Vox Romanica
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2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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1993
521
Kristol De StefaniPIERRE GALLAIS, La Fée à la Fontaine et à l’Arbre. Un archetype [sic!] du conte merveilleux et du récit courtois, Amsterdam/ Atlanta GA (Rodopi) 1992, 355 p.
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1993
Richard Trachsler
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342 Besprechungen - Comptes rendus PIERRE GALLAIS, La Feea la Fontaine eta l'Arbre. Un archetype [sie! ] du conte merveilleux et du recit courtois, Amsterdam/ Atlanta GA (Rodopi) 1992, 355 p. Depuis l'ouvrage de LAURENCE HARF, Les fees au moyen age. Morgane et Melusine. La naissance des fees, Paris 1984, qui est l'etude complete de la figure de la fee dans la litterature fran9aise et latine medievales, on sait que Morgane et Melusine sont, dans notre civilisation, archetypiques. L'ouvrage de Pierre Gallais, elabore, comme l'indique le quatrieme de couverture, en totale independance de la these de Laurence Harf, ne fait cependant pas double emploi avec celle-ci, car P. G., affirme, lui, l'universalite de l'archetype qu'il retrouve «a tous les siecles et saus toutes les latitudes generalement saus forme orale, la plus remarquable des exceptions etant celle des lais et des romans courtois de notre moyen age». L'archetype dont s'occupe P. G. est constitue de trois elements qu'il expose dans l'introduction (5-16): de la Fontaine (element primordial, fertile et nourricier) de l'Arbre (vegetal, qui fait le lien entre ciel et terre, figure de totalisation, avec Je tronc, les branches et ! es feuilles) et la Fee (belle et humaine par son aspect, s'opposant a la fois aux lutins, aux sorcieres et aux anges). Dans les chapitres suivants, P. G. partira du schema narratif elabore par Propp et mis au point par Greimas pour illustrer les configurations diverses que peut prendre Je meme conte: Le chapitre «La rencontre et Je don» (17-34) traite de la forme la plus simple. A force d'exemples, tires pour la plupart du folklore universel, P. G. etudie Je conte mettant en scene un heros (prince ou pauvre, plus rarement un chevalier, mais toujours un «elu») qui reagit de fa9on appropriee (avec respect, courage ou generosite etc.) en presence de la fee (qui peut, elle aussi, apparaitre saus de nombreuses formes mais pas n'importe lesquelles -, meme animales ou elementaires). Pour son comportement, le heros obtient un don. Ce qui est important, c'est que ce petit conte se dispense de l'interdit. Le Sujet agit et obtient la recompense sans qu'une condition Je lie. Le chapitre 2, «La Perte» (35-72), va precisement etudier Ja phase suivante du schema narratif: Ja transgression et Ja perte. Le heros rencontre la fee, il y a union, soumise a un interdit, transgression et disparition de la fee. C'est l'exemple type du conte melusinien de L. Harf. «La Perte et la Recherche» (73-99), qui correspond a AT 400 et 425, traite de Ja suite: la Quete du Sujet qui tente de retrouver Je conjoint sur un parcours qui peut etre jalonne de nombreux obstacles. Au centre, Yvain, dont P. G. fournit une sorte de commentaire continu folklorique qui montre comment Chretien de Troyes a repris, en ! es rationalisant, les elements qui constituaient l'archetype. Par la suite, P. G. (lüls.) examine le conte de la «Pille du diable» (AT 313), un des plus longs du repertoire indo-europeen, et prepare le chapitre suivant «Formes complexes» (113-30). Le theme fondamental de la rencontre d'un mortel et d'une fee aupres de l'eau connait aussi des variations multiples, dont certaines sont passees en revue ici. Sur son parcours narratif, Je Sujet peut rencontrer des Adjuvants et des Opposants, qui prennent souvent, a l'encontre de la fee, la figure de la (belle-)mere ou de Ja rivale mortelle, aboutissant ainsi au schema de l'«homme entre deux femmes». C'est dans le chapitre «Rapprochements» (131-74) que les choses commencent a se compliquer, car si jusqu'ici, l'etude de P. G. traitait de schemas narratifs (qu'il degageait, comparait etc.), ce sixieme chapitre s'occupe de l'association de deux (ou trois) des constituants de l'archetype. Quand un des elements constitutifs manque, il peut avoir ete, selon P. G., gomme a dessein: ainsi, par exemple, dans le cortege du