eJournals Vox Romanica 58/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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1999
581 Kristol De Stefani

Kurt Baldinger, Dictionnaire étymologique de l’ancien français H 1 (H-hardi, col. 1-189), Tübingen/Québec (Niemeyer/Presses de l’Université Laval) 1997, 188 col.

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1999
Leena  Löfstedt
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Deux petites remarques de détail: L’index cite également quelques mots considérés comme de mauvaises leçons par les éditeurs qui les corrigent. Nous regrettons que ces termes (p.ex. guvernad, corrigé en guvernail, cf. G1082) ne soient pas marqués d’une façon propre à les distinguer du fonds commun de l’ancien français (cf. Index G p. 99 et p. 183). - Espérons que les futurs Index Inverses Français donneront la catégorie grammaticale des termes indiqués («m.», «adj.», etc.) au moins pour les cas peu clairs, tels les termes en -as. Leena Löfstedt H Kurt Baldinger, Dictionnaire étymologique de l’ancien français H 1 (H-hardi, col. 1-189), Tübingen/ Québec (Niemeyer/ Presses de l’Université Laval) 1997, 188 col. Voici un beau fascicule qui ouvre la lettre H du DEAF, volume qui se distingue par un grand nombre d’étymons germaniques (continentaux, insulaires ou nordiques) et qui, partant, a demandé à l’équipe de rédaction une compétence de romaniste doublée de celle de germaniste. H, la lettre initiale des entrées, est présent ou absent dans les exemples cités, et il peut être étymologiquement motivé ou non, prononcé (aspiré) ou non; bien que h soit normalement écrit dans les lemmes remontant au germanique, la présence de h au début d’un mot dont l’origine est inconnue n’exclut nullement qu’il ne descende du latin. Ce volume est caractérisé par bon nombre d’interjections qu’il est bien difficile d’analyser. Le sens d’une interjection peut dépendre de la hauteur de la voix même dans les langues où normalement le ton n’a pas de valeur phonématique 1 , et l’image écrite d’une interjection peut varier d’une approximation grossière (qui sait écrire le cri d’une douleur aiguë? ) à une série de lettres prescrite par la loi (seul haro est juridiquement valable en Normandie dans des phrases comme cri de haro, appel pour arrêter un criminel , bien que ce haro ait été prononcé harou, témoin de l’étymologie populaire du mot qui le rattache à Roul [= Rollon], cf. hara: 167/ 40s.). Les articles du fascicule H 1 ont été écrits par St. Dörr, Martina Fietz-Beck, F. Möhren (c’est à lui qu’on doit l’analyse méticuleuse des interjections) et Th. Städtler (dont l’importante contribution inclut plusieurs entrées longues, comme haïr). La qualité du DEAF reste bonne dans ce fascicule, mais quelques notes laissent déjà présager des difficultés futures dues au manque de temps: cf. col. 168 N34, et 175 N2. Espérons que les conditions de travail vont s’améliorer pour la rédaction de ce dictionnaire docte et inspirateur. Si l’équipe du DEAF n’a pas le temps de vérifier les matériaux qu’elle juge dignes de signaler, l’économie peut s’avérer coûteuse. Détails: - Hagart: 17/ 13, l’étymologie reste obscure. Les anciens étymons mangl. Hagger et lat. aduersus sont réfutés avec raison. L’exemple du Ménagier (cf. hagart: 18/ 26: espervier hagart est celluy qui est mué de haye) incite à suivre Nyrop 2 et à rattacher hagart à l’étymologie germanique de haie dont il serait un dérivé à l’aide du suffixe Hart 3 . Cependant nous te- 289 Besprechungen - Comptes rendus 1 En anglais (du moins dans la variété américaine) l’interjection bisyllabique normalement marquée uh-uh signale soit affirmation soit négation selon la hauteur relative des syllabes. - Le finnois ai peut signaler approbation ou même réaction de joie à une nouvelle (ai, enpä tiennytkään, ai miten hauskaa); d’autre part c’est un cri de douleur (ai, miten se sattui), dans ce deuxième cas l’élément -i est bien marqué. 