Vox Romanica
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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2004
631
Kristol De StefaniISSN 0042-899 X VOX ROMANICA ANNALES HELVETICI EXPLORANDIS LINGUIS ROMANICIS DESTINATI CONDITI AB J. JUD ET A. STEIGER EDITI AUSPICIIS COLLEGII ROMANICI HELVETIORUM A RITA FRANCESCHINI ET ANDRES KRISTOL 63 · 2004 A. FRANCKE VERLAG TÜBINGEN UND BASEL VOX ROMANICA Comité de rédaction: Georges Lüdi, président; Mmes et MM. Hervé Chevalley, Rolf Eberenz, Gilles Eckard, Felix Giger, Marc-René Jung, Ricarda Liver, Lidia Membrini, Hans-Rudolf Nüesch, Jean-Yves Tilliette. Rédacteurs: Mme Rita Franceschini (Libera Università di Bolzano/ Freie Universität Bozen), M. Andres Kristol (Université de Neuchâtel). Secrétaires de rédaction: Mmes et MM. Sigrid Behrent, Franck Floricic, Stefan Pfefferle (Saarbrücken); Gisèle Boeri, Christel Nissille (Neuchâtel). Adresses de la rédaction: Mme Rita Franceschini, Libera Università di Bolzano/ Freie Universität Bozen, Piazza Sernesi, 1/ Sernesiplatz 1, I-39100 Bolzano/ Bozen; courriel: r.franceschini@ unibz.it M. Andres Kristol, Institut de dialectologie, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université de Neuchâtel,Avenue DuPeyrou 6, CH-2000 Neuchâtel (manuscrits et livres pour comptes rendus); courriel: andres.kristol@unine.ch Adresse de l’éditeur: A. Francke Verlag, Postfach 2560, D-72015 Tübingen (correspondance relative à l’administration); courriel: info@francke.de; page Internet: www.francke.de Abonnement: € 66.-/ SFr 112.- VOX ROMANICA est une revue scientifique de linguistique et de philologie romanes, publiée une fois par année. Enracinée dans les études romanes helvétiques depuis sa fondation en 1936 et ouverte sur la recherche internationale, elle consacre une attention particulière aux questions concernant le plurilinguisme et les minorités linguistiques. Tout en restant attachée à une optique historique et philologique, elle favorise également l’étude des variétés romanes actuelles et de nouvelles approches de la recherche linguistique. Renseignements pour les auteurs: Les manuscrits sont à envoyer aux adresses de Mme Franceschini et de M. Kristol (fichier informatisé et version papier). Les normes rédactionnelles peuvent être consultées sur le site www.unine.ch/ dialectologie/ vox/ vox.html (où on trouvera aussi la liste des livres disponibles pour les comptes rendus). Les articles sont évalués par des experts choisis au sein du comité de rédaction ou à l’extérieur de celui-ci. Les comptes rendus ne sont soumis à une évaluation que dans des cas exceptionnels. La rédaction se réserve d’éventuelles interventions stylistiques sur les textes. Les épreuves sont soumises aux auteurs. Au cours de la rédaction de ce numéro, 77 articles et comptes rendus ont été soumis à la rédaction (dont 14 dans l’année 2003). 5 contributions ont été jugées négativement, 20 ont été acceptées, en partie après une révision substantielle de la part des auteurs. À l’heure actuelle, 4 articles sont encore en cours d’évaluation, 2 sont soumis à une révision. VOX ROMANICA 63 · 2004 VOX ROMANICA ANNALES HELVETICI EXPLORANDIS LINGUIS ROMANICIS DESTINATI CONDITI AB J. JUD ET A. STEIGER EDITI AUSPICIIS COLLEGII ROMANICI HELVETIORUM A RITA FRANCESCHINI ET ANDRES KRISTOL 63 · 2004 A. FRANCKE VERLAG TÜBINGEN UND BASEL Comité de rédaction: Hervé Chevalley (Glossaire des patois de la Suisse romande), Rolf Eberenz (Université de Lausanne), Gilles Eckard (Université de Neuchâtel), Felix Giger (Dicziunari rumantsch grischun), Marc-René Jung (Universität Zürich), Ricarda Liver (Universität Bern), Georges Lüdi (Universität Basel), Lidia Membrini (Vocabolario dei dialetti della Svizzera italiana), Hans-Rudolf Nüesch (Universität Zürich, Jud-Bibliothek), Jean-Yves Tilliette (Université de Genève). Publié avec le soutien de l’Académie suisse des sciences humaines et sociales Alle Rechte vorbehalten / All Rights Strictly Reserved A. Francke Verlag Tübingen und Basel ISSN 0042 899 X ISBN 3-7720-2203-0 Satz und Druck: Laupp & Göbel, Nehren Buchbinderische Verarbeitung: Nädele, Nehren Printed in Germany Inhalt Robert de Dardel, Une marque prédicative en protoroman? . . . . . . . . . . . . . 1 Regina Hänchen, Kontinuitäten und Brüche in der Metonymieforschung . . . . . . 19 Ricarda Liver, Das Wortfeld der verbalen Kommunikation im Bündnerromanischen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36 Franco Pierno , La langue religieuse italienne avant le Concile de Trente (des Origines à la première moitié du XVI e siècle). Éléments pour un système en diachronie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 Witold Man´ czak , Italien loro: tonique ou atone? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 Massimo Cerruti , Aspetti pragmatico-funzionali della commutazione di codice italiano-dialetto: un’indagine a Torino . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 Paul W. Brosman, Modern French déchirer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128 Maurizio Perugi, Stratification linguistique dans la Vie de Saint Alexis . . . . . . . 131 Ursula Bähler, Philologie als Lebensform . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153 Nicola Hödl, fein schneiden - hacher finement - picar finamente. Das deutsche Verbkompositum mit resultativem Adjektiv und seine französischen und spanischen Entsprechungen im Kochrezept . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169 Gerold Hilty, Nuevas notas ibero-románicas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190 José Luis Pérez López, Libro del cavallero Zifar: cronología del Prólogo y datación de la obra a la luz de nuevos datos documentales . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200 José Antonio Saura Rami, La transición lingüística en el Pirineo central (I) . . . . 229 Besprechungen - Comptes rendus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249 Nachrichten - Chronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 379 Büchereingänge - Livres reçus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 399 Prix Collegium Romanicum pour l’Avancement de la Relève . . . . . . . . . . . . 402 Besprechungen - Comptes rendus Martin H. Graf/ Christian Moser (ed.), Strenarum lanx. Beiträge zur Philologie und Geschichte des Mittelalters und der Frühen Neuzeit (R. Liver) . . . . . . . 249 Herrad Spilling (ed.), La collaboration dans la production de l’écrit médiéval.Actes du XIII e colloque du Comité international de paléographie latine (Weingarten, 22-25 septembre 2000) (M.-C. Gérard-Zai) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252 Christiane Wanzeck, Zur Etymologie lexikalisierter Farbwortverbindungen. Untersuchungen anhand der Farben Rot, Gelb, Grün und Blau (J. Lengert) . . . . . . 255 Danièle Godard (ed.), Les langues romanes. Problèmes de la phrase simple (A. Schor) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258 Peter Blumenthal/ Jean-Emmanuel Tyvaert (ed.), La cognition dans le temps. Études cognitives dans le champ historique des langues et des textes (S. Heinemann) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 260 VI Besprochene Werke Eddy Roulet/ Laurent Fillettaz/ Anne Grobet, avec la collaboration de Marcel Burger, Un modèle et un instrument d’analyse de l’organisation du discours (G. Berruto) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265 Annie Kuyumcuyan, Diction et mention. Pour une pragmatique du discours narratif (F. Gómez Redondo) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 266 Isabel Zollna, Stimmen der Distanz. Professionelle monologische Sprechstile. Eine vergleichende Untersuchung zu Wiederholung und Expressivität. Prosodische Gestaltung in spanischen, französischen, englischen und deutschen Gebeten, Durchsagen und Verkaufsrufen (A. Bianco) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270 Maria Iliescu/ Guntram A. Plangg/ Paul Videsott (ed.), Die vielfältige Romania. Dialekt - Sprache - Überdachungssprache. Gedenkschrift für Heinrich Schmid (S. Heinemann) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 277 Biblioteca agiografica italiana (BAI). Repertorio di testi e manoscritti, secoli XIII-XV a cura di Jacques Dalarun, Lino Leonardi e di Maria Teresa Dinale, Beatrice Fedi, Giovanna Frosini et al. Prefazione di Claudio Leonardi, André Vauchez (M. Danzi) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 280 Lorenzo Renzi/ Alvise Andreose, Manuale di linguistica e filologia romanza (P. Cordin) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284 Marcello Aprile, Giovanni Brancati traduttore di Vegezio. Edizione e spoglio lessicale del ms. Vat. Ross 531 (V. Formentin) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 288 Sabine Heinemann/ Gerald Bernhard/ Dieter Kattenbusch (ed.), Roma et Romania. Festschrift für Gerhard Ernst zum 65. Geburtstag (G. Berruto) . . . . . . . . 297 Elena Weber Wetzel, Il dialetto di Casale Corte Cerro. Contributo alla conoscenza delle parlate del Cusio (F. Spiess) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 299 Massimo Vedovelli, Guida all’italiano per stranieri. La prospettiva del Quadro comune europeo per le lingue / Massimo Vedovelli, L’italiano degli stranieri. Storia, attualità e prospettive, con Prefazione di Tullio De Mauro (M. C. Castellani) . . . 307 Blanc la Goutte, poète de Grenoble, Œuvres complètes. Présentées et traduites par Gunhild Hoyer et Gaston Tuaillon (W. Müller) . . . . . . . . . . . . . . . . . 309 Dominique Stich, Dictionnaire des mots de base du francoprovençal. Orthographe ORB supradialectale standardisée (É. Fluckiger) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 312 Yasmina Foehr-Janssens/ Emmanuèle Métry (ed.), La Fortune. Thèmes, Représentations, Discours (A. Corbellari) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 319 Richard Trachsler, Disjointures - Conjointures. Étude sur l’interférence des matières narratives dans la littérature française du Moyen Âge (Y. Greub) . . . . . 322 Finn E. Sinclair, Milk & Blood, gender and genealogy in the «Chanson de Geste» (M. Uhlig) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 326 Douglas Kelly, Chrétien de Troyes. An Analytic Bibliography. Supplement 1. With Maceij Abramowicz, Katalin Halász, Ceridwen Lloyd-Morgan, Mihaela Voicu, Koji Watanabe (M.-C. Gérard-Zai) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 329 Guernes de Pont-Sainte-Maxence, La Vie de Saint Thomas de Canterbury, éditée, traduite et annotée par Jacques T. E. Thomas (Th. Städtler) . . . . . . . . . . . . 329 Annie Combes/ Richard Trachsler (ed.), Floriant et Florete (A. Arens) . . . . . . 331 Cynthia J. Brown (ed.), Pierre Gringore, Œuvres polémiques rédigées sous le règne de Louis XII (J.-C. Mühlethaler) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 333 Tobler-Lommatzsch, Altfranzösisches Wörterbuch. Elektronische Ausgabe redaktionell bearbeitet von Peter Blumenthal und Achim Stein (Th. Städtler) . . . . 336 Günter Holtus/ Anja Overbeck/ Harald Völker, Luxemburgische Skriptastudien. Edition und Untersuchung der altfranzösischen Urkunden Gräfin Ermesindes (1226-47) und Graf Heinrichs V. (1247-81) von Luxemburg (P. Burdy) . . . . . . 338 VII Besprochene Werke Yan Greub, Les mots régionaux dans les farces françaises. Étude lexicologique sur le Recueil Tissier (1450-1550) (F. Duval) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 342 Volker Mecking, Le vocabulaire de René de Lucinge (1553/ 4-1615) dans son Dialogue du François et du Savoysien (1593) (J. Lengert) . . . . . . . . . . . . . . . . . 344 Suzanne Lafage, Le lexique français de Côte d’Ivoire (J. Lengert) . . . . . . . . . . 349 Edmond Biloa, La langue française au Cameroun. Analyse linguistique et didactique (G. Rocco) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 352 Martina Drescher, Sprachliche Affektivität. Darstellung emotionaler Beteiligung am Beispiel von Gesprächen aus dem Französischen (N. Pepin) . . . . . . . . . . 357 Hans-Christian Haupt (ed.), Le Roman d’Arles dans la copie de Bertran Boysset (M. Pfister) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 359 Wolf-Dieter Stempel (ed.), Dictionnaire de l’occitan médiéval (DOM), fasc. 3: adenan - afermat (P. Sauzet) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 362 Annegret Bollée/ Ingrid Neumann-Holzschuh, Spanische Sprachgeschichte (B. Pöll) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 367 Jacques de Bruyne, Spanische Grammatik (A. Schor) . . . . . . . . . . . . . . . . 371 Juan Martínez Ruiz, El lenguaje del suelo (toponimia) (S. Ruhstaller) . . . . . . . 373 M a Isabel Rodríguez Ponce, La prefijación apreciativa en español (D. Serrano Dolader) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 374 Mitarbeiter des 63. Bandes (Die Seiten der Originalartikel sind kursiv gedruckt.) Hödl, N. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169 Lengert, J. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255, 344, 349 Liver, R. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36, 249 Man´ czak, W. . . . . . . . . . . . . . . . . . 90 Mühlethaler, J.-C. . . . . . . . . . . . . . . 333 Müller, W. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 309 Pépin, N. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 357 Pérez López, J. L. . . . . . . . . . . . . . . 200 Perugi, M. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 Pfister, M. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 359 Pierno, F. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 Pöll, B. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 367 Rocco, G. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 352 Ruhstaller, S. . . . . . . . . . . . . . . . . 373 Saura Rami, J. A. . . . . . . . . . . . . . . 229 Sauzet, P. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 362 Schor, A. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258, 371 Serrano Dolader, D. . . . . . . . . . . . . 374 Spiess, F. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 299 Städtler, Th. . . . . . . . . . . . . . . . . . 329, 336 Uhlig, M. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 326 Arens, A. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 331 Bähler, U. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153 Berruto, G. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265, 297 Bianco, A. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270 Brosman, P. W. . . . . . . . . . . . . . . . 128 Burdy, P. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 338 Castellani, M. C. . . . . . . . . . . . . . . 307 Cerruti, M. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 Corbellari, A. . . . . . . . . . . . . . . . . 319 Cordin, P. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284 Danzi, M. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 280 de Dardel, R. . . . . . . . . . . . . . . . . 1 Duval, F. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 342 Fluckiger, É. . . . . . . . . . . . . . . . . . 312 Formentin, V. . . . . . . . . . . . . . . . . 288 Gérard-Zai, M.-C. . . . . . . . . . . . . . 252, 329 Gomez Redondo, F. . . . . . . . . . . . . . 266 Greub, Y. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 322 Hänchen, R. . . . . . . . . . . . . . . . . . 19 Heinemann, S. . . . . . . . . . . . . . . . . 260, 277 Hilty, G. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190 Une marque prédicative en protoroman? 1. Objectif Le but de cette étude est de formuler une hypothèse selon laquelle le protoroman connaît une marque morphologique -s affectée à des noms (substantifs, adjectifs et participes) et adverbes en fonction prédicative. 2. La formation du système prédicatif 2.1 La toile de fond: noms et adverbes Voici d’abord le cadre grammatical dans lequel la marque prédicative supposée se formera et évoluera. Il concerne deux pans de la grammaire: le système casuel et la catégorie des adverbes. 2.1.1 Le système casuel Des investigations fondées sur une analyse spatiale et temporelle du protoroman (Dardel/ Wüest 1993, Dardel 1999 et 2001) montrent que les cas nominaux romans sont passés, entre l’Antiquité et les parlers rom. modernes, par une alternance de réductions et d’augmentations des morphèmes casuels. En résumé, il y a deux cycles de réduction, reliés par une période d’augmentation. En voici les principales étapes. Dans l’Antiquité, le protoroman le plus ancien, que j’appellerai le «protorom.- A», atteste une réduction massive de morphèmes latins, à savoir un système acasuel, dont la forme unique est l’accusatif; c’est le premier cycle de réduction, produit sans doute, en même temps que d’autres réductions morphologiques, par une semi-créolisation liée aux conquêtes romaines; ce système est panroman, mais n’est directement observable qu’en port., esp. et sarde; dans le reste de la Romania, il est masqué par les systèmes suivants, ressortissant à ce que j’appelle le «protorom.-B» et le «protorom.-C». Dans le protorom.-B, affectant dès les premiers siècles de notre ère la Romania de la Catalogne à la mer Noire, apparaît en effet un système bicasuel, observable entre autres dans l’opposition cas sujet/ cas régime de l’afr. li murs/ le mur; il est produit par l’introduction d’un nominatif en fonction de sujet et d’attribut, de forme classique (imperator, afr. emperere) ou non classique (bovis, pour bos, afr. bues), sous l’influence plus ou moins directe de la norme latine écrite. À ma connaissance, ce système n’est aujourd’hui identifiable à l’état pur qu’en rhétoroman des Grisons, car, dans les autres aires ressortissant à cette synchronie, s’ajoute, en protorom.-C, un troisième cas, le génitif-datif, réservé aux noms [+ animé], observable aujourd’hui, sinon dans les noms, du moins dans les anciens pronoms toniques, par exemple dans le fr. leur ( illorum), à la fois adjectif possessif et pronom datif. La dernière phase de l’évolution est formée par le second cycle de réduction, qui, pour les noms, commence déjà en période prélittéraire et aboutit de nos jours à un système bicasuel en roum. et acasuel en cat., gallo-rom., italo-rom. et rhétorom. des Grisons. Dans cette hypothèse, compte non tenu de l’ordre des termes, est paulum grandem et legit paulum librum du protorom.-A correspondent à respectivement paulus est grandis et paulus legit librum du protorom.-B. 2.1.2 Les adverbes À l’origine, les adverbes modaux font système, comme en latin, avec des adjectifs qualifiants ou quantifiants correspondants, mais revêtent, contrairement à ce qu’on voit en lat. cl., la forme non marquée de ces adjectifs, de sorte que nous nous trouvons en présence de ce qu’on appelle parfois des «adjectifs-adverbes», dont les termes sont en partie commutables et les fonctions syntaxiques souvent indissociables dans les textes; on a par exemple, en protorom.-A parabolat altum ‘il parle haut’ montem est altum ‘le mont est haut’ parabolat solum ‘il parle seul/ seulement’ L’adjonction du suffixe adverbial -mentem est plus tardive et ne couvre pas toute la Romania. À la catégorie des adjectifs-adverbes s’ajoute, dès l’origine, celle des adverbes lat. au degré comparatif, pourvus d’une finale -us (type minus) ou -is (type magis); cette série est complétée par d’autres adverbes en -s, non comparatifs, tels foras ‘dehors [avec mouvement]’, nimis ‘trop, plus qu’il ne faut, extrêmement, énormément, beaucoup’ et satis ‘assez, suffisamment’. Les adverbes de temps et de lieu (cras, heri, dum-interim, etc.) n’ont pas de pendant adjectival homonyme. 2.2 Le premier plan: le système prédicatif Sur ce fond déjà connu, sinon reconnu, se détache le phénomène protoroman à peine soupçonné de la formation d’une marque prédicative. 2.2.1 Hypothèse (en première approximation) Par référence à Dardel 1996: 51-52, je considère que, généralement parlant, dans une proposition assertive non marquée, le prédicat s’inscrit dans l’articulation dis- 2 Robert de Dardel cursive en thème et rhème, en conformité avec l’articulation syntaxique en sujet, verbe, objet, etc., et y équivaut à un rhème, en tant que celui de ces deux termes qui répond à une question partielle (Quand Paul arrive-t-il? - [Il arrive] demain. Que fait Pierre? - Il écrit.) ou qui, en réponse à une question totale, apporte le plus d’information (Que se passe-t-il? - Deux voitures sont entrées en collision.). Dans cette optique, le prédicat se situe dans le syntagme verbal en fonction de constituant immédiat de la proposition et s’y exprime soit par le verbe employé seul, soit, en combinaison avec le verbe, par les constituants nominaux (attribut du sujet, objet, attribut de l’objet) et adverbiaux (circonstant, complément circonstanciel). Il est toutefois des constructions où l’articulation en thème et rhème n’est pas conforme à l’articulation syntaxique. Ceci se produit notamment dans les propositions VS avec un verbe d’existence ou de mouvement, que j’appelle «constructions existentielles» (cf. la non-base existentielle, Dardel 1996: 56); il arrive alors que le verbe soit thème et le sujet rhème. En voici un exemple: dans les indications scéniques, la sortie d’un personnage est annoncée par la construction SV (Le comte sort), tandis que l’entrée d’un personnage sur scène l’est souvent par une assertive du type VS, où le prédicat est sujet (Entre un larbin, répondant à une question mentale telle que Qui va entrer? ). Dans ce cadre, en première approximation, l’hypothèse protoromane peut être formulée en ces termes: tout prédicat non verbal, sujet compris, est sigmatique, c’est-à-dire porteur d’une marque finale -s. Théoriquement, cette marque se conforme à la description du marquage d’oppositions privatives (que Dik 1997/ 1: 41-47 illustre par l’angl. book/ books), où les deux termes s’opposent corrélativement comme étant respectivement sans -s/ avec -s, non marqué/ marqué, non prédicatif/ prédicatif, plus fréquent/ moins fréquent et moins informatif/ plus informatif. Dans la pratique, s’agissant du protoroman, qui n’est pas directement interprétable en termes de fréquence, je présume que le trait [plus informatif], qui découle de ce que le prédicat, répondant à une question, est imprévisible, implique le trait [moins fréquent]. 2.2.2 Origine morphologique et sémantique Le point de départ de l’évolution en protoroman semble être l’ensemble d’adverbes lat. en -s du type cité plus haut, qui, en tant que comparatifs, ont en lat. écrit un sens intensif, «indiquant - en l’absence de toute comparaison avec un autre terme - qu’une qualité existe à un degré relativement élevé» (Ernout/ Thomas 1953: 167; cf. aussi Baldi 2002: 69). De là, le -s final, senti comme la marque des adverbes, s’étend à d’autres adverbes de l’Antiquité lat. (antea antes, port. antes, esp. antes, sarde antes; dunc duncas aesp. doncas, cat. donques, sarde dunkas) et, plus tard, aux adverbes rom. en -mentem (oc. naturalmenz). Tout porte à croire que c’est là l’origine de ce que les romanistes appellent le «-s adverbial». Par l’entremise des adjectifs-adverbes, la marque prédicative des adverbes modaux contamine les adjectifs qualifiants et quantifiants. On aperçoit des indices 3 Une marque prédicative en protoroman? très anciens de ce rapprochement dans l’emploi adjectival de melius (attesté par les parlers rom.: acat. mills, fr. mieux, sarde médzus) et dans l’emploi adverbial d’adjectifs en -us, comme dans le port. envidos, l’esp. ambidos, le cat. envides, le afr. enviz et le surs. nuidis ‘à contre-cœur’, qui prolongent, munis d’un -s adverbial, la forme masculine de l’adjectif invitus (REW 4537; FEW 4: 803-04). La contamination s’étend finalement à des substantifs (sarde servus) et à des locutions adverbiales (fr. à reculons, rhétorom. des Grisons cun gis ‘avec le jour’). La marque, à l’origine liée au sens intensif de certains lexèmes adverbiaux, finit de proche en proche par être produite aussi par la fonction prédicative nominale, qui est en quelque sorte également intensive, mais sur le plan discursif. En d’autres mots, il y a, me semble-t-il, à la faveur d’un trait sémantique [+ intensif] commun, une extension du -s adverbial aux noms prédicatifs. 2.2.3 Genèse du système prédicatif L’hypothèse d’une marque prédicative en protoroman une fois admise, il faut se demander pourquoi elle s’y forme. Il se peut que la formation d’un système de morphèmes prédicatifs résulte directement ou indirectement de la réduction des morphèmes casuels du premier cycle et, de façon concomitante, d’un problème d’ambiguïté potentielle. Certes, l’ambiguïté complète n’existe probablement dans aucun système linguistique, vu que ce serait la négation de sa fonction communicative et vu le réseau de traits distinctifs grammaticaux, prosodiques, contextuels et situationnels qui entourent tout énoncé et agissent isolément ou en combinaison, de façon éventuellement redondante. À ce titre, si, par l’évolution, le nombre de traits distinctifs diminue au point d’atteindre un seuil critique, par compensation, un trait distinctif sera néanmoins maintenu ou un trait nouveau introduit dans la structure menacée. En supposant que l’origine du système prédicatif est de cette nature, il faut distinguer deux phases de sa genèse. Dans la première phase, nous aurions la généralisation du -s dans les adverbes et peut-être déjà une tendance à les distinguer, par cette marque, d’adverbes en fonction non prédicative. Dans la seconde phase, le -s serait introduit dans les noms, où, du fait de la rencontre du système acasuel avec l’ordre de base du protorom.-A, VSO/ VSA, le seuil critique est atteint ou presque atteint; c’est alors peut-être comme trait redondant que la marque prédicative est introduite. Quoi qu’il en soit, l’évolution de la seconde phase se ramène finalement à une ample restructuration morphosyntaxique: les morphèmes casuels disparaissent et sont remplacés par le morphème prédicatif, comme ils le sont du reste aussi par des prépositions. 2.2.4 Déclin du système S’il est vrai que la marque prédicative est introduite dans le protoroman le plus ancien pour compenser la disparition des morphèmes casuels latins et les contraintes de la base VSO/ VSA, cela pourrait expliquer pourquoi elle décline 4 Robert de Dardel plus tard, approximativement au moment où se forment le système bicasuel et les bases nouvelles, OVS/ AVS et SVO/ SVA. Ce que nous observons alors dans les parlers romans, ce sont les signes d’une perte générale (sauf en rhétorom. grison) de la productivité du système prédicatif en -s: en contexte (cf. les exemples en 3), les noms sigmatiques ne sont alors plus que des anomalies et les adverbes et locutions adverbiales avec -s plus que des formes figées. Un fait remarquable est que le -s subsiste dans le lexème adverbial, mais ne subsiste presque jamais dans le lexème nominal; c’est sans doute que l’adverbe, étant très fréquemment prédicatif, le -s en est devenu une partie intégrante, alors que les noms, affectés aux deux fonctions discursives, le prédicat et le non-prédicat, sont finalement restés indépendants de cette marque. 2.2.5 Hypothèse (en seconde approximation) Dans l’hypothèse formulée en 2.2.1, le système de la marque prédicative en protoroman est présenté comme une donnée valable globalement, de sa formation à son déclin. Comme la formation et la productivité du système à prédicat marqué se situent à l’aube du protoroman et que ce système décline déjà dès les premiers siècles de notre ère, d’éventuelles lacunes dans la documentation romane peuvent être interprétées comme la perte, en période prélittéraire, d’éléments prévus par l’hypothèse initiale; cette éventualité laisserait l’hypothèse initiale intacte. Il n’est cependant pas sûr que les choses se soient passées ainsi, car on peut aussi imaginer un développement du système à -s prédicatif affectant les diverses fonctions syntaxiques du prédicat de manière progressive, au cours de la période protoromane, voire encore au niveau des parlers romans. C’est une possibilité qui limiterait l’hypothèse initiale et qu’en seconde approximation il convient de laisser ouverte, d’autant plus que le comparatiste n’a pas toujours le moyen de trancher entre ces deux voies. La question se pose à propos de l’objet direct. D’une part, dès le protoroman le plus ancien, l’ambiguïté évoquée en 2.2.3 est écartée dans le cas d’un objet [-animé], du fait qu’il n’est que rarement sujet d’un verbe d’action, et dans le cas d’un objet [+ animé], par l’introduction et la généralisation de ce qu’on appelle «l’accusatif personnel avec ad» (cf. l’esp. María vió a tu hermano). D’autre part, des objets directs avec -s ne sont apparus, en roman, que dans un contexte particulier, à savoir dans la construction existentielle romane (2.2.1), où, à l’origine, le verbe est soit esse (fr. il était un roi qui . . ., roum. e cald ‘il fait chaud’), soit un verbe d’action, originellement transitif, mais assimilé à un verbe d’existence, comme habere (esp. hube fiestas ‘il y eut des fêtes’, fr. il y a de l’orage), et facere (esp. hace frío, fr. il fait froid, it. fa freddo), soit encore un verbe intransitif de mouvement, comme intrare (fr. entre un larbin) (Bourciez 1956: 252-53). De plusieurs exemples en afr. et en rhétorom. des Grisons il appert que la construction existentielle décrite en 2.2.1 a, en protoroman, avec les mêmes catégories verbales, une forme sui generis, 5 Une marque prédicative en protoroman? selon la formule [verbe existentiel ou de mouvement [nom avec -s prédicatif]]. Etant donné que les verbes impliqués sont les uns esse, les autres des verbes transitifs ou intransitifs de mouvement, le nom regroupe indistinctement, dans un «bloc» prédicatif composite, à la fois des sujets et des objets. La comparaison des parlers romans indique que cette construction, selon la formule ci-dessus, y compris l’objet, remonte au moment où le système prédicatif en -s se trouve à son point culminant, c’est-à-dire au protorom.-A. Dans ces conditions, la participation de l’objet au système prédicatif sigmatique est attestée, mais dans un contexte minimal et archaïque. Ce n’est bien sûr que beaucoup plus tard qu’est introduit le sujet impersonnel «apparent» qu’illustre le français. Le même problème méthodologique se présente à propos de l’attribut de l’objet; comme il est attesté dans deux parlers romans, l’afr. et le rhétorom. des Grisons, il y a des chances pour qu’il remonte aux origines, selon l’hypothèse initiale; néanmoins, il faut compter avec la possibilité de développements parallèles tardifs, reposant sur un rapprochement, assez naturel, avec l’attribut du sujet. Je le considérerai - mais c’est une décision arbitraire - comme relevant de l’hypothèse initiale. 3. Description et illustration du système Voici comment se présente le système à marque prédicative dans les parlers romans, en tant que prolongement du protorom.-A (3.1), puis du protorom.-B (3.2). 3.1 Protoroman-A: le système prédicatif à l’état pur 3.1.1 Exemples sarde [1] (acamp.) Servus volo esser a sancta Maria de Bonarcatu, . . . ‘Je veux être serviteur à Sainte-Marie de Bonarcatu’ (Condaghe di S. Maria di Bonarcado, Monaci 1955: 12, t. 10.I, l. 13) [2] (camp.) berus esti, esti bberus ‘c’est vrai’ (Wagner 1938-39: 99; DES 1: 198) [3] (alog.) Et Ithoccor d’Athen naraitili a iudike ca non pario solus ‘non pago l’indennizzo da solo’ (Condaghe di San Pietro di Silki, Meyer-Lübke 1903: 36; DES 2: 425) [4] (alog.) ca solus l’ockisi s’homine ‘moi seul ai tué l’homme’ (Condaghe di San Pietro di Silki, Meyer-Lübke 1903: 36-37; DES 2: 425) [5] (moderne) Solus ti mancan sos pes de molente, litt.: ‘ti mancano soltanto le zampe d’asino’ (molente) (le camp. pèi de molènti pouvant aussi signifier ‘tussilage’) (DES 2: 426; traduction et commentaire de A. Zamboni, lettre du 15. 1. 2003) [6] (alog.) Et issa [domo] de Favules torrarunmila ad integru a ssolus in quo mi la avea in carta ‘e la ‹domo› de favules me la consegnarono con i servi ‹integri› a me solo, come me lo concedeva la ‹carta›’ (Condaghe di San Nicola di Trullas, DES 2: 425) 6 Robert de Dardel rhétoroman (surselvan) [7] jeu sun lavaus oz cun gis ansemen ‘ich stand heute bei Tagesanbruch auf’ (DRG 5: 199b) [8] igl ei dis ‘il fait [litt.: est] jour’ (exemple fourni par R. Liver, lettre du 3. 2. 2002), ei ˜ is (GLR/ 2: 81) [9] i fa gis (dis) ‘il fait jour’ (DRG 5: 199b) [10] i catscha gis (dis) ‘le jour point’ (DRG 5: 199b) [11] vesend el ton perderts bials et gratius ‘en le voyant si sage, beau et joli’ (GLR/ 2: 81) [12] render enzatgi ventireivels ‘render qualcuno felice’ (Renzi 1994: 385, rédaction de Salvi) ancien catalan [13] qui no creurà ja es jutjatz ‘celui qui ne croira pas est déjà jugé’ (Badía i Margarit 1951: 247) [14] amb sols esguardar-la ‘seulement à la regarder’ (DES 2: 426) ancien occitan [15] mas eu remanh fis e verais ‘but I remain faithful and sincere’ (G. de Bornelh, Jensen 1990: 4) [16] un cozí del rey de Castela era malautes (Biographies des troubadours, Jensen 1976: 135) [17] totz m’en cudei laissar ‘I intend to desist from it completely’ (G. de Bornelh, Jensen 1986: 48) [18] es vers que eu vendei aquestas maisos ‘it is true that I sold these houses’ (chartes, Jensen 1986: 45) [19] dréz es e bés que l’om e Deu s’esper ‘it is just and well that man places his hope in God’ (Boeci, Jensen 1986: 45) [20] dis li soaus: Seiner ‘she said to him gently: lord’ (Girart de Rossillon, Jensen 1986: 46) [21] La parladura de Lemosyn se parla naturalmenz et drecha ‘the Limousin dialect is spoken in a natural and correct manner’ (Las Rasos de Trobar, Jensen 1986: 303) ancien français [22] voirs est que je ne me fains mie ‘it is true that I am not pretending’ (Yvain, Jensen 1990: 76) [23] la dame une fille consut, quant a son signor primes jut ‘the lady conceived a daughter, when she slept with her husband for the first time’ (Florimont, Jensen 1990: 398) [24] arrieres sont remés li quatre ~ li catre sont remés arriere ‘the four stayed behind’ (Erec, Jensen 1990: 398) [25] de nule chose certes nel sai blasmer ‘I surely cannot blame him for anything’ (Vie de saint Alexis, Jensen 1990: 398) [26] Enviz le fist, non voluntiers ‘Il [= saint Léger] le fit à contre-cœur, non volontiers’ (Vie de saint Léger, Linskill 1937: 162, v. 97) [27] Il est yvers entrez . . . ‘L’hiver est commencé . . . ’ (Villehardouin, La Conquête de Constantinople, Faral 1961/ 1: 86/ 87, cité par Moignet 1979: 88) 7 Une marque prédicative en protoroman? [28] . . ./ Ou nen i out uns d’eus tot sous/ Qui osast prendre ses adous ‘ . . . et qu’il n’y en eut pas un seul qui osât s’équiper’ (Béroul, Tristran et Iseut, Braet/ Raynaud de Lage 1981/ 1: 8/ 9, cité par Moignet 1979: 88) [29] Einsi garniz de toutes bontés et de toutes vertuz terriennes entras tu ou haut ordre de chevalerie. Mes quant li anemis, qui primes fist home pechier et le mena a dampnacion, te vit si garniz et si coverz de toutes parz, si ot poor qu’il ne te poïst sorprendre en nule maniere ‘Tu entras donc dans le noble ordre de chevalerie muni de toutes les grâces et de toutes les vertus que peut posséder un être humain, si bien que le Diable, qui le premier poussa l’homme à pécher et le mena à sa perte, te voyant ainsi fortifié et préservé de tous côtés, eut peur de ne pas trouver le moyen de te séduire.’ (Queste del Saint Graal, Pauphilet 1923: 125, l. 7-11; Baumgartner 1983: 120; cité par Moignet 1966: 350) francoprovençal [30] lo lae é frey [frigidus] ‘le lait est froid’ (Ratel/ Tuaillon 1956; cf. lo lae freyt [frigidum] é pa bõ ‘le lait froid n’est pas bon’) 3.1.2 La variante emphatique Il est possible que le prédicat marqué en tête de l’énoncé soit, conformément à une règle protoromane (Dardel 1996: 55-56), emphatique et accentué en conséquence (cf. [1, 4, 5, 14, 17, 19, 22, 26]); les deux énoncés de [24], avec arrieres en position initiale et arriere en position finale, dans un contexte par ailleurs identique, sont peut-être un indice que la marque prédicative en voie de disparition s’est cependant maintenue encore en position emphatique (cf. Greimas 1968: 42). La première proposition de l’exemple [2] n’entre pas en ligne de compte ici, vu la tendance du sarde à conserver le verbe en position finale. 3.1.3 Liste des constructions Dans le corpus de 3.1.1., on peut distinguer les constructions suivantes. Le prédicat syntagmatique est (a) un adverbe, un adjectif-adverbe interprétable adverbialement ou une locution adverbiale: [4, 5, 6, 7, 14, 17, 20, 21, 23, 24, 25, 26]; (b) un nom se rapportant à un sujet personnel (masculin ou féminin), explicite ou implicite: [1, 3, 13, 15, 16, 30]; (c) un nom se rapportant à un sujet impersonnel (neutre), explicite ou implicite, ou à une subordonnée complétive: [2, 18, 19, 22]; (d) un nom se rapportant à un objet direct: [11, 12, 29]; (e) un nom faisant partie d’une construction existentielle (bloc prédicatif): [8, 9, 10, 27, 28]. 3.2 Protoroman-B: interférences des systèmes prédicatif et bicasuel Le système du protorom.-A, illustré en 3.1, entre forcément en contact, en protorom.-B, avec le système bicasuel. De là des interférences, que je vais passer en revue et qu’illustre particulièrement bien le rhétoroman des Grisons. 8 Robert de Dardel 3.2.1 Interprétation de la marque prédicative Il est probable que le -s, senti comme une marque prédicative en protorom.-A, où le nominatif n’est plus vivant, est en revanche senti comme désinence du nominatif masculin singulier en protorom.-B, c’est-à-dire dès qu’intervient la déclinaison bicasuelle, avec le nominatif en -us ou en -is. 3.2.2 Le sort de l’objet direct Dans les exemples de [8], empruntés au sursilvan, avec un verbe d’existence (esse), l’interprétation de dis comme sujet prédicatif d’une construction existentielle ne fait pas de doute. Or, on peut y voir la survivance de l’ancien nominatif dies, qui s’oppose à di, de diem, et qui subsiste aussi, peut-être comme prédicatif, en aengad. (. . . agiauüscheuan che gnis dis, optabant diem fieri, chez Bifrun, Ac 27. 29, DRG 5: 207); mais, dans la construction existentielle, dis semble s’être joint aux autres noms prédicatifs en -s, y compris ceux qui assument à l’origine la fonction d’objet. Cette interprétation d’un bloc prédicatif composite, suggérée en 2.2.5, est confirmée par le DRG (5: 207, «Etymologisches»), qui cite pour le surs. plusieurs possibilités, dont les suivantes [31] i fa (vegn, catscha, para) gis (dis) (DRG 5: 199b) ‘le jour apparaît’ illustrées par [8-10], où dis semble être, au moins à l’origine, sujet des verbes ei, littéralement ‘il est jour’, et catscha , ‘le jour point’, mais en revanche objet de fa, ‘il fait jour’. En afr. également, dans [27] et [28], on rencontre respectivement la construction existentielle avec verbe de mouvement et le verbe transitif avoir au sens de ‘il y a’; selon Moignet 1966: 350, «on note aussi, chez Villehardouin, quelques exemples du cas sujet avec l’unipersonnel il y a, qui est normalement construit avec le cas régime, mais qui est perçu comme sémantiquement équivalent du verbe d’existence estre». Dans ces deux parlers, le -s, en apparence un ancien nominatif ou cas sujet du protorom.-B, est en réalité probablement la marque prédicative du protorom.-A. Pour le reste, comme cela a été dit dans l’hypothèse en seconde approximation (2.2.5), il n’y a pas trace, dans les parlers romans, d’un objet direct protoroman avec la marque prédicative. 3.2.3 Distribution de la marque prédicative dans l’adjectif En rhétoroman (surs.), le traitement de l’adjectif ou du participe se présente d’une façon différenciée, avec marque prédicative pour l’attribut, sans cette marque pour l’épithète, comme dans le double exemple que voici [32] quei prau ei verts ‘ce pré est vert’, in prau vert ‘un pré vert’ (Prader Schucany 1970: 110; Liver 1991: 21,87s.) 9 Une marque prédicative en protoroman? Cette structure admet deux interprétations diachroniques: l’épithète sans -s est soit un vestige du système prédicatif du protorom.-A, où elle est normalement non marquée, soit, ce qui me paraît plus probable, vu sa productivité, un vestige du système bicasuel du protorom.-B, après la disparition du nominatif; en afr., on aurait en revanche encore un nominatif: un praz verz. 3.2.4 Traitement du genre En vertu de son origine adverbiale, le prédicat marqué n’est pas affecté par le genre du sujet, explicite ou implicite, auquel il se rapporte. Dans la plupart des exemples, le terme marqué se rapporte à un masculin, mais, dans le corpus, il se rapporte aussi à un sujet impersonnel (un pronom originairement neutre, selon 3.1.3, d, ou une subordonnée complétive, selon 3.1.3, e) ou à un sujet féminin ([20, 23]). Les cas où un prédicat non marqué se rapporte à un sujet impersonnel, comme dans le second exemple ci-dessous [33] (surs.) il cavagl ei vegls ‘le cheval est vieux’, quei ei ver ‘c’est vrai’ (Liver 1991: 21) relèvent d’une interférence avec le système bicasuel, lequel conserve la distinction des genres: afr. il est bons, avec un sujet personnel masculin/ il est bon que . . ., avec un sujet impersonnel. 3.2.5 Traitement du nombre En général, le nombre pluriel n’affecte pas non plus le terme prédicatif marqué ([24]). Mais peut-on parler d’une marque prédicative spécifique du pluriel, comme le suggère la construction surs. non productive qu’illustre l’exemple suivant? [34] els vegnan clamai ‘sie werden gerufen’ (Schmid 1951/ 52: 41; Liver 1986) Peut-être bien. Le nominatif pluriel en -i y est un vestige de la déclinaison bicasuelle introduite en protorom.-B et que représente le paradigme murus/ murum/ / muri/ muros: [x] filii sunt boni [sans marque prédicative] filii legunt libros Dès lors, il se peut que, selon le modèle du nominatif murus/ / muri du système bicasuel et par référence à la marque prédicative -s du singulier (murus), le -i du pluriel ait été interprété comme marque prédicative pour le pluriel, d’où la structure [y]. [y] filii sunt BONI [avec marque prédicative] filii legunt libros 10 Robert de Dardel Dans ce cas, du moment que l’opposition nominatif/ accusatif n’existe plus au singulier, mais se maintient encore au pluriel en distribution complémentaire ( -i/ -os), il se peut que [34] présente bel et bien un attribut à marque prédicative. Il se peut même que cette particularité syntaxique ait contribué à la conservation du type. 3.3 Survivance du système prédicatif au système bicasuel On a vu qu’à la fin du protorom.-A, sur le système acasuel existant [v] [v] filium est BONUS [avec marque prédicative] filium legit librum se greffe le système bicasuel [w] [w] filius est bonus [sans marque prédicative] filius legit librum Toutefois, comme, par la suite, dans le second cycle, le système bicasuel subit une réduction morphologique, avec suppression, dans les noms parisyllabiques, du nominatif masculin singulier, il semble bien que la tendance à conserver un -s dans l’attribut du sujet (3.1.3, b et c) ne soit rien d’autre que la survivance de la marque prédicative, selon la structure [v]. 3.4 Résumé Les structures syntaxiques des parlers relevant du protorom.-B présentent donc des traits typiques aussi bien du système hérité du protorom.-A que du système bicasuel, ce que schématise le tableau chronologique suivant, illustrant la situation dans les noms. Le protorom.-A I représente le système acasuel sans marque prédicative; il est attesté en port. et esp., où la marque prédicative ne se présente que dans les adverbes (cf. 4.4). Le protorom.-A II représente le système acasuel avec la marque prédicative pour les seuls attributs; le sarde en est un représentant. Le protorom.- B I représente le système bicasuel au nominatif, avec distinction des genres, mais sans marque prédicative; nous en avons des témoins en ancien gallo-roman. Le protorom.-B II représente ce qui reste du système bicasuel après la disparition du nominatif, donc sous sa forme accusative, mais avec maintien plus ou moins résiduel de la marque prédicative dans l’attribut du sujet; il y en a des exemples en cat., gallorom. et rhétorom. des Grisons. 11 Une marque prédicative en protoroman? protoroman nom non prédicatif exemples A et B e.a. en . . . attribut du sujet attribut du sujet épithète structures sujet personnel sujet impersonnel I et II (masculin) (neutre) ‘le pré est long’ ‘c’est long’ ‘le pré long’ A I pratum est illud est pratum portugais longum longum longum espagnol A II pratum est illud est pratum sarde LONGUS LONGUS longum B I pratus est illud est pratus longus gallo-roman longus longum B II [pratum est [illud est pratum catalan LONGUS ] LONGUS ] longum gallo-roman rhétoroman des Grisons Tab. 1: Contamination des systèmes acasuel et bicasuel par la marque - S (noms) 3.5 Généralisation d’un trait Comme je l’ai suggéré au début, dans les adverbes latins, le -s final est originairement associé à un certain degré d’intensité, que comporte le sens de plusieurs de ces adverbes; puis cet -s est transposé à d’autres adverbes et à des noms potentiellement intensifs dans leur emploi prédicatif. Ce processus, la généralisation d’un trait tendant à l’isomorphisme, n’est pas inusuel. En protoroman même, nous avons une généralisation de la conjonction de subordination ke, laquelle, au moment de sa formation à partir du pronom relatif ke, se répand dans presque tout le système, avec l’unique fonction de marquer la subordination, tandis que le sens de la subordonnée (cause, but, etc.) n’est plus exprimé que par le rapport sémantique des deux propositions en présence, combiné avec les modes et les temps (Dardel 1983: 67-73). Un phénomène analogue s’observe dans le créole de la Dominique. «Dans les énoncés positifs où le prédicat ne fait qu’identifier le sujet, la prédication est transférée, en l’absence de tout autre déterminant, à une ‹copule› se (du français c’est): neg se mun ‘les nègres sont des hommes’, kopye se vole ‘copier c’est voler’, mw se yõ nõm ‘je suis un homme’, u se yõ fam ‘tu es une femme’ . . . » (Taylor 1968: 1030s., avec mention de quelques contraintes supplémentaires). 12 Robert de Dardel nom prédicatif 4. Examen critique des témoins romans 4.1 Un déclin précoce Tout porte à croire que la productivité maximale du système à marque prédicative -s se situe dans le protoroman le plus reculé, car, en regard de l’importance et de l’étendue du système postulé en protoroman, les témoignages dont nous disposons en roman ne forment qu’une maigre poignée, qu’il s’agisse de témoins anomaux ou de témoins figés. 4.2 Exemples nominaux en contexte En sarde, à la place de berus, solus et servus ([1-5]), on attendrait beru, solu et servu, qui sont les formes courantes. La plupart des exemples sardes anciens, à savoir [1, 3, 4 et 6], ont ceci de particulier qu’ils se trouvent dans des discours directs. Dans les parlers romans ressortissant au protorom.-B, époque où la déclinaison bicasuelle opposant un cas sujet à un cas régime est en voie de disparition, la présence d’un morphème -s frappe l’observateur moderne, qui y voit - ce qui est normal - la persistance isolée du cas sujet. Or, il se trouve que, dans les exemples tardifs, ce morphème subsiste dans le nom prédicatif, mais guère dans le nom non prédicatif, d’où l’on doit conclure qu’il s’agit en réalité de la marque prédicative plutôt que de la marque casuelle. Les quelques passages suivants illustrent l’interprétation ou trahissent l’embarras de grammairiens et d’éditeurs de textes. Voyons d’abord des remarques concernant des exemples qui comportent un sujet personnel, explicite ou implicite (3.1.3, b). À propos de [13], Badía i Margarit 1951: 247 commente: «Tambien en los comienzos del catalan (en textos dialectales) se encuentran unos pocos restos del antiguo caso nominativo en -s; generalmente son predicados nominales o tipos equivalentes». À propos de [16], avec malautes male-habitus, Jensen 1976: 135 commente: «strangely enough it is the proparoxytone in -e, so often left without a flectional -s, which here, alone, respects the declension»; ailleurs, le même auteur, Jensen 1986: 31, voit dans cet exemple les signes d’une dégradation du système bicasuel. Ratel/ Tuaillon 1956 remarquent à propos de [30] qu’en Maurienne, actuellement, on constate une survivance de l’opposition gallorom. cassujet/ casrégime par la conservation prolongée du -s, particulièrement en position finale de phrase, phénomène où les auteurs voient un processus de phonétique syntaxique; à mon avis, comme la position finale doit correspondre souvent à celle de l’attribut du sujet, on pourrait y voir aussi une survivance du prédicat sigmatique. Je passe aux exemples à sujet impersonnel (3.1.3, c). Les tournures qu’illustrent l’afr. veirs est que . . . ([22]) et l’occitan es vers que . . . et dréz es . . . que . . . ([18], [19]) embarrassent Jensen (1986: 46; 1990: 76), qui ne s’explique le -s qu’en interprétant le terme comme un substantif plutôt que comme un adjectif.Alors que, «dès le XII e 13 Une marque prédicative en protoroman? siècle, une tendance se dessine [en afr.] à mettre le substantif attribut au cas régime» (Moignet 1979: 89), le cas sujet est de règle après il est impersonnel (Moignet 1979: 88, à propos de [27]); d’autre part, selon le même auteur (ibidem), [28] résulte probablement de l’analogie du cas sujet tel qu’on le trouve dans [27]. Plus embarrassant encore est, dans la conception traditionnelle du système bicasuel, le recours à un -s pour l’objet et l’attribut de l’objet. Moignet 1966: 350 qualifie le passage de la Queste del Saint Graal, [29], de construction étonnante, due sans doute à un hypercorrectisme, «en réaction contre la tendance à signifier l’attribut du sujet au cas régime». En ce qui concerne finalement les dérivés apparents de dies en rhétorom. des Grisons, le passage déjà cité (3.2.2) du DRG (5: 207) précise: « . . . indeklinables, bes. in prädikativer Funktion erscheinendes surselv. dis, gis ‘Tagesanbruch, Tageslicht’». 4.3 Exemples nominaux et adverbiaux hors contexte Ce n’est pas le lieu de s’aventurer dans le réseau inextricable d’origines étymologiques possibles (latinismes, formules juridiques, influence du vocatif, et j’en passe), ni de probables interférences de paradigmes des noms et adverbes romans en -s. Cet imbroglio est particulièrement bien illustré par la littérature relative au sarde (Meyer-Lübke 1903: 15 et 37; Wagner 1938-39: 98-100, 1951: 322-23; DES passim; Hall 1979), mais il se manifeste aussi dans les recherches sur d’autres parlers rom., dont on trouve un écho, fût-il ténu, dans la plupart des ouvrages de diachronie. Je ne serais pas surpris, par conséquent, si plusieurs des explications proposées pouvaient être remplacées de façon plus intégrée et cohérente par celles qui découlent de mon hypothèse protoromane. Pour les substantifs, on peut citer peut-être l’it. septentrional martes ‘mardi’, où le -s se maintient malgré une tendance générale à la chute du -s final (Rohlfs 1966- 69/ 1: 432), les noms des jours surs. cités en 4.4 et le rhétorom. basegns ‘Not, Mangel, Bedürfnis’, dans far basegns ‘nötig, erforderlich sein’ (HR s. basegns; «bei -s handelt es sich vermutlich um die Pluralendung»), exemple déjà signalé par Meyer-Lübke (GLR/ 2: 81) sous la forme ver basengs ‘avoir besoin’. Pour les adverbes, je pense d’une manière générale au -s adverbial commun à tous les parlers ayant conservé un s final, comme le port. antes, mentres, l’esp. antes, le cat. doncs, l’aoc. -menz ( -mentem), l’afr. sempres, dementres, le sarde benes, eris, forsis ( ait. forsi), innantis, paris, et le suts. speras ‘daneben, nebenan, unweit’ (HR), l’engad. invidas et le surs. nuidis (tous les deux dérivés de invitus, DRG 9: 734-37); plusieurs d’entre eux, communs à divers parlers romans, remontent probablement au protoroman. Il existe à ce sujet des collections d’exemples importantes, notamment Meyer-Lübke (GLR/ 2: 690), pour l’ensemble de la Romania, HR (passim), pour le rhétorom. grison, et Wagner 1951: 362-63, le DES et Blasco Ferrer 1984: 112-15, 237-40, 246-47, pour le sarde. Paraissent se rattacher à cette structure adverbiale en -s aussi des locutions, comme l’esp. a ciegas, l’arag. de noches, le fr. à reculons, l’afr. 14 Robert de Dardel de jorz, le rhétorom. grison tuccar da gis ‘Frühläuten’ (HR), avon dis ‘vor Tag’ (DRG 5: 198), la tournure cun gis ‘avec le jour’ et d’autres constructions prépositionnelles avec gis, dont le DRG (5: 199s.) cite des exemples non seulement pour le surs., mais aussi pour le suts. et même pour Bravuogn, dans le centre des Grisons. Ce qui frappe, dans l’héritage lexical du protoroman, c’est la fréquente coprésence de la forme marquée, issue de sa fonction prédicative, et de la forme non marquée, issue de sa fonction non prédicative. On observe trois corrélations, qui sont actuellement approximatives, parce que partiellement estompées: (1) dans les adjectifs-adverbes, la coexistence en fonction adjectivale d’une forme avec -s et d’une forme sans -s, par exemple dans le sarde berus/ beru et dans le rhétorom. (surs. occidental) kuntjánts sc’in papa ‘heureux comme un pape’, en distribution diatopique avec cuntaint (DRG 4: 466-67, la forme en -s étant à l’origine celle de l’emploi prédicatif), parent ~ parenz (HR s. cuntent), vengonz ‘digne’ (HR s. cuntent, avec généralisation de la forme prédicative au masculin); (2) la corrélation de l’opposition morphologique -s/ -0 et de la distinction syntaxique adverbe/ adjectif, par exemple dans l’acat. volenters, adverbe, à côté de volenter, adjectif (DCVB 10: 865), dans l’oc. longas ‘longtemps’, à côté de lonc ‘long, loin, lointain’ (Levy 1961), et dans l’afr. primes, premerains ‘premièrement’, à côté de prim/ premerain ‘premier’, volentiers, adverbe, à côté de volentier, adjectif (AFW 11: 718-23), merveilles ‘extraordinairement’, à côté de merveil ‘extraordinaire’; cette corrélation-ci concerne surtout le catalan et le galloroman, où le -s adverbial est signalé (par exemple pour volontiers: FEW 14: 613-14; DELF s. v. «avec -s adverbiale antérieure aux premiers textes»; Regula 1955-66/ 2: 50-51; 1956/ 57: 230-31). (3) une corrélation entre l’adverbe et la préposition, par exemple dans le portugais antes/ ante et mentres/ mentre. Dans l’ensemble, tout se passe finalement comme si la marque prédicative, dans ces diverses structures oppositives, avait ses racines en protoroman. Avec le déclin du système à marque prédicative, ces corrélations ne sont plus senties, ce qui explique la coexistence plus ou moins arbitraire de dérivés des deux formes dans les parlers rom.: esp. mientre, mientres, mientras, oc. donc, doncs, doncas, sarde pari, paris, rhétorom. dadaint, dadains (DRG 5: 23-24). 4.4 Les lacunes de la documentation Indépendamment de la disparition de témoins due au déclin du système prédicatif (4.1), la documentation romane pertinente à ce système est aussi structuralement lacunaire. L’absence de témoignages en it. et en roum. s’explique par la chute, au Moyen-Âge, de tout -s final. L’absence de témoignages nominaux en port. et en esp. s’explique sans doute par l’évolution phonétique prélittéraire: le passage de -us et -is des adverbes des types melius et magis à -os et -es aurait créé dans les noms un conflit homonymique avec les désinences -os et -es de l’accusatif pluriel; significativement, le sarde, où cette évolution phonétique ne se produit pas (cf. médzus melius) échappe à cette limitation; la conservation du -s final dans des 15 Une marque prédicative en protoroman? noms de jours en surs. (gliendisdis, mardis, venderdis) semble avoir été rendue possible par le fait qu’ils ne se prêtent guère à une opposition singulier/ pluriel (DRG 5: 207); en rhétoroman, l’obstacle de l’homonymie invoqué pour l’ibéro-roman a peut-être été neutralisé par l’introduction de pluriels masculins en -i dans le système bicasuel (Dardel 1999: 38-39). L’explication de l’absence de formes sigmatiques nominales par la fusion de phonèmes vocaliques et les conflits homonymiques qui en résultent est suggérée par Hall 1979: 136, mais dans le cadre d’une structure un peu différente (cf. 5). 5. Les recherches antérieures La prolifération d’adverbes sigmatiques en latin écrit, en protoroman et en roman a de tout temps retenu l’attention des historiens de la langue. D’autre part, la fonction prédicative du -s dans les noms en rhétorom. des Grisons est signalée déjà par Meyer-Lübke (GLR/ 2: 81-82). Peu après la Seconde guerre ont paru les études de Regula (1955-66/ 2: 50-51; 1956-57: 230-31), qui, se penchant sur le -s adverbial en gallorom., le rattache dans la plupart des cas aux adverbes lat., directement (puis postius) ou indirectement, par voie analogique (orendroites hora in directa + -s); dans quelques cas, toutefois, comme invitus (cité en 2.2.2), il postule à l’origine un nominatif masculin figé. Plus récemment, le comparatiste américain Hall (1979, 1980) étend les recherches à d’autres parlers romans; dans solus et bérus des exemples sardes, ainsi que dans quelques exemples nominaux en cat., gallorom. et rhétorom., cet auteur voit les derniers représentants d’un cas latin, le nominatif singulier en -us et en -is; il s’agirait, selon lui, d’un emploi résiduel, uniquement prédicatif et marqué -s, pour l’essentiel prélittéraire et remontant, en protoroman, à un système bicasuel, dont toutes les autres fonctions syntaxiques, y compris celle de sujet, sont non marquées; pour la forme ainsi décrite, Hall (1980: 263) forge le terme de «predicate case». Ce sont les études de Hall qui ont attiré mon attention sur le phénomène. Toutefois, comme son cas prédicatif est incompatible avec mon hypothèse d’un système acasuel en protorom.-A et que, par dessus le marché, il ne fait pas entrer en ligne de compte les adverbes rom. en -s, je me suis douté que, si son intuition est juste, la portée de son hypothèse est peut-être plus étendue qu’il ne pense et dépasse le domaine des seuls cas. Aussi ai-je, ici, remanié son hypothèse en conséquence et préféré parler d’une «marque prédicative». Mon choix d’un point de départ dans les adverbes plutôt que dans les noms repose en outre sur les constatations que voici: la marque prédicative -s est indépendante des genres, ce qui s’accorde mieux avec la catégorie des adverbes qu’avec celle des noms; la grande majorité des exemples romans concernent des adverbes ou des adjectifs-adverbes, tandis que les substantifs y sont rares. Dans une étude récente sur le système casuel originel du rhétoroman des Grisons (Dardel 2001), je soutiens que, sur la foi des vestiges observables, ce parler 16 Robert de Dardel se rattache historiquement au système bicasuel du protorom.-B, avec au départ une alternance nominatif/ cas obliques, encore sensible, au niveau des lexèmes, dans les substantifs [+ animé] (par exemple le surs. páster/ pastúr pastor/ pastorem). Dans ladite étude, je laisse provisoirement de côté les constructions avec un attribut marqué, mais je les reprends ici, pour conclure, on l’a vu, qu’il s’agit probablement, comme dans les rares exemples en cat. et en gallorom., de l’ancienne marque prédicative, à la fois antérieure et postérieure au système bicasuel à nominatif marqué comme cas, et indépendante de lui. 6. Conclusion Telle est donc l’hypothèse pour le protoroman. Si les données romanes sur lesquelles elle s’appuie sont maigres, elles sont en revanche à la fois anomales dans les parlers romans concernés et concordantes entre elles, ce qui confère tout de même un certain poids à la reconstruction. Aussi, à la question formulée dans le titre, «Une marque prédicative en protoroman? », suis-je tenté de répondre par un «Oui! » point trop catégorique. Seul un examen très poussé des parlers romans pourrait nous donner plus de certitude. Si elle est correcte, mon hypothèse doit permettre de débrouiller plusieurs problèmes de morphosyntaxe et d’étymologie romane 1 . Haren Robert de Dardel Bibliographie AFW: Tobler, A. 1925-2002: Altfranzösisches Wörterbuch, Berlin/ Wiesbaden Badía i Margarit, A. 1951: Gramática histórica catalana, Barcelona Baldi, P. 2002: The Foundations of Latin, Berlin/ New York Baumgartner, E. 1983: La Quête du Saint-Graal, traduit en français moderne par E. 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Studia linguarum litterarum artiumque in honorem Ricarda Liver, Tübingen/ Basel: 9-24 17 Une marque prédicative en protoroman? 1 Last but not least, je désire remercier ici trois collègues pour l’aide qu’ils m’ont apportée pendant l’élaboration de cette étude: madame Ricarda Liver (professeur émérite de l’Université de Berne), monsieur Co Vet (professeur à l’Université de Groningen) et monsieur Alberto Zamboni (professeur à l’Université de Padoue). Dardel, R. de/ Wüest, J. 1993: «Les systèmes casuels du protoroman. Les deux cycles de simplification», VRom. 52: 25-65 DCVB: Alcover, A. M., 1968-76: Diccionari català-valencià-balear, 10 vol., Palma de Mallorca DELF: Bloch, O./ von Wartburg,W. 1964: Dictionnaire étymologique de la langue française, Paris DES: Wagner, M. L., 1960-64: Dizionario etimologico sardo, 3 vol., Heidelberg Dik, S. C. 1997: The Theory of Functional Grammar, 2 vol., Berlin/ New York DRG: Dicziunari rumantsch-grischun, Cuoira, 1938s. 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Estas teorías contemplan el fenómeno desde sus propios puntos de vista y, por consiguiente, establecen diferentes definiciones que tienen rasgos comunes pero también contradictorios. Partiendo de una comparación cronólogica y crítica de los distintos modelos, me propongo igualmente detectar y presentar los problemas que todavía persisten en la investigación de la metonimia y que tenemos que resolver en futuros proyectos. 1. Zielsetzung Die Metonymieforschung hat sich in den letzten Jahren gegenüber der traditionell ausgeprägteren Metaphernforschung stärker etabliert. Die Metonymie ist somit ihrer «Schwester» mit Abstand gefolgt und stellt heute ein zentrales Interessengebiet dar, von dessen Erforschung man sich tiefere Einsichten in das Verhältnis von Sprache und Denken erhofft. Aber die lange Begriffsgeschichte der Metonymie ist ähnlich wie die der Metapher nicht sehr gradlinig, sondern gekennzeichnet durch das Kommen und Gehen der Semantiktheorien. Fast alle davon haben eigene Erklärungsansätze hervorgebracht, die - von der jeweils eigenen Terminologie einmal abgesehen - teilweise übereinstimmen, sich teilweise aber auch widersprechen oder ergänzen. Um ein wenig Ordnung in dieses «Entwicklungschaos» zu bringen, habe ich mir in dem vorliegenden Artikel zum Ziel gesetzt, einen Überblick über die Entwicklung der Metonymie seit ihren Anfängen in der Rhetorik bis hin zur heute so aktuellen kognitiven Semantik und Pragmatik zu geben. Aus dem Beitrag sollte außerdem hervorgehen, dass bis heute noch immer einige wesentliche und regelmäßig aufgeworfene Fragen offen geblieben sind 1 , die nicht in Vergessenheit geraten, sondern auf deren Beantwortung vielmehr auch ein Schwerpunkt in der weiteren Forschung gelegt werden sollte. 1 Z. B.: Modellierung der metonymischen Relation, Synekdoche vs. Metonymie, Erklärung von Metonymien als Resultat eines Übertragungsprozesses (Prädikattransfer vs. Referenzwechsel), Identifizierung metonymischer Muster . . . 2. Abriss des Metonymiebegriffs 2.1 Die Metonymie aus Sicht der Rhetorik Die Rhetorik hat den Metonymiebegriff bekanntlich hervorgebracht. Für sie handelt es sich um eine von vielen Stilfiguren, die es voneinander abzugrenzen und zu systematisieren gilt. In diesem System der Tropen wird die Metonymie als Umbenennung oder Wortersetzung angesehen, bei der eine Sache oder ein Wort durch den Namen einer anderen Sache bezeichnet bzw. ersetzt wird, welche in topischem Zusammenhang dazu steht (Weinrich 1987). Zur weiteren Darstellung wird in den rhetorischen Abhandlungen meist eine nach Topoi geordnete Liste von Metonymien angegeben. Fontanier zählt beispielsweise neun verschiedene Grundtypen auf: Die Metonymie der Ursache (z. B. Autor für Werk), des Instruments (z. B. Instrument für Bediener), der Wirkung (z. B.Wirkung für Person), des Inhalts (z. B. Inhalt für Gefäß und umgekehrt), des Ortes (z. B. Herstellungsort für Sache), des Symbols (z. B. Symbol für symbolisierten Sachverhalt), des Besitzers/ Vorgesetzten (z. B. Besitzer für Besitz) und der Sache (z. B. Sache für Person, die sie auszeichnet) (cf. Fontanier 1977: 79-86). Bereits an dieser kurzen Auflistung sollte deutlich werden, dass diese rhetorischen Typologien aus heutiger Sicht weder Anspruch auf Vollständigkeit noch auf Systematizität erheben können. 2.2 Die Metonymie aus diachroner Sicht Als nächstes wendet sich im 19. Jahrhundert die im Entstehen begriffene historisch orientierte Sprachwissenschaft der Metonymie zu. Autoren wie Darmesteter, deren vorrangiges Ziel es ist, allgemeine Mechanismen bei der Veränderung von Wortbedeutungen festzustellen, bemerken eine deutliche Ähnlichkeit der Stilfigur mit bestimmten Formen der Bedeutungsveränderung (Darmesteter 1886). Sie erkennen, dass viele Wörter auch in der Gemeinsprache auf diese Weise dauerhaft eine neue Bedeutung angenommen haben und definieren die Metonymie als ein Verfahren des Bedeutungswandels. Im 20. Jahrhundert, unter dem Einfluss des Saussure’schen Cours de linguistique générale und dem darin eingeführten dualistischen Zeichenmodell, wird zwischen Bedeutungswandel auf Grund der Inhalts- und der Ausdrucksseite unterschieden und die Metonymie als eine Veränderung der inhaltlichen oder begrifflichen Seite angesehen. Außerdem führt Roudet den eigentlich aus der Psychologie stammenden Begriff der Kontiguität ein und gibt der innerhalb dieser Forschungsrichtung bisher nur sehr unzureichend beschriebenen Beziehung der beteiligten Begriffe damit einen Namen (Roudet 1921). In den nächsten Jahrzehnten erfährt dieser Metonymiebegriff innerhalb der diachronen lexikalischen Semantik keine nennenswerte Veränderung. In der lange Zeit als Standardwerk der Teildisziplin geltenden Arbeit von Ullmann wird die 20 Regina Hänchen Metonymie nach wie vor als ein Verfahren des Bedeutungswandels angesehen, welches auf der Kontiguität von Begriffen basiert, wobei unter Kontiguität per Ausschlussprinzip sehr allgemein alle Beziehungen zwischen Begriffen gefasst werden, die keine Similaritätsbeziehungen sind (Ullmann 1964). Erst Jahre später fließen durch Blanks romanistische Habilitationsschrift neuere Erkenntnisse der Semiotik, der kognitiven Semantik und der synchron orientierten Metonymieforschung in die Theorie des Bedeutungswandels ein (Blank 1997). Blanks Theorie baut im Gegensatz zu Ullmann, der noch von einem dualistischen Zeichenmodell ausgegangen war, auf ein komplexes semiotisches Modell auf. Außerdem definiert er Bedeutung als auf verschiedene semiotische Ebenen verteiltes Wissen eines Individuums über die Verwendung eines Wortes. Innerhalb dieses Drei-Ebenen-Modells ist die Metonymie auf eine Veränderung auf der Ebene des «einzelsprachlich-sememischen» Wissens zurückzuführen, bei der ein Designat anstelle eines kontigen Designats ausgewählt wird. Zur genaueren Erklärung der kontigen Beziehung zieht er die Frame-Theorie heran und beschreibt sie als das Verhältnis zwischen «distinkten» Designaten innerhalb eines Frames (Blank 1997: 237). Ein deutlicher Fortschritt gegenüber der bisherigen diachronen Metonymieforschung besteht darüber hinaus darin, dass Blank eine systematischere Typologisierung von Metonymien vornimmt, bei der alle Metonymien einem von zwei Typen, nämlich Sukzession und Kopräsenz 2 , zuordenbar sind (Blank 1997: 253). Um ein Beispiel einer sukzessiven Metonymie handelt es sich für Blank beispielsweise bei fr. addition ‘Akt des Zusammenzählens’ ‘Rechnung’, da die Handlung des Zusammenzählens dem Präsentieren der Rechnung innerhalb des Frames LEISTUNGSVERGÜTUNG vorausgeht. Mit einer kopräsenten Metonymie haben wir es dagegen bei fr. bureau ‘Arbeitstisch’ ‘Arbeitszimmer’ zu tun, da Arbeitstisch und Arbeitszimmer innerhalb eines Frames ARBEITSRAUM gleichzeitig vorhanden sind (Blank 1997: 252). 2.3 Die Metonymie aus synchroner Sicht Mitte des 20. Jahrhunderts hat auch die synchron orientierte Linguistik die Metonymie für sich entdeckt. Innerhalb dieses Bereichs der linguistischen Forschung lässt sich die Entwicklung des Begriffs aber nicht so gradlinig darstellen. Die Metonymietheorien stehen unter dem Einfluss zahlreicher theoretischer Standpunkte in der lexikologischen und semantischen Forschung, teilweise sind sie diesen nicht einmal eindeutig zuordenbar, was eine allgemeine, systematische Beschreibung weiter erschwert. Die meisten Metonymie-Theorien stimmen lediglich in zwei sehr abstrakten Aspekten überein. Zum einen darin, dass es sich um einen Prozess handelt, in dem die Relation zwischen zwei Einheiten eine ausschlaggebende Rolle spielt, und zum anderen darin, dass sich dieser Vorgang sprachlich 21 Kontinuitäten und Brüche in der Metonymieforschung 2 Diese Unterteilung geht auf Bonhomme 1987 zurück. niederschlagen kann, indem ein sprachlicher Ausdruck anders als im Regelfall verwendet wird. Unterschiedliche Auffassungen ergeben sich daraus, dass die Einheiten auf verschiedenen ontologischen Ebenen angesiedelt und dass auch das Verhältnis der Einheiten zueinander sowie der metonymische Prozess unterschiedlich oder auch gar nicht näher beschrieben werden. Auf welchen Ebenen Autoren die Metonymie angeordnet und wie sie Relation und Prozess aufgefasst haben, soll in den folgenden Punkten 2.3.1 bis 2.3.7 weitgehend chronologisch aber auch soweit wie möglich thematisch strukturiert zusammengefasst werden. 2.3.1 Der Impulsgeber Einer der ersten Autoren, die sich mit der Metonymie beschäftigt haben, war Roman Jakobson. Sein Artikel «Zwei Seiten der Sprache und zwei Typen aphatischer Störungen» ist insofern von großer Bedeutung für die Metonymieforschung, als er der synchron orientierten Sprachwissenschaft wahrscheinlich den entscheidenden Impuls für eine intensivere Beschäftigung mit diesem Begriff gegeben hat. Metonymie und Metapher sind für Jakobson sprachliche Manifestationen zweier Grundtypen aphatischer Störungen. Da er davon ausgeht, dass von Aphasien auf allgemeine Sprachverarbeitungsprozesse geschlossen werden kann, weil diese im Störungsfall besonders zutage treten, kommt er zu dem Schluss, dass es sich bei Metonymie und Metapher um sprachliche Zeugnisse fundamentaler Sprachverarbeitungsprozesse handeln muss, wobei die Metonymie auf syntagmatischen Relationen (= Kontiguität) und die Metapher auf paradigmatischen Relationen (= Similarität) sprachlicher Zeichen basiert. Bei der Metonymie handelt es sich für ihn folglich um einen Substitutionsprozess, bei dem ein sprachlicher Ausdruck durch einen anderen ersetzt wird, welcher in syntagmatischer/ kontextueller Beziehung zu ersterem steht. Jakobson nimmt hier mit der Gleichsetzung von Syntagmatik, Kontiguität und Kontextzugehörigkeit eine sehr extreme Haltung ein, die viel diskutiert wurde und heute sowohl aus Sicht der Aphasieforschung als auch aus der der Metonymieforschung übereinstimmend als inoperabel und so nicht haltbar erachtet wird: Mit allem Respekt vor Roman Jakobson muß doch gesagt werden, daß zwei Begriffe, mit denen man die ganze Welt der Bedeutungen in eine metaphorische und eine metonymische Hälfte einteilen kann, kaum operabel sind. (Weinrich 1987: 106) 2.3.2 Strukturalismus Ein strukturalistisch geprägter Entwicklungsstrang setzt mit der Arbeit von Dubois et. al. 1970, auch bekannt als Groupe μ 3 oder Groupe de Liège, ein. Aus- 22 Regina Hänchen 3 «Groupe μ » leitet sich vom Anfangsbuchstaben der rhetorischen Figur der Metabole ab, welche durch die Wiederholung eines Wortes in veränderter Flexion eine Intensivierung bzw. gedankliche Zuspitzung erzielen soll. Mit dieser Namensgebung verliehen die Autoren ihrer Zielsetzung Ausdruck, die Rhetorik unter aktuellen sprachwissenschaftlichen Gesichtspunkten, d. h. aus dem Blickwinkel der strukturalistischen Semantik, neu zu überdenken. gangspunkt ihrer Überlegungen ist die strukturalistische Annahme der Dekompositionalisierbarkeit von Sprache in vier Ebenen, auf denen sich aufeinander aufbauende Einheiten des Ausdrucks und des Inhalts gegenüber stehen (Dubois et al. 1970: 31). Je nachdem, welche Ebenen (Wortebene (einschließlich darunter liegender Einheiten) bzw. Satzebene (einschließlich darüber liegender Einheiten) und ob eher die Form- oder eher die Inhaltsseite berührt werden, ist eine rhetorische Figur einer von vier übergeordneten Kategorien zuzuordnen (Dubois et al. 1970: 33). Die Metonymie gehört der Gruppe der Metasememe oder rhetorischen Tropen an, die die Wortebene einschließlich darunter liegender Einheiten und die Inhaltsseite eines Ausdrucks berühren. Ein Metasemem ist für Dubois et al. «une figure qui remplace un sémème par un autre, c’est-à-dire qui modifie les groupements de sèmes du degré zéro» (Dubois et al. 1970: 33). Dabei werden dem sogenannten «degré zéro» (Nullebene) diejenigen Sememe zugeordnet, die nur die für das Verständnis bzw. die Abgrenzung der Wörter wesentlichen Seme beinhalten (Dubois et al. 1970: 33, 94). Außerdem weisen die Autoren explizit darauf hin, dass bei Metasememen nicht - wie Arbeiten der klassischen Rhetorik es zum Teil darstellen - einfach nur ein Wort durch ein anderes ersetzt wird, sondern dass eine Modifikation der Inhaltsseite eines Wortes erfolgt. Diese Veränderung kann wegen der angenommenen Nicht-Linearität der semantischen Struktur nicht durch Umstrukturierung der Seme, sondern nur durch Anhängen oder Unterdrücken von Semen erreicht werden. Ferner betonen Dubois et al. aber auch, dass ein Metasemem nur im Kontext verstanden werden kann. Durch den sprachlichen oder außersprachlichen Kontext wird eine Art Spannung oder Inkompatibilität der Sememe der sprachlichen Äußerung erzeugt, welche die Modifizierung der Sememstruktur notwendig macht (Dubois et al. 1970: 95). Eine Grundvoraussetzung für die Wahrnehmung dieser Inkompatibilität ist die Kompatibilität bzw. Redundanz von Semen semantischer Einheiten einer sprachlichen Äußerung im Normalfall. Metasememe stellen also Abweichungen von der Normalität dar, welche, wie bereits gesagt wurde, durch Hinzufügen oder Unterdrücken von Semen erst wieder hergestellt werden muss (cf. Dubois et al. 1970: 97). Bei Metonymie und Metapher handelt es sich für die Autoren um doppelte Vorgänge, bei denen es sowohl zum Unterdrücken als auch zum Hinzufügen von Semen kommt. Exemplarisch möchte ich das folgende metonymische Beispiel eines von einem Lehrer an seine Schüler gerichteten Satzes «Prenez votre César» erläutern. Der metonymische Prozess besteht laut Dubois et al. hier darin, dass aus dem Semem, welches verschiedene Teile des Lebens von Julius Cäsar umfasst, das Sem ‘Person Julius Cäsar’ entfernt und das Sem ‘De Bello Gallico’ hinzugefügt wird (Dubois et al. 1970: 49). An dieser Stelle kann ich den Autoren leider nicht ganz folgen, denn wenn die Zielbedeutung (‘De Bello Gallico’) bereits Teil des übergeordneten Semems ist, dann kann sie zu diesem nicht mehr hinzugefügt, sondern allenfalls hervorgehoben, betont oder aktiviert wer- 23 Kontinuitäten und Brüche in der Metonymieforschung den 4 . Abgesehen von dieser logischen Schwäche besteht das Problem dieses und anderer strukturalistischen Ansätze in der Grundannahme einer eigenen semantischen Komponente oder Nullebene, die lediglich die für den Bedeutungsinhalt relevanten semantischen Informationen enthält und vom enzyklopädischen Wissen zu trennen ist. Das Buch des Groupe de Liège hat seinerzeit viele kritische Stimmen in Bezug auf diese Unterscheidung hervorgerufen. Besonders treffend erscheint mir die in diesem Zusammenhang geäußerte Kritik in Ruwet 1975, auf die ich daher in dem folgenden Exkurs etwas genauer eingehen werde. Ruwet 1975 zweifelt grundsätzlich an der Sinnhaftigkeit des Unternehmens der Groupe μ und beanstandet, dass ihre Klassifikation der rhetorischen Figuren nicht explikativ sei, d. h. zu keinen Vorhersagen führt. Die Theorie gäbe keine Antwort auf die in diesem Zusammenhang einzig relevante Frage, wann, d. h. unter welchen Bedingungen, welche sprachlichen Ausdrücke eine figurative Bedeutung haben können und wann nicht (Ruwet 1975: 371). Die Basis für die Beantwortung dieser zentralen Fragestellung sollte nicht eine rein semantische, sondern eine umfassende Theorie zur Interpretation sprachlicher Äußerungen bilden, die alle Ebenen von der lexikalisch-semantischen bis hin zur enzyklopädischen umfasst. Die bis auf den Hinweis der kontextbedingten Interpretation rein semantischen Erklärungsversuche von Dubois et al. erachtet Ruwet als überholt, nicht ausreichend und großteils unkorrekt. Dies zeige sich zum Beispiel daran, dass bei der Beschreibung von Beispielen immer wieder enzyklopädisches Wissen als semantisches Wissen ausgegeben würde (Ruwet 1975: 372). So bei dem als Metapher angeführten Beispiel, in dem das Wort bouleau für jeune fille verwendet wird (bouleau (‘flexible’) ‘jeune fille’) und bei dem es sich bei der Eigenschaft ‘flexible’ wahrscheinlich eher weniger um ein gemeinsames Sem handle. Sie sei vielmehr dem enzyklopädischen Wissen zuzuordnen. Auf Grund dieser durchaus nachvollziehbaren Gegenargumente muss somit gesagt werden, dass sich dieser rein semantische Ansatz auf Grund eines zu starren, rein semantischen Komponentensystems tatsächlich nicht besonders zur Erklärung des Phänomens geeignet hat. Es bildete sich vor diesem Hintergrund zunehmend die Meinung heraus, dass eine adäquate Definition von Metonymien nur möglich ist, wenn geklärt ist, wie Kontiguität aus sprachwissenschaftlicher Sicht überhaupt gesehen werden muss, und so beschäftigen sich in der Folge viele Arbeiten aus unterschiedlichen Blickwinkeln mit diesem Thema. 24 Regina Hänchen 4 Diesen recht gravierenden Denkfehler hat Henry in seiner Theorie ausgebessert (Henry 1971). In diesem Modell wird Kontiguität ähnlich wie bei der Groupe μ als das gemeinsame Auftreten von Semen innerhalb einer übergeordneten semantischen Einheit («champ sémique») beschrieben, der metonymische Prozess jedoch nicht mehr als ein Hinzufügen und Unterdrücken von Semen, sondern als eine Hervorhebung des entsprechenden Sems dargestellt. 2.3.3 Kontiguität Schifko und Bredin beschreiben Kontiguität nicht mehr als eine rein semantische Relation zwischen Semen, sondern als eine außersprachliche Relation (Schifko 1979, Bredin 1984). Sie legen sich jedoch nicht weiter explizit fest, ob es sich dabei um eine Beziehung zwischen Konzepten oder realen Objekten handelt. Beide gehen von der Annahme aus, dass konzeptuelle und reale Wirklichkeit in weiten Teilen korrespondieren und sehen daher keine Notwendigkeit für eine deutlichere Abgrenzung. Um die Kontiguität näher zu charakterisieren, wählen sie eine grundsätzlich andere Vorgehensweise. Während Schifko, ähnlich wie spätere framebasierte Theorien, Kontiguität als das Verhältnis zwischen «Teilfaktoren eines Sachverhaltsganzen», beschreibt, die kausal, funktional, lokal oder temporal aufeinander bezogen sind, versucht Bredin sie mit Hilfe von distinktiven Merkmalen gegenüber anderen Relationstypen wie Similarität oder pars pro toto definitorisch abzugrenzen. Im Unterschied zu Schifko, der die Teil-Ganzes-Relation als lokale Form von Kontiguität ansieht und ihr auch durch die Formulierung «Teilfaktoren eines Sachverhaltsganzen» einen zentralen Platz einräumt, behält Bredin die traditionelle Unterscheidung von Kontiguität und Teil-Ganzes-Relation bei und definiert Kontiguität als extrinsische und unabhängige Beziehung zweier Einheiten.Abgesehen von diesen Unterschieden sollte erwähnt werden, dass Schifkos Metonymie-Auffassung viel weitreichender ist als die Bredins (oder auch die von Dubois et al.), da sie nicht rein lexikalisch ist, sondern sich über alle Sprachebenen erstreckt. Formalsemantische Vorschläge zur Beschreibung der metonymischen Relation stammen von Martin und Kubczak (Martin 1985, Kubczak 1986). Diese Autoren sehen die Metonymie als rein lexikalisches Phänomen an und beschreiben sie in Form einer zweistelligen Funktion. Die in Kontiguität stehenden außersprachlichen Objekte/ Konzepte der zuvor behandelten Theorien entsprechen in diesen prädikatenlogischen Ausdrücken den Argumenten. Kontiguität wird also durch ein Prädikat oder wie bei Kubczak durch eine Umdeutungsfunktion ausgedrückt. Für Martin handelt es sich bei einer Metonymie (dargestellt durch Σ 2 x) um eine Relation (R) zweiter Ordnung, wobei die erste Argumentstelle durch die metonymisch bezeichnete Sache (dargestellt durch S 2 x) und die zweite durch das Wort in seiner eigentlichen Bedeutung (dargestellt durch Σ 1 y) besetzt ist. Die Relation R zwischen den beiden Argumenten kann lokaler oder kausaler Natur sein. Zum Beispiel handelt es sich bei garance in seiner wörtlichen Bedeutung um eine Pflanze, metonymisch bezeichnet es aber auch eine Farbsubstanz, die aus dieser Pflanze gewonnen wird (‘Krapprot’). Diese beiden Bedeutungen lassen sich laut Martin durch die kausale Relation «extraire qqch. de qqch.» in Beziehung setzen: garance: extraire (= R) (‘matière colorante’ (= S 2 x), ‘plante’ (= Σ 1 y)). (Martin 1985: 299) Auch für Kubczak sind die der Metonymie zugrunde liegenden Relationen zweistellig. Die beiden Glieder nennt er «Vorbereichsargument» bzw. «A-Position» 25 Kontinuitäten und Brüche in der Metonymieforschung und «Nachbereichsargument» bzw. «B-Position». Bei einer Metonymie wird das Nachbereichsargument nicht prädikativ ausformuliert, sondern isoliert zur Spezifizierung des Vorbereichsarguments eingesetzt. Dies führt zu semantischer Inkompatibilität, bei welcher mit Hilfe einer metonymischen Umdeutungsfunktion das komplexe Prädikat aus Relation und Nachbereichsargument (wieder-) hergestellt wird. Diesen Prozess veranschaulicht Kubczak anhand des metonymischen Ausdrucks «Nachbar» in dem Satz «Er zeigte auf ein Haus und sagte, daß sein Nachbar kürzlich abgebrannt sei». Das komplexe Prädikat des Nachbereichsarguments ‘Nachbar’ drückt hier ein Besitzverhältnis aus (‘Nachbar’ ist Besitzer von ‘Haus’), sodass der Satz in umgedeuteter expliziter Form folgendermaßen lauten könnte: «Er zeigte auf ein Haus, das seinem Nachbar gehörte, und sagte, es sei kürzlich abgebrannt» (Kubczak 1986: 97). Kubczak zählt dann exemplarisch die seiner Meinung nach wichtigsten metonymischen Umdeutungsfunktionen auf: . . . ist bewirkt von . . . . . . ist Bewirker von . . . . . . ist Inhalt von . . . . . . ist Besitz von . . . . . . ist Besitzer von . . . . . . ist bestehend aus . . . . . . ist zeitlich existierend in . . . . . . ist räumlich existierend in / kommend aus . . . . . . ist ausgestattet mit . . . . . . ist als Teil gehörend zu . . . (Kubczak 1986: 97) Ein wesentlicher Unterschied zwischen diesen Ansätzen besteht wiederum darin, dass Martin die Teil-Ganzes-Relation als Kontiguitätsbeziehung ausschließt, Kubczak dagegen nicht. Am bis zu diesem Zeitpunkt umfassendsten hat wohl Bonhomme die metonymische Relation und den metonymischen Prozess dargestellt (Bonhomme 1987). Der Schüler von Le Guern entwirft eine ausgefeilte und dem damaligen Forschungsstand entsprechende Beschreibung der Metonymie, die noch immer strukturalistisch geprägt, aber im Wesentlichen semiotisch ausgerichtet ist und gleichzeitig bereits Elemente der später aufkommenden kognitiv orientierten Theorien enthält. Neben einer genaueren Darstellung des Kontiguitätsverhältnisses zeichnet sich Bonhommes Arbeit vor allem dadurch aus, dass er den metonymischen Prozess von den Produktionsbis hin zu den Rezeptionsbedingungen beschreibt, was bisher meines Wissens nie getan wurde und auch bis heute nicht wieder so umfassend geschehen ist. Zunächst einmal sind Metonymien für ihn weder rein semantisch noch rein referentiell zu interpretieren. Es handelt sich vielmehr um ein semiotisches Phänomen, welches nur unter Berücksichtigung des gesamten Kommunikationsprozesses erklärt werden kann (cf. Ruwet 1975). Des Weiteren beruhen Tropen auf einer Bezeichnungsanomalie, bei der Denotat und Referent, in semantischem Wider- 26 Regina Hänchen spruch zueinander stehen, d. h. die Bedeutung des Denotats enthält im Normalfall keine Komponente, die mit dem Referenten übereinstimmt (Bonhomme 1987: 39). Als Beispiel führt er Äußerungen an, in denen der Papst mit «Rom» oder dem «Heiligen Stuhl» gleichgesetzt wird. Die auf Grund der semantischen Inkompatibilität im Kommunikationsprozess durch Assoziationen stattfindende Referenzverschiebung (‘Rom’ ‘Papst’ bzw. ‘Heiliger Stuhl’ ‘Papst’) wirkt sich auf die aktuelle Bedeutung des metonymisch verwendeten Wortes aus (Bonhomme 1987: 40). Zur genaueren Beschreibung des Vorgangs führt er das Modell der Kotopie ein. Hierbei handelt es sich um logisch-semantische Blöcke oder Schemata, in die Sprache eingeteilt ist. Das Zentrum eines solchen Blockes bildet ein referentieller Angelpunkt bzw. ein Thema (z. B. ‘Papst’), um das herum sich Einheiten gruppieren, die in unterschiedlicher Beziehung dazu stehen können (z. B. ‘à Rome’, ‘sur le Saint-Siège’, ‘diriger l’Église’, ‘faire des bulles’, ‘être un prêtre’, ‘être un évêque’, ‘être un homme’ . . .). Diejenigen Einheiten, die zum Angelpunkt in einer Hyponymie-Beziehung stehen, wie z. B. ‘prêtre’, ‘évêque’ oder ‘homme’, bilden für Bonhomme eine semantische Kotopie und scheiden für die Bildung von Metonymien aus. Dagegen sind diejenigen Einheiten, deren Verbindungen untereinander und zum Referenzmittelpunkt auf außersprachlichen Beziehungen (Kontiguität) beruhen von großer Relevanz (z. B. ‘Rome’, ‘Saint-Siège’, ‘Église’, ‘bulles’). Sie bilden zusammen mit dem Thema oder Referenzmittelpunkt eine semiotische Kotopie, d. h. ein netzwerkartiges Gebilde, das sowohl eine logisch-semantische Tiefenstruktur als auch die zahlreichen dieser Struktur entsprechenden, sprachlichen Aktualisierungsmöglichkeiten in Kommunikationssituationen abbildet. Nur im Rahmen einer solchen komplexen, sprachebenenübergreifenden Struktur kann laut Bonhomme der metonymische Prozess von der Produktion zur Rezeption und von der Rezeption zur Produktion angemessen beschrieben werden 5 . Die Produktion einer Metonymie beginnt mit der Wahl einer Tiefenstruktur, bei der die Konzepte N1 und N2 in Kontiguität zueinander stehen (z. B. ‘Ulcalegon’ (N1) possède ‘maison’ (N2)). In einem weiteren Schritt findet auf einer mittleren Ebene der Sprachverarbeitung zwischen Tiefen- und Oberflächenstruktur eine Übertragung von N1 auf N2 statt (z. B. N1 (‘Ulcalegon’) N2 (‘maison’)). Dieser Übertragungsprozess manifestiert sich schließlich sprachlich in Form eines metonymischen Ausdrucks, bei dem das Denotat von N1 für den Referenten von N2 verwendet wird, wie in dem klassischen Beispiel «Déjà Ucalegon brûle» (cf. Kubczak 1986). Der metonymische Prozess wird im Rahmen dieser Theorie durchaus plausibel beschrieben. Jedoch ist m. E. das dargestellte Modell der Kotopie teilweise in Frage zu stellen. Die Annahme einer netzwerkartigen kognitiven Struktur entspricht zwar durchaus weitgehend dem Kenntnisstand, Bonhomme unterteilt diese Struktur jedoch in eine «semantische Kotopie», die Hyponymie-Beziehungen 27 Kontinuitäten und Brüche in der Metonymieforschung 5 Leider wird diese Struktur nicht weiter expliziert. bzw. semantische Merkmale enthält, und eine «semiotische Kotopie», welche außersprachliche Relationen beinhaltet. Diese Unterscheidung erscheint mir aus heutiger Sicht untragbar, denn meiner Ansicht nach haben Hyponymie-Beziehungen (z. B. ‘pape’ - ‘prêtre’; ‘Baum’ - ‘Birke’) und Kontiguitätsbeziehungen (z. B. ‘pape’ - ‘Église’; ‘Glas’ - ‘Wasser’) den gleichen kognitiven Status. Es leuchtet nicht ein, warum Einheiten, die in einer Hyponymie-Beziehung stehen, eher Bedeutungsbestandteile einer Einheit, also eher semantischer Natur sein sollten, als Einheiten, die in Kontiguität zu dieser Einheit stehen. Es ist also abschließend festzustellen, dass in Bezug auf die Modellierung der kognitiven Rahmenstruktur noch Präzisierungsbedarf bestanden hat. Mit dieser Struktur haben sich dann auch die kognitionsorientierten Ansätze näher beschäftigt, welche ich im Folgenden beschreiben werde. 2.3.4 Die konzeptuelle Metonymie In den Arbeiten von Lakoff/ Johnson 1980 und Lakoff 1987 wird nicht von einem separaten Sprachmodul und einer autonomen Grammatik ausgegangen. Diese und andere holistisch orientierte Autoren der kognitiven Linguistik wie zum Beispiel Langacker oder Taylor sind vielmehr der Ansicht, dass Sprache in die kognitive Struktur integriert und davon prinzipiell nicht isolierbar ist (Langacker 1987, Taylor 1989). Sie glauben außerdem, dass sprachliche Strukturen das Ergebnis grundlegender mentaler Prozeduren sind und somit unsere kognitiven Fähigkeiten widerspiegeln. Im Rahmen dieses Ansatzes werden der Metapher und der Metonymie ganz zentrale Plätze eingeräumt, indem sie als kognitive Grundprozesse bei der Schaffung neuer Strukturen angesehen werden. Die Metonymie gilt somit nicht mehr als sprachlicher, sondern als allgemeiner kognitiver Prozess, der sich durch Sprache manifestieren kann. Er findet innerhalb einer kognitiven Struktur statt, welche von den verschiedenen Autoren ähnlich konzipiert, aber jeweils anders benannt wird. So beschreiben Lakoff 1987, Gibbs 1994 und Radden/ Kövecses 1999 den metonymischen Prozess im Rahmen des Idealisierten Kognitiven Modells, einer prototypisch strukturierten konzeptuellen Einheit aus miteinander verknüpften Domänen. In Taylor 1989 und anderen Arbeiten wie beispielsweise Nerlich/ Clark 1988, Burkhardt 1996 oder Blank 1997 wird dagegen der «Frame» als Ort für den metonymischen Prozess gewählt. Dabei handelt es sich um eine aus üblichem schematischem Wissen über einen (prototypischen) Gegenstand oder Sachverhalt bestehende kognitive Einheit (Burkhardt 1996: 183). Weitere Termini für die Beschreibung der kognitiven Rahmenstruktur, die Croft 1993 bzw. Langacker 1993 gebrauchen, sind Domänenmatrix und «active zone». Beide werden als bei der Verwendung oder Rezeption einer sprachlichen Einheit aktivierte Konzeptstrukturen beschrieben. Allen diesen Theorien gemeinsam ist die Beschreibung des metonymischen Prozesses als eine Selektion eines kognitiven Zielkonzepts, das als «target» oder «target domain» bezeichnet wird, auf Grund seiner Verbindung zu einem Aus- 28 Regina Hänchen gangskonzept, das «vehicle» oder «source» genannt wird. Metonymien gelten also als Fokusverschiebungen innerhalb eines Idealisierten Kognitiven Modells, eines Frames, einer Domänenstruktur oder einer «active zone», wobei der Fokussierungsprozess von einer Ausgangsdomäne, die laut Langacker 1993 als Referenzpunkt fungiert, auf eine Zieldomäne gerichtet ist. Diese sehr weite Auffassung der Metonymie betrifft neben vielen nicht-sprachlichen Phänomenen 6 eine ganze Bandbreite sprachlicher Ausdrücke, die über alle Sprachebenen reicht. 2.3.5 Die metonymische Polysemie Die im Folgenden zusammengefassten Beschreibungsansätze versuchen den metonymischen Prozess weniger auf Basis der kognitiven Struktur, als vielmehr auf der eines Sprachstrukturmodells zu beschreiben. Es geht hier vor allem um die Beantwortung der Fragen, auf welchen Ebenen des Sprachsystems sich metonymische Prozesse widerspiegeln und wie man sie sich vorzustellen hat. Im Rahmen eines computerlinguistischen Projekts stellt Stallard 1993 zunächst fest, dass es nicht nur eine Art von Prozess gibt, die zu metonymischen Äußerungen führt, sondern eigentlich zwei. Dabei handelt es sich einerseits um den Referenzwechsel und andererseits um eine Veränderung der Argumentstruktur des Prädikats des betreffenden Satzes. Metonymien, die auf einem Referenzwechsel beruhen, bezeichnet er infolgedessen als referentielle Metonymien. Metonymien, denen eine Veränderung des Prädikats zugrunde liegt, nennt er dagegen prädikative Metonymien. Als Beleg dieser Klassifizierung führt Stallard Anapherntests durch. Daraus geht hervor, dass sich eine nachfolgende Anapher in Beispielen wie «The ham sandwich is waiting for his check», die er der referentiellen Metonymie zurechnet, tatsächlich auf einen anderen als den bezeichneten Referenten bezieht. Dieses Phänomen wird auch als divergente Anapher bezeichnet. In Beispielen prädikativer Metonymien wie «Nixon bombed Hanoi» dagegen greift eine nachfolgende Anapher den bezeichneten Referenten wieder auf, woraus Stallard folgert, dass die Bedeutungsveränderung hier auf das Prädikat zurückzuführen ist und keine Referenzverschiebung stattfindet 7 . Ein Aufsatz, der in eine ähnliche Richtung weist, aber innerhalb der Polysemieforschung sehr viel mehr Aufsehen erregt hat, ist Nunberg 1995. Nunberg vertritt hier wie in seinem Beitrag von 1979 eine extreme Gegenposition zur kuranten Meinung, indem er die These aufstellt, dass Metonymien auf Prädikattransfer basieren. Dies verdeutlicht er anhand des Satzes «I’m parked out back». Hier wird seiner Ansicht nach mit dem Personalpronomen «I» nicht auf das Auto, sondern 29 Kontinuitäten und Brüche in der Metonymieforschung 6 Eine Metonymie liegt für sie zum Beispiel beim Einsatz von bestimmten Requisiten vor, auf Grund derer beim Theaterbesucher bestimmte Assoziationen bezüglich des Handlungshintergrunds entstehen (cf. Gibbs 1994). 7 Beispiele: «The ham sandwich is waiting for his check. He is getting a little impatient.» «Nixon bombed Hanoi. He wanted to force the Communists to negotiate.» tatsächlich auf den Sprecher referiert, was er anhand von Kontrollsätzen belegt 8 . Er folgert daraus, dass ein Übertragungsprozess auf der Ebene des Prädikats stattfinden muss, bei dem das Prädikat ‘to be parked out back’ modifiziert wird und eine neue Bedeutung erhält. Es wird dem neuen Prädikat P’ eine andere Eigenschaft zugeschrieben, wobei Nunberg allerdings nicht sehr deutlich sagt, um welche Eigenschaft es sich dabei handelt. In dem angeführten Beispiel ist es wahrscheinlich die üblicherweise dem Auto zugeschriebene Eigenschaft des Parkens, welche auf den Fahrer bzw. Sprecher übertragen wird. Das übertragene Prädikat bezieht sich somit nicht mehr auf das Auto, sondern den Fahrer dieses Wagens. Der Prozess des Prädikattransfers liegt für Nunberg nicht nur metonymischen Verbalausdrücken, sondern auch Nominalphrasen (oder auch Adjektiven) zugrunde, wie zum Beispiel dem Ausdruck «ham sandwich» in dem in einem Restaurantbetrieb geäußerten Satz «The ham sandwich is at table 7». An diesem Punkt setzt Kleibers Kritik an, der dies wiederum in Zweifel zieht (Kleiber 1995). Für ihn erfolgt bei Metonymien wie dem ham sandwich-Beispiel ein Referenzwechsel. Von dieser, der rhetorischen Figur entsprechenden Art von Metonymie, unterscheidet er aber die «integrierte Metonymie», welche in Beispielen wie «Les Américains ont débarqué sur la lune» oder «Le pantalon est sale» vorliege und auf einer Teil-Ganzes-Beziehung beruhe. Bemerkenswert ist, dass er zur integrierten Metonymie auch den von Nunberg 1995 als Beispiel für Prädikattransfer angeführten Ausdruck «I am parked out back» zählt und dies unter Anwendung des von ihm in Ergänzung zum Prinzip der integrierten Metonymie konzipierten «principe d’intégration méronomique» damit begründet, dass hier der Fahrer als Teil des Wagens interpretierbar sei (Kleiber 1995: 126). Als Fazit aus diesen komplexen Überlegungen und Diskussionen kann bisher nur gesagt werden, dass innerhalb der Polysemieforschung nach wie vor keine Einigkeit darüber besteht, ob und wann metonymische Polysemien auf der Anwendung einer lexikalischen Regel bzw. Referenzwechsel, oder auf einer Veränderung der grammatischen Tiefenstruktur bzw. Prädikattransfer basieren. Beide Interpretationsarten wären, wie Jackendoff richtig bemerkt, im Prinzip denkbar (Jackendoff 2002: 389s.) 2.3.6 Die divergente Anapher aus Sicht der kognitiven Forschungsrichtung Die divergenten Anaphern, die bei den Diskussionen der Polysemieforschung eine so große Rolle spielen, wurden von der kognitiven Forschung bisher kaum berücksichtigt. Erst die kognitiv-pragmatische Theorie von Ruiz de Mendoza Ibáñez versucht dieses Phänomen durch das von ihm postulierte «Domain Availability Principle» zu erklären (Ruiz de Mendoza Ibáñez 2000). Aufbauend auf die An- 30 Regina Hänchen 8 Dieser Satz kann zum Beispiel bei mehreren Personen durchaus auch im Plural stehen. (Es ginge also auch: «We are parked out back»). Oder es ist möglich zu sagen «I am parked out back and have been waiting for 15 minutes». Wenn der Referent des Subjekts dieser Sätze das Auto wäre, so wären diese Sätze nicht kohärent. nahme, dass am metonymischen Prozess jeweils eine Domänenmatrix und eine Domäne beteiligt sind, wobei entweder die eine oder die andere sprachlich ausgedrückt wird 9 , besagt dieses Prinzip, dass als Antezedens für eine Anapher aus Effizienzgründen nur die übergeordnete Domäne fungiert, und dies kann sowohl die Ausgangsals auch die Zieldomäne sein. Dies zeigt er an den berühmten und vieldiskutierten Beispielen «The ham sandwich is waiting for his check and he is getting upset» und «Nixon bombed Hanoi and he killed countless civilians». Im ham sandwich-Beispiel stellt die Zieldomäne ‘Kunde’ die Domänenmatrix dar und folglich bezieht sich darauf auch die Anapher. Im Nixon-Beispiel dagegen ist die Ausgangsdomäne ‘Nixon’ eine Domänenmatrix und somit referiert die nachfolgende Anapher auch auf diese (Ruiz de Mendoza/ Pérez 2003: 36). Letztendlich erweist sich somit für Ruiz de Mendoza die in der Polysemieforschung vieldiskutierte Frage, ob ein Referenzwechsel vorliegt oder nicht, aus kognitiver Sicht tatsächlich als irrelevant. Die Entscheidung, auf welche Bedeutungseinheit eine Anapher referiert, richtet sich scheinbar lediglich nach der (im jeweiligen Kontext (siehe Punkt 2.3.7)) mehr oder weniger leichten kognitiven Zugänglichkeit bzw. Komplexität einer Konzepteinheit. 2.3.7 Von der sprachökonomischen Funktion zum metonymischen Inferenzprozess Ein in diesem Theorieüberblick noch nicht angesprochenes Thema, mit dem sich die Metonymieforschung aber seit jeher zumindest sporadisch befasst hat, ist die pragmatische Funktion der Metonymie. Bally 1909 interessierte sich wahrscheinlich als einer der Ersten für diesen Aspekt, indem er auf den sprachökonomischen Charakter aufmerksam machte und die Metonymie auf die Trägheit des menschlichen Geistes und der Ausdrucksfähigkeit zurückführte (cf. Bally 1909: 188s.). Diese «paresse de pensée» oder «paresse d’expression» wirke sich laut Bally in der Weise aus, dass anstelle einer genau ausformulierten Beschreibung des Gemeinten lediglich eine mit dem Gemeinten verbundene Sache benannt würde (z. B. «un verre de vin» anstelle von «le vin contenu dans un verre»). Ähnlich sieht auch Le Guern 1973 die Metonymie, für den es sich dabei um eine Ellipse handelt, bei der aus sprachökonomischen Gründen ein Teil der eigentlich gemeinten Äußerung fehlt. Nunberg 1979 wendet sich im Rahmen der aufkommenden Pragmatik dem sprachökonomischen Aspekt etwas genauer zu. Nachdem die strukturalistische Beschreibung der Metonymie sich als sehr problematisch erwiesen hatte, schlägt 31 Kontinuitäten und Brüche in der Metonymieforschung 9 Es gibt für ihn nur zwei Arten von Konstellationen: Die einer «target-in-source»-Metonymie und die einer «source-in-target»-Metonymie. Um eine «target-in-source»-Metonymie handelt es sich beispielsweise in «Napoleon lost at Waterloo», wo die Zieldomäne (‘Armee’) eine Teildomäne der Ausgangsdomäne (‘Napoleon’) darstellt. Eine «source-in-target»-Metonymie liegt dagegen in «You know, Superman fell off his horse and broke his back» vor, wo die Ausgangsdomäne (‘Superman’) eine Teildomäne der Zieldomäne (‘Christopher Reeves’) ist (Ruiz de Mendoza/ Pérez 2003: 34). er eine rein pragmatische Theorie der Metonymie vor, wonach diese ausschließlich auf konversationellen Implikaturen, d. h. auf den Grice’schen Konversationsmaximen beruht 10 . Innerhalb der kognitiven Semantik geht Langacker 1993 als einer der ersten explizit auf die pragmatische Funktion der Metonymie ein. Dabei stützt er sich auf die auf Grice aufbauende Kommunikationstheorie von Sperber/ Wilson 1986 und beschreibt die Metonymie als Inferenzprozess, durch den von einer im jeweiligen Kontext relevanten Einheit (Referenzpunkt) effizient auf die gemeinte Bedeutung hingewiesen bzw. zurückgeschlossen wird. Gesteuert wird dieser Prozess sowohl durch kognitiv verankerte als auch durch kommunikative Prinzipien, nach denen entschieden wird, welche Domänen in der Regel die relevanteren darstellen. Neben den unmarkierten Metonymien, die diesen Prinzipien entsprechen, gibt es auch markierte Fälle von Metonymien, bei denen gegen die kommunikativen Klarheits- und Relevanzpostulate oder kognitiven Prinzipien verstoßen wird und dadurch bestimmte rhetorische und sozial motivierte Effekte erzielt werden (z. B. metonymische Euphemismen). Mittlerweile hat sich dieser Ansatz innerhalb der kognitiv-pragmatischen Forschungsrichtung weitgehend durchgesetzt und wird weiter ausgearbeitet. Autoren wie Ruiz de Mendoza, Panther und Thornburg gehen davon aus, dass Metonymien auf natürlichen Inferenzschemata bzw. «Explikaturen» basieren, d. h. auf leicht aktivierbaren Assoziationsverbindungen zwischen Konzepten, die auf Grund des jeweiligen Kontexts relevant gesetzt werden (cf. Ruiz de Mendoza/ Pérez 2003; Panther/ Thornburg 2003). 3. Synthese und Ausblick Zusammenfassend ist festzuhalten, dass die Entwicklung der Metonymieforschung durch Kontinuitäten und Brüche gekennzeichnet ist. Innerhalb der historischen Sprachwissenschaft wurde die rhetorische Figur in den Rang eines grundlegenden Bedeutungswandelverfahrens erhoben und hat innerhalb dieses Forschungsbereichs - wenn auch mit Pausen - eine relativ kontinuierliche Weiterentwicklung erfahren (cf. 2.2). Für die synchrone Linguistik erweist es sich dagegen als äußerst schwierig, kontinuierliche Entwicklungslinien festzustellen. Die verschiedenen Erklärungsansätze, wie zum Beispiel der strukturalistische, formalsemantische oder semiotische, waren geprägt von den jeweils zugrunde liegenden Semantiktheorien (cf. 2.3.2, 2.3.3). Darüber hinaus entstand mit der «kognitiven Wende» parallel und in der Regel unabhängig von den Arbeiten zur Polysemie ein mittlerweile zumin- 32 Regina Hänchen 10 Diese rein auf den Kontext abgestellte Interpretation der Metonymie verwirft er jedoch später selbst mit der Begründung, dass sehr wohl eine Verbindung zu anderen Sprachebenen bestehen muss, da sonst das Phänomen der divergenten Anaphern im Zusammenhang mit metonymischen Ausdrücken nicht auftreten würde (cf. 2.3.6). dest mengenmäßig dominierender Entwicklungsstrang (cf. 2.3.4, 2.3.5). Erst in jüngster Zeit, so meine ich feststellen zu können, beginnt sich allmählich ein hoffentlich fruchtbarer Dialog zwischen Polysemieforschung und kognitiver Semantik und Pragmatik zu etablieren (cf. 2.3.6, 2.3.7). Dieser könnte auch dazu beitragen, dass etwas mehr Kohärenz in die Metonymieforschung gebracht und die vorhandenen Brüche bzw. Lücken etwas geschlossen werden. Heute kann wohl insgesamt angenommen werden, dass die meisten Autoren, die sich mit der Metonymie beschäftigen, der Auffassung zustimmen können, dass es sich um einen Inferenzprozess handelt, der zu einem Teil situativ bedingt ist und zum anderen bestimmte, intersubjektiv vorhandene, kognitive Strukturzusammenhänge nutzt, und dass sich dieser Prozess im gesamten menschlichen Verhalten mannigfaltig manifestieren kann. Die vielfältigen sprachlichen Ausdrucksformen werden ebenso als Metonymien bezeichnet, sodass festzustellen ist, dass der Metonymiebegriff insgesamt selbst metonymisch verwendet wird, nämlich einerseits als Bezeichnung für einen kognitiven Prozess und andererseits für ein Resultat oder Produkt dieses Prozesses. Was die weitere Erforschung der Metonymie im erstgenannten Sinne angeht, so ist leider festzustellen, dass nach wie vor und entgegen mancher Forderungen ein umfassendes Beschreibungsmodell vonnöten ist, das neuere Erkenntnisse der neurologischen Kognitionswissenschaft und Kommunikationsforschung berücksichtigt, und durch das die vielfältigen metonymischen Ausdrücke (die sprachlichen Metonymien im zweitgenannten Sinne) zumindest nachvollzogen werden könnten 11 . Zum Ersten würde ein schlüssiges Modell die Grundannahme bekräftigen, dass ein Zusammenhang zwischen dem kognitiven Prozess und den sprachlichen Daten tatsächlich besteht. Und zum Zweiten könnten wir der Lösung der schwierigen Frage, wie der Übergang vom feuernden Neuronennetzwerk zum Sprachprodukt im Rahmen eines Sprachstrukturbzw. Sprachverarbeitungsmodells abgebildet werden sollte (z. B. lexikalische Regel oder Prädikattransfer), etwas näherkommen. Das weitere Ziel einer Identifizierung metonymischer Muster, d. h. metonymisch relevanter Kontiguitätsrelationen oder, wieder anders ausgedrückt, weitgehend konventionalisierter Regeln, nach denen in bestimmten Kontexten der metonymische Gebrauch sprachlicher Ausdrücke vorhergesagt werden kann, wurde letztendlich auch noch immer nicht zur Zufriedenheit erfüllt. Um sich diesem, vielleicht auch etwas utopischen Ziel, anzunähern, sind meines Erachtens noch eine ganze Reihe empirischer Untersuchungen an Korpora aus Metonymien (im zweiten Sinne) notwendig, die von Linguisten geleistet werden können und sollten. Zum Beispiel wäre es erforderlich, die sprachlichen Erscheinungsformen, welche nach heutiger Meinung alle Sprachstrukturebenen betreffen, einmal vollständig zu erfassen, um einen Überblick über die vorhandenen sprachlichen Aus- 33 Kontinuitäten und Brüche in der Metonymieforschung 11 Bonhommes Arbeit, in der ein derartiger Versuch unternommen wurde, liegt bereits mehr als 16 Jahre zurück (cf. 2.2.3). drucksformen zu erhalten. In diesem Zusammenhang müsste auch einmal entschieden werden, ob Synekdochen, die auf eine Teil-Ganzes-Relation der beteiligten Konzepte zurückgeführt werden, eine Form von Metonymie oder eine eigene Kategorie darstellen (cf. 2.3.3). Aufbauend auf die Erfassung der sprachlichen Erscheinungsformen kann damit begonnen werden, für jede der gewonnenen Klassen (z. B. Substantive, Verben, Adjektive . . .) umfassende Korpora verschiedener Sprachen zu erstellen, um aus diesen in möglichst genau eingegrenzten sprachlichen und außersprachlichen Kontexten regelmäßig auftretende metonymische Muster herauszuarbeiten und diese im Hinblick auf Einzelsprachlichkeit zu untersuchen. Derartige oder auch nur ähnlich gesinnte empirische Studien gibt es in der aktuellen, linguistischen Forschung nur wenige, und zudem wurden diese in der Regel anhand des Englischen und nicht anhand romanischer Sprachen durchgeführt. Letzteres ist auch nicht weiter verwunderlich, liegt doch der Forschungsschwerpunkt zur Zeit hauptsächlich im englischsprachigen Raum, während die romanistische Forschung nach einer intensiven Beschäftigung mit Metonymien im Rahmen des Strukturalismus in den siebziger und achtziger Jahren auf diesem Gebiet heute eher unterrepräsentiert ist. Wien Regina Hänchen Bibliographie Arens,A. (ed.) 1987: Text-Etymologie. Untersuchungen zu Textkörper und Textinhalt. Festschrift für Heinrich Lausberg zum 75. Geburtstag, Wiesbaden Bally, Ch. 1909: Traité de stylistique française, Heidelberg Barcelona, A. (ed.) 2000: Metaphor and Metonymy at the Crossroads. A Cognitive Perspective, Berlin Blank, A. 1997: Prinzipien des lexikalischen Bedeutungswandels am Beispiel der romanischen Sprachen, Tübingen Bonhomme, M. 1987: Linguistique de la métonymie, Frankfurt a. M. Bredi, H. 1984: «Metonymy», Poetics Today 5: 45-58 Burkhardt, A. 1996: «Zwischen Poesie und Ökonomie. Die Metonymie als semantisches Prinzip», Zeitschrift für germanistische Linguistik 24: 175-94 Croft, W. 1993: «The role of domains in the interpretation of metaphors and metonymies», Cognitive Linguistics 4/ 4: 335-70 Cole, P./ Morgan, J. 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In un primo momento si descrivono le espressioni per ¢ dire , ¢ parlare , ¢ lingua , ¢ parola nonché i lessemi relativi al ¢ chiacchierare e alle diverse realizzazioni acustiche del parlare ( ¢ mormorare , ¢ bisbigliare ecc.) nella loro distribuzione attuale nelle regioni romance. La parte centrale del contributo traccia la storia dei singoli termini, tenendo conto della posizione del romancio nell’ambito delle parlate alpine confinanti (lombardo alpino e ladino dolomitico) e in quello più vasto della Romania. Si conclude che le espressioni situate nel nucleo del campo sono per la gran maggior parte di origine latina, spesso di una latinità speciale dove la lingua giuridica ha una parte importante. Sorprende in special modo l’assenza dei derivati di parabola, parabolare. Nelle sfere secondarie ( ¢ chiacchierare , ¢ mormorare ecc.) prevalgono le basi onomatopeiche e le derivazioni con suffissi fortemente espressivi. 1. Einleitung «Solo homini datum est loqui», sagt Dante in seinem Traktat über die italienische Sprache, De vulgari eloquentia (I,ii,1). Hier und an anderen Stellen (so im Convivio) betont er, dass die Sprachfähigkeit das spezifische Merkmal des Menschen ist, das auch dessen Stellung im Kosmos bestimmt: unterhalb der rein geistigen Wesen, die keine Sprache brauchen, und oberhalb der übrigen animalia, die keine Sprache besitzen. Wie die Sprachen (die konkreten Einzelsprachen) das Phänomen des Sprechens behandeln, hat schon zu zahlreichen Untersuchungen Anlass gegeben. Für die romanischen Sprachen ist die Arbeit von René Chatton aus der Mitte des letzten Jahrhunderts (1953) immer noch eine reiche und zuverlässige Quelle. Auch zum Bündnerromanischen ist dort Wesentliches gesagt. Die folgende Darstellung wird Einiges davon wiederaufnehmen. Sie möchte jedoch darüber hinaus ein zusammenhängendes Bild des Wortfelds der verbalen Kommunikation im Bündnerromanischen entwerfen, in dem sowohl die heutige Verteilung der lexikalischen Typen als auch deren historische und geographische Einordnung zum Ausdruck kommt. Chatton hat sich im Wesentlichen auf die zentralen Verben für ¢ sprechen , ¢ sagen und ¢ reden beschränkt. Hier sollen auch semantisch affine Bereiche einbezogen werden. Damit sind in erster Linie die Inhalte ¢ plaudern und ¢ schwatzen gemeint. Die Verben, die diesen Bereich abdecken, teilen eine Grundbedeutung ‘sprechen’, angereichert durch mehr oder weniger pejorative Zusatzbedeutungen. Vielfach können Verben dieser Art jedoch wertfrei den Sprechakt ausdrücken, so bagliaffar im Sutselvischen, tavellar im Engadinischen. Ähnlich ist schwätze z. B. im Baseldeutschen das geläufige Verb für ‘sprechen, reden’. 37 Das Wortfeld der verbalen Kommunikation im Bündnerromanischen Ausgeschlosssen aus der folgenden Untersuchung bleiben die zahlreichen Verben, die eine verbale Äusserung bezeichnen, ohne den Sprechakt im eigentlichen Sinn zum Ausruck zu bringen 1 . Mitberücksichtigt werden dagegen Verben, die besondere Realisierungen des Sprechens bezeichnen, wie undeutliches oder leises Sprechen (murmeln, flüstern . . .). Nach einer Bestandesaufnahme der Formen und deren geographischer Verteilung im heutigen Bündnerromanischen soll in einem zweiten Schritt der Blick auf die Sprachgeschichte und auf die nähere romanische Nachbarschaft (Oberitalienisch und Dolomitenladinisch), teilweise auch auf die Gesamtromania, erweitert werden. Daraus ergibt sich das Profil des Wortfeldes der verbalen Kommunikation im Bündnerromanischen in Synchronie und Geschichte. 2. Bestandesaufnahme 2.1 ¢ Sagen , ¢ sprechen , ¢ reden ; ¢ Sprache , ¢ Wort 2.1.1 Verben des Sprechens Für transitiv ¢ sagen herrscht in ganz Romanischbünden der Typus dicere, genau wie in Italien und Frankreich. Die phonetischen Abweichungen von der vorherrschenden Lautung dir, vor allem in Mittelbünden, sind im Artikel dir i des DRG (5: 251-63, Decurtins) verzeichnet. Weniger einheitlich ist das Bild, das sich im Bereich ¢ sprechen, reden ergibt. Einige Worttypen finden sich in allen oder doch mehreren Idiomen, wobei ein bestimmtes Verb zum Teil nicht überall dieselbe Bedeutung hat, zum Teil in den verschiedenen Regionen verschiedenen Sprachvarietäten angehört. Zudem variiert die Rangfolge, in der die verschiedenen Typen in den einzelnen Idiomen auftreten: Im Surselvischen und im Ladinischen stehen tschintschar/ tschantschar und discuor(r)er für die Bedeutung ‘sprechen’ an erster Stelle (im Surselvischen ist tschintschar, im Engadinischen discuorrer häufiger), während in der Sutselva bagliafar, im Surmeir ruschanar diesen Platz einnehmen. In der Mitte des letzten Jahrhunderts scheint discuorer in der Surselva gegenüber tschintschar diaphasisch noch eine höhere Position eingenommen zu haben. Diese Auskunft erhielt jedenfalls René Chatton von Andrea Schorta, der sich auch im Artikel discuorrer in DRG 5: 286 (1968-72) in diesem Sinn äusserte. Inzwischen scheint discuorer jedoch weitgehend mit tschintschar gleichzuziehen. Eine Verwendung wie el discuora tudestg, die Schorta damals noch ausgeschlossen hatte, ist heute absolut normal. So sagen z. B. zwei von fünf Personen, die in der Tageszeitung La Quotidiana vom 25. September 2003 zu ihrer Meinung über die Ein- 1 Die Entsprechungen von dt. bemerken, meinen, fragen, antworten, erzählen, versichern, verlauten lassen etc. 38 Ricarda Liver führung der Einheitssprache rumantsch grischun in die Schule befragt wurden: «Sch’in affon . . . discuora . . . mo pli rumantsch grischun», «sch’ei vegness discurriu rumantsch grischun sil radio», während die drei anderen für «eine Sprache sprechen» die Verben tschintschar und risdar verwenden. Diaphasisch deutlich höher angesiedelt als tschintschar/ tschantschar und discuor(r)er sind plidar (surs. und suts.) und favlar, -er (eng.), die beide ‘sprechen’ bedeuten. Plidar steht als gewähltere Variante für ‘sprechen’ in der Surselva neben discuorer und tschintschar, in der Sutselva neben bagliafar und raschunar. In ganz Romanischbünden hat es zudem die technisch-juristische Bedeutung ‘plädieren’ (vor Gericht). Gewählt, heute nur noch literarisch, ist auch eng. favlar, -er ‘sprechen’. Im Altengadinischen, bei Travers, Bifrun und Chiampel, war es noch in der Bedeutung ‘sprechen, reden’ geläufig (cf. DRG 6: 172). Plidar ist schon in der Einsiedler Interlinearversion aus dem 11. Jh., einem der spärlichen Texte aus dem rätoromanischen Mittelalter, in der Bedeuung ‘sprechen’ belegt: si plaida ille diauolus, periphrastische Übersetzung von lateinisch dicens (Liver 1991: 101). Dass das Verb in dieser Bedeutung in früheren Zeiten auch ausserhalb des rheinischen Gebiets lebendig war, bezeugen altengadinische Texte (cf. Chatton 1953: 111) und die Ableitung plededar ‘Redner’ bei Bifrun (Apg. 24,1). Auch der in ganz Romanischbünden präsente Typus plidentar ‘ansprechen’ (so surs. und vall.) setzt eine Basis plidar voraus. Zudem spricht auch die Tatsache, dass die Resultate von placitum (surs. plaid, sonst pled) im gesamten Gebiet ‘Wort’ bedeuten, für eine frühere allgemeine Präsenz von placitare. Im Engadin steht neben discuorrer und tschantschar auch tavellar für ‘sprechen, reden’. Obschon dieses Verb auch die Bedeutungen ‘plaudern, schwatzen’ aufweist (dazu unten 3.), ist es in denotativer Hinsicht oft austauschbar mit discuorrer/ tschantschar. Diaphasisch kann es als familiär markiert bezeichnet werden. Für surs. raschunar verzeichnet Decurtins 2001 nebst der Bedeutung ‘reden’ auch ‘erzählen’, ‘plaudern’ sowie eine deutlich abweichende Bedeutung ‘schätzen, einschätzen, werten’. Derselbe Worttypus hat dagegen im Sutsilvan (raschunar) und im Surmiran (ruschanar, 3. raschunga) ausschliesslich die Bedeutung ‘sprechen’. Im Surmiran ist ruschanar das vorherrschende Verb des Sprechens. Im Engadin steht derselbe Worttypus, vall. radschunar, put. radschuner, dagegen für ‘räsonieren, diskutieren’. Schliesslich ist noch surs. risdar zu erwähnen, das ebenfalls ‘sprechen’ bedeutet 2 , nebst ‘erzählen’ und ‘berichten’. Dasselbe Verb hat im Sutsilvan und Surmiran ausschliesslich die Bedeutung ‘erzählen’, im Engadin (vall. resdar, put. resder) dagegen bedeutet es ‘rezitieren, aufsagen, hersagen’. Peer 1962 verweist auf das offenbar geläufigere recitar. 2 Surs. risdar wird sogar in der Bedeutung ‘eine Sprache sprechen’ verwendet, so im erwähnten Interview in LQ 25.09.03: «Sch’ei vegn risdau plirs romontschs a casa» (Sonja Hossmann, Castrisch). 39 Das Wortfeld der verbalen Kommunikation im Bündnerromanischen Die folgende Tabelle fasst die beschriebene, reichlich unübersichtliche Situation der Verben für ‘spechen, reden’ im Bündnerromanischen zusammen. Die in einem bestimmten Idiom vorherrschende Form wird fett, die diaphasisch als «hoch» markierten Formen werden kursiv gedruckt. surs. suts. surm. put. vall. tschintschar tschantscher tschantschar discuorer dascurer discorrer discuorrer discuorrer bagliafar raschunar raschunar ruschanar baterlar risdar tavellar plidar plidar favler favlar 2.1.2 Wort Von der gesamtbündnerromanischen Verbreitung von plaid/ pled war schon die Rede. Wie ital. parola besetzt plaid/ pled in RB sowohl den Raum von fr. mot als auch den von parole: surs. scazi da plaids ‘Wortschatz’, il plaid da Diu ‘das Wort Gottes’. Daneben kennen alle Idiome (mit Ausnahme des Surmiran, wo neben pled der Italianismus parola vorhanden ist) das stilistisch deutlich höher angesiedelte vierv. 2.1.3 Sprache Für ¢ Sprache im Sinne von ‘Einzelsprache, Muttersprache’ herrscht von der Surselva über die Sutselva bis ins Surmeir lungatg, während das Engadin lingua hat. In der Surselva ist lingua nur literarisch und gegenüber lungatg deutlich sekundär. Im Engadin kommt linguach vornehmlich in der Verbindung linguach matern vor. Zwei weitere Worttypen, faviala/ favella und viarva/ verva, sind ebenfalls stilistisch gehoben. Surs. faviala, suts. faveala, surm. favela, vall./ put. favella wird von den Wörterbüchern vorwiegend als ‘Sprachfähigkeit, Sprachvermögen’ definiert, daneben auch als ‘Sprache’ (lit.). Surs. viarva bedeutet nach Decurtins 2001 ‘Sprache, Rede’ (gehoben), während surm. verva nach Sonder/ Grisch 1970 nebst ‘Sprache’ auch ‘Schwung, Feuer’ (in der Sprache) bedeutet, wie fr. verve. 40 Ricarda Liver Einem stilistisch hohen Register gehören auch die metonymischen Verwendungen von plaid/ pled und vierv in der Bedeutung ‘Sprache’ an. In allen Idiomen finden sich deverbale Ableitungen von tschintschar/ tschantschar, wobei immer eine Bedeutung ‘Gerücht, Gerede, Geschwätz’ mit der Bedeutung ‘Sprache, Rede’ einhergeht. Laut Decurtins 2001 ist surs. tschontscha zunächst ‘Sprache, gesprochene Sprache’, in zweiter Linie ‘Gerede, Geschwätz, Gerücht’. Im Sutselvischen tschàntscha, das ebenfalls diese beiden Bedeutungen aufweist, scheint dagegen die zweite Bedeutung (‘Gerücht’) vorherrschend zu sein. Die Wörterbücher für das Surmiran und das Engadinische stellen jeweils ‘Sprache’ vor ‘Gerücht’, wobei Peer 1962 vall. tschantscha, put. tschauntscha ‘Sprache’ als «gehoben» charakterisiert. 2.2 Wertneutrales Sprechen und negativ bewertetes Plaudern, Schwatzen, Klatschen Einige Verben des Sprechens oder Ausdrücke für ¢ Sprache haben im Bündnerromanischen neben der neutralen Bedeutung ‘sprechen’ zusätzlich eine mehr oder weniger negativ markierte Bedeutung ‘plaudern’, ‘schwatzen’, ‘klatschen’. In gewissen Gebieten besetzt ein Worttypus, der anderswo ‘schwatzen’ bedeutet, den Raum des neutralen Sprechens, ein Phänomen, das auch aus anderen Sprachgebieten bekannt ist. Das ist der Fall bei suts. bagliaffar ‘sprechen’. Derselbe lexikalische Typus steht in allen anderen Regionen Romanischbündens für ‘schwatzen’, oder, noch negativer, für ‘aufschneiden, lügen’ (cf. DRG 2: 43s.). Ähnlich bedeutet vall. baderlar, surs. paterlar, suts. batarlar ‘plaudern, schwatzen’, während surm. baterlar neben diesen eher pejorativen Bedeutungen auch für neutrales ‘sprechen’ verwendet wird (cf. DRG 2: 27s. und Ebneter 1981: 44). Vall. tavellar, von Peer 1962 als ‘reden, plaudern’ definiert, ist oft austauschbar mit den wertneutralen Verben discuorrer und tschantschar. Bei Biert, Müdada finden sich 34 Belege für tavellar neben 31 für tschantschar und 66 für discuorrer. Oft ist eine freundschaftliche und gemütliche Unterhaltung gemeint; die negative Färbung, je nach Kontext stärker oder schwächer, ist nie so deutlich wie etwa in baderlar. Im Oberengadin scheint dagegen taveller stärker pejorativ zu sein (Pallioppi 1895: ‘schwatzen’). Dagegen nimmt im Münstertal taveller (mit Akzentrückzug auf den Stamm, wie dort üblich) den Platz von vall. discuorrer ein. Gross 2002: 35 bemerkt: «El (scil. il Jauer) tavella . . . enstagl da ‘discuorrer’». Für deutlich negativ markiertes Sprechen, deutsch etwa ‘schwatzen, klatschen, tratschen’, kennen die einzelnen Idiome verschiedene weitere lexikalische Typen. Die negative Bewertung kommt teils durch bestimmte Suffixableitungen von neutralen Verben des Sprechens zustande, teils beruht sie auf expressiven Wortstämmen (dazu unten 3.3). Von surs. tschintschar ‘sprechen, reden’ sind die pejorativen Verben tschintscherlar ‘schwatzen, plappern, faseln’ und tschintschergnar ‘drauflos schwatzen’ 41 Das Wortfeld der verbalen Kommunikation im Bündnerromanischen abgeleitet. Auch im Sutselvischen ist tschantscherlar ‘plappern, quatschen, schwatzen’ geläufig, während ein Simplex *tschantschar von den suts. Wörterbüchern nicht ausgewiesen wird (wohl aber tschantscha ‘Rede, Sprache’, neben ‘Gerede, Gerücht’ an erster Stelle). Das Surselvische kennt nebst den erwähnten Verben noch tschatscher(l)ar (auch surm.: tschatscherlar) und scaffergnar, scafferlar ‘ausplaudern, ausschwatzen, ausposaunen’, ferner parlahar, parlatar und tarlahar. Der in suts. talatgear ‘plaudern, quatschen, schwatzen’ vorliegende Worttypus setzt sich nach Osten hin fort in surm. talatger, put. talacker, vall. taloccar. Nur im Surmeir ist baitar belegt, ausschliesslich im Unterengadin bajoccar und pataflar. Dazu kommt noch put. bajer, vall. bajar. Diese ziemlich unübersichtliche Situation im Bereich ‘schwatzen, plappern’ fasst die folgende Tabelle zusammen. surs. suts. surm. put. vall. paterlar batarlar baterlar baderler baderlar bigliaffar bagliaffar bagliaffer bagliaffar tschintschergnar tschintscherlar tschantscharlar tschatscher(l)ar tschatscharlar tscharlatar scaffergnar, scafferlar talatgear talatger talacker taloccar taveller tavellar bajoccar baitar bajer bajar pataflar parlahar, parlatar tarlahar tapperlar 42 Ricarda Liver 2.3 Akustisch unterschiedliche Realisierungen des Sprechens Zwei Arten der Realisierung sprachlicher Äusserungen schlagen sich in den bündnerromanischen Idiomen in einer Reihe von Worttypen nieder: 1. das undeutliche, schlecht artikulierte Sprechen (murmeln, brummen, knurren, stammeln, lallen) 2. das leise Sprechen mit Ausschaltung der Stimmbänder (flüstern). In beiden Bereichen herrschen expressive Bildungen vor, die meist onomatopoetischen Ursprungs sind (dazu unten 3.3). Vor allem in der ersten Gruppe ist es oft nicht klar, ob eine rational interpretierbare sprachliche Äusserung oder ein unartikuliertes Geräusch gemeint ist. Die Erläuterungen in den Wörterbüchern sind hier wenig hilfreich; erst die konkreten Redebedeutungen können Auskunft geben. Die folgende Tabelle listet die Verben für undeutliches Sprechen in ihrer Verteilung in den bündnerromanischen Idiomen auf: surs. suts. surm. put. vall. murmignar marmugnear murmagner marmugner marmuognar barbotter barbottar sburbatar sbarbatar (s)burblatar burblattar sburbigliar sburbaglear bruncler brunclar bruntuler bruntular gnugnar gnurgnear gnugnier rugnier rugner rögnar tugnar tugnear tuntignar Die folgende Tabelle enthält die Verben für ‘flüstern, leise sprechen’, wobei gewisse Überschneidungen mit dem Bereich des undeutlichen Sprechens vorkommen: bei bisbigliar geben einige Wörterbücher (sutselvisch, engadinisch) auch ‘lispeln’ als deutsche Übersetzung an. 43 Das Wortfeld der verbalen Kommunikation im Bündnerromanischen surs. suts. surm. put. vall. scultar scultar scultergiar scutar scutter scuttar scutinar scutinar scutinar scuttiner scuttinar scusatar scusatar scusinar bisbigliar bisbiglear bisbiglier bisbiglier bisbigliar tschular 3. Auswertung: Etymologische Basen und geographische Verbreitung 3.1 Die etymologischen Basen In den meisten Fällen ist die etymologische Basis der unter 2. erwähnten lexikalischen Typen klar. Einzelne Probleme werden von Fall zu Fall diskutiert. Grob gesehen zerfallen die lexikalischen Typen für ¢ sprechen und Affines in zwei Gruppen. Eine erste Gruppe lässt sich durchweg auf lateinische Etyma zurückführen. Die zweite Gruppe beruht vorwiegend auf onomatopoetischen Basen. Die erste Gruppe umfasst alle Verben für ¢ sagen , ¢ sprechen , ¢ reden mit Ausnahme von tschintschar/ tschantschar, das onomatopoetischen Ursprungs ist, sowie die Ausdrücke für ¢ Wort und ¢ Sprache , ¢ Rede ausser dem von tschintschar/ tschantschar abgeleiteten tschontscha/ tschantscha. 3.2 Lateinische Etyma der Verben des Sprechens und der Ausdrücke für ¢ Wort und ¢ Sprache Die lateinischen Verben, die den bündnerromanischen Ausdrücken für ¢ sagen , ¢ sprechen , ¢ reden zugrunde liegen, sind dicere, discurrere, fabellare/ fabulare, placitare, rationare und recitare. Einzig im Fall von dicere dir ‘sagen’ ist die Bedeutung im Romanischen dieselbe wie im Lateinischen. In allen anderen Fällen liegt entweder eine Bedeutungsveränderung vor, oder das Basisverb gehört erst einer späteren Latinität und/ oder einer spezifischen Gebrauchssphäre an. Lat. discurrere ‘überall herumlaufen’ wird erst in der Spätantike zu einem Verb des Sprechens, offenbar nach dem Vorbild von gr. διελ ει ´ ν , Inf. aor. von δι ρ μαι 44 Ricarda Liver ‘erörtern, erzählen, besprechen, vortragen’. Diese Bedeutungen weisen auf eine Gebrauchssphäre hin, die den rhetorisch-literarischen sowie den forensischen Bereich abdeckt. Eine Bedeutungsentwicklung von ‘erörtern, besprechen’ zu ‘sprechen’ schlechthin, wie sie im Bündenerromanischen und in einigen italienischen Dialekten vorliegt (cf. Chatton 1953: 115s.; dort auch galloromanische und katalanische Beispiele 3 ), ist auch bei Gregor dem Grossen belegt, ep. 9,3 (cf. Blaise s. discurrere). Nicht ohne weiteres durchsichtig ist der Fall von eng. favlar, -er. Der entsprechende Artikel im DRG (6: 172) ordnet das Verb der Basis fabellare zu, ohne Alternativen in Betracht zu ziehen. Ebenso verfährt das HR s.v. (313). Aber schon Chatton 1953: 44 bemerkt: «Im Rätoromanischen sind die Formen von fabulare und *fabellare nicht immer eindeutig auseinanderzuhalten.» Er führt in der Folge Beispiele von endungsbetonten Formen auf, in denen die Synkope mögliche lautliche Unterschiede verschleiert, seltsamerweise aber nicht diejenige oberengadinische Form, die eindeutig auf fabulat und nicht auf fabellat zurückgeht, nämlich die 3. Person Ind. Präs. fevla (Peer 1962). Auch im betreffenden DRG- Artikel, wo diese Form zwar zitiert ist, fehlt jeglicher Kommentar dazu. Pallioppi, dessen Etymologien bekanntlich nicht immer zu trauen ist, gibt als Etymon von favler lat. fabulari. Er könnte in diesem Fall Recht haben. Es ist durchaus möglich, dass in Graubünden das in der lateinischen Umgangssprache geläufige fabulari, von dem span. hablar, port. fallar herkommen, präsent war, bevor das jüngere (nur in Glossen belegte) fabellare (vielleicht über ital. favellare) dazukam. Das Paradigma des Indikativ Präsens im Puter dürfte sich aus der Mischung der beiden Basen erklären: eau favel, tü favellast, el favella/ fevla 4 . Bei Chiampel, wo in den Vorreden zum Cudesch da psalms (dem eigenen Vorwort und der Übersetzung von Johannes Zwicks Verteidigung des Kirchengesangs) fawlar, in eindeutiger Synonymie mit tschantschar, mehrfach vorkommt, lautet die 3. Person Singular immer fawella (Introd. XXI,66; XXVI,80; XXVI,90). Auch bei Bifrun, NT findet sich fauella in derselben Funktion (Mt. 10,20). Chatton zitiert des weiteren eine Stelle aus Grass, Psalms, einem surselvischen Text von 1683: mo sch’ell mai ün pled favella. In DRG 6: 172 fehlt dieser Beleg 5 . Wir schliessen hier die Diskussion von tavellar an, das in der Literatur zum Teil mit favellar in Verbindung gebracht wurde. Trotz der Verwandtschaft der Lautkörper von favellar und tavellar hat die (nicht weiter begründete) Auffassung von Ch. Pult, in tavellar hätte sich fvon favellar zu tgewandelt (Pult 1897, §197), keine Nachfolge gefunden. HR tendiert, ohne den Vorschlag für gesichert zu halten («ungeklärt»), für eine Anbindung des Verbs an *tabellare, Ableitung von tabella ‘Brettchen’. Ausgehend von oberital. und friulan. Parallelen, wo tavelà 3 Ebenso zu Reflexen von discurrere in der italienischen und französischen Schriftsprache. 4 Vonmoos 1942: 159 gibt allerdings für die 3. Person nur favella, ebenso Vellemann 1929: 211. 5 Möglicherweise wollte der Autor des Artikels (Stricker) nicht den Anschein erwecken, favlar sei auch im Surselvischen geläufig gewesen. Grass war ursprünglich Engadiner. 45 Das Wortfeld der verbalen Kommunikation im Bündnerromanischen ‘pflastern’ bedeutet, wird eine Bedeutungsentwicklung von ‘pflastern’ über ‘lärmen’ zu ‘reden’ (in Anlehnung an favlar) postuliert. Naheliegender scheint mir die schon von REW 8509 s. tabella vorgeschlagene Anknüpfung an ital. tabella ‘Karfreitagsklapper’ zu sein, umso mehr, als hier auch eine übertragene Bedeutung ‘ciarlone’ bezeugt ist (DEI s. tabella) 6 . placitare, ein Terminus der Rechtssprache, der im mittelalterlichen Latein in verschiedenen juristisch-technischen Bedeutungen vital war (cf. Niermeyer s.v.), lebt in br. plidar weiter, das überall ‘plädieren’ bedeutet, darüber hinaus in Rheinisch Bünden (Surselva und Sutselva) aber auch ‘sprechen’. Diese Bedeutung ist auch im älteren Engadinischen belegt, so bei Chiampel: Ün chi ssaa bain tschantschar u plidar (Introd. XXVII,142). Auch im Friulanischen ist nach dem Nuovo Pirona plaidâ ‘parlare’ als «alt» ausgewiesen, neben dem geläufigen favelà. Die allgemeine Verbreitung der Resultate von placitum für ‘Wort’ (surs. plaid, sonst pled) unterstreicht die starke Präsenz des lexikalischen Typus in Romanischbünden 7 . Eine spätere Ableitung von plaid/ pled ist surs. pladir, suts. pladir, plidir, surm. pladeir ‘dingen, anstellen’. rationare, die Basis von surs./ suts. raschunar, surm. ruschanar, ist erst im mittelalterlichen Latein belegt. Dort hat der Neologismus juristische und technische Bedeutungen. Niermeyer verzeichnet: 1. ‘compter’, 2. ‘arpenter’, 3. ‘plaider’. Der Übergang zu einem Verb des Sprechens, wie er in afr. raisnier, araisnier, ait. ragionare ‘parlare’ und den zitierten bündnerromanischen Formen belegt ist, dürfte von der letzten, juristischen Bedeutung ‘plaider’ ausgehen, ähnlich wie plidar von placitare. Die Karte AIS VIII: 1627, Gli parlerei io . . . (se lo trovassi), weist den Typus rationare für ‘parlare’ vereinzelt für die Toskana aus, ferner für Teile des Dolomitenladinischen. Nach den neueren Wörterbüchern ist er vor allem in Gröden und Fassa vital: Forni 2002 rujené ‘sprechen’, rujeneda ‘Sprache’; Dellantonio Tajina 1993 rejonér ‘parlare’, rejonèda ‘lingua parlata’ (neben lengaz ‘lingua’). Im Gadertal scheint der Typus vor baié zurückzuweichen: Mischí 2000 gibt als erste Bedeutung von ‘sprechen’ baié, als zweite rajoné. Videsott/ Plangg 1998, wo bajé ebenfalls an erster Stelle steht, vermerken zu rajoné «rar». ‘Sprache’ ist nach beiden Wörterbüchern lingaz. Das heute nur in der Surselva als Verb des Sprechens schlechthin geläufige risdar beruht wie suts./ surm. risdar ‘erzählen’, put. resder, vall. resdar ‘rezitieren’ auf lat. recitare ‘laut vorlesen’. 6 Gestützt wird diese Auffassung auch durch die Parallele von surs. (alt) battagliar ‘schwatzen’ zu battagl ‘Klöppel, Glockenschwengel’ und vall. dar dal battagl ‘schwatzen, klatschen’. Cf. auch unten 3.3.1.2 zu *talakk- und *tarl-. Cf. ferner die dt. Redensart sein (ihr) Mundwerk geht wie eine Karfreitagsratsche (Röhrich 1974: 481). 7 Im Galloromanischen sind entsprechende Bedeutungen ebenfalls vorhanden, aber viel weniger zentral als in Graubünden. Cf. Chatton 1953: 110-14, FEW 9: 6-10. 46 Ricarda Liver Auf eine weitere Verbreitung der Bedeutung ‘sprechen’ in früherer Zeit weist eine Stelle im altengadinischen Spill co ilg Filg da Dieu ais naschieu (Decurtins 1900/ 5: 358, v. 1190) hin: Ma quaista noat ’ns ho’l (scil. Dieu) risdô, Et tres seis Aungels ’ns ho’l àvisô, Cha nus nun dessans par si’ amur Plü turner tiers Herodes quel traditur! Es spricht einer der heiligen drei Könige. Die Bedeutung von risdô dürfte sein: ‘gesprochen, aufmerksam gemacht’. Chatton 1953: 141 denkt für risdar ‘sprechen’ an einen kirchensprachlichen oder juristischen Ursprung (recitare orationes, recitare legem). Für kat. resar, span./ port. rezar ‘beten’ liegt die Herkunft aus der Kirchensprache auf der Hand. Da im Bündnerromanischen entsprechende Entwicklungen nicht bekannt sind, ist hier eine Anknüpfung an die juristische Sprache wahrscheinlicher (cf. placitare, rationare). Von placitum plaid, pled ‘Wort’ war schon die Rede. Neben diesem heute absolut vorherrschenden, allein geläufigen Ausdruck für ‘Wort’ sind die Reflexe von verbum deutlich gehoben, einer gewählten Stilschicht angehörig: surs. vierv, suts. vierv, vearv, eng. vierv. Metonymisch kann vierv zudem ‘Sprache’ bedeuten, wie auch die Resultate des Plurals verba: surs. viarva, surm. verva (surm. auch ‘Schwung, Feuer’ [in der Sprache], wie eng. verva). Im Altengadinischen scheint vierv ‘Wort’ noch geläufig gewesen zu sein; jedenfalls verwendet Bifrun vierv oft neben pled in dieser Bedeutung 8 . Die heute vorherrschenden Bezeichnungen für ‘Sprache’ im Sinn von ‘Einzelsprache’, ‘Muttersprache’, eng. lingua, surs./ suts./ surm. lungatg, sind keine einheimischen Resultate der zugrundeliegenden lateinischen Etyma lingua bzw. lingua + -aticu. Vielmehr handelt es sich um Entlehnungen aus dem Italienischen, wobei lingua jünger, lungatg älter ist (cf. DRG 11: 278-80 und 280-82). Die einheimischen Reflexe von lingua sind eng. lengua, surs. lieunga, was in erster Linie ’Zunge’ bedeutet, nur vereinzelt und literarisch auch ‘Sprache’ (cf. DRG 11: 74-84). Bei den Abkömmlingen des Typus fabella, surs. faviala, suts. faveala, surm. favela, eng. favella steht heute die Bedeutung ‘Sprachfähigkeit’ im Vordergrund. Die Bedeutung ‘Sprache’ (Einzelsprache, Muttersprache) ist modern eher gewählt. Im Altengadinischen scheint sie noch allgemeiner verbreitet gewesen zu sein (cf. DRG 6: 168s.). 8 So Mt. 4,4; 27,14. Bifrun verwendet auch eine Kollektivform verva, z. B. Lu. 2,19; 24,11. Luzi Gabiel hat an allen entsprechenden Stellen plaid, plaids. 47 Das Wortfeld der verbalen Kommunikation im Bündnerromanischen 3.3 Vorwiegend onomatopoetische Basen für ¢ schwatzen , ¢ murmeln , ¢ flüstern 3.3.1 ¢ Schwatzen 3.3.1.1 Allgemeines Die bündnerromanischen Verben des Sprechens mit lautmalerischem Ursprung sind äusserst zahlreich, aber es sind - mit wenigen Ausnahmen - nicht die zentralen Verben des Sprechens, die ihrerseits vorwiegend lateinische Etyma aufweisen, sondern Ausdrücke für ‘plaudern’, ‘schwatzen’, ‘murmeln’, ‘flüstern’ (cf. oben 2.2 und 2.3). Überblickt man das Inventar der Verben für ¢ schwatzen und Affines im Bündnerromanischen, so fällt zunächst die ausserordentliche und variantenreiche Fülle von lexikalischen Typen auf. Dass diese Typen innerhalb des Sprachgebiets unterschiedlich verteilt sind, ist nicht unerwartet. Analoges kennt man aus allen Bereichen des bündnerromanischen Wortschatzes. Die Ausdrücke für ¢ schwatzen haben eine ausgeprägte Expressivität gemeinsam, die teils auf den onomatopoetischen Basen, teils auf den jeweiligen Suffixen (oder der Verbindung von beidem) beruht. Dass die etymologischen Verhältnisse in vielen Fällen ungeklärt sind, ist keine Besonderheit des Bündnerromanischen. Auch bei den deutschen Ausdrücken für ¢ schwatzen ist die Herkunft vielfach unsicher 9 . In einem ersten Schritt (3.3.1.2) besprechen wir die Verben für ¢ schwatzen , die auf eine onomatopoetische Basis zurückgehen: 1. * c an c -, c ar-, c a c -, 2. *bat-, 3. *bai-, 4. *talakk-, 5. *tarl-, 6. *tapp-. Es folgen die Formen, die an ital. parlare anknüpfen (3.3.1.3). In einem dritten Abschnitt (3.3.1.4) gehen wir auf problematische und umstrittene Etymologien ein. 3.3.1.2 Onomatopoetische Basen 1. * c an c -, * c ar-, * c a c - Wie ital. cianciare geht eng. tschantschar, -er, surs. tschintschar ‘sprechen’ auf eine lautmalerisches Basis c an c zurück. Durch Ableitung mit den pejorativ gefärbten Suffixen -ergnar und -erlar sind Ausdrücke für ¢ schwatzen entstanden: surs. tschintschergnar, tschintscherlar, suts. tschantscharlar. Die Basis von ital. ciarlare, * c ar-, findet sich in der Romania verschiedentlich (span. charlar, prov. charrar etc.; cf. DEI s.v. ciarlare). Ein entsprechendes Simplex fehlt im Bündnerromanischen. Dagegen gehört hierhin surm. tscharlatar mit dem auch anderwärts pejorativen Suffix -atar (cf. unten parlatar). Schliesslich gehört zu dieser Gruppe die Basis c a c - (cf. ital. ciacciare), die ebenfalls in suffigierten Verben auftritt: surs. tschatscherar, tschatscherlar, surm. tschatscharlar. 9 Cf. Kluge 1989 s. schwatzen, Quatsch. Ratschen, tratschen werden als onomatopoetisch qualifiziert. 48 Ricarda Liver 2. *bat- Das geläufigste Verb für ‘schwatzen’, auch, weniger negativ, ‘plaudern’, ist paterlar/ baderlar. Es ist im ganzen Gebiet vital: surs. paterlar, suts. batarlar, surm. baterlar, put. baderler, vall. baderlar. Die Anbindung an im antiken Latein nicht belegtes batare ‘den Mund aufmachen’ 10 , die DRG 2: 27 vorschlägt, ist überzeugend und allgemein akzeptiert. Die in der bündnerromanischen Bildung kombinierten Verbalsuffixe -erare und -ulare -erlar sind schon lateinisch häufig expressiven Verben des Sprechens eigen, wie DRG 2: 27 bemerkt: fabulare, garrulare, ululare etc. Cf. die besprochenen Verben surs. tschintscherlar, tschatscherlar, surm. tschatscharlar. Ausserhalb Romanischbündens ist die Bedeutung ‘schwatzen’ des Typus *baterulare selten; ital. baderlare, zweifellos gleicher Herkunft, bedeutet ‘indugiare’, ‘perder tempo’ 11 . Dagegen ist im Dolomitenladinischen ein Typus *batulare gut vertreten 12 . 3. *bai- Zu einer onomatopoetischen Basis, die das Bellen des Hundes abbildet (FEW 1: 299 bau, bai), gehören eine Reihe von Verben, die im Bündnerromanischen ‘schwatzen’ bedeuten. Put. bajer, vall. bajar ‘plaudern, schwatzen, plappern, aufschneiden’ ist eine unmittelbare Ableitung dieser Basis, wie ital. baiare (neben abbaiare). Oberitalienische Parallelen (cf. DRG 2: 57) weisen auf einen alten Zusammenhang zwischen dem Engadin und dem alpinlombardischen Nachbargebiet hin. Das auf das Surmeir beschränkte baitar ‘schwatzen, plaudern’, eine Ableitung von derselben Basis mit dem Suffix -ittare, scheint eine spätere Entlehnung aus dem angrenzenden Alpinlombardischen zu sein, wo entsprechende Formen, teils in leicht abweichender Bedeutung (z. B. Bormio baitar ‘sgridare, bajare, sbraitare’), bezeugt sind. Cf. DRG 2: 77. Auch vall. bajoccar ‘schwatzen’ ist laut DRG 2: 75 «durch engadinische Rückwanderer aus Italien importiert». Weniger sicher ist der Zusammenhang mit der Basis *baiin Falle von surs. bigliaffar, vall. bagliaffar, dessen Varianten in ganz Romanischbünden ‘schwatzen’ bedeuten, ausser im Sutsilvan, wo das Verb für ‘sprechen’ schlechthin steht. Zwar 10 Erst ein angelsächsisches Glossar des 8. oder 9. Jh.s bezeugt die Bedeutung ‘gähnen’ für batare: battat : ginath (FEW 1: 287). 11 Zu den lautlichen Problemen (pfür b- und -tfür -din gewissen Mundarten) cf. DRG 2: 27s. und HR 565. 12 Grödnerisch batulé (Forni 2002), gadertalisch batolè (Mischì 2002). Videsott/ Plangg 1998 verzeichnen für das Ennebergische kein entsprechendes Verb, jedoch die Substantive batolun, batolona ‘Aufschneider, Aufschneiderin’, die davon abgeleitet sind. Im fassanischen Wörterbuch (Dellantonio Tajina 1998) erscheint batolèr im italienisch-fassanischen Teil als Übersetzung von chiacchierare, während die Bedeutung desselben Verbs im fassanisch-italienischen Teil mit ‘pettegolare, spettegolare’ angegeben wird. 49 Das Wortfeld der verbalen Kommunikation im Bündnerromanischen liegt der Zusammenhang des bündnerromanischen Verbs mit oberital. baiafá ‘cianciare, mentire’ (VSI 2: 60s.) auf der Hand. Dessen Anbindung an *baiwird jedoch von Sganzini, dem Verfasser des betreffenden Artikels, in Frage gestellt. Er postuliert einen Zusammenhang mit Formen, die auf eine onomatopoetische Basis *baff («che esprime lo schiocco fatto con le labbra») zurückgeführt werden, so emil. sbafaiá, piem. bafoié, prov. bafoiá; baiafá wäre dann durch Metathese «promossa dall’analogia semantica con baiá ‘latrare, ciarlare’» entstanden 13 . 4. *talakk- Von der Bezeichnung für ‘Kuhschelle’, surs. talac, suts. talac, talatg, surm. talatg, put. talac, vall. taloc besteht in den meisten Idiomen eine verbale Ableitung, die ‘schwatzen’ bedeutet: suts. talatgear, surm. talatger, put. talacker, vall. taloccar. Der Worttypus ist auch im Surselvischen vorhanden, aber nicht in der Bedeutung ‘schwatzen’, sondern als talaccar ‘schellen, läuten’, und übertragen als ‘trödeln, bummeln’. Die dem Substantiv zugrundeliegende Onomatopöie ist unmittelbar einleuchtend. 5. *tarl- Von einem onomatopoetischen Ansatz *tarl-, der ein klapperndes Geräusch nachahmt, ist surs. tarlahar ‘schwatzen’ abgeleitet. Dieselbe Basis liegt surs. tarlaccar zugrunde. Tarlàca ‘raganella’ ist für Biasca bezeugt (Decurtins 2001 s. tarlaccar). Ferner sei daran erinnert, dass im Berndeutschen chlappere ebenfalls ‘plaudern, tratschen’ bedeutet. 6. *tapp- Surs. tapperlar, ‘geschwätzig sein, drauflos plaudern’ wird von Decurtins 2001 zu tappa I ‘Schwätzer, Maul’ gestellt, das auf eine onomatopoetische Basis tappzurückgeht. Oberitalienische Parallelen (Bormio, Como) bezeugen eine weitere Verbreitung des lexikalischen Typus. Cf. auch FEW 13: 7 tabb-. 3.3.1.3 Ital. parlare Surs. parlahar und parlatar, stark pejorativ markierte Verben für ‘schwatzen’, schliessen an ital. parlare an. Obschon keine Onomatopöie vorliegt, werden diese 13 Die Diskussion um die Lautung / / in br. bigliaffar, bagliaffar, wie sie in den verschiedenen Wörterbüchern geführt wird, gelangt zu keinen schlüssigen Resultaten. Schorta (DRG 2: 44) sieht eine Schwierigkeit darin, dass rtr. / / nicht ital. / j/ , sondern / gj/ , / kj/ entspreche: eng. vegl/ ital. vecchio. Es ist aber nicht einzusehen, warum das toskanisch geprägte Standarditalienische und nicht das Oberitalienische zum Vergleich herbeigezogen wird. In einem Nebensatz wird denn auch auf die Gleichung rtr. paglia/ oberital. paja hingewiesen. Warum Sganzini in seiner (oben referierten) Erklärung die Rechtfertigung des br. Palatals sieht, ist nicht einsichtig. 50 Ricarda Liver Formen hier besprochen, weil sie sich in ihrer Expessivität in den Kreis der besprochenen Verben für ‘schwatzen’ einfügen. Zwar ist parlatar von parlata abgeleitet, das tel quel aus dem Italienischen übernommen ist; es liegt jedoch nahe zu vermuten, dass das Suffix -atar, das von Decurtins 2002 wiederholt als «intensiv» bezeichnet wird (cf. sburbatar, sfugatar, tschallatar, tscharlatar), von den Sprechern als Ausdruck von Expressivität empfunden wird. Dasselbe gilt mit Sicherheit für das Suffix -ahar in parlahar. Es begegnet ausser hier noch in cumahar, Nebenform von cumandar, und in tarlahar, von dem gleich die Rede sein wird. Die für eine romanische Sprache auffällige Lautung / h/ , die im Surselvischen oft in Entlehnungen aus dem Deutschen auftritt, kennzeichnet auch eine Reihe von substantivischen Ableitungen von parlahar: parlahada, parlahanza ‘Geschwätz, Wortschwall’, parlahader, parlahauner ‘Schwätzer’. 3.3.1.4 Problematisches Vall. pataflar ‘schwatzen, plappern’ gehört mit einiger Sicherheit zur onomatopoetischen Basis patt-, die fr. patte zugrundeliegt und vor allem im Galloromanischen eine semantisch weitgefächerte Palette von Repräsentanten und Ableitungen entwickelt hat (cf. FEW 8: 29-51). Neben dem Verb stehen im Engadinischen patafla, patafcha, patüfla ‘Schwätzerei, Aufschneiderei’ und pataflunz, -a ‘Schwätzer(in)’. Auch surs. patahefla ‘unwahres, sinnloses Geschwätz’ und surm. patefla ‘Geschwätz’ (zitiert bei Decurtins 2001 s. patahefla; fehlt in den Wörterbüchern) gehören hierhin. Sowohl HR 567 s. patüfla als auch Decurtins 2001 s. patahefla bezeichnen die Herkunft als ungeklärt. HR zieht jedoch die Herleitung von onomatopoetisch pattin Betracht, vermisst jedoch oberital. Belege mit der Bedeutung ‘schwatzen’ und vermutet «möglicherweise . . . Reliktgut, das RB mit der Galloromania verbindet». Dazu ist beizufügen, dass der Typus pattauch in der in der Galloromania vorherrschenden Bedeutung ‘Pfote’ in Oberitalien und Graubünden nur schwach vertreten ist. AIS VI: 1119 la zampa del gatto bezeugt den Typus patta für das Engadin (neben tschatta), das Bergell und einen einzigen Punkt im Veltlin (227 Albosaggia). Friulan. pataf, patuf ‘schiaffo’, das Decurtins unter patahefla zum Vergleich anführt, gehört zu den Ausformungen von patt-, die ein Geräusch bezeichnen (so mfr. patac ‘bruit désordonné’, FEW 8: 45). Eine Spezialisierung oder Weiterentwicklung dieser Bedeutung stellen die Ausdrücke dar, die in Richtung ‘schwatzen, plappern’ gehen (z. B. fr. patati patata). Hierhin dürfte auch patarat ‘fandonie’ gehören, das FEW 8: 46 für Como zitiert, womit immerhin eine Parallele (allerdings ohne das in unserer Wortgruppe charakteristische -fl-) aus dem benachbarten Lombardischen vorliegt. Schwieriger ist der Fall von surs. scaffergnar, scafferlar. Klar ist zunächst, dass beide Suffixe pejorativen Charakter haben, ferner, dass sie oft austauschbar sind. Beiden sind wir bei den Verben für ¢ schwatzen schon begegnet, -ergnar in tschintschergnar, -erlar in paterlar, tschintscherlar, tschatscherlar. Problematisch ist der Stamm. 51 Das Wortfeld der verbalen Kommunikation im Bündnerromanischen Zwei Erklärungsversuche liegen vor. Decurtins 2001 s. scaffergnar erklärt das Verb, dessen erste Bedeutung ‘ausforschen, ausschnüffeln’ ist, die zweite ‘ausplaudern, ausschwatzen, ausposaunen’, als Intensivbildung zu caffergnar ‘herumschnüffeln’. Dieses wiederum wird im Artikel scaffergnar an lat. cavare, surs. cavergnar ‘stochern’ angeknüpft, «mit späterer Einwirkung von scaffa ‘Schrank’». Im Artikel caffergnar wird allerdings eine andere Erklärung vorgeschlagen: «viell. zu schwdt. gaffe n ‘herumspähen’. Unter scafferlar findet sich der Verweis «vgl. oben → scaffergnar, hier mit Suffixwechsel -erlar nach → paterlar». Die Erklärung des HR geht andere Wege. Unter scafferlar liest man: «Abl. von → scaffa (mit der Nebenbed. ‘Anschlagkasten für Bekanntmachungen’ . . .) . . . entstand wohl über ‘das Herumerzählen dessen, was im Anschlagkasten an Neuigkeiten zu finden ist’». Bei scaffergnar findet sich die gleiche Erklärung, mit dem Zusatz: «die Bed. ‘ausforschen’ leitet sich über ‘den Schrank durchsuchen’ her.» Beide Erklärungsversuche sind unbefriedigend. Der erste, weil darin zwei verschiedene Vorschläge zur Herleitung von caffergnar undiskutiert nebeneinanderstehen. Der zweite, weil er scaffergnar, -erlar aufgrund der (nicht auf Anhieb einleuchtenden) scaffa-Hypothese herauslöst aus dem Verband der formal und semantisch verwandeten Verben caffergnar, cavergnar, fuffergnar. Geht man von der (einleuchtenden) Annahme von Decurtins aus, scaffergnar sei eine Intensivvariante von caffergnar, erübrigt es sich, scaffa zur Erklärung beizuziehen. Es könnte höchstens ein sekundärer Motivationsversuch vorliegen. Für Decurtins ist also caffergnar die Basis, scaffergnar sekundär. Umgekeht für das HR, wo der Ausgangspunkt für beides scaffa ist. Unter caffergnar findet sich ein Verweis auf scaffergnar. Was bedeutet das für caffergnar? Die Autoren müssen wohl von einer (nach ihrer Hypothese) unetymologischen Interpretation des / / als Intensivpräfix ausgehen, das dann in Analogie zu andern Fällen, wo eine Auswahl mit und ohne Präfix vorliegt (z. B. allg. surs. cavergnar vs. Trun scavergnar), fallengelassen worden wäre. Gesagt wird das jedoch nicht. Verfolgt man die von Decurtins gelegte Spur (Anknüpfung von caffergnar an cavergnar) weiter, stellt sich die Frage nach der Erklärung des / f/ . Es liegt nahe, das Problem mit demjenigen in Verbindung zu bringen, das vall. chafuol ‘tief’ aufwirft. In beiden Fällen stehen Formen mit / v/ , die sich problemlos auf lat. cavare zurückführen lassen, solchen mit / f/ gegenüber. DRG 3: 151 s. chafuol (der Autor des Artikels ist A. Decurtins) zieht die Einwirkung eines «noch dunklen» Stammes in Betracht, der in einer Reihe von Geländebezeichnungen für ‘Schlucht, Höhle, Loch’ auftritt: surs. cafugna, cafuglia, cafotta, surm. cafunga. HR dagegen möchte die Lautung / f/ durch den Einfluss von a fuond erklären. Die einzig mögliche Parallele zu cafugna, cafuglia etc., die ich zu finden vermag, ist ital. cafagnare, ein Terminus technicus der Landwirtschaft, 1686 bei Baldinucci belegt, mit der Bedeutung ‘preparare il terreno per piantarvi alberi, facendovi buche o formelle’. DEI verweist auf calabr. cafagnare ‘premere, schiacciare’. 52 Ricarda Liver Eine weitere Möglichkeit, / f/ in caffergar zu erklären, könnte die Einwirkung des semantisch naheliegenden fuffergnar ‘durchwühlen, schnüffeln’ sein. DEI 6: 663 führt den auch im Oberitalienischen, Dolomotenladinischen und Friulanischen bezeugten Verbalstamm (dort mit dem Suffix -ignar) auf eine onomatopoetische Basis fufzurück, die das Blasen imitiert 14 . All das passt recht gut zu scaffergnar ‘durchwühlen’, weniger jedoch zu scaffergnar ‘ausplaudern’. Dazu ist zu sagen, dass diese zweite Bedeutung sehr viel seltener ist als die erste, gegenüber scafferlar auch im Gebrauch deutlich sekundär. Die Belege sind zudem durchweg spät. Ein native speaker aus Surrein erklärt, dass in seiner Sprache caffergnar ‘schnüffeln’ deutlich von scafferlar ‘ausplaudern’ geschieden ist; scaffergnar gehört nicht ins Repertoire. Die bisherigen Feststellungen führen zu einem Vorschlag, der vielleicht das Gewirr der besprochenen Probleme entflechten könnte. Scaffergnar ‘ausplaudern’ muss - was die Herkunft betrifft - von scaffergnar ‘durchwühlen’ getrennt werden. Letzteres gehört, wie dargelegt, in den Zusammenhang von cavergnar, caffergnar; scaffergnar ‘ausplaudern’ dagegen wird als eine (durch Suffixwechsel -ergnar für -erlar entstandene) Variante von scafferlar aufgefasst. Somit wäre es nicht als eine polysemische Variante von scaffergnar ‘durchwühlen’, sondern als ein auf eigenem Wege entstandenes Homonym dazu zu deuten. So erübrigt sich auch die semantisch schwierige Erklärung einer Entwicklung von ‘durchwühlen’ zu ‘ausplaudern’. Nach dem Vorschlag von HR wäre scafferlar von scaffa ‘Schrank’ abgeleitet, mit dem Suffix -erlar, das verschiedenen Verben für ‘schwatzen’ bildet, vor allem das geläufigste, paterlar. Die semantische Rechtfertigung dieser These, «das Herumerzählen dessen, was im Anschlagkasten an Neuigkeiten zu finden ist», wurde schon erwähnt (cf. oben). Es muss in diesem Zusammenhang auch an die scherzhaften metonymischen Verwendungen von scaffa erinnert werden 15 . Richtig überzeugend wirkt dieser Erklärungsversuch jedoch nicht. Im Blick auf die Gesamtheit der Verben für ‘schwatzen’ drängt es sich auf, auch hier eher an eine onomatopoetische Basis zu denken. In Frage käme sklaff-, das DEI als Ausgangsform für ital. schiaffo postuliert 16 . Von einem hypothetischen *sclafferlar könnte durch Dissimilation scafferlar entstanden sein. Wie auch immer die Geschichte von scafferlar im Einzelnen rekonstruiert wird: wichtig scheint mir die Trennung von scafferlar von scaffergnar ‘durchwühlen’. 14 Dieselbe Basis ist auch für surs. feffa, eng. füffa ‘Mehlstaub’ (DRG 6: 661s. s. füffa I) und eng. füffa ‘Angst, Furcht’ (= ital. fifa. DRG 6: 662s. s. füffa II) verantwortlich. 15 Surs. scaffa da mustgas, suts. stgafa da mustgas ‘Schwätzer(in)’, surs. scaffa da paternos ‘Frömmler(in)’. 16 Cf. ahd. klaffon, nhd. klaffen ‘bösartig schwatzen’, südd. Klapf ‘Ohrfeige’. Cf. FEW 2: 732 klapp-. 53 Das Wortfeld der verbalen Kommunikation im Bündnerromanischen 3.3.2 Undeutliches Sprechen Die Ausdrücke für undeutliches Sprechen (murmeln, brummeln etc.; cf. oben 2.3) gehen alle auf onomatopoetische Basen zurück, die auch anderswo in der Romania, vor allem aber im oberitalienischen Raum, vertreten sind. Wir gehen sie kurz durch. 1. *murmur- Die Basis von lat. murmurare lebt in der ganzen Romania weiter. In Romanischbünden ist das Suffix -oneare: surs. murmignar, suts. marmugnear, surm. murmagner, put. marmugner, vall. marmuognar. 2. *burb- Wie ital. borbottare stellen put. barbotter, vall. barbottar Ableitungen dieser Basis mit dem Intensivsuffix -atar -uttare dar. Surs. sburbatar, suts. sbarbatar weisen zusätzlich das Intensivpräfix / / , hier in der stimmhaften Variante / / , auf. In suts. (s)burblatar, surm. burblattar erklärt sich -llaut DRG 2: 165 als Resultat einer Metathese von älterem barbotlar, das in der Emilia in verschiedenen Varianten bezeugt ist. Surs. sburbigliar, suts. sburbaglear haben das Suffix -igliar wie ital. borbogliare. 3. *bront- Nur engadinisch sind put. bruncler, vall. brunclar, put. bruntuler, vall. bruntular. Während die letzteren Formen sich deutlich als junge Entlehnungen von ital. brontolare zu erkennen geben, weist die Lautung / kl/ in bruncler, brunclar auf eine ältere Übernahme. Cf. DRG 2: 536. 4. *ñan-, ñañ, ñoñ-, ñorñ- Surs. gnugnar, suts. gnurgnear, surm. gnugnier ‘brummeln, knurren, undeutlich reden’ fügen sich in einen im Galloromanischen sowie im Italoromanischen verbreiteten Typus onomatopoetischer Herkunft ein. Cf. DRG 7: 589. 5. *grunjare So lautet nach REW 3893 die Basis von ital. grugnare und verwandten Formen im Oberitalienischen, zu denen venez. ruñar, friul. ruñá und die bündnerromanischen Formen surm. rugnier, put. rugner, vall. rögnar gehören. 6. *tunt- Zu surs. tuntignar ‘brummen, murren, maulen’, das eine onomatopoetische Basis *tuntmit dem Suffix -oniare verbindet, gibt es zahlreiche oberital. Parallelen. Cf. REW 8988. In diesen Zusammenhang gehören auch surs. tugnar, suts. tugnear, von 54 Ricarda Liver HR und Decurtins 2001 als Kurzform zu tuntignar, eventuell unter dem Einfluss von gnugnar, gewertet. 3.3.3 Leise sprechen, flüstern Bei einigen der oben aufgelisteten Verben für ‘flüstern, leise sprechen’ stellt sich ein Problem, das für HR und Decurtins 2001 keines zu sein scheint: Sind die Formen mit dem Stamm scult-, scutwirklich alle auf lat. auscultare zurückzuführen, und wenn ja, wie erklärt sich eine Bedeutungsentwicklung von ‘horchen’ zu ‘flüstern’? Decurtins 2002 verzeichnet unter scultar 1. ‘flüstern, lispeln’, 2. ‘horchen’. Beides wird auf lat. auscultare zurückgeführt. Scultergiar ‘eifrig flüstern’ wird als Ableitung dazu mit dem Intensivsuffix -ergiar bezeichnet. Unter scutar wird auf scultar verwiesen. Scutinar ‘flüstern, tuscheln, raunen’ wird als Ableitung von scutar, Nebenform von scultar, mit dem Intensivsuffix -inar erklärt. HR gibt für scultar nur die Bedeutung ‘flüstern, tuscheln, raunen’, nicht aber ‘horchen’. Scutinar wird dort als Ableitung von scultar bezeichnet. Dass scultar ‘horchen’ auf a(u)scltare zurückgeht, ist einleuchtend. Die Etymologie wird von den Verhältnissen im Domolmitenladinischen gestützt, wo derselbe Worttypus vielfach präsent ist: grödn. scuté su (Forni), fassan. scutèr (Dellantonio Tajina), gadertal. ascutè (sö) (Mischì), enneberg. ascuté, scuté (Videsott/ Plangg). Ausser ‘horchen’ bedeutet scuté in Gröden und Enneberg zusätzlich ‘schweigen’ (cf., ausser den zitierten Wörterbüchern, AIS VIII: 1644 taci! zitto! , P. 305 und 312). Es liegt ausserhalb der Aufgaben dieses Artikels, diese nur für Teile des Dolomitenladinischen bezeugte Bedeutung von scuté historisch zu klären. Nur soviel: Eine Bedeutungsentwicklung von ‘horchen’ zu ‘schweigen’ könnte allenfalls glaubhaft gemacht werden. Es ist jedoch auch nicht ausgeschlossen, dass hier Onomatopoetisches mitspielt (cf. fr. chut). Im Falle der bündnerromanischen Verben für ‘flüstern’ gibt es verschiedene Faktoren, die dafür sprechen, diese Formen von surs. scultar ‘horchen’ und damit von der etymologischen Basis a(u)scultare zu trennen. Da ist zunächst die Schwierigkeit, eine Bedeutungsentwicklung von ‘horchen’ zu ‘flüstern’ glaubhaft zu machen. Zweitens macht das völlige Fehlen von Zeugnissen für ‘flüstern’ im Dolomitenladinischen, die der Basis a(u)scultare zugeordnet werden könnten, skeptisch. Drittens (und das ist wohl das gewichtigste Argument) sind die Verben für Flüstern in den romanischen Sprachen (und nicht nur dort) durchweg von onomatopoetischen Basen abgeleitet. Warum sollte nicht auch kutauf eine lautmalerische Sequenz zurückgehen? Freilich ist es mir nicht gelungen, genau diese Basis anderswo festzumachen. Es sei aber an folgende Formulierung aus FEW 13: 381s. s. t ut (hierhin gehören chuchoter, chut) erinnert: «Die konsonantengruppe t , resp. der konsonant , eignen sich vortrefflich, um das tonlose geräusch des flüsterns zu malen». Surs./ suts. scusatar, suts. scusinar lässt sich mit Decurtins 2002 an discus ‘heimlich’ von ad-absconsus anschliessen. Der im ganzen Gebiet präsente Typus bis- 55 Das Wortfeld der verbalen Kommunikation im Bündnerromanischen bigliar (so surs./ vall.; suts. bisbigliear, surm./ put. bisbiglier) ist aus ital. bisbigliare, seinerseits eine Onomatopöie, übernommen (DRG 2: 355). Bleibt schliesslich surm. tschular, das von Sonder/ Grisch für ‘flüstern’ an dritter Stelle nach bisbiglier und scutinar angegeben wird. Die Ableitung tschulem ‘Gepfeife, Geflüster’ legt nahe, tschular mit tschivlar ‘pfeifen’ sibilare in Verbindung zu bringen. Die Lautung tschuerinnert an schular, das surselvische Resultat von sibilare 17 . 4. Schluss Überblickt man das hier dargestellte lexikalische Material zum Sinnbereich des Sprechens im Bündnerromanischen, ergeben sich einige Schlussfolgerungen. Im Bereich des wertneutralen Sprechens und der Ausdrücke für Wort und Sprache bewegt sich das Bündnerromanische, abgesehen vom Fall des allerdings zentralen Verbs tschintschar/ tschantschar, ganz im Rahmen des lateinischen Erbes. Es ist freilich, wie auch in anderen Sektoren des bündnerromanischen Wortschatzes, eine spezielle Latinität, die hier ihren Niederschlag findet. Besonderes Gewicht kommt der Rechtssprache zu, der plidar, plaid, raschunar, ruschanar und eventuell risdar zuzuschreiben sind. parabola ‘Wort’ und parabolare ‘sprechen’, eine Neuerung der inneren Romania, hat Rätien nicht erreicht. Hier lebt parabola in surs./ surm. praula, put. parevla, vall. parabla, tarabla in der Bedeutung ‘Märchen’ fort 18 . Im Bereich der Ausdrücke für ‘schwatzen’, aber auch für ‘undeutlich sprechen’ und ‘flüstern’ ist der Anteil der Onomatopöien übermächtig. In Verbindung mit Suffixen, die oft intensive und pejorative Bedeutung haben, entsteht eine reiche Palette von stark expressiven Verben. Das ist bestimmt nicht ein Zug, der dem Bündnerromanischen allein eigen ist. Das Wuchern solcher Bildungen kann aber wohl als Kennzeichen einer wenig genormten, stark von der Mündlichkeit bestimmten Sprache gewertet werden. Es könnte lohnend sein, in diesem Punkt einen Vergleich zwischen dem Bündnerromanischen und schweizerdeutschen Dialekten anzustellen. In zahlreichen Fällen konnten wir eine Übereinstimmung des Bündnerromanischen mit alpinlombardischen Nachbardialekten oder dem Dolomitenladinischen feststellen. Die Parallelen sind jedoch, wie auch in anderen Sektoren des Lexikons zu beobachten, nur partiell. Die unterschiedlichen historischen Bedingungen der einzelnen Dialekträume haben in vielen Fällen verschiedene lokale Entwicklungen und verschiedene Resultate bewirkt. Lützelflüh Ricarda Liver 17 So die Wörterbücher. Aber vielleicht ist hier eher vom Typus *subilare auszugehen, den FEW 11: 565s. in weiten Gebieten nachweist. 