Vox Romanica
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0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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Kristol De StefaniJózsef Herman (ed.), La transizione dal latino alle lingue romanze. Atti della Tavola Rotonda di Linguistica Storica (Università Ca’ Foscari di Venezia, 14-15 giugno 1996), Tübingen (Niemeyer) 1998, 260 p.
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R. de Dardel
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Gesamthaft darf man auch diesen Band des Handbuchs zur lateinischen Sprache des Mittelalters als solide und reichhaltige Informationsquelle begrüßen. Wertvoll sind auch die häufigen Hinweise auf die Verankerung von Mittelalterlichem in der Gesamtgeschichte des Lateinischen. Mancher Zug, den man zunächst für typisch mittelalterlich zu halten geneigt war, erweist sich so als dem antiken Latein, wenn auch nicht demjenigen der klassischen Autoren, angehörig. Auch den Beziehungen zwischen Latein und Griechisch wird an gegebener Stelle die gebührende Aufmerksamkeit geschenkt (etwa zur Flexion griechischer Lehnwörter und Eigennamen, 88-91, zum Futur, 326, zum Einfluss von ´ τι auf die indirekten Aussagesätze, 393). Zudem ist das Buch, trotz dem Handbuchcharakter, flüssig geschrieben und liest sich entsprechend angenehm. Wer immer mit mittelalterlichem Latein zu tun hat, wird sein Erscheinen dankbar begrüßen. Zum Schluß: Sogar Rätoromanisten können darin unerwartete Funde machen.Wer sich bisher über die elliptische Formulierung im Vorwort des Gallicius zu Bifruns Bibelübersetzung, «Philippus Gallizius chi er Salucius», gewundert hatte, erfährt auf p. 378, daß diese Formel, in der ein dicitur oder nominatur unterdrückt wird, zuerst im griechischen Neuen Testament und danach in der Vulgata begegnet: Σ υλ ς δ , α Π υλ ς , Saulus autem, qui et Paulus (Act. 13,9)! R.L. H József Herman (ed.), La transizione dal latino alle lingue romanze. Atti della Tavola Rotonda di Linguistica Storica (Università Ca’ Foscari di Venezia, 14-15 giugno 1996), Tübingen (Niemeyer) 1998, 260 p. «N’est-il pas évident a priori que toute discipline se doit d’avoir une théorie correspondante, ne serait-ce que pour délimiter son objet, le séparer des objets des disciplines voisines, et en exprimer les projets et les acquis expérimentaux? » (René Thom). 1. Il m’est impossible d’aborder dans un compte rendu tous les aspects, même les plus importants, de ce recueil de quatorze communications, suivies d’une discussion, où se rencontrent et parfois s’affrontent tant de points de vue et de convictions. Aussi me contenterai-je de résumer chaque exposé sommairement (en 2), pour terminer par quelques commentaires critiques (en 3) et un bilan (en 4). 2.1 L’ouvrage est divisé en deux parties; la première est intitulée Questioni teoriche e aspetti generali (3-127). Grâce au classement selon l’ordre alphabétique des noms d’auteur, l’ouvrage s’ouvre par la communication de József Herman, «La chronologie de la transition: un essai» (5-26), où est abordé le problème méthodologique fondamental sous-jacent au thème de la table ronde, problème qu’on peut résumer ainsi: au stade de départ et au stade d’arrivée de la transformation du latin aux parlers romans, nous disposons d’abondantes sources écrites, mais, pour la transition entre ces deux stades, ces sources nous manquent; ainsi, nous en sommes réduits à deux approches également hypothétiques: l’interprétation des textes latins qui, sous la pression de la tradition classique, masquent la transition, ou la reconstruction à partir des parlers romans. Et l’auteur d’évaluer les diverses méthodes par lesquelles on peut néanmoins tenter de dépister la chronologie: partir de l’histoire externe, appliquer la comparaison historique et établir une chronologie interne. C’est de la troisième de ces méthodes que l’auteur se sert ensuite pour esquisser une chronologie de processus évolutifs dans le latin écrit classique et non classique (telles la perte de l’opposition de durée, la perte du système casuel du nom et 218 Besprechungen - Comptes rendus la formation du futur roman). Commentant finalement l’ensemble de ses résultats, l’auteur dit (20s.): «Les processus pris en compte sont, d’un point de vue chronologique, très hétérogènes; . . . tout ceci donne l’impression d’une sorte de continuum inorganisé . . . ». Le sentiment d’échec et de frustration que l’auteur en éprouve «n’est qu’accru par le fait que coïncidences et différences chronologiques ne correspondent pas, à première vue au moins, aux solidarités systémiques que nous ferait prévoir notre éducation structuraliste». Les auteurs des exposés que je vais citer dans le présent alinéa se concentrent avant tout sur la grammaire historique. - De la communication d’Arnulf Stefenelli, «La base lexicale des langues