Vox Romanica
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2006
651
Kristol De StefaniISSN 0042-899 X VOX ROMANICA ANNALES HELVETICI EXPLORANDIS LINGUIS ROMANICIS DESTINATI CONDITI AB J. JUD ET A. STEIGER EDITI AUSPICIIS COLLEGII ROMANICI HELVETIORUM A RITA FRANCESCHINI ET ANDRES KRISTOL 65 · 2006 A. FRANCKE VERLAG TÜBINGEN UND BASEL VOX ROMANICA Comité de rédaction: Georges Lüdi, président; Mmes et MM. Rolf Eberenz, Gilles Eckard, Felix Giger, Alexandre Huber, Marc-René Jung, Ricarda Liver, Lidia Nembrini, Hans- Rudolf Nüesch, Jean-Yves Tilliette. Rédacteurs: Mme Rita Franceschini (Freie Universität Bozen/ Libera Università di Bolzano), M. Andres Kristol (Université de Neuchâtel). Secrétaires de rédaction: Mmes et MM. Franck Floricic (Toulouse); Daniela Veronesi, Alessandro Vietti, Paul Videsott, Helene Schwarz (Bozen/ Bolzano), Dorothée Aquino-Weber, Gisèle Boeri (Neuchâtel). Adresses de la rédaction: Mme Rita Franceschini, Freie Universität Bozen/ Libera Università di Bolzano, Sernesiplatz 1/ Piazza Sernesi, 1, I-39100 Bozen/ Bolzano; courriel: r.franceschini@ unibz.it M. Andres Kristol, Centre de dialectologie, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université de Neuchâtel, Avenue DuPeyrou 6, CH-2000 Neuchâtel (manuscrits et livres pour comptes rendus); courriel: andres.kristol@unine.ch Adresse de l’éditeur: A. Francke Verlag, Postfach 2560, D-72015 Tübingen (correspondance relative à l’administration); courriel: info@francke.de; page Internet: www.francke.de Abonnement: € 72.-/ SFr 121.- VOX ROMANICA est une revue scientifique de linguistique et de philologie romanes, publiée une fois par année. Enracinée dans les études romanes helvétiques depuis sa fondation en 1936 et ouverte sur la recherche internationale, elle consacre une attention particulière aux questions concernant le plurilinguisme et les minorités linguistiques. Tout en restant attachée à une optique historique et philologique, elle favorise également l’étude des variétés romanes actuelles et de nouvelles approches de la recherche linguistique. Renseignements pour les auteurs: Les manuscrits sont à envoyer aux adresses de Mme Franceschini et de M. Kristol (fichier informatisé et version papier). Les normes rédactionnelles peuvent être consultées sur le site www.unine.ch/ dialectologie/ vox/ vox.html (où on trouvera aussi la liste des livres disponibles pour les comptes rendus). Les articles sont évalués par des experts choisis au sein du comité de rédaction ou à l’extérieur de celui-ci. Les comptes rendus ne sont soumis à une évaluation que dans des cas exceptionnels. La rédaction se réserve d’éventuelles interventions stylistiques sur les textes. Les épreuves sont soumises aux auteurs. Au cours de la rédaction de ce numéro, 73 articles et comptes rendus ont été soumis à la rédaction (dont 9 dans l’année 2005). 2 contributions ont été jugées négativement, 7 ont été acceptées, en partie après une révision substantielle de la part des auteurs. À l’heure actuelle, 2 articles sont encore en cours d’évaluation. VOX ROMANICA 65 · 2006 VOX ROMANICA ANNALES HELVETICI EXPLORANDIS LINGUIS ROMANICIS DESTINATI CONDITI AB J. JUD ET A. STEIGER EDITI AUSPICIIS COLLEGII ROMANICI HELVETIORUM A RITA FRANCESCHINI ET ANDRES KRISTOL 65 · 2006 A. FRANCKE VERLAG TÜBINGEN UND BASEL Publié avec le soutien de l’Académie suisse des sciences humaines et sociales Alle Rechte vorbehalten / All Rights Strictly Reserved A. Francke Verlag Tübingen und Basel ISSN 0042 899 X ISBN 10: 3-7720-2205-7 ISBN 13: 978-3-7720-2205-0 Satz und Druck: Laupp & Göbel, Nehren Buchbinderische Verarbeitung: Nädele, Nehren Printed in Germany Comité de rédaction: Rolf Eberenz (Université de Lausanne), Gilles Eckard (Université de Neuchâtel), Felix Giger (Dicziunari rumantsch grischun), Alexandre Huber (Glossaire des patois de la Suisse romande, Neuchâtel), Marc-René Jung (Universität Zürich), Ricarda Liver (Universität Bern), Georges Lüdi (Universität Basel), Lidia Nembrini (Vocabolario dei dialetti della Svizzera italiana), Hans-Rudolf Nüesch (Universität Zürich, Jud-Bibliothek), Jean-Yves Tilliette (Université de Genève). Inhalt - Contenu Sigrid Behrent, Interalloglotte Kommunikation oder: Wie sich Nichtmuttersprachler verschiedener oder gleicher Erstsprachen in ihrer gemeinsamen Zielsprache verständigen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 Johanna Miecznikowski, La gestione del disaccordo nelle discussioni scientifiche: dinamiche conversazionali e co-costruzione del sapere . . . . . . . . . . . . . . . 25 Peter Wunderli, Galaad nell’Aquilon de Bavière. Un Deus ex machina e la memoria 50 Gerold Hilty et Federico Corriente, La fameuse cobla bilingue de la Chanson V de Guillaume IX. Une nouvelle interprétation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 Elaine Polley, The Enfances of Perceval in the Prose Tristan . . . . . . . . . . . . 72 Richard Ingham, The status of French in Medieval England: Evidence from the use of object pronoun syntax . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Georges Lüdi, La sorcellerie dans la Montagne de Diesse au XVII e siècle comme construction sociale: une approche discursive de documents d’archives . . . . . . . . 108 Besprechungen - Comptes rendus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132 Nachruf auf Gustav Ineichen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270 Nachrichten - Chronique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 273 Büchereingänge - Livres reçus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 290 Prix Collegium Romanicum pour l’Avancement de la Relève . . . . . . . . . . . . 294 Besprechungen - Comptes rendus Sandor Kiss/ Luca Mondin/ Giampaolo Salvi (ed.), Latin et langues romanes. Études de linguistique offertes à József Herman à l’occasion de son 80 ème anniversaire (Adrian Chircu) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132 Gerhard Ernst, Martin-Dietrich Glessgen, Christian Schmitt, Wolfgang Schweickard (ed.), Romanische Sprachgeschichte/ Histoire linguistique de la Romania. Ein internationales Handbuch zur Geschichte der romanischen Sprachen/ Manuel international d’histoire linguistique de la Romania, 1. Teilband/ Tome 1 (Michele Loporcaro) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136 Emanuela Cresti/ Massimo Moneglia, C-ORAL-ROM. Integrated Reference Corpora for Spoken Romance Languages (Mathieu Avanzi) . . . . . . . . . . . . . . 141 Claudia Maria Riehl, Sprachkontaktforschung. Eine Einführung (Sabine Ehrhart) 144 Hans Tyroller, Grammatische Beschreibung des Zimbrischen von Lusern (Heinz Dieter Pohl) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148 Claudine Moulin/ Damaris Nübling (ed.), Perspektiven einer linguistischen Luxemburgistik. Studien zu Diachronie und Synchronie (Johannes Kramer) . . . . . . 149 Norbert Dittmar, Transkription. Ein Leitfaden mit Aufgaben für Studenten, Forscher und Laien, 2. Auflage (Nicolas Pepin) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153 Thomas Krefeld, Einführung in die Migrationslinguistik. Von der Germania italiana in die Romania multipla (Gaetano Berruto) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157 Inhalt - Contenu Rita Franceschini/ Johanna Miecznikowski (ed.), Leben mit mehreren Sprachen/ Vivre avec plusieurs langues. Sprachbiographien/ Biographies langagières (Gaetano Berruto) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 160 Lorenza Mondada, Chercheurs en interaction. Comment émergent les savoirs (Pia Stalder) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162 Laurent Filliettaz/ Jean-Paul Bronckart (ed.), L’analyse des actions et des discours en situation de travail. Concepts, méthodes et applications (Pia Stalder) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 163 Wolfgang Eichenhofer, Die Stellung der Nomen-Nomen-Komposita in Rumantsch Grischun zwischen Deutsch und Italienisch (Florentin P. Lutz) . . . . . . . . . . . 165 Joachim Schulze, Amicitia vocalis. Sechs Kapitel zur frühen italienischen Lyrik mit Seitenblicken auf die Malerei (Louise Gnädinger) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167 Saverio Bellomo, Dizionario dei commentatori danteschi. L’esegesi della «Commedia» da Iacopo Alighieri a Nidobeato (Antonio Stäuble) . . . . . . . . . . . . . . 170 Annette Gerstenberg, Thomaso Porcacchis «L’Isole piu famose del mondo». Zur Text- und Wortgeschichte im Cinquecento (mit Teiledition) (Edeltraud Werner) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171 Sergio Bozzola, Tra Cinque e Seicento. Tradizione e anticlassicismo nella sintassi della prosa letteraria italiana (Gabriele Bucchi) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176 Giovanni Bianchini/ Remo Bracchi, Dizionario etimologico dei dialetti della Val Tartano (Federico Spiess) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178 Ottavio Lurati, In Lombardia e in Ticino. Storia dei nomi di luogo (Max Pfister) . 182 Barbara Hans-Bianchi, La competenza scrittoria mediale. Studi sulla scrittura popolare (Roger Schöntag) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 191 Giovanni Rovere, Capitoli di linguistica giuridica. Ricerche su corpora elettronici (Jacqueline Visconti) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193 Giovanni Adamo/ Valeria Della Valle, Innovazione lessicale e terminologie specialistiche (Monica Ballerini) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196 Carla Bazzanella, Linguistica e pragmatica del linguaggio. Un’introduzione (Johanna Miecznikowski) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200 Claudio Galderisi, Diegesis. Études sur la poétique des motifs narratifs au Moyen Âge (de la Vie des Pères aux lettres modernes) (Alain Corbellari) . . . . . . . . 203 Virginie Minet-Mahy/ Claude Thiry/ Tania van Hemelryck (ed.), «Toutes choses sont faictes cleres par escripture». Fonctions et figures d’auteurs du Moyen Âge à l’époque contemporaine (Alain Corbellari) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205 Friedrich Wolfzettel, Le Conte en palimpseste. Studien zur Funktion von Märchen und Mythos im französischen Mittelalter (Jean-Claude Mühlethaler) . . . . . . . 208 Noboru Harano, Vocabulaire de l’ancien français. Actes du Colloque de Hiroshima du 26 au 27 mars 2004 (Frankwalt Möhren) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210 Ulrike Bethlehem, Guinevere: A Medieval Puzzle. Images of Arthur’s Queen in the Medieval Literature of England and France (Amy L. Ingram) . . . . . . . . . . . 212 Gabriel John Brogyanyi (ed.), Studies on the Romances of Chrétien de Troyes, édité par Bela Brogyanyi (Amy L. Ingram) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 213 Alain Corbellari, Les «Dits» d’Henri d’Andeli, suivis de deux versions du Mariage des Sept Arts. Textes traduits et présentés (Arnold Arens) . . . . . . . . . . . 215 David Trotter, Albucasis: Traitier de Cyrurgie. Édition de la traduction en ancien français de la chirurgie d’Abü’l Qñsim H˘ alaf Ibn ‘Abbñs al-Zahrñwì du manuscrit BNF, français 1318 (Solange Lemaître-Provost) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217 Susanna Bliggenstorfer, Eustache Deschamps. Aspects poétiques et satiriques (Jean-Claude Mühlethaler) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218 VI Inhalt - Contenu Roman d’Alexandre en prose [British Library, Royal 15 E. VI, fol. 2v-24v] avec une préface de Philippe Ménard, publié par Yorio Otaka, Hideka Fukui et Christine Ferlampin-Acher (Stephen Dörr) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221 Olga Anna Duhl (ed.), Sotise à huit personnaiges [Le Nouveau Monde] (Arnold Arens) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 223 Jacques Decottignies, Vers naïfs, pasquilles et chansons en vrai patois de Lille, édition critique, commentaires et glossaire par Fernand Carton (Arnold Arens) . . . . . 225 Ursula Bähler, Gaston Paris et la Philologie romane. Avec une réimpression de la Bibliographie des travaux de Gaston Paris publiée par Joseph Bédier et Mario Roques (1904) (Marie-Claire Gérard-Zai) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 228 Denis Delaplace, Bruant et l’argotographie française. L’argot au XX e siècle (1901), avec un avant-propos de Jean Pruvost (Dorothée Aquino) . . . . . . . . . . . . . 231 Marie-Guy Boutier/ Jean Germain/ Jean Lechanteur/ Jean-Marie Pierret/ Martine Willems, Jules Herbillon (1896-1987) ou la quête inlassable de l’origine des mots wallons (Wulf Müller) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234 Jean Simard, Le Québec comme terrain. Itinéraire d’un missionnaire du patrimoine religieux (Arnold Arens) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234 Horst Geckeler/ Wolf Dietrich, Einführung in die französische Sprachwissenschaft. Ein Lehr- und Arbeitsbuch. 3., überarbeitete Auflage (Sigrid Behrent) . . 237 Pierre Enckell/ Pierre Rézeau, Dictionnaire des onomatopées. Préface de Jean- Paul Resweber, Nouvelle édition revue et augmentée (Joachim Lengert) . . . . 241 Frédéric Darbellay, Interdisciplinarité et transdisciplinarité en analyse des discours. Complexité des textes, intertextualité et transtextualité (Nina Ulrich) . . . . . . 243 Jan Goes (ed.), L’adverbe: un pervers polymorphe (Adrian Chircu) . . . . . . . . . 246 Habiba Naffati/ Ambroise Queffélec, Le français en Tunisie (Christel Nissille) . . 249 Johannes Kabatek, Die Bolognesische Renaissance und der Ausbau romanischer Sprachen. Juristische Diskurstraditionen und Sprachentwicklung in Südfrankreich und Spanien im 12. und 13. Jahrhundert (Roger Schöntag) . . . . . . . . . . . . . 254 Corpus Biblicum Catalanicum (CBCat). Edició crítica de les traduccions bíbliques en llengua catalana fins a l’any 1900, promoguda per l’Associació Bíblica de Catalunya. Pere Casanellas i Bassols, Armand Puig i Tàrrech (ed.): 3. Bíblia del segle XIV: Èxode, Levític. Transcripció a cura de Jaume Riera i Sans. Aparats crítics, notes i glossari a cura de Pere Casanellas i Bassols. Estudi introductori d’Armand Puig i Tàrrech (Jordi Bruguera) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258 Luis Fernando Lara, De la definición lexicográfica (Manuel Galeote) . . . . . . . 261 Rosario Álvarez/ Henrique Monteagudo (ed.), Norma lingüística e variación (Xosé Soto Andión) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 265 Gabrielle Knauer/ Valeriano Bellosta von Colbe (ed.), Variación sintáctica en español. Un reto para las teorías de la sintaxis (Xosé Soto Andión) . . . . . . . . 268 VII Mitarbeiter des 65. Bandes (Die Seiten der Originalartikel sind kursiv gedruckt.) Loporcaro, M. . . . . . . . . . . . . . . . . 136 Lüdi, G. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108 Lutz, F. P. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 165 Miecznikowski, J. . . . . . . . . . . . . . . 25, 200 Möhren, F. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 210 Mühlethaler, J.-C. . . . . . . . . . . . . . . 208, 218 Müller, W. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 234 Nissille, C. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 249 Noll, V. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 270 Pepin, N. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 153 Pfister, M. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182 Pohl, H. D. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148 Polley, E. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 Schöntag, R. . . . . . . . . . . . . . . . . . 191, 254 Soto Andión, X. . . . . . . . . . . . . . . . 265, 268 Spiess, F. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178 Stalder, P. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162, 163 Stäuble, A. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 170 Ulrich, N. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243 Visconti, J. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 193 Werner, E. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171 Wunderli, P. . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 Aquino, D. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 231 Arens, A. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215, 223, 225, 234 Avanzi, M. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141 Ballerini, M. . . . . . . . . . . . . . . . . . 196 Behrent, S. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1, 237 Berruto, G. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157, 160 Bruguera, J. . . . . . . . . . . . . . . . . . 258 Bucchi, G. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 176 Chircu, A. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132, 246 Corbellari, A. . . . . . . . . . . . . . . . . 203, 205 Corriente, F. . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 Dörr, S. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 221 Ehrhardt, S. . . . . . . . . . . . . . . . . . 144 Galeote, M. . . . . . . . . . . . . . . . . . 261 Gérard-Zai, M.-C. . . . . . . . . . . . . . 228 Gnädinger, L. . . . . . . . . . . . . . . . . 167 Hilty, G. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66 Ingham, R. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86 Ingram, A. L. . . . . . . . . . . . . . . . . 212, 213 Kramer, J. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 149 Lemaître-Provost, S. . . . . . . . . . . . . 217 Lengert, J. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 241 Interalloglotte Kommunikation oder: Wie sich Nichtmuttersprachler verschiedener oder gleicher Erstsprachen in ihrer gemeinsamen Zielsprache verständigen Cet article présente les résultats d’un projet de thèse consacré à l’interaction en situation de contact entre locuteurs non-natifs de langue primaire différente ou identique qui communiquent en français, leur langue cible commune. L’analyse conversationnelle des particularités de cette forme de communication que l’auteur appelle «interalloglotte» est basée sur un large corpus de conversations en français entre étudiants de provenance internationale effectuant un séjour en France. La communication interalloglotte partage certaines caractéristiques avec la communication exolingue car les deux types de situation confrontent les interlocuteurs aux mêmes tâches conversationnelles et sont caractérisés par une certaine asymétrie quant aux niveaux de compétence linguistique. Mais la communication interalloglotte présente également de nombreuses particularités qui s’expliquent entre autres par le fait que les interlocuteurs partagent la perspective d’apprenant et que la langue de communication est en même temps leur langue cible. Ainsi, les non-natifs s’entraident différemment et analysent et traitent la langue d’une manière particulière. Leur désir d’apprendre est omniprésent. Ils profitent de la patience de leurs interlocuteurs mais luttent en même temps pour le rôle d’expert. La présence de différentes langues primaires est exploitée à des fins diverses. Au niveau de l’organisation structurelle, la communication interalloglotte se caractérise par une très grande complexité. Plusieurs particularités sont susceptibles d’avoir une influence positive sur le processus d’acquisition. L’article s’achève sur une présentation du potentiel acquisitionnel de la situation interalloglotte, qui mène à quelques implications pour la didactique des langues secondes. 1. Einleitung Der vorliegende Artikel stellt die wichtigsten Ergebnisse eines konversationsanalytischen Dissertationsprojektes vor, in dessen Rahmen unter der Bezeichnung «interalloglotte Kommunikation» die Interaktion zwischen Nichtmuttersprachlern in ihrer gemeinsamen Zielsprache Französisch untersucht wurde 1 . Studien zur Interaktion in Kontaktsituationen konzentrierten sich bislang vor allem auf so genannte «exolinguale» Gespräche zwischen Mutter- und Nichtmuttersprachlern 2 . Die Kommunikation zwischen Nichtmuttersprachlern fand 1 Das Dissertationsprojekt «Communication interalloglotte. Communiquer dans la langue cible commune» wurde von Prof. Dr. Rita Franceschini (Freie Universität Bozen, vormals Universität des Saarlandes), Prof. Dr. Wolfgang Schweickard (Universität des Saarlandes) und PD Dr. Ulrich Dausendschön-Gay (Universität Bielefeld) betreut. 2 Cf. insbesondere das Bielefelder Forschungsprojekt zu Formen kommunikativer Interaktion in Kontaktsituationen mit Franzosen und deutschen Französischlernern (geleitet von E. Gülich, U. Dausendschön-Gay und U. Krafft) und die Schweizer Arbeiten (G. Lüdi, B. Py und andere) zur Kommunikation zwischen Welsch- und Deutschschweizern. Auch im Rahmen des großangeleg- Vox Romanica 65 (2006): 1-24 Sigrid Behrent lediglich im Rahmen von Arbeiten zu verschiedenen Linguae francae (insbesondere Englisch) Beachtung 3 . Die meisten dieser Studien fokussieren jedoch die Besonderheiten der von den Nichtmuttersprachlern gesprochenen Varietät (non-native speaker variety) und nicht die Charakteristika der Interaktion (cf. z. B. Nelson 1984, eine nennenswerte Ausnahme bildet Firth 1990, 1996). Zudem lassen sie häufig das Spracherwerbspotential der beschriebenen Situationen außer Acht. Der genannte Aspekt steht zwar im Mittelpunkt von Arbeiten zur Kommunikation zwischen Lernern; diese beschränkten sich bislang jedoch vor allem auf den schulischen Kontext (cf. Long/ Porter 1985). Interalloglotte Kommunikation findet häufig zum Beispiel im Rahmen von universitären Austauschprogrammen oder internationalen Sprachkursen statt. In dem hier vorgestellten Projekt wurden Gespräche aufgezeichnet, die deutsche Studierende während ihres «Erasmus-Aufenthaltes» in Paris oder Metz mit ausländischen Kommilitonen oder aber Landsleuten 4 in der gemeinsamen Zweit- (oder Dritt)sprache Französisch führten 5 . Außerdem wurden die Studierenden auch in exolingualen Situationen aufgenommen, um das interaktive Verhalten derselben Sprecher in verschiedenen Interaktionsformen vergleichen zu können. Darüber hinaus wurden die Hauptinformanten zu Beginn, während und am Ende des Aufzeichnungszeitraums interviewt. Die Analyse der «interalloglotten Kommunikation» beruht so auf Aufzeichnungen von Gesprächen und Interviews mit insgesamt 46 Personen 9 verschiedener Erstsprachen in einer Gesamtlänge von 55 Stunden. Die interalloglotten Gespräche stellen mit 36 Stunden den Großteil des Korpus dar, der Rest setzt sich aus exolingualen Gesprächen (7,5 Stunden) und Interviews (11,5 Stunden) zusammen. Die Gespräche wurden auszugsweise mit Hilfe des Partiturtranskriptionspro- 2 ten Forschungsprojekts der European Science Foundation zum Spracherwerb bei Migranten (unter der Leitung von C. Perdue und W. Klein, cf. Perdue 1993a/ b) wurden Gespräche zwischen Mutter- und Nichtmuttersprachlern analysiert. 3 Einen guten ersten Überblick überArbeiten zur lingua-franca-Kommunikation bietet die ausgewählte Bibliographie von Ch. Meierkord (http: / / www.sw2.euv-frankfurt-o.de/ Doktoranden/ ling.franca.html). 4 Dieser zweite Typ interalloglotter Kommunikation mag zunächst seltsam erscheinen, da die Wahl der Erstsprache als Mittel der Verständigung natürlicher wäre. Ein Teil der Informanten erklärte auch, nicht mit anderen Deutschen in Französisch zu kommunizieren, da sie dies «lächerlich» fänden. Diejenigen Studierenden, die bei französischen Gesprächen mit anderen Deutschen aufgezeichnet wurden, versicherten jedoch, dass sie diese Situationen nicht als künstlich empfänden. Einige fanden es sogar unangenehm, während ihres Aufenthalts Deutsch zu sprechen. Die Existenz dieses Typs interalloglotter Kommunikation erklärt sich aus mehreren Faktoren wie zum Beispiel dem Wunsch, schnell Fortschritte in der Zielsprache zu machen oder auch aus der Angst, Nichtmuttersprachler anderer Erstsprachen oder Muttersprachler vom Gespräch auszuschließen. 5 Ein Großteil der Aufnahmen entstand im internationalen Studentenwohnheim von Paris, der Cité Universitaire Internationale, in dem 5500 Studierende 132 verschiedener Nationalitäten in 37 Häusern untergebracht sind (www.ciup.fr). Interalloglotte Kommunikation gramms Exmaralda 6 und nach den im Anhang des Artikels aufgeführten Konventionen transkribiert. 2. Fragestellungen Das Forschungsinteresse besteht darin, die Art und Weise zu beschreiben, in der Teilnehmer an einer Kontaktsituation in einer Sprache kommunizieren, die nicht ihre Erst-, wohl aber ihre Zielsprache ist. Es wurde analysiert, - welche Methoden das Funktionieren der Kommunikation ermöglichen, d. h. wie es den Gesprächsteilnehmern gelingt, sich in der Fremdsprache zu verständigen; - was geschieht, wenn die Gesprächsteilnehmer Verständigungsproblemen begegnen; - ob die Nichtmuttersprachler ähnlich wie Muttersprachler in exolingualer Kommunikation die Expertenrolle übernehmen können und - wenn ja - unter welchen Bedingungen; - ob sie sich gegenseitig helfen, sich korrigieren und ob sie sprachliche Aspekte anders erklären als Muttersprachler; - wie sie über ihre Zielsprache reden; - ob, und - wenn ja - in welcher Form der Interaktionsablauf dadurch beeinflusst wird, dass das Kommunikationsmedium gleichzeitig Zielsprache ist, und schließlich - ob es Hinweise gibt, die es erlauben, Hypothesen über das Spracherwerbspotential der interalloglotten Kommunikation aufzustellen. Nach einem kurzen Einblick in die methodische Vorgehensweise werden im Folgenden die Besonderheiten der interalloglotten Kommunikation vorgestellt und anschließend ihr Spracherwerbspotential skizziert. Der Artikel schließt mit einigen Implikationen für die Fremdsprachendidaktik. 3. Methoden Die Gespräche wurden mit einem Konferenzmikrophon auf Minidisc aufgezeichnet. Den Tonaufnahmen wurde aufgrund der geringeren «Invasivität» und größeren Praktikabilität gegenüber Videoaufzeichnungen der Vorzug gegeben. Um den Einfluss der Aufnahmesituation auf das Verhalten der Gesprächsteilnehmer (Labovs observer’s paradox, Labov 1972) zu minimieren, wurden sehr lange Aufzeich- 3 6 Das Programm wurde von Thomas Schmidt, Mitarbeiter im Sonderforschungsbereich 538 «Mehrsprachigkeit» der Universität Hamburg, entwickelt (cf. Schmidt 2005). Es kann nach Anmeldung beim Autor von der Internetseite http: / / www.rrz.uni-hamburg.de/ exmaralda heruntergeladen werden. Sigrid Behrent nungen, häufig mit denselben Sprechern, gemacht. Bezugnahmen auf das Mikrophon sind selten und eher am Anfang der Gespräche zu finden, was dafür spricht, dass die Präsenz desselben im späteren Verlauf nicht mehr wahrgenommen wurde. Es lassen sich außerdem keine Unterschiede zwischen den in Anwesenheit und den in Abwesenheit der Forscherin geführten Gespräche feststellen, was Effekte der «teilnehmenden Beobachtung» ( 4 ⁄ 5 des Korpus) auf den Verlauf unwahrscheinlich macht. Die Gesprächsdaten wurden nach den Prinzipien der Konversationsanalyse ethnomethodologischer Prägung 7 analysiert. Bei diesem Ansatz wird das Gespräch, Grundform sozialer Organisation, als geordnetes Konstrukt und als Koproduktion der Gesprächsteilnehmer beschrieben. Konversationsanalytiker untersuchen die formalen Strukturen des Kommunikationsablaufs und die Methoden, die die Teilnehmer in ihren alltäglichen Gesprächen nutzen, um ihre Aktivitäten zu organisieren und zu koordinieren. Der Ansatz zeichnet sich durch eine spezielle «Analysementalität» aus, die beinhaltet, dass die Untersuchungsmethoden in Abhängigkeit vom Gegenstand entwickelt und die authentischen Gesprächsaufnahmen nicht auf im Voraus bestimmte Kategorien hin analysiert werden. Dem natürlichen Gesprächsablauf folgend und die Perspektive der Sprecher einnehmend, wird bei der Analyse versucht, aus den verwendeten sprachlichen Verfahren die von den Gesprächsteilnehmern zu lösenden Aufgaben zu rekonstruieren. Zur Einschätzung des Spracherwerbspotentials der interalloglotten Kommunikation wurden vor allem die Ergebnisse interaktionistischer und soziokultureller Studien zum Zweitspracherwerb herangezogen 8 . 4. Besonderheiten der interalloglotten Kommunikation Die interalloglotte Kommunikation weist einige Gemeinsamkeiten mit der oben bereits erwähnten exolingualen Interaktion zwischen Mutter- und Nichtmuttersprachlern auf. Dafür gibt es zwei Gründe: Zum einen sind die Gesprächteilnehmer in beiden Kommunikationstypen mit denselben Aufgaben konfrontiert: Sie müssen Formulierungs- und Verstehensschwierigkeiten wenn möglich vorbeugen, sonst anzeigen bzw. identifizieren, müssen implizit oder explizit Hilfe einfordern und eine angemessene Lösung suchen und vorbereiten. Der Lösung von Formulierungsschwierigkeiten dienen so zum Beispiel Definitionen oder Paraphrasen (z. B. une bouteille avec de l’eau chaude für ‘Wärmflasche’, fr. bouillote), Neuschöpfungen (z. B. lapin de labo für ‘Versuchs- 4 7 Die ersten und wichtigsten Vertreter der ethnomethodologischen Konversationsanalyse sind H. Sacks, E. A. Schegloff, G. Jefferson und J. Schenkein. Zur Einführung empfehle ich Bergmann 1981 und Gülich 1991. 8 Einen interessanten Überblick über Konzepte und Perspektiven dieser Forschungsrichtung liefert Pekarek-Doehler 2000. TA euh faire confiance à ((rire)) non mais ça va je crois c’est FA (...? ) si tu ne fais pas confiance au crème (j’en ai aussi? ) TA faire une phrase s’il te plaît ((rire)) FA ouis mais euh je ne trouve pas un mot ... to trust.. en français Interalloglotte Kommunikation kaninchen’, fr. cobaye), Heckenausdrücke (z. B. presque des noisettes für ‘Mandeln’, fr. amandes), Sprachwechsel (s. Abschnitt 4.5), Rückgriffe auf enzyklopädisches Wissen etc. In beiden Kommunikationstypen werden Verständigungsprobleme gemeinsam gelöst: unvollständige Äußerungen werden interaktiv vervollständigt (cf. Gülich 1986), Probleme gemeinsam analysiert und metalinguistisch kommentiert. Der zweite Grund für die Ähnlichkeit ist die Tatsache, dass auch in interalloglotten Gesprächen verschiedene Sprachkompetenzniveaus aufeinander treffen. So können fortgeschrittenere Lerner, ähnlich wie Muttersprachler in exolingualer Kommunikation, gegenüber weniger fortgeschrittenen Lernern die «Expertenrolle» übernehmen. Sie tun dies jedoch in einer ganz bestimmten Art und Weise, die in den folgenden Kapiteln näher erläutert werden soll. 4.1 Gegenseitige Hilfe Die Verständigung wird vor allem durch die von den Gesprächspartnern geteilte Lernerperspektive auf das Kommunikationsmedium vereinfacht. Diese spiegelt sich zum Beispiel in der Schnelligkeit wider, mit der die Gesprächsteilnehmer die Ursache eines Problems identifizieren. Sie können aber nicht nur besser einschätzen, was für einen Nichtmuttersprachler problematisch ist, sondern sie erklären sprachliche Aspekte auch anders. Die Erklärungen zeugen oft von der Art und Weise, in der die Sprecher Französisch im gesteuerten Fremdspracherwerb gelernt haben. So liefert die Deutsche Tabita zum Beispiel in der folgenden Sequenz ihrem flämischen Gesprächpartner Fabien nicht nur die französische Übersetzung (faire confiance) des englischen Verbs to trust, sondern auch gleich die passende Anschlusspräposition à: Féta Epinards 4 - trust [3] [4] An anderen Stellen werden Erklärungen, für alle verständlich, logisch hergeleitet. Im folgenden Ausschnitt zögert die Deutsche Dagmar zwischen der femininen und der maskulinen Form des Adjektivs frais in Bezug auf das Substantiv légumes. Ihr Kommilitone Hans präsentiert die richtige Form zusammen 5 HA les/ le/ le/ légume . DA oui j’aime bien les légumes fraîches .. frais c’est frais ou c’est fraîches SI bonne idée HA c’est frais alors parce que j’ai problème dans le restaurant de ma de ma école c’est le DA frais ok Sigrid Behrent mit einer einfach nachvollziehbaren Herleitung («c’est le légume, c’est frais alors»): Miracoli 4 - Légumes frais [3] [4] Diese Vorgehensweisen, die sich zum Teil deutlich von der kommunikativen Praxis von Muttersprachlern unterscheiden, sind für jeden Sprachlerner leicht verständlich und eignen sich so hervorragend für die gegenseitige Unterstützung. Dieser «Vorteil» der interalloglotten Kommunikation wird auch in den Interviews von den Befragten hervorgehoben (cf. Abschnitt 4.6). Allgemein kann man feststellen, dass die Gesprächteilnehmer implizit oder explizit eine Art «Kooperationsvertrag» geschlossen zu haben scheinen. Diese Vereinbarung ähnelt dem «didaktischen Vertrag» (De Pietro/ Matthey/ Py 1989), den Mutter- und Nichtmuttersprachler häufig in exolingualer Kommunikation schließen. Er erlaubt den Interaktanten, ohne Gesichtsverlust gemeinsam Probleme auf lexikalischer, morphosyntaktischer, phonetischer und pragmatischer Ebene zu bearbeiten. Bei Schwierigkeiten, die das Lexikon betreffen, finden sich häufig Rückgriffe auf andere Sprachen (s. auch Abschnitt 4.5), bei morphosyntaktischen dagegen hauptsächlich innersprachliche Vergleiche. 4.2 Strukturelle Organisation Die Bearbeitung der verschiedenen Probleme findet in der Regel in Nebensequenzen (side sequences, Jefferson 1972) statt, die mindestens ebenso zahlreich sind wie in exolingualer Kommunikation. Sie können an jedem beliebigen Punkt des Gesprächs eingeschoben werden und beinhalten häufig weitere Nebensequenzen zur Behandlung anderer Hindernisse (multiple embeddings, cf. Varonis/ Gass 1985). Sie werden erst geschlossen, wenn sich alle Gesprächsteilnehmer mit der gefundenen Lösung einverstanden erklären, abhängig von deren Priorität, die auf der (Wieder)herstellung der Verständigung oder auch auf der Orientierung an der Norm liegen kann. Dies alles führt zu einer komplexen strukturellen Organisation der Gespräche, die hier exemplarisch anhand der in Schema 1 veranschaulichten Sequenz «Soap opera» vorgeführt werden soll. 6 MA hmhm AL venezuela .. colombie et: .. c’est très drôle parce que tu écoutes ils parlent vraiment différent vraiment FR la différence MA hm AL mais c’est très drôle parce que l’espagnol change bEAUcoup pour euh/ pour région et aussi nous AL avons des: : / par exemple les: : / ... comment s’écrit/ que s’appelle en anglais par exemple la novela AL si oui si (.....nombre de singolar? ) FR novela’ en anglais’ telenovela’ ... soap opera RA novela de: télévision’ AL soap opera .. est-ce que tu connais qu’est-ce que c’est un soap opera’ ... je sais pas comment s’appelle MA soap operA’ peut-être non ((rire)) AL ça en francais ... oui . et soap opera de venezuela et de colombie FR soap operA MA mais attends je connais le mot . c’est ... Ah . attends AL non ça c’est des FR c o m m e w e e k - E N d ’ ( ( ri r e ) ) MA .. il faut me chercher . mais comment je le cherche’ .. parce qu’en allemand on dit aussi soap opera AL alors . nous avons des/ de les de les de les soap operas .. de mexico .. FR tu peux trouver soap opera ici RA ah oui’ Interalloglotte Kommunikation Maison argentine 14 - soap opera [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8] [9] In dieser Passage, die sich als «interaktive Vervollständigung einer unvollständigen Äußerung» (cf. Gülich 1986) beschreiben lässt, will die Argentinierin Alicia der Deutschen Maja die Vielfalt an Spanischvarietäten anhand der unterschiedlichen Versionen von Seifenopern in Kolumbien, Venezuela, etc. verdeutlichen. Die Se- 7 Sigrid Behrent 8 Schema 1: Strukturelle Organisation einer Gesprächssequenz Interalloglotte Kommunikation quenz enthält mehrere Nebensequenzen, die zum Teil ineinander verschränkt sind. Zu Beginn (Zeile 2) unterbricht Alicia eine syntaktische Struktur und signalisiert dadurch - und mit prosodischen Markierungen (Verzögerungen, Pausen) - das Vorhandensein eines Hindernisses sowie die Unvollständigkeit ihrer Äußerung. Mit einer metadiskursiven Frage, die einen Rückgriff auf ihre Erstsprache Spanisch und eine Präzisierung der hier gewünschten Zielsprache Englisch beinhaltet, fordert sie die Hilfe ihrer Gesprächspartner ein und bereitet gleichzeitig die Vervollständigung vor. Die spezifische Platzierung der Unterbrechung in der Mitte des Gesprächszugs bestätigt das Ergebnis von Gülich (1986: 167s.), wonach la rupture se trouve chaque fois à un moment de la production de la phrase où la locutrice a déjà établi une structure syntaxique spécifique, qui définit d’une manière assez précise la nature grammaticale de l’élément qui fait défaut. . . . La rupture survient . . . à un endroit qui ne compte pas parmi les ‘places transitionnelles’ . . . où le tour de parole peut passer à l’interlocuteur. . . . L’organisation interactive de [la] séquence permet une ‘co-construction’ . . . de la phrase de la LNN [locutrice non-native], tout en évitant un changement du tour de parole. Die Platzierung der Hilfsaufforderung in der Mitte des Turns (und nicht an dessen Ende) kann also als Technik gesehen werden, mit deren Hilfe sich Alicia das Recht auf Fortsetzung der Erzählung sichern will. Das Phänomen ist relativ häufig, könnte aber auch als Zeichen für die begrenzte Planungsweite für Äußerungen interpretiert werden. In anderen Sequenzen befindet sich die Bitte um Hilfe am Turnanfang, wo sie als eine Art story preface (Sacks 1974) fungiert, die die Aufmerksamkeit wenn nicht sogar Neugier der Gesprächspartner auf das, wofür das gesuchte Wort benötigt wird, weckt. In der vorliegenden Passage öffnen die Gesprächsteilnehmer eine weitere, der Definition des gesuchten Wortes gewidmeten Nebensequenz (Zeile 3), indem sie verschiedene Teile von Alicias Frage mit steigender Intonation wiederholen (questioning repeats, Jefferson 1972: 299). Diese Sequenz schließt mit einer Reformulierung des spanischen Ausdrucks mit fallender Intonation. Francescos Vorschlag (soap opera) wird durch seine Wiederholung durch Alicia (Zeile 4) bestätigt. Die Argentinierin wendet sich zur Verständniskontrolle (comprehension check, Varonis/ Gass 1985: 78) direkt an die Deutsche Maja und will anschließend ihre Erzählung fortsetzen. Diese Rückkehr ist durch die Gliederungssignale oui (das nach Jefferson 1972: 317 «satisfactory termination» signalisiert und nach Varonis/ Gass 1985: 81 «a typical [response] when a speaker is ready to ‹pop› to the original conversation» ist) sowie et markiert («[which] tie[s] directly to the on-going sequence», Jefferson 1972: 319 9 ). 9 9 Nach Jefferson (1972), «a ‹return› to the on-going sequence is a task which, for alternative contingencies, is accomplished with alternative devices: ‹resumption› [and] ‹continuation›» (320). Sie präzisiert, dass «the work of ‹continuation› is specifically to incorporate the content of the side sequence into the syntax of the on-going sequence, but in effect deleting the [side] sequence» (319), während «‹resumption› marks that there is a problem in accomplishing a ‹return›». Im vorliegenden Beispiel scheint die Unterscheidung schwierig, da oui eher auf eine resumption hinweist, et jedoch eher auf eine continuation. Sigrid Behrent Maja unterbricht jedoch Alicias Erzählung und schlägt eine französisierte Version des englischen Wortes ([‘so: p ope’ra]) vor (Zeile 5), die von Francesco lachend und mit einem Hinweis auf den gebräuchlichen, phonetisch assimilierten Anglizismus week-end aufgegriffen wird (cf. Abschnitt 4.4). Indem Maja auf das Wort zurückkommt, öffnet sie erneut die der Lexikonarbeit gewidmete Nebensequenz. Alicia versucht zwar, das Rederecht wieder zu erlangen, doch Maja fordert sie explizit auf, die Erzählaktivität vorübergehend auszusetzen und widerspricht so der Sequenzschließung (Zeile 6). Sie möchte das Wort in einem Wörterbuch suchen, stolpert jedoch darüber, dass im Deutschen der Anglizismus soap opera sehr gebräuchlich ist, wodurch eine weitere Nebensequenz mit Überlegungen zum «wie» der Suche geöffnet wird (Zeile 7). Alicia interpretiert eine längere Pause offenbar als Zeichen der Beendigung dieser Sequenz und ergreift wieder das Wort (self-selection): nach dem Gliederungssignal alors schließt sie in identischem Wortlaut an den Beginn ihres Illustrationsversuches an. Ihre Äußerung überlappt mit einer Frage von Francesco an Maja, die zeigt, dass die Nebensequenzen zur Wortschatzarbeit/ Suchmethode noch nicht abgeschlossen sind. Alicia wartet bis zum ersten möglichen Sprecherwechselpunkt (transition relevant point, nach der Frage) und schafft es schließlich, sich durchzusetzen und ihre Erklärung zu beenden. Sie wiederholt auch den bewertenden Kommentar («mais c’est très drôle parce que . . . ») mit dem sie begonnen hatte und der so den Rahmen ihrer Illustration bildet. Obwohl die Bearbeitung eines Problems noch längere Zeit als im vorliegenden Fall in Anspruch nehmen kann, finden die Gesprächteilnehmer anschließend stets ohne Schwierigkeit zum Ausgangspunkt zurück und knüpfen wie hier häufig im identischen Wortlaut wieder an diesen an. Nebensequenzen können außerdem zu einem späteren Zeitpunkt wieder geöffnet werden: Sehr häufig kommen die Gesprächspartner auf frühere Diskussionen sprachlicher Schwierigkeiten zurück (vgl. Abschnitt 6). 4.3 Motivation Der Ablauf der Interaktion wird auch von der Tatsache beeinflusst, dass das Kommunikationsmedium gleichzeitig Zielsprache ist. Der Wunsch der Gesprächspartner, ihre Kompetenz zu vergrößern, ist allgegenwärtig. Diese Motivation zeigt sich zum Beispiel darin, dass sich die Nichtmuttersprachler im Allgemeinen nicht mit dem Gelingen der Verständigung begnügen, sondern insistieren, bis das adäquate französische Wort gefunden ist. Oft verbleiben sie auf metadiskursiver Ebene, ohne dass es gilt, ein Kommunikationsproblem zu lösen 10 . Über die Sprache zu 10 10 Auch in diesem Aspekt unterscheidet sich die interalloglotte von der exolingualen Kommunikation. Zwar wurde in letzterer ebenfalls die von Bange (1987) als «Bifokalisation» bezeichnete gleichzeitige Orientierung auf Inhalt und Form beobachtet. In exolingualer Kommunikation werden Formfokussierungen jedoch stets durch Verständigungsprobleme ausgelöst, was in interalloglotten Gesprächen nicht notwendigerweise der Fall ist. DA a beaucoup d’autres de ça [pje] pier import mais qu’est-ce que tu as fait après euh le SI oui oui (3sec) DA demie-année/ la demie-année comment tu as/ comment tu es arrivée de: euhm .. euhm .. ramener’/ DA remporter tous tes trucs/ tous tes affaires SI en fait il y a les parents d’une copine qui sont venus en Interalloglotte Kommunikation sprechen, die sie benutzen und gerade lernen, ist eine normale Aktivität, die nicht den Ablauf der Kommunikation stört. Ein weiterer Hinweis auf die Motivation der Gesprächsteilnehmer ist die Tatsache, dass diese ständig die Grammatikalität und Angemessenheit ihrer Äußerungen überwachen. Dies ist an den zahlreichen Selbstkorrekturen erkennbar, die häufig von Bitten um Bestätigung begleitet werden. Im folgenden Ausschnitt korrigiert sich die Deutsche Dagmar vier Mal innerhalb eines Satzes, wobei sie systematisch ganze Syntagmen wiederholt, selbst wenn sich das zu korrigierende Wort an dessen Anfang befindet: Miracoli 8 - Retour de Lyon-Paris [4] [5] [6] Schema 2 illustriert die spezifische, aber für Sprachlerner typische Struktur der Äußerung, die in mehrere kleine Einheiten fragmentiert ist: qu’est-ce que tu as fait après le demi-année la demieannée comment tu as comment tu arrivée de ramener es remporter tous tes trucs tous tes affaires Schema 2: Selbstkorrekturen Die Sprecher kontrollieren jedoch nicht nur ihre eigenen Äußerungen, sondern achten auch darauf, dass ihre Gesprächspartner sich korrekt ausdrücken und korrigieren sich gegenseitig. Fremdkorrekturen (insbesondere fremd-initiierte, d. h. other-initiated other-corrections, Schegloff/ Jefferson/ Sacks 1977) werden vor allem bei Interaktanten gleicher Erstsprache häufig wie Vorschläge intoniert und 11 MA hmhm DA ah il y avait un temps où je n’ai pas parlé beaucoup allemand ... parce que à mon fac il y a MA c’est LA fac’ hm DA personne’ .. qui parle allemand’ ou que le/ chais pas ou que les/ les français qui .. isch spresche Sigrid Behrent nicht immer als Verbesserungen akzeptiert. Beides wird in folgendem Ausschnitt deutlich, in dem die deutsche Maja einen Genusfehler ihrer ebenfalls deutschen Freundin Dagmar korrigiert: Résumé MD 1 - c’est la fac [10] [11] Dagmar reagiert auf die Korrektur mit «chais pas» (‘weiß ich nicht’) und erkennt damit Maja nicht als «Sprachexpertin» an. Letztere präsentiert ihre Verbesserung jedoch auch mit steigender Intonation, als wäre sie selbst unsicher und als handele es sich nur um einen Vorschlag 11 . Demnach kategorisiert sie sich auch selbst nicht als Expertin. Gleichzeitig reduziert sie so die Gefahr eines Gesichtsverlustes, die eine Fremdkorrektur in sich birgt, weil sie die Formulierungskompetenz des Sprechers in Frage stellt (cf. Dausendschön-Gay/ Krafft 1991) und das rituelle Gleichgewicht (Goffman 1974) im Gespräch stört. Das Streben danach, die eigene Kompetenz zu vergrößern, verbindet sich also mit dem Wunsch, gemeinsam Fortschritte zu machen. Von dieser Einstellung zeugen auch die kooperative Bearbeitung der Probleme, die sich in der Fremdsprache stellen, sowie die Weitervermittlung neuer Erkenntnisse («Übrigens, ich hab da grad einen neuen Ausdruck gelernt! ») an die Kommunikationspartner. 4.4 Analyse und Kreation In der interalloglotten Kommunikation ist die gemeinsame Zielsprache nicht nur ein Thema wie jedes andere, sondern auch eine Art Spielzeug und «Forschungsobjekt»: die Lerner analysieren ihre Strukturen und behandeln sie auf extrem interessante und kreative Weise. Wie oben bereits angedeutet werden häufig innersprachliche Vergleiche angestellt, um z. B. Regularitäten auf morphosyntaktischer Ebene aufzuspüren und analoge Formen zu bilden oder spielerisch neu zu kreieren. So bildet ein Deutscher basierend auf champignon de Paris den Ausdruck 12 11 Eine Beschreibung dieser Art von «Korrekturvorschlag» findet sich schon bei Schegloff/ Jefferson/ Sacks (1977: 50-52), die feststellen, dass Fremdkorrekturen häufig gewisse «Formmodulationen» erfahren, durch welche die Korrektur nicht einfach realisiert, sondern vielmehr zur Diskussion vorgeschlagen wird, wodurch der Sprecher Gelegenheit zur Selbstkorrektur bekommt. AL qu’est-ce qu’il faut mettre dans la/ ... (....? ) des (.....? ) RA ben . l’autre fois je l’avais avec des: : : [fewil] vertes ... je MA hae: avec de l’huile vert’ AL (il met? ) des tomates des des (....? ) champignons non parce que raoul RA sais pas tomates les [fewil] (....? ) MA une page ah: une feuille AL comme je sais pas RA comme ça (.........? ) oui: .. non ce qu’il y a dans les arbres feuille . MA et c’est comment en espagnol’ et pourquoi tu dis les/ les/ RA des feuilles vertes . n’importe quoi hoja MA l’huile (c’est faux? ) ... hae’ RA ben parce que je/ je voulais (...? ) [fewil] je l’ai ... essayir de prononcer ..comme ça Interalloglotte Kommunikation champignon de pierre (für ‘Steinpilz’, fr. cèpe) und ein Argentinier bastelt mit der Begründung «ils coupent tout en France» basierend auf der Kurzform comme d’hab’ (für comme d’habitude, dt. ‘wie gewöhnlich’) die doppelte Apokope sémé (für série mélo(dramatique), dt. ‘Seifenoper’). Der spielerische und zum Teil «respektlose» Umgang mit dem Französischen (cf. die Verballhornung der französischen Aussprache englischer Wörter wie soap opera, week-end) kann auch als identitätskonstruierende Aktivität verstanden werden: Indem sie sich über Eigenheiten ihrer Zielsprache lustig machen, bringen die Gesprächspartner ihre besondere «Nichtmuttersprachler»-Perspektive auf das Französische zum Ausdruck 12 . Den Kreationen liegt eindeutig eine Strukturanalyse der Ausgangswörter zugrunde. Daneben werden auch Fehler bzw. deren Ursachen untersucht. Im folgenden Ausschnitt ergründet Maja ein Verständigungsproblem, das durch die fehlerhafte Aussprache des Wortes feuille durch den Argentinier Raoul verursacht wurde. Maison argentine 8 - fe.huile [1] [2] [3] [4] [5] 13 12 Die Gesprächsteilnehmer grenzen sich außerdem von französischen Muttersprachlern ab, indem sie z. B. «deren» Weise, zu erklären oder Ausdrücke zu gebrauchen, kommentieren und ihrem eigenen Vorgehen als «Ausländer» gegenüberstellen. Hierdurch wird eine gemeinsame Gruppenidentität hergestellt; die Zugehörigkeit zu den verschiedenen Sprachgruppen wird jedoch ebenfalls an zahlreichen Stellen relevant gesetzt (cf. Behrent, in Vorb.). MA (2sec) <<hésitant> oui> feuille .. ah: : RA s ’ écrit comme . comme .. [kome] [kome] la/ feuille et j’ai pensé [fehuile] MA ((rire, 3sec)) d’accord RA mais . c’est comme la prononciation .. j’ai jamais (voulu l’apprendre? ) ... feuille DI je réfléchisse euh: je suis (en train de? ) réfléchir parce que je l’ai fait avec des/ comment est-ce que se MA prenez . des assiettes .. messieurs dames DI dit . caldo ... avec le bouillon de poulet mais de vrai bouillon de poulet et: et: LE ... bouillon Sigrid Behrent [6] [7] Hier zählt Raoul Zutaten einer Salatkreation auf. Als Maja sich wundert, dass er «grünes Öl» (de l’huile verte, Zeile 2) nennt, korrigiert Raoul diese Interpretation zunächst, indem er die Laute [fewil] wiederholt, führt Maja dann zum Wort page und gibt ihr schließlich durch den Hinweis «non, ce qu’il y a dans les arbres» zu verstehen, dass er von feuilles vertes (‘grünen Blättern’) spricht. Maja gibt sich nicht mit der Wiederherstellung der Verständigung zufrieden, sondern geht der Ursache des Problems nach, indem sie die fehlerhafte Aussprache analysiert. Da ein Vergleich mit dem spanischen Äquivalent des Wortes feuille ‘hoja’ (Zeile 4) zu keinem Ergebnis führt, fragt sie Raoul direkt nach dem Grund. Dieser erklärt, er habe versucht, das Wort so auszusprechen, wie es sich schreibe (Zeile 5), was eine für Nichtmuttersprachler durchaus nachvollziehbare Begründung ist. 4.5 Sprachwechsel Sprachwechsel sind häufiger in Gesprächen zwischen Nichtmuttersprachlern verschiedener Erstsprachen als in solchen zwischen Sprechern gleicher L1 vorzufinden. Wenn sie vorkommen, beschränken sie sich zudem meist auf sogenannte oneword-switches, wie im folgenden Ausschnitt, in dem es erneut um ein Kochrezept geht: Maison Argentine 3 - bouillon [3] [4] Der kurze Wechsel ins Spanische (caldo) wird durch eine metadiskursive Frage in Französisch («comment est-ce que se dit») eingeleitet; die französische Übersetzung des fehlenden Wortes wird anschließend sofort in einen französischen Satz eingebettet. 14 Interalloglotte Kommunikation In Gesprächen zwischen Landsleuten werden Wechsel in die Erstsprache vermieden. Die Situation wird eher als «einsprachig französisch» definiert (cf. de Pietro 1988, Lüdi 2002). Interessanterweise werden lexikalische Probleme, die die Formulierung betreffen und solche, die beim Verstehen auftreten, diesbezüglich häufig unterschiedlich behandelt: Während der Wechsel in die L1 bei Formulierungsschwierigkeiten nicht die erste Wahl ist, greifen die Lerner schneller auf die Erstsprache zurück, wenn es darum geht, einem Gesprächspartner zu helfen. Dieses Phänomen lässt sich als facework (Goffman 1974) interpretieren: Während ein Sprecher durch die Wahl einer Kompensationsstrategie einen Gesichtsverlust riskiert, pflegt er sogar sein «Image», wenn er ein französisches Wort für einen Gesprächspartner übersetzt. Sprachwechsel dienen jedoch nicht nur der Kompensation lexikalischer Lükken, sondern auch verschiedenen anderen Zwecken, wie z. B. der Aushandlung von Bedeutungen. Dazu in anekdotischer Form folgendes Beispiel: Als die Argentinierin Alicia in einem Gespräch mit anderen Argentiniern und einer Deutschen das Radio wegen des Liedes «Let it be» lauter dreht, wird sie von einem Landsmann als «vieille dame» bezeichnet. Dies weist sie zunächst als Synonym von sp. solteróna (‘alte Jungfer’) zurück. Erst nach Umwegen über das Englische (old maid) und das Deutsche wird die eigentliche französische Entsprechung dieser pejorativen Bezeichnung, nämlich vieille fille, gefunden. In anderen Sequenzen wird der zwischensprachliche Vergleich genutzt, um Interesse für die Sprache des anderen zu demonstrieren («Welche Sprache spricht man denn in Kambodscha? » oder «Sag doch mal was auf Dänisch! »). Sprachwechsel dieser Form finden sich häufig zu Beginn von Gesprächen beim ersten Kontakt und können als Kategorisierungsaktivität und auch als low-risk topic interpretiert werden. Dass die Anderssprachigkeit der verschiedenen Gesprächsteilnehmer thematisiert und damit bewusst gemacht wird, schafft eine gemeinsame Basis, die die Interaktion in der gemeinsamen L2 und die Kooperation bei sprachlichen Problemen in späteren Gesprächen eventuell vereinfacht. Bei dieser Vielfalt von Funktionen liegt es nahe, die von Lüdi (1991) aufgeworfene Frage «Les apprenants d’une L2, code-switchent-ils? » wieder aufzugreifen. Auch wenn der Ausweitung des Begriffs «Code-Switching» wichtige Argumente entgegenstehen, lässt sich diesbezüglich festhalten, dass Sprachwechsel in interalloglotter Kommunikation genau wie Code-Switches in Gesprächen hochkompetenter bilingualer Sprecher multifunktional sind und es den Interaktanten in beiden Fällen unter anderem erlauben, ihrer reichen mehrsprachigen Persönlichkeit Ausdruck zu verleihen. 4.6 «Wohlfühl»-Kommunikation Eine Reihe von Kommentaren der Informanten in den Interviews deuten darauf hin, dass diese die interalloglotte Kommunikation als «angenehm» empfinden. Die 15 Sigrid Behrent deutsche Studierende Christine spricht beispielsweise aus folgenden Gründen lieber mit anderen Ausländern: c’est plus confortable», «ils font des fautes aussi», «si personne ne sait le mot, on peut faire . . . quelque chose avec les mains ou . . . demander si quelqu’un des autres connaît le mot en anglais», «on peut pratiquer ensemble et faire des exercices ensemble» et «les Français ont souvent pas la patience . . . d’écouter ce que je veux dire» (Schlussinterview mit Christine) Mit anderen Lernern zu kommunizieren, die auch Fehler machen, scheint die Gefahr eines Gesichtsverlustes zu mindern - die Gesprächsteilnehmer fühlen sich dementsprechend wohler. Das Bewusstsein über die geteilte Unvollkommenheit, das «Wissen, nicht zu wissen», spiegelt sich zum Beispiel in der Tatsache wider, dass die Nichtmuttersprachler oft ihre reduzierte Kompetenz, ihre Schwierigkeiten und Unsicherheiten thematisieren. Die interalloglotte Situation zeichnet sich außerdem durch die «Geduld» der Gesprächsteilnehmer aus, von der die zahlreichen Unterbrechungen und langen Nebensequenzen zur Lösung sprachlicher Probleme zeugen. Dabei profitieren die Nichtmuttersprachler anders als in exolingualer Kommunikation vom gegenseitigen Verständnis für lernerspezifische Ausdrucksweisen und Erklärmethoden. Die Deutsche Maja beschreibt dies so: Quand tu es entre les étrangers et tu sais pas un mot et tu expliques quelque chose super-stupide, tout le monde te comprend - (der Schweizer Nicolas fügt hinzu: sauf les Français) - mais si tu le fais avec un Français, pour eux c’est pas évident, parce qu’ils connaissent pas les problèmes, les similarités entre les mots . . . Maja illustriert den Unterschied zwischen den beiden Kommunikationssituationen mit folgender Anekdote: J’étais à Grenoble pour rendre visite à une copine française et là j’ai cuisiné tout le temps pour elle parce qu’elle a travaillé . . . et une fois j’ai fait une tarte et j’étais dans la cuisine et la pâte était déjà prête . . . j’ai pas dit le bon article, mais j’ai dit la moule 13 . . . - elle m’a regardé comme ça (fait de grands yeux) . . . alors elle, elle a pensé à l’animal et j’ai dit: «mais la moule pour faire le gâteau» et elle n’a pas compris, pas du tout, . . . elle a commencé à rire et pour moi c’était tellement évident, j’ai juste pas dit le bon article! . . . Et pour un autre étranger c’est pas tellement nécessaire si tu dis le bon article.» (Préparation Fête Léon 5 - Moule; Maja erzählt dieselbe Anekdote im Ausschnitt Cocina 2 - saladier et moule) In der interalloglotten Situation darf sogar über die eigenen Fehler und die der anderen gespöttelt werden. In der folgenden Sequenz machen sich die Gesprächsteilnehmer gemeinsam über die Unsicherheit des Deutschschweizers Nicolas lustig, der in seinem spontanen Ausruf, Maja solle doch den fast verbrannten Kuchen 16 13 In Wirklichkeit unterbricht Maja ihre Anekdote an dieser Stelle, um das Genus des Wortes moule bei ihren Gesprächspartnern zu erfragen («c’est le moule ou la moule? »). Diese liefern ihr fälschlicherweise den Artikel la. Um das Verständnis dieser Anekdote zu erleichtern, wurde hier der Artikel la durch le ersetzt. MA <<crie sur un ton larmoyant> nO: : : : n (.......? ) no: : : n SI mais c’est encore bon’ [nv] ((Maja ouvre le four)) MA ((rire désespéré) NI enlève-le ... la . le . le la le gâteau ou la tarte ... ça (.........? ) maintenant ((rire)) DI le SI (.....? ) ((rire)) ((rire)) MA (3sec) ben ça va encore mais c’est NI c’était ça que je veux . là ((rire)) (bon c’était trop? ) ((rire)) SI ((rire)) Interalloglotte Kommunikation aus dem Ofen holen, zwischen der femininen und der maskulinen Artikelform schwankt: «Enlève-le la le la le la! » (Zeile 2). Préparation Fête Luis 6 - enlève-le la [1] [2] [3] [4] Interessanterweise zeigt auch Maja anschließend eine Unsicherheit, ebenfalls bezüglich eines Artikels: Der Kuchen ist gerade noch essbar, aber «c’est à la limite» - oder heißt es «le limite»? (Zeile 4).Anschließend werdenAnekdoten über dem «Holsie-ihn-sie-ihn-raus» ähnlichen Versprecher ausgetauscht und die Ursache ermittelt, die natürlich in der Genusdivergenz zwischen der deutschen und der französischen Sprache liegt. Diese Anekdoten könnten als einfache Beiträge zu dem durch Nicolas’ Selbstkorrektur eingeführten Thema interpretiert werden. Es ist jedoch auffällig, dass mehrere Sprecher hier ihre Grammatikschwächen offenbaren und sich so selbst als «Lerner» kategorisieren. So kann dasVerhalten auch als facework interpretiert werden, mit dessen Hilfe das durch Nicolas’ Versprecher oder die Schadenfreude der anderen eventuell gestörte rituelle Gleichgewicht wiederhergestellt wird. 4.7 Konkurrenz Dass die Kommunikationspartner sich «wohl fühlen» impliziert also nicht, dass keine gesichtswahrenden Aktivitäten zu finden sind. Diese Aktivitäten sind im 17 MA vraiment à la limite c’est lE limite’ lA limite’ NI lA limite SI (1sec) ((petit rire)) une fois j’ai/ ((rire)) Sigrid Behrent Gegenteil sogar häufig und auffällig in Sequenzen, in denen die mehr oder weniger ausgeprägte Asymmetrie zwischen den sprachlichen Kompetenzen relevant wird (cf. das letzte Beispiel). Die Verteilung der Expertenrolle und der entsprechenden Positionen im Gespräch richtet sich nach den lokalen Bedürfnissen der Teilnehmer. Auf den ersten Blick ähneln einige Situationen, in denen ein Lerner die Rolle des Muttersprachlers übernimmt, der exolingualen Kommunikation. Die Selbstkategorisierung als Experte ist jedoch mit einem beträchtlichen Aufwand und facework verbunden. So muss der «Experte» seine Behauptungen rechtfertigen oder zumindest erläutern - das Vertrauen in die Kompetenz anderer Lerner ist nämlich begrenzt. Zweitens stört er das rituelle Gleichgewicht und riskiert eine Gesichtsverletzung des Gesprächspartners, der etwas nicht weiß oder einen Fehler gemacht hat. Diese Bedrohung wird durch gesichtswahrende Aktivitäten, wie zum Beispiel der oben bereits beschriebenen besonderen Intonation von Korrekturen, abgeschwächt (cf. Abschnitt 4.3). 5. Zwei Typen interalloglotter Kommunikation Die zwei Typen interalloglotter Kommunikation zwischen Gesprächspartnern unterschiedlicher (Typ 1) oder aber gemeinsamer (Typ 2) Erstsprache unterscheiden sich lediglich in zweierlei Hinsicht. Die erste Differenz betrifft den Wechsel in andere Sprachen, der in Typ 2 zumindest bei Formulierungsschwierigkeiten eher vermieden wird, wogegen er in Typ 1 zu verschiedenen Zwecken ausgenutzt wird. Die Präsenz von mehr als zwei Sprachen in (1) beeinflusst verschiedene Phänomene (wie z. B. die Arbeit am Lexikon), die in (2) nicht in derselben Weise ablaufen. Zum zweiten scheint das «Misstrauen» gegenüber der Kompetenz der Gesprächspartner im zweiten Typ interalloglotter Kommunikation größer, was sich zum Beispiel in der Art und Weise äußert, in der die Teilnehmer auf Fremdkorrekturen reagieren. Insgesamt gesehen betreffen diese Unterschiede nur Details und sprechen nicht gegen eine Zusammenfassung beider Typen unter einer Bezeichnung, die die Vielzahl an Gemeinsamkeiten nahe legt. Die Tatsache, dass in einem Fall die Sprecher gleicher Erstsprache sind, lässt einen völlig anders gearteten Kommunikationsablauf vermuten - die systematischen Anstrengungen der Lerner, Wechsel in die Erstsprache zu vermeiden oder zumindest auf ein Minimum zu beschränken, haben jedoch zur Folge, dass dieser Aspekt nebensächlich erscheint. Die erstaunliche Ähnlichkeit zwischen den beiden Typen bestätigt die Relevanz der Faktoren, welche die interalloglotte Kommunikation von außen gesehen charakterisieren: Alle Gesprächspartner teilen die Lernerperspektive, sind Nichtmuttersprachler und verfügen lediglich über reduzierte Kompetenz in der Kommunikationssprache, die gleichzeitig Zielsprache ist. Die genannten Faktoren können demnach als für die interalloglotte Situation konstitutiv betrachtet werden. 18 Interalloglotte Kommunikation 6. Zum Spracherwerbspotential interalloglotter Kommunikation Einige Besonderheiten der interalloglotten Kommunikation haben möglicherweise einen positiven Einfluss auf den Erwerb der Zielsprache. Allein die Tatsache, dass die Studierenden sich in dieser Art von Situation ohne Scham und ohne Befürchtungen in ihrer Lernervarietät ausdrücken können und auf die Geduld, das Verständnis und die Kooperation ihrer Gesprächspartner zählen können, stellen einen ersten möglicherweise für den Spracherwerb förderlichen Aspekt dar. Gleichzeitig ist die interalloglotte Kommunikation jedoch wie oben beschrieben auch ein Ort der Konkurrenz, da die Positionen der Gesprächspartner nicht von vornherein festgelegt sind. Während die Kompetenz des Muttersprachlers in exolingualer Kommunikation unbestritten, seine Position quasi unerreichbar ist und seine Korrekturen nicht zur Diskussion stehen, müssen die Teilnehmer an einem interalloglotten Gespräch die Expertenrolle «erobern» und verteidigen. Sie sind dazu gezwungen, ihre Korrekturen zu rechtfertigen, Regeln zu erläutern und Beweise zu liefern. Diese Art von Konkurrenz hat möglicherweise ebenfalls einen positiven Effekt auf den Spracherwerb: Die beschriebenen Verpflichtungen bringen es in jedem Fall mit sich, dass die Nichtmuttersprachler sich intensiv mit ihrer Zielsprache auseinandersetzen. Die gesteigerte linguistic awareness, die sich zum Beispiel in den Wort- und Strukturanalysen der Lerner zeigt, ist meiner Meinung nach ebenfalls dem Spracherwerb zuträglich. Außerdem erfüllt die interalloglotte Kommunikation mehrere Bedingungen, deren positiver Einfluss auf den Spracherwerb aus anderen Studien hervorgeht: Zu nennen sind hier die Fokussierung sprachlicher Aspekte in den zahlreichen und langen metadiskursiven Sequenzen (cf. Dausendschön-Gay 1987, Krafft/ Dausendschön-Gay 1994, Long 1996), das implizite oder explizite Eingehen von didaktischen Verträgen bzw. Kooperationsvereinbarungen (de Pietro/ Matthey/ Py 1989), die Häufigkeit so genannter potentieller Erwerbssequenzen (séquences potentiellement acquisitionnelles, id. oder language learning opportunities, Brouwer 2003), die gegenseitige Unterstützung (collective scaffolding, Donato 1994) auf Basis der Komplementarität der Kompetenzen (Barthomeuf 1991, Nussbaum 1999), der instrumentelle Gebrauch der Zielsprache zu sozialen Zwecken (Pekarek-Doehler 2000) und die Tatsache, dass alle Beteiligten Verantwortung für die Gesprächslenkung übernehmen (Bialystok 1993). Ein weiterer Aspekt ist die omnipräsente Entschlossenheit der Studierenden, dazu zu lernen, conditio sine qua non eines erfolgreichen Spracherwerbsprozesses, sowie der gute Wille, den Gesprächspartnern zu helfen. Diese beiden Faktoren zeigen sich in den gegenseitigen Hilfestellungen, die sich als Methoden sozialer Vermittlung (social mediation, Vygotsky 1978) beschreiben lassen. In der Perspektive der soziokulturellen Theorien des Spracherwerbs, die von einer Interdependenz von kognitiven Prozessen und praktischen Aktivitäten ausgehen (cognition située, Mondada/ Pekarek Doehler 2000), können die interalloglotten Gespräche als Si- 19 Sigrid Behrent tuationen betrachtet werden, aus denen die Interaktanten Kontexte herstellen, die die sozialen Bedingungen für den Erwerb schaffen. Meine Herangehensweise erlaubt es nicht, den tatsächlichen Erwerbseffekt der interalloglotten Kommunikation systematisch zu überprüfen. Punktuell wurden zwar kurzfristige positive Effekte der Kooperation zwischen den Nichtmuttersprachlern beobachtet, eine systematische Kontrolle auch der langfristigen Effekte ist jedoch nur in Form einer experimentellen Langzeitstudie möglich. Meine Daten erlauben außerdem keine Aussage über eventuelle negative Effekte des beschriebenen Kommunikationstyps auf den Spracherwerb. Es ließen sich aber keine Anzeichen für dieses «Risiko» feststellen. Auch wenn der sprachliche Input «beschränkter» ist als in exolingualer Kommunikation, so unterscheidet sich die interalloglotte Situation doch durch verschiedene Besonderheiten - wie zum Beispiel die unterschiedlichen Kompetenzniveaus der Gesprächsteilnehmer, ihr Streben nach korrekter Ausdrucksweise und Lernfortschritten - deutlich von Kontexten, in denen sich Pidgin- oder Kreolsprachen entwickeln (cf. Andersen 1983). Auch einer Fossilisierung der Lernervarietät (Selinker 1972) wird durch die genannten Charakteristika entgegengewirkt. 7. Implikationen für die Fremdsprachendidaktik Die Untersuchung bestätigt einige aus der Forschung zur exolingualen und zur Lerner-Kommunikation im schulischen Kontext hervorgegangene Implikationen für die Fremdsprachendidaktik. Das Bedürfnis der Lerner, genügend Zeit für ihre Äußerungen zur Verfügung zu haben und sich auf die Geduld der Interaktionspartner verlassen zu können (cf. z. B. Dausendschön-Gay/ Henrici/ Köster/ Winks 1986), erscheint auch hier als wichtiger Punkt. Die in den interalloglotten Gesprächen beobachtete gegenseitige Unterstützung gibt außerdem Hinweise darauf, wie man der Forderung nach Verständlichkeit metadiskursiverAktivitäten gerecht werden kann. Die effiziente Kooperation zwischen den Lernern spricht für den Einsatz von Gruppenarbeit im Fremdsprachenunterricht. Es sollte jedoch immer darauf Wert gelegt werden, dass Gespräche unter Lernern ein reales Ziel verfolgen, da diese erst in der Lösung «wirklicher» Probleme ihre Stärken entdecken und ihre Ausdrucksmöglichkeiten ausschöpfen und erweitern (Bange 1992). Auch die interalloglotte Kommunikation zwischen Gesprächspartnern verschiedener Erstsprachen kann in den schulischen Kontext integriert werden, und zwar im Rahmen von Austauschprogrammen mit unterschiedlichen Ländern, bei denen die Schüler und ihre Partner in einer gemeinsamen Fremdsprache kommunizieren. Dies wird in Deutschland bereits an einigen Schulen praktiziert, wissenschaftliche Untersuchungen zu Lernerfolgen liegen meines Wissens jedoch nicht vor. Nachstehend werden in Kurzform einige Beispiele aus Deutschland vorgestellt, an denen die Möglichkeiten erkennbar werden, die solche Projekte bieten. 20 Interalloglotte Kommunikation (1) Im Rahmen des Portugal-Projekts des «Gymnasiums in der Wüste» [sic! ] im niedersächsischen Osnabrück verständigen sich 11-jährige deutsche und portugiesische Schüler in ihrer ersten Fremdsprache Englisch. Die betreuende Lehrerin hat beobachtet, wie die Schüler während des Austausches ohne Hemmungen ihre Sprachkenntnisse erproben und dass sie sich anschließend deutlich sicherer in der Zielsprache bewegen (persönliche Mitteilung vom 12. 2. 2006). (2) Schüler der Hardenberg-Hauptschule Velbert in Nordrhein-Westfalen sind während des Englischunterrichts über Webcams und Headsets mit griechischen Gleichaltrigen der «Avgoulea Highschool» in Athen verbunden und kommunizieren über den Messenger Video Chat in der Fremdsprache 14 . (3) Englischlerner der «Bertha-Krupp-Realschule» in Essen und dem «Liemers College» in Zeenaar (Niederlande) tauschen sich per Email über verschiedene Themen aus und «erfahren [so] die gemeinsame Fremdsprache als Möglichkeit, miteinander zu kommunizieren, sich kennen zu lernen und direkte, persönliche Einblicke in unser Nachbarland zu gewinnen» (http: / / www.bks-essen.de/ workpage/ projekte/ nl/ start_a.htm). Beide Projekte fördern Sprachkenntnisse und Medienkompetenz zugleich. (4) Das Schüleraustauschprogramm «Go for Rotterdam» verbindet bilinguale Zweige des «Maria-Wächtler Gymnasiums» im Ruhrgebiet (Essen) und der Scholengroep Wolfert van Borselen, ebenfalls in den Niederlanden. Die Organisatoren erklären auf ihrer Webseite: Vor dem Hintergrund des Zusammenwachsens von Europa, des erweiterten Arbeitsmarktes und der bilingualen Ausrichtung (deutsch-englisch und niederländisch-englisch) beider Schulen ist, über herkömmliche Ziele hinaus, das Hauptziel dieses Austausches, Kommunikation, Kooperation, Toleranz und interaktives Handeln mit Partnerinnen und Partnern aus dem anderen Land zu fördern. Basis ist dabei die gemeinsame Fremdsprache Englisch. (http: / / www.mwschule.de/ de/ austausch/ rotterdam/ ) Im Rahmen dieses Programms bearbeiten die Schüler in Feldarbeit Projekte zu den Fächern Erdkunde, Politik, Biologie und Kunst. Die Teilnehmer müssen sich dabei in der gemeinsamen Zielsprache auf Arbeits- und Präsentationsweisen verständigen. Diesen Ansätzen ist gemeinsam, dass die Schüler dabei ihre Fremdsprache in einem natürlichen Kontext, der alle genannten Vorteile der interalloglotten Kommunikation bietet, als Verständigungsmedium und Instrument zur Lösung realer Probleme entdecken und erproben können. Zusätzlich werden bei allen Programmen implizit oder explizit interkulturelle Kompetenzen und bei einigen darüber hinaus mediale Fähigkeiten gefördert. Projekte, in denen die gemeinsam erlernte Fremdsprache eine andere als Englisch ist, sind mir zum gegenwärtigen Zeitpunkt leider nicht bekannt. Eine syste- 21 14 Das Projekt startete im Februar und wurde Ende März 2006 der Öffentlichkeit vorgestellt. Die Informationen sind der Internetseite der Stiftung «Partner für Schule NRW» (http: / / www.partnerfuer-schule.nrw.de/ news_complete.php? id=3762) entnommen, die Meldung stammt vom 3. 4. 2006. Sigrid Behrent matische Erhebung der laufenden «interalloglotten» Austauschprogramme stellt genau wie ihre wissenschaftliche Begleitung und Analyse ihres Spracherwerbspotentials meines Erachtens ein Desiderat der Sprachlehrforschung dar. Saarbrücken Sigrid Behrent Transkriptionskonventionen Symbol Bedeutung Beispiel . kleine Unterbrechung innerhalb le livre . que j’ai lu einer Äußerung .. kurze Pause tu l’as trouvé .. le livre’ ... mittlere Pause j’ai lu ... un livre (x sec) lange Pause (Länge in Sekunden) (2sec) & schneller Anschluss &moi aussi ‘ steigende Intonation tu viens’) , fallende Intonation d’accord, Großbuchstaben Betonung ah BON’) : Verlängerung eines Lautes mais no: n) (....? ) unverständliches Wort oder hier j’ai (....? ) un truc Äußerung (xyz? ) Wort oder Äußerung, das/ die nicht (légume? ) mit Sicherheit identifiziert werden konnte / unterbrochenes Wort oder tu peux me/ euhm; con/ concombre Konstruktion [ ] phonetische Transkription [byt] ((xyz)) nonverbale Aktivität ((rire)) Bibliographie Andersen, R. W. 1983: «Introduction: a language acquisition interpretation of pidginization and creolization», in: id. (ed.), Pidginization and Creolization as Language Acquisition, Rowley, Mass.: 1-56 Bange, P. 1987: «La régulation de l’intercompréhension dans la communication exolingue», Contribution à la Table ronde du Réseau européen de laboratoires sur l’acquisition des langues. La Baume-lès-Aix, novembre 1987 Bange, P. 1992: «À propos de la communication et de l’apprentissage de L2 (notamment dans ses formes institutionnelles», in: D. Véronique (ed.), Nouvelles perspectives dans l’étude de l’apprentissage d’une langue étrangère en milieu scolaire et en milieu social, Paris: 53-85 Barthomeuf, J. 1991: «Asymétrie et apprentissage dans les activités de groupe en classe», in: C. Russier/ H. Stoffel/ D. Véronique (ed.), Interactions en langue étrangère, Aix-en-Provence: 249-58 Behrent, S., in Vorb.: «Identities in interalloglot communication», in: K. Jungbluth/ Ch. Meierkord (ed.), Identities in migration contexts, Tübingen Bergmann, J. 1981: «Ethnomethodologische Konversationsanalyse», in: P. Schröder/ H. Steger (ed.), Dialogforschung. Jahrbuch 1980 des Instituts für deutsche Sprache, Düsseldorf: 9-52 22 Interalloglotte Kommunikation Bialystok, E. 1993: «Symbolic representation and attentional control in pragmatic competence», in: G. Kasper/ S. Blum-Kulka (ed.), Interlanguage pragmatics, New York/ Oxford: 43- 57 Brouwer, C. E. 2003: «Word searches in NNS-NS interaction: opportunities for language learning? », MLJ 87/ 4: 534-45 Dausendschön-Gay, U. 1987: «Lehren und Lernen in Kontaktsituationen», in: J. Gerighausen/ P. C. Seel (ed.), Aspekte einer interkulturellen Didaktik, München: 60-93 Dausendschön-Gay, U./ Krafft, U. 1991: «Rôles et faces conversationnels: à propos de la figuration en ‹situation de contact›», in: C. Russier/ H. Stoffel/ D. Véronique (ed.), Interactions en langue étrangère, Aix-en-Provence: 37-48 Dausendschön-Gay, U./ Henrici, G./ Köster, L./ Winks, M. 1986: «Kommunikative Notsituationen - Verfahren zu ihrer Bewältigung», OBST 34: 135-78 De Pietro, J.-F./ Matthey, M./ Py, B. 1989: «Acquisition et contrat didactique: les séquences potentiellement acquisitionnelles de la conversation exolingue», in: D. Weil/ H. Fugier (ed.), Actes du troisième colloque régional de linguistique, Strasbourg: 99-124 De Pietro, J.-F. 1988: «Vers une typologie des situations de contact interlinguistiques», Langages et société 43: 65-87 Donato, R. 1994: «Collective scaffolding in second language learning», in: J. P. Lantolf/ G. Appel (ed.), Vygotskian approaches to second language research, Nordwood, N. J.: 93-156 Firth, A. 1990: «Lingua Franca Negotiations: Toward an Interactional Approach», World Englishes 9/ 3: 269-80 Firth, A. 1996: «The discursive accomplishment of normality: on ‹lingua franca› English and conversation analysis», Journal of Pragmatics 26/ 2: 237-59 Goffman, E. 1974: Les rites d’interaction, Paris Gülich, E. 1986: «L’organisation conversationnelle des énoncés inachevés et leur achèvement interactif en ‹situation de contact›», DRLAV 34/ 35: 161-82 Gülich, E. 1991: «Pour une ethnométhodologie linguistique: description de séquences conversationnelles explicatives», in: U. Dausendschön-Gay/ E. Gülich/ U. Krafft (ed.), Linguistische Interaktionsanalysen. Beiträge zum 20. Romanistentag, Tübingen: 325-64 Jefferson, G. 1972: «Side sequences», in: D. Sudnow (ed.), Studies in social interaction, New York: 294-338 Krafft, U./ Dausendschön-Gay, U. 1994: «Analyse conversationnelle et recherche sur l’acquisition», in: B. Py (ed.), L’acquisition d’une langue seconde: quelques développements théoriques récents, Neuchâtel: 127-58 Labov, W. 1972: Sociolinguistic patterns, Philadelphia, Pa. Long, M. H. 1996: «The role of the linguistic environment in second language acquisition.» in: W. C. Ritchie/ T. K. Bhatia (ed.), Handbook of second language acquisition, San Diego/ New York etc.: 413-68 Long, M. H./ Porter, P. A. 1985: «Group work, interlanguage and second language acquisition», TESOL Quarterly 19/ 2: 227-70 Lüdi, G. 1991: «Les apprenants d’une L2 code-switchent-ils et, si oui, comment? », in: ESF Network on code-switching and language contact: Papers for the symposium of code-switching in bilingual studies: Theory, significance and perspectives (Barcelone, 21-23 March 1991), Strasbourg: 47-71 Lüdi, G./ Py, B. 2002: Être bilingue, 2 e édition revue, Berne Nelson, C. L. 1984: Intelligibility: the case of non-native varieties of English, Ann Arbor, Mich. (University of Illinois, Diss.) Mondada, L./ Pekarek Doehler, S. 2000: «Interaction sociale et cognition située: quels modèles pour la recherche sur l’acquisition des langues? », in: S. Pekarek Doehler (ed.): 147-74 Nussbaum, L. 1999: «Émergence de la conscience langagière en travail de groupe entre apprenants de langue étrangère», Langages 134: 35-50 Pekarek Doehler, S. (ed.) 2000: Approches interactionnistes de l’acquisition des langues étrangères, Saint-Denis Perdue, C. (ed.) 1993a: Adult language acquisition: cross-linguistic perspectives. Volume I: Field methods, Cambridge 23 Sigrid Behrent Perdue, C. (ed.) 1993b: Adult language acquisition: cross-linguistic perspectives. Volume II: The results, Cambridge Sacks, H. 1974: «An analysis of the course of a joke’s telling in conversation», in: R. Baumann/ J. Sherzer (ed.), Explorations in the ethnography of speaking, Cambridge Sacks, H./ Schegloff, E./ Jefferson, G. 1974: «A simplest systematics for the organization of turntaking in conversation», Language 50/ 4: 696-735 Schmidt, Th. 2005: Computergestützte Transkription: Modellierung und Visualisierung gesprochener Sprache mit texttechnologischen Mitteln, Frankfurt am Main Selinker, L. 1972: «Interlanguage», International Review of Applied Linguistics 10: 209-31 Varonis, E. M./ Gass, S. 1985: «Non-native/ non-native conversations: a model for negotiation of meaning», Applied Linguistics 6: 71-90 Vygotsky, L. 1978: Mind in society, Cambridge, Mass. Internetquellen: Ausgewählte Bibliographie zur Lingua-Franca-Kommunikation (Ch. Meierkord): http: / / www.sw2.euv-frankfurt-o.de/ Doktoranden/ ling.franca.html Cité Universitaire Internationale de Paris: www.cuip.fr Email-Austausch (Bertha-Krupp-Realschule, Essen und Liemers College in Zeenaar, Niederlande): http: / / www.bks-essen.de/ workpage/ projekte/ nl/ start_a.htm «Go for Rotterdam» (Maria-Wächtler Gymnasiums, Essen und Scholengroep Wolfert van Borselen, Rotterdam): http: / / www.mwschule.de/ de/ austausch/ rotterdam/ nl0.html Online-Englischunterricht (Hardenberg-Hauptschule Velbert und der Avgoulea Highschool in Athen): http: / / www.partner-fuer-schule.nrw.de/ news_complete.php? id=3762 Partiturtranskriptionsprogramm Exmaralda: http: / / www.rrz.uni-hamburg.de/ exmaralda 24 La gestione del disaccordo nelle discussioni scientifiche: dinamiche conversazionali e co-costruzione del sapere 1 La polemica scientifica, che si manifesta nello scritto in una serie di generi discorsivi, dallo scambio di saggi polemici, o di lettere, al resoconto nella stampa di divulgazione scientifica, ha destato da sempre l’interesse della storiografia e della sociologia della scienza. Invece la gestione del disaccordo relativo a questioni scientifiche che ha luogo nell’interazione faccia a faccia tra studiosi è un fenomeno meno studiato. Eppure, il disaccordo si manifesta anche nel contesto dell’interazione faccia a faccia, e fa sorgere una serie di domande: - Quale importanza ha il disaccordo in questo contesto? È minimizzato, come conseguenza di una generale «preferenza per l’accordo» (Sacks 1987) e dell’orientamento verso uno scopo collaborativo comune che caratterizza il lavoro di ricerca in molti casi? O si manifesta invece frequentemente e apertamente, dando luogo eventualmente a scambi polemici (Dascal 1998), nei quali il confronto tra opinioni diverse è centrale? - Quali procedure i ricercatori impiegano per gestire il disaccordo? - E infine, se adottiamo una prospettiva etnometodologica e costruttivista sulla «fabbricazione» del sapere (Knorr-Cetina 1981), come diversi modi, più o meno conflittuali, di gestire il disaccordo configurano i risultati del lavoro di ricerca in quanto attività professionale? Senza voler esaurire l’argomento, cercherò nel seguito di dare qualche elemento di risposta a queste domande, basandomi su un corpus di riunioni di lavoro e di convegni in medicina e in varie discipline nell’ambito delle scienze umane. 1 Voglio ringraziare Carla Bazzanella per i suoi commenti rispetto a una prima versione di questo contributo. Mi preme, inoltre, ringraziare per le loro osservazioni preziose i partecipanti all’incontro di analisi dei dati organizzato a Bologna il 15 marzo 2006, e i partecipanti alla conferenza che tenni a Bolzano l’8 maggio 2006. Naturalmente la responsabilità per eventuali errori e inesattezze è solamente mia. Vox Romanica 65 (2006): 25-49 Johanna Miecznikowski 1. Punti di partenza 1.1 La (co-)costruzione del sapere In una prospettiva etnometodologica, le conoscenze scientifiche sono viste come un sapere paragonabile ad altri tipi di sapere condiviso all’interno di una società. Si considerano come costruite e ricostruite tramite pratiche sociali e tecnologiche contestualizzate. Nel quadro della sociologia della scienza, queste attività pratiche sono state studiate in ottiche diverse, dal micro(scopico) al macro(scopico). Studi in chiave conversazionalista come quello di Garfinkel et al. (1981), Lynch (1985) si sono focalizzati sull’emergenza progressiva delle conoscenze nell’interazione verbale tra ricercatori, analizzando anche il modo in cui i ricercatori, parlando, manipolano apparecchi e immagini. Studi come quelli etnografici di Latour/ Woolgar (1979) o Knorr-Cetina (1981), ma anche p. es. Berg (1992) sulla presa di decisioni terapeutiche, hanno adottato un’ottica più macroscopica, che include fra l’altro anche l’analisi delle strutture istituzionali nelle quali si svolge il lavoro degli scienziati. L’orizzonte analitico è ampliato ulteriormente in lavori come quelli di Callon (1986), Akrich et al. (1988) o, per dare un esempio recente, Remondet (2004) sulle pratiche legate alla terapia genica. In un dialogo con l’epistemologia, la storia della scienza e l’analisi dei testi scientifici e di divulgazione (p. es. Ouellet 1984, Myers 1990, Jacobi 1994, Brown 2000), questi lavori si interessano alle condizioni di possibilità e di successo delle innovazioni scientifiche anche al di là del laboratorio; analizzano fra l’altro le trasformazioni che subisce un’idea, una descrizione, una denominazione ecc. (un oggetto di sapere) secondo i suoi molteplici usi e riformulazioni in vari tipi di contesto, p. es. nella stampa specialistica e non, nelle sue applicazioni mediche o industriali o nel processo legislativo. Anche se la metodologia degli studi menzionati varia, essi convergono sull’osservazione che lo status di un oggetto di sapere come fatto non dipende solo dalle sue proprietà intrinseche e dai paradigmi di ricerca dominanti (cf. Kuhn 1977); spesso la fattualità di una idea o descrizione non è evidente nel momento in cui gli attori ne costruiscono la sua «scoperta», ma, al contrario, un fatto - sia il suo contenuto che il suo status di fattualità come elemento del sapere condiviso di una comunità - si costruisce progressivamente e interattivamente. Questo filone di ricerca fa apparire inoltre che le pratiche messe in atto in questo processo sono sempre multifunzionali: si tratta di (etno)metodi che non servono solo a costruire il sapere scientifico, ma si inseriscono in molteplici logiche di azione, e diventano così il locus di una interdipendenza stretta tra il mondo delle conoscenze e la realtà sociale. 26 La gestione del disaccordo nelle discussioni scientifiche 1.2 Osservare le interazioni tra ricercatori in gruppi di ricerca interuniversitari Le interazioni faccia a faccia tra ricercatori sono un momento importante nel processo di costruzione delle conoscenze. In un progetto di ricerca realizzato all’Università di Basilea 2 , ci si è proposti di documentare e analizzare tali interazioni, focalizzandoci sul lavoro collaborativo di gruppi di ricerca interuniversitari nella regione del Reno Superiore (cf. Mondada 2005). Si sono raccolti diversi tipi di dati. In primo luogo sono state registrate riunioni di lavoro di quattro gruppi, e convegni organizzati da questi gruppi; le registrazioni trascritte costituiscono un corpus di ca. 690’000 parole grafiche. Questi dati sono stati completati dalla raccolta di vari tipi di scritti, p. es. appunti preparatori, lucidi e atti di convegno. Le interazioni documentate hanno un grado di formalità relativamente alto e in parte contengono ampie parti monologiche, tratto caratteristico anche di altri tipi di interazione in ambito accademico (cf. p. es. Anderson/ Ciliberti 2002). Per molti versi sono però paragonabili a riunioni di lavoro non accademiche (cf. p. es. Lenz 1989, Bargiela-Chiappini/ Harris 1997: 205-25, Müller 1997). Considererò discussioni scientifiche le parti conversazionali delle riunioni di lavoro e dei convegni, rapportando l’aggettivo scientifico allo scopo globale degli incontri. Le discussioni del corpus sono state analizzate usando i metodi dell’analisi conversazionale, e badando anche al dettaglio linguistico del discorso-in-interazione, come per esempio le catene anaforiche, le categorizzazioni (cf. Sacks 1972, Bonu et al. 1994) e generalizzazioni, l’uso dei pronomi personali e delle costruzioni impersonali, gli enunciati metacomunicativi (cf. anche Franceschini 1998), le modalizzazioni o il code-switching. I fenomeni a questi diversi livelli di analisi sono componenti di procedure discorsive e interazionali più complesse, ricorrenti, pertinenti per la costruzione interattiva delle conoscenze scientifiche. Si è analizzata in particolare la gestione interattiva dei topic come oggetti discorsivi (objets de discours, cf. Mondada 1995) introdotti, arricchiti e trasformati interattivamente, oggetti che diventano così componenti del sapere condiviso dei partecipanti ovvero oggetti di sapere. 27 2 Si tratta di del progetto n. 1214-051022.97 del Fondo nazionale svizzero per la ricerca scientifica, intitolato La construction interactive du discours scientifique en situation plurilingue, diretto da Lorenza Mondada al Romanisches Seminar dell’Università di Basilea e svolto nel 2001, a cui hanno collaborato, oltre alla direttrice, Katja Müller, Christa Pieth, Elwys De Stefani, l’autrice ed altre persone coinvolte nel lavoro di trascrizione. Johanna Miecznikowski 1.3 La gestione del disaccordo a proposito di oggetti di sapere: uno di più compiti paralleli Come in ogni interazione, la gestione interattiva dei topic si intreccia con i compiti legati alla gestione interattiva dello sviluppo sequenziale dell’interazione in corso, dai modi di alternare i turni alla realizzazione di coppie adiacenti, fino alla generazione negoziata di strutture sequenziali complesse come quelle di una riunione intera o persino di un convegno di più giorni. Nel contesto specifico sotto analisi, sono pertinenti, inoltre, compiti interazionali come la pianificazione di attività future, la gestione dell’intercomprensione, in situazione plurilingue e non (cf. p. es. De Stefani et al. 2000, Miecznikowski/ Mondada 2001a, Miecznikowski 2005: 65-84, 223- 50), o anche la definizione di appartenenze disciplinari, culturali ecc. dei partecipanti e lo sviluppo di una identità di gruppo (cf. p. es. Mondada 2002, Miecznikowski i. c. s. a). In questo contesto, la gestione del disaccordo può essere visto come un altro compito interazionale assolto in parallelo. Come vedremo, in quanto al livello referenziale si ha accordo o disaccordo a proposito di determinati topic (più o meno complessi) e la gestione del disaccordo è strettamente interrelata con la gestione dei topic. In quanto segue, discuterò prima le procedure che permettono ai partecipanti di raggiungere un accordo (2.1), e accennerò agli effetti che queste procedure hanno sull’elaborazione del sapere (2.2). In un secondo tempo (3.), mi concentrerò sul disaccordo, per porre la domanda, in particolare, delle differenze tra modi più o meno conflittuali di gestirlo, e analizzerò in questa prospettiva un brano di una discussione con grado di conflittualità relativamente alto (3.3). 2. Mettersi d’accordo Nelle interazioni del corpus, osserviamo un orientamento forte degli interagenti verso l’elaborazione di un sapere condiviso, in due sensi: da un lato, loro mettono in comune conoscenze individuali distribuite in modo asimmetrico, in un processo che si può definire di apprendimento mutuo. Dall’altro lato, si tratta per loro di condividere valutazioni e punti di vista su determinati oggetti di sapere, ed è quest’ultimo tipo di condivisione, il quale si manifesta nel raggiungimento di accordi, che ci interessa particolarmente in questa sede. 2.1 Mettersi d’accordo su una versione di un oggetto di sapere: sequenze esplorative o di negoziazione Il raggiungimento di accordi a proposito di oggetti discorsivi si realizza tipicamente sotto forma di sequenze che possiamo chiamare esplorative, o anche di negoziazione, e che comportano tre fasi: 28 La gestione del disaccordo nelle discussioni scientifiche - una prima fase nella quale si pone un problema a proposito di un oggetto di sapere più o meno complesso; - una seconda fase durante la quale i parlanti esplorano insieme diverse soluzioni al problema, che corrispondono a diverse versioni dell’oggetto discorsivo in quanto oggetto di sapere e possono comportare l’introduzione di altri topic legati in qualche modo al problema posto; - una terza fase in cui i partecipanti si mettono d’accordo su una soluzione, selezionando anche una versione determinata dell’oggetto di sapere trattato. Il consenso finale può essere espresso in modo più o meno esplicito e conclude la sequenza, permettendo ai partecipanti di passare alla prossima fase della loro interazione. Questo tipo di sequenza è una componente convenzionalizzata di generi discorsivi come la discussione dopo una presentazione, che consiste spesso in una serie di problemi sollevati e trattati a proposito di elementi della presentazione. Un altro esempio è la redazione collettiva di documenti, cioè una situazione nella quale più persone lavorano su un testo, per esempio correggendo insieme una bozza o scrivendo insieme appunti su un lucido; in questo tipo di contesto, i partecipanti si mettono d’accordo su una serie di problemi di formulazione, trattandoli uno dopo l’altro (cf. Krafft/ Dausendschön-Gay 1999, Miecznikowski/ Mondada 2001b). In questi casi, le sequenze esplorative o di negoziazione fanno parte dell’attività principale in corso. In altri casi invece hanno il carattere di riparazioni, nel senso dell’analisi conversazionale, cioè rimediano a problemi non prevedibili che sorgono nel corso dell’interazione, ostacolando la sua progressione. Siccome queste sequenze interrompono una attività che sarà ripresa dopo la loro conclusione, vanno descritte come sequenze laterali 3 . Vorrei esemplificare quanto introdotto qui sopra appunto con una sequenza di riparazione; le riparazioni sono infatti particolarmente istruttive perché illustrano il fatto che l’elaborazione del sapere ha luogo anche ad un micro-livello, grazie a procedure che, benché metodiche, sfuggono di solito alla nostra attenzione. Il contesto dell’esempio è una discussione durante una riunione di un gruppo interdisciplinare di specialisti che lavorano sull’impero ottomano 4 . La discussione segue una relazione sul regno dei mamelucchi in Egitto fatta dalla parlante TO. La sequenza comincia con una domanda rivolta a TO da un ascoltatore, PO: 29 3 Cf. Miecznikowski (2005) per una analisi di sequenze esplorative (di tipo riparatorio e non) in cui vengono problematizzate singole unità lessicali, e per una discussione della letteratura dedicata ad argomenti affini (p. 43-56). 4 Una prima analisi dell’esempio è proposta in Miecznikowski (2005: 91-93). Johanna Miecznikowski Esempio 1a 5 1} POL .. and fInally\ . ((ride)) the 2} last question i want to put . all them together\ . 3} coptophone . i: remember i asked the lecturer months ago 4} . to whAt extent\ . egypt was . could be considered .. an 5} arab country . and: 6} [ under the mameluks ((rapide)) i did not find an& 7} TOI [mhm 8} POL ANswer/ . or perhaps haven’t understood it . euh what was 9} the proportion of the coptophone . population 10} TOI alors 11} POL was it large/ . or ((68 righe omesse)) Questa domanda è seguita da un brano di discussione non riportato qui, che concerne essenzialmente l’esatta percentuale dei coptofoni nell’Egitto governato dai mamelucchi. TO, la relatrice, torna poi alla parte iniziale della domanda, alle righe 12-13 («about the arab cOUntry»). La parlante comincia a dare una risposta, però si ferma per problematizzare prima un elemento della domanda; cioè inizia una riparazione della domanda, rimandando la risposta a più tardi: Esempio 1b 12} TOI euh about 13} the arab cOUntry . euh: i don’t think . euhm .. egypt was 14} an ARAB country . what does it mean . euh . even NOW . if 15} you ask a coptic person . you ask him . are you an arab 16} POL mhm mhm mhm 17} TOI euh iin arabic raeuh the . word arab/ 18} POL mhm 19} TOI means euh badu euh means [euh 20} X,Y [xxxxxx oui 21} TOI xxx . from the desert . nonot means euh arabophone .. 22} so . even now if you ask a coptic person are you arab/ he 23} says . i’m arab/ . and i have a friend/ . euh she was euh 30 5 Sono state adottate le seguenti convenzioni di trascrizione: [ ] segmento sovrapposto . .. ... pause brevi, medie, lunghe ( 2 sec.) (2s) durata di pausa in secondi xxx brano non compreso ( 2 sec.) / \ intonazione ascendente/ : allungamento vocalico discendente parinterruzione & continuazione del turno attraverso un = continuazione rapida ritorno a capo (il va) trascrizione incerta (h) aspirazione exTRA sillaba in maiuscole: accento wIrklichvocale maiuscola: accento melodico dinamico delimitazione dei fenomeni tra (( )) ((ride)) commento, fenomeni non trascritti N. N. nome {. . .} parte del turno omessa La gestione del disaccordo nelle discussioni scientifiche 24} . euh student in berkeley . and she says . ii . i 25} thought i was an . arabic person WHEN i was in the states 26} .. but before i was not an arab\ . because in berkeley . 27} i was with . iraki persons and . so on/ . and we we spoke 28} togeth- . together\ . [but 29} POL [no i mean arabophone/ of course 30} when i use [xxxxxxxxxxxxxxxxxx my question] was& 31} TOI [no euh: : : no they were cop-] 32} POL &arabophone . to what extent . egypt was arabophone at 33} the time of the mameluks\ . And\ 34} TOI the administration was [arab . bic 35} POL [no . language linguistically\ 36} TOI linguistically euh .. i think it was not/ . euh . for 37} instance in the country . the peasants were not 38} arabophones/ 39} POL mhm . [but 40} TOI [that’sthat’s sure/ 41} POL in the city in cairo = 42} TOI = in in cairo .. euhm: . in the administration/ . euh even 43} the coptic . personnel was .. was arabophone\ because . 44} all was written in arabic\ . not in turkish hein/ never 45} in turkish\ Il problema che TO solleva è l’interpretazione della domanda, una condizione essenziale per poter dare una risposta adatta. Questo problema è legato al senso della parola arab, parola messa in evidenza prosodicamente («ARAB», r. 14) e poi individuata anche esplicitamente come segno linguistico («the . word arab/ », r. 17). Tematizzando la parola arab come segno linguistico, TO evoca e comincia a sviluppare un oggetto di sapere che trascende l’interpretazione della domanda posta da PO. Segue (in terza posizione) un turno riparatorio complesso, che configura il turno precedente di TO (in seconda posizione) come manifestazione di un fraintendimento (cf. Hinnenkamp 1998, Bazzanella/ Damiano 1999, Galatolo 1999) e propone una auto-riparazione dell’elemento problematico (il turno in prima posizione): PO reagisce prima alla problematizzazione della parola arab, rifiutando («no», r. 29) una delle interpretazioni proposte da TO e esplicitando il suo modo di usare la parola («I mean arabophone when i use xxx», r. 29-30), e poi reagisce alla problematizzazione della sua domanda, riformulandola (r. 32-33). TO ratifica questa riparazione: tramite una autocorrezione (r. 34) manifesta di aver capito la disambiguazione di arab nel senso di ‘arabofono’; e manifesta una seconda volta la sua comprensione e il suo accordo rispetto a questa disambiguazione, ripetendo l’elemento «linguistically» aggiunto da PO (r. 35). Notiamo che TO ha iniziato a rispondere alla domanda di PO sin dai primi indizi per una autoriparazione da parte di PO (cf. i due tentativi alle righe 31 e 34); però è solo dopo la complezione e la ratifica di questa autoriparazione che TO può sviluppare la sua risposta. Per riassumere: in questa sequenza i parlanti risolvono un problema, la corretta comprensione della domanda di PO, e durante questo processo emergono an- 31 Johanna Miecznikowski che diverse versioni di un oggetto di sapere che trascende questo problema: il significato e le condizioni di uso della parola arab. Rispetto a quest’ultimo aspetto del problema osserviamo, facendo attenzione alle correzioni e riformulazioni, che i parlanti man mano si mettono d’accordo sul fatto che fra più usi possibili della parola arab l’uso che ha fatto PO nella sua domanda, cioè quello nel senso di ‘arabofono’, non è la scelta migliore. Questo accordo, non dichiarato esplicitamente, conferma indirettamente le componenti semantiche della parola arab messe in evidenza da TO, componenti come «from the desert» (r. 21), che concernono l’origine della persona categorizzata tramite l’aggettivo piuttosto che la lingua che parla. 2.2 Stabilizzazione di oggetti di sapere Quali effetti può avere un accordo raggiunto sul piano dell’elaborazione del sapere? Si può concettualizzare l’effetto di un accordo raggiunto come stabilizzante, a più o meno a lungo termine, nel senso che una versione su cui i parlanti sono d’accordo potrà essere ripresa e costituire il punto di partenza di riflessioni ulteriori, allorché versioni alternative dello stesso oggetto di sapere spariranno dal palcoscenico dell’interazione. Questo effetto di stabilizzazione è legato al fatto che ogni accordo implica prese di decisione da parte degli interagenti sul loro comportamento futuro - in molti casi, anche se queste decisioni non sono esplicitate, gli interagenti preferiscono non «venire indietro» per riconsiderare e sviluppare una opinione, una descrizione, un termine diversi dalla versione su cui hanno raggiunto un accordo. Così nella discussione dalla quale è estratto l’esempio 1, dopo la conclusione della sequenza di riparazione a proposito di arab la polisemia di questa parola è un fatto stabilito, e la possibilità di usarla semplicemente nel senso di ‘arabofono’ sembra limitata; un indizio che va in questa direzione è che quando è usata la radice arabin questo senso (in inglese o francese, che sono le due lingue parlate in questa discussione), è sempre in una parola composta o altrimenti disambiguata. In molti casi, le conseguenze di tali prese di decisione più o meno implicite trascendono le interazioni faccia-a-faccia del gruppo di partecipanti coinvolti. Gli oggetti di sapere elaborati sono ripresi in discorsi futuri, messi in circolazione sotto forma scritta, eventualmente applicati e «tradotti» (Callon 1986) in vari modi in attività pratiche e tecnologiche. I testi redatti collettivamente menzionati sopra (cf. 2.1) sono un esempio di una tale stabilizzazione a più lungo termine. Ma sulla base del corpus raccolto si può anche dimostrare, per esempio, che gli accordi raggiunti interattivamente lasciano tracce negli atti di un convegno. In effetti, i contributi agli atti sono spesso cambiati rispetto alle versioni presentate durante il convegno, in funzione appunto delle problematizzazioni che hanno avuto luogo nelle discussioni (cf. p. es. Miecznikowski i. c. s. b). 32 La gestione del disaccordo nelle discussioni scientifiche 3. La gestione del disaccordo 3.1 Generalità Definiremo il disaccordo come l’espressione di una posizione argomentativa in contrasto con un’altra posizione, le due posizioni essendo associate a parlanti diversi. A livello conversazionale, il disaccordo (come anche l’accordo) è un fenomeno che si costruisce interattivamente, in stretto rapporto con la gestione del rapporto interpersonale tra gli interagenti, e che si sviluppa nel tempo. Gli aspetti interattivi e sequenziali del disaccordo sono centrali nella ricerca svolta nell’ambito dell’analisi conversazionale e dell’etnografia della comunicazione a proposito delle interazioni conflittuali in diversi contesti sociali (cf. i volumi curati rispettivamente da Grimshaw 1990 e Kallmeyer 1996, ma anche Fele 1991, Kotthoff 1993, Nothdurft 1997, Schröder 1997, Dascal 1998, Di Luzio 1998, Monzoni 2004, e, per una rassegna recente della letteratura anglofona al proposito, Leung 2002). Questo tipo di ricerca mette in evidenza una serie di caratteristiche del disaccordo che sono pertinenti anche per il nostro contesto delle interazioni tra ricercatori: - Il disaccordo si esprime a diversi livelli della conversazione - dal verbale al nonverbale, ma anche p. es. nella gestione più o meno competitiva dei turni, dei topic e della sequenza interazionale stessa. - La sua espressione può essere più o meno intensa, e l’attribuzione delle posizioni argomentative a due parlanti diversi può essere più o meno chiara. In questo senso si tratta di un fenomeno graduale. - A livello argomentativo, l’espressione del disaccordo comporta spesso la costruzione di prospettive (cf. Keim 1996, Kallmeyer 2002), cioè le posizioni argomentative specifiche che si oppongono sono associate ad atteggiamenti e ad insiemi di conoscenze di sfondo più generali. - Infine, è importante notare che il disaccordo nell’interazione può essere gestito più o meno rapidamente. In molti casi, gli interagenti lo risolvono, come problema, negoziando un accordo nel corso di pochi turni. In altri casi, invece, il disaccordo persiste, e si sviluppa allora una interazione conflittuale, con possibile intensificazione del conflitto. Anche sul piano dello sviluppo sequenziale del disaccordo c’è quindi gradualità: una interazione nel suo insieme può essere più o meno conflittuale. 3.2 Il disaccordo nelle discussioni scientifiche Nel contesto della collaborazione in gruppi di ricerca, in cui l’accordo da raggiungere nella conversazione è una preoccupazione costante dei parlanti e costituisce uno stadio importante nel processo di elaborazione e di consolidamento delle co- 33 Johanna Miecznikowski noscenze, qual’è l’importanza del disaccordo? Osserviamo interazioni conflittuali in questo contesto, e quali sono gli effetti sull’elaborazione del sapere? Per captare le manifestazioni del disaccordo nelle discussioni scientifiche, è utile riprendere lo schema sequenziale molto generale della sequenza esplorativa o di negoziazione. Il disaccordo si manifesta infatti fondamentalmente in sequenze di quel tipo, come un modo possibile di comparare e di valutare diverse versioni di un oggetto di sapere e diverse soluzioni a un problema. Occorre sottolineare che si tratta solo di un tipo possibile di confronto. C’è disaccordo solo quando diverse versioni di un oggetto di sapere sono costruite come posizioni argomentative contrapposte e attribuite a parlanti diversi. Ciò non è necessariamente il caso: frequentemente i parlanti si mettono d’accordo senza essersi opposti l’uno all’altro prima. La riparazione a proposito di arab analizzata prima può essere vista come un caso al limite tra l’esplorazione consensuale e il confronto con dissenso. Da un lato, l’iniziazione di riparazione di TO ha un potenziale critico, poiché: - TO decostruisce una categoria introdotta da PO, «arab contry» («what does it mean», r. 14) 6 . - Usando una negazione («not means», 21), TO oppone due posizioni argomentative relative all’interpretazione della parola arab e ne rifiuta una; per default, l’interpretazione negata può essere attribuita all’interlocutore (e lui reagirà in questo senso alle r. 29-33). - Come sfondo della valutazione negativa di una delle due posizioni, TO costruisce una prospettiva che è quella dell’esperto e conoscitore della cultura sotto esame (rinvio alla lingua araba con citazione di traduzioni in arabo, rinvio a testimonianze di persone coinvolte), che per default funziona come autocategorizzazione della parlante, una attribuzione che è favorita dal suo ruolo come relatrice e implica la categorizzazione dell’interlocutore come meno esperto. Dall’altro lato: - Nel turno di TO né l’attribuzione della posizione rifiutata all’interlocutore, né le categorizzazioni degli interagenti sono esplicite. - Come abbiamo visto, PO, dopo aver chiarito il senso della sua domanda, non insiste sul suo uso della parola arab, ma si auto-corregge, dimostrando il suo accordo con l’interlocutrice. - PO non costruisce una prospettiva opposta a quella di TO; non sorge una divergenza di prospettive. - Dopo la risoluzione, relativamente rapida, del problema posto da TO, la sequenza domanda-risposta iniziata da PO è compiuta, e si ha quindi alta collaboratività per quanto riguarda la gestione della sequenza interazionale. 34 6 Nel corpus, la problematizzazione di elementi del codice linguistico, che come tali di solito fanno parte delle conoscenze di sfondo condivise, concorre spesso a esprimere un atteggiamento critico verso il discorso dell’interlocutore (cf. Miecznikowski 2005: 85-106 e 153-90). La gestione del disaccordo nelle discussioni scientifiche Si tratta di uno dei tanti casi limite, essendo appunto il disaccordo un fenomeno graduale. Quando c’è chiaramente disaccordo, nel corpus, riscontriamo una serie di fenomeni tipici delle interazioni conflittuali, tanto più evidenti quanto è maggiore la conflittualità dell’interazione a tutti i livelli. Vorrei mettere in evidenza due tipi di fenomeni che considero particolarmente pertinenti per l’elaborazione del sapere scientifico. Un primo fenomeno concerne la costruzione di prospettive, nelle quali si inseriscono le posizioni argomentative difese. Abbiamo visto sopra l’esempio di una messa in prospettiva legata ad una categorizzazione come esperto in una determinata materia. Nelle discussioni scientifiche, i ricercatori ricorrono spesso a categorizzazioni di questo tipo, anche a categorizzazioni in termini disciplinari, come nell’esempio seguente: Esempio 2 1 MA du liest . wittgenstein 2 auf ne total interessante weise ich les ihn halt 3 als linguistin 4 UL ja [. ganz anders 5 MA [xxxxxxxxxxxxx es ist total interessant = 6 UL = ja 7 MA ähm . ich weiss nicht ob . ob du damit einverstanden wärst ich 8 habe .. wittgenstein auch . vom vom linguistischen ansatz her 9 von seiner sprachphilosophie her . immer als eine 10 morphogeNEse gelesen\ . (den frühen und) späteren 11 wittgenstein\ (also nicht) als GEgensatz In questo brano, una parlante, MA, rivolge un commento alla parlante UL, a proposito di una relazione su Wittgenstein che UL ha presentato prima. Il commento di MA è in lieve disaccordo con la relazione di UL, o potenzialmente in disaccordo, come ci fa capire l’enunciato metacomunicativo «ich weiss nicht ob du damit einverstanden wärst» (r. 7). MA oppone una sua lettura dell’opera wittgensteiniana a quella di UL, e le due parlanti co-costruiscono la differenza tra le due letture categorizzandole in termini disciplinari. Una interpretazione si integra in una prospettiva da «linguista» («als linguistin», r. 3), mentre l’altra per default si integra in una prospettiva da non linguista. Se la categoria di «linguista» è proposta da MA (r. 3), l’esistenza di una differenza pertinente tra le due prospettive è immediatamente confermato da UL («ja . ganz anders», r. 4). Il fatto di accompagnare una obiezione con una autocategorizzazione in termini disciplinari è una strategia ricorrente (cf. Miecznikowski i. c. s. a); serve fra altro ad evitare di contestare a livello fattuale ciò che ha detto l’interlocutore. Qui però vorrei sottolineare meno la dimensione della cortesia e piuttosto il fatto che l’oggetto di sapere discusso - qui il rapporto tra il primo e il secondo Wittgenstein - è trasformato grazie a questa strategia. Tramite categorie come «als linguistin», «vom linguistischen ansatz her» (r. 8), «von seiner sprachphilosophie her» (r. 9), 35 Johanna Miecznikowski MA attiva insiemi di conoscenze di sfondo con cui mettere in rapporto l’oggetto discusso; e quest’atto di contestualizzazione, riconosciuto come pertinente da ambedue le parlanti, non lascia intatto l’oggetto, ma lo trasforma e arricchisce. Il secondo fenomeno che voglio mettere in evidenza è il potenziale perturbatore del disaccordo sul piano tematico. Nelle discussioni scientifiche come in altri contesti, un segno possibile di conflittualità è la gestione competitiva dei topic (cf. Mondada 1995), caratterizzata dal fatto che i parlanti tendono a non riprendere e a non sviluppare i temi introdotti dagli interlocutori, che «non si parla della stessa cosa». Questa tendenza ha una varietà di effetti sull’elaborazione del sapere. Anzitutto, ha un effetto di destabilizzazione (Miecznikowski 2005: 169-90) relativo a oggetti di sapere che non vengono ripresi come topic, o sono ripresi in modo unilaterale da un solo parlante. Questi oggetti sono destabilizzati perché la loro rilevanza conversazionale stessa, la loro esistenza nell’universo discorsivo sviluppato interattivamente, è messa in crisi. Inoltre, quando in una sequenza esplorativa gli interagenti gestiscono i topic in modo poco cooperativo, succede che i topic si moltiplicano, e che i parlanti perdono di vista, almeno momentaneamente, il problema inizialmente posto. Questo tipo di andamento tematico mi sembra pertinente per lo sviluppo del sapere nella misura in cui richiede dai partecipanti uno sforzo supplementare per ristabilire la coerenza del loro discorso comune, localmente poco coesivo. Nel corpus, le interazioni ad alto grado di conflittualità sono abbastanza rare, poiché il disaccordo si manifesta tipicamente nel quadro di sequenze di negoziazione relativamente brevi (3-10 turni). Però sono presenti, e sono casi in cui lo schema della sequenza esplorativa è espanso, o persino abbandonato per dare luogo a scambi di repliche che - in contrasto con scambi come quello nell’esempio 1 - non sono finalizzati al raggiungimento rapido di un accordo come chiusura della sequenza. Nella sezione seguente, illustrerò questo modo conflittuale di discutere analizzando un brano di una discussione tra storici. Nell’analisi, mi focalizzerò in primo luogo sugli aspetti sequenziali, sulla costruzione di prospettive e sull’andamento tematico, e mi chiederò quali effetti la gestione conflittuale dell’interazione a questi livelli ha sullo sviluppo delle conoscenze. 3.3 «Mi vado a fare la mia storia da un’altra parte»: analisi di un caso 3.3.1 Introduzione Il brano è estratto da una discussione durante un convegno su grandi personaggi della storia romana antica, organizzato da un gruppo di storici e di filologi. La discussione ha luogo dopo una serie di presentazioni, alla fine della seconda mattinata del convegno. Accanto a tre membri del gruppo - Dumoulin (DUM), Gaudard (GAU) e Mühl (MÜH) - partecipano anche tre ricercatori invitati dal grup- 36 La gestione del disaccordo nelle discussioni scientifiche po per l’occasione specifica del convegno: Sauvin (SAU), Carlino (CAR) e Villaume (VIL), che ha l’incarico di chairman. Una delle relazioni è stata fatta da Sauvin a proposito di una serie di re di Roma, cioè personaggi importanti dell’età più antica della storia romana. Il brano trascritto è preceduto da una domanda che Dumoulin rivolge a Sauvin a proposito di una distinzione analitica che lui ha fatto nell’interpretazione delle fonti sui re di Roma. La domanda posta da Dumoulin è se questa distinzione può essere applicata anche nello studio di altri personaggi romani, meno antichi. Il brano analizzato inizia con la conclusione della risposta data da Sauvin a Dumoulin. Per migliore leggibilità, suddividerò questo brano in una serie di estratti (esempi 3a-3k), facendo seguire ogni estratto da un commento analitico (3.3.2). L’analisi sarà riassunta e discussa nella sezione 3.3.3. 3.3.2 Analisi Esempio 3a - L’inizio della sequenza 1348} SAU {. . .} . hh donc à mon AVIS la 1349} distinction n’est pas ... n’est pas opératoire pour c- 1350} pour euh: les = les grands héros de la république que (je 1351} me trompe peut-être)/ hein parce que .. hh mhm ce que je 1352} pense maintenant xxxxx\ . dans un mois . si je travaille 1353} sur nu[ma ((risate)) (je verrai les choses autrement/ ) 1354} DUM [sur numa ((ride)) 1355} DUM euh je vous remercie ((a bassa voce)) 1356} CAR non vedo però perché metodologicamente c’è una 1357} differenza\ 1358} SAU xxx 1359} CAR cioè una volta accettato il principio\ . fino a fabio pittore/ . 1360} è tutto uguale\ .. cioè non c’è veramente nessun motivo 1361} .. se me lo spiegate xxx capire perché io . devo 1362} comportarmi in un modo per l’età reale . per l’età regia 1363} e in un altro modo per l’età repubblicAna Alla domanda di Dumoulin concernente una determinata distinzione analitica fatta nella relazione di Sauvin, quest’ultimo risponde che è utile fare questa distinzione per l’età regia, ma possibilmente non per l’età repubblicana (cf., nella conclusione della risposta qui sopra, r. 1348-50). Questa risposta è ratificata da Dumoulin (r. 1355), cosicché la sequenza, che è una sequenza domanda-risposta diadica (ascoltatrice-relatore), tipica per una discussione dopo una relazione, è conclusa, e la continuazione più probabile è una prossima domanda rivolta a uno dei relatori, eventualmente preparato da un intervento del direttore della discussione. A questo punto, però, interviene un altro parlante, Carlino, con una obiezione («non vedo però perché . . . », r. 1356). L’obiezione è rivolta non a un relatore, ma, tramite l’uso della 2 a persona del plurale (r. 1361), almeno ad ambedue i parlanti precedenti, divergendo quindi dalla struttura di partecipazione vigente nella discussione finora. A parte la negazione iniziale e il carattere fortemente marcato 37 Johanna Miecznikowski della mossa a livello sequenziale, il probabile disaccordo si manifesta in un uso frequente delle marche della prima e seconda persona, che rende esplicita la noncoincidenza interlocutiva fondamentale del discorso (cf. Authier-Revuz 1995), cioè la non-coincidenza tra il punto di vista del parlante e quello dell’interlocutore. Il problema che Carlino pone è come comportarsi metodologicamente («comportarmi», r. 62) rispetto a diverse epoche della storia romana. Si tratta essenzialmente del modo in cui lo storico tratta le fonti disponibili su ogni epoca. Secondo Carlino, Fabio Pittore, grande storiografo romano che scrive attorno al 200 a. C., segna un cambiamento qualitativo nel modo di riportare gli eventi storici (r. 1359), mentre fra «l’età regia» (r. 1362; copre il periodo dal 753 al 510 a. C.) e «l’età repubblicana» (r. 1363; copre il periodo dal 510-27 a. C.) non ci sono differenze notevoli («è tutto uguale», r. 1360). Sauvin al contrario aveva affermato che c’era una differenza altrettanto significativa tra le fonti disponibili sull’età regia e quelle disponibili sull’età repubblicana nel suo insieme. I turni precedenti di Sauvin, non riportati qui, suggeriscono che le fonti repubblicane, già anteriori a Fabio Pittore, possano essere trattate come fonti storiche, allorché quelle dell’età regia debbano essere analizzate piuttosto con metodi filologici (fra i quali la «distinzione» analitica tematizzata da Dumoulin nella sua domanda che precede il nostro estratto). Esempio 3b - Una impasse 1364} SAU mais je ne: je . la simple différence [c’est que 1365} CAR [pe- 1366} SAU à partir de la république/ on EST dans .. d’une façon 1367} plus solide dans le l’histoire 1368} CAR Eh perché\ 1369} gruppo ((risate)) 1370} SAU parce que . on se rapproche écoutez ((plus haut)) 1371} lorsque fabius pictor lui il écrit envers deux-cent\ ça va/ 1372} . bon\ . [lorsque 1373} groupe [((risate)) 1374} CAR e prima di allOra . è tutto uguale\ 1375} SAU NON 1376} GAU non 1377} SAU NON je n’ai pas dit ça/ ((ride)) 1378} (3.5s) Anche se Carlino esprime abbastanza apertamente il suo disaccordo, simultaneamente offre ai suoi interlocutori la possibilità di interpretare il suo turno come una richiesta di dare una spiegazione («se me lo spiegate», r. 1361). Sauvin reagisce a questa offerta, con un turno (r. 1364-67) che può essere visto come spiegazione, l’ambizione chiarificatrice essendo sottolineata in modo alquanto polemico dall’aggettivo «simple» (r. 1364). Se si tratta di una spiegazione, non fa però altro che confermare il disaccordo con Carlino. Quest’ultimo non la accetta (r. 1368), e non accetta neanche il tentativo da parte di Sauvin di svilupparla ulteriormente: interrompe un turno di Sauvin che con ogni probabilità sarebbe stato relativamente 38 La gestione del disaccordo nelle discussioni scientifiche lungo (r. 1370-72), riaffermando la posizione difesa già prima («e prima di allOra . è tutto uguale», r. 1374). Dopo la reazione dispreferita di Carlino (la non-accettazione della spiegazione) e la manifestazione della sua non-cooperatività a livello della gestione dei turni, l’interazione è giunta a una specie di impasse che si esprime in una serie di obiezioni (r. 1375-77) e in una pausa lunga (r. 1378). Esempio 3c - La storia orale della Sicilia, i fasti 1379} CAR siamo semprecioè non vedo differenze\ quequesto 1380} onestamente\ . xxx il problema di lontananza = 1381} SAU = oui/ = 1382} CAR = allora certe [cose più lonpiù lontane- 1383} SAU [distance et . oui (de) distance 1384} CAR [ma/ . io posso dimostrare che nella storia orale .& 1385} SAU [et 1386} CAR &della sicilia/ . in unl’arrivo di garibaldi e l’arrivo 1387} dei normanni\ . è vicinissimo\ .. cioè non . questo non 1388} euh . come dire non è un motivo sufficiEnte\ 1389} GAU les les fastes introduisent une différence\ 1390} CAR eh/ 1391} GAU les fastes introduisent une différence\ 1392} CAR sì ma i fAsti sono liste di nomi\ 1393} GAU [oui/ 1394} CAR [non snon sono dei fatti\ . cioè io io sto 1395} radicalizzando il vostro problema\= 1396} GAU = oui = oui = oui = oui ((lungo brano di discussione omesso)) Dopo che Carlino ha riaperto lo scambio con un’affermazione rafforzata («onestamente», r. 1380) della sua posizione, il disaccordo ora persiste, e l’andamento tematico si accelera. Sia Carlino che Gaudard introducono ognuno un nuovo argomento, argomenti legati rispettivamente al topic della storia orale della Sicilia (r. 1384-88) e a quello dei fasti (r. 1391). Aggiungiamo che i fasti sono una prima forma di calendario romano, da situare a una data anteriore a Fabio Pittore e perciò costituenti un argomento contro la posizione di Carlino. Nessuno di questi topic viene sviluppato dall’interlocutore rispettivo, e Carlino ne introduce invece uno nuovo: la coppia di nozioni opposte «nomi» (r. 1392) vs. «fatti» (r. 1394). Notiamo inoltre che Carlino continua a mettere in scena due enunciatori, io vs. voi, attribuendo tra l’altro alla parte opposta il «problema» da risolvere («io sto radicalizzando il vostro problema»). Segue un lungo brano di discussione omesso nella trascrizione, nel quale Sauvin e Carlino sviluppano le loro posizioni, approfondendo alcuni dei topic introdotti prima, in particolare «il problema di lontananza» (cf. r. 1380) e la storia orale della Sicilia. Sauvin introduce un altro argomento, quello del grado variabile di complessità interna dei testi storiografici, e Carlino fa un primo rinvio interdiscorsivo - seguiranno altri rinvii analoghi - raccontando come con altri colleghi ha già discusso problemi simili. 39 Johanna Miecznikowski Esempio 3d - Noi archeologi vs. voi storici della letteratura 16} CAR {. . .} ecco . e . posso . posso garantirvi che 17} c’è . si è avvertito un rischio\ . quando . euh euh 18} emilio gabba ha scritto . non esiste più la grande 19} roma dei tarquini\ .. perchè insotuttè tutto f-= 20} XX = mhm = 21} CAR = è tutto racconto\ . no/ .. eh . allora a questo pUnto 22} è apparso davanti agnagli nostri occhi chiara . 23} l’idea che NOI . archeologi ci faremo . una nostra 24} storia archeologica di rOma . voi farete la vostra 25} storia letteraria che possono avere nulla a che fare . 26} l’una con l’altra/ . con un grave nocumento secondo me 27} . per gli uni e per gli altri\ . ma il rischio è 28} quello\ . cioè se uno non si mette di fronte alla 29} necessità di ancorare i fatti . e chi è . benissimo\ . 30} la domanda che ho fatto xx come mai .. si mettono certe 31} cose (a) servio tullio e noae non a un altro\ . non 32} mi si è rispOsto\ . difatt(o) . ma ((aigu)) Nel contesto di quel racconto, Carlino riprende l’opposizione tra «io» e «voi», per costruire due prospettive divergenti (caratterizzate da due visioni della storia romana che «possono avere nulla a che fare l’una con l’altra», r. 26) che trascendono le posizioni espresse dai parlanti fisicamente co-presenti. La prospettiva dell’«io» è integrata in un «NOI», accentuato (r. 23), ed è categorizzata come archeologica («archeologi» r. 23, «storia archeologica di roma», r. 24). La prospettiva della parte opposta invece è «letteraria» («voi farete la vostra storia letteraria», r. 25). A parte queste categorie disciplinari, per differenziare le due prospettive Carlino ricorre un’altra volta alla parola fatti («ancorare o no i fatti», r. 29). Questa parola sta diventando una parola chiave della sua argomentazione 7 - tanto più che già in una discussione del giorno precedente Carlino si era auto-definito «archeologo ... legato più .. ai fatti che . ai sentimenti\». In questo contesto, introduce, come esempio, un nuovo topic, cioè la domanda della fattualità dell’attribuzione di «certe cose» al re Servio Tullio (r. 30-31). Alla costruzione di due prospettive opposte contribuisce, inoltre, un rinvio intertestuale agli scritti di Emilio Gabba, uno storico specializzato sulle fasi più antiche della storia di Roma. Da un lato questo storico, grazie al suo scetticismo verso fonti storiografiche romane importanti (r. 18-21), funziona come figura chiave dello schieramento opposto. Dall’altro lato, Carlino ricorda una divergenza di prospettive preesistente, fornendo così un quadro di interpretazione dell’interazione in corso e generalizzando il problema trattato. In questo quadro, pronuncia anche una forte valutazione negativa di ciò che considera una conseguenza dell’atteggiamento della parte opposta («rischio», r. 17, 27, «grande nocumento» r. 26). 40 7 Cf. Nothdurft (1996) per un’analisi in chiave conversazionale delle funzioni retoriche e argomentative di tali Schlüsselwörter. La gestione del disaccordo nelle discussioni scientifiche Esempio 3e - «tout historien est prêt à le reconnaître» 33} MÜH j’ai essayé de répondre/ 34} ((risate)) 35} CAR no/ non mi hanon mi ha risposto caro mio\ . non mi ha 36} risposto\ 37} MÜH mon[sieur xxxxxx je voulais- . je voulais xxx clair/ ] 38} VIL? [monsieur carje m’excuse xxxxxxxx j’aimerais-] 39} MÜH je crois que que l’objet . tout dépend de l’objet/ de 40} ce qu’on rechErche ((26 righe omesse)) 67} . euh: et et je crois que c’c’est là 68} qu’il faut pas entrer en conflit/ . euh je je pense 69} que sur les périodes sur lesquels on n’a pratiquement 70} pas de textes contemporains/ c’est essentiellement 71} l’archéologie/ qui effectivement prend la parole\ . et 72} ça c’est normal/ . euh: : et je crois que . tout 73} historien est prêt à le reconnaître/ . euh: : une une 74} étude historique sur les premiers siècles de rome/ 75} c’est d’abord une étude archéologique/ . euh La domanda posta da Carlino a proposito di Servio Tullio rinvia a una discussione che ha avuto luogo in una fase precedente del convegno, un rinvio interdiscorsivo che sottolinea ancora il carattere generale del problema trattato. Risponde Mühl, che finora non aveva partecipato. Mühl fa varie mosse finalizzate a una regressione del conflitto: - risponde alla domanda di Carlino (parte omessa nella trascrizione), comportandosi in modo cooperativo a livello sequenziale e topicale; - fa un commento metacomunicativo deontico che mira alla diminuzione del conflitto (r. 68: «il faut pas entrer en conflit», una raccomandazione presentata come presupposta e condivisa grazie al costrutto scisso «c’est là que . . . »); - introduce una categorizzazione in termini disciplinari (r. 73: «tout historien») che almeno potenzialmente è neutra rispetto all’opposizione tra archeologi e storici di orientamento «letterario» e che comunque non riprende quest’ultima categorizzazione proposta da Carlino; - valuta positivamente l’apporto archeologico almeno in una fase della storia romana; - cerca un compromesso, che consiste in una divisione dei compiti tra storici archeologi e storici non-archeologi. Esempio 3f - L’iscrizione di Satricum 76} [euxh xxxx 77} CAR [sì ma . e quando esce poi l’iscrizione di satricum\ 78} . che . ci dà .. ci fa toccare con mano [xxxx\ 79} MÜH [je ne sais 80} pas/ si c’est dans les (res) publicolae\ 81} CAR ah be’ certo tpossiamo [xxx si può\ 82} MÜH [a: : c’est (un-; à) euh c’est 41 Johanna Miecznikowski 83} (un; à) xxx[xxxxxx] 84} CAR [il periodo il] periodo coincide\ 85} ((piccole risate)) Le proposte di Mühl non sono però accettate da Carlino, che, opponendosi («sì ma», r. 77), introduce un nuovo topic, l’iscrizione di Satricum. Questo topic, come già il rinvio agli scritti di Gabba, evoca una polemica preesistente che fa parte delle conoscenze di sfondo dei partecipanti. Si tratta di una iscrizione scavata solo di recente, sulla quale è menzionato un personaggio al quale i partecipanti alla discussione si riferiscono con il nome di Publicola. Questo personaggio per molti storici - e anche per Carlino - corrisponde a un personaggio menzionato in una serie di fonti antiche, e l’iscrizione costituirebbe quindi secondo loro una prova, che si può «toccare con mano» (r. 78) dell’esistenza di quel personaggio. Per altri storici invece, l’iscrizione non prova l’esistenza del personaggio. Mühl dimostra di essere di quest’ultimo avviso, in una breve sequenza di repliche opposte sul piano del contenuto e gestita in modo competitivo per quanto riguarda l’alternanza dei turni. Esempio 3g - «io mi vado a fare la mia storia da un’altra parte» 86} CAR xx publicola è presente à satricum . euh dico . a 87} questo punto/ . cioè dico euh euh . euh euh 88} xxxxxxxxxxxx un altro sistema lo capisco va bene . 89} [però euh non: . come dire . euh . io xxxx me ne vado& 90} [((risate)) 91} CAR &perché mi vado a fare la mia storia\ . [da un’altra& 92} [((risate)) 93} CAR &parte\ nel senso che mmi dispiAce . e non . quello 94} che vi dirò/ oggi/ francamente non vi interessa\ . 95} perché è un racconto di una società che . non ha nulla 96} a che fare con i vostri raccOnti\ 97} ((2s; due persone ridono)) Nonostante il fatto che Mühl non abbia accettato l’iscrizione di Satricum come argomento valido, Carlino continua come se l’avesse fatto, imponendo in modo unilaterale una chiusura della negoziazione su questo topic per riprendere la costruzione di prospettive divergenti. Notiamo, in particolare, - la metafora spaziale dell’allontanamento («mi vado a fare la mia storia\.da un’altra parte\», r. 91, 93), integrata nella messa in scena di una possibile terminazione precoce del dialogo tra l’io e il voi («me ne vado», r. 89), prima ancora che Carlino abbia tenuto la relazione prevista dal programma del convegno («quello che vi dirò/ oggi/ », r. 93, 94); - il riciclaggio di una parola chiave, «racconto», che era stata introdotta da Carlino già prima per caratterizzare la posizione della parte opposta («è tutto racconto», es. 3d, r. 21), e che qui viene usata per ridurre ad absurdum quella posizione (r. 95-96). 42 La gestione del disaccordo nelle discussioni scientifiche Esempio 3h - «un problema epistemologico di base» 98} CAR questo èe no/ ma è una un xxxone serio\ . non è un 99} fatto personale\ . è un fatto proprio di tradizioni di 100} studio\ . euh [il problema epistemologico . di base\ 101} XX [mhm 102} GAU tout à fait/ oui 103} ((qualche risata)) Dopo una pausa di 2 secondi, durante la quale nessuno si appresta a reagire allo scenario proposto da Carlino come ad una minaccia seria, Carlino espande il suo turno con un commento metacomunicativo (r. 98-100) che può essere interpretato come una formulation (Heritage/ Watson 1980) con funzione di riassunto e quindi come una mossa nella direzione di una chiusura della sequenza. Gli altri partecipanti reagiscono manifestando il loro accordo (r. 101, 102), ratificando il contenuto del commento - che pone il problema trattato nel modo più generale possibile e conferma la pertinenza delle categorizzazioni disciplinari fatte durante la discussione - e dimostrando di non voler apportare ulteriori argomenti contrari. Esempio 3i - «les approches peuvent être tout à fait complémentaires» 104} CAR ecco\ 105} ((2s; quelques rires)) 106} SAU et bien onnous avons des approches très différen: tes 107} et les résultats sont très différents xx[xx 108} VIL [mais euh . si 109} je puis me permettre les approches peuvent être 110} [tout à fait complémentaires/ àdans l’ensemble des & 111} CAR [mais oui/ .. je crois/ 112} VIL &périodes = 113} CAR = oui = 114} VIL = d’ailleurs\ [xx ne pas seulement xx . & 115} CAR [oui . tout à fait 116} VIL &et l’archéologie a le 117} [droit de sxxx (dans l’ensemble) ((en riant)) 118} CAR [io cercavo la complementarietÀ appunto\ . questo 119} cercavo\ unaeuh: mi si dice che 120} ((risate)) 121} CAR questo èche è un argomento completamente divErso\ . 