eJournals Vox Romanica 60/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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2001
601 Kristol De Stefani

Wauchier de Denain, La Vie Mon Signeur seint Nicholas le Beneoit Confessor. Édition critique par John Jay Thompson, Genève (Droz) 1999, 266 p. (TLF 508)

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2001
R. Trachsler
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concernent l’une des variantes de la langue portugaise, envisagée de différents points de vue: José Luís de Azevedo do Campo, «Metakommunikative Formeln im Portugiesischen und ihre Entsprechungen im Deutschen» (107-16), Wolf Dietrich, «Brasilianische Toponomastik am Beispiel der Ortsnamen des Staates Paraná» (117-31), Eberhard Gärtner, «Sprachlicher ‹Substandard› in der brasilianischen Musikfolklore» (147-60), Gunther Hammermüller, «Onomasiologische Vorüberlegungen zu Mahlzeitenbezeichnungen im Portugiesischen» (175-84), Helmut Lüdtke, «Kleine Beiträge zur portugiesischen Sprachgeschichte» (211-23). La présence des articles de Erwin Koller, «Zu Germanismen im Portugiesischen» (185- 210) et de Dieter Messner, « chiça! interj. (vulg.) . . . do al. Scheiße. Über Germanismen im Portugiesischen» (225-43) répond à l’un des centres de recherche de Jürgen Schmidt-Radefeldt, qui a travaillé, ces dernières années, à la publication du Dicionário de anglicismos e germanismos na língua portuguesa 2 . Une demi-douzaine d’études complètent la deuxième partie, mais au lieu de les énumérer, je me contenterai d’inviter tout le monde à lire ce beau livre dont la richesse et la diversité des contributions témoignent d’une vie de professeur et de chercheur extrêmement féconde. En conclusion, je me permets de citer l’avant-dernier paragraphe de l’hommage de Judith Robinson-Valéry: Nous pouvons tous être fiers de ce que notre collègue et grand ami a fait, car chez lui l’intelligence, l’humanité et le sens aigu de la justice ont toujours su œuvrer ensemble au nom d’une des causes les plus nobles de toutes: le respect de la dignité humaine. (xxiii) Christina Vogel ★ Wauchier de Denain, La Vie Mon Signeur seint Nicholas le Beneoit Confessor. Édition critique par John Jay Thompson, Genève (Droz) 1999, 266 p. (TLF 508) En l’espace d’une vingtaine d’années, entre 1885 et 1905 environ, Paul Meyer a classé de façon définitive les manuscrits de deux grands ensembles textuels de la littérature française: l’Histoire ancienne et les Légendiers français, c’est-à-dire ces recueils hétérogènes rassemblant vies de saints et miracles. Dans les deux dossiers, le nom de Wauchier de Denain apparaît comme celui d’un auteur possible, identifiable, surtout, grâce à sa «griffe» qu’est l’emploi de moralisations octosyllabiques dans un récit autrement en prose. Avec la présente édition, qui correspond à une vaste part du corpus de saint Nicolas en français, John Jay Thompson nous offre selon toute probabilité un pan supplémentaire de l’œuvre de cet auteur. Dans son introduction, l’éditeur avance en effet des arguments plausibles en faveur de l’attribution de ce texte à Wauchier de Denain, entre autres la présence de quelques octosyllabes à contenu moralisant. Tout cela est bien mené et fort convaincant. Mais le lecteur ingénu se pose à propos de ces vers aussi une autre question sur laquelle l’introduction est muette: quelle est leur utilité au sein d’une œuvre en prose? Pourquoi Wauchier de Denain, si c’est bien lui, insère-t-il tout à coup des octosyllabes dans son texte? «Signature»? Vestige d’une tradition générique plus ancienne? Mise en évidence de la moralisation personnelle? Quoi qu’il en soit, Wauchier de Denain n’est qu’un chaînon sur le chemin qui mène de la tradition nicolasienne grecque aux textes français, et la partie la plus ample de l’introduction décrit le rôle de relais qu’il a pu jouer dans la diffusion de la légende. En simplifiant les faits exposés dans l’introduction, qui n’est du reste pas un modèle de clarté, on 311 Besprechungen - Comptes rendus 2 Ce dictionnaire, écrit en collaboration avec Dorothea Schurig, a paru en 1997 à Francfort s. M. (Teo Mesquita