eJournals Vox Romanica 58/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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1999
581 Kristol De Stefani

Marie de France, Les Fables, édition critique, accompagnée d’une introduction, d’une traduction, de notes et d’un glossaire par Charles Brucker, 2e édition revue et complétée, Paris/Louvain (Peeters) 1998, vii + 400 p. (Ktemata 12)

121
1999
R. Trachsler
vox5810268
Frappier. Nous n’en disposons pas moins, avec l’ouvrage de M. Walter, d’une nouvelle introduction utile à l’étude de Chrétien, qui ouvre bien des pistes de réflexion et se lit avec plaisir et intérêt. G. Eckard H Marie de France, Les Fables, édition critique, accompagnée d’une introduction, d’une traduction, de notes et d’un glossaire par Charles Brucker, 2 e édition revue et complétée, Paris/ Louvain (Peeters) 1998, vii + 400 p. (Ktemata 12) Le présent volume est une version signalée comme «revue et complétée» de l’édition des Fables de Marie de France par Charles Brucker, parue une première fois en 1991 chez la même maison d’édition. Il est probable que le tirage de 1991 a été épuisé et que l’on a voulu rendre cette œuvre toujours un peu méconnue de la poétesse médiévale à nouveau disponible pour le public. L’auteur et la maison Peeters avaient alors le choix entre une simple réimpression et une mise à jour. Ils ont opté pour la deuxième solution et il faut leur en savoir gré.Tout auteur sait combien il peut être pénible de remettre sur le chantier un travail dont on s’est éloigné au fil des années, au gré de nouveaux intérêts. Charles Brucker a eu le courage de rouvrir son dossier Marie de France pour faire profiter la communauté scientifique d’une version améliorée de son travail de 1991, et la maison d’édition a suivi: la mise en page a été complètement modifiée, ce qui a certainement entraîné un surcoût et un effort de travail supplémentaire. L’Avant-Propos de l’édition 1998 ne mentionne pas ces faits, mais indique qu’il a été « . . . tenu compte des observations qui . . . ont été faites [à propos de l’édition 1991], tant pour l’introduction que pour le texte, la traduction et le glossaire. Ce dernier a été augmenté d’un certain nombre de termes. La bibliographie a fait l’objet d’une mise à jour . . . » (vii). Le dernier point notamment est indéniable, même dans la table des abréviations, on a procédé à une actualisation: ainsi la parution des derniers volumes des grands dictionnaires a été soigneusement enregistrée et on y trouve maintenant aussi le DEAF. Dans la bibliographie proprement dite, les nouvelles entrées ne paraissent pas bien nombreuses, mais qui veut s’informer sur les dernières publications sur Marie de France, peut facilement recourir au 2 e supplément de la Bibliography de Glyn Burgess, datant de 1997. On note avec satisfaction la présence d’un article fondamental de Françoise Vielliard, «Sur la tradition manuscrite des Fables de Marie de France», Bibliothèque de l’Ecole des Chartes 147 (1989): 371-97 que Charles Brucker ignorait en 1991. Pour ce qui est des «observations» dont il a été tenu compte, il doit s’agir des comptes-rendus, dont aucun n’est mentionné dans la bibliographie et dont à une exception près on ne trouve pas trace non plus dans les notes où, justement, l’éditeur aurait pu manifester son désaccord ou son approbation à l’égard de ce qui a été dit. À ma connaissance, l’édition de 1991 a fait l’objet des recensions suivantes: Gilles Roques, Revue de Linguistique Romane 55 (1991): 605-06; Leslie C. Brook, Medium Aevum 61 (1992): 333-34; Glyn S. Burgess, French Studies 46 (1992): 434; Peter F. Ainsworth, Modern Language Review 88 (1993): 452-53; Gabriella Parussa, Studi Francesi 37 (1993): 352; Sahar Amer, Romance Philology 48 (1994s.): 306-11; Marie-Claire Gérard-Zai, Vox Romanica 53 (1994): 327-28, et Günter Holtus, Zeitschrift für romanische Philologie 108 (1992): 744-45. Six de ces huit auteurs apportent des compléments souvent importants qui ont parfois été tacitement intégrés, parfois non 4 . Et là est tout le problème de cette «révision»: on ne sait pas 268 Besprechungen - Comptes rendus 4 Dans le cas de G. Holtus 1992, il s’agit d’une «Kurzanzeige», pour ce qui est du compte-rendu paru ici même, c’est une notice purement informative. On pourrait ajouter à la liste des travaux utiles à la compréhension du texte des Fables le Lexique