122} quindi va be’ Anche Carlino segnala di non voler più riprendere il turno («ecco\», r. 104). A questo punto, più partecipanti fanno delle mosse nella direzione di una conclusione. Sauvin fa anche lui un commento metacomunicativo a carattere riassuntivo (r. 106- 07). Villaume, il direttore della discussione, che aveva fatto un primo tentativo di venire ad una conclusione già molto prima (es. 3e, r. 38), riformula il compromesso proposto da Mühl (r. 108-17), rinforzando la valutazione positiva dell’apporto archeologico alla storiografia («et l’archéologie a le droit de sxxx (dans l’ensem- 43 Johanna Miecznikowski ble)», r. 116-17). Questo compromesso, che si condensa attorno alla parola chiave «complementarietà», trova il consenso di Carlino, che si esprime tra l’altro anche tramite un’adozione della lingua dell’interlocutore («mais oui/ .. je crois/ », r. 111, «oui . tout à fait», r. 115). Esempio 3k - Conclusione della sequenza 123} VIL si je puis me permettre d’essayer [de euh: . recentrer 124} [((risate)) 125} ((risate)) 126} CAR sono . euh una (displaced person) ((ride)) 127} ((risate)) 128} VIL si je: peux me permettre de de quitter . pour le moment 129} . on pourra reprendre ça à une heure . euh le débat sur 130} le . positivis[me . de l’historiographie/ est-ce& 131} GAU [((ride)) 132} VIL &qu’on peut recentrer sur la que[stion euh: qui nous& 133} [((un ou deux rires)) 134} VIL &intéresse plus particulièrement euh ce matin/ Si procede ora alla conclusione della sequenza. Essa è realizzata dal direttore della discussione, che però dà agli altri partecipanti molteplici occasioni di reagire e eventualmente di opporsi - occasioni di cui loro approfittano per dimostrare il loro accordo con ciò che Villaume sta per fare, tramite risate e barzellette, che indicano anche una distensione della situazione sul piano interpersonale. Localmente la conclusione della sequenza sarà definitiva; Villaume la presenta però come provvisoria nel contesto del convegno («quitter . pour le moment . on pourra reprendre ça à une heure», r. 128, 129). 3.3.3 Riassunto e discussione Sul piano sequenziale, il brano esaminato inizia con una mossa inaspettata di un parlante, Carlino. Dopo un fallito tentativo da parte di un altro parlante, Sauvin, di definire il problema posto come un problema di intercomprensione, si sviluppa uno scambio protratto di repliche. Benché ci siano segni ripetuti di ridotta cooperatività, i partecipanti chiudono la sequenza tramite un accordo che risulta dallo sforzo congiunto di tutti gli interagenti. Una interpretazione plausibile di questo brano di discussione è quella di una sequenza di negoziazione espansa, o meglio espansa e rimasta parzialmente incompiuta. La conclusione solo provvisoria operata dal chairman è infatti un indizio per il fatto che nella prospettiva dei partecipanti l’accordo trovato non corrisponde a una soluzione interamente soddisfacente dei problemi sollevati. Tali chiusure provvisorie, che proiettano la riapertura del dibattito a un’occasione ulteriore, specificata con più o meno precisione (nel nostro esempio: «à une heure», es. 3k, r. 129), non sono infrequenti nel corpus, specialmente nel caso di interazioni conflittuali. Questo fatto conferma comunque che l’orientamento dei partecipanti verso un accordo soddisfacente è forte; se local- 44 La gestione del disaccordo nelle discussioni scientifiche mente una sequenza può avere il carattere di un duello verbale - come nell’esempio 3 analizzato qui - come modello interpretativo emico prevale quello della negoziazione su quello del confronto polemico. Sul piano tematico, abbiamo visto che la discussione prende origine da un problema specifico, quello di fissare a una data precisa una frontiera tra storiografia romana affidabile e tradizione più o meno letteraria con elementi di finzione. Nel corso della sequenza, questo problema scivola però al secondo piano, ed è invece trattata una serie di topic tiversi, di cui molti quasi solo accennati e non approfonditi interattivamente. Nel corso della discussione emerge che il problema che si sta trattando non è uno specifico problema di descrizione. Per prima cosa, è più generale, poiché riguarda i presupposti teorici del lavoro svolto durante il convegno (un «problema epistemologico di base», es. 3h, r. 100). Per seconda cosa, siccome concerne «tradizioni di studio» (es. 3h, r. 99-100) nelle quali sono coinvolti gli interagenti, si sposta dal livello referenziale al livello interpersonale. Si tratta non solo di risolvere un problema epistemologico, ma di valorizzare i contributi di diverse discipline scientifiche all’impresa storiografica comune, e in particolare di valorizzare il contributo degli archeologi - e fra loro quello di Carlino - a un convegno organizzato da un gruppo di storici e filologi, un convegno che (come si può ricavare dalla trascrizione della prima giornata) fino a questo momento era dominato da relazioni centrate sull’analisi dei testi piuttosto che sulle testimonianze materiali. La ridefinizione in questo senso del problema posto inizialmente è favorita dalla costruzione di prospettive che trascendono le posizioni specifiche difese dai parlanti e che sono collegate a determinate categorizzazioni degli interagenti. In questo processo giocano un ruolo categorizzazioni in termini disciplinari («archeologico» vs. «letterario»), rinvii interdiscorsivi a pubblicazioni specializzate (gli scritti di Emilio Gabba, l’iscrizione di Satricum), rinvii interdiscorsivi a interazioni precedenti alle quali uno o più dei co-presenti hanno partecipato, parole chiave («racconto», «fatti») e figure chiave. Siccome il problema negoziato è localmente perso di vista in favore di molteplici topic, è ridefinito, generalizzato ad alto grado, trasferito al livello interpersonale, e risolto solo parzialmente, grazie a un accordo provvisorio, si può dire senz’altro che in termini di stabilizzazione di oggetti di sapere il risultato di questo brano di discussione è poco sostanzioso. A questo livello di analisi, la discussione esaminata illustra l’effetto fondamentalmente destabilizzante del disaccordo, soprattutto del disaccordo persistente. A un livello di analisi più fine, osserviamo però che l’effetto del disaccordo persistente non è solo genericamente decostruttivo. Allungando la fase di esplorazione di topic diversi e di versioni diverse degli stessi topic, configura questa fase in modo specifico: - Il brano analizzato fa apparire che gli interagenti accettano la parziale mancanza di coesione tematica locale, ma mantengono tuttavia l’obiettivo di un discorso coerente, cercando denominatori comuni e fili rossi nella «giungla» degli argomenti, il che necessita sforzi particolari di astrazione e il ricorso a inferenze. 45 Johanna Miecznikowski - Tali inferenze implicano l’attivazione di conoscenze di sfondo - che in una discussione più consensuale non sarebbero forse state messe in rapporto con i problemi attuali sui quali lavorano i ricercatori. - Grazie al rinvio esplicito a schemi cognitivi, tipi di discorso, modelli interpretativi ecc. che sono trattati come preesistenti e conosciuti, la costruzione di prospettive favorisce l’attivazione di conoscenze di sfondo e la contestualizzazione dei topic trattati. 4. Conclusione In quanto precede, si è riflettuto sulla gestione dell’accordo e del disaccordo come compito interazionale pertinente nel processo di elaborazione delle conoscenze scientifiche nell’interazione tra ricercatori. Si è costatato che - il raggiungimento di accordi è fondamentale per la stabilizzazione di oggetti di sapere; - l’accordo si manifesta fra l’altro come risultato di sequenze esplorative/ di negoziazione che possono essere più o meno consensuali (o conflittuali); - la conflittualità elevata di una sequenza di negoziazione si manifesta nella sua espansione, e eventualmente in una sua chiusura marcata come provvisoria; tali sequenze sono rare nel corpus; - la gestione conflittuale del disaccordo ha una importante componente interpersonale e può comportare la costruzione di prospettive e/ o la gestione competitiva e accelerata dei topic; - come illustra l’analisi dell’esempio 3, in relazione a questi fenomeni i parlanti generalizzano i problemi trattati e li contestualizzano, mettendoli in rapporto con conoscenze di sfondo attivate tramite inferenze e tramite rinvii espliciti; il disaccordo persistente, nonostante i rischi che comporta in particolare a livello interpersonale, diventa così una risorsa cognitiva. Sono quindi emerse differenze tra modi di discutere più o meno conflittuali, sia sul piano della loro organizzazione sequenziale, sia sul piano delle tecniche retoriche e argomentative, che non sono epifenomeni, ma parte integrante delle conoscenze che in una discussione scientifica vengono esplorate e eventualmente stabilizzate come prodotto del lavoro di ricerca. Torino Johanna Miecznikowski 46 La gestione del disaccordo nelle discussioni scientifiche Bibliografia Akrich, M./ Callon, M./ Latour, B. 1988: «A quoi tient le succès des innovations», Annales des mines 11: 4-29 Anderson, L./ Ciliberti, A. 2002: «Monologicità e di(a)logicità nella comunicazione accademica», in: C. Bazzanella (ed.), Sul dialogo. Contesti e forme di interazione verbale, Milano: 137- 52 Authier-Revuz, J. 1995: Ces mots qui ne vont pas de soi. Boucles énonciatives et non-coïncidences du dire, Paris Bargiela-Chiappini, F./ Harris, S. J. 1997: Managing language: the discourse of corporate meetings, Amsterdam/ Philadelphia Bazzanella, C./ Damiano, R. 1999: «The Interactional Handling of Misunderstanding in Everyday Conversations», Journal of Pragmatics 31: 817-36 Berg, M. 1992: «The construction of medical disposals. Medical sociology and medical problem solving in clinical practice», in: Sociology of Health and Illness 14: 151-80 Bonu, B./ Mondada, L./ Relieu, M. 1994: «Catégorisation: l’approche de H. Sacks», in: B. Fradin/ L. Quéré/ J. Widmer (ed.), L’Enquête sur les catégories, Paris: 129-48 Brown, N. 2000: «Organising/ Disorganising the Breakthrough Motif: Dolly the Cloned Ewe meets Astrid the Hybrid Pig», in: N. Brown/ B. Rappert/ A. Webster (ed.), Contested Futures: a sociology of prospective techno-science, Aldershot: 87-110 Callon, M. 1986: «Éléments pour une sociologie de la traduction», L’année sociologique 36: 169- 208 Dascal, M. 1998: «Types of Polemics and Types of Polemic Moves», in: S. C mejrková et al. (ed.), Dialoganalyse VI. Referate der 6. Arbeitstagung, Prag 1996, Tübingen: 16-33 De Stefani, E./ Miecznikowski, J./ Mondada, L. 2000: «Les activités de traduction dans des réunions de travail plurilingues», Revue française de linguistique appliquée 5/ 1: 25-42 Di Luzio, A. 1998: «Observations on the Interactional Sociolinguistic Analysis of Disputes and discussions», in: S. C mejrková et al. (ed.), Dialoganalyse VI. Referate der 6. Arbeitstagung, Prag, 1996, Tübingen: 133-50 Fele, G. 1991: L’insorgere del conflitto, Milano Franceschini, R. 1998: Riflettere sull’interazione. Un’introduzione alla metacomunicazione e all’analisi conversazionale, Milano Galatolo, R. 1999: «Il malinteso conversazionale: definizione e tipologia», in: R. Galatolo/ G. Pallotti (ed.), La conversazione, Milano: 227-65 Garfinkel, H./ Lynch, M./ Livingston, E. 1981: «The Work of a Discovering Science Construed with Materials from the Optically Discovered Pulsar», Phil. Soc. Sci. 11: 131-58 Grimshaw, A. D. (ed.) 1990: Conflict talk. Sociolinguistic investigations in conversations, Cambridge Heritage, J. C./ Watson, D. R. 1980: «Aspects of the properties of formulations in natural conversations: Some instances analysed», Semiotica 30 (3/ 4): 245-62 Hinnenkamp, V. 1998: Missverständnisse in Gesprächen. Eine empirische Untersuchung im Rahmen der interpretativen Soziolinguistik, Opladen. Cf. anche http: / / www2.fh-fulda.de/ fb/ sk/ inhalt/ professoren/ hinnenkamp/ leseproben/ 1/ missv_n.htm Jacobi, D. 1994: «‘L’homme’. Une nouvelle à caractère scientifique dans la presse et les magazines», in: S. Moirand et al. (ed.), Parcours linguistiques de discours spécialisés, Berne: 11-22 Kallmeyer, W. 1979: «Kritische Momente. Zur Konversationsanalyse von Interaktionsstörungen», in: W. Frier/ G. Labroisse (ed.), Grundfragen der Textwissenschaft, Amsterdam: 59-110 Kallmeyer, W. 2002: «Verbal practices of perspective grounding», in: C. F. Graumann/ W. Kallmeyer (ed.), Perspective and Perspectivation in Discourse, Amsterdam: 113-42 Keim, I. 1996: «Verfahren der Perspektivenabschottung und ihre Auswirkung auf die Dynamik des Argumentierens», in: Kallmeyer, W. (ed.), Gesprächsrhetorik, Tübingen Knorr-Cetina, K. 1981: The Manufacture of Knowledge. An Essay on the Constructivist and Contextual Nature of Science, Oxford Kotthoff, H. 1993: «Disagreement and concession in disputes: on the context sensitivity of preference structures», Language in society 22: 193-216 47 Johanna Miecznikowski Krafft, U./ Dausendschön-Gay, U. 1999: «Système écrivant et processus de mise en mots dans les rédactions conversationnelles», Langages 134: 51-67 Kuhn, T. S. 1977: The Essential Tension. Selected Studies in Scientific Tradition and Change, Chicago Latour, B. 1989: «Pasteur et Pouchet: hétérogenèse de l’histoire des sciences», in: M. Serres (ed.), Éléments d’histoire des sciences, Paris: 423-45 Latour, B./ Woolgar, S. (ed.) 1979: Laboratory Life. The Construction of Scientific Facts, New Jersey Lenz, F. 1989: Organisationsprinzipien in mündlicher Fachkommunikation. Zur Gesprächsorganisation von «Technical Meetings», Frankfurt Leung, S. 2002: «Conflict talk: A Discourse Analytical Perspective», Working Papers in TE- SOL & Applied Linguistics, Special Issue. (http: / / www.tc.columbia.edu/ tesolalwebjournal/ index.htm) Lüdi, G. 1991: «Construire ensemble les mots pour le dire. À propos de l’origine discursive des connaissances lexicales», in: U. Dausendschön-Gay/ E. Gülich/ U. Krafft (ed.), Linguistische Interaktionsanalysen, Tübingen: 193-224 Lynch, M. 1985, Art and Artefact in Laboratory Science: A Study of Shop Work and Shop Talk in a Research Laboratory, London Miecznikowski, J. 2005: Le traitement de problèmes lexicaux lors de discussions scientifiques en situation plurilingue. Procédés interactionnels et effets sur le développement du savoir, Berne Miecznikowski, J. i. c. s. a: «La collaboration interdisciplinaire: gestion de perspectives divergentes et construction d’un espace de travail commun», in: Akten des Kolloquiums «Vom Komparatismus zum Interkulturellen. Lebenserzählung und Krisensituation», Strasbourg, 8.- 9. März 2002 Miecznikowski, J. i. c. s. b: «Reprendre les mots de l’interlocuteur: Séquences métalexicales et circulation des objets de savoir dans des groupes de recherche», in: Actes du colloque international et interdisciplinaire «Dans la jungle des discours (genres de discours et discours rapporté)», Cádiz, 11-13 mars 2004, Paris Miecznikowski, J./ Mondada, L. 2001a: «Comment construit-on des objets de savoir dans des réunions de recherche plurilingues? », in: S. Cigada/ M. Matthey/ S. Gilardoni (ed.), «Communiquer en milieu professionnel plurilingue». Actes du Congrès VALS-ASLA, Lugano, 14- 16. 9. 2000, Lugano Miecznikowski, J./ Mondada, L. 2001b: «Pratiques d’écriture dans la recherche scientifique: planifier et rédiger collaborativement des arguments», in: M.-M. de Gaulmyn/ R. Bouchard/ A. Rabatel (ed.), Le processus rédactionnel. Écrire à plusieurs voix, Paris Mondada, L. 1995: «La construction interactionnelle du topic», in: L. Mondada (ed.), Formes linguistiques et dynamiques interactionnelles. Actes du colloque de Lausanne, Cahiers de l’ILSL 7: 111-35 Mondada, L. 2002: «Processi di categorizzazione e produzione dell’inclusione e dell’esclusione. A proposito di una riunione di lavoro tramite videoconferenza», in: G. Klein/ I. Paoletti (ed.), IN & OUT. Procedure conversazionali e strategie comunicative di inclusione e esclusione, Napoli: 117-75 Mondada, L. 2005: Chercheurs en interaction. Comment émergent les savoirs, Lausanne Monzoni, C. M. 2004: «Do Italians ‘prefer’ disagreeing? Some interactional features of disputational talk in Italian multi-party family interaction», in: K. Aijmer (ed.) Dialogue Analysis VIII. Understanding and Misunderstanding in Dialogue, Tübingen: 119-29 Myers, G. 1990: «Making a Discovery: Narratives of Split Genes», in: C. Nash (ed.), Narrative in Culture. The uses of storytelling in the Sciences, Philosophy, and Literature, London/ New York: 102-26 Müller, A. P. 1997: «Reden ist Chefsache». Linguistische Studien zu sprachlichen Formen sozialer «Kontrolle» in innerbetrieblichen Arbeitsbesprechungen, Tübingen Nothdurft, W. 1996: «Schlüsselwörter. Zur rhetorischen Herstellung von Wirklichkeit», in: W. Kallmeyer (ed.), Gesprächsrhetorik, Tübingen: 351-418 Nothdurft, W. 1997: Konfliktstoff. Gesprächsanalyse der Konfliktbearbeitung in Schlichtungsgesprächen, Berlin 48 La gestione del disaccordo nelle discussioni scientifiche Ouellet, P. 1984: «La désénonciation: Les instances de la subjectivité dans le discours scientifique», Protée 12/ 2: 43-53 Remondet, M. 2004: Le laboratoire de thérapie génique à l’épreuve de la clinique. Sociologie d’une expérimentation biomédicale. Thèse, École des Mines de Paris, cf. http: / / pastel.paristech.org/ archive/ 00001230/ 01/ the%CC%80se_remondet.pdf Sacks, H. 1972: «On the analyzability of stories by children», in: J. Gumperz/ D. Hymes (ed.), Directions in sociolinguistics. The ethnography of communication, New York: 325-45 Schröder, P. (ed.) 1997: Schlichtungsgespräche. Ein Textband mit einer exemplarischen Analyse, Berlin 49 Galaad nell’Aquilon de Bavière Un Deus ex machina e la memoria 0. Il soggetto Riflettendo su questo tema, ho incontrato problemi che per lungo tempo mi parevano quasi insormontabili. Come trattare del fenomeno del Deus ex machina, di quello dell’innovazione e allo stesso tempo del topos della memoria? Ma una notte mi sono svegliato di un salto: avevo la soluzione e si trovava - come già parecchie volte - in quella fonte inesauribile che costituisce il romanzo franco-italiano del Marmora (o Raffaele da Verona) conosciuto (da ben pochi, è vero) sotto il titolo di Aquilon de Bavière. L’episodio di Galaad nell’ultimo libro offre tutte le qualità richieste: Galaad vi assume la funzione di Deus ex machina, la sua introduzione in un’epopea in fondo cavalleresca è un innovazione assolutamente inaspettata e mette in azione due livelli della memoria che sono indispensabili per la comprensione corretta della fine del romanzo. 0.1 L’Aquilon de Bavière L’Aquilon de Bavière è l’ultimo testo originale della tradizione franco-italiana. Scritto da Raffaele da Verona (città chiamata Marmora nella tradizione dell’epopea franco-italiana) fra il 1379 e il 1407, costituisce un esemplare unico di quella lunga serie di testi epici che caratterizza la letteratura dell’Italia settentrionale dalla metà del Duecento fin agli inizi del Quattrocento: è scritto in prosa e suddiviso in libri e capitoli (e non in lasse assonanzate o rimate), ed è munito di una cornice in lingua italiana che consiste di un prologo in ottava rima e di due epiloghi, il primo in ottava rima ed il secondo in forma di sonetto 1 . Quanto al contenuto del testo 2 , racconta la storia del quinto e ultimo figlio del duca Naimes de Bavière, battezzato Aquilon per ricordare suo nonno, eroe famoso ma non di primo piano dell’epopea francese. Dopo la sua nascita gli astrologhi scoprono segni stellari assai inquietanti che annunciano che il neonato sarà un grave pericolo per tutta la cristianità e che correrà il rischio di una sconfitta totale nella lotta contro i musulmani. Il padre, Naimes, decide di far uccidere il fanciullo, ma l’intervento violento della madre gli fa adottare una soluzione più mite del problema: il fanciullo sarà mandato a Gerusalemme per esser allevato lontano dalla patria da suo zio Girard, patriarca della città santa. 1 Cf. Wunderli 1982: vii, xxxs. 2 Cf. Wunderli 1982: xxxiis. Vox Romanica 65 (2006): 50-65 Galaad nell’Aquilon de Bavière 51 Accompagnato dal fedele Anichin e da sua moglie, Aquilon intraprende il pericoloso viaggio in Oriente. Durante il tragitto sul Mediterraneo, una terribile tempesta trascina la nave a Cartagine dove i Cristiani sono obbligati a rifugiarsi nel porto. La moglie dell’ammiraglio di Cartagine (fin’adesso senza figli) convince il suo marito a rapire il piccolo Aquilon che già a quest’età mostra tutti i tratti di un futuro eroe e ad allevarlo come un figlio. Il consigliere Dalfin approva questo piano che è messo in opera; Aquilon sarà chiamato d’ora in poi Hanibal in memoria del grande Annibale dell’Antichità. In seguito scoppia una grande guerra fra l’ammiraglio di Cartagine (e i suoi alleati) ed i Cristiani; le battaglie hanno luogo all’inizio ed alla fine in Europa, ma tutta la parte centrale è collocata in Africa e in Oriente. I protagonisti dalle due parti sono nominalmente l’Amiral e Carlomagno, ma in verità lo sono Hanibal e Roland (e un numero impressionante di grandi eroi a loro «subordinati»). Dopo lunghi anni e vicende che favoriscono alternativamente l’una e l’altra delle due parti, i Cristiani - grazie all’aiuto divino - escono vincitori dall’ultima grande battaglia davanti a Cartagine. Dopo la sottomissione dell’ammiraglio e la conversione di Hanibal tornano in Europa dove devono prima combattare la ribellione dei Maganzesi e degli Spagnoli. Ma anche i pagani non sono ancora definitivamente vinti. Il re etiope Balduc organizza, con l’aiuto di suo fratello Malduc, una spedizione in Europa per vendicare la morte dei suoi figli (e soprattutto di Candiobras) davanti a Cartagine 3 . Ed è in questo quadro che l’autore inserisce l’episodio di Galaad. 0.2 Il Lancelot en prose Il personaggio di Galaad non è un personaggio della chanson de geste, ma appartiene al ciclo bretone. Ma anche nel ciclo bretone «classico» la sua importanza è tutt’al più secondaria 4 ; nel Perceval di Chrétien de Troyes, ad esempio, questo personaggio è totalmente assente 5 . Il suo mondo è quello del Lancelot en prose come mostra la grand’edizione di Micha 1978-83 6 e particolarmente la Queste del Saint Graal 7 ; già nella Mort le Roi Artu (Frappier 1964) Galaad - morto alle fine della Queste - è ricordato soltanto tre volte molto rapidamente. Chi è Galaad? È il figlio illegitimo di Lancelot generato con Amita, la figlia del re pescatore, Pellès. Quest’origine, però, non è «normale» perché ha luogo sotto l’influenza di un filtro servito a Lancelot dalla serva Brisane che lo fa confondere la giovane principessa colla sua amante Guenièvre, moglie di re Artu - una scena 3 Cf. Wunderli 1982: xxix; Coronedi 1935: 252. 4 Cf. anche Colliot 1978: 231. 5 Cf. l’edizione di Lecoy 1973-75. 6 Cf. soprattutto i volumi 5 e 6. 7 Cf. anche l’edizione di Pauphilet 1984. Peter Wunderli 52 che ricorda chiaramente la situazione modello fra Tristano ed Isotta durante il viaggio verso la corte di re Marco. Ed anche nella seconda notte d’amore fra Lancelot ed Amite (che ha luogo qualche tempo più tardi), il filtro sembra essere un elemento irrinunciabile. La sua relazione colla regina Guenièvre e la sua avventura con Amita squalifica Lancelot come (possibile) conquistatore del Graal, benché sia il migliore rappresentante della cavalleria terrestre. Ancora meno qualificato è Gauvain che non sa approfittare delle possibilità che il destino gli offre. Rimangono, come candidati, Bohort, Perceval e Galaad. Ma Bohort è squalificato, anche lui, dal peccato carnale. Perceval è uno spirito troppo semplice ed ingenuo. Rimane dunque soltanto Galaad, che riesce a superare tutte le prove e conquista il Graal. Ma muore poco dopo la sua incoronazione e la visione del mistero 8 . Se Lancelot è il migliore rappresentante delle cavalleria terrestre, Galaad è il migliore rappresentante della cavalleria celeste 9 . 1. La struttura dell’episodio di Galaad 1.1 La collocazione dell’episodio L’episodio che ci interessa si trova nel settimo (ed ultimo) libro del romanzo di Raffaele 10 . Dopo la vittoria davanti a Cartagine, i Cristiani ritornano in Europa - un ritorno che, però, non è senza problemi. Sbarcati in Spagna, devono prima affrontare Marsilio ed i suoi alleati che sono insorti contro Carlomagno. In una battaglia sanguinosa i ribelli vengono vinti e prestano un nuovo giuramento di fedeltà. Dopo queste vicende l’esercito è spartito in due: la prima parte, sotto il commando di Rainald, si mette in marcia per punire i Maganzesi e per sottomettere questa stirpe di traditori. L’altra parte, sotto il comando di Roland, parte per Roma, dove il loro capitano farà rapporto al Papa e gli restituirà le sue truppe mandate in aiuto. Gli Etiopi però non sono ancora definitivamente vinti. Il loro re Balduc, insieme con suo fratello Malduc, organizza una spedizione in Europa per vendicare la morte di suo figlio Candiobras e dei suoi quattordici fratelli nella battaglia davanti a Cartagine. Arrivato in Europa, anche questo esercito si divide in due: Balduc si mette in marcia per soccorrere Gaine ed i Maganzesi; Malduc attraversa le Alpi per affrontare Roland. Inseguito da Bonifacio di Pavia, incontra Roland (che torna da Roma) sull’Appennino. Ne nasce una battaglia crudele nella quale i Cristiani sono in chiaro svantaggio per il loro numero esiguo. L’episodio di Galaad è collocato proprio là dove i Cristiani sono quasi vinti e cominciano a soccombere agli 8 Per una presentazione più dettagliata cf. Frappier 1978: 555-64. 9 Cf. Frappier 1978: 538. 10 Cf. Wunderli 1982: xxviii-xxix. Galaad nell’Aquilon de Bavière 53 Etiopi ed ai giganti che li accompagnano. Echi di questo evento si troveranno fino alla battaglia finale contro Balduc ed i Maganzesi. 1.2 Galaad L’episodio di Galaad ha una specie di prologo: quando i Cristiani devono affrontare gli Etiopi sull’Appennino, vengono informati che i Lombardi inseguono il nemico che così sarà obbligato a combattere su due fronti. A questo punto Rolando fissa il grido di battaglia. Sarà «Galeaz, li bon chevaler! »: 1. - In nom Deu, dist li cont, gi sai ch’il sera li cont de Marmore, e tot li Marchians li veront arer. Vos troverés ch’il non insiront de les Alpes che li meterons tot al fil de li brand. Ciascun prende ses armes e sogie pros e vailant! Li nom de nos sera «Galeaz, li bon chevaler! ». (Aquilon 786/ 5-14) Questa scelta è completamente immotivata e non viene preannunciata. È proprio questo carattere sorprendente e gratuito che dà il suo peso al passaggio: una certa fatalità che orienta l’interesse del lettore verso la continuazione del testo. Abbiamo dunque a che fare con un segnale cataforico o, se si vuole, una specie di memoria anticipatrice. La seconda menzione di Galaad appartiene già al nucleo dell’episodio. La battaglia si sviluppa a svantaggio dei Cristiani che sono sull’orlo di una sconfitta. In questa situazione drammatica appare all’improviso un cavaliere misterioso e magicamente risplendente in mezzo ai nemici - una vera entrata da Deus ex machina: 2. A cist pont ogiés miracle che aparuit! In droit la mités de la schere de cestor zigant e les autres Etiopians aparuit un chevaler armés de totes armes cum une spee in man e l’eume a ses spalles. Li cival e luy estoit covert de un zendal plus blanc de une nef e avoit une cros vermoille davant e une darer; tot insimant li cival une cros vermoille da li destre lés e une da li sinistre. De li vixagie de cist chevaler insoit tante clarités che ome vivant che li gardast por forze convenoit abasser ses oilz tot insimant cum se feroit in le sol quand est sans algune novole. E ogiés grand mervoile segond che scrist Trepin, che li fu prexent e voit le miracle: Cist chevaler fist trois fois cum li brand in l’aire li segnal de la cros, e si tost cum il l’oit feit, tot cellor zigant e li Etiopians perderent la forze e lor valor e non arent ardir non solemant de ofendre li cristian, mes ancor de soi defendre. A li cristian vint tot li contrarie, ch’il non fu in tot li camp ome da cival, da piés, paixans ni Alpins a cui non ridoplast la forze e l’ardir por tel partis ch’il non ly estoit ome armés ni dexarmés a chi non dixist li cors de combatre cum tot li zigant. E por tant li Alpins comenzerent a devaler les Alpes excriant «A la mort, a la mort! ». Li cont de Clermont, quand veit li chevaler a la cros vermoile, non dist niant. Il broze Salvaze de les sperons e se mist ver li zigant cum quant li cival poit traire. Il primer ch’il incontre li fist voler li fer de la lanze darer les spales, e pois treit li brand e fiert un autre a la sumités de la teste che li mist li brand fin in le pis. Il treit li brand a soy e fiert li terz ch’il li giete li brais cum tot li baston a la terre. Li ducha de Cartagine li segui e fiert li primer ch’il incontre cum tante vertus ch’il li mist la lanze al cors e le urte mort cum son cival. E pois treit li brand e fiert li roi Malduc che li estoit de prés cum tante forze ch’il li caze li brand fin in les dans, e cil ceit mort. Joxafat broze li cival e fiert un de li zi- Peter Wunderli 54 gant e li mande l’arme del cors, e pois treit li brand excriant «Li Sant Chevaler! ». Adrian veit in celle part, e li primer ch’il incontre non fu mester che unches torne a la Cellee Montagne. Li marchis Belenzer, ly arcivesque, Samuel cum li convertis speronent li cival ver ceus zigant che starent come omes liges, che non soi poisent aider. E li marchis Bonifacie cum ses Lombard brozerent lor cival, les lanzes palmogiant, e allor soi ficherent in lor enemis. Li cont Bernard, quand oit cazés la lanze al cors a un de cellor zigant, treit li brand e fiert li segond por tel partis ch’il li fist voler la teste da les spales. Que vos dirogie? Li cent .l. chevaler che forent ordenés cum lor lanzes a celle jostre seguirent tot li cont de Clermont in une schere e ferent si bien che quand li cont oit mort li troy zigant, si cum li contes oit devixés avant, a cil pont tot les autres zigant soi troverent mort da li cent .l. che li aurent assautés, chi de lanze, chi de brand. (Aquilon 789/ 28-790/ 28) L’apparizione del cavaliere ed il segno della croce che fa tre volte colla sua spada rendono ai Cristiani il coraggio e lo tolgono ai pagani. La battaglia riprende, e questa volta il vantaggio è dalla parte dei Cristiani. Il nome del cavaliere misterioso non è menzionato; viene però descritto il suo blasone: una croce vermiglia sullo sfondo bianco 11 . Tutto il passaggio è un racconto autoriale. Dopo la vittoria dei Cristiani, questi si radunano e guardano affascinati ed allo stesso tempo paurosi il cavaliere al quale devono il loro successo. Quello aveva ben la spada nuda in mano, ma non ferì un sol colpo durante tutta la lotta; la sola azione da parte sua sembra essere stato il gesto della croce fatto tre volte. Dopo la fine della battaglia, rinfodera la spada e poi fa segno a Roland di venire a parlare con lui. Quello ci va subito, accompagnato da Turpino, e viene esortato di mettersi immediatamente in cammino per soccorrere Rainaldo nella sua lotta con Balduc ed i Maganzesi. Questo brano dell’episodio finisce colla preghiera di Roland che il cavaliere gli sveli la sua identità: 3. Li cont bondist son olifant e les giant d’armes soi tirent après luy e garderent li chevaler a la cros vermoile; e non onserent de aller contre luy, tante clarités insoit de son vixagie. Quand li chevaler voit che li pagans forent cazés de camp, il mist le brand ch’il avoit in mans a le for a son sinsitre galons, e pois cum la mans fist signal al cont che soi fist avant. Le cont, quand le voit, soi giete mantinant de son cival e domande li arcivesque aprés soi. A les autres dist che demorast. E verent tot dos a piés ver li chevaler cum tante teme che a poine porent aller, por la grand clarités che de son vixagie essoit. E il vint ver lor. Li cont e li arcivesque soi jinuilent mant fois avant ch’il arivast a li chevaler, e quand li forent de prés, li chevaler li parle in tel mainere: - Cont de Clermont, al plus tost che tu pois part toi de ci cum ceste giant d’armes, e non toi demorer jor ni nuit tant che sogies in le pais del cont de Maganze. La raxon porcoy est che Rainald, ton cusin, cum sa compagnie sont asediés dedans une terre arse sans vituarie da li roy Balduc de Etiopie, frere de cist roi Malduc che est mort ci, e oit in sa compagnie Etiopie cum cent zigant e cinquant millie Etiopians. Si li est li cont de Maganze cum ce ch’il poit fer. Certemant se tu non li secores, il sont a peril o morir de fame o esre tot mort a tormant por li bastons de ceus zigant. Quand li cont intend li chevaler, non feit a domander s’il oit dotanze e dollor, por coi in cele compagnie o Rainald estoit avoit la pluspart de ses parant. E allor dist: 11 Anche nei passaggi seguenti il cavaliere misterioso rimane ancora senza nome e viene menzionato soltanto il suo blasone; cf. Aquilon 729/ 2-9 e 791/ 13-792/ 3. Galaad nell’Aquilon de Bavière 55 - Ho angle, ho alme, ho spirit che sogiés, ho voir ome, gi voi apertemant che estes messagie de notre sire Deu. Gi vos pri por la posanze de li aut Metre, por la sapiencie de son fil e por la carités de li Sant Spirit che vos oit ci mandés a caver nos de tant peril cum estomes, s’il est possible zonse de pooir savoir chi estes, che moi dites se estes angle o autre alme mandés ci de la grand Metre; e se fustes ome al mond vivant, che moi dites vetre nome e de quel giant fu vetre ancestre. (Aquilon 791/ 13-792/ 3) A questa domanda il cavaliere risponde dando la sua genealogia (fittizia) che comincia con Giuseppe da Aramatia e finisce con Lancelot. Il cavaliere non dà il suo nome, ma incita Rolando a tirare le sue conclusioni: tutti (e soprattutto Rolando) devono sapere chi è il figlio di Lancelot: 4. Quand li chevaler oit intandus li cont parler in tel mainere, il fist cere riant e dist: - Frere Roland, de ce che ais volontés serais tost contant. Tu dois savoir che depois che Notre Signor fu clavés al ligne de la Sante Cros quarant duy ans passés, il avint che por le comandemant de Deu Joxep ab Aramatie, cil che devalla Yhesu de la cros, soi departi de Jeruxalem cum tot ceus de sa maxon por anoncier in tot part dond il alloit la passion e la mort e la rexurecion de Notre Sire e les grand miracles ch’il avoit feit in vie, e por amaistrer ciascun in la novelle loi. Cist Joxep ariva in un pais che se apelloit Saraz o estoit un roi pagan che avoit nom Evalac. Cist roi Evalac avoit guerre cum un autre roi puisant che avoit nom Tollomé, e por le consoil che dona Joxep a li roi Evalac il sotmist son enemis e fu venzor de celle guerre. Por tant e por la predicacion de Joxep il soi fist verais cristian cum tot la giant de son pais. Cist roi Evalac avoit un son sorochie maris de une soe sorelle che avoit nom Serafetan, e pois ch’il fu batezés il fu apellés Nasiens, e fu pros chevaler de son cors e plus de l’arme, ch’il fu tant logiaus servior a son Creator che Notre Sire li mostra gran partie de sa gracie avant ch’il morist. Cist Nasiens oit un fil che fu només Celidones, e fu voiremant chevaler de Yhesu Criste a fer tot ses comandement. Cist Celidons fu ome saze, e por sa sciencie cognosoit les vertus de les stoilles e de le fermamant. Cist soi parti de son pais e fu li primer roi cristian in le regname de Scocie. De cist Celidons nassi li roi Varpus che fu ome pros e vailant a mantenir Sante Glixe. Cist roi Varpus oit un fil che fu només li roi Nasiens in remembranze de son avel, e fu li plus vailant chevaler che se trovast a son tenp in tant che Deu li dona asés de sa gracie. De cist Nasiens insi li rois Elains li Gros, e cist fu tant saze che avant auroit sostenus mort ch’il aust feit zonse contre son Creator. De cist Elains nasi li rois Ysays, ome pros e logial, e unche non fist zonse contre le comandemant de son Creator. De cist Ysays nassi li roi Jonaans, bon chevaler logiaus e ardis in exalter Sante Glixe. Cist soi parti de son pais e vint a li regname de Gaules e prist la fille li roi Maroitop por coi oit tot li regne de Gaule quietemant. De cist Jonaans insi li roi Lancilot, ome vailant in armes. Cist soi parti de li regname de Gaule e vint in Ingiltere e prist a dame la fille a li roi d’Irlande, e de cist roi Lanzilot nassi li roi Band, e cist fu ome vailant e pros e molt temoit de fer contre les comandemant de son Creator. De cist roi Band nassi cil Lancilot del Lac che fist tant feit d’armes al tenp che li roi Artu tenoit la corone de li regname de Bertagne e d’Ingiltere, e cist Lancilot moi genera de une fille a ly roi Pescheor; ma mere fu estraite de la lignee de cil Joxep, de cui t’oi contés. Or pois savoir coment fui només al mond. (Aquilon 792/ 4-42) Se cerchiamo di trasporre questa genealogia 12 testuale in un albero genealogico, si presenta della maniera seguente 13 : 12 Per l’albero genealogico cf. anche Coronedi 1935: 262s., che sottolinea che questa genealogia corrisponde esattamente a quella data nella Queste del Saint Graal. 13 Le frecce orizzontali significano non una vera discendenza, ma una relazione qualsiasi. Peter Wunderli 56 5. Joxep ab Aramatie → Evalac → Serafetan (suocero di E.) [= Nasiens i] ↓ Celidones (primo re cristiano della Scozia) ↓ Varpus ↓ Nasiens ii ↓ Elains le Gros ↓ Ysays ↓ Jonaans (va in Gallia) ↓ Lancilot (va in Irlanda) ↓ Band ↓ Lancilot del Lac ↓ [Galaad] All’inizio di questo albero genealogico non abbiamo a che fare con vere discendenze: la relazione fra Joxep e Evalac, Evalac e Serafetan non sono relazioni di sangue, ma relazioni casuali, cioè d’incontri più o meno gratuiti. La fine del testo n° 4 ci fornisce inoltre l’informazione che Amite, la madre di Galaad, discende direttamente da Joxep ab Aramatie, benché i membri intermedi non siano specificati; questo silenzio non ha però niente di straordinario, dato che all’epoca interessa soprattutto la discendenza dei maschi e molto meno quella delle femmine. Colla genealogia di Galaad, il colloquio fra Roland e il cavaliere misterioso non è però terminato. Roland ha ancora due domande per le quali cerca una risposta: vorrebbe sapere perché Dio ha mandato proprio Galaad ad aiutarlo, e poi chiede delle notizie sulla data della sua morte: 6. Quand li cont oit intandus li chevaler parler in tel mainere, il soi giete mantinant in ginoilons e dist: - Ai Galeaz, chevaler de Deu, quel gracie est ceste che moi oit donee l’aut Metre a fer moi degne de vos veoir? - Gi toi le dirai, dist li sant chevaler. Quand tu metogies ta giant in ordene por comenzer la bataile e clamastes li nome del canp «Galeaz, li sant chevaler! », il fu voloir de la divine possanze che venisse a toi aider avant che angle ni autre sant. E dois savoir, Roman Senator, che tot les batailes che forent faites a Montlion, senpre avogies un angle a la guarde che vos liberoit da vos enemis; autremant non seristes unches scampés de lor mans. - Gi le croi certemant, dist li cont, mes de une rien vos voil progier che moi dites, se savoir se poit. Quand sera li jor che vegne abiter e demorer in si tres belle compangie cun est la vetre in cil regne che non dote guerre ni dotanze de mort? Allor li sant fist une cerre tant clere e lucent che al cont senbloit esre in paradis, e pois li dist: Galaad nell’Aquilon de Bavière 57 - Cont de Clermont, tu li verais quand al aut Metre sera a talant. Mes avant che ce soit, tu ferais mantes zonses por exauzer le sante foi cristiane. Si toi di tant ch’il se pora aller da Paris a l’apostole de Galicie che li pagans non nos tora peagie avant che ce soit, e pois cum corone de martire verais a li regne o tant is aspetés cum plus de .xx. millie che seront de ta compagnie, tout incoronés cum roi por les mans de li aut Metre, li celestial Deu. (Aquilon 793/ 3-23) La risposta alla prima domanda è semplice: è la scelta del grido di battaglia che ha spinto Dio a mandare il conquistatore del Graal a soccorrere i Cristiani quasi già battuti. Bisogna però sottolineare un dettaglio forse significativo: nel testo n° 1 (al quale il nostro passaggio rimanda), il grido di battaglia è «Galeaz, li bon chevaler»; nel testo n° 6 l’aggettivo bon è sostituito da sant - un cambiamento forse condizionato dal fatto che soltanto dopo l’intervento di Galaad nella battaglia il suo stato di santo può essere considerato come provato. Quanto alla seconda domanda di Roland, la risposta di Galaad è piuttosto evasiva: il momento della sua morte dipende dalla volontà di Dio; in ogni caso sarà ancora l’autore di una lunga serie di prodezze per la difesa della fede cristiana, ed il momento della sua morte non verrà prima che si possa passare liberamente dalla Francia a Santiago de Compostela. I testi 2, 3, 4 e 6 formano un’unità, un continuum organizzato intorno ad un filo d’azione organico e un discorso omogeneo. Col testo seguente lo scenario cambia: non siamo più immersi nell’azione guerresca, ma confrontati con un commento di Turpino che, in forma di riassunto, identifica i quattro miracoli della giornata: l’apparizione di Galaad, l’effetto del segno della croce, eseguito tre volte da Galaad colla spada, il fatto che tutto l’esercito ode le parole di Galaad e che ognuno crede che il santo cavaliere parli nella sua propria lingua - senza dubbio un ricordo biblico: 7. Vos devés savoir, segon che dist Tripin, che quatre grand mervoiles furent veus cil jor. Li primer fu de ly chevaler armés che aparuit in mi la schere de li pagans; li segond che a li segnal che fist de la cros cum li brand li pagans perderent lor forze e ardir e li cristians redoplerent lor possanze; li terz fu che tot les paroles che dist li sant chevaler furent ois da tot ceus del canp tot insimant cum fexoit li cont e li arcivesque che li furent de prés; li quart fu che vos devés savoir che in celle giant estoit omes de mant pais: a li Alemans estoit avis che li chevaler parlast in tiois, a li Ungres de Ungarie, a li Inglois de Ingilterre, a li Franzois de Franze, a li Lonbard talians; a ciascun estoit avis ch’il parlast de sa contree, e quand oirent che li cont devoit aller a telle superne glorie cum tante compagnie, il non fu nul che non soi gitast mantinant in zinolions e comenzerent a crier: - Missericordie, sire Deu, che nos possons acompagner notre bailis a tante glorie e a tant bien, tot aussi cum l’avons acompagné al mal e a la poine! E bien dist Trepin che ly cris estoit tot insimant cum sont les remo[r]s in la glixe de San Per de Rome, quand li suarie de notre salveor est mostrés, che tot crierent «Misericordie! Misericordie! ». E por cil remor li cont e li arcivesque soi volterent arer por veoir che ce estoit, e verent les omes d’armes tout desendus de lor cival inginoilés a terre, criant «Misericordie, sire Deu! ». E quand soi revolterent, non verent plus li chevaler as armes blanzes, car il estoit retornés a cil che l’avoit mandés. (Aquilon 793/ 24-794/ 6) I primi due punti sono conosciuti dal testo precedente; i punti tre e quattro però costituiscono informazioni nuove che servono a Raffaele a riprendere il racconto Peter Wunderli 58 degli eventi: tutto l’esercito s’inginocchia, quando la morte di Roland viene annunciata, e chiede di accompagnarlo in Paradiso. E durante questa scena di estasi religiosa comune, Galaad sparisce. Così finisce la parte centrale dell’episodio di Galaad. Il vero episodio di Galaad è il testo n° 2; i testi n° 3, 4, 6 e 7 costituiscono un supplemento di spiegazioni, interpretazioni e commenti che è però chiaramente ricollegato all’azione centrale e continua il nucleo attivo (la battaglia) a un livello essenzialmente comunicativo. Soltanto alla fine viene ripreso il filo attivo colla sparizione di Galaad. Ma con ciò l’episodio di Galaad non è esaurito: il testo ci offre nella sua continuazione ancora un numero importante di echi del blocco precedente. La prima eco segue quasi immediatamente la sparizione di Galaad. Joxafat esorta Roland a mettersi subito in marcia per soccorrere Rainaldo, e quello si mostra stupito che il suo compagno conosca il consiglio datogli da Galaad. È soltanto allora che viene a sapere che tutto l’esercito ha udito e compreso le parole del messo divino: 8. - Monsegnor, dist Joxafat, brigons de civauzer al plus tost che possomes por secore Rainald e la compagnie. - Coment, dist li cont, qual bexogne oit li prince, mon cuxin, de nos? - Sire, dist Joxafat, por coi li roi Balduc cum Etiopie, sa neze, li ont asediés in une terre bruxie sans vituarie. - E chi vos oit ce dit? dist li cont. - Monsegnor, dist Joxafat, il n’a ome in tote l’asenblie che non agie ois li fil Lancilot del Lac ausi cum vos che li estogiés tant de prés. Si vos dirai maor mervoile, che a moy senbloit ch’il parlast in lingue africane. - Por ma foi, dist Belinzer, a moi sembloit ch’il parlast de mon pais. Ausi dist li marchis Bonifacie e tout les autres. (Aquilon 794/ 11-20) Questo passaggio rimanda chiaramente al testo n° 3 ed alla prima parte del testo n° 7; abbiamo dunque a che fare colla fusione di due echi diversi che si sovrappongono l’uno all’altro in un episodio secondario e posposto al nucleo; l’orientazione è dunque chiaramente anaforica, e ciò vale anche per tutti gli altri echi. Anche la seconda eco è rilegata all’esecuzione del consiglio di Galaad. Quando l’esercito di Roland si mette in marcia, le parole d’ordine son «Yhesu» e «Li sant chevaler Galeaz»: 9. E cum ces trois insagnes soi metrent in zamin cum le nome de Yhesu e de li sant chevaler Galeaz, e civauzerent senpre le jor cum petit reponser, for solemant por manzer e por staler li cival; . . . (Aquilon 795/ 23-25) La scelta della seconda parola d’ordine rimanda ai testi n° 1 e 6, e come nel secondo dei due testi di referenza, l’aggettivo scelto è sant. Anche qui abbiamo dunque una sovrapposizione di due relazioni anaforiche o, se si vuole, una biforcazione di memoria. Galaad nell’Aquilon de Bavière 59 Col testo precedente lasciamo il campo di battaglia sull’Appennino; i testimoni seguenti appartengono alla lotta contro Balduc ed i Maganzesi. All’inizio della battaglia finale, Rolando fa dispiegare una bandiera che mostra la croce vermiglia sullo sfondo bianco - le armi di Galaad - e sceglie come grido di battaglia «Li sant chevaler Galeaz e la cros vermoile»: 10. Alor li cont fist desplogier une bandere grand a mervoille, tot blanze, e dedans avoit une cros vermoile, e dist: - Segnor, ceste soit li redut de tot nos. Li nom de nos sera «Li sant chevaler Galeaz e la cros vermoile! ». Pensés de secore nos amis, car por mon esient, il li feit grand mester. Gardés vos da li zigant al plus che pois, che de les autres non faromes niant! (Aquilon 808/ 13- 18) Il blasone di Galaad rimanda al testo n° 2, «Li sant chevaler Galeaz» ai testi n° 1, 6 e 9; abbiamo dunque di nuovo un rinvio pluridimensionale. Interessante è anche il fatto che il grido di battaglia è modificato con l’integrazione del blasone: aumenta così la sua potenza anaforica. Un’eco debole l’abbiamo quando Rainald vede per la prima volta le bandiere dell’esercito di Rolando, fra le quali la croce vermiglia sullo sfondo bianco: 11. . . . Da l’autre part li prince de Montalban, quand oit ois l’olifant del cont e voit a la montagne lé quatre banderes, ce fu la cros vermoile, li quarter d’or e d’azur, la balzane e la cros d’or in le camp azur, il conuit mantinant che cist estoit li fil al dus Millon d’Anglant, e bien ly estoit avis che la zonse estoit allee tot insimant cum elle estoit de li roi Malduc e de sa compagnie. Allor escrie «Mon giogio, li roi de Franze e la gieste de Clermont! ». (Aquilon 811/ 6-12) Più forte è il potere anaforico nel caso di Vivian, perché non viene soltanto menzionata la bandiera, ma quella viene anche identificata come blasone di Galaad, «li sant chevaler»: 12. Dist Vivian: - Segnor, de les grand daumagie che avomes receus non cur niant poische li cont, notre cuxin, est venus, che avogie grand dotanze ch’il non fust mort. Si moi mervoil fort de une bandere che voi cum lor, che tel insagne non sai che portasse unches nul in feit d’armes fors li fil monsegnor Lancilot del Lac, ce fu Galaaz, li sant chevaler. (Aquilon 811/ 37-812/ 2) Di nuovo abbiamo a che fare con un rinvio pluridimensionale. Tutti questi echi (n° 9-12) sono piuttosto modesti. Il testimone che segue però è un ricordo potente ed esteso: si tratta del riassunto che Roland dà a Rainald degli eventi nell’Appennino dopo la vittoria contro Balduc ed i suoi alleati: 13. Quand li baron arent un petit manzé, li prince de Montalban dist ver li cont: - Sire cuxin, gi vos don domander de une rien de coi nos se merveilons tot, de une bandere che avés portés in ceste bataile, che unches nos veimes a nos vivant porter in feit d’armes a nul ome. Peter Wunderli 60 Allor li cont treit un grand suspir e dist: - Segnor, intendés bien quant nos somes tenus a Notre Salveor, e cellor che ont bone creanze in luy non poit venir a maovés fin ch’il non sogie secorus. Il est voir che quand moi parti da Rome por torner a Paris, nos fumes cinc cent omes e non plus, e la pluspart non avoit armes. E quand nos fumes in les Alpes de Toscane, li roi Malduc nos assauta cum cinquante millie omes e cum cent zigant. Si est voir che li marchis Bonifacie e li cont de Marmore li venoit arer che nos fist grand secors, mes tot ce non auroit valus niant se la gracie de Deu non fust, che al comenzer de la bataile aparuit in my la schere de li pagans un chevaler armés de armes blances cum une cros vermoile, e tot insimant avoit li cival, e avoit l’eume a ses spales e un brand nus in mans. E cum cil brand fist une cros in l’aire. E ogiés que possanze est celle de Deu: Si tost cum il oit feit la cros, il non li fu nul de nos a cuy non redopiast l’ardir in tel mainere che a ci[a]scun de nos dixoit li cors de combatre cum tot li pagans; e tot li contrarie vint a lor, ch’il perderent le ardir de nos ofendre e anchor de defendre lor persones, in tant che li zigant e tot les autres forent mort che nul poit scanper. E quand li camp fu tot sbaratés, li chevaler fist signal che ly alasse a parler, e quand li fu de prés, si moi comanda che al plus tost che poisse moi metisse in zamin cum la giant che avogie, e non moi demorase jor ne nuit tant che fusse in cist pais, che vos troverogie a peril de esre tot mort. E quand il m’oit ce dit, gi li pregai s’il estoit possible assavoir ch’il moi dissist ch’il estoit. E allor il comenza a Joxep ab Aramatie, e vint de lignee in legnee tant ch’il vint a Lancilot del Lac e ch’il fu son fil, ce fu Galeaz, li sant chevaler, cil che treit a fin tot les grand venture del sant Graal in le regname de Ingiltere e de Bertagne. E volés oir grand miracle, che tot les paroles ch’il fist forent ois por tot le camp, e si estoit avis a ciascun ch’il parlast de sa lingue. Si soi parti pois da nos che nul non soi percuit, e por ceste caixon avomes portee ceste bandere blanze cum la cros vermoile dedans, si cum avoit li sant chevaler. E tant cum gi vive la porterai senpre in feit d’armes por son amor e por sa reverencie. (Aquilon 826/ 37-827/ 33) Qui si rimanda a tutti i testi del nucleo dell’episodio di Galaad, cioè ai numeri 2 fino a 7, ma alla fin fine anche agli echi precitati. Il n° 13 è dunque l’eco per eccellenza. Rimane un ultimo passaggio che ci riporta ancora alla croce vermiglia sullo sfondo bianco, cioè le armi di Galaad. L’intervento di Galaad come Deus ex machina nella situazione disperata sull’Appennino fa sì che tutti i cavalieri francesi, bretoni, inglesi e italiani adottino questo blasone a cui non rinunceranno mai: 14. . . . E devés savoir ch’il non fu baron in France, in Bertagne, in Ingilterre, e ancor in Itallie che da cil jor avant non portast celle cros vermoile o in bandere o in astendard, e si la portent anchor. Voire est che al prexent ceste cros est portee a reverencie de sant Zeorze, e la raxon por coi est che sant Zeorze est canonezés por la Sante Glixe, e Galeaz non. Mes li principie fu da Galaaz, por coy il fu avant sant Zeorze pluxor an. E asés parlerent de Galleaz a cil manzer. (Aquilon 827/ 38-828/ 5) Questa sequenza esplicativa viene completata da una seconda spiegazione che riporta al fatto che la croce vermiglia su sfondo bianco è normalmente il blasone di San Giorgio che l’ha però ripreso da Galaad. Ed il fatto che questa croce è normalmente chiamata croce di San Giorgio e non croce di Galaad si spiegherebbe semplicemente per il fatto che soltanto San Giorgio è canonizzato. Galaad nell’Aquilon de Bavière 61 2. La memoria intratestuale (Memoria I ) L’episodio di Galaad ci offre una struttura intratestuale assai elaborata e raffinata. Essa si sviluppa in tre tappe: - Abbiamo prima una specie di preannuncio, il testo n° 1, che fissa il grido di battaglia. Questo brano è nettamente cataforico e dunque una specie di anti-memoria. - Segue poi l’episodio centrale che comprende i testi da n° 2 a 7 che contengono già elementi anaforici (cioè di memoria testuale) che rimandano sia al testo n° 1, sia ad elementi anteriori del nucleo episodico. - Segue poi una serie di echi d’importanza più o meno grande, terminanti in una specie di crescendo col testo n° 13, il grande riassunto dato da Roland. - La fine (n° 14) ha un carattere esplicativo e dà una specie di prospettiva sull’epoca che segue gli eventi raccontati nell’Aquilon. Questa struttura viene ancora complicata dal fatto che elementi descrittivi ed esplicativi si affiancano; questa complicazione è soprattutto visibile nella parte centrale dell’episodio: il testo n° 2 e la fine di 7 sono descrittivi in una prospettiva autoriale; il resto è esplicativo, in parte travestito in descrizione. Parte descrittiva e parte esplicativa formano dunque una parentesi. Fra gli echi, i punti di riferimento sono diversi, ma se mettiamo da parte i numeri 8 e 13 (che rimandano all’azione del nucleo), sono soprattutto il grido di battaglia e il blasone che sono ripetuti in maniera ostinata. Inoltre esistono anche rinvii non soltanto dal blocco degli echi a quello del nucleo episodico, ma anche all’interno degli echi stessi. I riferimenti anaforici sono i seguenti 14 : 15. n° 8 (conversazione fra Galaad e Rolando) → n° 3, 7 (prima parte) n° 9 (grido di battaglia) → n° 1, 6 n° 10 (grido di battaglia, blasone) → n° 1, 2, 3, 6, (9) n° 11 (blasone) → n° 2, 3, (10) n° 12 (blasone, grido di battaglia) → n° 1, 2, 3, 6, (9), (10) n° 13 (riassunto centrale) → n° 2-7 n° 14 (blasone) → n° 2, 3, (10), (11), (12), (13) È da sottolineare che tutti questi rinvii non sono mai semplici, ma sempre pluridimensionali e rimandano a due o più testi referenziali. Abbiamo dunque sempre a che fare con una memoria complessa che si scinde in diverse trame. La memoria intratestuale è soltanto una volta anticipatrice (cataforica); normalmente ha un’orientazione regressiva (anaforica) o quest’orientazione è almeno dominante; è dunque giustificato parlare di memoria. 14 Nella lista che segue, i rinvii all’interno degli echi sono messi fra parentesi tonde. Peter Wunderli 62 3. La memoria intertestuale (Memoria II ) La memoria intratestuale (Memoria i) presuppone però un’altra memoria che chiameremo intertestuale (Memoria ii). Nel caso dell’episodio di Galaad il punto di riferimento di questa memoria è chiaramente identificabile: si tratta del Lancelot en prose, parte centrale del ciclo Lancelot-Graal, e particolarmente della Queste del Saint Graal 15 . Galaad è, nel Lancelot en prose, il cavaliere quasi ideale, quasi (ma non veramente) un santo 16 . Questo fatto è già ricordato nel testo n° 14 citato qui sopra, ed è anche ben visibile nella descrizione data nell’Aquilon alla fine dell’episodio dedicata al suo personaggio: 16. - Par ma foi, dist Roland, se Galeaz vesti si bien armes in vie cum il mostroit quand le veimes, certemant il porta bien armes, e bien porta le pris de le mellior chevaler che unches portast armes. Segnor, se le aussés veus sor cil destrer, li heume a les spalles, li brand in mans, il n’a ome al mond che fust saolés de luy se mirer! (Aquilon 828/ 6-10) Importa però sottolineare che Galaad è il campione della cavalleria celeste e che supera in questo campo anche i concorrenti Perceval e Bohort; quanto alla cavalleria terrestre, questo titolo di onore spetta a Lancelot 17 . Come abbiamo già segnalato, Galaad viene concepito durante un soggiorno di Lancelot nel castello del re pescatore, Pellès. La serva Brisane gli fa bere un filtro che fa sì che Lancelot confonda Amite, la figlia del re, coll’amata Guenièvre 18 . Il frutto di quest’avventura è Galaad (battezzato secondo il nome di nascita di suo padre), che viene allevato in un monastero vicino a Kamelot. Per la sua genealogia 19 è un discendente di Giuseppe di Arimatea e risale alla fin fine a Davide 20 . A Giuseppe di Arimatea è anche legato per il suo blasone, la croce vermiglia sullo sfondo bianco. La storia di queste armi è raccontata nella Queste del Saint Graal in maniera molto suggestiva. Dopo la vittoria di Evalac, che era stato consigliato da Giuseppe e sentendo quest’ultimo avvicinarsi la sua fine, il re prega il suo fedele consigliere di lasciargli un oggetto in ricordo, e Giuseppe risponde: 17. - Rois Ewalach, fai moi aporter ici icel escu que je te baillai quant tu alas en la bataille sor Tholomer. E li rois dist que si feroit il volentiers, car il estoit pres d’ilec come cil que il fesoit porter o soi en quelque leu que il alast. Si fist devant Josephe aporter l’escu. A cel point que li escuz fu aportez devant Josephe avint que Josephes saignoit mout durement par mi le nes, 15 Cf. Frappier 1978. Per le edizioni cf. Sommer 1909-16; Micha 1978-83; Pauphilet 1984. 16 Cf. anche Frappier 1978: 555s., 560-62; Coronoedi 1935: 264s. 17 Cf. qui sopra, p. 52. 18 Cf. Frappier 1978: 539s., 550s., 553, 583; Dufournet 1981: 109; Micha 1978-83/ 5: 138s.; 6: 58s., 171s., 240s., 242. 19 Cf. qui sopra, p. 56. 20 Cf. Frappier 1978: 540, 551; Coronedi 1935: 262. Galaad nell’Aquilon de Bavière 63 si ne pooit estre estanchiez. Et il prist tantost l’escu et i fist de son sanc meisme cele croiz que vos veez ci: et bien sachiez que ce est icel escu meismes que je vos cont. Et quant il ot fete la croiz tele com vos la poez veoir, il li dist: - Veez ci l’escu que je vos les en remembrance de moi. Et ja cest escu ne verroiz qu’il ne vos doie souvenir de moi, car vos savez bien que ceste croiz est fete de mon sanc, si sera toz jorz mes aussi fresche e aussi vermeille com vos la poez veoir orendroit, tant com li escuz durra. Ne il ne faudra mie tost por ce que ja mes nel penra nus a son col, por qu’il soit chevaliers, qu’il ne s’en repente, jusqu’a tant que Galaad, li Bons Chevaliers, li darreins dou lignage Nascien, le pendra a son col. Et por ce ne soit nus tant hardiz qui a son col le pende se cil non a qui Diex l’a destiné. Si i a tele achaison que, tout aussi come en l’escu ont esté veues merveilles graindres que en autre, tout aussi verra l’en plus merveilleuse proece et plus haute vie en lui que en autre chevalier. - Puis qu’il est einsi, fet li rois, que vos si bone remembrance de vos me lairez, or me dites s’il vos plest ou je lairé cest escu. Car je voldroie molt qu’il fust mis en tel leu ou li Bons Chevaliers le trovast. - Donc vos dirai je, dist Josephes, que vos feroiz. La ou vos verroiz que Nasciens se fera metre emprés sa mort, si metez l’escu: car ilec vendra li Bons Chevaliers au cinquieme jor qu’il aura receu l’ordre de chevalerie. (Pauphilet 1984: 34/ 8-35/ 6) Le cose arrivano come annunciate da Giuseppe. Galaad diventerà ben presto uno dei migliori cavalieri e si distinguerà da tutti i suoi compagni e concorrenti per la sua religiosità esemplare e la sua purezza di spirito. Ciò lo predestina a compiere l’avventura del Graal. Conquistato il sacro vassoio e visto il mistero, Galaad muore poco dopo e la sua anima viene portata in Paradiso dagli angeli 21 . La conscenza di tutti questi fatti ed eventi è indispensabile per la comprensione e corretta interpretazione dell’episodio di Galaad nell’Aquilon de Bavière. Il nostro testo presuppone dunque l’esistenza di una memoria intertestuale da parte del lettore, cioè un’educazione letteraria assai estesa che non si può limitare al contesto italiano, ma è d’indole europea. Il testo di referenza centrale è il Lancelot en prose francese, e più specificamente la Queste del Saint Graal, ma anche gli altri testi del ciclo entrano in questo complesso di relazioni memoriali, ed anche i testi di Chrétien de Troyes, di Robert de Boron ed altri intervengono puntualmente. L’Aquilon è dunque un testo che esige un pubblico colto e raffinato, e non un pubblico di fiera come la primitiva chanson de geste 22 . 4. Conclusione L’episodio di Galaad nell’Aquilon de Bavière è caratterizzata da una struttura molto elaborata e raffinata; in ciò non si distingue in niente dal resto del romanzo. I preannunci, le profezie, le riprese, gli sviluppi, gli echi ecc. formano un tessuto complicato e solido che è stato pensato e ripensato dall’autore per adattare il suo 21 Per il testo della Queste cf. Pauphilet 1984: 276/ 31-278/ 33. 22 Cf. Rychner 1955. Peter Wunderli 64 testo alle esigenze del pubblico contemporaneo. Da questo punto di vista l’Aquilon è un riflesso franco-italiano del Lancelot en prose francese 23 . Ciò che caratterizza il nostro testo a prima vista è l’integrazione dei generi. Nel caso del nostro episodio si tratta soprattutto della matière de Bretagne che è integrata nella matière de France: gli elementi soprannaturali e mistici sono dunque legati ai temi guerreschi (nazionali e cristiani). Ma anche la letteratura parodistica (come il Roman de Renart), la letteratura teologica e didattica in generale partecipano a questa simbiosi 24 . Queste modificazioni della tematica epica originale (quella della chanson de geste classica) è tipica per l’Italia settentrionale, benché si trovi anche in Francia. Testimonia di una successiva trasformazione della visione del mondo cavalleresco e cortese in una concezione borghese che cerca, sicuramente, di salvare un gran numero di elementi dell’epoca feudale, integrandoli in un nuovo contesto sociale e politico 25 . Un elemento centrale di questa nuova ideologia è la rivalutazione del sapere nel senso di un sapere multiforme, specifico e universale. In questo quadro trova il suo posto anche la memoria. La Memoria I , la memoria intratestuale, è una memoria individuale - di lettura soprattutto, ma non soltanto: è una memoria dell’esperienza individuale in generale. La Memoria II invece, la memoria intertestuale, è una memoria collettiva e enciclopedica che è nutrita prima di tutto dalla letteratura (di ogni genere). Anche l’episodio di Galaad nell’Aquilon è dunque un testimone chiaro dell’imborghesimento avanzato della cultura e dell’ideologia socio-politica nell’Italia settentrionale agli inizi del Quattrocento. Düsseldorf Peter Wunderli Bibliografia Becker, H. (ed.) 1912: Der altfranzösische Prosaroman von Lancelot del Lac. 2. Branche: Les enfances Lancelot. Versuch einer kritischen Ausgabe nach allen bekannten Handschriften, Marburg Bräuner, G. (ed.) 1911: Der altfranzösische Prosaroman von Lancelot del Lac. 1. Branche: La Reïne as granz dolors. Versuch einer kritischen Ausgabe nach allen bekannten Handschriften, Marburg (Marburger Beiträge zur Romanischen Philologie 2) Bubinger, H. (ed.) 1913: Der altfranzösische Prosaroman von Lancelot del Lac. 2. Branche: Les enfances Lancelot (2. Teil); 3. Branche: La doloreuse garde (1. Teil). Versuch einer kritischen Ausgabe nach allen bekannten Handschriften, Marburg (Marburger Beiträge zur romanischen Philologie 8) Colliot, R. 1978: «Quelques aspects de la thématique carolingienne dans Aquilon de Bavière», in: CISR 7: 223-40 Coronedi, P. H. 1935: «L’Aquilon de Bavière», ARom. 19: 237-304 23 Cf. anche Frappier 1978: 539. 24 Cf. Wunderli in Holtus/ Wunderli 2005, cap. 4.2. 25 Cf. Wunderli in Holtus/ Wunderli 2005, cap. 4.1. Galaad nell’Aquilon de Bavière 65 Dufournet, J. 1981: «Une nouvelle éditon du Lancelot, roman en prose du 13 e siècle», MA 87: 105-12 Frappier, J. 1949: «L’institution de Lancelot dans le Lancelot en prose», in: Mélanges Hoepffner, Paris: 269-78 Frappier, Jean 2 1961: Étude sur la Mort li Roi Artu. Roman du 13 e siècle, dernière partie du Lancelot en prose, Genève Frappier, J. (ed.) 1964: La mort le Roi Artu. Roman du 13 e siècle, Genève/ Paris Frappier, J. 1978: «Le cycle de la Vulgate (Lancelot en prose et Lancelot-Graal», GRLMA 4/ 1: 538-89 Holtus, G./ Wunderli, P. 2005: Franco-italien et épopée franco-italienne. Le phénomène, l’état actuel de la recherche, les lacunes à combler, Heidelberg Hutchinson, G. (ed.) 1938: Le roman en prose de Lancelot du Lac: le conte de la Charrette, Paris Kennedy, E. (ed.) 1986: Lancelot du Lac. The non-cyclic Old French Prose Romance, 2 vol., Oxford Lecoy, F. (ed.) 1973-75: Chrétien de Troyes, Le conte du Graal (Perceval), 2 vol., Paris Lecoy, F. 1978-82: *Micha 1978-83; R 99: 264-68, 412-16; 101: 544-53; 102: 130-37; 103: 376-89 Lot, F. 1918: Étude sur le Lancelot en prose, Paris Lot-Borodine, M. 1919: Trois essais sur le Roman de Lancelot du Lac e la Queste du Saint Graal, Paris Lot-Borodine, M. 1951: «Les apparitions du Christ aux messes de l’Estoire et de la Queste del Saint Graal», R 72: 202-23 Ménard, Ph. 1977: «Les fous dans la société médiévale. Le témoignage de la littérature au 12 e et au 13 e siècle», R 98: 433-59 Micha, A. (ed.) 1978-83: Lancelot. Roman en prose du 13 e siècle, éditon critique avec introduction et notes par A. M., 9 vol., Genève (TLF 247, 249, 262, 278, 283, 286, 288, 307, 315) Paris, G. 1881: «Études sur les romans de la table ronde», R 10: 466-96 Pauphilet, A. (ed.) 2 1984: La queste del Saint Graal. Roman du XII e siècle, Paris Pickford, C. E. (ed.) 1973: Lancelot, 2 vol., London Rychner, J. 1955: La chanson de geste. Essai sur l’art épique des jongleurs, Genève/ Lille Sommer, H. O. (ed.) 1909-16: The vulgate version of the Arthurian romances, edited from Manuscripts in the British Museum by H. O. S., 8 vol., Washington Wunderli, P. (ed.) 1982: Raffaele da Verona, Aquilon de Bavière. Roman franco-italien en prose (1379-1407). Introduction, édition et commentaire par P. W., 2 vol., Tübingen Wunderli, P. 1982/ 83: «Germanisch-romanische Interferenzen im Aquilon de Bavière», Annali della facoltà di lettere e filosofia dell’Università di Napoli n. s. 13: 79-98 Wunderli, P. 1984: «Roland théologien dans L’Aquilon de Bavière», in: Essor et fortune de la Chanson de Geste dans l’Europe et l’Orient latin. Actes du ix e Congrès International de la Société Rencesvals (Padoue/ Venise, 29 août-4 septembre 1982), Modena: 759-81 Wunderli, P. 1987: «Un modèle d’intertextualité: l’Aquilon de Bavière», in: CISR 10: 1153-92 Wunderli, P. 2005: cf. Holtus/ Wunderli 2004 Zimmermann, A. (ed.) 1917: Der altfranzösische Prosaroman von Lancelot del Lac. 4. Branche: Galehaut. Versuch einer kritischen Ausgabe nach allen bekannten Handschriften, Marburg La fameuse cobla bilingue de la Chanson V de Guillaume IX Une nouvelle interprétation Dans la Chanson V Guillaume raconte, sous la forme d’un récit à la première personne, ce qui lui est arrivé, en Auvergne, dans un pèlerinage dont le but était probablement Saint-Léonard de Noblat. Il rencontre deux nobles dames, qui le saluent aimablement. Voici les deux variantes de la strophe qui raconte la suite de la rencontre (Pasero 1973: 126 et 133): Ar auziretz qu’ai respondut: Aujatz ieu que lur respozi: anc no li diz ni «bat» ni «but», anc fer ni fust no y mentagui, ni fer ni fust no ai mentagut, mas que lur dis aital lati: mas sol aitan: «Tarrababart, «Babariol, babariol, marrababelio riben, babarian». saramahart». La réponse du pèlerin apparaît sous deux formes différentes. La raison en est que la Chanson V de Guillaume IX est transmise en deux versions (ms. V, N et N 2 vs. C), qui diffèrent assez, pas seulement dans la strophe citée. D’ordinaire, les romanistes considèrent la version C (reproduite à droite) comme un remaniement tardif privé d’autorité (cf. surtout Frank 1952). Patrice Uhl, cependant, croit qu’«à l’analyse (structure, versification, vocabulaire, etc.), rien ne vérifie formellement cette idée.» Et il continue: «Une dualité de versions en amont: d’un côté C (type ‹récit›), de l’autre VNN 2 (type exemplum), toutes deux ‹authentiques›, et reposant . . . sur des ‹stratégies d’écriture› différentes, est parfaitement envisageable» (Uhl 1990: 19). Après avoir étudié la strophe citée dans la version C, nous reviendrons sur le problème de la relation entre les deux versions de la Chanson V. Tout d’abord, nous regardons la première partie de la strophe. Patrice Uhl en donne cette traduction explicative très juste: Écoutez ce que je leur ai répondu: je ne les entretins ni de fer (allusion possible aux fers dont saint Léonard libérait les captifs) ni de fût (de bois; = le bâton du pèlerin); je ne leur dis rien de plus que ce «latin» (à prendre dans le sens extensif de «langage obscur», par opposition à la langue du commun) (Uhl 1991: 25). Mais comment interpréter la deuxième partie de la strophe? Contient-elle seulement un galimatias incompréhensible, ou a-t-elle un sens? Depuis les années trente du XX e siècle des arabistes ont cherché à lui donner un sens, tout d’abord A. R. Nykl (1931: cxiii N46; 1944: 6) et puis R. Bruffault (1945: 191 N163). En 1946 É. Lévi-Provençal conçut une nouvelle interprétation, qu’il ne publia ce- Vox Romanica 65 (2006): 66-71 La fameuse cobla bilingue de la Chanson V de Guillaume IX pendant qu’en 1954, après l’avoir présentée dans une conférence prononcée à Madrid en 1948 (Uhl 1991: 26 N15). Les trois interprétations furent critiquées en 1976 par T. J. Gorton (1976: 258-61). La critique des propositions d’A. R. Nykl et de R. Bruffault, absolument pertinente, nous dispense d’analyser ces textes. La critique de l’interprétation d’É. Lévi-Provençal est plus réservée, ce qui nous amène à réexaminer sa proposition. Voici le texte (arabe) proposé et sa traduction: antfi˘ llatì Tu es bien celle qui, marra b-Ab H˙ ñr˘t une première fois à Abü H˙ ñrit, marra b-Ab Nür ibe˘n une seconde à Abü Nür ibn S˙ ñram ‘ñhart! S˙ ñram t’es prostituée La critique de Gorton concerne d’abord l’interprétation de «aital lati», expression qui sans aucun doute est occitane et signifie ‘tel langage’. Gorton ne nie pas que l’interprétation de Lévi-Provençal donne un sens cohérent, mais il ne voit pas comment ce sens pourrait s’intégrer dans la strophe de la chanson. En tout cas, il ne croit pas que les trois lignes prouvent que Guillaume IX savait l’arabe, comme l’affirme Lévi-Provençal. Il accepte plutôt l’opinion d’I. Frank, selon laquelle la version du manuscrit C est un «rifacimento» tardif privé d’autorité et qu’il est impossible de trouver un sens satisfaisant au texte transmis dans les trois dernières lignes de la cobla en question (Gorton 1976: 260-61). On peut même aller plus loin dans la critique de la proposition de Lévi-Provençal. Deux critiques supplémentaires concernent le début: la forme antfi˘ n’est pas justifiée si l’on pense, comme le fait Lévi-Provençal, que la langue est l’arabe parlé en Al-Andalus, parce que cette langue avait perdu la distinction des genres dans le pronom de la deuxième personne du singulier; et du point de vue de la syntaxe arabe, surtout dialectale, la grande distance entre l’élément relatif (tu es celle qui . . .) et le verbe final serait vraiment surprenante. De plus, malgré l’observation juste de l’abréviation de la forme Abü en Ab dans le dialecte andalou 1 , la forme des deux noms propres est problématique: H˙ ñrit ne devrait pas perdre la seconde voyelle et, de plus, le nom paraît exister seulement avec l’article (Alh ˙ ñrit). Abü Nür est une kunya peu fréquente et S˙ ñram devrait être corrigé en S˙ ñrim. La place de ibn (= fils de) à la fin d’un vers est également problématique. Dans la proposition de Lévi-Provençal il y a pourtant, comme nous le verrons, un élément qui mérite d’être pris en considération. C’est l’interprétation des cinq dernières lettres du texte comme forme appartenant à la racine {‘hr}. Le pessimisme de T. J. Gorton n’a pas empêché les arabistes de continuer à chercher une interprétation satisfaisante du texte énigmatique, satisfaisante tant du point de vue de la forme que du point de vue du contenu. Dans deux études publiées en 1990 et en 1991, Patrice Uhl a proposé une nouvelle solution du problème. La voici: 67 1 Corriente 1977: 83 N125; 1992: 77, et 1997: 3. Gerold Hilty et Federico Corriente 68 tarñ bñb (-al) ‘ñr Tu regardes la porte de l’ignominie. mara bñbiliyya g˘ ì’ ven Femme de Babel, viens! viens! sñra mñ‘ñ h ˙ ñrr Il est, avec elle, devenu ardent. Pour justifier cette interprétation, P. Uhl, s’appuyant sur ses vastes connaissances islamologiques, suppose, dans le texte, une allusion à la magie de Babel, aux anges Hñrüt et Mñrüt, qui enseignèrent la magie aux hommes et aux femmes et qui à cause de cette infraction furent sévèrement punis. Dans un ordre général, le texte contiendrait l’écho d’un vieux conte qui établit une connexion entre la magie, la fornication et le meurtre, conte reflété déjà par le Libro de los Jubileos (chapitre 5) et le Libro I de Henoc (chapitre 6s.) 2 . Tout cela, cependant, cadre assez mal avec le contexte, qui n’est pas du tout religieux, mais grivois et bouffon 3 . Puisque aucune des solutions proposées jusqu’ici n’est vraiment convaincante, le co-auteur arabiste de cette étude a conçu une nouvelle interprétation de la fameuse cobla bilingue. Sa première partie, occitane, est bien interprétée par P. Uhl. Nous en avons cité plus haut la traduction française, accompagnée des explications pertinentes. Voici le texte proposé pour la deuxième partie: tarà ‘alà + lard ˙ peut-être par terre ma‘ rabb ad ˙ d ˙ aribñn (eddoriben) avec le maître du putois (c’est-à-dire de la puanteur) sñr ‘ñm ‘ahart il y a un an que tu t’es prostituée D’abord quelques remarques concernant la forme: du point de vue paléographique, les corrections ne sont pas nombreuses. La transformation de deux b en deux l à la première ligne est facilement explicable, de même que la correction de elio riben en ed(d)oriben ainsi que les géminations et les dégéminations. Si l’on applique le calcul employé par F. Corriente dans l’édition des khardjas 4 , on arrive à un pourcentage correcteur de 13,5 %, à savoir 5 corrections sur les 37 graphèmes des trois lignes en question. Le pourcentage de Lévi-Provençal est de 18,9 %, celui de 2 Cf. Corriente/ Piñero 1983 et 1984. Les arts magiques de Hñrüt et Mñrüt sont cités dans le Coran I 102, mais les traditions islamiques offrent des versions beaucoup plus détaillées sur leur infraction et leur punition, comme celle, provenant d’un manuscrit de Urrea de Jalón (cf. Corriente/ Viguera 1990: 252-56), qui montre la virulence de la légende en Alandalus. Le deuxième article de Uhl élabore fondamentalement le thème de la légende en question et les chemins par lesquels sa connaissance aurait pu arriver jusqu’à Guillaume IX. 3 Du point de vue de la forme, l’impératif bilingue viens! viens! (la première forme en arabe, la seconde en roman) pourrait être justifiée par des cas semblables dans la poésie strophique andalouse (cf. García Gómez 1972 III: 349-55). Mais si, selon l’interprétation proposée ci-après, le texte était oriental, cette «anaphore bilingue» (Uhl 1991: 28) ne serait pas justifiable. 4 Cf. Corriente 1998: 324-27; il est regrettable que certains philologues qui s’occupent des khardjas n’acceptent pas ce procédé, pourtant logique et impartial. La raison en est qu’ils ne veulent pas mettre en question des interprétations auxquelles ils tiennent malgré un nombre trop élevé de corrections, el cela pour pouvoir défendre l’hypothèse d’une origine primordialement hispanique des khardjas. La fameuse cobla bilingue de la Chanson V de Guillaume IX Uhl de 32,7 %. Ces pourcentages parlent en faveur de notre interprétation, bien que toute proportion au-dessus de 5 % suppose une certaine insécurité statistique dans la reconstruction d’un texte. Quelques remarques lexicologiques et sémantiques: tara ‘peut-être’ et sñr ‘ñm ‘il y a un an’ sont attestés par Barthélemy 1935-69: 265 et 452. D’après le même dictionnaire (p. 6) on pourrait donner à ‘alà + lard ˙ aussi le sens métaphorique ‘sans chambre, sans aucun mobilier’. L’idée générale resterait la même. La forme d ˙ aribñn est syrienne et correspond à l’arabe classique z ˙ aribñn ‘putois’. Le d ˙ emphatique vélarise le a qui suit, qui peut alors passer à o, tandis que le ñ de la syllabe finale est palatalisé et peut passer à e, ce qui explique la forme doriben. L’expression rabb ad ˙ d ˙ aribñn (‘maître du putois’) est une formation burlesque qui imite des formations grandiloquentes comme rabbu qalam ‘écrivain’ (littéralement ‘maître de la plume’) ou arbñbu lqulüb ‘les mystiques’ (littéralement ‘les maîtres des cœurs’), etc. (Dozy 1881: I 498) 5 . Entre les arabes d’Orient, le mot qui désigne le putois exprime, par métonymie, aussi l’idée abstraite de puanteur et, par métaphore, la détérioration de la concorde entre les gens 6 . Le dernier mot est une forme verbale de la racine {‘hr}, mentionnée plus haut. En opposition avec Lévi-Provençal, qui y voit la forme III du verbe, on propose ici la forme primitive I, plus probable du point de vue métrique. Thématiquement, la nouvelle interprétation est cohérente et elle s’intègre bien dans le poème. Dans la rencontre avec les deux dames, le poète se rend tout de suite compte de leurs intentions et anticipe, pour ainsi dire, le monde dans lequel va se dérouler la suite. La garantie de sa discrétion ne consiste pas dans le fait qu’il ne sait que balbutier, mais dans l’étrangeté de la langue qu’il parle et que les dames ne comprennent pas. Ce ne sont que les lecteurs avertis qui, sachant l’arabe, comprennent le jeu subtil du poète. Celui-ci, par les trois lignes grivoises annonce l’orgie sensuelle qui va suivre 7 . Deux aspects de la nouvelle interprétation sont particulièrement intéressants et importants: 69 5 Dans d’autres cas, la nuance ennoblissante de cette construction manque; cf. par exemple rabbu d ˙ d ˙ a’n rabadán (‘maître du troupeau’). 6 En arabe occidental, le mot passe à désigner le porc-épic et perd les sens métonymique et métaphorique. - Barthélemy (1935-69: 458) cite encore d ˙ arbñn avec le sens ‘pénis’ dans la langue verte. Partant de cette signification, on pourrait interpréter rabb ad ˙ d ˙ ar(i)bñn comme ‘celui qui est bien doué sexuellement, le paillard’. Le sens de ‘pénis’ s’explique probablement par l’influence du verbe d ˙ arab ‘frapper’, mais aussi ‘couvrir la femelle’, influence due à la quasi-homophonie et à des connotations de putois avec des idées comme ‘répugnant, dégoûtant’. On ne sait pas, cependant, quel est l’âge du sens attesté pour la langue verte. 7 On pourrait alléguer contre cette interprétation que dans la strophe qui suit, les deux dames caractérisent leur interlocuteur comme muet. Mais si celui-ci, dans l’autre version transmise de la Chanson V, dit «babariol, babariol, babarian», il n’est pas non plus absolument muet. Ce qui importe aux deux dames, c’est qu’il ne dise rien de compréhensible. L’épreuve du chat rouge montre d’ailleurs qu’aprés la rencontre elles ne sont pas très sûres de son mutisme. Gerold Hilty et Federico Corriente 70 - L’arabe dans les trois vers présente une physionomie nettement orientale. Les formes doriben et sñr ‘ñm sont typiquement syriennes. - La structure métrique correspond au pied mustaf‘ilun (= --˘-) de la métrique arabe (‘arüd ˙ ) au premier et au troisième vers, au pied fa‘lun (= --) au deuxième vers. C’est une structure connue du mètre maqlüb albasìt ˙ (basìt ˙ inverse), qui s’emploie aussi dans la poésie strophique andalouse 8 . Ces deux aspects (dialecte syrien et métrique arabe correcte) excluent que Guillaume IX ait composé lui-même les trois lignes arabes de la Chanson V dans sa version C. Quelles sont les conclusions que nous pouvons tirer de la nouvelle interprétation de la fameuse cobla bilingue? Les trois vers arabes devaient préexister à leur intégration dans la chanson de Guillaume IX. Nous avons montré que du point thématique leur intégration peut se justifier. Elle crée une lecture à deux niveaux. N’Agnes et N’Ermessen ne comprennent pas les vers prononcés dans une langue étrangère et elles ne doivent pas les comprendre. Mais le lecteur avisé les comprend et y voit l’annonce de l’aventure qui va suivre. Qui a intégré les vers arabes dans la chanson? Guillaume lui-même, qui aurait composé sa chanson en deux versions, comme le pense P. Uhl, l’une pour le «public de companhos», l’autre pour le «public courtois» (Uhl 1990: 19)? Du point de vue linguistique, ce n’est pas impossible. Comme l’a bien montré G. T. Beech (1992/ 95), Guillaume a eu de nombreux contacts avec le monde arabe. Puisque les vers contiennent un arabe de type oriental, il faudrait penser à ses expériences en Syrie pendant la première croisade, à l’hiver 1101/ 02 qu’il passa, réfugié, à Antioche. Il ne s’agit pas de postuler une connaissance approfondie de l’arabe de la part de Guillaume. Mais il ne sera pas trop osé de lui attribuer le souvenir de quelques vers, obscènes, qu’il avait entendu chanter 9 . Dans ce cas, l’attitude de Guillaume serait comparable à celle des auteurs andalous, qui intégraient dans leurs muwashshahs des couplets populaires provenant de fragments de zadjal et dont ils faisaient leurs khardjas. Si l’on n’accepte pas la théorie de deux versions parallèles, c’est l’auteur d’un «rifacimento» qui devait connaître (et comprendre) les trois vers arabes. En les intégrant dans la chanson, il aurait consciemment changé le texte original, réalisant, lui, les intentions stylistiques mentionnées. Quoi qu’il en soit, la nouvelle interprétation de la cobla bilingue confirme l’existence de contacts fructueux des troubadours avec le monde arabe et sa poésie. Zurich et Saragosse Gerold Hilty Federico Corriente 8 Cf., par exemple, le mètre du poème qui contient la khardja H9 dans Corriente 1998: 313-14. 9 On sait que souvent des étrangers apprennent seulement ou en premier lieu quelques mots ou phrases obscènes d’une langue, pour se divertir ou pour simuler des connaissances supérieures à celles qu’ils ont effectivement de cette langue. La fameuse cobla bilingue de la Chanson V de Guillaume IX 71 Bibliographie Barthélemy, A. 1935-65: Dictionnaire arabe-français. Dialectes de Syrie: Alep, Damas, Liban, Jérusalem; Paris Beech, G. T. 1992-95: «Troubadour contacts with Muslim Spain and knowledge of Arabic: new evidence concerning William IX of Aquitaine», Romania 113: 14-42 Briffault, R. 1945: Les Troubadours et le sentiment romanesque, Paris; édition revue et traduite à l’anglais: The Troubadours, Bloomington 1965 Corriente, F. 1977: A grammatical sketch of Spanish Arabic Bundle, Madrid Corriente, F. 1988: Poesía estrófica (céjeles y/ o muwaááah ˙ ñt) atribuida al místico granadinoAá-Áuátarì, Madrid Corriente, F. 1992: Árabe andalusí y lenguas romances, Madrid Corriente, F. 1997: Dictionary of Andalusí Arabic, Leiden Corriente, F. 1998: Poesía dialectal árabe y romance en Alandalús, Madrid Corriente, F./ Piñero, A. 1983: «Libro de Jubileos», in: Apócrifos del Antiguo Testamento II, Madrid: 67-193 Corriente, F./ Piñero, A. 1984: «Libro I de Henoc», in: Apócrifos del Antiguo Testamento IV, Madrid: 13-143 Corriente, F./ Viguera, M. J. 1990: Relatos píos y profanos del ms. aljamiado de Urrea de Jalón, Zaragoza Dozy, R. 1881: Supplément aux dictionnaires arabes, Leiden Frank, I. 1952: «Babariol babarian dans Guillaume IX», Romania 73: 227-34 García Gómez, E. 1972: Todo Ben Quzmñn, Madrid Gorton, T. J. 1976: «Arabic words and refrains in Provençal and Portuguese poetry», Medium Aevum 45: 257-64 Lévi-Provençal, É. 1954: «Les vers arabes de la Chanson V de Guillaume IX d’Aquitaine», Arabica l: 208-11 Nykl, A. R. 1931: The Dove’s Neck-Ring, Paris Nykl, A. R. l944: Troubadour Studies. A critical survey of recent books published on this field, Cambridge, Mass. Pasero, N. 1973: Guglielmo IX, Poesie. Edizione critica, Modena Uhl, P. 1990: «Farai un vers, pos mi sonelh: La version du chansonnier C (B. N., Fr. 858), la cobla bilingue et le problème du lati, ou Tarrababart saramahart dans Guillaume IX d’Aquitaine», Cahiers de Civilisation Médiévale 33: 19-42 Uhl, P. 1991: «Guillaume IX d’Aquitaine et la sorcellerie de Babel - À propos des vers arabes de la Chanson V (Ms. C)», Arabica 38: 19-39 The Enfances of Perceval in the Prose Tristan La biographie de Perceval le Gallois a été maintes fois étoffée et remaniée par les auteurs médiévaux, et c’est à juste titre que la critique moderne a consacré de nombreuses études au devenir du personnage. Dans ce contexte, le Tristan en prose est toutefois rarement pris en considération et n’a suscité que fort peu d’intérêt en tant que jalon dans le développement du héros. Notamment la version courte, qui présente les enfances de Perceval dans une forme différente de celle de ses sources, Le Conte du Graal de Chrétien et le Lancelot en prose, mérite un examen plus attentif. En fait cette version du Tristan combine pour la première fois les deux traditions antérieures, en présentant Perceval aussi bien comme un enfant naïf que comme un jeune homme sérieux, digne de devenir un héros du Graal. Elle représente ainsi une des dernières tentatives médiévales d’expérimenter avec les possibilités qu’offraient les traditions antérieures concernant le personnage. Tout en examinant en détail ces nouvelles enfances de Perceval, le but de cet article voudrait montrer leur importance pour la compréhension de la genèse des différentes proses arthuriennes. Not since 1932 when Alfons Hilka published the text of the childhood and youth of Perceval as found in Ms. B.N.f.fr. 757 of the Prose Tristan, comparing it to the corresponding section of the Prose Lancelot 1 , has the Tristan excited much interest among critics as a phase in the development of Perceval as an Arthurian character. Antoinette Saly does not mention it in her study of texts on «Les ‹Enfances Perceval›» 2 , Arthur Groos and Norris Lacy do not include it among the seemingly exhaustive list of medieval Perceval texts discussed in their introduction to Perceval/ Parzival: a Casebook 3 , and Lacy did not mention it in his paper on Perceval given at Utrecht in the summer of 2005 4 . The only criticism in over seventy years to be interested in the Perceval of the prose Tristan is a brief section of Fanni Bogdanow’s 1973 article entitled «The transformation of the role of Perceval in some thirteenth century prose romances» 5 . Yet both forms of the Tristan, that is the short form and the various versions of the longer form 6 , present the enfances of Perceval. The short form, commonly 1 Hilka 1932. 2 Saly 1999. 3 Groos/ Lacy (ed.) 2002: 1-46. 4 N. Lacy: «Perceval from North to South», paper given at the Conference of the International Arthurian Society, 27 July, 2005. 5 Bogdanow 1973: 55-57. 6 Emmanuèle Baumgartner has identified 3 versions of the long form: Version II, exemplified by Ms. B.N.f.fr. 335-36, Version III containing interpolations from the Vulgate Cycle, which Ms. Vienna Österreichische Nationalbibliothek 2542 certainly does, though it is not absolutely clear whether Baumgartner actually means to include it among the manuscripts of this version, and Version IV, a later version heavily interpolated from a variety of sources and found in Ms. B.N.f.fr. 99, Chantilly Musée Condé 645-6-7, St Petersburg Rossijskaya Nacional’naja Biblioteka Fr.F.V. XII.2. and New York, Pierpont Morgan 41. On these versions, cf. Baumgartner 1975: 53-62 and 67-76. Vox Romanica 65 (2006): 72-85 The Enfances of Perceval in the Prose Tristan known as Version I, will hitherto be referred to as the Tristan 1. It is exemplified by Ms. B.N.f.fr. 757 of which four out of the projected five volumes have been published by Champion under the direction of Philippe Ménard 7 . The long versions, whether interpolated or not, will be referred to collectively as the Tristan 2. The long form is by far the more widespread. Only one of its versions has been edited, the one generally considered as the Vulgate, exemplified by Ms. Vienna Österreichische Nationalbibliothek 2542 which has been published by Droz, again under the direction of Philippe Ménard 8 . In the Tristan 2, the arrival of Perceval at court and his subsequent dubbing are narrated twice: in volume IV and again in volume VI of the Droz edition. The second of these is preceded by scenes of Perceval’s childhood. This whole section, however, is part of a long interpolation from the prose Lancelot that relates among other episodes the visits of Lancelot and Bohort to the Grail castle 9 . Though the interpolation is to be found in a large number of the manuscripts, it by no means occurs in all 10 . The only reference to the young Perceval that is common to all manuscripts of the Tristan 2 is exceedingly short, taking up hardly two pages of the edited text 11 , and relates the arrival of Agloval at Arthur’s court, accompanied by Perceval whom he brings to be knighted. It includes only Agloval’s introduction of his brother to Arthur and his request, supported by Kay and the other knights, that Arthur make Perceval a knight. This Arthur does the following day, followed by feasting in his honour. It is the Tristan 1 that should titillate Perceval fans and scholars. It presents in detail the childhood, knighting and departure of Perceval from Arthur’s court in a form that diverges significantly from the material of earlier romances. The framework of the episode is that of the corresponding section of the Lancelot: Agloval, in quest of Lancelot, arrives by chance at the house of his widowed mother who, out of grief, is raising her youngest son far from the world of chivalry that has killed her husband and two of her sons. He meets and admires Perceval, who accompanies him to Arthur’s court to become a knight. As in the Lancelot, their mother dies. Arthur dubs Perceval who during the subsequent feast is recognised by a hitherto mute damsel who is miraculously able to speak in order to address him as «serjant de Jesu Crist, vierge chevalier et net» 12 . She seats him at the Round Table next to the Perillous Seat that will belong to the 73 7 Menard (dir.) 1997-2003. The earlier part of the romance, common to both versions, has been edited by R. L. Curtis, using Ms. Carpentras Bibl.mun. 404: Curtis (ed.) 1963-85. 8 Menard (dir.) 1987-97. 9 Cf. Micha (ed.) 1978-83: 6/ 171§30-241§12 and Menard (dir.) 1987-97: 6/ §§49-79. For the section on Perceval’s enfances, cf.Micha (ed.) 1978-83: 6/ 183§10-194§28 and Menard (dir.) 1987-97: 6/ §§55-60. 10 It does not occur in the manuscripts of Version II as identified by Baumgartner and represented by Ms. B.N.f.fr. 335-36 11 Menard (dir.) 1987-97: 4/ §140 l. 13-§142 l. 15. 12 Menard (dir.) 1997-2003: 2/ §63, l. 20 and Micha, (ed.) 1978-83: 6/ §24, l. 5. Elaine Polley 74 Good Knight Galahad, and shortly thereafter, she dies. The episode ends with the departure of Perceval from court in quest of Lancelot, shamed by Kay and Mordred’s jibes that he prefers peace to war and that his shield has never seen a blow. But the Lancelot is not the only intertext or «palimpsest», a term enlarged by Genette to include a literary text that has been overwritten 13 and which Lacy uses to describe the intertextual relationship between Chrétien’s Perceval and the Perlesvaus 14 . In the earliest of its Perceval scenes the Tristan 1 weaves back in material from Chrétien that the Lancelot laid aside. This is particularly interesting, as it shows the Tristan 1’s concern for both completeness, i. e. to include all there is to tell about Perceval, and for correctness or doxa, i. e. to return to the early version that might well be the right one. Such a return to the material of the old familiar version in verse is not uncommon in Arthurian literature. For example, one later family of manuscripts of the prose Lancelot presents in place of the Charrette section a derhymed version of Chrétien’s Le Chevalier de la charrette, in order to incorporate certain elements that the Vulgate Charrette section did not contain 15 . Of this, Annie Combes says that «Tout se passe . . . comme si les rédacteurs avaient choisi de «retourner» à Chrétien et de présenter une version plus fidèle au Chevalier de la charrette» 16 . Also, one later manuscript of the prose Tristan, Ms. B.N.f.fr. 103, has two instances of a return to the earlier verse versions of the Tristan legend. It includes the episode of Tristan’s combat with the dragon, not present in the prose versions, and, rather than presenting the death of Tristan in Cornwall at the hands of Mark, it situates his death in Brittany, caused by the jealousy of the second Iseut, in a form close to the versions of Béroul and the Folie de Berne 17 . At the moment of his appearance in the Tristan 1, Perceval is Chrétien’s nice. Though greatly shortened, the scene in question is in many ways identical to the corresponding scene in Chrétien. In both cases, Perceval’s first encounter with a knight occurs while he is out alone throwing javelots, but instead of five knights, he sees only one, his brother Agloval. Here, too, bedazzled by the armour shining in the sun, he believes the knight to be an angel or even God and falls in prayer, a reaction which Agloval, like Chrétien’s chief knight, mistakes for fear. As in the earlier text, Perceval repeatedly cites his mother’s lessons: she has said that God and the angels are the most beautiful beings and she has told him to kneel and pray to God. Even the language of parts of this section is similar to that of Chrétien, though different enough to prevent the identification of a particular manuscript as source: 13 Genette 1982. 14 Lacy 2002: 98. 15 The manuscripts in question are Mss. B.N.f.fr. 119, B.N.f.fr. 122 and Paris Ars. 3480. 16 Combes 2001: 241. For more information on the version of the Charrette section of the Lancelot presented by this manuscript, cf. Combes 2001: 240-48 and Hult 2005 17 On the return to the verse version by this manuscript, cf. Baumgartner 1975: 77-83 The Enfances of Perceval in the Prose Tristan Chrétien Tristan Des gavelos que il avoit, . . . Perceval . . . aloit tot contreval la plaigne Aloit environ lui lanchant, gitant et lancent javeloz, et corroit, une heure Une eure [arriere] et autre avant, avant et l’autre arrieres, une haut et l’autre Une eure en bas et autre en haut, bas. (§52, 2-5) 19 , (v. 96-99) 18 , «Ne me dist pas ma mere fable . . . il cuide tout vraiement qe ce soit ou Dieu Qui me dist que li angle estoient ou angre, car de ce se recorde il bien qe sa Les plus beles choses qui soient mere li avoit mult de foiz dit qe Diex estoit la Fors Diex qui est plus biax que tuit.» plus belle chose du monde et li angre (v. 142-45) autresint. (§52, 19-23) and Maintenant vers terre se lance Por ce se lesse il maintenant cheoir a terre et Et dit trestoute sa creance dit ces oroisons et ses priers telles com il les Et oroisons que il savoit, savoit. (§52, 23-24) Que sa mere apris li avoit. (v. 155-58) Perceval’s explanation that he was praying because he mistook Agloval for God provokes the comment «Tu n’es gaires plus sage qe beste» (§53, 2-3), echoing the comments of the other knights in Chrétien: . . . Galois sont tot par nature Plus fol que bestes en pasture. (v. 243-44). Perceval’s questions of the knight are virtually identical in both texts: «N’iestes vos Diex? » (Chrétien, v. 174)/ «Estez vous Diex ou angre? » (Tristan, §52, 33-34) and «Qui estes dont? » (Chrétien v. 175)/ «qe estes vos dont? » (Tristan, §53, 5), and his reaction upon learning that the man is a knight is presented in similar terms: «Ainc mais chevalier ne connui, «Ja Diex ne m’aïst se oucquez mes vi chevalier Fait li vallés, ne nul n’en vi ne parler n’en oï. Et puis qe chevalier sont si N’onques mais parler n’en oï, bel, je ne leroie por riens du monde, se je Mais vous estes plus biax que Diex chevalier pooie ester, qe je ne le fusse, car Ausi luisanz et ausi fais.» chevalier est tote la plus belle chose qe je (v. 176-81) oucquez veïsse.» (§53, 6-10) The Tristan continues, as does Chrétien, with Perceval’s interest in the knight’s armour. The knight’s explanation of the hauberk and Perceval’s reaction are the same, again couched in similar terms: 75 18 Busby (ed.) 1993. 19 Menard (dir.) 1997-2003, vol. 2. Elaine Polley 76 «Se voloies a moi lancier «Il me sert de tant, fet Agloval, qe ce tu me Gavelot ou saite traire, lançoiez orendroit toz tes javeloz au plus fort Ne me porroies nul mal faire.» qe tu porroies et tu m’ateingnoiz a chascun (v. 270-72) cop, ne me feroiz nul mal.» (§53, 14-17) and «Dans chevaliers, de tels hauberz «En non Dieu, fet Perceval, puis qe haubert Gart Diex les bisses et les cers, est si durs, je ne voudroie pas qe les biches ne Que nule ocirre n’en porroie» sers de ceste plaigne en fussent garniz, car (v. 273-75) adonc n’en porroie je jamés nul occirre! » (§53, 17-21) The Tristan though has Perceval ask about only two pieces of armour before telling Agloval that the castle is the residence of his mother and that his name is Perceval. There is not, as in Chrétien, the comic dialogue de sourds where the knight repeats his question over and over and Perceval ignores him, fixated on every piece of armour in turn. It is by thus shortening the scene and restricting its comic force that the Tristan begins its move away from its source. After this point, it leaves Chrétien to model itself solely on the Lancelot. Before further investigation of the originality of the Tristan 1, one important issue needs to be considered: the relationship between this version of the Tristan and the Post-Vulgate Cycle.There is, of course, no complete manuscript of this cycle, just numerous fragments and the Huth Merlin of which the text itself indicates that it is the first and a considerable part of the second sections of a tripartite work. Fanni Bogdanow has carried out the monumental task of piecing together the fragments of the third part which extends from the Grail Quest to the end of the Arthurian realm 20 and which corresponds virtually word for word to the Portugese translation of a French original published by Augusto Magne in 1944 as A Demanda do Santo Graal 21 . The Post-Vulgate version of the enfances of Perceval form part of a long fragment that continues the narration of the Huth Merlin, and concerns the events of Lancelot’s madness and the subsequent quest for him by the other knights. It was edited by Bogdanow as «La Folie Lancelot» 22 . The fragment itself differs from corresponding sections of the Lancelot or the Tristan 1, yet the text of the enfances, from Agloval’s arrival at his mother’s to Perceval’s departure from Arthur’s court is identical to that of the corresponding section of Tristan 1. One must have a reasonable idea of which work has interpolated from the other, if one is to be able to conclude anything about the originality of the Tristanian enfances of Perceval. Emmanuèle Baumgartner in her work Le «Tristan en Prose». Essai d’interprétation d’un roman medieval, believes that the fragment containing the enfances of 20 Bogdanow (ed.) 1991-2001. 21 Magne (ed.) 1944. 22 Bogdanow (ed.) 1965. The Enfances of Perceval in the Prose Tristan Perceval was interpolated from the Post-Vulgate Cycle 23 and that the Post-Vulgate is the source of passages that resemble each other in both works 24 . Bogdanow, however, has always claimed that the Post-Vulgate was written after the Tristan 1, from which it borrowed heavily 25 . There are reasons for accepting the latter view, particularly for the part of the Tristan 1 that contains this episode, based on the entire character of the Post-Vulgate which overall strives to resolve the incongruities of the texts of its predecessors, explaining the unexplained, answering the unanswered, clarifying the ambiguous, filling in blanks and removing discrepancies. One such discrepancy directly involving the young Perceval that is not present in the Post-Vulgate is the eccentric scene of the three drops of blood in the snow presented in the Tristan I. After leaving Arthur’s court in quest of adventure, Perceval, as in Chrétien, returns incognito near where Arthur and the court are in residence and is lost in reverie by the sight of the three drops of blood on the white background. The purpose of the scene is to give Perceval the opportunity to avenge himself against Kay and Mordred for calumniating him, but also to humiliate and wound Gauvain, who killed his father and brothers. Not only is there no real justification for Perceval’s presence near the court, not only does the scene present Perceval as vengeful, therefore less moral perhaps than one destined to be a Grail hero, but where in Chrétien the colours of the three drops of blood in the snow remind him of the complexion of his beloved Blanchefleur, in the Tristan, Perceval has no «amie». Yet in this scene he is reminded of the beauty of Helaine sans Per, his admirer in the Prose (Didot) Perceval. Nowhere else in the Tristan is there mention of Helaine nor of Perceval’s interest in a woman. The scene appears to have been just dropped into the text. If indeed the Tristan 1 was used as a source for the Post-Vulgate, it would have been perfectly natural for the Post-Vulgate to have expurgated this scene just as it omits many other discrepancies that occur in its sources, in order to make its text a more unified, consistent whole. No version of the prose Tristan that we possess is the original version of the prose text. Of that modern critics are quite certain. But what we cannot know is exactly what this original version contained. After having stated with regard to Löseth’s hypothesis of a common source for the episodes concerning the sons of King Pellinor in the Tristan and the the Post-Vulgate cycle (then known as the pseudo-Robert de Boron cycle), without attempting to justify her point of view, Baumgartner states that: le plus simple est sans doute de supposer que l’auteur de ce cycle (de ce fragment de cycle) les a inventées à partir des données du Lancelot en prose et que l’auteur de la version V.I. du Tristan les a à son tour insérées dans son récit 26 . 77 23 Baumgartner 1975: 44 and 65. 24 Baumgartner 1975: 41-52 and 60. 25 Bogdanow 1966: 21 and Bogdanow 2002: 59. 26 Baumgartner 1975: 42. Elaine Polley 78 She later says that Il est d’autre part évident que l’auteur de la Queste dite de Robert de Boron avait à sa disposition une version du Tristan puisqu’il fait état du séjour de Tristan et d’Iseut à la Joyeuse Garde, de l’invasion de Marc au royaume de Logres, de l’amour de Palamède pour Iseut etc. 27 thus avoiding confronting her readers with the enormous question as to whether scenes proper to the prose version of the Tristan, scenes that are either absent or that differ completely from the older verse tradition, could also have been invented by the Post-Vulgate, and thus giving the original form of the prose Tristan credit that it no doubt deserves. But according to her, the Grail Quest section of the Tristan 2 interpolated from the Post-Vulgate. We can be reasonably certain that this last assertion is true, as Bogdanow, having changed her opinion, has illustrated this quite convincingly from a linguistic point of view 28 . But the pre-Quest parts of both Tristans, obviously written earlier than the sections narrating the Pentecôte du Graal and its aftermath, show no such linguistic evidence of borrowing. Indeed, Baumgartner’s justifications for her belief that the Tristan borrowed from the Post-Vulgate come for the most part from the part of the text subsequent to the voyage of the lovers to Logres 29 . Laying aside the hypothesis of Löseth, Bogdanow’s earlier stance and the ideas of Baumgartner, all of which concern the provenance of the motif of hatred between the sons of King Lot and King Pellinor, and none of which leads to a satisfying conclusion 30 , there is nothing to indicate that the part of the Tristan 1 that includes the enfances of Perceval was in any way inspired by the Post-Vulgate. If one limits one’s acceptance of the Tristan’s borrowings from the Post-Vulgate cycle to the latter part of the texts and particularly to that of the Tristan 2, what now can be said about the originality of the Tristan 1’s presentation of the young Perceval? Though we cannot know for certain how the medieval audience responded to the text, given the great popularity of Chrétien’s Perceval and of the Lancelot, we can be reasonably sure that they knew the two main sources of this part of the Tristan, or at least knew the stories. As for the modern audience, repetition of the old familiar details would surely have lulled them into a sense of security, to be brutally jarred by variations that in no way responded to their expectations. The Tristan 1, by combining Perceval’s two traditional backgrounds, yet by innovative departures from the sources, comes up with a Perceval who is new and fresh. And the innovations are surprising and striking. The foremost innovation of the Tristan 1 is that, where earlier writers present Perceval variously as the nice or the serious 31 , here, by a combination of the two 27 Baumgartner 1975: 51. 28 See Bogdanow 2000: 1-32 and Bodganow 2002: 32-68. 29 Baumgartner 1975: 41-52. 30 Baumgartner 1975: 42-44. 31 For Perceval the nice cf. Chrétien’s Le Conte du Graal; for the serious Perceval cf. the prose (Didot) Perceval, the Perlesvaus and the Lancelot. The Enfances of Perceval in the Prose Tristan sources: Chrétien and the Lancelot, Perceval is both, and with a definite period of transition from one to the other. At his first contact with chivalry in the form of his brother Agloval, he is the naïve Perceval of the earliest scenes of Chrétien, a fact that the text justifies as follows: por ce qe entre fames avoit esté norriz, et totes voies estoit il si fox et si nices qe cele meïsmes qi entr’elles le tenoient ne se fesoient se rire non de totes les choses qe il fesoit. Et sanz faille, il ne fesoit oncquez sens, mes folie tout adés (§52, 49-53). But his character undergoes a swift evolution after his first contact with chivalry. First comes a period of transition which I shall call Perceval the child, which shows him playing at being a knight by trying on his brother’s armour, then going off alone to attempt to reach Arthur’s court. But all signs of Perceval the nice as well as of Perceval the child disappear from the moment the two brothers set off together for court. Now Perceval is the serious young man as presented in the Lancelot. He undergoes no long initiation process as in Chrétien, but a short period of growing up from the comic figure into the perfect candidate for knighthood. Never before have the two Percevals been reconciled. Agloval’s stay at his mother’s marks the entire period of transition between the Perceval of Chrétien and the serious Perceval of the Lancelot. While having his mother’s teachings as his sole source of knowledge, Perceval is the nice. In contact with his brother and his mother at the same time, that is two different worlds and two sources of knowledge, Perceval is transformed from the nice to the innocent child. The transition period begins with the excitement with which he tells his mother that a knight, the most beautiful thing in the world, will be staying with them, excitement that contrasts vividly with the mother’s immeasurable grief for fear of losing her beloved son to chivalry, grief on which the Tristan insists more than either source. We see Perceval’s child-like fascination with the armour as he tries on hauberk and helmet and wields the shield and sword every day. And after he has heard Agloval’s tales of Arthur’s court and Agloval has forbidden him to go to become a knight, as opposed to the Lancelot which presents a ruse on the part of the brothers to enable Agloval to take Perceval to court for dubbing, we see him sneaking off childishly for court, with Agloval having to go to fetch him. This has obvious repercussions for the guilt theme introduced by Chrétien and continued by the prose Perceval. In the Tristan 1, then, we have a psychological realism not present in the sources, a growing-up period after which Perceval will be ready for adulthood, which for him is knighthood. Other differences between this section of the Tristan and the corresponding section of the Lancelot are Agloval’s attitude to his brother’s becoming a knight, and the reason for his mother’s death.Where Agloval in the Lancelot, as soon as he has seen his brother, expresses to his mother the intention to take Perceval to court, the Agloval of the Tristan is against the idea, in spite of having recognised Perceval’s physical attributes and the fact that he is of the optimum age to become a knight. It is Perce- 79 Elaine Polley 80 val who insists, in spite of Agloval’s attempts to dissuade him. Agloval’s concern is for the well-being of his mother and when Perceval runs away,Agloval acquiesces to her wish and brings the angry Perceval home. When the brothers leave for court together, it is because Agloval is unable to bear more of his mother’s grief. Perceval goes with him. Nowhere is there mention of complicity between the brothers. This brings us to the circumstances of the mother’s death. Where in the Perceval and the Lancelot, Perceval causes her death by his heartless departure, in the Tristan, it is joy at seeing her beloved son return that causes her demise. The mother’s fragile emotional constitution is carefully built up to prepare for this from very beginning of the episode: having lost her husband and sons, she is «si triste et si dolente totes voies qu’elle oncquez ne se confortait» (§51, 7-8), to the point that she «vouxist bien chascun jor morir .C. foiz, se tant de foiz peüst morir» (§51, 13-14); she faints with joy upon learning Agloval’s identity, then begs him to give her back his dead brothers whom she laments piteously; and when Perceval leaves alone for court, she faints again, threatening to kill herself, beating her breast and scratching her face and acting like a woman demented until Agloval promises to bring him back. Her death upon seeing her son return is the final proof of her lack of emotional mesure: Quant ce fu chose qe elle vit Perceval revenu devant le, elle s’escrie a haute voiz ainssi com fame tote desesperee: «Ha! Mort, haste toi de venir! Je ne quier plus vivre, puis qe je voi mon enfant devant moi! » Lors li cort les bras tenduz, et le baise plus de .C. foiz sanz dire mot et l’enbrace parmi les flans et l’estraint si durement encontre son piz qu’elle se desront tote et li cuers li part el ventre, si chiet arriere tote enverse. (§60, 3-11). The Tristan 1, by not putting the blame on Perceval for her death does not accord him the burden of guilt that Chrétien has Perceval carry, guilt that according to his uncle the hermit prevents him from asking the questions that will heal the Fisher king and by implication access the Grail. In the Lancelot, though his guilt in this respect is not of thematic significance, Perceval nonetheless is responsible for his mother’s death. The Tristan, then makes him an even more perfect candidate for a Grail hero than does the Lancelot. Having added significantly to the scenes at the mother’s house, the Tristan 1 now removes a large section of the Lancelot story, taking Agloval and Perceval directly to court. By laying aside the episode concerning the killing of Agloval’s squire, it keeps Perceval at centre stage until he leaves court, thus making its Perceval episode an uninterrupted unit. After the arrival of the brothers at court, the narration continues the framework of the Lancelot, but again adds to it. From the moment Perceval is noticed by Arthur, more emphasis is given to his qualities and especially to his lineage. This is evident in the king’s reaction upon learning Perceval’s identity: «Or le face Diex preudome, fet li rois, car certes il est biax enfes, et bien resemble au haut lignage dont il est estréz, et plus a Lamorat qe a nul autre. Se il fesoit autant a loer de chevalerie conme fist ses freres, mult l’avroit Diez fet graciex.» (§60, 34-38); The Enfances of Perceval in the Prose Tristan and in the reaction of the barons during the knighting: Et sachiéz qe, quant li baron de leanz qi son pere avoient connu et Lamorat autresi virent cestui si bel et si avenant com il estoit, il ne se porent tenir qe li plusors ne plorassent por la pitié qu’il avoient, car il avoient tant prisié de totes bonté et Lamorat et le roi Pellynor qu’il avoient grant duel de lor mort totes les foiz qu’i lor en souvenoit. Por se il ot il mainte lerme ploree et des privéz et des estranges par leanz le jor qe Perceval fust fet chevalier. (§61, 3-11) At the same time, the barons’ fond memories of Perceval’s brother Lamorat and father Pellinor introduces to the episode the theme of family vengeance, a theme particular to the Tristan and the Post-Vulgate cycle. The theme continues with Gaheriet’s opinion of Perceval’s ability to avenge the deaths of his father and brothers and with Gauvain’s anger at his words: «Je vos di, fet Gaheriet, qe il ne puet faillir qe il ne soit preudome durement. Et, se Diex me conseult, je croi qe il sera de si grant bonté qe bien sera encore vengee par sa main solement la mort de son pere et de Lamorat et de Drian, qe nostre paranté - ne sai les qiex - ocistrent asséz desloiaument, se vont disant aucunez genz. Il firent vilté et mauvestié, maldit soient il et honi, et si seront il encore, se Diex plest! Et certes, il deservirent bien quant il mistrent a mort Lamorat, qi estoit le meillor chevalier du monde et le plus loiax qe je oucquez trovasse». Quant misere Gauvain entent ceste parole, il mue tot d’ire et de mautalent ne ne respont mie tot ce qe il pense. Gaheriet ne s’en prent garde, ainz parole totes voies de Perceval et dit qe Diex le face si bon chevalier com il est bel: adont porroit il venger bien Lamorat de ses annemis et metre a honte et a dolor toz celx qi desloialment l’ocistrent. (§61, 18-35) and is emphasised in the epilogue to the episode of the three drops in the snow where, after a maiden announces to Arthur that Perceval was the knight who unhorsed Kay and Mordret and who wounded Gauvain, and after Arthur warns that Perceval will take vengeance on whoever killed his brothers, Gauvain, Agravain and Mordret decide to kill Perceval before he can do them any harm. Apart from these differences, the feast after the dubbing, the miracle of speech accorded to the mute damsel who seats Perceval at the Round Table, the damsel’s death, the mockeries of Kay and Mordred repeated to Perceval by a fool and Perceval’s subsequent departure in search of Lancelot proceed without great change from the Vulgate text. There, of course, is no further trace of the return to Chrétien found exclusively in the earliest part of the enfances. The only other elements of great significance added by the Tristan are the appearance of Perceval’s name on his seat, the damsel’s emphasis on God’s according Perceval the seat next to the Perilous Seat because he is «digne d’estre un des plus souverainz chevaliers de la queste du Saint Graal» (§63, 23-24), and finally the knights’ advice to the king not to let Perceval depart from court before the Grail quest for fear he will die by misadventure. Upon Perceval’s departure from court, the Tristan 1 and the Lancelot diverge. Perceval’s childhood and youth are over; he is now the knight who will be second only to Galahad. This brings us to the issues and questions raised by a close study of the Perceval of the Tristan: 81 Elaine Polley 82 The Perceval of the Tristan 1, in fusing the two previous traditions, has much to recommend it as the definitive Perceval. But this was not to be. Despite being taken over by the Post-Vulgate, it was rejected by the Tristan 2 and no enfances of Perceval at all appear in the highly influential work of Malory. Why, one might ask. Why the long interpolation of the Lancelot in the Tristan 2? Can we think that the text of the Lancelot was less well known than we imagine, that whoever added the long chunk of text, in many respects clumsily, thought that the audience needed it, not only for the visits of Lancelot and Bohort to the Grail castle, but also for the other material included, including a second enfances of Perceval? Is the interpolation proof that whoever produced the Tristan 2 did not know the Tristan 1 which conserved important aspects of the Lancelot while incorporating the traditional Perceval of Chrétien? Why is just a short factual account of Perceval’s arrival at court and dubbing common to all manuscripts of the Tristan 2? The Tristan 2 contains many of the same features as the Tristan 1, most likely those of the original prose version of the Tristan story. If Perceval’s enfances actually appeared in this original version, why might the Tristan 2 have rejected them? Might the enfances, beginning with Perceval’s niceté and moving to a transitional period of childish innocence before presenting the serious adult Perceval of the Grail Quest, detract in any way from the mystique of the perfect Perceval whose role as a Grail hero is a main emphasis of the Tristan 2? They certainly prepare Perceval for his destiny in a plausible manner, especially to the modern reader for whom transition (i. e. adolescence) is seen as a key phase of human development. Michel Zink, in his article «Vieillesse de Perceval: l’ombre du temps» posits an interesting explanation for the non-existence of Perceval’s childhood in certain texts where the Grail Quest is accomplished 32 : in his opinion, it is due to the difficulty of having to present Perceval in his old age after the Grail has been found. His hypothesis also includes a possible reason that romances presenting the youthful Perceval as the traditional nice do not bring the Grail Quest to its logical end: Devant la difficulté de peindre la vieillesse immobile de cet enfant pressé les auteurs ont fait comme ils ont pu. Les uns ont renoncé à terminer l’histoire, d’autres ont dès le début dépouillé Perceval de sa jeunesse. D’autres ont cherché à entretenir le sentiment de l’écoulement du temps alors même que tout est accompli 33 . This certainly could hold true both for the Tristan 1 which relates the enfances of Perceval without bringing the Grail Quest to a logical conclusion, and for the Tristan 2 which presents no enfances and in most versions incorporates a full Grail Quest. But is the problem of making Perceval age after having presented him as the nice enough to justify not including the enfances, or, indeed, not concluding the 32 Zink 1988: 285-94. 33 Zink 1988: 285 The Enfances of Perceval in the Prose Tristan 83 Grail story? It seems unlikely in a work that wishes to tell all, by undertaking the enormous task of combining the Tristan and the Arthurian traditions. Antoinette Saly has a different explanation for the absence of Perceval’s enfances in certain Grail texts. In speaking of the Prose (Didot) Perceval, which contains nothing of Perceval the nice, she states that «La christianisation definitive du Graal a provoqué la rupture avec le vieux mythe royal des ‹Enfances› sauvages» 34 . Yet this myth is incorporated in the Tristan 1 and repeated in the Post-Vulgate Cycle. Is the fact that the Tristan 1 does not correspond to her theory the reason that Saly does not include it among her Perceval texts? True, it contains no full Grail quest, but there are enough references in the text, not least the words of the mute damsel, to indicate that Perceval will be one of the Grail heroes. The Post-Vulgate, which contains the same material on the young Perceval, includes a full quest for a christianised Grail. Is the lack of influence of the enfances of the Tristan 1, despite surviving in numerous manuscripts, as well as in the Post-Vulgate, due to the fact that these works were just too long and too late to supplant Chrétien and the Lancelot as further sources for Perceval’s background? This episode of the Tristan 1, written after the Conte du Graal and the Lancelot, is typical of a certain reaction to rewriting where the concern is to reconcile all previous traditions. It is also, like the examples cited earlier, typical of the type of rewriting that wanted to return to the doxa. Why did subsequent works not wish to continue to do likewise? How, then, can we classify this version of the Tristan within the ensemble of Perceval texts? Lacy in his Utrecht paper «Perceval from North to south», contends that in works after Chrétien and Perlesvaus . . . Perceval presented special problems for authors. That is, he was recognized as a prominent and appealing character, but a good many authors seem not to have known just what to do with him once Galahad assumed his role as chosen Grail hero 35 . Yet the Tristan 1 does seem to know what to do with him. By fusing the two Perceval traditions, it resolves the question as to what happened to the Perceval of Chrétien, a question that must have worried the audience of the Lancelot and the Prose (Didot) Perceval. In a single text Perceval is both the «naïve and unformed» individual and the «consummate knight . . . the purest man of all, save Galahad», as Groos and Lacy describe his two different careers, a combination of all he has been and will be throughout Arthurian literature 36 . The naïvety which these authors say has made Perceval «one of the most fascinating and potentially engaging of all Arthurian creations» and which is present solely in texts where he is the Grail winner is here the prelude to the spiritually perfect Grail hero of the more «chris- 34 Saly 1999: 21 35 Lacy 2005: 49. 36 Groos/ Lacy (ed.) 2002: 30. Elaine Polley 84 tianised» texts like the Lancelot, but with all flaws, moral or otherwise, expurgated. The Perceval of the Tristan 1 is certainly yet another example of what they call Perceval’s «constructability» 37 , another manifestation of what they term Perceval’s continuous ability to evolve, as opposed to other Arthurian characters set and restrained by convention 38 . It is a skilful marriage of the preceding Perceval traditions and it is highly unfortunate that, with the exception of the interpolation in the Post-Vulgate, it appears to have had no import as a source for further Perceval material. Yet even if it is problematic, it cannot be neglected as one of a number of stages in the development of Perceval as a character, one that specifically attempts to reconcile conflicts of the past. It is the last medieval text to experiment with or even to explore the possibilities of Perceval’s background, something that neither the Tristan 2 nor the work of Malory does. It is therefore a grave injustice not to study it in its own right, in spite of, but also, more interestingly, because of problems that such a study may flag up. Paris/ Zurich Elaine Polley Bibliography Primary Sources Bogdanow, F. (ed.) 1965: «La Folie Lancelot, a hitherto unidentified portion of the Suite du Merlin contained in mss B.N.fr 112 and 12599», Beih.ZRPh. 109: 82-93 Bogdanow, F. (ed.) 1991-2001: La Version post-vulgate de la Queste du Saint Graal et de La Mort Artu, Troisième partie du Roman du Graal, 3 vol., Paris Busby, K. (ed.) 1993: Chrétien de Troyes, Le Roman de Perceval ou Le Conte du Graal,Tübingen Curtis, R. L. (ed.) 1963-85: Le Roman de Tristan en prose, vol. I, Cambridge (Munich), vol. II, Cambridge (Leiden), vol. III, Cambridge Magne, A. (ed.) 1944: A Demanda do Santo Graal, 3 vol., Rio de Janeiro Ménard, P. (dir.) 1987-97: Le Roman de Tristan en prose, 9 vol.: vol. I, P. Ménard (ed.); vol. II, M.- L. Chênerie/ T. Delcourt (ed.); vol. III, G. Roussineau (ed.); vol. IV, J.-C. Faucon (ed.); vol. V, D. Lalande (ed.) with collab. of T. Delcourt; vol. VI, E. Baumgartner/ M. Szkilnik (ed.); vol. VII, D. Quéruel/ M. Santucci (ed.); vol. VIII, B. Guidot/ J. Subrenat (ed.); vol. IX, L. Harf- Lancner (ed.), Genève Ménard. P. (dir.) 1997-2003: Le Roman de Tristan en prose, 4 vol.: vol. I, J. Blanchard/ M. Quéreuil (ed.); vol. II, N. Laborderie/ T. Delcourt (ed.); vol. III, J.-P. Ponceau (ed.); vol. IV, M. Léonard/ F. Mora (ed.), Paris Micha, A. (ed.) 1978-83: Lancelot, 9 vol., Paris 37 Groos/ Lacy (ed.) 2002: 2. 38 Groos/ Lacy (ed.) 2002: 30. The Enfances of Perceval in the Prose Tristan 85 Secondary Sources Baumgartner, E. 1975: Le «Tristan en prose». Essai d’interprétation d’un roman médiéval, Genève Bogdanow, F. 1973: «The Transformation of the role of Perceval in some thirteenth century prose romances», in: W. Rothwell/ W. R. J. Barron/ D. Blamires/ L. Thorpe (ed.), Studies in Medieval Literature and Languages in Memory of Frederick Whitehead, New York Bogdanow, F. 1966: The Romance of the Grail. A Study of the Structure and Genesis of a Thirteenth-century Arthurian Prose Romance, Manchester/ New York Bogdanow, F. 2000: «Un nouvel Examen des rapports entre la Queste Post-vulgate et la Queste incorporée dans la deuxième version du Tristan en prose», Romania 126: 1-32 Bogdanow, F. 2002: «Intertextuality and the Problem of the Relationship of the First and Second Versions of the Prose Tristan to the Post-Vulgate Queste del Saint Graal», Arthuriana 12/ 2: 2-68 Combes,A. 2001: Les Voies de l’aventure. Réécriture et composition romanesque dans le Lancelot en prose, Paris Genette, G. 1982: Palimpsestes. La littérature au second degré, Paris Groos, A./ Lacy, N. J. (ed.) 2002: Perceval/ Parzival. A Casebook, New York/ London Hilka, A. 1932: «Die Jugendgeschichte Percevals im Prosa-Lancelot und im Prosa-Tristan», ZRPh. 52: 514-36 Hult, D. 2005: «From Perceval to Galahad: A Missing Link? », in: K. Busby/ B. Guidot/ L. E. Whalen (ed.), «De Sens rassis». Essays in Honor of Rupert T. Pickens, Amsterdam/ New York Lacy, N. 2002: «Perlesvaus and the Perceval Palimpsest». in: A. Groos/ N. J. Lacy (ed.), Perceval/ Parzival. A Casebook, New York/ London: 97-103 Lacy, N. 2005: «Perceval from North to South», Abstracts from the XXI st International Arthurian Congress, Utrecht, 24-31, VII: 49 Saly, A. 1999: «Les ‹Enfances Perceval›», in: A. Saly, Mythes et Dogmes. Roman arthurien. Epopée romane, Orléans: 15-29 Zink, M. 1988: «Vieillesse de Perceval: l’ombre du temps», in: J. Dufournet (dir.), Le Nombre du temps, en homage à Paul Zumthor, Paris: 285-94 The status of French in Medieval England: Evidence from the use of object pronoun syntax 1 Cet article se penche sur la syntaxe des pronoms personnels compléments d’objet direct en Anglo-Normand. À partir d’un examen de textes allant du XII e au XIV e siècles, il est demontré que l’Anglo-Norman a étroitement suivi l’évolution du français en ce qui concerne la place des pronoms clitiques dans les propositions infinitives. A également été respectée la place du pronom c. o. d. dans les propositions à auxiliaire fléchi, ainsi que dans les impératives. L’influence de la syntaxe du moyen anglais ne s’est fait aucunement sentir dans ces domaines. Cette analyse rejoint une perspective selon laquelle l’Anglo-Normand faisait partie d’un continuum dialectal francophone, au lieu d’en être coupé par son statut de langue seconde. Le problème est posé de la transmission de ces compétences linguistiques, soit par l’enseignement soit par d’autres moyens. The special status of Anglo-Norman (AN) in relation to continental French has recently been subject to renewed debate, one perspective emphasising its sui generis status as a second language in England (Kibbee 2000), and another that it was part of the medieval French dialect continuum (Trotter 2003a, b). This study presents evidence that syntactically AN was not an isolated variety, but closely reflected ongoing internal systemic change within continental French in the syntax of object pronouns, which is known to be vulnerable in the acquisition of French as a second language. An extensive sample of Anglo-Norman texts datable between the mid 12 th and the mid 14 th centuries is examined. Object pronoun use in four contexts is analysed: finite clauses with auxiliaries, non-finite clauses, V1 imperative clauses, and V2 imperative clauses. In all these contexts Anglo-Norman usage with respect to object pronoun morphosyntax very closely parallelled continental French, and did not reflect different object pronoun positions in Middle English. In finite clauses with auxiliaries, object pronouns continued to precede a tensed auxiliary. In nonfinite clauses, clitic pronouns underwent a switch towards preceding an infinitive after about 1320, as in continental French. Pronouns preceded verbs in V2 imperatives but not in ordinary V1 imperatives. English offered no model for such accurate positional discrimination across these differing contexts. It is concluded that, for this outcome to be observed, AN must have retained close ties with continental French linguistic developments. The issue is raised of how such linguistic competence was transmitted, whether by instruction or by other means. 