Vox Romanica
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0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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1996
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Kristol De StefaniYASMINA FOEHR-JANSSENS, Le Temps des fables. Le Roman des Sept Sages, ou l'autre voie du roman, Paris (Champion) 1994, 545 p. (Nouvelle Bibliothèque du Mayen Age 27)
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1996
R. Trachsler
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292 Besprechungen - Comptes rendus apres que Tristan eut quitte la Joyeuse Garde jusqu'a la celebre guerison de la lepreuse par le sang de la sceur de Perceval» (43). Der Dichter folgt zwar einerseits sehr nahe der Queste del Saint Graal, deren Recit «la trame generale de tout le livre» (46) ist; andererseits hat er deren Text auch umgestaltet, ergänzt und erweitert, so daß wie Ph. Menard in der «Preface» formuliert - «(i)l y a donc ici a la fois fidelite a ! 'original et indeniable renouvellement» (7). In dem äußerst überzeugenden Abschnitt «Problemes litteraires» (43-64) der Einleitung vergleichen die Editoren den Tristan-Roman mit seiner Quelle, der Queste del Saint Graal, unter drei ausgewählten Aspekten. Sie weisen hier überzeugend nach, daß Anlehnungen an den Quellentext oder Modifikationen desselben durch die Absicht des Dichters bestimmt sind, «de valoriser la grandeur des chevaliers de la Table Ronde» (50). Im Vergleich zur Quelle erfährt insbesondere die Figur Galaads eine grundlegende Umgestaltung «a la fois sur le plan humain et sur le plan spirituel» (54); Galaad wird zwar zu einem «mediateur de la gräce divine» (53), er bleibt dabei aber gleichzeitig auch ein «chevalier terrien» (59). Die bedeutendste Abweichung vom Quellentext besteht jedoch «dans la rencontre organique entre les chevaliers aventureux de l'errance tristanienne et ! es queteurs du Graal» (63). Basismanuskript auch dieses Bandes ist die Handschrift A (fol. 431-69), die sowohl mit den Handschriften BCD als auch, da A sich hier weitgehend von der Manuskriptgruppe BCD löst, mit den Handschriften GLMOUa verglichen und auf deren Basis gegebenenfalls korrigiert bzw. ergänzt wird. Nun auch hier wieder Anmerkungen zu Details: 1) Sehr übersichtlich angelegt ist das Kapitel «Les manuscrits» (9-25) der Einleitung. Hier werden in konziser, übersichtlicher Form die notwendigen Hintergrundinformationen geboten sowie - und das ist besonders begrüßenswert die Ausführungen der vorangehenden Bände zu diesem Bereich ergänzt (20-25). - 2) Textedition, kritischer Apparat und der recht umfassende Aufweis der Varianten (317-43) sind soweit ich feststellen konnte fehlerfrei. - 3) Der zuvor schon angesprochene Quellenvergleich in der Einleitung kann im Rahmen einer Edition naturgemäß nur einige Aspekte aufgreifen und versuchen, diese einer Lösung zuzuführen. Auf diesem Gebiet bedarf es noch umfassenderer Untersuchungen. Und damit komme ich zur Gesamtbewertung der drei Bände. Nochmals ein Kompliment an Ph. Menard und das unter seiner Ägide arbeitende Forscherteam. Schade ist nur, daß Band 6 angesichts der aufgezeigten Mängel nicht das hohe Niveau der übrigen Bände erreicht; aber immerhin ist auch dort - und das ist ja das Essentielle die Editionsarbeit rundherum überzeugend. Ich schließe auch diese Rezension mit dem Ausdruck der Erwartung, daß der noch ausstehende Band 9 in Kürze erscheinen wird. Dann wird ein umfassendes Editionsprojekt in einem erstaunlichen Tempo in grundsätzlich beispielhafter Weise zum Abschluß geführt sein. A.Arens * YASMINA FOEHR-JANSSENS, Le Temps des fables. Le Roman des Sept Sages, ou