eJournals Vox Romanica 58/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
1999
581 Kristol De Stefani

Annie Bertin, L’expression de la cause en ancien français, Genève (Droz) 1997, 207 p. (Publications romanes et françaises 219)

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1999
Leena  Löfstedt
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gibt 137 respektive 517 Lemmata, die Gesamtzahl der behandelten Wörter (und Phraseologismen) kann folglich auf etwa 550 fachspezifische und etwa 1900 allgemeine hochgerechnet werden. Zumal im allgemeinen Teil wird dabei oft nur die Bedeutungsbeschreibung und der Verweis auf die Quelle(n) geliefert, in der Behandlung des Fachwortschatzes ist die Mikrostruktur häufig ausgebauter und enthält zusätzlich wortgeschichtliche Diskussionen, andere Zitatbelege sowie Verweise auf lexikographische und sonstige Quellen. Die Vorteile des Titels liegen auf zwei Ebenen: einerseits in der sorgfältigen Edition bislang nur in Manuskriptform vorliegender Texte - und dies gilt mehrheitlich für die den überwiegenden Teil des ersten Bandes ausmachenden Fachtexte, nicht jedoch für die literarischen Texte -, andererseits in der Systematisierung und ansatzweisen Beschreibung des Fachwortschatzes der mittelalterlichen Weinbauterminologie. Dieser Beitrag ist beträchtlich und erbringt eine Vielzahl von Korrekturen zum FEW, und zwar weniger in bezug auf neue Wortmaterialien als vielmehr in Form semantischer und chronologischer Ergänzungen. Ein Blick in FEW 25 genügt: Die bei A. Henry notierten acétosité aigreur rappelant celle du vinaigre (vol. 2: 205 [15. Jh.]; cf. FEW 25: 102a [Erstbeleg bei A. Paré]), aigret aigrelet (vol. 2: 205; cf. FEW 25: 95a) oder antique [appliqué au vin] vieux (vol. 2: 208; FEW 25: 660b-61a) fehlen in dieser Semantik auch in der Neubearbeitung der mit Abeginnenden Materialien, und diese Beobachtung ließe sich für den Rest des Glossars fortsetzen. Man könnte einige Kritikpunkte formulieren. Dazu gehört, daß das «Glossaire œnologique» - wie es allerdings A. Henry unumwunden im Vorwort (vol. 2: 203) eingesteht - nicht vollständig ist, und zwar sowohl hinsichtlich der aufgenommenen Wörter als auch bezüglich der Verweise auf Belegstellen. Dazu gehört auch, daß der Bezug auf lexikographische Standardwerke wie FEW, T-L oder Gdf. nicht systematisch durchgeführt wird. Dazu gehört ebenfalls, daß bei manchen Materialien (und dies gilt zum Beispiel für manches in seiner Deutung umstrittene Wort) Detailstudien nicht berücksichtigt worden sind, so s. aisne (vol. 2: 206-08) die Rezension von FEW 1 durch A. Duraffour, RLaR 65 (1927): 107-23, oder s. enjo(u)ter (vol. 2: 226s.) der Aufsatz von A. Långfors, «Notes lexicographiques, iii: Anc. fr. enjoter; bonnele, bovele (Godefroy), bonele (Tobler-Lommatzsch); faire sage, avertir, informer, instruire », NM 43 (1942): 192-95 1 . Diese Kritik schmälert jedoch die Verdienste der Publikation nicht. Der von den Rezensenten 2 zu Recht positiv aufgenommene Titel stellt einen sorgsam gemachten Beitrag dar und wird in Zukunft für weitere Studien zur alt- und mittelfranzösischen Weinbauterminologie unverzichtbarer Ausgangspunkt sein. J. Lengert H Annie Bertin, L’expression de la cause en ancien français, Genève (Droz) 1997, 207 p. (Publications romanes et françaises 219) Soigneusement préparé 1 sur la base d’une quarantaine de textes, de dates et de genres variés des xii e et xiii e siècles, voici un livre important qui applique la théorie de l’énonciation de la linguistique française à des textes de l’époque de l’ancien français. B. fait bien de ne pas 294 Besprechungen - Comptes rendus 1 Auch ansonsten fehlt die ein oder andere Arbeit, cf. z. B. W. O. Streng, «Über einige Benennungen des Weinkellers in Frankreich», NM 10 (1908): 1-6 oder A. Chr. Thorn, «Racemus et uva en Gaule», RDR 5 (1913): 106-18. 2 Cf. dazu G. Roques [RLiR 61 (1997): 271s.] und St. Dörr [ZfSL 108 (1998): 181s.]. 