18 HR s. praula erklärt den Anlaut von vall. tarabla durch Einfluss von tavellar. 56 Ricarda Liver Bibliographie AIS = Jaberg, K./ Jud, J. 1928-40: Sprach- und Sachatlas Italiens und der Südschweiz, 8 vol., Zofingen Biert, C. 1962: La müdada, Thusis Bifrun, NT cf. 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À ce propos, force est de constater que les approches scientifiques disponibles pour l’étude de cette thématique nous laissent encore sur notre faim 1 . En revanche, il existe bien des études concernant les traits les plus caractéristiques d’autres langues de spécialité («lingue speciali»; cf. Cortelazzo 1988: 247-51), en italien, langues déterminées par des contextes de communication spécifiques: langages techniques, scientifiques, juridiques, économiques, etc. Ces langues de spécialité peuvent constituer des ensembles langagiers uniques, dont la spécificité est due à leur fonctionnalité ainsi qu’à leur appartenance à un secteur de connaissances et/ ou d’activités spécifiques 2 . Dans leurs différentes évolutions internes ont été repérés des traits communs concernant la formation du lexique, la morpholo- 1 Les études qui présentent une approche plus générale du problème de la langue religieuse sont peu nombreuses et, dans la quasi totalité des cas, ne concernent que des époques bien déterminées: pour le Moyen Âge l’on peut consulter Casapullo 1999: 175-82; 201-18; pour les XV e , XVI e , respectivement, Tavoni 1992: 35-46 et Trovato 1994: 149-60. L’anthologie «des langues de l’Église» de Maraschio/ Matarrese 1998 présente en revanche une large palette de textes, parmi lesquels plusieurs inédits. Pour ce qui concerne les caractères de la langue religieuse, les auteures esquissent dans leur introduction des remarques intéressantes à propos des «dichotomies» caractérisant l’histoire de la langue ecclésiastique («latin-langue vulgaire»; «sacralité-accessibilité»; «écriture-oralité»; etc.). Nous renvoyons en outre au chapitre «lingua religiosa in Italoromania» (Pierno à paraître). 2 «Una varietà funzionale di una lingua naturale, dipendente da un settore di conoscenze o da una sfera di attività specialistiche, utilizzata nella sua interezza, da un gruppo di parlanti più ristretto della totalità di parlanti la lingua di cui quella speciale è una sua varietà, per soddisfare i bisogni comunicativi (in primo luogo quelli referenziali) di quel settore specialistico» (Cortelazzo 1988: 246). gie lexicale, la morphosyntaxe et l’organisation textuelle. Par ailleurs, la langue religieuse italienne post-tridentine a également été considérée par certains spécialistes comme un système cohérent, au point de représenter, grâce à l’action uniformisante de l’Église, un jalon déterminant vers la formation de l’italien standard 3 . Une analyse systématique de la langue religieuse d’avant le Concile se présente, au contraire, bien hérissée de difficultés, étant donné la quantité et la variété des genres textuels religieux: textes bibliques, textes liturgiques officiels et privés, textes mystiques, manuels de spiritualité et de dévotion, sermons, récits hagiographiques, études théologiques, commentaires exégétiques, etc. Ce mare magnum pourrait, peut-être, décourager une approche généralisée, au profit d’une étude plus articulée qui considère chaque genre religieux comme une variété à part entière. À ce propos, on mentionnera un passage de l’introduction de la récente anthologie Lingue della Chiesa (Maraschio/ Matarrese 1998: II): L’obiettivo dovrà insomma cercare di comprendere tutti i campi sui quali ha operato un’istituzione tipicamente della parola come quella ecclesiastica. Solo in tal modo gli sarà possibile «far vedere» i tratti caratterizzanti le diverse lingue della chiesa durante i secoli, fornendo, di un quadro linguistico e complesso, un’immagine non troppo sfocata che consenta analisi puntuali, ma anche paragoni a vasto raggio. Il s’agit donc de repérer, parmi tous ces textes produits à des époques différentes et conçus pour les contextes et les destinataires les plus disparates, les structures linguistiques ayant une profondeur historique, «les diverses formes de la durée» 4 , bref, de «distinguer le stable du mouvant» 5 , afin d’établir une hiérarchie de phénomènes du système de la langue religieuse italienne. 2. Diachronie de la langue religieuse et mise en évidence des traits caractéristiques internes 2.1 Introduction Notre reconstitution s’est fondée exclusivement sur les travaux critiques qui jusqu’à maintenant se sont intéressés à ce sujet, à savoir les études philologiques et surtout linguistiques concernant les textes religieux italiens. Les résultats ont été d’abord organisés en deux périodes, articulées autour des événements les plus dé- 58 Franco Pierno 3 Au Concile de Trente et pendant la période de la Contre-Réforme qui s’en suivit, l’Église renforça d’un côté la défense du patrimoine en langue latine (surtout pour ce qui concerne la traduction de la Bible et le rite de la Messe), mais retrouva de l’autre un rôle essentiel dans la pastorale en langue vulgaire, par le biais de ses moyens de propagande et de diffusion, à l’instar des protestants, devenant ainsi une véritable «institution du langage» (cf. Pozzi 1997a: 39). 4 Fernand Braudel, cf. Wüest 1979: 23. 5 Wüest 1979: 23. terminants de l’histoire de l’Église (et de la religion en contexte italien) avant le Concile de Trente (1545-63): (1) des Origines (IX e siècle) à l’apparition des Ordres mendiants (première moitié du XIII e siècle) 6 , et (2) de l’apparition des Ordres mendiants au Concile de Trente. D’un point de vue linguistique, et pour plusieurs raisons, la Réforme a été considérée comme un événement important, mais non discriminant: les divisions et les courants qui ont caractérisé le mouvement de la réforme protestante en Italie n’ont pas permis une vraie cohérence interne; la durée de son influence en contexte italien a été brève, face à la montée et au pouvoir de la Contre-Réforme; enfin, l’on observe une absence presque totale d’études concernant l’apport linguistique des textes religieux de la Réforme en contexte italien 7 . Dans un deuxième temps, l’organisation interne de ces deux périodes a été structurée suivant les genres textuels religieux. Cette démarche nous a semblé nécessaire, vu le nombre élevé des genres religieux, mais aussi leurs spécificités, les différents contextes d’origine et leurs divers publics. Enfin, on a essayé de mettre en évidence les traits caractéristiques internes de la langue religieuse, dégagés d’un genre ou bien d’un groupe de genres, à une époque déterminée. À ce propos, plutôt que les détails phonétiques, morphologiques et syntaxiques, on a privilégié les tendances les plus générales qui nous ont semblé les plus utiles à illustrer le cadre global de la langue religieuse en contexte italien. 2.2 Les textes des Origines (avant les Ordres mendiants) Entre le IV e et le IX e siècle, dans les milieux religieux, le besoin d’une communication plus large a provoqué, d’un côté, la formation d’un latin ecclésiastique de plus en plus éloigné de la grammaire reconnue 8 et, de l’autre, l’accélération du processus de fragmentation de l’unité linguistique de l’Empire romain, ce qui a donné lieu à la naissance de langues intermédiaires, latino circa romançum (cf. Avalle 1970: ix), situées entre la norme et ce que devaient être les parlers proto-romans. Il s’agissait d’une variation diastratique (ainsi que diaphasique et diamésique), qui marquera un tournant dans la formation même des premières langues vulgaires, selon un processus linguistique qui fit que les exigences dictées par la transmission 59 La langue religieuse italienne avant le Concile de Trente 6 François d’Assise (1118-1226) fonde les frères mineurs (franciscains) en 1210, Dominique Guzman (1170-1221) les frères prêcheurs (dominicains) en 1215. 7 Cette recherche a été menée, par exemple, en contexte français, grâce à l’analyse de la langue de Jean Calvin et de son influence sur le français du XVI e siècle (cf. à ce propos Higman 1998). 8 Saint Augustin déjà désobéissait volontairement à la norme du latin classique, disant préférer les formes de l’usage qui étaient plus compréhensibles (par ex. ossum au lieu de os; cf. Varvaro 1995: 145). Pour la formation du latin chrétien et ecclésiastique, cf. surtout Mohrmann 1958-77. du message religieux s’emparèrent des usages communs des langues pour les réélaborer et les remettre en circulation avec un impact incontestable sur la formations des locuteurs. À partir du ix e siècle, dans le territoire géolinguistiquement italoroman, commencent à apparaître les premiers documents témoignant non seulement de l’éloignement de la norme latine, mais aussi de la lente formation de langues autonomes. Parmi ces documents, certains constituent des messages religieux: le Graffito des catacombes de Sainte Commodille (IX e siècle) 9 , la Résistance de Saint Clément (xii e siècle) 10 et la Formula di Confessione (XI e siècle) 11 témoignent à la fois de la naissance d’une langue religieuse déjà articulée en différents genres et des premiers efforts de production en langue vulgaire. Ces documents proviennent de la zone médiane de l’Italie, notamment des alentours de Rome et de l’Ombrie orientale, territoire dont le cœur étaient l’abbaye du Mont Cassin et les autres monastères appartenant à l’ordre bénédictin. Ce réseau de monastères formait l’ossature de la vie culturelle d’une population dont ils étaient les principaux points de repères sociaux et économiques (cf. Miccoli 1974: 431s.). À partir des directives données par le Concile de Tours (813), préconisant l’emploi de la rustica romana lingua dans les sermons, débute officiellement l’histoire de la prédication en langue vulgaire (cf. Rusconi 1994; pour l’aspect linguistique: Librandi 1993: 339-40; Bolzoni 1984: 1041-45). En contexte italien, cependant, le seul témoin de la prédication des Origines, ce sont les Sermoni subalpini, recueil de vingt-deux sermons provenant de l’aire piémontaise, datant des XII e -XIII e siècles (cf. l’édition critique de Babilas 1968). La structure de ces sermons était fort simple: une citation biblique (le thema), traduite en langue vulgaire, suivie d’un commentaire se composant de paraphrases selon le schéma du sermo antiquus, ainsi nommé parce qu’il date de l’époque ‘antique’ des Pères de l’Église. 60 Franco Pierno 9 C’est la fameuse inscription murale: non dicere illa secrita a·bboce (cf. Redon 2002: 28) qui s’inscrit dans le genre des normes liturgiques réglant le rite de la Messe et qui, officiellement, étaient seulement en langue latine (cf. aussi Sabatini 1987: 19-31). 10 Le texte est inscrit sur une fresque du cycle de la Vie de Saint Clément dans l’église inférieure de la Basilique San Clemente de Rome (cf. Redon 2002: 224-26). Il appartient au genre du récit hagiographique; l’épisode se trouve dans la Passio Clementis (avant le VI e siècle). À l’instar d’une bande dessinée, les paroles commentent et animent la scène qui illustre le coup de force tenté par Sisinnius contre saint Clément, qui venait de célébrer la messe dans la maison du païen. Par miracle, Sisinnius et ses subalternes se retrouvent à enlever non pas le saint, mais seulement une pierre. Des phrases en langue vulgaire (qui accompagnent les dessins représentant Sisinnius et ses hommes et consistent en ordres et imprécations: Falite dereto colo palo Carvoncelle ‘Carboncello, toi, soulève derrière avec le pieu! ’; Abertel traite Gosmari ‘Tirez, Albertello, Gosmari! Fili de le pute traite ‘Tirez, fils de putes! ’) alternent avec une phrase en latin (attribuée à Dieu ou à Saint Clément: Duritiam cordis vestri saxa traere meruistis ‘A cause de la dureté de vos cœurs vous avez mérité de tirer des pierres’). 11 Il s’agit probablement d’un calque de la formule latine utilisée lors du sacrement de la confession, donc d’un texte du genre liturgique; cette formule est organisée selon le schéma «demande (du confesseur) - réponse (de la personne confessée)» jusqu’à la bénédiction et l’absolution finale (cf. Petrucci 1994: 64-69). De la zone médiane de l’Italie proviennent aussi les premiers exemples de poésie religieuse en langue vulgaire, le Ritmo di Sant’Alessio, venant des Marches, et le Ritmo Cassinese (Contini 1960/ 1: 7-13; 15-28). Ces poèmes datent d’entre la fin du XII e et le début du XIII e siècle. En empruntant les modèles métriques de la littérature gallo-romane (l’octosyllabe et le décasyllabe de l’ancienne poésie française), ces poèmes traitent les thèmes de la mystique monastique dans le langage des ménestrels, en opposant l’idéal divin à l’idéal terrestre. Toujours de la zone du Mont Cassin provient la Passio cassinese, datant d’entre le XII e et le XIII e siècle. Il s’agit de trois vers qui décrivent les pleurs de Marie face à la mort du Christ et qui concluent une Passione latine: le passage linguistique du latin à la langue vulgaire est aussi marqué par un changement d’écriture: de la beneventana pour le latin à la caroline pour les trois vers en vulgaire (cf. Baldelli 1987: 44-47; Casapullo 1999: 205). La Passio est ainsi l’un des témoins d’une tradition fragmentaire de l’Italie médiane qui se situe, par ailleurs, à la base de l’expérience poétique des laude et de Jacopone da Todi (dont l’on traitera ci-dessous) 12 . 2.3 Traits caractéristiques dans les documents des Origines Jusqu’au IX e siècle, le message religieux était véhiculé presque uniquement en langue latine; dès que le message religieux commence à se servir des idiomes communs, il se dessine une situation de diglossie, le latin et les parlers locaux cohabitant dans le même texte et ayant des rôles différents: le latin doit faire face aux lacunes, surtout lexicales, des parlers locaux en matière de religion, alors que ces derniers semblent puiser à des structures et des formes du langage parlé. Les principaux traits de cette diglossie sont donc les suivants: - la structure phonétique demeure ancrée dans les parlers locaux et, dans le cas des textes des Origines, elle montre surtout les caractéristiques de la zone médiane de l’Italie (à l’exception, évidemment, des rares textes qui proviennent du Nord). Le bétacisme (vlatin initial b-), typique surtout pour la zone du Mont Cassin, est assez courant, par ex. dans le Ritmo cassinese (cf. Trifone 1992: 544- 61 La langue religieuse italienne avant le Concile de Trente 12 Il existe d’autres textes pouvant s’inscrire dans cette tradition: la Lauda dei servi di Maria Rayna potentissima (avant 1254) transmise dans des manuscrits provenant de plusieurs zones italiennes: toscane, médiane, septentrionale (cf. Casapullo 1999: 204); la Lamentatio beate Marie de Filio, des Abruzzes (début du XIV e s.; cf. Breschi 1992: 471). Des Marches, région où il existait une vie spirituelle assez intense grâce à la présence des bénédictins, des franciscains du courant spirituel et des ermites du pape Célestin V, et qui avait exercé une certaine influence sur la littérature religieuse de l’Italie médiane, proviennent les fragments de la Leggenda del Transito della Madonna (cf. Breschi 1992: 472). Ces textes présentent des caractéristiques métriques communes (lais de type français composés en alexandrins). Encore de la zone médiane, mais du milieu judaïque, provient l’Elegia giudaica, poème qui appartient au genre des kinoth (élégies liturgiques chantées pendant le neuvième jour du mois d’Ab), du début du XII e siècle. Écrite en caractères hébraïques, dans ce que Contini 1960/ 1: 35 a appelé «une koinè judaïque de l’Italie médiane», ses traits morphologiques ne permettent pas une localisation plus précise (cf. aussi Redon 2002: 262-63). 45; 1994: 558-60) et dans le Graffito qui présente, de plus, un renforcement phonétique et postérieur du bétacisme (a· b boce) qui illustre une certaine fidélité à la langue parlée; il reste pour autant absent de la Formula di confessione (cf. Mattesini 1992: 510-12; 1994: 518-20) et du Ritmo marchegiano, qui se situent déjà en dehors de l’aire influencée par le Mont Cassin; - la structure phonétique et la morphologie montrent que l’emploi des niveaux diastratiques les plus bas est étroitement lié à la formation, encore instable à cette époque-là, de langues interrégionales. Les documents de la zone médiane et bénédictine confirment l’existence d’une koinè de l’Italie centrale, en présentant des phénomènes communs, à part le bétacisme: métaphonie, conservation de groupes consonantiques latins «consonne + l», etc. (cf. Trifone 1992: 545). Il en va de même pour les textes septentrionaux: les Sermoni mélangent traits piémontais et français, témoignant ainsi d’une koinè franco-piémontaise (cf. Clivio/ Danesi 1978; Danesi 1976; Stella 1994a: 76-81); - le lexique est le résultat d’une situation bipolaire où le lexique latin ou latinisé représente assez souvent un registre élevé du langage (technicismes, contextes bibliques et liturgiques, etc.) alors que le lexique vulgaire est employé pour exprimer les faits de la vie quotidienne, terrestre. Dans la Formula, le verbe raccar, d’origine dialectale et encore utilisé dans certaines aires de l’Italie médiane (dans les Abruzzes il existe raccà ‘déraciner, arracher’, cf. Ghinassi 1971; Liver 1972), cohabite avec le vocabulaire latin du sacrement de la confession; dans le Graffito, le terme secrita reprend et transforme phonétiquement le terme secreta, qui appartenait au vocabulaire du canon de la messe en vigueur depuis la réforme liturgique de Charlemagne (cf. Sabatini 1987: 15-19); dans la Résistance de Saint Clément, le texte latin correspond à la langue de Dieu (ou de Saint Clément), opposée au lexique populaire et, même, grossier (fili de le pute) de Sisinnius et de ses complices. Dans les Sermoni, d’un point de vue lexical, l’on retrouve une situation diglossique: des calques et des citations latines entières alternent avec des mots d’origine gallo-romane ou franco-piémontaise (cf. Stella 1994a: 76-81). Dans le Ritmo cassinese comme dans le Ritmo marchegiano, alors que les réjouissances physiques et terrestres sont exprimées par des termes vulgaires et populaires, souvent empruntés au langage des jongleurs médiévaux, le modèle de la vie consacrée à la connaissance de Dieu et à la prière se fonde sur des insertions lexicales latines; - la syntaxe, en revanche, semble hésiter entre une conformité aux modèles latins et le langage parlé, même dans les documents les plus proches de l’officialité, ce qui illustre une volonté d’autonomie assez forte: la Formula qui, tout en dérivant de modèles latins, présente des structures syntaxiques très proches de la langue orale, comme, par exemple, la structure «possessif suivi d’un nom», qui est typique de la zone médiane de l’Italie (cf. Castellani Pollidori 1966, 1967- 70); dans l’Iscrizione, relève de l’oral l’ordre des pronoms dans l’impératif falite (= fagliti = fac (il)li te) «complément d’attribution -li- + complément d’objet direct -te-» (cf. Raffaelli 1987: 56). 62 Franco Pierno 2.4 Les traductions de la Bible Ce n’est qu’à partir du milieu du XIII e siècle que commencent à paraître des traductions de la Bible en langue italienne 13 . Le corpus de manuscrits le plus ancien et le plus fiable provient de l’aire toscane; il date de la seconde moitié du XIII e et du début du XIV e siècle. Malgré les premiers travaux philologiques 14 qui ont entrepris l’exploitation linguistique de ces textes 15 , les traductions bibliques manuscrites n’ont cependant pas encore bénéficié d’études suffisantes, mettant en évidence leur rôle au sein de la linguistique diachronique italienne. En revanche, au cours de ces dernières années, les versions imprimées des siècles suivants (de la seconde moitié du XV e siècle jusqu’au XVII e ) attirent de plus en plus l’attention des historiens de la langue 16 . La première bible imprimée en langue vulgaire, traduite par le moine camaldule Malerbi 17 , parut à Venise en août 1471 18 , inaugurant un cycle d’éditions et réim- 63 La langue religieuse italienne avant le Concile de Trente 13 À la base des efforts les plus récents de la philologie italienne consacrés à l’étude de ces versions vernaculaires manuscrites (XIII e -XIV e ), il faut situer les contributions de Berger 1894 et de Vaccari 1930. Si les recensements ainsi que les reconstructions généalogiques de ces derniers demeurent incontournables, leurs hypothèses concernant la parution de la première traduction intégrale de la Bible, qui remonterait au milieu du xiii e s. d’après l’un (Berger 1894: 417) et au XIV e s. d’après l’autre (Vaccari 1930: 900a), sont moins fiables. Les études récentes (cf. le status quaestionis établi par Lobrichon 1998 et Ramello 1992) se bornent à constater l’existence de traductions manuscrites partielles aux XIII e -XV e s., avant les premières versions imprimées intégrales datant de 1471 (voir ci-dessous). 14 Les premiers travaux émanent de l’école philologique de l’Université de Turin (Facoltà di Magistero), où, à partir des années soixante-dix, sous la direction d’Anna Cornagliotti et de Giuliano Gasca Queirazza, ont été rédigés des mémoires de maîtrise qui visaient notamment à la reconstitution ‘lachmanienne’ des livres de l’Ancien Testament (cf. Ramello 1992: 126). Ensuite, la relève a été assurée par la Fondazione Ezio Franceschini (Certosa del Galluzzo, Florence) et l’École Française de Rome, qui, en 1991, ont réuni leurs efforts en vue de la réalisation et de l’étude d’un répertoire des versions vernaculaires de la Bible précédant l’invention de l’imprimerie (cf. Leonardi 1998, où ont paru les premiers résultats de cette collaboration). 15 Les traductions bibliques avaient indirectement engendré une langue qui paraissait discutable déjà à leurs contemporains. Au XIV e siècle, le dominicain Jacopo Passavanti se plaignait de la pauvreté lexicale de la langue vulgaire qui, à son avis, était inadaptée à une traduction du texte sacré (cf. Leonardi 1996: 175-76). Un autre dominicain du XIV e siècle, Domenico Cavalca, auteur de textes spirituels, favorable à la Bible en langue vulgaire et traducteur lui-même (des Actus Apostolorum), préconisait une traduction ad verbum, à savoir un respect de l’ordo verborum de la Vulgata. Ce respect ne devait pourtant pas empêcher la compréhension (dans le cas de termes latins intraduisibles), ni l’utilisation d’explications supplémentaires (cf. Barbieri 1992/ 1: 320, 323-24). 16 Cf. Barbieri 1992 pour une bibliographie des traductions en italien imprimées entre la seconde moitié du XV e s. et pendant tout le XVI e s. 17 Niccolò Malerbi (1422-81/ 88), entra en 1470 dans le monastère camaldule de Sant’Apollinare in Classe, près de Ravenne. L’année suivante, il s’établit au monastère de San Michele de Lemo à Venise. Au sein de l’ordre, il eut surtout des charges culturelles: enseignement du latin aux confrères, rédaction des procès verbaux des assemblées, etc. (cf. Barbieri 1992/ 1: 15-35). 18 En octobre 1471, également à Venise, fut imprimée par Adam de Ammergau une autre traduction de la Bible, plagiat de celle d’août (cf. l’édition, assez contestable, de Negroni 1882-87). pressions qui continuera jusqu’en 1567, après le Concile de Trente (au total vingtsix éditions, cf. Barbieri 1989). Cette Bible, grâce à son parcours éditorial qui s’étale sur presque tout un siècle, traverse la période peut-être la plus délicate de l’histoire de la langue italienne, au cours de laquelle on assiste à la formation d’une langue commune, surtout grâce à l’impulsion donnée par les Prose della volgar lingua de Pietro Bembo de 1525. C’est pourquoi elle offre un bon point d’observation pour l’évolution d’un aspect de la langue religieuse de cette époque, celui de la traduction biblique qui était, d’ailleurs, le plus répandu. En mettant en évidence le rôle des corrections en imprimerie 19 , les recherches de Pierno 1999, 2000 ont esquissé une analyse des changements phonétiques, morphologiques, syntaxiques et lexicaux survenus pendant l’histoire éditoriale de la Bible «Malerbi», et apporté quelques résultats significatifs. Lors de la deuxième édition (qui date de 1477-78), Girolamo Squarzafico, humaniste originaire du Nord de l’Italie (cf. Allenspach/ Frasso 1980), aidant Malerbi dans la révision du texte, semble viser à une plus grande uniformité de certains caractères septentrionaux (cf. Pierno 1999: 431-32). Les rééditions successives domineront le marché des traductions bibliques, en imposant le modèle linguistique établi par Squarzafico, avec des oscillations dues moins à une politique linguistique qu’à la simple initiative des typographes. En effet, jusqu’à l’édition de 1535 (cf. Barbieri 1992/ 1: 253- 54), on n’enregistre pas de changements importants: il s’agit toujours d’une langue vulgaire qui, d’un point de vue syntaxique, relève du latin de la Vulgata, mais qui présente une base morphologique toscane avec des caractéristiques d’origine septentrionale (cf. Pierno 1999: 433-34). L’édition suivante, imprimée par Bernardino Bindoni en 1541 (cf. Barbieri 1992/ 1: 279-80) révèle, par contre, que certaines exigences, propres aux milieux littéraires, commencent à apparaître aussi dans le langage de la traduction biblique. Cette édition, en effet, avait été réalisée suivant le modèle d’une autre traduction, celle d’Antonio Brucioli, humaniste florentin 20 , parue en 1532 à Venise et manifestement en «lingua toscana». Brucioli venait de réaliser un produit qui allait devenir un modèle tantôt rejeté, tantôt suivi par les versions suivantes, depuis les versions contemporaines jusqu’à la version italienne de la Bible du protestant Giovanni Diodati, Italien de Lucques (publiée d’abord en 1607 et, ensuite, en 1641). Connaissant l’hébreu et le grec, en traduisant l’Écriture Sainte, Brucioli privilégia une certaine fidélité, même syntaxique, aux sources originelles. Il en résulte que quelques corrections visent à recourir à une langue tosco-florentine, du moins dans les textes, comme par exemple les Évangiles, censés être les plus lus par le public (cf. Pierno 1999: 435). Cependant, l’édition de 1541 ne marqua pas un tournant dans l’histoire linguistique des éditions «Malerbi»; les éditions suivantes enregistreront une croissance 64 Franco Pierno 19 Dans le sillage méthodologique tracé par Trovato 1994, qui a été le premier à s’apercevoir de l’importance du travail linguistique exercé dans les imprimeries aux XIV e et le XV e siècles. 20 Brucioli, humaniste florentin, accusé de luthéranisme, fut exilé en 1529 à Venise, terrain propice pour les imprimeries, pas encore menacé par le pouvoir de l’Inquisition romaine. significative des calques du latin ainsi que le retour d’éléments de koinè septentrionale, éliminés dans les versions précédentes, ce qui se manifeste surtout dans les trois dernières éditions, imprimées entre 1566 et 1567 et approuvées par l’Inquisition, les seules à avoir le placet requis pour publier des traductions de la Bible (cf. Pierno 1999: 435-37). En fait, le Concile de Trente, malgré l’âpreté du débat, n’avait pas interdit la traduction de la Bible dans les langues vernaculaires ni la publication de ces traductions (cf. Coletti 1983: 189s.; D’Agostino 1989: 31s.) 21 : les décisions prises d’abord par l’Index de 1559 de Paul IV et, ensuite, par l’Index de 1564 ne feront que confirmer la nécessité de l’autorisation du Saint Office. Néanmoins, ces restrictions entraînèrent la naissance d’une vraie diaspora des traducteurs de la Bible qui, pour éviter de tomber sous les griffes des inquisiteurs, préféraient se rendre à l’étranger, dans les villes françaises ou suisses ouvertes aux nouveautés de la Réforme et riches en ateliers d’imprimerie. Massimo Teofilo, moine obéissant, était pourtant un esprit libre qui ne craignait pas la confrontation et la discussion et fréquentait des intellectuels très proches des courants protestants (cf. Morviducci 1976; Perini 1967). En 1551, à Lyon, il publia son Nuovo Testamento, texte caractérisé par des choix linguistiques strictement tosco-florentins, dont il rend compte dans l’Apologia, également publiée à Lyon en 1551 pour se défendre des attaques de ses détracteurs. Déclarant l’inutilité d’une obséquieuse obéissance à la syntaxe des sources, Teofilo souligne la valeur communicative d’une langue, à savoir son rôle véhiculaire de concepts, en dépit de sa forme 22 . Dans ce cas, selon lui, la langue ne peut être que le tosco-florentin (qu’il appelle «toscano»), qui est la langue la plus apte à traduire l’Écriture Sainte, à cause de sa clarté, de son autorité et de sa diffusion 23 . L’importance de ce texte, d’habitude négligé, pour l’étude de l’histoire de la langue italienne, a d’abord été remarquée par Droz 1971: 243-53. Plus récemment, à part Barbieri 1992/ 1: 145-49, c’est Trovato 1998: 151-55 qui s’est penché sur les positions linguistiques de Teofilo, en mettant en relief leur différence par rapport aux préfaces et 65 La langue religieuse italienne avant le Concile de Trente 21 Cf. aussi le Decretum de canonicis scripturis et le Decretum de editione et usu sacrorum librorum (sessio 4 et 8 aprilis 1546). 22 «I più moderni, non meno pii e dotti, hanno tradotto dal greco sì, ma in più luoghi . . . furono troppo scrupolosi. La onde hebber talvolta tanta cura di non mutare o parola o ordine di parole, di non turbare, anzi schiarire i turbati periodi e hiperbati, . . . io ho hauta grandissima riverenza, e ho a la Sacra Scrittura, ma però più al sentimento che a le parole sue, più a la segnificazione che al suono» (Teofilo 1551: 4). On aperçoit dans les mots de Teofilo une allusion ponctuelle à Brucioli, qui, à cette époque-là, était le seul à avoir traduit le texte biblique en se basant non seulement sur la Vulgate, mais aussi sur les sources hébraïques et grecques. Par ailleurs, la langue en tant que moyen de communication ainsi que l’importance de son utilité, au détriment de la forme, étaient des concepts circulant depuis quelques années et présents dans le traité Dialogo delle lingue de Sperone Speroni (Venise 1542). 23 «La nostra traslazione, che qual si sia altrui, fedele: di poi più chiara, più facile, e più toscana»; «Che cosa ha di più la latina (quanto lingua) e la greca, che la toscana hoggi a tutta l’Italia nota? » (Teofilo 1551: 5.22). aux frontispices des Bibles traduites et publiées dans la Genève calviniste à la même époque par les exilés italiens religionis causa, à savoir le Nouveau Testament publié par Jean Crespin en 1555 24 , celui de Giovan Luigi Pascale publié la même année 25 , et celui, probablement traduit par Filippo Rustici, publié en 1562 26 . Ces traductions déclarent toujours, dans le frontispice ou bien dans l’introduction, avoir choisi une langue commune et «italiana», et affirment surtout leur hostilité au «toscanismo», terme emblématique désignant toute dérive provoquée par une toscanisation à tout prix, ce qui pourrait, avec l’appui d’autres documents et en considérant la politique linguistique menée par Jean Calvin, amener à supposer l’existence d’une querelle de la langue parmi les Italiens expatriés à Genève (cf. Pierno 2004) 27 . 2.5 Traits caractéristiques dans les traductions de la Bible (de leur parution jusqu’au Concile de Trente) Les traductions de la Bible - peut-être le genre religieux le plus important avant le Concile de Trente - reposent essentiellement sur le texte de la Vulgata latine, surtout d’un point de vue lexical et syntaxique. Elles montrent une adhésion à ce modèle et une interaction constante avec lui. Elles sont pourtant responsables aussi de la diffusion d’une langue vulgaire fondée sur le toscan. 2.5.1 Phonétique et morphologie En ce qui concerne la phonomorphologie, les traductions bibliques furent l’un des véhicules les plus efficaces pour la transmission et la circulation d’une langue à base toscane, même si les traits phonétiques et morphologiques locaux, dans le cas des bibles réalisées en dehors de l’aire toscane, n’étaient pas absents. Au XIII e siècle déjà, avant même l’époque des grands écrivains florentins, le dominicain Do- 66 Franco Pierno 24 Nuovo Testamento, [Genève], Jean Crespin, [15]55 (cf. Barbieri 1992/ 1: 336-37). 25 Nuovo Testamento, italien et français [de Robert Estienne], [Genève], Gian Luigi Pascale, 1555 (cf. Barbieri 1992/ 1: 338-40). 26 Bibbia, [Genève], François Du Ron, 1562 (cf. Barbieri 1992/ 1: 352-57). 27 Dans le cadre des études linguistiques concernant les traductions bibliques on ne saurait oublier les travaux de Luisa Ferretti Cuomo, qui s’est consacrée aux textes des juifs italiens et à leur langue «judéo-italienne». Ses études sur l’histoire linguistique de la communauté juive italienne montrent l’aspect variationnel d’un italien à l’usage religieux et interférant non pas avec le latin, mais avec l’hébreu du texte traduit. À titre d’exemple, dans une traduction d’aire romanesque du livre de Jonas, cette interférence est caractérisée par un respect absolu de l’ordo verborum du texte originel, afin de ne pas en violer la structure syntaxique, qui est elle même dotée de signification, étant le résultat de la tradition orale transmise par les interprètes du texte sacré (cf. Cuomo 1988: 7). En même temps, cette langue montre un effort littéraire ne s’appuyant pas sur le toscan, mais produisant un «giudeo-romanesco» de haut niveau, grâce à une recherche assidue de régularité à tous les niveaux: de la graphie à la phonétique et à la morphologie (cf. Cuomo 1988: 7-8.108). menico Cavalca estimait qu’il fallait traduire le texte biblique en toscan, qu’il considérait comme la langue commune, tout en respectant l’ordo verborum du latin (cf. Barbieri 1992/ 1: 323-24). D’ailleurs, les prologues ou les lettres dédicatoires des premières traductions manuscrites, toujours sous le contrôle des milieux dominicains, montrent une orientation commune vers une langue claire et de base toscane, malgré leur attention pour le latin de la Vulgata (cf. Leonardi 1996: 187). Quant à la langue de la princeps de Malerbi (1471), elle n’a pas encore été étudiée de façon systématique; les seules données utiles découlent de l’analyse de la lettre dédicatoire (qui est la partie la moins représentative sous un angle linguistique) 28 et révèlent un toscan de base constellé de calques du latin de la Vulgata, avec des caractéristiques de koinè septentrionale, sans les particularités linguistiques propres à la Vénétie (cf. Paccagnella 1997: 196-98). Il s’agit d’un compromis linguistique dû, probablement, aux manuscrits d’aire toscane utilisés par Malerbi et, dans le cas du livre de l’Apocalypse, au plagiat que celui-ci aurait fait de la traduction de Cavalca (cf. Curioni 1847, et surtout Barbieri 1992/ 1: 61-62) 29 . La base phonomorphologique des éditions suivantes demeurera le toscan, malgré les corrections apportées pour un public du Nord de l’Italie 30 . En faisant abstraction de la traduction du moine Teofilo, qui ne sera réimprimée que deux fois 31 , ce sont les éditions de la traduction biblique d’Antonio Brucioli, dont le succès est comparable à celui des éditions «Malerbi», qui diffuseront encore une langue à la morphologie fortement toscanisée. La langue de Brucioli présente des caractères qui s’inscrivent dans la prose florentine de la première moitié du xvi e siècle, avec quand même des libertés considérables vis-à-vis des normes puristes de Bembo, d’autant plus flagrantes chez un humaniste auteur de commentaires du Decameron, n’hésitant pas à fournir aux lecteurs «non toscani» un glossaire, persuadé de l’utilité politique (voire sociale) de la connaissance de la langue toscane; Brucioli semble donc s’inscrire dans le sillage théorique et «florentiniste» tracé par Machiavel, ou plutôt par le Discorso intorno alla nostra lingua, dont le secrétaire flo- 67 La langue religieuse italienne avant le Concile de Trente 28 Il s’agit d’un texte divisé en sept chapitres, adressé à «Maestro Laurentio», frère franciscain et professeur de théologie. Malerbi y avoue toutes les difficultés qu’il a dû affronter, ainsi que l’aide reçue par Laurentio (cf. l’étude de Barbieri 1992/ 1: 37-70). 29 Malerbi, par ailleurs, dans la préface d’une autre de ses traductions, celle de la Legenda Aurea de Iacopo de Varagine, publiée en 1478, avait déjà manifesté un certain souci à l’égard de la langue à utiliser afin de se faire comprendre de tout «le peuple des ouailles éparpillé dans la péninsule italienne», en arrivant même à demander l’aide d’un correcteur florentin (cf. Quondam 1983: 659-61). 30 Les corrections les plus importantes demeureront celles de l’édition de Squarzafico (la deuxième de 1477-78), où l’on constate, par exemple, d’un point de vue phonétique, un changement systématique de l’article florentin il el, l’élimination du -e final (typiquement toscan) dans les formes du passé simple de la troisième personne du singulier qui ont l’accent sur la dernière syllabe (appelloe, comandoe . . . appellò, comandò . . .). D’un point de vue morphologique, on observe une préférence pour les terminaisons -eti; -ati de la deuxième personne du pluriel: impératif, Godete Godetive (Mt 5, 12); subjonctif présent, vogliate vogliati (Mt 5, 17). 31 En 1556 et en 1565 (cf. Barbieri 1992/ 1: 341-43, 363). rentin est reconnu être l’auteur (cf. Dionisotti 1980: 202; Paccagnella 1993; Trovato 1994: 52-53) 32 . 2.5.2 Lexique et syntaxe Pour ce qui est du lexique, l’autorité de la Vulgata est évidente. Cornagliotti 1974 démontre que, dans les premières traductions manuscrites de la Bible qui remontent aux XIII e -XIV e siècles, l’interaction entre la langue vulgaire de la traduction et la langue de départ, le latin de la Vulgata, a provoqué la formation: - de calques lexicaux présentant de nouvelles formations suffixales (par ex. aretta ‘petit autel’ arulam) ou préfixales (par ex. amuovere ‘faire bouger vers’ admovere); - de nouveautés lexicales d’un point de vue morphologique (par ex. spendato ‘dépensé’ expensum); - de nouveautés lexicales tout court (par ex. vesputelli ‘chauves-souris’ vespertiliones). Gasca Queirazza 1976: 665 remarque à ce sujet qu’en tenant compte des hypothèses selon lesquelles les premières versions bibliques en langue italienne se situeraient dans la première moitié du XIII e siècle, il faudrait une nouvelle réflexion méthodologique en lexicographie italienne, concernant les premières attestations et la transmission du lexique. La présence de gloses interlinéaires dans ces manuscrits a également suscité des réflexions d’ordre lexicographique et lexicologique: ayant comme but d’expliquer un calque latin, ces gloses permettent d’absorber des latinismes qui, une fois expliqués, deviennent autonomes et vont intégrer le vocabulaire du texte, moins pour remédier à une pauvreté lexicale que pour satisfaire l’attrait pour les cultismes et les préciosités (cf. Pollidori 1998: 116). Des gloses lexicales apparaissent également dans la traduction de Malerbi, ce qui garantira la survie de cette pratique lexicale et lexicographique jusqu’à la seconde moitié du XVI e siècle. Par ailleurs, comme on l’avait dit ci-dessus, la Bible traduite par Malerbi peut offrir un excellent point d’observation pour l’évolution de cette facette de la langue religieuse écrite. Les changements lexicaux survenus pendant l’histoire éditoriale de la Bible Malerbi témoignent toujours d’un certain attachement au latin de la Vulgata, du moins jusqu’à l’édition de 1535 incluse (cf. Barbieri 1992/ 1: 253-54), tout en gardant aussi des éléments du lexique de la koinè septentrionale (cf. Pierno 1999: 431-34). L’édition suivante, imprimée par Bindoni en 1541 (cf. Barbieri 1992/ 1: 279-80) révèle un certain intérêt pour la phonomorphologie et le lexique tosco-florentin de la version de Brucioli. 68 Franco Pierno 32 Cependant, la syntaxe demeure fidèle aux sources latines et hébraïques (cf. Del Col 1987: 167), ce qui sera remarqué par les traducteurs successifs: de Massimo Teofilo, qui traduisit le Nouveau Testament paru à Lyon en 1551, à Filippo Rustici, à qui est attribuée la traduction parue à Genève en 1562 (cf. Trovato 1998: 156-57). Cependant, les éditions postérieures à celle de 1541 enregistreront une augmentation significative des calques du latin ainsi que des caractères de koinè septentrionale, même pour ceux éliminés dans les versions précédentes, tendance qui se manifeste surtout dans les trois dernières éditions, imprimées entre 1566 et 1567 et approuvées par l’Inquisition. Cela peut amener à supposer qu’un lexique plus proche de la source latine originale légitimait, en quelque sorte, la traduction de la Bible, qui pouvait poser des problèmes sérieux pendant la période qui suivit le Concile de Trente (cf. Pierno 1999: 435-38). D’un point de vue plus général, l’importance lexicologique des traductions bibliques de cette période, surtout à partir du XVI e siècle, a été soulignée par Tesi 1994: 72-83, qui, dans son étude sur le passage de certains mots clé grecs en Europe et leur évolution sémantique, a pu remarquer le rôle de ces traductions dans la sélection du lexique des langues romanes, notamment de l’italien. Cette autorité reposait sur le prestige de la Vulgata, qui influençait les versions de la Bible en langues vulgaires, en dépit des textes grecs et hébreux. Un exemple de cette lexicalisation, c’est la traduction du terme k ατ στρω , qui, dans la Vulgata, se transforme soit en subversio (2Tim ii, 14) soit en eversio (2Pt ii, 6), ce qui conditionne la traduction en langue vulgaire ( subversione dans la traduction de Malerbi); cette solution est adoptée aussi par les glossaires «grec - latin», où la priorité était donnée à la signification biblique des entrées. Par ailleurs, les premiers textes de littérature religieuse, les mêmes qui, au XVI e siècle, constitueront les références du toscan littéraire, gardèrent ce patrimoine lexical (cf. Tesi 1994: 80-82). Cependant, dans les milieux intellectuels, la parution des éditions polyglottes incluant aussi le texte grec favorisera un premier démantèlement de la structure sélective du lexique mise en place par les versions bibliques en langue vulgaire. L’importance de la source originale des textes bibliques (d’abord latins, mais aussi grecs et hébreux) détermina aussi une syntaxe de la langue vulgaire axée sur le latin et, parfois, aussi sur l’hébreu. Non seulement les éditions de la Bible Malerbi, mais aussi celles des traductions de Brucioli témoignent d’un attachement à la syntaxe des textes originaux, ce qui provoqua des structures compliquées, voire de véritables anacoluthes (cf. Paccagnella 1984: 149). 2.6 La prédication Après la période du sermo antiquus, les ordres mendiants sont les grands protagonistes de la prédication aux XIII e et XIV e siècles. L’activité homilétique constituait l’enjeu central de l’activité religieuse des franciscains et des dominicains, s’inscrivant dans le cadre d’une réflexion sur le rôle de la parole, qui avait eu lieu entre la fin du xii e et la première moitié du xiii e siècle (cf. Casagrande/ Vecchio 1991; Delcorno 1986) 33 . 69 La langue religieuse italienne avant le Concile de Trente 33 La contribution peut-être la plus importante à la réflexion médiévale sur l’emploi et le rôle de la parole était celle du dominicain Cavalca, qui avait écrit deux traités: le Pungilingua et les Frutti della lingua (cf. Casagrande/ Vecchio 1991: 110-12). La naissance même de l’Ordo praedicatorum dénonce, par ailleurs, la nécessité d’une mise à jour des méthodes de la prédication ainsi que d’une attention majeure aux exemples rhétoriques et d’art oratoire donnés par les institutions civiles, notamment l’Université (cf. Antonelli 1982: 685-87). Ainsi, le modèle scolastique va s’imposer, le sermo modernus dont la structure est plus articulée que celle de l’antiquus, avec plusieurs divisions et distinctions du discours (cf. Casapullo 1999: 180). À ce propos, il faut attribuer une valeur emblématique au corpus des sermons de l’un des plus grands prédicateurs de cette époque, le dominicain Giordano de Pise, notamment les sermons du Quaresimale fiorentino, datant de 1305-06 (cf. l’édition avec commentaire linguistique de Delcorno 1974) 34 . Giordano de Pise applique à la prédication le modèle du sermo modernus provenant des milieux universitaires. Pour illustrer une vérité doctrinale ou théologique, l’on part d’un thema (une citation tirée de la Bible), qui est soigneusement divisé (divisio) afin de pouvoir en analyser chaque mot; à son tour, chaque divisio peut s’articuler autour des diverses significations du mot (distinctiones). Cela donne lieu à une structure syntaxique et logique assez complexe (cf. Delcorno 1986: 533; 1987: 474-75), dont le langage peut varier sur plusieurs registres: du registre savant à celui de la vie quotidienne, jusqu’à l’utilisation de phénomènes typiques de l’oralité (cf. Librandi 1993: 346; Delcorno 1974: 298). Il y a à la base de ce schéma rigide une doctrine dont la prédication médiévale (à l’instar de l’exégèse biblique) se sert pour interpréter l’Écriture Sainte, la doctrine dénommée «des quatre sens». C’est l’application d’un système d’interprétation biblique figurée, qui s’était développé à la fin de la période patristique et au Moyen Âge et selon lequel il fallait chercher dans chaque texte quatre sens différents (cf. Grant 1967: 101). Un distique qui circulait encore à la fin du XVI e siècle illustre ces quatre sens: Littera gesta docet, quid credit allegoria Moralis quid agas, quo tendas anagogia 35 Face à la prédication scolastique et dans le cadre du renouveau religieux qui caractérisa la société chrétienne dès la fin du xiv e siècle, il se développe une prédication populaire, représentée surtout par le corpus des sermons de Bernardin de Sienne (1380-1444; cf. l’édition de sermons de Sienne de 1427 par Delcorno 1989). Bernardin, visant avant tout à une transmission simplifiée et directe du message 70 Franco Pierno 34 Cf. aussi les éditions modernes d’autres sermons moins connus de Giordano de Pise: Iannella 1997; Marchioni 1992. 35 «La lettre nous enseigne les hauts faits du passé, L’allégorie ce qu’il faut croire, / Le sens moral ce que nous devons faire, L’anagogie le but vers lequel aller» (traduction de Grant 1967: 102). À titre d’exemple, voici une application grossière, mais efficace, aux versets de l’Épitre aux Galates (4, 22s.), où «Jérusalem» peut se comprendre de quatre façons différentes: 1) historiquement c’est la ville des Juifs, 2) allégoriquement c’est l’Église du Christ, 3) au sens moral c’est l’âme humaine, 4) au sens anagogique elle nous élève vers la cité céleste, notre mère à tous. religieux, explore toutes les possibilités offertes par la langue vulgaire, notamment les parlers locaux 36 , puisant aussi à la littérature des exempla, qui était fondée sur la narrative bourgeoise de tradition médiévale (cf. Delcorno 1986: 543). Gardant toujours le schéma du sermo modernus ainsi que les quatre sens de l’interprétation biblique, il rend son discours plus simple en s’appuyant sur des stratégies communicatives telles que les techniques de mémorisation (cf. Bolzoni 1984: 1048-53), les marqueurs phraséologiques appartenant à la langue orale 37 , l’altération du lexique par le biais de suffixes populaires 38 . Dans le sillage de la prédication de Bernardin de Sienne se situe une prédication interrégionale, née des adaptations interdialectales réalisées par des prédicateurs itinérants, dont il ne nous reste que des reportationes en latin ou dans une langue vulgaire normalisée sur un modèle latin (cf. Tavoni 1992: 38-41). Symbole du succès et du déclin de cette prédication populaire, la prédication dénommée «mescidata» (‘mélangée’) qui avait constitué un véritable genre littéraire pendant la seconde moitié du XV e siècle (cf. Lazzerini 1971, 1989; Paccagnella 1973), assumera un rôle d’éducateur linguistique du peuple des auditeurs (cf. Tavoni 1992: 40). Les prédicateurs «mescidati» créaient, en se servant du latin biblique et des langues locales, un amalgame linguistique visant à faire rire le public et, par conséquent, à faire mieux passer le message 39 . Ces tendances ont provoqué, pendant le XV e siècle, la décadence très rapide du modèle scolastique. Les nouveautés introduites par l’humanisme provoqueront par ailleurs la naissance d’un nouveau type de prédication, à savoir la prédication humaniste, phénomène élitiste limité à la Curie romaine et aux confréries florentines (cf. Delcorno 1987: 474-75) qui s’inscrit dans la réaction à la prédication instaurée par Bernardin et son école (cf. Delcorno 1987: 476; Tavoni 1992: 39). Quoi qu’il en soit, entre la seconde moitié du XV e et la première moitié du XVI e siècle, les sermons contribuèrent surtout à une diffusion de la langue toscane littéraire, fondée sur les textes florentins du XIV e siècle et promue par les Prose de Bembo. Cela se voit aussi bien dans une prédication élevée telle que celle du franciscain Cornelio Musso, ancien élève de Bembo à l’Université de Padoue qui avait 71 La langue religieuse italienne avant le Concile de Trente 36 Bernardin même le confirme: «Quando io vo predicando di terra in terra, quando io giogno in uno paese, io m’ingegno di parlare sempre sicondo i vocaboli loro; io avevo imparato e so parlare al lor modo molte cose. El mattone viene a dire el fanciullo, e la mattona la fanciulla». (Predica xxiii, cité de Tavoni 1992: 38). 37 À titre d’exemple: des interjections telles que doh (typique de Sienne); oimé, oimé; des mots épelés (pe-co-ro-ne); des mots onomatopéiques (la brebis: be be; le chat: mio, mio). 38 À titre d’exemple: giovinozzo, porcaccia, arboscellini, monacuccio. 39 Ce n’est pas un hasard que les plus célèbres prédicateurs «mescidati» soient deux élèves de Bernardin de Sienne: Roberto Caracciolo de Lecce et Jacopo della Marca, provenant de l’Italie du Sud (cf. Delcorno 1986: 536), dont le degré d’«interrégionalité» linguistique est tellement élevé que l’on ne peut pas distinguer avec certitude des vrais traits locaux (cf. Delcorno 1969- 70: 151). C’est surtout dans l’Italie du Nord que la prédication «mescidata» deviendra un véritable genre à part entière grâce à l’activité du franciscain Bernardin Tomitano de Feltre et des dominicains Valeriano Soncino et Gabriele Barletta. publié un recueil de sermons en 1554 (cf. Marazzini 1994: 273; Librandi 1993: 361), que dans une prédication aux allures plus populaires comme celle de Girolamo Savonarola, prédicateur dominicain d’origine ferrarraise, actif pendant les années quatre-vingt du xv e siècle et qui s’adressait à ses auditeurs florentins en leur langue (cf. Matarrese 2000). 2.7 Traits caractéristiques de la prédication L’origine orale et les contextes de réalisation des sermons ont eu pour conséquence une augmentation rapide et consistante du degré de variation de la langue religieuse. Parmi les traits les plus caractéristiques, on constate: - une tendance interrégionale, accentuée par la prédication des ordres mendiants, notamment celle des franciscains. Il s’agit de la diffusion et de l’évolution d’une langue vulgaire religieuse (cf. Casapullo 1999: 179) dont les traits étaient moins localisés (dans le cas de Saint François et des franciscains, cf. les analyses de Baldelli 1988: 126-29), ce qui confirme un message religieux destiné au plus grand nombre et soumis à des déplacements fréquents; - l’exploitation des possibilités offertes par la langue vulgaire non seulement sur la base du latin, mais aussi en puisant aux ressources des parlers locaux et à l’oralité. C’est Bernardin de Sienne qui promeut une prédication où les termes de la langue vulgaire employés sont déterminés par le lieu de la prédication et le contexte oral. Son exemple sera suivi par la prédication «mescidata»; - entre la seconde moitié du XV e siècle et la première moitié du XVI e , surtout d’un point de vue phonétique et morphologique, le toscan littéraire joue un rôle prépondérant. Dans ses sermons, Savonarola emploie le florentin moyen et contemporain aussi bien que celui archaïsant et provenant du vocabulaire du xiv e siècle (cf. Matarrese 2000: 235), ce qui ne peut pas être uniquement imputé à son scribe florentin qui travaillait toujours sous son contrôle (cf. Marazzini 1993: 97; Tavoni 1992: 201-05). Comme on l’a rappelé ci-dessus d’ailleurs, l’activité de Cornelio Musso montre que la diffusion des théories «bembistes» dans la prédication pendant la première moitié du XVI e ne se fera pas attendre (cf. Maraschio/ Matarrese 1998: 192-94). - D’un point de vue lexical, la diglossie caractérise aussi la prédication des ordres mendiants, notamment celle de Saint François et des franciscains, où un lexique aux accents populaires (surtout provenant de l’Ombrie, dans le cas des franciscains) se mélange à des mots latins et des latinismes probablement connus des auditeurs, destinés à combler la lacune lexicale des technicismes bibliques (cf. Librandi 1993: 341-42; Baldelli 1997: 8). Dans la langue du dominicain Giordano de Pise, par exemple, les termes qui visent un auditoire de bas niveau alternent avec les premières attestations du vocabulaire philosophique et théo- 72 Franco Pierno logique créées sur la base de calques du latin (cf. le glossaire de Delcorno 1974) 40 . - Quant à la syntaxe, l’élément le plus frappant, c’est la présence des marqueurs typiques de l’oralité, qui se sont maintenus dans le passage de l’oral à la version écrite. Ces marqueurs représentent en premier lieu l’élément oral et populaire face à l’hégémonie de la parole écrite (cf. Bologna 1982: 729s.). Il s’agit surtout de formations verbales à fonction allocutive ou conative, de constantes répétitions de mots, d’interjections, de déplacements. Tous ces éléments se retrouvent chez les plus importants prédicateurs de l’époque: Giordano de Pise (Delcorno 1974: 298; Librandi 1993: 346) 41 ; Bernardin de Sienne (cf. Bolzoni 1984: 1049s.; Castellani 1982; Delcorno 1989; Fioravanti Melli 1975; Pasquini 1982; Sollazzi 1980a; Sollazzi 1980b; cf. N37); Girolamo Savonarola 42 (cf. Matarrese 2000: 243-44) 43 . Dans les sermons de la fin du XV e et du début du XVI e siècle, la présence des marqueurs d’oralité a aussi été mise en évidence à l’aide des méthodes de la linguistique pragmatique (cf. Fox 1987a; 1987b et Berretta 1990). Les recherches menées par Librandi 2000 se sont concentrées sur les sermons d’une sœur florentine, Dominique de Paradiso (cf. l’édition critique de Librandi/ Valerio 1999), femme visionnaire et prophétesse, proche de Savonarola. Ses sermons s’adressaient non seulement à ses consœurs, mais aussi, au fur et à mesure que sa réputation s’affirmait, à un public plus élargi. Librandi 2000: 213-23 met en relief notamment les «vides discursifs» et les mécanismes de cohésion qui ne sont pas fondés sur une régularité anaphorique (comme dans les sermons construits selon les règles classiques de la rhétorique), s’appuyant en revanche sur des points de repère personnels que la sœur pouvait rappeler au public par le biais de références pronominales ou lexicales. Il s’agit donc d’une prédication dictée surtout par des exigences d’ordre pratique, ce qui justifie aussi la fréquence des déplacements (à gauche) et les connexions syntaxiques résolues par un che subordonnant de valeur générale, qui favorisent la progression du discours (cf. Librandi 2000: 228-34). On constate aussi que la présence des mar- 73 La langue religieuse italienne avant le Concile de Trente 40 Quelques exemples du vocabulaire théologique et philosophique: allegare ‘addurre prove’; convertimento ‘trasformazione, soprattutto la Transustanziazione’; forme ‘essenza’; speculazione ‘meditazione’ (cf. Casapullo 1999: 182). 41 Chez Giordano de Pise, on observe l’emploi de propositions exclamatives et interrogatives, et de questions rhétoriques: «Or tu diresti: ‹Ben veggio ch’è così di noi che vegnamo dopo lui, ma di quelli che passaro dinanzi che diremo? ›» (cf. Librandi 1993: 346). 42 Cf. aussi l’étude de Varvaro 1984, consacrée au repérage du parlé, des traits de l’oralité, dans un sermon de Simone da Pozzo datant de 1392. 43 Le discours de Savonarola, prévoyant la diffusion par l’écrit, est plus surveillé que celui de Bernardin de Sienne; cependant, il présente également des connecteurs pragmatiques (cioè, ecco, or, orsù, etc.), des exemples d’ellipse grammaticale («dobbiamo essere tutti uniti all’orazione: tutti uno core e tutti una anima»), des anacoluthes («chi caverà el muro, gli rovinerà addosso»), des déplacements à gauche d’un constituant de la proposition, remplacé par la suite par un pronom: «Queste cerimonie da captar benivolenzia le sanno far troppo bene e’ tiepidi». queurs d’oralité dans d’autres textes religieux de la même époque est due d’abord au rôle prépondérant joué par les sermons dans les messages religieux au XV e et XVI e siècle. 2.8 Les autres écrits religieux (des Ordres mendiants au Concile de Trente) En reprenant une définition de Tavoni 1992: 43, on regroupera ici les autres textes de la communication religieuse: textes poétiques, textes liturgiques (pour la liturgie commune, mais aussi des prières privées), mystiques, spirituels, hagiographiques (parmi lesquels l’on compte les exempla tirés de la vie des saints), ainsi que les livres de dévotion et les catéchismes. Cette abondante production est due d’abord à l’essor des ordres mendiants, dont la portée spirituelle et sociale avait à tel point influencé la société du xiii e siècle que les besoins de communication religieuse en langue vulgaire s’étaient multipliés (cf. Antonelli 1982; Bologna 1982). Abstraction faite des traductions bibliques qui constituent un genre à part entière (cf. §2.4.), nombreuses sont les traductions d’ouvrages des pères de l’Église (cf. Delcorno 1998: 9-11) ainsi que les hagiographies (cf. Delcorno 1998: 11-14), le plus souvent d’aire toscane et provenant surtout des milieux franciscains. À ces derniers revient le mérite d’une abondante production et d’une grande diffusion d’écrits concernant la vie et les œuvres de Saint François d’Assise. Parmi ces textes, le plus important est le recueil des Fioretti de la fin du XIV e siècle (cf. l’édition de Casella 1926), traduit du latin (Acti beati Francisci et sociorum eius, début du XIV e siècle; cf. Petrocchi 1957a; 1957b) 44 . À partir du XIV e siècle, les milieux religieux étaient freinés dans leur mouvement: décadence des mœurs, abus, ingérences dans les pouvoirs politiques et économiques. Cependant, entre le XIV e et le XVI e siècle, on peut constater une augmentation de la production de textes religieux, ce qui s’explique justement par la crise que l’Église traversait et qui avait donné lieu à des mouvements spontanés qui tâchaient de faire renaître l’esprit des origines par le biais d’activités caritatives et spirituelles; le mouvement peut-être le plus important fut celui de l’Osservanza 45 . Entre temps, pendant la seconde moitié du XVI e siècle, la diffusion des textes religieux avait commencé à se servir de l’imprimerie. Toute cette production permit la diffusion de textes fortement dialectalisés, mais aussi l’interpénétration de dialectes différents, ce qui prouve une certaine indépendance du degré de variation linguistique des communications religieuses par rapport à la «toscanisation» des XV e -XVI e siècles (cf. Bruni 1983: 3-4). Depuis quelques années, on compte un 74 Franco Pierno 44 Il y a aussi des œuvres qui concernent d’autres protagonistes de l’ordre franciscain, telle que la traduction de la Vita di fra Ginepro. Pour une étude de la dimension narrative de ces textes, basée sur l’analyse des temps verbaux, cf. Baldelli 1997. 45 Mouvement de renouveau spirituel qui commence à la fin du XIV e s., ayant pour but la remise en vigueur des règles premières de l’ordre bénédictin et des ordres mendiants, l’Osservanza donna lieu à un certain rigorisme moral ainsi qu’à une véritable tension mystique. nombre élevé d’études et d’éditions critiques (avec commentaire linguistique) au sujet de cette production, en particulier: - les récits hagiographiques ainsi que les recueils d’exempla 46 ; - les traités de dévotion et de spiritualité 47 ; - les textes destinés surtout aux ecclésiastiques 48 . Tous ces textes constituaient souvent, en amont, la base de préparation pour des prédicateurs qui n’avaient pas toujours une profonde formation théologique et qui devaient constamment réveiller l’intérêt des fidèles. Pour ce qui concerne les documents liturgiques et les apocryphes, on en est encore au recensement des manuscrits et des imprimés (cf. Balboni 1961, 1978; Landotti 1975; Garavaglia 1998 pour les textes liturgiques; cf. Cornagliotti 1976b pour les apocryphes d’aire italienne). En revanche, les textes mystiques attirent beaucoup plus l’attention. Ce genre, fondé sur la possibilité de s’élever à la divinité par un effort de volonté et non par les capacités intellectuelles, remonte au XIII e siècle 49 et, au fil des siècles, définit ses éléments: le manque de confiance dans le langage traditionnel, considéré comme sémiologiquement impuissant, provoque la recherche d’un nouveau langage, de figures rhétoriques transgressives (telles que 75 La langue religieuse italienne avant le Concile de Trente 46 Cf. la Vita di san Petronio, traduction en langue vulgaire du début du XIV e d’un texte latin inconnu du XII e siècle, provenant de l’aire bolognaise (cf. Corti 1962); le Libru di lu transitu et vita di misser sanctu Iheronimu de 1473 (cf. Bruni 1983: 3-4; édition critique de Di Girolamo 1982); la Leggenda della Beata Eustochia sicilienne de 1488-1510 (édition critique de Catalano 1950); le Libero de frai Gilio ligure de la fin du XIV e siècle, adaptation génoise des Dicta Beati Aegidii, recueil de sentences et d’exempla attribués à Egidio, premier compagnon de Saint François; la Lamentazione de la gloriosa Matre di Cristo d’Urbano Vigerio et la Leggenda de Sancta Elizabeth figlia de lo re de Ungaria, datant du début du XVI e et provenant de l’aire de Savona (Ligurie) (cf. Tavoni 1992: 290-95); la Legenda aurea, publiée à Venise en 1475 et traduite du latin (l’auteur du texte original étant Jacopo da Varagine) par Niccolò Malerbi (cf. Marucci 1993). 47 Cf. le recueil de préceptes moraux pour jeunes épouses, la Via de lo Paraiso ligure datant du début du XVI e s. (cf. Borghi Cedrini 1984); le traité sur l’oraison et la contemplation Giardino di orazione, imprimé une première fois en 1494 à Venise, et réimprimé pendant la première moitié du XVI e s. (cf. Stanislao da Campagnola 1971); La Scala del Paradiso, attribué à Saint Augustin, qui eut un certain succès et fut traduit plusieurs fois (il existe une édition critique de la version sicilienne; cf. Lalomia 2002); le Grisostomo, paraphrase de l’homélie de Saint Jean Chrysostome, datant environ de 1342 et provenant de la zone de Pavie (Lombardie) (cf. Bongrani/ Morgana 1992: 92-93; 1994: 105-08; Stella 1994c: 180-84); le Dialogo de sam Gregorio en vorgà ligure, datant du XVI e s. (cf. Porro 1972 et l’édition critique, Porro 1979). 48 Cf. le Trattatello sulla Messa de Giacomo Traversagni, datant du début du XVI e et provenant de l’aire de Savona (Ligurie); le Vocabulista ecclesiastico, d’origine ligure, sorte de glossaire pour un public ecclésiatique ignorant le latin, publié pour la première fois en 1480 (cf. Marazzini 1987); l’Interrogatorio volgare compendioso et copioso, manuel pour la confession provenant de l’aire bolognaise et datant des années cinquante et soixante du XV e s. (cf. Bellotti 1994). 49 Cf. le recueil édité par Levasti 1935, qui couvre la période qui s’étend du De contemptu mundi du pape Innocent III (vers 1160) à Simone de Cascia (XV e siècle); ou Getto 1967, qui s’occupe même de textes du XX e s. l’oxymoron, le paradoxe, la catachrèse) ainsi que l’exploitation de la dualité sémantique de mots agissant à la fois sur le plan divin et sur le plan humain (cf. Baldini 1998: 750-52). Ce langage de l’«ineffabile» a ses racines chez Dante, qui représente le point où la tradition rhétorique-littéraire rencontre la tradition mystique-religieuse et qui permet l’entrée des termes «ineffabile» et «ineffabilitade», témoins d’un vocabulaire qui prendra son essor avec Sainte Catherine de Sienne 50 (cf. Colombo 1987: 53-71). Ce sont les textes des femmes mystiques des XVI e -XVII e siècles qui ont fait davantage l’objet du travail des linguistes et des philologues. On mentionnera en particulier l’anthologie incontournable de Pozzi/ Leonardi 1988 qui est enrichie d’un lexique de termes mystiques (739-46) et l’étude de Pozzi 1988 qui examine le langage de la mystique féminine, notamment celui de Sainte Marie Maddalena de’ Pazzi (1566-1607) 51 . Il s’agit d’un code verbal qui, fortement influencé par le contact direct avec la divinité, force les barrières de la grammaire et du lexique et, par conséquent, est dénommé «transgressif», mais qui, en même temps, s’avère être un véritable réservoir de langue orale 52 . 2.8.1 La poésie religieuse (à partir du XIII e s.) Dans le sillage tracé par les premiers textes poétiques religieux de l’Italie médiane se situe le Cantico di frate Sole composé par Saint François d’Assise à la fin de sa vie (vers 1224). Ce texte, dont le manuscrit autographe n’a pas été conservé, a été transmis par d’autres sources, parmi lesquelles le manuscrit d’Assise 338 (cf. l’édition critique établie par Branca 1994). Écrit en prose rimée, divisé en versets assonancés, il a la forme d’un psaume et porte nettement la marque de son modèle biblique. Tout en demeurant un cas unique, ce texte représente l’intérêt des franciscains pour l’élément populaire et sa transmission en langue vulgaire (cf. Casapullo 1999: 202-03). Malgré l’influence du texte biblique, la langue du Cantique garde sa spécificité: série d’adjectifs appliqués non seulement à Dieu, mais aussi à 76 Franco Pierno 50 Catherine de Sienne (1347-80), appartenant à l’ordre dominicain des «Mantellate», fut une protagoniste de la vie ecclésiale de son époque, plaidant pour le retour du pape Grégoire XI à Rome et manifestant son souci de l’unité et de l’indépendance de l’Église. Bien que ne sachant pas écrire et ne connaissant pas le latin, elle laisse derrière elle une œuvre considérable. 51 Étudié encore par Pozzi, qui s’est aussi occupé de la mystique Angela da Foligno, qui a vécu entre le XIII e et le XIV e siècle (cf. Pozzi 1992b). 52 L’intérêt pour les femmes mystiques demeure, et donne lieu à des éditions récentes des œuvres de Catherine Vigri, ferrarraise (Foletti 1985; cf. aussi Maraschio/ Matarrese 1998: 111-13; Degl’Innocenti 2000) et de Sainte Francesca Romana, romaine, qui dictait ses visions à son directeur spirituel, Giovanni Mattiotti, qui les réunit dans un ouvrage, les Visioni (cf. Vignuzzi 1992, ainsi que Librandi 1993: 371-73 qui s’occupe de toutes les deux). L’approche linguistique de ces textes du XV e s. s’avère importante dans la mesure où l’on considère la vivacité du témoignage, visant à transmettre et à garder la fraîcheur de l’expérience mystique et, donc, à enregistrer de façon fidèle tous les mots. Le cas des femmes mystiques a aussi suscité des études de linguistique concernant le rapport entre les femmes et l’histoire de la langue italienne (cf. Marcato 1995; Vignuzzi/ Bertini Malgarini à paraître). ses créatures (appelées frate et sora), structures syntaxiques qui s’articulent autour de la préposition per 53 , qui a donné lieu à des interprétations grammaticales diverses (Baldelli 1997: 30-32; Pozzi 1992a). D’un point de vue phonomorphologique et lexical, la langue du Cantique est le vulgaire d’Ombrie, notamment d’Assise: skappare ‘échapper’ (v. 28) et mentovare ‘nommer’ (v. 4) subsistent encore aujourd’hui à Assise ou dans les dialectes centreméridionaux (cf. Baldelli 1983: 570-78); elle relève aussi, cependant, du modèle latin et biblique (cf. Ageno 1959: 407-08). D’un point de vue stylistique, on a remarqué des applications de la technique des cursus (cf. Ageno 1959: 409-10; Contini 1970). L’influence du modèle linguistique et stylistique du Cantico est illustrée par l’apocryphe franciscain (initialement attribué à Saint François même), Audite poverelle, de la fin du XIII e s. Il s’agit de la traduction de la dernière partie de la Legenda Perusina (début du XIII e s.), paraphrase du testament spirituel de Sainte Claire à ses consœurs de Saint Damien. Ce texte a aussi été rédigé en vulgaire d’Assise et anobli par des latinismes, non seulement graphiques. D’un point de vue métrique et stylistique, on y retrouve certains des traits présents dans le Cantico, tels que le cursus et l’anisosyllabisme (cf. Mattesini 1994: 521-22). Pendant les mêmes décennies, dans le Nord de l’Italie, s’affirme une solide tradition de poésie morale et religieuse aux intentions didactiques. On date du début du XIII e s. le Libro de Uguccione da Lodi (cf. Contini 1960/ 1: 597-624), sermon moral en laisses de type français, composé en décasyllabes épiques mêlés d’alexandrins, écrit substantiellement en lombard, malgré des infiltrations vénitiennes (cf. Bongrani/ Morgana 1994: 89-90). C’est aux premières décennies du XIII e siècle que remonte le Splanamento de li Proverbii de Salamone du Crémonais Girardo Patecchio (cf. Contini 1960/ 1: 560-83), et à 1274 le Sermone lombard en vers de Pietro de Bescapé. En se fondant sur ces textes, l’on peut affirmer que la poésie religieuse septentrionale a contribué à l’évolution et à la diffusion d’un lombard oriental, confirmant, au Nord également, la tendance de la littérature religieuse à créer des koinès interrégionales (cf. Contini 1960/ 1: 599; Stella 1994c: 159-60). L’Italie médiane, en revanche, avait, par les textes cités ci-dessus, préparé et anticipé l’explosion poétique des laude. La diffusion de ce type de poésie, dont les origines sont ombriennes et toscanes, se situe dans la seconde moitié du XIII e siècle. Les laude sont le produit des grandes confréries laïques, nées dans le sillage des mouvements spirituels de l’époque. À partir de 1233 (l’année jubilaire de l’Alleluja), commencent à se répandre dans toute l’Italie des processions pénitentielles urbaines, durant lesquelles les participants se flagellent en déclamant des chants (les laude) dont le sujet était la Passion du Christ. Ces mouvements d’une portée sociale énorme ont permis la conservation des textes, en écrasante majori- 77 La langue religieuse italienne avant le Concile de Trente 53 À titre d’exemple: «Laudato si’, mi’ Signore, per sora luna e le stelle . . . Laudato si’, mi’ Signore, per frate vento / et per aere et nubilo . . . Laudato si’, mi’ Signore, per sor’acqua» (Cantico delle creature 10.11-12.15). té anonymes et réunis dans des recueils (les laudari), qui, pour la plus grande partie, datent du XIV e s., avec quelques précieuses exceptions remontant au XIII e s. (les Laudi de Cortone; le Laudario Urbinate). Le fort prestige de cette tradition poétique est à la base de la propagation des caractéristiques linguistiques médianes, même dans les régions du Nord de l’Italie 54 . Le mouvement littéraire et social des laude (avec les présences poétiques religieuses des siècles précédents, les Ritmi et le Cantico) constitue le seul cas où la production poétique religieuse représente l’un des sommets de la production littéraire contemporaine. Parmi les auteurs connus de laude, il y a les plus grands poètes de l’époque: Guittone d’Arezzo (qui pourrait avoir été le premier à utiliser pour ce type de poèmes le schéma métrique de la ballade), mais surtout Jacopone da Todi. Ce dernier, dont la culture religieuse repose sur le milieu bénédictin de Cassin (cf. Ageno 1953; Contini 1960/ 2: 61-166; Bettarini 1969; Mancini 1974), emploie pourtant dans son langage les termes et les syntagmes de la culture de l’amour laïc, à titre d’exemple: «riso et ioco» (laude 39: 23-24); l’épithète «aulente giglio» utilisé pour s’adresser à la Vierge (laude 13: 17) et le syntagme «solazzo e ioco» (laude 83: 19-20) pour une invective morale (cf. Bruni 1990: 133-38). Jacopone se sert d’expressions aussi bien tirées du langage ecclésiastique (comme dans le cas de Boniface viii, «berger», laude 67: 1-2) que d’autres champs sémantiques plus terrestres et concrets (comme par exemple la nourriture: la grâce divine est à goûter avec la bouche et les dents de l’Affection), ce qui rappelle le langage des mystiques, mais aussi s’en distingue, en évitant les images plus «sensationnelles» (cf. Bruni 1990: 141). Vers la fin du XV e siècle, un autre genre littéraire religieux apparaît, celui du mystère (la sacra rappresentazione), qui est un prolongement naturel des laude: on 78 Franco Pierno 54 Voici quelques exemples: un manuscrit lombard contenant des laude de Jacopone est doté d’un petit glossaire ombrien-lombard (cf. Bruni 1990: 143); dans un recueil de la congrégation des «Battuti d’Udine» (Frioul), on reconnaît, sous une couche de vulgaire vénétien, des éléments linguistiques de l’Ombrie et de l’Italie médiane (cf. Morgana 1992: 289); dans l’aire piémontaise circulaient des textes d’origine toscane et ombrienne, adaptés pour le public local par l’introduction de traits septentrionaux (cf. Marazzini 1992: 5). Il ne manque pourtant pas des textes aux caractéristiques étroitement locales: la Lamentazione de Turin (cf. Clivio 1976: 19-38.57) ou bien les laude en dialecte bergamasque (et de Brescia), qui constituent les témoignages les plus anciens de ces parlers (cf. Contini 1935). Pour l’ancien bergamasque, il existe aussi un recueil de la fin du xiv e s. (cf. Ciociola 1979; 1986; Tomasoni 1989a; 1989b) dont les traits caractéristiques ont été résumés par Bongrani/ Morgana 1992: 93-94 et Stella 1994c: 170-74). Plus fragmentaires sont les témoignages de la production des laude en ancien génois et en ancien ligure occidental (cf. Stella 1994b: 134-37). D’autres exemples de poésie religieuse ne s’inscrivant pas dans le genre des laude, paraissent bien ancrés, d’un point de vue linguistique, dans leur provenance géographique: de la Campanie provient Il detto dei tre morti e dei tre vivi, le pisan Segni del giudizio, le lucquois Serventese contro i frati (cf. Maraschio/ Matarrese 1998: 36-39, 55-57); de la Vénétie, surtout de l’aire véronaise, une production aux allures eschatologiques, dont se détache Giacomino de Verone, frère franciscain auteur de poèmes en alexandrins (cf. Contini 1960/ 2: 625-25; Tomasoni 1994: 229-34). Enfin, on observe la présence de poèmes religieux dans les rimes de l’Anonyme génois du milieu du XIII e s. (cf. Nicolas 1994: xi. cxxx-cc; Petracco Siccardi 1980: 5-8). était passé d’une simple lecture (ou récitation) publique à une véritable dramatisation du texte 55 . Les mystères, spectacle complet, grâce à l’impact visuel et émotionnel du genre théâtral, constituaient de véritables occasions d’éducation religieuse et linguistique pour un public populaire dialectophone, d’autant plus que leur langue était souvent le résultat d’un effort de «dédialectisation» visant à réduire les traits les plus idiomatiques et ayant souvent comme point de repère la langue toscane (cf. pour le milieu florentin Newbigin 1983; pour l’aire piémontaise cf. Cornagliotti 1976a) 56 . S’il subsiste toujours un intérêt scientifique (moins linguiste que littéraire) pour l’influence exercée par la religion et la Bible sur la littérature (médiévale, mais aussi des siècles suivants) 57 , il faut relever l’absence complète d’études sur la production littéraire religieuse des siècles postérieurs au XV e s., une production constituée surtout d’hymnes sacrés ou de psautiers revisités, destinés aux rites de la communauté en prière 58 . 2.9 Les traits caractéristiques dans la poésie et les autres écrits religieux Dans les écrits religieux, poésie religieuse incluse, on constate la tendance fondamentale à la formation de langues interrégionales. La plus grande partie de cette production provient de zones non toscanes et, n’ayant pas de soucis d’ordre littéraire, favorise la diffusion des parlers locaux tout en provoquant la perte des particularités les plus idiomatiques en faveur d’une meilleure circulation des textes (cf. Bruni 1983: 3-4). Par ailleurs, malgré le nombre et la disparité des textes et la diversité de leur provenance géographique, il nous semble que l’on peut isoler quelques tendances intéressantes: 79 La langue religieuse italienne avant le Concile de Trente 55 Entre les laude et les mystères il y eut de véritables cycles paraliturgiques, qui s’intercalèrent dans le déroulement des rites à l’intérieur des églises: à Noël «L’adoration des bergers» et «La naissance de Jésus» (Representacio Pastorum); à Pâques «la visite au tombeau» (Visitatio sepulchri). Le passage de la paraliturgie au théâtre religieux proprement dit était facile (cf. Chelini 1968: 467). 56 Cf. cependant la récente édition critique d’un mystère d’origine sicilienne ayant comme sujet la Passion et la Résurrection du Christ (Del Popolo 2000), rédigé entre 1418 et 1434 par Marcu di Grandi qui a vécu à Syracuse et dont la langue (un sicilien interrégional) ne semble pas influencée par le toscan, mais est enrichie de latinismes bibliques et religieux. 57 Cf. les études du «pionnier» Erich Auerbach (Auerbach 1968) ou celles, fondamentales, de l’école nord-américaine: du canadien Northrop Frye (notamment Frye 1984); de l’américain Harold Bloom (par exemple: Bloom 1999). En littérature italienne, il existe des études traitant de l’influence de l’écrit biblique sur les plus grands écrivains: à titre d’exemple, pour Dante, cf. Rigo 1994; pour Pétrarque, cf. Pozzi 1989; pour Foscolo, cf. Terzoli 1988; pour Leopardi, cf. Rota 1998; pour Manzoni, cf. Torchio 1975. 58 On mentionnera pourtant l’ouvrage de Leri 1994, qui traite des traductions littéraires des psaumes entre 1641 et 1780, ainsi que celui de Commare 2003. Ce dernier consiste en une étude lexicographique et sémantique des poèmes de David Maria Turoldo (notamment le recueil O sensi miei publié en 1990), frère franciscain qui a vécu au XX e s. (mort en 2001). - au niveau phono-morphologique, on observe trois types de koinès interrégionales: a) koinès qui semblent réfractaires au modèle toscan, avant le XVI e siècle 59 ; b) koinès à base toscane, mais qui ne cèdent pas à l’influence du toscoflorentin littéraire 60 ; c) koinès ouvertes aux influences du tosco-florentin littéraire, surtout à partir du XVI e siècle 61 ; 80 Franco Pierno 59 Pour les koinès septentrionales, cf. p. ex. les textes des XIV e et XV e siècles qui illustrent les diverses formes de la koinè padane tels que la Vita di san Petronio, de l’aire bolonaise, et l’Interrogatorio volgare compendioso et copioso. Sous la couche bolonaise, ces documents révèlent des emprunts à d’autres villes ou régions (Mantoue, Ferrara); le Grisostomo, provenant de l’aire de Pavie, est ouvert aussi aux influences de l’aire milanaise et piémontaise (cf. Bongrani/ Morgana 1992: 92-93; 1994: 105-08; Stella 1994c: 180-84); dans la Vénétie et en Frioul les textes de dévotion sont les seuls à véhiculer une koinè extrarégionale (cf. Morgana 1992: 290-91); en Ligurie, le Dialogo de sam Gregorio en vorgà, dont la langue est un ligure-piémontais, témoigne d’une circulation des textes et de l’existence d’une koinè commune à la Ligurie et au Piémont méridional, ce qui est d’autant plus flagrant que la langue du modèle est le florentin (cf. Porro 1972; 1979; Petracco Siccardi 1980: 5; Stella 1994b: 122). La formation des langues interrégionales, indépendamment de la toscanisation, est encore plus significative dans l’Italie du Sud, notamment en Sicile, où, à partir du milieu du XV e s., le mouvement de l’Osservanza et l’activité de l’ordre franciscain (cf. Bruni 1983; Alfieri 1992: 809-12; 1994: 795-98) avaient suscité une circulation intense de textes religieux et, par conséquent, la formation d’une koinè méridionale sicilienne (cf. le Libru di lu transitu et vita di misser sanctu Iheronimu; Bruni 1983: 3-4; Di Girolamo 1982; et la Leggenda della Beata Eustochia). Ces textes, tout en étant écrits en sicilien, montrent un effort de «dé-sicilianisation» vers une koinè méridionale (certains textes siciliens circuleront aussi dans les Calabres), mais gardent une certaine distance vis-à-vis du modèle toscan (cf. pour le Libru: Di Girolamo 1982: 346-50; Tavoni 1992: 45; pour la Leggenda, cf. Tavoni 1992: 351-54); la Leggenda circulera aussi dans la zone médiane de l’Italie dans des manuscrits présentant, sous une couche sicilienne, des traits ombriens et ferrarais (cf. Bruni 1983: 10-12; Alfieri 1994: 800-03). Il est intéressant de constater que cet effort linguistique dépassant les frontières dialectales a lieu même dans les textes relatant des visions mystiques; comme dans les Visioni de Mattioti, où des formes verbales romaines alternent avec les formes toscanes correspondantes (staco ‘sont’, aco ‘ont’ avec stanno et ànno; cf. Bruni 1983: 16). 60 Ainsi, le Libero de frai Gilio est rédigé dans une langue à la structure phonomorphologique toscane où paraissent des traits ligures, ce qui démontre la pénétration, même dans les couches les moins importantes des ordres mendiants, d’un italien régional à base toscane (cf. Coletti 1983: 10), sans qu’une supériorité grammaticale du florentin ne soit sensible (cf. Stella 1994b: 132). Le Giardino di orazione est écrit dans un italien de base toscane, mais avec des caractéristiques phonétiques, morphologiques et lexicales manifestement septentrionales (cf. Trovato 1994: 215-16). On signalera aussi un texte poétique, Gli Quattro Evangelii concordati in uno de Jacopo Gradenigo, édité (avec commentaire linguistique et glossaire) par Gambino 1999. Ce texte date d’entre la fin du XIV e et le début du XV e s. et provient de la Vénétie. Sa langue est le toscan d’un écrivain septentrional, toujours ouvert pourtant aux dialectalismes et aux latinismes. 61 Comme dans les textes datant du début du xvi e s. et provenant de l’aire de Savona (Ligurie): la Lamentazione de la gloriosa Matre di Cristo d’Urbano Vigerio, le Trattatello sulla Messa de Giacomo Traversagni, la Leggenda de Sancta Elizabeth figlia de lo re de Ungaria. Ces textes témoignent d’un taux de toscanisation très élevé. Il en va de même pour un autre texte provenant de l’aire ligure et appartenant à la même période, la Via de lo Paraiso, qui montre une forte tendance vers une langue toscane et littéraire (cf. Tavoni 1992: 290-95). La Legenda aurea de Malerbi présente un nombre élevé de traits florentins, conformément aux intentions manifestées par l’auteur, qui, dans l’introduction, avoue avoir profité de l’aide d’un correcteur «fiorentino» (cf. Marucci 1993). - à l’instar des traductions bibliques, dans ces textes qui, assez souvent, sont euxmêmes des traductions du latin, il subsiste un rapport d’interaction, voire de dépendance, avec le latin. Cela se produit surtout au niveau lexical, dans la création de latinismes qui servent à suppléer l’absence de technicismes religieux dans les langues vulgaires 62 ; - au niveau syntaxique, on peut constater la présence de marqueurs de l’oralité, ce qui est dû, très probablement, à l’influence exercée par la prédication 63 ; - comme on l’a déjà noté, la poésie religieuse des premiers siècles contribue de manière déterminante à la formation ainsi qu’à la diffusion de langues interrégionales. Ce sont surtout les recueils de laude qui véhiculent des langues dont les traits de la zone médiane jouent un rôle prépondérant, même dans le Nord de l’Italie. 3. Conclusion Nous pensons que les données présentées ici nous permettent de fonder une première vision systèmatique de la langue religieuse italienne avant Trente. Nous avons repéré quelques structures générales qui peuvent nous aider à comprendre le système en diachronie, à l’instar des «paragoni a vasto raggio» envisagés par Matarrese/ Maraschio 1998: ii (cf. la citation reproduite dans l’Introduction, cidessus) et qui pourraient être considérées comme les caractères généraux de cette «langue de spécialité». Nous avons organisé la présentation de ces traits caractéristiques autour de trois catégories: les facteurs sociolinguistiques qui ont déterminé la langue religieuse; les modèles linguistiques qui ont influencé ou interagi avec la langue religieuse, en instaurant aussi un rapport d’échange avec elle; les traits caractérisant la langue religieuse. 3.1. Facteurs sociolinguistiques: On peut retenir deux facteurs sociolinguistiques majeurs: a) le rôle de l’autorité ecclésiastique et b) la communauté des croyants 64 ; et un facteur sociolinguistique mineur: les différents courants de la Réforme. 81 La langue religieuse italienne avant le Concile de Trente 62 Ceci se trouve surtout dans des textes de nature juridique-religieuse, donc où l’apport ponctuel du latin est encore plus nécessaire; cf. l’Interrogatorio volgare compendioso et copioso (Bellotti 1994: 229-32) ou bien le Vocabulista ecclesiastico. Mais aussi dans le genre des exempla: la Legenda aurea présente un nombre élevé de latinismes lexicaux ainsi que syntaxiques (cf. Marucci 1993). Dans la Vita di san Petronio, l’interpénétration du latin et du vulgaire se produit surtout au niveau stylistique (cf. Corti 1962: ix-lxxvii; Foresti 1994: 386; Maraschio/ Matarrese 1998: 89-91). 63 Par exemple, dans la Vita di san Petronio il y a plusieurs marqueurs d’oralité, voire des allusions explicites à un public. Cependant, on peut constater la présence de vraies situations d’oralité dans les textes des mystiques, marqués surtout par une syntaxe fragmentaire, des propositions courtes et juxtaposées (cf. par ex. l’analyse des textes de Maddalena de’ Pazzi chez Pozzi 1988: 32-33). 64 La communauté des croyants a toujours eu un rôle incontournable dans la communication verbale religieuse, non seulement en tant que public passif, auquel les autorités ecclésiastiques devaient 3.2. Modèles linguistiques: Selon le genre, le contexte et les locuteurs/ destinataires, la langue religieuse sera davantage déterminée tantôt par le modèle linguistique préexistant (qui est surtout celui constitué par le latin biblique et liturgique), tantôt par la langue littéraire, tantôt par la langue commune, voire par la langue orale. Pour chacun de ces principaux modèles, on a choisi de parler soit d’influence, lorsque il s’agit d’un mouvement unidirectionnel (du modèle à la langue religieuse), soit de rapport, lorsque le mouvement est manifestement bidirectionnel (modèle ↔ langue religieuse), car il existe des échanges à tous les niveaux linguistiques entre les deux entités. On a retenu quatre modèles: influence du latin; rapport avec la langue littéraire 65 ; influence du langage parlé 66 ; rapport avec la langue communément utilisée. 82 Franco Pierno s’adapter pour lui enseigner les vérités divines, mais aussi en tant que facteur actif dans la production de la langue religieuse: «Nel linguaggio religioso cristiano la parola parlata e i suoi riferimenti non possono astrarre dall’istituto che ne regola l’attuazione e li trasforma in uno schema di comportamento. Ciò è vero della preghiera liturgica, ma anche di quella privata, in quanto non esiste una Chiesa passiva che solo riceve e una attiva che solo crea, checché ne sia dei conflitti che talvolta provoca un simile artificioso dualismo. Ogni suo membro è di volta in volta ricevente e rielaboratore di parole, e questo perchè le parole della Chiesa si riferiscono a un’altra parola che sta dietro tutti i testi elaborati: la parola di Dio, della quale ogni testo rielaborato non è che un riconoscimento » (Pozzi 1997b: 50). L’Église chrétienne tout entière (membres du clergé et laïcs) constitue donc ce que l’on pourrait appeler une «communauté linguistique», à savoir un groupe de locuteurs qui se reconnaît en tant qu’unité sociale partageant les mêmes expériences et utilisant le même langage (cf. Berruto 1995: 70-71), car il s’agit d’une communauté «naturelle» au sein de laquelle on naît, selon les fondements posés par Weber dans l’Ethique (cf. Hervieux-Leger, D. 1999: 176). 65 Au début de la langue vulgaire, les premiers textes littéraires coïncident pratiquement avec les productions poétiques religieuses, ce qui amène à constater d’abord une forte influence exercée par les textes religieux sur la production littéraire italienne des premiers siècles. Ces textes proviennent de la zone médiane de l’Italie et fournissent un modèle où la langue vulgaire locale s’amalgame à des structures syntaxiques et à un lexique latins: une sorte d’anoblissement des parlers locaux préparant et anticipant l’explosion poétique des laude. Ces dernières, étant l’expression des grands mouvements religieux de l’époque (l’Alleluia) et, donc, des grands mouvements sociaux, acquièrent un prestige qui permet l’exportation des caractéristiques linguistiques médianes, jusque dans les régions du Nord de l’Italie. Ensuite, à partir du XIV e , grâce au prestige et à l’autorité des tre corone, mais aussi au rôle politique et économique de Florence, la langue toscane constituera pendant plusieurs siècles la langue littéraire par antonomase et, par conséquent, un modèle influençant la langue religieuse. Cette influence avait entraîné la société religieuse dans tous les débats et les querelles sur la langue vulgaire à utiliser: du florentin du XIV e s., ‘cristallisé’ par la suite dans le Vocabolario degli Accademici della Crusca, au florentin contemporain (du XVI e s.), ou bien au toscan commun, qui, ayant aussi acquis certains caractères d’autres dialectes italiens, était appelé aussi «italien». 66 On fera d’abord une distinction entre les textes religieux nés d’un contexte oral et les caractères typiques du langage parlé. Dans le premier groupe, on inscrira non seulement les genres tels que les sermons ou les discours tirés des visions mystiques, mais aussi les textes des liturgies communautaires, la plupart des poèmes religieux etc., qui, malgré leur origine, constituent désormais des textes tout court. Pour ce qui concerne les traits caractérisant l’oralité, on les retrouve dans les sermons qui, bien qu’ils nous aient été transmis par des reportationes, gardent quelques traces de la langue parlée, les écrits mystiques où le contact linguistique se déroule entre la divinité et l’être humain, ce dernier s’adressant directement à son interlocuteur, quelques formes de liturgie privée telles que les oraisons d’origine populaire, quelques textes appartenant à la littérature de dévotion. 3.3. Traits caractérisant la langue religieuse: Pour ce qui est des traits caractérisant la langue religieuse, avant même de les énumérer, il faut constater l’interpénétration et l’interaction constantes entre langue religieuse d’un côté et parlers locaux (et langue commune) de l’autre. Il s’agit d’une situation d’interdépendance pas toujours facile à démêler, due à l’importance de la présence ecclésiale (et religieuse) dans la société italienne, ce qui ne permet pas toujours un traitement séparé des deux systèmes linguistiques. En deuxième lieu, on peut constater que: - il existe un comportement biunivoque général de la langue religieuse: à l’égard du modèle du latin biblique et liturgique qui a engendré diglossie, dépendance, dichotomie; à l’égard des parlers locaux, avec une valorisation des niveaux les plus bas de l’échelle diastratique, mais, en même temps, une tendance au nivellement des caractères les plus idiomatiques pour un plus vaste rayonnement; - au niveau de la syntaxe, ce comportement biunivoque présente, d’un côté, un certain intérêt pour les structures compliquées, voire littéraires; de l’autre, une simplification qui vise même à recréer les structures de l’oral. À ce dernier propos, grâce surtout à la prédication, on retrouve dans plusieurs genres religieux les marqueurs typiques de l’oralité; - au niveau du lexique, on remarque d’une part une certaine tendance à la conservation du lexique «technique» des sources par le biais de calques, d’emprunts et de néologismes (sur la base du latin et, plus rarement, du grec et de l’hébreu) et, de l’autre, la récupération de termes de la langue parlée (dans la prédication et dans les écrits spirituels de toute époque, mais aussi dans les nouvelles traductions bibliques et liturgiques dans les langues minoritaires); - au niveau aussi bien phonétique que morphologique l’influence du latin paraît moins prépondérante; la recherche d’uniformité se fonde d’abord sur les traits typiques de la zone médiane, ensuite sur le toscan commun. Strasbourg Franco Pierno Bibliographie Ageno, F. 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Bien que, de temps en temps, nous ayons fait allusion à notre conception, elle n’a jamais été l’objet d’une discussion. Dans ces conditions, il nous a paru opportun de répéter qu’à notre avis il est oiseux de réfléchir si tel mot est tonique ou atone. Dans les années cinquante, nous avons commencé par observer l’état de choses en polonais, qui est notre langue maternelle. Dans cette langue, il y a des combinaisons de mots désignées traditionnellement comme «proclitique + mot tonique» qui sont homonymes avec des mots simples: [1] a. na wozy ‘sur les voitures’ = nawozy ‘engrais’ b. a dama ‘et la dame’ = Adama ‘d’Adam’ c. wy le cie ‘vous, volez’ = wyle cie ‘envolez-vous’ Mais il est très important d’attirer l’attention sur le fait que l’homonymie a lieu également entre des mots simples et des groupes de mots qui se composent non pas de «proclitique + mot accentué», mais de deux mots considérés comme «toniques». En voici quelques exemples: [2] a. cz sto chowa ‘il cache souvent’ (adverbe + verbe) = Cz stochowa ‹nom de ville› b. wozi wod ‘il apporte de l’eau’ (verbe + substantif) = woziwod ‘porteur d’eau’ (acc.) c. kilo waty ‘un kilo de coton’ (substantif + substantif) = kilowaty ‘kilowatts’ d. pali sady ‘il brûle des vergers’ (verbe + substantif) = palisady ‘palissades’ e. kie l basa ‘la dent canine d’un bassiste’ (substantif + substantif) = kie l basa ‘saucisse’ Il est même possible de constater l’homonymie entre certains groupes de mots considérés comme «proclitique + mot accentué» et des groupes de mots censés être constitués de «deux mots toniques». [3] a. pod cz l owieka ‘sous l’homme’ = pot cz l owieka ‘sueur d’un homme’ b. bez ogrodnika ‘sans jardinier’ = bez ogrodnika ‘lilas du jardinier’ c. ko l o wozu ‘près de la voiture’ = ko l o wozu ‘roue de la voiture’ S’il se trouvait quelqu’un pour douter de l’homonymie dans les cas mentionnés ci-dessus, on pourrait lui conseiller de faire une expérience bien simple: il devrait 91 Italien loro: tonique ou atone? écrire sur 10 fiches na wozy «sur les voitures» et sur 10 fiches nawozy «engrais», sur 10 fiches cz sto chowa «il cache souvent» et sur 10 fiches Cz stochowa (toponyme), sur 10 fiches pod cz l owieka «sous l’homme» et sur 10 fiches pot cz l owieka «sueur d’un homme», après quoi il devrait mêler ces fiches et demander à une personne de reconnaître s’il s’agit de na wozy ou nawozy, de cz sto chowa ou Cz stochowa ou bien de pod cz l owieka ou pot cz l owieka. Conformément au calcul des probabilités, la personne à qui l’on demanderait de reconnaître de quelles expressions il est question, donnerait environ 50% de réponses justes et autant de réponses erronées, ce qui serait une preuve que les paires du type na wozy et nawozy, cz sto chowa et Cz stochowa ou pod cz l owieka et pot cz l owieka sont en effet homonymes. La seule conclusion qu’on puisse tirer de l’examen de ces exemples (dont le nombre pourrait être multiplié) est la suivante. En polonais, tous les mots (à l’exception, évidemment, de w ‘en’ et z ‘avec’, qui ne comportent pas de voyelle) sont toniques, à ceci près que, dans un groupe de deux mots, il est impossible de prononcer les deux mots avec la même intensité. Dans les cas mentionnés ci-dessus (et ils sont la grande majorité), le premier mot porte un accent plus faible et le second, un accent plus fort, ce qui permet de comprendre pourquoi il y a une homonymie dans des cas comme n'a w"ozy = naw'ozy, cz' sto ch"owa = Cz stoch'owa ou p'od cz l owi"eka = p'ot cz l owi"eka. Il arrive beaucoup plus rarement que, dans un groupe de deux mots, ce ne soit pas le premier, mais le second qui soit accentué plus faiblement, par exemple w"idzi g'o ‘il le voit’, s l "ucham p'ana ‘je vous écoute’. On peut se demander si ce que nous avons décelé pour le polonais est également valable pour d’autres langues. Nous n’en avons jamais douté, bien qu’il soit moins facile de trouver des exemples à l’appui de cette opinion dans des langues où la flexion est moins riche qu’en polonais et où il existe des articles ainsi que l’obligation d’employer des pronoms personnels avec des formes verbales, sans parler de la différence entre les composés germaniques, qui présentent plus d’un accent, cf. all. Br"ieftr'äger, et les composés polonais, qui n’en ont qu’un seul, cf. list'onosz ‘facteur’. Voici quelques exemples tendant à prouver que, dans d’autres langues, la division des mots en toniques et atones ne se justifie pas non plus. En italien sont homonymes mala parte et Malaparte, buona parte et Buonaparte, ben venuto et Benvenuto si, évidemment, on supprime la pause dans mala parte, etc. À notre connaissance, aucun Français ne s’appelle Île ou Aile, mais si l’on imaginait que de tels noms de famille existent, il serait impossible de distinguer il va de *Île va ou elle va de *Aile va. Il en résulte qu’en réalité il n’y a aucune différence entre les pronoms il, elle, dits «atones», et les substantifs île, aile, considérés comme «toniques». En outre, on pourrait citer Jean voit homonyme de j'en vois et j'envoie. Une proposition comme l’heure compte n’a pas beaucoup de sens, mais ce qui est important, c’est que l’heure compte = leur compte. Enfin, il existe une homonymie entre Long vient et l’on vient. Il en est de même pour l’allemand, où il n’y a aucune différence entre man schreibt (prétendument un pronom «atone») et Mann schreibt (nom de famille), ou entre es kommt et S. kommt (où S. désigne un nom de famille, par exemple Schmidt). 92 Witold Man´ czak À première vue, on a l’impression que cela ne s’applique pas à l’anglais, où des mots comme of sont prononcés non seulement [ O v], mais aussi [ @ v] et où, d’après une opinion courante, la voyelle réduite [ @ ] peut apparaître uniquement dans une syllabe atone, d’où l’on tire la conclusion que of [ @ v] est atone. Cependant, on peut se demander si Jones 1957: 95 a raison quand il affirme que « @ only occurs in unstressed syllables» parce que, à son avis, many and upon peuvent être prononcés respectivement [m @ ni] et [ @ p @ n]. Une prononciation [m @ ni] et [ @ p @ n] nous semble impossible. Or, si les Anglais prononcent en réalité [m' @ ni] et [ @ p' @ n], il en résulte qu’il n’est pas vrai que [ @ ] apparaît uniquement dans une syllabe atone. Il est intéressant de mentionner également la constatation suivante de Jespersen 1922: 152: «To emphasize a contrast one may even stress an otherwise weak syllable of a word, as ‹not fi'shes, but fi'shers›». Mais ce qui est le plus important, c’est le fait suivant: que l’on prononce, par exemple, la préposition at [æt] ou [ @ t], le groupe de mots at school est toujours accentué d’une même manière, à savoir at sch"ool. Autrement dit, que la préposition at soit prononcée [æt] ou [ @ t], elle est toujours accentuée plus faiblement que le substantif qui la suit. Le fait que certains mots anglais présentent une double prononciation, avec [ @ ] ou avec une voyelle pleine, n’a rien à voir avec l’accentuation, mais s’explique par ce que nous appelons un développement phonétique irrégulier dû à la fréquence d’emploi (Man´ czak 1987). Il suffit d’attirer l’attention sur le fait que les mots à «weak forms» énumérés par Jones 1957: 95 se répartissent, sur la liste de fréquences de Eaton 1940, de la façon suivante: 1-500: a, am, an, and, are, as, at, but, by, can, could, do, does, for, from, had, has, have, her, many, must, not, of, or, shall, should, so, some, such, than, the, them, there, time(s), to, upon, us, was, were, will, would, you, your. 501-1000: nor, Sir. 1501-2000: per, Saint. 2501-3000: ma'am. Il en résulte que, parmi les 450’000 mots anglais enregistrés dans le dictionnaire de Webster, il y en a à peine 49 qui présentent une réduction de la voyelle tonique à [ @ ] et que la plupart de ces mots appartiennent aux 500 mots les plus employés. Voici la conclusion de notre article. Dans toutes les langues que nous connaissons, on observe les phénomènes suivants: 1° Dans un groupe de deux mots, il n’arrive jamais que les deux mots soient accentués avec la même intensité. Autrement dit, une accentuation du type *J'ean v'oit n’existe pas. 2° Dans un groupe de deux mots, il arrive le plus fréquemment que le premier soit accentué plus faiblement que le second, tandis qu’une accentuation inverse est plus rare. Autrement dit, l’accentuation du type J'ean v"oit est beaucoup plus répandue que celle du type "oui, monsi'eur. 3° La preuve que l’on dit J'ean v"oit et non *J'ean v'oit est fournie par le fait que Jean voit prononcé sans pause est homonyme de j'envoie. 93 Italien loro: tonique ou atone? 4° La division traditionnelle des mots en atones (surtout articles, pronoms, prépositions et conjonctions) et toniques (autres parties du discours) est fausse parce qu’elle est infirmée par des homonymies du type a) le vent = levant, à voir = avoir et l’eau vend = l’auvent, Long tend = longtemps; il est vrai que les propositions l’eau vend et Long tend sont dépourvues de sens, mais si on les prononce sans pauses, elles sont respectivement homonymes de l’auvent et longtemps, de même que le vent et à voir sont homonymes de levant et avoir; il en résulte qu’en réalité il n’y a aucune différence entre l’accentuation de le vent et à voir (prétendument «proclitique + mot tonique») et celle de l’eau vend et Long tend (considérés comme «mot tonique + mot tonique»); b) j'en vois = Jean voit; cette homonymie prouve qu’en réalité il n’y a aucune différence entre l’accentuation de j'en vois (prétendument «proclitiques + mot tonique») et celle de Jean voit (considérés comme «mot tonique + mot tonique»). On peut résumer la conclusion du présent article encore autrement. La division des mots en toniques et atones est le résultat d’une fausse généralisation. Il est vrai qu’il y a des homonymies le vent = levant, à voir = avoir, et moi = émoi et que les syllabes le-, a-, édans levant, avoir, émoi sont atones, mais il est erroné d’en conclure que le, à, et sont des mots atones parce que les mots toniques sont traités de la même manière. Dix vers, vingt cœurs, va tôt, prononcés sans pauses, sont homonymes de divers, vainqueur, Watteau, où les syllabes di-, vain-, Watsont atones. Pour terminer, répondons à la question de savoir pourquoi tout le monde considère la division des mots en toniques et atones comme justifiée. La réponse à cette question est facile: dans la mentalité des linguistes (appelés autrefois plus modestement grammairiens), la foi en l’infaillibilité des autorités est tellement enracinée que pendant 2000 ans personne n’a jugé utile de confronter cette division avec des faits. D’ailleurs, il y a, en linguistique, beaucoup de cas semblables (Man´ czak 1988). Cracovie Witold Man´czak Bibliographie Eaton, H. 1940: Semantic Frequency List for English, French, German, and Spanish, Chicago Floricic, F. 2003: «Note sur l’italien loro: vraiment un clitique? », VRom. 53: 28-52 Jespersen, O. 3 1922: A Modern English Grammar, I, Heidelberg Jones, D. 8 1957: An Outline of English Phonetics, Cambridge Man´ czak, W. 1952a: «O akcentuacji grup dwuwyrazowych», J zyk Polski 32: 15-24 Man´ czak, W. 1952b: «Enklityki i proklityki w j zyku polskim», J zyk Polski 32: 66-76 Man´ czak, W. 1952c: «O akcentuacji grup ponaddwuwyrazowych», J zyk Polski 32: 145-56 Man´ czak, W. 1953: «L’accentuation des groupes syntaxiques», Biuletyn Polskiego Towarzystwa J zykoznawczego 12: 55-65 Man´ czak, W. 1987: Frequenzbedingter unregelmässiger Lautwandel in den germanischen Sprachen, Wroc l aw Man´ czak, W. 1988: «Critères de vérité. Leurs conséquences pour la linguistique», Langages 89: 51-64 Aspetti pragmatico-funzionali della commutazione di codice italiano-dialetto: un’indagine a Torino 1. Introduzione L’attenzione e l’interesse dei linguisti per il discorso bilingue e per i fenomeni di plurilinguismo e contatto linguistico sono cresciuti in maniera esponenziale nel corso degli ultimi due decenni, conducendo non solo ad un consistente accumulo di descrizioni empiriche ed ipotesi interpretative, ma anche all’elaborazione di tipologie e proposte teoriche tese a classificare e dare spiegazione della svariata casistica concernente la mescolanza fra sistemi linguistici ed il comportamento delle varietà in contatto (cf. Berruto 2001: 263). Un ruolo di primo piano, nel contesto di tale fervore di ricerche e pubblicazioni, hanno dunque assunto gli studi sulla commutazione di codice, diventando per molti aspetti uno dei temi centrali del dibattito scientifico internazionale sul bilinguismo (cf. Milroy/ Muysken 1995: 1-10). Gli interessi e i percorsi di ricerca che ruotano attorno ai fenomeni di code switching sono, com’è noto, fortemente eterogenei e spaziano dalle componenti socio-pragmatiche e dal valore interazionale della commutazione di codice alle restrizioni grammaticali e alla struttura morfosintattica delle produzioni bilingui (cf. Myers-Scotton 2002: 10-11 e 44-45). Il presente contributo si pone chiaramente in una prospettiva pragmatico-funzionale, avendo come interesse principale quello di fornire ulteriori esempi del ruolo svolto dal code switching nella realizzazione di particolari strategie discorsive e nella costruzione del significato sociale di un’interazione verbale. Si seguirà, per lo più a fini espositivi e in maniera del tutto flessibile, il tipo di approccio proposto da Auer (in Auer 1995 e 1998), a cui si riconduce tra l’altro una serie di lavori anche in ambito italo-romanzo (si veda, in particolare, Alfonzetti 1992a), fondato sulla dicotomia tra commutazione di codice connessa ai partecipanti e commutazione di codice connessa al discorso. L’esame delle interazioni riportate in trascrizione 1 fornirà poi, attraverso l’analisi dei valori funzionali attribuiti al discorso bilingue, alcuni spunti di riflessione in merito a temi quali la reversibilità della direzione del cambio di codice (e le conseguenti implicazioni circa la maggiore o minore appropriatezza di varietà di lingua specifiche a determinati topics 1 È sembrato sufficiente, vista l’assenza di finalità fonetiche, adottare una trascrizione semplificata delle produzioni dialettali, seguendo il più possibile le norme ortografiche dell’italiano standard. Per ogni conversazione è poi riportata in nota (preceduta dalla sigla Trad.: ) la traduzione in italiano degli interventi in dialetto. Per una descrizione completa dei criteri per il trattamento delle interazioni trascritte si rimanda comunque al termine del presente contributo. 95 Aspetti pragmatico-funzionali della commutazione di codice o intenzioni espressive), i meccanismi che guidano le scelte di lingua e i criteri adottati per l’interpretazione delle scelte stesse. Nei lavori italiani relativi alla situazione italo-romanza i fenomeni di commutazione di codice sono generalmente studiati in funzione del contributo che portano all’indagine dei rapporti sociolinguistici tra dialetto e lingua nazionale (cf. Berruto in stampa). Si farà spesso anche qui riferimento alla situazione sociolinguistica della comunità parlante in oggetto, ma ci si limiterà per lo più a qualche accenno, rimandando per gli eventuali approfondimenti, ove necessario, a Cerruti 2003. Il presente lavoro può infatti considerarsi una sorta di integrazione di quest’ultimo, in quanto entrambi poggiano sul medesimo corpus di parlato spontaneo 2 e prendono le mosse da un unico rilevamento 3 . È doveroso a questo punto fare un’ultima precisazione, questa volta di carattere terminologico, prima di iniziare l’analisi. Se da una parte, infatti, sussiste un completo accordo in merito alla «sostanza» dei fenomeni linguistici etichettati come code switching, generalmente definiti come «the juxtaposition within the same speech exchange of passages of speech belonging to two different grammatical systems or subsystems» (Gumperz 1982: 59) o, in maniera ancor più sintetica, «the alternative use by bilinguals of two or more languages in the same conversation» (Milroy/ Muysken 1995: 7), dall’altra si confrontano opinioni contrastanti in merito alla pertinenza della distinzione tra commutazione di codice interfrasale e intrafrasale. A fronte di posizioni favorevoli all’impiego di cover terms entro i quali far confluire le due diverse accezioni (cf. Myers-Scotton 1998a: 106-07), pare qui ragionevole, invece, mantenere la distinzione tra code switching (o commutazione di codice) e code mixing (o enunciazione mistilingue). Questo in ragione sia delle peculiarità di una situazione di lingua cum dialectis del tipo italiano, sia del valore pragmatico-funzionale veicolato (in genere) dal primo termine e non dal secondo (cf. Berruto 1985: 59 e 2001: 267). 2. Code switching connesso ai partecipanti Gli episodi di commutazione di codice a cui pertengono i casi di code switching connesso ai partecipanti interessano in primo luogo «il problema interazionale di effettuare e negoziare una scelta linguistica che, oltre a tener conto di criteri di adeguatezza situazionale, contemperi le esigenze di tutti i partecipanti» (Alfonzetti 1992a: 36). Un ruolo fondamentale viene dunque ad esercitare il sistema delle 2 Circa undici ore di registrazioni condotte a microfono nascosto in un quartiere di Torino, il borgo Vanchiglietta. 3 La ricerca condotta per la mia tesi di laurea (della quale il presente contributo vuole essere un completamento, approfondendo alcuni spunti di riflessione e proponendone di nuovi). La tesi, dal titolo Il ruolo del dialetto nel tessuto sociolinguistico urbano. Indagine in un quartiere di Torino, svolta sotto la direzione del prof. G. Berruto, è stata discussa all’Università di Torino, Facoltà di Lettere e Filosofia, nella sessione straordinaria dell’anno accademico 2001/ 02. 96 Massimo Cerruti preferenze del singolo individuo in relazione alla condotta linguistica dei propri interlocutori e a specifiche strategie conversazionali interpersonali, inteso non tanto in riferimento alla particolare disposizione psicologica e alle competenze linguistiche del parlante, «but rather in the more technical, conversation-analytic sense of an interactionally visible structure» (Auer 1995: 125). Rientrano pertanto all’interno della categoria di code switching connesso ai partecipanti, in linea generale, tutti quei casi di commutazione di codice in cui il passaggio da una varietà di lingua ad un’altra sia motivato da ragioni di preferenza linguistica, dal grado di competenza di un codice, e da strategie di convergenza e divergenza interpersonale. 2.1 Ragioni di preferenza e strategie di convergenza/ divergenza Stando alle conversazioni che compongono il nostro corpus di parlato spontaneo, è possibile verificare l’occorrenza di due tipi differenti di scelta di lingua e di commutazione di codice legate a motivi di preferenza: da una parte il passaggio da una varietà ad un’altra realizzato tra turni di parlanti diversi 4 , in ragione di «divergent language choices, in which each one uses his or her own preferred code» (Alfonzetti 1998: 185), e dall’altra i fenomeni di code switching vero e proprio verificatisi nelle produzioni verbali di uno stesso parlante, sia all’interno di un unico turno che tra turni successivi. Si consideri, in proposito, la seguente interazione tra due interlocutori legati da rapporti di natura familiare: [1] 5 1 M58: tutto bene te, cosa fai? . . . sempre . . . 2 F29: sì, tutto bene . . . 3 M58: t a stüdi sampi . . . anche ti 4 F29: eh, guarda, questo . . . questo semestre è stato un continuo, perché c’ho fatto tutti gli esoneri 5 M58: ah, ecco . . . 6 F29: cioè adesso devo iniziare la sessione esami ma . . . non è ancora finita quella prima . . . 7 M58: eh già, eh già, ades a giügn pø, a giügn pø . . . 8 F29: sì, poi quest’anno iniziano prima . . . è già dall’ultima settimana di maggio . . . sì però comunque non ho ancora interrotto gli esami, quindi . . . è semplicemente un continuare . . . 9 M58: eh . . . ah è düra co par vuia c , varda . . . 10 F29: e va bè, ma a me va bene che/ se va . . . tutto bene non ho esami a settembre . . . 11 M58: a ba . . . 4 L’alternanza di varietà di lingua tra turni di parlanti diversi può essere solo impropriamente considerata commutazione di codice; si è tuttavia deciso di tenere in considerazione tale fenomeno in base al significato interazionale della divergenza nella scelta del codice. 5 Trad.: «3 (M58): studi sempre . . . anche tu | 7 (M58): adesso a giugno poi, a giugno poi | 9 (M58): è dura anche per voialtri, guarda | 11 (M58): a bè | 15 (M58): li dai adesso . . . e bè, bene, bene». 97 Aspetti pragmatico-funzionali della commutazione di codice 12 F29: faccio poi un mese in più . . . 13 M58: sì, se te li togli prima . . . 14 F29: avendone dato già metà ad aprile . . . 15 M58: avendone dato metà ad aprile . . . sei già/ ah ecco . . . già, t i dai ades . . . e ba , ba , ba La dimensione informale, rilassata, dello scambio verbale ed i rapporti familiari tra gli interlocutori paiono stimolare comportamenti linguistici di carattere preferenziale, favorendo l’impiego congiunto di italiano e dialetto all’interno della conversazione. Si segnalano infatti, oltre alle alternanze italiano-dialetto tra turni di partecipanti diversi (es. turni 2, 3 e 4 6 ), frequenti interventi in commutazione di codice, sia all’interno dei singoli contributi di uno stesso parlante (t15) che tra turni successivi del medesimo interlocutore (es. t1 in italiano, t3 in dialetto e t5 nuovamente in italiano). I contributi dialettali di M58 non paiono dunque imputabili né a motivazioni riguardanti la migliore conoscenza di uno dei due codici, né a particolari intenzioni espressive, quanto, piuttosto, a ragioni di preferenza legate al ruolo di lingua materna esercitato dal dialetto, al grado di rilassatezza e confidenzialità della situazione e ad abitudini comportamentali (linguistiche) intrafamiliari. La condotta linguistica di entrambi i parlanti dimostra dunque di osservare e mantenere, nel corso dell’intero scambio verbale, scelte di lingua preferenziali parzialmente divergenti, ad eccezione di isolati momenti di convergenza in occasione di turni strettamente legati tra di loro dall’azione di coppie adiacenti (t1 e t2), joint productions (t12 e t13) o ripetizioni (t14 e t15). All’utilizzo esclusivo della lingua nazionale da parte di F29 corrispondono, infatti, gli estesi e pressoché generalizzati interventi dialettali di M58. La pressione all’accomodazione, operante in particolar modo nei confronti delle produzioni dialettali dell’interlocutore adulto, non pare in grado di stimolare un’efficace spinta all’adeguamento né da parte di M58 né, tanto meno, da parte di F29. D’altro canto, le differenze generazionali nelle consuetudini comunicative e nelle preferenze linguistiche dei parlanti non favoriscono il raggiungimento di un accordo che preveda l’adozione del dialetto quale linguaggio comune per l’interazione, dal momento che una convergenza di questo tipo presupporrebbe un accantonamento dell’italiano da parte della partecipante più giovane, difficilmente ipotizzabile visti gli atteggiamenti linguistici tipici dei membri di questa classe d’età. Tali scelte divergenti, d’altra parte, apparentemente in contrasto con la negoziazione del buon andamento dello scambio verbale, dimostrano di non costituire affatto fonte di tensione per gli interlocutori, in quanto il carattere confidenziale dell’episodio di discorso ed i rapporti familiari che legano F29 e M28 contribuiscono in maniera decisiva alla definizione della comunicazione asimmetrica quale scelta non marcata (cf. Alfonzetti 1992b: 177 e Myers-Scotton 2002: 43). Dal momento che «there are no restrictions such as situation . . . or interviewer . . . strong 6 Da ora in poi: t seguito dal numero di turno corrispondente (ad esempio t2, t3 e t4). 98 Massimo Cerruti enough to impose a main language on the exchange» (Moyer 1998: 230), le circostanze informali dell’interazione consentono quindi per lunghi tratti una conduzione dello scambio verbale «in maniera bilingue asimmetrica» (Berruto 1985: 61), scevra da alcuna intenzione o proposito d’accordo in merito alla condivisione di un linguaggio comune. Altri casi di interazione bilingue asimmetrica, non riconducibili esclusivamente a ragioni di preferenza linguistica, paiono invece richiedere un’interpretazione più «forte», in termini di vere e proprie strategie di dissociazione. Il dissenso nei confronti del proprio interlocutore, così come, all’opposto, la sottolineatura della forte solidarietà tra posizioni affini, trovano frequente attestazione in tutto il corpus d’indagine veicolate dalla messa in atto di tecniche di divergenza e convergenza. Si consideri, ad esempio, il seguente episodio di discorso 7 : [2] 8 1 M55: dobbiamo capirci tra persone, il discorso è sempre tra persone . . . e poi tutto va bene . . . se chiel a l a ntensiu ad fela/ suma andà/ grazie a Luca . . . MI LU PAG FIN 3 ANT IN 3 SOLD PIÚ L DISTORB D L’AUTRA SEIRA . . . perché io son di principio, eh, c a guarda che MI FAS PERDE SOLD A GNÜN 3 . . . CHIEL A L É VNÍ, MI/ l’autra seira vuria paghelu 2 M40: no ma . . . no ma io non ho mica bi/ mica questo problema, eh [. . .] no perché non funzionava proprio, cioè . . . avevo proprio un problema che non funzio/ non mi funzionava 3 M55: va bi . . . allora lasciamo stare 4 M40: non sentivo niente, non sentivo niente . . . 5 M55: eh . . . ha ragione però quan c a dime lunedì alle tre e me/ non facciamo questioni . . . alura, c am aspiega . . . tra duma e saba, se a pøl avnì chiel am diz n’ura, c aba pasiensa . . . dopo mezz’ora se chiel a i è ne io telefono a un altro . . . poi tramite Luca MI I PAG TÜT AL SO DISTURBO . . . perché io son di principio, il . . . il rapporto è sempre tra persone, c aba pasiensa 6 M40: . . . no ma . . . ha perfettamente ragione . . . io non posso . . . dirle altro che ha ragione 7 M55: eh ma sì c a i ø razu [. . .] . . . c aba pasiensa . . . chiel è prezentase in un modo PÍ CHE DA AMIZ, ma adesso io non capisco più in che modo m cunsidera, c a scüza . . . mi cunos nen chiel, chiel a cunos ne mi, è giüst o no? e nduma tramite n amiz anlura parlumse tra persone civili, tra piemunteiz, ANLURA PER PIEZÍ . . . TRA DUMAN 3 E SABA QUAN C A PØL AVNÍ? e a che ura? 8 M40: alura . . . chiel duma a/ a che ura . . . pøl evsie? 7 Già riportato e commentato in Cerruti 2003, a cui si rimanda per una discussione più estesa dell’intero episodio. 8 Trad.: «1 (M55): se lei ha intenzione di farla/ siamo andati/ . . . IO LA PAGO FINO ALL’UL- TIMA MONETA (FINO A UN SOLDO) PIÙ IL DISTURBO DELL’ALTRA SERA . . . guardi che IO NON FACCIO PERDERE SOLDI A NESSUNO . . . LEI È VENUTO, IO/ l’altra sera volevo pagarla | 3 (M55): va bene | 5 (M55): quando mi ha detto lunedì . . . allora, mi spieghi . . . tra domani e sabato, se può venire, lei mi dice un’ora, abbia pazienza . . . dopo mezz’ora se lei non c’è io . . . IO LE PAGO TUTTO IL SUO DISTURBO . . . abbia pazienza | 7 (M55): ma sì che ho ragione . . . abbia pazienza . . . lei si è presentato . . . PIÙ CHE DA AMICO . . . in che modo mi considera, scusi . . . io non conosco lei, lei non conosce me, è giusto o no? ci conosciamo (andiamo) tramite un amico allora parliamoci tra persone civili, tra piemontesi, ALLORA PER PIACERE . . . TRA DOMANI E SABATO QUANDO PUÒ VENIRE? e a che ora? | 8 (M40): allora . . . lei domani a/ a che ora . . . può esserci? ». 99 Aspetti pragmatico-funzionali della commutazione di codice I protagonisti di questa conversazione telefonica sono un tecnico informatico (M40) ed un suo cliente (M55). Come si può notare, M40 oppone ai ripetuti interventi dialettali del suo interlocutore (generati per lo più da un forte trasporto emotivo) un impiego costante dell’italiano. Tale decisione non sembra imputabile né alla mancanza di una competenza dialettale attiva, né, tantomeno, ad uno scarso coinvolgimento personale, quanto, piuttosto, alla ferma intenzione di manifestare il proprio dissenso nei confronti del punto di vista (e delle lamentele) di M55, (anche) attraverso una scelta di lingua divergente. Nei passaggi conclusivi dell’interazione, però, in seguito al parziale mea culpa di M40 (t6: no ma . . . ha perfettamente ragione . . . io non posso . . . dirle altro che ha ragione), l’uso del dialetto da parte di M55 pare funzionare ora quale vera e propria strategia di convergenza, finalizzata al raggiungimento di un’intesa con il proprio interlocutore sulla base di un richiamo esplicito ad un comune retroterra etno-culturale (t7: anlura parlumse tra persone . . . civili, tra piemunteiz). L’iniziale divergenza (non solo linguistica) tra i due, sembra poi definitivamente risolversi, e sanarsi, con l’adeguamento finale di M40 alla scelta linguistica di M55 (t8: alura . . . chiel duma a/ a che ura. . . pøl evsie? ) (cf. Auer 1998: 9-10). L’uso della commutazione di codice funzionale a strategie di convergenza e divergenza interpersonale si rivela particolarmente diffuso all’interno della conversazione ordinaria, ma non è necessariamente legato a situazioni (come la precedente) caratterizzate da un grande coinvolgimento e da una forte contrapposizione tra gli interlocutori. Si consideri in proposito l’episodio di discorso riportato qui di seguito, raccolto tra due amici (M50 e M55) in circostanze informali: [3] 9 1 M50: ’na cosa fantastica . . . difatti, è stranissima difatti mi/ nui n uma vistna sinquantamila ma cume quella . . . ecco . . . ed è in Trentino, in pratica . . . in Trentino 2 M55: boia, t sei andà fi ant i Trenti ? 3 M50: sì, sì . . . sima andà sü, abbiam fatto . . . ma veramant, vada, mac par diti . . . vinni vau parti, nui giobbia d saria a øt e meza i au ncu na bità davanti na camiza, cioè savu na lu c fè 4 M55: madona, t ai pasà la nø c anlura . . . 5 M50: per dirti/ noo . . . ma, no ma si prepara una valigia, quando si va via [. . .] . . . e anlura sima andà sü lì . . . pø da lì sima andà a vughi, pirchè i avu stüdià, eh . . . che di lì partiva la Val Vestino, si chiama Val . . . Vestino, no? . . . ed è una valle con i/ all’incima . . . si chiama . . . Top de Cima Rest . . . la Cima Rest, no? ed è/ ha una caratteristica di costruzioni che si chiamano in effetti fienili . . . e sono costruiti con tetti di paglia, ma sono . . . casette, in pratica 9 Trad.: «1 (M50): io/ noi ne abbiamo viste cinquantamila ma come quella | 2 (M55): perbacco, sei andato fino in Trentino? | 3 (M50): siamo andati su, abbiamo fatto . . . ma veramente, guarda, solo per dirti . . . venerdì volevamo partire, noi giovedì sera alle otto e mezzo non avevamo ancora preparato (messo davanti) una camicia, cioè non sapevamo cosa fare | 4 (M55): madonna, hai passato la notte allora | 5 (M50): e allora siamo andati sù di lì . . . poi da lì siamo andati a vedere, perché avevamo studiato, eh . . . che di lì . . . proprio che alla maggioranza proprio . . . se ne frega . . . capisci | 6 (M55): no bisogna proprio essere degli amatori | 8 (M55): vanno . . . i soliti posti | 9 (M50): se/ se chiedi a un italiano dice ma scusi ma lei è matto». 100 Massimo Cerruti [. . .] in un posto sperduto, no? propi che a la magiuransa propi . . . s na frega . . . cioè non va proprio, no? capisi . . . 6 M55: no anta propi esi di amatori 7 M50: e ss/ bà, adesso . . . mi dai dei . . . dei termini forse . . . troppo, però . . . sicuramente non da massa, ecco diciamo non . . . 8 M55: non da massa, la massa va/ a va . . . i solit post 9 M50: te li devi studiare i . . . i fienili longobardi di Cima Rest . . . sa/ sa ti ciami a n italia a diz ma scüza ma chial a l è mat . . . 10 M55: eh, cose che si sanno poco . . . Nel corso dell’interazione, a scelte di lingua convergenti, stimolate dal legame di coesione tra turni stabilito dalle coppie domanda/ risposta (t2 e t3) e dalle strutture di joint productions (t7 e t8), o in coincidenza con termini di assenso (t5: capisi . . ., t6: no anta propi esi di amatori), si alternano costantemente scelte divergenti (es. t6 in dialetto e t7 in italiano, o t4 in dialetto e la parte iniziale di t5 in italiano). La coincidenza di tali selezioni discordanti con situazioni di dissenso o di disaccordo tra gli interlocutori (es. M55: madona, t ai pasà la nø c anlura, M50: noo . . . ma, no ma si prepara una valigia, quando si va via) pare dunque ragionevolmente istituire un legame con le sopra menzionate strategie di divergenza interpersonale. L’episodio di discorso in questione rivela però un uso prettamente colloquiale, espressivo, di tali strategie di comunicazione, un impiego in qualche misura «debole» rispetto a quanto osservato nella conversazione precedente, laddove scelte di lingua divergenti riflettevano le posizioni fortemente conflittuali dei partecipanti. Nei passaggi centrali, e soprattutto in quelli conclusivi, dell’interazione (da t5 a t10), invece, l’impiego prevalente della lingua nazionale, favorito senza dubbio da un argomento di conversazione (i fienili longobardi di Cima Rest) al quale il dialetto probabilmente non riuscirebbe a fornire contributi linguistici sufficienti, pare correlato ad una sorta di contrapposizione tra il punto di vista dichiarato e condiviso da entrambi i parlanti, espresso per l’appunto in italiano (M50: te li devi studiare i . . . i fienili longobardi di Cima Rest , M55: eh, cose che si sanno poco . . .), e l’atteggiamento attribuito alla maggioranza delle persone, veicolato dall’impiego del dialetto (M50: propi che a la magiuransa propi . . . s na frega . . ., M55: la massa va/ a va . . . i solit post, M50 sa/ sa ti ciami a n italia a diz ma scüza ma chial a l è mat . . .). Secondo quest’ottica, l’utilizzo della lingua nazionale da parte di M55 verrebbe quindi a configurarsi quale strategia di convergenza verso le posizioni di M50 e, allo stesso tempo, modalità di dissociazione nei confronti della cosiddetta opinione comune, enunciata attraverso i ripetuti contributi dialettali; divergenza condivisa, anche linguisticamente, dal proprio interlocutore. Il chiaro valore oppositivo di cui pare farsi carico tale simbolica distinzione d’uso tra codici, connessa a differenti «contrasting cultural styles and standards of evaluation» (Gumperz 1982: 66), suggerisce dunque un’ipotetica analogia con quei sentimenti di appartenenza e contrapposizione intergruppale tipicamente riconducibili alla nota opposizione we-code vs. they-code. È da notare poi come in questo caso, nonostante gli 101 Aspetti pragmatico-funzionali della commutazione di codice interlocutori siano entrambi dialettofoni, sia la lingua nazionale e non il dialetto ad esercitare il ruolo di we-code 10 . 2.2 Appartenenza al mondo dell’interlocutore: we-code vs. they-code L’opposizione tra we-code e they-code, avvalorata ed impiegata in maniera produttiva da una grande quantità di studi sociolinguistici, è stata, com’è noto, introdotta per la prima volta in letteratura da J. Gumperz (cf. Gumperz 1982). Dal momento che i termini we-code e they-code risultano tendenzialmente riferiti, rispettivamente, alla varietà di lingua propria di un gruppo minoritario di parlanti interno alla comunità, e al linguaggio ufficiale della società nella quale tale gruppo è inserito 11 , tale distinzione pare dunque veicolare sfere di significato riconducibili ad un concetto più generale di identità, per lo più connesso a differenziazioni di natura etnica. Nonostante la suddetta dicotomia si dimostri verificata e dotata di un forte potere esplicativo nei confronti di particolari realtà sociolinguistiche (cf. tra gli altri Milroy/ Wei 1995: 140-46 e Jacobson 1998: 44-47), nella situazione qui in indagine (specchio della lingua cum dialectis nazionale) essa non permette di legittimare un’opposizione tra dialetto e italiano fondata su sentimenti d’appartenenza a gruppi etnici differenti. Se da una parte l’esperienza ormai consolidata e fatta propria di abitudini e stili di vita prettamente urbani induce gran parte dei membri della comunità linguistica di Vanchiglietta, per lo più originari di nuclei familiari un tempo emigrati dalle campagne circostanti o da altre regioni d’Italia 12 , e che quindi ancora conservano modelli di riferimento comportamentali e ideologici tipicamente rurali, a condividere una sorta di duplice identità socio-culturale, dall’altra non si notano sentimenti conflittuali di appartenenza ad uno specifico gruppo etno-linguistico in contrapposizione ad altri identificati dall’uso della lingua nazionale. Il dialetto, dunque, rimane senza dubbio il codice preferito nelle conversazioni ordinarie tra interlocutori che condividono un comune retroterra etnoe socio-culturale, ma di certo non legittima una rigida distinzione d’uso volta ad opporre all’italiano, linguaggio ufficiale della maggioranza, il dialetto, quale varietà di lingua identificativa di una minoranza: «speakers act in a world which is entirely without ethnic conflict» (Alfonzetti 1998: 197). 10 Lo stesso Gumperz, del resto, ricorda come «this association between communicative style and group identity . . . does not directly predict actual usage» (Gumperz 1982: 66). Si veda anche, a questo proposito, Sebba/ Wootton 1998: 263-64. 11 «The tendency is for the ethnically specific, minority language to be regarded as the ‹we code› and become associated with in-group and informal activities, and for the majority language to serve as the ‹they code› associated with the more formal, stiffer and less personal out-group relations» (Gumperz 1982: 66). 12 Per una panoramica più generale sulla situazione sociolinguistica e sulla composizione sociale della comunità di riferimento, si veda Cerruti 2003 e Noi di Vanchiglietta 2000. 102 Massimo Cerruti In alcuni casi, addirittura, sono gli stessi parlanti a mostrare di voler «giocare» con elementi linguistici propri di un they-code a loro diatopicamente estraneo: [4] 13 M55: ueei! unni ti ni vai a chist’ura? non hai ancora finito di andare in girula? [5] 14 M50: ma non te lo dice mai la mamma di non fare il badola? Entrambe le produzioni verbali sopra riportate, formulate da interlocutori di origine meridionale, si segnalano dunque per un impiego a fini ludico-espressivi di lessemi tipici delle varietà dialettali piemontesi (girula e badola). Da notare poi, nell’esempio [4], come sia un passaggio in commutazione di codice dal dialetto siciliano, probabilmente la lingua madre del parlante, alla lingua nazionale (unni ti ni vai a chist’ura? non hai ancora finito . . .), a precedere il successivo inserimento di un elemento lessicale piemontese (non hai ancora finito di andare in girula? ). L’impiego più frequente di dialetto ed italiano in qualità di we-code e they-code va piuttosto correlato al legame che vincola ambiti esperienziali, conoscenze e realtà sociali di riferimento al vissuto del parlante, da cui consegue un uso differenziato dei due codici «associated with inand out-group experiences» (Gumperz 1982: 95). L’antitesi tra modelli di comportamento (o stili di vita) a cui si ritiene d’appartenere, ed abitudini, esperienze o complessi valoriali estranei o non condivisibili, risulta dunque veicolata dal ricorso a due diverse varietà di lingua. Per i parlanti dialettofoni, dunque, è di norma il dialetto, percepito come codice identificativo del proprio gruppo di riferimento (codice dell’in-group o we-code) ad istituirsi quale modalità colloquiale preferenziale per argomenti di discorso vicini ai propri domini d’esperienza, mentre è l’italiano, sentito quale codice distante dal proprio «gruppo di solidarietà» (Berruto 1995: 259), a dare espressione a temi di conversazione in qualche maniera estranei alle proprie conoscenze; ma non è raro vedere verificati i casi contrari 15 (cf. interazione 16 [3]). L’episodio seguente fornisce dunque un esempio concreto di alternanza we/ theycode in relazione a sentimenti di appartenenza e di estraneità a realtà di riferimento differenti: [6] 17 1 F73: a i era i tedesc, a i era i bumbardament, anlura balavu nt i post, viscavu l lüci, saravu . . . tüt a scüri, bütavu fi a i toc c a vughisiu na la lüce da fora . . . pirché s aie/ se i areopla eh . . . hm . . . america aisu vistni campavu giü´ l bumbi . . . e lura noi balavu lì ma tü/ e i uma 13 Trad.: «M55: dove te ne vai a quest’ora? . . . in gironzola? ». 14 Trad.: «M50: stupido». 15 «It is not possible to make a priori assumptions about which code carries the putative ‹we› functions and which the putative ‹they› functions» (Sebba/ Wootton 1998: 275-76). 16 Da ora in poi int. 17 Trad.: «1 (F73): c’erano i tedeschi, c’erano i bombardamenti, allora ballavamo in un posto, accendevamo le luci, chiudevamo . . . tutto al buio, mettevamo persino i pezzi di legna in modo che 103 Aspetti pragmatico-funzionali della commutazione di codice balà beli lì però la . . . l’Angiuli a a piai tüti l so vesti c a i ava . . . faudaru büteii tü c a la scür . . . e i uma balà lì che . . . che da fora as vughisia gnënte gnënte l ciai . . . 2 M78: senti, Matteo? 3 F73: eh, s balava mac parai . . . voi oggi andate in discoteca . . . o . . . lì dove/ in un . . . in un . . . bab È da notare come proprio attraverso il dialetto, lingua materna e veicolo delle emozioni per la parlante dialettofona, si effettui la rievocazione da parte di F73 di un momento drammatico della propria vita, foriero di un grande coinvolgimento personale e di un forte trasporto emotivo. La messa a confronto di tale periodo socio-storico, vissuto in prima persona dal soggetto narrante, con un contesto contemporaneo di abitudini e momenti di aggregazione giovanili, a cui F73 sente di essere del tutto estranea (il malapropismo bab 18 può rivelarsi un indice significativo in proposito), stimolata dall’intervento di M78 (t2) volto a richiamare esplicitamente l’attenzione del nipote, trova invece espressione per mezzo di un passaggio in commutazione di codice dal dialetto alla lingua nazionale (t3: s balava mac parai . . . voi oggi andate in discoteca . . .). L’impiego distinto dei due codici da parte della stessa parlante contribuisce quindi a marcare il contrasto tra in-group experiences, a cui è associato l’uso del dialetto, e out-group experiences, a cui F73 fa riferimento in italiano. Tale passaggio alla lingua nazionale, va detto, è favorito poi dalla giovane età dell’interlocutore di riferimento e dalla possibilità di avvalersi di un code switching per segnalare il termine dell’attività narrativa, nell’intento di sollecitare l’intervento dell’ascoltatore e ripristinare il normale meccanismo di avvicendamento dei turni di parola (cf. Alfonzetti 1992a: 85-91 e Panese 1992: 57-58). Tra le funzioni riferite ai fenomeni di commutazione di codice è poi possibile ricondurre alla dicotomia we/ they code alcune strategie o consuetudini conversazionali (traducibili in una serie di opposizioni: opinione personale/ fatto generalmente conosciuto, sentimento personale/ notazione casuale, appello personale/ avvertimento generale, ecc. 19 ) facenti capo ad una distinzione di livello più generale, definita come personalization vs. objectivization, capace di rendere conto di un buon numero di casi di code switching del nostro corpus. da fuori non vedessero la luce . . . perché se gli aeroplani . . . americani ci avessero visti buttavano giù le bombe . . . e allora noi ballavamo lì ma tu/ abbiamo ballato lì però la . . . la Angiolina ha preso tutti i suoi vestiti che aveva . . . grembiuloni metterli tutti al buio . . . abbiamo ballato lì in modo che . . . che da fuori non si vedesse per niente la luce | 3 (F73): si ballava solo così». 18 La comprensione incerta ed approssimativa da parte di F73 del concetto di pub, (testimoniata dalle frequenti richieste di chiarificazione avanzate nei confronti del nipote, sollecitandone il paragone con il più familiare bar), spinge ad interpretare il termine bab alla stregua di un caso di malapropismo, risultante dall’interpenetrazione lessicale dei lessemi bar e pub (dunque un ibridismo), imputabile alla scarsa conoscenza del secondo e riconducibile all’analogia con il vocabolo più familiare bar. Tuttavia, una più semplice spiegazione nei termini di una cattiva pronuncia della parola pub può essere ugualmente plausibile. 19 Si veda in proposito Gumperz 1982: 93-94. 104 Massimo Cerruti Si veda, in proposito, l’interazione verbale qui riportata, tratta da una conversazione telefonica tra il presidente (M60) ed un socio (M50) di un cineclub torinese: [7] 20 1 M60: nel periodo de/ delle nostre lezioni, facciamo come abbiamo fatto quella sera che è venuto nostro ospite, magari i na ve u ncura, né, s ricorda che i era anche cui d le tecniche *di ri/ 2 M50: *sì sì 3 M60: ecco . . . vengono due o tre persone ci presentano così i . . . i loro lavori, perché noi non siamo proprio un cineclub . . . noi siamo proprio un . . . corso di videoripresa e montaggio . . . capito . . . [. . .] comunque se riesce a riabilitare il suo . . . il suo computer . . . c a cerca, perchè nui l uma mandaie n’e-mail ma . . . dizu già . . . apunto/ anzi fra l’aut e i eru fi a stüpì perchè pensavu apunto . . . che chiel a l aveisa ricevüla e . . . 4 M50: eh già . . . no, no, senò avrìa rispundüü´ , l avrìa rispundüü´ , no e l uma proprio fuori . . . eh [. . .] va bè 5 M60: eh . . . speru . . . nsuma che . . . eventualment al prosim ani s pøsu vüdde [. . .] comunque le . . . le ripeto se riesce a attivarlo, altrimenti c am manda chiel pøi ape a c a ries . . . 6 M50: eh 7 M60: nui ei suma anche n internet, e l uma anche l nost sito . . . eh . . . come università della terza età, poi abbiamo il sito proprio nostro, come gruppo video 8 M50: ah, e . . . e cul c a l è? vu vu vu . . . È proprio in termini di objectivization e personalization che è dunque possibile interpretare la quasi totalità degli switch in commutazione ed alternanza di codice italiano-dialetto all’interno delle produzioni linguistiche di M60; i passaggi da avvisi e comunicazioni di carattere per lo più informativo, e quindi, per così dire, neutrali (es. t1: nel periodo de/ delle nostre lezioni facciamo come abbiamo fatto quella sera che è venuto nostro ospite, t3: noi non siamo un cineclub . . . noi siamo proprio un . . . corso di videoripresa e montaggio), ad interventi ed appelli di natura personale, implicanti il coinvolgimento del parlante (es. t1: s ricorda che i era anche cui d le tecniche di ri/ , t3: c a cerca perchè nui l uma mandaie n’e-mail 21 ma . . . dizu già . . ., e i eru fi a stüpì perchè pensavu apunto . . . che chiel a l aveisa ricevüla), conoscono infatti realizzazione mediante frequenti alternanze di codice da italiano a dialetto. Va notato, dunque, come i contributi verbali legati al concetto di objectivization, di norma riconducibili a they-code passages, risultino in questo 20 Trad.: «1 (M60): ne vengono ancora, né, si ricorda che c’erano anche quelli delle tecniche di ri/ | 3 (M60): cerchi, perchè noi le abbiamo mandato una e-mail ma . . . dico già . . . appunto/ anzi tra l’altro eravamo persino stupiti perchè pensavamo appunto . . . che lei l’avesse ricevuta | 4 (M50): no, sennò avrei risposto, avrei risposto, no ce l’abbiamo proprio fuori | 5 (M60): spero . . . insomma che . . . eventualmente il prossimo anno ci possiamo vedere . . . altrimenti mi mandi lei poi appena riesce | 7 (M60): noi ci siamo anche in internet, abbiamo anche il nostro sito | 8 (M50): qual è? ». 21 Da notare, en passant, come alcuni termini tipici del gergo informatico (entrati ormai di diritto a far parte dell’uso quotidiano) siano inseriti all’interno di produzioni linguistiche in dialetto senza subire alcun adattamento fonologico (nui l uma mandaie n’e-mail, nui ei suma anche n internet, e l uma anche l nost sito, e cul c a l è? vu vu vu. . .). 105 Aspetti pragmatico-funzionali della commutazione di codice caso veicolati dal ricorso alla lingua nazionale, mentre le enunciazioni di carattere personale, generalmente connesse alle funzioni di un we-code, trovino in effetti espressione tramite l’impiego del dialetto. 3. Code switching connesso al discorso Passiamo ora a considerare i fenomeni di commutazione di codice legati all’attività discorsiva (a cui si è già accennato commentando i passaggi conclusivi dell’int. [6]), riguardanti dunque l’organizzazione stessa della conversazione ed i meccanismi di successione ed alternanza dei partecipanti nel corso di un’interazione verbale; per dirla con Auer, «the use of code switching to organise the conversation by contributing to the interactional meaning of a particular utterance» (Auer 1998: 4). Appartengono a tale categoria, in altre parole, quei casi di code switching in cui l’impiego bilingue di italiano e dialetto è sfruttato dagli interlocutori per risolvere questioni «inerenti alla conduzione e alla strutturazione dell’attività discorsiva» (Alfonzetti 1992a: 59); questioni connesse, quindi, (tra le altre) all’organizzazione sequenziale della conversazione e al sistema delle prese di turno, alla marcatura del topic rispetto a sequenze marginali, all’apertura/ chiusura dell’evento comunicativo, al mutamento nella costellazione dei partecipanti, al cambiamento di argomento nel corso della conversazione e alla segnalazione di sequenze di discorso riportato. 3.1 Organizzazione, conduzione e chiusura della conversazione 3.1.1 Progressione interna e sequenze costitutive di un episodio di discorso Dagli scambi conversazionali raccolti è dunque possibile individuare impieghi discorsivi di strategie connesse al code switching, in cui la giustapposizione contrastiva di italiano e dialetto si rivela funzionale alla strutturazione dell’interazione verbale o dell’attività narrativa in sequenze costitutive e alla scansione della progressione interna di un episodio o di un aneddoto riportato. Ne è un esempio il seguente scambio verbale: [8] 22 1 M55: oh . . . ma dimi . . . 2 M50: ah . . . stasera e-eh, no rido perché . . . 22 Trad.: «1 (M55): ma dimmi | 4 (M50): stasera ho finito, ho finito un paio di lavori, no? ho detto tanto/ o ne inizi un altro o invece, no ma poi ho/ | 5 (M55): sei venuto a casa prima | 6 (M50): e allora ho/ alle cinque esco | 7 (M55): cinque, allora | 8 (M50): sono riuscito ad uscire alle cinque e dieci, allucinante . . . e poi ho detto tanto stasera vado a casa per . . . proprio per andare sui balconi, dato che . . . vado a vedermi i vasi di fiori | 9 (M55): per | 12 (M50): alle otto meno dieci è pronto». 106 Massimo Cerruti 3 M55: eh 4 M50: stasaria i ø finì, i ø finì par ad travai, no? i ø di c tant/ o t n ancami i nat o nveci, no ma pø i ø/ non avevo delle urgenze 5 M55: ah, t sei avnì a cà prüma . . . 6 M50: e anlura i ø/ a sing uri sort . . . no? *cioè co/ 7 M55: *sing uri, anlura . . . 8 M50: i ø riesì a sorti a sing e dez, allucinante, col sole alto . . . una cosa cos/ e pø i ø di c tant stasaria vag a cà par . . . propi par andè si pugiøi, dato che . . . avevo travasato i vasi di fiori domenica scorsa, vag a vugmi i vaz ad fiù . . . ma è una balla, cioè proprio solo per . . . coso 9 M55: par . . . 10 M50: e allora . . . ti dico, uscito cinque e dieci, cena sette meno un quarto . . . 11 M55: e già 12 M50: cioè/ alchè, arzillo vecchietto, a øt menu dez a l è prunt . . . È evidente come, fin dai primi scambi, M50 manifesti la chiara intenzione di prodursi nel resoconto di un aneddoto personale che, di conseguenza, riserverà ben poco spazio agli interventi del proprio interlocutore. Diventa allora necessario sospendere momentaneamente l’ordinario meccanismo di avvicendamento dei turni di parola ed «assicurarsi susseguenti brani di discorso topicalmente coerenti» (Panese 1992: 58). L’iniziale divergenza di codice (t1 in dialetto, t2 in italiano) trova quindi spiegazione nella volontà di M50 di segnalare a M55 l’inizio dell’attività narrativa. In seguito al cenno di assenso del proprio ascoltatore (t3), un cambio di codice dall’italiano (t2) al dialetto (t4) consente poi a M50 di proseguire nel racconto mantenendo la varietà di lingua più familiare ad entrambi i partecipanti. In occasione di particolari momenti dell’interazione, però, il contrasto tra il dialetto, lingua base della conduzione e dello sviluppo dell’aneddoto, e la lingua nazionale viene utilizzato dal parlante per distinguere osservazioni e commenti di carattere marginale dal regolare svolgimento degli eventi narrati. Vanno quindi intesi in tal senso quei passaggi in commutazione di codice legati alla descrizione di avvenimenti secondari, verificatisi in un tempo antecedente rispetto all’episodio riportato (t8: stasaria vag a cà par . . . propi par andè si pugiøi, dato che . . . avevo travasato i vasi di fiori domenica scorsa), o finalizzati alla messa in rilievo enfatica di specifiche caratteristiche del setting (t8: i ø riesì a sorti a sing e dez, allucinante, col sole alto . . . una cosa cos/ ) e di interventi e considerazioni particolarmente espressivi (t8: vag a vugmi i vaz ad fiù . . . ma è una balla, cioè proprio solo per . . . coso). È da notare come nelle sequenze conclusive dell’interazione sia invece l’italiano ad esercitare in qualche modo il ruolo di lingua base 23 dell’attività narrativa, scandendo la progressione interna del resoconto della storia. Dal contrasto tra il senso di autorevolezza veicolato dal ruolo di linguaggio ufficiale della comunità di riferimento (cf. Gumperz 1982: 96) e il contenuto intenzionalmente auto-ironico 23 Per lingua base s’intende qui semplicemente la varietà di lingua predominante negli scambi verbali in questione, da non confondere con la nozione di lingua matrice, non pertinente in ambito italo-romanzo (cf. Berruto in stampa). 107 Aspetti pragmatico-funzionali della commutazione di codice degli enunciati in questione scaturisce poi lo spirito umoristico delle produzioni linguistiche di M50 (t10 e t12). È però ancora un cambio di codice, in direzione dialettale, a veicolare, caricandola di enfasi narrativa e di espressività, la sottolineatura del punto culminante (e conclusivo) dell’intera esposizione (t12: alchè, arzillo vecchietto, a øt menu dez a l è prunt . . .). Casi di commutazione di codice discourse-related con funzioni del tutto analoghe si ritrovano poi nell’interazione riportata qui di seguito (che ha per oggetto il resoconto di un viaggio), nella quale l’uso alternato di italiano e dialetto è però impiegato in maniera più sistematica per scandire la progressione dell’attività narrativa: [9] 24 1 M50: e allora, sima andà sü, la mattina siamo arrivati erano le . . . nove, i eru zà a Toscolano Maderno che . . . ah . . . da, da Salò, cioè le . . . le zone della Repubblica di Salò di Mussolini, per intenderci, no? [. . .] tra l’altro è bellissimo perché Maderno si divide da Toscolano con il delta del Toscolano, il fiume . . . pø sima andà s il delta . . . sima andà a vughi . . . eh . . . delle, delle costruzioni longobarde che sono lì, eccetera eccetera . . . 2 M55: hm 3 M50: poi abbiamo lasciato lì, l secund punto a l era un’abbazia che si chiama . . . l’abbazia di Montecastello, no? che è . . . a settecent/ øtsant meter strapiombante sul lago 4 M55: ah però, bello 5 M50: che t tuca fè ne/ n’escursiu p andeii nsüma 6 M55: sì, comunque dev’esi bel 7 M50: e . . . molto bello perché ha un . . . un contenuto, c’era una vista fan/ non c’era una nuvola proprio, aveva fatto bellissimo [. . .] poi dopo cena abbiamo fatto ancora una passeggiata del lungo mare/ sì . . . del . . . del lungo lago . . . e pø sima andà a dørmi . . . a . . . ündez e caicoz l era . . . e invece il giorno dopo, che era sabato, siam partiti di lì prestissimo, colazione in albergo veloce . . . e siamo andati/ perché lì è vicino al confine col Trentino, è ancora Veneto però . . . 8 M55: eh 9 M50: è già . . . verso il Trentino, no? . . . e sima andà Trenti , io avevo visto come obiettivi due cose importanti . . . cioè le cascate del Varone, che ti dicevo prima . . . [. . .] e poi di lì volevamo andare al lago di Tenno, c a i è vint, vint chilometri, che l’ata vota i eru na pas/ a i eru pasà ma a i eru na andà, no? . . . tì Paolo, uno specchietto di lago blu . . . 10 M55: eh, i era per dire cume as vug 11 M50: come sul verde, con un’isoletta in mezzo, che ti t pøri munteii e gireii nturn, a mez a l’eva, che quando c’è l’alto lago non ci vai più, adesso c’era . . . poca acqua È evidente come i frequenti passaggi in commutazione di codice, principalmente dall’italiano al dialetto, contribuiscano a definire l’organizzazione interna della narrazione e a marcare non tanto i fatti più salienti del racconto, quanto le diffe- 24 Trad.: «1 (M50): siamo andati su, la mattina . . . eravamo già a Toscolano Maderno . . . poi siamo andati sul delta . . . siamo andati a vedere | 3 (M50): il secondo punto era un’abbazia . . . ottocento metri | 5 (M50): che ti tocca fare una/ un’escursione per andarci sopra | 6 (M55): dev’essere bello | 7 (M50): e poi siamo andati a dormire . . . a . . . erano le undici e qualcosa | 9 (M50): e siamo andati in Trentino, io . . . che ci sono venti, venti chilometri, che l’altra volta non eravamo passati/ c’eravamo passati ma non c’eravamo andati | 10 (M55): stavo (ero) per dire come si vede | 11 (M50): che tu ci puoi salire e girarci intorno, in mezzo all’acqua». 108 Massimo Cerruti renti «tappe» secondo cui si è prima strutturato l’itinerario turistico a cui fa riferimento M50, ed ora si compone la relativa esposizione (es. t1: e allora sima andà sü la mattina siamo arrivati erano le . . . nove, t3: poi abbiamo lasciato lì . . . l secund punto a l era . . .). Il ricorso al code switching pare dunque trovare impiego, negli usi linguistici di M50, in relazione ad una riconosciuta «funzione di apporto allo sviluppo narrativo» (Pautasso 1990: 139). Il codice in direzione del quale si commuta (generalmente il dialetto) si limita però a segnalare la progressione delle diverse «tappe» del racconto senza permearne le intere sequenze costitutive, la cui esposizione è in genere affidata, mediante un ulteriore switch, alla lingua base della quasi totalità delle produzioni verbali del parlante, vale a dire l’italiano (es. t9: e sima andà Trenti . . . io avevo visto come obiettivi due cose importanti . . . cioè le cascate del Varone . . .). Analogamente a quanto emerso dall’interazione precedente, gli altri casi di passaggio di codice, in entrambe le direzioni, sono da riferire per lo più alla circoscrizione di considerazioni e commenti secondari rispetto allo svolgimento dei fatti riportati, talvolta legati al ricordo di eventi del passato (t9: e poi di lì volevamo andare al lago di Tenno . . . c a i è vint, vint chilometri, che l’ata vota i eru na pas/ a i eru pasà ma a i eru na andà), e alla messa in rilievo enfatica di descrizioni del setting (es. t9: l’ata vota i eru na pas/ a i eru pasà ma a i eru na andà no? tì Paolo uno specchietto di lago blu . . .). In questi casi, a differenza dei code switching connessi alla strutturazione e alla progressione interna dei passi dell’esposizione, il codice verso il quale si commuta è in genere mantenuto fino al termine della sequenza marginale, laddove un successivo passaggio interviene poi a segnare il ritorno alla lingua base dell’attività narrativa. All’interno di alcuni passaggi dedicati alla descrizione di caratteristiche del setting si verificano però occasionali interventi in commutazione di codice volti a distinguere ulteriori commenti (es. t11). È interessante notare come il code switching, nonostante risponda a strategie discorsive analoghe in entrambe le conversazioni esaminate, conosca indistintamente ora il dialetto ora la lingua nazionale quale codice in direzione del quale si verificano le commutazioni. Mentre nella prima interazione, infatti, l’orientamento degli switch è in genere rivolto dal dialetto (lingua base dello scambio verbale) all’italiano, nella seconda tale passaggio si verifica per gran parte in senso contrario. Si è osservato, inoltre, come nei casi di segmenti di discorso commutato funzionali alla progressione tematica dell’attività narrativa, l’impiego della varietà di lingua verso la quale si realizza la commutazione sia circoscritto alla marcatura dell’inizio di un nuovo momento (o «tappa») del racconto, per poi venire in seguito abbandonato a favore del codice di base dell’intero scambio verbale. Considerazioni di questo genere paiono dunque legittimamente impedire di accogliere l’ipotesi di code switching connessi all’organizzazione del discorso per i quali la direzione della commutazione di codice si direbbe motivata da ragioni di congruenza, o di maggiore appropriatezza, di specifiche varietà di lingua a determinati topics. Ora il dialetto ora la lingua nazionale, infatti, si rivelano di volta in volta strumenti delle medesime intenzioni espressive. Dal momento che è il fenomeno del 109 Aspetti pragmatico-funzionali della commutazione di codice passaggio in sé a dimostrarsi significativo per la conduzione e la progressione interna di un episodio conversazionale, la direzione del cambio di codice non risulta quindi interessata da alcuna funzionalità discorsiva o valore pragmatico. Adattando alle nostre riflessioni una nota parafrasi di Auer, «the only ‹meaning› the cue has is . . . to ‹indicate otherness›. The direction of the change is irrelevant» (Auer 1995: 124). 3.1.2 Punti di svolta: cambio di argomento e chiusura dell’interazione Ci si propone ora di verificare, partendo dall’analisi del seguente episodio di discorso, l’effettivo contributo fornito dai fenomeni di commutazione di codice alla segnalazione del cambio di argomento di una conversazione e alla negoziazione tra i partecipanti del momento conclusivo di un’interazione verbale. [10] 25 1 M55: ma quindi t sei ruvà l saba d saria? 2 M50: saba d saria . . . tard 3 M55: ah . . . saba d saria tard, par pø duminica, ecco . . . 4 M50: eh sì, pø l dì d Pasqua . . . a Vial . . . due giorni intensissimi, cioè . . . cosa ne dici? 5 M55: ma menu male . . . che t ai gavati n pø da tüti si travai, e i travai cum a va ? 6 M50: bene, nel senso di .. eh, praticamant i travai i eru divisi n quat part, no? e praticamant ades finendo tutta la parte di casa sulla strada è finita la terza parte, in pratica [. . .] . . . fas pasè la canalizasiu d la televiziu , d la lantarna e tüt ansema lu fas pasè ndrinta . . . e poi tra venti giorni si fa la tinteggiatura . . . si tinteggia ed è finito in pratica . . . 7 M55: boia faus . . . 8 M50: e i ø . . . eh praticamant . . . 9 M55: e ba , ma l cozi t sai . . . dii è n cunt, pø feii . . . ma . . . ma sant an po’, ti des che t sei an di . . . a lucal . . . sø na sarà sez meter e mez par sez meter e mez, aut doi e stanta, tüt dizrisè . . . rifè a tara [. . .] secund ti gn’è basta d vint miliu ? . . . no, ma forse t diz na coglionata, né, mi sø na . . . cioè ri/ dizrisè, rifè 10 M50: Paolo, pøs ditlu prüma, prüma ad cozu . . . lo dovrei vedere . . . lu duvrìa vughi . . . [. . .] pirchè purtroppo, come tutto nella vita . . . mi . . . na cita esperiansa sia di lavoro, perché faccio ‘ste cose, e sia di esperienza di Viale me la son fatta, no, però lo dovrei vedere, capisi, perché vedendola . . . 11 M55: sì, se t ve i *par i alpini magara/ 12 M50: *tant al vintü avnima, no? 13 M55: ve i par i alpini? 25 Trad.: «1 (M55): sei arrivato il sabato sera? | 2 (M50): sabato sera . . . tardi | 3 (M55): sabato sera tardi, per poi domenica | 4 (M50): poi il giorno di Pasqua . . . a Viale | 5 (M55): ma meno male . . . che ti sei tolto un po’ da tutti questi lavori, e i lavori come vanno? | 6 (M50): praticamente i lavori erano divisi in quattro parti, no? e praticamente adesso finendo . . . faccio passare la canalizzazione della televisione, della luce e tutto insieme lo faccio passare dentro | 7 (M55): accidenti . . . | 8 (M50): e ho . . . eh praticamente | 9 (M55): e bè, ma le cose sai . . . dirle è un conto, poi farle . . . ma . . . ma senti un po’, tu adesso che ci sei dentro . . . un locale . . . non so sarà sei metri e mezzo per sei metri e mezzo, alto due e settanta, togliere tutto l’intonaco (tutto disintonacare) . . . rifare per terra . . . secondo te sono sufficienti venti milioni? . . . forse ti dico una coglionata, né, io non so . . .cioè ri/ togliere tutto l’intonaco (tutto disintonacare), rifare | 10 (M50): posso dirtelo prima, prima di coso . . . lo dovrei vedere . . . perchè purtroppo . . . io . . . una piccola esperienza . . . capisci | 11 (M55): se vieni per gli alpini magari | 12 (M50): tanto il ventuno veniamo, no? | 13 (M55): vieni per gli alpini? ». 110 Massimo Cerruti Sebbene i segmenti conclusivi dell’episodio in questione mostrino un passaggio dall’italiano (t10) al dialetto (t12), quale «strategia di contestualizzazione di un nuovo argomento» (Alfonzetti 1992a: 102), favorito anche dall’adeguamento al codice impiegato dal proprio interlocutore per introdurre il nuovo tema di discorso (t11), l’occasionalità di tale intervento non consente una sua generalizzazione all’intero scambio verbale. L’impiego del dialetto nella quasi totalità delle produzioni linguistiche di M55 non conosce infatti variazioni neppure in corrispondenza di turni interessati da cambi di topic (es. t9). Proprio il mantenimento da parte di M55 della medesima scelta di lingua (il dialetto) nel corso dell’intero scambio verbale impedisce poi di considerare eventuali divergenze di codice nei confronti dell’interlocutore (es. M50: due giorni intensissimi, cioè . . . cosa ne dici? , M55: ma menu male . . . che t ai gavati n pø da tüti si travai, e i travai cum a va ? ) alla stregua di strategie di discorso atte a segnalare a M50 la propria intenzione di cambiare argomento 26 . Il contributo della commutazione di codice alla messa in rilievo di un cambio di argomento, del tutto occasionale quindi, ed assolutamente non-sistematico, si rivela poi in alcuni casi radicalmente assente. L’interazione verbale riportata qui di seguito risulta in tal senso esemplare: [11] 27 1 F60: a l a ciamaie a Anna se . . . andava . . . ma Anna l a dime chila vøl ne al meiz d’agust, io vengo a luglio . . . agosto già le giornà su pi ne tant bele n muntagna, eh . . . 