l'autre voie du roman, Paris (Champion) 1994, 545 p. (Nouvelle Bibliotheque du Mayen Age 27) Le livre de Y. Foehr-Janssens est une etude litteraire du Roman des Sept Sages de Rome. D'emblee, l'auteur annonce que l'ceuvre sera envisagee comme un roman. Un roman «autre», different de ceux de Benoit de Sainte-Maur ou de Chretien de Troyes, un ouvrage Oll il n'est pas question de chevalerie, mais de clergie. Un roman, enfin, Oll ! es choses se decident non pas par la force du guerrier, mais par l'habilete du parleur. La parole et le silence jouent en effet un role dominant dans le Roman des Sept Sages, puisque l'intrigue Besprechungen - Comptes rendus 293 repose sur le mutisme d'un jeune prince (il a lu dans les etoiles qu'il mourra s'il parle avant huit jours) injustement accuse d'avoir viole la jeunc femme du roi. La menace d'execution a la suite des fausses accusations de la reine ne suffit pas a arracher au prince sa version des faits et seul le sursis, obtenu a chaque fois par une histoire, narree par l'un des sept sages conseillers du roi, lui permet d'atteindre l'expiration du delai fatal apres lequel il recouvre Ja liberte de la parole. Dans ce recit-cadre s'emboite donc une serie d'histoires (dont l'ordre et Je contenu peuvent varier dans le detail d'une version a l'autre), qui repondent en gros a l'alternance suivante: les sages avancent des histoires sur la perfidie des femmes, alors que la reine «contre-attaque» par des histoires sur des mauvais conseillers. Seule Ja derniere histoire, celle du prince, fait eclater la verite: c'est la reine qui a essaye de Je seduire; c'est donc eile qui sera executee. Dans les pages tenant lieu d'introduction, Y. Foehr-Janssens s'attache a inserer Je Roman des S ep t Sages dans une tradition de textes narratifs qui, tels Eracle, Robert le Diable etc., peuvent etre consideres comme des «romans de clergie», dans Ja mesure Oll ils accentuent Je sens, la clairvoyance ou l'integrite du heros, tout comme d'ailleurs Je font, a un moindre degre, ]es «romans de chevalerie». Ensuite, l'auteur presente rapidement ! es ramifications des versions connues du Roman des Sept Sages (p. 23-29) et le corpus sur leguel s'appuiera son etude. Ce corpus comprend en fait surtout Je Dolopathos et le Roman des Sept Sages en vers, c'est-a-dire ! es versions dites K et C. Le Dolopathos est un texte de pres de 13000 octosyllabes remontant a ! 'Historia de rege et septem sapientibus de Johannes de Alta Silva composee a Ja fin du xn e siede. S'il suit une trame narrative semblable au Roman des Sept Sages, il s'en distingue par l'introduction du personnage de Virgile (precepteur du et par l'absence des contes de Ja reine. Il contient huit contes en tout (un pour chaque sage et le recit final pour Virgile), dorrt guatre (Canis, Gaza, lnclusa, Puteus) se trouvent aussi dans le Roman des Sept Sages proprement dit. Ce roman est conserve dans trois manuscrits plus ou moins et un fragment. Les versions dites K et C du Roman des Sept que Y. Foehr-Janssens prend egalement en consideration sont conservees chacune par un seul manuscrit et ont ete excellemment editees par MARY SPEER, (Lexington 1989). Ainsi, le manuscrit de Paris, BN f. fr. 1533 contient Ja version K, qui compte 5000 octosyllabes environ et comprend quatorze contes, soit Arbor, Senescalcus, Medicus, Aper, Puteus, Roma, Tentamina, Gaza, Avis, Sapientes, Vidua, Virgilius, Inclusa, Vaticinium (un pour chaque sage, les repliques de la reine, et le recit final du prince). La version C est connue gräce au manuscrit de Chartres, BM 620 (aujourd'hui detruit) qui etait un fragment Oll figuraient huit de ces recits. Voila le corpus