Vox Romanica
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0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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1992
511
Kristol De StefaniLa notion de corpus en moyen français
121
1992
Giuseppe Di Stefano
vox5110165
L'article TENIR du Dictionnaire du Mayen Franyais 157 E. - Tenir sur qqn. «Le surveiller»: ... je vous ay veu entrer devers elle par pluseurs foiz a telle heure et a telle; et de fait hier, n'a pas plus loing,je teins sur vous, et d'un lieu ouj'estoye, je vous y vy entrer (C.N.N., 229). ... et si ay bien fait le guet queje l'ay veu venir vers vous hier, n'a pas plus loing; il y vint a telle heure et ainsi habille.Maisje voue a Dieu qu'il en a prins ses quaresmeaux, carje tendray sur luy; et fust il plus grand maistre cent foiz, sije l'y puis rencontrerje luy osteray la vie du corps [ou s'agit-il ici du verbe tendre? ] (C. N. N., 234). IV. - Empl. pronom. A. - Pronom. refl. (ou moyen) l. Soi tenir quelque part. «S'y trouver»: ... 1a se tint mault longuement (FRmss., Chr.M., 53). Et 1a se tindrent ung lang temps messire Jehan de Hollande et la contesse sa femme (FRmss., Chr.M., 118). Les arbalestriers de Clermont, quant ilz veirent que leurs gens fuioient, furent de meilleur arroy que nulz des aultres, car ilz se mistrent en ung vignoble, et 1a s'arresterent et tendirent leurs ars, et monstrerent deffense et visaige. Jamais on ne les fust 1a alez querre, et s'i tindrent tant que les Anglois furent retrait dedens Montferrant. (FROISS., Chr. M., 223). Pour ces jours, se tenoientli rois et la raine a Eltern (FROISS., Chr..D., 283).Dont s'aresterent li Franyois taut quoi, et s'esmervillierent quels gens ce pooient estre, qui la se tenoient (FRmss., Chr.D., 540). Margerite, je croi bien que nostre conpagnie se desfera, carje n'ai pas chastiel pour moi tenir tant queje fuisse confortes. (FRorss., Chr.D., 893). ... le Roy et les gens de son Conseil avoient eu consideracion de soy tenir pour lors hors de ladicte ville de Paris pour certaines causes (FAUQ., I, 237). En sa chambre se tenoit chauldement (REGN., F.A., 182). En toutes choses regarde la fin, et comme tu te tenras devant le destroit Juge auquel n'est rien occulte, lequel n'est pas dons apaisie et lequel ne reyoipt nulles excusacions, ains jugera ce quijuste fera. (Internele consol. P., c. 1450, 344). ... certains hommes duitz et apriz de plunger en l'eaue et a Iongue alaine eulx y tenir (BuEIL, II, 59).Icy doibt avoir une ville nommee Amyens et a la porte d'icelle se doit tenir le povre taut nu. (LA VIGNE, s. M., 196). - Soi tenir a cheval, sur le destrier: Et le roy, qui tost senty la destrece de la mort, ne se pot plus tenir sur le destrier, mais chey a terre a la renverse taut mort. (ARRAS, 180). ... je vous pry (...) que vous vous tiengez a. cheval avec ce que vous avez de gens darriere, affin quant nous descendrons a pie que quelques gens ne nous viennent embler noz chevaux (BuEIL, II, 129). - Soi tenir avec qqn: Des Frarn;:ois especiaument Vous parleray premierement; Car avec ces IJ. se tenoient, Pour ce que de leur langue estoient. (MACH., P. Alex., 158 Robert Martin 139). emploies les, et faittes tant qu'ilz se tiennent aveeque vous . . . (Juv. URS., Aud. eeli, 254). - [En parlant d'un animal] . . . les eygoingnes qui en l'este se tiennent en ee pays, sont l'yver, en leur pays qui est environ le mont de Synay, ereatures eomme nous. (Ev. Quen. I, 115). - [P. anal., en parlant d'une ehose eoner.] ... pourquoy aueunes choses terrestres pour leur petite quantite, si eomme poudre, et aucunes autres pour la tenuite ou tenüeee de leurfigure, si comme fuilles d'or, se tiennenten l'aer sanz estre meues en bas? (ÜRESME, C. M., 712). Saiehies que, par ces desers, ce ne sont pas fonteines sourdans, mais sont lieux bas entre grans roehes ou l'eaue se tient et arreste appres une grant pluye. (Voy. J., 45). . .. et que l'en ait La congnoissance du bon lait Et du maintien de la nourriee, Qu'elle ne soit sote ne nice, Mais ait bon pis, soit lie et gaie, Juene, jolie et se resgaie, Que son lait sur l'ongle se tiengne (DESCH., M. M., 101). - [P. anal., en parlant d'une ehose abstr.] «Exister»: Et quant Espoir qui en mon euer se tient Fait dedens moy si grant joie venir (MACH., R. Fort., 111). Si se tient plus esehareete En richesee qu'en povrete. (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1377, 207). Dame, et comment que moult fort me destraingne Li souvenirs qui en mon euer se tient (MACH., L. dames, 48). II est foree qu'ades il m'en souvieigne, Quel que je soye et quel que je devieigne, Tant que l'ame dedans le eorps se tieigne (CHART., Compl., 325). . .. tout ainsin yre gaste et corrompt les euers ou elle se tient. (LA SALE, J. S., 19). 