2 F65: e chila a pià na bela abitüdine a ndè lì . . . menu male che s fà da mangè da sula [. . .] 3 F60: e ma chila dopu quindes dì l è già stufia da stè là . . . pø l’autr’ani è avnüie cula lì, la tusca a / ---/ l è staita malavia . . . e chila / ---/ ancura daie / ---/ la vestalia e . . . na maia da suta 4 F65: ricordte l mie maie, né . . . 5 F60: ah . . . e perchè vøi co catemne üna mi ma . . . l’autr’ani a i eru pi ne la Liabel . . . [. . .] su nen cume custe, a sun cule c a l a al reggiseno, mi m piaz ne . . . ah, a telefunà Bruna In accordo con quanto sostenuto in precedenza, è da notare come al frequente cambiamento del tema di conversazione non corrisponda alcun passaggio di codice, né tra turni di interlocutori diversi (es. t3 e t4), né all’interno delle produzioni linguistiche del medesimo parlante (es. t5). In questo caso, dunque, le possibilità discorsive legate al code switching non solo non contribuiscono alla messa in rilie- 26 Le frequenti commutazioni di codice dal dialetto all’italiano operate da M50 al termine dei propri contributi verbali sembrano invece ancora una volta rispondere alla volontà del parlante di sollecitare l’intervento dell’interlocutore per ripristinare il normale avvicendamento dei turni di parola (es. t4: pø l dì d Pasqua . . . a Vial . . . due giorni intensissimi cioè . . . cosa ne dici? ). 27 Trad.: «1 (F60): hanno chiesto a Anna . . . Anna mi ha detto lei non vuole il mese d’agosto, io . . . le giornate non sono più tanto belle in montagna | 2 (F65): e lei ha preso una bella abitudine ad andar lì . . . meno male che si fa da mangiare da sola | 3 (F60): e ma lei dopo quindici giorni è già stufa di stare là . . . poi l’altr’anno è venuta quella lì, la toscana / ---/ è stata malata . . . e lei / ---/ ancora dato / ---/ la vestaglia e . . . una maglia di sotto | 4 (F65): ricordati le mie maglie, né | 5 (F60): e perchè voglio anche comprarmene una io ma . . . l’altr’anno non c’erano più la Liabel . . . non sono come queste, sono quelle che hanno il reggiseno, a me non piace . . . ha telefonato Bruna». 111 Aspetti pragmatico-funzionali della commutazione di codice vo dei ricorrenti cambi di topic, ma sembrano conoscere un impiego del tutto limitato e privo di valore pragmatico (ad eccezione di isolate citazioni; t1: ma Anna l a dime chila vøl ne al meiz d’agust io vengo a luglio . . .), a favore di un uso quasi esclusivo della varietà di lingua più familiare, il dialetto (cf. Cerruti 2003: 77-80). Stando a quanto emerso dai due episodi in oggetto, l’intervento di passaggi in commutazione di codice finalizzati alla sottolineatura di un cambio di argomento si dimostra dunque tutt’altro che sistematico. È in corrispondenza di un altro, più forte, punto di svolta dell’interazione verbale, connesso alle ordinarie sequenze di chiusura (e pre-chiusura) di un evento comunicativo, che il contributo del code switching si fa invece più intenso e ricorrente. La soluzione del momento conclusivo di un episodio di discorso è un passaggio che, com’è noto, richiede una buona cooperazione tra gli interlocutori. La questione fondamentale da risolvere, quindi, giunti al termine di uno scambio verbale, riguarda proprio la negoziazione tra i parlanti dell’epilogo armonico dell’interazione, in maniera da scongiurare l’eventualità di attriti o incomprensioni tra gli stessi: «nel concludere una conversazione, i partecipanti devono essere d’accordo sul fatto che non vi sia nient’altro di cui parlare, altrimenti uno dei partecipanti si sentirebbe . . . congedato in modo eccessivamente brusco» (Duranti 2000: 229). Di conseguenza, sebbene nella maggior parte dei casi il compito di decretare il termine dell’evento comunicativo sia in genere affidato ad una coppia di saluti (cf. Berruto 1985: 62 e Pautasso 1990: 132), è conveniente giungere alle circostanze di commiato «in modo fluido e gradevole» (Duranti 2000: 229). L’esigenza di coordinare in pieno accordo la sospensione del meccanismo di avvicendamento dei turni di parola, allo scopo di giungere simultaneamente alla concertazione del momento conclusivo dell’attività conversazionale, conosce quindi, di frequente, compimento e realizzazione per mezzo di opportuni interventi in commutazione di codice volti a marcare gli enunciati di pre-chiusura, i saluti finali, o le intere sequenze terminali di un episodio di discorso. Sono qui riportati i passaggi conclusivi di tre interazioni verbali, tutte condotte fino a quel momento interamente in dialetto: [12] 28 1 F77: e ba , anlura magara stasaria . . . quan c as cugia ai dag al Bisolvon 2 M55: e daii l Bisolvon . . . 3 F77: va bene . . . 4 M55: va ba , va ba , fuma parai, okey 5 F77: anlura, vardè da ste ba vuia c che sei giuvu, noi ormai . . . 6 M85: ciau 7 F77: ciau né nlura . . . ciau, ciau 8 M55: ciau 28 Trad.: «1 (F77): e bè, allora magari stasera . . . quando si corica gli dò il Bisolvon | 2 (M55): e dagli il Bisolvon | 4 (M55): va bene, va bene, facciamo così | 5 (F77): allora, guardate di stare bene voialtri che siete giovani | 6 (M85): ciao | 7 (F77): ciao né allora . . . ciao, ciao | 8 (M55): ciao». 112 Massimo Cerruti [13] 29 1 M55: ma a l è pusibil che dui impiegati c a riesu mai a avai na minüta, c a sia . . . è na roba impusibil . . . 2 M60: eh, ma sì . . . eh que t øri ndè dì, t vughi nan che . . . sai ei su tant trighi, tant . . . tant cazi 3 M55: facciamo così allora? ti devo per forza lasciare . . . il telefono . . . 4 M60: va ba va ba va ba 5 M55: allora rimaniamo d’accordo e ci sentiamo la metà di un’altra settimana per conferma 6 M60: quindi prenot i tre per il trentü e ti l dudes . . . 7 M55: tre per il trentü e pø dop con il . . . dudes che sima . . . ci vediamo noi 8 M60: va ba va ba , facciamo così e pø s fuma ancura na parola 9 M55: ciao Giulio saluta tutti, eh 10 M60: va ba , ciao [14] 30 1 F55: tüti i dì fuma l gir, s va a vugghi e . . . parei, fin c as la gavu da lur due, via . . . 2 F50: eh lo so pru, lu sø pru . . . 3 F55: t sai mai 4 F50: infatti . . . 5 F55: mah, va bè 6 F50: va bè ti saluto, eh 7 F55: altrettanto 8 F50: grazie, eh, ciao 9 F55: ciao ciao Nel primo caso, la definizione dell’epilogo della conversazione è affidata alla realizzazione da parte di F77 di un enunciato di pre-chiusura (t3), marcato da un passaggio di codice dal dialetto (t1) all’italiano (t3). Gli interventi successivi di M55 (t4), che non realizza l’adeguamento al cambio di lingua operato dall’interlocutrice, e di F77 (t5 31 ) conducono poi agli scambi conclusivi dell’interazione, realizzati interamente in dialetto (t6, t7 e t8). Dal momento che la sequenza finale dell’epi- 29 Trad.: «1 (M55): è possibile che due impiegati che non riescono mai ad avere un minuto, che sia . . . è una cosa impossibile | 2 (M60): cosa vuoi dire (andare a dire), non vedi che . . . sai ci sono tanti problemi, tanti . . . tanti casini | 4 (M60): va bene va bene va bene | 6 (M60): prenoto i tre per il trentuno e tu il dodici | 7 (M55): tre per il trentuno e poi dopo con il . . . dodici che siamo | 8 (M60): va bene va bene . . . e poi ci diciamo ancora qualcosa (ci facciamo ancora una parola) | 10 (M60): va bene». 30 Trad.: «1 (F55): tutti i giorni facciamo il giro, si va a vedere e . . . così, finchè se la cavano loro | 2 (F50): eccome, lo so eccome | 3 (F55): non sai mai». 31 È interessante notare, al di là degli obiettivi specifici del presente paragrafo, come l’antitesi tra la situazione personale della parlante, rappresentativa di una sfera d’esperienza più generale connessa all’in-group della classe d’età d’appartenenza, e la condizione attribuita al proprio interlocutore, in quanto membro di un’altra categoria generazionale (out-group), conosca realizzazione espressiva per mezzo del contrasto tra due codici differenti (t5: anlura vardè da ste ba vuia c che sei giuvu, noi ormai . . .). A dispetto della dialettofonia di F77, è però l’italiano, nell’enunciazione specifica, ad esercitare le funzioni tipiche di un we-code, mentre è proprio il dialetto ad agire quale they-code (cf. int. [3]). 113 Aspetti pragmatico-funzionali della commutazione di codice sodio, nella quale trovano espressione i saluti di congedo, conosce il ritorno alla varietà di base dell’intera conversazione, il contributo del code switching risulta quindi limitato alla messa in rilievo del solo enunciato di pre-chiusura. Nell’interazione successiva, invece, all’enunciato di pre-chiusura di M55 (t3), rispondente all’intenzione di preannunciare, ed anticipare, la sospensione dello scambio in corso, fa seguito il cenno d’intesa del proprio interlocutore (t4) e un secondo enunciato di pre-chiusura in italiano da parte di M55 (t5), analogo al primo, che ha l’effetto di generare la serie conclusiva di scambi in dialetto (t6, t7 e t8) volti al riepilogo di quanto stabilito nel corso dell’interazione, in vista dell’imminente chiusura della conversazione. Al momento di congedarsi, infine, interviene ancora un cambio di codice (t9) a marcare i saluti conclusivi. Nell’ultimo episodio, infine, una volta intervenuto uno switch a segnalare la prechiusura dell’interazione (t4), la scelta del codice in direzione del quale avviene il passaggio è poi mantenuta per l’intera sequenza conclusiva. La scelta del dialetto da parte di F50, funzionale alla marcatura della pre-chiusura, è infatti corrisposta dall’interlocutrice (t5) ed è poi seguita da entrambe le parlanti nel corso dei segmenti conclusivi dell’interazione (t6, t7, t8 e t9), contenenti formule di saluto ed espressioni di cortesia. Il contributo fornito dalla commutazione di codice al raggiungimento di un’intesa tra i partecipanti in merito alla negoziazione dell’epilogo di un episodio di discorso, dimostra dunque di esercitare un’importanza fondamentale nel marcare i passaggi terminali di uno scambio verbale, al fine di scongiurare le possibili incomprensioni tra gli interlocutori generate dal mancato accordo sul termine della conversazione. Al contrario, il ruolo svolto dal code switching nel segnalare i cambiamenti di argomento, rivelatosi marginale all’interno di produzioni linguistiche rivolte per lo più ad un medesimo ascoltatore, pare conoscere ben altra diffusione e vitalità d’impiego in relazione alle ordinarie strategie di autoed etero-selezione operanti nelle interazioni tra tre o più interlocutori. 3.2 La costellazione dei partecipanti Una conseguenza importante del carattere sociale, collettivo e distribuito di ciascun atto linguistico e della dimensione di scambio e reciprocità connessa ad ogni episodio conversazionale è legata, naturalmente, all’alternanza dei parlanti all’interno di un evento comunicativo. Il più comune tipo di interazione nella pratica quotidiana non si compone quindi di singole produzioni linguistiche, ma è costituito da sequenze di enunciati realizzati da interlocutori differenti (cf. Duranti 2000: 220) in base a regole di partecipazione ed accordi interpersonali più o meno condivisi. La successione regolamentata ed ordinata dei parlanti nel corso di uno scambio verbale, per lo più negoziata col procedere della conversazione, e strettamente interrelata all’organizzazione sequenziale del discorso, implica dunque continui mutamenti nel sistema dei ruoli via via assunti dai partecipanti nell’arco del- 114 Massimo Cerruti l’interazione e, dal punto di vista degli stessi interlocutori, un costante «cambiamento nella posizione che assumiamo nei nostri confronti e in quelli degli altri presenti, espresso nel modo in cui affrontiamo la produzione e la ricezione di un enunciato» (Goffman 1987: 180). Dal momento che tale «cambiamento di footing è in genere legato a fatti linguistici» (Goffman 1987: 180), ci si propone ora di verificare in che modo e con quale frequenza la commutazione di codice intervenga a regolare l’alternanza tra i partecipanti, agendo sugli ordinari meccanismi di assegnazione dei turni di parola. 3.2.1 Tecniche di assegnazione dei turni di parola: auto-selezione ed etero-selezione L’organizzazione dell’avvicendamento tra gli interlocutori è regolata sia da meccanismi di selezione etero-diretti, in base ai quali, cioè, chi detiene il turno in corso ha la facoltà di stabilire il parlante successivo mediante specificazione del destinatario (cf. Gumperz 1982: 77), che da singole iniziative di auto-selezione messe in atto dagli stessi partecipanti in corrispondenza di passaggi pertinenti per la transizione o in parziale sovrapposizione con le produzioni linguistiche dell’interlocutore precedente. Così come l’ordine dei parlanti, anche la lunghezza dei singoli interventi è dunque negoziata nel corso dell’interazione (cf. Duranti 2000: 223-24). Assumiamo come termine di riferimento specifico l’interazione verbale riportata qui di seguito, quale esempio significativo del sistema di partecipazione in indagine: [15] 32 1 F75: n a ancura dil tumatichi chial? 2 F50: sì sì . . . sì sì 3 F75: . . . le sono piaciute le/ i pomodori alla tua . . . 4 M23: credo di sì . . . sì, sì 5 F75: ce n’è ancora tanti, ma . . . non mi oso . . . 32 Trad.: «1 (F75): ne ha ancora di pomodori lui? | 7 (F75): sono una meraviglia | 8 (M80): ma guarda quello lì, poveruomo . . . aveva due figli, ma due figli . . . avranno la tua età (saranno vecchi come te), né | 10 (M80): non sono riusciti a sposarsi . . . Cesarino si era fidanzato, né | 12 (M80): quello là del sacchetto | 13 (M52): basta che rimangano delusi . . . e che non superino la delusione | 15 (M52): proprio ieri . . . eh . . . poi là fuori hai visto . . . che ne so, combinazione mi sono trovato vicino . . . la fìglia del Fulvio . . . eh bè, ho parlato dei miei/ | 17 (M52): e io dicevo va bene/ | 20 (F50): è simpatico, un burlone proprio . . . né, cioè proprio | 21 (M52): io credevo fosse quello lì che veniva a Montafia, invece è l’altro | 22 (F50): invece è l’altro | 23 (M80): e va . . . non ci va più adesso? | 24 (M52): giocano, giocano . . . giocano ogni tanto, d’estate poi . . . oi | 25 (F50): perchè era spesso insieme . . . al marito della Daniela o della Paola, che sono giocatori di bocce | 26 (M52): vuoi dire che una volta giocasse a calcio? . . . sai volevano giocare . . . coso, mah non so | 27 (M80): cosa dici? | 28 (M52): che quello lì una volta magari giocasse a calcio | 29 (F75): proprio . . . ha novant’anni va bene? | 31 (F75): è andata su in montagna è stata là . . . è stata bene in montagna? . . . io sto benone là | 32 (M80): è mica che le ha già raccolte le carote? | 33 (F50): sì, le ha raccolte tutte . . . le ha raccolte perchè ha seminato insalata e / ---/ spinaci | 36 (F75): molti giorni, no? . . . sempre a . . . non fai così tu, muovi il braccio». 115 Aspetti pragmatico-funzionali della commutazione di codice 6 M23: eh bè poi glieli diamo, adesso . . . sì sì . . . 7 F75: se li chiami, chiamale adesso perché so/ a su na meravia . . . adesso le ho lì, tutte verdi . . . 8 M80: ma varda chial lì, povrom . . . a i ava doi fiø, ma doi fiø . . . a sara vei pai ti, né . . . 9 M52: sì 10 M80: a i a na truvasi mariè . . . Cesari l era suciasi, né . . . 11 F75: chi? 12 M80: cul là d il sacat 13 M52: a basta c a stagu delüz . . . e c a süperu na la deluziu 14 F75: ah . . . sì sì 15 M52: propi saria . . . eh . . . pø là fora t ai vist . . . si che sø, cumbinasiu i ø truvami tacà . . . la fìa dil Fulvio . . . Enza . . . eh be , i ø parlà d i me/ è stato interessante perché . . . musiche del millecinque millesei, in genere queste musiche / ---/ di tipo classico sono . . . milleotto, no? eh . . . quindi trovarle millecinque millesei . . . 16 F50: musiche medievali anche . . . 17 M52: e mi diva *va ba / 18 F50: *poi ha fatto tutta la storia . . . dei vari strumenti . . . 19 M23: hm hm 20 F50: è simpatic, ü batür propi . . . né, cioè propi . . . 21 M52: eh, mi cardiva fisa s lì c avniva a Muntafia, nveci è l’at . . . 22 F50: eh, inveci a l è l’at . . . [. . .] 23 M80: e va . . . e va pi na ades? 24 M52: sì sì a giøgu, a giøgu . . . a giøgu ogni tant, d’istà pø . . . øi . . . 25 F50: pirchè era tant a sema . . . a l om d la Daniela o d la Paola, c a su giugadur da boci . . . 26 M52: eh . . . e ieri sera, e ieri sera, momento, sua moglie, la . . . Michela, era a vedere . . . lì, la . . . ’somma la ro/ il concerto . . . [. . .] t vøri dì che na vota giügaisa al balu ? . . . t sai, a vürivu giøghi . . . cozu . . . mah, sø na . . . 27 M80: que t dizi? 28 M52: che chial lì na vota magara giügaisa al balu . . . 29 F75: guarda che . . . guarda che la Visenti a . . . NON HA IL BASTONE, NON HA NIEN- TE, propi . . . a i a nuant’agn va ba ? 30 M23: sì 31 F75: è ndaia sü muntagna è stata là finchè sono stati loro . . . venuta giù e tutto, è staita bi an muntagna? benone, mi stagu benone beli là . . . [. . .] 32 M80: è pà c a già gavaii l caroti? 33 F50: sì, a gavaii tüti . . . a gavaii perchè a sëmnà insalata e / ---/ spinas . . . 34 F75: ADESSO IO SONO ESENTE DA . . . DA TAGLIARE LE CAROTE . . . e lo fa lui . . . 35 M23: perché? 36 F75: perché io sono andata di seguito vari dì, no? . . . sempi a tagliare le carote . . . e io la carota . . . la taglio faccio così . . . t fai na parai ti, t bugi l bras . . . È evidente come alcuni dei partecipanti alla conversazione 33 in possesso di una competenza dialettale attiva, in maniera particolare F75, e per lo più in corrispondenza di punti favorevoli all’avvicendamento degli interlocutori, ricorrano ad alternanze di codice, al termine del proprio turno di parola, per segnalare e selezionare il parlante successivo. A partire dai passaggi iniziali dello scambio verbale riportato in trascrizione è dunque possibile riconoscere, proprio nelle produzioni 33 L’interazione verbale è stata raccolta durante una cena in famiglia: F75 ed M80 sono i genitori di M52, M52 ed F50 sono marito e moglie, M23 è loro figlio. 116 Massimo Cerruti linguistiche di F75, un impiego differenziato di italiano e dialetto finalizzato alla specificazione del destinatario e, di conseguenza, volto a stimolare l’intervento del parlante selezionato. Le prime sequenze dell’interazione mostrano infatti un uso alternato di dialetto e lingua nazionale a seconda dell’interlocutore di riferimento, dove l’individuazione del ricevente, in particolar modo per quanto riguarda gli enunciati rivolti al parlante più giovane, sembra passare attraverso il riconoscimento del rispettivo codice della conversazione quotidiana. Ad una prima domanda di F75 formulata in dialetto (t1), rivolta espressamente a F50 e intesa come tale dall’interlocutrice (t2), seguono infatti un paio di interventi diretti a M23 (t3 e t5), questa volta in italiano, con lo scopo di provocare la partecipazione attiva all’interazione da parte del nuovo destinatario del messaggio. Il passaggio dal dialetto, codice della comunicazione ordinaria intrafamiliare per gli interlocutori dialettofoni, in questo caso utilizzato per la conversazione con F50, alla lingua nazionale, varietà ritenuta preferita e d’impiego abituale per le classi d’età più giovani (cf. Grassi/ Sobrero/ Telmon 1997: 250), pare quindi designare esplicitamente il ricevente cui è diretto l’enunciato e concedere al parlante in questione l’opportunità di formulare il proprio turno di parola, determinando un inevitabile, seppur limitato e momentaneo, cambiamento nella costellazione dei partecipanti. In maniera del tutto analoga è possibile ritrovare all’interno delle produzioni linguistiche di F50 un passaggio con funzione di etero-selezione nel quale il code switching è questa volta operante dall’italiano (t18, destinatario M23) al dialetto (t20, destinatario M52); il primo segmento risponde al proposito di stimolare la partecipazione attiva di M23 allo scambio verbale, mentre il secondo intende ridare la parola al parlante precedentemente interrotto. È da notare, poi, come proprio l’intervento di F50 diretto a M23 (che ha causato la momentanea sospensione del discorso da parte di M52), operando una scelta discordante, a livello di codice, rispetto al contributo dialettale cui parzialmente si sovrappone (t17), sia ragionevolmente interpretabile alla stregua di un concomitante tentativo di auto-selezione, messo in atto dalla stessa parlante al fine di assicurarsi il turno di parola prima del raggiungimento di un punto pertinente per la transizione (cf. Duranti 2000: 223). Il contrasto tra le due varietà di lingua pare dunque impiegato dai partecipanti, oltre che per la specificazione del destinatario e la selezione del parlante per l’intervento verbale successivo, anche allo scopo di ottenere l’attenzione dei presenti e, una volta conseguito il diritto a realizzare il proprio turno di parola, garantirsi così la possibilità di dare espressione alle proprie produzioni linguistiche. A tale proposito, nelle sequenze conclusive dell’episodio in questione, si segnala un contributo di F75 in italiano, marcato da un aumento del tono di voce (t34), la cui scelta di lingua discordante rispetto agli scambi precedenti (t32 e t33) sembra rispondere all’intenzione di assicurarsi l’attenzione degli ascoltatori 34 e auto-sele- 34 In maniera analoga a quanto osservato da Goffman: «a tavola, durante cene con otto o più partecipanti, si riscontra spesso una marcata instabilità di partecipazione. In questi casi un parlante può ritenere necessario controllare il suo uditorio . . . per recuperare partecipanti vaganti e per incoraggiare quelli che sopraggiungono» (Goffman 1987: 189). 117 Aspetti pragmatico-funzionali della commutazione di codice zionarsi per il turno in corso (cf. Goffman 1987: 180s.). Il successivo intervento di M23 (t35), in risposta all’enunciato di F75, stimola poi la parlante a proseguire nell’esposizione, operando in seguito un ulteriore code switching in occasione del momento di selezione di un diverso interlocutore (t36, destinatario F50: t fai na parai ti, t bugi l bras). Nei casi di commutazione finora analizzati, implicanti un cambiamento (autoo etero-diretto) nella costellazione dei partecipanti, lo switch determinante risulta però contribuire alla regolare progressione del discorso senza apportare concomitanti variazioni al tema di conversazione. In altri interventi, al contrario, al cambio di codice per selezione del parlante è altresì correlato un corrispondente cambio di argomento. Appartiene senza dubbio a quest’ultimo caso un’ulteriore produzione linguistica di F75 rivolta all’uditorio 35 (t29), ancora una volta marcata da un aumento del tono di voce, tesa a catturare l’attenzione dei presenti e ad inserire la stessa parlante all’interno dei ruoli attivi dello scambio verbale, fino a quel momento incentrato su un tema di discussione differente. Interrompendo l’interazione in corso tra M80 e M52, dopo il momentaneo confinamento di F75 «nel ruolo di ascoltatore, in seguito alla monopolizzazione della conversazione da parte degli altri partecipanti» (Alfonzetti 1992a: 95), la scelta di una varietà di lingua differente rispetto a quella dei turni precedenti (t27 e t28) realizza quindi due funzioni: cambio nella costellazione dei partecipanti e cambio di argomento. Analoghe osservazioni risultano valere poi per altri segmenti dell’episodio di discorso in indagine: negli scambi centrali dell’interazione, ad esempio, un intervento di M52 (t26) marcato da una divergenza di codice rispetto alla scelta di lingua dell’interlocutrice precedente (t25), si rivela funzionale all’auto-selezione del parlante per il turno di parola e, allo stesso tempo, realizza un cambiamento di topic all’interno del discorso. Ancora la medesima, simultanea, attuazione dei due «conversational loci» (Auer 1995: 120) in questione si verifica poi nei passaggi iniziali della conversazione, nelle produzioni verbali di M80 (t8); dal contrasto tra il codice impiegato dal parlante per l’elocuzione, il dialetto, e la varietà di base del turno dell’interlocutrice precedente (t7), l’italiano, consegue infatti la presa di parola da parte di M80, foriera di un naturale cambiamento nella costellazione dei partecipanti, e un contemporaneo spostamento d’argomento, accolto e, in seguito, sostenuto attivamente dall’uditorio. Stando a quanto emerso dalle produzioni linguistiche esaminate, un contributo fondamentale alla sottolineatura delle sequenze di autoed etero-selezione dei partecipanti è quindi dato sia dai passaggi in commutazione o alternanza di codice realizzati all’interno delle elocuzioni di un medesimo parlante, che dalle divergenze a livello di scelta di lingua manifestate nei confronti dell’interlocutore detenente il turno di parola precedente. È in tal senso, presumibilmente, che va dunque intesa la direzione del code switching, orientata a favore della lingua nazionale nella maggior parte dei casi presenti nell’episodio di discorso in indagine, 35 M23 è in questo caso il ricevente apparente, o falso ricevente (cf. Duranti 2000: 268). 118 Massimo Cerruti dal momento che il dialetto risulta la varietà di base dell’intera conversazione, ma allo stesso modo attestata nel verso opposto in occasione di interventi di autoo etero-selezione marcati dal contrasto nei confronti di precedenti produzioni verbali in italiano. Contrariamente poi a quanto verificato nelle interazioni tra due soli interlocutori, nelle quali, cioè, il contributo dato dalla commutazione di codice alla messa in rilievo di cambiamenti d’argomento si è rivelato marginale e del tutto limitato, gli episodi comunicativi a tre o più partecipanti dimostrano di conoscere un impiego diffuso e condiviso di strategie connesse al code switching volte a segnalare un mutamento nella costellazione dei parlanti, nelle quali il cambio di codice è allo stesso tempo veicolo di un concomitante cambio di topic discorsivo. 3.3 Il discorso riportato: le citazioni L’ultima delle funzioni connesse al discorso svolte dal code switching delle quali è nostra intenzione rendere conto nel presente lavoro, fa capo alla messa in rilievo mediante cambio di codice, in genere sotto forma di discorso diretto, di enunciati realizzati dal parlante stesso o da altri emittenti in circostanze contestuali e temporali distinte dalla situazione in atto. In letteratura, il termine a cui di norma si fa ricorso nel riferirsi alla marcatura di sequenze riportate, altresì definita come «the setting off of reported speech against its surrounding conversational (often narrative) context» (Auer 1995: 119), è, com’è noto, quello di citazione. Già le interazioni verbali considerate nei paragrafi precedenti hanno rivelato un impiego ricorrente di passaggi in commutazione finalizzati alla segnalazione di enunciati riportati in discorso diretto. A tali conversazioni e ad altri episodi non ancora analizzati si farà quindi riferimento nel corso dell’esposizione, nel tentativo di contribuire a far luce sui principali criteri osservati nei casi di code switching per citazione; criteri che ad un primo sguardo paiono decisamente correlati al principio di fedeltà alla varietà di lingua usata dall’emittente originario. Tale intento «mimetico» trova allora opportuna esemplificazione nel seguente scambio verbale, la cui trascrizione risulta costituita quasi per intero di citazioni: [16] 36 1 F70: t ai razu . . . ma . . . des, varda . . . varda des taiuma cürt . . . luntes, luntes s a m asmìa i telefun cul tizio là, voti mai am mulaisa poc ma . . . a fà rii, sti pastigli c a i a dami . . . l me medic 36 Trad.: «1 (F70): hai ragione . . . ma . . . adesso, guarda . . . guarda adesso tagliamo corto . . . lunedì, lunedì se mi sembra telefono a quel tizio là, vuoi mai che mi mollasse un po’ ma . . . fa ridere, queste pastigle che mi ha dato . . . il mio medico | 3 (F70): dice signora . . . e io . . . è troppo . . . troppo potente, allora ho fatto un giorno sì . . . faccio un giorno sì . . . io gliel’ho detto allora dico | 4 (M50): e lui . . . e lui cosa ti dice? | 5 (F70): e lui dice . . . bò, lui mi ha detto così . . . ho detto al Pino dì pure a quel Borghetto che vado giù . . . c’è già Giovanni là . . . che mi aspetta, mi ha detto Rina guarda che hai lasciato là la tosse . . . e devi anche lasciare là quella cosa lì, né . . . poi è proprio l’a- 119 Aspetti pragmatico-funzionali della commutazione di codice 2 M50: eh 3 F70: a diz signora deve prenderla un giorno sì un giorno no, e mi . . . un giorno sì un giorno no è trop . . . trop putant, anlura i ø fa c un giorno sì e . . . fas un giorno sì e due no . . . [. . .] . . . e mi i ø diilu nlura dig ma neanche la giornata dopo non . . . mi, mi prende di nuovo è più forte ancora 4 M50: e chial . . . e chial que at diz? 5 F70: e chil a diz eh fosse la pomata magari è un’altra cosa, ma non c’è in/ ancora in Italia . . . bò, chial a dimi parai . . . [. . .] . . . i ø dii au Pino dii püra a cul Borghetto c a vag giü´ . . . a i è già Giovanni là . . . c a m aspeta, a dimi Rina guara che t l as lasà là la tus . . . e t devi co lasè là lu lì, né . . . [. . .] . . . pø è propi l’aria . . . cozu . . . pirchè t vughi custa qui che . . . eh, la me amiza lì c a telefunà . . . la . . . cozu, la dona d Giovanni, chial/ chila co a dimi? mi se su sì mia gamba a marca l vent, a marca la piøva, a marca/ se su a Borghetto sei pì nen che la gamba al l’abbia . . . Il criterio rispettato da F70 per gli switch con funzione di citazione pare dunque rispondere al sopra menzionato principio di fedeltà al codice impiegato per la formulazione originaria del messaggio. È plausibile, infatti, che la scelta della lingua nazionale per il resoconto dello scambio verbale avuto con il dottore, dove al verbum dicendi realizzato in dialetto segue immediatamente una commutazione in italiano (es. t3: a diz signora deve prenderla un giorno sì un giorno no . . . e mi i ø diilu nlura dig ma neanche la giornata dopo non . . . mi mi prende di nuovo è più forte ancora), per lo più limitata all’estensione del discorso riportato (es. t5: e chil a diz eh fosse la pomata magari è un’altra cosa ma non c’è in/ ancora in Italia . . . bò, chial a dimi parai), volta a dar voce all’interazione vera e propria, corrisponda in effetti al comportamento (non marcato) realmente messo in atto nella situazione originaria, in quanto una conversazione di media formalità di questo tipo si rivela in genere favorevole all’uso della lingua nazionale 37 . Sempre in ossequio al suddetto criterio di fedeltà è poi plausibile interpretare le successive scelte linguistiche di F70, dal momento che l’impiego del dialetto per le citazioni, ora esteso al verbum dicendi (t5: i ø dii au Pino dii püra a cul Borghetto c a vag giü´ . . . a i è già Giovanni là . . . c a m aspeta), intende probabilmente rispettare la condotta linguistica osservata in origine, tipica delle interazioni di carattere confidenziale con interlocutori dialettofoni conosciuti. Tale intento «mimetico» pare addirittura stimolare il tentativo di riprodurre, all’interno del discorso riportato, alcuni dei tratti peculiari della varietà dialettale torinese, (presumibilmente) caratterizzante le elocuzioni verbali degli individui a cui si riferiscono le citazioni realizzate dalla parlante nel corso dei passaggi conclusivi dell’esposizione (t5: Rina guara che t l as lasà là la tus . . . e t devi co lasè là lu lì né . . . mi se su sì mia gamba a marca l vent a marca la piøva a marca/ se su a Borghetto sei pì nen che la gamba al l’abbia). ria . . . coso . . . perché vedi questa qui che . . . eh, la mia amica lì che ha telefonato . . . la . . . coso, la moglie (la donna) di Giovanni, lui/ lei cosa mi ha detto? io se sono qui la mia gamba segna il vento, segna la pioggia, segna/ se sono a Borghetto non so più di averla la gamba». 37 «The doctor is indeed a speaker with a high level of education, interacting with an unknown person in the official role-relationship of doctor-patient, during work time» (Alfonzetti 1998: 200). 120 Massimo Cerruti La rusticità del dialetto di F70, definita dalla presenza di alcuni attributi specifici dell’alto piemontese, quali l’allargamento dell’occorrenza della centrale [a] in senso anteriore (mulaisa, putant, chial, parai, ba ) (cf. Berruto 1974: 35), l’aggettivo possessivo femminile me 38 (la me amiza), le forme tipiche di prima e seconda persona singolare del verbo avere (t ai razu , i ø fa c , i ø diilu, i ø dii) (cf. Telmon 2001: 70) e la palatalizzazione del nesso consonantico latino -CT (i ø fa c ) (cf. Telmon 2001: 71), mostra infatti di perdere i suoi connotati più caratteristici, a favore dei corrispondenti torinesi 39 , in occasione degli ultimi segmenti di discorso riportato. Proprio la realizzazione in dialetto torinese, all’interno delle citazioni conclusive, dei medesimi tratti linguistici sopra menzionati, quali la diffusione dell’anteriore [e] in luogo della centrale [a] (vent, sei pì ne ), la distinzione del paradigma femminile per gli aggettivi possessivi (mia gamba), le forme di seconda persona singolare di avere (t l as lasà), ed alcune peculiarità lessicali (guara invece del precedente varda), induce quindi ad ipotizzare l’esecuzione da parte di F70 di una sorta di commutazione di codice da una varietà dialettale rustica, lingua base delle produzioni linguistiche della parlante, al torinese, codice presumibilmente impiegato dal locutore del messaggio originario. È interessante notare, quindi, come la competenza di più di una varietà dialettale, acquisita in seguito all’esperienza di emigrazione, permetta alla parlante in questione di produrre dei passaggi di codice tra tre varietà differenti: la lingua nazionale, il dialetto d’origine e il dialetto urbano torinese. In altri casi di code switching per citazione, però, il criterio di fedeltà al codice impiegato dal locutore originario non sembra costituir una spiegazione plausibile del comportamento bilingue dei parlanti. I passaggi seguenti, ad esempio, richiedono un tipo di interpretazione differente: [17] 40 F70: am dizìa se io dovessi stare con un/ con sua sorella, con . . . con ‘ste gambe, cume farìa a fè i pia ? [18] 41 F50: eh, eh eh infatti . . . menu i ø di c uarda, se non altro . . . e quindi dato sa/ sta, sta faccenda qui, suma na be que che, que che faruma [11] 42 F60: a l a ciamaie a Anna se . . . andava . . . ma Anna l a dime chila vøl ne al meiz d’agust, io vengo a luglio . . . agosto già le giornà su pi ne tant bele n muntagna, eh . . . 38 Tratto in realtà caratteristico dei dialetti monferrini (cf. Berruto 1974: 34 e Telmon 2001: 74). D’altra parte, molti dei fenomeni linguistici considerati tipicamente alto-piemontesi risultano appartenere anche ad altre varietà subregionali (si rimanda, in proposito, a Telmon 2001: 71s.). 39 Si veda, per una disamina più dettagliata dei tratti caratteristici del dialetto torinese e delle varietà pedemontane rustiche, Telmon 2001: 55-72. 40 Trad.: «F70: mi diceva se io . . . come farei a fare i piani? ». 41 Trad.: «F50: almeno ho detto guarda, se non altro . . . non sappiamo bene quello che, quello che faremo». 42 Per la traduzione si veda la nota 27. 121 Aspetti pragmatico-funzionali della commutazione di codice [19] 43 F77: i ø dii . . . finii il ferie Mario? . . . eh, l ei finii, e l ginui? . . . fa sempre mal . . . fa sempre na volta pì mal, grazie . . . eh, eh . . . cume dì, grasie che t ai ciamà nutisie, ma . . . È importante notare come nei contributi in questione l’estensione dei passaggi in code switching non coincida in maniera regolare né con i confini della sequenza citata, né con la marcatura del verbum dicendi introduttivo. In un caso, infatti, ad un primo cambio di lingua volto a definire l’inizio dell’enunciato riportato (F70: am dizìa se io dovessi stare con un/ con sua sorella), segue poi un’ulteriore commutazione di codice interna alla citazione stessa e il conseguente ritorno alla varietà precedente (con . . . con ‘ste gambe cume farìa a fè i pian? ); in un altro è un passaggio solo ad occorrere all’interno del segmento citato, mantenendosi quale scelta linguistica per il prosieguo di parte dell’esposizione (F50: i ø di c uarda, se non altro . . . e quindi dato sa/ sta, sta facenda qui . . .); in un altro ancora è un doppio switch, inizialmente dal dialetto all’italiano e in seguito dall’italiano al dialetto, a verificarsi entro i limiti del discorso riportato (F60: ma Anna l a dime chila vøl ne al meiz d’agust, io vengo a luglio . . . agosto già le giornà su pi ne tant bele n muntagna), e, in un ultimo caso, la commutazione è di fatto circoscritta al vocabolo che conclude la citazione (F77: e l ginui? . . . fa sempre mal . . . fa sempre na volta pì mal, grazie). L’analisi degli enunciati trascritti pare dunque ragionevolmente confermare l’inaccettabilità di una spiegazione formulata in termini di preservazione di autenticità e mimesi nei confronti della varietà di lingua del messaggio originario. Risulta del tutto improbabile, infatti, che la decisione del parlante di operare un cambio di codice in occasione di determinati punti del discorso possa coincidere con un corrispondente intervento in code switching eseguito già in origine dall’emittente cui è riferita la citazione (cf. Alfonzetti 1998: 200-02). Per quanto riguarda le produzioni verbali in cui una o più commutazioni hanno luogo all’interno delle sequenze riportate, è quindi plausibile che tali switch, anziché rispondere ai criteri di fedeltà di cui sopra, soddisfino particolari intenzioni espressive (es. la messa in rilievo di istanze contrastive: chila vøl ne al meiz d’agust, io vengo a luglio . . .) o contribuiscano alla realizzazione di specifiche strategie narrative, quali, ad esempio, l’identificazione di segmenti marginali o la sottolineatura enfatica di momenti culminanti dell’esposizione (fa sempre mal . . . fa sempre ‘na volta pì mal, grazie). Nei casi in cui, invece, ad un primo passaggio di codice, sia che questo segnali l’inizio della citazione o che si limiti a circoscrivere il verbum dicendi, segua un ulteriore code switching entro i confini del discorso riportato (es. i ø di c uarda, se non altro . . .), o, più semplicemente, la varietà in direzione della quale avviene la commutazione non risulti corrispondere, in base a ragioni di appropriatezza situazionale e deduzioni legate ad atteggiamenti lin- 43 Trad.: «F77: gli ho detto . . . finite le ferie Mario? . . . le ho finite, e il ginocchio? . . . fa sempre male . . . fa sempre più male, grazie . . . come dire, grazie che hai chiesto notizie, ma . . . ». 122 Massimo Cerruti guistici non marcati 44 , alla scelta compiuta dall’emittente originario, il ricorso al cambio di lingua va riferito esclusivamente alla volontà del parlante di esplicitare e sottolineare il contrasto «between the conversational context of the quote and the reported speech itself» (Auer 1995: 119). Sebbene nella gran parte degli episodi di citazione occorsi nel corpus di interazioni in indagine il criterio di autenticità nei confronti del codice originario paia rivelarsi decisivo nell’orientare i comportamenti linguistici in questione, risulta altresì diffusa e comprovata, dunque, l’attestazione di casi in cui l’intento «mimetico» esercita di fatto un ruolo di secondo piano, mentre è il code switching in sé a dimostrarsi significativo ed esibire il proprio valore pragmatico. In queste circostanze è quindi esclusivamente la giustapposizione contrastiva di varietà di lingua differenti a realizzare intenzioni espressive specifiche o a soddisfare, per quanto possibile, l’esigenza di riprodurre il carattere polifonico del discorso, distinguendo la conversazione in atto dalle sequenze riportate, talvolta mediante l’assegnazione di codici diversi a particolari locutori (cf. Alfonzetti 1992a: 137 e Sebba/ Wootton 1998: 274). 4. Conclusioni Come accennato nel paragrafo introduttivo, lo studio dei fenomeni di commutazione di codice può fornire indicazioni utili all’interpretazione dei rapporti tra italiano e dialetto, e dunque all’indagine della situazione sociolinguistica della comunità di riferimento. Seppure non rientri strettamente tra gli obiettivi del presente contributo, è possibile ritrovare a margine di alcune riflessioni qualche traccia del ruolo esercitato da dialetto e lingua nazionale all’interno del repertorio linguistico dei parlanti osservati e qualche indizio dell’influenza di determinate variabili sociolinguistiche nell’orientare comportamenti e scelte di lingua. Com’era facilmente prevedibile, tra i fattori di maggiore importanza vi sono senza dubbio le circostanze più o meno confidenziali della conversazione (es. int. [1]), l’interlocutore cui ci si rivolge (anche mediante il riconoscimento del rispettivo codice della conversazione quotidiana, es. int. [15]) e la classe d’età d’appartenenza (i parlanti più anziani, ad esempio, sembrano preferire, soprattutto in situazioni familiari, un impiego esclusivo del dialetto piuttosto che un uso alternato alla lingua nazionale, es. int. [11]). Un peso notevole esercita poi il vissuto storico e sociolinguistico individuale: il contatto tra sistemi linguistici differenti prodottosi in seguito ai fenomeni di migrazione interna della seconda metà del secolo scorso ha infatti in certi casi condotto all’acquisizione di una seconda varietà dialettale (tipicamente il dialetto urbano torinese) e al suo impiego in commutazione di codice 44 Naturalmente, non è sempre possibile stabilire con certezza il codice impiegato per l’enunciazione originaria: «we, as researchers, cannot state exactly if the language of the quotation coincides or not with the original one, for the simple reason that the latter is unknown to us» (Alfonzetti 1998: 200). 123 Aspetti pragmatico-funzionali della commutazione di codice con l’italiano e il dialetto d’origine (es. int. [16]). Proprio la percezione di solidarietà ed il carico affettivo veicolati dalla condivisione della stessa varietà dialettale, connessi naturalmente ai potenziali connotativi di cui si fa portatore il comune retroterra etno-culturale, sono poi sfruttati dagli interlocutori per soddisfare esigenze conversazionali specifiche (es. strategie di convergenza e divergenza, int. [2], o uso di un we-code vs. they-code, int. [6]). In alcuni casi, tuttavia, più che l’impiego di una particolare varietà di lingua è il cambio di codice in sé ad assumere valore pragmatico e a farsi veicolo delle intenzioni comunicative dei parlanti; la direzione del code switching è dunque in questi casi sostanzialmente reversibile. Stando alle interazioni del nostro corpus, tale affermazione è vera per la quasi totalità dei fenomeni di commutazione di codice connessi al discorso, in maniera particolare per quanto riguarda la scansione in sequenze costitutive e la progressione interna di un episodio verbale, i meccanismi di autoed etero-assegnazione dei turni di parola e la messa in rilievo del carattere polifonico del discorso (cf. int. [8], [9], [15], [17], [18] e [19]). È interessante notare, però, come anche in alcuni casi di code switching riconducibili all’opposizione wecode vs. they-code, quindi più fortemente legati a sentimenti di identità (etnica o sociale), si verifichi una certa reversibilità nella direzione dei cambi di codice, e dunque una certa flessibilità nell’uso delle varietà in gioco. Vale a dire che per i parlanti dialettofoni non è sempre il dialetto a farsi carico delle funzioni di norma associate ad un we-code, così come non è automatico l’impiego della lingua nazionale in qualità di they-code (es. int. [3] e [12]). A conclusione del presente contributo vorremmo ancora spendere due parole in merito a una questione più volte sfiorata nel corso dell’esposizione. Si è parlato spesso di uso della commutazione di codice come strategia conversazionale e strumento delle intenzioni comunicative degli interlocutori, ma va ricordato che, a parte i casi in cui è il parlante stesso a rendere esplicito il motivo (o quanto meno il fondamento) delle proprie scelte di lingua (es. int. [2]), il valore pragmatico-funzionale dei passaggi in code switching è qui definito per lo più sulla base di interpretazioni ragionate, frutto di osservazione e ricerca 45 . Riflettendo sul significato interazionale della commutazione di codice, poi, si è spesso fatto riferimento ad alcune forme di organizzazione sequenziale della conversazione e a fattori socio-situazionali. Con ciò, beninteso, non si è voluto affermare l’esistenza di un’influenza diretta di tali variabili sulle scelte linguistiche individuali. Patterns conversazionali e fattori socio-situazionali sono da intendere, piuttosto, «as a resource for making choices, not as a determinant of choices» (Myers-Scotton/ Bolonyai 2001: 23); se da una parte, infatti, essi definiscono (e dunque limitano) l’insieme dei comportamenti linguistici non marcati, dall’altra forniscono mezzi e risorse comunicative potenzialmente sfruttabili secondo le preferenze, le intenzioni e gli scopi dei parlanti. L’individuo, 45 Alcuni parlanti, del resto, hanno difficoltà non solo ad individuare il significato funzionale di una particolare commutazione di codice occorsa all’interno delle proprie produzioni verbali, ma stentano persino a riconoscere il verificarsi stesso dell’avvenuto cambio di codice (si veda, ad esempio, Sobrero 1992: 22-26). 124 Massimo Cerruti tenuto conto di tali limiti ed opportunità (e delle conseguenti alternative possibili), opterà poi per le scelte ritenute più adeguate al raggiungimento dei propri obiettivi, secondo un’attenta analisi comparativa dei costi e dei benefici (cf. Myers-Scotton 1998b: 19s. e Myers-Scotton/ Bolonyai 2001: 12s.). Nel caso in cui, cioè, vi sia completo accordo tra accettabilità sociale e scopi, intenzioni o preferenze individuali, la razionalità dovrebbe con ogni probabilità guidare il parlante verso le possibilità di scelta non marcate suggerite dal contesto (es. int. [3]), mentre nel caso in cui le due «forze» siano in contrasto l’individuo dovrà decidere se ignorare le indicazioni (o le prescrizioni) socio-situazionali, realizzando i propri obiettivi attraverso l’adozione di scelte marcate (es. int. [2]), oppure seguirle, cercando di attuare i propri intenti sfruttando le opportunità consentite. Calcoli cognitivi (consci o inconsci) del tutto analoghi, sempre basati sul confronto tra obiettivi, preferenze, costi e benefici, possono poi indurre i parlanti a ricorrere a strategie discorsive connesse all’organizzazione sequenziale della conversazione (es. int. [15]), oppure a decidere di farne a meno (es. int. [11]). Ci si basa qui, naturalmente, sul presupposto che l’individuo sia un parlante razionale. Il che non equivale, ovviamente, ad affermare che le persone siano sempre razionali nei loro comportamenti linguistici, ma significa credere che non esistano ragioni valide per negare la fondatezza di spiegazioni di scelte di lingua basate sull’assunto che i parlanti in indagine abbiano agito in maniera razionale 46 , comparando cioè attentamente i propri scopi socio-comunicativi con le conseguenze derivanti dal comportamento linguistico messo in atto (cf. Myers-Scotton 1998b: 35-36, e Myers-Scotton/ Bolonyai 2001: 24). Torino Massimo Cerruti Criteri per la trascrizione delle interazioni Visti gli obiettivi del presente contributo e l’assenza di finalità fonetiche, è parso sufficiente adottare una trascrizione larga, molto semplificata, delle parti di conversazione in dialetto, seguendo grosso modo la grafia e le norme ortografiche dell’italiano standard (non si è fatta distinzione, ad esempio, tra vocali e semivocali e la segnalazione dell’accento è generalmente limitata alla sillaba finale di parole ossitone). Fanno eccezione alcuni foni, caratteristici dei dialetti piemontesi, per i quali si è deciso di usare convenzionalmente la seguente resa grafica: ü vocale anteriore arrotondata alta (come nel fr. mur); ø vocale anteriore arrotondata medio-alta (fr. peu); ë vocale centrale media muta o indistinta (angl. about); consonante nasale velare (angl. sing). 46 «Rationality functions both as a mechanism and as an explanation. As a mechanism, it directs actors . . . to find the best action . . . As an explanation, rationality tells us why choices are made» (Myers-Scotton/ Bolonyai 2001: 14). 125 Aspetti pragmatico-funzionali della commutazione di codice Visto però che sia in dialetto piemontese sia in italiano la nasale conosce sempre realizzazione velare davanti a occlusiva velare, si è scelto di ricorrere al grafema solo nei casi in cui la pronuncia dialettale differisca da quella dell’italiano standard; ad esempio in posizione finale di parola (es. piem. bu , «buono»). All’interno dei segmenti di conversazione in dialetto si sono trascritte le fricative dentali con i caratteri s (per la sorda) e z (per la sonora); l’assenza di affricate dentali nelle produzioni dialettali riportate in trascrizione dovrebbe escludere possibili ambiguità con le norme ortografiche dell’italiano. I caratteri c e g in finale di parola presentano invece, onde evitare confusioni (e allo stesso tempo preservare caratteristiche fonetiche peculiari di alcune varietà di dialetto piemontese), l’aggiunta di un diacritico (ˇ) nel caso in cui corrispondano ad affricate palatali e non ad occlusive velari (es. piem. nø c , «notte», con l’affricata palatale sorda; roc, «roccia», con l’occlusiva velare sorda). Si è scelto di trascrivere come pronunciati in dialetto (quindi in corsivo) sia i nomi propri la cui pronuncia da parte del parlante risulti tipicamente dialettale (es. Flip, Gizep, Muncalè, Muntafia) che quelli omofoni in italiano e in dialetto all’interno di contesti frasali dialettali (es. Piera a l a dime, «Piera mi ha detto»); sono invece trascritti come pronunciati in italiano i nomi propri la cui pronuncia risulti quella della lingua nazionale (es. Filippo, Giuseppe, Moncalieri, Montafia). Per quanto concerne poi le caratteristiche più generali del trattamento delle interazioni trascritte: ogni conversazione con almeno due partecipanti presenta una numerazione continua dei turni di parola (al margine sinistro); nel corpo del testo, i turni specifici cui fa riferimento l’analisi sono riportati in forma di sigla (es. t8 per turno 8); gli interlocutori stessi sono identificati per mezzo di sigle (le quali, nella trascrizione degli scambi verbali, seguono a distanza di tabulatore il numero di turno), ottenute combinando l’indicazione del sesso e dell’età (nella maggior parte dei casi stimata approssimativamente) del parlante (es. M60, F50); i contributi dei diversi partecipanti ad un’interazione, qualora non intervengano indicazioni differenti nel corso dei commenti agli esempi, sono da intendere come realizzati per lo più in successione; le sovrapposizioni di voci meno rilevanti a fini conversazionali non sono generalmente indicate; alcuni accavallamenti nelle elocuzioni, in corrispondenza di interruzioni e/ o avvicendamenti nei turni di parola sono tuttavia trascritti indicando con un asterisco il punto in cui inizia la sovrapposizione. es. 17 M52: e mi diva *va ba / 18 F50: *poi ha fatto tutta la storia . . . dei vari strumenti . . . Altre convenzioni simboliche: [. . .] parti dell’interazione omesse nella trascrizione; / ---/ passaggi mancanti dovuti alla fedeltà carente di alcune registrazioni; , pausa di circa 1 sillaba; . . . pausa di circa 2-3 sillabe; 126 Massimo Cerruti / interruzioni, auto-correzioni; ABCD aumento del tono di voce del parlante. In una nota posta in corrispondenza del numero identificativo di ogni conversazione trascritta è data la traduzione in italiano degli interventi in dialetto, preceduti ciascuno dai rispettivi numero di turno e sigla del parlante; si trovano riportate in nota anche alcune parti di enunciati formulati in italiano già dal parlante (distinguibili dai segmenti realmente tradotti grazie alla stessa formattazione dei caratteri seguita nelle interazioni), in quanto funzionali ad una comprensione migliore della traduzione e/ o ad un più agevole reperimento all’interno dell’episodio trascritto delle produzioni dialettali cui questa è riferita. Laddove la trasposizione in italiano presenti differenze significative rispetto alla formulazione dialettale si è pensato poi di riportare tra parentesi la traduzione letterale dell’enunciato, tanto più che spesso questa corrisponde ad espressioni caratteristiche dell’italiano regionale piemontese. Bibliografia Alfonzetti, G. 1992a: Il discorso bilingue. Italiano e dialetto a Catania, Milano Alfonzetti, G. 1992b: «Per un approccio polifunzionale al code-switching italiano-dialetto», in: Gobber, G. (ed.), La linguistica pragmatica. Atti del XXIV Congresso internazionale di studi SLI, Roma: 163-207 Alfonzetti, G. 1998: «The conversational dimension in code-switching between italian and dialect in Sicily», in: Auer, P. (ed.), Code-switching in conversation. Language, interaction and identity, London/ New York: 180-211 Auer, P. 1995: «The pragmatics of code-switching: a sequential approach», in: Milroy, L./ Muysken, P. (ed.), One speaker, two languages. Cross-disciplinary perspectives on code-switching, Cambridge: 115-35 Auer, P. 1998: «Introduction. Bilingual conversation revisited», in: Auer, P. (ed.), Code-switching in conversation. Language, interaction and identity, London/ New York: 1-24 Berruto, G. 1974: I dialetti del Piemonte e della Valle d’Aosta, Pisa Berruto, G. 1985: «‹’l pulman l-è nen ch-a cammina tanto forte›. 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Selon Wartburg, l’étymon avancé par Gamillscheg, abfr. *skîran ‘nettoyer, gratter’ = anor. skîra, ags. scîran ‘nettoyer, purifier’, efrison schiren ‘nettoyer, gratter’, est peu convenable du point de vue sémantique. D’autre part, Gamillscheg affirme que celui de Wartburg, abfr. *skerjan ‘diviser’, est insuffisant à l’égard de la phonétique. On propose ici que l’explication la plus probable d’eschirer est l’emprunt au vieux-haut-allemand ou au vieux-bas-francique de ahd. skeran ‘déchirer’= abfr. *skeran, dont la voyelle radicale était i dans la moitié des formes du présent de l’indicatif. An etymology concerning which there has been disagreement is that of OF eschirer, deschirer NF déchirer ‘tear, rend’. That deschirer was produced through the replacement by the Romance prefix desof esin eschirer is obvious and uncontested. However, the origin of the earlier Old French form has been the subject of dispute, though all apparently agree that it was borrowed from Germanic. Diez 1869: 291 proposed OHG skerran ‘scratch’ as the etymon. Meyer-Lübke 1935: 659 rejected skerran, which he labelled Low Franconian, on the ground that its open e would not have become OF i but offered nothing to take its place. Gamillscheg 1969: 302 and 1970: 336 expresses agreement with Meyer-Lübke concerning skerran and in its stead suggests LFrk. *skîran ‘clean, scratch off’, reconstructed on the basis of ON skîra, OE scîran ‘clean, purify’ and EFris. schiren, which means ‘scratch off’ as well as ‘clean’. However, as Wartburg 1966: 107-08 states, although *skîran would be phonologically acceptable, it seems unsatisfactory semantically. Gamillscheg apparently assumes that, whichever of its two meanings was original, a verb which in Germanic could mean both ‘clean’ and ‘scratch’ became restricted to ‘clean’ in Old Norse and Old English but retained both meanings in Low Franconian and much later in Frisian. However, there is no Germanic evidence to support this view. Although the root is attested in every branch of Germanic, none of the older German dialects contains a form which suggests a connection between *skîrand scratching. All of the words containing it which are attested prior to the contemporary Frisian form, including the verb OFris. skëria ‘clean, purify’, show only a consistent association with meanings such as ‘clear’, ‘bright’, ‘clean’ and ‘pure’, one which had been inherited from Proto- Indo-European 1 . Although no verbs occur in Continental West Germanic, the adjectives OS skîr(i), MLG skîr and MHG skîr ‘clean, clear’ are found there. Although Wartburg’s criticism of Gamillscheg’s explanation appears justified, his own proposal seems clearly unacceptable. It is LFrk. *skerian ‘divide’, based on the occurrence in Old High German of skerian (skerjan) ‘decide, determine, assign, allot’, a spelling which Wartburg 1966: 108 holds to have represented two originally distinct but semantically similar verbs, one of which contained a close e and 1 Pokorny 1959: 918; Kluge/ Seebold 2002: 802. 129 Modern French déchirer the other an e which was open. The etymon is proposed to have corresponded to the verb possessing open e. In addition to being a quite uncertain reconstruction, such a verb would, if it indeed existed, be unsuitable both phonologically and morphologically. Old High German janverbs containing e in the root syllable typically possessed a close e, which had arisen as the result of the umlaut of a e toward the end of the eighth century. Prior to the occurrence of umlaut, e was extremely rare under such circumstances, since before i or j of the following syllable Gmc. e had become i in Proto-Germanic 2 . In reconstructing *sk rjan Wartburg thus must assume that it had been derived during the interval between the origin of separate Germanic dialects and the separation of Low Franconian and Old High German. Although such a form was possible, it was much less likely than not in the absence of any evidence offered in its support. On the other hand, it seems certain that *skerjan would have occurred on at least some occasions with a close e, for skerjan is attested as rhyming with nerjan ( *narjan) in Old High German and in its earlier Low Franconian form of *skarjan is held by both Wartburg 1966: 108, 100 and Gamillscheg 1970: 261 to have produced OF escharir ‘assure, affirm’. It was for this reason that Wartburg found it necessary to hold that two different verbs were involved, a view which is supported only by the moderately wide range of meaning of OHG skerjan. Why Wartburg 1966: 107 went to such lengths to reconstruct *sk rjan is unclear, since he explicitly agreed with Meyer-Lübke and Gamillscheg concerning skerran. Although one would expect some clarification as to why the of skerran was unacceptable but that of *sk rjan was not, none is provided. Gamillscheg 1969: 302 therefore is apparently correct in rejecting *sk rjan as phonologically inadequate. He could have added that it is unsatisfactory morphologically as well, since he was certainly aware that the minority of janverbs which did not enter the French fourth conjugation in -ire became first-conjugation verbs with infinitive in -iare 3 . Since he dealt with *skerjan in an entry in his dictionary, he presumably felt that his phonological objection was sufficient and that further discussion could thus be omitted for the sake of brevity. The controversy concerning *skîran and *skerjan was unnecessary. Old High German strong verbs possessing e of the root in the infinitive contained i instead of e in half the forms of the present indicative (and neither i nor e in the past) 4 . Therefore an Old French form produced by the borrowing of such a verb was as likely to have contained original i as . Although skerran, the third-class strong verb originally proposed by Diez, might thus be considered minimally acceptable as the source of eschirer, a more plausible etymon is provided by the fourth-class verb OHG skeran ‘shear, cut’ 5 . In addition to the semantic superiority of ‘shear’ to ‘scratch’, skeran could have produced OF eschirer in a loan from either Old High 2 Braune/ Eggers 1987: 26-28, 31. 3 Gamillscheg 1970: 403. 4 Braune/ Eggers 1987: 278-81. 5 Braune/ Eggers 1987: 278, 279. 130 Paul W. Brosman German or Low Franconian through adaptation of its i as close e in time to have undergone the French change of é i following a palatal. On the other hand, since the e subject to such a change had to be free as well as close, skerran could have yielded eschirer only in a late loan from Old High German after Gmc. i had begun to be adapted as OF i, a development which was also possible in the case of skeran. It thus appears that the most likely explanation of OF eschirer and deschirer is borrowing of OHG skeran or its Low Franconian cognate. Since those two forms would have been phonologically identical, it is at present not possible to choose between them with confidence. New Orleans Paul W. Brosman Bibliography Braune, W./ Eggers, H. 14 1987: Althochdeutsche Grammatik, Tübingen Diez, F. 3 1869: Etymologisches Wörterbuch der romanischen Sprachen, vol. 2, Bonn Gamillscheg, E. 2 1969: Etymologisches Wörterbuch der französischen Sprache, Heidelberg Gamillscheg, E. 2 1970: Romania Germanica, Berlin Kluge, F./ Seebold, E. 24 2002: Etymologisches Wörterbuch der deutschen Sprache, Berlin/ New York Meyer-Lübke, W. 3 1935: Romanisches etymologisches Wörterbuch, Heidelberg Pokorny, J. 1959: Indogermanisches etymologisches Wörterbuch, vol. 1, Bern Wartburg, W. von 1966: Französisches etymologisches Wörterbuch, vol. 17, Basel Stratification linguistique dans la Vie de Saint Alexis 1. Nous nous proposons d’approfondir dans la présente contribution les conclusions auxquelles nous avons abouti, il y a trois ans, dans notre édition critique de StAl (Perugi 2000). Nous commencerons par établir une comparaison entre les strophes 93 et 98, caractérisées l’une et l’autre par un certain nombre de traits distinctifs, dont la plupart sont isolés par rapport à la langue du poème. La strophe 93, qui faisait partie, à l’origine, de la plainte de l’épouse d’Alexis, a depuis été intégrée à la plainte prononcée par la mère à la suite d’un ajustement dont témoignent, dans la version que nous possédons, des indices linguistiques évidents. En revanche, la strophe 98, qui a toujours fait partie intégrante de la plainte de l’épouse, présente des traits linguistiques dont le caractère exceptionnel a de bonne heure été reconnu par les savants: c’est d’ailleurs sur la base de cette seule strophe que certains d’entre eux ont cru pouvoir attribuer une identité francoprovençale au poème dans sa rédaction originelle. Notre approche vise plutôt à évaluer ces différences qui relèvent tantôt de la langue, tantôt de la tradition manuscrite, dans le but de vérifier l’hypothèse que certaines strophes ou groupes de strophes ont pu être intégrés à l’ensemble du poème à des époques différentes de sa formation. Sur le plan linguistique, la strophe 93 présente deux traits qui, compte tenu de leur simultanéité, doivent être localisés au sud-ouest 1 , à savoir 464 sazit, voire s[o]zit pour so(u)s(s)it, réécriture méridionale d’une forme attestée entre l’ouest de la France (Benoît de Ste-Maure, RomThèbes), et une aire comprise entre le Périgord méridional et le Quercy; et 465 mais au sens de ‘car, puisque’ qui, répandu essentiellement en aoc., n’en est pas moins attesté dans quelques aires périphériques de la France: en tout cas, mais se lit encore, avec cette signification, au v. 65 de StAl, où il est assuré par le régime de diffraction. Comme on l’a suggéré dans notre édition, les résultats de l’analyse linguistique portée sur l’ensemble du poème «sembleraient plutôt appuyer l’hypothèse d’un original situé dans l’ouest (donc à peu près dans la même région où la version transmise dans L a été rassemblée)». Cette hypothèse a été formulée sur la base d’une liste d’archaïsmes conservés en bonne partie par le ms. L 2 . Nous sommes maintenant en mesure d’en ajouter d’autres, qui confirment l’origine occidentale du texte dans son noyau originaire. Pour ce faire, nous aurons recours d’abord à l’enquête menée par Nezirovi en 1980 sur la langue du RomThèbes, dont il a pu identifier les traits distinctifs à partir d’un groupe assez nourri d’isolexies. En voici, rangées par ordre alphabétique, quatre qui nous concernent de plus près: 1 Cf. Perugi 2004. 2 Perugi 2000: 144 N123; ib.: 137-39. anceisur(s): forme attestée aux v. 5 et 12 de StAl par le ms. L, par rapport à ancessurs A, anchesors et ancesor P. Elle se trouve encore dans ChRol 3177 et 3826, ainsi que dans la Vie de saint Thomas Becket, éd. Walberg, v. 2788 et 4094 (cf. Thomas 1885). Nezirovi 1980: 20-21 signale ancei(s)sor conservé au v. 4530 du ms. S du RomThèbes, où C le remplace par ancesseur: «Nous pourrions donc conclure qu’elle est une forme de l’Ouest ancien qui s’effaça de la langue littéraire au commencement du xiii e siècle en cédant la place aux formes plus courantes d’ancessor, ancesseur» 3 . as me: attesté au v. 229 de StAl, où il «agit comme facteur dynamique (Contini 1986: 107, cf. Waters 1928: cxcii): seul S en conserve l’essentiel (Ves me ci), cf. par ailleurs Prest sui P» ainsi que les réfections communes aux ms. AM (Perugi 2000: 220). Cf. encore v. 182 Est vus. Ces deux attestations sont à rapprocher de as/ astes, illustré par Nezirovi 1980: 21-23, qui fait état de 6 occurrences dans le ms. S, dont 2 fois As vos (autres ms.: e ez es + vos), 3 fois aste(s) vos (autres ms.: este(s) vous), 1 fois ast vos (autres ms.: estes vous). «Une fois, exceptionnellement, le scribe de S emploie la forme estes», v. 8290, en accord avec les autres ms. Par ailleurs, le ms. C présente 745 Aste me (S 709 Aste le, alors que, dans l’apparat de Constans, B porte este) et 741 Astez moi (S 716 Aste mei, tandis que AP omettent le vers). Sur la base aussi des deux témoignages de C, on peut conclure que «les formes as, aste, astes étaient les formes authentiques de l’original perdu». À propos des exemples de as, aste compris dans T-L, AW s. ez (et complètement négligés par FEW 3: 202), Nezirovi , loc.cit., remarque «deux choses: les leçons de as, aste représentent une minorité en comparaison de celles de es, ez, este (7 contre 37); les exemples as, aste se rencontrent uniquement dans les œuvres dont l’origine occidentale n’est pas douteuse» (ChRol, Livre des manières, RomTroie, Psautier d’Oxford). este: au v. 203 de StAl, le ms. de base porte d’icesta terre, avec une syllabe en plus (cf. de ceste t. AS). C’est le ms. P qui, avec d’este, semble le plus proche de la leçon originaire, ce qui est en quelque sorte confirmé, quoique d’une manière indirecte, par la tradition du RomThèbes: «La forme ist, iste, la seule qui existe dans les ms. SD [au v. 1424 du ms. S] 4 , n’est pas enregistrée au glossaire de l’édition Constans, en revanche la forme imaginaire créée par l’éditeur s’y trouve: ‘est fém. este, ce, cet, cette’» (Nezirovi 1980: 100-01) 5 . 132 Maurizio Perugi 3 Cf. Thomas 1885: 577: «À mon sens, anceisor ne vient pas d’antecessorem: je le crois formé sur anceis, absolument comme plusor sur plus». 4 «Apparat critique de Constans: le ms. S est seul à donner ist [= d’ist plait]. Les autres versions portent les leçons suivantes: B del p.; C tel p.; AP qui de cest p. La forme iste apparaît encore une fois, mais maintenant dans D: Fragments d’Angers (D) I,31 (éd. Raynaud de Lage, R 90)». 5 Dans les exemples recueillis par T-L, AW 3: 1321-22 et repris par Nezirovi (à savoir: Sermons de Str., Gormont 274, RomTroie 12600, 12969, RomThèbes 4650, Horn 1878), il faut écarter StAl 73c, où il s’agit en fait de la 3 e pers. du prés. ind. du verbe estre. Comme cela est déjà signalé par Gdf., Dict. 4: 618, il faut ajouter à cette liste les formes attestées dans GirRouss. Dans FEW 4: 820, qui résume en quelque sorte la littérature précédente, dans le cas de RomThèbes la prétendue forme este est donc à rejeter. «Au vu de ce qui précède nous pouvons conclure que la forme ist ‘ce’ du v. 1424 du ms. S est un archaïsme qui appartient à coup sûr - iste du ms. D en est la preuve - à l’auteur du Roman de Thèbes et non pas au scribe du ms. S». En conformité avec le modèle représenté par RomThèbes, on serait donc amené à rétablir d’iste dans le vers concerné de StAl, ce qui impliquerait une meilleure rationalisation de la «varia lectio» dans son ensemble. giens: cette particule, qui correspond à l’aoc. ge(n)s, est deux fois attestée dans StAl, au v. 92 (où elle est employée comme glose de nïent) et au v. 268. Dans notre édition, nous l’avons mise sur le compte du copiste 6 ; pourtant, giens apparaît à trois reprises dans le ms. S, deux fois comme adverbe ‘nullement, en rien’ et une fois comme pronom ‘rien’. L’apparat de Constans montre que les autres ms. le remplacent en général par pas (une fois A donne mie); cf. Nezirovi 1980: 89-91, ainsi que sa remarque à propos du ms. S (p. 91): celui-ci, «bien qu’il soit transcrit par un scribe d’Outre-Manche - les graphies anglo-normandes y sont nombreuses - comporte peu de mots propres au français d’Angleterre, mais porte en revanche maints traits qui le classent parmi les ms. écrits dans l’Ouest de la langue d’oïl». Le modèle que nous avons proposé dans notre édition de StAl est donc à corriger: g(i)ens prime à la fois sur nient 7 et sur i-cil, ces deux leçons étant probablement l’œuvre du scribe de L. A ces quatre isolexies comprises dans la liste dressée par Nezirovi , nous ajouterons la locution metre (turner) el consirrer, dont le sens n’est pas, jusqu’à présent, tout à fait clair. L’interprétation vulgate de cette locution, attestée deux fois dans le poème (v. 156 et 244), se trouve bien entendu dans T-L, AW puis dans FEW s. considerare, qui enregistre metre a.r. el consirer ‘se passer de, se résigner’; cf. Rösler 1941 gloss. ‘sich abfinden mit’; Rohlfs 1968 gloss. ‘se résigner, se décider à renoncer’. Avalle 1963 traduit respectivement ‘esse si rassegnano’ (v. 156) et ‘se ne rassegna’ (v. 244) 8 , cf. Storey 1968, respectivement ‘elles se résignent’ et ‘(il) médite là-dessus’; Eusebi 2001 respectivement ‘si rassegnano’ et ‘non vi fa caso’. Ce n’est donc pas sans hésitation que nous avons finalement proposé un sens proche de ‘soupirer, pousser des sanglots’. Dans l’effort d’améliorer l’interprétation de ce passage, nous nous référons maintenant à l’Anglo-Norman Dictionary de Rothwell et al. 1992, qui enregistre pour consirer deux emplois assez précis: soit ‘to do without’ (cf. se consirer de ‘to do without, renounce’), soit ‘to abstain (from), keep one’s hands (off)’. À s’en tenir à cette constellation sémantique, il faudrait comprendre au v. 156 ‘Rien à faire, il 133 Stratification linguistique dans la Vie de Saint Alexis 6 Contre l’avis de Contini 1986: 106 N2. 7 StAl 92-93, où il faudra donc rétablir l’ordre proposé par le ms. de base. 8 Cf. Avalle 2002: 603, 605. leur faudra s’en passer’ (il s’agirait donc d’un rappel que l’auteur, en sa qualité de narrateur «omniscient», adresse à son public: le destin veut que la mère et l’épouse soient à jamais privées de la compagnie d’Alexis), et au v. 244 ‘Alexis s’abstient de toute action visant à se faire reconnaître’: il renonce donc à assouvir la compassion qu’il éprouve envers ses familiers. Ce faisant, le saint met en pratique sa ferme décision, son choix ou, pour le dire avec l’auteur d’Eulalie, son element (‘election’) 9 ; cette attitude se trouve d’ailleurs en plein accord avec la tradition ancienne qui, en l’espèce, remonte à la Vie de saint Jean le Calybite. Dans ce cadre sémantique, il nous semble que ces deux passages gagnent en clarté, et que leur signification n’en devient que plus prégnante. Si cette interprétation s’avère correcte, nous avons identifié un nouveau trait (anglo)normand, qui vient enrichir l’ensemble des isolexies déjà identifiées dans le noyau originaire du poème 10 . Dans la même strophe on signalera d’ailleurs, au v. 243 E tut pur lui, unces nïent pur eil, l’emploi de nïent «zur Verneinung des Prädikats . . ., des Infinitivs, einer adverbialen Bestimmung und besonders des Adjektivs», tel qu’il est attesté dans le dernier des trois textes en prose qui constituent, en quelque sorte, le para-texte de la Vie alexienne dans le psautier de St. Albans (Mölk 1977: 301). 2. Parmi les isolexies recensées ci-dessus, la plus notable est sans aucun doute g(i)ens, d’abord parce qu’elle nous amène à retoucher notre texte critique en deux endroits; ensuite, parce qu’elle nous permet d’établir une opposition entre cette particule, qui ne se trouve que dans des «works written in England or in the western provinces of France» (Reid 1933), et nïent qui, employé dans la même fonction non seulement au v. 243, mais aussi au v. 475 11 , reflète un usage typiquement (anglo)normand. D’autres oppositions significatives peuvent être repérées à l’intérieur de StAl. Il s’agit notamment de ipse, utilisé d’abord comme article (17 de·s melz, sans doute aussi 179 de·s regne), ensuite comme pronom (437 Sempre·s regret e , encore une fois dans la section des plaintes). On citera encore 41 halt avec hmuet qui, conservé dans le seul ms. L, se retrouve tant au sud-ouest qu’au sud-est, s’opposant à 391 A halte voiz, premier hémistiche dans la plainte du père. Parmi les problèmes syntaxiques qui, dans le bloc des vers consacrés aux plaintes, attendent encore une solution, il reste à examiner l’emploi de la particule quer aux v. 418-19 E d’icel bien qui toen doüst estre/ Quer am perneies en ta povre herberge? (strophe 84, dernière de la plainte du père) ainsi qu’aux v. 438-39 E de ta medra quer aveies mercit,/ Pur quem vedeies desirrer a murir (strophe 88, deuxiè- 134 Maurizio Perugi 9 Cf. Perugi 1994: 92 N72. 10 Pour ce qui est de consireres (v. 398), nous nous en tiendrons pour l’instant aux sens que nous avons proposés dans notre édition (‘souffrances, soucis [cf. ad v. 398]; soupirs, sanglots’). 11 À la fin de la deuxième strophe de la plainte prononcée par l’épouse d’Alexis: ce qui confirme, on le verra, le statut linguistique de cette partie du poème, et donc le caractère exceptionnel qu’il faut reconnaître à la strophe 98. me de la plainte de la mère) 12 . Ces deux exemples paraissent d’autant plus gênants que l’emploi optatif de quer est, du point de vue syntaxique, irréprochable aux v. 226-27 E! Deus, dist il, quer oüsse un sergant/ Kil me guardast 13 , jo l’en fereie franc. Voici, pour les deux vers litigieux, la solution proposée autrefois par P. Meyer, ainsi résumée et critiquée par Tobler: «car hat ‘warum’ wie so aller Wahrscheinlichkeit nach auch im Altfranzösischen geheissen (Beispiele dieses Gebrauchs kenne ich nicht und finde es kühn, wenn P. Meyer in seinem Recueil ohne alle handschriftliche Gewähr ihn im Alexius 84d und 88d einführt)» 14 . Face à ce problème, les éditeurs ont réagi différemment. Paris 1903 imprime respectivement Pou en perneies et que n’aveies. Storey propose Que n’am perneies et que n’aveies 15 . Par contre, Rösler et Rohlfs conservent quer dans les deux cas, l’une sans autre explication, l’autre avec ces traductions intégrées au glossaire: 419 ‘que tu en eusses pris’, 438 ‘que tu eusses merci’. Ici, ces deux exemples sont précédés d’un renvoi à StAl 226-27 (cf. ci-dessus), avec la traduction ‘que j’eusse’. En effet, ce dernier passage avait déjà été signalé par Tobler, sous la forme de c’or eüsse un sergant ‘dass ich doch einen Knecht hätte! ’, comme exemple de «cor, d. h. qu’or . . ., welche, sei es negativ, sei es positiv, in Ausrufsweise und in Form von Subjektsätzen einen Sachverhalt hinstellen, über den in einem Hauptsatze eine Aussage erfolgen könnte, aber in der Erregung unterlassen wird» 16 . La solution proposée par Tobler a été reprise en partie par Lerch 1921: 37, qui imprime 419 que n’en perneies, tout en ajoutant la note suivante: «In Hs. L steht quer. Vielleicht könnte man dieses beibehalten ( quare) und interpretieren: ‘hättest du doch genommen! ’». Par contre, à la page suivante (p. 38), on lit au v. 438 que n’aveies mercit? , sans aucune remarque dans l’apparat. Dans T-L, AW les exemples recueillis par Tobler dans son analyse figurent s. cor ‘zur Einleitung eines Wunsches, mit conj.’: les passages alexiens étant absents, on n’y trouve que des attestations de cor ne (‘Ausruf’) avec le présent (ex.: cor ne sui esmerillons ou gais! ) et, plus rarement, le parfait (voir l’équivalence entre cor n’est Ogiers ichi! et cor n’i fustes vous chi! ). Par rapport au compte rendu de Tobler, reproduit ci-dessus, la graphie cor (au lieu de c’or) est ramenée ici à une étymologie différente, cf. FEW s. hora, avec cor ‘conjonction introduisant une exhortation, un désir’, dans le même paragraphe où se trouvent apr. cora(s), cor ‘quand’, cf. adauph. cores. 135 Stratification linguistique dans la Vie de Saint Alexis 12 Pour la rection de desirrer, cf. Lerch 1925/ 1: 217, qui remonte jusqu’à ChRol 1643 a ferir le desiret («Das Afrz. sagte dafür persönlich . . . ‘er verlangt nach ihm als einem zu Schlagenden’»). 13 Où il faudra sans doute récupérer, une fois de plus, la ‘singularis’ guardrat conservée par L. 14 Cf. Tobler 1893: 109, passage repris par T-L, AW s. car. 15 Cf. sa note au v. 419: «Ici L avait écrit Quer amperneies, faute entraînée peut-être par une confusion entre quer (L quare) et que (‘pourquoi’) qui lui a fait écrire r pour n. Cf. 438 où nous trouvons la même faute». 16 L’emploi, d’ailleurs bien connu, de car en fonction de «particule exhortative», suivie en l’occurrence d’un impératif, est attesté au v. 6393 du RomThèbes, ms. S, où il est significatif que l’autre ms. C porte or (Nezirovi 1980: 39-40). Malgré l’accueil tiède que la plupart des éditeurs lui ont réservé, cette solution (quer = cor) doit, à notre avis, être retenue. Certes, il ne faut pas se cacher que, dans les deux passages intégrés aux plaintes, la rection de l’imparfait pose un problème qui n’a toujours pas été résolu 17 . Et pourtant, l’imparfait de l’indicatif à valeur hypothétique ou irréelle ne serait, dans ce contexte, pas du tout inconcevable. Quoi qu’il en soit, il faut en conclure que la section des plaintes s’avère particulièrement riche en exemples capables d’illustrer, par delà la cohésion qui caractérise la plus grande partie du poème 18 , les différences entre le noyau originaire et le texte résultant d’un processus d’élargissement. Rappelons que celui-ci a dû avoir lieu à deux reprises, à partir des «deux soudures majeures, dont la première porte sur l’épisode des empereurs, alors que l’autre correspond au récit de la translation» (Perugi 2000: 140). Des traits occidentaux sont d’ailleurs identifiables dans la translation ellemême. Ainsi, au v. 575, il faudra récupérer l’adverbe avisonques ‘à peine’, comme c’était d’ailleurs l’avis de Paris 1872: 194: «Cet adverbe paraît être composé, comme le dit M. E. Du Méril, des mots latins ad vix unquam. Cf. REW 224» 19 . Leçon et étymologie ont été acceptées par Rösler 1941 (‘kaum irgend’) et Rohlfs 1968 (‘visiblement pas, presque pas’), auxquels vient se joindre Eusebi 2001 (‘a malapena’), alors que dans notre édition, nous avons suivi la solution adoptée par Storey 1968, dans la mesure où celle-ci nous a d’abord paru mieux représenter la graphie de L (c’est avis unches). Conservé tant bien que mal par le ms. de base, cet adverbe est décomposé par V (zo est avis unkes), défiguré par P (que|ains unques), et carrément remplacé par S moyennant une locution stéréotypée (sous ciel n’a home, cf. v. 590). Comme le signale Nezirovi 1980: 26-28, il est attesté deux fois dans le ms. S du RomThèbes, cf. v. 4164 Mais l’autre fu tant bone chose/ Qe a vis onques parler ose, où, selon l’apparat critique de Constans, BC portent a nul onques (le vers manque dans AP); et v. 8464 Avisunques se pot tenir/ D’aler encountre et de lui rire, où tous les autres ms. donnent Ainz (mais A) onques. Les ms. se comportent d’une manière analogue dans RomEneas 2400 ainz onkes n’i veeient gote, où, ainsi que Salverda de Grave le communique dans son apparat, les témoins font l’unanimité autour de la leçon voient, à l’exception de D, qui porte virent; en particulier, HI utilisent une locution stéréotypée: pou ou noient i v. g. 136 Maurizio Perugi 17 C’est pourquoi Contini, loc.cit., propose de reconstruire le subjonctif imparfait (solution adoptée par Eusebi). 18 La reprise dans la strophe 93 de mais ‘car’, déjà attesté au v. 65 est, à ce propos, extrêmement significative. 19 Cf. aussi Tobler 1912: 339. Selon Tilander 1963, «n’est-ce pas vix mais avis (ad visum) ‘en apparence, paraît-il’ qui se cache dans avisonques. Le second élément est l’adverbe onques, qui à ses côtés a onc. Avisonc se rencontre aussi parfois». Nezirovi 1980: 26-28 conclut: «Le mot en effet présente une difficulté phonétique [i bref, -ssonore] mais l’étymon vix s’accorde très bien avec le sens d’avisonques (cf. vix aesp. abes et avez ‘à peine’)». Plus généralement, ce mot est caractérisé par une distribution tout à fait typique. En plus des deux attestations tirées du Dialogue Gregoire lo Pape, Gdf., Dict. 1: 532 et 1: 193 (s. ainsonques) mentionne la Chronique de Turpin et les Chroniques des ducs de Normandie de Benoît de Ste-Maure, 1: 1579 (éd. Michel 1836- 44) 20 . La documentation s’enrichit de façon considérable dans T-L, AW avec d’autres textes provenant de l’ouest et du nord (dont Philippe de Thaon, Moralia in Job, Espurgatoire de saint Patriz, la Vie de saint Gregoire de Frère Angier). Nezirovi ajoute deux exemples tirés du ms. M de la Vie de saint Eustache ainsi que le v. 7065 du RomBrut, étudié par Woledge 1970, et compris parmi les mots qui «ont été employés par Wace lui-même»; et Woledge d’ajouter: «nous soupçonnons Guiot de les avoir supprimés». En effet, au lieu d’avisonques, qui se lit dans les autres ms., Guiot écrit a grant poinne (v. 3487). Ce mot, ainsi que le précise Woledge, «est attesté pour l’Angleterre, l’ouest de la France et l’est, mais ni pour la Champagne, ni pour le Nord, ni pour l’Île-de-France» 21 . Nezirovi conclut que, visà-vis de ce mot «dont le caractère régional n’était pas douteux . . . l’attitude des autres scribes du Roman de Thèbes fut identique à celle de Guiot». Dans la même strophe 115 de StAl, il faudra encore mentionner la diffraction attestée au v. 573 la presse L: la feste S: li duls V, où, si presse est le synonyme et duls est l’homographe 22 , on pourra supposer un originaire *fulc(s), attesté depuis Pass. 45 jusqu’au dernier des trois textes courts en prose qui accompagnent StAl dans le ms. L 23 . Parmi les textes où ce mot est présent, on trouve Li quatre livre des reis, version éditée par Curtius 1911 sur la base d’un ms. anglo-normand 24 . Outre fulc ‘Herde’, on retrouve dans le glossaire rédigé par Curtius de nombreuses isolexies communes à StAl, dont poverin, cf. StAl 100 = 253; siveals/ sevels, cf. StAl 448 25 ; et surtout jui ‘heute’, dont on pourra se servir pour résoudre d’une façon plus précise la diffraction de StAl 525: en effet, dans cette ligne, nous avions déjà proposé de rétablir S’il nus funt presse, ui an ermes delivres, sur la base des variantes uncore an ermes L, si en iermes S, dunc en serrum A, tost en serum P, encui serem V 26 . On est évidemment loin d’avoir recensé toutes les isolexies qui, provenant du Nord ou de l’Ouest, peuvent contribuer à esquisser l’identité linguistique du poè- 137 Stratification linguistique dans la Vie de Saint Alexis 20 «D’après Godefroy le ms. de Londres donne à cet endroit la leçon ainsunques; le ms. de Tours de la Chronique de Benoît porte en revanche à cet endroit Avisonques puent parler (v. 1579 de l’édition Fahlin)» (Nezirovi , loc. cit.). 21 Cf. Woledge 1970: 1145 N25: «Guiot avait déjà remplacé avisonques par a poines avant d’arriver à la partie arthurienne, au v. 7065 du Brut SATF». 22 D’après un modèle indépendamment élaboré, entre les années 70 et 80, par George Kane et par l’auteur du présent article. 23 Cf. Mölk 1977: 302 (folc). On ajoutera GirRouss fous, fos (cf. Pfister 1970: 478). 24 Il s’agit du ms. M = Bibl. Mazarine (Paris) n.54 (anc. 70): «nach Suchier . . . ist sie ‹um 1170 geschrieben›» (p. xiii). 25 «Tous les ms. autres que L . . . ont réagi à la tmèse Set . . . vels» (Perugi 2000: 240). 26 Pour les solutions tour à tour proposées par les éditeurs précédents, cf. Perugi 2000: 250. me dans son état le plus ancien. En l’occurrence, nous avons surtout privilégié les isolexies qui agissent comme facteurs dynamiques 27 . 3. Dans la «continuation», prise dans son ensemble à partir de la strophe 59 (à l’endroit où nous avons convenu de situer la première soudure du poème), nous avons identifié un groupe assez réduit, et pourtant fort bien caractérisé, de traits distinctifs qui se répartissent en deux catégories principales: d’une part les latinismes, et d’autre part ce que nous avons qualifié d’«isoglosses méridionales». Nous nous proposons ici de les réexaminer, notamment par rapport à leur distribution dans les plaintes, d’abord celle de l’épouse, ensuite celles des parents d’Alexis. Du point de vue linguistique, la plainte de l’épouse présente un certain nombre de traits, dont la plupart sont exclusifs de la strophe 98 (v. 486-90): réduction en enclise du pronom vus s (v. 486); plus-que-parfaits sore (v. 488, 3 ème pers.), oure (v. 490, 1 ère pers.) à valeur hypothétique; locution pronominale tute terre (v. 488); verbe costumer (t’oure costumé, v. 490). Dans le reste de cette plainte (strophes 94-97 et 99) on signale encore le passage -T- -r-: 468 longa demurere; le participe passé accordé au sujet: 468 demurere; l’adverbe contres contra + -s (v. 485). De ces trois traits, les deux premiers sont attestés ailleurs dans le poème. Le trait -T- -rse retrouve au v. 398 consireres (strophe 80, dans la plainte du père) et surtout au v. 370 E ço duinst Deus qu’or en puisum grarir (fin de la prière prononcée par les deux empereurs). Il faut préciser tout de même qu’avant notre édition, ces trois cas n’ont jamais été rapprochés, dans la mesure où l’on a considéré les deux exemples en -ere(s) comme distincts par rapport à grarir. Aucune de ces trois formes n’a, jusqu’à présent, pu être expliquée de façon concluante: dans -ere(s) on a vu soit un échange de suffixe (Avalle), soit un phénomène d’assimilation (Storey), alors qu’en général, la forme grarir a été écartée au bénéfice de guarir, à l’exception de Contini, qui a proposé de la corriger en graïr. La forme grarir du ms. L est cependant assurée par le régime de diffraction, qui comprend goïr A, plaisir P, garir S. La seule autre attestation de grarir se trouve, à notre connaissance, dans ArnDan 12.17 Eu·n foi grariz (leçon de D), vers pour lequel, à côté de la variante majoritaire grazitz (-sz-, -s-), l’apparat critique de notre édition signale encore gueritz Sg: guaric c: garitz a: gesitz R: auzitz A. Dans le chapitre consacré à la description linguistique, nous attirons l’attention sur le rapport d’homologie entre ce passage et Giraut de Bornelh 55.61 28 garitz Sg: gueris R: gauzitz C, «dove C funzionalizza l’isoglossa per la costruzione di un sinonimo grafico» 138 Maurizio Perugi 27 À ce propos, on pourra encore ajouter 278 angreget, recodifié dans les ms. autres que L (agrege P, agrieve AS, cf. v. 289 agravét), vu que ce verbe figure parmi «les mots littéraires» qui sont «communs au Moyen Âge à l’agn. et à l’ouest du domaine d’oïl (normand, ouest et sud-ouest)» (Roques 1997: 282). 28 Texte d’après l’éd. Sharman 1989 (LVI 61 dans l’éd. Kolsen 1910-35). (Perugi 1978/ 2: 752). On voit donc qu’une partie de la tradition languedocienne tend à employer la glose g(u)arir/ guerir (SgRc, avec le concours du ms. a) 29 , alors que C répond avec gauzir. Dans la diffraction présente au v. 370 de StAl, ces deux gloses correspondent respectivement à garir S et goïr A. Attesté chez Arnaut Daniel, grarir paraît donc avoir laissé des traces dans le Périgord et le Limousin 30 . L’explication la plus probable du passage -T- -rnous paraît être d’ordre phonétique, comme l’a suggéré Pfister 1970: 273 à propos de ausire ‘rénommée’: «Vielleicht kann das unorganische -rals hiatustilgender Laut wie bei auvir interpretiert werden, entstanden auf der Sonorisierungsstufe δ -». Quant à grarir, il s’agit d’un problème non moins sémantique que phonétique. Tant le contexte que les synonymes employés par les ms. semblent suggérer le sens de ‘bénéficier de qqch., s’en réjouir’ 31 . Venons-en maintenant au deuxième trait qui, présent dans la plainte de l’épouse, est encore attesté ailleurs dans StAl. aux v. 468-69 cum longa demurere/ Ai atendude, où le participe accordé au sujet (en l’occurrence, l’épouse d’Alexis) a posé problème dans tous les ms. autres que L, cf. Tant t’atendi A, Tantai atendu V, T’ai atendu PM, Atendu t’ai S, les éditeurs eux-mêmes n’ayant pas manqué l’occasion de multiplier les termes de cette diffraction. Et pourtant, le même phénomène revient, toujours dans la plainte du père, au v. 397 Tantes dolurs ad pur tei andurede (sujet: la mère d’Alexis), où l’absence de -s caractérise le modèle commun à LPS, face à endurees A (on rappelle qu’à cet endroit, V n’est pas disponible). Ce phénomène a d’abord été signalé en afr. par Lommatzsch 1915: xii («In Verbindung mit avoir zeigt das pc. pf. eines transitiven oder intransitiven Verbums bisweilen auffallende Kongruenz mit dem Subjekt»), avec deux exemples à l’appui. Tiré de l’éd. Hasselt 1865, le premier de ceux-ci n’est plus reconnaissable dans l’éd. Henry 1971 32 , qui lit trestout l’anui/ qu’ele a eü et tout le mal (v. 12909, au lieu d’eüe): de toute façon, la contiguïté de et rend ce témoignage ambigu. Par contre le deuxième exemple, tiré de l’éd. Lincy 1841, est confirmé par Curtius 1911: §361: Nááman le sout é vint devant le rei pur lui mustrer cume oút parléé la pulcéle de Israel. À ces deux exemples, Lommatzsch en ajoute deux autres, où l’auxiliaire employé est toutefois estre: or, la distinction entre l’un et l’autre auxiliaires s’avère 139 Stratification linguistique dans la Vie de Saint Alexis 29 Cf. encore Albertet de Sisteron (éd. Boutière 1937: 61) X 33 grazida Aa: garida N. 30 Cette isoglosse pourrait d’ailleurs trouver une confirmation chez ArnDan 4.21 auzil ‘oreille’ (écho manifeste de Marcabru 19.17 auzitz, toujours à la rime): cf. Pfister 1970: 271 s. auril ‘oreille’, forme qui «wird vom Schreiber der Handschrift P im Reim und im Versinnern verwendet und muss vermutlich als Umgestaltung von apr. aurelha interpretiert werden». Il faut tout de même rappeler qu’il s’agit, en l’occurrence, de la sonore -D- -r- (au lieu de la sourde); quant à auzil, que Pfister mentionne aussitôt, celui-ci «durch das Verbum auzir beeinflusst sein könnte» (hypothèse déjà formulée par Canello). 31 À ce propos, on peut encore signaler un parallèle en aoc., notamment chez Peire Ramon de Tolosa 15. 25-26 e garitz/ m’agra merces pietatz et amor (ms. IKd), où l’éd. Cavaliere 1935: 99-105 traduit ‘e perdono, pietà e amore mi avrebbero consolato’. Pour le sens de ‘consolare, rasserenare’, il renvoie à un passage de Peire de la Mula. 32 Basée sur le ms. A = Paris, Arsenal, 3142 [175 B.L.F.]. essentielle dans ce cas, dans la mesure où la phénoménologie relative à estre doit être considérée comme acquise, à partir de l’analyse dressée par Tobler avec sa finesse habituelle 33 . Ce paragraphe de Lommatzsch a été repris, quatre ans plus tard, par Sneyders de Vogel 1919: 204-05, dans le but de tout simplement montrer qu’en ce qui concerne l’accord du participe passé, «il règne dans la vieille langue une grande liberté et les poètes ne se font pas faute d’en profiter . . . Ce qui prouve que dès le moyen âge on ne sent plus nettement le rapport entre le participe passé et le complément, c’est qu’on trouve même des exemples où le participe s’accorde avec le sujet! ». Depuis, le problème est tombé en désuétude dans les études et les manuels d’afr. consacrés à la syntaxe. Le responsable en est sans doute Nyrop, qui aborde la question en des termes analogues à ceux déjà employés par De Vogel: «Il régnait dans la vieille langue une grande liberté concernant l’accord des participes. Cette liberté se montre surtout dans les textes poétiques, dont la syntaxe se règle souvent d’après les exigences de la rime ou de la mesure» (Nyrop 1930: 256); il s’agirait donc d’une sorte de «licence» syntaxique excusée par la rime! Gamillscheg, par la suite, se borne à renvoyer aux études précédentes 34 . Une approche encore plus approximative est proposée par Jensen 1990: 336 qui, après avoir emprunté à Gamillscheg la comparaison entre StAl 472 E tantes lairmes por le ton cors plorét 35 et 399 E tantes lairmes por le ton cors ploredes, aboutit à la conclusion que «These are simply instances of a fluctuating agreement pattern, or they may reflect versification needs». Loin d’avoir été correctement décrit pour l’afr. 36 , l’accord du participe passé avec le sujet, lorsque l’auxiliaire est avoir, est par contre assez bien connu en ait. La question a notamment été étudiée par Lucchesi 1963 (qui, pour l’afr., se borne à renvoyer, p. 108, à Sneyders De Vogel) et Bongrani 1979. Ce dernier a réuni un certain nombre d’occurrences à ajouter aux deux exemples déjà signalés par Barbi chez Dante 37 . On voit que ce type d’accord peut être retracé jusqu’au XII e siècle, quoique la presque totalité des exemples reconnus jusqu’à présent «appartiene a opere letterarie, toscane e non toscane, cronologicamente comprese fra il XIII e i primi anni del XVI secolo» (Bongrani 1979: 15). 4. Signalée parmi les traits exclusifs de la strophe 98, l’enclise du pronom vus se trouve au début des v. 486-87 Se jo·soüsse la jus suz lu degrét/ Ou as geüd de lung’amfermetét. Au v. 486, les ms. proposent: 140 Maurizio Perugi 33 Cf. Tobler 1906: 65-66. 34 Gamillscheg 1957: 426-32 renvoie, au début du chapitre, à Tobler 1906: 65-66 (pour les formes réfléchies du verbe) ainsi qu’à Wehlitz 1888. 35 Il s’agit du v. 473 dans notre édition. 36 Comme exemple de ce qu’on trouve dans les manuels courants, on mentionnera la règle énoncée par Moignet 1988: 206: «Avec l’auxiliaire avoir, l’accord ne se fait pas avec le sujet». Or, comme nous venons de le voir, il s’agit en l’occurrence d’une règle formulée en des termes abusivement péremptoires. 37 Cf. Barbi 1907: 147 N1; Id. 1941: 90 N3. Se jo sousse la jus suz lu d. L Se iu souse dedesoz lo d. V Se vus seusse la desuz les d. A Se jeo vos seusse sos le d. P Se te seusse ça defors le d. S Se te seusse cha sus (chaiens Ma) sous le d. M Le virage effectué dans l’allocution, de la 2 e pers. pl. à la 2 e pers. sing., a manifestement posé problème aux copistes de SM 38 : ceux-ci emploient le pronom te qui, de toute façon, finit par corroborer, ne serait-ce que d’une manière indirecte, la présence de vus dans A. Absent dans LV, le pronom n’en demeure pas moins indispensable au contexte, la contre-épreuve étant fournie par le cumul des deux alternatives qui se côtoient dans P (jeo vos), quoique au prix d’un vers bancal 39 . Les éditeurs s’accordent pour adopter la conjecture jo t , et pourtant c’est vus le pronom de loin le plus assuré par la tradition manuscrite. La solution la plus probable, en même temps que la moins onéreuse, est donc de reconnaître à sune double fonction au niveau de l’original, où cette lettre est censée représenter aussi bien l’initiale de la forme verbale, que le pronom vus en enclise. Typique du sud-ouest et de l’ouest de la France, cette enclise est également attestée dans GirRouss, où l’on signale quatre cas de réduction en s, deux en os, un en us. Toutes ces occurrences ont été conservées dans le ms. O, alors que dans la plupart des cas, l’autre ms. P réagit en proposant chaque fois des recodifications 40 . Mis à part cette enclise pronominale, il nous faut encore signaler, au v. 486, la diffraction dont l’adverbe la jus fait l’objet au début du second hémistiche. Attestée à partir de StLéger 176, cette locution adverbiale s’appuie sur une documentation assez sporadique 41 . Et pourtant, dans ce vers de StAl, elle pourrait ne pas refléter l’original, comme le suggère d’ailleurs le renvoi de T-L, AW à l’article laïs. De fait, les données recueillies dans ce dernier confirment la tendance de cet adverbe à agir comme facteur dynamique, la jus et ça jus étant les synonymes les plus employés dans les ms. Très opportunément, cette tendance avait été reconnue par Paris 1899 sur la base de nombreux exemples, dans un bref article dont voici la conclusion (p. 117): «On remarquera aussi que dans les ms., quand la rime ne s’y oppose pas, laïs est remplacé par la jus (ou l’inverse) . . . La forme contractée laïs paraît être de bonne heure tombée en désuétude, car elle a été très souvent méconnue par les scribes. Elle a cependant été usitée pendant un temps dans tout le domaine de la langue d’oïl» 42 . 141 Stratification linguistique dans la Vie de Saint Alexis 38 On rappelle d’ailleurs que, dans les précédentes strophes 96-97, l’allocution est au singulier dans 96, au pluriel dans 97. 39 Il s’agit d’une figure tout à fait comparable à celle qu’on a vue dans le cas de mais. 40 Cf. notre note, qui se base sur les données recueillies par Hackett 1970: 43. 41 Cf. RomEneas 2379 (où D glose laiens), Floovant A 1370, Cordres 1808. 42 Cf. p. ex. RomThèbes 2938 Qui dort laïs en cel rivage, leçon de KMP, remplacée dans certains ms. par leis, la ius, ca ius; à noter encore la variante la se dort, qui s’est développée dans une bonne partie des témoins, vraisemblablement à partir de [l]ais dort P. Parmi les lieux recueillis par T-L, AW on signale en particulier Perceval 2958 Qui sole manoit an cel bois: en effet, dans l’apparat de Hilka 1932, où le premier hémistiche est loin d’être stable (Qui aviau lui meint en ce b. B, Qui solement maint en cel b. F, Que je laissai soule en ce b. T), on trouve deux variantes qui nous concernent de plus près, à savoir dedenz (seule maint dedenz le b. S) et, justement, laïs (Qui laïs maint s. en cel b. C). Autour des deux formes sore et oure, respectivement attestées aux v. 488 et 490, ainsi que de l’enclise Se jo·soüsse, qu’on a cru pouvoir identifier au v. 487, d’autres indices localisés dans la strophe 98 suggèrent une situation de relative anomalie, par rapport à l’identité linguistique de la plus grande partie de StAl. Il s’agit notamment de la locution tute terre (v. 488) et du verbe t’oure costumé (v. 490), l’une et l’autre forme ayant depuis longtemps fait obstacle à toute tentative d’interprétation. Au v. 488, Ja tute gent LA s’oppose à Trestote terre V, alors que PS se chargent de «traduire» la locution en des termes plus courants (N’est home qui vive P, Nus hom qui vive S) 43 .Ajoutons que le ms.A présente aux v. 488-90 une sorte de double rédaction: Ja tute gent ne me seussent esgarder/ Que ensemble od tei n’eüsse cunversez; / Ja tute terre ne m’en fesist turner (A ayant laissé tomber le v. 490 Si me leüst, si t’oure costumé). La leçon de LA est tout à fait acceptable 44 , sauf qu’elle impose aux deux ms. un anachronisme prosodique (sousent/ seussent en deux syllabes); et comment expliquer, par ailleurs, la variante de A (v. 490) +V? En effet, vu que le syntagme tute terre comme équivalent de toz siegles ou toz li mons 45 ne semble être guère attesté, on serait tenté de l’expliquer à partir du latin: outre la locution omnis terra, très fréquente dans la Bible, cf. p. ex. Niermayer 2002 qui, s. terra, en signale l’emploi au sens de ‘le pays, c.-à-d. l’ensemble des habitants aisés du pays’, avec l’exemple (daté de 1243) «ubi terra convenerat» 46 . Employée dans un sens encore plus générique, cette locution est également attestée dans Arnaldi-Smiraglia, Fel. ii 13,3 «nullus non orbis gemuit, nulla terra nescivit». En tout cas, la présence de terre en fonction de pronom 47 , employé de surcroît dans une phrase négative ja . . . ne 48 , est ici beaucoup plus gênante qu’au v. 493 Ne 142 Maurizio Perugi 43 Un commutateur analogue est employé au v. 590, où la tradition manuscrite présente l’alternative entre Suz ciel n’at home L(= S) et Ne fu nuls om V. 44 Pass. 33 tota la gent; cf. ChRol 392-94: Mult est pesmes Rollant,/ Ki tute gent voelt faire recreant/ E tutes teres met en chalengement! (pour toutes teres, cf. Ménard 1994: 50); Ph. Thaon Comp. 2623 Deus fist soleil e lune (. . .),/ Saciez, pur tute gent. 45 Cf. Yvain 6378 Et toz siegles m’an loera, où Foerster 1887 communique les variantes li mondes (V), li mons (AS). 46 Cet emploi découle, bien entendu, de celui de ‘territoire dominé par un grand féodal, principauté territoriale’, cf. ib. p. ex. «Princeps [Flandriae] omnem terram suam in manu regis dedit» (a. 1042). 47 Contini 1986: 113, rappelons-le, n’accorde «nessun credito» à cette forme. 48 Pour cet emploi de terre, nous n’avons trouvé aucun parallèle ni dans T-L, AW ni dans les manuels de syntaxe. charnel hume n’avrai an tute terre 49 . Et pourtant, dans la transmission de cette dernière ligne, les interventions des scribes, loin de se limiter à la censure de charnel, portent également sur la locution an tute terre qui dans les témoins autres que L, devient en terre (APV), sauf dans S où elle disparaît. Le deuxième problème lexical dans cette strophe concerne le verbe costumer. Dans notre édition, nous l’avons mis en rapport avec costume ‘coutume’, suggérant, non sans hésitation, le sens d’«accomplir les cérémonies funèbres que l’on doit à un mort selon la coutume établie». Une fois de plus, nous nous attacherons à perfectionner notre interprétation. Attesté dans les langues d’oc et d’oïl, ainsi qu’en latin médiéval, le verbe ne saurait revêtir ici le sens de ‘pflegen’. Par ailleurs, les occurrences disponibles témoignent d’un emploi plus technique, qui correspond soit à ‘tributum exigere’, soit à ‘tributum persolvere’ (cf. Du Cange s. custumare, cos-). Aussi est-on en droit de se demander si, les honneurs funèbres mis à part, on peut encore songer à un autre tribut, dont l’épouse d’Alexis aurait pu s’acquitter vis-à-vis de son défunt mari. Au demeurant, une autre interprétation est possible, qui concernerait le tribut lié à la consommation du mariage. L’indice qui nous autorise à formuler cette hypothèse, résulte des avatars de la tradition manuscrite dans Gautier de Coincy 507.46 Fame ne puet (. . .)/ Concevoir sanz coutume d’omme, seul passage pour lequel l’article de T-L, AW prévoit expressément le sens de ‘Verkehr’ 50 . Le texte auquel T-L, AW se réfère n’est autre que la vieille édition préparée par l’abbé Poquet en 1857 51 , qui est considérée depuis longtemps par les manuels comme une «reproduction inexacte et incomplète du ms. BN, n. acq.fr. 24541, dit ms. de Soissons». Koenig 1955-70, l’édition de référence 52 , lit au même endroit Concevoir sanz semence d’ome 53 , l’apparat critique ne faisant état que de la variante sanz neissance d’o., portée par le ms. A 54 . Selon toute vraisemblance, les données à notre disposition permettent de reconnaître dans coutume la leçon originale, à 143 Stratification linguistique dans la Vie de Saint Alexis 49 Cf. GirRouss 6809 e mandet chevalers per tote terre, où cependant l’emploi est positif (au négatif, le même texte utilise nul, cf. v. 7363 que ja en nule terre gencor non quer). On pourra rapprocher cette locution, p. ex., de Marie de France, Lanval 16 N’ot tant de tels en tut le munde et Guigemar 661 Nuls huem el mond [var. du mont] ne purreit dire; cf. aussi Perc. 2617 (éd. Hilka 1932) Ne por home de tot le mont [var. Por nul home, Por nule chose]. 50 Cf. ait. usare (de même que tute terre, dont il a été question tout à l’heure, pourrait bien être rendu par *tutta la terra). 51 Cf. Poquet 1857: 507, v. 45-46 (Le miracle du Sarrazin qui aoura l’ymage Nostre Dame). 52 Basée sur le ms. L = Paris, BN 22928 (XIV ème s.), en accord avec les critères exposés notamment dans Koenig 1955: xlvi-xlvii, li-lii. Des descriptions totales ou partielles des ms. des Miracles peuvent se lire dans Rankka 1955: 36-65; Lindgren 1963: 23-25. 53 Cf. Koenig 1966: 25, v. 45-46 (De l’ymage Nostre Dame = I Mir 32 [D.34]). Pour mieux circonscrire l’emploi de semence cf. Cligés 2374-79 (éd. Foerster 1884) Ainz que fussent passé cinc mois,/ Soredamors se trova plainne/ De semance d’ome et de grainne,/ Si la porta jusqu’a son terme./ Tant fu la semance an son germe/ Que li fruiz vint a sa nature. 54 Texte de L, variantes de ABDEFMNORS, dont A = Blois, Bibl. Mun. 34 (XIII ème s.). l’intérieur d’une diffraction qui, dans l’état actuel de nos connaissances, s’appuie sur deux autres commutateurs, à savoir semence et neissance 55 . Cette interprétation de costumé doit, à notre avis, être considérée comme plus précise, voire plus plausible, par rapport à celle que nous avions proposée dans notre édition. Si cela est vrai, la censure exercée dans le ms. L sur l’adjectif charnel s’explique dans le cadre d’une procédure d’autant plus évidente. L’épouse d’Alexis, conformément à l’interprétation que nous venons de proposer, regrette en effet de n’avoir jamais pu jouir, comme cela aurait été son droit, de la tendre char bela de son époux 56 , et notamment de n’avoir jamais eu l’opportunité de converser avec lui, fût-ce même sous l’escalier.Au même titre que charnel et tendre, le participe passé costumé tombe lui aussi sous la coupe sombre du responsable de L 57 : nous avons là une confirmation de la charge sémantique qu’on pouvait, en l’occurrence, rattacher à ce terme, par ailleurs fort usité dans le langage commercial. Les lexèmes tute terre et costumé témoignent donc d’une situation de relative allophonie, qui paraît d’ailleurs s’associer à une caractérisation «rude» du personnage de l’épouse: c’est bien sur cette base que s’expliquent les interventions censoriales qui, relativement nombreuses à cet endroit du poème, doivent être imputées au responsable de L. Un fâcheux problème d’interprétation se pose encore aux v. 476-77 E! kiers amis, de ta tendre char bela,/ Ço peiset mai que si purirat terre. À titre d’hypothèse de travail, nous avions proposé d’y voir un pronom féminin si. Il vaut la peine d’observer qu’une solution plus économique pourrait être apportée en rétablissant purira·tterre = purira·n terre, ce qui correspondrait parfaitement aux alternatives qu’ele purrirad en terre A (+1), que ore porira en terre P (vers régulier, à condition de scander ore en une seule syllabe) 58 . Évidemment, cette enclise de la préposition en ne saurait être considérée comme normale en afr. 5. Si l’on considère l’ensemble des traits examinés jusqu’ici, on verra que tous sont, à une exception près, susceptibles d’une double localisation, au sud-est ou au sud-ouest, avec une préférence pour cette dernière, selon un modèle bien illustré par GirRouss. L’exception concerne, bien entendu, les formes sore et oure. L’enclise de vus pouvant, comme on l’a dit, osciller entre sud-est et sud-ouest, l’emploi de l’ancien plus-que-parfait à valeur hypothétique paraît de loin le mieux localisable parmi les traits concentrés dans la strophe 98, dans la mesure où les spécialistes s’accordent à le considérer comme spécifique du Midi de la France, y compris le francoprovençal. 144 Maurizio Perugi 55 En fait, ce n’est qu’à partir de critères semblables qu’on pourrait constituer un lexique des Miracles à la hauteur des exigences scientifiques modernes, en entendant par là une lexicographie désireuse (et capable) de ne pas ignorer la dimension philologique. 56 Cf. StAl 482 Cum est mudede vostra bela figure. 57 Au prix, comme d’habitude, d’une synérèse abusive de la diphtongue -ou- (si t’ousse bien guardét). 58 Cf. c’or purira ent. V. Cf. aussi S 1220 quant toi porrira terre. Il est vrai que deux attestations de dure se trouvent, à la rime, dans RomThèbes. L’une ne peut se lire que dans l’éd. Constans, v. 8557-58 Tal rien fiz que faire ne dure,/ Issi avint ore aventure, où une partie des témoins réagissent d’une manière analogue à celle des ms. alexiens autres que V: pour le détail, x = BC porte Ce fis q.f. ne deüsse/ Pour seul tant que mon filz eüsse (mot en seüsse B, qui omet faire au vers précédent), alors que A lit Tel cose f.q. ne deusse/ Auques en ai eü d’angoisse 59 . «On explique généralement cette valeur, isolée en français, par une influence méridionale qu’aurait subie la langue de l’auteur du Thèbes» (Lecoy 1966). Cf. pourtant Moignet 1959: «Quand il s’agit du verbe devoir, la valeur d’antériorité suffit à justifier un emploi qui n’est que secondairement de valeur irréelle» 60 . L’autre attestation ne se trouve, en revanche, que dans l’éd. De Lage, v. 1730 N’i a celui peser n’en dure (: parjure), cf. gloss. s. dure «pl. q. pf. de devoir 1730 ( debuerat) ‘devrait’)». L’évidence tirée de GirRouss et de RomThèbes peut-elle nous apprendre quelque chose par rapport à la strophe 98 de StAl? Nous sommes bien évidemment confrontés plutôt à une opération très délicate, où la «Mischsprache» de Gir- Rouss prouve, une fois de plus, son efficacité heuristique. En l’espèce, s’il se refuse à accueillir les plus-que-parfaits à valeur hypothétique, le ms. P de GirRouss, dont on connaît l’origine bas-limousine, atteste au contraire la forme sazir, de même que l’isoglosse -D- -r-. Quant à la forme dure attestée deux fois dans RomThèbes, elle ne saurait remettre en question l’identité linguistique qu’on a depuis longtemps attribuée aux formes alexiennes, et ceci au vu tant de sa valeur modale, que de sa qualité de forme manifestement stéréotypée, et donc reléguée au langage de la rime 61 . Bien au contraire, la réaction d’une partie de la tradition manuscrite confirme, s’il en était besoin, le caractère de facteur dynamique qu’il faut reconnaître à toutes ces formes, y compris dure. En ce qui concerne la strophe 98 de StAl, ceci ne fait que renforcer, ne serait-ce que par voie indirecte, l’autorité de V: en l’occurrence, l’identité sud-orientale de ce témoin est associée à un statut on ne peut plus isolé par rapport aux autres témoins alexiens qui, tous, réagissent, d’une manière ou d’une autre, à la présence du facteur dynamique. Par opposition à cette strophe 98, les autres strophes prononcées par l’épouse, plus la strophe 93, attribuées par la suite à la mère, et aussi la strophe 80 dans la plainte du père, nous renvoient à une langue littéraire ancrée dans le sud-ouest, elle aussi partiellement infiltrée de traits méridionaux. Faute d’une détermination plus précise, tous ces matériaux seront à mettre sur le compte de la langue du continuateur qui, vraisemblablement, s’est attelé à sa 145 Stratification linguistique dans la Vie de Saint Alexis 59 Le distique est absent dans P. L’apparat enregistre encore Savint S. On rappelle que, d’après l’analyse de l’éditeur, «S, BC (x) et AB (y) forment trois groupes distincts» (p. lxiii). 60 Pour le caractère «réfractaire» de cet auxiliaire, cf. encore ib.: 46 N1. 61 Il en est de même pour fure signalé dans RomThèbes 8557 ainsi que dans un passage du Roman d’Alexandre, cf. Lecoy 1966. tâche à l’occasion de l’épisode de l’arrivée des deux empereurs. En particulier, la strophe 93, preuve d’archétype, est exemplaire de cette couche du poème qui, tout en enchaînant avec la langue du noyau originaire (significative, à ce propos, la reprise de mais au sens de ‘puisque’), présente une forme comme sazit. Une fois de plus, la localisation au sud-ouest peut être confirmée par voie indirecte, à partir des formes remplacées par V qui, lui, représente sans aucun doute une version sud-orientale. Or,V réagit justement contre sazit ( → saisis), le participe passé atendude accordé au sujet, l’adverbe *laïns, voire la jus ( → dedesoz), l’enclise de la particule en, la locution en tute terre (en revanche, le ms.V conserve trestote terre), la conjonction mais ‘puisque’, et aussi main manu au sens de ‘gent’ 62 . 6. Une commune origine sud-occidentale semble donc caractériser et la langue du noyau originaire du poème et la langue du premier continuateur, alors que la strophe 98 déclare une identité tout à fait différente, qui nous renvoie à l’autre extrême du Midi. On rappellera, à ce propos, que le ms. V est le seul à conserver non seulement les plus-que-parfaits à valeur irréelle, mais aussi les latinismes repous, l’at vochié, espece, akeser. Or, comme ceux-ci se situent, à la seule exception du dernier, dans les trois strophes consacrées aux miracles (strophes 111-13), et que ces trois strophes représentent, selon toute vraisemblance, un rajout transmis par V+SM (plus, bien entendu, le manuscrit-réceptacle L), les données linguistiques rejoignent, une fois de plus, les données de la critique textuelle, étayant l’hypothèse que la strophe 98 remonte au deuxième continuateur, le même qui est responsable du rajout des miracles. Examinons de plus près ces isolexies culturelles qui, sous la forme de latinismes plus ou moins voyants, contribuent à mieux cerner l’identité de ce deuxième continuateur. Le plus intéressant du point de vue linguistique se trouve sans doute au v. 590 Ne fu nuls om kis puisset akeser: nous avons affaire à l’infinitif adquiescere, adapté directement du latin d’une manière assez brutale, ainsi que le prouve l’assonance avec -enon palatalisé. Une fois de plus, la bonne leçon n’a été retenue que par V, alors que les autres témoins font appel aux commutateurs atarger (L, assonance ‘anglo-normande’) 63 , retorner (P), reconforter (S). À ces isolexies sud-orientales il faudra encore ajouter le substantif secle, attesté sept fois dans le poème au sens de ‘monde’, alors que seigles au sens de ‘gens’ ne se trouve que dans V au v. 589 de la strophe 118 (juste avant akeser), étant, dans L, remplacé par poples 64 . Les autres exemples de latinismes, caractérisant les trois strophes consacrées aux miracles, comprennent 555 repous (V), «latinisme formé à partir de repone- 146 Maurizio Perugi 62 Ajoutons 597 enfodir → sevelhir (cf. GirRouss ensebelir afr. ensevelir, Pfister 1970: 411). 63 Même phénomène, à la rigueur, dans le cas d’akeser, sauf que celui-ci est une invention lexicale de l’hagiographe, alors qu’atarger est bel et bien intégré au vocabulaire de l’afr. 64 Aussi n’est-ce pas le fait du hasard qu’au lieu d’empirie L (v. 521, 561), on trouve régulièrement dans V la variante secle, seigle. Tant segle ‘peuple’ qu’enper ‘cour, suite; armée’ sont d’ailleurs bien connus des deux ms. principaux de GirRouss. re ‘réintégrer, restaurer’, selon l’analyse irréprochable de Rajna 1929: 29-30»; 557 at vochié (V) 65 au lieu de apelet (L); 559 espesse, -ece (VSMb) au lieu de miracles (L). S’ajoutant à akeser, ces interférences lexicales découlent, selon toute vraisemblance, de la plume du deuxième continuateur, toujours aussi prêt à étaler ses compétences hagiographiques. Nous voyons d’ailleurs un autre indice de son intervention dans la triple répétition de l’archaïsme neüls dans la strophe 111 66 , où l’on dirait une manière de surenchérir par rapport à l’auteur du noyau originaire: en effet, neül(s) n’est ailleurs attesté qu’aux v. 138 et 325, et ceci grâce à L, car les autres témoins s’empressent de le remplacer par nul(s), qui est par ailleurs la forme normalement employée. Aussi dans n e üle au v. 606, où ce pronom n’est conservé que dans le ms. V, faut-il voir, encore une fois, un exemple de la technique utilisée par le deuxième continuateur: celui-ci se fait un devoir de reprendre certains stylèmes, considérés comme typiques du texte qu’il lui fallait «compléter». C’est dans ce contexte hyperlatinisé que se place contres, dernier trait distinctif qu’il nous reste à analyser dans la plainte de l’épouse, v. 485 Melz me venist contres que morte fusse. La leçon contres étant conservée par le ms. V, les autres témoins proposent soit amis (L) soit sire (A), tandis que P présente deux syllabes en moins. En accord avec une hypothèse de Contini, contres, qui n’est pas attesté ailleurs, pourrait être analysé à partir de l’adverbe contra, plus un -s dit adverbial. Les témoignages que nous venons d’examiner sont unanimes: c’est V le manuscrit qui nous a le plus fidèlement conservé la dernière partie du poème. Raisonnant en termes de variantes de fond, c’est V qu’il aurait fallu utiliser comme base pour les portions de textes attribuables au deuxième continuateur. Et pourtant, deux considérations au moins s’opposent à ce projet. D’abord, le ms. V n’est lui aussi qu’une simple copie, quoique rédigée dans une aire proche de celle dont le deuxième continuateur est vraisemblablement originaire. Ensuite, la jonction de L et V aurait donné lieu à un assemblage qui, après la critique bédierienne, risquerait à juste titre d’être taxé d’arbitraire. Au contraire, le texte de L représente une réalité en même temps historique et ecdotique: épuré des quelques modifications qui y ont été introduites, dont la plupart sont dues à des exigences tantôt de censure, tantôt de toilettage stylistique, ce texte englobe toutes les étapes précédentes, depuis la version A, où des échos subsistent de la Vie latine la plus ancienne, jusqu’à la version V qui, du point de vue hagiographique, représente la dernière mise à jour du poème. 7. Résumons encore une fois les principales données qui permettent de définir la stratigraphie complexe du poème. Ayant déjà fait l’objet d’un rallongement, à partir grosso modo de la présentation des deux empereurs, la Vie alexienne a, par la suite, été «complétée» par l’adjonction des miracles ainsi que, vraisemblablement, 147 Stratification linguistique dans la Vie de Saint Alexis 65 Sens différent par rapport à 362 Par la Deu grace vocét amperedor. 66 Cf. v. 553 et v. 552 et 554, où la forme bisyllabique doit, à l’évidence, être rétablie. de la strophe 118, partiellement similaire à la strophe 115 67 . Si le premier continuateur trahit une origine sud-occidentale, qu’il partage avec l’auteur de la partie la plus ancienne du poème (quoique, on l’a vu, avec une infiltration plus importante de traits méridionaux), le deuxième continuateur provient, lui, de la région sud-orientale, berceau, on le sait bien, de la réforme clunisienne. Si l’on considère le poème dans son ensemble, il est possible, entre autres, d’esquisser une distinction entre trois couches différentes de latinismes, chacune d’entre elles pouvant être mise en rapport avec l’une des trois étapes principales qui marquent la constitution de StAl par un processus d’agrégations successives. Un certain nombre de latinismes sont disséminés aux alentours de la première grande soudure que nous avons signalée dans le poème, et qui correspond plus ou moins à la mention des deux empereurs: c’est là que commence la «continuation», marquée par des formes telles que 299 fregundent frequentant et 305 encloe inclaudat, préservées grâce à l’esprit conservateur du ms. A, auxquelles on ajoutera 534 mune(re) AV, dans la mesure où il faut y voir moins un dialectalisme qu’un terme technique emprunté au langage de l’hagiographie. On citera encore, dans ce contexte, un mot de quatre syllabes correspondant à *iudicatori qu’il faut, à notre avis, présupposer au v. 364. Ces stylèmes s’inscrivent dans un registre différent par rapport à la liste qu’on a imputée au deuxième continuateur: en fait, les latinismes employés par ce dernier sont à considérer comme à la fois, moins intégrés à la langue littéraire, et plus marqués du point de vue hagiographique. Quant à l’auteur de ce que nous avons convenu d’appeler le noyau originaire, on rappelle qu’il a recours à des latinismes, dont la typologie se démarque assez profondément par rapport aux deux listes que nous venons d’établir. L’étiquette la plus adéquate est, dans son cas, celle de maniérisme, tel que Curtius l’a défini une fois pour toutes: il suffira d’évoquer, à ce propos, son penchant pour l’emploi des tmèses, dont notamment 116 Desat li enfes sa tendra carn -mudede et 143 Si l’at destruite cum disl’ahust -predethe. Une lecture stratigraphique du poème alexien est donc également possible du point de vue de la (re)latinisation. Elle aussi permet de suivre, avec une clarté suffisante, les différences de style entre l’auteur et les continuateurs qui se sont successivement attelés à la tâche. Jusqu’à présent, nous n’en avons évoqué que deux, l’un originaire du sud-ouest de la France, l’autre du sud-est. Nous rappelons que, conformément aux conclusions de notre édition, il faut encore compter avec un troisième continuateur, originaire, celui-ci, de l’extrême Nord de la France, dont la main se reconnaît notamment aux v. 254-55 ainsi qu’aux strophes 84, 87, 108. Certes, une lecture stratigraphique de notre poème 68 ne saurait nullement s’imposer sans que la notion traditionnelle d’auteur ne soit revue en profondeur, et 148 Maurizio Perugi 67 L’opposition entre les verbes habiter ‘toucher à, s’approcher de’ (remplacé par adeser dans PM) et akeser, par lesquels se terminent respectivement les strophes 115 et 118 est, du point de vue lexical, on ne peut plus significative. 68 «Con altra metafora glottologica, si può parlare di stratigrafia ecdotica (pensando alla ‹stratigraphie linguistique› dell’Aebischer)» (Contini 1986: 145). ceci à la lumière de catégories qui sont depuis longtemps connues dans le domaine parallèle de l’hagiographie latine. «Qu’il suffise ici de rappeler une fois de plus que la distinction entre copiste, compilateur et auteur n’a pas la netteté qu’on lui prête implicitement» (Philippart 1992: 28). Pour conclure. Une réflexion sur la langue de StAl, menée trois ans environ après notre édition critique, et développée dans deux articles, dont le présent est le deuxième, ne fait que corroborer, nous semble-t-il, deux hypothèses de travail que nous avions posées comme base de notre approche. La première: le poème est l’œuvre non pas d’un seul auteur, mais d’un auteur et d’un certain nombre de continuateurs. L’autre: l’origine du poème se situe dans l’ouest de la France, donc à peu près dans la même région d’où proviennent quelques-uns parmi les textes les plus représentatifs de la littérature en langue d’oïl des xi ème et xii ème siècles, dont notamment la Chanson de Roland, les Romans de Thèbes et de Troie, le Tristan de Béroul. Par rapport au texte établi dans notre édition critique, cette réflexion nous aura amené à proposer les modifications suivantes 69 : a) leçons à préférer: 92 = 268 g(i)ens, 228 guardrat, 464 sazit (voire s[o]zit), auxquelles on ajoutera 477 que si purira·tterre, 575 avisunches (au lieu de avis unches), ainsi que le rétablissement des v. 92-93 et 463-64 dans l’ordre transmis par L; b) analyses différentes au niveau sémantique: 156 turnent el consirrer = 244 le met el consirrer, 490 si t’oure costumé. Il n’est pas inutile de remarquer que la plupart de ces propositions aboutissent à un supplément de confiance dans le ms. de base, et cela même au delà de la prééminence qu’on lui avait accordée dans notre édition. Le ms. L mérite vraiment l’appellation de «meilleur manuscrit», non pas au sens que Bédier lui aurait attribué, mais tout simplement pour les deux raisons suivantes: d’abord, nous avons là un excellent exemple de manuscrit-réceptacle; ensuite, et malgré les nombreuses preuves de conservatisme fournies par d’autres témoins (dont nommément A et V), L est détenteur du nombre le plus élevé de lectiones difficiliores, dont plusieurs intégrées à des figures de diffraction. Genève Maurizio Perugi Liste des abréviations Arnaldi-Smiraglia = Arnaldi, F./ Smiraglia, P. 2001: Latinitatis Italicae Medii Aevi lexicon, Firenze ArnDan = Perugi, M. (ed.) 1978: Le canzoni di Arnaut Daniel, 2 vol., Milano/ Napoli ChRol = Segre, C. (ed.) 1989: La Chanson de Roland, Genève Cordres = cf. T-L, AW 149 Stratification linguistique dans la Vie de Saint Alexis 69 Cette liste inclut les modifications déjà proposées dans Perugi 2004. DuCange = Du Cange, C. 1678: Glossarium ad scriptores mediae et infimae latinitatis, Paris Eulalia = cf. T-L, AW Floovant = cf. T-L, AW Gormont = cf. T-L, AW GirRouss = Hackett, W. M. (ed.) 1953-55: Girart de Roussillon, chanson de geste, 3 vol., Paris Horn = cf. T-L, AW Livre des manières = cf. T-L, AW Pass. = «Passion» de Clermont-Ferrand, in: Avalle 2002: 449-549 Psautier d’Oxford = cf. T-L, AW RomBrut = Arnold, I. (ed.) 1938-40: Le Roman de Brut de Wace, Paris RomEneas = Salverda De Grave, J. (ed.) 1891: Eneas, Halle RomThèbes = Constans, L. (ed.) 1890: Le Roman de Thèbes, Paris RomTroie = Constans, L. (ed.) 1904-12: Le Roman de Troie par Benoît de Sainte-Maure, Paris Sermons de Str. = cf. T-L, AW StAl = Perugi, M. (ed.) 2000: La Vie de saint Alexis, Genève StLéger = Vie de Saint Léger, in: Avalle 2002: 369-439 Bibliographie Avalle, d’A. 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À partir de l’exemple de Gaston Paris, le présent article se propose d’analyser les raisons et motivations qui ont présidé à l’«immixtion» de ces chercheurs dans «ce qui ne les regardait pas», pour reprendre cette définition des intellectuels mise en circulation par Ferdinand Brunetière dès 1898 et devenue célèbre suite à une conférence donnée par Jean-Paul Sartre au Japon quelques soixante-dix ans plus tard. Il apparaîtra alors que c’est essentiellement en raison de leur ethos professionnel, développé au cours du processus de scientifisation de leur discipline à partir des années 1860, que les philologues (romanistes) se sont prononcés sur l’Affaire. Certes en premier lieu déclenché par le fait que la pièce maîtresse du procès Dreyfus était le fameux «bordereau» dont il s’agissait d’examiner l’écriture, activité communément assignée au domaine de compétence propre aux chercheurs en philologie, l’engagement de ces derniers dans une affaire publique fut profondément motivé par les valeurs morales qu’ils considéraient comme étant inhérentes à leur credo scientifique. Pour eux, la philologie, loin d’être une discipline scientifique dont l’impact se limite aux objets de recherche étudiés, non seulement impliquait un mode de pensée dont l’un des traits marquants était l’aspiration à l’universel et au dépassement de catégories invétérées, mais encore accédait au statut d’une véritable forme de vie. C’est aussi par cet aspect que les pères fondateurs de la philologie romane méritent encore notre attention et notre respect et nous proposent même, aussi inattendu que cela puisse paraître à ceux qui aimeraient les voir figurer dans Jurassic Park, un modèle du rôle des savants dans la cité digne, pour le moins, d’être (re)médité. * Gegen die Wissenschaft der Philologie wäre nichts zu sagen: aber die Philologen sind auch die Erzieher. Da liegt das Problem, wodurch auch diese Wissenschaft unter ein höheres Gericht kommt. Ich träume eine Genossenschaft von Menschen, welche unbedingt sind, keine Schonung kennen und «Vernichter» heissen wollen: sie halten an alles den Massstab ihrer Kritik und opfern sich der Wahrheit. Das Schlimme und Falsche soll an’s Licht! Friedrich Nietzsche, Notizen zu «Wir Philologen» 1. Der weltfremde Philolog Nein, Philologen haben es nicht einfach. Ihre Arbeit ist mühsam, ihr Ruf miserabel. In seinem Bestseller Die Anatomie der Melancholie von 1621 reiht der englische Gelehrte Robert Burton sie ohne Zögern in die Klasse der Verrückten ein, denn [sie] verraten und besudeln . . . viele Bücher guter Autoren mit ihren absurden Kommentaren, diesen Latrinen der Besserwisserei, wie Scaliger formuliert. Solche vertrottelten Anmer- 1 Dieser Beitrag entspricht einer leicht überarbeiteten Fassung meiner Antrittsvorlesung als Privatdozentin für das Gebiet «Französische Literaturwissenschaft und Geschichte der Romanischen Philologie» an der Universität Zürich vom 24. November 2003. kungshuber, die sich ihren Geist darin beweisen, andere zu bekritteln, durchwühlen mit Bienenfleiss die alten Abfallhaufen und ziehen ein Manuskript allen Schätzen der Erde, ja sogar dem Evangelium selbst vor. Mit ihren Streichungen, Lesarten, textkritischen Apparaten und Ausgaben letzter Hand, mit Emendationen und Annotationen machen sie die Bücher teuer, sich selbst lächerlich und erweisen niemandem einen Dienst. (Burton 1991: 122) Diese vernichtenden Worte beruhen nun gewiss weniger auf konkreten Beobachtungen, die Robert Burton zu seiner eigenen Zeit gemacht hätte, als vielmehr auf stereotypen Vorstellungen über das Wesen von Philologen, die sich schon seit der Antike einer grossen Beliebtheit erfreuten. Diese Vorstellungen haben sich bis heute zäh gehalten und sind auch in vielen modernen literarischen Texten strukturbildend. Zu erwähnen wäre hier etwa Die Blendung von Elias Canetti, ein Roman, der das tragikomische Schicksal des Sinologen Peter Kien erzählt: von seiner durchtriebenen Haushälterin aus seinem bis anhin peinlichst genau strukturierten Tagesablauf herausgerissen, verliert dieser vollends den ohnehin schon wackligen Boden unter den Füssen und vernichtet sich schliesslich, mitsamt seinen 25000 heiss geliebten Büchern, in einem gigantischen Autodafé! Der begriffliche Kern, um den sich die verschiedenen stereotypen Vorstellungen über das als höchst problematisch wahrgenommene Philologendasein anordnen, ist derjenige der Lebensuntüchtigkeit und der Weltfremdheit, der gegenüber der Realität verschobenen, und eben in diesem Sinn «ver-rückten» Weltsicht. Die Tätigkeiten, mit denen die Philologen ihre Zeit verbringen, haben, so die gängige Meinung, mit dem wahren Leben nichts zu tun. Im Gegenteil, sie schaffen eine eigene Welt, die mit der wirklichen nicht nur in keiner nützlichen Beziehung, sondern geradezu in einem gefährlichen Konflikt steht. Nun könnte und müsste man sich in diesem Zusammenhang gewiss sehr gründlich mit den Fragen auseinandersetzen, wo denn die Grenze zwischen stereotypen Vorstellungen und der sogenannten Wirklichkeit verläuft und inwiefern es diese sogenannte Wirklichkeit auch wirklich gibt. Es sind aber nicht diese Probleme, die mich hier beschäftigen werden. Vielmehr möchte ich nun die Seite wechseln, von der Aussenzur Innenansicht kommen und ein philologisches Programm präsentieren, in dessen Zentrum explizit die Weltzugewandtheit stand. 2. Der weltzugewandte Philolog 2.1 Die Dreyfus-Affäre (I) Am 22. Dezember 1894 wurde der jüdische Hauptmann Alfred Dreyfus von einem französischen Kriegsgericht zu Degradierung und lebenslänglicher Verbannung verurteilt. Der Grund: er habe militärische Geheimnisse an Deutschland verraten. Der Beweis: ein Stückchen Papier, das die im Dienste der französischen Spionage stehende Putzfrau in einem Papierkorb der deutschen Botschaft in Paris gefunden hatte. Dieses Stückchen Papier, das sogenannte «bordereau», stand 154 Ursula Bähler von nun an im Zentrum der verschiedenen Prozesse und Debatten, die erst 1906, also zwölf Jahre später, mit der Rehabilitierung von Dreyfus ein definitives Ende finden sollten. Die Kernfrage in der ganzen Sache lautete also: wessen Handschrift trägt das «bordereau»? - Nun gab es natürlich schon zu dieser Zeit Graphologen, von denen denn auch etliche im Verlauf der Jahre zur Beantwortung dieser Frage hinzugezogen wurden 2 . Es gab aber auch sogenannte Chartisten, d. h.Absolventen der 1821 gegründeten École nationale des Chartes. Die Fähigkeiten der an dieser Schule ausgebildeten Archivare und Philologen erstreckten sich selbstverständlich auch auf das Entziffern und Identifizieren von Handschriften, wenn auch in erster Linie alter Handschriften. Was also lag näher, als auch Chartisten in der fraglichen Angelegenheit zu konsultieren? Dies geschah denn auch, und zwar zum ersten Mal in grossem Umfang im Februar 1898, im Prozess, der dem Schriftsteller Emile Zola aufgrund seines berühmten Pamphlets «J’accuse» gemacht wurde. In diesem brillanten und bewusst provokativ abgefassten Text hatte Zola nacheinander verschiedene an der Dreyfus-Affäre Beteiligte angeklagt, ihrer Pflicht nicht nachgekommen zu sein, angefangen vom Kriegsminister, bis hin zu zwei Graphologen und einem Chartisten, die in einem vorgängigen Verfahren zur Schrift des «bordereau» befragt worden waren. Im Zola-Prozess nun, an dessen Ende die Verurteilung des Schriftstellers zu einem Jahr Gefängnis und 3000 Francs Busse stand, wurden von der Verteidigung fünf weitere Chartisten eingeladen, ein Urteil über die Schrift des «bordereau» abzugeben 3 . Die fünf Zitierten, darunter Paul Meyer, seines Zeichens Direktor der École nationale des Chartes, waren einstimmig der Meinung, dass es sich bei der Handschrift des Beweisstückes nicht um diejenige von Dreyfus, sondern um diejenige des Majors Walsin-Esterhazy handelte. Diese Einschätzung entsprach der Wahrheit, die man von offizieller Seite mit allen Mitteln zu vertuschen suchte und löste eine breite öffentliche Diskussion darüber aus, wer an welcher Stelle aufgrund welcher beruflicher Kompetenzen zu welchen Aussagen befugt sei. In dieser Diskussion meldeten sich wiederum auch Philologen zu Wort, darunter natürlich die im Zola-Prozess zitierten. Nun steckt hinter diesem Auftreten der Chartisten im Zola-Prozess und ihrer Teilnahme an den daran anschliessenden Diskussionen mehr, als man zunächst vermuten würde. Im Bezug auf die Berufsgruppe der Philologen stellt die Dreyfus-Affäre in der Tat eine Art Test- oder Ernstfall dar, an dem diese ihr Selbstverständnis als Wissenschaftler öffentlich erproben konnten, ja erproben mussten. Um es etwas überspitzt zu formulieren: Die Philologen - oder zumindest eine gewisse Gruppe von Philologen, die es noch genauer zu definieren gilt - mussten sich in die Affäre einmischen, und dies nicht nur, weil das corpus delicti zufälligerweise ein Schriftstück war und also in gewisser Weise in ihren natürlichen Kompetenzbereich fiel, obwohl diese Tatsache den ganzen Interventionsprozess natürlich 155 Philologie als Lebensform 2 Cf. Pagès 1991: 187-91. 3 Cf. dazu die ausgezeichnete Arbeit von Joly 1989. unterstützte. - Diese, auf den ersten Blick sicher recht kühn erscheinende These möchte ich im Folgenden entwickeln. * * * Als eigentliche Voraussetzung des Engagements der Philologen in der Dreyfus- Affäre kann der Verwissenschaftlichungsprozess der Romanischen Philologie gelten. 2.2 Der Verwissenschaftlichungsprozess der Romanischen Philologie Wie alle anderen Philologien, so hat auch die Romanische Philologie im Verlauf des 19. Jahrhunderts eine grundlegende Entwicklung durchlaufen und ist vom «vorwissenschaftlichen» ins «wissenschaftliche» Paradigma eingetreten, ein Paradigma, in dem wir uns heute, trotz aller Anführungs- und Schlusszeichen, trotz aller Relativierungen und Dekonstruierungen, zu einem sehr grossen Teil immer noch befinden. Dieser Verwissenschaftlichungsprozess verlief im Wesentlichen über die Entwicklung und die systematische Anwendung der historisch-komparativen Methode . Linguistische und literarische Daten wurden nicht länger als weitgehend ausserhalb der Zeit stehende Einzelfakten begriffen, sondern als in der Zeit und in parallelen Serien stehende Phänomene, die es systematisch miteinander zu vergleichen und in zeitliche und kausale Zusammenhänge zu bringen gilt. Im Bereich der sprachgeschichtlichen Forschungen entstanden, kam die historisch-komparative Methode sehr rasch auch in den verschiedenen textphilologischen und literaturwissenschaftlichen Gebieten zur Anwendung, beim Versuch der Herstellung des sogenannten «Urtextes» aufgrund verschiedener erhaltener Manuskripte ebenso wie etwa bei der Erforschung der Entstehung der europäischen Heldenepen. Die historisch-komparative Methode war in den ersten Jahrzehnten des 19. Jahrhunderts v.a. von deutschen Gelehrten entwickelt worden, zunächst im Bereich der indo-europäischen Studien - ich erwähne hier nur die Arbeiten von Franz Bopp -, danach in verschiedenen Einzelgebieten: in demjenigen der germanischen Sprachen und Literaturen etwa durch Jacob Grimm, in demjenigen der romanischen allen voran durch den Bonner Philologen Friedrich Diez, dessen Grammatik der Romanischen Sprachen (1836-44) praktisch das ganze Jahrhundert über von den Romanistischen Philologen aller Länder als wissenschaftliche Bibel betrachtet und verehrt wurde. In Frankreich wurde die neue Methode mit einer Verspätung von fast drei Jahrzehnten eingeführt, also im Verlauf der 60er Jahre, und zwar, was das Studium der romanischen Texte angeht, durch damals noch sehr junge Wissenschaftler, wie den schon erwähnten Paul Meyer, geboren 1840, und dessen um ein Jahr älteren Freund Gaston Paris. Diese Einführung, im übrigen ein Paradebeispiel eines natio- 156 Ursula Bähler nalen Kulturtransfers 4 , geschah trotz einiger ideologisch begründeter Widerstände, insbesondere von Vertretern der klassizistisch-traditionalistisch ausgerichteten «Belles-Lettres», relativ zügig und massiv, mittels voluminöser Einzelpublikationen, der Gründung spezialisierter Zeitschriften sowie der Einrichtung entsprechender Lehrstühle. Was die Einzelpublikationen betrifft, sei hier stellvertretend die Dissertation von Gaston Paris genannt, die 1865 unter dem Titel Histoire poétique de Charlemagne bei Emile Bouillon veröffentlicht wurde und für die französische Epenforschung bahnbrechend war. Bei den Zeitschriften gilt es in erster Linie die 1866 gegründete Revue critique d’histoire et de littérature zu erwähnen, ein reines Rezensionsorgan, sowie die auch heute noch hoch angesehene Romania, deren erste Nummer 1872, kurz nach Ende des deutsch-französischen Kriegs erschien. Lehrstühle für französische Sprache und/ oder Literatur des Mittelalters wurden vermehrt ab den 70er Jahren eingerichtet, z. B. in Lyon 1876, an der Sorbonne 1877, in Montpellier 1878, in Bordeaux, Toulouse und Nîmes 1879 und in Alger 1880 5 . Ganz zentral bei diesem Verwissenschaftlichungsprozess war die Idee, dass die Romanische Philologie durch ihn in den Rang einer vollberechtigten Wissenschaft tritt, die sich gleichberechtigt neben alle anderen, insbesondere aber neben die sogenannt «exakten» Wissenschaften stellt. Jeder Paradigmenwechsel erfordert einen gewaltigen Aufwand an Rechtfertigung und Argumentation, da es darum geht, als überholt bewertetete Forschungsansätze zu eliminieren und also auch darum, die Vorzüge der neuen Sichtweise hervorzuheben, ja diese nur schon einmal bekannt zu machen. Im Fall der Romanischen Philologie nun ist es besonders interessant, zu sehen, wie die neue Generation von Philologen - ich nenne sie «nouveaux philologues» - den skizzierten Paradigmenwechsel von Anfang an nicht nur als eine fachinterne und quasi technische Angelegenheit verstand, sondern aufs engste mit ethischen Fragestellungen verknüpfte. Diesen Aspekt möchte ich anhand des Beispiels von Gaston Paris, einem für die Berufsgruppe der «nouveaux philologues» in höchstem Masse repräsentativen Gelehrten, aufzeigen. Ganz kurz einige Angaben zu seiner Person: Gaston Paris wurde 1839 in der Champagne geboren und verstarb 1903 in Cannes, hat aber praktisch sein ganzes Leben in Paris verbracht. Er war der Sohn des Mediävisten Paulin Paris, der den 1852 geschaffenen Lehrstuhl für französische Sprache und Literatur des Mittelalters am Collège de France innehatte. Während der Vater noch weitgehend als zur «vorwissenschaftlichen» Generation gehörend betrachtet werden muss, ist der Sohn, ein Chartist genauso wie Paul Meyer, nun eben einer der wichtigsten Vertreter der neuen, historisch-komparativen Richtung 6 . Er trat 1872 definitiv die Nachfolge seines Vaters am Collège de France an und unterrichtete ausserdem, ab 157 Philologie als Lebensform 4 Cf. dazu beispielsweise Gumbrecht 1984 und Werner 1991. 5 Cf. zu all diesen Punkten ausführlich Ridoux 2001. 6 Zu Gaston Paris cf. ausführlich Bähler 2004. ihrer offiziellen Gründung im Jahre 1869, an der École Pratique des Hautes Études, die als eigentliche Hochburg der wissenschaftlichen Tätigkeit der «nouveaux philologues» gelten kann. Gaston Paris war Mitbegründer der beiden oben erwähnten Zeitschriften und ein ausgesprochen produktiver Wissenschaftler, dessen Publikationsliste nicht weniger als 1200 Einträge umfasst 7 ! 1896 wurde er in die Académie Française gewählt, und zwar als Nachfolger von keinem geringerem als Louis Pasteur. Gaston Paris war aber nicht nur ein hervorragender Forscher und einflussreicher Lehrer, sondern auch ein sehr sozialer Mensch, der über zahlreiche Kontakte im In- und Ausland verfügte. Kurz: Gaston Paris war jemand in der damaligen französischen Gesellschaft. Aussagen und Überlegungen zur ethischen Dimension der Wissenschaft nehmen einen wichtigen Platz im Werk von Gaston Paris ein, und sie sind es auch, die das Engagement des Philologen in der Dreyfus-Affäre motivieren und erklären. 2.3 Ethische Implikationen der Philologie als Wissenschaft Der Ertrag der Wissenschaften, zu denen die Romanische Philologie in den Augen der neuen Fachvertreter nun eben ohne jeden Zweifel gehört, ist für Gaston Paris doppelter Natur. Einerseits siedelt er sich im Bereich der wissenschaftlichen Erkenntnisse sowie der sich daraus konkret ergebenden und für die Verbesserung der menschlichen Lebensbedingungen notwendigen Resultate an, wobei diese wohlgemerkt nicht nur materieller, sondern auch geistiger Natur sein können. Andererseits aber liegt er in der wissenschaftlichen Grundhaltung selbst, das heisst in dem nicht an ein konkret definiertes Forschungsobjekt gebundenen wissenschaftlichen Geist an und für sich. Und es ist nun ganz klar dieser zweite Aspekt, der in den Augen des Philologen der weit wichtigere ist. In seiner Antrittsrede vor der Académie française von 1897 äussert sich Gaston Paris dazu wie folgt: [Le] grand bienfait moral [de la science] est dans la disposition d’esprit qu’elle prescrit à ses adeptes; il est dans son objet même, la recherche de la vérité. Tout ce qui se dit et se fait contre elle se dit et se fait, qu’on le sache ou non, contre la recherche de la vérité. (Paris 1897: 48) Schauen wir uns die Eigenschaften dieser wissenschaftlichen Grundhaltung etwas genauer an. Die Romanische Philologie, ich habe es gesagt, ist in den Augen ihrer Fachvertreter eine gegenüber den «exakten» Wissenschaften gleichberechtigte Disziplin, mit ihr eigenen Erkenntniszielen und mit einer ihr eigenen Methode, der historisch-komparativen. Die postulierte Gleichberechtigung betrifft also wohlgemerkt nicht, wie man dies oft hört, eine falsch verstandene Identifikation der exakten mit den historischen Methoden und auch nicht eine ebenso falsch verstan- 158 Ursula Bähler 7 Cf. dazu Bédier, J./ Roques, M. 1904: Bibliographie des travaux de Gaston Paris, wieder abgedruckt in Bähler 2004. dene Identifikation der Beschaffenheit der Resultate, welche die verschiedenen Wissenschaftszweige liefern. Vielmehr betrifft sie den Wert und die Wertschätzung, die der wissenschaftliche und vor allem auch der soziale Diskurs den verschiedenen Disziplinen zukommen lassen. Die Romanische Philologie und die Geisteswissenschaften im allgemeinen sollen nicht länger hinter dem Prestige der «exakten» Wissenschaften zurückstehen. Hinter dieser Forderung steht die Vorstellung einer solidarischen Wissenschaftsgemeinschaft, in der alle Disziplinen, wohl mit ihren je eigenen Methoden, aber in ein und demselben Geist, zum Zwecke der Vermehrung des gesicherten Wissens forschen und arbeiten. Dieser Geist, der die einzelnen Wissenschaften und ihre Vertreter verbinden soll, ist das, was wir als wissenschaftliches Ethos bezeichnen. Es ist «jener affektiv getönte Komplex von Werten und Normen, der für den Wissenschaftler bindend betrachtet wird» 8 , wie es der Wissenschaftssoziologe Robert K. Merton 1942 in einem wegweisenden Artikel zu diesem Thema ausdrückte. Diesen «Komplex von Werten und Normen» machen sich die «nouveaux philologues» nun eben zu eigen. Dessen Verbreitung ist eines ihrer Hauptanliegen. Die wichtigsten Prinzipien des wissenschaftlichen Ethos, so wie sie uns in den philologischen Texten dieser Zeit entgegentreten, sind: unvoreingenommene Wahrheitssuche, Uneigennützigkeit der Forschung, eine skeptische Haltung gegenüber jeglicher Form von Autoritätsargumenten sowie eine radikale Entpersonalisierung und Entnationalisierung der Forschung und ihrer Bewertung. Nun kommen diese Prinzipien - und das ist das Entscheidende - einer moralischen Grundhaltung gleich, die in den Augen der «nouveaux philologues» mit grossem Nutzen und Gewinn vom rein wissenschaftlichen in den allgemeingesellschaftlichen Bereich übertragen werden kann. Die entsprechenden Prinzipien in diesem Bereich lauten dann etwa: vorurteilslose Wahrheitssuche und kritisches Hinterfragen aller autoritätsbegründeter Werte und Wertvorstellungen mit dem Ziel der Gerechtigkeit und der Freiheit. Die Aneignung und die Verinnerlichung des wissenschaftlichen Ethos wird so zur Grundlage der Anerkennung von und des Kampfes für die universelle Wertetrias Wahrheit, Gerechtigkeit, Freiheit. Dieses ethische Kapital der Wissenschaft ist seit 1866 fixer Bestandteil der Argumentation von Gaston Paris: en nous forçant de nous soumettre aux faits, en proscrivant toute immixtion intempestive de notre personnalité, en faisant de nous les instruments dociles d’une idée toute désintéressée, elle [la science] nous donne des habitudes d’esprit qui, transportées dans d’autres domaines, s’appelleront l’amour de la liberté et de la justice; elle nous apprend à nous détacher de nousmêmes, à nous isoler des préjugés qui nous entourent (Paris 6 1906: 38) Konsequenterweise werden die so definierten ethischen Eigenschaften der Wissenschaft auch als Bildungspotential aufgefasst, das insbesondere der französischen Jugend zukommen zu lassen sei, und zwar dringend. Die bittere Niederlage 159 Philologie als Lebensform 8 Merton 1985: 88. im deutsch-französischen Krieg von 1870/ 71, die in Frankreich die Dekadenzstimmung des Fin de siècle massiv mitprägte, wurde landläufig als Sieg der deutschen Bildung und Wissenschaft interpretiert 9 . Und so sahen denn viele französische Sozialreformer, darunter Ernest Renan, Verfasser der berühmten Schrift La Réforme intellectuelle et morale von 1871, in der Aneignung der wissenschaftlichen Denkweise durch die junge Generation die einzige Möglichkeit, das Land aus seiner pessimistischen Grundstimmung herauszureissen. Auch Gaston Paris setzte ausdrücklich auf den moralischen Erziehungswert der Wissenschaft. Dazu eine weitere, etwas längere Stelle aus seiner Antrittsrede vor der Académie française: Mais [la] science, dans les milieux où elle est honorée et comprise, ne restreint pas aux savants eux-mêmes le bienfait moral qu’elle confère: elle répand dans des cercles de plus en plus étendus l’amour de la vérité et l’habitude de la chercher sans parti pris, de ne la reconnaître qu’à des preuves de bon aloi, et de se soumettre docilement à elle. Or, je ne crois pas qu’il y ait de vertu plus haute et plus féconde à inculquer à un peuple. Et, permettez-moi de le dire avec la franchise que me commandent les principes mêmes que je viens d’exposer, je ne crois pas qu’il y ait de peuple auquel il soit plus utile de l’inculquer que le nôtre. . . . On dit à la jeunesse: «Il faut aimer, il faut vouloir, il faut croire, il faut agir», sans lui dire et sans pouvoir lui dire quel doit être l’objet de son amour, le mobile de sa volonté, le symbole de sa croyance, le but de son action. «Il faut avant tout, lui dirais-je si j’avais l’espoir d’être entendu, aimer la vérité, vouloir la connaître, croire en elle, travailler, si on le peut, à la découvrir. Il faut savoir la regarder en face, et se jurer de ne jamais la fausser, l’atténuer ou l’exagérer, même en vue d’un intérêt qui semblerait plus haut qu’elle car il ne saurait y en avoir de plus haut, et du moment où on la trahit, fût-ce dans le secret de son cœur, on subit une diminution intime qui, si légère qu’elle soit, se fait bientôt sentir dans toute l’activité morale [»]. (Paris 1897: 50-54) Diese Worte wurden von Gaston Paris nur knapp neun Monate vor Beginn der Dreyfus-Affäre ausgesprochen, und man kann nur immer wieder über ihren prophetischen Charakter staunen. Tatsächlich zeichnet sich die Dreyfus-Affäre eben gerade dadurch aus, dass grosse Teile der französischen Führungsschicht, aber auch der französischen Gesamtbevölkerung, die universellen Grundwerte Wahrheit, Gerechtigkeit und Freiheit den partikulären Interessen von Politik, Justiz und Militär unterordneten. Kommen wir also zur Dreyfus-Affäre zurück, der grössten innenpolitischen Krise der Dritten Republik, welche die politische und ideologische Landschaft Frankreichs durch das Auftreten einer immer deutlicher werdenden Polarisierung zwischen einem «linken» und einem «rechten» Lager nachhaltig verändert hat. 2.4 Die Dreyfus-Affäre (II) Im Bezug auf die Philologen kann die Dreyfus-Affäre, so meine These, als eine Art Test- und Ernstfall betrachtet werden, der bei aller Tragik der Ereignisse zumindest eines bewiesen hat, nämlich die Aufrichtigkeit der «nouveaux philologues» und die 160 Ursula Bähler 9 Cf. z. B. Digeon 1992: 364s. Praxisrelevanz ihres Diskurses. Alle wichtigen, und ich meine hiermit in erster Linie alle wissenschaftlich erstklassigen «nouveaux philologues», die ich untersucht habe, sind Dreyfusanhänger 10 . Und alle sind sie es unter expliziter Berufung auf ihr Wissenschaftsethos. Dieses gebot ihnen nicht nur, zu erkennen, dass die Schrift des «bordereau» eben diejenige von Esterhazy und nicht diejenige von Dreyfus war - zu dieser Einsicht waren wohl insgeheim auch viele Dreyfusgegner gekommen -, sondern auch für diese Wahrheit öffentlich einzustehen und zu kämpfen. Im Gegensatz zu seinem engen Freund und Mitarbeiter Paul Meyer hat Gaston Paris selbst zwar in den verschiedenen Prozessen keine aktive Rolle gespielt, wohl aber hat auch er sich mit den Ereignissen der Affäre eingehend auseinandergesetzt und seine Meinung wiederholt sowohl privat als auch öffentlich kundgetan. Ein Beispiel.Als am 31. Dezember 1898 die «Ligue de la patrie française» gegründet wurde, die in ihren Rängen ausschliesslich Dreyfusgegner zählte, darunter den damals berühmten Historiker Albert Sorel, einen langjährigen Freund von Gaston Paris, veröffentlichte dieser auf der Stelle einen offenen Brief im Figaro, in dem unter anderem Folgendes zu lesen ist: Nous étions aussi d’accord sur . . . la valeur de l’esprit critique, ou scientifique, et de l’application qu’on en peut faire à toutes choses. Vous pensiez avec moi que le plus grand bienfait de l’esprit scientifique est de développer l’amour de la vérité et l’aptitude à la discerner . . . Ces idées, qui étaient, qui, certainement, sont encore les vôtres, sont aussi celles qui ont dirigé, dans les circonstances présentes, la conduite de ceux qu’on a appelés les «intellectuels». Je regrette de ne pas en trouver trace dans le manifeste [i. e. dans le manifeste de la «Ligue de la patrie française»]. (Paris 1899) Auch hier also wieder der explizite Appell an die wissenschaftliche Denkweise! Die Dreyfus-Affäre hat einen speziellen Typ der öffentlichen Person in die Geschichte eingeführt, nämlich den sogenannten Intellektuellen, der insbesondere in Frankreich bis heute eine wichtige gesellschaftliche Stellung besitzt. Die Liste der hier zu erwähnenden Namen wäre lang, sie reichte von Emile Zola, dem ersten Intellektuellen, über Jean-Paul Sartre und dessen Gegenspieler Raymond Aron, bis hin zu Alain Finkielkraut und Bernard-Henry Lévy. Im vorhergehenden Zitat setzt Gaston Paris den Ausdruck «intellectuels» in Anführungs- und Schlusszeichen, Zeichen dafür, dass der Begriff damals in seiner neuen, soziologischen Bedeutung tatsächlich als ein Neologismus wahrgenommen wurde 11 . Wie dies oft bei der Einführung von Bezeichnungen für neue Gruppierungen der Fall ist, wurde der Ausdruck «Intellektueller» zunächst vor allem als Schmähwort verwendet. «Intellektuelle» nannten gewisse Dreyfusgegner jene Schriftsteller und Wissenschaftler, die sich, insbesondere im Gefolge von Zolas «J’accuse», öffentlich für die Revision des Dreyfus-Prozesses aussprachen. In den Augen ihrer Kritiker kam 161 Philologie als Lebensform 10 Cf. dazu Bähler 1999, bes. p. 165-68. 11 Zur Begriffsgeschichte, cf. z. B. Pagès 1993, mit nützlichen bibliographischen Angaben in N1. dies einer ganz klaren Kompetenzüberschreitung gleich, da sie sich damit in die Belange der Militärjustiz einmischten. Dieses «Sich-Einmischen» - und damit der Begriff des Intellektuellen - wurde alsbald von den so Kritisierten selbst ins Positive gekehrt und für sich in Anspruch genommen. Und rund 40 Jahre nach der Dreyfus-Affäre wird Jean-Paul Sartre die intellektuelle Haltung eben genau in die Formel fassen: «un intellectuel est quelqu’un qui se mêle de ce qui ne le regarde pas» 12 . Einer der vehementesten Intellektuellenkritiker während der Dreyfus-Affäre war Ferdinand Brunetière, Direktor der mondänen Revue des Deux Mondes. Für Brunetière ist die Haltung der Intellektuellen - und inbesondere der intellektuellen Wissenschaftler - nichts anderes als der Ausdruck einer masslosen Selbstüberschätzung. Nur auf ihre eigenen geistigen Fähigkeiten vertrauend repräsentierten sie eine zutiefst individualistische und deshalb letzlich asoziale Haltung. Intellektuelle, so der Kritiker, sind potentielle Anarchisten, deren Galionsfigur der Übermensch Friedrich Nietzsches ist. Sie sind mitverantwortlich für die dekadente Grundstimmung, in der das Land zu versinken droht. In den bissigen Worten Brunetières: Méthode scientifique, aristocratie de l’intelligence, respect de la vérité, tous ces grands mots ne servent qu’à couvrir les prétentions de l’Individualisme, et l’Individualisme, nous ne saurions trop le redire, est la grande maladie du temps présent, non le parlementarisme, ni le socialisme, ni le collectivisme. Chacun de nous n’a confiance qu’en soi . . . Ne dites pas à ce biologiste que les affaires humaines ne se traitent pas par ses «méthodes» scientifiques; il se rirait de vous! N’opposez pas à ce paléographe le jugement de trois Conseils de guerre; il sait ce que c’est que la justice des hommes, et en effet n’est-il pas directeur de l’Ecole nationale des Chartes? (Brunetière 1898: 445) 13 Die beiden Wissenschaftler, über die sich Brunetière hier lustig macht, sind einerseits der Mikrobiologe Emile Duclaux, Nachfolger von Louis Pasteur am gleichnamigen Institut, und andererseits natürlich Paul Meyer. Und so wie Brunetière Duclaux und Meyer in ein und denselben Topf wirft, so haben sich in der Tat die «nouveaux philologues» im Kampf um die Revision des Dreyfus-Prozesses selbstbewusst neben die Naturwissenschaftler gestellt, von denen eine grosse Anzahl sich von Anfang an und ebenfalls unter Berufung auf ihr Wissenschaftsethos an vorderster Front für Dreyfus engagierten 14 . Den von Brunetière und anderen Kritikern an sie gerichteten Vorwürfe, sie würden durch ihr Verhalten den Individualismus fördern, die französische Gesellschaft zersetzen und dadurch der Dekadenzstimmung Vorschub leisten, antworteten sie mit einer emanzipierten und aufgeklärten Haltung: die Wissenschaft, so ihre Meinung, birgt, im Gegenteil, ein ethisches Potential, das den sozialen Zusammenhang fördert, indem es alle Bürger im Kampf für die universellen Werte einigt. Wissenschaft wird so ein Mittel der Solidarität und damit gerade der Überwindung der nationalen Krisenstimmung. 162 Ursula Bähler 12 Sartre 1972: 377. 13 Zur Haltung Brunetières in der Dreyfus-Affäre cf. Compagnon 1997. 14 Cf. z. B. Duclert 1998. Mit ihrem unablässigen Pochen auf die universellen Grundwerte wandten sich die «nouveaux philologues» auch explizit gegen die Ideologie der Neuen Rechten, die sich während der Dreyfus-Affäre definitiv als politisches Lager in Frankreich etablierten.Als Stichwort mag hier die 1899 ins Leben gerufene «Action française», dessen Chefideologe der überzeugte Monarchist Charles Maurras war, genügen. Auch was die Frage des Nationalismus angeht, ist die Haltung der «nouveaux philologues» in der Tat sehr deutlich: Frankreich, ein notwendigerweise partikulärer Wert, ist ihnen nur dann ein identitätsstiftendes Vaterland, wenn es sich den universellen Grundwerten Wahrheit, Freiheit und Gerechtigkeit unterstellt. So schreibt Gaston Paris im erwähnten offenen Brief an Albert Sorel denn auch dies: S’il y a des lacunes dans ce manifeste d’apaisement [i. e. le manifeste de la «Ligue de la Patrie Française»], il y a aussi de singulières obscurités. Les ligueurs se proposent de «travailler, dans les limites de leur devoir professionnel(? ) 15 , à maintenir, en les conciliant avec le progrès des idées et des mœurs, les traditions de la Patrie française.» Il me semble que ces traditions soient menacées. Par qui? Par ceux qui demandent la vérité et la justice? Je regarde, pour ma part, l’amour de ces deux grandes choses comme un de nos plus précieux héritages, et je tiens ceux qui veulent les sacrifier à un prétendu intérêt d’Etat pour infidèles à nos meilleures traditions. (Paris 1899) All diejenigen, die diese Meinung teilten, wurden von den nationalistischen Dreyfusgegnern als unpatriotische Elemente oder gar als im Dienste des deutschen Erbfeindes stehende Landesverräter betitelt. Nun war der Vorwurf des Landesverrates einer, den man den «nouveaux philologues» schon seit den 60er Jahren und erst recht natürlich nach dem Debakel von 1870/ 71 gemacht hatte und gegen den zu wehren sie sich also gewohnt waren. Die Tatsache nämlich, dass die historisch-komparative Methode, wie erwähnt, in erster Linie in Deutschland entwickelt worden war, war immer wieder so ausgelegt worden, dass diese Methode eben wesensmässig deutsch und mit der französischen Denkart gänzlich inkompatibel sei. Die «nouveaux philologues» seien eigentlich Deutsche und gar keine Franzosen. So schrieb beispielsweise Juliette Adam, spätere Gründerin der ultrakonservativen Nouvelle Revue, in einem Brief vom 10. Dezember 1863 an ihren damaligen Freund Gaston Paris: Vous essayez de me corrompre en me présentant votre idée de société franco-germanique comme une création intime dans laquelle vous avez mis vos dernières espérances d’idéal réalisé. Faisons un marché. Convenez que vous êtes Allemand, comme moi je suis Française; mais renoncez à votre titre de Français, sans quoi je vous appelle traître et renégat. Je défends mon pays avec une plume aiguisée. J’empêche une invasion de 1814 intellectuelle. Je marche armée à ma frontière. «Gare à vous! » Votre Rhin tiendra dans mon verre 16 . Votre esprit est l’esprit d’Allemagne; votre méthode, votre philosophie, sa méthode et sa philosophie. (Adam 1904: 458-59) 17 163 Philologie als Lebensform 15 Das Fragezeichen und die Klammern befinden sich im Originaltext. 16 Anspielung auf das Gedicht «Le Rhin allemand» von Alfred de Musset. 