romanes» (53-65), riche en remarques sur l’évolution, il faut retenir au moins les points suivants: (a) les parlers romans conservent la tradition latine beaucoup mieux dans le vocabulaire que dans la grammaire, et notamment dans les lexèmes de haute fréquence, mais beaucoup moins dans les termes abstraits (comme natura); (b) au temps des plus anciens textes romans, illustrés ici par la Séquence de sainte Eulalie, le vocabulaire est non seulement encore principalement latin d’origine, mais aussi relativement uniforme à travers la Romania. - Alberto Varvaro, dans «Documentazione ed uso della documentazione» (67-76), commence par analyser des inscriptions et des manuscrits, pour montrer combien il est difficile d’interpréter les variations qu’ils attestent et de savoir ce qui y transparaît de la langue parlée; il faut trouver, dit-il, un modèle quelconque pour mettre de l’ordre dans ce chaos. Revenant à la grammaire proprement dite, il se montre favorable à la thèse selon laquelle, entre la latinisation et la transition, serait intervenue une catastrophe, régissant par exemple le remplacement de la variable verticale (comme au/ o) par la variable horizontale (au et o fixés en des aires diverses), d’où des régionalismes de la langue parlée face à l’uniformité du latin écrit. - Dans «Pour une linguistique historique non linéaire: les formes analytiques du latin» (87-98), Jakob Wüest rappelle que l’évolution linguistique n’est pas du type état A > état B, mais du type état A > état A et B > état B, ce qu’il illustre par la coprésence au moins momentanée de plus d’un système casuel, par la formation du futur et par la chute du ne français, qui dure depuis cinq siècles et n’est pas encore achevée. Il opère avec deux types de variable: la variation diaphasique, avec les notions d’expression directe et indirecte (par exemple le futur simple latin et le futur périphrastique respectivement) et les variétés d’apprentissage (interlangue, pidgin, créole), qui donnent fréquemment lieu à la substitution d’une construction analytique à une construction synthétique. - Dans «Cambiamento di lingua o cambiamento di sistema? Per un bilancio cronologico della transizione» (99-127), Alberto Zamboni propose une analyse assez poussée, en partie typologique, de la profonde restructuration morphosyntaxique (ordre des termes, déclinaison nominale, article, constructions verbales analytiques) qui caractérise le latin, surtout écrit, aux iv e , v e et vi e siècles. Si les analyses précédentes se situent sur le terrain de la grammaire historique, les communications suivantes mettent davantage l’accent sur la dimension sociale du problème ou, plus généralement, sur l’histoire de la langue. - «Warum die Alltagssprache des 6. Jh. nicht zur Literatursprache wurde» (27-40), de Johannes Kramer, est un exposé sur les textes des v e , vi e et vii e siècles, avec une analyse de la différence linguistique entre les écrits des litterati et des illitterati et sur le degré d’intercompréhension, écrite ou orale, de ces deux groupes. L’auteur estime que, jusqu’au viii e siècle, on n’a pas cherché à écrire selon la norme des illitterati, mais adapté le latin stylistiquement (au moyen d’explicitations et de répétitions, par exemple), de manière à être mieux compris d’eux; aussi les vulgarismes ne reflètent-ils rien d’autre qu’une incapacité de respecter la norme classique. Lorsque, au ix e siècle, les litterati ont réformé le latin, les ponts entre grammatica Latina et rustica Romana lingua étant rompus, on a consciemment fixé le latin populaire par écrit (Serments de Strasbourg). - Maria Selig, dans «Sprachgeschichte und Geschichte der Schriftkultur. Einige Bemerkungen zum Übergang vom Latein zu den romanischen Sprachen» (41-51), propose plusieurs thèses sur 219 Besprechungen - Comptes rendus les rapports entre l’écrit et le parlé, entre textes latins et textes romans, latin et roman prélittéraire, et sur l’évolution des parlers romans en termes de dialecte, scripta, langue régionale et langue standard. L’auteur se fait l’avocate d’une approche intégrant des acquis de la sociolinguistique, telle la diglossie. - Dans une communication intitulée «Il latino da madrelingua nativa a lingua straniera» (77-85), Roger Wright examine la différence croissante entre latin écrit et latin parlé à travers l’évolution des grammaires latines à l’usage des Romains peu lettrés et à la lumière des réformes médiévales du latin écrit. Au viii e siècle, les grammaires, jusque-là descriptives, deviennent prescriptives et le latin écrit une langue étrangère. 