de base de l'analyse de Y. Foehr-Janssens. Frequemment, s011 etude s'ouvre aussi a d'autres versions, aux «suites» du Roman des Sept Sages et a des textes contemporains, offrant ainsi au lecteur une sorte de panorama de la litterature narrative «clericale» du xu c au XIV e siecle. Au centre du Roman des Sept Sages comme ailleurs se trouvent des hommes, le prince et ! es sages, et une femme, la reine. Y. Foehr-Janssens montre bien que la marge de manceuvre dorrt dispose l'ecrivain pour decrire ! es rapports entre ! es deux poles est mince: s'agissant d'«ecrire la femme», le clerc oscille forcement entre misogynie et seduction. A travers ! es deux partis qui s'affrontent sages et reine et qui incarnent precisement les deux attitudes opposees face a l'amour, Je Roman des S ep t Sages ne fait onc que mettre en scene Ja tension entre une litterature «courtoise» et une litterature «monastique». Apres une comparaison entre le style du Dolopathos fram; ais et celui de son modele latin (77-88), Y. Foehr-Janssens insiste sur les affinites que presentent ! es recits des Sept Sages avec les fables et ! es exempla, tous censes etre «vrais» (89-108). Ensuite, eile evoque chacun des personnages du triangle pere-fils-femme, en situant ! es donnees du texte dans Ja tradition litteraire contemporaine (111-79), avant d'aborder la figure des sept sages, qui se revelent etre de veritables chevaliers errants du verbe, sauvant par leur arrivee provi- 294 Besprechungen - Comptes rendus dentielle la cour paralysee par l'approche du chätiment. Les parties «Paroles pour le Pere» et «Paroles pour le fils» (182-296) proposent un double parcours analytique des cinq premieres histoires racontees par les sages. Sous des formes variees, elles enseignent toutes au pere-juge qu'il faut scruter ! es apparences en meme temps qu'elles esquissent pour le fils, perturbe par la perte de sa mere, la possibilite d'un bonheur familial, qui conjuguerait amour paternel, affection maternelle et piete filiale. Dans ! es trois derniers recits, «contes de la grande peur», le fils apprend une le9on supplementaire: il faut conquerir l'amour d'une femme, car c'est 1a le veritable tresor qu'abritent toutes ces tours du Roman des Sept Sages ou le voleur habile doit s'introduire. La seconde moitie de l'etude de Y.Foehr-Janssens comporte une conclusion et une sorte de prolongement de la reflexion, une analyse consacree a Cassidorus, une des suites en prose du Roman des Sept Sages. Y. Foehr-Janssens y montre de fa9on convaincante comment le recit-cadre et ! es histoires racontees «originels» subissent des modifications et s'ouvrent a des elements venus d'autres traditions pour creer un «projet de litterature totale» (286). Une reflexion tres pertinente sur le rapport entre la prose et le vers et l'utilisation d'insertions lyriques appuie cette hypothese tout en soulignant que le roman de Cassidorus reste fidele a la vocation du Roman des Sept Sages. Pour l'interpretation des recits des sages, Y. Foehr-Janssens sollicite quatre modeles de lecture (219-28): la parabole biblique, I'exemplum rhetorique, la mise en abyme (c'est-adire le retour de la fiction sur elle-meme) et enfin, quelques principes empruntes a la Traumdeutung freudienne. On sait en effet que pour Freud le reve revele dans un recit condense un contenu latent, «la traduction veridique de la parole du reveur, l'expression adequate de son desir». Pour Y. Foehr-Janssens, il est possible de voir jaillir, pour ainsi dire entre ! es lignes des fables, leur vraie signification, une signification trop complexe pour trouver sa place dans un enonce de faits et qui demande, comme un reve, a etre