. 2: Gaston Paris studierte zunächst in Bonn, dann erst in Göttingen (cf. dieselbe Verwechslung noch einmal p. 657). 3 Auch von Gröber sind antisemitische Äusserungen bekannt (cf. etwa U. Hillen, Wegbereiter der Romanischen Philologie. Ph. A. Becker im Gespräch mit G. Gröber, J. Bédier und E. R. Curtius, Frankfurt a. M./ Berlin/ Bern 1993: 244). 314 Besprechungen - Comptes rendus Kritik an solchen negativen Frankreichbildern gab (55). Was die Bedeutung des Französischen an den verschiedenen Lehranstalten angeht, so stellt man zunächst an den Schulen eine politisch motivierte Reduktion dieser Sprache zugunsten des Italienischen und Spanischen fest, was Folgen für die Zahl der Französisch-Studierenden an den Universitäten hatte (60-64). Auch hier scheint es keinerlei dokumentarisch belegbaren Widerstand von Seiten der betroffenen Fachvertreter zu geben. Nach Kriegsbeginn ist dann wieder eine leichte Zunahme der Hörer des Französischen zu konstatieren, weil die Romanistik insgesamt - fälschlicherweise - als eine Art «Fluchtfach», als eine von jeglichem deutschtümelnden Diskurs freie Disziplin wahrgenommen wurde. Weitere Kapitel des ersten Teils betreffen die studentische Fachschaftsarbeit (85-99), insbesondere die Schulungslager, die primär der politischen Indoktrinierung der Studierenden galten, die dazu aufgefordert wurden, ihre Professoren ideologisch zu durchleuchten; die «Reichsberufswettkämpfe» (99-103), von denen nur wenige romanistische Arbeiten erhalten sind, was laut Hausmann ein (weiteres) Indiz dafür sein könnte, «dass das Fach im NS-Staat eher im Abseits stand» (102-03) und, schliesslich, die Dozentenlager (103-12). Das Beispiel des Königsberger Romanisten Arthur Franz, der sich in seiner wissenschaftlichen Arbeit zwar immer darum bemühte, keinerlei ideologisch auswertbare Resultate zu liefern, 1937 dann aber trotzdem aus Angst vor dem wachsenden Druck der politisch indoktrinierten Studierenden der Partei beitrat, wobei in seinem Fall ein solcher Druck nicht aktenkundig ist, liefert ein typisches Verhaltensmuster der romanistischen Fachvertreter insgesamt, von denen zwar viele dem Regime gegenüber durchaus skeptisch eingestellt waren, aber nur sehr wenige aktiven Widerstand leisteten (93-97). II. Gebliebene und vertriebene Romanisten (113-315). Mit den verschiedenen Verhaltensmustern der deutschen Romanisten zwischen Distanzierung, Anbiederung und Denunziation beschäftigt sich der zweite Teil der Studie. Dabei herrscht, wie nicht anders zu erwarten, die Haltung des unpolitischen Mitläufertums vor. Der Fall Vossler liefert ein interessantes Beispiel dafür, wie kompliziert und heikel es aber im Einzelnen ist, die genaue Haltung eines Menschen zum Nazi-Regime zu durchleuchten und zu erfassen. Einerseits hat Vossler, der 1937 im Alter von 65 Jahren vorzeitig pensioniert wurde (er hätte bis zum 68. Lebensjahr lehren dürfen), schon sehr früh öffentlich Stellung gegen den Antisemitismus bezogen, anderseits hat er sich aber so mit den Regierenden arrangiert, dass er einer derjenigen Professoren war, die am häufigsten ins Ausland reisen konnten. Vossler hat sich in seinen vielen Vorträgen in keiner Weise wissenschaftlich kompromittiert, hat sich aber auch nicht dagegen gewehrt, als Aushängeschild für die deutsche Wissenschaft zu fungieren (118-25). Natürlich ist an Vosslers Haltung insgesamt nicht zu zweifeln, es bleibt aber die Tatsache, dass er sich mit dem Regime doch auf eine gewisse Art und Weise «verständigt» hat. Ebenfalls umstritten bleibt, trotz zahlreicher Forschungsarbeiten, die genaue Haltung von Ernst Robert Curtius. Insbesondere gehen die Interpretationen von Deutscher Geist in Gefahr (1932) - ein «verworrenes Buch in verworrener Zeit», wie es K. Stierle einst ausdrückte (126) - nach wie vor weit auseinander. Hausmann hält aber zusammenfassend fest: «Dennoch steht ausser Frage, dass Curtius im ‹Dritten Reich› bei den Mächtigen persona non grata war und dem Nationalsozialismus keinerlei Eingeständnisse machte» (ib.). Es sind eigentlich nur zwei aktive politische Gegner des nationalsozialistischen Regimes unter den Romanisten auszumachen: Werner Krauss und Victor Klemperer, wobei auch ersterer zu ein paar wenigen fachlichen Konzessionen an die Machthabenden bereit war (131) und letzterer eher als ein «Widerstehender» denn als ein «Widerständler» zu bezeichnen ist (132). Einige Romanisten verweigerten sich dem Regime aus ihrer christlich-katholischen Grundhaltung heraus, so etwa Hans Rheinfelder und Fritz Rauhut in München (132), Adalbert Hämel und A(da)lbert Junker in Würzburg (136-37), Hermann Platz in Bonn (138-40) und Edmund Schramm in Greifswald (140-41). 315 Besprechungen - Comptes rendus Aus Schweizer Sicht erwähnenswert sind auf der einen Seite die Lektoren Albert Béguin (152-54), Jean Rousset (155) und Denis de Rougemont (155-56), die praktisch alle von Anfang an dem Nationalsozialismus kritisch gegenüberstanden, auf der anderen Seite aber auch die Professoren Walther von Wartburg (162-65) und Wilhelm Meyer-Lübke (165-67), deren Haltungen wesentlich ambivalenter waren. Nicht nur versprach von Wartburg 1933, er werde sich dafür einsetzen, dass im erweiterten Vorstand der «Deutsch-französischen Gesellschaft in Leipzig» Nichtarier keinen Einsitz hätten (162), sondern er unterzeichnete auch - zusammen mit Martin Heidegger und vielen anderen prominenten Vertretern der deutschen Wissenschaft - den Aufruf «An die Gebildeteten der ganzen Welt» vom gleichen Jahr, dem «‹Ringen des durch Adolf Hitler geeinten deutschen Volkes um Freiheit, Ehre, Recht und Frieden› das gleiche Verständnis entgegenzubringen, das die anderen Völker selbst erwarteten» (163). Bis 1939, bis zur Annahme seines Rufs nach Basel, muss von Wartburgs Haltung eindeutig als pro-nationalsozialistisch bewertet werden (ib.). In den darauffolgenden Jahren macht sich aber auch bei ihm mehr und mehr eine kritische Sicht der Dinge breit (164). Was Meyer-Lübke, den 1936 verstorbenen Bonner Linguisten betrifft, so gilt es festzuhalten, dass fast alle Zeugnisse, welche diesen als Freund der neuen Machthaber zeigen, aus der Feder seines exilierten Schülers Leo Spitzer stammen (165-67). Bei aller Tendenz Spitzers zur Abrechnung mit den in Deutschland gebliebenen Romanisten dürften allerdings am Kern seiner Ausführungen keine Zweifel bestehen. An Hand des Beispiels von Hugo Friedrich unternimmt Hausmann den Versuch einer Schilderung des «Romanistischen Alltags im ‹Dritten Reich›», moralisch keine einfache Aufgabe, war er selber doch lange Jahre Assistent des berühmten Freiburger Romanisten (175-222). Zu Beginn seiner Habilitation trat Friedrich aus karrierestrategischen Gründen in die Sturmabteilung ein, verliess diese aber gleich wieder nach Abschluss des erfolgreichen Habilitationsverfahrens 1934 (185). Er trat ebenfalls der NSDAP (188) und dem NS-Dozentenbund bei, dies wiederum, wie er selber zugab, in erster Linie aus Karrieregründen (189). Im Krieg war er v. a. als Dolmetscher tätig (194). Vom 25. 6. 1945 bis zum 13. 2. 1946 schliesslich war er in einem offenbar nicht weiter identifizierbaren Offiziersgefangenenlager in Frankreich inhaftiert (200). Friedrich, der seine Entlastungszeugnisse nach dem Krieg, wie viele andere auch, gleich selber zusammenstellte, legte Wert darauf, dass er zwar der Partei angehört, in dieser jedoch nie irgendeine Funktion ausgeübt hätte und dass seine wissenschaftlichen Publikationen ausserdem die tatsächliche «Fremdheit [belegten], mit der er dem Nazitum gegenübergestanden habe» (ib.). Die Werke Friedrichs nach «verdächtigen Elementen» durchforschend, stellt Hausmann in dessen Habilitationsschrift Das antiromantische Denken im modernen Frankreich (1935) zwar Spuren einer Argumentation fest, die die kontrastiv-wesenskundliche Konzeption der Kategorien Deutschland-Frankreich, die in der Deutschen Romanistik immer prägender wurde, untermauert habe (203) und erwähnt auch die völkische Rezeption dieses Werkes, die ihrem Verfasser möglicherweise sogar unbemerkt geblieben sei (205). Zusammenfassend hält Hausmann dann aber fest: Wenn er [Friedrich] aus Anlass seiner Habilitation in Köln oder der Berufung nach Freiburg kurzfristig schwankend wurde und den NS-Machthabern Konzessionen machte, so handelte er wie die Mehrzahl seiner Fachgenossen. Aber sein hohes Qualitätsbewusstsein bewahrte ihn vor schlimmeren ideologischen Entgleisungen. Er konzentrierte sich immer stärker auf bedeutende Autoren und Werke und arbeitete ihre überzeitliche Botschaft heraus, die nicht an Nation und Rasse, sondern allenfalls an Tradition und Talent gebunden war. Sein sachkundiger Freund und Weggefährte Fritz Schalk, der ihn auf Unstimmigkeiten und Schwachstellen hinwies, sorgte dafür, dass er nicht vom Pfad der Objektivität abwich oder die Standards der Disziplin verriet. (221) Weitere Kapitel des zweiten Teils beschäftigen sich mit den exilierten deutschen Romanisten, u. a. mit Erich Auerbach (228-31), Curt Sigmar Gutkind (244-51), Ulrich Leo (258-61) 316 Besprechungen - Comptes rendus und Leo Spitzer (296-315), sodann mit Victor Klemperer (269-76), dem «einzige[n] deutsche[n] Romanistikprofessor jüdischer Abkunft, der die NS-Zeit innerhalb Deutschlands überlebt hat» (269) und Elise Richter (286-95), der «einzige[n] Romanistin, die von den Nazis in einem KZ ermordet wurde» (286). Hier gilt es auch, die erschreckende Tatsache zu erwähnen, dass offenbar «in keiner der ausgewerteten Romanisten-Korrespondenzen . . . sich auch nur ein Ausdruck des Bedauerns oder Mitleids mit den verfolgten Kollegen oder eine Äusserung, die ein schlechtes Gewissen verrät [findet]» (276). Wobei eine daraufhin von Hausmann angedeutete Erklärungshypothese, wonach «die Ausschaltung von Konkurrenz insgeheim begrüsst und das Führerprinzip, das letztlich auf Instituts- und Seminarebene schon immer von den Ordinarien in den Universitäten praktiziert wurde, nicht einmal als fremd oder unangenehm empfunden wurden» (277), sicher auszudifferenzieren wäre. III. Romanistik zwischen Tradition und Anpassung. Der dritte Teil steht ganz im Zeichen der kritischen Durchleuchtung der fachlichen Diskurse selbst, wobei Hausmann eingehend festhält, dass Elemente eines völkisch geprägten Ansatzes nicht nur in deutschen romanistischen Arbeiten festzustellen sind, sondern durchaus auch in schweizerischen, so etwa in der 1937 von Ursula Carl bei Theophil Spoerri in Zürich eingereichten Doktorarbeit über «die von Mussolini als ‹nationale Autorin› gefeierte Ada Negri» (326). Verschiedene deutsche Werke, alle 1937/ 38 erschienen, werden einer genaueren Prüfung unterzogen, u. a. Eduard von Jans Französische Literaturgeschichte in Grundzügen (331-34), Walter Mönchs Arbeit zu Frankreichs Literatur im XVI . Jahrhundert, die im 5. Band der Neubearbeitung von Gröbers Grundriss Platz fand (334-37), verschiedene Mallarmé-Studien von Kurt Wais (337-45) sowie die rassenkundlich motivierten sprachwissenschaftlichen Arbeiten Emil Winklers und Edgar Glässers (345-56). Während sich von Jans «Konzessionen» an das Regime, dem er an und für sich mit kritischer Distanz gegenüberstand, darauf beschränkten, dass er verschiedene Autoren rein äusserlich nach Rasse und politischer Ideologie kennzeichnete, so floss bei Mönch der rassenbiologische Diskurs stellenweise auch in die Analyse der literarischen Werke ein. Die Diskurse von Wais, Winkler und Glässer schliesslich sind vollends und mit klarer Absicht nationalsozialistisch geprägt. Beim Versuch einer Gesamteinschätzung der ideologischen Kontamination der Romanistischen Arbeiten im Zeitraum zwischen 1935/ 36 und 1941 - die eigentliche Phase einer vollgültig «funktionierenden» Romanistik im NS-Staat reduziert sich auf diese fünf bis sechs Jahre, wie der Verf. andernorts präzisiert (324) - kommt Hausmann zu folgenden Ergebnissen: quantitativ dürfte der Anteil der Publikationen mit eindeutiger NS-Prägung, Monographien und Aufsätze zusammengenommen, zwischen 15 und 20 % ausmachen (361); qualitativ scheint es daher dem Verf. angebracht, von einem neuen Paradigma in der Deutschen Romanistik zu sprechen, einem Paradigma, das seine Argumentation in einer kontrastiv-wesenskundlichen Absicht - die Abgrenzung des Eigenen vom Fremden und, wenn möglich, die Rückführung des Fremden auf das Eigene (Stichwort: Germanisierungstendenzen aller Art) - auf rassische und völkische Mytheme stützt (360). Die Analyse verschiedener Fachzeitschriften bestätigt im wesentlichen diese Resultate, wobei die unter der Leitung von Fritz Schalk herausgegebenen Romanischen Forschungen als positive Ausnahme erwähnt werden müssen (367-68). IV. Die deutschsprachige Romanistik im Zeichen des Krieges (393-685). Im ersten Kapitel dieses Teils, «Politisierung der Romanistik und ihr Anteil an staatlich geförderten Forschungsprojekten» (393-440), gilt es insbesondere, die Teilnahme der Romanisten an sog. «Kriegseinsätzen» zu erwähnen. So ging es etwa ab 1940/ 41 in einem Gemeinschaftsprojekt der Wissenschaften unter der Leitung von Paul Ritterbusch darum, «die geistige Auseinandersetzung mit der geistigen und Wertwelt des Gegners» (408) systematisch in Angriff zu nehmen. Dabei wurde den Romanisten unter der Leitung Fritz Neuberts (Breslau) aufge- 317 Besprechungen - Comptes rendus tragen, «einerseits die den Deutschen geistesverwandten Züge im französischen Denken aufzufinden, anderseits die deutsche Überlegenheit herauszuarbeiten» (408-09). Von den ursprünglich 49 oder 50 geplanten Publikationen sind elf Bücher und ein Aufsatz erschienen, was, verglichen mit anderen gleichgearteten Projekten, ein überdurchschnittlich hohes Ergebnis ist. Einzig Curtius weigerte sich zum Mitmachen, und zwar eben, bezeichnenderweise, «unter Hinweis auf die in seinen Augen dubiose wesenskundliche Ausrichtung» des ganzen Unternehmens (410). Selbst der NS-Gegner Krauss machte mit, liess sich dabei allerdings möglicherweise von Tarnungsgründen leiten (ib.). - Was im Zusammenhang mit der staatlichen Förderung der Forschung die Geschichte der Deutschen Wissenschaftlichen Institute (DWI) im Ausland angeht, so lässt sich diese, so Hausmann, als Parabel der deutschen Wissenschaft im NS-Staat lesen: «Anerkannte Gelehrte liessen sich vor den Karren einer Kulturpolitik spannen, deren Absichten sie vielleicht nicht mit allen Konsequenzen durchschauten, deren Ziel ihnen jedoch kaum verborgen bleiben konnte» (431). Und weiter: «[D]ie in den DWI gehaltenen Vorträge belegen, dass selbst so untadelige Wissenschaftler wie Cysarz, Gadamer, Rothacker oder Vossler den germanischen Einfluss auf die fremden Kulturen überbetonten» (ib.). Die weiteren Kapitel des vierten Teils behandeln das kulturelle Verhältnis Deutschlands zu den verschiedenen «romanischen» Staaten: zu Italien (441-67), zu Spanien, Portugal und Lateinamerika (468-514), zu Frankreich und Belgien (515-76) und schliesslich zu Rumänien (577-616). Die vielen diesbezüglich von Hausmann formulierten Teilerkenntnisse an dieser Stelle auch nur annähernd vollständig wiedergeben zu wollen, würde den Rahmen dieser Rezension definitiv sprengen. Stellvertretend soll hier das Urteil des Verf. über das deutsch-italienische Kulturabkommen von 1938 zitiert werden, das nie eigentlich Früchte trug und ein Lehrstück für die widersprüchliche und letztlich ineffektive Kulturpolitik Nazideutschlands [war], das seine Partner nicht wirklich ernst nahm und ihre Empfindlichkeit nicht einmal verstehen wollte. Trotz gegenteiliger Verlautbarungen waren die meisten deutschen Amtsträger von der Überlegenheit des Deutschen Reiches, seiner Bewohner und seiner Kultur überzeugt und schauten mitleidig auf die angeblich so chaotischen südlichen Bündnispartner herab. (449) Im Zusammenhang mit Frankreich analysiert Hausmann Aspekte der sog. «Landnahmeforschung», in der sich unter den Romanisten besonders von Wartburg und Gamillscheg, letzterer ab 1940 Leiter des DWI in Bukarest, hervortaten und in der es grob gesagt (viel komplizierter war es allerdings nicht) darum ging, möglichst überall germanische Elemente zu finden (520-37). Zur Interpretation dieser Forschungen meint der Verf.: «Es wäre überzogen, die nationalsozialistische Kriegstreiberei mit den ihr nachfolgenden Eroberungsplänen und die romanistische Landnahmeforschung über einen Leisten zu schlagen. Aber derartige Arbeiten vermittelten nicht nur gefährliche ‹Anregungen›, sondern leisteten gute Dienste, wenn es darum ging, territoriale Annexionen historisch zu begründen und wissenschaftlich abzusichern» (536-37). Hier hätte man sich konkretere Hinweise auf die Rezeption solcher Arbeiten durch die machthabenden Chefideologen gewünscht. Das vorletzte Kapitel beschäftigt sich mit dem Kriegsende, mit der Entnazifizierung sowie mit der romanistischen Vergangenheitsbewältigung in der Nachkriegszeit (617-55). Die Gründe, weshalb man es in der Romanistik unterliess, die NS-Zeit systematisch aufzuarbeiten, gelten mehr oder weniger für andere Wissenschaften auch: die gesamte Energie wurde auf den Neubeginn gelegt (622); viele derer, die das Verhalten einzelner Romanisten hätten kritisieren können, hatten selbst im Krieg den Nazis «Zugeständnisse» gemacht (622-23) oder waren Schüler, die ihre Professoren nicht belasten wollten (624); auch Gegner des Regimes wollten im Nachhinein nicht unbedingt über ihre Fachgenossen aussagen (625); schliesslich war in vielen Fällen auch schlichtweg die Kenntnis darüber, wer was genau getan oder nicht getan hatte, nur ungenügend, u. a. auch darum, weil viele diesbezügliche Akten (z. B. De- 318 Besprechungen - Comptes rendus nunziationsakten) von den Alliierten verwahrt wurden: «Diejenigen Romanisten, die sich vorbehaltlos zum Nationalsozialismus bekannt hatten, wurden vielleicht auch deshalb relativ schnell und problemlos wieder integriert, weil man nicht wusste, was sie im einzelnen getan und vor allem wem sie geschadet hatten» (626-27). So blieben die Entnazifizierungsbestrebungen im wissenschaftlich-universitären Bereich im allgemeinen eine reine Farce: Soweit bekannt, wurde kein Romanist dauerhaft in die ersten drei Gruppen der ‹Hauptschuldigen›, ‹Belasteten› oder ‹Minderbelasteten› eingestuft. Die Situation änderte sich zudem im Jahr 1955 grundlegend, als die Bundesrepublik ihre politische Souveränität wiedererlangte und alle diejenigen, die altersmässig dafür noch in Frage kamen, erneut eine Professur erhielten, was einer Generalamnestie gleichkam. (638) Und Hausmann weiter: «Diese Quasi-Amnestie dürfte einen weiteren Grund dafür liefern, dass es so bald keine romanistische ‹Vergangenheitsbewältigung› gab. Laut [den] amtlichen Spruchkammerbescheiden war ja nichts aufzuklären oder aufzuarbeiten» (639). Erst ab 1972, als Michael Nerlich eine erste, gewollt provokativ gehaltene Bestandesaufnahme der Romanistik im Nazi-Regime vorlegte (641), kam eine wirkliche historische Aufarbeitung dieses Kapitels in Gang (zu den einzelnen Etappen dieser Aufarbeitung, cf. 641-42). Auch im Falle der Deutschen Romanistik gibt es genügend Beispiele, welche die sog. «Kontinuitätsthese» zwischen dem «Dritten Reich» und der Bundesrepublik Deutschland bestätigen: dasjenige Fritz Neuberts, beispielsweise, dem im Übrigen als einzigem deutschen Romanisten das Kunststück gelang, hintereinander der Weimarer Republik, dem NS-Staat, der SBZ und der BRD als Professor zu dienen (649); oder dasjenige Edgar Glässers, in seiner Krassheit allerdings eine Ausnahme, der sich noch 1956 schadlos der Terminologie des Nationalsozialismus bediente (650-51). Das letzte Kapitel des vierten Teils, Ein Rückblick ‹ohne Fussnoten› (656-85), nimmt die wesentlichen Elemente der Studie noch einmal auf und ist zugleich als Schlusswort zu verstehen 4 . Als Anhänge folgen eine Übersicht über Die Romanischen Seminare von 1933 bis 1945 und ihren Personalbestand (687-91), ein Abkürzungsverzeichnis (693-98), ein Literaturverzeichnis (699-710), welches allerdings, wie der Klappentext deutlich macht, (leider) nur eine Auswahlbibliographie enthält, sowie ein Namenregister (711-41). Zu den beiden im Vorwort vom Verf. formulierten Hauptfragen lässt sich abschliessend und in aller Kürze Folgendes sagen: 1. Das massive Mitläufertum, das dem NS-Regime erlaubte, sich in relativ kurzer Zeit in allen Bereichen durchzusetzen, prägte auch die Deutsche Romanistik. Fast alle Fachvertreter beteiligten sich in irgendeiner Form an Aktivitäten des NS-Staates. 2. Was die interne Entwicklung der wissenschaftlichen Identität der Disziplin angeht, so lässt sich laut Hausmann ein deutlicher Richtungswechsel, von einem universellen, humanistisch-kulturellen und trotz aller individualistischen Züge einer gewissen Art von Objektivität verpflichteten Ideal hin zu einem deutschspezifischen, kontrastivwesensgeschichtlich und gar rassenbiologisch-völkisch geprägten Ansatz feststellen. Dieser Richtungswechsel hatte allerdings eine kurze Lebenszeit, prägte zudem die Disziplin ingesamt bei weitem nicht und verschwand nach Kriegsende auch gleich wieder, so dass ein fast nahtloses Anknüpfen an die alte Forschung möglich war, eine Tatsache, die wiederum die Existenz eines solchen Richtungswechsels bis heute verschleiert hat. In der Offenlegung dieses Bruchs liegt denn auch eines der Hauptverdienste der vorliegenden Studie. Folgerichtig spricht sich Hausmann schliesslich auch gegen die verbreitete Auffassung aus, dass eben erst der Nazi-Bruch eine Erneuerung der Philologie in Deutschland gebracht habe: 4 Zwei Detailkorrekturen auch hier: der Lehrstuhl von Diez in Bonn trug die Bezeichnung «Geschichte der mittleren und neueren Literatur» (656); Paul Meyer war kein Schüler von Gaston Paris, sondern dessen ebenbürtiger, in der Geschichte der Romanistik allerdings leider weit weniger beachteter Freund und Mitarbeiter (657). 319 Besprechungen - Comptes rendus Nein, so der Verf., viele moderne Ansätze waren schon da, nur wanderten ihre - besonders innovativen - Entwickler (rechtzeitig) aus. Und so ist es laut Hausmann gerade die festgestellte Kontinuität, welche die Deutsche Romanistik nachhaltig isoliert hat. «Vom Strudel der Ereignisse verschlungen» - dieser Titel entstammt einem Brief Richard Alewyns an Hugo Friedrich vom 28. August 1933 - kann als ein Standardwerk bezeichnet werden, das die komplexe Geschichte der Deutschen Romanistik in der Zeit des «Dritten Reichs» systematisch aufarbeitet. In einem flüssigen Stil geschrieben, lädt es auch ein breiteres Publikum dazu ein, sich auf eine zwar nur selten erfreuliche, dafür aber um so lehrreichere Zeitreise zu begeben. Abschliessend noch zwei ergänzende Bemerkungen. 1. Hausmann schildert (522s.), wie sich Gamillscheg in seinen Arbeiten darum bemühte, den Germanen das Stigma zu nehmen, «barbarische Horden» zu sein und ihnen statt dessen das Verdienst zuschrieb, «‘ein offenkundig zum Untergang verurteiltes Volk, das seiner grossen Vergangenheit unwürdig geworden war, vor der Auflösung bewahrt’» zu haben (522-23). Des Weiteren ist bei Gamillscheg zu lesen, «‘dass dort die politisch stärksten Neugebilde entstanden sind, wo der Hundertsatz germanischen Blutes am stärksten ist’» (523). Es ist nun sehr aufschlussreich, dass man genau dieselben Aussagen auch schon bei Gaston Paris findet. So liest man etwa in dessen Antrittsvorlesung am Collège de France vom 7. Dezember 1869: Ils [les Germains] jetaient brutalement dans les veines épuisées du monde antique l’élément vital qui devait rajeunir ce sang appauvri; dans ces pays pacifiés et éteints par la longue domination d’une administration savante, ils apportaient l’amour passionné de la liberté; à ces races autrefois glorieuses, qui avaient perdu jusqu’au souvenir de leur nationalité et ne se distinguaient plus que par les circonscriptions romaines auxquelles elles appartenaient, ils venaient rapprendre par leur exemple l’orgueil et l’enthousiasme national . . . 5 . Nun ist zwar Gaston Paris ein sehr deutschfreundlicher, aber auch ein durch und durch patriotischer Gelehrter, dessen Konstruktionen der französischen Identität via die Germanen ideologisch weder auf den einen noch auf den anderen Bezugsrahmen zurückgeführt werden können. Seine Vision der Entstehung der französischen Nation ist eine kulturelle, genauer eine mischkulturelle. Es zeigt sich also einmal mehr, dass gleiche Erklärungsansätze und gar gleiche sprachliche Syntagmen in verschiedenen historischen und ideologischen Kontexten ganz andere Bedeutungen bekommen. 2. Die ideologische Kontamination der Romanistik ist mindestens seit dem Deutsch- Französischen Krieg, sicher auch schon vorher, deutlich feststellbar. In der ersten Nachkriegsnummer der Revue critique d’histoire et de littérature, richten sich die vier Redaktoren, Michel Bréal, Paul Meyer, Charles Morel und Gaston Paris wie folgt an ihre Leser: Nous ne voulons pas dire cependant, que nous aussi n’ayons pas eu nos illusions. Il y a des passages dans les livres allemands que nous lisions sans les comprendre et qui aujourd’hui ont pris pour nous une signification que nous étions loin de soupçonner. Quand M. Westphal, dans la préface de sa grammaire allemande publiée en 1869, disait que par la pureté de ses voyelles et le bon état de conservation de ses consonnes, la langue allemande était bien au-dessus des idiomes romans et slaves, et quand il tirait de ce fait la conséquence qu’après la période de domination que l’Allemagne avait eue au moyen âge une période analogue se reproduirait certainement dans les temps modernes, nous nous contentions de sourire: nous savons aujourd’hui de quel sentiment partait cette prédiction. Quand M. Kiepert, en 1867, parcourait le département des Vosges et du Haut-Rhin, et interrogeait des paysans pour amasser les matériaux d’une carte de la frontière des langues, publiée à son retour à Berlin, nous croyions naïvement que c’était la curiosité 5 G. Paris, «Les origines de la littérature française», in: id., La Poésie du moyen âge, leçons et lectures, première série, Paris 6 1906: 69-70. 320 Besprechungen - Comptes rendus scientifique qui le guidait. Nous comprenons mieux les choses aujourd’hui. Mais si nous avons vu avec amertume comment la science était mise par nos voisins au service des passions les moins désintéressées, nous ne songerons pas à les imiter. Nous ne saurions pas mêler la haine à l’érudition et le pharisaïsme à la critique 6 . Bei Gröber ist der Fall besonders krass: präsentiert er einerseits im Grundriss die Romanistik als eine Disziplin im Dienste der Völkerverständigung, so arbeitet er andererseits, fast zur selben Zeit, an einem Aphorismenbändchen, in welchem er die übelsten nationalen Vorurteile zementiert . . . 