17 Cf. auch Joly 1989: 654. Auch die Entgegnung auf solche Vorwürfe lief über den Appell an den universellen Grundwert der Wahrheit. Ebensowenig wie die Wissenschaft im allgemeinen, so die «nouveaux philologues», sei die historisch-komparative Methode national geprägt. Vielmehr sei auch ihr Wahrheitsanspruch universeller Natur. Wahrheit und Wissenschaftlichkeit sind nicht teilbar. In der ersten Nachkriegsnummer der Revue critique liest man hierzu: Nous ne saurions pas mêler la haine à l’érudition et le pharisaïsme à la critique . . . il n’y a qu’une histoire, une critique, une érudition, comme il n’y a qu’une stratégie et une balistique. (Bréal/ Meyer/ Morel/ Paris 1872: 2) Das, was ich Empörungsfähigkeit nennen möchte - eine äusserst wichtige Eigenschaft, wie mir scheint -, haben sich die «nouveaux philologues» im Bezug auf ungerechtfertigte Vorwürfe des Landesverrates also schon sehr früh angeeignet, und sie kam ihnen in der Dreyfus-Affäre sicher zu gute, sah sich doch auch der jüdische Hauptmann dem absolut unhaltbaren Vorwurf ausgesetzt, Frankreich an Deutschland verraten zu haben. Zusammenfassend lässt sich also sagen, dass die «nouveaux philologues» in der Dreyfus-Affäre als Intellektuelle auftreten, und zwar als Intellektuelle der besten und vielleicht einzig sinnvollen Art, der Art nämlich, die Julien Benda in seinem Werk La Trahison des clercs von 1927 definiert hat. Wahre Intellektuelle, so Benda, verschreiben sich keinem politischen Programm, sondern einzig und allein dem Kampf um die universellen Grundwerte. Das intellektuelle Denken der «nouveaux philologues» ist also ein stark universalistisch geprägtes Denken. Eine zweite wichtige Eigenschaft dieser Denkform, auf die ich hier nur noch ansatzweise eingehen kann, ist das Grenz- und Kategorienüberschreitende. Wie schon die erste Eigenschaft, so ist auch diese zweite zunächst im Wissenschaftsverständnis der «nouveaux philologues» angelegt und danach in vielfältiger Form in den gesamtgesellschaftlichen Bereich übertragbar. Das historisch-komparative Verfahren war in erster Linie nicht gegenstands-, sondern methodenbezogen. Auch andere Disziplinen als die Philologien konnten, ja sollten sich ihrer bedienen: allen voran die Geschichte, in den Augen gewisser Wissenschaftsklassifikatoren aber durchaus auch Fächer wie Geologie und Astronomie 18 . Und so gehörte denn das, was wir heute als Transdisziplinarität bezeichnen, von Anfang an zum wissenschaftlichen Programm der «nouveaux philologues». Dieses grenz- und kategorienüberschreitende Methodendenken, das die isolierte Betrachtung der einzelnen Gegenstände zu überwinden suchte, war, nebst der Berufung auf das wissenschaftliche Ethos, ein anderer wesentlicher Faktor, warum sich die «nouveaux philologues» in die Dreyfus-Affäre einmischten. Aufgrund ihres Methodenverständnisses schien es ihnen in der Tat kein Problem, sich mit der Schrift des «bordereau» auseinanderzusetzen, auch wenn zeitgenössische Hand- 164 Ursula Bähler 18 Cf. z. B. Havet 1885. schriftenkunde nicht in ihr offizielles Ausbildungsprogramm gehörte. Auf dieses Problem angesprochen, meinte etwa Paul Meyer: «ce qui m’intéresse le plus ici [i. e. dans l’analyse du bordereau], ce sont les questions de procédés employés pour arriver à la vérité, les questions de méthode» 19 . Es verwundert nicht, dass ein den partikularistischen Werten verhafteter Dreyfusgegner wie Ferdinand Brunetière auch in diesem Bereich die exakte Gegenposition einnimmt. Gegenüber dem methodischen Ansatz der «nouveaux philologues» verteidigt er eine rein gegenstandsbezogene und in diesem Sinn notwendigerweise separatistische «Schuster-bleib-bei-deinen-Leisten»-Position 20 . Wir haben also zwei verschiedene Denkmodelle vor uns: auf der einen Seite das integrative Methodendenken, auf der anderen Seite das auf Trennung angelegte Gegenstandsdenken. Und wie dies schon beim Berufsethos der Fall war, so scheinen nun eben auch diese beiden wissenschaftlichen Denkmodelle strukturelle Ähnlichkeiten mit bestimmten ideologischen Haltungen im ausserwissenschaflichen Bereich zu haben. So kann das integrative Denken mit einem Modell des Patriotismus in Verbindung gebracht werden, in dem alle Nationen eine Art Olympischer Spiele um die Anerkennung der universellen Werte austragen, so wie dies beispielsweise ganz klar aus Gaston Paris’ Überlegungen zu diesem Thema hervorgeht 21 . Demgegenüber scheint das separatistische Denken einer Form des Patriotismus zu entsprechen, deren primäre Eigenschaft die Trennung, der Ausschluss ist, d. h. die bedingungslose Hochhaltung des Eigenen und die nicht weniger radikale Ablehnung des Fremden, ganz nach dem Motto: «my country, right or wrong». Diese Form des Patriotismus entspricht wiederum der Ideologie der Neuen Rechten, zur der auch Brunetière gezählt werden muss. 3. Philologie als Lebensform Ich hoffe, gezeigt zu haben, dass die Philologie als Wissenschaft für Gaston Paris und seine Mitstreiter bei weitem keine rein autoreferentielle, sondern auch eine eminent öffentliche, gesellschaftlich relevante Angelegenheit war. Wissenschaft hat, in dieser Konzeption, ein gewichtiges Wort mitzureden, wenn es um die ethische Orientierung der modernen Gesellschaft geht und wird so gleichzeitig zu einer eigentlichen Lebensform. Die «nouveaux philologues» erscheinen uns als sozial verantwortliche und damit auch als sozial unabdingbare Gelehrte und Bürger (im Sinne von citoyens). Mit ihnen gewinnt die theoretische Reflexion der Wis- 165 Philologie als Lebensform 19 Zitiert in Duclert 1994: 50. Cf. auch folgende Aussage von Arthur Giry: «Sans doute, M. Coüard l’a dit, et il a dit parfaitement la vérité, nous nous occupons plus spécialement d’écritures d’une époque assez reculée, mais la méthode est toujours la même; elle ne varie pas» (zitiert in Joly 1989: 635-36). 20 Für eine systematische Gegenüberstellung der Positionen von Gaston Paris und Ferdinand Brunetière cf. Bähler 2002. 21 Cf. dazu Bähler 2004, Partie III. senschaft den praktischen Charakter zurück, den sie im Altertum schon einmal gehabt hatte, denn, wie der Konstanzer Philosoph Jürgen Mittelstrass schreibt: die antike Philosophie [sprach] vom bios theoretikos, vom theoretischen Leben, und nicht von Theorie, die das wissenschaftliche Subjekt etwa aus Neigung betreibt. Theoria ist für Aristoteles eine über die historische Kontingenz hinausführende allgemeine Orientierung und eine Lebensform. In zugespitzter Deutung von Theorie wird diese als höchste Form der Praxis begriffen. (Mittelstrass 1982: 22) 1919 hielt Max Weber einen auch heute noch vielzitierten Vortrag zum Thema «Wissenschaft als Beruf». Darin nahm der Soziologe Stellung zum Antiintellektualismus der jungen deutschen Generation, die das Erleben vom Wissen trennen wollte und - darin der Kritik Nietzsches folgend - in der Wissenschaft eine geradezu lebensfeindliche Aktivität sah. Wiederum also der Vorwurf des Weltfremden, hier nun aber nicht auf die Philologie im speziellen, sondern auf die Wissenschaft im allgemeinen bezogen. Nun versucht auch Weber in seinen Ausführungen, die moralischen Werte aufzudecken, die der wissenschaftlichen Tätigkeit innewohnen. So liegt das, was er die «sittliche Leistung» 22 der Wissenschaft nennt, in seinen Augen beispielsweise darin, dass man lernt, auch «unbequeme Tatsachen» 23 anzuerkennen, das heisst solche, die mit der je persönlichen Ideologie nicht im Einklang stehen, oder etwa auch darin, «Pflicht, Klarheit und Verantwortungsgefühl zu schaffen» 24 . Gegenüber Gaston Paris scheint Weber aber in der Bestimmung der gesellschaftlichen Relevanz der so georteten moralischen Qualitäten der Wissenschaft schon einen grossen Schritt rückwärts gemacht zu haben, indem er die Bewältigung der wichtigsten Lebensaufgaben sehr deutlich von der Wissenschaft trennt. Die Grundfrage des grossen russischen Schriftstellers Leo Tolstoj nach dem Sinn des Todes und damit nach dem Sinn des Lebens in der modernen Gesellschaft aufnehmend, meinte Weber denn auch in seiner Rede: Und wenn nun wieder Tolstoj in Ihnen aufsteht und fragt: «Wer beantwortet, da es die Wissenschaft nicht tut, die Frage: was sollen wir denn tun? und: wie sollen wir unser Leben einrichten? » . . . dann ist zu sagen: nur ein Prophet oder ein Heiland . . . (Weber 1988: 609) Bei aller Anerkennung der moralischen Werte der Wissenschaft, ist bei Max Weber deren Relevanz, sowohl im öffentlichen als auch im privaten Lebensbereich, schon sehr deutlich relativiert. Demgegenüber ist bei Gaston Paris die Verbindung zwischen Wissenschaft und Gesellschaft noch viel enger und wesentlicher. Für den Philologen kommt der Wissenschaft aufgrund der ihr innewohnenden moralischen Werte, und insbesondere desjenigen der Wahrheit, eine tragende Rolle in der Ausgestaltung einer modernen gesellschaftlichen Ethik zu. Nicht, dass die Wahrheit in seinen Augen zur Begründung einer neuen Gesellschaftsmoral ausreichen würde. 166 Ursula Bähler 22 Weber 1988: 603. 23 Ib. 24 Ib. 608. Andere Werte sind ebenso wichtig: Nächstenliebe, Freiheit und Gerechtigkeit 25 , wobei die beiden letztgenannten in seinem Diskurs, wie wir gesehen haben, aufs engste mit dem Begriff der Wahrheit verbunden sind, ja geradezu von diesem abhängen. Trotz aller Einschränkungen aber bleibt es dabei, dass die Wissenschaft nach Auffassung von Gaston Paris ein gewichtiges Wort mitzureden hat bei der Lebensgestaltung sowohl der modernen Individuen als auch der modernen Gesellschaft. Zwischen Moderne und Postmoderne schwankend, bekunden wir heute Mühe mit dem Wahrheitsbegriff. Nun heisst ja aber Wahrheit nicht nur faktische Wahrheit, welcher Natur diese Fakten auch immer sein mögen.Wahrheit meint vielmehr immer auch eine subjektive Haltung. Und selbst wenn wir uns von der Idee eines ontologisch begründeten Wissens endgültig verabschieden würden, so bliebe doch immer noch die Wahrheit als subjektive Haltung, und dies in zweifacher Hinsicht: einerseits als eine kritische Haltung, im Sinne eines ständigen Hinterfragens jeglicher Art von Autoritätsargumenten, und andererseits als eine diskursive Haltung, im Sinne der Veridiktion oder, um hier ein heute weitgehend ausser Mode geratenes Wort zu gebrauchen, im Sinne der Wahrhaftigkeit. Wahrheit als ein Aussageprozess, für den ich die Verantwortung als ein wahrhaftiges Subjekt übernehme. Beide Haltungen, die kritische und die diskursive, sollten nicht nur im wissenschaftlichen Bereich wirksam sein, sondern fordern auch zu Wachsamkeit und zur Teilnahme am öffentlichen Leben auf. So verstanden aber, bleibt die Wahrheit genauso aktuell wie die anderen erwähnten Grundwerte. Und in diesem Sinn ist das Modell von Gaston Paris auch in der heutigen Zeit auf jeden Fall überdenkenswert. Zürich Ursula Bähler Bibliographie Adam, J. 1904: Mes premières armes littéraires et politiques, Paris Bähler, U. 1999: Gaston Paris dreyfusard. Le savant dans la cité, avec une préface de Michel Zink, Paris Bähler, U. 2002: «Gaston Paris et Ferdinand Brunetière: deux mondes», RLaR 106/ 1: 49-68 Bähler, U. 2004: Gaston Paris et la philologie romane, Genève Benda, J. 1975: La Trahison des clercs, introduction d’André Wolf, avant-propos d’Etiemble, Paris [ 1 1927] [Bréal, M./ Meyer, P./ Morel, Ch./ Paris, G.] 1872: «A nos lecteurs», Revue critique 1 er semestre: 1-3 Brunetiére, F. 1898: «Après le procès», Revue des Deux Mondes, 15 mars: 428-46 Burton, R. 1991: Anatomie der Melancholie. Über die Allgegenwart der Schwermut, ihre Ursachen und Symptome sowie die Kunst, es mit ihr auszuhalten, München [ 1 1621] Compagnon, A. 1997: Connaissez-vous Brunetière? Enquête sur un antidreyfusard et ses amis, Paris 167 Philologie als Lebensform 25 Cf. hierzu z. B. Paris 1900. Digeon, Cl. 1992: La Crise allemande de la pensée française (1870-1914), Paris [ 1 1959] Duclert, V. 1994: «Un engagement dreyfusard: Léopold Delisle et la Bibliothèque Nationale pendant l’affaire Dreyfus» et «Une expertise inédite de Léopold Delisle pendant l’affaire Dreyfus», Revue de la Bibliothèque Nationale de France 2: 44-61 Duclert, V. 1998: «De l’engagement des savants à l’intellectuel critique: Une histoire intellectuelle de l’affaire Dreyfus», Historical Reflections/ Réflexions historiques 24/ 1: 25-62 Gumbrecht, H. U. 1984: «‹Un souffle d’Allemagne ayant passé›, Friedrich Diez, Gaston Paris und die Genese der Nationalphilologien», Zeitschrift für Literaturwissenschaft und Linguistik 53/ 54: 37-78 Havet, L. 1885: «La philologie (1). Sa définition», Revue politique et littéraire 35: 633-35 Joly, B. 1989: «L’Ecole des chartes et l’affaire Dreyfus», BECh. 147: 611-71 Merton, R. 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Première série, Paris: 1-39 Ridoux, Ch. 2001: Evolution des études médiévales en France de 1860 à 1914, Paris Sartre, J.-P. 1972: Situations, VIII. Autour de 68, Paris Weber, M. 1988: «Wissenschaft als Beruf», in: id., Gesammelte Aufsätze zur Wissenschaftslehre, ed. J. Winckelmann, Tübingen: 582-613 Werner, M. 1991: «(Romanische) Philologie in Frankreich? Zu Geschichte und Problematik eines deutsch-französischen Wissenschaftstransfers im 19. Jahrhundert», in: Edition als Wissenschaft. Festschrift für Hans Zeller, ed. G. Martens/ W. Woesler, Tübingen: 31-43 168 Ursula Bähler fein schneiden - hacher finement - picar finamente Das deutsche Verbkompositum mit resultativem Adjektiv und seine französischen und spanischen Entsprechungen im Kochrezept La combinaison d’un verbe avec l’adjectif attribut de son objet direct est assez courante en allemand (p. ex. fein schneiden, goldgelb braten), en particulier dans certains types de textes, dont les recettes de cuisine. Cette étude contrastive se propose de montrer comment le résultat de l’action verbale est exprimé dans des recettes de cuisine en français et en espagnol. Le corpus analysé se compose de recettes de cuisine allemandes avec leurs traductions françaises et espagnoles, ainsi que de recettes culinaires rédigées directement dans ces deux langues romanes. Il est apparu que, dans les recettes en langue romane, le résultat de l’action verbale est également exprimé dans la plupart des cas. Mais la construction correspondant au type allemand verbe + adjectif adverbal ne figure dans notre corpus qu’avec les adjectifs fin/ fino, menu/ menudo, gros/ grueso. A côté de ces adjectifs utilisés dans leurs forme et fonction adjectivales, on trouve aussi, dans le même cadre syntaxique, les adverbes en -ment (finement, etc.) et les adverbes courts (c’est-à-dire sans flexion). Ce sont sans doute des «effets de sens» grâce auxquels la substitution d’un adjectif par un adverbe devient possible dans les combinaisons analysées. Ces effets peuvent se produire à cause du contenu lexical de l’adjectif et du verbe. Il est probable qu’il s’agit là de «paradigmes lexicaux», cf. hacher menu/ fin/ gros; picar menudo/ fino/ grueso, d’unités plus ou moins lexicalisées, du moins dans les recettes de cuisine. Die Konstruktion Verb + resultatives Adjektiv, z. B. fein schneiden, goldbraun braten, gar kochen, ist im Deutschen eine recht gängige Form der Wortbildung. Auch in den romanischen Sprachen kann das Adjektiv nicht nur adnominal, sondern auch adverbal, d. h. beim Verb, eingesetzt werden. Bei dieser Verbindung aus Verb + Adjektiv beschreibt das Adjektiv das Objekt nach Abschluss der Verbalhandlung, es ist also kein Verbalsondern ein Nominalattribut 1 . Die Festigkeit dieser Verbindung im Deutschen ist allerdings umstritten, ebenso wie die Kategorisierung als Kompositum. Die vorliegende Untersuchung widmet sich dem Verbkompositum mit resultativem Adjektiv in Bezug auf eine ganz spezielle Textsorte, für die diese Konstruktion - wie für diverse andere Anweisungstexte auch - im Deutschen als Charakteristikum gelten kann: das Kochrezept. Als Methode dient der bilaterale Übersetzungsvergleich, jeweils für die Sprachenpaare deutsch-spanisch und deutsch-französisch. 1 Attribution ist die Funktion, die Adjektive als Wortart auszeichnet. Auch andere Wortarten können attributive Funktion haben, z. B. die Modaladverbien. Attribution ist ein semantisches Merkmal, das unabhängig ist von der syntaktischen Funktion des Zeichens. Der Attributionsbezug, der einem Substantiv gilt, ist morphologisch gekennzeichnet anhand der Genus- und Numerusflexion des Adjektivs, auch bei adverbalen Adjektiven. Funktional ist das adverbale Adjektiv ein Attribut von Subjekt bzw. Objekt des Satzes, es wird morphologisch von diesem regiert, d. h. vom Substantiv, das der Kopf der Nominalphrase in Subjektsbzw. Objektsfunktion ist (cf. Hummel ms.: 17). Das Untersuchungskorpus besteht aus jeweils fünf aus dem Deutschen übersetzten Kochbüchern und je fünf Originalen in den romanischen Sprachen. Die Übersetzungsrichtung ergibt sich aus dem Untersuchungsgegenstand; die betreffende Konstruktion ist in deutschen Kochrezepten wesentlich häufiger als in romanischen. Die Idee, sich der Untersuchung dieses Phänomen im Hinblick auf nur eine Textsorte zu widmen, beruht zunächst auf praktischen Überlegungen: Es wurde bewusst eine Textsorte gewählt, in der die untersuchte Konstruktion besonders häufig vorkommt. Außerdem kann man beim Kochrezept von kommunikativer Äquivalenz der Texte ausgehen; sie haben auch in den Zielsprachen dieselbe Funktion wie im Deutschen. Zudem erlebt das Kochrezept gerade einen «kulturellen Aufstieg». Es ist mehr als nur eine bloße «Gebrauchsanweisung zur Nahrungsmittelzubereitung» (cf. z. B. Tanner 2002: 23s. und Trautnert 2002: 34s.). Daher ist auch zu vermuten, dass bei der Übersetzung dieser Gebrauchstextsorte sehr sorgsam vorgegangen wird. Natürlich schränkt die Entscheidung für ein derart homogenes Textkorpus die Reichweite der Ergebnisse entsprechend ein. Es wird sich zeigen, dass einige Resultate möglicherweise Textsortenspezifika darstellen, deren Relevanz für die allgemeine (Gebrauchs-)Norm sich nur anhand eines breiteren Untersuchungskorpus feststellen ließe. Das tertium comparationis, das diesem Vergleich zugrunde liegt, wurde auf semasiologischem Weg ermittelt, ausgehend von den deutschen Konstruktionen. Es handelt sich um den Bedeutungsinhalt der Verbindung, der definiert werden kann als Ausdruck des Resultates der vom Verb ausgedrückten Handlung in Bezug auf den von der Verbalhandlung affizierten Aktanten, in unserem Fall das Patiens. 1. Das deutsche Verbkompositum mit resultativem Adjektiv In verschiedenen Grammatiken der deutschen Sprache werden die betreffenden Konstruktionen auf unterschiedliche - und oft recht widersprüchliche - Weise behandelt. Bei Eisenberg 1998: 275s. etwa finden sie sich im Kapitel «Verbpartikeln», aufgrund des Charakteristikums der morphologischen und syntaktischen Trennbarkeit. Die Verbindung von Verbstämmen mit Partikeln wird hier als ein im Deutschen produktives Verfahren eingestuft: Solche Formen entstehen durch Verwendung eines Adjektivs als Objektprädikativ in einer dem Resultativ verwandten Funktion wie «Er putzt ihre Schuhe blank». Durch Inkorporation des Adjektivs als Verbpartikel entsteht ein neues transitives Verb. Die Zahl der Verben dieses Typs ist groß und prinzipiell offen. Die Dudengrammatik (1998: 450) stellt fest, dass die Verbverbindungen mit Adjektiv besonders im letzten Jahrhundert zugenommen haben. Traditionell werden sie zusammen geschrieben, nach der Neuregelung der Orthographie erscheinen 170 Nicola Hödl sie allerdings in getrennter Schreibung. Die Beziehung, die zwischen Adjektiv und Verb besteht, richtet sich nach ihrer Bedeutung. Am häufigsten sind die Verbindungen des «prädikativen Typs»: freischaufeln, hochstellen, niederlegen, totbeißen, trockenlegen. «Das Erstglied verhält sich zum Grundwort wie ein objektbezogenes Satzadjektiv zum verbalen Prädikat. Das Adjektiv gibt den Zustand an, der durch die verbal bezeichnete Tätigkeit entsteht» (ibid.). Dies entspricht in etwa dem, was Hummel 2000: 202 als Definition für die Verbindung vorschlägt. Er bezeichnet Verben wie totschießen im Deutschen als die «Überführung einer objektbezogenen Adverbalkonstruktion vom Typ er schoß ihn tot in ein Kompositum mit implizitem Objekt». Das adverbale Adjektiv 2 wird dabei «neutralisiert», d. h. das Objekt muss nicht syntaktisch präsent sein, es genügt, dass die Verbvalenz eine «Objektstelle» anbietet. Das Objekt ist also implizit vorhanden, aber auf grammatischer Ebene neutralisiert. Auf diese Weise können «Ereignistypen» bezeichnet werden, denn Verb und Adjektiv können auch ohne Subjekt bzw. Objekt funktionieren, wenn von der spezifischen Situation und vom spezifischen Träger der Handlung abstrahiert wird. Dadurch wird ein bestimmter Handlungstyp bezeichnet. Es muss jedoch eine gewisse Frequenz und Fixierung der Handlungsweise gegeben sein (2002: 199). 2. Verb + adverbales Adjektiv im Spanischen und Französischen In den hier untersuchten romanischen Sprachen Spanisch und Französisch existiert die Kombination Verb + resultatives Adjektiv ebenfalls, wenn sie auch nicht so häufig anzutreffen ist wie etwa im Deutschen. Das (objektbezogene) adverbale Adjektiv ist, ebenso wie im Deutschen, in einen Ereignisbezug eingebunden; das Adjektiv bezieht sich auf das Ergebnis der Handlung, auf Aktanten, die vom Ereignis betroffen sind, in unserem Fall werden sie durch das Ereignis verändert. Bei objektbezogenen adverbalen Adjektiven betrifft die Handlung die attribuierte Eigenschaft und nicht die attribuierte Eigenschaft die Handlung. Die attribuierte Eigenschaft bedingt die Handlung nicht, sondern die Handlung ergibt die adjektivisch bezeichnete Eigenschaft resultativ (cf. Hummel 2000: 153). Hummel unterscheidet bei den Verben objekterfassende (Verben des Entdeckens), objektbewegende und objektverändernde bzw. -bewahrende Ereignisse. Ein Teil dieser letzteren Gruppe gehört zu den resultativen Verben, es handelt sich um transitive Verben, die eine Handlung bezeichnen, die das Objekt in irgendeiner Weise betrifft (cf. ibid.: 161s. sowie Molinier 1984: 162). 171 fein schneiden - hacher finement - picar finamente 2 Bei der Unterscheidung adverbal vs. adnominal handelt es sich um eine rein syntaktische Unterscheidung; die beiden von Hummel (1998, 2000 sowie ms.: passim) verwendeten Begriffe beziehen sich jeweils auf die Position des Adjektivs beim Verb bzw. beim Nomen. Adverbial hingegen meint keine Position, sondern eine Funktion, nämlich die der Verb-Attribution. Ein adverbial verwendetes sprachliches Element attribuiert also das Verb, das adverbale Adjektiv dagegen charakterisiert nicht das Verb, sondern einen seiner Aktanten (cf. Hummel ms.: 8). Bei resultativen Verben bezeichnet das sekundäre Prädikat einen Zielzustand; «resultativ» ist jedoch eine Eigenschaft, die nicht vom Adjektiv, sondern vom Verb abhängt. Sie richtet sich danach, auf welche Weise das transitive Verb das Objekt der bezeichneten Handlung affiziert. (Hummel 2000: 164) Dessen ungeachtet wird in der vorliegenden Studie von «resultativen» Adjektiven gesprochen, denn immerhin bezeichnen sie ja das Resultat der Handlung, auch wenn dieses letztlich vom Verb abhängt. In den romanischen Sprachen wird der Attributionsbezug durch die Flexionsendung beim adverbalen Adjektiv eindeutig gemacht: Das Funktionieren von Adverbalkonstruktionen beruht auf einem komplexen Ineinanderspiel syntaktischer, semantischer und morphologischer Funktionen. So geht die adverbale Position des Adjektivs (syntaktisches Merkmal) einher mit einer subjektbzw. objektbezogenen Attributionsfunktion (semantische Funktion), die sich morphologisch in der Flexion des Adjektivs manifestiert (morphologisches Merkmal). (Hummel 2000: 47) Die Schwierigkeiten bei der syntaktischen Analyse adverbaler Adjektive bestehen darin, dass das adverbale Adjektiv syntaktisch zum Verb gehört, semantisch aber das Subjekt bzw. Objekt des Verbs charakterisiert. Eine rein syntaktische Analyse führt daher zu keinem Ergebnis, denn die Abgrenzung zwischen Adjektiv und Adverb wird bei einer rein syntaktischen Analyse nicht deutlich, da die Attributionsbeziehung in diesem Fall semantischer und nicht syntaktischer Natur ist (cf. Hummel 2000: 30). Wie wichtig diese Beobachtungen für die Interpretation der Untersuchungsergebnisse sind, wird sich in der Folge zeigen. 3. Übersetzungsvergleich Der Übersetzungsvergleich hat ergeben, dass das deutsche Kompositum nur in sehr wenigen Fällen im Französischen bzw. Spanischen wirklich so wiedergegeben wird, obwohl die Möglichkeiten dazu in beiden Sprachen strukturell gegeben wären. Das Hauptaugenmerk liegt im Folgenden auf den Übersetzungsmustern adverbales Adjektiv, Kurzadverb und Adverb. Hinsichtlich der übrigen types werde ich jeweils darauf hinweisen, inwieweit sie das Resultat der Handlung ausdrücken, bzw. werde ich dem Vergleich mit originalsprachlichen Kochrezepten in dieser Hinsicht nähere Beachtung schenken. Das häufigste Übersetzungsmuster in den französischen Texten sind Verben, die die Handlung ausdrücken (z. B. dt. klein schneiden: fr. couper, dt. fein abreiben: fr. râper) und das Ergebnis unübersetzt lassen. Dennoch wird das Resultat der Handlung in insgesamt fast 70% der Fälle in irgendeiner Form explizit gemacht (cf. Tabelle 1, Graphik 1): 172 Nicola Hödl Tabelle 1: Französisch, Übersetzungen TYPE Anzahl % Verbum Handlung, Typ: râper, couper: VH 31 18,8 % Verbum Resultat, Typ: dorer, blondir: VR 5 3,0 % faire + Inf. Handlung, Typ: faire cuire: faire + H 15 9,0 % faire + Inf. Resultat, Typ: faire dorer: faire + R 26 15,8 % laisser + Inf. Handlung, laisser cuire: laisser + H 5 3,0 % Adverb: ausschl. finement, grossièrement: Adverb 27 16,4 % adv. Adj.: menu, -ue; fin, -e: adv. Adj. 3 1,8 % Kurzadverb: menu, fin, gros: K-Adv. 2 1,2 % en + NP, Typ: couper en petits dés: en + NP 27 16,4 % Hypotaxe: jusqu’à ce que: hypotaktisch 18 11,0 % Hypotaxe: pour que: hypotaktisch 4 2,4 % de façon homogène: de façon 2 1,2 % Gesamt 165 100,0 % So gehört der Typ faire + Infinitiv, der das Resultat ausdrückt (dt. goldbraun braten: fr. faire dorer) zu den häufiger gewählten Übersetzungsmustern, hier bleibt die Art der Handlung unübersetzt. Gerne werden auch Paraphrasen mit en + NP (z. B. dt. würfelig schneiden: fr. couper en petits dés) und hypotaktische Formulierungen eingesetzt, wie z. B. dt. hellbraun anrösten: fr. faire frire jusqu’à ce que les beignets 173 fein schneiden - hacher finement - picar finamente 0 5 10 15 20 25 30 35 40 Typen/ Belege französisch (Übersetzungen) VH VR faire + H faire + R laisser + H Adverb adv. Adj. K-Adv. en + NP hypotaktisch de f. Graphik 1 soient de couleur brunâtre. Am interessantesten aber sind die Fälle, in denen die deutsche Konstruktion formal beibehalten wurde, denn hier hat sich ein überraschendes Resultat ergeben: - Das (flektierte) adverbale Adjektiv kommt äußerst selten vor, und dies auch nur mit den Adjektiven menu, -e und fin, -e: dt. klein schneiden: fr. couper menu(es). - Das Kurzadverb, (auf den ersten Blick) ein unflektiertes adverbales Adjektiv, findet sich ausschließlich als fin, menu und gros: z. B. hacher fin/ menu/ gros les oignons. Erstaunlicherweise wird in den weitaus häufigsten Fällen einer formal ähnlichen Wiedergabe das deutsche Adjektiv mit einem französischen Adverb übersetzt, hier allerdings auch nur innerhalb des Paradigmas finement - grossièrement: dt. grob hacken: fr. couper grossièrement; dt. fein/ klein schneiden: fr. couper finement. Die spanischen Übersetzungen zeigen insgesamt auf die types bezogen ein etwas homogeneres Bild (cf.Tabelle 2 und Graphik 2), aber auch hier überwiegen die Verben, die nur die Handlung ausdrücken, wie cocer oder freír für gar kochen bzw. goldgelb braten. Das Resultat der Handlung wird in fast 60% der Fälle ausgedrückt, sei es anhand eines Verbs wie dorar (goldgelb braten), mittels hypotaktischer Formulierungen vom Typ dt. knusprig braun frittieren - sp. freír hasta que esté dorada y crujiente, anhand einer Paraphrase mit en + NP (z. B. dt. klein schneiden - sp. cortar en tiras) oder mit hacer + NP (dt. fein pürieren - sp. hacer puré); auch Formulierungen mit dejar que werden eingesetzt, z. B. dt. gar kochen - sp. dejar que se haga, oder Paraphrasen wie pasar por la batidora eléctrica für fein zermusen. 174 Nicola Hödl Tabelle 2: Spanisch, Übersetzungen TYPE Anzahl % Verbum Handlung, Typ: cocer, freír, picar: VH 101 38,0 % Verbum Resultat, Typ: dorar, glasear: VR 47 17,8 % dejar que 3 1,0 % Adverb: ausschl. finamenta, groseramente, menudamente: 13 5,0 % Adverb adv. Adj.: fino, menudo: adv. Adj. 19 7,0 % Kurzadverb: fino, grueso, semifino: K.-Adv. 11 4,0 % en + NP, Typ: cortar en tiras: en + NP 7 2,6 % hacer + NP 14 5,3 % Hypotaxe: hasta que, para que: hypotaktisch 46 17,3 % Paraphrase, pasar por la batidora eléctrica sazonar con sal y azúcar (süß-sauer abschmecken): Paraphrase 5 2,0 % Gesamt 266 100,0 % Natürlich interessieren auch hier die Übersetzungen am meisten, in denen die deutsche Konstruktion formal annähernd äquivalent wiedergegeben wird, und es hat sich gezeigt, dass in den spanischen Übersetzungen das adverbale Adjektiv beliebter ist als in den französischen, allerdings ausschließlich in Form von fino, -a, menudo -a und grueso, -a: dt. fein schneiden - sp. picar fina/ menuda/ menudita/ gruesa (la cebolla). Das Kurzadverb kommt in den spanischen Übersetzungen, ebenso wie in den französischen, bei drei verschiedenen Adjektiven vor, und zwar sind dies wieder fino, menudo und grueso: picar fino/ menudo/ grueso las cebollas. Auch die Übersetzung mittels Adverb kommt in den spanischen Rezepten zum Einsatz, allerdings nicht mit so großer Häufigkeit wie in den französischen, und wieder nur in den drei Formen finamente, menudamente und groseramente. Nun könnte es sich natürlich bei der Übersetzung mittels Adverb um eine Besonderheit der Übersetzung handeln, und die Situation in originalsprachlichen Rezepten stellt sich vielleicht ganz anders dar. Diese Hypothese hält einer näheren Überprüfung jedoch nicht stand. Auch in den französischen und spanischen Originalen werden genau dieselben Adverbien bzw. Adjektive eingesetzt, in ähnlicher Frequenz wie in den Übersetzungen (cf. Tabellen und Graphiken 3 und 4). Allerdings können die übrigen Ergebnisse nur bis zu einem gewissen Grad verglichen werden, da wegen der zugrunde liegenden Definition des tertium comparationis der in den Übersetzungen häufigste Typ, das Verb, das nur die Handlung ausdrückt, nicht berücksichtigt werden kann. Besonders beliebt ist in den französischen Rezepten offenbar die Explikation des Ergebnisses der Verbalhandlung mittels einer hypotaktischen Formulierung mit jusqu’à ce que/ jusqu’à obtention de. Außerdem zeigt sich - erwartungsgemäß - ein Unterschied im Bereich der Textkohärenz bzw. -kohäsion: In den original- 175 fein schneiden - hacher finement - picar finamente 0 5 10 15 20 25 30 35 40 Typen/ Belege spanisch (Übersetzungen) VH VR dejar que Adverb adv. Adj. K-Adv. en + NP hypotaktisch hacer + NP Paraphrase Graphik 2 176 Nicola Hödl Tabelle 3: Französisch, Originale TYPE Anzahl % Verbum Resultat, Typ: émincer, dorer, blondir: VR 12 4,4 % faire + Inf. Resultat, Typ: faire blondir: faire + R 18 6,6 % laisser + Inf. Resultat, Typ: laisser dorer: laisser + R 4 1,5 % Adverb: ausschl. finement, grossièrement: Adverb 32 11,8 % adv. Adj.: menu, -ue; fin, -e: adv. Adj. 5 1,8 % Kurzadverb: menu, fin, gros: K-Adv. 4 1,5 % en + NP, Typ: couper en rondelles: en + NP 45 16,5 % Hypotaxe: jusqu’à ce que: hypot. 76 28,0 % Satzübergreifend 40 14,7 % Bsp.: Faire revenir les morceaux de bœuf dans la même graisse à feu vif. Baisser le feu lorsqu’ils sont dorés de tous les cotés. satzübergr. Paraphrase: 36 13,1 % cuire + Zeitangabe fouetter longuement passer au mixer: Paraphrase Gesamt 272 100,0 % Originale französisch 0 5 10 15 20 25 30 VR faire + R laisser + R Adverb adv. Adj. K-Adv. en + NP hypot. satzübergr. Paraphrase Graphik 3 177 fein schneiden - hacher finement - picar finamente Tabelle 4: Spanisch, Originale TYPE Anzahl % Verbum Resultat, Typ: dorar, glasear: VR 28 10,5 % dejar + Inf. / dejar que: dejar 19 7,0 % Adverb: ausschl. finamenta, groseramente, menudamente: 18 6,7 % Adverb adv. Adj.: fino, menudo, grueso: adv. Adj. 39 14,5 % Kurzadverb: fino, menudo, grueso: K-Adv. 7 2,6 % en + NP, Typ: cortar en tiras: en + NP 52 19,4 % hacer + NP, Typ: hacerlas dados finos, hacer puré: hacer + NP 5 2,0 % Hypotaxe: hasta que, para que: hypot. 35 13,0 % Paraphrase: pasar por la batidora eléctrica: Paraphr. 20 7,5 % Satzübergreifend: 45 16,8 % Ponlos a pochar en una sartén. Cuando estén ligeramente dorados . . . : Satzüb. Gesamt 268 100,0 % Originale spanisch 0 5 10 15 20 25 30 VR dejar que VR Adverb adv. Adj. K-Adv. en + NP hypot. hacer + NP Paraphr. Satzübergr. Graphik 4 sprachlichen Texten wird sehr häufig das Resultat der Handlung satzübergreifend explizit gemacht, z. B. fr. Faire revenir les morceaux de bœuf dans la même graisse à feu vif. Baisser le feu lorsqu’ils sont dorés de tous les cotés. Dasselbe gilt für das Spanische, z. B. Ponlos a pochar en una sartén. Cuando estén ligeramente dorados . . . In den spanischen originalsprachlichen Rezepten zeigt sich darüber hinaus, dass hier das adverbale Adjektiv (wieder ausschließlich fino, menudo und grueso) mit weitaus größerer Frequenz eingesetzt wird als in den Übersetzungen, während die Verwendung von Kurzadverb (ebenfalls nur fino, grueso, menudo) und Adverb (finamente, menudamente, groseramente) im Wesentlichen übereinstimmt. In den französischen Originalen werden ebenfalls die Adverbien finement/ grossièrement eingesetzt und zwar noch weitaus häufiger als in den Übersetzungen. Die Verwendung der adverbalen Adjektive fin, -e und menu, -e sowie der Kurzadverbien fin, menu und gros bleibt in etwa gleich. In Anbetracht dieses Befundes stellen sich nun verschiedene Fragen. Zum einen, wie ist es möglich, dass ein deutsches Adjektiv mit einem Adverb (offenbar) funktionsäquivalent übersetzt werden kann, wo doch der Attributionsbezug dann ein ganz anderer ist? Aufgrund des originalsprachlichen Vergleichskorpus kann von Übersetzungsfehlern ja keineswegs ausgegangen werden. Und warum tauchen sowohl adverbales Adjektiv als auch Kurzadverb und Adverb nur innerhalb des Paradigmas fein-grob auf? 4. Ersetzbarkeit von -mente Adverb und adv. Adjektiv? Sind, wie es offenbar in spanischen und französischen Kochrezepten der Fall ist, bestimmte adverbale Adjektive tatsächlich durch -mente Adverbien ersetzbar? Einige Autoren attestieren den adverbalen Adjektiven sowohl adjektivische als auch adverbiale Wirkung (cf. z. B. Alarcos Llorach 5 1995: 305; RAE, Esbozo: 1996: 396, Seco 10 1980: 153). Auch in präskriptiven Grammatiken werden adverbale Adjektive teilweise im Kapitel über Adjektive, teilweise über Adverbien, oft in beiden behandelt (cf. Hummel 2000: 37). Wandruszka 1969: 497 stellt fest, dass die Differenzierung von Adjektiv und Adverb für das Deutsche «glücklich verlaufen» sei, denn es wird formal nicht zwischen flexionslosem prädikativem Adjektiv und Adverb unterschieden. Trotzdem ist aber kein mit den Endungen -ment oder englisch -ly vergleichbares Suffix zur Adverbbildung aus Adjektiven entstanden; das flexionslose Adjektiv entspricht formal dem Adverb. «Kein Zweifel», meint Wandruszka (ibid.), «das ist die beste Lösung.» Und er führt weiter aus, dass andere Sprachen «ja zur Genüge [zeigen], dass eine strenge Zweiteilung weder möglich noch nötig ist, dass es auch hier kein oppositives System gibt.» Dennoch räumt er der Unterscheidung zwischen Adjektiv und Adverb im Englischen und in den romanischen Sprachen «interessante semantische und stilistische Differenzierungen» ein. 178 Nicola Hödl Wenn adverbale Adjektive durch Adverbien ersetzbar sind, dann müsste bei beiden ein adnominal-adverbaler Doppelbezug bestehen, d. h. gleichzeitige Attribution von Verb und Subjekt bzw. Objekt möglich sein. Also auch -mente Adverbien müssten über einen adnominal-adverbalen Doppelbezug verfügen und theoretisch auch Substantiva attribuieren können. Dies gestehen ihnen aber die Autoren, die die Auffassung von der Austauschbarkeit vertreten, nicht explizit zu (cf. Hummel 2000: 40). Der Austausch der beiden Wortarten ist auch nur in manchen Fällen möglich, abhängig von der lexikalischen Bedeutung des zugrunde liegenden Adjektivs und dem Sinnbezug zum Verb. Von einigen Grammatikern werden daher bestimmte -mente Adverbien als prädikativ und letztlich als Adjektive eingestuft. Alle, die adverbale Adjektive und -mente Adverbien in den genannten Konstruktionen für austauschbar halten, stufen sie aber dennoch nicht als Adverbien ein, denn damit würden sie behaupten, dass es genus- und numerusflektierte Adverbien gibt, womit alle Adjektive Adverbien sein könnten. «Damit wäre das letzte Kriterium, das die Gruppe der Adverbien noch einigermaßen zusammenhält, zu Fall gebracht» (Hummel 2000: 15). Dennoch stellen einige Autoren fest, dass es (Modal-)Adverbien mit Subjektsbzw. Objektsbezug gibt. In vielen Fällen scheint eine semantische Beziehung zwischen Adverb und Subjekt bzw. Objekt des Verbs zu bestehen (cf. Nilsson-Ehle 1941: 98 und Gary-Prieur 1982: 19s.): Mit der Bestimmung der Handlung ergibt sich zugleich eine Aussage über die bei der Handlung beteiligten Größen. I. Über das Subjekt . . . II. Über das Objekt, über die Einwirkung, die es von der Verbalhandlung erfährt. (Behaghel 1924, zitiert nach Nilsson-Ehle 1941: 99) Die hier untersuchten Adverbien betreffen die Fälle, in denen «l’action verbale est de nature à transformer ou affecter en lui-même l’objet explicite» (Nilsson-Ehle 1941: 108), denn hier findet man Adverbien, die je nach Interpretation die Handlung bzw. deren Objekt nach Abschluss der Handlung beschreiben. Nilsson-Ehle (ibid.) spricht von einer «qualification implicite de l’objet», und zitiert Beispiele wie des morceaux finement coupés oder il sculpta finement la porte, wobei er ersteres paraphrasiert mit coupés de manière à être fins. Hummel ms.: 37s. weist diesbezüglich aber darauf hin, dass beim -mente Adverb unbedingt genau zu unterscheiden ist zwischen der sprachlichen Funktion dieser Adverbien, d. h. der Verbattribution, und Sinneffekten, die sich von dieser funktionellen Basis aus entwickeln und lexikalisiert bzw. grammatikalisiert werden. Diese Sinneffekte gehen über Morphologie und Syntax hinaus; ihre aufs Verb bezogene Attributionsfunktion erhält die sprachliche Einheit durch die Position und das Suffix. Kann es aber sein, dass, wie es offenbar in unserem Fall zutrifft, Sinneffekte über die Attributionsfunktion dominieren? Hier spielt die Beobachtung Tesnières eine wichtige Rolle, nämlich, dass der Bedeutungsinhalt des Verbs kein Inhalt wie jeder andere ist. Denn das Verb drückt «un petit drame» aus (Tesnière 1965: 102), ein Ereignis, das eine gewisse Zahl von Aktanten beinhaltet, die oft von der Valenz des Verbs 179 fein schneiden - hacher finement - picar finamente gefordert werden. Darum ist es durchaus möglich, dass das, was das Ereignis charakterisiert, auch Sinneffekte auf die anderen implizierten Elemente des Ereignisses ausübt. Genau das passiert beim -mente Adverb. Umgekehrt charakterisiert das adverbale Adjektiv den Träger des verbalen Ereignisses in Bezug auf das betreffende Ereignis (cf. Hummel ms.: 37). Adverbale Adjektive und Adverbien auf -ment haben verschiedene sprachliche Funktionen als Attribute von Nomina bzw. Verben. Die Wirkung dieser verschiedenen Funktionen kann allerdings auf der Ebene der Satzaussage durch Inferenz teilweise neutralisiert werden. (Hummel 1998: 229) Dennoch können Sinneffekte nur dann entstehen, wenn dies die Bedeutung von Verb und Adjektivstamm erlaubt, denn Inferenzen basieren auf Logik (cf. Hummel ms.: ibid.). Dies könnte ein Grund für das ausschließliche Vorkommen von Austauschbarkeit bei den Konzepten fein-grob im Kochrezept sein. Um diesen Fragen auf den Grund zu gehen, möchte ich mich jedem der drei Adjektive gesondert widmen, zuvor aber einen kurzen Blick auf die unterschiedliche Frequenz von adverbalen Adjektiven und Adverbien im französischen und spanischen Textkorpus werfen. 5. Zur unterschiedlichen Frequenz von adverbalem Adjektiv, Kurzadverb und Adverb Sowohl in den französischen Übersetzungen als auch in den Originalrezepten werden die Adverbien (finement, grossièrement) häufiger verwendet als die entsprechenden adverbalen Adjektive oder Kurzadverbien. Dies könnte damit zusammenhängen, dass im Französischen das -ment Adverb in der Einschätzung der Sprecher eher dem Standard entspricht, also als «korrektere» Form empfunden wird, als adverbale Adjektive oder Kurzadverbien (cf. Hummel ms.: 28s.). Das Argument, im Französischen höre man sehr oft die Flexionsendung des adverbalen Adjektivs nicht, trifft in unserem Fall jedoch nur auf menu, -e zu, gros kommt überhaupt nur als Kurzadverb vor. Die Zahl der adverbalen Adjektive bzw. der Kurzadverbien ist in den französischen Texten im Vergleich zum Spanischen signifikant geringer. Zu einem ähnlichen Ergebnis kommt auch Hummel 1998: 210s. in Bezug auf literarische Texte (allerdings ist hier die Ausgangssprache Spanisch und nicht Deutsch). Er attestiert dem Französischen aufgrund der Ergebnisse des von ihm durchgeführten multilateralen Sprachvergleichs in Bezug auf die Verwendung adverbaler Adjektive «innerhalb der Romania eine Sonderstellung» (ibid.: 232). Umgekehrt sind in den spanischen Kochrezepten die Adverbien (finamente, menudamente, groseramente) weit weniger häufig als die entsprechenden französischen Adverbien. Zum einen hört man im Spanischen die morphologische Kennzeichnung des Attributionsbezugs beim adverbalen Adjektiv, zum anderen könnte es 180 Nicola Hödl sein, dass das -mente Adverb im Spanischen - ebenso wie im Italienischen - aufgrund seiner Zweisilbigkeit als weniger elegant gilt und deshalb vielfach gemieden wird. 5.1 fr. fin, sp. fino In den untersuchten Kochrezepten kommt dieses Adjektiv in beiden Sprachen sowohl als adverbales Adjektiv (fr. hacher fins les oignons, sp. picar finas las cebollas) als auch als Adverb (fr. hacher finement les oignons, sp. picar finamente las cebollas) vor. Die Verwendbarkeit eines Adverbs anstelle des adverbalen Adjektivs scheint in diesem Fall durch die Bedeutung des Adjektivstamms erklärbar, es handelt sich um ein geradezu klassisches Beispiel für die von Nilsson-Ehle 1941: 108 beschriebene «qualification implicite de l’objet». Es darf dabei aber nicht vergessen werden, dass es sich bei finement/ finamente um ein Adverb handelt, das sich syntaktisch und semantisch ausschließlich auf das Verb bezieht. Die hier offensichtlich mögliche «Integration von Aktanten in den semantischen Rahmen des Adverbs» (Hummel ms.: 31) beruht einzig und allein auf Inferenzen, die dem Sender/ Empfänger der Botschaft aufgrund seines Weltwissens möglich sind. Wenn aus einem hacher finement/ picar finamente geschlossen werden kann, dass dann auch das Objekt der Handlung fin/ fino ist, so wird dieser Schluss aufgrund eines sprachlichen Elementes gezogen, das sich ausschließlich auf die Art bezieht, wie gehackt/ geschnitten, etc. wird. Diese Inferenzen können nur stattfinden, wenn die Bedeutung der beteiligten sprachlichen Elemente dies ermöglicht. Man muss hier unterscheiden zwischen der Funktion des Verbalattributs und den semantischen Effekten, die durch den lexikalischen Inhalt entstehen. Es handelt sich aber keineswegs um eine «sekundäre Funktion», sondern einfach um semantische Effekte. Der Unterschied zwischen Attributionsbezug und Sinneffekten dürfte den Sprechern durchaus bewusst sein; es werden dadurch Fokalisierungseffekte möglich, der Hörer unterscheidet zwischen der «richtigen» Attribution und den sekundären Effekten. Eine der Varianten wird also jeweils akzentuiert. Im Deutschen sind diese Effekte nicht möglich, denn hier werden Adverbien durch Konversion gebildet und sind formal nicht gekennzeichnet (cf. Hummel ms.: 31s.). Allerdings scheint die Verwendung von finement/ finamente anstelle des entsprechenden adverbalen Adjektivs in Kochrezepten bereits in so hohem Maß konventionalisiert zu sein, dass den Sprechern/ Hörern der Fokalisierungseffekt kaum mehr bewusst ist; sonst wäre die scheinbar willkürliche Austauschbarkeit der beiden Formen in den untersuchten Texten kaum zu erklären. Sowohl fr. fin als auch sp. fino kommen aber nicht nur in flektierter Form als adverbale Adjektive vor, sondern auch als so genannte Kurzadverbien, d. h. in adverbaler Position, jedoch unflektiert: z. B. fr. hacher fin les noix de pecan, sp. picar fino la cebolla. 181 fein schneiden - hacher finement - picar finamente Hummel ms.: 54s. unterscheidet zwei Formen der Bildung von Kurzadverbien in den romanischen Sprachen: 1. durch Neutralisation adverbaler Adjektive 2. durch Konversion aus Adjektiven. Wie oben bereits beschrieben, können Verb und Adjektiv auch ohne syntaktisches Subjekt oder Objekt funktionieren, sie bilden dann im Deutschen ein Kompositum, im Spanischen und Französischen ein komplexes Verb (cf. Hummel 2000: 199). Das Adjektiv wird dabei «neutralisiert», d. h. das Subjekt oder Objekt, das von ihm attribuiert wird, ist syntaktisch nicht präsent; es genügt, dass das Verb eine entsprechende Aktantenstelle als Attributionsziel anbietet. Es handelt sich bei solchen Kurzadverbien, funktionell betrachtet, nicht um Adverbien, sondern eigentlich um Adjektive, um neutralisierte adverbale Adjektive, die Ereignistypen bezeichnen und nicht mehr konkrete Ereignisse.Wenn so eine Verbindung dann als autonomes Syntagma und mit gewisser Häufigkeit verwendet wird, wird sie schließlich ins Lexikon aufgenommen. Die Lexikalisierung betrifft die syntaktische Autonomie eines Syntagmas Verb + neutralisiertes Adjektiv. Die Sprecher scheinen sich des attributiven Bezugs des Syntagmas durchaus bewusst zu sein, denn es gibt diese Syntagmen auch «deneutralisiert»: hacher fins les oignons/ picar finas las cebollas (cf. Hummel ms.: 57). Dies wäre ein möglicher Erklärungsansatz für unflektiertes fin/ fino. fin/ fino gehen aber auch Verbindungen mit anderen Verben als den genannten ein, was die Lexikalisierung etwas verkompliziert: z. B. fr. étaler fin la pâte, sp. extender fino la pasta. Außerdem kann man sp. fino in dieser Verwendung auch als standardsprachliches adverbialisiertes Adjektiv einstufen, also als ein durch Konversion entstandenes Adverb. Dafür würde die parallele Verwendung von finamente sprechen. Bei fr. fin besteht der grundlegende Unterschied, dass es nicht als standardsprachliches adverbialisiertes Adjektiv gelten kann; es wird in dieser Funktion nur zur Attribution von Adjektiven eingesetzt (cf. z. B. Grevisse 13 2000: 1414). Bei den einzigen adverbialen Verwendungen von fin, die im NPR 2 1993: 925 zitiert werden (prendre fin sa bille und jouer fin sur la rouge) handelt es sich um Ausdrücke, die nur im Billardspiel verwendet werden, und hier ist der Attributionsbezug eindeutig adverbial. Andererseits wird von Französisch-Sprechern die Verwendung von durch Konversion entstandenen Adverbien (cf. il conduit brutal) vielfach als weniger korrekt empfunden als die des -mente Adverbs. Einige dieser Kurzadverbien sind diastratisch stark markiert, und dies wirkt sich auf die Gesamtheit der durch Konversion entstandenen Kurzadverbien aus - mit Ausnahme der «traditionellen» Kurzadverbien wie haut, bas, fort, etc., die dem Standardfranzösischen angehören und sich auch nur mit bestimmten Verben verbinden. Hier haben heutige Sprecher das Gefühl, ein Adverb und kein Adjektiv zu verwenden; es handelt sich für sie um usuelle Syntagmen, die sie gewöhnlich nicht näher analysieren (Hummel ms.: 65). Nun 182 Nicola Hödl könnte es sich aber bei den Verbverbindungen mit fin im Kochrezept um genau diesen Mechanismus handeln: Es sind «usuelle Syntagmen», über die die Sprecher nicht weiter nachdenken, und die möglicherweise durch Analogie entstanden sind (siehe weiter unten). 5.2 fr. menu, sp. menudo Das fr. menu kommt in den untersuchten Texten nicht nur als flektiertes adverbales Adjektiv vor, sondern auch unflektiert. Und hier stellt sich die Frage, ob es sich bei hacher menu les oignons nun um ein neutralisiertes adverbales Adjektiv, um ein durch Konversion entstandenes Kurzadverb oder um ein Adverb handelt, das auf ein lateinisches Adverb zurückzuführen ist. Hummel ms.: 76 reiht hacher menu unter die neutralisierten adverbalen Adjektive, allerdings hält er es für weniger stark lexikalisiert als etwa parler haut. Man könnte dann ein Paradigma hacher menu/ fin/ gros annehmen, was angesichts der vorliegenden Untersuchungsergebnisse gar nicht so abwegig erscheint. Im NPR 2 1993: 1386 wird menu als Adverb mit en menus morceaux paraphrasiert, als Beispiel wird oignons hachés menu angeführt. Wartburg 1969: 138 führt fr. menu auf das lateinische minutus zurück, das adjektivisch verwendet Partizip Perfekt von minuere ‘vermindern’ und stellt für das Galloromanische fest, dass menu sowohl als Adjektiv als auch als Substantiv oder Adverb verwendet wird. Im (klassischen) Latein gibt es aber zum Adjektiv minutus ein Adverb minute, bzw. vorklassisches und post-augustinisches minutim ‘in kleine Stücke, fein’ (cf. Karlsson 1981: 22), und auch das Neutrum des Adjektivs, minutum/ minuto, wurde in spätlateinischer Zeit als Adverb eingesetzt (cf. auch Gamillscheg 1957: 527). Diese Formen kämen lautgeschichtlich betrachtet ohne weiteres ebenfalls als Etyma von (unflektiertem) menu in Frage (cf. auch Corominas/ Pascual 1981). Georges 11 1962 führt bei den Einträgen zu den Adverbien minutim, minute und minutatim jeweils die Bedeutung «klein, in kleine Stückchen» in Verbindung mit dem Verb concidere an. Sowohl minute als auch minutatim finden sich darüber hinaus in entsprechender Verwendung etwa im Kochbuch des Apicius, das in der überlieferten Fassung aus dem 4. Jahrhundert stammen dürfte (1991: passim): apicum . . . concides minutatim (42) cepas aridas minute concisas (46) Daneben wird in diesem Text aber auch das Adjektiv verwendet, und zwar durchwegs in Partizipialkonstruktionen vom Typ cepa concisa minuta (174). Übersetzt werden alle diese Verwendungen jeweils mit klein (schneiden/ geschnitten). Im Mittelalter gab es parallel zum unflektierten adverbialen menu eine analytische Neubildung mit -mente: menuement (cf. auch Godefroy und Tobler-Lom- 183 fein schneiden - hacher finement - picar finamente matzsch, s. v.), die auch in Kochbüchern wie dem Ménagier de Paris (14. Jh.) vorkommt: . . . puis la hachiez bien menuement et friolez bzw. in den Enseignements qui enseingnent a apareillier toutes manieres de viandes (ca. 1300): Perdris, tuertereles, gelines sauvages, plunjons, touz menuement lardez . . . In diesem Text wird aber auch das unflektierte menu verwendet, das zum Beispiel von Godefroy und Tobler-Lommatzsch (ibid.) als Adverb eingestuft wird: prenez les fees e les ginsiers, puis hagiez menu. Gamillscheg 1957: 527 klassifiziert menu in hacher menu als adverbialisiertes Adjektiv. Gerade das Nebeneinander der beiden Formen menu und menuement könnte aber als Hinweis darauf gewertet werden, dass es sich bei menu tatsächlich um ein Adverb handelt.Auch die Nicht-Hörbarkeit der Flexionsendung von menu, -e könnte bei der Bildung von menuement eine Rolle gespielt haben. Nach Rheinfelder 1967: 71 sind von den Adverbien, die von Adjektiven der 1. und 2. Deklination abgeleitet sind und die Endung - (eø ) haben (z. B. minute), nur wenige, sehr häufig gebrauchte im Altfranzösischen belegt, etwa bene (nfr. bien) oder longe (nfr. loin). Nun wäre es denkbar, dass minute/ minutim, etc. im Zusammenhang mit «zerkleinern» so gängig waren, dass sie ins Altfranzösische übernommen wurden. Die parallel dazu existierende Form menuement weist darauf hin, dass unflektiertes menu - jedenfalls in Verbindung mit solchen Verben - als Adverb empfunden worden sein könnte. Dies alles legt die Hypothese nahe, dass es sich beim unflektierten menu weder um ein durch Konversion gebildetes Kurzadverb noch um ein neutralisiertes adverbales Adjektiv handelt, sondern um ein «echtes» Adverb mit der Bedeutung «in kleine Stückchen, fein». Auch hier sind die genannten Sinneffekte wahrscheinlich. In den spanischen Kochrezepten werden sowohl unflektiertes als auch flektiertes menudo sowie menudamente eingesetzt. Beim unflektierten menudo handelt es sich möglicherweise um ein neutralisiertes adverbales Adjektiv, allerdings ist die Verbindung picar/ cortar/ trocear menudo vermutlich weniger fest als das französische hacher menu. Aber auch bei menudo wäre eine Entwicklung aus dem lateinischen Adverb, in diesem Fall aus der adverbial verwendeten Neutrumform des Adjektivs minutum/ minuto (siehe oben), durchaus denkbar. Aufgrund der Adverbialisierung von fino ist es wahrscheinlich, dass die Sprecher bei menudo ebenfalls das Gefühl haben, ein Adverb zu verwenden. Ein Hinweis darauf ist wieder die parallele Verwendung des Adverbs menudamente, bzw. die Paradigmen picar fino/ menudo/ grueso und picar finamente/ menudamente/ groseramente. Es kann aber 184 Nicola Hödl hier letztlich nicht entschieden werden, ob es sich nun bei menudo/ menu um ein neutralisiertes adverbales Adjektiv mit Objektsbezug oder um ein «genetisches» Adverb handelt, das durch Inferenz einen Objektbezug aufweist, denn beide Interpretationen ergeben Sinn. Ebenso wie im Deutschen scheint es dem Hörer überlassen zu bleiben, ob er von einer Attribution des Nomens oder der Handlung ausgeht. Aufgrund der Tatsache, dass in den untersuchten Texten aber abwechselnd menudo und menudamente vorkommen, bzw. in den altfranzösischen Texten ein menuement, liegt eine Interpretation als Adverb möglicherweise näher (cf. auch Hummel 2000: 414). 5.3 fr. grossièrement, sp. grueso/ groseramente In den untersuchten spanischen Kochrezepten wird sowohl flektiertes als auch unflektiertes grueso sowie groseramente in den beschriebenen Funktionen verwendet. Hier entstehen offenbar wieder Sinneffekte, die die Austauschbarkeit von Adjektiv und Adverb ermöglichen, bzw. haben wir es bei picar grueso la cebolla möglicherweise mit einem neutralisierten adverbalen Adjektiv zu tun. Man könnte dann von einem Paradigma picar grueso/ menudo/ fino ausgehen, wobei neben picar auch Verben wie trocear vorkommen, die ebenfalls eine Form des Zerkleinerns bezeichnen. Allerdings bin ich in den bisherigen Überlegungen zu dem Ergebnis gelangt, dass es sich bei unflektiertem fino/ menudo eher um Adverbien als um Adjektive handelt. Das unflektierte grueso könnte so betrachtet eine Analogiebildung zu den beiden anderen Formen darstellen. Im Französischen wird das Adverb grossièrement (hacher grossièrement) verwendet, in adverbaler Position kommt das unflektierte gros vor 3 : Prendre environ 800 g de champignons de Paris, les nettoyer et les hacher gros. Dies spricht für die Interpretation als neutralisiertes adverbales Adjektiv, es ergibt sich so auch hier ein Paradigma hacher fin/ menu/ gros. Während jedoch fin und menu auch mit anderen Verben ähnlichen Bedeutungsinhalts vorkommen können, z. B. couper fin; tailler/ couper menu, scheint gros in dieser Verwendung an die Verbindung mit hacher gebunden zu sein, was für eine Aufnahme dieser Verbindung ins Lexikon spricht. 5.4 Fazit Es ist zu vermuten, dass hier ein Paradigma von großer Festigkeit vorliegt, jedenfalls innerhalb der untersuchten Textsorte; außerdem sind stets mehrere Interpretationen möglich, da der lexikalische Inhalt der beteiligten sprachlichen Elemente 185 fein schneiden - hacher finement - picar finamente 3 Das Adjektiv grossier hingegen findet sich nur in adnominaler Position: Emiettez le tout (comme pour une pâte brisée) afin d’en faire une sorte de sable grossier . . . und ihr Bezug zueinander immer die oben beschriebenen Sinneffekte auslösen können. Ob das eingesetzte Adverb nun ein Kurzadverb ist, das eigentlich als neutralisiertes adverbales Adjektiv eingestuft werden muss, ob es durch Konversion entstanden oder ein «genetisches» Adverb ist bzw. ein Adverb mit -mente: Es könnte sich bei den Paradigmen picar menudo/ fino/ grueso bzw. picar menudamente/ finamente/ groseramente und hacher fin/ menu/ gros bzw. finement/ grossièrement um «syntaktisch relativ autonome lexikalisierte Syntagmen» handeln, denn nur aufgrund von Sinneffekten ist es möglich, dass Adjektiv und Adverb hier austauschbar sind; dies gilt auch für die anderen Verben, mit denen sich die genannten Attribute verbinden. Das unflektierte fino/ grueso/ fin/ menu/ gros und die entsprechenden Bildungen auf -mente in solchen lexikalisierten Syntagmen können dann Ereignistypen beschreiben (cf. Hummel ms.: 68s.), ebenso wie das neutralisierte adverbale Adjektiv im Sinne Hummels, auch wenn es sich in unserem Fall zumeist eben um anders entstandene Kurzadverbien handelt. Das «implizite Objekt», die vom Verb angebotene Objektstelle, die bei neutralisierten adverbalen Adjektiven attribuiert wird, um Ereignistypen zu beschreiben, ist bei den genannten Adverbien genauso relevant, denn sie können nur aufgrund von Sinneffekten in dieser Verwendung auftauchen. Es scheint für die Sprecher kein Problem zu sein, den jeweiligen Attributionsbezug herzustellen, die Alternanz von Adjektiv und Adverb im Kochrezept ist offenbar rein stilistisch bedingt, jede der Verwendungen ergibt Sinn. Natürlich ist der Grad der Lexikalisierung nicht mit dem von z. B. parler haut vergleichbar, und man sollte hier vielleicht eher, wie Hummel ms.: 76 dies vorschlägt, von «sehr gebräuchlichen freien Syntagmen» sprechen. Die genannten Verbindungen scheinen aber gerade innerhalb der Textsorte Kochrezept doch eine relativ große Festigkeit aufzuweisen. 6. Schlussbemerkung Auch in spanischen und französischen Kochrezepten wird das Ergebnis der Handlung sehr häufig in irgendeiner Form explizit gemacht. Es ist zu beobachten, dass in originalsprachlichen Rezepten durchaus auch komplexere Formulierungen eingesetzt werden, und nicht immer von der Möglichkeit eines Verbum simplex wie dorar oder blondir Gebrauch gemacht wird. Die im Deutschen dominierende Verbindung Verb + adverbales Adjektiv, das das Ergebnis der Handlung ausdrückt, wird auch in den romanischen Kochrezepten realisiert, allerdings nur in Verbindung mit den drei Adjektiven fin/ fino, menu/ menudo, (gros)/ grueso. Sowohl in den Übersetzungen als auch in den originalsprachlichen Kochrezepten besteht offenbar die Möglichkeit der Austauschbarkeit von Adjektiv und Adverb, sei es nun als Kurzadverbien, d. h. unflektiert, oder mit dem Suffix -mente/ -ment, in allen hier vorkommenden Verbindungen. Es ist zu vermuten, dass diese Formulierungen bereits stark lexikalisiert sind, und den Sprechern der unterschiedliche Attributions- 186 Nicola Hödl bezug gar nicht mehr bewusst ist bzw. jeweils logisch erscheint. Die Austauschbarkeit dürfte in allen Fällen auf Sinneffekten beruhen, die durch die lexikalische Bedeutung von Adjektivstamm und Verb möglich werden, und die die Sprecher aufgrund ihres Weltwissens erschließen können. Ob es sich bei diesen Verbindungen aber um Textsortenspezifika handelt oder ob sie tatsächlich schon auf dem Weg sind, ins Lexikon der jeweiligen Sprache aufgenommen zu werden, ließe sich nur anhand der Untersuchung weiterer Textsorten klären. Salzburg Nicola Hödl Bibliographie Untersuchte Kochbücher Spanisch: Arguíñano, K. 2002: 1.069 recetas, Bilbao Baliu de Kirchner, G. 1990: Helados, Postres y Dulces. Recetas para hacer en casa, Barcelona Colectivo de Autores 1996: Manual de Cocina. 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Luego fue raspada con el cortaplumas la parte superior de la f y la de la r, transformando la palabra en ueiza» (Glosas 1993: 193). De esta palabra se ocupa Juan A. Frago García en un libro reciente (Frago 2002: 210-11). Lo que dice en la página dedicada a la palabra es prueba de que no se ha llegado a una interpretación satisfactoria de la glosa. Lo muestran claramente las dudas que expresa tanto con respecto a una explicación que relaciona ueiza con vez como a otra que parte de una lectura fuerza. ¿No tiene explicación la forma ueiza? Para hallar una respuesta a este interrogante es necesario establecer primero el sentido de vix en el contexto dado. Me parece evidente que posee un sentido temporal, sentido que puede tener ya en latín y que tiene también, junto al sentido modal, el adverbio abés del castellano antiguo, basado en ad vix. Añado que el adverbio apenas presenta la misma duplicidad semántica modal-temporal. El diablo dice, pues: ‘durante cuarenta años intenté en vano seducir al monje, pero ahora mismo lo he conseguido’. Si el sentido de vix es temporal, las explicaciones basadas en una forma fuerza son más que problemáticas. No comprendo cómo se puede decir que con la lección fuerza «la glosa cuadra perfectamente en el contexto en que se inserta» (Carrera de la Red 1992: 590; véase también Carrera de la Red 1995: 530). Escribió ya César Hernández Alonso en la edición del Ayuntamento de Burgos con respecto a fuerza «esta palabra ni se acomoda a la traducción ni al contenido del texto» (Glosas 1993: 258). Para J. A. Frago fuerza, a lo sumo, «sería glosa incompleta o inhábil (‘a la fuerza’) del adverbio vix» (Frago 2002: 211 N92). H. J. Wolf, que defiende la forma fuerza como base de la interpretación de la glosa, no contesta que tal glosa fuera inhábil, pero cree que el glosador es responsable de esa inhabilidad: «Es posible que el glosador - cuyos conocimientos del latín, según hemos visto, no están por encima de toda duda - incurriese en un error también aquí. Cabe suponer que la x [ks] se pronunciaba en aquel tiempo de forma asimilada como s, es decir, vis, en el caso que nos ocupa. Una glosa uis-fuerza sería plausible . . . Nuevamente estaríamos ante una de las muchas glosas aproximati- 191 Nuevas notas ibero-románicas vas, características del manuscrito» (Wolf 1996: 56-57; véase también Wolf 1991: 35-37). No puedo hacer mío este razonamiento. La glosa uix-fuerza no sería ni siquiera aproximativa y el juicio del paleógrafo nos orienta en otra dirección. Es probable que, en un primer momento, el glosador confudiese vix con vis, glosando la palabra con fuerza. Sin embargo, se dio cuenta del error y corrigió fuerza en ueiza. Después de haber examinado la glosa sobre el propio manuscrito, estoy convencido de que su explicación ha de tomar como punto de partida la forma ueiza. Pero ¿cómo interpretarla? Ya en 1986 propuse una solución que todavía me parece satisfactoria (Hilty 1986a: 225). La repetí en 1995 y en 1996 (Hilty 1995: 517-18; 1996: 154-55). Sin embargo, ha pasado desapercibida. Tampoco J. A. Frago la conoce o, en todo caso, no la menciona. Hela aquí: ueiza es el resultado de la combinación de hodie con iam. Justifico primero la evolución fonética. Parece indudable que la Rioja perteneció originariamente al area que diptongaba la tónica del latín también ante yod (Hilty 1995). A. Zamora Vicente señala con respecto al dialecto riojano: «Disimulados bajo el manto castellano surgen, de vez en cuando, testigos aislados de su viejo aire dialectal: huey, luejo, son ejemplos de una vieja diptongación ante yod» (Zamora Vicente 1979: 336-37). La forma uei es, pues, un reflejo riojano absolutamente regular de hodie. En cuanto a la forma za como reflejo de iam, la representación gráfica de la consonante inicial encuentra su apoyo por ejemplo en la forma zetare ( *iectare) de las Glosas Silenses (Menéndez Pidal 1950: 68; Frago 2002: 200-01). En cuanto a la semántica, podemos tomar como punto de partida las expresiones latinas nunc iam y iam nunc, que indistintamente significan ‘ahora mismo’. Las combinaciones hodie iam y iam hodie significarían, pues, ‘hoy mismo’, y este sentido cuadra perfectamente en el contexto latino glosado, tal como lo analizamos arriba. Añado que la combinación iam hodie se ha conservado en la palabra jehui del francés antiguo, cuya significación el FEW 4: 447 parafrasea con ‘dans la partie déjà écoulée de la journée’, significación que cuadra también perfectamente con la afirmación del diablo de haber seducido al monje aquel mismo día, después de no haberlo conseguido durante cuarenta años. Si el plazo de cuarenta años - a partir de 1986 - fuera necesario también para que se acepte - o por lo menos se discuta - mi interpretación de ueiza, sería un regalo - probablemente póstumo - para mi centésimo cumpleaños. 2. Las rimas del Auto de los Reyes Magos Desde hace más de veinte años vengo poniendo en duda que haya impacto gascón y mozárabe en la lengua del Auto de los Reyes Magos (= ARM), oponiendo a las teorías de R. Lapesa y J. M. Sola-Solé la convicción de que, en su forma original, el ARM estaba escrito en un español genuino, sin influencias extranjeras, sean galo- 192 Gerold Hilty rrománicas, sean incluso árabes, a través del mozárabe. Al mismo tiempo, intentando precisar lo que debe entenderse por «español genuino», he propuesto buscar la patria del autor del ARM en la Rioja, porque, a mi modo de ver, una serie de indicios, lingüísticos y extralingüísticos, apuntan en esa dirección (Hilty 1981, 1986a, 1986b, 1995, 1996, 1998, 1999). Sorprendentemente, mi interpretación de la lengua del ARM casi no ha provocado debate científico en España. Es como si los filólogos españoles se hubieran conjurado en no discutirla, en parte, quizá, por respeto hacia Rafael Lapesa, autor de la teoría gascona. Tal respeto no ha impedido al autor del libro citado en la nota anterior que afirme paladinamente: «Descarto, pues, el profundo mozarabismo del ARM defendido por Sola-Solé, pero también la parte de ese componente lingüístico atribuida por Lapesa a un gascón que se debatiría en un confuso juego de equilibrios entre su lengua materna y otra que era una mezcla mozarábigo-castellana» (p. 239). Visto que J. M. Frago no cita ninguno de mis estudios sobre el ARM, no sé si se ha dado cuenta de que coincidimos en el rechazo de influencias extranjeras en la lengua del ARM. Pero esto no tiene importancia. Lo que sí tiene importancia es ver cómo el señor Frago explica las cuatro rimas «anómalas», punto de partida de la teoría gascona de Rafael Lapesa, y las irregularidades de otras rimas. He aquí lo que se puede leer al respecto en el capítulo dedicado al análisis de la lengua del ARM (p. 233-66): sorprende que se haya dado tanta importancia a escarno, tal vez mero lapsus por un escarnio que se documentará continuamente desde Berceo, o a la falta de la sílaba final de maiordo (¿-mo, -me: maiordomo, maiordome? ), una de las rimas anómalas, con toma, como a la de mundo con redondo. Pero ¿acaso son las únicas? No, por cierto, pues tampoco son correctas rimas como las de digo-prohío (vv. 11-12), uistes-percibistis (vv. 96-97), scriuanos-gramatgos (vv. 121- 122), escripto-sabido (vv. 125-126), y algunas más. No es posible achacar todas las anomalías del ARM al copista, más allá de lo que son retoques, añadidos, repeticiones y olvidos textuales, y, así, en el caso de maiordo-toma tal vez no hubiera sino descuido en no terminar la primera palabra, que pudo haber sido un maiordomo del habla castellana del autor: ¿o el mismo copista quedaría indeciso ante semejante atropello a la consonancia? » (p. 241). Esta media página trata los problemas de las rimas de manera bastante superficial, contrastando con el rigor científico del análisis de la lengua del ARM hecha por el autor en más de treinta páginas. Justifico mi juicio negativo: para saber si una irregularidad en las rimas puede proceder del copista, a mi modo de ver, hay que analizar el camino por el cual una rima irregular se deja reconducir a la regularidad, y si es razonablemente posible atribuir a un copista o a varios copistas la realización de ese camino en sentido inverso, entonces se les puede achacar la irregularidad. Un ejemplo: ya en los primeros versos aparece la rima marauilla : estrella. Es evidente que en el original estaba la rima regular marauella : estrella, empleando el autor la variante maravella, bien atestada en Berceo y en otros textos. El copista, por lo visto, al no conocer esta variante, introdujo la forma de su propia lengua. 193 Nuevas notas ibero-románicas Ya que hablamos de maravella, añado que el señor Frago cree que en un caso hay que conservar la forma maravilla, porque la palabra está en una rima con i (p. 252). Se trata del pareado siguiente: Esto es grand ma[ra]uila un strela es nacida (v. 92-93) Aquí el filólogo zaragozano ha sido víctima de un error en el texto editado por Menéndez Pidal. En el manuscrito hay señales evidentes que en el segundo verso el copista se había equivocado y quería corregir el orden de las palabras. Puso dos cruces, una antes de un strela, otra después de nacida. Sin duda ninguna, mediante estas dos cruces quiso indicar que hay que leer «es nacida un[a] strela», de manera que tenemos la rima maravella : estrella (Hilty 1981: 294; 1998: 237). En otro caso mencionado por el señor Frago creo que la edición de Menéndez Pidal le ha inducido a una opinión que no puedo compartir. Se trata de la rima scriuanos : gramatgos (v. 121-22). Ya que el manuscrito presenta un texto seguido, la división en versos depende, en parte, del editor. En la edición de Menéndez Pidal los versos 121-24 tienen esta forma: i por mios scriuanos i por meos gramatgos i por mios streleros i por mios retoricos Creo que hay que leer este texto como dos alejandrinos, de forma que riman las palabras gramatgos y retoricos. Esto es posible si se corrige gramatgos en gramaticos, aplicándose luego la diástole, lo que produce una rima en -ícos. El copista, que no conocía esta forma de acentuación, pero sí un reflejo más o menos romance de gramatico, puso la forma gramatgos, dejando inalterado retoricos. Las demás rimas irregulares mencionadas por J. A. Frago pertenecen a cuatro categorías. La primera categoría comprende irregularidades puramente gráficas, como la citada rima uistes : percibistis (v. 96-97), o también strelero : quiro (v. 52-53) o tirra : guera (v. 23-24). Con respecto a la última rima hay que añadir que la i no está en el manuscrito. Es el resultado de la resolución de una abreviatura y (lo mismo que quiro) interesa sólo por el problema de la representación gráfica del diptongo ie, problema que no nos ocupa aquí. Que la pronunciación haya sido ie y que, por consiguiente, esas rimas son regulares, lo dice también el señor Frago (p. 266). La segunda categoría está representada en la lista del filólogo zaragozano por la rima escripto : sabido (v. 125-26). El ARM contiene cuatro rimas entre oclusivas sordas y oclusivas que eran sordas en latín, pero que, en casi todo el dominio iberorrománico, se sonorizaron en posición intervocálica. Sólo en una pequeña zona del Alto Aragón se conserva un sistema diferente: las oclusivas sordas no se sonorizan en posición intervocálica, pero sí en contacto con líquidas y nasales. Ahora bien, se puede probar que originariamente la Rioja conocía también este sistema 194 Gerold Hilty (Hilty 1986b: 261-64; 1995: 512-14, 518; 1996: 155-56). Lo abandonó más tarde a favor del sistema general iberorrománico, pero me parece absolutamente legítimo admitir que en el siglo XII las antiguas formas podían pervivir como variantes, de las cuales un poeta podía echar mano para obtener una rima perfecta, como el autor del ARM echó mano del participio veído, variante popular al lado de visto, para obtener una rima con nacido. La tercera categoría comprende sólo tres casos: celo : estrelero (v. 36-37), muerto : puesto (v. 109-10) y el caso citado por Frago digo : prohio (v. 11-12). Para regularizar estas rimas hay, sí, propuestas, pero no pasan de ser hipotéticas. Veo con satisfacción que mi colega de Zaragoza tiene también ciertas reticencias en identificar prohio con porfio (p. 251 N127). Yo había propuesto corregir prohio en prohico y ver en esta forma un derivado de *figicare, con el sentido de ‘dar fianza’, ‘confirmar’.Admitiendo también aquí la no-sonorización mencionada de la consonante intervocálica sorda, tendríamos la rima dico : prohico (Hilty 1981: 292-93; 1998: 232-33). La cuarta categoría comprende las cuatro rimas «anómalas» de R. Lapesa. En la forma transmitida por el manuscrito no son ni rimas correctas, ni asonancias correctas. Por esta razón precisamente, R. Lapesa intentó regularizarlas por el regreso a la fonética gascona. En la interpretación contenida en el texto citado, J. A. Frago admite que el ARM contiene cuatro pareados que se distinguen de todas las demás por el hecho de que los dos versos no están unidos ni por una rima correcta, ni por una asonancia correcta. El único elemento común sería la última vocal acentuada. No puedo hacer mía esta opinión. En esto estoy de acuerdo con R. Lapesa, pero he intentado resolver el problema por otros caminos que él. Las justificaciones se pueden ver en mis estudios anteriores. He aquí el primer caso: nacido es Dios, por uer, de fembra in achest mes de december (v. 15-16) Este pareado es irregular por tres razones: la rima, la métrica (el número de sílabas de los dos versos es desigual) y la lexicología (la existencia de por uer en castellano antiguo es problemática). Mi propuesta de corregir el primer verso en nacido es Dios de mug(i)er elimina las tres irregularidades, conservando el sentido del verso. Desde el punto de vista de la crítica textual, se puede considerar incluso por uer como desfiguración de mug(i)er (quizá con la ortografía moiier). El segundo caso está constituido por una rima entre escarno y carne (v. 38-39). Estoy convencido de que la familia escarnir/ escarnecer, escarnio es de origen galorrománico (véase FEW 17, s. *skirnjan). En castellano, la adaptación normal de un galorrománico escarn tenía que hacerse bajo la forma escarne. La desinencia -io de escarnio es secundaria y está por explicar. A mi modo de ver, la forma del ARM es un compromiso hecho por un copista que ya no conocía la forma escarne y en cuya lengua existía ya escarnio. Con respecto a la rima entre mundo y redondo (v. 40-41) me parece plausible que en una capa antigua, no sólo en el area catalana, sino también en la española, 195 Nuevas notas ibero-románicas haya existido la forma mondo, regular desde el punto de vista de la fonética histórica. Esta plausibilidad tiene quizá un grado particularmente alto en el valle del Ebro, en el cual se difundió también, en los siglos XI y XII, el culto de los Reyes Magos (Hilty 1998: 241; 1999: 241). Inútil decir que un copista que no conocía la forma mondo en su lengua la sustituyó por mundo. En el cuarto caso, la rima entre maiordo . . . y toma (v. 117-18), creo que hay que completar maiordo en maiordome y corregir toma en tome, subjuntivo que expresa la idea de que el mayordomo debe tomar los bienes para ponerlos a salvo. Es evidente que estas interpretaciones contienen elementos hipotéticos, pero existen también argumentos que las apoyan, y las hipótesis tienen que juzgarse, en primer lugar, desde los resultados que producen. En el caso de las rimas «anómalas», prefiero estos resultados a la hipótesis de «un gascón que se debatiría en un confuso juego de equilibrios entre su lengua materna y otra que era una mezcla mozarábigo-castellana» como dice J. A. Frago. En la interpretación de las rimas se han mencionado repetidas veces fenómenos que pertenecen a aquella serie de rasgos lingüísticos contenidos en el ARM que me hacen buscar la patria del autor en la Rioja. La lista completa de tales rasgos se puede ver en Hilty 1998: 241. No quiero volver a discutir aquí el problema de la base dialectal de la lengua del ARM, sobre todo porque J. A. Frago no lo trata. Sólo al final de la última nota del capítulo dedicado al ARM dice: «el ARM parece ser toledano» (p. 266 N140). En su estudio se mencionan, sin embargo, dos fenómenos que se pueden relacionar con una procedencia riojana del autor. El catedrático zaragozano habla del «inquietante caso de trubada» (p. 240 N124). Si el autor del ARM es riojano, el caso no es inquietante, ya que otro poeta riojano, Berceo, emplea trobar con frecuencia en el sentido de ‘hallar’. Con respecto al segundo fenómeno, siguiendo a Corominas, J. A. Frago menciona que, salvo las ocurrencias en el ARM, sólo se conoce un ejemplo de pregar ‘rogar’, y eso en un documento riojano (p. 263). 3. Castellano antiguo moçejon En el manuscrito de Segovia de la Parte Octava del Libro conplido se lee la frase siguiente: E quando [Mares] fuer ayuntado con Saturno, significa muchas pulgas e chinches e moçejones (cap. 4). ¿Qué significa aquí moçejones? Las demás versiones de la Parte Octava del Libro conplido no son de gran ayuda para hallar una respuesta a tal interrogante. He aquí las formas: manuscrito de Roma: morzigones; traducción judeo-portuguesa: mossoes (con la posibilidad paleográfica de transcribir la primera o también como u y la -sscomo -so -x-); traducción latina de Aegidius de Thebaldis y Petrus de Regio: mussinos; traducción latina de Alvarus: moceniones (con una lectura de la 196 Gerold Hilty segunda sílaba no absolutamente segura). Por otro lado, el DCECH, en el artículo mejillón, cita la palabra mocejón como resultado genuinamente castellano de *m scellio, nis, conservado en Santander. La forma del castellano estándar mejillón, en cambio, estaría tomada, según Corominas, del portugués o gallego. Esto es plausible, pero el sentido de ‘mejillon’ no cuadra de ninguna manera en nuestro texto. Si la explicación del DCECH relaciona el santanderino mocejón con el latín m sc u lus ‘pequeño ratón’, ‘mejillón’, para la palabra empleada en el Libro conplido se pensaría más bien en una relación con m u sca ‘mosca’, ya que parece tratarse de insectos. Una base etimológica *m scellio, nis, derivada de m u sca sería inatacable tanto desde el punto de vista fonético como semántico. Pero ¿es posible admitir en el latín hispánico la existencia de una formación muscellio con el sentido de ‘mosquito’? Creo que si, y eso por dos razones: - En Galia existió esta formación, y su resultado romance, el tipo ‘mouchillon’, está atestiguado en numerosos dialectos, sobre todo occitánicos (FEW 6/ 3: 250). - La formación existió también en Andalucía: el agrónomo granadino Ibn Luy n (siglo XIV) cita la forma mu uly n ‘especie de mosquito que se engendra en los cabrahigos’ (Simonet 1888: 380) 1 Tenemos, pues, en la Península Ibérica dos reflejos posibles de una base latina *m u scelli ne, uno atestiguado en el Libro conplido, evolucionado según las reglas fonéticas del castellano (mocejón), otro atestiguado en Andalucía, evolucionado según las reglas del romance andalusí (mu uly n). Que la una de las dos formas fuera un préstamo de la otra, es poco probable, y eso en las dos direcciones. Antes bien, parece que hay que admitir la existencia de la base latina tanto en el Norte como en el Sur de la península. Sin embargo, los reflejos de *m u scelli ne han tenido poca suerte, quizá a causa de la homonimia con los reflejos de *m scelli ne, competencia homonímica que acabó casi por completo con los resultados de ambos miembros. En el caso del mejillón, la laguna se colmó con una forma gallega o portuguesa, en el caso del insecto mencionado en el Libro conplido, hasta cierto punto con la palabra mosquito, atestada a partir de 1400, aproximadamente. 4. Castellano antiguo fartalidad/ fortalidad En la Parte Octava del Libro conplido, conservada en un manuscrito del Archivo Capitular de la Santa Iglesia Catedral de Segovia, sale diez veces la palabra farta- 1 Mi amigo Federico Corriente, que llama mi atención sobre esta forma, la cita en su Dictionary of Andalusi Arabic (Corriente 1997: 503). Es verdad que como base etimológica propone lat. muscella. En otro lugar señala que en el Glosario Botánico de Abulxayr la temprana confusión entre resultados de ly y ll está bien documentada (Corriente 2000-01: 228). Para mu uly n, una base muscellone es, pues, perfectamente posible. Si prefiero muscellione, es porque esta formación puede ser la base común de las formas galorrománicas, de la forma castellana contenida en el Libro conplido y de la forma romandalusí citada por Ibn Luy n. 197 Nuevas notas ibero-románicas lidat (-dad, -dades) y nueve veces la palabra fortalidat (-dad, -dades), palabras no registradas, que yo sepa, por la lexicología española. La forma de cuatro de las ocurrencias de fartalidat está confirmada en el mismo manuscrito. Éste contiene, además del texto completo de la Parte Octava, la copia de cuatro capítulos sueltos de la misma parte (2, 27, 30, 8). El texto de estos capítulos, a pesar de muchas semejanzas, no puede ser una copia hecha sobre la versión completa. En uno de los capítulos en cuestión sale cuatro veces la forma fartalidat. De los contextos en los cuales aparecen fartalidat y fortalidat se puede deducir que significan ‘fertilidad’. Se combinan con términos como abondançia, folgura, ganançia, riqueza, conplimjento, raheçia, bien. Las dos traducciones latinas del texto castellano del Libro conplido, hechas en la misma corte de Alfonso el Sabio, confirman el sentido indicado: la correspondencia latina es, en todos los casos, la palabra fertilitas. ¿Cuáles son las correspondencias en el manuscrito castellano (incompleto) de Roma y en la versión judeo-portuguesa? He aquí las formas: - manuscrito de Roma: fortalidad (4), fortaleza (2), fertilidad (2) - versión judeo-portuguesa: fartilidade (13), fartalidade (4), fartilididade (1) (probablemente lapsus calami), fortalidade (1) (en un caso donde el texto español presenta fartalidat, no fortalidat). Con respecto a estas formas, hay que hacer una advertencia paleográfica: la transcripción en caracteres hebraicos no distingue entre e/ i y o/ u, de manera que todas las i en principio podrían ser e y la o de fortalidade podría ser u. La lista de las formas que nos interesan puede completarse aún. En el manuscrito de Segovia aparece tres veces la palabra fortaleza en pasos donde la versión judeoportuguesa dice fartalidade/ fartílidade y las traducciones latinas presentan fertilitas. No sólo estas correspondencias, sino también el contexto de tres dos casos exige que se corrija fortaleza en fortalidad, a pesar de que en dos de los casos el manuscrito de Roma presenta también fortaleza. Una última indicación material: en cinco de las ocurrencias de fartalidad en el manuscrito de Segovia la primera a es el resultado de una corrección, cuyo punto de partida parece ser e. Añado que en las partes 1 a 5 del Libro conplido (Hilty 1954) no salen formas parecidas. Esto vale también para la Parte Sexta (manuscrito de Valladolid). En la Parte Séptima, conservada sólo en la versión judeo-portuguesa, sale una vez fartilidade y una vez fortilidade. En ambos casos los textos latinos presentan fertilitas. La primera pregunta que se plantea en esta situación es la siguiente: ¿cuál fue la forma que estaba en la versión original del Libro conplido, tal que fue traducido del árabe en 1254? El testimonio de las versiones conservadas en el manuscrito de Segovia y en la traducción judeo-portuguesa prueban, a mi modo de ver, que el original contenía la forma fartalidat. No se puede explicar de otra manera el predominio casi total de las formas en faren la traducción judeo-portuguesa y la existencia de diez formas en far- (cuatro de ellas pertenecientes a dos ramas de trans- 198 Gerold Hilty misión en parte diferentes) en el manuscrito de Segovia. Que el manuscrito de Roma no contenga tales formas, no es ninguna contraprueba, pues es tardío (siglo XVII) y está escrito, con toda probabilidad, por un italiano; y que el amanuense del manuscrito segoviano haya corregido en cinco casos la vocal de la sílaba inicial (probablemente de e en a) tampoco habla en contra de la existencia de fartalidat en la lengua del siglo XIII. El copista del siglo XV conocía probablemente el latinismo fertilidad, atestado precisamente desde el siglo XV, y este conocimiento pudo inducirlo a no respetar la ortografía del modelo, error que luego corrigió. Más difícil resulta dilucidar si la versión original del siglo XIII contenía también la variante fortalidad. Creo que sí, porque aparece tanto en el manuscrito de Segovia como en el de Roma y está en la base de la transformación en fortaleza, atestada en estos dos manuscritos. Además, aparece también, aunque con menor frecuencia, en la traducción judeo-portuguesa. La conclusión que se impone es ésta: la lengua castellana en la cual el texto árabe del Libro conplido fue traducido en el siglo XIII conocía las dos palabras fartalidat y fortalidat para expresar la idea de fertilidad. La base de las dos formas es, sin duda, la palabra latina fertilitas. En el primer caso sufrió el influjo de la familia de fart- (farto, fartar, fartura), bien representada en textos alfonsíes. Además de la semejanza fonética, los lazos semánticos son bastante estrechos y explican el influjo de fartsobre fertilitas. En el paso siguiente de la Parte Octava del Libro conplido la versión latina de Aegidius de Thebaldis y Petrus de Regio traduce farto por fertilis: «sera anno bueno e fortunado e farto e abondado». El caso de fortalidat es, quizá, menos evidente. Sin embargo, la semejanza fonética existe también y la idea de fuerza y, sobre todo, de vigor puede relacionarse sin dificultad con la idea de fertilidad. Además, la familia de fortestá igualmente bien representada en la lengua del siglo XIII (fortaleza, fortalecer, fortalado, afortar, etc.). Pero, ¿por qué la lengua medieval no ha empleado sencillamente la forma fertilidad? No podemos dar una respuesta definitiva a esta pregunta. Lo que podemos mencionar es que los reflejos de la palabra latina fertilitas en ninguna de las lenguas románicas pertenecen al fondo hereditario del léxico. Por todas partes se trata de latinismos. Según Corominas, fértil y fertilidad no aparecen en textos españoles antes de 1440 aproximadamente, es decir, que hay que esperar el renacimiento, con su nueva actitud frente al latín, para que aparezca en la superficie lingüística la palabra fertilidad. Las formas fartalidat y fortalidat muestran, sin embargo, que en la conciencia lingüística del siglo XIII fertilitas estaba presente. De lo contrario, no habría podido ser el punto de partida de las transformaciones cuyos resultados hemos estudiado en esta nota. Oberrieden/ Zürich Gerold Hilty 2 2 Agradezco cordialmente a mi amiga Itzíar López Guil la revisión estilística que ha hecho del texto de este estudio. 199 Nuevas notas ibero-románicas Bibliografía Ayuntamiento de Burgos 1993: Las Glosas Emilianenses y Silenses. Edición crítica y facsímil, Burgos. Carrera de la Red, M. 1992: «De nuevo sobre las Glosas Emilianenses», en: M. Ariza et al. (ed.), Actas del II Congreso Internacional de Historia de la Lengua Española, Madrid, II: 579- 95 Carrera de la Red, M. 1995: «Las Glosas Silenses: algunas precisiones», en: J. Paredes (ed.), Medioevo y Literatura, Actas del V Congreso de la Asociación Hispánica de Literatura Medieval, Granada: I, 523-30. Corriente, F. 1997: A Dictionary of Andalusi Arabic, Leiden/ New York/ Köln. Corriente, F. 2000-01: «El romandalusí reflejado por el glosario botánico de Abulxayr», Estudios de dialectología norteafricana y andalusí 5: 93-241. Frago García, J. A. 2002: Textos y normas. Comentarios lingüísticos. Madrid. 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Ruhstaller, Sevilla. Zamora Vicente, A. 1979: Dialectología española, 2 a edición muy aumentada, Madrid. Libro del cavallero Zifar: cronología del Prólogo y datación de la obra a la luz de nuevos datos documentales El objeto de este artículo es acercarnos a dos cuestiones todavía pendientes en el estudio del Zifar: la cronología de los acontecimientos históricos narrados en el Prólogo y la datación de la obra. Creemos que está justificado nuestro acercamiento porque en él tenemos en cuenta nuevos datos documentales sacados del Archivo y Biblioteca de la Catedral de Toledo (ACT y BCT), que vienen a refrendar las dos siguientes hipótesis: primero, la cronología de los acontecimientos narrados en el Prólogo del Zifar es exacta y tiene un rigor cronístico perfecto; y segundo, debemos situar el primer impulso de composición de la obra (y quizá de toda ella) en la primera década de 1300, en los años cercanos a esa fecha. Por último, y como correlato de lo anterior, indicamos la necesidad de asignar la autoría del Zifar al círculo de escritores que se agrupa alrededor de los arzobispos mozárabes don Gonzalo Pétrez 1 (1280-99) y de su sobrino don Gonzalo Díaz Palomeque (1299-1310), ejecutores de la voluntad ideológica del rey don Sancho y de la reina doña María. En ese círculo de escritores, en esa escuela catedralicia toledana, se destacan con luz propia Ferrand Martínez, el arcediano de Madrid, y Jofré de Loaysa, el arcediano de Toledo, autor de la mal titulada Crónica de los reyes de Castilla, que es, según nuestra hipótesis, el libro de la estoria mencionado en el Prólogo. Cronología del Prólogo del Zifar Parte de la crítica reciente ha cuestionado el rigor cronístico del Prólogo. Orduna 1991: 286-87 dice: «En seguida se pasa al relato de la promesa hecha por el arcediano al Cardenal Gonzalo . . . de que llevaría a enterrar su cuerpo a Toledo si fallecía en Roma. No queda claro el momento en que ese juramento fue hecho . . . Es decir, hay una incongruencia de tiempo en el comienzo del relato . . . El actual texto confuso del comienzo del relato del episodio es fruto de un refundidor del prólogo, que desconocedor ya del orden cronológico de los hechos, los desordena 1 Sobre la biografía de don Gonzalo Pétrez hemos de citar, entre otras, las obras de Hernández 1978 y 1980, Gonzálvez Ruiz 1997 y Linehan 2000. Sobre la confusión de su verdadero apellido Petrez con los de García Gudiel véase González Palencia 1930: 174-75 y Gonzálvez Ruiz 1997: 299-303, y lo que decimos en este artículo. Esperemos que a partir de ahora se le nombre con su apellido correcto y no con los apócrifos García Gudiel. 201 Libro del cavallero Zifar en la exposición». Vaquero 1992: 866 afirma: «Sin embargo, si en verdad García Gudiel murió en 1299, la cronología del prólogo no es exacta, pues Ferrand Martínez no pudo entonces visitar al cardenal en Roma en 1300». Palabras de las que se hace eco Gómez Redondo 1999: 1386 N222. Pero ya Hilty 1992: 270 había señalado: «Impresiona la fidelidad histórica del ‘Prólogo’ del Libro del Cauallero Çifar». Por su parte, Cacho Blecua 1996: 261 N7 adopta una posición ecléctica, ya que por una parte dice: «La redacción del texto es confusa: a primera vista parece como si Ferrand Martínez realizara esta promesa en 1300, lo que constituiría un error cronológico», y cita a Orduna y a Vaquero; pero en la misma nota afirma que «No existe ninguna contradicción», de acuerdo con Hilty. Por último, Hilty 2001: 523 señala: «Todos los datos de la primera parte del Prólogo del Zifar que se refieren a la actuación de Ferrand Martínez son absolutamente exactos». Creemos que esta es la posición correcta y para demostrarla aportaremos algunos testimonios documentales nuevos y realizaremos una cronología de los hechos que afectan a los personajes del Prólogo, centrándonos en la figura de don Gonzalo Pétrez, desde el momento en que abandona Castilla para ir a la corte de Roma 2 . La partida de don Gonzalo a la corte de Roma, donde dos años y cinco meses después le sorprendería la muerte, se produjo en penosas circunstancias para el arzobispo toledano el 30 de diciembre de 1296. La critica no ha reparado en el hecho de que don Gonzalo no estaba en Roma voluntariamente cuando murió en ella, sino que había sido obligado a presentarse allí perentoriamente por el papa Bonifacio Octavo. Dolorosos debieron de ser para él los trabajos que tuvo que sufrir en su antigua diócesis de Burgos en los momentos inmediatos a su partida para lo que luego resultó ser un dorado exilio romano. La caída en desgracia del arzobispo toledano ante el papa tuvo como causa aparente la irregular ascensión al obispado de Palencia (sufragánea de Toledo) del dominico fray Munio de Zamora y su confirmación por el metropolitano de Toledo, pero debió de haber razones políticas de más peso para alejar al primado de la cercanía de la reina y del rey niño, una vez muerto Sancho IV en 1295. Es bien sabido que el problema más grave al que tuvo que hacer frente la reina doña María fue el asunto de la legitimidad de su matrimonio con Sancho IV. Ella era tía de Sancho como hija de Alfonso de Molina, hermano de Fernando III. Existía un parentesco de consanguinidad en quinto grado que necesitaba para validarse la dispensa papal. El hecho tenía una gran trascendencia para la legitimación de su dinastía y para la consolidación del rey niño Fernando IV, amenazado por una enorme caterva de parientes y de grandes magnates nobiliarios que le disputaban parte del reino o su totalidad. Por eso, desde su casamiento, los reyes habían necesitado de personajes eclesiásticos influyentes para conseguir la dis- 2 Algunas aportaciones documentales que se presentan en este artículo fueron leídas en mi comunicación al IX Congrés Internacional de l’AHLM, celebrado en Alicante en septiembre de 2003 (Pérez López, en prensa), que se publicarán en toda su extensión en las Actas. 202 José Luis Pérez López pensa del impedimento de parentesco de los sucesivos papas, como el arzobispo don Gonzalo y como Fray Munio de Zamora, que en otro tiempo había sido maestro general de los dominicos y cuyo nombramiento como obispo de Palencia se había producido por presiones del rey. El apoyo del rey don Sancho y del arzobispo toledano al fraile dominico le iba a costar muy caro a don Gonzalo después de la muerte del rey, con una reina, su protectora, políticamente debilitada 3 . A la muerte de Sancho las calamidades se habían ido acumulando en la cabeza del arzobispo mozárabe. El rey murió en el mes de abril de 1295 de tuberculosis y fue enterrado en el altar mayor de la catedral de Toledo. Unos meses después, en el verano, se convocan las cortes de Valladolid que expulsaron al arzobispo toledano del gobierno del reino. El arzobispo de Toledo controlaba la Chancillería, en los documentos se le nombra «Chanceller de Castiella, e de León, e del Andalucía», «chanceller mayor de Castiella», «regni Castelle cancellarius». La salida del arzobispo acarrea la de sus hombres, entre los que se contaba Ferrand Martínez, que en 1295 era arcediano de Calatrava en la archidiócesis de Toledo, después de haberlo sido de Alcaraz. Los arzobispos de Toledo volverán a recobrar el título de chanciller en 1300, pero ya don Gonzalo habrá muerto (Hernández 1978: 308-09). Lo que está claro es que la reina doña María no tuvo nada que ver en la pérdida de favor del arzobispo: ella, como don Gonzalo, resisten los embates de la nueva situación política en la que el hombre fuerte era entonces el infante don Enrique el Senador, hermano de Alfonso X y tío abuelo del rey niño. De que este ya viejo infante era el adversario de la reina y, por tanto, de don Gonzalo no cabe la menor duda por el tratamiento que le da un hombre de su parcialidad, Jofré de Loaysa, cuando cuenta lo acontecido en las cortes de Valladolid en 1295 en el momento en que don Enrique fue nombrado tutor del rey niño. Nombraron a don Enrique tutor del rey Fernando y justicia y guardián mayor de sus reinos, aunque luego poca o ninguna justicia ejerciera, puesto que se dedicaba más bien a la caza y frecuentes comilonas que a otra ocupación y andaba a capricho de un lugar a otro (Loaysa 1982: 163). Pero ahí no acabaron los sinsabores que hubo de pasar el arzobispo toledano. El 30 de diciembre de 1296 en Burgos debía de hacer mucho frío, sobre todo para un toledano de Castilla la Nueva como era el arzobispo Gonzalo Pétrez, que además debía de ser ya anciano 4 . El frío estaba en el ambiente y en la mirada del fraile franciscano que ahora era obispo de Burgos, Fray Ferrando, sucesor en 1280 del propio don Gonzalo en el obispado burgalés, de donde este pasó a Toledo. El obispo burgalés, que sin duda tenía antiguas cuentas pendientes con el toledano, le aca- 3 La historia de fray Munio y sus antecedentes de estupro con las monjas de Zamora la ha contado de manera brillante y regocijada Linehan 2000. Le llama «fraile abyecto» y «fraile quebrantado en la rueda». 4 Según un documento citado por González Palencia 1930: 175, en 1266 era ya deán de la catedral de Toledo; suponiéndole entonces unos treinta años, podemos calcular su edad en 1296. 203 Libro del cavallero Zifar baba de entregar una carta redactada en tono imperativo por el papa Bonifacio Octavo en la que le conminaba a presentarse ante él en un plazo perentorio de tres meses. El anciano arzobispo se pone en camino desde Burgos. El testimonio nos lo ha conservado un documento de su catedral 5 : Sepan quantos esta carta vieren commo ante los ommes buenos que son escriptos por testigos en fin desta carta e ante mi, Iohan Perez, escriuano público de Burgos, domingo, treynta dias de deziembre, era de mill e trezientos treynta e cuatro annos, este dia, don Gonzalo, por la gracia de Dios arçobispo de Toledo, que posaua en Burgos, a varrio de Sant Pedro, ante la puerta de la eglesia, salio de camino de la dicha çibdat por la puente que dizen de los Malatos; e acompannandoles el onrrado padre e sennor don fray Ferrando, por la gracia de Dios obispo de Burgos, con muchos ommes buenos, personas e canonigos e benefiçiados e otros ommes onrrados vezinos de Burgos e de otros lugares, tomo camino el arçobispo sobredicho con su compana mucha que leuaua contra la puente que dizen de Santa Maria; e dende para somo de varrio de Sant Iohan; e dende arriba por el Camino Frances para Castannares; e de sobre Castannares camino arriba contra Euas. E salliendo asy de Burgos publicamente, e yendo por el camino, segund dicho es, para la corte de Roma, commo dizen, salio e fue asy todauia el dicho arçobispo syn cruz alçada descubierta e syn otra sennal nyn demostramiento ninguno de arçobispo, mas simplemientre commo obispo suele andar; e fue asy fasta alliende de vn hospital que esta desfecho, en el camino, que es a dos leguas de Burgos. E dende el obispo con su compana tornose a la çibdat e el arçobispo fuese con su companna contra Euas, camino arriba, syn cruz alçada, segund dicho es. E el obispo e los de la eglesia de Burgos, que yuan y diziendo que esto era en guarda de su eglesia, mandaron a mi, Iohan Perez, dicho escriuano, que les fiziese ende carta pública, que fue fecha el dia e el mes e la era segund dicho es de suso. Desto son testigos: Don Ruy Velazquez, dean de Lugo; don Sancho Martinez, arcidiano de Talauera; e don Ferrand Martinez, arcidiano de Calatraua; maestre Esteuan, canonigo; maestre Alfonso e Pero Miguell, raçioneros de la eglesia de Toledo; maestre Nicolas, fixico del rey; Ruy García Garçés, Guillén Garcia e don As e As (sic), vezinos de Burgos. E yo, Iohan Perez, dicho escriuano, que fuy a todo esto presente e lo vi todo, en vno con los dichos testigos, segund dicho es, e escriui ende esta carta publica e fiz en ella mio signo. Es el nadir de don Gonzalo, su ida a la corte de Roma en penosas circunstancias; con él va Ferrand Martínez, entonces arcediano de Calatrava, acompañando al arzobispo en su suerte; su cenit es la recepción que, según el prólogo del Zifar, hicieron a su cuerpo santo en Burgos el rey y la reina y los mismos personajes que habían causado su desgracia en las cortes de Valladolid de 1295. Esos personajes salen a recibirlo en la primavera de 1301 fuera de la ciudad de Burgos para honrarlo, pero hasta dos leguas de la misma ciudad le había acompañado, de manera ignominiosa para él, el obispo de Burgos y su comitiva para garantizar que el arzobispo se iba efectivamente de España «para la corte de Roma», como hemos visto. Además de al rey y a la reina se menciona en el Prólogo a don Enrique el Senador, porque las circunstancias políticas habían cambiado con respecto a 1295: 5 Pereda Llarena 1984: 44-45, nº 318: Testimonio del paso por Burgos, camino de Roma, del arzobispo de Toledo, don Gonzalo, sin llevar cruz alzada. 30 de diciembre de 1296. Hernandez 1980: 290 cita algunos fragmentos del texto. 204 José Luis Pérez López ahora el rival de la reina no era don Enrique, sino el infante don Juan y don Juan Núñez, de los que más abajo hablaremos 6 . ¶ E ante que llegasen con el cuerpo a la çibdad de Burgos, ¶ el rey 205 don Fernando [Ferrando], fijo del muy noble rey don Sancho e de la reina doña María, con el infante don Enrique, su tío, e don Diego, señor de Vizcaya, e don Lope, su fijo, e otros muchos ricos omnes e infançones 210 e cavalleros le [cavalleros que le] salieron a resçibir fuera de la çibdad, e le fizieron mucha onra. Don Gonzalo marchó, pues, a la corte de Roma en penosas circunstancias en 1296, donde fue retenido por Bonifacio Octavo y de donde ya no volvería a España más que cadáver. Así y todo su suerte fue mejor que la de fray Munio, destituido por el papa como obispo de Palencia y fallecido también en el ostracismo romano un año después que el cardenal. Sea como sea, don Gonzalo fue exculpado por el papa de las acusaciones que sus adversarios políticos habían vertido contra él, pero estos consiguieron su objetivo de alejar al arzobispo del lado del la reina y del rey niño. Creo que no hemos tenido suficientemente en cuenta el significado del traslado de Roma a Toledo del cuerpo santo del cardenal en la primavera de 1301. Su traslado coincide con un momento en que parece que se van resolviendo los múltiples problemas que amenazaban a la reina y a su linaje.Así, el 26 de junio de 1300 Gonzalo Díaz Palomeque vuelve a recuperar el título de «chanceller de Castilla» (Hernández 1978: 309), perdido por su tío en 1295; y, lo que es más importante, el 6 de septiembre de 1301 el papa Bonifacio Octavo publica la bula Sensus hominis proni, mediante la cual se limpia del impedimento de consanguinidad el linaje de Sancho IV y de doña María, con lo que se legitima el derecho a la corona de Fernando IV. El texto de la bula fue leído solemnemente en el concilio provincial de Peñafiel el 2 de abril de 1302 (Hernández 1980: 292 y 308 N65). Aunque el hijo, Fernando IV, daba inquietantes muestras de «mançebía»: ha alcanzado la mayoría de edad, los 16 años, y se entrega en brazos de nuevos validos, para consternación de la reina y de su cronista Jofré de Loaísa, como veremos más adelante. Quien no podía ya ver estos acontecimiento era el arzobispo don Gonzalo Pétrez que había fallecido en 1299 en el dorado ostracismo romano como cardenal 6 Con el fin de poder comentar el Prólogo del Zifar con absoluta seguridad en cuanto al texto, hemos realizado nuestra propia transcripción del mismo siguiendo a plana y renglón el manuscrito P (Ms. Biblioteca Nacional de París Esp. 36), con las variantes del manuscrito M (Ms. Biblioteca Nacional de Madrid 11.309) que ponemos entre corchetes. Incluimos también el calderón ¶ como signo de puntuación en ambos manuscritos; las variantes de M respecto a P las indicamos tambien entre corchetes respecto al calderón. Utilizamos los criterios de transcripción de Gómez Redondo 1996: 44-49. 205 Libro del cavallero Zifar de Albania. Ahora, según se nos describe en el Prólogo del Zifar, vuelve su cuerpo y se le rinden los máximos honores desde Logroño a Toledo en un baño de multitudes que tiene todo el aspecto de una rehabilitación del arzobispo «molinista» y, con ello, de fortalecimiento propagandístico de la posición política de la reina. En la corte de Roma mantuvieron, pues, a don Gonzalo en un dorado exilio, porque él, así como había apurado al máximo el plazo que le dio Bonifacio Octavo para comparecer ante él en Roma, desoyendo una requisitoria previa, hubiera preferido regresar a Castilla y a Toledo. Con él está Ferrand Martínez, el arcediano de Calatrava al que hemos visto salir de Burgos acompañando al arzobispo en su destierro encubierto. Y así, el 3 de septiembre de 1297, en Orvieto, una de las sedes papales, Ferrand Martínez, arcediano de Calatrava, ejecuta dos bulas del papa en virtud de las cuales se manda a los cabildos de Toledo y Burgos que den frutos en ausencia a Landulfo, canónigo de Toledo y de Burgos, hijo del noble Federico de Prefectis, mientras esté en Roma o estudiando o residiendo en una u otra de estas canonjías. El documento nos dice que en ese momento el arzobispo de Toledo vivía en Orvieto (una de las sedes papales) rodeado de su corte arzobispal de la que formaba parte Ferrand Martínez («Datum et actum apud Urbemveterem incontra campi Sancti Egidii, ante domus Bernardi Rubei de Urbeveteri, in quibus dominus tolletanus archiepiscopus tunc morabatur») 7 . El sello de Ferrand Martínez que cuelga de este documento también nos ilustra bastante sobre su carrera y sobre «la clara nación» toledana del arcediano. Contiene en el centro la escena de la imposición de la casulla a San Ildefonso por la Virgen. La elección del santo toledano, venerado por los mozárabes de Toledo, y del milagro mariano para su sello no deja la menor duda sobre su naturaleza, lo cual coincide con el Prólogo del Zifar donde se nos dice que tanto el cardenal como el arcediano eran naturales de Toledo 8 : porque don Gonçalo, obispo de Alvaña e cardenal en la iglesia de Roma, que fue natural de Toledo, estando en Roma con el este arçediano sobredicho, a quien criara e feziera merçed, que- 85 riéndose partir d’él e se ir a Toledo, donde era natural. La inscripción del perímetro del sello, en letras mayúsculas, «SIGILLUM MAR- TINI TOLETANI BURGENSIS CONCHENSIS CANONICI» («sello de Martínez, canonigo toledano, burguense, conquense»), es un apretado resumen de la carrera del ahora arcediano de Calatrava: canónigo de Cuenca, de Burgos y de To- 7 El documento inédito ACT, I.12.C.1.40 lleva colgado el sello de Ferrand Martínez. Lo hemos explicado en nuestra comunicación del IX Congrés Internacional de l’AHLM (Pérez López, en prensa, donde incluimos una fotografía del mismo). 8 Precisamente por esos mismos años (hacia 1302) se escribe en Toledo la Vida de San Ildefonso del ex Beneficiado de Úbeda, obra perteneciente al mismo entorno «molinista» (Pérez López 2002). 206 José Luis Pérez López ledo. Es posible que esos cargos o algunos de ellos los desempeñara simultáneamente, como ahora el Landulfo del documento. Son muy elocuentes en cuanto que atestiguan la vinculación («a quien criara e feziera merçed», dice el texto del Zifar citado), la «criança», del arcediano con su mentor, el cardenal don Gonzalo, porque los topónimos son las sedes de las que éste ha sido obispo: primero obispo de Cuenca (1273-75), sufragánea de Toledo; después obispo de Burgos (1275-80), diócesis exenta; y por último, arzobispo de Toledo (desde 1280). Toda la carrera del arcediano se ha desarrollado, pues, a la sombra del arzobispo mozárabe, condición que con toda probabilidad el arcediano compartiría con él, ya que en la iglesia mozárabe toledana primitiva es donde se desarrolló el culto a San Ildefonso, que él adopta en su sello 9 . Por eso ahora está en Orvieto con el arzobispo, acompañándolo como fámulo suyo que es. Don Gonzalo fue nombrado cardenal el 30 de noviembre de 1298 por Bonifacio Octavo (Gonzálvez Ruiz 1997: 409) y un mes más tarde, el 31 de diciembre, en Letrán, el papa da una bula al ya cardenal de Albano, Gonzalo Pétrez, para que sus familiares y domésticos puedan percibir los frutos de sus prebendas, si las tienen, mientras acompañen al cardenal o realicen comisiones en su nombre (ACT, A.7.G.2.15, documento inédito). Por tanto, don Gonzalo está acompañado de sus familiares y domésticos entre los que se cuenta Ferrand Martínez. Éste pudo continuar en Orvieto o hacer alguna comisión para el nuevo cardenal. El 2 de mayo de 1299 muere don Gonzalo (Hernández 1980: 290). Ha sido cardenal seis meses y dos días. Cuando se le nombró cardenal debía de ser ya viejo y debía de sentirse enfermo. Es obvio que un nombramiento hecho en esas circunstancias no puede considerarse un ascenso en la carrera eclesiástica, sino una condena de por vida a un ostracismo dorado. Con el nombramiento de cardenal el papa le apartaba de la política de Castilla definitivamente y le condenaba a morir lejos de su tierra. Por eso resultan dramáticas las palabras del Prólogo: porque don Gonçalo, obispo de Alvaña e cardenal en la iglesia de Roma, que fue natural de Toledo, estando en Roma con el este arçediano sobredicho, a quien criara e feziera merçed, que- 85 riéndose partir d’él e se ir a Toledo, donde era natural, ¶ fízole prometer en las sus manos que si él, seyendo cardenal en la iglesia de Roma, si finase, que este arçediano que fuese allá a demandar el 90 cuerpo e que feziese todo su poder para traerle a la iglesia de Toledo, do avía es cogido su sepultura. 9 Lo cual podría explicar, si Ferrand Martínez es el autor o uno de los autores del Zifar - lo cual parece indudable para mí-, la utilización de fuentes orientales en la obra, ya que por códices existentes en la catedral de Toledo de la época de don Gonzalo Pétrez sabemos que estos clérigos aprendían latín a partir del árabe materno. Cf. Gonzálvez Ruiz 1997: 304. 207 Libro del cavallero Zifar Que se repiten, además, obsesivamente, en otra ocasión: [¶] E cuando el arçediano, que [om. que] quería ir a la corte para le [lo] demandar, fue a Alcalá al arçobispo para despedirse d’él [¶] e díxole de cómo quería ir a demandar el cuerpo [f. 1vb] del cardenal, que gelo avía prometido en las sus manos ante que se partiese d’él en Roma. La promesa del arcediano al cardenal de traer su cuerpo a Toledo «do avía escogido su sepultura» se produjo, por tanto, entre el 30 de noviembre de 1298 y el 2 de mayo de 1299. Ferrand Martínez debió de ser de los familiares que hicieran alguna comisión en Castilla en nombre del cardenal tal como se contempla en el último de los documentos citados o quizá volvió a Toledo porque tenía que tomar posesión de su nuevo nombramiento como arcediano de Madrid. De los párrafos citados del Prólogo del Zifar se deduce que don Gonzalo ya era cardenal y que el arcediano no estaba ya con él en Roma cuando murió. El nombramiento de don Gonzalo Pétrez como cardenal produjo un corrimiento de cargos en la provincia eclesiástica de Toledo. Ferrand Martínez fue nombrado arcediano de Madrid. Deja el arcedianato de Calatrava - más conflictivo, como el de Alcaraz que también había detentado, por estar en una zona geográfica, La Mancha, compartida con las órdenes militares - y es promocionado al nuevo cargo, mucho más lucrativo además. Ya lo ostenta en un documento del 3 de octubre de 1299, datado en Peñafiel, en el que aparece al lado de don Juan Manuel (Hernández 1980: 291). El sobrino del nuevo cardenal, Gonzalo Díaz Palomeque, obispo entonces de la diócesis de Cuenca, sufragánea de Toledo, es elegido arzobispo de Toledo en un acto más del nepotismo político en el que se había desarrollado toda su carrera a la sombra de su tío. Pero don Gonzalo Pétrez no hubiera tenido fuerza política para realizar ese ascenso del sobrino sin contar con dos personajes que desempeñan también un papel fundamental en el Prólogo del Zifar, la reina doña María de Molina y el refrendario del papa, Pedro Hispano. Se nos ha conservado un testimonio precioso en un documento de la catedral de Toledo en el que el cardenal don Gonzalo Pétrez da las gracias a doña María de Molina por su ayuda para que Gonzalo Díaz Palomeque, «nepotis nostri», obispo de Cuenca, haya sido elegido arzobispo de Toledo 10 . Don Gonzalo no da las gracias a la reina por su propia promoción al cardenalato, sino por la promoción del sobrino al arzobispado toledano. La reina, que ha perdido a uno de sus principales apoyos, el cardenal, condenado al ostracismo romano, recupera a otro de los hombres de su círculo político en la figura del también mozárabe Gonzalo Díaz Palomeque. 10 ACT, A.7.G.1.13. Otra copia en el Ms. BCT 23-18, f. 49. Lo publicamos en Pérez López, en prensa. 208 José Luis Pérez López El sobrino es nombrado arzobispo de Toledo directamente por el papa el 16 de enero de 1299, un mes y dieciséis días después de haber sido nombrado su tío cardenal, lo cual traía aparejado el cese como arzobispo de Toledo, el cargo político verdaderamente influyente en la política de Castilla. Entonces, inmediatamente, realizó un viaje a Roma para demandar el palio y ser confirmado por el papa como arzobispo 11 . El Prólogo del Zifar es absolutamente preciso en esto como en todo: ¶ E ya lo avía demandado muy afincadamente don Gonçalo, arçobispo, sobrino d’este cardenal sobredicho, que fue a la corte a demandar [demandar el palio 12 ] al papa, e non lo pudo acabar, ante 115 le fue denegado que gelo non darían en ninguna manera. [¶] E cuando el arçediano, que [om. que] quería ir a la corte para le [lo] demandar, fue a Alcalá al arçobispo para despedirse d’él [¶] e díxole de cómo quería ir a demandar el cuerpo [f. 1vb] del cardenal, que gelo avía prometido en las sus manos ante que se partiese d’él en Roma. ¶ E el arçobispo le [om. le] dixo que se non trabajasse [trabajase] 125 ende nin tomase afán ca non gelo darían ca non gelo quisieran dar a él, ¶ e cuando lo demandó al papa aviendo muchos cardenales por sí que gelo ayudavan a demandar. El viaje del nuevo arzobispo a Roma debió de producirse en ese año 1299. Lo normal es que los arzobispos se pusieran en marcha inmediatamente después de su nombramiento para ser confirmados por el papa (eso significa demandar el palio). El sobrino pudo salir de Toledo inmediatamente después del 16 de enero y quizá llegara a Roma antes de la muerte del cardenal, el 2 de mayo; nada impide que estuviera en Roma antes o en el momento de la muerte de su tío. El terminus ante quem del viaje del nuevo arzobispo lo podemos precisar mediante otro documento de la catedral de Toledo, inédito 13 , fechado en Roa, el 1 de julio de 1302. Es un testimonio notarial de cómo don Gonzalo Díaz Palomeque, arzobispo de Toledo, dijo que él era primado en todas las Españas y por ello le correspondía el derecho de entrar con cruz alzada en todos los lugares, pero que esta vez, por reverencia de la persona de don Pedro, obispo de Burgos (Pedro Hispa- 11 Era obligación del arzobispo nombrado «nuevamente» por el papa la de acudir inmediatamente a Roma para recibir el palio directamente de manos del pontífice. 12 La lectura correcta es la de M: el nuevo arzobispo va a Roma a demandar el palio (su confirmación como arzobispo), no a demandar el cuerpo de su tío, pero este ha muerto o muere estando él allí, y el sobrino, sabedor del deseo de su tío de ser enterrado en Toledo, hace gestiones para trasladar su cuerpo, en vano. 13 ACT, X.8.B.1.1. Lo publicamos íntegro en Pérez López, en prensa. 209 Libro del cavallero Zifar no, el refrendario, luego cardenal de Santa Sabina), por la mucha ayuda que de él había recibido en la corte de Roma (hemos visto por la carta de su tío, el cardenal don Gonzalo, a doña María que don Pedro había ayudado al sobrino en su promoción al arzobispado), no quería hacerlo, pero protestó que por esta razón no venga perjuicio a él o a su iglesia o sucesores. Es el viejo conflicto con Burgos del año 1296, que ya conocemos. En el testimonio notarial el arzobispo dice que metió su cruz alzada en Burgos como primado cuando volvió de Roma de demandar el palio y que entonces Pedro Hispano no era todavía obispo de Burgos. Este fue elegido obispo por el cabildo de Burgos y el papa confirmó el nombramiento el 13 de junio de 1300 (Hilty 1992: 265-66). Este es por tanto el terminus ante quem del viaje del arzobispo Gonzalo Díaz; el terminus a quo es la fecha de su nombramiento como arzobispo toledano, el 16 de enero de 1299. Pidió en vano que le devolvieran el cuerpo de su tío entre esta fecha y antes del 13 de junio del año siguiente. No era verdad que sus antecesores hubieran metido siempre la cruz alzada en la ciudad de Burgos y en su obispado, precisamente a su tío se lo habían impedido hacer, como hemos visto, en el año 1296. Por eso lo reivindica el sobrino en esta ocasión, en que las circunstancias políticas han cambiado para su parcialidad, aunque no quiere molestar al refrendario Pedro Hispano, que tanto le había ayudado en su propia promoción al arzobispado. Los acontecimientos de los años 1300 y 1301 ya los conocemos y en ellos hay consenso por parte de la crítica. Ferrand Martínez, ya arcediano de Madrid, va a Roma desde Toledo, pasando por Alcalá, a ganar el jubileo, pero con las cartas de doña María y del rey Fernando para entregárselas al refrendario del papa, Pedro Hispano, o al propio papa Bonifacio Octavo. El traslado del cuerpo se hizo en los primeros meses de 1301. La comitiva fúnebre ha entrado en Castilla y ha pasado por Logroño y Burgos. Ahora se describen en el Prólogo los acontecimientos ocurridos hasta llegar a Toledo: ¶ E por do iva [ivan] salían [saliendo] a resçibir todos los de las villas como a cuerpo santo con candelas [añ. en las manos e con ramos]. ¶ E en las proçesiones 215 que fazían las clerezías e las órdenes, cuando llegavan a las villas, non cantavan versos nin [om. versos nin] responsos de defuntos, ¶ sinon ecçe saçerdos magnus [manos] ¶ e otros responsos e antífanas semejantes, así como 220 a fiesta de cuerpo santo. ¶ E la onra que resçibió este cuerpo del cardenal cuando llegaron con él a la noble çibdad de Toledo fue muy grand maravilla, en manera que se non acordava ninguno, por 225 anciano que fuese, que oyese dezir que nin a rey nin a enperador nin a otro ninguno fuese fecho [fecha] atan grande onra como a este cuerpo deste cardenal, ¶ ca to- 210 José Luis Pérez López dos los clérigos del arçobispado fueron 230 con capas de seda, [¶] e las órdenes de la çibdad, tan bien de religiosos. Non fincó christiano nin moro nin judío que todos non lo [le] salieron a resçibir con sus çirios muy grandes e con ramos en las 235 manos. [¶] E fue don Gonçalo, arçobispo de Toledo, su sobrino, [¶] e don Juan [Johán], fijo del infante don Manuel, con él, ¶ ca el arçobispo lo salió a resçibir a Peñafiel e non se partió d’él fasta en Toledo, donde [do] le fizieron tanta [atan grand] onra co- [f. 2va] mo [como ya] oístes [oyestes]. En todo caso, la apoteosis del cardenal coincide con una pérdida de influencia real por parte de la reina cerca del rey Fernando IV, que en 1300 ha alcanzado su mayoría de edad a los 16 años. El nuevo personaje influyente cerca del rey ya no es el otrora odiado don Enrique el Senador, tío abuelo del rey niño, sino el infante don Juan, tío del ahora nuevo rey, y don Juan Núñez. Doña María ha perdido su influencia, lo cual constata uno de sus hombres, Jofré de Loaysa, en su Crónica: Sane preffatus infans dompnus Johannes ac predictus dompnus Johannes Nunionis blandientes multum in omnibus prefato regi Fernando, qui iam decimum sextum annum agebat etatis, in tantum eius animum atraxerunt et quasi totaliter occuparunt, quod ipse, derelicto sano consilio matris sue, que pro ipsius vita et regno tuendo tot et tanta pericula perpessa fuerat . . . rex ipse matrem propriam et omnes alios qui sibi in tribulacionibus et pressuris constantes et fideles extiterant alienavit a se et quasi exosos habuit. [Con astucia el infante don Juan y don Juan Núñez halagaban mucho en todo al rey Fernando, que ya contaba 16 años de edad, y tanto influyeron en su ánimo, casi ocupándolo totalmente, que abandonó el prudente consejo de su madre, que por guardar su vida y su reino tantos y tan grandes peligros había sufrido . . . el rey apartó de su lado a su madre y a todos los que le habían sido fieles y constantes en las tribulaciones y angustias y casi les tenía odio.] (206-07). Al alcanzar Fernando IV su mayoría de edad se produce una crisis entre el rey y sus nuevos validos el infante don Juan y don Juan Núñez, y el partido «molinista»: «su madre y . . . todos los que le habían sido fieles y constantes en las tribulaciones y angustias», dice don Jofré. Parece que la reina debió de perder influencia en la gobernación del reino: de hecho a partir de ese año desaparecen las menciones a ella en la Crónica de Loaysa, cuando él no hubiera dejado de mencionarla de haber seguido ella desempeñando un papel político importante entre 1300 y 1305 en que acaba su libro. Curiosamente también a partir de este momento en la citada Crónica comienza a cobrar un cierto protagonismo el joven don Juan Manuel, al que hemos visto en este artículo aparecer fugazmente en compañía de Ferrand Martínez y del nuevo arzobispo don Gonzalo. Quizá fue en ese periodo, cuando la reina estaba más aislada, cuando no podía influir decisivamente en la política y en la gobernación del reino, cuando se cons- 211 Libro del cavallero Zifar truye el Libro del cavallero Zifar, para «castigar» la «mançebía» de un rey inmaduro 14 . Y al terminar el libro se escribe el Prólogo, donde aparecen de manera positiva los personajes que lo han auspiciado y quizá quien, o quienes, lo han escrito. En primer lugar, el grupo reivindica la memoria del cardenal, lo rehabilita como cabeza de esa «escuela catedralicia toledana» que crea una nueva ideología de la corte, frente a la alfonsí, bajo los auspicios del rey don Sancho y de la reina doña María. El grupo son los fámulos, los «criados» («a quien criara e fiçiera merçed», repiten todos ellos) del cardenal. En segundo lugar aparece la propia reina inspiradora de la nueva ideología y patrocinadora de la «fazaña» de Ferrand Martínez. Y, por último, los demás personajes mentados en el Prólogo, que deben tener más relación con el libro cuanta más arbitraria e inmotivada sea su presencia en el Prólogo. Si no es así, ¿cómo justificar aquí también la presencia de ese infante don Juan Manuel que está con el sobrino arzobispo y acompaña los restos mortales del cardenal desde Peñafiel a Toledo? ¿Cuál es el libro de la estoria que se menciona en el Prólogo? ¿Por qué el Prólogo da tanta relevancia a Ferrand Martínez si no tiene nada que ver con el libro? ¿Quién escribió el Prólogo? Son preguntas que intentaremos responder en lo que sigue. En todo caso, el Zifar sale de esa «escuela catedralicia toledana», formada por los «criados» del cardenal. Precisamente en un documento de la Catedral de Toledo, fechado el 30 de junio de 1301 (meses después del traslado de los restos), aparecen juntos todos ellos. En él, el arzobispo don Gonzalo Díaz Palomeque, con autoridad del papa Bonifacio Octavo, realiza el ordenamiento y constitución del cabildo de las abadías de Santa Leocadia y de San Vicente de la Sierra y manda que sus abades sean dignidades de la catedral (ACT, I.11.A.1.3.). Nos interesan ahora algunos de los personajes que firman el documento, de los que hablaremos a continuación 15 . Sepan cuantos esta carta vieren como nós, don Gonçalo, por la graçia de Dios arçobispo de Toledo, primado de las Españas e chanceller de Castilla, por poder que avemos de nuestro señor el papa don Bonifaçio Octavo, en que tovo por bien que nós que ordenemos de las abadias de Santa Locadia, que es fuera de los muros de la çibdad de Toledo, e de Sant Viçent de la Sierra, e de sus bienes e de sus pertenencias, segunt pareçe por una carta que nós tenemos d’él, que dize en esta manera: . . . Testigos presentes: maestre Estevan, deán; maestre Jofré de Loaísa, arçidiano de Toledo; Sancho Martínez de Alfaro, arcidiano de Talavera; Ferrand Martínez, arcidiano de Madrit; Nuño Díaz, arcidiano de Calatrava; maestre Pedro, abad de Santa Leocadia; Diego Ferrández, abad de Sant Vicent; Pero García, Diego López, Gutier Gómez, Diag González, Diego Díaz, Conrado, Nicolás Pérez, canónigos de la eglesia de Toledo; Martín Estevan, Nuño García, notarios públicos del dicho señor arçobispo. 14 El cuento del joven rey Tabor, traído a colación por Hernández 1978: 319, es una prueba fundamental de lo que digo. 15 Para este y otros documentos publicados por nosotros por primera vez utilizamos los criterios de transcripción de Gómez Redondo 1996: 44-49. 212 José Luis Pérez López Pero para demostrar que el Zifar se construye en ese momento histórico hemos de descartar los argumentos que se han aportado por parte de la crítica para proponer una fecha tardía, lo cual intentamos también en el siguiente apartado. Para ello extraemos nuestros datos también del terreno documental y los completamos con un estudio filológico. La fecha del Libro del cavallero Zifar Sobre la fecha del Zifar todavía se sigue citando un argumento que expuso Moldenhauer 1931: 176 16 . Este autor señala que en el Prólogo se da noticia de procesiones en las cuales se cantaban responsorios y antífonas «asy como a fiesta de cuerpo santo». Según las fuentes de que puedo disponer esta fiesta con procesiones no fue introducida en España hasta después de su introducción definitiva por el papa Juan XXII (1316); las noticias más antiguas que tengo de ella se refieren a Barcelona en 1319 y 1332 y a Vich en 1330. Después de esto, llega a la siguiente conclusión: «Tengo como lo más probable que el prólogo del Cifar fue redactado después de 1321, y me alegraría de que algún hispanista, con su crítica y la aportación de nuevos datos, comprobase o refutase mi demostración». Ya Hilty 1992 aportó testimonios de la existencia de esos responsorios y antífonas, así como de la canción «ecce sacerdos magnus», con anterioridad a la fecha que cita Moldenhauer, los cuales nosotros ahora completamos. No sabemos de donde sacó Moldenhauer la referencia al papa Juan XXII, dado que lo citado es lo único que dice, pero podemos atestiguar en Toledo la existencia de esos responsorios y antífonas en las fechas cercanas al año 1300, en que en opinión mayoritaria de la crítica se compuso el Zifar. Recordemos primero el texto del Prólogo: ¶ E en las proçesiones 215 que fazían las clerezías e las órdenes, cuando llegavan a las villas, non cantavan versos nin [om. versos nin] responsos de defuntos, ¶ sinon ecçe saçerdos magnus [manos] ¶ e otros responsos e antífanas semejantes, así como 220 a fiesta de cuerpo santo. En el Ms. BCT 38-25, que perteneció al arcediano de Toledo Jofré de Loaysa, por tanto anterior a 1308, fecha de su muerte, se mencionan precisamente «responsos e antífanas semejantes, así como a fiesta de cuerpo santo», que se cantaban en la catedral de Toledo a San Ildefonso y a San Eugenio, dos de los santos toledanos 17 : 16 Lo cita Cristina González en el prólogo a su edición, Libro del caballero Zifar 1998: 21. 17 He empleado y descrito este códice en Perez Lopez 2001: 60-67. Respetamos la ortografía, con su puntuación única de un punto en medio de la letra. 213 Libro del cavallero Zifar De Sant Illefonso El dia de Sant Illefonso· fazemos la procession en capas de seda· e dezimos este responso· Ecce sacerdos, Sancte Illefonse· In medio ecclesie (f. 12r). El día de translacion de Sant Eugenio· a tercia· Responsorio· Gaudet exultans· a la procession uienen de cada eglesia un clerigo· et anda la procesion en capas de seda· e trayen en la procession· IIII· señores de los mayores el arca o esta el braço de Sant Eugenio· antel Preste· e antel Dean· e dezimos estos responsorios· venerabilis Eugenius· ecce sacerdos· vir inclitus· tres señores el vierso al entrante del coro· Gaudeat exultans· acabada la procession dexamos las capas de seda· e tomamos las prietas· e non leuamos más de una cruz· e dos encenseres con el archa· Si fuere antes de la LXXª [Septuagésima]· a missa· officio· statuit· aleluya· Iste sanctus· prosa la de la otra fiesta (f. 13r). Doña María y el libro de la estoria En el traslado del cuerpo santo del cardenal, además de Ferrand Martínez hay un personaje que desempeña un papel capital, la propia reina doña María que, así como hemos visto que era la valedora ante el refrendario del papa Pedro Hispano de la candidatura de Gonzalo Díaz Palomeque como arzobispo de Toledo, es también la principal valedora del proyecto del arcediano de trasladar los restos del cardenal a Castilla: 130 ¶ E [om. e] el arçediano, con todo esso [eso], aventurose e fuelo a demandar con cartas del rey don Fernando [Ferrando] e de la reina doña María, su madre, que le enbiava a [om. a] pedir por [om. por] merçed al papa so- 135 bre esta razón. «Le enbiava a pedir por merçed al papa», de P, o «enbiava pedir merçed», de M; pedir por merçed es sinónimo de rogar, que aparece en la línea 155: «que le enbió rogar». Lo que el texto dice es que la reina doña María le dio sus cartas (y de su hijo Fernando) al arcediano y le envió a Roma a rogar al papa que le permitiera trasladar el cuerpo del cardenal a Toledo. «Que le enbiava a pedir por merçed al papa sobre esta razón» es un resumen del contenido de las cartas de la reina. Puede que las cartas estuvieran dirigidas directamente al papa Bonifacio Octavo o a Pedro Hispano, su refrendario, o a los dos, como sabemos que ocurrió en la otra carta de la reina dirigida a don Pedro con motivo del nombramiento como arzobispo de Toledo de Gonzalo Díaz Palomeque. Según el Diccionario de Autoridades, razon tiene la acepción de «motivo de ejecutar alguna acción»; «sobre esta razon» significa, pues, «sobre este motivo, causa, asunto». A partir de este momento la empresa ya no es sólo del arcediano, es una empresa de la propia reina al igual que el libro entero. Y es que tanto el cardenal difunto como el nuevo arzobispo y las otras jerarquías eclesiásticas, el refrendario Pedro Hispano, el deán Esteban Alfonso, y los arcedianos Jofré de Loaísa y Ferrand Martínez son personajes pertenecientes al partido de la reina, frente al otro 214 José Luis Pérez López tutor regio, don Enrique el senador o a los nuevos validos de Fernando IV a su mayoría de edad, don Juan y don Juan Núñez, denunciados por Loaysa en el fragmento citado. El pasaje del Prólogo en que se alude a la reina doña María ha suscitado la principal polémica sobre la fecha. La crítica mayoritaria lo considera una interpolación tardía, con lo que aceptan para el resto del Prólogo y para el libro una fecha temprana de alrededor de 1300, como nosotros. Otros consideran que no es una interpolación y que de acuerdo con ello exigiría llevar la fecha del Prólogo y del libro después de 1321, fecha de la muerte de doña María, de la que se habla en pasado: «fue muy buena reina» 18 . Nosotros pensamos que no es una interpolación tardía sino una amplificatio mediante una proposición adjetiva de relativo explicativa que está perfectamente integrada en su contexto lingüístico y que es semejante a otros pasajes de la llamada Crónica de los reyes de Castilla de Jofré de Loaysa en donde se producen varias amplificaciones semejantes. Este es el fragmento del Prólogo: ¶ E otrosí por ruego de doña María, reina de Castilla [Castiella] e de León 155 que era a esa sazón que le [que·l’] enbió rogar, la cual fue muy buena dueña e de muy buena vida e de buen consejo e de muy gran reposso [om. e de muy gran reposso] e de gran [buen] seso natural [¶] e muy conplida en todas buenas costunbres e amadora de justiçia [añ. e] con grandísima [om. grandísima] piadat [piedat], non orgulleçiendo con buena andan- [f. 2ra] ça nin desesperando con mal andança cuando le acaescié [acaesçía], [¶] mas muy firme e estable en todos los sus fechos que entendié que con Dios e con razón e con derecho 165 era [eran], así como se cuenta en el libro de la estoria 19 . Al comienzo del pasaje se ha producido un error propio del copista por alteración del orden de palabras de la copia a la que se remontan M y P. Se ha producido, en primer lugar, un error por omisión de «que era» a causa de que la fórmula «reina de Castilla e de León» se adelanta, lo cual es una trivialización. El copista ha advertido posteriormente el error y añade a continuación «que era» para evitar tachar o borrar; por tanto, en una edición crítica se hace necesario restablecer el 18 Cacho Blecua 1996: 62 dice: «Mientras no se aporten nuevos datos que justifiquen inexcusablemente que la alusión a doña María es una interpolación posterior, en puro rigor histórico y filológico deberemos fechar el texto después de junio de 1321». Gómez Redondo 1999: II,1458 N32 defiende que la obra se escribió en varias épocas y que la forma conservada del Zifar es un punto de llegada, resultado de múltiples transformaciones y ampliaciones. Sobre la forma en pasado fue del texto dice: «los copistas adaptan temporalmente las referencias históricas al presente para el que escriben, como ocurre, por ejemplo, en el prólogo de las Partidas». 19 La cursiva, claro está, es mía. 215 Libro del cavallero Zifar orden correcto y la puntuación: «doña María, que era reina de Castilla e de León a esa sazón que le enbió rogar», tal y como vemos en la frase idéntica, en cuanto a su estructura sintáctica (una proposición adjetiva de relativo explicativa), de las líneas 135-37: «don Pedro, que era obispo de Burgos a esa sazón». La segunda parte del fragmento considerado («a esa sazón que le enbió rogar») es un sintagma preposicional con valor de complemento circunstancial de tiempo, cuyo núcleo es el sustantivo «sazón», del cual depende una proposición subordinada adjetiva de relativo especificativa: significa que doña María era reina de Castilla y León «a esa sazón» (en ese tiempo u ocasión) «que» (en que, es el pronombre relativo complemento circunstancial de tiempo de «enbió»); el antecedente de «que» es «esa sazón») 20 ; «le» es el complemento directo de «enbió» (leísmo: a él, al arcediano); el sujeto de «enbió» es la reina; «enbió rogar» significa envió a rogar (al papa), tal y como se dice en la línea 39: «doña María, su madre, que le enbiava a pedir por merçed al papa»; «pedir por merçed», significa lo mismo que «rogar»; el infinitivo rogar es el verbo de una proposición subordinada de infinitivo con valor final: enviaba a pedir por merçed/ envió rogar). Lo fundamental es que el antecedente de la segunda proposición adjetiva de relativo especificativa («que le enbió rogar») es «sazón» y no «doña María» (este sintagma es el antecedente de la primera proposición adjetiva de relativo explicativa, que por eso debe ir entre comas: «doña María, que era reina. . . »); sin embargo «a esa sazón que le enbió rogar», como especificativa, debe ir sin coma 21 . Simplemente en este fragmento del Prólogo se dice que doña Maria era reina de Castilla y de León en ese momento histórico en que envió al arcediano a rogar al papa que le permitiera trasladar el cuerpo del cardenal, o sea, en el año 1300, coincidiendo con el jubileo. La segunda parte del fragmento, la más conflictiva (desde «la cual fue muy buena dueña» hasta «en el libro de la estoria»), presenta dos niveles temporales distintos: el presente del narrador que nos remite a un libro ya escrito («así como se cuenta en el libro de la estoria») y el pasado de lo que se cuenta en dicho libro («fue muy buena dueña, etc.»). Se dice que en un libro ya escrito se cuentan cosas muy positivas de la reina. No es necesario que la reina haya muerto (su muerte ocurrió en 1321) para que en un libro escrito con anterioridad a esa fecha se diga, en pasado, que doña María «fue muy buena dueña, etc.». El libro de la estoria ha petrificado unos acontecimientos históricos en los que la reina ha tenido/ tuvo una ac- 20 Este uso de que ha sido una constante en castellano, tanto en la Edad Media como en nuestra época, recuérdese el título de la obra de Francisco Umbral La noche que llegué al Café Gijón y su primera oración: «La primera noche que entré en el Café Gijón puede que fuese una noche de sábado». 21 No he podido ver la tesis en microfichas de Lucia Megías 1995, citada por Hilty 2001, pero este fragmento que nos ocupa lo cita Gómez Redondo 1999: 1381, según el texto del primero, y coincide con nuestra propuesta en cuanto a las dos proposiciones adjetivas, la primera explicativa y la siguiente especificativa: «e otrosí por ruego de doña María, que era reina de Castiella e de León a esa sazón que·l enbió rogar». 216 José Luis Pérez López tuación ejemplar que permite atribuirle esos elogios entusiastas en pasado. No es necesario considerar el fragmento una interpolación tardía como hace parte de la crítica ni una adaptación del tiempo verbal al pasado propia de un copista posterior. El libro de la estoria podría ser la mal titulada Crónica de los reyes de Castilla del arcediano de Toledo Jofré de Loaysa, «compañero» de cabildo de Ferrand Martínez y perteneciente como él al partido «molinista», la cual se escribió entre 1305, en que acaban los acontecimientos históricos que se cuentan en ella, y 1308, fecha en que muere don Jofré. Que pudiera ser el libro de la estoria esa obra ha sido sugerido por Cacho Blecua 1995: 261 N11, que cita una mención elogiosa referida a la reina en la Crónica 22 , pero repasando minuciosamente la obra podemos encontrar más, como veremos a continuación. En favor de esta identificación podemos aportar los siguientes argumentos: En primer lugar, el título de la obra, Crónica de los reyes de Castilla, debido a Morel- Fatio, no es el que se corresponde con el texto. En él claramente se dice lo siguiente: Venerabilis vir dominus magister Gaufridus, archidiaconus toletanus, composuit in romancio . . . historiam infrascriptam de gestis et aliarum rerum que tempore ipsius archidiaconi in Hispaniam contingerunt (Loaysa 1982: 72). El texto citado es la traducción de Armando de Cremona del libro escrito in romancio por don Jofré en el que aparecería la palabra latina historiam como estoria, como continuación que era de la estoria del arzobispo don Rodrigo Jiménez de Rada: Qualiter post obitum prefati reverendi patris domini Roderici archiepiscopi toletani, qui laudabilem historiam suprascriptam stilo composuit luculento . . . (Ibidem) En segundo lugar, en la obra se menciona a la reina doña María en diez ocasiones, todas en los mismos términos elogiosos que en el texto del Prólogo del Zifar. Algunas menciones la presentan acompañada por el arzobispo don Gonzalo Pétrez, un hombre de la confianza total de la reina y del rey Sancho. Otras menciones son paréntesis propios del procedimiento de la amplificatio, como el que aparece en el fragmento citado del Prólogo referido a doña María. Aunque no son tan extensos, 22 Nuestra mención 4. Véase más adelante. Estas son las palabras de Cacho Blecua: «Jofré de Loaisa en su Crónica, 34, la llama «illustris regina dompna Maria, mater prefati regis Fernandi [IV], et domina laudante, ymo pocius admirante virtutis». El ambiente de su autor, arcediano de Toledo, muerto el 24 de enero de 1308 (Hernández 1980) podría favorecer la identificación de la alusión con su obra, pero tiene el grave inconveniente de que se interrumpe en 1305». La cursiva es nuestra. No creemos que sea un inconveniente: entre 1305 y 1308 se escribió la Estoria de Loaysa y en ella se dicen elogios de doña María semejantes al de que «fue muy buena dueña, etc.» del Prólogo, en multitud de ocasiones, y en varias de ellas utilizando términos semejantes a los del Zifar, como señalamos en las notas siguientes. 217 Libro del cavallero Zifar tienen el mismo carácter elogioso y dos de ellos poseen la misma estructura sintáctica de proposiciones adjetivas de relativo explicativas. Ni la amplificación del Prólogo ni las que señalamos a continuación en negrita tienen por qué ser interpolaciones posteriores. Pueden explicarse satisfactoriamente como amplificaciones para hacer el elogio de la reina, prueba de ello es que podríamos suprimirlos sin que quedara afectado el sentido del texto, salvo que se perdería el elogio 23 : 1. Infans dompnus Sancius supradictus ivit Toletum et cum invenisset ibidem dominam Violantem, sororem suam, quod ibi rex Alfonsus dimiserat, et cum eam nobilem mulierem dominam Mariam, filiam illustris infantis dompni Alfonsi de Molina, fratris olim incliti regis Fernandi predicti, nupsit idem infans cum ipsa domina Maria. [El infante don Sancho se fue a Toledo y al encontrar allí a su hermana doña Violante, porque allí la había dejado el rey Alfonso, y con ella a la noble señora doña María, hija del ilustre infante don Alfonso de Molina, hermano del difunto rey Fernando, contrajo matrimonio con doña María] (116-17). 2. Prefato quidem rege Sancio tunc in Valleoleti morante, et cum eo existentibus tunc ibidem illustrissima regina domina Maria, uxore sua, et reverendissimo patre domino Gundissalvo, tunc archiepiscopo toletano et postmodum sacrosancte romane ecclesie cardinali nominato, siquidem episcopo albanensi. [Permaneciendo el rey Sancho en Valladolid junto con su esposa la ilustrísima reina doña María y el reverendísimo padre don Gonzalo, arzobispo de Toledo y luego cardenal de la sacrosanta iglesia romana y obispo de Albania] (130-31). 3. Rex Sancius incontinenti processit ad locum de Bitoria pernoctare, mandans seu dicens ibidem domino archiepiscopo toletano ac astoricensi et tudensi episcopis ut irent cum regina uxore ipsius ad locum de Burgis et ibi cum ea essent. [El rey Sancho se dirigió inmediatamente a Vitoria para pasar allí la noche, donde ordenó al señor arzobispo de Toledo y a los obispos de Astorga y de Tuy que se fueran con la reina su esposa a Burgos y que permanecieran allí] (140-41). 4. Et peractis ibi diebus regio funeri deputatis, illustris regina dompna Maria, mater prefati regis Fernandi et domina 24 laudande ymo pocius admirande virtutis, prout in sequentibus plenius apparebit, una cum predicto filio suo rege ac dompno Henrico et aliis tunc regia castra sequentibus ad locum Valleoleti propter accedentes ibidem curias celebravit. [Y después de pasar allí [en Toledo] los días destinados al regio funeral, la ilustre reina doña María, madre del rey Fernando y señora de virtud digna de alabanza y, más aún, de admiración como mejor se verá en lo que después diremos, junto con su hijo el rey y con don Enrique y con otros que, siguiendo entonces la regia comitiva, se acercaban a Valladolid, celebró cortes en dicha ciudad] (162-63). 5. Set prefata regina, tamquam prudens multum et circumspecta domina, tam filium suum regem predictum, qui cum ea tunc moram trahebat ibidem, quam regna ipsius prout melius poterat, gubernabat. 23 Loaysa 1982. Despues de cada mención señalo las páginas. 24 Dompna o domina (en otras ocasiones), dice el texto latino; dueña, diría el romance castellano de don Jofré, como el Prólogo del Zifar, lo mismo que en todas las apariciones de la palabra señora de la traducción de García Martínez. 218 José Luis Pérez López [Pero la reina, como señora muy prudente y circunspecta, gobernaba lo mejor que podía a su hijo el rey que entonces estaba con ella en Valladolid y a los reinos de este] (164-65). 6. Tunc consultum et dictum regine predicte quod ipsa una cum filio suo rege Toletum vel ad alium munitum locum accederet, ubi tam vite sue posset quam prefati filii sui providere, set ipsa tamquam constans et prudens domina multum de Deo misericordia precipue confidens et sperans 25 se de dicto loco nequaquam tunc voluit amovere. [Se aconsejó y dijo a la reina que se marchara con su hijo a Toledo o a otra plaza fuerte donde mudieran proteger sus vidas, pero ella, como señora firme y prudente, confiando y esperando mucho y sobre todo de la misericordia de Dios, no quiso en modo alguno moverse de aquel lugar.] (180-81). 7. Cumque predictus rex Fernandus una cum predicta regina matre sua, que magno suo consilio 26 et prudencia tam regem ipsum quam terram suam quasi sola multum laudabiliter, prout melius poterat, gubernabat. [El rey Fernando y su madre la reina se veían obligados por entonces a permanecer en Valladolid. Esta, con su gran tacto y prudencia, casi sola, acertadamente gobernaba como mejor podía al rey y a su tierra] (184-85). 8. Ob humilitatem et sagacitatem regine predicte, que cunctis in gradu suo quantum poterat tribuebat 27 et maiora semper omnibus redeuntibus pollicebatur, ad fidelitatem et graciam predicti regis pueri redierunt. [Por la sencillez y sagacidad de la reina, que daba cuanto podía a cada uno en su grado y prometía cosas mayores a todos los que volvían, poco a poco se fueron reintegrando a la fidelidad y gracia del niño rey.] (184-85). 9. Tamdem illustris regina mater regis pueri antedicti, tanquam sapientissima domina, procurabat modis omnibus quibus poterat amicos acquirere preffato filio suo regi. [Finalmente, la ilustre reina, madre del rey niño, como señora sapientísima, procuraba de todas las formas que podía, adquirir amigos para su hijo el rey.] (190-91). 10. Sane preffatus infans dompnus Johannes ac predictus dompnus Johannes Nunionis blandientes multum in omnibus prefato regi Fernando, qui iam decimum sextum annum agebat etatis, in tantum eius animum atraxerunt et quasi totaliter occuparunt, quod ipse, derelicto sano consilio matris sue, que pro ipsius vita et regno tuendo tot et tanta pericula perpessa fuerat . . . rex ipse matrem propriam et omnes alios qui sibi in tribulacionibus et pressuris constantes et fideles extiterant alienavit a se et quasi exosos habuit. [Con astucia el infante don Juan y don Juan Núñez halagaban mucho en todo al rey Fernando, que ya contaba 16 años de edad, y tanto influyeron en su ánimo, casi ocupándolo totalmente, que abandonó el prudente consejo de su madre, que por guardar su vida y su reino tantos y tan grandes peligros había sufrido . . . el rey apartó de su lado a su madre y a todos los que le habían sido fieles y constantes en las tribulaciones y angustias y casi les tenía odio.] (206-07). 25 Compárese con el texto del Prólogo: «non orgulleçiendo con buena andança nin desesperando con mal andança cuando le acaesçía, mas muy firme e estable en todos los sus fechos que entendié que con Dios e con razón e con derecho eran». 26 El texto latino dice «magno suo consilio»; en el número 10 se dice: «derelicto sano consilio matris sue» y el Prólogo del Zifar: «la cual fue muy buena dueña e de muy buena vida e de buen consejo». 27 El Prólogo del Zifar la llama «amadora de justiçia». 219 Libro del cavallero Zifar Por consiguiente, si el libro de la estoria es la obra del arcediano de Toledo Jofré de Loaysa, quizá deberíamos sacar la conclusión, que formulamos como hipótesis, de que éste bien pudo también ser el autor del Prólogo del Zifar 28 . Eso explicaría el carácter cronístico del mismo, que se hable en él de la fazaña de su «compañero» de cabildo el arcediano de Madrid en tercera persona, y la intertextualidad, que ya vio Hernández 1980, entre el prólogo del Zifar y el testamento de Loaysa en lo que se refiere al traslado de los restos de los abuelos del propio arcediano, don García y doña Eva, desde Valencia del Cid hasta Las Huelgas de Burgos, donde está el enterramiento familiar del arcediano de Toledo.También Hernández 1980: 292 encontró coincidencias entre el relato de «El emperador destronado» del Zifar y la caída de Alfonso X descrita por Loaysa en su Crónica. Pero, sobre todo, explicaría la mención dentro del Prólogo del Zifar de un libro ya escrito, el libro de la estoria. El arcediano se estaría haciendo eco de su propia obra. ¿Qué sentido tendría mencionar un libro ya escrito si ese libro no guardara alguna relación con el autor que lo menciona? Esto último nos llevaría a situar la redacción del Prólogo entre 1305, en que acaban los acontecimientos que se cuentan en la Crónica, y 1308, en que muere don Jofré, pero el Zifar pudo haberse escrito en los años anteriores. La sepultura del cardenal y la capilla y el monasterio de Sancti Spiritus Podemos aportar otro dato que nos obliga a situar la fecha del Prólogo y, lo que es más importante, de toda la obra, en los años que van desde 1301, fecha del traslado de los restos del cardenal, hasta 1308-10 (en 1308 muere Jofré de Loaisa, en 1309 Ferrand Martínez y en 1310 el Arzobispo Gonzalo Díaz Palomeque). En el Prólogo se dice que don Gonzalo había escogido su sepultura en la iglesia de Toledo: ¶ fízole prometer en las sus manos que si él, seyendo cardenal en la iglesia de Roma, si finase, que este arçediano que fuese allá a demandar el 90 cuerpo e que feziese todo su poder para traerle a la iglesia de Toledo, do avía es cogido su sepultura. 28 Hilty 2001: 529 dice: «Modificando la opinión expresada en el estudio de 1992, ya no defiendo la teoría de que Ferrán Martínez sea el autor del Prólogo e incluso de todo el libro. Tiene razón Juan Manuel Cacho Blecua diciendo que es poco probable que el mismo Ferrán Martínez haya redactado un Prólogo que convierta sus propias cualidades (gratitud, lealtad, perseverancia, liberalidad) en la sustancia de un exemplum. Sería «un acto de orgullo inadecuado en el sistema de valores del libro» (Cacho Blecua 1996: 60). El autor habrá sido más bien un colega de Ferrán Martínez, otro representante de la «élite intelectual de la escuela catedralicia de Toledo», para emplear una fórmula feliz de Germán Orduna (Orduna 1996). Esto no excluye que Ferrán Martínez sea no solo el «trasladador» del cuerpo del cardenal difunto, sino también el «trasladador» de textos orientales integrados en el Zifar». 220 José Luis Pérez López ¿Dónde estaba ubicada la sepultura del cardenal don Gonzalo en la catedral de Toledo? Sólo se ha ocupado recientemente de ello Gonzálvez Ruiz 1997: 414, que la sitúa «en el coro de la Catedral de Toledo, ante el altar de prima», pero basándose sólo en el historiador decimonónico Ramón Parro 1857: I,161, que, por su parte, no dice que el personaje enterrado en el coro sea don Gonzalo Pétrez, sino un arzobispo posterior llamado Gonzalo de Aguilar: «El D. Gonzalo de que habla la segunda lápida debe ser D. Gonzalo de Aguilar, cuarto de su nombre entre los arzobispos de Toledo . . .; el segundo (García Gudiel) está enterrado en la antesacristía con otros muchos que allí hay; y el tercero (Díaz Palomeque) estuvo en la capilla del Espíritu Santo y fue trasladado a la de Santa Lucía cuando la de Reyes Viejos se trasladó a aquella». Ramón Parro dice que en el coro había tres sepulturas de tres arzobispos con estatuas yacentes y que fueron trasladadas en 1539 cuando se construyó la sillería con el fin de conseguir espacio. En su lugar colocaron tres baldosas con sus epitafios, las tres redactadas con las mismas fórmulas. Las inscripciones están hoy día muy desgastadas por las pisadas de los canónigos y ya lo debían de estar en la época de Ramón Parro, ya que este sólo acertó a leer lo siguiente en la baldosa del arzobispo de nombre Gonzalo: «GVNDISALVUS AR- CHI· TOL· HISPANIAR·». Hemos visitado personalmente el lugar y revisado de nuevo la baldosa, donde acertamos a leer: «GVNDISAL-/ VUS BAROS·/ ARCH· TOL·/ HISP· PRIM·». O sea «Gundisalvus Barosus, archiepiscopus toletanus, hispaniarum primas» («Gonzalo Barroso, arzobispo de Toledo, primado de las Españas»). En 1539 pensaron que el Gonzalo enterrado allí era un tal Gonzalo Barroso. Ese apellido era otra manera de llamar a don Gonzalo García Gudiel, como hijo que se pensaba que era de Gimén Gudiel y de María Barroso, pero era otro apellido equivocado 29 . Es precisamente en esta época cuando al arzobispo mozárabe le confundieron los apellidos. En 1511 Juan de Borgoña concluyó la galería de retratos de los arzobispos toledanos, desde el mítico San Eugenio a Cisneros, que adornan hoy la Sala capitular de la catedral. En ese momento se confundieron los apellidos de don Gonzalo Pétrez, y le asignaron los apellidos de otra estirpe mozárabe los de García Gudiel-Barroso, con los que estaba también emparentado, debido a la similitud de sus escudos 30 . El mismo error siguió actuando en los que trasladaron los restos de los arzobispos enterrados en el coro en 1539, que quizá confundieron a Gonzalo de Aguilar con Gonzalo Pétrez. Creo como más probable que el arzobispo Gundisalvus que estuvo enterrado en el coro sea el de Aguilar, como dice Ramón Parro, en lugar de nuestro don Gonzalo. La razón que me mueve a ello es el hecho de que los otros dos arzobispos enterrados allí con él eran los sucesores en la silla arzobispal de don Gonzalo de Aguilar (1351-53): Vas- 29 Gonzálvez Ruiz 1997: 301 N13: «La tradición equivocada que hemos mencionado hacía a nuestro futuro arzobispo hijo de Gimén Gudiel y de María Barroso, dos familias de Toledo contemporáneas y algo emparentadas con el tronco de los Abenhárits, del que descendía don Gonzalbo». 30 Cf. Martínez Caviró 1981 y Rodriguez Marquina 1981. 221 Libro del cavallero Zifar co de Toledo (1353-62) y Gómez Manrique (1362-75). Quizá el primero puso de moda enterrarse en el coro y sus sucesores le siguieron. En todo caso, con los datos actuales que poseemos no podemos descartar que pudiera haber sido el coro el lugar de enterramiento de nuestro don Gonzalo «Barroso». La mención de Ramón Parro a la capilla del Espíritu Santo nos permite seguir otra pista que creemos más certera y basada en datos documentales, la cual tiene una gran trascendencia para nuestro estudio del Zifar. La Crónica de los reyes de Castilla de Jofré de Loaysa (nuestro libro de la estoria) nos dice que el rey Sancho IV, el lunes, 21 de noviembre de 1289, mandó trasladar los restos del emperador Alfonso VII y los de otros dos reyes enterrados con él, desde la capilla de Sancti Spíritus al altar de San Salvador, que es el altar mayor de la catedral. El acto solemne del traslado lo realizó el arzobispo don Gonzalo Pétrez y estuvo presidido por el rey y por otros obispos, magnates y ricoshombres: Preffatus quoque rex Sancius antequam hec fierent, videlicet era millesima CCCª XXVIIª, transtulit corpora illustrisimi imperatoris domini Alfonsi et illustris regis Castelle dompni Sancii filii imperatoris eiusdem ac dompni Sancii portugalis regis, que primo jacebant in capella Sancti Spiritus in ecclesia toletana, et ea posuerunt decenti honorifficientia infrascripti episcopi et prelati post altare sancti Salvatoris, quod est maius altare ecclesie supradicte, ubi ea sepelierunt sepedictus reverentissimus pater dompnus Gundissalvus archiepiscopus toletanus, qui postmodum fuit cardinalatus título decoratus, presentibus illustri rege Sancio predicto ac reverendis patribus . . ., quod factum fuit era predicta die lune XXª die mensis novembris (Crónica: 152) [El rey Sancho, antes de que esto sucediera, o sea en la era 1327 (año de Cristo 1289), trasladó los restos del ilustrísimo emperador don Alfonso y los del del ilustre rey de Castilla don Sancho, hijo del mismo emperador, y los de don Sancho, rey de Portugal, que antes yacían en la capilla del Espíritu Santo de la iglesia toledana; y los obispos y prelados infrascritos los depositaron con las honras convenientes detrás del altar de San Salvador, que es el altar mayor de la citada iglesia, donde les dieron sepultura el tantas veces nombrado reverendísimo padre don Gonzalo, arzobispo de Toledo que después fue honrado con el título de cardenal, estando presentes el ilustre rey Sancho y los reverendos padres . . ., lo cual sucedió en la era antedicha, el lunes día 21 del mes de noviembre] Inmediatamente, al año siguiente, el arzobispo don Gonzalo Pétrez debió de convertir la capilla de Sancti Spiritus, que había dejado de ser panteón real, en la capilla escogida por él para su enterramiento y el de sus familiares. Así nos lo dice Ramón Parro (1857: I, 324), aunque confundiendo el nombre de don Gonzalo Pétrez con el de su sobrino y sucesor en el arzobispado Gonzalo Díaz Palomeque: «La fundó hacia el año 1290 el arzobispo Don Gonzalo Díaz Palomeque». Pero en ese año éste no era arzobispo de Toledo (lo fue de 1299 a 1310), pero sí su tío el futuro cardenal Gonzalo Pétrez (lo fue de 1280 a 1298), el mismo que hizo el traslado de los restos del emperador Alfonso VII el año anterior por mandato del rey Sancho. Es probable que Ramón Parro esté confundiendo a un Gonzalo con otro. Tampoco nos dice de dónde saca ese dato y no hemos podido encontrar ningún documento en el Archivo catedralicio que nos permita contrastar sus palabras. En todo caso, la capilla de Sancti Spiritus está vinculada a la estirpe de Gonzalo Pé- 222 José Luis Pérez López trez, ya sea directamente o a través de su sobrino, y no olvidemos que, según los datos que venimos dando, fue en el pontificado de éste cuando se debió de escribir el Zifar. Por tanto esta capilla toledana tiene una doble vinculación histórica: a Sancho IV, como antiguo panteón real, y a la estirpe mozárabe de Gonzalo Pétrez. Su primitivo título y advocación fue capella Sancti Spiritus. Esta es - creemos - pues, la capilla donde el cardenal «avía escogido su sepultura», como se dice en el prólogo de Zifar. Lo cual podría verse confirmado mediante un testimonio del Ms. BCT 23-17, que es un repertorio de las capellanías instituidas en la catedral: De capellaniis et capellanis ecclesie et stipendiis eorum. Item bone memorie dominus Gundissalvus archiepiscopus toletanus qui postea fuit ecclesie romane cardinalis instituit quatuor, quarum primam iussit celebrari pro anima sua in capella Sancti Spiritus (f. XXIIIr). Es obvio que se trata de don Gonzalo Pétrez. Sólo él fue cardenal y no su sobrino. Es obvio también que las capellanías las fundó antes de su muerte en 1299, quizá en el año de 1290, en que dice Ramón Parro que un arzobispo Gonzalo escogió esa capilla para su enterramiento y el de sus familiares. Que la primera capellanía celebrase misas «pro anima sua in capella Sancti Spiritus» es un dato basado en una fuente documental segura que puede indicar que allí estaba su sepultura o, como poco, una vinculación especial del futuro cardenal con la capilla, a la que distingue 31 . Pero no es sólo esto, en el Zifar aparece el deseo de vincular una capilla con el nombre de Santi Spiritus - que fue el antiguo panteón real de Sancho IV, no se olvide, y donde en ese momento histórico quizá esté enterrado el cardenal - con la propia historia de Roboán: E quando lo resçibieron por señor [al emperador Roboán], que ellos fueron los primeros que fueron besar el pie, e ellos amos a dos le pusieron la corona en la cabeça despues que lo bendixo el arçobispo de Freçida su chançeller, quando canto misa nueua en el altar de Santi Spiritus do el touo vegilla esa noche. (Libro del caballero Zifar 1998: 435) Creo que se trata de una de esas alusiones en clave (como las que descubrió Hernandez 1978 referidas al rey Tabor y al exemplum de «El emperador destronado») 31 En el año 1498, el cardenal Cisneros mandó trasladar la capilla del rey don Sancho el Bravo desde el altar mayor de la catedral, donde se había ubicado en 1289, como hemos visto (aunque no realizó el traslado de los restos del emperador y de los reyes, que permanecen en el altar mayor) a su anterior emplazamiento de la capilla de Sancti Spiritus. Entonces esta capilla cambió su nombre al de capilla de los Reyes Viejos, para diferenciarla de la de Reyes Nuevos fundada por Enrique II (Ramón Parro 1857: 328-29). Entonces los restos de don Gonzalo y de sus familiares se trasladaron a la contigua capilla de Santa Lucía. Se ha perdido la huella del enterramiento del arzobispo cardenal, pero permanecen las inscripciones de algunos de sus familiares (Ramón Parro 1857: 315-24, aunque este autor refiere lo que dice al sobrino Díaz Palomeque). Durante toda la Edad Media fue conocida, pues, por el nombre de capilla de Sancti Spiritus y era la más importante de la zona meridional de la catedral. 