1 La bibliographie où figurent tous les grands noms français de la linguistique de l’énonciation donne aussi un renvoi discret, mais important: «Bertin, A., voir Delbey, A.» Sous le nom de A. Delbey, B. a étudié l’expression de la cause à partir de 1985. exclure catégoriquement le moyen français: certains de ses lecteurs regretteront qu’elle néglige le problème que peuvent poser les dialectes de l’ancien français et les différentes traditions scripturaires qui se manifestent sur l’aire francophone. L’auteur commence par présenter les prépositions causales por, de, par, a, avec les combinaisons (por ce, por quoi; par ce, par quoi, etc.) et les locutions caractéristiques (por l’or de Montpellier) dont elles font partie. Par, préposition moins répandue que por, est presque absente dans bien des textes, et elle figure dans peu de formules. Les champs d’emploi spécifiques de par et por restent différents 2 : comme préposition causale, par comporte toujours la connotation d’instrument ou d’agent; et por prête à la concessivité 3 , dès que la préposition figure dans un contexte négatif. Néanmoins la tradition manuscrite de quelques textes (dont les Coutumes du Beauvaisis, 1283) documente une confusion de par et por. L’étude des connecteurs principaux, car, que (dont l’emploi causal se perd déjà en moyen français, p. 177), por ce que et puis que (temporel à l’origine) constitue la partie principale de l’œuvre. Car et que se distinguent par leur valeur principalement coordonnante; cependant, leur fonctionnement causal, en premier lieu explicatif et justificatif, les rapproche de puis que. Pour por ce que l’explication prédomine et la justification est rare. Comme la préposition por, le connecteur por ce que peut revêtir une nuance concessive dans un contexte négatif: «Richart trova a l’autel apoiee: / Ne lessa mie por ce qu’iert el mostier: / Le poing senestre li a mellé el chief» (68), cas où por ce que ne pourrait pas être remplacé par car, que ou puis que. De même une commutation est impossible entre por ce que et les autres connecteurs après une interrogation: car, que, puis que justifient le fait d’interroger («Et comment le pourrons nous faire . . . car je n’avrai jamés joie . . . devant . . . que le l’aie en ma prison», p. 70), alors que por ce que porte sur le contenu de la question: « . . . est ele venue et s’en est alee por ce que elle ne me trouva? » (70); et B. rend compte de beaucoup d’autres différences dans l’emploi des connecteurs. D’autre part puis que se distingue des autres par une prédilection pour l’antéposition de la subordonnée commencée par puis que, et par l’antériorité temporelle de la subordonnée par rapport à l’action de la principale. Dans une conversation puis que reprend souvent le contenu précédent, les paroles de l’interlocuteur, ce qui donne à ce connecteur un rôle privilégié dans l’argumentation. Un examen du statut du locuteur et de l’interlocuteur permet d’identifier car et que comme des connecteurs qui introduisent la voix du locuteur (la voix d’une première personne qui justifie ses questions, etc.), et puis que comme un connecteur d’une argumentation à l’intention d’autrui, d’une volonté de convaincre une deuxième personne, alors que por ce que introduit des causes objectives. L’opposition entre les paroles rapportées et la narration signale la différence entre puis que (100 % de paroles rapportées dans La Mort Artu) et por ce que (55,56 % de paroles rapportées et 44,44 % de narration) et la position intermédiaire de car et que (à peu près 70 % de paroles rapportées et 30 % de narration). Les connecteurs ne sont pas suivis indifféremment par n’importe quel temps verbal: por ce que se distingue par son association avec les temps du passé; car par sa compatibilité avec le futur ou le conditionnel; et puis que, utilisé pour introduire ce qui est prérequis, par son incompatibilité avec le futur et le conditionnel. 295 Besprechungen - Comptes rendus 2 B. fait remonter por et par à per (30). Le problème est bien plus compliqué: cf. Riiho, T. 1979: Por et para, Helsinki: 13-35. Selon FEW per remonte à par (8: 213a), mais por remonte à pro (9: 40lb). 