eJournals Vox Romanica 59/1

Vox Romanica
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2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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2000
591 Kristol De Stefani

Jens N. Faaborg, Les Enfants dans la littérature française du Moyen Age, Copenhague (Museum Tusculum) 1997, 512 p. (Les Etudes Romanes 39)

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Marie-Claire  Gérard-Zai
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(durch Bisclavrets Akt einer «justice exemplaire» [280] wird die weibliche Nachkommenschaft der Ehefrau gestraft). Die vierte Interpretationseinheit mit dem Titel «Assemblages. La parole comme remembrance et comme re-membrance» (201-38) befaßt sich mit den Laissen Chaitivel, Laüstic und Chievrefoil. Mikhaïlova sieht in allen drei Werken - und darin liegt für sie «le surplus» (53) - erneut eine Analogie zur Tätigkeit der Marie de France als Dichterin. So wie die Dame in Chaitivel eine Laisse über drei ihrer bei einem Turnier gestorbenen Liebhaber verfassen will als «remembrance-mémorisation» (206), will Marie de France den ihr überlieferten Stoff «re-membrer» (207), also zusammentragen, um ihn alsdann «remembrer dans l’œuvre» (207), d. h. in Erinnerung zu bringen. Eine ähnliche Parallele ist auch in Laüstic vorzufinden: Die Dame horcht auf den Gesang der Nachtigall und übermittelt ihrem Geliebten eine Botschaft; auch die Dichterin hört den «chant du lai breton» und gibt ihm «une transmission orale et écrite» (221). Und in Chievrefoil schließlich geht es darum, daß Yseut die «summe de l’escrit» (232) der ihr von Marcs Neffen hinterlassenen Botschaft ermitteln muß; auch Marie de France muß die «summe» des ihr überkommenen Stoffes, «le surplus de sens» (235) herausfinden. In dem fünften Abschnitt schließlich mit dem Thema «Les attendus de la largesse» (241- 76) werden die Laissen Eliduc, der Prolog und Lanval behandelt. Diese drei Werke sind gemäß Mikhaïlova ein Dokument der «largesse» und sie sind damit vergleichbar mit der «largesse» der Marie de France, die mit ihrem Werk dem König, dem Leser und zukünftigen Generationen ein Geschenk darbietet. So wie in Lanval die Fee mit der Preisgabe ihres Wissens einen Akt «de générosité» (275) vollzieht, verfährt auch die Dichterin, indem sie den bretonischen Stoff preisgibt und vor dem Vergessen rettet. Und in Eliduc hat man nochmals ein Beispiel dafür, daß zur Lösung der Krise ein «surplus» (53) hinzukommt: Obwohl Eliduc und seine Geliebte sich nach dem Eintritt von Eliducs Ehefrau in ein Kloster ganz ihrer Liebe hingeben könnten, wählen auch sie nach einem Jahr denselben Weg, um «rendre plus qu’on a reçu» (252). Es handelt sich bei der vorangehend zusammengefaßten Arbeit ohne jeden Zweifel um eine sehr geistreiche und von philologischer «finesse» zeugende Arbeit. Und ich kann unumwunden Pierre Dragonetti zustimmen, der in seiner brillanten, philosophisch-literarisch ausgerichteten Einleitung zu diesem Werk (13-49) von einer «lecture illuminante» (31) spricht, die die Verfasserin biete. Nur bleibt festzuhalten, daß es sich um Ausführungen assoziativen Charakters handelt. Frau Mikhaïlova verliert sich permanent in textferne Spekulationen, und dann kann man natürlich jede These aufstellen. Trotzdem hat diese Arbeit ihren unbestreitbaren Wert: Sie liefert, wenn auch auf nicht gesicherter Basis, Ansätze für eine Neuinterpretation des Werkes von Marie de France. Hier könnte und sollte weitergearbeitet werden. A. Arens H Jens N. Faaborg, Les Enfants dans la littérature française du Moyen Age, Copenhague (Museum Tusculum) 1997, 512 p. (Les Etudes Romanes 39) Cet ouvrage se situe dans la grande lignée des études des romanistes scandinaves publiées par l’Institut d’Etudes romanes de l’Université de Copenhague. L’étude de Jens N. Faaborg a nécessité de très nombreuses lectures et un dépouillement fort large de la littérature médiévale française, et l’on peut regretter d’autant plus l’absence d’index. Alors que Doris Desclais Berkvan, dans son excellent ouvrage, Enfance