7 U. Bähler H Carlo Pulsoni, Repertorio delle attribuzioni discordanti nelle lirica trobadorica, Modena (Mucchi) 2001, viii + 508 p. Con questo ponderoso e meritorio volume, che apre la nuova serie degli Studi, testi e manuali, nonché quella dei Subsidia al Corpus des troubadours, Carlo Pulsoni si propone di repertoriare «con una schedatura realmente ‘neutra’» (8) tutti quei casi in cui i canzonieri che trasmettono la lirica trobadorica esibiscono delle divergenze attributive. Il lavoro è imponente, visto che «su quasi 2600 componimenti che costituiscono il corpus poetico provenzale, un quindici per cento circa presenta attestazioni plurime» (1). È un peccato, però, che non vengano presi in considerazione anche gli episodi in cui si affrontano attribuzione vs anonimato, quell’opposizione cioè che viene schematizzata con la formula x vs 0. Può suscitare una certa sorpresa la pubblicazione di questo Repertorio esclusivamente in forma di volume, vista la presenza oramai invasiva dei cosiddetti supporti informatici sulle nostre scrivanie. Chi scrive in verità non ha una passione aprioristica nei confronti delle nuove tecnologie: sarebbe però stolto negarne l’indubbia utilità, soprattutto per quanto riguarda i repertorî, nelle loro varie tipologie. Così anche la consultazione del materiale qui presentato sarebbe senz’altro più ricca se potesse essere (almeno) accompagnata da cd-rom. Comunque sia, la necessità di un repertorio che schedasse, basandosi «unicamente sulle rubriche dei codici» (8), i casi di paternità dubbia nella lirica provenzale, è evidente, giacché l’aggiornamento del Grundriss zur Geschichte der provenzalischen Literatur di K. Bartsch (1872), compiuto da A. Pillet e H. Carstens nella Bibliographie der Trobadors (1933), del resto più che encomiabile, non ha mutato di molto il panorama in fatto di attribuzioni: quando si presentano paternità plurime per un testo, il Bartsch si affida alla maggioranza dei manoscritti relatori di quel certo componimento, ovvero alla testimonianza del codice siglato A. Già per aver colmato questa lacuna il Repertorio di cui qui si discorre merita il superlativo utilissimo di cui è stato recentemente fregiato 1 . Come sottolinea Pulsoni, «nella maggioranza dei casi (68 % circa) il problema attributivo si limita a due soli autori» (9); relativamente poche sono le attribuzioni a tre o quattro autori; pochissime quelle a cinque, sei, sette trovatori differenti. Il componimento che vanta il maggior numero di assegnazioni è Longa sazon ai estat vas amor (BdT 276.1), contesa da ben nove poeti. Nell’Introduzione Pulsoni propone delle ipotesi per cercare d’individuare le cause che possono aver determinato la diffrazione attributiva nei canzonieri provenzali: pur senza, mi 6 «A nos lecteurs», Revue critique d’histoire et de littérature, 1872, 1er semestre, p. 2. 7 G. Gröber, Wahrnehmungen und Gedanken (1875-1910), Strassburg s. d. 1 Si veda la Presentazione di F. Brugnolo al volume A. Barbieri/ A. Favero/ F. Gambino, L’eclissi dell’artefice. Sondaggi sull’anonimato nei canzonieri medievali romanzi, Alessandria 2002: 8. 321 Besprechungen - Comptes rendus pare, esibire novità di rilievo, queste pagine sono un’agile mise au point, un utile campo-base per ulteriori future escursioni sul tema. Si parte dalle rubriche dei manoscritti: negli antecedenti dei canzonieri che sono giunti fino a noi, esse dovevano essere, in molti casi, abbreviate, e questo spiega il motivo per cui molti componimenti che presentano attribuzioni plurime «coinvolgono trovatori con lo stesso nome . . . oppure con lo stesso luogo di provenienza» (13). Altra constatazione è che nella maggior parte dei casi i trovatori che compartecipano alla discrasia attributiva sono coevi, e a volte hanno scambiato tra loro tenzoni, o hanno frequentato le medesime corti: sono cioè in vario modo assimilabili. Le «ragioni codicologiche» e le «ragioni contenutistiche e analogiche» (14) sono le due categorie-guida del ragionamento di Pulsoni. Tra le prime un posto di spicco occupa, cela va de soi, la nota tendenza dei compilatori dei canzonieri a servirsi di varie fonti: questo provoca inevitabilmente, oltre alla nota frammentazione variantistica, testimoniata dalla varia lectio, una possibile pluralità attributiva. In questi casi il copista sceglie generalmente uno tra i due (o più) autori che le fonti gli presentano; altrimenti (come nel ms. H) può ‘filologicamente’ annotare le differenze, oppure, nel dubbio, abbandonare il testo all’anonimato. «Presentano spesso paternità alternative» quei «componimenti che si aprono con un incipit differente rispetto a quello ‘canonico’» (17): in effetti una buona percentuale dei componimenti che iniziano con strofe successive alla prima presentano «anche un autore differente rispetto al resto della tradizione» (ibidem). Ma anche la posizione di un componimento all’interno del corpus di un certo trovatore può essere all’origine di abbagli attributivi. Pulsoni ha elaborato a questo proposito le categorie di «errore seriativo progressivo» e «errore seriativo regressivo»: il primo si ha quando «i primi componimenti di una sezione risultano attribuiti al trovatore della sezione precedente» (18), il secondo, all’opposto, quando si trovano componimenti che chiudono una sezione e che sono attribuiti al poeta cui appartengono i testi di quella seguente. Se poi succede che i trovatori contigui appartengano l’uno alla categoria dei cosiddetti «maggiori», l’altro a quella dei cosiddetti «minori», càpita spesso che il secondo venga defraudato di qualche componimento a favore del primo. Ma si registra anche il comportamento contrario, soprattutto quando il minore è un giullare: allora colui che è mero esecutore di una canzone viene emancipato al rango di autore. A questo proposito pare un po’ ingenua la nota 59 di p. 21, ove si assimila questa particolarità della lirica trobadorica alla prassi del pubblico moderno che tende ad attribuire una canzonetta a colui che la esegue, e che spesso non è l’autore né del testo né della musica. Ma lirica trobadorica e musica leggera restano, a mio parere, due entità difficilmente commensurabili: nonostante le recenti (e per me assai discutibili) affermazioni di C. Giunta, Versi a un destinatario, Bologna 2002: 24-26. Analoga a queste tipologie è quella della «assenza d’autore», che si attua quando un trovatore non compare in una silloge pur essendo presente nella sua fonte (ciò può accadere ad esempio se la rubrica attributiva dell’antecedente è difficilmente decifrabile): in questo caso i componimenti del ghost-troubadour vengono attribuiti ad altri. Anche l’usanza di inviare componimenti poetici a un collega può determinare un cambio d’attribuzione, giacché il destinatario può diventare l’autore (che è quanto accade anche nella lirica italiana: si pensi alla cavalcantiana Fresca rosa novella attribuita in alcuni codici a Dante, al quale la ballata è dedicata). Alle «ragioni contenutistiche e analogiche» appartengono invece soprattutto quei casi di attestazioni plurime dovute alle analogie di contenuto e di forma, nonché alla prassi di riusare schemi metrici e/ o melodici particolari o molto famosi. Sono assai utili, e frutto di un lavoro accurato, le descrizioni dei codici che partecipano, in un modo o nell’altro, dei problemi attributivi (29-110). Le schede sono generalmente precise, e si chiudono sempre con l’indice degli autori: si dovrà aggiungere Uc Brunenc agli autori del ms. P (77), e togliere lo stesso trovatore dall’indice di LibMich (110). 322 Besprechungen - Comptes rendus Problematica è l’analisi di un gruppo di componimenti, e relative attribuzioni, trasmessi dal codice della Marciana, V 2 . A p. 89 Pulsoni elenca 21 casi in cui gli estensori della BdT, Pillet e Carstens, avrebbero frainteso le intenzioni attributive del compilatore del codice marciano. Prendiamo in considerazione il gruppo di 11 componimenti che secondo Pulsoni il compilatore di V - che ha l’abitudine di trascrivere la rubrica con il nome dell’autore solo in testa alla sezione senza ripeterla all’inizio di ciascun componimento - avrebbe inteso attribuire a Gausbert de Poicibot, e che invece nella BdT sono distribuiti variamente. Il primo testo della lista è Coindas razos e novellas plazens di Uc Brunenc (BdT 450.3), l’unica del trovatore rouergate trasmessa da V (f. 105r°). Pur pensando che il copista del codice abbia voluto annoverare questo e i dieci testi seguenti nel corpus di Gausbert, Pulsoni puntualizza in nota: «Va comunque notato che la canzone 30,9 è preceduta da uno spazio analogo a quello che viene solitamente lasciato quando si verifica un cambio di sezione. Non si può pertanto escludere che l’insieme di questi testi sia adespoto (da 30,9 a 370,10)» (89, N198). Ora, la canzone 30.9, cioè Bel m’es lo dous temps di Arnaut de Maruelh, che è la terza del gruppo, non è preceduta da alcuno spazio, e neppure quella che precede, cioè Tot en aital esperanza di Guiraut de Salaignac (249.5). È invece preceduta da ampio spazio bianco (seconda metà del f. 104v° e prima metà del 105r°), questa sì, la citata canzone di Uc Brunenc: l’anonimato è dunque (molto) probabile da questo testo in avanti. Se la mia interpretazione è corretta saranno pertanto da correggere tutte le schede relative a quei componimenti. Anzi, le schede relative a Uc Brunenc, a 30.9, a 47.4, a 234.4, a 366.7, a 370.3, a 370.4, a 370.14, sarebbero da eliminare, visto che l’unica attribuzione alternativa (quella di V) verrebbe a cadere: quelli citati sarebbero cioè casi tutt’al più di x vs 0, che il Repertorio non prende però in considerazione. Inoltre: l’ultimo testo della lista, BdT 370.10 (Perdigon, Mais no·m cug que sos gais), attribuita a Gausbert de Poicibot dal compilatore di V, secondo Pulsoni, considerata probabilmente anonima dallo stesso scrivano secondo me, è a testimonianza unica, e viene invece normalmente considerata di Perdigon 3 ; c’è dunque un problema attributivo evidente, una discrepanza tra le rubriche antiche e la moderna speculazione filologica che non viene però affrontata e descritta da alcuna scheda nel Repertorio, giusta le direttive di base che lo informano. La descrizione dei manoscritti è seguita dal corpus degli autori privi di scheda nella BdT (111-19). Una più cauta interpretazione delle rubriche dei canzonieri, infatti, evita le assimilazioni, a volte forse un po’ troppo frettolose, della BdT: così, ad es., non è detto che Peire Guillem de Luzerna e Peire Guillem senz’altra specificazione siano la stessa persona, o che Gausbert sia da identificare ipso facto con Gausbert de Poicibot. Troppo prudente, forse, l’aggiunta di Reimon Rascas, giacché Reimon - come del resto sospetta lo stesso Pulsoni - è quasi senz’altro un errore per Bermon, commesso dal copista di a 1 . Alla stessa stregua si sarebbe dovuto distinguere tra Peire de Blai (M) e Peire de Brau (C tav ), per En est son far chansonet’ai noelha (BdT 328.1). Le p. 121-30 sono occupate dalle istruzioni per l’uso del Repertorio. Quindi viene il Repertorio vero e proprio, diviso in Repertorio per manoscritti (133-312) e Repertorio per trovatori (315-449). Chiudono il volume degli Addenda (451-59), l’Indice dei Repertori (463- 83), con tutti i testi trattati in ordine alfabetico, la Bibliografia (485-505), dalla quale mancano curiosamente due articoli recenti: G. Tavani, «Capfinida per bordos: Peire de Blai e la sua chansoneta novelha (BdT 328,1)», Critica del Testo 2/ 2 (1999): 555-64, e P. Gresti, «La canzone (BdT 328.1)», ZRPh. 116/ 2 (2000): 237-59, che pure si occupano di un testo duplicemente attribuito. 2 Preciso subito che ho effettuato i controlli sul microfilm, non sull’originale. 3 Cf. l’edizione curata da H. J. Chaytor, Paris 1926. 323 Besprechungen - Comptes rendus I due Repertori, entrambi organizzati per ordine alfabetico, sono di agile consultazione, e danno al lettore tutte le informazioni desiderate: il che è qualità primaria per un’opera che, come osserva Anna Ferrari nella Premessa, ha una «primaria funzione di consultazione» (vii). Nelle schede del Repertorio per trovatori sarebbe forse stato opportuno inserire i rinvii alle schede del Repertorio per manoscritti, visto che non sono trascritti gli incipit dei componimenti, ma solo il riferimento al numero della BdT: il che ostacola non di poco il reperimento del testo che si sta cercando. D’altra parte, anche nel Repertorio per manoscritti avrei aggiunto, accanto al numero progressivo di ogni scheda, il rinvio, magari in corpo minore, alle altre schede «gemelle», per facilitarne la ricerca. I sondaggi effettuati, abbastanza numerosi, hanno permesso di constatare l’elevata precisione in un lavoro nel quale, dato il cospicuo numero delle schede inventariate (1005 per ognuna delle due parti del Repertorio), la presenza di alcuni errori sarebbe comunque da considerare fisiologica; dal Repertorio per manoscritti segnalo un paio di inesattezze. Le schede 34 e 901, che si riferiscono a Aquest terminis clars e gens di Guiraut de Bornelh (BdT 242.12), non sono complete: in 34 manca il ms. Q nell’intestazione della scheda, mentre il ms. O manca sia nella colonna di sinistra di 34, sia nella colonna di destra di 901, pur essendo presente nell’intestazione della prima scheda; e infatti, secondo la testimonianza della BdT (ma cf. anche la recente edizione a cura di R. V. Sharman, Cambridge 1989: 104) il ms. O non trasmette questa lirica. Si aggiunga che questa canzone è trasmessa anche dal ms. Sg (f. 66v°-67r°), che però non compare in nessuna delle due fiches del Repertorio di Pulsoni (ma la mancanza è spiegabile: il ms. in questione è fantasma sia nella scheda della BdT, sia nelle edizioni del trovatore). Il secondo caso è analogo: nella colonna di destra della scheda 429 (Anc mais nuls hom no fon apodertaz di Pistoleta, BdT 372.2) manca la menzione del ms. G, nel quale il testo figura anonimo; il codice risulta invece correttamente nell’altra scheda relativa al componimento, la 300. P. Gresti H Paolo Gresti, Il trovatore Uc Brunenc. Edizione critica con commento, glossario e rimario, Tübingen (Niemeyer) 2001, xlviii + 150 p. (Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie 309) L’edizione critica che qui si recensisce è costruita nel modo seguente: Bibliografia (ix-xxiv), Introduzione che si articola in 1. Notizie biografiche (xxv-xxxiii), 2. Metrica (xxxiii-xl), 3. La tradizione manoscritta (xl-xlviii), e canzoni di cui si presentano partitamente la tradizione (manoscritti, edizioni, schema metrico, ordine delle strofe, esame dei luoghi critici), il testo e il commento: i Ab plazer receup et acuoill (BdT 405,1: 3-23), ii Ara.m nafront li sospir (BdT 405,2: 24-40), iii Coindas razos e novellas plazens (BdT 405,3: 41-55) la cui melodia è riportata nel paragrafo Canzone III . Melodia (130-31), iv Cortesamen mou en mon cor mesclanza (BdT 405,4: 56-77), v Puois l’adrechs temps ven chantan e rizen (BdT 405,7: 78-104), vi Lanquan son li rozier vermeil (BdT 405,6: 105-22). Seguono Appendice: Planh di Daude de Pradas per la morte di Uc Brunenc Ben deu esser solatz marritz (BdT 124,4) (123-29), Rimario (132-35), Index verborum (136-47), Indice degli autori antichi citati nel commento (148-50). Ex professo l’editore affronta il problema della sequenza delle canzoni in un paragrafo intitolato «L’ordine delle canzoni» (§3.2: xliv-xlvi). Se « . . . non sembra agevole stabilire, sulla base della tradizione manoscritta e del contenuto, quale potesse essere l’ordine del canzoniere di Uc in origine, ammesso che l’autore lo abbia in qualche modo voluto organizzare.» (xliv), dove si ammira, come altrove in questo lavoro, la ragionevolissima prudenza, non si dichiara però esplicitamente che l’ordine adottato nell’edizione è di tipo «cro- 324 Besprechungen - Comptes rendus nologico» e non coincide con quello di nessun testimone, mentre quello di Appel, Bartsch (e BdT) è invece, con astrazione di pari valore, alfabetico. Compromissoria è la collocazione terminale della canzone vi sulla base dei versi «Car si tot no son mei cabeil / de gai semblan ni d’orgoillos» (v. 9s. ‘Perché, sebbene i miei capelli non siano d’aspetto piacevole e ben pettinati’: 111), infatti, anche « . . . se resta il dubbio, in realtà, che si debbano caricare quei versi di un reale significato cronologico.» (xlv) e non invece moralistico, come dimostra convincentemente l’editore (119), si sceglie di lasciare « . . . la canzone in chiusura del corpus solo perché in questo senso sembra deporre la tradizione manoscritta.» (xlv N). Il compromesso tra elementi del dettato e dato paratestuale della tradizione sia pure il benvenuto (con tutti i paralogismi sottaciuti, ad esempio: che quello dell’autore sia un ordine cronologico, che i testi a coppie in più testimoni rispecchino tale sequenza), ma il caso merita un’osservazione più ravvicinata. I canzonieri che chiudono con vi Lanquan son li rozier vermeil sono IKCRGQ; IKC come ultimo testo di un corpus di sei, RGQ di cinque canzoni. Non c’è tale consenso per il testo di apertura, fatto che dimostrerebbe l’indipendenza reciproca di questa testimonianza che diventa maggioritaria e preferibile rispetto alla collocazione terminale che gli altri canzonieri accordano, via via, a ciascuno dei sei testi ritenuti autentici. In particolare, GQ(ADHTF a ) aprono con iv Cortesamen mou en mon cor mesclanza; IK(NSJ) con ii Ara.m nafront li sospir (cf. «Quand Amors venc assaillir / mon cor al comensamen,» v. 9s.); C 1 con i Ab plazer receup et acuoill (dove però CR perdono, con M che addirittura omette, ai v. 15s., la menzione di Partenopeu de Blois, elemento di datazione, almeno come terminus post quem, della lirica cf. xxvi); R(a 1 UD c ) con iii Coindas razos e novellas plazens (cf. «digam oimais et aiam bel solatz» v. 2). L’ordine strofico interno della canzone i è in C differente da quello adottato dall’editore (sulla base di ADIKNH1, cf. 8). In questo manoscritto emergono nella strofa posta in seconda posizione i versi «[Amors] pren los us e.ls autres destreing, / e cui que.l platz met en son fuoill. / Mas qui non lig so so qu’il escriu / pauc sap de l’amorosa lei» (v. 35-38) e in quella in terza «Eu sui cel que celar mi vuelh / qu’oblit so c’alz autres enseing» (v. 25s.), immagini che ci sembrano assai rilevanti: Amore che sceglie gli uni e tormenta altri e scrive in un foglio [i nomi] dei suoi diletti (per cui bisognerà ricordare il libro dell’Agnello di Apocalisse), quella dell’amante che legge le regole amorose (l’ovidiano «doctus amet»), e quella del poeta che possiede la scienza a proprio danno («video meliora proboque, deteriora sequor», che nella canzone v vale per la decadenza generale, cf. «Mas quecs apren so que degra oblidar / et oblida so que degra saber / e leva sus so que degra cazer / e baissa jos so que feira a levar» v. 13-16, ‘E invece ognuno impara ciò che dovrebbe dimenticare e dimentica ciò che dovrebbe sapere, e innalza ciò che dovrebbe cadere e deprime ciò che si dovrebbe elevare’: 89). Se si tratta di una scelta dell’ordinatore di C, la collocazione incipitaria (di questo tipo) della canzone i risponde ad un’esemplarità ricercata come nel caso della canzone iv, proposta invece dai manoscritti di cui sopra. Resta che l’editore è costretto ad accettare questa testimonianza solo in parte: la posizione nel corpus, ma non la sequenza strofica. Ordinamento dei testi e sequenza strofica interna sono infatti i due parametri variabili della trasmissione manoscritta occitanica che ancora attendono, per lo meno, una quantificazione generale e comparativa. Merita poi soffermarsi sul caso della «mescidanza di strofe differenti» (xli). Tale è la dicitura adoperata nella descrizione della tradizione manoscritta di iv Cortesamen mou en mon cor mesclanza e riguarda un tipo di variabilità noto anche in altri casi. Si tratta di strofi costruite con versi che per la maggioranza della testimonianza appartengono a strofi autonome e complete per proprio conto. Tale fenomeno è descrivibile con un sistema numerico, chiaro in apparenza, ma complicato dal fatto di dipendere da un sistema di paragone interno, stabi- 1 E non R, come invece sembrerebbe dal prospetto di pagina xliv. R infatti attribuisce tale canzone ad Arnaut Daniel, in una sezione del codice differente da quella dove antologizza Uc Brunenc. 325 Besprechungen - Comptes rendus lito in relazione a una scelta editoriale pregiudiziale che privilegia quasi sempre la descrizione di una contrazione del materiale derivante da due (o più) strofi rispetto alla descrizione opposta, pure possibile, di un ampliamento, in strofi distinte, di versi derivanti da una sola strofa. Nella canzone iv Cortesamen risulta così che tre testimoni hanno «strofi mescidate»: R 1 2 4 7 [3 1-4 + 5 5-7 + 6 8 ]; C 1 2 3 4 [6 1-4 + 5 5-8 ] 7 e O [3 5-8 ] 4 [6 1-4 + 5 5-8 ] 7.Anche nella canzone vi Lanquan il testimone T ha la seguente consistenza strofica 1 2 3 4 [5 1-5 + 6 6-8 ] (105). Che cosa bisogna pensare di queste figure che, stante questa descrizione numerica, parrebbero definibili come redazioni minores della canzone? Si tratta di accorciamenti che non hanno voluto sacrificare la memorabilità di alcuni versi in clausola, come per iv il v. 48 (= 6 8 ) «c’amors non viu mas de gaugz e de bes», oppure il v. 40 (= 5 8 ) «que mil maltraiz d’amor pladeia us bes»? Sono collocabili a livello autoriale o invece recensionale? Nel secondo caso, è forse rilevante che le canzoni che hanno subito tale trattamento (di regola sono le più famose) abbiano, altrove, posizione liminare? Si segnala che nella canzone vi Lanquan,T presenta una lezione singularis nel punto di sutura 5 1-5 +6 6-8 : «e cui valor si desvia / mostran brui e fellonia» (v. 46s. = 6 6 ) contro «e qi vas lor se desvia / mostron greug e fellonia» (‘e se uno si smarrisce dalle loro [dei ricchi ai quali appartengono i castelli merlati] parti, lo vessano ignominiosamente’: 115), lezione semanticamente affine a un verso della canzone v Puois l’adrechs temps che precede nel manoscritto, i v. 25s. «Enaissi ant atrastornat joven / e gaug e pretz [pretz e nom QT] e valor e boban» (‘Così hanno stravolto il joven e il gaudio, il pregio, il valore e la magnanimità’: 91). Comunque sia, due aspetti tecnici si trovano in queste canzoni di Uc Brunenc e ricorrono anche nelle strofi ‘mescidate’ delle canzoni di Jaufre Rudel (che, con le canzoni Lanquan li iorn son lonc en mai BdT 262,2 e No sap chantar qui.l so no di BdT 262,3 è il primo paragone che si potrebbe ricordare per questo fenomeno): l’apertura e la ricomposizione della strofa secondo la struttura metrica fronte + sirima, e la confezione dei versi posti sui punti di sutura con materiale (semanticamente) analogo a quello di altri testi del trovatore. Sarebbe interessante stilare il regesto dei testimoni di strofi mescidate, e forse parlare di una terza forma di trasmissione dei testi accanto alle due canoniche di testo antologizzato nella sua interezza e testo sottoposto alla selezione strofica dei florilegi (che prevede, come è noto, il prelievo dell’incipit e delle sole strofi scelte). Il v. 25 di Cortesamen è uno di quei luoghi nei quali si ammira l’articolata riflessione dell’editore (57s.), e che si può trascegliere, da ultimo, per misurare l’esemplare portata critica e didattica del lavoro. Le varianti dei testimoni sono le seguenti: «Mas dompna [madompna + 1 T] sap far joi [sap joi far AJ] semblar pezansa» ANTJ, «Midons sap far de joy semblar [parer O] pezansa» CO, «Dona sap far son joy semblar pesanza» R e «Mas madompna sap far joi e pesanza» DD c GHIKMQSUa 1 , che viene accolta a testo (‘Ma madonna sa fare gioia e tristezza’: 66). Ecco l’essenziale della disamina: La presenza o meno nel verso del verbo semblar ha provocato vari adattamenti, intesi a rispettare la misura sillabica (T, con la sua ipermetria, potrebbe rappresentare il punto di partenza, la lezione erronea che ha provocato la diffrazione). Se da una parte, dunque, si elimina semblar a favore di madomna e del mas iniziale, dall’altra si conserva semblar (e mas) ma amputando madomna domna (ANJ), oppure si elimina mas, sostituendo madomna con midons (CO) o con dona (R), ed inserendo de (CO) oppure son (R) davanti a ioi. Non si può parlare con perentorietà di lezioni inferiori e superiori, però l’uso di dompna al posto di madompna al di fuori di una allocuzione diretta alla dama sembra piuttosto inusuale (si veda, per un catalogo assai succinto, Cropp 1975, 453). Quanto a mas, la sua presenza sembrerebbe segnare bene il passaggio dalla strofe precedente, ma tutto sommato si tratta di un elemento non propriamente indispensabile, e potrebbe trattarsi di errore di ripetizione e d’anticipo insieme: ripetizione dall’incipit della strofe che precede [«Mas a mi», v. 17 che precede il v. 25 tranne che in ROD c J], anticipo dal v. 29, che si apre con la medesima congiunzione [«Mas si be.m vol, en breu temps paregues»]. La lezione della maggioranza dei testimoni ci pare, d’altra parte, insoddisfacente, perché semblar è difficilmente sopprimibile in questo contesto senza provocare un deperimento contenutistico: il poeta 326 Besprechungen - Comptes rendus qui insiste molto su questa sfera semantica, cf. v. 27 semblan [«e puois semblan cortes ab son dolz rire»] e v. 28 semblanza (in rima) [«per qu’eu non sai cor jutgar a semblanza»]. La soluzione sembrerebbe a portata di mano, troppo facile, in verità, per essere vera, e ci limiteremo a suggerirla qui, senza cedere all’avventatezza di proporla a testo: «Madompna sap far ioi semblar pesanza». Un’altra soluzione [. . .] che potremmo prospettare per il nostro verso è «Mas madomna fa ioi semblar pesanza»: ma in questo caso sap non può essere eliminato perché regge anche il gandir del verso successivo [v. 26 «e son voler gandir et escondire»]. (58). Fin qui l’editore. Ci sia consentito di ampliare l’argomentazione. Indecidibilità della variante: si tratta veramente di varianti adiafore, solo perché entrambe corrette dal punto di vista grammaticale? Nella strofa seconda in tutti i testimoni, si descrive il modo in cui Amore vince e domina completamente coloro che sceglie, sottoponendoli a un terribile martirio: «que la dolor vol que si’ alegranza» (v. 12, senza varianti, ‘perché vuole che il dolore si converta in allegria’: 64). Dunque, da un punto di vista semantico sono preferibili alla lezione a testo (‘Ma madonna sa fare gioia e tristezza’: 66, cf. Petrarca, Rvf 112) le due soluzioni alternative che propongono una conformità tra la volontà di Amore e l’attitudine di madonna. E non sarebbe avventato propendere per la prima lezione, oltretutto attestata anche fuori di T, perché l’oscillazione *«Madompna» «Mas dompna» («Mas madompna» + 1, «Domna . . . son», «Midons . . . de») può configurarsi come un banale problema di distinctio / coupure de mots in presenza, per di più, di una «M» iniziale strofica (e quindi maiuscola, oppure rubricata o ritoccata in altro colore, oppure circondata da un segno di paragrafo, oppure di corpo diverso, cioè su due righe, oppure fuori dello specchio della pagina). Anche al verso seguente «e son voler gandir et escondire» (v. 26 ‘e sa rendere sfuggevole e nascondere la sua volontà’: 66), non è del tutto certo che le varianti «gandir» DD c GHMQR- Sa 1 , «gardir» O, «cobrir» AN, «celar» CIJKTU, si limitino a « . . . un alto grado di sinonimicità reciproca, dunque facilmente, e tutto sommato legittimamente, interscambiabili; a sua volta, il verbo prescelto andrà a costituire una coppia sinonimica con l’escondire che chiude il verso.» (58). La sinonimicità della clausola potrebbe invece derivare da un’antinomia iniziale, dalla descrizione di un comportamento contradditorio che afferma e nega, manifesta e elude, nasconde («Et così aven che l’animo ciascuna / sua passïon sotto ’l contrario manto / ricopre co la vista or chiara or bruna: » Petrarca, Rvf 102, v. 9-11). Infine, una riflessione ultima. La canzone di Uc Brunenc che i canzonieri ADHGQTF a scelgono per aprire la silloge dei testi del trovatore di Rodez è Cortesamen mou en mon cor mesclanza (iv BdT 405,4): Cortesamen mou en mon cor mesclanza que.m fai tornar en l’amoros desire; joi me promet et aporta.m consire, qe enaissi.m sap ferir de sa lanza Amors, qi es uns esperitz cortes qui no.s laissa vezer mas per semblanz, que d’oill en oill saill e fai sos dolz lanz, e d’oillz en cor et de coratg’ en pes. 2 Nella prima strofa troviamo elencata la topica dell’Amore «esperitz cortes» (v. 5): il luogo d’Amore «en mon cor» (v. 1); la sua operazione mortale «mesclanza» (v. 1), che può valere anche per «lo strazio» (Petrarca, Rvf. 2 v. 13), e contraddittoria «joi me promet e aporta.m 2 Questa la traduzione della prima strofa fornita dall’editore: «Cortesemente divampa nel mio cuore una disputa che mi fa ricadere nel desiderio amoroso; mi promette gioia e mi porta affanno, poiché in questo modo mi sa ferire con la sua lancia Amore, che è uno spirito cortese che non si lascia vedere se non in apparenza, che salta d’occhio in occhio e scaglia i suoi dolci dardi, e dagli occhi [salta] nel cuore e dal cuore nella mente.» (63). 