1 I should like to thank Andres Kristol for the thought-provoking observations that encouraged me to undertake this investigation,Anne Curry and Gwilym Dodd for helpful advice on AN parliamentary petitions, and David Birdsong for his insightful and challenging comments on a later stage of this enquiry. All factual errors and misinterpretations here remain entirely my own, however. The assistance of the Anglo-Norman Hub in searching two of the texts is also acknowledged. Vox Romanica 65 (2006): 86-107 The status of French in Medieval England 1. Rationale for the study The extent and nature of the use of French in medieval England has provoked lively debate over many years (Suggett 1946, Legge 1950, 1980, Berndt 1972, Rothwell 1976, Richter 1979, Clanchy 1993, Kibbee 1991, 2000), focusing on how long it continued to be a spoken vernacular after the Norman Conquest. According to Suggett 1946: 79 «The French used in England was a true vernacular whose roots had penetrated deeply into all classes of English society who could read and write», and Legge 1980 contended that Anglo-Norman was a spoken variety of French, «absorbed naturally» in a communicative setting. However, Rothwell 1976: 44 considered that by the 13 th century «French was no more a vernacular than was Latin», while Kibbee 1996: 7-11 emphasised the «essential difference» between Anglo-Norman (henceforth AN) and continental French in this respect, drawing attention to AN gender errors and «special syntactic constructions that reflect English rather than French». Contemporary awareness of these differences is documented in Brereton 1939, who showed that continental French scribes corrected AN manuscripts on grammatical points such as the use of a les for aux, de les for des, and que for qui as a subject relative pronoun. Nevertheless, it is also quite common to find scholars such as Rothwell 1996 drawing attention to the often high standard of accuracy and fluency with which many later Anglo-Norman writers used French. The notion sometimes entertained that in the later medieval period French in England was no more than a «half-understood jargon» must clearly be rejected. Trotter 2003a: 239 drew attention to the extensive use of AN by English merchants for international correspondence in the 14 th century, describing it as «a perfectly acceptable variety of the Middle Ages’ second international language, after Latin». He presented grounds for viewing AN as one part of a medieval Francophone dialect continuum, which included Gascony, Flanders and other North-Eastern regions of what is now France. Völker’s 2003 analysis of 13 th century texts from the county of Luxembourg showed that the use of French in this region showed grammatical variation comparable with that of more central regions of the medieval Francophonie. Little work on grammatical variation has been been done for AN: its syntax has been particularly poorly explored (Wilshere 1993), which is regrettable, for at least two reasons. Certain aspects of ordinary clausal syntax are now fairly wellstudied with respect to diachronic developments in Old French (see e. g. Vance 1997, Labelle/ Hirschbühler 2005), and therefore allow fruitful comparisons to be made between the development of AN and continental usage to a much greater extent than previously. Secondly, formal syntactic contrasts, especially those lacking a clear semantic rationale, are known to be particularly vulnerable in second language learning (see e. g. van Boxtel et al. 2005). If, as claimed by advocates of the «essential difference» position, AN was «clearly a language learned at school» (Berndt 1972: 354), we might expect evidence of some difficulty in acquiring formal syntactic properties, taking the form of errors influenced by English, as indeed 87 Richard Ingham 88 Kibbee 1996 and others have claimed. Since we do not have direct access to how AN was pronounced (pace Pope 1934), we cannot be sure how far the phonology of AN diverged from that of Continental French, but the AN textual record provides ample opportunity to assess how far the formal systemic level of syntax did so. We seek to take this issue further by investigating the performance of AN writers in a domain of French grammar which is known to be vulnerable in second language learners: the morphosyntax of object pronouns, in particular their status as clitics rather than syntactically independent items. The difficulty posed to contemporary learners of French 2 by clitic pronouns has been well documented, e. g. by Gundel/ Tarone (1983) 3 . Given that Old French object pronoun morphosyntax (see section 2) was in key respects more complex than the modern system, non-nativelike performance might be expected at higher levels of proficiency than those at which errors with modern French are found. Such an outcome, if obtained, would surely argue in favour of the «essential difference» position as regards the status of Anglo-Norman. Indeed, Kibbee 1996 has already drawn attention to the tonic versus clitic object pronoun distinction as a point of difficulty mentioned in a late 14 th century didactic treatise produced for use in England, the French version of the Orthographia Gallica (Johnston 1987) 4 . In order to see what light can be shed on the psycholinguistic status of AN by this particular syntactic variable, we first analyse some of the major AN sources from the 12 th century, and then turn our attention to the later 13 th and 14 th centuries. We follow Pope 1934: 424 who distinguished an earlier period in which Anglo-Norman was «a living local form of speech, handed down from generation to generation» and a later «period of degeneracy in which insular French was cut off from its base and . . . gradually became a dead language that . . . always had to be taught.» If it is true that the status of French in England became that of a language taught in a classroom (see also Berndt 1972), evidence of increasing difficulty may be forthcoming as regards the abstract grammatical rules acquired by native speakers fairly early in childhood, such as those relating to verb finiteness and clitic versus non-clitic pronoun behaviour mentioned above. In a second language learning scenario, it would be normal to suppose that L1 English could have influenced the patterns of object pronoun use, since the languages differed in the morphosyntax of object pronouns, in ways presented in the next section. 2 Clitic object pronouns are also particularly vulnerable in French Specific Language Impairment (Paradis et al. 2005/ 06). 3 However, White’s 1996 study of child L2 learners of French, who were Anglophone Canadians placed in an immersion context at around age 5, showed that they acquired clitic object pronouns after two years or so from initial exposure to the language. 4 The rule - shown as F42 in Johnston 1987: 35 - was presented by the author of the Frenchversion Orthographia Gallica as a matter of using the clitic series as the object of a verb and the tonic series as the object of a preposition, which clearly does not suffice as a formulation of the Old French patterns with verbs: see section 2. The status of French in Medieval England 2. Object pronoun forms in Old French and Middle English Old French object pronouns were governed by rules that depended on abstract syntactic factors involving verb finiteness and structural position. There were two series of direct object pronouns 5 , tonic forms and clitic forms, as shown in Table 1: Table 1: Morphology of Old French direct object pronouns Persons: 1 st sing. 2 nd sing. 3 rd sing. 3 rd pl. clitic me te le, la les tonic mei tei lui, li eus The 1 st and 2 nd plural forms nos et vos, which figured in both series, were designated «pronoms indifférents» by Buridant 2000 and as such were not considered in the present study. When an object pronoun stood adjacent to a finite verb in a declarative clause, use of the clitic form was normally obligatory; a clitic pronoun had to precede the finite verb, even in an auxiliated clause. When an object pronoun appeared in a non-finite clause, a member of either series could be used, with the proviso that the weak form could follow, but not precede, the non-finite verb, e. g.: (1a) . . . por doner le au chien DitsSQ P, 108 (Buridant 2000: 443) (1b) Je avois appris a veoir les sovent Graal 17, 10-12 (Foulet 1930: §182). The respective distributional possibilities in declarative clauses were thus as follows (adapted from Buridant 2000: 447, spelling modernised): object pronoun in clause with finite auxiliary (2a) Il le peut voir (2c) *Il lui peut voir (2b) *Il peut le voir (2d) *Il peut lui voir object pronoun in non-finite clause (3a) *Il vint por le voir (3c) Il vint pour lui voir (3b) Il vint por voir le (3d) Il vint pour voir lui The system of Old French object pronoun morpho-syntax was clearly a matter of considerable complexity: in finite declarative clauses, even those with an auxiliary, an object pronoun had to stand before the finite verb, as in (2a), but in non-finite 89 5 In this study we have not considered indirect object pronouns, which raise similar but not identical issues of comparability with continental French. An additional complication here is that an indirect object pronoun could be replaced by a prepositional phrase, e. g. a eus, a li, cf.: (i) . . . et encore les voulent constraindre a rendre a euls ou nom du roy tous les profiz (Lettre d’une dame de Cassel, Pir. 1900: 199) Richard Ingham 90 clauses there was considerable, though not complete, flexibility, as in (3b-d) In imperative clauses, complexity took a different form. In V1 imperatives, i. e. imperative clauses without an initial sentence constituent, 1 st and 2 nd person objects took the tonic form, while 3 rd person objects took the clitic form. In V2 imperatives the object pronoun had to stand before the imperative verb, and be in the clitic form in the singular and 3 rd plural. These differences are illustrated in the following examples: (4a) Souviegne toi. Bible française du XIII e (ed. M. Quereuil, Genève 1988) siècle, Genèse, p. 93 (4b) Pursiu les Li quatre livre des reis 58, 8 (Hirschbühler/ Labelle 2001) (4c) Si me fai boire. Jeu de S. Nicholas, v. 693 (ed. A. Henry, Droz, 1981) (4d) Car m’eslisez un Roland, 275 (Hirschbühler/ Labelle 2001) barun de ma marche. The rather intricate distributional possibilities needing to be acquired by a learner of Old French in declarative and imperative clauses are summarized in Table 2: Table 2: Syntax of Old French object pronouns declaratives finite verb/ auxiliary infinitive in non-finite clause clitic pron. precedes √ X clitic pron. follows X √ tonic pron. precedes X √ tonic pron. follows X √ imperatives V1 imperative V2 imperative 1 st person sing. clitic pronoun precedes X √ clitic pronoun follows X X tonic pronoun precedes X X tonic pronoun follows √ X 2 nd person sing. clitic pronoun precedes X √ clitic pronoun follows X X tonic pronoun precedes X X tonic pronoun follows √ X 3 rd person sing. & plur. clitic pronoun precedes X √ clitic pronoun follows √ X tonic pronoun precedes X X tonic pronoun follows X X Since formal alternatives within the system of Old French object pronoun syntax would have had relatively low perceptual salience and limited communicative value, they would have been vulnerable to imperfect second language acquisition, The status of French in Medieval England thus giving rise to outcomes in individual learners that might be incomplete or divergent (Sorace 2003) with respect to the assumed target grammar. Furthermore, the system was vulnerable to errors produced by influence from the L1 English system. In early Middle English (c. 1150-1300) declarative clauses, object pronouns could stand before a finite verb/ auxiliary (5), before a non-finite verb (6a-b), or after a non-finite verb (7a-b): (5) & te lundenissce folc hire wolde tæcen PC 58, 21 (1140) and the London-ish people her wanted take-INF ‘and the people of London wanted to take her’ (6a) . . . pet na gastlich cunfort ne mei hire gleadien AW f48a (c. 1225) that no spiritual comfort NEG may her console-INF ‘that no spiritual comfort may console her’ (6b) . . . pet ping se feble as flesch is . . . schal him ouerstihen Hali Meid 204 (c. 1225) that thing so weak as flesh is . . . shall him surpass-INF ‘. . . that a thing so weak as flesh is . . shall surpass him’ (7a) . . . dat he uuolde iiuen heom up Wincestre PC 58, 26 (1140) that he would give-INF them up Winchester ‘. . . that he would surrender Winchester to them’ (7b) . . . al dat he cuthe axen him PC 58, 1 (1140) all that he could ask-INF him ‘all that he could ask of him’ In imperative clauses, however, Middle English (ME) positioned the verb uniformly before object pronouns in both V1 and V2 imperatives: (8) Wasshed ow hwar se neod is AW f115a (c. 1225) wash-IMP you where the need is ‘Wash yourselves as necessary’ (9) Wid peawfule talen schurted ow to gederes AW f115a (c. 1225) with instructive tales divert-IMP you together ‘Entertain yourselves together with instructive tales’ 6 Thus English influence, if present, might show up in AN texts as a tendency to give either or both of the French pronominal series the free distribution in declaratives 91 6 ME texts of different periods and regional origins display considerable variation in terms of positional preferences, but object pronouns in declaratives seem not to have followed fixed rules governing the distribution of two sets of pronoun forms, as they did in Old French. Richard Ingham 92 and the fixed position in imperatives as English object pronouns had. If so, errors would be expected along the lines illustrated by the following (spelling modernised): Declarative (10a) *Il lui doit voir (10b) *Il veut le voir (10c) *Il vint por le voir Imperative (10d) *Vois lui! (10e) *Or vois le! (10f) *Vois me (10g) *Or moi vois In this study we enquire whether distributional patterns of object pronouns in AN texts diverged from the continental norm towards Middle English, displaying some or all of the above potential errors in declarative and imperative clauses. First, however, we note that during the period covered by this study Continental French usage itself underwent a change with respect to the syntax of object pronouns in non-finite clauses which must be taken into account. 3. The evolution of object pronoun use in Continental French Marchello-Nizia’s (1997: 248-49) study of Middle French pronoun morphosyntax observed a shift towards preposing weak forms before the non-finite verb that made itself felt from the mid-14 th century onwards. The process took some time to complete, with the strong forms moy, toy and soy surviving longer in preverbal position than lui, li/ elle and euls. Further examination of continental French that we have conducted using non-literary texts concords with her analysis. Around 1300, texts still generally show the older patterns. The tonic forms were used before a non-finite verb, e. g.: (11a) Que elle le lairoit aler Plainte contre le bailli Recueil des Hist et soi pourchacier de Vermandois de Fr XXIV/ 2, 699, L. (11b) (. . . comme il les vorront faire F-B: 84-86, N4 (1302) deviser des dittes cozes a entendre) et eaus tenir sans damage (11c) . . . et de lui allier au roy, ensi F-B: 282-83 N1 (1298) comme ses peres i fu (11d) Et ont recue la davant dite Hauuy Monfrin, Vosges, p. 143 en serour de lor ordre et por li encevelir a la-mort Where clitic pronoun forms occurred in non-finite clauses, they followed nonfinite verbs, e. g.: (12) Et voir le nous convenra autrement que de paroles Pir. 163 (1324) The status of French in Medieval England By the mid-14 th century, as in the Correspondance of Charles V, clitic object pronouns regularly appear preverbally in a non-finite dependent clause, e. g.: (13) Qui y auront este a le mener en noz dis greniers Charles V, p. 14 (1364) The later Middle French preference for placing object pronouns in non-finite clauses before the non-finite verb probably began in late Old French. In the later 13 th century Coutumes du Beauvoisis, of Philippe de Beaumanoir, it makes an occasional appearance, e. g.: (14) . . . qui sont mis es garnisons . . . pur les garder B 57 Mostly however, Beaumanoir still displayed the Old French patterns, e. g.: (15a) S’il n’a especial comandement de son seigneur de fere le. B 31 (15b) . . . grant peine metre en li maintenir sagement et loialment en l’office la u il est B 57 (15c) Il se doit presenter . . . et soi ofrir contre cex a qui . . . B 61 It seems that the later 13 th and early 14 th centuries were a period of transition between Old and Middle French, in this as in other syntactic respects (see e. g. Vance 1997). A consequence of this development was that the target for Anglo-Norman writers seeking to follow continental practice with clitic pronouns had changed somewhat by early Middle French. In non-finite clauses a clitic pronoun could now appear before the infinitive, though it could still not do so in finite auxiliated clauses. 4. Anglo-Norman data sources Most surviving texts from the earlier AN period are in verse, whereas in the later period French became used for a much wider range of administrative and other purposes. The grammar of the earlier period appears to show little or no divergence from continental Old French, but thereafter the standard of French, in terms of how well AN observed continental grammatical norms, is supposed to have declined, according to e. g. Kibbee 1991. To the best of our knowledge, however, very few methodical investigations have been carried out to demonstrate in what respects this decline can be assessed as regards grammatical accuracy 7 . Assuming 93 7 Chapple 1938: 146 briefly mentioned object pronouns in the mostly 14 th century Correspondence of the City of London, but appears from the following statement to have misunderstood the situation as regards certain targetlike forms in Old French: «The strong forms of the pronouns are used occasionally where the weak are expected: . . . pur lui esbaignier, . . . et lui justicier.» These strong forms are, on the contrary, entirely to be expected if AN writers were following Old French non-finite clause norms. Richard Ingham 94 such a development took place, one would expect it to take the form of a decline in the extent to which French was acquired in a nativelike fashion. Abstract syntactic rules such as those for Old French object pronouns presented in section 2 would be prime targets for imperfect learning, and thus constitute linguistic variables allowing us to address the hypothesis that the quality of French in England declined as a result of its having become an imperfectly learned second language. We know this was to be the outcome in later Law French, where by the later 15 th century we find usage that clearly diverges from continental norms, such as: (16a) . . . issint quil nauera vnques eux [sc. a hen or a capon] arrere SCEC 124 (c. 1456) 8 (16b) Le chaunceler adiourne eux en leschekere Chambyr SCEC 147 (c. 1458) (16c) Ieo ne barre luy pur ceo mater SCEC 151 (c. 1458) (16d) . . . sicome le Roy graunt a moy toutz lez finez et amercimentz SCEC 146 (c. 1458) deinz vne certeine lieu coment que le Roy voille pardoner eux Here, non-contrastive uses of strong form pronouns are placed after the finite verb as in (16a-c), and after the non-finite verb as in (16d). These are the positions in which pronouns were regularly found in the corresponding English sentences by the later 15 th century. In this study, Anglo-Norman sources of the 13 th and 14 th centuries are examined for evidence that this trend indicative of L1 influence was already underway at that time. We sought to compare object pronoun use in texts from Pope’s period I, which lasted roughly into the early decades of the 13 th century, and from period II, which ran from the mid-13 th to the later 14 th centuries. 1362 was chosen as a later cut-off point, since in that year court hearings were officially required to be held in English, which amounts to formal recognition that some people of importance did not speak French 9 . 1250 was designated as a fairly arbitrary starting point for period II, but one which corresponds roughly to the time from which it was claimed by Rothwell 1976 that French was being acquired in conditions of second language instruction. Since the study undertook a diachronic analysis of object pronoun syntax in AN, as compared with continental French, it was important to use only texts where the date of composition is reasonably well-established, and where the manuscript evidence is not compromised by a later re-working of an earlier text. The bigger the gap between date of composition and the date of the manuscript, the more opportunity there is for this to have occurred. Unfortunately, many AN works are difficult to date, particularly those of a literary nature. We therefore preferred for this purpose to opt for non-literary data sources, which tend to be easier to date, 8 The dates in examples (16)a-d refer to those of the law cases reported in the text. The mss used by Hemmant 1933 to edit the SCEC are apparently late 15 th century. 9 This decree was not implemented as regards the writtten record of court cases, though various oral procedures within the judicial process may already have been taking place in English (Ormrod 2003). The status of French in Medieval England notably correspondence, which is most often internally dated. For the 1250-1352 period, these criteria were met, but for the earlier time-period, this was less straightforward. However, seven verse texts that can be dated to the 12 th century or early 13 th were identified: Clemence of Barking’s The Life of St. Catherine, Hue de Rotelande’s Ipomedon and Protheselaus, Jordan Fantosme’s Chronicle, Le Mystère d’Adam, Le Petit Plet, and La Seinte Resureccion. Ideally speaking, it would have been preferable to use the same genres of text for both earlier and later periods, but this was simply not feasible in terms of the data sources available. As already mentioned, most pre-1200 AN material is in verse form, whereas AN was much more rarely used in verse in the C14. To exemplify period II we examined several sets of AN correspondence 10 (Litterae Cantuarienses, Royal correspondence of Henry III, Peckham’s Register, letters of Walter of Wenlok, Correspondence of the City of London, for the period 1320-62), as well as administrative texts (Oak Book of Southampton, c. 1300, responses of the King’s council to parliamentary petitions 1314-62), late 13 th century treatises on husbandry (Walter of Henley, etc.) and law (Britton, Placita Corone), a later 13 th century prose chronicle (Livere de reis de Engleterre), three religious works (Jerarchie, Holkham Bible Picture Book, and Henry of Lancaster’s Le Livre de Seyntz Medicines), and early 14 th century moral fables (Bozon). 5. Data analysis 5.1 Imperative clauses 5.1.1 Period I: 1150-1230 A total of 35 object pronouns in imperatives were identified in our Period I data sources. They showed almost complete accordance with continental models, cf. Table 2: Table 2: Object pronouns in V1 and V2 imperatives, Anglo-Norman C12 verse Pre-V Post-V V1 imperative 0 18 V2 imperative 16 1 (tonic) V1 imperatives always placed the object pronoun after the verb; 3 rd person pronouns were always clitic form, as required in Old French: 95 10 However, letters from and to royal personages themselves were excluded, on the basis that the court is known to have been French-speaking throughout the period under study, and indeed kings of England appear to have acquired French as a native language. For us, the question was whether French was used in other circles in England in a way that approximated continental French. Richard Ingham 96 (17a) Manje le Ad. 165 (17b) Guard les, Sire, d’aversitez CB 2575 (17c) Apelez les SR, ms. P. 84 (17d) Mandez les sempres ca a nus Prot. 535 (17e) Maintenez-le Pet. Pl. 1661 (17f) Guardum la JF 1230 1 st person pronouns were likewise targetlike in using the tonic form in V1 imperatives: (18a) Di mei que li oisel ferunt CB 1343 (18b) Baillez mei ca cel uinnement SR ms. P. 251 (18c) Mes dites mei Pet. Pl. 464 In V2 imperatives, the object pronouns were nearly always placed preverbally, e. g.: (19a) A Adam le done Ad. 263 (19b) Pois la me faites amener CB 2039 (19c) Mais or les alum assaillir Prot. 1234 (19d) Sun cors me donez pur enterer SR ms. C. 90 (19e) Si me cuntez de cel effroi Pet. Pl. 92 (19f) Tel kunseil me dunez JF 489 The single case of syntactic divergence from Old French norms shown in Table 2 occurred in Jordan Fantosme’s Chronicle, and placed the object pronoun postverbally: (20) Or veez mei ci JF 334 The Petit Plet twice uses a tonic form in a V2 imperative, which is untargetlike - cf. (10g) above - but still places the pronoun pre-verbally, as required: (21a) Ore mei metez en en bon espeir Pet. Pl. 616 (21b) Ore mei dites Pet. Pl. 1541 This is the only indication in the period I data of the use in AN of tonic forms in clitic contexts in the singular pronoun paradigm. 5.1.2 Period II: 1250-1362 In our period II data, imperative clauses continued to follow the Old French rule according to which an object pronoun stood after the verb in a V1 imperative, but before it in a V2 imperative: (22a) Maunde le moy LC II 108 (22b) E alowet les donc Walter c. 62 (22c) Dite lur ke . . . Rules xxiii (22d) Veiez le la Plac. Cor. 25 The status of French in Medieval England 97 (23a) Donk les lessez en pees LC I 418 (23b) En yver les sustenez Walter c. 94 (23c) Al pie senestre le attachez Boz 101 (23d) Vistement le fetes prendre Plac. Cor. 25 In period II, no cases of postverbal pronouns in V2 imperatives analogous to the English model in (8)-(9) occurred, such as *Donc laissez-les en paix. The single untargetlike example (20) noted in period I thus does not herald the collapse in Anglo-Norman of the Old French positional distinction. Where AN writers permitted themselves variation in the position of pronouns with V1 imperatives, it was just in those cases where continental Old French itself showed variation (Labelle/ Hirschbühler 2005), first where an imperative clause was modified by an initial subordinate proposition, as in (24 a-b), and secondly after the connector et, as in (24c-d): (24a) E si vos devez estor acheter, le achetez entre la Walter c. 77 Paske e la Pentecoste (24b) Si vus trovez nul qe ne seient mye seyn, les remuez Walter c. 93 (24c) Et le merciez moult de sa lettre LC I 188 (24d) Et les fetez arder Boz 114 On the assumption that AN was an instructed second language, it is interesting to note the absence of analogical errors in AN that might have been produced as a result of second language learners’ confusion arising from surface syntactic similarity across two different constructions, et with an imperative clause, and et introducing a subjectless indicative clause. When et was followed by an indicative verb governing an object pronoun in Old French the pronoun always preceded the verb. The AN data observed this restriction without exception: (25a) Et la remaunderoms a vous LC I 188 (25b) Vynt un venour . . . od un mot des chienz e les descoupla Boz 134 al gopil (25c) qui . . . trop poyz des cheveux ad a la teste e les veot Boz 113 ennoyter Pope (1934: 482) discussed the analogical generalisation in AN of various verbal morphological forms in the 12 th century and later. On the basis of examples such as those in (25) as regards object pronoun use, it seems that analogy played no role in the syntactic constructions studied here. The rules governing the placement of object pronouns were faithfully respected by AN writers, and were not extended to inappropriate contexts. Richard Ingham 98 5.2 Object pronouns in non-finite clauses 5.2.1 Period I All object pronouns 11 preceding the infinitive in non-finite clauses were tonic in period I, e. g.: (26a) Por ceo ne sevent nule mesure de mei empeirer Pet. Pl. 774/ 5 (26b) Od vos aler lui despendre SR ms. P. 204 (26c) Pur els maintenir JF 1111 (26d) Il vindrent pur li escharnir CB 1219 Of 24 examples of object pronouns depending on non-finite verbs, 22 took the tonic form and stood before the infinitive. Two stood after the infinitive, one tonic in form, the other clitic; all of these possibilities were grammatical in Old French. It is not clear why the data showed such a strong preference for the position preceding the infinitive, but it may be that metrical factors lie behind this, given that the period I sample consisted entirely of verse. 5.2.2 Period II To anticipate, the period II data shows the maintenance of the Old French object pronoun system in non-finite clauses very strongly until about 1320. For purposes of presentation, we have accordingly divided our discussion of the data into two sub-periods, before and after that date. In the sub-period up to 1320 object pronouns preceding the non-finite verb were in almost every case strong form, e. g.: (27a) Il ad un angle [sc. ange] ki entent a li garder Jerarchie 87, 27 (c. 1285) (27b) Nus sumes pourveu de cydre pur eus emplir Wenlok 294, 10 (c. 1299) (27c) Repentaunce . . . de sey amaunder et lesser ses folies Peckham II 489 (1282) (27d) . . . qe aucun des jurours est procuré a ly dampner Britton 5, 32 (c. 1290) In this subperiod, a single example of a preposed clitic pronoun form occurred: (28) Il iert tenuz de les rendre . . . Britton II, 2,4 (c. 1290) In other words, when clitic object pronouns were encountered, they almost always followed the non-finite verb, e. g.: (29a) . . . chasteaus le rei garder et sustenir les Burt. 479, 6 (1259) (29b) Metez peine d’estorer la Walter c. 31 (c. 1285) 11 In this and subsequent analyses we assumed that a pronoun such as me/ moy etc. governed by a verb was a direct object if that verb’s normal valency in continental Old French was transitive. For this reason, examples with forms of Mod. Fr. aider were excluded, since 13 th century Old French texts show some uses of aider as a verb taking the preposition à + Noun Phrase. The status of French in Medieval England 99 (29c) . . . pour eslire les draps et carier les a Cantorberis LC I 40 (1318) (29d) . . . ou W. a aver la si cum il la demande Brev. Plac. 43 (c. 1260) Altogether, out of 25 clitic object pronouns in non-finite clauses identified in texts dating between 1250-1319, 24 obeyed the Old French pronoun rules described in section 2 and stood after the non-finite verb, the sole exception being (28) above. A further twenty items were strong form, of which all except three stood before the non-finite verb. In the second subperiod, 1320-62, we find frequent examples of the modern pattern, e. g.: (30a) Et de le returner Rot. Parl. 436, 27 (1325) (30b) Et la mettre en bone fyn CCL p. 305 (1327) (30c) De les enjoyndre de par nostre seigneur le roi NR p. 407 (1359) Out of a total of 55 clitic object pronouns in this sub-period, 32 were now placed before the non-finite verb. Almost all were 3 rd singular or plural personal pronouns, conforming to the findings of Marchello-Nizia that in continental Old French change took place first with these forms: only a single case of se and none of me preceding non-finite verbs were noted. Strong object pronoun forms continued to be used both before (N: 39) and after (N: 5) non-finite verbs. The trend as compared with the first sub-period seems clear, and very closely follows continental developments, in which the late Old French/ Middle French innovation was the ability of clitic pronouns, especially third person personal pronouns, to precede a non-finite verb. In this respect, AN behaved as would be expected of a francophone dialect in touch with mainstream developments. 5.3 Finite clauses with auxiliaries We turn next to the syntax of object pronouns in finite clauses with auxiliaries. In Old French, the object pronoun preceded the tensed auxiliary accompanying the infinitive of which it was the logical object, as in (2a) above. In later Middle French, as already mentioned in section 3, this began to give way to the modern pattern, but as of the early 14 th century this had not yet happened, so the placement of object pronouns in other positions in auxiliated clauses would have been untargetlike, and potentially a sign of English influence, cf. the examples in (6)-(7). We searched the period II texts 12 in order to see whether the syntax of object pronouns 12 Corresponding period I data was not analysed, as the almost total uniformity of the Period II results made it highly unlikely that those from Period I would yield an interesting outcome indicating a departure from the Old French norms. Richard Ingham 100 in finite auxiliated clauses underwent change. If it did, this would clearly constitute a major divergence from continental French, which saw no change here during the period of enquiry. In the texts analysed, the syntactic position of object pronouns in AN finite auxiliated clauses was almost entirely targetlike in standing before the finite auxiliary, e. g.: (31a) . . . qe vous me voudrietz prendre en vostre protection LC I, 444 (1332) (31b) Il les deust quere meismes LC I, 488 (1332) Clitic pronouns never stood immediately before the non-finite verb in such clauses, despite the potential L1 model for this structure afforded by English, e. g. (6ab) above 13 . In a scattering of cases in each sub-period, a tonic pronoun form was used instead of a clitic before a finite auxiliary. The use of a tonic pronoun preceding the finite element is well-known as a later AN idiosyncrasy (Pope 1958), and a couple of cases were noted above with imperatives in le Petit Plet. The nature of such departures from the CF norm is neverthless worthy of comment. As shown in Table 3 below, they never involved the replacement of les by eux, or of la by elle, cases where the tonic and clitic forms were phonologically very distinct. They were found with soi for se and lui for le, where the greater phonological similarity of the forms might have been responsible for the confusion. Table 3: Object pronouns in clauses with finite auxiliaries 1250-1362 Sub-period 1, 1250-1319 tonic clitic total me/ moi 0 2 2 le/ lui/ li 3 30 33 la/ ele (li) 0 6 6 les/ eux 0 28 28 se/ soi 2 32 34 5 98 (95.2 %) 103 13 A single non-targetlike case was found where an atonic pronoun followed the non-finite verb: (ii) Eissi ke les seignurages mes ne pussent destriendre les par tel achesun (ita quod domini postea non possint distringere propter illam occasionem) Burt. 472, IV, 9 (1259) This was from a text consisting of a series of regulations translated from Latin, though it is not clear whether that fact had any role in the occurrence of this example. The absence of an object pronoun in the Latin source means that the syntax of the source text cannot have influenced the Anglo-Norman in this respect. The status of French in Medieval England 101 Table 3: Continued Sub-period 2, 1320-62 tonic clitic total me/ moi 0 10 10 le/ lui 3 55 58 la/ elle(li) 0 7 7 se/ soi 1 26 27 les/ eux 0 31 31 4 129 (97.0 %) 133 The relative rarity in both sub-periods of strong form pronouns preceding a finite auxiliary verb is interesting. The use of strong form pronouns preceding finite verbs has often been commented on, as a feature of later AN texts, yet it seems to have been a very uncommon lapse from continental norms, and did not grow in frequency up to the mid-14 th century, on the evidence presented here 14 , where AN writers continued to follow CF morphosyntax over 95 % of the time. Whether this particular syntactic context, or these particular texts, were in some way unrepresentative may be a matter for further enquiry. 6. General discussion The overall generalisation is that in each context studied, and in each time period studied, object pronoun use in AN very closely conformed to the syntactic patterns of continental French. Clear «interference errors», i. e. non-targetlike performance caused by the influence of L1 English on L2 French, were conspicuous by their absence. In Period I (later 12 th to early 13 th centuries), the distribution of the clitic object pronoun almost entirely respected the positional possibilities of Old French; in Period II (1250-1362), it underwent the same change as took place in Continental French, at first preserving the Old French pattern, until around 1320, and then shifting towards the Middle French pattern in just the same parts of the personal pronoun paradigm as on the continent. In short, with respect to this variable at least, AN was evolving very much as we should expect a dialect of French to do 15 . The dialect continuum position of Trotter (2003) thus receives support from this finding. In line with his conclusion that AN lexis was mostly simply French, rather than being peculiarly insular, we would argue that in the period studied AN grammar, in this respect at least, was essentially the grammar of French: it closely observed the 14 It should, however, be noted that about 45 % of the datapoints from subperiod 2 in Table 3 were contributed by Lanc., and all the strong forms occurred in other sources. 15 Note that later AN syntax, if this particular syntactic variable is anything to go by, differed from phonology, where, according to Pope (1934: 429) «in the later period . . . the influence [of] contemporary Continental changes was superficial only». Richard Ingham 102 distinctions that continental French made, and evolved in much the same way that continental French evolved. Because this syntactic variable, in common with much else, appears to have been little studied in continental French dialects other than Central French, it is unfortunately impossible to state in the present state of our research just how similar AN was to them in the nature and timing of this evolution. Nevertheless, it seems fair to say that if the AN texts we have been using as sources had been produced on the other side of the Channel, their object pronoun syntax would hardly provoke comment. This strongly contrasts with the grossly untargetlike pronoun usage in later Law French illustrated by (16) above, and suggests that the divergence of insular French grammar from the mainstream of continental varieties should be seen principally as a fifteenth century development. An often-noted issue in AN studies is the heterogeneity of the source material available: how far is the pattern of usage in the texts analysed here general and typical of insular French? It might be thought that a respect for changing continental usage would have affected chiefly official users of AN, who - perhaps by their position at the seat of government, with its institutional links with France, or perhaps by special training - might have been in closer contact with current linguistic developments on the European mainland than other users. Now it is true that clitic forms preceding the infinitive in non-finite clauses, the new development in the 1320-62 subperiod, were found chiefly in administrative texts, such as the responses to parliamentary petitions. However, a shift from the postverbal to the preverbal pattern in non-finite clauses can also be seen in AN correspondence sent from religious houses, and in other authors, as illustrated by the contrast between (32a-d) and (33a-d): (32a) Metez peine d’estorer la Walter c. 31 (c. 1285) (32b) . . . as chasteaus le rei garder et sustenir les Burt. 479, 6 (1259) (32c) Len a mester de prendre le Sen c. 41 (c. 1285) (32d) . . . pour eslire les draps et carier les a Cantorberis LC I 40 (1318) (33a) . . . de les retenire LC II 182 (1338) (33b) Nous fumes la prest . . . de les recevire LC II 228 (1340) (33c) . . . li meisme de la tenier LC II 274 (1344) (33d) . . . de ensi le faire Lanc. p. 29 (c. 1354) The new pattern illustrated by (33) was thus not restricted to the work of government clerks, and achieved some diffusion within AN. That said, it undoubtedly remains desirable, in future work on later AN, especially post-1320, to establish a much richer evidential database than we have been able to do in this initial study, and one representing central government and regional users of the language in a more balanced way 16 . 16 Only the Council’s responses to the pleas were used for this investigation, since it was not known whether the pleas as enrolled were written in the petitioner’s locality, or re-written by central government scribes. The status of French in Medieval England 103 We have so far emphasised the targetlike performance of AN writers analysed, yet some small incidence of tonic pronouns used in pre-finite position did occur (see Table 3). This is well-known as a later AN feature, and was identified as nontargetlike by contemporary authorities. Here, the morphosyntax of AN was undoubtedly divergent from the continental norm; the question is how to interpret this low level of non-targetlike performance. It is not clear that the source of the error was confusion over the grammatical distinction between tonic and clitic forms per se. Where the tonic and clitic forms were phonologically distinct, as with les/ eux, no such divergent uses of the tonic form ever occurred. The source of the errors may thus have been that spoken Anglo-Norman was tending to merge the tonic and clitic forms with e. g. le and luy, me and moy (Pope 1934), so that the writer’s task in such cases amounted to maintaining a syntactic distinction between different spelling forms, rather than preserving a true morphological distinction. Even measured in this fashion, AN writers displayed a very high degree of success: The (graphemic) clitic form remained overwhelmingly the majority variant in finite auxiliated clauses (Table 3). Even the low level of errors noted above was entirely absent in an area where grammatical confusion could have arisen, i. e. between the syntactic position of the object pronouns in auxiliated clauses and in non-finite clauses, both of which featured a non-finite verb form. Yet, albeit that usage was tending towards the Obj Pro - V inf order in nonfinite clauses, no overgeneralisation of this pattern to finite auxiliated clauses was observed, along the lines of *il poet le/ lui veir. It is surely significant that where analogical errors independent of phonological form were conceivable, as here, they did not occur. The procedure adopted in this study was to investigate a single rather tightly circumscribed syntactic area, and our findings on this point naturally cannot provide a definitive account of the linguistic status of later Anglo-Norman. The variable chosen was nevertheless, we feel, a revealing one. Abstract syntax, such as clitic pronoun positioning, is generally considered to be below the level of first language metalinguistic awareness and a source of difficulty to second language learners; it is therefore, we believe, a valid diagnostic of the unmonitored syntactic competence of language users, such as the AN writers sampled here. Nativelike performance, which is largely the result we obtained on the target variable, even in the later period, is strong evidence of non-divergence from the continental mainstream, at least on the basis of the sample. The practitioners of AN using this highly targetlike grammar of object pronouns seem to have participated in that linguistic mainstream, and closely followed its evolution. How they acquired this near-nativelike, if not nativelike, competence is an intriguing issue. The existence in medieval England of pedagogical mentors linguistically equipped to formulate and teach the complex rules of Old French object pronouns may reasonably be doubted: certainly their quite inadequate formulation in the French version of the Orthographica Gallica, as mentioned in footnote 4, is not encouraging in this regard. Richard Ingham 104 This being so, it is all the more curious that later AN is prone to what appear to be frank elementary grammatical errors, e. g. with noun gender or verb conjugation, as has often been noted. How this state of affairs can have comported with the high degree of syntactic accuracy displayed in the data we have analysed is an issue that goes well beyond the confines of this study, but one which we feel will be important for a better understanding of the nature and transmission of French in later medieval England. It may well be (Legge/ Holdsworth 1934) that they largely concern phonologically determined traits and perhaps thus indirectly testify to its transmission as a spoken variety, though in circumstances rather different from those in which L1 English was passed on in medieval England. 7. Conclusion The overall implications of this study may now be stated. The results sit well with a view of AN in which it maintained close contacts with continental models of French, perhaps by means of personal travel and correspondence with continental users of French, and by new infusions of native speakers as language tutors. If AN had been a linguistic backwater, we would not have expected the French users sampled here to shadow so closely the linguistic usage of the continent. In the domain studied, the syntax of object pronouns, it is particularly striking that no effect of English influence is perceptible, even in the latest subperiod investigated (1320-62). This suggests that conceptualising the 14 th century as that of the onset of the «final decline» of French in England (cf. Berndt 1972) should not be seen in qualitative terms, pertaining to the level of French proficiency of its practitioners, but perhaps more as a matter of receding use. Even then, for much of the 14 th century there seems to be evidence for increasing use of French.As pointed out by Lusignan (2004: 216-17), it was during 14 th century that French had the most impact on the linguistic life of England, prompting the question as to whether we schould not be at least as much concerned with its status at this time, when the attractiveness of French was at its greatest, as with the question of when French ceased to be spoken in England as a native language. However this may be, those who continued to employ French in England in the 14 th century were capable, it seems, of mastering an abstract syntactic system as it underwent change on the continent, and accurately reproducing its formal exponents in just the appropriate contexts. At the same time those exponents, such as the morphological forms of pronouns, had been undergoing considerable phonological change within the insular context, and this may explain why writers in French on occasion used some, though not all, tonic forms in clitic contexts. Such an outcome suggests that directions for research into the transmission of AN should consider ways in which this intriguing combination of local change and adherence to a supralocal linguistic mainstream interacted. Birmingham Richard Ingham The status of French in Medieval England 105 Key to primary sources Middle English AW: Tolkien, J. (ed.) 1962: Ancrene Wisse, ed. from Corpus ms. Cambs, London PC: Clark, C. (ed.) 1958: Peterborough Chronicle 1070-1154, London Hali Meid.: Furnivall, F. (ed.) 1922: Hali Meidenhad, rev. ed., London Continental French Charles V: Delisle, L. 1874: Mandements et actes divers de Charles V recueillis dans les collections de la Bibliothèque Nationale, Paris F-B: Funck-Brentano, F. 1896: Philippe le Bel en Flandres, Paris Pir.: Pirenne, H. 1900: Le soulèvement de la Flandre maritime de 1323-28. Documents inédits publiés avec une introduction, Bruxelles B: Beugnot, A. (ed.) 1842: Les coutumes du Beauvoisis de Philippe de Beaumanoir, Paris Law French SCEC: Hemmant, M. (ed.) 1933: Select Cases in the Exchequer Chamber 1377-1461, London AN verse CB: Macbain, W. (ed.) 1964: Clemence of Barking, The Life of St. Catherine, Oxford Ip.: Holden, A. J. (ed.) 1979: Hue de Rotelande, Ipomedon, Paris JF: Johnston, R. (ed.) 1981: Jordan Fantosme’s Chronicle, Oxford Ad.: Studer, P. (ed.) 1918: Le Mystère d’Adam, Manchester Pet. Pl.: Merrilees, B. S. (ed.) 1970: Le Petit Plet, London Prot.: Holden, A. J. (ed.) 1991-93: Hue de Rotelande, Protheselaus, 3 vol., London SR: Jenkins, T. A. et al. (ed.) 1943: La Seinte Resureccion, London AN Prose Bozon: Toulmin Smith, L./ Meyer, P. (ed.) 1889: Les Contes moralisés de Nicole Bozon, Paris Brev. Plac.: Turnerand, G. J./ Plucknett, T. F. T. (ed.) 1951: Brevia Placitata, London Britton: Nichols, F. M. (ed.) 1865: Britton. The French Text Carefully Revised with an English Translation, Introduction and Notes, 2 vol., Oxford Burt.: Luard, H. (ed.) 1864: Annales Monasterii de Burton, 1004-1263, London CCL: Chapple, G. 1938: Correspondence of the City of London, unpublished University of London PhD thesis H. III: Shirley, W. (ed.) 1866: Royal and other historical letters illustrative of the reign of Henry III, vol. 3, 1236-72, London Holk.: Pickering, F. (ed.) 1971: The Anglo-Norman text of the Holkham Bible picture book, London Jerarch.: Legge, M. D. 1942: «John Pecham’s Jerarchie», MAe 11: 77-84 Lanc.: Arnould, E. (ed.) 1940: Le livre de seyntz medicines. The unpublished devotional treatise of Henry of Lancaster’, Oxford [Book I only] LC: Sheppard, J. B. (ed.) 1887-89: Literae Cantuarienses. The Letter Books of the Monastery of Christ Church, Canterbury, 3 vol., London LRE: Glover, J. (ed.) 1865: Livere des reis de Engleterre, London NMP: Fraser, C. M. (ed.) 1966: Ancient Petitions Relating to Northumberland, Durham NR: Raine, J. (ed.) 1873: Historical papers and letters from the northern registers, London OakBk. Sth.: Studer, P. (ed.) 1910-11: Oak Book of Southampton, Southampton Peck.: Martin, C. (ed.) 1885: Registrum epistolarum fratris J. Peckham, vols. 1-3, [s. l.] Plac. Cor.: Kaye, J. (ed.) 1966: Placita corone or la corone pledee devant justices, London Richard Ingham 106 Rot. Parl.: Record Commission 1767-77: Rotuli Parliamentorum, vol. 1-4, London Rot. Parl. Ined.: Richardson, H. G./ Sayles, G. O. (ed.) 1935: Rotuli Parliamentorum Anglie hactenus inediti, 1272-1373, London RP 1305: Maitland, F. (ed.) 1893: Records of Parliament of 1305 holden at Westminster, London Walter: Oschinsky, D. 1971: Walter of Henley and other Treatises on Estate Management and Accounting, Oxford Wenl.: Harvey, B. (ed.) 1965: Documents illustrating the rule of Walter de Wenlok, abbot of Westminster 1283-1307, London References Berndt, R. 1972: «The period of the final decline of French in Medieval England (14 th and early 15 th centuries)», Zeitschrift für Anglistik und Amerikanistik 20: 341-69 Boxtel, S./ van Bongaerts, T./ Coppen, P.-A. 2005: «Native-like attainment of dummy subects in Dutch and the role of the L1», International Review of Applied Linguistics 43/ 4: 355-80 Brereton, G. 1939: «Some grammatical changes made by two revisers of the Anglo-Norman version of Des Grantz Geantz», in: Studies in French language and mediæval literature presented to Mildred K. Pope by pupils, colleagues and friends, Manchester: 21-28 Buridant, C. 2000: Nouvelle Grammaire de l’ancien Français, Paris Chapple, G. 1938: «Correspondence of the City of London 1298-1370», Unpublished University of London PhD thesis Clanchy, M. 1993: From memory to written record. England 1066-1307, Cambridge (Mass.) Foulet, L. 1930: Petits syntaxe de l’ancien français, Paris Gundel, J./ Tarone, E. 1983: «Language transfer and the acquisition of pronominal anaphora», in: S. Gass/ L. Selinker (ed.), Language transfer in language learning, Rowley (Mass.): 281-96 Hirschbühler, P./ Labelle, M. 2001: «La position des clitiques par rapport au verbe à l’imperatif dans l’évolution du français», Recherches Linguistiques de Vincennes 30: 13-37 Johnston, R. C. 1987: Orthographia Gallica, London Kibbee, D. 1991: For to speke Frenche trewely. The French language in England 1000-1600: its status, description and instruction. Amsterdam Kibbee, D. 1996: «Emigrant languages and acculturation: the case of Anglo-French», in: H. Nielsen/ L. Schoesler (ed.), The origins and development of emigrant languages. RASK supplement No. 6, Odense: 1-20 Kibbee, D. 2000: «Historical perspectives on the place of Anglo-Norman in the history of the French language», French Studies 54: 137-53 Labelle, M./ Hirschbühler, P. 2005: «Changes in the clausal organization and the position of clitics in Old French», in: M. Batllori/ M.-L. Hernanz/ C. Picallo/ F. Roca (ed.), Grammaticalization and Parametric Change, Oxford Legge, M. D. 1950: «The French language and the English cloister», in: Ruffer, V./ Taylor, A. J. (ed.): Medieval Studies presented to Rose Graham, Oxford: 146-62 Legge, M. 1980: «Anglo-Norman as a spoken language», Anglo-Norman Studies 2: 108-17 Legge, M./ Holdsworth, W. 1934: Year Books 10 Edw. II 1316-17. London Lusignan, S. 2004: La langue des rois au Moyen Âge. Le français en France et en Angleterre, Paris Marchello-Nizia, Chr. 1997: La langue française au XIV e et au XV e siècles. Paris Ormrod, M. 2003: «The use of English: language, law and political culture in fourteenth-century England», Speculum 78: 750-87 Paradis, J./ Crago, M./ Genesee, F. 2005/ 6: «Evidence from bilingual children’s acquisition of object pronouns», Language Acquisition, 13/ 1: 33-62 Pope, M. 1934: From Latin to Modern French, with especial consideration of Anglo-Norman: phonology and morphology, Manchester Richter, M. 1979: Sprache und Gesellschaft im Mittelalter. Untersuchungen zur mündlichen Kommunikation in England von der Mitte des elften bis zum Beginn des vierzehnten Jahrhunderts, Stuttgart The status of French in Medieval England 107 Rothwell, W. 1976: «The role of French in thirteenth-century England», Bulletin of the John Rylands University Library of Manchester 58: 445-66 Rothwell, W. 1996: «Playing follow my leader in Anglo-Norman studies», Journal of French Language Studies 6: 177-210 Sorace, A. 2003: «Near-nativeness», in: C. Doughty/ M. Long (eds.), Handbook of Second Language Acquisition, Oxford: 130-51 Suggett, H. 1946: «The use of French in England in the later Middle Ages», Transactions of the Royal Historical Society 28: 61-83 Trotter, D. 2003a: «Not as eccentric as it looks: Anglo-French and French French», Forum for Modern Language Studies 39: 427-38 Trotter, D. 2003b: «L’anglo-normand: variété insulaire ou variété isolée? », in: Grammaires du vulgaire. Médiévales 45, Paris: 43-54 Vance, B. 1997: Syntactic change in medieval French, Dordrecht Völker, H. 2003: Skripta und Variation. Untersuchungen zur Negation und zur Substantivflexion in altfranzösischen Urkunden der Grafschaft Luxemburg (1237-81), Tübingen. White, L. 1996: «Clitics in L2 French», in: H. Clahsen (ed.), Generative perspectives on language acquisition, Amsterdam: 335-68 Wilshere, A. (1993): «A plea for syntax», in: I. Short (ed.), Anglo-Norman anniversary essays, London: 395-404 Wilson, R. (1943): «English and French in England 1100-1300», History 28: 37-60 La sorcellerie dans la Montagne de Diesse au XVII e siècle comme construction sociale: une approche discursive de documents d’archives 1 1. Introduction Entre le 4 et de 6 mars 1657, le cas de Johanne Richard de Lamboing, sur le Plateau de Diesse 2 , accusée de sorcellerie, est examiné par le tribunal. Le notaire chargé de rédiger le procès-verbal retient: Premierement à dit et confessé qu’il ÿ à environ 17 à 18 ans, qu’aÿant estée à Diesse pour des nouvelles qu’elle avoit entendue que sa mere estoit soupçonnée pour fait de crime, allast en la maison de feu Pierre Mureset son oncle pour sçavoir des nouvelles d’autant que sa mere ÿ estoit, s’en retournant depuis Diesse contre Lamboing fort dollante, pleurant et lamentant, se regrettant de ce que sadite mere estoit soupçonnée, dans ce triste estat rencontra à son semblant un homme vestu de [laissé en blanc dans le manuscrit] luy disant qu’elle ne se debvoit deconforter, sÿ elle le vouloit croire et se donner à luÿ qu’il luÿ tendroit main que sadite mere seroit dellivrée des accusations qu’elle estoit soupçonnée, aÿant invoqué le nom de Dieu fut incontinant despartis. Item a dit et confessé qu’elle à heu de grands regrets dans son coeur causant la procedure que les parens de son marÿ avoyent contre elle, pour n’avoir voulu qu’elle s’alliast en mariage avec luÿ, ayants long temps estez dedans icelle procedure jusqu’à estre renvoÿez par devant leurs Exces de Berne; certain jo ur allant avec feu le secretaire Pierre P[erroz] Bosset son assistant contre ledit Berne, estants passé de la au Lac, ledit feu Bosset aÿant desja fait quelque peu de chemin, s’arresta dernier, elle passa tousiours son chemin avec grande tristesse et apprehension, s’apparut en mesme temps un homme à son semblant vestu de [laissé en blanc dans le manuscrit] luÿ disant qu’elle estoit bien triste, que si elle le vouloit croire et se donner à luÿ qu’il luÿ aÿderoit à sa cause et qu’elle la gagneroit, demanda qui es tu? Respondit qu’il estoit Satan. Dont sur la promesse qu’il luÿ faisoit se donna à luy, reniant Dieu son createur prenant ledit Satan pour son M re , la marqua au bas du ventre comme la marque ÿ paroist, s’appellant ledit son maistre Jehan Pierre de la Savoye. 1 Je tiens à remercier ici les responsables des archives de Berne (StaB) et de Porrentruy (AEEB), notamment MM. Barras et Rebetez, de leur aide inestimable. 2 Région du Jura bernois entre la «chaîne du lac» . . . et celle du Chasseral . . . Située entre 800 et 900 m, la Montagne compte cinq villages: Prêles, Lamboing, Diesse, Nods (distr. de La Neuveville) et Lignières (NE). . . . Deux seigneurs exercèrent leur pouvoir dans la région: au comte de Neuchâtel succédèrent le prince-évêque de Bâle et le comte de Neuchâtel-Nidau, ce dernier remplacé par Berne à la fin du XIV e s. . . . Le prince-évêque détenait le pouvoir militaire (contingents sous la bannière de La Neuveville dès 1368), tandis que Berne administrait les affaires ecclésiastiques et matrimoniales. La justice criminelle était exercée par les deux co-souverains. Dîmes et redevances étaient partagées selon des normes établies. Le maire de Bienne et le bailli de Nidau représentaient respectivement le prince-évêque et Berne (Dictionnaire historique de la Suisse, version électronique; article de Frédy Dubois, daté du 23/ 01/ 06. Site http: / / www.dhs.ch/ externe/ protect/ francais.html, visité le 12 avril 2006) Vox Romanica 65 (2006): 108-131 La sorcellerie dans la Montagne de Diesse au XVII e siècle comme construction sociale Item a confessé que ledit Satan luy donna du purés dedans du papier, avec commandement d’en faire mourrir gens et bestes, et mesme en semer sur le champois pour faire mourrir le betails, aÿans prins le papier et purés et l’aÿant enterré dans un sien courtil dessous Lamboing sans en avoir fait aucun mal nÿ à gens nÿ à bestes. Plus à confessé sans tourture ÿ avoir quelque espasse de temps, que le grephier Jeremie F[rançois] Bosset dudit Diesse passant son chemin depuis Lamboing à Diesse environ la minuict, l’aÿant poursuivi elle [sc. et] ses complices depuis Lamboing jusqu’à Diesse, portant une corde avec eux, s’ils l’eussent peu attrapper l’eussent estranglé, mais iceluy ayant heu une bonne resolution qu’elles ne le peurent concepvoir. Finalement à confessé avoir esté par plusieurs fois à la danse diabolique avec sondj maistre et ses complices à Chenaux et à Fontenaille. Complices par [sc. elle] accusés: Jacobe Chard, Guillaume Villier, Françoise Racine, Blaise Giauque. (Les procès des sorciers et des sorcières de la Montagne de Diesse au XVII e siècle, CD des carnets originaux produit par Mémoires d’Ici, Centre de recherche et de documentation du Jura bernois; une deuxième version, identique à peu de détails près et signée Jean François Bosset, notaire, se trouve aux AAEB, Porrentruy, B 284/ 22, Criminalia, II) Deux autres femmes sont jugées pendant ces mêmes jours. Le procès-verbal se conclut par les paragraphes suivants: Les confessions desdites criminelles destenues ouÿs et entenduës, et meurement ponderés tous les malefices et actes commis et perpetrez par icelles, et nottament le reniement de Dieu et acceptation de Satan, Mess rs de l’honnorable justice de Diesse, condamnent lesdites pauvres creatures à devoir estre livrée entre les mains de l’executeur de la haute justice et estre menees au lieu accoustumé d’executer les malefices, pour illec estre liés, garotées, et mises sur l’eschafat de bois et estre bruslées toutes visves leurs corps consumez en cendre et estre emportés par les vents, pour exemple à d’autre, sauf la grace de Messeig rs les hauts officiers. Au reste les biens des pauvres delinquants escheu à la Seig rie , sauf le droict d’autruÿ. Messeigneurs les hauts officiers des ambes principautez, aÿants entendus la ci devant narrée cognoissance, considerant la bonne repentance desdites criminelles, de grace specialle, ont ordonnez qu’icelles auront les testes tranchées, et puis apres leurs corps bruslez et consumez en suitte de la precedante sentance. (Les procès des sorciers et des sorcières de la Montagne de Diesse au XVII e siècle, CD des carnets originaux produit par Mémoires d’Ici, Centre de recherche et de documentation du Jura bernois) Le document que nous reproduisons ici témoigne, avec beaucoup d’autres, d’un phénomène qui choque nos esprits éclairés d’hommes du début du XXI e siècle. Comment fut-il possible qu’en plein XVII e siècle, peu d’années après la mort de Descartes, qui se faisait l’avocat de la liberté de l’homme capable, grâce à la science et à la technique, de se rendre maître et possesseur de la nature, une accusée pût confesser de tels actes - et comment un tribunal composé de notables, présidé par les plus hauts représentants des deux seigneurs qui se partageaient la souveraineté de la Montagne de Diesse, à savoir l’État de Berne et le Prince-évêque de Bâle, pût-il considérer ces propos comme vrais et commettre l’atrocité de condamner les accusées à être brûlées vives? 109 Georges Lüdi 110 Nous devons laisser aux historiens le soin d’éclairer le contexte socio-historique des procès de sorcellerie 3 ; nous ne nous engagerons pas non plus dans la voie, très pertinente pour expliquer le phénomène, de l’histoire des mentalités magicoreligieuses. L’approche qui suit est linguistico-discursive. Dans cette perspective, deux questions majeures se posent. La première, de niveau «macro», est celle de savoir quel est le rôle joué par des traditions discursives dans la construction de la représentation sociale de la sorcellerie entre le Moyen Âge et la fin du XVII e siècle, ou, plus généralement de la relation entre la sorcellerie comme phénomène «réel» et comme construction discursive. La deuxième concerne plutôt le niveau «micro»; il s’agit de se demander comment une personne concrète est assignée à la catégorie de sorcier/ sorcière - et peut éventuellement arriver à accepter cette catégorisation. Cette deuxième question qui sera au centre de la présente étude, qui tentera d’analyser différents types de textes d’archives autour de ces procès - lettres d’accusation, procès-verbaux, témoignages, etc. - pour tenter de reconstruire, en se fondant sur l’observation de procédés discursifs récursifs, comment une personne «devient» un sorcier/ une sorcière 4 dans l’opinion publique de l’époque. 2. La sorcellerie comme produit de l’interdiscours d’une communauté discursive Avant d’aborder cette question, il faut toutefois situer la chasse aux sorcières sur le Plateau de Diesse - 66 condamnations documentées entre 1611 et 1657 5 - dans son contexte suisse, voire européen et donc revenir au niveau que nous avons appelé «macro». Chronologiquement, les procès de sorcellerie en Europe, issus de la répression de différentes formes d’hérésies, s’étalent du début du XVI e à la fin du XVII e 3 Voir les ouvrages de référence de Muchembled (1979, 2 1991) et de Mandrou (1968, 1979). Pour la Suisse, voir p. ex. Bader 1945, Monter 1976 et, plus récemment, Pfister/ Utz Tremp (s. d.), avec de nombreuses références bibliographiques. 4 Nous ne ferons pas, dans ce qui suit, de distinction entre sorcières et sorciers parce que cette distinction ne nous semble que très faiblement pertinente pour l’ensemble des procès analysés ici, même si cette distinction s’est révélée très significative dans d’autres contextes (voir p. ex. Burghartz 1988, Opitz-Belakhal 1995). 5 Dans la Montagne de Diesse, ils se répartissent de la manière suivante: On tiendra compte du fait qu’il s’agit là des procès dont la documentation a survécu; il y en a sans doute eu d’autres avant 1611. La sorcellerie dans la Montagne de Diesse au XVII e siècle comme construction sociale siècle. Géographiquement, on observe une concentration particulière dans l’Arc alpin, dans une région qui va de l’Allemagne (Bade, Bavière, Wurtemberg, etc.) au sud-est de la France et qui englobe la Suisse; mais on en retrouve aussi en Angleterre et au sud de l’Europe. Les estimations sur l’ampleur du phénomène varient; dans le Dictionnaire historique de la Suisse, Ulrich Pfister parle d’environ 100’000 procès pour l’Europe dont 10’000 en Suisse. Il s’agissait bien d’un phénomène de masse, qui concernait l’ensemble du continent européen de l’époque. En vue d’une explication du phénomène on rappellera d’abord qu’une grande partie des «meneurs d’opinion» de l’époque participa aux harangues contre la sorcellerie. Cela va, dans le domaine francophone, de Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704), évèque catholique, au réformateur Jean Calvin (1509-64); dans l’aire de langue allemande on nommera un autre réformateur, Martin Luther (1483- 1546), mais aussi des représentants clés du côté catholique comme Ferdinand de Wittelsbach, prince-évêque de Cologne (1644-1709) et Maximilian I er de Wittelsbach, prince-électeur de Bavière (1573-1651), ainsi que le moine augustin et prédicateur Abraham a Sancta Clara (1644-1709). Parallèlement au déroulement de nombreux procès dès le début du XV e siècle, une série de publications fonde, entretient et fortifie la chasse aux sorcières comme institution sociale. On nommera, à titre d’exemples, la bulle papale Summis desiderantis, promulguée par le Pape Innocent VIII, dans laquelle il organise la lutte contre la sorcellerie (1484), le Malleus Maleficarum (Le Marteau des Sorcières) de Heinrich Krämer (Institor) (Cologne 1487), un vrai manuel de la chasse aux sorciers et aux sorcières, le code de procédure criminelle Constitutio Criminalis Carolina, promulguée par Charles Quint en 1532, qui reconnaît la sorcellerie ou du moins les maléfices comme crime, l’ouvrage de Jean Bodin De la démonomanie des sorciers de 1580, qui dresse l’inventaire des crimes dont sont responsables les sorciers, ou le traité The Discovery of Witches de Matthew Hopkins (Londres 1647), qui se propose de prouver rationnellement l’existence du diable et de la sorcellerie. Les propos des meneurs d’opinion et les publications citées manifestent une idéologie. Nous entendons par là, avec Duchêne (2005) et d’autres, un ensemble de représentations et croyances collectives, qui sont d’une part structurées et organisées, mais qui exercent d’autre part une fonction structurante par rapport à la communauté qui les supporte. Les idéologies résultent de pratiques discursives complexes, qui peuvent, certes, être situées dans leur contexte historique et sont à leur tour déterminées par «im Werden begriffenen oder bereits bestehenden Macht-, Herrschafts- und Gewaltstrukturen ökonomischer, politischer oder auch kultureller Art» (Zuckermann 1999: 23). Or, il est plausible de mettre l’accent précisément sur les pratiques discursives, de concevoir cette série de textes comme un interdiscours qui ne reproduit pas seulement, mais participe essentiellement à la construction même des ces croyances. Il serait tentant de faire une analyse du champs notionnel de la sorcellerie (sorcier, maléfices, synagogue/ sabbat, pousset, preuves de sorcellerie, marques du dia- 111 Georges Lüdi 112 ble, etc.) à travers les siècles et les régions 6 . Nous formulons l’hypothèse que ces concepts sont, avant tout, des objets de discours, la genèse (l’ancrage) et l’évolution (l’enrichissement) desquels peuvent être retracées à l’aide d’une analyse textuelle. Les contraintes de temps et d’espace ne nous permettent pas de réaliser ce projet, mais nous suggèrent une étude de cas plus modeste sur les documents en provenance de la Montagne de Diesse pendant une période relativement courte. Nous pensons que la projection du réseau de concepts qui constitue cette idéologie sur des expériences et membres d’une communauté concrète peut à son tour être comprise par une analyse des textes produits par cette communauté même. Il s’agit, rappelons-le, de procès-verbaux, de confessions, de témoignages, d’actes d’accusations, etc. Or, là encore, les acteurs locaux participent à une communauté discursive plus vaste. Dans la préparation de cette étude, nous avons relevé des documents analogues provenant de vagues de procès similaires dans l’ensemble de l’Europe et en particulier dans des régions voisines (je renvoie p. ex. à une série de mémoires de licence neuchâtelois et à de nombreuses recherches menées à l’Université de Lausanne 7 ). Ces parallélismes commencent très tôt, sont sans doute dus à des échanges d’expériences entre magistrats - et n’ont pas échappé aux regards des chercheurs. Ainsi, Isabelle Terrier (2001: 7) relève-t-elle «de nombreuses similitudes entre les premiers procès du diocèse de Lausanne: Pierre de La Prélaz (Dommartin, 1438), Aymonet Maugetaz (Epesses, 1438), les Neuchâtelois Jaquet Du Plan et Henchemand le Mazelier (Neuchâtel, 1439), Berthole Barbam (Lausanne, 1439), et le Formicarius.» Les Errores Gazariorum 8 , œuvre d’un auteur anonyme, qui rend compte du sabbat sous une forme très structurée, présenteraient «de troublantes similitudes avec les procès du Pays de Vaud, notamment celui d’Aymonet Maugetat d’Épesses (1438). On pense qu’il a du reste été consulté par les inquisiteurs dominicains du diocèse de Lausanne.» Au vue de l’ampleur de cet interdiscours 9 , il nous semble moins pertinent de vouloir expliquer les procès de sorcellerie dans la Montagne de Diesse en tant que tels, à partir d’une analyse socio-historique locale. Nous formulerons en effet la thèse qu’il ne s’agit que de la manifestation locale d’un phénomène - essentielle- 6 Du côté des historiens, cette étude a été entreprise; elle confirme «l’espace (arc alpin) et le temps (1428-42) de l’émergence du concept de sorcellerie» (Terrier 2001: 8, avec référence à Ostero et al. 1999: 510-13). 7 P. ex. Choffat (1989), Utz Tremp (1990, 1991a et b, 1995), Ostorero (1995), Maier (1996), Strobino (1996), Pfister (1997), Maier/ Ostorero/ Utz Tremp (1997), Modestin (1999a et b, 2000). 8 Titre complet: Errores Gazariorum, sec illorum qui scopam vel bacum equitare probantur. 9 On osera rapprocher cet interdiscours de ce que Michel Foucalt appelait archive: «J’appellerai archive, non pas la totalité des textes qui ont été conservés par une civilisation, ni l’ensemble des traces qu’on a pu sauver de son désastre, mais le jeu des règles qui déterminent dans une culture l’apparition et la disparition des énoncés, leur rémanence et leur effacement, leur existence paradoxale d’événements et de choses» (1969: 23). La sorcellerie dans la Montagne de Diesse au XVII e siècle comme construction sociale 113 ment discursif - supra-régional, construit à travers une chaîne transtextuelle à laquelle ont participé des groupes sociaux différents, ancrés dans des pays différents, dans des environnements urbains autant que ruraux, catholiques et protestants, proches des centres de pouvoir ou périphériques. En même temps et comme nous le disions plus haut, nous ne nous proposons nullement, dans ce qui suit, de retracer l’histoire de cette construction discursive, de l’émergence des concepts que nous rencontrons dans les textes, au niveau européen et sur plusieurs siècles, même dans la mesure où il s’agit des types de textes relevés dans les archives locales 10 . Nous n’en aurions d’ailleurs pas les moyens 11 . Notre objectif est beaucoup plus concret et se restreint largement au niveau «micro» des textes sur les procès de sorcellerie dans notre région spécifique, tels qu’ils sont conservés dans les archives. En admettant d’une part que des objets de discours tels que «sorcière», «synagogue», «maléfices», «pousset» etc. soient présents dans la mémoire collective en fonction des traditions discursives suprarégionales mentionnées, et d’autre part qu’il existe des formes traditionnelles de textes (confessions, procès-verbaux, etc.) communes à l’ensemble d’une région et stables pendant des périodes plus ou moins longues (ici: plusieurs siècles), on se posera la question de savoir si, et si oui comment, on peut suivre la façon dont une personne concrète est dénoncée, par la collectivité locale, comme sorcière/ sorcier qui fréquente la synagogue, jette des maléfices, sème du pousset, etc. 12 . Nous le ferons en allant à la recherche de régularités observables dans les productions discursives au sein de genres de textes différents. En partant de l’hypothèse de Bakhtine que les genres du discours organisent notre parole de la même façon que l’organisent les formes grammaticales, nous réfléchirons au rôle qu’ils peuvent jouer dans la construction sociale de la sorcellerie 13 . 10 Cf. Schatzmann 2002: «Wie und wo genau erfolgte die Amalgamierung der verschiedenen Elemente des Hexenstereotyps (aus Ketzer- und Zauberei-Traditionen), und wie müssen wir uns die Verbreitung und Entwicklung eines ‹standardisierten› Hexenkonzeptes, wie es dann zu Beginn des 16. Jahrhunderts vorliegen wird, genau vorstellen? » 11 On renverra p. ex. à Blauert (dir. 1990) et aux travaux d’une équipe de recherche de l’Université de Lausanne (voir la série des Cahiers Lausannois d’Histoire Médiévale et en particulier Ostorero et al. 1999) ainsi qu’à l’hypothèse de Pierrette Paravy selon laquelle les années du concile de Bâle (1431-49) ont joué un rôle important en facilitant les échanges - nous serions tenté de parler de circulation de discours! - entre les juges (voir Boureau 2003). 12 Cf. Terrier (2001: 45): «Il convient maintenant de démontrer comment l’inquisition transforme peu à peu un individu comme Perrenet, accusé presque uniquement d’avoir tué des bêtes, en un membre de la secte du diable.» 13 «Deux concepts, tels qu’ils sont formulés par Michel Pêcheux (1975), deviennent centraux: ceux de formation discursive et d’interdiscours. L’étude des formations discursives permet alors de déterminer ce qui peut et doit être dit dans une conjoncture donnée. . . . Le concept d’interdiscours introduit alors une approche plus dialectique, dans la mesure où il permet de dire que toute formation discursive dissimule, dans la transparence du sens propre à la linéarité du texte, une dépendance à l’égard d’un . . . ensemble qui n’est autre que l’interdiscours, cet espace discursif et idéologique où se déploient les formations discursives en fonction de rapports de domination, de subordination et de contradiction.» (Guilhaumou 2002) Georges Lüdi 114 Cette approche nous semble d’autant plus légitime que nous sommes persuadés, avec Pfister 14 , que l’existence même de la sorcellerie repose moins sur des faits observables que sur des traces textuelles sous forme de manuels, harangues, accusations, aveux, procès-verbaux, etc. On partira, à ce propos, de la catégorisation des condamné(e)s comme «criminelles» (voir extrait ci-dessus), comme «übeltäter» ou «unholde» (= sorciers/ sorcières 15 ), p. ex. dans le procès-verbal du Conseil de l’État de Berne du 4 juillet 1648: Die uffem Dessenberg verhafften unhulden Marie Berudet zu milterung des urteils das haubt abschlachen und den leib verbrönnen ze lassen (. . .) Jehan Witzig von Nods, auch ein unholden übeltäter, lebendig ins führ werfen (fol. 296) La criminelle, le übeltäter, la unholde sont essentiellement, pensons-nous, des objets de discours et non pas des personnes du monde. Il est donc légitime de se poser la question de savoir comment il se fait que des personnes du monde soient exécutées en fonction d’une construction discursive, c’est-à-dire comment un personnage est catégorisé ainsi, c’est-à-dire «criminalisé». 3. Accusations Un premier type de document d’archives qui s’offre pour notre analyse concerne ce que nous pourrions appeler des accusations ou dénonciations. On commencera par une longue lettre du «ministre de Dieu» Jean de Crousaz au bailli de Nidau sur le comportement du notaire Jean Witzig, datée du 4 décembre 1644. En voici quelques extraits: J’ay aussi trouvé faissable de vous faire entendre l’information prise des anciens de l’egglisse suivant la charge qu’en aviez baillé à Monsr le recepveur touchant sa vie et [corporation] la quelle à esté assez scandaleuse par son yvrongnerie et chicanes ou procedures jusques a avoir sollicité des personnages en leur presentant d’argent et de ses biens moyennant qu’ilz tesmoignassent a sa faveur ainsj que le pouvre misserable qui fust executé au Landeron l’a confessé. C’ecstuict la qui estoit compagnon qui confessa a feu Monr Fevot au lict de la mort que la procedure qu’il avoit mene avec le dit Witzig à l’encontre des enfants de feu N. A. Roulier estoit inique et qu’ils s’estoient servis de faux tesmoings pour faire leur cause bonne, par sa confession le bien fut rendu aux povres orphelins. Il s’est trouvé un faux escrit que le dit Witzig avoit dressé qui avoit mis des tesmoings qui n’y estoyent n’y veus n’y trouves qui le luy ont soustenu et face comme Adam Simon ou Witzig [juge] et d’aultres. Item a esté veu par diverse foys tout seul en son closel et jardin à la minut apres la minut à l’aube du jour. Il a aussi esté veu allant le long de la barre de la fin dessuds, comme semant quelque 14 «Im westeurop. Kontext ist die hist. Hexe hauptsächlich durch gelehrte Traktate und Prozessakten überliefert. Die Hexe ist damit in den seltensten Fällen eine Person, die bestimmte mag. Handlungen vollzieht, sondern entsteht in einem sozialen Prozess der Etikettierung, so dass die Forschung v. a. Hexenprozesse und Hexenverfolgungen kennt.» (U. Pfister dans un article du DHS daté du 20/ 02/ 06). 15 Voir Jacob und Wilhelm Grimm, Deutsches Wörterbuch, vol. 24, col. 1064s. La sorcellerie dans la Montagne de Diesse au XVII e siècle comme construction sociale 115 chosse ainsi que le laboureur fait par le champoyage es bestes, son zele au service de Dieu a esté tres petit ne faissant la plus part du temps que de dormir en l’egglisse et la frequenter rarement et employer la plus part des jours du repos a voÿager pour ses chicannes et procez combien que par divises fois il en ayd esté repris et corrigé. Un certain du Landeron nommé Moustarde l’appelle ouvertement sorcier mais ne s’en est point purgé ni ose aller audit Landeron craignant d’y estre apprehende. Item si il alloit par les chemins il quittoit les compagnons pour aller tout seul souventes fois a esté suivi de pres on loÿoit parler et diviser, mais quant on approchoit de luy, il se trovoit tout seul. J’ai entendu de bonne part qu’on a adverti le dit Witzig qu’il n’y doit avoir que deux accusations en son endroit qu’il devoit seullement prendre courage qu’il en eschapperoit a bon marché. (AAEB, Porrentruy, Criminalia II, 2 feuilles dans le carton B284/ 22 [img7241/ 2]) On observe, en premier lieu, que le pasteur relaie des informations prises de seconde main, qu’il s’agit d’un texte polyphonique. Cette notion remonte au «dialogisme» de Bakhtine, qui mettait en cause la priorité du sujet parlant par rapport à l’ancrage d’un discours dans la situation d’interaction et à la pluralité des voix qui se manifestent dans un texte, et à des réflexions de Ducrot et d’autres sur l’éclatement du sujet parlant dans le cadre d’une théorie de l’énonciation (Ducrot 1984). Pour Bakhtine, «le centre nerveux de toute énonciation, de toute expression, n’est pas intérieur, mais extérieur: il est situé dans le milieu social qui entoure l’individu» (op. cit., 134). En d’autres termes, un énoncé résulte moins d’un acte individuel que d’une activité sociale et est profondément marqué par un réseau de relations dialogiques, intertextuelles: «Toute énonciation, quelque signifiante et complète qu’elle soit par elle même, ne constitue qu’une fraction d’un courant de communication verbale interrompu» (op. cit., 136). Même le discours apparemment monologal réagit à des discours précédents, répond à des attentes, provoque des commentaires, etc. 16 Dans notre texte, de Crousat se sert de toute une série de techniques de discours rapporté. Dans un premier temps, il renvoie explicitement à l’«information prise des anciens» ainsi qu’aux confessions d’un condamné à mort. Or, linguistiquement parlant, la forme en est ambiguë. Il y a bien quelques rares passages en discours indirect («J’ai entendu de bonne part que . . .; que la procedure qu’il avoit menée avec ledit Witzig à l’encontre des enfants de feu N. A. Roulier estoit inique et qu’ils s’estoient servis de faux tesmoings pour faire leur cause bonne»); mais la majeure partie prend la forme d’affirmations dont l’origine est certes reconnaissable, mais que l’auteur de la lettre semble reprendre à sa charge: («laquelle [sc. sa vie] a este assez scandaleuse par son ivrognerie et chicanes et procédures. Jusques à avoir sollicité des personnages en leur presentant d’argent et de ses biens moyennant qu’ils témoignassent à sa faveur»). En fait, il s’agit d’une forme de discours indirect libre ou réflecteur où il est facile de replacer un verbe de la parole, mais dont l’origine 16 Cf. Todorov (1981: 98): le discours n’est pas une entité homogène, mais une «entité traversée par la présence de l’autre». «Seul l’Adam mythique, abordant avec le premier discours un monde vierge et encore non dit, le solitaire Adam, pouvait vraiment éviter absolument cette réorientation mutuelle par rapport au discours d’autrui». Georges Lüdi 116 n’est pas entièrement transparente (le condamné? feu Monsieur Fevot? les anciens? de Crousat? ). L’hypothèse est plausible qu’il s’agit d’affirmations relayées par plusieurs étapes. Dans les prochains paragraphes cités, de Crousat se sert de la construction passive ou du pronom impersonnel et de la diathèse réflexive («mais quand on approchoit de lui, il se trouvoit tout seul; il s’est trouvé un faux escrit») pour omettre non pas seulement la ou les personnes qui ont vu Witzig dans son jardin ou le long de la route, mais aussi les voix qui lui ont rapporté ces observations. Dans les deux derniers paragraphes, enfin, le pasteur peut lui-même avoir vu l’accusé dormir à l’église, mais non pas «quitter ses compagnons pour aller seul». «Pour qu’il y ait assertation, il faut qu’un sujet se porte garant que ce qu’il dit est conforme à une réalité censée indépendante de ce qu’on dit d’elle», affirme Ducrot (1984, 187). Et de distinguer entre un sujet parlant ou être empirique dans le monde, qui prononce l’énoncé, un locuteur, être de discours, constitué dans le sens de l’énoncé, et un énonciateur, être censé s’exprimer à travers l’énonciation sans que pour autant on lui attribue des mots précis (op. cit., 192). Il est évident que de nombreuses voix se font entendre à travers le pasteur de Crousat mais qu’il n’est pour ainsi dire pas possible de les démêler avec certitude. Comme le disait Bakthine (à propos des romans de Dickens): «souvent, comme nous l’avons vu, un seul et même mot pénètre à la fois dans le discours d’autrui et dans celui de l’auteur. Les paroles d’autrui, narrées, caricaturées, présentées sous un certain éclairage, tantôt disposées en masses compactes, tantôt disséminées çà et là, bien souvent impersonnelles («opinion publique», langages d’une profession, d’un genre), ne se distinguent pas de façon tranchée des paroles de l’auteur: les frontières sont intentionnellement mouvantes et ambivalentes, passant fréquemment à l’intérieur d’un ensemble syntaxique ou d’une simple proposition, parfois même partageant les principaux membres d’une même proposition.» (Bakhtine 1977: 128s.) En bref, la polyphonie de cette lettre est complexe. On a l’impression que le pasteur se fait explicitement le porte-parole de l’ensemble du village et marque ce rôle de toute une série d’indices linguistiques. Il se glisse en même temps dans le rôle de l’accusateur. Pourtant, il n’assume pas pleinement la responsabilité de toutes ses affirmations, car il se cache derrière les propos de ces informateurs anonymes. Une lettre de dénonciation nous permet ainsi, par sa structure énonciative même, de concevoir la manière dont se construit le discours collectif sur la sorcellerie au sein de la communauté de la Montagne de Diesse. On aura bien sûr remarqué que de Crousat évite soigneusement de parler plus concrètement de sortilèges; nous aurons l’occasion de revenir sur ce point. 4. Témoignages Un deuxième texte de la même période nous permet de préciser et d’élargir nos observations. Il est intitulé Plaintes d’aulcung habitants de la montagne de Diesse, de divers accidents doubteux et soupçonneux arrivez par lastuce et malignité de La sorcellerie dans la Montagne de Diesse au XVII e siècle comme construction sociale 117 mauvaises gents à ce que lon en peut juger et recognoistre, et iceles plainctes par ordonnance de Seigneurie redigees en la forme et magniere que les appres nommez sen sont desclarez en la presence de venerable Jehan de Crousaz ministre, et le S r Adam Chiffelle maire dudit lieu le 6 juin 1641. En réalité, il s’agit manifestement d’une audition de témoins, organisée dans la phase qui précède l’interrogatoire d’une accusée. Voici à nouveau quelques extraits (le texte a été publié par Danièle Renard-Gottraux; la présente version a été corrigée sur l’original) qui illustrent bien le climat de suspicion mutuelle qui a dû reigner sur le Plateau de Diesse à cette époque: Premierement Guillaume Devaux de Lamboing se complainct estre arrivé à sa femme (laquelle sen purgera suivant droict si elle en est requise) que s’estant trouvee l’hÿver passé le soir avec autres ses voisines pour veiller un peu par ensemble pour filler. Si trouva aussi Judith vefve feu David Beguerel dudict lieu. Icelle empoingna de la main sadite feme l’estraingnant à l’endroict de la ceinture. Lui disant si elle avoit certain habit couvert, respondit ense faschant que non. Devint sadite femme sur le pied incommodée d’une cuisse à l’endroict du lieu qu’elle avoit este accroché par ladite Judit, en telle mode que dempuis elle en est amortie, et le lieu offensé comme mort et insensible estant de ce bien offensée et mallade. De plus que conduisant son bestail, Marguerite fille de ladite Judit entra en la grange regardant le fourrage, dempuis son bestail n’a peu mangé de son foing, mais si de ses voisine en donnoyent quel moindre et pietre qu’il fut, le prenoyent courrageusement, mais entierement desgoutez du sien qui estoit beaucoup mellieur. A mesmement entendu de feu Jacques Richard dudit lieu, qu’il ÿ avoit desja precedement de plainctes all encontre de ladite Judith et que sur icelles la Seigneurie luj avoit permis de la saisir et l’emprisonner à Diesse. et que sur ce elle avoit longuement pour un temps apsenté le lieu. Jehan Richard dudit Lamboing, dict que sa femme lui a desclaré (et de quoÿ aussi aubesoing elle se purgera) qu’estant mesmement le soir avec ses voisines à veiller aupres de ladite Judith parlant ensemble icelle en devisant l’attaingnit deux ou trois fois sur le genouïl, dont subittement et au mesme instant le mal la print à froid luÿ faisant fort mal fut contrainte s’en aller à la maison (ou elle tient encore sauf respect la couche) depuis environ trois sebmaines avant noel. De plus que Blaisette femme de Daniel Devaux cerchant des brebis par le village, entra devant l’estable, comme les enfants de son mesnage lui ont desclaré, empoingna deux ou trois agneaux dont incontinent l’un se coucha, deux devindrent mallades et deans quinze jours furent perdus. Adam Racine dudit lieu declare que souventes fois ladite Judith alloit parmi le bestail à leur regret et que jour entr’autres elle alloit derechef par chemins, lui et autres voisins tenoyent proppos ou elle pouvoit derechef aller, qu’elle feroit de l’incommodité. Passant son chemin approchant le bestail du lieu lequel le berger gardoit, s’escria contr’elle sorciere ou vas tu, oste toy loing d’ici tu ne viens sinon pour donner le mal au bestail, sans qu’elle en aÿt fait aulcune instance. Et mesmement avoir entendu dudit feu Jacques Richard, qu’il avoit charge de la saisir, mais qu’il ne la peüt attrapper, et que souventesfois elle se trouvoit innopinement parmi le bestail que oncques il n’a veu perdre tant de menu bestail come presentement, n’aÿant bonne oppinion de ladite vefve. Et que feu ledit Richard lui avoit en oultre desclaré qu’il avoit (sauf respect) heu un boeuf lequel urinoit le sang, s’en alloit estre gueri mais que ladite Judit avoit esté ce temps perdant au closel, et que dempuis ledit boeuf [perdit]. Pareillement avoir entendu du berger des primes bestes qu’il ni avoit (sauf respect) sinon un pourceau noir au village, comme de faire, et que neantmoings souvent il si en trouve encore un, qui puis appres s’esvanouït. Jonas Rape berger dudit Lamboing, dict que son vallet qui garde ledit bestail lui a souvent desclaré que ladicte Judit se trouvoit maintes fois jusques à quatre ou cinq rencontres parmi ledit bestail, ne la voyant entrer ne sortir du trouppeau lui demandant quelle cerchoit la, respondoit qu’elle cerchoit des morilles, quil avoit peur d’elle, et qu’a cause de ce, il le voulloit quitter. Et Georges Lüdi 118 mesmement, que certain jour ÿ estant lui mesme, ladite Judit si trouva aussi entre le bestail par deux fois, la repprenant de ce, disant quelle ni avoit rien à faire. Et en oultre avoir aussi entendu de sa femme et de sondit vallet avec d’autres, qu’un jour il si trouva trois pourceaux noirs audit trouppeau, et ni en a sinon un audit village, esbahie de ce, et d’ou ils pouvoÿent venir et à qui ils seroyent, s’esvanouïrent sans sçavoir qu’ils devindrent, et qu’il si trouvait aussi extraordinairement souvent des lievres ou resemblance parmi ledit troupeau. De plus qu’allant la file de ladite Judith avec une siene niece de Noz, contre la Coste, lui mesme se gardant le bestail il entendit que l’une dict voilla un beau chevreau (lequel desclaire estoit beau et vif) l’autre dict ainsi qu’il l’entendit de loing, ouj mais il ne me plaict pas bien sinon pour perdre la vie, ouj vrayement dict derecheff la premiere, il me plaict pour mourrir et ne deviendra oncques belle chevre. Donc sur ce ledit chevreau devint mallade, dessecha et finit fort pauvrement. Encore vit ladite Judit passant le mattin et puis a 10 heures par le millieu du trouppeau un sien moutton devint fort mallade le pensant perdre dont il s’en voulloit deffaire. Et estant une fois en mesme temps sur la fontaine, ladite Judith lui dict que son moutton faisoit, respondit certes il est fort pressé et toujours ainsi, elle continua asseurant (Dieu avec nous) par le diable qu’il n’en voulloit pas meschoir, qu’il lui debvoit seulement faire du bien et quelque temps par appres se porta mieux. Nicollas Mürset dudit lieu, certifie avoir entendu, de Marie feme de Jehan Beguerel, que ladite fille de ladite Judit, avoit esté vers elle disant et demandant advis si sa mere s’en devoit aller avec certaine Bourguignotte laquelle la voulloit emmener et oster du lieu, dont par advis sesdits enfants resollurent qu’ils l’aimoyent encores mieux ici au lieu, que de la sçavoir par ces paÿs estrangers, et ainsi demeurra. Et en outre que ladite Judit se trouvoit fort coustumierement parmi le bestail avec grand mescontentement du general. Et plus n’en dirent les avant mentionnees personnes, Aÿant ainsi en absence les ungs des autres faict leur desclaration en sera par rattisfication à la main dudit Sr Maÿre certiffiee la pure verité de ce dont ils pourroient avoir ouÿ et entendu sans fraude fallace, enuie ni deception. Faict et ainsi passé le jour, mois et an presdict. Par ordonnance ainsi signé saulff Presjudice par moÿ J. Carrel, notaire (AAEB, Porrentruy B 284/ 22, Criminalia, II) Cette fois, il est bien question d’accusations pour sortilèges et maléfices. Sans entrer dans le contenu, nous voudrions pourtant de nouveau mettre l’accent sur la forme. Il est évident qu’une importante partie de la construction discursive commune d’une sorcière ou d’un sorcier a eu lieu oralement. Nous rappellerons à cet endroit la conception convaincante des sociologues du savoir Berger et Luckmann (1967) selon laquelle la réalité sociale est produite par la «machine de l’interaction et de la conversation», que c’est dans l’interaction verbale que les acteurs se confirment mutuellement qu’ils vivent dans le même monde et construisent celui-ci uno actu. Ce n’est pas par hasard que la sus-dite Carolina (citée d’après Ströhmer 2003) tente de régler avec précision les auditions de témoins: Wie zeugen sagen sollen Artikel 65 CCC [= 77 CCB; Hörensagen] Item die zeugen sollen sagen, von jrem selbs eygen waren wissen, mit anzeygung jres wissen gründtlicher vrsach. So sie aber vonn frembden hören sagen würden, das soll nit gnugsam geacht werden. Or, une analyse des extraits cités montre au contraire le rôle capital de l’ouï-dire; le document est extrêmement riche en discours rapportés. La formule finale est d’ail- La sorcellerie dans la Montagne de Diesse au XVII e siècle comme construction sociale 119 leurs significative: la pure verité de ce dont ils pourroient avoir ouy et entendu sans fraude fallace, enuie ni deception. Il ne s’agit en effet que très rarement de témoignages oculaires; le plus souvent, on rapporte des observations de tierces personnes, parfois relayées par des personnes interposées. En voici quelques exemples: 1. Nicolas Murset . . . certifie avoir entendu de Marie femme de Jehan Beguerel que ladite fille de ladite Judith avoit este vers elle disant et demandant advis 2. Jonas Rape berger . . . dit que son vallet . . . lui a souvent desclaré que ladite Judith se trouvoit maintes fois . . . parmi ledit bestail . . . et en oultre avoir aussi entendu de sa femme et de sondit vallet avec d’aultres qu’un jour il s’y trouva trois pourceaux noirs audit trouppeau 3. Adam Racine . . . declare . . . avoir entendu dudit feu Jacques Richard qu’il avoit charge de la saisir, mais qu’il ne la peut attraper et que souventes fois elle se trouvoit inopinément parmi le bestail que oncques n’a veu perdre tant de menu bestail comme presentement, n’ayant bonne opinion de ladite veuve. . . . Pareillement avoir entendu du berger des primes bestes qu’il n’y avoit (sauf respect) sinon un pourceau noir au village comme de faire, et que neantmoings souvent il s’y en trouve encore un qui puis apres s’esvanouist. Une fois de plus donc, la pluralité des voix qui résonnent dans ces textes est impressionnante. En même temps, ces derniers sont très homogènes thématiquement et argumentativement parlant; ils représentent manifestement des pièces d’un même puzzle entre lesquelles un réseau intertextuel s’établit. On peut pour ainsi dire matériellement suivre le chemin des rumeurs concernant l’accusée à travers le village 17 . Les personnes qui témoignent sont choisies avec soin sur la base de leur respectabilité; les témoins oculaires sont des femmes, des valets, des serviteurs; le fait que leur récits soient relayés par des personnages ayant plus de notoriété sert à augmenter la pertinence de leurs propos. L’architecte de cette construction discursive est le notaire. Son procès-verbal donne aux témoignages leur forme définitive. Or, lui aussi joue sur l’ambiguïté de certaines affirmations. Dans un premier temps, on pourrait ainsi interpréter l’énoncé: Passant son chemin approchant le bestail du lieu lequel le berger gardoit, s’escria contre elle: Sorcière ou vas-tu? oste-toi loing d’ici! tu ne viens sinon pour donner le mal au bestail! sans qu’elle en ait fait aucune instance comme un discours indirect libre ou réflecteur rapportant un récit d’Adam Racine («passant mon chemin . . . je m’écriai contre elle . . . »). Or, les règles du style réflecteur exigeraient la transposition en imparfait («passant son chemin . . . il s’écriait»). Énonciativement parlant, la vérité de ces propos est donc pour ainsi dire garantie par le notaire lui-même 18 . On observe de même une espèce de «réification» 17 Voir déjà Baumeler (1984: 22s. et 49) pour l’importance de la «rumeur publique» dans les procès de sorcellerie. 18 En partant de la dialogisation intérieure, Bakhtine qualifie cette forme particulière du discours de construction hybride: «Nous qualifions de construction hybride un énoncé qui, d’après ses indices grammaticaux (syntaxique) et compositionnels, appartient au seul locuteur, mais où Georges Lüdi 120 des observations rapportées, qui se détachent pour ainsi dire de la voix qui les a formulées (les enfants de quel ménage? ) pour devenir des «faits», dans l’énoncé suivant: De plus que Blaisette . . . cerchant des brebis par la village entra devant l’estable, comme les enfants de son mesnage lui ont desclaré, empoigna deux ou trois agneaux dont incontinent l’un se coucha, deux devindrent mallades et deans quinze jours furent perdus. C’est d’ailleurs bien le passé simple que le notaire emploie dans ses conclusions (Et plus n’en dirent les avant mentionnées personnes), qu’il assume comme locuteur du monde avec sa signature. En résumé, on peut dire que le notaire Carrel orchestre la reproduction de rumeurs, en mettant ingénieusement en scène un certain nombre de personnages-locuteurs dans les propos desquelles résonnent en tant qu’énonciateurs les voix de la communauté villageoise entière. La consignation de propos oraux dans un document officiel écrit attribue au notaire non simplement le rôle de scribe, mais bien celui d’agent de l’ensemble de la communauté. En même temps, son rôle est occulté par une «objectivité» factice des faits relatés. 5. Confessions Nous avons cité en exergue les confessions de Johanne Richard. Les confessions ont une importance très particulière dans l’ordre des procès criminels des XVI e / XVII e siècles. En effet, le droit de l’époque exigeait des aveux pour qu’une condamnation à mort puisse avoir lieu. Qui réussissait à nier toute activité de sorcellerie, même sous la torture, pouvait espérer sauver sa vie 19 . Cela ouvre la voie à de nombreux problèmes et abus. Ainsi, nous lisons dans la Carolina: se confondent en réalité deux énoncés, deux manières de parler, deux styles, deux «langues», deux perspectives sémantiques et sociologiques. Il faut le répéter: entre ces deux énoncés, ces deux styles, ces langues et ces perspectives, il n’existe du point de vue de la composition ou de la syntaxe, aucune frontière formelle. Le partage des voix et des langages se fait dans les limites d’un seul ensemble syntaxique, souvent dans une proposition simple» (Bakhtine 1978: 125-26). 19 Mais pas nécessairement regagner sa liberté comme le prouve un document curieux de la fin septembre 1648. Il s’agit du manuscrit de l’annonce de la décision des magistrats à Anna Rognon, accusée par de nombreux témoins de sorcellerie, mais ayant courageusement nié ces faits. Le texte, destiné à être lu, s’adresse directement à la deuxième personne à l’inculpée, lui annonçant qu’on aurait pu la laisser en prison «pour n’estre non seulement chargé de 14 proceps et accusations et auoir fauté le serment de ton bannissement, mais qui plus est tant de veritables indices et charges sur toÿ raportées par gens de bien et d’honeur»; mais que «pour l’esperence qu’ils ont que tauras souuenence de tant d’admonitions et saintes. Instructions qui t’ont estées faites que tu donerois gloire à Dieu par une vraÿe confession et repentence, aÿent esgard au salut de ton ame, par ci apres ils ont ordonéz et jugéz que de pure pure [sic] graces tu seras alliberrées de la prisson / / Mise et mené et ta maison entre les mains de tes enfens, Jllecq estre enchainée et cadenée tout le temps de ta uie sans iamais t’en alliberer par force ou autrement ni en sortir iour et nuict nÿ et nul temps». Le texte se termine par les mots «mest ta main droicte sur la poictrine et dis apres moÿ: Aÿnsi comme m’a esté leu deuant, et que i’aÿ le tout bien entendu, ie le feraÿ et observeraÿ de point et point sans iamais ÿ contreuenir, par art suptilité, nÿ inuention quelconques, ainsi en suiure et aggerer la dicte sentence tout le temps de ma uie, ainçi que ie ueux, que Dieu m’aide, et en la vie, et en la mort». La sorcellerie dans la Montagne de Diesse au XVII e siècle comme construction sociale 121 Artikel 56 CCC [= 48 CCB] Item der gefangen soll auch zum minsten über den andern, oder mer tag nach der marter, vnnd seiner bekantnuß nach gutbeduncken des richters in die büttelstuben oder ander gemach für den bann richter, vnnd zwen des gerichts gefürt, vnd jm sein bekentnuß durch den gerichtschreiber fürgelesen, und alsdann anderwerd darauff gefragt, ob sein bekantnuß wahr sei, vnnd was er dazu sagt auch auffgeschriben werden. Von mißbreuchen vnd bösen vnzernünfftigen gewonheyten, so an etlichen orten vnd enden gehalten werden Les confessions représentent un genre de texte voire une «formation discursive» possédant ses règles particulières, qui sont remarquablement stables sur plusieurs siècles. Cela concerne premièrement les éléments de contenu. Dans sa leçon inaugurale de 2003 sur les procès qui se sont déroulés à Neuchâtel au XV e siècle, Jean- Daniel Morerod écrivait: Le schéma se fixe très vite et il est répété par les accusés sans variations notables. . . . Quand il a lu de tels aveux - déroulés selon un ordre assez prévisible et avec peu de variantes d’une affaire à l’autre - que peut dire l’historien? Il lui est assez facile de montrer dans ces schémas une inversion généralisée: la messe à l’envers, l’hommage vassalique à l’envers, l’amour à l’envers, etc. Mais cette inversion n’est évidemment pas propre à une affaire en particulier et ne dévoile rien des pratiques réelles de tel ou tel accusé. (http: / / www2.unine.ch/ documentmanager/ files/ autre/ manifsacademiques/ li03-04_morerod.pdf, p. 1) Or, ces mêmes schémas se retrouvent encore plus d’un siècle plus tard sur le Plateau de Diesse (avec, peut-être, un accent plus fort sur les maléfices et une importance moindre accordée à la «synagogue»). En effet, toutes les 66 confessions mentionnées suivent un même modèle discursif extrêmement stéréotypé. On peut supposer, avec Baumeler (1984, A 18), que «l’accusé est . . . soumis à un interrogatoire dont les questions sont strictement établies d’après le code satanique» 20 . Deuxièmement, la répétitivité concerne la structure linguistique, qui est en général celle du discours rapporté, le plus souvent sous forme de discours indirect: «item a dit/ confessé que . . . ». Il s’agit manifestement d’une tradition discursive reprise d’une région et d’un greffier à l’autre; nous la trouvons dans les confessions de Rollin Borguignon de 1481 à Neuchâtel, analysées par Isabelle Terrier (2001), 20 Voir aussi Pfister (2006): «Für die westeurop. Hexenverfolgung ist in dieser Ära das sog. kumulative Hexenkonzept kennzeichnend: Hexen wurde Schadenzauber (maleficium) an Mensch (Verursachen von Krankheit, Tod, Impotenz, Unfruchtbarkeit), Tier (Verursachen des Tods von Kühen bzw. des abnormalen Verhaltens von Arbeitstieren), Arbeitsgegenständen (v. a. Misserfolg bei der Milchverarbeitung) und Gemeinschaft (Verursachen von Hagelwettern, Lawinen usw.) vorgeworfen. Ausserdem wurde ihnen Häresie unterstellt, konkret die Mitgliedschaft in einer teufl. Sekte. In regionalen Variationen anzutreffende stereotype Elemente dieses Glaubens waren der Hexensabbat, die Aufnahme in die Sekte des Teufels durch Teufelsbuhlschaft, Blutentnahme und Teufelsmal sowie die Ausstattung der Hexe mit Mitteln für den Schadenzauber (Salbe, Pulver).» Tous ces éléments se trouvent dans les confessions attestées dans la Montagne de Diesse. Georges Lüdi 122 aussi bien que dans dans celles de Jeanne Mittet de 1596 à Montmelon, transcrites par Jacqueline Baumeler (1984). La forme de discours rapporté pose plusieurs problèmes concernant la relation entre les confessions originales et leur représentation dans les documents. Il y a longtemps que les théoriciens du discours rapporté insistent sur le fait qu’il ne s’agit jamais de reproduction directe, mais toujours d’une transformation des propos originaux. Pour le dire avec Hilty (1973), il s’agit d’éviter la confusion entre le nominandum (l’énoncé rapporté original) et le nomen (l’énoncé rapportant, secondaire), le discours rapporté étant toujours l’objet d’une reformulation du contenu de l’énoncé original par le locuteur de l’énoncé secondaire, rapportant le premier. Trois remarques à ce propos. (a) On aura constaté que les confessions de Johanne Richard sont reproduites en français, sans aucune trace de dialecte francoprovençal. Or, au vu de la diglossie médiale qui régnait dans la région à l’époque - le français était la langue de l’écrit, de la bible, etc., le francoprovençal la langue vernaculaire parlée dans la vie quotidienne (voir Kristol 2005: 151s.) -, il est extrêmement improbable que les accusé(e)s aient parlé français. Il y a donc automatiquement une traduction ou transposition des propos originaux de dialecte en français. Un cas encore plus saillant est rapporté par Isabelle Terrier (2001: 56s.) à propos du procès de Jehanneret Regnal de Travers. Le document reproduit est une traduction en français, «sans doute . . . faite pour l’administration comtale, qui n’utilise que le français» (p. 66), mais il est tiré d’un original latin: Donné par coppie sur l’original escript en latin, transmuer en francois par ledit inquisiteur, l’an dessusdit le xxvieme jours d’octobre, par moy notaire soubscript, ainsin signer après la signature de messire Jeham Sagon, curé dou Vaultraver, et par le commandement dudit inquisiteur, ainsin signer l’an et jour dessusdit(s) par moy. [Jacques de Berne] (Terrier 2001: 62) Il est évident que la double traduction francoprovençal → latin → français ôte toute spontanéité au texte et maximise l’intervention des scribes dans la formulation des confessions. (b) Le discours indirect tel qu’il apparaît dans les confessions suggère un mode de production monologal: la seule/ le seul à parler est l’accusé(e). Il est rare que le greffier note les confessions sous forme de réponses aux questions posées par les juges et également transcrites 21 . Or, tout porte à croire que, dans la situation d’énonciation originale, il s’agissait d’un dialogue ou, plus vraisemblablement encore, d’une interaction polyadique, qui est résumée/ reproduite en discours indirect dans une seule proposition subordonnée. Mais quelle était la forme de cette interaction? Prenons l’exemple de Françoise Maillard, qui confesse la fabrication de la grêle et sa participation au sabbat de la forme suivante (Renard-Gotteraux 1976: 36): 21 Voir Baumeler 1984, A 44s. pour quelques contre-exemples. La sorcellerie dans la Montagne de Diesse au XVII e siècle comme construction sociale 123 Item plus a confessé qu’elle et ses complices ont battu l’eau avec bastons que leur donnoit leur maistre a Montezel et en la fontaine de Chenaulx. Finalement elle et ses complices ont danssé et tenu leur sinagaugue audit Chenaulx et Montezel. On peut s’imaginer deux formes extrêmes du dialogue original: (i) - Qu’avez-vous fait? - Ensemble avec d’autres, j’ai battu l’eau à Montezel et à la fontaine de Chenaulx. Avec un bâton que m’avait donné mon maître. - Et encore? - Et nous y avons dansé et tenu notre synagogue. (ii) - Vous confessez que vous et vos complices avez battu l’eau, avec des bâtons que vous donnait votre maistre, à Montezel et à la fontaine de Chenaulx? - Oui - Vous confessez qu’avec vos complices, vous avez dansé et tenu votre sinagogue à ces deux endroits? - Oui Dans la version (i), l’interrogateur pose des questions ouvertes; les réponses sont entièrement formulées par l’accusée. Dans la version (ii), l’accusée répond par un acquièsement verbal ou même non-verbal à des questions fermées. Il est possible que, juridiquement parlant, les deux «aveux» soient équivalents. Discursivement, leur statut est radicalement différent avec des conséquences pour l’explication du parallélisme frappant entre les confessions des divers accusés. Dans la version (i), la ressemblance mentionnée entre les confessions devrait être expliquée par la technique du procès-verbal employée par le greffier, mais aussi et surtout par une espèce de mémoire discursive collective, les accusé(e)s ayant assisté à la lecture publique de nombreux aveux lors de procès précédents. Dans la version (ii), l’intertextualité s’explique majoritairement par les questions de l’accusateur, toujours les mêmes, et par l’usage des notaires d’attribuer systématiquement les propos aux accusés. Le danger de suggérer aux accusés des réponses de détail est en tout cas mentionné dans la Carolinia: Art 54 CCC [= 66 CCB]. Item so obgemelt fragstuck auff bekantnuß die auß oder on marter geschicht gebraucht werden, So soll alsdann der richter an die end schicken, vnnd nach den vmbstenden, so der gefragt, der bekanten missethat halber erzelt hat souil zu gewißheyt der warheyt dienstlich, mit allem fleiß fragen lassen ob die bekantnuß der obberürten vmbstende war sein oder nit, dann so eyner anzeygt die maß vnnd form der missethat als vor zum theyl gemelt ist, vnd sich dieselben vmbstende also erfinden, so ist darauß wol zumercken, daß der gefragt die bekanten missethat gethon hat, sonderlich so er solch vmbstende sagt, die sich inn der geschicht haben begeben, die keyn vnschuldiger wissen kan. Keynem gefangen die vmbstende der missetbat vor zusagen, sonder jn die gantz von jm selbst sagen lassen. Déjà Baumeler (1984, A 47) avançait l’hypothèse que les accusé(e)s puisaient «dans les questions renouvelées des magistrats le souvenir d’histoires sataniques ou des croyances communes». Georges Lüdi 124 Il est évidemment vraisemblable qu’il s’agit, dans le cas des confessions de la Montagne de Diesse, d’un mélange des deux techniques. Ainsi, lorsque Françoise Maillard raconte sa première rencontre avec le diable (Renard-Gotteraux 1976: 35): a dit et confessé avoir environ six ans que venant de la Neufve ville de parler a son fils, estant fort desconfortée, se lamentant pource qu’elle estoit contrainte abandonner son bien en decret et egalation [sc. faillite] rencontra un homme vestu de noir aux Planches de Velauds elle se plie bien dans un moule séculaire fourni par les magistrats 22 , mais c’est probablement elle qui contribue certains détails. De même quand Jean Witzig confesse (op. cit., 51): . . . qu’ayant engraissé sa main de diabolique graisse, que ledit Satan lui avoit donné, toucha un boeuf qu’estoit a Pierre Sunier de Nodz, il en meschut. Avec sa dite main engraissée, frappa un boeuf rouge appartenant au sieur Jean Chastellain justicier qu’estoit devant sa maison incontinent apres il en meschut. Nous nous refusons donc d’admettre que la chambre d’accusation aurait entièrement inventé ces détails (ils pourraient, il est vrai, avoir été suggérés par des témoins) et proposons de voir ici le résultat de formulations collaboratives, à laquelle plusieurs personnes - dont les accusés - ont participé, mais qui sont rendues dans les procès-verbaux comme si les accusés seuls les avaient énoncées. Dans ce sens, la forme du discours rapporté rend très mal le déroulement de l’interrogatoire. (c) Cela soulève la question de savoir quelles relations peuvent exister entre les «confessions», les «accusations» et les «faits». Nous avons retenu l’hypothèse que la sorcellerie résulte d’une sorte de construction commune par la communauté. On se demandera par conséquent quelles relations interou transtextuelles peuvent exister entre les documents que nous avons vus plus haut, produits par la communauté villageoise (témoignages et accusations), et les confessions. S’y ajoute la question, lancinante, de savoir ce qui - en dehors de la torture, bien sûr - peut avoir motivé les accusé(e)s à avouer des faits de sorcellerie imaginaires, même s’ils partageaient, avec les juges, des croyances populaires, voire une idéologie commune 23 . Pour répondre à cette question, nous pouvons compter sur un nombre d’indices. En particulier grâce au fait qu’une certaine prise de conscience de la possibilité d’abus existait, nous l’avons mentionné, déjà auprès des contemporains 24 . Nous 22 Voir Morerod (2003): «vous êtes triste, ou déçu ou pauvre/ vous rencontrez quelqu’un qui se révèle être le diable et vous induit à le suivre/ vous lui rendez hommage etc.» 23 J’ai de la peine à partager les explications de spécialistes, qui vont d’une hystérie collective jusqu’à la recherche d’un statut par des personnes marginalisées: «regardez ce que je vous ai fait! » 24 «Die Carolina hält im Gegensatz zu einigen Prozessleitfäden aus der orthodoxen Hexenliteratur (3. Buch Malleus maleficarum 1486; Hermann Goehausen, Tractatus novus de processu iudirico 1629/ 30) an dem Reinigungszweck (purgatio) der Tortur fest. Die geständnislose Folte- La sorcellerie dans la Montagne de Diesse au XVII e siècle comme construction sociale 125 disposons par exemple d’un texte allemand dénonçant certaines pratiques pour obtenir des confessions (Stappert 1620: 5): So fragte der Pastor ihn: Wie kommt es dann, daß euer Bekenntnis mit eurem Geständnis und der Wirklichkeit übereinstimmt? Darauf antwortete der arme Mann, indem er sein Geständnis wiederholte: Ich habe gesagt, daß die Frau, als sie noch lebte im Ruf der Zauberei stand und mich gelehrt hat. Doch sie hat mich tatsächlich nicht die Zauberei gelehrt. So mußte ich auch sagen, welchen Schaden ich angerichtet habe durch Zauberei. Also habe ich von allen, bei denen ich wußte, daß ihnen Vieh gestorben ist, behauptet, daß ich es umgebracht hätte. Drittens habe ich sagen müssen, ich sei ein Werwolf gewesen und hätte Schafe gefressen. Und von den Schafen, die mir selbst die Wölfe genommen hatten, habe ich auch behauptet, ich hätte sie gefressen. Das aber war alles gelogen und auf dieses Geständnis will ich leben und sterben und am Jüngsten Tage wieder auferstehen. Si j’interprète correctement ce témoignage, la réponse principale à notre question est que les mêmes objets de discours - une querelle matrimoniale, le décès d’un enfant, une fausse couche, la mort d’un mouton - apparaissent dans des contextes descriptifs et argumentatifs différents, circulent d’un genre de texte, voire d’une formation discursive à l’autre. Contraints d’avouer leurs méfaits, les accusés se trouvent, pour ainsi dire, dans un contexte d’étayage de la part des interrogateurs, qui leur fournissent le cadre discursif, y compris l’orientation argumentative, dans lequel il ne leur reste plus qu’à insérer des informations de détail. L’exemple allemand cité est très significatif à ce propos: la perte d’un mouton est réinterprétée et avancée comme preuve de l’existence d’un loup garou. Dans le cas de Jean Witzig, nous avons en plus la chance de pouvoir comparer les accusations du pasteur de Crousat avec les confessions de l’inculpé. Or, les points de recoupements sont rares: rung eines Inquisiten muss nach einer Anzahl zulässiger, jedoch nicht exakt festgelegter Wiederholungen(Artikel 58 CCC) aus Mangel an Beweisen zum Freispruch ab instantia führen. Die latente Gefahr einer missbräuchlichen Anwendung der Peinlichen Frage ist den Verfassern der Carolina durchaus bewusst und soll durch eine Reihe von Schutzregeln für die Untersuchungshäftlinge reduziert werden: Neben der Protokollierungspflicht des Gerichtsschreibers, alle während der Tortur gemachten Aussagen lückenlos festzuhalten (Artikel 46 CCC) und vom Inquisiten einige Tage nach dessen Marterung noch einmal bestätigen oder widerrufen zu lassen (Artikel 56 CCC), ist das Tribunal verpflichtet, erfolterte confessiones durch erneute Zeugenbefragungen auf ihren Wahrheitsgehalt hin zu überprüfen (Artikel 52-54 CCC). Vor dem Hintergrund der zeitgenössischen Vorstellung konspirativer Hexenversammlungen, aus der in der Ermittlungs- und Folterpraxis des 17. Jahrhunderts intensive Besagungen, die den Hexenrichtern immer neue Namen von vermeintlichen Mitgliedern der Teufelssekte präsentierte, verdient das carolinische Verbot von Suggestivfragen (Artikel 56 CCC) zumindest in rechtstheoretischer Hinsicht besondere Beachtung.» (Ströhmer 2003) Georges Lüdi 126 reproches confessions Vie scandaleuse et beuveries Ø Chicaneries juridiques Ø Induction à de faux témoignages Ø Contrefaction de documents Ø Être seul dans son jardin autour de la minuit Ø Rareté des visites à l’église et somnolence Ø pendant le culte S’isoler des autres et mener des soliloques Ø Ø Pacte avec le diable Ø Usage d’onguents maléfiques pour rendre le bétail malade ou provoquer la mort d’animaux appartenant à plusieurs voisins et à ses fils et beau-fils Ø Usage d’onguents maléfiques sur les propres enfants, qui tombent malades et meurent Ø Participation au sabbat Faire des mouvements de semeur le long Semer de la poudre maléfique sur les champs des routes communs C’est donc à des moments différents, dans la chaîne d’opérations discursives qui mène des accusations aux confessions en passant par les divers interrogatoires, qu’émergent peu à peu les objets discursifs qui résultent dans une condamnation. Nous lisons, en d’autres termes, cette confrontation de textes comme indice en faveur de la thèse que les aveux sont co-construits, qu’ils sont à leur tour foncièrement polyphoniques et masquent une pluralité de voix. Cette opération dépasse largement le simple acquiescement des accusés à des questions fermées, mais ne consiste pas non plus à inventer simplement des méfaits comme le témoignage allemand cité pourrait le suggérer 25 . Il est vrai que nous n’avons comme traces de 25 Je ne suis donc pas entièrement certain du bien-fondé de l’argumentation de Morerod (2003) quand il écrit: «Sommes-nous sûrs que l’enregistrement par l’Inquisiteur d’activités suspectes lui permet bien de repérer des pratiques réelles et non pas de recueillir de simples calomnies destinées à perdre des innocents? La question est légitime et il n’est pas possible d’écarter le soupçon que certains faits allégués sont inventés ou gauchis. Toutefois, les suspects dont le nom revient le plus souvent sont des détenteurs de secrets et, pour l’un d’entre eux, Rolin Bouguignon, un procès a été conservé, où se activités de magicien sont évoquées. Le document est La sorcellerie dans la Montagne de Diesse au XVII e siècle comme construction sociale 127 cette co-construction que la rédaction finale de la confession, qui en cache définitivement la polyphonie, ainsi que des cas, isolés, de procès-verbaux plus interactifs. 6. Vers un bilan Quel est le bilan de nos analyses? Nous nous étions posé la question de savoir comment une «personne du monde» était catégorisée comme «sorcière/ sorcier». Si l’on parcourt le chemin parcouru, à travers nos textes, à partir des rumeurs, au village, sur le comportement étrange d’un voisin jusqu’à la condamnation définitive de ce dernier comme «criminel» par les magistrats de Berne et de Bâle, on doit en conclure à une conjonction de plusieurs opérations discursives. Premièrement, tous les (ou la plupart des) acteurs locaux partagent l’idéologie de la sorcellerie, construite dans le cadre de traditions discursives séculaires, idéologie déposée «dans les tréfonds de la mémoire collective» (Baumeler 1984) et qui n’est pas déterminée, mais sans doute quand-même facilitée par le contexte socioculturel local et les conditions de vie précaires. Deuxièmement, des formations discursives particulières mettent à disposition des acteurs un nombre de genres textuels qui servent de moules à la verbalisation, dans des documents archivables, des différentes étapes des procès de sorcellerie. Les agents de ces pratiques discursives, à savoir les notaires, les greffiers, les pasteurs, etc. mobilisent une compétence interdiscursive nourrie de nombreux échanges avec leurs homologues dans les régions voisines, au sein de réseaux sociaux souvent identifiables 26 , et forment ensemble la communauté discursive de ceux qui produisent et gèrent ces textes (voir Maingueneau 1984). Deux concepts nous ont semblé, troisièmement, particulièrement pertinents pour expliquer la contribution de ces genres de texte à la construction de la sorcellerie: d’abord la notion de polyphonie, qui substitue l’idée d’un «auteur» responsable d’un texte d’archive par les notions, plus opérationnelles, de locuteur et d’énonciateur; cela nous a permis de postuler qu’un scribe, pasteur, notaire ou greffier, peut être perçu non pas comme l’individu responsable de ses textes, mais comme le porte-parole de la communauté villageoise entière. Dans ce contexte, nous avons mis en avant le concept de discours rapporté, dont les propriétés formelles constituent autant de traces du ched’autant plus crédible que Rolin s’est finalement refusé à entrer dans le rôle que l’Inquisiteur attendait de lui et n’a pas admis sa participation au sabbat. Le procès-verbal témoigne d’une tentative manquée de l’Inquisition de passer des pratiques magiques de l’accusé, qu’il reconnaissait, aux aveux classiques qu’il a finalement refusé d’endosser. C’est dire que ces pratiques magiques ont tout l’air d’avoir existé.» Notre concept de formulation collective permet des nuances beaucoup plus fines. 26 Nous ne les avons pas mentionnés ici, mais un regard dans les registres paroissiaux suffit pour identifier des relations de parenté (mariages, témoignages lors de baptêmes, etc.) entre les notaires, les ministres de Dieu et les «officiers» (maires, lieutenants, greffiers, soutiers, etc.) des villages avoisinants et pour identifier ainsi les «réseaux sociaux» des notables. Georges Lüdi 128 minement, à travers le village, d’opérations discursives enrichissant certains objets de discours (x = nom de personnes) par des prédication (x a le comportement a, x a dit b, etc.). La propriété principale de ces catégorisations était, en effet, qu’elles provenaient en toute règle d’observations de deuxième ou de troisième main, permettant ainsi de reconstituer la circulations de rumeurs et condamnations non seulement à travers différents types de textes, mais aussi au sein de la communauté villageoise. En cours de route, on a pu observer le passage d’accusations concrètes aux reproches de pratiques de sorcellerie, ces dernières étant fondées sur des traditions séculaires, mais qui représentent aussi et surtout le fondement d’une idéologie largement partagée. Troisièmement, les deux procédés ont pour effet additionnel évident de masquer les acteurs, qu’ils soient accusateurs, comme le pasteur de Crousaz, interrogateurs, greffiers ou juges. La sorcellerie acquiert ainsi un degré de factualité, d’«objectivité» qu’elle ne mérite pas. Donnons un premier exemple. Si de Crousaz dit «je», c’est tout juste pour dire qu’il a pris des renseignements ou, avant le début du passage cité plus haut, pour dire qu’il a tenté de convaincre le suspect: Magnifique et treshonoré Seigneur [sc. le bailli de Nidau] Je fus hier (incontinent aprees votre despart en suite de vostre prudent advis) auprès de Jean Witzig le notaire lequel ie taschay en presence de Jacob Hierle et d’Abraham Roulier avec le [saustier] de disposser à la confession de ses pechés par sainctes exhortations tirees de la parolle de Dieu et arguments ou raisons bien craignantes ce qu ay encore continué aujourdhuy matin, et ce vespre par la voÿe la plus amiable qui m’a este possible mais s’a este en vain.» Or, même dans ces passages, il minimise sa responsabilité en se référant à ses supérieurs d’abord et ensuite à l’instance religieuse suprême, qui est toujours présente, mais jamais directement invoquée. En fait, il semble être présupposé que le ministre est l’agent légitime d’actions contre les personnes qui «renient Dieu», «dorment dans l’église», etc. et que ses «saintes exhortations tirées de la parole de Dieu et arguments ou raisons bien craignantes» n’ont pas besoin de justification particulière. On se rappellera les réflexions de Berrendonner (1982) sur «les masques du prescripteur» dans le discours normatif, où il invoquait en particulier un «génie de la langue» abstrait, auquel seraient conférés, à l’aide d’un raisonnement «par métaphore», les caractéristiques de la divinité (1982: 38s.). Dans le cas des procès de sorcellerie, c’est bien Dieu en personne auquel on se réfère en dernière instance à l’aide d’un raisonnement du type: (i) les Écritures saintes contiennent la parole de Dieu; (ii) le ministre Jean de Crousat représente Dieu; (iii) donc, ses arguments et raisonnements sont justes et légitimes par principe. Quel meilleur «masque» que Dieu en personne peut-on s’imaginer? Les notaires et greffiers de leur côté se cachent derrière la formule rituelle «écrit par ordonnance et commandement», qui renvoie à une instance politique supérieure implicite. Quant à la voix des interrogateurs - qui dépendent de la même autorité politique -, elle est totalement occultée. On comprend mieux, dans ce contexte, que les interventions des greffiers en tant que rédacteurs des témoigna- La sorcellerie dans la Montagne de Diesse au XVII e siècle comme construction sociale 129 ges et des confessions sont entièrement passées sous silence, donnant à ces dernières une apparence d’objectivité, de factualité. Les faits parlent d’eux-mêmes et ce qui est dit est présenté comme incontestable. Or, cette objectivité est démentie par les analyses que nous avons présentées ici. En d’autres termes, tous les textes que nous avons cités sont non seulement profondément imprégnés d’une idéologie sous-jacente, ils contribuent aussi et surtout à la reproduire et à l’imposer aux habitantes et habitants de la Montagne de Diesse, fussent-ils eux-mêmes accusés de sorcellerie. Nous ne prétendons évidemment nullement que ces considérations remplacent celles des historiens et des anthropologues sur les origines, l’épanouissement et la disparition des procès de sorcellerie en Suisse, dans le Jura et, en particulier, dans la Montagne de Diesse. Nous les considérons plutôt comme complémentaires. Il n’en reste pas moins que la contribution que l’analyse de discours peut fournir à l’explication des phénomènes qui ont servi comme point de départ à nos réflexions est, selon nous, bien plus que marginale. Émile Benveniste (1974) n’affirmait-il pas que le fonction de la langue est «d’organiser toute la vie des hommes»? Le pouvoir des mots, si ceux-ci se moulent dans des pratiques discursives socialement reconnues, voire dans des formes traditionnelles, est très considérable; la ressemblance avec d’autres «chasses aux sorciers», qu’il s’agisse d’«étrangers», de «terroristes» ou d’«ennemis politiques» n’est évidemment pas fortuite 27 . Bâle Georges Lüdi Bibliographie Archives exploitées StaB AEEB Mémoires d’ici Littérature secondaire Andenmatten, B./ Utz Tremp, K. 1992: «De l’hérésie à la sorcellerie: l’inquisiteur Ulric de Torrenté OP (vers 1420-1445) et l’affermissement de l’inquisition en Suisse romande», Zeitschrift für Kirchengeschichte [ZSKG] 86: 69-119 Bader, G. 1945: Die Hexenprozesse in der Schweiz, Affoltern a. A. Baumeler [Boillat-Baumeler], J. 1984: Aspects de la sorcellerie dans les Franches-Montagnes et à Saint-Ursanne au XVI e siècle, Université de Neuchâtel, Institut d’histoire. Benveniste, É. 1974: Problèmes de linguistique générale, Paris Berrendonner, A. 1982: L’éternel grammairien, Berne 27 On rappellera par exemple, ici, les recherches sur les discours xénophobes de Marianne Ebel et de Pierre Fiala (1977 et 1983), mais aussi de Ruth Wodak et de ses collaborateurs sur la construction discursive d’«identités nationales» (Wodak et al. 1998). Je signalerai encore un dossier très intéressant de Juliette Lichtenstein (2003), qui déconstruit savamment la soi-disante factualité, voire le soi-disant objectivisme de la presse politique française. Georges Lüdi 130 Berger, P./ Luckmann, T. 1967: The Social Construction of Reality, New York (tr. fr. La construction sociale de la réalité. Paris, 1986) Blauert, A., ed. 1990: Ketzer, Zauberer, Hexen. Die Anfänge der europäischen Hexenverfolgungen, Frankfurt Boureau, A. 2003: «Satan hérétique: l’institution judiciaire de la démonologie sous Jean XXII», Médiévales 44. Cité d’après le site: http: / / medievales.revues.org/ document711.html (consulté le 12 avril 2006) Burghartz, S. 1988: «The Equation of Women and Witches: A Case-Study of Witchcraft Lausanne in the 15th and 16th Centuries», in: Richard, J. E., ed., The German Underworld, London/ New York: 57-74. Choffat, P.-H. 1989: La sorcellerie comme exutoire, Lausanne (CLHM 1) Diricq, É. 1909 (réimpr. 