et maternité dans la littérature française des XIIe et XIIIe siècles, Paris 1981, s’intéressait essen- 317 Besprechungen - Comptes rendus tiellement aux romans composés entre 1150 et 1200, l’auteur ne limite son corpus ni chronologiquement, ni thématiquement, ni même par genres littéraires, bien que la lyrique, on s’en serait douté, demeure le parent pauvre. J. N. Faaborg pêche-t-il par naïveté quand il prône, après d’autres historiens du xix e siècle, qu’il ne faudrait garder que «les textes qui sont des témoins sérieux et sincères de leur temps . . .; seuls peuvent donner une impression véridique de la vie d’une époque les textes qui visiblement décrivent l’actualité, sans être influencés par leurs connaissances littéraires ou philosophiques» (10). Et de continuer: «Il est facile de distinguer la réalité derrière les inventions fantaisistes des auteurs et leurs emprunts à la littérature ancienne. A notre avis, il est sans importance qu’il s’agisse d’une tradition littéraire ou non [je souligne], l’essentiel pour nous est que l’idée soit là; toute œuvre d’art, même si elle est apparemment tout à fait imaginaire, a ses racines dans une réalité. Voilà pourquoi nous n’avons pas osé faire un choix [je souligne] parmi les textes qui se sont présentés à nous: même si un texte ne nous fournit pas une image réaliste de son temps, il nous indique les préoccupations de son auteur, de son manipulateur, et finalement de son public» (11). Voyons quelques têtes de chapitres: «Enfants présents dans les textes», où l’on se borne à citer en vrac, tirés de chansons de geste, de romans ou de fabliaux, des exemples d’enfants sans spécifications quelconques. «Les enfants uniques»: 102 cas sont relevés, dont un seul exemple de roturière. Dans «Plusieurs enfants», l’auteur relève que le nombre très important de bâtards variait selon les régions et les époques. L’«Absence d’enfant» est vérifiée dans Tristan et Iseut, Erec et Enide, Lancelot et Guenièvre; l’infécondité est annoncée avec regret et douleur. Les autres points d’intérêt sont les orphelins, les enfants nés en dehors du mariage, les enfants de prêtres, fréquents dans la littérature satirique et les fabliaux, les enfants abandonnés, les enfants vendus, les enfants otages, les enfants sacrifiés, notamment fruits d’un inceste, les enfants enlevés. Un chapitre analyse les maladies et la mortalité enfantine (85- 91); un autre, la conception, la gestation et l’accouchement (92-119). Nous relèverons la mise en garde de la reine de Laurente à sa fille Larine contre Enéas qu’elle inculpe d’homosexualité, cause de la fin du monde faute de conception d’enfants (Enéas, v. 8596-602); les superstitions concernant la conception, dont la paternité attribuée au diable (dans Merlin); un texte parle d’un accouchement par césarienne (Li Fet des Romains 8/ 1s.); treize exemples de naissances de jumeaux sont recensés. Quant aux superstitions concernant l’accouchement (114-17), l’astrologie joue un très grand rôle et la naissance de monstres annonce des événements funestes. La mort de la mère en couches est fréquente; pour décrire le nouveau-né, les premiers soins, l’allaitement et les nourrices, l’auteur s’appuie surtout sur les études des historiens Pierre Riché, Madeleine Foisil, Monique Closson, Danièle Alexandre-Bidon, Eugen Henninger et Ch.-V. Langlois. Les textes décrivent souvent la cérémonie du baptême (149-61), c’est à ce moment-là que l’enfant reçoit son nom. Dans l’étude sur le «petit enfant», c’est la période qui s’étend de la naissance jusqu’à l’âge de sept ans qui est examinée: la nourriture de celui-ci, ses occupations, ses jeux, son éducation, ainsi que les relations mère-enfants. Suit l’analyse de l’enfant «raisonnable», à partir de sept ans: les petits roturiers apprennent un métier et les petits garçons nobles commencent leur entraînement physique et mental pour devenir de bons chevaliers. Christine de Pizan insiste pour que les filles soient suffisamment instruites pour «avoir des clartés de tout». Quant aux écoles, enseignant le trivium et le quadrivium, réservées