decryptee. Les resultats obtenus gräce a ces cles de lecture sont en general tres valables. A la rigueur, le lecteur peut etre gene par l'interference d'un cinquieme modele non annonce qui exploite de fa9on un peu gratuite la (para)-homophonie (ou -graphie) de certains mots afin d'etablir des relations semantiques: ainsi (167), on s'appuie sur le grec dolos 'ruse' pour expliquer le nom Dolopathos en s'autorisant de deux references a cette langue que comporte l'ceuvre. La connaissance du grec en Occident au xn e siecle n'invite guere a cette interpretation (il y a une vaste bibliographie a ce sujet) et ! es deux references s'expliquent peut-etre plus facilement par deux topoi (translatio studii et le jeune homme doctus utriusque linguae). Ailleurs, la rime joiant < gigante : joiant < gaudente permet de conclure que le «geant est le pere 'tout-jouissant'» (247). Or, il est vrai qu'en cherchant un peu on trouve des graphies proches ou meme identiques de ce type, mais qui connait tant soit peu l'arbitraire des systemes orthographiques des copistes medievaux hesitera avant d'accorder une quelconque importance a ce phenomene. Ainsi, il est vrai aussi qu'on peut voir, comme le fait Y. Foehr-Janssens, dans la premiere syllabe du nom du heros Lucemien le parfait lu(i) < *legui (158) et que cela peut vouloir «designer le heros comme lecteur». Le probleme est toujours de savoir si c'etait I'intentio auctoris. Or en l'occurrence, comme l'a souligne Y.Foehr-Janssens elle-meme, pour l'ecrivain medieval l'etymologie de ce nom est tout autre: c'est lux qui est a la base du nom. Parfois, de telles lectures peuvent mener a de francs anachronismes comme la remarque suivante a propos de desevrer: «la separation est avant tout un sevrage» (150). Le compose desevrer ne semble jamais avoir le sens de 'sevrer'. C'est le simple sevrer qui est effectivement atteste des le xm e siecle avec le sens de 'ablactare', mais pour qui ne prend pas le fran9ais moderne comme point de depart, cette signification est a coup sür un sens secondaire, puisque le mot est le resultat normal de SEPARARE, signifiant en ancien fran9ais comme en latin tout d'abord 'separer'. L'etude elle-meme se lit avec plaisir mais non sans quelque difficulte due a la rarete de formules a la fois banales et utiles comme «nous allons essayer de montrer...», «nous Besprechungen - Comptes rendus 295 venons de voir que . . .», qui viendraient expliciter ou rappeler Je parcours que l'auteur propose au lecteur. Ponr ce qui est de la ligne directrice menant necessairement de la page 13 a la page 421, on ne sait parfois pas par Oll elle passe. Il arrive en effet qu'on soit contraint de chercher des jalons dans le cours des reflexions autres que ceux qui resultent d'un jeu de symetrie amorce par ! es titres hautement metaphoriques et les sous-titres qui viennent scander l'argumentation en moyenne toutes ! es cinq pages. C'est souvent au gre de la lecture, au seuil d'un nouveau chapitre, qu'on decouvre plan et methode. Ainsi, ce n'est pas sans surprise gu'on lit p.219-28 la presentation des «cles» de lecture theoriques que je viens de mentionner. A l'endroit Oll elle se trouve, une telle presentation est presque superflue puisque Je lecteur a eu l'occasion d'appliquer durant plus de deux cents pages les outils interpretatifs en question. On peut ne pas etre gene par ce fait. Mais il est un domaine Oll le lecteur moyen aurait decidement besoin d'une aide plus consequente que celle qui lui est fournie par l'auteur: pour les informations concernant la jungle des versions et le contenu des ceuvres examinees, Je lecteur est insuffisamment guide. A part quelques rapides