Ferrer). peut dire que Wauchier a traduit avant 1212 un texte latin, traduction qui a fini par être intégrée, à une époque postérieure, dans le légendier dit C, d’après Paul Meyer. Il n’y a donc pas de tradition textuelle «autonome». Pour ce qui est de la partie concernant saint Nicolas, elle est en outre présente dans le légendier G ainsi que dans les «légendiers isolées» K, L, M et N, ce qui fait quatorze manuscrits en tout, présentant les différences que l’on imagine. Comment, devant ce cas d’école de mouvance médiévale, choisir le manuscrit de base? Comment retrouver l’œuvre de Wauchier dans ces refontes continuelles? Ici, l’éditeur a mené une recherche préalable, véritable travail de bénédictin, dont on ne saurait trop souligner l’intérêt. Au lieu d’interpréter comme un simple topos littéraire un passage où Wauchier fait allusion à une source qu’il traduit, John Jay Thompson s’est mis à enquêter dans les bibliothèques du nord de la France et a pu identifier le manuscrit latin, ou un manuscrit proche, à partir duquel Wauchier aurait travaillé. Afin de sélectionner le manuscrit de base pour son édition, il lui suffisait alors de déterminer, parmi les versions françaises, celle qui correspondait le plus exactement à ce modèle. Pour cela, il n’a même pas eu à comparer la lettre des différentes versions, car seule la famille française C présente tous les épisodes de la vie de saint Nicolas et dans le même ordre que l’original latin. Trois manuscrits seulement restent donc en lice parmi lesquels le fr. 421, transcrit en 1285, s’impose assez vite. Voilà donc un excellent point de départ pour un travail d’édition: d’un côté un manuscrit latin, de l’autre, les manuscrits français. Au milieu, un texte français à construire, à l’éditeur de trouver les passerelles. À la lecture du travail de John Jay Thompson, on n’a pas l’impression que l’éditeur ait tiré le maximum de cette constellation intéressante; on est notamment surpris qu’il n’ait pas exploité davantage le manuscrit latin qu’il a lui-même identifié pour cerner de plus près ce travail de traduction sur le plan lexicologique ou syntaxique. La solution a minima aurait été de fournir en appendice le texte latin in extenso pour permettre au lecteur de se livrer lui-même à ce type d’enquête. Les lecteurs italiens feront certainement aussi remarquer l’utilité qu’aurait pu avoir ce modèle pour l’établissement du texte, mais même dans la perspective «bédiériste» de John Jay Thompson, on a le sentiment qu’on a raté là une belle occasion pour faire un travail vraiment hors du commun. Les bases sont pourtant solides, bien qu’un peu rigides. Pour ce qui concerne le classement des manuscrits, par exemple, John Jay Thompson distingue une première rédaction Ω 1, regroupant les trois manuscrits de la famille C, d’une seconde rédaction Ω 2 qui rassemble tous les autres témoins. Ce classement est certes valable, mais il est trop réducteur, car un texte qui relève de la Gebrauchsliteratur, comme le détaille l’éditeur lui-même longuement dans son introduction, se laisse difficilement emprisonner dans un stemma aussi linéaire. En effet, le stemma ne permet absolument pas de rendre compte, par exemple, des accords entre C 3 et G 1 en 9/ 59 et de C 3 et L 1 M 1 en 11/ 6. Ce ne signifie pas, bien entendu, qu’il est faux, mais que, dans l’itinéraire du texte, les deux rédactions se sont ponctuellement croisées, en l’occurrence, probablement, dans le manuscrit C 3 , pour autant que la varia lectio permet d’en juger. Pour ce qui concerne le texte lui-même, le choix de C 1 (Paris, B.N. f.fr. 421) comme manuscrit de base ne prête pas à discussion. Ecrit dans la scripta franco-picarde de son époque, où l’éditeur voit à tort le «substrat» de Wauchier qu’il faudrait chercher dans le vocabulaire, il est l’œuvre d’un scribe soigneux et attentif. Le passage du manuscrit au texte ne va toutefois pas sans quelques difficultés qui, mises toutes ensemble, finissent par produire chez le lecteur une impression un peu ambiguë. Ainsi, on relève un nombre de phrases courtes très important qui est dû à une adaptation un peu schématique du système de ponctuation