3 Ainsi p. 16: Selon nous, un contexte négatif à lui seul ne suffit pas à faire ressortir la valeur concessive de la préposition; il faut aussi que le verbe soit au subjonctif (ele ne le fait mie pour fole amor qu’ele ait en lui, ainz le fet premierement por Deu . . .) ou, s’il est à l’indicatif, à un temps non-actuel (futur ou conditionnel). Et cela semble vrai grosso modo aussi pour les formules (20). Un chapitre important est consacré à des outils auxiliaires: quant 4 , come, le relatif qui, de ce que 5 , à ce que, la parataxe. Le livre est terminé par «Prolongements stylistiques», un chapitre riche qui discute l’oralité et l’écriture, les contraintes spécifiques de la poésie et de la prose, la réécriture en prose d’un texte en vers, le discours scientifique et les incidences de tout cela sur le choix du connecteur causal. - Avant la bibliographie, l’auteur publie deux annexes: l’une sur la concurrence car/ que 6 et l’autre sur les propositions por ce que antéposées. Voici un bon livre qui mérite une discussion approfondie et que les syntacticiens romanistes et les spécialistes de l’ancien français doivent consulter. Ajoutons quelques réflexions concernant le car dit adverbial (chez B. notamment «exhortatif», «d’affirmation forte»), qu’on a tort, pensons-nous, de traiter sous un même lemme que le car causal. Certes, les deux car remontent à l’ablatif causal qua re, mais le car causal remonte à une question quare? (qua est un adj. interrogatif) pourquoi? et introduit une explication, à l’origine une réponse à pourquoi? , alors que le car adverbial remonte à une constatation qua re (qua est un adj. relatif qui renvoie à ce qui précède) 7 rebus sic stantibus , la situation étant ainsi , expression qui devant une exhortation ou affirmation peut être traduite par donc (ainsi p.ex. dans «Nel feras? - Non. - Kar tu es soz» cité par B. p. 54). - B. observe (147) que le car adverbial, exhortatif (Car nous ensagniés) ou d’affirmation forte (Li Juif . . . disent: Car tu fus si mauvais . . .) peut servir à indiquer la prise de parole (ajoutons: ) à la manière des guillemets d’un texte moderne ou inquit latin ou fet il de l’ancien français. Or, le car utilisé après dire ou preeschier, p.ex. dans «Li premiers dist que c’estoit grant mervelle de songe . . . Li secont dist quar c’est grant mervelle de memoire» (51) n’a-til pas la même fonction? Ne s’agit-il pas d’une confusion entre les styles indirect et direct? Leena Löfstedt H Francine Girard/ Chantal S. Lyche, Phonétique et phonologie du français, Oslo (Universitetsforlaget) 1997, 249 p. Le présent livre, écrit par Francine Girard et Chantal S. Lyche (ci-après G & L), est une introduction pratique à la phonétique et phonologie du français standard contemporain. Il vise à familiariser les étudiants avec «les éléments de base de la théorie phonétique-pho- 296 Besprechungen - Comptes rendus 4 B. développe les théories de Cerquiglini, B. 1981: La parole médiévale, Paris: 125-230, sur mar et notamment la compatibilité de mar avec quant et que (118). Selon nous, la facile association de quant ou que, connecteurs temporels, avec mar indique une conscience, chez l’homme médiéval, de l’étymologie temporelle de mar ( mala hora), et inversement, la non-association de mar avec car, indique l’absence des sèmes temporels chez car. 5 Les trois exemples de de ce que (125) ne convainquent pas. Le verbe mercier surtout, mais aussi corecier et blasmer peuvent être construits avec de: partant, l’analyse verbe + de + ce que . . . (où ce que . . . remplace un nom) reste possible. 6 Constatons que les scribes médiévaux contribuent à la confusion par leurs abréviations qui prêtent facilement à des lectures erronées et à de mauvaises copies: aussi bien que que quar (graphie fréquente de car) sont marqués par un q surmonté d’un trait horizontal: trait droit pour que et trait reflétant un a stylisé pour quar. - L’observation d’ordre phonétique par Tobler, A. 1912: Vermischte Beiträge, vol. 5, Leipzig: 34 que le car conjonctif ou relatif ne se trouve que dans une position antévocalique, aurait dû être testée à l’aide des matériaux disponibles (cf. p.ex. Mais ne savés l’angin car il firent). P. 50 B. fait bien d’observer que le car conjonctif ou relatif n’est pas d’un emploi répandu, mais propre à certains textes seulement. 7 Cf. Väänänen, V. 19 81: Introduction au latin vulgaire, Paris: 160, et Löfstedt, Leena 1966: Les expressions du commandement et de la défense, Helsinki: 106s.