2.2 La seconde partie de l’ouvrage, Aspetti regionali e singoli testi (129-235), traite de questions plus spécifiques. La contribution de Michel Banniard, «Diasystèmes et diachronie langagière du latin parlé tardif au protofrançais (iii e -viii e siècles)» (131-53), est consacrée à la communication verticale. L’auteur se penche sur l’interprétation de la terminologie afférente (tels les mots rusticus, romanus et theotiscus) dans les conciles et les serments, sur les contextes sociaux, ecclésiastique ou laïc, où les supérieurs sont appelés à être compris des inférieurs dans les contacts oraux, et sur l’évolution du système latin conduisant au protofrançais, où, après 750-850, la «non-norme» des illettrés devient la norme des lettrés. - «La transición del latin al romance en perspectiva hispana» (155-72), de Manuel C. Díaz y Díaz, est une esquisse historique à deux faces, embrassant la période du vi e siècle au ix e siècle: d’une part, l’histoire culturelle, avec notamment la période arabe, et, d’autre part, mettant à profit des éditions de texte récentes, l’évolution des traits du latin parlé affleurant dans les textes écrits. - Teresa Ferro dépouille, dans «La complessa transizione dal latino al romanzo nell’area carpato-danubiana: aspetti del latino di Iordanes» (173-93), deux textes de Iordanes (vi e siècle, originaire de la région), en ce qui concerne le traitement des couples vocaliques e/ i et o/ u et la fusion présumée des palatales. A partir d’un examen philologique et linguistique approfondi et d’une confrontation contrastive avec Grégoire de Tours, l’auteur arrive à la conclusion que les deux textes de Iordanes sont relativement fiables comme témoins du latin balkanique tel qu’il se reflète dans les parlers balkano-romans modernes. - «Rilievi su un’edizione comparatistica dei Giuramenti di Strasburgo» (195-212), de Günter Holtus, est une analyse comparative systématique des textes en ancien français et en ancien haut-allemand, du double point de vue philologique et linguistique. - Dans «Dal latino della Britannia romana ai più antichi latinismi del celtico insulare e dell’anglosassone» (213-27), Bruno Luiselli situe le latin de la Britannia dans l’espace, à l’origine le sudest (les Lowlands actuels), et dans le temps, entre le substrat celtique et les invasions germaniques. Il apporte des témoignages épigraphiques du bilinguisme celto-latin et cite des traces linguistiques celtiques et anglo-saxonnes des relations culturelles avec Rome. - «Narrative tenses in Merovingian hagiographic texts» (229-35) est une étude où Harm Pinkster analyse, dans quatre textes du viii e siècle, l’emploi des temps narratifs, en les comparant systématiquement à la norme classique; les écarts se révèlent peu importants. 2.3 La «Discussione generale» (237-60) tourne pour l’essentiel autour de deux thèmes: «Fonti et metodi» (237-48), où apparaissent de profondes divergences de vues sur l’emploi des textes latins et la part de latin parlé qu’ils ne révèlent pas, et «Cambiamento di che cosa, e quando? » (248-58), où l’on parle de catastrophe, chaos, modèles du changement, marge de tolérance de l’incompréhension entre latin vulgaire et latin classique, de normes et de langues, mais sans que se dégage, ici non plus, de véritable consensus. 3. Le titre de l’ouvrage, La transizione dal latino alle lingue romanze, laisse supposer qu’il s’agit d’études latino-romanes, c’est-à-dire d’une part du latin dans toutes ses manifestations, écrites et parlées, et d’autre part des parlers romans. Il s’agit certes, au niveau du latin, toutes communications confondues, d’analyses selon les diverses dimensions «dia» (diastratique, diaphasique, diatopique et diachronique), mais avec l’accent principal sur l’écrit et quelques 220 Besprechungen - Comptes rendus coups d’œil occasionnels seulement sur le latin parlé, qui est pourtant à l’origine des parlers romans; une typologie des approches représentées doit distinguer par conséquent l’approche partielle, par le seul latin écrit (3.1), et l’approche globale, incluant le latin parlé, qu’il fasse partie ou non du protoroman (3.2). En tant que romaniste acquis aux postulats actuels du comparatisme historique, je consacrerai mes commentaires à cette carence méthodologique. 3.1 L’approche partielle est choisie par l’organisateur de la table ronde lui-même, J. Herman (7s.); selon lui, pour dégager une «chronologie interne, immanente des changements dans leur réalité historique», il faut recourir «aux faits chronologiquement assurés», par quoi il entend ceux que livre le latin écrit. Tout au long de l’ouvrage, toutefois, l’interprétation des formes non classiques, soit d’un point de vue philologique ou littéraire (types de texte), soit d’un point de vue purement linguistique, met en évidence des problèmes de méthode ardus et des divergences de vue. Le problème central, qui fait surface à tout moment, réside évidemment dans le fait que, en l’absence d’arguments statistiques ou de repères métalinguistiques et vu le tissu complexe des dimensions «dia», il reste difficile de savoir ce que représente une forme écrite non classique. Représente-t-elle