eJournals Vox Romanica 60/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2001
601 Kristol De Stefani

Benjamín García-Hernández (ed.), Latín vulgar y tardío. Homenaje a Veikko Väänänen (1905-1997), Madrid (Ediciones Clásicas) 2000, xxx +237 p.

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2001
R.  de Dardel
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partir de racines probablement encore monosémiques, dont par exemple l’all. verkaufen/ kaufen est un reflet indirect. D’autre part, cette structure n’est pas le fait de toutes les langues; l’angl. a to let/ to hire, et en latin même, le couple polysémique locare, dont dérive le fr. louer, fait suite à un couple de deux termes monosémiques, locare donner à loyer et conducere prendre à bail . Nous sommes donc en présence d’un fait de typologie lexicale contingent, qui, d’aventure, intéresse, parmi d’autres, le latiniste et le romaniste. R. de Dardel ★ Benjamín García-Hernández (ed.), Latín vulgar y tardío. Homenaje a Veikko Väänänen (1905-1997), Madrid (Ediciones Clásicas) 2000, xxx + 237 p. Le prologue (xi-xv), de la main de B. García-Hernández, retrace la carrière et la personnalité de Väänänen; il est suivi d’une liste de ses publications (xvii-xxx). Le reste de l’ouvrage comporte quinze contributions, dont je ne commenterai ici que celles qui intéressent les romanistes. José Miguel Baños Baños, «Vulgarismos sintácticos en Plauto (II): Quae ad patrem vis nuntiari (Capt. 360)» (1-15). L’auteur soutient qu’en matière de syntaxe vulgaire, les traits communs à Plaute et aux périodes tardives, ainsi qu’au roman, ne sont pas historiquement liés. Cette thèse, illustrée par la paire des constructions avec objets au datif et avec ad + accusatif, est étayée principalement des arguments suivants: d’une part, chez Plaute, les deux constructions n’ont pas la même distribution, la construction prépositionnelle conservant en partie un sens spatial, d’autre part, cette distribution différenciée existe aussi en latin classique. - Ces arguments ne me semblent guère solides: (a) l’exploitation sémantique de ce doublet chez Plaute est un processus normal, mais qui ne préjuge pas de la suite, puisque le protoroman et les parlers romans prouvent que le datif a fini par céder la place à la construction prépositionnelle, (b) la présence de ce doublet en latin classique, où le datif subsiste, n’engage pas le latin parlé de la même époque, où le datif a déjà disparu, comme le montre le protoroman antique reconstruit. Il me paraît difficile donc de nier la persistance de la construction prépositionnelle du latin préclassique aux parlers romans, selon un parcours du reste maintes fois repéré pour d’autres traits. Javier Elvira González, «Observaciones sobre la hipótesis de una declinación bicasual en la última etapa del latín de Hispania» (31-43). En se fondant à la fois sur le protoroman reconstruit et sur des matériaux épigraphiques, l’auteur admet par hypothèse l’existence d’une déclinaison originairement bicasuelle, consistant en un nominatif et un cas oblique. - Si j’en crois le seul protoroman, il me paraît certain qu’il y a eu tardivement un système bicasuel de ce type, dont les traces caractérisent les parlers romans de la Romania continentale centrale et orientale (cf. R. de Dardel, «La genèse du génitif-datif», VRom. 58 [1999]: 26-56). Néanmoins, la description proposée ne me convainc pas, parce que l’auteur analyse ensemble et sans cadre de référence spatio-temporelle les formes reconstruites du protoroman et les formes épigraphiques, comme si elles étaient équivalentes au point de vue épistémologique et relevaient forcément du même système. Carmen Gallardo, «Vivere est bibere: de la b y la v» (45-62). Un vieux problème - véritable serpent de mer des études romanes - est ici reconsidéré et mis à jour. Il s’agit de l’évolution des sons latins représentés par les lettres b et v et de leurs rapports paradigmatiques et syntagmatiques. L’auteur donne une liste d’exemples tirés d’inscriptions, examine le témoignage des grammairiens latins, ainsi que les sons représentés