Graal du Perceval, qui se deroule dans un chateau situe «pres de riviere et pres de bois», le Graal est associe au fer, au feu et au sang, qui nient l'eau, et qui font que la pucelle porteuse n'est pas une fee (137). Le chapitre «Rationalisation» (175-224) montre comment, au Mayen Age, les ecrivains fran9ais tendent systematiquement a rationaliser (ou christianiser) les elements Besprechungen - Comptes rendus 343 surnaturels: la fee dans Lanval de Marie de France, par exemple, n'est jamais explicitement qualifiee ainsi, et dans Yonec, la dame ne fera l'amour avec le fae que lorsqu'elle l'aura vu recevoir la communion. «Le Voyage dans l'autre Monde» (225-83) et le chapitre «Le locus amoenus» (285-323) offrent une sorte de phenomenologie de ces deux espaces qui representent, en general, une station dans la Quete, le lieu de la Rencontre ou de la Reunion. Une breve «Conclusion» (325-33) et un index bien fait bouclent le volume. Comment rendre justice aux vastes lectures de P. Gallais? Chaque pas de son argumentation est cautionne par des dizaines d'exemples, c'est-a-dire des petits resumes, parfois assez exhaustifs, mais toujours (pour autant que je puisse en juger ) fideles, des recits qui contiennent l'element en question. Il me semble que P.G. a atteint le but qu'il s'etait fixe: il a rendu plausible l'existence et l'universalite de son archetype. Ce qui reste ouvert, c'est dans quelle mesure cet archetype est encore operationnel au Mayen Age fran9ais. Certes, les exemples tires de textes medievaux sont nombreux, mais on a parfois l'impression que c'est surtout gräce a l'ingeniosite de P.G. que la constellation de la Fee, de la Fontaine et de l'Arbre se degage des documents et que c'est gräce a la virtuosite avec laquelle il enjambe les siecles et les differentes langues que l'archetype se met en place. Ce n'est que devant le Tristan en prose que P.G. baisse les bras: les elements qui constituent «son» archetype s'entassent pele-mele et ont visiblement perdu leur signification folklorique. «Dans cette invraisemblable compilation (...) tout est casse (...) c'est un amalgame et non une synthese! de themes et de motifs a succes. (...) Decidement, le grand moyen äge est bien mort a l'aube du regne de saint Louis! » (210s.). Je me demande si la «cassure» ne se situe pas, par exemple, trois generations plus haut dans le temps et le Tristan en prose ne serait alors que le point culminant d'une certaine fa9on de traiter la matiere folklorique qui se trouverait deja chez Chretien de Troyes; car comme pour le Tristan en prose et P.G. l'admet volontiers lui-meme le «sens» d'un roman de Chretien de Troyes ne se confond pas avec sa signification folklorique. Entre ! es deux ceuvres, il y aurait dorre une diffärence de degre, mais pas de nature. Ni dans l'une ni dans l'autre, la signification profonde des elements ne serait plus en jeu, mais il s'agirait de reprises litteraires, de phenomenes de surface, qu'il faut interpreter autrement. A moins qu'il ne faille supposer la «cassure» entre le folklore et la «litterature» plus haut encore dans le temps, comme pourrait l'indiquer la jolie histoire celtique du vr e siede citee par P.G., dans laquelle une fille mortelle se fait passer pour une fäe (en utilisant precisement l'archetype de P.G.) afin de venger son pere. P.G. l'allegue comme preuve de la vivacite de l'archetype; on pourrait tout aussi bien y voir un premier effort d'emancipation ironique de la litterature a l'egard du folklore. R. Trachsler * BRIGITTE SCHLIEBEN-LANGE (ed.), Fachgespräche in Aufklärung und Revolution, Tübingen (Niemeyer) 1989, 255 p. (Konzepte der Sprach- und Literaturwissenschaft 47) Wissenschaft, das heißt wissenschaftliches Wissen, konstituiert sich notwendigerweise dialogisch. Die Zeit der Aufklärung und der Revolution erweist sich aus diesem Blickwinkel als besonders fruchtbares Forschungsfeld, weil sie a) die Dialogizität der Wissenskonstitution nicht nur erkannt, sondern auch thematisiert hat und weil sich b) am Beispiel der für das 18.Jahrhundert typischen Versuche der vulgarisation scientifique verschiedene, noch heute aktuelle Aspekte des Dialogs Fachmann-Laie oder, rein sprachwissenschaftlich betrachtet, der Beziehung Fachsprache-Allgemeinsprache exemplarisch beschreiben lassen. Der Anspruch dieses Sammelbandes geht aber über eine rein sprachwissenschaftliche