327 Besprechungen - Comptes rendus consire» (v. 3), ancora dichiarata da Petrarca che altrove la vanifica con il gioco ossimorico su dolce-amaro: «fra le vane speranze e ’l van dolore» (Petrarca, Rvf. 1 v. 6); il duplice bersaglio della sua percossa «que d’oill en oill saill e fai sos dolz lanz, / e d’oillz en cor et de coratg’en pes» (v. 7s., e cf., in disposizione chiastica, «tro sia.l cor ab los oillz acordanz / c’als oillz sembles c’al coratge plagues», v. 23s.), cioè il percorso fisso occhi-cuore che si legge in «per far ivi [nel cor] et negli occhi sue difese, / quando ’l colpo mortal là giù discese» (Petrarca, Rvf. 2, v. 6s.), che è delineato con ineluttabilità preposizionale, memorabile nel sistema «Di pensier in pensier, di monte in monte» (Petrarca, Rvf. 129 v. 1). Accanto ad un ritratto che, come ci è sembrato giusto sottolineare qui, è ancora riconoscibile, con opportuni contemperamenti, proprio ad apertura del Canzoniere di Petrarca («ove sia chi per prova intenda amore» Petrarca, Rvf. 1 v. 7), si noti pure la comparsa, invece esclusivamente duecentesca, della «lanza» come arma di Amore. Al v. 4, «qe enaissi.m sap ferir de sa lanza», l’editore ricorda Gaucelm Faidit «qe.m nafret gen al cor, ses colp de lanssa», Albertet «que.l dieus d’amor m’a nafrat de sa lansa» e Folquet de Marselha «e.l dieus d’amor a.m nafrat de tal lansa» (72). Tale arma inusitata e enorme però si spiega con un paragone adoperato da Bernart de Ventadorn sulla scorta dell’ovidiano «vulneris auxilium Pelias hasta tulit» (Ovidio, Remedia amoris v. 48, cf. D. Scheludko, «Ovid und die Trobadors», ZRPh. 54 (1943): 129-74 p. 141s.). La lancia di Peleo, che ha la proprietà di ferire e anche quella di risanare l’immedicabile ferita, ed è l’unico possibile rimedio della piaga che apre, «così od’ io che soleva la lancia / d’Achille e del suo padre esser cagione / prima di trista e poi di buona mancia» (Dante Alighieri, Inferno 31 v. 4-6), nella tradizione lirica successiva non sarà più messa in mano a Amore e l’«Achilleo . . . more» (Ovidio, Tristia I v. 100) sarà proprietà diretta della «lingua» (Dante), ovvero degli «occhi» (cf., ad abundantiam, Petrarca, Rvf.). In questa stessa strofa si noti poi ancora il verso «qui no.s laissa vezer mas per semblanz,» (v. 6) che l’editore non traduce bene, a mio parere, con l’espressione equivoca, e non ulteriormente chiarita, «non si lascia vedere se non in apparenza» (63, cf. l’errore in rima di GQTUa 1 «per semblanza»: 60). Il problema della consistenza immateriale di Amore, che genera una ben nota accademia in tenzoni nella lirica duecentesca in lingua di sì (almeno fino al Cavalcanti), è qui risolto con la formula paolina sull’esperienza delle realtà spirituali «nunc videmus per speculum in enigmate», all’origine dell’impostazione analogica della conoscenza 3 .Tanta autorità, o medietà, magistrale è riconosciuta a Uc Brunenc già nel planh di un contemporaneo, Daude de Pradas: «Amors, morta es vostra crida / que ditz que vos etz esperitz / cortes, e ver dizia» (BdT 124,4 v.11-13: 125), e, appunto, da alcuni canzonieri antichi che la sottolineano anche con elementi paratestuali: collocazione e decorazione. Nel canzoniere A (Roma, B.A.V., lat. 5232) la lettera incipitaria di Cortesamen è decorata con la miniatura che « . . . raffigura, come si legge nella didascalia, ‘j. maistro in carega’: questa onoreficenza spetta solo, per quanto riguarda almeno il ms. in questione, nientemeno che al ‹maestre dels trobadors›, Guiraut de Bornelh.» (xli N). P. Allegretti H 3 Per l’ispirazione scritturale (e la vida provenzale annota che «fo clerges et enparet ben letras»: xxviii) si confrontino almeno i seguenti luoghi: «Qui gaug semena, plazer cuoill» (canz. i v. 9), «Al fol fai cujar follatge / et al nesci nesïes, / et al entenden apres / eing ab bels digz son pessatge» (canz. ii v. 37-40), «Lo cor avetz e.l poders vos es datz: / si no.i vedetz mentre.l lums es ardens, / gardatz vos i, qe.l temps es tenebros / e no.i veiretz pois qe.l lums er rescos» (canz. iii v. 15-18), «c’Amor no venz menaza ni bobanz, / mas gens servirs e precs e bona fes» (canz. iv v. 15s.), «E puois no.m part de sa bona esperanza» (canz. iv v. 33), «qe cor non pot pensar ni boca dire / l’amor qe.ill teing e la gran amistanza» (canz. iv v. 35s.). 328 Besprechungen - Comptes rendus Inés Fernández-Ordóñez (ed.), Alfonso X el Sabio y las Crónicas de España, Valladolid (Universidad de Valladolid - Centro para la Edición de los Clásicos Españoles), 2000, 283 p. Cuando, en 1955, Ramón Menéndez Pidal publicó la segunda edición de la Primera Crónica General de España, reproduciendo inalterado el texto de 1906, pero añadiendo un largo estudio introductivo, notas preliminares actualizadas e indicaciones sobre las fuentes de cada capítulo en particular (con un total de más de 200 páginas), creía todavía que todo el texto por él publicado, contenido en los dos manuscritos Y-I-2 y X-I-4 (E 1 y E 2 ) de la biblioteca de El Escorial, procedía de un borrador que era obra de Alfonso X. Según Don Ramón, la redacción definitiva del tomo I se escribió antes de la muerte de Alfonso en 1284, mientras que el tomo II «sólo recibió su última forma cuando ya reinaba Sancho IV», pero antes de la muerte de Sancho IV (1295), «lo cual equivale a decir que todo el segundo tomo se concluyó bajo ese rey» (XXXIV). En el breve prefacio a la segunda edición, el editor afirma haber «logrado desenmarañar la gran confusión de manuscritos, clasificándolos, fijando varios tipos y refundiciones que presentan» y separando en ellos la que llama Primera Crónica General, que para él es «la obra debida a la iniciativa del Rey Sabio», descubierta «entre tantos manuscritos diversos, que se autorizan con el nombre y con el prólogo de ese rey» (XIII). Desde entonces han pasado varios decenios y la investigación ha continuado ocupándose de las obras históricas del Rey Sabio, llegando a nuevos resultados. En 1997, el Centro para la Edición de los Clásicos Españoles organizó en Soria un seminario bajo el título «Alfonso X el Sabio y las Crónicas de España». Durante la celebración del Seminario tuvo lugar la presentación del libro de D. Catalán, De la silva textual al taller historiográfico alfonsí. Códices, crónicas, versiones y cuadernos de trabajo, Madrid 1997. Este libro, fruto de cuatro decenios de investigación, constituyó en cierto sentido la base de las ponencias presentadas en el seminario mencionado, sobre todo de las de los miembros del equipo de investigadores e investigadoras que Diego Catalán había formado en el «Seminario Menéndez Pidal» para estudiar las obras históricas de Alfonso el Sabio. El libro que reseñamos aquí contiene las ponencias del seminario de Soria y presenta así un estado de la cuestión sobre los progresos alcanzados en la investigación de la Estoria de España alfonsí. Por eso es un importante instrumento para estudios futuros y hay que agradecer su publicación al Centro para la Edición de los Clásicos Españoles, que beneficia del mecenazgo de la Fundación Santander Central Hispano. Y hay que agradecer la publicación también a la editora, I. Fernández-Ordóñez, quien - además de una Presentación (9- 18), un Índice de manuscritos citados (161-64) y una bibliografía de conjunto para todos los artículos (265-82) - ha añadido un largo Apéndice (219-60) «dedicado a la transmisión textual de la Estoria de España y de las principales Crónicas de ella derivadas. Concebido como complemento a lo expuesto en los estudios, este capítulo pretende orientar al lector que desee adentrarse en el complejo laberinto textual de las Crónicas de España y, como hilo de Ariadna, guiarlo por el camino de su comprensión: en él se detallan los problemas que su transmisión plantea, se enumeran los testimonios conocidos, y se presentan brevemente las relaciones textuales que hasta hoy han podido reconstruirse entre ellos» (11). El libro muestra la gran distancia que media entre el estado de la cuestión de los años cincuenta y el actual. Aludimos a las diferencias más importantes: Ya no cabe hablar de Primera Crónica General. Como propone J. Bautista Crespo en su contribución («La Estoria de España y las Crónicas Generales», 107-32), conviene llamar a la obra alfonsí en cuestión Estoria de España y distinguir entre sus versiones (textos elaborados en tiempos del Rey Sabio y por su taller historiográfico) y las crónicas generales de España, «textos que resultaron de refundir, reelaborar, combinar entre sí o con otras fuen- 329 Besprechungen - Comptes rendus tes las versiones alfonsíes para dar a luz textos nuevos que, bajo la autoridad de Alfonso pero después de su muerte, presentan nuevas concepciones ideológicas e historiográficas» (14-5). De estas crónicas J. Bautista Crespo ofrece una interesante tipología. La creación de un tipo de estas crónicas, a saber, la crónica real, se estudia en la contribución de F. Gómez Redondo («La construcción del modelo de crónica real», 133-58). Se trata de una crónica circunscrita a un reinado, que se opone al modelo de crónica general postulado en la Estoria de España y que se elaboró probablemente en la época de Sancho IV en el ámbito de María de Molina y en la escuela catedralicia de Toledo. No sólo en lo que atañe a la relación entre Estoria de España y Crónicas Generales hay que diferenciar y corregir la opinión de R. Menéndez Pidal, sino también en lo que respecta a la actividad del taller historiográfico alfonsí. Lo muestra I. Fernández-Ordóñez en su contribución («El taller de las Estorias», 61-82). En contra de la idea propuesta por Don Ramón de que el proyecto de la Estoria de España fue abandonado en beneficio del de la General Estoria, I. Fernández-Ordóñez opina que «hacia 1270 se concibió al mismo tiempo el proyecto de las dos Estorias alfonsíes y que por entonces se reunieron y prepararon los materiales de interés para ambas» (71).Antes de 1274 la redaccion de la Estoria de España sólo llegó hasta Vermudo III (cap. 801 de la edición de Menéndez Pidal). Desde Fernando I en adelante no se elaboró más que un borrador, no conservado y que únicamente a través de las crónicas de él derivadas se puede reconstruir. En cuanto a la edición de Menéndez Pidal cabe precisar más. Sólo el texto que va desde el principio hasta el año 17 o de Alfonso II (cap. 1-616) corresponde a la versión primitiva de los años setenta. Este texto se conserva en el manuscrito E 1 y en los folios 2 a 17 del manuscrito E 2 . De los capítulos 617 a 801 no se ha conservado una «versión regia», sino sólo una «versión vulgar». Aparte de estas versiones que presentan el texto primitivo hasta el capítulo 801 existen «refundiciones que fueron realizadas con posterioridad y por historiadores ajenos al taller. La más importante, elaborada probablemente en tiempos de Sancho IV . . . es la llamada Version retóricamente amplificada. Se escribió empleando como base un texto de la redacción más antigua que contenía desde el alzamiento del rey astur-leonés Ramiro I hasta la muerte de Alfonso VI, texto que fue sistemáticamente transformado con glosas y amplificaciones retóricas y completado con algunas fuentes legendarias. Esta Versión alcanzó gran relevancia en la transmisión textual porque el cuaderno que la contenía fue aprovechado en tiempo de Alfonso XI para formar el códice facticio regio escurialense E 2 , del que constituyó la principal base» (8l). Esto equivale a decir que a partir del capítulo 617 la edición de Menéndez Pidal está basada en un códice facticio del siglo XIV (con excepción de los folios 2 a 17, que fueron desgajados de E 1 ) y que el texto correspondiente está lejos de ser el original del taller alfonsí. Y hay más: la versión primitiva de la Estoria de España, elaborada entre 1270 y 1274, fue objeto de una refundición entre 1282 y 1284, es decir, inmediatamente antes de la muerte del Rey Sabio. El resultado es la así llamada versión crítica, estudiada y editada ya en 1993 por I. Fernández-Ordóñez (cf. VRom 57, 363-64). En el volumen reseñado ahora, M. de la Campa presenta una interesante comparación pormenorizada de las versiones primitiva y crítica («Las versiones alfonsíes de la Estoria de España», 83-106), mostrando las diferencias ideológicas y cronológicas y llamando la atención sobre «la especial actitud de rechazo del autor de la Versión crítica hacia los pasajes procedentes de la prosificación de cantares épicos» (14). La contribución de una última colaboradora del «Seminario Menéndez Pidal», María del Mar de Bustos Guadaño, versa sobre «La crónica de Ocampo y la tradición alfonsí en el siglo XVI» (187-212). La autora alude a los caminos por los cuales un texto de la Estoria de España llegó a manos del cronista oficial del emperador Carlos V, Florián de Ocampo, responsable de la primera edición impresa, publicada en Zamora en 1541, designada impropiamente como Tercera Crónica General. No faltan interesantes indicaciones con res- 330 Besprechungen - Comptes rendus pecto a la vida del editor, a las características textuales del manuscrito - perdido - que editó Ocampo, de su método como editor, de su actitud ideológica y del papel que desempeñó la edición impresa en tanto que fuente literaria. Las demás contribuciones sólo en parte se relacionan con la problemática de la «silva textual», esto es, de la transmisión de los textos que, de una manera o de otra, proceden del taller historiográfico alfonsí. S. G. Armistead estudia «La Crónica de Castilla y las Mocedades de Rodrigo» (159-72) mostrando que se trata de un cantar de gesta relativamente tardío, de cuya existencia no hay ningún indicio «hasta que la Estoria de España incluye unas breves alusiones a hechos legendarios del joven Cid» (167). A la luz de los estudios aquí resumidos habría que añadir que estas alusiones se encuentran en aquella parte de la Estoria de la cual no se han conservado testimonios directos de la Version primitiva. En su contribución titulada «Crónicas y romances» (173-86) G. Di Stefano expresa su escepticismo frente a la posibilidad de reconstruir auténticamente los textos de cantares épicos y, aún más, los de romances a partir de las crónicas. El historiador inglés P. Linehan («Lucas de Tuy, Rodrigo Jiménez de Rada y las historias alfonsíes», 19-36) compara dos importantes fuentes de la Estoria de España, el Chronicon mundi de Lucas de Tuy y la Historia gothica de Rodrigo Jiménez de Rada, mostrando que la ideología de los dos autores fue radicalmente diversa. El obispo de Tuy «escribió su crónica para favorecer los intereses de León y de la monarquía absoluta en detrimento de Castilla y del poder emergente de la nobleza», mientras que el Toledano presenta «un plan de promoción de la iglesia de Toledo, y en general, de Castilla y de una idea de la monarquía basada en la coexistencia de la realeza y la nobleza» (12). A pesar de la revisión que el Toledano hizo del texto de su antecesor, el peso del Tudense en la elaboración de la Estoria de España fue mayor que el tradicionalmente supuesto. La contribución de G. Martin («El modelo historiográfico alfonsí y sus antecedentes», 37-59) ofrece una visión de conjunto de los fines, las bases conceptuales y la disposición estructural de la historiografía alfonsí. En el párrafo final el autor resume así esta visión: «He intentado mostrar cómo sus autores, aunque tomando mucho de sus inmediatos antecesores, se remontaron mucho más allá, hasta los fundadores de la historia cristiana, para encontrar sus modelos formales. Pero, hecho esto, crearon un sistema novedoso capaz, a su vez, de ofrecerse como modelo. Esta novedad, en un período que cubre por lo menos toda la Edad Media española y se caracteriza . . . por el hecho de que la historia fue una forma dominante del discurso político, fue debida, precisamente, a lo novedoso del proyecto político alfonsí, tanto en cuanto al gobierno monárquico del reino, en que los preceptos cristianos y romanistas se combinaron y reorganizaron a la luz del nuevo aristotelismo, como en la expansión extrapeninsular de este proyecto que supuso la aspiración al imperio. Esto determinó, más extensamente y, sobre todo, más sistemáticamente que nunca, una concepción epistemológica de la historia, con sus consecuentes metas y recursos comunicativos, como también un modo de concebir, valorar y enfocar lo historiable, y en último término, la disposición semántica y expositiva de lo historiado» (59). G. Hilty H José Aragües Aldaz, «Deus Concionator». Mundo predicado y retórica del «exemplum» en los Siglos de Oro, Amsterdam, Atlanta (Rodopi) 1999, 344 p. No debe ser la literatura ejemplar un fenómeno propio de las sociedades del medievo, desde el momento en que la religión cristiana, en cuanto estructura ideológica, se sirve esencialmente de estas fórmulas narrativas para transmitir los contenidos más diversos posibles 331 Besprechungen - Comptes rendus a públicos también de naturaleza muy diferente. Sin embargo, es cierto que la simple división de categorías con que las historias literarias se construyen relegan el estudio del exemplum al período medieval, abriendo los Siglos de Oro a la pluralidad de ensayos genéricos que acaba por descubrir los corredores formales y temáticos que conducen al Quijote. Ni una ni otra diferenciación resultan válidas y basta con reparar en el hecho de que los principios fundamentales del llamado «pensamiento áureo» reposan en reflexiones críticas o en perspectivas formales que fueron experimentadas y demostraron su validez en esa inmediata Edad Media; tal ocurre con la historiografía nacional a la que acuden Lorenzo Galíndez de Carvajal o Florián d’Ocampo, con la cuentística de don Juan Manuel que recoge Argote de Molina y lee Gracián, con el mantenimiento de los esquemas de la ficción sentimental hasta la mitad del siglo xvi y su disolución en el grupo genérico de los libros de pastores, con la multiplicación extraordinaria de los libros de caballerías, con las recogidas sistemáticas de romances practicadas por Lorenzo de Sepúlveda o con las recopilaciones de la Silva de romances de 1550-51, con el venero que supone para el teatro de los siglos xvi y xvii el acervo de la lírica tradicional. En verdad, resulta inacabable la serie de relaciones que puede demostrar la continuidad, tanto conceptual como creadora, que existe entre dos períodos que no son antitéticos, sino más bien complementarios. Quedaba, con todo, practicar esta labor con el conjunto textual del exemplum, de tan difícil precisión desde el mismo momento en que se pretende definirlo, aunque, como es este caso, se esté hablando de una pieza narrativa utilizada como instrumento de predicación. Pues podría parecer, al hilo de las radicales oposiciones historiográficas ya comentadas, que hay una dimensión predicatoria propia de los siglos xvi y xvii, de carácter puramente culto, ligada sobre todo a lo que ha dado en llamarse oratoria sagrada, frente a otra medieval caracterizada por la observancia de unas artes praedicandi y por la difusión de unos rudimentos doctrinales, acordes con el tipo de público a quienes podía dirigirse, muy dependiente en sus presupuestos de la rhetorica, como si el conocimiento del ars recte loquendi marcara etapas de extraño primitivismo en las formas literarias. No es así, por supuesto. La atención, por ejemplo, que Pedro Cátedra ha prestado a la figura de Pedro Ciruelo, con la publicación de su Brevis editio así lo demuestra. Pero esta realidad queda plenamente corroborada no sólo con este asombroso Deus Concionator, sino con la trayectoria de investigación de su autor, José Aragüés Aldaz, y las diversas líneas de análisis que mantenidas durante largos años han logrado ser anudadas aquí en una magnífica síntesis. El punto de partida lo constituyó el ímprobo esfuerzo de editar el Fructus Sanctorum (1594) de Alonso de Villegas, un centón narrativo que recoge cerca de tres mil ejemplos; si esta labor exhaustiva se realiza en una tesis doctoral, leída además cuatrocientos años después de la primera impresión de la obra estudiada, no puede extrañar la riqueza de perspectivas con que ha valorado tanto las colecciones de exempla como, sobre todo, las técnicas específicas de que se sirven los predicadores: tal hizo con los ecos que llegan al siglo xvi de los Dicta et facta memorabilia (1993), con las formas breves lulianas, convertidas en base de la inventio de que han de nutrirse los exempla (1994), con las fallacia dicta de la Disciplina clericalis (1996), con la palabra y tópica ejemplar de la predicación divina en los Siglos de Oro (1996), con los modos de enriquecer los exempla, partiendo de los Progymnasmata (1997), con los móviles en que apoya fray Luis de Granada conceptos esenciales de su sermonística (1993); este plural desarrollo de planteamientos requería de una sistematización que permitiera incardinar los resultados parciales de unos estudios en otros y que pusiera, a disposición del especialista, una teoría de la predicación y de la utilización de los exempla en los siglos xvi y xvii. Éstos son los dos objetivos que se consiguen con creces en este volumen que parte del aserto que encierra su título: «Dios es el autor primero de los ejemplos. Su modo de argumentación es ejemplar y el mundo, tanto como pintura, constituye un eterno sermón predicado al hombre desde los orígenes» (13) y, en conse- 332 Besprechungen - Comptes rendus cuencia, trazar una línea que rompa cualquier divisoria temporal, puesto que la historia es siempre magistra vitae. El vínculo de los Siglos de Oro con la Antigüedad es aún mayor, puesto que las imprentas difunden unas artes elocutivas que, con mayor o menor reticencia, se han ido desplegando para construir estas formas ejemplares. J. Aragüés ajusta los siete capítulos de su libro a estas pautas. Se preocupa, en primer lugar, por definir el ámbito de las teorías retóricas y gramaticales que tratan del exemplum en ese período de los siglos xvi y xvii, al hilo de la influencia que ejercen los postulados del erasmismo o del ramismo entre otros; de ahí surge la preocupación por delimitar la terminología ejemplar desplegada en esos tratados, con las contradicciones que plantea el hecho de que la misma voz exemplum (o ‘modelo’) no merezca un tratamiento retórico, pero sí en cambio adquiera una dualidad de sentidos en su particular evolución - es el exemplum y la similitudo (34-35) - implicando una disociación de formas literarias que puede resultar un tanto ambigua, al otorgar al ejemplo una dimensión narrativa, al símil un valor descriptivo; de este modo, los autores de los siglos xvi y xvii podían reservar para el símil toda la variedad ficticia del paradigma, dejando para el exemplum la narración histórica, con lo que ello supone de otorgar un grado de verosimiltud a tradiciones textuales de naturaleza muy diferente. Como se ha señalado antes, a este proceso puede ayudar la influencia que ejercen las crónicas medievales, impresas a lo largo del Quinientos, en el imaginario de estos preceptistas, apoyados en Quintiliano y que cuajan en una reflexión crucial de Bartolomeo Cavalcanti: «Este último oponía el esemplo histórico a la parabola, el apologo (la fábula esópica) y la fabula (narración poética de carácter mitológico), formas, al fin, del argumento comparativo, o esempio, en sentido laxo» (40). La misma exégesis bíblica contribuye a esta asociación de la parábola evangélica con la narratio ficta, sintiéndose más inmediatos los ejemplos por la res certa que transmiten. Sobre estos presupuestos, en el capítulo segundo, formula Aragüés una tópica ejemplar con el propósito de analizar los diferentes matices de lo que llama vacilante ubicación del término, cuando sirve para definir un acto de virtud vivido y la expresión literaria del mismo, de donde el valor del aforismo magis movent exempla quam verba 1 , que recomienda que el predicador ajuste su vida a una conducta virtuosa, antes que dedicarse a encantar a los oyentes con las palabras. Ello no impedía que el paradigma fuera utilizado para la comprensión de las realidades espirituales, para la recreación visual de vicios y virtudes o para su propia memorización y posterior recuerdo: «Porque era esa capacidad del exemplum para expresar una realidad mimética y ejemplar la que explica su lugar esencial en el discurso cristiano, y no a la inversa, del mismo modo que la música, más allá de constituir un recurso para expresar metafóricamente la armonía divina, se consideraba reflejo imperfecto y consecuencia de una música universal y previa» (82). Otra cuestión es que, desde la perspectiva dialéctica, el valor oratorio del exemplum sirviera de poco y se considerara de escaso valor para la argumentación lógica. Aunque esta última circunstancia podía haber probado una decadencia del género, Aragüés, en el capítulo tercero, demuestra que no es así; la recepción de Aristóteles es más teórica que práctica y tampoco las críticas de Vives o de Erasmo al género entrañan liquidación alguna del género; como sucede con la mayor parte de las formas literarias medievales, lo que hay es una evolución o transformación y procede «recordar así mismo que el desarrollo de la literatura ejemplar en el período renacentista observa una relación evidente con el auge de otras formas breves» (138). Con todo, para comprender los valores de esta forma narrativa, Aragüés, en el capítulo cuarto, desciende al estudio de los precedentes clásicos y medievales; se repasan las teorías de Aristóteles, Cicerón y Quintiliano, y se recuerda que, dentro del análisis gramati- 1 Considerado ya en un estudio aparecido en Salina 10 (1996): 55-68. 