Vox Romanica
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0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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2001
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Kristol De StefaniCornelia Klettke/António C. Franco/Gunther Hammermüller (ed.), Ästhetik der Texte – Varietät von Sprache. Beiträge zu Paul Valéry und zur Romanischen Philologie. Festschrift für Jürgen Schmidt-Radefeldt, Tübingen (Narr) 2000, xxiii + 334 p.
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2001
Christina Vogel
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Da Literatur «Lebensäußerung» ist, kann sie natürlich nicht losgelöst von den historischen Rahmenbedingungen betrachtet werden, in denen sie entstanden ist. Das haben im Prinzip wohl auch die Autoren dieses Bandes so gesehen; warum sonst sollte man im Annex in der Chronologie die Nebeneinanderstellung von historischen Fakten und literarischen Werken vorfinden? Aber leider beschränkt sich die Einbeziehung des historischen Hintergrundes allein hierauf mit Ausnahme von dem bereits erwähnten Beitrag von J. Vignes über das 16. Jahrhundert. Mein abschließendes Urteil über diese Arbeit kann darum nur gemischten Charakters sein. Sie ist ein Werk von großer Erudition und enormem Fleiß, eine Handreichung für Studierende des «premier cycle» ist sie allerdings nicht - leider! A. Arens ★ Cornelia Klettke/ António C. Franco/ Gunther Hammermüller (ed.), Ästhetik der Texte - Varietät von Sprache. Beiträge zu Paul Valéry und zur Romanischen Philologie. Festschrift für Jürgen Schmidt-Radefeldt, Tübingen (Narr) 2000, xxiii + 334 p. Ce recueil d’hommages offert à Jürgen Schmidt-Radefeldt à l’occasion de son soixantième anniversaire est un très beau témoignage, apporté par des collègues et des amis, de la richesse et de la diversité des travaux du jubilaire. Dans la préface, Cornelia Klettke, «Meer - Kap - Leuchtturm: Flüchtiger Fuß und Brückenschläge des Denkens» (xv-xviii) et Gunther Hammermüller, «Jürgen Schmidt-Radefeldt als Lusitanist, aber nicht nur . . . » (xix-xx) soulignent le caractère interdisciplinaire des recherches de J. Schmidt-Radefeldt, soucieux de franchir les frontières entre les sciences sociales et les sciences naturelles, entre la linguistique et les études littéraires, entre des domaines apparemment éloignés de la lusoet de la francophonie. La bibliographie des années 1965-1999, sur laquelle s’achève le volume (323-34), montre que J. Schmidt-Radefeldt ne se lasse pas d’œuvrer pour le dialogue entre les différentes sciences et cultures. Le recueil se compose de deux parties. La première réunit sept contributions consacrées à Paul Valéry, la seconde quinze études conduites sur la philologie lusitanienne et romane. En dépit de cette division, certains thèmes de réflexion sont présents dans les deux sections mettant en valeur la capacité de J. Schmidt-Radefeldt à se faire le médiateur entre les disciplines. Ce sont les analyses de questions liées à la pratique de la traduction qui occupent, dans ce livre, une place particulièrement importante. Elles rendent hommage au mérite du jubilaire, traducteur éminent des Œuvres et des Cahiers de Paul Valéry et grand spécialiste dans l’étude comparée des langues. À l’intérieur du premier volet, Robert Pickering, «Pour un Valéry ‹anglais›: enjeux de la prose lyrique des Cahiers» (55-73) et Brian Stimpson, «Traduire la pensée/ traduire les Cahiers: des pas vers les Notebooks of Paul Valéry» (75-85) - responsables, avec Paul Gifford, de l’édition anglaise des Cahiers - examinent des problèmes que soulève la traduction en anglais des milliers de notes de Paul Valéry. R. Pickering discute les difficultés résultant du fait que la prose «poétique» des Cahiers relève de différents régimes d’écriture et favorise «l’imbrication du concret et de l’abstrait» (59). Qui se propose de traduire cette prose particulière se voit confronté à «l’écueil de la systématisation» (56) et au problème des continuels glissements d’un niveau stylistique à un autre. Dans le but d’exposer les stratégies et les principes qui fondent la version anglaise des Cahiers/ Notebooks, B. Stimpson