2. «Se maintenir (dans un eertain etat, une eertaine aetivite . . . )» a) [Avee un attribut de l'obj. pronom.] - [Adj.] L'onme fu moult esfrae et doubta la mort, et se tint tous quois dales euls. (FRmss., Chr. D., 304). Car li rois de France avoit fait establir si bonnes gens d'armes sus les frontieres d'Artois, de Boulenois et en la conte de Ghines, qui pour ce temps se tenoit toute frarn;;oise (FRmss., Chr. D., 794). Plusieurs viennent a l'escremie Demi armez, les autres nuds, Et les autres se sont tenus Cachiez entre les pavillons (CHR. Piz., M. F. II, 248). Et se tient cointe Et des prouchains de sa dame s'aeointe (CHART., D. Fort., 163). S'ilz se fussent tousjours tenu Ainsi que vous, blane, moyte et ehault, L'onneur ne leur fust pas venu, Car on n'a jamaiz bien sans peyne (CHART., D. Her., 423). Mais le vray et loial amoreux ne eontendra que a toute largesse honorablement servir sa dame et amours, pour soy tenir bien abilie, bien monte (LA SALE, J. S., 22). - Soi tenir redde*. - [Adj. poss.] Et quant je l'os remereie Cent mille fois et graeie De l'onneur qu'elle me faisoit, Quant mon euer einsi appaisoit, Comment que, sans riens retenir, Siens fusse, et siens me vueil tenir, Einsi eom ei dessus dit l'ay. (MACH., R. Fort., 142). - [Synt. nom.] Dont qui est amans, si se tiengne; Et qui ne l'est, si le devegne L'article TENIR du Dictionnaire du Moyen Fran�ais 159 (MACH., D. Aler., 402). J'ay pris lieu et espace De venir cy pour l'amour souverayne Et l'entiere devocion certayne Que j'ay en Dieu, mon benoist Redempteur, Pour delaisser ceste vie mondayne Et me tenir son loyal serviteur Dorenavant. (LA VIGNE, S. M., 360). b) [Avec un adv. ou un compl. de maniere] - [En parlant d'une pers.] . . . sagement me tenray Sans faire folie. (MACH., Ch. bal., 598). Par ceuls qui sont du lis vestus, Qui portent lis, sont entendus Les justes qui par grant labour Ont ensuy Nostre Seignour Et quis en purte de leur char Mondainement purement, car, S'autrement se fussent tenu Ja ne fussent a luy venu. (DESCH., M. M., 249). Protheselaux, li vaillans roys, Qui entr'eulx avoit mault grant voys De valour et de hardece, Y fist, le jour, mainte proece, Merveilleux faissel y soustint Et com preux vaillamment se tint. (CHR. Prz., M. F. III, 72). Un an la guerre ainsi maintindrent, Ou les Troyens si bien se tindrent Que pou y gaignerent les Grecs, Et pou y firent de leurs grez. (CHR. Prz., M. F. III, 112). A bataille se furent mis Rommains, contre leur ennemis, Qui viguereusement se tindrent (CHR. Prz., M. F. III, 203). Quant bon desir, qui veult hault avenir, Meut la pensee a monter en valeur, L'omme se doit lors sobrement tenir Et eschiver le vin et sa chaleur, Qui fait changer bon advis en foleur (CHART., B. Nobles, 406). Vous voulez que comme une souche Je me tiengne sans moy esbatre (REGN., F. A., 95). - [En parlant d'une chose] . . . le ciel n'est pas soustenu pour la velocite ou isnelete de la circungiracion de son mouvement par quoy il se tienne ainsi, pour ce que ceste isnelete excede la propre inclinacion que le ciel a a descendre, si comme disoit Empedocles, car telle violence ne pourroit estre salvee ou durer par si grant temps. (ÜRESME, C. M., 302). Dyaletique si ressemble Au poing cloz, qui se tient ensemble, Pour ce qu'elle assemble et abstraint Les parolles et les restraint (CHR. Prz., M. F. II, 130). Mais l'arain, pour ce qu'il a en soy plus de moitteur que le fer, mieulx se tient en l'eaue et plus longuement sans pourrir. (BuEIL, II, 55). Il ne fault pas mesler mariages avec les heretiques. Et jassoit ce que tel mariage