d’abord aux tonsurés et aux clercs, elles s’ouvrent progressivement aux laïcs. L’auteur s’attache aux opinions sur l’enfance et les enfants; celles qui dominent sont celles qui montrent que «l’enfance est une période sans grande importance» (288), sur laquelle on ne s’étend pas et que l’on a hâte de voir terminée. Les enfants sont importants en 318 Besprechungen - Comptes rendus tant qu’héritiers. J. N. Faaborg s’attarde à étudier la folie et la sottise des enfants (299-305) à travers des expressions de troubadours, que l’auteur interprète d’une manière pour le moins personnelle; par exemple: Trobador, ab sen d’enfanssa de Marcabru, ou Non ai de sen per un efan / aissi sui d’amor entrepres de Bernart de Ventadorn. Un chapitre est consacré aux enfants en temps de guerre, durant lesquels, ils doivent supporter toutes sortes de malheurs: famine, violence, fuite, persécution et meurtre; suit une étude des relations entre frères et sœurs, entre oncles et neveux, entre cousins et cousines. Pour terminer, l’auteur examine l’aspect lexicologique, les formules utilisées pour s’adresser à sa famille ou à des étrangers, «Formules allocutoires» (376-410), l’usage du tutoiement et du vouvoiement, qui est, il fallait s’y attendre, peu pertinent, les textes passant de l’un à l’autre à quelques lignes de distance; l’utilisation des invectives (p.ex . fix a putain, filz de putain) se révèle assez rare. Ensuite l’auteur se penche sur les «termes servant à désigner les enfants» (411-84); la terminologie médiévale n’est pas toujours très précise, mais fort variée: enfant, enfançon, enfançonnet, bachelier, damoisel(le), garçon, garçonnet, jouvencel(le), valet, valeton, popart (= enfant au maillot ), fille, fillette, meschine, meschinette, pucelle, pucelette, baiselette, touse, tousette. La conclusion figure déjà dans le premier paragraphe de l’introduction: «D’où l’on peut conclure [je souligne] qu’en ce qui concerne les textes littéraires français du Moyen Âge, l’enfance est, dans bien des cas, une période sans importance. Beaucoup de textes ne font que mentionner des enfants, p. ex. dans des énumérations, sans nous renseigner davantage ... Il faut ajouter que souvent les enfants sont placés avec d’autres personnes considérées comme des êtres faibles: des femmes ou des vieillards» (7). L’auteur commence par citer de nombreuses études d’historiens (p.ex. p. 50s., 274) et ensuite seulement les textes littéraires sont analysés. Le lecteur peut s’étonner que l’auteur traite le Moyen Âge, et plus particulièrement la littérature médiévale, comme s’il s’agissait de faits psychologiques et sociaux d’aujourd’hui, sous l’angle de la mentalité de la fin du xx e siècle. L’auteur ne sépare pas clairement les textes (Cligès, Ogier, Cassidorus) et les traités médicaux, ainsi le Traité sur les maladies des femmes de Trotula (cité p. 100). La façon de citer les textes médiévaux paraît quelque peu déroutante: «Aquitaine» pour Les Chansons de Guillaume IX d’Aquitaine, éditées par A. Jeanroy. «Diable» pour Robert le Diable, roman d’aventures, édité par E. Löseth. «Londres» pour Le ms. London, Lambeth Palace Library, Misc. Rolls 1435, édité par A. Wallensköld. «Lyrique» pour Nouvelle anthologie de lyrique occitane du Moyen Age, éditée par Pierre Bec. «Marti» pour Les poésies de Bernart Marti, éditées par E. Hoepffner; ou «Vilain» pour Li Proverbe au Vilain, édité par A. Tobler, etc. D’autre part, dans la bibliographie (488-509), une séparation entre les études sociologiques et descriptives de l’enfance et les ouvrages de références (dictionnaires, grammaires, etc.) serait souhaitable. Notons, en passant, la correction «Jacques de Caluwé» (189, 204, 263, etc.) et la référence incomplète de la contribution de Jeanne Lods dans les Cahiers de Civilisation Médiévale. On louera la somme de textes consultés et le travail de pionnier, mais on ne peut que regretter le manque d’index et la délimitation trop floue du corpus qui rendent la consultation ardue et rébarbative. Marie-Claire Gérard-Zai H 319 Besprechungen - Comptes rendus