Vox Romanica
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Francke Verlag Tübingen
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Kristol De StefaniBenjamín García-Hernández (ed.), Estudios de lingüística latina. Actas del ix Coloquio Internacional de Lingüística Latina (Universidad Autónoma de Madrid, 14-18 de abril 1997), 2 vol., Madrid (Ediciones Clásicas) 1998, xviii + 1155 p.
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R. de Dardel
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Die Literaturangaben zu den Artikeln sind nur zum Teil überarbeitet worden. Für das Portugiesische bedeutet dies noch immer (cf. 1. Aufl.) den ausschließlichen Verweis auf Silva Netos Manual de filologia portuguesa (1957), bei dem es sich um Miscellanea aus der Lusitanistik handelt. Relevant wären vielmehr Teyssier, História da Língua Portuguesa 6 , oder Mattoso Câmara, The Portuguese Language 7 . Bei den Kreolsprachen sollte Holms grundlegende Publikation Pidgins and Creoles genannt werden, die sowohl eine theoretische Darstellung als auch eine ausführliche Einzelübersicht zu den Kreolsprachen bietet 8 . Beim Galicischen z. B. fehlt jegliche Literaturangabe. Hier könnte man auf den Band 6/ 2 des Lexikons der Romanistischen Linguistik (LRL) verweisen, das aufgrund seiner Bedeutung im übrigen auch bei den Hauptsprachen durchweg angeführt werden sollte (z. B. auch bei Okzitanisch, Portugiesisch). Es ist noch auf kleine Druckfehler aufmerksam zu machen: «pao» → p-o (538a); «Villers Cotterets» → Villers-Cotterêts (492a); «Île de France» → Île-de-France (217a); «Frz. Guyana» → Frz. Guayana (217a, 218a). Da Sprachennamen im Romanischen (im Gegensatz zum Englischen) allgemein klein geschrieben werden (cf. 1. Aufl.), sollte es in den Artikeln nicht «Eigenbez. Català», «Eigenbez. Français» etc. heißen, sondern → Eigenbez. català, Eigenbez. français etc. Die in der vorliegenden Rezension angesprochenen Punkte sind keinesfalls Gegenstand kontroverser wissenschaftlicher Auseinandersetzungen, sondern sie lassen sich anhand der Fachliteratur leicht nachvollziehen. Im Hinblick auf eine dritte Auflage des Metzler Lexikon Sprache, dessen grundsätzliche Bedeutung als Nachschlagewerk außer Frage steht, wäre eine definitive Überarbeitung der Artikel zur romanischen Sprachwissenschaft absolut notwendig. V. Noll ★ Benjamín García-Hernández (ed.), Estudios de lingüística latina. Actas del ix Coloquio Internacional de Lingüística Latina (Universidad Autónoma de Madrid, 14-18 de abril 1997), 2 vol., Madrid (Ediciones Clásicas) 1998, xviii + 1155 p. Dans ces actes, des latinistes, dont certains de la génération montante, présentent des communications qui s’inspirent de théories variées et plutôt modernes. Ils traitent pour la plupart de sujets spécifiques du latin écrit, voire classique. Quelques-uns se penchent pourtant sur le latin écrit non classique (en général appelé latin vulgaire), ainsi que sur des développements romans, ou bien abordent des sujets du latin classique qui se révèlent avoir des points communs avec les études romanes; c’est à leurs communications que je consacre ce compte rendu. Emilio Nieto Ballester, «Latín med (ac. sing.) y mihi» (89-105). À travers une analyse comparative de ce pronom dans les parlers indo-européens pertinents, l’auteur voit confirmée l’hypothèse selon laquelle le graphème h de mihi n’est plus, dans les anciens textes, qu’une graphie servant à indiquer une voyelle longue et que le pronom au datif se prononce mi avec i long; mibi, plus récent, est une forme refaite sur tibi et sibi. - L’auteur n’étend pas son enquête au protoroman de l’antiquité, qui représente la norme du latin parlé dont dérivent les parlers romans. Pourtant, son hypothèse intéresse le romaniste, parce qu’elle postule par l’étude des textes antiques une forme que les romanistes comparatistes postu- 233 Besprechungen - Comptes rendus 6 P. Teyssier, História da Língua Portuguesa, Lisboa 2 1984. 7 J. Mattoso Câmara Jr., The Portuguese Language, Chicago/ London 1972. 