223 Libro del cavallero Zifar a algún momento de la historia de Sancho IV, quizá a su coronación como rey en la catedral de Toledo en 1284. En el Zifar quien bendice a Roboán (el protagonista de la última historia que se cuenta en el libro) antes de su coronación es un arçobispo que además es su chançeller (sólo cumplen este requisito los arzobispos de Toledo) y el emperador hizo vigilia toda la noche en un altar cuyo nombre lleva otro altar de la catedral toledana vinculado a Sancho IV y a la estirpe del cardenal. Consideramos que los que defiendan una fecha tardía para la redacción de algunas de las historias del Zifar, o de toda la obra, deberán explicar qué sentido tienen los exempla del rey Tabor y de «El emperador destronado» (un ataque en toda regla contra Alfonso X), identificados por Hernández, en el reinado, por ejemplo, de Alfonso XI, un rey que reivindicó de hecho en su Ordenamiento de Alcalá la memoria, como hombre de estado fundador del derecho, de Alfonso X, poniendo en vigor las Partidas. De la misma manera, esta alusión al altar de Sancti Spiritus de la catedral toledana en la historia de Roboán, la última que teóricamente se escribiría si el Zifar fuera un texto acumulativo, ¿podría haber sido escrita por un escritor de hacia 1344, por ejemplo, desconocedor de la vinculación de la capilla con Sancho IV y con la estirpe del cardenal don Gonzalo? Pero es que, además, existía en Toledo un convento o monasterio de Sancti Spiritus vinculado a las más importantes familias mozárabes. Hoy ha desaparecido, pero ha dejado su huella en el libro litúrgico que perteneció a Jofré de Loaysa, el Ms. BCT 38-25. En él se habla de las letanías o procesiones que recorrían las calles de la ciudad haciendo rogativas: Lunes en las letanias de Ascension . . . el tercer dia a Sancta Maria del Alhiçem· a Sancta Yusta· Offerentur· a sant Pedro· o Clauiger· a Sancti Spiritus· Repleti sunt· Entrante de Sancta Maria· Felix namque es 32 . En el texto se cita la iglesia de Santa María del Alficen, la antigua catedral mozárabe, hoy desaparecida; la iglesia de Santa Justa, también mozárabe, que se conserva; San Pedro o Claviger, que no hemos identificado; y el convento o monasterio de Sancti Spiritus. No es la capilla homónima de dentro de la catedral de Santa María, sino un edificio fuera de ella, ya que la catedral se nombra a continuación en el texto. En cada uno de estos sitios la procesión hacía una parada y se rezaban oraciones y rogativas. El monasterio o convento aparece citado en documentos mozárabes (González Palencia 1930: 187), según los cuales estaba formado por monjes descalzos. Es objeto de donaciones por parte de familias mozárabes, entre ellas algunas que llevan el apellido Pétrez (como el cardenal) y Ben Furón (como el deán Esteban Alfonso del que hablaremos), y que se hacen enterrar frecuentemente en el monasterio. Pero es que también el nombre de Sancti Spiritus es el escogido por el autor del Zifar a la hora de designar el monasterio donde se reúne la familia protagonista 32 Citamos por el Ms. Biblioteca Nacional de Madrid 13086, copia realizada por el padre Burriel en el s. XVIII del Ms. BCT 38-25, f. 100r. 224 José Luis Pérez López en el último capítulo del libro. Parece como si se quisiera vincular a los protagonistas con un monasterio toledano de ese nombre, que quizá pudiera haber estado vinculado a la persona del autor. Esta es la nueva mención del Zifar: E el enperador e la enperatris fueron vesitar el regno de la enperatris Seringa, e desy fueron en romeria al monesterio de Santi Espritus, que el rey de Menton mando fazer do conosçio el conde Amigo primeramente, e fueron ver al rey su padre e su madre e al infante Garfin su hermano. (Libro del caballero Zifar 1998: 457). El Liber consolationis et consilii y el deán Esteban Alfonso Para terminar, vamos a hacer una mención al deán de la catedral maestre Esteban Alfonso, al que los documentos de la época llaman «señor de leyes» y perteneciente a la estirpe mozárabe de los Ben Furón, señores de Ajofrín. Le hemos visto en 1296 acompañar a don Gonzalo a su ostracismo romano y en otros documentos que hemos citado. Ha desarrollado toda su carrera política y eclesiástica a la sombra de don Gonzalo - lo mismo que Ferrand Martínez y que Jofré de Loaysa - y de doña María, que llegó a proponerle ante el papa como candidato a arzobispo de Santiago (Gonzálvez Ruiz 1997: 639-56). El deán fallecerá en 1307. En su testamento (ACT A.5.A.1.13) fechado en 1305, se dice: Sepan quantos esta carta vieren como yo maestre Estevan, deán de Toledo, reconoçiendo cuánto bien e cuánta merced me fizo la eglesia de Toledo e cuánta criança en mí fizo e señaladamente por lo que prometí muchas vezes a la Virgen gloriosa, nuestra señora Santa María, madre de nuestro señor Jhesu Christo por que me acorriesse a muchas tribulaciones e levasse las mis peticiones ante su fijo, santo Dios verdadero, do al cabildo de la eglesia dicha todos quantos aliños e mejorías yo fiz en las sus casas de Toledo e en las sus caserías que tengo arrendadas por en toda mi vida, las cuales mejorías son estas: en Alpuébrega . . . Et nos, el cabildo sobredicho, veyendo la devoción que vos maestre Esteuan, deán sobredicho, avedes a la eglesia e teniendo que es razón e guisado de uso reconocer en memoria perpetua esto que dades e fazedes a la nuestra mesa, prometemos vos por nós e por nuestros suçesores de cantar en toda vuestra vida una missa solempne de Santa María en el coro, al altar de Santa María, depués de prima, en cada mes el segundo día del mes si aquel día non fuere fiesta de seis capas o de cuatro capas o domingo . . . Et depués de vuestros días que cantemos una missa de réquiem especialmente por vuestra alma en cada mes el segundo día del mes, según sobredicho es, en aquel altar do entendiéremos que se deve cantar segúnd uso e costumbre de nuestra eglesia, e en la vuestra vida que digamos un responso sobre la fuessa de nuestro señor el cardenal e, depués de vuestros días sobre la vuestra fuessa, si en la eglesia fuéredes soterrado, e si ffuera de la eglesia fuéredes enterrado, que lo vayamos dezir a la capiella de Sant Eugenio [. . .] Dada XIX días de agosto, era de mil e trezientos e cuarenta e tres años. Gundisalvus, Dei gratia archiepiscopus, confirmamus. El primer fragmento del texto en negrita tiene un carácter formulario. Pero esa misma fórmula es la utilizada en el prólogo del Zifar para expresar el agradecimiento de Ferrand Martínez al cardenal: 225 Libro del cavallero Zifar 75 E en este año sobredicho, Ferrand Martines, [f. 1va] arçediano de Madrid en la iglesia de Toledo, fue a Roma a ganar estos perdones e después que cunplió su romería e ganó los perdones, así como Dios to- 80 vo por bien, porque don Gonçalo, obispo de Alvaña e cardenal en la iglesia de Roma, que fue natural de Toledo, estando en Roma con el este arçediano sobredicho, a quien criara e feziera merçed, que- 85 riéndose partir d’él e se ir a Toledo, donde era natural, ¶ fízole prometer en las sus manos que si él, seyendo cardenal en la iglesia de Roma, si finase, que este arçediano que fuese allá a demandar el 90 cuerpo Y al final: ¶ Onde bienaventurado fue el 270 señor que se trabajó de fazer [façer] buenos criados e leales, ¶ ca estos atales nin les falleçerán en la vida nin después, ¶ ca lealtad les faze acordarse del bien fecho que resçibieron en vida e en muerte. Es obvio que el autor del Prólogo está empleando los mismos lugares comunes del estilo formulario que se empleaban para redactar los testamentos en ese momento histórico en la catedral. Lo cual es otro argumento a favor de una fecha de redacción del mismo circa 1305. Vemos también en el segundo fragmento en negrita del testamento del deán que la tumba del cardenal se convirtió en un lugar de veneración para sus «criados» 33 , que le recuerdan siempre en sus testamentos, como hará también Loaysa dos años más tarde (Hernández 1980). Pero nos interesa sobre todo la figura del deán porque, según su biógrafo (Gonzálvez Ruiz 1997: 653) en su biblioteca estaba el Liber consolationis et consilii, de Albertano de Brescia, actual Ms. BCT 5-32. En un artículo reciente, Cacho Blecua (1999: 45-66) ha mostrado, frente a la opinión de Vaquero (1992: II, 857-71), que el Zifar y el Libro del consejo y de los consejeros no estan relacionados directamente, sino indirectamente, en tanto en cuanto tienen como fuente común el Liber consolationis et consilii, de Albertano de Brescia (1246). Era un argumento contra la opinión de Vaquero de datar el Zifar entre 1321 y 1344 y de atribuir la autoría de ambas obras al cardenal Pedro Gómez Barroso, al cual le había atribuido Amador de los Ríos 1863: 89-100 la au- 33 Desgraciadamente, tampoco podemos deducir por este testimonio del deán dónde estaba situada exáctamente en la catedral la sepultura del cardenal. La capilla de San Eugenio estaba a continuación de la de Sancti Spiritus, a la derecha. 226 José Luis Pérez López toría del Libro del consejo y de los consejeros. Sin entrar ahora en la controvertida cuestión de la autoría de esta última obra 34 , Cacho Blecua (1999: 64) rechaza la atribución del Zifar a Pedro Gómez Barroso y concluye: «a mi juicio, deberemos seguir buscando en el entorno toledano y cancilleresco al desconocido autor del Zifar». Pero antes había señalado el mismo autor (47 N6) la existencia de un ejemplar del Liber consolationis inventariado en 1387 en la biblioteca del arzobispo de Sevilla Pedro Gómez Barroso, familiar sin duda del cardenal homónimo. Pues bien, ochenta años antes había una copia de esta obra «en el entorno toledano y cancilleresco» al que pertenecía Esteban Alfonso, Ferrand Martínez y Jofré de Loaysa, y bien pudiera haber sido utilizado por ellos no sólo en la construcción del Zifar sino también en la del Libro del consejo, obra salida del mismo entorno molinista 35 . Como conclusión del presente artículo hemos de refrendar las hipótesis de que partíamos al principio del mismo: la cronología del Prólogo es perfecta y el Zifar con su Prologo se escribió en los primeros años del siglo XIV, entre 1301, fecha en que vuelve a Toledo el cuerpo santo del cardenal, y 1310, fecha en que muere el último de sus «criados», miembro de esta escuela catedralicia toledana, su sobrino el arzobispo Gonzalo Díaz Palomeque. Todo el libro está auspiciado por la reina doña María, al igual que otras obras salidas de este entorno «molinista». La mención a la reina en pasado no es una interpolación tardía sino una amplificación elogiosa de un historiador, el arcediano de Toledo, habituado a hacerle elogios semejantes y que se retrata a sí mismo citando su propia obra histórica, su libro de la estoria, escrito también incondicionalmente al servicio de la causa de la reina. El Zifar es, pues, la historia de la dinastía de la reina - como ha dicho reiteradamente la crítica - en la que ella, y su círculo de escritores, quisieron dar un exemplum de lo que debería hacer un rey metido de lleno en la edad de la «mançebía». Sobre su autor o autores concretos nada podemos precisar, más allá de lo que hemos dicho, pero sin duda quien escribió o quienes escribieron el Zifar deben estar entre aquellos cuya presencia no está justificada por su relevancia pública en la efeméride del traslado. El primero, ese arcediano de Madrid que se adelanta y ocupa el primer plano de la escena en su doble papel de trasladador (del que hablaba Hilty en su nota citada) de cuerpos santos y de fuentes literarias orientales (como buen mozárabe toledano que debió de ser) y occidentales (como clérigo de 34 Algo he dicho sobre «maestre Pedro», autor del Libro del consejo y de los consejeros en Pérez López 2003, al que no creo que pueda identificarse con el cardenal Pedro Gómez Barroso. La atribución del Libro del consejo a esta persona no deja de ser una conjetura de Amador de los Ríos. 35 Si se trata de buscar« maestres Pedros», en el documento citado de 1301 en que se regula las abadias de Santa Leocadia y de San Vicente de la Sierra (ACT, I.11.A.1.3.) se cita a un «maestre Pedro, abad de Santa Leocadia». Pero no tenemos ninguna razón para suponerle autor del Libro del consejo, como tampoco la tienen, por el momento, los que han defendido la autoría de otros homónimos. 227 Libro del cavallero Zifar la iglesia universal, que ha estado la mitad de su vida en la corte de Roma y en Francia tras las huellas de su mentor el arzobispo y que conoce la literatura europea). Y ese don Juan Manuel que ha ido asomando en nuestro artículo de vez en cuando - la primera vez acompañando precisamente a Ferrán Martínez - y del que sí sabemos a ciencia cierta que es escritor y que se sirvió en sus escritos de muchas de las fuentes del Zifar. ¿Qué hace en el Prólogo don Juan Manuel? ¿Por qué la comitiva ha de pasar por Peñafiel para venir de Burgos a Toledo? Sólo podemos intuir la respuesta a estas preguntas si pensamos que él es uno de los miembros, quizá el más relevante, de un nuevo taller alfonsí redivivo, con trasladadores, ayuntadores y «emendadores», en el que quizá representara el mismo papel de patrono que su tío el rey Sabio. En los armaria de los arzobispos mozárabes toledanos de esa época y en los de los cultos personajes de su entorno (que hoy conocemos mejor gracias a Millás Vallicrosa 1942 y a Gonzálvez Ruiz 1997) estaban las fuentes del Zifar, algunas de las cuales, como ese Liber consolationis et consilii de la biblioteca del deán, han llegado milagrosamente a nuestros días. Toledo José Luis Pérez López Bibliografía Amador de los Ríos, J. 1863: Historia crítica de la Literatura española, vol. IV, Madrid, ed. facsímil: 1969, Madrid Cacho Blecua, J. M. 1995: «Los problemas del Zifar», in: Ramos, R. (ed.), Libro del caballero Zifar: códice de Paris, Barcelona: 55-94, 261-69 Cacho Blecua, J. M. 1999: «Del Liber consolationis et consilii al Libro del cavallero Zifar», La Corónica 27/ 3: 45-66 Gómez Redondo, F. 1996: Poesía española. 1. Edad Media: Juglaría, Clerecía y Romancero, Barcelona Gómez Redondo, F. 1999: Historia de la prosa medieval castellana, vol. II, Madrid González Muela, J. 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Homenaje al profesor Jesús Montoya Martínez, Granada: 523-30 Linehan, P. 2000: Las dueñas de Zamora. Secretos, estupro y poderes en la Iglesia española del siglo XIII, Barcelona 228 José Luis Pérez López Loaysa, J. de 1982: Crónica de los reyes de Castilla. Traducción, introducción y notas de A. García Martínez, Murcia Martínez Caviró, B. 1981: «En torno al linaje de los Gudiel», in: Genealogías mozárabes I, Toledo: 83-90 Millás Vallicrosa, J. M. 1942: Las traducciones orientales en los manuscritos de la Biblioteca Capitular de Toledo, Madrid Moldenhauer, G. 1931: «La fecha del origen de la Historia del Caballero Zifar y su importancia para la historia de la literatura española», Investigación y Progreso 5: 175-76 Orduna, G. 1991: «Las redacciones del Libro del cauallero Zifar». Studia in honorem prof. M. de Riquer IV, Barcelona Pereda Llarena, F. J. 1984: Documentación de la catedral de Burgos (1294-1316), Burgos Pérez López, J. 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II Congreso de la Asociación Hispánica de Literatura Medieval (Segovia del 15 al 19 de octubre de 1987), Alcalá, vol. II: 857-71 La transición lingüística en el Pirineo central (I) I. Liminaria Con frecuencia se nos ha advertido de la dificultad intrínseca a la hora de definir un dialecto 1 , extremo que parece cobrar una dimensión casi proverbial cuando se aplica a esta parte del Pirineo, integrada en lo geográfico por cinco valles repartidos entre Cataluña y Aragón (de este a oeste, los de Pallars, Baliera, Benasque, Chistau y Bielsa), pues han intervenido aquí motivos de índole muy particular 2 . En efecto, si ha habido algún espacio donde ha resultado tradicionalmente problemático detallar los distintos haces de isófonas de acuerdo con la diferente localización diatópica, ése es el que ahora nos ha de ocupar; pero, siendo esa la tendencia general 3 , no es menos cierto que alcanza su máximo desarrollo - como esperamos demostrar - en la zona central (Valle de Benasque) 4 . No obstante lo cual, 1 Permítasenos, dada su justeza, reproducir al respecto el parecer del profesor López Eire (1989: 191), del cual ya nos hicimos eco en otra ocasión: «Cien años de dialectología y una abundante práctica de la geografía dialectal nos han permitido entender por fin que un dialecto es una mera abstracción, que no existen fronteras dialectales, que es bastante más difícil de lo que a primera vista pudiera parecer la labor de definir o delimitar un dialecto, que las isófonas no se unen o entrelazan en haces según parámetros geográficos o sociales, y que ya no cabe decir que los dialectos son variedades de una lengua recíprocamente inteligibles limitadas por haces de isófonas, porque el gran problema es justamente establecer esos haces de isófonas, lo que no pocas veces se lleva a cabo excluyendo arbitrariamente determinados rasgos lingüísticos e incluyendo indebidamente otros y casi siempre ignorando el hecho de que junto a las diferencias espaciales de una lengua existen diferencias temporales (de cronología) y sociales». 2 Menéndez Pidal 1964: 79 indica ya la especificidad de este proceso de distribución dialectal en el ámbito altoaragonés cuyo germen contendría - en su opinión - toda una serie de procesos socioeconómicos de gran antigüedad (siglos IX-X), una línea de pensamiento más concretada en otro trabajo (1916: 82 y 83) al señalar que elementos importantes de orden político y religioso como la constitución del condado de Ribagorza o la existencia del obispado de Roda únicamente tendrían una incidencia secundaria en el desarrollo dialectal de este territorio, de ahí sus divergencias. 3 Enormemente citadas han sido en este sentido las siguientes palabras de Menéndez Pidal 1916: 77: «Pero más, por lo común, observamos que los límites siguen direcciones muy varias, entrecruzándose de muy diverso modo; estos límites sueltos obedecen a irradiaciones parciales dentro de un medio lingüístico relativamente homogéneo, capaz de ser afectado por esta serie de movimientos ondulatorios que se propagan, cada uno según un impulso independiente, a diversas distancias y en diversas direcciones», aunque en la página 83 de este mismo estudio matiza lo dicho antes en los siguientes términos: «Como vemos, una importante serie de límites coincidentes en todo o en parte, dentro de la región de límites sueltos, divide de norte a sur el condado de Ribagorza en dos mitades: la oriental habla catalán y la occidental aragonés». 4 No por casualidad ha sido el benasqués objeto de disputa casi secular entre quienes se han empeñado en demostrar tanto su carácter catalán como aragonés (Saura 1997: 309-10 y notas ad locum). Véase también una panorámica bibliográfica mayor de tal asunto en Saura 2003: 35-37. al menos dos circunstancias complementarias se perciben de manera relativamente fácil, aunque sólo trataremos la segunda de ellas. En primer término, algunas divergencias entre los testimonios ofrecidos por el habla viva y la toponimia benasquesas, o entre distintos estratos de ésta última 5 , parecen avalar la hipótesis de la superposición de un estrato catalán posterior a uno aragonés originario, de ahí que los valles más próximos al catalán recibieran el impacto más continuado de este proceso de sustitución lingüística 6 . En segundo lugar, la impresión de una transición lingüística en las hablas pirenaicas desde lo catalán a lo aragonés a lo largo de estos valles, las cuales - por otra parte - no siempre convergen, como sucede en tantas otras latitudes, con la adscripción administrativa correspondiente: así, es innegable la enorme importancia del ingrediente catalán en los valles del Baliera y de Benasque, por más que ambos pertenezcan hoy a Aragón y sus habitantes se sientan aragoneses 7 . Para el objetivo cifrado, hemos hecho acopio de materiales directos e indirectos según las zonas, dado que, si para los valles del Baliera, de Benasque y de Chistau nos basamos en encuestas específicas efectuadas por nosotros mismos 8 , para los 230 José Antonio Saura Rami 5 Tales discrepancias atañen a algunos procesos de diptongación, de conservación de / o/ final y de mantenimiento de / l/ inicial en la onomástica - incluso en la documentación medieval -, frente a la ausencia de esos fenómenos en el habla viva de hoy (Saura, en prensa: §3). 6 «En la toponimia del valle del Isábena y algún punto del la Alta Ribagorza . . . noté la aplicación casi sistemática de esta antigua ley de armonía vocálica (en contraste con el habla actual de estas zonas ya catalanas, donde se eliminó totalmente la diptongación cuando se catalanizaron más radicalmente en los s. XII-XIII)» (Corominas 1972a: 195-96). Pero esta situación contrastiva ha sido puesta de relieve para las zonas del Baliera y del Isábena - más al suroeste de la anterior - con mayor exhaustividad por Vázquez Obrador en varios trabajos (1994, 1998), a los que remitimos. 7 Esta situación ribagorzana ya fue resaltada por Haensch 1982 y sus conclusiones siguen siendo válidas hoy: « . . . si bien una lengua o un dialecto puede ser en muchos casos una fuerza integradora importante para sus hablantes, aunque vivan en comunidades políticas diferentes, a veces los lazos políticos con una comunidad política de etnia y lengua o dialecto diferentes pueden ser más fuertes que los étnico-lingüísticos como hemos visto en el caso de los alsacianos de habla alemana en Francia, de los suabos bávaros (en general) en el Estado de Baviera, de los habitantes suabos del ‹Lechrain› en una franja occidental de Alta Baviera, y de los ribagorzanos catalanohablantes en la provincia aragonesa de Huesca» (p. 19). Véase igualmente a propósito de esto lo que dice Alvar 1976. 8 La encuesta sobre el Baliera se ha realizado en la localidad de Castanesa a nuestro informante Juan Jordana Cortinat, de casa Guillamó, 43 años, estudios secundarios, viajes breves e infrecuentes, administrativo de profesión; para la encuesta de Chistau hemos escogido la localidad de San Juan de Plan donde nos ha informado Ana Zueras Barrau, de casa Anita, 66 años, estudios primarios, ama de casa. En ambos casos se trata de personas que han vivido siempre en sus respectivas zonas y con una buena competencia lingüística de las modalidades en cuestión. Debo dar las gracias a mi amiga Carmen Castán por su ayuda en la elección de estas personas y por la realización de ciertas encuestas. Advertiré que en algún caso puede faltar la respuesta - por intrascendente, errónea, etc. - al tiempo que, si por razones de estricto interés científico, ha sido preciso citar datos procedentes de otros estudios sobre estos valles, ello se indica siempre. En fin, los elementos referentes al Valle de Benasque parten de nuestra tesis doctoral, leída en la Facultad de Filosofía y Letras de la Universidad de Zaragoza en junio de 1998 y cuya parte gramatical citaremos como Saura 2003. valles del Pallars y de Bielsa este procedimiento, por diversas razones, no ha sido posible, por lo que recurrimos a los trabajos de Coromines 1936 y de Badía 1950. Como lo que pretendemos es considerar la continuidad o discontinuidad de las isófonas en el espacio no creemos en absoluto que las diferencias de cronología de los datos constituyan en absoluto un obstáculo para nuestro fin (salvo quizá muy parcialmente en el caso del chistavino). En el cotejo de los dos valles más occidentales, por otra parte, se produce a veces el espejismo de que es el más lejano del influjo catalán (Bielsa) el que parece mantener mejor algunas peculiaridades de esta lengua cuando esperaríamos que fuese el más cercano (Chistau) el que lo hiciese 9 . Ello se debe a que la única monografía del belsetán de que disponemos (Badía, 1950) remonta a finales de los años 40; en cambio, los datos del chistavino son actuales, lo que lleva aparejado un estado de lengua, en términos absolutos, mucho más castellanizado, pero - en cuanto sea factible - intentaremos reconstruir el arcaísmo en este caso. Para terminar, este estudio se ceñirá al nivel fonético-fonológico 10 . II. Nivel fonético-fonológico Esta es la exposición de las isófonas enmarcables en tal apartado en su doble vertiente de vocales y consonantes. Dentro del vocalismo consideramos los siguientes aspectos: 1. El diptongo / au/ El tratamiento de este segmento es uniforme en todo el espacio, por lo que / au/ monoptonga en / o/ 11 : còsa (Pa., Ba., Bq., Ch., Bi.) causa, llòsa (Pa., Ba., Bq.), losa (Ch., Bi.) prerr. *lausa; pòc (Pa., Ba.), pòco ~ pòc (Bq.), poco (Ch., Bi.) paucu. 231 La transición lingüística en el Pirineo central (I) 9 Bien es verdad que esa impresión tiene lugar, sobre todo, con elementos sintácticos: arran, fora, prou. . ., y léxicos: bigós, camparols, cremat, dolento, esbrusar, fuet, perdut . . . (Badía 1950), pero no deja de constituir un aspecto curioso y notable a la vez. 10 Si bien en un futuro cercano esperamos poder completarlo con las conclusiones de una comparación interdialectal de orden morfosintáctico. Por lo demás, desde un punto de vista meramente técnico, irán entre paréntesis las localizaciones pertinentes de acuerdo con las siguientes abreviaturas: Pa. = Pallars, Ba. = Baliera, Bq. = Benasque, Ch. = Chistau, Bi. = Bielsa. Los datos del pallarés no se escriben de acuerdo con la ortografía catalana oficial, en la idea de no distorsionar sus características específicas (/ r/ final muda, / t/ final muda tras nasal, africada sorda inicial en vez de fricativa, etc.), ni la comparación en sí misma. 11 La única excepción de interés es auca *avica, probado gasconismo según Coromines (1936: 275), muy extendido en el espacio catalán; pero también en buena parte de Aragón: provincias de Huesca, Zaragoza y norte de Teruel, según los datos que brinda el ALEANR (mapa 1477). 2. El diptongo / ai/ Configurado de modo secundario a partir de la anticipación de la yod, tiende, en general, a resolverse como / e/ en los diversos contextos consonánticos. a) Ante / r/ : llèra (Ba., Bq.), lera (Ch.) glarea; quèra (Pa., Ba., Bq., Ch., Bi.) carie; figuèra (Pa., Ba., Bq., Ch., Bi.) -aria. b) Ante / ct/ : lleit ~ llet (Pa.), llet (Ba., Bq.), leite (Ch.) 12 , let (Bi.) lacte. c) Ante / ks/ : freixe (Pa., Ba., Bq.), fréixel (Ch.), freixen (Bi.) fraxinu 13 . d) Ante / sc/ : feixa (Pa., Ba.), feixa ~ faixa (Bq.), feixa ~ faixa (Ch.), feixa ~ faixa (Bi.) fascia 14 . 3. Diptongación de / e/ y / o/ breves tónicas Aquí es el benasqués el que manifiesta una clara solución de continuidad, ya que presenta diptongación mayoritaria en una proporción que hoy podemos establecer de 2 a 1, si bien quizá la relación fuera antaño algo más apretada, pues se deja sentir en este punto la influencia castellana, pero, más allá de esto, el fenómeno es abundante y asimismo antiguo, como demuestra la toponimia 15 . Al este la diptongación casi no se atestigua 16 y al oeste es la norma. He aquí algunos ejemplos de / e/ , ya incondicionados ya ante yod: e (Pa., Ba.) / ye (Bq., Ch., Bi.) eø st; tinc (Pa., 232 José Antonio Saura Rami 12 Tomo este dato del DECat. IV, 509b42, aunque aparece en un contexto junto a la forma del artículo a, extraña al chistavino por completo, y aunque la presencia de / e/ final no queda del todo clara (cf. lo referido en el §7). La voz actual es ya leche, castellanismo - como se demuestra por el típico resultado africado sordo de / ct/ - introducido en fecha relativamente reciente. Lo que sí se conserva en chistavino todavía es el derivado latón ‘cerdo’ lactone, perfectamente acorde con la fonética histórica local. 13 Se trata de una isófona que en el aragonés occidental se mantiene sin inflexionar, de modo que es madaxa en ansotano (Alvar 1978: 38) y también en cheso (Saura 2000: 18), solución verificada igualmente en la documentación medieval altoaragonesa Corominas 1972a: 194, pero parece haberse producido una continuidad hacia el este, dado que esa isoglosa reaparece en chistavino. Esta situación mixta invitaría a estimar que / a/ es la solución autóctona en aragonés y que / e/ aparece Chistau por influencia ajena (v. gr. catalana), pero no resulta fácil asegurarlo. 14 La distribución de estas variantes en benasqués obedece a razones estrictamente diatópicas, ya que feixa es la forma propia del norte del Valle en tanto que faixa pertenece al sur (ambas con los dos posibles significados que vemos a continuación). Sin embargo, en chistavino y belsetán la oposición obedece a una distinción de corte semántico: feixa ‘extensión de campo alargada’ / faixa ‘prenda de vestir’. 15 Así se infiere de innumerables ejemplos como La Cuasta c o sta, Miargüeles o las, Pllanacastiella eø lla, Els Pueis p o dios, Ramastué, Renanué prerr. - * o i, La Tuasa t o nsa, La Viella v eø tula, etc.; véase para todo esto lo referido en Saura 1997: 320. En cuanto a la ausencia de diptongación, el hecho ha sido estudiado por Rafel 1979: 616 y parece deberse - al menos por cuanto atañe a / e/ - a una extensión de las causas que han condicionado la presencia de [ ε ] en catalán occidental. Queda, pues, por conocer si argumentos similares pueden invocarse para explicar los supuestos de / o/ sin diptongar en el Valle de Benasque. 16 Una de las escasas excepciones en este sentido la constituye la unidad siego (Pa., Ba.) caecu. Ba.) / tiengo (Bq., Ch., Bi.) t eø neo; fèrro (Pa., Ba.), fèrri (Bq.) / fierro (Ch., Bi.) f eø rro. Y también de / o/ : fon (Pa., Ba.) / fuen (Bq., Ch., Bi.) f o nte; ull (Pa., Ba.) / güello (Bq., Ch., Bi.) o culu 17 ; còva (Pa., Ba., Bq.) / cueva (Ch., Bi.) *c o va 18 . De todos modos, excepciones a la regla general de la diptongación - en mucho menor grado, claro - se hallan tanto en el valle de Chistau como en el de Bielsa: peu (Ch.) p eø de, esquirol (Ch., Bi.) scuri o lu, comporta (Bi.) comp o rta (cf. ya la nota 9) 19 . 4. Sistema vocálico También en este punto es el benasqués el que rompe esta isófona, pero con la diferencia de que aquí mira hacia el este, pues coincide grosso modo con las hablas del Baliera y del Pallars en mantener un sistema de vocales medias (e, o) cuyo carácter cerrado [´] o abierto [`] tiene pertinencia desde un punto de vista fonológico 20 ; por lo tanto hay en benasqués cuatro grados de abertura, por mucho que la oposición no tenga gran rendimiento 21 . Algunos pares de esta oposición son sét ‘sed’ s $ ti / sèt ‘siete’ s eø pte, dóna ‘da’ d o nat / dòna ‘señora’ d o mina. El chistavino y el belsetán, al oeste, poseen ya un sistema de cinco vocales como es usual en el espacio lingüístico aragonés. 233 La transición lingüística en el Pirineo central (I) 17 En estas condiciones, la presencia del wau desarrolla siempre un sonido velar sonoro en benasqués, algo que es general también en chistavino y belsetán - y en todos los puntos altoaragoneses - : güeso o ssu, güerto h o rtu, güe (Bq.) h o die, etc. 18 Incluso se detectan en el Valle de Benasque algunos ejemplos - bien es verdad que escasos - de un resultado / ua/ : tuara ‘acónito’ phth o ra, martuall ‘fresa silvestre’ prerr. *mart o llu (cf. asimismo N15); y, fosilizados en la toponimia, también de / ia/ : La Piadra p eø tra, La Masinialla, La Comialla, eø lla, etc., tan del gusto ambos del aragonés central (Kuhn 1935: 12-13, 78, 194, entre otras).Véanse manifestaciones del mismo hecho para la cuenca media del Isábena - sureste del Valle de Benasque - en Vázquez Obrador 1998: 910-12. 19 La no diptongación en esta unidad se reitera incluso más a occidente en las localidades de Sallent, Panticosa, Linás, Torla, Sercué, Tella y Bestué (Elcock 1938: 46N). 20 En los casos en que una misma voz se atestigüe en diversos valles, la indicación gráfica se referirá sólo a aquellas zonas comprobadas personalmente (Ba., Bq.); el caso del pallarés queda a merced de los datos de Coromines 1936. 21 Por lo demás, tampoco lo tiene en catalán, sólo que en benasqués la incidencia de la diptongación ha restringido algo más todavía tal relevancia: véns ‘vendes’ vendis / viens ‘vienes’ v eø nis. En otro lugar (Saura 1997: 323-24) nos hacíamos eco de este particular y señalábamos algunos pares más. Hoy podemos añadir algunos otros a la lista: corréu ‘corrido’ / corrèu ‘correo’, créu ‘obedece’ (imperat.) / Crèu ‘cruz’ (topónimo), déus ‘debes’ / dèus ‘dioses’, sé ‘ser’ / sè ‘sé’ (vbo. sabé ‘saber’), cóva ‘incuba’ / còva ‘cueva’, cóvas ‘incubas’ / còvas ‘cuevas’, rósa ‘rosada’ / ròsa ‘rosa’. 5. Metafonía Isófona genuinamente aragonesa que incluye el benasqués, dado que los valles de Baliera y Pallars prácticamente no la documentan en sus hablas vivas 22 : boix (Pa., Ba.) / buixo (Bq., Ch., Bi.) b u xu; jou (Pa.), chou (Ba.) / chugo (Bq., Ch., Bi.) i u gu; solc (Ba.) / suco (Bq.), surco (Ch.) s u lcu. . . Sin embargo, hay diversas interferencias a la norma general. Unas son debidas a la influencia catalana y las tenemos especialmente en el propio Valle de Benasque: llop l u pu, món m u ndu, pllom pl u mbu, etc., pero alcanzan los dos valles occidentales de que tratamos: boc prerr. *b u cco-. Otras dependen de evoluciones no metafónicas de las bases correspondientes: anollo (Bq.) ann u culu, corvo (Bq.) c u rvu, redono (Bq.) rot u ndu.Así, el fenómeno en su conjunto ofrece divergencias 23 . Como se ve, la metafonía actúa aquí sobre la vocal / u/ breve, aunque no es infrecuente que lo haga sobre / o/ larga: Respomuso (top.) su, etc. 24 . 6. Inflexión de la vocal postónica Si esa vocal es / e/ perdura en todo el espacio lingüístico: freixe (Pa., Ba., Bq.) / fréixel (Ch.), freixen (Bi.) fraxinu; chove (Ba., Bq.) / choven (Ch., Bi.) iuvene. La salvedad está en la evolución de los sufijos -amine y -umine que se presentan apocopados al este del Valle de Benasque: vacum (Pa., Ba.) / vacume (Bq.), vacumen (Bi., Ch.). En chistavino podemos añadir los sustantivos gramen y urdimen (este descendiente de -imine) 25 . Si es / a/ hay inflexión en / e/ desde el Valle de Benasque hacia el este (con apócope final): canem (Ba.), came (Bq.) cannabu; tribe (Pa., Ba., Bq.) trepanu. Al 234 José Antonio Saura Rami 22 Con alguna contada excepción como urmo u lmu, la cual persiste todavía hoy en esas cuencas orientales. Ni que decir tiene que es la forma benasquesa también, y sigue en dirección al oeste por el chistavino y por el belsetán (en este último sin neutralización de líquidas: ulmo); en cambio hacia el extremo occidental aragonés, en cheso, no hay metafonía, sino simple abertura de la / u/ breve tónica: ormo (Saura 2000: 21). 23 Esto es algo que se comprueba - en mayor o menor medida - en todo el ámbito altoaragonés, así en el valle de Hecho existen los vocablos anollo, floxo fl u xu, etc. (Saura 2000: 21), y anollo es también lo que presenta el ansotano (Alvar 1978: 28), pero el propio belsetán ofrece anullo (Badía 1950: 224). 24 Es decir, opera en especial sobre una / o/ cerrada del latín vulgar. Sólo en algunos puntos al este del Baliera afectó - en el terreno de la toponimia - a una / o/ breve tónica original (/ o/ abierta del latín vulgar), lo que parece indicar que la diptongación de esta / o/ allí era prácticamente imposible. De tal guisa lo constatamos en Pallerulo / arag. Pallaruelo o lu, Recunco c o ncho (OnCat., II, 36a32-33), etc. 25 Y por más que coincidente con el ámbito catalano-occitano se trata de una solución aragonesa del todo autóctona, como acaba de corroborar la conservación de la / n/ final, eliminada en aquellas lenguas. Tenemos aquí, en definitiva, una muestra viva de una tendencia avanzada por la documentación antigua altoaragonesa de Jaca y Huesca en que Corominas 1972a: 194-95 se hace eco de voces como omen y famen. oeste la evolución parece haber sido distinta conforme los pocos elementos de juicio de que disponemos, dada la presencia de / o/ final y el traslado del acento: figado *ficatu 26 . 7. Las vocales finales / o/ y / e/ En cuanto al primero de los contextos, abundantes datos indican que la norma es el mantenimiento de / o/ final en el benasqués: bardo prerr. barru, fiemo *femu, fuso fusu, moscllo musculu, paso passu, etc. 27 . A oriente, en cambio, la apócope es prácticamente completa: bras (Ba.) bracchiu, fil (Ba.) filu, fus (Ba.) fusu, bragué (Ba.) -ariu, cadèll (Ba.) eø llu; bard (Pa.) prerr. barru, corn (Pa.) c o rnu, llard (Pa.) lardu, ausell (Pa.) eø llu, clavillèr (Pa.) -ariu, etc. Y a occidente el mantenimiento es regular también: bardo (Ch., Bi.), fiemo (Ch., Bi.), fierro (Ch., Bi.), fuso (Ch., Bi.), etc., pero debe recalcarse el hecho de que tras ciertos contextos, muy especialmente / n/ , / l/ y / r/ se pierde de modo general tanto en chistavino como en belsetán, contra lo que sucede incluso en benasqués: camín, mardán, tozuel, suel, brague(r), foraste(r). . . Por lo que a / e/ toca, la pérdida es muy acusada: den (Pa., Ba.), dien (Bq., Ch., Bi.) d eø nte; flo (Pa.), fllo (Ba., Bq.), flor (Ch., Bi.) flore; nit (Pa., Ba., Bq.), nuet (Bi.) n o cte; pai (Bq., Ch., Bi.) patre; paret (Pa., Ba., Bq., Ch., Bi.) pariete; pèu (Pa., Ba., Bq., Ch.), pie(t) (Bi.) p eø de. Es quizá tras algunos grupos con- 235 La transición lingüística en el Pirineo central (I) 26 En cañimo (Ch., Bi.) la / i/ se deberá más bien a la influencia de la nasal palatal, presente también en el derivado cañimá (Ch.); para Chistau, por su parte, aparece ya la forma acastellanada higado que presupone una anterior igual a la belsetana. Todas son paroxítonas, dada la dinámica altoaragonesa general a la eliminación de las estructuras esdrújulas (Saura 1997: 315-16, y referencias bibliográficas ad locum), por más que haya excepciones en la toponimia no sólo benasquesa, como hemos tenido ocasión de comprobar suficientemente: La Llínsola insula, etc., sino de todo el Altoaragón (Vázquez Obrador 1971: 144-45), lo que confirma el carácter reciente de este desplazamiento al igual que sucede en occitano (Corominas 1972d: 113). 27 Ello no impide que tengamos aquí un nutrido grupo de excepciones por influjo catalán: brasat -atu, nòu n o ve, pit pectu, nervi -iu, armari -ariu, etc. Por otro lado, lo verdaderamente característico del benasqués es la alternancia establecida entre / o/ en el singular frente a / ø/ en plural que se da aquí como en ningún otro lugar del Pirineo: crostelludo / crostelluts, enfelerau / enfelerats, bllanco / bllancs, cumo / cums, pelo / pels, puerco / puercs, ròyo / ròis, batueco / batuecs, ruello / ruells, pesigo / pesics, martiello / martiells, tusuelo / tusuels, mardano / mardans, camino / camins, farrèro / farrès, freixenco / freixencs, un rasgo peculiar que se ha atribuido en alguna ocasión a una dinámica altoaragonesa arcaica (Coromines 1980: 39; Vázquez Obrador 1995). Por otro lado, el benasqués observa una cierta tendencia a presentar una / e/ como vocal de apoyo: diaplle diabolu, lladre latro, llibre libru, hecho que no es general (altro, ampllo, mascllo), y que debe ponerse en relación - como rasgo indudablemente etimológico - con el contexto general de la conservación antedicha de / o/ en el benasqués, algo extensible a las hablas literanas igualmente (Giralt 1997: 380, N20). En cuanto a la presencia de esta / e/ , salpica todo el altoaragonés, ya que, además de en belsetán (alatre) se recoge hasta en cheso: diaple, lladre (Saura 2000: 23), en donde a veces es autóctona. sonánticos complejos donde pueden darse ciertas diferencias: part (Pa., Ba., Bq.) / parte (Ch., Bi.) parte, aunque es difícil discernir si aquí la / e/ es original o si se debe al influjo castellano 28 . 8. La vocal final / a/ ante consonante La evolución de esta isófona varía dentro del Valle de Benasque en cuya zona norte inflexiona en / e/ frente a lo que sucede en la zona sur. Al este del benasqués sigue la inflexión y al oeste la conservación: figues (Pa., Ba.), figues ~ figas (Bq.), figas (Ch., Bi.) ficas; palles (Pa., Ba.), palles ~ pallas (Bq.), pallas (Ch., Bi.) paleas; ames (Pa., Ba.), ames ~ amas (Bq.), amas (Ch., Bi.) amas (pres. de ind.), etc. (Vid. también la N43). Hasta aquí lo relativo al vocalismo, ahora pasamos a tratar de los elementos consonánticos más sobresalientes intentando su agrupación: 9. Persistencia de / f/ Esta isófona es común a los cinco ámbitos geográficos: figuèra (Pa., Ba., Bq., Ch., Bi.) ficaria; formiga (Pa., Ba., Bq., Ch., Bi.) formica; tafarra (Pa., Ba., Bq., Ch., Bi.) ár. t . afar, etc. 10. Palatalización de / g e,i / y / j/ En posición inicial la única nota discordante la manifiesta el pallarés, dado que posee un resultado fricativo sonoro; en todos los demás casos hay africada sorda: germà (Pa.) / chermà (Ba.), chermano (Bq.), chirmán (Ch., Bi.) germanu; gen (Pa.) / chen (Ba., Bq., Ch., Bi.) gente; jugà (Pa.) / chugà (Ba., Bq.), chugar (Ch., Bi.) iocari etc. En posición intervocálica el resultado de estos grupos es el mismo en todo el espacio, de modo que palataliza y desaparece: dit (Pa., Ba., Bq.) digitu, faina (Pa.) fagina; ferraina (Ch., Bi.) farragine 29 ; saí (Pa.) saginu, trainèr (Pa.) traginariu, follín (Bq., Ch., Bi.) fuligine, borraina (Ba., Bq.) -agine 30 . 236 José Antonio Saura Rami 28 Distinto es el caso de la modalidad chistavina de la localidad de Gistaín, que se caracteriza por manifestar con frecuencia una / e/ paragógica: chinere, lugare, siere, cantare, etc. (Mott 1989: 30). 29 Tomo el dato relativo al Valle de Chistau del DECat. III, 900a21. 30 Debe precisarse que en determinadas voces surge una / y/ antihiática: fuyina (Bq., Ch., Bi.) fagina, sayeta (Bq., Bi.) sagitta. Pero, en cualquier caso, la aparición de todo sonido 11. Africada sorda versus fricativa sorda A lo largo de esta área pirenaica se confirma siempre la presencia - su origen puede ser diverso 31 - de un sonido africado sordo donde el catalán normativo tiene fricativa: chafà (Pa., Ba., Bq.), chafar (Ch., Bi.) chaf; chicoya (Pa.), chicoina (Bq., Ch.) cichoria; chincha (Pa., Bq., Ch., Bi.) cimice; manchà (Pa., Bq.), manchar (Ch., Bi.) mantica; punchà (Pa., Bq.), punchar (Ch., Bi.) punctiare, etc. 12. Seseo apicoalveolar En el Valle de Benasque acaba este tipo de alteración, presente también en el Pallars y en el Baliera: senra (Pa., Ba., Bq.) cinere / cenisa (Ch., Bi.) *cinisia; sinc (Pa., Ba., Bq.) / cinco (Ch., Bi.) quinque; consieto (Bq.) / concieto (Ch., Bi.) conc eø ptu; bras (Pa., Ba.), braso (Bq.) / brazo (Ch., Bi.) bracchiu; tisón (Bq.) / tizón (Ch., Bi.) titione, etc. 32 . 13. Palatalización de la lateral / l/ Dentro de los diversos contextos examinables, debe distinguirse, en primer lugar, la palatalización de la / l/ inicial. Así, la isófona se queda en el Valle de Benasque sin atestiguarse a occidente: llana (Pa., Ba., Bq.) / lana (Ch., Bi.) lana; llambric (Pa.), llombrigo (Bq.) / demeleco (Ch.), remeleco (Bi.) *limbricu 33 ; llum (Pa., Ba., Bq.) lumen / luz (Ch., Bi.) luce. En segundo lugar, la distribución de la palatalización de / ll/ en posición final absoluta es similar a la de arriba: vall (Pa., Ba., Bq.) / val (Ch., Bi.) valle. Pero no la transformación sufrida por / ll/ en interior, ya que, si ofrece una lateral palatal en la mayor parte del territorio, en belsetán comienza el resultado africado sordo del aragonés central: bedell (Pa., Ba.), bediello (Bq., Ch.) / betiecho (Bi.) vid eø llu; 237 La transición lingüística en el Pirineo central (I) fricativo sonoro en pallarés o africado sordo en los otros valles se deberá, al menos en gran medida, a la adaptación de un sonido foráneo (catalán, gascón): fregí (Pa.) frigere, pagès (Pa.) pagense, frechinache (Bq.) frigere, trachinèro (Bq.) y trachiné (Ch.) traginariu, etc. 31 Como, ex. gr., el carácter expresivo u onomatopéyico, la adaptación de evoluciones catalanas, la transmisión - en origen - a través del mozárabe, etc. A ello puede agregarse el reforzamiento articulatorio experimentado por / s/ : chiulà (Bq.) sibilare, chollà (Bq.) subiliare (DECat., s. manxa, punt, xafar, xicoira, xinxa, xollar). 32 En algún ejemplo esporádico el benasqués posee desaparición de este sonido: ragón ratione, un hecho muy puntual que se convierte en regla ya hacia los valles orientales: chaem (Ba.) iacimus, raim (Ba.) racemu, etc. 33 Estadios ambos a los que se ha arribado - es obvio - por diversos supuestos de disimilación de líquidas, con neutralización en el ejemplo de Chistau. dibiello (Bq.), chuvillo (Ch.) / libiecho (Bi.) glob eø llu (DCECH, s. v. ovillo); paniquella (Pa.) / panitiecha (Bi.) *picquin eø lla (DECat., s. v. paniquera) 34 . En tercer lugar, la palatalización de los grupos de consonante agrupada es fenómeno privativo de los valles de Benasque y del Baliera: plorem (Pa.) / pllorem (Ba., Bq.) / ploramos (Ch., Bi.) ploramus; blanc (Pa.) / bllanc (Ba.), bllanco (Bq.) / blanco (Ch., Bi.) a. a. a. blanch (DECat., s. v.); flo (Pa.) / fllo (Ba., Bq.) / flor (Ch. Bi.) flore; sinlla (Ba., Bq.) / cingla (Ch., Bi.) cingula 35 ; asclla (Ba., Bq.) / ascla (Ch., Bi.) astula; parllache (Ba., Bq.) / parlaza (Ch.) paraulare 36 . 14. Las sordas intervocálicas En general y salvo poquísimas excepciones las oclusivas sordas intervocálicas sonorizan en este territorio, sólo en belsetán se mantienen de modo regular en lo que es una isófona característica del aragonés central: cabana (Pa., Ba., Bq., Ch.) / capanna (Bi.) capanna; ordiga (Pa.), ixordiga (Ba., Bq., Ch.) / ixordica (Bi.) (ex)urtica; aixada (Pa., Ba.), ixada (Bq., Ch.) / ixata (Bi.) asciata, etc 37 . 15. Sonorización de oclusivas tras nasal o líquida Hecho capital del aragonés central, adolece de una falta de vitalidad evidente en el área que nos ocupa, si bien los datos observados son de cierta relevancia: bango (Ch.) germ. bank (DECat., s. v. banc), freixengo (Ch., Bi.) germ. frisking (DCECH, s. v. freixenc), tranga (Ch.) celt. *tranca (DECat., s. v. tranca), palanga (Bi.) palanca 38 . Quizá el ejemplo más extendido sea ordiga (Pa.), ixordiga 238 José Antonio Saura Rami 34 Reliquias de esta isófona hacia el este se documentan en el campo de la toponimia, pero incluso aquí son verdaderamente mínimas, como los últimos ecos ya de un epicentro muy lejano: Vachimala valle mala en el Valle de Chistau (Elcock 1952: 7) y Comalavach cumba illa valle en el Valle de Benasque. 35 Tal es la solución autóctona como se demuestra por el derivado cinglazo y el compuesto capcinglo (Ch.) caput cingulu, aunque el castellanismo cincha ha penetrado profusamente en todos estos espacios aragoneses, incluso en el habla de Hecho (Saura 2000: 37). 36 Es interesante indicar la unidad híbrida parlaje Mott 1989: 231, con la terminación propia del castellano, ya que la chistavina - y aragonesa - genuina, de acuerdo con la adaptación local del formante latino -aticu a través del catalán o del gascón, es -ache. 37 Al margen del belsetán es el chistavino - parece lógico - el que más casos del fenómeno ostenta, pero a mucha distancia, puesto que aquí son también la excepción: betiguera *viticaria, crapaza crepatia, escopallo scopa, ripa ripa; y en benasqués su debilidad es completa incluso en la toponimia. En cambio en el aragonés occidental, concretamente en cheso, aunque no puede decirse que la conservación sea la norma, hay más testimonios de este proceso tanto en el habla viva como en lo que se infiere de la toponimia: betiello vitellu, betiquera, Foratón (top.) foratone, Petrito (top.) -etu; ver para todo esto Saura 2000: 28-29. 38 En chistavino, sin embargo, tenemos la voz sin sonorizar palanca. (Ba., Bq., Ch.) / ixordica (Bi.) (ex)urtica 39 . A estos, deben añadirse singardalla (Bq.), chingardana (Ch.) *sangart- (DECat., s. v. sargantana) 40 . Como se ve, se trata de vocablos referidos al belsetán y al chistavino, fundamentalmente, en los cuales afecta, sobre todo, a / nk/ 41 . 16. La / d/ intervocálica Según los ejemplos de que disponemos, parece conservarse desde Benasque a Bielsa, pero ya no hacia oriente: cuga (Ba.) / coda (Bq., Ch., Bi.) coda; sugà (Ba.) / sudà (Bq.), sudar (Ch., Bi.) sudare 42 . 17. / s/ sonora versus / s/ sorda Mantiene una articulación sonora / z/ en Pallars y el Baliera, siendo ya sorda en benasqués, chistavino y belsetán: casa (Pa., Ba.) / casa (Bq., Ch., Bi.) casa; llòsa (Pa., Ba.) prerr. *lausa / casa (Bq., Ch., Bi.) casa 43 . 18. Los grupos consonánticos / mb/ , / nd/ y / nn/ El primero de ellos se asimila en / m/ en toda la extensión diatópica considerada: cama (Pa., Ba., Bq., Ch., Bi.) camba; plom (Pa.), pllom (Ba., Bq.), plomo (Ch.) plumbu; tamé (Ba., Bq.), tamién (Ch.), tammién (Bi.) tam b eø ne. 239 La transición lingüística en el Pirineo central (I) 39 Aunque para estas variantes Coromines 1936: 300 establece una modificación / rd/ en la base etimológica. Véase también lo relatado en el DECat. (s. ortiga). 40 Esta es la variante benasquesa general para el concepto de «lagartija», pero en alguna localidad subsiste la variante sin sonorizar singartalla. Por lo demás, hay que notar también otro derivado de la misma base: singardaixo (Bq.), engardaixo (Ch.) ‘lagarto’ con un sufijo diferente, para el que puede consultarse lo señalado por Corominas 1972c: 273 N20. La voz de Bielsa cigalantera que da Badía 1950: 246 - por otra parte bastante modificada mediante anaptixis, neutralización de líquidas y metátesis - no sonoriza. 41 Añado a título de curiosidad el topónimo chistavino Milicuengas c o nchas del que se hace eco ya Elcock 1938: 161. La situación cuantitativa en el extremo occidental de Aragón es similar, en consonancia con las unidades del ansotano espelunga, sargandana (Alvar 1978: 35, 43) y del cheso ordiga, cendella scintilla, espelunga y palanga (Saura 2000: 33). 42 En benasqués disponemos de bastantes ejemplos de mantenimiento - más que en Chistau y Bielsa que presentan eliminación en muchos verbos (crier, vier. . .) - : credé cred eø re, radé rod eø re, vedé vid re, tieda taeda. Incluso se atestigua el interesante arcaísmo - de clara estructura catalana - remedi, aunque en el sureste del Valle ya comienza la variante sin dental remei remediu. 43 Para una cronología del ensordecimiento en Aragón, cf. Corominas 1972a: 213. En cuanto a la ausencia de la sonora / z/ en nuestra zona, no comienza propiamente en el Valle de Benasque, sino que las localidades de Espés y de Las Paúles, en la cuenca hidrográfica del río Isábena, ya observan esta circunstancia, según la descripción que realiza Haensch 1959: 87-88, quien califica su habla - y la de otros puntos adyacentes - como «de transición» entre las propiamente catala- En cuanto a / nd/ , presenta asimilación en / n/ con algunas interferencias: espona (Ba.), espuena (Bq., Ch.) / espuenna (Bi.) sp o nda; b(e)rena (Pa.), brena (Ba., Bq.) / brenda (Ch.) / brenna (Bi.) mer eø nda. . . Finalmente, / nn/ también muestra tendencia a reducirse en / n/ de modo homogéneo: cabana (Pa., Ba., Bq., Ch.) / capanna (Bi.) capanna; escana-se (Pa., Ba., Bq., Ch.) / escannar (Bi.) canna 44 . 19. El grupo / rr/ Hay un movimiento perceptible a la disimilación en / rd/ - o en otras varias posibilidades: bard (Pa.), bardo (Bq., Ch., Bi.) prerr. barru; charro (Bq.), charlo (Ch.) onomat. charr; chizardo (Ch.), chizard (Bi.) prerr. (i)sarr-; mardano (Bq.) marr-. Pero lo cierto es que puede presentarse asimismo inalterado: amorro (Ba., Bq.) prerr. murr, cerra (Bi.) cirra, esquèrra (Pa., Ba., Bq.) prerr. eskerra, garrabèra (Ba., Bq.) prerr. gavarr (DECat., s. v.), etc. En realidad, tal coexistencia es extensible a buena parte del Pirineo 45 . 240 José Antonio Saura Rami nas (cuenca del río Baliera) y aragonesas (cuenca del río Ésera). En realidad, esto no es exactamente así, ya que estas modalidades del Isábena son prácticamente catalanas del todo, siendo las únicas diferencias importantes entre ellas y las del Baliera - claramente catalanas según Haensch - la ausencia de / z/ y la formación del plural en / as/ , pero difícilmente se puede negar la catalanidad lingüística de un habla como la de Espés con rasgos como estos: no diptongación de / e/ y / o/ breves tónicas latinas, apócope general de las vocales finales, carencia regular de metafonía, seseo apicoalveolar, palatalización de / l/ inicial, vocalización de todos los grupos consonánticos, etc. Sólo se podría considerar habla de transición en el sentido de que, en efecto, no es totalmente catalana: se da, además, el ensordecimiento de / g e,i / y / j/ latinas, pero entonces también será de transición el habla del Baliera al ofrecer este último desarrollo y desde luego lo es la de Bisaúrri por la importancia de los elementos de una y otra raigambre (Saura 2003). Parece, en suma, como si el filólogo alemán hubiese hecho un esfuerzo por adecuar los datos lingüísticos a las condiciones geo-hidrográficas. De todos modos, no estará de más enviar a las impresiones de Corominas 1972b: 234 al respecto, tan atinadas siempre como poco tenidas en cuenta en este caso concreto. En otro orden de cosas, desde Pallars a Benasque la / s/ ante consonante sonora / m/ , / n/ , / l/ manifiesta una propensión a vocalizar en / i/ : més (Pa., Ba., Bq.) magis, mainada mansionata (Ba., Bq.), aina (Pa., Ba., Bq.) occ. aizina (DECat., s. eina). No obstante, en benasqués la / s/ subsiste en algunos ejemplos puntuales como son disnà dis-jejunare y esme adaestimare (DECat., s. esma), algo en algún grado reproducido en chistavino: esmo (Mott 1997: 144). En fin, para la constatación de este mismo fenómeno fonético en gascón puede consultarse lo reseñado por Rohlfs 1970: 145. 44 Como se ve, el belsetán conservaba aún en los años 40 los estadios geminados de algunos de estos procesos. Por otro lado, diversas interferencias a favor de la conservación de los grupos / mb/ y / nd/ , así como de la palatalización de / nn/ , con gran verosimilitud, serán indicio de préstamo castellano en la mayor parte de las ocasiones: tumba (Bq., Ch.), redondo (Ch.), caña (Ba., Bq., Ch.), etc. 45 Así, por ejemplo, en cheso tenemos sarrio como derivado de la base (i)sarr, voz que ha pasado al castellano de Aragón para designar el ‘rebeco’ (Rupicapra rupicapra), pero también el apelativo mardano y el topónimo Gabardito, el último de los cuales procede de la base gavarr, a partir de la que constituye un colectivo vegetal junto al sufijo -etu (Saura 2000: 30). Pero véase sobre esto lo comentado por Corominas 1972d: 141. 20. El grupo / kt/ Vocaliza la velar en / i/ de manera uniforme, aunque con eventuales reducciones ulteriores: llit (Pa., Ba., Bq.), leito (Ch.) lectu; lleit ~ llet (Pa.), llet (Ba., Bq.), let (Bi.) lacte; cheta-se (Ba., Bq., Ch.), chitar (Bi.) *iectare; nit (Pa., Ba., Bq.), nuet (Bi.) nocte 46 . 21. Los segmentos / y/ , / by/ , / dy/ , / gy/ Manifiestan un grado de unidad notable en su evolución que tenderá a configurar un sonido mediopalatal sonoro en esa posición intervocálica 47 : goyat (Bq.) prerr. *goiattu (DECat., s. v. goja); mayo (Bq., Ch., Bi.) maiu; mayó (Pa., Bq.), mayor (Ch.) maiore; anayón (Bq.), abayón (Ch.) *anabione (DECat., s. v. avajó); royo (Bq., Ch., Bi.) rubeu; puyà (Pa., Ba., Bq.), puyar (Ch., Bi.) podiare; raya (Pa., Ba., Bq., Ch., Bi.) radia; correya (Pa., Ba., Bq.) corrigia 48 . Y en aquellos espacios que permiten - en mayor o menor medida - la apócope el resultado es la vocal / i/ : gai (Bq.) gaiu; mai (Pa., Ba.) maiu; pitarròi (Pa., Ba., Bq., Ch.) rubeu; descai (Bq.) ie. *skaidio (DECat., s. v. escaig); gòi (Pa., Ba., Bq., Ch.) gaudiu; rebui (Bq.) repudiu. Por su parte, güe (Bq.) h o die ha eliminado la vocal final. 22. Los grupos / ly/ , / cly/ Ambos convergen en un sonido lateral palatal: fill (Pa., Ba.), fillo (Bq., Ch., Bi.) filiu; fulla (Pa., Ba.), fuella (Bq., Ch., Bi.) f o lia; palla (Pa., Ba., Bq., Ch., Bi.) palea; cullèra (Pa., Ba., Bq., Ch.) cochlearia 49 . 241 La transición lingüística en el Pirineo central (I) 46 En Chistau sólo hemos constatado el castellanismo noche, pero no cabe duda de una variante muy similar a la belsetana. En otro orden de cosas, el resultado vocalizador en / u/ no se documenta en nuestro ámbito. Sólo en cheso parece entrañar una especie de adecuación reciente de los cultismos castellanos: carauter character, fautor factore, etc. Vid. a propósito de este aspecto en España, Menéndez Pidal 1940: 144 N4. 47 Es este un hecho arcaico y autóctono, ajeno por completo a la influencia del castellano, por más que comparta con él, en buena medida, los resultados: «No es tracta, doncs, de cap ingerència ponentina, sinó d’un arcaisme fonètic propi de certes valls pirinenques. Perquè el fenomen sembla haver-se estès antigament molt més a l’Est i haver estat general especialment en el Berguedà» (Coromines 1936: 259). 48 En determinados supuestos se producen despalatalizaciones: pió (Bq.) peiore, Sía (top. de Bq.) prerr. ceia (DECat., s. sitja), urión (Bq.) prerr. *çeribione (DECat., s. ceribions), fastio (Bi.) fastidiu. Por otro lado y al igual de lo visto en el §10, la aparición de sonidos africados en esta zona lingüística se deberá a aportaciones foráneas: dejuni (Pa.), dechuno (Bq.) ieiunu; mich (Pa., Ba., Bq.) mediu, mincháns (Bi.) medianos. 49 Sólo que en chistavino ha sido sustituida ya en la práctica por el castellanismo cuchara, pero aún ha recogido Mott (1989: 47) el derivado autóctono cullarera en el pueblo de Gistaín. Igual sustitución ha sucedido en belsetán a tenor de los datos de Badía 1950: 254. 23. Los grupos / ks/ , / scy/ , / ssy/ , / sc e,i / , / ps/ Se confirma un cambio uniforme hacia un sonido prepalatal fricativo sordo: flluixo (Bq.), floixo (Ch., Bi.) fluxu; aixada (Pa., Ba.), ixada (Bq., Ch.), ixata (Bi.) asciata; baixà (Pa., Ba., Bq.), baixar (Ch., Bi.) *bassiare; coneixe (Ba.), coneixé (Bq.), conoixer (Ch.), coneixer (Bi.) cognoscere; caixa (Pa., Ba., Bq., Ch., Bi.) capsa. 24. Los grupos / alt/ y / ult/ El primero de ellos confirma una continuidad desde el Pallars hasta Bielsa por más que haya reducción en algunos puntos (Chistau): altre (Pa., Ba.), altro (Bq., Bi.), atro (Ch.) alteru; naltres (Pa., Ba.), nusaltros (Bq., Bi.), nusatros (Ch.) nos alteros. En cuanto al segundo, perdura desde Pallars a Benasque: mol (Pa., Ba.), molto (Bq.) multu; y vocaliza - con posibilidad de reducción - según la fonética histórica aragonesa en Bielsa: muito ~ muto, cutre cultre. Sin embargo, no sabemos cuál fue exactamente el tratamiento autóctono del chistavino, dado que hoy se atestigua sólo el castellanismo mucho, si bien, dada la presencia en él de la unidad escultar (Kuhn 1935: 19) creemos que pervive el grupo 50 . 25. La vocalización de los grupos y consonantes romances / b’l/ , / b’r/ , / c’r/ , / d’r/ , / v’r/ , / v’t/ , / f’l/ , / d/ , / v/ , Pese a que este proceso hace incursiones esporádicas de algunas isófonas en los Valles de Chistau y de Bielsa - incluso más al oeste 51 - no es menos cierto que de manera global sólo afecta al Valle de Benasque 52 y desde allí hacia el este: canau- 242 José Antonio Saura Rami 50 La situación no parece sencilla del todo, pero es probable que fuese la intuida arriba, ya que, si atendemos a la voz bolturnos de Chistau, debiéramos pensar que fue molto la solución genuina en esta habla, aunque también en belsetán se ha conservado el grupo en esta base latina vulturnu, de suerte que es también bolturno lo que se documenta (cast. bochorno). Pero tales pervivencias debieron de ser generales, según se deduce de la voz buldorín de Sercué recogida por Elcock (1938: 150) e incluso más al oeste en el propio Valle de Hecho hallamos soluciones claramente predominantes de vocalización en este contexto: ascuitar ~ escuitar auscultare, muito multu, güitrino vulturinu, sin que tampoco el cheso resulte ajeno a su mantenimiento: cultro cultre (Saura 2000: 34). 51 En concreto, el tratamiento vocalizador de / v/ en final absoluto parece haber disfrutado de una expansión bastante considerable en el Altoaragón, de ahí que clau sea la solución de Ansó, Hecho, Panticosa y Torla (Kuhn 1935: 33-34), o que nieu se recoja también en Hecho (Saura 2000: 38); para nueu n o ve (cf. Alvar-Pottier 1987: 88). Por ello muy bien puede ser rasgo autóctono. 52 De hecho, el benasqués tan sólo difiere del catalán en el mantenimiento de las desinencias / ts/ de segunda persona de plural y / t/ de imperativo de plural: cantets cantatis, cantat cantate, lo que pone de relieve su arcaísmo en este punto frente al catalán y al aragonés modernos. la (Pa., Ba., Bq.) / canaula ~ canabla (Ch.), canabla (Bi.) cannabula; llaurà (Pa., Ba., Bq.) / labrá(r) (Ch., Bi.) labor re; chaure (Ba., Bq.) / chacé(r) (Ch., Bi.) iac re; riure (Pa., Ba., Bq.) / redí(r) (Ch., Bi.) ridere; pllòure (Pa., Ba., Bq.) / plever (Ch., Bi.) *plov eø re; lleute (Pa., Ba.), llèuto (Bq.) l eø vitu 53 ; arèulo (Bq.) / alebro (Ch.), arébel (Bi.) acrif(u)lu; pèu (Pa., Ba., Bq., Ch.) / piet (Bi.) p eø de; pròu (Pa., Ba., Bq., Ch.) / prou ~ pro (Bi.) prode; nèu (Pa., Ba., Bq.), nieu (Ch., Bi.) *n eø ve. 26. Los grupos / t’l/ y / c’l/ Su resultado es lateral palatal de modo constante: renillà (Ba., Bq.) *rehinnitulare; gualla (Pa., Ba., Bq.) germ. quahtila 54 ; vell (Pa., Ba.), viello (Bq., Ch., Bi.) vetulu 55 ; ovella (Pa., Ba.), güella (Bq., Ch., Bi.) ovicula; orella (Ba., Bq., Ch., Bi.) auricula; abella (Pa., Ba., Bq., Ch., Bi.) apicula, etc. 27. La pervivencia de los grupos romances / l’r/ y / n’r/ Esta es una isófona cuya expansión se detiene también en el Valle de Benasque y lo característico de ella es el contacto directo de ambos sonidos sin que medie ninguna / d/ , ya sea etimológica o epentética 56 : senra (Pa., Ba., Bq.) cinere, ensenre (Pa., Ba., Bq.) incend eø re, penre (Pa., Ba., Bq.) prehend eø re, molre (Pa., Ba.) y muelre (Bq.) mol eø re, calre (Pa., Ba., Bq.) cal re, etc. La ausencia de infinitivos fuertes en chistavino y belsetán supone que no haya ejemplos exactos, aunque la comparación puede hacerse fácilmente con los tiempos de futuro y de condicional: caldrá y caldría (Ch., Bi.), saldrá y saldría (Ch., Bi.), pendrá y pendría (Ch.), tendrá y tendría (Ch., Bi.), etc. 28. Las consonantes finales / n/ , / r/ , / d/ En el comportamiento de / n/ cabe distinguir el carácter átono o tónico de la sílaba final. Si es átona la / n/ se pierde desde el Pallars al Valle de Benasque, conservándose al oeste: jove (Pa.), chove (Ba., Bq.) / choven (Ch., Bi.) iuvene; freixe 243 La transición lingüística en el Pirineo central (I) 53 En Chistau he recogido la voz levadura, castellanismo palmario, de acuerdo con el testimonio precioso de Elcock (1938: 46), quien documentó empreñatuera impraegnatoria en la localidad de Plan. 54 El dato pallarés, como asimismo la etimología, los extraigo del DECat. (s. guatlla). 55 No es vocablo del habla viva benasquesa, sino que se halla fosilizado en la toponimia; pero la sustitución es general en aragonés central y oriental (Mott 1989: 48; Badía 1950: 92). 56 Que es - como resulta sobradamente conocido - la solución del catalán normativo: cendra, entendre, caldre. (Pa., Ba., Bq.) / fréixel (Ch.), freixen (Bi.) fraxinu 57 ; vacume (Bq.) / vacumen (Bi.) -umine (cf. gramen, urdimen (Ch.) -imine). Pero si la sílaba final es tónica, entonces el benasqués se une al grupo occidental y / n/ se pierde sólo en los dos valles más orientales: mà (Ba.) / man (Bq.) manu; pi (Pa., Ba.) / pino (Bq.), pin (Ch., Bi.) pinu; falcó (Pa., Ba.) / falcón (Bq., Ch., Bi.) falcone; moixón (Bq.), muxón (Ch.) muscione 58 . La / r/ es muda desde el Pallars a Benasque con diversas interferencias en el chistavino y con mantenimiento en el belsetán: pinà (Pa., Ba., Bq., Ch.) / pinar (Bi.) -are; sabé (Bq.) / saber (Ch., Bi.) eø re; partí (Bq.) / partir (Ch., Bi.) re; caló (Pa., Ba., Bq., Ch.) / calor (Bi.) -ore 59 . En cuanto a / d/ , se ensordece de manera absoluta desde el Pallars a Benasque,perdiéndose ya en el Valle de Chistau: amistat (Pa., Ba., Bq.) / amistá (Ch., Bi.) -ate. Si bien incluso en belsetán podemos hallar ecos de / t/ : almut ár. mudd, piet p eø de, etc. 60 . III. Conclusiones No hemos escogido este espacio de la Romania al azar. Si lo hemos hecho es porque estimamos que constituye un lugar privilegiado para estudiar la transición lingüística entre dos variedades románicas. En consecuencia, creemos que la exposición que hemos pergeñado hasta aquí obedece a un orden y ese orden no debiera diferir demasiado del siguiente: 1. Es innegable la continuidad de muchas de las isófonas a lo largo de esta área: reducción de los diptongos / au/ y / ai/ , conservación de / e/ postónica latina, apóco- 244 José Antonio Saura Rami 57 En la variante chistavina - resulta evidente - lo único que se ha producido es una ulterior neutralización entre / n/ y / l/ que en nada distorsiona el alcance de esta isófona. 58 En benasqués sí hay algunas interferencias tanto en unos pocos apelativos: demà de mane, degú nec unu, como en ciertos topónimos: San Romà romanu, Sa Martí martinu, Castilló castellione, El Turbó -one. Pero este hecho no empaña la trayectoria general del sistema. Como es conocido, la eliminación de / n/ constituye una isófona especialmente característica en el marco de la fonética histórica del catalán y ya se muestra consolidada desde el siglo XI (Rasico 1982: 382). 59 La pérdida (con vacilación) se da en chistavino, salvo cuando hay / e/ paragógica (Mott 1989: 48 y 51); es también frecuente en ansotano (Alvar 1978: 24s., y esp. N20), pero no en aragonés central (Panticosa, Torla, Sallent): albar, manzanar. . . (Kuhn 1935: 214-16), ni en cheso: espaldar, fer, gruñir. . . (Saura 2000: 38); y véase en la misma línea Elcock (1938: 45 N1). 60 Y Elcock (1938: 57) consigna el interesante topónimo La Cibitat civitate. Por otro lado, en relación con estas transformaciones de las consonantes romances en final de palabra, hay que citar el paso de / rn/ a / rt/ , isófona exclusiva en este espacio del Valle de Benasque; afecta, que sepamos, únicamente a tres voces: fórt furnu, tórt tornu e hibèrt hib eø rnu. Parece tratarse de un proceso de neutralización en final absoluto, quizá promovido por la inexistencia de esta combinación en benasqués y la imposibilidad de reducción a / r/ , que por ser muda, habría dejado descaracterizadas estas categorías. Es rasgo que se prolonga hacia las hablas de La Litera: gobèrt, etc. (Giralt, comunicación personal) y llega a Alicante y Canet lo Roig (DECat, s. hivern). pe apreciable de / e/ , mantenimiento de / f/ , presencia de africada sorda frente a fricativa sorda en catalán normativo, vocalización de / ct/ , palatalización de / g e,i / y / j/ intervocálicas, asimilación de / mb/ , resultados palatalizados de / y/ , / by/ , / dy/ , / gy/ , de / ly/ y / cly/ , de / ks/ , / scy/ , / ssy/ , / sc e,i / y / ps/ , tratamientos similares en los grupos / rr/ y / alt/ , misma evolución de / t’l/ y / c’l/ . Pero el valor de este aspecto es más bien limitado, en la medida en que de él será responsable también la relativa similitud tipológica entre catalán y aragonés. 2. Mucho más interesante es considerar las pequeñas o grandes fracturas que manifiestan las isófonas características de uno u otro ámbito al pasar de un valle a otro, incluso a veces dentro del mismo valle. En este sentido, conviene precisar algunas cosas. 3. La gran similitud de los hechos que presentan las hablas del Pallars y del Baliera. Estas últimas se caracterizan por dos innovaciones: la introducción, en primer término, del sonido africado sordo en vez del fricativo sonoro como resultado de / g e,i / y / j/ , manifestándose así su solidaridad con todas las demás hablas del oeste; y, en segundo lugar, la palatalización de la lateral en todos los grupos de consonante agrupada, hecho de menor calado, que las hermana con el benasqués. 4. La gran semejanza de los rasgos que caracterizan el chistavino y el belsetán 61 , el cual difiere de aquél, fundamentalmente 62 , en la conservación regular de las oclusivas sordas intervocálicas, en la solución africada sorda a partir de la cacuminalización de / ll/ intervocálica latina y en el mantenimiento de algunos grupos geminados procedentes de / nd/ y / nn/ . 5. La doble gran fractura isofónica que muestra el benasqués respecto de ambos dominios, al compartir numerosos elementos fonético-fonológicos tanto con los valles orientales como con los occidentales, lo que lo convierte en el verdadero nudo gordiano de una transición que a ambos extremos, como hemos visto, se revela con extraordinaria suavidad, pero que aquí se hace abrupta 63 . En concreto, el benasqués mira hacia el este catalán en la posesión de un sistema heptavocálico como el descrito arriba, en la inflexión de la / a/ postónica, en la palatalización de / l/ inicial y de / ll/ en posición final absoluta, en la ausencia de interdental sorda, en la vocalización de / s/ ante consonante sonora, en el carácter vocalizado de / y/ , / by/ , / dy/ , / gy/ en final absoluto, en la evolución de / ult/ , en la asimilación de / nd/ , en la vocalización de numerosos grupos romances, en el mantenimiento de / n’r/ y / l’r/ , en el ensordecimiento de / d/ en final absoluto, en el carácter mudo de / n/ - en sílaba átona - y de / r/ finales. En cambio, tiene en común con el subgrupo occidental el desplazamiento acentual de las bases proparoxítonas, la conservación de / o/ final y acaso la pre- 245 La transición lingüística en el Pirineo central (I) 61 Dentro de la escasa representatividad del fenómeno coinciden hasta en el comportamiento cuantitativo de la sonorización tras nasal y líquida. 62 El hecho de la / e/ paragógica es absolutamente menor y tampoco posee rango de generalidad en el Valle de Chistau (cf. N28). 63 No es extraño, así las cosas, que Corominas 1972b: 235 se permitiera hacer la siguiente observación: «Benasque constituye indudablemente el punto crucial y el territorio de más alta originalidad dialectológica». sencia de / o/ final en el singular frente a su ausencia en plural, la diptongación de las vocales breves tónicas / e/ y / o/ , la metafonía vocálica de algunos contextos, la velarización causada por el wau, el resultado africado sordo de / g e,i / y / j/ iniciales, la acusada conservación de la / d/ intervocálica, el mantenimiento de la nasal / n/ en final tónico de palabra o la ausencia - pertinente - de alveolar sonora. 6. Pese a que es incontrovertible la radicalización de la transición lingüística en el benasqués, este aspecto puede atemperarse en ambas direcciones. Primero, porque hay isófonas que afectan a cuatro de los cinco espacios de modo continuo: el resultado africado sordo de / g e,i / y / j/ , la sonorización de las oclusivas sordas intervocálicas, el tratamiento de / nd/ , / ult/ - al menos en parte - y de / nn/ . Pero después, porque por el este vemos cómo las hablas intermedias del Isábena poseen ya sólo / s/ sorda, mantienen algún caso esporádico de metafonía - que llega hasta el Baliera (cf. N22) -, y no inflexionan la / a/ átona ante consonante en final absoluto; y por el oeste, observamos cómo determinados hechos inciden en el vecino valle de Chistau, pero sin llegar a tomar carta de naturaleza en el seno de su sistema, como si se tratase de ondas lingüísticas que lo han alcanzado ya con evidente debilidad, o sin la fuerza necesaria para poder implantarse de manera definitiva: la vocalización de determinadas consonantes o grupos consonánticos (/ d/ final), pero no de otros y la propia vacilación en algunos de ellos (/ b’l/ ~ / ul/ ) 64 , algún resultado vocálico de los grupos de yod (goi, pitarroi), ciertas eliminaciones de / r/ en final absoluto, la inflexión puntual de / a/ tónica ante / ks/ .A estos considerandos hay que agregar el propio aspecto transicional del benasqués que en el norte inflexiona la / a/ final ante consonante pero ya no en el sur, que confirma un impacto importante en la apócope de / o/ , acelerado además en su extremo suroriental, donde asimismo se eliminan muchos fenómenos de diptongación (-èll eø llu, -òl o lu), etc. En fin, menor trascendencia alcanzan en este sentido las innovaciones específicas del benasqués - compartidas o no: palatalización de los diversos grupos de consonante + / l/ , alveolar fricativa sorda procedente de / c e,i / y de / ty/ , etc. 7. En suma y volviendo al comienzo, queremos cerrar este trabajo con dos observaciones: a) es cierto que podemos seguir hablando de límites sueltos, pero no lo es menos que estos se agrupan en dos grandes haces que confluyen en el Valle de Benasque; b) una vez definida la trayectoria de los hechos lingüísticos, parece sugerirse la idea de un avance de algunas isófonas características del catalán hacia el oeste, responsable de la situación detallada en los valles occidentales de Chistau y Bielsa. Quizá este proceso esté también en la base de la catalanización casi completa del Baliera y de una situación mixta - en torno al 50 % - en el Valle de Benasque 65 , pero esto es algo que deberá confirmarse por medio de estudios generales, especialmente de corte toponímico. Zaragoza José Antonio Saura Rami 246 José Antonio Saura Rami 64 Ya hemos visto cómo la fluctuación isofónica atañe también al Valle de Bielsa: pro ~ prou. 65 Véase Corominas 1972b: 233, aunque el porcentaje no tiene excesiva importancia aquí. Bibliografía ALEANR = Alvar, M. et al. 1979-83: Atlas Lingüístico y Etnográfico de Aragón, Navarra y Rioja, 12 vol., Madrid/ Zaragoza Alvar, M. 1976: «Un problema de lenguas en contacto: la frontera catalano-aragonesa», Archivo de Filología Aragonesa 18-19: 23-27 Alvar, M. 1978: «Repertorio ansotano: encuestas de 1950», Archivo de Filología Aragonesa 22-23: 21-48 Alvar, M./ Pottier, B. 1987: Morfología histórica del español, Madrid Badía, A. 1950: El habla del valle de Bielsa (Pirineo aragonés), Barcelona Coromines, J. 1936: «El parlar de Cardós i Vall Ferrera», Butlletí de Dialectología Catalana 23: 241- 331 Corominas, J. 1972a: «Dos grandes fuentes de estudio del aragonés arcaico», Tópica Hespérica I, Madrid: 186-226. 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D. 1952: «The evolution of -llin the aragonese dialect», Actas del Primer Congreso Internacional de Estudios Pirenaicos (San Sebastián, 1950), VII, Zaragoza: 9-21 Giralt, J. 1997: «La transición lingüística catalano-aragonesa en su extremo meridional: La línea Estopiñán, Gabasa, Calasanz, Alins», Actas del I Encuentro «Villa de Benasque» sobre lenguas y culturas pirenaicas (Benasque, 1996), Zaragoza: 371-92 Haensch, G. 1959: «Las hablas de la Alta Ribagorza», Archivo de Filología Aragonesa 10-11: 57- 193 Haensch, G. 1982: «Fronteras político-administrativas y fronteras lingüísticas: El caso de la Ribagorza catalanohablante», Archivo de Filología Aragonesa 30-31: 7-19 Kuhn, A. 1935: «Der hocharagonesische Dialekt», RLiR 11: 1-312 López Eire, A. 1989: «Sobre innovaciones del jónico-ático» in: Philologica, Homenaje a A. Llorente I, Salamanca Menéndez Pidal, R. 1916: «Reseña a la frontera catalano-aragonesa de A. Griera», RFE 3: 73-88 Menéndez Pidal, R. 20 1989 [ 1 1940]: Manual de gramática histórica española, Madrid Menéndez Pidal, R. 1964: El idioma español en sus primeros tiempos, Madrid Mott, B. 1989: El habla de Gistaín, Huesca Mott, B. 1997: «Estado actual del chistavino en el mosaico de las hablas altoaragonesas», Actas del I Encuentro «Villa de Benasque» sobre lenguas y culturas pirenaicas (Benasque, 1996), Zaragoza: 141-49 OnCat. = Coromines, J. 1989-97: Onomasticon Cataloniae. Els noms de llocs y de persona de totes les terres de llengua catalana, 8 vol., Barcelona Rafel, J. 1979: «Sobre el benasquès», Actes del Cinquè Col.loqui Internacional de Llengua y Literatura Catalanes (Andorra, 1979), 5, Barcelona: 587-618 Rasico, Ph. 1982: Estudis sobre la fonologia del català preliterari, Barcelona Rohlfs, G. 2 1970: Le gascon. Études de philologie pyrénéenne, Tübingen Saura, J. 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(en prensa): «El inconcluso proceso de sustitución lingüística en el Valle de Benasque», Actas del II Encuentro «Villa de Benasque» sobre lenguas y culturas pirenaicas (Benasque, 1998), Zaragoza Vázquez Obrador, J. 1971: «Ditongazión de vocals zarratas en aragonés», Argensola 71: 143-45 Vázquez Obrador, J. 1994: «La toponimia como testimonio de la presencia antigua de fenómenos lingüísticos aragoneses en zonas oscenses de habla catalana: el caso de la Alta Ribagorza», Actas de la Reunión científica sobre Toponimia de Castilla y León (Burgos, 1992), Burgos: 267-84 Vázquez Obrador, J. 1995: «Particularidades morfonológicas en la formación del plural en altoaragonés arcaico a la luz de la toponimia», Archivo de Filología Aragonesa 51: 197-215 Vázquez Obrador, J. 1998: «Toponimia y habla viva de localidades de la cuenca media del río Isábena (Huesca). Aportaciones de un estudio contrastivo», Actas del IV Congreso Internacional de Historia de la Lengua Española (La Rioja, 1997), Logroño: 909-22 248 José Antonio Saura Rami Besprechungen - Comptes rendus Martin H. Graf/ Christian Moser (ed.), Strenarum lanx. Beiträge zur Philologie und Geschichte des Mittelalters und der Frühen Neuzeit. Festgabe für Peter Stotz zum 40-jährigen Jubiläum des Mittellateinischen Seminars der Universität Zürich, Zug (Achius) 2003, 374 p. Es ist eine schöne Idee, dem langjährigen Leiter eines Instituts zu einem runden Jahrestag desselben einen Korb mit Neujahrsgaben, eine strenarum lanx, zu überreichen. Schüler, Mitarbeiter und Freunde von Peter Stotz haben zum 40-jährigen Jubiläum des Mittellateinischen Seminars der Universität Zürich einen reichhaltigen Band realisiert, über den sich der Adressat bestimmt freute. Mit seinem zeitlich und thematisch weitgespannten Inhalt illustriert er anschaulich, dass die mittellateinische Philologie Anknüpfungspunkt und Partner verschiedener Disziplinen ist: Linguistik, Literaturwissenschaft, Geschichte und Kulturgeschichte, Theologie. Zwar fallen nur wenige der 13 Beiträge ins engere Gebiet der Vox Romanica, aber allesamt sind sie dazu angetan, den Dialog zwischen den verschiedenen Wissenschaftszweigen, die sich mit Mittelalter und Renaissance befassen, zu beleben. C. Seidl versucht im ersten Beitrag, «Latein + Griechisch + Gotisch = Galloitalisch» (9- 38), anhand der Urkunden aus Ravenna (445-700), die J.-O. Tjäder herausgegeben hat 1 , charakteristische Züge der galloitalienischen Dialekte für diese frühe Zeit festzumachen. Als besonders ergiebig erweisen sich dabei die Texte, die lateinische Sprache in griechischer Schrift wiedergeben. Seidl findet Belege für den Schwund von -s, für verschiedene Palatalisierungserscheinungen, für das norditalienische Suffix -adro und für die Sonorisierung intervokalischer Okklusive. I. Mandrin, «Timotheos im Skriptorium» (39-46), befasst sich mit dem sogenannten Timotheos-Dekret, einem von Boethius zitierten Text, der angeblich auf das späte fünfte oder frühe vierte vorchristliche Jahrhundert zurückgeht, aufgrund des sprachlichen Befundes aber nicht vor dem 2. Jh. n. Chr. entstanden sein kann. Die Ausführungen von M. H. Graf, «Die Ethnonyme Winnili und Assipitti in der lateinischen Überlieferung der langobardischen Frühgeschichte» (47-75), beruhen auf der Interpretation der Historia Langobardorum des Paulus Diaconus und der Origo Gentis Langobardorum, einer Begleitschrift zum Edictus Rothari. Die sorgfältige Studie, die vom aktuellen Forschungsstand ausgeht, überzeugt durch ihre Akribie und klare Gedankenführung. Ein amüsantes Aperçu aus der karolingischen Gelehrtenwelt vermittelt M. C. Ferrari unter dem Titel «Der Spass des Exegeten. Alcuins Brief 192 an Theodulf von Orléans» (77- 89). Zu einer Zeit, in der die beiden Gelehrten noch freundschaftliche Beziehungen pflegen, bittet Alcuin den Freund um Wein, in einem Brief, der aus lauter Bibelzitaten besteht. Ferrari bezeichnet den cento als «eine selbstreflektierende Parodie, welche die Intensität der Beziehung zu Theodulf ahnen lässt» (86). M. Stähli, stellvertretende Leiterin der Handschriftenabteilung der Zentralbibliothek Zürich, führt den Leser in die Schätze dieser Sammlung und in die damit verbundenen Probleme der Skriptoriumsforschung ein: «Luxus französischer Buchkunst für Zürich» (91- 115). Der Beitrag ist mit zahlreichen Abbildungen illustriert. 1 Tjäder, J. O., Die nichtliterarischen lateinischen Papyri Italiens aus der Zeit 445-700. I. Papyri 1- 28, Uppsala 1955. Id., II. Papyri 29-59, Stockholm 1982. P. Michel befasst sich in seinem instruktiven und gut lesbaren Beitrag mit einem kaum bekannten Werk des Honorius von Autun (ca. 1080-ca. 1137): «Ignorantia exsilium hominis. Zu einem enzyklopädischen Traktat des Honorius Augustodunensis» (117-43). Ausgehend vom Didascalicon des Hugo von Sankt Victor, wo ebenfalls in der Wissenschaft ein Weg gesehen wird, auf dem der Mensch die verlorene Gottähnlichkeit wiedererlangen kann, wird der Traktat De animae exsilio et patria des Honorius Augustodunensis vorgestellt, der in Form einer Reiseallegorie ein ähnliches Konzept gestaltet. Michel lässt den Text im lateinischen Original 2 folgen, begleitet von einer Übersetzung und erklärenden Anmerkungen. J. M. Anguita Jaén, «Luzern und die Legende von der versunkenen Stadt» (145-60), schliesst aus dem Vergleich der Beschreibung der fiktiven Stadt Lucerna am Pilgerweg nach Santiago de Compostela, wie sie im Pseudo-Turpin vorliegt, mit der Darstellung der Vorgeschichte von Luzern in der Schweizerchronik von Heinrich Brennwald, dass beide Texte auf eine gemeinsame unbekannte Quelle zurückgehen. D. Vitali stellt unter dem Titel «probitas et fatum» einen lateinischen Panegyrikus auf Zürich vor, «ein anonymes mittelalterliches Städtelob über Zürich» (161-84). Das Gedicht gehört zu den seltenen Zeugnissen mittelalterlicher Literatur in Zürich und ist weniger durch seine eher bescheidene literarische Gestaltung beachtlich als dadurch, dass es ein im Entstehen begriffenes urbanes Selbstbewusstsein widerspiegelt. Der Text wird hier erstmals ediert und im Hinblick auf das historisch-literarische Umfeld interpretiert. Der Autor scheint mit den zürcherischen Lokaltraditionen vertraut zu sein. Nach Vitali ist das Gedicht auf die 2. Hälfte des 13. oder den Anfang des 14. Jh.s zu datieren. Dass das lateinische Sprichwort am Ende des Panegyrikus, Pauperis in bursa perit sapientia multa, auf die Lebenslage des Verfassers anspielt, wird man mit Vitali gerne annehmen. Noch näher als die von ihm aus dem TPMA 3 angeführten Parallelen aus den Artikeln Weise und Beutel sind jedoch deutsche Sprichwörter, die sich daselbst unter arm (Adj.) 2.3.6., p. 249 finden, so 259 Es vedirbt vil weißheit inn eins armen mans taschen, 268 Es verdirbt vil weissheit ins armen mans seckel. B. Vanotti verfolgt in ihrem Beitrag «Monasterium exivit, et ad seculum est reversa . . . Die Flucht der Schenkin von Erbach aus der Fraumünsterabtei in Zürich» (187-207) aufgrund von Quellen, die mehrheitlich aus den vatikanischen Archiven stammen, das Schicksal einer deutschen Adligen, die um das Jahr 1470 die Fraumünsterabtei verliess, um im Bistum Chur einen Zürcher Kleriker zu heiraten, mit dem sie ein Kind hatte. Die kirchenrechtlichen Voraussetzungen für eine Absolution, um die Ursula von Erbach in drei Suppliken bei der päpstlichen Pönitentiarie nachsuchte, werden geklärt, und der Lebenslauf der Protagonisten, Ursula und Johannes Zweig, der seine Frau um Jahrzehnte überlebte, mit Hilfe der Quellen verfolgt. Der gut dokumentierte und flüssig geschriebene Beitrag weckt geradezu die Lust, einen historischen Roman zu schreiben. M. Wehrli-Johns, «Mariengebete in Zürcher Frühdrucken der Offizin von Hans Rüegger» (209-33), befasst sich mit der Produktion des Vorgängers von Christoph Froschauer, der seinerseits seine Tätigkeit ab 1521 ganz in den Dienst der Reformation stellen sollte. Aufgrund der Zuordnung und Kommentierung der Einblattdrucke mit Mariengebeten, der Beichtzettel, Ablassbriefe etc. entwirft die Autorin ein Bild des historischen Kontextes, der Auseinandersetzungen innerhalb des Franziskanerordens und der Ablasspolitik von Papst Sixtus IV. Im Zentrum des folgenden Beitrags stehen die innerprotestantischen Auseinandersetzungen über das richtige Verständnis der Eucharistie: C. Moser, «Ratramnus von Corbie als 250 Besprechungen - Comptes rendus 2 Nach der Edition Pez in Migne PL 172, Sp. 1243s. 3 Thesaurus proverbiorum medii aevi/ Lexikon der Sprichwörter des romanisch-germanischen Mittelalters. Begründet von Samuel Singer [. . .], Berlin/ New York 1995-2002. ‹testis veritatis› in der Zürcher Reformation. Zu Heinrich Bullingers und Leo Juds Ausgabe des Liber de corpore et sanguine Domini (1532)» (235-309). Moser zeigt, wie die Zürcher Reformatoren den karolingischen Gelehrten als Garanten des zwinglianischen Verständnisses des Abendmahls in Anspruch nehmen. Tatsächlich hatte Ratramnus die Auffassung vertreten, Christus sei in der Eucharistie «spiritaliter», «sed non corporaliter» gegenwärtig (243). Am Schluss des Beitrags (262-307) folgt eine Edition der besprochenen Texte mit Anmerkungen. U. B. Leu, «Die Privatbibliothek von Johannes Fries (1505-1565)» (311-29), entwirft anhand der Bücher, die Johannes Fries besass, das Bildungsporträt dieses Gelehrten aus dem Kreis um Zwingli und Bullinger. Neben griechischen und lateinischen Klassikerausgaben und Grammatiken finden sich auch einige französische und italienische Werke. Pico della Mirandola und Polizian sind vertreten, unter den theologischen Werken mehrfach (mit persönlicher Widmung! ) Pietro Paolo Vergerio. Auf den Seiten 316-29 folgen kurze Beschreibungen aller 47 in der Zürcher Zentralbibliothek vorhandenen Werke mit bibliographischen Angaben. Auch der letzte Beitrag rückt einen Zürcher Theologen und Humanisten ins Blickfeld: K. J. Rüetschi, «Mittelalterliches in der Wahrnehmung Rudolf Gwalthers» (331-51). Was der Autor im Leben und Werk des Nachfolgers von Bullinger am Grossmünster und Schwiegersohns Zwinglis an Bezügen zum Mittelalter ausmacht, ist gemessen an seiner zeitgenössischen Tätigkeit nicht allzu gewichtig, wie Rüetschi sebst abschliessend feststellt. Die einzelnen Hinweise bereichern jedoch das Bild des reformatorischen Gelehrten. Selbst aus diesen knappen Inhaltsangaben wird klar, welche Fülle von Anregungen, Informationen und Resultaten individueller Forschung im vorliegenden Band vereinigt ist. Das Buch präsentiert sich auch äusserlich gut, mit ansprechender Druckgestaltung und zahlreichen Illustrationen. Einige Mängel dürfen jedoch nicht verschwiegen werden. Verschiedentlich stören Verdruckungen die Lektüre (p. 281, 282 je die letzte Zeile, p. 95 N7, 96 N8). Schwerer wiegt, dass die Herausgeber es versäumt haben, den Band in technischer Hinsicht konsequent zu gestalten. So weist nur ein einziger Beitrag eine Bibliographie auf. Alle anderen integrieren die bibliographischen Angaben in die Anmerkungen, was eine komplizierte und zudem nicht immer gleich gehandhabte Zitierweise zur Folge hat (Autoren bald mit, bald ohne Vornamen zitiert). Die Verweisziffern auf Fussnoten stehen bald vor, bald nach dem Satzzeichen (sogar innerhalb ein und desselben Artikels inkonsequent, so 235-309). Zahlreiche Fehler (fehlende Wörter, falsche Formen) sind stehengeblieben, was bei der heutigen Produktionsweise meist auf Versehen der Autoren zurückgeht, von den Herausgebern jedoch bereinigt werden müsste 4 . Störend sind auch die willkürlichen Trennungen irgendwo im Wort, unabhängig von Silben und Lautungen (259: co-enae). Trotzdem: Die strenarum lanx, die Peter Stotz entgegennehmen durfte, enthält ein einladendes Angebot, das die Ausstrahlung des mittellateinischen Seminars der Universität Zürich eindrücklich dokumentiert. R. Liver ★ 251 Besprechungen - Comptes rendus 4 Ich verzichte auf Beispiele. Nur gerade der stossende Akkusativfehler p. 235 («ein kleines Werk, das ein von Heinrich Bullinger verfasster Sendbrief . . . und eine . . . deutsche Übersetzung . . . in sich vereinte») soll erwähnt werden. Herrad Spilling (ed.), La collaboration dans la production de l’écrit médiéval. Actes du XIII e colloque du Comité international de paléographie latine (Weingarten, 22-25 septembre 2000), Paris (École des Chartes) 2003, 513 p., 110 ill. (Matériaux pour l’histoire publiés par l’École des chartes 4) Après une courte préface de H. Spilling (5-6), les vingt-neuf contributions sont groupées en six sections. Comme le rappelle l’éditeur, au-delà de l’image traditionnelle du copiste isolé, la production de l’écrit à l’époque médiévale a connu des formes multiples de travail en commun, des procédures raisonnées de partage de la fabrication, dont la reconstitution n’est possible qu’en interprétant les indices les plus ténus fournis par le livre ou la charte. L’écriture collective n’est pas seulement la production ou la reproduction de contenus textuels à destination d’un groupe défini: c’est d’abord un art visuel et manuel, qui repose sur l’apprentissage et la réplication d’un répertoire formel de lettres, d’images, de mises en pages, à la fois traditionnel et soumis à une constante réélaboration. Après les scriptoria, des milieux plus larges, comme les communautés universitaires, créeront d’autres procédures, d’autres modes d’échange et d’autres formes pour d’autres types de produits: on connaît surtout le système des textes de référence loués ‘à la pièce’ pour servir à la copie simultanée d’exemplaires multiples. Mais des communautés plus discrètes trouveront aussi le moyen de multiplier des textes moins autorisés. L’enquête codicologique, paléographique et philologique révèle les interventions concurrentes ou successives sur un même texte, de la composition conjointe par deux ou plusieurs ‘auteurs’ à l’adaptation de textes existants, glose, traduction, remaniement: autant de perspectives sur les méthodes qui évoluent du travail intellectuel. Matériellement, les cas où le même homme peut être auteur, copiste et enlumineur (sans compter la préparation du parchemin ou de l’encre) sont toujours plus rares: la multiplicité des compétences nécessaires suppose le concours, en succession organisée, d’un nombre croissant de personnes. De même, les chancelleries, en s’étoffant, passent de la collaboration informelle avec les clercs d’une église voisine, voire avec le destinataire lui-même, à une production assurée par leur propre personnel, selon une organisation structurée qui laisse sur le parchemin des traces conventionnelles, souvent discrètes et sibyllines. Ces évolutions iront jusqu’à une minutieuse spécialisation, celle que l’on peut observer à la fin du Moyen Age dans les ateliers commerciaux de librairie, dont les procédures rationalisées seront en partie héritées par les premiers typographes. La première section s’intitule «La collaboration entre copistes». V. I. Mazhuga, «Über die Arbeitsteilung karolingischer Schreiber» (9-13 + ill. 14-23). L’auteur commente entre autres un matériel analysé précédemment par Jean Vezin et Bernhard Bischoff: scriptorium de Chelles, de Tours, de Corbie, de Saint-Gall, de Reims. Il ajoute les exemples de la Bibliothèque Nationale de Saint-Pétersbourg: Cod. Lat. F. v. I, N.10 Vigilius Thapsensis, Petrus Chrysologus et Aurelius Augustinus; Cod. Lat. F. v. I, N.9 Orosius; Cod. Lat. Q. v. I, N.46 Gregorius Nazianzenus, interprete Rufino. S. Tibbetts, «Praescriptiones, Student Scribes and the Carolingian Scriptorium» (25-35 + ill. 36-8). L’auteur examine les premiers pas des scribes novices, les modèles d’écritures et les imitations. M. Hedlund, «Nuns in Collaboration at Vadstena Abbey. Who wrote for whom? » (39-48 + ill. 49-55). Durant les décennies qui précèdent et suivent 1500, le couvent de nonnes de Vadstena Abbey déploya une intense activité littéraire, essentiellement de traduction et de copie de textes dévotionnels et éducatifs; ces manuscrits sont étudiés dans cette contribution. E. Potkowski, «Schule und Bücher: Handschriftenproduktion in den spätmittelalterlichen Schulen Polens» (57-65 + Appendice 66-8). L’auteur illustre la collaboration de l’auteur, du compilateur et des copistes lors de la reproduction et de la diffusion de textes dans les écoles polonaises. S. Zamponi, «Le prediche del vescovo di Pistoia nel 1233: un caso di collaborazione fra copisti? » (69- 252 Besprechungen - Comptes rendus 83 + ill. 84-7). Il s’agit de six fascicules se trouvant aux Archives capitulaires de Pistoia (ms. C.112). F. Troncarelli, «La scrittura segreta: codici, copisti, inquisitori in Provenza e in Catalogna» (89-102 + ill. 103). L’auteur étudie les œuvres de Pietro di Giovanni Olivi, destinées à un cercle restreint de lecteurs, exécutées dans des conditions d’extrême précarité et bien entendu clandestines. J. Antonio Fernández Flórez/ M. Herrero de la Fuente, «Copistas y colaboradores en el Monastrio de Albelda» (105-24 + ill. 125-30). Les auteurs prennent en compte la période entre 950 et 1052, dont les manuscrits De virginitate Beatae Mariae Virginis (Paris, B. N. lat. 2855) et Liber Ordinum (Santo Domingo de Silos, Archives du Monastère, ms. 4); ils retracent l’histoire de la fondation du monastère de San Martín de Albelda et de son scriptorium, ainsi que de Vigila et Sarracino, copistes. M. do Rosário Barbosa Moruj-o, «La collaboration dans le scriptorium de la cathédrale de Coimbra» (133- 40 + annexes et ill. 141-49). Un scriptorium se développe surtout dès le milieu du XII e siècle et on y rédige le Livre Noir, copie de 663 documents datés de 773 jusqu’à 1217, œuvre de huit copistes. La deuxième section porte le titre suivant: «La collaboration entre copistes et enlumineurs». S. Marti, «Zerteilt und verschieden geschmückt. Die arbeitsteilige Herstellung eines südwestdeutschen Psalters aus dem 13. Jahrhundert» (Engelberg, Stiftsbibliothek, Cod. 61) (153-61 + ill. 162-67). Il s’agit d’un manuscrit conservé au couvent bénédictin d’Engelberg en Suisse, illustré de douze enluminures de pleine page et de nombreuses initiales richement ornées, exécuté au XIII e siècle dans le sud du domaine germanique. Z. Hledíková, «Das Passionale der Äbtissin Kunigunde» (169-83, avec ill. en coul.). Ce passionnaire du XIV e siècle se trouve dans le couvent bénédictin de Saint-Georges à Prague (Praha, NB, Cod. XIV A 17). C. Opsomer, «Le scribe, l’enlumineur et le commanditaire: à propos des Tacuina sanitatis illustrés» (183-92). Les herbiers médiévaux constituent un matériau privilégié pour étudier les rapports entre scribes, enlumineurs et commanditaire; c’est le cas des Tacuina sanitatis, à savoir des albums de diététique qui évoquent aliments et boissons, condiments et exercices, vents et saisons. Ils se fondent sur la traduction latine réalisée au XIII e siècle, dans le milieu angevin, du Kitab Takwim as-sihha d’Ibn Butlan de Bagdad (XI e s.) qui n’était pas illustré. Il s’agit du manuscrit de Liège (ms. 1041 de la Bibliothèque de l’Université de Liège), exemplaire personnel de Gian Galeazzo Visconti, duc de Milan, qui a servi de référence aux autres. P. Fraiture «Analyse dendrochronologique des plats du Tacuinum sanitatis (ms. 1041 de l’Université de Liège) (193-200). L’analyse porte sur les ais de chêne composant la reliure du manuscrit étudié dans la contribution précédente de C. Opsomer. En conclusion, on peut affirmer qu’il ne s’agit pas des ais originaux mais d’une restauration qui eut lieu au début du XVI e siècle, en chêne importé de la région balte. E. E. Rodríguez Díaz/ A. M. Claret García Martínez, «La alta Nobleza castellana y los libros: la colaboracíon en la traduccíon y copia de las Postillae de Nicolás de Lyra (1420-1427)» (201- 12 + appendice et ill. 213-21). On assiste durant la période prise en compte par les auteurs à une renaissance culturelle qui se manifeste par de nombreuses traductions en castillan (Biblia de Alba, Moré Nebujim de Maimonides, Arbol de las Batallas de Honoré de Bouvet). La troisième section traite du «Copiste en collaboration avec l’auteur». La contribution de P. G. Schmidt, «Otloh von St. Emmeram als Korrektor seiner Mitarbeiter» (225-30) retrace les habitudes particulières du correcteur Otloh von St. Emmeran. F. Santoni, «Copisti-editores di manoscritti giuridici: 1. Il Codice Vaticano Latino 1406 del Digestum vetus e l’edizione del testo fra copisti e glossatori» (231-47 + ill. 248-49) et C. Mantegna, «Copisti-editores di manoscritti giuridici: 2. La Lombarda del Ms. Cassinese 328 e la sua posizione nella normalizzazione del testo» (251-65 + ill. 266-67) illustrent le cas de manuscrits juridiques. O. Merisalo, «Poggio correcting himself: The Case of Riccardiana 871 and Copenhagen, KB, NKS 234 4°» (269-75 + ill. 276-80). Poggio Bracciolini (1380-1549) a tra- 253 Besprechungen - Comptes rendus vaillé pendant près de vingt ans à son œuvre majeure De varietate fortunae, dont le texte est conservé dans 59 manuscrits. G. Ouy, «Le Célestin Jean Gerson, copiste et éditeur de son frère» (281-308 + ill. 309-13). Le frère de Jean Le Charlier, plus connu sous le nom de Jean Gerson, de 22 ans son cadet, fut le plus zélé des secrétaires, le plus consciencieux et le plus intelligent des copistes et diffusa ses œuvres. L’auteur examine la plus ancienne copie exécutée par Jean le Célestin le Traité contre le Roman de la Rose (texte édité par Eric Hicks en 1977), le dossier sur le synode de Reims de 1408, deux manuscrits de la Théologie mystique, un recueil d’opuscules pédagogiques, la première mise au net de la Josephina, la Deploratio super civitatem, le Pastorium Carmen ainsi que les manuscrits gersoniens de Tours. E. Overgaauw, «Auteur et copiste? L’autographe du deuxième discours d’Henri Kalteisen O. P. contre les Hussites, Bâle, 7-8 avril 1433» (317-19 + ill. 320-22). Il s’agit du discours du nonce apostolique à Mayence et archevêque de Trondheim pendant le Concile de Bâle. La quatrième partie traite des «Aspects philologiques». D. Muzerelle, «Martin d’Irlande et ses acolytes: Genèse codicologique du ‘Pseudo-Cyrille’ de Laon (ms. 444)» (325-43 + annexe 344-46) analyse le célèbre manuscrit 444 de la Bibliothèque municipale de Laon, témoin capital de l’hellénisme au IX e siècle. B. Victor, «Simultaneous Copying of classical Texts 800-1100: Techniques and their Consequences» (347-54 + appendice 354-58). Ce sont des manuscrits d’Horace, Justin, Juvénal, Juvencus, Lucain, Macrobe, Martianus Capella, Palladius, Prudence, Salluste, Sedulius, Solin, Stace, Térence et Végèce qui sont cités comme exemples concrets. A. Nievergelt, «Methodische Überlegungen zur Unterscheidung von Schreiberhänden bei Glosseneintragungen» (359-67). L’auteur démontre que l’étude des glosses est particulièrement intéressante pour notre connaissance du lexique de l’ancien haut allemand. A. Vizkelety, «Die Tätigkeit des Redaktors, des Übersetzers und des Schreibers in einer Handschrift» (369-75). La contribution analyse la collaboration physique et intellectuelle du rédacteur, du traducteur et du copiste pour le Cod. Germ. 13 de la Bibliothèque Nationale de Budapest. La cinquième section s’occupe des «Chartes et chancelleries». J. D’Emilio, «Writing is the precious Treasury of Memory: Scribes and Notaries in Lugo (1150-1240)» (381-403 + ill. 404-10). Grâce au pélerinage de Saint-Jacques de Compostelle, les scriptoria de la Galice jouissent entre le milieu du XII e et le milieu du XIII e siècle d’un développement remarquable. W. Koch, «Zusammenarbeit bei der Ausfertigung der Urkunden in der Kanzlei staufischer Herrscher» (413-19 + ill. 420-26). La période prise en compte est celle du règne de Frédéric II jusqu’en 1212; l’étude conclut qu’aucune méthode unitaire dans la copie ne se dessine. M. J. Azevedo Santos, «La production des chartes et des registres à la Chancellerie du roi Alphonse II (1211-23)» (427-32 + ill. 433-38). La chancellerie de Don Alphonse II de Portugal est le reflet d’un roi novateur, partisan des idées de progrès, elle fut un extraordinaire centre de mémoire et un moyen puissant de gouvernement. C. del Camino, «Producción en serie y colaboración: el caso de las cartas de indulgencia» (439-55). C’est à Séville au XV e siècle que se situent les faits analysés. La dernière section traite «Des aspects codicologiques». K. Fianu, «Les femmes dans les métiers du livre à Paris (XIII e -XV e s.)» (459-70 + annexe 470-81). L’auteur a rédigé une thèse de doctorat (Univ. de Montréal, 1991) intitulée «Histoire juridique et sociale des métiers du livre à Paris (1275-1521)»; cet article contribue à mettre en lumière l’histoire du travail féminin et l’importance de celui-ci pour le livre et la production écrite à la fin du Moyen Âge. K. Fianu dresse la liste des femmes impliquées dans les métiers du livre à Paris. L. Kisseleva, «Corrélation entre livre manuscrit et incunable: aspects codicologiques» (483-87 + ill. 488-91). L’auteur s’appuie sur l’examen de 415 manuscrits de la fin du XIV e au XV e s. et sur celui de mille incunables des bibliothèques de Saint-Pétersbourg; elle conclut que nous ne pouvons considérer l’incunable comme un bâtard du manuscrit et qu’il témoigne de sa 254 Besprechungen - Comptes rendus parenté directe et légitime. L’ouvrage se clôt par une rétrospective et des remerciements de H. Spilling (493-94), la liste des participants (495), une table des manuscrits et documents cités (497-505), une table des illustrations (506-09). M.-C. Gérard-Zai ★ Christiane Wanzeck, Zur Etymologie lexikalisierter Farbwortverbindungen. Untersuchungen anhand der Farben Rot, Gelb, Grün und Blau,Amsterdam/ New York (Rodopi) 2003, xv + 428 p. (Amsterdamer Publikationen zur Sprache und Literatur 149) Farbbezeichnungen haben in der Linguistik nicht nur bei Semantikern und Ethnolinguisten, sondern auch in ihrer Funktion als Komponenten phraseologischer Einheiten Interesse gefunden, aber umfangreiche Studien wie die vorliegende sind selten. Die 1996 als Dissertation in München vorgelegte, primär germanistische, aber auch für den Romanisten nicht ganz uninteressante Arbeit wurde, so die Autorin, für die Drucklegung überarbeitet 1 . Nach einer kurzen Einleitung (1-7) folgen allgemeinphraseologisch orientierte summarische Ausführungen zu Definition, Klassifikation sowie Entstehungs- und Fixierungsprozessen der «Farbphraseologismen» (9-48), bevor der Hauptteil der Arbeit die Beschreibung der Phraseologismen (im folgenden: Phr) mit den ausgewählten Komponenten beinhaltet (49-343). Eine theoretische Systematisierung der Motivation der Farbphraseologismen (347-64) resümiert die Resultate der Untersuchung, ein Anhang (365-428) beinhaltet Siglenverzeichnis, die umfangreiche Bibliographie und einen Sach- und Phraseologismenindex. Der einführende theoretische Teil kann in Anbetracht seiner Kürze nicht viel Neues beitragen, was sowohl für die Klassifikation der Farbphraseologismen wie auch in den in starkem Maße auf Seebold (1981) 2 beruhenden Ausführungen zur Entstehung von Phr gilt, die selektive germanistische Titel resümieren. Der für den Leser interessanteste Teil liegt folglich in der Beschreibung der einzelnen Phr, die in den vier den ausgewählten Farbbezeichnungen gewidmeten Kapiteln derselben Strukturierung folgt: auf knappe, zwei bis drei Seiten nicht übersteigende Bemerkungen zu kulturgeschichtlichen Spezifika der jeweiligen Farben werden zunächst die auf «natürlichen Farbmerkmalen» basierenden Phr und dann die «farbsymbolischen», also auf diversen Idiomatisierungsprozessen beruhenden Phr interpretiert. Im Inneren dieser beiden Haupttypen wird dieser semantische Klassifikationsansatz jeweils fortgeführt - in der Unterscheidung verschiedender Grade von Idiomatisierung - wie auch, darüber hinaus, eine binäre morphosyntaktische Subklassifikation angewandt, die zwischen adnominalen und nicht-adnominalen Phr differenziert. Letzterer Ansatz ist insofern problematisch, da er die Frage nach der realen Fixierung der Phr auslässt: bestehen adnominale Phr nur aus einer NP des Typs «Adj.-Subst.», oder beinhalten sie obligatorisch ein fixiertes Verb, so dass es besser wäre, sie ganz traditionell als verbale Phr zu klassifizieren? Das Buch weist eine Reihe von Problemen auf. Da ist zunächst die Korpusbildung, die durchaus lückenhaft ist. Die Einengung auf vier Grundfarben mag man bedauern, sie ist aber im Sinne der Begrenzung des Objektbereiches nachvollziehbar. Man akzeptiert auch, dass manche Typen von Phr wie die festen Vergleiche ausgelassen worden sind. Weniger 255 Besprechungen - Comptes rendus 1 Wobei durchaus hinsichtlich neuerer Titel Lücken in der Literaturverarbeitung auftreten (zumindest aus romanistischer Sicht), es fehlt z. B. A. Mollard-Desfour, Le Dictionnaire des mots et expressions de couleur du XX e siècle. Le Rouge, Paris 2000. 2 E. Seebold, Etymologie. Eine Einführung am Beispiel der deutschen Sprache, München 1981. verständlich ist dagegen, dass Belege aus Werken, die in der Bibliographie der Autorin erscheinen, unberücksichtigt bleiben. Beispiele hierfür aus Küpper 3 : gelbe Engel ‘Pannenhilfsdienst eines Automobilklubs’ (2, 740), gelb quatschen ‘geziert reden (auf junge Damen bezogen)’ (3, 1023), gelbes Gewerbe ‘Prostitution’ (3, 1074), gelber Onkel ‘Rohrstock’ (6, 2080s.) etc. 4 Nicht zum Vorwurf machen kann man der Autorin, dass sie Varietäten nur unsystematisch berücksichtigen konnte, beispielsweise die Dialekte; es ist im Gegenteil positiv zu werten, dass die Perspektive nicht nur die Standardsprache umfasst. Es fällt auf, dass nominale Phr im Korpus deutlich bevorzugt sind. Ein Blick in den Index s. grün verdeutlicht symptomatisch die Proportionen, wobei im übrigen die formale Interpretation und Repräsentation von Phr hinsichtlich der Fixierung ihrer Komponenten und somit ihre Klassifizierung von der Autorin durchaus uneinheitlich gehandhabt werden kann (z. B. (etwas) vom grünen Tisch aus (entscheiden) beurteilen [122], . . . (entscheiden/ beurteilen) [424] versus etwas auf der grünen Wiese errichten [98, 424] - was ist hier fixierte Komponente des Phr, was betrifft seine Valenz? ): nominale Phr 69 (71,9 %), verbale Phr 19 (19,8 %), Satzphr (darunter ein Sprichwort) 5 (5,2 %), adverbielle Phr 3 (3,1 %). Inwiefern diese sich bei den anderen Farbbezeichnungen wiederholende Verteilung der Materialien die tatsächliche sprachliche Situation oder nicht etwa Strategien der Korpusbildung widerspiegelt, sei dahingestellt, nicht nur im Bereich der Sprichwörter wäre sicher noch die eine oder andere Ergänzung zu treffen. Ein ganz anderes, wenngleich seltenes Problem ist die Differenzierung zwischen lexikalisierten und okkasionellen Phr, so wenn ein allem Anschein nach nur bei Schiller bezeugter phraseologischer Hapax wie grüner Brief hier (112s.) behandelt wird. Kritische Anmerkungen lassen sich auch zur historischen Interpretation der Phr durch die Autorin treffen. Zum Teil fehlen konkrete Nachweise für die historisch-etymologische Erklärung, so (124) ach du grüne Neune! , was hier an alle Neune! im Kegelspiel angebunden wird, ohne dass außer der formalen Ähnlichkeit der Konversion Belege für diese Etymologisierung beigebracht werden - es handelt sich also um eine spekulative Hypothese, die allerdings eine gewisse formal-semantische Wahrscheinlichkeit für sich hat 5 .Aus dieser Perspektive wäre auch ein positivistischerer Umgang mit Erstbelegen, die nicht immer genannt werden, wünschenswert gewesen. Die historische Interpretation hebt bevorzugt auf außersprachliche Phänomene ab und versucht, eine entsprechende sach- und kulturgeschichtliche Dokumentation zusammenzutragen, eine Betrachtungsweise, die durchaus im Sinne der traditionellen historischen Phraseologieforschung zu sehen ist.Auf diesem Hintergrund ist verständlich, dass die abschließenden Ausführungen zur Entstehung der betrachteten Phr knapp bleiben und im wesentlichen drei Typen von Motivation herausarbeiten, nämlich durch formale Merkmale des Nomens, durch nicht explizite Formmerkmale «aus dem weiteren Kontext des Bezugsnomens» (352) - wobei der Terminus Kontext durchaus diffus verwandt wird (sprachlich oder außersprachlich? ) und man selbigen «Kontext» z. B. für Gefahr in dem hier als Beispiel genannten Phr gelbe Gefahr präziser benennen müsste als in der Paraphrase ‘gefärbte Haut’ - sowie durch eine lexikalisierte, von der ursprünglichen Bedeutung partiell oder völlig divergente Semantik des Farbadjektivs. Der romanistische Anteil des Buches ist im allgemeinen vernachlässigenswert. Quantitativ gesehen ist er deutlich geringer. So stehen laut Index den 96 dt. Phr mit der Kompo- 256 Besprechungen - Comptes rendus 3 H. Küpper, Illustriertes Lexikon der deutschen Umgangssprache, 8 vol., Stuttgart 1982-84. 4 Dasselbe gilt im übrigen für Bedeutungsnuancen. So wird (80s.) gelbe Gefahr ‘von den ostasiatischen Völkern ausgehende Gefahr’ besprochen, abgeleitete Bedeutungen, die in Küpper, 3, 1004 stehen (‘Bananenschale’, ‘Möhren’, ‘Prügelstock des Lehrers’ etc.) jedoch - als für die Betrachtung irrelevant? - vernachlässigt. 5 Cf. dazu E. Riesel, Der Stil der deutschen Alltagsrede, Moskva 1964: 246, die auf die grüne Neun im Kartenspiel verweist. nente grün nur 13 fr. und je zwei it. und sp. Phr gegenüber; zudem dienen die romanischen Belege zumeist der Illustration oder werden als Parallelen zu ähnlichem dt. Material angeführt. Die Dokumentation ist lückenhaft 6 , was dazu führen kann, dass die Präsentation von Belegen verfälscht wird, so wenn ein Archaismus wie (58) livre rouge auf der Basis von Littré als Element des heutigen Fr. dargestellt wird («In der französischen Justiz bezeichnet [! ] livre rouge ein Buch, sur lequel on enregistrait [! ] les défauts prononcés à l’audience») 7 . Das kann bis zu fehlerhaften Darstellungen führen, so wenn (85) fr. le jaune d’œuf als vorgebliches Äquivalent von dt. etwas ist nicht das Gelbe vom Ei präsentiert wird. Zumindest im Gegenwartsfr. ist nur die eigentliche Bedeutung gängig (GLLF, GR und TLF, dementsprechend fehlt eine figurative phraseologische Verwendung in - von Wanzeck nicht genutzten - phraseologischen Standardwörterbüchern wie Duneton und Rey/ Chantreau) 8 . Dabei gelingt es der Autorin durchaus, kritisch an die Thematik heranzugehen, so wenn sie (290, N1184) die Etymologisierung von fr. sang bleu durch die Fluchformel par sang bleu zurückweist 9 . Abschließend bleibt festzuhalten, dass das Buch von Wanzeck weniger als theoretischer Entwurf im Rahmen der diachronen Phraseologie als vielmehr als sehr materialreiche Studie überzeugt, die zu den behandelten dt. Phr eine Fülle von außersprachlichen Informationen, aber ebenso (zumeist literatur-)sprachlichen Belegen zusammengetragen hat. In einigen Fällen, so bei blauer Montag, dessen Darstellung sich auf mehr als 50 Seiten erstreckt (157-211), ist das Resultat eine umfängliche phraseologische Studie - und stellt so für die historische Interpretation der ausgewählten Materialien sicher eine Referenz dar. Speziell für den Romanisten scheinen einzig die Ausführungen zu sp. sangre azul etc. (290- 315) von Interesse. J. Lengert ★ 257 Besprechungen - Comptes rendus 6 Nur zwei Beispiele: Zu dem (55) beiläufig zitierten fr. faire chanter le coq rouge zu dt. jmd. seinen roten Hahn aufs Dach setzen cf. weitere Informationen in dem hier fehlenden Beitrag von E. Legros, «L’incendie dénommé ‹le coq rouge› ou ‹la chèvre rouge›», in: Enquêtes du Musée de la Vie Wallonne 9 (1960-62): 253. Der Nachweis von lateinamerikanisch sangre azul ‘Mischling’ nur aus zwei fr. Quellen, nämlich Littré und dem Larousse du XX e siècle (wobei letzterer nicht, wie hier «zitiert», auf deutsch schreibt und zudem auf Littré fußt, so dass es sich wohl um eine einzige Quelle handelt), ist etwas dürftig; der Leser hätte gern unterstützende Belege z. B. aus der Lexikographie des lateinamerikanischen Spanisch. Die Beobachtung gilt übrigens auch für das Englische, so wenn hier (145) blau sein ‘betrunken sein’ erwähnt wird, nicht aber das australienengl. Äquivalent blue ‘drunk’, cf. E. Partridge, A Dictionary of Slang and Unconventional English, vol. 1, London 1970: 69. 7 So E. Littré, Dictionnaire de la langue française, Paris 1878, hier 4, 1766c s. rouge, wo dieser nominale Phr explizit als Archaismus (‘anciennement’) markiert wird. Anders definiert im übrigen Littré 3, 327a s. livre: ‘registre sur lequel étaient portées les dépenses secrètes de la cour, pendant les règnes de Louis XV et de Louis XVI’ - ein Hinweis darauf, dass man in den Wörterbüchern nicht nur die den entsprechenden Farbbezeichnungen gewidmeten Artikel hätte konsultieren sollen. 8 Der beigebrachte Beleg aus dem dt.-fr. Wörterbuch von Peter Rondeau (1740) wäre im übrigen zu überprüfen, denn auch Wörterbücher der Zeit (cf. Dictionnaire de l’Académie française, vol. 1, Paris 1694: 581 s. jaune) verzeichnen den dort aufgeführten idiomatisierten Gebrauch nicht. 9 Ein weiteres Indiz für die Unwahrscheinlichkeit dieses Vorschlags findet sich in der materialreichen Arbeit von R. Zöckler, Die Beteuerungsformeln im Französischen, Chemnitz/ Leipzig 1906, der p. 62 nur parsambleu etc. und par la sambleu, nicht aber einfaches sambleu nachweisen kann. Die in der Einleitung (21) von Wanzeck noch stehen gebliebene Einordnung von sambleu/ sangbleu als Farbphraseologismus ist natürlich falsch. Danièle Godard (ed.), Les langues romanes. Problèmes de la phrase simple, Paris (CNRS Éditions) 2003, 436 p. Das Buch enthält 7 Studien zu Problemen des einfachen Satzes in einer gesamtromanischen Perspektive, wobei jeweils die Hauptsprachen (Portugiesisch, Spanisch, Französisch, Italienisch und Rumänisch, manchmal auch Katalanisch) berücksichtigt werden. Diese Berücksichtigung aller romanischen Hauptsprachen unterscheidet diese Untersuchungen von anderen, die meist einer Sprache gewidmet sind oder die vielleicht den Kontrast zwischen zwei Sprachen hervorheben. Liliane Tasmowski und Sanda Reinheimer («Variations dans le radical du verbe roman») versuchen zu zeigen, dass die Verben in allen romanischen Sprachen - ungeachtet der phonetischen Entwicklung aus dem Latein, die jeder von ihnen eigen ist - einem Restrukturierungssprozess unterliegen mit dem Ziel, einen einheitlichen Verbstamm herauszubilden. Dabei kommen die Autorinnen insbesondere zum Schluss, dass die Situation mit den drei lateinischen Stämmen für die Zeiten des infectum, des perfectum und des supinum in den romanischen Sprachen aufgegeben wird zugunsten einer Situation, in der der Stamm des Präteritum und des Partizips von demjenigen des Präsens abgeleitet wird. Die Strategien zur Regulierung sind dieselben für die Zeiten der Gegenwart und der Vergangenheit, nämlich der Übergang von stammbetonten Formen zur Betonung auf dem thematischen Vokal oder auf der Endung, die Vereinheitlichung des Vokalismus und schließlich die Regelung des Stammes vom Gesichtspunkt des Konsonantismus aus. Diese Regulierungsstrategien bedeuten eine teilweise Rückkehr zur ursprünglichen Situation, denn der Präsensstamm zeigte im Latein grundsätzlich keine Variationen und für die starken und schwachen Präterita haben die verschiedenen Untergruppen der Verben teilweise eine Verbindung mit der phonologischen Struktur des Etymon im infectum. Philip Miller und Paola Monachesi («Les pronoms clitiques dans les langues romanes») untersuchen die syntaktischen, morphologischen und phonologischen Eigenschaften der klitischen Pronomen in den romanischen Sprachen. Dabei zeigt sich, dass es eine große Vielfalt im Verhalten dieser Pronomen sowohl innerhalb einer Sprache als auch von einer Sprache zur anderen gibt. Die Autoren kommen jedoch zum Schluss, dass trotzdem in der Mehrzahl der romanischen Sprachen eine Tendenz besteht, wonach sich die klitischen Pronomen wie morphologische Elemente verhalten und dass ihre Eigenschaften denen der Flexionsaffixe nahe stehen. Ausnahmen bilden das Portugiesische und das Rumänische; in diesen Sprachen befinden sich die klitischen Pronomen in einem Zwischenstadium der Morphologisierung. Mit den komplexen Prädikaten in den verschiedenen romanischen Sprachen beschäftigen sich Anne Abeillé und Danièle Godard («Les prédications complexes dans les langues romanes»). Unter komplexem Prädikat versteht man eine Folge von Verben oder Prädikaten, die gegenüber gewissen syntaktischen oder semantischen Eigenschaften wie ein einziges Verb funktionieren. In den romanischen Sprachen gibt es dabei drei verschiedene Strukturen: die Struktur, die die Autorinnen als complexe verbal bezeichnen, die flache Struktur und die hierarchische Struktur. Wenn man einen Satz wie lo vuole dare a Maria anhand der drei Strukturen untersucht, gibt es im complexe verbal ein Nominalsyntagma (a Maria) und eine Verbgruppe, die sich in Verb (lo vuole) und einen Infinitiv (dare) unterteilen lässt. In der flachen Struktur werden ein Verb (lo vuole), ein Infinitiv (dare) und ein Nominalsyntagma (a Maria) aneinandergereiht. Die hierarchische Struktur setzt sich zusammen aus einem Verb (lo vuole) und einer Infinitivgruppe, die aus einem Infinitiv (dare) und einem Nominalsyntagma (a Maria) besteht. Bei der Untersuchung der komplexen Prädikate unterscheiden die Autorinnen zwischen attributiven Prädikaten, die in allen romanischen Sprachen eine flache Struktur aufweisen, und anderen komplexen Prädikaten 258 Besprechungen - Comptes rendus (temporale, kausative, aspektuelle, modale Hilfsverben und Bewegungsverben), bei denen jede romanische Sprache eine andere Struktur wählt (wobei das Rumänische nur eine Struktur für die temporalen Hilfsverben kennt, da bei den anderen Verben keine Infinitive möglich sind, cf. sp. Puedo hacerlo, rum. Pot s -l fac). Géraldine Legendre und Antonella Sorace («Auxiliaires et intransivité en français et dans les langues romanes») analysieren die intransitiven Verben insbesondere im Französischen und im Italienischen. Dabei gilt es zu unterscheiden zwischen inakkusativen Verben und inergativen Verben. Das einzige Argument der inakkusativen Verben ist ein Objekt in einer zugrunde liegenden Tiefenstruktur, das deshalb viele syntaktische Eigenschaften teilt mit dem direkten Objekt der transitiven Verben. Die inergativen Verben haben einziges Argument, ein Subjekt, das dieselben syntaktischen Eigenschaften wie das Subjekt der transitiven Verben aufweist. Dabei ist jedoch die Unterscheidung zwischen beiden Verbtypen nicht eindeutig, es gibt sogar Verben, die beiden Klassen angehören. Im Französischen und im Italienischen hat die Zuteilung zu einer der beiden Untergruppen Auswirkungen auf das gewählte Hilfsverb im Perfekt (être/ avoir, bzw. essere/ avere). Die Autorinnen schlagen eine Hierarchie vor, an deren oberen Ende die Verben, die eine Ortsveränderung anzeigen (arriver/ arrivare), stehen, während sich am unteren Ende, die Verben befinden, die einen kontrollierten Prozess ohne Bewegung (travailler/ lavorare) ausdrücken. Die Verben am oberen Ende der Hierarchie haben immer das Hilfsverb être bzw. essere, diejenigen am unteren Ende immer avoir bzw. avere. Bei den anderen ist die Wahl des Hilfsverbs das Ergebnis eines Konflikts zwischen den Regeln, die die Schnittstelle zwischen Lexik und Syntax bestimmen und die das eine oder das andere Hilfsverb begünstigen. Beim Studium der Substantive ohne Beziehungswort gehen Carmen Dobrovic-Sorin und Brenda Laca («Les noms sans déterminant dans les langues romanes») von der Hypothese «Die Substantive ohne Bestimmungswort bezeichnen Eigenschaften» (Jean est professeur) aus. Die Substantive ohne Bestimmungswort können jedoch auch in der Position des Arguments verwendet werden. Dabei lassen das Spanische, das Italienische und das Rumänische Substantive ohne Bestimmungswort im Plural zu: En el jardín hablaban mujeres. Nel giardino parlavano donne. În gr dina vorbeau femei. Im Französischen muss man in diesem Fall den Teilungsartikel des gebrauchen: Dans le jardin parlaient des femmes (in gewissen Kontexten). Im Portugiesischen, insbesondere im Brasilianischen sind Namen ohne Bestimmungswort weit verbreiteter als in den anderen romanischen Sprachen und können auch vor dem Verb stehen (was im Spanischen, Italienischen und Rumänischen nicht möglich ist): Mulheres falavam no jardim. Francis Corblin und Lucia M. Tovena («L’expression de la négation dans les langues romanes») beschäftigen sich mit der Negation in den romanischen Sprachen. Dabei stützen sie sich auf das Zusammenwirken von 3 Grundsätzen: 1. In einer grossen Zahl von Sprachen, ist es möglich, eine Variable des Arguments, die als Auswirkung der Verneinung des Verbs interpretiert werden muss, eindeutig zu markieren. 2. Es gibt eine Negation pro Verbalbereich und es kann höchstens zwei Verneinungen geben. 3. Es gibt eine Reihe von Einschränkungen bei der Verteilung der negativen Ausdrücke bei der Realisierung eines Satzes, die sich in den romanischen Sprachen als Variante einer einheitlichen Tendenz zur Stellung der Negation vor dem Verb betrachten lassen. Jean-Marie Marandin («Inversion du sujet et discours dans les langues romanes») untersucht, in welchen Fällen das Subjekt in den romanischen Sprachen nach dem Verb stehen kann. Er kommt zum Schluss, dass die Inversion nicht dazu herangezogen werden kann, um eine gewisse Informationsebene zu darzustellen. Ferner ist es nicht möglich, einen einfachen Bezug zwischen einer Konstruktion und einem Umstand der Annäherung an das Subjekt herzustellen. Mit anderen Worten greift die Inversion in den linearen Ablauf der Satzbestandteile und nicht in ihre hierarchische Position ein. 259 Besprechungen - Comptes rendus Am Schluss des Buches befindet sich eine Bibliographie, die aber nicht nach den in den einzelnen Beiträgen behandelten Sachgebieten unterteilt ist. Von den einzelnen Artikeln enthält nur derjenige von Liliane Tasmowski und Sanda Reinheimer eine kurze spezifische Bibliographie. Es wäre wünschenswert gewesen, dass die weiterführende Literatur jeweils im Anhang an die einzelnen Beiträge aufgeführt worden wäre, so dass man die Veröffentlichungen zum entsprechenden Thema einfach hätte überblicken können. Ansonsten gibt es an dem Band nicht viel zu kritisieren. Lediglich ein Übersetzungsfehler und ein Druckfehler sind mir aufgefallen: Im Artikel über die klitischen Pronomen (100) muss der Satz Nu tie c -l/ c-o/ c -i a teapt mama im Französischen mit (Il) ne sait (pas) que maman l’/ les attend übersetzt werden. Im Beitrag über die komplexen Prädikate (144) hat sich, ebenfalls in einem rumänischen Beispiel, ein Tippfehler eingeschlichen: Pentru a nu pierde tremul (richtig wäre trenul). Die im Buch vereinten Beiträge richten sich nicht an ein allgemeines Publikum, sondern an Spezialisten, die mit den neuesten Entwicklungen in der Linguistik und ihrer Terminologie vertraut sind. Die Beherrschung aller romanischen Sprachen wird nicht vorausgesetzt, denn die Beispiele, die nicht aus dem Französischen stammen, werden jeweils übersetzt. Für die interessierten Spezialisten enthalten die einzelnen Beiträge durchaus neue Erkenntnisse. Insgesamt wünscht man sich noch weitere solche gesamtromanischen Darstellungen von einzelnen Problemen der Sprachwissenschaft. Dabei ist die gesamtromanische Perspektive keineswegs ein Selbstzweck, denn gerade die Unterschiede, mit denen eine sprachliche Erscheinung in den einzelnen Sprachen auftritt, vermögen neue Ansatzpunkte für die Erklärung gewisser Phänomene zu bieten. A. Schor ★ Peter Blumenthal/ Jean-Emmanuel Tyvaert (ed.), La cognition dans le temps. Études cognitives dans le champ historique des langues et des textes, Tübingen (Niemeyer) 2003, 173 p. (Linguistische Arbeiten 476) Die grundlegende Idee des vorliegenden Bandes, der einige der Beiträge der von den Herausgebern veranstalteten Sektion zur kognitiven Semantik des Romanistentages 2001 in München (7.-10. 10. 01) umfasst, besteht in der Annahme von Schemata (s. schon bei Kant; cf. auch Nietzsche) oder mentalen Modellen, wie sie letztlich auch in der kognitiven Linguistik in der Formulierung von frames oder unter Rückgriff auf gestaltpsychologische Größen (Figur/ Grund) Verwendung finden. Auf der Basis solcher schemaorientierter Untersuchungen, die abstrakte und stabile lexematische Gehaltskerne aufzeigen helfen, rückt in der Semantik die Frage nach der Polysemie und Bedeutungsentwicklung sowie ihrer Erklärbarkeit wieder in den Vordergrund des Interesses. Die alphabetisch gegliederten Beiträge schließen somit neben der Auseinandersetzung in der Adaptierung des Figur- Grund-Schemas oder anderer kognitiv verankerter Strukturen zumeist auch die diachrone Perspektive ein (cf. die Vorbemerkung, 1-8). Der Beitrag von Martin G. Becker zeigt den Versuch, die gestaltpsychologischen Größen Figur und Grund für den Bereich der Textlinguistik fruchtbar zu machen («L’évolution cognitive et le principe ‹figure/ ground› dans l’organisation textuelle - l’exemple des chroniques», 9-26). Mit der qualitativen Prüfung der textuellen Organisation erfolgt die Bestimmung des Gleichgewichts zwischen Informationsgehalt und Rezeptivität des Textes. Für die Untersuchung wählt der Autor zwei Texte, zum einen Villehardouins Conquête de Constantinople (Anfang 13. Jh.) und de Commynes’ Mémoires (Ende 15. Jh.). Während im 260 Besprechungen - Comptes rendus erstgenannten Text räumliche Schemata und Personen, die auf diesen Hintergrund projiziert sind, im Vordergrund stehen und somit eine Erleichterung der Perzeption ermöglichen (weitere lokale Relationen werden z. B. über Adverbien und Präpositionen geleistet), wird im zweitgenannten Text ein Bewusstsein für Textualität über die Verwendung metatextueller Verweise sichtbar, d. h. thematische Informationen werden über verba loquendi erinnert, der Text ist prinzipiell abstrakter aufgebaut. Aus dieser Gegenüberstellung werden unterschiedliche Typen der Textorganisation sichtbar, wobei Becker Villehardouins Vorgehensweise als spatial-topologisch bezeichnet, wohingegen de Commynes auf ein metatextuelles System zurückgreift. Trotzdem lässt sich bei de Commynes die Beibehaltung der Figur- Grund-Organisation feststellen, die hier allerdings auf abstrakte Raumschemata übergreift und z. B. die Anordnung von Ereignissen auf der Zeitachse beinhalten. Problematisch ist die Frage nach der Generalisierbarkeit dieser Ergebnisse, die sicher nicht nur auf die historische Komponente zurückzuführen sind, sondern letztlich Bildungsstand, Vertrautheit mit schriftlichen Texten, Thematik und Zielpublikum ebenso reflektieren. Peter Blumenthals Beitrag betrifft die semantische Entwicklung des Verbs comprendre in der Gegenüberstellung zu entendre (eher marginal auch zu ouïr, apprendre), wobei die diachrone Betrachtung mit dem 16. Jh. ausgehend von Calvin (189 von 330 Belegen in Frantext, s. auch die Relevanz des Textes für die französische Sprachgeschichte) ihren Schwerpunkt findet («Histoire cognitive d’un verbe ‘mental’: comprendre», 27-40). Die Untersuchung der syntaktischen Kontextbedingungen zeigt eine zunächst bestehende Quasisynonymie bzw. eine relativ starke semantische Nähe hinsichtlich der Bedeutung ‘verstehen’, ‘begreifen’ der beiden genannten Verben, wobei schon für comprendre eine tiefergehende Auseinandersetzung mit der als direktes Objekt beschriebenen Entität erkennbar wird. Für das 17. Jh. werden bereits weitergehende Abweichungen zu entendre feststellbar, nicht nur im syntaktischen Verhalten (s. die Verbindung mit Modalverben, die Verbindung mit Objektsätzen, etc.; die Untersuchung basiert durchgehend auf dem Korpus Frantext), sondern auch semantisch in der graduellen Differenzierung: So kann comprendre einen Verweis auf die geistigen Fähigkeiten des Subjektreferenten beinhalten, d. h. das Subjekt steht im Vordergrund des durch comprendre beschriebenen Prozesses, was sich syntaktisch in der auffällig häufigen Vewendung mit der 1. Pers. Sg. zeigt. Gleichzeitig scheint comprendre weniger affektiv angelegt zu sein. Entendre hingegen zeigt eine stärkere Betonung der Relation zwischen Subjekt(-) und Objekt(referent). Möglicherweise ist die anfängliche Polysemie bei entendre ausschlaggebend für die unterbleibende Entwicklung in Richtung auf abstraktere Relationen bzw. für die Spezifizierung auf die ontologische Domäne der Perzeption. Interessant ist hier gerade auch der vom Autor vorgenommene Vergleich mit anderen romanischen Idiomen, die abweichende Entwicklungen zeigen, wodurch die für das Französische vorliegende Veränderung eine Spezialisierung des Konzeptbereichs erkennen lässt. Formen der Bedeutungsentwicklung diskutiert Ekkehard Eggs auf der Basis des Beispiels être un bloc de glace («Processus inférentiels et tropiques: construction et changement de sens», 41-58). Der Autor differenziert nach Richards 1964 (Ivor A. Richards, The Philosophy of Rhetoric, Oxford 1964) konnotative und analoge Metaphern (être au soir de sa vie), grenzt diese weiter gegen die Antonomasie (dans son texte il y a un peu de Proust) und die Metonymie ab, wobei er letztere als gestaltpsychologisch definierbar betrachtet (wesentlich ist hierbei die Einbindung der in Bezug stehenden Konzepte über das gemeinsame frame, für den Figur-Grund-Bezug ist eine prägnante Kontiguität wichtig). Dass der jeweilige Kontext eines Elements die Bestimmung der konkreten Bedeutung erst ermöglicht, wird von Eggs als processus inférentiel herausgestellt (vs. processus tropique). Im Hinblick auf die konnotative Metapher (Konzeptmetaphern, die eine Skalarität einschließen), wie sie in dem eingangs erwähnten Beispiel sichtbar wird, ist nun die Herausstellung gewisser 261 Besprechungen - Comptes rendus Restriktionen in der Übertragbarkeit auf die jeweilige Zieldomäne (Bildspender ist hier die Domäne temperatur) in ihrer einzelsprachlichen Spezifik von Interesse (cf. dazu die Analyse zu froideur). Für den Bereich der analogen Metaphern (gekennzeichnet durch eine strukturelle Analogie der Domänen) wählt der Autor die Beispiele marge und frange. Zlatka Guentcheva untersucht in ihrem Beitrag das Morphem entre hinsichtlich seines Bedeutungsumfangs als Präposition und Präfix im Hinblick auf die Rückführbarkeit der Präfixbedeutung auf diejenige der Präposition («Entre: préposition et préfixe», 59-74). Entre referiert primär auf lokale Relationen, für die Guentcheva auf der Basis konkreter Beispiele Schemata entwirft, die jeweils die spezifischen Verwendungsweisen abbilden (eine Abstraktion wird leider nicht geleistet). In der Betrachtung der Semantik erfolgt eine Abgrenzung zu parmi (afr. in der Bedeutung ‘par le milieu’, ‘au milieu de’ oder ‘dedans’ verwendbar), nicht jedoch zu weiteren präpositionalen oder adverbiellen Elementen, die eine Interioritätsrelation versprachlichen. Die Problematik, die nun bei Betrachtung des Präfixes entreauftritt, besteht in der Tatsache, dass nfr. viele afr. noch gebräuchliche Verwendungen ausgefallen sind, wodurch aber letztlich auch ein Reflex der Zentralität präpositionaler Verwendungen gegeben ist. Wie die Autorin selbst in ihrer abschließenden Bemerkung herausstellt, sind in diesem Fall ergänzende diachrone Analysen erforderlich, die oberflächliche Auseinandersetzung kann hier nur ein Desideratum ausweisen. Das Thema des Artikels von Michael Herslund ist un im Afr., insbesondere mit Blick auf die potentielle Pluralbildung uns, die im Nfr. durch des substituiert ist («Le pluriel de l’article indéfini en ancien français», 75-84). Wesentlich ist hierbei auch der im Afr. abweichende Status von un zu dem nfr. als Numerale und indefiniter Artikel verwendeten Morphem, da es mit den anderen Indefinita autre, meïsme und tel ein Paradigma bildet (angesiedelt um das Konzept identität) und wie diese mit dem definiten Artikel auftreten kann. Afr. dient dabei die Pluralform uns bzw. unes der Anzeige der Kollektivität. Darauf gründend lässt sich eine semantische Entwicklung im Sinne von ‘Identität’ herauslösen, die aber möglicherweise ursprünglich kontextuell determiniert zu sein scheint (mit même verbunden). Die Klärung der Sonderrolle von uns setzt Herslund in den Zusammenhang von Heterogenität (zählbare Nominalreferenten) und Homogenität (Bildung einer Einheit bei pluralischer Verwendung). Afr. uns leistet somit nach Herslund die Aufrechterhaltung der Heterogenität, da über undiese angesprochen wird (als distinkte Größe, die sich wiederum als Einheit beschreiben lässt ähnlich wie die ihr zugewiesenen Elemente), parallel jedoch die Pluralität im Flexionsmorph -s ausgedrückt wird. Das Nfr. erreicht über den Partitivartikel ebenso wie über die Verwendung von des in der Funktion eines indefiniten Artikels im Plural eine Homogenisierung. Peter Kochs programmatischer Artikel hinterfragt die Bezeichnung einiger Ansätze und Vorgehensweisen als kognitiv («Qu’est-ce que le cognitif? », 85-100). Die Termini «kognitiv» und «sprachlich», grenzt Koch in einem ersten Abschnitt (85-89) deutlich voneinander ab und diskutiert in diesem Zusammenhang das Konzept des Prototyps in seiner Anwendung hinsichtlich der Kategorisierung außersprachlicher Referenten und in derjenigen linguistischer Natur, die eine Charakterisierung sprachlicher Einheiten ermöglichen (s. z. B. prototypische Subjekte: Nomen agentis, mit transitivem Verb etc.). Dass eine Differenzierung, aber auch eine Überlagerung der kognitiven und sprachlichen Ebene berücksichtigt werden muss, wird aus dem weiter diskutierten Beispiel pépé deutlich: So ist die diasystematische Markierung genauso rein sprachlicher Natur wie die Eingliederung in das Wortfeld der Verwandtschaftsbezeichnungen, das eine einzelsprachspezifische Aufteilung zeigt. Die Polysemie ‘père du père ou de la mère’, ‘homme âgé, d’allure débonnaire’ wird aber erst über den Rückgriff auf die Konzeptebene erklärbar. Die z. T. sprachübergreifend feststellbaren metonymisch bedingten Bedeutungsentwicklungen führen auf die sprachliche Relativität und die Vorstellung der Universalität gewisser Konzepte, die aber 262 Besprechungen - Comptes rendus zumindest vor dem Hintergrund unterschiedlicher taxonomischer Aufteilungen fraglich erscheint. Kognitiv interessant sind v.a. Relationen und Prinzipien, die die Diversität an der sprachlichen Oberfläche bedingen. In Fällen wie afr. dame und weiteren romanischen Fortsetzern von domina sowie germanischen Entsprechungen mit der Parallelität der Bedeutungen ‘maîtresse’ und ‘bien-aimée’ stellt sich neuerlich die Frage nach der Universalität verschiedener in den Einzelsprachen wirksamer Entwicklungen. Gerade in Fällen wie diesem ist allerdings keine sprachliche, sondern vielmehr eine diskurstraditionelle Grundlage für die Entwicklung zu suchen, die im konkreten Fall in der Troubadourlyrik und im Minnesang ihre Basis findet: Nur in dieser Textsorte finden sich die genannten Lesarten belegt, also einzelsprachenunabhängig. Hier sind somit die kognitive und die historische Ebene verbindbar. Hinsichtlich des Bedeutungswandels im Allgemeinen ist v.a. die onomasiologische Vorgehensweise in der Bezeichnung bzw. ihrer Veränderung relevant, die letztlich auf die Versprachlichungsmöglichkeiten einzelner Konzepte abhebt. Bei einzelsprachlichen Überlappungen in der Entwicklung lassen sich möglicherweise generische kognitive Schemata als zugrunde liegend herausfiltern (95-96). Claude Muller beschäftigt sich in seinem Artikel mit drei verschiedenen Typen von Spaltsätzen, die er als modern (c’est à ma mère que tu as parlé, die Funktion wird am Nomen im Hauptsatz markiert), alt (c’est ma mère à qui tu as parlé, mit Markierung des Konnektors qui) und redundant (c’est à ma mère à qui tu as parlé, doppelte Markierung) bezeichnet («Naissance et évolution des constructions clivées en ‘c’est . . . que . . .’: de la focalisation sur l’objet concret à la focalisation fonctionnelle», 101-20). In der Frage nach dem Verhältnis der drei Typen in der Diachronie grenzt Muller die fragliche Konstruktion von Relativsätzen und Präsentativstrukturen ab und stellt die mfr. Dominanz des modernen Typs heraus, führt aber gleichzeitig an, dass der Spaltsatz mit eindeutig kataphorischem ce von Beginn an belegt ist und afr. der alte Typ bevorzugt Verwendung findet: x in c’est x [. . .] ist Subjekt, d. h. die Aufmerksamkeit gilt primär dem Nomen - vielfach mit Bezug auf Personen, wie auch in folgendem Beispiel sichtbar wird: c’est lui à qui j’ai parlée. Das offensichtlich zugrunde liegende Modell ist die Präsentativstruktur, die afr. weitere Verbreitung findet als nfr. Einige der untersuchten Sätze sind auf der Basis der nfr. Verhältnisse nur schwer als Spaltsätze oder Präsentativstrukturen definierbar. Der moderne Typ hat hingegen seinen Ursprung vermutlich in Strukturen, die Muller aufgrund des fehlenden Gliedsatzes als débuts de clivée benennt (ce bleibt anaphorisch). Der moderne Typ basiert somit auf der Wiederholung des Nomens, das durch c’est eingeleitet wird. Der redundante Typ erweist sich als rezent, tritt in den untersuchten Texten nicht auf. Mireille Piot untersucht in ihrem Beitrag die Konjunktionen pour und ihre spanischen und italienischen Äquivalente (losgelöst von ihrer primär präpositionalen Verwendung) und bestimmt die syntaktischen Kontextbedingungen, die eine semantische Interpretation von pour etc. bedingen, wobei die diachrone Perspektive einbezogen wird («L’expression de la ‘cause’, de la ‘finalité’ et de la ‘conséquence’ en français, espagnol et italien: les conjonctions pour et leurs équivalents, en synchronie et diachronie», 121-34). Als interessant erweist sich der Ausdruck für Kausalität, Finalität und Konsequenz in Abhängigkeit von Tempus und Modus. Charlotte Schapiras Beitrag stellt die Semantik des Sprichwortes in den Vordergrund, das der Autorin folgend in Anlehnung an Kleiber als generischer Satz zu verstehen ist und ein generelles Konzept widerspiegelt («À la recherche du référent: la sémantique du proverbe», 135-44). Semantisch zu differenzieren ist die wörtliche Lesart von der referentiellen, metaphorisch bedingten Bedeutung und schließlich die funktionale Bedeutung, wobei in letzterem Fall die gesellschaftlich-pädagogische Relevanz angesprochen wird, die sich hier abgrenzen lässt. Für das Sprichwort relevant ist der kompositionelle Charakter der Bedeutung; fraglich ist allerdings, inwieweit jeweils eine metaphorisch bedingte Lesart zum 263 Besprechungen - Comptes rendus Tragen kommt, da die Autorin gleichzeitig von Stereotypen spricht, die hier aufscheinen (sie spricht konkret von Metaphern, die sich zu Stereotypen verfestigt haben), d. h. dass typische Verhaltensweisen stellvertretend für eine Kategorie herangezogen werden, die umgekehrt eine generische Lesart erhalten. Nur partiell liegen tatsächlich Metaphern vor, etwa in Bezug auf Eigenschaften (s. die vielfach auftretenden Tiermetaphern). Diachron von Interesse ist die Parallelität konkurrierender Strategien, die sich z. T. auf der Basis von Veränderungen im Alltagsleben motivieren lässt. Im Vergleich afr.