1979): Maléfices et sortilèges. Procès criminels de l’ancien Évêché de Bâle pour faits de sorcellerie (1549-1670), Porrentruy Dubois, F. 2006: «La montagne de Diesse», Dictionnaire historique de la Suisse, version électronique http: / / www.dhs.ch/ externe/ protect/ francais.html (consulté le 12 avril 2006) Duchène, A. 2005: Protéger les minorités linguistiques au sein des Nations Unies? Discours, idéologie et production de savoir, Université de Bâle, thèse de doctorat dactylographiée. Ebel, M./ Fiala, P. 1977: Recherches sur les discours xénophobes, I et II, Neuchâtel (Travaux du Centre de Recherches Sémiologiques 27-28) Ebel, M./ Fiala, P. 1983: Sous le consensus, la xénophobie. Paroles, arguments, contextes (1971- 81), Lausanne Foucault, M. 1969: L’archéologie du savoir, Paris Grimm, J. und W. 1854-1960: Deutsches Wörterbuch, 16 vol., Leipzig Guilhaumou, J. 2002: «Le corpus en analyse de discours: perspective historique», in: Corpus 1, Corpus et recherches linguistiques. Cité d’après le site http: / / revel.unice.fr/ corpus/ (consulté le 2 mai 2006) Hilty, G. 1973: «Imaginatio reflexa. À propos du style réflecteur dans La Modification de Butor», VRom. 32: 40-59 Kristol, A. 2005: «Le passage au français: garantie du maintien de la ‹romanité› de la Suisse romande», Forum Helveticum 15: 150-55 Lichtenstein, J. 2003: Permanence du discours sur Israël. La presse française: des négociations de Madrid aux accords d’Oslo (1991-96), Paris Maier, E. (1996): Trente ans avec le Diable. Une nouvelle chasse aux sorciers sur la Riviera lémanique (1477-84), Lausanne (CLHM 17) Maier, E./ Ostorero, M./ Utz Tremp, K. (1997): «Le pouvoir de l’inquisiteur», in: A. Paravicini Bagliani, ed.: Les Pays Romands au Moyen Âge, Lausanne, 247-58 Maingueneau, D. 1984: Genèses du discours, Liège Mandrou, R. 1968: Magistrats et sorciers en France au XVII e siècle, Paris Mandrou, R. 1979: Possession et sorcellerie en France au XVII e siècle, Paris Modestin, G. 1999a: «Der Teufel in der Landschaft. Zur Politik der Hexenverfolgungen im heutigen Kanton Freiburg von 1440 bis 1470», Freiburger Geschichtsblätter 76: 81-122 Modestin, G. 1999b: Le diable chez l’évêque. Chasse aux sorciers dans le diocèse de Lausanne (vers 1460), Lausanne (CLHM 25) Modestin, G. 2000: «Wozu braucht man Hexen? Herrschaft und Verfolgung in Châtel-Saint- Denis (1444-65)», Freiburger Geschichtsblätter 77: 107-29 Monter, E. W. 1976: Witchcraft in France and Switzerland. The borderlands during the Reformation, Ithaka, N. Y. Muchembled, R. 1979, 2 1991: La sorcière au village (XV e -XVIII e siècle), Paris Morerod, J.-D. 2003: Neuchâtel et les débuts de la chasse aux sorcières en Europe: les enseignements d’une documentation particulière. Leçon inaugurale du 31 octobre 2003, www3.unine.ch/ webdav/ site/ manifsacademiques/ shared/ documents/ li03-04_morerod.pdf (consulté le 24 avril 2006) Opitz-Belakhal, C. (ed.) 1995: Der Hexenstreit, Freiburg/ Basel Ostorero, M. 1995: «Folâtrer avec les démons». Sabbat et chasse aux sorciers à Vevey (1448), Lausanne (CLHM 15) La sorcellerie dans la Montagne de Diesse au XVII e siècle comme construction sociale 131 Ostorero, M./ Paravicini Bagliani, A./ Utz Tremp, K./ Chène, C. (ed.) 1999: L’imaginaire du sabbat. Édition critique des textes les plus anciens (1430 c.-1440 c.), Lausanne (CLHM 26) Ostorero, M./ Anheim, É. (ed.) 2003: Le Diable en procés: démoniologie et sorcellerie à la fin du Moyen Âge, Saint-Denis Paravy, P. 1993: De la chrétienté romaine à la Réforme en Dauphiné. Évêques, fidèles et déviants (vers 1340-vers 1530), Rome Pfister, U. 2006: «Hexenwesen», Historisches Lexikon der Schweiz, version électronique http: / / www.dhs.ch/ externe/ protect/ textes/ d/ D11450.html (consulté le 10 avril 2006) Pfister, U./ Utz Tremp, K. (s. d.): «Hexenverfolgung - Schweiz», historicum.net, http: / / www.hexenforschung.historicum.net/ etexte/ schweiz.htm (consulté le 10 avril 2006) Schatzmann, N. 2002: «Macht mir den südlichen Flügel stark! Plädoyer für die Erforschung der frühen Hexenverfolgung im norditalienischen Raum», Zeitenblicke 1, cité d’après http: / / www.zeitenblicke.de/ 2002/ 01/ schatzmann/ schatzmann.pdf (consulté le 10 avril 2006) Schatzmann, N. 2003: Verdorrende Bäume und Brote wie Kuhfladen. Hexenprozesse in der Leventina 1431-59 und die Anfänge der Hexenverfolgung auf der Alpensüdseite, Zürich Stappert, M. ca. 1620: «Tractatus Conspicillum», Webdokumentation: Die Hexenprozesse. Dokumente: Brillentraktat (Rek.). Copyright D. Nix 1997, cité d’après http: / / www.cjb.cc/ members/ geschichte/ hexen/ txt/ stapbrille.pdf (consulté le 25 mai 2005) Strobino, S. 1997: Françoise sauvée des flammes? Une Valaisanne accusée de sorcellerie au XV e siècle, Lausanne (CLHM 18) Pfister, L. 1996: L’enfer sur terre. Sorcellerie a Dommartin (1498), Lausanne (CLHM 20) Ströhmer, M. (2003): «Carolina (Constitutio Criminalis Carolina, CCC). Die Peinliche Halsgerichtsordnung Kaiser Karls V. im Kontext der frühneuzeitlichen Hexenprozesse», historicum.net, http: / / www.hexenforschung.historicum.net/ etexte/ carolina.html (consulté le 26 avril 2006). Terrier, I. (2001): Le travail de l’inquisiteur. Procès de sorcellerie à Neuchâtel au XV e siècle, Université de Neuchâtel, mémoire de licence sous la direction de Jean-Daniel Morerod Utz Tremp, K. (1990): «Das Fegfeuer in Freiburg. Erste Annäherung an die Akten des Waldenserprozesses von 1430», Freiburger Geschichtsblätter 67: 7-30 Utz Tremp, K. (1991a): «Der Freiburger Waldenserprozess von 1399 und seine bernische Vorgeschichte», Freiburger Geschichtsblätter 68: 57-85 Utz Tremp, K. (1991b): «Richard von Maggenberg und die Freiburger Waldenser (1399-1439). Ein Werkstattbericht», Deutsches Archiv zur Erforschung des Mittelalters 47: 509-58 Utz Tremp, K. (1995): «Ist Glaubenssache Frauensache? Zu den Anfängen der Hexenverfolgung in Freiburg (um 1440)», Freiburger Geschichtsblätter 72: 9-50 Wodak, R./ de Cillia, R./ Reisigl, M./ Liebhart, K./ Hofstätter, K./ Kargl, M. (1998): Zur diskursiven Konstruktion nationaler Identität, Frankfurt am Main Zuckermann, M. (1999): Gedenken und Kulturindustrie. Ein Essay zur neuen deutschen Normalität, Berlin Besprechungen - Comptes rendus Sandor Kiss/ Luca Mondin/ Giampaolo Salvi (ed.), Latin et langues romanes. Études de linguistique offertes à József Herman à l’occasion de son 80 ème anniversaire, Tübingen (Niemeyer), 2005, xx + 606 p. Ce recueil constitue un hommage sincère et respectueux que des latinistes et romanistes, collègues, amis et collaborateurs, offrent à l’un des érudits qui a le plus marqué l’avancement des études de linguistique latine et romane: József Herman. Celui-ci a réussi en effet à s’imposer dans le monde des lettres comme un maître hors pair. Dans la plupart des articles, les auteurs tentent de reconstituer quelques-unes des étapes essentielles de l’évolution du latin vers les langues romanes. Souvent, les analyses prennent comme point de départ les idées de József Herman, qu’il avait «semées» dans les pages d’un grand nombre de revues et de livres de linguistique latine et romane, en parvenant ainsi à maintenir «la linguistique dans le sillage de la tradition humaniste, sans proclamation bruyante, avec élégance et sobriété, alliées à la tenace et silencieuse passion du travail» (ix). Malgré l’hétérogénéité que suppose un recueil de ce type, les éditeurs ont réussi à lui conférer «une certaine unité, par le groupement thématique des contributions, visant parfois des problèmes généraux ou consacrés, le plus souvent, aux questions complexes du fonctionnement du latin ou des langues romanes, à tel ou tel moment de leur histoire» (ix). Mis à part la Préface dans laquelle les rédacteurs saluent l’événement qui a permis la parution du recueil, à savoir le quatre-vingtième anniversaire du savant hongrois, les premières pages comprennent des Remerciements (x) adressés à ceux qui en ont soutenu matériellement la publication, ainsi que la Bibliographie des travaux de József Herman, rédigés le plus souvent en français et en hongrois, et portant généralement sur le latin et sur les différentes langues romanes. Cette bibliographie a été structurée par les éditeurs en fonction de critères éditoriaux: livres et brochures, publications de recueils, articles, comptes rendus et hommages. Les études contenues dans le livre ont été réparties en quatre sections: Théorie et histoire de la linguistique (3-24), Indo-européen et latin classique (25-102), Latin vulgaire et tardif (103-396), Langues romanes (397-606). Dans la première partie, L. Renzi, Techniche della linguistica storica. Gli etimologi francesi e le «quattuor species» (3-14), met en évidence le lien et la continuité qui existent entre les «quattuor species» des grammairiens latins (Consentius) et les lois phonétiques dont parlent les humanistes et les comparatistes. Il illustre sa démarche par les travaux de ceux qui ont contribué à la naissance de la linguistique historique (par exemple Jacques Dubois d’Amiens, Charles Bovelles, Joachim Périon, Jacques Bourgoing, Gilles Ménage, etc.). Selon L. Renzi, «questi eruditi hanno aggiunto ai loro scheltri - nutriti . . . delle quattro specie di classica memoria - la polpa di un materiale documentario di grande interesse» (12). R. Müller s’attarde sur les Antike Periodisierungsmodelle des Lateinischen et essaie d’identifier les raisons pour lesquelles les linguistes déterminent des étapes dans la vie du latin. La section suivante débute avec l’étude de Ph. Baldi et P. Cuzzolin, Considerazioni etimologiche, areali e tipologiche dei verbi di «avere» nelle lingue indoeuropee, où sont exposées quelques considérations «di carattere etimologico, tipologico et areale dello sviluppo dei vari predicati che presentano il significato di ‹avere› all’interno della famiglia indoeuropea» (27). Ch. Lehmann, Sur l’évolution du pronom possessif, examine le développement de l’idée de possession en indo-européen et en latin (y compris dans les langues romanes). O. Panagl, Archaisierende Tendenzen in der lateinischen Sprachgeschichte, illustre son propos par des exemples rencontrés dans différents genres de textes chez des auteurs latins. Il dresse une liste - Lateinische Archaismen: Typen und Beispiele - dans laquelle il mentionne les principales classes d’archaïsmes: la réactivation de la voyelle -o-, quand celle-ci suit un -v- (voster, vortere, advorsus); les gérondifs qui présentent des thèmes en -u- (perdundus, agundi); l’apparition de la voyelle -uà la place de -i- (optumus, maxume, lubet); la terminaison de l’infinitif passif en -ier (dedier, miraier); des formes syncopées (repostus, surrexe); l’utilisation des mots avec leur ancien sens (necessitudo, templum); des syntagmes obtenus par parataxe (Iuppiter optimus maximus). H. Pinkster, The use of is and ille in Seneca Rhetor, propose une analyse détaillée des emplois de ces deux démonstratifs latins dans un texte majeur de Sénèque (57-64). A. Orlandini présente un article sur la morphologie, Polysémie et modalité de l’expression périphrastique avec l’adjectif verbal en «-urus» en latin (65-75). Ch. Touratier a élaboré une intéressante Esquisse de l’histoire de la complétive en quod (77-86). A. Marinetti et A. L. Prosdocimi, Le dediche del lucus pesarese CIL I, 378, 379, proposent une interprétation linguistique de l’inscription de Pesaro qui permet de percevoir «il senso della maternità in sé e nella sua espressione linguistica» (96). L. Mondin, Ausonio e il testo di Sallustio (97-102), a réalisé un excellent essai sur l’écriture ausonienne. Les auteurs des articles groupés dans la troisième section offrent des aperçus ponctuels de l’évolution du latin. M. Banniard, Prérequis de réceptibilité du latin tardif en période de transition (105-13) met l’évolution du latin en relation avec des facteurs sociolinguistiques, en analysant le latin de l’Afrique romaine. Selon lui, «au V e siècle, en Afrique citadine romaine, les prérequis de réceptibilité du latin parlé littéraire conduisent à la conclusion obligatoire que la parole commune entretient avec la parole augustinienne un rapport inter-dialectal (même type de langue) et non inter-lingual (types de langues différents)» (113). A. Varvaro, La latinizzazione delle province come processo di lunga durata, s’intéresse au processus de latinisation des provinces romaines. En s’appuyant principalement sur des inscriptions et des graffiti retrouvés dans différentes provinces de l’Empire (Europe et Afrique romane), il montre que «dal sec. IV in poi, accanto al modello che possiamo chiamare Becoming Roman si era collocato, ed alla fine prevalse, quello di Becoming Christian, di cui faceva parte almeno in Occidente il latino. Questa prevalenza premise (o facilitò) la fine dell’imperio d’Occidente ma assicurò il futuro della romanità linguistica» (132). M. Mancini dévoile quelques-unes des tendances qui témoignent de la Formazione del «neostandard» tardolatino. À cela s’ajoutent d’autres contributions parmi lesquelles nous signalons en particulier L. Calebat, Expressivité familière et création littéraire (155-64), G. Haverling, Sur les fonctions de l’imparfait dans le latin tardif (165-76), M. Cennamo, Passive auxiliaries in Late Latin (177-94), S. Kiss, Évolution des possibilités présentationnelles en syntaxe latine (219-25), J. Kramer, Graecitas togata: coemeterium (237-42), B. Adamik, «Fehlerhafte» lateinische Inschriften aus Panonien (256-66), A. Zamboni, Dalmatica quaedam: note in margine ad una silloge recente (267-82), M. Fruyt, La corrélation et la proposition relative dans l’Itinerarium d’Egérie (337-52), B. Löfstedt, Sprachliches und Stilistisches zu Juan Mariana (393-95). Dans la quatrième section du recueil, les Langues romanes sont étudiées surtout en diachronie. G. Holtus, A. Overbeck et H. Völker, Ergebnisse des Trierer Urkundensprachenprojektes (399-410), reviennent sur leurs travaux consacrés aux textes luxembourgeois anciens. Ils observent la variation en diatopie et en diastratie et insistent sur les questions ouvertes que soulève leur projet. 133 Besprechungen - Comptes rendus A. Nocentini, Du latin aux langues romanes: la contribution de la typologie (411-18), cherche à démontrer que la typologie linguistique peut encore «donner une réponse définitive aux grandes questions de la linguistique romane et, avant tout, pour expliquer l’évolution grammaticale des langues romanes par rapport au latin» (411). Il s’occupe en particulier du passage du type synthétique (latin) au type analytique (roman), et aborde le débat sur «le principe de sérialisation naturelle» en analysant l’évolution de l’ordre des mots (SOV SVO). Sa démarche est bien argumentée, mais il lui arrive de se tromper sur certains aspects. Ainsi, il affirme que «les relations des cas grammaticaux . . . sont représentées en latin par des désinences flexionnelles, tandis que dans les langues romanes elles sont marquées par des prépositions ou n’ont pas de marques» (411). Ce disant, il oublie le roumain qui dispose d’une riche flexion casuelle et, par conséquent, de formes synthétiques: cf. fr. la maison des parents, en roumain casa pùrint , ilor (génitif); fr. j’ai offert des fleurs à la dame, en roumain i-am oferit flori doamnei (datif). Mais on est bien d’accord avec l’auteur que dans d’autres situations «une langue ou un groupe des langues peuvent présenter en même temps des aspects synthétiques et analytiques» (411). M. Loporcaro, La sillabazione di muta cum liquida dal latino al romanzo (419-30), confirme une fois de plus qu’il est un excellent connaisseur des changements phonétiques qui sont survenus lors du passage du latin aux langues romanes. M. Maiden, La ridistribuzione paradigmatica degli «aumenti» verbali, examine l’évolution de deux suffixes grammaticaux latins (*-esk/ *-isk) et leur situation dans les langues romanes actuelles. Son but principal consiste à «orientare il dibattito sugli aumenti verbali romanzi, mettendo in dubbio l’opinione secondo la quale si tratterebbe, grosso modo, di una eliminazione di allomorfie collegate all’accento» (438). N. La Fauci, Il fattore HABEO . Prolegomeni a una nuova considerazione delle genesi del perfetto e del futuro romanzi (441-51), offre une intéressante étude consacrée à l’importance du verbe habere dans la création et dans l’évolution du parfait et du futur romans. Comme l’article de M. Fruyt mentionné ci-dessus, celui de G. Salvi, Coordinazioni asimetriche nelle lingue romanze antiche (453-62) se penche sur des échantillons de langue contenant des structures corrélatives. Plusieurs articles illustrent l’apport du domaine ibéro-roman à la compréhension de l’apparition et la formation des langues romanes: R. Wright, Romance and Ibero-Romance in the Descort of Raimbaut de Vaqueiras (463-72), G. Hilty, La herencia visigótica en el léxico de la Peninsula Ibérica (473-80); J. A. Correa, Aféresis en topónimos latinos hispánicos (481- 89); A. M. Badia i Margarit, Entorn del concepte de «romanització». A propòsit dels orígens de la llengua catalana (491-98). J. Wüest, La linguistique historique et [la] linguistique de la langue (499-506), essaie de trouver une réponse à la question «La linguistique historique doit[-elle] nécessairement rester une linguistique de la langue? » (499), en empruntant ses exemples à la phonologie où l’argumentation lui semble la plus claire. Après avoir abordé le problème du bouleversement quantitatif en français contemporain, il s’arrête sur la prétendue unité du protoroman et combat les idées d’ordre phonétique avancées par Krefeld, spécialement son «missing link». Et il conclut: «Tant que la linguistique historique reste une linguistique de la langue, elle sera nécessairement réductionniste. Cependant, les documents qui nous restent ne nous permettent guère de savoir ce qui s’est passé au niveau de la parole. Une linguistique historique qui cherche à tenir compte au moins de certains phénomènes qui relèvent de la parole sera alors forcément très spéculative. C’est peut-être la raison pour laquelle on n’ose pas trop toucher à certains dogmes en linguistique historique» (506). Les contributions suivantes traitent de l’ancien français ou du français contemporain: B. L. M. Bauer, Innovation in Old French syntax and its Latin origins (507-21), R. Sornicola, Sintassi e stilistica dei pronomi soggetto nel Saint Alexis (529-46), L. Löfstedt, Observa- 134 Besprechungen - Comptes rendus tions sur la toponymie dans la traduction en ancien français du Decretum Gratiani (547-60); J. Perrot, Existe-t-il en français une marque préfixée zde pluriel? (523-27). R. Liver Zur Wortgeschichte von bünderromanisch tedlar ‘hören, horchen’ (561-67), refait l’histoire du verbe tedlar ‘écouter, écouter attentivement’ qu’elle met en relation avec l’histoire spécifique du rhétoroman et les significations particulières de ses synonymes: «Die Vermutung liegt nahe, dass dabei die Zugehörigkeit des Typus titulare zu einem sprechsprachlichen Register eine Rolle spielt» (567). L. Vanelli, Avverbi di luogo (deittici e anaforici) in italiano antico (569-80), offre une analyse systématique des adverbes de lieu déictiques - un «genere di avverbi, esemplificati dall’it. mod. qui/ qua, lì/ là, la cui interpretazione fa riferimento, in ogni loro occorrenza, alla posizione nello spazio dei partecipanti all’atto comunicativo» (569) - des points de vue diachronique et synchronique. Après une analyse détaillée des textes, elle constate que l’italien ancien possédait un système ternaire, utilisant trois formes adverbiales - quinci, linci et costinci - et qu’il possédait également des adverbes de lieu employés parallèlement aux adverbes déictiques avec une valeur anaphorique. P. Benicà se penche sur les Pronomi e complementatori (581-92) dans les dialectes septentrionaux de l’italien et leurs graphies anciennes. M. Pfister rend compte de La contribution de la lexicologie italienne au lexique non attesté du latin vulgaire (593-600). Il compare les étymons présents dans le REW et le LEI, et fait état des progrès apportés par ce dernier. L’analyse porte sur la lettre B. Un seul exemple suffit pour se faire une idée de l’importance du LEI pour la linguistique romane: «REW 916: balneum ‘Bad’, 2. *baneum/ LEI 4,939: balneum/ baneum; Meyer-Lübke avait bien vu que les formes des langues romanes: roum. baie (lat. banea), fr. bain, occit. a. banh, cat. bany, spagn. baño, port. banho, sardo (campid. a.) baniu remontent à une base baneum/ banea e non balneum. C’est pour cette raison qu’il a postulé *baneum. Or, après la découverte de baneum à Pompei . . . l’astérisque n’est plus nécessaire» (593). Dans d’autres cas, «des lemmas sans astérisques dans le REW . . . ne sont pas attestés en latin: *binare (REW 1108)» (599), des onomatopées «sans astérisque chez Meyer-Lübke sans être attestées en latin: p. ex. *bab (REW 852)» (593), des «étymons considérés comme germaniques dans REW . . ., classés comme prélatins dans le LEI: fränk. bukk (REW 1378)» et «des dérivés latins . . . présentés dans le LEI comme des lemmas à part : bracarius (REW 1252 s. v. braca)» (600). Le recueil s’achève avec les Considérations sur l’évolution sémantique du lat. mergere de M. Iliescu (601-06) qui souligne le fait qu’«à la différence des autres langues romanes, le roumain emploie pour le sens générique de ‘aller, se déplacer’, le mot neutre a merge dont l’étymologie incontestée est lat. mergere, ‘noyer, submerger, faire descendre dans l’eau’; fig. ‘faire descendre dans la malheur’» (602). Après avoir parcouru les principaux ouvrages des linguistique roumaine et romane afin de mieux percevoir le sens du mot latin en roumain, elle est persuadée que, dans ce cas précis, «le roumain est arrivé par un procédé cognitif de généralisation à un sens nouveau ‘aller’, se distançant ainsi d’autres langues romanes» (605). Cette argumentation est appuyée par une observation de Joszéf Herman qui soutient qu’on a sans doute affaire «à une phase entièrement nouvelle, celle des langues romanes distinctes du latin et distinctes entre elles» (606). Les contributions qui forment ce riche recueil illustrent très bien les intérêts scientifiques majeurs de Joszéf Herman: le Latin et les langues romanes. Adrian Chircu ★ 135 Besprechungen - Comptes rendus Gerhard Ernst, Martin-Dietrich Glessgen, Christian Schmitt, Wolfgang Schweickard (ed.), Romanische Sprachgeschichte/ Histoire linguistique de la Romania. Ein internationales Handbuch zur Geschichte der romanischen Sprachen/ Manuel international d’histoire linguistique de la Romania, 1. Teilband/ Tome 1, Berlin/ New York (Walter de Gruyter 2003), 1152 p. (Handbücher zur Sprach- und Kommunikationswissenschaft 23.1) Il volume recensito, imponente, è il primo di tre tomi. Come si evince dal piano dell’opera stampato in apertura, la trattazione si articolerà complessivamente in 16 capitoli cui si aggiungerà a conclusione come cap. XVII un indice analitico. Ogni capitolo consta di articoli, numerati progressivamente da 1 a 263 (con suddivisioni ulteriori in alcuni casi: ad es. 119a, 119b, 119c), a cura di una numerosa e qualificata schiera di 240 collaboratori. Il primo tomo include i cap. I-IX. Si tratta nell’ordine di I. Methodische Grundlagen der romanistischen Sprachgeschichtsschreibung 1 , II. Geschichte der Reflexion über die romanischen Sprachen, III. Forschungsorganisatorische Aspekte der romanistischen Sprachgeschichtsschreibung, IV. Die romanischen Sprachgeschichte aus interdisziplinärer Sicht,V. Vorgeschichte und Ausgliederung der romanischen Sprachen. Chiudono il volume quattro capitoli sulla storia linguistica (esterna) delle Romaniae submersa (VI), continua (VII), nova (VIII) e creolica (IX). Il secondo tomo è dedicato ad aspetti sociolinguistici e socioculturali, il terzo soprattutto alla linguistica storica. Come si vede si tratta di un’opera di ampio respiro, al cui progetto i curatori hanno lavorato a partire dal 1993, come spiega la prefazione, in cui si ricorda in particolare come l’elaborazione dell’opera sia stata accompagnata da discussioni in sedi pubbliche quali i congressi triennali della SILFR. Ciò conferma quanto già dice l’indice: quest’opera si vuole al contempo scientifica (in quanto raccoglie trattazioni specialistiche su specifici aspetti del campo d’indagine) ed istituzionale (in quanto documenta le forme organizzative, culturali e accademiche, della disciplina). È inoltre evidente la volontà di proporre il concetto di storia come motivo unificatore dei diversi filoni tematici che innervano l’opera: storia della disciplina, storia interna (strutturale) dei sistemi linguistici indagati e storia esterna (socio-culturale) dei domini linguistici romanzi. Data l’ampiezza del concetto sovraordinato di storia, trovano però ricetto nell’opera, rubricati sotto «storia della disciplina», anche capitoli di indole puramente sincronica e teorica: ad es. Ch. Schwarze, Romanische Sprachgeschichte und Sprachbeschreibungsmodelle, n° 9) analizza l’impatto che sulla descrizione delle lingue romanze hanno avuto gli sviluppi teorici novecenteschi i quali hanno reimpostato, chomskianamente, lo studio delle singole lingue «unter dem Gesichtspunkt der universalen menschlichen Sprachfähigkeit» (99). Trovano posto qui osservazioni sulla fonologia autosegmentale, sui modelli sintattici «Principi e Parametri» e «Lexical-Functional Grammar» e sulla Teoria dell’Ottimalità nelle sue applicazioni alla fonologia e alla sintassi. Di un contenuto tanto ampio e variegato è impossibile dare un’idea in sintesi. Trascelgo dunque nel seguito soltanto alcuni articoli ed alcuni temi, iniziando con un’osservazione sull’aspetto esteriore dell’opera. È da sottolineare l’atto di fede che essa presuppone nella tradizione romanistica tedesc(ofon)a, trasparente nella titolatura bilingue che è in tedesco/ francese nelle parti redazionali e negli articoli scritti in tedesco, mentre nei restanti articoli, scritti in francese, spagnolo o italiano, fa seguire la traduzione tedesca al titolo nella lingua prescelta dal collaboratore 2 . Interessante anche la differenza di trattamento fra il tedesco, riproposto come lingua comune della tradizione scientifica romanistica (moderna), 136 Besprechungen - Comptes rendus 1 Nel seguito, per i capitoli come per gli articoli, si citerà soltanto il primo titolo. 2 Con leggere differenze, è la formula dell’LRL, altra grande opera della romanistica (tedesca) contemporanea con cui quella recensita direttamente si confronta (condividendo fra l’altro uno dei curatori). e il latino, del quale non si presuppone alcuna conoscenza, cosicché in diversi articoli (direi, a occhio, la maggior parte) ogni singola parola, sintagma, frase o testo citato viene tradotto: ad es. «‹ex nominum derivatione, ut prudens a prudentia› (. . . aufgrund der Ableitung der Wörter» ecc. (310). Con questa presa d’atto (realistica) dell’interruzione d’una tradizione è forse in leggero contrasto la scelta di non traslitterare il greco (v. sulla stessa pagina fúsei, vései ecc. e ancora 455, 458, 523 ecc.) 3 . L’opera si presterà ad un utilizzo ottimale quando, conclusa, disporrà degli indici analitici che permetteranno al lettore di usarla appieno come testo di riferimento e di seguire al suo interno percorsi trasversali. Uno dei pregi è infatti quello di presentare la materia da molti punti di vista differenti. Così capita di incontrare lo stesso dato, lo stesso tema o lo stesso studioso citato in articoli di taglio (e di orientamento) diverso. E completamente diverse sono, talvolta, anche le conclusioni. Qualche esempio. M. Perugi, Histoire de la réflexion sur les langues romanes: l’occitan (art. 22, cap. II), menziona «le point de vue comparatiste introduit par Raynouard et Diez» (247) argomentando che, entro quella che presenta come un’endiadi, «la coupure . . . n’a pas été aussi nette que les savants ne le pensent couramment». D’altro canto A. Varvaro, trattando di Convergenze e divergenze metodologiche nella storiografia delle lingue romanze (art. 37, cap. II), contrappone radicalmente Diez a Raynouard quando ricorda la controversia circa la teoria di quest’ultimo (che identificava «lingua romana» e occitanico) e, menzionando l’opposizione ad essa tanto di August Wilhelm Schlegel quanto di Diez, così distingue: «il primo, ad onta di tutta la sua finezza intellettuale e sensibilità storica, non può che opporre allo studioso francese una tesi diversa; ma è solo il secondo che di questa diversa tesi dà la dimostrazione» (413; il paragrafo s’intitola significaticamente La scoperta di un metodo). Altri incontri stimolanti si presentano al lettore che percorra le pagine di questo e di molti altri degli articoli storiografici. A volte, al contrario che nel caso di Diez/ Raynouard, si ha fra le diverse voci una consonanza perfetta. Di Hugo Schuchardt e G. I. Ascoli sia P. Swiggers, n° 6, Histoire des langues romanes et linguistique historique comparée (56) che Ch. Seidl, n° 42, Les langues romanes dans l’historiographie des langues indo-européennes (456) che, più ampiamente, A. Vàrvaro (n° 37, 415-16) sottolineano la convergenza in quanto oppositori dei neogrammatici. Resta fuori dal campo visuale, in questo caso, la netta opposizione stabilita fra i due dalla scuola dell’Ascoli, sin dall’elogio funebre di quest’ultimo ad opera dell’allievo Carlo Salvioni che dice l’Ascoli «un neogrammatico prima dei neogrammatici» 4 , mentre lo stesso Salvioni, qualche anno prima, rivolgendosi epistolarmente a Hugo Schuchardt ne criticava - con garbo - l’adesione e l’ulteriore elaborazione dell’etimologia di trovare da turbare (aquam), già del Diez, plausibile sul piano semantico ma non su quello fonetico: «Le dirò con onesta franchezza che non mi pare altrettanto riuscita la prova fonetica» 5 . 137 Besprechungen - Comptes rendus 3 Citazioni dagli articoli n° 27 (M. Pfister), 42 e 49 (Ch. Seidl). Una pratica difforme adottano alcuni altri articoli: se l’art. 48, d’argomento strettamente latino (D. H. Steinbauer, Lateinische Sprachgeschichte), traduce il latino perlopiù ma non sempre (ad es. munièbat 512), Ch. Schmitt, Die verlorene Romanität in Afrika: Afrolatein/ Afroromanisch (art. 61) traduce le citazioni greche ma non le latine. 4 C. Salvioni 1910: «Commemorazione di Graziadio Isaia Ascoli», RIL 43: 53-84. E già l’Ascoli diceva ciò di se stesso, polemizzando con la scuola di Lipsia: v. G. I. Ascoli 1886: «Dei Neogrammatici. - Lettera al prof. Pietro Merlo», in: Miscellanea di filologia e linguistica in memoria di N. Caix e U. A. Canello, Firenze, p. 436-71, a p. 452. 5 Cartolina del 18 gennaio 1900 conservata fra le carte Schuchardt presso la biblioteca dell’Università di Graz (n° 9914 nel catalogo di Michaela Wolf 1993: Hugo Schuchardt Nachlass, Graz). Dei lavori dello Schuchardt al proposito - un caso da manuale, in senso proprio - parla M. Pfister, n° 27, Problemgeschichte der romanistischen etymologischen Forschung (313-14), anch’egli osservandone la difficoltà fonetica (rispetto all’alternativa tropare, ch’è invece foneticamente inappuntabile). Passando dalla storiografia alla storia linguistica, anch’essa è rappresentata nel senso più ampio e il lettore trova - nei diversi saggi - moltissime preziose informazioni e interessanti discussioni su temi fondamentali della ricerca nel settore. La maggior parte dei contributi di questo primo tomo adottano una prospettiva soprattuto esterna, concentrandosi sul rapporto fra lingua (latino e romanzo, nei diversi tempi e luoghi) e realtà extralinguistica. Ad esempio nell’art. 51 M. Banniard, Délimitation temporelle entre le latin et les langues romanes, riassume gli esiti delle sue ricerche sulla localizzazione temporale della crisi dell’intercomprensibilità verticale e orizzontale, passaggio cruciale nello sviluppo delle lingue romanze a partire dal latino. Nel suo scenario, è (solo) fra i sec. VIII e IX che «la communication verticale se brouille» (548) come effetto del passaggio dal «monolinguismo complesso» (latino scritto/ latino parlato) 6 alla diglossia latino-romanza, compiutosi entro fine sec. VIII in Francia (e poco più tardi altrove) dopo un periodo di crisi accelerata (la «zone de transition langagière décisive», 551) abbracciante tre-quattro generazioni fra 650 e 750 circa. In questo quadro, con scelta coraggiosamente esplicita, il «proto-romanzo» viene collocato fra i sec. VIII e IX (550), il che pone un problema terminologico e concettuale di fondo: non può trattarsi, per definizione, di quel proto-romanzo cui si arriva per ricostruzione dalle lingue figlie, se è collocato cronologicamente nello stesso periodo in cui almeno una di queste (il «proto-francese», 551) ha già assunto la propria fisionomia individuale. L’accezione tradizionale - e, per quanto controversa, non radicalmente contradditoria come quella di Banniard - di proto-romanzo è rappresentata nell’articolo precedente del compianto A. Stefenelli, n° 50, Die lateinische Basis der romanischen Sprachen, in cui si descrivono tratti proto-romanzi e si delinea l’attività di «Rückerschließung der protoromanischen Sprachverhältnisse» (531) a partire dalle lingue romanze attestate. Quei tratti, quelle condizioni proto-romanze, in quest’ottica, sono piuttosto elementi all’interno del (dia)sistema del latino parlato in via di graduale trasformazione nei primi secoli dell’èra volgare. Si tratta, appunto, della «base latine des différentes langues romanes» (528) di cui è questione anche nell’art. n° 49, Les variétés du latin, di Ch. Seidl. Siamo passati così sul fronte dei lavori piuttosto rivolti alla storia linguistica interna che, benché minoritari in questo volume, pure vi sono e sono di ottima qualità, com’è il caso di quello di Seidl. Esso tratta, in quattro sezioni, della variazione diacronica, diatopica, diastratica e diafasica: la griglia è dunque fornita dal rapporto fra lingua e contesto d’uso nel tempo e nello spazio, così come analizzato in sociolinguistica, ma in questa griglia sono incasellati e vagliati un gran numero di fatti strutturali lungo l’intera storia del latino, dalla preistoria indoeuropea agli esiti romanzi. La conclusione (528) è che è l’asse diacronico quello sul quale la variazione si constata entro il latino nel modo più diretto (attraverso i testi), mentre per tutti gli altri assi i testi latini aiutano meno e il contributo ricostruttivo delle lingue romanze è fondamentale 7 . 138 Besprechungen - Comptes rendus 6 Banniard segue in ciò R. Wright 1993: «Complex Monolingualism in Early Romance», in: A. J. Ashby/ M. Mithun (ed.), Linguistic Perspectives on the Romance Languages, Amsterdam/ Philadelphia, p. 378-87. 7 In un panorama così ampio, tracciato dominando la bibliografia indoeuropeistica quanto romanistica, è fisiologica qualche piccola imprecisione. Il foreigner talk (525) è la varietà semplificata parlata da nativi a stranieri, non un’interlingua di questi ultimi. Quanto alla variazione diatopica, l’elenco delle modalità romanze di formazione del futuro (524) segue il topos per cui l’Italia meridionale avrebbe ab origine «complètement renoncé à ce temps verbal» (mentre il futuro cantarehabeo vi è corposamente attestato in fase tardo-medievale e scompare solo successivamente: v. M. Loporcaro 1999: «Il futuro cantare-habeo nell’Italia meridionale», AGI 80: 67-114) ed infine fra le «tournures à différents verbes modaux» usate per coniare nuove forme di futuro include «lat. vulg. volere . . . en roumain, debere en sarde et habere partout ailleurs», menzionando per il sardo quella che in realtà è la formazione del solo condizionale, non del futuro: il primo in logudorese (non Si potrebbe ancora continuare a lungo nel render conto dei tantissimi eccellenti ed interessanti contributi che il volume ospita. Va però anche osservato che qualcuno degli articoli, per concezione ed esecuzione, non è al livello degli altri. È il caso di Ch. Schmitt, n° 61, Die verlorene Romanität in Afrika: Afrolatein/ Afroromanisch che tratta di questo tema affascinante e indagatissimo negli studi romanzi da un’angolatura essenzialmente latinistica. Dedica così gran parte del saggio alla cultura letteraria dell’Africa romana, enumerandone gli autori, ed alla «Africitas». Chiude la discussione di questi aspetti una lunga citazione dalla Antike Kunstprosa di Eduard Norden in cui questi critica le speculazioni infondate, correnti fra i classicisti del suo tempo, sulle presunte matrici puniche della ampollosità dello «stylus africanus». Subito prima della citazione, Schmitt definisce «die Africitas . . . eine Erfindung der deutschen Latinistik des 19. Jh.» continuando: «Diese Ansicht vertritt auch Norden» (670). Ma il Norden, sette righe dopo il passo citato da Schmitt, inizia a spiegare che l’invenzione avvenne ben prima: «Questa espressione [tumor Africus] la dobbiamo . . . agli umanisti ciceroniani dei secoli decimosesto e decimosettimo» [spaziato nell’originale] che condannarono Apuleio, africano, come il più noto rappresentante di uno stile di prosa agli antipodi del prediletto modello ciceroniano 8 . Una pagina più in là Norden riporta un passo di Erasmo, Praef. in Hilarii editionem (1523) [= epist. 613] in cui ricorre la parola Africitas: «Augustinum multum habet Africitatis in contextu dictionis» 9 . Ad ogni modo, anche lasciando da parte le imprecisioni di fatto 10 , ognun vede che non si tratta di questioni centrali per il tema del(la struttura linguistica e dello sviluppo del) latino d’Africa. Il saggio appare dunque sbilanciato sul fronte classicistico e nondimeno maltratta la bibliografia in quest’ambito e maltratta pure le lingue classiche. Vi si osserva infatti un addensarsi di errori, laddove i refusi nel resto del volume s’incontrano di rado 11 . Così si legge uno strano titolo Perì ArxÍt (senza spirito e con t finale per n) th+ (senz’accento) }Rwmaíwt (con lo spirito dolce anziché aspro e di nuovo t finale per n) Politeía+, e nella citazione seguente si legge aút fi Í con l’accento anziché lo spirito sulla prima sillaba (671). Gli errori viziano anche le citazioni latine. Così, passando finalmente dalla stilistica ai fatti linguistici, si cita la nota testimonianza di Agostino sull’insensibilità degli Africani alla distinzione quantitativa, ma nella forma seguente: «De doctr. christ. IV, 24: ‹Afrae aures de corruptione vocalium vel productione non iudicant›», dove gli estremi vanno corretti in IV, 10, 24 e l’accorciamento di cui parla Agostino [recte: de correptione] è diventato una «corruzione» delle vocali. Di Agostino sono rilevanti per l’obliterazione della quantità anche altri passi (Enarrationes in Psalmos 138,20, 139 Besprechungen - Comptes rendus in campidanese) rimonta effettivamente a d(eb)e(b)at facere ( / diat faker/ → [ dia f a gere] ‘farebbe’) mentre il futuro in tutto il sardo continua ha(be)t ad facere ( log. [ ad a f a gere] ‘farà’). 8 Cf. E. Norden 1909: Die antike Kunstprosa vom VI. Jahrhundert v. Chr. bis in die Zeit der Renaissance, 2 vol., Leipzig-Berlin (si cita dalla trad. it. E. Norden 1986: La prosa d’arte antica dal VI sec. a. C. all’età della Rinascenza, ed. it. a. c. di Benedetta Heinemann Campana, con una nota di aggiornamento di G. Calboli e una premessa di S. Mariotti, 2 tomi, Roma, vol. I, p. 596-97). 9 V. E. Norden 1909 [trad. it. 1986] vol. I, p. 598. 10 Si noti che nella bibliografia di Schmitt (674) il titolo del Norden è riportato sbagliando il secolo d’inizio («vom 2. Jahrhundert» anziché «vom VI. Jahrhundert») della tradizione che ricostruisce il Norden quando nel I capitolo (su «La nascita della prosa d’arte attica» con Trasimaco e Gorgia, sec. V a. C.) ne discute i precedenti presocratici (sec. VI). 11 Ne segnalo qualcuno: «(cf. die Zusammenfassung in ib., 226s.; Kaiser 1999; 2002) weist jedoch» etc. (97) dove sono cadute una parentesi chiusa dopo «226s.» ed una aperta prima di 1999 coll’effetto di fondere indebitamente le posizioni di Roberts (cui si riferisce l’ib.) e di Kaiser; D’Arco Avalle (550, 553) [recte Avalle, D’Arco Silvio]; «Buddosò» per Buddusò (796). De doctrina christiana III, 3, 7) su cui v. ora la discussione di M. Mancini 12 , uscita troppo tardi perché S. potesse tenerne conto, mentre lo stesso non si può dire di molti altri saggi sul vocalismo africano e in generale sul latino (e l’incipiente romanzo) d’Africa, del pari non tenuti in conto 13 . Altra pecca del saggio è infatti un’insufficiente considerazione della specifica bibliografia romanistica sull’argomento. Solo ignorando i lavori di uno dei maestri della linguistica storica romanza del secondo Novecento, il compianto József Herman (non citati, infatti), è possibile affermare ut sic nel Duemila che la considerazione del latino epigrafico è, in fin dei conti, senza frutto per l’individuazione di peculiarità linguistiche regionali, perché «die mit großem Aufwand betriebene Analyse der lateinischen Inschriften des Römischen Reiches hat ergeben, dass überall cum grano salis dieselben Fehler auftreten» (670). In numerosi suoi saggi Herman ha mostrato che l’analisi quantitativa delle percentuali di deviazioni grafiche dalla norma per singoli tratti, ad es. e per i, b per v ecc., ponderate in rapporto al complesso di tali deviazioni, restituiscono l’immagine di mutamenti in atto nel latino delle diverse province dell’Impero, in continuità con gli esiti romanzi delle rispettive zone 14 . Per l’Africa, in particolare, l’analisi del vocalismo delle iscrizioni metriche condotta da Herman conferma il quadro di una confusione delle quantità distintive in sillaba tonica più precoce che non a Roma, in accordo con le testimonianze di Agostino e di Consenzio (Keil V 392) 15 . Poiché l’autore di questo contributo è uno dei curatori, potrebbe sorgere il dubbio che si debba ritener questo un esempio di come mansioni organizzative tanto impegnative a vantaggio dell’intera comunità possano andare a detrimento della qualità scientifica del lavoro del singolo. Dubbio fugato dalla semplice considerazione che anche quanto alla cura formale questo contributo costituisce una sfortunata eccezione in un volume per il resto non solo interessante per contenuti e grandioso per concezione ma anche formalmente molto ben redatto. L’impressione positiva è ora corroborata dall’uscita dell’ancor più corposo tomo II, che contiene i cap. X-XIII dedicati a tematiche socio-storico-culturali 16 . Qui è - se possibile - ancor più evidente sin dal sommario lo sforzo di concezione unitaria e sistematica compiuto dai curatori. Così ad es. il cap. X (Soziokulturelle Faktoren in der romanischen Sprachge- 140 Besprechungen - Comptes rendus 12 M. Mancini 2001: «Agostino, i grammatici e il vocalismo del latino d’Africa», RdL/ IJL 13: 309- 38, a p. 310-11. Ugualmente recente G. Lupinu 2000: Latino epigrafico della Sardegna. Aspetti fonetici, Nuoro, che tratta del vocalismo africano alle p. 18-20. 13 Ad es. G. Bonfante 1956: «Il sardo kenápura e la quantità latina», La Parola del Passato 11: 347-58, S. W. Omeltchenko 1977: A quantitative and comparative study of the vocalism of the Latin inscriptions of North Africa, Britain, Dalmatia and the Balkans, Chapel Hill, North Carolina e F. Fanciullo 1992: «Un capitolo della Romania submersa: il latino africano», in D. Kremer (ed.), Actes du XVIII e Congrès International de Linguistique et Philologie Romanes, Université de Trèves (Trier) 1986, vol. I. Romania submersa - Romania nova, Tübingen, p. 162-87. 14 V. almeno J. Herman 1965: «Aspects de la différenciation du latin: problèmes généraux», BSL 60: 53-70 [rist. in Id. 1990: Du latin aux langues romanes. Études de linguistique historique, Tübingen, p. 10-28] e Id. 2000: «Differenze territoriali nel latino parlato dell’Italia tardo-imperiale: un contributo preliminare», in: J. Herman/ A. Marinetti (ed.), La preistoria dell’italiano. Atti della Tavola Rotonda di Linguistica Storica, Università Ca’ Foscari di Venezia, 11-13 giugno 1998, Tübingen, p. 123-35. 15 Cf. J. Herman 1982: «Un vieux dossier réouvert: les transformations du système latin des quantités vocaliques», BSL 77: 285-302 (rist. in Id. 1990: 217-31). Si può non esser d’accordo con le conclusioni, come Mancini (v. sopra la N12), ma il dissenso va argomentato - così fa appunto Mancini - e i lavori di Herman non si possono ignorare. 16 2. Teilband/ Tome 2, Berlin - New York 2006, 2318 p. (Handbücher zur Sprach- und Kommunikationswissenschaft 23.2) schichte) contiene nuclei di articoli dedicati all’influsso sulla storia linguistica delle singole aree romanze di politica e sviluppo socio-economico (art. 101-04), istruzione (105-09), comunicazioni di massa (110-13), religione e filosofia (111-17), traduzione (118-24). Seguono, con impostazione ugualmente simmetrica e sistematica, il cap. XI su contatto e migrazione e infine il XII su ambiti e mezzi di comunicazione e tipologie testuali. Anche questo volume promette dunque letture interessanti a giro d’orizzonte, opera di specialisti di alto livello, e conferma che ci troviamo di fronte ad un’opera di riferimento ottimamente strutturata e mirabilmente eseguita, che non potrà mancare in alcuna biblioteca romanistica. Michele Loporcaro ★ Emanuela Cresti/ Massimo Moneglia, C-ORAL-ROM. Integrated Reference Corpora for Spoken Romance Languages, Amsterdam (Benjamins) 2005, xvii + 304 p. + DVD (Studies in Corpus Linguistics 15) C’est à l’occasion du colloque international Macrosintassi e analisi del parlato, qui s’est tenu à l’Université de Florence les 23 et 24 avril 1999, que les représentants de quatre grandes équipes de recherche européennes spécialistes dans la linguistique de corpus 1 ont donné naissance au consortium C-ORAL-ROM. Le but visé par les initiateurs de ce projet était de mettre à la disposition de la communauté scientifique et de l’industrie linguistique, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Union Européenne, un corpus représentatif et comparable de quatre des principales langues parlées à l’heure actuelle dans le domaine roman: l’italien, le français, le portugais et l’espagnol 2 . D’un point de vue statistique, le C-ORAL-ROM représente 1.200.000 mots (300.000 mots par langue), soit quelques 121 heures de parole «spontanée» recueillies en milieu naturel. Ce grand corpus du «roman parlé» a été pensé de manière à pouvoir rendre compte des variations significatives rencontrées dans les discours de tous les jours, selon différents «paramètres sociolinguistiques bien reconnus par la tradition». Ainsi il peut servir de base de référence pour des comparaisons de différents types 3 d’une part; être utilisé directement dans les études de reconnaissance vocale et de synthèse de parole d’autre part. Les fichiers audio et les transcriptions du C-ORAL-ROM sont mis à disposition de l’acquéreur sur support DVD. Pour faciliter la recherche textuelle, deux outils très utiles sont également fournis. Le premier est un logiciel d’analyse prosodique multifonction, WinPitch Corpus (Pitch France), élaboré par P. Martin. Il offre - entre autres choses - la possibilité de lire le texte aligné avec le son en même temps que défilent les tracés intonatifs. Le se- 141 Besprechungen - Comptes rendus 1 E. Cresti/ M. Moneglia (laboratoire LABLITA de l’Université de Florence); Cl. Blanche-Benveniste (GARS, aujourd’hui DELIC, dirigé par J. Véronis à l’Université de Provence); F. Bacelar (CLUL de l’Université de Lisbonne), F. Marcos Marín/ C. Nicolás (relayés dans le projet par A. Moreno à l’Université Autonome de Madrid). 2 On laissera de côté la problématique «dialectologique» de l’entreprise. Signalons que les auteurs ont simplement cherché à donner un aperçu représentatif de la langue «standard» de leurs pays. Les enregistrements ont été faits en l’Italie dans l’ouest de la Toscane, au centre de la partie continentale du Portugal, dans le sud de la Castille et dans sud de la France (8). 3 Études contrastives avec des corpus des langues romanes écrites (LINGUA, EUROM-4) et avec d’autres corpus de langue parlée (outre les corpus déjà constitués des équipes participantes), citons pour l’anglais l’ouvrage de D. Biber et al., The Longman Grammar of Spoken and Written English, Longman 1999 et plus récemment en ce qui concerne le néerlandais le Spoken Dutch Corpus (http: / / lands.let.kun.nl/ cgn/ doc_English/ topics/ project/ pro_info.htm). cond, Contextes (conçu par J. Véronis), est un concordancier grâce auquel on peut afficher les occurrences d’une forme donnée dans son contexte d’apparition. Signalons peut-être que dans cette mouture grand public du C-ORAL-ROM, les données sont cryptées et on est obligé d’utiliser les logiciels proposés (WinPitch pour l’audio, Contextes pour le texte) en vue d’avoir accès aux données 4 . Au cas où les néophytes rencontreraient des difficultés dans l’utilisation du DVD, les responsables ont pensé à un tutoriel. Celui est téléchargeable sur le site Web officiel du projet 5 . À l’édition multimédia est associé un ouvrage, qui en plus de présenter de manière très précise les critères d’échantillonnage du corpus, fait état des recherches entreprises par les promoteurs du C-ORAL-ROM. Dans le premier chapitre sont présentées les options théoriques qui ont influencé le traitement préliminaire de base des données (segmentation en énoncés) et guidé la procédure de constitution du corpus, ou son échantillonnage (situation formelle ou informelle; monologue, dialogue ou polylogue; type de media; caractéristiques du locuteur; etc.). La phrase ayant depuis longtemps été battue en brèche par les linguistes de l’oral 6 , il a fallu définir une autre unité discursive pertinente commune aux langues romanes parlées, condition sine qua non pour que d’éventuelles comparaisons intraet inter-langues soient envisageables, et que l’alignement texte/ son soit scientifiquement pertinent. La théorie des unités linguistiques élaborée par Cresti et ses collaborateurs au cours de ces deux dernières décennies 7 , fondée sur la reconnaissance de la valeur pragmatique (illocutoire et informationnelle) de l’intonation, a servi de cadre de référence. Dans ce modèle, les ruptures prosodiques qui scandent le flux discursif délimitent des frontières d’au moins deux types. Les ruptures prosodiques terminales marquent des frontières d’énoncés. Elles indiquent le moment où peut se faire le passage du tour de parole. Les ruptures non terminales actualisent des unités non autonomes contextuellement, c’est-à-dire des constituants d’énoncés. L’ensemble du C-ORAL-ROM a été annoté sur ces bases. Des barres obliques simples sont mises pour délimiter les constituants d’énoncés, des barres obliques doubles signalent la fin d’un énoncé 8 . La détection de ces ruptures n’est pas automatique. Elle ne résulte pas d’un traitement instrumental du couplage des différents indices prosodiques (dynamique de F0, variations d’intensité, identification des pauses, etc.), mais repose sur la seule interprétation subjective du signal auditif par des locuteurs natifs 9 . Cette hypothèse selon laquelle les natifs discrimineraient aisément entre les signaux terminaux et non terminaux dans les discours spontanés a d’ailleurs été confirmée par l’évaluation d’une entreprise externe (Loquendo, Turin). Les protocoles et les résultats des expérimentations effectuées 142 Besprechungen - Comptes rendus 4 Il existe une version du C-ORAL-ROM (commercialisée par ELDA), dans laquelle les données ne sont ni cryptées ni compressées (huit DVD). Elle est spécialement conçue pour les chercheurs en industrie de la langue. 5 http: / / lablita.dit.unifi.it/ coralrom/ . On trouvera également sur ce site quantité de documents en rapport avec le projet C-ORAL-ROM: des liens vers des articles, des échantillons du corpus, etc. 6 Cf. par exemple Cl. Blanche-Benveniste/ C. Jeanjean, Le français parlé. Édition et transcription, Paris 1986. 7 Voir E. Cresti (ed.), Corpus di italiano parlato, Firenze 2000. 8 L’énoncé du C-ORAL-ROM étant très proche de la C-Unit de la Longman Grammar (D. Biber et al., loc. cit.), les auteurs ont pu comparer à titre d’exemple la proportion des énoncés sans verbes rencontrés dans les deux corpus (15). Dans le premier on totalise 30 % d’énoncés sans verbes, dans le second 38 %. 9 «The labelling is based only on perceptual judgments and in principle does not require any specific knowledge, although the notion of speech act is always familiar to the experts transcribers (comprising PhDs and PhD students) who annotated the corpus» (24). pour vérifier la pertinence du découpage perceptuel ont été consignés dans le chapitre Appendice de l’ouvrage, dont il ressort au final que «given the high scores on agreement, it is safe to say that the prosodically annotated data of the C-ORAL-ROM corpus are very trustworthy» 10 . Les chapitres 2-5 présentent les quatre sous-corpus d’italien, de français, d’espagnol et de portugais, dans l’ordre où je viens de les citer. Tous respectent la même organisation. Les auteurs font d’abord état de l’historique de leur corpus, puis explicitent dans un deuxième temps les motivations qui les ont amenés à opter en faveur d’une transcription orthographique des données orales. Enfin chacune des équipes explique la stratégie qu’elle a adoptée pour faire au mieux le Part of Speech - PoS - tagging, avant de lister les lemmes (verbes, noms, adverbes, etc.) les plus fréquents de leur langue. Les descriptions proposées par chacun des auteurs diffèrent en fonction des orientations théoriques et des objectifs qui sont les leurs. Devant les potentialités qu’offre le C-ORAL- ROM, on déplorera cependant que les Français n’aient pas fait aussi bien que leurs collègues italiens, espagnols et portugais, qui s’attachent à discuter plus en détail les enjeux théoriques liés aux descriptions linguistiques «corpus based», ou/ et comparent les sous-corpus du C-ORAL-ROM avec certains autres grands corpus. Une des raisons de ce déséquilibre est sans doute la conséquence de la pauvreté des corpus oraux disponibles en France par rapport aux autres pays européens 11 . Les stratégies «lexicales» (énoncés verbaux vs énoncés nominaux) et «structurales» (énoncés simples vs complexes) adoptées par les sujets parlants fondent une ébauche de typologie des énoncés. Les statistiques (pourcentage d’énoncés complexes averbaux vs verbaux, par ex.) sont commentées au chapitre 6. Le rôle des marqueurs dit traditionnellement de coordination, de subordination et de négation a aussi pu être précisé. Dans toutes les langues du C-ORAL-ROM, ceux-ci présentent clairement une ambivalence fonctionnelle commune, connectant tantôt des constituants internes à une unité informationnelle, tantôt des constituants informationnels à part entière (intraou inter-énoncés). Bien que de nombreux aspects du C-ORAL-ROM mériteraient qu’on s’y arrête davantage 12 , je me contenterai ici de rappeler que le débat qui concerne la hiérarchie des critères utilisés pour le typage des unités et des relations pertinentes au niveau macro-syntaxique est encore loin d’être achevé à l’heure actuelle 13 . La distinction entre syntaxe interne et syntaxe externe des unités discursives minimales (constituants d’énoncés) a été assimilée, dans le cadre théorique de la Lingua in atto 14 , à l’opposition microvs macro-syntaxe 15 . L’idée est que les relations entre les unités discursives minimales ne peuvent être décrites au moyen des concepts qui ont cours dans les grammaires traditionnelles, et qu’il faut faire appel à d’autres critères pour rendre compte de leur combinatoire. C’est vrai pour des séquences comme: 143 Besprechungen - Comptes rendus 10 Commentaires de M. Swerts (Université de Tilburg) à propos du «Final Report of the C-ORAL- ROM Prosodic Tagging Evaluation». Texte accessible depuis http: / / lablita.dit.unifi.it/ coralrom/ reports.html. 11 Cf. «Grands corpus: diversité des objectifs, variété des approches», AFLA IV/ 1, 1999. 12 Je laisserai de côté par exemple la réflexion sur les données, qui, comme me le fait remarquer P. Cappeau, n’a pas été présentée «sans le recul critique que l’on trouve ailleurs: 300.000 mots avec des subdivisions ‹sociolinguistiques bien reconnues› (formule qui soulève des questions) ne représente vraiment qu’une partie très petite doit donc rendre modeste sur l’aspect ‹référence›». 13 Cf. M. Avanzi, «Autour de la notion de ‹macro-syntaxe›», Recherches sur le français parlé 19 (à par.). 14 E. Cresti, loc. cit. 15 Cl. Blanche-Benveniste et al., Le français parlé. Études grammaticales, Paris 1990. - (a) era tutta un’altra cosa / era il su’ matrimonio / / [ifamcv01] - (b) la seule chose que je réussissais / c’était la technologie / / [ffammn18] dans lesquelles les deux unités intonatives constituent bien deux unités discursives minimales autonomes: aucune des deux n’est véritablement «régie» par l’autre. En revanche, difficile de dire que les liens qui unissent les deux morceaux des clivées (c) et (d) sont du même type que dans les exemples précédents, et ce malgré la parenté des profils mélodiques qui les actualisent: - (c) era quello/ che mi assillava di più/ [ifammn08] - (d) c’est là/ que j’ai rencontré tout le monde/ / [ffamdl14] En fait, si l’intonation permet de segmenter des unités discursives de différents rangs dans l’oral «spontané», on sait aussi qu’elle n’est jamais non plus vraiment strictement congruente à la syntaxe 16 . En outre, comme cela est rappelé dans la Grammaire de la période 17 , rien ne permet d’affirmer que la prosodie est un module indépendant de la morphosyntaxe, autrement dit que les signaux intonatifs seraient les seuls indices pertinents pour le découpage en unités minimales. Impossible donc de conclure avec certitude que dans les cas de fragmentation de la morphosyntaxe par l’intonation, comme dans (c) et (d), les propriétés de rection, propres à la combinatoire interne des unités discursives minimales, seraient «désactivées» en faveur d’une interprétation via la macro-syntaxe . . . 18 À mon avis, le principal danger avec ce genre de description grammaticale «corpus based» réside dans le fait que les linguistes tendent souvent à négliger le produit d’entrée grammatical des séquences discursives d’une langue donnée au profit de généralisations commodes qui ne rendent pas vraiment compte de la complexité syntaxique des formes recensées. En conclusion, on insistera sur le caractère novateur et utile du C-ORAL-ROM. Il est le premier ouvrage qui offre un corpus d’une aussi grande dimension, ainsi que des outils pratiques pour que les intéressés puissent l’investiguer à leur guise. Les recherches qu’il rend possibles, en plus d’annoncer un renouveau dans le champ des études de linguistique romane (Blanche-Benveniste, préface), devraient permettre, on l’espère, d’approfondir nos connaissances des langues parlées dans l’UE. Mathieu Avanzi ★ Claudia Maria Riehl, Sprachkontaktforschung. Eine Einführung,Tübingen (Gunter Narr) 2004, 205 p. La recherche sur les contacts de langues est un domaine en pleine expansion. Dans sa description articulée en douze chapitres, Claudia Maria Riehl s’intéresse principalement aux phénomènes de contact qui touchent la langue allemande, en se basant notamment sur ses propres recherches de terrain en Namibie, en Belgique germanophone, en Roumanie, en Russie et au Tyrol du Sud (185). 144 Besprechungen - Comptes rendus 16 K. Lambrecht, Information structure and sentence form, 1994: 31, cité par A. Lacheret, La prosodie des circonstants en français parlé, 2003: 137. 17 Groupe de Fribourg, Grammaire de la période (à par.): chap. v. 18 Contra A. Scarano (a cura di), Macro-syntaxe et pragmatique. L’analyse linguistique de l’oral, Actes du colloque de Florence, 23-24 avril 1999, Roma 2003: 44. L’auteur choisit un angle de vue didactique et vise un lectorat principalement constitué d’étudiants germanophones (9). En s’appuyant sur son expérience de l’enseignement, elle réussit à rendre un sujet complexe accessible à des non-spécialistes tout en restant très complète dans son approche théorique 1 . Le découpage par chapitres est logique: après une introduction fournissant un cadre théorique (certaines de ses informations se comprendront mieux après la lecture complète de l’ouvrage), le chapitre 2 propose une description des effets du contact de langues et fournit des définitions entre autres des termes de diglossie, d’alternance codique, de transfert et d’emprunt. Le chapitre 3 traite d’épistémologie et présente les méthodologies de la discipline avant de s’intéresser aux domaines de recherche avoisinants que sont la dialectologie, l’ethnographie, la sociolinguistique et la psycholinguistique. Le chapitre 4 propose une description des différents types de multilinguisme au niveau social et le chapitre 5 est dédié au plurilinguisme individuel (acquisition et apprentissage, fossilisation et attrition linguistiques). Dans le sixième chapitre, l’auteur illustre par des exemples de cas choisis dans le parler des minorités germanophones, différents phénomènes de contact ainsi que les domaines auxquels ils se rapportent: transferts dans le lexique, la sémantique et la syntaxe. Le chapitre 7 s’intitule Les langues simplifiées «Foreigner Talk» et Pidgin allemand. Les contacts entre les variétés d’une même langue sont traités au chapitre 8, les liens entre langue et culture au chapitre 9 et ceux entre l’identité du locuteur et le système linguistique qu’il choisit d’utiliser au chapitre 10. Les deux derniers chapitres ouvrent des perspectives d’avenir avec la sauvegarde ou la disparition des langues (chapitre 11) et avec une brève présentation historique des contacts qui ont influencé la langue allemande (chapitre 12). Il peut paraître presque impossible à un seul auteur de faire le tour du problème et fréquemment, des équipes se sont réunies pour traiter la question du contact des langues de manière plus exhaustive 2 . La présentation du type «une personne, une langue» (dans notre cas: un auteur pour le livre et une langue, l’allemand, qui est au centre de la présentation) a l’avantage de donner une grande cohésion aux propos présentés. La conséquence inévitable d’une telle démarche est la présence de quelques faiblesses concernant des détails mineurs: les remarques les concernant ne diminuent d’aucune manière la valeur informative générale du livre. Ainsi, on peut ne pas partager l’avis de Claudia Maria Riehl quand elle affirme que si les exemples sont pris dans une langue familière du lecteur, ils ont plus de force de conviction. La présentation de Thomason et Kaufman (cf. N2) montre que des cas plus exotiques et lointains dans le temps et dans l’espace par rapport au vécu de lecteur peuvent au contraire augmenter l’attrait pour les phénomènes de contact et ainsi contribuer à une meilleure compréhension, à condition qu’ils soient bien placés dans leur contexte. L’ouvrage trahit parfois des hésitations notamment dans le domaine de description d’études de cas. C. M. Riehl ne se réfère pas à l’Atlas of Languages of Intercultural Communication in the Pacific, Asia and The Americas 3 qui est pourtant un ouvrage remarquable rédigé avec un esprit d’ouverture exceptionnel et orienté vers des langues et des cultures parmi les moins étudiées du monde. 145 Besprechungen - Comptes rendus 1 C. M. Riehl s’inscrit d’ailleurs volontairement dans les traces de l’école de Bâle et Freiburg/ Breisgau (Lüdi, Auer, Mair) comme l’indiquent aussi la bibliographie et les remerciements. 2 Plusieurs autres auteurs s’y sont attaqués en équipe, notamment S. Grey Thomason/ T. Kaufman, Language Contact, Creolization and Genetic Linguistics, Oxford 1988 et H. Goebl (ed.). Kontaktlinguistik, 2 vol., Berlin 1996. Le premier ouvrage est cité dans la bibliographie sans être présenté en détail dans le texte alors que le deuxième n’y apparaît pas du tout. 3 S. Wurm/ P. Mühlhäusler/ D. T. Tryon (ed.), 3 vol. (ed.), Berlin 1996. Plusieurs courants récents et prometteurs de l’étude des langues en contact comme l’écolinguistique 4 et la Migrationslinguistik 5 ne sont pas pris en compte. De plus, certaines citations d’auteurs sont anciennes et ne prennent pas en compte les évolutions les plus récentes 6 de la recherche. Des auteurs allemands comme I. Plag 7 et M. Pienemann 8 qui font le lien entre l’acquisition des langues et les phénomènes de contact ne sont pas mentionnés ni d’ailleurs leurs collègues francophones travaillant dans le même domaine, D. Veronique 9 et R. Chaudenson 10 . Les récentes publications de K. Aguado 11 sur les segments d’apprentissage en L2, de M. Causa 12 sur l’emploi stratégique de l’alternance codique en contexte institutionnalisé et de N. Hornberger 13 sur la «bilitteracie» fourniraient un bon supplément aux développements du chapitre 2. The World Atlas of Language Structures et A handbook of varieties of English 14 sont des parutions toutes récentes qui compléteraient la bibliographie pour une éventuelle réédition. Cet atlas édité par Kortmann/ Schneider se base sur le terme d’«angloversals», des traits qui unissent les variétés d’une langue internationale dans une région délimitée 15 , une notion qui pourrait être élargie à la description d’autres langues, avec des «francoversales» ou des «hispanoversales» pour le français et l’espagnol, par exemple. Dans le chapitre sur la psycholinguistique, il manque quelques précisions: ainsi, ce que veut dire «Andererseits lässt sich auch vermuten, dass die Sprachen eng miteinander verbunden sein müssen, da unbewusst Lexeme aus der anderen Sprache ‹hereinrutschen› können» (46) n’est pas clair. S’agit-il de langues proches typologiquement parlant ou d’une proximité particulière dans 146 Besprechungen - Comptes rendus 4 S. Mufwene, The Ecology of Language Evolution, Cambridge 2001; A. Fill (ed.), Colourful green ideas, Bern 2002. P. Mühlhäusler, Language of environment-environment of language, London 2003. 5 Th. Krefeld, Einführung in die Migrationslinguistik, Tübingen 2004; la publicité de cet ouvrage figure à l’avant-dernière page du livre de Riehl. 6 C’est le cas pour les publications de Clyne et de Fishman, pour n’en citer que quelques exemples. Bien que datant des années 70 également, un autre article avec Ferguson comme co-auteur est intéressant dans ce contexte: Ch. A. Ferguson/ Ch. E. Debose, «Simplified registers, Broken Language, and Pidginization», dans: A. Valdman (ed.): Pidgin and Creole Linguistics, Bloomington/ London 1977, sa synthèse résoudrait en partie les problèmes énoncés à la p. 107 pour la génèse du Pidgindeutsch. 7 I. Plag, «On the role of grammaticalization in creolization.A reassessment» in: G. Gilbert (ed.) Pidgin and creole linguistics in the 21st century. Essays at millennium’s end, New York 2002: 229-46. 8 M. Pienemann, «Unanalysierte Einheiten und Sprachverarbeitung im Zweitsprachenerwerb» in: Zeitschrift für Angewandte Linguistik (ZfAL) 37 (2002): 3-26. L’auteur est cité dans un ouvrage plus ancien avec H. Clahsen/ J. Meisel. 9 D. Veronique, Créolisation et acquisition des langues,Aix-en Provence 1994: «Introduction» 7-31. 10 R. Chaudenson, La créolisation: théorie, applications, implications, Paris 2003. 11 K. Aguado, «Formelhafte Sequenzen und ihre Funktionen für den L2-Erwerb» in: Zeitschrift für Angewandte Linguistik (ZfAL) 37 (2002): 27-49. 12 M. Causa, L’alternance codique dans l’enseignement d’une langue étrangère. Stratégies d’enseignement bilingue et transmission de savoir en langue étrangère, Bern 2002. 13 N. H. Hornberger (ed.), Continua of biliteracy. An ecological framework for educational policy, research, and practice in multilingual settings, Clevedon 2003. 14 M. Haspelmath/ M. Dryer/ D. Gil/ B. Comrie (ed.), The World Atlas of Language Structures. (Livre et CD-ROM interactif), Oxford 2005; B. Kortmann/ E. Schneider (ed.), A Handbook of Varieties of English/ A Multimedia Reference Tool, Berlin 2004. 15 Les auteurs supposent que les traits communs s’expliquent par une interférence des langues présentes dans la région. D’après eux, l’influence s’exercerait surtout chez les personnes bilingues ayant une langue régionale comme L1 et l’anglais comme L2 (L3 . . .). le cerveau de l’individu? Dans la conclusion du même chapitre (51), une mention des mécanismes du code-switching qui se situent toujours dans un continuum entre le conscient et l’inconscient aurait nuancé la description de ce phénomène charnière entre la psycholinguistique et la sociolinguistique 16 . La qualité de l’impression enlève une bonne partie du message de l’illustration 8 tirée d’un article de R. Franceschini 17 (51): il manque une légende qui rendrait la comparaison entre les images du cerveau du bilingue précoce et du bilingue tardif plus parlante. À certains endroits, il y a confusion entre le niveau métalinguistique et le niveau psycholinguistique du locuteur. L’exemple d’une forme verbale incorrecte «geschonken» (76) ne traduit pas forcément une insécurité chez le locuteur, mais simplement l’existence d’une variante. Dans le chapitre sur les langues de contact manquent les critères distinctifs «exogène» et «endogène»; ils définissent le lien qu’entretiennent les différents groupes avec le lieu où se produit le contact (voir S. Mufwene N4 et D. Veronique N11). La citation d’exemples de phrases qui ne se rencontrent jamais dans la réalité n’ajoute rien à la clarté de la description (102) - elles n’illustrent pas non plus une théorie de l’acquisition des langues. Dans les conclusions au point 7.1, le terme d’«empowerment» aurait pu aider à décrire les relations entre deux groupes et expliquer pourquoi dans certains types d’interaction, on choisit (ou l’on impose) plutôt la langue A que la langue B comme point de départ pour un parler commun. Bien qu’il y ait toujours des traits provenant de toutes les langues impliquées, le caractère de langue mélangée est moins prononcé que ce que décrit C. M. Riehl (105). Le chapitre sur les pidgins comporte plusieurs points faibles qui nécessiteraient une reprise à la lumière de publications plus récentes; c’est le cas du rapprochement entre bioprogramme et pidgin dans la conclusion (115) qui est une mauvaise lecture de D. Bickerton 18 . Il place en effet le bioprogramme à la naissance d’un créole, une langue de contact qui devient la langue maternelle d’une communauté, et jamais dans le domaine des pidgins. Au chapitre 8, on aurait pu ajouter les ouvrages qui sont nés du contact entre des sociolinguistes allemands (U. Ammon) et des linguistes basés en Alsace (A. Bothorel-Witz/ D. Huck/ F. Mekaoui). Le chapitre 9 a le mérite de sensibiliser le lecteur au vaste domaine du contact entre langue et culture, sa pertinence théorique n’atteint pas le même niveau que les chapitres purement linguistiques 19 . Le chapitre 10 aurait gagné en précision s’il avait pu inclure quelques exemples pris dans d’autres contextes, comme le travail fondateur de R. Lepage/ A. Tabouret-Keller (cités à la p. 181) et son contexte géographique ou (avec) la description de la situation à Norfolk par Peter Mühlhäusler (N4). Le chapitre 11 aurait gagné en complexité si l’auteur avait présenté les phénomènes de contact davantage comme un mouvement dans les deux sens, suivant les époques et les courants d’influence. 147 Besprechungen - Comptes rendus 16 Même si l’alternance codique est déclenchée par un acte psycholinguistique, son emploi est filtré par la représentation que se fait le locuteur de ses partenaires dans l’interaction et aussi par la réaction de ceux-ci (compréhension ou incompréhension; tolérance ou attitude puriste et normative). 17 R. Franceschini, «Das Gehirn als Kulturinskription», in: Müller-Lancé/ Riehl (ed.), Aachen 2002: 45-62. 18 D. Bickerton, Roots of Language, Ann Arbor 1981 (à noter que la maison d’édition est Karoma et non Karomi comme c’est écrit dans la bibliographie). 19 Ceci peut être dû au fait que le domaine est généralement moins bien étudié, voir aussi les travaux de Geneviève Zarate. L’impression générale qui se dégage de l’ouvrage est très positive. Claudia Maria Riehl fournit, dans un format très accessible, une multitude de renseignements sur les phénomènes de contact entre les langues qui n’ont jamais été recueillis par une seule personne Sabine Ehrhart ★ Hans Tyroller, Grammatische Beschreibung des Zimbrischen von Lusern. Wiesbaden (Franz Steiner Verlag) 2003, 291 p. (Zeitschrift für Dialektologie und Linguistik 111) Die vorliegende Studie beschreibt die einzige (wirklich) noch lebende «zimbrische» Mundart des Trentino und der benachbarten «Sieben und Dreizehn Gemeinden» in den Provinzen Vicenza und Verona. Die Zahl der Sprecher gibt der Vf. mit ca. 350 an (nach anderen Angaben 370 1 ), von denen aber nur 200 ständig in Lusern leben. Diese Mundart wird von den Nachkommen jener Einwanderer aus dem 11.-13. Jh. verwendet, welche damals die mittelhochdeutsche Ausprägung des bairischen Großdialektes sprachen. Die Isolation vom zusammenhängenden Herkunftsraum ließ einerseits diese Mundart sprachliche Eigentümlichkeiten bewahren, die dem Bairischen heute fehlen, andererseits bewirkte die romanische Nachbarschaft in vieler Hinsicht eine andere Weiterentwicklung, wodurch sie sich vom Deutschen entfernt und dem Romanischen angenähert hat. Jahrhunderte lang wurde Lusernerisch nur mündlich gebraucht und nicht geschrieben (die Funktion einer Schriftsprache übte das Italienische aus). Auch während des deutschen Schulunterrichts von 1866-1915 wurde die Mundart nicht geschrieben - die deutsche Orthographie war nicht geeignet, dieser Sprachform schriftlich gerecht zu werden. Durch das in den letzten Jahren stärker gewordene Sprachbewusstsein der Luserner Bevölkerung und das gestiegene gesellschaftliche Interesse an den kleinen sprachlichen Minderheiten entstand der Bedarf nach einer mehr oder weniger geregelten schriftlichen Darstellung dieser Sprache. Daher war das Ziel der vorliegenden Arbeit, nicht nur eine der modernen Linguistik und Dialektologie entsprechende Darstellung des lusernischen Zimbrisch zu verfassen, sondern auch den Lusernern ein verlässliches Hilfsmittel in die Hand zu geben. Dies ist dem Verfasser auch gelungen; die Grundlage dazu ist das Kapitel 2, das der Phonetik und Phonologie gewidmet ist und auch einen Abschnitt «Graphische Realisation» enthält. Dieses entwickelt eine «Orthographie», welche auch zur Transkription der Beispiele dient. Nur wo es notwendig erscheint, wird zusätzlich die phonetische Umschrift verwendet. Das Buch umfasst 5 Kapitel: 1. Einleitung, 2. Phonetik und Phonologie, 3. Wortarten und ihre morphologische Struktur («Formenlehre»), 4. Wortbildung (mit Informationen zum Sprachkontakt: «Integration von Lehnwörtern»), 5. Syntax. Die Einleitung enthält neben allgemeinen Angaben auch Hinweise zur historischen Entwicklung der Sprache von Lusern. Der Name Lusern selbst wird auf ein älteres rom. Liserna zurückgeführt, Stamm lis-/ liz- ‘eisiger, schlüpfriger Boden’ (der auch im Tiroler Lizum vorliegt) + Kollektiv -erna. Die Sprache von Lusern hat eine eindeutig bairische Grundlage, sowohl im Laut- (z. B. goas ‘Geiß’, khemmen ‘kommen’) als auch im Formensystem (z. B. Adjektivsuffix -at in stokhat ‘stockig’) sowie im Wortschatz (gute Bewahrung der «bairischen Kennwörter» wie khrånewitt ‘Wacholder’ oder erta ‘Dienstag’). 148 Besprechungen - Comptes rendus 1 Ch. Pan/ B. S. Pfeil, Die Volksgruppen in Europa (Ethnos 56, Wien 2000), 89s.; K. Heller/ L. T. Prader/ Ch. Prezzi (ed.), Lebendige Sprachinseln [Lusern 2004], 172) nennen 297 Einwohner, von denen sich 267 Personen als «zimbrisch» deklarieren, wozu noch 397 Bewohner anderer Gemeinden der Provinz Trient kommen (auf Grund der Volkszählung von 2001). Das Verbum hat durchaus bairisches Gepräge; auffallend ist jedoch die Verallgemeinerung der schwachen PPP-Endung -t, auch bei den starken Verben (z. B. geprocht ‘gebrochen’), nach Meinung des Verfassers nach italienischem Vorbild. Die Nominalflexion entspricht (morphologisch) im großen und ganzen der der anderen bairischen Dialekte, u. a. kein Genitiv, aber -n im Dativ Plural (z. B. khindarn ‘Kindern’), Pluralbildung mit Ø- Morph, mit Umlaut, mit -n und mit -ar, die mit Präposition umschriebenen Ersatzformen sind nach romanischem Vorbild stärker ausgebildet; der Genitiv-Ersatz ist die Präposition vo ‘von’ (z. B. s’ haus vo moin vatar ‘das Haus meines Vaters’). Integrierte Lehnwörter aus dem Romanischen bilden den Plural nach rom. Vorbild, wobei -i zu -e wird (z. B. dar konedjo, di konedje ‘das/ die Kaninchen’, di mosketta, di moskette ‘die Kinnlade(n)’). Feminine und Diminutivbildungen folgen grundsätzlich dem bairischen Muster, auch Lehnwörter können solche Formen bilden (di patrünen ‘die Hausherrin, Patronin’, s’ kharözzle ‘der kleine Wagen’); romanische Vorbilder (wo es kein Neutrum gibt) haben Feminina wie di rössen ‘die Stute (Rössin)’ entstehen lassen. Entlehnte Verben wurden in älterer Zeit nach dem Muster rivan ‘ankommen’ (dial. rivàr), in jüngerer wie partirn ‘abreisen’ (partire) übernommen. Ein bemerkenswertes Lehnpräfix scheint szu sein (lat. ex), z. B. sfortuna ‘Unglück’ (also ähnlich dt. un-), sglesar ‘Glassplitter’ (vom Plural glesar ‘Gläser’). Sehr informativ ist der syntaktische Teil, der eine klare Darstellung des Satzbaues liefert, von den Grundstrukturen bis zu komplexen Sätzen. Auch hier kommen Fragen des Sprachkontakts nicht zu kurz. So entspricht z. B. dar pua hat gelirnt vor di schual ‘der Bub (Junge) hat für die Schule gelernt’ genau dem ital. Modell: il ragazzo ha studiato per la scuola. Hingegen entspricht eine Wortfolge wie dar pua hat gemucht lirnen ‘der Bub hat lernen müssen’ zwar auch der italienischen (il ragazzo ha dovuto studiare), kommt aber auch in anderen bairischen Mundarten vor (z. B. Kärnten). Italienischen Vorbildern folgen Sätze wie disar boi hat nå schopp ‘dieser Wein hat (riecht) nach Korken’, ital. questo vino sa da tappo (eigentlich ein Partitiv). Ein ausführliches Register und eine Bibliographie beschließen die Monographie, die Interessenten an den deutschen Sprachinselmundarten und an deutsch-romanischem Sprachkontakt in gleicher Weise nützliche Dienste leistet und auch für die Sprecher des Luserner Zimbrischen ein wertvoller Ratgeber ist. Der Verfasser beschäftigt sich schon seit 1980 mit dieser Mundart und hat eine Reihe von einschlägigen Publikationen vorgelegt. Das vorliegende Buch ist somit als reifes Werk zu bezeichnen, das mehr als ein Vierteljahrhundert intensiver eigener Forschung zusammenfasst. Heinz Dieter Pohl ★ Claudine Moulin/ Damaris Nübling (ed.), Perspektiven einer linguistischen Luxemburgistik. Studien zu Diachronie und Synchronie, Heidelberg (Winter) 2006, viii + 356 p. Anzuzeigen ist ein Sammelband, der die Beiträge eines Löwener Colloquiums über «Luxemburgisch in Synchronie und Diachronie» vereint, das im August 2001 unter den Auspizien der Societas Linguistica Europaea stattfand. Da das Luxemburgische 1 zur Germania gehört, kommen primär Germanisten zu Wort, aber sowohl wegen der Lage Luxemburgs an der Grenze zur Romania als auch wegen der Phänomene, die beim unlängst erfolgten 149 Besprechungen - Comptes rendus 1 Ob man die deutsche Bezeichnung Luxemburgisch oder die einheimische Bezeichnung Lëtzebuergesch wählt, ist Geschmackssache; im vorliegenden Sammelband kommen, je nach Autor(in), beide Bezeichnungen vor. Ausbau des kleinen Heimatidioms zur langue nationale auftraten und auftreten, verdienen die Beiträge des Sammelbandes die volle Aufmerksamkeit der Romanistik. Peter Gilles beschäftigt sich mit «Dialektausgleich im Lëtzebuergeschen» (1-27). Er glaubt nicht an die Herausbildung einer Koiné (Entstehung «einer neuen Varietät, die im Unterschied zu den Ausgangsvarietäten durch ‹Vereinfachung› [simplification] gekennzeichnet ist» [6]), sondern an dialektale Advergenz der Mundarten des Südens, Ostens und Nordens an die Sprachform des Zentrums; wenn das richtig ist, dann haben wir es jedenfalls mit einer interessanten Sonderform des horizontalen Dialektausgleiches zu tun. Noch ist allerdings ein Übergangszustand mit Irregularitäten und Variabilitäten festzustellen, aber man kann doch beobachten, dass Eigentümlichkeiten des Zentralluxemburgischen in die lateralen Mundarten ausstrahlen; «umgekehrt werden jedoch keine südlichen, östlichen oder nördlichen Merkmale in das Zentralluxemburgische übernommen» (23). Der zweite Beitrag von Peter Gilles widmet sich einem lautlichen Phänomen des Moselfränkischen, dem «n mobile», das im Luxemburgischen besonders regelhaft auftritt: «Phonologie der n-Tilgung im Moselfränkischen (‹Eifler Regel›). Ein Beitrag zur dialektologischen Prosodieforschung» (29-68). Die Faustregel zum «n mobile» lautet, dass Schlussn nur im absoluten Auslaut oder vor folgendem h, d, t oder ts (orthographisch z) realisiert wird, in allen anderen Fällen jedoch nicht gesprochen wird. Herr Gilles liefert einige Präzisierungen (z. B. Blockierung der n-Tilgung nach Velarvokalen) und beschreibt dann den im Grunde einfachen Tilgungsmechanismus mit einer sehr komplizierten Regel im Rahmen der nicht-linearen CV-Phonologie - angesichts des Aufwandes wächst beim Rezensenten ketzerischerweise das Verständnis dafür, dass generative Ansätze in der Romanistik nie wirklich Anklang gefunden haben. Mit dem «n mobile» in den deutschen Dialekten östlich der Luxemburger Staatsgrenze beschäftigt sich Heiko Girnth in seinem Beitrag «Entwicklungstendenzen der ‹Eifler Regel› im Moselfränkischen» (69-86). Es stellt sich heraus, dass bei der n-Tilgung ein «Zustand der Variabilität» (76) eingetreten ist: Im Dialekt der jüngeren Generation wird abgesehen vom konservativen Grenzstreifen der äußersten Westeifel «das auslautende n nicht mehr regelkonform getilgt» (76). In Luxemburg hingegen herrscht nicht Variabilität, sondern strenge Observanz der Regeln zum «n mobile», so dass «die kontextphonologisch determinierte n-Tilgung bzw. der n-Erhalt zu einem exklusiven Merkmal des Luxemburgischen werden könnte» (77). Eine einheimische Lautregel wird also dort, wo das Deutsche als Dachsprache fungiert, ausgehöhlt, während sie dort, wo man sich von dieser Dachsprache gelöst hat, größere Stringenz bekommt. Die Überschrift des Beitrages von Georg Drenda nimmt bereits das Ergebnis vorweg: «Phonetisch-phonologischer Wandel im Moselfränkischen: Zentralisierungsabbau» (87- 106). Die phonetische Zentralisierung, d. h. die Velarisierung palataler Vokale zu velopalatalen einerseits und die Palatalisierung velarer Vokale zu palatovelaren, ist in moselfränkischen Dialekten Deutschlands - auf Luxemburg geht der Beitrag nicht konkret ein - im Rückgang begriffen. Damaris Nübling stellt Überlegungen «Zur Entstehung und Struktur ungebändigter Allomorphie: Pluralbildungsverfahren im Luxemburgischen» (107-25) an. Im Luxemburgischen gibt es nicht weniger als 12 Grundverfahren der nominalen Pluralbildung, daneben Untergruppen und Ausnahmen (zum Vergleich: im Deutschen gibt es vier Pluralbildungstypen, im Englischen zwei). «Die komplette Erfassung sämtlicher luxemburgischer Pluralbildungsverfahren steht noch aus» (109), aber Frau Nübling zeigt sehr einleuchtend, dass angesichts der stärker als im Deutschen ausgeprägten Homophonie verschiedener Genus- und Numerusformen des bestimmten Artikels «die deutliche Markierung der Kategorie ‹Plural› direkt am bzw. im Substantiv» (123) oberstes Prinzip ist. Aus romanistischer Sicht ist interessant, dass auch die französischen Lehnwörter - einschließlich der jüngsten - an 150 Besprechungen - Comptes rendus den verschiedenen Pluralbildungsarten des Luxemburgischen teilhaben (Apport - Apporen, Biffdeck - Biffdecker), auch an seltenen und komplizierten (Coup - Ki, Tirang - Tiräng, Club - Clibb) (119). Die Pluralbildung östlich der Grenze zwischen Luxemburg und Deutschland untersucht Heiko Girnth, «Arealität und Grammatikalisierung. Zur Dynamik der Pluralkodierung in den moselfränkischen Dialekten des Deutschen» (127-37). Im Vergleich zum Luxemburgischen zeigt sich «ein Abbau des additiven und subtraktiven Typs zugunsten des stärker grammatikalisierten modulatorischen Typs und seiner Kombination bzw. des Null-Typs» (134), wobei die Entwicklung keineswegs in Richtung der Angleichung an die deutsche Standardsprache verläuft; vielmehr bilden sich großflächige Regionaldialekte heraus. «Präteritopräsentia im Luxemburgischen - Eigenwege einer verbalflexivischen Sonderklasse» stellt Antje Dammel vor (139-69). Innerhalb dieser hochfrequenten Gruppe von Wörtern - abgesehen von wissen ausschließlich Modalverben - bilden sich Kleingruppen heraus, wobei «die Morphologie des Deutschen eher aktiv ordnend eingreift . . ., während die des Luxemburgischen dem phonologischen Wandel freien Lauf lässt» (165). In ihrem Beitrag «Auf Umwegen zum Passivauxiliar. Die Grammatikalisierungspfade von geben, werden, kommen und bleiben im Luxemburgischen, Deutschen und Schwedischen» (171-201) stellt Damaris Nübling die These auf, «dass Vollverben nicht direkt zu Passivauxiliarien grammatikalisieren, sondern dass dieser Pfad über die Inchoativkopula verläuft» (197). Im Luxemburgischen wird gin ‘geben’ zunächst zur Inchoativkopula (ech gi krank ‘ich werde krank’), bevor es zum Ausdruck des Passivs wird: ech gi gesinn ‘ich werde gesehen’. Parellele Vorgänge bei deutsch werden, süddeutsch kommen, schwedisch bli ‘bleiben’ unterstützen die überzeugende These. Es wäre interessant, den Ansatz in der Romania auf die Probe zu stellen: surselvisch vegnir und rumänisch a fi bieten sich an. François Schanen liefert einen detaillierten Beitrag zu «Kréien (+ Partizip II) im Lëtzebuergeschen» (203-25). Das Verb kréien (formal, aber nicht funktional deutsch kriegen entsprechend) kann als Vollverb, prädikatsattribuierende Kopula, Passivauxiliar und Ingressivauxiliar auftreten: «Kréien kann . . . subjektgerichtet oder objektorientiert sein: Seine Bedeutung reicht, je nach kontextuellen Bedingungen, vom passivischen ‘kriegen, bekommen, in Besitz nehmen’ zum agentiven ‘erhalten, ergreifen, hinkriegen’. In dieser seiner semantischen Flexibilität liegt . . . der Grund für den so breiten Gebrauch des luxemburgischen kréien» (224). Elvira Glaser liefert Bemerkungen «Zur Syntax des Lëtzebuergeschen: Skizze und Forschungsprogramm» (227-46). Sie arbeitet bezüglich der Positionierung der luxemburgischen Syntax im Rahmen der deutschen Dialekte heraus, «dass Luxemburg von drei für den deutschsprachigen Dialektraum maßgeblichen grammatischen Isoglossen durchschnitten wird: die Setzung des Artikels bei Personennamen, die Verwendung einer synthetischen Präteritalform sowie die Verwendung der wo-Partikel zur Bildung von Relativsätzen» (240- 41). Die Dialekte Luxemburgs bilden also in der Syntax keine Einheit, sondern sie zerfallen ganz grob in einen nördlichen und in einen südlichen Block, wobei es interessant sein wird, in welche Richtung sich die Nationalsprache in statu nascendi weiterentwickeln wird, «südliche» Tendenzen der Hauptstadt oder Ausgleich. Leider hat Frau Glaser, wie es traditionellerweise in der germanistischen Dialektologie üblich ist, das Luxemburgische alleine im Rahmen des Gefüges der deutschen Mundarten ohne Berücksichtigung des romanischen Sub- und Adstrates behandelt, was ja gerade bei syntaktischen Fragestellungen problematisch sein kann, denn die ständige Präsenz des Französischen kann gerade in der Morphosyntax neue Strukturen hervorbringen (z. B. die Generalisierung der analytischen Steigerung vom Typ méi grouss = plus grand) oder vorhandene Stärken (z. B. die Stellung flektiertes Hilfsverb + Ersatzinfinitiv + Vollverbinfinitiv: ech hu misse kräischen = j’ai du crier). Für die Frage, warum gerade das Luxemburgische und das Schweizerdeutsche «zu 151 Besprechungen - Comptes rendus den wenigen deutschen Dialekten» zu stellen sind, «die keine w-Pronomina in indefiniter Funktion kennen» (233) (also: deutsch das ist was gegen lux. dat as eppes Aneschtes) sollte man jedenfalls wenigstens die Überlegung anstellen, ob das etwas mit französischen Ausdrucksweisen (ça c’est quelque chose) zu tun haben könnte. Insgesamt wäre es wünschenswert, wenn man in der Germanistik der Rolle der Interferenz in der Sprachgeschichte die Aufmerksamkeit schenken würde, die sie in der Romanistik von jeher hat - man denke beispielsweise an die Forschungen von Heinrich Schmid oder Heinrich Kuen, um nur zwei große Namen zu nennen. Natalia Filatkina stellt «Vorüberlegungen zu einem phraseologischen Wörterbuch des Lëtzebuergeschen» an (247-77). Nach einem Überblick über den Forschungsstand skizziert sie das ihr vorschwebende «möglichst umfangreiche, synchrone, sich auf aktive Sprachproduktion sowie Sprachrezeption beziehende Bedeutungswörterbuch . . ., dessen Makrostruktur sich in zwei Teile gliedern würde: einen alphabetischen und einen zusätzlichen onomasiologisch geordneten Teil» (254). Vier Probeartikel (261; 263; 269; 271) illustrieren die Vorgehensweise. Das Projekt sieht sehr vielversprechend aus und würde das Luxemburgische im Kreise der linguae minores zu einem der im Bereich der Phraseologie bestdokumentierten Idiome machen; gerade angesichts der Ambitioniertheit des Unternehmens wäre es zu überlegen, ob man nicht noch den letzten Baustein hinzufügen sollte, der am monumentum aere perennius fehlen würde. Frau Filatkina plant lediglich ein «aktives» Korpus von bei Gewährsleuten zu erhebenden «mental präsenten Phraseologismen» (257), aber angesichts des doch relativ geringen Umfangs der schriftlichen Tradition der luxemburgischen Sprache wäre es doch ein ziemlich kleiner zusätzlicher Aufwand, gleichzeitig ein «passives» Korpus literarischer und semi-literarischer Belege zu sammeln und so einen echten Thesaurus Phraseologiae Luxemburgenis zu erstellen 2 . Andrea Rapp behandelt «Frühe moselfränkische Urkunden in Luxemburg. Der Beitrag der Urkundensprache zur Erforschung der moselfränkischen Sprachgeschichte» (279-303). Sie betont, dass Urkunden im Gegensatz zu literarischen Handschriften meist datiert und gut lokalisierbar sind, dass aber bei jeder Urkunde die spezifischen Erstellungsbedingungen (Realgeschichte, Ausbildung des Schreibers, mundartnahe oder entregionalisierte Skripta) zu berücksichtigen sind, bevor man dialektologische Aussagen machen kann, denn «die diatopische Differenzierung . . . greift als monokausales Erklärungsmuster zu kurz. Diastratische, diaphasische und diatextuelle Modelle sind zu berücksichtigen» (297). Den Prozessen, die beim Ausbau des Luxemburgischen zu einer Nationalsprache mit standardisierten Merkmalen ablaufen, widmet sich Claudine Moulin in ihrem Aufsatz «Grammatisierung und Standardisierung des Luxemburgischen. Eine grammatikographisch-sprachhistorische Annäherung» (305-39). Der historische Ablauf der Grammatisierung, d. h. «der Ausbildung einer kodifikatorischen grammatischen und lexikographischen Literatur» (315), wird von Frau Moulin in seinen entscheidenden Etappen vom Beginn in den zwanziger Jahren des 19. Jahrhunderts an beschrieben und verglichen mit parallelen, meist früher einsetzenden und früher abgeschlossenen Vorgängen in anderen europäischen Sprachen. Mit seinem Beitrag «Abschied vom Dialekt. Zur lëtzebuergeschsprachigen belletristischen Gegenwartsliteratur» (241-56) rundet Guy Berg den Sammelband ab. Er unterscheidet zu Recht eine gattungs- und themenmäßig in den Rahmen der Dialektschriftstellerei zu stellende Epoche von 1829 bis etwa 1970 und einen Neuansatz, der «mit dem Anspruch auf- 152 Besprechungen - Comptes rendus 2 Den Reichtum der luxemburgischen Phraseologie kann man aus dem reichen Beispielmaterial erschließen, das in der soeben veröffentlichten Dissertation von Frau Filatkina geboten wird: Phraseologie des Lëtzebuergeschen, Heidelberg 2005. tritt, zeitgemäße Themen literarisch zu verarbeiten und damit moderne Literatur vorzulegen, die bereit ist, auf jeglichen Dialektbonus zu verzichten und sich als eigenständige Literatur zu behaupten» (346). Der Beitrag von Herrn Berg vermittelt freilich nur ein fragmentarisches Bild der Literaturszene Luxemburgs, denn sie wird nicht nur von Werken in luxemburgischer Sprache, sondern mindestens in demselben Maße von Werken in französischer 3 , deutscher und inzwischen auch portugiesischer und italienischer Sprache 4 geprägt. Der vorliegende Sammelband illustriert am Beispiel des Luxemburgischen, welche Vorgänge bei der Herausbildung einer neuen Schriftsprache, die dem Anspruch, Nationalsprache zu sein, gerecht werden möchte, auftreten können. Das luxemburgische Beispiel verdient Beachtung durch alle, die mit ähnlichen Vorgängen in der Romania, von den Pyrenäen über die Alpen bis zum Grammos, zu tun haben. Das hier besprochene Buch sollte folglich in keiner romanistischen Bibliothek fehlen. Johannes Kramer ★ Norbert Dittmar, Transkription. Ein Leitfaden mit Aufgaben für Studenten, Forscher und Laien, 2. Auflage, Wiesbaden (VS Verlag) 2004, 256 p. (Qualitative Sozialforschung 10) Que tout un ouvrage soit consacré au thème de la transcription montre à quel point les approches de la réalité sociale à partir de données audio/ video authentiques transcrites occupent une place toujours plus importante dans les sciences sociales: pragmatique, analyse conversationnelle, linguistique interactionniste, sociolinguistique qualitative, par exemple. Or, la vitalité de ces champs d’études qui, tout en générant une grande diversité de résultats, a comme pendant une forte hétérogénéité des systèmes de transcription, hétérogénéité qui renvoie à la multiplicité des objectifs que se fixent les différentes approches et aux méthodes spécifiques des chercheurs. Le livre de N. Dittmar vient donc à point pour faire découvrir cette diversité à un public relativement large à qui il permet d’appréhender certains des enjeux méthodologiques et analytiques liés à la transcription. Le temps semble en effet venu de reconnaître que la transcription ne sert pas seulement de préalable à l’analyse ni de simple illustration des résultats, mais qu’elle est la partie centrale du processus de production scientifique des approches qui s’en servent. De la sorte, la transcription n’est pas un lieu neutre: les choix qui y sont faits ont des conséquences sur l’observabilité et le traitement des données. Le transfert de l’enregistrement vers sa représentation écrite ne va pas sans poser de nombreux problèmes, que les conventions de transcriptions, qui se trouvent en général en annexe des ouvrages, thématisent plus ou moins explicitement et règlent avec plus ou moins de bonheur. Dans le présent ouvrage, ces éléments alimentent l’entier de la réflexion de l’auteur, ce qui permet de les aborder et de les traiter, pour une fois, de manière centrale et unique. Comme le relevait déjà Harvey Sacks, la transcription offre un avantage considérable en termes de transparence des analyses, du fait que «the reader has as much information as the author and can reproduce the analysis . . . I’m showing my materials and others can analyze them as well» (H. Sacks, Lectures on Conversation 1992: 27). La transcription est ainsi conçue comme un outil permettant une conception renouvelée de la science quant à son rapport aux données et à l’analyse. Malheureusement, la transparence a un prix. Celui-ci ré- 153 Besprechungen - Comptes rendus 3 Vgl. Rosemarie Kiefer, Littérature luxembourgeoise de langue française, Sherbrooke 1980. 4 Vgl. dazu jetzt Jos Boggiani/ Maria Luisa Caldognetto/ Claudio Cicotti/ Antoinette Reuter (ed.), Paroles et images de l’immigration. Langue, Littérature et Cinéma: temoins de la présence italienne au Luxembourg et dans la Grande Région, Luxembourg 2006. side paradoxalement dans la relative opacité des signes et symboles employés à réaliser cette transparence. Ce qui oblige à rendre transparent ce qui justement contribue à opacifier la transparence et à expliciter les choix qui ont conduit à la transcription, d’où la nécessité des conventions. Celles-ci permettent non seulement au lecteur de savoir comment lire les extraits transcrits, mais donnent aussi les clés pour appréhender les phénomènes qui y sont mis en évidence: type de transcription (par exemple orthographique ou phonétique), chevauchements (= overlapping), phénomènes suprasegmentaux, silences, gestes, regards, etc. Pour autant, la place de l’explicitation des pratiques est généralement réservée aux marges des études qui font usage de la transcription. Même dans les travaux qui s’intéressent uniquement à l’interaction à partir de corpus, on s’étend peu sur les conséquences de la transcription sur le processus de scientifisation des données. Or, la transcription réalise et manifeste les choix analytiques du chercheur. Bien plus qu’un simple support pour l’analyse, la transcription est le lieu où s’incarne l’analyse, où celle-ci prend naissance et où elle s’épuise simultanément. Dès lors les choix qui y sont faits doivent faire l’objet d’une prise en charge publique et explicite de la part des chercheurs, la transcription condensant des enjeux qui vont bien au-delà d’une simple question technique pour engager la responsabilité des chercheurs dans ce qui fonde leurs démarches. Parmi ces enjeux, il y a les rapports de la science à ses sujets et plus précisément les différentes voix que la science fait entendre. En effet, dans les écrits scientifiques, c’est bien le chercheur qui parle à la place des acteurs. Même s’il peut arriver que la parole d’origine soit passée sous silence ou mutilée, la plupart du temps le chercheur se veut un porte-parole honnête; or, cela n’empêche pas qu’il reconfigure plus ou moins fortement ce qui a été dit sur le terrain en fonction des buts de sa recherche, de ses représentations normatives ou tout simplement de ses préférences stylistiques personnelles. Cet aspect est au coeur de la pratique scientifique et ne saurait être rangé dans les marges. Par l’usage de documents authentiques transcrits, on considère la parole des acteurs comme heuristiquement valable et comme socialement recevable, et on vise à montrer comment les interactions s’organisent effectivement. Ceci signifie que toute parole a droit à la scène médiatique qu’est le texte scientifique dans le respect de ses conditions d’émergence. Dans ce cadre, se pose la question du rapport de la transcription aux enregistrements et du rapport des lecteurs à la transcription. Certes, ce sont les enregistrements qui font foi si un point litigieux vient à être soulevé; ce sont eux encore que l’on invoque pour pallier aux limites descriptives de la transcription; ce sont eux, enfin et surtout, auxquels on a normalement recours pour l’analyse. Il n’en demeure pas moins que, pour les lecteurs, seule la transcription établit un lien, d’ailleurs indéfectible, avec le corps d’étude. Conçue comme un pont d’accès et d’échange entre les enregistrements et les analyses finalisées, de même qu’entre le chercheur et son lecteur, elle paraît en même temps source et aboutissement de l’objet qui se constitue et s’exprime par elle. Mais si la transcription est lien, elle est aussi césure. Césure entre la réalité (celle emprisonnée par l’appareil enregistreur qui fonctionne aussi comme lien et coupure d’avec l’événement interactif original) et l’objet d’analyse qu’elle contribue pourtant à constituer et à la description duquel elle participe activement. En effet, la transcription n’est qu’une version des données et par là même une interprétation de la réalité interactive qui tout à la fois exhibe et cache. Certes, elle est une interprétation parmi d’autres, révisable en tous temps, mais qui fige la réalité et l’enferme indubitablement dans une conception du monde qu’elle représente elle-même. Or, c’est ce miroir approximatif au caractère à la fois transparent et opaque qui trouve place en annexe des travaux et non pas les enregistrements eux-mêmes, créant ainsi sa propre illusion et tendant à imposer sa propre logique. Se pose alors la question de la fidélité de la transcription, qui peut s’exprimer par le biais de l’accumulation, potentiellement infinie, des détails. Comme le disent Psathas/ Anderson: «the conversation analyst . . . repeatedly listens to/ views the 154 Besprechungen - Comptes rendus recording and endeavors to produce a transcript which captures/ displays those features of the interaction that are of analytic interest» (Semiotica 78 (1990): 76). Mais où s’arrêter? Peut-on se contenter de représenter les seuls événements ou phénomènes dignes d’intérêt analytique ou ne faut-il pas aussi rendre accessible une certaine finesse de la conversation dont la pertinence ne relève pas directement de l’analyse à proprement parler, mais qui contribue à rendre compte de l’interaction enregistrée? Ce souci ne se laisse évidemment pas réduire à des règles toutes faites qu’il s’agirait d’appliquer mécaniquement. Pour autant, un certain nombre de principes participent à la réalisation et à l’utilisation scientifique d’un objet au statut complexe. Ces principes concourent à une approche réflexive de la transcription aux différents niveaux de l’analyse: en amont, en vue de l’analyse; au niveau de l’analyse même, en tant qu’elle en est la représentation; en aval, sous forme d’extraits illustrant tel ou tel phénomène et permettant la transparence chère à Sacks. Pour le reste, c’est à un travail de sensibilisation et de formation que doivent s’attacher les spécialistes, afin de permettre à un public toujours plus large de mieux saisir les enjeux de la transcription. C’est là, probablement, l’apport fondamental du livre de N. Dittmar, qui se présente comme une introduction visant un public d’étudiants, de chercheurs débutants et de profanes (pour reprendre en le modifiant légèrement le sous-titre de l’ouvrage). C’est d’ailleurs à ce souci que répond non seulement la construction de l’ouvrage, mais aussi la présence, à la fin de chaque chapitre, d’une liste de tâches à accomplir si l’on souhaite approfondir les thématiques traitées dans le chapitre, invitant à consulter des sites internet (dont la liste égrenée au long des chapitres est condensée en page 249) et des ouvrages scientifiques. Le premier chapitre du livre aborde ainsi la représentation de la langue orale dans et par l’écrit. L’auteur évoque diverses procédures employées pour saisir et représenter le discours oral dans la vie de tous les jours, entre autres la sténographie et la production de procèsverbaux. À cette entrée en matière succède et répond un chapitre consacré au champ de recherche de la communication orale («sprechsprachliche Kommunikation»), où l’oralité est abordée comme un phénomène avant tout social, situé et permettant d’exprimer des identités. L’auteur aborde en particulier le caractère fluide («flüssig») et fugitif («flüchtig») de l’oralité, inscrite dans la co-présence entre interlocuteurs (l’auteur parle de «Sprecher» et de «Hörer»). Le chapitre sert ainsi à conceptualiser l’oral et à le caractériser au niveau du système linguistique, des liens entre pensée et langue, du contexte social et enfin des phénomènes discursifs. De fait, la notion de transcription en tant que telle est abordée à partir du chapitre 3. L’auteur la définit comme une méthode de documentation scientifique des processus oraux de la communication («mündliche Kommunikationsprozesse»). Cette méthode est ensuite appréhendée, dans les deux chapitres qui forment le coeur de l’ouvrage, sous l’angle de l’authenticité phonétique de la transcription (ch. 4) et plus largement de son authenticité pragmatique (ch. 5). Le chapitre 4 présente ainsi différents systèmes scientifiques de transcription des sons, insistant longuement sur l’API (alphabet phonétique international), présentant brièvement le système PDL (Pidgin-Deutsch-Lautschrift) développé dans le cadre du projet Pidgin- Deutsch ausländischer Arbeiter auquel a participé l’auteur, et évoquant le système SAMPA (Speech Assesments Methods Phonetic Alphabet). Dans le cinquième chapitre sont présentés les principaux systèmes de transcription utilisés dans l’espace germanophone pour transcrire, coder et marquer le matériel oral pour son traitement analytique, cela dans une perspective qui dépasse le fait phonique et l’insère dans les dimensions sociales et pragmatiques du langage. Ce chapitre est sans doute le plus consistant et le plus intéressant du livre, car il permet aux lecteurs de faire connaissance 155 Besprechungen - Comptes rendus avec les spécificités de chaque système concernant le traitement du matériel verbal et prosodique, le design adopté, le fonctionnement des commentaires, le paradigme de recherche dans lequel le système s’intègre, les conventions. Ces systèmes, illustrés par des exemples, sont les suivants: - la tradition de l’analyse conversationnelle anglosaxonne à laquelle se réfèrent un certain nombre de chercheurs du domaine germanophone et qui précède chronologiquement les systèmes développés sur ce domaine à partir des années 1980 environ présentés dans l’ouvrage; - le système en partitions de l’approche HIAT (Halb-Interpretative ArbeitsTranskription) développé par Konrad Ehlich et Jochen Rehbein en réaction critique à l’analyse conversationnelle; - le système DIDA (DIskurs-DAten-bank) développé par l’IDS (Institut für Deutsche Sprache) de Mannnheim et utilisé pour décrire l’usage de l’allemand de différents points de vue (stylistique sociale, rhétorique du discours, intégration linguistique des étrangers par exemple) par des chercheurs tels que Reinhard Fiehler, Werner Kallmeyer ou Reinhold Schmitt; - le système de Du Bois, qui n’est que très peu utilisé sur le domaine germanophone. À ce titre, on peut se demander pourquoi ce système est présent dans l’ouvrage. La réponse tient à mon avis à deux aspects de l’approche de Du Bois: la lisibilité de son système de transcription et, surtout, la distinction faite entre transcription large et transcription étroite. En effet, cette distinction permet de décider quels types de phénomènes seront transcrits, le matériel verbal représentant le pôle le plus large, nécessairement présent, et les détails phonétiques, tels que les allongements syllabiques p. ex., à l’autre pôle, celui de la transcription la plus étroite. En ce sens, la présence du système de Du Bois dans cet ouvrage s’explique avant tout par le public auquel il s’adresse et par la volonté de N. Dittmar de fournir des repères simples pour commencer à transcrire (ce sur quoi se concentre l’ultime chapitre du livre, cf. infra); - le système GAT (Gesprächsanalytisches Transkriptionssystem) développé à la fin des années 1990 par une équipe de linguistes parmi lesquels on peut citer Peter Auer, Jörg Bergmann, Elizabeth Couper-Kuhlen, Susanne Günthner, Uta Quasthoff ou Margret Selting. - enfin, le système CHAT (Codes for Human Analysis of Transcripts) surtout utilisé dans le domaine de l’acquisition des langues du fait qu’il permet plusieurs niveaux d’analyses et un codage informatique des différents phénomènes qui peuvent intéresser l’analyste, en particulier les catégories grammaticales. À la suite de ces deux chapitres centraux, le chapitre 6 présente, de manière synthétique, les problèmes liés à la transcription du comportement non verbal. Le chapitre montre d’abord brièvement comment ces questions sont traitées par trois approches différentes (HIAT, analyse conversationnelle et GAT), puis prend à son compte une proposition de transcription intégrative qui s’appuie sur un article de S. Sager paru en 2001 et intitulé Probleme bei der Transkription nonverbalen Verhaltens. Le chapitre 7 focalise la question, importante pour la manipulation des transcriptions, du traitement informatique des données: fonctionnement des logiciels de transcription, caractère public et accessible des logiciels, mise à disposition de données sur internet, etc. Enfin, le chapitre 8 aborde, de manière compacte et convaincante, la pratique de la transcription en proposant un bref vademecum à celles et ceux qui souhaitent commencer à transcrire. Le chapitre thématise d’abord le choix du système de transcription, en fonction de la co-présence de différentes langues dans l’interaction à transcrire, de l’orientation qualitative de la transcription, du type d’interaction et des propriétés prosodiques qui doivent faire l’objet de l’analyse. Puis, l’auteur donne les conditions de validation scientifique du tra- 156 Besprechungen - Comptes rendus vail de transcription: protocole d’enquête décrivant la situation enregistrée, données biographiques sur les participants à l’interaction enregistrée, choix du matériel d’enregistrement, etc. Enfin, le chapitre se termine en listant les étapes de la transcription (depuis la segmentation du matériel verbal et l’identification des locuteurs jusqu’aux différents phénomènes de modulation de la voix par exemple) et en donnant quelques conseils utiles avant de se mettre à transcrire pour la première fois. On ajoutera qu’un glossaire ferme l’ouvrage, mais se révèle décevant, car il se concentre sur des phénomènes d’ordre acoustique, grammatical et lexical dont la définition peut être trouvée dans quantités d’introductions, manuels et ouvrages spécialisés sur ces questions. Ce glossaire contient en fait peu d’informations relatives aux phénomènes de l’interaction et à la pratique de la transcription: tours de parole, chevauchements, départs simultanés, par exemple. Et comme il n’y a pas d’index, il est impossible de retrouver les termes-clefs du texte. Peut-être ce glossaire est-il un symptôme de la conception générale du livre, qui focalise avant tout les phénomènes segmentaux et suprasegmentaux, en relégant tendanciellement les phénomènes interactifs, y compris kinésiques, au second plan. Néanmoins, une bibliographie sélective est proposée, dans laquelle on retrouve bon nombre de textes utiles aux lecteurs qui voudraient approfondir leur connaissance dans ce domaine. Au terme de ce parcours, on pourra éventuellement regretter que N. Dittmar ait décidé de présenter presque exclusivement des systèmes utilisés sur le domaine germanophone. Certes, c’est sur ce domaine que de nombreux développements ont eu lieu, en Europe, en matière de transcription de données interactives authentiques. De plus, l’ouvrage est destiné à un public germanophone et les choix faits par l’auteur sont cohérents puisque l’enjeu est de familiariser ce public avec les phénomènes de transcription. Néanmoins, il existe d’autres courants importants qu’on aurait aimé voir figurer dans une telle introduction. Pour s’en tenir au domaine francophone, on aurait par exemple pu évoquer les travaux de Lorenza Mondada (linguistique interactionniste), de Claire Blanche-Benveniste (description du français, en particulier au niveau syntaxique) et de Marie-Annick Morel (énonciation, prosodie, pathologie du langage). Quoi qu’il en soit, ce livre demeure une très bonne introduction à la transcription des données orales authentiques; à ce titre, on ne peut qu’en conseiller la lecture. Nicolas Pepin ★ Thomas Krefeld, Einführung in die Migrationslinguistik. Von der Germania italiana in die Romania multipla, Tübingen (Gunter Narr) 2004, 174 p. (Narr Studienbücher) La linguistica dell’emigrazione non è più così sulla cresta dell’onda come lo era stata negli anni Ottanta del Novecento. Ora questo lavoro di Thomas Krefeld, che si vuole una Einführung ed esce in una collana di Studienbücher ma che in effetti ha il taglio, il contenuto e le giuste ambizioni di un’originale monografia, viene a spiccare nel quadro della pubblicistica in tema anche (ma non solo) per il tentativo di fornire una modellizzazione teorica particolare al campo di studi, e di fondare anzi esplicitamente una «eigene Subdisziplin» (110). Già il sottotitolo lascia in effetti intendere che il quadro più ampio verso cui l’autore vuole flettere il campo d’analisi è quello della teoria di uno spazio plurimo di variazione tipico della situazione migratoria (ma non a questa limitato); da estendere, partendo dall’analisi e interpretazione di un caso specifico, quello della seconda generazione di emigrati italiani in Germania, a tutti i casi in cui si siano verificati fenomeni migratori (e quindi, tagliando trasversalmente le partizioni linguistiche acquisite, a quasi tutte le comunità linguistiche plurilingui di una qualche consistenza e storicamente complesse). 157 Besprechungen - Comptes rendus Anticipiamo subito che il risultato di tale impostazione configura uno sposalizio molto interessante fra varietistica di scuola coseriana, linguistica del contatto (anche in prospettiva storica) e sociolinguistica percezionale. Quest’ultima rappresenta per molti aspetti una chiave importante del lavoro: anche se l’autore sa sviluppare l’argomentazione in molte direzioni e tenendo conto di diversi approcci, in più punti è evidente l’insistenza del focus sul parlante e sul suo vissuto. Tale prospettiva è già ben preannunciata a p. 10, quando viene formulata la Leitfrage: «Was ist spezifisch deutsch an der Art und Weise, wie in der Bundesrepublik Deutschland lebende Italiener italienisch sprechen? »; e viene poi via via ribadita nel corso della trattazione, che si avvale di numerosi esempi di testi prodotti da migranti italiani in Germania. Un concetto centrale per Krefeld è quello di kommunikativer Raum (Raum in senso proprio, di «luogo geografico, spazio localizzato», non in quello metaforico usuale in espressioni come «spazio di variazione», o «spazio linguistico», com’è usato per es. da Tullio De Mauro), a cui è dedicato il secondo capitolo del volume (mentre il primo, che vale da introduzione ma che reca già molta informazione specifica, è significativamente intitolato Was die Sprachenkarten verschweigen - und was der Untertitel sagen will), e che si articola in tre dimensioni: la spazialità della lingua (Räumlichkeit der Sprache), la spazialità del parlante (Räumlichkeit des Sprechers) e la spazialità del parlare (Räumlichkeit des Sprechens). Distinzione tripartita concettualmente innovativa (anche se nella piena tradizione coseriana) che costituisce una chiave interpretativa ben profilata dei diversi fenomeni linguistici che vengono nel prosieguo presi in conto. L’autore non rifugge dall’introdurre termini-concetto nuovi; proprio in questo capitolo troviamo per es. Positionalität, per designare la dipendenza del discorso (lo Sprechen) dalla distanza/ vicinanza relativa (dal punto di vista sia sociale che pragmatico) fra i partecipanti all’interazione verbale; e soprattutto Glossotop, improntato all’ecologia (Biotop, Zootop, ecc.), per indicare il luogo di una «mehrsprachige Kommunikationsgemeinschaft», cioè l’unità (minima) fondamentale dello spazio comunicativo. Un risultato molto interessante di questo capitolo (e ci dispiace di non poter qui entrare in dettagli) è una tipologia di cinque tipi diversi di parlanti sulla base dell’incrociarsi di due parametri definitori dello «spazio comunicativo vissuto»: che potremmo parafrasare come «dialettofono attivo», «migrante interno», «parlante non dialettofono», «parlante minoritario» e «migrante extraterritoriale» (33). Le diverse caratterizzazioni in termini di varietà di lingua e di fenomeni di contatto che si ritrovano nei campioni di testi esaminati vengono appunto riportate al tipo di Glossotop in cui vive il parlante: si veda ad es. l’interessante analisi (65-67) dell’«italiano popolare napoletano di stampo tedescheggiante» con numerosi casi di variazione idiosincratica (presumibile indice di erosione linguistica) di una tredicenne nata a Napoli da otto anni residente in una città dell’Algovia. Il terzo capitolo tratta infatti, con abbondante esemplificazione empirica, dei fenomeni di «Dissoziation des migratorischen Kommunikationsraums» che dànno della Germania italiana un’immagine piena di differenziazioni. L’autore si sofferma anche sui numerosi fenomeni di code switching e code mixing, fra cui un’attenzione particolare (che qui non v’è spazio di concedere) ci sembra meriterebbero molti casi di integrazione a diversi livelli fra la grammatica del tedesco e quella dell’italiano, nelle «varietà extraterritoriali» tipiche dell’emigrazione, anche alla luce delle assunzioni e sistemazioni teoriche del cosiddetto Matrix Language Frame Model di Carol Myers-Scotton. Molto istruttivo da questo punto di vista è per es. il lungo brano (92) di una commessa ventunenne originaria di Crotone da 20 anni a Monaco, col suo scivolare continuo, in superficie ma anche (come sottolinea l’autore) in «profondità», e privo di ogni conflitto, fra i tre mondi linguistici e culturali italiano, tedesco e cotronese. 