observations qu'il peut trouver dans le corps du texte (en verite, elles sont concentrees surtout dans l'introduction), le lecteur est constamment renvoye aux appendices des qu'iJ veut savoir de quoi il est concretement question a un endroit donne de J'etude ou s'il a besoin de se rafraichir la memoire ponr associer un contenu precis a J'un des titres Jatins usuellement empJoyes pour designer chague conte des Sept Sages. Ce procede de renvoi est un peu incommode et interrompt Je plaisir de Ja lectnre. La partie analytico-exegetique du livre est suivie d'une partie documentaire qui rassemble des informations sur: 1. Les Versions du Roman des Sept Sages (425-48), 2. Les FabJes par ordre d'apparition (449-73), 3. Les Manuscrits du Dolopathos frarn; ais et latin, des versions rimees du Roman des Sept Sages et quelques autres textes cites (474-88). Une Bibliographie (491-530) et un bon Index (531-39) c16tnrent le volume. Pour Ja Bibliographie, on peut regretter l'absence d'un certain effort de systematisation surtout dans la presentation et s'interroger sur quelques omissions etranges, portant sur des ouvrages plus ou moins recents, mais Ja plupart des reproches qu'on ponrrait faire n'affectent en rien le veritable centre d'interet du livre qu'est l'interpretation du Roman des Sept Sages. Seuls deux faits me sembJent dignes d'etre notes ici: pour une description du manuscrit Paris, BN f. fr. 1450 contenant entre autres le Dolopathos fran1;ais, Y. Foehr-Janssens renvoie (475) a l'edition Montaiglon de 1856, a celle que Leroux de Lincy a faite du Bruten 1836, et au catalogue de la BN de 1868. C'est insuffisant. Le manuscrit est celebre, puisqu'il contient, interpoles dans Je Brut, plusieurs romans de Chretien de Troyes. A defaut de la grande monographie Les Manuscrits de Chretien de Troyes, ed. par K. BusBY, T. NrxoN, A.STONES et L.WALTERS, 2 vol., Amsterdam/ Atlanta (GA) 1993, sans doute sous presse quand Y. Foehr-Janssens preparait la publication de son livre, on s'attendrait a voir citee au moins J'etude classique d'A.MrcHA, La Tradition manuscrite des romans de Chretien de Troyes, Geneve 21966: 35-37, ou l'artic! e de L.WALTERS, «Le röle du scribe dans l'organisation des manuscrits de Chretien de Troyes», Romania 106 (1985): 303-25. En ce qui concerne Je manuscrit de Montpellier 436, la recherche n'a pas ete poussee plus loin que le cataJogue de Haenel. Nous sommes donc en 1830. Non pas que le recours au Catalogue general des manuscrits des bibliotheques publiques de France, vol. 1 (Paris, lmpr. Nationale, 1849), eüt permis d'obtenir davantage de renseignements, mais on anrait tout de meme pu essayer de s'en procurer. Dans l'etat actuel de la notice, il manque jusqu'au lieu de conservation (c'est bien entendu la Bibl. interunivers., section de Medecine). Tout ce qu'on sait sur ce manuscrit provient du compte rendu de GASTON PARIS de l'ed. d'Oesterley du Dolopathos latin (Romania 2 [1873]: 503), qui s'etait a l'epoque fait envoyer l'incipit et l'explicit du manuscrit et avait constate qu'ils ne differaient pas sensiblement des deux autres temoins (dont l'un est, rappelons-le, fragmentaire). Mais on ignore tout sur ! 'ordre et le nombre de recits qu'il contient! Face a une tradition manuscrite aussi mince, ce 296 Besprechungen - Comptes rendus temoin supplementaire etait susceptible de modifier completement le visage du Dolopathos frans;ais, auquel Y. Foehr-Janssens consacre la moitie de son ouvrage. La superiorite de ce manuscrit est d'ailleurs indiscutable puisqu'il sert de manuscrit de base ala nouvelle edition qui est en preparation pour ! es SATF (cf. J.