de Marie de France d’Yorio Otaka (Tokio 1994) et le long compte-rendu par Claude Buridant, Revue de Linguistique Romane 61 (1997): 72-80. si certaines suggestions des critiques n’ont pas été suivies parce qu’elles dépassaient ce qui pouvait être envisagé dans le cadre d’une «révision», parce que l’éditeur ne les a pas trouvé pertinentes, ou, tout simplement, parce qu’il n’en a pas pris connaissance. Pour assainir la base de l’édition de 1998, il aurait été impératif de s’expliquer sur ce point. Le malaise du lecteur peut être plus ou moins important selon les cas. D’abord quelques broutilles, signalées par Burgess dans la bibliographie, qui montrent le principe de cette «déconnexion» entre comptes-rendus et livre: cinq étourderies ont été épinglées, seules trois ont été rectifiées: le livre de Martin est toujours suivi de la date 1982 (au lieu de 1984), celui de Grubmüller porte maintenant 1987 (au lieu de 1977; en 1991, on lisait 19787), pourquoi ne pas l’avoir suivi partout? Le même critique avait signalé cinq négligences de transcription, deux problèmes dans la traduction-édition, et une erreur dans la mise en page. La transcription et la mise en page ont été tacitement rectifiées, la traduction-édition modifiée selon les propositions de Burgess dans un des endroits, mais, fort curieusement, pas dans l’autre: fable 81/ 12 le loup continue à s’exclamer dans la traduction «Agneau! Agneau! », alors que le texte en regard ne comporte qu’un seul aignel. Pour ce qui est du glossaire, le même critique avait attiré l’attention sur des perturbations dans l’ordre alphabétique, et avait proposé sept ajouts. L’ordre alphabétique est maintenant impeccable et deux propositions ont été intégrées. Le bilan des travaux des autres recenseurs est analogue: de Peter Ainsworth, la seule correction concrète a été adoptée. Il s’agit de la rectification d’un titre de noblesse: le duc est devenu comte de Pembroke. Du compte rendu de Leslie C. Brook rien n’a été intégré. Si cela se comprend pour tout ce qui touche l’introduction, ce qui aurait entraîné peut-être des remaniements pénibles, on peut se demander pourquoi les rapprochements (avec le Roman de Renart, avec La Fontaine) qu’il proposait de signaler en note n’ont pas trouvé d’écho. Ils paraissent parfaitement justifiés et auraient été techniquement réalisables sans peine. Gilles Roques, qui semble avoir regardé en détail le texte et la traduction des fables 4 à 8 ainsi que le glossaire, avait fait une petite trentaine d’observations. Seize fois, aucun changement n’a été apporté à l’édition de 1998. Non pas que le jugement de Gilles Roques soit l’aune absolue en matière de stylistique (d’ailleurs, ses suggestions dans ce domaine ne sont jamais tranchantes) mais on aimerait bien savoir pourquoi, par exemple, natre est toujours traduit par «stupide», alors que Gilles Roques estime que ce sens ne convient pas. Y a-t-il désaccord entre l’éditeur et le récenseur? En l’absence d’une petite note ou d’un commentaire, le lecteur ne sait que penser. Quant à Gabriella Parussa, elle avait collationné l’édition et une partie du manuscrit de contrôle N. Elle avait proposé de rectifier un certain nombre de leçons et d’en ajouter d’autres. Tacitement, elle a été suivie onze fois sur douze. Pour ce qui est de l’excellent compte-rendu de Sahar Amer, les choses sont plus enchevêtrées encore: sans parler des observations de fond, qu’il était impossible de prendre en compte, trois erreurs de transcription ont été signalées, aucune n’a été rectifiée. (Il faut dire que dans deux cas, Brucker est appuyé par Otaka, mais en 4/ 35, il y a accord Amer-Otaka contre Brucker). Qui croire? De même, alors que les observations concernant la traduction ont pour la plupart été mises à profit, il en va autrement pour les sources et pour l’index des animaux cités, d’après lequel le lion continue à tort à se délasser dans la fable 76 et le corbeau en 69, alors que le mouton reste caché en 32 et le bouc en 14; pourtant la «purge» de Sahar Amer était particulièrement efficace pour cette partie du livre. Un point troublant reste la présentation de la tradition manuscrite, inchangée en 1998, alors que d’autres témoins ont été portés à la connaissance de l’éditeur, à savoir un fragment de Nottingham, un manuscrit de Chantilly et un autre de la Fondation Bodmer, qui lui avaient échappé en 1991, malgré