un trait du latin parlé appartenant au protoroman, c’est-à-dire ayant des prolongements dans les parlers romans, auquel cas je dirais qu’elle est [+ (proto)roman]? Ou bien représente-t-elle un trait du latin écrit et/ ou parlé sans lien avec le protoroman et les parlers romans, auquel cas elle est [- (proto)roman]? Les adeptes de l’approche partielle n’ont apparemment pas de réponse à ces questions. Un autre problème provient de ce que le corpus de textes latins ne contient pas forcément tous les traits dont on sait, par ailleurs, qu’ils ont existé en latin parlé. Cela appert par exemple d’une remarque d’A. Varvaro (238), selon laquelle le vocabulaire roman comporte les dérivés de mots substratiques, qui ont dû exister dans l’antiquité, mais qu’aucun texte latin n’atteste. L’approche préconisée par J. Herman, étant partielle, risque donc, dans le meilleur des cas, de ne donner de la transition du latin aux parlers romans que les éléments fortuitement fixés dans la documentation écrite. 3.2 S’agissant de l’approche globale, la question de savoir si la forme écrite non classique est [+ (proto)roman] ou [- (proto)roman] surgit souvent, mais n’est guère approfondie. Ici, deux voies s’ouvrent à l’investigateur: l’une, prospective, pointant vers l’avenir et reliant les formes non classiques supposées [+ (proto)roman] aux parlers romans (3.2.1), l’autre, rétrospective, pointant vers le passé et suggérant des liens historiques avec le protoroman de l’antiquité et du haut moyen-âge (3.2.2). 3.2.1 Le rapprochement avec les parlers romans, par la voie prospective, est malheureusement aléatoire, dans la mesure où nous échappe ce qui se passe, dans le temps, entre les attestations du latin écrit et celles des parlers romans; ainsi en est-il de l’imparfait historique du français, que H. Pinkster cite (234), mais en s’abstenant prudemment d’y voir un lien nécessaire avec des exemples du latin écrit. Pour surmonter cet obstacle, il faut probablement dégager une corrélation à la fois spatiale et statistiquement probante, comme tente de le faire T. Ferro à propos des oppositions phonologiques e/ i et o/ u chez Iordanes et leur aboutissement dans les parlers romans balkaniques. 3.2.2 La voie rétrospective mène au protoroman reconstruit, qui, étant l’ancêtre direct des parlers romans, permet de voir plus clair dans les formes latines écrites non classiques. Je m’y arrête plus longuement, parce que c’est ici que se situe le nœud du problème auquel se heurtent plusieurs des participants. 3.2.2.1 Comme je l’ai dit plus haut, dans sa communication, J. Herman passe en revue les diverses approches qu’on peut envisager pour aborder le thème de la table ronde; parmi ces approches, il cite aussi (7) la reconstruction du protoroman, à laquelle il reconnaît une valeur théorique, notamment pour «départager les faits qui conduisent au roman de ceux qui restent au niveau du latin tardif » (dans ma terminologie, les traits [+ (proto)roman] et 221 Besprechungen - Comptes rendus [- (proto)roman] respectivement); mais il reproche finalement à cette méthode de renfermer «le danger de laisser dans l’ombre le cheminement historique réel des modifications linguistiques», ce qui l’amène à n’y pas recourir. Cette attitude appelle plusieurs commentaires: (a) Je ne crois pas que le protoroman laisse dans l’ombre rien d’essentiel du cheminement historique réel des modifications: soit les modifications se répercutent plus tard sur les parlers romans, et il appartient alors au comparatiste de les reconnaître et de les projeter en arrière sur le protoroman, soit elles ne se répercutent pas sur les parlers romans et restent effectivement dans l’ombre, au sens où l’entend J. Herman, mais évidemment sans entraver en rien la description de la transition du latin aux parlers romans. (b) Ce n’est pas, comme le suggère J. Herman, par le trait [réel] que l’écrit s’oppose au protoroman; celui-ci, dans la mesure où l’hypothèse est correcte, est également une réalité. La différence est d’un autre ordre, à savoir entre [concret] et [abstrait], où le concret n’est pas nécessairement préférable à l’abstrait; en effet, le concret des textes représente des faits de parole, en général isolés et de tradition incertaine, tandis que l’abstrait de la théorie protoromane représente des faits de langue, agencés en structures et relativement solides. Hypothèse pour hypothèse, en l’état actuel des recherches latino-romanes, celle du protoroman me semble avoir, sous ce rapport, nettement plus de poids scientifique. (c) Etant donné cette différence de statut, la chronologie absolue fournie par les textes latins n’est pas plus sûre, sauf dans quelques cas privilégiés (je pense aux inscriptions), que celle, en partie relative, il est vrai, du protoroman reconstruit à l’aide de l’analyse spatio-temporelle. (d) Si, sur bien des points (comme le montre A. Zamboni), l’évolution du latin écrit et celle du protoroman sont analogues, elles ne sont pas pour autant toujours simultanées. Dans la perspective choisie par J. Herman, c’est un inconvénient majeur, qui se révèle à propos du système casuel dans les substantifs. Selon cet auteur (17), dans des textes des iv e et v e siècles, la différence entre les cas obliques semble effacée, même à Rome. Mais, sous l’angle de la reconstruction protoromane (assez complexe, du reste), que l’auteur ne prend pas en considération, il y a de très fortes présomptions pour que, dans le latin parlé, tous les cas nominaux se soient effacés déjà plusieurs siècles plus tôt. Dans cet exemple, où la reconstruction devrait permettre, selon J. Herman lui-même, de départager les faits qui conduisent au roman de ceux qui restent au niveau du «latin tardif», l’auteur, en excluant le protoroman reconstruit, décrit l’évolution strictement au sein de la tradition écrite, mais point, comme le veut le programme de la table ronde, la transition du latin au (proto)roman. Cette manière de faire m’incite à formuler trois questions de principe. (a) Pourquoi se distancer ainsi d’un des grands maîtres en la matière, à savoir V. Väänänen? Dans des réflexions méthodologiques, à vrai dire quelque peu contradictoires, sur la reconstruction par l’étude comparée des langues romanes, il écrit en effet la phrase suivante, où il se révèle un adepte d’une approche globale: «La romanistique a surtout rendu de précieux services aux philologues en les aidant à reconnaître comme justes et à conserver plus d’une forme populaire des textes tardifs que les éditeurs d’hier croyaient devoir corriger» 1 . (b) Comment peut-on fonder une analyse de la transition sur des formes du latin écrit, pour concrètes qu’elles soient, sans interroger en même temps une théorie générale du protoroman, dont on souligne par ailleurs les mérites? (c) Alors que la sociolinguistique (avec la dimension diastratique) est pleinement acceptée et utilisée par la linguistique descriptive actuelle, estil encore admissible, d’un point de vue scientifique, de décrire le latin sans la norme parlée, qui est la norme de la majorité des locuteurs latinophones? Si je m’en prends ainsi à J. Herman, c’est parce qu’il est considéré comme une autorité, avec qui je crois utile de mettre les points sur les i, mais aussi parce qu’il connaît bien mon 222 Besprechungen - Comptes rendus 1 V. Väänänen, Introduction au latin vulgaire, Paris 1981: 20. point de vue, pour m’avoir jadis invité (un loup dans la bergerie? ) à participer au premier colloque de latin vulgaire et tardif 2 . 3.2.2.2 Le problème méthodologique évoqué ci-dessus (refus ou ignorance d’une approche globale rétrospective et des postulats comparatistes qu’elle implique) et illustré par la communication de J. Herman est en réalité présent de manière diffuse dans tout l’ouvrage dont je rends compte et produit, comme on va voir, outre des malentendus, bien des distorsions de ce que je considère comme l’évolution historique. 3.2.2.2.1 Beaucoup d’erreurs découlent de ce que, dans les formes écrites non classiques, on ne sépare pas systématiquement les traits supposés parlés [+ (proto)roman] et [- (proto)roman] et que, par conséquent, on risque de négliger les premiers et de voir dans les seconds des éléments de la transition du latin au roman. - Chez M. Banniard (144), nous trouvons une énumération de quelques modifications linguistiques importantes, où se rencontrent cependant pêle-mêle des traits [+ (proto)roman], comme le génitif-datif synthétique, et des traits [- (proto)roman], comme les désinences en -ibus. M. C. Díaz y Díaz (163, 170) signale un profond déséquilibre morphologique entre le singulier et le pluriel de la déclinaison, ce qui ne peut guère concerner que des traits [- (proto)roman], car rien de pareil ne se fait jour jusqu’ici en protoroman. 3.2.2.2.2 Dans la reconstruction du protoroman par la méthode comparative et avec le recours à l’analyse spatio-temporelle, il est possible de dégager, pour un trait donné, en première instance, l’avènement successif, linéaire, de formes a, b, c, etc. (par exemple cras, mane, de-mane), auxquelles correspondent, dans un espace allant en s’étendant ou en se rétrécissant, des synchronies successives A, B, C, etc. Cette reconstruction est schématique en ce que, par une contrainte de la méthode, elle ignore les dimensions diastratique et diaphasique et que, par conséquent, elle ne stipule pas (comme allant de soi) que chacune des deux premières formes peut subsister, en distribution diatopique, diastratique et/ ou diaphasique, dans les aires des formes suivantes et y donner lieu à la distribution spatiale «en peau de léopard», qu’on observe aujourd’hui. - Ce type de reconstruction, qu’A. Stefenelli (60s.) critique pour son schématisme, n’en