2 Nyrop, K. 1913: Grammaire historique de la langue française, vol. 4, Copenhague: 248s. 3 Cf. Meyer-Lübke, W. 1966: Historische Grammatik der französischen Sprache, vol. 2, Heidelberg: §45. nons à ajouter que la consonne / g/ ne semble pas conservée dans l’appellatif haie de l’afr.: la hague donné par Gdf. d’un document de l’an 1341, est correctement identifié comme le toponyme la Hague par Möhren DEAF H1: 28/ 31. - Haingre: 41, 48, dont le corps a peu de graisse ou qui pèse relativement peu pour sa taille et par rapport à son ossature (dit du corps d’hommes et d’animaux et de ses parties) reste sans étymon, Aeger proposé par Diez et *Hager proposé par Gamillscheg étant rejetés. Nous rapprocherions ce terme en premier lieu de l’anord. ongr, øngr signifiant étroit, serré et représentant la famille indo-eur. anghú-s 4 . - Haïr: 56/ 18: nous nous demandons si l’agn. hee haine doit être détaché de haïe haine . Cf. les graphies de parhaïr: 63/ 21. - Hake: 93/ 32: citons Oxford Dictionary of English Etymology 5 : «cod-like fish . . . cf. Norw. hakefisk applied to fishes having a hooked underjaw 6 , and OE. hacod pike»; mentionnons aussi l’all. Hecht *Hakid- (cf. Hellqvist 7 : hake). - Hamede: 110/ 45: le nouvel étymon donné par le DEAF, lat. 'amitem, présente des difficultés. Normalement 'amitem se serait développé comme 'amitam ante. Si on accepte le changement d’accent postulé par l’éditeur, un lat. a'mitem aurait perdu la dentale intervocalique en français (vers 1100), cf. le résultat d’au'ditum, et n’aurait pas produit hamede. L’ancien étymon germanique de hamede est *haimithi petit village qui a donné hemethe pascua et terras ad comunem iustitiam pertinentes en moyen néerlandais (cf. FEW 16: 120b). Le terme survit comme toponyme même sur l’aire francophone (Haimede, Hainaut 1161, donné par FEW 16: 120b). Cependant le sens normal de afr. (awall. aflandr.) hamede est barrière , dispositif (barre, chaîne, etc.) servant à fermer . . . . Selon l’article du DEAF, on a du mal à expliquer «l’évolution sémantique de . . . petit village . . . à barrière » . Peut-être pas trop. Une petite unité d’économie rurale au cœur des forêts est sans doute marquée d’une enceinte qui protège les basses-cours, les arbres fruitiers et les céréales; les animaux sauvages n’oseront pas pénétrer dans l’enceinte. La récolte faite, l’enceinte est «brisée» et on fait y entrer le bétail qui mangera ce qui reste des céréales; la dernière vache passée, on «remet» l’enceinte (les une ou deux barres qu’on avait ôtées). Qu’on remplace le mot enceinte par hamede: le «petit village enclos» a donné son nom au dispositif qui l’enclot 8 . Ensuite, détaché du contexte de l’agriculture primitive, ce dispositif dont le nom en garde le souvenir, peut barrer l’accès en général dans n’importe quel espace clos, par n’importe quelle ouverture (porte, fenêtre, etc.). - Le suéd. gärde présente d’ailleurs une évolution sémantique semblable: c’est un domaine enclos d’économie rurale et l’ enceinte’ (cf. Svenska Akademiens Ordbok, vol. 10: gärde). - Hangar: 137/ 26, terme attesté pour la première fois en 1349, est dérivé de l’abfrq. *Haimgart clôture autour de la maison sans même mentionner la famille lat. angaria. FEW 16: 120a, qui présente le même étymon germanique, réfute mlt. angarium « ort wo man die pferde beschlägt dessen geschichte selber nicht abgeklärt ist, . . . weil es kein h hat». L’article «Angaria», MLW 1: 634/ 65, en part. 635/ 31 répond à ses objections: le terme est lié au service féodal, notamment au service de transport public, cf. Form. Marc. 2.1 p. 72, 16 «ut . . . parauerida uel carrarum angaria . . . non requiratur»; le terme connaît des emplois mé- 290 Besprechungen - Comptes rendus 4 Pokorny, J. 1959: Indogermanisches etymologisches Wörterbuch, vol. 1, Bern/ München: 42. 5 The Oxford Dictionary of English Etymology, ed. C. T. Onions with the assistance of G. W. S. Friedrichsen and R. W. Burchfield, Oxford 1976. 