158 Besprechungen - Comptes rendus Nel quarto capitolo si procede ad una rivisitazione della linguistica dell’emigrazione come, appunto, «einer spezifischen sprachwissenschaftlichen Teildisziplin» (110). Pur ben conscio che anche nel settore delle linguistiche per così dire di confine entia non sunt multiplicanda praeter necessitatem, Krefeld argomenta in molte direzioni per giustificare tale necessitatem per la Migrationslinguistik. Il primo passo è compiuto mediante un Abriss della storia linguistica delle migrazioni nella Romania, vista nella dialettica tra Arealität e Territorialität; vengono poi approfondite, sempre alla luce delle categorie elaborate nel lavoro, le varie vicende del contatto fra arabo e varietà romanze nella Penisola Iberica, con due excursus sulla situazione dei sefarditi in genere (con molti riferimenti non convenzionali alle opere di Elias Canetti) e degli aromuni, e con un ampia disamina della formazione del castigliano. Una discussione delle vicende culturali e linguistiche del Kommunikationsraum Sicilia consente all’autore di venire a configurare un superamento, o un allargamento, della Varietätenlinguistik verso una Raumlinguistik, «im Sinn . . . eines mehrdimensionalen und relationalen kommunikativen Raums . . ., der unter der Spannung ganz gegenläufiger, harmonisierender und partikularisierender Kräfte steht» (152). Una di queste forze costituisce l’oggetto della Migrationslinguistik. Il volume è completato da un elenco degli informatori, da una lista delle figure, tabelle e grafici, da un’ampia e puntuale bibliografia, e da un utile indice analitico. Il lavoro è ricco di cose notevoli anche in particolari secondari nell’economia del lavoro, che mostrano la grande familiarità dell’autore con molti campi della linguistica generale e romanza e della sociolinguistica. Per esempio, chi scrive queste note apprezza molto lo schizzo di discussione delle nozioni di diglossia (che viene spesso applicata piuttosto pedissequamente negli studi di linguistica dell’emigrazione, e più in generale di sociolinguistica del plurilinguismo) e dilalia (29-31). Nella nota 47 a p. 31 Krefeld si domanda come vadano classificate dal punto di vista della sociologia del linguaggio le varietà B nelle situazioni, appunto, di diglossia e di dilalia: «Dialekte? »; a parere di chi scrive, semplicemente varietà, Varietäten (se vogliamo, sociogeografiche). La competenza che l’autore mostra delle varietà italoromanze oggetto di analisi è ammirevole anche nei dettagli. Non sapremmo trovare altro che qualche osservazione molto minuta circa qualcuno dei casi riportati nelle tabelle a p. 71-73: terrazza non è una forma interferita dal ted. Terrasse, ma variante di terrazzo comunissima (anzi, addirittura prevalente direi) in italiano standard per terrazzo; ital. standard non è materazzo, forma regionale dialettizzante, ma materasso (71); chitarra e non ghitarra (72) è la forma ital. standard (ma qui si evince che ci sarà stato uno scambio di colonna fra forma standard e forma interferita); carpetta per ‘cartella per documenti’ (Mappe) è arcaico e burocratico, la forma standard comune è piuttosto, appunto, cartella/ cartellina; Röslein non è rosino, ma semmai (raro) rosina (73). Sarà apparso chiaro da queste note di lettura che il lavoro si legge con grande interesse, è riuscito nelle sue ambizioni, e si segnala per una spiccata originalità di impostazione e di pensiero, che, se può a volte presentare la contropartita di portare a qualche eccesso di terminologia, non solo appare nel complesso convincente, ma offre molto materiale di proficua discussione, getta luce nuova su fenomeni sinora mai trattati in questa prospettiva, e ha il gran merito di rivitalizzare un importante settore di ricerca. Gaetano Berruto ★ 159 Besprechungen - Comptes rendus Rita Franceschini/ Johanna Miecznikowski (ed.), Leben mit mehreren Sprachen/ Vivre avec plusieurs langues. Sprachbiographien/ Biographies langagières, Bern (Peter Lang) 2004, xxi + 254 p. (Transversales 9) Le prospettive rivolte all’analisi dei vissuti, delle rappresentazioni e delle percezioni dei parlanti hanno preso sempre più piede negli studi latamente sociolinguistici, accentuando vieppiù una tendenza della disciplina a porsi come una «linguistica dei parlanti», vista attraverso i parlanti stessi. In questo orientamento rientra un settore di ricerca parzialmente nuovo, che si è andato profilando nell’ultimo decennio e che trova ora nel volume che recensiamo una delle concretizzazioni più significative: quello dello studio delle biografie linguistiche. Viene in effetti ripreso in maniera sistematica un filone che ha una sua tradizione, sia pure un po’ episodica, nella linguistica europea. Di fatto le biografie linguistiche come sono intese dalla ricerca attuale sono sempre «autobiografie». E il classico «d’autore» del genere è appunto Das zweisprachige Individuum. Ein Selbstzeugnis, di W. Theodor Elwert, apparso nel 1959 nelle monografie della Akademie der Wissenschaften und der Literatur in Mainz e ripubblicato del 1973 da Franz Steiner a Wiesbaden; mentre un illustre precedente letterario è ovviamente l’Elias Canetti di Die gerettete Zunge (più volte opportunamente citato nel volume che recensiamo), e una gustosa testimonianza personale da linguista è per esempio l’articolo di J. Kramer, «Mijn Nederlands. Ein Selbstzeugnis zum quasi-natürlichen Zweitspracherwerb» (in G. Holtus/ J. Kramer (ed.), Das zweisprachige Individuum und die Mehrsprachigkeit in der Gesellschaft, Stuttgart 1991). E, in fondo, succinte minibiografie sociolinguistiche ridotte ad alcuni punti chiave non sono quelle che si richiedono nei questionari di molte indagini di sociologia del linguaggio? Il presente volume comprende undici contributi, in tedesco, inglese e francese, preceduti da una introduzione delle curatrici. Nella prima parte, dedicata a un confronto di biografie linguistiche di bilingui in diverse situazioni, intervengono A. Tabouret-Keller (su due famiglie cinesi seguite nell’intero ultimo secolo), Ch. Deprez et al. (su una giovane filippina emigrata a Parigi), B. Treichel (sul suffering connesso alle vicende della biografia linguistica di due parlanti gallesi), D. Barth (su «dangerous topics» nella biografia linguistica di tedeschi dell’Est), e K. Meng (sui Russlanddeutsche trasferitisi dopo il 1980 in Germania). Alla seconda parte, che contiene i risultati di un progetto di ricerca comune delle Università di Basilea e Praga sulle biografie linguistiche nel contesto mitteleuropeo, dànno voce R. Franceschini (con una discussione generale del significato delle biografie linguistiche per lo studio del plurilinguismo, dell’apprendimento di L2 e del rapporto fra linguaggio e emozioni), J. Nekvapil (sulla situazione dei parlanti di origine tedesca nella Repubblica Ceca), L. Ha á ová (su una donna ungherese in Repubblica Ceca), J. Miecznikowski (sull’inizio dell’apprendimento di L2 nelle biografie di parlanti in diverse situazioni plurilingui), V. Carmine (sul valore del discorso diretto nell’autobiografia linguistica di una parlante di origine berlinese ora in Ticino), e P. Deslarzes (sulla dialettica fra alienazione sociale e integrazione nelle biografie di emigrati italiani a Basilea). A che cosa serve e che significato ha l’analisi delle biografie linguistiche per il sociolinguista? Si tratta di una questione centrale nell’approccio qui considerato, dato che volentieri questo genere di studi per sua natura viene a configurarsi piuttosto in termini di scienze sociali e di psicosociologia delle lingue che non di vera e propria sociolinguistica. Risposte si trovano in più contributi: già nell’introduzione delle curatrici (e va sottolineato che R. Franceschini, una delle personalità di punta in questo settore di studi, nel suo denso contributo si preoccupa precipuamente appunto di fornire una giustificazione teorica e metodologica dello studio delle biografie linguistiche e di trarre generalizzazioni spendibili per l’avanzamento della ricerca) abbiamo alcune indicazioni fondamentali: «diese Art von Daten ist sowohl für eine Typologie möglicher Erwerbskontexte von Bedeutung, als auch für ein besse- 160 Besprechungen - Comptes rendus res Verständnis davon, was eine Situation für einen Sprecher zu einem Erwebskontext macht. Des weiteren stehen wir noch vor unbeantworteten Fragen in Bereich der Motivation zum Sprachenlernen und bezüglich des ‹idealen› Alters für den Spracherwerb. . . . Autobiographische Erzählungen geben Aufschluss über diese Fragen» (viii-ix). Le biografie linguistiche dànno quindi accesso al repertorio linguistico del singolo parlante, al momento e ai modi di apprendimento delle lingue e delle varietà di lingua da lui padroneggiate, alle loro situazioni di impiego e ai vissuti relativi; e si profilano come «an important methodological tool to complement the more or less objective observer’s description of a situation with subjective data from those who experienced it» (Barth, 76). Come sono da concepire le biografie linguistiche volte a questo scopo? K. Meng mette in rilievo la sistematicità scientifica che esse debbono avere, sia dal punto di vista della raccolta della documentazione che da quello della sua analisi e interpretazione: una biografia linguistica è «eine systematische, in der Regel wissenschaftliche Darstellung der sprachlichen Entwicklung einer bestimmten Person unter den für sie charakteristischen Sprachentwicklungs- und Sprachverwendungsbedingungen» (98); «Sprachbiographien werden in der Regel nicht voraussetzungslos erarbeitet; und sie sind kein Selbstzweck» (99). I materiali sono essenzialmente raccolti attraverso interviste narrative, sono «das interaktive Produkt einer autobiographischen Erzählung, das aus einer spezifischen Erhebungsart hervorgeht» (Franceschini, 124); si tratta quindi di vedere «wie die Informanten ihre Sprachbiographien produzieren und wie das in der Forschungssituation geschieht, also im Prinzip in Ko-Produktion mit dem Forscher» (Nekvapil, 170). Come molto del lavoro in sociolinguistica interpretativa, che corre a volte il rischio di configurarsi come non molto più di una parafrasi di quanto è verbalmente rappresentato dai parlanti, finendo quindi per delegare quasi ai soggetti stessi il compito della rappresentazione scientifica dell’oggetto di studio, l’analisi delle biografie linguistiche può presentare qualche problema per quanto riguarda l’astrazione generalizzante e la modellizzazione teorica dei risultati. Dal complesso dei lavori contenuti nel volume si può dire che tale problema è in questo caso superato: non solo il mazzo di contributi fornisce una bella esemplificazione di casi molto variati, analizzati secondo punti di vista metodologici anche diversi (ora con accento più sull’analisi del discorso, come nel caso di Deprez et al.; ora con focalizzazione più di oral history e etnometodologica, come in Barth; ora più di sociologia del plurilinguismo, come in Tabouret-Keller; ora più di psicosociologia della vita quotidiana, come per es. in Treichel), ma tutti gli autori sono chi più chi meno consapevoli dei problemi teorico-metodologici connessi alla direzione d’indagine; e non mancano generalizzazioni molto significative, quali per esempio le osservazioni di Franceschini circa l’«unfokussierter Spracherwerb» o sull’importanza delle emozioni per l’apprendimento linguistico quali emergono dalle biografie; o il riconoscimento, in più autori, di specifiche «Figuren sprachbiographischen Erzählens» (142) / «Figuren der sprachbiographischen Erzählung» (171); o l’accesso alle complesse interazioni, nelle storie di vita effettive e nel loro racconto, fra «individual experiences, general biographical and social processes, and processes of verbalisation» (Treichel, 72) consentito dall’analisi delle biografie; e via discorrendo. Il volume ci fornisce infatti un quadro vivace e variegato di «esperienze di vita linguistica» e di approcci psicosociometodologici che un sociolinguista abituato a un orientamento più tradizionale, ancorato in primis ai fatti linguistici, legge dapprima con molta curiosità e poi con forte e crescente interesse, constatando di imparare molto. Gaetano Berruto ★ 161 Besprechungen - Comptes rendus Lorenza Mondada, Chercheurs en interaction. Comment émergent les savoirs, Lausanne (Presses polytechniques et universitaires romandes) 2005, 142 p. Dans ce livre, issu d’une recherche commencée en 1997, Lorenza Mondada s’intéresse aux manières dont le savoir est élaboré dans des équipes de recherche scientifique. L’auteur privilégie dans son approche l’articulation entre la nouvelle sociologie des sciences et la linguistique interactionnelle venant de l’analyse conversationnelle d’origine ethnométhodologique. L’ouvrage, de format pratique, se distingue non seulement par la prise en compte des dimensions internationales et interdisciplinaires qui affectent aujourd’hui un nombre croissant de contextes professionnels, mais aussi par le bon équilibre entre théorie et application. En effet, dès les premières pages, l’auteur propose des discussions de cas concrets, c’est-à-dire des transcriptions d’extraits de réunions résultant d’enregistrements audio et vidéo. L’ouvrage comporte six chapitres dont le premier fournit non seulement le cadre théorique, mais aussi une «mentalité analytique» particulière - et indispensable - qui consiste en l’examen des pratiques scientifiques in situ, telles qu’elles se déploient dans leurs contextes ordinaires de production. L’étude de l’organisation des interactions dans les réunions de travail est au centre du deuxième chapitre. L’auteur examine différents modes de participation des intervenants et diverses catégories d’appartenance (comme «modérateur», «orateur» ou «expert») qui rendent légitimes les interventions de ceux-ci. Dans le troisième chapitre, Mondada s’intéresse aux procédés interactionnels par lesquels un objet de discours est proposé dans un premier tour de parole pour être ensuite transformé dans les tours suivants. Elle montre que la dynamique des accords et des désaccords est constitutive du travail scientifique et que celle-ci se situe effectivement au cœur de processus au fil desquels non seulement les objets se transforment, mais également le langage qui sert à en parler. Le quatrième chapitre porte sur le côté de plus en plus international des pratiques scientifiques qui demeurent - comme le souligne Mondada - largement plurilingues, malgré l’omniprésence fictive de l’anglais. Tout d’abord, l’auteur fait le constat d’une grande diversité de modèles de gestion d’équipes plurilingues. Elle montre ensuite que les choix de langue dans les équipes plurilingues sont loin d’être effectués une fois pour toutes: ils sont constamment renégociés dans les interactions. Aussi retient-elle que le plurilinguisme peut être ressenti soit comme facteur négatif (ralentissement ou complication des interactions), soit comme facteur positif (amélioration de l’intégration des participants ou diversification des points de vue). Elle se demande finalement si les discussions scientifiques plurilingues déclenchent une forme particulière de collaboration. Ses analyses rendent manifeste que, effectivement, dans les équipes internationales où les chercheurs discutent en plusieurs langues, les objets de savoir sont enrichis et différenciés par le recours à des ressources linguistiques plurielles. Malgré le fait que la parole joue un rôle fondamental dans les interactions, elle n’est pas la seule ressource disponible. L’interaction s’organise également à travers l’exploitation de «ressources multimodales», telles que les gestes, la disposition des corps dans l’espace ou le recours à des artefacts variés (textes, cartes ou croquis). Cette thématique est abordée dans la cinquième partie de l’ouvrage où Mondada propose des analyses de deux cas de manipulation de documents - la production collective d’arguments écrits d’une part et la production d’un discours oral à partir d’un texte écrit d’autre part. Le sixième et dernier chapitre résume non seulement le parcours qu’a effectué Mondada à travers les cinq chapitres précédents, mais aussi les quatre dimensions qu’elle considè- 162 Besprechungen - Comptes rendus re comme fondamentales pour l’organisation des pratiques scientifiques. Ces dimensions, qu’elle a fait «émerger» au cours de son parcours, sont les suivantes: l’organisation des discussions dans les séances de travail, les modes d’élaboration collective des objets de savoir, la gestion des groupes plurilingues, l’imbrication de la parole et des objets dans les activités de recherche. Mondada atteint incontestablement l’objectif qu’elle s’est fixé pour ce livre: introduire le lecteur - appartenant au monde de la recherche ou au grand public - «à une vision contemporaine de la science telle qu’elle peut être observée tous les jours dans les échanges entre chercheurs et experts» (10). Pia Stalder ★ Laurent Filliettaz/ Jean-Paul Bronckart (ed.), L’analyse des actions et des discours en situation de travail. Concepts, méthodes et applications, Louvain-la-Neuve (Peeters) 2005, 264 p. Le présent ouvrage se distingue par son interdisciplinarité. Il réunit des contributions de chercheurs dans les domaines de la psychologie du travail, de la didactique professionnelle, de l’ethnométhodologie, de la linguistique interactionnelle ou de l’analyse du discours autour d’un champ thématique complexe: celui de l’action et du discours dans le contexte professionnel. Le dénominateur commun de ces études se résume dans la volonté de favoriser, au moyen de réflexions approfondies, les discussions méthodologiques, les observations et descriptions des actions et discours en situation professionnelle, ainsi que la connaissance et la compréhension meilleures du travail humain. Néanmoins, dans certains articles, cet objectif se trouve un tant soit peu brouillé par le fait que les auteurs débattent surtout de questions conceptuelles, sans accorder par la suite une juste part à leur application, ce qui faciliterait une re-considération et re-contextualisation des concepts après la lecture de ces travaux. Le livre est organisé en quatre sections dont chacune réunit trois contributions. La première partie traite le statut du langage dans les méthodes d’analyse du travail. Josiane Boutet aborde dans son article la notion de «genre de discours», entendue comme «un niveau intermédiaire entre langue et discours», et analyse des propriétés qui constituent le langage au travail comme genre professionnel. Les contributions d’Yves Clot et de Katia Kostulski s’inscrivent dans le domaine de la psychologie du travail. Yves Clot réexamine en détail la théorie bakhtinienne du dialogue en vue de montrer qu’elle renferme des éléments-clés pour la compréhension des enjeux et des mécanismes à l’œuvre dans les dispositifs de co-analyse du travail que sont l’autoconfrontation simple et croisée. Katia Kostulski s’interroge sur la façon dont l’interaction peut être définie dans un modèle ancré en psychologie, de même que sur les rapports de l’interaction conversationnelle avec l’action. Cette première partie, fort dense en discussions de concepts théoriques, est suivie d’une deuxième section qui est consacrée à l’analyse des activités de services - conseils et gestes - dans divers cadres professionnels. Le travail de Marie Carcassonne et de Laurence Servel a pour objectif une meilleure compréhension de l’activité de Techniciens Conseils, moyennant une analyse de corpus croisant discours sur soi et discours en interaction, en d’autres termes une analyse des rôles représentés et des rôles joués. Cette étude convainc non seulement par son développement théorique succinct qui est ancré en linguistique et en sociologie - la notion de rôle se présentant aux auteurs comme un point d’articulation entre les deux disciplines -, mais aussi par sa méthodologie claire et logique, laquelle mène 163 Besprechungen - Comptes rendus à des résultats pertinents qui prennent en compte la dimension institutionnelle et les processus de construction identitaire des agents. Patrick Mayen et Antonietta Specogna s’intéressent à la manière dont la forme d’activité professionnelle de conseil évolue et comment cette évolution s’accomplit dans la coactivité des conseillers et de leurs clients. Mayen et Specogna explorent les différences entre les deux formes du conseil que sont le «conseil disant ce qu’il faut faire» - considéré comme modèle historique ancien et inadapté, et la «co-construction d’une solution personnalisée» - correspondant à la forme en devenir, autrement dit à la forme d’expertise à construire. Outre l’analyse d’une séquence d’interactions verbales d’un entretien de conseil, les auteurs proposent dans leur travail une modélisation intéressante des principaux éléments organisateurs de l’activité de conseil, selon ses formes actuelle et en devenir. Isabelle Dumas étudie quant à elle l’interdépendance des actes de langage et des gestes praxiques dans les interactions de commerce et de service. La première et principale partie de sa contribution est consacrée à l’examen des formulations directes et indirectes de requêtes, ainsi qu’aux modes de délivrance des biens. Dans la deuxième partie de l’article, Dumas donne un aperçu des éléments verbaux et non-verbaux en jeu lors d’un échange autour du paiement. Au cœur de l’ouvrage se trouvent les contributions de Lorenza Mondada, de Laurent Filliettaz, d’Anne Condamines et Pascale Vergely. Cette troisième partie est centrée sur la coordination, la prise de décision et l’expertise dans les interactions spécialisées. Les articles portent sur des pratiques professionnelles qui se caractérisent par un haut degré d’interactivité et par l’importance cruciale qu’y jouent des objets techniques ou des artefacts. Lorenza Mondada consacre son article aux procédures de co-conception d’une exposition lors d’une réunion de travail. Conformément à ses autres travaux, sa perspective est inspirée de l’ethnométhodologie et de l’analyse conversationnelle. Moyennant une démonstration pertinente qui est non seulement commentée verbalement, mais aussi documentée visuellement, Mondada met en évidence les processus d’émergence, d’acceptation ou de rejet, de stabilisation ou d’abandon de propositions, ainsi que les ressources multimodales - à savoir les gestes, les manipulations et les constitutions locales d’objets (textes, croquis ou maquettes) - mobilisées et configurées au fil de ces processus. Le travail de Laurent Filliettaz se propose de contribuer au développement des théories de l’interaction par l’étude d’une situation de travail en milieu industriel. L’auteur souligne l’importance de prendre en compte pour l’analyse des activités en situation de travail les spécificités des échanges polylogaux, la polyfocalisation de l’action et ainsi le fait que la parole ne peut plus être conçue comme centrée sur une tâche unique. Dans son analyse - illustrée et présentée d’une manière convaincante (transcriptions, photos, graphiques) - Filliettaz démontre l’imbrication des mécanismes langagiers dans les environnements matériels et les activités qui y sont en jeu. Cette imbrication est selon lui la preuve qu’il convient d’abandonner au niveau des modèles du discours une vision verbocentrique de la communication «pour prendre au sérieux la complexité des questions qui se posent lorsqu’on cherche à rendre compte de la dimension praxéologique de l’usage du langage» (173). Pour leur part, Anne Condamines et Pascale Vergely traitent du champ professionnel de la navigation aérienne. Elles proposent une analyse portant sur un corpus de communications téléphoniques ayant trait au dysfonctionnement technique d’un des outils de contrôle. Leur but est d’élaborer une grammaire de l’Expression du Dysfonctionnement Technique (EDT), moyennant une recherche et un examen des régularités de fonctionnement linguistique dans leur corpus de dialogues «opératifs». La quatrième et dernière partie de l’ouvrage concerne les actions et les discours à l’œuvre dans deux types de situations de formation: l’enseignement scolaire et la formation professionnelle d’adultes. L’étude d’Ingrid de Saint-Georges porte sur des réunions d’évalua- 164 Besprechungen - Comptes rendus tion du travail de jeunes stagiaires dans un centre de formation. L’objet de son article est d’examiner des discours qui portent sur des «situations à venir» d’une part et sur les négociations engagées au cours de ces réunions d’autre part. Outre le langage clair de la contribution - malgré le fait qu’il s’agit d’une traduction - et le bon équilibre entre théorie et application, ce travail est particulièrement porteur parce qu’il prend en compte l’identité et les appartenances multiples de l’individu, ainsi que les systèmes de représentations pluriels en jeu dans les interactions, professionnelles ou non. Jean-Paul Bronckart et Anna Rachel Machado proposent une analyse comparative de documents éducatifs brésiliens et genevois. Ils montrent comment l’étude des situations d’actions et des propriétés discursives de certaines composantes de leur corpus permet de mettre en évidence des modalités différentes de saisie de l’agir. L’article d’Itziar Plazaola Giger et de Janette Friedrich porte sur des entretiens semi-directifs conduits entre des chercheurs et des enseignants-formateurs après une leçon filmée. Elles s’intéressent à la manière dont les agents mettent les actions en mot dans leurs discours et, plus particulièrement, aux commentaires qui rompent la linéarisation de ces rétrospectives sur l’agir. En guise de conclusion, soulignons que l’ouvrage tient ce que promet son titre. Il offre effectivement une panoplie intéressante de concepts, méthodes et applications. Néanmoins, cette offre a aussi son prix: une fatigue de lecture qui résulte non pas du contenu des articles, mais de la typographie de l’ouvrage imprimé en caractères trop petits que les efforts illustratifs - graphiques, tableaux, photos - de certains auteurs n’arrivent pas à désamorcer. Pia Stalder ★ Wolfgang Eichenhofer, Die Stellung der Nomen-Nomen-Komposita in Rumantsch Grischun zwischen Deutsch und Italienisch, Tübingen/ Basel (Francke) 2005, 176 p. In seiner Tätigkeit als Redaktor der Neuauflage des Pledari sutsilvan - tudestg, Wörterbuch deutsch - sutsilvan (Chur 2002), sah sich Eichenhofer u. a. mit der Schwierigkeit konfrontiert, für Nominalkomposita des Deutschen sutselvische Entsprechungen finden zu müssen. Es gab keine Untersuchungen in diesem Bereich, auf die er z. B. hinsichtlich Gebrauch der Junktoren oder adjektivischer Attribute hätte zurückgreifen können. Hingegen stiess er bei der Konsultation anderer Rätoromanisch-Wörterbücher auf nicht wenige Äquivalente, die sich beim Zurückübersetzen ins Deutsche als «kaum akzeptabel» erwiesen (7). Eichenhofer zitiert dazu als Beispiel einen Beleg aus dem Deutsch-Surselvischen Wörterbuch von 1981 1 : Lackschuh calzer da lac, der, übersetze man ihn zurück ins Deutsche: ‘Schuh von/ aus Lack’ laute, was angesichts der Tatsache, dass ‘Lackschuh’ einen ‘Schuh aus Lackleder’ bezeichne, im Rätoromanischen «falsch wiedergegeben» worden sei (7) 2 . Diese «kaum akzeptable» Bildung finde sich als chalzer da lac auch in den Materialien des Rumantsch Grischun (= rg = vereinheitlichte bündnerromanische Schreibnorm). Und diese Datenbank rg 1998 3 übe die Funktion einer Vorlage für die Wörterbücher der rätoromanischen Idiome (regionale Schreibnormen) aus (9), so dass eine aus einer Schreibnorm ins rg übernommene «unakzeptable» Bildung auf alle Schreibnormen übertragen werde. 165 Besprechungen - Comptes rendus 1 Ramun Vieli/ Alexi Decurtins, Vocabulari romontsch, Deutsch - Sursilvan, Cuera 1981. 2 An sich ist auch denkbar, dass calzer da lac eine Verkürzung aus calzer da curom da lac ist. 3 Pledari Grond - digitalisierte Version, Red. div., Cuira 1998. Vor diesem Hintergrund hat sich Eichenhofer in seinem neuen Buch das Ziel gesetzt, die Möglichkeiten für eine adäquate Wiedergabe deutscher n-n-Komposita, über die das Rätoromanische Graubündens zweifellos verfüge, aufzuzeigen. Der Verfasser weist dann auch begründet nach, wie inkonsequent oft in diesem Bereich vorgegangen wird und bietet in einer Reihe von Fällen einleuchtende Lösungen. So fragt er sich m. E. zu Recht - um hier ein Beispiel anzuführen - warum nicht columba CUN puppen anstatt columba DAL puppen für ‘Kropftaube’ gewählt wurde, da ja z. B. schon columba CUN anè für ‘Ringtaube’ und andere analoge Fälle mit cun vorlagen (140). Eichenhofer behandelt rg-Wiedergaben deutscher n-n-Komposita, und zwar die 4350 analysierten rg-Belege aus der rg-Datenbank von 1998. Die italienischen Entsprechungen dieser Belege entnahm der Verfasser Macchi 1984 4 . Die Frage bezüglich konsequenten bzw. inkonsequenten Gebrauch der Junktoren in den rg-Belegen wird mit dem Vergleich der italienischen Entsprechungen beantwortet. So heisst es z. B.: «Für das It. ist der Junktorengebrauch - die Präposition a - bei (a betreibb, wie z. B.: ‘Handweberei’ tessitura a mano) einheitlich . . . Rg dagegen weist strategieloses Durcheinander der Junktoren a, da und cun auf » (76). Um den Vergleich: «deutsches n-n-Kompositum - rg-Wiedergabe - italienische Entsprechung» zu ermöglichen, werden die deutschen Komposita nach dem Modell der Fillmore’schen Kasusgrammatik 5 klassifiziert, wobei im wesentlichen Kürschners Interpretation (1974) dieser Theorie gefolgt wird 6 . Der Verfasser referiert unter dem Titel Definition des Kompositums breit, jedoch verständlich, einige wesentliche Exponenten, die verschiedene Grammatikmodelle an der n-n- Komposition erprobten. Er unterscheidet eine grosse Gruppe von «Determinativkomposita ohne deverbative Konstituenten» von einer zweiten Gruppe von «Determinativkomposita mit deverbativen Konstituenten» (43), was auch bei Kürschner so angesetzt ist - wobei die erste Gruppe von ihm gemäss Kürschner in 29, die zweite grosse Gruppe in 13 Untergruppen unterteilt wird. Die dritte Gruppe bilden dann nach ihm die «Kumulativkomposita», für die er allerdings nur gerade zwei Belege aufführt (137). Eine Klassifizierung nach der generativen Transformationsgrammatik wie z. B. der Kasusgrammatik Fillmores und der teilweise auch noch lexikalistisch geprägten Arbeit Kürschners bringt es mit sich, dass eine Gruppe von rg-n-n-Verbindungen, die bezüglich ihrer Bildungssemantik an sich sehr eng miteinander verwoben sind, auf Grund der angewandten «Transformationen» verschiedenen Gruppen zugeordnet sind: Die Verbindungen puscha-pign ‘Fichtenzapfen’ und flur-tigl ‘Lindenblüte’ werden unter: «inst/ obj, b sei mittels a» zusammen mit retscha d’autos ‘Autoschlange’, frida cun il sabel ‘Säbelhieb’ usw. aufgeführt (6.1.13, p. 72), während cua-vulp ‘Fuchsschwanz’, chalun-nursa ‘Hammelkeule’, vestgì da nozzas ‘Brautkleid’ u. a. unter: «poss/ obj: a besitzb» stehen (6.1.9.1, p. 62). Hingegen steht chaschiel-chaura ‘Geisskäse’ unter: «agproduzier/ obj: a produzier b» (6.1.4.1, p. 48). Dabei könnten doch puscha-pign, cua-vulp, chalun-nursa und chaschiel-chaura durch die gleiche Paraphrase «b ist Quelle/ Ursprung von a» in der gleichen Gruppe aufgelistet sein. Sicherlich kann frida cun il sabel mit «b sei mittels a» (72) paraphrasiert werden. Für flurtigl scheint mir diese Paraphrase hingegen nicht passend zu sein, ebenso wenig für retscha d’autos. Schliesslich werden Fälle der nahezu gleichen Bildungssemantik wie chalun-nursa, 166 Besprechungen - Comptes rendus 4 V. Macchi (dir.), Dizionario delle lingue italiana e tedesca, Parte seconda: tedesco - italiano, Firenze 1984. 5 Charles J. Fillmore, «Plädoyer für Kasus», in: Kasustheorie. Mit Beiträgen von C. J. Fillmore/ J. J. Robinson/ J. Anderson (ed.) und mit einem Nachwort versehen von W. Abraham, Frankfurt/ M. 1971: 1-118. 6 Wilfried Kürschner, Zur syntaktischen Beschreibung deutscher Nominalkomposita auf der Grundlage generativer Transformationsgrammatiken, Tübingen 1974 (Linguistische Arbeiten 18). nämlich brassà-vadè ‘Kalbsbraten’, paun-seghel ‘Roggenbrot’ u. a. zusammen mit televisiun da colur ‘Farbfernsehen’, pulvra da latg ‘Milchpulver’ usw. aufgeführt (6.1.26.2, p. 100). In verschiedenen Gruppen aufgeführt sind auch Belege wie: chau-tren ‘Zugführer’ (obj/ agv, 6.1.21, p. 87), chor-baselgia ‘Kirchen(gesangs)chor’ (loc-d/ obj, 6.1.23, p. 90) und cussegl-baselgia ‘Kirchenrat’ (them/ ag, 6.1.28, p. 104), obwohl eine Paraphrase wie z. B. «b ist Tätigkeitsbereich von a» Belege dieser Art vereinen könnte, eine Paraphrase, die einerseits zumindest den Gebrauch des Junktors in den italienischen Entsprechungen coda DI volpe, cosciotto DI montone, formaggio DI capra erklären würde und andererseits Hinweise für das Fehlen des Junktors in den rg-Belegen böte. Da die Wiedergaben deutscher n-n-Komposita die rg-Norm darstellen, stehen in diesem Vergleich zwei Sprachsysteme, die sich nach und nach entwickelt haben, einer bewusst konstruierten Schreibnorm aus mindestens zwei Sprachsystemen (Ladinisch und Rheinischromanisch) gegenüber. So kommt das, was Eichenhofer zu Recht «ein strategieloses Durcheinander der Junktoren a, da und cun» nennt, einem nicht unerwartet entgegen. Dennoch: Eichenhofers Buch bietet Ergebnisse an, insbesondere, was die Möglichkeiten adjektivischer Attribution in nominalen Verbindungen betrifft. Es gibt vor allem den Lexikologen, und rg-Neologisten wertvolle Hinweise, wie das Potential des Bündnerromanischen im Bereich der n-n-Verbindungen besser ausgeschöpft werden kann und führt in seiner sechsseitigen substantiellen Zusammenfassung der Ergebnisse u. a. eindrücklich vor Augen, dass ein dt. Kompositum a/ b leider sehr oft nach der stereotypen Methode: «b-Konstituente + Junktor da + Übersetzung der dt. a-Konstituente» ins rg übersetzt wird. Den Abschluss der Arbeit bildet ein Register von etwas mehr als 920 behandelten n-n-Komposita und ihrer Entsprechungen in rg und Italienisch. Florentin P. Lutz ★ Joachim Schulze, Amicitia vocalis. Sechs Kapitel zur frühen italienischen Lyrik mit Seitenblicken auf die Malerei, Tübingen (Niemeyer) 2004, 264 p. (Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie 327) In minutiöser, gleichzeitig aber äusserst abwechslungsreicher Text- und Kontextbetrachtung geht der Verfasser vorliegender Studie Joachim Schulze (fortan J. S.), erneut daran, sein bisher offensichtlich bevorzugtes Forschungsgebiet (cf. die Titel der Bibliographie) umfassend zu bearbeiten. Dabei bedient er sich zur spracharchäologischen Freilegung der heutigen Lesern zumeist verborgenen Sinnschichten in der altitalienischen, insbesondere der sizilianischen Lyrik aller Erfolg versprechenden «Hilfswissenschaften» wie historischer, politischer, soziologischer, bildungs- und kirchengeschichtlicher, mentalitäts- und kunstgeschichtlicher Überlegungen, um ein möglichst umfassendes, aber ebenso konkretes wie getreues Bild vom «Sitz im Leben» dieser Art Lyrik zu vermitteln. So wimmelt es denn in dem nun vorzustellenden Buch von interpretativen Trouvaillen, die bei der passenden Gelegenheit jeweils erhellend in ein grosses Ganzes eingefügt werden. Nur auf einige wichtige Punkte und Zusammenhänge soll hier kurz hingewiesen werden. Das Hauptinteresse der Untersuchungen von J. S. konzentriert sich auf die Bedeutung volkssprachlicher Lyrik am Hofe Friedrichs II., zu dessen Repräsentation sie nicht nur bei Festlichkeiten zweifellos gehörte. Aber in welcher Form und Funktion? Als blosse Spielerei, Selbstthematisierung des Dichters, zur Selbstlegitimierung einer Gruppe, zur höfischen Repräsentation? Ist sie ein «autopoietisches Kunstsystem» zum Frauenlob? Einer Beantwortung solcher Fragen geht eine lange Diskussion mit der bisherigen Forschung voraus, die dem oftmals behaupteten divorzio tra poesia e musica gerade auch mit dem Seitenblick 167 Besprechungen - Comptes rendus auf die Buchillustrationen der Hs. P (BNCF, Banco Rari 217) sowie zahlreichen anderen Zeugnissen entschieden entgegentritt (und damit in der Musikwissenschaft bereits offen gehaltene Türen einrennt? ). Den Kern der drei ersten Kapitel bildet wohl der Nachweis, dass mindestens beim Botenabschied vom Hof und beim Huldritual - Dichter, Sänger und Komponist bilden da gewöhnlich eine Personalunion - im Duecento Kunstlyrik nicht «situationsabstrakt» oder autonom zu verstehen sei. Das Abschiedslied vom Hof mit dem obligaten, weil obligatorischen Motiv des «Liebeskummers» wird genauer ins Auge gefasst. Hat es die Form eines Wechsellieds, kann es als Vorläufer der Opera buffa betrachtet werden (45-47)? Bei jedem möglichen Wortlaut macht J. S. auf den performativen Charakter des damaligen Lyrikvortrags hin. Nach der zentralisierenden Verwaltungsreform durch Friedrich II. verlor das Huldritual als literarische Gattungsform zwar teilweise den «Sitz im Leben», da Aufkündigung des Herrendienstes nicht mehr möglich war. Die Bitte um Huld in Form von Ländereien und Lehen konnte sich indes weiterhin erhalten, was häufig zu sprachlichen Wendungen einer «übertünchten Höflichkeit», der Verstellung oder Schmeichelei führte; Frauendienst und Frauenlob hingegen verbleiben unverändert im Liebeshuldritual (63-70). Fiktive Werbung um Liebeshuld, sogar nur vorgetäuschte Liebe zur Herrin galten zumeist als an den Herrn und den ganzen Hof adressierten Höflichkeitsdienst, lyrisches Frauenlob galt als Statussymbol. Parallelen zum fiktiven Frauenlob, einem nicht wörtlich zu nehmenden Ehrerbietungsritual finden sich in den provenzalischen Trobadorviten wie im deutschen Minnesang, ja noch heute in den sog. «Damenreden» bei festlichen Veranstaltungen, worauf J. S. eigens hinweist (70). Der Abschnitt «Theatralität» (71-98) betont einmal mehr, dass es am Hofe Friedrichs II. nicht um ein blosses (Vor)Lesen von Dichtung auf der «inneren Bühne» geht. Der Lyrikvortrag durch Gesang in der höfischen Öffentlichkeit, davon will J. S. seine Leser überzeugen, war zur Steigerung und Intensivierung des Wortes von gestischer Körpersprache begleitet. J. S. tritt für theatralisches Agieren der damaligen Sängerdichter bis zu einer «Rhetorik der Tränen» beim Ausdruck von Leid ein, bevor es später nach 1290 zur Forderung eines mehrmaligen (privaten) Lesens zur besseren inhaltlichen Erfassung kommt, was freilich noch nach 1300 mündlichen Vortrag von Sonetten nicht ausschloss. Die Gedichte von Cino da Pistoia werden von J. S. speziell nach Indizien der «Aufführungspraxis» abgesucht, mit dem Ergebnis, dass Cinos Kanzonen nicht nur gelesen, sondern auch vorgetragen wurden. Um den feststellbaren Einfluss der damaligen deutschen Liedkunst auf die sizilianische Lyrik in formaler und musikalischer Hinsicht plausibel zu machen, verweist J. S. auf das Treffen der Höfe Friedrichs II. und seines Sohnes Heinrich VII. im Jahre 1232 in Aquileia und Cividale sowie auf den Aufenthalt Friedrichs 1236 in der Pfalz von Hagenau (Elsass). Literarisch ebenfalls bedeutsam wurde Policoro am Agri in der Basilicata, wo 1233 ein Heer sizilianischer Vasallen von Friedrich zusammengezogen worden war. Giacomo da Lentini schreibt da erotische Ruhmreden zum Vortrag vor Lagergenossen (110-13). Lentinis berühmtes Sonett «Angelica figura e conprobata» wird von J. S. in Sardinien lokalisiert (Hochzeitsfeier der Richterin von Torres und Gallura, 1238) und als ein Stück diplomatischer Rhetorik in der Form des Frauenlobs charakterisiert. In einem Unterabschnitt (116-20) wagt J. S. den Versuch, eine anonym überlieferte Kanzone Friedrich II., einem der dichtenden Herrscher also, zuzuschreiben. Ein Ausblick in den toskanischen Contado (120-25) erfolgt, um das dortige lyrische Herrenlob in Form des Sirventes mit jenem am Hofe Friedrichs zu vergleichen. Dann richtet sich der Blick auf die Kommunen (125-72), wo um die Mitte des 13. Jh. die aristokratische Jugend, das heisst die kommunale Ritterschaft ein höfisch-ritterliches Selbstverständnis zu entwickeln beginnt. Musik und Gesang, hauptsächlich nun Ballaten, gehörten da zu den 168 Besprechungen - Comptes rendus festlichen Anlässen. Auch hier gibt es poetisch-musikalisches Frauenlob und Frauendienst, wobei der offiziell gefeierte Schönheitskult (130-39, zum Introitus dominae auch 150-57) unübersehbar an aktuelle heutige Miss-Wahlen gemahnt. In die Untersuchung einbezogen werden weiter Auftritte von Dichtern und Sängern unter den Guelfen im Exil nach der Schlacht bei Montaperti (1260), während es am Hofe Friedrichs und Manfreds bis 1265/ 66 auch weiterhin eine Hörerschaft für gesungene Lyrik gab. Zur damaligen Exilliteratur gehört nach J. S. auch Brunetto Latinis Kanzone «S’eo sono distretto inamoratamente» und die darauf bezogene Kanzone des Bondie Dietaiuti «Amore quando mi membra» (144-50). Die Lilie sei in diesem Zusammenhang nicht erotische Metapher, stehe vielmehr für den amor officialis und so im Bezug zur weissen Lilie im Wappen der Heimatstadt Florenz, zur weissen Lilie der Ghibellinen nämlich. Brunettos Dichtung ist demnach ein lyrisches Städtelob, wobei er in der deditio die Stadt um Erbarmen, also um Wiederaufnahme bittet. Ein Exkurs gilt Giacomo da Lentini, dem angeblichen Erfinder des Sonetts (158-66): Sein Sonett kann als exultatio-Lied mit entsprechender Vortragsgestik, eventuell im Sinne des Boethius (musica humana) zur Harmonisierung von leib-seelischen Spannungszuständen verstanden werden. Unterhaltsam und differenziert - eine zusammenfassende Nacherzählung soll gar nicht versucht werden - behandelt das darauf folgende grosse Kapitel (V,173-97) das an Manfreds Hof aufgeführte, möglicherweise vom Roman de la Rose angeregte Amorspiel; weiter ein Tanzspiel mit Text von Bonagiunta Orbicciani sowie ein Spiel um die Belagerung einer Frauenburg in Treviso (1214) mit Text von Rolandin da Padua, der nur chronikal überliefert ist. Das Amorspiel dient dem Unterricht im Fach Liebe, wofür J. S. einen Lehrdialog zwischen Ritter und rex amoris (vergleichbar dem Prinzen Karneval) postuliert. Poetische Rede und Gegenrede zur Aufführung an einem Fest (1241) findet sich schon im Nachlass Friedrichs II. Das Amorspiel gehört wohl zur Form des Disputationsspiels und behandelt die Frage, ob Liebe Macht auszuüben verstehe. Ein solches Disputationsspiel beschreibt Francesco da Barberino im «Reggimento e costumi di donna»; Amors Hof erscheint bei Barberino auch in den «Documenti d’Amore». Zu diesem Bild gibt es zwischen 1297 und 1300 auch das Gegenbild eines Hofes der spirituellen Liebe (193s.). Das letzte Kapitel der vorliegenden Untersuchung (VI,198-236) eröffnet unter der etwas enigmatischen Überschrift «Der Engel und der Tod» ganz neue Perspektiven. Es beginnt mit dem Zitat mittelalterlicher philosophischer und theologischer Stellungnahmen zur «Qualität der Frauenschönheit» - Anlass dazu gibt der poetische Vergleich erblickter Frauenschönheit mit einer Gottesvision.Wenn auch nicht Gott, so kann doch, an den Amordienst und die Frauenschau gebunden, der Engel erkannt werden. Beispiele dieses Gedankengangs bieten die Ballate des Florentiners Guido Guinizelli, Ser Pace, Guido Cavalcanti, eine Kanzone von Gino da Pistoia. Heute vielleicht seltsam anmutend: das Thema der Vergänglichkeit von Schönheit blieb, gemäss J. S., in der weltlichen Lyrik ausser Betracht; es wurde nur in geistlichen Liedern angetönt. Mit der Hinwendung zu Dantes Totenklage auf Beatrice erscheint ein überraschender Aspekt am Thema Frauenschönheit, denn da zeigt Gott selbst Verlangen nach Beatrices Schönheit, weshalb er sie im Tod zu sich entrückt. Auch das Frauentotenbuch Dantes und das Ratespiel, in dem Dantes Liebe zu Beatrice hinter den donne-schermo verborgen bleibt, erhalten interessante Interpretationen (218-36 und 220-22). In der Totenklage und im Totengedächtnis geht es um mitspielende Familieninteressen, in der Vita Nova (zwischen 1293/ 95) um Konvention. Das Bildprogramm der Hs. P (Ende 13. Jh.), als Selbstdarstellung des kommunalen Adels, hat Dante möglicherweise den Anstoss zur Vita Nova gegeben. Die Schlussbemerkungen (237-41) ergänzen die bereits reiche, fast überreiche Studie in einigen Punkten. Zu ihnen gehört eine wertvolle Selbstkorrektur des Autors, beziehbar auf 169 Besprechungen - Comptes rendus seine erste Publikation zur altitalienischen Lyrik (1979): der erkenntnisorientierte, scholastisch-philosophische Habitus in der Sonettdichtung der Sizilianer könne nicht als «Wende der Lyrik» bezeichnet werden. Dazu sei erst ein «Keim» gelegt worden, der sich dann im Dolce stil nuovo entfaltete, im nun erlebten stupor beim Anblick von Frauenschönheit und der Erhöhung der besungenen Dame zum Engel. Die Kritik und die Ablehnung der De-Pragmatisierungstheorie von Joachim Küpper in neuester Zeit veranlasst J. S. zu einer eigenen Stellungnahme, in der er betont, dass noch in der Lyrik des kommunalen Adels die metaphorisch stilisierte Werbungsrede im Dienste am Schönheitskult gestanden habe. Die Hyperbel habe sich dabei nicht abgenutzt, da sie im Rahmen des in lyrischer Form geleisteten Dienstes ihren rituellen Charakter zu behalten vermocht habe. Zur De-Pragmatisierung und folglich zur Literarisierung von Lyrik sei es in Italien erst zu der Zeit gekommen, da die Beizjagd die höfische Frauenschau ablöste - wahrlich eine folgenschwere Wende, die nach weiterer Erklärung in einem nächsten Buch zum Thema geradezu ruft. Louise Gnädinger ★ Saverio Bellomo, Dizionario dei commentatori danteschi. L’esegesi della «Commedia» da Iacopo Alighieri a Nidobeato, Firenze (Olschki) 2004, xiv + 418 p. (Biblioteca di «Lettere italiane» - Studi e testi LII) L’interesse per gli antichi commenti della Commedia è stato vivissimo negli ultimi decenni e ha determinato studi ed edizioni critiche. Saverio Bellomo si è occupato dell’argomento per almeno un ventennio, con articoli e edizioni critiche dei commenti di Jacopo Alighieri, di Filippo Villani e di Guglielmo Maramauro (quest’ultima edizione in collaborazione con Pier Giacomo Pisoni). Egli mette ora meritoriamente a disposizione degli studiosi l’ampia mole di materiale raccolto. Il limite cronologico è il 1478, anno di pubblicazione del commento del Nidobeato, il primo steso in vista della stampa, ma anche accettabile spartiacque tra i commenti di tipo medioevale e i seguenti, improntati dallo spirito rinascimentale. I sessanta commenti sono disposti in ordine alfabetico e non cronologico, sia per comodità di consultazione che per le incertezze intorno alle date di alcuni di loro e alla presenza talvolta di redazioni diverse dello stesso commento (ma una tavola cronologica, sia pure con qualche punto interrogativo, è fornita nell’introduzione alle p. 17-19). Ogni scheda è dedicata a un commento e contiene nell’ordine notizie particolareggiate (risultato di scrupolose e capillari ricerche) su vita e opere del commentatore quando se ne conosce il nome, descrizione e valutazione del commento, indicazioni sulla tradizione, elenco dei manoscritti e delle eventuali edizioni, nonché una bibliografia specifica ragionata, nella quale Bellomo, preoccupato dell’utilità pratica del suo lavoro, ha incluso anche i contributi «di scarsa o nulla utilità e superati, i quali da una parte documentano l’interesse suscitato in passato da un determinato autore, dall’altra segnalano al lettore ciò che non è più necessario leggere e, da oggi in poi, neppure citare» (ix). Ogni scheda può dunque essere letta singolarmente come una piccola monografia a se stante anche indipendentemente dalle altre contenute nel volume; coerentemente, se una pubblicazione citata riguarda più commentatori, le indicazioni bibliografiche sono ripetute per intero nelle varie schede in questione. Disponiamo quindi di un vero e proprio repertorio «di servizio», di cui dobbiamo essere grati all’autore. Il dizionario è preceduto da un’introduzione di una cinquantina di pagine, in cui l’autore, dopo aver rapidamente tracciato un panorama dell’interesse suscitato dai commenti dal Trecento a oggi, mette a fuoco i principali aspetti metodologici dello studio dei commenti 170 Besprechungen - Comptes rendus antichi: origine e condizione socio-professionale dei commentatori, tipologie strutturali, metodi di interpretazione della Commedia, utilizzazione dei commenti da parte degli studiosi di oggi, problemi di ecdotica. Anche questo in vista dello sviluppo futuro di un campo di ricerca «la cui fertilità . . . darà frutti succosi non solo per quanto riguarda lo studio di Dante», come l’autore scrive nella premessa (v). Antonio Stäuble ★ Annette Gerstenberg, Thomaso Porcacchis «L’Isole piu famose del mondo». Zur Text- und Wortgeschichte im Cinquecento (mit Teiledition), Tübingen (Niemeyer) 2004, xi + 392 p. (Beihefte zur Zeitschrift für Romanische Philologie 326) Die von Wolfgang Schweickard betreute Dissertation legt eine sprachhistorische Untersuchung anhand eines auch für die Text- und Wortgeschichte als Schlüsseltext der Geographie im 16. Jahrhundert eingestuften Werkes von Thomaso Porcacchi (1530-85) vor, nämlich der Isole piu famose del mondo, die nach der 6. Auflage von 1686 hier erstmals wieder, allerdings nur in ihren zentralen Kapiteln, nach modernen Prinzipien ediert werden. Die Dissertation umfasst als Kap. 1 die Einleitung mit einer kurzen Skizze zu Thema, zu problemorientiertem Forschungsstand und Quellenlage sowie mit Anmerkungen zur editionsphilologischen Methodik mit der Darlegung der Optionen für die eigene Edition (1- 19). Kap. 2 «Geographie im Cinquecento» befasst sich mit der Begriffsgeschichte von it. geografia, mit «geographischen» Texttraditionen, der Antikenrezeption (Strabon, Mela, Plinius, Ptolemäus), mit der Textsorte der Isolari (Buondelmonti, Sonetti, Bordone, Porcacchi, Boschini, Dapper, Coronelli u. a.), mit Sammlungen von Reiseberichten (Ramusio) sowie praxisorientierten Texten (Medina, Gastaldi) (21-64). Kap. 3 ist auf Thomaso Porcacchis Isole piu famose del mondo fokussiert und beschreibt das Umfeld der zugrundegelegten venezianischen Edition. Es folgen biobibliographische Hinweise zu dem Polygraphen Porcacchi. Den Kern bildet die Aufarbeitung des Textes selbst sowie dessen sprachhistorische Analyse (65-130). Kap. 4 widmet sich den Quellen in Form ihrer rescrittura in den Isole sowie der Frage nach der Kompilation von Textsorten im Werk Porcacchis (131-78). Kap. 5 enthält ein Glossar der verwendeten geographischen Fachtermini sowie die alphabetische Darstellung und Kommentierung der in den Isole behandelten Inseln der Ägäis im Vergleich der verschiedenen Ausgaben (179-258). Kap. 6 ist überschrieben mit «Schluss» und enthält eine knappe Zusammenfassung noch einmal zu Intention und Resultaten der vorangehenden Seiten (259-74). Es folgen als Kap. 8 die Edition (265-330), als Kap. 9 eine Errata-Liste (331-32) sowie das Werkverzeichnis Thomaso Porcacchis, diverse Indizes (Kap. 10) zu zitierten Autoren, Ethnika und geographischen Eigennamen sowie ein sachanalytischer Index (333-58), ein Abkürzungs- und Siglenverzeichnis (359-61) sowie die Bibliographie (363-92). Das Einleitungskapitel präsentiert zielführend die für die nachfolgende Untersuchung wichtigen Parameter, Aspekte und Probleme und ermöglicht es so dem Leser, bereits auf hohem Niveau in die wissenschaftliche Arbeit einzusteigen. Zurecht wird auf die Editionsdesiderata mit Bezug auf nicht-literarische gedruckte Texte des Italienischen aus der frühen Neuzeit hingewiesen, und soviel kann bereits an dieser Stelle gesagt werden, Vf. löst eine Reihe der Desiderata ein und wird für weitere Arbeiten in diese Richtung unbedingt als maßgebend herangezogen werden müssen, nicht zuletzt auch aufgrund der hohen wissenschaftlichen Redlichkeit und Reflexion im Interessenszusammenhang von Neueditionen von Texten aus dem ausgewählten Zeitraum. Damit wird von vornherein deutlich, dass die Neuedition der Isole vorrangig auch einem sprachwissenschaftlich-philologischen 171 Besprechungen - Comptes rendus Interesse verpflichtet wird, d. h. die (sprachlichen) Varianten der verschiedenen überlieferten Druckausgaben und damit die orthographische Genauigkeit bei der Transkription stehen im Mittelpunkt und im Dienst der Herausarbeitung des Wegs von diatopisch markierten Sprachmerkmalen eines padano illustre hin zu einem relativ unmarkierten toscano letterario. Die Transkription erfolgt weitgehend konservativ, was die Orthographie sowie die Groß- und Kleinschreibung angeht. Strikt modernisiert wird allerdings die Umsetzung der Grapheme u und v entsprechend dem heutigen Usus. Rundes s wird auf Kosten von langem s generalisiert. Kürzelauflösungen werden durch Kursivierung kenntlich gemacht; etc. Vf. verleugnet auch nicht ihre Nähe zur nouvelle philologie mit ihrem von Cerquiglini allerdings auf das Mittelalter orientierten Leitsatz «or l’écriture médiévale ne produit pas des variantes, elle est variance». Auf den eigenen Untersuchungsgegenstand bezogen, unternimmt Vf. einen exemplarischen Vergleich zwischen der Erstauflage 1572 und den Auflagen der Jahre 1576, 1590, 1604, 1620 und 1686. Im zweiten Kapitel geht es zunächst um begriffsgeschichtliche Fragestellungen um das Zentralkonzept von it. geografia. Vf. kann zeigen, dass, entgegen der zeitgenössischen und geläufigen Meinung, im 16. Jahrhundert seien cosmografia und geografia synonym verwendet worden, der Begriffsinhalt dieser Einheiten sowie seine Entwicklung unter Rückgriff auf die Quellen des 16. Jh. differenzierter beschrieben werden können. Der Synkretismus von «Erdbeschreibung» und «kartographische Darstellung/ Kartenentwurf» finde sich bereits bei Aristoteles. Und die Verwendung von cosmografia auch mit Bezug auf die kartographische Beschreibung der Erde (ursprünglich nur ‘Beschreibung von Himmel und Erde gleichermaßen’) habe sich zu Beginn des 15. Jahrhunderts, insbesondere, aber nicht nur, im engeren Kontext der Ptolemäus-Rezeption etabliert. Vf. nimmt hier noch weitere Vordatierungen vor bis in das Jahr 1478/ 1479. Eine Schlüsselfunktion in der «synonymen» Verwendung der beiden Termini wird dabei Ramusio und seinen Navigazioni e viaggi zugewiesen, die auch eine der wesentlichen Quellen für Porcacchis Isole waren. Was die geographischen Texttraditionen, der zweite Aspekt, der im 2. Kapitel umfassend behandelt wird, angeht, verweist Vf. darauf, dass bereits in den frühen italienischen Drucken eine Reihe von geographischen Texten zu finden seien, die allerdings zunächst einem humanistisch-literarischen Interesse entsprungen seien. Ausschlaggebend wurde dann aber die Nutzung der geographischen Werke insbesondere auch in der Seefahrt. Dabei lasse sich die westliche mittelalterliche Geographie unter den Stichworten Antikentradition, Reiseberichte, Kosmographien und nautischer Fortschritt fassen. Der historische Rückblick mündet dann ein in die Bedeutung von geografia im 16. Jahrhundert, verbunden mit einer Ausdifferenzierung der geographischen Kenntnisse, die auch zu einer Ausdifferenzierung der Diskurstraditionen für diesen Themenbereich führt. Bedeutsam werden geographische schriftliche, aber auch mündliche Diskurstraditionen bald nicht nur für nautisch Reisende, sondern auch für die Staatskunde in der Vermittlung von Kenntnissen zu Geschichte, Herrschaftsverhältnissen, Wirtschaft, Siedlungsnetz und Bevölkerung von Ländern, die als Freunde oder Feinde von Interesse sein konnten. Die Verbindung von Politik und Geographie deutet sich auch in den Isole an. Das Ganze wird dann platziert in ein sich wandelndes Weltbild in Verbindung mit dem zurückgehenden Prestige Venedigs als politische und als Wirtschaftsmacht. Im 16. Jahrhundert ist die «vorwissenschaftliche» Geographie in vielfältigen und kaum mehr überschaubaren diskurstraditionellen und inhaltlichen Ausprägungen in italienischen Volgare-Texten sowie kartographischem Material unterschiedlichster Couleur umfassend präsent, ein Eindruck, der für die Buchproduktion geographischer Texte frühestens ab der Mitte des Jahrhunderts gilt. Eine nicht zu unterschätzende Rolle fällt dabei auch der Antikenrezeption zu. So steht Strabon mit seinen 17 Bücher umfassenden Geographie zum Beginn des 15. Jahrhunderts für Italien als Quelle im griechischen Original zur Verfügung (eine lateinische Übersetzung erscheint 1469 in Rom, eine italienische Version 172 Besprechungen - Comptes rendus 1562/ 65). Auch die kompilatorisch angelegte Chorographia des als Geograph eher unbedeutenden Pomponius Mela (1. Jh. n. Chr.) wurde in Italien umfassend rezipiert und 1557 in einer italienischen Übersetzung von Thomaso Porcacchi veröffentlicht. Ähnliches gilt für Plinius d.Ä. und seine Naturalis historia, welche in verschiedenen Übersetzungen für den italienischen Markt zur Verfügung stand. Als letztes von maßgebender Bedeutung im 16. Jahrhundert wird das auf wissenschaftlicher Basis fußende kartographische Werk des Alexandriners Klaudios Ptolemäus genannt. Ptolemäus-Editionen und Übersetzungen werden als wesentliches Charakteristikum der Renaissance-Geographie ausgewiesen. In Engführung zu Porcacchis Isole rücken dann die Isolari, Folgen von Inselbeschreibungen mit jeweils einer zugeordneten Karte, in den Mittelpunkt der Ausführungen. Diese werden seit ihrem Aufkommen im frühen 15. Jahrhundert bis zum Ende des 17. Jahrhunderts vorgeführt, einschließlich der Erweiterung ihres Beschreibungsraums von den ägäischen Inseln hin zu Beschreibungen aus der Neuen Welt. Als wichtig angesehen werden hier v. a. die Inselbücher von Buondelmonti (gattungsbegründend und mit weitverzweigter Manuskripttradition; 1420 und 1422; Ägäis), Sonetti (erstes gedrucktes isolario; 1485), Bordone (1528; v. a. Mittelmeer mit Ausweitung auf die Inseln der Ostsee und der Neuen Welt; mit Bordone werden die Isolari als venezianische Form der geographischen Darstellung etabliert), Porcacchi (1572; basierend auf dem Erkenntniszuwachs der Zeit mit entsprechender sprachlicher und inhaltlicher Aufarbeitung), Boschini (1658; wieder eher traditionell), Dapper (1688; dsgl.) und Coronelli (1696). Eine weitere Diskurstradition, die für Porcacchi wichtig wird, sind Sammlungen von Reiseberichten, hier insbesondere die Navigazioni e viaggi des Venezianers G. B. Ramusio (1550-59; europäischer und nordafrikanischer Raum; Übersetzungen frz., pt., sp. sowie lat. und griech. Vorlagen mit eigenen, teils kritischen Hinzufügungen). Alle diese Werke werden in Kap. 4 ausführlich vorgestellt. Das dritte Kapitel (65s.) ist Thomaso Porcacchis Isole sowie dem maßgebenden Umfeld gewidmet. Eine zentrale Rolle wird dabei der Drucker-Hochburg Venedig zugewiesen. Bei gedruckten Karten war Venedig damals führend (Höhepunkt zwischen 1560 und 1575). Für volkssprachliche Produktionen zeichnete v. a. das Verlagshaus Gioliti verantwortlich (zw. 1550 und 1556 waren weniger als 5 % der hier verlegten Bücher in lateinischer Sprache abgefasst), bei dem Porcacchi als Verlagsmitarbeiter, collaboratore editoriale (Herausgeber, Übersetzer, Historiker) wirkte, als Teil eines neu entstehenden Spektrums von Berufsbildern gerade auch im Umfeld der volkssprachlichen Druckproduktionen. Hinzu kommt die Beförderung einer zunehmenden sprachlichen Normierung mit Blick auf ein modello linguistico unitario. Sprachbereicherung und Sprachpflege scheinen auch Porcacchis Bewusstsein um die Volkssprache genau wie das seiner gelehrten Zeitgenossen als Anliegen zu prägen. Dabei kommt Übersetzungen sowie der Erschliessung neuer Gattungen über die antiken Vorbilder hinaus eine zentrale Rolle zu. In den Isole laufen alle sprachausbaubezogenen Bestrebungen Porcacchis zusammen. P. 83s. sind dann den Isole selbst gewidmet, die als Schreibtisch- und Kompilationsarbeit eines Gelehrten anzusehen sind, der offenbar selber keine entsprechenden Reisen unternommen hat, und sie sind wohl auch für kein Publikum gedacht, das Hilfestellung für Reisen erwartet. Der Text umfasst neben geographischen Texten im engen Sinne auch chronistische Teile, die durchsetzt sind mit Zitaten von Autoren der griechischen und der lateinischen Literatur sowie von bereits kanonisierten Autoren der italienischen Volkssprache (Dante, Petrarca, Ariosto). Neben den Inselkarten umfasst der Band zwei Weltkarten. Die Karten dokumentieren einen eleganten zeitgenössischen venezianischen Kartenstil, in dem die ästhetische vor der sachinformativen Komponente die zentrale Rolle spielt. Somit ist auch im Kartenmaterial ein Bruch mit der traditionellen Kartographie zu konstatieren. Kartenwerk und Textkorpus bilden dabei inhaltlich voneinander unabhängige Einheiten. Es gibt keine Bezugnahmen zwischen den Teilen. Und auch die Rezeption erfolgte z. T. separat. Auch die Ortsnamen können diver- 173 Besprechungen - Comptes rendus gieren (im Text italienisch, im Kartenmaterial lateinisch, italienisch und spanisch, evtl. entsprechend der benutzten Vorlagen). Der wohlsituierte Adressatenkreis (cf. die aufwändige Ausstattung mit Kupferstichen) konstituiert sich ganz offensichtlich über interessierte, gegebenenfalls auch sachkundige «Dilettanten» im damals üblichen positiven Sinn, für die das Werk vorrangig unterhaltenden Charakter hatte und dem zeitgenössischen gusto entsprach. Sorgfältig werden innertextuelle sowie außertextuelle Bezüge, einschließlich aktueller und biographischer Einbettung, herausgearbeitet (88s.). Es folgen Darlegungen zu Disposition und Inhalt der Isole, deren Darstellung, einer inneren Systematik verpflichtet, einem je analogen Aufbau folgt: Hinweise zur Lage der jeweiligen Insel, Angrenzungen nach den vier Himmelsrichtungen, konkurrierende antike und moderne Namenformen, Umfang, etc. Als Gewähr werden unterschiedliche Autoren zitiert und die dort gefundenen Angaben miteinander verglichen und gegebenenfalls bewertet. Versehen sind die einzelnen Beschreibungen mit den Leser leitenden Marginalüberschriften. Der Vergleich der herangezogenen Auflagen ergibt, dass lediglich für die Auflage von 1576 einschneidende strukturelle Veränderungen vorgenommen wurden (Gliederung in 3 Bücher: Nordsee - Mittelmeer - Amerika, Afrika, Asien). Daran ändert sich auch in späteren Auflagen nichts mehr, höchstens neue Kapitel werden dann eingefügt. Die formalen Veränderungen der herangezogenen Auflagen werden exemplarisch synoptisch vorgeführt (z. B. Inhaltsverzeichnis 98s., Orthographie und Interpunktion 102-05). Die Sprache Porcacchis entspreche dem durch Bembo geprägten toskanischen Standard mit - trotz des hohen Planungsaufwandes - Einschlüssen aus der lingua corrente, die im Dienste der Textintention des dilettare stünden und die sorgfältig dokumentiert werden (häufige Verwendung von verba dicendi in der 1. Pers. Sg.; von umgangssprachlichen Wendungen; häufige innertextuelle Verweise; Diminutivbildungen, das Temporaladverb hora, das eine Gleichzeitigkeit von Schreiben/ Sprechen und Lesen erzeuge, Intensivierung durch Doppelung; die Verwendung von basta als mündlichen Registern zugehörig, etc.). Analysiert werden des weiteren Verfahren der transphrastischen Verknüpfung, Aspekte der Morphosyntax, die v. a. eine Orientierung an der literarischen Prosa des 14. Jahrhunderts dokumentieren (Latini, Giamboni, Boccaccio), wie etwa die häufige Verwendung sog. latinisierender Konstruktionen des Typs AcI, Gerundium und Partizip, die keineswegs als Indiz eines gehobenen Stils gewertet werden könnten, sondern im Sinne der Ausdrucksökonomie eher als Effekt der lingua corrente zu sehen seien. Interessant hier der Hinweis auf das Zusammenspiel von Interpunktion und Verwendung des absoluten Gerundiums (118). Einer lingua corrente nahe ist auch die Verwendung von Verbalperiphrasen, insbesondere andare + gerundio, andare + infinito sowie essere per + infinito, sowie der redundante Gebrauch der Modalverben volere und dovere. Die Lexik erweist sich aufgrund des kompilatorischen Charakters der Isole als wenig ergiebig. Erstbelege oder Rückdatierungen sind Fehlanzeige. Im vierten Kapitel geht Vf. den Quellen der Isole nach und deren riscrittura sowie der Kompilation von Textsorten im Werk (131s.). Die Isole basieren ausschließlich auf Quellenverarbeitung, sind also eine rein redaktionelle Arbeit. Damit verbunden ist die Abgabe der inhaltlichen Verantwortung. Porcacchi schert so aus der Tradition der Isolari aus, in der es um die möglichst korrekte und beglaubigte Darstellung geographischer und damit zusammenhängender Informationen ging. Der kompilatorische Charakter der Isole bedient sich der «Quellenüberformung» als professionelle Aktivität und entspricht den Bedürfnissen der Zeit. Die Nähe zum Plagiat wird von Vf. formuliert, aber mit Bezug auf die Einbindung in zeitgenössische Erwartungen relativiert. Der Verwendung des Terminus riscrittura (Quondam) soll die positive Konnotation für den zeitgenössischen Kontext unterstreichen. Porcacchi behandelt seine Quellen dabei in unterschiedlicher Weise, teils formt er sie zu einem neuen Text, teils kopiert er sie passagenweise - und beides nicht unbedingt immer unter Nennung der Quelle. Unter den Reiseberichten nehmen Ramusios Naviga- 174 Besprechungen - Comptes rendus zioni e viaggi eine zentrale, wenn auch i. d. R. ungenannte Rolle ein. Abhängigkeit von geographischen Vorgängertexten werden nicht nur konstatiert, sondern in synoptischen Gegenüberstellungen dokumentiert und anschaulich kommentiert. Hinzu kommen mündliche Auskünfte sowie handschriftliche Darstellungen, die Porcacchi in Venedig zugänglich waren, teils resultierend aus freundschaftlicher Verbundenheit, was dem ganzen Unterfangen auch einen zusätzlichen Anstrich von Aktualität verleiht, etwa wenn auf aktuelle politische Ereignisse verwiesen wird. Ferner deckt Vf. eine Reihe verdeckter Quellen auf, wie etwa die Darstellung Sebastian Münsters, die damals auf dem päpstlichen Index stand. Die Bezüge, die Vf. herstellt, erscheinen durchweg plausibel, sind vorsichtig formuliert und gut in synoptischen Gegenüberstellungen dokumentiert. Ein weiterer Schwerpunkt wird auf die Kompilation von Textsorten - bei vollem Bewusstsein um die Problematik dieses Begriffs - in den Isole gesetzt. Auf einem niederen Abstraktionsniveau angesetzt werden angeführt Titelblatt, Widmungsbrief, Errata, Index, Kapitelüberschriften, Marginalüberschriften und Registrum, dsgl. Prohemio, Descrittione dell’Isola di . . ., Discorso intorno alla Carta da navigare, und auch innerhalb der einzelnen Textkategorien finden sich weitere Textsorten kompiliert. Textsorteneigenschaften wie Imitationen, Zitate oder Überarbeitungen werden ebenfalls herausgelöst. Auch hier werden wieder anschauliche synoptische Fallbeispiele gegeben, zum einen texttypographisch markiert für Erzählung, Erläuterung und Beschreibung und zum anderen inhaltlich-thematisch basiert. Weitere Analyseparameter sind die situativen Bedingungen, die kommunikative Funktion sowie Überarbeitungsprinzipien bei weitmöglicher Beibehaltung der ursprünglichen Textsortencharakteristik der Vorlagen. Kapitel 5 enthält zwei Glossare, zum einen das der geographischen Termini und zum zweiten das der Inseln der Ägäis. Es wird dabei jeweils eine Auswahl getroffen. Das erste Glossar (180-85) umfasst die Lemmata altezza, arcipèlago, cherroneso (chersoneso, die formale Varianz bleibt unkommentiert), continènte, larghézza, lunghézza und polesine. Zunächst werden die Befunde in der modernen Lexikographie aufgelistet und daran anschließend das Auftreten bei Porcacchi vorgeführt und kommentiert. Gegebenenfalls wird der Terminus über Porcacchi hinaus weiterverfolgt. Das zweite Glossar (198-258) listet die Inseln der Ägäis alphabetisch auf, lemmatisiert nach der modernen Form. Es werden kurze Lagebeschreibungen gegeben sowie die aktuellen neugriechischen, z. T. türkischen und deutschen Formen aufgelistet. Es folgt der Kommentar der italienischen Namenvarianten auf der Grundlage der Belegdokumentation, unterteilt nach alten nicht-italienischen Belegen und dann nach italienischen. Es erfolgt, so möglich, die Angabe von Erstbelegen unter Hinzuziehung überlieferter alter Portulankarten sowie moderner Datenbanken wie OVI und LIZ. Ab dem 15. Jahrhundert stehen die Isolari als Quellen im Mittelpunkt der Dokumentation und gleichermaßen die frühneuzeitlichen Übersetzungen der antiken geographischen Werke. Summa summarum werden alle zur Verfügung stehenden Quellen, egal aus welcher Epoche, akribisch ausgewertet. Auch Fälle von Namenwandel werden berücksichtigt. Die Gestaltung der Artikel ist übersichtlich und kann als hervorragendes onomastisches Nachschlagewerk antiker, mittelalterlicher und frühneuzeitlicher Quellen verwendet werden. Bedauerlich ist nur, dass Varianten einzelner Inselnamen, insbesondere wenn sie im Anlaut abweichen, nicht über einen Index zuweisbar werden. Während der Nutzer mit den modernen Namen wohl kein Problem haben dürfte, kann dies bei alten Bezeichnungen durchaus der Fall sein. Die Dissertation stellt soviel an Information bereit, dass dies ein kleiner zusätzlicher Liebesdienst am Nutzer gewesen wäre. Der Index der Inseln am Ende des Bandes beschränkt sich auf die Nennung der Namen in der Edition. Das Schlusskapitel (Kap. 6) resümiert noch einmal das auf den vorangegangenen Seiten ausführlich Präsentierte. Der eigenen Arbeit wird dabei paradigmenbildende Funktion für weitergehende Analysen in die gleiche Richtung zugewiesen - ein nicht geringer Anspruch, 175 Besprechungen - Comptes rendus der aber durchaus berechtigt ist. Allerdings fragt man sich, ob das methodisch und methodologisch Wesentliche nicht bereits geleistet ist, so dass nunmehr eher die philologische Seite übrig bleibt in Verifizierung oder Falsifizierung des Ansatzes von Vf. Die Edition des Textes selbst ist sehr sorgfältig durchgeführt und markiert die (wenigen) notwendigen Kürzelauflösungen durch Kursivierung. Abschließend kann festgehalten werden, dass Vf. generell sehr vorsichtig argumentiert, da oftmals hinreichende empirische Untersuchungen fehlen, bzw. eine zu schmale Untersuchungsbasis repräsentieren. Die Arbeit zeigt einen souveränen Umgang mit dem sprachwissenschaftlichen Beschreibungsinstrumentarium. En passant wird mit Topoi der traditionellen Interpretation bzw. Einschätzung aufgeräumt, etwa der Einschätzung der Nutzung von AcI und Gerundium als latinisierend und damit stilistisch hoch konnotiert. Für Porcacchi sind es im italienischen Text einfach «Sparformen», durch die redundante Informationen ausgeblendet werden, und damit stehen diese Konstruktionen tatsächlich im Dienste einer eher umgangssprachlichen Ausdrucksökonomie. Positiv zu vermerken ist auch, dass die Interpunktion ernst genommen wird, wenn etwa insbesondere das Semikolon in einer Funktion für die syntaktisch-semantische sowie die topikale Struktur einer Äußerungseinheit interpretiert wird. Die Arbeit bietet somit erstmals wohl eine so umfassende Darstellung zur zeitgenössischen Funktion der Interpunktion. Es finden sich nur wenige Versehen in der Arbeit, wie etwa p. 119: als Verbalperiphrase wird geführt andare a + gerundio, illustriert wird nur andare + gerundio; p. 121: wo mit einem ungewöhnlichen Anapherbegriff umgegangen wird; eher geht es hier wohl um formale Reihenbildung. Ferner werden Textsortenmerkmale in der Beschreibung gelegentlich etwas überstrapaziert, etwa p. 175 wenn die mehrfache Wiederaufnahme durch quello als Indiz einer analytischen Betrachtung des Gegenstandes und seiner Funktionen gesehen wird. Insgesamt gesehen stellt die Arbeit, einschließlich der sorgfältigen Teiledition, ein gelungenes Beispiel editionsgeschichtlicher Ausrichtung dar. Edeltraud Werner ★ Sergio Bozzola, Tra Cinque e Seicento. Tradizione e anticlassicismo nella sintassi della prosa letteraria italiana, Firenze (Olschki) 2004, viii + 167 p. (Biblioteca dell’Archivium Romanicum 319) Il volume è suddiviso in cinque capitoli che corrispondono (con l’eccezione del primo, inedito) ad altrettanti saggi, qui per l’occasione integrati e aggiornati, apparsi in rivista tra il 1998 e il 2000. Movendo dalle ricerche già avviate da altri studiosi a partire dagli anni Sessanta nel campo della sintassi letteraria italiana (Mortara Garavelli, Durante) l’autore esplora alcuni fenomeni ricorrenti nella prosa tra Cinque e Seicento sulla base di un corpus di autori (una trentina) che va dal Bembo a Daniello Bartoli. La prospettiva dell’analisi formale di Bozzola è per così dire oppositiva; nel senso che essa individua nella sintassi letteraria del periodo preso in esame due linee ben distinte: quella «classica» promossa dal Bembo e costruita sul modello boccacciano, ripulito e irrigidito, e quella definita «anticlassica» che ad essa si oppone. Come ricorda l’autore nell’introduzione al volume, infatti, «l’intenzione che muove questi sondaggi non è quella di delineare i tratti distintivi di uno schieramento, ma solo quella di misurare la consistenza di stilemi e figure estranei al paradigma bembiano» (VII). Se è infatti sulla base del modello di sintassi additato dal letterato veneziano nelle Prose della volgar lingua (a stampa nel 1525) e praticato già negli Asolani (1505) che si possono circoscrivere i caratteri dello stile «classico» cinquecentesco, più difficile, se 176 Besprechungen - Comptes rendus non addirittura impossibile, risulta compiere la stessa operazione per lo stile dei tanti autori che a quell’illustre esempio dimostrano, ora per indifferenza ora per volontaria polemica, di non adeguarsi. Nel primo capitolo Poesia e prosa nelle «Prose» (1-23) l’autore mette in evidenza come, attraverso i diversi stati del testo delle Prose (manoscritto, princeps, successive edizioni approvate dall’autore), il sistema di citazioni rifletta un crescente interesse da parte del Bembo per la prosa boccacciana ed in particolare attesti un ruolo sempre più centrale attribuito al Decameron. Bozzola dimostra infatti come le citazioni «di rinforzo» aggiunte all’ultima edizione approvata dal Bembo (quella apparsa presso il Torrentino a Firenze nel 1549) indichino chiaramente come il capolavoro del Boccaccio sia divenuto per l’autore delle Prose «il serbatoio delle forme su cui costruire la grammatica, e insieme il testo da cui viene la spinta più corposa alla successiva implementazione e articolazione della stessa . . . » (22). Il secondo capitolo dedicato alla Struttura della frase (25-45) si propone di saggiare nel Tasso dei Dialoghi (oggetto di una precedente monografia dell’autore) l’adeguamento e gli scarti rispetto al modello degli Asolani, che Bozzola giustamente in apertura di saggio definisce «episodio conclusivo più che istitutivo» (25) della prosa cinquecentesca. Concentrandosi su alcuni aspetti essenziali della sintassi (posizione del soggetto e del verbo, frasi con verbo alla fine, inversioni) lo studioso indica nella prosa dei Dialoghi, attraverso un’analisi che tiene conto delle correzioni apportate al testo dal loro autore, la ricerca di un ordo verborum più logico e naturale, con rare inversioni: una direzione che non è forzato definire (pur tenendo conto di alcune contraddizioni: cf. la nota a p. 34) opposta a quella adottata dal Bembo. Alla Sintassi del verbo nel discorso riportato (47-85) è dedicato il terzo capitolo, forse il più denso di tutto il volume. In esso vengono infatti analizzati numerosi esempi di discorso riportato presenti in opere storiografiche di autori quali Guicciardini, Machiavelli, Contarini, Sforza Pallavicino, Sarpi. Qui Bozzola giunge ad alcune considerazioni di ampio respiro (sempre però scaturenti da un’analisi puntuale dei testi), come quando mette a confronto lo stile grigio e neutro dello Sforza Pallavicino con quello appassionato e talvolta infuocato del Sarpi (68-69). Attraverso gli esempi tratti dalla Storia del Concilio di Trento (cf. le pagine sullo slittamento dei piani temporali e soprattutto quelle sulle ibridazioni di discorso indiretto libero e discorso riportato) l’autore illumina la tendenza del Sarpi a far scivolare nel discorso riportato l’espressione del suo pensiero e della sua passione di storico. Il capitolo si conclude sulla costatazione, che ha rilievo non solo stilistico ma anche storico, di una «sostanziale continuità profonda tra la prosa cinquecentesca non boccacciana . . . e quella del secolo successivo, al di sotto della patina costituita dai nuovi artifici del concettismo . . . » (83). Una rottura in questa linea si consuma solo in pieno Settecento (il secolo che si avvierà per la prima volta anche a una riflessione teorica sulla sintassi) come l’autore dimostra brillantemente, mettendo a confronto un esempio di prosa scientifica del Redi, dove la bellurie stilistica è ricercata ancora attraverso una sintassi complessa e fortemente subordinativa, con un passo del Beccaria, in cui invece ogni elemento del testo è perfettamente funzionale alla comunicazione. Un’analisi più dettagliata delle strategie sintattiche che non rientrano nelle categorie della prosa classica e dei suoi caratteri distintivi (simmetria, parallelismi ecc.) è condotta nel capitolo quarto Asimmetria e deviazione (87-119). Qui a essere oggetto dello studio di Bozzola è la prosa machiavelliana. Richiamandosi alle osservazioni del Lisio e agli studi di Fredi Chiappelli, l’autore addita nella prosa del Segretario fiorentino, in quel suo ritmo franto e spezzato, volutamente sprezzante delle simmetrie e delle altre «clausole ample o di parole ampollose e magnifiche» (dedicatoria del Principe), un esempio di sintassi costruita in aperta polemica col modello boccacciano; o, per meglio dire, con quello che il Bembo aveva fatto del Boccaccio (il cui stile, come Bozzola dimostra, non è esente da quei fenomeni, come l’anacoluto, ricorrenti in Machiavelli). L’ultimo capitolo, La sintassi nominale di Bar- 177 Besprechungen - Comptes rendus toli (121-56), è l’unico dedicato a un solo autore. Qui Bozzola pone in luce, rifacendosi agli studi della Mortara Garavelli, la carica innovativa e sperimentale, aliena da ogni concinnitas stabilita a priori, della prosa del gesuita ferrarese nella quale vengono isolati alcuni fenomeni sintattici particolarmente frequenti (sintassi nominale, ellissi, forte tendenza oppositiva). L’esempio ciceroniano caro al Bembo lascia qui il posto a quello tacitiano ma, come Bozzola ricorda, non tanto per la brevitas quanto per la tendenza ad isolare gruppi sintatticamente omogenei. Pur dedicato al solo Bartoli anche questo capitolo s’inquadra però nella prospettiva generale che governa tutto il libro: un’analisi trasversale che prediliga una «stilistica dei paradigmi» (VIII) più che il tradizionale ritratto dei singoli scrittori e del loro stile. Anche se, come ricorda l’autore, non è possibile circoscrivere, come invece si può fare e si è fatto per la poesia, una tradizione ben distinta per la prosa italiana «essendo mancati il riferimento ad un modello riconosciuto dai più, rispetto al quale misurare eventualmente scarti e reazioni polemiche» (V), il libro di Bozzola costituisce, con la sua ricca ma mai sovrabbondante esemplificazione e con l’acuta analisi che l’accompagna, un importante punto di riferimento per gli studi a venire sulla sintassi letteraria italiana. Gabriele Bucchi ★ Giovanni Bianchini/ Remo Bracchi, Dizionario etimologico dei dialetti della Val Tartano, Sondrio (Istituto di Dialettologia e di Etnografia Valtellinese e Valchiavennasca) 2003, ciii + 1565 p. Ci troviamo di fronte a un ulteriore importante elemento del mosaico rappresentante il lessico della Valtellina che l’Istituto di Dialettologia e di Etnografia Valtellinese e Valchiavennasca, raccogliendo pietruzza dopo pietruzza, sta componendo. A giusta ragione M. Pfister afferma nella presentazione dell’opera che la sua sezione etimologica costituisce il miglior commento etimologico di un dizionario dialettale. Come già responsabile di un’opera lessicografica oserei anzi affermare che gli autori si sono qua e là lasciati tentare di oltrepassare i limiti strettamente necessari per spiegare l’origine e l’evoluzione di una voce e di aggiungere riflessioni certamente interessanti, ma che difficilmente un consultatore del volume cercherà in quel contesto. Altrettanto oltre il limite dello strettamente necessario gli autori si sono spinti nella scelta dei lemmi trattati. Italianismi puri e semplici, sicuramente non penetrati nel lessico quotidiano vivo della comunità locale quali beatificaziùu non contribuiscono sicuramente a caratterizzare il patrimonio lessicale di una valle. Questi due appunti fatti al nostro dizionario dimostrano però comunque la scrupolosità e precisione, con la quale gli autori hanno perseguito la volontà di dare un’immagine completa della situazione linguistica odierna dei due comuni di Tartano e di Campo. Il Profilo dei dialetti della Val Tartano, col quale R. Bracchi introduce il volume, dà in sole 26 p. una descrizione completa dei dialetti della valle, descrizione che getta nel contempo nuova luce e nuove ombre sul vecchio problema posto dalla presenza simultanea di elementi lombardi occidentali e lombardi orientali nella bassa Valtellina. È infatti Campo più lontano dal territorio bergamasco che paradossalmente presenta un maggior numero di elementi orientali, mentre Tartano che confina direttamente con la provincia di Bergamo si avvicina maggiormente al modello occidentale. È sicuramente positivo il fatto che nella parte etimologica si attribuisce il giusto valore alle opere lessicografiche della Svizzera italiana spesso trascurate in pubblicazioni italiane. 178 Besprechungen - Comptes rendus Anche pubblicazioni recenti quali il Vocabolario di Fabio Beffa, Bellinzona 1998 1 , vengono prese regolarmente in considerazione. Ciò nondimeno mi permetto in seguito di sollevare alcune osservazioni concernenti le voci trattate nelle prime 500 pagine dell’opera con l’intento di completarla, considerandola da un’altra prospettiva. - Aquasantìi (21). Il suffisso qui non ha valore strumentale, ma equivale a ‘recipiente di’ 2 . - Arcubalénu (22). Per la diffusione di termini indicanti l’arcobaleno cf. F. Spiess 3 . - Arivedèss (24). Data la diffusione quasi paneuropea dell’espressione non si capisce perché si dovrebbe nel nostro caso trattare di un calco del ted. Aufwiedersehen. - Az(z)àal (34). La presenza di -ze di -ldimostra la provenienza della voce dal veneziano. Cf. le forme breg. cèl, posch. asciàl che presentano forme più vicine alle norme fonetiche locali. - Bacàñ (36).Anche nella Sv.It. il termine è attestato con il significato di ‘contadino facoltoso’ nello stesso ambiente dei muratori stagionali. Data la diffusione in tutta l’Italia settentrionale della voce, la sua importazione in Valtellina dalla Sv.It. appare poco probabile. - Barba 2 (58). Colpisce il fatto che dopo la chiara presa di posizione di Rosanna Zeli 4 si persista a difendere la derivazione poco convincente di barba‚ zio ‘da barba‚ peli del mento’. - Barlaf`ü(ü)ss (61). Per la base espressiva barl - sono da consultare oltre alla voce barlòca in VSI 2: 204, Spiess 1981 5 . - Befàna (71). Manca un accenno alla forma breg. bavanìa (cf. VSI 2, 1: 293). - Belà (73). Nelle forme tic. berà la -rè l’esito rotacizzato normale di -l-, soltanto le forme mesolc. con -rpotrebbero esser attribuite all’influsso di una base prelat. *berr. - Bèle (74). Non è da considerare un lemma indipendente, dato che si tratta semplicemente di bell e (cf. VSI 2, 1: 328-29). - Beltrök, beltrüca (76). Per motivi semantici appare difficile un accostamento a sv.it. baltròca (VSI 2, 1: 113). - Bergnìk (81). Piuttosto che barll’elemento espressivo sarà in questo caso borgncome in sv.it. bargnòra (VSI 2, 1: 195). - Bergnòcul (82). Cf. sv.it. borgnòcch (LSI 1: 400). Che si tratti di un derivato in -occolo di una base prelat. borgnè stato riconosciuto da K. Jaberg 1982 6 . - Beröff (83). Per la spiegazione etimologica cf. Spiess 1982 7 . - Beròolt (83). Il rimando a VSI è da correggere in 2, 1: 378 anziché 2, 1: 279. - Bes’ci`öl (84). Il significato è da confrontare con quello di ‘maiale’ delle forme lev. cit. in VSI 2, 1: 395. - Bicòca (90). Per l’origine e l’area di diffusione cf. Spiess 1981: 43-45 8 . - Biligà (92). L’incontro con ted. willig sembra poco probabile, data la sua presenza a Brusino-Arsizio, località lontana da zone di influssi tedeschi. 179 Besprechungen - Comptes rendus 1 F. Beffa, Vocabolario fraseologico del dialetto di Airolo, Bellinzona 1998. 2 F. Spiess, «Di alcuni suffissi nei dialetti della Svizzera italiana», in: Problemi linguistici nel mondo alpino, Napoli 1983: 122. 3 F. Spiess, «I nomi dell’arcobaleno e le aree lessicali nella Svizzera italiana», in: Aree lessicali, Pisa 1976: 273-78. 4 VRom. 44 (1985): 87-104. 5 F. Spiess, «Teoria e pratica nel lavoro quotidiano del dialettologo», in: Atti del Convegno dei dialetti lombardi fra l’Adda e il Ticino, Milano 1981: 31-33. 6 K. Jaberg, «Die bernoccolo-Gruppe», in: RH 75, Bern 1982: 121. 7 F. Spiess, «Über die Abgrenzung scheinbar zusammengehöriger Worteinheiten», in: Festschrift für Johannes Hubschmid zum 65. Geburtstag, Bern 1982: 480-82. 8 Cf. N5. - Birlu (94). Manca un rimando a VSI 2, 1: 484. - Bracà (105). L’origine massaliota sembra confermata dall’area di diffusione della voce (VSI 2, 2: 864). - Bradèla (105). Sarebbe utile un rimando a bardèla (VSI 2, 1: 182). - Brènta (110). La derivazione da *vittulinare proposta da H. Meier appare, se non del tutto esclusa, almeno poco probabile (VSI 2, 2: 931). - Briga (112). Cf. anche sv.it. brega (VSI 2, 2: 914). - Brina (113). È un italianismo recente, come dimostrano per Grosio e Tirano brüìna (Antonioli-Bracchi 1955 9 ; M. G. Fiori 2000 10 e la situazione della Sv.It. (VSI 2, 2: 956)). - Brunzèer (119). È da confrontare col sinonimo svizz. it. bronzee (VSI 2, 2: 1020). - Buciàrda (125). Se nell’it. il termine appare soltanto nel 1955, è da supporre che nei dial. lomb. la voce è penetrata in periodo anteriore direttamente dal francese. - Bùcul (125). Le forme bokri, brokol, brokui citate in VSI 2, 2: 563 sembrano indicare una penetrazione molto antica del termine nei dialetti. - Bunamàa (134). L’etimo bona mane proposto in VSI 2, 2: 672 può apparire una soluzione «meno spontanea», è però la più convincente se si tien conto di tutti gli elementi esposti da Rosanna Zeli al l. c. - Bunanima (134). Sarebbe opportuno un rimando a breg. bramör VSI 2, 2: 880. - Burelà, Burlà (138, 139). Per il sorgere delle due forme si veda VSI 2: 719. - Camósc (168). La cit. VRom (1968) 27: 280 è errata; cf. però Spiess 1997 11 . - Canarö` z (172). La derivazione da canalis è respinta con validi motivi in VSI 3: 382. Si tratta di canna con l’infisso -are il riflesso del suffisso -oceu. - Caravana (188). Per dàa lüü l’ha fac la so caravàna, cf. la locuzione analoga nel dialetto della Collina d’Oro (VSI 4: 33). - Carnasc (194). La -rsi deve a una dissimilazione di -dn- -rnin un precedente *cadnasc (cf. Spiess 1968 12 ). - Cascà (199). Col significato di ‘cadere’ è un italianismo. - Cascià (201). Colpisce lo spazio minimo che è concesso al significato di ‘germogliare’ che è da considerare specifico dei dialetti lomb. (cf. VSI 4: 243). - Catì(i)f (209). Manca un accenno a Haerle 1955 13 . - Cepé (221). Lascia molto perplessi l’etimo it. eccipere. È infatti difficile immaginarsi che un termine strettamente limitato alla terminologia giuridica, ignoto a gran parte dei parlanti dell’ambiente dialettale possa penetrare nelle parlate locali. Nella Sv.it. il rarissimo l’a miga cipì può alternarsi con un ben più frequente l’a gnanch fai un cip; per cui il vero etimo è incontestabilmente l’onomatopeico cip, imitativo del verso degli uccelli, cf. i poiöö i cipiss «i pulcini pigolano». Valgono qui le stesse considerazioni che giustificano a p. 473 il rifiuto dell’etimo inanis per gnànera. - Cetriöl (223). È, di fronte all’indigeno cücümer (264), un italianismo recentissimo che non meritava di esser citato. - Chilonscé (224). Fa parte con giosòt, giosùra (464) dei tipici avverbi locali composti lombardi, per i quali cf. Spiess 2001 14 . 180 Besprechungen - Comptes rendus 9 G. Antonioli/ R. Bracchi, Dizionario etimologico grosino, Grosio 1995: 234. 10 M. G. Fiori, Dizionario tiranese, Villa di Tirano 2000: 142. 11 F. Spiess, «Grossräumige und kleinräumige etymologische Wörterbücher», in: Italica et Romanica, Tübingen 1997. 12 VRom. (1968) 27: 277. 13 Ph. Haerle, «Captivus - cattivo - chétif», RH (1955) 55: 12-13. 14 F. Spiess, «Pleonasmus und Expressivität bei Ortsadverbien in den Dialekten der italienischen Schweiz», in: Die vielfältige Romania, Trento 2001. - Cinta (233). La -tanziché -c- -ctpuò spiegarsi come dissimilazione secondaria dalla sibilante iniziale. Cf. scingia, 1051. - Còsta (247). Per biancostà cf. anche VSI 2, 1: 423. - Crispìi (255). Cf. traspìn s. v. bösciol (VSI 2, 2: 809). - Cürlu (293). È un’ultima reminiscenza della tortura all’epoca dei landfogti germanofoni il detto ancora in uso alcuni decenni fa fra gli anziani della Collina d’Oro ja ja natürli con sott i cürli «si si naturalmente con sotto gli strumenti della tortura». - Curüda (296). Si tratta di un nomen actionis in -uta; come le analoghe formazioni in -ata (cf. cantada) presentano la forma di participi passati femminili deboli che, come nel caso presente, tendono a travolgere completamente anche le forme originariamente forti. - Cusè (297). Non si tratta di «cosa» + et bensì di «cosa» + est che è un resto della formula di domanda originaria cus è che. - Cusìi (297). Per il secondo significato cf. verz. cossìn ‘coscia di capra conservata salata’ (Lurati/ Pinana 1983 15 ), cossett ‘coscia dell’animale macellato’ (LSI 2: 48). - Cusulina (299). Nell’espressione quaicusulina è di ampia diffusione; cf. ad Airolo quèi cussurina Beffa 1998 16 e a Gravesano quaicossorina Passardi 1994 17 . - Depiö` (312). Cf. a Gravesano un faa da dapiü ‘da prepotente’ Passardi 1994 18 , v. anche LSI 2: 182. - Dinéet, dinfò, dinfugiò, dingiò (333). Cf. chilonscè. - Duméga (344). È anche poschiavino LSI 2: 303. - Epifania (352). Cf. befana. - Erba camuscera (353). Cf. camozera VSI 3: 315. - Fagió (364). Per i verbi «preposizionali» cf. Spiess 1983 19 e 1986 20 . - Ferüda (384). Cf. farüda, Kaeser 1932 21 . - Feruvia (384). Contrariamente a quanto si afferma, ricalca esattamente il modello del ted. Eisenbahn e non quello romanzo di fr. chemin de fer o di grig. rom. viafier. - Föravìa (406). Cf. nel lug. Quadri 1991 22 , Passardi 1994 23 . - Fraca (409). Cf. sfraca Passardi 1994 24 , LSI 2: 538. - Friciàm (416). Cf. Kaeser 1932 25 , Foletti 1982 26 . - Frigula (416). Cf. fregüi Passardi 1994 27 . - Fröc` (417). V. anche frücc Magginetti/ Lurati 1975 28 , Foletti 1982 29 ; cf. in Collina d’Oro la locuzione al var na cica frücia ‘vale una cicca usata, cioè niente’. 181 Besprechungen - Comptes rendus 15 O. Lurati/ I. Pinana, Le parole di una valle, Lugano 1983: 204. 16 Cf. N1: 92. 17 G. Passardi, Parlém dialètt, Lugano 1994: 257. 18 Id.: 101. 19 F. Spiess, «L’unità lessicale composta di verbo e avverbio di luogo nei dialetti veneti» in Linguistica e dialettologia veneta, Tübingen 1983. 20 F. Spiess, «L’unità lessicale composta di verbo e avverbio nei dialetti della Svizzera italiana», Actes du XVII ème Congrès International de Linguistique et Philologie Romane, Aix-en-Provence 1986. 21 H. Kaeser, Die Kastanienkultur und ihre Terminologie in Oberitalien und der Südschweiz, Aarau 1932: 115. 22 G. Quadri, Moralità del Dialetto nella Pieve Capriasca, Locarno 1991: 104. 23 Cf. N13: 123. 24 Id.: 308. 25 Cf. N21: 112. 26 G. Foletti, Campagna luganese, Pregassona 1982: 94. 27 Cf. N17: 126. 28 C. Magginetti/ O. Lurati, Biasca e Pontirone, Basilea 1975: 99. 29 Cf. N26: 97. - Fròta (417). Cf. Passardi 1994 30 e sfròta LSI 2: 564. - Fugiò, fus`ö (420, 433). Cf. Spiess 2001 31 . - Fulscèta (424). Corrisponde a sfulgitt (pl.) ‘scherzetti sleali’ usato nel mio dialetto della Collina d’Oro. - Gabinàt (435). Termine e usanze sono ancora vive nel Poschiavino (LSI 2: 596). - Garibòolt (443). Cf. il sinonimo bellinzonese bregoldìn sorto per metatesi dalla stessa base (VSI 2, 2: 919). - Gis`öl (465). Sulla Collina d’Oro è in uso la variante femminile gesòra per indicare gli oratori delle singole località di fronte a gesa la chiesa parrocchiale. - Gnèk (474). La ricca gamma di significati dati in LSI 2: 733 conferma la difficoltà di tradurre questo aggettivo. - Gnòk, gnök (475). Sembrano semplici varianti fonetiche, come avvalorano anche i significati molto simili di ‘goffo, stupido, che non capisce niente’ e ‘duro di comprendonio’. Non appaiono quindi giustificate le spiegazioni etimologiche diverse. - Gorgul (476). Cf. anche ted. Gurgel di stessa origine. - Grinta (484). Non sarà da collegare con svizz. ted. Grind ‘testa’ con valore spregiativo? cf. Meng 1986 32 . - Grisùu (484). Per nà in dal Canton Grison ‘diventar grigio’ v. anche LSI 2: 785. - Gröf (484). Cf. sgrüvi Foletti 1982 33 , grüvi LSI 2: 797. - Gualìif (487). Cf. LSI 2: 800. - Guastà (488). Attestato con lo stesso significato anche in LSI 2: 805. - Guastadésc (488). È anche di Bondo e Poschiavo (LSI 2: 805). - Guèrscia (489). Ampiamente diffuso anche nella Svizz. It. (LSI 2: 808). Le osservazione elencate non sono state sollevate per sminuire il valore indiscusso e indiscutibile dell’opera qui considerata, ma piuttosto per dimostrare quanto stimolante possa essere la consultazione del nostro dizionario per uno studioso che, dalla prospettiva di un mondo dialettale diverso, ma strettamente imparentato con quello da esso trattato, gli si avvicina con curiosità e massima attenzione. Federico Spiess ★ Ottavio Lurati, In Lombardia e in Ticino. Storia dei nomi di luogo, Firenze (Franco Cesati) 2004, 196 p. (Raccolta di studi di linguistica e letteratura dell’Istituto lombardo di scienze e lettere 6) «Quale la toponomastica vera? Non è tanto quella che praticano i linguisti, bensì quella posseduta dalla gente, quella che la gente vive, così come in larga misura l’hanno vissuta le generazioni passate» (7). Mit dieser Herausforderung an die Linguisten eröffnet Ottavio Lurati sein neuestes Buch, das onomastische Forschung, Sprachgeschichte und etymologische Interpretation geschickt verbindet und mit dem er vor allem methodisch neue Wege beschreibt. Schreibtischetymologien sind dem Verfasser ein Graus; Realproben, der direkte Kontakt mit den Informanten, das Verstehen ihrer Lebenswelt sind die Grundlagen von Lurati’s Feldforschungen. «In due giornate di inchiesta - che, in altre parole, vuol dire di vivo contatto con la gente - si raccolgono molti materiali» (149). 182 Besprechungen - Comptes rendus 30 Cf. N17: 126. 31 Cf. N14: 316. 32 H. Meng, Mundartwörterbuch der Landschaft Baden im Aargau, Baden 1986: 16, 58, 66. 33 Cf. N26: 138. Vollständigkeit hat der Verfasser nicht angestrebt: «fondamentale è, oggi, la rinuncia a un procedimento inventariante, meramente elencativo». Entscheidend sind für ihn erneuerte Forschungsansätze «nuovi metodi di approccio» (175). Tatsächlich haben wir es mit einem revolutionären Buch zu tun. Dies äußert sich bereits in den Kapitelüberschriften z. B. «Assurde, certe interpretazioni prelatine: i nomi in -ate» (99-120), oder «fino a quando i lombardi dovranno accontentarsi dell’approssimativo? » (145-56). Bei der Erklärung der Endung -ate (Acquate, Agliate, Gallarate, Linate, aber auch Morcote, etc.) legt sich Lurati gleich mit einer ganzen Reihe von bekannten Linguisten an: Flechia, Giandomenico Serra, Salvioni, Gamillscheg, Rohlfs, Giulia Petracco Siccardi. Das Erstaunliche dabei ist, dass Lurati Recht hat: Es gelingt ihm zu zeigen, dass -ate kein Ortsnamensuffix ist, das von vorromanischen Personennamen abgeleitet ist, sondern eine Schreibgewohnheit der vorwiegend mailändischen Kanzleien (tradizione cancelleresca), welche gesprochene Ortsnamenformen verschriftlicht haben, eine Umsetzung des code parlé in den code écrit. Es geht Lurati um nichts weniger als um die Zerstörung eines wissenschaftlichen Mythos: «proponiamo di eliminare un inutile (e fuorviante) mito etnico e scientifico» (100). Ebenso aufregend ist der Kampf Luratis gegen festgefahrene Lehrbuchmeinungen. Wer hätte gewagt die Etymologie Milano Mediolanum zu bezweifeln (93)? Auch der Ton des wissenschaftlichen Hinterfragens ist aufrüttelnd, beinahe aggressiv: «Che dire, sulla base del buon senso di un luogo che di punto in bianco viene chiamato ‘pianura di mezzo’? Che cosa vorrà mai dire? Che indicatività poteva mai avere per la gente chiamata a vivere in un’orizzontalità vasta, qual è la pianura del Po? Ben scarso. È un semantismo esile, che ha tutta l’aria di essere stato costruito a tavolino. Eppure da decenni, viene ripetuto (quasi un luogo comune). Milano? Ah, è il Mediolanum dei celto-latini». Für Lurati ist Mediolanum (seit Sueton belegt) eine der zahllosen hyperkorrekten Umsetzungen der Schreiber («una delle innumerevoli scritture ipercorrette cui indulgevano i notai», 93). Mirán/ Milán habe mit kelt. *lñnon ‘pianura’ nichts zu tun sondern gehöre zu den römischen -anum Namen wie Lugáno, Mezzáno, Lampugnáno, die in der Lombardei zu Dutzenden auftreten. Lurati geht von mairán ( macer + -ánu) maran/ miran ‘terreno arido’ aus. Es soll nicht bestritten werden, dass macer magro mairo häufig in der Toponymie Oberitaliens auftritt; eine Verbindung mit dem Prädialsuffix -anu wäre aber eigenartig, das Gleiche gilt für Meran, das normalerweise auf Marius + -anu zurückgeführt wird, da -anu als Adjektivableitung selten ist (RohlfsGramm. §1092). Die Nichtberücksichtigung der klassischen Belege von Mediolanum bei Tacitus, Plinius und Polybius und die Aufgabe der traditionellen Etymologie aus medio-lanum (keltisch *lñnon entsprechend lat. planum) scheint mir sehr gewagt, cf. DI s. Milano (im Druck). Am Beispiel Milano sehen wir die Gewichtung der Argumente in Lurati’s onomastischer Forschung: Die moderne gesprochene Form, die semantische Komponente, die urkundlichen Belege stehen nicht gleichberechtigt nebeneinander. Phonetik und Semantik haben ein stärkeres Gewicht als die historischen Belege, die beim Übergang von Mündlichkeit zur Schriftlichkeit vom Schreiber verändert werden konnten. Typisch für das Vorgehen Luratis ist auch das Beispiel Madésimo: Fermiamoci dapprima appunto su Madésimo. La riconduzione ad Amatissimu(s) è un tipico esempio di etimologia fatta a tavolino, adducendo la prima cosa che venga in mente e che abbia qualche somiglianza fonetica. Ma come era possibile che una valle dirupata con l’insediamento che le sta sopra, a 1560 metri di altitudine, venisse denominata da un presunto nome di proprietario? Erano zone, in origine, di terreni comunitari. E poi quel nome rarissimo! Come mai un Amatissimus (già di per sé inverosimile, al superlativo: non sono frequenti nomi così strutturati) poteva designare una zona alta sulle rocce, annidata nel cuore delle Alpi? Nomi di proprietari antichi compaiono (e con altra morfologia) nelle pianure, non qui, in montagna. Affermare una cosa simile è offendere il senso culturale della gente delle Alpi, che mai si sarebbe sognata di dare un nome simile a un territorio. Inverosimile il nome, inverosimile il superlativo, inverosimile la 183 Besprechungen - Comptes rendus fonetica, inverosimile l’atteggiamento denominativo. Un etimo che è stato fatto senza rendere conto dei dati fisici e geografici della valle (145). Im Kapitel Bibliografia fasst Lurati die für Italien zur Verfügung stehenden Grundlagen wie folgt zusammen: Per l’Italia disponiamo degli eccellenti studi di Giovan Battista Pellegrini, uno dei massimi studiosi in campo europeo: con interpretazioni spesso innovative. Un’utile sintesi delle ricerche condotte sin qui è costituita dal Dizionario di toponomastica 1990 (che adduce molti dati di fatto, rinunciando per altro programmaticamente a una interpretazione d’assieme). . . . Per la Lombardia e la Svizzera italiana il lavoro di Olivieri 1961 appare invecchiato: uno dei compiti urgenti della linguistica lombarda è quello di riscriverlo integralmente. Mantengono il loro alto interesse le ricerche di Carlo Salvioni (depurate da qualche corrività a conguagli formali con riconduzioni a voci estranee ai dialetti o lontane dalla mentalità condivisa). Per la Lombardia sono utilissimi i lavori di Stella (1992, 1994), così come quello di Mariarosa Cortesi 1988 (anche con ampi indici relativi alle comunità bergamasche). Per la Svizzera italiana è tuttora utile Gualzata 1924, che non sembra aver subito il peso degli anni. Luratis Arbeit ist 2004 erschienen und konnte deshalb den Dizionario toponomastico dei comuni svizzeri, realizzato a cura del Centro di dialettologia dell’Università di Neuchâtel sotto la direzione di Andres Kristol (Frauenfeld 2005) noch nicht berücksichtigen. In diesem neuen Grundlagenwerk sind die Tessiner Ortsnamen von Barbara Meroni bearbeitet. Bereits aufgenommen im DTS und akzeptiert sind folgende Etymologien von Ottavio Lurati: - p. 13 Coglio; Erstbeleg Cono (1182), DTS 250-51: « cune˘us ‘cuneo’: la parte di diritto intesa, in modo molto concreto, come un cuneo, come una parte che unendosi con altre dà un tutto, un’unità (i cunei risultano infatti dalla suddivisione di un unico blocco) (Lurati 1976: 97). Il cono corrispondeva, come il quartirolo, alla quarantesima parte della decima». Bei diesem Ortsnamen handelt es sich um einen Rechtsausdruck. Derartige Formen werden von Ottavio Lurati im Kapitel behandelt «Quando la legge diviene diritto vissuto» (63-74). - p. 29 Lavertezzo TI (Locarno); Erstbeleg: Laverteze (1327). DTS 513: «Per Lurati (1973: 320; 1976: 102; 2000: 29) e Lurati/ Pinana (1983: 28s.) il nome risale a vert$cem ‘vertice; cima, sommo (del corpo); sommità, vertice, culmine’, con agglutinazione della preposizione articolata, e significherebbe ‘al vertice, al punto di spartizione (di due fiumi)’. Valutazione, conclusione: La proposta di Lurati è linguisticamente convincente e motivata geograficamente: il paese si trova effettivamente all’incontro tra due corsi d’acqua. Il toponimo Lavertezzo risale probabilmente al tipo dialettale ticinese vertézz ‘vertice, punto di spartizione (di due fiumi)’ ( latino vert$cem ‘vortice; cima, sommo (del corpo); sommità, vertice, culmine)’ con agglutinazione della preposizione articolata ar, ara». Lavertezzo ist für Lurati ein Beispiel einer mittelalterlichen Umsetzung einer Dialektform in die Kanzleisprache. Es folgt eine Zusammenstellung jener Toponyma, die im DTS von Barbara Meroni nicht übernommen wurden mit der entsprechenden Begründung: - p. 16/ 34 Chironico, Erstbelege: Cuirono (1202), Curonico (1202). DTS 247: «Secondo Lurati (2002: 229) Chironico ( → Calonico) sarebbe il riflesso di una (terra) cùnön$ca, ovvero una ‘terra relativa ai canonici, all’istituzione ecclesiastica’, con dissimilazione di n-n in l-n, rotacismo di -lintervocalica e ‹armonizzazione vocalica›. I toponimi in -onicus ‘segnavano pertinenza, dipendenza giuridica’ e . . . sarebbero nomi ‘di ambito dotto’. Valutazione: . . . Troppo speculativa e foneticamente contestabile, anche la tesi di Lurati va scartata.» 184 Besprechungen - Comptes rendus - p. 25 Gentilino, Erstbeleg: Gentarino (1210), Gentalino (1270). DTS 383: «Secondo Lurati (2002: 231s.) Gentilino ‘con gentile non ha nulla a che fare’. Il nome apparterrebbe al campo semantico di pöpulu ‘popolo, popolazione, plebe’ e sarebbe così sonnesso a stanziamenti di persone: Gentilino significherebbe dunque ‘piccolo stanziamento di gente; piccolo nucleo abitato’ (cf. pure Lurati 2003: 28; estrapolando, latino gens, gentis ‘stirpe, razza, ceppo; gente; popolo, popolazione, nazione, gente’ con i suffissi aggettivali latini -ìlis dal valore collettivo e -ìnus dal valore diminutivo? ). Valutazione e spiegazione: La tesi di Lurati va respinta, in quanto il latino gens, gentis non ha lasciato nessuna traccia nella toponomastica. Il toponimo Gentilino potrebbe essere il riflesso del cognome Gentilin, Gentilino che risale molto probabilmente al cognomen latino Gentilis con aggiunta del suffisso latino -ìnus in funzione aggettivale. bm» - p. 28 Bellinzona. «Il nome di partenza è Berzona ‘località su una roccia’. Bellinzona è forma coniata in ambienti cancellereschi, è una trasformazione di Berzone (Lurati 1980) manipolando il nome orale Berzóna, che presso anziani parlanti si manteneva ancora nel 1980. Berzona da briganzona (dal prelatino brig- ‘roccia sprogente’; cf. Breganzona e Pregassona) veniva ricostruita e ‘nobilitata’, in rapporto al nome della fortezza, in Bellinzona. Si toglieva, in particolare, la ‘rustica’ r. Esiste per altro il toponimo Berzona sia in val Verzasca sia nell’Onsernone. Lí è mantenuta la forma dell’oralità. La forma Berzona, che, per designare il capoluogo del Cantone, circolava fino a ieri nell’oralità, ha una profondità di almeno otto secoli. Casi come questi suggeriscono una riflessione che può apparire paradossale: non enfatizziamo, in toponomastica, la prima attestazione (come si è soliti fare). Essa non è la verità, è solo la prima volta in cui un nome - nella fattispecie un toponimo - viene scritto. Ma, a monte, scorsero secoli e secoli di oralità, di cui il moderno toponomasta deve tener conto. Episodicità, insomma, spesso, della cosiddetta prima attestazione, che per di più riverbera un momento aurorale: vi è ancora incertezza nella scritturalizzazione e sussistono oscillazioni nella pratica grafica (scripta).» DTS 135s. werden die Argumente von Lurati 1979: 203s. und 1980: 109s. ausführlich besprochen und abgelehnt. Meroni kommt zum Schluss: «La proposta di Lurati è difficilmente compatibile con le prime forme documentarie, che sono del tipo Bilitionem, Bellitiona (secoli VI e VII). Conclusione: La base del toponimo Bellinzona è probabilmente da individuare nel gentilizio Belitius o Bellitio, di cui Bellitione rapresenterebbe il caso obliquo. Come numerosi altri nomi di luogo Bellinzona sarebbe dunque stato in origine un nome di podere del tipo *(fundus, praedium, villa) Bellitione, formato da un nome di persona senza aggiunta di un suffisso e con ellissi successiva dell’eventuale nome comune. Bellinzona potrebbe pure essere formato dal personale Belitius o Bellitio con aggiunta del suffisso -one, forse di origine celtica. Questo suffisso sembra aver assunto la stessa funzione del suffisso -ñnum con il quale in epoca latina si formavano nomi di poderi da quelli dei loro proprietari romani, con sottinteso il riferimento a un nome comune del tipo fundus, praedium, villa che indicava l’oggetto posseduto ( → Bissone TI, Semione TI). bm» Ausschlaggebend für die Ablehnung war also die Nichtberücksichtigung der beiden ältesten Belege Bilitionem (590) und Bellitiona (601); cf. die Bemerkung Lurati 29: «non enfatizziamo, in toponomastica, la prima attestazione (come si è soliti fare)». - p. 47 Pura TI (Lugano) «da paura e, dalla stessa base, Pura nel Malcantone (TI), villaggio che sta appunto sopra un profondo vallone». Lurati hat diese Erklärung aus DTL 450 übernommen. DTS 723: «La proposta di DTL pare poi inusuale dal punto di vista semantico. L’origine e il significato di Pura rimangono sconosciuti». - p. 139 Olivone TI (Blenio) Dialektform: rivö´y, Erstbelege: Alivoni (1193), Olivoni (1200). DTS 677: «Secondo Lurati (1976: 88s.) ‘Rivöi, l’esatto nome dialettale poi alterato in Olivone, risale alla voce riva ‘sponda, parete verticale di monte’ ( latino rìpa ‘riva, sponda, margine’, cf. Lurati 1977: 65 e 1985: 20). E corrisponderebbe così al dialettale riva ‘terre- 185 Besprechungen - Comptes rendus no a forte pendenza, terreno . . . con un discreto grado di pendenza, pendio’ (cf. Petrini 1989: 118, 1994: 75; RTT Faido, 43, 35; RTT Torre, 45). Valutazione e conclusione: Lurati fornisce una spiegazione incompleta basandosi unicamente sulla forma dialettale moderna, senza tener conto delle forme medievali (cf. Hensch 1995: 91). L’origine e il significato del toponimo Olivine rimangono pertanto oscuri». - p. 140 Someo TI (Vallemaggia) summariu ‘relativo alle cime’. Summade (807), Sumade (822-40) DTS 840: «Interpretazioni esistenti: Lurati (1976: 89) propone di far risalire il nome di luogo Someo a un latino summariu derivato dal superativo latino summus ‘sommo, il più alto, il più elevato’. La forma dialettale Sumè sarebbe stata italianizzata in Someo. Valutazione: L’ipotesi di Lurati non è compatibile con le forme documentarie più antiche. L’origine e il significato del toponimo Someo rimangono ignoti. bm» - p. 143 Vogorno TI (Locarno), Erstbelege: Vegorno (1234), Vegornio (1235). DTS 939: «Lurati/ Pinana (1983: 24) ritengono sostenibile sul piano teorico l’interpretazione di Salvioni [ viburnum ‘sterpo, arbusto’]. Piuttosto che per una origine vegetale Lurati (2000: 28) propende per un riferimento alla conformazione geografica, essendo le gole della zona a suo parere impressionanti. Partendo dalla forma dialettale Vogórn, Vegórn, egli fa risalire il toponimo a una base celtica *wabero ‘fiume’, alla quale è stato aggiunto il suffisso -orno, con il passaggio alle forme ipotetiche *vovorno o *voborno. Per appoggiare la sua teoria Lurati richiama molti nomi di luogo francesi aventi lo stesso radicale (Vabre, Tarn; La Vaure, Dordogne; ecc). Valutazione: La spiegazione di Lurati è poco convincente, sia dal punto di vista dell’evoluzione fonetica che da quello della morfologia storica. Conclusione: Dati i differenti tentativi di spiegazione poco convincenti, l’origine e il significato di Vogorno rimangono sconosciuti. bm» Die Gründe der Ablehnung beruhen selten auf semantischen Abwägungen, häufig dagegen ist die Zurückweisung wegen phonetischen Schwierigkeiten vor allem bei Nichtberücksichtigung der ältesten urkundlichen Belege. Gerade dieses Gewicht der historischen Erstbelege wird von Lurati bestritten. Die Verfasser des DTS konnten diese hier zu besprechende Arbeit noch nicht kennen. Ihre Kenntnis der Thesen von Lurati beruht auf dessen früheren Studien 1 . Meine Besprechung verfolgt drei Ziele: 1) die Würdigung der überaus anregenden und innovativen Arbeit von Ottavio Lurati; 2) Hinweise für die Equipe um Andres Kristol, die vermutlich bereits an einer Neuauflage des DTS arbeitet; 3) Hinweise für die Autoren des DT (Giuliano Gasca Queirazza, Carla Marcato, Giovan Battista Pellegrini, Giuliana Petracco Siccardi, Alda Rossebastiano), die ebenfalls an eine Neubearbeitung des bei UTET 1990 erschienenen Grundlagenwerkes denken werden. 186 Besprechungen - Comptes rendus 1 O. Lurati [Hubschmid, J. (1969)], «Die asko-/ usko- Suffixe und das Problem des Ligurischen», VRom 32/ 1: 317-21; O. Lurati, Dialetto e italiano regionale nelle Svizzera italiana, Lugano 1976; O. Lurati, «Origine di ‘Tamaro’», Folclore svizzero 67 (1977): 54-56; O. Lurati, «Dialetto e toponomastica della Vall’Onsernone», Cultura popolare e dialetto a Comologno nell’Onsernone, Losone 1985: 13-54; O. Lurati, «Vogorno come paese dei burroni: una nuova etimologia», Il nostro paese 254 (2000): 28-29; O. Lurati, «Ordinamenti giuridici e toponomastica. Verso una tipologia», in: M. Heyer- Boscardin (ed.), Wider das «finstere Mittelalter». Festschrift für Werner Meyer zum 65. Geburtstag, Basel (2002): 227-35; O. Lurati. «Le ‹lezioni› della toponomastica», Revista di Lugano 65/ 5(2002): 28-29; O. Lurati/ I. Pinana, Le parole di una valle. Dialetto, gergo e toponomastica della Val Verzasca, Lugano 1983. 1. Würdigung der Arbeit von Ottavio Lurati: Ottavio Lurati ist der gegenwärtig beste Kenner der Tessiner Onomastik, der mit diesem Werk die Resultate seiner jahrelangen Forschungen vorlegt. Zu den zahlreichen innovativen Vorschlägen Luratis folgen einige Anmerkungen: - p. 16 Dongio TI (Blenio): «Dial. Döisc, che, a nostro parere, procede da un derivato del latino dominus». Die Erstbelege Deuci (1188) und Deucio (1213) sprechen gegen ein Etymon dominus; cf. DTS 302: «l’origine e il significato del toponimo Dongio rimangono quindi oscuri.» - p. 25 Poviglio: ‘paese della media pianura emiliana, fra l’Enza ed il Crostolo’ «secondo noi da intendere come un diminutivo di populus.» Die Erstbelege in plebe Pupilli (1230), in plebe Pupilii sprechen zu Gunsten des lat. Personennamens Popilius (DO 515). - p. 29 Airolo TI (Leventina): «area, base dalla quale, con uscita -eolus, muove anche Airöö ‘Airolo’». Die frühesten Belege Oriolo (1210-58) und Oriollo (1225) weisen auf *oreolus *õrium für *õrum ‘ciglione’ hin, cf. DTS 80. - p. 45 Giubiasco TI (Bellinzona): «Giovedì, giovia, jovia: zona di convegno delle streghe nei giorni di giovedì; poi zona in cui le streghe provocavano alluvioni e straripamenti. Con questo gruppo, nonostante varie precedenti interpretazioni discordanti, va il n. l. ticinese Giubiasco, in sé la zona delle streghe e degli straripamenti da loro provocati.» Die Erstbelege Zibiassco (1195), cibiascum (1205) stützen diese Etymologie nicht. Wahrscheinlicher ist die Interpretation in DTS 390: «Il toponimo Giubiasco deriva probabilmente dal gentilizio latino Iovius, Iobius con aggiunta del suffisso -asco, di origine ligure e preso in prestito dal celtico e dal latino. Questo suffisso si combinava originariamente con nomi di persona celtici e romani ed esprimeva un rapporto di appartenenza.» - p. 69 Personico TI (Leventina), Erstbelege: Prexonego (1227), Prexonico (1257). Die Etymologie persona ‘membro del clero’ überzeugt weniger als Pers- + -onico, da -ònico ‘da gente di’ normalerweise an einen Personenname angefügt wird: «Secondo Lurati (2002: 230) il toponimo non sarebbe stato spiegato precedentemente e Personico sarebbe da connettere al sostantivo latino medievale persona ‘persona rivestita di una dignità ecclesiastica’ o ‘terreno che doveva decime ai preti per il loro sostentamento’, con il suffisso romanzo -ònico; *personico significherebbe così ‘relativo al clero’ o ‘terreno che produce decime che sono di spettanza del clero’. Questa proposta etimologica permetterebbe di attestare nell’Italia settentrionale il sostantivo latino medievale persona con il significato specifico di ‘figura ecclesiastica, persona appartenente al clero’, noto in diverse aree francesi» (cf. FEW VIII, 270s.). Tentativo di spiegazione: Personico è un toponimo prediale. Alla base del nome si avrebbe il gentilizio latino Persius o Priscius o il personale germanico Perso. A questo radicale si è aggiunto il suffisso romanzo -ònico ‘la gente di’. bm» - p. 153 Borgo Osio (BG), dial. Ös vosa avosa aquosa. Der Erstbeleg Osio (830) bereitet Schwierigkeiten, da eine Rückbildung aus einem Plural ös aquosu zur Karolingerzeit kaum anzunehmen ist. Überzeugender ist DT 461: «il toponimo potrebbe riflettere, secondo Olivieri 1961a, 393, il personale latino Ausius o Osius.» - p. 154 Senago (MI), dial. senágh, Senacum (877) longob. s(i)naida.Aus lautlichen Gründen (senágh) und angesichts des frühen -acum Beleges ziehe ich die Herleitung aus Sen(n)us + -acus vor, cf. DT 616. 2. Angaben, die bei einer Neubearbeitung des DTS Berücksichtung finden sollten: - p. 61 Soazza GR (Moesa), Erstbeleg: Soaza (1203). Die Erklärung von Lurati mittels soca ‘fune’ «con la funzione di bloccare l’accesso al passo» ist überzeugend. In DTS 838: «L’origine e il significato del toponimo Soazza rimangono ignoti.» 187 Besprechungen - Comptes rendus - p. 63-65 Giornico TI (Leventina): Die von Lurati neu aufgestellte und begründete Etymologie ist einleuchtend: giorno + ico [semidotto]‚ posto dove avvengono le giornate di giustizia. Auch die ältesten Belege Iornico (1202) und Zurnigo (1210-58ca.) lassen diese Deutung zu. Die These von Raschèr (1992) keltisch *iuris ‘montagna boscata’ + -iccu (DTS 389) erklärt inlautendes -nnicht. - p. 67 Locarno TI (Locarno) locus ‘il luogo per eccellenza, il centro amministrativo della zona’ + -erno/ -arno ‘nel senso di relativo a’ (dial. lögh). Möglicherweise sind die Erstbelege Leocarni (807 und 822-40) ‘modo grafico di rendere una o turbata’. In diesem Fall wäre eine vertretbare Etymologie für Locarno gefunden, cf. DTS 539: «Il nome Locarno non è stato spiegato in modo soddisfacente e la sua origine rimane incerta.» - p. 69 Lodrino TI (Riviera), Erstbelege: Ludrini (857), Ludrino (1193). Lurati stellt die Form zu mlat. aroderius (VSI 1,180) germ. alod ‘Lehen’ + -inus: ‘quasi alloderino’. Diese Interpretation ist überzeugender als diejenige von DTS 54: «Molto probabilmente esso è da ricondurre al nome di persona germanico Lotharius, molto frequente nell’Italia medievale (cf. RN III, 188s). Si tratterebbe dunque di un nome di luogo del tipo *(fundus) Lotharius formato da un nome di persona senza aggiunta di un suffisso e con ellissi del nome comune.» Lurati stellt verschiedentlich auch Etymologien in Frage, die bisher als sicher gedeutet angesehen werden, z. B.: - p. 79 Intragna TI (Locarno), Erstbelege: Intranea (1272), Intragnia (1335). Zur geographischen Lage schreibt Lurati 80: «Intragna era la località che stava in mezzo, esattamente come si verifica per l’Intragna della zona di Verbania e per l’Intragna locarnese, posta tra due valli», d. h. nicht inter amnia (DTS 464), sondern inter + -anea wie Intrasca inter (intra) + -asca, da amnis/ *amnia amnes nicht erhalten sind. - p. 84 Iseo TI (Lugano): Lurati stellt Iseo zusammen mit lago d’Iseo zu INSULA isla falso dim. isa Iseo ‘relativo all’isola’. Da der älteste Beleg für Iseo (ticinese) Comune de Yse (1335) und die dialektale Aussprache isé lauten, ist auch ein Zusammenhang mit Isone TI (Bellinzona) und Isella (frazione di Civate, CO) wahrscheinlich, cf. DTS 466: «Keller (1940a: 353) propone di avvicinare il toponimo Isone al nome di luogo Isella (frazione di Civate, CO), che sarebbe una sincope di Isolella (DTL 285). Si potrebbe così far risalire Isone al sostantivo latino insula ‘isola’ con aggiunta del suffisso accrescitivo italo-romanzo -õne. I toponimi che riflettono il termine isola «spesso sono località di fondovalle formate da depositi alluvionali o da terrazzi fluviali.» - p. 85 Tresa, Stresa stellt Lurati zu transire (TI Lugano) nel senso di ‘transito’. Im DTS 710 s. Ponte Tresa ist diese neue These noch nicht besprochen «La Tresa è un emissario del lago di Lugano e tributario del lago Maggiore. Il suo nome non è stato spiegato con certezza (cf. DTL 547)». Erstbelege: Tresiae Pontem (818), Ponte Tretia (875). - p. 90-92 Sempione: Lurati gibt als erster die überzeugende Etymologie summu planu, vgl. Erstbelege semplon (1235), semplun ib., zu -án -on vgl. Ganda Gondo (auf der Südseite des Simplonpasses, 1996 zerstört). Jedenfalls ist DTS 835 zu revidieren: s. Simplon VS (Brig): «Herkunft und Bedeutung des Namens Simplon bleiben beim gegenwärtigen Forschungsstand unklar.» - p. 136 Mendrisio TI (Mendrisio), Erstbeleg: Mendrici (793 und 847) mandris (n-anetimologica) madris ‘che appertiene alla madre, terreno che proviene per eredità dalla linea materna’, cf. DTS 588 wo nur die Herleitung aus *Minorícius erwähnt wird. 188 Besprechungen - Comptes rendus 3. Angaben, die bei einer Überarbeitung des DT von Nutzen sein können: - p. 14 Pombia nei pressi di Novara (terra) publica ( pobiga pobia con m anetimologica Pombia). Die Erstbelege sprechen gegen diese These, cf. DT 506: «È citata come Plumbia dall’Anonimo Ravennate. La documentazione a nostra disposizione, aperta con Plumbia (a. 1025, BSSS LXXVII, 16,27), in seguito spesso ripetuto, conferma l’ipotesi del Massia 1918°, 1-5, di una dipendenza da un derivato di plumbum, che può essere o, come da lui suggerito, il nome personale femminile *Plumbia, costruito in analogia ad Argentia, Auria, Ferria, o, come preferisce l’Olivieri 1965, 272, l’aggettivo plumbea, forse con riferimento al colore del terreno o di qualche particolare dell’ambiente circostante.» - p. 15 Bissone sul lago di Lugano Oblationes ‘offerte dovute alla chiesa’. Erstbeleg Blexuno (1000). DT 592: «forse rappresenta una forma alterata di un derivato da un personale latino *Blassius, cf. Bissone, Mi.» - p. 106 Abbiategrasso (MI) oblate ‘offerte per la chiesa’ und nicht Abius -ate (Flechia 1871,76, cf. DT 4). - p. 108 Cairate (Va) quadrato und nicht «è un derivato dal personale latino Carius (Schulze 1933, 114) con il suffisso -ate che indica appartenenza» (DT 113). - p. 108 Casnate con Bernate (Co): ‘posto piantato a castagni’ und nicht «derivato da un personale latino Cassinus . . . e con suffisso -ate» (DT 157). - p. 108 Casorate Primo (PV): dial. Casoraa (s sonora) a. it. casule ‘piccolo gruppo di case’ und nicht DT 158: «Rohlfs 1956, 147, che analizza il toponimo come un derivato da un personale antico Casurus (CIL XIII, 10010, 480) con il suffisso aggettivale -ate.» - p. 109 Fontanellate (PV): «Non da Fontanalata ‘fontana larga’ come pensava Olivieri in Miscellanea Serra, Napoli 1959, 294, bensì da leggere quale ‘fontanellato’, posto dove sgorgano molte sorgenti, posto di numerose risorgive». cf. DT 278 s. Fontanellato (Pr): «In dialetto funtanlè (DETI 219), il toponimo figura in documenti antichi anche come «Fontanalata», cf. RDAem. (Parma) a. 1299 «Ecclesia de Funtana lata» n. 4658. Vale dunque ‘fontana larga’ ed è analogo al nome toscano Fontelato (o Fonti-) di Casole Val d’Elsa (Olivieri 1959, 294). C. M.» - p. 109 Gallarate (VA): dial. Galaraa, Galeraa; Galarà (1476) Ghillarà, Ghellarà, aghellarà und nicht «Galerius con il suffisso -ate, che indica appartenenza» (DT 293). - p. 109 Gavirate (VA), dial. Gaviraa, Gavirate (sec. XII), Gavirago (1196) gavira ‘cateratta per bloccare l’acqua di un ruscello’ gava ‘ruscello’ und nicht «dipende da un personale latino Gaberius, attraverso un derivato non chiaro, data l’oscillazione dalle forme storiche» (DT 299s.). - p. 109 Gradate (Mi): Oggi Agrate graa ‘grata’ cratis und nicht «derivato in -ate dal nome personale latino Gratus, come propone Serra 1937, 523-24» (DT 11 s. Agrate Brianza Mi). Erstbelege: vico Gradate (745), loco Gratis (853). - p. 110 Limbiate (Mi), dial. limbiáa li(m)bia alluvies und nicht «proposta da Rohlfs 1956: 153, da un antico nome di persona di origine gallico *Limarus, *Limirus con il suffisso -ate, attraverso *Limbrate *Limblate» DT 354. - p. 111 Novate (Chiavenna, sulla Mera), dial. Novaa novale/ novatu(m) che è appena stato dissodato (Olivieri 1961: 379) und nicht «Serra 1931, 187 e Rohlfs 1956, 157 pensano piuttosto ad un’originaria formazione aggettivale in -ate, con un antico personale come Novus latino» DT 446 s. Novate Mezzola (So). - p. 111 Oligate, Uggiate longob. auja ‘terreno verde, acquoso’ olgiato ‘che ha la configurazione di una olgia’ und nicht «il toponimo è derivato, secondo Rohlfs 1956, 158 da un personale latino Ulvius, od Ulbius, con il suffisso -ate, con funzione aggettivale ad indicare appartenenza» DT 452 s. Olgiate Comasco (Co). 189 Besprechungen - Comptes rendus - p. 113 Renate Brianza (CO), dial. Renaa arenata ‘invaso dalla sabbia portata dal fiume straripato’ und nicht «è ricondotto da Rohlfs 1956, 160 ad un personale antico Rena o Renus, con il suffisso aggettivale -ñte che indica appartenenza» DT 534 s. Renate (MI). - p. 113 Segrate (MI) sagrato ‘terra consacrata’ und nicht «il toponimo è ricondotto da Rohlfs 1956, 163 ad un personale latino Securus, con il suffisso aggettivale -ñte» DT 615. - p. 114 Turate (VA), in dial. Turaa turris, torrato ‘luogo provvisto di torre’ und nicht «deriva dal gentilizio latino Turus o Tur(r)ius con il suffisso -ate, secondo Rohlfs 1956, 164» DT 672 s. Turate (Co). - p. 117 Vimercate (MI), Vicomercado (745) «era, propriamente, il vico dove si teneva il mercato». Die Bemerkung von Carla Marcato (DT 710) ist überflüssig: «La forma Vimercate con -e è dovuta ad analogia con la serie dei nomi lombardi uscenti in -ate.» - p. 145 Madésimo (SO), dial. ai Madésen mal-désa-en ‘zona di natura e di strada disagevole’ adjacens mit der Pluralbildung auf -en (vachen für vacche) und nicht wie in DT 368 steht: «è certamente aferesi del nome di persona Amatissimus (Olivieri 1961a, 316).» - p. 148 Chiavenna (SO), dial. Ciavéna Ciavenna Ciavenda Claudenda ‘zona che doveva essere chiusa dal punto di vista della strada, giuridicamente e event. anche militarmente doveva essere chiusa e sbarrata a chi non fosse autorizzato’, in DT 202 findet man: Clavenna (278, Itinerarium Antonini) «di origine incerta. Ritenuto un derivato da clavis ‘chiave’ (così anche Salvioni 1904, 11) per la sua posizione (chiave nel senso di ‘accesso, passaggio’ per i valichi alpini), è però più probabilmente da considerare nome antico, prelatino.» - p. 150 Piùro (SO) ted. Plurs, dial. piür pior preor pedror petrorio ‘posto di pietre’, DT 499: «ha un’etimologia incerta. Secondo Salvioni 1900, 87 il nome doveva invece, poco persuasivamente, essere accostato all’antica voce lombarda piuro ‘pianto’, con una motivazione non dissimile da quella che sta alla base di un toponimo del tipo Malanotte e simili.» - p. 170 Craveggia (NO) crovegia ‘corte d’alpe vecchia’ (cort vegia) und nicht *capricula DT 237. 4. Gesamtbeurteilung Die vorgelegte Studie von Ottavio Lurati ist die anregendste und bedeutendste toponomastische Arbeit eines einzelnen Forschers seit der Toponomastica italiana von Giovan Battisti Pellegrini (Mailand 1990, Hoepli). Das gesteckte Ziel «offrire quanto più possibile materiali interpretati in modo nuovo . . . Preme cercare strade nuove» ist Lurati bestens gelungen. Nachdenklich stimmt freilich, was der Verfasser zu Olivieri, Dizionario di toponomastica lombarda, Milano 1961, geschrieben hat (8): «Non era possibile condurre un esame esaustivo dei toponimi lombardi, esame che pur sarebbe utile visti certi scricchiolii metodologici del per altro meritevole lavoro di Olivieri 1961» oder ebenfalls zu Olivieri p. 14: «una ricerca purtroppo invecchiata, che occorre aggiornare, riscattando la toponomastica lombarda da certe lacune di metodo». Ottavio Lurati setzt die Tradition von Carlo Salvioni, M. Gualzata und Giovan Battista Pellegrini würdig fort und gibt dieser Forschungsrichtung neue Impulse. Kein anderer wäre besser in der Lage, die dringende Neubearbeitung des Grundlagenwerkes von Olivieri zu übernehmen oder ein derartiges Forschungsprojekt zu leiten und erfolgreich zu vollenden. Max Pfister ★ 190 Besprechungen - Comptes rendus Barbara Hans-Bianchi, La competenza scrittoria mediale. Studi sulla scrittura popolare, Tübingen (Niemeyer) 2005, 351 p. (Beihefte zur Zeitschrift für Romanische Philologie 330) Das italiano popolare, welches im Allgemeinen als eine diastratisch niedrig markierte Varietät des Italienischen begriffen wird, ohne dass ihm jedoch eine verbindliche, einheitliche Definition zugrunde läge, war bereits Gegenstand zahlreicher sprachwissenschaftlicher Arbeiten, worunter sich auch einige zu den schriftlichen Äußerungen der sogenannten semicolti befanden (z. B. die Analyse der Kriegsgefangenenbriefe von Leo Spitzer). Der Schwerpunkt der bisherigen Untersuchungen lag dabei in der Regel auf der Erfassung der Unterschiede zum italiano standard im syntaktischen, morphologischen, semantischen oder auch (soweit erschließbar) phonologischen Bereich. Hans-Bianchi legt im Gegensatz dazu erstmalig eine systematische Erfassung aller möglichen Divergenzparameter in Bezug auf die äußere Textgestalt vor, d. h. es werden Textaufbau, Schriftbild, Orthographie und Interpunktion zum zentralen Untersuchungsgegenstand, um Rückschlüsse auf die schriftliche Kompetenz der Textproduzenten in Korrelation zur schulischen Ausbildung und anderen maßgeblichen Faktoren ziehen zu können. In dem knapp 100 Seiten umfassenden theoretischen Vorbau zur eigentlichen Diskussion und Korpusauswertung gibt Hans-Bianchi bereits tiefe Einblicke in die kognitiven Zusammenhänge von Schreibkompetenz und Textkonzeption. Die mediale Umsetzung des phonischen Kontinuums der gesprochenen Sprache in graphischen Einheiten stellt die Sprecher des italiano popolare oft vor große Probleme, genauso wie die adäquate Unterteilung in syntaktisch-semantische Sinnabschnitte oder eine größere textuelle Gliederung und Formgebung. Die verschiedenen Phasen, die notwendig sind, einen kohärenten Text zu erstellen (planning [generating, organizing, goal getting], translating, reviewing [reading, editing]), werden dann nicht in vollem Umfang gemeistert und lassen im Text entsprechende Fehlleistungen erkennen. Eine wichtige Kategorie sind dabei die verschiedenen Arten des Hyperkorrektismus, der anzeigt, dass sich der Schreiber bereits einer bestimmten Strukturregel bewusst ist, diese aber nicht korrekt in den vorgegebenen Grenzen anwendet, sondern generalisierend einsetzt. Formen von Hyperkorrektismus findet man bei der Akzentsetzung ebenso wie bei der Interpunktion oder bestimmten orthographischen Regeln. Grundlage der empirischen Auswertung bildet ein Korpus von Texten des Archivio Diaristico Nazionale von S. Stefano (Arezzo), wobei dieses corpus totale 37 Texte von Autoren unterschiedlichen Bildungsgrades umfaßt. Um eine für das Untersuchungsziel strukturierte Vergleichsbasis zu erhalten, wird eine Aufteilung in ein corpus base mit drei Untergruppen und insgesamt 26 Texten (gegliedert nach 3, 4 oder 5-6 Jahren Schulunterricht der Verfasser) und in ein corpus comparativo mit zwei Untergruppen und acht Texten (mittlere Schul- und Weiterbildung der Verfasser und höhere Schulbildung mit Abschluss) vorgenommen. Die sehr heterogene Zusammenstellung der ausgewerteten Texte zeigt sich in den aufgeführten sozio-kulturellen Parameter zur Erfassung der anonymisierten Autoren und ihrer schriftlichen Produkte. Die Texte entstanden zwischen 1912 und 1993, ihre Verfasser waren zum Zeitpunkt der Abfassung zwischen 15 und 78 Jahre alt (m/ w), sie arbeiteten in verschiedenen Berufszweigen und stammten alle aus größeren und kleineren Orten bzw. Städten der Toscana. Zur systematischen Erfassung der verschiedenen Bereiche der Textgestalt kann Hans- Bianchi demgemäß auf folgende Vergleichsparameter zurückgreifen, die miteinander in Beziehung zu setzen sind: livello di istruzione, periodo di redazione, età, generazione scolastica (giolittiana, fascista, dopoguerra), sesso, tipo di occupazione, area diatopica, località di provenienza, tipo di testo (lettera, diario, memoria). 