est pas moins correct et conforme à la démarche initiale d’un comparatisme orthodoxe. Je reconnais qu’il serait néanmoins souhaitable de le compléter, en seconde approximation, par la description des dimensions «dia» manquantes, ce qui réduirait notablement la complexité apparente des faits protoromans et romans 3 . - Cet exemple montre que la coprésence de plusieurs de ces formes dans un parler peut remonter à une distribution diachronique et que la distribution selon les autres dimensions est alors secondaire. C’est pourquoi je ne suis pas sûr que l’exemple d’A. Varvaro, cité plus haut, soit correct: la distribution diastratique de au/ o me paraît être non pas le point de départ premier de l’évolution, mais un aboutissement, à partir d’une distribution diachronique, où au > o. 3.2.2.2.3 Assez répandue semble être l’idée que les parlers romans naissent au moment où apparaissent les premiers textes. C’est peut-être l’uniformité du latin écrit qui crée cette illusion. La vérité est, selon moi, que les parlers romans se forment petit à petit, par des innovations protoromanes successives, dont les plus anciennes remontent à l’antiquité, et que, pour l’essentiel, les parlers romans sont formés avant l’apparition des textes, ce que sanctionnent d’ailleurs des termes comme «français prélittéraire» et «protofrançais». Aussi R. Wright se fourvoie-t-il totalement, lorsque (259), dans une discussion sur la transition et la différentiation entre parlers romans, il affirme que « . . . la differenziazione è stata spinta dall’invenzione delle distinte ortografie romanze . . . », ce qu’avec raison A. Varvaro corrige 223 Besprechungen - Comptes rendus 2 Je ne suis du reste ni le seul, ni le premier à formuler ce genre de réserves à son endroit; cf. par exemple le compte rendu que J. Wüest consacre au LRL 2/ 1 (RLiR 62 [1998]: 465s.). 3 Pour un essai dans ce sens, cf. R. de Dardel, «Le protoroman et les niveaux de langue latins», CFS 49 (1992): 17-34. immédiatement et vigoureusement (259). Ailleurs, de ce que Donat (iv e siècle) et ses commentateurs, dont les ouvrages s’adressent aux locuteurs indigènes, ne traitent ni la prononciation, ni la syntaxe, ni le vocabulaire essentiel, R. Wright tire la conclusion suivante, vague s’il en fut, sur l’uniformité du latin parlé: «La comunità di lingua romanza parlata è rimasta monolingue per parecchi secoli, nonostante la normale ed inevitabile variabilità di tipo sociolinguistico, stilistico e geografico . . . » (79); quelques lignes plus loin, compte tenu de ce qu’il vient de dire, il estime peu vraisemblables les vues de certains romanistes, pour qui il y a «una divergenza ininterrotta dall’epoca della prima colonizzazione romana in poi» (79). Cette remarque-ci, même tempérée d’un doute, va trop loin, puisque, sur la foi de traits protoromans, notamment en Sardaigne, on est obligé d’admettre l’existence, bien avant le iv e siècle, de cas de fragmentation spatiale importants dans la phonétique (systèmes vocaliques), la syntaxe (ordre des termes) et le lexique. 3.2.2.2.4 J. Kramer (31), à propos de textes des v e et vi e siècles trahissant quelques légers vulgarismes, dit qu’on ne peut vraiment pas encore parler, à cette époque, de systèmes distincts, ni même, estime-t-il, en visant un ouvrage de ma main (consulté superficiellement), d’un écart typologique entre latin écrit et protoroman; par rapport à ce que j’ai avancé dans l’ouvrage invoqué, ce jugement est doublement faux, parce que le protoroman, tel que je le vois, ne saurait en aucun cas se réclamer des seules formes latines écrites et parce qu’il y a, entre le latin des litterati et «mon» protoroman, des écarts anciens évidents et reconnus, notamment en termes d’opposition entre constructions synthétiques et analytiques (mis en évidence dans la communication de J. Wüest), qu’il est bel et bien d’usage de rattacher à des classes typologiques différentes. 3.2.2.2.5 On a vu que J. Herman ne trouve pas, dans les résultats de son analyse partielle, la systématicité à laquelle s’attend le structuraliste.Or,toute langue étant effectivement constituée, en diachronie, de structures successives relayées par des variantes, c’est donc bien que l’analyse partielle est insuffisante. Si J. Herman avait, dans la perspective de l’analyse globale, complété son étude par les données du protoroman, il aurait abouti à une description plus complète, faisant apparaître tantôt des structures communes dans leur chronologie relative, tantôt des écarts entre les deux sources, qu’il s’agissait alors d’interpréter. Ces remarques s’appliquent à plus forte raison à des passages du livre où le latin et son évolution sont vus comme chaotiques (A. Varvaro, 72; M. Banniard, 149). K. Togeby 4 a contribué à accréditer cette notion dans la linguistique romane diachronique. Sur ce point, je ne le suis pas; d’abord, parce qu’il associe chaos linguistique et chaos social, ce qui me paraît un point de vue dépassé; ensuite, parce que, si j’en juge par ma propre expérience d’une situation linguistique complexe (la diglossie en Suisse alémanique), dans le cadre d’une langue comme le latin, même envisagé globalement, ce n’est pas en premier lieu de l’idée d’un chaos que le sujet parlant a l’intuition. 