eJournals Vox Romanica 61/1

Vox Romanica
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2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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2002
611 Kristol De Stefani

Frédéric Duval (éd.), Le Romuleon en françois. Édition critique, introduction et notes, Genève (Droz) 2000, lviii + 634 p. (Textes Littéraires Français 525); Frédéric Duval, La Traduction du Romuleon par Sébastien Mamerot, Genève (Droz) 2001, 480 p. (Publications Romanes et Françaises 228)

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2002
Richard  Trachsler
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Der letzte Teil der Einleitung ist mit «Toilette du texte» überschrieben (lxxv-lxxii) und liefert die Editionsprinzipen. Abkürzungen werden prinzipiell aufgelöst, aber im Text nicht durch Kursivierungen markiert. Dies ist umso bedauerlicher, als die gewählte Auflösung in der Regel nicht hinreichend begründet, ja in einigen Fällen schlicht fragwürdig ist. Warum werden z. B. klme, kles und klon (jeweils mit Überstrich) als Charlemagne, Charles und Charlon aufgelöst und nicht als Karlemagne, Karles, Karlon? Wir befinden uns doch im pikardischen Raum! Warum wird Jhs (mit Überstrich) als Jesus und nicht als Jhesus, das in mittelalterlichen Texten vollkommen geläufig ist, wiedergegeben? Warum erscheinen qa, qi, qe als qua, qui, que und nicht als qa, qi, qe, die in diesem Raum alles andere als ungewöhnlich sind? Wieso wird q als ques (z. B. onques) aufgelöst? Onque etc. (ohne «adverbiales» s) ist doch recht häufig! Und was gibt es für einen Grund, 9 e als comme und nicht als come wiederzugeben? Die Liste zweifelhafter Entscheidungen dieser Art ist damit bei weitem noch nicht erschöpft. Ungewöhnlich ist auch, daß Korrekturen, ergänzte Wörter, Verse usw. durch Kursivierung und nicht durch eckige Klammern markiert werden 4 . Der Text selbst macht trotz dieser Ausstellungen einen zuverlässigen und gepflegten Eindruck und liest sich flüssig; umfangreiche Stichproben haben keine Mängel im Bereich von Versmaß und Reim ergeben. Gewisse Probleme ergeben sich dagegen beim Namensindex. Wieso werden Appellativa wie angele, bisse (biche), carterier (‘geôlier’) usw. zu den Eigennamen gestellt? Natürlich bezeichnen sie im Text handlungsrelevante «Personen», aber dies ändert doch nichts an ihrem Status als Appellativa. Das eigenartige Verfahren zwingt dann den Herausgeber auch noch dazu, zwischen zwölf verschiedenen Engeln, drei verschiedenen Kerkermeistern usw. zu unterscheiden (die jeweils entsprechend indiziert sind! ) Und wie bereits erwähnt: Die Aufnahmekriterien für das Glossar sind nicht durchsichtig. Es scheint zwar nichts zu fehlen, was unbedingt aufgenommen werden muß, aber es ist mit Sicherheit vieles drin, was eigentlich selbstverständlich und damit überflüssig ist. Und was die Bedeutungsangaben angeht, so sind sie allzu kontextgebunden; sie sind zwar für die jeweilige Stelle angemessen und korrekt, aber die für eine lexikographische und lexikologische Nutzung notwendige Abstraktions- und Typisierungsarbeit ist kaum je geleistet. Alles in allem: Die Ausgabe des Jourdain de Blaye in Alexandrinern von Takeshi Matsumura ist eine bewundernswürdige Arbeitsleistung von guter Qualität, die einen brauchbaren und gut lesbaren Text liefert, der überdies mit einem reichhaltigen Hilfskontext versehen ist. Dies verhindert aber nicht, daß im Detail zahlreiche Wünsche offen bleiben. P. Wunderli H Frédéric Duval (éd.), Le Romuleon en françois. Édition critique, introduction et notes, Genève (Droz) 2000, lviii + 634 p. (Textes Littéraires Français 525) Frédéric Duval, La Traduction du Romuleon par Sébastien Mamerot, Genève (Droz) 2001, 480 p. (Publications Romanes et Françaises 228) Les deux ouvrages qu’il s’agit de présenter ici sont rigoureusement complémentaires, et il faudra les lire et consulter simultanément, l’un à la lumière de l’autre, si l’on veut en tirer tout le profit qu’ils sont susceptibles d’offrir. Malgré cette interdépendance évidente, la dé- 336 