ne se doibt pas faire, neentmois [sie] s'ilz sont ensemble, il se tient ainsi qu'il se tendroit avec ung excommunie. (Sacr. mar., 68). c) [Avec un compl. prep.] c 1 ) A. Soi tenir a qqc. «S'y arreter, s'y maintenir»: Nompourquant je me vos tenir De tous poins a fermement croire Qu'elle disoit parole voire. (MACH., R. Fort., 155). . . . et me tieng a la promesse De Venus qui est ma deesse, A qui dou tout me recommant Comme fin et loial amant (MACH., F. am., 219). A chascun de son fait couviengne, L'obscur laist, au certain se tiengne (DESCH., M.M., 289). Bien m'en ss;ay a quoy tenir, Car tel assaut Tous les jours souffrir me faut Et soustenir. (MACH., Lays, 360). Or as tu taut mon penser contrefait; Si ne say plus a quoy me doy tenir Et ne me puet de confort souvenir (CHART., Compl., 322). Je m'en scay bien a quoy tenir Mais ma douleur fault retenir Sans prendre courroux ne tenson. (REGN., F. A., 94). Je desire (. . .) que tu ne fusses point aimeur de toy mesmes, mais te tenisses purement a ma valente et de mon Pere (Internele consol. P., c. 160 Robert Martin 1450, 166). Quant seray je sans tout empeschement en vraie liberte, sans nulle agrevance de pensee ne de corps? Quant sera il paix solide, paix imperturbable et seüre, paix dedens et dehors, et paix forme de toute part? Bon Jhesus, quant me tenray je a toy ver? (Internele consol. P., c. 1450, 210). - S'y tenir: Autre n'y puet Fors celle que mon euer ne veult, Qui en sache plus qu'elle seult, Combien que par elle se deult Le povre euer Qui tant en a de la douleur Que j'en pers et chiere et couleur; Maiz ou soit sens ou soit foleur, Quoy qu'il advieigne, II couvient que tousjours s'y tieigne Sans que jamaiz autre devieigne, Combien que pas ne m'appartieigne Grace avoir tele Comme estre ame de la plus belle. (CHART., L. Dames, 203). - Soi tenir a couvert: . . . mais si obscurs Estoit, que montaingnes et plains Estoient de bruines pleins. Pour ce me tenoie a couvert (MACH., J. R. Nav., 138). . . . et doit on considerer que ilz ne ont que menger et ou eulx tenir a couvert (Juv. URs., Nescio, 504). - Soi tenira qqn. «Lui etre fidele, soumis»: Et de la il vinrent devant Hainbon, et se requellierent toutes les gens d'armes et les capitains fran�ois de tout le pais, qui pour lors se tenoient a mesire Carle de Blois, et vinrent tout au siege de Hainbon. (FROISS., Chr. D., 549). - «Le frequenter»: . . . ce sera bien (. . .) Que plus avecques nous ne viengnent [ceste gent], N'en nulle maniere s'y tiengnent, Et qu'a tous temps maiz de leurs viez D'avecques nous soient banies. (LA BurGNE, Rom. deduis B., 1377, 197). c 2 ) De. Soi tenir duparti de qqn: Aussi fait li chastiaus, qui est biaus et fors, et se tenoit de la partie la contesse desus <litte. (FRorss., Chr. D., 558). c 3 ) En: Bien savoit la cause des choses Qui sont ou firmament encloses, Pourquoy li solaus en ardure Se tient, et la lune en froidure (MACH., J. R. Nav., 179). Et Socrates se tenoit fort en cest argüement et se combatoit en soustenant du tout que il n'est nulle incontinence. (ÜRESME, E. A., 366). . . . et celluy [le persil] qui est seme en aoust est le meilleur, car il n'espie point et se tient en vertu toute l'annee. (Menagier Paris B.F., c. 1394, 120). Mais au cheval pot bien tenir, Qui ne se pot en piez tenir Contre le coup de la pucelle, Dorrt il cheut, sanz vuider la celle. (CHR. Prz., M. F. III, 16). . . . et en ung estat ne se peuttenir (Juv. URS.., D. Tours, 438). - «S'arreter a quelque chose (dans le discours)»: En ceste matire tenir Ne me veul plus, mais revenir Au propos dorrt premier traitoie . . . (LA BUIGNE, Rom. deduis B., 1377, 150). - Soi tenir en mue*. «Se tenir coi»: Le lyon se tienra en mue Se monnoye ne se remue (MoLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 540). Mes grans panchars pesans et endormis, Pour hault crier, ne se tenront en mue. (MOLINET, Faictz Dictz D., 1467-1506, 641). c 4 ) Vers: . . . soy tenir vers delectacions est empeschement au prudent. (ÜRESME, E. A., 401). c 5 ) Sur. Soi tenir sur sa garde: A ces paroles se contentoient et apaisoient li Hainnuier, et se tenoient tout sus lor garde en atendant lor signeur. (FRorss., Chr.