-nfr. lässt sich auf sprachlicher Seite weiter verschiedentlich eine Kondensation in der Länge der Sätze aufzeigen. Der Aufsatz von Lene Schøsler verfolgt die interessante Frage, inwieweit diachron eine Veränderung der Verbvalenz semantisch bedingt sein kann. Auf der Grundlage der approche pronominale (C. Blanche-Benveniste et al., Pronom et syntaxe. L’approche pronominale et son application au français, Paris 1987), mit einer Bezugnahme lediglich auf die rein verbal interessierenden Kategorien wird auf der Basis des Miracle (le Miracle par personnages 1, de l’enfant qui fut donné au Diable, 1339) eine Differenzierung in mono-, di- und trivalente Verben geleistet, deren Valenzschemata vergleichsweise selten eine gewisse Parallele dergestalt haben, dass ein bestimmtes Schema eine semantische Homogenität der jeweiligen Verben nachweist. Diese Relation lässt sich aber z. B. für das Schema SV + (direktes +) indirektes Objekt zeigen: alle Verben drücken einen Experiencer als indirektes Objekt und die Ursache (Zustand, Objekt oder Person) als Subjekt aus (persönlich oder unpersönlich mit il, ce, cela). Von Interesse für die Frage nach einer Interdependenz von Verbsemantik und -valenz ist die Tatsache, dass schon für eine geringe Anzahl Beispiele ersichtlich ist, dass die Valenzstrukturen nicht gänzlich aus dem Lateinischen ererbt sind, sondern Veränderungen in der klassischen Epoche anzusetzen sind. Eine vertiefende Studie zur Abhängigkeit von verbaler Semantik und Verbvalenz kann klären helfen, ob tatsächlich, wie in dem benannten Beispiel nahe liegend, eine Spezifizierung in der Konzeption zu einer Spezialisierung auch hinsichtlich des Valenzschemas geführt hat bzw. führt. Jean-Emmanuel Tyvaerts Beschreibung der Kategorie Adverb geht von logisch-semantischen Relationen aus. Er formuliert ein undifferenziertes «mot lexical», das als verbe fassbar ist und eine totale Grammatikalisierung (grammaticalisation) nicht zulässt, somit als Prädikat in Erscheinung tritt («Une tentative d’unification de la diversité adverbiale», 161- 73). Dahingegen erlaubt das Argument eine vollständige Grammatikalisierung, wenngleich es ebenfalls auf ein verbe zurückgeführt werden kann (an der sprachlichen Oberfläche nicht als Verb auftretend, deverbale Ableitungen). Wesentlich für die Analyse der Kategorie Adverb ist auch die Definition syntaktisch einfacher und gleichzeitig semantisch einfacher bzw. komplexer Sätze, die letzlich auf syntaktisch und semantisch einfachen Sätzen aufsetzen, also als Kondensation dieser verstanden werden können. Das Adverb leistet allgemein betrachtet eine Markierung der Modalisierung und ist im Falle semantisch komplexer Sätze im Hinblick auf die Bedeutung an der Aussage des Satzes beteiligt. Interessanter ist hier die Modifizierung des Adjektivs: Nur wenn das Adjektiv direkt auf das verbe zurückgeführt werden kann, ist die Verwendung eines Adverbs möglich, bei indirekter Beziehung (d. h. wenn das Adjektiv denominal ist und das Basislexem seinerseits auf das verbe zurückgeführt werden kann) ist eine solche Modalisierung hingegen nicht möglich. Die den Band konstituierenden Beiträge zeigen wie gesehen eine starke Variation und nehmen vielfach Bezug auf semantisch bedingte Prozesse auf morphologischer und syntaktischer Ebene, berücksichtigen aber auch Bedeutungsentwicklungen auf lexikalischer Ebene. Über die Heterogenität der Artikel werden Prozesse über einen kognitiven Zugang sichtbar gemacht, die gleichzeitig die Relevanz der Diachronie in der Funktionalität der Sprache als System synchron untermauern. Sofern nicht generischen Charakters, nehmen 264 Besprechungen - Comptes rendus die Beiträge v.a. Bezug auf das Französische mit verschiedentlichen Verweisen auf die Verhältnisse im Italienischen und Spanischen, die gerade die Vergleichbarkeit der zugrunde liegenden Konzepte ausweisen können. S. Heinemann ★ Eddy Roulet/ Laurent Fillettaz/ Anne Grobet, avec la collaboration de Marcel Burger, Un modèle et un instrument d’analyse de l’organisation du discours, Berne, etc. (Lang) 2001, 405 p. (Sciences pour la communication 62) Eddy Roulet e la sua scuola ginevrina lavorano da decenni alla costruzione progressiva di un modello globale di analisi dell’organizzazione del discorso, della lingua in atto. Il presente volume costituisce una summa dello stato attuale del modello, giunto ormai a uno stadio di elaborazione che si può ritenere completo. La trattazione che ci viene proposta si articola in dodici capitoli, ciascuno dedicato a uno degli aspetti e dei livelli della produzione discorsiva, preceduti da un Avant-propos e seguiti da conclusioni. Viene proposta e argomentata nel complesso una vera e propria «linguistica del discorso», vista non in opposizione alla linguistique de la langue ma come sua necessaria integrazione: l’oggetto di studio di tale linguistica del discorso è «le discours comme interaction verbale située, dans ses dimensions linguistiques et situationnelles, la détermination d’un ordre méthodologique d’analyse descendant, de l’interaction verbale aux formes qui la constituent, échanges, interventions et actes, le caractère central de l’organisation hiérarchique, la formulation d’hypothèses intéressantes sur les relations entre ces constituants et des informations en mémoire discursive, sur l’organisation polyphonique, sur les repérages de séquences typiques . . ., sur les mécanismes inférentiels qui commandent l’interprétation, enfin sur les principes qui régissent l’interaction» (25). Come si vede, il compito che gli autori si pongono è ambizioso e complicato: ma bisogna subito dire che Roulet e collaboratori lo svolgono e dipanano molto bene. Il modello di organizzazione e funzionamento del discorso presentato nel cap. 2 è essenzialmente un modello modulare (il più adatto a cogliere la complessità dell’oggetto di indagine), basato, secondo le intenzioni degli autori, su un approccio cognitivo interazionista; i vari moduli che lo costituiscono sono articolati secondo tre componenti fondamentali, quella situazionale (connessa all’universo di riferimento e alla situazione di interazione), quella propriamente linguistica e quella testuale (relativa alla struttura gerarchica del testo), e corrispondono all’incirca a diversi livelli e strati di analisi. Nel cap. 3 viene trattata la dimensione gerarchica, che implica anzitutto l’identificazione dell’unità testuale minima, l’acte (textuel), che comprende la frase (semplice: clause) come uno dei suoi costituenti (pur non essendo il rapporto fra atto e frase, ovviamente, biunivoco), e che si configura come una unité minimale de 3 ème articulation (essendo la clause l’unità massimale di seconda articolazione). La struttura gerarchica è rappresentata (con opportuni esempi di analisi di sequenze discorsive) in forma di schemi arborescenti. Della dimensione referenziale si occupa il cap. 4, in cui ci si scontra naturalmente con i problemi spesso insormontabili derivanti dalle infinite implicazioni che la realtà del mondo ha per l’organizzazione e la struttura del discorso. Il modulo relativo si fonda su una separazione fra le représentations praxéologiques relative alle azioni e le représentations conceptuelles relative ai concetti, entrambe ancorate all’attività sociale, che «est dotée d’un pouvoir structurant sur les situations de discours» (137). Relativamente più maneggevole risulta la dimensione interazionale, che nel cap. 5 è discussa soprattutto sotto l’angolo dell’ancoraggio materiale dell’interazione. I capitoli successivi si soffermano sui vari livelli 265 Besprechungen - Comptes rendus dell’organizzazione del discorso: organisation relationnelle (cap. 6), che identifica le relazioni illocutive e interattive fra i costituenti della struttura gerarchica del discorso e le informazioni della memoria discorsiva (il componente mentale retrostante alla produzione discorsiva); organisation opérationnelle (cap. 7), che concerne la questione cruciale del rapporto fra l’azione e la comunicazione; organisation périodique (cap. 8), che riguarda fondamentalmente le articolazioni e ponctuations fornite al discorso dalla prosodia e dalla sintassi; organisation informationnelle et topicale (cap. 9); organisation énonciative et organisation polyphonique (cap. 10); organisation séquentielle et organisation compositionnelle (cap. 11), in cui vengono anche recuperati i generi testuali e le funzioni narrative; organisation stratégique (cap. 12), da intendere qui nel senso ristretto di «manière dont le scripteur ou les interlocuteurs gèrent les rapports de positions actionnelles et de places dans le discours» (351). Nelle tre pagine di conclusioni apposte alle 370 della trattazione gli autori avvertono che, di fronte a un dominio così vasto e sterminato qual è il discorso, è stata privilegiata una visuale globale delle questioni, mirante a illustrare attraverso un approccio euristico e non formalizzato (l’assenza di formalizzazione è in effetti un aspetto che colpisce favorevolmente il lettore, abituato spesso a constatare come la formalizzazione su questi temi in effetti ben poco aggiunga, che non sia la mera patina scientizzante, all’interpretazione e comprensione dei fenomeni) soprattutto le dimensioni sinora meno descritte rispetto a quelle meramente linguistiche, vale a dire le forme d’organizzazione testuali e situazionali. A un lettore non specificamente competente nel settore, il tentativo presentato nel volume risulta in ogni caso assai di più che il semplice schizzo di un quadro generale. Si tratta infatti di un’acquisizione importante, e verificata e corroborata negli anni con diverse applicazioni di analisi concreta di vari tipi di discorso e di testi condotti da Roulet e dai suoi collaboratori, verso una teoria completa della struttura e del funzionamento del discorso, globalmente ben organizzata e coerentemente sviluppata, in un’ottica tutto sommato (e non mi pare affatto un demerito . . .) ancora latamente funzionalista. Il linguista ginevrino di strada ne ha fatta, e sempre con grande coerenza di metodi e di prospettiva, dai primi passi mossi negli anni ’70 a confronto con la tagmemica di Pike. G. Berruto ★ Annie Kuyumcuyan, Diction et mention. Pour une pragmatique du discours narratif, Berne (Peter Lang) 2002, 429 p. Entre el relato (recit) y la historia (histoire) viven los personajes, como fruto del desdoblamiento de la conciencia del autor, como producto de las tensiones temáticas que el narrador controla, como resultado de las intrigas argumentales que se van construyendo. El ámbito de la ficción adquiere su dimensión de «totalidad» en la tercera de las instancias del lenguaje narrativo, la de la historia; es el dominio del personaje, el reducto en el que su «vivir» se convierte en soporte de sucesos y de hechos, de memorias y de palabras. La complejidad de este proceso es enorme; en primer lugar, porque el personaje es una categoría funcional, es un «actante» en términos greimasianos, que opera en la estructura profunda del texto, en la que se construyen las relaciones sintagmáticas; el personaje, en segundo lugar, nace y adquiere unas características que lo van singularizando, unos rasgos descriptivos que son ordenados por el narrador, pero que proceden del fondo de vivencias y de experiencias que el autor ha ido acumulando - o ha ido adquiriendo para esa creación concreta; en tercer lugar, el personaje posee una mirada propia, que va más allá de los límites a los que el autor llega o sobre los que el narrador pueda ejercer un determinado dominio; esa 266 Besprechungen - Comptes rendus capacidad de ser ya por sí mismo, de extender la circunstancia de su persona se plasma en una gestualidad propia, en un repertorio de signos - visuales, icónicos - que singulariza sus circunstancias, que concreta las líneas maestras de su pensamiento; en cuarto lugar, y ya por último, el personaje funciona como una de las líneas discursivas textuales más importantes - si es que no es la principal - porque en ella se sitúa la perspectiva de su voz, el reducto de su palabra, en suma, los modos elocutivos. Cuando un personaje habla, el resto de los participantes de la que Bakhtin denominaba «polifonía textual» queda en silencio; el autor sigue escribiendo, es cierto, pero no es él quien lo hace, sino un ser extraño, surgido del fondo de su conciencia, que se aprovecha de sus conocimientos, de las imágenes de la realidad que el lenguaje le entrega; el narrador queda a la espera de ver en qué paran esas palabras, a dónde conducen, para detenerlas si le interesa o para beneficiarse con el despliegue de unos datos que incorporará de inmediato a la relación de hechos que está llevando a cabo. Si la ficción, en fin, es denominada «mundo posible» es por el poder que la palabra del personaje adquiere y por la capacidad de sostener en la misma todo el discurso narrativo. En el fondo, se trata de la relación entre diégesis y mímesis que ya estableciera Aristóteles y que ha servido para que la narratología - en el transcurso de sus últimas investigaciones - acuñara la dicotomía de «dicción» y «mención», que es la que da título a esta monografía de la prof. de la Univ. Paul Valéry de Montpellier, Annie Kuyumcuyan. En efecto, el libro traza la más completa investigación sobre los actos elocutivos que se ponen en juego en el desarrollo del «discurso narrativo», centrándose sobre todo en las enunciaciones que dependen del monólogo y del diálogo. De este modo, el libro se divide en tres partes; la primera posee un carácter teórico; en ella, se ocupa de definir el ámbito de lo «narrativo», de fijar los límites de esta investigación, mostrando la heterogeneidad de los componentes que intervienen en el discurso, para hacer equivalentes los conceptos de «narratividad» y de «pragmática», con esta idea central: «la question de la narrativité ne se pose dès lors plus seulement en termes de structure, linguistique ou sémantique, mais en termes d’effets; à ce titre elle relève pleinement d’une approche pragmatique» (23). Con criterios bakhtinianos, se busca ese proceso de lo que se llama explícitamente «narratividad» desconocida, a través de la fijación de los tipos estables de enunciado, teniendo en cuenta su «valor elocutivo», el «cuadro accional» - ya mencionado -, la «naturaleza tipológica» y las «propiedades materiales» con las que el discurso se entrama, tiende a afirmarse en una dimensión monológica o dialógica. A partir de este punto, la pesquisa se centra en el destinatario del acto elocutivo, tanto en la identificación de la figura que lo representa, como en la duración de esa condición, antes de plantear una nueva hipótesis sobre el estatuto elocutivo de la narración (51-74), en donde se encuentran las líneas maestras de la clasificación de modos elocutivos que luego se propondrá; es fundamental, en este sentido, pensar en el acto elocutivo como un texto que tiene que producir un efecto en un discurso: «Plus qu’un contenu, la narrativité en devient un rapport: entre le texte et le discours d’une part, mais, indissociablement, entre les interlocuteurs/ interactants de l’autre» (52). El riesgo que asume Kuyumkuyan es considerable, porque se aleja de las categorías más convencionales de fijar la experiencia narrativa, de los géneros tradicionales (cuento, novela, romance), de la misma ficción, para hablar sólo de la «narratividad», atenida también a las narraciones no «ficcionales» ni literarias, para proceder a situar en el seno de esta amplia concepción, el conjunto de modalidades enunciativas, que despliega en las partes segunda y tercera de su monografía. Al texto monológico y a las relaciones que mantiene con el discurso narrativo se dedica, entonces, la segunda sección; se trata de observar los textos en su contexto de recepción, desplazando el interés de la «textualidad» desde el discurso a la «situación» que lo afirma, que es creada por el personaje - básicamente con el empleo de su palabra - para que en 267 Besprechungen - Comptes rendus ella se integre la conciencia del lector. Aquí es donde tienen cabida los textos que suelen ser considerados «no narrativos», pero que poseen una «narratividad» que es perceptible sólo en el nivel del «discurso», en cuyo interior suelen abrirse niveles diferentes de comunicación, también de interpretación, porque hay una trama de posiciones discursivas que se va ocupando, o por la que se va desplazando una memoria, para conseguir generar unos efectos determinados. De este dominio monológico, elige dos formas concretas, ciertamente marginales, pero de gran valor pragmático: la carta, por una parte, el relato oral breve, por otra. Sobre las misivas, en las que tiene en cuenta tanto las ficticias como las que no lo son, señala, como rasgos distintivos, las colisiones que se producen entre la organización de las relaciones de la superficie de los «textos» (encadenamientos argumentativos y elocutivos entre los diferentes componentes) y las inferencias de las que proceden los intérpretes de los «discursos» (es decir, significaciones que dependen del contexto o niveles de sentido que se definen en relación a esas ideas). De los discursos orales elige la modalidad del sketch cómico, en el que el texto se encuentra integrado en el dominio más amplio de la representación, pero no de la dramática, sino de la musical, de las realizaciones definidas mediante repertorios previos; utiliza la autora el término de la dialogía del trampantojo (trompe-l’oeil), derivada de la aplicación de las perspectivas oblicuas en la configuración de los cuadros. Porque, aunque no exista un interlocutor inscrito en la estructura narrativa que se crea, sí que son perceptibles esos rasgos a través de un carácter, de una corporeidad e incluso de un comportamiento y de una estrategia conversacionales que pueden ser claramente distinguidas. Es un interlocutor que no existe más que en estado virtual, pero es un principio importante de la conversión de los enunciados monológicos en el discurso potencialmente dialógico: «Textuelles, ces unités ne sont pas déterminées par leur forme linguistique, mais par l’organisation globale de l’activité discursive qui permet de déterminer, pour chaque composant, de quelle intention de communication il relève probablement et s’il articule plutôt à un constituant de rang hiérarchique identique de l’interlocuteur, ou à un constituant hiérarchique de rang égal ou supérieur du locuteur» (150-51). Las estrategias de estos diálogos monódicos - en los que realmente debe admitirse la posibilidad de reconocer un discurso narrativo - implican una inscripción en el vacío de las intervenciones que faltan del receptor del mismo, asumidas por el locutor para sugerir a ese destinatario un diálogo que ha sido deliberada o accidentalmente dislocado, en virtud de la situación en que se produce. La tercera sección del libro aborda el estudio del diálogo y de la narración, entendida como representación de interacciones verbales, partiendo de estas premisas: «un discours délibératif au plan linguistique, conçu et perçu comme tel par ses partenaires immédiats, est recatégorisé comme narratif à l’étage supérieur de l’interaction, pour peu que des ‹observateurs› se manifestent, redoublant aussitôt l’événement communicationnel premier d’un degré supplémentaire» (233). Ahora sí que hay que contar con la posición de interacción del destinatario, ya que todo se dirige hacia él, en el lugar que ocupa en el marco creado. Puede hablarse, por ello, de una situación objetiva, la creada por la palabra viva que ayuda a configurar la dimensión de ser del receptor, visto en su otredad, con todas las variantes sociales o culturales que lo constituyen. Tal es lo que entiende Kuyumkuyan por «dicción»: el estado activo de la palabra, examinado a través de los diálogos y, lo que es más importante, sus observadores, ya que el que un diálogo adquiera la categoría de «independiente», es decir de verdaderamente auténtico, depende del estatuto de evidencia que se le otorgue; se tiene en cuenta que la relación de una conversación auténtica no equivale a una representación dialogal ficticia; su funcionamiento discursivo se corresponde con la posición «interaccional» ocupada por su destinatario. Considerado de esta manera el diálogo se com- 268 Besprechungen - Comptes rendus pone de intervenciones: «Le dialogue, composant hiérarchique de rang supérieur, est l’unité de ces constituants monologiques, mais cette intégration de l’unité inférieure au sein de l’échange ne se réalise que par l’interlocution» (244). Todo discurso narrativo debe pensarse como mención y ese punto de vista enunciativo condiciona estrechamente su aparición a la del personaje como «ser de discurso», puesto que en última instancia la ficción debe subordinarse siempre a la categoría del personaje, una línea de investigación que conduce al examen de la polifonía, sobre la que se sostiene la mayor o menor ilusión de realidad; además de los fenómenos de la «doble enunciación», debe acoger los referidos a la ironía, el punto de vista o los marcos de presentación. El planteamiento más extremo de estas hipótesis conduce a considerar el teatro como parte del discurso narrativo, atendiendo al modo en que se produce la narratividad en el discurso dramático; no hay, por supuesto, equivalente del narrador, pero los personajes son designados por la tercera persona, que puede mencionar los gestos y los hechos a través de las didascalias, por medio de subjetividades distintas a las del autor: «En ce sens, élementaire, il y a bien ‹narration› dans le genre théâtral, au sens de représentation passant tout ou partie par un canal verbal - et à l’écrit passant même intégralement par ce canal» (295). Con el ejemplo del sueño de Orestes en Electra de Giradoux, procede la autora a examinar las distintas estrategias - internas y externas - que conforman los marcos de interacción de una representación dramática, para poner de manifiesto que la única relación recíproca se produce entre los personajes ficticios - ajenos a los actores - cuando se comunican entre ellos. En un último capítulo, que puede considerarse como resumen de las perspectivas hasta aquí apuntadas,Annie Kuyumcuyan despliega los casos de heterogeneidad que pueden producirse en el diálogo novelesco: la dimensión interaccional, el módulo referencial, el módulo textual, la organización enunciativa, los planos del diálogo, la construcción de puntos de vista, la utilización de la resonancia de las voces como estrategia narrativa. En síntesis, este estudio ha logrado lo que su autora pretendía, demostrar que existe un «efecto narrativo» que va más allá del orden genérico de la épica en el que suele incluirse su estudio; puede ser premeditado por uno de los destinadores de un texto - si se edita por ejemplo una correspondencia real - o puramente casual, cuando se sorprende una conversación por una tercera persona; puede manifestarse en un ámbito textual y abrirse al vasto campo de las narraciones explícitas - y ahí sí caben los discursos narrativos - o quedar no marcado con las narraciones implícitas que se producen en el teatro, en un «sketch» cómico o en monólogos epistolares; por eso, se ha hablado de «mención» frente a «dicción», a enunciación histórica e, incluso, a ficción: «Je formulerai même l’hypothèse que l’importance acordée à la fiction provient en partie d’une minimisation, voire d’une méconnaissance, du phénomène de la mention, et de son aptitude à susciter des locuteurs distincts du sujet parlant - ce qui ne fait sans doute que déporter le problème de l’invention d’un monde (conception ordinaire de la fiction) à l’imagination d’un personnage (locuteur ou point de vue)» (415-16). Valga esta última idea como cierre de esta sugerente revisión sobre el valor de los discursos narrativos y dramáticos, sus emisores y las distintas funciones que desempeñan más allá de la textualidad que los acoge. F. Gómez Redondo ★ 269 Besprechungen - Comptes rendus Isabel Zollna, Stimmen der Distanz. Professionelle monologische Sprechstile. Eine vergleichende Untersuchung zu Wiederholung und Expressivität. Prosodische Gestaltung in spanischen, französischen, englischen und deutschen Gebeten, Durchsagen und Verkaufsrufen, Tübingen (Stauffenburg) 2003, xiii + 332 p. + CD In ihrer Habilitationsschrift widmet sich Isabel Zollna den im Untertitel genannten und wenig erforschten Textformen aus dem Bereich der Mündlichkeit, da diese «gerade in ihrer Alltäglichkeit auf typische und sehr generelle Techniken der prosodischen Gestaltung schließen» (xi) lassen. Bereits die Gliederung verdeutlicht, dass Verf. der Komplexität des Gegenstandes und der Fülle des Materials durch eine sehr klar strukturierte Arbeit gerecht zu werden sucht: In Teil i (13-73) liefert sie die theoretische Basis zu den Textsorten (Kapitel 1), zu verwandten und relevanten Forschungsbereichen (Kapitel 2), zu der Terminologie (Kapitel 3 und 4) und zu dem technischen Vorgehen (Kapitel 5). Der empirische Teil ii (75- 308) beinhaltet sodann die Transkriptionen und Analysen der Gebete (Kapitel 1), Durchsagen (Kapitel 2) und Verkaufsrufe (Kapitel 3), einen Vergleich der Textsorten und Sprachen (Kapitel 4) sowie ein allgemeines Fazit (Kapitel 5). Daran schließt sich eine 313 Titel umfassende Bibliographie (309-21) an. Der Anhang (323-32) bietet Notenbeispiele sowie ein Verzeichnis der Transkriptionen und Beispiele, die auf der mitgelieferten CD zu finden sind. Zunächst jedoch legt Zollna in einer Einleitung (1-12) ihren Untersuchungsgegenstand und ihre Vorgehensweise dar. Für die Untersuchung der prosodischen Gestaltung der Gebete, Durchsagen und Verkaufsrufe als mündliche Texte rituellen und repetitiven Sprechens wählt sie einen diskurs- oder textsortenorientierten Ansatz, da sie davon ausgeht, dass sich die von ihr gewählten Textsorten durch ihre Prosodie voneinander unterscheiden; ja, die spezifische Textsorte müsse sogar «als überindividuelle Norm gerade auch durch ihre Prosodie erkennbar bleiben» (1). Der Sprecher solcher monologischer Textsorten muss daher gewisse textspezifische prosodische Merkmale realisieren, damit seine Ausführung der entsprechenden Textsorte als gelungen betrachtet werden kann. Um die Textsorten besser miteinander vergleichen zu können, ist der gemeinsame Bereich des Verkündens, Ankündigens und Ausrufens gewählt worden; das breite Spektrum der Handlungsrahmen (Kirche, Bahnhof, Markt) gewährt jedoch die Untersuchung von möglichen Freiheiten und Zwängen, die Verf. aufgrund intuitiven Wissens und subjektiv gewonnener Eindrücke annimmt und die im weiteren Verlauf der Arbeit zu bestätigen sein werden. Dabei geht sie davon aus, dass die Gebete den strengsten Restriktionen unterworfen sind, während die Verkaufsrufe die größte prosodische Freiheit erlauben. Zollna formuliert die Hypothese und das Ziel ihrer Arbeit folgendermaßen: «Es ergibt sich also die allgemeine Hypothese, dass Freiräume und Potentiale in der Prosodie einer Einzelsprache je nach Textsorte und ihrer traditionellen Einbindung zum Tragen kommen bzw. ausgenutzt werden können. Diese zu beschreiben und die einzelnen Realisierungen als Bemühen um Formgebung von überindividuellen Ausdrucksbedürfnissen zu verfolgen, ist Hauptanliegen der Arbeit» (3). Der Sprachvergleich zwischen spanischen, französischen, englischen und deutschen Gebeten, Durchsagen und Verkaufsrufen verdeutlicht dabei die «Relevanz, die die jeweiligen Textsorten für prosodische Gestaltungen in einer Sprache haben» (3) und liefert eine größere Sicherheit der Erkenntnisse. In dem 1. Kapitel des Teil i (13-19) beschäftigt sich Verf. nun mit den allgemeinen Merkmalen der zu untersuchenden Textsorten, die diese von der Alltagssprache unterscheiden. Sie orientiert sich dabei an der Differenzierung von Koch/ Oesterreicher zwischen Nähe- und Distanzsprache, die es erlaubt, «typische Unterschiede innerhalb des Bereiches der gesprochenen Sprache auf die jeweiligen unterschiedlichen Kommunikationsbedingungen zurückzuführen» (13). Dabei weist die Sprache in den vorliegenden Textsorten mehr Merk- 270 Besprechungen - Comptes rendus male der Distanzsprache - wie z. B. Öffentlichkeit, Fremdheit der Kommunikationspartner, Monologizität oder geringe emotionale Beteiligung - als solche der Nähesprache auf. Zollna weist des weiteren darauf hin, dass Gebete, Durchsagen und Verkaufsrufe hinsichtlich des Ortes, der Funktion und des Sprechers, d. h. des Kommunikations- und Handlungskontextes, sehr festgelegt sind: Die Sprecher sind Rollenträger, keine individuellen Subjekte; es handelt sich jeweils um monologisches Sprechen, d. h., die Sprechakte sind nicht auf Kommunikation im Sinne von Interaktion und Dialog bezogen. Auf die einzelnen Textsorten bezogen bedeutet dies, dass sowohl die Eucharistieformel als auch das Vaterunser in festgelegten Situationsrahmen stattfinden, nämlich immer an derselben Stelle der Messe, immer stehend und immer in einem Raum, der von Alltagskommunikation und -handlung abgehoben ist und der rituellen Handlungen dient. Auch die Durchsagen in Zügen und am Bahnhof sind streng kontextgebunden: Der Ort der Sprechhandlung ist laut Verf. ein Durchgangsplatz und ein Ort des Verschwindens; die Adressaten sind reisende Hörer, die keinen Einfluss auf den Text nehmen können und die nicht an Kommunikation, sondern an Informationsaufnahme interessiert sind. Bei den Verkaufsrufen haben wir es ebenfalls mit einem festgelegten Kontext zu tun, da sich Zollna auf Rufe von Verkäufern mit festen Ständen und ohne Vorführung der Ware oder direkte Kaufaufforderungen an Kunden beschränkt. Insgesamt ist dieses Kapitel, in dem Verf. ihr Projekt beschreibt und rechtfertigt, sehr gut nachvollziehbar und sehr vorbildlich gestaltet; als einziger Kritikpunkt wäre anzumerken, dass es hinsichtlich der Anschaulichkeit des untersuchten Materials hilfreich gewesen wäre, hier und da bereits ein Beispiel für die einzelnen Textsorten einfließen zu lassen, damit sich der Leser ein konkretes Bild insbesondere der Verkaufsrufe machen kann. Gegenstand des 2. Kapitels (21-30) sind die Berührungspunkte mit verwandten und relevanten Forschungsbereichen. Aufgrund des Gegenstandes (ritualisierte und repetitive Gattungen) und der Übereinstimmung der Fragestellung (Textkonstitution durch spezifische prosodische Markierungen) ergeben sich Schnittstellen mit den Gebieten der Stilistik und Phonostilistik, der Pragmatik, der Konversationsanalyse, der Soziolinguistik und der Oral-Poetry-Forschung. Das Kapitel wirkt insgesamt jedoch leider etwas komprimiert und angestrengt; auch ist dieser Forschungsüberblick für das Verständnis der weiteren Kapitel oder der Transkriptionen und Analysen nicht unbedingt nötig. Im 3. Kapitel (31-48) zeichnet Verf. die Diskussion um die Begriffe Textsorte, Gattung/ Genre, Stil sowie Wiederholung, Rhythmus, Ritual/ Ritualisierung und Routine nach; sie bemängelt die Vieldeutigkeit dieser Begriffe sowie ihre Anwendbarkeit auf mehrere Gebiete und versucht daher, Klarheit in ihre Verwendung zu bringen. Dies gelingt ihr leider nur eingeschränkt, da die Erklärungen zumindest der ersten drei bzw. vier Begriffe einander teilweise kontrovers gegenüber stehen und somit auf den Leser verwirrend wirken. Positiv anzumerken ist jedoch, dass Zollna am Ende jeweils ihre eigene Auffassung dieser Termini ableitet, so dass der Leser weiß, welche Definitionen sie ihrem Werk zugrundelegt. So handelt es sich bei dem Begriff Genre/ Gattung um «eine Form, die als konventionelles Muster betrachtet wird, Stil [ist] ein konstitutiver Faktor der Art und Weise, wie dieses Muster zustande kommt» (33). Der Stil betrifft somit primär die Form einer Äußerung, nicht den Inhalt; er ist insofern konstitutiv für den Inhalt, als dass ein bestimmter Inhalt häufig einen bestimmten Stil erfordert. Zusammenfassend verwendet Verf. die Begriffe nun folgendermaßen: Gattung bzw. Textsorte versteht sie als allgemeinen Begriff für die von ihr behandelten Texte; der Stil betrifft sodann die spezifische, individuelle Ausführung und Gestaltung dieser Textsorten. In ihrer Behandlung des Begriffes Wiederholung insistiert Zollna stets darauf, dass Wiederholungstechniken der Alltagssprache keine bloße Imitation darstellen, sondern stets etwas Neues, wie z. B. Intensivierung, schaffen; so sind Variation und Wandel in der Wiederholung stets inbegriffen. Im folgenden (38s.) nennt sie 271 Besprechungen - Comptes rendus Formen der Wiederholung nach Gardes-Tamine 1 , wie z. B. Reduplikation bzw. reprise oder Echo, Rahmen und Parallelismen, die sie später in der Analyse der Gebete, Durchsagen und insbesondere der Verkaufsrufe in teilweise modifizierter Form wieder aufnimmt. Als Gegenform der Wiederholung führt Verf. den Begriff der Phrase ein, auf den ebenfalls in der Analyse der Textsorten rekurriert wird. Da Zollna die zu untersuchenden Textsorten als Formen ritualisierten bzw. repetitiven Sprechens definiert, erläutert sie im folgenden auch die Begriffe Ritual und Routine. Beiden ist gemein, dass sie sich auf wiederholte, automatisierte Handlungen beziehen und sich durch Zielgerichtetheit, Genauigkeit und Reibungslosigkeit im Ablauf auszeichnen. Auch tritt das handelnde Subjekt in routinierten und ritualisierten Handlungen zugunsten eines verobjektivierten Wesens zurück; der entscheidende Unterschied ist jedoch, dass das Subjekt routinierte Handlungen «ohne bewusste Kontrolle und Aufmerksamkeit für die einzelnen Schritte» (42) ausführt, während ritualisierte Handlungen bewusst inszeniert werden bzw. das Subjekt in ritualisierten Handlungen bewusst zurücktritt. Auf die untersuchten Textsorten bezogen bedeutet dies, dass sich die Verkaufsrufe nur schlecht in ritualisierte Handlungsformen einordnen lassen. Die Begrüßungsfloskeln in Bahnhofsdurchsagen und die Ankündigungen der Fahrscheinkontrollen sowie die Formeln der Eucharistie und der Gebete hingegen lassen sich eher als bewusste, ritualisierte Handlungen beschreiben, da es sich hier weniger um intersubjektive, momentane Kommunikationsakte als vielmehr um eine Art Spiel oder Inszenierung handelt. Im 4. Kapitel (49-66) widmet sich Zollna nun der Bestimmung von Begriffen der Beschreibung und Interpretation; hier stehen Formeln, Stereotype und Klischees im Vordergrund. Den Begriff Formel diskutiert Verf. in Hinblick auf die Forschungsergebnisse der Konversationsanalyse sowie der Oral-Poetry-Forschung, wo formulae als «das herausragende Merkmal der Dichtung in mündlichen Traditionen» (49) behandelt werden. So implizieren «Formeln, als Produkte der Wiederholung, eine Loslösung vom Inhalt (Bedeutung)» (53) und ermöglichen es, «als eigentlich leeres Schema oder Gestaltungsprinzip neue Ideen und Handlungen in ein festes metrisches Schema» (49) zu integrieren. Auch die Ergebnisse der Phonostilistik bzw. Intonationsforschung sind für Verf. von Interesse, da hier die call contour, d. h. das prosodische Muster des Personenrufes, als «melodisches Klischee für stereotype Situationen» (54) dargestellt wird. Zollna versteht die call contour als Formel, in der Form und Inhalt wie oben beschrieben auseinanderfallen, so dass die Formel «als leere Hülle zurück[bleibt] und . . . in neuen Situationen angewandt werden [kann]» (56). Diesen Umstand sieht Verf. in den Verkaufsrufen bestätigt, in denen die call contour in leicht abgewandelter Form (ohne Absinken um eine kleine Terz auf der letzten Silbe) auftaucht, jedoch auf einen neuen Inhalt, nämlich die angepriesene Ware, bezogen ist. Im weiteren Verlauf des Kapitels stehen nun die Begriffe Stilisierung und Monotonie im Vordergrund, wobei Verf. unter Stilisierung Formalisierungsprinzipien oder Ästhetisierungen fasst, unter denen die Monotonie als eine - wenn auch auffällige - Möglichkeit unter vielen gilt, um einem Inhalt eine markierte, abweichende Form zu geben. In den untersuchten Textsorten liegt Monotonie dann vor, wenn Textteile «über einen größeren Zeitraum mit sehr geringen oder kaum wahrnehmbaren Tonhöhenbewegungen gestaltet werden» (61). Das Kapitel 5 des Teil i (67-73) beinhaltet eine Darstellung des technischen Vorgehens, d. h. beschrieben werden die Durchführung der Reisen und Aufnahmen, die Auswahl, Bearbeitung und Analyseverfahren der Texte sowie die Beschreibungskategorien und das Transkriptionsverfahren; es soll jedoch an dieser Stelle nicht weiter besprochen werden. Insgesamt lässt sich zu dem Teil i, und insbesondere zu den Kapiteln 3 und 4 festhalten, dass 272 Besprechungen - Comptes rendus 1 J. G ARDES -T AMINE , La stylistique, Paris 2 1994. er trotz einiger Unklarheiten eine gute theoretische Basis für die sich anschließenden Analysen der Gebete, Durchsagen und Verkaufsrufe liefert. Es wäre allerdings - wie schon in der Einleitung - wünschenswert gewesen, die teilweise sehr theoretischen Ausführungen zu der allgemeinen Terminologie bereits in diesem Teil mit einigen Beispielen zu unterlegen; dies hätte sicherlich zum einen die Lesbarkeit gefördert und zum anderen das Verständnis erleichtert. Teil ii der Habilitationsschrift untergliedert sich grob betrachtet in die Darstellung der Textsorten samt ihrer Transkriptionen und Einzelanalysen einerseits (Kapitel 1 bis 3) sowie in einen Vergleich bzw. eine Zusammenfassung der Analyseergebnisse andererseits (Kapitel 4 und 5). Das 1. Kapitel (75-121) behandelt die Eucharistieformel und das Vaterunser. Die Eucharistieformel erscheint Verf. insofern interessant, «als sie den Höhepunkt in der Messe darstellt und vom Priester in einer theaterähnlichen Erzähldramaturgie mit besonderen, der Erhabenheit des Augenblicks angemessenen prosodischen Effekten inszeniert wird» (75). Bei dem Vaterunser, das im Vergleich zu der Eucharistieformel in den Hintergrund rückt, ergibt sich durch das gemeinsame Beten in allen Ländern (außer Spanien) eine «feste prosodische Struktur mit gleichmäßigen Atempausen an Zeilenenden und gleichem Druckakzent zur Markierung des Anfangs einer Zeile» (77). Zollna weist darauf hin, dass in manchen Messen dem «Eindruck von Monotonie durch sehr sparsame Tonhöhenbewegung . . . rhythmisch durch das auffällige Akzentuieren, Lauterwerden und die Pausensetzung entgegengearbeitet» (80) wird. So werden insbesondere in der Eucharistieformel, die von dem Bischof von Cádiz gesprochen wird, Pausen, Stille und Schweigen als Mittel der Stilisierung religiöser Emphase eingesetzt. Insgesamt gehen die Analysen sehr ausführlich auf die einzelnen prosodischen Gestaltungsmittel der Emphase ein und sind durch die anschließenden Transkriptionen und insbesondere durch die CD-Aufnahmen leicht nachvollziehbar. Um der Praktikabilität willen wäre es jedoch hilfreicher gewesen, die Analysen und die Transkriptionen nicht um mehrere Seiten auseinanderzuziehen, sondern sie jeweils aufeinander folgen zu lassen, wie es später bei den Verkaufsrufen der Fall ist. Auch fallen einige Äußerungen auf, die subjektive Eindrücke Verf. wiedergeben, die jedoch teilweise durch prosodische Merkmale begründbar sind (z. B. «Der Tonfall erinnert an einen Märchenerzähler oder dem [sic] übertrieben freundlichen Sprechen zu Kindern. Ich fühlte mich etwas ‹infantilisiert›. Dieser Eindruck entsteht durch die Langsamkeit, die vielen Schleifen und großen Tonhöhenbewegungen sowie die weiche Stimmgebung.» [91]). Zusammenfassend hält Zollna fest, dass die Stilisierung religiöser Emphase und die Inszenierung von Stille und Schweigen prosodisch durch Pausen, Silben- und Lautdehnungen, langsames Sprechen und Monotonie 2 , also geringe Tonhöhenbewegung, ausgedrückt wird. Des weiteren fallen als prosodische Gestaltungselemente eine fallende Tonhöhenbewegung (low nuclei approached from above) sowie eine stärkere Rhythmisierung (im Englischen) auf. In dem 2. Kapitel (123-94) werden nun die Bahnhofs- und Zugdurchsagen analysiert. Zunächst wird ein kurzer Einblick in die Aufnahmebedingungen (Akustik, Texte, Verständlichkeit etc.) gegeben; besonders gelungen ist die Einleitung in die Struktur der Durchsagen (Kapitel 2.1.6, p. 127s.), da die Unterteilung in eine «traditionellere» und eine «kundenfreundlichere» Form der Begrüßung am Bahnhof gleich mit Beispielen verdeutlicht wird, so dass der Leser eine genaue Vorstellung der Durchsagen bekommt (Stuttgart Hbf hier Stuttgart Hbf vs. Meine Damen und Herren an Gleis X willkommen in Y). Als nächste Verbesserung im Vergleich zu dem vorhergegangenen Kapitel fällt dem Leser die Anordnung der Analysen und Transkriptionen auf: Hier folgen sie einander direkt und sind 273 Besprechungen - Comptes rendus 2 Diese sei in den englischen Beispielen um so markierter, als sie stark von der englischen Standardintonation abweicht. somit viel übersichtlicher und verständlicher, da ein Hin- und Herblättern entfällt; zudem sind die Einzelanalysen auch thematisch übersichtlicher gegliedert (z. B. finden sich Unterpunkte innerhalb der Einzelanalysen wie Aufzählungen, Formeln, Rhythmisierung) 3 . Hört man sich gleichzeitig die entsprechenden Aufnahmen auf der CD an, so bekommt man einen sehr guten Eindruck der prosodischen Gemeinsamkeiten und Unterschiede spanischer, französischer, englischer und deutscher Bahnhofsdurchsagen 4 . Zollna hält nun folgende Ergebnisse aus ihren Analysen fest: Die Stimmgebung tendiert in den Bahnhofsdurchsagen in allen Sprachen zum chant; die Zugdurchsagen sind in allen Sprachen schneller als die Bahnhofsdurchsagen, wobei eine Verlangsamung gegen Ende einer Ansage oder Ansageeinheit sowie dort eintritt, wo wichtige Informationen (Aufzählungen, Gleis- oder Uhrzeitangaben) geliefert werden. Als prosodisches Stilisierungsverfahren kristallisiert sich auch hier - wenn auch auf andere Weise als in den Gebeten - u. a. Monotonie heraus, die jedoch eher in den spanischen und französischen Durchsagen eingesetzt wird, wohingegen die deutschen und englischen Durchsagen eine größere Tonhöhenbewegung aufweisen. Für die französischen Durchsagen gilt, dass die Betonung des e caduc am Ende einer Sequenz häufig zu einer Verstärkung des Monotonieeffektes beiträgt; das e parasite dient hingegen meist «einer allgemeinen Dehnung des Textes» und sorgt für «rhythmischen Ausgleich» (147) 5 . Auffällig ist in allen Sprachen erneut das Auftauchen des low nuclei approached from above, d. h. der tiefgesetzten Akzentsilbe bzw. der hochgesetzten unbetonten Silbe. Ein stufenweises Absinken der Tonhöhe auf den einzelnen Silben findet sich sprachübergreifend auch stets am Ende einer Durchsage oder Durchsagesequenz und trägt somit als eine spezifische Strategie prosodischer Gestaltung dazu bei, «den Text als diese ‹Sorte› und keine andere [zu] kennzeichnen» (194). Das 3. Kapitel (195-282) behandelt die Verkaufsrufe, die laut Verf. über die größte prosodische Gestaltungsfreiheit verfügen. Es unterscheidet sich insofern von den vorangegangenen Analysen der Gebete und Durchsagen, als dass zu Beginn der Analysen einzelne Transkriptionen in eine thematisch orientierte Untergliederung eingebettet sind und somit die Ergebnisse besser exemplifizieren. So finden sich jeweils vor den einzelsprachlichen Analysen der Verkaufsruf-Sequenzen zunächst Beispiele für Floskeln bzw. formulae und Füllelemente (sp. oiga, venga, vamoh; fr. allez, allez-y; engl. come on; dt. hier noch), für den einfachen Warenruf (sp. caramales; engl. strawberry), für den Warenruf + Qualität (fr. la belle tomate; dt. frischer Blumenkohl; herrlije Clementinen), für Phrasen 6 (sp. [in mehrfach abgewandelter Form] Ay que lo tengo pez de regalo-ei / / ay que pescadito tengo hoy / / ay que boqueron tengo hoy nena; engl. nice cauliflor Ma’m fifty pence all the way from Sainsbury’s [lacht] all the way from Paris), für den Grundtyp des Verkaufsrufes, Menge + Ware + Preis (fr. Deux lit’ de moules dix francs; dt. Ossobucco Kilo sechs Mack), sowie für die einzelnen Formen der Wiederholung (Reduplikation: fr. la clem la clem la clem; engl. pound a bag pound a bag pound a bag; dt. Stück eine Mack Stück eine Mack Stück eine Mack; Rahmenstellung: sp. a veinte duroh kilo caballita fresca, a veinte duroh; dt. zwei Kilo fünf Mark hier 274 Besprechungen - Comptes rendus 3 Es ist jedoch nicht ersichtlich, warum diese Anordnung bei den deutschen Beispielen wieder aufgegeben wird. 4 Hier ist anzumerken, dass der Leser in diesem Kapitel keinen Hinweis darauf erhält, warum die Zugdurchsagen nicht transkribiert werden, sondern nur auf der CD zu hören sind. 5 In den Verkaufsrufen haben e caduc und e parasite - wie auch das angehängte -là - zudem die Funktion, der strengen Oxytonie des Französischen entgegenzuwirken (295). 6 Unter Phrasen versteht Verf. neben «Witzen oder freien spontanen Einfällen auch Syntagmen oder einzelne Sätze und Einschübe, die . . . individuellerer Natur sind (also nur von einzelnen Rufern gebraucht werden) und in nicht repetitiver Form, also sporadisch und die Rufsequenzen unterbrechend, eingesetzt werden» (218). letzte Clementinen zwei Kilo fünf Mark; Echo 7 : fr. deux kilos dix francs deux dix; engl. strawberry-berry). Es ist jedoch anzumerken, dass in dieser Ebene der Textgestaltung - Zollna nennt sie Makroebene - eher lexikalische oder syntagmatische Aspekte im Vordergrund stehen. Die prosodischen Eigentümlichkeiten werden sodann in jeweils einzelsprachlichen Sequenzen von Verkaufsrufen unterschiedlicher Länge analysiert 8 . Auf dieser Ebene (Mikroebene laut Verf.) lassen sich nun u. a. folgende Charakteristika festhalten: Reduplikationen (fr. la totomate), Silbensplitting (engl. po-ound, dt. Ma-ark, im Fr. durch das e caduc oder e parasite) und Akzentverschiebungen (engl. pineapplés, melón) dienen der Intensivierung und Rhythmisierung auf der Silbenebene; Rhythmisierungen auf der Wortebene erfolgen lediglich im Englischen, seltener im Französischen, durch Abkürzungen (engl. avo, mush; fr. la clem), im Spanischen dagegen durch Diminutiva (sp. kilito). Hinsichtlich der Tonhöhenbewegungen «überwiegen in allen Sprachen Rufe, die auf einer relativ hohen Lage flach (monoton) gehalten werden. Oft haben sie einen etwas tieferen Auftakt (als Sprungbrett) und schließen mit einem leichten oder stärkeren Absinken der Stimme. . . . Selten - hier vor allem in den englischen Rufen - tauchen am Ende einer Rufeinheit Tonhöhenbewegungen nach oben auf, die mit einer Intensivierung (Druckverstärkung) und ab und zu dem Einsatz der Singstimme einher gingen» (281). Das Kapitel zu den Verkaufsrufen kann meines Erachtens aufgrund seiner klaren Strukturierung und des anschaulichen Materials als das gelungenste Kapitel der Arbeit bezeichnet werden. Im 4. Kapitel (283-95) geht Verf. abschließend auf die Unterschiede der Textsorten in Relation zu spontan gesprochener Alltagssprache sowie auf die prosodischen Gemeinsamkeiten der untersuchten Textsorten im Sprachvergleich ein. Hinsichtlich des ersten Aspektes ordnet Zollna die Gebete, Durchsagen und Verkaufsrufe eher in eine distanzsprachliche Kategorie ein, da ihnen typische nähesprachliche Merkmale wie Emotivität, Subjektivität oder Gesprächskonstitution fehlen; auch haben Pausen, Stille, Schweigen, Verzögerungen und Wiederholungen andere Funktionen als in der Alltagssprache und stellen weniger Korrekturverfahren als vielmehr absichtsvolle Stilisierungen dar. Bezüglich des zweiten Aspektes, der sprachübergreifenden prosodischen Gemeinsamkeiten, fällt u. a. auf, dass sich sowohl Stimmgebung als auch Sprechtempo sprachübergreifend relativ ähnlich gestalten. Die Stimmgebung des Vaterunser «liegt im tiefen Register und ist flach und tonlos» (285); auch wird im gemeinsam gesprochenen Vaterunser Langsamkeit als «Kennzeichen von (feierlicher) Emphase» (285) deutlich, und durch die «Herstellung eines gemeinsamen Metrums entsteht eine starke Markierung des Zeilenanfangs (Druckakzent) und Endes (Pause)» (286). Für die Eucharistieformel gilt ebenfalls sprachübergreifend ein ähnliches Sprechtempo: Der erste Teil (Nehmet und esset alle davon . . .) wird eher langsam, der zweite Teil wird durch die Wiederholung (Nehmet und trinket alle davon . . .) schneller, der Abschluss (mein Blut, das für Euch und für alle vergossen wird . . .) wiederum langsamer gesprochen 9 . In den Durchsagen wird in einem vergleichbar höheren Register und einem schnelleren Tempo als in der Kirche gesprochen, jedoch werden in allen Sprachen «die Formeln [i. e. des Ansprechens, Begrüßens, Mitteilens, Warnens und Hinweisens - Anm. A. B.] im Unter- 275 Besprechungen - Comptes rendus 7 Unter den Begriff Echo fasst Zollna «alle Wiederholungen mit Reduktion im wiederholten Teil, unabhängig von der syntaktischen Nähe der Glieder» (219). 8 Aufgrund typographischer Schwierigkeiten kann hier kein Beispiel dargestellt werden, da die Wiedergabe der Intonation und des Rhythmus sowie einiger Transkriptionszeichen an dieser Stelle nicht erfolgen kann. Für gelungene Beispiele sei auf die Transkriptionen C17 (Gemüsehändler in Granada, 215s., Nr. 66 der CD), C28: «La belle tomate-extra» (231, Nr. 72), C45: «Ask the price» (249, Nr. 80) und C64: «Orangen Tomaten» (267s., Nr. 88) verwiesen. 9 Ein Unterschied ergibt sich allenfalls zwischen der katholischen und der evangelischen Tradition (288). schied zu den Informationsteilen erheblich schneller und tendenziell monoton gesprochen» (289). Die zu Beginn von Zollna vorgenommene Trennung der Durchsagen in ältere, «traditionellere» und neuere, «kundenfreundlichere» Durchsagen spiegelt sich auch in der prosodischen Gestaltung wieder: Die traditionelleren Durchsagen (Stuttgart Hbf hier Stuttgart Hbf) werden deutlich monotoner gesprochen als die kundenfreundlicheren (Meine Damen und Herren an Gleis X willkommen in Y). Die Monotonie eignet sich laut Verf. insbesondere deshalb für professionelle Ansagen und religiöse Sprechweisen, weil sie «immer mit einer Zurücknahme der Markierung subjektiver Mitteilungsabsicht und Affektivität einhergeht bzw. eine Distanz des Sprechers zum Text und/ oder zum Hörer signalisiert» (290). Die Verkaufsrufe sind - wie bereits mehrfach angedeutet - prosodisch wesentlich freier als die beiden ersten Textsorten; zu den individuellen gesellen sich regionale oder lokale Besonderheiten, auf die Zollna jedoch nur geringfügig eingeht (293). Den Verkaufsrufen ist in allen Sprachen gemein, dass die Stimme am Ende einer Rufeinheit absinkt - ob gleitend oder fallend; sie sind insgesamt - so Verf. - in Relation zu den anderen Textsorten unverwechselbar. Das 5., abschließende Kapitel (297-308) stellt nun eine Gesamtzusammenfassung dar, in der Verf. u. a. die Stimmgebung in rituellen und repetitiven Sprechweisen als ein textkonstituierendes Element bestimmt. Der besondere Stimmeinsatz in den vorliegenden Textsorten führt zu einer «Verobjektivierung durch die Zurücknahme aller subjektiven, individuellen Indexikalisierung» (297) und zu einer Loslösung des Textes von seinem Urheber und Produzenten. Die Stimme wird somit zu einem Medium des Distanzsprechens. Des weiteren weist Zollna darauf hin, dass die für die vorliegenden Textsorten spezifischen prosodischen Verfahren (z. B. Akzentverschiebung oder Monotonie) zu einer Deemphatisierung oder Defokussierung führen, da die Sprechereinstellung als Signal emotionaler Beteiligung nicht herausgestellt wird; auch folgt daraus eine Dekontextualisierung, denn die Gebete, Durchsagen und Verkaufsrufe finden in klar umrissenen Kontexten statt, so dass die in der Alltagssprache erforderlichen Kontextualisierungsverfahren redundant werden. Zusammenfassend ist hier nun festzuhalten, dass es Zollna insgesamt sehr gut gelingt, die «prosodische Gestaltung fester Gattungen (Textsorten) in sehr festgelegten Handlungszusammenhängen . . ., in denen die Prosodie konstitutiv für die stereotype Sprechweise ist» (21), darzustellen und zu analysieren. Der Leser erhält einen breiten Überblick über typische prosodische Techniken und Verfahren, die Gebete, Durchsagen und Verkaufsrufe als solche kennzeichnen. Zu bemängeln ist lediglich eine streckenweise fehlende Klarheit im theoretischen Teil, die aber durch das breite Material im empirischen Teil und insbesondere durch die Aufnahmen der Textsorten aufgefangen wird. Bezüglich der Analysen des empirischen Materials entsteht der Eindruck, als habe Verf. erst mit fortschreitender Arbeit den optimalen Darstellungsmodus gefunden. Doch auch der Leser braucht einige Zeit, bis er seinen eigenen Lektüremodus findet (Liest er erst die Transkriptionen oder hört er zunächst die Aufnahmen? Oder hört und liest er zugleich? ). Erfreulich scheint mir auch die punktuelle «Auflockerung» des mitunter mühsamen Lektüreflusses der Analysen, die zudem enthüllt, welche Mühen allein die Materialsammlung birgt. So heißt es beispielsweise bei einer der Analysen der englischen Bahnhofsdurchsagen: «Es hat mich akribisches Absuchen der Streckennetzkarte und viel Phantasie gekostet, den hohen Nießer als Cheshunt zu identifizieren» (152). Die Stärken der Arbeit liegen somit eindeutig in der strukturellen Gesamtkonzeption einerseits und in dem empirischen und analytischen Teil andererseits; der theoretische Teil scheint teilweise zu dicht und zu komprimiert, und wirkt dadurch auf den Leser sehr kompliziert. Ein thematischer Index wäre diesbezüglich wünschenswert gewesen, um bestimmte Begriffe ggf. nachschlagen zu können. Dennoch handelt es sich um eine äußerst interessante Arbeit, die in dem 276 Besprechungen - Comptes rendus Leser, der regelmäßig Gottesdienste besucht, Zug fährt und/ oder seine Einkäufe auf dem Markt erledigt, durchaus mehrere Aha-Effekte hervorruft und die durchaus Anstoß zu weiteren Untersuchungen ähnlicher Bereiche gibt (wie z. B. der Prosodie von Fernsehmoderationen oder von Jahrmarktdurchsagen). A. Bianco ★ Maria Iliescu/ Guntram A. Plangg/ Paul Videsott (ed.), Die vielfältige Romania. Dialekt - Sprache - Überdachungssprache. Gedenkschrift für Heinrich Schmid, Vigo di Fassa/ San Martin de Tor (Istitut Ladin Micurà de Rü/ Istitut Cultural Ladin Majon di Fascegn) 2001, 335 p. Der von den Herausgebern ursprünglich als Festschrift zum 80. Geburtstag konzipierte Band, der aufgrund des bedauerlichen Todes von Heinrich Schmid im Jahre 1999 zur Gedenkschrift umgewidmet wurde, ist auf unterschiedliche Teilbereiche ausgerichtet, die das romanistische Arbeiten des Geehrten ausmachen, so insbesondere auf die Idiome Graubündens und der Dolomitentäler im Hinblick auf die Schaffung einer einheitlichen Schriftsprache. Den in Sektionen gegliederten Beiträgen geht neben dem Vorwort der Vorsitzenden der beiden dolomitenladinischen Kulturinstitute (entsprechend auf ladinisch, 5) ein solches der Herausgeber (auf deutsch und italienisch, 9, 11) sowie eine Präsentation des Menschen Heinrich Schmid durch seine Ehefrau Veronica Schmid-Bruppacher (13-15) und ein Schriftenverzeichnis (16-20) voraus. In der ersten Sektion zur Problematik der Dachsprache und ihrer Begrifflichkeit diskutiert Gaetano Berruto die Gegensatzrelation «überdachte» vs. «dachlose» Varietäten («Dialetti, tetti, coperture. Alcune annotazioni in margine a una metafora sociolinguistica», 23-40). Aufgrund der mangelnden soziolinguistischen Praktikabilität des Kloss’schen Begriffs der Dachsprache formuliert Berruto die Notwendigkeit einer Differenzierung in zwei Haupttypen der Dachsprache, eine solche auf soziokultureller und eine weitere auf sprachlicher Grundlage. Während letztgenannter Typ diasystematischen Bezug beinhaltet und somit etwa das Verhältnis der deutschen Standardsprache zu deutschen Varietäten z. B. in Italien beschreibt, ergibt sich der erstgenannte Typ aus der Relation zwischen Varietäten einer oder mehrerer Sprache(n) innerhalb eines territorialen Gefüges, das sich über die Nationenzugehörigkeit bestimmen lässt. So fungiert also das Italienische als Dach auf soziokultureller Basis nicht nur für die italienischen, sondern auch für deutsche, okzitanische etc. Varietäten. Im Falle homoethnischer Varietäten ist eine Koinzidenz beider Typen festzustellen, die letztlich zum Dachbegriff Kloss’ führt. Jakob Wüest spricht in seinem Beitrag diverse Faktoren an, die für Normierungsprozesse relevant sind (sprachpolitische Maßnahmen, Sprecherakzeptanz in derAnwendung des fraglichen Idioms auch in der schriftlichen Kommunikation, Schulsystem) und exemplifiziert diese vornehmlich am Okzitanischen («Sprachnormierung und Sprachausbau», 41-50). In der zweiten Gruppe der Beiträge, die unter «Rumantsch Grischun und Bündnerromanisch» zusammengefasst sind, stellt der erste (von Anna-Alice Dazzi Gross und Manfred Gross) einen Abriss über die Erfahrungen mit dem Rumantsch Grischun sowie über die Konzeption desselben seitens Heinrich Schmid dar («Erfahrungen mit der gesamtbündnerromanischen Schriftsprache Rumantsch Grischun», 53-73). Entgegen dem Ladin dolomitan erfährt die einheitliche Schriftsprache für die bündnerromanischen Varietäten mittlerweile größere Akzeptanz (so etwa auch bei Schriftstellern, die diesem Konstrukt Lebendigkeit verleihen). 277 Besprechungen - Comptes rendus Gerold Hilty zeigt in seinem Aufsatz den Bedeutungswandel des Partizips Perfekt von adunare auf, das nur selten fortgesetzt wird, so z. B. im Bündnerromanischen, für das sich hier Konversion (als Adjektiv kategorisiert) zeigt («Adunatus», 75-86). Maria Iliescu erläutert das semantische und syntaktische Verhalten der Präposition cum im Bündnerromanischen und Rumänischen («Die ‘logisch-semantische’ Präposition ‘mit’ im Surselvischen und im Rumänischen», 87-99). cum kommt verglichen mit anderen Präpositionen insofern eine Sonderrolle zu, als die Verwendung mit definitem Artikel durch die Bezeichnung spezifischer Referenten mittels des Substantivs motiviert zu sein scheint. Somit sind Abweichungen im Gebrauch mit bestimmtem und unbestimmtem Artikel erkennbar. Auf dieser Grundlage grenzt die Autorin cum als logisch-semantische Präposition von grammatischen, aktantiellen und deiktischen Präpositionen ab. Dieter Kattenbusch ermöglicht mit seinem Beitrag zu den Abtönungspartikeln (der Autor schlägt die Bezeichnung «Satzsinnmodifikatoren» auf der Basis der Relevanz dieser Elemente in der schriftlichen Kommunikation vor) einen Vergleich zwischen engadinischen und surselvischen jugendlichen Sprechern («Abtönung im (Unter-)Engadinischen», 101- 19). Auf der Basis der Studie von Dahmen 1999 (W. Dahmen, «Abtönung im Surselvischen», in: D. Kattenbusch (ed.), Studis romontschs, Wilhelmsfeld 1999: 199-214) erfolgt hier die Auswahl von 73 deutschen Kurzsätzen, die 13-16jährigen Schülern zur Übersetzung vorgelegt wurden. Im Vergleich zu den surselvischen Schülern greifen die engadinischen Probanden offensichtlich seltener auf deutschsprachige Elemente zurück (mit Ausnahme von jo, halt). Die Problematik einer solchen Untersuchung besteht natürlich in dem geringen Grad an Spontaneität schriftsprachlicher Äußerungen, wie sie durch die Übersetzungen evoziert wird, sowie in der Tatsache, dass sprechsprachlich weitere Möglichkeiten (para- und nonverbal) für die Fokussierung oder Abschwächung von Aussagen zur Verfügung stehen. Ricarda Liver untersucht das bündnerromanische Adjektiv multifar(i) ‘vielfältig’, ‘variiert’, ‘vielseitig’, das v. a. in der Zeitungssprache verwendet wird («Extravagante Neologismen im Bündnerromanischen», 121-32). Ein weiteres romanisch auffälliges Lexem - hinsichtlich seiner Bedeutungsentwicklung - stellt expectorar dar, das bündnerromanisch die ursprünglich affektive Komponente verloren hat und nurmehr ‘ausführen’, ‘darlegen’ bedeutet. Die folgenden Beiträge sind der Sektion «Ladin dolomitan und Dolomitenladinisch» untergeordnet. Auch hier bezieht sich der erste Beitrag auf die Konzeption der einheitlichen Schriftsprache. Während das Rumantsch Grischun bereits über ein gewisses Maß an Akzeptanz verfügt, lässt sich dies für das Ladin Dolomitan noch nicht sagen. Rut Bernardi («Ladin Dolomitan als Sprache der Literatur - Kann man auf Ladin Dolomitan Literatur schreiben? », 135-49) sieht hier nicht nur Probleme in der Syntax (s. z. B. die innerladinischen Diskrepanzen in den Verb-Adverb-Konstruktionen), sondern auch in der Förderung des Ladin Dolomitan im Hinblick auf textgebundene und experimentelle Arbeiten, die SPELL im Rahmen des Ausbaus der Autorin zufolge anstreben sollte. Der Beitrag von Fabio Chiocchetti behandelt die Pluralbildung im Fassanischen, das eine auffällige Generalisierung des Flexionsaffixes -es zeigt («Tendenze evolutive nella morfologia nominale ladino-fassana: il plurale maschile in -es», 151-70). Bekannt ist -es v. a. von der Pluralbildung femininer Lexeme, die singularisch auf -a auslauten. Möglicherweise hat die Generalisierung von -es auch für Maskulina ihren Ursprung in den Paradigmen der Adjektive (aufgrund der Kongruenz). Die Verwendung von -es lässt sich v. a. bei jüngeren Sprechern zunehmend auch bei Possessiva finden. Hans Goebls Beitrag liefert eine Übersicht über die Stationen des ALD-I und kann als abschließender der vorausgegangenen, regelmäßig in Ladinia erschienen Arbeitsberichte gelten («Der ALD-I am Ziel. Ein Rückblick auf die zweite Halbzeit», 171-87). 278 Besprechungen - Comptes rendus Roland Verra leistet mit seinem Aufsatz eine Ehrung der Tätigkeit Heinrich Schmids mit Blick auf das Ladin Dolomitan und das SPELL-Projekt («Das Ladin Dolomitan: Probleme und Perspektiven», 189-200). Der Autor stellt dabei die für das Dolomitenladinische kritische politsch-gesellschaftliche Situation die Region betreffend heraus, die letztlich Verra zufolge als eine Bedrohung der lokalen Varietäten aufgefasst werden kann. In dem Beitrag von Paul Videsott werden klare Vorgaben für die Adaption italienischer Lehnelemente - die natürlich nur eine Möglichkeit der Wortschatzerweiterung darstellen - formuliert, deren Ziel die Einheitlichkeit in der jeweiligen Assimilation ist («Die Adaptierung des Lehnwortschatzes im Ladin Dolomitan», 201-21). In die Vorschläge für die Suffixe fließt dabei auch die Übereinstimmung mit regulär entwickelten Affixen ein, so dass etymologisch gleiche Elemente nicht zu heterogenen Ergebnissen im Dolomitenladinischen führen und nicht genuine Affixe nicht erkennbar sind. Die beiden Beiträge zur «Toponomastik» beziehen sich zum einen auf das Deutsche, wo sich einige Toponyme offensichtlich romanischen Ursprungs (im unterrätischen Gebiet) finden; Julia Kuhn geht in der Deutung des auffälligen finalen -s mit Schmid konform, dass es sich vermutlich um ehemalige Nominativformen handelt («Reflexe des Ortsnamen-s in Toponymen der Gemeinden Walenstadt und Quarten/ St. Gallen/ Schweiz», 225-44). Zum anderen wird ein Bezug auf romanische Toponyme um Marul und Raggal geleistet, wobei Guntram A. Plangg hier für die Erklärung auf geophysiologische Gegebenheiten und landwirtschaftliche Nutzung abhebt («Romanische Namen um Marul und Raggal (Großwalsertal, Vorarlberg)», 245-53). In der Rubrik «Varia» finden sich Beiträge, die Themengebiete berühren, die Heinrich Schmid in Einzelstudien beschäftigt haben. So erklärt Michele Loporcaro sardisches [issoro] aus lat. ipsorum, das genuin entwickelt *[issoru] hätte ergeben müssen, über spätlateinischen Einfluss («L’etimo del possessivo sardo logudorese iss { ro, campidanese ins { ru ‘loro’», 257-63). Ottavio Lurati untersucht sehr detailliert italienische Redensarten und zieht dabei Vergleichsmaterial aus norditalienischen Dialekten heran, die Hinweise geben zur Klärung der Etymologie («Cinque ‘schede’ in ssulla prelatinità e l’onomatopea (far scalpore, essere sciatto, perderla scrima, fare uno scherzo da prete, avere uno screzio)», 265- 79). Die auftretende Problematik bei der etymologischen Beschreibung liegt nach Lurati vielfach in der Ausblendung der Semantik zugunsten lautlicher Adäquatheit begründet. Victoria Popovici geht in ihrem Artikel der interessanten Frage bezüglich der Verbreitung der dolomitenladinisch und bündnerromanisch (schwächer friaulisch) auftretenden Verb-Adverb-Konstruktionen im Altitalienischen nach («Die italienischen Partikelverben als sprachimmanentes Phänomen: zur Diachronie der Verbfügungen mit fuori», 281-304). Da die heutigen Verbreitungsgebiete eine kontaktbedingte Entwicklung nahe legen könnten (dt. Einfluss, s. auch Afrz.: hier zumeist auf fränkisches Superstrat zurückgeführt), ist von Interesse, dass die Daten, die sich mithilfe des TLIO-Korpus ermitteln lassen, in die Richtung von Gsell 1982 weisen, der eine unabhängige analytische Bildung im Romanischen annimmt (O. Gsell, «Las rosas dattan ora - les röses dà fora - le rose danno fuori: Verbalperiphrasen mit Ortsadverb im Rätoromanischen und im Italienischen», in: S. Heinz/ U. Wandruszka (ed.), Fakten und Theorien. Beiträge zur romanischen und allgemeinen Sprachwissenschaft. Festschrift für Helmut Stimm zum 65. Geburtstag, Tübingen 1982: 71- 85). Die geographische Distribution ist zwar prinzipiell altitalienisch-neuitalienisch vergleichbar; für die ältere Sprachstufe lässt sich aber der benannte Konstruktionstyp auch für das emiliano, das veneto und das toscano nachzeichnen. Giovanni Rovere untersucht die kontextuelle Bedeutung für Subjektspronomina der dritten Person im nach Durante so benannten italiano togato («Sociolinguistica dei pronomi soggetto di terza persona», 305-13). Ein Einfluss auf das italiano neo-standard lässt sich allerdings kaum ausmachen, vielmehr bleiben Pronomina wie esso der Literalität verhaftet, 279 Besprechungen - Comptes rendus das italiano togato erweist sich als konservativ. Interessant für die Beurteilung von esso ist die nur partielle Opposition zu egli: Da esso durchaus auch auf menschliche Referenten Bezug nehmen kann, erweist sich die Opposition anders als gemeinhin vermutet also auf die Referenz beschränkt (persönlich (egli) vs. unpersönlich (esso)). Die komplexe Bildung von Ortsadverbien in den alpinlombardischen Varietäten der Schweiz ist das Thema des Beitrages von Federico Spiess, der jedoch die Motivation für die Komplexität in dem Wunsch nach Präzision im sprachlichen Ausdruck gegeben sieht («Pleonasmus und Expressivität bei Ortsadverbien in den Dialekten der italienischen Schweiz», 315-21). Trotz der auffälligen geophysiologischen Bedingungen ist aber gerade diese Besonderheit in angrenzenden Idiomen nicht gegeben, die weniger expressiv, aber deshalb nicht notwendigerweise weniger präzise im Ausdruck sind. Der abschließende Beitrag von Lotte Zörner ist der lautlichen Untersuchung frankoprovenzalischer Varietäten im Piemont (Orco- und Soanatal) gewidmet («Das Frankoprovenzalische des Orco-Tals, ein ‹français retardé›? », 323-34). Ausgehend von der Frage Schmids, ob das Frankoprovenzalische ein in der Entwicklung verlangsamtes Französisch sei, hebt die Autorin hervor, dass zwar die untersuchten Varietäten sehr wohl konservative Züge besitzen, aber auch originell innovativ sind, was etwa in der Auflösung der Nexus bestehend aus s + Konsonant zu sehen ist (z. B. mittels Palatalisierung: fraxinu *frásnu [fra u]). Abschließend lässt sich zu dem vorliegenden Band sagen, dass die wenn auch z. T. sehr heterogenen Artikel einen interessanten Überblick über Thematiken erlauben, die den Geehrten in seinen Schriften und in der Konzeption des Rumantsch Grischun und Ladin Dolomitan beschäftigt haben, aber auch Projektbeschreibungen und Rückblenden einbinden. Somit werden Fragestellungen in den Vordergrund gerückt, die Minderheitensprachen im Allgemeinen betreffen, zu denen z. T. detailorientierte Analysen gegeben werden. Gerade in der Auseinandersetzung mit Schmid wichtigen Themenkreisen wird die Anteilnahme an seinem romanistischen Schaffen besonders deutlich. S. Heinemann ★ Biblioteca agiografica italiana (BAI). Repertorio di testi e manoscritti, secoli XIII-XV a cura di Jacques Dalarun, Lino Leonardi e di Maria Teresa Dinale, Beatrice Fedi, Giovanna Frosini et al. Prefazione di Claudio Leonardi, André Vauchez, 2 vol., Firenze, Edizioni del Galluzzo, 2003, ix + 297 e x + 734 p. + un fascicolo con CD-ROM (Archivio romanzo 4) In splendida veste tipografica esce, dopo dieci anni di lavoro, la Biblioteca agiografica italiana, massiccio e nuovo censimento di manoscritti e stampe a carattere agiografico, dunque di fonti scritte dedicate ai santi, diretto da Lino Leonardi, Jacques Delarun e condotto a buon esito da una larga équipe di collaboratori: Maria Teresa Dinale, Beatrice Fedi e Giovanna Frosini, che hanno allestito la maggior parte dei dossiers (e condividono la curatela) e Luchina Branciani, Patrizia Frosini, Paolo Mariani, Silvia Nocentini, Domenico Cinalli, Raffaella Pelosini, Fabio Zinelli, Myriam Chopin e Tommaso di Carpegna, che hanno collaborato in modo fondamentale al censimento, proceduto sotto la consulenza di Claudio Leonardi e Antonella Degli Innocenti. L’impresa si inserisce in una linea di ricerca sulla letteratura italiana medievale che ha dato esiti di grande importanza come i quattro volumi de I canzonieri della lirica italiana delle Origini, curati da Lino Leonardi nel 2001 (un progetto che si estenderà all’inventariazione dei codici d’epoca stilnovistica fino a Dante e oltre) ed è il risultato della collabora- 280 Besprechungen - Comptes rendus zione fra l’École Française de Rome e la Fondazione Ezio Franceschini, due istituzioni i cui nomi non richiedono nota di sorta. Certo quattro generazioni dividono la più giovane Fondazione Ezio Franceschini (1987) dall’EFR (tale a partire dal 1875): ma i medievisti, storici e letterati, sanno cosa la Fondazione ha prodotto in questa diversa anzianità di servizio e di ricerca a servizio del Medioevo, fra studi, convegni, edizioni di testi, collane create e riviste edite (ricordo qui solo per la prossimità d’argomento la rivista «Hagiographica» nata nel 1994 e i suoi «quaderni» attivi dal 2000), ecc., e ciò che ancora è in progetto; senza dire delle biblioteche acquisite, con cui la Fondazione alimenta il suo patrimonio librario medievale e romanzo, come quella - credo ultima in ordine di entrata - di Gianfranco Contini. È questo il primo repertorio di testi volgari italiani, editi e inediti compresi fino al 1500, consacrati ai Santi: una costellazione di 548 nomi, documentati da 1776 testi (di cui 1104 manoscritti), in prosa e meno in poesia, censiti sull’arco di tre secoli. Considerata la mancanza in Italia di un ente come il francese «Institut de Recherche et d’Histoire des Textes» cui sia affidata l’inventariazione e l’edizione dei testi medievali e, dunque, l’assenza di un programma unitario nella pubblicazione delle fonti e la loro inevitabile dispersione in sedi editoriali molto diverse, spesso regionali e locali, l’impresa appare notevolissima e i criteri scelti per realizzarla non d’ordine solo «esterno». Le biblioteche censite appaiono intanto in numero di 161, delle quali 29 straniere (contando la Biblioteca Vaticana), comprendenti tutte le principali biblioteche europee, ma nessuna svizzera. Le sedi messe maggiormente a profitto per i testi sono, nell’ordine, Firenze (schede 129-616), Venezia (1033-84), Oxford (750-94) e Milano (650-92). La cesura posta al 1500 coincide con un discrimine ormai generalmente accettato nella storia del libro a stampa. Il modello dell’operazione è invece frutto di un’opzione, che i curatori indicano nella Bibliotheca agiografica latina antiquae et mediae aetatis della «Société des Bollandistes» di Bruxelles (1898-1901 e seguenti per i supplementi), principale strumento per quest’ambito di ricerca, se pur esclusivamente latino. Non mancavano sul tema dei santi strumenti di lavoro anche recenti, con i 14 volumi della Bibliotheca sanctorum (1961-87), la tesi di André Vauchez su La sainteté en Occident aux derniers siècles du Moyen Age (1981) e il più recente Grande libro dei santi. Dizionario enciclopedico, curato da Claudio Leonardi in 3 volumi (1998) e altri studi. Ciò che mancava era un’impresa che fotografasse, attraverso il censimento dei materiali, la diffusione e la varietà del tema agiografico nella tradizione in volgare, avvertito, come fanno i curatori, che «non sono i santi a dover essere italiani, e a rigore nemmeno gli agiografi, ma sono i testi agiografici» (5). Costatazione che - si capisce - apre le porte al vasto fenomeno delle traduzioni, dei volgarizzamenti, degli «adattamenti», ecc., che le schede si sforzano di segnalare ogni volta che ne sia stato possibile il riconoscimento. Il primo problema affrontato dai curatori è consistito nella definizione dei testi presi in conto come «agiografici», relativi cioè alla vita e al culto di un santo, che rispondono in genere a una tipologia relativamente fissa (natività, vita, passione, miracoli, canonizzazione, ecc.) e nell’eliminazione di altri, come per es. le raccolte di exempla, le sacre rappresentazioni e in parte le laudi, che o sfuggivano a quei criteri o erano già state oggetto di inventariazioni esaustive per l’area italiana.Anche sono qui escluse, ad eccezione di casi particolari, le opere stesse del santo o quella larga letteratura fatta di rivelazioni, profezie, meditazioni. La BAI, che sotto tutti i rispetti si affianca dunque ai Volgarizzamenti biblici alla cui pubblicazione si lavora alla Fondazione, è stata pensata fin dall’inizio come un archivio informatico. Un CD-ROM accompagna la versione cartacea, con la conseguenza di ampliare considerevolmente le potenzialità di ricerca, soprattutto attraverso la terza modalità di interrogazione che permette di incrociare i dati dei quattro archivi in cui l’opera si struttura (l’archivio Santi, quello dei Testi, la Bibliografia e i Manoscritti). Si possono in tal modo ottenere dati per esempio sul numero di testi appartenenti ad una determinata epoca (poniamo quelli duecenteschi, qui abbastanza rari), sulla loro area linguistica (per es. veneta, 281 Besprechungen - Comptes rendus emiliana, lombarda, ecc.) o ancora sulla bibliografia relativa a un genere particolare di testo, ecc. Appare evidente, dunque, la sua ricca potenzialità di applicazione, per altro illustrata con grande chiarezza nel fascicolo che accompagna il CD-ROM. Nel primo volume, insieme all’Introduzione firmata da Jacques Dalarun e Lino Leonardi - vivace «mode d’emploi», ma altrettanto acuta riflessione sulle occasioni di ricerca che ora la Biblioteca rende possibile -, si segnalano le peculiarità dell’opera rispetto all’illustre modello bollandista 1 , senza nasconderne i limiti che sono quelli di uno strumento operativo a carattere erudito («la funzione stessa degli strumenti di erudizione consiste appunto nell’alimentare le ricerche che li rendano col tempo parzialmente obsoleti», 18). Segue un elenco dei testi censiti, presenti in sigla e organizzato per luoghi e biblioteche (33-200) e una serie di indici: della bibliografia, degli incipit dei testi, degli «autori e dei traduttori», dei copisti e dei possessori. Anche senza impiegare il CD-ROM, semplicemente scorrendo gli indici si ricavano subito elementi di interesse più generale. La notevole presenza, per esempio, nell’indice dei possessori, di un pubblico femminile per questi testi, con la presenza di preziosi codici miniati (un braidense per Bona di Savoia, moglie di Galeazzo Maria Sforza con il testo di Barlaam e Josafat coronato da 60 miniature di scuola lombarda o anche le Vite dei santi padri di un ms. parigino dono a Ippolita Sforza per le nozze con Alfonso d’Aragona) 2 o di altrettanto notevoli manoscritti relativi a possessori che possono appartenere a un ceto nobiliare e a volte esserne i diretti committenti, come la marchesa Caterina Pallavicino per un codice delle Vite di santi padri dei primi anni settanta del Quattrocento (un codice analogo, appartenente agli stessi anni, possiede anche la duchessa di Termoli Giovannella Caracciolo), o più semplicemente buone mogli di borghesi, donne di casa e naturalmente religiose e suore. Così, la Pallavicino o la Caracciolo formano una composita costellazione in cui può rientrare per es. Violante Bentivoglio, che possiede una Vita di Caterina Vigri autografa di Sabadino degli Arienti in un codice della Palatina di Parma (vol. II, 149-50), l’oscura moglie di Francesco Aghinetti o una non meglio nota «Monna Lionarda», oltre a varie monache o suore. Non conta qui tanto il (pur importante) carattere inedito o addirittura ignoto delle testimonianze (la BAI riunisce in genere i suoi materiali sulla base di altri cataloghi a stampa), importa il fatto che da una tale vasta indicizzazione si possano ora intravedere per la prima volta una rete e un pubblico per questi testi. Un discorso analogo può a maggior ragione essere fatto per i nomi che compaiono riuniti nell’indice dei copisti e dei possessori. Anche qui, in gran parte, testi, possessori e menanti erano noti perché registrati in cataloghi a stampa, ma vederli ora indicizzati insieme in un repertorio agiografico di questa ampiezza dà informazioni nuove sugli ambiti di circolazione. Così, accanto a possessori di alto statuto culturale come Giano Parrasio, Jacopo Corbinelli, Achille Stazio, Diego Hurtado de Mendoza, Celso Cittadini, forse lo stesso Aldo Manuzio (scheda 832), e financo (a un diverso livello) un Giovani Mazzuoli detto lo Stradino, ecc., si incontrano figure di più basso livello come il saponaio Antonio di Guido Berti (scheda 471) o, come pare ovvio in questo ambito di testi, confraternite e conventi. Sul fronte dei copisti attivi, mi paiono notevoli i nomi di Amaretto Mannelli, il cui figlio copia il famoso Decameron laurenziano, Giovanni Gherardo da Prato, Bartolomeo Paganelli, identificabile credo col poeta latino vicino a Boiardo (schede 447 e 42) e Bernardo Machiavelli, per un codice riccardiano che datato al 1460 probabilmente è da riportare al padre di Niccolò (scheda 535). Due zibaldoni, per altro ben noti, come quelli del fiorentino Giovanni d’Antonio 282 Besprechungen - Comptes rendus 1 Sostanzialmente l’esclusione di testi su Gesù e Maria (che avrebbe recato «una massa di testi difficilmente definibili» (3), l’allungamento di incipit e explicit, dovuto alla peculiarità di testi volgari in genere meno compatti dei latini e l’assenza di controllo dei codici registrati, che sono elencati e descritti sulla base delle fonti cui si rinvia. 2 Rispettivamente Braidense AC XI 37 e BnF, Rés. 1516 IV, descritti nel vol. II, schede 683 e 829. Scarlatti o del milanese Bartolomeo Sacchella (oggi all’Ambrosiana e alla Braidense di Milano), sono qui registrati per il loro apporto di testi agiografici (schede 672 e 685). Ma non sono che esempi di uno sfruttamento «diverso» che questo strumento ora permette. Ritornando al centro del problema, nessuno dubita dell’impatto e dell’importanza di una tradizione agiografica volgare in un’Italia che, per restare ai primi secoli, annovera accanto alla vitalità della predicazione, della produzione connessa alla figura di Francesco d’Assisi, di una raccolta come la Legenda aurea o delle Vite del Cavalca, scrittori come Caterina da Siena, Giovanni Colombini, Feo Belcari e generi letterari come il poemetto, la lauda, il cantare d’argomento sacro, ecc. Una radiografia di questa varia produzione, sub specie agiographiae (e i nomi fatti escono tutti dall’indice degli autori), è dunque per più versi, sul versante letterario come su quello storico-artistico, fondamentale: si pensi ancora alla fortuna romanza di Sant’Alessio e al Ritmo italiano a lui dedicato (1218), con cui si fa coincidere la nascita della letteratura agiografica in Italia. La BAI offre da questo punto di vista una ricchissima informazione fin nell’organizzazione delle schede, dove prendendo dal secondo volume che organizza la materia per ordine alfabetico di nomi, si trova accanto ad una prima scheda col nome del santo e il titolo dell’opera, la sua qualifica (evangelista, martire, papa, patriarca, vescovo, priore, ecc.), la data presunta o certa, eventuali varianti note del nome, l’appartenenza eventuale a un ordine, nonché il rinvio alle principali fonti, che per i testi in prosa è spesso, con altri strumenti, la Bibliotheca Hagiographica Latina (BHL) e per quelli in poesia sono più frequentemente le edizioni del testo e gli studi. Per gli uni e gli altri si trovano le indicazioni dei cataloghi di stampati (IGI, Gesamtkatalog, ecc.) o di repertori forniti da vari studiosi in ambiti particolari (Delcorno, Cioni, ecc.). Un numero, posto accanto alla sigla del nome, avverte di quanti testi si troveranno sotto quel nome. Alla scheda sul santo fanno seguito quelle sui testi ad esso relativi, disposti secondo momenti riconoscibili della tipologia agiografica (Natività, Vita, Passione, Transito, ecc.), e corredati da titolo, datazione, indicazione della varietà del volgare, e una serie del riferimenti che vanno dall’indicazioni delle edizioni di riferimento a quella della loro natura eventualmente inedita (tali sono 234 testi per 220 santi). Cade qui un’osservazione relativa, ancora una volta, a uno dei tanti fatti che ora questo strumento permette di osservare. A scorrere l’indice dei nomi, con l’attenzione portata al numero di testi volgari per autore, si vede facilmente che sui più di 500 santi solo 26 beneficiano di un numero di testi uguale o superiore a 10 (la gran maggioranza naviga fra 1 e 4 con prevalenza di numeri bassi). E si tratta spesso di figure fra le meno «canoniche» (pensando ai canoni di Trento) e invece più popolari. Diciamo che accanto a Francesco (con un massimo di 27 testi) e agli evangelisti (ma solo Giovanni ha più di 10 testi), compaiono figure come Agata di Catania, Agatone di Scete, i leggendari Barlaam e Josafat, Cristoforo, Patrizio, ecc. O, a scendere sotto i 10 testi di riferimento, personaggi altrettanto leggendari come Brendano, Tundal o Vergogna, o figure che la Chiesa non ha mai tenuto in odore di santità come Jacopone da Todi, scomunicato, imprigionato da un Bonifacio VIII (del quale sappiamo cosa lo Spirituale rigorista pensasse) o ancora un fra Michele Minorita, bruciato a Firenze come eretico nel 1389. Qui la scelta del limite cronologico più «neutro» individuato dalla data del 1500, invece che dell’altro pensabile, ma indubbiamente più orientato e «culturale», costituito dagli orientamenti usciti da Trento, pare particolarmente felice nel dar conto, insieme, di una varietà non ancora passata al setaccio della spiritualità tridentina come del rilievo che hanno le (in tal modo isolate) testimonianze incunabole, che si rivelano a volte il solo testimone di un testo 3 . 283 Besprechungen - Comptes rendus 3 È il caso del poemetto in terzine del veronese Giorgio Sommariva sulla passione di Sebastiano da Porto Buffolé, tradito da una stampa del 1480 oggi sopravvissuta alla Marciana di Venezia (vol. II, 639-40). Esistono accanto a singoli nomi di santi anche importanti costellazioni storico-culturali di testi che hanno posto particolari problemi d’inventariazione. Nella grande fortuna di opere come la Legenda aurea di Iacopo da Varazze o del Libro dei Dialoghi di Gregorio Magno, i curatori sono stati confrontati alla difficoltà di riconoscere le varie versioni del testo volgarizzato, nonché la varietà linguistica in cui si iscrive. Così per la sola Legenda aurea, sulla quale gli studi sotto questo profilo non sono numerosi (a frutto son qui messi particolarmente quelli di Marucci e di Mariani dedicati ai volgarizzamenti del testo), abbiamo ora il riconoscimento di ben undici versioni del testo: 6 toscane, di cui 5 inedite che si aggiungono a quella edita male dal Levasti nel 1924-26 4 , 2 venete (di cui una inedita), una genovese, una proveniente dall’Italia mediana (inedita) e l’ultima definibile come veneta/ toscana, attestata dall’incunabolo curato da Nicolò Manerbi, e stampato da Nicolò Jenson nel 1475 a Venezia: un testimone a stampa sovente messo a frutto dai curatori. Soprattutto nei testi in prosa, una delle maggiori difficoltà affrontate e spesso coraggiosamente superate dai curatori è stata la compresenza di versioni simili per contenuto e forma, ma riconosciute come unità testuali indipendenti. O, viceversa, di quei casi in cui il riconoscimento di differenze imputabili alla responsabilità dei copisti, e dunque alla «trasmissione» materiale del testo, ha permesso di concludere invece per un unico testo a fronte di una pluralità di testimonianze. Qui, come nelle notizie attributive dei testi e in molte altre ricche informazioni che ora la BAI ci fornisce, l’opera dei curatori è andata ben oltre il semplice inventario di testi e ha richiesto - come si può intuire anche da quanto precede - molte qualità di eccellenza nei ricercatori. Fra esse una non comune capacità di controllo e di gerarchizzazione dei materiali riuniti, un abito storico-linguistico nell’affrontarne le descrizioni e le datazioni, infine la competenza di un’intera équipe nel restituirci per la prima volta storia e vicende della diffusione di una così vasta e varia produzione in volgare, sul duplice fronte della tradizione manoscritta e a stampa. M. Danzi ★ Lorenzo Renzi/ Alvise Andreose, Manuale di linguistica e filologia romanza, Bologna (Il Mulino) 2003, 306 p. La riforma universitaria in Italia ha stimolato negli ultimi anni la pubblicazione di nuovi manuali, destinati ad una didattica «per moduli», che - rispetto ai corsi universitari tradizionali - porta a concentrare nel tempo la proposta agli studenti di conoscenze disciplinari. Di qui la necessità di una seria selezione dei temi da affrontare, e di una loro presentazione essenziale. Anche il volume di Renzi e Andreose si colloca in questo nuovo filone di pubblicazioni, riproponendo come versione sintetica (e per questo assai densa) un testo che Lorenzo Renzi aveva precedentemente già pubblicato e riedito 1 . Rispetto alle versioni precedenti, il nuovo volume si caratterizza per essere più agile, poiché sono state eliminate circa 140 pagine e diversi capitoli sono stati ridotti a paragrafi 2 , ma nello stesso tempo più fitto, dovendo presentare concetti assai articolati in poco spazio. Inevitabilmente il manuale, dato il quadro ampio che traccia, con spostamenti nel tempo, nello spazio, tra varie discipline (linguistica, sociolinguistica, dialettologia, filologia, storia della lingua, storia della 284 Besprechungen - Comptes rendus 4 Che i curatori hanno dunque costantemente ricontrollato sul codice di base, il Ricardiano 1254. 1 Renzi, L. 1975: Introduzione alla filologia romanza, Bologna; Renzi, L. (in collaborazione con G. Salvi) 1985: Nuova introduzione alla filologia romanza, Bologna. 2 Nel nuovo volume è stato eliminato il IX capitolo dell’edizione precedente, dedicato alla semantica, e il XIV capitolo «Scampoli dal latino e dal romanzo». linguistica), tra molti -ismi (romanticismo, idealismo, neoidealismo, strutturalismo, generativismo), richiede al lettore-studente non poca concentrazione e capacità di stabilire connessioni, e al lettore-docente la sensibilità di scegliere argomenti diversi e di connetterli tra loro, ampliandoli e integrandoli al fine di facilitarne la comprensione 3 . L’uso flessibile del testo è agevolato dalla struttura dei capitoli, ciascuno preceduto da una breve sintesi dei temi trattati, con i margini che riportano in evidenza i titoli degli argomenti affrontati, e la bibliografia tematica, ricca ed aggiornata (si notano a questo proposito alcune indicazioni «poco accademiche»: per esempio, alla fine del primo capitolo, a p. 67, è citato un dizionario ladino illustrato per bambini 4 , mentre non figurano vocabolari «classici» del ladino dolomitico 5 ). Tra i molti stimoli che il manuale suscita, risultano privilegiati quelli relativi all’analisi fonologica, morfologica e sintattica delle lingue romanze. Del resto, il titolo del volume evidenzia immediatamente il ruolo primario della linguistica, e nell’introduzione gli autori riconoscono che «non c’è filologia senza linguistica» (24), e che la conoscenza degli aspetti di natura linguistica «oltre a essere un oggetto di studio in sé, costituisce la premessa necessaria a studi letterari, testuali, ecc.» (25). Per questa ragione il manuale viene suddiviso in due parti, decisamente asimmetriche (otto capitoli nella prima parte, centrata sulla presentazione di concetti fondamentali della linguistica e sull’analisi grammaticale di specifici fenomeni, due soli capitoli la seconda parte, dedicata ai testi). La prima sezione si apre con un capitolo dedicato al dominio romanzo, dove l’attenzione degli autori va, oltre che alle principali lingue, anche alle varietà dialettali e regionali, alle lingue di minoranza e alle lingue creole, e dove viene sottolineata l’importanza del contatto linguistico e dei flussi migratori, passati e presenti. I tre capitoli successivi presentano una sintesi attenta della storia del pensiero linguistico (intrecciato con il pensiero filosofico) nell’Ottocento e nel Novecento. Si segnala, in particolare, nel secondo capitolo la parte dedicata alle grammatiche e ai dizionari dell’Ottocento. Nel terzo capitolo alcune pagine molto tecniche (91-100) sono rese chiare da un’ottima esemplificazione dei fenomeni presentati (analogia, anafonesi, metafonesi, assimilazione, prostesi, epentesi, apocope, aferesi, sincope, metatesi). Nel quarto capitolo vengono illustrate alcune definitive acquisizioni della linguistica novecentesca, in particolare dello strutturalismo e del generativismo: purtroppo, nel manuale lo spazio per trattare opposizioni fondamentali come langue e parole, competence e performance (114) e distinzioni come allofoni e fonemi (115-16) è veramente ridotto, e per la comprensione lo studente dovrà affidarsi alla bibliografia indicata e alle spiegazioni integrative del docente. Sarebbe forse stato opportuno un rimando ad altri paragrafi, che sullo stesso tema riportano esempi pertinenti (per es. il par. 6.4, dove la distinzione tra fonemi e allofoni è ripresa in prospettiva diacronica alle p. 154-55). Altrettanto si osserva per il paragrafo dedicato alla sintassi dallo strutturalismo alla grammatica generativa (124-26), che - se privo di ulteriori approfondimenti - potrebbe sembrare poco connesso agli altri ar- 285 Besprechungen - Comptes rendus 3 Non è data qui la proposta di percorsi didattici, che invece venivano suggeriti nell’edizione precedente. 4 Scarry, R. 1987: Dizionar ladin dolomitan. Mi prim dizioner. Mi pröm dizionar. Mie prum dizionar, San Martin de Tor, Istitut Cultural Ladin, «Micurà de Rü», Istitut Cultural Ladin «Majon de Fascegn». 5 Mazzel, M. 1995: Dizionario ladino fassano (cazét) - italiano, Vigo di Fassa, Istitut Cultural Ladin «Majon de Fascegn»; De Rossi, H. 1999: Ladinisches Wörterbuch - Vocabolario ladino (brach) - tedesco con traduzione italiana, a cura di U. Kindl e F. Chiocchetti, Vigo di Fassa, Istitut Cultural Ladin «Majon de Fascegn»; Plangg, G./ Videsott, P. 1998: Ennebergisches Wörterbuch. Vocabolar Mareo, Innsbruck. gomenti trattati nel testo. Anche in questo caso, rimandi a paragrafi successivi in cui siano centrali le relazioni sintattiche tra diversi costituenti (per esempio, il par. 6.2 alle p. 146-50) potrebbero contribuire a facilitare il lettore nelle connessioni e a dare maggior concretezza alla parte teorica. La variazione sociale e geografica è trattata nel quinto capitolo, con chiarezza e con attenzione agli strumenti per la rappresentazione geografica delle varietà: gli atlanti linguistici (di cui, forse, sarebbe stato utile riportare qualche illustrazione insieme alle carte proposte in fondo al volume, alle p. 295-306). Ancora una volta il manuale, mantenendosi sempre chiaro, non banalizza la materia, anzi la rende problematica, concedendo spazio ad aspetti e questioni assai dibattuti (p. e. il ruolo della donna e il cambiamento linguistico a p. 136, il problema della norma e della standardizzazione a p. 142). Un capitolo chiave del volume è dedicato al cambiamento linguistico. Il primo esempio, commentato in ogni suo passaggio (e tuttavia assai impegnativo per uno studente che si confronti per la prima volta con problemi di linguistica romanza), riguarda la formazione degli ausiliari romanzi. Seguono altri esempi ben illustrati di cambiamento morfologico (con il livellamento analogico, la rianalisi, la grammaticalizzazione), di cambiamento fonologico, e infine di cambiamento semantico. Gli ultimi due capitoli della prima parte sono dedicati rispettivamente al latino e ai principali caratteri delle lingue romanze. L’analisi di ogni lingua specifica si colloca sempre entro un panorama ampio: per il latino si parte, infatti, dalle sottofamiglie dell’indoeuropeo, si trattano quindi i diversi periodi e stili, e si dedica infine particolare attenzione alle attestazioni del latino volgare. Ricco di esempi - connessi anche a fenomeni dialettali odierni - risulta il paragrafo 5 sugli errori. Con il paragrafo 6 sui tipi linguistici si apre uno spazio assai ampio (179-93), dedicato alla descrizione di fenomeni sintattici e morfologici (l’ordine di soggetto - verbo - oggetto nella frase, l’ordine dei clitici, i casi, l’articolo), cui seguono alcune fitte pagine sull’evoluzione fonologica (193-201). Utile strumento didattico è un’appendice con il commento ad un breve testo dell’Itinerarium Egeriae, in relazione ai diversi livelli d’analisi linguistica - sintassi, morfologia, grafia e fonetica, lessico (201-06). L’ottavo capitolo chiude la prima e più rilevante parte del volume con la classificazione delle lingue romanze, basata sul confronto nelle diverse lingue di fenomeni grammaticali (in particolare morfologici). Un ruolo centrale assume il romeno per gli elementi conservativi che vi si trovano, illustrati via via nella descrizione di specifici fenomeni: il sistema casuale, i pronomi, l’articolo, il genere, l’avverbio, le forme verbali del condizionale e del futuro. Le innovazioni del gallo-romanzo sono illustrate attraverso altri fenomeni morfo-sintattici, quali la pronominalizzazione del soggetto, la negazione, l’interrogazione, il partitivo, l’ordine delle parole. Come fenomeni caratteristici dell’ibero-romanzo sono descritti il sistema degli ausiliari, la caduta del passato remoto, l’uso dell’infinito personale. La seconda parte del volume, filologica, è organizzata in due soli capitoli, uno dedicato ai primi testi romanzi e l’altro all’edizione dei testi. Il capitolo sulle prime testimonianze di documenti romanzi è introdotto da una chiara presentazione dei motivi sociolinguistici che hanno causato il cambiamento dal latino al romanzo; più correttamente, gli autori parlano di un passaggio da una situazione di diglossia (latino classico/ volgare) ad una diversa situazione di diglossia (latino scritto/ romanzo parlato). Viene quindi presentata la fase di ibridismo linguistico (237), in cui si ha una continua contaminazione tra scrittura e oralità, e la produzione di testi di un «latino circa romanicum» (D’Avalle) 6 o «scripta latina rustica» (Sabatini). 7 286 Besprechungen - Comptes rendus 6 D’Avalle, S. (ed.) 1970 [ 1 1964]: Latino «circa romancum» e «rustica romana lingua», Padova. 7 Sabatini, F. 1996: «Dalla ‹Scripta latina rustica› alle ‹scriptae romanze›, in: Id., Italia linguistica delle origini. Saggi editi dal 1956 al 1996, a cura di V. Coletti/ R. Coluccia/ N. De Blasi/ L. Petrucci, Lecce, I: 219-65. Come testimonianze il capitolo riporta una ventina di brevi testi romanzi dal X al XIII secolo, suddivisi per aree geografiche 8 , e per tipologia testuale, secondo l’articolazione proposta da Livio Petrucci 9 in testi giuridici, pratici, d’argomento religioso, e poetici d’argomento profano. Di ciascun testo è data la traduzione italiana e un commento relativo ai principali fenomeni attestati. Il capitolo che conclude il volume si propone quasi come un punto di partenza per altre indagini: infatti, la presentazione dei principi su cui si basa la moderna critica testuale è preceduta dal riconoscimento dei testi come «irrinunciabile punto di partenza di qualsiasi ricerca storica» (268). Ottima è la scelta di far conoscere i problemi della critica testuale (o edizione critica dei testi, o ecdotica, o filologia testuale) attraverso l’applicazione dei criteri su un esempio concreto (Fresca rosa novella, di Guido Cavalcanti), e l’illustrazione precisa delle diverse fasi del lavoro filologico, a partire dalla ricerca dei testimoni e dalla descrizione dei manoscritti e dei criteri di trascrizione; si dà quindi l’edizione diplomatica di un testimone (il testimone P, riportato a p. 291) e la sua edizione interpretativa (alla p. 278), con il commento puntuale relativo alla distribuzione del testo sul foglio, agli elementi paratestuali, alla scrittura, alle caratteristiche grafiche, alla punteggiatura, ai segni diacritici. Segue la collazione delle varianti, e la formulazione di due ipotesi, con l’illustrazione del rispettivo stemma codicum, basate sul confronto delle diverse realizzazioni del verso 34 (279-80). La scelta dell’ipotesi corretta comporta la classificazione dei testimoni, che si basa sull’analisi degli errori, in particolare congiuntivi, presentati in modo molto puntuale sulle versioni in esame. In conclusione, alcune osservazioni spicciole: dei minimi aggiustamenti potrebbero facilitare la lettura agli studenti, p. e. l’introduzione della definizione di alcuni termini tecnici, la cui conoscenza non è da dare per scontata (nel primo capitolo si parla di dittonghi discendenti, di metafonesi, di assimilazione, senza prima definire i fenomeni; a p. 220 si introduce I, senza specificare che l’abbreviazione si riferisce all’oggetto indiretto; a p. 287 si parla di ‘postonia’ e ‘protonia’, dando per nota la conoscenza di termini sicuramente trasparenti dal punto di vista etimologico, ma mai definiti nel volume). Più in generale, osservo che, come le versioni precedenti, il volume «supera probabilmente la mole di quanto è lecito aspettarsi che uno studente possa assimilare in vista d’un esame» 10 . Sarà dunque compito del docente selezionare il sottoinsieme di argomenti da trattare. Usato da un lettore intelligente, il manuale è sicuramente un ottimo strumento didattico, per la ricchezza dei temi e degli stimoli proposti, per la generale chiarezza espositiva, per la precisione degli esempi riportati e la centralità dei dati linguistici, sempre attentamente descritti. P. Cordin ★ 287 Besprechungen - Comptes rendus 8 Vengono commentati dapprima alcuni esempi di area francese e provenzale. La documentazione in area italiana riceve più spazio, con il commento alla Postilla amiatina, al Pianto di Maria, al Ritmo cassinese, all’iscrizione di S. Clemente e a quella della tomba di Giratto, e infine alla prima strofa della canzone Quando eu stava in le tu’ cathene. Quindi è illustrata la situazione del sardo, con le sue attestazioni precoci e non ibride, e del romancio. Seguono scritti dell’area iberica (castigliano, catalano e galego-portoghese). A sé, è trattato il romeno per le sue attestazioni romanze assai tarde. 9 Petrucci, L. 1994: «Il problema delle Origini e i più antichi testi italiani», in: Serianni, L./ Trifone, P., Storia delle lingua italiana. Le altre lingue, Torino, III: 5-73. 10 Renzi, L. 1985: Nuova introduzione alla filologia romanza: 10. Marcello Aprile, Giovanni Brancati traduttore di Vegezio. Edizione e spoglio lessicale del ms. Vat. Ross. 531, presentazione di Max Pfister, Galatina (Congedo Editore) 2001, 562 p. (Pubblicazioni del Dipartimento di filologia, linguistica e letteratura dell’Università di Lecce 16) Il volume contiene l’edizione, preceduta da un’ampia introduzione e seguita da un glossario integrale, di un volgarizzamento della Mulomedicina di Vegezio tramandato adespoto dal manoscritto Rossiano 531 della Biblioteca Apostolica Vaticana ma ormai, dopo le convincenti argomentazioni prodotte da vari studiosi, unanimemente attribuito all’umanista Giovanni Brancati, che in una sua epistola latina a re Ferrante d’Aragona afferma appunto di aver compiuto una «Vegetii interpretationem». Il Brancati, nato a Policastro intorno al 1440 e arrivato nella capitale del Regno poco dopo il 1465, riuscì ben presto ad introdursi a corte, verosimilmente grazie all’appoggio di Antonello de Petruciis, conte di Policastro e segretario di Ferrante; dal 30 novembre 1480 al 31 agosto 1481 è nominato nelle cedole della tesoreria aragonese come «librero mayor del senyor rey», cioè in qualità di direttore della Biblioteca reale; dopo questa data di lui non sappiamo più nulla. L’Introduzione (13-115) è articolata in quattro capitoli. Nel primo (Giovanni Brancati latino e volgare) A. ricorda brevemente la produzione latina dell’umanista conservata nel ms. 52 della Biblioteca Universitaria di Valenza, già illustrata, tra gli altri, da Benedetto Croce; viene poi ricapitolata la carriera del volgarizzatore al servizio di Ferrante, cominciata con la traduzione vegeziana collocabile intorno al 1476, proseguita col volgarizzamento della Naturalis Historia di Plinio compiuto tra il 1476 e il 1480 e conclusa con la versione della Vita e favole di Esopo databile tra la fine del 1480 e l’inizio del 1481, anch’essa adespota e attribuita al Brancati da S. Gentile 1 : alla luce appunto di un’attività traduttoria così protratta nel tempo, A. suggerisce plausibilmente d’interpretare come un semplice topos umanistico l’ostentato disprezzo nei confronti della pratica del tradurre in volgare i testi latini espresso dal Brancati in una celebre lettera a Ferrante sulla versione landiniana della Naturalis Historia (18); A. esamina di séguito le dedicatorie dei tre volgarizzamenti, mettendone in evidenza le congruenze di struttura e di contenuto (significative anche a fini attributivi), in particolare per quel che riguarda le espressioni riguardanti la metodologia della traduzione, riassumibili in un’esigenza di fedeltà assoluta al testo latino che trova conferma nella fisionomia dei volgarizzamenti brancatiani; lo studioso propone infine una caratterizzazione della lingua del Vegezio fondata sui tratti già prescelti da L. Petrucci per misurare il grado di toscanizzazione del napoletano d’età angioina (fenomenologia della dittongazione, apocope cosiddetta letteraria, esiti dei nessi bl, fl e pl, forme deboli dell’articolo e del clitico da illum) 2 , confermando nella sostanza il giudizio formulato dal Gentile, secondo il quale, nonostante la scelta programmaticamente antitoscana espressa dal Brancati nel proemio al volgarizzamento pliniano a favore di un «linguagio . . . nostro . . . non pur napo- 288 Besprechungen - Comptes rendus 1 Per il Plinio v. S. Gentile, «Il libro pliniano sugli animali acquatici (N. H., ix) nel volgarizzamento dell’umanista Giovanni Brancati. Inedito del secolo xv», estr. dagli Atti dell’Accademia Pontaniana, n. s. 10 (1961): i-xxii e 1-38; La Storia Naturale [libri I-XI] tradotta in napolitano misto da Giovanni Brancati. Inedito del sec. XV, ed. S. Gentile, 3 vol., Napoli 1974; M. Barbato, Il libro VIII del Plinio napoletano di Giovanni Brancati, Napoli 2001. Per l’Esopo v. Vita e favole di Esopo [dal cod. 758 della Bibl. Univ. di Valencia]. Volgarizzamento inedito del secolo XV, ed. S. Gentile, vol. I [unico uscito], Bari 1961 (rist.: Vita e favole di Esopo. Volgarizzamento del secolo XV, ed. S. Gentile, glossario di R. Franzese, Napoli 1988). L’attribuzione dell’Esopo al Brancati è proposta in Gentile, «Il libro pliniano» cit.: v. 2 L. Petrucci, «Il volgare a Napoli in età angioina», in: P. Trovato (ed.), Lingue e culture dell’Italia meridionale (1200-1600), Roma 1993: 27-72. litano ma misto» 3 , mirante cioè a una sorta di koinè di base meridionale che presente l’ideale cortigiano, la prassi linguistica dell’umanista si dimostra invece sensibilmente influenzata proprio dal modello toscano, che d’altronde a Napoli aveva già fatto breccia nel registro letterario e «civile» fin dal Trecento. Nel secondo capitolo (La Mulomedicina di Vegezio) 4 , sulla scorta degli studi di V. Ortoleva, specialista di Vegezio tra i più agguerriti e prossimo editore del trattato, viene presentata la nutrita tradizione manoscritta dell’opera latina, schematizzata nei suoi interni rapporti genealogici in uno stemma codicum (37) entro il quale il ms. Rossiano trova posto quale importante testimone indiretto della recensio epitomata, altrimenti nota attraverso sei codici, nessuno dei quali rappresenta tuttavia il testo latino seguito dal Brancati (41): in assenza della fonte diretta, A. ha scelto come punto di riferimento per valutare il comportamento del traduttore il ms. Parigino Lat. 7017, già appartenuto alla Biblioteca aragonese, descritto insieme al Rossiano e ad altri due testimoni della redazione compendiata in un’apposita Appendice (50-53). Nel terzo capitolo (Modalità di volgarizzamento) A. illustra esaurientemente le modalità della traduzione 5 , analizzando le strategie messe in atto dal Brancati nel travasare dal latino al volgare l’«enciclopedia» tecnico-scientifica del trattato vegeziano, peraltro attinta (è bene tenerlo sempre presente) per mezzo di un esemplare certo molto corrotto 6 : vengono quindi distinti gli errori imputabili alla fonte e riflessi in vario modo nel volgarizzamento dagli errori attribuibili al traduttore 7 , dovuti di volta in volta a semplice distrazione, a scarsa dimestichezza con il lessico tecnico della veterinaria oppure alla tendenza, coerente con la metodologia traduttoria professata dal Brancati, a rendere l’originale parola per parola, col rischio di perdere la visione testuale d’insieme; di contro, rari e del tipo più comune nei volgarizzamenti medievali e umanistici sono «gli interventi di innovazione e di amplificazione» (66) del traduttore, come le glosse esplicative inglobate nel testo o le attualizzazioni di alcuni fossili lessicali; sul piano stilistico, al modello sempre incombente del latino - visibile soprattutto nell’ordine delle parole, nella sintassi fortemente ipotattica, nel ricalco di costrutti come l’accusativo con l’infinito e il dativo di possesso, e attivo finanche nell’epistola dedicatoria a Ferrante, che da un ideale testo latino sembra tradotta - si accompagnano in maniera discreta alcuni fenomeni sintattici volgari ben evidenziati da A., come il ricorso al che polivalente, l’ellissi del che relativo e congiunzione, la dislocazione dell’oggetto diretto e indiretto con ripresa clitica, anche se occorre notare che tali tratti non riescono mai a dare agi- 289 Besprechungen - Comptes rendus 3 Formula che consuona con le meno famose parole della dedicatoria del volgarizzamento vegeziano: non - secundo alchuni fanno - ho curato fundarme in parole exquisite de altrui linguagio, ma contentarme del nostro medesmo, qual, non essendo tanto inepto, come da molti è postposto assai me soglio meravigliare 8r.6-10 (avverto qui una volta per tutte che nelle mie citazioni dal Vegezio non segnalo lo scioglimento dei compendi). 4 Rifonde M. Aprile, «Questioni relative alla fonte latina alla base del volgarizzamento della Mulomedicina di Vegezio condotto da Giovanni Brancati (cod. Vat. Ross. 531)», ZRPh 115 (1999): 209-33. 5 V. già M. Aprile, «Modalità di volgarizzamento nella versione della Mulomedicina di Vegezio condotta da Giovanni Brancati», MR 23 (1999): 95-120. 6 Se ne lamenta il Brancati alla fine della dedicatoria: . . . dove veduto tucto quello che da Vegetio fu scripto, benché sia stato corruptissimo lo exemplare et altro non se ne sia possuto havere 8v.16-18. 7 A questo proposito, dato che, come si è detto, il testo-base latino su cui è stata condotta la traduzione non è stato individuato, viene a volte il sospetto che un errore imputato da A. al Brancati potesse essere già nella sua fonte: prendendo ad esempio il passo citato a p. 60, si . . . non si evacuano di sangue da tucti li scontri [‘(vene che si trovano nelle) punte del petto’] nel tempo de l’herba, pervengono in cecytate 23v.28-24r.2, in corrispondenza del testo latino «corretto» nisi annis omnibus herbarum tempore depleantur, incidunt in cecitatem, non mi sembra che si possa escludere del tutto la presenza di una lezione armis in luogo di annis nel manoscritto della Mulomedicina utilizzato dal volgarizzatore; e così pure si può dire, mi pare, per i casi di omeoteleuto presentati a p. 63. lità a una delle prose più grevi della Napoli aragonese. Nel quarto capitolo (Appunti sul lessico e sulla formazione delle parole nella Mulomedicina) A. descrive l’«impasto lessicale» (92) del volgarizzamento brancatiano, composto di latinismi (tecnici, stilistici, inerziali), grecismi veicolati dalla tradizione latina, pochi iberismi di circolazione per lo più «aragonese», un interessante gruppo di termini volgari e specificamente meridionali (94); segue una ventina di pagine dedicate a uno studio del lessico del volgarizzamento nei suoi rapporti, di volta in volta ricettivi o innovativi, con il testo latino: la prospettiva adottata da A. per valutare il grado d’influenza del latino sulle scelte linguistiche del Brancati è la formazione delle parole, sicché quest’ultima parte dell’Introduzione si configura come un’analitica descrizione delle formazioni verbali, nominali e aggettivali del testo del Brancati, tesa a cogliere le «dinamiche innovazione-conservazione» (97) attraverso un sistematico confronto tra fonte e traduzione. L’edizione del volgarizzamento (117-219) è ispirata a criteri massimamente conservativi: A. limita al minimo indispensabile gli interventi sul testo, sempre giustificati in apparato, per lo più mediante il riscontro con il corrispondente passo latino; segnala con il carattere corsivo lo scioglimento di tutte le abbreviazioni e rispetta scrupolosamente la grafia del manoscritto, fino al punto di riprodurre l’uso di j non solo quando rappresenta l’unità finale di un numero romano, ma anche all’inizio o alla fine di una parola, dove ricorre per lo più a puro scopo distintivo (come ad es. in auxilij 9r.10, potionj 19r.18, jntestino 36r.26, jn lo 45r.5). Il testo della Mulomedicina è seguito da un Glossario completo (221-540), che M. Pfister nella presentazione definisce il «cavallo di battaglia» (10) del libro: basterebbero del resto le sue dimensioni, assolute e relative, per far capire che si tratta appunto, per usare una diversa metafora, del pezzo forte del lavoro di A., che non per nulla ha avuto la fortuna di raffinare la sua preparazione lessicologica durante una lunga esperienza nel laboratorio del LEI (7). L’impostazione della voce permette di acquisire molte informazioni che vanno oltre il mero dato lessicale e semantico: all’indicazione della categoria grammaticale seguono un formario integrale, particolarmente utile nel caso dei verbi (e direi anzi necessario, data l’assenza di un commento linguistico), l’elenco delle varie accezioni del lemma (con la registrazione, per i verbi, delle costruzioni attestate) e infine la serie dei riscontri con altri testi antichi affini per materia o per lingua e con i vocabolari dialettali moderni. Chiude il volume una ricca e aggiornata Bibliografia (541-60) che, riflettendo la complessità dell’oggetto studiato, raccoglie insieme saggi di linguistica e lessicologia latina, opere di filologia e storia della lingua italiana, lavori di dialettologia meridionale: si rileva peraltro, così nella biliografia finale come nella lista delle fonti d’interesse lessicologico fornita alle p. 222-26, l’assenza di un’opera che forse sarebbe potuta riuscire utile ad A., cioè la recente edizione curata da L. Aurigemma del volgarizzamento della Mascalcia di Lorenzo Rusio, trecentesco e d’area sabina 8 . Concludo queste note informative accennando alla non irreprensibile esecuzione tipografica del volume, dove sono frequenti le sciatterie e i veri e propri errori di stampa (sempre rovesciato l’apostrofo in sequenze come si ’l cavallo, numerose le dittografie del tipo «attraverso attraverso» 21, «nella nella» 26 N29, «molto molto» 30, «Aggiungiungiamo» 31 ecc.). Veniamo alle osservazioni critiche, che seguiranno l’ordine delle tre sezioni di cui si compone il libro (Introduzione, Testo del trattato, Glossario). Nell’essenziale profilo della lingua del Vegezio tracciato alle p. 26s., così A. descrive le condizioni del dittongamento di e ed o brevi latine: «Spicca intanto l’assenza di casi di dittongamento metafonetico . . . in sillaba impedita, uno dei tratti locali più forti e caratterizzanti. Non moltissime anche le occorrenze 290 Besprechungen - Comptes rendus 8 L. Aurigemma, La «Mascalcia» di Lorenzo Rusio nel volgarizzamento del codice Angelicano V. 3. 14, Alessandria 1998. del dittongamento in condizioni coincidenti napoletane e toscane (es. piedi [6] contro pedi [56], luoco [4], luochi [4], nuovo [14] contro loco [102], locho [1], lochi [47], lochy [1], novo [7]). Rari i dittonghi anche in condizioni esclusivamente toscane (drieto [3], insieme [20], insiemi [5], piede [8], contro deretro [12], dereto [2], inseme [28], insemi [24], pede [12]; nuova [3] contro nova [2]; solo esito senza dittongazione in breve, fele, manera, mele, petra, tene ecc.). Identiche le condizioni nella Naturalis Historia» (26) 9 . L’insieme dei dati offerti dal testo suggerisce però un giudizio leggermente diverso, non tanto per l’isolata presenza di un fuorsi 10r.22 ‘forse’ - che così tutto solo, più che indebolire, conferma l’impressione di una volontà di evitare il dittongo metafonetico in sillaba implicata - 10 , quanto per il numero piuttosto alto di esempi di dittongamento in sillaba libera, soprattutto «in condizioni esclusivamente toscane», e anzi colpisce in questa classe la frequenza con cui il dittongo si presenta nelle forme verbali, la quale non trova riscontro né nel Plinio né nell’Esopo 11 . Faccio seguire la serie completa (salvo errore) delle forme dittongate in sillaba libera, ricavate dal glossario e dai miei appunti di lettura, tralasciando gli esempi già citati da A.: in condizioni metafonetiche per la serie palatale abbiamo lieto [1] e lieti [1], syero (si-) [3], per la serie velare puoi verbo [1], spagnuolo [1], spagnuoli [2] 12 , suolo ‘parte centrale dell’unghia dei mammiferi’ [3] (contro solo [2]) 13 ; in condizioni non metafonetiche per la serie palatale ricorrono contiene [1] 14 (contro contene [6]), conviene [15] e convien [6] (contro convene [1]), mantiene [1], ritiene [1], per la serie velare duole [2], fuora [12], fuore [1] e fuori [1] (contro fora [38], fore [3] e for [2]), muora [1] (contro more [2], moreno [13], morano [1]), muovere [2], muove [5], muoveno [1], muovono [1], muova [5], muovano [1] (contro move [1], moveno [1]), perquote [1] (contro percote [2]), può [32] (contro pò [3]), remuovere [1], rimuove [2] (contro removere [1], remove [2]), smuovano [1], squopre [1], suole [24], suol [3] (contro sole [4], sol [1]), truova [8], truovano [1], truove [2], truoveno [1] (contro trova [1], trovano [1]), vuole [1] 15 (contro vole [1]). Se ammettiamo che tale comportamento rifletta le scelte dell’autore e non del copista, questa relativa disponibilità al dittongamento di tipo toscano può riuscire interessante non solo in se stessa, ma anche in relazione col diverso comportamento rilevabile nel Plinio e nell’Esopo, perché sembra di cogliere una dinamica evolutiva in senso antifiorentino - o, mutato segno, verso una consapevole scripta di fondo centro-meridionale - che trova conferma in altri settori della lingua del Brancati: vien fatto di pensare alla presenza massiccia nel Plinio e nell’Esopo di un costrutto ignoto al Vegezio come la 291 Besprechungen - Comptes rendus 9 Ho omesso i rinvii a carta e rigo del ms. che accompagnano le forme citate; per le condizioni del dittongamento nel volgarizzamento pliniano A. fa riferimento a Gentile 1961: xv, e a Barbato 2001: 99s. 10 Per il dittongo metafonetico nel nap. antico fuorse, fuorcze *forsis (o, secondo altri, *forsim) v. Loise De Rosa, Ricordi, ed. V. Formentin, Roma 1998: 111; si noti che il dittongo metafonetico «sfuggito» al Brancati (o al suo copista) ricorre, credo non casualmente, in una forma invariabile, non inserita cioè in un paradigma flessivo entro il quale la metafonesi possa assumere rilevanza morfologica. 11 Barbato 2001: 100-02. La situazione dell’Esopo sembra appunto affine a quella del Plinio: netta prevalenza in sillaba libera delle forme non dittongate su quelle dittongate, costituite per la maggior parte da indeclinabili (drieto, dirieto, indrieto, indirieto, insieme, insiemi); per i verbi, in condizioni di dittongamento toscano, ho raccolto solo fiere 96.4 ‘ferisce’, prieme 95.23, viene 15.22, oltre a conviene 13.31, 79.12, 97.7, 104.12, 115.1, 117.7, forma (se non m’inganno) assimilabile in qualche modo agli indeclinabili perché passibile di uso impersonale. 12 A Napoli peraltro ci si aspetterebbe -ulo (cf. G. Rohlfs, Grammatica storica della lingua italiana e dei suoi dialetti, 3 vol., Torino 1966-69: §126). 13 Cf. il Glossario, s. v. solo 3 (489). 14 L’esempio, che non compare nel formario fornito s. v. [contenere] (296), occorre a c. 96v.6. 15 L’esempio, non registrato nel glossario s. v. volere (531), occorre a c. 82v.20. flessione delle forme nominali del verbo (31), ovvero all’uso, sporadico nel Plinio e frequente nell’Esopo, della forma nominativale chi del pronome relativo (ad es. quel chi guardava la porta), di cui non c’è ancora traccia nel volgarizzamento più antico 16 . Trattando delle preposizioni articolate deboli e forti (29-30) A. non fa cenno alla distinzione tra forme maschili e forme (neo)neutre, la quale si è rivelata però pertinente per il napoletano antico e tale in particolar modo da spiegare nelle forme forti - le uniche autoctone nel Mezzogiorno - la distribuzione di l scempia (tendenzialmente con i sostantivi maschili, cioè numerabili) e di l doppia (tendenzialmente con i sostantivi (neo)neutri, cioè non numerabili): di fatto, i due soli esempi ivi registrati del tipo con l doppia (allo 97r.24 e nello 19v.16) appartengono appunto alla categoria (neo)neutra, accompagnandosi rispettivamente a un infinito sostantivato e a un nome di materia (allo permutare overo extrahere de cavalli, falle bene stare a mollo nello grasso) 17 . Nel leggere il seguente passo «un cenno per il costrutto art. + superlativo organico rilevabile in quantumque Africha sia solita darli velocissimi del sangue spagnuolo ad usu de sella 97v.15-17; si tratta di un chiarissimo calco latineggiante che trova altri riscontri in Brancati» (76) viene sùbito il sospetto di essere di fronte a uno dei frequenti refusi cui si faceva prima riferimento (darli velocissimi invece di dar li velocissimi ‘produrre i cavalli più veloci’), tanto più che in nota si cita dal volgarizzamento pliniano un esempio di articolo + superlativo organico col valore di superlativo relativo (la longhessema lor vita è de deci anni): ma nell’edizione del trattato troviamo ancora darli velocissimi (205), sicché si è costretti a registrare l’incongruenza. Quanto alla costituzione del testo, bisogna senz’altro lodare il giovane studioso per l’abilità con cui ha affrontato l’impegnativo compito di pubblicare il difficile volgarizzamento brancatiano. Anche in questa sezione, però, non mancano fastidiosi refusi, come habia mancata Apel|lagonio 9r.15 per h. m. a Pellagonio (cf. il Glossario, s. v. Pelagonio), Ad questo cavarai sangue primo dal | dal collo 16r.17-18, in cui non sappiamo se si tratti di una dittografia imputabile al tipografo ovvero di una reduplicazione del copista a capo di riga (comunque da espungere), Curerai|se 68r.22 per Curerasse (così è registrata l’occorrenza nel Glossario, s. v. curare); nella serie degli errori tipografici andrà forse inserito anche l’uso di tre puntini in luogo di tre asterischi per segnalare uno spazio bianco lasciato dall’amanuense in Si have febre in . . . 1v.13 18 . Altre volte non v’è accordo tra la forma presente a testo e quella riportata nel Glossario, forse perché questo riflette una precedente soluzione editoriale che non è stata successivamente aggiornata: sembra essere questo il caso di dedrieto (16r.13, 69r.27, 70r.6), che si cercherebbe invano nel Glossario, il quale s. v. deretro assegna le succitate occorrenze alla forma drieto, certo per una diversa segmentazione del continuum (de drieto). In altri casi mi pare che la lezione fissata da A. debba essere ritoccata. Vegezio, nel proemio all’opera, difende la dignità della mulomedicina: 292 Besprechungen - Comptes rendus 16 Per l’ultimo tratto v. V. Formentin, «Flessione bicasuale del pronome relativo in antichi testi italiani centro-meridionali», AGI 81 (1996): 133-76 (sull’Esopo: 149-51), e Barbato 2001: 191. 17 V. Formentin, Dei continuatori del latino ILLE in antico napoletano, SLI 20 (1994): 40-93 e 196- 233. 18 Per il criterio dei tre asterischi a rappresentare «gli spazi bianchi lasciati dal copista» v. la nota premessa al testo (117). Preciso che mantengo per quest’esempio la cartulazione editoriale, anche se francamente suscita qualche perplessità la numerazione adottata da A. per le prime sei carte del manoscritto, che hanno subito una dislocazione: «a causa di un errore, le cc. 1 e 2 sono state posposte alle 4 successive: la c. numerata con 1 è in realtà la quinta originaria, la n˚ 2 corrisponde alla sesta, mentre le attuali carte 3-6 corrispondono alle prime quattro carte» (50); in nota A. afferma che «nell’edizione del testo è ovviamente ripristinata la numerazione originaria», ma quella che va «ovviamente ripristinata» è la consecuzione originaria, non già la cartulazione, che dovrebbe rispecchiare l’attuale struttura del manoscritto. Per la vana persuasione nasce questo incommodo, che ciascuno eruditissimo si vergogni et creda esser vile la medicina de li animali. Primo, la scientia de nisuna cosa è vile, considerato in la conversatione de la vita humana altra cosa sia da fugire altra da seguire, non è perfecta cognitione eccepto l’uno et l’altro sia cognosciuto. Secundo, che extimarà essere reputata ad vergogna tal cognitione che toglia li damni, perché così como la infirmità de li animali ad coloro che la haveno monstrata porta guadagno, così la morte monstra portare damno. . . Finalmente ecc. (9v.29-10r.13) Constatato che per Secundo, che ecc. non è accettabile l’interpretazione proposta nel Glossario, s. v. secundo 2 («congiunz.: introduce frase modale con il v[erbo] all’ind. . . . Seguito da che 10r.6 [è l’occorrenza qui discussa], 47r.14 [= secundo che la età, la virtù overo lo morbo permicterà]»), del resto contraddetta dalla stessa punteggiatura adottata da A., bisognerà prima di tutto restituire a Secundo la sua funzione d’avverbio, ‘in secondo luogo’, evidente nella sequenza enumerativa Primo . . . Secundo . . . Finalmente. Ci si può chiedere ora quale sia il valore del che seguente, che certo non può essere congiunzione: si dovrà infatti interpretare come pronome interrogativo equivalente a ‘chi? ’, secondo un uso ben documentato nei testi napoletani e centro-meridionali antichi nonché nello stesso Brancati 19 . Leggerei dunque: Secundo, che extimarà essere reputata ad vergogna tal cognitione che toglia li damni? perché così como la infirmità ecc., con movenza analoga a quella che troviamo poco più innanzi in Ma chi pensa esser da vergognare et cognoscere la cura de li animali, actento [‘considerato che’] sia cosa gloriosa havere boni animali? 10r.19-21. Il testo latino conferma pienamente tale interpretazione: «Ex inani persuasione illud generatur incommodum, ut honestissimus quisque erubescendum ac vile credat iumentorum nosse medicinam. Primum nullius rei scientia vilis est. Nam cum in humanae vitae conversatione aliud fugiendum sit aliud vero sequendum, non est perfecta sapientia, nisi quae utrumque cognoverit. Deinde, quis existimet erubescendum talem peritiam quae damna submoveat? Nam sicut incolumitas iumentorum habet lucrum, ita eorum interitus afferre videtur incommodum . . . Postremo etc.» 20 . Vegezio, nei due passi seguenti, prescrive dapprima un rimedio contro l’ematuria e descrive poi le caratteristiche di una particolare razza di cavalli: Si lo animale piscerà o per lo fundamento gictarà sangue, lo curarai per questa ragione: togliese sangue da la vena superiore, pistese ancora la radice de lo afrodillo et con xviij u. de vino bianco dulce che pairà glutinosa se gecte per la bocca (71v.19-24) Nientedimeno, la mente è prudente et, quel che è meraviglia in tanto furore, ad cautissima bellecza lo collo è curvato ad modo de arco, in modo che pairà la barba stare posta supra lo pecto (98r.12-15) A. dunque, stampando in entrambi i luoghi pairà, interpreta la forma quale futuro di parere, come troviamo infatti ribadito nel Glossario (425), dove - a conforto, credo, di tale interpretazione, che presenta evidenti difficoltà fonetiche - viene addotto il pairranno che si legge al v. 190 del Regimen sanitatis pubblicato dal Mussafia 21 ; orbene, nel Regimen quel pairranno (che il Mussafia stampa páirranno) è però congiuntivo, come ben risulta dal com- 293 Besprechungen - Comptes rendus 19 Vari esempi in Formentin 1996: 168; per l’uso brancatiano si vedano questi riscontri tratti dall’Esopo: mo’ parerà manifestamente che [‘chi’] è benivola al signore 28.5, o fugitivo, che [‘chi’] è quella? 31.5, domandando quello che [‘chi’] fosse che facesse le nozze 32.7. 20 Qui e in seguito, nell’impossibilità di accedere al ms. Parigino Lat. 7017 o ad altri testimoni della recensio epitomata, uso P. Vegeti Renati Digestorum artis mulomedicinae libri, ed. E. Lommatzsch, Lipsia 1903; il brano cit. è a p. 14. 21 A. Mussafia, «Ein altneapolitanisches Regimen sanitatis», Sitzungsberichte der phil.-hist. Classe der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften, 106 (1884): 507-626. mento linguistico e dal glossario del grande filologo dalmata (per -nncf. ivi stesso fáçanno ‘facciano’ al v. 238), sicché abbiamo un motivo in più per interpretare anche noi come congiuntiva la forma del ms. Rossiano, che naturalmente avrebbe allora accentazione piana (pàira pareat) e presenterebbe il ben noto esito metatetico del nesso -rj-, come nel nap. còiro corium (e cf. proprio paira nel Ritmo cassinese, v. 45 ed. Contini); nell’uno e nell’altro passo avremmo una consecutiva (la prima senza antecedente) col verbo al congiuntivo, come tante volte nel volgarizzamento per più o meno manifesto latinismo (ad es. tal cognitione che toglia li damni 10r.7, in modo che lo animale, sia quantosivoglia sano, in breve tempo . . . de subito se muora 10v.3-5 ecc.); identico giudizio andrà portato sull’unica occorrenza di paerà (altri tondeno in tal manera che paerà ad similitudine de un archo 42r.7), che stamperei piuttosto paera, forma da ritenersi equivalente a paira. Anche per questi tre passi la nostra interpretazione ha il conforto dei rispettivi luoghi latini: «ut glutinosa videatur», «incurvata in arcum cervix, ut mentum recumbere videatur in pectore», «alii ita tondent, ut arcum videantur imitari» 22 . Se tali proposte sembrassero convincenti, andrebbero eliminate dal Glossario le forme ricostruite d’infinito paere e paire, registrate s. v. parere (425). Quanto al Glossario, impostato lodevolmente per facilitare lo sfruttamento lessicografico del volgarizzamento, si può osservare che in base ai criteri di lemmatizzazione indicati (221) non risulta immediatamente chiaro perché, in presenza di alternanze formali e non semantiche, in alcuni casi si sia optato per due entrate (ad es. disagio e disaso ‘stenti, privazioni’, digito e dito ‘dito’, anche come unità di misura di superficie, esso e ipso, ogni e omne), in altri per una sola (ad es. disinterio e visenterio, intestino e stentino, pulpo e polypo, [rumfare] e [rumfiare] 23 , suspiro e suspirio). Rimanendo alle questioni d’ordine generale, a me sembra che l’uso degli apici, al di là di eventuali deroghe da giustificare caso per caso, andrebbe limitato ai secchi equivalenti semantici (ad es. cyamaruche ‘chiocciole, lumache’), mentre sarebbe preferibile non ricorrervi nel caso di definizioni generiche (ad es. apostema «‘denominazione generica di ascessi e suppurazioni’» [249], code marine «‘pianta o animale non identificato’» [286]) o di mere note esplicative (ad es. invictissimo «‘appellativo di Ferrante II [intendi I]’» [375] e perfino Pelagonio «‘ippiatra latino’» [430], Vegetio «‘Vegezio, autore della Mulomedicina’» [524]). È poi apprezzabile lo sforzo di A. nel voler determinare ogni minima sfumatura semantica di un lessema, ma in certi casi il lettore che abbia competenza nativa dell’italiano non può sottrarsi all’impressione di un «accanimento definitorio», come si esprime spiritosamente lo stesso A. ad altro proposito (92 N223): male «‘non bene’» (391), passo «‘movimento degli arti inferiori’» (428), piccolo «‘di dimensioni alquanto ridotte’» (437), solito «‘che non si differenzia da quello delle altre volte’» (489), (cavalli) veloci «‘che percorrono un notevole spazio in poco tempo’» (525). Dell’inadeguatezza, infine, di una griglia a due soli tratti di genere (maschile e femminile) per dar conto di un sistema tripartito come quello napoletano e campano (maschile, femminile e (neo)neutro) ho già detto altrove 24 : ribadisco qui che, in un testo come il nostro, interpretare senz’altro come maschili avenire nella locuzione per lo avenire (259) o il già citato grasso in falle bene stare a mollo nello grasso (353) comporta un falsante appiattimento sul modello toscano-italiano di una realtà linguistica più articolata e complessa. Qua e là compare qualche inesattezza che non pregiudica l’interpretazione del testo. Ne segnalo una che non può passare inosservata: sebbene a Venezia abbia probabilmente di- 294 Besprechungen - Comptes rendus 22 Ed. Lommatzsch 1903: 162, 251 e 88. 23 La seconda potrebbe essere la forma con ampliamento in -idiare (nap. ronfeja(re)). 24 V. Formentin, recensione a Barbato 2001, ZRPh. in corso di stampa. morato insieme con altri membri della sua famiglia, Jacopo della Lana, il commentatore della Commedia di Dante, era bolognese e non «venez[iano]» (234, s. v. acuità) 25 . Propongo qui di seguito una serie di appunti relativi ad alcune interpretazioni del testo e della sua lingua fornite nel Glossario. Comincio da alcune osservazioni d’ordine grammaticale: tentemo in al quale si deve dare tale curatione, che non t. curare da parte de fuora 18r.2-3 è congiuntivo - ancora in una consecutiva - con desinenza etimologica ( -emus) 26 , non già indicativo (510), e lo stesso si dica per tracte in de la quale infirmità conviene si t. diligentemente 73r.14, forma presentata come «ind. pres.» nel Glossario (514); alquanto, quando è «seguito o preceduto da de part[itivo]» (242), come per es. in a. de rosamarina 75r.1, è pronome e non avverbio (come altrectanto in de aspalto a. 21v.2, che è invece correttamente classificato); non capisco come il verbo andare in nui, che per oportunità simo andati lunghi et diversi camini ad cognoscere la generatione ecc. 97r.27 si possa interpretare come «tr[ansitivo] con l’oggetto interno» (245), dato l’ausiliare essere e l’accordo del participio col soggetto, che indicano una struttura regolarmente inaccusativa: il complemento rappresentato lessicalmente dal sintagma lunghi et diversi camini sarà semplicemente mensurale o locativo, come in chella montangnia che andò doe miglia (De Rosa) o nel fr. sire, allez vostre chemin 27 ; per i plurali del tipo li carni (s. v. carne femm. [273]) andrebbe almeno presa in considerazione la possibilità che si tratti di veri e propri maschili 28 ; il participio sequita ‘conseguita’ ricorrente in si per lo superchio dolore haverà ancora s. durecza 95r.13 è registrato come forma del verbo sequitare (481), mentre sembra spettare a sequire. Presento infine alcune proposte interpretative divergenti da quelle avanzate da A. nel Glossario. Nel passo iniziale della dedicatoria a Ferrante, un brano stilisticamente e linguisticamente tesissimo, grondante di latinismi lessicali e sintattici (come ha ben messo in rilievo A. nell’analisi compiuta nell’Introduzione [74]), il Brancati ricorda la sua primitiva avversione nei confronti dei volgarizzamenti: Spesse volte fra me stesso ho condemnati coloro, invictissimo Signore, li quali, essendo homini licterati 29 , sogliono pigliare fatica de interpretare la latina lingua et ridurla ad la materna et vulgare, presumendo non solamente hystorici dignissimi et poeti, ma ancora libri de ciascuna facultà con simile studio maculare, parendome maximamente cosa assai indigna de qualumque [‘chiunque’] d’essa latina lingua ben meritato che se affanna [‘che si dia da fare’, letter. indic.] che la cognitione de le cose alte . . . pervenga anche ad la notitia de li vili artisti ecc. (7r.1-12) L’avverbio ben nel sintagma ben meritato è interpretato ‘marcatamente, decisamente’ (262) e il verbo meritare, pur in tanto scialo di definizioni e gradazioni semantiche, non riceve tuttavia alcuna glossa esplicativa (400): a me sembra però che questo esempio ne abbia bisogno, se è vero che l’espressione del Brancati d’essa latina lingua ben meritato ricalca il latino 295 Besprechungen - Comptes rendus 25 La svista si spiega forse a partire dalla sigla «venez.» con cui, in forza della sua tradizione manoscritta, è citato il commento del Lana nei primi numeri del «Bollettino» dell’Opera del Vocabolario Italiano (e cf. Opera del Vocabolario Italiano, Bibliografia dei testi in volgare fino al 1375 preparati per lo spoglio lessicale, Firenze 1992: 208-9); ora però nella Bibliografia dell’OVI rivista da Pietro Beltrami e consultabile al sito www.csovi.fi.cnr.it l’indicazione è rettificata in «bologn.». 26 Cf. Barbato 2001: 210. 27 Inverosimile (cioè antieconomico) è interpretare simo come ausiliare di una struttura transitiva: i pochi esempi radunati e discussi da M. Cennamo, «La selezione degli ausiliari perfettivi in napoletano antico: fenomeno sintattico o sintattico-semantico? », AGI 87 (2002): 175-222 (212s.), sono da ritenersi a mio parere illusori. Probabilmente mensurale o locativo è anche il complemento che accompagna il verbo caminare nell’esempio del Plinio citato da A. (camina li longhi spatii), come si argomenta in Formentin, recensione cit. 28 Cf. Loise De Rosa 1998: 132 N335, 316 N922 e bibliogr. ivi citata. 29 Intenderei ‘che conoscono il latino’ piuttosto che ‘letterati, eruditi’ (Glossario [384]). bene meritus de aliqua re ‘(chiunque sia) benemerito di questa lingua latina’ e costituisce quindi un non ovvio latinismo, da aggiungere alla lista di (93). Un po’ più innanzi nella dedicatoria, il Brancati, dando fondo alla sua consumata abilità retorica, sfoggia un bell’esempio di preterizione: Et perché in questo loco me persuado non esser conveniente o laudabile altramente de alchuna parte de le tue infinite laude pertractare, tacendo, non sensa continuo studio et speranza, vivo per possere in altre carte iuxta le forcze del mio basso ingenio satisfare (8r.28-8v.5) Il latinismo iuxta non mi pare avere il valore assegnatogli nel Glossario di «avv[erbio] ‘parimenti, allo stesso modo’» (378): credo sia preposizione, nel senso di ‘secondo, conforme a’ (‘per poterti soddisfare conforme alle forze del mio basso ingegno’, ‘per quanto consentano le forze del mio basso ingegno’); eliminerei inoltre la virgola dopo speranza. Vegezio suggerisce una cura efficace per i cavalli sofferenti di scesa ‘flussione’ del collo (lat. «destillatio cervicis»): Curarailo per questa ragione: jmpierai li pertusi desupra de marrubio et de sale inseme pisti et calcheraili, ma desupto mollificarai ponendoce lo impiastro; et si ’l patesse la condition del loco, lo tagliarai [‘gli praticherai un’incisione’], accioché lo humore scorra de fora per la piagha (62r.10-16) A. afferma che patere/ patire in questa occorrenza (62r.14) significherebbe ‘far patire’ (428) e segnala di conseguenza quest’esempio come prima attestazione del verbo con tale valore causativo; leggendo il brano, però, viene naturale intendere più semplicemente ‘e se le condizioni del luogo lo consentissero’ (lat. «si loci condicio patietur») 30 , se cioè le particolari condizioni ambientali permettessero di procedere all’operazione chirurgica subito dopo descritta. E sembra che anche A. abbia inteso dapprima così, dato che la medesima occorrenza (62r.14), ubiqua ai casi, è citata anche per l’accezione ‘consentire, permettere’. Lo stesso verbo ricorre poi più innanzi, dove si prescrive una ricetta per la cura de li lumbi: coce in modo che squaglie u. vij de resina dura, ad la quale bullente spargi desupra farina de orgio tanto tempo che se inspessi ad similitudine de farinata, et dilactata [‘impastata’] per lungo spatio la micte supra li reni calda ne la piagha quanto se possa patire con la mano (69v.19-24) A. interpreta patire come ‘contenere (con il palmo di una mano)’ (429), ma mi sembra preferibile intendere ‘tanto calda quanto si possa sopportare con la mano’, appunto come dice Vegezio («calidum ita, ut manus pati possit») 31 . Per il termine matrice l’unico significato registrato nel Glossario è ‘utero, complesso dell’apparato genitale femminile’ (396); ma nelle tre occorrenze ivi citate per esteso (18r.6, 24r.11, 28r.22) mi sembra escluso che matrice possa indicare l’utero: Ma se deve primo cavare sangue da la matrice et quello, misticato con aceto forte, se deve menare per tucto el corpo (18r.6-8) Ad li ammorbati et a qualumque altro animale tucto lo corpo è causa de male, como in li febricitanti se deve togliere sangue da la matrice (24r.9-11) Ancora, po’ la detractione del sangue da la matrice overo dal palato, darai al febricitante questa potione (28r.21-23) È infatti inverosimile che si potesse cavar sangue dall’utero, senza contare che il contesto dei tre passi si riferisce con tutta evidenza al cavallo in genere, senza determinazione di sesso. Chi avesse ancora dei dubbi può vedere questi altri due esempi, dove si parla della matrice di cavalli castrati (scugliati) e stalloni: 296 Besprechungen - Comptes rendus 30 Ed. Lommatzsch 1903: 136. 31 Ed. Lommatzsch 1903: 157. Concordanose insieme li auctori che a li scugliati mai si debia togliere sangue da la matrice, excepto per superchia et extrema necessità, imperoché perderono grandissima parte del calore con li testicoli. [. . .] Ma li stalloni, quando son prohibiti dal montare, se dice spesse volte cecarse se non se sagnaranno da la matrice (98r.26-98v.5) Non è dubbio, insomma, che in tutte le ricorrenze succitate la matrice designi la vena giugulare, appunto come la matrix di Pelagonio e Vegezio 32 . V. Formentin ★ Sabine Heinemann/ Gerald Bernhard/ Dieter Kattenbusch (ed.), Roma et Romania. Festschrift für Gerhard Ernst zum 65. Geburtstag, Tübingen (Niemeyer) 2002, viii + 428 p. Le Festschriften risultano di solito dei volumi poco meno che disperanti per un recensore, per via ovviamente della programmata eterogeneità e occasionalità dei contributi che contengono; ma bisogna dire che hanno sempre due atouts che le rendono molto preziose. In genere, sono infatti dei sostanziosi volumi con bella rilegatura, con sovracoperta, con assetto tipografico ben curato, il che li rende assai gradevoli già come oggetti; ma quel che conta è che, proprio in virtù della loro eterogeneità, dalle Festschriften c’è sempre molto da imparare: qualche cosa di impreveduto, di importante, di originale, qualche scavo in settori trascurati o marginali, qualche suggerimento di nuova sistemazione teorico-metodologica si trova sempre, qualunque sia l’angolo disciplinare da cui muove il lettore. Questa miscellanea in onore del romanista di Regensburg Gerhard Ernst non sfugge alla regola, tutt’altro. Vi compaiono, assieme alla bibliografia del festeggiato (3-14), trenta contributi di linguisti, romanisti, storici della lingua, italianisti attivi in università tedesche e italiane, ma anche austriache (H. Goebl, M. Iliescu) e slovene (M. Skubic), disposti in ordine alfabetico. I temi spaziano dal romanesco antico, ai manuali di lingua francesi del Seicento, alla morfologia derivazionale, alla sintassi romena, alla terminologia del violino, alla storia della lingua italiana e francese, alla lessicologia, allo spagnolo del Nuovo Messico, alle lingue creole, a fatti fonetici in sincronia e diacronia, e via discorrendo; e dànno ben conto della gamma degli interessi del festeggiato. Qui ci limiteremo a segnalarne in maniera più dettagliata una scelta, del tutto obbediente alle idiosincrasie di chi scrive; si fa così certamente torto ai non menzionati, che perdoneranno la mancanza. G. Bernhard, «Uvulares [r]: Synchronisches und Diachronisches zu einem rätselhaften Laut» (15-22), prende simpaticamente lo spunto dalle difficoltà che secondo il suo istitutore Héroard (studiato com’è noto dal festeggiato) il piccolo Luigi XIII ebbe ad imparare la pronuncia alveolare della [r] per tracciare le linee della diffusione in Francia della realizzazione normale uvulare della vibrante. P. D’Achille, «Il romanesco nei manualetti scolastici degli anni Venti» (47-62), esamina il tipo di dialetto presentato nei manuali scolastici del terzo decennio del secolo scorso sulla scorta del metodo gentiliano «dal dialetto alla lingua», per ricavarne interessanti documentazioni di usi dialettali e della loro percezione presso gli autori dei manualetti, e per proporre anche un paio di retrodatazioni di romanismi in italiano: fiumarolo e tintarella (datati rispettivamente 1958 e 1942 dal GRADIT di T. De Mauro) sono già presenti, e commentati, nel manuale di N. Angelucci (1928-29). 297 Besprechungen - Comptes rendus 32 J. N. Adams, Pelagonius and Latin Veterinary Terminology in the Roman Empire, Leiden-New York-Köln 1995: 422-23; si veda inoltre lo stesso Glossario di A., s. v. matricale (396), dove si ricorda l’uso di matrix ‘vena giugulare’ in Teoderico da Cervia (XIII sec.), spiegato correttamente come un vegezismo. M.-D. Gleßgen, «Die Philologie im Werk von Gerhard Ernst» (95-113), si sofferma con un’accurata disamina sui lavori filologici del festeggiato, vedendo come una Grundkonstante dell’intera opera di Ernst una «äußerst präzise Abgrenzung zugrundegelegter sprachlicher Daten» (106). S. Heinemann, «Zur funktional-semantischen Heterogenität von ital. -one unter besonderer Berücksichtigung der Adverbbildung» (135-50), tratteggia i molteplici valori del suffisso -one/ -oni (di baffone, amicone, bambinone, polentone, mangione, birbone e di carpone, pendolone, bocconi, ginocchioni) con particolare attenzione alla formazione di avverbi, rilevando come sia sempre presente un rimando all’originaria funzione individualizzante del valore del suffisso. D. Kattenbusch, «Computervermittelte Kommunikation in der Romania im Spannungsfeld zwischen Mündlichkeit und Schriftlichkeit» (183-99), affronta un tema che ha cominciato da poco ad attirare l’attenzione dei linguisti ma che promette di diventare assai alla moda; e sulla base dei tratti salienti dei testi di posta elettronica, chat, newsgroups, ecc., propone l’aggiunta nello spazio della classica opposizione fra scritto e parlato in termini di graphischer Kode e phonischer Kode un lalischer Kode, nuova categoria che rappresenta un ibrido tra codice grafico e codice iconografico; non manca altresì di sottolineare la grande varietà linguistica di forme e testi che viene realizzata sullo schermo del computer. L. Lorenzetti, «Sulla grammaticalizzazione di dice nell’italiano parlato» (211-21), propone un bell’esercizio di analisi della forma più o meno nettamente desemantizzata dice come marca di discorso diretto (è una bambina molto timida dice e questa timidezza dice signora se la porterà . . .), precisando con buoni argomenti come la costruzione vada considerata un tratto dell’italiano parlato colloquiale più che specificamente dell’italiano popolare (come era stata sinora caratterizzata dalla più parte degli autori che l’avevano incidentalmente segnalata). M. Mancini, «Una testimonianza di Consenzio sul numerale ‹trenta› in latino volgare» (223-35), cesella con convincente argomentazione, partendo dal riesame di un passo del grammatico latino Consenzio, sulla vexata quaestio dei numerali delle decine nelle lingue romanze e mostra come all’origine della trafila della retrazione dell’accento e delle conseguenti forme regolarmente sviluppatesi debba esserci stata una «configurazione del significante trejénta come tréjenta (da intendersi secondo la fonologia standard / 'tri g inta/ , con la prima i ‘acuta’)» (233). E. Radtke, «Eine Bologneser Buchhaltungsnotiz aus der ersten Hälfte des Trecento? » (263-68), riferisce della scoperta fra i lasciti di una famiglia bolognese di una scritta da un libro di conti presumibilmente (essendo la caratterizzazione paleografica non sicura) da ricondurre alla prima metà del quattordicesimo secolo, e con alcuni tratti linguistici «strani» (come memuoria nel senso di ‘attestazione’, la sonorizzazione della velare in porgo ‘porco’, ecc.). L. Renzi, «‘Tu’ e ‘voi’ in italiano antico: da Dante, Paradiso (xv e xvi) al corpus elettronico TLIO» (269-85), schizza la situazione degli allocutivi nell’italiano due-trecentesco, in cui la scelta fra tu, che risulta peraltro la forma di gran lunga più frequente e non marcata («quella cioè che viene usata se non c’è una buona ragione che giustifichi il voi», 273), e voi appare legata fondamentalmente a parametri sociali (nobili vs. popolo) e non alla distanza e confidenza reciproca; tale considerazione del voi come «nobiliare» spiega bene come nel canto xvi del Paradiso Dante passi dal tu al voi rivolgendosi all’antenato Cacciaguida. W. Schweickard, «Die Textgrundlagen der historischen Lexikographie» (323-35), produce una rassegna ragionata, che tiene conto degli aspetti sia contenutistici che metodico-filologici e tecnici, dei problemi e dello stato della documentazione testuale su cui lavora la lessicografia storica. L. Serianni, «Popolarismi e tecnicismi in un chimico modenese secentesco» (337-49), esamina il linguaggio degli scritti del chimico modenese C. Lancillotti, documentandone da un lato i caratteri settentrionali e lo scarso controllo sintattico-testuale e dall’altro l’abbondante, anche se non sempre coerente, impiego di tecnicismi e termini specialistici; e non 298 Besprechungen - Comptes rendus manca l’occasione di qualche retrodatazione (per es., cronico detto di malattia, finora attestato avanti 1729, risale almeno al 1677). M. Skubic, «Calques syntaxiques slavo-romans» (351-58), discute tre casi di influenza delle lingue slave sulla sintassi romanza: la scelta del tempo verbale nelle subordinate, laddove il romeno non rispetta la concordanza dei tempi normale per le lingue romanze, che presenta alcuni casi anche nell’area italo-romanza al confine o in sovrapposizione con l’area slavofona (goriziano, istroromanzo, ecc.); la forma analitica della costruzione della frase relativa col sintagma relativizzato oggetto diretto (qui però la cosa andrà trattata con estrema cautela, essendo le costruzioni analitiche - con ripresa clitica - della frase relativa ampiamente diffuse nelle varietà substandard e dialettali delle lingue romanze); la presenza della doppia negazione in contesti con gnente, gnanca, ecc., dove le varietà italo-romanze la escluderebbero. A. Stefenelli, «Die lexikalische Dynamik der jüngeren italienischen Literatursprache» (371-84), tratta il rapporto fra i termini di coppie sinonimiche come tirare/ trarre, porre/ mettere, giungere/ arrivare, fanciullo/ ragazzo, gettare/ buttare, rammentare/ ricordare, ecc. sulla base dei dati dei dizionari di frequenza. P. Stein, «Au milieu du gué: Quelques réflexions à propos de l’origine et de l’avenir des langues créoles» (385-96), nota come «les créoles se trouvent donc à la croisée des chemins entre la réintégration dans la langue européenne respective et l’autonomie, c’est-à-dire la stabilisation au milieu du gué» (394); poiché vi sono ragioni che spingerebbero sia nell’uno che nell’altro senso, e dato che le lingue creole si trovano a vivere in situazioni con connotati linguistici e socio-demografici ben diversi, quale delle due rive del guado verrà toccata e in quanto tempo «dépendra de la situation particulière de chacune d’entre elles» (395). Su queste parole salomonicamente rivolte al futuro chiudiamo la nostra rassegna. Al termine della quale, ci accorgiamo di aver privilegiato i lavori vertenti sull’italianistica. Ma non è certo questione di maggior pregio o più alto interesse dei contributi alla Festschrift Ernst di tema italo-romanzo, è semplicemente a causa dell’unilateralità e della limitatezza delle competenze di chi scrive . . . Non v’è dubbio, in ogni caso, che questa Festschrift si inserisce con pregio e pieno merito nell’eccellente serie di miscellanee con la quale la romanistica tedesca sta festeggiando il ricambio generazionale nelle leve degli studiosi, così fitto in questi anni a cavallo del Terzo Millennio. G. Berruto ★ Elena Weber Wetzel, Il dialetto di Casale Corte Cerro. Contributo alla conoscenza delle parlate del Cusio, Alessandria (Edizioni dell’Orso) 2002, 322 p. (Lingua, Cultura, Territorio 31) La pubblicazione qui segnalata colma una grave lacuna nella conoscenza dei dialetti prealpini della fascia fra Toce e Sesia. Se si fa astrazione dall’inchiesta svolta per l’AIS a Nonio sulla riva occidentale del Lago d’Orta, il territorio sopraccitato è una delle poche zone rimaste bianche sulle carte dialettologiche lungo il pendio meridionale delle Alpi. Il lavoro intrapreso dall’autrice è quindi da considerare di per sé meritevole, e la sua tesi di dottorato presentata all’Università di Zurigo rimarrà un’opera di consultazione indispensabile per chiunque vorrà informarsi sulla situazione dialettale del Cusio. Meritevole è inoltre il fatto che l’autrice non si sia limitata a dare una descrizione della fonetica storica del dialetto, ma che tratti anche la morfologia, elementi di sintassi e la formazione delle parole. Completano la presentazione un lessico etimologico di ben 140 p. e una ricca raccolta di toponimi. Come sempre quando ci si muove su terreni inesplorati, una certa insicurezza sulla scelta della via da percorrere era inevitabile. 299 Besprechungen - Comptes rendus Caratteristico per il dialetto qui esaminato è indiscutibilmente il fatto di trovarsi nella zona di contatto fra l’area lombarda e quella piemontese. Che prevalga l’elemento lombardo è facile da intuire se, come nota giustamente l’autrice, la nostra zona appartenne fino al 1748 al ducato di Milano e fu annessa solo in conseguenza della guerra di successione austriaca ai domini di casa Savoia. Anche in tempi successivi e fino al periodo attuale le comunicazioni fluviali, ferroviarie e stradali più comode e meglio organizzate ebbero come conseguenza che l’area ossolana continuò dal punto di vista economico e culturale a sentirsi più vicina a Milano che a Torino. Pur essendo cosciente di questo fatto, nella sua trattazione l’autrice tende a guardare più a ovest che a est. Nella ricchissima bibliografia da essa citata, infatti, le opere concernenti il Piemonte prevalgono su quelle riguardanti la Lombardia. Colpisce soprattutto la scarsa presenza dell’abbondantissima documentazione che fa della Svizzera italiana una delle regioni dialettologiche meglio esplorate del mondo romanzo. Delle opere dell’instancabile esploratore dei dialetti ticinesi O. Keller viene ad esempio citato unicamente l’articolo sulla lingua segreta dei magnani della Val Colla 1 che meno può contribuire alla conoscenza del dialetto di Casale. Questa scarsa considerazione dei dialetti alpini lombardi porta l’autrice qua e là a sopravvalutare nel dialetto casalese tanto l’elemento piemontese, quanto quello grigione romancio. La dittongazione di e lunga in sillaba aperta si conserva ad esempio anche in buona parte dei dialetti alpini della Svizzera italiana, quali quelli di Mesocco (Camastral 1959: 116) 2 e della valle di Blenio (Vicari 1992/ 1: 38, 1995/ 2: 33 3 , dove si accenna alla situazione analoga in Leventina, Riviera e Alto Bellinzonese). Per l’evoluzione di alt a aut si veda la cartina in VSI 1: 126. Quanto alla struttura dei pronomi personali clitici, è da tenere presente il fatto che il loro elemento vocalico è essenzialmente una semplice vocale d’appoggio (cf. Spiess 1976: 204) 4 , per cui può precedere o seguire l’elemento consonantico in dipendenza degli elementi contigui (cf. VSI 1: 149). Si riducono quindi a poche le caratteristiche soltanto piemontesi o soltanto retorom. elencate nell’introduzione dell’opera qui trattata, le altre affiorano qua e là in tutta la fascia alpina centrale. Dopo queste osservazioni di carattere generale aggiungiamo alcuni appunti specifici, tentando di completare l’opera qui considerata con alcune annotazioni viste dall’osservatorio di uno studioso dei dialetti della Svizzera italiana. P. 7: L’area di arbul ‘castagno’ si estende dal Piemonte alla Valtellina (Kaeser 1932: 27) 5 ; la definizione del castagno come «albero per eccellenza» figura già in Cherubini 1840/ 2: 70 6 . P. 9: Un regno del Piemonte con questo nome non è mai esistito. Il Piemonte era il nucleo centrale del regno di Sardegna che comprendeva oltre all’isola omonima la Savoia e la Liguria. P. 10: Alla suddivisione della Romania in Romania settentrionale e Romania mediterranea lo scrivente aveva già accennato in VRom. 44 (1985): 85 7 . 300 Besprechungen - Comptes rendus 1 O. Keller, «Die Geheimsprache der wandernden Kesselflicker der Val Colla, Tessin», VKR 7 (1934): 55-81. 2 P. Camastral, «Il Vocalismo dei Dialetti della Valle Mesolcina», ID 23 (1958-59): 116. 3 M. Vicari, Valle di Blenio. Documenti orali della Svizzera italiana. Trascrizioni e analisi di testimonianze dialettali 1 e 2, Bellinzona 1992, 1995. 4 F. Spiess, «Di un’innovazione morfologica nel sistema dei pronomi personali oggetto del dialetto della Collina d’Oro», in: Problemi di morfosintassi dialettale, Pisa 1976. 5 H. Kaeser, Die Kastanienkultur und ihre Terminologie in Oberitalien und in der Südschweiz, Aarau 1932. 6 F. Cherubini, Vocabolario milanese-italiano, Milano 1839-43. 7 F. Spiess, «La sintassi dialettale: Un capitolo a torto trascurato della dialettologia», VRom. 44 (1985): 77-86. P. 11 e 31: La lunghezza vocalica con funzione distintiva in sillaba finale è effettivamente un elemento essenziale dei dialetti lombardi. Si cf. ad es. soldaat ‘soldato’ con avocatt ‘avvocato’. Ogni singolo dialetto utilizza però la possibilità di distinguere mediante la lunghezza vocalica in un modo del tutto indipendente. Se a Casale nei verbi in -are la -a breve caratterizza il participio passato e la a lunga l’infinito, a Mendrisio e, come fa rilevare l’autrice in una nota, a Milano, la situazione è diametralmente opposta: cantà è l’infinito, cantaa il participio passato (cf. Lurà 1987: 172) 8 . Per i plurali metafonetici è tuttora fondamentale l’articolo di Salvioni 1886: 188-260 9 . P. 13: Colpisce che per indicare specificatamente la luce elettrica a Casale, in contrasto con altri dialetti lombardi, sia stato introdotto il termine it. luce al posto del pur esistente indigeno lüs. La spreconsonantica non palatalizzata non è necessariamente dovuta a una regressione; nella Svizzera italiana è infatti presente anche in dialetti pronunciatamente conservatori, quali quelli di Poschiavo e dell’Alto Luganese (cf. il Supplemento al VSI 1990: 72,78). P. 26: La n velare non è soltanto un allofono di n dentale in fine di parola. I due fonemi possono avere una funzione distintiva, sia lessicale, sia morfologica, come risulta dagli esempi citati alle p. 31, 36, 197: culín ‘colino’, culinn ‘colline’; pulín ‘tacchino’, pulinn ‘tacchine’; bon ‘buono’, bunn ‘buone’; galinn ‘galline’. La n dentale in fine di parola non è quindi soltanto un fonema distinto da quello velare, ma anche il morfema del femminile plurale. P. 38: Il diverso comportamento delle vocali toniche finali seguite da -l corrisponde in buona parte alla situazione osservabile nella Collina d’Oro (Spiess 1968: 278) 10 e nel Mendrisiotto (Lurà 1987: 80), dove però la -l si conserva solo nei casi in cui la vocale è breve. L’ipotesi dell’autrice di riconoscere in questi casi (cell, müll, vell ‘cielo, mulo, velo’) resti di un antecedente raddoppiamento ipercoretto attraverso questo parallelismo acquista verosimiglianza. P. 41: La caduta della r finale negli infiniti dei verbi e nel suffisso -ariu è comune a gran parte della Lombardia. Colpisce comunque (cf. anche p. 49) che a Casale la -r di -ariu sembra cadere solo nei nomi dei mestieri, ma non in altri casi (murnè ‘mugnaio’ ma pulèr ‘pollaio’). Nei casi di l r in alcune voci isolate si tratta di rotacismo preconsonantico, che è particolarmente presente nella parte occidentale, e cioè di quella più vicina all’Ossolano, della Svizzera italiana (VSI 1: 90). P. 42: Il dileguo della n davanti a consonante fricativa trova una conferma nella situazione della Svizzera italiana: Musciaràn ‘Monte Cerrano’ (citato anche a p. 104) corrisponde a Moscendro ‘Monte Ceneri’ (cf. Keller 1943: 131, N1) 11 , brisciul ‘ginepro’ alle frequenti forme sinonime del Locarnese (cf. VSI 2: 921). In quanto alla tardiva degeminazione della -rnell’Italia settentrionale si può qui richiamare lo studio di Sganzini 1943 12 , dal quale risulta chiaramente che nei dialetti ivi considerati si constatano ancora regolarmente due articolazioni ben distinte di -r-, l’una delle quali risalente a -r-, l’altra a -rr-. P. 43: L’evoluzione di a davanti a consonante nasale preconsonantica corrisponde all’analoga tendenza constatata da Merlo 1932: 264-67 13 per i dialetti orientali del Sottoceneri (cf. anche Lurà 1987: 37). La diversa evoluzione di au u in puria ‘paura’, ma ò in tòla ‘latta’ è 301 Besprechungen - Comptes rendus 8 F. Lurà, Il dialetto del Mendrisiotto, Mendrisio 1987. 9 C. Salvioni, «Saggi intorno ai dialetti di alcune vallate all’estremità settentrionale del Lago Maggiore», AGI 9 (1886): 188-260. 10 F. Spiess, «Einige Betrachtungen zur Mundart der Collina d’Oro», VRom. 27 (1968): 275-88. 11 O. Keller, «Die präalpinen Mundarten des Alto Luganese», VRom. 7 (1943-44): 1-213. 12 S. Sganzini, «Degli esiti e della qualità di r in alcuni dialetti lombardi», RH 20 (1943): 717-36. 13 C. Merlo, «Della vocale A seguita da consonante nasale in alcuni dialetti del Sottoceneri», ID 8 (1932): 264-67. presumibilmente dovuta al fatto che nel primo caso l’accento nel dittongo cadeva sulla u e nella seconda sulla a (cf. it. paùra di fronte a tàvola). P. 45: Per al au si veda quanto si è già detto a proposito di alt aut. Il lavoro di T. Rupp citato indirettamente in questo contesto meriterebbe di esser elencato nella bibliografia. P. 46: Per quanto concerne la storia di alnicea ‘ontano’, un accenno alla minuziosa trattazione del termine redatta da Sganzini s. v. alna in VSI 1: 88 potrebbe essere utile. I participi passati del tipo nacc, dacc, stacc ‘andato, dato, stato’ si trovano nella stessa misura nel Malcantone (cf. Spiess 1988: 1004) 14 e si sono estesi a tutti i participi passati in -are nell’Onsernone, valle confinante con l’Ossola. Sull’evoluzione dei participi passati in -atu, l’ampio articolo non cit. di Keller 1943: 588-623 15 è di importanza fondamentale. P. 48: La sostituzione della desinenza -è della 2 a persona plurale dei verbi in -are con -í è dovuta all’influsso delle analoghe forme delle altre classi di coniugazione; -ì tende nello stesso modo a diventare anche nei dialetti ticinesi una desinenza unificata per tutti i verbi. Merita una particolare segnalazione la conservazione delle forme lavevì, lavessì per le 2 e persone del plurale di imperfetto indicativo e congiuntivo di fronte alle forme lombarde moderne lavavof, lavassof. P. 49: Un esempio lampante per il triplo esito di -ariu in nomi di mestieri è il caso di boteghèe, botegár, butegari in VSI 2: 832, nel quale ognuna delle tre forme si inserisce in una serie parallela. La forma genuina del suffisso -èe si presenta ad es. in legnamee ‘falegname’, bechee ‘beccaio’, quella semidotta -ár in calzolár ‘calzolaio’, macelár ‘macellaio’, la forma dotta emerge in segretari ‘segretario’, comissari ‘commissario’. P. 51: La forma ba ‘bene’, usata come rafforzativo in al vol ba gnì ‘sono sicuro che verrà nonostante tutto’, corrisponde perfettamente in forma e significato al ba della Valle Verzasca, trattato con acribia da Keller 1938: 525-41 16 . P. 58: Detto in modo più semplice: in pídria la í sarà da attribuire a una monottongazione di un trittongo iéi sorto dalla dittongazione di e éi e dallo sviluppo di pl- pi-. P. 55: Nella forma trüta truita tructa si è conservato l’esito di un’evoluzione di -ct-, già presente nell’antico lombardo e tuttora normale nel Poschiavino (lait ‘latte’). Nei dialetti ticinesi coesistono d’altronde uno a fianco all’altro l’aggettivo frücc, frücia ‘usato, logoro’ e il sostantivo früta ‘frutta’. P. 59: La ü in prüm ‘primo’ si ritrova nell’engadinese ed è da confrontare anche col bleniese prumastì primu aestivu ‘prealpe’ (Vicari 1995: 139). L’elemento sciüma ‘cima’ è presente anche nel nome locale Sciümadera ‘Cimadera’ in Valcolla. L’influsso di una consonante labiale precedente anziché successiva ha agito sulla ì nel caso diffuso di bücér ‘bicchiere’. P. 63: L’evoluzione del gruppo finale -lli -i, che porta alle forme di plurale del tipo bei ‘belli’, cavái ‘cavalli’, è di vasta diffusione, tanto che altrove per analogia trascina con sé anche voci semidotte quali apòstoi ‘apostoli’, ròtoi ‘rotoli’ d’un lato, e müi ‘muli’ dall’altro. Questo secondo caso è un ulteriore argomento che può confermare l’ipotesi affacciata dall’autrice a p. 38, secondo la quale nella -l finale di müll, cell, vell è da riconoscere il resto di un precedente raddoppiamento ipercorretto. P. 67: La provenienza di barnazz da un lat. prunaceu non può esser considerata sicura. La presenza della forma barnask in più punti occidentali della Svizzera italiana (cf. VSI 2/ 1: 212) sembra infatti parlare a favore dell’etimo longobardo brunask o brennask, pro- 302 Besprechungen - Comptes rendus 14 F. Spiess, «Il Malcantone, un angolo del Luganese che guarda verso occidente», in: Miscellanea di studi romanzi offerta a Giuliano Gasca Queirazza, Alessandria 1988. 15 O. Keller, «Biologie einer Verbalendung. Die Partizipien auf -tu im Tessin mit besonderer Berücksichtigung von -atu», RH 20 (1943): 588-623. 16 O. Keller, «Aktionsart oder periphrastisches Perfekt», ZRPh. 58 (1938): 525-41. posto in Gamillscheg 1935: 137 17 . Come avviene spesso in casi di etimologie contestate, saranno parzialmente attendibili ambedue le ipotesi. Due termini foneticamente simili e di uguale significato si saranno sovrapposti e hanno finito col fondersi completamente. P. 68: La a prostetica che facilita la pronuncia di gruppi consonantici divenuti iniziali per effetto della sincope di vocali protoniche, presente a Casale come esito del prefisso re- (arsentà recentare ‘risciacquare’), appare in Vallemaggia in un maggior numero di situazioni, come ad es. in awdè ‘vedere’, alwá ‘levare’, awdéll ‘vitello’ (cf. Moretti 1988: 23) 18 . La -a atona finale presente in voci indeclinabili non sostituisce altre vocali apocopate, ma è una specie di desinenza avverbiale molto diffusa nei dialetti lombardi. P. 70: Le consonanti sonore divenute finali non possono esser indicate col termine «sonora tesa», poiché in esse la desonorizzazione è completa. Esse sono da definire più correttamente «sorde lenizzate» (cf. Spiess 1968: 281 N17). P. 71: Colpisce che le vocali in masc ‘maggio’, pésc ‘peggio’, in contrasto con quanto avviene in altri dialetti (cf. Spiess 1968: 283), non sono allungate o perfino dittongate (Vicari 1992: 45). Giuntà ‘congiungere’ non può essere un derivato diretto da iunctus, poiché l’esito normale di nct è nc (cf. onc ‘unto’). La t sarà da ascrivere a una dissimilazione delle due affricate alveolari (cf. il caso analogo di zenta ‘cintola’). P. 76: Non è necessario presupporre in ribambì, ribucà una caduta di m. Si tratterà come in gran parte dei dialetti lombardi del semplice prefisso re- (cf. Cherubini 4: 20-21 e una lunga serie di dizionari dialettali più recenti) e non, come in it., di re + in. P. 77 e 101: La -n epentetica, data la sua ampia diffusione e la sua regolare presenza davanti agli esiti di g’, j, dj, non può esser definita ipercorretta. Il fenomeno è stato studiato e descritto minuziosamente in Sganzini 1933: 281 19 . P. 79: Per l’etimologia di vindul non occorre risalire fino all’idg. vendh; esso può esser allacciato come l’it. guindolo al mated. ‘Winde’. P. 85: La zin zücoria si dovrà all’influsso di züca ‘zucca’ (cf. Salvioni 1884: 126) 20 . In cià! ‘su, dammi! ’ piuttosto che un relitto di un’antica pronuncia affricata sarà da riconoscere un semplice rafforzamento enfatico. P. 88: In püssè si tratta semplicemente di una monottongazione di iü ü che altrove è avvenuta, come in altri casi quali il semplice piü pü ‘più’ (cf. VRom. 24 (1965): 126). In dupi ‘doppio’ non è necessario ipotizzare un influsso it.; nell’esito normale di pl- pila i semiconsonantica divenuta finale e perciò praticamente impronunciabile è stata vocalizzata, come è avvenuto in molti casi analoghi. P. 89: In ecclesia gesa lo sviluppo di cl g è avvenuto prima della caduta della e iniziale, quindi in posizione intervocalica, viceversa nel veneto cesa l’evoluzione di cl- cè posteriore alla caduta della e. P. 91: Nel milanese le forme in -azz sono considerate urbane e moderne, le forme in -asc arcaiche e rurali (cf. già Cherubini 2: 217: giazz ‘ghiaccio’, forma della città, giasc, forma del contado). P. 92: L’allungamento della m in vindemmia, sciümmia è la fase iniziale della dissimilazione che ha portato nel milanese e nella Svizzera italiana alle forme vendembia, simbia (cf. Cherubini 4: 490,149, Lurà 1987: 82). La presenza di gumbul ‘gomito’ citato a p. 98 costituirebbe secondo le spiegazioni ivi date un caso particolare della stessa tendenza. 303 Besprechungen - Comptes rendus 17 E. Gamillscheg, Romania germanica 2: 137, Berlin-Leipzig 1935. 18 M. Moretti, La differenziazione interna di un continuum dialettale. Indagine a Cevio (TI), Zurigo 1988. 19 S. Sganzini, «Le denominazioni del ginepro e del mirtillo nella Svizzera italiana», ID 9 (1933- 34): 281. 20 C. Salvioni, Fonetica del dialetto moderno della città di Milano, Torino 1884. P. 98: Nel caso di arvià ‘avviare’ anziché di dissimilazione potrebbe trattarsi di uno scambio di prefisso ad re. In pinagia ‘zangola’ (cf. milanese penaggia, Cherubini 3: 308) sarà da riconoscere il quasi regolare indebolimento dell’a protonica nei dialetti lombardi (cf. VRom. 24 [1965]: 122). P. 100: La r di carnasc ‘catenaccio’ non è epentetica: si tratta di una dissimilazione dn > rn (cf. VRom. 27 [1968]: 277 e VSI 3: 94). P. 101: La r che si trova a volte fra il tema e il suffisso è, come si afferma giustamente a p. 143, un infisso che deriva in ultima analisi da -ariu (cf. Prati, ID 18 [1942]: 130-39). Sono quindi superflui i tentativi di spiegazione qui accampati. P. 102: La forma seva si deve a un tentativo di unificare le forme di ‘essere’ partendo da som ‘sono’, che ha provocato anche la forma sé ‘sei’. La prostesi di v davanti a vocali velari è frequentissima. Non si tratta invece di prostesi di i in iér ‘ieri’; ié è, come nell’it. ‘ieri’ e il fr. ‘hier’, l’esito normale della dittongazione di e. P. 103: L’uniscia non è l’olmo, bensì l’ontano, come è giustamente indicato a p. 109. Difficilmente avrà influito sulla vocale iniziale l’articolo femminile; sembra più convincente un ipotetico influsso di ulmu ‘olmo’ su alnicia (cf. VSI 1: 88). La spiegazione data per ösmarín ‘rosmarino’ appare alquanto macchinosa; in tutta la Lombardia üsmarín ha semplicemente subito l’influsso di üsmá ‘odorare’. Nelle forme senza vocale della preposizione ad, dell’articolo determinativo e dei pronomi personali clitici non si può parlare di una caduta dell’a. L’a non è infatti nient’altro che una vocale d’appoggio, che non è necessaria quando una vocale iniziale seguente o una vocale finale precedente la rende superflua (cf. Spiess 1976: 203). La stessa cosa vale anche per la u dell’articolo indeterminativo. P. 104: La preposizione a viene assimilata e indi assorbita dalla vocale che la precede. L’assenza di ad in casi quali lacc büter (cf. il fenomeno analogo in Bregaglia) conferisce al secondo elemento il carattere di genitivo non marcato. P. 104: Per cara ti cf. in Lurà 1987: 142 cara l mè ti, cara l mè lüü e in VSI 3: 5 cara l mè om. In qua l’è ca ti fé, la l è il pronome personale soggetto obbligatorio. La formula interrogativa trattata anche alle p. 114 e 120 è normale nei dialetti lombardi; cf. gli esempi analoghi cos’è ch’a l’a dii, indova l’è ch’a l’è nai cit. in Spiess, VRom. 44 (1985): 82. In particolar modo merita di esser segnalato il raddoppiamento di n in an davanti a forme di ‘avere’ e ‘essere’. Il raddoppiamento presente in Val Calanca non è però fonosintattico, bensì regolare dopo vocali accentate (cf. Urech 1946: 110-11) 21 . Nella locuzione fà temp ‘fare in tempo’ una preposizione in in contrasto con l’it. non c’è probabilmente mai stata. Inverce in stagh a tacch la preposizione a è un elemento indispensabile della struttura della frase, che sarebbe da tradurre in it. con ‘stare a contatto’. P. 109: Per il plurale femminile in -án oltre a Salvioni 1902 sarebbero da citare i più recenti Jaberg, VRom. 12 (1951), e Urech 1946, testi nei quali questo fenomeno è presentato con la massima attenzione. P. 110: Bügaa è femminile, poiché è stato inserito nei dialetti lombardi (cf. ad es. Cherubini 1: 136, Galli 50 22 , Fiori 144 23 ) nella serie dei sostantivi in -ata esprimenti un’azione (cf. Spiess 1983: 124) 24 . P. 112: In lüi l’è püssè brau da ti l’uso di da è probabilmente un italianismo. Nei dialetti lombardi, e probabilmente anche in quello di Casale, la comparazione si esprime, come risulta dagli altri esempi citati con che anziché con da. 304 Besprechungen - Comptes rendus 21 J. Urech, Beitrag zur Kenntnis der Mundart der Val Calanca, Biel 1946. 22 E. Galli, Dizionario pavese-italiano, Pavia 1965. 23 M. G. Fiori, Dizionario tiranese, Villa di Tirano 2000. 24 F. Spiess, «Di alcuni suffissi nei dialetti della Svizzera italiana», in: Problemi linguistici nel mondo alpino, Napoli 1983. P. 113: L’è cul di vòtt ‘è l’ottavo’ è effettivamente il modo popolare per formare i numeri ordinali (cf. Spiess 1965: 121). P. 116: Per quanto concerne i pronomi personali soggetto manca ogni riferimento a Spiess 1956 25 , che è pur citato nella bibliografia. In mi m cugnuss nissün, mi è pronome oggetto e non soggetto. Soggetto della frase è nissün. P. 119: Come si è già detto per la p. 103, l’elemento vocalico dei pronomi personali clitici è una semplice vocale d’appoggio. Tutte le discussioni sulla sua origine o caduta sono quindi superflue. P. 123: La spiegazione di Rohlfs §528 26 , secondo la quale alla 2 a persona la -a della coniugazione in -are sarebbe stata sostituita dalla -e di quella in -ere e indi dalla -i di -ire non mi sembra sostenibile; -e e -i finali saranno sicuramente cadute prima di poter influire sulla -a. La t enclitica è infatti presente solo dopo la -a o, dopo avvenuto indebolimento della postonica, dopo -e, ma mai dopo -i. I dialetti, quali il locarnese, che posseggono la forma ti canti non conoscono affatto la desinenza -t. La -i in questi casi può unicamente risalire all’-as latino. Prima di T. Telmon e di O. Lurati l’affermazione che le desinenze della 1 a persona del plurale non possono esser ricondotte a -umus ma sono sorte da una posposizione di om homo, è stata espressa dallo scrivente in VRom. 24 (1965): 112. P. 126: La -í della 2 a persona del plurale dei verbi in -are non è dovuta a un adeguamento ai dialetti lombardi, ma è da ascrivere, come negli stessi dialetti lombardi, all’influsso analogico delle forme dei verbi delle altre coniugazioni. P. 128: L’uso del verbo ausiliare ‘avere’ anziché ‘essere’ nei verbi riflessivi è trattato per il Mendrisiotto da Lurà 1987: 169-71. Evidentemente in questi casi il participio si comporta secondo le regole valevoli per i verbi coniugati con ‘avere’. P. 129: L’alternanza della vocale tra forme rizotoniche e arizotoniche dei verbi era in origine panromanza (cf. per l’it. Rohlfs §538, per il fr. Wartburg 1937: 88 27 , per un dialetto lombardo Spiess 1965: 110). P. 130: La distinzione fra avegh ‘avere’ verbo indipendente e avé verbo ausiliare privo della particella enclitica gh è caratteristica dei dialetti lombardi e li distingue dai dialetti veneti, nei quali la gh è inseparabile anche nel verbo ausiliare. Per j al posto di gh è da confrontare anche Urech 1946: 61-63. P. 131: Per le forme di dare e stare cf. Schmid 1949 28 . P. 133-134: L’affermarsi delle forme pòdi e vöri di fronte a pòss e vöi si deve al fatto che esse corrispondono alla regolare formazione delle 1 e persone dei verbi mediante il radicale + -i, ormai divenuto morfema di 1 a persona singolare (cf. Spiess 1956: 101, Lurà 1987: 187). P. 139: La caduta della -r finale in -ariu -è è del tutto regolare, poiché corrisponde a quanto è accaduto nell’infinito dei verbi. P. 142: Il termine urión è inserito in Sganzini, RH 109 (1993): 93 nell’insieme delle denominazioni indicanti il mirtillo nei dialetti dell’Italia settentrionale. Completiamo questa segnalazione con alcuni appunti al glossario etimologico. Abrèl: è un falso primitivo ricavato dalla forma di plurale it. ebrei (cf. VRom. 24 [1965]: 119). Baciòca: una gamma più estesa di significati e l’etimo bacculu + -occa sono dati in VSI 2: 18. Balcàa: non cita VSI 2: 82 dove, dopo aver esaminato tutte le soluzioni proponibili, si considera l’origine della parola non ancora chiarita. 305 Besprechungen - Comptes rendus 25 F. Spiess, Die Verwendung des Subjekt-Personalpronomens in den lombardischen Mundarten, Bern 1956. 26 G. Rohlfs, Historische Grammatik der italienischen Sprache und ihrer Mundarten, Bern 1949. 27 W. von Wartburg, Évolution et structure de la langue française, Leipzig et Berlin 2 1937. 28 H. Schmid, Zur Formenbildung von DARE und STARE im Romanischen, Bern 1949. Barba: l’etimologia barba ‘peli del mento’ è insostenibile, come dimostra Zeli in VRom. 44 (1985): 87-104. Barfignón: in VSI 2: 193-94 viene ricondotto alla base gniff (REW 5914). Barlèfi: cf. VSI 2: 203. Barnazz: è di origine incerta; può derivare da un lat. pruna ‘carbone ardente’ o dal longobardo bruni ‘brace’, cf. VSI 2: 243. Barsaca: appare difficile attribuire un’origine celtica a una voce che si è diffusa durante la Guerra dei Trent’anni. Bascëia: cf. bascira VSI 2: 239. Batigàa: se si vuol ricostruire un etimo lat., si dovrebbe risalire a un *balbitticare balb- + -ittu- + -icare, per cui cf. VSI 2: 405. Batùa: cf. il disegno in VSI 2: 290, s. v. batüda Biciolàn: cf. VSI 2: 434, secondo cui deriverebbe da buccella. Bisa: la vasta diffusione della voce sui due versanti delle Alpi non consente di attribuirle un’origine fr.; potrebbe essere un elemento onomatopeico del tipo *bis- (cf. VSI 2: 487). Böcc: l’etimologia proposta da Salvioni in AGI 16 (1902-05): 291 è contestata con argomenti validi in VSI 2: 556. Bògia: l’etimo botulu ‘intestino’ è poco probabile (cf. VSI 2: 588). Bòta ‘polpaccio’ sarà da ricondurre a un onomatopeico bott- (VSI 2: 824). Bòtt ‘tocco di campana’ risale alla stessa base onomatopeica bott; l’etimo franc. botan è insostenibile (cf. VSI 2: 843). Brascaròla: il suffisso non è -eola, bensì -ariola (VSI 2: 897). Brica: per motivi fonetici non può essere allacciato al semplice gallico briga senza immistione di un altro elemento difficilmente determinabile (VSI 2: 951). Bricòla: cf. VSI 2: 952. L’etimologia proposta in Devoto-Oli 1982: 373 appare poco probabile. Bugùur: corrisponde a bügadoo (VSI 2: 1139); il suffisso non è -atoriu, ma semplicemente -oriu, la -dormai caduta faceva parte della base del tipo bügada. Burchèt: risale a bifurcu (VSI 2: 298). Burlàa, burlatàas, burlón corrispondono a borelá (VSI 2: 718), borlatá (VSI 2: 739), borlón (VSI 2: 741). Buscaröl: il suffisso è -ariolu. Buscín: per i problemi etimologici è da vedere VSI 2: 759 s. v. bosc 2 . Bütàa: l’etimo germanico è insostenibile, deve trattarsi di un onomatopeico *butt (VSI 2: 1261). Büza: per possibili spiegazioni etimologiche cf. VSI 2: 1278-79. Calàa: un legame semantico con calare sembra difficile da stabilire; si tratta di un derivato di callis ‘strada’ (VSI 3: 171). Calastar: secondo VSI 3: 185 non è necessario postulare un *calastulu, data la frequenza di -repentetica in analoghi contesti fonetici da un lato, e la possibilità di un adeguamento dell’uscita rara -asta alla serie più produttiva di -aster dall’altro. Camùs: non può risalire a un tipo camoce, bensì a *camocsu (cf. VSI 3: 313). Caràal: non si capisce perché si debba risalire a un preidg. *karra ‘pietra’, se forma e significato possono esser ricondotti a un lat. *carrale. Carpunich: è da confrontare con la forma carpònigh del non lontano Gambarogno (VSI 4: 196). Caspi: le possibili spiegazioni etimologiche sono esaminate minuziosamente in VSI 4: 284. Giunge fin qui il confronto fra il Lessico etimologico di Casale e i fascicoli del VSI pubblicati prima della stesura della monografia qui considerata. Gli appunti fatti in questa sede, 306 Besprechungen - Comptes rendus come d’altronde le osservazioni concernenti le parti precedenti dell’opera, non intendono minimamente sminuire il valore dei risultati della ricerca della nostra autrice. Essi desiderano al contrario dimostrare quanto stimolante possa esserne la lettura per chi si avvicina da altre aree dialettali attigue a questa descrizione del dialetto di Casale Corte Cerro. Il suo grande merito rimane il fatto di essere il primo sassolino del mosaico costituito dai dialetti fra Toce e Sesia, che auspicabili ulteriori studi monografici altrettanto accurati dovranno completare. F. Spiess ★ Massimo Vedovelli, Guida all’italiano per stranieri. La prospettiva del Quadro comune europeo per le lingue, Roma (Carocci) 2002, 244 p. Massimo Vedovelli, L’italiano degli stranieri. Storia, attualità e prospettive, con Prefazione di Tullio De Mauro, Roma (Carocci) 2002, 226 p. Nel 1917 vengono istituiti per la prima volta in Italia, a Siena, corsi di italiano. Era la prima volta che ciò accadeva entro i confini dello Stato unitario. Da quella data, sottolinea l’Autore, la diffusione della nostra lingua fra gli stranieri appare profondamente cambiata. E da quella data prendono spunto le considerazioni di sfondo di Massimo Vedovelli, che introducono i volumi L’italiano degli stranieri, e Guida all’italiano degli stranieri, curati per i tipi di Carocci, e stampati nello stesso anno 2002. Il lucido e attento esame, fatto dall’Autore, delle linee storiche dell’insegnamento dell’italiano L2 e dell’emigrazione italiana all’estero, e delle sue vie per la diffusione della nostra lingua, precede la puntuale descrizione della situazione attuale, condizionata dai movimenti migratori che, in uno scenario mondiale, hanno interessato anche l’Italia. Tale nuova situazione ha fatto sì che l’Italia si sia trasformata da sorgente a punto di arrivo di migrazioni e che la nostra lingua si sia inserita nel circuito degli idiomi appresi da stranieri migranti. La nuova situazione, descritta con una vasta disanima di ricerche, di indagini conoscitive, di progetti e di prospettive di studio, viene obiettivamente connotata dallo stesso Autore della necessaria non completezza, in quanto universo di fenomeni che non coinvolge solo la lingua, ma vede questa, giustamente, intrecciarsi in una fitta rete di rapporti con dimensioni non solo linguistiche e culturali ma socio-economiche, di immagine del nostro paese all’estero. Quale che sia la prospettiva adottata - afferma Massimo Vedovelli, nelle introduzioni ai due volumi recensiti - l’analisi del contatto fra il nostro paese e gli stranieri «vede la lingua collocata in una posizione centrale, il più delle volte nei termini problematici della sua capacità di rendere possibili i contatti e stabilire ponti per scambi di persone, idee e beni.» (17). Il progetto dell’ Italiano degli stranieri mira quindi a due obiettivi generali: descrivere la condizione dell’italiano L2 nel mondo e in Italia e evidenziare i mutamenti dello spazio linguistico italiano come conseguenza dei fenomeni migratori. Il volume Guida all’italiano per stranieri completa il quadro tracciato dal già citato volume. La vastità dei fenomeni osservati in quest’ultimo obbliga infatti a confini che il volume Guida all’italiano per stranieri integra, nel delineare un quadro coerente di ricostruzione della situazione dell’italiano diffuso fra stranieri. Nella Guida, infatti, la condizione della nostra lingua viene affrontata in quanto parte di un sistema di processi di apprendimento e di insegnamento, con particolare attenzione ai modelli teorico-metodologici di tali processi. Essa mira a costruire un quadro interpretativo dei problemi della glottodidattica dell’italiano L2, in rapporto alle più recenti linee di politica linguistica sancite a livello europeo. 