333 Besprechungen - Comptes rendus cal, el género se consideraba una variante de los tropi, haciéndolo equivalente de la metáfora, sinécdoque o metonimia. Son, en fin, las artes praedicandi las que encauzaron la variedad más rica de estos procedimientos narrativos, ya que «otorgaron un papel esencial a las auctoritates, las correspondencias y las similitudines en el seno de la dilatatio del sermón, también denominada prosecutio o amplificatio, términos estos últimos de origen clásico que no deben ocultar, de nuevo, su sustancial transformación en la nueva oratoria» (190). En esta línea diacrónica, el capítulo quinto se dedica a los rasgos con que el ejemplo funciona en el discurso renacentista y barroco, encauzado a través de una amplia modalidad de registros elocutivos que adquieren, ahora, una nueva entidad, pues el auge de la predicación evangélica coincide con el del género deliberativo. Consideración especial merece la adopción por parte del Brocense de las tesis ramistas acerca de la existencia de una argumentatio única, lo que invalida cualquier uso de la invención ejemplar: «Las precisiones del Brocense contradecían, en cualquier caso, las conclusiones del complejo análisis aristotélico, y explican quizá la mencionada censura de Suárez a quienes negaban la autoridad de los antiqui en este punto» (215). Mas, por otra parte, y es ya asunto del capítulo sexto, en la misma retórica se inscriben los procedimientos para fundamentar la variedad del discurso; resultan esenciales, a este respecto, las ideas de Erasmo sobre las formas literarias del exemplum y los recursos de enriquecer esas formas narrativas (los modi locupletandi exempla), preocupándose no sólo por la dilatación de las secuencias argumentales, sino por el engarce de las mismas en amplias estructuras de ideas; la influencia de estas nociones en Miguel de Salinas, en Lorenzo Palmireno o en fray Luis de Granada es absoluta, aunque García Matamoros exprese sus dudas al respecto (260-63). Este desarrollo afecta a los modos de escritura concretos con que los autores se enfrentan al material ejemplar (se consideran así los casos de un Hugo de Urriés o un Diego de San Pedro) o a los criterios con que se forman colecciones de exempla que se pretende que sean algo más que simples florilegios. Éste es el objetivo del capítulo séptimo, examinar los procedimientos del ordo pulcherrimus a la hora de formar manuales que debían transmitir una clara enseñanza: «El codex excerptorius o cartapacio de apuntes que todo alumno debia poseer para recoger de modo ordenado las enseñanzas del maestro reservaba diversos apartados a las fábulas, hechos históricos, dichos y sentencias dignas de memoria, según lo preceptuado por Vives y Palmireno» (284). En el fondo, como demuestra Aragüés, en el cierre del libro, la lectura ejemplar ha de servir de última compilación en la que se cierra la Predicación Primera del Creador y la recepción de la misma por parte de cualquier hombre en cualquier lugar y tiempo. En resumen, no sólo por la amplitud o la novedad de las de ideas desarrolladas, sino también por la metodología de trabajo desplegada, así como por las casi cincuenta páginas de fuentes y de bibliografía, este Deus Concionator tiene que convertirse necesariamente en uno de los estudios capitales sobre la predicación, la retórica y las formas ejemplares en su evolución desde la Edad Media hasta el Siglo de Oro. Como verdadera monografía debe considerarse este artículo 2 aparecido en la «revista crítica de hagiografía», publicada por la sociedad de bolandistas; el estudio entra en correspondencia con el volumen de Deus Concionator puesto que persigue el desarrollo de las formas hagiográficas a lo largo de los Siglos de Oro, catalogando las compilaciones de santos e incardinándolas en el contexto que las hicieron posibles y que exigieron su presencia; viene a suceder lo mismo que con el exemplum, puesto que las vitae sufren una compleja transmisión textual a lo largo de la Edad Media, adaptándose a diversas lenguas ver- 2 J. Aragüés Aldaz, «El santoral castellano en los siglos xvi y xvii. Un itinerario hagiográfico», Analecta Bollandiana 118 (2000): 329-86. 334 Besprechungen - Comptes rendus náculas y transformándose en contacto con otros géneros; por ello, Aragüés tiene presente ese desarrollo, antes de acercarse a las principales antologías de esta época, bastante descuidadas por la crítica, pero sumamente ricas en procesos narrativos que se mantienen inalterables hasta fines del siglo xvi, el momento en que se sustituyen las fuentes latinas y en que se produce la dispersión del género. Esa doble circunstancia es la que se percibe en los legendarios de Alonso de Villegas y de Pedro de Rivadeneyra, un doble tono de continuidad y de ruptura con respecto al Flos Sanctorum que en 1516 habían formado Gonzalo de Ocaña y Pedro de la Vega, con posteriores refundiciones y revisiones, quizá el testimonio en el que mejor se percibe el rastro de la Legenda aurea del dominico Santiago de Varazzo; esa Flos se adecua al esquema medieval del calendario litúrgico, incidiendo en las celebraciones hagiogáficas y marianas. Éste es el desarrollo que las Flores Sanctorum de Alonso de Villegas (1578) o Pedro de Rivadeneyra (1599-1604) quiebran porque, en el acarreo de datos, se complementa la Legenda aurea con las Vitae Sanctorum de Luis Lippomano y Lorenzo Surio (1575), concebida con patrones filológicos, «en virtud de una labor de restauración textual que haría de la mención sistemática de sus fuentes la norma en la presentación de cada relato» (354). Se trata, por supuesto, de un repertorio postridentino, que fijaría una visión hagiográfica mantenida de modo inalterable hasta el siglo xviii, como lo demuestra Aragüés con la hipótesis de filiaciones que ofrece en p. 368-69; además estas Vitae, renovadoras del género, añaden nuevos referentes literarios conectados con las vidas de Cristo y de María. El estudio contiene un importante apéndice, con un índice de santorales, en que se incluyen las versiones medievales y renacentistas de la Legenda de Varazzo, así como la transmisión sufrida por las Vitae Sanctorum de Lippomano y Surio, amén de otros santorales y amplia bibliografía. F. Gómez Redondo H Barbara Schäfer Prieß/ Hildegard Klöden/ Rolf Kalluweit (ed.), Grammatikalisierung in den iberoromanischen Sprachen, Wilhelmsfeld (Egert) 2001, ix + 217 p. (pro lingua 33) Grammatikalisierung ist laut Fernando Lázaro Carreter ein Prozess «mediante el cual una palabra se vacía de contenido significativo, para convertirse en mero instrumento gramatical» 1 . In den 10 Beiträgen dieses Bandes, der die Beiträge der Sektion «Grammatikalisierung in den iberoromanischen Sprachen» des 12. Hispanistentags vom 25.-28. 3. 1999 in Berlin enthält, wird dieses Phänomen anhand von Phraseologismen, Pronomen, Präpositionen, des Perfekts, des konativen Gramems, der Kreolsprachen und der Modalverben untersucht, immer im iberoromanischen Kontext. Martin Hase («Phraseologismen. Fossilisierung in Grammatik und Lexikon») zeigt, dass Phraseologismen über Fossilisierung, «also durch einen mit Grammatikalisierung bzw. Lexikalisierung verwandten Prozess, der sozusagen zwischen Grammatik und Lexikon endet» (10), entstehen. Dabei unterscheidet er zwischen der Entstehung von festen Fügungen (de vez en cuando) und Mustern und Schemata (hay que . . .). Erstere ist eher mit dem Prozess der Lexikalisierung verwandt, während der Autor die zweite als «partielle Grammatikalisierung» bezeichnet und zum Schluss kommt, dass «Grammatik als eine Menge von mehr oder weniger durchsystematisierten Schemata bzw. Mustern betrachtet werden kann - pointiert gesprochen - als ein Sonderfall der Phraseologie» (11). 1 F. L. Carreter 3 1981: Diccionario de términos filológicos, Madrid. 335 Besprechungen - Comptes rendus Uli Reich («Grammatikalisierungsprozesse im modernen brasilianischen Pronominalsystem») stellt die wichtigsten Prozesse dar, «die zur Herausbildung des Pronominalsystems geführt haben, das für die Varietät des Portugiesischen charakteristisch ist, die heute von der gesellschaftlichen Mittelschicht Brasiliens gesprochen wird» (13). Dabei konzentriert er sich auf die Entwicklungen von a gente zum Pronomen der ersten Person Plural, das Pronomen você und das Klitikon cê, die Syntaktisierung der Klitika und die Nullanaphern, da diese die genannte Varietät des Portugiesischen vom europäischen Portugiesisch und von anderen romanischen Sprachen abheben. In einem theoretischen Teil seines Beitrags erklärt der Autor die Motivation dieser Prozesse mit der Diskursökonomie: Die diachronischen Prozesse, die zur Herausbildung klitisierter Formen geführt haben, werden durch ihre diskurspragmatische Funktion motiviert, denn «grammatikalische Sätze sind die Folge, nicht die Bedingung des Diskurses» (29). Mit den Präpositionen befassen sich Rolf Kalluweit («Lexeme, Kasusmarker, Relatoren? Überlegungen zu den spanischen Präpositionen unter dem Aspekt der Grammatikalisierung») und Hildegard Klöden («Grammatikalisierung im Bereich der Präpositionen: Spanisch und Französisch im Vergleich»). Rolf Kalluweit versucht zu beweisen, dass es innerhalb der spanischen Präpositionen mehr oder weniger stark grammatikalisierte gibt, dass sogar einige Präpositionen über stärker grammatikalisierte Varianten verfügen, die sich in syntaktisch fixierten Kontexten (z. B. a + akkusativisches Verbkomplement) finden. Seine Argumentation vermag jedoch nicht ganz zu überzeugen. Hildegard Klöden zeigt in ihrem Vergleich zwischen spanischen und französischen Präpositionen, wie im Französischen eindeutig lexikalische Elemente zu grammatikalischen werden (z. B. côté in côté ventre, le dialogue franco-allemand progresse), eine Tendenz, die im Spanischen zurzeit nicht auszumachen ist. Weiter geht aus Klödens Artikel hervor, dass es in beiden Sprachen eine Ausweitung von zusammengesetzten Präpositionen (die ursprünglich von den Fachsprachen kommen) gibt, die sich dadurch von schwach lexikalischen zu grammatikalischen Elementen wandeln. Schließlich beweist die Autorin auch, dass in beiden Sprachen bereits eindeutig grammatikalisierte Elemente sich zu noch stärker grammatikalisierten entwickeln (z. B. fr. Je vais sur Lyon; span. Verwendung von a auch vor nicht personalen direkten Objekten). Ulrich Dietges («Tiempo, retórica y cambio funcional. La evolución del perfecto compuesto español de la Edad Media hasta el siglo xx») beschreibt die Entwicklung des spanischen perfecto compuesto vom Mittelalter zur Gegenwart: Drückte die Wendung HABER + participio pasado ursprünglich das Ergebnis einer abgeschlossenen Handlung aus, wandelte sich das perfecto compuesto durch die Jahrhunderte zur Form mit den Funktionen, die wir aus der spanischen Gegenwartssprache kennen: 1. Vergangene Handlung in einem Zeitraum, der noch nicht abgeschlossen ist (Hoy he ido a la ciudad); 2. Vergangene Handlung, die Auswirkungen auf die Gegenwart hat (He comprado un coche = tengo coche); 3. bis in die Gegenwart wiederholte vergangene Handlung (Hasta ahora lo hemos hecho de esta manera). Diese Entwicklung erklärt der Autor überzeugend damit, dass die zeitlichen Funktionen des perfecto compuesto nur Nebeneffekte der pragmatischen Mechanismen darstellen, aus denen sie hervorgegangen sind. Der Grundmechanismus ist dabei folgender: Je näher ein Ereignis scheinbar beim Sprecher liegt, desto glaubwürdiger wirkt es. Deshalb neigten die Sprecher dazu, zeitlich immer weiter entferntere Ereignisse mit der Konstruktion HABER + participio pasado in die Nähe der Gegenwart zu holen, so dass diese Konstruktion zeitliche Bedeutungen erhielt, die sich immer weiter von der Gegenwart entfernten. Lars-Georg Wigger («Pg. ter und haver in Texten des 13. bis 17. Jahrhunderts») zeigt, wie in den von ihm untersuchten Texten das Vorkommen von haver gegenüber demjenigen von ter abnimmt. Dabei nimmt ter jedoch nicht in jedem Fall den Platz von haver ein. Die Er- 336 Besprechungen - Comptes rendus setzung beginnt bei den Besitzverhältnissen, zuerst bei veräußerlichem Besitz, bevor sie sich dann auch auf unveräußerlichen Besitz ausweitet. Mit der Zeit löst ter auch in temporal-aspektuellen Periphrasen haver ab. Der Autor meint jedoch, dass ter mit Partizip erst relativ spät als Auxiliar eines zusammengesetzten Perfekts interpretiert werden kann. In den untersuchten Texten lässt sich noch keine aspektuelle Markierung der so zusammengesetzten Form erkennen, wie wir sie im heutigen Portugiesischen kennen (Vorvergangenheit, deren Verbalhandlung in ihrem Verlauf betrachtet wird). Deshalb kommt der Autor zum Schluss, «dass eine Festlegung auf die kursive Leseart erst nach dem untersuchten Zeitraum stattfand» (127). Ob es in den iberoromanischen Sprachen ein konatives Gramem gibt, untersucht Valeriano Bellosta («Sobre el gramema de conato en las lenguas iberorrománicas»). Von den romanischen Sprachen haben das Französische (J’ai failli, tu as failli usw. + Infinitiv) und das Rumänische (Eram, erai usw. s + Konjunktiv Präsens) eine Form zum Ausdruck des konativen Aspekts, d. h. einer Handlung, die im «Versuch» stecken bleibt. Auf der iberischen Halbinsel verfügen nur das Galizische und das Portugiesische eindeutig über eine solche Form. Im Portugiesischen benützt man dazu das Verb ir + Gerundium, im Galizischen die Verben querer und haber + Infinitiv. In gewissen Kontexten kann im Spanischen und im Katalanischen das Imperfekt (wohl meist verstärkt durch casi bzw. gairebé) den konativen Aspekt ausdrücken. Mit Grammatikalisierung in der Kreolsprache Papiamentu befasst sich Eva Maria Eckkrammer («Grammatikalisierungsaspekte des Kreolischen der ABC-Inseln»). Nach einigen kurzen Bemerkungen zu Genus, Sexus, Numerus und TMA-Markern widmet sie sich ausführlicher der Thematik der Reduplikation und Reiteration, der Grammatikalisierung von Konjunktionen und Relativpronomen (ora, tempu, aña, luna, dia, kaminda), den Serialverbkonstruktionen und den Klitisierungsphänomenen, die auf zukünftige Grammatikalisierungspfade hinweisen. Dabei kommt sie zum Schluss, dass «einige Grammatikalisierungserscheinungen - wie z. B. die Entwicklung der Konjunktionen ora, aña oder auch kaminda - sich eindeutig der sprachinternen Evolution zuordnen lassen», während «sich bei anderen die Kontaktsituation, wie etwa die Entwicklung der TMA-Marker oder der Reduplikation, als ausschlaggebend manifestiert» (186). Am Schluss ihres Beitrags weist die Autorin zu Recht darauf hin, dass die Kreolistik im Kontext der Grammatikalisierung einen wichtigen Beitrag leistet, weil «der Linguist nicht nur versuchen kann, vergangene Entwicklungen nachzuvollziehen und zu erschließen, sondern aus der Perspektive der partizipierenden Beobachtung einen fruchtbaren Grammatikalisierungsprozess vergleichsweise junger Sprachen beobachten und sogar Hypothesen für zukünftige Grammatikalisierungsstränge aufstellen kann» (187). Mit den Modalverben befassen sich die beiden letzten Beiträge des Bandes von Mercedes Pérez Perdigó («¿Algo nuevo sobre los verbos modales? ») und Barbara Schäfer Prieß («Agensorientierte und epistemische Bedeutung bei span. tener que»). Für die herkömmliche Grammatik ist die Grammatikalisierung ein Hauptmerkmal dieser Verben, weil sie ihre ursprüngliche Bedeutung verloren und eine grammatikalische Funktion erworben haben. Mercedes Pérez Perdigó untersucht nun, inwiefern die Verben poder, deber (de), tener que, hay que und haber de bei ihrer agensorientierten und epistemischen Verwendung einen unterschiedlichen Grammatikalisierungsgrad aufweisen. Dabei beobachtet sie, dass tener que und haber de eine starrere Struktur aufweisen, wenn sie epistemisch gebraucht werden. In Konstruktionen mit poder hingegen haben die einzelnen Elemente eine Autonomie, die die anderen Verben nicht zulassen: «El verbo poder, y talvez deber, no han recorrido el mismo camino que las construcciones tener que o haber de; ni el punto de partida hacia la expresión de la epistemicidad fue el mismo (puesto que el contenido semántico de estos verbos estuvo siempre más cerca de la idea epistémica que en los otros verbos), ni han llegado a la 337 Besprechungen - Comptes rendus misa situación» (200). Barbara Schäfer Prieß verfolgt das Entstehen einer epistemischen Bedeutung des Ausdrucks tener que. Dabei untersucht sie das syntaktische Verhalten (Verneinung), epistemische Äußerungen als Anapher (Juan está comiendo pescado chocolate: Tiene que estar loco), und den Aspekt und Aktionsarten der Verben: stative Verben (estar), Aktivitätenverben (trabajar) und terminative Verben (encontrar). Sätze mit tener que und stativen Verben werden bevorzugt epistemisch interpretiert, bei Aktivitätenverben werden vor allem die Verlaufsform (tiene que estar trabajando) und der Infinitiv Perfekt (tiene que haber trabajdo) als epistemisch betrachtet, letztere Form auch bei den terminativen Verben (tiene que haber encontrado el libro). Den Prozess von der agensorientierten zur epistemischen Bedeutung von tener que erklärt die Autorin mit einer Metapher. Die Beiträge des Bandes bieten eine Interpretation sprachlicher Erscheinungen, die oft von derjenigen der herkömmlichen Grammatiken abweichen, sie sogar bisweilen in Frage stellen. Insofern leisten sie einen wichtigen Beitrag zum Studium der Grammatik der iberoromanischen Sprachen. A. Schor H David Pharies, Diccionario etimológico de los sufijos españoles y de otros elementos finales, Madrid (Gredos) 2002, 771 p. (Biblioteca Románica Hispánica. V. Diccionarios 25) Der Autor, seit langem als Spezialist für Probleme der historischen Wortbildung der iberoromanischen Sprachen und speziell des Spanischen ausgewiesen, legt hier als Resultat nahezu eines Jahrzehnts der Forschungstätigkeit eine historische Wortbildungslehre der Suffigierung in der spanischen Sprache in durchaus innovativer Präsentation vor, nämlich als alphabetisch 1 gegliedertes «Wörterbuch». Nach Vorwort und Siglenverzeichnis (7-10) besteht das Buch (im f. mit der Sigle des Verfassers als DESE zitiert) aus einer Einführung (11-25), dem Wörterbuchteil (27-553), der Bibliographie (555-65) sowie umfänglichen, intern nach Sprachen gegliederten alphabetischen Indices der Suffixe (567-80) und Belegwörter (581-769) 2 . Das Vorwort klärt eingangs (11) über die Zielsetzung von DESE auf: «pretende explicar el origen de todos los sufijos y cuasi-sufijos que habitualmente se emplean en español». Die- 1 Die Alphabetisierung ist dabei (softwarebedingt? ) uneinheitlich hinsichtlich der Grapheme ch , ll und ñ , während erstere, neueren Tendenzen folgend, unter c und l eingeordnet werden, wird letzteres, im Sinne traditioneller Alphabetisierung, separat gefaßt, so daß beispielsweise -anza vor -año steht. 2 Im folgenden neben DCECH und DRAE benutzte Literatur: Alberto = Alberto Miranda, J. 1994: La formación de palabras en español, Salamanca; DEEH = García de Diego, V. 1985: Diccionario Etimológico Español e Hispánico, 2ª edición, considerablemente aumentada con materiales inéditos del autor a cargo de C. García de Diego, Madrid; DELI = Cortelazzo, M./ Zolli, P. 1 1979: Dizionario etimologico della lingua italiana, vol. 1, Bologna; DELP = Machado, J. P. 4 1987: Dicionário etimológico da língua portuguesa, vol. 5, Lisboa; DME = Alonso, M. 1986: Diccionario medieval español. Desde las Glosas Emilianenses y Silenses (s. X) hasta el siglo XV, 2 vols., Salamanca; DUE = Moliner, M. 2001: Diccionario de uso del español, edición en cd-rom (versión 2.0), Madrid; Haring = Haring, J. M. 1973: La formación de palabras en el Setenario de Alfonso el Sabio, Amsterdam; Lorenzo = Lorenzo, E. 1996: Anglicismos hispánicos, Madrid; Montes = Montes Giraldo, J. J. 1983: Motivación y creación léxica en el español de Colombia, Bogotá; Penny = Penny, R. A. 1969: El Habla Pasiega: ensayo de dialectología montañesa, London; Popovici = Popovici, V. 1998: Derivat sau mos , tenit în limbile romanice. Adjectivele latine în - SUS , Bucures , ti 1998; Rainer = Rainer, F. 1993: Spanische Wortbildungslehre, Tübingen; TL = Gili Gaya, S. 1947-60: Tesoro lexicográfico 1492-1726, vol. 1, Madrid. 338 Besprechungen - Comptes rendus se scheinbar einfache Beschreibung impliziert diverse wortbildungstheoretische Probleme, von denen hier drei angesprochen seien. Der Ausschluß von Flexionsmorphemen, zu denen beispielsweise die Infinitivendung -ar gezählt wird, erlaubt es dem Autor, ein Infix wie -izin familiarizar den Suffixen zuzuschlagen und folglich diese Wortbildungsmorpheme in seine Makrostruktur zu integrieren. Man findet somit keine Artikel -ar oder -er, dafür aber -iz(ar) und -ec(er). Die Umschreibung «cuasi-sufijos» (andernorts, wie im Buchtitel, noch weiter gefaßt als «elementos finales») deutet an, daß eine Reihe von Kultismen berücksichtigt werden, die in der Literatur auch als «Suffixoide» bezeichnet werden, also Bildungselemente wie -genía gr. γ νεια oder -lento lat. -lentus. Diese fachsprachlich sehr frequenten Elemente werfen das Problem dessen auf, was unter dem hier mit «habitualmente» umschriebenen Gesichtspunkt ihrer Produktivität zu verstehen ist. Ohne weitergehende Begründung setzt der Autor eine quantitative Grenze von fünf Belegen an (13), die anhand seines Korpus - das im übrigen (man möchte hinzufügen: völlig gerechtfertigterweise) gerade auf fachterminologische Quellen zur Gänze verzichtet - zu ermitteln waren. Alles, was darunterliegt, wie beispielsweise -polis gr. π λις , wird ausgeschlossen, was man als nicht unproblematische Verfahrensweise betrachten könnte. Auf ein weiteres Problem wird im Vorwort weniger eingegangen. Es handelt sich um die theoretisch umstrittene Differenzierung von Suffigierung und Rückbildung, die von Pharies ohne Diskussion zugunsten der Suffigierung beantwortet wird, so daß man in DESE Artikel findet, die den «Suffixen» -a (z. B. pesca pescar), -e (z. B. baile bailar) oder -o (z. B. apoyo < apoyar) gewidmet sind. Eine solche rein synchron zu vertretende Konzeption, die sich bereits bei Menéndez Pidal oder in neuerer Zeit bei Rainer (1993) findet, mag in einer diachron ausgerichteten Analyse verwundern, so wenn Pharies Belege wie paga oder pelea dem «sufijo átono» -a zuordnet, die z. B. bei Alberto (1994: 148) als Rückbildungen (< pagar, pelear) erscheinen. Ein potentielles viertes theoretisches Problem ist, was man aus diachroner Warte unter interner «Bildung» zu verstehen hat. Faktoren wie die bloße morphologische Durchsichtigkeit oder die Sprecherkompetenz spielen hier im Vergleich zu einer synchron gegenwartssprachlichen Analyse eine geringere Rolle. Insofern kann man sich fragen, inwieweit die Berücksichtigung historisch gesehen nicht als immanenter Wortbildungen des Spanischen aufzufassender Wörter gerechtfertigt ist. Dies gilt für viele Latinismen und sonstige Entlehnungen, dies gilt auch für die von Pharies selbst explizit nicht als (spanische) Suffixbildungen angeführten homonymen Materialien (so das Kompositum antifaz s. -az), die im Sinne der Abgrenzung wohl auch aus der Sicht des nicht fachkundigen Lesepublikums von DESE ihren Eingang gefunden haben. Manchmal ist so die Rechtfertigung ganzer Artikel, wie z. B. des dem Gräzismus -agogo gewidmeten, fraglich 3 . Die diachrone Perspektive des Werkes wird vom Autor selbst primär auf die reine Etymologie eingeengt, während die Wortgeschichte zumindest den Ausführungen des Vorworts zufolge an die zweite Stelle rückt («un diccionario primordialmente etimológico, pero con pretensiones de ser, en lo posible, también histórico» [14]). Es bleibt aber festzuhalten, daß wortgeschichtliche Fragen wie (Erst-)Belege oder Bedeutungs-/ Funktionswandel das ganze Buch hindurch eine gewichtige Rolle spielen, so daß der Autor seine Zielsetzung eingangs vielleicht zu bescheiden beschreibt, eine Zurückhaltung, die von ihm einerseits vorrangig 3 Die Resultate divergenter Betrachtung treten im Vergleich zu Rainer 1993 hervor. So werden unter dem Buchstaben Ain DESE 50, in Rainer dagegen 87 Suffixe aufgelistet. Diese Reduktion ist sowohl methodisch begründbar (beide Autoren subklassifizieren komplexe Suffixe verschieden, während Rainer z. B. -azón/ -izón einerseits als separate Suffixe konzipiert, sie aber auch unter -ón als interfixierte Formen nennt oder neben -ble separat -able behandelt, finden sich die entsprechenden Belege in DESE unter den Lemmata -ble und -zón vereint) wie auch durch das genannte quantitative Kriterium: die Hapaxformen aus Rainers Korpus erscheinen in DESE nicht. 339 Besprechungen - Comptes rendus mit den mannigfaltigen Problemen von Datierungen, andererseits aber auch mit ungelösten Fragen struktureller Zusammenhänge semantisch verwandter oder synonymer Suffixe begründet wird. Materielle Basis der Darstellung ist ein Korpus, das vier Typen von Informationen verarbeitet: synchron standardsprachliche (als Hauptquelle wird DRAE benannt), synchron varietätenlinguistische (vor allem diatopisch orientierte), historische (zum Altspanischen werden als Quellen die Datenbasis ADMYTE und die CD-Rom-basierte Konkordanz der Werke von Alfonso X el Sabio von L. Kasten et al. (1997) besonders hervorgehoben) sowie linguistische Spezialstudien zur Thematik. Was diese betrifft, klärt ein Blick in die Bibliographie indirekt auch über methodische Präferenzen des Verfassers auf. Daß dort Y. Malkiel der meistgenannte Autor ist, überrascht niemanden, daß der Name H. Meier völlig fehlt, darf man als ebenso signifikant werten. Der Aufbau von DESE ist einfach und weitgehend standardisiert. Während die «makrostrukturelle» Gliederung dem einfachen Prinzip des Alphabets folgt, ist die «Mikrostruktur» der Artikel komplexer. De facto handelt es sich weniger um Wörterbuchartikel im eigentlichen Sinne als vielmehr um kleine Studien, die indessen in ihrer Struktur einer festen, in der Regel aus vier Teilen bestehenden Informationsabfolge gehorchen. Hierzu gehören: 1. allgemeine Beschreibung (Form, Diskussion des Status als Suffix, grammatisch-semantische Funktion, Etymon); 2. Beschreibung der Funktion(en) des Suffixes in der Ausgangssprache; 3. kommentiertes Beleginventar (zumeist mit Datierungen und Bedeutungsangaben der zitierten Wortmaterialien); 4. Hinweis auf formal identische, etymologisch jedoch anders zu erklärende Formen. Je nach Suffix können die Bestandteile kürzer oder länger ausfallen,Teil 2 kann schon einmal ganz weggelassen werden. Das begrüßenswert reichhaltige Inventar der Belege ist chronologisch geordnet, um so zumindest in Ansätzen Sprachwandelphänomene offenzulegen und Epochen von stärkerer oder geringerer (Un)Produktivität herauszuarbeiten. Zudem wird versucht, zwischen immanenten Bildungen und Entlehnungen zu differenzieren und bei letzteren Vermittlungswege ins Spanische zu klären, also beispielsweise direkte Kultismen und sekundäre, auf der Vermittlung weiterer Spendersprachen wie dem Französischen oder Italienischen beruhende zu unterscheiden. In der Folge soll auf diverse Probleme von DESE eingegangen werden. 