191 Besprechungen - Comptes rendus Der erste Untersuchungsabschnitt gilt der äußeren Form und Gestaltung, d. h. die einzelnen Texte des Korpus werden nach Kriterien wie Seitenaufteilung, Schriftart, Textgliederung, Seitenzählung oder nachträgliche Verbesserungen ausgewertet. Hans-Bianchi bewertet den Grad der Korrektheit der einzelnen Texte in Bezug auf die genannten Kriterien und bekommt dadurch eine Übersicht der Defizite in den verschiedenen Bereichen der Textgestaltung. Diese objektiven Fehlleistungen, die die Lesbarkeit und das Verständnis des Geschriebenen beeinträchtigen, setzt sie dann in Relation zu sozio-kulturellen Parametern, die den Texten bzw. ihren Verfassern zugrunde liegen. Das Ergebnis, welche Faktoren am ehesten für die Mängel verantwortlich gemacht werden können, lässt sich in folgender abstufender Reihung der Parameter darstellen: scolarità - occupazione - sesso - località di provenienza (- età). Dies bedeutet, dass, wie man wohl auch vermuten würde, der Grad der Schulbildung am ehesten ausschlaggebend ist, wie viele Fehler man hinsichtlich des gesetzten Standards macht. Des weiteren können je nachdem auch Faktoren wie Beruf bzw. berufliche Weiterbildung, Geschlecht, Alter oder Herkunftsort die Lesbarkeit und Korrektheit des Textes positiv oder negativ beeinflussen. So verwenden beispielsweise Frauen in der Regel mehr Sorgfalt auf die Textform, Personen mit niedriger Schulbildung können diese bis zu einem gewissen Grad durch eine berufliche Tätigkeit in einem Umfeld mit hoher Schriftproduktion und -rezeption ausgleichen, und stadtferne, sehr kleine Herkunftsorte lassen eine niedrige Schreibbzw. Textkompetenz erwarten. Im zweiten Untersuchungsbereich, der die Anwendung der Interpunktionszeichen als syntaktisch-semantische Gliederungssignale zum Gegenstand hat, wird nach gleichem Schema vorgegangen. Hierbei auftretende Fehler bezüglich der gesetzten Norm wären z. B. der Gebrauch des Fragezeichens zum Ausdruck des Zweifels oder als Marker der indirekten Rede, die generalisierende Verwendung der Anführungszeichen bei Städte- oder Personennamen, sowie jede Art von unüblichem Gebrauch eines Interpunktionszeichens und auch seiner Auslassung an geforderter Stelle. Generell am häufigsten werden Punkt und Komma eingesetzt, dann Frage- und Ausrufezeichen, während Anführungszeichen, Klammern, Gedankenstrich und Suspensionszeichen selten oder oft gar nicht eingesetzt werden. Die abhängigen Faktoren sind dabei wieder in der Reihenfolge scolarità - occupazione - sesso zu gewichten, wenn auch nicht in gleicher Art und Weise. So war die Auswirkung einer beruflichen Anstellung im tertiären Beschäftigungssektor eines Verfassers mit geringer Schulbildung bezüglich der Textformgebung positiv zu bewerten, wohingegen die gleiche Konstellation im Hinblick auf die Beherrschung der Interpunktion eher negative Auswirkungen hatte, da eine überdurchschnittliche Anzahl von Hyperkorrektismen produziert wurden. Der dritte Untersuchungsteil ist schließlich den segni grafematici und paragrafematici gewidmet. Hier werden neben der korrekten Wiedergabe der einzelnen Buchstaben bzw. Wörter auch die dazugehörige Anwendung von Apostroph, Akzent, Maiuskel und Leerraum zwischen den Lexemen behandelt. Mögliche Abweichungen gliedert Hans-Bianchi dabei in devianze fonografiche (z. B. grafie fonetiche), errori morfolografici (z. B. Homophonendifferenzierung) und errori visivografici (andere spontane Fehler). Probleme bereiteten den Textproduzenten vor allem die korrekte Wiedergabe von phonetischen Realitäten, die keine 1 : 1 Entsprechung im graphischen System haben, wie z. B. Nasale oder bestimmte Palatale und inkohärente orthographische Eigenheiten, die oft auf einen etymologischen Hintergrund zurückzuführen sind (cuore vs. questo, famiglia vs. familiare). Weitere Arten der fehlerhaften Schriftproduktion führen zu Phänomenen wie regressiver Assimilation, Anaptyxe, Epithese, Elision und anderen Abweichungen, die z. T. auch dialektal beeinflusst sein können. Bei Akzent und Apostroph sind ebenfalls zahlreiche regelabweichende Verwendungen festzustellen, Auslassung und hyperkorrekter Gebrauch inbegriffen. Die Hierarchie der maßgeblichen sozio-kulturellen Faktoren kann für diesen 192 Besprechungen - Comptes rendus Bereich folgendermaßen dargestellt werden: scolarità - sesso - occupazione - età/ generazione scolastica - provenienza. Die Schulbildung bleibt demgemäß also die wichtigste Determinante für eine korrekte Orthographie, und zwar insbesondere bezüglich der beiden Extreme, d. h. sehr geringe Ausbildung ist in dieser Hinsicht kaum kompensierbar und liefert entsprechend schlechte schriftliche Ergebnisse, wohingegen sehr gute Schulbildung in jedem Fall für die in diesem Vergleich fehlerfreisten Texte verantwortlich ist. Innerhalb dieses Kontinuums ist jedoch einige Variation möglich, beeinflusst durch die oben genannten Faktoren in der angeführten Gewichtung. Die unbestreitbare Leistung dieser klar gegliederten Arbeit besteht unzweifelhaft in der Hervorhebung der zugrundeliegenden Prozesse, die zu den zum Teil schon bekannten Abweichungen in den Texten der semicolti führen, wie sie es selbst treffend beschreibt: «La ricchezza del nostro corpus ha permesso di mettere a nudo le tracce di meccanismi della scrittura popolare quale risultato di un processo scrittorio da un lato e quale espressione di una competenza acquisita secondo un determinato percorso dall’altro lato.» (289) Problematisch ist dabei allerdings die gerade für spezielle Aussagen zu dünne empirische Grundlage, die nicht mehr als statistisch relevant angesehen werden kann, wobei natürlich der Umfang des Korpus immer im Rahmen der Realisierbarkeit einer solchen Studie bleiben muss. Roger Schöntag ★ Giovanni Rovere, Capitoli di linguistica giuridica. Ricerche su corpora elettronici, Alessandria (Edizioni dell’Orso) 2005, 263 p. (Studi linguistici e retorici 9) Non molti, ma pregiati, i lavori prodotti negli ultimi due decenni da linguisti sul complesso universo del linguaggio giuridico. I Capitoli di linguistica giuridica, per il taglio microlinguistico dell’indagine, si pone a fondamentale complemento di lavori di filosofia del diritto, come quello di U. Scarpelli e P. Di Lucia, Il linguaggio del diritto, Milano 1994, che si concentrano su fenomeni di modalità e atti linguistici, e costituisce un naturale approfondimento di temi e problemi posti nel mirabile quadro introduttivo offerto da Mortara Garavelli, Le parole e la giustizia. Divagazioni grammaticali e retoriche su testi giuridici italiani, Torino 2001. I dati provengono da un corpus elettronico comprendente massime, sentenze, note, monografie e articoli di giurisprudenza costituzionale e civile, penale, amministrativa, comunitaria e straniera. L’analisi tocca tutti i livelli: dal piano della variazione grafica (Cap. 1), a fenomeni di morfosintassi quali l’uso dell’articolo (Cap. 2), dei pronomi (Cap. 3), della costruzione da + infinito (Cap. 4), del suffisso -ità (Cap. 5), la posizione dell’aggettivo nei sintagmi tecnici (Cap. 6), la distribuzione dell’avverbiale strumentale (Cap. 7), per poi estendersi ai livelli testuale e lessicale, con lo studio delle funzioni di connettivi (Cap. 8) e verbi (Cap. 9 e 10). Fin dalle Premesse metodologiche emerge la portata innovativa del lavoro: ogni fenomeno è indagato partendo da attestazioni reali, con un continuo confronto tra dati provenienti dai corpora giornalistico e giuridico che permette di individuare con finezza e rigore sia le condizioni che governano l’uso di determinati fatti linguistici in diverse varietà dell’italiano sia i tratti distintivi dell’uso di tali costrutti all’interno dei testi giuridici. Quando pertinente, l’analisi è estesa ad altre varietà, come l’italiano parlato nell’individuazione delle caratteristiche stilistiche di altrettanto correlativo (23), o un corpus di manuali di genetica per la valutazione della posizione dell’avverbiale strumentale (129), con cenni alla diacronia (66, 114, 143-55). I risultati integrano e talora superano per valore esplicativo le descri- 193 Besprechungen - Comptes rendus zioni offerte da grammatiche e studi dell’italiano contemporaneo, con un contributo che interessa gli ambiti linguistico e sociolinguistico. Dimensione lessicale, grammaticale e stilistica si intrecciano nel determinare i contesti d’uso dei diversi fenomeni nel linguaggio giuridico. Il grado di tecnicità e il grado di lessicalizzazione delle costruzioni, ad esempio, sono individuati quali parametri esplicativi nella selezione dell’articolo zero, fenomeno in cui linguaggio giuridico e lingua comune differiscono qualitativamente e quantitativamente: locuzioni preposizionali con alto grado di lessicalizzazione, come in epigrafe o in motivazione, manifestano una forte tendenza all’articolo zero (39), mentre in sintagmi nominali poco o non tecnici la variante senza articolo è marcata sul piano del registro (sorge dubbio vs sorge un/ il dubbio) (48). Fondamentale nello spiegare la selezione dell’articolo zero, che ha tra le sue funzioni quella di togliere al sintagma nominale la sua referenzialità, è la maggior frequenza nei testi giuridici rispetto alla comunicazione non tecnica di sintagmi nominali «concettuali» - quindi una motivazione semantica: si veda come l’articolo zero favorisca l’interpretazione astratta rispetto a quella concreta quando il sintagma accetti entrambe le letture («è imprenditore artigiano colui che . . . »; «colui il quale ha commesso il fatto è persona socialmente pericolosa») (50). La motivazione stilistica, in particolare la «ricerca di un effetto di ‹impreziosimento›, o comunque di letterarietà, da ricondurre al carattere conservatore del linguaggio giuridico» (65), avrebbe invece un ruolo preponderante negli usi pronominali. Se lo spoglio diacronico (Foro 1950-91) rivela come l’«italiano togato» - inteso come «lingua dei tribunali» (cf. 56), abbia ridotto nell’ambito del sistema pronominale di terza persona le marche di registri superiori a quello formale, esso «non sembra [tuttavia] partecipare in misura rilevante ai processi di ristrutturazione dell’italiano neostandard» (71). Si veda, a illustrazione, la diffusione dell’anteposizione di loro clitico rispetto ad un participio o, meno frequentemente, una forma verbale («la presunzione di colpa che loro incombe»), l’uso della serie aggettivale esso/ essa con funzione anaforica (« . . . lo scopo perseguito da esse organizzazioni») (65), la quasi totale assenza di lui, lei, loro soggetto rispetto alla frequenza di essa e, in misura minore, esso, come mezzo di riferimento a termini tecnici o a istituzioni, associazioni, enti giuridici o persone identificate mediante il ruolo svolto («la vigente normativa in tema di rettifica costituisce un fattore di salvaguardia delle libertà individuali poiché essa contribuisce indubbiamente alla migliore realizzazione dei valori costituzionali»; «La Corte dei conti è legittimata a sollevare questioni di costituzionalità delle leggi che essa deve applicare») (56- 57). Anche in questo caso, come mostrano i due esempi precedenti, si evidenzia la presenza di motivazioni funzionali, quali il ruolo dell’anafora pronominale nel sottolineare la rilevanza concettuale e lo statuto di composito tecnico dell’antecedente (66). Motivazioni semantiche e pragmatiche soggiacciono all’uso dell’infinitiva con da, che, come strumento di resa dell’impersonalità («un accertamento da svolgere di volta in volta») e mezzo di espressione della modalità deontica (in tre quarti delle occorrenze: «il personale da porre in prepensionamento»), «si rivela particolarmente adatto per la rappresentazione concisa e compatta di circostanze e fatti complessi e delle connessioni logiche ad essi sottese» (85). L’occorrenza con -si, tipica in costruzioni appositive con basso grado di focalizzazione, è connessa a sequenze che forniscono informazioni di validità autonoma, in cui i dati esposti tendono ad assumere carattere astratto, come nell’esempio: « . . . da ritenersi sempre esclusa quando si tratti di norme regolanti l’attività socio-professionale» (sulla enclisi del -si retto da un infinito modale, cf. M. Garavelli 2001: 156-61). La necessità di disporre di termini di massima astrattezza (cf. M. Garavelli 2001: 171-76), e quindi il grado di tecnicità, intervengono nella produttività dei processi derivativi con il suffisso -ità, cui è riconosciuta, nel caso di neologismi quali irreclamabilità, infrazionabilità, giustiziabilità, una vera e propria «funzione terminologizzante» (97). La varietà e frequenza di nomi deaggettivali formati con il suffisso -ità è ricondotta a categorie omogenee a se- 194 Besprechungen - Comptes rendus conda delle basi aggettivali di derivazione (-ico, -oso, -ale, -ivo, ecc.); la classe più produttiva, per la rilevanza disciplinare delle categorie «permesso» e «discrezionalità», è quella dei derivati da base aggettivale in -bile: ostensibilità, promovibilità, recedibilità (91-96). Anche nella posizione dell’aggettivo si individua un rapporto con il grado di lessicalizzazione del sintagma tecnico, secondo un continuum che spazia da sintagmi con ordine fisso dei costituenti e tendenza all’abbreviazione o alla univerbazione, come pubblico ministero o manomorta, a sintagmi con ordine fisso ma confine interno, come buona fede, a sintagmi con aggettivi biposizionali, come valutazione discrezionale vs discrezionale valutazione (111-12). Nel caso di pubblico ministero, ad esempio, l’aggettivo passa da una posizione prevalentemente postnominale ad una quasi esclusivamente prenominale con l’avanzare del processo di lessicalizzazione (113). La correlazione tra grado di astrattezza (fattore semantico) e posizione dell’aggettivo (cf. servizio pubblico vs pubblico servizio; amministrazione pubblica vs pubblica amministrazione, ecc.) traspare inoltre dal confronto tra corpus giornalistico e legislativo (118); secondaria sarebbe invece la funzione di marca di registro, pur evidente in alcuni casi (avversaria pretesa 114-15). L’importanza del parametro semantico è confermata dai dati distribuzionali: la concretizzazione risultante dall’aggiunta di un complemento restrittivo - aggiunta che nella lingua comune porterebbe all’anteposizione dell’aggettivo, comporta nel corpus giuridico la posposizione, come in: interesse pubblico alla conoscenza (122). Un confronto interessante tra lingua comune e linguaggio giuridico, anche in relazione ad altri tipi di ordine marcato (127-29), traspare dai dati su frequenza e posizione degli avverbiali strumentali. Dimensioni tecnica e stilistica si intrecciano quali fattori condizionanti la tendenza all’occorrenza in posizione preverbale di tali avverbiali nel corpus giuridico, che uno spoglio di manuali di genetica smentisce sia da ricondursi ad un principio di strutturazione tipico della comunicazione tecnica in generale (129). Il confronto tra sentenze e testi normativi, in cui agiscono principi esplicativi diversi (cf. M. Garavelli 2001: 168-70), richiama all’esigenza di diversificare l’analisi secondo tipi testuali. Il tema della natura composita del corpus giuridico considerato ritorna nell’analisi delle valenze d’uso di mezzi di coesione lessicali quali connettivi e aggettivi anaforici, come rivela, ad esempio, l’alta ricorrenza di elementi cataforici in atti giuridici, rari invece nelle sentenze, o di espliciti rimandi logodeittici nei codici (140-41). La frequenza e le modalità di impiego di connettivi quali infatti, invero, in tal modo, al riguardo, sono ricondotti a esigenze di natura tecnica, quali riflessi linguistici di un’esposizione resa elaborata dalla «complessità dei fatti, [dal]la loro disamina analitica e [dal] livello al quale si dibatte la causa» (139), accanto alla presenza costante di marche di registro in connettivi quali benanco, tampoco, o aggettivi anaforici come il latinismo prefato (141-42). L’analisi è ampliata in prospettiva diacronica, con un confronto tra l’articolazione testuale delle sentenze dal 1880 al 2002 (143-55). Emerge un profilo di riduzione delle marche appartenenti a registri oltre il formale, anche se «la tendenza all’abbandono dei tratti letterari tradizionali nel passaggio dall’italiano standard all’italiano neostandard finisce, di riflesso, per dare ulteriore rilievo alla conservatività del linguaggio giuridico» (154). Concludono il lavoro due capitoli dedicati alle valenze verbali, ricchi di implicazioni teoriche: la nota tesi della perdita di rilevanza del verbo nella comunicazione tecnica è rivalutata alla luce dell’analisi di un verbo comune, agire, che annovera tra i suoi quadri argomentali usi esclusivamente giuridici. L’ipotesi è che tale tesi si applichi in misura diversa ad «ambiti settoriali e testi in cui la descrizione in chiave tecnica di azioni occupa una posizione centrale» (158). Cambierebbe, inoltre, rispetto alla lingua comune, il criterio definitorio degli argomenti del verbo, definiti in base all’«importanza referenziale» (162) e non all’intensità della dipendenza valenziale: la distinzione tra argomenti (obbligatori e facoltativi) e aggiuntivi non sarebbe, cioè, fondata su criteri linguistici, come nella lingua comune, ma 195 Besprechungen - Comptes rendus si baserebbe sui fattori che la disciplina fissa come costitutivi dell’azione espressa dal verbo. L’analisi puntualizza infine la questione dei criteri di identificazione del lessico tecnico, e, in particolare, della «monoreferenzialità», tratto definitorio non sempre rispettato nell’uso, discusso in relazione alla distinzione tra termini tecnici a livello di sistema e a livello testuale (163). Lo studio dei contesti valenziali e extravalenziali di un gruppo di verbi interessanti sul piano diafasico, in quanto probabili portatori o di valori tecnici o di marche di registro (abdicare, acclarare, addivenire, adire, adombrare, offerire, affrancare, alienare, appalesarsi, appellare, argomentare, avocare, azionare), permette un produttivo confronto tra la documentazione lessicografica e le attestazioni del corpus. Se la ricchezza dei dati e la capillarità dell’analisi permettono di giungere ad una descrizione fine delle funzioni e del grado di tecnicità dei verbi, esse rivelano al contempo come funzione tecnica e valore stilistico non costituiscano alternative assolute e come il modello fondato sull’opposizione tra tecnicismo e marca di registro appaia «troppo semplice per una adeguata comprensione dei profili sintattici, semantici e pragmatici dei verbi giuridici» (239). Come nell’osservazione precedente, è l’autore stesso a puntualizzare aspetti problematici o parzialmente irrisolti dell’analisi: l’esigenza di limitare la «dispersività» dei dati ottenuti con gli strumenti della linguistica dei corpora; il problema dell’individuazione del livello linguistico «non-marcato» quale parametro di riferimento per la formulazione di ipotesi; l’istanza di differenziare l’analisi in riferimento ai diversi tipi testuali in modo più esplicito di quanto non sia fatto. Oltre a questi spunti per ulteriori ricerche, Capitoli di linguistica giuridica offre un punto di partenza imprescindibile per ogni indagine di tipo comparativo: l’analisi contrastiva, e la traduzione, basate sul confronto di come le stesse esigenze tecniche e comunicative si realizzino con mezzi linguistici diversi in lingue diverse (come la preferenza dell’inglese giuridico per la ripetizione lessicale rispetto alla ripresa anaforica - cf. G. Garzone, «Tradurre la convenzione internazionale», in: L. Schena et al. (ed.), Traduttori e giuristi a confronto, Bologna 2002: 61s.), hanno quale prerequisito descrizioni, come questa, minuziose sul piano qualitativo e quantitativo, sempre volte a passare dal livello della descrizione a quello, insidioso ma affascinante, dell’esplicazione. Jacqueline Visconti ★ Giovanni Adamo/ Valeria Della Valle, Innovazione lessicale e terminologie specialistiche, Firenze (L. S. Olschki) 2003, xii + 258 p. Il volume Innovazione lessicale e terminologie specialistiche, a cura di G. Adamo e V. Della Valle, raccoglie gli studi presentati all’omonimo convegno internazionale che si è tenuto a Roma nel giugno del 2002 presso l’Accademia dei Lincei. I contributi pubblicati sono quindici (1-251), preceduti dall’Introduzione (vii-viii) e dall’Indirizzo di saluto di I. Baldelli e di B. Osio (x-xii) e seguiti dall’indice dei nomi (253-58). Il convegno rappresenta un’ulteriore testimonianza dell’interesse manifestato negli ultimi decenni in ambito internazionale per la normazione terminologica, per lo studio delle formazioni neologiche e per la trattazione informatizzata dei materiali lessicali che ha portato ad una nuova forma di lessicografia, quella dei corpora e delle banche dati, in cui un universo aperto a modificazioni e aggiornamenti sostituisce il mondo chiuso dei dizionari cartacei. L’interesse di questa opera risiede nell’aver riunito insieme lessicografia e terminologia specialistica e nell’aver illustrato un’articolata produzione di materiali e di repertori che of- 196 Besprechungen - Comptes rendus fre un panorama ampio e variegato, ma anche organico, sulle linee guida della ricerca nei due settori. Essa sottolinea sia la complessità dell’analisi e della valutazione dell’innovazione lessicale nelle grandi lingue europee di cultura, sia la mancanza di una regolamentazione ordinata e ragionata delle attività di formazione, produzione e diffusione della terminologia, ed auspica una proficua collaborazione fra due figure tradizionalmente distinte, quella del lessicografo e quella del terminologo. Tale ricchezza di contenuti non rende possibile una recensione puntuale per cui ci siamo soffermati sugli studi che abbiamo ritenuto di particolare interesse e brevemente accennato ad altri, certamente non meno importanti. Il volume si apre con il contributo congiunto di F. Sabatini e G. T. Scarascia Mugnozza, Innovazioni lessicali nell’italiano d’oggi che nella sua sinteticità (1-5) fornisce una cornice all’opera. Gli autori si soffermano sull’innovazione lessicale dell’italiano esposta in modo particolarmente incontrollato al lessico scientifico e tecnico di provenienza estera, soprattutto inglese, un problema che coinvolge in varia misura tutte le lingue europee e che si inserisce nel quadro più generale della globalizzazione scientifica: le esigenze di comunicazione della comunità scientifica internazionale portano verso un appiattimento tendenziale del linguaggio. Se questo è vero, è vero anche, come osservano Adamo e Della Valle, che le diverse identità linguistiche e culturali europee si stanno integrando in una nuova società comune plurilingue. Dalla loro indagine sui neologismi dell’italiano emerge che alcuni prestiti integrali traggono giustificazione dalla loro settorialità, altri sono addirittura da preferire alle equivalenti forme italiane, perché quell’unico significante, uniforme per tutte le lingue europee, diviene rappresentativo di un valore sovranazionale. Gli autori rilevano inoltre una diffusione, seppur modesta, di prestiti provenienti da lingue diverse dall’inglese, importante attestazione del plurilinguismo europeo. Altre efficaci considerazioni riguardano le caratteristiche connesse alla pesante ricaduta del tecnicismo scientifico sulla lingua di uso comune. Quanto mai opportuno il richiamo di Sabatini e Scarascia Mugnozza a stabilire precisi criteri che guidino l’accettazione dei neologismi e delle voci tecnico-scientifiche nei vocabolari della lingua, sia per non alimentare la registrazione di neologismi effimeri, legati a situazioni contingenti, che vengono registrati mentre stanno uscendo dall’uso (o ne sono già usciti); sia perché è utile che i vocabolari accolgano soltanto la terminologia diffusa nell’uso comune, cioè quelle parole, che uscite dalla stretta cerchia di un ambiente specializzato, non sono estranee al parlante medio perché corrispondono ad aspetti usuali e diffusi nella vita moderna. Sarebbe stata utile una riflessione su come la lingua di uso comune si sia sempre alimentata dalle lingue speciali: il latino è ricco di metafore rurali, perché è il prodotto di un’epoca in cui la popolazione contadina predomina sugli strati sociali che non partecipano alle attività agricole, così il tecnicismo delle lingue europee moderne è l’inevitabile controparte linguistica del profondo sviluppo tecnologico che ha coinvolto la nostra società. Il contributo successivo di B. Quemada, À propos de l’aménagement de la néologie et de la terminologie françaises (7-18) ci proietta in ambito europeo, esaminando la situazione della neologia e della terminologia in Francia dal punto di vista della «Politique de la langue», una prospettiva particolarmente sensibile ad istanze forti di regolamentazione della lingua. Luca Serianni (Il lessico scientifico nei dizionari italiani dell’uso, 19-44) passa in rassegna i più recenti dizionari italiani, analizzando come siano stati accolti e lemmatizzati i tecnicismi settoriali, con particolare riguardo alla terminologia medica, di cui coglie la specificità, e pone le problematiche legate ad una definizione dei lemmi che rispetti i criteri di puntualità e di coerenza, con l’auspicio che nell’accogliere tecnicismi settoriali, insieme alla frequenza ed alla stabilità d’uso, i dizionari valutino anche la diffusione del lemma nella branca specialistica di appartenenza. 197 Besprechungen - Comptes rendus Lo studio di R. Gualdo (Sincronia e diacronia nella terminologia tecnico-scientifica: il caso della legislazione sull’ambiente, 45-82) è articolato in una parte teorica e in una parte esemplificativa. Nella prima si ribadisce l’urgenza di una standardizzazione terminologica, poiché i termini tecnici, anche quando appaiono univoci e ben codificati, in realtà presentano un certo grado di oscillazione e di ambiguità, a cui contribuisce significativamente la variazione polisemica generata dalla crescente attitudine all’interdisciplinarietà delle varie materie tecniche e scientifiche. E proprio nella prospettiva della standardizzazione dei termini, Gualdo mostra l’utilità che lo studioso assuma una prospettiva diacronica e diatopica, una novità nella ricerca terminologica istituzionalmente orientata al presente. Utilità che viene mostrata nella esemplificazione condotta su un piccolo corpus terminologico, generato dalla documentazione legislativa sull’ambiente prodotta dagli enti locali pugliesi dal 1993 al 2001. Da questa pur limitata indagine emerge che lo spettro terminologico usato in questa legislazione è composto da un insieme di lessico regionale (se non dialettale), burocratismi, tecnicismi giuridico-amministrativi, europeismi e internazionalismi, e che proprio attraverso l’analisi diacronica e diatopica dei termini si dà ragione della loro ambiguità o non univocità. Si conclude sottolineando come da questa consapevolezza linguistica potrebbe trarre vantaggio l’amministrazione, che per la prassi terminologica dovrebbe avvalersi della consulenza di terminologi e lessicologi. Nel contributo dal titolo L’Osservatorio neologico della lingua italiana: linee di tendenza nell’innovazione lessicale dell’italiano contemporaneo (83-106), G. Adamo e V. Della Valle espongono i primi dati di un progetto omonimo nato nel 1991. Partendo dallo spoglio di fonti scritte, costituite dai principali quotidiani e periodici nazionali e locali, si vuole documentare le formazioni neologiche non attestate nei grandi vocabolari pubblicati nell’ultimo decennio (il Volit, il Gradit, il Disc e l’ultima edizione dello Zingarelli) con lo scopo di delineare le linee di tendenza che guidano l’innovazione lessicale dell’italiano contemporaneo. Le parole nuove vengono analizzate in schede secondo i tre livelli tradizionali (morfologico, sintattico e semantico), con il tentativo di individuare quei neologismi che dal lessico giornalistico entreranno probabilmente nella lingua d’uso. La finalità dell’Osservatorio consiste nell’esame dei meccanismi di formazione delle parole; in particolare gli autori ci offrono un profilo della formazione nome + nome. Le forme composte da determinante + determinato, sequenza che l’italiano riproduce dall’inglese, costituiscono una conferma della nota influenza esercitata dalla lingua inglese sulla nostra, tra questi composti ci sono formazioni ibride (com’è il caso delle forme composte con baby e web, 92 N29) ma anche neologismi tutti italiani (di cui sono un esempio aromaterapia, bambinocentrico, cellulare-dipendenza, sabatofollia). In futuro sarà da vedere se altri formanti inglesi riusciranno a penetrare nel nostro sistema linguistico e a generare neologismi. I composti più produttivi nella sequenza determinato + determinante, tradizionale della lingua italiana, sono i sintagmi composti da allarme ed emergenza, uniti perlopiù a un altro nome in funzione aggettivale (così allarme attentati, allarme inquinamento, allarme petrolio o emergenza terrorismo, emergenza criminalità, emergenza acqua), formazioni che mostrano bene come l’ansia sia un contrassegno della nostra società. C. R. Pucci si dedica a La normativa terminologica: valenza teorica ed efficacia pragmatica (107-16), divide il contributo in due parti: una breve storia della teoria terminologica dal nominalismo epicureo al costituirsi della terminologia come disciplina, grazie ai lavori di Eugen Wüster, teorico della terminologia moderna e promotore dell’ISO (International Standard Organization for standardization); ed una seconda parte nella quale sottolinea l’importanza pragmatica della norma terminologica, come strumento scientifico di analisi linguistica in un determinato linguaggio speciale, richiamando l’attenzione sulla necessità di elaborare e diffondere norme terminologiche precise e multilingui. 198 Besprechungen - Comptes rendus Ancora sul tema della norma il contributo di R. Ravaglia, Iter di approvazione di una norma terminologica (117-22). L’autore richiama le fasi che costituiscono il processo normativo, ripercorrendo le principali norme ISO di riferimento per scrivere una norma terminologica e vede nell’unificazione della terminologia un mezzo per garantire la comunicazione plurilingue. G. Negrini, Analisi terminologica e strutturazione concettuale (123-37), partendo dalla univocità (la relazione fra forma e concetto è unica) e monoreferenzialità (un solo termine designa un oggetto) della terminologia, indaga il rapporto fra termini, concetti e organizzazione dei concetti. La prima parte (sezioni 2-4) presenta un quadro generale dei principi teorici, mentre la seconda (sezioni 5-6) descrive alcune proposte nate da una esperienza lavorativa. D. Pulitano, nell’articolo Strumenti informatici per la gestione dei dati terminologici (139- 51), illustra l’impiego, sempre più ineludibile, dell’informatica nella gestione dei dati terminologici. Una delle principali finalità della ricerca terminologica è la creazione di banche dati agili ed aggiornabili, un’esigenza a cui risponde il programma SSLMIT-TRAD, nato nel laboratorio terminologico della SSLMIT di Forlì e illustrato nel contributo di F. Bertaccini Il programma Sslmit-trad: le gestione e lo scambio di dati terminologici per traduttori e interpreti (153-68). Alla base del programma c’è una scheda terminologica multilingue spiegata dall’autore in modo puntuale e dettagliato sia nel contenuto che nella struttura. Due ci sembrano i caratteri rilevanti: la presenza di link che collegano sia le varie schede fra loro all’interno della banca dati, sia le schede a siti internet, (qualora la banca dati fosse resa accessibile via internet, dal momento che le schede sono redatte in formato HTML); e soprattutto la versatilità di queste schede, pensate per rispondere in modo efficace alle esigenze, pur così profondamente diverse, di specialisti, interpreti e traduttori. La scheda contiene inoltre categorie innovative quali l’illustrazione (importante per la terminologia medica) o la denominazione greca e latina (utile per chimica e biologia). Sebbene la scheda sia presentata nella sua complessità, per l’abbondanza delle informazioni che contiene, offre allo stesso tempo una consultazione agevole e veloce attraverso icone che permettono di navigare all’interno della scheda stessa. L’autore la pone come uno strumento innovativo e prezioso tanto per l’approfondito studio dello specialista, quanto per la rapida consultazione dell’interprete. Lo studio di M. T. Cabré, Teorías de la terminología: de la prescripción a la descriptión (169-87) traccia il quadro delle indagini sulle basi teoriche della terminologia svolte dall’I(stituto) U(niversatario di) L(inguistica) A(applicata) di Barcellona delineando le caratteristiche dalla Teoria Generale della Terminologia (TGT) di Eugen Wüster. La terminologia, così come Wüster l’aveva concepita, era un sistema di denominazione le cui unità avrebbero dovuto assicurare univocità all’interno di un settore specialistico, quindi garantire una comunicazione priva di ambiguità. Il limite di questa teoria è nella riduzione della terminologia al solo aspetto prescrittivo, che non permette di dare conto delle unità terminologiche nella realtà della loro produzione discorsiva. L’autrice espone in maniera approfondita e convincente le motivazioni che hanno guidato la formulazione della teoria di Wüster e conclude che il suo uso è valido solo per circoscritti ambiti tematici e situazioni comunicative con alto livello di specializzazione (come la comunicazione plurilingue internazionale fra specialisti). Il mutato panorama sociale, economico e tecnologico ha favorito la diffusione della conoscenza tecnico-scientifica e ha determinato nuovi scenari nella comunicazione specialistica di cui la TGT non riesce a dare ragione, perché non permette di descrivere le unità terminologiche «in vivo», cioè nel loro contesto pragmatico, e dunque è necessaria una nuova teoria terminologica di cui l’autrice espone i tratti caratterizzanti. La proposta è quella di formulare una teoria che sia descrittiva ed esplicativa, adeguata a rappresentare la caratte- 199 Besprechungen - Comptes rendus ristica di univocità del dato terminologico, e insieme la presenza della varietà nella situazione comunicativa «in vivo»; la teoria dovrebbe essere adatta a fornire risposte alle esigenze reali della comunicazione tra specialisti, e soprattutto tra specialisti e altri destinatari, e dovrebbe tener conto dell’appartenenza dei termini al linguaggio naturale, includendoli all’interno del lessico in un sistema che introduca nel paradigma descrittivo tratti cognitivi, semantici e pragmatici. M. Á. Vega Cernuda dedica il proprio studio, Traduzione e terminologia: qualcosa che non va (189-203), ai problemi che il traduttore incontra al momento di utilizzare gli strumenti messi a punto dalla terminologia, ed auspica che la scienza terminologica arrivi ad offrire al traduttore equivalenze esatte fra i concetti e i termini delle lingue messe a confronto, una uniformazione che però non deve favorire l’inglese, ma rispettare lo spirito di ogni lingua. Ancora a problemi legati al rapporto fra neologia e traduzione dedica il suo studio J. G. Palacios, Entre innovación léxica y diccionario de especialidad: el papel del traductor (225-40). Il contributo di J.-F. Sablayrolles, La néologie en français contemporain (205-24) pone l’importanza della neologia come fenomeno da studiare per se stesso ed offre una breve e schematica rassegna sui procedimenti di formazione dei neologismi nel francese contemporaneo, sui settori specialistici più produttivi e sui criteri con cui analizzare il problema della durata della novità fra entrata stabile nella lingua e sparizione. Lo studio di W. Pöckl, La circolazione della terminologia della psicanalisi nelle lingue romanze (241-51) che chiude l’opera, si occupa dei problemi terminologici legati al lessico della psicanalisi, comparando le traduzioni dei termini di Freud nelle varie lingue romanze. In particolare l’autore nota, soprattutto in italiano e spagnolo, una tendenziale duplicazione della terminologia psicanalitica: i due sinonimi, atto mancato e paraprassi in italiano ed acto fallido e parapraxis in spagnolo, sono motivati dalla traduzione rispettivamente del tedesco Fehlleistung e dell’inglese parapraxis, individuando l’origine di questo fenomeno nel passaggio alla supremazia inglese di una scienza psicanalitica nata da radici germanofone. Complessivamente il volume recensito appare come un’opera ricca di spunti, che riflette il forte e crescente interesse dei gruppi di ricerca, come quello udinese, sulle problematiche del metalinguaggio e della terminologia; sicuramente non mancheranno sviluppi ulteriori. Monica Ballerini ★ Carla Bazzanella, Linguistica e pragmatica del linguaggio. Un’introduzione, Roma-Bari (Laterza) 2005, iii + 236 p. (Biblioteca di Cultura Moderna 1176) Il nuovo libro di Carla Bazzanella integra in un unico volume di medie dimensioni un’introduzione agli approcci principali, le nozioni di base e la ricerca recente nell’ambito della pragmatica con un’introduzione sintetica alla linguistica. Si rivolge «principalmente agli studenti dei corsi universitari che intendono affrontare, all’interno di vari percorsi curricolari, lo studio della linguistica in una prospettiva pragmatica» (viii) - un manuale compatto, quindi, che risponde tra l’altro alle esigenze di un insegnamento modulare e interdisciplinare. La materia è esposta in un testo fluido, discorsivo, e pure molto denso, arricchito inoltre di approfondimenti in nota e di numerosi rinvii bibliografici, che «rispondono non solo ad un criterio di correttezza nel riconoscere le varie fonti, ma intendono incoraggiare, il più possibile, la lettura diretta dei testi» (viii). Il testo è accompagnato da un indice analitico che comprende ca. 1300 termini tecnici e denominazioni di lingue. 200 Besprechungen - Comptes rendus Il progetto di una introduzione combinata alla linguistica e alla pragmatica è ambizioso, ma coerente se si intende la pragmatica come prospettiva «relativa . . . ad ogni livello ed aspetto dell’uso della lingua» (102), che mette in evidenza «l’interazione della struttura linguistica con i principi dell’uso linguistico» (102, corsivo di C. B.). Infatti l’attenzione particolare per questo tipo di interazione percorre i dieci capitoli del volume come un filo rosso: nella prima parte, intitolata Le varietà della lingua (3-98), sono sottolineati gli aspetti funzionali, la dipendenza contestuale e l’adattabilità delle strutture linguistiche; inversamente, nella seconda parte (La prospettiva pragmatica, 99-214), la riflessione su (inter)azioni comunicative e processi interpretativi verte anche sulle variegate forme linguistiche coinvolte. Ma vediamo di seguire passo a passo il percorso proposto da Carla Bazzanella. Questo percorso inizia nel capitolo Lingua, lingue e linguaggi con una riflessione su che cos’è la lingua. Avendo precisato che il termine lingua si applica al linguaggio umano e naturale, distinguendolo così da linguaggi animali o artificiali, l’autrice individua una serie di proprietà generali del linguaggio umano, sia strutturali (1.2) che funzionali (1.3). Dopo questa caratterizzazione in termini intensionali, per così dire, si sofferma sull’estensione della categoria lingua (1.4): quante lingue storiche ci sono? Come possono essere classificate - secondo il loro numero di parlanti, il loro uso in varie situazioni di diglossia, oppure secondo criteri areali, genealogici e tipologici? Notiamo che l’ultimo aspetto è discusso in qualche dettaglio; in particolare, presentando i principi di una classificazione tipologica sintattica (SVO vs. SOV), l’autrice accenna al fatto che in molte lingue - come p. es. l’italiano - l’ordine delle parole è variabile, e introduce il concetto di marcatezza per trattare questa variabilità in una prospettiva tipologica. Il secondo capitolo, Le dimensioni di variazione, sposta il focus dalle lingue ai loro sottosistemi, descrivibili secondo le dimensioni di variazione diacronica (2.2), diatopica (2.3), diafasica (2.4), diastratica (2.5) e diamesica (2.6). In corrispondenza alla prospettiva pragmatica scelta, la variazione è concepita non come dipendenza delle forme linguistiche da fattori esterni determinanti, ma come componente della competenza comunicativa dei parlanti, permettendo loro l’adattamento delle scelte linguistiche alla situazione d’uso. Nel terzo capitolo, Discreto e continuo, l’autrice prende distanza dalla lingua come oggetto di studio per soffermarsi sulle operazioni che permettono di cogliere analiticamente quest’oggetto, suddividendo i fenomeni osservati in categorie e classificandoli. Sottolinea che si categorizza sia quanto nella lingua è intrinsecamente discreto (p. es. i fonemi) che quanto è continuo (p. es. la sostanza fonica). Ricorda inoltre che la categorizzazione, prima ancora di essere uno strumento dell’indagine scientifica della lingua, è un’attività cognitiva di base, che appare per esempio nello stesso fenomeno linguistico della lessicalizzazione («È il nostro modo, fin da bambini, per comprendere ed organizzare il mondo esterno, e poi via via le entità astratte ed i concetti, in base alle nostre capacità cognitive», 45). Questo breve momento di distacco riflessivo prepara il lettore-studente ad affrontare il capitolo quarto sui «livelli della lingua», che lo familiarizza con il modo in cui la linguistica analizza la lingua come sistema, distinguendo livelli e unità: dalla fonetica e fonologia (4.2) alla morfologia (4.3), la sintassi (4.4), il lessico e la semantica (4.5), e oltre la frase (4.6). Le ultime due sezioni contengono vari accenni alla dimensione pragmatica delle unità e costruzioni linguistiche, p. es. alle funzioni e condizioni della creazione lessicale o alle funzioni testuali della sintassi e della prosodia. Non a caso il capitolo si chiude con una sezione dedicata alla Grammatica «emergente» (4.6.4), «intesa come un processo continuo di strutturazione e di risistematizzazione, che si adatta costantemente all’uso» (87), tematica che sarà approfondita nella seconda parte del volume. La visione d’insieme della linguistica proposta nella prima parte del manuale si conclude con un breve capitolo metodologico, Gli strumenti d’analisi. Ci ricorda che le analisi del 201 Besprechungen - Comptes rendus fenomeno lingua presentate prima sono il frutto di una ricerca di tipo scientifico. Questa ricerca si distingue da altri tipi di discorso sulla lingua per il suo scopo descrittivo e esplicativo (piuttosto che prescrittivo), da raggiungere grazie a una serie di metodi empirici e di ragionamenti sia deduttivi che induttivi, in «uno scambio proficuo tra teoria e dati» (94). L’autrice insiste poi sul fatto che la disciplina scientifica così definita in modo generale è un campo eterogeneo. Le prospettive teoriche e i metodi usati sono vari, fra l’altro perché la linguistica accoglie concetti e metodi usati da altre discipline con le quali condivide l’oggetto di studio; un’interdisciplinarità «inevitabile» (98), accresciuta ancora negli ultimi anni, secondo l’autrice, nel quadro delle scienze cognitive. Se l’organizzazione della prima parte del volume è essenzialmente sistematica, nella seconda parte domina invece una prospettiva storica: tranne nel capitolo 2, i fenomeni studiati dalla pragmatica e le teorie sviluppate a proposito di essi sono presentati nel contesto di scuole di pensiero storicamente situate. Il primo capitolo, oltre a proporre la già menzionata definizione prospettica della pragmatica (1.1), passa in rassegna le direzioni di ricerca, formatesi nella prima metà del Novecento, che hanno portato avanti la riflessione sul rapporto tra lingua e uso e hanno così influito sulla nascita della pragmatica come nuovo campo disciplinare (1.2). L’autrice comincia da una brevissima storia della linguistica sincronica novecentesca, dallo strutturalismo e funzionalismo alla grammatica generativa e alla linguistica testuale. In questo quadro, riprende concetti di base, come quello di funzione o la dicotomia competenza/ esecuzione, che riflettono vari modi in cui la linguistica ha affrontato la questione dell’uso della lingua. Passa poi agli apporti non meno importanti della filosofia, della psicologia e della sociologia, abbozzando una pluralità di prospettive disciplinari, relative a scopi e tematiche centrali diverse. Il secondo capitolo (Contesto e deissi) definisce (2.1) e approfondisce una nozione pragmatica di base, quella di contesto. Da un punto di vista linguistico (2.2), l’importanza del contesto appare nel fenomeno universale della deissi, che appunto «codifica le relazioni tra lingua e contesto nelle sue varie componenti: chi parla, con chi, collocando oggetti ed eventi nello spazio, nel tempo o nel discorso stesso» (125). L’autrice distingue tra deissi personale, spaziale, temporale, del discorso/ testuale e sociale, tipi che presenta in dettaglio, mettendoli anche in rapporto con fenomeni affini. Così per esempio trattando la deissi personale coglie l’occasione per introdurre il concetto dei ruoli conversazionali, e nella sezione sulla deissi temporale discute le categorie della modalità e dell’aspetto - «per il loro stretto intreccio coi Tempi verbali, al cui valore complessivo in una data enunciazione contribuiscono significativamente» (140). Con i capitoli seguenti si torna a un discorso centrato sulle scuole di pensiero. La prima tradizione di ricerca ad essere presentata è la teoria degli atti linguistici (capitolo 3): Come fare cose con le parole di Austin (3.2), gli scritti di Searle nei quali vengono elaborate le idee austiniane e viene sviluppata una classificazione nuova degli atti illocutori (3.3), e gli atti linguistici dopo Searle (3.4). In quest’ultima sezione, l’autrice menziona in particolare la tipologia di atti linguistici proposta da Sbisà, e avverte due tendenze nella ricerca recente sugli atti linguistici: quella di esaminare la forza illocutoria nel suo rapporto con il contesto socioculturale e, a proposito degli indicatori di forza illocutoria, una presa di coscienza crescente della loro complessità. Un secondo filone (Grice e gli sviluppi successivi) parte da Grice (4.1-4.3), di cui sono presentate le riflessioni a proposito del significato (del parlante vs. dell’enunciato), come anche il postulato - specificato nelle massime conversazionali - circa la razionalità e la cooperatività della comunicazione, e l’analisi delle implicature legata ad esso. Nella ricerca dopo Grice (4.4), l’autrice identifica come fili conduttori da un lato l’ulteriore elaborazione di strumenti di analisi nell’ambito dell’implicito, e dall’altro lato il lavoro sulle 202 Besprechungen - Comptes rendus massime conversazionali, sia nella direzione di una loro riduzione, come nella teoria della pertinenza, sia nella direzione di un arricchimento, come nella teorizzazione sulla cortesia. Il passaggio dal capitolo 3 al capitolo 4 può essere visto come un avvicinarsi all’interazione come oggetto di ricerca, percorso che è compiuto nel capitolo 5 (Quando dire è interagire): «Dall’atto linguistico isolato (il performativo, l’atto di promettere ecc.) si è passati, con Grice e gli sviluppi successivi, ad una considerazione dello scambio verbale (e non verbale). Si tratta ora di riprendere un po’ i fili della ricerca pragmatica recente, per tracciare una prospettiva più ampia sull’interazione verbale.» (190). In questo ultimo capitolo, Bazzanella prima mette in contrasto due prospettive di analisi dell’interazione: l’analisi del discorso (5.1.1), che raggruppa diversi filoni di ricerca americani ed europei sviluppatisi in prossimità della linguistica testuale e avendo in comune un procedimento metodologico deduttivo, e l’analisi della conversazione (5.1.2), di impronta sociologica e dichiaratamente induttiva. Individua poi alcuni punti di convergenza fra le due tradizioni (5.1.3), sia sul piano metodologico (l’uso di dati reali e di sistemi di trascrizione) che sul piano delle categorie descrittive (p. es. l’adozione generale delle nozioni di turno e di sequenza). Per quanto riguarda il periodo più recente, l’autrice sceglie di mettere in evidenza i contributi che si organizzano attorno alla nozione di dialogo (5.1.4), nozione che propone di cogliere tramite un modello a prototipo con una serie di tratti riassumibili sotto le categorie dell’interattività e dell’intenzionalità (cfr. anche C. Bazzanella, «Prototipo, dialogo e configurazione complessiva», in: C. Bazzanella (ed.), Sul dialogo, Milano 2002: 19-34). Due dati importanti emergono dalla ricerca pragmatica e interazionista degli ultimi anni (5.2): da un lato il carattere negoziato sia della comprensione che della (co-)produzione linguistica, e dall’altro lato la stretta interdipendenza tra lo sviluppo sequenziale dell’interazione e varie dimensioni del contesto come p. es. il setting spazio-temporale o i ruoli dei partecipanti. Questi dati, come anche la problematica attualissima delle emozioni alla quale Carla Bazzanella accenna brevemente alla fine, e tante altre che aveva menzionato strada facendo, puntano verso la complessità (5.3) del significato pragmatico e dei processi di interpretazione. Johanna Miecznikowski ★ Claudio Galderisi, Diegesis. Études sur la poétique des motifs narratifs au Moyen Âge (de la Vie des Pères aux lettres modernes), Turnhout (Brepols) 2005, 230 p. (Culture et société médiévales) Après un livre très éclaté tentant d’appliquer à des corpus passablement hétérogènes de la littérature française médiévale la notion d’«incongru», sous le signe ambivalent des «enfances» (Une poétique des enfances. Fonctions de l’incongru dans la littérature française médiévale, Orléans 2000), Claudio Galderisi (C. G.) choisit une stratégie inverse dans son nouvel ouvrage: se concentrant sur le recueil hagiographique récemment revalorisé de La Vie des Pères, il fait rayonner le texte en traquant l’utilisation de ses motifs jusque chez des auteurs de notre modernité. D’emblée, tant la démarche que les objets abordés rendent hommage aux travaux de deux des médiévistes français qui ont le plus apporté à leur discipline durant ces dix dernières années: à son maître Michel Zink, C. G. doit en effet un regard nouveau sur la littérature religieuse du XIII e siècle, en particulier dans le sillage du récent Poésie et conversion au Moyen Âge (Paris 2003); à son ami Jean-Jacques Vincensini (voir, de ce dernier, Motifs et thèmes du récit médiéval, Paris 2000), il emprunte un processus d’analyse littéraire en termes de thèmes et de motifs. 203 Besprechungen - Comptes rendus Ces références ne sont nullement cachées et C. G. fait même sa force de la synthèse qu’il opère entre les lignées (apparemment peu compatibles, puisqu’elles sont respectivement d’obédience herméneutique et structuraliste) représentées par ces deux chercheurs; son ouvrage peut en outre se lire en parallèle avec la grande synthèse que le médiéviste anglais Adrian Tudor vient de publier (Tales of Vice and Virtue. The first Old French Vie des Pères, préf. de M. Zink, Amsterdam 2005); on n’en appréciera que mieux les différences d’approche: autant Adrian Tudor est sensible à ce qui peut rapprocher les narrations de La Vie des Pères de celles des fabliaux, autant C. G. cherche à l’inverse à rehausser la dignité de ces contes pieux, semblant considérer comme non pertinente la pente, également relevée par Zink, de nombre de ces récits vers une narration de type familier. Le livre reprend pour l’essentiel des articles déjà parus dans d’autres contextes, et les articule vaille que vaille en deux parties: la première, consacrée à la question générale des motifs, est fort courte, puisqu’elle ne comprend que deux chapitres, dont le second nous livre un résumé des quarante-deux contes de La Vie des Pères, assorti d’un recensement des motifs qu’ils illustrent, ainsi que des mots-clés permettant de les situer. C’est là, certes, un travail d’une très grande utilité, mais que l’on aurait mieux vu figurant en appendice de l’ouvrage dont il rompt, à cet endroit, le caractère discursif. La seconde partie étudie des contes particuliers: successivement, selon les désignations proposées par Gaston Paris (et non par Félix Lecoy, comme le laisse entendre C. G. (47)), «Image de pierre», «Païen», «Crâne», «Ange et ermite» et «Haleine». Ici encore le dernier chapitre, le septième, «En guise de conclusion: du même au même» (181-94), essai de modernisation minimale du conte «Miserere», ne fait pas vraiment office de clôture et serait peut-être davantage à sa place en appendice, et ce d’autant plus que la vraie conclusion le suit sous le titre curieux de «postille». Revenons au premier chapitre, «productivité et improductivité des motifs narratifs au Moyen Âge: problématiques esthétiques et culturelles» (19-39); il soulève une question intéressante, à savoir «le modeste succès littéraire pour ne pas dire la stérilité du récit long en Italie» (25), mais il ne lui donne pas de réponse définitive, et le reste de l’ouvrage ne revient guère sur cette problématique. Il n’est toutefois pas à exclure que les nombreuses allusions faites à La Divine Comédie ne dessinent une réponse implicite à cette interrogation. Le fil rouge du livre de C. G. peut en effet se résumer dans l’idée que La Vie des Pères est une des œuvres majeures du xiii e siècle français et que la subtilité de ses auteurs n’est, par places, pas indigne de celle dont Dante fait preuve dans son opus magnum. De fait, C. G. n’hésite pas à écrire que «la finesse psychologique, l’ingéniosité romanesque, la maîtrise du pathétique chrétien qui sont celles du premier poète font de son recueil un chef-d’œuvre absolu de la littérature médiévale» (44). Mais cette maîtrise narrative ne se donne pas carrière, dans La Vie des Pères, au détriment du sens religieux, et C. G. peut affirmer dans la dernière phrase du même chapitre: «la théologie trouve dans le moule de la poésie son expression et son essence, les deux partageant en fin de compte le même but: le salut spirituel de l’homme» (52). Ainsi doit-on sans doute comprendre que ce but, qui caractérise évidemment au plus haut point La Divine Comédie, s’est précisé dans la littérature française à travers la décantation d’une longue tradition romanesque dépourvue de préoccupations religieuses, alors que la littérature italienne, plus jeune, y a atteint en s’économisant le détour par une production fictionnelle profane, point de vue intéressant que l’on aimerait voir développé plus en détail. Peut-être dans un prochain livre de C. G.? On peut rappeler que le parcours du Poésie et conversion de Michel Zink, où l’on trouvait déjà l’affirmation que l’auteur de La Vie des Pères «allie le génie poétique à la profondeur spirituelle» (op. cit.: 250) culminait, en sa dernière page, sur l’évocation de l’œuvre de Dante, «perfection d’une poésie servante de la conversion» (id.: 306). Mais C. G. dit-il exactement la même chose? Au parcours orienté de Zink, il préfère en effet un plaidoyer qui hypostasie La Vie des Pères en en faisant une véritable matrice de formules et de fonctionnements littéraires. Ce jeu n’est pas 204 Besprechungen - Comptes rendus toujours sans risques: ainsi se permettra-t-on de rester sceptique lorsque C. G. pense que Verlaine se «souviendra» (114) du conte intitulé «Païen» dans «La Grâce, légende», ou que Voltaire «a pu se souvenir» (148) du conte «Ange et ermite» de la deuxième Vie des Pères en écrivant Zadig. Simples clauses de style peut-être; de tels exemples n’en font pas moins regretter que l’analyse motivique ne soit jamais envisagée sous l’angle théorique, mais seulement à travers des exemples (trop? ) ponctuels. Que rajouter, au demeurant, aux modèles élaborés par Jean-Jacques Vincensini? La modestie de C. G. lui tient lieu, en l’occurrence, de gage d’honnêteté. Et de fait la thèse de la subtilité des conteurs du xiii e siècle, même atomisée à travers des analyses de détail plutôt que dans une interprétation d’ensemble, est bien défendue par C. G. dont l’enthousiasme pour La Vie des Pères est communicatif. Nul doute, ainsi, que son ouvrage ne devienne, à la suite de ceux de Michel Zink et d’Adrian Tudor, l’une des pièces essentielles d’une réhabilitation dont on espère voir bientôt les fruits à travers des traductions et des études nouvelles d’un texte aujourd’hui enfin accessible grâce à la belle édition (partiellement posthume) de Félix Lecoy. Alain Corbellari ★ Virginie Minet-Mahy/ Claude Thiry/ Tania van Hemelryck (ed.), «Toutes choses sont faictes cleres par escripture». Fonctions et figures d’auteurs du Moyen Âge à l’époque contemporaine, Louvain-la-Neuve (Publications de l’Université catholique) 2005, 192 p. (Les Lettres romanes n° hors série) Les publications de colloques thématiques où une grande donnée d’histoire littéraire ou culturelle est traitée «des origines à nos jours» abondent: parfois, on y associe un ou deux médiévistes qui y font quelque peu figure d’alibi à l’intérieur d’un projet massivement dédié aux auteurs modernes, et où, de fait, leur contributions semblent bien souvent un peu perdues. Les cas inverses sont nettement moins courants et c’est là une première raison de saluer l’entreprise des médiévistes de Louvain-la-Neuve qui, autour d’un thème éminemment moderne - la question de l’auteur - centrent, comme par défi, leur réflexion sur la fin du Moyen Âge et n’invitent les modernistes qu’à corroborer en fin de parcours des réflexions massivement situées en amont de la pratique contemporaine. Du coup, il faut bien avouer que c’est la légitimité des réflexions sur la littérature postérieure à la Renaissance qui, dans ce cadre, pose problème. Car si la logique habituelle, qui accorde une petite place au Moyen Âge pour densifier progressivement le volume des contributions au fur et à mesure que l’on approche de l’époque contemporaine, garde, quoique ambiguë, une certaine logique pour elle, ne serait-ce qu’au niveau de la masse documentaire, la construction inverse ne peut que paraître bien plus déséquilibrée encore, en vertu de la même raison documentaire: amenuiser la réflexion là où les témoignages se multiplient, c’est faire paraître inévitablement par trop squelettiques les éléments de comparaison modernes. Passe encore, il est vrai, quand l’article final, en l’occurrence celui de Myriam Wathée-Delmotte, «Autorité auctoriale et ritualité littéraire à la fin du XX e siècle» (181-92), propose une forme de bilan synthétique, bien que fatalement partiel et partial, sur la situation actuelle, mais il n’est que trop clair qu’un article comme celui de Geneviève Hauzeur, «Stratégies d’occultation et de reconnaissance: Nougé-Baillon» (167-80), consacré à deux auteurs wallons du début du XX e siècle dont la renommée hors des frontières belges est pour ainsi dire nulle, manque à la fois sa cible (le cas est beaucoup trop particulier dans une problématique d’ensemble) et ses lecteurs (non a priori intéressés par les littératures francophones modernes). Au demeurant, nous aurons garde d’être trop sévère avec les éditeurs du volume, car satisfaire à la fois médiévistes et modernistes relevait du pari impossible; l’article de Jan 205 Besprechungen - Comptes rendus Herman et Kris Peeters, «L’auteur et la scénographie de la mort. Figures et fonctions dans le roman du XVIII e siècle» (141-66), offre d’ailleurs sur le Siècle des Lumières une synthèse d’un grand intérêt et la contribution d’Agnès Guiderdoni, «De l’élection à l’effacement: le statut de l’auteur dans la littérature spirituelle du XVII e siècle (le cas de Mme Guyon)» (127-39), propose un regard original sur le problème de la mystique, même si là encore on peut regretter que le lien avec les mystiques médiévaux ne soit pas fait. On nous excusera donc de nous en tenir ici aux contributions des médiévistes. La question de l’auteur n’est certes pas inconnue des spécialistes de la littérature médiévale, mais la réunion dans ce volume de sept points de vue qui balaient l’essentiel de la question de Chrétien de Troyes à Clément Marot permet de faire idéalement le point sur les tendances actuelles de la recherche à ce sujet. À vrai dire, on ne peut s’empêcher de penser que les auteurs tirent ici un peu à hue et à dia en tentant chacun d’envisager la question en relation avec des thèmes de recherches qui leur sont propres. De fait, la question de l’auteur est si vaste qu’elle induit inévitablement de tels effets et que l’on ne peut que redire ici ce que l’on est en droit de dire de tous les volumes collectifs, si à la mode aujourd’hui, consacrés kaléidoscopiquement à un sujet à la fois vaste et précis: ils ne remplaceront jamais les synthèses assumées par un seul auteur, type de travail qui représente certes l’œuvre d’une vie et dont la possibilité d’écriture même est fortement mise en question par les structures actuelles de la recherche universitaire, mais qui seul permet d’articuler des réflexions de fond à la fois larges et cohérentes sur un sujet donné. Cela dit, le niveau des contributions médiévistes de ce volume est dans l’ensemble excellent, et leur congruence serait parfaite si une place un peu trop grande n’était faite à Christine de Pizan, et ce au détriment d’autres sujets, et plus particulièrement des auteurs du XIV e siècle qui sont les grands oubliés de ce volume, situation d’autant plus dommageable à l’équilibre de l’ensemble que c’est peut-être bien en ce siècle, celui de Guillaume de Machaut et de Pétrarque, que la problématique auctoriale a connu son tournant décisif. Mais ce n’est un secret pour personne que depuis une quinzaine d’années le monde des médiévistes est atteint d’une christinite aiguë qui a centuplé, à la faveur de l’essor des études féministes, le nombre des travaux consacrés à Christine de Pizan. Ce n’est ainsi pas un hasard si la fameuse robe bleue de l’auteure de La Mutacion de Fortune orne la couverture du volume (argument marketing non négligeable) et si deux articles lui sont exclusivement consacrés, sans compter que le très long article panoramique de Jean-Claude Mühlethaler lui fait aussi une petite place. Deux articles sur Christine de Pizan, c’est assurément un de trop et c’est sans trop d’hésitation que l’on préférera ici celui de Jacqueline Cerquiglini, comme toujours remarquablement synthétique et très heureusement écrit, possédant de surcroît l’avantage de s’articuler autour d’une idée originale, celle du scandale («Christine de Pizan et le scandale: naissance de la femme écrivain», 45-56), à celui de Giovanna Angeli où nous semblent abonder les poncifs d’une vulgate christinienne aujourd’hui bien établie («Christine de Pizan et le portrait impossible de l’auteur dans son laboratoire», 57-69). Les deux premières contributions sont dues à nos collègues genevois: Yasmina Foehr- Janssens, tout d’abord, explore avec sa finesse et sa précision habituelles, les XII e et XIII e siècles, en approfondissant une recherche qu’elle mène déjà depuis plusieurs années sur des figures emblématiques de la littérature médiévale («Le clerc, le jongleur et le magicien: figures et fonctions d’auteurs aux XII e et XIII e siècles», 13-31): évoquant la première deux fameux articles de Barthes et de Foucault, dont l’évocation résonnera comme un leitmotiv dans l’ensemble du volume, elle évoque les stratégies de légitimation des auteurs médiévaux, allant même jusqu’à penser, ce qui demanderait peut-être à être plus solidement étayé, que les fréquentes allusions à des auteurs latins chez Chrétien de Troyes, Marie de France ou Jean Renart représentent «un geste qui n’est sans doute pas exempt d’une valeur parodique» (18). Et si l’enquête déborde légèrement le cadre chronologique qu’elle se don- 206 Besprechungen - Comptes rendus ne, puisque c’est à un auteur du début du XV e siècle, Jacques Legrand, que sont consacrées les dernières pages, c’est parce que Yasmina Foehr-Janssens est à raison frappée «par la longévité des représentations culturelles et idéologiques à partir desquelles se construit le discours littéraire» (31). Olivier Collet se concentre ensuite sur la figure de Rutebeuf («Sic ubi multa seges, bovis acres nosce labores: les inscriptions d’auteurs dans l’œuvre de Rutebeuf», 33-43): partant d’un repérage très précis des mentions que Rutebeuf fait de son propre nom, il n’entre sagement pas en matière sur la vraisemblance référentielle de ce patronyme, mais le fait miroiter en regard des «Bouvard» et autres «Bovary» flaubertiens, pour conclure que, plus qu’une «revendication en paternité», l’usage du nom de Rutebeuf, lié à l’émergence, chez les compilateurs des manuscrits, de l’idée que l’unité d’auteur peut avoir une pertinence classificatoire, relève «bien plus de l’assertion d’un statut à conquérir» à l’intérieur «d’un nouvel imaginaire de l’auctoritas» (43). L’article de Jean-Claude Mühlethaler («Lire et écrire d’Alain Chartier à Octovien de Saint-Gelais: la mémoire culturelle, puits de sagesse ou source d’illusion? », 71-98) est le plus long du volume: l’auteur y poursuit la réflexion au long cours qu’il mène sur la littérature curiale du XV e siècle, en la considérant cette fois-ci sous l’angle de la mémoire culturelle. Jacqueline Cerquiglini, dans La Couleur de la Mélancolie, avait déjà décrit les auteurs du XIV e siècle comme écrasés sous le poids des livres qui les avait précédés; Jean-Claude Mühlethaler montre pour sa part que les auteurs du XV e siècle ont plutôt tendance à se révolter contre les livres: Jean Molinet nie «toute continuité entre les livres et l’actualité» (76); Alain Chartier inscrit le débat de La Belle Dame sans mercy «dans un présent sans liens explicites avec le passé littéraire» (93); Octovien de Saint-Gelais, enfin, figure trop négligée qui a ici, très heureusement, la part belle, «est douloureusement conscient que la mémoire culturelle est un bagage inutile» (98). Constat mélancolique, sinon pessimiste, mais qui n’en ouvre que mieux la question du passage du Moyen Âge à la Renaissance. David Cowling évoque ensuite son travail sur les Grands Rhétoriqueurs, et en particulier sur Les Douze dames de rhétoriques («les métaphores de l’auteur et de la création littéraire à la fin du Moyen Âge: le cas des Grands Rhétoriqueurs», 99-111), non sans rendre un hommage mérité au volume de la revue Études de lettres dirigé en 2002 par Jean-Claude Mühlethaler autour des «Poétiques en transition» et qui faisait déjà un sort à ce texte capital dont D. Cowling a par ailleurs donné une édition récente. Plus descriptif que synthétique, son article explore cependant avec finesse les nuances qui séparent les pratiques de Robertet, de Chastellain et de Lemaire, sous l’égide de Boccace. L’article de Claude Thiry, enfin («Clément Marot, poète du roi et poète de France», 113- 25), renouvelle judicieusement la critique de Marot, en renversant l’habituelle vision que l’on a du poète de François I er . Préférant à l’image convenue du poète en radicale rupture avec la poétique pesante de ses prédécesseurs, il propose celle d’un auteur qui reste encore profondément imprégné par les modèles des Rhétoriqueurs. Ainsi le jeu sur son propre nom identifié à celui de Virgile (Maro) est-elle encore typique de la pratique d’un Molinet ou d’un Chastellain; Marot «se montre ainsi capable de pratiquer le jeu de la cour, mais sans en être dupe, ce qui le place dans une position de critique plus efficace» (119). Et Claude Thiry de conclure que «s’il a affermi et incontestablement grandi la figure du poète», Marot «n’en a pas vraiment renouvelé la fonction, sinon peut-être dans la dimension chrétienne qu’il donne à sa réflexion» (125). Alain Corbellari ★ 207 Besprechungen - Comptes rendus Friedrich Wolfzettel, Le Conte en palimpseste. Studien zur Funktion von Märchen und Mythos im französischen Mittelalter, Wiesbaden (Franz Steiner) 2005, 210 p. Sur la couverture du livre se marient un titre en français - aux échos genettiens - et un soustitre en allemand, procédé peu habituel qui suscite, chez le lecteur, une curiosité étonnée. L’effet est recherché, car Le Conte en palimpseste réunit neuf études, quatre en allemand, autant en français ainsi qu’une (Family Dysfunction and Fairy Tale Patterns) en anglais. Le mélange des langues s’explique dans la mesure où Friedrich Wolfzettel réunit ici le fruit de longues années de réflexion autour du mythe et du conte de fées dans leur relation avec la littérature médiévale. Certains chapitres ont fait l’objet de communications ou ont paru dans des revues, que ce soit en Europe ou aux États-Unis. On se demandera néanmoins si, dans un ouvrage qui porte - de Marie de France à Mélusine - avant tout sur des œuvres françaises, la place accordée à l’allemand ne risque pas de nuire à l’écho qu’il mérite de susciter. Les médiévistes de l’Hexagone ne sont pas, à quelques exceptions près, connus pour maîtriser la langue de Goethe. Heureusement, la pensée longuement mûrie de Friedrich Wolfzettel donne à l’ouvrage une véritable cohésion: la mise au point théorique du premier chapitre (Märchenhaftes und märchenloses Mittelalter. Eine historische Gewinn- und Verlustrechnung) trouve des échos notamment dans les chapitres 2 (celui rédigé en anglais) et 3 (Quelques réflexions sur le thème des enfants-cygnes et le statut du conte populaire au Moyen Âge), de sorte que tous les publics y trouveront de quoi nourrir leur propre réflexion. Friedrich Wolfzettel part d’un fait connu: le conte de fée n’existe pas en tant que genre indépendant à l’époque médiévale, alors que les œuvres ne cessent de se nourrir du substrat folklorique. Du ix e au xv e siècle, on assiste aux tentatives de récupérer cette culture marquée du sceau de la troisième fonction dumézilienne (25, 34, 37, 51, etc.) en la christianisant et en l’adaptant à l’idéologie courtoise. Mais on ne saurait, comme le souligne judicieusement Friedrich Wolfzettel, se contenter d’identifier des motifs ou thèmes folkloriques ni s’en tenir à la constatation que la littérature médiévale est imprégnée de culture orale. Pour chaque œuvre, il s’agit de cerner les mécanismes de la «réécriture», à travers laquelle s’instaure une tension entre le texte et le substrat, le dit et le non-dit (30), une «Doppelbödigkeit» (31) qui, selon le critique, se laisse décrire dans les termes freudiens de refoulement et de censure. C’est que le folklore résiste à l’assimilation, que les textes gardent les traces d’une logique archaïque qui n’est pas la leur. Cette domestication incomplète fonde, aux yeux de Friedrich Wolfzettel, l’altérité médiévale. Fort de ce constat, il pense pouvoir placer les fonctions du «merveilleux», étudiées par Walter Haug pour la littérature allemande et Francis Dubost pour la littérature française, sous un éclairage renouvelé. Trois types principaux de récupération se dégagent à la lecture des œuvres (35): - la fonction subversive: le lai de Lanval en offre un exemple parlant, car l’intervention de la fée révèle les disfonctionnements de la société arthurienne, sans que la créature merveilleuse ne songe jamais à changer une réalité peu satisfaisante. Comme l’avait déjà relevé Jean-Claude Aubailly, le héros est contraint de fuir dans le royaume des mères; le monde meilleur est rejeté dans un espace onirique (142), incompatible avec la vie féodale de tous les jours. - la fonction affirmative: elle est plus particulièrement illustrée par la légende de Mélusine, à laquelle sont consacrées les trois parties du chapitre 8 (Der Körper der Fee. Melusine und der Trifunktionalismus, 136-64), dans lesquelles le merveilleux intervient pour corriger les carences du monde féodal. Pour Friedrich Wolfzettel, le récit de Jean d’Arras (il fait allusion à Coudrette en passant) vise à restituer la symbolique mythique de la troisième fonction dans une perspective féodale (142); il y aurait une volonté de légitimer l’ordre trifonctionnel en l’adaptant aux besoins de la modernité. Le folklore, pré- 208 Besprechungen - Comptes rendus senté dans le prologue du roman comme un discours digne de foi, acquiert un statut positif inédit dans la littérature médiévale. Il s’agit d’une problématique que l’auteur a depuis reprise dans un article («La Découverte du folklore et du merveilleux folklorique au Moyen Âge tardif», Le Moyen Français 51-52-53 (2002-03): 627-40) qui complète heureusement les réflexions développées dans la présente étude. - La récupération du folklore par Jean d’Arras sert à fonder un programme de régénération des Lusignan, de manière à célébrer la (haute) aristocratie dans sa fonction civilisatrice. Pour stimulante et argumentée que soit cette lecture, il faut se demander si elle ne néglige pas quelque peu la fin du roman. La fée, même si elle n’est pas condamnée et que ses anciens sujets la regrettent, doit disparaître après la trahison de Raymondin. L’ordre qu’elle a instauré ne résiste pas aux fautes de ses descendants (le roi d’Arménie est incapable de maîtriser son désir pour Mélior 1 ) ni aux aléas de l’histoire; le roman se clôt sur l’évocation du triste sort du dernier des Lusignan. C’est là le récit d’un déclin - qui débouche, je le reconnais volontiers, sur un appel au duc de Berry de restaurer la grandeur perdue - et tout se passe comme si l’histoire finissait par avoir raison du mythe des origines, de sa promesse de bonheur et de fertilité. Dans la mesure où Mélusine, chargée de multiples connotations christiques, appartient à un autrefois révolu, en contraste avec le présent, Jean d’Arras ne fait-il pas de son récit un De casibus? Il dénoncerait alors l’instabilité de toute entreprise humaine et la vanité de la grandeur plutôt qu’il n’exprimerait la possibilité d’un retour de l’âge d’or. Mais une lecture exclut-elle nécessairement l’autre, la vision eschatologique (et pessimiste) ne peut-elle pas laisser une place à la conception cyclique (et optimiste) de l’histoire? En fin de compte, on aboutit chaque fois à un constat d’échec, car la faiblesse de l’homme fait que «dieses Modell am Ende doch misslingt» (162), ainsi que le relève à juste titre Friedrich Wolfzettel: le bonheur mythique est irrémédiablement perdu, il est, dans le meilleur des cas, un rêve illusoire. - la fonction utopique: La Manekine et La Belle Hélène de Constantinople, analysées au chapitre 5, illustrent cette instauration d’un nouvel ordre, cautionné dans ce cas par les interventions divines en faveur de l’héroïne. Le conte se fait hagiographie et la culture cléricale marque de son sceau le substrat folklorique en célébrant la patience, la fidélité, la constance et la chasteté de la fille à la main coupée. La démonstration de Friedrich Wolfzettel convainc, sauf que le lecteur comprend mal pourquoi les qualités de l’héroïne sont qualifiées de «vertus cardinales» (79), l’expression étant habituellement réservée aux quatre vertus de la justice, la prudence, la tempérance et la force. La Manekine se distingue au contraire par des vertus éminemment féminines, vertus que Le Roman du comte d’Anjou mettra à son tour en exergue, allant jusqu’à les proposer, à la fin du récit, en modèle à l’époux: il les valorise au détriment des valeurs chevaleresques traditionnelles. De ce point de vue, une discussion des pages consacrées au roman de Jean Maillart dans La Veuve en majesté (Genève 2000: 221-61) aurait eu son intérêt, même si Friedrich Wolfzettel ne se penche pas sur cette version de la légende de la fille à la main coupée: les remarques de Yasmina Foehr-Janssens, écrites d’un point de vue sensiblement différent, éclairent aussi La Manekine de Philippe de Beaumanoir. Les autres chapitres viennent illustrer avec bonheur les thèses de Friedrich Wolfzettel à travers la lecture de Berte as grans piés (chap. 4) - qui fait également l’objet d’une analyse dans l’étude de Yasmina Foehr-Janssens -, d’Ami et Amile et d’Eracle (chap. 6), du Roman de Perceforest, de Blandin de Cornouaille et, en quittant le domaine de la littérature française, de Frayre de Joy e Sor de Plaser (chap. 7). Les multiples allusions à un nombre important 209 Besprechungen - Comptes rendus 1 Une erreur s’est glissée dans l’étude au sujet de la sœur de Mélusine: par deux fois (137 et 158, N83) elle est désignée par le nom de Presine, qui est celui de leur mère, comme cela est dit à la p. 163. d’œuvres médiévales témoignent non seulement de l’érudition du critique, mais offrent des rapprochements suggestifs, propices à de futures investigations. L’ensemble est complété par une riche bibliographie (qui s’arrête à l’année 2000) et un index nominum et rerum fort utile. Remercions Friedrich Wolfzettel de mettre à notre disposition ce recueil aussi riche que stimulant, un modèle aussi par la volonté de toujours discuter (avec) la critique, de se situer au sein du débat scientifique! Jean-Claude Mühlethaler ★ Noboru Harano, Vocabulaire de l’ancien français. Actes du Colloque de Hiroshima du 26 au 27 mars 2004, Hiroshima (Keisuisha) 2005 1 , 187 p. Le respect dont témoignent nos collègues japonais à l’égard des fruits de l’esprit humain en général et des sciences humaines en particulier devient tangible lorsqu’on tient en main ce petit volume d’actes: belle reliure à dos brisé, beau papier durable, belle impression, signet fixe de soie dont la couleur bronze rehausse le bleu de la toile. Quel contraste avec les pauvres plaquettes moins bien confectionnées que l’annuaire des téléphones et que l’on croit suffisantes dans nos contrées pour contenir nos efforts en philologie. Par politesse, on a placé en tête du volume une contribution de M. Zink, intitulée «Dénaturer» (5-20). Celui-ci part de l’observation que afr. mfr. nature ne désigne pas la (belle) nature, mais la ‘puissance génératrice et régulatrice de l’univers’ et le ‘caractère inné (de qn. ou de qch.) appelé à se développer et essence dynamique’, et où «l’idée du changement est toujours essentielle» (8), et finit par analyser les sens de desnaturer ‘changer la nature’ [dans le sens précité]. Le verbe desnaturer paraît toujours être péjoratif en afr. 2 , mfr. et occ., sauf dans une chanson de Bernard de Ventadour (P. C. 70, 44, 2) où le sens serait positif: Tant ai mo cor ple de joya Tot me desnatura: Flor blancha, vermelh’ e groya Me par la frejura . . . 3 (12). L’analyse du passage est fine, mais il ne semble pas nécessaire de conférer au verbe un sens inhabituel: c’est l’amour et ses répercussions qui sont positifs, mais la dénaturation des sens de l’enflammé reste négative; au contraire, une tension supplémentaire bénéfique semble se glisser dans la chanson. [Dans un exemple tiré de EvrartContyEchH desnaturer serait un «doublet» d’entosiquer: c’est un emploi insolite de doublet et les deux verbes ne semblent pas s’associer pour décrire un même phénomène (9).] Y.-H. Yi, «Et Gieffroy le suit l’espee traicte: constructions prédicatives adjointes avec participe parfait en français médiéval» (21-37), nomme à nouveau une construction assez courante en afr. qui a déjà reçu une douzaine de dénominations («complément absolu», Grevisse 1986, etc. (22)). Yi ne pense pas que cette construction dérive de l’ablatif latin (Meyer-Lübke), mais qu’il s’agit plutôt d’une création romane (avec S. Lyer). La construction est toujours composée d’un participe passé dépendant d’un sujet et le complément du participe. Un dépouillement sert à analyser la fonction discursive des tours (28) et à procéder à une classification. A. Yokoyama, «Le verbe voir chez Robert de Boron - le témoignage oculaire et la création liturgique du roman» (39-64) essaie de donner au verbe voir des interprétations pour ainsi dire métaphysiques. Il faut se demander si l’on peut traiter à la fois les sens d’un verbe (voir) et la fonction du voir dans un texte témoin. L’une ou l’autre phrase nous laisse per- 210 Besprechungen - Comptes rendus 1 Sigle du DEAF: ActesHiroshimaVoc. 2 L’attestation tirée de Vat. Chr. 1490 (v. n. 8) se lit dans PerrinS II 1: 205. 3 Cité selon la reconstruction critique d’Appel. plexe (40, 2-4). L’interprétation de sivoit (50) correspond à Icist si vit Jesu en plusors leus, SGraalIIIJostO l. 41. H. Takiguchi, «La voix évoquant Dieu: Dieu, le fils Marie - Une étude informatique des textes médiévaux» (65-74), part de corpus informatisés, notamment le Corpus de la littérature médiévale de la maison Champion qui, malgré sa modernité technique (CD-ROM), contient des éditions en bonne partie supplantées: une source d’erreurs; aussi apprécie-t-on l’ajout: «efficacité, peut-être» de H. T. (65) qui relativise ainsi la valeur de sa base de travail. Du scrutin de 786 exemples est distillé le résultat que la formule Dieu, le fils Marie est invoquée en premier lieu pour appeler à l’aide contre les dangers de la vie. Y a-t-il dans la densité des attestations un rapport avec la progression du culte de la Vierge depuis le xii e siècle (son titre de Mère Dieu a été entériné en 431; son ascension est devenue dogme en 1950 seulement)? Était-il clair que Dieu, dans la formule, désigne Jésus (68)? S. Suzuki, «Sur le mot plait» (75-85), signale surtout la complexité du terme. N. Seto, «Li vus que Nicodemus fist: saint Vout et saint Genet» (87-116), étudie les sens et emplois du mot vout ‘visage’. Le Saint Vout de Luques (légende de Nicodème) y est rappelé et une attestation de vos de cire (pl.) est citée (Pères59L 29264) pour appuyer la définition ‘Votivbild [ex-voto]’ de TL (une seule attestation); l’argument suivant que ces vos seraient des représentations du Christ est corroboré par CristalB 468 saint volt (= effigie du Christ): à étayer (cf. la note 23! ). L’essai d’expliquer le rapport entre le (saint) vout et le vout de cire (109s.) est sans doute à placer au deuxième rang: il faut partir du sens premier, ‘visage’, d’où dérivent (a) ‘effigie (du Christ)’ et (b) ‘effigie (de qn, faite de cire, servant dans certaines pratiques magiques)’, quitte à prouver qu’il y a eu des rapprochements secondaires. T. Matsumura, «La Somme des offices de Jean Beleth: notes lexicographiques» (117-51), par un vibrant appel, nous invite à quitter les sentiers battus et à créer du neuf. Pour s’orienter il recommande trois outils: Gdf (à relire), la Romania (les premières trois douzaines de volumes à travailler) et la Bibliographie du DEAF (à consulter aisément - version imprimée et électronique); il donne l’exemple à suivre par son édition de la Somme. La discussion des riches exemples fournis déploie l’arsenal dont dispose le lexicographe pour ne pas seulement entasser des matériaux plus ou moins sûrs, mais pour vraiment progresser: c’est la critique des sources primaires (éditions), secondaires (études) et tertiaires (dictionnaires compilatifs), puis leur amélioration en partant des attestations nouvelles. Le lecteur modeste sera le plus épaté par des antidatations de plusieurs siècles (secrete f. «oraison que le prêtre dit tout bas à la messe, immédiatement avant la préface», jusqu’alors attesté depuis Rich 1680, s’avère ancien: 1 er q. xiii e s. JBelethOff 1 M o ). [Note 16: Li 3,1276b documente «xv e s.» par Desch, 3 e t. xiv e s.] H. Matsubara, «Sur le choix du manuscrit de base - le cas du Lai de l’Oiselet» (153-70), reprend son étude stemmatique des cinq manuscrits de l’Oiselet. En fait, il semble pencher pour le sixième manuscrit: «L’habileté de Gaston Paris est admirable. Son texte peut être plus près de l’original perdu. Il a fait un travail d’un sixième scribe, très intelligent et d’une dextérité extrême» (165). Mais finalement, il trouve, de façon salomonique, du bien dans les manuscrits C, E et A: à quoi ressemblera l’édition établie sur ces prémisses? N. Fukumoto, «Remarques sur l’expression Tant conme hante li dura» (171-80), trouve à cette expression, devenue cheville, l’équivalent de «de toute la force de sa lance» qui va en effet dans les traductions des contextes cités. N. Harano, «Sur le mot croerre» (181-87), a raison de préférer pour le mot poudriere (RengF 2 1270) le sens retenu par Tilander, Roques et Henry (contre d’autres qui s’aventurent par ex. en définissant ‘tas de fumier’), bien que ‘accumulation de poussière’ serait encore mieux. Également pour raiere du vers précédant il a bien fait de suivre A. Henry: c’est ‘ornière’ (qui, dans le texte, s’est particulièrement creusée entre les deux poteaux mention- 211 Besprechungen - Comptes rendus nés entre lesquels passe une sente, et où la poudriere s’est formée). Le mot croerre est la variante de raiere dans le ms. C (M: croere). Son rattachement à la famille de cr è ta ‘craie’ est convaincant, les sens qu’atteste l’article du FEW paraissent suffisamment larges; le détour par des coquilles concassées n’est pas nécessaire (croiere ‘terrain au sol crayeux’ etc., dès 1379, FEW 2,2,1330b, vient de Gdf 2,377a). La qualité stylistique et typographique est inégale. Le tout témoigne de la vie de la philologie au sein de l’université japonaise. Frankwalt Möhren ★ Ulrike Bethlehem, Guinevere: A Medieval Puzzle. Images of Arthur’s Queen in the Medieval Literature of England and France, Heidelberg (Winter) 2005, 441 p. As the title suggests, the present study offers an overview of the changing depictions of Guinevere in Arthurian literature from the Middle Ages. Its aim, according to the author, is «to investigate the queen’s characterization in the medieval Arthuriana of England and France, and further to look into her function in the contexts of the individual texts as well as the development of Arthurian literature as a whole» (4). The volume is divided into ten chapters, which include an introduction, complete with a summary of the state of research on the characterization of Guinevere, and a lengthy bibliography. The primary divisions of the literary works are as follows: chronicles and bruts, the Anglo-Norman and Old French romances, and the English romances. Each analytical chapter is followed by what Bethlehem refers to as «a retrospective summary» of key points made in those chapters. In addition, the study includes numerous charts and illustrations. Bethlehem’s textual analysis spans the entire medieval tradition, beginning with Geoffrey of Monmouth’s Historia Regum Britanniae (ca. 1136) where Guinevere is first mentioned and where her character takes shape, and ending with Malory’s Le Morte Darthur (1470). For each work discussed, the author offers background information and situates the texts within the larger framework of Arthurian literature, which is particularly useful for the lesser known works with which readers might not be familiar. Bethlehem then examines each author’s presentation of Guinevere, in an effort to «look beyond the ‹adulterous but barren queen›, concentrating on close scrutiny and detailed analysis of the individual texts, with an eye on their respective contexts and interdependence» (5). The first category of literature, chronicles and bruts, consists of twelve texts, including (along with Historia Regum Britanniae) Wace’s Roman de Brut, which «enhances the traditional image [of the queen], adding accomplishments while ousting Geoffrey’s fairy-tale hyperbole» (54), Layamon’s Brut, where we find a «counter-image to Wace’s queen» (65), Thomas Castleford’s Chronicum Britannicum, presenting Guinevere as «equal to the king» (81), and John Hardyng’s Chronicle from the Firste Begynnyng of Englande, casting Guinevere «in the mould of classical examples such as Helen of Troy» (100). Following Bethlehem’s discussion of these works and the remaining seven in this category is the first retrospective summary, which asks the question »Is there a chronicle tradition? » and points out both tendencies and differences among the various portraits of the queen in the chronicles. More extensive is the volume’s second category of literature, the Anglo-Norman and Old French romances, consisting of 29 narratives. In addition to the obvious choices, such as Chrétien deTroyes’s five romances, the Perceval Continuations, the Vulgate Cycle, and the Prose Tristan, Bethlehem also analyzes the depiction of the queen in more obscure works, including Robert Biket’s Lai du Cor, Le Chevalier à l’Épée, La Mule saunz Frain, Durmart le Galois, Gliglois, Floriant et Florete, and Claris et Laris, among others. This vast array of 212 Besprechungen - Comptes rendus texts and the author’s meticulous scrutiny of Guinevere in each one bring to the fore the diversity of the representations of this literary figure. As Bethlehem contends, «in the universe of human character, it would be hard to find a manifestation that is not covered by one or another of the profiles that Arthur’s queen assumes in the course of the French Arthurian tradition» (323). In the third and final category of the volume, the author discusses fourteen English romances. Among them are Of Arthour and of Merlin, Landevale, Ywain and Gawain, The Stanzaic Morte Arthur, Sir Gawain and the Green Knight, The Alliterative Morte Arthure, The Weddynge of Sir Gawen and Dame Ragnelle, and, as previously noted, Malory’s Le Morte Darthur. Pointing out differences between the French and English traditions, Bethlehem maintains that «on the whole, the English approach to the dilemma of Guinevere and the entire Arthurian triangle appears to be governed by a traditional ecclesiastic rather than a liberal code of morality» (327). The author argues too that the English texts, more so than any of the others, tend to stray from the common notions typically associated with her character and that, in the English tradition, she «becomes a popular figure of identification - nationally and personally» (411). The volume closes with the author’s constructed biography of Guinevere, which encompasses elements from the various literary tendencies discussed throughout the work, and a short summary of the various traits associated with this character. Incidentally, this summary would be more useful if it were more detailed. Given the paucity of thorough studies devoted to character development in medieval literature, Bethlehem’s contribution to the subject is much needed. Moreover, the scope of the study and the number of texts discussed over the course of the work are impressive. Granted, certain texts were analyzed in more detail than others, but nonetheless, the author’s efforts here are certainly a step in the right direction. With each narrative, Bethlehem focuses on the ways in which every new depiction of Guinevere builds upon or alters previous ones, and this approach is especially helpful for anyone tracing the evolution of her character from the beginning of the Middle Ages to the end. At times, the English is awkward (and includes numerous typos), and English translations from French, German, and old English are often lacking. Still, Bethlehem’s work will be valuable to Arthurian scholars and to anyone interested in medieval character construction. Amy L. Ingram ★ Gabriel John Brogyanyi (ed.), Studies on the Romances of Chrétien de Troyes, édité par Bela Brogyanyi, Freiburg i. Br. (Wissenschaft und Öffentlichkeit) 2005, 48 p. (Kleine Schriftenreihe/ Freiburger Institut für Paläowissenschaftliche Studien 7) This slim volume, published posthumously after the author’s death, consists of three short essays on Chrétien’s romances, two of which were previously published in VRom 31 (1972) and Kentucky Romance Quarterly (n° 19) respectively. At the time of their original publication in 1972, these articles provided original and innovative insight into Chrétien’s works, at a time when scholarship on his narrative art was only beginning to develop into what it has since become. In his first essay, titled Plot Structure and Motivation in Chrétien’s Romances, Brogyanyi focuses on the plot junctures that tie together Chrétien’s romances and his heroes. According to Brogyanyi, the typical behavior of the romances’ protagonists can be explained by one shared principle, «Chrétien’s implicit conception of human will» (2). For each of the five romances, the author examines the hero’s fault and expiation, viewing the former 213 Besprechungen - Comptes rendus as a missed opportunity that can never be regained. Moreover, he considers the role of each character’s free will in relation to his error, since, in each instance, there is a choice between two distinct courses of action. As Brogyanyi explains, the hero’s rejection of the established institution that confines him (i. e., marriage, chivalry, the court), in favor of another one, leads to his chosen course of action, which has different consequences for each hero. The institution in Chrétien’s romances, the author notes, fulfills one of two functions in all the narratives. It either «acts as a goal, drawing a character’s will into action, or «it acts as a restricting circle in which the character is caught» (15). Although the author’s goal in this essay is to analyze a common thread in the romances, he also demonstrates that Chrétien’s use of free will in the five plots is tailored to the protagonists’ individual circumstances. The volume’s second essay, Motivation in «Erec et Enide»: An Interpretation of the Romance reminds us that «Chrétien’s plots exhibit a typical pattern, whose major links all turn around movements of the protagonists’ will, hence around motives rather than fortuitous, external events» (19). It is in relation to Chrétien’s last four romances that Brogyanyi seeks to interpret his first, suggesting that such an approach clarifies certain crucial moments and actions in Erec et Enide that, when considered only within the context of the romance in which they are found, inevitably seem obscure. After examining the basic plot pattern of this romance, the author goes on to trace in detail the development of both Erec and Enide, in order to set up his discussion of the psychological motivation of each, particularly during the crisis phase of the narrative. Brogyanyi also elucidates recurring motifs that appear throughout the romance and that link the final episode of the poem, the Joie de la Cort, to previous ones. It is this last episode, the author maintains, that «sums up the important themes of the entire romance» (41). Chrétien’s «Cligès» as an Anti-Tristan: A Demythologization? completes the volume as the third and previously unpublished essay. The essay is brief and builds upon Cligés scholarship by Wendelin Foerster, who sees Cligés as an Anti-Tristan, and by Michelle Freeman, who is, according to Brogyanyi, «at the opposite end of the critical spectrum from Foerster», since she «sees echoes and transformations of Tristan material throughout Chrétien’s extant works» (44). Brogyanyi seems to fall somewhere in between, as he explains over the course of the article. Furthermore, as in the preceding two essays, the author places much emphasis on the notion of free will in Chrétien’s romances, adding here that this concept shapes the conclusion of his narratives. The end of the article focuses on Cligés as a modified version of the Tristan legend, with the most important modification affecting the love potion. Brogyanyi demonstrates how Chrétien transforms the potion from «the realm of fatality to the realm of free will» (47) and contends that «in depriving the love potion of most of its magic, he de-mythologized the Tristan legend» (48). As for his own speculation concerning Chrétien’s lost Tristan composition, the author accepts the reality of the work and asserts that he is more or less in agreement with Foerster’s postulations on the same subject: that Chrétien’s lost work may have been a short, episodic poem, similar to Marie de France’s Chèvrefeuil. Alternatively, he suggests, the Tristan romance in question may actually have been his Philomena. As previously noted, the volume’s first two articles were undoubtedly important contributions to Chrétien scholarship when they originally appeared in print. More than thirty years later, they are still valuable for anyone studying plot structure and motivation in his romances, if indeed there remain unexplored avenues where those subjects are concerned. The third essay, although it makes several good points, is underdeveloped and relies too heavily on Freeman and especially on Foerster. Nonetheless, it is practical and convenient to have the three related essays published together in one compact tome, despite 214 Besprechungen - Comptes rendus a few typos and the fact that pages 18 and 19 have been reversed. These flaws notwithstanding, the volume will make a useful addition to the libraries of Chrétien scholars. Amy L. Ingram ★ Alain Corbellari, Les «Dits» d’Henri d’Andeli, suivis de deux versions du Mariage des Sept Arts. Textes traduits et présentés, Paris (Champion) 2003, 127 p. (Traductions des Classiques du Moyen Âge 66) A. Corbellari, professeur associé für mittelalterliche Literatur an der Universität Lausanne, legte 2003 die Edition der vier von Henri d’Andeli verfassten Texte vor (bei Zitaten aus der Edition wird nachfolgend vor die Angabe der Seitenzahl Ed. gesetzt) 1 . Noch in demselben Jahr erschien dann das hier anzuzeigende Bändchen, das die neufranzösische Übersetzung dieser sowie zwei weiterer kurzer Texte enthält (Seitenangaben ohne Zusatz verweisen auf dieses Werk). Natürlich wäre es mehr als wünschenswert gewesen, Edition und Übersetzung in einem einzigen Werk gegenübergestellt zu bekommen; aber offenbar entspricht das nicht dem Konzept des Verlags Honoré Champion. Henri d’Andeli, der zwischen 1220 und 1240 literarisch aktiv war, stammt gebürtig aus der Normandie und lebte dann als «clerc» in Paris. Er wirkte somit in einer Zeit, als sich mit der Gründung der Universitäten den «clercs» die «occasion unique» (10) bot, dem Bereich von Hof oder Kloster zu entrinnen, sich somit «avec une liberté nouvelle» (10) zu äußern und eine Literatur «fondamentalement différente de celle du XII e siècle» (7) erstehen zu lassen. Diese neue «poétique de la ville» (8) befasste sich naturgemäß auch mit den «problèmes directement ou indirectement liés au savoir et à ses représentants (plus ou moins) autorisés» (11). Und auch hier zählen die Texte des Autors wieder zu «les plus anciennes et les plus réjouissantes de l’humour estudiantin» (hintere Umschlagseite). Henri d’Andeli verfasste seine in acht Manuskripten erhaltenen Texte - dabei sind in keiner Handschrift alle vier Texte zusammen vorzufinden - in Paris, so dass sie «les premiers textes littéraires français dont la provenance parisienne soit indubitable» (Ed. 7) sind. Und zugleich bilden seine Werke «l’un des plus précieux témoignages d’un changement de paradigme majeur dans la pratique littéraire» (Ed. 28). Die vier kurzen Texte des Autors, die nur einen Gesamtumfang von 1513 Versen haben, wurden letztmalig 1881 ediert 2 . Eine Neuedition war somit schon seit geraumer Zeit ein dringendes Desiderat. - Die vier Texte des Autors sind: 1) La Bataille des Vins: Dieses ca. 1224 geschriebene, 204 Verse zählende Werk ist «une des plus précises descriptions de l’état du vignoble français au Moyen Âge» (26). 2) La Bataille des Sept Arts: Der Text, der «aux alentours de 1230» (Ed. 19) entstanden sein dürfte und 462 Verse umfasst, lässt Henri d’Andeli als einen «batailleur impénitent» (Ed. 24) erkennen, der «le combat . . . contre les livres d’Aristote et leurs sectateurs menés par la Logique» (24) führt. 3) Le Lai d’Aristote: Dieser mit 581 Versen längste Text Henris, dessen «date approximative» (Ed. 22) das Jahr 1235 ist, stellt ohne Frage «un grand chef-d’œuvre» (Ed. 29) dar. Es geht dem Autor darum, «[de] ridiculiser Aristote» und ein Plädoyer zu halten «en faveur d’une science qui puisse tenir compte de la totalité de l’humain» (Ed. 25). 215 Besprechungen - Comptes rendus 1 Les «Dits» d’Henri d’Andeli, Paris (Champion) 2003 (CFMA 146). 2 A. Heron (ed.), Œuvres de Henri d’Andeli, trouvère normand du XIII e siècle, publié avec introduction, variantes, notes, glossaire, Rouen 1881 2 . 4) Le Dit du Chancelier Philippe: Dieses ohne Zweifel Anfang des Jahres 1237 entstandene Werk, das einen Umfang von 266 Versen hat, ist «une œuvre de circonstance» (21), in dem Henri den im Dezember 1236 gestorbenen «puissant chancelier de l’Université de Paris» (23) würdigt, mit dem er freundschaftlich verbunden war. Corbellari stellt der Übersetzung der Texte eine umfassende, teilweise langatmige und mit spekulativen Gedanken angereicherte (cf. 12-14, 21, 28-29 u. a.) Einleitung (7-45) voran. Hier wird zum einen (7-20) der literarische, geistesgeschichtliche und gesellschaftliche Hintergrund zu Beginn des 13. Jahrhunderts generell und zum anderen (20-45) Henri d’Andeli und sein Werk dargestellt. Letzteres ist naturgemäß in weiten Teilen eine Wiederholung dessen, was in der Einleitung zur Textedition bereits gesagt wurde. An die Einleitung schließt sich eine detaillierte, systematisch und überzeugend gegliederte Bibliographie (47-55) an. Als Rezensent kann man sich der Vermutung nicht erwehren, dass durch eingehende Darlegungen in der Einleitung Raum gewonnen werden sollte, weil die Übersetzung der Texte allein nur ein Minimalbändchen ergeben hätte. Darum hat Corbellari offenbar auch nicht nur die vier Texte Henris ins Neufranzösische übersetzt, sondern zusätzlich noch die neufranzösische Übertragung von Le Mariage des Sept Arts aus der Feder von Jean Le Teinturier (zweite Hälfte des 13. Jahrhunderts) und von Le Mariage des Sept Arts eines anonymen Autors (ebenfalls zweite Hälfte des 13. Jahrhunderts) hinzugefügt 3 . Zwar sprechen inhaltliche Gründe dafür, diese beiden Texte an die Seite von Henris La Bataille de Sept Arts zu stellen. Denn es werden dadurch «[des] conceptions bien différentes d’un même thème» (44) deutlich. Aber es ist abwegig, als Begründung für dieses Unterfangen außerdem anzuführen, dass die zwei Versionen von Le Mariage de Sept Arts «n’avaient jamais été traduits en français moderne» (44). Dieses Argument gilt analog für sehr viele andere Texte. Bei der Übersetzung hat sich Corbellari darum bemüht, «d’être fidèle», «de ne pas trahir les finesses de l’original» (44), um auf diese Weise u. a. die Wort- und Klangspiele sowie den familiären Ton der altfranzösischen Texte zum Vorschein kommen zu lassen. Fußnoten sind eingefügt worden in den Fällen, in denen diese Zielsetzung nicht immer erreicht werden konnte, und dort, wo erläuternde Hinweise zum Textverständnis notwendig waren. Insgesamt ist zu sagen, dass Corbellari eine gekonnte und überzeugende Textübertragung vorgelegt hat, wenn er sich gelegentlich auch nach meinem Urteil trotz seines Vorsatzes zu weit vom Original entfernt. Dadurch bedingt kommen dann die rhetorischen Feinheiten des Originals nicht mehr zum Ausdruck; cf. etwa 89, um nur ein Beispiel anzuführen, wo in der Übersetzung die Wiederholung von «Bien dut/ . . . Bien redut» (Ed. 91, v. 12 und 14) nicht wiedergegeben wird. Arnold Arens ★ 216 Besprechungen - Comptes rendus 3 Diese beiden Texte hat in einer Edition zugänglich gemacht A. Langfors, Le Mariage des Sept Arts par Jehan Le Teinturier d’Arras, suivi d’une version anonyme. Poèmes français du xiii e siècle, Paris (Champion) 1923 (CFMA 31). David Trotter, Albucasis: Traitier de Cyrurgie. Édition de la traduction en ancien français de la chirurgie d’Abü’l Qñsim H˘ alaf Ibn ‘Abbñs al-Zahrñwì du manuscrit BNF, français 1318, Tübingen (Niemeyer) 2005, X + 310 p. (Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie 325) Cette édition est bien construite et le style de l’éditeur est concis. Son introduction (1-48) est très élaborée: l’historique du texte et sa transmission; la description des manuscrits français de la Chirurgie et l’autorité du manuscrit de la Bibliothèque Nationale de France français 1318; l’histoire de la chirurgie en Lorraine; et l’analyse de la langue du texte. Ce dernier point occupe la majeure partie de l’introduction à l’édition (9-47) et se subdivise ainsi: le lexique, les analyses quantitatives et sémantiques du lexique, la qualité de la traduction, la localisation du texte, la phonologie/ graphie et la morphologie. Cette section se consacre principalement à la thèse de l’attribution lorraine non seulement du manuscrit, mais également du texte dans sa version française. Les divers éléments constituant le lexique scientifique sont divisés par thèmes et subdivisés par origines (arabe, latin ou gréco-latin et vernaculaire). La distribution des mots montre qu’«en dépit de l’importance du vocabulaire savant (arabe ou latin), la part du vocabulaire français, ou du moins francisé, est frappante». (15) Ainsi: «La cohabitation dans un même texte, lui-même traduit du latin, d’une part, d’une couche de vocabulaire qui n’est autre que l’emploi au sens médical du vocabulaire courant de l’ancien français, et d’autre part, d’un élément savant important constitué par des arabismes et des latinismes, est un phénomène qui éclaircit à la fois la fonction des latinismes, et l’histoire de la langue vernaculaire qui les remplace par ses propres créations.» (15) Concernant la traduction, la coexistence du vocabulaire à la fois arabisé, latinisé et possédant des éléments régionaux ne témoigne pas d’une négligence du traducteur mais plutôt de sa considération «comme un acquis de la transmission textuelle» (17) et d’«un certain éclectisme dans ses choix lexicaux» (17). D’autre part, si l’on se fie à la tradition latine, la traduction semble avoir été réalisée minutieusement, mises à part quelques rares phrases, précisées par Trotter. C’est à la section sur la localisation du texte (20-45) que l’auteur détaillera le plus sa réflexion. Puisque les frontières dialectales n’étaient pas définies de manière absolue, certaines formes régionales en côtoyaient d’autres ce qui rend d’autant plus difficile la localisation. Dans son analyse phonologique et graphique, étayée par de nombreuses références et exemples textuels, l’auteur examine de manière détaillée (28-40) les traits linguistiques lorrains du manuscrit. Ce sont cependant les éléments lexicaux qui fourniront le plus de certitudes sur la provenance du texte par la présentation de mots attestés uniquement dans la région de l’Est ou dont le sens est limité à cette zone géographique. En conclusion, l’examen des traits graphiques, morphologiques et surtout lexicaux indiquerait bien une provenance lorraine. Le principal reproche que l’on pourrait adresser à cette édition est le manque d’explications concernant les principes d’édition (47). Trotter justifie brièvement son approche diplomatique par le fait que le texte provienne d’un manuscrit unique et qu’il soit nécessaire de lui rester fidèle sans y apporter de corrections afin de permettre au lecteur de reconstituer le texte original. Nous regrettons surtout de n’y voir aucune référence concrète à une étude à ce sujet. Il en va de même pour la bibliographie (49-64) où l’on s’étonne de ne pas voir plus d’un titre concernant la théorie de l’édition, ce qui pourrait porter à croire que l’éditeur n’a consulté que des manuels de langue en négligeant la méthodologie. La bibliographie est tout de même très complète et savante, bien qu’elle aurait gagné à être subdivisée par thèmes afin d’en faciliter la consultation. 217 Besprechungen - Comptes rendus L’édition en tant que telle (65-208) est une édition diplomatique interprétative; les abréviations résolues sont indiquées par le soulignement, l’emplacement des illustrations entre crochets, les modifications aux majuscules ou minuscules présentes dans le manuscrit, de nombreux commentaires codicologiques sont insérés en bas de page, etc. Dans l’ensemble, sa présentation est soignée et irréprochable. Le glossaire (209-310) se veut d’abord lexicologique et lexicographique et remplit parfaitement son rôle par des renvois aux dictionnaires d’usage, à des sources littéraires et à des ouvrages de références consacrés à d’autres langues romanes. La volonté de l’éditeur est clairement exposée: «Notre édition est suivie d’un glossaire assez volumineux et dont le but sans doute optimiste est non seulement d’éclaircir le texte lui-même, mais bien d’offrir une sorte de panorama du vocabulaire de celui-ci, et surtout du point de vue historique et chronologique.» (10) De plus, les «catégories de mots particulièrement intéressantes» (210) telles que les hapax, les régionalismes et les premières attestations sont bien identifiées par des signes distinctifs. Par son exhaustivité et sa précision, le glossaire constitue à notre avis la force majeure et le principal intérêt de cette édition pour la communauté scientifique. Solange Lemaître-Provost ★ Susanna Bliggenstorfer, Eustache Deschamps. Aspects poétiques et satiriques, Tübingen und Basel (Francke) 2005, 327 p. (Romanica Helvetica 125) En 1996, Karin Becker (Eustache Deschamps. L’état actuel de la recherche) pouvait constater un regain d’intérêt pour le poète champenois. Le mouvement s’est confirmé au cours de la dernière décennie: cet auteur qui, comme Alain Chartier, a longtemps souffert de l’engouement de la critique pour Christine de Pizan, a désormais sa «société» et a fait l’objet de plusieurs colloques. Avec la thèse de Thierry Lassabatère (La Cité des hommes: la vision politique d’Eustache Deschamps, Lille 2002) et, aujourd’hui, avec l’étude de Susanna Bliggenstorfer, ce renouveau trouve un premier aboutissement. Le sérieux d’Eustache Deschamps. Aspects poétiques et satiriques, ne fait pas l’ombre d’un doute. Pour sa recherche, l’auteure a informatisé toute l’œuvre de Deschamps, telle «qu’elle se présente dans le manuscrit BNF, fr. 840» (3), créant une fiche pour chaque pièce; corollaire bienvenu de ce travail de bénédictin, les principaux textes étudiés sont réédités en annexe (275-305). Comme l’annonce le titre, l’ouvrage comporte deux volets: la première partie (23-171: Analyses des textes) se penche sur les mécanismes du discours satirique dans le Lai de Vaillance et le Lai de franchise ainsi que dans les chants royaux et les ballades en se basant sur les définitions de la satire élaborées notamment par Udo Kindermann, Marc-René Jung, Klaus Schwind et Jean-Claude Mühlethaler: on aurait pu (dû? ) ajouter la contribution écrite par Eva Kushner («L’Esprit satirique et le développement de la satire», in L’Époque de la Renaissance, 1400-1600 Budapest 1988), dans laquelle Deschamps n’est pas oublié. La seconde partie (173-254: Analyses des procédés de la satire) est consacrée, dans un premier temps, à l’étude des aspects métriques saisis dans leur relation avec le contenu satirique, puis, dans un second temps, à l’analyse de l’utilisation faite par le poète, toujours à des fins satiriques, de l’allégorie, de la métaphore, des proverbes et des locutions. Travail de recherche fouillé, au plus près des textes, le livre de Susanna Bliggenstorfer ne se lit pas d’une traite. Ce n’est pas là un reproche: le caractère fragmentaire du recueil lyrique se répercute nécessairement sur un travail en adéquation avec son objet. Il faut se concentrer sur des pages choisies en se servant de l’Index des pièces citées, des noms propres, des thèmes et des expressions figurées (318-27), se référant par exemple aux entrées 218 Besprechungen - Comptes rendus «ballades», «chansons royales» et «lais», pour tirer le plus grand profit de l’étude. C’est dans le détail que se découvre la richesse de l’ouvrage, qu’on tombe sur des réflexions ponctuelles et stimulantes, dont certaines ne manqueront pas de susciter le débat. Que le lecteur en juge à partir de quelques exemples choisis! Dans le but de situer la satire par rapport au rire et à l’invective, Susanna Bliggenstorfer discute le sens de «moquerie» (19) chez Deschamps qui, dans la ballade 1015, fournit une série de synonymes permettant d’en mieux cerner la portée («faire despit, dommaige et injure»), laquelle correspond d’ailleurs à la définition qu’en donnera encore Laurent Joubert dans son Traité du ris (1579), quand il distinguera la «gayeté» de la «moquerie», qualifiant celle-ci de «deshonnete» (livre I, chap. III). De telles recherches sur le vocabulaire, qu’on relève par ci, par là (p. 35: «prendre une caille», p. 49: «faire feste de bras», p. 250: l’«oublie», etc.), sont l’un des atouts de la présente étude, à travers laquelle nous découvrons aussi le subtil travail de Deschamps sur les proverbes et les locutions (chap. XIII). Le poète se révèle capable de créer, par la remotivation de tournures figées, «des récits anecdotiques . . . pour en tirer une leçon morale» (37), car il aime jouer avec la langue pour mieux décocher le trait satirique. Si Deschamps fait preuve d’une grande créativité et innove du point de vue formel en accordant, par exemple, une place inédite à la ballade dialoguée, l’utilisant de manière à brouiller les pistes et masquer la critique (86-91), il reste des plus traditionnels du point de vue thématique. Ses attaques contre la vie de cour (25-92), celles contre la noblesse (93-172) aussi, n’ont rien d’original: Susanna Bliggenstorfer en trouve la confirmation dans l’étude de Jacques Lemaire sur la veine anticuriale à la fin du Moyen Âge. Il aurait aussi fallu citer l’article de Françoise Autrand («De l’Enfer au purgatoire: la cour à travers quelques textes du milieu du XIV e à la fin du XV e siècle», in: L’État et les aristocraties, éd. par Ph. Contamine, Paris 1989): le rapprochement (62-63) entre les ballades 114, 118, où la cour est associée à l’enfer, et la Mutacion de Fortune, crée l’impression d’une relation par trop privilégiée entre Deschamps et Christine de Pizan. L’image, qui apparaît dès le XII e siècle chez Gautier Map, est monnaie courante à la fin du Moyen Âge. L’attention au détail linguistique conduit Susanna Bliggenstorfer à rapprocher entre eux différents poèmes du recueil (49), à retracer aussi quelques liens intertextuels inattendus. Ainsi, la comparaison entre la truffe et la foudre (72-75) pourrait remonter à Plutarque que les humanistes parisiens redécouvraient à l’époque de Charles VI. Dans le Lai de franchise se cache un hommage à Guillaume de Machaut (41 s.) et le Lai perilleux (46-47) pourrait s’inspirer de la Fuite en Egypte peinte par Melchior Broederlam. De telles mises en relation restent pourtant exceptionnelles: il reste beaucoup à faire pour situer Deschamps dans son contexte littéraire et culturel, lui dont le moi «philosophe» (146, 187, 221, 228) s’appuie sur un savoir «livresque» lorsqu’il juge ses contemporains. La plainte de Vaillance (125) par exemple, où est dénoncé le danger que représentent le plaisir et le divertissement pour la prouesse et l’honneur, anticipe la critique formulée à la fois dans Le Livre des quatre Dames et dans Le Quadrilogue invectif d’Alain Chartier. De même, les implications politiques de la métaphore du verger ne se dégagent vraiment qu’à la lumière du Songe du Vergier et, plus généralement, de l’élaboration de la figure royale à la fin du Moyen Âge. De ce point de vue, la récente étude de Virginie Minet-Mahy (Esthétique et pouvoir de l’œuvre allégorique à l’époque de Charles VI, Paris 2005), qui consacre un nombre important de pages à Deschamps, offre un complément des plus intéressants au travail de Susanna Bliggenstorfer. Ajoutons que, de manière plus générale, les implications politiques des écrits de Deschamps - dont l’importance est rappelée à la dernière page de la conclusion - mériteraient d’être çà et là explicitées. Le savoir est, en effet, vital pour «le bon fonctionnement du gouvernement» (126), mais il serait important de mesurer ce que le poète doit aux régimes des 219 Besprechungen - Comptes rendus princes. Ceci s’imposerait d’autant plus que, selon l’auteure, le «miroir du prince masque la satire» (151) dans la ballade 1179: une telle remarque est trop allusive, car elle présuppose chez le lecteur un savoir concernant un genre en vogue depuis Jean de Salisbury (évoqué à quatre reprises) et, surtout, depuis Gilles de Rome (absent de l’étude). Que ceci ne soit pas le but de la présente monographie, je le concède volontiers, mais pourquoi ne pas fournir au moins quelque repère bibliographique en renvoyant à la mise au point dans Écriture et pouvoir à l’aube des temps modernes (Paris 2002, chap. I) ou, surtout, au travail magistral de Michel Senellart (Les Arts de gouverner, Paris 1995)? Le mot «praticien» (99), utilisé dans la ballade 1463, mériterait un bref commentaire, car le sens indiqué par le Dictionnaire étymologique et historique de la langue française («toute personne qui connaît la pratique d’un art, d’une technique») ne saisit pas la nuance d’un terme qu’il convient de rattacher au vocabulaire aristotélicien de l’époque: l’éthique, l’économie et surtout la politique ne sont-elles pas des branches de la philosophie «pratique»? Une dernière remarque en ce qui concerne le vocabulaire. Relevons, avec Susanna Bliggenstorfer, cet «occi, occy» (Lai de franchise, v. 103: cf. p. 53, 226) qu’elle considère comme un vers à la fois «métaphorique et référentiel». Ne vaudrait-il pas la peine de creuser le premier aspect et de relever l’allusion à Philomena? C’est sur ce même cri que se clôt déjà l’adaptation du récit d’Ovide au XII e siècle; c’est encore le cri de «Philomena ou boucaige» qu’évoquera Charles d’Orléans dans une ballade (n° 123). La seconde partie de l’étude, consacrée aux aspects formels, fait ressortir l’importance particulière que revêt la forme complexe du lai aux yeux d’Eustache Deschamps. On découvre aussi que le poète recourt de préférence au dizain et qu’au fil des années ses pièces lyriques prennent de l’ampleur; ainsi, l’envoi devient la règle (voir les intéressants tableaux, p. 206s.) dans les ballades. Cette évolution va de pair, suggère Susanna Bliggenstorfer, avec la tendance de passer «des pièces morales et amoureuses aux pièces satiriques» (208). On ne saurait sans autre adhérer à cette constatation, car elle semble difficilement compatible avec la remarque (quelques lignes plus haut) que l’amour, traité d’abord de manière traditionnelle, l’est ensuite de «façon morale et satirique». Le lecteur comprend mal comment «moral» peut une fois s’allier à «amoureux», l’autre à «satirique». Le flou du vocabulaire critique nuit ici (exceptionnellement, il faut le dire) à la clarté de la pensée. Deschamps, on le sait, a détaché le lyrisme de son support musical et l’a ouvert à d’autres sujets que la célébration de l’amour Avec beaucoup de finesse, Susanna Bliggenstorfer met en lumière le rôle-clé dévolu à l’envoi dans le cadre de la démarche satirique: il devient l’endroit privilégié de l’adresse au destinataire et de l’ancrage référentiel. De son côté, la longueur des strophes, offrant la place notamment à des listes de vices (197), se prête à la satire, mais pas à la satire seulement, ajouterais-je, car la louange recourt, chez Deschamps, aux mêmes procédés que le blâme. Prudent, Eustache Deschamps délègue volontiers la critique à une autre instance d’énonciation. C’est le cas dans le Lai de franchise, quand il laisse la parole à Robin (228). Il conviendrait toutefois de préciser que ce berger est un alter ego transparent du poète qui ne se dédouane pas vraiment. L’un et l’autre sont des témoins extérieurs à la cour; le poète caché dans un buisson est lui aussi associé à la nature et, surtout, il constate dans les propos de Robin une «hault[e] prudence» (v. 304). L’adhésion est explicite et le moi du poète joue là le rôle du lecteur idéal, anticipant la réaction qu’il attend de son public. Mais quel public au juste? Voilà encore une question, à laquelle Susanna Bliggenstorfer offre, en s’appuyant sur les textes, plusieurs éléments de réponse: Deschamps s’adresse à «chascun» (64), au roi en personne (124, 161), aux chevaliers (140), à la cour surtout, conçue comme un collectif «impliquant toute personne qui vit et occupe une fonction à la cour» (217). 220 Besprechungen - Comptes rendus Commentant la tournure «en hault lieu ventent li vent a plain» (239), la critique s’appuie sur le répertoire de J. W. Hassell qui lui permet de rapprocher le vers de Deschamps d’un proverbe attesté chez Philippe de Mézières: «les hauts arbres reçoivent les grans vens». Or, c’est là une image qui se retrouve dans des textes mettant en garde contre les dangers de Fortune. Citons l’anonyme Miroir du monde, ouvrage de morale à l’usage des laïcs souvent transcrit à la fin du Moyen Âge: quand Fortune a élevé un homme, dit le texte, il est «en haut assis come molin à vent seur la haute montaigne; et là, ventent tous les douze vents de vaine gloire qui assaillent ce chaitif» (éd. F. Chavannes, Lausanne 1845, 77). Il y aurait peutêtre une piste à creuser . . . Ces quelques remarques suffiront. Utilisation du proverbe, de la métaphore, de l’envoi, questions de vocabulaire, structure et longueur des strophes, organisation des séries de poèmes dans le manuscrit, datation de certaines ballades, etc.: le lecteur voit se dégager au fil des pages les multiples facettes du travail poétique d’Eustache Deschamps. Il y trouve aussi de quoi nourrir sa propre réflexion sur l’écriture satirique et le lyrisme à la fin du Moyen Âge: l’intérêt que suscite l’étude de Susanna Bliggenstorfer va bien au-delà de la monographie d’un poète trop longtemps considéré par la critique avec une certaine condescendance. Jean-Claude Mühlethaler ★ Roman d’Alexandre en prose [British Library, Royal 15 E. VI, fol. 2v-24v] avec une préface de Philippe Ménard, publié par Yorio Otaka, Hideka Fukui et Christine Ferlampin- Acher, Osaka (Centre de la Recherche Interculturelle à l’Université Otemae), 2003, 270 p. Der Alexanderroman, der eine Adaptation und Erweiterung der Historia de Preliis darstellt, ist in drei Fassungen überliefert 1 . Die älteste Fassung datiert auf die 2. Hälfte des 13. Jahrhunderts und wird von 8 Handschriften tradiert, von denen unsere japanischen Kollegen die Prachthandschrift BL Roy. 15 E. VI für eine Edition ausgewählt haben 2 . Ergänzt wird die Ausgabe durch ein Vorwort von Philippe Ménard, eine kunsthistorische Analyse der Miniaturen und ihr Verhältnis zum Text aus der Feder von Christine Ferlampin-Acher sowie ein Faksimile der den Text enthaltenden Folioseiten der Handschrift. Diese Reproduktion bildet den Text um circa 50 % verkleinert ab. In seinem Vorwort gibt Ménard die wichtigsten Informationen zum Kodex: Datierung vor 1445 (der DEAF datiert: 1444/ 45), Größe des Originals: 47,62 cm 33,02 cm, 84 Miniaturen. Die kostbare Ausschmückung erklärt sich dadurch, dass der Band als Hochzeitsgeschenk des Grafen von Shrewsbury für Maguerite d’Anjou zu ihrer Hochzeit mit dem englischen König Henry VI im Jahr 1445 diente. Sowohl Sprache als auch Stil der Miniaturen verweisen auf den Kontinent, vermutlich nach Paris. Der Text des Alexanderromans findet sich auf den Folios 5r° bis 24v°. 221 Besprechungen - Comptes rendus 1 Insgesamt sind für die drei Fassungen 18 Handschriften bekannt, von denen 16 noch existieren. Diese Fassungen sind nicht zu verwechseln mit dem Alexanderroman von Jean Wauquelin (DEAF-Sigel: AlexPr 2 ) und der Prosaadaptation von AlexPar aus dem 15. Jahrhundert (AlexPr 3 ); die Bibliographie des DEAF ist gratis und frei konsultierbar unter www.deaf-page.de. 2 DEAF-Sigel AlexPrr 1 O. Die anderen Hs. sind: Chantilly, musée Condé, ms. 651 (Ende 15. Jh.); Le Mans, Bibliothèque de la Ville, ms. 103 (Ende 14. Jh.), London, BL Roy. 19 D. I (Mitte 14. Jh.); BL Roy. 20 A. V (Ende 13. Jh.); BL Roy. 20 B. XX (Anfang 15. Jh., laut BL); Stockholm, Kungl. Bibl. Vu 20 (Ende 14. Jh.); Paris, BN fr. 1385 (14. Jh.). Frau Ferlampin-Acher widmet sich in ihrem Beitrag dem Verhältnis von Miniaturen und Text (3-48) 3 . Die Wahl, diese Untersuchung auf der Basis der Londoner Handschrift anzugehen, ist durch drei Faktoren bedingt: a) diese Handschrift gibt die älteste Fassung wieder, b) sie bietet einen vollständigen Text und c) die Illustrationen sind sehr schön ausgestaltet. Nach einer ausführlichen Inhaltsangabe des Textes und der Liste der Miniaturen belegt Frau Ferlampin-Acher, dass Miniaturen und Text eine Einheit ergeben. Sie kommentiert: «Ainsi l’illustration de ce manuscrit joue sur la reconnaissance et le consensus: le texte, la rubrique et l’image coïncident, comme coïncident les images royales successives et parentes . . . Or, si l’Historia de Preliis et sa traduction française en prose offrent un portrait nuancé du héros, où les défauts traditionnels du Macédonien ne sont pas masqués, l’illustration, s’écartant discrètement du texte, semble gommer ce que la figure d’Alexandre pouvait avoir d’inquiétant» (22). Diese Aussage belegt, zu welchen interessanten Ergebnissen die Zusammenarbeit zwischen Kunsthistorikern und Philologen gerade auch auf dem Feld der Beschäftigung mit mittelalterlichen Übersetzungen führen kann. Im zweiten Abschnitt der Untersuchung, La voix royale (23-44) betitelt, zentriert Frau Ferlampin-Acher ihren Blick auf die Darstellung Alexanders und belegt, wie das ikonographische Programm darauf ausgelegt ist, den König stärker als Opfer denn als Täter darzustellen. Ein Beispiel: Auf Folio 7r° findet sich eine Miniatur, auf der gezeigt wird, wie Alexander seinen Vater Nectanebus in den Graben stößt und somit tötet. Die zentrale Position wird von Alexander eingenommen, rechts von ihm steht Nectanebus, der auf die Sterne über sich blickt, ganz rechts sieht man den gestürzten Nectanebus. Diese Anordnung «a pour effet de renforcer le lien de causalité entre les planètes et le sort du personnage, disculpant en partie le jeune enfant de parricide» (24). Frau Ferlampin-Acher fasst zusammen: «R 1 (= BL Roy. 15 E. VI) ne donne pas à lire la même œuvre que les autres manuscrits du Roman d’Alexandre en prose: c’est donc à une expérience d’une authenticité renouvelée par rapport à celle que nous procurent les éditions traditionnelles que nous convions le lecteur» (44). Ob diese Aussage in ihrer Ausschließlichkeit richtig ist, können nur weitere Editionen von Handschriften des Alexanderromans belegen. Es schließt sich der philologische Teil des Bandes mit der Untersuchung der Sprache der Handschrift (49-79) an 4 . Wie die Herausgeber feststellen, ist sie franzisch mit einer leichten pikardischen Färbung. Leider beschränkt sich die linguistische Analyse der Herausgeber auf diese Aussage. Was folgt, ist eine Auflistung sprachlicher Elemente, nach «Graphies et Phonétique», «Morphologie syntaxique», «Style» und «Vocabulaire» geordnet. Hier kann man nachlesen, dass unetymologisches b in doubz «douz» auftaucht, dass neccessaires neben necessaire steht (unter redoublement! ), dass als «adv de manière» pure et simplement auftaucht und dass - unter f[orme en] -ant - voyant als locution in voyant tous seigneurs angesehen wird. Was dem Leser diese Sammlung von Bemerkungen sagen soll, bleibt offen, da eine Synthese nicht erbracht wird. Linguistische Kommentare fehlen völlig, auch wenn interessante sprachliche Merkmale vorhanden sind 5 . Im Kapitel Leçons de certains manuscrits (79-84) wird der Kodex BL Roy. 15 E. VI mit vier weiteren Manuskripten (BL Roy. 19 D. I, BL Roy. 20 A. V, Stockholm, Kung. Bibl. Vu 20 und Berlin, Kupferstichkabinett 78 C. 1) verglichen. Das Ergebnis ist: Die Hand- 222 Besprechungen - Comptes rendus 3 P. 4: terminus ad quem l. terminus a quo; Royal 15 E. VI après 1445 l. avant 1445 bzw. 1444/ 45; British Museum l. British Library. 4 Da dieser Abschnitt im Gegensatz zur kunsthistorischen Analyse nicht signiert ist, kann man wohl davon ausgehen, dass er von Otaka und Fukui stammt. 5 So fragt man sich, ob die Varianz a/ aa/ aai/ ai/ nicht auch als dialektal zu werten ist. Unter den vier sprachlichen Merkmalen, die für eine pikardische Färbung stehen sollen, fehlt ein Hinweis auf Formen wie aige und saige (die freilich nicht ausschließlich pikardisch sind). schrift BL Roy. 15 E. VI entstammt einer anderen Vorlage als die anderen vier Handschriften. Die Seiten 87-129 bieten den Faksimile-Abdruck. Auch in der reduzierten Größe kann man leicht die Pracht des Kodex erkennen. Die Qualität der Reproduktion ist von hoher Güte. Die Edition (133-230) macht einen zuverlässigen Eindruck und folgt den von Foulet/ Speer und den von der École des Chartes vorgegebenen Regeln 6 . Überraschend ist an einigen Stellen jedoch die Interpunktion 7 . Es folgt ein Verzeichnis der Eigen- und der Ortsnamen (233-40) und ein Glossar (243- 69). Hier werden die altfranzösischen Wörter durch ein neufranzösisches Interpretament (seltener zwei oder auch drei) wiedergegeben; ein Indiz, das auf die Kenntnis der altfranzösischen Lexikographie schließen lassen würde, fehlt 8 . Daher ist es nicht verwunderlich, dass Wörter ungenau und auch falsch «definiert» werden. Einige Beispiele: acointance wird mit ‘amitié’ definiert: TL 1,92 definiert ‘Bekanntschaft»; adonc/ adonques ‘donc, alors, à ce moment’: Der Leser wird aufgefordert, sich das Passende auszusuchen; cadren ‘globe terrestre’ 9 ist falsch: cf. FEW 2,1392a: ‘cercle gradué servant à mesurer la hauteur du soleil ou d’une étoile’; livre als ‘unité monnaitaire’ [sic] zu definieren, ist nicht hilfreich; mastin ‘vaurien’ trifft nicht zu: s. TL 5,1942 [‘Haushund, Hofhund’] ‘als Schimpfwort von einem Menschen gesagt’; mille ‘1000 [mesure de longueur]’ ist kurios: gemeint ist die Meile! Die Beispiele ließen sich leicht vermehren. Das Resümee ist schnell gezogen. Wir sind unseren japanischen Kollegen dankbar für die Herausgabe dieses Bandes, auch wenn die philologische Seite den kunsthistorischen Ausführungen und der Qualität des Faksimiles nachsteht. Stephen Dörr ★ Olga Anna Duhl (ed.), Sotise à huit personnaiges [Le Nouveau Monde], Genève (Droz) 2005, 344 p. (Textes Littéraires Français 573) Die Sotise à huit personnaiges, die um 1507 in Toulouse verfasst wurde, ist ein Werk der «propagande religieuse» (11), das die Privilegien der gallikanischen Kirche gegen die Mächtigen von Kirche und Staat, «y compris Louis XII et son ministre, le cardinal d’Amboise» (hintere Umschlagseite), verteidigt. Nachdem 1503 Kardinal Georges d’Amboise (1460- 90), Erzbischof von Rouen, Gouverneur der Normandie und Minister Ludwigs XII. (1498- 1515), von Papst Julius II. (1503-13) zum ständigen päpstlichen Legaten ernannt worden war, sah man in Frankreich die Rechte und Freiheiten der gallikanischen Kirche bedroht, die in der Pragmatischen Sanktion von Bourges (1438) festgelegt worden waren. Trotz der gegen den französischen König vorgetragenen Kritik, deren Zielscheibe insbesondere dessen Italienfeldzüge und dessen «politique fiscale déraisonnée» (72) sind, ist die Sotise zu- 223 Besprechungen - Comptes rendus 6 Kleinere Fehler: 3,11 unes tables l. une table; 3,13 avoit l. aveit; 4,1 Comment l. Coment; 6,9N2 Phlippes l. Phlippe; 6,26 Nectanebus l. Nactanebus; 7,7 entremectre wohl eher entremettre, 7, 14 dist l. dis. 7 Z. B. 1,20: a ssavoir, et delictable a user (das Komma ist zu streichen); 1,23 hardy de cuer, et preux des armes (das Komma ist zu streichen); etc. (entspricht wohl dem Usus im Englischen). 8 Kleinere Irrtümer: aideur: personne qui aide kursivieren; barat: ne par bart l. ne par barat; cadren: globe terrrestre l. globe terrestre. 9 Diese falsche Definition könnte aus Gdf 1,766c stammen und wäre ein Indiz dafür, dass zumindest Gdf konsultiert wurde. gleich auch ein Werk «de la propagande royale» (45). Denn sie diente den politischen Ambitionen Ludwigs XII., der eine «politique anti-papale» (11) betrieb und dessen Ziel es war, «de sortir victorieux du conflit personnel qui l’opposait au pape Jules II» (47). Der 1579 Verse umfassende Text, der durch einen «non-conformisme générique» (55) gekennzeichnet ist, besteht aus einer «[m]oralité-cadre» (61) (v. 1-109, 1529-79) und der Sotise (v. 110-1528), in der fünf sots und eine sotte in satirischer Form einen Dialog führen. In der einleitenden Moralité, in der Monde und Abuz in Erscheinung treten, werden «deux conceptions allégoriques du ‹monde›» (75) gegenübergestellt, nämlich einmal die nach dem Modell des «âge d’or de la France féodale» (69) verstandene alte Welt. Abuz versetzt diese in einen Trancezustand, um alsdann als «démiurge» (80) die neue Welt erstehen zu lassen. Die politische Utopie einer neuen Welt, die «le premier avatar dramatique de la littérature française» (68) ist und die in den Versen 110-1528 vorgestellt wird, ist aber zum Scheitern verurteilt, da die neue Welt durch «[le] règne des vices, de la confusion et surtout du despotisme» (70) gekennzeichnet ist. Dies wird konkret aufgezeigt durch eine schonungslose Kritik an den einzelnen Klassen der Gesellschaft: Durch die Figur des sot dissolu werden der Kirche in Form von «attaques ad hominem» (82) Heuchelei, Simonie, Glaubensverrat u. a. vorgeworfen. Sot glorieux attackiert die Ausbeutung, den Geiz und die Selbstsucht von Adel und Soldaten; sot corrompu die Korruption der Vertreter der Justiz, sot trompeur «l’usure et l’avarice» (88) der Händler und Kaufleute. Sot ignorant, der das niedere Volk repräsentiert und außerhalb der Gesellschaft steht, greift den «penchant de la Rebellion» (89) dieser sozialen Klasse an. Und sotte folle schließlich, die als einzige weibliche Figur auftritt und nicht eine bestimmte soziale Klasse, sondern das weibliche Geschlecht repräsentiert, ist die Verkörperung der «Folie en personne» (91); aufgrund ihres «caractère diabolique» (92) führt sie auch zum Untergang der neuen Welt. Nachdem die neue Welt dann zusammengebrochen ist, tritt in der abschließenden «[m]oralité-cadre» (61) (v. 1529-79) die alte Welt erneut in Erscheinung und warnt in einem Monolog vor allen Lastern und Missbräuchen. Auf diese Weise findet «le conservatisme de l’auteur . . . sa meilleure expression» (75). Die Sotise ist lediglich in einem Druck überliefert, der zwischen 1510 und 1512 in dem Atelier des Pariser Buchhändlers Guillaume Eustache erstellt wurde. Ein Manuskript des Textes konnte bislang noch nicht aufgefunden werden.Von dem Druck existieren insgesamt fünf Exemplare, von denen drei in der BNF, Paris, und zwei im Musée Condé, Chantilly, aufbewahrt werden. Im Jahre 1904 hatte Emile Picot erstmalig - und bisher auch letztmalig - die Sotise in einer Edition zugänglich gemacht 1 . Eine Neuedition dieses Werkes war somit bereits seit langem ein dringendes Desiderat. Es ist deshalb zu begrüßen, dass O. A. Duhl, «associate professor of foreign languages and literatures» am Lafayette College in Easton (Pennsylvania), mit ihrer Edition diese Forschungslücke geschlossen hat. Frau Duhl stellt der Textedition eine sehr umfassende, von großer Erudition zeugende «Introduction» (17-163) voran. Darin informiert sie detailliert über die Textgeschichte, den möglichen Autor, den Ort und das Datum der Entstehung des Textes, über dessen gattungsspezifischen Merkmale sowie dessen Struktur. Alsdann werden eine exhaustive inhaltliche Analyse des Textes, dessen «mise en scène», Metrik sowie Sprache analysiert. Von ganz besonderem Interesse sind in der Einleitung die Darlegungen zur «paternité littéraire de la Sotise» (20-40). Da die Sotise keinerlei Hinweise auf den Autor liefert, wurde in der bisherigen Forschungsdiskussion einerseits «un scepticisme profond» (20) hinsichtlich der Bestimmung eines Autors geäußert; andererseits wurde davon ausgegangen, dass einer der Pariser Rhetoriker, z. B. Jean Bouchet, Pierre Gringoire oder, und das war die meistvertretene und auch von E. Picot aufgestellte These, André de La Vigne der Autor des Werkes sei. 224 Besprechungen - Comptes rendus 1 Recueil général des sotties, Paris 1902-12, 3 vol. Die Textedition des hier zu behandelnden Werkes befindet sich in vol. 2, 1-104. O. A. Duhl trägt nun hier eine ganz neue und nach meinem Urteil überzeugende These vor. Das Werk ist nicht in Paris, sondern in Toulouse entstanden und geht auf einen «auteurcompilateur» (81) zurück, der etwa Blaise d’Auriol sein kann. Für die Richtigkeit dieser Annahme sprechen gattungsspezifische, poetische und insbesondere auch historisch-politische Gründe, war das Parlament von Toulouse doch die Instanz, die am vehementesten die Privilegien der gallikanischen Kirche verteidigte. Die hier neu vorgenommene und rundherum überzeugende Textedition (173-250) basiert auf dem Exemplar des Frühdrucks BNF, Paris Rés. Yf 2934, auf das in dem kritischen Apparat durch Sigel A verwiesen wird. Sigel P verweist auf Lesarten der Edition von E. Picot. Duhl hat nur Korrekturen an der Version des Frühdrucks vorgenommen «pour corriger les vers faux et pour éviter les ambiguïtés sémantiques» (165). Die ausführlichen «Notes critiques» (251-95), die substantielle Kommentare zu inhaltlichen und sprachlichen Problemen enthalten, stellen erneut die weite Sachinformiertheit von Duhl unter Beweis. Ein «Glossaire» (297-320), eine systematisch angelegte Bibliographie (321-332) sowie ein «Index des noms propres» (333-40) schließen den Band ab. Etwas störend wirken im Kommentar die stereotyp durch «On/ on l’a vu» (80, 94, 102, 272 u. a.). «On/ on a vu» (19, 69, 74 u. a.) und durch «Nous avons vu» (104) eingeleiteten Wiederholungen; hier hätten einfache Verweise genügt. Außerdem ist die Gliederung der Einleitung an mehreren Stellen unlogisch angelegt; Untergliederungen in nur einen Punkt (so 1.1, 1.4 und 1.7) sind unsinnig. Mehrfach (so z. B. 20-26) wird viel zu ausführlich ein Sachverhalt dargelegt; hier wäre argumentative Raffung angezeigt gewesen. Trotz dieser nur Marginalien betreffenden Bemerkungen ist festzuhalten, dass O. A. Duhl eine ausgezeichnete Leistung erbracht hat: Sie hat einen für die Bewertung der zeitgeschichtlichen Gegebenheiten Anfang des 16. Jahrhunderts relevanten Text in gekonnter Weise neu ediert. Arnold Arens ★ Jacques Decottignies, Vers naïfs, pasquilles et chansons en vrai patois de Lille, édition critique, commentaires et glossaire par Fernand Carton, Paris (Champion) 2003, 477 p. (L’Âge des Lumières 21) Es dürften nur ganz wenige Spezialisten sein, die mit dem Namen Jacques Decottignies etwas verbinden können. Denn es handelt sich um einen kaum bekannten Autor der nordfranzösischen, konkret der pikardischen Dialektliteratur, dessen Werk bislang noch nicht in einer Edition zugänglich gemacht worden war. Jacques Decottignies wurde 1706 als ältestes von insgesamt sieben Kindern des Kleinhändlers und Straßensängers François Cottignies, genannt Brûle-Maison, in Lille geboren. Ab dem Zeitpunkt seiner Heirat (1735) unterhielt er ebenso wie der Vater in Lille ein Geschäft, in dem er «toutes sortes de produits textiles, . . . toutes sortes d’objets» (12) anbot. Diesen Beruf übte er als «mercier de la première classe» (12) aus, während François Cottignies lediglich Händler der zweiten Klasse war. Im Alter von 56 Jahren starb er 1762 «ailleurs qu’à Lille» (17) und hinterließ Ehefrau und sieben Kinder. Und wiederum ebenso wie der Vater wurde auch der Sohn literarisch aktiv, indem er entweder als Autor oder als «diffuseur» (22) literarischer Texte wirkte. Von den hier insgesamt 50 edierten Texten 1 , die in 225 Besprechungen - Comptes rendus 1 Mit der Zählung der Texte und Textsorten geht es in diesem Werk recht fehlerhaft zu. Carton stellt zwar fest: «Nous avons retenu 49 textes, dont certains, très brefs, sont distingués par les lettres A, B ou C. Ils ont été regroupés en 45 pièces» (22). In Wirklichkeit ediert er aber 50 Texte, die in 45 den Jahren zwischen 1740/ 45 und 1753 entstanden, stammen 11 Texte zweifelsfrei aus der Feder von Decottignies, für 19 andere Texte ist seine Autorenschaft sehr wahrscheinlich, und 20 weitere Texte wurden von ihm lediglich verbreitet. Thematisch werden in den Texten einerseits zeitgenössische politische Begebenheiten speziell von regionaler, aber auch von überregionaler Bedeutung (etwa die Eroberungen Ludwigs XV., des Marschalls von Sachsen, die Schwangerschaft der Königstochter u. a. m.) sowie andererseits Dinge des alltäglichen Lebens in Lille und näherer Umgebung (etwa Eheleben, Liebesgeschichten, zeitgenössische Mode, Verhalten der Arbeiterinnen u. a. m.) behandelt. Hinsichtlich der Genres weisen die Texte eine große «diversité de la production» (57) auf. Es sind folgende Gattungen zu unterscheiden: 1) chroniques: In dieser in 8-Silbnern gestalteten «série épico-burlesque» (61) werden aktuelle politische Themen behandelt und als «nouvelles à la main» (62) dargeboten. 2) pasquilles: Dieses in Wallonien entstandene und alsdann in der Pikardie, speziell in der Gegend von Lille gepflegte Genre bietet 8-silbige Dialogtexte mit einer Länge von 100 bis 400 Versen, in denen die soziale Satire ein wesentliches Element bildet; es zeichnet sich insbesondere durch seine «saveur des ‹choses vues›» (57) aus. 3) chansons unterschiedlicher metrischer Gestaltung und unterschiedlicher Länge, die aktuelle, galante oder satirische Themen behandeln. 