3.2.3 À propos de l’approche globale rétrospective, j’ai mentionné la nécessité de subordonner le fait de parole de l’écrit au fait de langue du protoroman. Cela ne veut pas dire que le fait écrit soit superflu. Le chercheur, à mon avis, n’a pas à faire un choix entre les deux approches, mais doit les pratiquer toutes les deux. Dans le modèle comparatif que j’appelle «tridimensionnel» 5 , parce qu’il intègre l’espace, le temps et la dimension diastratique, l’approche globale permet de faire apparaître, au niveau de la troisième dimension, les influences réciproques entre normes écrite et parlée. Ainsi, par exemple, la restructuration, dans les textes, de la déclinaison nominale aboutissant, par une réduction des morphèmes, à une opposition nominatif/ cas oblique (longuement décrite par A. Zamboni), est probablement un dévelop- 224 Besprechungen - Comptes rendus 4 «Désorganisation et réorganisation dans l’histoire des langues romanes», in: D. Catalán (ed.), Miscelánea Homenaje a André Martinet. Estructuralismo e historia, vol. 1, La Laguna, 1957: 277-87. 5 R. de Dardel, À la recherche du protoroman, Tübingen 1996: 35ss. pement propre à la langue écrite; on trouve toutefois cette structure aussi en protoroman tardif (cf.l’ancien français ber/ baron),où,d’après mes recherches les plus récentes, elle ne résulte pas d’une réduction parallèle en protoroman même, mais d’une influence diastratique de la norme écrite sur un système protoroman à l’origine acasuel (conservé en portugais, espagnol et sarde). Ainsi donc, dans cette hypothèse, l’approche globale permet non seulement de départager les données pertinentes et non pertinentes aux parlers romans, donc [+ (proto)roman] et [- (proto)roman], mais aussi d’identifier les influences réciproques intervenues au cours de l’histoire entre normes écrite et parlée. Ce phénomène est déjà connu, dans le lexique notamment, sous le nom quelque peu trompeur d’emprunt savant, respectivement sous celui de vulgarisme dans les textes; mais il reste encore à l’exploiter dans d’autres secteurs de la grammaire. Et on verra que, si d’un côté le protoroman tend à s’écarter de plus en plus de la norme classique, il s’en rapproche par moments sous l’effet du premier de ces processus. Dans l’exemple que je viens de donner, nous avons affaire au résultat d’une évolution du latin écrit, qui finit par pénétrer le protoroman. On peut aussi se trouver en face d’une évolution en sens inverse: le remplacement de l’accusativus cum infinitivo par des subordonnées conjonctionnelles est un processus qui fait partie de la transition du latin aux parlers romans, mais qui paraît avoir débuté dans la norme parlée (témoin le protoroman), pour ne se généraliser que plus tard dans la norme écrite non classique 6 . C’est, là encore, une évolution que seule l’approche globale permet de détecter. Dans l’étude de la transition du latin aux parlers romans, la recherche actuelle doit intégrer les influences réciproques multiples, complexes et probablement sans cesse renouvelées entre les niveaux de langue au sein du latin global. Par un rapprochement méthodique des données diastratiques écrites et reconstruites, soigneusement situées dans le temps et l’espace, les latinistes, secondés au besoin par les romanistes, pourraient contribuer significativement au progrès de la linguistique latino-romane. Des recherches récentes (dont je viens de donner des exemples) montrent que c’est dans cette perspective qu’on a des chances de saisir la transition dans son essence. 3.3 En tenant compte du latin global, on pourrait élucider bien des points obscurs ou litigieux de ce livre: les traits [+ (proto)roman] des textes seraient identifiés, le sens des influences diastratiques serait repéré, le décalage chronologique de certaines évolutions entre norme écrite et norme parlée serait mis en évidence, on trébucherait moins souvent sur des affirmations aberrantes, dues à l’ignorance des sources et des méthodes. 