6 Ajoutons que le menton s’appelle haka, hake, hage dans les langues nordiques. 7 Hellqvist, E. 1948: Svensk etymologisk ordbok, Lund. 8 Cf. l’angl. period, unité écrite qui donne son nom au point qui en définit la fin. Le cas n’est nullement rare, cf. les travaux de B. Löfstedt. tonymiques: Dipl. Karoli iii 125, p. 201/ 13 «dentur . . . cilitia nec non tempore militiae angaria 1, id est carrum unum»; Flod. Annal. a 923, p. 13/ 20 «perditis multis angaris quas . . . comes . . . abduxit», etc. Les gens soumis à des angaria sont des angarii, dans l’ex. suivant MLW 1: 637/ 52, avec h: Chart.march.Misn. ii 458 (a. 1172/ 81) «uobis (sc. uillicis) precipio, ut . . . hangarios meos ab inuasione illorum (sc. fratrum) reuocare studeatis». Tout en admettant qu’angaria, pourtant attesté dans le latin de la Gaule à partir des Formulae Marculfi, n’aurait guère pu donner hangar sur l’aire française (angaria (h)angar ne correspondrait absolument pas au développement phonétique du français), il faut souligner que la famille latine angaria a décidé l’emploi du hangar *Haimgart, non pour des vaches ou des brébis, mais pour des chevaux et des charrettes, pour tout équipage de transport, jusqu’aux avions. - Hanter: 144/ 46 n’est mentionné dans ce volume qu’en passant: ce lemme va être discuté sous anter ambitare aller ici et là cherchant à convaincre . Je me demande si on a raison de ranger ce verbe à plusieurs emplois nettement transitifs avec annar, andar, andare? Le sens de base d’ambitare ne convient-il pas assez mal pour hanter, relevé pourtant à partir du Voyage de S. Brendan (cf. T-L s. v.)? - Mais il sera intéressant de voir l’article. Leena Löfstedt H Maxim Sergijewskij, Einführung in das ältere Französisch, ed. Uwe Petersen/ Wolfgang Kaufmann/ Heinrich Kohring, Tübingen (Narr) 1997, xiii + 146 p. (narr studienbücher) Bei der in der Reihe narr studienbücher erschienenen Einführung in das ältere Französisch handelt es sich nicht um ein eigens für diese Reihe konzipiertes Werk, sondern um eine Auskopplung der ersten beiden Kapitel aus Maxim Sergijewskijs Geschichte der französischen Sprache, der 1979 im Beck-Verlag publizierten deutschen Fassung des 1938 erschienenen russischen Standardwerks zur französischen Sprachgeschichte 1 . Die deutsche Version geht zurück auf die zweite Auflage aus dem Jahr 1947. Herausgeber der Einführung in das ältere Französisch sind die beiden Übersetzer der deutschen Ausgabe von 1979, Uwe Petersen und Heinrich Kohring, sowie Wolfgang Kaufmann. Ihr Ziel ist es, «Studenten und anderen Interessierten eine in Lehre und Praxis brauchbare Einführung in die Geschichte des Französischen an die Hand zu geben» (v). Die Übersetzung einer 30 bzw. 40, inzwischen gar 50 bzw. 60 Jahre alten Sprachgeschichte ist von vornherein ein nicht gerade unproblematisches Projekt. Als eine Publikation der 30er bzw. 40er Jahre hat die Sprachgeschichte Sergijewskijs unbestritten einen großen Wert. Positiv ist z. B. die durchgängige Anbindung der Sprachentwicklung an gesellschaftliche und politische Veränderungen. Doch seit Erscheinen der ersten Auflage sind mehrere Jahrzehnte ins Land gegangen, in denen sich Forschungs-, Kenntnis- und Methodenstand beträchtlich gewandelt haben. Deshalb stehen die Herausgeber bereits 1979 vor einer, so Baldinger in seiner Besprechung, «- ohne Neuredaktion - kaum lösbaren Aufgabe» 2 . Sie fügen in der Geschichte der französischen Sprache - eine begrüßenswerte Neuerung - ein umfangreiches Personen- und Wortregister hinzu, korrigieren Ungenauigkeiten in Zitaten und Beispielen und überarbeiten die Bibliographie, greifen aber nur an sehr wenigen Stellen grundlegend in den Originaltext ein. Das Ergebnis wird eher skeptisch aufgenommen. Ei- 291 Besprechungen - Comptes rendus 1 M. Sergijewskij, Geschichte der französischen Sprache (ed. Heinrich Kohring/ Uwe Petersen), München 1979. 2 K. Baldinger, RF 91 (1979): 521.