4) kürzere Texte wie Chronogramme, Rätsel, Reklame-Prospekte, Stanzen und Rondeaux in ebenfalls unterschiedlicher metrischer Anlage. Carton selbst stellt fest: «L’intérêt de ces textes n’est pas proprement historique» (57). Diese Werke sind aber aufgrund der in ihnen gebotenen konkreten Beschreibung des Alltagslebens sowie der Sitten und Gebräuche in und um Lille eine wichtige Quelle für die Volkskunde und die Soziologie. Und sie sind insbesondere für die Sprachwissenschaft, hier konkret die pikardische Dialektologie, von unschätzbarem Wert. Ist doch Jacques Decottignies «le premier chansonnier patoisant» (70), dessen Texte sich durch eine außerordentliche «richesse lexicale» (49) auszeichnen und dem es daran gelegen war, das Erbe einer «langue composite bien marquée régionalement» (50) zu bewahren. Hinzuzufügen ist außerdem, dass Decottignies in extensiver Weise Anmerkungen in seine Texte eingefügt hat, um deren Verständnis für die des patois nicht mächtigen Leser zu ermöglichen. Diese Anmerkungen «constituent l’esquisse du premier lexique de patois lillois». (51) Deshalb ist es nur zu begrüßen, dass diese Texte aus der Vergessenheit geholt und jetzt erstmalig ediert wurden. Und für eine solche Aufgabe kann man sich keinen Geeigneteren vorstellen als Fernand Carton, Emeritus und ehemaliger Präsident der Universität Nancy 2, der, wie sein umfangreiches Publikationsverzeichnis 2 dokumentiert, ein ausgewiesener Sprachwissenschaftler ist, insbesondere auf den Gebieten der Phonetik und der (speziell pikardischen) Dialektologie. Auch in seinen universitären Veranstaltun- 226 Besprechungen - Comptes rendus Textgruppen eingeteilt sind. In einer Tabelle (22) wird Text 2 in 2A und 2B untergliedert, was falsch ist, da Nummer 2 nur einen einzigen Text umfasst. Ebenso wird in derselben Tabelle Text 21 in nur zwei und nicht, was richtig ist, in drei Gruppen untergliedert. Derartige Fehler finden sich auch in der mit «Les genres littéraires» (57) betitelten Auflistung: Hier werden fälschlicherweise nur 6 pasquilles erwähnt, Nummer 40 wurde vergessen; an anderer Stelle heißt es dann aber richtig: «nous en (= pasquilles) avons sept de JD (= Jacques Decottignies)» (63). In der Rubrik Divers (57) wird die Summe der Texte mit 14 angegeben; in Wirklichkeit sind es jedoch nur 13 Texte. Denn fälschlicherweise wird Text 20, der nur aus zwei Textgruppen besteht, in drei Textgruppen unterteilt. Wenn man schon zählt, dann sollte man es richtig machen! 2 Cf. das vollständige Schriftenverzeichnis von F. Carton unter http: / / jl.carton.free.fr/ Biblio_ FC_2006.PDF. gen 3 hat Carton sich als sprachwissenschaftlicher Fachmann erwiesen, der mit äußerster Gründlichkeit arbeitet. Und davon legt auch dieses Werk, dessen Erstellung Carton mit vielfältigen Problemen konfrontierte, wiederum ein Musterbeispiel ab. Zunächst einmal mussten die hier edierten Texte an den verschiedensten Stellen ausfindig gemacht werden. Außerdem musste bei zahlreichen Texten, in denen sich der Autor nicht nennt, versucht werden, aufgrund von thematischen oder sprachlichen Indizien den Autor mit annähernder Sicherheit zu ermitteln. Carton stellt der Textedition eine ausführliche Introduction (9-78) voran. In ihr wird versucht, anhand der Texte die Biographie Decottignies «partiellement» (9) zu rekonstituieren. Es schließen sich dann Ausführungen über die Quellen und die Datierung (18-28) und ganz ausführlich über die Sprache sowie die Metrik (28-56) der Texte an. Den Abschluß der Einleitung bilden dann Darlegungen zu deren dokumentarischem und literarischem Wert (57-69) und zum Stellenwert Decottignies und seines Vaters in der Dialektliteratur in Vergangenheit und Gegenwart (69-78). Diese auf der Basis gründlicher Recherchen erstellte Einleitung informiert in umfassendster Weise über alle relevanten Fragen. Eine solche detaillierte Information ist auch angezeigt, handelt es sich doch um einen nur einigen wenigen Spezialisten bekannten Dichter. Cartons Gründlichkeit und Akribie sind zwar grundsätzlich positiv zu bewerten, werden an der einen oder anderen Stelle in positivistischer Weise aber auch weit übertrieben, etwa wenn pedantisch genau die geographische Lage des von Decottignies in Lille unterhaltenen Geschäfts (13-16) oder die Taufdaten seiner Kinder (16-17) ermittelt werden. Diese Liebe zum Detail, die hier ohne Aussagewert für die philologische Analyse bleibt, findet sich dann auch in der sprachlichen Untersuchung der Texte wieder, wo über Seiten hin Tabellen mit Auflistungen zu Phonogrammen, Morphogrammen, graphischen Varianten u. a. m. (30-40) geboten werden. Im Editionsteil (79-360) sind im ersten Abschnitt in chronologischer Folge die «pièces datées» (79-268) und sodann im zweiten Abschnitt die «pièces non datées» (269-360) enthalten. Das ist ein aus sprachhistorischen Gründen mehr als begründetes Verfahren; andererseits wäre es aus literarhistorischer Perspektive aber auch ebenso wünschenswert gewesen, zwischen Texten zu unterscheiden, die Decottignies mit Sicherheit oder Wahrscheinlichkeit verfasst hat und solchen, bei denen er nur als Vertreiber wirkte. Cartons texteditorisches Prinzip ist es - und das ist richtig so - «pour base la version la plus ancienne de chaque texte» (26) zu wählen und sich von «le plus grand respect possible des textes de base» (27) leiten zu lassen. Aus diesem Grunde hat er darauf verzichtet, Korrekturen am Basistext vorzunehmen sowie dessen Interpunktion oder Worttrennungen zu aktualisieren, nur «pour en faciliter la lecture» (27). Jeder der Texteditionen sind detaillierte, in vier bzw. fünf Rubriken (Analyse, Herkunft, Datum, Autor des Textes und Melodie, wenn es sich um ein chanson handelt) gegliederte Informationen vorangestellt. Und jede Textedition wird in einem Apparat von informativen, sachkundigen Anmerkungen zum historischen bzw. soziologischen Hintergrund sowie neufranzösischen Übersetzungen schwieriger dialektaler Passagen begleitet. Nur Text 35 ist in gesamter Länge ins Neufranzösische übersetzt, weil die Fülle der notwendigen Anmerkungen zu groß geworden wäre. Ein Glossar (361-457), ein Index der Eigennamen (459-63) sowie eine Auswahlbibliographie (465-69) schließen den Band ab. Bei der Erstellung des detaillierten Glossars hat Carton, und da wird der versierte Sprachwissenschaftler und Dialektologe erneut sichtbar, 227 Besprechungen - Comptes rendus 3 In der année universitaire 1966/ 67 saß ich als junger Student dem jungen Dozenten F. Carton an der Universität Nancy zu Füßen, als er dort die Übungen «Exercices de phonétique» und «Exercices de laboratoire» durchführte. In bleibender Erinnerung von damals sind für mich F. Cartons Strenge gegenüber der Sache, aber auch gegenüber den Personen und seine bis ins Detail gehende Präzision bei allem, was er machte. «relevé la totalité des unités lexicales et des verbales dialectales, avec toutes leurs variantes graphiques», um auf diese Weise «un corpus utilisable statistiquement» (361) zu präsentieren. Darum darf es nicht verwundern, dass man in dem Glossar Lemmata findet wie etwa abondance, âge, alerte u. a. m., die man normalerweise nicht erwartet. Zwar ist und bleibt Jacques Decottignies ein auctor minor. Aber bekanntlich hat die Philologie die Aufgabe, sich auch mit den literarischen Zeugnissen solcher Autoren zu befassen. Darum ist die Tatsache, dass Fernand Carton diesen bislang wenig oder auch gar nicht bekannten Autor aus der Vergessenheit holt, ein mutiges und zugleich notwendiges Unterfangen. Und die Art und Weise, wie er dies getan hat, verlangt einem jeden Respekt und Anerkennung ab. Denn in einer aus «une trentaine d’années de recherches minutieuses» (hintere Einbandseite) resultierenden, von stupendem Fleiß zeugenden Arbeit hat F. Carton eine überzeugende Textedition vorgelegt. Arnold Arens ★ Ursula Bähler, Gaston Paris et la Philologie romane. Avec une réimpression de la Bibliographie des travaux de Gaston Paris publiée par Joseph Bédier et Mario Roques (1904), Genève (Droz) 2004, 873 p. (Publications romanes et françaises 234) Ursula Bähler nous offre un ouvrage très richement documenté sur Gaston Paris (1839- 1903), un des pionniers de la philologie romane et un des médiévistes français du xix e siècle les plus éminents. Cette vaste étude fournit une contribution très appréciable à l’historiographie de la philologie romane à travers un personnage emblématique. L’auteur transgresse les limites traditionnelles attribuées au genre biographique par de fréquentes ouvertures à implication plus générale sur les approches «institutionnelle, prosopographique, thématique, vue panoramique des travaux effectués dans le domaine pendant un laps de temps défini» (12). Elle confesse la fascination qu’exerce sur elle la personnalité de Gaston Paris et l’œuvre de ce savant fortement impliqué dans les événements de son temps. Rappelons, pour mémoire, qu’Ursula Bähler a publié en 1999 un ouvrage remarqué, Gaston Paris dreyfusard. Le savant dans la cité, avec une préface de Michel Zink. En prenant l’exemple de Gaston Paris, l’un des centres de gravitation du mouvement philologique de la deuxième moitié du xix e siècle, on touche en même temps à l’ensemble des problèmes scientifiques et institutionnels, mais aussi historiographiques, de la philologie romane à cette époque et même au-delà. L’image de Gaston Paris a été fortement ternie dès les années 1980, depuis l’avènement du New Medievalism, et plus particulièrement du New Philology; il «serait en effet un positiviste pur et dur qui aurait enterré les textes médiévaux sous un savoir philologique normatif et qui, de par ses idées ‹nationales› (pour ne pas dire ‹nationalistes›) aurait corrompu la discipline de la philologie romane dès son établissement même»(14). Cet ouvrage se situe dans le sillage du «groupe de Recherche sur l’Histoire de la Philologie romane» dirigé par Michel Zink. On citera la belle thèse d’Alain Corbellari de 1997, Joseph Bédier, écrivain et philologue et le grand ouvrage Évolution des études médiévales en France de 1860 à 1914, publiée en 2001, par Charles Ridoux. L’auteur rend hommage aux travaux de Michael Werner qui ont été à l’origine de son projet, présenté comme thèse d’habilitation à l’université de Zurich. Pour célébrer le centième anniversaire de la naissance de Gaston Paris, Michel Zink, de l’Institut, organisa les 27 et 28 mars 2003, à la Fondation Hugot du Collège de France, un colloque, dont les Actes, intitulés Le Moyen Âge de Gaston Paris. La Poésie à l’épreuve de la philologie, ont été publiés chez Odile Jacob, en 2004, peu de temps avant la parution de la thèse d’Ursula Bähler. Cette publication souligne encore davantage l’intérêt suscité par 228 Besprechungen - Comptes rendus celui qui de son vivant fut considéré dans l’Europe entière comme le «guide et la conscience des études de langue et littérature du Moyen Âge» et qui cherche à faire de la philologie une science, en s’inspirant des méthodes pratiquées dans les universités allemandes, convaincu que seule l’étude du passé en rend la connaissance féconde. Les intervenants de ces journées dressent un portrait intellectuel du philologue: Ursula Bähler, Michel Stanesco, Hans Ulrich Gumbrecht, Jacqueline Cerquiglini-Toulet; quant à Jean-Claude Chevalier, Gabriel Bergounioux, Takeshi Matsumura, Patrizia Gasparini, Stephen Nichols, ils s’intéressent à l’approche de la discipline; le cas de la «Romania» et celui des romanistes européens influencés par Gaston Paris étant étudiés par Karlheinz Stierle, Charles Ridoux, Anne-Marguerite Fryba-Reber, Guido Lucchini et Alain Corbellari; Michel Zink signant les pages d’introduction et la synthèse des communications fort instructives et tout à fait complémentaires à l’ouvrage capital sur le savant français, dont nous donnons ici une brève recension. La première partie (25-201) comprend un long «Essai de biographie»: Ursula Bähler s’étonne qu’il n’existe, à ce jour, aucune biographie tant soit peu complète et sérieuse consacrée à ce savant. Cette étude vise à combler d’une manière approfondie et satisfaisante cette lacune. L’auteur insiste sur l’ascendance de Gaston Paris: son père Paulin Paris (1800- 81), conservateur dans le département des manuscrits de la (future) Bibliothèque nationale, se consacra à l’étude historique de la littérature médiévale et au dépouillement des manuscrits de la B. N. de Paris et rappelons que c’est sur son initiative que fut créée, en 1852, au Collège de France, la première chaire de langue et littérature françaises du Moyen Âge, qu’il allait occuper jusqu’en 1872. Passons brièvement sur les années de collège de Gaston Paris (33-38) pour nous étendre davantage sur ses séjours d’études en Allemagne, qui joueront un rôle capital dans sa formation: l’université de Bonn et dont le «parrain académique» n’est autre que Friedrich Diez, fondateur de la grammaire des langues romanes, puis l’université de Göttingen. Il fréquentera Ernst Curtius, philologue classique, et s’initiera à la philologie germanique. L’auteur analyse avec finesse et pertinence l’apport scientifique et personnel de ces séjours en Allemagne entre 1856 et 1857 (38-88), suit la formation en France (École des Chartes: thèse d’archiviste-paléographe et thèse de droit: De tutela), il rédige sa grande thèse sur l’Histoire poétique de Charlemagne, qu’il soutient en Sorbonne en 1865. C’est la première tentative d’appliquer les méthodes historico-comparatives à la littérature médiévale française, alors que sa thèse complémentaire analyse De Pseudo-Turpino. Sa carrière s’annonce brillante: fondation de la Revue critique (1866) et de la Romania (1872), Prix Gobert en 1866 et en 1872, cours au Collège de France, à l’École des Hautes Études, directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études, membre du Conseil supérieur de l’Instruction publique, président de la Société linguistique de Paris, co-fondateur de la Société des Anciens Textes Français et Provençaux (SATF), administrateur du Collège de France, Commandeur de la Légion d’honneur, élection à l’Académie française en 1896 au fauteuil de Louis Pasteur, et, en 1898, nomination comme membre de l’Accademia della Crusca . . . Nous n’énumérerons ni les nombreuses distinctions françaises et internationales et honneurs qui couronneront son parcours académique ni les quelque mille titres d’articles et de comptes rendus publiés, ni les monographies parues de son vivant. Mentionnons cependant les éditions critiques ou en fac-similés, dont la plus connue, celle de la Vie de saint Alexis, publiée en 1872, ainsi que les Chansons du XV e siècle, Les plus anciens Monuments de la langue française, les deux rédactions du Roman des Sept Sages de Rome, Orson de Beauvais, les Miracles de Notre Dame par personnages [7 vols], la Vie de Saint Gilles par Guillaume de Berneville, Trois versions rimées de l’Evangile de Nicodème, le Merlin du manuscrit Huth. L’unité de l’œuvre réside essentiellement dans l’esprit et les méthodes de recherches. Gaston Paris, très spécialisé en ce qui concerne le domaine spécifique de l’édition et l’étude de textes de littérature française du Moyen Âge, paraît très ouvert pour ce qui re- 229 Besprechungen - Comptes rendus garde ses idées scientifiques et philosophiques, il manifeste des ambitions institutionnelles et tient un rôle social de premier plan. Propriétaire du château de Cerisy-la-Salle, il en fait un lieu de rencontre de savants, d’écrivains, de professeurs; l’abondante correspondance, citée judicieusement, atteste d’une vie sociale brillante. L’auteur dresse un profil psychologique de Gaston Paris (197-201) qui lui est apparu comme un homme dont l’activité professionnelle exubérante contraste avec son état d’âme atrabilaire s’accentuant encore avec l’âge, « . . . une personnalité complexe, à la fois rêveuse et active, mélancolique et gaie, saturnienne et apollinienne» (201). Dans une deuxième partie, «La Cité des sciences» (203-372), l’auteur analyse, après une mise en perspective (Littré, Pasteur, Renan), la pensée philosophique de Gaston Paris, le rôle de la science dans la société; elle met en parallèle les sciences naturelles et les sciences historiques, puis plus particulièrement la conception, large et restreinte, du savant français sur la philologie romane et livre une comparaison méthodologique franco-allemande éclairante pour la deuxième moitié du XIX e siècle, soutenue par de nombreuses citations. La troisième partie (373-456), traite, dans un essai de systématisation de la «Problématique nationale»: la philologie romane comme discipline scientifique et les objets de cette dernière. Sur l’ensemble de sa vie et de son œuvre, Gaston Paris a su maîtriser de façon exemplaire les tensions franco-allemandes: ni germanophobe, ni encore excessivement germanophile, patriote sans jamais être chauviniste (453). Dans une longue quatrième partie (457-648), intitulée «Le Moyen Âge et sa littérature», Ursula Bähler parcourt et analyse les publications de Gaston Paris, ses prises de position, originales ou décevantes, qui marqueront des générations de chercheurs et historiens de la littérature française. Je ne citerai que quelques jalons: a) la matière de France et l’épopée, genre de prédilection du savant, les chants lyricoépiques, dont quelques pages consacrées à la «germanicité» de l’épopée française (478-91) et à l’ancrage social de cette dernière (491-500); b) la matière de Bretagne, avec des analyses sur les origines historico-géographiques et les voies de transmission, sur l’auteur champenois Chrétien de Troyes, et en particulier sur le Chevalier de la Charrette, ainsi que sur Tristan et Iseut. Dans un contexte non professionnel, Gaston Paris écrivit le 12 juillet 1891: « . . . on peut allier le culte le plus pieux du passé à la fondation d’un nouvel avenir» (195) [Bibliothèque de l’Institut de France M. S. 2154 f. 64], ce qui permet à l’auteur de conclure «Allier le passé au présent en vue d’un nouvel avenir, voilà bien un . . . aspect capital de cette forme de vie que constitue la philologie pour Gaston Paris. Et, sur ce point encore, le projet du savant semble n’avoir rien perdu de son actualité» (662). Ursula Bähler fait largement usage de la riche correspondance du philologue et cite en annexe quelques exemples, dont une lettre programmatique de 1860 à Ernst Curtius (675-77) et des commentaires de Gaston Paris, de Friedrich Diez et Adolf Tobler à propos de la traduction de la Grammatik der Romanischen Sprachen de Friedrich Diez (678- 85); dans un domaine beaucoup plus intimiste et personnel quelques poèmes de jeunesse, très inattendus: Vive le Roi de décembre 1854, Au XIX e siècle: Invective du 15 décembre 1854, Tristesses et dégoûts de janvier 1855, Honte et souffrance du 4 mai 1855 (686-91), ainsi que des extraits de lettres familières à Amédée Durande de 1864 et 1868 (691-95). Le prospectus de 1871 de la prestigieuse revue Romania, consacrée à l’étude des langues et des littératures romanes, publiée par Paul Meyer et G. P., revêt un intérêt historique (699-702). L’auteur a judicieusement réimprimé la Bibliographie des travaux de Gaston Paris établie en 1904 par Joseph Bédier et Mario Roques (705-809) et l’a pourvue d’Errata fort utiles (811) ainsi que d’une liste des textes non répertoriés dans la Bibliographie de 1904 (813- 230 Besprechungen - Comptes rendus 14). Un index des noms de personnes et des œuvres anonymes (851-67) et une abondante liste des livres et articles cités (814-49) complètent une documentation précieuse - et désormais indispensable - pour la connaissance de Gaston Paris et de l’histoire de la philologie romane en France au xix e siècle. Marie-Claire Gérard-Zai ★ Denis Delaplace, Bruant et l’argotographie française. L’argot au XX e siècle (1901), avec un avant-propos de Jean Pruvost, Paris (Champion), 2004 (Lexica 13) Avec cet ouvrage sur la lexicographie française de l’argot ou «argotographie», D. Delaplace se place sur un terrain qui est doublement intéressant. D’une part, il s’inscrit dans la recherche métalexicographique du français en permettant la redécouverte d’un dictionnaire, L’argot au XX e siècle 1 , situé à une date charnière pour la lexicographie (1901): celle-ci, comme le dit très justement Jean Pruvost dans l’Avant propos (5-8), «représente une sorte de date-pivot entre la fascination qu’a exercé l’argot sur de nombreux écrivains du xix e siècle et la nécessaire étude linguistique à laquelle il convient de soumettre cet usage de la langue» (7). D’autre part, cet ouvrage mérite qu’on s’y attarde parce qu’il nous livre les résultats de recherches sur l’argot en diachronie, domaine qui depuis plusieurs dizaines d’années demeure relativement pauvre quantitativement et qualitativement 2 . En effet, si l’étude de l’argot en synchronie est plutôt florissante 3 , les recherches récentes de qualité consacrées à l’histoire du lexique argotique demeurent assez rares. Le plan de l’ouvrage de D. Delaplace s’articule en cinq parties thématiques. Chacune d’entre elles est subdivisée en plusieurs chapitres (l’ensemble du volume ne compte pas moins de trente et un chapitres! ) souvent brefs à l’image du chapitre seize de la troisième partie qui tient en deux pages (97-98). Ces chapitres sont en général encore décomposés en sections par des astérisques. Si le texte est rédigé dans un registre courant et étayé d’un grand nombre d’exemples et de citations facilitant la (re)découverte métalexicographique au plus grand nombre, le propos est parfois très morcelé et la mise en page n’est pas toujours agréable à l’oeil. Dans l’Introduction (11-13), l’auteur expose les axes de sa recherche. Dans un premier temps, il s’agit de combler une lacune en proposant l’examen critique d’un dictionnaire d’argot: L’argot au XX e siècle. D. Delaplace envisage de le faire en définissant «avec précision les objets décrits» et en vérifiant «les informations apportées» (11). Par ailleurs il soulève deux problématiques fondamentales à sa thématique: la première consiste à «savoir quels critères ont servi à son (ou à ses) auteur(s) pour délimiter la nomenclature argotique de son (ou de leur) livre» (12) et la seconde, d’ordre plus général, pose la délicate question de la définition de la notion d’argot «susceptible de rendre compte de tout ce que contiennent les dictionnaires d’argot» (12). Dans la première partie intitulée Les auteurs de «L’argot au XX e siècle» (15-42), l’auteur commence par retracer le parcours d’Aristide Bruant et décrit brièvement son rapport à l’argot (Un chansonnier argotographe, 17-20) avant de présenter et de rendre justice à l’autre «maître d’œuvre» (23) du dictionnaire, Léon de Bercy. En effet, si son nom n’apparaît 231 Besprechungen - Comptes rendus 1 A. Bruant, L’argot au XX e siècle, Paris 1901. 2 Il faut tout de même mentionner l’ouvrage R. Chartier, Figures de la gueuserie, Paris 1982. 3 Cf. entre autres les travaux de D. Savatovski, «Naissance d’une linguistique de l’argot (1890- 1920)», Études de Linguistique Appliquée 118 (2000): 145-62 ou le récent numéro spécial Argots et Argotologie édité par J.-P. Goudaillier (La linguistique 38 [2002]). pas comme coauteur de l’ouvrage, plusieurs documents recueillis par D. Delaplace montrent quelle a été sa part de travail dans l’élaboration du dictionnaire (Un argotographe peut en cacher un autre, 21-25). Le troisième chapitre de cet ouvrage, Il faut rendre à Hector (25- 32), nous livre une découverte intéressante pour l’histoire de la lexicographie argotique; la lecture détaillée et critique des documents du début du XX e siècle a permis à D. Delaplace - qui a examiné en détail la provenance de la nomenclature et des citations du Bruant - de rétablir la chronologie erronée de Sainéan 4 qui pensait que le Vocabulaire de la langue verte d’Hector France était antérieur à L’argot au XX e siècle. Cette découverte, appuyée par de nombreux exemples d’articles du Bruant 5 , permet de prendre la mesure de la dette de A. Bruant et de L. de Bercy envers l’ouvrage d’Hector France auquel ils ont «emprunté» beaucoup de citations. Ainsi ils «n’ont eu à fournir le ‹travail gigantesque› d’une décennie supposé par J. Cellard, car ils se sont bien souvent contentés, en trois ans à peine, de piller les travaux de leurs devanciers, notamment ceux d’Hector France et de G. Delesalle» (24). La deuxième partie de l’ouvrage, Un dictionnaire de thème? (43-82), s’intéresse d’abord à la microstructure des articles. D. Delaplace les analyse et les compare avec ceux des ouvrages lexicographiques ayant précédé le Bruant; il s’attarde sur leur structure de base (45-51), sur la manière dont fonctionnent les renvois (53-56), sur le phénomène des sousentrées (57-59), sur l’utilisation de l’astérisque (61-63) pour parvenir à la conclusion suivante: «les auteurs, loin d’expédier le travail lexicographique, s’en sont acquittés assez sérieusement, en tout cas bien plus que la plupart des argotographes avant eux, même s’ils ont rarement fait preuve de la même rigueur que les grands lexicographes de la fin du xix e siècle» (69). Puis, l’auteur change d’orientation pour nous présenter quelques exemples phonologiques, morphologiques et syntaxiques de ce que, selon l’idée que s’en faisaient les auteurs du Bruant, pouvait être l’usage de l’argot dans la région parisienne, avant de revenir à des considérations sur la nomenclature de l’ouvrage. S’ouvrant sur un chapitre présentant le débat qui a eu lieu sur le nombre d’entrées et la longueur des articles (Des argotismes à la pelle, 85-88), la troisième partie du texte cherche à comprendre ce que signifie pour les auteurs du Bruant la notion d’«argotisme». D. Delaplace n’entre pas dans l’étude détaillée de cette notion mais remarque que de manière générale, les auteurs du Bruant ont considéré qu’un lexème figurant déjà dans l’un des dictionnaires de leurs prédécesseurs pouvait sans autre être déclaré comme argotique. Malgré ce principe qui vaut pour la majorité des entrées de L’argot au XX e siècle, certaines occurrences dérogent à cette règle, ce qui pousse Delaplace à conclure: «Il faut donc trouver d’autres explications pour comprendre comment les auteurs des dictionnaires d’argot et, parmi eux, ceux du Bruant ont sélectionné leurs argotismes» (91). Ces explications, au nombre de quatre, sont développées dans les chapitres suivants: un lexique propre aux classes «dangereuses»? (93-96), Des lexiques de groupes? (97-98), L’insolite expressif (99-105) et L’expressivité des argotismes (107-11). Pourtant même si ces différents facteurs s’entrecroisent et permettent de mieux comprendre la composition de la nomenclature, la notion d’argotisme ne semble pas pour autant plus claire: «elle s’avère tellement vague qu’il devient légitime de se demander si elle correspond vraiment à un ensemble lexical . . . que l’on puisse délimiter scientifiquement» (111). Partant du constat formulé précédemment que peu d’argotismes n’ont «pas déjà été attestés dans des ouvrages argotographiques antérieurs» (115), l’auteur choisit, pour la quatrième partie de l’ouvrage qui est aussi la plus longue (Généalogie du fonds argotique, 113- 220), de se pencher sur la filiation des sources probables des auteurs du Bruant. Il s’inter- 232 Besprechungen - Comptes rendus 4 L. Sainéan, Les sources de l’argot ancien, Paris 1912: 76-79. 5 Pour plus de commodité, nous avons choisi de suivre D. Delaplace et «malgré l’inexactitude de ce nom» (12) de nommer L’argot au XX e siècle «le Bruant». roge d’abord sur l’influence du jargon ancien (Le jargon du XV e siècle, 115-32) sur L’argot au XX e siècle. Pour ce faire, il analyse les différentes sources, compare les éditions, les nomenclatures, l’orthographe des entrées, etc. À l’aide de plusieurs exemples, D. Delaplace recense les raisons pour lesquelles les lexèmes issus du jargon ancien sont parvenus ou non dans la nomenclature du Bruant et les chemins qu’ils ont suivi. Il pointe aussi quelques erreurs que A. Bruant et L. de Berry ont contribué à perpétuer pour avoir trop souvent «suivi leurs sources aveuglément» (127). Cette analyse détaillée a été faite pour Pechon de Ruby (133-43), Les Jargon ou Langage de l’Argot reformé (145-63), V’la Vidocq et «Les Voleurs» (165-88), puis plus rapidement pour Michel, Larchey, Delvau, Rigaud, Viramaître (189-98). Les deux derniers chapitres de cette quatrième partie, Documents et témoignages (199-204) et Auteurs fin-de-siècle (205-20), montrent dans quelle mesure les sources non lexicographiques ont été utilisées par les auteurs du Bruant. La cinquième et dernière partie de l’ouvage (Argot, mode d’emploi, 221-71) qui reprend partiellement des thématiques déjà abordées par l’auteur 6 , est assurément celle qui est la plus solide scientifiquement et celle dans laquelle D. Delaplace paraît le plus à l’aise. Il utilise le Bruant comme une source «lexigénique» pour présenter des procédés linguistiques de formation servant à créer les expressions argotiques. Par la description détaillée de trois de ces procédés de formation d’unités expressives 7 , l’auteur cherche avant tout à démontrer que l’argot, malgré ce que l’on pourrait croire à la lecture du Bruant, n’est pas «une langue à part» et encore moins «un lexique différent de celui du français» (227) mais bien du français. S’il est indéniable que D. Delaplace a fourni une recherche de qualité notamment dans la lecture des documents qui lui servent de source, dans la méticulosité avec laquelle il s’est penché sur les articles du Bruant et dans la réalisation des deux index (Index d’expressions argotographiées et Index de noms d’auteurs), une introduction théorique plus solide et plus complète aurait permis une meilleure approche de l’ouvrage. Il aurait par exemple été souhaitable d’indiquer plus tôt que l’argot «n’est pas véritablement une langue» (71) et aussi quels étaient les critères permettant de considérer qu’une expression était argotique ou non avant la fin de la deuxième partie. Même si la question de la définition de la notion d’argot promise dans l’introduction de l’ouvrage n’est résolue au fil du texte que de manière fragmentaire, la publication de cet ouvrage sur tout un pan du vocabulaire qui fait partie de notre langue et qui reste aujourd’hui encore très peu étudié en dehors de contextes sociolinguistiques précis est en soi un évènement qui mérite d’être salué. Dorothée Aquino ★ 233 Besprechungen - Comptes rendus 6 D. Delaplace est, entre autres, l’auteur d’une thèse de doctorat intitulée Apocope, argot et lexique. Approche morphoénonciative des procédés de déformation, Lille III. 7 Le premier décrit les Procédés passant pas des manipulations de la forme phonique (233-52), vient ensuite un chapitre sur les Procédés reposant principalement sur des manipulations sémantiques et/ ou catégorielles (253-59) et enfin un chapitre concernant Des procédés prolifiques (261-71). Marie-Guy Boutier/ Jean Germain/ Jean Lechanteur/ Jean-Marie Pierret/ Martine Willems, Jules Herbillon (1896-1987) ou la quête inlassable de l’origine des mots wallons, Liège (Société de langue et littérature wallonnes) 2005, 109 p. (Mémoire wallonne 9) Le petit livre reproduit les exposés prononcés au cours d’une séance d’hommage qui s’est tenue le 23 octobre 2004 à Waremme (province de Liège). L’heureuse idée d’analyser et de mettre en valeur l’œuvre de ce grand walloniste nous a ainsi valu les réflexions des meilleurs spécialistes de Wallonie, d’ailleurs accompagnées d’une belle iconographie. Après l’«Avant-propos» (5-8), Jean-Marie Pierret brosse une image d’ensemble intitulée «Jules Herbillon, fidèle serviteur de la philologie wallonne» (9-22). Après l’avoir situé dans son temps, il présente, entre autres, l’incomparable outil de recherche que constituent ses deux millions de fiches, aujourd’hui conservées à l’Institut de dialectologie de l’Université de Liège. Martine Willems, spécialiste des noms de lieux 1 , parle «De la Hesbaye à la Wallonie: l’œuvre toponymique» (23-39). Si les travaux de toponymie hesbignonne sont facilement consultables, tel n’est pas le cas de ses articles namurois, très éparpillés, qu’il faudrait enfin regrouper en volume. Pour les noms de famille wallons, par contre, le travail de collecte et d’achèvement a été accompli 2 par Jean Germain: «Du compte rendu au dictionnaire: un anthroponymiste qui fait toujours autorité» (41-56). «Jules Herbillon étymologiste» donne l’occasion à Marie-Guy Boutier (57-68) de décrire la démarche intellectuelle de l’auteur dans un commentaire dense et perspicace que devrait lire tout chercheur épris d’étymologie. «L’œuvre de J. H. méritait d’être redécouverte en profondeur» (68). Jean Germain a établi la riche «Bibliographie de Jules Herbillon» (69-98) à laquelle Jean Lechanteur a eu l’excellente idée d’ajouter un «Index des mots, des sujets» (99-107). Nous disposons ainsi d’une présentation de haut niveau de toutes les facettes de cet insigne chercheur dues aux maîtres de la dialectologie wallonne qui, bien souvent, prolongent jusqu’à aujourd’hui leur réflexion. On ne peut que féliciter les initiateurs de leur réalisation. Wulf Müller ★ Jean Simard, Le Québec comme terrain. Itinéraire d’un missionnaire du patrimoine religieux, Tübingen (Niemeyer) 2004, 242 p. (Canadiana Romanica 20) Hans-Josef Niederehe und Lothar Wolf, der seit Jahren mit Jean Simard freundschaftlich verbunden ist, geben hier in der von ihnen edierten Reihe die sich über einen Zeitraum von 25 Jahren erstreckenden Recherchen des kanadischen Ethnologen Simard zur religiösen Volkskunst des französischsprachigen Québec heraus. Simard, der bis zum Jahr 2000 als Professor für Ethnologie an der Universität von Laval tätig war, hat sich gerade mit dieser im 17. Jahrhundert von den Europäern besiedelten Region befasst, da sie in besonderer Weise «est marqué par les signes du sacré» (13). Es werden hier 21 teils schon veröffent- 234 Besprechungen - Comptes rendus 1 Cf. M. Willems, Le vocabulaire du défrichement dans la toponymie wallonne, Genève (1997), 2 vol.; cf. VRom. 58 (1999): 325-26. 2 J. Herbillon/ J. Germain, Dictionnaire des noms de famille en Belgique romane et dans les régions limitrophes (Flandre, France du nord, Luxembourg), Bruxelles (1996), 2 vol.; cf. VRom. 57 (1998): 332-33. lichte, teils noch unveröffentlichte Artikel geboten, die für Radioreportagen, Dokumentarfilme, Museen, Zeitschriften oder als Buchbeiträge erstellt wurden. Das Werk ist in drei große Kapitel gegliedert, die den «itinéraire» dieses, wie er sich selbst bezeichnet, «missionnaire du patrimoine religieux» (2) nachzeichnen. Am Ende des Werkes folgen als Exkurse zwei Beiträge über die Volkskunst im allgemeinen in Québec sowie im frankophonen Nordamerika (185-94) und zwei Artikel über die Pioniere der kanadischen Ethnologie, denen Simard seinen «amour du patrimoine» (2) verdankt (195-224). Das erste Kapitel La religion populaire sous enquêtes (5-56), das sechs Titel umfasst, enthält «la première étape» (1) der Arbeit Simards, nämlich die ethnographische Bestandsaufnahme der volkstümlichen religiösen Zeugnisse Québecs. Quelle dieser gemeinsam mit Studierenden der Universität Laval gemachten Arbeiten sind nicht die «archives écrites» (7), sondern die lange Zeit von den Humanwissenschaften verachtete «enquête sur le terrain» (6), wobei «témoins matériels de la religion quotidienne du peuple» (7) (Orte, mündliche Mitteilungen von Zeugen sowie Gegenstände der volkstümlichen religiösen Kultur) die Informationsgrundlage bilden. Inhalt der Erhebung sind folgende Bereiche: Die rund 3000 Wegkreuze der Grafschaft Québec, die drei verschiedene Kreuzarten zeigen und die aus den unterschiedlichsten Motiven von Privatpersonen errichtet wurden; der alljährlich von über einer Million Pilgern aufgesuchte Wallfahrtsort Sainte-Anne-de-Beaupré, der für Nordamerika das ist, «qu’est Saint-Jacques-de-Compostelle à l’Europe» (21); «[l]es objets religieux du quotidien» (31) wie Messbücher, Kerzen, Kreuze, Rosenkränze u. a. sowie Heiligenbilder und deren Begleittexte. Warum gerade diese Objekte für die Erhebungen ausgewählt wurden, erfährt der Leser nicht. Und da sie nicht die religiöse Volkskunst in ihrer Gesamtheit abdecken, bleiben die Ergebnisse der Erhebungen natürlich fragmentarisch. Simard geht in diesem ersten Kapitel auch der Frage nach, ob sich in Québec ebenso wie beispielsweise in Savoyen zwei unterschiedliche «formes de culte, les uns liturgiques, les autres populaires» (44), unterscheiden lassen; die in zwei kanadischen Provinzen durchgeführten Erhebungen führen aber zu dem Ergebnis, «qu’il existe au Québec une unité beaucoup plus grande, en matière de cultes, que dans la Savoie» (50). Da nicht begründet wird, warum gerade Savoyen und nicht etwa eine andere Region zum Vergleich herangezogen wurde, haftet diesem Vergleich der Charakter der Zufälligkeit an. Im zweiten und nach meinem Urteil von der Thematik her wichtigsten Abschnitt Appartenance religieuse et rapports ethniques (57-112), der fünf Titel zählt, wird die Auswertung der ethnographischen Erhebung des ersten Kapitels geboten. Dabei geht es darum, die Verknüpfung von religiöser und ethnischer Zugehörigkeit und umgekehrt «[l]es tensions ethniques qui naissent d’appartenances religieuses non partagées» (1) aufzuzeigen. Diese Analysen gehen in die Bereiche der Ethnologie, der Kulturgeographie sowie der Kunst- und Religionsgeschichte über. Simard kann hier überzeugend aufzeigen, dass «dans les régions traditionellement francophones et catholiques» (63) eine größere Dichte an Wegkreuzen vorzufinden ist als «dans les régions culturellement mixtes» (63). Hinsichtlich der demographischen Ursprünge Québecs hat man in der Vergangenheit «nos origines bretonnes» (63) weit überschätzt; ein die Bretagne und Québec verbindendes Element ist jedoch der gleiche Kampf um die Beibehaltung und Rettung der religiösen Identität. Von besonderem Interesse ist der Beitrag «Canadiens français quoique protestants» (73-83), in dem nachgewiesen wird, dass die frankophonen Kanadier protestantischer Konfession lange Zeit als «les moutons noirs de leur famille ethnolinguistique» (73) betrachtet wurden, «comme des apatrides parce qu’ils pratiquaient la religion de ‹l’ennemi traditionnel de la race française›» (2). Seit etwa 1990 jedoch treten die frankophonen Protestanten aus ihrer Randposition heraus, wie am Beispiel von zwei neu gegründeten Pfarrgemeinden aufgezeigt wird. Der Aufsatz «Ethnographie d’une communauté humaine disparue» (83-104), in dem detailliert unter verschiedenen Aspekten der Friedhof der ehemaligen anglikanischen Ge- 235 Besprechungen - Comptes rendus meinde von Springbrook untersucht wird, hätte, wie allein schon der Titel anzeigt, seinen Platz in dem ersten Kapitel finden müssen. Und auf den Abdruck des Artikels «Le patrimoine québécois vu du Mexique» (104-12) in dieser Publikation hätte besser verzichtet werden sollen. Hier stellt Simard, der sich im Jahre 2000 in dem mexikanischen Guanajuato aufhielt, einen gekünstelt anmutenden Vergleich zu Québec her, dessen Ergebnis dann lautet: «Au Québec, nous nous trouvons dans l’obligation de sacraliser le patrimoine parce qu’il échappe déjà au présent, tandis qu’ici (= Guanajuato) la culture traditionnelle . . . ne quitte jamais le champ du profane» (111). Im dritten Kapitel Le patrimoine religieux en héritage (113-84) schließlich, das sechs Titel umfasst, versucht Simard, Wege zur Rettung «d’un patrimoine religieux désormais menacé» (2) aufzuzeigen. Dies ist notwenig, da «les rapports de l’Église et de la société sont en état de crise» (116) und da nach dem zweiten Vatikanischen Konzil der «luxe dans les arts sacrés était mis de côté» (117), obwohl es heute wieder Anzeichen für gegenläufige Bestrebungen gibt. Insbesondere ist es notwendig, das immaterielle Erbe, «[l]a mémoire des savoirs et des savoir-faire religieux» (178), zu sichern; «car il ne sert à rien de protéger les objets si demain personne n’en connaît les significations» (120). Diese Notwendigkeit verdeutlicht Simard durch zwei konkrete Beispiele. Zum einen handelt es sich um eine ethnographische Untersuchung, die er 1997 mit seinen Studierenden bei den Augustinerinnen des Hôtel-Dieu von Québec durchgeführt hat (119-37). Zum anderen ist dies die detaillierte Beschreibung des Religionsmuseums in Nicolet (138-55), das eines «des principaux centres de l’histoire de la culture religieuse du Québec» (138) ist. Der Artikel über das Hôtel-Dieu hätte ebenso wie der bereits genannte Beitrag über die Gemeinde Springbook ohne Frage in das erste Kapitel gehört, da es sich in beiden Fällen um ethnographische Erhebungen handelt. Und in den Ausführungen zu Nicolet werden nach meinem Urteil viel zu langatmig die Geschichte von Nicolet und die Sammlungsbestände des Museums aufgezeigt, wobei leider die Auflistung der musealen Bestände nicht aktuell ist, sondern die Fakten des Jahres 1983 wiedergibt. Sodann (155-78) unterbreitet Simard Vorschläge zur Sicherung des religiösen Erbes Québecs und bietet schließlich im letzten Artikel (178-84) dieses dritten Kapitels eine Auflistung der im Tal des St. Lorenz-Stromes gelegenen religiösen Kulturgüter. Und damit komme ich zur Gesamtbewertung. Es liegt hier das Werk eines passionierten Ethnologen vor, der mit Leib und Seele seinen Forschungen nachgegangen ist und noch nachgeht. Mit gutem Grund ist er auch heute Präsident der ethnologischen Gesellschaft Québecs. Der in diesem Band unternommene Versuch jedoch, die Beiträge aus 25-jähriger Forschertätigkeit zu den verschiedensten Bereichen der Ethnologie in thematischen Einheiten zusammenzufassen, ähnelt der Quadratur des Kreises. Denn tatsächlich sind die einzelnen Kapitel des Bandes alles andere als homogen. Störend wirkt auch der oft populärwissenschaftliche Stil (cf. etwa 5, 83, 104 u. a.); aber letztlich ist dies eine Geschmacksfrage und vielleicht auch ein Zeichen der Passion Simards für seinen Untersuchungsbereich. Alles in allem trotz einiger kritischer Anmerkungen: eine gekonnte und beeindruckende Leistung. Arnold Arens ★ 236 Besprechungen - Comptes rendus Horst Geckeler/ Wolf Dietrich, Einführung in die französische Sprachwissenschaft. Ein Lehr- und Arbeitsbuch. 3., überarbeitete Auflage, Berlin (Erich Schmidt Verlag) 2003, 254 p. Die im Jahre 1995 erschienene Einführung in die französische Sprachwissenschaft der Münsteraner Romanisten H. Geckeler und W. Dietrich wurde 1997 schon einmal überarbeitet. Sechs Jahre später folgte die aktuelle dritte Auflage, die Wolf Dietrich dem Andenken seines im Jahr 2002 verstorbenen Kollegen widmet. Nach eigenen Angaben wurden dabei «an zahlreichen Stellen . . . erneut Korrekturen, Ergänzungen und inhaltliche Veränderungen» vorgenommen (6), zudem wurden die Literaturangaben aktualisiert. Die Gesamtkonzeption der Einführung blieb jedoch laut Vorwort trotz der durch die dynamische Weiterentwicklung der Sprachwissenschaft eingetretenen «Perspektivenveränderungen» (6) gleich. Damit gliedert sich das Lehrbuch nach wie vor in vier Hauptteile. Im ersten Abschnitt wird zunächst allgemein über die romanischen Sprachen, über die Stellung des Französischen und seine geographische Verbreitung sowie über die Sprachen Frankreichs informiert. Im zweiten Teil wird der Leser mit wichtigen Grundbegriffen der Sprachwissenschaft vertraut gemacht. Anschließend werden im dritten Teil synchrone und diachrone Aspekte der verschiedenen linguistischen Disziplinen anhand ausgewählter Beispiele erläutert. Darauf folgt die (für eine Einführung) sehr ausführliche Schilderung der Geschichte der französischen Sprache, die mit 90 Seiten fast die Hälfte des Buches einnimmt. Den Abschluss bildet ein Schlagwortregister, das das gezielte Nachschlagen einzelner Fachbegriffe erleichtert. Ein Personenregister ist allerdings leider nicht vorhanden. Die bibliographischen Angaben sind jeweils in die einzelnen Unterkapitel integriert, außerdem ist der Einführung eine Bibliographie der wichtigsten Handbücher, Einführungen, Wörterbücher und Fachzeitschriften vorangestellt. Den einzelnen Unterkapiteln sind in den meisten Fällen «einerseits Aufgaben für eine selbständige Bearbeitung durch die Studierenden und andererseits solche für eine mit dem Seminarleiter gemeinsame Behandlung beigegeben» (5). Die Einordnung des Französischen in die Familie der romanischen Sprachen (Kapitel I.1) ist ohne Frage ein notwendiger und auch geeigneter Einstieg in die Beschäftigung mit der französischen Sprache. Manch Studienanfänger wird die verschiedenen aufgeführten Einteilungs- und Differenzierungsmöglichkeiten zwar vermutlich als irritierend empfinden, auf diese Weise wird der Leser jedoch gleich zu Beginn an das häufig bestehende Nebeneinander konkurrierender Modelle gewöhnt und gleichzeitig für das Problem der Abgrenzung zwischen «Sprache» und «Dialekt» sensibilisiert (18). Problematischer ist in diesem Einstieg eventuell die unkommentierte Verwendung von Fachbegriffen wie «Sonorisierung», «phonische» bzw. «morphologische Ebene» und «Kreolsprachen», die einem richtigen Anfänger noch nicht geläufig sein dürften. Das Kapitel I.2 gibt einen wertvollen Überblick über die geographische Verbreitung des Französischen sowie seine unterschiedliche Stellung und Rolle in insgesamt 24 Ländern innerhalb und außerhalb Europas. Es könnte lediglich durch einen Hinweis auf die im neu hinzugefügten Kapitel III.7 erfolgende Beschreibung der in Kanada, in Belgien und in der Schweiz gesprochenen Varietäten (s. u.) ergänzt werden. Das im ersten Kapitel entworfene Bild der französischen Sprache wird in I.3 durch eine kompakte Vorstellung der anderen in Frankreich gesprochenen romanischen, germanischen und keltischen Sprachen und der damit einhergehenden Präsentation Frankreichs als «Vielsprachenland» abgerundet. Zu Beginn des zweiten Kapitels wird der Leser explizit auf die Vielfalt der «unterschiedlichen linguistischen Ansätze, Richtungen und Schulen, die jeweils andere theoretische Prämissen haben» (39) hingewiesen, wobei den Autoren jedoch «die Einarbeitung in eine Richtung und die Erlernung des sinnvollen selbständigen Umgangs mit ihr . . . 237 Besprechungen - Comptes rendus fruchtbarer zu sein [scheint] als der notwendigerweise pauschale Überblick über ganz unterschiedliche theoretische Haltungen gegenüber dem Phänomen Sprache, der dem Anfänger kaum ein eigenes sprachwissenschaftliches Arbeiten erlauben wird» (ib.). Demzufolge beschränkt sich das Kapitel sinnvollerweise auf die Darstellung der Grundbegriffe und -konzepte des europäischen Strukturalismus wie z. B. das Organon-Modell von Bühler, das Kommunikationsmodell von Jakobson, das semiotische Dreieck von Ogden und Richards, die Saussure’sche Lehre vom sprachlichen Zeichen und seine Unterscheidungen zwischen langue und parole, Diachronie und Synchronie sowie Syntagmatik und Paradigmatik. Bei einigen Konzepten wird auch deren Weiterentwicklung durch Coseriu geschildert. Auch wenn manchmal sehr ins Detail gehend, sind die Erklärungen zum Großteil recht gut verständlich, da die Sinnabschnitte in nachvollziehbarer Weise aufeinander aufbauen und einige Aspekte zusätzlich an konkreten Beispielen erläutert werden. Auch hier verwenden die Autoren jedoch einige Fachbegriffe, bevor diese eingeführt werden (z. B. synchron, Verbalparadigmata, Morphologie, 48). Außerdem sind einige Exkurse eher verwirrend als hilfreich. Das zweite Kapitel schließt mit einem Abriss der Geschichte der Sprachwissenschaft ab, in dem die wichtigsten Strömungen, ihre Grundgedanken und Hauptvertreter in einen chronologischen Zusammenhang gebracht werden. Die Zusammenfassung enthält auch Informationen zu der Entwicklung der Sprachwissenschaft in den USA (8.4.3) und in Frankreich (8.6). Außerdem werden einige «Bindestrichlinguistiken», wie z. B. die Soziolinguistik und die Neurolinguistik, erwähnt (8.5). Der dritte Hauptteil gliedert sich in folgende Unterkapitel: III.1 Phonetik und Phonologie, III.2 Graphie und Orthographie, III.3 Morphologie, III.4 Grammatik und Syntax, III.5 Wortbildungslehre, III.6 Lexikologie und Semantik, Lexikographie, III.7 Zur Variation des Französischen und III.8 Zur Typologie des Französischen. Im Rahmen dieser Rezension sollen nur die in der dritten Auflage neu hinzugekommenen Passagen ausführlich behandelt werden; was die übrigen Unterkapitel angeht, beschränkt sich die Besprechung auf die Darstellung einiger Stärken und Schwächen. Das Kapitel III.4.2 (und nicht, wie im Vorwort zur dritten Auflage angegeben, das Kapitel III.6), das sich mit dem Thema «Syntax» beschäftigt, wurde um mehrere Abschnitte erweitert. Diese sind nun auch mit Titeln versehen, was eine schnellere Orientierung ermöglicht. In den Abschnitt 4.2.1 «Der Satz» wurden die Literaturhinweise aus 4.2.3 (der 2. Auflage) vorgezogen und durch einige Angaben ergänzt, wobei weiterhin der Mangel an neueren umfassenden syntaktischen Beschreibungen des Französischen hervorgehoben wird. Warum in der Fußnote 15 in diesem Abschnitt neben Text- und Pragmalinguistik auch die Soziolinguistik erwähnt wird, ist nicht unmittelbar nachvollziehbar. In 4.2.2 «Satzteile» werden die Funktionen derselben (Subjekt, Prädikat, Objekt, Umstandsbestimmung, Attribut und Apposition) nun wesentlich ausführlicher dargestellt. Dabei werden sogar dem Studierenden wahrscheinlich schon geläufige Grundbegriffe wie transitiv/ intransitiv oder direktes/ indirektes Objekt detailliert erklärt. Außerdem werden die Begriffspaare «Agens- Patiens» und «Thema-Rhema» eingeführt. Der strukturellen Syntax von Tesnière und der daraus entstandenen Dependenzgrammatik ist in der dritten Auflage ein eigener Abschnitt gewidmet (4.2.3), in dem die Grundgedanken der Theorie auf sehr verständliche Weise vermittelt werden. Die Abschnitte 4.2.4 und 4.2.5 sind nun respektive mit «Andere Aufgaben der syntaktischen Beschreibung» und «Bemerkungen zur historischen Syntax des Französischen» überschrieben. Neu ist hier eine Kurzbeschreibung der Kategorie der Diathese des Verbs, wobei dem Leser vor allem der Hinweis auf die im neueren Französisch zunehmende Häufigkeit eines «agenslosen Reflexivums» nützlich sein könnte. 238 Besprechungen - Comptes rendus Abgesehen von kleinen, leicht zu behebenden formalen Mängeln 1 sind die Ergänzungen in diesem Abschnitt durchaus als Gewinn zu betrachten. Auch die Erweiterung um das Kapitel III.7, das diatopischen Varietäten innerhalb (7.1) und außerhalb Frankreichs (7.2 Belgien und Schweiz sowie 7.3 Kanada) gewidmet ist, stellt in jedem Fall eine Bereicherung der Einführung dar. Nach eingehenden Bemerkungen zur dialektalen Situation im mittelalterlichen Frankreich und hilfreichen Erläuterungen zu den Begriffen Regionalfranzösisch und patois werden in 7.1 zunächst die lautlichen Charakteristika der heute «noch bestehenden größeren dialektalen Zonen», nämlich dem pikardisch-wallonischen, dem normannisch-bretonischen, dem östlichen (lothringischen), dem zentralfranzösischen und dem frankoprovenzalischen Raum, aufgezählt und mit Beispielen illustriert. Nach einer minimalen historischen Orientierung wird anschließend das Standardfranzösisch Frankreichs mit den in Belgien und in der Schweiz gesprochenen Varietäten kontrastiert. Dabei werden für das belgische Französisch Merkmale auf lautlicher, lexikalischer, morphologischer und syntaktischer Ebene genannt und exemplifiziert. Bei den lexikalischen Besonderheiten wird zwischen Archaismen, Entlehnungen, Statalismen und Innovationen (letztere leider ohne Beispiele) unterschieden, die syntaktischen Besonderheiten zum Teil auf die «insécurité linguistique» der Belgier oder auf niederländische und deutsche Einflüsse zurückgeführt. Die Darstellung des Schweizer Französisch fällt wesentlich kürzer aus und betont vor allem die konservative Haltung in der Lautung, die es mit vielen anderen diatopischen Varietäten teilt. Auf syntaktischer und lexikalischer Ebene werden Parallelen zum belgischen Französisch erkennbar, außerdem erwähnen die Autoren auf dem Alemannischen beruhende Lehnkonstruktionen und auch hier wieder einige Statalismen. Der Darstellung der sprachlichen Besonderheiten des Québécois und des Akadischen gehen ebenfalls minimale Bemerkungen zur Geschichte, aber auch zur aktuellen Stellung des Französischen in Kanada voran. Bei den lautlichen wie auch bei den lexikalischen Charakteristika wird zwischen Archaismen und Regionalismen des französischen (Nord) westens, aus dem der Großteil der Einwanderer stammte, unterschieden. Außerdem werden Anglizismen, Lehnübersetzungen und das Phänomen der lautlichen und orthographischen Adaptierung von Lehnwörtern erwähnt. Die Besonderheiten auf morphosyntaktischer Ebene werden leider ausgeklammert. Dafür wird die Vermeidung von in Frankreich üblichen Anglizismen und die Gebräuchlichkeit femininer Berufsbezeichnungen wie écrivaine angesprochen - hier wäre noch ein kurzer Hinweis auf die sprachpolitische Situation in Québec wünschenswert. Von dem unter «Literaturhinweise» angegebenen, sehr zu empfehlenden Sammelband von Noel Corbett ist im Jahr 2000 eine zweite Auflage erschienen. Die in den dritten Hauptteil integrierten Aufgaben eignen sich gut für die Verwendung im Rahmen einer Einführungsveranstaltung, da sie zum Großteil dem Einüben des Gelernten und nicht dem Erwerb zusätzlichen Spezialwissens (wie viele der Aufgaben in den anderen Kapiteln) dienen. Positiv hervorzuheben ist auch, dass für einige Termini die französische Entsprechung angegeben wird. Allerdings sind die Gründe für die Auswahl der zu übersetzenden Begriffe nicht immer nachvollziehbar (warum wird, um nur ein Beispiel zu nennen, im Phonetikkapitel III.1.2.1.1 «Öffnungsgrad» übersetzt, «Artikulationsort, -art, -organ» aber nicht? ). 239 Besprechungen - Comptes rendus 1 Bei der vorletzten bibliographischen Angabe auf Seite 93 sind beim Namen Gauger die ersten beiden Buchstaben als große Kapitälchen gesetzt (GAuger), in Fußnote 19 heißt es versehentlich «Umstandsbestimmungstimmung», im mittleren Absatz der Seite 99 fehlt am Satzende «in höherem Maße operationalisierbar ist» ein Punkt und in Fußnote 21 vor Weinrich ein Komma. Als irritierend wird manch Leser die räumliche Trennung der Thematiken Morphologie und Wortbildung empfinden, zwischen denen das Kapitel zur Syntax eingefügt ist. Die Autoren begründen ihre Entscheidung unter anderem damit, dass bei der Komposition «kein - zumindest kein einfach erkennbares - morphologisches Verfahren wie bei der Derivation vorliegt». Außerdem werden im Kapitel zur Wortbildung auch syntaktische Ansätze zur Beschreibung von Ableitungen angeführt. Das im heutigen Französisch, besonders in der Jugendsprache sehr produktive Verfahren der Trunkierung (Apokope und Aphärese) wird im Kapitel zur Wortbildung nicht erwähnt; erst in IV.11.4 tauchen hierzu einige Beispiele unter der Bezeichnung «Abkürzung» auf. Im Abschnitt zur Semantik fehlen wichtige Grundbegriffe wie Denotation und Konnotation, außerdem grundlegende Ansätze zur Bedeutungsbeschreibung wie die Komponentialsemantik/ Semanalyse und die Prototypensemantik. Daneben könnte, wie in anderen Einführungen üblich, die diachrone Beschreibung der Wörter grève (‘Ufer’, ‘Streik’) und voler (‘fliegen’, ‘stehlen’) als Polysemien ergänzt werden. Schade ist auch, dass die Einführung kein Kapitel zur Pragmatik enthält und wichtige Entwicklungen der Sprachwissenschaft seit den 60er Jahren völlig ausklammert. Der vierte Hauptteil ist der - wie schon erwähnt recht ausführlichen - Schilderung der Entwicklung vom Vulgärlatein zum heutigen Französisch gewidmet. In diesem Kapitel fallen einige formale Unzulänglichkeiten des Buches besonders ins Auge. Dies betrifft zum Beispiel die Untergliederung in teilweise nicht überschriebene Abschnitte, die auch in anderen Bereichen des Buches vorkommt (cf. z. B. II). Da nur die Kapitel mit Überschrift in das Inhaltsverzeichnis aufgenommen wurden, findet man dort z. B. unter IV.6 lediglich den Abschnitt 6.3.1 und unter IV.7 nur den Abschnitt 7.3, was die Orientierung erschwert. Außerdem fehlen Unterpunkte wie z. B. 6.1 und 6.3 (es gibt aber 6.1.1, 6.1.2 sowie 6.2.1- 6.2.4). Die Formatierung der Kapitelüberschriften lässt insgesamt zu wünschen übrig: in Kapitel IV.8, III.1.2 und III.4 (bis auf 4.1.3) sind auch die Überschriften der dritten Gliederungsebene (z. B. 8.2.1) zentriert gesetzt und zudem nicht fett gedruckt wie im Rest des Buches. Unter Überschriften der vierten Ebene ist manchmal eine Leerzeile und manchmal nicht, besonders auffällig ist dies z. B. auf den Seiten 88s. Auch die Mischung römischer und arabischer Ziffern kann als störend empfunden werden. Im allerletzten Abschnitt des Buches werden aktuelle Entwicklungen in der Aussprache, der Grammatik und im Lexikon des heutigen Französisch skizziert. Das Kapitel enthält auch knappe Informationen zur Sprachpolitik Frankreichs und zur Bildung französischer Ersatzwörter für englische Fachtermini. Bei den Literaturhinweisen sollte unbedingt Braselmann 1999 2 ergänzt werden. Der Name der auf Seite 241 erwähnten Délégation générale à la langue française wurde im Oktober 2001 um den Zusatz et aux langues de France (DGLFLF) erweitert. Das «Lehr- und Arbeitsbuch» soll der Verlagswerbung zufolge «einen problemlosen Einstieg in den sprachwissenschaftlichen Teil des Französischstudiums» ermöglichen. Meines Erachtens gibt es Einführungen (z. B. Stein 2005 3 oder, in französischer Sprache, Leclerc 1989 4 ), die diesem Anspruch besser gerecht werden. Für eine mühelose Einarbeitung in die Linguistik ist das vorliegende Buch zu unübersichtlich gestaltet und mit zu vielen Detailinformationen überfrachtet. Nichtsdestotrotz kann man das Buch fortgeschritteneren Studierenden der Romanistik gerade wegen seiner Informationsdichte zum Nachlesen einzel- 240 Besprechungen - Comptes rendus 2 P. Braselmann, Sprachpolitik und Sprachbewusstsein in Frankreich heute, Tübingen 1999. 3 A. Stein, Einführung in die französische Sprachwissenschaft, 2., akt. u. erw. Auflage, Stuttgart 2005. 4 J. Leclerc, Qu’est-ce que la langue? 2. Auflage, Laval 1989. ner Erklärungen empfehlen. Vielleicht können einige der formalen Unvollkommenheiten in der vierten Auflage, deren Erscheinen für den Herbst 2006 geplant ist, behoben werden. Sigrid Behrent ★ Pierre Enckell/ Pierre Rézeau, Dictionnaire des onomatopées. Préface de Jean-Paul Resweber, Nouvelle édition revue et augmentée, Paris (Quadrige/ PUF) 2005, 631 p. Seit der ersten Auflage 1 um etwa fünfzig Seiten angewachsen, ist vorliegendes Werk einer «parente pauvre» der Lexikographie gewidmet, den zumeist den Interjektionen zuzurechnenden Onomatopoetika (im folgenden: On.) des Typs atchi, clac oder meuh, für die bislang nur mehr oder minder popularisierende Spezialwörterbücher vorlagen 2 . Das Buch besteht im Wesentlichen aus fünf Teilen. Die Introduction (11-24) befasst sich mit der Definition, Geographie und Geschichte der On. sowie mit ihrer lexikographischen Behandlung, es folgen die Präsentation der Mikrostruktur der Wörterbuchartikel und das Siglenverzeichnis (25-30). Eine Besonderheit ist die ausgiebige onomasiologische Klassifikation der On. (31-88), die sich dadurch auszeichnet, dass sie neben dem Inventar des Wörterbuchteils, auf den verwiesen wird, eine Vielzahl von dort nicht erscheinenden Belegen aufführt. Der Hauptteil wird naturgemäß dem Wörterbuch (89-508) eingeräumt. Eine ebenfalls nicht alltägliche Dreingabe ist die vorrangig literarische Texte enthaltende «Petite anthologie onomatopéique» (509-45), die die Vitalität der On. in der Gegenwartssprache bezeugt. Beschlossen wird der Titel durch eine umfängliche Bibliographie (547-616) der Primär- und Sekundärquellen sowie durch zwei alphabetische Indices (617-29). Das Wörterbuch beruht auf einer expliziten metalexikographischen Reflexion, die vor allem Probleme der Graphie, der semantischen Beschreibung und der Belege thematisiert. Das Hauptproblem der Makrostruktur ist zunächst die Produktivität der On. in der Literatursprache oder ebenso im Sprachgebrauch der Comics oder des Internets; es gilt also eine Selektion des Inventars zu treffen. Als Kriterium für die Lexikalisierung ist hier der Nachweis bei mindestens zwei Autoren angesetzt worden. Die Auszählung von A-B (89- 146), also etwa eines knappen Achtels des Wörterbuchs, ergibt 47 Artikel, deren Gesamtzahl sich somit auf ca. 350 hochrechnen lässt - ein Inventar, das deutlich reichhaltiger ist als dasjenige des TLF. Überwiegend beinhaltet es generell verbreitete Elemente, lässt also Archaismen wie z. B. aga oder seltene Formen wie z. B. ahé aus, berücksichtigt aber in sehr begrenztem Maße Regionalismen. Die Grundfrage der Lemmatisierung ist der Umgang mit der formalen Varianz der On. Den Verfassern zufolge ist die frequenteste Form als Hauptlemma gewählt worden, wohingegen seltenere Varianten nur als solche nach dem Lemma genannt werden. Ob dieses Prinzip immer durchgehalten wurde, mag man sich zuweilen fragen, so im Falle von «ho ho Var. oh oh» (280 s.), wo eine Suche im Internet (Google, Mai 2006, nur frz. Fundstellen) ca. 435.000 Belege für oh oh, aber nur ca. 154.000 für ho ho erbringt 3 . Es gibt leider keine Ver- 241 Besprechungen - Comptes rendus 1 Paris 2003, 579 p. 2 Deren wichtigstes ist das hier als Quelle herangezogene Werk von J.-Cl. Trait/ Y. Dulude, Le dictionnaire des bruits, Québec 1989. Hinzugekommen, aber hier nicht berücksichtigt, ist zwischenzeitlich S. Fournier, Badaboum et autres onomatopées, Paris 2003. 3 Verfälscht wird dieses Resultat natürlich dadurch, dass eine rein formale Suche auch Resultate ermittelt, die überhaupt nichts mit diesem On. zu tun haben; dennoch darf man die Zahlenwerte als repräsentativ werten. weislemmata, stattdessen haben sich die Autoren für ein Register entschieden, was für den Benutzer das doppelte Nachschlagen bei nicht als Lemma gewählten Formen mit sich bringt. Die Mikrostruktur zeichnet sich durch ihre Reichhaltigkeit und ihre durchweg standardisierte Struktur aus: jedes On. wird paraphrasierend in seiner Semantik beschrieben und durch ein häufig sehr umfangreiches (in größeren Artikeln leicht über die Zahl von 20 hinausgehendes) Inventar von Belegen illustriert, die zum Teil nach unterschiedlichen kontextuellen Phänomenen intern gegliedert sind. Es folgen partiell eine oder mehrere «Remarques», die beispielsweise über Varianten informieren; beschlossen wird jeder Artikel durch einen historischen Kommentar (Erstbelege) und Verweise auf lexikographische Quellen. Divergente Bedeutungsnuancen und auch Formvarianten werden durch Nummerierung voneinander abgehoben.Auf diese Weise kommt ein Wörterbuch zustande, das die On. erstmals in einer informativen und methodisch elaborierten Form darstellt. In die Mikrostruktur sind nicht lautmalerisch motivierte Bedeutungen nicht integriert worden, so fehlt s. aou ‘bruit de l’aboiement d’un chien’ (92s.) die in TLF 2: 252 s. ahou notierte Bedeutung ‘Exclamation de douleur . . . ’ (cf. anders s. aïe (91)); vernachlässigt worden sind ebenfalls semantische Nuancen, z. B. ibid. ‘ . . . onomatopée imitant le bâillement . . . ’ und ‘Onomat. imitant le grognement d’un ours’. Die Frage ist zudem, ob den On. des Typs cht, chcht ‘sert à inciter qqn. à baisser la voix’ (« . . . à quoi répondait Miquette que selon madame Maillard il y avait un fait nouveau mais chcht je vous le confierai une autre fois . . . », R. Pinget, La Libera, Paris 1984: 99), die nicht «lautmalend» in einem restriktiveren Sinne sind, nicht stärkeres Augenmerk geschenkt werden sollte. Hier wäre also vielleicht in einer weiteren Neuauflage noch einiges hinzuzufügen bzw. die Behandlung der Bedeutungsnuancen zu vereinheitlichen. Manche Informationen sind nur den Zitaten zu entnehmen wie z. B. s. badaboum (99s.) neben dem Gebrauch als Interjektion die Substantivierung badaboum, s. m. In solchen Fällen könnte die Binnengliederung der Artikel im Sinne von mehr Explizitheit ausgebaut werden. Die von den Autoren in Vorwie Nachwort trefflich belegte Kreativität der On. macht es immer leicht, Ergänzungen vorzubringen oder vermeintliche Lücken zu monieren, aber eine solche Kritik bleibt letzten Endes sicher beliebig. Daher seien hier nur einige willkürliche Hinweise getroffen, die nicht als Korrekturen, sondern als Vorschläge zu verstehen sind (deren «helvetischer» Charakter ihrer potentiellen Relevanz für ein standardfr. Wörterbuch vielleicht keinen Abbruch tut . . .): bouaf ‘bruit d’un moteur qui démarre’ («Braisette, bois par-dessus, ventilateur, zzzzzzz, et broum, bouaf, broum, ça se met en marche . . . » J.-F. Deppierraz, Le huitième jour, Lausanne 1985: 70; ad bou bou 2 Graphie auch bouh («Haou, Bouh, Ouaf, la meute a découvert Jean-Jean.», W.-A. Prestre, La Lumière qui tue, Neuchâtel 1934: 129); ad clap Bedeutung auch ‘bruit qu’on fait avec des chaussures, etc., en marchant’ («Et l’on entend dans l’escalier le clap-clap de ses mules à talons de bois. Il lui faut son clap-clap qui l’annonce . . ., malgré les reproches de son mari . . . » P. Ancenis, Le Bon Dieu de l’Enfance, Neuchâtel 1974: 22); ad clouc (s. cloc) Bedeutung auch ‘bruit produit par un objet qui tombe à l’eau’ («Ça a fait: clouc! dans l’eau; il y avait la pierre; j’ai vu encore un petit peu descendre, par l’effet de la transparence, le sac et le petit dedans . . . » C. F. Ramuz, Le Règne de l’Esprit malin, Lausanne 1967[1917]: 138 [Œuvres complètes, 8]); ad crr-crr 2 Var. cra cra Graphie auch crah und Bedeutung ‘croassement du corbeau’ («Bref, un beau dimanche matin, Papa sortit devant nos yeux sidérés son fusil de chasse et, le mettant en joue: «Crah! », le corbeau tomba raide au pied de l’arbre . . . » Ch. Bonnard, Le Puzzle de mon Enfance . . ., Lausanne 1968: 34); ad ding dong weiteres Derivat ding-donner («Je vais au hasard, d’un bon troupeau ding-donnant à un troupeau paisible» A.-L. Grobéty, Infiniment plus, La Tour-de-Peilz 1989: 144); ad fla graphische Variante flâ («Flââââ . . . La pile d’assiettes était à terre.» M. Chevallaz, La petite Frida, Lausanne 1978: 18); ad frrt 242 Besprechungen - Comptes rendus Variante frout okkasionell auch von Lebewesen («À peine eut-elle entrebaîllé [sic] la porte, que frrrout! les souris et leur Roi s’enfuirent de tous côtés en poussant des cris d’effroi.» S. C. Bille, La Maison Musique, Lausanne 1977: 161); hep ‘marque un mouvement rapide’ (gehört als Variante zu hier registriertem hop, im folgenden Kontext als Aufforderung zur Handlung [bei einer Zollkontrolle]: «Je n’ai pas passé en douce des montres suisses, je n’ai pas introduit à Kerkennah de l’opium ou de la coca. Hep! Cherche! » G. Cherpillod, La Nuit d’Elne, Lausanne 1985: 90). Das Wörterbuch des Autorengespanns ist methodisch gesehen die erste modernen Qualitätsansprüchen genügende lexikographische Darstellung dieses marginalen Sektors der fr. Lexik. Wer immer sich mit dieser Thematik befasst, wird es als Standardwerk heranziehen, das in seiner Informationshaltigkeit selbst Großwörterbüchern wie GLLF, GR und TLF überlegen ist. Joachim Lengert ★ Frédéric Darbellay, Interdisciplinarité et transdisciplinarité en analyse des discours. Complexité des textes, intertextualité et transtextualité. Genève (Slatkine) 2005, 404 p. Der Titel von Darbellays 2005 erschienenem Band ist im Detail zu lesen und zu verstehen. In seiner Monographie widmet der Autor sich dem immer noch recht diffusen Feld der (linguistischen oder auch literarischen) Diskursanalyse, wobei er versucht, diese Wissenschaftsdisziplin auf einen zeitgemäßen Nenner zu bringen. Dabei werden die zu analysierenden discours im Plural verstanden, was exhaustiv begründet wird. Zudem ist die Diskursanalyse zwar das hinter allem stehende tertium comparationis, doch behandelt das Werk nicht nur sie, sondern ebenso die vorangestellten Paradigmen der Interdisziplinarität und der Transdisziplinarität. Die Diskursanalyse wird in Abhängigkeit dieser wissenschaftlichen Methoden verstanden. Übertragen auf das vorrangig analysierte Material der Texte gelten deren Komplexität, Intertextualität und Transtextualität als Basis für die hier entwickelte Theorie. Jeder im Titel aufgeführte Begriff ist also programmatisch zu verstehen und erfährt im Text eine ausführliche Herleitung und Definition. Das Buch ist gegliedert in ein Vorwort, eine Einleitung und zwei Hauptteile, von denen jeder in vier Kapitel unterteilt ist. An eine conclusion schließt sich eine ausführliche, Primär- und Sekundärliteratur getrennt aufführende etwa 50-seitige Bibliographie an. Bereits im Vorwort wird deutlich, dass die Begriffe interdisciplinarité und transdisciplinarité logisch dem Komplex der Diskursanalyse übergeordnet sind. Sie sind für Darbellay nicht nur Methode, sondern wissenschaftliches Prinzip, das es zu verteidigen gilt. Als Anschauungsobjekt der «vision disciplinaire» einerseits und der «vision interet transdisciplinaire de la connaissance» andererseits eigne sich besonders die Analyse der Diskurse und der Kommunikation (12). Wenn Darbellay sich auch bereits hier als Verfechter der letztgenannten Vision zeigt, so legt er doch zugleich einen Grundsatz fest: «toute pratique de recherche et d’enseignement interet transdisciplinaire est amenée à se construire sur et à partir des disciplines existantes» (13). Die connaissance interet transdisciplinaire sieht sich dem Autor zufolge im heutigen Wissenschaftsalltag vier Arten von Hindernissen (obstacles) gegenüber: wissenschaftlichen, institutionellen, psycho-soziologischen und kulturellen Hindernissen. Dies wird am Beispiel der Diskursanalyse im Vorwort kurz angerissen. Auf S. 16 wird auf die Diskursanalyse französischer Prägung nach Foucault sowie auf die vor allem im angelsächsischen Bereich dominante Critical Discourse Analysis nach van Dijk verwiesen; der Verfasser (Vf.) als Schweizer und Kind der Genfer Schule erweist sich jedoch im Verlaufe des Textes eher als Vertreter der ersteren. 243 Besprechungen - Comptes rendus Spätestens im Untertitel der Einleitung («Prolégomènes à une approche interet transdisciplinaire de la complexité des discours et de la communication») wird deutlich, dass es sich hier nicht um einen deskriptiven, sondern um einen konzeptuellen Text handelt. In Form von Arbeitshypothesen und Grundsatzfragen werden nun die Prinzipien genannt, denen sich Vf. verschreibt: eine pluralistische Definition von «Diskurs», ein poststrukturalistischer Paradigmenwechsel, semiotische Heterogenität, Intertextualität und Dialogizität sowohl im textuellen als auch im epistemologischen Sinne (cf. 28/ 29). Er nimmt sich vor, mehrere in Zusammenhang mit diesen Prinzipien stehende Antagonismen aufzubrechen, und zwar in Bezug auf wissenschaftliche Arbeits- oder Denkweisen (logicogrammatical vs hermeneutique), Konzeption von Sprache (langue vs parole) und Definition von Textualität (texte vs contexte). Als wissenschaftliche Arbeitsweisen bzw. Konzepte a priori werden Inter- und Transdisziplinarität bzw. Inter- und Transtextualität als Weiterentwicklung der (Pluri-) Disziplinarität bzw. (Pluri-) Textualität einander gegenüber gestellt. Der erste Teil trägt den Titel Interdisciplinarité et transdisciplinarité. État des lieux et enjeux dans le champ de l’analyse des discours. Dieser Teil dient vorrangig dazu, die Konzepte der Disziplinarität bzw. der Pluridisziplinarität, also nebeneinander existierender, sich gegenseitig voneinander abgrenzender Wissenschaftsdisziplinen, definitorisch abzugrenzen vom zeitgemäßeren interbzw. transdisziplinären Ansatz. Jedes dieser vier Konzepte wird kategorisiert und unter Einschluss des jeweiligen Objektbezuges schematisch dargestellt. Dem traditionelleren (pluri-)disziplinären Konzept wird dabei die approche analytique zugeordnet, bei der homogene Analyseobjekte isoliert und synchronisch betrachtet werden. Dem gegenüber steht die vorzuziehende approche systémique, die diachronisch heterogene Variablengruppen in ein Beziehungsgefüge zu setzen versucht (75). Als Beispielwissenschaften für einen interbzw. transdisziplinären Ansatz werden Linguistik, Soziologie, Psychologie und Ethnologie angeführt. Die Diskursanalyse dient Vf. im Folgenden als Vorführobjekt des notwendigen inter- oder transdisziplinären Ansatzes, birgt doch der Diskurs in sich schon mindestens ein kaum aufzulösendes Paradox: Ist er langue oder discours, langue oder parole, texte oder contexte? (cf. 92s.) Vf. arbeitet anschließend vier Analyseebenen für den Diskurs heraus, die in folgende aufschlussreiche Synthese gefasst werden: «Un discours est une organisation linguistique et textuelle (A), inscrite sur un support uniou plurisémiotique (B); il est produit et interprété par des sujets communicants (C) dans un contexte psychologiquement et socialement déterminé (D)» (103). Hiermit ist das Instrumentarium des Vf. festgelegt. Es dient ihm im weiteren Textverlauf als Basis unter anderem für eine exemplarische vergleichende Analyse einer Bibelstelle (der Passion Christi) mit einer entsprechenden Parodie von Alfred Jarry sowie einer Fabel La Fontaines (La Cigale et la Fourmi) als Hypotext mit deren Parodien (als Hypertexten) von Queneau und anderen Autoren (letztere allerdings erst im zweiten Teil). Der erste Teil enthält weiterhin ein umfangreiches Kapitel mit dem Titel Vers une reconception des sciences du langage, in dem das saussuresche Erbe (ohne das Darbellays Text undenkbar wäre) für den aktuellen Kontext verwertet und der Versuch gemacht wird, seine strengen Dichotomien (ausgehend von langue vs parole), vor allem die in der Rezeption von Saussures Werk verankerten, aufzulockern. Nicht nur im Falle der saussureschen Terminologie verfolgt Vf. die Strategie, eine adversative Gegenüberstellung von Antagonismen durch eine konzessive zu ersetzen (Bsp.: «La Linguistique est une partie de la Sémiologie MAIS 1 La Linguistique est plus que la Sémiologie», 167, Hervorhebungen im Text), was ge- 244 Besprechungen - Comptes rendus 1 Im Sinne von «zwar, aber». Dieses Beispiel wird aus der Diskussion der von Barthes erstmals revidierten Hierarchie von Semiotik (bzw. sémiologie in der französischen Terminologie) und Linguistik heraus entwickelt. nerell seinem Ziel des Durchlässigmachens terminologischer und epistemologischer Grenzen entspricht. Im letzten Kapitel dieses Teils, Discours, médias et communication, geht Vf. auf die dem medialen Diskurs immanenten Charakteristiken der médiation (also die Voraussetzung sozialer Interrelationen zwischen Kommunikationsteilnehmern) und médiatisation (die Art der medialen Übertragung und Medialisierung) ein 2 . Aus dem ersten Teil gehen deutlich die epistemologischen und konzeptuellen Grundprinzipien hervor, auf denen Darbellays Text basiert: - Die wissenschaftlichen Wurzeln des Vf. liegen fest im Strukturalismus Saussures und dessen poststrukturalistischer Weiterentwicklung französischer Prägung verankert. - Der Vf. plädiert dafür, terminologische und strukturelle Dichotomien aufzulockern, aber nicht abzuschaffen. Er verfährt dabei nach dem Prinzip eines «zwar, aber» bzw. «sowohl als auch» anstelle eines «entweder oder». - Moderne wissenschaftliche Analyse sollte nach Meinung des Vf. zirkulär verlaufen und nicht linear, das heißt einzelne Wissenschaftsdisziplinen sollten sich aufeinander über ihre Objekte rückbeziehen.Als den Diskurs charakterisierend werden vor allem Heterogenität und Dialogizität hervorgehoben. - Darbellay fasst verschiedene bereits gemachte Schritte in Richtung eines wissenschaftlichen Paradigmenwechsels - als Autoren sind hier v. a. Poststrukturalisten wie Barthes, Kristeva, Bachtin etc. zu nennen - zusammen und macht sie der Diskursanalyse nutzbar. - Die angelsächsische Diskursanalyse nach v. Dijk und anderen wird zwar genannt, als Textbasis jedoch weitgehend außer Acht gelassen. - Darbellays Kommunikationsbegriff entspricht dem der neueren linguistischen Pragmatik; er ist kontext- und sprecherbezogen. Der zweite Teil ist wesentlich kompakter zusammenzufassen, da er im Grunde die im ersten Teil erhobenen Postulate auf der Textebene erprobt. Darbellays Textbegriff ist hier ein erweiterter, was von ihm zwar dezidiert hervorgehoben wird, im Zuge seines interdisziplinären Ansatzes aber kaum überrascht 3 . Der Teil trägt den Titel Complexité du discours. Textualité, intertextualité et transtextualité und behandelt in vier Kapiteln folgende Themen: den Diskurs als komplexes Phänomen (Kap. 1), die wiedergegebene Rede als Beispiel von Intertextualität (Kap. 2), eine integrative Definition von Inter-, Trans- und Hypertextualität (Kap. 3) und den Ausblick auf die Anwendung des entworfenen Begriffskanons auf die modernen Technologien der Kommunikation. In diesem zweiten Buchteil erweist sich Vf. als stark textlinguistisch geprägt. Das bereits erwähnte Beispiel des Textes La Fontaines im Vergleich mit verschiedenen modernen französischen Parodien wird als Exempel einer hyper- und transtextuellen Analyse statuiert. Die Triade Text-Kontext-Diskurs wird dabei als zirkuläres Schema, das auf den wechselseitigen force centrifuge und force centripète basiert, verstanden. Die Grafik auf p. 242 veranschaulicht die stufenweise Entwicklung der Interdependenzen vom Text zum Diskurs. Hervorzuheben bleibt noch, dass Vf. für die schrittweise Analyse vom «textuellen Diskurs» hin zum außer- oder transtextuellen Diskurs (meine Terminologie) eine Segmentierung auf typographischer, morphosyntaktischer, semantisch-lexikalischer und Äußerungsebene favorisiert (270s.) 245 Besprechungen - Comptes rendus 2 In diesem Zusammenhang sei auf den diesenAspekt vertiefenden Titel J.-P. Meunier/ D. Peraya, Introduction aux théories de la communication. Analyse sémio-pragmatique de la communication médiatique, Bruxelles 2004 2 verwiesen, auf den sich auch Darbellay mehrfach bezieht. 3 Verwiesen sei an dieser Stelle auf die Definitionen von «Text» in Bussmanns Lexikon der Sprachwissenschaft sowie in Nünnings Lexikon Literatur- und Kulturtheorie. Der abschließende Ausblick auf die technologische Medienkommunikation bleibt fragmentarisch; vielmehr wird hier die Möglichkeit aufgezeigt, die auf der Textebene erworbenen interdisziplinären Analyseformen auf die Medienwelt zu übertragen, als inter- und transmédialité (331). Abschließend wird der Blick geöffnet auf die Rolle der Universitäten «dans un nouvel espace, où les acteurs de l’enseignement et de la recherche interagissent de plus en plus avec les acteurs sociaux, politiques et économiques» (340). Folgendes möchte ich zu diesem Buch kritisch anmerken: Der Text ist in höchstem Maße metawissenschaftlich, also weit weniger anwendungsals theoriebezogen. Der Leser bedarf einiger vorheriger Einarbeitung in die Diskursanalyse und die (sprach-)wissenschaftlichen Grundtendenzen des 20. Jahrhunderts, um neue Erkenntnisse aus dem Werk schöpfen und seiner Vorgehensweise folgen zu können. Der Text ist außerdem postulativ, was eine gewisse Redundanz der Hauptthesen zur Folge hat. Zudem gewinnt der Leser zuweilen den Eindruck, dass hier mehr eine Synthese bereits aufgeworfener Fragen und Antworten gemacht und nicht ein vollkommen neues Konzept entworfen wird. Der Nutzen des sehr umfangreichen Kapitels über die strukturalistische Linguistik an dieser Stelle scheint doch teilweise fraglich. Als ermüdend dürfte vom einen oder anderen Leser auch die durchschnittlich immense Länge der Fußnoten empfunden werden. Einige der dort vermerkten Anmerkungen hätten es durchaus verdient, in den Haupttext mit aufgenommen zu werden. Insgesamt stellt das Buch jedoch eine schon lange wünschenswerte methodologische Fundgrube dar, die zeitgenössische, teilweise noch sehr zaghaft realisierte interdisziplinäre Tendenzen in der Wissenschaft allgemein und der Diskursanalyse im Besonderen synthetisiert und propagiert.Als Instrumentarium mehr denn als Nachschlagewerk verstanden, bietet Darbellays Text nicht nur dem Diskursanalytiker vielfältige Denkanstöße für ein interdisziplinäres, vielschichtiges und multiperspektivisches Text- und Kommunikationsverständnis. Sehr hilfreich sind die zahlreichen schematischen Darstellungen, welche die herausgearbeiteten Hauptaspekte jedes Kapitels anschaulich illustrieren. Interessant wäre es, den vom Autor nur fragmentarisch gelieferten Anstoß einer Erweiterung seiner Theorie auf die Realität der Medienwelt und auf deren Widerspiegelung in der universitären Lehre auszuweiten. Nina Ulrich ★ Jan Goes (ed.), L’adverbe: un pervers polymorphe, Artois (Artois Presses Université) 2005, 304 p. (Études linguistiques) Le présent volume qui contient les communications présentées dans le cadre du Quatrième colloque de linguistique franco-roumaine organisé par le Centre de Recherche en linguistique française de l’Université d’Artois s’inscrit heureusement dans la longue et riche tradition de recherche, en linguistique française, consacrée à l’adverbe 1 . Toutes les contributions relèvent de la linguistique française, anglaise ou roumaine et/ ou de la linguistique contrastive (notamment du domaine franco-roumain). Nous retrouvons dans les pages de ce livre des études rédigées par des spécialistes de ce champ d’étude parmi lesquels 246 Besprechungen - Comptes rendus 1 Il suffit de mentionner quelques-unes des études parues ces dix dernières années pour se rendre compte de l’importance et de la place qu’occupe cette partie du discours dans les ouvrages de grammaire: Cl. Guimier, Les adverbes du français. Le cas des adverbes en -ment, Paris-Gap 1996; Ch. Molinier/ F. Levrier, Grammaire des adverbes. Description des formes en -ment, Genève 2000; M. Nøjgaard, Les adverbes français. Essai de description fonctionnelle, 3 vol., Copenhagen 1992, 1993, 1995; Ch. Touratier (ed.), Adverbe et circonstant, Aix-en-Provence 2001. Cl. Guimier, D. Van Raemdonck, Ch. Molinier ou M. Òenchea, pour n’en citer que quelques-uns. Le titre du recueil est suggestif («pervers polymorphe»). En effet, l’adverbe, que l’on a tour à tour considéré comme une «classe résiduelle» (Cl. Guimier), «[l’]enfant terrible de la grammaire», le «cauchemar des linguistes», une «catégorie résiduelle» (Riegel, Pelat, Rioul), un «casse-tête chinois» ou comme un «fourre-tout» (J. Feuillet), reste, du fait de son hétérogénéité, une partie du discours parmi les plus contestées. Les études qui constituent ce volume sont dus à des auteurs qui ont abandonné l’analyse traditionnelle considérée comme une «recherche passablement stérile», en faveur de «l’articulation entre le sens des adverbes étudiés et leur comportement, que ce soit du point de vue de la création lexicale . . ., du point de vue de l’analyse discursive ou de la pragmatique» (7). Elles ont été groupées par l’éditeur selon «les problèmes soulevés, du général au plus particulier, espérant ainsi montrer l’unité, malgré tout, des recherches concernant l’adverbe» (7). L’ouvrage s’ouvre par la contribution de J.-P. Martin, En guise d’ouverture: quelques considérations diachroniques sur «très» et «et» (9-21). L’auteur analyse minutieusement les emplois pro-adverbiaux de ces deux mots en ancien français. Généralement, très se rencontre dans la structure des composés ou des dérivés tels que trèsque, trestot, trespasser, mais on le trouve aussi comme incident d’un adverbe (volantiers, doucement), précédant un complément prépositionnel ou dans des structures de type avoir + substantif («j’ai si très soif»). Puis, peu à peu, l’emploi adverbial apparaît «comme le résultat d’une longue histoire au cours de laquelle il a longtemps été perçu comme un simple morphème plutôt qu’un lexème à part entière» (15). Pour ce qui est de et, l’auteur montre que, en ancien français, il existe des structures où il est susceptible d’avoir une valeur adverbiale (mis à part son rôle conjonctif; d’ailleurs son équivalent roumain ói se rencontre même de nos jours avec une valeur adverbiale-temporelle ou modale). Finalement, J.-P. Martin est convaincu que «nombre de mots sont entrés dans la catégorie des adverbes ou en sont sortis au gré de ces évolutions» (21). Le deuxième article, L’adverbe, adjectif du verbe? Répartition des rôles (23-42), dû à D. Van Raemdonck, reprend les discussions relatives aux liens distributionnels qui existent entre l’adverbe et l’adjectif. Nous retrouvons une démarche théorique bien nourrie d’exemples qui rend compte du fait que «la définition de l’adverbe et de la fonction adverbiale ne pourra être approchée que dans le cadre d’un double système de parties de langue et de parties de discours cohérent» (39). Les auteurs des deux interventions suivantes (M. Glatigny, D. Amiot, N. Flaux) se penchent sur les adverbes en -ment. Le premier retrace l’histoire de ce type d’adverbes (L’éternel retour des adverbes en -ment, XVI e -XX e siècles), en insistant sur leur emploi et sur leur sémantique, ainsi que sur leur actualité. À la fin de son analyse, il constate en accord avec O. Mordrup que «la diversité et la plasticité des emplois de nos adverbes éclatent au XVI e siècle comme au XIX e / XX e siècle, peut-être du fait, en grande partie, du sémantisme flou du ‹suffixe› -ment» (63). Les deux autres intervenants, D. Amiot et N. Flaux, s’arrêtent sur Les adverbes en «-ment» dérivés des noms propres de personnes (69-87). En fait, il ne s’agit pas là d’une particularité du français; on trouve des formes analogues en espagnol, par exemple d’orsianamente ( Eugenio d’Ors), dostoievskianamente ( Dostoievski). Mais il est vrai que ce type de formation n’est pas abordé dans les ouvrages de linguistique française. Dans leur contribution, les deux auteurs expliquent de manière convaincante les mécanismes linguistiques qui ont déterminé l’apparition d’adverbes tels que homériquement ‘à la manière d’Homère ou des héros de son œuvre’, augustiennement ‘à la manière de Saint Augustin’, lamartinement (cela ne va pas), procustement, freudiennement, etc. Ils sont persuadés que «l’énonciateur, par le choix qu’il fait d’employer un tel adverbe, traduit tout 247 Besprechungen - Comptes rendus d’abord sa présence dans le discours mais propose aussi sa propre vision des choses par le biais de la comparaison établie entre un élément du discours et le porteur du Npp. Ainsi, en disant: Après avoir rêvé, un peu bovaryquement . . ., l’auteur de la phrase ne fait pas référence à n’importe quelle rêverie mais à celle, bien particulière de Mme Bovary, une femme ayant des aspirations à mener une vie différente de celle qu’elle mène . . . » (85). Dans Les formes adverbiales du français construites sur l’adjectif «général» (89-106), Ch. Molinier explique les fonctions qu’assument dans des contextes divers les quatre formes adverbiales construites sur l’adjectif qualificatif «général»: généralement, en général, de (façon-manière) générale et en règle générale. Il s’agit des fonctions suivantes: adverbe d’habitude, disjonctif de style, modifieur verbal et focalisateur (105). Cl. Guimier ne quitte pas son domaine de prédilection - l’étude de l’adverbe anglais - et choisit cette fois-ci d’aborder les adverbes anglais constitués du suffixe -wise (Les adverbes en «-wise» de l’anglais moderne: rôles sémantiques, 107-25). Ce suffixe ( germ. *wisa) a la même origine que le français guise (sp. guisa, anc. port. gisa, guysa, cat., oc., it. guisa) et se trouve également dans d’autres langues germaniques comme, par exemple, en allemand (gleicheweise, folgenderweise). Après une analyse détaillée de divers faits de langue contemporains, il remarque qu’on a certainement affaire à deux types d’adverbes en -wise: les adverbes de manière et les adverbes de domaine, qui témoignent d’une évolution parallèle. Malgré cela, Cl. Guimier pense qu’il «apparaît une unité du suffixe -wise: si l’adverbe de manière est le signe du regard du locuteur porté sur un procès, l’adverbe de domaine est le signe du regard du locuteur porté sur un contenu propositionnel» (123). En guise de conclusion, il soutient que «la vogue actuelle pour ce suffixe, réprouvé par les puristes, rappelons-le, contribue à sa polysémisation» (123). A. Borillo ouvre la voie aux études d’ordre discursif (Place et portée des adverbes de temps dans la structure de phrase et dans la structure de discours) en nous faisant découvrir les liens qui existent, à l’intérieur de l’énoncé, entre les différents adverbes temporels. En fait, la cohésion du texte est assurée par ce type de composition discursive. J. Bacha poursuit avec une analyse temporelle en choisissant d’étudier dans une perspective nouvelle l’adverbe français puis, qui avait été jusqu’à présent considéré comme un simple marqueur temporel. Dans son intervention, (Et) puis: marqueur temporel et connecteur argumentatif (147-61), J. Bacha met en question sa valeur exclusivement temporelle et remarque un certain lien qui existe entre l’adverbe puis et la conjonction et. Elle constate qu’il existe des situations où nous avons affaire à des progressions sémantique, textuelle et pragmatique de cet adverbe. En effet celui-ci a tendance à devenir l’équivalent de et pour ensuite s’associer à cette conjonction et former ainsi une locution argumentative. L’ouvrage se poursuit dans le domaine de l’énonciation et de la pragmatique avec la contribution de C. Cilianu-Lascu, «Encore» - emplois temporels et non temporels en français et en roumain, qui effectue une analyse contrastive de l’adverbe français encore et de ses équivalents roumains - încù, ói, mai, tot, pe deasupra, totuói, etc. M. Pitar, L’adverbe «tocmai». Valeurs et équivalences (189-202), étudie les valeurs contextuelles d’un semi-adverbe roumain qui apparaît assez souvent dans des contextes très divers. Outre sa valeur temporelle, tocmai possède, entre autres, des fonctions argumentatives analysées par une auteure qui se fait remarquer par une bonne interprétation des faits de langue et des exemples choisis avec soin. Avec l’étude de F. Lévrier, Connecteurs et correction du discours (203-19), nous resterons dans la sphère des liens discursifs et sémantiques qui s’établissent dans le texte. Les paires de termes décrites (au fait et à propos d’une part, au demeurant et au reste d’autre part) «mettent l’accent sur un mode particulier de construction du discours, en ce qu’ils apparaissent à l’analyse comme des outils visant à fragmenter l’organisation discursive» (217). 248 Besprechungen - Comptes rendus D. Vlad aborde le problème des Adverbes marqueurs de modalisation dans les énoncés au conditionnel (221-39) qui sont variés (éventuellement, sans doute, probablement, peut-être, vraiment, pourquoi, bien) et qui apportent une information supplémentaire qui, dans certaines situations, est obligatoire. E. Negoi òù Soare et V. Vintilescu étudient Les adjectifs et adverbes évaluatifs: de la syntaxe à la pragmasémantique. Dans leur intervention, elles se proposent d’analyser des structures communes au roumain et au français des points de vue sémantique, syntaxique ou pragmatique. Plus précisément, il s’agit de constructions contenant un infinitif en français (facile à dire) et un supin en roumain (uóor de zis). Des considérations d’ordre pragmatique incitent les auteures à conclure qu’il existe des différences entre les deux langues: «il existe en fait deux types de structures qui s’actualisent de manière différente en roumain, et qui en français s’actualisent de la même manière» (253). Quant aux auteures des deux dernières interventions, E. Arjoca-Ieremia et M. Ò enchea (Espaces mentaux et représentations linguistiques: l’adverbe roumain «mai» et ses équivalents français [258-80] et Adverbes renforçants dans l’opération traduisante (domaine roumainfrançais) [281-301]), elles proposent une analyse contrastive des adverbes qui caractérisent des points de vue syntaxique et discursif des deux langues. Tout au long de ce parcours thématique, nous avons assisté à des analyses intéressantes portant sur différents adverbes en français, en anglais et en roumain. En réussissant à mettre en valeur les recherches antérieures sur l’adverbe, les auteurs de ce volume ont réussi proposer des repères de réflexion sur l’une des parties du discours les plus problématiques pour les grammairiens. Nous espérons que les participants à ce colloque continueront leurs analyses dans ce domaine et nous feront découvrir d’autres particularités de cette classe de mots qui passionne de plus en plus les linguistes français et roumains. En fait, toutes les contributions confirment ce que Cl. Guimier prévoyait il y a quinze ans lorsqu’il déclarait que «le problème de l’adverbe [était] suffisamment vaste pour que chacun, quelle que soit sa spécialité, puisse y trouver matière à réflexion» 2 . C’est le mérite de Jan Goes d’avoir (re)mis en marche la «machine adverbiale». Il semble clair que ce recueil a rempli les promesses qui étaient formulées dans l’Introduction, soit «[d’]apporter quelques résultats stimulants pour la recherche concernant la syntaxe et la sémantique des catégories grammaticales» (7). Adrian Chircu ★ Habiba Naffati/ Ambroise Queffélec, Le français en Tunisie, CNRS (UMR 6039, Bases, Corpus et Langage) 2004, 453 p. (Le français en Afrique 18) Cet ouvrage participe du projet de recherches partagées intitulé Inventaire des particularités lexicales du français au Maghreb, coordonné par A. Queffélec et qui s’inscrit dans le cadre du réseau Étude du français en francophonie de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUPELF-UREF). Comme les trois autres ouvrages de la même collection, Le français au Maroc 1 , Le français en Mauritanie 2 et Le français en Algérie 3 , cet ouvrage se com- 249 Besprechungen - Comptes rendus 2 Cl. Guimier, Peut-on définir l’adverbe? , in: Les états de l’adverbe, Rennes, 1991: 5 (Travaux de CERLICO 3). 1 F. Benzakour/ D. Gaadi/ A. Queffélec, Le français au Maroc, Bruxelles 2000. 2 B. Ould Zein/ A. Queffélec, Le français en Mauritanie, Paris 1997. 3 A. Queffélec/ Y. Derradji/ V. Debov/ D. Smaali-Dekdouk/ Y. Cherrad-Benchefra, Le français en Algérie. Lexique et dynamique des langues, Bruxelles 2002. pose de deux parties: tout d’abord une présentation de la situation historique et sociolinguistique du pays ou de la région concernée puis l’inventaire lexical proprement dit. La première partie, Configurations sociolinguistiques et linguistiques (11-114), est développée à partir de la thèse de Habiba Naffati 4 . Il s’agit d’une synthèse originale de la situation du français en Tunisie; celle-ci offre, en plus de sa grande qualité et de sa précision, l’avantage de regrouper les informations des «travaux existants, souvent inédits, dispersés ou d’accès difficile» (5). Les premiers chapitres présentent les origines du plurilinguisme tunisien (11-16), le protectorat et la politique de francisation (17-22), et la politique linguistique de la Tunisie indépendante (23-30). Puis Habiba Naffati nous livre les données chiffrées de l’évolution de la situation linguistique des dix dernières années, et la répartition de la production écrite et orale entre français et arabe tunisien (au niveau de l’enseignement, des affichages officiels, de la vie culturelle, des médias . . .) (31-42). La question du conflit linguistique et identitaire est développée (43-56) et la situation de bilinguisme analysée par une catégorisation des locuteurs du français et représentations (57-64) selon la grille sociolinguistique classique (âge, sexe, appartenance sociale et géographique). Dans ce chapitre, ainsi que dans le suivant qui indique les contextes d’emploi du français (65-74), Habiba Naffati arrive à la conclusion que l’oral est surtout marqué par l’alternance codique franco-arabe et que «la stricte séparation des codes linguistiques semble surtout s’appliquer à l’écrit et concerne essentiellement le français et l’arabe littéral» (61, cite Darot 1998 5 ). Le français faisant l’objet de l’inventaire est décrit dans le chapitre intitulé Les variétés du français (75-84) qui traite de la grande hétérogénéité de la situation linguistique en Tunisie; celle-ci s’étage sur un double continuum: un continuum intralinguistique (acrolecte, mésolecte, basilecte) et un continuum interlinguistique (discours mixte arabe/ français), pour lesquels l’emploi des variétés s’articule en fonction des codes (écrit et oral). Dans ce contexte, l’inventaire lexical vise à décrire le lexique du mésolecte (français des locuteurs ayant suivi un cursus scolaire long et qui ont continué à le pratiquer): «Étant donné que le français en Tunisie présente un net écart entre l’oral et l’écrit et qu’à l’oral on observe surtout des alternances codiques français/ arabe, notre choix se focalise sur le français écrit, qui subit une pression normative lui interdisant l’alternance. . . . le mésolecte se révèle le représentant le plus significatif de la norme endogène et donc d’une spécificité régionale. En outre, la focalisation sur le mésolectal écrit permet de réduire le problème de la distinction entre xénisme et emprunt, particulièrement délicat à trancher à l’oral. Cette prédilection pour la variété écrite n’exclura pas cependant le recours aux attestations orales de ce mésolectal» (85). Les choix concernant la présentation des particularités lexicales, la méthodologie de l’inventaire (85-94), sont présentés comme étant semblables à ceux des inventaires des trois autres pays maghrébins - Algérie, Maroc et Mauritanie - et suivant la pratique lexicographique adoptée par les inventaires des particularités lexicales du français hors de France. Il s’agit, pour la Tunisie, d’une description synchronique ne s’élargissant que ponctuellement à une dimension diachronique avec quelques attestations de la période charnière qui suit l’indépendance. Outre les emprunts et les néologismes, les auteurs ont également retenu les termes figurant comme marqués dans la lexicographie du français standard et qui sont d’un usage courant dans la variété du français tunisien. 250 Besprechungen - Comptes rendus 4 H. Naffati, Le français en Tunisie. Étude sociolinguistique et lexicale, Thèse de Doctorat, Université de Provence 2000 5 M. Darot, «L’alternance codique français/ arabe dialectal tunisien dans des conversations téléphoniques», in: A. Queffélec (ed.), Alternances codiques et français parlé en Afrique, Aix-en-Provence 1998: 119-29. Le corpus est bien défini et représentatif - presse, littérature, textes de nature diverse (scientifiques, techniques, artistiques, scolaires, etc.), attestations orales - et les particularismes ont été sélectionnés selon des critères précis (fréquence et dispersion chronologique, géographique et de genre, etc.). Les diverses conventions concernant la macro-structure et la micro-structure seront reprises plus bas, avec leur application. Les analyses sémasiologique (95-110) et onomasiologique (111-14) apportent une bonne synthèse: les données chiffrées indiquent une forte proportion d’emprunts arabes (plus de 62 %), et ceux-ci bénéficient dans cette étude de tout un développement sur leur intégration dans le français de Tunisie. Les résultats de l’analyse onomasiologique permettent aux auteurs de déduire que la création de particularités lexicales est principalement motivée par le besoin de décrire une réalité tunisienne étrangère à la France, dont on nous dit que les thèmes dominants sont les réalités religieuses et gastronomiques (114). L’inventaire lexical (115-436) des tunisismes reprend celui qui a été développé par Habiba Naffati dans sa thèse, et est complété par des travaux menés par A. Queffélec, M. Ben Salah Hammal, A. Gheribi et L. Bel-Hadj Larbi. Les macroet micro-structures présentent les particularités suivantes: Entrées et variantes: Lorsqu’une lexie présente plusieurs formes graphiques (ce qui est souvent le cas pour les emprunts à l’arabe), celles-ci apparaissent sous une même vedette (choisie en fonction de sa plus grande fréquence graphique). Par contre, les variantes morphologiques, formes du pluriel et du féminin non conformes au mode de formation du français standard, ont été dégroupées et font l’objet d’articles distincts contenant des citations (ex. beldi m./ beldiya f., dawr sing./ adawar(s) pl., attar sing./ attarine pl., cheikh sing./ chouyoukh pl., chérif sing./ ashrafs pl.). Un système de renvois permet de faire l’économie de définitions communes. Ce choix de multiplication des entrées - partagé par les trois autres inventaires développés sur le même modèle - s’il est justifié par la particularité des emprunts indigènes et de la souplesse quant à leur intégration dans la variété de français, peut parfois mener à une lourdeur de consultation. À titre d’exemple, la lexie chérif fait l’objet de trois entrées: cherif, sharifa pour le singulier, chorfa, shurafa mais aussi ashrafs pour le pluriel (à ajouter à cela une entrée shurafas, m. pl., variante de chorfa, sans citations mais avec un renvoi alphabétique à la graphie principale cherif et non à chorfa, comme on pourrait l’attendre). Il en est de même pour certaines variantes que nous pourrions désigner comme «polymorphiques», c’est à dire les composés et formes elliptiques. Sous chéchia stambouli, «chéchia haute [c’est-à-dire couvre-chef en laine, de forme cylindrique ou tronconique]», le lecteur est renvoyé au synonyme stambouli (par ellipse) qui lui-même n’est qu’une entrée alphabétique et nous renvoie à chéchia stambouli. Les considérer comme variantes pourrait permettre d’éviter l’aller-retour au lecteur, comme c’est le cas par exemple de complet de poisson, poisson-complet, poisson complet, formes simplement traitées dans une seule entrée et avec renvoi alphabétique simple sous poisson complet. Prononciation et transcription phonétique: Selon les choix qui ont été opérés par l’équipe de recherche sur le français au Maghreb, la transcription phonétique n’est pas fournie, puisque celle-ci peut varier considérablement et que cette étude privilégie l’écrit. Mais les graphies adoptées par les scripteurs sont signalées comme «reflet de la prononciation qu’ils leur attribuent» (91). Ainsi, la présentation des conventions graphiques (91) pour les sons inconnus au système phonétique français peut permettre de se faire une idée des prononciations de la lexie. Origine: En ce qui concerne l’origine des mots et expressions, celle-ci est parfois signalée entre parenthèses, surtout pour les emprunts et les termes hybrides, accompagnée éventuellement de glose ou de commentaire. Les traductions littérales de la forme arabe à laquelle le mot a été emprunté apporte un éclairage tout à fait intéressant pour le lecteur non arabophone. Ne citons pour exemple que le mot raï, désignant la musique moderne née en 251 Besprechungen - Comptes rendus Algérie, et dont on nous dit que le nom vient de l’arabe «pensée, raison, opinion (souvent par opposition à la morale, aux mœurs, aux idées préétablies)». On peut simplement regretter que cela ne soit pas généralisé à tous les lexèmes empruntés 6 . Le choix de présentation de l’origine a été fait selon qu’il s’agit d’emprunts aux langues locales et aux langues non-locales (96-97). Cette distinction brouille un peu les pistes dans le sens où il est parfois difficile de faire la différence entre la langue-source du lexème et celle à laquelle appartient son étymon. Si pour beznas, tbnazniss, beznassas, lexie anglaise qui a subi la dérivation tunisienne (donné en exemple par les auteurs, 96), le lien étymologique est bien indiqué dans la partie étymologie par «forgé sur l’anglais», cette précision n’est pas toujours présente. En effet, pour les formes jugées comme empruntées aux langues non-locales, il semble y avoir une différence de traitement. Notons tout d’abord quelques exemples pour les mots turcs. Si baklawa est indiqué comme provenant du turc et passé à l’arabe, ou qalpaq («bonnet de fourrure») comme forme turque passée au français et réimportée, bakchich porte comme seule indication «du turc» 7 . Le même problème apparaît avec les mots persans. Vizir est indiqué comme provenant du persan, et passé au turc et à l’arabe, alors que babouche et narguilé apparaissent dans le lexique simplement comme venant du persan 8 . Le problème qui se pose ici, pour le lecteur, est d’identifier la strate d’emprunt de ces lexèmes, et de déterminer si cette différence de traitement est pertinente ou s’il faut l’imputer à un manque d’information inhérente à la difficulté de déterminer leur cheminement exact. Cet ensemble demanderait donc un éclaircissement. Par contre, et c’est appréciable, certaines explications étymologiques sont données avec la référence à leur auteur, ce qui permet de proposer une explication tout en lui conservant son caractère hypothétique (voir à ce propos, par exemple, la vedette burnous). Marques d’usage: Les marques d’usage sont en grande majorité limitées à la notion de fréquence (92), dont l’indication est fournie systématiquement et simplifiées en un système à trois degrés (disponible, assez fréquent, fréquent). Ceci permet néanmoins de se faire une idée de la vitalité du lexème et évite le piège d’une évaluation quant à la valeur d’emploi dans le temps, le niveau de langue, etc. qui ne peut qu’être subjective sans une enquête précise. Les auteurs de ce lexique font d’ailleurs preuve de prudence en présentant l’information pour cette fréquence comme simplement indicative, «subjective et difficilement quantifiable» (92). Définition: Concernant la définition, le choix de la rédaction a été de dépasser parfois le cadre linguistique et de la compléter éventuellement «par des informations encyclopédiques, afin qu’elle soit plus transparente pour le lecteur étranger au contexte tunisien» (92). Exemples et illustrations: Les citations ont été choisies pour être représentatives (quant aux sources et aux dates) mais aussi illustratives, dans le sens où elles proposent bien souvent de précieuses informations non seulement encyclopédiques mais aussi culturelles (ex. l’article adhohr «deuxième prière quotidienne musulmane qui a lieu au milieu du jour» contient une citation, tirée de la presse, donnant la liste des prières et leur horaire). Les gloses et traductions éventuellement proposées par l’auteur d’une citation ont été conservées. Elles fournissent des informations utiles sur le terme en permettant non seulement d’en 252 Besprechungen - Comptes rendus 6 En effet, si aïd el fitr est expliqué comme provenant de l’arabe «fête de rupture du jeûne», l’information manque pour aïd el idha ou aïd mabrouk. 7 L’inventaire du Maroc nous apprend que dans cette variété, ce mot provient de l’arabe dialectal. 8 Pour babouche, l’inventaire du Maroc l’indique comme venant de l’arabe dialectal, entré du persan par le turc. De leur côté, le TLF et le FEW signalent que le mot persan est passé en arabe (avec transformation du p initial en b). Et concernant narguilé, le TLF précise que le persan a été emprunté aussi par l’arabe et le turc. comparer la réception d’un point du vue sémantique, mais aussi d’indiquer peut-être un manque de transparence jugé comme tel par l’auteur. La seule chose à regretter est que le sens de certains mots indigènes apparaissant dans les citations et ne faisant pas l’objet d’une entrée ne soit pas indiqué (entre crochets, par exemple), ce qui laisse le lecteur non arabophone parfois un peu emprunté: tasdira (s. aouada), bya, dellal (tous deux s. babouchier), karabatak, wasla (tous deux s. bachraf), n’cha (s. bézin), drivés (s. beznessa(s)), taftef (s. beznesser), etc. Commentaires: L’article peut être doté d’un commentaire de nature encyclopédique, morphologique, connotative, différentielle, etc. Concernant les commentaires visant à indiquer la différence entre l’emploi tunisien et celui du français de référence, il subsiste parfois quelques flous. Si les mots indigènes entrés dans le Petit Robert sont indiqués avec une grande régularité, les informations sur les comportements sémantiques particuliers par rapport à l’usage du français de référence (extensions/ restrictions sémantiques, glissement de sens, connotation, etc.) sont parfois lacunaires. Si les articles ghoul, cheikh, chérubin, bambin, etc. sont pourvus d’un commentaire différentiel, l’information est insérée dans la définition pour four et boulanger, mais manque pour bled et chouia, par exemple. Renvois: Les articles sont parfois complétés de renvois paradigmatiques qui concernent les termes entretenant une relation morphologique (dérivés, composés) ou sémantique (analogies, synonymes, antonymes). Les auteurs mettent en garde quant au fait que «la nature du renvoi est parfois mentionnée (pour les synonymes en particulier), mais le plus souvent [ils se sont contentés] de signaler ces renvois par V. (abréviation de voir), suivi du terme mentionné en gras» (93-94). L’on peut toutefois noter une irrégularité dans le traitement de ces renvois: si certaines familles morphologiques sont signalées (agrumicole et agrumiculteur, bey, beylik et beylical, etc.) d’autres ne le sont pas (famille morphologique créée sur berbère, celle de caïd, etc.) ou apparaissent sans la réciproque (balgha renvoi à blaghji, mais pas l’inverse). La remarque peut aussi être faite pour ce qui concerne les liens sémantiques. Peut-être ce choix est-il justifié par la richesse des citations qui nous offrent souvent ce genre d’information. Mais à notre goût, celle-ci est trop indirecte pour être facilement comprise et identifiée par un lecteur éloigné et peu au fait de la culture tunisienne. Pour exemple, notons certains synonymes qui ne sont pas indiqués clairement, ou alors pour lesquels il manque la réciproque: le mot balgha «chaussure traditionnelle à semelle de cuir, longue, plate, à bout pointu et sans quartier» est-il l’équivalent indigène de babouche (indiqué comme venant du persan) «chaussure en cuir traditionnelle, plate et légère, à bout pointu, sans quartier ni talon» et donné en renvoi mais sans marque de synonymie? Le fes et la chéchia, pour lesquels l’indication de synonymie n’est signalée que pour le premier de ces lexèmes, décrivent-ils la même réalité? En résumé de cette analyse de la partie proprement lexicale de cet ouvrage, il apparaît qu’il n’y a pas de volonté de regroupement onomasiologique ou morphologique qui permette une vue d’ensemble du champ linguistique. La tâche de le reconstruire est laissée au lecteur, aidé en cela par la richesse des citations. C’est proprement un dictionnaire de décodage linguistique mais aussi culturel: les formes sont présentées pour permettre d’appréhender le sens d’un terme rencontré au fil d’une lecture, ainsi que son bagage culturel, et non d’en retrouver les familles lexicales ou de l’ancrer dans une optique différentielle. Ainsi, si la partie sociolinguistique et linguistique offre une analyse diachronique complète et précise, permettant de comprendre la situation linguistique tunisienne actuelle, l’inventaire lexical proprement dit propose la coupe synchronique d’une des variétés qui en découle. Dire que l’un et l’autre sont complémentaires peut sembler une lapalissade, mais cependant le préciser nous paraît important afin de comprendre les choix lexicographiques de cet ouvrage de qualité. Ainsi il offre, selon nous, l’avantage non seulement de 253 Besprechungen - Comptes rendus permettre l’accès à l’histoire et à la culture tunisienne par le biais de son expression en français, mais aussi et surtout d’en rendre accessible la production qui en émane au locuteur d’une autre variété. Christel Nissille ★ Johannes Kabatek, Die Bolognesische Renaissance und der Ausbau romanischer Sprachen. Juristische Diskurstraditionen und Sprachentwicklung in Südfrankreich und Spanien im 12. und 13. Jahrhundert, Tübingen (Niemeyer) 2005, 298 p. (Beihefte zur Zeitschrift für Romanische Philologie 321). Die Aufarbeitung der verschiedenen Einflüsse, die zur Konstituierung der romanischen Sprachen beigetragen haben, ist in jedem Fall ein wichtiger Beitrag zum Verständnis von Sprachentwicklung und Sprachgeschichte, um so mehr, wenn dies mit akribischer Sorgfalt und einer ausgearbeiteten Systematik geschieht wie in dem Beitrag von Johannes Kabatek zur intensivierten Beschäftigung mit dem römischen Recht in der Schule von Bologna und den sprachlichen und gesellschaftlichen Auswirkungen der darauf einsetzenden Rezeption dieser Rechtsauffassung in weiten Teilen der Romania des 12. und 13. Jahrhunderts. Ausgehend von der nicht unberechtigten Kritik, dass «in vielen Arbeiten zu den Sprachen des Mittelalters immer noch in ungenügender Weise der sprachlichen Variation, der sprachlichen Interferenz und der textuellen Tradition Rechnung getragen» (8) wird, widmet Kabatek zunächst einen beachtlichen Teil seiner Arbeit der Erörterung eines tauglichen Instrumentariums und seiner begrifflichen Abgrenzung, um dann anhand eines Korpus von ausgewählten Rechtstexten verschiedener lokaler und zeitlicher Provenienz sukzessiv auftretende sprachliche Veränderungen konstatieren zu können. Die ersten Kapitel beschäftigen sich deshalb mit Begriffen wie Text, Rechtstext, Sprechhandlung, Diskurs, Diskurstradition, Umfeld (Situation, Region, Kontext, Redeuniversum), Ausbau‚ Varietätenraum und der zugehörigen Problematik, um dann anhand dieser Begriffe die diasystematische und soziolinguistische Verortung eines Rechttextes sowie eine Einschätzung seiner Funktion, seiner Rezeptionsgeschichte und seines möglichen Beitrags zum Ausbau der betreffenden Sprache adäquat leisten zu können. Die Wiederentdeckung des römischen Rechts im Zuge der Renaissance des 12. Jahrhunderts hing unter anderem mit dem imperialen Gedanken der deutschen Kaiser zusammen, die eng mit italienischen Juristen, vor allem Lombarden, zusammenarbeiteten, um ihre hegemonialen Ansprüche zu legitimieren. Als Zentrum dieses Schaffens bildete sich schließlich Bologna heraus, das mit seiner wohl noch vor 1155 gegründeten Universität fortan die Aufarbeitung und Verbreitung der römischen Rechtstexte und ihrer Kommentierung betrieb. Gegenstand des Interesses waren dabei in erster Linie die unter dem oströmischen Kaiser Justinian (482-565) entstandenen Rechtssammlungen. Das zwischen 528 und 534 entstandene Corpus Iuris Civilis ist das Ergebnis der großangelegten Rechtsreform des byzantinischen Kaisers, der verschiedene Kommissionen beauftragte, alle Rechtsbereiche zu synthetisieren. Darunter fällt der in zwölf Bücher unterteilte und auf älteren Codices beruhende Codex Iuris Civilis, der die Erlasse der römischen Kaiser beinhaltet, die Digesta (griech./ lat. Panedectae), eine Sammlung klassischer Autoren des römischen Rechts, sowie die Institutiones und die Novellae. Die erste Generation der bolognesischen Lehrer wird nach der Art ihrer Textkommentierung Glossatoren genannt, unter denen vor allem die quattuor doctores (Bulgarus, Martinus, Jacobus, Hugo) hervorstachen, deren ebenfalls berühmte Schüler wie Placentinus (gest. 1192) oder Accursius (1182-1263) die methodische Beschäftigung mit dem römischen Recht 254 Besprechungen - Comptes rendus nach Frankreich und auf die iberische Halbinsel trugen. Dabei wurde neben der Glosse die Rechtssumme zum wichtigsten Texttyp als Träger der neuen Rechtsauffassung. Kommentiert wurden neben den zivilrechtlichen Bestimmungen der justinianischen Sammlung auch kirchenrechtliche Aspekte, so dass sich mit der Zeit auch ein Kanonisches Recht nach Bologneser Vorbild entwickelte, vor allem getragen von der Synthese des Decretum Gratiani (Concordantia discordantium canonum, ca. 1140). Die durch ehemalige bolognesische Schüler getragene Ausbreitung der römischen Rechtsgrundsätze lässt sich anhand der in der Folgezeit entstandenen juristischen Werke in den verschieden Teilen der Romania bezeugen, die ergänzend oder ablösend den alten feudalrechtlichen lokalen Bestimmungen gegenübertraten. Die Wirkung der Bologneser Rechtsschule in Norditalien beschränkt sich zu Beginn auf eine zunehmend lateinische Schriftlichkeit, die eng mit den prosperierenden Städten und der dadurch entstehenden Notwendigkeit von Rechtssicherheit in Handel und Gewerbe zusammenhängt. Außerdem lassen sich die in dieser Zeit entstehenden Aufzeichnungen alter lehensrechtlicher Bestimmungen und der langobardischen Gesetzgebung in Zusammenhang mit den Aktivitäten in Bologna bringen (Libri feudorum, Compilatio antiqua, Lombarda). Die volkssprachliche Produktion von Texten setzt in Oberitalien im wesentlichen erst ab Mitte des 13. Jahrhunderts ein, z. T. auch erst über die Rezeption volkssprachlicher Modelle aus anderen Teilen der Romania. So lassen sich beispielsweise bei dem durch seine Wirkung auf Dante bekannten Brunetto Latini neben den Einflüssen aus Frankreich auch Bezüge zu den juristischen Texten Alfons’ des Weisen nachweisen, an dessen Hof er als florentinischer Gesandte weilte. An dieser Stelle wäre vielleicht ein Hinweis auf die Dichterschule von Bologna möglich gewesen, zumal führende Vertreter wie Lapo Gianni, Guido Guinizelli oder Cino da Pistoia ebenfalls Juristen waren. Letztgenannter war nicht nur Schüler des bereits erwähnten Accursius, sondern auch Dozent und Verfasser juristischer Werke (z. B. Lectura in Codicem). Eine denkbare Auswirkung auf die lyrischen Texte der Juristen wäre zumindest in Erwägung zu ziehen 1 . In Südfrankreich bilden sich Schulen römischen Rechts mit Bologneser Tradition in Arles, Saint-Ruf, St. Gilles, Valence, Die und Montpellier aus, in denen Schriften wie die Summa Trecensis, die Summa Rogerii, die Exceptiones Petri oder der Liber Tubingensis ihren Ursprung haben. Für eine Beurteilung der Auswirkungen der neuen Rechtsauffassung auf den Ausbauprozess der romanischen Sprachen ist jedoch ein ganz anderes Buch von höchster Bedeutung. «Zwischen 1149 und 1162 ist als erstes umfassendes volkssprachliches Werk Römischen Rechts - und als erster umfangreicher, elaborierter juristischer Text überhaupt in romanischer Sprache - die okzitanische Summa Lo codi entstanden, ein Werk, das wohl aufgrund seiner Sprache und der relativ einfachen, klar systematisierten Darstellung der komplexen Rechtsinhalte eine enorme Verbreitung erfahren hat und in vielfacher Hinsicht als Schlüsseltext der volkssprachlichen Rezeption angesehen werden kann . . . » (90). In den katalonischen Nachbarregionen lassen sich ebenfalls Einflüsse römischen Rechts nachweisen, die teils direkt auf den Kontakt zur Schule von Bologna - 119 der dortigen katalanischen Rechtsstudenten sind namentlich überliefert - zurückzuführen sind, teils aber auch auf eine intensive Rezeption des Codi schließen lassen, der dann auch ins Katalanische übertragen wurde. Auf diese Weise beeinflusste katalanische Rechtstexte sind u. a. die Vidal Canyelles zugeschriebenen Furs de Valencia oder die Costums de Tortosa. In der Aus- 255 Besprechungen - Comptes rendus 1 Vgl. dazu G. Contini (ed.), Poeti del Dolce Stil Nuovo, Cles 1991: 11-13, 132-33, 193-94 und F. Hugo, Epochen der italienischen Lyrik, Frankfurt a. M. 1964: 49-50. einandersetzung mit den justinianischen Rechtscodices erwächst auch ein Bewusstsein für das alte lokale Gewohnheitsrecht, welches im Zuge der daraus entstehenden juristisch-politischen Diskussion ebenfalls aufgezeichnet wurde, wie z. B. das Libre jutge, ein Fragment einer Übersetzung des westgotischen Forum Iudicum. Eine Synthese beider Rechtsauffassungen findet man sowohl in den Fori aragonum (Fueros d’Aragon) als auch im Vidal Maior (Liber in excelsis). Zentrum der Rezeption Römischen Rechts in Kastilien wird Palencia, wo zu Beginn des 13. Jahrhunderts die erste spanische Universität ihren Sitz hatte. Bereits Ende des 12. Jahrhunderts finden sich die ersten Spuren Kanonischen Rechts in den Summulae des Ugolino de Sesso, dessen Lehrtätigkeit an einer voruniversitären Schule in Palencia offensichtlich kirchenrechtliche Aspekte des Römischen Rechts beinhaltete. Wie auch für Katalonien sind in Bologna zahlreiche Studenten kastilischer Herkunft belegt, die später als maßgebliche Lehrer wie Laurentius Hispanus oder Vincentius Hispanus für die Verbreitung der neuen Auffassung und Methode sorgten. Resultat dieser Einflüsse ist neben den Übersetzungen alten Lokalrechts (Forum Iudicum - Fuero Juzgo) die Entstehung einiger neuer Rechtstexte zum römischen Prozessrecht, wie die Flores de derecho, der Dotrinal oder die Summa de los nueve tiempos de los pleitos. Die letztgenannten kastilischsprachigen Texte, die allesamt von Maestro Jacobo de las Leyes verfaßt wurden, sind nicht nur zentraler Ort des Ausbauprozesses der kastilischen Schriftsprache, sondern haben auch Modellcharakter für die darauf folgende Kodifikation Alfons’ des Weisen. In Portugal findet die Begegnung mit dem Römischen Recht vor allem über Kastilien statt, wobei durchaus auch einige direkte Bezüge zu Bologna nachweisbar sind. Bereits für das Jahr 1185 lässt sich anhand des Testaments eines Bischofs von Porto die Kenntnis des Corpus Iuris Civilis und des Decretum Gratiani in bestimmten Klerikerkreisen nachweisen. Ab dem 13. Jahrhundert intensiviert sich der Kontakt zu Bologna, wobei dort sogar einige Portugiesen als Lehrer in Erscheinung treten (z. B. Jo-o de Deus, ca. 1229-60). Rezipiert wird aber zunächst hauptsächlich nur das Kanonische Recht, da das Römische Recht in seiner Eigenschaft als Kaiserrecht vom König abgelehnt wird. Dies ändert sich erst in der zweiten Hälfte des 13. Jahrhunderts, als vor allem unter Dom Dinis zahlreiche Rechtstexte aus dem Kastilischen ins Portugiesische übersetzt werden (z. B. Fuero Real, Siete Partidas) und das Studium generale mit Zivilrecht und Kanonischem Recht an der neugegründeten Universität Lissabon eingerichtet wird 2 . Durch die aus den Partidas übernommene Prämisse des rex in suo regno est imperator wird die Königsmacht nicht länger als dem «kaiserlichen» Römischen Recht widersprechend empfunden, so dass einer Berücksichtigung dieser Rechtsgrundsätze nichts mehr im Wege steht. Gleichzeitig findet aber auch hier eine Aufzeichnung lokaler Rechtsbräuche statt (z. B. Foros da Guarda). Der Analyse des Wirkungskreises der Bolognesischen Renaissance lässt Kabatek die eigentliche Korpusanalyse folgen, beginnend mit der Untersuchung zu Lo codi (zu datieren ca. zwischen 1149-76), dem altokzitanischen Rechtsbuch, welches wegweisend für alle weiteren volkssprachlichen Abhandlungen zum Römischen Recht wird. Die Volkssprache wurde dabei bewusst gewählt als Abgrenzung zur wissenschaftlichen Summenliteratur und aus praktischen Gründen, da dieses Gesetzeswerk für die Juristen in der Praxis und Laien 256 Besprechungen - Comptes rendus 2 Die bei Kabatek (108) angegebenen ältesten Texte in portugiesischer Sprache sind seit der Diskussion um die Notícia de Fiadores und die Notícia de (H)auer nicht mehr unumstritten (vgl. u. a. A. M. Martins/ C. Albino, «Sobre a primitiva produç-o documental em português: Notícia de uma noticia de auer», in: D. Kremer (ed.), Homenaxe a Ramón Lorenzo, Tomo I, Vigo 1997: 105-121 oder A. M. Martins, «Ainda‚ os mais antigos documentos escritos em português, Documentos de 1175 a 1252», in: I. H. Faria (ed.), Lindley Cintra. Homenagem ao homem, ao mestre e ao cidad-o, Lisboa 1999: 491-534). gleichermaßen verständlich sein sollte. Wahrscheinlich als ein Auftragswerk lokaler Machthaber entstanden, drückte es außerdem entsprechend dem Inhalt Kaisernähe aus, was im Sinne einer eindeutigen politischen Aussage zu werten ist. Mit dem Codi wurde eine neue Diskurstradition in die Volkssprache eingeführt, getragen von lateinisch geschulten Gelehrten, die mit sprachlicher Innovation einen Kodex justinianischen Rechts in der okzitanischen Volkssprache erstellten. Sprachlich fallen, neben den unverändert übernommenen Latinismen, die zahlreichen verschieden stark integrierten lateinischen Termini auf sowie eine gewisse Bandbreite an syntaktischen Mitteln (verschiedene Junktionstechniken, Passivkonstruktionen, konzessive Adverbialsätze) und stilistischer Variation. Nichtsdestoweniger überwiegen die nähesprachlichen Merkmale, so dass bezüglich des Ausbaugrades der Text zwischen der frühen okzitanischen Urkundensprache und einer später elaborierten Schriftlichkeit zu verorten ist: «Der im Vergleich zu der lateinischen Vorlage geringere inhaltliche Abstraktionsgrad, die häufigere textuelle und personale Deixis und der niedrigere Grad syntaktischer Integration situieren den Codi auf einer möglichen Skala sprachlicher Techniken zwischen ‹Nähe› und ‹Distanz› weiter entfernt von dem [konzeptionell distanzsprachlichen] Pol . . . » (160). Auf der iberischen Halbinsel, dem zweiten Untersuchungsraum Kabateks, entwickelten sich, bedingt durch die historischen Umwälzungen, verschiedene Traditionsstränge der Rechtsprechung. Das nach der westgotischen Eroberung zunächst für die Unterworfenen immer noch geltende Römische Recht wurde unter Alarich II. in der Lex romana wisigothorum niedergelegt, während die Invasoren weiterhin dem gotischen Recht unterworfen blieben, bis schließlich unter Leovigild (568-86) die politische und rechtliche Einigung vollzogen wurde (Codex revisus). Weitere Überarbeitungen der westgotischen Rechtsprechung mündeten schließlich über das Liber iudiciorum in das Forum Iudicum (später Fuero Juzgo), welches für das gesamte spanische Mittelalter eine maßgebliche Rechtskodifikation blieb. Daneben überlebten weiterhin alte gewohnheitsrechtliche Bestimmungen, die sich in verschiedenen Fazañas und Fueros (z. B. Fuero de Léon) niederschlugen, deren Geltungsbereich meist mehr oder weniger lokal beschränkt war (Fueros municipales vs. Fueros territoriales). Einen Höhepunkt der Aufzeichnung und Schaffung von Rechtsbestimmungen fand unter Alfons X. dem Weisen (1252-84) statt, der neben der Bestätigung bereits bestehender lokaler Fueros und des Fuero Juzgo unter dem Einfluss des Römischen Rechtes neue Kodifikationen schuf bzw. initialisierte (Espéculo 1255, Fuero Real 1269, Siete Partidas ca. 1290). Für seine empirische Textauswertung zum Kastilischen wählt Kabatek dabei einzelne Gesetzestexte aus, die jeweils einen bestimmten Ausbaugrad vermuten lassen: die Fazañas de Palenzuela als ältester überlieferter Text des kastilischen Fallrechtes, der Fuero de Madrid als ältester überlieferter Fuero, Auszüge aus dem Libro de los fueros de Castiella, Ausschnitte aus der kastilischen Version von Lo codi, die Flores de Derecho von Jacobo de la Leyes als Vorstufe zu den alfonsinischen Texten, und schließlich die Primera Partida als Höhepunkt der Rezeption Römischen Rechts und der volkssprachlichen Verschriftlichung im juristischen Bereich. Obwohl die ausgewählten Texte aufgrund ihrer individuellen Entstehungsgeschichte nicht in einem linear verlaufenden Kontinuum gesehen werden können, lassen sich einige repräsentative Aussagen zur sprachlichen bzw. textuellen Entwicklung treffen. Der empirische Kontext der Fazañas ist, bedingt durch die häufige und nicht näher erläuterte Nennung von Personen- und Ortsnamen, durch starke lokale Eingebundenheit gekennzeichnet, während die Fueros zwar immer noch den lokalen Bezug aufweisen, aber bereits bis zu einem gewissen Grad abstrahieren. Im Codi überwiegen dagegen entsprechend der Universalität des Römischen Rechtes eher die allgemein gültigen und anwendbaren Elemente. In den Flores de Derecho scheint wieder mehr eine lokal beschränkte Komponente durch und in den Siete Partidas vereint sich schließlich Universelles und Partikuläres. Entsprechend sind Textkohäsion und Metastruktur der Rechtstexte zu 257 Besprechungen - Comptes rendus beurteilen, d. h. von der weitgehend ohne textimmanente Verweise auskommenden, listenartigen Form der Fazañas bis hin zur Gliederung nach Büchern, die durch adäquate Textphorik aufeinander aufbauen wie im Codi oder den Partidas. «Bei den sprachlichen Mitteln gibt es zwei große Wendepunkte: der erste führt von den Fazañas mit ihrer einfachen Reihung von Sachverhalten zu den Fueros, dem ‹konditionalen Typ›. Die zweite führt von den Fueros zum Codi mit dem Ausdruck zahlreicher Relationen, verschiedenen Unterordnungstypen und einem besonderen Hang zur differenzierten Verknüpfung von Sätzen. Die Typen lassen sich mit den jeweils häufigsten Wort charakterisieren: et, si und que. Die Flores und die Partidas gehören wie der Codi zum que-Typ und sind tatsächlich in syntaktischer Hinsicht verwandt, was sie einer Diskurstradition zuordnet. Dem que-Typ entsprechen auch bestimmte Tendenzen im Wortschatz, nämlich die Nutzung bestimmter Wortbildungsmöglichkeiten, besonders im Bereich der Nominalkomposition.» (264-65) Der Einfluss der Bolognesischen Renaissance in Form der Rechtssummen hat auch in sprachlicher Hinsicht gewirkt, was gerade auch an den verschiedenen Junktionstechniken der kastilischen Rechtstexte zu beobachten ist. Die delikate Beweisführung zum Ausbaugrad einer Sprache bzw. zur Elaboriertheit von repräsentativen Texten, die ein bestimmtes Stadium des Ausbauprozesses widerspiegeln sollen, hat Kabatek problemlos gemeistert, indem er aufzeigt, wie sich Sprachwandelprozesse Schritt für Schritt vollziehen, sprachliche Innovation oft systemimmanent bleibt und manchmal nur in Frequenzänderung besteht, mitunter bedingt durch Interferenzen oder anderen sich ändernden Konstellationen. Die vom Autor im Internet verfügbar gemachten Primärtexte sind ebenfalls eine Bereicherung, da so ein problemloser Zugriff und eine entsprechend häufige Benutzung gewährleistet werden 3 . Roger Schöntag ★ Corpus Biblicum Catalanicum (CBCat). Edició crítica de les traduccions bíbliques en llengua catalana fins a l’any 1900, promoguda per l’Associació Bíblica de Catalunya. Pere Casanellas i Bassols, Armand Puig i Tàrrech (ed.): 3. Bíblia del segle XIV: Èxode, Levític. Transcripció a cura de Jaume Riera i Sans. Aparats crítics, notes i glossari a cura de Pere Casanellas i Bassols. Estudi introductori d’Armand Puig i Tàrrech, Barcelona (Publicacions de l’Abadia de Montserrat) 2004, cxl + 496 p. La edición crítica de las traducciones catalanas de la Biblia o de textos relacionados directamente con ella, desde los inicios en el siglo XIII hasta el siglo XIX, recoge una necesidad evidente en la historia de la lengua y la cultura catalanas, ya expresada por muchos investigadores y eruditos desde hace muchos años. La existencia de estas versiones catalanas medievales de la Biblia hace tiempo que ya era suficientemente documentada, y los historiadores de la literatura habían hecho referencia a ella. Sin embargo, un proyecto de la Asociación Bíblica de Cataluña, largamente meditado y elaborado, cristalizó, en el mes de septiembre de 2004, en esta primera manifestación palpable de lo que tiene que ser un Corpus Biblicum Catalanicum. Según el plan previsto de la edición de toda la obra, este corpus tiene que constar de unos cuarenta volúmenes, parecidos al que