8 J.A. Holm, Pidgins and Creoles, 2 vol., Cambridge, 1988s. lent de leur côté pour le protoroman antique (cf. H. Lausberg, Linguistica romanza, vol. 2, Milano 1971: 102); comme, pour des raisons de chronologie, il s’agit probablement de la même forme de part et d’autre, donc dans la norme écrite et dans la norme parlée, nous avons ici un exemple, non pas unique, mais en tout cas très clair, de la complémentarité des études latines fondées sur l’écrit et des études romanes, ainsi que de la manière dont leurs hypothèses respectives peuvent se renforcer l’une l’autre. Hubert Petersmann, «Gab es ein afrikanisches Latein? Neue Sichten eines alten Problems der lateinischen Sprachwissenschaft» (125-36). L’auteur, intervenant dans l’éternelle discussion des latinistes et des romanistes sur l’hypothèse d’une fragmentation diatopique du latin antique, défend résolument la thèse selon laquelle une fragmentation ne saurait concerner que la langue parlée de couches peu cultivées et surtout campagnardes de la population. En se fondant sur les grammairiens anciens et sur une évaluation quantitative des données épigraphiques, il esquisse une analyse des principaux traits phonologiques, morphologiques et syntaxiques attestés pour l’Afrique, mais dont certains, particulièrement archaïques, se retrouvent, en latin ou en roman, dans d’autres régions relevant des premières conquêtes romaines. Et il se pose la question de savoir s’il ne faut pas y voir des éléments d’origine italique plutôt que strictement latine. Pierluigi Cuzzolin, «Quelques remarques syntaxiques à propos de ecce» (261-71). L’auteur part de la double série de démonstratifs romans, issue respectivement de ille/ iste et de ecce (ou eccu/ accu)-ille/ iste, et de l’explication traditionnelle, à son avis insuffisante, de la formation de la seconde série par un besoin d’étoffement phonique. L’explication de Cuzzolin consiste en ceci: la seconde série sert à marquer les éléments thétiques, alors que la première série sert d’anaphorique, puis aussi d’article. - L’hypothèse est sans doute valable dans la norme latine écrite, mais me paraît cadrer mal avec les données romanes, au sujet desquelles l’auteur observe du reste une prudente réserve. Il y a en effet, du côté du roman, trois obstacles. (a) Il y a un écart chronologique; l’auteur étudie la formation de la seconde série dans des textes latins (Plaute, Cicéron, Suétone, la Peregrinatio, Martin de Braga) et constate que le passage de la particule originairement extraphrastique ecce dans le domaine intraphrastique du syntagme nominal y est tardif: ecce + nom apparaît dans la Peregrinatio, et ecce + ille/ iste, qui correspond donc à la seconde série romane, apparaît au vi e s. Or, les parlers romans suggèrent que la seconde série, attestée en sarde et en roumain, remonte au moins au protoroman du début de notre ère. (b) Il y a une différence de structure, car les parlers romans n’attestent pas ecce + nom. (c) Il y a enfin une différence sémantique; les parlers romans, semble-t-il, ne connaissent pas de différence de fonction entre les deux séries. Dans ces conditions, l’explication des données romanes par le besoin d’étoffer des termes particulièrement brefs, qui est l’explication admise par les romanistes (cf. H. Lausberg, op. cit.: 135ss.), me paraît préférable. En attendant d’être mieux fixé sur d’éventuels liens historiques entre l’évolution du latin écrit et celle du protoroman, on peut au moins retenir l’existence d’un certain parallélisme typologique. Gerd Haverling, «On the development of the perfect and imperfect tenses in late Latin» (363-78). L’auteur scrute dans les textes latins l’emploi de l’imparfait et du parfait et constate une évolution, au cours de laquelle l’opposition classique entre premier plan et arrière-plan est remplacée par un système fondé sur l’opposition perfectif/ imperfectif. Dans ce cadre, il met en évidence une évolution que reflètent les parlers romans: dans la prose classique, des verbes non dynamiques, comme tacere je suis silencieux , ont en général un parfait non dynamique, tacui j’étais silencieux , tandis que le parfait du verbe préfixé avec con-, conticui, a un sens dynamique, par quoi l’auteur entend un sens inchoatif, j’ai cessé de parler ; mais voilà qu’en latin tardif, le