-L. LECLANCHE, «La dedicace d'Herbert, auteur du Dolopathos en vers frans;ais, aLouis vrn», Romania 111 [1990]: 563-69). Telles qu'e! les sont, ! es pages de l'Appendice 3 ne sont malheureusement pas tellement utiles, parce qu'elles ne peuvent pas etre utilisees seules. Les donnees sont ou bien trop incmnpletes ou acontr6ler (meme ! es cotes des manuscrits ont ete recopiees sans verification, on lit encore «British Museum» au lieu de «British Library» et on trouve encore, pour Je manuscrit de Turin, la cote Bibi. Naz. 1650 au lieu de l'usuel L. III. 8). 11 est dommage que l'auteur n'ait pas consacre un peu plus de temps ala revision de cette partie bibliographique et documentaire avant de la mettre ala disposition du lecteur. Nous aurions ainsi un instrument de travail de premier ordre en plus d'un commentaire fin et intelligent des Sept Sages. Le present livre est neanmoins du plus grand interet non seulement pour ceux qui souhaitent approcher une reuvre medievale difficile, mais aussi pour tous ceux qui travaillent sur la litterature narrative du Moyen Age en general, dont ! es Sept Sages explorent, comme le montre brillamment Y. Foehr-Janssens, une (autre) voie. R. Trachsler * HuoN DE MERY, Le Tournai de l'Antechrist, texte etabli par GEORG WIMMER, presente, traduit et annote par STEPHANIE 0RGEUR, Orleans (Paradigme) 1994 (Medievalia 13) Le Tournoiement Antechrist d'Huon de Mery est un roman allegorique en vers, dont on a l'habitude de situer Ja composition vers 1250. Pour les historiens de la litterature, le texte est interessant surtout parce qu'il melange adroitement plusieurs traditions litteraires, alliant roman arthurien et poeme allegorique. S'y affrontent, dans un grand tournoi allegorique, ! es forces du Bien, assistees de quelques personnages arthuriens, et les troupes de ! 'Antechrist. Un narrateur explicite, qui pretend avoir assiste ala joute, fournit le recitcadre, ou le lecteur apprend ! es deboires amoureux suivis de la conversion finale du narrateur, qui se retire al'eglise Saint Germein I Des Prez, lez ! es murs de Paris (v. 3520s.). On ne fera jamais la part de l'ironie et de la sincerite de ces affirmations, mais on peut raisonnablement supposer que Hugon de Meri (v. 3526), sur lequel on ne sait que ce qu'il dit lui-meme dans son roman, ne plaisante pas quand il dit qu'il a suivi, pour sa composition, deux modeles: Raoul de Houdenc et Chretien de Troyes. Depuis longtemps ! es chercheurs ont en effet mis en evidence atravers cette double dette d'Huon de Mery a l'egard de ses predecesseurs tout un reseau d'allusions ludiques notamment a Yvain et au Sange d'Enfer. Bref, il ne fait pas de doute que le Tournoiement Antechrist meritait d'etre tire des oubliettes de l'histoire litteraire pour etre presente aun plus vaste public. C'est ce a quoi s'attache Je travail de Stephanie Orgeur, qui fournit au lecteur une introduction (p. 7-45), permettant au novice de situer le texte dans Ja tradition litteraire de son temps, ainsi qu'une traduction (Je texte de l'edition Wimmer est imprime en regard) accompagnee de notes d'ordre philologique, historique ou litteraire visant aassurer la comprehension du texte. Un index des noms propres (p.263-80), un autre recensant des «references bibliques» (p. 281-86) ainsi qu'une bibliographie (p. 287-92) suivent la traduction. Le tout est plut6t reussi et agreable alire, bien que la presentation soit par endroits un peu scolaire. La traduction me semble, compte tenu des difficultes du texte, meme excellente. Deux remarques seulement apropos de ces notes qui accompagnent la traduction. C'est bien connu: il en va des notes un peu comme il en va d'un glossaire. Le lecteur n'y trouve