par ces lettres dans les langues romanes. Abordant l’état de la question, il relève les contradictions entre les 236 Besprechungen - Comptes rendus diverses hypothèses sur la nature et l’âge des processus évolutifs, leur fragilité et la nécessité de les laisser «ouvertes». - À mon avis, ce n’est là que sagesse, vu l’extrême complexité du problème et surtout la difficulté qu’il y a à interpréter les graphèmes dans les textes anciens. Benjamín García-Hernández, «Los resultados del prefijo latino suben español» (63- 96). Par une approche structuraliste combinée avec la diachronie, l’auteur cerne les significations de suben latin; il isole ainsi trois sens de base ordonnés chronologiquement: subexprime, par opposition à de-, la direction verticale (descipere regarder d’en haut / suscpere regarder de bas en haut ), par opposition à prae-, la position non verticale (praecedere marcher devant / succedere marcher à la suite ), par opposition à super-, la position verticale (superiacere être étendu dessus / subiacere être étendu dessous ). Ces structures, établies et soigneusement argumentées pour le latin écrit, rejoignent en fait le protoroman, puisqu’elles se reflètent dans les parlers romans, notamment dans la langue espagnole, à laquelle l’auteur s’attarde en particulier. Tomás González Rolán, «La contribución de los lenguajes sectoriales a la evolución y renovación del latin» (113-23). Toute langue, le latin compris, présente, en plus d’une base pour la communication commune, une différenciation interne, qui se produit dans le temps et dans l’espace, et selon les niveaux sociaux et la situation des locuteurs. À ce propos, l’auteur se penche sur les traits sectoriels, qui diversifient la langue en fonction de la vie sociale et professionnelle, et il relève, entre la langue sectorielle et la langue commune, une influence réciproque, par restriction et extension de sens, observable en diachronie. À titre d’exemple de l’influence de la langue commune sur la langue sectorielle, l’auteur cite le lat. secare, qui ne conserve le sens de couper que dans le parler relativement archaïque de la Sardaigne, mais dont les dérivés dans les autres parlers romans, relevant d’un latin plus récent, signifient faucher ou scier , l’aspect par excellence de l’action de couper dans la population rurale. M A Jesús López Pantoja, «Camara non Cammara (App.Pr. 84): la geminada latina -mmen euskera» (157-69). Du moment que le basque a été influencé par le latin et le roman, y compris dans des mots attestant le passage de -mbà -m- (comme zaminka < lat. sa(m)bucu ‘sureau’), on s’explique difficilement le passage inverse, de -mà -mb- (comme ganbara < lat. camera). Considérant comme peu satisfaisante l’explication traditionnelle par une hypercorrection et s’appuyant sur une chronologie diversifiée des emprunts basques, au latin d’abord, aux parlers romans ensuite, l’auteur propose une explication à partir d’un renforcement de la consonne simple, de -mà -mmd’abord (attesté par cammara de l’Appendix Probi, ainsi que par des dérivés romans), puis à -mb- (dont on trouve des témoins également en roman: milanais scimbia scimmia , calabrais kambera < *kammera). A. M A Moure Casas, «Sum + genitivo y su herencia en castellano» (195-208). En latin écrit, la construction génitif + sum es propio de n’a pas, du moins à l’origine, connu de substitutions prépositionnelles du type de + ablatif, comme les autres emplois du génitif; son emploi, d’abord avec des noms [+animé], s’étend par la suite à des [-animé] et aux abstraits; la construction prépositionnelle est tardive. Les deux constructions se transmettent à l’ancien castillan par voie savante, sous une forme figée (es menester < est ministerii) ou non (es de aflictïon). Emilio Nieto Ballester, «Paco Otajuán (Laguerta, Huesca) y Otero de Naraguantes (Fabero, León). Una nota a propósito de una imagen toponímica» (209-19). L’auteur, par une analyse phonétique et sémantique, défend la thèse que ces deux toponymes, très différents de prime abord et se rapportant à des lieux que séparent des centaines de kilomètres, reflètent