système change, tacui prenant le sens dynamique, j’ai cessé de parler . Les deux exemples suivants illustrent chacun de ces emplois: 234 Besprechungen - Comptes rendus Et surgens princeps sacerdotum ait illi: «Nihil respondes ad ea quae isti aduersum te testificantur? » Iesus autem tacebat . . . Le grand prêtre se leva et lui dit: «Tu n’as rien à répondre? De quoi ces gens témoignent-ils contre toi? » Mais Jésus gardait le silence . (Vulgate Mt 26,62s.) Et postquam tacuerunt, respondit Jacobus dicens . . . Quand ils eurent achevé, Jacques à son tour prit la parole . (Vulgate Ac 15,13) Le second emploi fait surface dans la plupart des parlers romans (366 N5), dans des phrases que Meyer-Lübke (Grammaire des langues romanes, vol. 3, Paris 1900: 136-38) réunit sous le nom de «prétérit inchoatif» et illustre avec le français moderne j’eus je reçus , je sus j’appris , je connus j’éprouvai . - Comme le verbe latin préfixé conticere ne passe pas dans les parlers romans, il y a dans ce cas, et sans doute dans d’autres, que l’auteur examine aussi (florui/ efflorui et timui/ extimui), une réduction morphologique compensée par le contexte, ce qui est un processus usuel dans la formation du protoroman. Sándor Kiss, «Les différentes expressions du procès sans agent: vue diachronique» (419- 27). Il s’agit de l’analyse, dans les textes latins, de la réorganisation générale de la voix passive sans agent (mutatur, se mutat, mutat, mutatus est), avec l’hétérogénéité qui la caractérise et ses rapports ambigus avec la voix active; on en retrouve un reflet dans les parlers romans (Chanson de Roland: Par grant dulor sunet sun olifan il fait sonner son olifan , Sunent cil graisle et derere et devant Les trompettes sonnent ). Piera Molinelli, «The evolution of subjunctive (mood and tenses) in subordinate clauses from Latin to Romance» (555-70). Il s’agit d’une analyse assez poussée du jeu de règles et de leur évolution dans les textes latins, compte tenu aussi de textes vulgaires. - Une chose cependant est gênante: d’une part, à la lecture du titre, on s’attend à un prolongement de la description jusque sur le terrain des parlers romans; d’autre part, ce prolongement manque dans la communication (sauf deux lignes finales au sujet de la survivance du plusque-parfait du subjonctif); en outre, la plupart des règles que l’auteur cite pour le latin écrit ne se retrouvent pas à l’origine des parlers romans, tandis qu’à l’inverse celles qui sont, au départ, communes aux parlers romans et remontent au protoroman de l’antiquité (il s’agit de la corrélation indicatif/ subjonctif et subordonnée factuelle/ non factuelle) sont citées comme règles du latin écrit, mais sans référence aux parlers romans. Ces inconséquences proviennent, je suppose, de ce que l’auteur, suivant un modèle dont les romanistes comparatistes ont déjà démontré l’insuffisance, croit que les parlers romans dérivent en principe du latin des textes tardifs. Agustín Ramos Guerreira, «Consideraciones sobre la expresión de la posesión externa en latin» (673-88). Ce sont des considérations typologiques sur la possession externe, c’està-dire construite avec un des verbes esse, habere et tenere. En latin, ces constructions sont à peu près équivalentes et en partie coprésentes. Mais, comme expressions de la possession, elles tendent à se grammaticaliser à tour de rôle et à se substituer les unes aux autres, dans l’ordre ci-dessus. Il s’agit toutefois d’un processus lent, puisque les trois constructions ont des dérivés dans le Cid (685). - Le romaniste trouve là confirmation de deux thèses relatives au protoroman, savoir que le possessif avec esse + datif, le premier à disparaître, ne peut pas y être postulé et que la construction possessive avec habere précède celle avec tenere. Antonio M A Martín Rodríguez, «La polisemia de locare» (987-1001). Dans cette communication, l’auteur explique, par une analyse des sémèmes, la genèse et le fonctionnement synchronique de couples lexicaux polysémiques liés par une fonction sémantique réciproque, comme on la trouve dans le fr. louer donner à loyer / prendre à loyer . Il appert que cette structure se présente