met en évidence que traduire est, pour Valéry, l’une des opérations mentales de base. Écrire sa pensée signifie, inévitablement, la modification de la parole intérieure. Traduction d’une traduction, les Notebooks théorisent un processus au sein duquel s’inscrit l’idée d’écart. Alors 309 Besprechungen - Comptes rendus qu’on lit avec intérêt les réflexions judicieuses des traducteurs anglais, on regrette que Kunio Tsunekawa n’ait approfondi, dans sa contribution «Paul Valéry, lecteur de T’ao Ts’ein par l’intermédiaire de Liang Tsong Taï» (87-95), ni la question de l’immense différence qui sépare le chinois du français, ni la notion évoquée de la «poésie philosophique» (91). Dans la deuxième partie, ce sont les études de Sybille Große, «Zwischen ‹Anpassen› und ‹Übersetzen›: Paulo Coelho auf brasilianisch und portugiesisch» (161-74) et de Rudolf Windisch, «Wortkomik in Molières Les Précieuses Ridicules und ihre deutsche Übersetzung» (303-22), qui enrichissent la réflexion sur la pratique de la traduction. La première montre, de façon convaincante, que les remaniements intralangagiers - il s’agit de certaines modifications des romans de P. Coelho, «traduits» du portugais brésilien en portugais européen - ne se distinguent pas fondamentalement des stratégies utilisées dans les cas où l’on passe d’une langue à une autre. Le second propose une lecture critique d’une nouvelle traduction en allemand (H. Weigel, Zürich 1975) de la comédie de Molière, cherchant à savoir si le style comique de l’original a pu être transposé dans la langue cible par des expressions adéquates. Il paraît problématique que l’analyse se fonde exclusivement sur des mots considérés, en dehors d’un contexte discursif plus large, comme unités lexicales de base. À la fin, l’auteur reconnaît qu’il ne peut s’agir de trouver une équivalence mot à mot, mais de préserver, au moyen d’une «verschobene Äquivalenz» (320), le ton sarcastique et l’ironie qui caractérisent la comédie de Molière dans son ensemble. La première partie rassemble, par ailleurs, deux études qui rappellent que Valéry, malgré son apparente position anti-politique, n’a pas été indifférent aux problèmes actuels de son temps. Karl Alfred Blüher, «Paul Valéry und die politischen Idole » (3-20), situe Valéry dans la tradition des moralistes éclairés et voit en lui un penseur, individualiste et anarchiste, préoccupé de démasquer les idoles politiques - à commencer par les idées de nation et de peuple. En accord avec cette interprétation, Nicole Celeyrette-Pietri, «Valéry: Regards sur le monde» (21-27), souligne que l’auteur de Une Conquête méthodique (l’article a paru, en janvier 1897, sous le titre La Conquête allemande) et de La Crise de l’esprit (1919) a refusé tous les partis et idéologies, analysant les problèmes politiques et économiques «à grande échelle, et d’un point de vue de stratège» (27). Bien qu’elle reconnaisse que Valéry a ignoré certains problèmes, elle ne s’attache pas à les sortir de l’ombre. C’est un Valéry politically correct qui nous est présenté. Les contributions de Cornelia Klettke, «Ereignis und Phantasma in La Jeune Parque von Valéry» (29-42) et de Hartmut Köhler, «Valéry und die Erforschung des Bewußtseins. Der Vorblick im Rückblick» (43-53), abordent l’œuvre et la pensée de Valéry sous l’angle de modèles et de théories qui sont d’actualité. S’inspirant, entre autres, de Foucault, Deleuze et Derrida, Cornelia Klettke recourt dans son analyse de La Jeune Parque à la notion de l’«écriture» 1 , tandis que H. Köhler interroge les conceptions valéryennes de l’esprit et de la conscience à la lumière des nouvelles sciences cognitives. Ces études ouvrent des perspectives intéressantes; je m’étonne seulement que les deux auteurs s’autorisent de citer des extraits du poème, comme si des mots ou des vers isolés de La Jeune Parque pouvaient être utilisés pour étayer l’argumentation de leurs analyses. On ne s’étonnera pas de constater que la seconde partie du recueil d’hommages est plus hétérogène que la première. Les nombreuses contributions rassemblées sous la rubrique de la philologie lusitanienne et romane touchent à des questions très variées. Il me semble