Besprechungen - Comptes rendus 4 Zur Trennung von Apparat und «Notes» cf. oben. cision de Frédéric Duval de présenter au public deux livres distincts se comprend et se justifie, même si elle entraîne un constant va-et-vient entre les deux livres qui n’est pas toujours commode. Je me permettrai d’indiquer chemin faisant un ordre de lecture à l’attention de l’heureux lecteur qui aura la possibilité de lire in extenso les plus de mille pages, ordre de lecture qui pourrait éventuellement suppléer l’emboîtement matériel en un seul immense volume que l’imprimeur, à juste titre, n’a pas réalisé. Dans un premier temps, le lecteur se trouve donc face à une édition de texte, parue en 2000 et intitulée Le Romuleon en françois. Traduction par Sébastien Mamerot et face à une étude, publiée en 2001, qui reprend les mêmes termes dans un ordre légèrement différent et comporte huit chapitres assez autonomes se rattachant à ce même Romuleon: I. Le Romuleon de Benvenuto da Imola (13-148), II. Les traductions italiennes du Romuleon (149-92), III. Sébastien Mamerot (193-215), IV. Louis de Laval (217-39), V. Diffusion de la culture antique, diffusion des Romuleon français (241-64), VI. L’Illustration du Romuleon traduit par Mamerot (265-300), VII. La Traduction de Sébastien Mamerot (301-415) et, finalement, VIII. La Polynomie synonymique (417-62). Le Romuleon en françois en question est donc celui de Sébastien Mamerot, clerc et écrivain au service de Louis de Laval qui, entre 1458 et 1474 environ, a composé pour son patron toute une série d’œuvres historiques que la critique moderne n’a jusqu’à présent pas reconnues à leur juste valeur et dont la plupart attendent d’ailleurs encore une édition moderne 1 : les Croniques martiniennes (1458), traduction assez interventionniste du Chronicon pontificum et imperatorum de Martin de Troppau, l’Histoire des Neuf Preux (1460), ainsi que le pendant féminin, l’Histoire des Neuf Preues (1461), et les Trois Grands, débat humaniste entre Alexandre, Pompée et Charlemagne se disputant le titre de grand (avant 1472). On connaît en outre les Passages d’Outremer, histoire des croisades, depuis Charlemagne jusqu’à l’an 1462 (vers 1473-74) et une brève chronologie des rois de France (1474). Le Romuleon se situe à peu près au centre de cette liste, puisqu’il date de 1466. Comme la plupart des écrits de Mamerot, le Romuleon n’est pas une œuvre originale au sens moderne, mais une compilation au sens médiéval, en l’occurrence même traduite à partir d’un texte latin écrit un siècle auparavant par le célèbre commentateur de Dante, Benvenuto da Imola. Le texte latin a également été traduit en italien, même deux fois, d’abord au début du XV e siècle, puis quelque temps plus tard, en Toscane. Finalement, à la cour de Bourgogne, c’est Jean Miélot, qui s’est chargé, quelques années avant Mamerot, vers 1460, d’une traduction française. Ce Romuleon aujourd’hui si peu connu a donc été une œuvre importante à la fin du Moyen Age, à la fois au nord et au sud des Alpes, et c’est la fortune de ce texte, à travers les différents milieux et époques, que Frédéric Duval tente d’esquisser dans le volume d’étude accompagnant son édition. L’enjeu est évident, car écrire en latin ou italien dans la Péninsule en milieu (pré-)humaniste est une entreprise très différente de celle de Mamerot, qui rédige son texte pour un grand noble, éclairé et cultivé, mais qui n’est pas un professionnel du savoir. Si le gros de l’étude porte bien sur Mamerot et son travail, les étapes préliminaires, latine et italienne, sont également examinées et permettent ainsi de répondre à des questions qui intéresseront tous ceux qui s’occupent de l’historiographie et de culture du Moyen Age finissant: qui a lu ce Romuleon et sous quelle forme? Frédéric Duval s’attache à décrire les contours de cette entreprise d’écriture toujours renouvelée en prenant en considération tous les aspects pouvant entrer en ligne de compte: support du texte, sources, gloses, style, culture supposée de l’auteur, du mécène etc. Ainsi, le premier 337 Besprechungen - Comptes rendus 1 Sauf erreur, et à part quelques extraits, seuls les Trois Grands sont accessibles en édition moderne. J’ai transcrit et étudié une partie assez vaste de la section arthurienne de la compilation des Neuf Preux (Clôtures du Cycle Arthurien. Genève 1996: 420-64), seule petite omission à signaler dans la très complète documentation de Frédéric Duval sur Mamerot. chapitre, fort de presque 140 pages, porte sur le Romuleon latin. Il constitue une véritable monographie sur Benvenuto da Imola, son texte, ses sources, la composition, la langue et la fortune du texte: aucune affirmation n’est avancée gratuitement, les citations sont amples, les pièces annexes nombreuses et les notes abondantes. Il en sera de même pour les chapitres suivants. Généralement, Frédéric Duval part de ce qu’il y a de plus sûr, c’est-à-dire des documents, qu’il lit, qu’il compare à d’autres et qu’il insère ainsi dans un contexte. Ce n’est pas la voie la plus facile et ce n’est pas non plus ce qui va le plus vite, mais c’est encore ce qu’il y a de plus sûr. Aucune thèse grandiloquente qui préexisterait à l’analyse ne vient troubler le regard du chercheur qui expose imperturbablement, et, parfois, impitoyablement, à son lecteur toutes les données avant de proposer la moindre conclusion. Souvent, même, il expose d’abord ses vues et fournit après tout le matériel justificatif, ce qui n’est pas pour conférer une impression de rapidité à la progression de la pensée. Ainsi, le chapitre sur le Romuleon latin se clôt sur 42 pages de notices des 38 manuscrits connus pour justifier ce que les pages précédentes avaient avancé prudemment à propos de la fortune du texte de Benvenuto da Imola: scrutant les marques de propriétaires, les annotations marginales, la décoration, la facture des manuscrits, Frédéric Duval estime que la diffusion du texte a débuté dans le Nord pour se généraliser dans tous les foyers humanistes de la Péninsule avant de marquer un essoufflement à la fin du XV e siècle. Jusqu’à cette date, le Romuleon est considéré comme un ouvrage de référence et voisine à ce titre avec des ouvrages plus récents dans de nombreuses bibliothèques d’amateurs d’histoire romaine qui utilisaient des copies peu luxueuses, visiblement destinées à leur travail personnel. En France, la situation est assez différente: on ne dénombre que quatre copies latines, mais deux d’entre elles sont richement illustrées, ce qui laisse à penser à un milieu différent. L’intérêt pour les manuscrits du Romuleon latin est justifié, car c’est à partir de la version latine que Mamerot a travaillé, et il ne paraît pas avoir consulté la traduction italienne, à laquelle est consacré le second chapitre. Tout comme les chapitres suivants (III-V), portant sur Mamerot, son patron Louis de Laval, ainsi que la diffusion des Romuleon français, ces pages devraient être parcourues avant d’attaquer l’édition du texte elle-même, tout comme le dernier chapitre (VIII) qui s’intéresse à l’itération synonymique, peut à mon avis attendre la fin de la lecture de l’édition. Il existe pourtant aussi une phase où il peut être judicieux de garder ouverts les deux livres à la fois, car ce n’est pas en lisant l’édition que le lecteur apprendra qu’«imaginer un Romuleon dépourvu d’illustrations et, qui plus est, d’illustrations exécutées par l’atelier des Colombe était sans doute inconcevable» (Etude, 265). Le texte est en effet conservé dans quatre manuscrits, datant tous de la dernière décennie du XV e siècle et portant l’empreinte de l’atelier de Jean Colombe, qui a dû décorer également l’exemplaire de Louis de Laval aujourd’hui perdu. Un laps de temps important s’est écoulé entre la rédaction du texte et la production des témoins conservés et c’est peut-être un des facteurs qui permet d’expliquer le phénomène intéressant noté par l’éditeur: la comparaison des manuscrits suggère deux types de stemmas selon que l’on prend en considération le texte et selon que l’on regarde les enluminures. Toujours est-il que c’est très vite le superbe manuscrit Paris, BNF