307 Besprechungen - Comptes rendus Un fatto recente viene a caratterizzare, infatti, la condizione dell’italiano diffuso fra stranieri: la politica linguistica europea, elaborata dal Consiglio d’Europa e formalizzata in una serie di documenti che hanno contribuito dagli anni Settanta in poi a innovare la metodologia dell’insegnamento linguistico. Nel volume viene data risposta all’esigenza di riportare a unità interpretativa una pluralità di fatti e processi che, proprio per la loro complessità, rischierebbero di non far trasparire le loro stesse linee fondanti. Nella Guida, che non è un manuale generale di glottodidattica - e l’Autore stesso lo afferma nella già citata introduzione - vengono esplicitati, in modo innovativo ed efficace, alcuni elementi che rendono la situazione dell’italiano L2 originale in aspetti fondanti della propria identità in rapporto alle altre lingue a grande diffusione internazionale. Il filo conduttore del lavoro è proprio l’analisi dei problemi legati alla specificità della situazione dell’italiano L2. Se nell’Italiano degli stranieri, il focus è - come si diceva - nella ricostruzione delle linee storiche dell’insegnamento dell’italiano L2, per quanto riguarda i modelli glottodidattici e il loro confronto con la situazione di una lingua che era principalmente scritta e letteraria, il volume Guida ha come oggetto principale di studio il sistematico confronto della situazione dell’italiano L2 con ciò che è affermato nel documento elaborato a partire dal 1996 dal Consiglio d’Europa ed intitolato nella recente traduzione italiana Quadro comune europeo di riferimento per le lingue: apprendimento, insegnamento, valutazione. La Guida si fonda quindi sulle conclusioni dell’Italiano degli stranieri, dove si evidenziavano le radici storiche di molte questioni che ancora oggi segnano le condizioni della nostra lingua diffusa tra stranieri: una base storica, quindi, offerta al lettore, per interpretare correttamente la proposta innovativa contenuta nella Guida. Per quanto riguarda la tipologia di lettori, oltre alle categorie alle quali tali studi sono comunemente rivolti (studiosi, studenti universitari, insegnanti e quelli che in italianoeuropeo vengono definiti i «decisori»), mi sia consentito evidenziare un particolare tipo di lettore-insegnante, con il quale la lettura dei due volumi è avvenuta, per trarne linfa scientifica, nell’ambito di ricerche a breve termine per la preparazione di materiali: gli insegnanti nei corsi per stranieri adulti. L’Autore stesso parla di «spirito di servizio», che lo ispira nel trattare l’argomento per contribuire ad applicare la prospettiva europea anche all’italiano L2, esplicitandone i termini agli operatori del settore. In questo senso, anche nella personale esperienza di chi scrive, in particolare nei citati gruppi di lavoro con insegnanti dei CTP (Centri Territoriali Permanenti per l’educazione degli adulti), che operano in corsi di italiano a studenti adulti stranieri, la lettura della Guida, integrata dalla conoscenza di scenario del volume Italiano per stranieri, si è rivelata particolarmente utile. In tali strutture educative, che assumono sempre più il ruolo di luoghi privilegiati nel veicolare (e recepire) un modello di italiano, con l’esplicitazione (o meno) del relativo repertorio, in una dinamica che coinvolge sia lo spazio linguistico del migrante sia quello del docente, la prospettiva dei due libri in oggetto appare particolarmente affascinante. I dati riguardanti tale prospettiva innescano pertanto un confronto con altre realtà di immigrazione, ma inducono a stabilire parametri specifici della realtà italiana, in primis la necessità della ridefinizione dello spazio linguistico, fino a una più ampia serie di cambiamenti sociali ed educativi. Oltre, infatti, alla disanima di alcuni punti centrali del documento europeo di politica linguistica e alla valutazione dei loro valori implicativi sulla condizione dell’apprendimento-insegnamento dell’italiano L2, nella Guida, viene sviluppata un’utile sezione, maggiormente orientata all’applicazione didattica, in termini di risposte operative, completata poi da bibliografia e sitografia sul tema. Un altro aspetto si vorrebbe fosse preso in dovuta considerazione: la corposità del materiale trattato e lo spessore scientifico non impediscono all’Autore di trattare il denso oggetto del suo studio in modo chiaro ed efficace. A tale proposito, Tullio De Mauro, nella Prefazione all’Italiano per stranieri, si riferisce alla «lucidità analitica delle pagine, alla sobrietà dello stile.» (13). 308 Besprechungen - Comptes rendus Se è consentito, si vorrebbe riprendere, inoltre, per concludere senza inutili ulteriori commenti, sempre dalla Prefazione di Tullio De Mauro all’Italiano per stranieri, alcune autorevoli parole che probabilmente spiegheranno, a chi non conosce personalmente l’Autore, l’humus da cui proprio tale efficacia nasce. De Mauro riconosce infatti nel lavoro di Massimo Vedovelli la presenza di «una fredda passione civile per capire le sorti della nostra lingua, per la concreta vita di chi nativo si è aperto la strada a parlarla e di chi straniero la ha appresa e la apprende.» (13). M. C. Castellani ★ Blanc la Goutte, poète de Grenoble, Œuvres complètes. Présentées et traduites par Gunhild Hoyer & Gaston Tuaillon. Grenoble (Centre alpin et rhodanien d’ethnologie) 2003, 189 p. (Le Monde alpin et rhodanien 2002/ 4). Tout un pan de la civilisation régionale risque de sombrer dans l’oubli par manque de connaissances dialectales du lecteur moderne. Nous voulons parler de la littérature en patois, laquelle a bien souvent atteint un niveau hautement appréciable de sorte que de nos jours encore on a plaisir à la parcourir. Car malgré les dénigrements habituels des éditeurs modernes de ce genre de textes, qui condamnent parfois leur objet d’étude comme «dépourvu de toute valeur littéraire» 1 , les ouvrages dialectaux demandent à être découverts et à être situés à leur niveau réel, que ce soit du point de vue culturel, littéraire, folklorique ou historique. Il s’agit donc de rendre accessibles les textes dialectaux par des éditions fiables accompagnées de traductions. L’auteur grenoblois Blanc, surnommé La Goutte à cause d’une infirmité, a atteint sinon la gloire du moins une certaine notoriété régionale dès le XVIII e siècle et celle-ci ne s’est jamais démentie jusque dans la seconde moitié du XX e siècle. Il a eu un public appréciateur dès la parution de son premier poème, en 1729. D’après le témoignage d’un chanoine de 1733, un personnage important comptait parmi ses lecteurs, probablement l’évêque de Grenoble lui-même, qui était en même temps le prince séculaire de sa cité (10). D’assez nombreuses rééditions témoignent du reste de sa popularité. Dans sa préface à celle de 1860, George Sand parle de «ce petit monde de province du siècle dernier, grouillant de couleur sous la plume rieuse et légère de Blanc la Goutte» et elle résume son jugement dans la phrase: «Il y a du Balzac dans ce bonhomme» (97). Cette excellente tradition grenobloise méritait donc d’être remise en valeur par une nouvelle édition. C’est ce que se sont attachés à faire les deux chercheurs, dialectologues de profession. Gaston Tuaillon s’est occupé des 560 alexandrins du Grenoblo malhérou «Grenoble malheureux», G. Hoyer des trois autres poèmes, lesquels totalisent 782 alexandrins. G. Tuaillon a tiré texte et traduction de ses cours universitaires de dialectologie tandis que G. Hoyer, son élève, a puisé dans sa thèse de 1993 (8) 2 . On imaginera facilement tout le travail de mise à jour et de révision que cela a impliqué, d’autant plus que les éditeurs se sont efforcés d’aboutir à une traduction non seulement fidèle mais «qui peut supporter une lecture courante» (59). L’identité du poète Blanc la Goutte pose un gros problème. Il ne se nomme que dans la dernière ligne de son dernier poème, qui date de 1741: «Blanc dit la Goutta de placi Cla- 309 Besprechungen - Comptes rendus 1 Un tel mépris n’est pas courant partout. Ainsi, la littérature dialectale jouit d’une haute estime en Allemagne à la suite des prises de position vigoureuses de Goethe en faveur d’auteurs comme J. P. Hebel (alémanique) ou G. D. Arnold (strasbourgeois). 2 G. Hoyer, Textes en dialecte dauphinois: établissement du texte, traduction et analyses linguistiques (Grenoble III) 1993. vayson» (9; cf. 168). Mais il parle abondamment de sa maladie dès le Grenoblo malhérou de 1733 (11). Il est vrai qu’on a bien longtemps attribué les ouvrages en question à François Blanc, personnage qui avait 71 ans en 1733 alors que la lettre susmentionnée, tout à fait crédible, ne donne que 46 ans à l’auteur cette année-là. Les éditeurs proposent alors comme nouvelle hypothèse - disons d’emblée qu’elle paraît bien étayée - la personne du gendre de François Blanc, lequel se nommait André Blanc, et ils suivent la vie de ce dernier pas à pas avec l’aide de pièces d’archives 3 . Ils comparent minutieusement les faits avérés avec les déclarations que l’auteur fait dans ses poèmes (17s.). Sans qu’il soit possible d’arriver à une certitude absolue, les éditeurs montrent que les deux séries de données ne sont pas seulement compatibles entre elles, mais qu’elles s’éclairent mutuellement. Selon les éditeurs, le poète est né en 1690 à Sinard à 30 km au sud de Grenoble. André Blanc est donc occitanophone 4 .A la suite d’un riche mariage avec une femme qui a douze ans de plus que lui, il s’établit à Grenoble où il exerce le métier d’épicier, réussit à prendre pied dans la bourgeoisie aisée grenobloise et a le temps d’apprendre le parler de sa nouvelle patrie avant de publier, en 1729, son premier poème en patois. Dès 1731 au plus tard, sa femme ne vit plus au domicile conjugal, peut-être à la suite d’une infirmité. Elle mourra en 1739. Mais déjà dans son écrit de 1729, il a tout l’air de courtiser une jeune femme (22, cf. 92): Dieu volie que din pou, je te veïeso epousa! «Que Dieu veuille que sous peu je te voie mon épouse! » Quoi qu’il en soit, quelques semaines seulement après la mort de sa première femme, il convole en secondes noces avec sa bien-aimée. Il décède en 1745 après avoir recommandé ses trois fillettes à leur grand frère devenu médecin, seul enfant de son premier lit (31). L’édition des textes suit rigoureusement les premières impressions. Elle unit cependant fidélité et lisibilité. En effet, on n’a pas respecté toutes les bizarreries typographiques de l’époque comme le tréma sur les u (Loüis, boüy «buis») ou bien la consonne de liaison accolée au mot qui suit (lou zuzeu «les oiseaux» pour louz uzeu; 58). En ce qui concerne l’expression n’yat, la lettre n peut représenter soit non soit inde, ce qui nous donne ou bien «il n’y a» ou alors «il y en a». Dans le premier cas, les éditeurs ont choisi n’y at avec apostrophe, dans le second n y at sans apostrophe (59). Mais la leçon originale est toujours scrupuleusement reproduite dans la marge de droite et sur la même ligne, jusqu’aux trémas sur les u et jusqu’aux majuscules arbitraires (57). Les fac-similés aident du reste le lecteur moderne à se faire une image précise de la typographie de l’époque (68, 100, 138, 158; cf. 93). Deux astuces permettent la compréhension immédiate du texte patois: d’une part la traduction interlinéaire en italiques, d’autre part les titres intermédiaires qui indiquent un changement de sujet là où l’édition originale présente tout au plus un alinéa avec saut de ligne. Parfois des notes dialectologiques ou historiques en bas de page éclairent le sens du texte ou paraphrasent un vers par trop opaque. Le premier poème, l’Epître sur les Réjouissances dédiée A Mademeisella +++ (69-92), décrit d’un ton enjoué les festivités populaires organisées à Grenoble pour fêter la naissance tant attendue du dauphin, laquelle a mis un terme aux inquiétudes politiques du royaume en solidifiant les institutions étatiques. On n’oubliera pas que les Dauphinois avaient de quoi s’intéresser au dauphin du Dauphiné, leur prince. On relèvera que les aumônes jouaient un rôle important à l’époque. On était bien loin encore de l’aide sociale généralisée: Touta cela guerlanda eut un bon déjeuna «toute cette longue file eut un bon repas» (84). L’incontestable chef d’œuvre de l’auteur est le Grenoblo malhérou (101-30) décrivant les inondations catastrophiques de 1733. Après des années de bonheur, toutes sortes de malheurs s’abattent sur le pays. En prélude, le poète parle de son état de santé déplorable: 310 Besprechungen - Comptes rendus 3 Comme p. ex. contrats de mariage, registres paroissiaux, recensements de la population. 4 La limite linguistique est cartographiée dans J. Duc, Les patois du pays de La Mure, Grenoble 1991: 14. Sinard se trouve à 4 km environ au nord de Monestier-de-Clermont. Je ne poey plu marchié, décendre ni monta, je ne peux plus marcher, ni descendre ni monter, A pompon-lorion, je me foey charronta je me fais porter sur les avant-bras croisés de deux hommes (101) Puis surgissent les brigands et les loups: A la couat du chivau lou sorton ils les conduisent, liés à la queue des chevaux, d’un villageou, hors du village, Lou donnont mille coup, lou copont les rouent de coups, leur tailladent le visage lo visageo (104) On croirait voir des gravures aussi terrifiantes que celles du Lorrain Callot. Le réalisme cru qui évoque les loups affamés n’a aucun rapport avec le ton édulcoré qu’ont choisi certains folklorisants modernes qui, à la suite du mouvement écologique, ont tendance à nier le caractère dangereux de l’animal: Et un hardi bergié, que s’eyt précautiona, un courageux berger, qui était sur ses gardes, Revint du champ sanglant et sans revient des champs couvert de sang et sans main man et sans na et sans nez (106-07) La description de l’inondation de l’Isère et du Drac dont le déroulement désastreux apparaît dans une suite d’images saisissantes représente cependant la plus grande partie du poème. L’auteur dépeint les pluies torrentielles, l’envahissement de la ville par les eaux, l’affollement des habitants et les mesures prises par les autorités. Le récit atteint son apogée dans une vue panoramique (imaginaire? ) du haut du clocher de la cathédrale, qui fait voir l’étendue de la catastrophe. Après la décrue du troisième jour, l’attention du poète se porte sur les dégâts publics et privés et il déplore avant tout le sort des gens de métier. N’y at plu de chenevou chieu lou pourou il n’y a plus de chanvre chez les pauvres pigneiro, peigneurs, Etoupet, colagnet sont partié per Beaucairo étoupes et quenouilles sont parties pour Beaucaire (124) Le Jacquety de le Comare «bavardage des commères» a paru sans date, mais au plus tard en 1740 (130-50). Le ton très libre que Blanc la Goutte fait adopter à ces vaillantes femmes a dû lui valoir l’arrestation et le séjour dans un bâtiment militaire (152). La critique des faits sociaux n’a pas dû plaire à certains personnages haut placés. Ce genre littéraire a d’ailleurs quelque tradition à Grenoble puisque, dès 1563, Laurent de Briançon a fait figurer des bavardes impénitentes dans un poème en patois de Grenoble, bavardes qui ne se gênent pas d’aborder des sujets fort scabreux 5 . La Coupi de la lettra «copie de la lettre», de 1741, par contre, déçoit par son manque d’originalité (151-68). Il s’agissait en effet pour l’auteur d’obtenir sa libération par une série de flagorneries (155-57). Mais même là, l’auteur réussit en peu de mots à brosser des images émouvantes, ainsi en parlant des pauvres: Mais qu’êt-ò que lor bien? un tupin, una mais qu’est-ce que leur bien? une cruche, une ecuella écuelle, De pailli una fourchà per couchier sens une fourchée de paille pour y coucher sans lincieu draps (160) 311 Besprechungen - Comptes rendus 5 Trois poèmes en patois grenoblois du XVI e siècle. Traduits et présentés par G. Tuaillon, Grenoble 1996: 23-99. Comme cela se doit, le livre se termine par un glossaire (169-85) et une bibliographie (187- 89). - Le chapitre sur la langue (35-55) s’occupe notamment de morphologie. Saluons cette édition soignée à tous les égards, digne d’un monument de la culture dauphinoise. Gaston Tuaillon y a mis l’expérience de toute une vie. W. Müller ★ Dominique Stich, Dictionnaire des mots de base du francoprovençal. Orthographe ORB supradialectale standardisée. Avec la collaboration de Xavier Gouvert et Alain Favre, Thonon-les-Bains (Le Carré) 2003, xiii + 591 p. Le livre de Dominique Stich ne manque pas d’allure. Une robuste reliure protège les feuillets au grain lisse, la mise en page soignée offre une disposition aérée sur deux colonnes et la typographie permet à l’œil de distinguer aisément le corpus francoprovençal en graphie supradialectale des définitions françaises et des informations métalinguistiques. Appâté par l’intitulé de la jaquette (Dictionnaire francoprovençal/ français, français/ francoprovençal. Augmenté d’une grammaire et d’extraits bibliographiques (avec leur transcription) d’auteurs des différentes régions francoprovençales: Aoste (Vallée d’) - Beaujolais - Bresse - Bugey - Dauphiné - Dombes - Forez - Franche-Comté - Fribourg - Genève - Lyonnais - Neuchâtél - Piémont - Pouilles - Savoie - Valais - Vaud et zone du francoprovençal francisé), l’amateur sera conquis par la conclusion de la quatrième de couverture: «Plus qu’un simple dictionnaire, cet ouvrage offre une grammaire, des toponymes, des néologismes, une anthologie - introduction à une riche littérature - ainsi qu’une bibliographie étendue». Minus habet in recessu quam in fronte promittit. Seul sera pris ici en considération le triptyque lexicographique de l’ouvrage: francoprovençâl-francês (1-157), français-francoprovençal (229-388), lexique onomasiologique des néologismes et des termes spécialisés du francoprovençal suivi d’un répertoire alphabétique (421-64). Il sera essentiellement rendu compte de la première partie (et de ses rapports avec la deuxième, qui n’en constitue qu’un avatar, et la troisième, due à Xavier Gouvert), plus précisément de sa nomenclature et de ses constituants microstructurels: lemme, catégorie grammaticale et genre, définition, phraséologie, rubrique aréologique. Dans son avertissement, l’auteur reconnaît que «les variétés sont trop nombreuses et trop différentciées pour qu’on puisse envisager un ouvrage qui soit complet», ajoutant néanmoins qu’«il existe bien un fonds commun qui peut être dégagé» (x). Avare de précisions concernant la méthode employée par lui pour constituer sa nomenclature, il laisse entendre qu’elle résulte du dépouillement d’un nombre élevé de publications: «La première partie, francoprovençal-français, représente bien la réalité telle qu’on peut la dégager des dictionnaires et glossaires, des œuvres littéraires et des atlas linguistiques» (xii). Or un examen détaillé de la macrostructure et de la microstructure de ce dictionnaire révèle d’importantes cordances entre son contenu et celui de plusieurs ouvrages cités dans la bibliographie (581- 91), laquelle accuse d’ailleurs de sérieuses lacunes, pour la Suisse romande (ci-après SR) du moins. On est par conséquent enclin à s’interroger sur la validité du titre de l’ouvrage et sur la nature de la méthode qui a guidé son auteur. Un certain nombre de règles président à l’élaboration de la nomenclature d’un dictionnaire 1 . En l’occurrence, la sélection des items imposait une exploitation systématique des 312 Besprechungen - Comptes rendus 1 Cf. notamment J. Rey-Debove, Étude linguistique et sémiotique des dictionnaires français contemporains, Paris 1971: 55-148; J. Dubois/ Cl. Dubois, Introduction à la lexicographie: le dictionnaire, Paris 1971: 57-60; P. Imbs, préface du TLF, xxvi-xxix. ouvrages spécialisés (ALF, ALLy, ALJA; FEW, GPSR; monographies et glossaires dialectaux) et le dépouillement préalable d’un ensemble représentatif de textes patois du domaine. Quels critères Stich a-t-il adoptés (l’extension géographique du mot? sa vitalité? son indigénat? ) pour constituer sa nomenclature? A-t-il fait abstraction de la diachronie interne de la langue, pour ajouter aux mots du cru une foison d’emprunts récents? Pourquoi certains mots peu répandus en patois (cf. dorifore, dossiér, etisia, fonètico, margolin, mariole, niquedolye, ôtopsia, poufiasse, rasibus, trocârd, vèxacion) sont-ils mentionnés, alors que d’autres, souvent mieux attestés dans le domaine concerné, sont omis (cf. GPSR s. abova, bourtya, chaude, dèl vra, d ¿ l « z ¿ , ètatsi, étique, ètraityi, f lo)? Pourquoi honorer chapon mais ni chaponar ni chaponiére (cf. ib. s. chaponner et chaponnière), clair et non ses nombreux dérivés (cf. ib. s. clairance, clairant, claire, clairée, clairer, clairet, clairette, claireur, clairon) alors que les patois se distinguent aussi du français par leur créativité dans ce domaine? Pourquoi fa et sol sont-elles les seules notes de musique à figurer et -ment le seul suffixe? Pourquoi incorporer au «fonds commun» francoprovençal crenom et non crebleu (cf. ib. s. cré), discèrnar mais pas disèdre (cf. ib. s. discerner et dis drè), égouar ‘arroser, irriguer’ et pas èrgiér (cf. ib. s. aiguer et èrdzi 1), flambô et tôrche, mais non falye ‘torche, flambeau; brandon’ (cf. ib. s. f a ly ¿ ), jornâ et non jorniva (cf. ALF 731 et GPSR s. dzòrniva), crutse et louidor, mais ni bats (cf. GPSR s. bats) ni rapa (cf. FEW 16: 667b)? La nomenclature a pâti des nombreuses entorses faites aux principes élémentaires de la lexicographie. Ont leur entrée des substantifs pluriels pourtant attestés au singulier dans la lexicographie française (abords, balivernes, largèsses, lasagnes), des adjectifs et des pronoms au féminin (sâge, sèche; ma, ta, sa), des formes conjuguées (sêt), des participes passés (dèpalyê, diu, tegnu), des formes élidées (n’,’n). L’auteur fait un usage aléatoire des indices en chiffres arabes pour distinguer les homonymes; à titre d’exemple, quinze entrées séparent môlo 1 de môlo 2, et bu 2, côrt 2, très 1, vês 1, etc. sont dépourvus de leur homographe respectif. Il relègue les composés sous leurs composants (pôrta-monéya et pôrtafôlye s. portar, tire-bouchon s. teriér [et sous le substantif tire ‘rangée’! ], etc.), mais cette pratique n’est pas constante, comme en témoigne le traitement divergent de contrebenda et contrefaçon d’une part, de contre-pêds et contre-pouèson (s. contra) d’autre part. Il égare certains termes sous des adresses imprévisibles (dèdicace s. vôga, fergognisse s. friandise, suéfe s. ablèta, tenot-mobile s. ôtô). Il range de très nombreux mots sous un lemme commun, les traitant implicitement, et souvent à tort, comme des synonymes; ainsi en est-il de braco et bracalyon ‘braque, étourdi’, qui ne sont sémantiquement pas interchangeables (cf. GPSR s. brakalyon et brako). Il regroupe abusivement des mots distincts, à l’exemple de èvanir et èvanouir ‘évaporer, évanouir’ (cf. GPSR s. èvani et évanouir), de ciba et chiga ‘cible’ (cf. GPSR s. cible et FEW 17: 628b s. zeigen; ici s’ajoute une erreur portant sur le sens, chiga signifiant ‘palette pour marquer à la cible’) ou de «cocon, var. cocô ‘œuf’, langage des enfants; ‘cheval’(Suisse romande)» (alors que, pour ne considérer que la SR, coco est un terme enfantin [cf. GPSR s. coco], au contraire de cocon qui, confiné au Valais, désigne non le cheval mais l’œuf [cf. FEW 2: 823a]). Il traite comme un terme polysémique des lexies différentes: dècrèpi ‘décrépi; décrépit’; èxprès ‘exprès, express’ (alors que la lexicographie française leur ménage quatre entrées); ton ‘le ton, le son; thon’. Ces deux derniers défauts de méthode sont fréquemment cumulés; ainsi s. afolar ‘affoler; blesser’ (cf. GPSR s. affoler et afòla), bouciér ‘frapper; pousser’ (cf. ib. s. bousa et bousi), mantél ‘manteau; nappe’ (le premier sens correspond à une formation en eø llu [cf. FEW 6 1 : 272a], le second à un dérivé en le de mantus [cf. ib. 269a]), mât ‘mât; pièce de bois qui sert à supporter les tonneaux dans la cave’ (dans le premier sens, le mot remonte à mast [cf. FEW 16: 540a], dans le second, à marcus [cf. ib. 6 1 : 315a]. Inversement, Stich distingue artificiellement des mots comme le substantif abôrds et la locution adverbiale abôrd (d’). Il en sépare indûment d’autres (par incapacité à les identifier? ): achon ‘as’ (s. asse 1) et hachon ‘hachette’ (cf. FEW 16: 145b s. hâppia); cha- 313 Besprechungen - Comptes rendus pon 1 ‘sarment à bouture’ et chapon 2 ‘chapon’ (cf. GPSR 2: 343 s. chapon); troc ‘bout, morceau, tronçon, trognon’ et trot ‘bout de chemin, longue distance’ (cf. FEW 13: 319b s. thyrsus). Convaincu de la nécessité de disposer d’un outil permettant l’intercompréhension dans tout le domaine francoprovençal et s’inspirant notamment du modèle de l’Institut d’Études Occitanes, Stich a élaboré au cours des années 1990 une graphie supra-dialectale. Il a publié en 1998 une première mouture de son système, dénommé «orthographe de référence A» (ORA) 2 ; la graphie utilisée dans le présent dictionnaire en constitue la version aménagée (ORB) qui a fait l’objet de sa thèse 3 . La problématique de la graphie supra-dialectale n’est évoquée ici que pour rappeler qu’il s’agit, non d’un code graphique unitaire apte à restituer la prononciation de chaque parler (on sait que de tels systèmes existent), mais d’un artefact qui privilégie l’intercompréhension pan-francoprovençale au détriment de la description des spécificités phonétiques locales 4 . On se bornera à quelques remarques sur l’application, au niveau des lemmes, des principes élaborés par l’auteur 5 . De nombreuses divergences graphiques sont discutables: pourquoi sagèce, mais sâgement, serviéta mais èchelèta, colossal et final mais coloniâl et fèdèrâl, cortil ‘jardin’ mais fusily ‘fusil’, morgiér ‘tas de pierres’ mais muralye ‘muraille’ (le radical commun remonte à m rus, cf. FEW 6 3 : 229a et 242b), un (FEW 14: 54a s. nus) mais nion ‘personne’ (FEW 7: 81a s. n eø c nus)? Pourquoi scultar ‘sculpter’ mais «subtilo ‘subtil’ (le b ne se prononce pas)»? Comment justifier l’opposition cagna/ cagne pour deux homonymes (cf. GPSR 3: 31s. s. cagne 1 et 2)? Pourquoi une telle bigarrure dans les terminaisons de baragoin ‘baragouin’, sagoen ‘sagouin’, tèmouen ‘témoin’? La typisation poyê est-elle judicieuse, quand toutes les formes francoprovençales mentionnées dans FEW 9: 112b (s. p o dium) sont en -a 6 ? Le souci manifeste de l’auteur d’assurer une différenciation graphique de chaque lemme (son principe étant de «présenter pour chaque mot . . . une forme et une seule, qui ne s’écrive pas comme un autre mot» [x]) le rend réfractaire à la notion d’homographie (même s’il s’y résigne parfois) et l’amène à proposer, au coup par coup, des solutions de fortune (il orthographie par exemple vèrs le substantif, mais vers la préposition) qu’il s’ingénie parfois à justifier, par exemple s. cor ‘chœur’ («graphie en o pour éviter l’homographie avec côr ‘cœur’»), pant ‘pan de mur, de toit, d’habit’ («pan rappellerait trop ‘le pain’»), pas ‘ne pas’ («graphie simplifiée et différentielle de pâs, ‘le pas’ même prononciation»). Il a tendance à analyser les composants de certains mots et à les restituer graphiquement en insérant un trait d’union (asse-ben [cf. contra GPSR s. as ¿ bin], et asse-tout [s. asse 2], long-temps, por-o ‘pourtant’ [cf. FEW 4: 442a et 22 1 : 17b], sang-sua [s. sang], tôrd-côl [s. tôrdere], vèrd-jus [s. vèrd], etc.), ce qui peut inciter le lecteur à les interpréter à tort comme des composés; cette option est particulièrement 314 Besprechungen - Comptes rendus 2 D. Stich, Parlons francoprovençal. Une langue méconnue, Paris/ Montréal 1998. 3 D. Stich, Francoprovençal. Proposition d’une orthographe supra-dialectale standardisée, Paris 2001 (thèse inédite; l’auteur en a déposé au GPSR une version sur support informatique). 4 Certaines réserves avaient été émises sur le bien-fondé d’une telle entreprise; cf. Rapport annuel du GPSR 1998 (1999): 14s., et à ce propos, J.-B. Martin, «Graphies du francoprovençal: bref état des lieux», in: D. Caubert et al. (éd.), Codification des langues de France. Actes du colloque «Les langues de France et leur codification», écrits divers, écrits ouverts, Paris-Inalco, 29-31 mai 2000, Paris 2002: 77-83. Lire aussi les récentes réflexions de G. Tuaillon («Une orthographe pour les patois? » et d’A. Bétemps («Pour une orthographe commune du francoprovençal»), Nouvelles du Centre d’Études Francoprovençales René Willien 49 (2004): 7-10, respectivement 11-24. 5 L’auteur a construit sa graphie sur des bases assez hétérogènes: «Une orthographe supra-dialectale à l’intérieur du domaine gallo-roman a besoin d’être non seulement phonologique, mais aussi morphologique, étymologique, pour ne pas dire archaïsante» (Stich 2001: 100). 6 La seule exception résulte d’une erreur de v. Wartburg; cf. L. Odin, Glossaire du patois de Blonay, Lausanne 1910: 430 s. poya. malvenue par exemple pour bese-belye (cf. FEW 1: 580a [bsb] et TLF s. bisbille). L’adoption d’une graphie «étymologique» devrait permettre au lecteur d’identifier en particulier certains radicaux ainsi que les désinences et les éléments suffixaux (-iér pour les infinitifs en -are avec précédence palatale, -él pour les dérivés en eø llu, -il pour ceux en le, etc.). Or, faute d’avoir justement identifié certains morphèmes, l’auteur en vient à créer la confusion. Par exemple, le -ide vindâjo ‘salle à boire, débit de vin’ ne convient pas, s’agissant d’un dérivé de vendre, non de vin (cf. FEW 14: 232b s. vend eø re); la graphie du radical de dêgtar ‘enseigner’ ( ductare, cf. GPSR s. do ´ uaityi) incite à tort à établir un rapprochement avec le français doigt; la terminaison de trocârd ‘trocard, instrument pour percer la panse des vaches’ ne doit pas rimer avec celle de dèbrolyârd ‘débrouillard’ (cf. TLF s. trocart); les consonnes finales sont fautives dans mât ‘pièce de bois servant à supporter les tonneaux’ ( marcus [FEW 6 1 : 315a], dans troc ‘bout, morceau’ et trot ‘bout de chemin’ ( thyrsus [FEW 13 1 : 319a et b]; cf. aussi le dérivé trossar ‘scier, couper’); enfin, les terminaisons de assél ‘essieu’, forél ‘printemps’, genepél ‘armoise, génépi’, jordél ‘verger’ ne remontent pas à eø llu (cf. respectivement GPSR s. essieu, fòri 1, génépi, FEW 16: 19b et 21b N4), ni celle de vanil ‘éminence’ à le (cf. FEW 14: 156b), ni celles de bachèt ‘auge, abreuvoir’, bochèt ‘sauvageon’, fascèt ‘fagot, charge’ à - $ ttu (cf. GPSR s. batsé, bòtsé 2, fasè 1), ni celle de gelin ‘gel intense’ à nu (cf. ib. s. dzalin 1). L’ensemble du dictionnaire souffre d’un emploi ambigu de la notion de variante. Stich désigne par «var.», aussi bien une variante phonétique typisée (cf. ègzèrcice ‘exercice’, var. ègzèrciço, ègzèrcicio), qu’un synonyme (cf. èga ‘jument’, var. cavala, jument). Par ailleurs, cette abréviation se définit notamment par opposition à une autre notion: «La mention ‘variante fribourgeoise’ indique que le groupe latin -sta évolué vers { θ }» (xii). Un tel usage surprend, qui tantôt confond sous une même étiquette des relations relevant du signifiant et du signifié, tantôt distingue plusieurs types de variantes phonétiques. On peut craindre à juste titre que le lecteur ne se fourvoie, interprétant en particulier (bien à tort) la mention «variante fribourgeoise» comme un indicateur géographique 7 . La formule microstructurelle de Stich est atypique et peu conforme aux règles de la lexicographie moderne. À cet égard, son ouvrage s’éloigne également des principes des dictionnaires de langue, des encyclopédies et des dictionnaires bilingues. Transgressant en particulier le principe de la constance du programme microstructurel 8 , il fournit sporadiquement la justification théorique d’un choix graphique (voir ci-dessus), une étymologie (s. firâbe ‘fin de la journée de travail’) ou encore des informations relevant de la morphologie («ècrire ‘écrire’, sur ce modèle se conjuguent: aduire, luire, fuire, èssuire»). De même, il a renoncé à expliciter systématiquement la catégorie grammaticale, la livrant pour ainsi dire au coup par coup. Une telle option, contraire aux règles habituelles 9 , est d’autant plus discutable que le peu d’informations fournies par ailleurs empêche souvent de lever l’ambiguïté sur la nature du mot. De plus, «le genre des noms n’est précisé que lorsqu’il est différent de celui du français, ou que le mot ne correspond pas exactement à un mot français» (xi). En réalité, Stich transgresse souvent sa propre règle, donnant le genre inutilement (cf. color, falot, mirra, sciatica, vèsce, vigor) ou l’omettant alors que ce serait nécessaire (molye ‘endroit 315 Besprechungen - Comptes rendus 7 En réalité le phénomène n’est pas propre au fribourgeois et ne concerne qu’une partie de ce canton; cf. P. Aebischer, «Un point de phonétique historique du patois fribourgeois: la date approximative du changement -st- s », in: Festschrift für Ernst Tappolet, Bâle 1935: 1-8. 8 «La microstructure d’un dictionnaire est l’ensemble des informations ordonnées qui suivent l’entrée; cet ensemble a une structure constante qui répond à un programme et à un code d’information applicable à n’importe quelle entrée» (Rey-Debove, op. cit. 151). 9 «Le dictionnaire de langue a été caractérisé comme un dictionnaire qui présente au moins la catégorie (et le genre) de l’entrée, et une définition» (Rey-Debove, op. cit. 154). humide, marécageux’, molyon ‘humidité’). Il lui arrive d’être redondant (cf. «sâl f. ‘sel’, ce mot est toujours féminin»), de bouleverser l’ordre attendu de la microstructure (la catégorie grammaticale et le genre sont placés à la suite de la définition [s. oficiér, trenchent, etc.] ou incorporés à cette dernière [cf. mur ‘le mur’, or ‘l’or’]) ou de recourir à une terminologie métalinguistique approximative (cf. «mâl ‘mal’, adverbe + nom, quelquefois adjectif figé mâl, -a»). Stich réduit souvent ses définitions à un mot (ou au contraire à une kyrielle de synonymes, cf. «bochiére ‘bouton, pustule, crevasse aux lèvres, babouin, barbuquet’»), niant ainsi la polysémie du terme patois, ou laissant supposer que les acceptions de ce dernier coïncident parfaitement avec celles du définissant, ce qui se produit rarement, sinon pour les emprunts récents (astronome ‘astronome’, vagonèt ‘wagonnet’). En réalité, la définition-mot ne fait souvent que signaler l’apparentement étymologique entre le mot français et son équivalent francoprovençal (abevror ‘abreuvoir’, èchiéla ‘échelle’, jochiér ‘jucher’) ou, au contraire, marquer la distinction des types lexicaux (ècllop ‘sabot (de bois)’, farenèron ‘meunier’, jordél ‘verger’). De telles formules définitionnelles relèvent habituellement du dictionnaire bilingue; mais Stich ne fournit qu’exceptionnellement l’outillage métalinguistique employé comme appoint dans ce type d’ouvrage (indication du genre et de la catégorie du mot, du domaine d’emploi, des constructions, des collocations, etc.). Certains sens ne sont d’ailleurs pas fournis, mais tout bonnement suggérés (cf. «cèrnar ‘cerner’, propre ou figuré»; «châtelèt ‘petit château’, avec sens dérivés»; «mèna ‘action de mener’ et divers sens dérivés»; «molyon ‘humidité’, var. molyure, mots de sens divers»; «tin-tè bin ‘tiens-toi bien! appareil pour apprendre à marcher’ et divers sens»). D’autres définitions résultent d’interprétations partiellement fautives des sources dont disposait l’auteur (comparer «dèmetre ‘démettre’ (+ pron.), parf. ‘perdre, fuir (pot)’» avec Favre-Balet et GPSR 10 ). De nombreux sens sont manifestement inexacts, à l’exemple de dêr ‘branche sèche de (sa)pin’ (cf. GPSR s. dé 3 11 ), de mayenc ‘mayen, chalet de montagne pour l’été’ (cf. s. mayen dans GLLF, Robert et TLF), de «vanil ‘éminence’ (Fribourg)» (ce sens n’apparaît pas dans FEW 14: 156b ni dans les dictionnaires fribourgeois 12 ) et de cordre ‘ôter’, exemple emblématique des lacunes méthodologiques de l’auteur qui, localisant ce mot en SR, ne donne que ce sens, lequel ne figure pourtant dans aucun des ouvrages lexicographiques cités dans sa bibliographie pour cette région 13 . Par ailleurs, Stich semble faire abstraction d’un fait fondamental: la variation diatopique peut affecter le mot autant sur le plan sémantique que dans les autres domaines. Il fournit certes sporadiquement de telles indications, mais souvent avec désinvolture, comme s. «apropriar ‘rendre propre; approprier’ (peut avoir l’un, l’autre ou les deux sens)», «arrondissement ‘arrondissement’ (sens divers, selon les pays)», «fèr ‘fer, fer à cheval, fer à repas- 316 Besprechungen - Comptes rendus 10 «Couler, fuir en parlant des vases en bois qui se sont disjoints par la sécheresse» (Favre-Balet, Lexique du parler de Savièse, Berne 1960: 199); «couler, fuir, en parlant d’ustensiles de bois ébarouis» (GPSR s. démettre). 11 «T. coll. Ramilles vertes de conifères, surtout de sapin; menues branches munies de leurs aiguilles, branches vertes de sapin». 12 Cf. notamment «vani m. ‘vanil’, crête de montagne, sommet, pointe, dent» (Dictionnaire du patois gruérien et des alentours, Bulle 1992: 956). 13 Cf. contra «être content du bien arrivé à quelqu’un» (B. Corbaz, Recueil de morceaux choisis en vers et en prose en patois suivant les divers dialectes de la Suisse française, Lausanne 1842: xiii); «éprouver de la joie de ce qui arrive à quelqu’un» (J.-L. Moratel, Bibliothèque romane de la Suisse, Lausanne 1855: 113 N2); «se réjouir cordialement du bien ou du mal arrivé au prochain» (Bridel, Glossaire du patois de la SR, Lausanne 1866: 82); «accorder comme une chose légitime» (Odin, op. cit. 305); «souhaiter» (B. Hasselrot, Étude sur les dialectes d’Ollon et du district d’Aigle [Vaud], Uppsala/ Paris 1937: 216). ser’ (selon les parlers)», «trapa ‘trappe, piège’ (pas les deux sens partout)». En règle générale, aucune précision n’est apportée sur le référent ou sur les réalités locales auxquelles renvoie le mot. Ainsi, la définition de étro ‘aire, grange’ ampute ce terme de sa richesse sémantique et en gomme toute l’ampleur diatopique (cf. GPSR s. étro); un nom de vent local comme vôdêre ‘vent violent’ s’accommode mal d’une définition aussi généralisante 14 ; la coexistence de deux séries d’acceptions s. «ministro ‘ministre, pasteur’ (et parfois ‘le porc, l’âne’)» cesse de paraître singulière dès lors que sont mentionnées leurs aires respectives, qui s’avèrent non contiguës (cf. FEW 6 2 : 116a et b). De nombreuses définitions sont présentées comme valant pour tout le domaine, alors qu’elles se rapportent à une aire restreinte, à l’exemple (outre ceux qui précèdent) de nant ‘cours impétueux’ (cf. FEW 7: 7b et Humbert 15 ), de arcana, dont l’unique acception restituée, ‘craie rouge, servant à marquer les brebis’, constitue un démarquage de Cerlogne 16 (pour les autres sens, cf. GPSR s. arcanne) et de sendeco, où le sens ‘directeur des travaux publics communaux’ est une reprise de Delaloye 17 . Il apparaît en somme que Stich se satisfait d’une approche réductrice, approximative ou lacunaire de la définition, engendrant une entropie sémantique, produisant des sens supra-dialectaux, à l’image de «môlo ‘moule’ (surtout ‘mesure de bois de 2 à 4 m 3 ’)». L’auteur réserve une place d’honneur à un système hybride de localisation des mots, contenant tantôt des indications de fréquence («ridiculo ‘ridicule’; peu répandu»), tantôt des précisions aréologiques («conerie ‘connerie’; trouvé seulement dans l’Ain»). On peut s’interroger sur l’utilité de telles données dans cet ouvrage, d’autant plus qu’elles consistent, à l’opposé des systèmes rigoureux mis au point dans d’autres publications 18 , en une panoplie de formulations souvent approximatives: «répandu mais quelquefois non trouvé» (s. cllèrc); «moins répandu» (s. ètroblyon), «présence clairsemée dans tout le domaine» (s. nâfra), «manque en de nombreuses régions» (s. pârpiére), «absent dans plusieurs parlers, dont semble-t-il le savoyard et une partie de la Suisse romande» (s. mourgar). Par ailleurs, il y a lieu de douter de la fiabilité de certaines indications de fréquence. Ainsi farisien, Sant Mechiél ‘automne’ (s. sant 1) et veloutiér, qui ne sont gratifiés d’aucune marque aréologique 19 , sont-ils vraiment plus fréquents que beaucoup d’autres mots donnés comme rares? Pour le premier mot, FEW (8: 366b) n’atteste aucune forme patoise et le fichier du GPSR n’en contient que deux; le deuxième est circonscrit (dans le sens donné et en ne considérant que le domaine concerné) à la Savoie et à la Haute-Savoie (cf. FEW 6 2 : 77a, ALF 75 et ALJA 105); le troisième n’existe sauf erreur que dans le dialecte stéphanois de J. Vacher 20 . De plus, les précisions géographiques fournies par Stich sont truffées d’inexactitudes. Ainsi bontâblo ‘humain, plein de bonté’ et dèvouagnér ‘détruire le grain semé’, considérés comme des mots romands, sont en réalité aussi savoyards (cf. FEW 1: 433b et 17: 462b), dombala ‘char- 317 Besprechungen - Comptes rendus 14 «Le principal domaine de ce vent est constitué par les rives orientales du lac Léman, qui le reçoivent des Alpes et du Valais. C’est un vent très fort et chaud, qui souffle souvent par rafales» (BGl. 10 [1911]: 46). 15 «Dans le Faucigny (Savoie), un nant est un torrent; et on le dit particulièrement de certains torrents impétueux qui descendent du Mont-Blanc ou des montagnes voisines» (J. Humbert, Nouveau glossaire genevois, vol. 2, Genève 1852: 56). 16 «Arcana, sf. Craie rouge dont on marque les brebis» (J.-B. Cerlogne, Dictionnaire du patois valdôtain, Aoste 1907: 82). 17 «Santeco m.: ‘syndic’, directeur des travaux publics de la commune» (L. Delaloye, Lexique du patois d’Ardon, Sion 1964: 102). 18 Cf. par exemple les sigles géo-historiques du FEW, aisément élucidables grâce à son Beiheft. 19 Ce qu’il convient d’interpréter ainsi: «Quand il n’y a aucune précision, le mot est généralement bien représenté: dans le Val d’Aoste, la Suisse Romande et la plupart des régions françaises du domaine francoprovençal» (xi). 20 Cf. Stich 2001: 1017. rue dombasle’ donné comme propre à l’Ain, est également vaudois (cf. GPSR s. dombasle), ètivâjo ‘estivage’ et ètivar ‘estiver’, présentés comme exclusivement valaisans, sont attestés dans quatre cantons de SR, mais pas en Valais (cf. GPSR s. estivage et estiver) et lequèta ‘petit bateau à fond plat’ localisé comme mot du Léman, est aussi présent dans les cantons de Fribourg et de Neuchâtel ainsi qu’à Annecy en Savoie (cf. FEW 5: 383b). Enfin, est-ce faute d’avoir cherché que Stich affirme que les mots suivants n’ont pas été trouvés en SR: ampôla (cf. GPSR s. ampoule), aveniére ‘champ d’avoine’ (ib. s. avénière), bachèt ‘auge’ (ib. s. batsé), bartavèla ‘personne bavarde’ (ib. s. bartavala), bartavèlar ‘bavarder’ (id. s. bartaval ) bavardar (ib. s. bavarder), bécatar (ib. s. becqueter), bire (ib. s. bière 1), brolyârd (ib. s. brouillard 1), chanouèno (ib. s. chanoine), chevél (ib. s. cheveu), divèrtir (ib. s. divertir), fèrma ‘affermage’ (ib. s. ferme 2), fèrmiér (ib. s. fermier), fês (ib. s. fois), musél ‘museau’ (FEW 6 3 : 277a), pèrruquiér ‘coiffeur’ (Odin, op. cit. 411 s. pèrütyé), uprés (GPSR s. auprès)? Il est regrettable que Stich ait ramené à la portion congrue les locutions (relativement rares et généralement calquées sur le modèle français) et les exemples (quasi inexistants), alors même qu’une phraséologie abondante constitue indiscutablement une condition nécessaire pour cerner les valeurs exactes des mots 21 . En revanche, il a fourni des informations de nature hétérogène, fort banales (cf. «artificièl ‘artificiel’ (par ex. d’une prairie)»; «mutuèl ‘mutuel’ (en particulier pour le secours mutuel)»; «pèrcèpcion (souvent des impôts)»; «secrètariat (p. ex. de la mairie)»; «zona (s’applique en particulier aux zones franches)»; «crevar ‘crever, mourir’, pas toujours vulgaire») lorsqu’elles ne relèvent pas du pur truisme (cf. «chantar ‘chanter’ (se dit aussi de nombre d’oiseaux)»; «Musa ‘Muse’, poétique, littéraire»; «pèchiê ‘péché’ (surtout d’usage religieux, peu utilisé autrement)», de la tératologie définitoire (cf. «mont ‘mont’ (sert pour les directions, etc.))» ou du renseignement erroné, à l’exemple de «vôdês ‘sorcier’ (mot romand, évité dans le canton de Vaud)», où le détail anecdotique rapporté par l’auteur constitue une interprétation fautive de sa source 22 . Occultant la différence fondamentale entre la vocation sémasiologique du dictionnaire francoprovençal-français (le lecteur/ auditeur s’en sert pour élucider le sens d’un mot rencontré dans un texte ou saisi au cours d’une conversation) et l’approche onomasiologique de la partie français-francoprovençal (le scripteur/ locuteur recherche les mots lui permettant de désigner tel objet ou d’exprimer tel concept), Stich se borne à produire dans la seconde partie une image inverse de la première. Il répercute ainsi fatalement l’intégralité des fautes de l’une à l’autre (lemmes erronés, usage anarchique de la catégorie grammaticale et du genre, entrées cachées, programme microstructurel chaotique) et en ajoute un bon nombre. L’élaboration d’une nomenclature inverse, qui aurait nécessité une analyse méticuleuse des sens du corpus francoprovençal 23 , a été négligée, comme en témoignent ces monstres lemmatiques: cuvier à divers usage; disséminer sur le sol (andain, fumier); enflement dû à un coup; est-ce que; interrompre l’allaitement; ivraie enivrante; loge à cochons; maux de ventre chez les animaux; retricoter le talon d’un bas usagé; s’il vous plaît, etc.). Le 318 Besprechungen - Comptes rendus 21 «L’énoncé d’un mot polysémique n’indique pas de lui-même le sens choisi; c’est l’environnement général du discours, et plus particulièrement le mot immédiatement associé qui permet au destinataire de lever l’ambiguïté, et au lexicographe de distinguer les sens» (P. Imbs, préface du TLF, xxv). 22 «C’est chez nous un des outrages les plus grossiers que d’appeler quelqu’un vaudai, vaudaisa; aussi les habitants du canton de Vaud tâchent de garder en patois le nom de Vaudois, contre l’usage de cet idiome qui change les oi en ai . . . Nos Vaudois ne veulent pas qu’on les croie sorciers, vaudai» (Bridel, op. cit. 402). 23 L’élaboration d’un dictionnaire inverse à partir de sa source spéculaire représente une tâche complexe, qui requiert une maîtrise des techniques propres à la dictionnairique bilingue. En l’occurrence, il aurait peut-être été plus judicieux de se borner à établir un index donnant accès aux matériaux francoprovençaux de la première partie plutôt que de fabriquer un pseudo-dictionnaire. recours à un procédé purement mécanique a de surcroît engendré une foison de bizarreries et d’incohérences au niveau de la microstructure. Ainsi, s. petit, l’auteur regroupe en vrac des locutions, des composés (qui devraient avoir leur propre entrée) et des sens (comme ‘petite linotte des vignes’, que le lecteur ne trouvera en revanche pas s. linotte), et s. cuite (où le lemme renvoie théoriquement au concept français) surgissent à la suite de la traduction en francoprovençal tous les sens donnés dans la première partie, lesquels sont absents sous leurs entrées attendues: «cuite couéta (petit-lait, fournée, chaleur intense, ivresse)». La création de néologismes ne peut guère se satisfaire d’initiatives individuelles. En l’occurrence, si elle devait s’inscrire dans le cadre d’une planification linguistique, elle nécessiterait, peut-être davantage encore que l’activité compilatoire à laquelle s’est livré Stich, le concours d’instances représentatives du domaine linguistique concerné 24 . La contribution de Xavier Gouvert, qui trouverait sa place dans l’ouvrage à condition de constituer un complément solidaire de la nomenclature établie par Stich, est en réalité une pièce rapportée. Elle fourmille de mots mentionnés par Stich (cf. aèroplano, fllôta, patouesant, tèsa, vilen, etc.), qui trahissent parfois des divergences dans les options graphiques des deux auteurs (cf. arbâda/ arbârda, enspector/ enspèctor, ren-qui-valye/ ren-que-valye). Elle contient en outre nombre de mots attestés par le GPSR (cf. notamment avenua [GPSR s. avenue], boa [ib. s. boa], damouesél [ib. s. damoiseau], dèlit [ib. s. délit]), dont la place légitime serait par conséquent dans le dictionnaire francoprovençal-français. Le Dictionnaire de Stich est présenté par Henriette Walter 25 (préface, ix) comme un instrument adéquat de décodage (la partie francoprovençal-français permettant d’«élucider des obscurités éventuelles» de la littérature francoprovençale) et d’encodage (la partie français-francoprovençal et le lexique des néologismes ayant pour vocation de servir de référence au «patoisant qui désirerait lui-même s’exprimer par écrit dans son propre parler»), appelé en outre à être éventuellement employé comme manuel didactique. Nous nous permettons d’exprimer nos doutes. Abstraction faite de la question pendante du bien-fondé d’une koinè francoprovençale, il nous paraît que la partie lexicographique de l’ouvrage est dépourvue de toute valeur scientifique. É. Fluckiger ★ Yasmina Foehr-Janssens/ Emmanuèle Métry (ed.), La Fortune. Thèmes, Représentations, Discours, Genève (Droz) 2003, 224 p. (Recherches et Rencontre 19) La Fortune et sa roue sont des thèmes que tout médiéviste est capable de repérer et de brièvement commenter. Mais quant à tenir sur elles un discours soutenu qui ne se mette pas très vite à ressasser les mêmes idées reçues, c’est une autre affaire, au point que les ouvrages de synthèse sur la question restent pratiquement inexistants. Fruit d’une journée d’études qui s’est donnée en 2001 à l’Université de Genève, le présent ouvrage constitue donc, par sa seule existence, un événement. Certes, il ne s’agit pas à proprement parler d’une synthèse, mais plutôt d’un parcours fait d’une suite de coups de projecteurs donné par des spécialistes 319 Besprechungen - Comptes rendus 24 Par exemple, la Lia Rumantscha assume cette responsabilité dans le canton des Grisons; cf. B. Cathomas, «Planification linguistique du romanche en Suisse: création et introduction d’une langue standard», in: Quelle planification linguistique pour le wallon? Actes du colloque international de Charleroi, 23 mars 1996, 1997: 39s. (http: / / users.skynet.be/ ucw/ htm/ doclingadje.htm). 25 Henriette Walter a dirigé la thèse que l’auteur a soutenue à l’Université de Paris V en juin 2001 et qui fournit la matière du présent Dictionnaire. confirmés sur des époques ou des textes particuliers. Des traces subsistent, d’ailleurs, de l’oralité primitive des textes; ainsi se permettra-t-on de sourire de l’allusion de J.-Y. Tilliette au fait que l’on soit «dans la cité de Calvin» pour juger superflu de résumer le débat sur la prédestination (99). On observe aussi quelques disparates bénins: alors que le spécialiste du Nouveau Testament utilise abondamment les citations en caractères grecs, le byzantinologue s’en passe complètement; Jean-Claude Mühlethaler est le seul à traduire en langue moderne les citations en ancien français, et une même citation de Boèce est nantie de deux traductions différentes (26 et 61). Plus grave, par contre, eu égard, surtout, à l’extrême dispersion des études consacrées jusqu’à aujourd’hui au thème de Fortune, s’avère l’absence de toute bibliographie générale. Le lecteur en est réduit à compiler les notes des différentes contributions, sans être sûr qu’elles sont vraiment représentatives, et les optiques parfois disparates de celles-ci ne l’aident guère dans cette tâche. À l’inverse, la table des manuscrits cités (221), qui, à une seule exception près, ne renvoie qu’à l’article iconographique de Jean Wirth, peut apparaître comme quelque peu superfétatoire. Quant à l’index nominum (217- 20), on peut regretter qu’il ne recense pas les noms de critiques modernes citées dans le texte des articles. Il n’en reste pas moins que la progression chronologique, presque sans heurt, de l’ouvrage aboutit à nous donner une vision très complète du thème de Fortune de l’Antiquité à la Renaissance, et qu’on aurait peine à y déceler des omissions ou des manques évidents. Notons tout de même que Jean-Yves Tilliette termine son article «Éclipse de la Fortune dans le haut Moyen Âge? » (93-104) en promettant que les contributions suivantes vont expliquer la soudaine recrudescence du thème au tournant des XI e et XII e siècles, alors que ce n’est pas vraiment le cas. Jean Wirth, dans l’article qui suit, «L’iconographie médiévale de la roue de Fortune» (105-27), qui présente une riche documentation partiellement inédite, constate plus qu’il n’explique l’émergence des représentations figurées de la roue de Fortune à l’époque susdite; et les textes suivants se focalisent tous en aval du point de bascule. Problème presque inverse, l’article de Jean-Claude Mühlethaler montre bien la dévalorisation de la notion de Fortune à la fin du Moyen Âge, mais, du coup, il met légèrement en porte-à-faux l’article final de Jean Lecointe, «Figures de la Fortune et théorie du récit à la Renaissance» (207-16), qui fait état de la réception contrastée, mais toujours vivante, du thème au XVI e siècle. Enfin, manque totalement une ouverture sur la survie après la Renaissance du thème de Fortune; le XVII e siècle, pourtant, ne le méconnaît pas: le terme figure dans le vocabulaire de Racine, dans celui de La Fontaine, et même dans celui de Bossuet! Plus tard encore, les connotations anciennes du terme ne sont pas tout à fait absentes de l’œuvre de Balzac, et peut-être ses derniers avatars chez des dramaturges comme Claudel ou Giraudoux ne seraient-ils pas tout à fait inintéressants à explorer. Que les périodes de déploiement privilégiées des incarnations contrastées de Fortune soient essentiellement la fin de l’Antiquité et le «long Moyen Âge» chrétien reste, néanmoins, une évidence, et l’on ne reprochera à ce livre, pensé et conçu par des médiévistes, de s’adresser à des médiévistes! Dans l’ensemble, comme on l’a dit, les diverses contributions se complètent très bien, et les redites sont, pour ainsi dire, inexistantes. L’ambitus des recherches proposées reste néanmoins très variable, et on remarquera la modestie des deux éditrices du volume, dont les textes, brefs, sont les seuls à êtres purement monographiques, Emmanuèle Métry proposant, dans «Fortuna et Philosophia: une alliance inattendue. Quelques remarques sur le rôle de la Fortune dans la Consolation de Philosophie de Boèce» (59-70), une mise au point sur le texte phare de Boèce et Yasmina Foehr-Janssens, élargissant au latin ses recherches sur la littérature vernaculaire du Moyen Âge central, commente avec bonheur «La maison de Fortune dans l’Anticlaudianus d’Alain de Lille» (129-44), pour en conclure que le principe de ce texte, qui tente la gageure de décrire la demeure de l’entité essentiellement «muable» qu’est Fortune, «n’est après tout pas très éloigné de celui d’une démarche parodique» (144). 320 Besprechungen - Comptes rendus C’est une tendance inverse à celle de ces travaux étroitement circonscrits qu’illustre le long article de Christopher Lucken, «Les Muses de Fortune. Boèce, Le Roman de la Rose et Charles d’Orléans» (145-75), qui propose un parcours où sont successivement examinées en détail la Consolation de Boèce, la grande somme de l’allégorie vernaculaire médiévale (dont l’absence ne pouvait se concevoir dans un tel livre) et les ballades de Charles d’Orléans, avec de très rapides aperçus sur d’autres textes. Profitons-en pour regretter en passant que seul, dans l’ensemble du recueil, cet article évoque (162) le fameux rêve de la roue de Fortune de La Mort Artu. L’ambition avérée de cette contribution est de dresser les jalons d’une histoire de la poésie amoureuse au Moyen Âge relue sous l’angle de l’influence boétienne. On en vient aussi à se demander si cet article, plein de vues profondes et de perspectives originales, ne déséquilibre pas quelque peu le volume, tant on souhaiterait en voir l’auteur consacrer à ce sujet une pleine monographie. Pourraient ainsi être éclaircis quelques points ambigus, comme l’attribution à Armand Strubel, dans son édition du Roman de la Rose, d’un lapsus qui pourrait éclairer l’exégèse du texte (156), la polémique avec Dragonetti qui permet de récupérer la thèse du Mirage des sources tout en la récusant (157) ou la difficulté de se représenter une «roue de Fortune ne s’arrêta[n]t pas de descendre» (171). Signalons en passant une petite coquille: c’est bien sûr au Tristan de Thomas et non à celui de Béroul que remonte «la comparaison du mal d’amour avec le mal de mer» (159). Tout aussi long, mais plus étroitement circonscrit, puisqu’il explore une période de seulement cent cinquante ans d’histoire littéraire, l’article de Jean-Claude Mühlethaler, «Quand Fortune ce sont les hommes. Aspects de la démythification de la déesse d’Adam de la Halle à Alain Chartier» (177-206), s’inscrit dans le cadre de la vaste interrogation que le professeur lausannois mène depuis un certain temps sur les représentations du politique à la fin du Moyen Âge. Signalons en passant que le titre de sa contribution peut prêter à confusion, car, s’il marque bien le début de la tranche chronologique que l’article entend explorer, Adam de la Halle n’est pas le point de départ de la réflexion, l’auteur du Jeu de la Feuillée étant ici représenté comme moins respectueux de Fortune que certains auteurs du XIV e siècle: on ne saurait trouver meilleure illustration du fait que la pure chronologie est impuissante à rendre compte des mouvements réels qui dirigent l’évolution de la littérature. Au demeurant, les différences sont moins fortes que les ressemblances entre les auteurs étudiés, et Jean-Claude Mühlethaler - dont on se demande si l’expression «ce sont des hommes» ne lui a pas été inspirée par Rabelais («je ne bastis que pierres vives ce sont hommes») - peut conclure: «Chez Alain Chartier, Adam de la Halle ou Boccace, la déesse déchue ne renvoie pas à une force transcendante; elle est une fiction bienvenue qui fait mieux ressortir les erreurs et les errances des hommes» (204). On comprendra qu’on se soit davantage étendu ici sur les contributions concernant l’Occident médiéval, mais il faudrait citer aussi celles, toutes intéressantes, qui traquent notre thème dans l’Antiquité, «Fortuna dans le monde latin: chance ou hasard? » de Nicole Hecquet- Noti (13-29) et «Les avatars de Fortune dans les Actes apocryphes des apôtres: une comparaison avec les Métamorphoses d’Apulée» d’Enrico Norelli (31-58), ainsi que «Tychè et Pronoia: notes sur l’emploi de Fortune et Providence dans l’historiographie byzantine ancienne» d’André-Louis Rey (71-92) qui nous donne des aperçus passionnants sur le monde byzantin trop souvent négligé par les spécialistes du Moyen Âge occidental.Au total, un livre non tout à fait exempt des quelques disparates inhérents au genre du volume collectif, mais qui reste d’un bout à l’autre passionnant et qui ne peut que faire date dans l’élucidation d’un thème que l’on croit trop facilement connaître alors que sa richesse et sa complexité méritent amplement la peine que s’est donnée ici l’équipe des médiévistes de Genève. A. Corbellari ★ 321 Besprechungen - Comptes rendus Richard Trachsler, Disjointures - Conjointures. Étude sur l’interférence des matières narratives dans la littérature française du Moyen Âge, Basel/ Tübingen (Francke) 2000, 429 p. (Romanica Helvetica 120) La thèse d’habilitation de R. Trachsler 1 est un travail très important, parce qu’il est ambitieux: grâce à l’angle d’approche spécial qu’il a choisi, l’auteur veut proposer une compréhension générale d’une partie significative de la littérature narrative médiévale. De plus, la méthode de discussion, qui part des textes et des problèmes qu’ils nous posent pour élaborer une histoire des genres littéraires, n’est pas la plus fréquente dans les études médiévales, et l’exemple de l’auteur mérite d’être suivi. Enfin, la matière observée (la littérature narrative de fiction de la deuxième moitié du XIII e et du XIV e siècle) fait partie de ce que nous lisons peu dans la littérature médiévale, et pour cette raison déjà le livre recensé ajoute beaucoup à nos connaissances. Dans une Introduction (9-47) aux ambitions théoriques marquées, l’A. définit son but et sa méthode. En s’appuyant sur les célèbres vers introductifs de la Chanson des Saisnes et sur des traités poétiques contemporains, il distingue clairement matière narrative et genre, et annonce qu’il tentera de suivre le fil de traditions littéraires. L’outil grâce auquel il mènera cette recherche sera l’étude de l’interférence des matières narratives, c’est-à-dire, sous sa forme la plus fréquente, «l’apparition d’un personnage ou d’un objet appartenant traditionnellement à une matière précise à l’intérieur d’une autre qui, a priori, n’est pas la sienne; se produit ainsi, au sein d’un univers littéraire déterminé, l’irruption d’un élément allogène» (10). La forme typique de l’interférence est l’apparition d’un personnage («la pierre angulaire de la matière») dans un contexte inattendu (14). Pour cerner le phénomène, l’étude choisit, du XIII e au XV e siècle, un corpus de textes représentatifs, qui illustrera les cas de figure les plus importants; «quand deux textes offraient le même cas de figure, nous avons retenu de façon assez systématique le moins connu pour développer notre réflexion» (15). L’introduction se poursuit par des réflexions de belle portée sur le nom propre (20- 25), l’application de la notion de pro-récit à la littérature médiévale (les noms propres fonctionnant comme récits condensés; 25-31) et une discussion de la possibilité de distinguer dans la littérature médiévale des genres nettement séparés. Je trouve l’auteur un peu pessimiste quand il déclare qu’«en aucun cas, la forme ne permet de conclure à une répartition générique bien nette puisque, dès les premiers textes vernaculaires, les choses sont inextricablement brouillées» (33): si Roncaglia, cité à cette occasion, peut dégager des éléments épiques dans certains romans et des éléments romanesques dans le Roland, c’est précisément qu’ils ne sont pas inextricables, ou qu’on a affaire à des êtres qu’on peut concevoir comme distincts. L’ouvrage lui-même commence par une interrogation sur quelques formes simples d’interférence. Tout d’abord la liste (48-59), hors de toute narration, d’ambition totalisante et dans laquelle tendent à se développer des récits. Ensuite l’homonymie, ou le choix pour un personnage de fiction d’un nom déjà attribué dans un autre texte (et à un personnage qui ne peut lui être assimilé; 59-78), puis la comparaison (78-93), l’ekphrasis de l’objet d’art, spécialement quand l’objet décrit représente «une histoire extraite d’une matière allogène» (93-99), et enfin l’histoire d’un objet (par exemple celle du bouclier d’Énée devenu celui d’Olivier; 99-108). Il se poursuit avec l’étude de neuf textes, de statut générique plus ou moins clair et qui illustrent différents modes de l’interférence (108-209), et dont la série débouche sur deux études de grandes œuvres (le cycle des Sept Sages de Rome et le Perceforest) qui dépassent chacun, par des voies différentes, le partage traditionnel des matières littéraires. 322 Besprechungen - Comptes rendus 1 Un compte rendu en a été donné par G. Palumbo dans Medioevo Romanzo 25 (2001): 151-54. La dernière partie (282-365) se penche sur l’organisation d’une matière narrative complexe par des récits encadrants; c’est l’occasion pour l’auteur de développer un sujet privilégié et récurrent dans son ouvrage: les récits consacrés aux Neufs Preux. On y trouve aussi une discussion des nombreuses adaptations françaises de Boccace, et un commentaire très développé (325-65) du Chevalier errant de Thomas de Saluces. Ce travail qui enrichit tellement nos connaissances d’histoire littéraire n’est cependant pas une histoire de l’interférence des matières narratives, comme l’explique l’A. dans sa très belle et trop brève Conclusion (366-70), mais propose seulement «une sorte de typologie des différentes façons dont une matière supplémentaire pouvait s’introduire dans un jeu donné» (367). Une telle histoire ne saurait encore s’écrire, mais R. Trachsler nous propose quelques pistes pour son futur développement: il s’agirait par exemple de s’intéresser à la tradition manuscrite (et imprimée) pour connaître la vie réelle des textes étudiés. Il cite d’ailleurs des exemples significatifs des connaissances que cela nous apporterait. C’est un trait constant dans ce travail qu’une telle vision réaliste des textes - intérêt pour leur vie dans les manuscrits, pour leur réception et les fonctions de leur production - quoi qu’en dise l’auteur (369), et je vois là une de ses grandes qualités. Le volume se termine par une bibliographie (371-419) et un index rerum (420-29). Sur la base d’un jugement très positif, on me permettra de discuter ou de souligner certains aspects généraux et particuliers de l’ouvrage. Comme on le voit par son plan même, le livre de R. Trachsler est moins une réflexion théorique qu’une suite organisée d’exégèses cohérentes. Cela n’empêche d’ailleurs pas l’auteur de traiter de manière convaincante des questions de théorie littéraire; il le fait sans recherche d’une fausse modernité, et ne trouve pas indigne de lui de discuter Köhler, Jauss et Zumthor, sans dissimuler la similarité de certaines de leurs questions avec les siennes (45, 367), mais en marquant clairement les différences de perspective et d’enjeu. Cette capacité à intégrer l’histoire de la discipline comme outil pour une connaissance en progrès contribue sans doute à conférer à l’ouvrage un caractère de classique. Lorsque l’A. dit du Roman de Silence et de Sone de Nansay que «la matière dominante y est ‘neutre’» (118, cf. déjà 112), il me semble que la possibilité de définir ainsi (et même entre guillemets) le caractère de ces œuvres ne découle pas des principes qu’il s’est fixés (15-16, 20), mais directement des affirmations de Jean Bodel. S’il n’y a que trois matières, ce qui ne peut se ranger dans aucune d’elles n’existe pas: on serait encore plus précis en disant que ces ouvrages sont neutres du point de vue de la matière, ou en d’autres termes qu’ils n’ont pas de matière. Mais je crois qu’il y a dans la phrase citée un écrasement entre matière ‘matière’ et matière ‘matière à laquelle est joint un stilus particulier’, qui se manifeste aussi p. 19, où le tableau dit rota Bodelli (par référence à la roue de Virgile) assimile matière et stilus. R. Trachsler, d’ailleurs, peut dire aussi qu’à côté des matières de France, de Bretagne et de Rome il en est «mainte autre, dont Jean Bodel ne parle pas» (211), ce qui semble indiquer que la matière peut se définir extra-johanniquement. Je reconnais volontiers que ce problème terminologique est mineur; il touche cependant le point central de l’ouvrage recensé, et il apparaît que R. Trachsler s’interdit de parler d’autres matières que celles qu’énumère Jean Bodel (ainsi, p. 151 en haut, il serait commode de parler d’interférence avec la matière des croisades). À la p. 31, materia semble être équivalent d’ ‘histoire portée avec lui par le nom propre’, ce qui est une simplification indue. Les critères qui permettent de reconnaître la matière associée à un texte sont tout d’abord les personnages, mais aussi l’espace et la période concernés. On ne connaît cependant leur capacité à marquer l’arthurianité, par exemple, que directement: parce que dans d’autres textes ils auront été associés à cette matière. Cela fait qu’une phrase comme «la forme aussi bien que les marqueurs de matière dominants renvoient le lecteur au monde arthurien» intrigue: quels sont ces marqueurs? L’A. serait-il parvenu à médiatiser le rapport 323 Besprechungen - Comptes rendus entre les occurrences d’une matière et notre capacité à les reconnaître, l’objet intermédiaire étant peut-être un type? P. 104, dans une note, l’A. propose d’identifier un Espandragon (Girart de Roussillon, v. 2533) avec Uterpandragon, père d’Arthur. Comme le personnage en question est un forgeron, il me semble qu’il ne peut être identifié au roi des Bretons et qu’il ne s’agit que d’une homonymie (l’équivalence de la forme est démontrée de façon convaincante par R. Trachsler). Dans ce cas, l’A. ferait donc mal la distinction entre nom et évocation d’un récit sousjacent (ou pro-récit). C’est une question d’un ordre semblable qui se pose p. 78 lorsque, après avoir constaté la grande tolérance des scribes et redacteurs à l’égard des noms propres allogènes, il en propose trois explications possibles: 1° l’homonymie serait considérée comme indifférente, 2° l’usage de noms propres célèbres constituerait une convention littéraire, 3° c’est la possibilité intertextuelle offerte par la présence d’un nom propre venu d’ailleurs qui serait ainsi exploitée; R. Trachsler préfère la troisième solution, en se fondant sur les noms de Tristan de Nanteuil, Noiron le Magicien et Guanelet le traître. Je crois qu’il n’y a pas là d’intertextualité (ce qui supposerait des rapports entre textes): Noiron le Magicien n’est une allusion à aucun texte particulier (comme l’A. l’a d’ailleurs expliqué), le nom de Guanelon a acquis généralement la valeur antonomatique qu’on peut gloser ‘nom de traître’ - ce n’est donc plus une allusion à la Chanson de Roland, même si la source reste connue, quant à Tristan de Nanteuil, son nom n’est pas construit sur celui de Tristan de Léonois, mais motivé par une même étymologie que ce dernier - leurs noms sont frères, non père et fils, si l’on me permet cette métaphore. Dans tous ces cas, il me semble donc qu’il n’y a pas d’utilisation de l’évocation d’un autre texte. Le concept d’interférence des matières peut aider aussi à éclairer des problèmes qui pourraient lui paraître extérieurs, comme lorsque la (grande) structure du Perceforest est expliquée par les moments d’irruption de matière étrangère (258). La matière arthurienne, parmi toutes, entretient avec le merveilleux des liens particulièrement étroits, et personne ne s’en étonnera. R. Trachsler met en évidence une assimilation croissante - au fil de l’histoire des textes qu’il examine - entre cette matière et le merveilleux en général (spécialement 128-29). Cela appelle quelques remarques. Ainsi, résumant (163) les épisodes arthuriens de Tristan de Nanteuil, Lion de Bourges, de l’Ogier décasyllabique et du Bâtard de Bouillon, l’A. montre bien que sous la surenchère d’exotisme et de merveilleux se cachent des échecs: elle indique que le monde épique n’est plus en mesure «d’accueillir la projection des désirs des individus», mais aussi que la matière arthurienne ne peut plus fournir «un univers où se côtoient harmonieusement l’homme et le surnaturel puisqu’elle est dans ces nouveaux textes entièrement du côté du merveilleux . . ., un paradis artificiel». Il y aurait donc rencontre des matières «épique» et arthurienne dans un échec partagé. Je crois plutôt qu’il n’y a pas croisement avec la matière arthurienne, mais intégration du merveilleux dans un texte épique; ce merveilleux sera cherché là où on le rencontre le plus facilement, soit dans la matière de Bretagne. Il m’a semblé que l’A. attribuait parfois trop vite à la matière arthurienne ce qui n’était que merveilleux en général; ainsi, lorsqu’il parle de certains éléments allogènes dont l’importance va grandissant dans le cycle d’Huon de Bordeaux, il les nomme «arthuriens et merveilleux en général» (188). Or, ils n’ont rien de spécifiquement arthurien, voire ne le sont même pas du tout, ou presque (190), et il n’y aurait pas lieu, je crois, de parler d’interférence de matières. Même si je souhaiterais que ces distinctions soient plus clairement respectées, je reconnais volontiers que l’interprétation de R. Trachsler a cet avantage de lui permettre d’expliquer que la présence d’Arthur et de Morgue peut en venir à «signale[r] précisément le merveilleux, la suspension des repères chronologiques et géographiques habituels» (197). Ce gain ne me paraît cependant pas suffisant. Dans sa conclusion, l’A. pose que l’interférence des matières narratives possède avec le merveilleux des liens évidents, puisque son relevé «a fait ressortir 324 Besprechungen - Comptes rendus l’aptitude particulière de l’une des trois matières bodéliennes à la migration: celle de Bretagne» (368), qui perd son ancrage spatio-temporel traditionnel lorsqu’elle s’exporte dans d’autres types de textes, «pour se rattacher à une géographie orientale, merveilleuse». Je ne crois pas la démonstration valide; on a vu plus haut que l’A., dans la perspective de l’interférence, en venait à lier à la matière de Bretagne toutes les manifestations merveilleuses, et il y a une grande proximité entre une de ses prémisses et la conclusion. Mais surtout on pourrait comprendre que le merveilleux (et non l’interférence arthurienne) serait premier, et que la matière de Bretagne n’interviendrait de façon privilégiée dans les inserts de ce type que parce qu’elle est liée intrinsèquement au merveilleux. La question qui se pose ici est peut-être de savoir dans quels cas se déplacent des matières conçues comme matières, et dans quels cas des modes de conception du monde littéraire (le merveilleux) ou des personnages. Ainsi, l’explication donnée par l’A. (199) 1° de la présence d’Arthur en Faerie, 2° de son incapacité à maîtriser toutes les caractéristiques de ce monde me semble contournée, qui pose un état intermédiaire de l’intégration du bretonnisme et du merveilleux, connaissant à la fois des traits de son début et de sa fin («le plus intéressant dans la perspective de l’interférence des matières narratives, c’est de constater que la matière de Bretagne est encore bien la matière de Bretagne, c’est-à-dire qu’elle n’a pas encore dérivé vers Faerie, qu’elle ne s’est pas encore fondue dans le merveilleux. Cette observation est totalement vraie en ce qui concerne Arthur, comme on le constate clairement dans le passage . . . qui montre le souverain breton quelque peu désorienté lorsqu’il se voit souhaidié, lui, Morgue et vingt mille de ses hommes, à Dunostre»). Je crois qu’il n’y a pas de difficulté ni d’incertitude du statut d’Arthur. Le seul acte original de l’auteur du Roman d’Aubéron est l’introduction d’Arthur dans le royaume de Féerie (ce qui se comprend, vus les liens privilégiés d’Arthur et du merveilleux), mais cela ne suppose pas que la matière de Bretagne s’y intègre avec lui, et les règles de déplacement que connaît la littérature arthurienne continuent à être connues d’Arthur, dont la psychologie n’a pas changé avec son déplacement. On touche ici une autre question générale, que l’A. n’a certes pas éludée dans les réflexions méthodologiques proposées dans son Introduction, mais qui ne m’a néanmoins pas toujours paru réglée dans le cours de son ouvrage. L’ouvrage étudie l’interférence en général, et en décrit soigneusement des réalisations de caractères différents; il le fait cependant toujours en parlant d’interférence de matières. Peut-être aurait-il fallu intégrer comme premier élément de l’analyse des interférences une distinction nette et constante entre rencontres de matières, de fonctions (ainsi quand R. Trachsler parle d’un début «‘en clé arthurienne’», 223), de genres, insertions de personnages et citations de textes. On a l’impression que l’A. a voulu ne parler que de la matière, mais qu’il se sent bien obligé, parfois, d’introduire genres ou fonctions, qui sont alors rattachés un peu abruptement à la notion de matière. Une trace de ceci peut être trouvée dans les nécessaires facilités d’écriture qui permettent à l’adjectif épique de dénoter une matière. Une première approche laisse par exemple croire que dans Tristan de Nanteuil (dont l’appartenance générique et matérielle à la chanson de geste et à la matière de France est absolument claire), c’est l’influence du genre romanesque (portant avec lui la matière de Bretagne) qui crée la possibilité pour Arthur d’apparaître. E. Köhler écrivait que les traditions littéraires s’adaptaient le plus fréquemment selon deux axes: l’élargissement des limites d’un genre existant et la création de Mischgattungen. À sa suite, R. Trachsler pose que «les textes de [son] corpus participent sans doute des deux tendances puisqu’on est indubitablement à la fois en présence d’un genre - la chanson de geste qui s’ouvre à des éléments romanesques - et de l’émergence, de ce fait, d’une sorte de genre (sous-genre, famille) nouveau, qui peut être considéré . . . comme ‘impur’» (164). C’est bien l’intérêt de sa méthode que de permettre de suivre historiquement des lignes d’évolution des genres, c’est-à-dire de les délimiter en les concevant comme des ensembles cohérents. Le statut évidentiel (ou plus exactement d’existant a priori, non des- 325 Besprechungen - Comptes rendus tiné à être établi par la discussion) donné par l’A. à la notion de genre a cette conséquence fâcheuse que l’on perd parfois de vue le problème d’histoire littéraire que son ouvrage aide si bien à mieux comprendre: celui des rapports entre ces objets de l’histoire littéraire que sont les genres littéraires - et que ne sont pas directement les matières. C’est par quelques remarques touchant justement l’histoire littéraire que je terminerai. Ysaÿe le Triste est exceptionnel dans le corpus examiné: il semble que ce soit le seul cas où il y ait réellement matière mixte, et pas seulement matière étrangère appelée par une fonction particulière à laquelle elle est spécialement liée. Mais aussi ce texte est exceptionnel par sa position chronologique tardive. Il semblerait donc que l’interférence des matières narratives, qui est loin d’être seulement tardive, ait fini par se répandre au point d’avoir pu envahir complètement la structure ‘matérielle’ d’un texte. Les remarques conclusives de R. Trachsler à ce sujet (208) montrent que ce roman est très différent de tous les autres textes étudiés; d’un point de vue historique, il n’appartient pas au même groupe et l’on ne devrait pas s’étonner d’observer que ses règles de fonctionnement en sont fondamentalement différentes, également sous l’aspect de l’interférence. Me limitant à la discussion de certains points, j’ai renoncé à relever des exemples de tout ce que l’ouvrage a de neuf, éclairant et intéressant, mais on remarquera que même de courtes parenthèses (comme en 182, sur les fonctions du merveilleux) ou des notes (156, en complément à la thèse de F. Dubost) sont très souvent précieuses. La mise en page est manifestement un travail d’amateur, mais la finition est satisfaisante. Certains renvois (depuis l’index aussi) connaissent un léger décalage dans la pagination. La bibliographie est excellente, et cela fait que le lecteur est très étonné de la grave absence de l’ouvrage de S. Kay 1995: The Chansons de Geste in the age of romance: political fictions, Oxford, dont la prise en considération aurait été du plus grand intérêt. En conclusion, je répéterai le grand intérêt et l’admiration qu’inspirent cet ouvrage dont l’importance est évidente. Y. Greub ★ Finn E. Sinclair, Milk & Blood, gender and genealogy in the «Chanson de Geste», Berne (Peter Lang) 2003, 292 p. Cet ouvrage, publication d’un Ph. D. réalisé à l’Université d’Edimbourg en 1996, s’inscrit dans la lignée des Études Genres anglo-saxonnes et américaines qui, sous l’impulsion de chercheurs comme E. Jane Burns, Simon Gaunt ou Roberta Krueger 1 , s’intéressent depuis une dizaine d’années au rôle et à la représentation de la femme en littérature médiévale. C’est dans les termes suivants que F. E. Sinclair (F. E. S.) définit en quatrième de couverture son livre consacré au personnage maternel dans l’épopée médiévale: «[A] wide-ranging and provocative study on the importance of the mother in the genealogical and social frameworks of the Old French and Occitan chanson de geste». Un tel choix ne manquera pas de nous étonner: exploiter un thème d’apparence aussi contingente dans un corpus qui se signale par la mise en avant des valeurs patriarcales, voilà qui tient de la gageure! Mais F. E. S., qui distingue très nettement les figures maternelles des autres personnages féminins, établit avec une remarquable netteté le rôle crucial de la mère épique. Cette dernière, nous montre-t-elle, doit satisfaire à nombre d’impératifs lignagers afin de préfigurer l’illustration héroïque de ses héritiers. Invoquant au long de son étude des 326 Besprechungen - Comptes rendus 1 Voir en particulier E. J. Burns, Bodytalk: When Women Speak in Old French Literature, Philadelphia 1993; S. Gaunt, Gender and Genre in Medieval French Literature, Cambridge 1995 et R. Krueger, Women Readers and the Ideology of Gender in Old French Romances, Cambridge 1993. éléments socio-culturels, scientifiques et religieux issus de la tradition médiévale conjointement à des arguments inspirés des théories psychanalytiques et féministes telles que les formulent Jacques Lacan, Julia Kristeva ou Luce Irigaray, F. E. S. nous fait aisément admettre la pertinence d’un sujet encore largement négligé de la critique littéraire médiéviste. En privilégiant une approche psychanalytique, Milk and Blood se démarque en outre des rares études jusqu’ici dédiées au personnage maternel dans la littérature médiévale, parmi lesquelles l’utile répertoire de Doris Desclais Berkvam, Enfance et maternité dans la littérature française des XII e et XIII e siècles, Paris 1981, qui prenait essentiellement en considération les romans composés entre 1150 et 1200 et le numéro 26 de la revue Senefiance, «Les relations de parenté dans le monde médiéval». C’est avec brio que l’auteure relève le défi de consacrer un ouvrage entier à un personnage peu représenté dans les textes médiévaux d’imagination. Donnons d’abord un aperçu des contenus de cette étude qui - les têtes de chapitre ne manquent pas de nous le rappeler - appréhende les textes médiévaux à la lumière des analyses féministes contemporaines: le chapitre I («Transcending the body: metamorphic fluidity», 17-51) constate que, si les mères sont chargées d’assurer la perpétuation du lignage et possèdent, de ce fait, une fonction capitale dans les chansons de geste, leurs personnages manquent cruellement d’individualité. La mère des récits de fiction, nous dit F. E. S., reflète le sentiment de l’époque et des milieux culturels dans lesquels les textes étaient composés; aussi la pensée théologique et philosophique ainsi que les théories médicales et scientifiques en cours au Moyen Âge en informent-elles la représentation. F. E. S. prend alors soin de nous rappeler les éléments qui ont présidé à la construction idéologique d’un personnage oscillant entre l’idéal marial et le destin pécheur des filles d’Ève. Mais c’est peutêtre parce que ces divers facteurs - en particulier l’essor du culte à la Vierge et le développement philosophique et médical du XII e siècle - ont déjà été magistralement exposés par Georges Duby et les chercheurs de l’école des Annales que leur énumération risque de lasser un lecteur tant soit peu averti. On aura ainsi peine à saisir le profit d’un tel inventaire - en dehors du parallèle que dresse F. E. S. entre la vision médiévale de la mère et la perception de l’altérité féminine dans la psychanalyse contemporaine - dans le cadre d’une étude littéraire qui n’en fait pas usage par la suite. Le chapitre II («Plotting the matrix: the maternal sign», 53-105) recense les hypothèses des spécialistes qui ont décelé dans l’épopée une illustration des préoccupations sociales de lignage et d’hérédité qui animaient la société médiévale des XII e -XIII e siècles 2 . F. E. S. voit dans cette assimilation la cause majeure du manque d’individualité affectant les figures maternelles. La représentation des mères, conditionnée par la nécessité de procréation, se réduirait à l’expression symbolique des fonctions reproductrices. C’est précisément ce que l’auteure s’applique à démontrer sur l’exemple des versions françaises de la Naissance du Chevalier au Cygne, Elioxe et Beatrix (71-77), ainsi que dans Berte as grans piés (77-90). Mais si l’observation s’avère judicieuse pour les deux premières œuvres, on ne peut que regretter de voir l’héroïne d’Adenet le Roi reléguée dans le rang des figures dépourvues d’intérêt narratif; les chapitres suivants viseront heureusement à rétablir l’envergure du personnage. Les mères perverses et nuisibles qui échappent aux représentations idéalisantes de la maternité font l’objet du chapitre III («Disruption and suppression: maternal antithesis», 107-58). Les figures excessives, vindicatives et immorales d’Aliste, dans Berte as grans piés, ou de Lubias, dans Ami et Amile, sont 327 Besprechungen - Comptes rendus 2 En particulier G. Duby, Mâle Moyen Age: de l’amour et d’autres essais, Paris 1988 et Dames du XII e siècle: le Souvenir des Aïeules, Paris 1995, mais aussi S. Kay, The «Chansons de geste» in the Age of Romance: Political Fictions, Oxford 1995, F. Jameson, The Political Unconscious: Narrative as a Socially Symbolic Act, London 1981 et R. H. Bloch, Etymologies and Genealogies: A Literary Anthropology of the French Middle Ages, Chicago 1983. alors convoquées pour incarner le type subversif de la mauvaise mère, par opposition aux (futures) mères exemplaires que sont respectivement Berte et Belissant. Dans les deux cas, la justesse de l’analyse ne fait aucun doute; par contre, l’analogie qu’établit F. E. S. entre ces mauvaises mères et les marâtres - Matrosilie dans Elioxe et Matabrune dans Beatrix - de la Naissance du Chevalier au Cygne nous paraît hâtive. Davantage que des mères rivales «déplacées» (151) d’une génération, ces belles-mères issues de la tradition folklorique sont à considérer comme les faire-valoir de convictions obsolètes. Partisanes de l’endogamie, elles colportent en effet dans leurs récits les angoisses nées d’un imaginaire fantasmatique de la procréation. En outre, elles n’entretiennent pas avec les protagonistes de ces récits le même rapport de spécularité qu’Aliste ou Lubias. Le chapitre IV («Narrative and its discontents: Raoul de Cambrai», 159-204), qui entreprend l’étude des trois personnages qui forment la constellation maternelle de Raoul de Cambrai, est le plus intéressant de l’ouvrage. L’analyse de texte, conduite avec maîtrise, rend cette fois justice à des figures riches d’individualité. L’enquête dévoile en effet les caractères ambivalents d’Aalais, de Marsent et de Béatrice, qui puisent à un large répertoire de types littéraires féminins (165-89). On relèvera entre autres des pages passionnantes (168-74) sur la notion de déterminisme maternel et de transmission des valeurs, particulièrement éclairantes sur la relation d’Aalais et de Raoul. Or, à partir de la réflexion sur l’importance des personnages maternels dans l’économie narrative de Raoul de Cambrai, l’auteure en vient à s’interroger sur l’absence de figures paternelles. Le chapitre V («Lack and refiguration: the paternal crisis», 205-73), qui fait figure de pièce rapportée dans ce volume jusqu’ici exclusivement consacré aux personnages féminins, s’inspire en grande partie des travaux de Freud et de Lacan sur la dimension symbolique accordée au père disparu. L’auteure quitte ensuite Raoul de Cambrai pour se pencher sur le rôle du père - présent ou absent - dans trois chansons de geste (Parise la duchesse, Daurel et Beton et Aye d’Avignon). Ces quelques quarante pages finales (228-66) sont d’un intérêt moindre: l’irruption de trois chansons totalement exclues des œuvres préalablement étudiées et trop brièvement analysées menace en effet la cohérence de l’étude. La présence de ces trois épopées suffit-elle en outre à remplir l’alléchante promesse d’un large corpus recouvrant les domaines d’Oïl et d’Oc formulée en quatrième de couverture? Nous ne le croyons pas. Quant à la conclusion («The textual ambivalence over the nature of the maternal role and the maternal space pre-figure by several hundred years the same tensions and ambiguities that lie at the heart of modern theories of subjectivity and its relation to gender», 277), elle figure déjà dans l’introduction: «The similarity between medieval and modern theories that construct gender and gender roles as a binary divide is striking . . . Both medieval and modern theories provide a way into the study of gender, lineage, reproduction, and the place of the mother within this narrative network» (14). La bibliographie (279-87) distingue utilement les sources des œuvres littéraires et des travaux critiques et historiques. Si la liste est fournie, elle omet toutefois les études réunies dans le numéro 16 (1998) de la revue Bien dire et bien aprandre, «La mère au Moyen Âge». Le livre se termine par un index des noms, des ouvrages et des matières (289-92). À l’issue d’un ouvrage dont la lecture éveillera sans doute l’intérêt du néophyte comme elle attirera l’attention des spécialistes en Études Genres, nous pouvons toutefois nous étonner de certains choix dans les méthodes d’analyse: l’auteure s’appuie sur les travaux des historiens - qu’elle expose longuement - et les théories féministes contemporaines bien avant d’aborder les textes eux-mêmes. Or, la volonté d’appréhender la figure maternelle en la confrontant systématiquement à ces divers réseaux d’informations court le risque d’obscurcir les particularités des personnages dans les textes. Dans cette perspective, l’analyse se trouve en effet si étroitement canalisée par l’examen des présupposés idéologiques et scientifiques médiévaux d’une part, et par l’application des postulats de la psychanalyse con- 328 Besprechungen - Comptes rendus temporaine d’autre part, que l’on peine à saisir les spécificités de chacune des mères représentées. En outre, l’absence de conceptualisation inhérente à ces personnages dans la littérature médiévale pose précisément la question des lieux communs qui président à leur figuration. Car si la pensée théologique, scientifique et philosophique médiévale a certainement influencé la représentation de la mère, que dire de la tradition littéraire? En ce sens, peut-être pourrait-on augmenter les motifs retenus par l’auteure d’éléments littéraires, folkloriques, voire mythiques, avant de les établir en modèles d’observation. L’ouvrage de F. E. S. est néanmoins original et novateur en ce qu’il examine un personnage de la littérature médiévale jusqu’ici pratiquement négligé de la critique littéraire et tente d’expliciter le problème de son individualité toujours manquante en mettant en œuvre une documentation abondante et variée. M. Uhlig ★ Douglas Kelly, Chrétien de Troyes. An Analytic Bibliography. Supplement 1. With Maceij Abramowicz, Katalin Halász, Ceridwen Lloyd-Morgan, Mihaela Voicu, Koji Watanabe, London (Tamesis) 2002, ix + 582 p. (Research Bibliographies and Checklists: New Series) Il s’agit de la deuxième édition, augmentée, d’une bibliographie de Chrétien de Troyes, dont la première édition remonte à 1976. En vingt-six ans, elle a pratiquement quintuplé. Elle reprend dans l’ordre établi en 1976 les ouvrages cités ajoutant les prénoms complets des auteurs, le lieu et la maison d’édition ainsi que les rééditions. Les publications sur l’auteur champenois abondent et l’ouvrage de D. Kelly se veut un guide précieux dans la multitude des éditions et études critiques parues; il est précis et très complet, bien que l’on puisse toujours ajouter quelques titres. À titre d’exemple, à propos des éditions et éditions critiques des Chansons courtoises [Ae, p. 42-43], il faudrait impérativement ajouter celles de W. Foerster, l’illustre éditeur lachmanien de Chrétien: Kristian von Troyes sämtliche erhaltene Werke nach allen bekannten Handschriften, Halle a. S., 1914: 205*-209*, alors que sont citées celles de P. Tarbé 1850, d’E. Mätzner 1853, dont les éditions lacunaires et souvent fautives n’ont aucunement fait date. Un index des auteurs, des éditeurs et des traducteurs est particulièrement bienvenu. M.-C. Gérard-Zai ★ Guernes de Pont-Sainte-Maxence, La Vie de Saint Thomas de Canterbury, éditée, traduite et annotée par Jacques T. E. Thomas, Louvain/ Paris (Peeters) 2002, 2 vol., 352 et 423 p. (Ktemata 15 et 16) Nomen est omen. Dieser alten Einsicht mochte sich glücklicherweise Jacques Thomas nicht verschließen (weswegen auch ich diese Anzeige schreiben muss) und beschäftigt sich seit geraumer Zeit - freilich nicht nur deswegen - mit seinem heiligen Namensvetter Thomas Becket aus Canterbury. Dieser, 1118 in London geboren, wurde 1162 Erzbischof und anschließend der große Kontrahent Heinrichs II. in der Auseinandersetzung um die Rechte und um die Freiheit der Kirche. 1164 nach Frankreich geflohen, kehrte er Ende November 1170 nach einer Einigung zwischen Heinrich II. und Papst Alexander III. nach England zurück und wurde am 29. Dezember des Jahres am Altar der Kathedrale von Canterbury ermordet. Das bewegte Leben dieses Mannes, der bereits gut zwei Jahre nach seinem Tod 329 Besprechungen - Comptes rendus heiliggesprochen wurde, wurde zwischen 1172 und 1174 von dem nicht weiter bekannten Guernes de Pont-Sainte-Maxence in 6180 Alexandrinern, die in fünfzeilige einreimige Strophen gegliedert sind, beschrieben. Dieser Text, gattungsmäßig als Mischform zwischen Hagiographie und realitätsnaher Chronik einzustufen - der Autor reiste eigens nach Canterbury, um mit Personen aus Thomas Beckets Umfeld zu sprechen -, ist in fünf Handschriften sowie zwei Fragmenten erhalten: Wolfenbüttel Herzog August Bibliothek 34.6 (anglo-norm. Anfang 13. Jh., Sigel B), London BL Harley 270 (anglo-norm. Anfang 13. Jh., Sigel H), Paris BN fr. 13513 (anglo-norm. 1. Hälfte 13. Jh., Sigel P), London BL Add. 70513 (anglo-norm. Anfang 14. Jh., Sigel W [= vormals Welbeck Abbey I C 1]), London BL Add. 59616 (anglo-norm. Ende 13. Jh., Sigel C [= vormals Cheltenham Thirlestaine House, Collection Phillipps 8113]), London BL Cotton Domitian XI (anglo-norm. 2. Viertel 14. Jh., nur die Strophen 898-1231, Sigel D) sowie Oxford Bodl. Rawlinson C 641 (anglo-norm. 4. Viertel 12. Jh., nur die Strophen 498, 502-11, 231-32, 151-54). Ediert wurde der Text bereits von Bekker 1838 (Hs. B) und 1844 (Hs. H), von Hippeau 1859 (Hs. P), vorzüglich von Walberg 1922 (Hs. B und H) und 1936 (kastrierte Fassung der Ag. 1922, nachgedruckt 1964). Nun also eine neue Ausgabe (DEAF-Sigel: SThomGuernT) mit Hs. B als Basis, gegebenenfalls ergänzt durch H und P, nebst Übersetzung und einem stattlichen zweiten Band mit kritischem Apparat (5-14), Anmerkungen (15-357), bibliographischen Hinweisen und Abkürzungsverzeichnis (359-63), Rimarium (365-68), Bibelverweisen (369-73), Sprichwörtern und Sentenzen (375-79), Verweisen zur Intertextualität (381, mit Erklärung 1,32), einem Verzeichnis der Eigennamen (383-94), einem Wort- und Sachindex (395-420) sowie einer kurzen Chronologie der Ereignisse von 1120-74 (421-22). Eröffnet wird der erste Band mit einer Einleitung (11-33), die an Bündigkeit nichts, ansonsten doch einiges zu wünschen übrig lässt. «Il est superflu de présenter au lecteur un Thomas Becket, qu’il connaît sans doute peu ou prou grâce à sa culture historique, littéraire ou religieuse» - so beginnt die Einleitung, und, auch wenn man es zunächst kaum glauben möchte, es wird in der Tat nichts zur titelgebenden Person gesagt. Die Einleitung der ersten Ausgabe Walbergs (SThom- GuernW 1 ) ist um Klassen besser, weswegen diese nach wie vor unverzichtbar bleiben wird. Auch ist Thomas nicht immer ganz auf der Höhe der Zeit, etwa wenn ihm entgangen ist, daß die Handschriften Welbeck und Cheltenham mittlerweile in London liegen (s. oben), oder wenn sich nirgendwo ein Hinweis findet, dass es eine digitalisierte Ausgabe des Textes auf der Basis von Walbergs kleiner Ausgabe von 1936 gibt (unter www.anglo-norman.net/ texts). Der altfranzösische Text, mit zu kleinem Durchschuss extrem leserunfreundlich auf den geraden Seiten abgedruckt, ist verständlicherweise über weite Strecken mit dem Walbergs identisch, bei Abweichungen bleibt in aller Regel Thomas seiner Basishandschrift treu, während Walberg den «besseren» Text suchte. Die Edition macht durchweg einen äußerst zuverlässigen Eindruck, und wenn man sich an den etwas großzügigen Gebrauch des Tremas (z. B. sëeiënt v. 2006) und die durchaus erwägenswerte Einführung des Akutes im Wortinneren bei entsprechender Betonung (z. B. martírie v. 5958) - alle derartigen Eingriffe werden in der Einleitung (27s.) begründet - gewöhnt hat, wenn man sich also etwa an Versen wie 3774 L’abé e tuz les mónies durement mercïa nicht mehr stört, hält man - vom erwähnten Druckbild einmal abgesehen - einen sehr gut lesbaren Text in Händen. Auf den ungeraden Seiten findet sich die jeweils entsprechende neufranzösische Prosaübersetzung, die an manchen Stellen etwas großzügig dem altfranzösischen Wortlaut gegenüber verfährt (z. B. v. 1010 Ceo n’iert tant cume l’anme me bat en cest vessel «Cela ne sera pas tant que mon âme habitera cette enveloppe charnelle»), dadurch aber einen sehr flüssigen und, soweit ich das feststellen konnte, nie den Sinn verfremdenden Text bietet. Das Filetstück dieser Ausgabe sind für meinen Geschmack zweifelsfrei die Anmerkungen im zweiten Band, die über das gewohnte Maß im Rahmen einer Textausgabe weit hin- 330 Besprechungen - Comptes rendus ausgehen, und denen man die langjährige Beschäftigung und Auseinandersetzung mit dem Text auf Schritt und Tritt anmerkt. Die einzige Wermutsträne: Thomas scheint den DEAF nicht zu kennen, zumindest benutzt er ihn nicht. Das ist schade, denn sonst hätte er noch deutlicher machen können, welche sprachgeschichtliche Bedeutung diesem Text zukommt, vgl. etwa 326 Erstbeleg für haubergié m. ‘matière composée de mailles ou qui rappelle un haubert’; 569 Erstbeleg für aoine ‘qui est approprié, apte pour faire qch.’; 768 Erstbeleg für estre a gré; 1100 einziger Beleg für greveisun ‘ce qui est pénible à supporter’; 1399 und 1415 Erstbelege für grievement ‘ce qui est pénible à supporter’; 1913 graphischer Erstbeleg für ingnelement; 1926 einziger Beleg für soi haster a mit substantiviertem Infinitiv ‘se dépécher de’; 1961 einziger Beleg für die Graphie ilueckes; 2259 Erstbeleg für impersonal terme de grammaire ‘qui est employé à la troisième personne du singulier sans relation avec un sujet réel, impersonnel (dit du verbe)’; 2335 einziger Beleg für has, dessen Bedeutung jedoch nicht gesichert ist; 2375 einziger Beleg für estre as grenons a (qn) ‘contredire (qn)’; 2529 und 4164 einzige Belege für grevir ‘imposer une charge considérable’; 2783 Erstbeleg für grief ‘qui blâme sans indulgence’; 2844 Erstbeleg für groin de porc ‘museau du porc’; 2956 Erstbeleg für enhardir v. pron. ‘devenir plus hardi’; 3087 Erstbeleg für inonction ‘action d’oindre, pratiquée comme rite dans certaines cérémonies pour donner à une personne ou une chose un caractère sacré’; 3936 Erstbeleg für haire ‘morceau d’étoffe grossière’; 4472 einziger Beleg für die Graphie ilueches; 4714 Erstbeleg für injure ‘action ou parole adressée à qn pour l’offenser’; 4974 Erstbeleg für gros als Zeichen des Stolzes; 5040 einziger Beleg für haster de mit substantiviertem Infinitiv ‘se dépécher de’; 5587 Erstbeleg für hure ‘bonnet de fourrure à poil’; 5613 Erstbeleg für gronir ‘faire entendre un murmure, gronder’; 5685 und 5686 Erstbelege für grief in juristischem Kontext; 5781 Erstbeleg für isenbrun ‘sorte d’étoffe de couleur foncée’; 5889 Erstbeleg für ydropique m. ‘celui qui est atteint d’hydropisie’, um nur ein paar wichtige Belege zu nennen, die alle im DEAF erfasst sind. Alles in allem eine recht solide Arbeit Thomasens, zu der man sich eben noch Walbergs Einleitung dazukopieren muss. Th. Städtler ★ Annie Combes/ Richard Trachsler (ed.), Floriant et Florete. Édition bilingue traduite et annotée; Paris (Champion) 2003, xcix + 545 p. (Champion Classiques, Série Moyen Âge) Floriant et Florete ist ein wahrscheinlich im letzten Drittel des 13. Jahrhunderts entstandener, 8278 achtsilbige Verse zählender Artusroman, der zu der «famille des romans arthuriens écrits dans la lignée des œuvres de Chrétien de Troyes» (xxxviii) gehört. Inhaltlich wird in diesem bislang weniger beachteten Werk die an Abenteuern und Unternehmungen überaus reiche Geschichte des sizilianischen Königssohns Floriant dargestellt. Nach der Ermordung seines Vaters durch den Verräter Maragot wird der seines legitimen Erbes beraubte Königssohn von der Fee Morgane, einer Halbschwester des Königs Artus, entführt und von ihr erzogen. Im Alter von 15 Jahren bricht er dann in einem Schiff auf, gelangt an den Hof des Königs Artus und seiner Ritter und erobert schließlich mit deren Hilfe sein Königreich im erfolgreichen Kampf gegen Maragot und den mit diesem verbündeten Kaiser von Byzanz zurück. Dank seiner Tapferkeit erobert Floriant nicht nur sein Königreich zurück, sondern er gewinnt auch das Herz von Florete, der Tochter des Kaisers von Byzanz, die «son double féminin» (ix) ist. Er vermählt sich mit ihr, und es wird ihnen ein gemeinsamer Sohn geschenkt. Nachdem Floriant längere Zeit sich nur dem Müßiggang und der Liebe hingegeben hat, bricht er gemeinsam mit Florete zu neuen Unternehmungen auf, an deren Ende er sogar nach dem Tod seines Schwiegervaters zum Kaiser von Byzanz gekrönt 331 Besprechungen - Comptes rendus wird. Zurückgekehrt in sein Königreich Sizilien begegnet er erneut der Fee Morgane, die ihm den baldigen Tod prophezeit, falls er nicht bei ihr bleibe. Floriant überlässt sein Reich seinem noch minderjährigen Sohn und bleibt bei der Fee Morgane, die auch Florete hierher zu ihm führt. Das Werk schließt also mit «une fin en apothéose: l’empereur Floriant, paragon de prouesse et de courtoisie, devient immortel, éternellement heureux auprès de son épouse tant aimée» (xxxvi). Dieses Werk ist in nur einer einzigen Handschrift (New York, Public Library, De Ricci 122) überliefert. Und bislang war es in lediglich zwei Editionen zugänglich gemacht worden, nämlich einmal 1873 von F. Michel 1 und und zum anderen 1947 von H. F. Williams 2 . Die erstgenannte Ausgabe ist heute kaum noch greifbar, da sie nur in einer Auflage von 100 Exemplaren erschien; außerdem entspricht sie nicht mehr heutigen Editionsstandards und ist durch «une certaine rapidité dans l’exécution» (xii) charakterisiert. Die von Williams besorgte Edition hingegen ist mit umfassender Einleitung, kritischem Kommentar und umfangreichem Glossar ausgestattet; der Hauptmangel dieser Arbeit liegt aber in dem «respect parfois excessif de la leçon du manuscrit» (xiv), weshalb in den hierzu erschienenen Rezensionen etwa 200 Korrekturvorschläge angemahnt wurden. Darum ist es nur zu begrüßen, dass A. Combes, Dozentin für mediävistische Literatur an der Universität Nantes, und R.Trachsler, Professor an der Universität Paris IV-Sorbonne sowie des Institut de France, mit der hier anzuzeigenden Arbeit eine Neuedition von Floriant et Florete vorlegen. Diese Ausgabe erscheint in der mittelalterlichen Serie der Reihe Champion Classiques, deren Anliegen es ist, zu einer «plus grande diffusion» der mittelalterlichen Literatur beizutragen, «en proposant des éditions remises à jour, assorties de traductions originales et de tout ce qui peut faciliter la compréhension» (hintere Umschlagseite). Der Textedition und deren neufranzösischer Übersetzung geht eine umfassende, in konziser Form angelegte Einleitung (xi-ci) voran. Diese informiert über die vorangehenden Editionen, das Manuskript, das Entstehungsdatum und den Autor des Werkes, über dessen literarischen Gehalt, dessen Metrik und dessen Sprache. Besondere Beachtung gebührt innerhalb der Einleitung zum einen dem Kapitel «La date, l’auteur et son milieu» (xxiii-xxxi).Auf der Basis einer gründlichen Quellenanalyse wird hier nachgewiesen, dass in den Text von Floriant et Florete wiederholt Passagen aus dem Roman Claris et Laris aufgenommen worden sind, in dem die Einnahme Antiochias durch die Sassaniden (1268) erwähnt wird; daraus folgt, dass «(l)a composition de notre roman se situerait donc après 1268» (xxv). Und diese Zeitangabe noch weiter konkretisierend stellen die zwei Editoren die politische Situation Siziliens, insbesondere die Sizilianische Vesper 1282 dar, in der das Haus Anjou einen Teil Siziliens an Peter III. von Aragon abtreten musste; sie vertreten die Ansicht, dass das Werk «dans le but de glorifier le monarque angevin et d’appuyer ses revendications concernant la Sicile» (xxx) geschrieben wurde und somit erst «dans les années 1280» (xxx) entstanden sein kann. Ein überzeugender, da konkret auf der Basis des Textes untermauerter Datierungsversuch! Zum anderen ist innerhalb der Einleitung das ausführliche Kapitel «Étude littéraire» (xxxiilxiv) besonders zu erwähnen. Neben einer gründlichen Analyse der Struktur des Textes u.a.m. wird vor allem der Quellenanalyse große Aufmerksamkeit geschenkt. Der Autor von Floriant et Florete hat nahezu den gesamten Stoff aus anderen Werken (Prosafassung des Lancelot, Chrétiens Werke sowie Claris et Laris) übernommen. Dabei hat er einerseits den übernommenen Quellentext umgestaltet, um «l’adapter à de nouvelles fins» (xl). Andererseits hat er aber auch aus dem Conte du Graal, Erec et Enide und aus Claris et Laris zahlreiche, hier (xlvii-lii) konkret angeführte Textstellen wörtlich in sein Werk eingefügt, so dass dieses 332 Besprechungen - Comptes rendus 1 F. Michel (ed.), Floriant et Florete. A Metrical Romance of the Fourteenth Century, edited from the Unique Manuscript at Newbattle Abbey, Edinburgh 1873. 2 H. F. Williams (ed.), Floriant et Florete, Ann Arbor/ London 1947. durch einen «style formulaire» (xlvii) charakterisiert ist. - Diese in der Einleitung gebotenen Darlegungen können im Rahmen einer Textedition zwangsläufig nur auf ein Minimum beschränkt sein; sie sind aber so gehaltvoll, dass sie als Ermutigung und Anregung zur weiteren Beschäftigung mit den hier behandelten Problemen einladen. Die Textedition und deren Übersetzung (1-499) sind, soweit ich feststellen konnte, mit größter Sorgfalt erstellt. Bei der altfranzösischen Textedition war es das Anliegen der Editoren, «de respecter autant que faire se pouvait la leçon du manuscrit» (lxxxix); es wurden nur evidente Schreibfehler des Kopisten oder «Durchbrechungen» des Metrums korrigiert. Insgesamt handelt es sich um nur 72 nicht übernommene Lesarten der Handschrift (cf. 501). Das so praktizierte Editionsverfahren ist grundsätzlich richtig. Da sich allerdings die Sammlung Champion Classiques an ein breiteres Publikum richtet, wäre es nach meinem Urteil sinnvoll gewesen, die wiederholt zu findenden ungewöhnlichen Graphien des Kopisten nicht nur in den Fußnoten anzumerken, sondern im Text auch zu korrigieren, um diesen für den Leser leichter zugänglich zu machen. Es sind also zu korrigieren: v. 554 und 4532 Quan Quant; v. 626 sois soit; v. 2355 celz seuls; v. 2700 on ont; v. 2724 doute doutent; v. 2752 sa sai; v. 3190 iers iert; v. 3195 amaine amainent u. v. a. m. Combes und Trachsler haben faktisch dasselbe praktiziert, was sie an der Edition von H. F. Williams kritisieren, nämlich «un respect parfois parfois excessif de la leçon du manuscrit» (xiv) unter Beweis gestellt. - Aufgefallen sind mir ansonsten die folgenden Details: v. 2917 sollte die Lesart Fortune beibehalten werden (so auch Williams), da ein ansprechendes menschliches Aussehen natürlich auch der «Fortuna» verdankt werden kann; in v. 3806 erscheint mir die Korrektur vrai in verai zweifelhaft; in v. 6162 ist ill in il zu korrigieren. Die neufranzösische Übersetzung zielt darauf ab, und das ist richtig so, «(de) concilier fidelité et lisibilité» (ci). Besonders zu begrüßen ist es, dass «terme(s) spécifique(s) à la culture médiévale» (ci) beibehalten und in einem im Anhang zu findenden Register (537-44) erläutert werden. Die angesichts der Zielrichtung dieser Textsammlung verständlicherweise nicht sehr zahlreichen Anmerkungen geben einige knappe Kommentare zu sprachlichen und inhaltlichen Problemen. Das Werk wird abgeschlossen durch mehrere Indices bzw. Übersichten und ein Glossar, das nur die Lexeme enthält, die einerseits für den Lexikographen und andererseits für «un lecteur moins familier de l’ancien français» (503) von Bedeutung sind. Auch dieses methodische Vorgehen ist vollkommen richtig. Zusammenfassend ist festzuhalten, dass hier eine insgesamt überzeugende Arbeit vorgelegt worden ist, die einen bislang weniger bekannten altfranzösischen Text in einer neuen Edition vorlegt und dazu eine mit beeindruckendem Fleiß erstellte neufranzösische Übersetzung liefert. Dabei bietet diese Übertragung in der Tat das, was Combes und Trachsler als Wunsch formulieren, nämlich sie hat «restitué la langue à la fois formulaire et alerte qui caractérise Floriant et Florete» (ci). A. Arens ★ Cynthia J. Brown (ed.): Pierre Gringore, Œuvres polémiques rédigées sous le règne de Louis XII, Édition critique, Genève (Droz) 2003, 376 p. (Textes littéraires français) Dans Notre-Dame de Paris, Victor Hugo avait fait de Pierre Gringore (Gringoire, selon le texte) un metteur en scène incompris et un «philosophe» à la fois bavard et pusillanime. Le Gringoire de Théodore de Banville le transforme en poète maudit, vagabond affamé à qui il prête des traits qu’on associerait plutôt à François Villon, ceci d’autant plus que l’action joue, dans les deux textes, à l’époque de Louis XI et non pas au début du XVI e siècle. 333 Besprechungen - Comptes rendus Un malentendu entoure Pierre Gringore. Il était temps de rendre sa place à «l’un des écrivains les plus importants» (9) à la veille de la Renaissance. Qui, mieux que Cynthia J. Brown, pouvait s’atteler à une telle tâche? Éminente spécialiste de la littérature au tournant du XV e au XVI e siècle - on se souviendra de Poets, Patrons, and Printers, paru en 1995 - éditrice de La Ressource de la Chrestienté (1989) d’André de La Vigne, elle nous offre ici le premier volume d’une édition qui comprendra les quelque vingt-cinq œuvres que Gringore, témoin privilégié de son époque, a réalisées entre 1499 et 1539. Le présent volume se limite au règne de Louis XII et retient de cette période les seuls textes polémiques, tous plus ou moins étroitement liés à la politique italienne menée par le roi: Les Lettres nouvelles de Milan (1500); La Piteuse Complainte de la Terre Sainte (1500/ 1501); L’Entreprise de Venise (1509); L’Union des Princes (1509). Malgré cette nouvelle édition, l’édition due à Anna Slerca (Milano 1977) restera utile, ne serait-ce qu’à cause de l’important chapitre III (L’«Union des princes» e la letteratura militante contemporanea) de l’introduction. Le texte proposé par C. J. Brown par contre se révèle supérieur dans le détail: la présence des trémas facilite la lecture et sa ponctuation correspond mieux au sens de certains vers. Ainsi, là où A. Slerca a lu: «Est il requis d’endurer Turcz, payens» (v. 64), C. J. Brown propose: «Est il requis d’endurer Turcz paÿens». Elle a raison de voir en «paÿens» un adjectif plutôt qu’un substantif, car il ne s’agit pas de désigner un groupe à part. Dans la liste des ennemis de la chrétienté ne figurent que des peuples qui sont, justement, des infidèles. Signalons encore le cas du v. 208, où C. J. Brown évite un contre-sens qui s’était glissé dans l’ancienne édition: Le temps passe: vous sçavez que Italie Le temps passé vous sçavez que Ytalie Fut destruicte par le roy de Hongrie Fut destruicte par le roy de Hongrie (éd. Slerca, v. 208-09) (éd. Brown, v. 208-09) L’Espoir de paix (1511). Un détail en passant: pourquoi écrire L’Espoir de Paix (avec majuscule) dans la Table des matières? Rien, dans le texte, ne parle en faveur d’une personnification, et C. J. Brown transcrit correctement le titre (L’Espoir de paix, p. 190) ainsi que le v. 336: «Espoir de paix ont les loyaulx François». À la lecture de L’Espoir de paix, que j’ai découvert grâce à cette édition, j’ai été d’autre part frappé par le portrait du pape Boniface VIII: Boniface au lieu papal entra Comme ung regnart plain de fraude vulpine; Comme ung lÿon regna, (. . .) (v. 289-91) Ces vers rappellent de près ce qu’écrivait déjà Geoffroy Paris à l’époque de Philippe IV le Bel, quand il évoquait la prophétie selon laquelle Boniface accèderait à la tiare «comme renart et regneroit / Comme lyon et comme chien / Mourroit» (La Chronique métrique, éd. par A. Diverrès, Strasbourg 1956, v. 2162-64). Peut-être vaudrait-il la peine d’ouvrir le dossier pour replacer le texte de Gringore dans la tradition historiographique et satirique. La Chasse du cerf des cerfz (1511); Le Jeu du Prince des Sotz et Mere Sotte (1512); L’Obstination des Suysses (1512/ 1513). Certains parmi ces textes n’ont pas bénéficié à ce jour d’une édition moderne (La Complainte de la Terre Sainte) ou d’une édition critique (L’Entreprise de Venise, L’Espoir de 334 Besprechungen - Comptes rendus paix); c’est même la première fois qu’on les trouve tous réunis dans un seul et même volume. Non contente de présenter au lecteur un corpus cohérent qui prépare le terrain à des recherches ciblées, C. J. Brown nous facilite le travail en offrant en préambule à chaque œuvre: - un résumé de l’œuvre; - une présentation du contexte historique (la Ligue de Cambrai, les démêlés avec Venise et le pape Jules II, adversaire du roi que visent à la fois L’Espoir de paix, La Chasse du cerf des cerfz et Le Jeu du Prince des Sotz); - un aperçu des traditions littéraires, allant de Rutebeuf à André de La Vigne. Avec un certain étonnement, nous n’avons trouvé aucune allusion à Octovien de Saint-Gelais dont le nom ne figure d’ailleurs pas dans la liste des Sources primaires (Bibliographie, 343-44). Cet auteur n’est-il pas un témoin privilégié du règne de Charles VIII, de même que Gringore l’est du règne de Louis XII? . . . N’a-t-il pas, lui aussi, écrit des textes liés aux préoccupations politiques du jour, dont certains ont une tendance polémique marquée, comme La Prise et complainte d’Arras (1492) ou La Paix de Senlis (1493)? . . . Les deux auteurs se rejoignent également par les appels qu’ils adressent aux Français, l’un dans La Prise et complainte, l’autre dans les Lettres nouvelles (78). Ils recourent à des métaphores comparables: Pierre Gringore situe la chasse au cerf des cerfs dans «la forest mondaine» (v. 28); Octovien de Saint-Gelais évoque dans Le Séjour d’Honneur (éd. par F. Duval, Genève 2002) la traversée de la «grant mer Mondaine» (165), puis de la «forest des Advantures» (273); - des remarques sur la versification qui permettent non seulement de constater la variété des mètres utilisés, certains flottements aussi, mais de relever, entre La Complainte de la Terre Sainte et L’Union des Princes, le passage de la césure épique à une prédilection pour la césure lyrique (cf. p. 102 et 156); Chaque texte est suivi de notes, dans lesquelles C. J. Brown précise les allusions historiques, explicite le sens littéral des passages difficiles et signale la présence de proverbes. Le relevé n’est toutefois pas systématique: - «Envis meur[t] qui ne l’a pas aprins» (Lettres nouvelles, v. 228) est attesté: cf. J. Morawski, Proverbes français antérieurs au XV e siècle, Paris 1925, n° 709. Toujours dans Les Lettres nouvelles, signalons que le v. 142 («Qui a du content, il est saige») est introduit par: «Car on dit en commun usaige» et, par conséquent, se retrouve détaché en fin de strophe. L’énoncé se présente comme un proverbe qui est, sinon attesté, du moins forgé sur des tournures telles que: «Qui a argent trouve ce qu’il veut» ou «Qui a argent a des chapeaux» (J. W. Hassell, Middle French Proverbs, Sentences, and Proverbial Phrases, Toronto 1982, entrées A180 et A181); - «A cueur vaillant rien impossible» (La Piteuse Complainte, v. 92) est attesté (cf. Hassell, entrée C231). Il n’y a aucune note à ce vers; - dans L’Entreprise de Venise, il n’y a pas seulement des proverbes attestés (ils sont relevés dans les notes), mais on constate une tendance plus générale à terminer les strophes par des énoncés de type proverbial: «Fol est celluy qui faulx procés soubstient» (v. 41, dont la structure est comparable à Hassell, entrée F148); «Les disciples sont inconstans sans maistre» (v. 49: un renversement de Hassell, entrée M25? ); «Dieu pugnist tout en temps et en saison» (v. 105: une variante de Hassell, entrées D81 et D82); «L’homme ne peult tousjours en vertu estre», à l’allure de sentence. Mais laissons là les maigres résultats d’un sondage qui ne sert, en fin de compte, qu’à mettre en évidence le sérieux du travail fourni par C. J. Brown. Ne cherchons plus d’aiguilles dans une botte de foin! Remercions plutôt notre collègue de nous offrir une édition fiable, érudite et, de surcroît, complétée d’une introduction substantielle, dans laquelle le lecteur trou- 335 Besprechungen - Comptes rendus vera une biographie de Pierre Gringore, la liste complète de ses œuvres et une étude sur la langue des textes polémiques avec leurs «vestiges des formes anciennes au milieu des formes plutôt modernes» (34). La riche bibliographie des Ouvrages historiques et critiques (344-49) dépasse largement les seuls travaux sur Gringore; elle comprend notamment un bon nombre d’études sur le théâtre de l’époque. Aux trois entrées réservées à Jean-Claude Aubailly, il faudrait pourtant, me semble-t-il, ajouter son article: «Carnaval et théâtre populaire à la fin du Moyen Âge», paru dans Carnaval, la fête et la communication, Nice 1985 (311-22). On y trouve des remarques suggestives sur la «subversion de la fête» dans le Jeu du Prince des Sotz. Voilà qui confirme l’intérêt de lire ou de relire Pierre Gringore et incite à nous plonger dans la belle édition que nous offre C. J. Brown . . . en attendant la parution des autres volumes! J.-C. Mühlethaler ★ Tobler-Lommatzsch, Altfranzösisches Wörterbuch. Elektronische Ausgabe redaktionell bearbeitet von Peter Blumenthal und Achim Stein, Stuttgart (Franz Steiner Verlag) 2002, 1 DVD mit Booklet (16 p.) [Preis: 370 € ] 1 . Systemvoraussetzungen (Booklet 10): «Eine Browser-Software, wie Sie [sic] auch für das ‹World Wide Web› benötigt wird, muss installiert sein. Diese muss Frames und Cascading Style Sheets (CSS) umsetzen können; bei den aktuellen Versionen dieser Programme ist dies der Fall. In der Praxis haben sich auf Windows-Rechnern der Microsoft Internet Explorer ab Version 5 sowie der Netscape Navigator ab Version 4.7 bewährt. In ihrem [sic] Computer muss ein DVD-Laufwerk vorhanden sein. Die Bildschirmauflösung sollte mindestens 800 600 Bildpunkte betragen; empfohlen wird jedoch eine Auflösung von 1024 768 oder mehr Bildpunkten. Damit wird eine gute Darstellung der Seiten gewährleistet.» Nun haben wir also auch den Tobler-Lommatzsch in einer elektronischen Version zur Verfügung. Zumindest weitgehend. Denn so schwer verständlich, ja sagen wir doch lieber: unfassbar das für den Außenstehenden sein mag: Es fehlt aus autorenrechtlichen Gründen, wie uns das Vorwort unterrichtet, die letzte Lieferung des 11. Bandes, für deren entsprechenden Abschnitt des Alphabets die einschlägigen Seiten aus Gdf wiedergegeben werden. So finden sich also 51 Seiten aus Gdf neben 8613 Seiten Original-T-L. Diese Zahlen nennt ebenfalls das Vorwort, wobei die letztere minimal zu korrigieren ist, da in der elektronischen Reproduktion die Seite mit den Spalten 393 und 394 des sechsten Bandes fehlt. Nicht gegönnt werden dem Benutzer die Seiten, die Lommatzsch einigen Bänden vorangestellt hatte, etwa zu Beginn des fünften Bandes eine Photographie Toblers mit Widmung für seinen Schüler, auf dem nächsten Blatt einen Auszug aus der Vorrede Jakob Grimms zum ersten Band des «Deutschen Wörterbuches», zu Beginn des sechsten Bandes ein Faksimile aus dem Zettelapparat Adolf Toblers, usw. Das ist schade, denn wenn sie auch nicht zum eigentlichen Wörterbuch gehören, spiegeln sie doch ein wenig Lommatzschs emotionale Beziehung zu seinem Lebenswerk, genauso wie die Sinnsprüche, mit denen die Bände mit Ausnahme des ersten (und elften) abgeschlossen werden. Unter der Rubrik «Préface de l’édition imprimée» findet man Lommatzschs Vorwort zum ersten Band sowie seine Ausführungen «Zur Einführung», nicht jedoch die Vorworte zum zweiten und dritten Band, obwohl sie für das Verständnis der Entwicklungsgeschichte des Werkes durchaus wertvoll sind. Nicht aufgenommen wurde auch Christmanns nach wie 336 Besprechungen - Comptes rendus 1 Auch als CD-Rom-Fassung zum gleichen Preis erhältlich. vor sehr lesenswerter Artikel «Erhard Lommatzsch und sein altfranzösisches Wörterbuch» der nebst einer Photographie Lommatzschs dem zehnten Band vorangestellt ist. Bei der vorliegenden Version, der die redaktionellen Bearbeiter einen provisorischen Charakter attestieren, handelt es sich um reine Image-Dateien, was impliziert, dass zwar keine Eingabefehler zu befürchten sind (cf. hierzu meine Anzeige des GdfEl), eine Volltextsuche aber natürlich ausgeschlossen ist. Die Benutzung des Wörterbuches ist vergleichsweise kommod und im Booklet recht ausführlich beschrieben. Nach Auswahl des Bereiches «Dictionnaire» klickt man zunächst den gewünschten Buchstaben an, sodann den eingrenzenden Alphabetabschnitt (etwa alp-amf), und erhält daraufhin eine Liste mit den darin erhaltenen Artikeln, den Verweisen von Graphien auf Artikel, die an anderer Stelle abgehandelt sind, sowie - und das ist eine der großen Leistungen der Bearbeiter - den Verweisen auf die Nachträge und Berichtigungen, die es zu den ersten Bänden gibt. Durch erneutes Anklicken erscheint die entsprechende Seite der Druckversion, von der aus man weiterblättern kann. Sehr wertvoll ist die Bibliographie, die die über alle Bände (mit Ausnahme des elften) verstreuten Literaturverzeichnisse, wie in der gedruckten Version nach Texten und Abhandlungen getrennt, zusammenfasst 2 und darüberhinaus neuere Literatur mit einarbeitet. Vergleicht man nun die Literaturverzeichnisse, findet man eine erhebliche Zahl bislang nicht erfasster Arbeiten und Editionen. Neu aufgenommen sind etwa bei den Texten unter dem Buchstaben L die folgenden Ausgaben: Lai du Cor E, Lais anonymes T, Lais Tristan F, Lament SMontfort S, Lancelot pros. C, Lancelot pros. K, Lancelot pros. M, Lapid Ph. Z, LBourges Poeme épique KPF, Lefevre Respit H-E, Lettre Prêtre Jean G, Liber Fortunae G, Lirica cortese T, Liriche francesi B, Literarästhetik, Livre de l’Espérance, Livre Gentil L, LMan. L, Lyrics G, das heißt von insgesamt 61 Titeln unter L sind 19 neu. Oder neu aufgenommen unter T: Terrier l’Evêque H, Terrier SVigorM, Testi A, Testi piccardovalloni A, Textes confession gloses frç. C, Textes choisis B, Textes médicaux, Théâtre comique C, Thebes R, Thémon Juif Oeuvre astronomique H-R, Thib. Blaison Poésies N, ThKent Alexander F, Tombel Chartr. J, Tombel Chartr. K, Tombel Chartr. S, Tombel Chartr. Sauvain S, Tourn. Ant. B, Traîtres S, Treize miracles K, Tristan et Yseut P, Tristan et Yseut LW, Tristan Lais F, Tristan pr. B, Tristan pr. C, Tristan pr. FSt, Tristan pr. M, Trist. Bér. E, Trist. Bér. G, Trist. Bér. M, Trist. Bér. MD, Trist. Bér. V, Trist. Thom. B, Trist. Thom. L, Trist. Thom. W, Trobadors trouveres R, Troie pr. V, Troie R, Trouveres lorrains K, Trouveres R, Trubert R, Turpin Chron. anglo-norm. S, Turpin W, Two miracles W, das heißt von 100 Titeln sind 43 neu. Das ist ein beachtlicher Zuwachs, wobei ich einräumen muss, dass ich mich bei einer ganzen Reihe dieser neu hinzugekommenen Editionen nicht entsinnen kann, sie jemals im Wörterbuch zitiert gesehen zu haben. Und bei Lais Tristan F und Tristan Lais F handelt es sich natürlich um ein und dieselbe Ausgabe. Datierungen bietet die Bibliographie nach wie vor nicht, doch sind diese in der elektronischen Bibliographie des DEAF 3 über das Feld «Concordances bibliographiques/ T-L» der Suchmaschine problemlos zu erfahren. Fazit: Wer die gedruckten Bände des T-L nicht greifbar hat, findet in der vorliegenden DVD-Version eine bequeme Zugriffsmöglichkeit auf dieses hervorragende Wörterbuch. Der Preis dafür liegt zwar sicher unter dem, welchen man für ein antiquarisches Druckexemplar bezahlen müsste, erscheint aber angesichts dessen, dass der Gdf im Internet als Image-Datei-Version kostenlos zu benutzen ist, doch etwas hoch. Wünschen wir, dass die Bearbeiter sich bald dazu entscheiden mögen, dieser provisorischen eine definitive Fassung 337 Besprechungen - Comptes rendus 2 Die entsprechende Liste wurde dem damaligen Bearbeiter des T-L, Hans-Helmut Christmann, vor etwa zwanzig Jahren von der DEAF-Redaktion zur Verfügung gestellt. 3 Im Internet kostenlos einzusehen unter www.deaf-page.de. folgen zu lassen, der neben der technischen auch eine wissenschaftliche Konzeption zu Grunde liegt, die deutlich über die des Godefroy électronique aus dem Hause Champion hinausgeht. Th. Städtler ★ Günter Holtus/ Anja Overbeck/ Harald Völker, Luxemburgische Skriptastudien. Edition und Untersuchung der altfranzösischen Urkunden Gräfin Ermesindes (1226-47) und Graf Heinrichs V. (1247-81) von Luxemburg, Tübingen (Niemeyer) 2003, xii + 699 p. (Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie 316) Bei der Untersuchung mittelalterlicher Urkunden stellt sich mitunter das Problem, dass die vorliegenden Editionen sprachwissenschaftlichen Anforderungen nicht genügen. Mit der hier zu besprechenden Arbeit beabsichtigen die Vf., diesem Mangel entgegenzutreten: Vorgelegt wird eine Ausgabe aller französischsprachigen Urkunden, die vom Luxemburger Grafenhaus zwischen 1237 und 1281 ausgestellt oder empfangen wurden, soweit diese im Original verfügbar sind. Es ergibt sich ein Untersuchungskorpus von 180 Stücken. Mit der Edition von Wampach 1 liegt bereits ein hervorragendes Referenzwerk vor, das aber allein für geschichtswissenschaftliche Zwecke erstellt wurde. Daher soll nun durch Anwendung strenger gefasster Editionsprinzipien ein neuer Text geboten werden, der auch eine anschließende Analyse der Skripta gestattet. Der Raum Luxemburg bietet sich hierfür einerseits an, weil dort schon relativ früh vulgärsprachliche Urkunden vorliegen, und andererseits, weil deren Sprache bisher noch nicht untersucht worden ist (vgl. für andere Teile Ostfrankreichs Gossen und Remacle). In der Einleitung (1-44) werden nach Erläuterung der historischen Rahmenbedingungen 2 und des Umfangs der Untersuchung die Transkriptionsrichtlinien erläutert (1.4). Im Sinne der oben erwähnten Zielsetzung haben die Vf. sich für einen fast als diplomatisch zu bezeichnenden Abdruck entschieden. So werden u und v, i und j, s und ˜ originalgetreu wiedergegeben, ebenso Majuskeln und Minuskeln sowie die Zusammen- und Getrenntschreibung. Offensichtliche Fehler werden nicht gebessert, sondern erscheinen im kritischen Apparat. Nur die Abkürzungen werden aufgelöst. Im folgenden Unterkapitel 1.5 wird der methodische Ansatz explizit formuliert (15): a) Wiedergabe vieler Details, b) Erweiterung der Perspektive auf über die Diatopie hinausreichende Variationskategorien, c) Erfassung der Korrelation zwischen innersprachlichen und außersprachlichen Faktoren. Die beiden letzteren Punkte beinhalten eine stärkere Berücksichtigung der diastratischen und ideolektalen Variation, d. h. die Frage nach den an den Vorgängen beteiligten Personen und ihrem sozialen Status (de facto gehören diese jedoch zumeist dem hohen Adel an), der kommunikativen Reichweite der Schriftstücke und die Frage nach der Schreiberhand. Die Vf. hoffen also, durch Projektion der Varietätenlinguistik auf einen vergangenen Sprachzustand zu einer umfassenderen Interpretation der Skripta zu gelangen, deren Erforschung sonst stets auf die Diatopie ausgerichtet ist. Der Einleitungsteil schließt mit einer Aufstellung der innerhalb des Korpus begegnenden Schreiberhände und deren paläographischer Eigenheiten (1.6). So lassen sich 24 Schreiber unterscheiden. Positiv hervorzuheben ist schließlich die beigegebene Zusammenfassung des gesamten Einleitungsteils (43s.). 338 Besprechungen - Comptes rendus 1 C. Wampach, Urkunden- und Quellenbuch zur Geschichte der altluxemburgischen Territorien bis zur burgundischen Zeit, 10 vol., Luxemburg 1935-55. - Diese Ausgabe scheint auch bei der Entscheidung über Original und Kopie ausschlaggebend gewesen zu sein. Auf das Verzeichnis der edierten Urkunden (45-99) folgt unmittelbar der breit angelegte Analyseteil (101-257) und nicht etwa zuerst die Edition, was der tatsächlichen Vorgehensweise entsprochen hätte. Es handelt sich um eine skriptologisch-quantitative Analyse, die Antwort auf die p. 103 formulierte Frage: «Gibt es eine genuin luxemburgische Skripta? » geben soll. Hierfür werden elf Phänomene aus den Bereichen Graphie/ Phonie, Morphologie und Syntax ausgewählt; ausschlaggebend war hierbei die zu erwartende Ergiebigkeit im Korpus. Da jedes einzelne Unterkapitel dieses Teils mit einer Zusammenfassung der jeweiligen Untersuchungsergebnisse schließt und der Benutzer sich somit schnell ein Bild hierüber verschaffen kann, können wir uns weitgehend auf einige Anmerkungen beschränken. Zu Beginn der einzelnen Kapitel, in denen die ausgewählten Phänomene untersucht werden, geben die Vf. unter Einbeziehung der Sekundärliteratur (etwa Rheinfelder, Wolf/ Hupka, Gossen, Remacle) ausführliche, mitunter etwas zu ausführliche Einleitungen in die jeweilige Problematik. Zum Teil lesen sich diese Abschnitte wie Einführungen in das Altfranzösische, etwa am Anfang des Kapitels 3.11. Deklination, wo man erfährt, dass das Altfranzösische über eine Zwei-Kasus-Flexion verfügt (234s.). Dies muss eine Skriptauntersuchung nun wirklich nicht leisten. Zudem fällt auf, dass zwar Titel wie Sergijewskij (235) oder Regula (250) zitiert werden, aber Fouché, den man in zahlreichen Kontexten hätte anführen können, nur in der Bibliographie vorkommt. Auch inhaltlich überzeugt der Überblick über die altfranzösischen Deklinationstypen nicht ganz, wenn ausgesagt wird, der Typ suer - seror vereinige «diejenigen femininen Substantive in sich, die ihre Ungleichsilbigkeit bis in die altfranzösische Zeit hinein behalten haben» (235). Von Vereinigung kann hier keine Rede sein, da soror, sorore das einzige ungleichsilbige feminine Substantiv des klassischen Lateins darstellt, das im Altfranzösischen erhalten ist 3 . Doch kehren wir zum Anfang des Kapitels 3. Skriptologisch-quantitative Analyse ausgewählter Sprachmerkmale zurück: Unter 3.1. (104s.) geht es um die Diphthongierung des in geschlossener Silbe zu ie. In der Einleitung hierzu (104) wird kurz die allgemeine Diphthongierung von in offener Silbe erläutert (weshalb eigentlich? ). Darüber, ob diese schon im Vulgärlatein eintrat («lat. pe˘dem vlat. *pi de» (ibid.)), kann man geteilter Meinung sein, nicht aber darüber, dass vlat. in geschlossener Silbe im Afrz. allgemein als ‹e› erscheint: Dennoch geben die Vf. als repräsentative afrz. Form enfeir infe˘rnam (sic! ) 4 an (104). Das Phänomen der zweifellos viel jüngeren Diphthongierung von in geschlossener Silbe zu ie wird dann dem Raum Flandern/ Hennegau zugewiesen (109), der Umstand, dass diese nicht nur unter dem Ton (fieste, chastiel), sondern interessanterweise auch vortonig eintritt (tiesmoignage, apiertenances), dabei jedoch überhaupt nicht diskutiert. Das Kapitel 3.3 (116s.) behandelt die graphische Realisation der Palatalisierungen. Äußerst missverständlich ist allerdings die Formulierung «Die Palatalisierung von . . . t vor a, e und i» (116): Gemeint ist die Palatalisierung der Gruppe -tj-, etwa in fortia force. Auch wird nicht «der Buchstabe c . . . palatalisiert» (118), sondern der Laut [k]. Unter 3.5. (144s.) werden dann die Urkunden auf das typisch ostfranzösische Fehlen der Gleitkonsonanten (z. B. semler statt sembler) hin untersucht. Positiv zu vermerken ist hierbei, dass die Vf. in der Analyse zwischen ererbten (z. B. -din prendre) und nicht ererbten Konsonanten (z. B. -din vendredi) unterscheiden. Inkonsequent ist aber die Formulierung unter 3.5.1. Der Wegfall des nicht ererbten Gleitkon- 339 Besprechungen - Comptes rendus 2 Auf p. 3 N17 u. 18 werden entsprechende geschichtswissenschaftliche Arbeiten genannt. Erwähnung verdient hätte vielleicht noch H. Thomas, Zwischen Regnum und Imperium. Die Fürstentümer Bar und Lothringen zur Zeit Kaiser Karls IV., Bonn 1973. 3 Bei dem im Afrz. gelegentlich bei PN vorkommenden Deklinationstyp -a, -ane (z. B. Berte - Bertain) handelt es sich um jüngere Neubildungen. 4 Sämtliche romanischen Formen gehen auf infe˘rnu zurück. sonanten (145), wenn kurz davor festgehalten wird, dass vor allem in der Pikardie, Wallonie und in Lothringen gar keine Gleitkonsonanten entstehen (144). Im Zusammenhang mit der Graphie ‹x› (3.7.) liest man ferner, dass ‹x› etwa in Nachfolgern von sexaginta «etymologisch verlangt» werde (171) bzw. dass dieses seit der lateinischen Zeit bis heute beibehalten wurde (177). Dies trifft natürlich nicht zu, denn die Gruppe -ksergibt im Afrz. -is- (sex *sieis sis, sexaginta seisante usw.). Wenn im Alt- oder Nfrz. in solchen Wörtern ‹x› erscheint, ist diese Graphie latinisierend und nicht «genuin» (170 N183). In den hier untersuchten Urkunden können Formen wie seix, sexante auch durch die skriptabedingte Alternanz von ‹s›, ‹ss› und ‹x› hervorgerufen werden. Dass andererseits im Korpus enthaltene Wörter wie exceptions/ excepter, expresseement, dux die Graphie ‹x› aufweisen (171), muss eigentlich nicht besonders hervorgehoben werden, da es sich hierbei im Gegensatz zu den zuvor erwähnten Zahlwörtern um Buchwörter handelt. Leider führen die Vf. eben diese Unterscheidung nicht durch. Weiterhin wird unter 3.8.3. Die Elision des Artikels (192s.) angenommen, dass in Formen wie la glise ‘l’église’ falsche Artikelabtrennung vorliege (le kommt im Korpus als feminine Form des bestimmten Artikels vor (189)). Dies wird kaum so sein, da derartige Formen in den romanischen Sprachen weit verbreitet (cf. REW 2823: sogar albanisch! ) und daher wohl älter sind. Auch die Behauptung, der adjektivische Gebrauch des betonten Possessivpronomens (ce mien livre) sei im Nfrz. nicht mehr möglich (216), trifft so nicht zu, cf. Grand Robert IV, 1463 (u. a. Racine, Hugo, Gide, Proust). Insgesamt liegt die Stärke des gesamten Analyseteils mehr in der statistisch-quantitativen Erfassung der ausgewählten Sprachmerkmale, also auf der deskriptiven Ebene. Nicht zuletzt durch die Einbeziehung auch außersprachlicher Kriterien ermöglicht dies schließlich, die zu Beginn des Kapitels 3. aufgeworfene Frage nach einer genuin luxemburgischen Skripta in der Zusammenfassung (3.12.) negativ zu beantworten: Eine luxemburgische Kanzlei existierte nicht, und die für das Luxemburger Grafenhaus tätigen Schreiber, die wohl aus den umliegenden Sprachregionen stammten, brachten die jeweiligen Skriptae in den Verschriftungsprozess ein (257), so dass das luxemburgische Urkundenkorpus insgesamt typisch nordostfranzösisches Gepräge aufweist (256). Wenn jedoch der im Analyseteil konstatierte Umstand, dass die mit der Königskanzlei in Verbindung zu bringenden Urkunden durchweg eine von den übrigen Dokumenten abweichende Sprache bieten, als diastratische Variation bezeichnet wird (186, 256), so kann dies zu Diskussionen Anlass geben. Die Korpusuntersuchung hat ergeben, dass die Königsurkunden in vielen Punkten den späteren französischen Standard vorwegnehmen, was sich etwa im Artikelgebrauch (le im Rektus; 180s.), in der Negation mit ne . . . pas (231) und in der kaum noch vorhandenen Flexion der Substantive (251) und der Possessiva (201) zeigt. Dies ist jedoch nicht weiter verwunderlich, denn die Königsmacht war im 13. Jahrhundert fest in Paris installiert und verwendet folglich die Sprache der Ile-de-France, von der bekannt ist, dass sie später zum Standard wird. Mithin ist auch im Fall der Königsurkunden eher von diatopischer Variation als von diastratischer zu sprechen, auch wenn die Vf. dies kategorisch ausschließen (256). Nicht die Tatsache, dass es sich um Urkunden der Königskanzlei handelt, sondern dass diese sich der Sprache von Paris bedient, scheint ausschlaggebend für die Andersartigkeit der verwendeten Sprache (verglichen mit den übrigen Korpusurkunden) zu sein. Im Zusammenhang mit dem Schwund der Deklination erwägen die Vf. sogar, dass die Königskanzlei Beförderer dieser Entwicklung gewesen sein könnte (251). Doch wie soll eine Kanzlei im 13. Jahrhundert die gesprochene Volkssprache beeinflussen können oder gar «Leitvarietät» (ibid.) für bestimmte sprachliche Entwicklungen sein? Leitvarietät wird vielmehr die Sprache der Ile-de-France, und diese spiegelt sich in den Königsurkunden wider. Die Vf. werden in ihrer Herangehensweise den Realitäten des 13. Jahrhunderts nicht ganz gerecht, wenn sie den potentiellen Einfluss geschriebener Sprache auf die allgemeine Sprachentwicklung derart hoch ansetzen. Dies zeigt sich noch 340 Besprechungen - Comptes rendus stärker in der problematischen, mitunter anachronistisch anmutenden Begriffswahl durch den ganzen Analyseteil (3.) hindurch: Häufig ist von kanzleibedingten «Vorgaben» und «Festlegungen» die Rede, wenn nicht sogar von «Norm» (z. B. 181, 199, 221), wo man mit Blick auf die Epoche bestenfalls von «Gewohnheit» oder «Konvention» sprechen sollte: Es ist zu bedenken, dass aus der königlichen Kanzlei überhaupt erst seit 1254 volkssprachliche Urkunden vorliegen! Auch dass ein Schreiber sich eventuell Gedanken um Etymologie beim Niederschreiben eines Urkundentextes macht (163), ist recht optimistisch. Im Kontext des Schwundes der Zwei-Kasus-Flexion von «Normabweichung» und «Verstoß» (236) zu sprechen, ist wohl ebenfalls zu modern gedacht, denn die afrz. Deklination ist keine «Regel», sondern ein ererbtes System, das sich nach und nach unwillkürlich verliert. Über den Gehalt der folgenden Aussagen mag schließlich jeder Benutzer selbst urteilen: «Wegen der fehlenden mündlichen Zeugnisse aus dem Mittelalter . . . » (123); «Denn obwohl sich das Korpus ausschließlich aus Prosatexten zusammensetzt . . . » (224 N331); «Die Heterogenität wie auch die hohe Varianz innerhalb der einzelnen Texte sind somit die Hauptkennzeichen des Korpus, das damit ein typisches Beispiel für die im 13. Jahrhundert noch nicht endgültig fixierte Sprache und Grammatik des Französischen darstellt» (257). Insgesamt entsteht der Eindruck, dass die Vf. sich bei der Interpretation des sprachlichen Befundes mitunter von zu neuzeitlichen Denkschemata haben leiten lassen. Der Editionsteil (259-467), in dem mit dem Stück Nr. 166 auch ein bisher nicht ediertes Dokument vorgelegt wird, überzeugt durch die angewandten Transkriptionsprinzipien (cf. supra), die die Texte erst für sprachwissenschaftliche Untersuchungen nutzbar machen. Die beigegebenen Regesten informieren über die jeweiligen Rechtsinhalte der Urkunden. Der kritische Apparat zeigt, dass sich gegenüber der Ausgabe Wampach zahlreiche neue Lesarten ergeben haben. Dass aber in jeder einzelnen Fußnote eigens darauf hingewiesen wird, dass man von Wampach abweicht, wirkt etwas ungeschickt, da ja schon durch die Identifikationssiglen (etwa wII412 = Wampach, vol. II, 412) klar wird, welche die Referenzedition ist. Auch stört ein wenig, dass die Fußnotenzeichen etwa ab der Mitte des Editionsteils vierstellig werden. Hier hätten die Vf. sich am bewährten System der MGH orientieren können, wo für jede Urkunde mit Minuskeln neu gezählt wird. Das Auswahlglossar (469-571) stellt eine Zusammenstellung sprach- oder sachgeschichtlich interessanter Wörter dar. Die häufig beigefügten etymologischen Kommentare liefern wiederum zum Teil Informationen, die unter «Altfranzösisch für Anfänger» einzuordnen wären. Auch hierbei begegnen gelegentlich unrichtige oder ungeschickte Formulierungen. So geht etwa achateir sicher nicht auf ein *accapt re zurück (471), sondern weist in der Endung -eir ein diphthongiertes á[ auf. Diese Entwicklung ist nicht nur «vorstellbar» (471), sondern im ostfrz. Raum eine Tatsache, cf. H. J. Wolf in Kongr. Trier 1986, vol. I, 39 (mit der Literatur: Pope, Fouché, Gossen u. a.). Überdies verweisen die Vf. hier (472) auf einen falschen Paragraphen bei Goebl (§104, wo es um ‹ei› aus ] geht). Richtig wäre §9s., besonders §12 (-are -eir) 5 . Einige weitere Beispiele in Kurzform: berbis (487): «Auffällig ist die Metathese» [metathetisch ist die nfrz. Form brebis]; cing, ciunch ‘cinq’ (493): (evtl. Sonorisierung bzw. Palatalisierung des auslautenden [k]) [wie soll das möglich sein? Auslautende Konsonanten im Afrz. sind stets stimmlos bzw. werden entsonorisiert]; conute p. p. (495): (fraglich bleibe, ob t Archaismus oder graphischer Latinismus ist) [die nach connut (m.) in Analogie gebildete Form ist typisch für nord- und ostfrz. Dialekte, cf. P. Fouché, Le 341 Besprechungen - Comptes rendus 5 Derartige Formen lassen sich auch in modernen Dialekten, z. B. im Lothringischen finden: dle: i ( de latu), fre: i r ( fratre), kote: i ( costatu), s. E. Herzog, Neufranzösische Dialekttexte, Leipzig 1906: 17s. (Amanweiler). Insgesamt hätten moderne Dialektformen stärker in die Untersuchung einbezogen werden können. Auf Formen aus Sprachatlanten wird nur gelegentlich und zumeist in Fußnoten hingewiesen. verbe français, Paris 1967, 361 §184; C. T. Gossen, Grammaire de l’ancien picard, Paris 1976, 104s. §46]; Laus (533): «Laus steht dem klat. Etymon laus auffällig nahe» [mehr als das; die Formen sind identisch und die altfranzösische ist damit ein Buchwort]; Peinticoste ‘Pentecôte’ (545): «cf. hierzu . . . achateir» [Die Formen sind nicht vergleichbar, weil das -eiin Peinticoste nicht auf á[ zurückgeht und auch nicht betont ist]; uigheur ‘vigueur’ (567): «Schreibweise erinnert an das heutige Italienisch» [Der Hinweis ist hier wenig hilfreich]; vertei neben veritte, veretet (568): [Hier wird nicht klar gesagt, dass erstere Form Erbwort, die beiden anderen aber Buchwörter sind]; vigile (569): «sämtliche Formen stehen dem klat. Etymon vigilia sehr nahe» [Es handelt sich wiederum um ein Buchwort]. Den Abschluss des Bandes bilden die Register (573-646). Zunächst wurden hilfreiche Sach- und Autorenregister erstellt (6.1. und 6.2.), danach folgen die onomastischen Register, die aber nach modernen Namen alphabetisch sortiert sind, «um dem Anwender die Suche nach bestimmten Namen zu erleichtern» (622). Ob dem so ist, sei dahingestellt, da der Benutzer doch ziemlich gefordert wird, wenn er ein ihm unbekanntes Corri, killestorf oder audenarde unter Koerich, Gilsdorf, Oudenaarde nachschlagen muss. Dieser Mangel haftete schon den Indices der Ausgabe Wampach an und wird von den Vf. auch eingeräumt, aber hingenommen 6 . Ein Urkundenindex (6.4) schließt den Registerteil. Sehr schön sind die nach der Bibliographie angefügten Abbildungen einiger Urkunden. Die sprachliche Gestaltung des Bandes ist insgesamt ansprechend 7 , und auch die Drucküberwachung ist gut 8 . Als Fazit bleibt festzuhalten, dass die Autoren eine vorbildliche, auf sprachwissenschaftliche Bedürfnisse zugeschnittene Textedition vorlegen. Auch die deskriptive Erfassung des skriptologischen Befundes überzeugt. Die Interpretation desselben lässt, da diese - auch durch die angewandte Methodik - den Realitäten der behandelten Epoche nicht immer gerecht wird, einige Einwände zu. P. Burdy ★ Yan Greub, Les mots régionaux dans les farces françaises: Étude lexicologique sur le Recueil Tissier (1450-1550), Strasbourg (Société de linguistique romane) 2003, 403 p. (Bibliothèque de linguistique romane 2) Cet ouvrage, issu d’une thèse de doctorat soutenue le 21 juin 2002, s’annonce dès son titre comme un travail original. Il se distingue par la maturité de la démarche et le bien-fondé de la méthode, sans doute parce qu’il ne dissocie jamais les deux versants de la recherche scientifique: la théorie et l’expérience. Redevable à l’article fondateur d’Albert Henry de 1972 («Lexicologie géographique et ancienne langue d’oïl», Romance Philology 26: 226-55) et à l’enseignement de J.-P. Chambon, qui a souvent démontré l’intérêt de l’analyse lexicale à des fins de localisation et d’attribution des textes, Y. Greub nous offre pour la première fois une étude historico-géographique du lexique entièrement orientée vers la localisation à partir d’un corpus textuel étendu. Le changement d’échelle, le passage de l’étude monographique à celle du corpus vaste achèvent de prouver l’intérêt de ce type de recherches. Mais Y. Greub ne se contente pas 342 Besprechungen - Comptes rendus 6 «auch wenn dadurch in seltenen Fällen . . . abstrahiert werden muss» (622). 7 Etwas unbeholfen wirkende Formulierungen wie «Anders als nul und nun hat rien eine positive etymologische Herkunft» (228) sind selten. 8 Druckfehler wie «Dikke» (10), «dass er einen bestimmtem vorgegebenen . . . Standard einzuhalten versucht» (185) fallen kaum ins Gewicht. d’appliquer des «recettes» mises au point par ses devanciers: l’élargissement du corpus se double d’un approfondissement théorique qui est, au même titre que les résultats obtenus, l’une des richesses du livre. La mise au point de la méthode s’appuie ainsi sur un examen critique pertinent de travaux précédents. Le corpus de farces édité par A. Tissier se prêtait particulièrement bien à une étude de ce type, parce que ces textes courts présentent en majorité des problèmes de localisation et puisent largement dans le lexique dialectal à des fins comiques. En outre, ce corpus permettait dans plusieurs cas de confronter les données linguistiques aux arguments de localisation extra-linguistiques traditionnellement avancés. Enfin, la récurrence de certaines unités lexicales d’une farce à l’autre constituait une économie de moyens appréciable. L’ouvrage se divise en quatre parties, qui rendent compte des phases successives d’élaboration d’un tel travail. Du coup, c’est presque un manuel de localisation des textes par le biais du lexique que Y. Greub nous offre. Ici les notions d’ordre et de progression sont primordiales. L’introduction énonce de manière détaillée les principes théoriques qui ont conduit à la mise en place de la méthode, exposée à son tour. Vient ensuite «l’étude des unités diatopiquement spécifiques dans le lexique du Recueil Tissier». Le but poursuivi dans chacun des 504 articles retenus (il y en avait 720 dans la thèse de doctorat), classés par ordre alphabétique, est «la reconstitution de l’histoire de la répartition géographique d’une variable lexicale dans la Galloromania». Chaque article obéit à un plan identique: 1) le matériel dégagé dans le corpus: unité lexicale suivie de sa catégorie grammaticale, d’une définition et des références dans l’édition Tissier; citation donnant le contexte de l’occurrence étudiée; 2) dégagement de la variable à étudier: unité lexicale, variable formelle, variable sémantique; 3) documentation fournie par les ouvrages lexicographiques, classée en plusieurs champs: dialectologie moderne, ancien français, moyen français (1350-1600); 4) commentaire visant à déterminer, souvent par le croisement des aires médiévales et modernes, si la variable est spécifique diatopiquement. Chaque fois, le résultat est évalué sur une échelle qui va de la probabilité à la certitude; 5) 377 cartes, enregistrées sur le CD-ROM annexé à l’ouvrage papier, complètent très efficacement l’ensemble. Les travaux lexicographiques ne cessant de progresser, il serait facile de compléter la documentation recensée par de nouvelles attestations tirées en particulier des bases de données préparatoires au Dictionnaire du moyen français (DMF), mais les occurrences supplémentaires que j’ai pu récolter ne modifient pas sensiblement la pertinence des résultats obtenus par Y. Greub, car les aires d’emploi des variables sont établies à partir d’un faisceau d’indices et confirmées ou infirmées par la localisation des textes dans lesquels elles apparaissent. Si l’introduction compare les mérites respectifs des diatopismes phonético-phonologiques et des variables lexicales en vue de la localisation des textes, l’analyse de mots comme «calenger» (91) ou «carneau» (93) se rapproche plus de la première catégorie que de la seconde. Du coup, leur intérêt diminue, parce que rien n’est plus simple à un copiste que de substituer «chaleng(i)er» à «calenger» ou «creneau» à «carneau». Il aurait peut-être fallu insister davantage, même si cela n’a quasiment pas d’incidence sur les résultats finaux, sur la valeur probatoire de telle ou telle variable diatopique, car toutes ne sont pas égales dès que l’on prend en compte la tradition textuelle de farces imprimées longtemps après leur première rédaction. Les variables lexicales recueillies sont ensuite appliquées à la localisation des textes du Recueil Tissier. La méthode consiste à croiser les aires des différentes variables attestées dans un texte donné. La cartographie est alors d’un secours précieux. Le résultat est largement à la hauteur de l’énergie dépensée, puisque 59 textes sur 68 sont localisés de façon certaine, «avec une précision allant de un quart du domaine galloroman à une ville» (368). En 343 Besprechungen - Comptes rendus vertu du cercle herméneutique, l’analyse du lexique sert à localiser les textes; et les textes, une fois localisés, permettent à leur tour de préciser la localisation de certaines variables lexicales qu’on hésitait à situer diatopiquement. Ainsi, cette étude est une contribution majeure à la connaissance du lexique du moyen français. Ses conclusions enrichissent aussi notre connaissance du contexte géographique de production des farces, même pour la plus célèbre d’entre elles, la farce de Maître Pathelin. Enfin elle devrait inciter les éditeurs de textes d’attribution douteuse ou de localisation incertaine à procéder à une étude géographico-historique du vocabulaire. Saluons donc ce deuxième volume de la nouvelle «Bibliothèque de linguistique romane», qui propose des livres de haute qualité tant matérielle qu’intellectuelle à des prix accessibles. Comme le souligne G. Roques dans sa préface, ce travail est «appelé à servir de référence, et pour longtemps». On s’en réjouit. F. Duval ★ Volker Mecking, Le vocabulaire de René de Lucinge (1553/ 4-1615) dans son Dialogue du François et du Savoysien (1593), Marburg (Tectum Verlag) 2003, 1739 p. [CD-Rom] In einem Verlag, der laut Eigenwerbung als Herausgeber der längsten Dissertation der Welt im Guinness-Buch der Rekorde firmiert, erscheint vorliegende umfangreiche Studie, die im derzeitigen CD-Rom-Programm des Verlages die ebenfalls bei weitem seitenhaltigste ist. Dass die finanziellen Vorteile einer solchen Publikation für den Autor wie für den Käufer (der immerhin nicht niedrige Preis von 37 € dürfte deutlich günstiger sein als die zu veranschlagende Ausgabe für eine Druckversion) ebenso wie die Zugewinne in Publikationsgeschwindigkeit (das Vorwort ist auf Oktober 2003 datiert) auf der Hand liegen, braucht nicht betont zu werden. Der Autor, der sich seit seiner Dissertation über den Wortschatz von Ph. d’Alcripe 1 mit einer Reihe von Beiträgen als Experte der Lexik des vorklassischen Französisch ausgewiesen hat, legt hier eine Inventarisierung und Analyse der Lexik eines bis dato noch nicht systematisch untersuchten Autors der Epoche vor. Die CD-Rom enthält neben dem zur Lektüre erforderlichen, ohnehin weitverbreiteten Acrobat Reader den Text (als Manuskript in Times Roman und in Blocksatz formatiert, mit den Fußnoten jeweils am Seitenende) in zwei separat paginierten PDF-Dateien. Die erste enthält nach einer summarischen Einführung (5-27), die im wesentlichen auf geschichtliche Hintergründe eingeht, Leben und Werk von Lucinge resümiert, Zielsetzung und Aufbau der eigenen Arbeit vermittelt sowie die Bibliographie enthält, den Hauptteil des Textes, das als «partie sémasiologique» bezeichnete alphabetische Wörterbuch (28-1353). Die zweite gibt eine Synthese der behandelten Materialien, die zunächst eine nach dem Begriffssystem von Hallig/ von Wartburg geordnete Übersicht (4-66) und dann eine Reihe von synthetisierenden Listen (67-106) präsentiert, darunter ein immerhin 780 Einheiten umfassendes Inventar von Erstbelegen im Verhältnis zum FEW, sowie weitere Analysen, die Belege bei Lucinge mit einigen zeitgenössischen Wörterbüchern vergleichen, die Entlehnungen vor allem aus dem Italienischen darstellen, auf Einflüsse zeitgenössischer Autoren, vor allem Montaigne, eingehen, um in der Folge ausgewählte Wortschatzbereiche zu beschreiben (Phraseologismen, fachsprachliche Elemente, Regionalismen etc.) (107-212). Abschließend vermittelt der Autor ein ebenfalls nach Hallig/ von Wartburg erstelltes onomasiologisches Inventar (213-384). Zwei Seiten «Conclusion» (385-86) beschließen den Text. 344 Besprechungen - Comptes rendus 1 Wortgeschichtliche Untersuchungen zu Philippe d’Alcripe’s «La nouvelle Fabrique» (ca. 1580), Tübingen 1993 (Beihefte zur ZRPh. 252). Die Arbeit erlaubt prinzipiell einen doppelten Zugang, als Analyse der Sprache eines Autors des 16. Jh. oder als Beitrag zur lexikographisch trotz Huguet nur lückenhaft erfassten Lexik der Epoche. Die Perspektive von Mecking ist zwar ihm selbst zufolge (16) explizit auf die Analyse eines Idiolekts ausgerichtet, aber letzten Endes doch nicht stilistisch orientiert. Sie erhebt den Anspruch, den Gesamtwortschatz des Dialogue zu beschreiben: Loin de s’arrêter aux traits saillants du vocabulaire de ce texte, l’étude admettra l’ensemble des vocables attestés dans le Dialogue [. . .] dans sa nomenclature, à savoir les verbes, noms ou substantifs, déterminants, adjectifs, adverbes, pronoms, prépositions, conjonctions et interjections ou locutions interjectives, mots-composés [sic] et locutions, c’est à dire la totalité des mots lexicaux et des mots grammaticaux . . . (16) Aus der von ihm formulierten Kritik an den Defiziten von Huguet beispielsweise aufgrund der Vernachlässigung der «kleineren» Autoren lässt sich unschwer ablesen, dass implizit ein Beitrag zur Beschreibung der Lexik des 16. Jh. schlechthin intendiert ist. Den Benutzer wird also in erster Linie das durchnumerierte, immerhin 7061 Einträge umfassende Glossar interessieren, das den am weitesten ausgreifenden Teil der Arbeit bildet. Die Makrostruktur ist alphabetisch. Als Lemma (Fettdruck, Kleinschrift) fungiert die nfr. Variante des Wortes 2 oder, sofern kein Äquivalent existiert, die Form des Textes. Polyseme sind auf verschiedene Artikel verteilt worden, wobei entweder semantische oder, bei komplexeren Einheiten, syntaktische Ordnungskriterien die Abfolge bestimmen sollen. Die Mikrostruktur ist naturgemäß einfach, auf das Lemma folgt die grammatische Information und in der Regel nicht mehr als drei möglichst vollständig reproduzierte Zitate, wobei bei manchen lexikalischen Kategorien, beispielsweise Regionalismen, Neologismen oder Entlehnungen die Gesamtheit der Okkurrenzen reproduziert wurde. Beschlossen werden die Artikel durch die Bedeutungsbeschreibung und die Referenz auf die herangezogene Literatur, wobei der Bezug auf das FEW generalisiert ist, auch bei dort nicht registrierten Bedeutungen etc. Neben eingeführten lexikographischen Werken hat der Autor im übrigen auch die Datenbank Frantext benutzt. Ob der Wörterbuchteil wirklich alle Wortmaterialien des Dialogue enthält (Mecking nimmt nur die Auxiliare avoir und estre aus), konnte hier nicht systematisch überprüft werden. In einer Hinsicht ist die Arbeit trotz ihres Umfangs aber defizitär, nämlich in der Phraseologie - insofern ist die Hervorhebung der Einheit mot im obigen Zitat ganz zutreffend. Die Durchsicht von zehn Seiten (207-16) des Textes von Lucinge 3 fördert in dieser Hinsicht einiges zutage, was nicht explizit gemacht wird: (207) conduire ses desseins (Ø s. dessein, conduire); (207) comme l’on veut (Ø s. vouloir); (207) tenir la sphère par le manche, vermutlich eine okkasionelle Variantenbildung von Lucinge nach dem phraseologischen Regionalismus tenir la poêle par le manche ‘dominer la situation’ (s. sphère [1223, Nr. 6383]; cf. ebenso tenir la queue und den entsprechenden Kontext bei Lucinge [208], was hier [1053, Nr. 5487] nur als rein lexikalisches Faktum registriert wird); (208) faire son profit de qqch. (Ø s. profit, faire); (209) être de la domination de qqn. (Ø s. domination); (209) n’en avoir point de charge (Ø s. charge); (210) de notre temps (Ø s. temps); (211) payer les intérêts de qqch. hier idiomatisiert ‘subir les conséquences’ (Ø s. intérêt, payer); (211) en ce sujet (Ø s. sujet; der Fall ist vielleicht besonders interessant, zeigt er doch die Abhängigkeit von Mecking von lexikographischen Werken wie dem FEW - ist ein Phraseologismus dort notiert, wird er auch als solcher identifiziert, wie s. sujet das ähnlich gelagerte pour ce sujet [1235, Nr. 6439], fehlt 345 Besprechungen - Comptes rendus 2 Wobei die zeitgenössische Graphie schon einmal durchschlüpfen kann, cf. (380, Nr. 1883) desseing, sonst ibid. dessein. 