utilisé par le scribe du fr. 421. Une attitude plus souple aurait sans doute mieux rendu le style de l’auteur médiéval, de même qu’une ponctuation moins fortement anglo-saxonne aurait probablement été mieux en phase avec la langue de Wauchier. En outre, la comparaison occasionnelle entre le texte édité et le manuscrit révèle quelques 312 Besprechungen - Comptes rendus fautes de transcription. Pour la plupart, elles ne prêtent pas à conséquence; on est frappé, par contre, par le traitement incongru des préverbes, préfixes et prépositions en tous genres, traitement qui donne naissance à un assez grand nombre de passages franchement bizarres. C’est dommage pour un volume d’aussi bonne tenue. Voici mes observations fondues en une liste unique: 2/ 20, 2/ 25 et passim: enfés lire enfes, cas sujet tout à fait régulier - 2/ 21 dementiers: le ms. porte dementieres - 2/ 25 astenoit: on peut conserver atenoit que donne le ms. - 2/ 44 demonstroit: le ms. porte demostroit - 3/ 3 abondonoit: le ms. porte abandonoit - 3/ 33 la jornee: lire l’ajornee - 3/ 71 puisanz: le ms. porte puissanz - 6/ 6 seinz: le ms. porte seins - 6/ 16 eligieuse: je n’ai pas trouvé d’attestation pour ce mot qui m’a tout l’air d’une faute de plume du scribe. Je corrigerais, avec la quasi totalité de la varia lectio en religieuse. Supprimer l’entrée au glossaire - 6/ 37 en oindre: lire enoindre - 6/ 48 si: le ms. porte se - 7/ 18 et 48 par fere: lire parfere - 8/ 63 taires: lire t’aïres - 9/ 25 de ceuz: lire deceuz, participe passé - 9/ 46 ensigniez: terme incongru, à expliquer, peut-être à l’aide du latin - 9/ 41 vos: le ms. porte voz - 10/ 56 supprimer la virgule après traïsson - 11/ 6 crote: corriger à l’aide de la varia lectio en Crobe ou imprimer, au moins, avec la majuscule: Crote. Il s’agit d’un nom propre, comme l’indique l’éditeur lui-même dans la note. Supprimer l’entrée au glossaire - 22/ 67 creü: lire, avec le ms., treü - 23/ 26 et 58 crui: le glossaire n’est d’aucune aide. Le sens est jemanden kreditieren , confier - 23/ 43 Eins: le ms. porte einz - 24/ 6 et 15 table: on se demande si le sens n’est pas, comme en 28/ 13 autel , retable , plutôt que simplement planche . Que donne le latin? - 24/ 107 por qoi qe: on attendrait por poi qe - 26/ 42 a par fere: lire a parfere - 26/ 44 a emplir: lire aemplir - 26/ 119 s’en hardirent: lire s’enhardirent - 29/ 52 supprimer la virgule après notonier - 29/ 68 par faite: lire parfaite - 30/ 9 li: préferer l’i? - 30/ 11 expliquer - 34/ 26 atenchier: lire a tenchier et supprimer l’entrée au glossaire - 34/ 49 par firent: lire parfirent - 37/ 40 par fete: lire parfete - 38/ 96 monsigneur: séparer mon signeur ou alors coller toutes les autres occurrences du terme en monsigneur, ce qui serait d’ailleurs préférable vu qu’il s’agit toujours du même titre - 39/ 8 faire glisser la virgule d’après Nicholas après chant. Dans l’index des noms propres, finalement, il convient de rétablir l’ordre alphabétique pour les noms commençant par J et L. R. Trachsler ★ Stephen Dörr, Der älteste Astronomietraktat in französischer Sprache: L’Introductoire d’astronomie. Edition und lexikalische Analyse, Tübingen (Niemeyer) 1998, 208 p. (Beih. ZRPh. 289) C’est un texte important pour l’histoire du vocabulaire français qu’a édité M. S. Dörr.Après une introduction concise (1-29), et l’édition (30-82), il en présente d’une façon claire (83- 200) les principaux apports lexicologiques. De cet ouvrage, écrit par un rédacteur du DEAF sous la direction de M. F. Möhren, on attendait toutes les qualités qu’on a l’habitude de trouver dans ce dictionnaire, et en effet on reconnaît bien ce style particulier, fait d’extrême précision, de grande régularité et d’un peu de hauteur dans le traitement de la littérature antérieure. On a là un travail dont les exigences scientifiques se placent au plus haut niveau et qui les remplit le plus souvent. On nous permettra d’imiter au moins ses exigences, et de joindre à notre description une critique détaillée 1 . 313 Besprechungen - Comptes rendus 1 On ne répétera pas ici ce qui a été dit par G. Roques dans son compte rendu du même ouvrage, RLiR 62: 555-57.