1. Inventar. Es versteht sich, daß zumal bei sehr produktiven Suffixen keine «Vollständigkeit» in der Inventarisierung angestrebt, also nicht das komplette Material insbesondere der Neologismen präsentiert werden kann. Es lassen sich aber mit Leichtigkeit Belege ausfindig machen, die zumal bei wenig produktiven Suffixen Nuancierungen in der semantisch-funktionalen Beschreibung erlaubt hätten. Unter den Lemmata s. Afördert die Durchsicht von DUE beispielsweise zutage: -ando: Das Suffix wird in DESE unter anderem zur Bildung von Personenbezeichnungen des Typs graduando oder tonsurando beschrieben, es kann aber auch die seltene Funktion der Bildung von Einwohnernamen haben (benicarlando ‘de Benicarló, población de la provincia de Castellón’). -áneo: Das im Spanischen vorrangig in Latinismen auftretende Suffix wird hier einzig in seiner Funktion zur Adjektivbildung beschrieben, es tritt aber ebenso in Substantiven auf (calcáneo ‘hueso que forma el talón del pie’). -arria: Das dialektal bzw. im lateinamerikanischen Spanisch produktive Suffix wird hier vor allem als Pejorativelement beschrieben, nur zwei der Belege sind neutral. Daß die dort auftretende kollektive Bedeutung auch zu positiver Semantik führen kann, belegt ein weiterer Amerikanismus (tambarria ‘juerga’ timba ‘partida de un juego de azar’). Es erweist sich wohl anhand dieser wenigen Beispiele, daß die Konzentration auf DRAE als bevorzugte Quelle zum Gegenwartsspanischen nicht unproblematisch ist und das Akademie-Wörterbuch durch andere lexikographische Werke wie eben DUE hätte ergänzt werden sollen. Ein weiteres, unseres Erachtens gravierenderes Problem liegt in der Korpusbildung des Autors begründet. Diese geht primär vom Gegenwartsspanischen 340 Besprechungen - Comptes rendus aus und verfolgt die Geschichte der heute vitalen Suffigierungen zurück. Ein derartiges Verfahren, daß allerdings vor allem dort, wo Studien wie beispielsweise Pattison 1973 vorliegen, durchbrochen wird, vernachlässigt die älteren, in der Entwicklung zum heutigen Spanisch ausgestorbenen Suffixbildungen, die indessen für die realistische Beschreibung der Produktivität etc. in älteren Sprachstufen unentbehrlich sind. Nun reflektiert diese Vorgehensweise zum Teil den Forschungsstand, man muß aber Pharies zum Vorwurf machen, daß er Studien zur älteren Wortbildung übersehen, vor allem aber die lexikographischen und sonstigen Quellen zum Altspanischen nicht genügend ausgewertet hat. Ein Blick in Haring 1973 bringt problemlos Ergänzungen, z. B.: apostóligo ‘papa’ und clérigo ‘sacerdote’ (202, cf. für diese halbgelehrten Formen auch DME; DESE s. -ico führt nur den Latinismus clérico auf); desposorio ‘acción de desposar’ desposar (167; DESE s. -io zitiert die Variante -orio, gibt aber keine Belege); escupedina ‘producto de la acción de escupir’ escupir (165; DESE s. -ina Ø für diese Infixvariante); ffiuza ‘actitud del que confía’ fiar (164; DESE s. -uzo Ø, wo unter den altspanischen Belegen kein Abstraktum steht; außerdem widerspricht der Beleg von Haring der in DESE vorgebrachten Hypothese, «el sufijo parece contribuir poco o nada al significado de la base» [544a]) etc. Ein ähnliches Resultat ergibt die Durchsicht von DME. Es besteht sicherlich noch zusätzlicher Bedarf an Quellenauswertung, um das Korpus nicht nur quantitativ, sondern vor allem - und dies sollten die zitierten willkürlichen Beispiele andeuten - qualitativ, in Hinblick auf die semantisch-funktionale, aber auch formale Beschreibung auszuweiten. 2. Datierung. Ein wichtiges Element für die Beurteilung der Entwicklung der Suffixe ist ihre möglichst korrekte Zuordnung zu chronologischen Schichten, also die Ermittlung der Erstbelege. Wie nicht anders zu erwarten, beruht DESE in dieser Hinsicht vorrangig, wenngleich nicht ausschließlich auf dem etymologischen Standardwerk des Spanischen, DCECH. Trotz der Versuche von Pharies, darüber hinausgehend Datierungen zu ermitteln, fällt es leicht, dem Autor Defizite nachzuweisen. Ein Vergleich mit TL für die im Index von DESE verzeichneten Belege unter Dabis Defördert teils minimale, teils Vordatierungen um mehr als ein Jahrhundert zutage. Auf dem Rückgriff auf unterschiedliche Ausgaben von Nebrija beruhen: dedil (DESE 324b: 1495 - TL 726a: 1492), defensor (DESE 427b: 1495 - TL 727c: 1492), depósito (DESE 368b: 1495 - TL 737b: 1492), destajo (DESE 56b: 1495 - TL 794b: 1492), desván (DESE 66b: 1495 - TL 798b 1492). Wesentlich gravierender sind folgende Vordatierungen: damisela (DESE 199b: 1565 - TL 715c: Variante damicela 1505), deanato (DESE 122a: 1732 - TL 721b: 1611), decisorio (DESE 478b: 1681 - TL 724a: 1617), decrepitud (DESE 501b: 17. Jh. - TL 725b: 1611), deicida (DESE 147a: s. d. - TL 729°: 1636), deslate (DESE 183a: 1566 - TL 776b: 1492). Andere Vordatierungen hätte man DME entnehmen können: badajo (DESE 54b: 1475 - DME 1, 480: Variante vadajo ca. 1400) oder bajío (DESE 344b: 1521 - DME 1, 482: 1490). Es sei auch deswegen auf diese Mängel hingewiesen, da es sich bei beiden zur Kontrolle herangezogenen Werken keineswegs um entlegene Detailstudien handelt, sondern um allgemein zugängliche, weitverbreitete lexikographische Werke. Nur angedeutet werden kann hier eine weitere mögliche Quelle potentieller Vordatierungen, die Onomastik. Pharies hat sich bei der Ermittlung von Erstbelegen ausschließlich auf lexikologisch-etymologisch ausgerichtete Arbeiten konzentriert, dagegen die Informationen vernachlässigt, die Anthroponymie und Toponymie hätten liefern können 4 . 3. Entlehnung. Der Autor formuliert in seiner Einleitung ausdrücklich die Zielsetzung, zwischen immanenten Bildungen, Kultismen und sonstigen Entlehnungen zu differenzie- 4 Dies gilt auch für die semantisch-funktionale Beschreibung, cf. z. B. die Ausführungen im entsprechenden Kapitel von J. J. Guillén Calvo, Toponimia del Valle de Tena, Zaragoza 1981: 156-65, mit den Informationen von DESE. 341 Besprechungen - Comptes rendus ren, benennt also das Problem der oftmals nicht leichten Beurteilung der unterschiedlichen Herkunft synchron gesehen gleichermaßen durchsichtiger Wörter beim Namen. Dieser Anspruch wird jedoch im Verlauf der Darstellung nur zum Teil durchgehalten. Am augenfälligsten ist dies bei den behandelten Latinismen und Gräzismen, von denen viele Internationalismen sind. Zwei Beispiele: DESE 466b behandelt s. -ptero den Beleg helicóptero als reinen «neohelenismo», de facto handelt es sich, wie schon die Sachgeschichte nahelegt, um einen Anglizismus bzw. Gallizismus (Lorenzo 1996: 237); s. -tono wird das 1884 erstbelegte barítono nur als Gräzismus gesehen («todos los helenismos españoles se transmiten directamente del griego» [492a-b]), ein Italianismus liegt wohl näher (cf. DELI 1, 117, der italienisch baritono schon bei G. B. Doni vor 1647 nachweist). Auch hier wird im übrigen die korrekte Beschreibung dadurch erschwert, daß einschlägige Literatur nicht benutzt worden ist 5 . 4. Etymologie. Unter diesem Etikett ist nicht auf Probleme der Etymologisierung von Suffixen einzugehen, bei denen Pharies in umstrittenen Fällen wie beispielsweise -eco durchgängig unterschiedliche in der Forschung vorgetragene Vorschläge präsentiert und zum Teil kritisch diskutiert. Zwei andere, durchaus zusammenhängende etymologische Phänomene scheinen indessen weniger befriedigend gelöst. Es ist dies die Frage nach der Beurteilung von im Altspanischen belegten Wortmaterialien im Spannungsfeld von lateinischem Erbwort oder immanenter spanischer Bildung. Am Beispiel der Suffigierungen auf span. -able < lat. bilis erlaubt der Vergleich des entsprechenden DESE-Artikels mit dem von Pharies hauptsächlich herangezogenen synchronen Wörterbuch, DRAE, einem Sprachstadienwörterbuch, DME, und zwei etymologischen Standardwerken, DCECH und DEEH, interessante Aufschlüsse. Nimmt man einmal die durch Corominas vorgenommene Subklassifikation der entsprechenden Adjektive unter der Rubrik «deriv[ados]», ohne Nennung eines lat. Etymons, als Hinweis für die Annahme einer internen Bildung, so ergibt sich folgendes Bild 6 : DESE DRAE DME DCECH DEEH amable lat. am bilis + + - Ø comendable lat. commend bilis + + Ø Ø deseable lat. d s der bilis ? Ø - Ø donable lat. d n bilis Ø - Ø Ø mirable lat. m r bilis + + ? Ø mudable lat. m t bilis + + - Ø notable lat. not bilis + + Ø Ø prestable lat. prest bilis Ø - - Ø venerable lat. vener bilis + Ø - Ø Während DEEH für die etymologische Beurteilung nicht hilfreich ist, tendiert DCECH zur Annahme interner Bildungen, während vor allem DRAE, hierin gefolgt von DESE, den lateinischen Ursprung favorisiert. Es fällt im übrigen auf, daß die Differenzierung zwischen Erbwort und immanenter Bildung bzw. Erbwort und (Semi-)Kultismus nicht immer erfolgt, 5 Cf. z. B. für die Gallizismen V. García Yebra, Diccionario de galicismos prosódicos y morfológicos, Madrid 1999. Auffällig ist auch, daß Pharies zwar TLF, nicht aber FEW in seiner Bibliographie zitiert. 6 Zeichenerklärung: Ø = das Wort fehlt als Lemma/ Sublemma; + = die etymologische Beurteilung ist analog zu DESE; - = die etymologische Beurteilung ist anders als in DESE. 342 Besprechungen - Comptes rendus vielleicht gerade weil Pharies um die damit verbundenen Probleme weiß. So schreibt er zu den Suffigierungen auf span. -oso lat. sus: «Entre las palabras españolas en -oso de aparición temprana, gran número proceden de étimos latinos» (452a) und listet unterschiedslos folgende vor 1300 zu datierende Belege auf: precioso, malicioso, vicioso, religioso, glorioso, hermoso, dañoso, sabroso, peligroso, amoroso und envidioso. Auch wenn die Entscheidung zwischen (halb)gelehrter und erbwörtlicher Überlieferung hier nicht schwer fällt - Popovici (1998) macht in ihrer Arbeit nur zwei Adjektive, hermoso lat. f rm sus und sabroso lat. sapor sus, als gesicherte Erbwörter aus - so wäre vielleicht dennoch generell eine explizitere Darstellung nützlich. Diese skizzierten Probleme hängen mit einem weiteren zusammen. Es erhebt sich nämlich die Frage, inwieweit ein derartiges Unterfangen überhaupt einzelsprachlich angelegt sein kann oder nicht besser zumindest iberowenn nicht sogar - doch dies würde die Arbeitskraft eines einzelnen wohl überfordern - gesamtromanisch ausgerichtet sein sollte. Pharies hat neben DCECH ein weiteres etymologisches Standardwerk benutzt, DECLC, und deckt somit das Katalanische ab (bezeichnend ist aber die laut Index geringe Zahl der zitierten katalanischen Wörter), er vernachlässigt aber DELP und somit das Portugiesische. Dort ausfindig zu machende frühere Datierungen sind auch für das Spanische nicht ohne Interesse, so z. B. spanisch rareza (DESE 248b: 18. Jh.), aber port. rareza (DELP 5, 40: 17. Jh.). 5. Geographie. Es gilt zunächst positiv hervorzuheben, daß der Autor auch diatopische (und in geringerem Maße sonstige) Varietäten des Spanischen berücksichtigt. Dies gilt für die spanischen Dialekte, aber partiell auch für das lateinamerikanische Spanisch. Daß man von Pharies kaum erwarten kann, die defizitäre Forschungslage auf dem Gebiet der dialektalen Wortbildung aufzuarbeiten, versteht sich. Dennoch scheint die Zahl und somit Repräsentativität der herangezogenen Studien (vor allem Dialektwörterbücher) zu gering, um mehr als zufällige Resultate zu ergeben. Schon ein Blick in Penny (1969) bringt Ergänzungen zum Leonesischen, so die Nutzung des dialektalen Äquivalents von standardspanisch -ura, zur Bildung von Kollektiva (eŋkor ¯ nad¯úrɐ´ ‘cuernos’) oder auch als scheinbar funktionslose Entsprechung zum Simplex (ispig-ad¯úrɐ´ ‘espiga’, beide in Penny 1969: 109). Auch aus dem lateinamerikanischen Raum lassen sich Ergänzungen finden, so belegt Montes (1983: 74) im kolumbianischen Spanisch zu -al mit gallinal ‘conjunto de gallinas’ die Übertragung der Kollektivbedeutung des Suffixes auf Tierbezeichnungen, die in DESE ebenso fehlt wie die intensivierende Semantik von torrental ‘aguacero’. Systematische Ergänzungen können hier nicht getroffen werden; es stellt sich auch die Frage, inwieweit in Varietäten des Spanischen durchwegs in neuerer Zeit belegte Suffigierungen aussagekräftig sein können für die historische Perspektive von DESE. Trotzdem deutet sich an, daß hier noch manch eine Vertiefung und Präzisierung der Beschreibung möglich ist. 6. Formalia. Das Buch ist sehr sorgfältig gestaltet 7 . Einige Formelemente indessen sind verbesserungsbedürftig. Der Autor gibt nicht immer die Bedeutung der zitierten Belege, was zumal bei älteren Sprachstufen ärgerlich ist, wo selbige nicht automatisch als bekannt vorausgesetzt werden kann. Ein Beispiel: derivado 1611 (44b), für das Covarrubias ‘apartado’ angibt (TL 738b). Datierungen sind nur im Ausnahmefall mit der Angabe ihrer Quelle versehen (z. B. polysemes frutero [230a], von dessen drei zu unterschiedlichen Epochen auftretenden Bedeutungen zwei den Verweis auf die Quelle erhalten haben). Deren Überprüfbarkeit ist somit in der Regel unmöglich, und man muß gleich auf DCECH zurückgreifen, in der Hoffnung, daß der Erstbeleg von dort stammt. Eine deutliche Indizierung der Herkunft der Datierung (zumindest dort, wo es sich nicht um DCECH handelt) wäre sicher aufwendig, würde aber den dokumentarischen Charakter von DESE stärken. Unpraktisch ist angesichts der oftmals kurzen Artikel die fehlende Seitenzählung bei auf einer Seite neu 7 Druckfehler wie p. 52a tambén [ también sind in der Folge nicht mehr aufgefallen. 343 Besprechungen - Comptes rendus einsetzenden Lemmata. So wird der Artikel -ote bis p. 457 numeriert, die sich anschließenden Lemmata unter P-, R-, S- (mit Ausnahme von -sor [477]) und eingangs Tdagegen nicht und erst fast vierzig Seiten später, mit -tor [494] setzt die Seitenzählung wieder ein. Angesichts der reichhaltigen Datenmenge der Artikel und ihrer kompakten Gestaltung wäre im Index analog zum FEW die Angabe von Spalten (29a, 29b statt nur 29 etc.) nützlich, um dem Benutzer das Aufspüren von Formen zu erleichtern. Es besteht kein Zweifel daran, daß DESE für alle, die sich mit der Wortbildung des Spanischen aus diachroner Perspektive beschäftigen, zu einem unentbehrlichen Werk werden wird. Es kondensiert ältere und neuere Forschung - positiv ist dabei der internationale Ansatz des Autors, der nicht nur anglo-amerikanische oder spanische Arbeiten rezipiert - in einer Materialfülle, die bislang nur bei synchronen Analysen zur Verfügung stand. Trotzdem muß man dem Buch sowohl methodisch wie inhaltlich Vorwürfe machen, die teils Grundlegendes, teils nur den Teufel betreffen, der bekanntermaßen im Detail liegt. Eine Ausweitung der Perspektive auf die gesamte Iberoromania läßt sich als Wunsch formulieren, ist aber natürlich für den einzelnen Autor sehr aufwendig, so daß dieses Defizit Pharies kaum vorgeworfen werden kann. Die Ausweitung des Korpus wäre bereits vordringlicher, nicht im Sinne einer bloßen Vermehrung der Belege, sondern zur Vertiefung und Präzisierung der Beschreibung. Damit geht der Vorwurf einher, (teilweise grundlegende) einschlägige Literatur nicht benutzt zu haben 8 . Daneben sind es eine Reihe von Problemen, für die die obigen Anmerkungen nur äußerst selektive Hinweise gegeben haben, die den positiven Eindruck trüben und auf die sich das Augenmerk des Autors bei einer ihm zu wünschenden zweiten Auflage von DESE richten sollte. Nicht zuletzt sollte in einer Neuauflage auch versucht werden, die Darstellung expliziter zu gestalten, also mit Datierungen (auch bei Neologismen) großzügiger umzugehen und die Beschreibung der semantischen Nuancen der Suffixe nicht, wie dies zuweilen geschieht, indirekt der Materialsammlung zu überlassen, aus der sie der Leser erschließen muß. Bis dahin ist DESE trotz seiner Mängel unverzichtbar und sollte angesichts seines Handbuchcharakters in keiner guten hispanistischen Bibliothek fehlen. J. Lengert H Yves Giraud (ed.), Catherine d’Amboise, Les devotes epistres, Fribourg (Editions Universitaires) 2002, 73 p. Es dürfte nur wenige geben, denen der Name und insbesondere das Werk von Catherine d’Amboise bekannt sind. Catherine, auf der hinteren Umschlagseite des hier anzuzeigenden Bändchens als «grande dame de la Renaissance française» bezeichnet, ist aus einer der ganz bedeutenden Familien des Loiretals hervorgegangen. Sie wurde 1481 oder 1482 als Tochter von Charles I er d’Amboise und Catherine de Chauvigny geboren, war dreimal verheiratet und verbrachte, nachdem sie nach dem Tod ihres dritten Ehemannes (1545) Louis de Clèves zum dritten Mal Witwe geworden war, den größten Teil ihrer Zeit auf ihrem Lieblingsschloß, dem Schloß Lignières im Berry. 1550 starb sie, ohne Nachkommen aus ihren drei Ehen hinterlassen zu haben. 8 Dies ist zuweilen auch durch eine gewisse Überbetonung von englischsprachigen Titeln bedingt, so wenn beispielsweise der Thesaurus Linguae Latinae in der Bibliographie von Pharies gar nicht erscheint, stattdessen aber der Oxford Latin Dictionary. Zu spät gekommen, aber für eine Neuauflage unbedingt zu benutzen ist eine weitere CD-Rom, der von der Real Academia Española herausgegebene Nuevo tesoro lexicográfico de la lengua española, Madrid 2001. 344 Besprechungen - Comptes rendus In den Jahren zwischen 1545 und 1550 hat Catherine d’Amboise ähnlich wie Marguerite de Navarre ein «petit ensemble de vers religieux» (V) geschaffen, das insgesamt 662 Verse umfaßt und das hier nun von Y. Giraud ediert wird. Dabei handelt es sich um drei Epistel, einen «chant royal» zu Ehren Mariens und zwei Vierzeiler, von denen der eine an die Jungfrau Maria, der andere an den Schutzengel gerichtet ist. Die drei Epistel sind durch eine «grande cohérence thématique» (XVII) gekennzeichnet: in der ersten gesteht die Dichterin ihre Verfehlungen ein (und zeichnet dabei in groben Zügen die Menschheitsgeschichte nach), in der zweiten bittet sie die Jungfrau Maria um deren Beistand und in der dritten erhält sie schließlich die göttliche Vergebung; die dritte Epistel, von Y. Giraud als «véritable ‹chef-d’œuvre›» (XV) bezeichnet, ist als «épître réponsive» (XVI) angelegt, denn Jesus selbst sendet der Dichterin eine Antwort. Y. Giraud hat die genannten 662 Verse in der Weise zugänglich gemacht, daß er einerseits den Text des Originalmanuskripts (BN Paris, f. fr. 2282) reproduziert (jeweils auf der rechten Druckseite) und diesen außerdem (jeweils auf der linken Druckseite) transkribiert. Der Transkription sind im kritischen Apparat etliche Anmerkungen beigegeben, in denen die am Text der Handschrift vorgenommenen Veränderungen verzeichnet und außerdem mehrere mittelfranzösische Wörter in ihrer neufranzösischen Bedeutung angegeben werden. Die Transkription sowie auch die Erläuterungen sind fehlerfrei. Am Anfang des Bändchens steht eine kurze Einleitung (V-XXVII), in der über die Autorin, das Manuskript, das Werk sowie dessen Gehalt, Sprache und Versmaß informiert wird. Diese Einleitung ist nun aber fürwahr nicht «une introduction historique et littéraire», wie man auf der hinteren Umschlagseite liest. Sie ist eine Minimaleinleitung, die obendrein auch mancherlei Defizite aufweist: Bei bibliographischen Angaben fehlt die Nennung des Erscheinungsortes (so VI N5 und VII N8); es wird Bezug genommen auf die Edition von Abbé Bourassé (VI N4), ohne daß nähere bibliographische Angaben dazu gemacht werden; bei Zitaten aus dem Werk von Catherine d’Amboise fehlt wiederholt die Angabe der Fundstelle (IX, XV, XVI u. a.); und schließlich ist so manches rein spekulativ (IX, XIV u. a.). Insgesamt läßt sich festhalten: Die religiöse Lyrik der Catherine d’Amboise ist, wie Y. Giraud selbst feststellt, in ihrem Inhalt «d’une relative banalité», in ihrer Form «sans grande originalité» (XXII) und dementsprechend dürftig ist auch die Einleitung zu diesem Bändchen, das sich bereits nach einem kurzen Durchblättern in seine Einzelseiten auflöst. Ob sich dafür der nach meinem Urteil prohibitive Preis von immerhin 38.- SFR lohnt, möge jeder selbst entscheiden. A. Arens H José Mondéjar, Dialectología andaluza. Estudios: Historia, fonética y fonología, lexicología, metodología, onomasiología y comentario filológico. Edición de Pilar Carrasco y Manuel Galeote, 2 vol., Málaga (Universidad de Málaga) 2001, 692 (322 + 369) p. (Analecta Malacitana 36, 1-2) Es geschieht nicht alle Tage, daß eine Sammelpublikation, die in Zeitschriften oder andernorts veröffentlichte Arbeiten eines Autors vereint, eine zweite Auflage erfährt; ist dies wie mit vorliegender Publikation dennoch der Fall 1 , so mag man es als Indiz für die Bedeutung der so präsentierten Veröffentlichungen werten. In der Tat tragen die beiden umfangreichen Bände zentrale, zum Teil ausgedehnte Aufsätze eines bekannten Dialektologen zusammen, der sich überwiegend mit dem Andalusischen befaßt hat. Im Verhältnis zur er- 1 Erste Auflage unter nahezu identischem Titel, Granada (Don Quijote) 1991, 725 p. 345 Besprechungen - Comptes rendus sten Auflage ist die vorliegende um drei Beiträge erweitert worden und umfaßt so insgesamt 21 Aufsätze, zugleich ist deren innere Anordnung geändert worden. Die Beiträge sind thematisch gruppiert, wobei die genereller ausgerichteten an den Anfang gestellt worden sind. In vol. 1 befassen sich somit zunächst drei Arbeiten mit der Geschichte der Erforschung des Andalusischen (23-108), wobei den Forschungen von H. Schuchardt besonderes Augenmerk gewidmet wird. Es schließen sich fünf Aufsätze (111- 221) an, die Problemen der synchronen Beschreibung des Andalusischen gewidmet sind, darunter mit El andaluz: visión de conjunto (121-47) die spanische Übersetzung des entsprechenden LRL-Beitrages des Verfassers (1992). Angesprochen werden in diesen Aufsätzen neben sprachimmanenten auch soziolinguistische und sprachpolitische Phänomene. Der nächste Themenblock (225-322) beschließt den ersten Band und ist mit vier Beiträgen der auch im allgemeinen Teil schon gut vertretenen Phonetik/ Phonologie gewidmet. Am weitesten aus holt Diacronía y sincronía de las hablas andaluzas (225-51), wo sowohl diachrone wie synchrone Aspekte des andalusischen Vokalismus und Konsonantismus behandelt werden. In Vol. 2 sind spezifischere Aufsätze zusammengefaßt, darunter zunächst zwei allgemeinere lexikologische (327-68), die sich mit den lexikalischen Andalusismen im literarischen Werk der Brüder Machado bzw. mit methodischen Problemen der Erforschung der spanischen Ichthyonymie befassen. Der so eingeleiteten Thematik sind in der Folge sieben Detailstudien gewidmet (373-539), vertiefte etymologisch-wortgeschichtlich ausgerichtete Analysen vor allem einzelner Ichthyonyme, aber auch von anderen Wortmaterialien. Beschlossen wird dieser Band durch drei textphilologisch orientierte Beiträge (543-96), deren Interesse neben der Edition mittelalterlicher und frühneuzeitlicher Texte vor allem in dem teils ausführlichen philologischen Kommentar liegt. An das Ende von vol. 2 ist neben der Bibliographie (597-99) dankenswerterweise eine Reihe von Indices (603-89) gestellt worden, darunter vor allem Wortindices, die die in den Aufsätzen verstreuten lexikalischen Materialien zugänglich machen. Der Autor hat seine hier versammelten Beiträge teilweise in renommierten und allgemein verbreiteten Zeitschriften publiziert (Lingüística Española Actual, RFE, VRom. etc.), teilweise aber auch in weniger leicht zugänglichen Festschriften oder Sammelbänden. Insofern wird man schätzen können, sie hier in bequemer und, es sei hinzugefügt, auch recht preiswerter Form vorliegen zu haben. Weiter ausgreifend ist der erste Band, der für den Dialektologen, der sich mit dem Andalusischen befaßt, grundlegende Darstellungen bietet, spezieller ist der zweite, der für historische Lexikologie/ Etymologie interessante Materialien und Detailstudien beinhaltet. J. Lengert H Bernhard Pöll, Spanische Lexikologie. Eine Einführung, Tübingen (Narr) 2002, 169 p. (narr studienbücher) Die von Bernhard Pöll vorgelegte Einführung in die spanische Lexikologie füllt eine sowohl von Studierenden als auch von Lehrenden der universitären Hispanistik häufig beklagte Lücke, lag doch bisher kein deutschsprachiges Handbuch einführenden Charakters in den Themenbereich der Lexikologie der spanischen Sprache vor, und sind die Informationen in den entsprechenden Kapiteln der gängigen Einführungen doch im wesentlichen derart rudimentär, daß ihre Lektüre einem nicht vorgebildeten studentischen Publikum keinen ausreichenden Überblick vermitteln kann. Des weiteren ließ die Konzeption der narr studienbücher erwarten, daß dem Autor hier der notwendige Raum zur Verfügung gestanden hat, um eines der wohl facettenreichsten 346 Besprechungen - Comptes rendus und am wenigsten von den Nachbardisziplinen abgrenzbaren Felder der Linguistik, eben die Lexikologie, adäquat und rezipientenfreundlich darzustellen. So waren die Erwartungen hoch, und ein erster Blick auf Umfang und typographische Gestaltung des Buches gab zur Freude Anlaß. Das Layout der 169 Seiten ist bewährt leserfreundlich und mit dem Untertitel «Eine Einführung» scheint es Pöll erfreulicherweise auch durchaus Ernst zu nehmen: «Das vorliegende Studienbuch zur spanischen Lexikologie richtet sich primär an Studierende, die bereits sprachwissenschaftliche Grundkenntnisse besitzen, aber mit diesem konkreten Bereich der hispanistischen Sprachwissenschaft bislang nicht konfrontiert waren.» (5) Auf das bei einem derartigen Adressatenkreis beinahe unweigerlich auftretende Dilemma, bei der Aufarbeitung des Stoffes von Fall zu Fall entscheiden zu müssen, «was banal ist und als bekannt vorausgesetzt werden darf und was die potentiellen Rezipienten nicht wissen (können)» (5), weist Pöll in seinem Vorwort selbst hin. Ein Handbuch, das den Untertitel «Eine Einführung» trägt, wird sich an der Auflösung eben jenes Dilemmas und an dem Nutzen, den es einem studentischen Publikum bei der (mehr oder weniger selbständigen) Einarbeitung in ein eher unbekanntes linguistisches Terrain zu leisten vermag, messen lassen müssen. Pölls Spanische Lexikologie gliedert sich in acht Kapitel zuzüglich einer ausführlichen und aktuellen Bibliographie (149-66) und eines deutsch-spanischen Glossars zur lexikologischen Fachterminologie (167-69), das dem Benutzer wertvolle übersetzerische Hilfe leisten kann, enthält es doch neben Internationalismen wie archilexema oder sufijo auch Übersetzungsvorschläge wie parecido familiar für Wittgensteins Familienähnlichkeit. In Kapitel 1, Lexikologie - eine Disziplin mit unscharfen Rändern (11-18), unternimmt der Autor den Versuch, den Gegenstandsbereich der Lexikologie als linguistischer Disziplin - und somit auch seines Handbuches - zu bestimmen. Wie bereits aus der Wahl des Titels für diesen Abschnitt ersichtlich, ist dieses Unterfangen aufgrund der engen Verzahnung der Lexikologie mit ihren Nachbardisziplinen wenn nicht von vorne herein zum Scheitern verurteilt, dann doch zumindest eine Herausforderung, welcher sich der Verfasser eines einführenden Handbuches aber gezwungenermaßen stellen muß, um seinen Lesern eine mehr oder weniger genaue Vorstellung vom Gegenstandsbereich seiner Ausführungen zu vermitteln. Tatsächlich gelingt es Pöll zum Ende des ersten Kapitels, Lexikologie als «Wissenschaft vom Wortschatz und seinen Strukturen» (17) durchaus griffig zu definieren, wobei Wortschatz einerseits als «individueller Sprachbesitz» (17), andererseits als «kollektives Reservoir lexikalischer Einheiten» (17) verstanden wird. Im zweiten Kapitel (19-25), das mit Die Einheiten des Wortschatzes überschrieben ist, geht Pöll dem Wesen eben jener lexikalischen Einheiten auf den Grund. Terminologisch geht er zunächst vom Wortbegriff aus, von dem er sich weder hier noch im Laufe der nächsten Kapitel völlig löst, führt aber auch Termini wie Lexem oder Lexie ein. Hier zeigt sich, daß der Verfasser einen recht weiten Begriff von Wortschatzeinheiten zugrunde legt, widmet er doch Phraseologismen und Sprichwörtern eigene Unterkapitel 1 . Nach der Beschäftigung mit dem Wesen der Grundeinheiten des Wortschatzes geht Pöll in Kapitel 3 Zur Formseite des Wortschatzes: Wörter und ihr innerer Aufbau (26-39) nach einer kurzen Einleitung in die Problematik zunächst auf einige in diesem Zusammenhang zu erwähnende Grundbegriffe wie Morphem, Allomorph etc. ein 2 , bevor er in Kapitel 3.3 (30-38) recht ausführlich die Verfahren der Wortbildung behandelt. Abschließend wird hier noch kurz der Komplex der Wortfamilien (38-39) besprochen. 