aussi avec d’autres verbes de même signification (l’esp. alquilar et arrendar, l’it. affittare, appigionare et noleggiare) et qu’elle a existé, avec d’autres significations, telles donner / prendre et vendre / acheter , dans des dialectes indo-européens, à 235 Besprechungen - Comptes rendus partir de racines probablement encore monosémiques, dont par exemple l’all. verkaufen/ kaufen est un reflet indirect. D’autre part, cette structure n’est pas le fait de toutes les langues; l’angl. a to let/ to hire, et en latin même, le couple polysémique locare, dont dérive le fr. louer, fait suite à un couple de deux termes monosémiques, locare donner à loyer et conducere prendre à bail . Nous sommes donc en présence d’un fait de typologie lexicale contingent, qui, d’aventure, intéresse, parmi d’autres, le latiniste et le romaniste. R. de Dardel ★ Benjamín García-Hernández (ed.), Latín vulgar y tardío. Homenaje a Veikko Väänänen (1905-1997), Madrid (Ediciones Clásicas) 2000, xxx + 237 p. Le prologue (xi-xv), de la main de B. García-Hernández, retrace la carrière et la personnalité de Väänänen; il est suivi d’une liste de ses publications (xvii-xxx). Le reste de l’ouvrage comporte quinze contributions, dont je ne commenterai ici que celles qui intéressent les romanistes. José Miguel Baños Baños, «Vulgarismos sintácticos en Plauto (II): Quae ad patrem vis nuntiari (Capt. 360)» (1-15). L’auteur soutient qu’en matière de syntaxe vulgaire, les traits communs à Plaute et aux périodes tardives, ainsi qu’au roman, ne sont pas historiquement liés. Cette thèse, illustrée par la paire des constructions avec objets au datif et avec ad + accusatif, est étayée principalement des arguments suivants: d’une part, chez Plaute, les deux constructions n’ont pas la même distribution, la construction prépositionnelle conservant en partie un sens spatial, d’autre part, cette distribution différenciée existe aussi en latin classique. - Ces arguments ne me semblent guère solides: (a) l’exploitation sémantique de ce doublet chez Plaute est un processus normal, mais qui ne préjuge pas de la suite, puisque le protoroman et les parlers romans prouvent que le datif a fini par céder la place à la construction prépositionnelle, (b) la présence de ce doublet en latin classique, où le datif subsiste, n’engage pas le latin parlé de la même époque, où le datif a déjà disparu, comme le montre le protoroman antique reconstruit. Il me paraît difficile donc de nier la persistance de la construction prépositionnelle du latin préclassique aux parlers romans, selon un parcours du reste maintes fois repéré pour d’autres traits. Javier Elvira González, «Observaciones sobre la hipótesis de una declinación bicasual en la última etapa del latín de Hispania» (31-43). En se fondant à la fois sur le protoroman reconstruit et sur des matériaux épigraphiques, l’auteur admet par hypothèse l’existence d’une déclinaison originairement bicasuelle, consistant en un nominatif et un cas oblique. - Si j’en crois le seul protoroman, il me paraît certain qu’il y a eu tardivement un système bicasuel de ce type, dont les traces caractérisent les parlers romans de la Romania continentale centrale et orientale (cf. R. de Dardel, «La genèse du génitif-datif», VRom. 58 [1999]: 26-56). Néanmoins, la description proposée ne me convainc pas, parce que l’auteur analyse ensemble et sans cadre de référence spatio-temporelle les formes reconstruites du protoroman et les formes épigraphiques, comme si elles étaient équivalentes au point de vue épistémologique et relevaient forcément du même système. Carmen Gallardo, «Vivere est bibere: de la b y la v» (45-62). Un vieux problème - véritable serpent de mer des études romanes - est ici reconsidéré et mis à jour. Il s’agit de l’évolution des sons latins représentés par les lettres b et v et de leurs rapports paradigmatiques et syntagmatiques. L’auteur donne une liste d’exemples tirés d’inscriptions, examine le témoignage des grammairiens latins, ainsi que les sons représentés par ces lettres dans les langues romanes. Abordant l’état de la question, il relève les contradictions entre les 236 Besprechungen - Comptes rendus