un type de composé commun et ont à l’origine un sens identique. Comme paco est un dérivé substantival de opacum, que otaadjectif et otero substantif sont des dérivés de altum, que naraest un dérivé de nigrum et que -juán ainsi que -guantes sont des dérivés 237 Besprechungen - Comptes rendus de fuentem, ces toponymes renvoient tous les deux à la même «image toponymique», composée des trois référents lieu sombre (Paco, Nara-), lieu élevé (Ota-, Otero) et source (-juán, -guantes). R. de Dardel ★ Peter Stotz, Handbuch zur lateinischen Sprache des Mittelalters, vol. 2: Bedeutungswandel und Wortbildung, München (Beck) 2000, xxvi + 482 p. (Handbuch der Altertumswissenschaft ii.5.2) Es ist erfreulich, daß hier schon wieder ein Band des Handbuchs zur lateinischen Sprache des Mittelalters von Peter Stotz angezeigt werden kann. Im letzten Jahrgang dieser Zeitschrift (VRom. 59: 217s.) ist der 4. Band dieses Werkes besprochen worden. Neu liegt jetzt Band 2 vor, der die beiden «Bücher» v: Bedeutungswandel (3-228) und vi: Wortbildung (231- 482) enthält. Die zügige Abfolge, in der bisher die Bände 3 (1996), 4 (1998) und 2 (2000) erschienen sind, läßt auf einen baldigen Abschluß des Gesamtwerkes hoffen, von dem nun noch Band 1 (Einleitung. Lexikologische Praxis. Wörter und Sachen. Lehnwortgut) und der abschließende Registerband 5 (Bibliographie, Quellenübersicht und Register) ausstehen. Was in früheren Rezensionen schon gesagt wurde, kann nicht genug unterstrichen werden: Peter Stotz hat sich mit diesem Handbuch auf ein riesiges Wagnis eingelassen, denn etwas Vergleichbares gibt es überhaupt noch nicht, und die Aufgabe, die vielfältigen Erscheinungsformen des mittelalterlichen Lateins in einem kohärenten Ganzen darzustellen, läßt an Schwierigkeit nichts zu wünschen übrig. Daß dieses Titanenwerk tatsächlich zu einem glücklichen Ende kommen und für alle Mediävisten ein lange ersehntes und wertvolles Hilfsmittel darstellen wird, kann man jetzt zuversichtlich erwarten. Der Wert eines Handbuchs (ähnlich wie der eines Wörterbuchs) läßt sich erst beurteilen, wenn man intensiv damit gearbeitet hat. Zudem werden die verschiedenen Benutzer (Latinisten, Romanisten, Historiker etc.) je verschiedene Fragen an ein solches Auskunftswerk stellen, und es ist a priori auszuschließen, daß alle Bedürfnisse aller Leser befriedigt werden können. Wichtig ist, daß eine übersichtliche Gliederung, ein detailliertes Verweissystem und ein ausführliches Register den Benutzer bei seiner Konsultation leiten. Da beim gegenwärtigen Stand der Publikation noch nicht all diese Informationen vorliegen, ist es nicht möglich, jetzt schon eine abschließende Wertung vorzunehmen. Gerade bei der Lektüre des jetzt neu vorliegenden 2. Bandes fragt man sich zuweilen, wie denn der Stoff im Einzelnen von dem in Band 1 behandelten abgegrenzt sei. Sowohl die Thematik «Wörter und Sachen» als auch das Gebiet «Lehnwortgut», die laut Inhaltsübersicht einen Teil des ersten Bandes ausmachen werden, spielen auch im 2. Band eine wichtige Rolle. Was allfällige theoretische Unschärfen angeht, versucht sich der Autor mehrfach durch den Hinweis abzusichern, sein Werk sei primär auf den praktischen Nutzen ausgerichtet. Allerdings ist für mich die Erklärung, das Handbuch richte sich «an den linguistischen Laien» (4), schwer verständlich. Wer könnte mehr an der Darstellung der mittellateinischen Sprache interessiert sein als Linguisten, seien es nun (aufgeschlossene) Altphilologen oder Spezialisten der mittelalterlichen Vulgärsprachen? Daß freilich bei den Mittellateinern selbst, mit wenigen Ausnahmen, der Schwerpunkt mehr auf der literarisch-textkritischen Seite liegt als auf der Linguistik, ist eine bekannte Tatsache und dürfte mit ein Grund sein für die apologetischen Bemerkungen des Verfassers. Ein Punkt, in dem ich mit der (allerdings nicht explizit formulierten) Grundposition des Autors nicht übereinstimme, betrifft die Auffassung von den Modalitäten des Sprachwandels im Bereich der Wortbildung. In den einleitenden Paragraphen zu Buch vi, das der 238 Besprechungen - Comptes rendus