presentamos, publicados, si es posible, a razón de dos por año. Lo cual quiere decir que, como ya suele pasar en obras semejantes de esta naturaleza y envergadura, hará falta una buena dosis de paciencia para alcanzar el término de toda la 258 Besprechungen - Comptes rendus 3 Marginalia sind einige Druckfehler wie *anchronistisch anstatt anachronistisch (213), *eienr anstatt einer (230) oder *klssisch anstatt klassisch (236). publicación, y que algunos de los que ahora celebramos su inicio no veremos seguramente su coronación. Es preciso confesar desde un principio que no resulta muy normal que escriba una reseña crítica de una obra alguien que es al mismo tiempo uno de sus colaboradores. Pero, tratándose de un libro que es solamente el arranque de una obra mucho más extensa y compleja, esta recensión puede ser más bien una presentación que un análisis crítico, que otros podrán hacer con mayor conocimiento de causa cuando se haya terminado del todo. Por otra parte, el hecho de ser colaborador de esta obra al haber tomado a cargo la preparación de tres volúmenes que incluyen los cuatro libros de los Reyes puede permitir a quien escribe estas líneas el ofrecer una visión experimentada y comprometida de las primicias que presenta. El volumen que nos ocupa es el tercero de la serie, no el primero, como sería lógicamente de esperar. Pero en obras de esta índole, que requieren ser repartidas entre muchos colaboradores, resulta difícil lograr que todos puedan llevar a cabo sus respectivas tareas a un mismo ritmo y terminarlas exactamente en un mismo plazo prefijado. La publicación de los varios volúmenes a medida que se van concluyendo, aun sin observar el orden serial riguroso, evita que los originales se marchiten esperando su turno de aparición, estimula a los colaboradores que todavía trabajan y anima a los lectores que esperan pacientemente. Este tercer volumen se inicia con una presentación que explica la génesis del Corpus y un extenso estudio introductorio sobre la Biblia del siglo XIV, el texto latino básico, las influencias hebreas, las diversas traducciones, los traductores y la tradición manuscrita con los tres principales códices llamados Peiresc, Egerton y Colbert. Naturalmente, el lugar propio de estos textos introductorios es el volumen segundo, que, además de contener el primer libro de la Biblia, el Génesis, tiene que introducir a toda la Biblia del siglo XIV (el primer volumen tiene que contener la historia de la Biblia latina en los países de lengua catalana entre los siglos IV i XV). Pero por el hecho de iniciar la publicación del Corpus con el volumen tercero, se ha creído conveniente anticipar ya a los lectores esta información general introductoria, aun a costa de ser repetitivos. En síntesis, el estudio introductorio intenta presentarnos las características de los tres manuscritos básicos ya mencionados de la Biblia medieval, Peiresc, Egerton y Colbert, los tres fechados en el tercer cuarto del siglo XV, con pocos años de diferencia entre ellos, pero con particularidades importantes en cuanto a su relación con las traducciones originales anteriores y el latín básico de la Vulgata, de donde partían los traductores. Cabe observar que estos manuscritos se basan en dos versiones anteriores, una más completa, de la Biblia entera, y otra incompleta. Las versiones catalanas pueden haber experimentado también influencias de textos bíblicos hebreos y de otras versiones latinas de la Vulgata, surgidas en territorio catalán. La parte introductoria termina con la exposición de los criterios de edición, las abreviaturas adoptadas y la bibliografía citada. Sigue un extenso glosario que incluye las palabras del texto que no se encuentran en los modernos diccionarios generales de la lengua, especialmente el Diccionari de la llengua catalana del Institut d’Estudis Catalans y los de Alcover-Moll y Coromines, y algunas otras palabras que estos diccionarios incluyen, pero que son arcaicas o poco usadas en la actualidad y que, por lo tanto, pueden ser poco familiares a un lector moderno. También incorpora palabras que aparecen en los diccionarios actuales, pero no con el significado que tienen en los textos bíblicos editados. Cada volumen tendrá su correspondiente glosario y, cuando se haya terminado la publicación de todos los volúmenes del Corpus, se preparará un glosario general en un solo volumen. Estos glosarios, con buenos y extensos comentarios en muchas palabras, tienen un gran interés lingüístico. Porque hay que confesar que la recuperación crítica de estas versiones bíblicas medievales tiene un interés escriturístico muy relativo. Bien poco aportan, por no decir nada, a 259 Besprechungen - Comptes rendus los conocimientos exegéticos de la Biblia. Las traducciones que nos transmiten los manuscritos editados a menudo son muy defectuosas, fruto de la poca pericia o de la precipitación del traductor o los traductores, aunque algún manuscrito revele la buena intención de aquellos de ofrecer una traducción fiel y fiable del texto sagrado a partir del texto latino de la Vulgata, con la voluntad de mejorar otras versiones precedentes y de liberarse de adherencias judías. A pesar de todo, son para nosotros un importante testimonio histórico del interés de la época por hacer asequible al pueblo fiel el conocimiento de las Sagradas Escrituras. Son elementos importantes para la historia de la divulgación popular de la Biblia. En cambio, estas versiones bíblicas catalanas medievales son de un gran interés para la historia de la lengua catalana. Nos ofrecen un buen panorama de su estado en la segunda mitad del siglo XV, a través de un corpus tan importante por su extensión y variedad de géneros y registros literarios como es la Biblia. Sin embargo, hay que subrayar en seguida, negativamente, que la misma falta de regularidad en la grafía que observamos en la mayoría de textos medievales quizás aparece mucho más acentuada en estas versiones bíblicas, sobre todo las que nos transmiten los manuscritos Peiresc y Colbert, que parecen mucho más relacionados entre ellos. La especie de despreocupación general de los copistas medievales, que a menudo escriben una palabra de una manera y después de pocas palabras o líneas más abajo la escriben de otra, aparece más exagerada en estos códices. En especial cuando transcriben nombres propios, tanto personales como geográficos: un verdadero desbarajuste. Si podemos decir que la ausencia de una normativa ortográfica académica en aquellos tiempos era sólo suplida por el mayor o menor grado de formación y coherencia de que era capaz el amanuense, estas cualidades no se muestran muy relevantes en nuestros copistas bíblicos. En comparación con otros textos medievales, sorprende particularmente por tanta reiteración, por ejemplo, la transcripción de s sorda por c en casos como el pronombre se (ce) o el posesivo seu (ceu); la grafía ll por la l final (Israell); muchísimas h antietimológicas aberrantes; constantes confusiones en toda posición entre a/ e átonas (vocal neutra), de una manera escandalosa y agobiante sobre todo en el manuscrito Peiresc. Son bastante frecuentes los casos de malas lecturas textuales o de traducciones defectuosas a causa del fluctuante conocimiento del latín que demuestran los traductores o de falsas interpretaciones de otras posibles versiones catalanas precedentes. En conjunto, la tónica general de la lengua que manifiestan estas versiones bíblicas, especialmente la de los manuscritos Peiresc y Colbert, es más bien pobre. Muestra, sí, una continuidad del estado de la lengua que revelan textos de épocas anteriores, pero más pobre. A pesar de que el manuscrito Egerton parece más moderno y esmerado por la mayor regularidad de su grafía, por la adopción de formas gramaticales más avanzadas, por una estructura sintáctica más fluida, por algunas soluciones léxicas más nuevas. Este tono más bien gris de la lengua de la Biblia medieval, la de los tres manuscritos mencionados, tal vez podría hacer pensar a alguien que preludia ya la llamada época de decadencia de la lengua catalana. ¿Pero esto ya en la segunda mitad de un siglo que vio autores y obras como Ausiàs March, Curial i Güelfa, Tirant lo Blanch, Jaume Roig, Roís de Corella, Pere Miquel Carbonell, Les Regles d’esquivar vocables, etc.? ¿No sería más acertado pensar en la casual impericia literaria de unos traductores y copistas, clérigos o laicos, quizás incluso judíos conversos? En cambio, y sobre todo, la Biblia catalana medieval nos brinda a cada paso verdaderas sorpresas lingüísticas interesantísimas, particularmente en el ámbito del léxico y en todos los vocabularios, pero especialmente - ni que decir tiene - en el religioso: descubrimos muchas palabras no registradas en nuestros diccionarios o con acepciones no tenidas en cuenta. He ahí una pequeña serie de muestra, sin comentarios, que el lector podrá consultar en el Glosario: aïnar, aixenglonar, alcla, allapidar, amistança, avivadís, bestesa, bossanya, cala- 260 Besprechungen - Comptes rendus brina, claustra, comoldre, deperdre, esperulla, far, fonedís, grazala, horribletat, ligírius, nedo, oferació, ofirent, Peça, promeia, pujador, rabegina, raonal, ret/ arret, retella, revidar, sacerdotaria, sanadura, sàrdius, sàvena, setim, solesa/ solea, sotsescur, sotsroig, tornet. . . Una auténtica mina para nuestro léxico. En las notas al texto se hacen las aclaraciones necesarias sobre palabras concretas interesantes y, si éstas merecen algún comentario más extenso, se remite a las entradas correspondientes del Glosario. Por otra parte, la presentación en columnas, de forma sinóptica, del texto original de la Vulgata y de las distintas versiones catalanas permite al lector hacerse cargo, por sí mismo, de los resultados más o menos afortunados que han podido lograr cada una de ellas, con las particularidades lingüísticas propias. Podemos felicitarnos por el inicio de este Corpus Biblicum Catalanicum y desearle una firme continuación y un feliz coronamiento. Ha de ser otro fruto notable de la filología catalana. Jordi Bruguera ★ Luis Fernando Lara, De la definición lexicográfica, México (El Colegio de México) 2004, 183 p. (Col. Jornadas 146) Las reminiscencias clásicas del propio título nos advierten de que nos enfrentamos a un inusual tratado lexicográfico, donde se agrupan seis ensayos (publicados entre 1998 y 2003) que combinan las preocupaciones teóricas con el análisis empírico de los datos y la originalidad de las hipótesis. Nos parece ocioso señalar que Luis F. Lara lleva años de entrega a la lexicografía española, disciplina en la que ha logrado una brillante experiencia y maestría, sobre todo con la elaboración del Diccionario del español de México. Dicha práctica le ha permitido conocer de primera mano las dificultades inherentes al método lexicográfico y a la definición del significado. Por este motivo, aunque en el ámbito especializado abunden los tratados con reglas de definición y clasificaciones de sus tipos, Lara consideró que no se debía posponer más la reflexión sobre la definición lexicográfica. Su larga experiencia le había enseñado que «cada significado que se explora y trata de interpretar hace resurgir por completo la complejidad del problema y actualiza las interrogantes que se ha hecho la humanidad al respecto desde tiempos antiguos» (10). Este libro nace, pues, del esfuerzo cotidiano de un lexicógrafo, cuya honestidad intelectual le lleva a reflexionar sobre una cuestión que lo inunda de dudas cada vez que se enfrenta con la definición de un vocablo nuevo. Como la lexicografía es la disciplina intelectual que mejor puede dar cuenta del «problema de la definición», le corresponde al lexicógrafo ilustrar las sombras que oscurecen las páginas filosóficas de numerosos tratadistas. El autor goza de suficiente práctica en una materia que ha interesado a todo el pensamiento occidental y sobre la que no se ponen de acuerdo ni los filósofos de la ciencia ni los lógicos. Pero no pretende «reivindicar un acercamiento exclusivo e intuitivo a la cuestión de la definición, que permita desdeñar la lógica y la filosofía de la ciencia y dar la razón a los que creen que la cuestión es banal». Antes bien, los estudios que aquí se publican parten de las enseñanzas y los conocimientos heredados de la tradición filosófica, pues el ejercicio de construir una definición «no se realiza espontáneamente, sino que requiere criterios bien establecidos y métodos bien explicados» (11). En suma, estos ensayos ofrecen un panorama donde se reivindica una parcela lingüística muy importante para la lexicografía. Redactar una definición no consiste en acumular racimos de voces ni en apuntar espontáneamente en un papel el significado del lema, como 261 Besprechungen - Comptes rendus ciertos peones de la lexicografía: esos «empleados de editoriales» que recortan o simplifican definiciones arbitrariamente. En «Autonimia, mención» y sus consecuencias para el lenguaje lexicográfico (15-31), Lara adopta una posición crítica muy clara frente a aquellos lexicógrafos - teóricos del metalenguaje - que defienden la existencia de la metalexicografía y que conciben la entrada de un artículo lexicográfico como un caso de autonimia (por ejemplo, J. Rey-Debove). Por sostener postulados estructuralistas algunos defienden la existencia de signos autonímicos, que se nombran o autorrefieren a sí mismos. Lo «que era una condición de posibilidad del estudio científico de las lenguas, se convirtió, por esa interpretación de su texto, en un principio filosófico del estructuralismo» (17). De esta manera, los estructuralistas encuentran la ventaja de que no hay que salir de la lengua para hablar del signo autonímico: como el signo se «autonombra», no es necesario alguien que lo mencione o le otorgue sentido. Así se llega a un metalenguaje natural (J. Rey-Debove) que duplica el acervo léxico de la lengua. Sin embargo, de acuerdo con una concepción pragmática, el signo no se autorrefiere. Siempre es una persona la que hace ostensible el signo como objeto de consideración científica. Por tanto, los signos autonímicos de los estructuralistas son reinterpretados - rescatando la distinción medieval entre uso y mención - como «casos de ostensión de un signo por un hablante o por un escritor, por los cuales los signos son solamente mencionados y no dejan de ser signos de la lengua natural» (22). Si aceptamos, invocando la autoridad de Ocam, que las explicaciones científicas requieren sencillez y coherencia, podríamos convenir con Lara en que «las entradas de una nomenclatura de un diccionario son solo menciones de los vocablos, no palabras de un metalenguaje». Frente a tan compleja concepción de la teoría del diccionario como metalexicografía, resulta más económico y más apropiado para la ciencia de la lingüística sostener que un discurso que tiene por objeto la lengua natural «no es necesariamente un metalenguaje» (24). Lo cierto es que la interpretación de los signos en el diccionario condiciona el método lexicográfico y la idea que el especialista se forma del diccionario como objeto. Así, frente a la interpretación metalexicográfica de raíz estructuralista (que ve en el diccionario un artificioso objeto metalingüístico), Lara propone otra teórico-pragmática, que entienda el diccionario como un fenómeno lingüístico ordinario (26). La ecuación sémica entre la palabra-entrada y las explicaciones del diccionario es de identidad. Conforme con los planteamientos de Manuel Seco sobre los aspectos formales de la definición, Lara diferencia las indicaciones relativas al signo en cuanto unidad léxica y las explicaciones que se refieren al contenido del signo. La ostensión (mención) del signo en las tradiciones lexicográficas de Occidente viene a proponer una consideración reflexiva por parte de un lector educado. Esto no es más que una elaboración de un proceso social natural: la pregunta y la respuesta acerca del signo, de su uso y de su significado. En consecuencia, el signo que encontramos en la entrada del diccionario ni se autorrefiere ni es autonímico, sino un «signo de su propia lengua puesto a consideración reflexiva por el diccionario». Mientras hay mención del signo, su uso queda suspendido. Sin embargo, solo el vocablo en uso determina la elección de acepciones, de modo que «es el uso el que opera en la definición lexicográfica, a diferencia de la mención en el lema». Si el uso selecciona la definición, el lexicógrafo exige un buen análisis antes de ensayar las definiciones para cada acepción del vocablo. Será un buen diccionario aquel que sea capaz de «ayudar a comprender la mayor parte de las lecturas de vocablos en uso en diferentes contextos» (31). Es innecesario inventar un metalenguaje en el que las entradas del diccionario no son signos lingüísticos sino «signos de sí mismos», esto es, puros homomorfos. Las especulaciones estructuralistas no deberían multiplicarse de manera antieconómica, en aras de una complejidad gratuita. Nadie podrá discutirle a Lara que simplifique la metodología lexicográfica respetando las condiciones de sencillez y exhaustividad. Estos requisitos metodológicos, 262 Besprechungen - Comptes rendus además de convenientes y oportunos, muestran bien a las claras la talla de un lexicógrafo, curtido como M. Seco, en la vanguardia de la definición lexicográfica hispanoamericana. En el segundo ensayo, El sentido de la definición lexicográfica (33-64), Lara sostiene que definición «quiere decir lo que el conjunto de los hispanohablantes entendemos por ella»; o sea, el «conjunto de proposiciones con que se explican y describen las características o cualidades de algo, sus rasgos y sus límites» (Diccionario del español usual de México, s. v.). De los distintos tipos de definición (estipulativa, constructiva, nominal, explicativa, etc.), el lexicógrafo selecciona el que conviene con el sentido del diccionario. Por propia experiencia, Lara nos recomienda tener en mente el verbo con el que se establece la ecuación sémica, condicionada a su vez por la orientación del diccionario. Puesto que cualquier definición reconstruye el conocimiento social e histórico de la lengua, no se pueden agotar todos los matices significativos que presenta la voz en el texto. A diferencia de los metalenguajes o de las lenguas artificiales, las naturales se muestran ilimitadas y útiles para el conocimiento humano. En consecuencia, si la lengua no es un producto sino una técnica, la definición lexicográfica se convierte en un dispositivo de interpretación; no se reduce a un registro de significados ya establecidos ni a «un componente mecánico y mecanizable del artículo lexicográfico». Este elemento significativo tan complejo requiere una buena redacción, precisión conceptual del lingüista y un «criterio bien definido en la selección de los diversos procedimientos definitorios que la lexicografía pone a nuestro alcance» (64). Insiste Lara en que el español nos sirve para comprender la vida y la civilización. Por eso le importa el sentido de la conducta del autor de diccionarios y hacia dónde puede encaminarse. En el siguiente trabajo (De la información a la cultura: dos sentidos de los diccionarios, 65-92), se reclama para la metodología lexicográfica no solo una buena técnica, sino una sólida concepción lingüística, añadida al conocimiento de la naturaleza del signo y del modo en que se produce la significación. En este sentido, se argumenta: a) que el significante no es un mero soporte material para designar la referencia; b) que no hay un solo nombre correcto (frente a formas dialectales, coloquiales, jergales, etc.); c) que no se puede aceptar el criterio de autoridad y de cantidad de hablantes para establecer el vocabulario normativo; d) que el significado de las palabras, lejos de la adjudicación de un significante a un concepto, es el resultado de su fusión «en el proceso real de adquisición de la lengua y en el crisol de la experiencia histórica de cada cultura» (84). Desde la perspectiva saussureana, la densidad del signo nombra los objetos, acciones y experiencias, pero, además, los matiza «de acuerdo con la manera en que cada cultura y cada civilización va construyendo su memoria colectiva». Así, el diccionario no solo informa sino que se convierte en un depósito de cultura. Como el diccionario nos descubre los matices que cada cultura deja en el signo a lo largo de su historia, el diccionario cultural podría registrar el léxico de la lengua española sin someterlo a una encorsetada unificación designadora. En lugar de reducir la variación léxica hispánica a una sola variedad - una especie de «común denominador panhispánico» -; y en lugar de perseguir los regionalismos, convendría recuperarlos y documentarlos con todos sus matices. De este modo, con la reunión de muchos diccionarios integrales regionales, podría abordarse el léxico de todo el español contemporáneo. Respecto de La definición falsificada (93-115), el lexicógrafo subraya la importancia de evitar cuantos errores falsifiquen el significado. Por ello un buen dominio de la teoría lingüística y semántica ayuda mucho para que la definición sea una interpretación, «no una determinación positiva y definitiva del significado de una palabra». Hay múltiples factores que conducen al error: datos inexactos, escasos conocimientos, distancia crítica, etc. Una 263 Besprechungen - Comptes rendus grave causa puede rastrearse en la concepción nomenclaturista del signo, al ignorar que conceptos y significados pertenecen a la lengua porque son construcciones verbales. Puede advertirse ese defecto en la lexicografía multilingüe y regional. Asimismo, el vocabulario científico de uso generalizado es fuente común de falsificaciones por una mala selección de los datos o una interpretación equivocada. Por último, el lexicógrafo debe desarrollar una actitud crítica ante su propia lengua y ante el particular mundo simbólico e ideológico en el que se ha educado, si no desea incurrir en la falsificación del significado. Para este autor, una definición ideal estaría muy atenta a todos los vínculos sociales, científicos y religiosos. Al lexicógrafo no le corresponde manifestarse sobre la existencia, materialidad, verdad o fantasía de lo significado: lo que importa en la definición es que ayude a hacer ostensibles los objetos, a «imaginarlos, comprenderlos, asumirlos, objetivarlos y, en consecuencia, mantener abierto el horizonte de lo humano» (115). El ensayo La descripción del significado del vocabulario no-estándar (117-40) reivindica el estudio de las tradiciones verbales orales gestadas en la vida cotidiana de los pueblos hispánicos, que desde siglos vienen marcadas por valoraciones negativas (incorrecciones, barbarismos, solecismos, regionalismos o localismos). Sin embargo, la lexicología que debería estudiar estas formas ha estado atenta al plano del significante, buscando estructuras y sistemas, sin atender a la significación. La semántica se ha dedicado, por su parte, al vocabulario prestigioso, literario o normalizado. Aquel vocabulario que la cultura popular atesoró carece de equivalente en el sistema léxico estandarizado, precisamente, por la capacidad significativa inherente: «Si la tuviera, perdería su valor expresivo y terminaría por desaparecer, cediéndole el lugar al estándar» (132). Tales voces patrimoniales se han perpetuado y se utilizan porque su valor significativo supera la simple designación. Por eso, la descripción lexicológica y la lexicografía deben apartarse de la glosa y orientarse en una dirección que permita al lector formarse una pálida idea de lo designado por el vocablo. Resulta necesario recuperar todos los matices del significado, conservando unidas la historia y la cultura para que el vocablo aparezca en su insustituible unicidad. Puesto que el autor ha adquirido larga experiencia en la lexicografía mexicana y que el español hablado en México y demás países hispanoamericanos - enclavados en la periferia de la lengua española - suele recibir un tratamiento marginal en los diccionarios que se redactan en la Península Ibérica, estos estudios enriquecen la universalidad del problema con su perspectiva descentralizada. Indudablemente, los contrastes del significado de los vocablos en las áreas laterales con respecto a las áreas centrales le han ayudado al teórico a reflexionar sobre la cuestión. El último de los ensayos, Una hipótesis cognoscitiva sobre el orden de acepciones (141-64), plantea que el orden lineal de las acepciones no es solo algo que afecte al método lexicográfico.Al presentar las acepciones diversas de un vocablo hay que separar significados principales de secundarios, para lo que podemos servirnos de diferentes criterios (etimología, uso, frecuencia y otros). Lara argumenta que ese orden obedece a un fenómeno semántico y no es asunto exclusivo del método lexicográfico. Así, pues, acuña la expresión modo nominativo de significación para referirse al modo privilegiado socialmente de significar la realidad. A partir de los prototipos de E. Rosch, sostiene que el modo nominativo de significación tiene una base objetiva, que arranca de la realidad. El prototipo es su base, pero el significado se gesta socialmente y constituye el estereotipo de H. Putnam. Por consiguiente, al definir el significado principal perfilamos el estereotipo que corresponde a una realidad semántica. Se deduce que el orden «lógico» de las acepciones viene determinado por la naturaleza semántica de las palabras y no por el método lexicográfico. La hipótesis cognoscitiva defendida surgió de un interesante experimento - minuciosamente descrito - desarrollado en el taller del Diccionario del español de México (DEM). Los investigadores concluyeron que el origen del significado principal era el estereotipo, de acuerdo con las investigaciones realizadas con el prototipo y las nociones de Putnan. Pero aún no estaba re- 264 Besprechungen - Comptes rendus suelta la cuestión del orden de las acepciones. Basándose en un esquema taxonómico, el orden «lógico» de acepciones refleja ese fenómeno semántico; además, tiene su origen en la naturaleza de las lenguas y en la capacidad cognoscitiva de los seres humanos. Se deduce que el orden de las acepciones es de carácter cognoscitivo, aunque ignoremos si se trata de un esquema estático de almacenamiento o de un proceso interpretativo. Hasta aquí hemos revisado el meollo de las principales disquisiciones, los fundamentos lingüístico-metodológicos de las concepciones científicas y, en definitiva, las conclusiones lexicográficas que vertebran estos ensayos redactados por Lara en diferentes momentos. Esto no es óbice para que compartan el mismo rigor, coherencia y alcance intelectual. Demuestran bien a las claras que su autor practica un método lexicográfico impecable, acompañado siempre de la reflexión teórica. Sus preocupaciones científicas persiguen objetivos realistas y certeros, formulados a partir de datos verificables. Los argumentos se exponen con admirable precisión. Cada ensayo ha demostrado la imparcialidad del autor y la persecución tenaz de la verdad científica, sin pereza ni desaliento, pese al camino largo y sin desbrozar. Además, Luis Fernando Lara es un lingüista circumspecto, ameno, con agudeza para revisar críticamente los pilares más antiguos. Airea cada asunto sin retórica estéril, con una maestría garcilasiana, con la elegancia de un tratadista clásico que domina el metalenguaje pero que escribe con voluntad de estilo, transformando el discurso cientifico en pulida pieza de orfebrería. Nadie busque en estos ensayos una lexicografía de gabinete, pues condensan la experiencia de numerosos días laborables enfrentado a la tarea de definir vocablos y perfiles significativos 1 . Cada página impresa derrocha claridad expositiva, lucidez y distancia en el análisis. En todo momento sobresale la objetividad de quien revisa a conciencia los cimientos de la lexicografía y bastantes axiomas de la lingüística contemporánea más reciente, con materiales de primera mano y originales hipótesis. Son páginas impregnadas de reflexiones hondas, sin concesiones de ningún tipo que solo buscan la verdad y la difusión de un magisterio, que resulta impagable. Manuel Galeote ★ Rosario Álvarez/ Henrique Monteagudo (ed.), Norma lingüística e variación, Santiago de Compostela (Consello da Cultura Galega/ Instituto da Lingua Galega) 2004, 436 p. Esta obra xorde das ponencias presentadas no simposio Variación e prescrición, organizado polo Instituto da Lingua Galega da Universidade de Santiago de Compostela en novembro e decembro de 2003. Conforman un total de dezanove traballos que recollen contribucións de lingüistas do eido da filoloxía galega e experiencias de destacados especialistas que participaron na redacción de gramáticas doutras linguas peninsulares coma o portugués, 265 Besprechungen - Comptes rendus 1 En las aristas de cada vocablo se acantonan perfiles nuevos. A menudo, una línea maestra o un rayo de luz cincelan las acepciones. Al mirar por vez primera, construiremos significados que naturalmente se tornarán obsolescentes enseguida. Por supuesto, no hospedaremos en el diccionario fotos movidas ni borrosas. Sin embargo, a medida que se alfabetizan las palabras, las definiciones van adquiriendo - inexorable y fatalmente - su característico color sepia: Fuera del diccionario, ahora los caballos del carro galopan sin bridas ni espuelas; no chirrían las llantas de magnesio sin ejes; el gato (la gata) ni resuella en el maletero (la maletera, la cajuela). Hay vacas lecheras que giran tres veces al día en un carrusel informatizado mientras un racimo de ventosas y tubos esterilizados ordeñan el soporte para el ácido omega 3 y el calcio. ¿Qué se hizo de la herrada de Nebrija? ¿Y del buen ordeñador, cuyas manos acariciaban la ubre mientras una voz amiga saludaba al animal? ¿Corren malos tiempos para una lexicografía que no sea histórica? castelán ou catalán. Lendo os traballos é doado comprobar que a elaboración de modelos de lingua e a existencia de diversidade lingüística vén suscitando dende hai tempo debates e problemas que os estudosos poñen de manifesto e tentan coas súas achegas axudar a resolver. Os temas que se desenvolven nos respectivos capítulos son a grandes trazos os seguintes: - As relacións entre a norma e a gramática descritiva, tomando como principal referente a obra Gramática descriptiva de la lengua española. - As posturas tomadas en relación coa descrición e a norma lingüística na Gramàtica del català contemporani. - Os problemas da norma lingüística e da descrición gramatical en portugués a través da Nova gramática do português contemporâneo e da Gramática da língua portuguesa. - O proxecto de gramática galega da Real Academia Galega: lindes da codificación e da descrición e tratamento dado á variación. - O proceso de construción dun modelo de galego oral: conflitos e alcance da codificación. Aposta por un purismo que non sirva de pexa aos neofalantes. - O estándar prosódico e o labor realizado na descrición prosódica do galego. - As maiúsculas e minúsculas: criterios de uso e propostas para o galego. - A acentuación gráfica das interrogativas indirectas e as confusións derivadas das denominadas pseudointerrogativas. - O galego escrito entre os anos 1950 e 1982: variedades ortográficas e codificación ortográfica. - O debate codificatorio do galego entre 1980 e 2000 dende as distintas correntes, denominadas polo autor autonomista, reintegracionista e lusofonófila. - O sufixo -nte: descrición e alternancias -ente/ -ínte nos adxectivos rematados neste sufixo en galego. - O diminutivo como morfema modificador de palabras en galego, características dos principais grupos de substantivos e adxectivos á hora de o empregaren. - A converxencia e diverxencia dalgunhas estruturas morfolóxicas e sintácticas entre galego e castelán a partir das mostras recollidas a alumnos de cuarto curso de Educación Secundaria Obrigatoria. - Os problemas das construcións de relativo canto a prescrición dos seus usos e emprego de nexos. - As construcións verbais (ter + participio; infinitivo flexionado; ter de + infinitivo) que presentan dúbidas no que se refire a corrección e prescrición de certos usos. - O tratamento dado á sintaxe na gramática tradicional e a proposta de actuación para as gramáticas actuais tanto dende o punto de vista descritivo (o maioritario) coma prescritivo (o minoritario). - A especificidade da variación sintáctica, marxe de aceptabilidade para a variación e límites impostos á integración de variantes no estándar. - A reflexión teórica verbo da variación sociolingüística, do uso, da norma e do galego estándar. A partir de aquí, calquera estudoso poderá coñecer algúns dos principais problemas cos que anda a lidar a lingüística galega. As discusións sobre da descrición do sistema e da selección de variantes para achar unha lingua padrón levan ocupando o labor cotiá de especialistas dende hai algúns anos. Os avances acadados e os retos que quedan por atinguir nas diferentes disciplinas lingüísticas son constatados ben ás claras polas publicacións que integran este manual. Neste sentido, son moi proveitosas as experiencias que poidan achegar investigadores doutras linguas coma os que foron convidados, mesmo poderían ter tido cabida aínda máis 266 Besprechungen - Comptes rendus especialistas pertencentes a outras linguas europeas, que permitisen enriquecer, contrastar e discutir diversas aplicacións e puntos de vista. Tendo isto en conta o volume adquire unha dimensión que ultrapasa os lindes da propia lingüística galega e vólvese relevante para aquelas lingüísticas que coma a nosa estean atravesando vicisitudes similares. Se describir é unha actividade tecnicamente complexa, prescribir faise difícil polo que carreta de prestixio para a variedade seleccionada e de desprestixio para as non seleccionadas. A idea de prestixio vai moi ligada á norma lingüística e á lingua estándar. Os mesmos falantes teñen un ideal de lingua que elixen como o mellor e que valoran como o máis fermoso. Aínda así, de facermos unha enquisa por todo o territorio galego chegariamos a comprobar que a lingua común, padrón, estándar non sería a mesma para todos: o que para algúns pode ser culto, correcto e aceptable para outros será inculto, incorrecto ou inaceptable. En galego existe un modelo socialmente admitido que é o das Normas ortográficas e morfolóxicas do idioma galego (1982; 2003 revisadas) elaboradas pola Real Academia Galega e polo Instituto da Lingua Galega. Este modelo, contestado por certos sectores minoritarios que propoñen achegamentos á lingua irmá, o portugués, pódese dicir que triunfou. Pero aínda non está completo, como ben sinalan algunhas das conferencias recollidas na obra da que estamos a falar, por iso o galego continúa en fase de lograr un estándar concluído, fase que vai parella á dunha descrición o máis ampla posible do sistema. Doutro punto de vista, se nos cinguimos a ámbitos como pode ser o da lingüística diatópica, o estudo das variedades acada un rigor, cantidade e profundidade equiparable ao realizado en moitas linguas da nosa contorna. Tamén o coñecemento da variación sociolingüística viu un pulo que moitas outras linguas de bastante máis tradición científica non experimentaron. Isto significa que se conta con datos para encarreirar un estándar definitivo e acabado que os usuarios demandan. A sociedade galega e todas as sociedades en xeral procuran un modelo de lingua, sen imposicións dogmáticas, pero tamén sen ralentizacións e demoras inescusables. Convén lembrar que en Galicia os gobernos autonómicos non souberon investir adecuadamente os orzamentos destinados a políticas lingüísticas para subsanar esta e outras eivas. A descrición da lingua pode ser tarefa de lingüistas, pero os procesos de estandarización e difusión dunha norma entran tamén a formar parte das políticas que os gobernos contribúen a modelar sobre a lingua. Canto ao uso de maiúsculas e minúsculas, as Normas ofrecen unhas pautas básicas que seguramente conveña puntualizar e ampliar; mais debemos ter cautela, pois o emprego de maiúsculas e minúsculas encaixa nas dimensións da ortografía máis ou menos básica que debe aprender calquera escolar ou usuario da lingua, o que significa que propostas demasiado exhuberantes non adquirirán transcendencia fóra dos rexistros académicos, serán tan inútiles coma o caos e a arbitrariedade que ás veces reina nos escritos, dado que o usuario nunca será quen de asimilar longas casuísticas que, malia o seu rigor e boa intención, endexamais son completas de todo e sempre reflicten algunha incongruencia. Por último, botamos en falla máis páxinas sobre a variación en sintaxe. Ao contrario do que decote se afirma en relación co feito de que os problemas de variación e prescrición na sintaxe son restrinxidos, temos que dicir que a variación en sintaxe é moi rica e complexa, con numerosos puntos escuros que convén clarexar para prescribir e estandarizar. Poderiamos citar, así a fume de carozo, os seguintes: as variacións entre dativo e acusativo nas construcións causativas; as alternancias preposicionais con verbos rexentes (cales son +/ - correctas e normativas nos abondosos casos de vacilación? ); as variacións na orde de elementos da clásula: suxeito e complementos (existen dúbidas que a norma aínda non resolveu); as variacións e modelos máis aceptables xurdidos da relación entre estrutura prosódica, informativa e sintáctica; a variación e prescrición na marcación de certas funcións coma o complemento directo e preposicional, etc. 267 Besprechungen - Comptes rendus Así pois, calquera lector que queira bucear na problemática tarefa da descrición e prescrición de linguas así coma nas pescudas dos seus difusos lindes ha de se deter nas recomendables páxinas deste interesante volume. Xosé Soto Andión ★ Gabrielle Knauer/ Valeriano Bellosta von Colbe (ed.), Variación sintáctica en español. Un reto para las teorías de la sintaxis, Tübingen (Niemeyer) 2005, 232 p. A miúdo estamos afeitos a nos atopar con traballos ben de corte funcionalista ben de corte xenerativista en volumes monográficos fechados e reservados en exclusiva a participantes desta ou daquela teoría. Este tendencia rómpea a obra que aquí presentamos. Trátase dun libro que amosa un feliz encontro de investigacións tanto de carácter funcionalista coma xenerativista, que permiten ao lector especializado profundar no suxerente tema da variación sintáctica dende unha perspectiva metodolóxica e teórica tamén variada. Os contidos que se abordan son de moita actualidade, pero non por iso definitivamente resoltos, como acontece cos das variantes posicionais - que por veces oscilan entre a opción e a incorreción - referidas á posición do suxeito e dos complementos. Calquera lingüista que goste da sintaxe gozará coa súa lectura. Os temas tratados expoñen a variación sintáctica dende as seguintes perspectivas de investigación: - A lingüística de corpus e a gramática xenerativa. - A orde de palabras e a estrutura informativa: posición do suxeito, posición dos complementos directo e indirecto nas construcións ditransitivas. - As relacións entre a estrutura prosódica, informativa e sintáctica. - A variable prosódica foco e a súa relación coa sintaxe. - Os problemas da codificación variable das funcións sintácticas. - A cuestión do suxeito nulo fronte ao expletivo. - A perspectiva histórica da gramaticalización do acusativo preposicional, é dicir, a variación na marcación do complemento directo (Ø/ a). - A problemática que atinxe ás formas pronominais le/ les, la/ las, lo/ los como marcadores da función de complemento indirecto, así coma o leísmo en castelán en contornas sintácticas que o favorecen. - A expresión de funcións non argumentais en relación cos pronomes le/ les. - As oracións copulativas e a función sintáctica de atributo: variación ser/ estar. - A presenza/ ausencia de preposición de con verbos de réxime preposicional (queísmo): acordarse, preocuparse, sorprenderse . . . Aínda que os artigos toman como base de estudo a lingua española, os casos e problemas que tratan son dunha dimensión universal e convértense en repaso obrigado para calquera lingüista, con independencia da lingua na que centre as súas pescudas científicas. O feito de conxugar distintas correntes teóricas parécenos un acerto porque o lector adquire unha perspectiva múltipla do obxecto de análise (neste caso a variación sintáctica) que enriquece os seus coñecementos e amplía as súas posibilidades de actuación sobre este obxecto. É verdade que a preocupación pola variación sintáctica non é algo totalmente novo, pero esta multiplicidade de enfoques e as reflexións metodolóxicas presentadas son menos coñecidas (por exemplo, na lingüística están pouco analizadas as relacións entre prosodia e sintaxe). Outro aspecto que non deixa de chamar a atención é a oposición entre gramática funcional e xenerativa no tocante ao manexo de córpora. O rexeitamento que fai o xenerati- 268 Besprechungen - Comptes rendus vismo dos córpora pola súa arela de procurar estruturas formais limita en certo modo a exhaustividade e peso dalgúns dos seus argumentos, aínda que tamén é ben sabido que un corpus nunca contén todos os datos posibles nin todas as variacións existentes en relación co fenómeno estudado, por isto convén botar man en paralelo doutros datos de fóra do corpus que reforcen as nosas conclusións (novos córpora diferentes ao propio, a competencia do investigador como falante, anotacións . . .). Coidamos que hai neste libro moito de descrición da variación sintáctica, pero non demasiado de prescrición en relación coas variantes: son sempre todas elas igual de correctas? , sono unhas máis ca outras? , que graos hai de corrección ou de incorrección? Con todo ben é verdade que ao describir en ocasións se adoita, explícita ou implicitamente, priorizar unhas determinadas solucións sobre outras e establecer modelos ou prototipos; e tamén é evidente que nalgúns traballos do libro se enfatiza o carácter gramatical ou agramatical de determinadas construcións. Ocorre en case todas as linguas que a posible agramaticalidade dalgunhas estruturas é con frecuencia difícil de establecer ao se atoparen nos lindes da gramaticalidade ou constituíren fases incipientes de mudanzas que semellan estarse a producir e que máis tarde o uso consagrará ou non como definitivas. Sempre se afirma que a variación resulta moi produtiva no léxico por se tratar dun terreo aberto e susceptible de dinámicas continuas de todo tipo, de aí que sorprenda un chisco comprobarmos a existencia da amplitude de fenómenos que entran en xogo na variación en sintaxe. Así pois, falamos dun libro dirixido a especialistas, de recomendable lectura e de incontestable interese para a disciplina. Xosé Soto Andión ★ 269 Besprechungen - Comptes rendus In memoriam Gustav Ineichen (6. 6. 1929-10. 7. 2005) Am 10. Juli 2005 verstarb in Göttingen Gustav Ineichen. Noch ein Jahr zuvor hatten sich Freunde, Kollegen und Schüler dort zusammengefunden, um ihn zu seinem 75. Geburtstag mit einer Festschrift zu ehren. Für viele von ihnen war es das letzte Mal, dass sie diesen in vieler Hinsicht außergewöhnlichen Menschen und weltgewandten Sprachwissenschaftler in seinem Element erleben durften. Er gehörte einer Generation an, die sowohl nach ihrer Ausbildung als auch durch ihr Curriculum Romanistik als umfassende Wissenschaft betrieb. Der Name Gustav Ineichens ist untrennbar mit der Romanischen Bibliographie und den Romanistischen Arbeitsheften verbunden, die er über drei Jahrzehnte im Max Niemeyer Verlag herausgab. Gustav Ineichen wurde am 6. Juni 1929 im Kanton Luzern geboren. Bereits in jungen Jahren interessierte er sich für die Sprachen seiner Heimat. So war er mit dem italienischen Dialekt des Tessins und dem Rätoromanischen vertraut. Daneben beschäftigte er sich schon früh mit dem Russischen, studierte Romanistik und klassische Sprachen, lernte in seinem späteren, langjährigen Aufenthalt in Rom Arabisch und wandte sich schließlich dem Chinesischen und dem Koreanischen zu. Mit dem Orient ergaben sich vielfältige Berührungspunkte, wobei sich Gustav Ineichen vor allem der Arabistik und der Sinologie verbunden fühlte. Das Studium absolvierte Gustav Ineichen an der zweisprachigen Universität Freiburg/ Schweiz, wo Gianfranco Contini lehrte. Er entwickelte bald enge Bindungen zu Italien - vor allem zu Padua und Venedig - und wurde insbesondere auch durch die Beziehungen zu D’Arco Silvio Avalle, Ignazio Baldelli, Arrigo Castellani, Gianfranco Folena und Cesare Segre geprägt. Zur Basler Schule von Wartburgs und dem Französischen Etymologischen Wörterbuch, an dem er kurzzeitig arbeitete, fühlte er sich weniger hingezogen. Gustav Ineichen promovierte 1957 bei Arrigo Castellani über Die paduanische Mundart am Ende des 14. Jahrhunderts auf Grund des Erbario Carrarese (ersch. in ZRPh 73, 1957). Ein Jahr zuvor hatte er seine erste wissenschaftliche Arbeit, die Übersetzung des Rosenromans aus dem Altfranzösischen, veröffentlicht. Seine Habilitationsschrift verfasste Gustav Ineichen als Mitarbeiter der Fondazione Giorgio Cini unter der Ägide von Gianfranco Folena in Venedig. Es handelt sich um die kommentierte Herausgabe von El libro agregà de Serapiom (1962-66), der pharmakologischen Abhandlung eines gewissen Serapion aus Spanien in der volkssprachlichen Übertragung von Jacobus Philippus aus Padua. Der Serapion carrarese hatte auch seiner Dissertation zugrunde gelegen. Die Universität Zürich verlieh Gustav Ineichen 1963 die venia legendi. 1965 folgte Gustav Ineichen einem Ruf an die Universität Göttingen, von der seine gesamte weitere wissenschaftliche Laufbahn ausging. Diese Kontinuität wur- Vox Romanica 65 (2006): 270-272 In memoriam Gustav Ineichen (6. 6. 1929-10. 7. 2005) 271 de zweimal unterbrochen. Von 1970-75 übernahm Gustav Ineichen die Leitung des Schweizerischen Kulturinstituts in Rom (ISR), was ihn wiederum den variationsreichen Dialektgebieten Italiens und dem Mittelmeerraum, aber auch dem Orient nahebrachte. Bei den «Weißen Vätern» in Rom studierte er in dieser Zeit Arabisch. Gustav Ineichen fühlte sich dem Katholizismus romanischer Prägung verbunden, wobei er die nach seiner Aussage bestehende katholische Leichtigkeit gern gegenüber der Strenge des norddeutschen Protestantismus hervorhob. In die römische Zeit fiel auch Gustav Ineichens maßgebliche Beteiligung an der Übersetzung der Codices Madrid von Leonardo da Vinci (1974). 1985 verbrachte Gustav Ineichen einige Zeit als Gastprofessor an der Universität Nanking (China). Bei seinen sprachtypologischen Studien war er einige Jahre zuvor auf die besondere Struktur des Chinesischen gestoßen und erlernte diese Sprache dann in den Veranstaltungen eines Göttinger Kollegen. Der Sachverhalt ist charakteristisch für Gustav Ineichens wissenschaftliche Aufgeschlossenheit und Neugier sowie seine pragmatische Einstellung. Er legte Wert darauf, dass man «Kenntnisse über Sprachen und Kulturen nicht nur am Schreibtisch und aus Büchern, sondern stets auch aus persönlichen Erfahrungen in situ erwerben sollte». In seiner kleinen Autobiographie Sprachen, Länder und Reisen (2000) beleuchtet Gustav Ineichen weitere Stationen seines Lebensweges und zeichnet seinen Werdegang in diesen «Erinnerungen eines Professors» - so der Untertitel - auf originelle und in vielen Punkten anekdotische Art nach. Als Ordinarius für Romanische Sprachwissenschaft an der Universität Göttingen (1965-70 und 1975-94) setzte Gustav Ineichen einerseits einen wissenschaftlichen Schwerpunkt in der Beschäftigung mit dem italienischen und dem französischen Mittelalter. Dabei war ihm die Einbindung des Kultur- und Geisteslebens sowie sprachphilosophischer Überlegungen besonders wichtig. Sein Beitrag «Dantes Verhältnis zur Sprache» (1973) zeigt dies auf anschauliche Weise. 1985 erschien seine Kleine altfranzösische Grammatik. Andererseits konzentrierte sich Gustav Ineichen aus einem strukturalistischen Ansatz heraus auf Fragen der modernen Linguistik, vor allem im Bereich der romanischen und der allgemeinen Sprachtypologie, der er 1979 unter gleichem Titel eine vielbeachtete Monographie widmete. Dieses Gebiet entsprach im besonderen seiner weitgefächerten linguistischen Orientierung. Auch zur Orientalistik veröffentlichte er eine Reihe von Beiträgen. Eine eindrucksvolle Synthese aus seiner Beschäftigung mit dem Orient und der romanischen Welt legte er in Arabisch-orientalische Sprachkontakte in der Romania - Ein Beitrag zur Kulturgeschichte des Mittelalters 1997 vor. 1999 erschien ein Sammelband mit Gustav Ineichens maßgeblichen Aufsätzen zu Typologie und Sprachvergleich im Romanischen, der die Breite seines Schaffens mit Themen wie Dante, Marco Polo, Nebrija, Sephardentum, lingua franca und der neueren Sprachpolitik in den romanischen Ländern dokumentiert. Zu seinem 60. und zu seinem 75. Geburtstag wurde Gustav Ineichen durch die Festschriften Variatio linguarum (1989) und Sprachkontakte in der Romania (2004) geehrt. Er war Mitglied der Accademia Galileiana in Padua und der New York Academy of Science. Volker Noll 272 Als Romanist und Sprachwissenschaftler lässt sich Gustav Ineichen aber nur zum Teil über seine Beiträge und Schriften erschließen. Davon abgesehen hielt er nicht viel von ausufernder Publikationstätigkeit. «Schreiben Sie nicht zuviel» lautete eine seiner Maximen. Vor allem war Gustav Ineichen auch ein begnadeter Hochschullehrer. Wer ihn erlebt hat, weiß um die ihm eigene Faszination, mit der er seine Zuhörerschaft fesselte. Für gewisse Formen der Hochschulpädagogik und Didaktik konnte er sich möglicherweise deshalb nicht erwärmen. Zumindest war er nicht auf sie angewiesen, weil er sie auf natürliche Weise einsetzte. Auch hatte er eigene Vorstellungen zu Funktion und Beschreibung von Literatur. Als Hochschullehrer lagen Gustav Ineichen Schulenbildung und Epigonentum fern. Er pflegte einen Individualismus, den er in die Wissenschaftsgemeinschaft förderlich einzubringen wusste und den er auch anderen zugestand. So gewährte er seinen Schülern einen breiten Freiraum und unterstützte sie in der Beschäftigung mit Themen und Gebieten, für die sie sich interessierten. Seine Großherzigkeit, die in vielen Dingen hervortrat, zeichnete ihn besonders aus. Wer für ihn arbeitete, brachte sich mit Begeisterung ein und empfand das eigene Engagement nie vordringlich als berufliche Verpflichtung. Schüler müssen sich irgendwann von ihren Lehrern lösen. Diesen Standpunkt hat Gustav Ineichen immer vertreten. Auch er selbst bewies, dass er loslassen konnte. Als er sich im Alter von 65 Jahren emeritieren ließ, brachte er im Vorfeld dieses Ereignisses auf seiner Bürotür folgenden Hinweis an: «Prof. Ineichen: Rücktritt aus Altersgründen». Natürlich sollte dies nicht seine subjektive Befindlichkeit zum Ausdruck bringen, denn er fühlte sich wohl. Er hatte seine anstehende Emeritierung damit nur auf eine prägnante Formel gebracht. Mit Gustav Ineichen verliert die Romanistik einen originellen, wachen und brillanten Kopf. Er besaß eine gewinnende Persönlichkeit, die sich durch besonderen Charme und Humor, Großzügigkeit, Loyalität, eine positive Lebensauffassung und allgemeines Wohlwollen auszeichnete. Seine Freundschaft und menschliche Wärme werden uns fehlen. Sein Vertrauen in das Leben wird alle, die ihn näher gekannt haben, stets begleiten. Münster Volker Noll Nachrichten - Chronique 1. Bibliographie der Schweizer Romanistik 2005 Adam Jean-Michel, La linguistique textuelle. Introduction à l’analyse textuelle des discours, Paris 2005 - «Qu’avons-nous fait des espoirs mis dans l’analyse de discours et la théorie du texte? », in: Ch. Jacquet-Pfau/ J.-F. Sablayrolles (ed.), Mais que font les linguistes? Les sciences du langage vingt ans après, Paris 2005: 109-20 - «Variété des usages de SI dans l’argumentation publicitaire», in: M. Burger/ G. Martel (ed.), Argumentation et communication dans les médias, Québec 2005: 81-109 - «Stylistique ou analyse textuelle? L’exemple du fragment 128 de La Bruyère», in: J.-M. Gouvard (ed.), De la langue au style, Lyon 2005: 127-44 - «Sciences du texte en dialogue. Analyse de discours et interdisciplinarité», avec la collaboration d’Ute Heidmann, Etudes de Lettres n°1-2, Lausanne 2005: 7-17 - «Les sciences de l’établissement du texte et la question de la variation», Études de Lettres n° 1-2, Lausanne 2005: 69-96 - «La notion de typologie de textes en didactique du français: une notion dépassée? », Recherches n°42, Lille 2005: 11-23 Adam Jean-Michel/ Heidmann Ute (ed.), Sciences du texte et analyse de discours, Études de Lettres 1-2, Lausanne/ Genève 2005 Amacker René, «Notes sur la distance entre la graphie et la langue dans le latin archaïque et classique», in: Ch. Touratier (ed.), Essais de phonologie latine. Actes de l’atelier d’Aix-en-Provence, 12-13 avril 2002, Aix-en-Provence 2005: 255-65 - «La lampe du philosophe. Sur l’épistémologie hellénistique dans le de lingua Latina de Varron», in: A. Kolde/ Alessandra Lukinovich/ A.-L. Rey (ed.), Koryphaioi andri. Mélanges offerts à André Hurst [Recherches et rencontres 22], Genève 2005: 401-10 - «Saussure en Grande-Bretagne», Historiographia Linguistica 32/ 3 (2005): 325-41 [À l’occasion de: The Cambridge Companion to Saussure edited by C. Sanders (Cambridge 2004)] Anzani Ilario, «Cavalcanti tra Dante e Boccaccio: fenomenologia della leggerezza in DEC. VI.9», RELI 26 (2005): 21-50 Auchlin Antoine/ Grobet Anne/ Simon Anne Catherine, «Des marquages prosodiques de la question dans l’interaction», in: C. Rossari et al. (ed.), Les états de la question, Laval, Québec 2005: 213-37 Bähler Ursula, «Lire le prologue du Chevalier de la Charrette de Chrétien de Troyes», in: U. Bähler/ E. Thommen/ Ch. Vogel (ed.), Donner du sens. Actes du colloque international organisé par l’Association Suisse de Sémiotique ASS/ SGS (Zurich, 11-12 avril 2003), Paris 2005: 145-64 [coll. «Sémantiques»] Bliggenstorfer Susanna, Eustache Deschamps. Aspects poétiques et satiriques, Tübingen/ Basel 2005 - «Interdépendance de forme et de contenu dans l’oeuvre d’Eustache Deschamps», in: M. Lacassagne et al. (ed.), Les «Dictez vertueulx» d’Eustache Deschamps. Forme poétique et discours engagé à la fin du Moyen Âge, Paris 2005: 27-41 Bonhomme Marc, Pragmatique des figures du discours, Paris 2005 - Le Discours métonymique, Berne 2005 Bossong Georg, Das Wunder von al-Andalus. Die schönsten Gedichte aus dem Maurischen Spanien. Aus dem Arabischen und Hebräischen ins Deutsche übertragen und erläutert von Georg Bossong. Mit einem Nachwort von SAID, München 2005 Nachrichten - Chronique - «Ein Muslim liebt einen Christen - Poesie aus al-Andalus» [zu Ibn Khâtima, Liebe mit Übersetzung], in: Der Arabische Almanach. Zeitschrift für orientalische Kultur 16 (2005/ 06): 9-13 Bürki Yvette, La publicidad en escena. Análisis pragmático textual del discurso publicitario en español, Zaragoza 2005 - «Identidad y construcción a través de la publicidad de revistas femeninas. Un acercamiento contrastivo», in: T. Brandenberger/ H. Thorau (ed.), Portugal und Spanien. Probleme (k)einer Beziehung/ Portugal e Espanha: Encontros e Desenconaros, Frankfurt a. M. 2005: 301-23 Colón Germà, «Encara les Regles d’esquivar vocables», Estudis Romànics 27 (2005): 219-25 - «El Französisches Etymologisches Wörterbuch de Walther von Wartburg. A propòsit de la publicació dels índex generals», Estudis Romànics 27 (2005): 267-76 Chambon Jean-Pierre, «Toponymie et grammaire historique: les noms de lieux issus de cappella et forestis et la diffusion spatiale de l’article défini dans la Galloromania», in: D. James- Raoul/ O. Soutet (ed), Par les mots et les textes. Mélanges de langue, de littérature et d’histoire des sciences médiévales offerts à Claude Thomasset, Paris 2005: 143-55 - «Après le Dictionnaire des régionalismes de France: bilan et perspectives», in: M.-D. Glessgen/ A. Thibault (ed.), La lexicographie différentielle du français et le «Dictionnaire des régionalismes de France». Actes du Colloque en l’honneur de Pierre Rézeau pour son soixante-cinquième anniversaire, Strasbourg 2005: 3-29 - «Zones d’implantation publique au haut Moyen Âge précoce dans le nord de la cité de Besançon. L’apport de l’analyse diachronique des noms de lieux», in: D. Hägermann et al. (ed.), Akkulturation. Probleme eines germanisch-romanischen Kultursynthese in Spätantike und frühen Mittelalter, Berlin/ New York 2004: 221-56 - «Corre (Haute-Saône). Un nouvel exemple de formation déhydronymique désignant une agglomération secondaire romaine? », Nouvelle revue d’onomastique 43-44 (2004): 191-94 - «Contributions à l’étude de la toponymie de l’arrondissement de Lure (Haute-Saône). IV», Bulletin de la Société d’histoire et d’archéologie de l’arrondissement de Lure 24 (2005): 141-51 - «La francoprovençalité de Cluny au début du XIV e siècle (indices tirés de l’anthroponymie)», in: B. Horiot et al. (ed.), Mélanges offerts au professeur Lothar Wolf, Lyon 2005: 247-54 - «Actualité de la lexicographie occitane: à propos d’un dictionnaires récent», RLaR 109 (2005): 491-508 - «Un nouveau document linguistique de la Basse Auvergne: fragments de 1280 environ concernant Sardon (Puy-de-Dôme)», RLaR 109 (2005): 169-80 - *A.-M. Vurpas, Chansons en patois de Caluire par Jean Cotton (1800-1866), Saint-Julien- Molin-Molette 2001; RLiR 69 (2005): 290-95 - *W.-D. Stempel, Dictionnaire de l’occitan médiéval: DOM, fascicule 5 (agrear-airienc), Tübingen 2005, 321-400; RLiR 69 (2005): 553-57 Chambon Jean-Pierre/ Chauveau Jean-Paul, «Un cas de dialectologite, ou le français rendu invisible: à propos des vues de Pierre Gardette sur le francoprovençal polailli et le moyen français régional poulaille ‘poule’», BSL 99 (2004): 155-80 Chambon Jean-Pierre/ Courouau Jean-François/ Thibault André, «Contribution à l’étude des particularismes lexicaux de la traduction castillane du De proprietatibus rerum par Vicente de Burgos (El Libro de las propiedades de las cosas, Toulouse 1494)», RLaR 109 (2005): 439-55 Chambon Jean-Pierre/ Grélois Emmanuel, «Analyse étymologique d’un toponyme obscur: Durtol (Puy-de-Dôme)», RLiR 69 (2005): 465-82 Corbellari Alain, La Voix des clercs. Littérature et savoir universitaire autour des dits du XIII e siècle, Genève 2005 - «Guillaume et Rustem. Enquête sur deux figures parentes de l’épopée indo-européenne», in: Mélanges Noboru Harano, Hiroshima 2005: 47-55 - «De la chanson de geste à la bande dessinée: esquisse d’une étude comparée de paradigmes narratifs et stylistiques», in: C. Cazanave (ed.), L’épique médiéval et le mélange des genres, Besançon 2005: 297-306 - «Frank Martin, compositeur médiéval», in: D. Hüe/ M. Longtin/ L. Muir (ed.), Mainte belle œuvre faite. Études sur le théâtre médiéval offertes à Graham A. Runnals, Orléans 2005: 83- 94 274 Nachrichten - Chronique - «Les jeux de l’anneau: fonctions et trajets d’un objet emblématique de la littérature narrative médiévale», in: K. Busby/ B. Guidot/ L. Whalen (ed.), «De sens rassis». Essays in Honor of Rupert T. Pickens, Amsterdam 2005: 157-67 - «Les nouvelles métamorphoses de Merlin: Merlin dans la bande dessinée», L’Esplumeoir 4 (2005): 49-60 - *E. Hicks, La troublante proximité des choses lointaines, Genève 2004, Le Moyen Âge 111/ 2 (2005): 384-85 Corbellari Alain/ Derron Corbellari Marianne, Le Stricker, Amis le Prêtre (Der Pfaffe Amis). Roman du XIII e siècle, traduit du moyen-haut-allemand et présenté, Amiens 2005 Corbellari Alain/ Schnyder André (ed.), Translatio litterarum ad penates. Das Mittelalter übersetzen - Traduire le Moyen Âge, Lausanne 2005 Danzi Massimo, La biblioteca del cardinal Pietro Bembo, Genève 2005 (Travaux d’Humanisme et Renaissance 399) - «Cette Egypte inoubliable, inoubliée»: memorie egiziane in una sconosciuta intervista di Giuseppe Ungaretti, in: P. Viti (ed.), Letteratura, verità e vita. Studi in ricordo di Gorizio Viti, vol. 2, Roma 2005: 629-45 Danzi Massimo/ Danzi Luca/ Sargenti Aurelio, «‹La forma dell’educazione› nelle ‹constitutioni› asconesi del 1620 (secondo il manoscritto ambrosiano)», in: G. Margarini/ F. Panzera/ A. Sargenti (ed.), La ricerca e la passione come metodo. Omaggio a Romano Broggini, Verbanus 26 (2005): 203-53 Dardel Robert de, «La réduction grammaticale à l’origine du protoroman», ZRPh. 121 (2005): 107-28 - «Évaluer le protoroman reconstruit», Linguisticae Investigationes 28/ 1 (2005): 133-68 - «Une note critique sur Witold Man´ czak», VRom. 64 (2005): 1-20 De La Torre Mariela, «Falar à espanhola: amores e desamores na fraseologia portuguesa», in: T. Brandenberger/ H. Thorau (ed.), Portugal und Spanien - Probleme (k)einer Beziehung/ Portugal e Espanha; encontros e desencontros, Frankfurt a. M., 2005: 291-300 - «La literatura portuguesa posmedieval: un panorama», in: T. Martínez Romero (ed.), Les lletres hispàniques als segles XVI, XVII i XVIII, Castelló de la Plana, Publicacions de la Universitat Jaume I, 2005: 15-28 De Stefani Elwys, «Chei di Baraca a son lì di Fonso. Soprannomi di famiglia e contesto sociale», in: G. Ferigo (ed.), Enemonç, Preon, Raviei, Socleif, Udine 2005: 575-92 - «Les demandes de définition en français parlé. Aspects grammaticaux et interactionnels», in: S. Pekarek Doehler/ M.-J. Béguelin (ed.), Grammaire, discours, interaction. La structuration de l’information, Neuchâtel 2005: 147-63 (Travaux Neuchâtelois de Linguistique 41) - «I marchionimi in una realtà plurilingue. Il caso della Svizzera», in: D. Brozovic-Roncevic/ E. Caffarelli (ed.), Denominando il mondo. Dal nome comune al nome proprio. Atti del simposio internazionale, Zara, 1-4 settembre 2004, Roma 2005: 67-86 (Quaderni Internazionali di RIOn 1) - *L. Filliettaz/ J.-P. Bronckart (ed.), L’analyse des actions et des discours en situation de travail. Concepts, méthodes et applications. Louvain-la-Neuve 2005; Bulletin Suisse de Linguistique Appliquée 82 (2005): 199-204 Eberenz Rolf, «Cambios morfosintácticos en la Baja Edad Media», in: R. Cano (ed.), Historia de la lengua española, Barcelona 2 2005: 613-41 - «Los relatos de naufragios en la primera literatura de Indias: género y formas discursivas», in: T. Martínez Romero (ed.), Les lletres hispàniques als segles XVI, XVII i XVIII, Castelló de la Plana 2005: 201-24 - «Dizque: antecedentes medievales de un arcaísmo afortunado», in: J. L. Cisneros/ I. Lerner/ W. Oesterreicher (ed.), Homenaje a José Luis Rivarola, Lexis 28/ 1-2 (2004): 139-56 - «Un dictionnaire de régionalismes pour l’espagnol? Quelques réflexions sur les rapports entre lexicographie et dialectologie en Espagne», in: M.-D. Glessgen/ A. Thibault (ed.), La lexicographie différentielle du français et le Dictionnaire des régionalismes de France. Actes du colloque en l’honneur de Pierre Rézeau pour son soixante-cinquième anniversaire. Strasbourg, Université Marc Bloch (20-22 juin 2003), Strasbourg 2005: 251-63 275 Nachrichten - Chronique - «¿Qué historia de la lengua? », La Corónica 34/ 1 (2005): 164-75 - *B. Helzle-Drehwald, Der Gitanismo im spanischen Argot, Genève 2004; Iberoromania 60 (2004): 150-52 Eckard Gilles, «Principes et pratique de la translation des œuvres classiques en langue vulgaire: le cas de la Philomena attribuée à Chrétien de Troyes (d’après Ovide, Métamorphoses VI)», in: P. Nobel (ed.), La transmission des savoirs au Moyen Âge et à la Renaissance, vol. 1, Besançon 2005: 143-53 Foehr-Janssens Yasmina, «Le clerc, le jongleur et le magicien: figures et fonctions d’auteurs aux XII e et XIII e siècles», Les Lettres romanes, n° spécial Fonctions et figures d’auteurs du Moyen Âge à l’époque contemporaine (2004): 13-31 - «La littérature à fleur de peau, des mots qui grattent et des démangeaisons littéraires dans la poésie personnelle des XII e -XIII e s.», Micrologus 13 (2005): 195-212 - «Un assemblage nouveau: les histoires sur la ruse des femmes dans la Disciplina clericalis de Pierre Alphonse», in: L. Rossi/ A. Darmstätter/ U. Limacher-Riebold/ S. Alloati Boller (ed.) La Circulation des nouvelles au Moyen Âge. Actes de la journée d’études (Université de Zurich, 24 janvier 2002), Alessandria 2005: 225-51 - «‹Le seigneur et le prince de tous les contes›: Le Dit du Barisel et sa position initiale dans le manuscrit B. N. f. fr. 837», in: M. Mikhaïlova (ed.), Mouvances et jointures. Du manuscrit au texte médiéval, Orléans 2005: 153-71 - «Reines et impératrices au désert: les figures de femmes persécutées dans les Miracles Nostre dame par personnages du manuscrit Cangé», in: M. Chiabò/ F. Doglio, Romanzesche Avventure di Donne persegiutate nei drammi fra ’4 e ’500, XXVIII Convegno internazionale, Roma 7-10 ottobre 2004, Roma 2005: 89-113 - «Le corps glorieux de la lettre: lire ‹au plus haut sens›? », in: C. Arrignon/ M.-H. Debiès/ C. Galderisi/ E. Palazzo (ed.), Cinquante années d’études médiévales. À la confluence de nos disciplines. Actes du Colloque du Cinquantenaire du CESCM (Poitiers, 4-6 septembre 2003), Turnhout 2005: 771-82 Franceschini Rita, «Weshalb brauchen Linguisten mehrsprachige Sprecher? », in: G. Berruto (ed.), Plurilinguisme et politique européenne. Revue française de linguistique appliquée 9/ 2 (2005): 105-24 Franceschini Rita/ Kristol Andres (ed.), VRom. 64 (2005), Basel-Tübingen Franceschini Rita/ Haubrichs Wolfgang/ Klein Wolfgang/ Schnell Ralf (ed.), In einer anderen Sprache, Stuttgart 2005 (LiLi - Zeitschrift für Literaturwissenschaft und Linguistik 35/ 139) Franceschini Rita/ Krick Christoph M./ Behrent Sigrid/ Reith Wolfgang, «The neurobiology of code-switching. Inter-sentential code-switching in an fMRI-study», in: J. House/ J. Rehbein (ed.), Multilingual communication, Hamburg 2005: 179-93 Franchini Enzo, «Gonzalo de Berceo y los debates medievales», in: C. Parrilla/ M. Pampín (ed.), Actas del IX Congreso Internacional de la Asociación Hispánica de Literatura Medieval (A Coruña 18-22 de septiembre de 2001), vol. II, Universidade da Coruña, 2005: 269-87 (Biblioteca Filológica 14) - «Los primeros textos literarios: Del Auto de los Reyes Magos al Mester de Clerecía», in: Historia de la lengua española, Barcelona (2004): 325-53 (Segunda edición actualizada 2005) Gendre André, «Rimes pour les dames Salviati», in: M. Murat/ J. Dangel (ed.), Poétique de la rime, Paris, Métrique française et comparée 3 (2005): 275-95 - *R. Estienne, Traicté de la grammaire francoise (1557), édition commentée par Colette Demaizière, Paris 2003; BHR 67 (2005): 207-09 Gérard-Zai Marie-Claire, «Le bilinguisme, de la discrimination au respect mutuel: à propos de Bernhard Altermatt, La politique du bilinguisme dans le canton de Fribourg/ Freiburg (1945- 2000). Entre innovation et improvisation», in: Annales fribourgeoises 65 (2002-03): 293-95 - *E. Coseriu/ R. Meisterfeld, Geschichte der romanischen Sprachwissenschaft. Von den Anfängen bis 1492, Band 1, Tübingen 2003; VRom. 64 (2005): 206-08 - *M. Heintze/ U. Schöning/ F. Seemann, Trobadorlyrik in deutscher Übersetzung. Ein bibliographisches Repertorium (1749-2001), Tübingen 2004; VRom. 64 (2005): 364 276 Nachrichten - Chronique - *A. Huber, La fable dans la littérature provençale du Moyen Age (Publications provençales de la Section de français de l’Université de Lausanne, vol. 2), Lausanne 2001; ZrPh. 121 (2005): 177-79 Glessgen Martin-Dietrich, «Diskurstraditionen zwischen pragmatischen Regeln und sprachlichen Varietäten», in: A. Schrott/ H. Völker (ed.), Historische Pragmatik und historische Varietätenlinguistik in den romanischen Sprachen, Göttingen 2005: 207-28 - «Editorische, lexikologische und graphematische Erschließung altfranzösischer Urkundentexte mit Hilfe von TUSTEP. Stand der Arbeiten», in: K. Gärtner/ G. Holtus (ed.), Drittes Trierer Urkundensprachekolloquium (20.-22. Juni 2001), Trier 2005: 91-107 - (ed.), Revue de Linguistique Romane, 69/ 1 (2005) - (ed.), Revue de Linguistique Romane, 69/ 2 (2005) Glessgen Martin-Dietrich/ Kopp, M., «Linguistic annotation of texts in non-standardized languages: the program procedures of the tool Phoenix», in: C. Pusch/ J. Kabatek/ W. Raible (ed.), Romanistische Korpuslinguistik II: Korpora und diachrone Sprachwissenschaft/ Romance Corpus Linguistics II: Corpora and Diachronic Linguistics, Tübingen 2005: 147-54 (Script- Oralia, 130) Glessgen Martin-Dietrich/ Stein,A. «Resources and Tools for Analyzing Old French Texts», in: C. Pusch/ J. Kabatek/ W. Raible (ed.), Romanistische Korpuslinguistik II: Korpora und diachrone Sprachwissenschaft/ Romance Corpus Linguistics II: Corpora and Diachronic Linguistics, Tübingen 2005: 135-45 (ScriptOralia, 130) Glessgen Martin-Dietrich/ Thibault André, La lexicographie différentielle du français et le Dictionnaire des régionalismes de France, Actes du colloque en honneur de Pierre Rézeau pour son soixante-cinquième anniversaire (Strasbourg 20-22 juin 2003), Strasbourg 2005 Greub Yan, Les Mots régionaux dans les farces françaises. Étude lexicologique sur le Recueil Tissier (1450-1550), Strasbourg, ix - 403 (2003)+ CD-ROM - Französisches Etymologisches Wörterbuch, Eine darstellung des galloromanischen sprachschatzes von W. von Wartburg, Publié sous la direction de Jean-Paul Chauveau par ATILF- CNRS (Analyses et Traitements Informatiques du Lexique Français), 161-162/ 25 (refonte du tome I er ), article axilla, 2003: 1281-85a - «La variation diatopique du lexique dans les farces françaises de la fin du Moyen Âge: prémisses et résultats méthodologiques d’un travail récent», in: Variations linguistiques, Koinè, dialectes, français régionaux, textes réunis par P. Nobel, Besançon 2003: 15-24 - «La fragmentation de la Romania et la formation de l’espace linguistique francoprovençal: le témoignage des monnaies mérovingiennes», in: Aux racines du francoprovençal. Actes de la Conférence annuelle sur l’activité scientifique du Centre d’Etudes Francoprovençales René Willien (20-21 décembre 2003), Saint-Nicolas 2004: 13-20 - *R. Trachsler, Disjointures - Conjointures, Etude sur l’interférence des matières narratives dans la littérature française du Moyen Age, Tübingen/ Bâle 2000; VRom. 63 (2004): 322-26 - Réponse à T. Matsumura; Revue de Linguistique romane 69 (2005): 310-15 - «Diatopismes et diachronie», in: M.-D. Glessgen/ A. Thibault (ed.), La lexicographie différentielle du français et le Dictionnaire des régionalismes de France,Actes du Colloque en l’honneur de Pierre Rézeau pour son soixante-cinquième anniversaire, Strasbourg, Université Marc-Bloch, (20-22 juin 2003), Strasbourg 2005: 115-27 Grobet Anne/ Auchlin Antoine/ Simon Anne Catherine, «Des marquages prosodiques de la question dans l’interaction», in: C. Rossari et al. (ed.), Les états de la question, Laval/ Québec 2005: 213-37 Grobet Anne/ Apotheloz Denis, «Appendices dans le discours: aspects syntaxiques, prosodiques et pragmatiques», Tranel 41 (2005): 95-126 Grünert Matthias, «Bündnerromanische Schriftnormen. Volkssprachliche und neolateinische Ausrichtungen in Romanischbünden zwischen der Mitte des 19. Jahrhunderts und den 1930er Jahren»; VRom. 64 (2005): 64-93 Grünert, Matthias/ Cathomas, Regula/ Picenoni, Mathias, «Chur - Hauptstadt des dreisprachigen Kantons Graubünden», in: S.-J. Conrad/ D. Elmiger (ed.), Villes bilingues - Zweisprachige Städte - Bilingual Cities. Akten des Kolloquiums in Biel/ Bienne (19.-20. März 2004: 83- 102); Bulletin suisse de linguistique appliquée 82, Neuchâtel 2005 277 Nachrichten - Chronique Hilty Gerold, Aly Aben Ragel, El Libro Conplido en los Iudizios de las Estrellas. Partes 6 a 8. Traducción hecha en la corte de Alfonso el Sabio. Introducción y edición de G. Hilty. Zaragoza (Instituto de Estudios Islámicos y del Oriente Próximo/ Serie Estudios Árabes e Islámicos) 2005 - «¿Tiene raíces históricas el motivo de la judía de Toledo? », in: C. Parrilla/ M. Pampín (ed.), Actas del IX Congreso Internacional de la Asociación Hispánica de Literatura Medieval (A Coruña, 18-22 de septiembre de 2001), A Coruña (Universidade da Coruña/ Editorial Toxosoutos) II (2005) 505-16 - «Una nueva edición alfonsí: las partes sexta a octava del Libro conplido», in: R. Alemany/ J. L. Martos/ J. M. Manzanaro (ed.), Actes del X Congrés Internacional de l’Associació Hispànica de Literatura Medieval (Alacant, 16-20 setembre de 2003), Alacant (Institut Interuniversitari de Filologia Valenciana/ Symposia Philologica) 2005: 895-903 - «La herencia visigótica en el léxico de la Península Ibérica», in: S. Kiss/ L. Mondin/ G. Salvi (ed.), Latin et langues romanes. Études de linguistiques offertes à József Herman à l’occasion de son 80 ème anniversaire, Tübingen 2005: 473-80 - «La place du déterminant adjectival en français moderne et ancien», in: B. Horiot/ E. Schafroth/ M.-R. Simoni-Aurembou (ed.), Mélanges offerts au Professeur Lothar Wolf, Lyon (Université Lyon III Jean Moulin/ Centre d’Etudes Linguistiques Jacques Goudet): 303-15 - «Realidad y ficción en el episodio de Alcocer», La corónica 33/ 2 (2005): 87-95 Kristol Andres, «La survivance du gaulois dans l’espace helvétique: nouvelles contributions toponymiques à une vieille question», Revue de linguistique romane 69 (2005): 19-51 - «Politiques et discours linguistiques explicites en Suisse occidentale (XV e -XVIII e siècles)», in: Sprachendiskurs in der Schweiz: vom Vorzeigefall zum Problemfall? Le discours sur les langues en Suisse: d’un modèle d’exemple à un cas problématique? Berne: Académie suisse des sciences humaines et sociales, 2005: 49-64 Kristol Andres et al., Dictionnaire toponymique des communes suisses/ Lexikon der schweizerischen Gemeindenamen/ Dizionario toponomastico dei comuni svizzeri, Frauenfeld/ Lausanne, 2005 Kristol Andres/ Franceschini Rita (ed.), VRom. 64 (2005), Basel-Tübingen La Fauci Nunzio, Facettes de linguistique rationnelle, Pisa 2005 - «Tèmi di volare», E|C Rivista dell’Assocazione Italiana di Studi Semiotici on-line, http: / / www.associazionesemiotica.it/ ec/ contributi/ lafauci_12_01_05.html, 2005: 1-11 - «Articoli, nomi e altri oggetti linguistici funzionalmente non identificati. Prospettive di sintassi razionale», in: G. Marotta (ed.), Studi e Saggi Linguistici 40-41, Atti del convegno di Studi in memoria di Tristano Bolelli (Pisa, 28-29 novembre 2003), 2005: 147-64 - «Tèmi di volare. La ricognizione di una canzone che, a suo tempo segnò una svolta», Prometeo 23/ 89 (2005): 123-28 - «L’annosa ‹quistione› della lingua italiana», Prometeo 23/ 91 (2005): 109-14 - «Mutazioni post-moderne del morbo di Knock. Strumenti di diagnosi linguistica», in: G. Marrone (ed.), Il discorso della salute. Verso una sociosemantica medica. Atti del XXXII Congresso della Associazione Italiana di Studi Semiotici (Spoleto, 2004), Roma 2005: 350-80 - «Nel blu dipinto di blu, dal punto di vista della critica linguistica», in: E. Tonani (ed.), Storia della lingua italiana e storia della musica. Italiano e musica nel melodramma e nella canzone. Atti del IV Convegno ASLI (Sanremo, 2004), Firenze 2005: 233-45 - «Il fattore habeo. Prolegomeni a una nuova considerazione delle genesi del perfetto e del futuro romanzi», in: S. Kiss et al. (ed.), Latin et langues romanes. Études de linguistique offertes à József Herman à l’occasion de son 80 ème anniversaire, Tübingen 2005: 441-51 Limacher-Riebold Ute, «Le Volto Santo dans la littérature française médiévale», in: M. C. Ferrari/ A. Meyer, Il Volto Santo in Europa. Culto e immagini del Crocifisso nel Medioevo. Atti del Convegno internazionale di Engelberg (13-16 settembre 2000), Lucca, Istituto Storico Lucchese 2005: 169-91 - *S. Mazzoni Peruzzi, Medioevo francese nel «Corbaccio», Firenze, Le Lettere, 2001 (Quaderni degli Studi sul Boccaccio I), in: Revue Critique de Philologie Romane 4-5 (2003-04),Alessandria 2005: 177-80 278 Nachrichten - Chronique - *Trobadorlyrik in deutscher Übersetzung. Ein bibliographisches Repertorium (1749-2001), in: M. Heintze/ U. Schönin/ F. Seemann (ed.), Revue Critique de Philologie Romane, Tübingen, 2004 (Beihefte zur Zeitschrift für Romanische Philologie 322) 4-5 (2003-04), Alessandria 2005: 236-42 Limacher-Riebold Ute/ Rossi Luciano/ Darmstätter Anne B./ Alloatti Boller Sara (ed.), La circulation des nouvelles au Moyen Âge, Actes de la journée d’études (Université de Zurich, 24 janvier 2002), Alessandia 2005 - «Las novas dans Flamenca, in: La circulation des nouvelles au Moyen Âge». Actes de la journée d’études (Université de Zurich, 24 janvier 2002), Alessandia, 2005: 93-108 Liver Ricarda, «Ils gieus biblics», in: A. Kotte (ed.), Theaterlexikon der Schweiz/ Dictionnaire du théâtre suisse/ Dizionario Teatrale Svizzero/ Lexicon da teater svizzer, Zürich 2005: 709-11 - «Zur Wortgeschichte von bündnerromanisch tedlar ‘hören, horchen’», in: S. Kiss et al. (ed.), Latin et langues romanes. Études de linguistique offertes à József Herman à l’occasion de son 80 ème anniversaire, Tübingen 2005: 561-67 - *P. Stotz, Handbuch zur lateinischen Sprache des Mittelalters, vol. 5: Bibliographie, Quellenübersicht und Register, München 2004; VRom. 64 2005: 203 Lüdi, Georges, «Code-Switching/ Sprachwechsel», in: U. Ammon et al. (ed.), Sociolinguistics - Soziolinguistik. An International Handbook of the Science of Language and Society. 2 nd completely revised and extended edition, vol. I. Berlin/ New York 2005: 341-50 - «Innovationsbedarf und Forschungsbedarf in der Sprachausbildung in der Schweiz», in: Revue suisse des sciences de l’éducation 26/ 3 (2004): 477-88 - «Informationsgesellschaft: Reduktion von kultureller und sprachlicher Diversität», in: G. Berthoud/ A. Kündig/ B. Sitter-Liver (ed.), Informationsgesellschaft: Geschichten und Wirklichkeit. 22. Kolloquium (2003) der Schweizerischen Akademie der Geistes- und Sozialwissenschaften, Fribourg 2005: 29-51 - «‹Parler bilingue› et discours littéraires métissés. Les marques transcodiques comme traces d’expériences interculturelles», in: J. Morency/ H. Destrempes/ D. Merkle/ M. Pâquet (ed.), Des cultures en contact. Visions de l’Amérique du Nord francophone. Québec (2005): 173-200 - «Wissenschaft zwischen Mehrsprachigkeit, Monolingualisierung oder Sprach(en)losigkeit», in: E. Neuland/ K. Ehlich/ W. Roggausch (ed.), Perspektiven der Germanistik in Europa. Tagungsbeiträge, München (2005): 310-24 - «Suisses, plurilingues et citoyens du monde: Euler,Haller, Ochs et Stapfer», in: P. Schnyder (ed.), Visions de la Suisse. À la recherche d’une identité: projets et rejets. Strasbourg 2005: 59-76 - «Le plurilinguisme en Europe: un cadre sociolinguistique», in: B. Cambiaghi/ C. Dilani/ P. Fontani (ed.), Europa plurilingue. Communicazione e didattica. Milano 2005: 41-64 - «L’unilinguisme est-il compatible avec la démocratie? », in: Romanistische Zeitschrift für Literaturgeschichte 29 2005: 89-107 - «L’enfant bilingue: chance ou surcharge? », in: J. Feuillet (ed.), Apprentissage précoce d’une langue étrangère et bilinguisme. Nantes, Université de Nantes CRINI 2005: 11-32 Lüdi Georges/ Heiniger Monika S., «L’organisation de la communication au sein d’une banque régionale bilingue», Sociolinguistica 19 (2005): 82-96 Lüdi Georges/ Werlen Iwar et al. (ed.), Sprachenlandschaft in der Schweiz. Neuchâtel, Bundesamt für Statistik (Statistik der Schweiz. Eidg. Volkszählung 2000) 2005 - Le paysage linguistique en Suisse. Neuchâtel, Office Fédéral de Statistique (Statistique de la Suisse. Recensement fédéral de la population 2000) 2005 Lurati Ottavio, In Lombardia e in Ticino. Storia dei nomi di luogo, Firenze 2 2005 - Modi di dire. Nuovi percorsi interpretativi, Varese 4 2005 - «Toponomastica e modelli cognitivi. Note semantiche: per un diverso approccio ai nomi di luogo», Quaderni internazionali di RIOn 1 (2005): 369-85 - «Come si può lavorare sui gerghi. Sgamare: vicende e fortuna di un giovanilismo», LN 66 (2005): 38-43 - «Istituzioni feudali e diritto vissuto nei toponimi», in: Forschungen zur Rechtsarchäologie und rechtlichen Volkskunde 22 (2005): 37-51 - «En cuisine et sur les rochers: curiosités et chermes», Festschrift Ueli Gyr, Zürich, Volkskundliches Seminar der Universität Zürich 2005: 23-34 279 Nachrichten - Chronique Manno Giuseppe, «Politeness in Switzerland: between respect and acceptance», in: L. Hickey/ M. Stewart (ed.), Politeness in Europe. Clevedon/ Buffalo/ Toronto (2005): 100-15 (Multilingual Matters 127) - «Tertiärsprachendidaktik und Frühenglisch: Eine neue Chance für den Französischunterricht? », i-mail 1/ 2005, ilz, (2005): 4-9. [Nachdruck in: Schulblatt Schaffhausen/ Thurgau, 47/ 5, Frauenfeld 2005: 3-8] Marzys Zygmunt, «Traces du passé dans le français contemporain», Roczniki Humanistyczne, (2005): 29-39 Menichetti Aldo, «Chiaro Davanzati traducteur de Perdigon et Rigaut: ‹Trop ai estat›, ‹Atressi con l’orifanz› et ‹Troppo aggio fatto›», in: D. Billy/ A. Buckley (ed.), Études de langue et de littérature médiévales offertes à Peter T. Ricketts à l’occasion de son 70 ème anniversaire, Turnhout 2005: 703-15 Metzeltin Michael (ed.), Omaggio a/ Hommage à/ Homenaje a Jane Nystedt, Wien 2005 - «Il romeno tra le lingue romanze: uno studio di tipologia dinamica», in: V. Orioles (ed.), Studi in memoria di Eugenio Coseriu. Supplemento a Plurilinguismo. Contatti di lingue e culture 10, 2003 (2004): 279-94 - «La conception des frontières», in: M. Metzeltin (ed.), Omaggio a/ Hommage à/ Homenaje a Jane Nystedt, Wien 2005: 135-61 - «Zur Geschichte des Sicherheitsbegriffs/ Der Sicherheitsbegriff als kognitive Landkarte», in: Österreichische Akademie der Wissenschaften, Sicherheitsforschung. Begriffsfassung und Vorgangsweise für Österreich, Wien 2005: 20-29 - «Grenzvorstellungen», in: P. Cichon/ B. Czernilofsky/ R. Tanzmeister/ A. Hönigsperger (ed.), Entgrenzungen. Für eine Soziologie der Kommunikation. Festschrift für Georg Kremnitz zum 60. Geburtstag, Wien 2005: 168-88 - «Courtship Rituals as Paradigmatic Forms of Poetry: A textual and anthropological perspective», in: Müller-Zettelmann Eva/ Rubik Margarete, Theory into Poetry. New Approaches to the Lyric, Amsterdam/ New York 2005: 347-58 - «La formation des frontières en Europe et leur valeur emotionnelle», in: Academia Românù, Penser l’Europe III. Religions et Culture Européenne, Bucureóti 2004: 137-92 - «El origen de la diversidad de las lenguas de España», in: M. J. Lacleta, IX Encuentro de Profesores de Español de Eslovaquia, Bratislava 2005: 63-80 - «Las Américas de Darío y de Neruda: un ensayo de comparación», in: V. Cervera Salinas (ed.), Cien años con Neruda, Murcia, Universidad Monteagudo - Revista de Literatura Española, Hispanoamericana y Teoría de la Literatura 2004: 59-80 - «Devenirea identitùòii româneóti. Domnitori ói rasculaòi in Òùrile Române din perspectiva unui politician român», in: Academica 2005: 41-43 Metzeltin Michael/ Holtus Günter/ Schmitt Christian, «El Lexikon der Romanistischen Linguistik (LRL) (1988-2004)», in: Estudis Romànics 27/ 3 (2005): 245-51 Metzeltin Michael/ Thir Margit/ Giovanella Donata, Testualità: teoria e pratica, Wien 2005 Metzeltin Michael/ Lindenbauer Petrea/ Wochele Holger, Die Entwicklung des Zivilisationswortschatzes im südosteuropäischen Raum im 19. Jahrhundert. Der rumänische Verfassungswortschatz. Eine ideengeschichtliche und kulturhistorische Betrachtung, Wien 2005 Metzeltin Michael/ Dahmen Wolfgang/ Holtus Günter/ Kramer Johannes/ Schweickard Wolfgang/ Winkelmann Otto (ed.), Englisch und Romanisch, Romanistisches Kolloquium XVIII, Tübingen 2004 Metzeltin Michael/ Holtus Günter/ Schmitt Christian (ed.), Lexikon der Romanistischen Linguistik (LRL), Band VIII. Indices - Literaturverzeichnis, Tübingen 2005 Miecznikowski Johanna, Le traitement de problèmes lexicaux lors de discussions scientifiques en situation plurilingue. Procédés interactionnels et effets sur le développement du savoir, Bern 2005 Moeschler Jacques, «Connecteurs pragmatiques, inférences directionnelles et représentations mentales», in: A. Molendijk/ C. Vet (ed.), Temporalité et attitude. Structuration du discours et expression de la modalité, Cahiers Chronos 12 (2005): 35-50 - «How to infer temporal relations in discourse? », in: Actes SEM_05 (Connectors, discourse framing and discourse structure: from corpus based ans experimental analyses to discourse theories), Biarritz 2005: 133-42 280 Nachrichten - Chronique Moeschler Jacques/ Auchlin Antoine, Introducere in lingvistica contemporana, Cluj 2005 Mondada Lorenza, «Visions controversées de la carte: construire le visible par les gestes et la parole en interaction», in: C. D’Alessandro/ F. Charvolin/ V. Novembre/ E. Rémy (ed.), Espaces, savoirs et incertitudes, Paris 2005: 15-31 - «L’analyse de corpus en linguistique interactionnelle: de l’étude de cas singuliers à l’étude de collections» in: A. Condamine (ed.), Sémantique et corpus, Paris 2005: 76-108 - «L’exploitation située de ressources langagières et multimodales dans la conception collective d’une exposition», in: L. Fillietaz/ J.-P. Bronckart (ed.), L’analyse des actions et des discours en situation de travail. Concepts, méthodes et applications, Louvain 2005: 135-54 - «A referencia como trabalho interativo: a construçao da visibilidade do detalhe anatomico durante uma operaçao cirurgica». in: I. V. Koch/ E. M. Morato/ A. C. Bentes (ed.), Referenciaçao e discurso, Sao Paulo 2005: 11-33 - «‹Il faut d’abord ramasser les arguments›: la coordination de la parole-en-interaction et de l’inscription dans l’élaboration collective des topics», in: R. Bouchard/ L. Mondada (ed.), Les processus de la rédaction collaborative, Paris 2005: 131-64 - «‹BEcomING COLLECTIVE›, The constitution of the audience as an interactional process». in: B. Latour/ P. Weibel (ed.), Makings Things Public. Atmospheres of Democracy, Cambridge 2005: 876-83 - «‹y a du trou›, la conception collective d’une exposition (Le Trou, 1990)», in: J. Hainard/ M.-O. Gonseth (ed.), À l’occasion du centenaire du Musée d’Ethnographie de Neuchâtel (1904-2004), Neuchâtel 2005 - «Seeing as a condition of Saying. On the Discursive Construction of Knowledge in Travel Writing», in: H. Schulz-Forberg (ed.), Unravelling Civilisation. European Travel and Travel Writing, Bern 2005: 63-85 Mondada Lorenza/ Traverso Véronique, «‹(dés)alignements en clôture›, Une étude interactionnelle de corpus de français parlé en interaction». in: M. Savelli (ed.), n° spécial Corpus oraux et diversité des approches, 2005: 34-59 (Lidil 31) Mühlethaler Jean-Claude, «Du Decameron à La Cité des dames de Christine de Pizan: modèle hagiographique et récriture au féminin», in: L. Rossi/ A. B. Darmstätter/ S. Alloatti Boller/ U. Limacher-Riebold (ed.), La Circulation des nouvelles au Moyen Âge. Actes de la journée d’études (Zurich, 24 janvier 2002), Alessandria 2005: 253-74 - «Culture de clerc et réalité curiale: Le Séjour d’Honneur d’Octovien de Saint-Gelais ou les failles de l’idéal», in: Ch. Freigang/ J.-C. Schmitt (ed.), Hofkultur in Frankreich und Europa im Spätmittelalter/ La culture de cour en France et en Europe à la fin du Moyen Âge, Berlin 2005: 263-86 - «Poétiques de la ‹maîtrise› en France et en Italie: réflexions sur les enjeux du lyrisme à la fin du Moyen Âge», Centaurus. Studia Classica et medievalia 2 (2005): 206-28 - «Lire et écrire, d’Alain Chartier à Octovien de Saint-Gelais: la mémoire culturelle, puits de sagesse ou source d’illusion? », in: V. Minet-Mahy/ C. Thiry/ T. Van Hemelryck (ed.), «Toutes choses sont faictes cleres par escripture». Fonctions et figures d’auteurs du Moyen Âge à l’époque contemporaine, Louvain: Les Lettres Romanes (n° spécial du vol. 58), 2005: 71-98 - *L. Pierdominici, La bouche et le corps. Images littéraires du quinzième siècle français, Paris 2003; Speculum 80/ 3(2005) 951-52 Necker Heike, «Suffissi alterativi e restrizioni», in: M. Grossmann/ A. M. Thornton (ed.), La Formazione delle parole. Atti del XXXVII Congresso Internazionale di Studi della Società di Linguistica Italiana (SLI) (L’Aquila, 25-27 settembre 2003), Roma 2005: 389-405 Perrin Laurent, «Polyphonie et séquence écho», in: J. Bres/ P. P. Haille/ S. Mellet/ H. Nølke/ L. Rosier, Dialogisme, polyphonie: approches linguistiques, 2005: 173-85 - «Le rôle de pour et de selon relativement aux fonctions des séquences échos dans la presses écrite», in: M. Lopez/ S. Marnette/ L. Rosier (ed.), Le discours rapporté dans tous ses états, Cadiz 2005: 381-99 Perugi Maurizio, «Marcabru, une édition critique. À propos d’un ouvrage récent», Cahiers de civilisation médiévale 48 (2005): 381-90 281 Nachrichten - Chronique Petris Loris, «Philosophie morale et justice: les Quatrains de Pibrac à l’Hôtel des Six Communes de Môtiers», Musée neuchâtelois. Revue historique neuchâteloise, 142/ 4 (2005): 273-83 - «Un mémoire confidentiel de Michel de L’Hospital aux ambassadeurs au concile de Trente (1563)», Annuaire-Bulletin de la Société d’Histoire de France, 2003, 527 (2005): 17-32 - «Le piédestal et la fange: la construction du ‹grand homme› Michel de L’Hospital», Travaux de littérature publiés par l’ADIREL. L’Écrivain et le grand homme, 18 (2005): 47-63 - «Crainte et haine dans Rodogune de Corneille», L’Information littéraire, 57/ 2 (2005): 18-27 - *M. Clément, Le Cynisme à la Renaissance, d’Erasme à Montaigne, Genève, Droz, 2005; Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, 67 (2005): 780-83 - *Le Poète et son œuvre, de la composition à la publication. Actes du colloque de Valanciennes (20-21 mai 1999), réunis et édités par Jean-Eudes Girot, Genève, Droz, «Cahiers d’Humanisme et Renaissance» 68, 2004 Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, 67 (2005): 458-61 Pfister Max, «La langue de Marcabru», in: D. Billy/ A. Buckley (ed.), Études de langue et de littérature médiévales offertes à Peter T. Ricketts à l’occasion de son 70 ème anniversaire, Turnhout 2005: 631-43 - «Hochmittelalterliche Sprachkontakte im Bereich der Westalpen», in: Mélanges offerts au professeur Lothar Wolf, Lyon 2005: 357-65 - «Appunti per un Tesoro dei dialetti valtellinesi e valchiavennaschi, Itinerari linguistici alpini», in: Atti del convegno di dialettologia in onore del prof. Remo Bracchi (Bormio, 24-25 sett. 2004), Roma 2005: 85-95 - *M. Cuneo, Le parole dell’ardesia. Storia e descrizione dell’industria ardesiaca in Val Fontanabuona, Glossario etimologico e comparativo, Genova 2001, ZRPh. 121 (2005): 186-88 - *K. Baldinger, Dictionnaire onomasiologique de l’ancien occitan, Supplément Fasc. 8, Tübingen 2003; ZRPh 121 (2005): 529-31 - *A. Kristol et al., Dictionnaire toponymique des communes suisses - DTS. Lexikon der schweizerischen Gemeindenamen - LSG. Dizionario toponomastico dei comuni svizzeri - DTS, Frauenfeld/ Lausanne 2005; VRom. 64 (2005): 211-14 Pfister Max/ Schweickard Wolfgang, LEI - Lessico Etimologico Italiano, fasc. 80, 81, 82, 83 (vol. IX), Wiesbaden 2005 Picone Michelangelo (ed.), RELI 25 (2005) - (ed.), RELI 26 (2005) - «The classical context of the Ulysses canto», in: C. Ó Cuilleanáin/ J. Petrie (ed.), Patterns in Dante. Nine Literary Essays, Dublin 2005: 147-68 - «La riscrittura di Ovidio nella Commedia», in: P. Gibellini (ed.), Il mito nella letteratura italiana, vol. 1, Dal Medioevo al Rinascimento, Brescia 2005: 97-124 - «Il cimento delle arti nella Commedia», in: R. Rinaldi (ed.), Dante e le arti visive, Milano 2005: 81-107 - «Petrarchiste del Cinquecento», in: T. Crivelli (ed.), «L’una e l’altra chiave». Figure e momenti del Petrarchismo femminile europeo. Atti del Convegno internazionale di Zurigo (4-5 giugno 2004), Roma 2005: 17-30 - «Il motivo della fanciulla perseguitata nell’Orlando Furioso. Angelica vs Olimpia», in: M. Chiabò/ F. Doglio (ed.), Romanzesche avventure di donne perseguitate nei drammi fra ’4 e ’500. Atti del XXVIII Convegno internazionale del Centro Studi sul Teatro medioevale e rinascimentale (Roma, 7-10 ottobre 2004), Roma 2005: 251-64 - «La circolazione di un racconto-cornice: dal Barlaam e Josaphat al Decameron», in: L. Rossi (ed.), La circulation des nouvelles au Moyen Age. Actes de la journée d’études (Université de Zurich, 24 janvier 2002), Alessandria 2005: 147-66 - «Il motivo della fanciulla perseguitata nell’Orlando Furioso. Angelica vs Olimpia», RELI 25 (2005): 79-88 - «Il tema dell’incoronazione poetica in Dante, Petrarca e Boccaccio», L’Alighieri 25 (2005): 5-26 - «La maschera di Bergamino (Decameron i.7)», Letteratura italiana antica 6 (2005): 339-52 - «Dante nel girone dei superbi (Purg. x-xii)», L’Alighieri 26 (2005): 97-110 - «La teoria dell’auctoritas della Vita nova», Tenzone 6 (2005): 173-91 Picone Michelangelo/ Battistini Andrea (ed.), L’Alighieri 25 (2005) - (ed.), L’Alighieri 26 (2005) 282 Nachrichten - Chronique Prandi Stefano, «Canto VII», in: AA. VV., Lettura della «Gerusalemme liberata», Alessandria 2005 Prandi Stefano/ Riccardo Merlante, «Dante Alighieri, Divina commedia», Brescia 2005 Py Bernard, «Quelle place attribuer à la linguistique dans la formation des enseignants de langue? L’exemple de l’enseignement plurilingue», in: M.-A. Mochet et al. (ed.), Plurilinguisme et apprentissages. Mélanges Daniel Coste. Lyon, ENS 2005: 113-20 - «Représentations métalangagières et malentendus dans l’enseignement plurilingue», Éducation et sociétés plurilingues 19 (2005): 73-81 - «Avant-propos à Montredon, J.: De bouche à oreille». Dictionnaire des étudiants étrangers de Besançon, Besançon (2005): 9-16 Rovere Giovanni, Capitoli di linguistica giuridica, Alessandria 2005 Sánchez Rosa, «Para mazal bueno: la comedia Mazal tob de Shólem Aléijem en judeoespañol.», in: T. Brandenberger/ B. Schmid (ed.), Actas del IV Encuentro hispano-suizo de filólogos noveles (Basilea, 5 y 6 de noviembre de 2004), Basel, Romanisches Seminar der Universität, ARBA 16 (2005): 123-32 Schmid Beatrice, «‹Influência subreptícia› oder ‹intercambio familiar›: wie portugiesische und spanische Linguisten den Einfluss der Nachbarsprache sehen», in: T. Brandenberger/ H. Thorau (ed.), Portugal und Spanien: Probleme (k)einer Beziehung/ Portugal e Espanha: Encontros e Desencontros. Frankfurt a. M. 2005: 279-89 Schmid Beatrice/ Brandenberger Tobias (ed.), Actas del IV Encuentro hispano-suizo de filólogos noveles (Basilea, 5 y 6 de noviembre de 2004), Basel, Romanisches Seminar der Universität, ARBA 16, 2005 Schmid Stephan, «Spelling and Pronunciation in Migrant Children: the Case of Italian-Swiss German Bilinguals», in: V. Cook/ B. Bassetti (ed.), Second Language Writing Systems, Clevedon 2005: 184-211 - *P. Butragüeño, Variación lingüística y teoría fonológica, México 2002; RLiR 69 (2005): 546-50 Schmid Stephan/ Loporcaro Michele/ Paciaroni Tania, «Consonanti geminate in un dialetto lombardo alpino», in: P. Cosi (ed.), Misura dei parametri: aspetti tecnologici ed implicazioni nei modelli linguistici, Brescia 2005: 579-618 Schor Andreas, *Liviu Papadima/ Petrea Lindenbauer/ Othmar Kolar (ed.), Der politische Diskurs in Rumänien, Bucureóti 2003, VRom. 64 (2005): 237-39 Skupien Dekens Carine, «Une syntaxe pour les Idiots? » in: Le Journal de la Renaissance III, Autour de la Bible de Sébastien Castellion, Centre d’Études Supérieures de la Renaissance,Tours 2005: 59-68 Spiess Federico, «La poesia dialettale nella Svizzera Italiana», in: Principauté de Monaco, Académie des Langues Dialectales, Actes du 11 e Colloque des Langues Dialectales, Monaco 2005 Stäuble Antonio, «La Supplica di Nicolò Barbieri: una difesa della professione di attore di fronte alle accuse di immoralità», in: Esprit, lettre(s) et expression de la Contre-Réforme à l’aube d’un monde nouveau, Actes du colloque international 27-28 novembre 2003, Université Nancy 2, P. R. I. S. M. I. 6 (2005): 251-66 - Introduzione alla «Philogenia» di Ugolino Pisani, in: Romanzesche avventure di donne perseguitate nei drammi fra ’4 e ’500, Centro Studi sul teatro medioevale e rinascimentale, Atti del XXVIII convegno internazionale 7-10 ottobre 2004, Roma, 2005: 243-49 - Il mito di Ulisse in alcuni romanzi tra XX e XXI secolo, in: Bloc notes 51 (2005): 59-66 - *E. Tesauro, Ermegildo, in: P. Frare/ M. Gazich (ed.), Manziana, Vecchiarelli, 2002; Lettere italiane 56 (2004): 154-56 - *S. Kolsky, Courts and Courtiers in Renaissance Northern Italy, Aldershot, Ashgate, 2003; Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance 67 (2005): 489-91 - *I. Sannazaro, Arcadia-L’Arcadie, Édition critique par F. Erspamer, introduction, notes et tables par G. Marino, avec une préface de Y. Bonnefoy, Paris, Les Belles Lettres, 2004; Aldershot, Ashgate, 2003; Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance 67 (2005): 488-89 - *I. Walter, Lorenzo il Magnifico e il suo tempo, traduzione di R. Zapperi, Roma, Donzelli; Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance 67 (2005): 761-62 Stäuble Antonio/ Stäuble Michèle, «Presentazione», Versants 50 (2005): 5-9 283 Nachrichten - Chronique Terzoli Maria Antonietta, Aeneas Silvius Piccolomini und Basel. Enea Silvio Piccolomini e Basilea, Basel, 2005 Tilliette Jean-Yves, «La création littéraire du XII e siècle vis-à-vis de la tradition: fidélités et ruptures», in: H. J. Schmidt (ed.), Tradition, Innovation, Invention. Fortschrittsverweigerung und Fortschrittsbewusstsein im Mittelalter, Berlin/ New York 2005: 425-39 - «Oraison et art oratoire: les sources et le propos de la Rhetorica divina» in: F. Morenzoni/ J.-Y. Tilliette (ed.), Autour de Guillaume d’Auvergne († 1249), Turnhout 2005: 203-15 - «L’art poétique de Philippe le Chancelier. Sur quelques vers du lai lyrique O Maria virginei», in: M. C. Diaz y Diaz/ J. M. Diaz de Bustamante (ed.), Poesia latina medieval (siglos V-XV). Actas del IV Congreso del «Internationales Mittellateinerkomitee», Santiago de Compostela (12-15 de septiembre de 2002), Florence 2005: 761-75 - «Rhétorique de l’encyclopédisme: le cas du De naturis rerum d’Alexandre Neckam (vers 1200)», in: P. Nobel (ed.), La transmission des savoirs au Moyen Âge et à la Renaissance. Vol. 1: du XII e au XV e siècle, Besançon 2005: 289-302 - «Nigra sum sed formosa. Le verset 1, 4 du Cantique des cantiques dans l’hagiographie des saintes pénitentes», Micrologus 13 (2005): 251-65 - «Une biographie inédite de Cicéron composée au début du XIV e siècle», Comptes rendus de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2003 (paru 2005): 1049-77 - «Graecia mendax», in: J. Leclant/ M. Zink (ed.), Actes du colloque La Grèce antique sous le regard du Moyen Âge occidental (= Cahiers de la Villa «Kérylos», 16), Paris 2005: 11-22 - *P. C. Jacobsen, Die Carmina des Kardinals Deusdedit († 1098-1099), Heidelberg 2002; Cahiers de civilisation médiévale 48 (2005): 177-79 - *M. Perez Gonzalez, Actas II Congreso hispanico de latin medieval (Leon, 11-14 de Noviembre de 1997). Leon 1998; Latomus 64 (2005): 206-07 Tilliette Jean-Yves/ Foehr-Janssens Yasmina (ed.), «De vrai humain entendement». Hommage à Jacqueline Cerquiglini-Toulet, Genève 2005 (Recherches et rencontres 21) Tilliette Jean-Yves/ Morenzoni Franco (ed.), Autour de Guillaume d’Auvergne († 1249), Turnhout 2005 (Bibliothèque d’histoire et de culture du Moyen Âge 2) Trachsler Richard, «Un siècle de lettreüre. Observations sur les études de littérature française du Moyen Age entre 1900 et 2000»; CCM 48 (2005): 359-79 - «Fatalement mouvantes: quelques observations sur les œuvres dites ‘cycliques’», in: M. Mikhaïlova (ed.), Mouvances et Jointures. Du manuscrit au texte médiéval. Actes du Colloque de Limoges, Orléans 2005: 135-49 - *A. Huber, La Fable dans la littérature provençale du Moyen Âge, Lausanne 2001; Romania 123 (2005): 248-51 - *P. Victorin, Ysaïe le Triste. Une Esthétique de la Confluence. Tours, Tombeaux,Vergers et Fontaines, Paris 2002; Studi Francesi fasc. 145 (2005): 128-30 - *Ph. Ménard (ed.), Marco Polo, Le Devisement du monde, t. III, Genève 2004; Revue de Linguistique romane 69 (2005): 572-75 - *Y. Foehr-Janssens/ J.-Y. Tilliette (ed.), «De vrai humain entendement». Hommage à Jacqueline Cerquiglini-Toulet, Genève 2005; Revue de Linguistique romane 69 (2005): 519-21 - *L. Lazzerini, Letteratura medievale in lingua d’oc, Modena 2001; VRom. 64 (2005): 361- 63 - *M. Szkilnik, Jean de Saintré. Une carrière chevaleresque au XV e siècle, Genève 2003; VRom. 64 (2005): 308-11 - *G. M. Roccati, Florilège. Antologia della Letteratura Francese. 1. Il Medioevo, Alessandria, 2000; Revue critique de philologie romane 4/ 5 (2003-04): 16 - *F. Wolfzettel, Das Wunderbare in der arthurischen Literatur. Probleme und Perspektiven, Tübingen 2003; Revue critique de philologie romane 4/ 5 (2003-04): 215-29 Trachsler Richard/ Parussa Gabriella, «Trasmissione-trasformazione ou comment comprendre l’apport d’un copiste vernaculaire», in: P. Nobel (ed.) La Transmission du savoir au Moyen Âge et à la Renaissance, vol. 1, Du XII e au XV e siècle, Besançon 2005: 349-62 Vassere Stefano, «Il ‹criterio libero› nella scelta delle denominazioni delle aree di circolazione nel cantone Ticino». Primi elementi di odonomastica nel territorio della Svizzera italiana, in: 284 Nachrichten - Chronique C. A. Mastrelli (ed.), Odonomastica. Criteri e normative sulle denominazioni stradali (Atti del congresso di studi, Trento 25 settembre 2002), 2005: 131-43 Vicari Mario (ed.), Valle Leventina: Prima parte. Testimonianze dialettali di Bedretto, Airolo, Quinto, Prato Leventina, Dalpe (con CD), Bellinzona, Centro di dialettologia e di etnografia, 2005 (Documenti orali della Svizzera italiana 3) - «Per addentrarci nel dialetto di Quinto. Intervista a cura di Alberto Jelmini», in: Comune di Quinto (ed.), Il Comune di Quinto. Storia di un Comune alpino sulla via delle genti, Quinto 2005: 251-56 Wüest Jakob, «Die Illokutionshierarchie als Grundlage des Textsortenvergleichs», in: Ch. Schmitt/ B. Wotjak, Beiträge zum romanisch-deutschen und innerromanischen Sprachvergleich. Akten der gleichnamigen internationalen Arbeitstagung (Leipzig, 4. 10.-6. 10. 2003), Bonn 2005: 371- 80 - «Textarbeit im Fremdsprachenunterricht für Anfänger», in: K. Adamzik/ W.-D. Krause (ed.), Text-Arbeiten. Textsorten im fremd- und muttersprachlichen Unterricht an Schule und Hochschule, Tübingen 2005: 85-96 - «Linguistique historique et linguistique de la langue», in: S. Kiss/ L. Mondin/ G. Salvi, Latin et langues romanes. Études de linguistique offertes à József Herman à l’occasion de son 80 ème anniversaire, Tübingen 2005: 499-506 - *G. A. Kaiser, Verstellung und Verbstellungswandel in den romanischen Sprachen, Tübingen 2002; VRom. 64 (2005): 218-20 - *F. Bidaud, Structures figées de la conversation. Analyse contrastive français-italien, Bern 2002; VRom. 64 (2005): 343-44 - *K. Baldinger, Dictionnaire onomasiologique de l’ancien gascon, Fasc. 9-10, etc.; Kratylos 50 (2005): 213-15 Wunderli Peter, «Saussure’s anagrams», in: C. Sanders (ed.), The Cambridge Companion to Saussure, Cambridge etc. 2004: 174-85 - «Guillaume d’Orange, der Krieg und der Frieden», in: H. Hecker (ed.), Krieg in Mittelalter und Renaissance, Düsseldorf, Studia humaniora 39 (2005): 157-94 - Die franko-italienische Literatur, Paderborn etc. 2005 - *T. Franceschi, La struttura fonologica dell’italiano e le sue radici latine, Alessandria 2004; VRom. 64 (2005): 246-55 - *Y. Tressel, Sermoni subalpini. Studi lessical con un’introduzione alle particolarità grafiche, morfolgiche e geolinguistiche, Darmstadt 2004; VRom. 64 (2005): 255-59 Wunderli Peter/ Holtus Günter, Franco-italien et épopée franco-italienne, Heidelberg 2005 (GRLMA iii/ 1-2/ 10) Zenari Massimo, «Unidici madrigali a testimone unico del Panciatichiano 26», SFI 62 (2004): 131-60 285 Nachrichten - Chronique 2. Dissertationen - thèses Basel Cignetti Luca, L’unità di Inciso. Caratteristiche funzionali e profilo storico-grammaticale Lala Letizia, Il senso della punteggiatura nel testo, con particolare attenzione al Punto e ai Due punti Mandelli Magda, La coordinazione nella costruzione del testo Roggia Carlo Enrico, La frase scissa in italiano. Uno studio diacronico Solcà Carlo, La storia in noi. Origine dei cognomi nel Mendrisiotto. Un contributo alla onomastica lombarda. Steinbach Fee, Co-constructions dans l’interaction en classe de français L2 Lausanne Danilova Oxana, Interacción y construcción del discurso en los talk-shows españoles: un análisis lingüístico Neuchâtel Hirao Koïshi, Émile Littré et Pierre Larousse - études de la lexicographie positiviste du XIX ème siècle 286 Nachrichten - Chronique 3. Neue Publikationen und laufende Arbeiten zum Bündnerromanischen 2005 3.1. Linguistik 3.1.1. Wörterbücher Tomaschett Carli/ Giger Felix/ Secchi Marga Annatina/ Widmer Kuno, Dicziunari Rumantsch Grischun (DRG): Vol. 12, fasc. 154/ 155: mai I-makroscop, Cuoira 2005 Tomaschett Carli/ Giger Felix/ Klainguti Sidonia/ Secchi Marga Annatina/ Widmer Kuno, Dicziunari Rumantsch Grischun (DRG): Vol. 12, fasc. 156/ 157: mal I-maldiant, Cuoira 2005 3.1.2. Monographien Bundesamt für Statistik (ed.), Die Sprachenlandschaft Schweiz. Eidgenössische Volkszählung 2000. Autoren: Georges Lüdi, Iwar Werlen . . . [et al.], Neuchâtel 2005 [Enthält: 3.1.5 Rätoromanisches Sprachgebiet, 57-59; 5.4 Der dreisprachige Kanton Graubünden, 97-101] Cathomas Rico M., Schule und Zweisprachigkeit. Immersiver Unterricht: Internationaler Forschungsstand und eine empirische Untersuchung am Beispiel des rätoromanisch-deutschen Schulmodells in der Schweiz, Münster 2005 (Internationale Hochschulschriften Bd. 454) [Diss. Univ. Fribourg 2005 unter dem Titel: Zweisprachig durch immersiven Unterricht an der öffentlichen Schule] Cathomas Rico/ Carigiet Werner, Educaziun bie plurilingua. Respostas a dumondas fundamentalas. Ils Casellis educheschan lur uffants en trais linguas. Funcziuna quai insumma? Uffizi per la scola populara ed il sport en collavuraziun cun las organisaziuns linguisticas: Lia Rumantscha, Pro Grigioni Italiano, Walservereinigung (ed). Translaziun e lectorat: Annalisa Schaniel, LR.; Servetsch da transl, LR, [Cuira] 2005 Kirstein Boni, Phrasenstrukturen des Unterengadinischen. Beiträge zu einer «sintaxa valladra», Cuira 2005 (Rrae. 15) Klainguti Sidonia, Uniteds linguisticas inventedas ed insolitas e lur funcziun litterara i’ls duos texts principels da Reto Caratsch. Lizenziatsarbeit Univ. Zürich, Samedan 2004 Strebel Barbara, Il riflessivo in soprasilvano. Indagine di morfosintassi sincronica e diacronica. Lizenziatsarbeit Univ. Zürich, Hombrechtikon 2005 Walliser-Klunge Marie-Pierre (ed.), Allegra linguas! Bessere Anwendung der Sprachen in einem mehrsprachigen Umfeld. Ein Leitfaden für Verwaltungen, Institutionen und Unternehmen öffentlicher und privater Natur sowie Personen, die mit mehreren Sprachen zu tun haben - . . . - Duvrar meglier las viervas cur ch’i dat pliras. Guid per las administraziuns, instituziuns e fatschentas publicas e privatas, sco era per tgi che ha da far cun plis linguatgs. Ed. da la Nova Societad Helvetica, Zürich/ Chur 2005 3.1.3. Artikel Craffonara Lois, «Das Ladinische aus sprachwissenschaftlicher Sicht. Zum Fall der Schweiz und - in der Schweiz - Graubündens.», in: P. Hilpold/ C. Perathoner (ed.), Die Ladiner - eine Minderheit in der Minderheit, Wien 2005: 181-93 Diekmann Erwin, «Zum kulturpolitischen Status des Bündnerromanischen heute. Eine Bilanz seit der Revision von Art. 116 der Schweizerischen Bundesverfassung im Jahre 1996», in: B. Horiot et al. (ed.), Mélanges offerts au Professeur Lothar Wolf. «Je parle, donc je suis . . . de quelque part», Lyon 2005: 499-509 287 Nachrichten - Chronique Eichenhofer Wolfgang, *J. Kuhn, Die romanischen Orts- und Flurnamen von Walenstadt und Quarten/ St. Gallen/ Schweiz (Romanica Aenipontana 18), Innsbruck 2002; RLiR 70 (2006): 214-20 Giger Felix, «Mund, nar e bagat, juhè! », in: D. Grütter/ W. Haas/ M. Ruh (ed.), Schweizer Spielkarten 2. Das Tarockspiel in der Schweiz. Tarocke des 18. und 19. Jahrhunderts im Museum zu Allerheiligen Schaffhausen, Schaffhausen 2004: 44-54 Grünert Matthias, «Bündnerromanische Schriftnormen. Volkssprachliche und neolateinische Ausrichtungen in Romanischbünden zwischen der Mitte des 19. Jahrhunderts und den 1930er Jahren», VRom. 64 (2005): 64-93 Kramer Johannes, «Storia linguistica dei ‹pizzocheri›», in: M. Pfister/ G. Antonioli (ed.), Itinerari linguistici alpini. Atti del convegno di dialettologia in onore del prof. Remo Bracchi. Bormio, 24-25 settembre 2004, Grosio 2005: 325-36 (Atti e documenti 1) Liver Ricarda, «Vielsprachige Schweiz», Sprachspiegel 61 (2005): 134-36 Liver Ricarda, «Zur Wortgeschichte von bündnerromanisch tedlar ‘hören, horchen’, in: S. Kiss/ L. Mondin/ G. Salvi (ed.), Latin et langues romanes. Études de linguistique offertes à József Herman à l’occasion de son 80ème anniversaire, Tübingen 2005: 561-67 Mac Con Midhe Torlach, «Die Entzauberung des Rätoromanischen in der Sprachwissenschaft des 19. Jahrhunderts», BM 2005: 22-62 Solèr Clau, «Co e cura che la scrittira emprenda rumantsch. Cudeschs da scola per la Surselva», AnSR 118 (2005): 7-32 Solèr Clau, «El retoromànic a Suïssa. Una llengua minoritària en contacte. Traducció del francès de Carme Calduch; revisió de María Dolores Burdeus», Anuari de l’Agrupació Borrianenca de Cultura: Revista de recerca humanística i científica 16 (2005): 161-71 Strebel Barbara, «L’[u] dal sursilvan e l’[o] dal vallader - Quant ferm as sumaglian ils duos fons acusticamaing? Analisa fonetica da natüra experimentala», AnSR 118 (2005): 303-49 Thürer Daniel, «Recht und Sprache: Von Bivio bis Babylon. Zum Fall der Schweiz und - in der Schweiz - Graubündens», in: P. Hilpold/ C. Perathoner (ed.), Die Ladiner - eine Minderheit in der Minderheit, Wien 2005: 141-70 Tomaschett Carli, «Mundart in der rätoromanischen Schweiz», in: Dialekt in der (Deutsch)- Schweiz - Zwischen lokaler Identität und nationaler Kohäsion - Le dialecte en Suisse (alémanique) - entre identité locale et cohésion nationale, Lenzburg 2005: 164-68 (Schriftenreihe/ Forum Helveticum 15) 3.2. Literatur 3.2.1. Monographien Camenisch Arno, Ernesto ed autras manzegnas, S. l. 2005 (Tschespet 70) Camenisch Danuet, Raquens - Erzählungen, Cuera/ Flond 2005 Caminada Wendelin, Patratgs dil cor. Poesias, [Glion] [2004] Derungs Gion Luregn, Fastitgs. Poesias, [Cuera] 2005 Gaugler-Straumann Barbara, Wortnetze weben - Teisser reits da plaids. Lyrik in Deutsch und Rätoromanisch. Surs.: Daniel Monn, Basel 2005 Hendry Vic, Miu plaid scol suer digl izun - Mein Wort mit Waldbeerengeschmack. Poesias & essais - Gedichte & Essays. Mit Übertragungen ins Dt. von Bernhard von Arx, Mevina Puorger Pestalozzi und Vic Hendry, Dozwil 2005 Klainguti Göri, L’ü. Üna retschercha da Göri Klainguti, accumpagneda da Linard Lum, Schlarigna 2005 Parevlas engiadinaisas. Quintedas da Gian Bundi, adattedas al rumauntsch dad hoz da Domenica Messmer, S. l. 2005 [Nachdruck der Ed. von 1971] Peer Oscar, Akkord - Il retuorn. Nachwort von Mevina Puorger, Zürich 2005 Peer Oscar, In tschercha dal figl, [Schlarigna] 2005 (Chasa paterna 124) 288 Nachrichten - Chronique Sbrinzlas - Funken - Scintille. Gegenwartslyrik aus Graubünden. Anthologie. Auswahl der rätorom. Texte durch Clo Duri Bezzola und Mevina Puorger, der italienischbündn. Texte durch Remo Fasani und Mevina Puorger, der walserdt. und deutschbündn. Texte durch August Guido Holstein. Mit Übertragungen ins Dt. durch die Autoren und Übers. aus dem It. durch Christoph Ferber, aus dem Rätorom. und aus dem It. durch Mevina Puorger und Franz Cavigelli, S. l. 2005 Wolfensberger William, Istorgias e poesias da la Val Müstair - Geschichten und Gedichte aus dem Münstertal. Ed.: Hans-Peter Schreich-Stuppan, Valchava 2005 3.2.2. Artikel Caduff Renzo, «Avon 100 onns, dispeta d’Alphons Tuor culs da Schlans», Calender Romontsch 146 (2005): 394-408 Derungs Silvana, «Il tgierp grotesc en ‹Onna Maria Tumera›. ‹Leo Tuor: Giacumbert Nau ed Onna Maria Tumera›. AnSR 118 (2005): 351-76 Ganzoni Annetta, «‹Etre traduit est un signe de succès›. Remarques sur la transmission de la littérature romanche des Grisons», Feuxcroisés 6 (2004): 197-209 Ganzoni Annetta, «‹Güst sia simplicità ais la forza› - Luisa Famos aint il context da las scripturas rumauntschas», AnSR 118 (2005): 35-56 Ganzoni Annetta, «‹Jeu level dir a Ti zatgei schi bi›. Incontro con la letteratura femminile contemporanea della Svizzera romancia, 25 gennaio 2003», in: F. Cleis et al. (ed.): Pensare un mondo con le donne. Il femminile: vivere la scrittura, la scrittura di pensiero. La scrittura delle donne in Svizzera. Atti del corso di formazione sulla presenza femminile nella storia e nella cultura del XX secolo (anni 1999-2003), Bellinzona 2004: 365-78 Ganzoni Annetta, «Per la chosa rumantscha und in eigener Angelegenheit unterwegs - Der Lobbyist Andri Peer», Quarto 20 (2005): 86-90 Ganzoni Annetta, «Sez fatg e sez pagau. Von den Schwierigkeiten, romanische Literatur zu bezahlen», Quarto 20 (2005): 84-6 Maranta Giovanni, «Luisa Famos, poetessa engadinese (1930-1974)», Quaderni grigionitaliani 74 (2005): 167-79 Riatsch Clà, «Ina gustusa minestra? In tschercha dad ingredienzas da ‹La müdada› da Cla Biert», AnSR 118 (2005): 57-91 Schreich Hans-Peter, «La Val Müstair illa litteratura tudais-cha», Biblioteca Jaura. Rapport 2005: 5-13 Veraguth Manfred, «140 onns Guglielm Tell», Calender Per mintga gi 84 (2005): 130-36 289 Nachrichten - Chronique 4. Büchereingänge - Livres reçus 2005-2006 Abecassis Michaël, The representation of Parisian speech in the cinema of the 1930s, Oxford/ Berlin etc. (Lang) 2005, 409 p. (Modern French Identities vol. 33) Albert Sophie (ed.), Laver, monder, blanchir. Discours et usages de la toilette dans l’Occident médiéval, Paris (PUPS) 2006, 186 p. (Cultures et civilisations médiévales 37) Baudelle-Michels Sarah, Les avatars d’une chanson de geste. De Renaut de Montauban aux Quatre Fils Aymon, Paris (Champion) 2006, 535 p. (Nouvelle Bibliothèque du Moyen Âge 76) Berschin Helmut/ Fernández-Sevilla Julio/ Felixberger Josef, Die spanische Sprache. Verbreitung, Geschichte, Struktur, 3., korrigierte und durch einen Nachtrag ergänzte Auflage, Hildesheim (Olms) 2005, 378 p. Besomi Ottavio/ Helbing Mario (ed.), Galileo Galilei. Il saggiatore. Edizione critica e commento a cura di Ottavio Besomi e Mario Helbing, Roma/ Padova (Editrice Antenore) 2005, 699 p. (Medioevo e umanesimo 105) Bethlehem Ulrike, Guinevere: a medieval puzzle. Images of Arthur’s Queen in the medieval literature of England and France, Heidelberg (Winter) 2005, x + 441 p. (Anglistische Forschung vol. 345) Bettoni Camilla, Usare un’altra lingua. Guida alla pragmatica interculturale. Bari (Laterza) 2006, 276 p. (Manuali Laterza) Bonhomme Marc, Pragmatique des figures de discours, Paris (Champion) 2005, 288 p. (Bibliothèque de Grammaire et de Linguistique vol. 20) Bombi Raffaella/ Fusco Fabiana (ed.), Parallela 10. Sguardi reciproci. Vicende linguistiche e culturali dell’area italofona e germanofona, Udine (Forum) 2003, 288 p. Bonomi Claudio/ Vassere Stefano, Rivera, Bellinzona (Archivio di Stato del Cantone Ticino) 2005, 50 p. (Archivio dei nomi di luogo 20) Boutier Marie-Guy/ Counet Marie-Thérèse/ Lechanteur Jean, Atlas linguistique de la Wallonie. La terre, les plantes et les animaux, tome 6 (1 ère partie), Liège (Université de Liège, Faculté de Philosophie et Lettres) 2006, 550 p. Bozzola Sergio, Tra Cinque e Seicento. Tradizione e anticlassicismo nella sintassi della prosa letteraria, Firenze (Olschki) 2004, viii + 168 p. (Biblioteca dell’«Archivium Romanicum» Serie I, vol. 319) Brasseur Annette, Uirgo parens. Le destin d’une épigramme latine des premiers siècles de notre ère, Genève (Droz) 2006, 140 p. (Publications romanes et françaises CCXL) Brasseur Patrice/ Falkert Anika (ed.), Français d’Amérique: approches morphosyntaxiques, Paris (L’Harmattan) 2005, 329 p. (Langues et développement) Brucker Charles (ed.): Denis Fouchelat, Le policratique de Jean de Salisbury (1372), livre V, édition critique et commentée des textes français et latin avec traduction moderne, Genève (Droz) 2006, 907 p. (Publications romanes et françaises CCXLII) Callahan Christopher/ Rosenberg Samuel N. (ed.): Colin Muset, Les Chansons. Traduites en français moderne par Christopher Callahan et Samuel N. Rosenberg, Paris (Champion) 2005, 80 p. (Classiques français du Moyen Âge 71) Canobbio Sabina/ Telmon Tullio (ed), Atlante Linguistico ed Etnografico del Piemonte Occidentale ALEPO. Presentazione e guida alla lettura, prefazione di Corrado Grassi, con la collaborazione di Gianmario Raimondi, Piercarlo Poggio, Monica Cini e Riccardo Regis, Ivrea (Priuli & Verlucca) 2003, 372 p. + CD-ROM Canobbio Sabina/ Telmon Tullio (ed), Atlante Linguistico ed Etnografico del Piemonte Occidentale - ALEPO. Il mondo vegetale, vol. I - iii, Funghi e licheni, Ivrea (Priuli & Verlucca), 2004, 140 p. + CD-ROM Canobbio Sabina/ Telmon Tullio (ed), Atlante Linguistico ed Etnografico del Piemonte Occidentale - ALEPO. Il mondo vegetale, vol. I - i, Alberi e arbusti, Ivrea (Priuli & Verlucca), 2005 + CD-ROM Celli Andrea, Figure della relazione. Il Medioevo in Asín Palacios e nell’arabismo spagnolo, Roma (Carocci) 2005, 198 p. (Biblioteca medievale, Saggi 20) 290 Nachrichten - Chronique Cerri Maurizio/ Nova-Toscanelli Danila/ Sassi Francesco/ Vassere Stefano, Sonvico, Bellinzona (Archivio di Stato del Cantone Ticino) 2005, 175 p. (Repertorio Toponomastico Ticinese. I nomi di luogo del cantone Ticino 19) Darbellay Frédéric, Interdisciplinarité et transdisciplinarité en analyse des discours. Complexité des textes, intertextualité et transtextualité, Genève (Slatkine) 2005, 416 p. Demartini Dominique, Miroir d’amour, miroir du roman. Le discours amoureux dans le Tristan en prose, Paris (Champion) 2006, 519 p. (Nouvelle Bibliothèque du Moyen Âge 75) De Rossa Mario/ Regazzi Silvia/ Zurini Renzo/ Vassere Stefano, Tegna, Bellinzona (Archivio di Stato del Cantone Ticino) 2006, 44 p. (Archivio dei nomi di luogo 16) Dittmar Norbert, Transkription. Ein Leitfaden mit Aufgaben für Studenten, Forscher und Laien, 2. Auflage, Wiesbaden (VS Verlag) 2004, 256 p. Donati Bruno/ Vassere Stefano, Broglio. I nomi di luogo dei comuni del Cantone Ticino. Con la collaborazione di Mario Donati, Piero Donati, Sergio Donati, Silvano Donati e Daniele Zoppi, Bellinzona (Archivio di Stato del Cantone Ticino) 2006, 250 p. (Repertorio Toponomastico Ticinese 20) Doss-Quinby Eglal/ Rosenberg Samuel N. (ed.), The Old French Ballette. Oxford, Bodleian Library, MS Douce 308, Genève (Droz) 2006, clxii + 546 p. (Publications romanes et françaises CCXXXIX) Dupraz Élyse, Diables et saints. Rôle des diables dans les mystères hagiographiques français, Genève (Droz) 2006, 464 p. (Publications romanes et françaises CCXLIII) Eggert Elmar, Bisontins ou Besançonnais? À la recherche des règle pour la formation des gentilés pour une application au traitement automatique, Tübingen (Narr) 2005, 320 p. + CD- ROM (Tübinger Beiträge zur Linguistik 480) Enckell Pierre/ Rézeau Pierre, Dictionnaire des onomatopées, préface de Jean-Paul Resweber, nouvelle édition revue et augmentée, Paris (PUF) 2005, 627 p. Erfurt Jürgen, Frankophonie. Sprache - Diskurs - Politik,Tübingen (Francke) 2005, xvi + 219 p. Ernst Gerhard/ Wolf Barbara, Textes français privés des XVII e et XVIII e siècles. Édition électronique (version définitive), CD-ROM, Tübingen (Niemeyer) 2005 (Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie vol. 310) Elinor Ochs, Linguaggio e cultura. Lo sviluppo delle competenze comunicative, Roma (Carocci) 2006, 353 p. Feuillard Colette (ed.), Créoles. Langages et politiques linguistiques. Actes du XXVI e Colloque International de Linguistique Fonctionnelle - 30 septembre-7 octobre 2002 à Gosier (Guadeloupe), Berne (Lang) 2004, 358 p. Filliettaz Laurent/ Bronckart Jean-Paul, L’analyse des actions et des discours en situation de travail, Louvain (Peeters) 2005, 264 p. (Bibliothèque des Cahiers de l’Institut de Linguistique de Louvain (BCILL)) Gardy Philippe (ed.), De Jasmin à Mistral: écritures autobiographiques occitanes, Montpellier (Université Paul Valéry) 2005, 529 p. (Revue des langues romanes tome CIX) Gaucher Élisabeth (ed.), Le vrai et le faux au Moyen Âge, Actes du colloque du Centre d’Études Médiévales et Dialectales de Lille 3, Villeneuve d’Ascq (Ceges - Université Charles-de- Gaulle - Lille 3) 2005, 368 p. (Bien dire et bien aprandre 23) Giannini Gabriele/ Gasperoni Marianne (ed.), Vangeli occitani dell’infanzia di Gesù. Edizione critica delle versioni I e II, Bologna (Pàtron Editore) 2006, 426 p. (Biblioteca di filologia romanza della Facoltà di lettere e filosofia dell’Università di Bologna 11) Gregory Stewart/ Rothwell William/ Trotter David (ed.), Anglo-Norman Dictionnary. Second edition, with the assistance of Michael Beddow, Virginie Derrien, Geert de Wilde, Lisa Jefferson & Andrew Rothwell, 2 vol., London (Maney Publishing for the Modern Humanities Research Association) 2005, 1207 p. Hans-Bianchi Barbara, La competenza scrittoria mediale. Studi sulla scrittura popolare, Tübingen (Niemeyer) 2005, viii + 351 p. (Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie vol. 330) Herbin Jean-Charles (ed.), La vengeance Fromondin, Abbeville (Paillart) 2005, 520 p. Jacquart Danielle/ Burnett Charles (ed.), Scientia in margine. Études sur les marginalia dans les manuscrits scientifiques du Moyen Âge à la Renaissance, Genève (Droz) 2005, xii + 402 p. (Hautes études médiévales et modernes 88) 291 Nachrichten - Chronique Jeay Madeleine, Le commerce des mots. L’usage des listes dans la littérature médiévale (XII e -XV e siècles), Genève (Droz) 2006, 552 p. (Publications romanes et françaises CCXLI) Katabek Johannes, Die Bolognesische Renaissance und der Ausbau romanischer Sprachen. Juristische Diskurstraditionen und Sprachentwicklung in Südfrankreich und Spanien im 12. und 13. Jahrhundert, Tübingen (Niemeyer) 2005, vii + 298 p. (Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie vol. 321) Kiss Sandor/ Mondin Luca/ Salvi Giampaolo (ed.), Latin et langues romanes. Études de linguistique offertes à József Herman à l’occasion de son 80 ème anniversaire, Tübingen (Niemeyer) 2005, xx + 606 p. Knauer Gabriele/ Bellosta von Colbe Valeriano (ed.), Variación sintáctica en español. Un reto para las teorías de la sintaxis, Tübingen (Niemeyer) 2005, vi + 232 p. (Linguistische Arbeiten vol. 494) La Fauci Nunzio, Facettes de linguistique rationnelle offertes à Riccardo Ambrosini pour ses quatre-vingts ans, Pisa (ETS) 2005, 28 p. Le Blévec Daniel (ed.), Les cartulaires méridionaux. Actes du colloque organisé à Béziers les 20 et 21 septembre 2002 par le Centre historique de recherches et d’études médiévales sur la Méditerranée occidentale (E. A. 3764, Université Paul-Valéry - Montpellier III), sous la direction de Daniel Le Blévec, Paris (École des Chartes) 2006, 270 p. (Études et rencontres de l’École des Chartes 19) Le français préclassique 1500-1650, 9, Paris (Champion / C. N. R. S.) 2006, 267 p. Lemaître Jean-Loup/ Vielliard Françoise (ed.), Portraits de troubadours. Initiales des chansonniers provençaux I & K, avec la collaboration de Marie-Thérèse Gousset, Marie-Pierre Laffitte & Philippe Palasi, Ussel (Musée du pays d’Ussel & Centre Trobar) 2006, xxv + 198 p. (Mémoires & documents sur le Bas-Limousin vol. XXVI) Lynde-Recchia Molly (ed.): Wauchier de Denain, La Vie seint Marcel de Lymoges, Genève (Droz) 2005, 130 p. (Textes littéraires français 578) Marrapodi Giorgio, Teoria e prassi dei sistemi onimici popolari: la comunità orbasca (Appennino Ligure centrale) e i suoi nomi propri, Roma (Società Editrice Romana) 2006, xxv + 532 p. (Quaderni Italiani di RIOn 1) Maass Christiane/ Volmer Annett (ed.), Mehrsprachigkeit in der Renaissance. Heidelberg (Winter) 2005, ii + 283 p. (Germanisch-Romanische Monatsschrift, Beihefte, vol. 21) Minet-Mahy Virginie/ Thiry Claude/ Van Hemelryck Tania (ed.), «Toutes choses sont faictes cleres par escripture». Fonctions et figures d’auteurs du Moyen Âge à l’époque contemporaine, Louvain-la-Neuve (Publications de l’Université catholique) 2005, 192 p. (Les Lettres romanes n° hors série) Noll Volker/ Symeonidis Haralambos (ed.), Sprache in Iberoamerika. Festschrift für Wolf Dietrich zum 65. Geburtstag, Hamburg (Buske) 2006, xviii + 353 p. (RomGG Bh. 12) Parry Mair, Sociolinguistica e grammatica del dialetto di Cairo Montenotte. Parluma ’d còiri, Savona (Società Savonese di Storia e Patria) 2005, 377 p. (Fonti e Studi 2) Peeters Bert (ed.), Semantic primes and universal grammar. Empirical evidence from the Romance languages, Amsterdam (Benjamins) 2006, 374 p. (Studies in Language Companion Series 81) Petit Aimé (ed.), Les mises en prose. Lille (Université Charles-de-Gaulle) 2006, 67 p. (Cahiers de la Maison de la Recherche 35) Pignatelli Cinzia/ Gerner Dominique (ed.), Les traductions françaises des Otia Imperialia. De Gervais de Tilbury par Jean d’Antioche et Jean de Vignay, édition de la troisième partie, Genève (Droz) 2006, 595 p. (Publications romanes et françaises CCXXXVII) Prandi Michele/ Gross Gaston/ De Santis Cristiana, La finalità. Strutture concettuali e forme d’espressione in italiano, Firenze (Olschky) 2005, 366 p. (Biblioteca dell’«Archivium Romanicum» serie II, vol. 56) Reinheimer Sanda/ Tasmowski Liliane, Pratique des langues romanes. II. Les pronoms personnels, Paris (L’Harmattan) 2005, 243 p. Rockwell Paul Vincent (ed.), French Romance. Le chevalier as deus espees. Vol. III, Cambridge (D. S. Brewer) 2006, 648 p. (Arthurian Archives XIII) 292 Nachrichten - Chronique Roncaccia Alberto, Il metodo critico di Ludovico Castelvetro, Roma (Bulzoni) 2006, 452 p. (Biblioteca del Cinquecento 123) Reutner Ursula, Sprache und Identität einer postkolonialen Gesellschaft im Zeitalter der Globalisierung. Eine Studie zu den französischen Antillen Guadeloupe und Martinique, Hamburg (Buske) 2005, 346 p. (Kreolische Bibliothek vol. 20) Schmid Bernhard/ Doll Jürgen/ Fekl Walther/ Loewe Siegfried/ Taubert Fritz , Frankreich- Lexikon. Schlüsselbegriffe zu Wirtschaft, Gesellschaft, Politik, Geschichte, Kultur, Presse- und Bildungswesen, 2. überarbeitete Auflage, Berlin (Erich Schmidt) 2005, 1224 p. Schrott Angela/ Völker Harald (ed.), Historische Pragmatik in den romanischen Sprachen, Göttingen (Universitätsverlag) 2005, 320 p. Schüle Rose-Claire, L’inventaire lexicologique du parler de Nendaz (Valais). L’âme et l’intellect, vol. 3, Tübingen/ Basel (Francke) 2006, xxi + 461 p. (Romanica Helvetica vol. 124) Trotter David, Albucasis: Traitier de Cyrurgie. Édition de la traduction en ancien français de la chirurgie d’Abü’l Qñsim H˘ alaf Ibn ‘Abbñs al-Zahrñwì du manuscrit BNF, français 1318, Tübingen (Niemeyer) 2005, x + 310 p. (Beihefte zur Zeitschrift für romanische Philologie vol. 325) Thüne Eva-Maria/ Leonardi Simona/ Bazzanella Carla (ed.), Gender, language and new literacy. A multilingual analysis, London/ New York (Continuum International Publishing) 2006, 235 p. Van Deyck Rika/ Sornicola Rosanna/ Kabatek Johannes (ed.), La variabilité en langue. Langue parlée et langue écrite dans le présent et dans le passé, vol. I, Gand (Communication & Cognition) 2004, 284 p. (Studies in Language 8) Van Deyck Rika/ Sornicola Rosanna/ Kabatek Johannes (ed.), La variabilité en langue. Les quatre variations, vol. II, Gand (Communication & Cognition) 2005, 410 p. (Studies in Language 9) Vassere Stefano, Sagno, Bellinzona (Archivio di Stato del Cantone Ticino) 2006, 26 p. (Archivio dei nomi di luogo 21) Vassere Stefano, Rancate, Bellinzona (Archivio di Stato del Cantone Ticino) 2006, 26 p. (Archivio dei nomi di luogo 22) Vietti, Alesssandro, Come gli immigrati cambiano l’italiano. L’italiano di peruviane come varietà etnica, Milano (FancoAngeli) 2005, 206 p. (Materiali linguistici 49) 293 Prix Collegium Romanicum pour l’Avancement de la Relève MISE AU CONCOURS Le Collegium Romanicum met au concours le «Prix pour l’Avancement de la Relève» pour l’année 2007. Les membres du Collegium Romanicum sont invités à envoyer leurs propositions (dossier du/ de la candidat/ e, monographie, 2 rapports) à chacun des trois membres du jury. Le délai de présentation est le 22 juin 2007. Adresses du jury: Prof. Dr. P. Fröhlicher, Romanisches Seminar, Zürichbergstr. 8, 8028 Zürich PD Dr. Yvette Sánchez, Romanisches Seminar, Stapfelberg 7, 4051 Basel Prof. Dr. Bruno Moretti, Hofacherstrasse 4, 5417 Untersiggenthal Règlement 1. Le collegium Romanicum décerne chaque année aux jeunes romanistes suisses ou travaillant en Suisse qui n’auront pas dépassé les 35 ans au moment de leur candidature le «Prix d’Avancement de la Relève». Il récompense les travaux scientifiques des jeunes chercheurs/ chercheuses qui se sont distingué(e)s dans le domaine de la Philologie Romane (linguistique ou littérature). 2. Ce prix est mis au concours annuellement lors de l’Assemblée Générale du Collegium Romanicum. La dotation en est de 2.000,- CHF. 3. La date limite de présentation est le 22 juin. 4. Le jury qui doit accorder le Prix de la Relève est formé par trois membres du Collegium Romanicum. Ceux-ci sont choisis par les membres présents à l’Assemblée Générale. Le jury peut, au besoin, demander à des spécialistes des rapports supplémentaires. 5. On accordera le prix à des monographies scientifiques (livres, thèses) du domaine de la Philologie Romane (linguistique ou littérature), déjà parues ou achevées au moment de leur présentation au concours. 6. Chaque candidature (monographie et candidat/ e) doit être proposée, par écrit, par deux professeurs (un du Collegium Romanicum). 7. Le prix sera remis lors de l’Assemblée Générale qui suivra à la mise au concours.