peu raisonnable de vouloir les discuter en détail l’une après l’autre. La plupart d’entre elles 310 Besprechungen - Comptes rendus 1 Cornelia Klettke renvoie fréquemment à sa thèse d’habilitation, Simulakrum Schrift. Untersuchungen zu einer Ästhetik der Simulation bei Valéry, Pessoa, Borges, Klossowski, Tabucchi, Del Giudice, De Carlo, München 2001, dont la lecture semble un préalable si l’on souhaite suivre l’analyse très dense du célèbre poème de Valéry. concernent l’une des variantes de la langue portugaise, envisagée de différents points de vue: José Luís de Azevedo do Campo, «Metakommunikative Formeln im Portugiesischen und ihre Entsprechungen im Deutschen» (107-16), Wolf Dietrich, «Brasilianische Toponomastik am Beispiel der Ortsnamen des Staates Paraná» (117-31), Eberhard Gärtner, «Sprachlicher ‹Substandard› in der brasilianischen Musikfolklore» (147-60), Gunther Hammermüller, «Onomasiologische Vorüberlegungen zu Mahlzeitenbezeichnungen im Portugiesischen» (175-84), Helmut Lüdtke, «Kleine Beiträge zur portugiesischen Sprachgeschichte» (211-23). La présence des articles de Erwin Koller, «Zu Germanismen im Portugiesischen» (185- 210) et de Dieter Messner, « chiça! interj. (vulg.) . . . do al. Scheiße. Über Germanismen im Portugiesischen» (225-43) répond à l’un des centres de recherche de Jürgen Schmidt-Radefeldt, qui a travaillé, ces dernières années, à la publication du Dicionário de anglicismos e germanismos na língua portuguesa 2 . Une demi-douzaine d’études complètent la deuxième partie, mais au lieu de les énumérer, je me contenterai d’inviter tout le monde à lire ce beau livre dont la richesse et la diversité des contributions témoignent d’une vie de professeur et de chercheur extrêmement féconde. En conclusion, je me permets de citer l’avant-dernier paragraphe de l’hommage de Judith Robinson-Valéry: Nous pouvons tous être fiers de ce que notre collègue et grand ami a fait, car chez lui l’intelligence, l’humanité et le sens aigu de la justice ont toujours su œuvrer ensemble au nom d’une des causes les plus nobles de toutes: le respect de la dignité humaine. (xxiii) Christina Vogel ★ Wauchier de Denain, La Vie Mon Signeur seint Nicholas le Beneoit Confessor. Édition critique par John Jay Thompson, Genève (Droz) 1999, 266 p. (TLF 508) En l’espace d’une vingtaine d’années, entre 1885 et 1905 environ, Paul Meyer a classé de façon définitive les manuscrits de deux grands ensembles textuels de la littérature française: l’Histoire ancienne et les Légendiers français, c’est-à-dire ces recueils hétérogènes rassemblant vies de saints et miracles. Dans les deux dossiers, le nom de Wauchier de Denain apparaît comme celui d’un auteur possible, identifiable, surtout, grâce à sa «griffe» qu’est l’emploi de moralisations octosyllabiques dans un récit autrement en prose. Avec la présente édition, qui correspond à une vaste part du corpus de saint Nicolas en français, John Jay Thompson nous offre selon toute probabilité un pan supplémentaire de l’œuvre de cet auteur. Dans son introduction, l’éditeur avance en effet des arguments plausibles en faveur de l’attribution de ce texte à Wauchier de Denain, entre autres la présence de quelques octosyllabes à contenu moralisant. Tout cela est bien mené et fort convaincant. Mais le lecteur ingénu se pose à propos de ces vers aussi une autre question sur laquelle l’introduction est muette: quelle est leur utilité au sein d’une œuvre en prose? Pourquoi Wauchier de Denain, si c’est bien lui, insère-t-il tout à coup des octosyllabes dans son texte? «Signature»? Vestige d’une tradition générique plus ancienne? Mise en évidence de la moralisation personnelle? Quoi qu’il en soit, Wauchier de Denain n’est qu’un chaînon sur le chemin qui mène de la tradition nicolasienne grecque aux textes français, et la partie la plus ample de l’introduction décrit le rôle de relais qu’il a pu jouer dans la diffusion de la légende. En simplifiant les faits exposés dans l’introduction, qui n’est du reste pas un modèle de clarté, on 311 Besprechungen - Comptes rendus 2 Ce dictionnaire, écrit en collaboration avec Dorothea Schurig, a paru en 1997 à Francfort s. M. (Teo Mesquita Ferrer).