l’article de Françoise Vielliard dans la BECh., sorti sans doute de presse quand son propre livre était chez l’imprimeur. Dans la nouvelle édition sont reproduits à l’identique la liste et le classement de Warnke, mais on y lit maintenant la note suivante, censée les mettre à jour: «Il conviendrait d’ajouter à la liste trois 269 Besprechungen - Comptes rendus manuscrits médiévaux: Chantilly, Musée Condé 474 (1330); Paris, B. N., fr. 2173; Cologny, Bibliothèque Bodmer 113 ...», suivie de la référence à l’article de Françoise Vielliard. En effet, il y est bien question du fr. 2173, mais seulement parce que le manuscrit de Bodmer paraît avoir été copié sur lui, il ne s’agit nullement d’une découverte récente puisqu’il figure sous le sigle Q à la fois chez Warnke et dans la liste et le stemma de Brucker 1991 et 1998. Au lieu d’apporter les compléments nécessaires, cette note occulte et embrouille donc les «acquis» puisqu’elle ne mentionne toujours pas le fragment de Nottingham et néglige d’assigner une cote et une place dans le stemma aux manuscrits examinés par Françoise Vielliard (ce que celle-ci avait pourtant fait). On s’explique d’autant plus mal ce fait que c’était un point en faveur du travail de Brucker, puisque les deux témoins supplémentaires confortent le classement de Warnke sur lequel il s’appuie. Ces observations suffisent à montrer que la révision du travail de 1991 n’a pas pu être menée avec le calme nécessaire. L’auteur a manqué de temps pour intégrer et discuter l’apport des différents comptes-rendus et l’énergie lui a visiblement fait défaut pour se replonger pleinement dans une besogne qu’il considérait sans doute comme achevée avant qu’on ne lui propose de rééditer le livre. Il y en a probablement peu parmi nous qui auraient eu le courage d’entreprendre au bout de sept ans une telle refonte et plutôt que de souligner ce qui n’a pas été fait, il faut mettre l’accent sur ce qui a été accompli: le travail de 1998 est supérieur à celui de 1991 dans tous les domaines. En l’occurrence, le gros de l’effort a porté sur la traduction et c’était sans conteste la meilleure façon de l’employer. La traduction de ce texte difficile en a encore gagné en précision et en souplesse et permettra à un vaste public de prendre connaissance des Fables de Marie de France avec un guide très sûr. R. Trachsler H Claudia Guggenbühl, Recherches sur la composition et la structure du ms. Arsenal 3516, Basel/ Tübingen (Francke) 1998, xxviii + 395 p. El estudio de los modos de transmisión de los textos en la Edad Media está permitiendo un mejor conocimiento de nuestro pasado desde una doble perspectiva: desde la comprensión crítica, ya que estamos recuperando y comprendiendo mejor los modos de difusión y de lectura de los textos medievales más allá de la singularidad del libro, incidiendo en la importancia para la interpretación literaria de la denominada «lectura continua»; y desde la comprensión textual, ya que el análisis del códice como unidad básica de difusión permite obtener nuevos datos que nos ayudan a fijar un texto crítico, y en este aspecto concreto la teoría de la collatio externa de Germán Orduna ha venido a mostrar las enormes posibilidades de este método 1 . En esta línea de investigación que, desde Italia y Francia está ofreciendo curiosos resultados, hay que colocar el espléndido estudio que Claudia Guggenbühl hace de la compilación que se conserva en la Bibliothèque de l’Arsenal (ms. 3516), que 270 Besprechungen - Comptes rendus 1 Para la collatio externa, véanse especialmente los siguientes trabajos de Orduna, G. 1983: «La collatio externa de los códices como procedimiento auxiliar para fijar el stemma codicum. Crónicas del Canciller Ayala», Incipit 3: 3-53; id. 1990: «La edición crítica», Incipit 10: 17-43; id. 1991: «Ecdótica hispánica y el valor estemático de la historia del texto», Romance Philology 45: 89-101; id. 1994: «La edición crítica como arte ecdótico. A propósito de la ‹Carta del moro sabidor› (Crónica de Pedro y Enrique II , xviii,22 y xx,3)», Incipit 14: 1-16; id. 1995: «ii. La edición crítica como arte de edición. 1. ‹Interpretatio-Iudicium› (Mío Cid, v. 2686-88 y 2428s.). 2. De la oralidad al impreso», Incipit 15: 1-22. La collatio externa ha sido utilizada por H. O. Bizzarri en su estudio de 1991: «El texto primitivo de los Dichos de sabios», Anuario Medieval 3: 66-89.