1 2.2 Komplexe und mehrgliedrige Lexeme: Phraseologie (21-25), 2.3 Satzwertige Phraseologismen und Sprichwörter (25). 2 Kapitel 3.2 Grundbegriffe (28-30). 347 Besprechungen - Comptes rendus In Kapitel 4, Zur diasystematischen Schichtung des Wortschatzes/ Struktur des spanischen Wortschatzes (41-54), widmet sich Pöll zunächst vergleichsweise ausführlich der diachronischen Schichtung des spanischen Wortschatzes (41-49), dann recht kurz der diaphasischen, diastratischen und diamesischen Variation (49-51) und abschließend der Diatopik, wobei hier - was nicht weiter erstaunt - der Wortschatz des Spanischen in Hispanoamerika und dessen Unterschiede zur kastilischen Norm im Vordergrund stehen. Einen breiten Raum nimmt mit Kapitel 5 Die Inhaltsseite des Lexikons (55-90) ein. Nach einem einführenden Teil in die Semasiologie, die Onomasiologie, die Semantik und nach dem Versuch, die Frage «Was ist eigentlich Bedeutung? » 3 zu beantworten (55-59), geht der Autor auf verschiedene Ansätze zur Bedeutungsbeschreibung ein, namentlich auf die strukturalistische (59-64) und die Prototypensemantik (64-69). In dem sich anschließenden Kapitel 5.5 Paradigmatik (69-82) stehen lexikalische Inhaltsrelationen wie Synonymie, Antonymie etc. im Mittelpunkt. Es folgt konsequenterweise ein mit Syntagmatik überschriebenes Kapitel 5.6 (82-90), in welchem Problemfelder wie das der lexikalischen Solidaritäten und der eingeschränkten Kombinatorik lexikalischer Einheiten behandelt werden. In Kapitel 6, Wörter und Wortschätze im Vergleich: Kontrastive Lexikologie (91-107), geht der Verfasser über das «Pflichtprogramm» eines einführenden Handbuches hinaus und widmet sich einem für das studentische Publikum ohne Zweifel hoch interessanten Feld. Im Vordergrund steht hier erwartungsgemäß das Sprachenpaar Spanisch/ Deutsch. Auch die Problematik der berühmt-berüchtigten «falschen Freunde» findet in Kapitel 6.5 (105-7) die ihr gebührende Beachtung. In den letzten beiden Kapiteln wendet sich Pöll anwendungsorientierten Nachbardisziplinen der Lexikologie zu, und zwar zunächst der Terminologie (109-17) und abschließend äußerst ausführlich der Lexikographie bzw. der Metalexikographie (119-48). So erscheint Bernhard Pölls einführendes Handbuch als ein ausführlicher, im wesentlichen gut gegliederter (warum die Kapitel zur Form- und zur Inhaltsseite durch das zur diasystematischen Schichtung voneinander getrennt sind, mag nicht so recht einleuchten) und alle wichtigen Aspekte der Lexikologie behandelnder Leitfaden für den studentischen Leser. Die Tücke steckt leider - wie so oft - im (vermeintlichen) Detail. Die Problematik der unterschiedlichen Determinationsstruktur im Deutschen und Spanischen wird nicht im Kapitel zur Formseite des Wortschatzes, sondern erst in dem zur Kontrastiven Lexikologie behandelt (99). Dies mag - wenn schon nicht aus der didaktischen 4 , dann doch zumindest aus der wissenschaftlichen Perspektive - noch angehen, daß aber die Arbitrarität des sprachlichen Zeichens im Sinne Saussures in einem Handbuch zur Lexikologie erst auf Seite 111, in Kapitel 7.2 Terminus - Wort - Fachwort, Erwähnung findet, ist kaum mehr nachvollziehbar. Abgesehen von diesen Monita, die im wesentlichen die Reihenfolge der dargebotenen Information betreffen, gibt auch die Information selbst an mehreren Stellen Anlaß zur Kritik. Als hochgradig problematisch ist die Art und Weise der Verwendung strukturalistischer Fachterminologie zu werten, insofern Pöll sie offensichtlich nicht im Sinne der gängigen Definitionen verwendet, ohne dies freilich jemals explizit darzustellen. Dieser Umstand dürfte mehr als einmal zu gewissen Konfusionen beim potentiellen Rezipienten führen. Besonders deutlich wird dies bereits in Kapitel 2 (Die Einheiten des Wortschatzes). Wie schon an anderer Stelle erwähnt, löst sich der Autor nicht vom Wortbegriff als «intuitiv er- 3 Titel des Unterkapitels 5.2 (56-59). 4 Schließlich ist realistisch betrachtet kaum davon auszugehen, daß der durchschnittliche studentische Leser, der sich über Wortbildung im Spanischen informieren möchte, gleich das gesamte Werk durcharbeitet. 348 Besprechungen - Comptes rendus kannte[r] Grundeinheit des Wortschatzes» (19), selbst wenn «häufig nicht genau gesagt wird, was damit eigentlich gemeint ist» (19), und «alle gängigen Definitionen von Wort . . . in höchstem Maße problematisch [sind]» (19). Folgt man dem Verfasser, so «stört das in aller Regel aber nicht» (19). Daß dies sehr wohl stört, und der Wortbegriff in den gängigen deutschsprachigen Einführungen in die hispanistische Sprachwissenschaft daher auch sinnvollerweise vermieden wird 5 , zeigt Pöll selbst anhand eines «Mini-Textes», der sich «problemlos» in elf Wörter zerlegen lasse, aber auch ebensogut in sieben, wobei hier «abstrakte Einheiten» berücksichtigt würden, zu denen sich jeweils zwei Wortformen zusammenfassen ließen, und deren wissenschaftliche Bezeichnung Lexem laute, wobei hier ganz offensichtlich nicht auf Lexeme im Sinne André Martinets abgehoben wird, sondern vielmehr auf types im Sinne der Lexikonstatistik (20). An dieser Stelle sind die Ausführungen des Autors wissenschaftlich kaum noch haltbar und für den Leser schwierig nachzuvollziehen. Erschwerend kommt hinzu, daß Pöll den Terminus Lexie im Sinne Pottiers als Synonym zu Lexem einführt, was strenggenommen so nicht stimmt. Zeigt sich der Verfasser im ersten Kapitel noch um wissenschaftliche Genauigkeit bemüht, so erweist sich sein Ansatz zur Definition der Einheiten des Wortschatzes weder wissenschaftlich noch didaktisch als gelungen, was in einem Werk zur Lexikologie naturgemäß nicht ohne Folgen bleiben kann. Besonders deutlich zeigen sich diese in Kapitel 5.5, das sich mit den Phänomenen Polysemie und Homonymie beschäftigt. Das Festhalten am Wortbegriff führt hier zu solch unglücklichen Formulierungen wie: «Der Umstand, dass Homonymie dann vorliegt, wenn die Formseite zweier (oder mehrerer) verschiedener Wörter identisch ist, bildet eines der Abgrenzungskriterien zur Polysemie. . . . pupila ‘Mündel’ und pupila ‘Pupille’ gelten gemeinhin als zwei Wörter . . . » (77) Ein Rückgriff auf Saussure und Martinet und deren Definitionen des signe linguistique bzw. des Monems/ Lexems hätte hier terminologische Klarheit herstellen können, was sowohl dem wissenschaftlichen als auch dem didaktischen Anspruch des Werkes an dieser Stelle weitaus eher entsprochen hätte. Ähnlich verhält es sich mit dem Versuch des Autors, die Frage «Was ist eigentlich Bedeutung? » (56) zu beantworten. Nach einer kurzen Einführung in das Zeichenmodell Ferdinand de Saussures (56s.) führt Pöll das semiotische Dreieck nach Ogden und Richards ein (57). Allerdings unterscheidet sich die hier abgedruckte Graphik in einem entscheidenden Punkt vom Original: die Basislinie des Dreiecks ist durchgezogen, ein Umstand, der die von Ogden und Richards intendierte Aussage förmlich in ihr Gegenteil verkehrt, wird doch dadurch ein direkter Bezug zwischen form und referent suggeriert. Des weiteren legt Pöll Saussures Dichotomie signifiant und signifié auf das semiotische Dreieck, setzt signifiant also mit form, signifié mit meaning gleich. Diese Vereinfachung ist schlichtweg unvertretbar, operieren Saussure und Ogden/ Richards doch auf völlig unterschiedlichen Ebenen sprachlicher Beschreibung. Auch die Klassifikation von -rrojo (in pelirrojo) als Allomorph von rojo (34) ist wissenschaftlich nicht zu halten. Zwar hat Pöll recht, wenn er schreibt, die Funktion der Graphie -rrbestehe in der Sicherung der mehrfach gerollten Aussprache, mit Allomorphie hat dies jedoch nichts zu tun; es handelt sich lediglich um eine orthographische Konvention. Neben diesen handfesten Mißgriffen lassen sich in Pölls Handbuch zahlreiche Schwächen in der Formulierung feststellen, die zu Mißverständnissen seitens der studentischen Leser Anlaß geben könnten. So wird der wenig geschulte Rezipient nach der Lektüre von Kapitel 3 davon ausgehen, daß Neologismus der gelehrte Terminus für Augenblicksbildungen ist («Beispiele hierfür sind die sog. Augenblicksbildungen. . . . In der Regel werden solche Neologismen nicht in das aktuale Lexikon übernommen . . . » 27), und nach dem Stu- 5 Cf. z. B. W. Dietrich/ H. Geckeler, Einführung in die spanische Sprachwissenschaft, Berlin 3 2000: 48; A. Wesch, Grundkurs Sprachwissenschaft Spanisch, Stuttgart etc. 2001: 81. dium von Kapitel 4 könnte er annehmen, daß der sogenannte Quantitätenkollaps in der Öffnung der lateinischen Kurzvokale bestand («[D]ie lateinischen Kurzvokale [wurden] im Zuge des sog. Quantitätenkollapses geöffnet . . . » 43). In Kapitel 5 schließlich kann er lesen, daß die Definitionen von Homophonie und Homonymie letztendlich von der betrachteten Sprache abhängen («Die Definition der Begriffe Homonymie und Homophonie ist von Sprache zu Sprache verschieden.» (77) Hervorh. AL). Bei der Auswahl der erfreulich zahlreichen Beispiele hat Pöll an einer Stelle eine wenig glückliche Hand, nämlich wenn er von der (angeblichen) Homonymie von haya und halla spricht (78). Bekanntermaßen sind diese lexikalischen Einheiten nur in yeísmo-Gebieten homonym, und selbst wenn dies auf den größten Teil der Hispanophonie zutrifft, so verstößt diese Aussprache gegen die nach wie vor im Spanischunterricht an deutschen Schulen und Universitäten gelehrte kastilische Norm. Schlußendlich mißlingt Pöll häufig auch der Spagat zwischen dem, «was banal ist und was als bekannt vorausgesetzt werden darf und was die potentiellen Rezipienten nicht wissen (können)» (5). Einerseits werden einige Termini wie Transposition (32), Lehnübersetzung (48), Isotopie (133) etc. vollkommen unvermittelt und ohne jede Erklärung eingeführt, andererseits fehlen dem Leser häufig Anknüpfungspunkte an «linguistisches Allgemeinwissen», da der Autor - wie bereits ausführlich dargestellt - aus der Tradition des Strukturalismus stammende Termini wie signe linguistique, signifiant, signifié, Lexem, Lexie etc. zwar verwendet, diese aber nicht oder nur unzureichend definiert und sie ganz offensichtlich nicht im eigentlichen strukturalistischen Sinne gebraucht. Zusammenfassend läßt sich sagen, daß das Erscheinen eines deutschsprachigen Handbuches zur spanischen Lexikologie uneingeschränkt zu begrüßen ist. Leider wird diese Freude durch eine Vielzahl von wissenschaftlichen und didaktischen Ungereimtheiten in Pölls Werk getrübt, die seinen Nutzen für den studentischen Rezipienten teilweise empfindlich schmälern. A. Lukoschek H Susanne M. Cadera, Dargestellte Mündlichkeit in Romanen von Mario Vargas Llosa, Genf (Droz) 2002, 319 p. (Kölner romanistische Arbeiten, Neue Folge, Heft 80) In ihrer Dissertation untersucht die Autorin, wie der peruanische Autor Mario Vargas Llosa (*1936) in seinen Romanen mündlichen Ausdruck in literarische Sprache umwandelt. Sie vertritt die These, «dass der Eindruck von Oralität bei Vargas Llosa . . . durch das Zusammenspiel von erzählperspektivischen und -technischen Mitteln und durch die Übernahme spezifischer einzelsprachlicher Merkmale entsteht» (14). Zum Beweis dieser Hypothese analysiert Susanne M. Cadera hauptsächlich zwei Romane von Vargas Llosa: Conversación en La Catedral (1969) und El hablador (1987). Die beiden Werke sind nicht zufällig ausgewählt. Conversación en La Catedral ist ein Roman aus der ersten - experimentalen - Schaffensperiode im Werk des peruanischen Romanciers. Er besteht aus einem Geflecht aus ineinander verschachtelten Dialogen, wobei die Stimme des Erzählers fast ganz abwesend ist. Anhand dieser Gespräche wird die peruanische Gesellschaft zur Zeit der Diktatur Odrías dargestellt. In El hablador versucht Vargas Llosa mit der Figur des indianischen Geschichtenerzählers die Erzählungen einer rein mündlichen Kultur mit Hilfe einer literarischen Sprache wiederzugeben und damit die Umwandlung gesprochener Sprache in schriftliche Literatursprache zu thematisieren. Bevor die Autorin anhand der beiden Romane untersucht, welcher Techniken sich Vargas Llosa bei der Darstellung mündlicher Sprache bedient, setzt sie sich mit den theore- 349 Besprechungen - Comptes rendus tischen Grundlagen zur dargestellten Mündlichkeit auseinander. Bei der Frage der Darstellung gesprochener Sprache stützt sie sich vor allem auf die Arbeiten von L. Söll und F. J. Hausmann 1 einerseits und von P. Koch und W. Oesterreicher 2 andererseits. Die Theorie der Charakteristika primär mündlicher Erzählformen behandelt die Autorin vor allem in Anlehnung an Walter Ong 3 . Die Betrachtung der entsprechenden Theorien führt Susanne M. Caldera zum Schluss, dass bei der Darstellung von Mündlichkeit in narrativen Werken einerseits erzähltechnische und andererseits sprachliche Aspekte untersucht werden müssen. Erstere umfassen «die Übernahme pragmatischer Bedingungen eines oder mehrerer Gespräche, die Herstellung einer oder mehrerer kommunikativer Situationen und die Markierung von Dialog und Figurenrede innerhalb des literarischen Diskurses» (50). Die sprachlichen Aspekte lassen sich unterteilen in die «Übernahme universaler Merkmale gesprochener Sprache» und die «Übernahme einzelsprachlicher Merkmale gesprochener Sprache» (50). In Conversación en la catedral wird mit dem Zusammentreffen von Santiago und Ambrosio, die beschließen, zusammen im Lokal La Catedral ein Bier zu trinken, zwar scheinbar eine pragmatische Erzählsituation geschaffen. Vargas Llosa bedient sich aber im Roman einer von wirklichen Gesprächssituationen weit entfernten Darstellungstechnik: Es handelt sich um eine «eigentümliche Verschachtelung verschiedener Dialoge» (99) auf verschiedenen Ebenen, die nur durch einen Nexus verbunden sind. Um die Fingierung mündlicher Rede zu verstärken, gibt der Romanautor diese Gesprächen in einem peruanisch gefärbten Spanisch mit verschiedenen diastratischen Kennzeichen wieder. Susanne M. Cadera weist zu Recht darauf hin, dass die Peruanismen und Amerikanismen für sich allein der Sprache des Romans noch nicht einen oralen Charakter verleihen, denn es ist normal, dass jeder spanischsprachige Schriftsteller in der Sprachvariante seines Herkunftslands schreibt. Zusammen mit den verschiedenen Formen der Dialoggestaltung und anderen Strategien, sprechsprachliche Elemente in die Schriftsprache zu transponieren, trägt die Verwendung des peruanischen Spanisch aber durchaus zum Eindruck von Oralität bei. Diese ist jedoch lediglich vorgetäuscht: «Der Roman ist nicht oral, sondern schriftlich konzipiert und selbst die Mittel, mit denen versucht wird, einen Eindruck von Mündlichkeit zu erwecken, sind rein schriftsprachlicher Natur und unterliegen einer äußersten Planung und Reflektion durch den Autor» (144). In El hablador will Vargas Llosa einerseits die Sprache des Indianerstamms der Machiguenga und andererseits das primär mündliche Erzählen suggerieren. Letzteres erreicht der Romancier, indem er sich einer Anzahl Mittel bedient, die das ursprüngliche Erzählen charakterisieren (z. B. Redundanz, Formeln und Epitetha usw.). Um die Sprache der Machiguenga-Indianer im Spanischen nachzuahmen, durchsetzt der Schriftsteller die Sprache des Geschichtenerzählers mit Ausdrücken aus der Machiguenga-Sprache, aber auch mit Indianismen aus anderen Eingeborenensprachen. Außerdem vermittelt er mit der Nachahmung syntaktische Eigenarten des von den Indianern gesprochenen Spanisch (z. B. Ersatz der Tempusfunktionen durch das Gerundium, eher Gleichstellung als Unterordnung von Satzgliedern usw.) den Eindruck, dass der hablador die Sprache der Machiguenga spricht. Bei der Darstellung des mündlichen Erzählens in der Machiguenga-Sprache handelt es sich jedoch um eine Fingierung (wie sich auch die Figur des hablador am Ende als fiktive Gestalt erweist). 350 Besprechungen - Comptes rendus 1 L. Söll/ F. J. Hausmann, Gesprochenes und geschriebenes Französisch, Berlin 1985. 2 P. Koch/ W. Oesterreicher, «Sprache der Nähe - Sprache der Distanz. Mündlichkeit und Schriftlichkeit im Spannungsfeld von Sprachtheorie und Sprachgeschichte», in: Romanistisches Jahrbuch 36 (1985): 15-23. 3 W. Ong, Oralität und Literalität. Die Technologisierung des Wortes, Opladen 1987. Nach der ausführlichen Untersuchung der Darstellung von mündlichem Diskurs in den beiden Romanen, streift Susanne M. Cadera noch einige andere Strategien, die Mario Vargas Llosa vereinzelt in seinen übrigen Romanen angewendet hat, wie z. B. grafische Darstellung von Aussprachevarianten, Wiedergabe regionalsprachlicher Unterschiede. Mit ihrer Arbeit zeigt Susanne M. Cadera auf überzeugende Weise, dass es Vargas Llosa nicht darum geht, in seinen Romanen mündliche Sprache einfach zu transkribieren, sondern dass die Darstellung der Mündlichkeit immer einer wohlüberlegten Strategie gehorcht und zur Aussage der Romane beiträgt. Indem die Autorin das Schwergewicht der Untersuchung auf die Darstellung mündlicher Sprache als erzähltechnisches Mittel legt, siedelt sie ihre Dissertation in der Literaturwissenschaft an. Dabei liegt sie jedoch an der Grenze zur Sprachwissenschaft, denn bei einer Analyse dieses Themas stellt sich unweigerlich ständig die Frage, worin sich denn schriftliche und mündliche Sprache unterscheiden, wo die Grenzen - die sich nicht einfach ziehen lassen - zwischen den beiden Sprachformen verlaufen. Weil Vargas Llosas Romane außerdem in Peru spielen, müssen seine Figuren natürlich peruanisches Spanisch sprechen, wenn die Darstellung von mündlicher Rede glaubwürdig wirken soll. Deshalb kommt die Autorin nicht umhin, sich auch mit dieser Sprachvariante und ihren Eigenarten, die sie vom Standardspanischen unterscheiden, zu befassen. Insofern ist das Ergebnis der Dissertation von Susanne M. Cadera ein gelungener Beweis dafür, wie sich Sprach- und Literaturwissenschaft gegenseitig ergänzen. A. Schor H José Carlos Martín Camacho, El problema lingüístico de los interfijos españoles, Cáceres (Universidad de Extremadura, Servicio de Publicaciones), 2002, 266 p. No existen interfijos en español: «ni el análisis formal ni las pruebas teóricas avalan su existencia» (15). El concepto de interfijo es simplemente una verdadera «entelequia» (221). Ésta es la más significativa conclusión de este extenso libro dedicado, precisamente, a determinar si nuestra lengua presenta afijos que se intercalen entre el radical y otro afijo derivativo en la creación de nuevas palabras. En el Capítulo 1: Fundamentos teóricos (19-46) se traza el marco teórico y conceptual en el que se basa el análisis de la (supuesta) interfijación en español. Fundamentándose en una amplia revisión bibliográfica, se intenta establecer de forma sólida la noción de morfema que va a manejarse en todo el estudio: «para hablar de morfema es necesario que se cumplan dos condiciones: que el morfema exista como tal en la mente del hablante y que, consecuentemente, pueda conceptualizarse como un elemento de la lengua con existencia propia y disponibilidad de empleo para la formación de nuevas palabras» (23-24). Como el propio autor reconoce, la postulación de la primera de esas condiciones - considerada como fundamental - es verdaderamente arriesgada pues parece más que complejo establecer qué hay que entender por ‘existencia en la mente del hablante’ (¿y de qué hablante? ). El problema se agrava porque, en las páginas dedicadas a delimitar la relación entre sincronía y diacronía (37-46), más bien se descalifica - como no científico - el conocimiento intuitivo que los hablantes pueden formarse de los hechos lingüísticos (cf. 42), en lo cual vemos una cierta falta de homogeneidad con lo que antes se había defendido ya que no creemos que, en uno y en otro caso, se haya juzgado con el mismo rasero el posible valor del sentimiento lingüístico de los hablantes. No tenemos nada que objetar, sin embargo, a la postura adoptada por el autor en cuanto al necesario recurso a la perspectiva diacrónica para llegar a analizar algunos hechos sincrónicos (bien entendido que esta perspectiva, en mi opinión, es especialmente fructífera en el caso del análisis de la interfijación; no tanto, creo, en el estu- 351 Besprechungen - Comptes rendus dio de otros fenómenos lexicogenéticos del español): «el conocimiento de los mecanismos diacrónicos y el recurso a los datos procedentes de esta perspectiva ayudan al desarrollo de una teoría explicativa de lo sincrónico» (44). Un cierto riesgo (en este caso, riesgo a ser tachado de anticuado o de tradicional) implica también el aceptar abiertamente, como hace Martín Camacho, que el morfema, como unidad lingüística, debe estar dotado de forma (significante) y de contenido (significado). Basándose en concepciones igualmente tradicionales - lo cual no conlleva per se ningún indeseado lastre - el autor delimita la unidad denominada interfijo como «un supuesto morfema ligado, gramatical (si no es que se trata de un morfo vacío) y afijo» (37). En el Capítulo 2: Los interfijos: planteamiento general (47-71) se presenta una sólida revisión crítica - y exhaustiva - de la bibliografía existente sobre los interfijos españoles, abarcando tanto los estudios específicos sobre el tema como las referencias al mismo en obras de carácter más general. Capítulo de gran utilidad práctica como guía para penetrar en el complejo ámbito de la interfijación, pero también capítulo en el que se introducen inteligentes apreciaciones personales e incluso ya tomas de postura tajantes: «para nosotros, los interfijos no existen en ningún sentido, ni siquiera en el plano fonológico, ya que asignarlos a este nivel supone, en realidad, atribuirles una existencia» (66). En este sentido, la revisión bibliográfica le sirve al autor para recordarnos algún dato que, aun no siendo desconocido, es sin duda de interés; tal es el caso de la notable ausencia de referencias al problema de la interfijación en obras que no se centran en el ámbito de la lengua española, dato no anecdótico para las intenciones de Martín Camacho puesto que «parece poco adecuado teóricamente defender la existencia de una categoría lingüística que sólo aparece en una lengua» (71) (cf. sobre este asunto las páginas 226-29). Por mi parte, creo que hay dos aspectos que quizás deberían haberse considerado en esta revisión bibliográfica de manera más explícita. Por un lado, creo que la propuesta terminológica lanzada por Almela de acuñar el término de intrafijación como hiperónimo de infijación y de interfijación podría ser de cierto provecho si se llegara a delimitar con más precisión 1 . Por otro lado, pienso que se despacha de manera demasiado rápida una cuestión que afecta a la derivación verbal: «-e(ar), -ec(er), -iz(ar) e -ific(ar) no son otra cosa que sufijos, como se les presenta en cualquiera de los estudios sobre la afijación o sobre la formación de verbos en español» (57) 2 . Con los dos capítulos precedentes - aunque separado de ellos por el amplio análisis de las formaciones supuestamente interfijadas del español - se relaciona directamente el Capítulo 4: Los interfijos españoles: reflexiones teóricas (215-31), en el que aparecen algunas consideraciones teóricas con el fin de aquilatar la perspectiva de análisis defendida en todo el trabajo y que podemos sintetizar en las siguientes conclusiones: «la bibliografía sobre los interfijos presenta demasiadas interpretaciones para un solo elemento, algo que hace dudar seriamente de la posibilidad de defender su existencia» (218) y «las funciones que se asignan a este elemento [el interfijo] resultan contradictorias y de poca aplicabilidad» (221). 352 Besprechungen - Comptes rendus 1 Véase R. Almela Pérez, Procedimientos de formación de palabras en español, Barcelona, 1999: 161-86. 2 Aunque es cierto que, como señala el autor, yo mismo englobo esas terminaciones bajo la denominación genérica de sufijos en varios momentos de mi capítulo de la Gramática descriptiva de la lengua española, ello se debe en buena medida al carácter descriptivo y no polémico de la misma (Cf. D. Serrano-Dolader, «La derivación verbal y la parasíntesis», in: I. Bosque/ V. Demonte, Gramática Descriptiva de la Lengua Española, capítulo 72, Madrid 1999). Sin embargo, pueden verse algunas reflexiones sobre el posible carácter infijal (o interfijal) de, por ejemplo, el formante -ecque aparece en un verbo como entristecer en D. Serrano-Dolader, Las formaciones parasintéticas en español, Madrid 1995: 45-74. Por cierto, este último trabajo nuestro aparece citado en varias ocasiones y en la bibliografía final, erróneamente, como publicado en 1985. El apartado más extenso del libro es el del Capítulo 3: Análisis formal de los interfijos españoles (73-214), en el que se presentan «explicaciones alternativas al reconocimiento puramente formal de interfijos en palabras españolas» (73). El objetivo último es justificar que las palabras supuestamente interfijadas admiten explicaciones y análisis que evitan la necesidad de recurrir al concepto de interfijo, concepto cuya realidad lingüística es, según el autor, absolutamente cuestionable ya que surge de poco atinados análisis mecanicistas y formalistas. El objetivo es, por lo tanto, explicar por qué algunas palabras españolas, analizadas sincrónicamente en virtud de relaciones con otras palabras de la lengua, parecen mostrar un formante extraño entre la raíz y el sufijo o el prefijo que la acompañan. El ejemplo aportado por Martín Camacho es muy representativo del modo de proceder que va a seguirse en todo este capítulo: «Como botón de muestra: la palabra polvareda, ejemplo prototípico de interfijación, es fácil de analizar formalmente como polv-ar-eda, dados polvo por una parte y alameda o arboleda por otra. Sin embargo, creemos que el objetivo de una análisis morfológico no es segmentar una palabra en piezas como si de un puzzle se tratara, sino encontrar una explicación satisfactoria a su estructura. Esa explicación coincidirá a veces con los resultados del análisis formal, pero en muchas otras ocasiones será necesario trascender tal análisis para dar cuenta de estructuras aparentemente anómalas: la de polvareda se debe a que esta palabra no es la unión de los actuales polvo y -eda, sino un derivado de la base latina PULVER -» (73). Por motivos evidentes, no podemos detenernos en la presentación y discusión de los análisis concretos y particulares que el autor propone a lo largo del capítulo para varios cientos de palabras españolas que habían venido siendo calificadas de interfijadas hasta ahora o que, de seguir por la línea analítica meramente formal, serían equiparables a ellas. (Resulta muy útil, en este sentido, el Índice de términos analizados que aparece al final del libro (237-56)). En una minuciosa, ajustada e inteligente tarea de análisis, se van desmontando las diversas propuestas en las que supuestamente se creían descubrir diversos tipos de interfijos en español: interfijos posteriores (tipo polv-ar-eda) (74-201), interfijos anteriores (tipo en-s-anch-ar) (201-5), incrementos de los sufijos apreciativos (tipo camion-c-ito) (206-11) e interfijos interradicales (tipo pel-i-rrojo o term-o-sifón) (211-14). El resultado es que no existe el interfijo como unidad funcional del español y que, por lo tanto, resulta ocioso el discutir su adscripción a la morfología, a la fonología o a la morfonología. A modo de ejemplo (dado el enorme número de formaciones a las que afectan), ofrecemos algunas de las soluciones alternativas que van proponiéndose a lo largo del estudio para los casos habitualmente considerados como interfijos posteriores (que serían aquellos que se hallarían entre la base y el sufijo): a) ciertas palabras que han sido definidas como interfijadas no poseen sino un sufijo (o un alomorfo de un sufijo) que no ha sido convenientemente diferenciado de otros próximos a él formal o semánticamente, b) el proceso de la estereotipia no es un fenómeno esporádico sino un mecanismo morfológico básico que permite explicar convenientemente falsos casos de interfijación, c) muchas palabras del español se han formado no por la aplicación a la base de un sufijo acompañado de un presunto interfijo sino por la unión simultánea a ella de dos sufijos (hecho que ocurre con cierta frecuencia, por ejemplo, en la doble sufijación simultánea de dos apreciativos sobre una determinada base), d) algunos supuestos interfijos surgen de falsos análisis que no tienen en cuenta todas las posibles relaciones de una palabra con las demás de su esfera semántica y formal (así, panadero no presenta un interfijo -adcomo sugeriría su comparación con pan, sino que su estructura formal se explica porque etimológicamente procede de panada, y, de la misma forma, no hay interfijo alguno en cafetera, como parecería al compararlo con café, ya que procede del francés cafetière), e) determinadas palabras supuestamente interfijadas exigen investigaciones individualizadas que suelen conllevar una minuciosa indagación etimológica que permite soluciones alternativas que no necesitan servirse del concepto de interfijación. 