3 Dialogue du François et du Savoysien. Texte établi et annoté par A LAIN D UFOUR , nouveau tirage, Genève/ Paris 1963 (TLF 94). er im FEW, fördert dies wohl auch bei Mecking die Einordnung als nicht phraseologisches Phänomen); (211) ôter à qqn. la vue de qqch. (Ø s. vue, ôter); (211) en être (in dem Kontext «voyez où il en est») (Ø s. être, voir); (212) suivre le dessein de qqn. (Ø s. dessein, suivre); (212) au défaut (Ø s. défaut, cf. aber ibid. [339s., Nr. 1667] au défaut de); (212) mettre en campagne (das Zitat steht bei Mecking [200, Nr. 923], allerdings nur als Beleg für campagne); (213) tenir le pied sur la gorge (Ø s. pied, cf. aber ibid. [943, Nr. 4922] tenir le pied sur qqch. ‘juguler’); (213) avoir en main (Ø s. main); (213) avoir crainte (Ø s. crainte). Wie man sieht, handelt es sich nicht selten um «unauffällige» Phraseologismen wie z. B. Kollokationen, die vielleicht deswegen nicht die Aufmerksamkeit des Autors gefunden haben. Die Perspektive von Mecking muss in dieser Hinsicht als traditionell bezeichnet werden, denn die Vernachlässigung phraseologischer Fakten kann als typisch für die Lexikographie älterer Sprachstufen angesehen werden. So erklärt sich, dass Elemente als Wort behandelt werden, die eigentlich Phraseologismen sind, beispielsweise (951, Nr. 4960) place ‘lieu, espace qu’occupe ou que peut occuper une personne, une chose’, wo es de facto um die verbale Wendung faire place à geht. Dementsprechend ist auch die Klassifikation phraseologischer Elemente schon einmal fehlerhaft, so (775, Nr. 4022) par le menu als «loc.verb.», recte «loc.adv.», oder die Behandlung fällt unter unterschiedlichen Lemmata divergent aus (passer par-dessous les volontés de qqn. steht hier s. volonté [1346, Nr. 7028], aber nur als Beleg für die pluralische Verwendung des Substantivs in der Bedeutung ‘caprices’, wohingegen der Phraseologismus initialalphabetisch s. passer [912, Nr. 4761] exakt identifiziert wird). Auch die Sigle «synt.» (syntagme), die als Etikett phraseologischer Einheiten fungieren kann, müsste revidiert werden (z. B. [83, Nr. 289] faire l’amour à qqn. eher «loc.verb.» als «synt.» oder [809, Nr. 4208] gros morceau ‘affaire difficile à conduire’ eher «loc.subst.» oder «loc.nom.» als «synt.» etc.). Dass hier vielleicht manches in der Schwebe ist, deutet ein Fall wie (1259, Nr. 6554) temps ‘délai’ an, das als Wort lemmatisiert wird und ebendiese Bedeutungsbeschreibung erfährt, wobei Mecking aber im Zitat die gesamte verbale Wendung donner temps à, um die es eigentlich geht, kursiviert. Ob die gewählte Nennform der Phraseologismen immer der sprachlichen Realität entspricht, kann hier nicht beurteilt werden, z. B. im Falle von (813, Nr. 4233) jeter qqch. dans un moule, das hier mit FEW 6/ 3, 15a mfr. jeter en moule ‘faire d’un seul coup, promptement’ verglichen wird, wo aber der Text eine andere formale (und semantische? ) Variante bietet («Cependant vous diriez qu’en France et qu’en Savoye tout luy succède à propos, comme s’il jettoit ses pensées et l’effect ensemble dans un mesme moule . . . » [Lucinge 207]). Ob zu guter Letzt die häufige initialalphabetische Lemmatisierung (z. B. rompre le dessein de qqn. - bei Lucinge im übrigen im Plural - s. rompre, dagegen Ø s. dessein oder tous les jours s. tout, dagegen Ø s. jour oder auch la vive force s. vif, dagegen Ø s. force) immer glücklich ist, sei dahingestellt. Dass im übrigen nicht nur phraseologische, sondern auch semantische oder funktionale Phänomene von derartigen Defiziten in der Analyse betroffen sein können, zeigt das Fehlen s. par (886) der Bedeutung ‘à’ (Lucinge [209] «reconquérir ce qui avoit esté pris auparavant par son ayeul», vom Herausgeber explizit angegeben). Dasselbe gilt auch für potentielle Kontexte, also ebenfalls das einzelne Wort überschreitende syntagmatische Zusammenhänge. So notiert der Autor (172s.) adverbielles bien zwar als Adjektiv- und Adverbmodifikator (wenn man die Formel «+ adj. & adv.» so interpretieren darf), gibt aber keine Kontexte für modifizierte Adverbien (wie z. B. Lucinge [208] «Mais vostre maistre y est bien plus engaigé . . . »). In all diesen Fällen hätte eine Erweiterung der Perspektive neue Erkenntnisse zutage fördern können. Die Bibliographie des Autors enthält einschlägige Standardwerke und eine Reihe von Spezialarbeiten, sie ist aber durchaus lückenhaft. Insofern ist es nicht schwer, den Nachweis zu führen, dass vermeintliche Erstbelege aus Lucinge (1593) keine sind. Dokumentiert sei dies anhand des Inventars der Phraseologismen (2, 167s.) im Vergleich zu Enckell, 346 Besprechungen - Comptes rendus Morawski und DLMF 4 : aller en fumée (seit 1556, Enckell 119); arrêter en beau chemin (bei Lucinge [164] im übrigen arrêter en si beau chemin, und das ist auch die lemmatisierte Form bei Enckell 51, der den Phraseologismus 1585 beziehungsweise in pronominalem Gebrauch bereits 1553 belegt); conduire la barque (seit 1562, Enckell 25); demeurer pour les gages (15. Jh. «Je suis . . . pour les gages demouré», DLMF 389, das eine neuere Variante bei J. Grévin 1558 belegt [wobei allerdings Mecking in einer Fußnote auch auf DLMF verweist! ]); entrer en jeu (G. Chastellain †1475, DLMF 450); tendre la main à qqn. (Mfr., DLMF 513); ne pas demander mieux (1553, Enckell 170); à bon jour, bonne œuvre (Afr., Morawski 1, Nr. 10). Die Belege könnten problemlos fortgesetzt werden, es zeigt sich - nicht nur in diesen Fällen -, dass in Ermangelung eines wirklich zufriedenstellenden Epochenwörterbuches in verstärktem Maße Detailstudien und Monographien hätten herangezogen werden sollen. Dass dementsprechende Lücken nicht nur Auswirkungen auf die lexikographische Beschreibung, sondern ebenso auf die sich anschließende lexikologische Synthetisierung haben, braucht nicht betont zu werden. Diese Synthese und die mit ihr verbundenen statistischen Berechnungen hängen ebenfalls von ihren methodischen Prämissen ab, so wenn in der Darstellung der Entlehnungen (2, 114s.) als Italianismen neben echten Entlehnungen wie ligue auch sich hieran anschließende interne Derivate wie ligueur und ligueux (cf. zu selbigem dann Mecking im Kapitel über die Neologismen [2, 179, Nr. 12]) aufgefasst werden. Andere Probleme seien hier nur kurz angesprochen. Die interne Abfolge von Homonymen/ Polysemen kann trotz der einleitenden Ausführungen von Mecking unklar bleiben, z. B. wenn (871s.) ou und où vermischt werden oder wenn s. temps (1259s.) die drei adverbiellen Phraseologismen en son temps, de temps en temps und au même temps in eben dieser Reihenfolge aufgelistet werden. Hier hätte auch bei einer CD-Rom das Alphabet stärker als Gliederungsgesichtspunkt respektiert werden können. Die Dokumentation von Mecking ist reichhaltig und man kann sich fragen, ob sie nicht sogar partiell zu reichhaltig ist: einerseits sind manche Zitate sehr umfangreich und enthalten deutlich mehr als zur kontextuellen Erschließung des in ihnen enthaltenen Wortes oder zum Verständnis des Textzusammenhangs notwendig ist; andererseits scheint zweifelhaft, ob manche Belegsammlungen wirklich einen Erkenntnisgewinn bringen, ob z. B. der im FEW dokumentierte adverbielle Phraseologismus à la fin hier (570s., Nr. 2913) gleich mit zehn Zitaten vertreten sein muss. Die durch die Publikationsform im Verhältnis zur herkömmlichen Buchveröffentlichung wegfallenden Kostenzwänge können also auch eine Aufblähung des Textes zur Folge haben. Es wäre zu fragen, ob man nicht stärker mit Verweisen arbeitet, zumal sich Zitate im Verlaufe der Arbeit wiederholen. Dies könnte bei weniger gut dokumentierten Phänomenen auch in umgekehrter Richtung erfolgen, was bei Mecking überhaupt nicht geschieht, nämlich in Form von Verweisen auf versteckte Belege in anderen Zitaten, z. B. venir à bout de s. bander une corde (158, Nr. 709). Die Arbeit scheint überwiegend sorgfältig durchgeführt, auch wenn in der Einleitung einige Druckfehler auftreten 5 . So ergibt eine Durchsicht der 56 Artikel s. bagage - battus (156-65) - von der häufigen, wohl softwarebedingten, aber letztlich vernachlässigbaren feh- 347 Besprechungen - Comptes rendus 4 P. E NCKELL , Dictionnaire des façons de parler du XVI e siècle. La lune avec les dents, Paris 2000; J. M ORAWSKI (ed.), Proverbes français antérieurs au XV e siècle, Paris 1925 (CFMA 47); DLMF = G. DI S TEFANO , Dictionnaire des locutions en Moyen Français, Québec 1991 (Bibliothèque du Moyen Français 1). 5 Aufgefallen sind immerhin: (9) recontra ] rencontra; (11) efut ] fut; (14) éte ] été, part-passé ] part. passé; (15) phrasélogie ] phraséologie, L’importance ] L’importance; (17) un apport très appréciables ] appréciable. lerhaften Seitenangabe bei sich über zwei Seiten erstreckenden Zitaten 6 - nur einige falsche Seitenzahlen ([156, Nr. 695]: 202 ] 203; [158, Nr. 708]: 194 ] 195; [160, Nr.719]: 103 ] 102). Nicht berücksichtigt wurden Emendationen des Herausgebers, die ohne die entsprechenden Klammern übernommen werden: (156, Nr. 694): des ] de[s]; (162, Nr. 727): à la fin il eust chassé ] à la fin [il eust] chassé; (163, Nr. 733): dans le Louvre ] dans [le] Louvre. Durch die von Mecking vorgenommene kursive Hervorhebung der Lemmata im Zitat (die auch schon einmal ausgelassen werden kann, cf. [178, Nr. 811] il fait bon) sind originär im Text existierende Kursivierungen nicht mehr erkenntlich oder werden eliminiert ([161, Nr. 723] und [165, Nr. 746] jeweils Barricades). An gewichtigeren Fehlern sind nur wenige aufgefallen: eine falsche Lemmaform ([156, Nr. 695]: baillage ] bailliage) und drei falsche Graphien ([157, Nr. 701]: où ] ou; [163, Nr. 730]: qu’’n ] qu’on, [164, Nr. 738]: avait ] avoit. Die Scannersoftware einschließlich Fehlerkorrektur hat also durchwegs gut funktioniert, und die Zitate können bei weitem überwiegend als zuverlässig angesehen werden. Dass sich auch andernorts Fehler eingeschlichen haben, zeigt die Statistik der Italianismen, deren Zahl zunächst (2, 114) auf 120 beziffert, dann aber in einer Tabelle (2, 119s.) aufgrund eines Rechenfehlers auf 118, wohingegen das folgende alphabetische Inventar (2, 120s.) als Folge eines Numerierungsfehlers (keine Nummer für faire halte) 117 (de facto also wiederum 118 und nicht 120) Italianismen enthält. Die Publikation als CD-Rom erweist sich in der Tat in mancher Hinsicht als vorteilhaft 7 . Sie erlaubt über die Suchfunktion das Aufspüren von Sprachformen - banalerweise (mit Ausnahme der modernisierten Lemmata) unter Voraussetzung der Kenntnis der zeitgenössischen Graphie. Der Text kann ausgedruckt werden, ist dann allerdings recht klein (9-Punkt). Die Kopie kürzerer oder längerer Textabschnitte in eine Word-Datei ist ohne weiteres möglich, wobei allerdings der Blocksatz aufgehoben wird und somit sowohl Absätze wie Trennstriche schwinden, außerdem werden Tabellen in Text umgewandelt. Für den Druck empfiehlt sich also die PDF-Datei, für speziellere Suchstrategien im Inventar der fett und kursiv formatierten Lemmata indessen die Kopie der PDF-Dateien in Word, da nur so die mehr Möglichkeiten bietende Suchfunktion beispielsweise die gezielte Suche nach Suffixen in den Lemmata ermöglicht, die das entsprechende Kapitel von Mecking (2, 177-84) nur in Bezug auf die reinen Neologismen systematisiert. Der Rezensent der vorliegenden Arbeit hat vor nunmehr acht Jahren die Gelegenheit gehabt, für dieselbe Zeitschrift eine Besprechung der Dissertation des Autors zu verfassen (VRom 55 (1996): 308-14), und ihm damals den Vorwurf einer willkürlich wirkenden, unsystematischen Datenselektion gemacht. Diesen Vorwurf kann man an dieser Stelle beileibe nicht wiederholen, und dies ist der Reflex der im letzten Jahrzehnt definitiv etablierten Fortschritte der Korpuslinguistik im Zeitalter der Digitalisierung. Das Scannen von Texten und deren daraus resultierende Verfügbarkeit erlaubt lexikologische Studien bzw. lexikographische Inventarisierungen, wie sie in früheren Zeiten kaum oder nur höchst mühsam denkbar gewesen wären, und hierfür ist die CD-Rom von Mecking in ihrem Umfang ein vielsagender Beleg. Allerdings ist (vorerst) die Disponibilität des digitalisierten Textes primär eine lexikalische im engeren Sinne, sie ermöglicht den einfachen Zugriff auf die (graphisch definierte) Einheit Wort - auch bei anschließender Nutzung von Konkordanzprogrammen obliegt die Analyse der Semantik, der Syntagmatik und der Phraseologie bis 348 Besprechungen - Comptes rendus 6 Cf. (157) Nr. 699: 215 ] 214s.; Nr. 704: 235 ] 234s.; (160) Nr. 717: 95 ] 94s.; (161) Nr. 720: 171 ] 171s.; Nr. 721: 115 ] 115s.; Nr. 722: 150 ] 149s.; Nr. 723: 16 ] 15s.; (163) Nr. 730: 199 ] 198s.; (164) Nr. 740: 217 ] 217s.; (165) Nr. 744: 109 ] 109s.; Nr. 748: 48 ] 47s. Dass das Phänomen nicht generalisiert ist, zeigt (163) Nr. 735 bataille. 7 Zwei bei der Herstellung der CD-Rom nicht beseitigte Randkommentare (cf. [280, zwischen Nr. 1371-1372] und [1260, Nr. 6399]) stören wenig. auf weiteres noch dem Linguisten, und hier, wie obige Beispiele verdeutlichen, weist der Text von Mecking nicht gering zu veranschlagende Defizite auf. Dennoch wird ein Experte des «français préclassique» die Arbeit zu schätzen wissen, auch wenn sie ihm erneut schmerzlich das Fehlen eines möglichst exhaustiven, methodisch elaborierten Epochenwörterbuchs vor Augen führt. J. Lengert ★ Suzanne Lafage, Le lexique français de Côte d’Ivoire. Appropriation et créativité, 2 vol., Nice (CNRS - Institut de Linguistique Française) 2002-03, lxxxviii + 865 p. (Le français en Afrique 16-17) Auch diesmal wieder sind Bände der Zeitschrift Le français en Afrique einem Wörterbuch einer nationalen Variante des Französischen in Afrika gewidmet, und mit S. Lafage zeichnet erneut eine ausgewiesene Expertin der Materie verantwortlich 1 . Die beiden Bände bestehen aus einer umfänglichen Einführung (xi-lxxxviii), dem Wörterbuchteil (A-E, 1-367; F-Z, 369-830) sowie der Bibliographie (833-63). Die Einleitung vermittelt zunächst einen ökonomisch, geographisch und historisch orientierten Einblick in die Situation der Elfenbeinküste, bevor eine soziolinguistische Darstellung der Sprachensituation und speziell eine Beschreibung der beiden koexistierenden Varietäten des Französischen, des «français populaire ivoirien» und des «français des scolarisés» folgt. Abschließend werden Entstehungsgeschichte und Zielsetzung des Wörterbuchs präsentiert, eine Typologie der behandelten lexikalischen Materialien vorgestellt sowie Makro- und Mikrostruktur beschrieben. Das Wörterbuch, von dem die Autorin selbst sagt, dass es kein vollständiges Inventar darstellt («n’a pas l’ambition de se présenter comme un véritable dictionnaire du français de Côte d’Ivoire» [lxi]), ist deskriptiv orientiert, reflektiert sowohl die gesprochene wie die geschriebene Sprache, ist weder diastratisch noch diaphasisch Restriktionen unterworfen. Seine Basis ist eine sich über ein Vierteljahrhundert erstreckende Enquête, ergänzt durch Belege aus der Zeitungs- und in begrenztem Maße Literatursprache. Dass die Definition dessen, was «typisch» für das Französische der Elfenbeinküste ist, aus mehr als einer Perspektive problematisch ist, versteht sich, beispielsweise aufgrund der zugrundeliegenden Definition ex negatione der Kategorie Regiolekt, also durch die Bezugnahme auf lexikographische Werke des «français de référence». Die zusammengetragenen Materialien sind durch ihre Reichhaltigkeit gekennzeichnet. Neben semantischen stehen lexikalische und phraseologische Regionalismen oder auch Affixe wie anti- (42s.), neben der internen Kreativität sind vor allem zahlreiche Entlehnungen repräsentiert - der Untertitel «appropriation et créativité» ist somit vollauf gerechtfertigt. Die Auszählung der Lemmata s. H-J (465- 503) ergibt insgesamt ohne Verweislemmata 2 167 Artikel, so dass man das Inventar auf ca. 3650 Artikel hochrechnen kann, wobei die Zahl der Regionalismen erheblich größer ist, da in vielen Artikeln mehrere Elemente beschrieben werden. Die Makrostruktur des Wörterbuches ist alphabetisch, wobei angesichts nicht weniger graphischer Varianten die häufigste Graphie zur Lemmatisierung herangezogen wurde. Ein 349 Besprechungen - Comptes rendus 1 Cf. dazu auch die Rezension von C. Frey, in: Glottopol 3 (2004): 189-94 (http: / / www.univ-rouen.fr/ dyalang/ glottopol/ telecharger/ numero_3/ gpl315frey.pdf). 2 Wobei allerdings zwischen bloßen Verweislemmata und solchen, die zusätzlich einen Zitatbeleg für eine Formvariante oder ein Synonym enthalten, differenziert werden müsste. Im Kontrollkorpus fallen immerhin 12 in letztere Kategorie, die vielleicht eine ungünstige Mischung aus reinem Verweis und lexikographischer Information darstellt. recht aufwendiges Verweissystem erschließt potentiell in verschiedenen Artikeln zu beschreibende Phraseologismen und auch Komposita. Dass diese ausgiebige Nutzung von sublemmatisierten Verweisen gewisse Defizite aufweist, sei an einigen Belegen dokumentiert: s. aller (27) wird für den Phraseologismus «aller au besoin, loc.verb. oral surtout» auf besoin verwiesen, wo er erneut registriert wird, aber ohne Bedeutungsbeschreibung und diamediale Markierung; s. boire (118s.) wird für die drei Phraseologismen «boire l’affront, boire la honte, boire le feu» (mit einem Zitat nur für boire l’affront) auf ibid. registriertes boire le feu verwiesen; s. bouche (130s.) werden 24 verbale Phraseologismen mit dieser Komponente registriert und überwiegend auch beschrieben, allerdings für blaguer la bouche nur auf blaguer verwiesen und fermer la bouche ‘se taire, faire silence mais aussi faire taire’ mit den Markierungen «fréq[uent], mésolecte, fam[ilier]» hier sublemmatisiert und s. fermer (384) nochmals, allerdings nicht mit exakt derselben Bedeutungsbeschreibung (‘se taire, fermer sa gueule’) und vor allem mit abweichenden Markierungen («fréq[uent], fam[ilier], sorte d’euphémisme, (calque des langues locales), oral, fam[ilier] [sic] tous milieux»). Hier wäre eine klarere Vereinheitlichung wünschenswert gewesen, zumal zwar s. fermer auf bouche, nicht aber umgekehrt s. bouche auf fermer verwiesen wird.Vollends nutzlos wird ein Verweis wenn s. à ‘en’ (1) unter 4. auf à bas âge, à l’absence de, à ce moment, à l’état, à son temps, à sa faveur verwiesen wird, es die Artikel absence, âge, état und faveur aber gar nicht gibt und nur s. temps der entsprechende Artikelbestandteil steht beziehungsweise man s. à 6. erfährt, dass à bas âge s. bas âge nachzuschlagen ist. Hier wäre mehr Einheitlichkeit geboten. Dass einige Artikel - so arachide (cf. TLF 3, 378) oder baobab (cf. TLF 4, 147s.) - Wörter behandeln, die in Referenz auf Schwarzafrika auch in Frankreich bekannt sind, mag man mit Argumenten wie Frequenz, anderer Semantik oder divergenten Gebrauchskontexten erklären. Die Mikrostruktur ist einfach und kompakt. Auf das Lemma (Fettdruck in Kleinschrift, so dass graphische Akzente notiert werden) folgt in der geringeren Zahl der Fälle eine Ausspracheangabe in API. Generalisiert sind dann die grammatische Information und ein elaboriertes Markierungssystem sowie anschließend die überwiegend paraphrasierende Bedeutungsangabe. Die weitaus meisten Artikel enthalten einen oder mehrere Zitatbelege. Bei komplexeren, sublemmatisierte Elemente aufweisenden Artikeln werden die Artikelbestandteile durch Numerierung gegliedert, Phraseologismen, Derivate, Synonyma, enzyklopädische Informationen und sonstige Kommentare werden durch spezielle Siglen in Fettdruck eingeleitet. Ob der fortlaufende Artikelblock vor allem bei Artikeln mit mehreren Zitaten für den Benutzer übersichtlich ist, sei dahingestellt, ebenso wie die Frage, ob man bei den vielen aus Zeitungen und Zeitschriften bezogenen Belegen nicht ebenso wie bei Zitaten aus Büchern die Seitenzahl hätte angeben sollen. Nicht immer sind alle Informationen explizit sublemmatisiert. So stehen s. accident (8) die phraseologischen Varianten faire accident und faire l’accident, nicht aber faire un accident, das man nur den Zitaten entnehmen kann. Auch semantische Informationen können auf Zitate verlagert werden, so s. bakara (76), wo die Bedeutungsangabe der Autorin (‘statuette de bois sculpté représentant une sorte de poupée à tête aplatie’) durch den Beleg ergänzt wird («des bakara, statuettes de fécondite portées sur les dos par les femmes stériles»). Einige Detailanmerkungen zu Artikeln s. A-B, die partiell über den Einzelfall hinaus auf Defizite verweisen 3 : (1) à ce moment wäre ein Archaismus laut GR («vieilli»), figuriert aber 350 Besprechungen - Comptes rendus 3 Benutzte Literatur (neben FEW, GLLF, GR und TLF): W. Bal et al. (ed.), Belgicismes. Inventaire des particularités lexicales du français en Belgique, Louvain-la-Neuve 1994; H. Bauche, Le langage populaire. Grammaire, syntaxe et dictionnaire du français tel qu’on le parle dans le peuple de Paris. Avec tous les termes d’argot usuel, Paris 3 1929; F. Caradec, N’ayons pas peur des mots. Dictionnaire du français argotique et populaire, Paris 1988; M. Grevisse, Le Bon Usage. Grammaire française. Refondue par A. Goosse, 13 e édition revue, Paris/ Louvain-la-Neuve 1993. noch unmarkiert in TLF und GLLF, so dass seine Behandlung als regiolektales Element fraglich ist; (3) abodan, abôdan mit einem Druckfehler in der Transkription [abcd ], vermutlich recte [ab O d ]; (8) s’accaparer de ‘accaparer’ ist beispielsweise auch ein Belgizismus (Bal 1994: 14, «connu aussi en France et au Canada»); (21) aider à qqn. ist ein auch in der Galloromania verbreiteter Archaismus/ Regionalismus (Grevisse 13 1993: 396s.) 4 ; (28) aller en grève (générale) ist seit dem 19. Jh. im Kanadafr. bezeugt, vielleicht handelt es sich in beiden Fällen um eine unabhängig erfolgte Lehnbildung nach dem Muster von engl. to go on strike; (48) apporter soutien ist in der hier beschriebenen allgemeinen Bedeutung ‘assister qqn.’ auch in Frankreich nicht unbekannt, zwar häufig in komplexen nominalen Kontexten (apporter soutien et aide, soutien et réconfort etc.), aber ebenso isoliert; (48) s’approprier de ist ein Archaismus (FEW 9, 460a, letztmals bei Malherbe nachgewiesen), der auch regiolektal (Schweiz) belegt ist; (60) attendre in der euphemistischen Bedeutung ‘être enceinte’ ist ein Belgizismus (Bal 1994: 20, «connu aussi en France»); (88s.) bar ‘dancing’ dürfte in seiner vom Binnenfr. abweichenden Semantik vom Englischen beeinflusst sein, sollte also als Anglizismus markiert werden; (93) bastonner ist fr. populaire in Frankreich (cf. Caradec 1988: 117 (se) bastonner ‘se battre’); (98) beaucoup als Adverbmodifikator ist ebenfalls im fr. populaire belegt (Bauche 1929: 138); (100) sowohl beloter als auch beloteur sind in Frankreich nicht unbekannt (cf. TLF 4, 375 s. belote). Sicher könnte man diese Bemerkungen fortführen, sie zeigen auf alle Fälle, dass es wünschenswert wäre, sich in der Beschreibung einer «nationalen» Variante (de facto sind nicht wenige der von Lafage registrierten Wörter außerhalb der Elfenbeinküste in Schwarzafrika bekannt) nicht nur auf selbige zu konzentrieren, sondern den geographischen Horizont zu erweitern, und dass Etymologie und Wortgeschichte der regiolektalen Lexik eindeutiger beschrieben werden sollten. Der Wortschatz des Französischen der Elfenbeinküste ist - abgesehen von Detailstudien, die man der Bibliographie von Lafage entnehmen kann - bereits in zwar umfänglichen, aber dennoch deutlich weniger gewichtigen Arbeiten beschrieben worden, im Wörterbuch von Duponchel (1975) und der Pariser Dissertation von Gouedan (2000), wobei letztere wohl zu spät für die vorliegenden Bände erschienen ist, jedenfalls vermisst man sie in der Bibliographie 5 . Insofern hat das Wörterbuch von Lafage gute Chancen, zu einem Standardwerk zu werden. Manch ein Kritikpunkt aus unserer Besprechung von Boucher/ Lafage (2000) (VRom 61 (2002): 348-53) ist hier erneut zur Sprache gekommen oder ließe sich im Zusammenhang mit den beiden formal ordentlich gemachten Bänden 6 wiederholen, bis hin zu Detailbemerkungen (z. B. hier [11] poser un acte, des actes); andererseits kann man Verbesserungen feststellen, so in der Gliederung der Mikrostruktur oder der partiellen Angabe der Aussprache. Man würde sich wünschen, dass auch in Arbeiten zum Afrikafranzösischen die Diachronie systematischere Berücksichtigung fände und die lexiko- 351 Besprechungen - Comptes rendus 4 Cf. dazu auch G. Lüdi, «Sémantique, syntaxe et forme casuelle. Remarques sur la construction aider à qn en français romand», VRom 40 (1981): 85-97. 5 L. Duponchel, Dictionnaire du français de Côte-d’Ivoire, Abidjan 1975, xxxiii + 295 p.; A. L. Gouedan, Particularités lexicales du français de Côte d’Ivoire,Thèse Université de Paris V-René Descartes 1998, Villeneuve d’Ascq [2000], 333 p. 6 Druckfehler bleiben nicht aus, halten sich aber anscheinend in Grenzen. Aufgefallen sind: s. acaïou (6) [.} ] [.]; s. accident (8) carrfour; s. awoulaba (69) Krol" 1994; s. besoin (102) aux(x) ] au(x); s. bouche 13./ 16. (131) caquet! , bouche! ; s. bouquiniste (136) jounaux ] journaux; s. bourrage (137) Méfie des bourrages ] Méfie-toi des bourrages (? ); s. bourrer (137) biilaner ] bilaner. Auch die Bibliographie kann Probleme bereiten. So sucht man dort beispielsweise das s. bossard/ bosse (126) in Zitaten erscheinende Campuslexique/ Campus lexique vergebens oder das in ihr richtig mit dem Publikationsjahr 1986 zitierte Buch von M. Rémy, La Côte d’Ivoire, erscheint s. bowé (138) mit der Jahresangabe 1996. graphische Beschreibung sich an der Qualität von DRF (2001) 7 orientieren würde. Zum Abschluss aber gilt es die Vorzüge des Lexique hervorzuheben: die Reichhaltigkeit seiner Makrostruktur und die im Verhältnis zu anderen Regionalismen-Wörterbüchern durchaus informative mikrostrukturelle Bearbeitung der Materialien. J. Lengert ★ Edmond Biloa, La langue française au Cameroun. Analyse linguistique et didactique, Bern (Peter Lang) 2003, 342 p. Die vorliegende Arbeit setzt sich zum Ziel, einen Überblick über den Status und die Struktur des Französischen in Kamerun (fortan FK) (1. Teil, Kap. 1-8), charakteristische Merkmale ausgewählter Varietäten (2. Teil, Kap. 9-13) und die didaktischen Strategien und Probleme des schulischen und universitären Französischunterrichts (3. Teil, Kap. 14-16) zu liefern. Das Zielpublikum setzt sich aus «linguistes et sociolinguistes férus de parlers régionaux et, particulièrement, des parlers français d’Afrique subsaharienne», sowie «enseignants de français dans le monde francophone» und drittens «élèves et étudiants du Cameroun pour qui le français est une langue seconde ou une langue étrangère» (3) zusammen. Das erste Kapitel (Présentation générale du Cameroun) legt einige Fakten zur Demographie und territorial-administrativen Organisation dar und betont die geographisch-klimatische und ethnische Vielfalt des Landes. Gemessen an der Gesamtlänge (7-13) geraten dabei die Darstellungen einiger Sachverhalte deutlich zu lang, so etwa die landeskundliche Vertiefung in Form der prozentualen Anteile von Rindern, Schafen usw. in den traditionellen Viehzuchtgebieten und der Aufzählung von sieben Unterarten artisanalen Fischfangs, welche übrigens auch im Wortschatz-Kapitel (6) ohne Konsequenzen bleibt. Kapitel 2 (Le paysage linguistique camerounais) gilt u. a. der sprachlichen Vielfalt des Landes, in dem nach Angaben des Verf. drei von den vier großen afrikanischen Sprachfamilien vertreten sind. Nach einer Auflistung von deren Verzweigungen sowie von ca. 50 meist benutzten Sprachen (bedauerlicherweise ohne Sprecherzahleinschätzungen) und einer kurzen Vorstellung der wichtigsten Verkehrssprachen (Pidgin-Englisch, Fulfulde usw.) folgt eine von Zé Amvela 1 übernommene, in vier Etappen gegliederte Sprachgeschichte (mit wenig einleuchtender Korrelierung territorial-administrativer und demographischer Fakten (23): «La République du Cameroun comprend dix provinces dont huit sont francophones et deux anglophones. Ainsi, quatre-vingt pour cent de la population camerounaise a le français comme première langue officielle, tandis que l’anglais est la première langue officielle de vingt pour cent de la population.») und abschließend ein kurzer Beitrag zum Status der beiden offiziellen Sprachen Französisch und Englisch, der u. a. die Restriktivität der französischen Sprachpolitik gegenüber dem Gebrauch lokaler Sprachen zum Ausdruck bringt. Die Sprachpolitik Frankreichs bildet gleichfalls den Gegenstand des Kapitels 3 (La diffusion du français au Cameroun à l’époque coloniale), diesmal in Gegenüberstellung zu den sprach- und bildungspolitischen Maßnahmen der katholischen und protestantischen Missionen und mit einem Blick auf die Nachkriegszeit, die trotz des fortwährenden kirchlichen 352 Besprechungen - Comptes rendus 7 P. Rézeau (ed.), Dictionnaire des régionalismes de France. Géographie et histoire d’un patrimoine linguistique, Bruxelles 2001. 1 Zé Amvela, E. 1989: Reflexions on the social implications of bilingualism in the Republic of Cameroon, Annales de la faculté des lettres, Université de Yaoundé, série lettres, 5/ 2: 16-34. Drucks auf der einen und dem UN-Druck auf die französische Verwaltung auf den anderen Seite nicht zur Einführung der lokalen Sprachen in das enseignement secondaire führt. Auch nach der Unabhängigkeit wird an der sprachlichen Reglementierung wenig gerüttelt, was der Verf. zum einen auf das Prestige des Französischen (welches, wie allerdings leider erst im Fazit [46], zu erfahren ist, von knapp 30 % der Bevölkerung gesprochen wird) und zum anderen auf die heikle Aufgabe der neuen Entscheidungsträger zurückführt, das Gleichgewicht in einem multiethnischen Staat aufrechtzuerhalten. Angefangen vom vierten Kapitel fallen an mehreren Stellen Strukturmängel, Redundanzen, allgemeinsprachliche und logische Schwächen auf, sowie auch Ausführungen, die die fachliche Kompetenz ernsthaft in Frage stellen. Der Versuch, die mit der Kapitelüberschrift angekündigte Frage Le français camerounais: qu’est-ce que c’est zu beantworten, beginnt mit 4.1. Aspect idéologique, der sich in umständlicher Erklärung des Begriffs der «francophonie dite différentielle, c’est-à-dire une francophonie non pas uniculturelle, mais plutôt multiculturelle» und der Darlegung notorischer Fakten erschöpft, etwa: «Il est aisément prouvable que le français camerounais est distinct du français de France, de Belgique, du Canada et même du Gabon». Der Abschnitt Aspect linguistique (4.2.) zerfällt in Variations de l’usage und Variation sémantique, wobei zur ersteren Gruppe sowohl Gebrauchsfrequenzunterschiede als auch modifications d’expressions figées und darüber hinaus noch Beispiele wie espécial und estationnement gezählt werden, die hier «modifications de graphique usuelle» heißen und dann noch einmal (! ) unter Wortschatzbesonderheiten auftauchen (114) - dafür aber nicht bei der im Phonologie-Kapitel angesprochenen Prothese (75). Der kurze Abschnitt Aspect linguistique (bis) (4.3) ist weiteren Offenbarungen vorbehalten, etwa: «Même s’il existe des différences notables entre le français camerounais et le francais central, il reste que celui-ci ressemble beaucoup à celui-là.» Doch angesichts der Unterschiede scheint es dem Verf. wichtig, an dieser Stelle die Principes und critères d’analyse (4.4) von N’Sial 2 einzufügen, welche die Identifizierung relevanter FK-Merkmale ermöglichen sollen, doch im Weiteren kaum aufgegriffen werden. In Aspect historique et sociologique (4.5) muss der Leser ein weiteres, doch leider nicht letztes Mal erfahren, dass Französisch und Englisch offizielle Sprachen des Landes sind (59, cf. auch: p. 23, 26, 208), die Koexistenz des Französischen und der lokalen Sprachen lautliche, morphologische und andere Besonderheiten erklären kann (59), es illusorisch wäre, von einer Sprachgemeinschaft in Kamerun zu sprechen (59). Den letzten Gedanken wird man nicht mehr los: Es folgt noch «Le français camerounais est loin de constituer un bloc monolithique . . . » (60), die Aussage, die wenige Zeilen weiter den ersten Satz des darauffolgenden Abschnitts Le français camerounais est «polylithique» (4.6) bildet und lautet: «Le français camerounais est loin d’être monolithique» (60), in welchem wiederum zu lesen ist, dass die Gesellschaft, in der FK gesprochen wird, nicht «uniforme» ist. Dieses wird dann durch die Wiedergabe der These von Mendo Zé über quatre accents des FK veranschaulicht, und schließlich stößt man im vielversprechend betitelten Abschnitt Critères de typologisation des variétés du français camerounais (4.7) auf die Einteilungen der Bevölkerung nach sozio-ökonomischen Kriterien, Bildung und Sprachkenntnissen, die im letzten Abschnitt in einer tabellarischen Übersicht zusammengeführt werden. Kapitel 5 (La phonologie du français camerounais) präsentiert das französische System (allerdings auf p. 69 mit 17 und p. 198 mit 18 Konsonanten) und anschließend, zweimal auf derselben Seite (69), das FK-System mit 20 Konsonanten, 11 Vokalen und 3 Halbvokalen, allerdings ohne ein Wort darüber zu verlieren, auf welches der Systeme sich der Autor Zang 353 Besprechungen - Comptes rendus 2 N’Sial, S. 1993: La francophonie au coeur de l’Afrique. Le français zaïrois, Paris/ Aix en Provence. Zang 3 , von dem die Darstellung stammt, dabei bezieht, bzw. welche der angeführten Laute in den meisten Subsystemen überhaupt Phonemstatus haben könnten (ausgerechnet aus der darauf folgenden Darstellung der Besonderheiten sowie aus den einzelnen Systemen gewidmeten Kapiteln 9 und 10 geht hervor, dass zahlreiche Oppositionen in den einzelnen Varietäten neutralisiert sind). Was den Aufbau des Kapitels betrifft, so wäre einer Überlegung wert gewesen, dem an einer Reihe von dargestellten lautlichen Erscheinungen beteiligten Schwa-Laut (behandelt in 4.6, 4.10, 5.1-5.3, 8.1-8.3, 11.6, 11.25) zur besseren Übersicht einen gesonderten Abschnitt zu widmen. Das Kapitel 6 (Le lexique du francais camerounais) gehört zu den problematischsten des Buchs. In der Subkategorie Lexies ayant subi des modifications de sens werden Bedeutungswandel und dessen Ursachen offensichtlich gleichgestellt (entsprechend stehen Metapher, Metonymie, Synekdoche, Bedeutungserweiterung, -restriktion und -verschiebung Seite an Seite, neben sog. changement de dénotation und changement de connotation, illustriert an Beispielen, die jeweils zu mehreren Kategorien gehören könnten). Dies stellt allerdings ein geringeres Übel im Vergleich dazu dar, dass in diesem dem Wortschatz gewidmeten Kapitel auch die Subkategorie Lexies ayant subi des modifications de forme fungiert, welche Beispiele für Apokope, Aphärese und l/ r-Verwechslung enthält (114) - übrigens dieselben, welche bereits im Phonologie-Kapitel (71) genannt wurden, etwa crient für client - und in der auch die o. g. und bereits für graphische Besonderheiten erklärten Prothese-Beispiele (hier leicht abgeändert: estation und espécial) auftauchen. Noch eine weitere, ebenso wenig dazugehörige Kategorie namens Modification de construction erscheint hier, die den absoluten Gebrauch transitiver Verben wie préparer behandelt (welche außerdem noch im Kapitel 8 [169] und 10 [219s.] zur Sprache kommen). Im Kapitel 7 La morphologie du français du Cameroun geht es neben den kurzen Beiträgen zum Genus und zur Integration von Lehnwörtern vornehmlich um die Wortbildung, oder genauer: um tabellarische Auflistung von Präfixen und Suffixen. Ansonsten überrascht es, dass bereits das erste Beispiel der Parasynthese gegen eine der wenigen Bedingungen verstößt, bei denen weitgehend Einigkeit besteht (cf. décamerouniser und décamerounisation als Parasynthetica [133], und andererseits camerounisation [130] und camerouniser [132] als Suffigierungsbeispiele), und dass bei der Behandlung der Komposita aus den zahlreichen in Frage kommenden Klassifikationskriterien neben dem des lien grammatical entre les composants (137s.) ausgerechnet ein - für die Beschreibung des FK sicherlich nicht gerade hochrelevantes - graphisches verwendet wird (types graphiques, p. 139). Kapitel 8 (Interférences morphosyntaxiques des langues camerounaises dans le français) widmet sich nach einer Wiederholungsouvertüre (Kamerun als «melting pot linguistique» [149], als «Afrique en miniature», und im nächsten Abschnitt überraschenderweise: «Au Cameroun, beaucoup de langues sont en contact.») dem Einfluss dreier Sprachen, Basaa, Ghomala und Kako, und behandelt v. a. Tempus, Aspekt und Valenz des Verbs, Gebrauch von Artikeln, Präpositionen und Hilfsverben und Genus, wobei die Genusverwechslung bei den Ghomala-Sprechern (167) an denselben zwei Beispielen veranschaulicht wird - la remède, la commerce (167) - die bereits im Kapitel 7 (143) zu lesen waren und deren Ursache im Kap. 11 (217) nebenbei erklärt wird. Die Conclusion führt den Leser wieder an die Ursprünge linguistischer Reflexion: «Très souvent, les structures des langues camerounaises ne correspondent pas à la structure du français» (174), und zwar nicht ohne sprachlogische Blüten: «Chaque fois qu’une langue première est en contact avec une langue seconde, les interférences de la première dans la seconde sont toujours attestées.» 354 Besprechungen - Comptes rendus 3 Zang Zang, P. 1999: «Le phonétisme du français camerounais», in: G. Mendo Zé (ed.): Le français langue africaine. Enjeux et atouts pour la francophonie, Paris: 112-29. Der mit Morceaux choisis überschriftete zweite Teil widmet sich den Besonderheiten ausgewählter Varietäten. Wiederholungen bekommen hier eine neue Dimension: Es werden nun stellenweise ganze Abschnitte erneut wiedergegeben! So präsentiert z. B. das kurze Kap. 9 (Le phonétisme du français oral en milieu tupuri au Nord du Cameroun) das Tupuri durch eine Wiedergabe der auf p. 17 tabellarisch aufgelisteten sprachlichen Verzweigungen. In Kap. 11 La syntaxe du français parlé au Nord du Cameroun folgen auf den ersten sechs Seiten (205-10) Wiederholungen ganzer Textabschnitte buchstäblich aufeinander, größtenteils wortgetreu (etwa 206: Klassifikation der FK-Sprecher, die bis auf einen einzigen Satzteil derjenigen auf p. 65s. entspricht; 207: Angaben zur Anzahl der kamerunischen Sprachen, wortgetreue Aufzählung der vier großen afrikanischen Sprachfamilien und der - auch auf p. 1, 15, 149, 247, 319 vorkommende - Hinweis, dass in Kamerun drei davon vertreten sind; 207s.: Gliederung in langues nationales et transnationales véhiculaires, die sich von derjenigen auf p. 20 lediglich in der Nicht-Nennung ihrer Autoren unterscheidet). Die zwei darauf folgenden Abschnitte widmen sich dem Nominal- und Verbalsyntagma, wobei einige auf ein- und dasselbe deutende Beispiele in den beiden erscheinen (218: Je la dis . . ., Je l’ai donné . . . im Teilabschnitt Les pronoms, p. 220: Donne-la son document im Teilabschnitt De transitif indirect à transitif direct). Im letzten Abschnitt (4) dieses Syntax behandelnden Kapitels wird auf Alternance und mélange codiques eingegangen. Kap. 10 (Le phonétisme du français en contact avec le fulfulde), in dem das Phonemsystem dieser im Norden verbreiteten Verkehrssprache und die kontaktbedingten Merkmale des Französischen behandelt werden, verkündet wieder Fakten, die dem Leser, wenn nicht seit jeher, dann aber mindestens an dieser Stelle bekannt sein dürften: «L’influence des langues locales entraîne, généralement, une modification du système phonétique français.» (195), «Le système phonétique de la langue fulfuldé est différent de celui de la langue française.» (195). Kap. 12 (L’enrichissement du français en milieu fulfulde au Cameroun) beginnt mit einem der mittlerweile besonders lästig werdenden Leitmotive: qu’il existe aujourd’hui non pas une langue française, mais des langues françaises (229, cf. 179). Das angekündigte enrichissement vermag das Kapitel allerdings höchstens im letzten der drei Abschnitte (La lexico-sémantique) zu verdeutlichen - wenn auch etwas herzlos, d. h. mit einer Liste der Entlehnungen aus dem Fulfulde. Ansonsten ist nicht einzusehen, in welcher Hinsicht etwa die in 1. La phonématique behandelte Vereinfachung von Doppellauten beim Übergang von Lexemen aus dem Fulfulde ins Französische und in 2. La prosodématique dargestellte Anpassung von (grundsätzlich auf der ersten Silbe Akzent tragenden) Fulfulde-Lexemen an die französischen Akzentverhältnisse eine Bereicherung des Französischen darstellen sollen. Sprachlich gesehen stößt man leider auch in diesem Kapitel auf hochredundante Formulierungen, etwa: «Les résultats auxquels nous sommes arrivés coïncident avec ceux de Lacroix qui est arrivé aussi au même résultat que nous.» (236). Das 13. Kapitel gilt dem camfranglais, welches im Gegensatz zum franglais (das in Anlehnung an Chia 4 und offenbar fern von jedem sozio- oder pragmalinguistischen Erklärungsversuch auf die «acquisition imparfaite de la langue d’arrivée ou d’une des langues faisant partie de la combinaison» zurückführt wird) als «une distorsion consciente des langues qui le constituent» und eine Art Geheimcode beschrieben wird. Es folgt eine gleichfalls auf Chia basierende Beschreibung der principes du camfranglais (252s.: Französisch oder (Pidgin-)Englisch als strukturelle Basis und Einschub anderssprachiger Elemente) und der mit Phonologie du camfranglais übeschriebene Abschnitt, dessen illustration (256) 355 Besprechungen - Comptes rendus 4 Chia, E. 1990: «The new speech forms of rapidly growing city: Pidgin French and Camfranglais in Yaoundé», Annales de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université de Yaoundé, 6/ 1-2: 102-07. der Laute, die aus 31 Sätzen wie «/ ou/ a la même valeur que o dans le mot anglais go ou le mot français pot» besteht, nicht wirklich illustrierend wirkt. Was folgt, überbietet wahrscheinlich alle bisherigen fachlichen Irrungen und Wirrungen: Abschnitt 5. Morphologie du camfranglais, gegliedert in 5.1 Relexification, der mit «La relexification est le trait le plus marquant de la morphologie du camfranglais» beginnt und Entlehnungen aus verschiedenen kamerunischen Sprachen aufzählt, und 5.2 Créations lexicales, wo nun das Ganze endgültig aus dem Ruder gerät. Behandelt werden hier Onomatopoetika, Derivation, Abbreviation, Reduplikation und Silbeninversion, Haplologie (bei der nach 17 Beispielen, von denen keines auf Haplologie zurückführbar ist, etwa afs affaires, wa wife, asso associé, chem chemise, auf p. 271 Folgendes zu lesen ist: «Certains cas d’haplologie discutés ci-haut sont aussi appelés des métaplasmes . . . L’un des types de métaplasme attestés en camfranglais est l’apocope . . . »), Apokope (u. a. Beispiele wie bao baobab [272], die auf p. 268 wiederum Abbreviation illustrieren), Aphärese (gleichfalls bereits unter Abreviation zitiertes lage village [272]), Hypokoristika, Hypostase. Das Kapitel schließt mit einem kurzen, der Syntax geltenden Abschnitt und Textbeispielen. Die ersten beiden Kapitel des letzten, dem Französischunterricht gewidmeten Teils (14. Le français dans l’enseignement primaire, 15. Le français dans l’enseignement secondaire) begnügen sich im Wesentlichen mit Auflistungen von Lehrwerken, Zielen und Methoden des Unterrichts sowie Angaben zu den abzulegenden Examina und zum vorgeschriebenen Unterrichtsvolumen. Zuweilen stößt man dabei auf fragwürdig formulierte Erläuterungen und Empfehlungen wie z. B. «On compte au moins trois façons d’écrire le EAU: oiseau, faux, dos, etc.» (288), «L’orthographe de chaque mot doit être enseignée comme la table de multiplication. Il est important que l’enfant maîtrise l’orthographe d’usage comme il maîtrise la table de multiplication.» (288), sowie auf korrekturbedürftige Klassifikationsversuche (bei dem in neun Bereiche wie Phonetik, Syntax, Semantik usw. gegliederten Unterrichtsprogramm der seconde erscheinen z. B. lexicologie und origine des mots im Bereich der Morphologie [303]). Diskussionsansätze und kritische Hinweise, wenn überhaupt vorhanden, beschränken sich auf die Wiedergabe anderer Autoren (z. B. die von C. O. Essono betonten Mängel und Desiderata auf p. 298) 5 . Das Buch schließt mit der im Kapitel 16 (La didactique du français LE à l’Université de Yaoundé I au Cameroun) vorgenommenen kritischen Darstellung der Praxis des universitären FU (heterogene Zusammensetzung der Kurse, ungenügende Qualifizierung des Lehrpersonals, unzureichende materielle Ausstattung) und den Verbesserungsvorschlägen des Verfassers. Das Kapitel endet mit dem Teilabschnitt Propositions pour un enseignement effectif du français langue étrangère, einer Wiedergabe der Optimisierungsvorschläge anderer Autoren 6 , die unter Biloas Feder allerdings hochgradig präskriptiv anmuten: «Pour mener à bon port l’enseignement du français, les principes méthodologiques suivants doivent être appliqués à la lettre.» (320). Ein Fazit gibt es nicht. Zusammenfassend bleibt festzuhalten, dass es für die Sprachwissenschaft im Allgemeinen und die Erforschung der Frankophonie im Besonderen sicher von Vorteil gewesen wäre, wenn der Verf. - über die Auflistung rudimentärer, stellenweise fragwürdig strukturierter, nicht ganz zur Sache gehöriger oder schlechthin überflüssiger Fakten hinaus - der Erforschung bzw. Diskussion von einzelnen Erscheinungen zugrunde liegenden Bedingungen und Gesetzmäßigkeiten sowie Parallelitäten im Bereich des Français hors de France mehr Aufmerksamkeit geschenkt, seine Beobachtungen in einen breiteren sprachwissen- 356 Besprechungen - Comptes rendus 5 Essono, C. O. 1999: «Des stratégies didactiques du français langue seconde en Cameroun», in: G. Mendo Zé (ed.): Le français langue africaine. Enjeux et atouts pour la francophonie, Paris: 300- 20. 6 Pucciani, F./ Hamel, O. J. 1987: Manuel du professeur de langue et langage, New York. schaftlichen Kontext eingebettet und überhaupt mit weniger Redundanz, mehr Eigenständigkeit und v. a. mehr Fachkompetenz dargelegt hätte. Das Buch kann bedauerlicherweise keiner der eingangs erwähnten Zielgruppen guten Gewissens empfohlen werden. Es bleibt aber die Hoffnung, dass es dem Verf. gelingt, das Interesse der Fachwelt auf einige erforschungswürdige Erscheinungen dieser äußerst komplexen und hochinteressanten Sprachlandschaft zu lenken. G. Rocco ★ Martina Drescher, Sprachliche Affektivität. Darstellung emotionaler Beteiligung am Beispiel von Gesprächen aus dem Französischen, Tübingen (Niemeyer) 2003, 243 p. (Linguistische Arbeiten 468) La présente publication reprend, en le condensant et en y apportant un certain nombre de modifications, le travail d’habilitation que Martina Drescher a présenté à l’Université de Bielefeld en 1997. L’auteure, maintenant professeure à l’Université de Bayreuth, y traite de ce qu’elle nomme l’affectivité langagière (sprachliche Affektivität) dans une perspective linguistique et interactionniste, à partir d’un corpus de français oral (entretiens journalistiques et débats radiophoniques surtout). La réflexion de Martina Drescher articule plusieurs enjeux. D’abord, offrir une conceptualisation des moyens d’expression des sentiments intégrant le matériel linguistique au flux interactif. Ensuite, poursuivre la description des formes et structures affectives du français, en s’attachant aux catégories grammaticales potentiellement pertinentes dans la représentation des émotions par les locuteurs. Enfin, proposer une analyse microet macrostructurelle de la fonctionnalité des émotions dans l’interaction. Ces enjeux sont abordés au long de neuf chapitres que je parcours sommairement ici. Après une présentation du travail, de la méthode et des données, M. Drescher dégage quatre grands axes empruntés par la linguistique pour conceptualiser les relations entre langue et sentiments/ émotions. Les approches de type fonctionnaliste d’abord (Sprachfunktionalistische Positionen, 22), représentées par des auteurs tels que K. Bühler (Ausdrucksfunktion dans le modèle Organon), R. Jakobson (emotive/ expressive function), A. Martinet (l’expression distinguée de la communication) ou encore P. Léon (en phonostylistique). La position stylistique (Sprachstilistisch, 29) ensuite, l’auteure renvoyant essentiellement aux travaux de Ch. Bally, qui fut l’un des premiers à aborder l’expression langagière des émotions dans un cadre théorique systématique. Le troisième axe concerne les approches énonciatives de E. Benveniste, puis C. Kerbrat-Orecchioni. Enfin, l’auteure évoque les approches sémantiques qui partent soit des unités lexicales porteuses de sens émotionnel, soit des indicateurs discursifs d’émotion ou de subjectivité. De ce panorama surgit un double constat: d’une part, la place réduite accordée à la dimension pragmatique du langage, et d’autre part la focalisation sur des mots ou expressions censés représenter un condensat émotionnel. Or, les nombreuses grammaires du français qu’a dépouillées M. Drescher laissent à penser qu’il existe d’autres moyens langagiers pour exprimer l’affectivité. Le chapitre 3 est ainsi consacré aux catégories de l’expressivité dans les grammaires du français. L’auteure passe en revue des phénomènes aussi variés que l’intonation, la suffixation, l’emploi des pronoms personnels, verbes et adjectifs, les interjections ou encore la variation syntaxique et ses incidences sur la représentation de l’expressivité. Au terme de ce parcours, il ressort qu’aucune relation biunivoque ne peut être établie entre formes et fonctions grammaticales. La position de M. Drescher rejoint alors celle d’un auteur comme H. Frei pour qui «ce n’est pas telle ou telle position en soi qui est expressive, mais l’opposi- 357 Besprechungen - Comptes rendus tion du normal et de l’inédit» (cité p. 65). Cette position a des implications méthodologiques qui conduisent à dépasser la seule exploitation des grammaires, pour envisager les travaux empiriques, en particulier ceux consacrés au code oral. De fait, l’inventaire des formes isolées ne suffit pas: il est nécessaire d’observer et de décrire la dimension affective de la communication dans la pertinentisation des formes au sein d’interactions enregistrées et transcrites. Cet intérêt pour les données empiriques implique également de se détacher d’une conception statique de l’interaction pour étudier sa dimension dynamique. Le chapitre suivant est consacré à la question de l’affectivité dans l’interaction. L’idée générale est de conceptualiser l’émotion (la terminologie reste d’ailleurs flottante: émotion, sentiment, expressivité, affectivité, subjectivité, . . .) en tenant compte de la dimension interactive. De fait, l’auteure considère l’émotion comme un phénomène élaboré dans la dynamique de l’interaction par les locuteurs et s’appuie sur la notion d’engagement émotionnel (emotionale Beteiligung) des acteurs et sa représentation dans l’interaction. Dans cette approche, les émotions ne sont pas des phénomènes uniquement individuels, ou intrapsychiques, mais bien une réalité sociale partagée qui se manifeste dans une forme spécifique du comportement. M. Drescher affirme à juste titre qu’une part seulement de ce comportement est d’ordre linguistique. En d’autres termes, les émotions représentent une pratique interactive qui implique à la fois l’indexicalisation et la conventionalisation des moyens d’expression. L’auteure parle d’une approche interactive-sémantique (Interaktionssemantisch) et pose que les catégories relevant de la sphère émotive peuvent aussi relever d’autres sphères. La sphère émotionnelle est pointée par un travail d’évaluation (Bewerten), d’intensification (Intensivieren), de subjectivation (Subjektivieren) et de représentation (Veranschaulischen) des moyens d’expression mis en jeu dans l’interaction, c’est-à-dire un travail de spécification de significations émotionnelles complexes. Martina Drescher poursuit son étude par une analyse des interjections (chapitre 5) et des phénomènes de réduplication (chapitre 6). Concernant les interjections, l’auteure montre leur potentialité dans le domaine émotionnel, tout en insistant sur la dimension contextuelle de leur spécification expressive (une interjection n’est pas en soi un moyen d’expression de l’émotion, mais un moyen potentiellement approprié pour représenter l’engagement émotionnel en contexte, mis en œuvre par les participants à l’interaction). Les interjections ne servent pas tant à pousser hors de soi des sentiments qu’à émettre des signaux à l’attention des interlocuteurs, procédé avant tout coopératif, dans le travail de synchronisation des interactants et de construction de sens. Les interjections peuvent être opérationalisées pour la représentation de l’engagement émotionnel, parmi d’autres fonctions qui ont à voir avec la coordination des interlocuteurs et, plus généralement, le déroulement de l’interaction. À mon sens, l’emploi spécifique de ces moyens participe de l’établissement, du maintien et de la modification de la relation entre les locuteurs et entre un locuteur et son dire. Par réduplication, l’auteure entend la répétition littérale et contiguë de constituants discursifs d’extension différente («die in unmittelbarem Kontakt stehende, wortwörtliche Wiederholung von diskursiven Konstituenten unterschiedlicher Ausdehnung», p. 146), du type très très bête, c’est dingue c’est dingue ou incroyable incroyable. Des procédés apparentés, dans lesquels la séquence de réduplication est brisée par un élément intercalé, sont également abordés dans ce chapitre. La réduplication concerne aussi bien des lexèmes que des unités plus complexes et peut servir à signaler un changement de point de vue ou d’énonciateur dans le discours. Comme pour les interjections, la fonctionnalisation émotionnelle est rendue possible prioritairement par le caractère iconique de la réduplication, en signalant une intensification de certains segments autour de mots pleins («Inhaltswörter»). S’appuyant sur une distinction entre microet macrostructure de l’interaction (distinction qui ressemble plus à un artifice analytique qu’à une véritable réalité ontologique), le 358 Besprechungen - Comptes rendus chapitre 7 est consacré aux liens entre émotion et structure de l’interaction. L’idée centrale est qu’il existe des cadres discursifs affectifs (affektive Gesprächsrahmen), que l’auteure divise en affektive Interaktionsschemata (s’appuyant sur la notion de schémas d’interaction de W. Kallmeyer et F. Schütze) et affektive Diskursmuster (notion inspirée des prototypes de J.-M. Adam). En résumé, les cadres affectifs se caractériseraient par la place centrale de l’engagement émotionnel comme élément constitutif de leur pertinence, activant par là même des attentes spécifiques. En conséquence, un cadre non affectif peut voir un engagement émotionnel, mais il ne le présuppose ni le privilégie pas, et la représentation de l’engagement émotionnel y est alors marquée (conception à la Bally). Les liens entre schémas et prototypes discursifs sont à chercher dans la préférence qu’un schéma interactif a vis-àvis de certains prototypes «textuels» (l’auteure illustre ce point en se penchant sur le schéma de la plainte et le prototype narratif). Suit une étude de cas qui présente l’organisation séquentielle de la représentation de l’engagement émotionnel dans un entretien en français, où l’auteure applique les éléments méthodologiques et théoriques qu’elle a développés au préalable. Une conclusion remet brièvement le travail en perspective et évoque quelques pistes de réflexion ouvertes. De mon point de vue, l’ouvrage de M. Drescher propose une conception très intéressante de l’émotion, articulée autour du matériel verbal et ancrée dans sa réalisation en contexte. Cette conception, qui lie les moyens d’expression de l’affectivité à la dynamique de la communication, décrit les émotions comme une sphère actualisable par la fonctionnalisation de certaines formes qui, sans être spécialisées dans cette seule tâche, permettent de modifier la charge émotive de l’interaction. Elle associe de manière étroite catégories grammaticales et flux conversationnel dans la représentation des émotions par les interlocuteurs. De fait, les réflexions de M. Drescher font évoluer le débat sur des bases que de nombreux chercheurs peuvent partager, et à partir de quoi il est possible de le faire progresser sans cloisonnement disciplinaire, en s’engageant dans la voie prometteuse de la linguistique interactionnelle (cf. p. ex. M. Selting/ E. Couper-Kuhlen 2000, in: Gesprächsforschung 1, ou L. Mondada 2001, in Marges linguistiques 1). Et surtout, elles ramènent au premier plan une dimension essentielle de l’agir communicationnel (J. Habermas) que les linguistes ont eu parfois tendance à négliger. N. Pepin ★ Hans-Christian Haupt (ed.), Le Roman d’Arles dans la copie de Bertran Boysset. Manuscrit Aix-en-Provence, Musée Paul Arbaud, M. O. 63, Tübingen/ Basel (Francke) 2003, xiii + 326 p. (Romanica Helvetica 121) Die vorliegende, überarbeitete Zürcher Dissertation führt erfreulicherweise die Tradition der 70er Jahre des 20. Jh. weiter: Okzitanische Textausgaben mit sprachlichem Kommentar. Ich denke dabei an die Arbeiten von F. Derrer: Lo Codi, eine Summa Codicis in provenzalischer Sprache aus dem XII. Jahrhundert (Zürich 1974), U. Gschwind: Le Roman de Flamenca (Bern 1976), H.-R. Nüesch: Altwaldensische Bibelübersetzung (Bern 1979). Als Charakteristikum dieser Schweizer Beiträge zur Okzitanistik betrachte ich neben der philologischen Leistung die vertiefte Beachtung der sprachwissenschaftlichen Komponente, die Untersuchung der Sprache der behandelten Autoren. Die Arbeit von Hans-Christian Haupt steht in dieser Tradition und zählt zu den besten Leistungen auf dem Gebiet der Okzitanistik in den letzten zwanzig Jahren (neben Martinena 1988, Glessgen 1989, Tausend 1995 und Rossi 1997). Der Roman d’Arles gehört zwar nicht zu den Meisterwerken altokzitanischer Literatur, verdient aber durchaus eine Würdigung, die der im Jahre 1944 359 Besprechungen - Comptes rendus von Mario Roques ausgesprochenen, aber nicht verwirklichten Absicht entspricht: «de montrer . . . que [ce roman] ne mérite pas tant de dédain». [«Communication sur le Roman d’Arles par M. Mario Roques, membre de l’Académie», Académie des inscriptions - Comptes rendus des séances de l’annee 1944, séances des 23 et 30 juin: 209-309, p. 299.] Der Roman d’Arles [RdA] weist einige Besonderheiten auf; überliefert ist er in einer einzigen Handschrift (Aix-en-Provence, Musée Paul Arbaud, M. O. 63). BrunelMs. 54 schreibt: «recueil écrit en 1373 par Bertran Boysset d’Arles.» Die uns bekannten Autographen von Bertran Boysset (1358 ca.-1415 ca.) hat Haupt (1s.) zusammengestellt. Zu unserem Text schreibt der Herausgeber (1) «Recueil de textes littéraires au sens large, contenant un fragment du Livre de Sidrac, des coblas de Bertran Carbonel, la légende de l’Enfant sage, le Roman d’Arles et la Vie de sainte Marie Madeleine, transcrits de 1372 à 1375 (70s.)». Die Folia 30-50 enthalten den sog. Roman d’Arles, dessen Neuausgabe mit fr. Übersetzung Haupt vorlegt. Bertran Boysset war kein Berufskopist, sondern ein Bürger von Arles, der als Grundbesitzer («patron-pêcheur, vigneron et exploitant agricole») (4) noch die Zeit fand, literarische Texte zu kopieren und zwischen 1401 und 1415 einen technischen Text (Traité d’Arpentage, BrunelMs. 82) selbst zu verfassen. Der recueil Boysset ist zwischen 1372 (Livre de Sidrac, coblas de Bertran Carbonel) und 1375 (Roman d’Arles, Vie de sainte Marie Madeleine) entstanden und wurde nie vollendet. Der RdA, so wie er uns nun in der Handschrift Arbaud überliefert ist, verbindet zwei Segmente unterschiedlicher Länge: Segment A (150 gereimte Achtsilber) und Segment B (151-1289), z. T. gereimt, z. T. in Assonanzen und in Strophenform geschrieben. Der Teil B lässt nach inhaltlichen Gesichtspunkten eine weitere Untergliederung erkennen (la légende de la Maladie de l’empereur, ou de la Vengeance du Sauveur, la légende arlésienne de saint Trophime, qui incorpore aussi des épisodes relatifs à l’empereur Constantin (151-654) und die Prise(s) d’Arles (655-1289)). Ohne einen eigentlichen Stammbaum aufzustellen, zeigt der Herausgeber, dass wir von drei Stufen ausgehen müssen: 1) compilateur (Mitte 14. Jh.), dem vermutlich das Segment B zuzuschreiben ist, 2) remanieur (1360 ca.), der die Verdoppelung der Heilung von Articlam/ Vesperiam sowie ganz allgemein Zusätze lokaler Elemente einfügte und 3) die Abschrift von Bertran Boysset im Jahre 1375, der vermutlich den Teil A vorangestellt hat. Die Verankerung der Handlung in Arles geht bereits auf den compilateur zurück, wurde aber durch den remanieur verstärkt. Der RdA ist ein unvollendetes Kollektivunternehmen, von dessen Mitgestalter wir nur den letzten Abschreiber Bertran Boysset kennen. Die Rekonstruktion der Vorstufen des RdA (compilateur und remanieur) ist kaum möglich, da nur die Reimfassung (Verse 1-150) gewisse sprachliche Rückschlüsse zulässt, die der Herausgeber sorgfältig herausgefiltert hat. Er gelangt dabei zu einer abgewogenen Beurteilung, die wesentlich über die bisherige Ausgabe von Chabaneau in der RLaR 32 (1888) hinausgeht. In seiner ausgezeichneten Untersuchung der Sprache (97-199), untergliedert in «les langues des auteurs (étude des rimes et assonances)» (109-15 für Segment A, 115-20 für Segment B) und «langue de la copie de Boysset» (120-87), gelangt Haupt zu folgender Lokalisierung von Segment A (115): «La combinaison du traitement de n caduc et de la réduction, voire de l’amuïssement de l’affriquée -ts nous a dirigé vers la Provence; aucun des autres traits analysés n’a ensuite contredit cette localisation . . . L’on pensera donc davantage à Avignon, le Département des Bouches-du Rhône et à la marche nîmoise. L’amuïssement des occlusives et de s finaux ainsi que l’abandon du système bicasuel nous amènent à situer la date de l’original de cette partie vers le milieu du XIV e siècle.» Und p. 119: «L’étude des finales permet d’établir que les premiers 148/ 150 vers (soit le segment A) remontent à un texte ayant été composé en Provence vers le milieu du XIV e siècle.» Die Resultate der Untersuchungen zu Segment B, wo das Fehlen einer zuverlässi- 360 Besprechungen - Comptes rendus gen Reim- oder Assonanzstruktur eine verbindliche Aussage erschwert, weisen auf eine Datierung des compilateur um die Mitte des 14. Jh. (119, 192) hin. Für die Sprache der Kopie von Bertran Boysset liefert Haupt die beste bisher verfasste Beschreibung für das Provenzalische des 14. Jh. (120-87): «graphies, vocalisme, consonantisme, morphologie nominale, morphologie pronominale, morphosyntaxe verbale, temps et modes». In seinem Überblick zur okzitanischen Skripta der Provence hat Martin Glessgen (LRL II.2: 426) geschrieben: «La production variée de l’Arlésien Bertran Boysset vers 1400 - livre de raison, traité d’arpentage, chronique, chansonnier ([Brunel] n° 82,172,54)». Dank der Studie von Haupt besitzen wir nun eine neue Grundlage für die Mitte des 14. Jh. Vorbildlich ist auch die lexikalische Auswertung der Neuausgabe des RdA. Vollständiges Glossar (292-312), mit einer Untersuchung von besonders interessanten Wörtern (187-91): «nous nous bornerons à signaler les mots dont l’interprétation fait difficulté et que les dictionnaires usuels ont mal enregistrés». Mit diesem Vorgehen wird gewährleistet, dass der Wortschatz des RdA in Zukunft vom DOM und DAO aufgenommen wird. Dies war bisher noch nicht lückenlos sichergestellt, cf. acomensar (187) «la construction acomensar de + inf. (bien attestée pour comensar de + inf.) est inconnue du DOM 2,105». Zu alatge, p. 188: alage s.m. ‘galerie, chemin couvert’: Va trobar los alages desot tera 958 LR Ø; SW 1: 47, s. alatge [seul ex. RdA] ‘Gang’; PL s. alatge ‘galerie, chemin couvert’; FEW Ø; CHAB. 839 suppose une origine française et propose de traduire par «galerie, chemin couvert»; l’influence française semble confirmée par Mistral, TdF I: 63, qui traduit alage par «hallage» et camin d’alage par «chemin de hallage». Cf. FEW 16: 130a, sous *halon (westgerm.), «Mfr. nfr. halage ‘action de tirer un bateau (aussi le long d’une rivière)’ (seit 1488) et 133 N2 halage im Livre des Métiers (1260) scheint auch schon ‘chemin de halage’ zu bedeuten. Aber bestehen Treidelwege zu dieser Zeit schon? » Die etymologische Angabe «hallage Mistral» und *halon (FEW 16: 130) müssen gestrichen werden. Die Form steht im FEW 24: 422a: apr. alage ‘corridor, souterrain’ (1375, Lévy, Suppl.) und gehört sicher in diesen etymologischen Zusammenhang, cf. fr. allee ‘passage souterrain’ (XV e s. - Stoer 1650, ib. 420a) und judfr. aledoir m. ‘galerie’ (Rs, ib. 421) p. 118: Banestrar v.tr. ‘Planter, mettre (en agitant, remuant? )’: E ma blanca enseina per son cos banestray 739 LR, SW, PL, APPEL; BARTSCH: Ø, cf. TdF I: 218c, FEW 15: 54b. A l’encontre de CHAB. 664 qui lisait bavestray (mot qu’il songea à corriger en travestray travertray), nous suivons la suggestion de G. Gouiran qui proposait de voir dans banestrar un verbe dérivé de baniera, bandiera au sens de ‘planter sa bannière’. L’on pourrait éventuellement appuyer cette acception par bandejar, baneyar dont Mistral, TdF, s. bandeja, donne entre autres la traduction ‘faire flotter, agiter, secouer’; FEW 15: 54b donne (s. bandwa) bandejar v.n. ‘flotter, s’agiter (d’un drapeau)’ et npr. ‘agiter le linge . . .’. Vielleicht ist auch ein Verbum apr. *balestrar v.tr. ‘mit dem Pfeil treffen’ in Erwägung zu ziehen, da balestra ‘Armbrust’ im Okzitanischen gut belegt ist. Zu ait. balestrare v.tr. ‘colpire, uccidere a colpi di balestra’ (ante 1306, Jacopone, B - 1623, Marino, B), cf. LEI 4: 863,26. Wie das Lemma costa f. ‘amende’ (RdA 529) zeigt, weisen jene Formen, die über Lévy, Suppl. ins FEW gelangt sind, eine Datierung (Ende 13. Jh.) auf, Angaben, die auf A. Stimming 1897 zurückgehen. Die Form escalh ‘écaille, croûte lépreuse’ RdA 510 findet sich auch im FEW 17: 88b mit der unverständlichen Datierung ca. 1280. Das Gleiche gilt für eser de tal ‘être capable’ de RdA 498, das im FEW 13/ 1: 55b verzeichnet ist. Bei den beiden Wörtern musardamens ‘en plaisantant, sur un ton badin’ RdA 14 datiert FEW 5/ 3: 279b mit «hap. 13. Jh.» und ebenso bei sota f. «reduit sous le pont d’un navire» in FEW 12: 372a. Interessant ist auch gasar v.intr. ‘bouger? ’: Prenes aquel vilan, anas lo estacar/ Per pes, per mans, que el non puesca moure nj gasar 426-27. LR III: 448: ‘bavarder’ [seul ex. RdA]; SW 361 Besprechungen - Comptes rendus IV: 77 [sans traduction, cf. infra]; PL: gasar v.n. ‘bouger’; FEW 21: 358 donne (sous l’entrée ‘se mouvoir’) apr. gasar v.n. ‘bouger, se mouvoir’ (ca. 1290 [sic! ]), Poncins (Forez) gasì ‘branler’ et ausssi mdauph. gazila v.n. ‘branler, vaciller, remuer . . .’ Als letzter hat sich Baldinger (1988: 295) zum Problem geäussert und die Ansicht von FEW 17: 439 übernommen, apr. gazar ‘passer à gué’ (Provence 15. Jh.). Eine Anzahl weiterer Formen könnten in das erklärende Spezialglossar aufgenommen werden, da sie von besonderem lexikalischem Interesse sind, z. B. se asuavar v.réfl. ‘se calmer, s’apaiser’ RdA 956. FEW 12: 326b verzeichnet nur: apr. asuavar v.a. ‘adoucir, apaiser, calmer’ ohne Belegangabe. Die einzige bisher bekannte reflexive Form geht auf Rayn., Lex. 5: 281a zurück: Lo vens atressi e la mars, car ilh fan la tempesta, et, a son comandamen, s’azuauzo stammt aus Liv. De Sydrac, fol. 9, eine Quelle, die ebenfalls auf die Abschrift von Bertran Boysset d’Arles (Brunel 54) zurückgeht. guiron m. ‘guide’ RdA 120. Diese Form ist über Lévy, Suppl. 4: 211 in FEW 17: 601a gelangt, wo eine weitere unzutreffende Datierung (1275) verzeichnet ist. Zweifelhaft scheint mir ein rekonstruierter Infinitiv poysar subj. imp. poyses 177 zu sein: v.refl. ‘se frapper’ s’il non si poyses amb espinas «s’il ne se fût frappé avec des épines». So wie remares (996, 1065, 1147) aus dem Perfektstamm remas gebildet wurde, kann poyses von poys stammen und auf punxit Perfekt von pungere zurückgehen. Als Infinitiv wäre ponher ‘poindre, piquer’ anzusetzen. Auf destre m. ‘mesure, perche de la longueur d’environ quatre mètres’ (RdA 515) als Schlüsselwort für Boysset hat Haupt (194) hingewiesen. In Rayn., Lex. 5: 77 s. ist destres m.pl. nur aus dem Traité de l’arpentage von Boysset aufgeführt. Lévy, Suppl. 2: 173 fügt den Beleg aus RdA 515 hinzu und ergänzt XI. destres aus Chapellenies §132, dessen Ms. aus der zweiten Hälfte des 14. Jh. aus Montpellier stammt. Vielleicht wäre es interessant ein Glossar für Bertran Boysset d’Arles anzulegen anhand folgender zusätzlicher Quellen: Légende de Sidrac (fol. 1-19, BrunelMs 54) Légende de l’Enfant sage, ms. D, version C (fol. 24-29, ib.) Vie de sante Marie Madeleine (fol. 50-70, ib.), cf. Chabaneau, RLaR 25,157 Traité d’arpentage, BrunelMs 82, Ausgabe Pansier, Annales d’Avignon et du Comtat Venaissin 12 (1926), 5s. («edition intégrale des fol. 33-64»). Zum Traité d’arpentage gibt es auf dem Internet die vollständige Ausgabe von Pierre Portet, cf. p. 2 N8 und Bibliographie, p. 324. Es ist zu hoffen, daß eine derart exzellente Leistung auf dem Gebiet der Okzitanistik wie diejenige von Hans-Christian Haupt die gebührende Anerkennung findet. M. Pfister ★ Wolf-Dieter Stempel (ed.), Dictionnaire de l’occitan médiéval (DOM), fasc. 3: adenan - afermat, Tübingen (Niemeyer) 2001, p. 161-241 La publication de ce dictionnaire, systématique, critique et étymologique, de l’occitan des origines à 1550 a déjà été saluée avec les éloges qu’elle mérite et dont on peut seulement regretter qu’ils n’aient pas été plus souvent exprimés.À propos du premier fascicule, Jean-Pierre Chambon a justement parlé «d’événement dans la lexicographie occitane» (J.-P. Chambon, «Un événement dans la lexicographie occitane: la publication du DOM», RLaR 104.2 (2000): 439-58, cf. aussi P. Sauzet, «Compte rendu de: W.-D. Stempel et al., Dictionnaire de l’occitan médiéval (DOM), Tübingen. 1996 fasc. 1: a-acceptar (IX-80 p), 1997 Supplément 1 (VII-157 p)», CCM 178 (2002): 196-201). Le fascicule 3, paru en 2001, confirme les qualités de l’ouvrage: rigueur, exhaustivité, précision. 362 Besprechungen - Comptes rendus Ce fascicule contient quelques 290 entrées dont plus d’un tiers, 110, sont absentes du dictionnaire ‘provençal’-français d’E. Levy (DPF 1 ). Même en tenant compte du caractère hasardeux de ce genre de compte (du fait des choix de lemmatisation, du statut des renvois etc.), même en tenant compte de ce que le DPF laisse délibérément de côté mots douteux, lexique savant et formes trop transparentes, l’enrichissement est notable. Il faut rappeler d’un mot les mérites de l’entreprise aujourd’hui coordonnée à Munich par Wolf-Dieter Stempel, Claudia Kraus et leurs collaborateurs. Poursuivant avec ténacité un projet ancien de Helmut Stimm, elle hausse la lexicographie de l’occitan médiéval au niveau des canons scientifiques contemporains. Le dictionnaire est construit en utilisant l’outil informatique et en exploitant les corpus aujourd’hui disponibles (P. Ricketts, Concordance de l’occitan médiéval, Turnhout 2001/ 04 (http: / / www.brepols.net); R. Distilo, Trobadors: Concordanze della lirica trobadorica, Tavarnuzze 2001 (http: / / www.sismel.it)). Les références du très riche corpus textuel d’appui sont rassemblées dans le précieux «Supplément 1» qui donne la clef des renvois systématiques que comportent les articles. On peut ainsi à peu près toujours remonter d’une forme, d’un sens à l’attestation textuelle. Le DOM est donc un outil incomparable de connaissance de l’occitan médiéval (et de l’occitan tout court). Presque autant que l’enrichissement, est bienvenu le nettoyage des entrées reçues du lexique occitan médiéval auquel procède le DOM. Disparaissent ainsi (avec la justification voulue): *adestrar (DPF) issu d’une fausse lecture de Raynouard dans Jaufré, *adulren lu faussement dans la Chirurgie d’Albucassis (J. Grimaud/ R. Lafont, La chirurgie d’Albucassis, Montpellier 1985) pour azukem (que nous trouverons dans le fascicule qui contiendra la forme zuchem ‘rhume’), *adusari (Rayn., Lex.) fausse lecture d’une abréviation d’adversari, *adosiscar admis par le FEW sur la base d’un adosisqua des Mystères rouergats, subjonctif de ado(l)cir ~ adoussir pris pour un indicatif . . . La forme *afacha posée par William Shepard dans son édition des poésies de Gausbert de Puicibot (W. P. Shepard (ed.), Les Poésies de Jausbert de Puycibot, troubadour du XIII e siècle, Paris 1924) est tout aussi utilement évoquée que récusée par la reprise d’un argument convaincant de Levy qui repérait dans l’expression mentir coma afacha une corruption contextuellement explicable de la formule mentir coma gacha (‘mentir comme une sentinelle’). Le nettoyage peut ne porter que sur le sens, ainsi d’afanament qui est bien «effort, travail», mais non pas «produit du travail, gain» comme le donne le DPF et le FEW à sa suite. Le DOM fait progresser notre intelligence de diverses formes rares ou communes de l’occitan médiéval. Citons quelques cas d’éclaircissements ou d’enrichissements particulièrement bienvenus. L’entrée lemmatisée [afachanhar] selon les principes généraux du DOM (choix du produit «-ch-» du groupe latin -ct-) propose une interprétation liée à afachar, soit «simuler, donner pour réel» de l’hapax afaitanhar dans un vers de Jaufré Rudel, Quan lo rius de la fontana, qui donne une meilleure intelligence de ce difficile passage (présent dans une partie seulement des manuscrits et rejeté par Jeanroy) que le sens «affecter, occuper» proposé dans Rayn., Lex. ou «to tame» suggéré par Rupert Pickens dans son édition (R. T. Pickens, The Songs of Jaufré Rudel, Toronto 1978). La distinction de deux entrées afachar pourrait sembler discutable puisque d’une part les auteurs renvoient ces deux mots à un croisement de affect re et de factus et que d’autre part le terme couvre en toute hypothèse un champ sémantique vaste où cohabitent acceptions générales et très spécialisées. L’afachar 2 du DOM (affaytar dans le texte de quelques Rec(ettes) méd(icales) qui ne semblent correspondre à aucune de celles dont le Supplément 1 donne les références, mais ce supplément est explicitement provisoire) serait en fait une 363 Besprechungen - Comptes rendus 1 E. Levy, Petit Dictionnaire Provençal-Français, Heidelberg 1909. variante reformée sur factus, ou sur fait, de afectar, mais restée sémantiquement proche de ce dernier mot. Cette hypothèse a des prolongements intéressants hors de la période de référence du DOM, qui concernent les formes occitanes modernes du type fachar. Ce terme, dont les dérivés sont chez Bellaud ou Tronc (F. Vernet, Petit lexique du provençal à l’époque baroque, Nice 1996), qui est attesté chez Godolin, peut n’être pas (ou n’être pas seulement) l’emprunt de la forme française fâcher (dialectale et issue de fasticare pour Wartburg comme pour Dauzat). Un (a)fachar ‘affecter’ a bien pu glisser au sens de fâcher, attiré ou rencontré par cette forme française. Mistral 2 (TdF) réunit à tort - pour l’étymologie - fachar (d’où qu’il vienne) avec haishar, heishar (formés sur hèish fascem) qui peut représenter en domaine gascon une convergence sémantique avec le français fâcher analogue à celle que l’on suppose pour fachar affectare fach. On notera dans le TdF (s. ‘facha’ = fachar) l’intéressante expression s’afacha de la tèsta «il se plaint de la tête» qui vient à l’appui d’un lien entre afachar du DOM et (a)fachar de l’occitan moderne. Une autre forme du fascicule 3 du DOM présente un grand intérêt pour l’interprétation de formes modernes: aderen. La forme est plus ou moins savante (qu’elle soit issue de adhærente(m) ou formée sur aderir). Adjectif employé prédicativement dans un tour èsser aderent a: «se joindre à, prendre part à une action», c’est une source plausible de la locution provençale notée souvent a de reng (TdF s. ‘à-de-rèng; rèng’) qui en serait une réinterprétation adverbiale. Pour l’ensemble des formes occitanes (on trouve aussi un type adarré [adarr'e]), il faudra sans doute poser la rencontre de aderent avec une forme apparentée à arré, arrezar °arr d re de base germanique (cf. fr. a(r)réer, arroi). Alors qu’on voit mal comment dans DPF adolterar v.a. (i. e. transitif) prend le sens de ‘prostituer’, le DOM distingue un v.intr. ‘violer la fidélité conjugale’ et un v.tr. dir. adulterar son cors ‘se prostituer’ (construction qu’on peut considérer comme quasi-pronominale, son còrs valant un pronom réfléchi, encore que l’emploi en soit ici motivé). On tombera d’accord que afadiar (que donne en particulier le ms. B du Roman de Jaufré) ne doit pas recevoir le sens de «refuser». Les auteurs admettent celui d’«essuyer un refus». On pourrait aussi bien proposer «attendre en vain» comme pour le simple fadiar que présente le ms. A. On peut se demander s’il est absolument nécessaire de distinguer un adornar 2 ad-ordinare de adornar 1 issu d’ad-ornare. La forme n’est attestée qu’une fois, dans un des manuscrits des miracles de Saint Honnorat édité par Antoine-Léandre Sardou (cf. A.-L. Sardou (ed.), La vida de Sant Honorat. Légende en vers provençaux par Raymond Féraud, Nice 1874; les autres manuscrits ont adorava qui ne donne pas de sens possible et l’éditeur envisage une correction en adobava), le sens est voisin et les auteurs du DOM parlent d’une confusion entre les deux termes. Peut-être aurait-il suffi d’évoquer dans la discussion étymologique d’adornar un croisement possible avec des aboutissants d’adordinare, ou dans celle d’adordenar la possibilité de formes syncopées? Dans le doute néanmoins il vaut mieux faire le choix de la discrimination excessive. Je m’interroge sur le sens d’un passage de cet article. Les auteurs disent que adornar «présente le traitement régulier fr. avec syncope . . . » Cela suggère-t-il que ce traitement ne serait pas régulier dans ce cas en occitan? L’apocope occitane (fraxinu fraisse vs. la syncope française fresne) ne s’applique pas devant une finale en -a. ad-ordinat doit donner asórdena, syncopable en ador(d)na s’il n’est pas réaccentué en asordéna. Peut-on affirmer si catégoriquement (s. adusamen) que «li adusamen» «est certainement une faute pour lo» dans un texte nord auvergnat du XIV e siècle? Il faudrait renvoyer l’interprétation à l’éditeur ou avancer un argument (qui exclue en particulier un cas sujet plu- 364 Besprechungen - Comptes rendus 2 F. Mistral, Lou tresor dóu Felibrige ou Dictionnaire provençal-français, embrassant les divers dialectes de la langue d’oc moderne, Aix-en-Provence 1879-87. riel). Il aurait valu la peine d’éclairer les relations (ou l’absence de relation) d’adusament et d’adusement. L’explication «action d’amener (les eaux)» du dernier terme donnée par le DOM tire vers un sens tout particulier la traduction «conduite» du DPF, qu’une lecture non avertie aurait plutôt pris au sens donné par le DOM à adusament: «pratique, manière d’agir». Le fait que le même texte auvergnat ait aussi le verbe a(d)usar, et qu’ adusement ne soit attesté (avec son sens hydraulique) que dans le cartulaire de Montpellier, assure la lecture a(d)usamen de l’hapax auvergnat dont on aurait pu douter sur la base du DPF. Évoquons encore pêle-mêle au mot adrech la mise en évidence de l’importance du sens de ‘courtois, loyal’ absent du DPF, la discussion intéressante de la difficile forme afan, qui souligne la précédence du supposé déverbal sur le verbe, des discussions étymologiques classiques telle celle d’adolhar qu’on propose de tirer de °ad-oculare ou °ad-doliare, la seconde hypothèse étant néanmoins justement donnée avant tout pour mémoire. En marge du constat de qualités massives et évidentes on se permettra quelques regrets. Pourquoi ne pas donner systématiquement les formes fléchies, les féminins d’adjectifs par exemple, la forme rhizotonique des verbes? Surtout on regrettera que l’aperture vocalique ne soit pas notée. Elle pouvait être reprise du DPF, quitte à indiquer le cas échéant son caractère mal établi, et à laisser prudemment non-spécifiées les formes où tout indice manque pour la déterminer. Ainsi aimerait-on savoir, au moins savoir ce que l’on sait ou savoir que l’on ne sait pas, ce qu’il y a à dire sur le timbre d’adop et d’adobar, etc. Cette question de la notation de l’aperture vocalique nous conduit à évoquer deux discussions étymologiques où les hypothèses retenues le sont malgré ce qu’on peut savoir de cette aperture. Les auteurs soutiennent une étymologie °ad id ipsum de adès, malgré les «quelques difficultés» que pose le [ ε ]. Ces difficultés, ainsi que celles que constitue le consonantisme, sont déjà évoquées par Anglade (GA: 358) 3 . Ce choix est d’autant plus étonnant que l’influence analogique de après est récusée (elle ne pourrait valoir, nous dit-on, que si adès venait de °ad-densu). La possibilité de prendre en compte °de ex et son aboutissant dès dans la discussion n’est pas évoquée (malgré l’identité de timbre dans ce cas). En revanche la difficulté liée au timbre est évoquée (avec raison), pour mettre en doute la formation de adesar, adesa sur adhaesus (qui fait attendre -è-) au profit de l’étym. du FEW, soit addens re. Les auteurs acceptent la forme afelesit dans la Cançon de la Crosada plutôt que de la corriger en afeblesir. Le verbe afelesir ainsi retenu est rattaché à l’adj. fel germ. fillo, dont «l’aveyronnais moderne» (rouergat) attesterait un sémantisme généralisé: «mauvais» 4 . Cela pose toutefois deux problèmes. D’une part on attend °afelnesir 5 (comme on a felnia et jamais *felia). D’autre par l’adj. rouergat est fèl et non pas *fel (cf. TdF s. ‘fèl’). Plutôt donc que le cas sujet de felon, on peut voir dans ce mot une adjectivisation de fèl lat. fe˘ l, évolution inverse de l’usage attesté en français de l’adjectif «amer» pour désigner le fiel (cf. BlWtbg. s. fiel). Si l’usage rouergat est ancien, afelesir pourrait effectivement dériver d’un fèl ainsi adjectivé. On ne peut pas exclure non plus la formation directe sur le nom fèl d’un parasynthétique en a- -esir. Les parasynthétiques en a-/ en- -ir se forment sur des adjectifs (anoblir . . .), mais aussi sur des noms (asenhorir . . .). Issue de formes du type atebesir, la variante -esir du formant verbal -ir forme des dénominaux comme des désadjectivaux dans la langue moderne (acodesir, apartesir cf. DOF 6 ) et déjà dans la langue ancienne: enfuguesir 365 Besprechungen - Comptes rendus 3 J. Anglade, Grammaire de l’ancien provençal, Paris 1921. 4 On trouve aussi cette valeur à Vinzelles: luna fèla (A. Dauzat, Morphologie du patois de Vinzelles, Paris 1900: 23). 5 Eventuellement °afelon(es)ir, comme on a enfelonir, avec un sémantisme tout autre. 6 L. Alibert, Dictionnaire occitan-français, sur la base des parlers languedociens, Toulouse 1966. (DPF) pour enfoguesir, envermesir (toutefois je ne connais pas d’exemple médiéval en a- [nom]-esir). En reliant afelesir à fèl lat. f eø l, on rejoindrait le FEW qui, s. f eø l ‘galle’, recommande de rattacher plutôt à cette base qu’au germ. fillo la forme esfelar ‘devenir furieux’. La lemmatisation du DOM a été visiblement pensée de manière systématique et avec soin. Les variantes phonétiques sont renvoyées selon des critères uniformes 7 , tandis que les formes (apparemment) synonymes mais de matériau morphologique distinct, par exemple de adunar et adunir, forment des entrées séparées, ce qui constitue le meilleur choix méthodologique. Pour les choix graphiques, comme noté dans le compte rendu du premier fascicule, on peut se réjouir d’une distance prise avec le DPF, qui rapproche des choix normatifs (et par là lemmatiques) modernes. C’est le cas pour la notation respective de «-s-» [z] et de «-ss-» [s]. Le présent fascicule (adenant-afermat) confronte massivement le lecteur au choix de lemmatiser sur la forme adles mots dont le préfixe remonte au latin ad-. Ce choix a l’avantage d’être toujours possible, que la forme soit ou non savante, puisqu’il coïncide avec la forme latine. Il n’oblige pas à traiter à part des formes cataloguées d’avance savantes et notées en adcomme adibir, adibicion ou aderir, et des formes populaires comme asautar, asemprar ou asirar qui sont ici sous adautar, ademprar (fasc. 2) et adirar. En revanche, le choix de adinduit un certain nombre de lemmes non attestés (adolhar, adorbar, adonglar . . .) du fait qu’il ne correspond pas au traitement majoritaire et spécifique de l’occitan -d- -s- [-z-] (asolhar, asorbar, asonglar). Mais l’inconvénient est relatif, puisque précisément on sait toujours quelles sont les formes attestées (alors que °adorbar sert de première entrée du DPF, sans mention restrictive de statut). Une lemmatisation comme asorresanar, pour une forme attestée assorizanar, ne peut découler de principes généraux, aussi élaborés soient-ils. Elle constitue une véritable interprétation et elle peut assurément se soutenir, encore qu’il faille distinguer le principe d’un rattachement à une base issue de horridus et le fait de poser que cette forme est dérivée d’un «participe présent orresan ‘avilissant, vil’ de orresar». Il faudrait justifier qu’un tel dérivé du part. présent ne manifeste pas de trace de -taprès la nasale. Un apport essentiel du DOM est la finesse de la discrimination sémantique. Elle est précieuse pour les mots outils comme adonc, adonca . . . ou pour des notions clés de la langue d’oc médiévale comme adobar, afaire . . . dont l’analyse par l’article du DOM constitue une véritable étude. Si la discrimination est un souci constant et bienvenu, on peut parfois s’interroger sur l’ordre des sens donnés dont le principe n’est pas explicité dans le Supplément 1. Ce qui y est affirmé, c’est le choix d’une structuration simple, sans trop de hiérarchisation, d’où le parti de traiter les emplois particuliers (constructions spéciales ou locutions plus ou moins figées) comme des nuances de sens. Il est certain que ce choix conduit à un certain émiettement où l’ordre ne peut être qu’implicite. Le lecteur ne manque pas de reconstruire le lien entre les nuances d’afachar ou d’adordenar. On pense pouvoir repérer ce qui fonde l’ordre implicite des sens de adobar (et de ses dérivés qui sont traités parallèlement pour autant que les nuances soient attestées, selon un principe constant très judicieusement suivi dans le DOM): la primauté du sens féodal et militaire suit sans doute de l’adhésion à une hypothèse étymologique qui en postule l’antériorité chronologique. Toutefois les premières attestations du mot (dans Santa Fe ou chez Guilhem de Peitieus) lui donnent déjà une valeur générale. Le problème est classique (il se pose pour trobar qui présente dès les premiers documents - on pourrait citer les mêmes - une valeur générale supposée dérivée). Un autre problème que pose le traitement sémantique tient au souci de concision des auteurs: souvent ils traduisent en français moderne plus qu’ils ne définissent les termes oc- 366 Besprechungen - Comptes rendus 7 L’étrange renvoi de adius à acli(n) est sans doute une coquille (l’article acli(n) dans le fasc. 2 ne signale aucune forme lue adius qui serait à corriger en aclins . . .). citans. Donné comme premier sens de adormit, «endormi» en partage à peu près les ambiguïtés: c’est l’énumération de valeurs particulières («indolent», «engourdi») qui induit de limiter la première au sens propre. Il y a dans ce dictionnaire un problème des formes occitanes modernes qui reflète la misère de la lexicographie moderne de cette langue, conséquence elle-même de la situation sociolinguistique globale, plutôt que la carence des auteurs. Dans le DOM, les formes et leurs graphies viennent généralement du FEW (cité pour chaque article, éventuellement pour constater que la forme en est absente), où elles sont reprises dans l’incohérence de leurs sources diverses. Quand les auteurs nous donnent par exemple s. afatar: «oc. mod. fato n.f. chiffon; . . . verbe simple fatá ‘envelopper d’un linge, étouper’» on n’est ni dans la graphie mistralienne qui serait ‘fato, fata’, ni dans la graphie classique qui serait fata, fatar. Un participe passé afairá «qui a des dettes; affairé» nous est donné pour languedocien, alors que le TdF, qui doit être la source, indique bien pour ce dialecte inf. ‘afaira’ part. pass. ‘afairat’. De manière générale, il est souhaitable que les travaux linguistiques qui évoquent des formes occitanes modernes le fassent dans une orthographe cohérente (à côté de graphies de citation, bien sûr, et des notations phonétiques). Ce qui n’est que gêne légère peut devenir embarras quand on tombe sur une forme comme «périg. orrî» (s. adorrir). Faute de connaître le système graphique de l’auteur il est difficile de savoir si ce mot périgourdin est une variante potentielle du simple orrir ou d’un préfixé a(b)orrir. Terminons sur deux grands regrets: que ce dictionnaire ne se publie pas plus vite (quand pourrons-nous lire l’article zukem? ), qu’il ne cite pas les passages dont il donne la référence (une partie d’entre eux du moins). Le lecteur peut bien sûr faire la démarche et aller chercher la citation (à condition d’avoir sous la main un bon concordancier et une bonne bibliothèque). Mais puisque la publication n’est pas précipitée et les fascicules pas trop épais, ils pourraient faire au lecteur ce cadeau de l’explicitation de ces riches coupes successives dans la langue occitane médiévale que constituent les entrées de ce dictionnaire exemplaire. C’est ce que fera la publication du DOM en CD-ROM dont la publication prochaine est annoncée sur le site Internet du DOM (http: / / www.dom.badw-muenchen.de), dissipant l’un et l’autre de ces regrets. P. Sauzet ★ Annegret Bollée/ Ingrid Neumann-Holzschuh, Spanische Sprachgeschichte, Stuttgart (Klett) 2003, 176 p. (Uni Wissen) Eine auf Deutsch verfasste Geschichte der spanischen Sprache gehörte bislang zu den dringlichsten Desiderata auf dem Lehrbuchsektor im Bereich der romanistischen Linguistik. Umso erfreulicher ist es, dass sich nun mit Annegret Bollée und Ingrid Neumann-Holzschuh zwei in diachroner Sprachwissenschaft hervorragend ausgewiesene Forscherinnen dieser Aufgabe angenommen haben. Dass es sich dabei um eine höchst anspruchsvolle Synthesearbeit handelt, sei hier besonders hervorgehoben: es gilt den älteren Forschungsstand, wie er sich etwa in Lapesas Historia de la lengua española darbietet, aufzubereiten, zu ergänzen und vor allem punktuell auf den aktuellen Stand zu bringen. Die Autorinnen haben sich dabei auf die in spanischer Sprache erschienenen Sprachgeschichten bzw. historischen Grammatiken von Lleal (1990), Cano Aguilar (1992) und Penny (1993 [1991]) sowie die sprachgeschichtlichen Skizzen gestützt, die in den Einführungswerken von Berschin et al. (1995), Dietrich/ Geckeler ( 3 2000) und Koch/ Oesterreicher (1990) enthalten sind. Ein Blick in die umfangreiche Bibliographie, die fast auf dem letzten Stand ist, und schließlich die genaue Lek- 367 Besprechungen - Comptes rendus türe zeigen, dass es sich bei dem vorliegenden Band aber nicht - wie man vorschnell vermuten könnte - um eine bloße Aneinanderreihung oder Kompilation von Vorhandenem, sondern im Gegenteil um eine gut durchdachte und ausgewogene Synthese des heutigen Wissensstandes zur Geschichte des Spanischen handelt. Das merkt man bereits im Einführungskapitel, insbesondere in dem der Periodisierung gewidmeten Abschnitt: die dem Buch zugrunde liegende Epocheneinteilung verzichtet auf den traditionellen «Parameter-Mix» aus Universal-, Literatur- und Kulturgeschichte, Sprachstruktur, Soziologie etc. und kombiniert die Aspekte Sprachausbau und Entwicklung der Sprachstrukturen. Fragen der Überdachung ziehen sich so als roter Faden durch das gesamte Buch und komplettieren die innerlinguistische Periodisierung (Alt-, Mittel-, Neuspanisch), die sich an einen Vorschlag von Rolf Eberenz anlehnt. Neben Bibliographie (162-71) und Register (172-76) umfasst der Band sechs Hauptkapitel: Im Kap. 1 (Vorrömische Substrate und Latein, 13-33) werden die wichtigsten Fakten zu möglichen Substrateinflüssen diskutiert sowie das hispanische Vulgärlatein charakterisiert. Kap. 2 (Vom Latein zum Romanischen, 34-52) behandelt Fragen der Ausgliederung, des (germanischen) Superstrateinflusses und insbesondere den arabischen Einfluss. Im umfangreichen dritten Kapitel (Frühromanisch und Altspanisch, 53-80) werden zunächst die wichtigsten Etappen der Reconquista skizziert und die frühesten Zeugnisse des Romanischen auf der Iberischen Halbinsel im Kontext der lateinisch-romanischen Diglossie und des einsetzenden Medienwechsels präsentiert. Anhand eines Ausschnitts aus dem Cid wird sodann das Altspanische in Phonetik/ Phonologie, Morphosyntax und Lexikon porträtiert. Der im 13. Jh. massiv vorangetriebene Ausbau des Kastilischen nimmt breiten Raum ein, wobei insbesondere das Wirken Alfons des Weisen recht detailliert zur Sprache kommt. Unter dem Stichwort Stabilisierung folgen dann noch einige Informationen zur Physiognomie des spätmittelalterlichen Spanisch. Ein weiteres umfangreiches Kapitel (Das Mittelspanische, 81-118) ist der Übergangsphase von 1450 bis 1650 gewidmet: die politische Einigung von Kastilien und Aragón, der humanistische Einfluss (u. a. Latinisierung der Literatursprache), die Beiträge von Nebrija, Juan de Valdés und Covarrubias zum Sprachbewusstsein bzw. zur Kodifikation des Spanischen und der Weg von castellano zu español im Sinne der Nationalsprachwerdung bilden hier die Eckpunkte, die der innerlinguistischen Charakterisierung dieser Epoche vorgeschaltet sind. Das fünfte Kapitel (Das moderne Spanisch, 119-43) fällt verhältnismäßig kurz aus; dennoch werden die diese Phase der spanische Sprachgeschichte auszeichnenden Ereignisse und Fragestellungen ausreichend detailliert vorgestellt: die Bourbonenherrschaft und der sie begleitende sprachliche Zentralismus (Unterdrückung der Regionalsprachen/ Dialekte), die Beiträge der RAE zur Normierung des Lexikons und der Orthographie und nicht zuletzt die sich im Zuge des Verlusts der Kolonien stellende Frage der unidad de la lengua. Als letzten Abschnitt dieser Epoche betrachten die Autorinnen das 20. Jahrhundert bis zur Demokratisierung im Jahre 1975. Das letzte Kapitel (Das Spanische der Gegenwart, 144-61) lässt dann innersprachliche Aspekte völlig beiseite; im Zentrum steht das Spannungsverhältnis zwischen dem Kastilischen/ Spanischen als Nationalsprache des föderalen Spanien und den rechtlich unterschiedlich gut abgesicherten Regionalsprachen. Überlegungen zur spanischen Sprachkultur (Stichworte: Purismus, «Krise des Spanischen», Akademiegrammatik, Libros de estilo) sowie zur Hispanophonie und der damit verbundenen Normenproblematik beschließen den Band. Das Buch ist sorgfältig redigiert - Druckfehler sind selten (störend nur 28: acere statt richtig facere; 159: Verweis auf die Seite 187, das Buch hat aber nur 176 Seiten). 368 Besprechungen - Comptes rendus Im Folgenden listen wir in loser Folge einige (primär) inhaltliche Probleme auf, die im Gesamten nicht gravierend sind, es aber verdienen würden, im Zuge einer Neuauflage (die das Buch sicher bald erleben wird! ) noch einmal überdacht zu werden: - Die Interpretation der Begriffe sekundärer und tertiärer Dialekt ist problematisch: Coseriu meint mit tertiärem Dialekt nicht regionale «Varietäten der Staatssprache» (11), sondern die diatopische Ausdifferenzierung der Standardsprache (des sog. «Exemplarischen»). Wenn nach Coseriu sekundärer Dialekt die Differenzierung der Gemeinsprache darstellt, wäre Spanisch in Katalonien vielleicht eher in diese Kategorie einzureihen. Als Beispiel für tertiäre Dialekte könnte man dann z. B. die hablas cultas in Hispanoamerika nennen. (Es sei nicht verschwiegen, dass die genannten Konzepte in der Literatur immer wieder zu divergenten Interpretationen Anlass geben, was wohl wesentlich mit ihrer begrifflichen Unschärfe zusammenhängt.) - Die Ausführungen zum Begriff Diglossie im Einführungskapitel (12) sind zwar richtig, könnten aber zu Missverständnissen führen: Als Beispiel für die Fishman’sche Konzeption wird das Sprachenpaar Spanisch/ Baskisch herangezogen, wohingegen das Verhältnis zwischen Spanisch und Katalanisch bloß als eine Form des Bilinguismus bezeichnet wird. Im Kap. 6 wird auf beide Situationen aber mit dem Begriff Diglossie Bezug genommen (147). - Für die bilabiale stimmlose Spirans des nordöstlichen hispanischen (Vulgär-)Lateins (Allophon von / f/ ) wäre konsequenterweise das API-Symbol [ φ ] (und nicht wie auf p. 12 das Zeichen [ ]) zu verwenden. Ebenfalls aus dem Bereich der Notation: die phonischen Realisierungen von x , nämlich [gs] und [ks] sollten nicht phonologisch (125: «das Graphem . . . soll nur noch die gelehrte Kombination / ks/ bzw. / gs/ . . . wiedergeben») notiert werden. Ferner fragt man sich, warum in einem einzigen Fall von der sonst sehr konsequent praktizierten API-Transkription abgewichen wird (113, mit explizitem Bezug auf Penny 1993, der das j mit übergestelltem Halbkreis allerdings nicht für [ç], sondern zur Darstellung der mediopalatalen stimmhaften Spirans verwendet! ). - Bei der Palatalisierung von -ct- [jt] [t S ] werden leider die für das Kastilische relevanten Zwischenstufen nicht präsentiert, weder auf p. 18 noch auf p. 61. Erfahrungsgemäß können Studierende im Grundstudium so komplexe Prozesse der historischen Phonetik nicht selbst nachvollziehen. - Der auf p. 24 präsentierte Auftretenskontext von Synkopen ist zu eng gefasst: betroffen sind bekanntlich nicht nur unbetonte Vokale von Proparoxytona, sondern gelegentlich auch vortonige Silben von Paroxytona (z. B. bonitáte sp. bondad, caballicáre sp. cabalgar, aperíre sp. abrir, etc.). - «Entstanden ist der vlat. bestimmte Artikel aus den Demonstrativa ille und ipse» (28): Wäre es hier nicht günstig, auf die regionale Verteilung in der Romania hinzuweisen? - Bei der Großgliederung Ost-/ Westromania geht es nicht nur um intervokalisches -p-, -t-, -k-, sondern auch um das Vorkommen dieser Konsonanten nach Vokal und vor -l- und -r- (35). - Die auf p. 37 gegebenen portugiesischen Beispiele für die Demonstrativa sind in einer seit Mitte des letzten Jahrhunderts nicht mehr üblichen Orthographie geschrieben (pg. êste, êsse, aquêle, heute nur: este, esse, aquele). - Aus der Arabismenliste (48) getilgt und zu jener der durch das Arabische vermittelten Wörter hinzugefügt werden sollten taza ( Mittelpersisch) und alquimia ( Griechisch); zur Etymologie der beiden Wörter cf. F. Corriente 1999: Diccionario de arabismos y voces afines en iberorromance, Madrid. 369 Besprechungen - Comptes rendus Zum Kapitel über den arabischen Einfluss noch zwei weitere Verbesserungsvorschläge: statt Artikel besser Determination (50) und auf Seite 51 statt «also ohne Vokale» (Kontext: Schreibung der Jarchas) besser «mit nur teilweiser Notation der Vokale» oder präziser: «also ohne Verwendung der Zeichen für Kurzvokale». - Dass die (transliterierte) mozarabische Graphie y (z. B. in yengua) als früher Beleg für den Yeísmo zu werten ist (113), kann nicht als gesichert gelten (cf. Á. Galmés de Fuentes 1996: «Mozárabe», in: M. Alvar (ed.): Manual de dialectología hispánica I, Barcelona: 97-109: «el yeísmo de las formas mozárabes no es reflejo . . . de una norma interna de estos dialectos sino de una imperfección gráfica de los árabes transmisores de los mozarabismos.» [104]). - Im Kap. 5 wird in einer Aufzählung auf p. 128 zweimal der Umstand erwähnt, dass der indikativische Gebrauch der -ra-Formen veraltet. Diese Beobachtung müsste außerdem im Hinblick auf den aktuellen, v. a. journalistischen Sprachgebrauch nuanciert werden, cf. S. Alcoba Rueda 1998: «Las formas -ra/ -se de valor no subjuntivo en español actual», in: G. Ruffino (ed.): Atti del XXI Congresso Internazionale di Linguistica e Filologia Romanza II, Tübingen: 15-26. - Im letzten Kapitel sollte nicht - wie bei den Autorinnen der Fall - zu Beginn der Eindruck erweckt werden, die spanische Verfassung würde definieren, welchen Idiomen das Prädikat «lenguas españolas» zukommt und welchen nicht («Durch die Verfassung von 1978 wird das Kastilische zur offiziellen Staatssprache, aber mit der Möglichkeit, dass die anderen ‹lenguas españolas›, also das Katalanische, das Galicische und das Baskische in den . . . autonomen Regionen Kooffizialität erhalten.» 144). - Die Einschätzung, dass «die zwischen dem Spanischen und dem Katalanischen, Galicischen bzw. Baskischen bestehende Diglossie . . . weitgehend abgebaut werden [konnte]» (147) wirkt etwas zu optimistisch, zumal auf den darauf folgenden Seiten davon die Rede ist, dass die Durchsetzung der Kooffizialität in Katalonien in einigen Bereichen weiterhin schwierig (148) und die schriftsprachliche Kompetenz vieler Galicier gering ist (150). Auch beim Baskischen wird die positive Einschätzung wieder deutlich zurückgenommen (151). Im selben Kapitel (153) fehlt ferner die Erwähnung der jüngsten Auflage des DRAE ( 22 2001): sie weist Veränderungen (Zuwachs bei den Amerikanismen und der Markierung Esp.) auf, die die These einer zunehmend «plurizentrische[n] Norm» (154) für das Spanische stützen können. - Die Bibliographie könnte man u. a. ergänzen durch: A. Hetzer 2001: Sephardisch: Judeoespañol, Djudezmo. Einführung in die Umgangssprache der südosteuropäischen Juden. Wiesbaden; G. Haensch 1997: Los diccionarios del español en el umbral del siglo XXI, Salamanca; als weiterführende Literatur: M. Alvar (ed.) 1996: Manual de dialectología hispánica, 2 vol., Barcelona. - Wünschenswert wäre auch eine Karte der Iberischen Halbinsel, die nicht nur die sprachliche Grobgliederung zeigt, sondern auch für die Geschichte des Spanischen bedeutsame historische Stätten verzeichnet (z. B. Numantia, Sagunt). Wie schon angedeutet, ist das Buch gut aufgebaut. Allerdings wird man den Autorinnen einen Vorwurf nicht ersparen können: eine Spanische Sprachgeschichte verfasst zu haben, in der dem Spanischen in Amerika nur indirekt, in Form von Querverweisen und Exkursen, Rechnung getragen wird. Gäbe es dieses Manko nicht, würde das Buch fast uneingeschränkt der im Vorwort formulierten Bestimmung - «Begleitlektüre für sprachgeschichtliche Veranstaltungen als auch zum Selbststudium» (6) - gerecht werden. Aber wahrscheinlich ist das Fehlen eines eigenen Kapitels über das Spanische in Amerika nicht primär den Autorinnen anzulasten: da es den Umfang des Buches beträchtlich 370 Besprechungen - Comptes rendus vergrößert hätte, sollten die Mutmaßungen des wohlwollenden Lesers/ Rezensenten weniger in Richtung «konzeptuelle Schwäche» gehen - vielmehr darf vermutet werden, dass ein solches Kapitel verlegerischen Imperativen zum Opfer gefallen ist. B. Pöll ★ Jacques de Bruyne, Spanische Grammatik. Übersetzt von D.-J. Gütschow, 2., ergänzte Auflage, Tübingen (Niemeyer) 2002, xxvi + 663 p. Die Spanische Grammatik von Jacques de Bruyne ist laut einer Fußnote «in der Hauptsache als Arbeitsmittel und grundlegendes Nachschlagewerk für Studenten und all diejenigen gedacht, die eine mehr als elementare Kenntnis von der Struktur und bestimmten typologischen Merkmalen des castellano anstreben» (xxv, N10). Sie will vor allem beschreibend sein und stützt sich hauptsächlich auf Texte von mehr oder weniger zeitgenössischen Schriftstellern und in geringerem Masse auf mündliche Zeugnisse. Die Grammatik von de Bruyne ist der strukturalistischen Schule zuzurechnen und lehnt sich in ihrem Aufbau eng an den Esbozo 1 an. Nach einer allgemeinen Einleitung über Alphabet, Aussprache, Betonung und Akzentsetzung sowie Satzzeichen werden die einzelnen Wortarten in je einem Kapitel behandelt. Nach diesem Hauptteil werden einige Besonderheiten der spanischen Sprache behandelt, die den Deutschsprechenden im Allgemeinen einige Probleme verursachen können: Die Verwendung von ser und estar, haber und tener, die Übersetzung der deutschen werden, lassen und müssen, die Zeitenfolge und die Kongruenz von Verb und Subjekt. Zwei Kapitel, eines über Wortbildung mit Hilfe von Suffixen und eines über die Wortstellung im Satz, runden die Grammatik von Jacques de Bruyne ab. Bei allen Phänomenen lässt der Autor es nicht nur bei einer traditionellen Beschreibung bewenden, sondern er zeigt auch Tendenzen, die im modernen Spanisch existieren, wie z. B. morphologische Vereinfachung. Besonderheiten des in Lateinamerika gesprochenen Spanischen wie der voseo werden ebenso erwähnt wie regionale Sprachvarianten innerhalb Spaniens, so zum Beispiel der im Baskenland verbreitete Gebrauch des condicional nach si (Si tendría dinero, compraría una casa), der vermutlich auf den Einfluss des Baskischen, wo der Konditional eben dazu dient, Bedingungssätze zu markieren, zurückzuführen ist. Es würde natürlich den Rahmen einer Rezension sprengen, wollte man die Grammatik in allen Einzelheiten besprechen. Deshalb werde ich mich damit begnügen, auf einige Punkte hinzuweisen, die mir beim Lesen aufgefallen sind. In den Vorbemerkungen wird darauf hingewiesen, dass gewisse Zitate aus Texten spanischer Autoren verkürzt wurden, um das Verständnis zu erleichtern und Platz zu sparen. Das sind legitime Anliegen. Wenn ein Satz La gente, frente a ellas, sonríe de lo atrasados que estaban nuestros abuelos e incluso nuestros padres, sin meditar en lo viejos que somos, y sobre todo, en lo deprisa que envejecemos, der aus Francisco Umbrals Werk Amar en Madrid stammt, verkürzt wird auf La gente sonríe, sin meditar en lo deprisa que envejecemos (xxv), kann man sich dennoch fragen, ob dieser Satz in dieser verkürzten Form noch dem bekannten spanischen Schriftsteller zugeschrieben werden kann. Platz hätte man auch sparen können, wenn man auf die Übersetzung spanischer Sätze in den Fußnoten verzichtet hätte: Ein Anfänger, der der spanischen Sprache noch kaum mächtig ist, wird sich kaum in das Studium dieser Anmerkungen vertiefen, und fortgeschrittene Lernende verstehen die Sätze auch im spanischen Original. 371 Besprechungen - Comptes rendus 1 Real Academia Española, Esbozo de una nueva gramática de la lengua española, Madrid 1973. Bei der Präposition por weist der Autor auch auf den Gebrauch in Beteuerungsformeln (por Cristo) hin, und schreibt, dass der Esbozo diese Möglichkeit nicht erwähne (352). Dies dürfte wohl daran liegen, dass dieser Gebrauch verwandt ist mit demjenigen von por zur Bezeichnung der Ursache und deshalb im Esbozo nicht als besondere Kategorie behandelt wird. In n° 1170 erscheint mir die Unterscheidung zwischen den Buchstaben b. (a trabajar) und c. (a desalambrar), deren erster einen Imperativ in der ersten Person Plural (machen wir uns an die Arbeit) und deren zweiter eine Art unpersönlicher Imperativ (Weg mit dem Stacheldraht) ausdrücken soll, etwas an den Haaren herbei gezogen; man könnte auch genauso gut übersetzen «An die Arbeit» und «Lasst uns den Stacheldraht niederreißen». Die Konstruktion haber de + Infinitiv wird nicht nur in Lateinamerika mit der Bedeutung eines Futurs gebraucht, diesen Gebrauch findet man in der spanischen Volkssprache. Ich erinnere mich daran, wie meine Zimmervermieterin in Pamplona (die weder lesen noch schreiben konnte) mich einmal fragte, wann ich meine Sardellen braten wolle - da ich noch nie Fische ausgenommen hatte, wollte sie mir zeigen, wie man das richtig macht. Ihre Frage lautete ¿Cuándo las has de freir? In diesem Satz brauchte sie haber de + Infinitiv eindeutig mit dem Wert eines Futurs. Ferner haben sich auch einige kleine Fehler eingeschlichen: Beim Hinweis auf das Verschwinden des intervokalischen d wird auf die Entwicklung -ades -áis, -ás; -edes -és, -éis; -ides -ís verwiesen (5, N13). Richtig müssten die Zeichen natürlich folgendermaßen gesetzt werden: -ades -áis, -ás, usw. In N22 auf Seite 144 ist ein Satz wiederholt: «Tatsächlich ist zu beobachten, dass dieser Gebrauch trotz der Missbilligung nicht weniger Grammatiker immer grössere Verbreitung findet. Häufig hört und liest man gegenwärtig auch veinteavo (für vigésimo)». Zwei falsche Verweise auf andere Nummern in der Grammatik sind mir aufgefallen: Anstatt auf die n° 255 und 256 sollte in n° 258 eher auf 256 und 257 verwiesen werden, in n° 292 wird auf n° 32 anstatt 33 verwiesen. Die Fußnoten 72s. auf Seite 358 sind etwas durcheinander geraten, ihre Reihenfolge stimmt nicht, und auf Seite 488 spricht man gar von «Fußnummer» anstatt von Fußnote. Diese Fehler müsste man bei einem allfälligen Neudruck korrigieren. Bei der Übertragung der Grammatik ins Deutsche konnte sich der Übersetzer nicht nur damit begnügen, einfach den Text von de Bruyne zu übersetzen. Er musste ihn vielmehr anpassen an die Probleme der Deutschsprachigen, denn auch wenn die Probleme für Niederländischsprechende in vielen Fallen ähnlich sein dürften (ser und estar, Übersetzung von werden), lassen sich die Erklärungen der Unterschiede vermutlich nicht einfach im Maßstab eins zu eins in die andere Sprache übertragen. D.-J. Gütschow ist es jedoch gelungen, eine Fassung auszuarbeiten, die dem Deutschsprechenden die Unterschiede zwischen seiner Muttersprache und dem Spanischen gut verständlich aufzeigt. Der deutsche Text liest sich gut; ein einziges Mal bin ich etwas gestolpert: Am Anfang des Buches liest man in einer Fußnote den Hinweis auf «das Diccionario de uso del español von María Moliner» (xxiii, N4). Nach Duden ist das sächliche Genus (in Anlehnung an «das Wörterbuch» oder «das/ der Diktionär») hier nicht falsch, spontan hätte ich eher «der Diccionario . . .» geschrieben. Die Bibliographie ist knapp, aber die wichtigsten spanischen Grammatiken werden aufgeführt. Ein Register am Schluss des Buches hilft einem beim Nachschlagen. Durch die obigen Bemerkungen, Kritiken und Hinweise auf Fehler soll der Wert dieses Werks keineswegs geschmälert werden. Nach meinen Kenntnissen existiert im deutschen Sprachraum keine andere Grammatik der spanischen Sprache, die sich punkto Ausführlichkeit mit dem besprochenen Buch messen kann. A. Schor ★ 372 Besprechungen - Comptes rendus Juan Martínez Ruiz, El lenguaje del suelo (toponimia), Universidad de Jaén 2002, 743 p. Uno de los temas más fascinantes de la lingüística hispánica es sin duda alguna el del contacto lingüístico a que dio lugar la convivencia de culturas anterior a la expulsión de los moriscos en 1610. De especial interés es la cuestión de la transmisión del árabe al castellano de los nombres de lugar creados antes de la reconquista. Entre los investigadores que más meritoriamente se han dedicado a este asunto destaca Juan Martínez Ruiz (fallecido en 1992), cuya labor supuso una innovación radical en la investigación de los estratos toponímicos precastellanos en Andalucía. Si tradicionalmente el estudio de la toponimia antigua (y especialmente la árabe) se había limitado a la interpretación - a menudo despreocupada por el análisis fonético y semántico y sin atención a las circunstancias lingüísticas concretas (los rasgos dialectales del mozárabe o de hispanoárabe) - de los topónimos contenidos en las crónicas de historiadores y geógrafos árabes (redactadas en árabe clásico y limitadas a la toponimia mayor) y en fuentes impresas recientes (como el Diccionario de Madoz), este gran romanista granadino supo valorar - y en ello fue un pionero - la toponimia menor atestiguada en la documentación antigua. Sólo confiaba en fuentes manuscritas originales confeccionadas en el momento histórico clave - las décadas posteriores a la reconquista granadina, cuando aún convivían las dos comunidades - que son las que garantizan la fiabilidad de las formas lingüísticas documentadas. Reúnen estos requisitos los libros de escrituras notariales, libros de bienes habices (es decir, de propiedades religiosas islámicas que pasaron al poder de la iglesia cristiana según la Bula de Erección del Arzobispado de Granada en 1492), libros de farda (destinados a comprobar propietarios y límites de las fincas objeto de secuestro), libros de apeos, inventarios de bienes, libros de repartimiento (como los de las localidades de Vejer de la Frontera y de Loja) y empadronamientos, una base documental sorprendentemente rica (pensemos que tan sólo el libro manuscrito de habices de las tahas de Ferreira, Poqueira y Xubiles de 1527 contiene nada menos que 1030 topónimos menores) que Martínez Ruiz sometió a un análisis lingüístico riguroso basándose en su profundo conocimiento del árabe dialectal granadino. La Universidad de Jaén nos ofrece ahora, bajo el plástico título El lenguaje del suelo, una recopilación de la parte más importante del trabajo investigador realizado por Martínez Ruiz: treinta y nueve trabajos publicados entre 1954 y 1992, antes de difícil acceso dada su difusión a través de publicaciones muy diversas (revistas, actas de congreso, homenajes). Las indagaciones recogidas en el tomo pueden clasificarse en diferentes grupos. En más de una docena de trabajos se estudia la toponimia menor de zonas geográficas perfectamente delimitadas, principalmente municipios granadinos: Güéjar Sierra (n° 1), Guadix (n° 4), Monachil (n° 5), Los Ogíjares (n° 11), Ugíjar (n° 12), Cúllar-Baza (n° 18 y n° 34), Alquife (n° 30), Aldeire (n° 31), Almuñécar (n° 32) y Granada (n° 37). Ocasionalmente se rebasan las fronteras de esta área: en el n° 33 se examinan los microtopónimos del término almeriense de Adra, y en el n° 10 los del gaditano de Vejer de la Frontera, en tanto que el n° 26 se centra en formas que denominan enclaves de interés arqueológico de los alrededores de Córdoba; el n° 29, por su parte, abarca un área más extensa de la Mancha. Los nombres, pertenecientes a distintos estratos lingüísticos - hispanoárabe, latino-mozárabe e incluso, en algún caso, prerromano - se someten a un minucioso análisis etimológico, a partir del cual se extraen conclusiones de gran interés para un mejor conocimiento de las características fonéticas y morfológicas - tanto del árabe dialectal de la zona (19, 90-2, 585- 86) como del mozárabe (289-92, 444-46, 577-80) - y así mismo de la realidad histórica de la época, pues el estudio semántico-referencial evoca una plástica imagen del mundo hispano-musulmán medieval (agricultura, industria, población, propiedades, vida religiosa - este aspecto se estudia monográficamente en el n° 25 - configuración del terreno, vegetación, etc.). 373 Besprechungen - Comptes rendus Otra serie de estudios está dedicada al análisis de tipos onomásticos concretos que destacan por su recurrencia en la toponimia menor de la región: entre estos tipos cabe destacar los basados en los términos árabes jandaq ‘barranco’ (forma sobre la que versa el n° 8), hufra ‘fosa, hoya, hoyo’, hayar ‘piedra’, sajar ‘roca, peña’ (n° 7), h ra ‘barrio’ (n° 19), fad n ‘fanega de tierra, lo que un par de bueyes puede arar en un día’ (n° 22), ard ‘tierra’ y qatra ‘haza’ (n° 23); ‘andar ‘era’, ‘an dir ‘eras’ y ‘unaydar ‘erilla’ (n° 27), y los mozárabes cortina ‘tierra pequeña, cercada’ y mamola ‘montecillo aislado (en forma de teta)’ mammula, por mencionar tan sólo unos ejemplos. Sobre este último dialecto románico, el mozárabe, versan de forma monográfica los trabajos n° 9, n° 12 y n° 15, en los que se establecen con acierto las etimologías de numerosos nombres que constituyen preciosas reliquias del romance autóctono: [Gibral]pulpo populus ‘chopo’, Palopar ‘bosque de chopos’, Chircal quercus + -ale ‘carrascal, coscojar’, Cámara camara ‘bóveda, cuarto abovedado’, Lanba lamba ‘ciénaga, lodazal’, Láujar y Loja laus(i)a ‘losa’, Padul palude, Felchal filix ‘helecho’ + -ALE, Fornachir fornicarius ‘perteneciente al horno o la fragua’, Alpuchu podium, Ugíjar Uxícar hortum sacrum, Nívar nivalis ‘nevado’, entre otras muchas. Ofrecen un interesantísimo complemento dos trabajos sobre toponimia marroquí. En el n° 39 se interpreta la toponimia urbana de la barriada de los andalusíes de la ciudad de Fez según Rawd al-Qirt s, y el n° 3 analiza pormenorizadamente los nombres de lugar menor de la localidad de Yeb la. Las similitudes y los paralelismos entre la toponimia árabe de esta zona y la estudiada por Martínez Ruiz en la de Granada son considerables; la única diferencia entre las nomenclaturas de cada una de las zonas es que en la marroquí pervive un 60,5 % de topónimos beréberes no desplazados por el árabe. De gran utilidad es, finalmente, el índice toponímico que se ofrece al final del libro, índice que permite consultar cómodamente cada uno de los datos concretos estudiados, antes prácticamente ilocalizables debido a la dispersión de las publicaciones. En suma: estamos ante una valiosísima recopilación de los trabajos de quien con mayor rigor ha estudiado la toponimia granadina precastellana. Esperemos que el libro - ahora que el fundamento metodológico está firmemente establecido y los trabajos de su iniciador se han hecho fácilmente accesibles - consiga dar un nuevo impulso a una línea de investigación que resulta realmente apasionante y todavía brinda muchas posibilidades a los investigadores. S. Ruhstaller ★ M a Isabel Rodríguez Ponce, La prefijación apreciativa en español, Cáceres (Universidad de Extremadura, Servicio de Publicaciones), 2002, 217 p. Estamos ante una presentación descriptiva y eminentemente sincrónica (aun sin desdeñar las consideraciones diacrónicas sobre muchos aspectos) de la prefijación «apreciativocuantitativa» en español, denominación que la propia autora utiliza en algunos momentos y que - por motivos que más adelante señalaremos - parece más ajustada que la de la simple prefijación «apreciativa» que da título a la obra. En la Introducción que abre el estudio (15-34), y tras un breve recorrido por algunas teorías en torno a la ubicación de la formación de palabras entre las diversas disciplinas lingüísticas, la autora se decanta por una postura integradora y, hasta cierto punto, ecléctica: «La formación de palabras se establece en la encrucijada de las disciplinas gramaticales como un dominio propio que adapta a sus necesidades procedimientos de diverso origen» (19). Esa situación crucial se refleja muy claramente al repasar algunas opiniones sobre la 374 Besprechungen - Comptes rendus relación entre composición y derivación (19-28) y entre composición y prefijación (29-34). A este respecto, Rodríguez Ponce opta por describir la prefijación «como un tipo de afijación perteneciente al proceso derivativo» (35). La diferenciación entre los prefijos apreciativos y los prefijos no apreciativos o significativos no implica una simple delimitación de los respectivos listados de ambos tipos sino un cuidado estudio de su(s) comportamiento(s). Así, por ejemplo, el prefijo extrafuncionará unas veces como apreciativo (extraplano) y otras como no apreciativo (extraoficial) (no se olvide que muchos prefijos, como es el caso de extra-, tienen inicialmente un valor originario espacio-temporal que se va diluyendo y diversificando hacia muy variados subvalores creados por procesos de interpretación metafórica). Incluso un mismo término, por ejemplo superproducción, puede interpretarse con uno u otro valor (apreciativo en su significado de ‘producción importante en el cine’, no apreciativo en su sentido de ‘producción excesiva’) (cf. 39-43). Tras una breve reflexión sobre el complejo problema de la cuantificación, la autora delimita la parcela de estudio en la que va a centrarse: «A pesar de lo extenso del territorio sobre el que puede actuar la cuantificación-apreciación, nos ceñiremos a su expresión morfemática, y dentro de ella, al funcionamiento de los prefijos» (47-48). Antes de pasar a analizar los prefijos apreciativos, se advierte que quedarán fuera del estudio los prefijos negativos (al menos los propiamente negativos: a-, des-, in-, etc.) aun cuando es indudable que existen lazos de unión entre lo negativo y lo apreciativo ya que, al fin y al cabo, la negación no deja de ser sino un caso particular y extremo de disminución, concepto este último claramente enmarcable en el ámbito de lo apreciativo (49-54). Es ésta, en el fondo, una mera cuestión de perspectiva de estudio ya que las clasificaciones de los prefijos (como de otras tantas unidades en la lengua y en la lingüística) no existen per se sino que se crean por el investigador, de modo que cualquier reestructuración clasificatoria que propusiéramos podría encontrarse, por su parte, con nuevos problemas. Además, y como muy acertadamente apunta Rodríguez Ponce, no es sólo que los prefijos negativos-privativos (algunos de ellos, al menos) puedan interpretarse lógicamente como marcadores de una «intensidad cero» (como una especie, por lo tanto, de umbral en la apreciación) sino que se dan incluso lo que ella denomina «desvíos impropios» (49) de esos prefijos hacia valores apreciativos superlativos: deslenguado, desmelenado, descarado, inigualable, inimitable, insuperable, etc. No obstante, creemos que, en algunos de los ejemplos citados por la autora, los supuestos contenidos apreciativos superlativos no proceden exclusivamente del prefijo ni del mecanismo de la prefijación, sino también de las propiedades semánticas de las bases sobre las que se aplica el prefijo. En suma, las pocas páginas (49-54) que se dedican a la cuestión de las relaciones entre los prefijos negativos y la apreciación traslucen ya un minucioso trabajo y una exquisita finura analítica en el tratamiento de aspectos nada fáciles de abordar en el ámbito de la prefijación. Esa misma línea de análisis e interpretación se seguirá a lo largo de todo el libro. En el estudio de cada uno de los prefijos se abordan muy diversos aspectos: alomorfías de los prefijos, grado de productividad en diversas etapas del castellano, breve historia (en la medida de lo posible, ya que no disponemos de un completo diccionario histórico de prefijos españoles) de la evolución significativa del prefijo hasta llegar al valor apreciativo, operatividad del prefijo con diversas clases de palabras (sustantivos, adjetivos, verbos, adverbios), posibles restricciones combinatorias, posibilidades (y limitaciones) de aplicaciones recursivas de los prefijos, delimitación de los diferentes registros de empleo (coloquial, periodístico, publicitario, etc.) de las formaciones prefijadas, riquísima ejemplificación, peculiaridades ortográficas (vacilaciones en la acentuación de los prefijos exentos, tipo de ligazón con la base léxica, etc.), posibilidad de que el prefijo actúe como elemento transcategorizador, contraste con prefijos (y sufijos) de valores parejos u opuestos, comparación 375 Besprechungen - Comptes rendus con la situación de los correspondientes prefijos en lenguas cercanas (francés, portugués, italiano, rumano, etc.). Ya señalamos más arriba la complejidad que trae consigo el intentar marcar límites entre valores apreciativos y no apreciativos; igualmente advertimos que, en bastantes casos, los matices apreciativos son fruto de desviaciones que parten de valores bien diferentes. En esta línea, y aunque en ciertos casos pudieran discutirse algunas de las consideraciones de Rodríguez Ponce para determinados prefijos, las descripciones que nos ofrece son sumamente informativas y condensadas. A modo de ejemplo, veamos un fragmento de lo que nos señala para el prefijo archi-: « . . . del uso especializado y técnico con un valor muy preciso en ciertos ámbitos donde imperaba el concepto de jerarquía, [el prefijo archi-] pasa a emplearse como un afijo apreciativo que imprime un valor de grado máximo en sus formaciones, y todo ello a través de una etapa intermedia en la que el uso popular lo adopta y lo prepara para su función actual mediante la expresión de matices irónicos y festivos. Sin embargo, su ubicación en un nivel de lengua coloquial no va parejo a su productividad . . . No ha dejado de crecer en el idioma, probablemente impulsado por el uso familiar, pero no se documenta en otros lenguajes, como el periodístico; y, desde luego, no puede compararse con la productividad de otros prefijos superlativos como superen cualquier registro idiomático, y sobre todo en algunos terrenos, como el publicitario» (60). Es evidente que no podemos entrar a analizar particularmente el tratamiento de todos y cada uno de los prefijos que se presentan en este interesante y cuidado estudio. Puesto que la calificación de «apreciativos» en el ámbito de la prefijación no ha sido tan frecuente como en el ámbito de la sufijación (donde, si bien sigue sin haber acuerdo definitivo, sí es comúnmente aceptada una lista más o menos flexible de sufijos apreciativos) 1 cuando menos debemos dejar constancia de los límites que la autora marca para su estudio. El cuerpo de la obra se dedica, así, al tratamiento exhaustivo de los dos grandes grupos de prefijos apreciativos: los prefijos aumentativos (54-155) y los prefijos diminutivos (156-81). Dentro de los denominados «prefijos aumentativos» destaca el grupo de «prefijos superlativos» (archi-, extra-, hiper-, re-, requete-, rete-, sobre-, super-, supra-, ultra-), muchos de ellos de procedencia espacial-locativa. También aumentativos se consideran otros subgrupos: «prefijos de tamaño» (macro-, maxi-, mega-), que «orientados inicialmente a una ponderación cuantitativa, van evolucionando, cada uno en distinta medida, hacia una ponderación cualitativa, fuertemente influidos por el alcance de los prefijos superlativos» (116); «prefijos de cantidad precisa», entre los que hallamos los «prefijos cardinales» (mono-, uni- , ambi-, anfi-, di-, bi-, tri-, tetra-, cuadri-/ cuatri-, penta, quinque-, hexa-, hepta-, octo-, enea-, endeca-, dodeca-), los «prefijos múltiplos decimales» (deca-, hecto-, kilo/ kili-, miria-) y los «prefijos totalizadores» (omni-, pan-); y «prefijos de cantidad imprecisa» (multi-, pluri-, poli-). Dentro de los «prefijos diminutivos» se incluye el grupo de «prefijos de inferioridad» (hipo-, infra-, sub-, vice-). También diminutivos se consideran otros subgrupos: «prefijos de tamaño» (micro-, mini-); «prefijos de cantidad precisa», entre los que hallamos los «prefijos submúltiplos decimales» (deci-, centi-, mili-) y los «prefijos fraccionarios» (hemi-, semi-); y «prefijos de aproximación-atenuación» (c(u)asi-, seudo-, semi-, entre-). 376 Besprechungen - Comptes rendus 1 Sin embargo, y como sucede con los prefijos en el libro que ahora reseñamos, la autora ha propuesto también para los sufijos una concepción amplia del concepto de apreciación. (cf. Mª I SABEL R ODRÍGUEZ P ONCE , «La apreciación de los sufijos no apreciativos», in: A. B ERNABÉ et al. (ed.), Presente y futuro de la lingüística en España (Actas del II Congreso de la Sociedad Española de Lingüística), Madrid 2002: 103-10. Dejando de lado la discusión sobre su carácter prefijal o temático (que sería también objeto de debate), parece evidente que la inclusión de todos los subgrupos de prefijos de cantidad en un estudio sobre prefijación apreciativa es, cuando menos, una apuesta arriesgada que la autora defiende explícitamente: «Hemos querido incluirlos en el presente trabajo ya que en él se considera una idea extensa de la cuantificación lingüística . . . Además, en algunos de estos elementos se aprecia, como en tantos indicadores de cantidad precisa («¡Te lo he dicho mil veces! »), una especial capacitación para la expresión de la intensidad o la ponderación. Así sucede con pan-, omnio miria-» (124). Quizás excesivamente imbuidos de la tradición, nos cuesta ver matices apreciativos en la mayoría de esos prefijos de cantidad ni aun en aquellos casos en los que la autora los señala expresamente: «monoactúa como un prefijo que ejerce una modificación apreciativo-cuantificativa: monoácido, monociclo, monocarril, monocristal, monocultivo . . . » (127). Aunque se amplíe la concepción de lo apreciativo para dar paso a ciertos valores cuantitativos, nos resulta algo forzado incluir prefijos tan inequívocamente numerales como hexa-, heptay octo- (por citar sólo algunos) en una perspectiva - por vasta que sea - de la apreciación (cf. la justificación teórico-epistemológica de la relación entre cuantificación y apreciación que aparece en 43-48). Es cierto, no obstante, que algunos de estos prefijos (la minoría, en nuestra opinión) sí pueden desplazarse hacia valores apreciativos: «multi- [puede adquirir] un valor ponderativo más o menos matizado a través de una idea de repetición (multigalardonado ‘galardonado muchas veces’ ‘muy galardonado’) o directamente superlativo, como equivalente de muy o super- (multirrico ‘muy rico’, ‘superrico’)» (151). Aunque efectivamente puedan darse a veces interferencias entre ponderación cuantitativa y ponderación cualitativa (en casos como supero mega-), no creemos que ello sea posible en cada uno de los prefijos analizados por la autora. El libro se cierra con un breve capítulo de «Visión de conjunto sobre la prefijación apreciativa en español» (183-87) y otro conclusivo sobre «Algunas reflexiones sobre prefijación y neología» (189-92). Dicho sea de paso, en el «Índice» (9) este capítulo de conclusiones aparece con título diferente: «Algunas reflexiones sobre neología y productividad». La bibliografía que cierra el trabajo, sin duda bien seleccionada, ha sido inteligentemente utilizada (y convenientemente citada) a lo largo de todo el libro. Nos permitimos apuntar tres pequeñas sugerencias que quizás podrán ser tenidas en cuenta para futuras ediciones de la obra. En primer lugar, extraña que, cuando aparecen listadas varias obras de un mismo autor en la «Bibliografía» (193-217), se haga en un orden aleatorio (sin respetar el criterio de año de aparición y sin diferenciar siempre con letras obras de un mismo año y autor; cf., por ejemplo, las obras citadas de Ignacio Bosque). Por otra parte, sería conveniente respetar la grafía mayúscula para el inicio de todos los sustantivos alemanes que se citan en el texto (por ejemplo, papierkorb, baum, gesundheit, wind, mühle; en 18, 21, 22 ó 26). Por último, el número de ejemplos de términos prefijados que aparece en el cuerpo del trabajo al analizar cada uno de los prefijos resulta con cierta frecuencia excesivo (nada aportan en su mayoría a la caracterización del correspondiente prefijo). Quizás hubiera sido más conveniente liberar el texto de esa excesiva ejemplificación, lo cual hubiera permitido trasladar esos ejemplos a un apéndice. En esta misma línea, resultaría en todo caso de utilidad haber incluido - como suele hacerse en trabajos morfológicos de este tipo - un índice de voces citadas con su correspondiente referencia a las páginas de aparición. Independientemente de nuestras discrepancias con la inclusión de prefijos claramente cuantitativos en un estudio que se presenta como centrado en la prefijación apreciativa, no cabe duda de que Rodríguez Ponce ha realizado un serio y acertado trabajo descriptivo, no exento, además, de tomas de postura teórico-metodológicas que ha apoyado en coherentes reflexiones sobre el complejo problema de la prefijación apreciativa en español. Sin duda, 377 Besprechungen - Comptes rendus éste es un paso más (y en una buena dirección) para acabar con lo que la autora denomina «injusticia bibliográfica» (192) que se cernía sobre la prefijación en comparación con la abundancia de estudios sobre sufijación y composición. D. Serrano Dolader ★ 378 Besprechungen - Comptes rendus Nachrichten - Chronique 1. Bibliographie der Schweizer Romanistik 2003 Folgende Titel erscheinen abgekürzt: Ernst et al. 2003: Gerhard Ernst et al. (ed.), Romanische Sprachgeschichte/ Histoire linguistique de la Romania. Ein internationales Handbuch zur Geschichte der romanischen Sprachen und ihrer Erforschung/ Manuel international d’histoire linguistique de la Romania, vol. 1, Berlin/ New York 2003 (Handbücher zur Sprach- und Kommunikationswissenschaft/ Handbooks of Linguistics and Communication Science 23) Foehr-Janssens/ Métry 2003: Yasmina Foehr-Janssens/ Emmanuèle Métry (ed.), La Fortune. Thèmes, représentations, discours, Genève 2003 (Recherches et rencontres 19) Kremer et al. 2003: Dieter Kremer (ed.), en colaboraç-o com I. Castro e W. Müller, Miscelânea Patromiana. Actas do v Colóquio (Lisboa) seguidas das comunicações do vii Colóquio (Neuchâtel) e de duas comunicações do viii Colóquio (Bucure ti), Tübingen 2003 Marchand 2003: Jean-Jacques Marchand (ed.), Mosaico per Antonio. Miscellanea in onore di Antonio Stäuble, Firenze 2003 Mondada/ Pekarek Doehler 2003: Lorenza Mondada/ Simona Pekarek Doehler (ed.), Plurilinguisme, Mehrsprachigkeit, Plurilingualism. Enjeux identitaires, socio-culturels et éducatifs. Festschrift für Georges Lüdi, Tübingen/ Basel 2003 Mühlethaler 2003: Jean-Claude Mühlethaler (ed.), avec la collaboration de A. Corbellari et B. Wahlen, Formes de la critique: parodie et satire dans la France et l’Italie médiévales, Paris 2003 Sánchez Miret 2003: Fernando Sánchez Miret (ed.), Actas del XXIII Congreso Internacional de Lingüística y Filología Románica (Salamanca, 24-30 sept. 2001), Tübingen 2003 Adam Jean-Michel, «Discours de combat et argumentation épidictique. De Gaulle, discours du 6 juin 1944», Champs du signe 15 (2003): 137-57 - «Entre la phrase et le texte: la période et la séquence comme niveaux intermédiaires de cohésion», Québec français 128 (2003): 51-54 - «La ‹fureur du jeu phonique› dans un étrange sonnet de Baudelaire», in: S. Martin (ed.), Chercher les passages avec Daniel Delas, Paris 2003: 51-57 - «Note de lecture: Arts et sciences du texte de François Rastier», Revue Romane 38/ 2 (2003): 322-32 Adam Jean-Michel/ Bonhomme Marc, L’argumentation publicitaire. Rhétorique de l’éloge et de la persuasion, 3 e édition, Paris 2003 Adam Jean-Michel/ Heidmann Ute, «Discursivité et (trans)textualité», in: R. Amossy/ D. Maingueneau (ed.), L’analyse du discours dans les études littéraires, Toulouse 2003: 29-49 - «Du récit au rocher: Prométhée d’après Kafka», in: U. Heidmann (ed.), Poétiques comparées des mythes, Lausanne 2003: 187-212 - «Du théâtre de Coppet aux contes des Grimm: les mutations génétiques d’un étrange récit», in: M. Graf et al. (ed), Les textes comme aventure, Carouge-Genève 2003: 174-84 Auchlin Antoine, «Compétence discursive et co-occurrence d’affects: ‹blends expérientiels› ou (con)fusion d’émotions? », in: J.-M. Colletta/ A. Tcherkassof (ed.), Les émotions. 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Réglage des catégorisations d’appartenance et gestion de l’identité dans des entretiens biographiques avec des Français en Suisse Romande Berne Manz Corinna, Le pouvoir du langage sur la réalité: une étude linguistique et sémiologique Genève Agafonova Maria, Analyse des stratégies d’un intervieweur face à des interlocuteurs différents: jeux de stratégies dans une interview médiatique Asic Tijana, La représentation cognitive du temps et de l’espace: étude pragmatique des données linguistiques en français et dans d’autres langues Baumgartner-Bovier Annik, Lexique et causalité. Noms et verbes d’événements causaux en français et en allemand Gherasim Paula, Expression linguistique de la subjectivité: indexicalité, quasi-indexicalité et métareprésentation dans le discours et le discours rapporté Khallouqi Ahmed, Les notions de massif/ comptable et le domaine verbal. Analyse dans le cadre de la Théorie des Représentations Mentales Nicolau Catalin, Temps verbaux, adverbes temporels et connecteurs. Contenus conceptuel et procédural dans l’interprétation du discours Pacelli Pekba Thérèse, Connecteurs, relations de discours et représentations mentales. Analyse pragmatique des connecteurs temporels en français Tahara Izumi, Usage descriptif et usage interprétatif des temps du passé et des adverbes temporels dans le discours de fiction Zufferey Sandrine, Un modèle communicatif et cognitif des connecteurs pragmatiques fondé sur la théorie de la pertinence Zürich Lang Eva Ruth, L’apprentissage autonome du français langue étrangère Muller Claire, Les plus anciens documents linguistiques de la France. Le cas des départements du Jura et de la Haute-Saône Vachon Claire, Étude du changement linguistique dans la langue française du XVIe siècle 394 Nachrichten - Chronique 3. Stand einiger periodischer Veröffentlichungen (Abgeschlossen am 31. Oktober 2004; cf. zuletzt VRom 62: 380) Archivio dei nomi di luogo, Bellinzona (Archivio di Stato): vol. 12, Cademario, 2003 vol. 13, Cadempino, 2003 Dictionnaire onomasiologique de l’ancien gascon, Tübingen (Niemeyer): fasc. 10: poulain (1267) - agneau (1327), 2002 Dictionnaire onomasiologique de l’ancien occitan, Tübingen (Niemeyer): fasc. 8: les excréments (1234) - animal châtré (1313), 2001 Dicziunari Rumanzsch Grischun, Cuoira (Institut dal Dicziunari Rumantsch Grischun): vol. xi, fasc. 149/ 150: lumbard - Macuba, 2003 Glossaire des Patois de la Suisse Romande, Genève (Droz): vol. 7, fasc. 107: fouler - fournatchyi, 2002 Lessico Etimologico Italiano (LEI), Wiesbaden (Reichert): parte I, vol. viii, fasc. 73: burdus - *butticula (2003) fasc. 74: *butticula - byssus (2003) parte II, vol. i, fasc. 3: *panc - *banstu (2003) Mittellateinisches Wörterbuch bis zum ausgehenden 13. Jahrundert, München (Beck): vol. iii, Lieferung 6: dissertatio - dominium, 2003 Repertorio toponomastico ticinese. I nomi di luogo dei comuni del Cantone Ticino, Bellinzona (Archivio di Stato): vol. xvi, Moghegno, 2004 vol. xvii, Onsernone, 2004 Schweizerisches Idiotikon, Frauenfeld (Huber): vol. xvi, Heft 208: Wand - wun, Wang - Wung, Wangg - wungg, Wanggs - wunggs, Wank - wunk, Wans - wuns, Wansch - wunsch, Wanst - wunst, Want - wunt (wunderig - winterle n ), 2003 Vocabolario dei dialetti della Svizzera italiana, Lugano (Mazzucconi): vol. iv, fasc. 61: cavalina - cavezzada, 2003 fasc. 62: cavezzada - cavòzza, 2003 Zeitschrift für Romanische Philologie, Beihefte, Tübingen (Niemeyer): vol. 315, Baldinger Kurt, Etymologien: Untersuchungen zu FEW 21-23, 2003 vol. 316, Holtus Günter, Overbeck Anja, Völker Harald, Luxemburgische Skriptastudien: Edition und Untersuchung der altfranzösischen Urkunden, Gräfin Ermesindes (1226-47) und Graf Heinrichs V. (1247-81) von Luxemburg, 2003 395 Nachrichten - Chronique 4. Neue Publikationen und laufende Arbeiten zum Bündnerromanischen 2003 Abkürzungen Orig. Original S. l. Sine loco. Ohne Verlagsort Surs. Surselvisch Trad. Traducziun/ traductur(a). Übersetzung/ Übersetzer(in) 4.1. Linguistik 4.1.1. Wörterbücher Giger Felix/ Tomaschett Carli/ Vincenz Claudio/ Secchi Marga Annatina/ Widmer Kuno, Dicziunari Rumantsch Grischun (DRG): Vol. 11, fasc. 149/ 150: lumbard - macuba, Cuoira 2003 Tscharner Gion (red.), Dicziunari vallader-tudais-ch - Wörterbuch Deutsch-Vallader, Chur 2003 4.1.2. Monographien Dazzi Gross Anna-Alice/ Evans Mike, Rumauntsch al Champiunadi mundial 2003 da la FIS. Ün pitschen muossavia in trais linguas - Romanisch und die FIS Ski-Weltmeisterschaft 2003. Ein Kurzführer in drei Sprachen - Romansh and the FIS Alpine World Ski Championships 2003. A brief guide in three languages, s. l. 2003 Giacometti Luigi, Elementi per una grammatica del dialetto bregagliotto di Sopraporta. Con una introduzione sul metodo di trascrizione usato dall’autore, Thusis 2003 Grünert Matthias, Modussyntax im Surselvischen. Ein Beitrag zur Erforschung der Morphosyntax des Verbs im Bündnerromanischen, Basel/ Tübingen 2003 (Romanica Helvetica 122) [Überarbeitete Fassung der Diss. Univ. Bern 2001] Uffizi federal da cultura (ed.), Charta europeica da las linguas regiunalas u minoritaras. Segund rapport da la Svizra. Red.: Renata Coray, Constantin Pitsch; collavuraziun: Ivo Berther; trad.: Chanzlia chantunala, Berna [2003] 4.1.3. Artikel Angerer Franz, «Weg mit der ‹barbarisch engadinerischen Sprach›! », Terra Grischuna 62 (2003) 4: 30-33 Caprez Uorschla Natalia, «Il conjunctiv i’l vallader. Prouva da valütaziun da l’adöver dal conjunctiv discurri», AnSR 116 (2003): 195-217 Cathomas Bernard, «Eigentlich eine Erfolgsgeschichte, aber . . . », Terra Grischuna 62 (2003) 2: 18-20 [Behandelt das Bündnerromanische seit dem Eintritt Graubündens in die Eidgenossenschaft vor 200 Jahren, mit einem Ausblick] Cathomas Bernard, «Von der Kraft der Sprache und des Sprachenrechts. Anmerkungen aus sprachplanerischer Sicht», in: D. Mieth/ R. Pahud de Mortanges (ed.), Recht, Ethik, Religion. Der Spannungsbogen für aktuelle Fragen, historische Vorgaben und bleibende Probleme. Festgabe für Bundesrichter Dr. Giusep Nay zum 60. Geburtstag, Luzern 2002: 239-48 Coray Renata, «Rätoromanische Mythen im öffentlichen Diskurs. Die Stellung des Bündnerromanischen in der Schweizer Sprachenpolitik», Ladinia 26-27 (2002-03): 121-39 [Colloquium retoromanistich 2002] Gaudenz Duri, «In tschercha dal vierv», Chalender ladin 93 (2003): 91-96 396 Nachrichten - Chronique Grünert Matthias, «Das Funktionieren der Dreisprachigkeit im Kanton Graubünden», Bündner Monatsblatt (2003): 84-89 Grünert Matthias, «Pressesprache und Standardisierung. Engadin und Surselva im 20. Jahrhundert», Ladinia 26-27 (2002-03): 21-40 [Colloquium retoromanistich 2002] Hoyer Gunhild, «Les désignations secondaires de la lune en romanche et dans quelques parlers germaniques», Quaderni di semantica 23 (2002) 1: 39-56 Hoyer Gunhild, «Les mots romanches construits sur le radical magn-», AnSR 116 (2003): 9-40 Hoyer Gunhild, «Les rapports du coucou et du sérac dans quatre langues alpines: romanche, lombard, alémanique de Suisse et francoprovençal valdôtain», in: Colligere atque tradere. Études d’ethnographie alpine et de dialectologie francoprovençale. Mélanges offerts à Alexis Bétemps, Saint-Christophe (Val d’Aoste) 2003: 121-38 Kaiser Georg A., «Die Verb-Zweit-Stellung im Rätoromanischen. Ein typologischer Vergleich», Ladinia 26-27 (2002-2003): 313-34 [Colloquium retoromanistich 2002] Killias Martin, «Tgei pudessan ils Romontschs emprender dils auters lungatgs minoritars en Svizra? », in: D. Mieth/ R. Pahud de Mortanges (ed.), Recht, Ethik, Religion. Der Spannungsbogen für aktuelle Fragen, historische Vorgaben und bleibende Probleme. Festgabe für Bundesrichter Dr. Giusep Nay zum 60. Geburtstag, Luzern 2002: 249-57 Liver Ricarda, «Wortgeschichten und Wortgeschichte. Prolegomena zu einer historischen Beschreibung des bünderromanischen Wortschatzes», Ladinia 26-27 (2002-03): 11-20 [Colloquium retoromanistich 2002] Michael Paul, «Igl savess easser ànc mender», Per mintga gi 82 (2003): 140-44 Solèr Clau, «Gesteuerte und spontane Spracherneuerung. Das Bündnerromanische im Alltag», Ladinia 26-27 (2002-03): 103-120 [Colloquium retoromanistich 2002] Steier Rina/ Dazzi Gross Anna-Alice/ Gross Manfred/ Schaniel Girschweiler Annalisa/ Peduzzi Pietro, «20 onns rumantsch grischun». 20 onns rumantsch grischun [da] Rina Steier. Curs rg a Savognin [da] Anna-Alice Dazzi Gross. Rumantsch grischun, nagina vita senza svilup [da] Manfred Gross. Rumantsch Grischun sco schanza [da] Annalisa Schaniel Girschweiler. Duvrar rg er per l’economia privata [da] Pietro Peduzzi, Rina Steier, Sulom surmiran (2003): 52-61 Vañó-Cerdá Antonio, «Esser y star con predicados nominales en retorrománico», RLiR 67 (2003): 463-97 4.2. Literatur 4.2.1. Monographien Bonini Domenico/ Schürch Rudolf, Voci e accordi. Cento autori svizzeri dell’Ottocento e del Novecento. Prefazione di Roger Francillon, Locarno 2003 Caflisch Ulrich, Raquens, Trin 2003 Candinas Theo, Maria Madleina. Biografia d’ina lavunza, s. l. 2003 (Tschespet 68) Candreia Linard, Crappa da sulada. Historias - Pflastersteine. Geschichten, Cuera 2003 Deplazes Gion, Sco igl effel va ell’onza, Laax 2003 (Ovras 13) Hendry Vic, Pugns da vesta, Schaffusa 2003 Mani-Mani Mengia, Cun plema d’or, s. l. [2003] Peer Andri, Poesias 1946-85. Ediziun procurada da Clà Riatsch, Cuoira 2003 Peer Oscar, Eva ed il sonch Antoni, Schlarigna 2003 (Chasa paterna 122) Rüthers-Seeli Tresa, Jeu sai e sai da nuot - Ich weiss und weiss von nichts. Ediu e cun in epilog da - Herausgegeben und mit einem Nachwort von Mevina Puorger; translaziun dil sursilvan - Übersetzungen aus dem surselvischen Rätoromanisch von Mevina Puorger und Franz Cavigelli, Trun 2003 397 Nachrichten - Chronique 4.2.2. Artikel Ganzoni Annetta, «Zur Spurensicherung eines Polit-Krimis. Anmerkungen zum literarischen Nachlass von Jon Semadeni», Ladinia 26-27 (2002-03): 379-404 [Colloquium retoromanistich 2002] Gross Manfred, «Clo Duri Bezzola. Écrire en deux langues, c’est un peu comme jouer de l’accordéon», Feuxcroisés (2003): 149-67 [Enthält auch: Entretien/ trad. Ursula Gaillard] Puorger Mevina, «Coup d’œil sur la littérature grisonne romanche en 2002», Feuxcroisés (2003): 309-13 Riatsch Clà, «Cla Biert (1920-81). Les choses qui pleurent et qui rient», Feuxcroisés (2003): 133- 47 [Enthält auch: Extraits de: La situaziun dal sciptur rumantsch in noss dis, 1970/ trad. Ursula Gaillard. «Il était une fois . . . la bonne fée de Tamangur», tiré de: Las fluors dal desert, 1993/ trad. Marie-Christine Gateau-Brachard] Riatsch Clà, «Zu Poesie und Mythos bei Andri Peer», Ladinia 26-27 (2002-03): 367-77 [Colloquium retoromanistich 2002] Schmed-Sialm Patricia, «Trer la glieud tras il tschariesch, sbluccar autra glieud, dar la bucca dalla glieud», Calender Romontsch 144 (2003): 360-96 4.2.3. Übersetzungen ins Rätoromanische Gaudenz Gion (trad.), «Üna ballada biblica: L’istorgia da Daniel e’ls liuns. Puter: Gion Gaudenz. Orig.: «Die Geschichte von Daniel und den Löwen in der Grube» (in: Klaus-Peter Hertzsch, Biblische Balladen zum Vorlesen, Stuttgart 2002), AnSR 116 (2003): 43-53 Silone Ignazio, Fontamara. Versiun romontscha [surs.] e introducziun da Ursicin G. G. Derungs, Milaun 2003 (Porclas 3) 4.2.4. Übersetzungen aus dem Rätoromanischen Craffonara Lois (trad.), Flus leterares dl Grijun y dl Friûl. Poesies, San Martin 2003 Dolf Tumasch, «Meine Geige. Erzählung». Orig.: La mi’ geia. Dt.: Huldrych Blanke, Bündner Jahrbuch 45 (2003): 96-100 «Straglischs - Streiflichter. Neue Texte von Rätoromanen», Orte. Schweizer Literaturzeitschrift 27 (2003) 132: 10-47 Thöni Gion Peder, So viel Geheimnisvolles Ob dem Stein. Die Sagen des Oberhalbstein. Gesammelt und gesichtet, sowie mit etwas Spannung und Farbe versehen durch Gion Peder Thöni, Chur 2003 Tuor Leo, «Onna Maria Tumera ou Les Ancêtres. Extraits traduits e présentés par Jean-Jacques Furer», Feuxcroisés (2003): 11-25 398 Nachrichten - Chronique 5. Büchereingänge - Livres reçus 2004 Amossy Ruth/ Maingueneau Dominique (ed.), L’analyse du discours dans les études littéraires, Toulouse-le-Mirail (Presses universitaires du Mirail) 2003, 488 p. Bähler Ursula, Gaston Paris et la philologie romane. Avec une réimpression de la Bibliographie des travaux de Gaston Paris publiée par Joseph Bédier et Mario Roques, Genève (Droz) 2004, 873 p. (Publications romanes et françaises CCXXXIV) Barioni Ermanno/ Vassere Stefano/ Pellanda Tarcisio, Onsernone, Bellinzona (Archivio di Stato del Cantone Ticino) 2004, 232 p. (Repertorio Toponomastico ticinese. I nomi di luogo del cantone Ticino 17) Barriga Villanueva Rebecca (ed.), El habla infantil en cuatro dimensiones, México (El Colegio de México) 2003, 139 p. (Estudios del lenguaje VI) Berger Roger/ Brasseur Annette (ed.), Les Séquences de Sainte Eulalie. Buona pulcella fut Eulalia, Genève (Droz) 2004, 208 p. (Publications romanes et françaises ccxxxiii) Blumenthal Peter/ Tyvaert Jean-Emmanuel (ed.), La cognition dans le temps. Études cognitives dans le champ historique des langues et des textes, Tübingen (Niemeyer) 2003, v + 173 p. (Linguistische Arbeiten 476) Bodenmüller Thomas/ Scheerer Thomas M./ Schönberger Axel (ed.), Romane in Spanien. Band 1 - 1975-2000, Frankfurt am Main (Valentia) 2004, 327 p. (Bibliotheca romanica et latina 4) Bombi Raffaella/ Fusco Fabiana, Sguardi reciproci. Vicendi linguistische e culturali dell’area italofona e germanofona. Atti del decimo incontro italo-austriaco dei linguisti Gorizia-Akten des X. österreichischen-italienischen Linguistentreffens. Gorizia 31 maggio-Udine 1 giugno 2002, Udine (Forum) 2003, 282 p. (Parallela 10) Campo-Salvi Maurizia/ De Bernardi Vivian/ Pedrazzi Gianluigi, Lodano, Bellinzona (Archivio di Stato del Cantone Ticino) 2004, 69 p. (Archivio dei nomi di luogo 19) Caprini Rita (ed.), Toponomastica ligure e preromana, Recco (Le Mani-Microart’s Edizioni) 2003, 299 p. (Collana Linguistica Ligure) Chamoreau Claudine, Purépecha de jarácuaro, michoacán, México (El Colegio de México) 2003, 162 p. (Archivo de lenguas indígenas de méxico) Colombo Timelli Maria (ed.), Le livre de Alixandre empereur de Constentinoble et de Cligés son filz. Roman en prose du XV e siècle, Genève (Droz) 2004, 264 p. (Textes littéraires français 567) Croizy-Naquet Catherine/ Logie Philippe, Histoire et Roman. Actes du colloque du Centre d’Études médiévales et dialectales de Lille 3, 1, 2 et 3 octobre 2002, Villeneuve d’Ascq (Ceges/ Université Charles-de-Gaulle-Lille 3) 2004, 258 p. (Bien dire et bien aprandre 22) Dalarun Jacques/ Leonardi Lino/ Dinale Maria-Teresa/ Fedi Beatrice/ Frosini Giovanna (ed.), Biblioteca agiografica italiana (BAI). Repertorio di testi e manoscritti, secoli XIII-XV, 2 vol., Tavarnuzze/ Firenze (del Galuzzo) 2003, 297 p. + 734 p. + CD-ROM (Archivio romanzo 4) Dell’Aquila Vittorio/ Iannàcaro Gabriele, La pianificazione linguistica. Lingue, società e istituzioni, Roma (Carocci) 2004, 209 p. Dietrich Wolf/ Noll Volker (ed.), O Português do Brasil. Perspectivas da pesquisa atual, Frankfurt am Main (Vervuert)/ Madrid (Iberoamericana) 2004, 260 p. (Lingüística luso-brasileira 1) Ernst Gerhard/ Glessgen Martin-Dietrich/ Schmitt Christian (ed.), Romanische Sprachgeschichte. Histoire des langues romanes. Ein internationales Handbuch zur Geschichte der romanischen Sprachen. Manuel international d’histoire linguistique de la Romania, tome 1, Berlin/ New York (de Gruyter) 2003, 1152 p. (Handbücher zur Sprach- und Kommunikationswissenschaft 23/ 1) Fassò Andrea, Il sogno del cavaliere. Chrétien de Troyes e la regalità. Con la collaborazione di Michela Salvini, Roma (Carocci) 2003, 235 p. (Biblioteca medievale 14) Felice Théodore De, Patois de la zone protestante de la Haute-Loire. Compléments grammaticaux et lexicaux, Paris (Champion) 2004, v + 904 p. 399 Nachrichten - Chronique Gardy Philippe (ed.), Le chant royal toulousain d’expression française et occitane (XVI e -XVII e siècles), Montpellier (Université Paul Valéry) 2004, 320 p. (Revue des Langues Romanes cviii) Godard Danièle (ed.), Les langues romanes. Problèmes de la phrase simple, Paris (CNRS) 2003, 436 p. (Sciences du langage) Greub Yan, Les mots régionaux dans les farces françaises. Étude lexicologique sur le Recueil Tissier (1450-1550), Strasbourg (Société de Linguistique Romane) 2003, ix + 403 p. + cd-rom (BiLiRo 2) Grossmann Maria/ Rainer Franz (ed.), La formazione delle parole in italiano, Tübingen (Niemeyer) 2004, xxi + 658 p. Heinemann Sabine, Bedeutungswandel bei italienischen Präpositionen. Eine kognitiv-semantische Untersuchung, Tübingen (Gunter Narr) 2001, 346 p. (Romanica Monacensia 59) Heinz Michaela, Le possessif en français. Aspects sémantiques et pragmatiques, Bruxelles (De Boeck & Larcier) 2003, 520 p. (Champs linguistiques) Heller-Roazen Daniel, Fortune’s Faces. The Roman de la Rose and the Poetics of Contingency, Baltimore/ London (The Johns Hopkins University Press) 2004, xiii + 206 p. Helze-Drehwald Bernhard, Der Gitanismo im spanischen Argot, Genève (Droz) 2004, xvi + 423 p. (Kölner Romanistische Arbeiten Neue Folge - Heft 83) Herrera Z. Esther/ Butragueño Pedro Martín (ed.), La Tonía. Dimensiones fonéticas y fonológicas, México (El Colegio de México) 2003, 422 p. (Estudios de lingüística IV) Hödl Nicola, Bienvenue en Autriche! Die französischen Fremdenverkehrspropekte der Österreich-Werbung aus diachronischer Sicht. Eine textlinguistische Untersuchung, Wien (Praesens) 2003, 266 p. (Salzburger Beiträge zur Sprach-und Kulturwissenschaft 3) Kullmann Dorothea, Description. Theorie und Praxis der Beschreibung im französischen Roman von Chateaubriand bis Zola, Heidelberg (Winter) 2004, viii + 761 p. Landrecies Jacques/ Petit Aimé (ed.), Picard d’hier et d’aujourd’hui. Actes du colloque du Centre d’Études médiévales et dialectales de Lille 3, 4-6 octobre 2001, Villeneuve d’Ascq (Ceges/ Université Charles-de-Gaulle - Lille 3)) 2003, 386 p. (Bien dire et bien aprandre 21) Lara Luis Fernando, Lengua histórica y normatividad, México (El Colegio de México) 2004, 162 p. (Jornadas 142) Louison Lydie, De Jean Renart à Jean Maillard. Les romans de style gothique, Paris (Champion) 2004, 300 p. Lucken Christopher/ Séguy Mireille, Grammaires du vulgaire. Normes et variations de la langue française, Saint-Denis (PUV) 2003, 188 p. (Médiévales 45) Naffati Habiba/ Queffélec Ambroise, Le français en Tunisie, Nice (CNRS - Université de Nice- Sophia Antipolis) 2004, 452 p. (Le français en Afrique 18) Nobel Pierre (ed.), Variations linguistiques. Koinè, dialectes, français régionaux, Besançon (Presses Universitaires de Franche-Comté) 2003, 192 p. Otaka, Yorio/ Fukui Hideka/ Ferlampin-Acher Christine (ed.), Roman d’Alexandre en prose [British Library, Royal 15.E.VI, fol. 2 v -24 v ]. Avec une préface de Philippe Ménard, Osaka (Centre de la Recherche Interculturelle à l’Université Otemae) 2003, 270 p. Papadima Liviu, Der politische Diskurs in Rumänien. Avec la collaboration de Petrea Lindenbauer et Othmar Kolar, Bucure ti (Humanitas Educa ional) 2003, 271 p. Pöckl Wolfgang/ Poll Bernhard/ Rainer Franz, Introducción a la lingüística románica, Madrid (Gredos) 2004, 310 p. Pomino Natascha/ Zepp Susanne, Hispanistik, Paderborn (Wilhelm Fink) 2004, 342 p. Saussure Louis de, Temps et pertinence. Éléments de pragmatique cognitive du temps, Bruxelles (De Boeck & Larcier) 2003, 321 p. (Champs linguistiques) Sinclair Finn E., Milk and blood. Gender and genealogy in the «chanson de geste», Bern/ Berlin, etc. (Peter Lang) 2003, 292 p. Stotz Peter, Handbuch zur lateinischen Sprache des Mitteltalters. Bibliographie, Quellenübersicht und Register, vol. 5., München (C. H. Beck) 2004, 1059 p. Tomasi Aurelio/ Poncini Arturo (ed.), Moghegno, Bellinzona (Archivio di Stato del Cantone Ticino) 2004, 141 p. (Repertorio toponomastico ticinese 16) Vassere Stefano/ Pellanda Tarcisio, Bioggio, Bellinzona (Archivio di Stato del Cantone Ticino) 2003, 29 p. (Archivio dei nomi di luogo 15) 400 Nachrichten - Chronique Widmer Jean/ Coray Renata/ Acklin Muji Dunya/ Godel Eric, Die Schweizer Sprachvielfalt im öffentlichen Diskurs/ La diversité des langues en Suisse dans le débat public. Eine sozialhistorische Analyse der Transformationen der Sprachenordnung von 1848 bis 2000/ Une analyse socio-historique des transformations de l’ordre constitutionnel des langues de 1848 à 2000, Bern/ Berlin, etc. (Peter Lang) 2004, viii + 517 p. (Collections Transversales 8) Zink Michel (ed.), Le Moyen Âge de Gaston Paris. La poésie à l’épreuve de la philologie, Paris (Odile Jacob) 2004, 342 p. (Collège de France) 401 Nachrichten - Chronique Prix Collegium Romanicum pour l’Avancement de la Relève MISE AU CONCOURS Le Collegium Romanicum met au concours le «Prix pour l’Avancement de la Relève» pour l’année 2005. Les membres du Collegium Romanicum sont invités à envoyer leurs propositions (dossier du/ de la candidat/ e, monographie, 2 rapports) à chacun des trois membres du jury. Le délai de présentation est le 22 juin 2005. Adresses du jury: Prof. Dr. P. Fröhlicher, Romanisches Seminar, Zürichbergstr. 8, 8028 Zürich PD Dr. Yvette Sánchez, Romanisches Seminar, Stapfelberg 7, 4051 Basel Prof. Dr. Bruno Moretti, Hofacherstrasse 4, 5417 Untersiggenthal Règlement 1. Le collegium Romanicum décerne chaque année aux jeunes romanistes suisses ou travaillant en Suisse qui n’auront pas dépassé les 35 ans au moment de leur candidature le «Prix d’Avancement de la Relève». Il récompense les travaux scientifiques des jeunes chercheurs/ chercheuses qui se sont distingué(e)s dans le domaine de la Philologie Romane (linguistique ou littérature). 2. Ce prix est mis au concours annuellement lors de l’Assemblée Générale du Collegium Romanicum. La dotation en est de 2.000,- CHF. 3. La date limite de présentation est le 22 juin. 4. Le jury qui doit accorder le Prix de la Relève est formé par trois membres du Collegium Romanicum. Ceux-ci sont choisis par les membres présents à l’Assemblée Générale. Le jury peut, au besoin, demander à des spécialistes des rapports supplémentaires. 5. On accordera le prix à des monographies scientifiques (livres, thèses) du domaine de la Philologie Romane (linguistique ou littérature), déjà parues ou achevées au moment de leur présentation au concours. 6. Chaque candidature (monographie et candidat/ e) doit être proposée, par écrit, par deux professeurs (un du Collegium Romanicum). 7. Le prix sera remis lors de l’Assemblée Générale qui suivra à la mise au concours. Premio del Collegium Romanicum 2004 Rapporto della giuria I membri della giuria del premio per i giovani ricercatori del Collegium Romanicum (PD Dr. Yvette Sánchez, Prof. Dr. Peter Fröhlicher e Prof. Dr. Bruno Moretti) hanno il piacere 403 Prix Collegium Romanicum di comunicare di aver deciso di assegnare il premio al dottor Elwys De Stefani (1971) delle Università di Basilea e Neuchâtel. Nonostante quella di De Stefani fosse l’unica candidatura sottoposta quest’anno alla giuria, il valore del lavoro è stato giudicato tale da motivare l’assegnazione del premio. La giuria auspica fortemente per il futuro di poter selezionare tra una gamma più ampia di candidature. Il lavoro di De Stefani, originariamente intitolato Contributo all’onomastica familiare friulana. Cognomi della Carnia: approcci e sondaggi archivistici e etimologici, è stato elaborato come dissertazione di dottorato, sotto la direzione di Ottavio Lurati, presso l’Università di Basilea. L’interesse della ricerca è sottolineato dal fatto che è stata pubblicata nel corso del 2003 presso la Società Filologica Friulana con il titolo Cognomi della Carnia. Nelle sue quasi quattrocento pagine il lavoro affronta il settore di studi fino ad oggi poco investigato dei cognomi nella regione friulana della Carnia, e con un paziente lavoro di spoglio di documenti, l’autore riesce a fornire l’analisi etimologica della maggior parte dei cognomi analizzati, allargando i suoi interessi oltre l’aspetto linguistico per abbracciare anche aspetti più ampiamente storici e culturali. Dopo una prima parte di carattere generale, in cui presenta le problematiche di fondo dell’onomastica friulana e la situazione storica e culturale della Carnia, l’autore espone la sua proposta di classificazione tipologica dei cognomi che distingue tra «nomi di tradizione latina», «nomi biblici e di santi», «nomi germanici», «nomi augurali», «topononimi e etnici», «istituzioni e elementi giuridici», «gruppi sociali», «soprannomi», «nomi di tradizione letteraria», e si conclude con la categoria dei «nomi di motivazione o origine incerta». Nella sezione principale della ricerca (di quasi duecentocinquanta pagine) De Stefani discute poi le singole entrate (sono lemmatizzati circa seicentosettanta cognomi), indicando l’area microgeografica in cui il cognome è caratteristico, elencando la documentazione storica in cui esso appare (nelle sue varie forme) e passando infine a presentare la discussione etimologica (con parecchie proposte originali e innovative). Il volume si chiude con un indice tipologico e un indice analitico che rendono più agevole la consultazione. In conclusione, l’originalità della ricerca, l’impegno nel metodo, la solerzia nell’esplorazione degli archivi, la capacità di esplorare fatti storici attraverso i fatti linguistici e la sicurezza nel proporre nuove linee etimologiche rendono questo lavoro una dissertazione di dottorato esemplare, perfettamente coerente con le linee tradizionali della romanistica elvetica e quindi degno di ricevere il premio del Collegium Romanicum. È sulla base di queste qualifiche che la giuria ha deciso di assegnare il premio a Elwys De Stefani. Berna, 6 gennaio 2004 Prof. Dr. Marc-René Jung PD Dr. Yvette Sánchez Prof. Dr. Bruno Moretti