4. Le terme «transition» dans le titre de l’ouvrage est ambigu, voire trompeur. Les romanistes comparatistes (dont je suis) s’attendent, non sans raisons, à ce qu’il s’agisse d’études latino-romanes se rapportant pour l’essentiel à la filiation qui passe par le protoroman et qui, à partir du latin écrit ou parlé de l’antiquité, mène aux parlers romans par une tradition orale; mais, comme on l’a vu, cela est loin d’être le cas. Certes, plusieurs participants (A. Stefenelli, A. Varvaro, J. Wüest et A. Zamboni) échappent entièrement ou en partie à mes critiques, parce que, ayant sans doute en vue une théorie actualisée (cf. l’épigraphe), ils appliquent l’approche globale ou au moins s’inspirent de postulats comparatistes et que, çà et là, notamment dans la discussion, leurs voix s’élèvent pour mettre en doute l’idée de chaos ou pour recommander une intégration des méthodes et des sources, dont la convergence éventuelle rendrait certaines hypothèses plus crédibles. Mais, dans l’esprit des auteurs d’autres exposés, il s’agit d’une filiation au sein du latin écrit, manifestée dans les traits éventuellement [- (proto)roman], qui ne concernent pas la tradition orale, ni par conséquent les parlers romans. Ces auteurs pensent ainsi, mais à tort, décrire, voire expliquer, les parlers romans. Ils ne voient pas tous que, pour des pans entiers 225 Besprechungen - Comptes rendus 6 Cf. R. de Dardel, «Trois normes [latines] relatives aux complétives assertives en latin», CFS 49 (1995s.): 165-70. de la grammaire, les textes latins tardifs sont si différents des parlers romans le plus anciennement attestés, qu’ils ne peuvent en aucun cas en être la seule source, ni même la principale. Leur rejet ou ignorance du protoroman et des moyens de l’appréhender sont tels que, dans leur terminologie, «latin» équivaut à «latin écrit», comme si le protoroman n’était pas du latin. Ce malentendu, qui remonte au début du siècle, est calamiteux, aussi bien pour les latinistes, qui désirent et croient servir les études romanes, que pour les romanistes comparatistes, qui n’y trouvent pas leur compte. Et il est déplorable qu’encore aujourd’hui les adeptes de l’approche partielle aient tendance à camper sur leurs positions. Nul peut-être n’est plus conscient que moi, qui ai consacré ma carrière au comparatisme historique roman, des limites et des problèmes théoriques et pratiques qu’il renferme; mais cette prise de conscience m’a aussi montré qu’il reste de toute manière incontournable. Vu les doléances que j’ai exprimées plus haut, on comprendra donc que, malgré l’intérêt de la plupart des communications prises isolément, l’ouvrage dont je rends compte me fasse un effet mitigé, me frappe par l’absence de synthèse finale et me donne l’impression, dans l’ensemble et sous l’angle des recherches historiques latino-romanes, d’un pénible piétinement et d’un affligeant manque d’initiative. Que peut-on espérer de cette discipline pour l’avenir, si plusieurs de ses ténors persistent à se mouvoir avec des œillères dans le monde pourtant enrichissant et stimulant des découvertes et de la collaboration scientifique 7 ? R. de Dardel H Yvonne Cazal, Les Voix du peuple - Verbum Dei. Le Bilinguisme latin - langue vulgaire au moyen âge, Genève (Droz) 1998, 336 p. (Publications romanes et françaises 223) Die Kommunikation zwischen Kirche und Gläubigen im Mittelalter wurde zwar von Bildern unterstützt, die entscheidende Rolle in der Vermittlung religiöser Inhalte dürfte aber die Sprache gespielt haben, so die einleitende Feststellung des vorliegenden Werkes. Welche Sprache das war, ist, wenigstens für Frankreich, nicht so einfach zu sagen. Spätestens nach der karolingischen Reform stehen mehrere Idiome zur Verfügung: Latein und einige Volkssprachen, davon das Latein von der Mehrzahl der Gläubigen nur noch schlecht oder gar nicht beherrscht. Für die Kirche ein Dilemma: hielten sich die Geistlichen an das Latein der Bibel, wurden sie von der Masse nicht verstanden, wählten sie den lokalen Dialekt, sprachen sie «contre la culture païenne, mais . . . dans les propres termes de celle-ci» (23). Was die Predigt betrifft, so wurde der zweite Weg relativ früh, wahrscheinlich schon vor dem Konzil von Tours, praktiziert. Die Liturgie dagegen blieb lateinisch, «un texte sous surveillance, que l’Eglise dans son ambition d’intemporalité et d’universalité veille à défendre de toute adaptation locale» (14, Hervorhebung von Cazal). Wo und wie diese surveillance doch aufgebrochen und die Volkssprache in die liturgischen Texte eingearbeitet wurde, illustriert die vorliegende, sorgfältige und überaus detailreiche Studie am Beispiel der streckenweise in lingua rustica abgefaßten épîtres farcies und drames bilingues, die vom 11. bis 13. Jh. neben lateinischen Texten für die Liturgie vorgesehen waren. Cazal liefert keine revolutionären Erkenntnisse - tatsächlich kann sie auf eine Reihe von bestehenden Urteilen, bevorzugt die von Paul Zumthor, zurückgreifen -; sie will eher einige Gewichtungen verschieben und davor warnen, in den zweisprachigen liturgischen genres vorschnell «le premier signe de la faillite du monopole du latin» (19) zu 226 Besprechungen - Comptes rendus 7 Je remercie Madame Ans de Kok (Amsterdam), qui, avec patience et dévouement, s’est penchée sur la version initiale de ce compte rendu et en a extirpé nombre d’erreurs.