353 Besprechungen - Comptes rendus Las propuestas alternativas que Martín Camacho va ofreciendo son verdaderamente sugestivas. Además, ni se ha limitado a servirse del socorrido recurso de echar la culpa de las inadecuaciones morfológicas en sincronía a la herencia que se arrastra de diacronías pasadas, ni ha incluido todos los casos de supuesta interfijación en una nebulosa indefinida, sino que, como acabamos de ver, ha delimitado varios conjuntos de mecanismos que han sido regularmente presentados y que parecen operar con cierta homogeneidad en español. Precisamente, al haber intentado diferenciar diversos mecanismos que explican la presencia de esos falsos interfijos en español, se corre el riesgo de dejar abierta la vía para posibles solapamientos, como el mismo autor reconoce expresamente: «aparecen casos de dudosa delimitación, como puede ser el de las formas acabadas en -edal (tipo carpedal o rosedal), que podrían explicarse tanto por estereotipia con la correspondiente cadena de sufijos (por ejemplo, con robl-ed-al) como por la aplicación conjunta de ambas formas sufijales [i. e. caso de doble sufijación]» (119). En todo caso, obsérvese que esos posibles solapamientos explicativos no hacen sino contribuir a subrayar la nula necesidad que tenemos de seguir manteniendo la existencia de interfijos en español. Aun cuando tales solapamientos puedan darse en ocasiones, hay que reconocer que, partiendo de un estudio pormenorizado de centenares de voces de muy diversa procedencia y configuración formal (lo que conlleva el riesgo de haber podido caer en un mero inventario explicativo de piezas léxicas particulares sin ninguna interconexión), Martín Camacho ha sido capaz no sólo de aportar en cada caso argumentos convincentes para apoyar sus análisis contrarios a la existencia de interfijos, sino que - y es éste, en mi opinión, uno de los mayores logros de la obra - ha configurado una serie de grupos representativos de diversos fenómenos no idiosincrásicos, lo cual viene a demostrar que, en contra de lo esperable, las soluciones propuestas por el autor están muy lejos de ser meras lucubraciones ad hoc presentadas como simple acarreo en un particular combate contra la existencia de los interfijos. El trabajo es muy minucioso (y de una gran honradez intelectual) y en ningún momento se dejan de tratar formaciones que pueden presentar notables dificultades de análisis: aun en esos casos, son pocas las veces en las que el autor se ve obligado a reconocer que no ha encontrado explicaciones satisfactorias (por ejemplo, lambistón, en página 184). Consciente del carácter especulativo de varias de sus propuestas para algunos de estos casos marginales y particulares, el autor reconoce: «Evidentemente, muchas de las explicaciones propuestas pueden tacharse de especulativas, pero juzgamos preferible proceder de esta manera a emplear un concepto [i. e. interfijo] de existencia más que sospechosa» (189). Debido a la complejidad de algunas de sus propuestas, incluso debe reconocer - como en el análisis que ofrece para los denominados incrementos de sufijos apreciativos - que «postulamos un proceso más complejo pero que parece ajustarse mejor a la realidad del funcionamiento lingüístico» (210). En todo caso, tachar de artificiosidad o de falta de economía explicativa a algunas de las propuestas realizadas por Martín Camacho (vid. sobre este asunto las páginas 229-31) sólo podría hacerse olvidando que, en buena medida, esas mismas supuestas críticas podrían ser hechas así mismo para algunos de los análisis tradicionales (y menos arriesgados) sobre la interfijación en español. Hay que reconocer que el autor no desdeña soluciones posiblemente polémicas, como la de llegar a afirmar que las terminaciones verbales -ar y -ear pueden llegar a funcionar como auténticos alomorfos de un mismo sufijo en la formación de algunos tipos de verbos que presentan sufijos apreciativos (cf. 197-99). Precisamente, y como apuntamos en la nota 2 de esta reseña, quizás el único aspecto que, en mi opinión, ha sido insuficientemente abordado en este trabajo es el de la discusión sobre el posible valor como interfijos de ciertos formantes que aparecen en la derivación verbal mediata: -e-ar, -iz-ar, -ec-er, -ific-ar. En suma, el análisis de Martín Camacho intenta (y en buena medida, logra) aportar novedosas consideraciones y perspectivas al estudio del debatido tema de la interfijación en 354 Besprechungen - Comptes rendus español. La labor analítica realizada es no solo exhaustiva sino sumamente cuidada y minuciosa. La perspectiva teórica - a veces arriesgada y casi siempre basada en presupuestos no habituales - no hace sino despertar el interés del lector interesado. Personalmente, ya he empezado a dudar de la existencia del interfijo (como unidad morfológica operativa) en nuestra lengua. D. Serrano-Dolader H 355 Besprechungen - Comptes rendus Rudolf Engler (1930-2003) Am 5. September 2003 verstarb Rudolf Engler in seinem Heim in Worb bei Bern. Obschon wir wussten, dass seine Gesundheit seit einigen Jahren nicht mehr die beste war, hat die Nachricht uns alle, die wir Rudolf kannten, schätzten und liebten, überrascht und erschüttert. Rudolf Engler hinterlässt in der Landschaft der schweizerischen Sprachwissenschaft eine grosse Lücke. Er war der Saussure-Experte, und er verkörperte mit seiner Verbindung von Sprachtheorie und Philologie einen Typus des Gelehrten, der heutzutage nur noch selten anzutreffen ist. Die Biographie und die wissenschaftliche Leistung von Rudolf Engler sind in der Festschrift, die ihm zu seinem 60. Geburtstag gewidmet wurde, ausführlich beschrieben 1 . Ich beschränke mich hier auf einige wesentliche Fakten. 1 R. Liver/ I. Werlen/ P. Wunderli (ed.): Sprachtheorie und Theorie der Sprachwissenschaft. Geschichte und Perspektiven. Festschrift für Rudolf Engler zum 60. Geburtstag, Tübingen 1990. 357 Rudolf Engler (1930-2003) Rudolf Engler kam am 25. Oktober 1930 im appenzellischen Teufen zur Welt, wo sein Vater an der Sekundarschule Sprachen und Geschichte unterrichtete. Seine Liebe zum Französischen bewog ihn, mit den Kindern diese Sprache zu sprechen, nicht St. Galler Dialekt, wie es seine Herkunft nahegelegt hätte. Da die Mutter aus Süddeutschland stammte, wuchs Rudolf in französisch-deutscher Zweisprachigkeit in dialektaler Umgebung auf, eine Ausgangslage, die sicher eine Rolle spielte in seiner späteren fachlichen Ausrichtung. Zunächst galt jedoch sein Hauptinteresse der Geschichte. Dieses Fach belegte er nach seiner 1949 in St. Gallen bestandenen Matura nebst Romanistik an der Universität Bern, wo damals Werner Näf lehrte. Rudolf hatte die Absicht, in Geschichte zu promovieren, aber zwei neue Herausforderungen, die an ihn herangetragen wurden, lenkten ihn in eine andere Richtung. Georges Redard und Siegfried Heinimann suchten einen Bearbeiter für eine kritische Ausgabe des Cours de linguistique générale von Ferdinand de Saussure, und, ebenfalls in Bern, sollte der Nachlass von Karl Jaberg, eine bedeutende dialektologische und gesamtromanistische Bibliothek, geordnet und in eine in das Romanische Seminar der Universität Bern integrierte Bibliothek übergeführt werden. Rudolf Engler übernahm beide Aufgaben. 1958 erwarb er sein Gymnasiallehrerdiplom. In den Auslandaufenthalten in Florenz, Paris und Poitiers hatte Rudolf Engler seine Sprachkenntnisse gefestigt und wertvolle Erfahrungen gesammelt. Verschiedene Tätigkeiten in Schule und Universität trugen zum Lebensunterhalt bei. 1957 heirateten Rudolf Engler und Marianne Kummer und liessen sich in Worb bei Bern nieder, wo Marianne als Lehrerin wirkte. In den folgenden Jahren kamen ihre vier Kinder zur Welt. 1963 wurde der ein Jahr zuvor erschienene Aufsatz «Théorie et critique d’un principe saussurien: l’arbitraire du signe» zusammen mit der Vorlage der kritischen Ausgabe des Cours in Bern als Dissertation angenommen 2 . 1971 habilitierte sich Rudolf Engler mit einer (leider nie im Druck erschienenen) Arbeit über Leonardo Salviatis Avvertimenti della lingua sopra ’l Decamerone. 1972 wurde er zum nebenamtlichen ausserordentlichen, 1982 zum ordentlichen Professor für Romanische Philologie ernannt. Diese Aufgabe, in die laut Venia legendi auch die Allgemeine Sprachwissenschaft eingeschlossen war, füllte er bis zu seiner Emeritierung 1996 aus. Im akademischen Jahr 1987/ 88 stand er der Philosophisch- Historischen Fakultät der Universität Bern als Dekan vor. Lange Jahre leitete er zudem den Cercle Ferdinand de Saussure und zeichnete verantwortlich für die Herausgabe der Cahiers Ferdinand de Saussure. 2001 verlieh ihm die Universität Genf den Doctor honoris causa für seine Verdienste um die Genfer Linguistik. Nach seiner Emeritierung ging Rudolf Engler weiterhin seinem Hauptinteresse, der Saussure-Forschung, nach. Die Entdeckung handschriftlicher Originalnotizen aus Saussures Frühzeit in Genf im Jahre 1996, die ihm zur Bearbeitung übergeben wurden, gaben seiner Forschertätigkeit neuen Auftrieb. Mit Begeisterung 2 Alle bibliographischen Angaben bis 1989 finden sich in der Festschrift 1990. Für 1990-2003 cf. unten. 358 Ricarda Liver berichtete er in den letzten Jahren von den Funden, die unsere Kenntnis der Ideen und Konzeptionen des Begründers der Genfer Schule erweitern und bereichern würden. Leider ist es Rudolf Engler nicht mehr vergönnt gewesen, all seine Erkenntnisse aus diesen neuen Entdeckungen der Wissenschaft zugänglich zu machen. Die Texte wurden jedoch 2002 im Band Écrits de linguistique générale par Ferdinand de Saussure. Texte établi et édité par Simon Bouquet et Rudolf Engler, in der Bibliothèque de Philosophie von Gallimard publiziert. Schon aus diesen knappen Angaben zum Lebenslauf von Rudolf Engler geht hervor, wo die Schwerpunkte seiner Forschung lagen: in erster Linie bei der Sprachwissenschaft Ferdinand de Saussures, dazu im Gebiet der Romanischen Philologie, wo wiederum Sprachtheorie und Theorie der Sprachwissenschaft (so der Titel der Festschrift, mit der Engler 1990 geehrt wurde) im Zentrum seines Interesses standen. Die Beschäftigung mit dem Gedankengut Ferdinand de Saussures sollte Rudolf Englers linguistische Arbeit Zeit seines Lebens bestimmen. Eine gewisse Affinität der Interessen und Sichtweisen und die differenzierte Art des Umgangs mit wissenschaftlichen Problemen, die beiden Forschern eigen ist, lassen diese Wahl verstehen. Englers Beiträge zur Saussure-Forschung sind kapital. Da ist in erster Linie die kritische Ausgabe des Cours de linguistique générale zu nennen (vol. 1, Faszikel 1-3 1967/ 68, vol. 2, Faszikel 4 1974), die durch die Publikation zusätzlicher Quellen Saussures Sprachkonzeption aus der vereinfachenden und vielfach verfälschenden Sicht, die die Vulgatafassung vermittelt, herauslöst. Leider sind die geplanten Ergänzungen von Band 2 nicht zustande gekommen. Eine gewisse Kompensation dafür stellt jedoch das höchst nützliche Lexique de la terminologie saussurienne (1968) dar, das über das terminologische Repertorium hinaus wertvolle Interpretationen enthält. Verbunden mit der Arbeit an der kritischen Ausgabe des Cours sind eine Reihe von Aufsätzen zu Kernbegriffen der Saussureschen Theorie (System, Linearität, Zweiseitigkeit des Zeichens, Arbitrarietät, Semiologie), aber auch die intensive Auseinandersetzung mit den Beiträgen von Kollegen, die sich im gleichen Bereich bewegen. Davon zeugen zahlreiche Rezensionen, vor allem jedoch die in sechs Folgen erschienene Bibliographie saussurienne 3 , die die Flut von Publikationen dokumentiert, die in der Zeitspanne von 1970 bis 1997 zu Saussure erschienen ist. Die Auseinandersetzung mit Fachkollegen führte Rudolf Engler aber auch immer im direkten Gespräch. Mit befreundeten Saussureforschern wie Tullio de Mauro, René Amacker, Peter Wunderli, Konrad Koerner und anderen diskutierte er engagiert die Probleme, die ihn beschäftigten. Er pflegte auch Kontakte über die Fachgrenzen hinaus, so mit dem Theologen Kurt Stalder, zu dessen postum erschienenem Buch Sprache und Erkenntnis der Wirklichkeit Gottes (Freiburg [Schweiz] 2000) er den Beitrag «Stalder und Saussure. Ein Kommentar zu den beiden Texten» beisteuerte. 3 Die letzte in CFS 50 (1997): 247-95. 359 Rudolf Engler (1930-2003) Auch in den romanistischen Arbeiten Englers ist der grosse Genfer stets präsent, sei es explizit, sei es eher als latenter Nährboden, auf dem sich die Argumentation bewegt. Zwei Themenkreise dominieren in diesem Bereich: «Saussure und die Romanistik» (so schon der Titel der Antrittsvorlesung von 1976) und die Sprachdiskussion in der italienischen Renaissance, insbesondere die Sprachkonzeption von Leonardo Salviati und die Anfänge der Accademia della Crusca. Immer wieder gelingt es Rudolf Engler, Bezüge aufzudecken zwischen verschiedenen Momenten, Personen und Konzepten, die in der Geschichte der Sprachwissenschaft eine Rolle spielen. Ein schönes Beispiel (unter vielen) ist der Aufsatz «Geografia linguistica e assiomatica saussuriana: di una convergenza ideologica nel primo Novecento» von 1982 4 . Rudolf Engler betonte immer wieder, dass er Linguistik ohne Philologie als unvollständig betrachtete. Empirie und Abstraktion mussten für ihn zusammenwirken, wenn die Komplexität der sprachlichen Verhältnisse adäquat erfasst werden sollte. Diese Haltung spiegelte sich ausser in seinen Schriften auch in seinem universitären Unterricht, und sie erklärt seine Enttäuschung und Empörung, mit der er auf die Entwicklungen der letzten Jahre an der Universität Bern (und natürlich nicht nur dort) reagierte. Damit komme ich zur Würdigung des Universitätslehrers und Kollegen Rudolf Engler. Seit 1982, als die Berner Fakultät nach dem Rücktritt von Siegfried Heinimann eine Verdoppelung des Lehrstuhls für Romanische Philologie beschloss (das waren noch Zeiten! ) und wir gleichzeitig als Ordinarien berufen wurden, teilten wir uns in die Aufgaben des Unterrichts. Da unsere Schwerpunkte, jedenfalls in geographischer Hinsicht, ziemlich ähnlich gelagert waren, wechselten wir uns in den Veranstaltungen des Grundstudiums ab: Einführung in die Romanische Philologie,Altfranzösisch und Altitalienisch übernahmen wir abwechslungsweise. Nie hat sich eine Unstimmigkeit ergeben, obschon wir in der Gewichtung der Inhalte und im Stil des Unterrichts ziemlich verschieden vorgingen. Auch für die Studenten war diese Situation kein Nachteil. Sie schätzten vielmehr die unterschiedliche Art der Vermittlung und akzeptierten die Verschiedenheit ihrer Dozenten. Rudolf Engler ersparte seinen Hörern die Differenziertheit, die seinen eigenen Umgang mit linguistischen Fragen kennzeichnete, keineswegs. Für schwächere Studenten mochte seine Art, ein Problem anzugehen, eine Position zu skizzieren, um sie dann von allen möglichen Seiten her in Frage zu stellen, zu modifizieren und vielleicht auf den Kopf zu stellen, schwer verständlich und vielleicht abschreckend sein; für die Interessierten und Aufgeweckten war sie eine Herausforderung. Wenn Rudolf Engler auch nicht ein Dozent war, der seinen Hörern die Lehrinhalte in bequemen Appetithäppchen servierte, so war er doch immer ein freundlicher und verständnisvoller Gesprächspartner seiner Schülerinnen und Schüler. Er nahm Anteil an ihren Problemen, den universitären und den persönlichen. Als die Romanische Philologie in Bern als Fach und Methode von vielen Seiten her angefeindet und 4 Nr. 62 in der Bibliographie der Festschrift. 360 Ricarda Liver zurückgedrängt wurde, waren Rudolf Engler und ich Bundesgenossen auf verlorenem Posten. Der so bescheidene, zurückhaltende und sanfte Rudolf konnte in den Auseinandersetzungen, die sich damals abspielten, zuweilen energisch und heftig werden. Rudolf Engler war ein engagierter Wissenschaftler, einem klaren Ziel verpflichtet. Er war ein Universitätslehrer, der sich ganz für seine Aufgabe und für seine Schüler einsetzte. Er war für seine Freunde und Kollegen ein immer anregender und immer liebenswürdiger Partner. Sein Zentrum jedoch hatte er in seiner Familie, deren Freuden und Sorgen die seinen waren. Seine Frau Marianne mit ihrer starken Vitalität und ihrem gesunden Wirklichkeitssinn war Zeit seines Lebens die Stütze des sensiblen Gelehrten. Lützelflüh Ricarda Liver Publikationen von Rudolf Engler 1990-2003 5 85. R. Amacker/ R. Engler (ed.), Présence de Saussure. Actes du Colloque International de Genève (21-23 mars 1988), Genève 1990 (Publications du Cercle Ferdinand de Saussure 1) 86. «Présentation», in: Amacker/ Engler 1990: v-viii 87. «La parte di Saussure», in: P. Montani/ M. Prampolini (ed.), Convegno Roman Jakobson (Roma, 25-29 novembre 1986), Roma 1990: 40-43 88. «Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage . . . », CFS 45 (1991): 151-65 89. «La discussion italienne sur la norme et sa réception en Europe», in: P. Knecht/ Z. Marzys (ed.), Écriture, langues communes et normes: formation spontanée de koinès et standardisation dans la Galloromania et son voisinage. Actes du colloque (Neuchâtel, 21-23 septembre 1988), Neuchâtel/ Genève 1994: 205-25 (Recueil de travaux publiés par la Faculté des Lettres de l’Université de Neuchâtel 42) 90. *P. Wunderli, Principes de diachronie: contribution à l’exégèse du «Cours de linguistique générale» de Ferdinand de Saussure, Frankfurt etc. 1990; VRom. 52 (1993): 293-98 91. «La forme idéale de la linguistique saussurienne», in: T. de Mauro/ Sh. Sugeta (ed.), Saussure and Linguistics Today, Roma 1995: 17-40 92. «Iconicity and/ or arbitrariness», in: R. Simone (ed.), Iconicity in language, Amsterdam/ Philadelphia 1995: 39-45 (Current Issues in Linguistic Theory 110) 93. «Niveau et distribution d’éléments dans le rapprochement de théories linguistiques», in: M. Arrivé/ C. Noemand (ed.), Saussure aujourd’hui. Colloque (Cerisy La Salle, 12-19 août 1992), Paris 1995: 187-99 (Linx, numéro spécial) 94. «Borghini,Vincenzo», «Gauchat, Louis», «Gilliéron, Jules», «Godel, Robert», «Pictet,Adolphe», «Salviati, Leonardo», «Saussure, Ferdinand», «Speroni, Sperone», «Varchi, Benedetto», in: H. Stammerjohann (ed.), Lexicon grammaticorum. Who’s who in the History of World Linguistics, Tübingen 1996: s. v. 95. «Ferdinand de Saussure (1857-1913)», in: J. Wüest (ed.), Les linguistes suisses et la variation linguistique. Actes du colloque organisé à l’occasion du centenaire du Séminaire des langues romanes de l’Université de Zurich, Basel/ Tübingen 1997: 21-30 (RH 116) 96. «Bibliographie saussurienne 6», CFS 50 (1997): 247-95 (siehe dazu auch: «Errata corrige», CFS 51 [1998]: 295-97) 5 Die Publikationen bis 1989 sind in der Festschrift von 1990 verzeichnet. Sie umfassen 87 Titel, wobei die drei letzten (Nr. 85-87) damals noch im Druck waren. Wir beginnen hier neu mit Nr. 85. 361 Rudolf Engler (1930-2003) 97. «Ferdinand de Saussure: De l’essence double du langage. Présentation d’un extrait du dossier Sciences du langage [1891]», CFS 50 (1997): 201-05 98. «La géographie linguistique», in: S. Auroux (ed.), Histoire des idées linguistiques, vol. 3: L’hégémonie du comparatisme, Hayen 2000: 139-52 (Philosophie et langage) 99. «La langue, pierre d’achoppement», Modèles linguistiques 21/ 1 (2000): 9-18 100. «Stalder und Saussure», in: K. Stalder, Sprache und Erkenntnis der Wirklichkeit Gottes. Texte zu einigen wissenschaftstheoretischen und systematischen Voraussetzungen für die exegetische und homiletische Arbeit, ed. Urs von Arx unter Mitarbeit von Kurt Schori und Rudolf Engler, Freiburg (Schweiz) 2000: 122-47 (Oekumenische Beihefte 38) 101. «Entre Bally, Spitzer, . . . Saussure», CFS 54 (2001): 61-81 102. «Die Accademia della Crusca und die Standardisierung des Italienischen», in: S. Auroux et al., History of Language Sciences/ Geschichte der Sprachwissenschaften/ Histoire des sciences du langage. An International Handbook of the Study of Language from the Beginnings to the Present/ Ein internationales Handbuch zur Entwicklung der Sprachforschung von den Anfängen bis zur Gegenwart. Vol. I/ 1 Berlin/ New York 2000: 815-28 (HSK 18) 103. S. Bouquet/ R. Engler (ed.), Écrits de linguistique générale par Ferdinand de Saussure, Paris 2002 (Bibliothèque de Philosophie) 104. R. Engler/ I. Vilkou-Poustovaïa, «À propos de la réflexion phonologique de F. de Saussure», HL 30, 1/ 2 (2003): 99-128 Nachrichten - Chronique 1. Bibliographie der Schweizer Romanistik 2002 Folgende Titel erscheinen abgekürzt: Collet/ Foehr-Janssens/ Messerli 2002: Olivier Collet/ Yasmina Foehr-Janssens/ Sylviane Messerli (ed.), ‹Ce est li fruis selonc la letre›. Mélanges offerts à Charles Méla, Paris 2002 (Colloques, congrès et conférences sur le Moyen Âge 3) Cortelazzo/ Marcato/ de Blasi/ Clivio 2002: Manlio Cortelazzo/ Carla Marcato/ Nicola de Blasi/ Gianrenzo P. Clivio (ed.), I dialetti italiani. Storia, struttura, uso, Torino 2002 Echenique Elizondo/ Sánchez Méndez 2002: María Teresa Echenique Elizondo/ Juan Sánchez Méndez (ed.), Actas del V Congreso Internacional de Historia de la Lengua Española (Valencia, 31 de enero-4 de febrero de 2000), vol. 1, Madrid 2002 Güntert/ Picone 2002: Georges Güntert/ Michelangelo Picone (ed.), Lectura Dantis Turicensis, vol. 3: Paradiso, Firenze 2002 Kramer 2002: Johannes Kramer (ed.), Studi linguistici alpini in onore di Giovan Battista Pellegrini per i suoi 80 anni, Firenze 2002 Kremer 2002: Dieter Kremer (ed.), Onomastik. Akten des 18. Internationalen Kongresses für Namenforschung (Trier, 12.-17. April 1993), vol. 5: Onomastik und Lexikographie, Deonomastik, Tübingen 2002 (Patronymica Romanica 18) Metzeltin 2002: Michael Metzeltin (ed.), Diskurs, Text, Sprache. Einführung in die Sprachwissenschaft für Romanistinnen und Romanisten, Wien 2002 Mühlethaler/ Cerquiglini-Toulet 2002: Jean-Claude Mühlethaler/ Jacqueline Cerquiglini- Toulet (ed.), Poétiques en transition: entre Moyen Âge et Renaissance, Lausanne 2002 (Études de Lettres 261) Rossi/ Alloatti Boller 2002: Luciano Rossi/ Sarah Alloatti Boller (ed.), Intorno a Guido Guinizzelli. Atti della giornata di studi (Università di Zurigo, 16 giugno 2000),Alessandria 2002 Roulet/ Burger 2002: Eddy Roulet/ Marcel Burger (ed.), Les modèles du discours au défi d’un ‹dialogue romanesque›. L’incipit du roman de R. Pinget Le Libera, Nancy 2002 Adam Jean-Michel, «Conditions et degrés de narrativisation du poème», Degrés 111 (2002): a1a26 - «De la grammaticalisation de la rhétorique à la rhétorisation de la linguistique. Aide mémoire», in: R. Koren/ R. Amossy (ed.), Après Perelman: quelles politiques pour les nouvelles rhétoriques? , Paris 2002: 23-55 - «De la période à la séquence. Contribution à une (trans)linguistique textuelle comparative», in: H. Nølke/ H. L. Andersen (ed.), Macro-syntaxe et macro-sémantique, Berne 2002: 167-88 - «Discours et interdisciplinarité. Benveniste lecteur de Saussure», CFS 54 (2002): 201-18 - «En finir avec les types de textes», in: M. Ballabriga (ed.), Analyse des discours. Types et genres: communication et interprétation, Toulouse 2002: 25-43 (Champs du signe) - «Entre conseil et consigne: les genres de l’incitation à l’action», Pratiques 111-12 (2002): 1-32 - «Le style dans la langue et dans les textes», Langue Française 135 (2002): 71-94 - «Textualité et polyphonie. Analyse textuelle d’une préface de Perrault», Polyphonie - linguistique et littéraire 5 (2002): 39-84 - «Actions/ événements», «Cohérence-cohésion», «Configuration», «Connecteur», «Description», «Grammaire de texte», «Linguistique textuelle», «Macro-acte de langage», «Période», «Plan de texte», «Point de vue», «Récit-narration-histoire», «Segmentation graphique», «Séquence», «Superstructures textuelles», «Texte», in: P. Charaudeau/ D. Maingueneau (ed.), Dictionnaire d’analyse du discours, Paris 2002: 26, 99-100, 120-21, 125-28, 164-68, 288-89, 345-46, 359, 425- 27, 433-34, 436-37, 484-87, 523-24, 525-28, 557-58, 570-72 363 Nachrichten - Chronique - «Linguistique et littérature», in: P. Aron et al. (ed.), Dictionnaire du Littéraire, Paris 2002: 332- 34 Adam Jean-Michel/ Darbellay Frédéric, «Interdisciplinarité et analyse des discours. Analyse d’un poème futuriste de Cendrars», in: P. Perrig-Chiello/ F. Darbellay (ed.), Qu’est-ce que l’interdisciplinarité? , Lausanne 2002: 89-113 Adam Jean-Michel/ Heidmann Ute, «Réarranger des motifs, c’est changer le sens. Princesses et petits pois chez Andersen et Grimm», in: A. Petitat (ed.), Contes: l’universel et le singulier, Lausanne 2002: 155-74 Adam Jean-Michel/ Durrer Sylvie/ Gollut Jean-Daniel/ Noël Mireille, «Le Libera: romanpoème et mise en variation de la langue et des genres», in: Roulet/ Burger 2002: 15-54 Allegretti Paola, «Canto ix», in: Güntert/ Picone 2002: 133-44 - «Il maestro de ‹lo bello stilo che m’ha fatto onore› (Inf. I, 87), ovvero la matrice figurativa della sestina, da Arnaut Daniel a Virgilio», StD 67 (2002): 11-55 - *E. W. Poe, Compilatio. Lyric Texts and Prose Commentaries in Troubadour Manuscript H (Vat. Lat. 3207), Lexington, Kentucky 2000 (The Edward C. 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Italienisch- Deutsch, ausgewählt und übersetzt von Christoph Ferber, mit einem Nachwort von Georges Güntert, Mainz 2002: 111-29 - «Le riviste d’italianistica, di romanistica e di letterature comparate nei paesi di lingua tedesca», in: M. Santoro (ed.), Le riviste d’italianistica nel mondo. Atti del Convegno internazionale (Napoli, 23-25 novembre 2000), Roma/ Pisa 2002: 293-301 - «Per entro i fiori e l’erba: Figuren der Ganzheit in Petrarcas Canzoniere», VRom. 61 (2002): 32- 47 369 Nachrichten - Chronique - «Riflessioni sul Rapporto tra l’estetica Manzoniana e la Cultura Tedesca», in: D. Rota (ed.), Manzoni e la cultura europea. Atti del Convegno (Lecco, 20 ottobre 2001), Lecco 2002: 83- 97 Güntert Georges/ Picone Michelangelo (ed.), Lectura Dantis Turicensis, vol. 3: Paradiso, Firenze 2002 Haller Hermann, La festa delle lingue. 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Le nain Tronc dans Ysaÿe le Triste, Lausanne 2002 Wüest Jakob, «Marques d’oralité et conventions littéraires dans les anciens textes en français populaire», in: R. Sympson/ W. Ayres-Bennett (ed.), Interpreting the History of French. A Festschrift for Peter Rickard on the occasion of his eightieth birthday, Amsterdam 2002: 297-311 - «Teiltextsorten und Sprechakthierarchie in Gerichtsurteilen», in: K. Adamzik (ed.), Texte. Diskurse. Interaktionsrollen. Analysen zur Kommunikation im öffentlichen Raum, Tübingen 2002: 171-90 Wunderli Peter, «Destruktion eines Mythos: Die viersprachige Schweiz», Akademie-Journal 2 (2001): 15-19 - «Die Romanische Philologie von Diez bis zu den Junggrammatikern», in: G. Holtus et al. (ed.), Lexikon der Romanistischen Linguistik (LRL), vol. i/ 1, Tübingen 2001: 121-75 - «Un luogo di ‹interferenze›: il franco-italiano», in: L. Morini (ed.), La cultura dell’Italia padana e la presenza francese nei secoli XIII - XV , Alessandria 2001: 55-66 - *G. C. 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Dissertationen - thèses Berne Ghinescu Lucas Petronela, Image et argumentation dans la communication politique. Application aux élections françaises de 2002 Granegger Gabi, La faute de français Stalder Pia, Langue et communication dans le cadre de réunions en contexte professionnel multiculturel: les échanges verbaux et non-verbaux franco-espagnols Genève Härri Silvia, Tableau d’histoire: entre peinture et littérature Lausanne Baroni Raphael, La tension dramatique: analyse pragmatique des incertitudes conventionnelles du discours littéraire Darbellay Frédéric, Interet transdisciplinarité en Analyse des Discours. Du texte aux nouvelles technologies de la communication. Nouveaux objets, nouvelles recherches? Mahrer Rudolf, Quand écrire, c’est faire et refaire. Linguistique textuelle, stylistique et génétique à propos de l’œuvre de Ramuz Micheli Raphael, Le débat sur l’abolition de la peine de mort aux XIX e et XX ème siècles: approche discursive et rhétorique Tolivia David, La publicité rédactionnelle: quand la frontière entre presse écrite et publicité devient floue Verselle Vincent, La caractérisation des personnages par leur parole Neuchâtel Nissille Christel, Grammaire floue et connaissances approximatives du français en Angleterre au XV e siècle: les leçons du manuscrit Oxford Magdalena 188 Zürich Dehmer Verena, Die volkssprachliche Rezeption der biologischen Aristoteles-Schriften in Spanien im 13. und 14. Jahrhundert Galli Hugues, Le préfixe endans l’histoire du français Matthey Anne-Christelle, Les plus anciens documents linguistiques du Département de la Meuse Leibundgut Caroline, La marca diferencial del objeto en español medieval Pérez Izquierdo Anahí, Estudio contrastivo alemán-español de los adjetivos predicativos Viegas das Neves Berten Ana Cristina, Sprache und Macht auf den Kapverdischen Inseln. Die Diglossie von Kreolisch und Portugiesisch im Schulbereich 380 Nachrichten - Chronique 3. Stand einiger periodischer Veröffentlichungen (Abgeschlossen am 31. Oktober 2003; cf. zuletzt VRom. 60: 388. Schon in früheren Bänden publizierte Angaben stehen in eckigen Klammern.) Archivio dei nomi di luogo, Bellinzona (Archivio di Stato): vol. 1 Osogna, 2001 vol. 2 Cresciano, 2001 vol. 3 Iragna, 2001 vol. 4 Melide, 2002 vol. 5 Vico Morcote, 2002 vol. 6 Carabietta, 2002 vol. 7 Gerra Piano, 2002 vol. 8 Gerra Valle, 2002 vol. 9 Arbedo-Castione, 2003 vol. 11 Lumino, 2001 Dictionnaire étymologique de l’ancien français, Tübingen (Niemeyer): fasc. 12: increpation - invasion, 2002 Dictionnaire onomasiologique de l’ancien gascon, Tübingen (Niemeyer): fasc. 10: poulain (1267)agneau (1327), 2002 Dictionnaire onomasiologique de l’ancien occitan, Tübingen (Niemeyer): fasc. 8: les excréments (1234) - animal châtré (1313), 2001 Dicziunari Rumantsch Grischun, Cuoira (Institut dal Dicziunari Rumantsch Grischun): vol. xi, fasc. 143/ 144: levgiament - limitaziun, 2002 fasc. 145/ 146: limitaziun - local II, 2002 fasc. 147/ 148: local II - lumbard, 2002 Französisches Etymologisches Wörterbuch, Basel (Zbinden)/ Nancy (INaLF): vol. xxv, fasc. n° 161-62: autós-azymus; corrigenda des tomes 24 et 25, 2002 Index A-G: 1-1180 Index H-Z: 1180-2370 Glossaire des Patois de la Suisse Romande, Genève (Droz): tome vii, fasc. 104: force - fortune, 2002 fasc. 106: fortuné - fouler, 2002 tome viii, fasc. 105: g¿lou - géranium, 2002 Lessico Etimologico Italiano, Wiesbaden (Reichert): parte i, vol. vii, fasc. 69: *brusi ´- bu. cca, 2001 fasc. 70: bucca - b cinum/ b c(c)ina, 2001 fasc. 71: b cinum/ b c(c)ina - bu. lla, 2002 fasc. 72: bull re - burdus, 2002 fasc. 73: burdus - *butt cula, 2002 fasc. 74: *butt cula - byssus, 2002 parte ii, vol. i, fasc. 2: franc.a. ban - longob. *panc, 2002 Supplemento bibliografico, 2002 Mittellateinisches Wörterbuch bis zum ausgehenden 13. Jahrhundert, München (Beck): vol. iii, Lieferung 3: densesco - desuesco, 2001 Lieferung 4: desuesco - digressus, 2002 Lieferung 5: digressus - dissertatio, 2003 Repertorio toponomastico ticinese. I nomi di luogo dei comuni del Cantone Ticino, Bellinzona (Archivio di Stato): vol. xv, Canobbio, 2002 381 Nachrichten - Chronique Schweizerisches Idiotikon, Frauenfeld (Huber): vol. xvi, Heft 205: Wan -wun, Wand - wund (ge-winnend - Fëder-G e -wand), 2001 Heft 206: Wand - wund (Fëder-G e -wand - Ober-Wind), 2002 Heft 207: Wand - wund (Ober-Wind - wunderig), 2002 Vocabulario dei dialetti della Svizzera italiana, Lugano (Mazzucconi): vol. iv, fasc. 58: castagneta - castegna, 2001 fasc. 59: castégna - catív, 2002 fasc. 60: catív - cavalina, 2002 Zeitschrift für Romanische Philologie, Beihefte, Tübingen (Niemeyer): vol. 308 Piccat Marco (ed.), La versione occitana dello Pseudo Turpino: Ms. Londra B.M. Additional 17 920, 2001 vol. 310 Ernst Gerhard, Textes français privés des XVII e et XVIII e siècles, 2002 vol. 311 Grzega Joachim, Romania Gallica Cisalpina. Etymologisch-geolinguistische Studien zu den oberitalienisch-rätoromanischen Keltizismen, 2001 vol. 313 Bernsen Michael, Die Problematisierung lyrischen Sprechens im Mittelalter. Eine Untersuchung zum Diskurswandel der Liebesdichtung von den Provenzalen bis zur Petrarca, 2001 382 Nachrichten - Chronique 4. Neue Publikationen und laufende Arbeiten zum Bündnerromanischen 2002 Abkürzungen: Ladinia Ladinia. Sföi culturâl dai Ladins dles Dolomites. San Martin de Tor 1977s. s.l. sine loco. Ohne Verlagsort 4.1. Linguistik 4.1.1. Wörterbücher - Giger Felix/ Tomaschett Carli/ Vincenz Claudio/ Secchi Marga Annatina/ Widmer Kuno, Dicziunari Rumantsch Grischun (DRG): vol. 11, fasc. 147/ 148: local II - lumbard, 2002 - Eichenhofer Wolfgang (red.), Pledari sutsilvan-tudestg - Wörterbuch Deutsch-Sutsilvan. Infurmànts: Oscar Candrian, Gion Kunfermann; manader digl project: Martin Eckstein, Luzi Allemann; program d’alfabetisaziùn, d’inversiùn a da formataziùn sco ear adataziùn digl set da las anzenas: Wolfgang Eichenhofer, Chur 2002 - Tscharner Gion, Pledari da baselgia - Kirchliches Wörterbuch. Rumantsch-tudestg, tudestgrumantsch, Cuira 2002 4.1.2. Zeitschriften - Annalas da la Societad Retorumantscha 115, Societad Retorumantscha, Cuira 2002 4.1.3. Monographien - Coffen Béatrice, Histoire culturelle des pronoms d’adresse. Vers une typologie des systèmes allocutoires dans les langues romanes, Paris 2002. (Bibliothèque de grammaire et de linguistique 12) [Enthält: «Le romanche», p. 165-69] - Enregistrements suisses - Ricordi sonori svizzeri - Registraziuns svizras (français, italiano, rumantsch). Cummentars [i. e. Commentaris], transcripziuns: Ricarda Liver (e. a.); ediziun: Jürg Fleischer, Thomas Gadmer. Cuntiegn [i. e. Cuntegna]: CD 1: 1-20 GE, NE, BE, JU, TI, Italia; CD 2: 1-15 GR; CD-ROM: Originalprotokolle als Bild-Dateien; Booklet (116 S.), Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften/ Verlag des Phonogrammarchivs der Universität Zürich 2002 - Frese Anne Marie, La lingua da minchadi. Alltagssprache im Rätoromanischen Graubündens am Beispiel des Dorfes Zuoz. Dissertation, vorgelegt an der Universität zu Köln, Zuoz 2002 (Schriftenreihe Chesa Planta Zuoz, Heft 7) - Furrer Norbert, Die vierzigsprachige Schweiz. Sprachkontakte und Mehrsprachigkeit in der vorindustriellen Gesellschaft (15.-19. Jahrhundert). Bd. 1: Untersuchung, Bd. 2: Materialien, Zürich 2002 - Lutta Conrad Martin, Der Dialekt von Bergün und seine Stellung innerhalb der rätoromanischen Mundarten Graubündens (2., unveränd. Aufl.), Cuira/ Chur 2002 [1. Aufl.: Halle (Saale), Niemeyer, 1923] 383 Nachrichten - Chronique 4.1.4. Artikel - Goebl Hans, «Externe Sprachgeschichte des Rätoromanischen (Bündnerromanisch, Dolomitenladinisch, Friaulisch). Ein Überblick», Ladinia 24-25 (2000-2001): 199-249 - Gross Manfred, «La schuorsch sa zoppa do ün salzer. Reflexiuns davart il dialect da la Val Müstair al cunfin linguistic tranter il Vnuost, la Vuclina e l’Engiadina», AnSR 115 (2002): 7-50 - Hoyer Gunhild, «Un dictionnaire bilingue de Müstair (1759)», AnSR 115 (2002): 51-79 [Beschreibung des Ms. Dicz. Müst. 1759 (Deutsch-münstertalisches Wörterbuch 1759). Original im Besitz der «Biblioteca Jaura» in Valchava]. - Liver Ricarda, «Anmerkungen zur Würzburger Federprobe», VRom. 61 (2002): 178-80 - Liver Ricarda, «Da Vaniescha ad Urmein. Duas brevs d’in emigrant dalla Muntogna (1761 e 1762)», AnSR 115 (2002): 81-94 - MacNamee Terence, «Romanisch und Keltisch bei Joseph Planta», BM 2002: 265-91 - Solèr Clau, «Spracherhaltung, trotz oder wegen des Purismus. Etappen des Rätoromanischen», BM 2002: 251-64 4.2. Literatur 4.2.1. Ausgaben - Andry Dumenic, Roba da tschel muond, Savognin 2002 - Camenisch Danuet, Aschia ei la veta. Raquens - So ist das Leben. Erzählungen. 12 Erzählungen in romanischer und deutscher Sprache. Illustr.: Plasch Barandun, Cuera/ Flond 2003? - Clalüna Alfons, Il tschêl sur mai. Poesias - Der Himmel über mir. Gedichte. Illustr.: Men Clalüna, Alfons Clalüna, Samedan 2002 - Cotti Conrad, Tranter Socr e Suagnign. Istorgiettas e poesias, Ebikon/ Socr 2002 - Deplazes Lothar, Enzennas dil cunfar. Poesias, s. l. 2002 - Grass Chasper Ans, Ouvras. Chüradas e ramassadas dad Anita Gaudenz-Grass e Chasper Ans Gaudenz. - Werke. Gepflegt und gesammelt von Anita Gaudenz-Grass und Chasper Ans Gaudenz, Fuldera 2002 - Guidon Jacques, La fuschella. Gö liber rapreschantà in occasiun da la commemoraziun libertà recuperada da l’Engiadina Bassa, 1652-2002, Zernez 2002 - Todisco Vincenzo (ed.), Maremonti. Literarische Stimmen aus Graubünden - Voci letterarie dai Grigioni - Vuschs litteraras dal Grischun, Chur 2002 (Scala 3, Beiheft zum Bündner Jahrbuch 2003) [Rätoromanische Texte von: Leo Tuor, Eva Riedi, Rut Plouda]. - Spescha Flurin, Wie wärs mit etwas Meer? Hg. von: Regula Esposito Spescha, Anita Simeon, Marc Spescha, Ramun Spescha (et al.), Zürich 2002 - Tambornino Rico, La tschendra dil temps. Roman, s. l. 2002 (Tschespet 67) - Tscharner Gion, Vardats e nardats. Gion la Zoia: Raquints. Cuverta e illustr.: Jürg Parli, Schlarigna 2002 4.2.2. Artikel - Darms Rino, «Con giuvenils ein ils narraturs giuvenils en ‹Miez miur e miez utschi› e ‹Smaledetta primavera› da Silvio Camenisch», AnSR 115 (2002): 271-283 - Riatsch Clà, «Dichter, Reimer, Herausgeber: Peider Lansel und Chasper Po», in: S. Cudré- Mauroux/ A. Ganzoni/ C. Jäger-Trees (ed.), Vom Umgang mit literarischen Quellen - Des rapports aux sources littéraires - Rapporti con le fonti letterarie - Rapports cun funtanas litteraras, Genève/ Berne 2002: 137-157 - Riatsch Clà, «Quei ei miu joint . . . ». Critica e parodia da Il pur suveran da G. A. Huonder», AnSR 115 (2002): 115-132 384 Nachrichten - Chronique 4.2.3. Zeitschriften - Litteratura 24. Uniun da Scripturas e Scripturs Rumantschs, 2002 4.2.4. Übersetzungen vom Rätoromanischen in andere Sprachen - Biert Cla, Le descendënt. 2. pert. Orig.: Il descendent. Ladin: Erna Flöss, San Martin de Tor 2002 - Camenisch Silvio, Dulcea mea Laura. Roman. Orig.: Cara Laura. Prefata de Martin Cabalzar; traducere, postfata si note de Magdalena Popescu-Marin, Bucuresti 2002 385 Nachrichten - Chronique 5. Büchereingänge - Livres reçus 5.1. Büchereingänge - Livres reçus 2002 Aprile Marcello, Giovanni Brancati traduttore di Vegezio. Edizione e spoglio lessicale del ms. Vat. Ross. 531, Galatina (LE) (Congedo Editore) 2001, 562 p. (Pubblicazioni del dipartimento di filologia linguistica e letteratura dell’Università di Lecce 16) Avram Mioara/ Sala Marius, Connaissez-vous le roumain? Traduit en français par Liana Pop, Bucure ti (Editura funda iei culturale române) 2001, 199 p. Barbato Marcello, Il libro VIII del Plinio napoletano di Giovanni Brancati, Napoli (Liguori) 2001, 584 p. (Romanica neapolitana 32) Barbieri Luca, Le liriche di Hugues de Berzé. Edizione critica. Con una premessa di Aldo Menichetti, Milano (C.U.S.L.) 2001, xxvi + 334 p. (Humanae litterae 5) Bernsen Michael, Die Problematisierung des lyrischen Sprechens im Mittelalter. Eine Untersuchung zum Diskurswandel der Liebesdichtung von den Provenzalen bis zu Petrarca, Tübingen (Niemeyer) 2001, viii + 366 p. (Beih. ZRPh. 313) Brunetti Giuseppina, Il frammentino inedito «Resplendiente stella de albur» di Giacomino Pugliese e la poesia italiana delle origini, Tübingen (Niemeyer) 2000, vii + 398 p. (Beih. ZRPh. 304) Careri Maria et al. (ed.), Album de manuscrits français du XIII e siècle. Mise en page et mise en texte par Maria Careri, Françoise Fery-Hue, Françoise Gaspari, Geneviève Hasenohr, Gillette Labory, Sylvie Lefèvre, Anne-Françoise Leurquin, Christine Ruby, Roma (Viella) 2001, xxxix + 238 p. + 15 fig. Casanova Emili/ Martì Joaquim/ Saragossà Abelard (ed.), Estudis del Valencià d’ara. Actes del IV Congrés de Filologia Valenciana del 20 al 22 de maig de 2000. En homenatge al Doctor Joan Veny, Paiporta (Editorial Denes) 2002, xviii + 673 p. Correia Fernandes Maria de Lurdes, A biblioteca de Jorge Cardoso (1669), autor do Agiológio Lusitano. Cultura, erudiç-o e sentimento religioso no Portugal Moderno Porto (Faculdade de Letras do Porto) 2000, 295 p. (Revista da Faculdade de Letras, serie «Linguas e Literaturas», Anexo X) Crécy Marie Claude de (ed.): Jehan Wauquelin, La belle Hélène de Constantinople. Mise en prose d’une chanson de geste. Édition critique, Genève (Droz) 2002, clxxxi + 659 p. (Textes littéraires français) Dondaine Colette, Trésor étymologique des mots de la Franche-Comté. D’après l’Atlas linguistique et ethnographique de la Franche-Comté, Strasbourg (Société de Linguistique Romane) 2002, xvi + 581 p. (BiLiRo 1) Duval Frédéric (ed.): Octovien de Saint-Gelais. Le séjour d’honneur. Édition critique, Genève (Droz) 2002, 534 p. (Textes littéraires français) Eggs Ekkehard (ed.), Topoï, discours, arguments, Stuttgart (Franz Steiner) 2002, 111 p. (ZFSL Beihefte 32) Eusebi Mario (ed.), La chanson de Saint Alexis, Modena (Mucchi) 2001, 73 p. (Studi, testi, manuali, Nuova serie 2) Finoli Anna Maria, Prose di romanzi. Raccolta di studi (1979-2000), Milano (LED-Edizioni universitarie di lettere economia diritto) 2001, 208 p. Francard Michel (ed.), Le français de référence. Constructions et appropriations d’un concept. Actes du colloque de Louvain-la-Neuve 3-5 novembre 1999, vol. 2, Leuven (Peeters) 2001, 240 p. 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Gedenkschrift für Heinrich Schmid (1921-99), Vich-Vigo/ San Martin de Tor/ Innsbruck (Istitut cultural ladin «Majon di fascegn»; Istitut cultural ladin «Micurà de Rü») 2001, 335 p. Karbstein Andreas (ed.), Die Namen der Heilmittel nach Buchstaben. Edition eines arabischromanischen Glossars aus dem frühen 17. Jahrhundert, Genève (Droz) 2001, 341 p. (Kölner romanistische Arbeiten Neue Folge 81) Karlsen Espen, The Accusativus cum infinitivo and Quod clauses in the Revelaciones of St. Bridget of Sweden, Bern etc. (Lang) 2001, 253 p. (Lateinische Sprache und Literatur des Mittelalters 33) Krell Michaela, L’imparfait qui commente. Analyse d’un corpus journalistique (Le Monde sur CD-ROM), Wien (Praesens) 2001, 308 p. (Salzburger Beiträge zur Sprach-und Kulturwissenschaft 1. Beihefte zur Zeitschrift Moderne Sprachen) Lazzerini Lucia, Letteratura medievale in lingua d’oc, Modena (Mucchi) 2001, 296 p. (Studi, testi, manuali Nuova serie 2; «Subsidia» al «Corpus des troubadours» Nuova serie 3) Lodge R. Anthony/ Varty Kenneth, The Earliest Branches of the Roman de Renart, Leuven (Peeters) 2001 Meliga Walter (ed.), «Intavulare». Tavole di canzonieri romanzi. 1. Canzonieri provenzali. 2. Bibliothèque nationale de France I (fr. 854), K (fr. 12473), Modena (Mucchi) 2001, xvi + 319 p. + 49 fig. Mölk Ulrich (ed.), Herrschaft, Ideologie & Geschichtskonzeption in Alexanderdichtungen des Mittelalters. In Zusammenarbeit mit Kerstin Börst, Ruth Finckh, Ilja Kuschke und Almut Schneider, Göttingen (Wallstein) 2002, 420 p. (Literatur und Kulturräume im Mittelalter 2) Monfrin Jacques, Études de philologie romane, Genève (Droz) 2001, 1035 p. (Publications romanes et françaises 230) Mühlethaler Jean-Claude/ Cerquiligny-Toulet Jacqueline (ed.), Poétiques en transition entre Moyen Âge et Renaissance, Lausanne (Faculté des Lettres de l’Université) 2001, 165 p. 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(Biblioteca románica hispánica, v. diccionarios 25) Pulsoni Carlo, Repertorio delle attribuzioni discordanti nella lirica trobadorica, Modena (Mucchi) 2001, viii + 505 p., (Studi, testi, manuali, nuova serie 1; «Subsidia» al «Corpus des troubadours», nuova serie 1) Queffélec Ambroise et al., Le français en Algérie. Lexique et dynamique des langues, Bruxelles (Duculot) 2002, 590 p. (Champs linguistiques) Radatz Hans-Ingo, Die Semantik der Adjektivstellung. Eine kognitive Studie zur Konstruktion ‹Adjektiv + Substantiv› im Spanischen, Französischen und Italienischen,Tübingen (Niemeyer) 2001, xii + 161 p. (Beih. ZRPh. 312) Roulet Eddy/ Filliettaz Laurent/ Grobet Anne, Un modèle et un instrument d’analyse de l’organisation du discours, Berne, etc. (Lang) 2001, 405 p. (Sciences pour la communication 62) Sala Marius, Del latín al rumano. Versión española de Valeria Neagu, Paris (Unión latina), Bucarest (Univers enciclopedic) 2002, 193 p. Schäfer-Priess Barbara et al. 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(Münstersche Beiträge zur Romanischen Philologie 19) Tiktin Hariton, Rumänisch-Deutsches Wörterbuch. 3., neubearbeitete Auflage von P. Miron und Elsa Lüder-Miron, vol. 1: A-C, Wiesbaden (Harrassowitz) 2001, xlvii + 692 p. Tillette Jean-Yves (ed.): Baudri De Bourgueil, Poèmes, vol. 2. Texte établi, traduit et commenté, Paris (Les Belles Lettres) 2002, 385 p. (Auteurs latins du Moyen Âge) Vanhulle Sabine, La langue française à l’ouvrage. Enquête sur l’écriture technique dans l’entreprise et l’enseignement. Louvain-la-Neuve (Duculot) 2000, 50 p. (Français et Société 11) Vassere Stefano/ Pellanda Tarcisio, Carabietta. Bellinzona (Archivio di Stato del Cantone Ticino) 2002, 14 p. (Archivio dei nomi di luogo 6) Vassere Stefano/ Pellanda Tarcisio, Melide. Bellinzona (Archivio di Stato del Cantone Ticino) 2002, 20 p. (Archivio dei nomi di luogo 4) Vassere Stefano/ Pellanda Tarcisio, Vico Morcote. Bellinzona (Archivio di Stato del Cantone Ticino) 2002, 18 p. (Archivio dei nomi di luogo 5) 5.2. Büchereingänge - Livres reçus 2003 Alfonzetti Giovanna, La relativa non-standard. Italiano popolare o italiano parlato? Palermo (Centro di studi filologici e linguistici siciliani) 2002, 179 p. (Materiali e ricerche dell’Atlante linguistico siciliano 12) Avalle D’Arco Silvio, La doppia verità. Fenomenologia ecdotica e lingua letteraria del medioevo romanzo, Tavarnuzze-Firenze (Edizioni del Galuzzo) 2002, xix + 755 p. (Archivio Romanzo 1) Ávila Raúl/ Samper José Antonio/ Ueda Hiroto et al., Pautas y pistas en el análisis del léxico hispano(americano), Frankfurt am Main (Vervuert)/ Madrid (Iberoamericana) 2003, 278 p. Barriga Villanueva Rebeca, Estudios sobre habla infantil en los años escolares. « . . . un solecito calientote», México (El Colegio de México) 2002, 302 p. (Estudios de lingüística 2) Benninger Céline/ Carlier anne/ Lagae Véronique (ed.), Temps et texte, Valenciennes (Presses universitaires) 2003, 173 p. (Recherches valenciennoises 11) Bouvier Jean-Claude, Espaces du langage. Géolinguistique, toponymie, cultures de l’oral et de l’écrit, Aix-en-Provence (Publications de l’Université de Provence) 2003, 412 p. Brown Cynthia J. (ed.): Pierre Gringoire. Œuvres polémiques rédigées sous le règne de Louis XII. Édition critique, Genève (Droz) 2003, 376 p. (Textes littéraires français) Cadera Susanne M., Dargestellte Mündlichkeit in Romanen von Mario Vargas Llosa, Genève, 2002 (Kölner Romanistische Arbeiten 8) Cahiers d’études romanes (CerCLiD), Le changement linguistique/ Le dictionnaire roman électronique/ Choroscopie géolinguistique, n° 1992-93/ 2, Toulouse (Université de Toulouse II Le Mirail, Centre de Linguistique et de Dialectologie) 1993, 206 p. Cahiers d’études romanes (CerCLiD), Linguistique variationniste/ Syntaxe des langues romanes/ Bibliographie des études occitanes, n° 1994/ 1, Toulouse (Université de Toulouse II Le Mirail, Centre de Linguistique et de Dialectologie) 1994, 228 p. Cahiers d’études romanes (CerCLiD), Linguistique variationniste/ Syntaxe des langues romanes/ Lexique-grammaire (Hommages à Jean-Marc Peytavi I), n° 1994/ 2, Toulouse (Université de Toulouse II Le Mirail, Centre de Linguistique et de Dialectologie) 1995, 330 p. Canger Una, Mexicanero de la Sierra Madre Occidental, México (El Colegio de México) 2002, 180 p. (Archivo de lenguas indígenas de México 24) 388 Nachrichten - Chronique Canova Mauro, Le lacrime di Minerva. Lungo i sentieri della commedia e della tragedia a Padova, Venezia e Ferrara tra il 1540 e il 1550,Alessandria (Edizioni dell’Orso) 2002, xiv + 249 p. (Studi e Ricerche 39) Carton Fernand (ed.): Jacques Decottignies (1706-62). Vers naïfs, pasquilles et chansons en vrai patois de Lille. Édition critique, Paris (Honoré Champion) 2003, 477 p. (L’âge des lumières 21) Casanova Emili/ Martí Joaquim/ Saragossà Abelard (ed.), Estudis del Valencià d’ara. Actes del iv Congrés de Filologia Valenciana del 20 al 22 de maig de 2000. 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Le collegium Romanicum décerne chaque année aux jeunes romanistes suisses ou travaillant en Suisse qui n’auront pas dépassé les 35 ans au moment de leur candidature le «Prix pour l’Avancement de la Relève». Il récompense les travaux scientifiques des jeunes chercheurs/ chercheuses qui se sont distingué(e)s dans le domaine de la Philologie Romane (linguistique ou littérature). 2. Ce prix est mis au concours annuellement lors de l’Assemblée Générale du Collegium Romanicum. La dotation en est de 2.000,- CHF. 3. La date limite de présentation des candidatures et le 22 juin. 4. Le jury qui doit accorder le Prix de la Relève est formé par trois membres du Collegium Romanicum. Ceux-ci sont choisis par les membres présents à l’Assemblée Générale. Le jury peut, au besoin, demander à des spécialistes des rapports supplémentaires. 5. On accordera le prix à des monographies scientifiques (livres, thèses) du domaine de la Philologie Romane (linguistique ou littérature), déjà parues ou achevées au moment de leur présentation au concours. 6. Chaque candidature (monographie et candidat/ e) doit être proposée, par écrit, par deux Professeurs (un du Collegium Romanicum). 7. Le prix sera remis lors de l’Assemblée Générale qui suivra à la mise au concours. Premio del Collegium Romanicum 2003 Rapporto della giuria I membri della giuria del premio per i giovani ricercatori del Collegium Romanicum (PD Dr. Yvette Sánchez, Prof. Dr. Marc-René Jung e Prof. Dr. Bruno Moretti) hanno il piacere 393 Prix Collegium Romanicum di comunicare di aver deciso di premiare quest’anno il dottor Christian Genetelli (1970) dell’Università di Friburgo. I membri della giuria ci tengono a precisare che i due lavori sottoposti al loro giudizio si sono rivelati entrambi di notevole livello e degni di essere onorati del premio, ma che il lavoro del dottor Genetelli è senza dubbio da ritenere il migliore e ad esso va quindi assegnato il riconoscimento. La ricerca di Genetelli, intitolata Incursioni leopardiane. Nei dintorni della «conversione letteraria», che sarà di prossima pubblicazione presso un editore italiano di prestigio (Antenore), è stata elaborata sotto la direzione di Alessandro Martini come dissertazione di dottorato presso l’università di Friburgo ed è stata discussa e accettata con il massimo dei voti nel corso del 2001. Il parere dei membri della giuria è che questo lavoro rivesta un’importanza particolare all’interno delle ricerche su Leopardi e mostri nel candidato una notevole capacità di combinare strumenti filologici e critico-letterari. Tra le qualità che emergono chiaramente dal lavoro deve senz’altro essere messa in primo luogo la capacità di cogliere nessi tra i testi leopardiani e le fonti dalle quali gli stessi sono ispirati. Il lavoro è composto da sei capitoli distinti, dei quali la maggior parte si concentra sul momento cronologico particolare della cosiddetta «conversione letteraria» di Leopardi (1816-17). Esemplare a questo proposito è il primo capitolo (Leopardi e gli «Annali di Scienze e Lettere»), in cui il Genetelli accompagna il lettore nello studio effettuato da Leopardi della rivista «Annali di Scienze e Lettere» e mostra come in questo periodo si siano poste le basi per i prodotti più alti della piena maturità. L’interesse principale dell’intero lavoro sta proprio in questa capacità del ricercatore di ricostruire, con grande acribia e finezza metodologica, fasi fondamentali del processo creativo dello scrittore e di andare quindi oltre l’opera finita per proporre osservazioni sul processo di cristallizzazione del testo leopardiano e sull’elaborazione letteraria in genere. Vanno inoltre segnalate la sorprendente sicurezza, misuratezza e autonomia di giudizio con le quali Genetelli si confronta a coloro che l’hanno preceduto valutando il lavoro di altri ed il proprio unicamente sulla base dei risultati verificabili. Queste qualità di metodo e di giudizio caratterizzano anche gli altri capitoli che costituiscono il volume e che sono incentrati rispettivamente sugli aspetti linguistici dell’Appressamento della Morte, sul rapporto con la produzione e la poetica di Byron, sul sonetto Letta la vita dell’Alfieri, sull’edizione Brioschi-Landi del carteggio leopardiano (una recensione estesa, quindi, quest’ultima) e su un passo in una lettera di Pietro Giordani a Antonio Gussalli, relativo ad alcuni materiali leopardiani. Per queste ragioni, la giuria ritiene di aver individuato in Christian Genetelli un candidato più che degno del premio del Collegium Romanicum. Berna, 3 gennaio 2003 Prof. Dr. Marc-René Jung PD Dr. Yvette Sánchez Prof. Dr. Bruno Moretti