f. fr. 364 qui s’impose comme base. Du coup, le lecteur regrettera sans doute d’autant plus que l’édition, telle qu’elle est, privilégie aussi résolument le «texte» au détriment du «document», regret que l’indispensable chapitre consacré à l’illustration du manuscrit de base de l’édition ne parvient que partiellement à effacer. Probablement, en effet, le manuscrit résulte d’une collaboration étroite entre le commanditaire Louis de Laval, Jean Colombe et Mamerot, qui supervisait le travail en tant qu’auteur du texte et secrétaire de Louis. Lire le récit des aventures de Caton dans le désert africain devient en effet une tout autre expérience quand on regarde en même temps la magnifique peinture fol. 301v° représentant toutes les variétés de serpents qui attaquent les troupes ro- 338 Besprechungen - Comptes rendus maines 2 . A part ce regret de principe, sans doute inévitable sauf à faire un coûteux fac-similé, l’édition paraît impeccable. A la rigueur aurait-on pu indiquer sur la couverture qu’il s’agissait d’une édition partielle pour éviter au lecteur de le découvrir au détour d’une phrase de l’introduction. Elle ne comporte en vérité que les quatre derniers livres (VII à X) du Romuleon, couvrant la période allant de la deuxième guerre punique à l’avènement de Constantin. Les quelques défaillances dans le texte imprimé correspondent en réalité à des défaillances dans le manuscrit latin suivi par Mamerot, qui n’a pas refait surface malgré tous les efforts de Frédéric Duval. Ces carences du modèle latin, dont Mamerot a d’ailleurs repéré quelques-unes, sont responsables de plus d’une crux dans le texte imprimé, que l’éditeur signale et discute dans les notes critiques. Ici aussi, le lecteur de l’édition consultera avec profit également le chapitre VII de l’étude où sont passés en revue de façon systématique les différents aspects du travail du traducteur, y compris pour ce qui est des compétences en latin de Mamerot et ses choix stylistiques. Ces observations sur le lexique et la syntaxe du traducteur enrichissent elles aussi considérablement les remarques fournies dans l’édition et l’on ne saurait surestimer les différentes annexes donnant le relevé complet des gloses, une comparaison avec la traduction de Miélot (qui ne tourne d’ailleurs pas en faveur de l’auteur bourguignon), et une édition synoptique (latin/ Miélot/ Mamerot) de quelques passages du Romuleon. Outre l’introduction linguistique, des notes critiques, un glossaire sélectif et intelligent, ainsi qu’un index des noms propres accompagnent le texte édité. Les éléments contenus dans l’édition suffisent en général à comprendre le texte, mais il est prudent de regarder attentivement l’Etude avant de déplorer que tel ou tel aspect n’ait pas été traité. En général, le travail aura été fait par Frédéric Duval, et se trouve caché quelque part dans l’un des huit chapitres. Les deux volumes de Frédéric Duval sont clairs, très informés et inspirent confiance d’un bout à l’autre. Il faut tout particulièrement saluer l’effort et la compétence avec lesquels les versants latin et italien ont été traités: de nos jours c’est un exploit rare de la part d’un universitaire français et évoque la période aujourd’hui largement révolue où les médiévistes étaient aussi romanistes. R. Trachsler H Gérard Defaux/ Thierry Mantovani (éd.): Jehan Marot, Les deux recueils. Édition critique, Genève (Droz) 1999, ccxxvi + 603 p. (Textes Littéraires Français 512) Jeder, der sich mit der französischen Literatur befaßt und nicht ausgerechnet ein Spezialist des 16. Jahrhunderts ist, dürfte wohl mit dem Namen Jehan Marot nur verbinden, daß es sich um einen rhétoriqueur und den Vater des Dichters Clément Marot (1596-1644) handelt. Zwar bemühte sich Clément nach dem Tod des Vaters darum, dessen literarisches Überleben zu sichern und edierte deshalb 1533/ 4 in einem Recueil einen Teil von dessen dichterischen Werken. Trotzdem geriet der Vater aber recht bald weithin in Vergessenheit, da er von den meisten als auctor minor bewertet wurde und auch heute noch wird 1 . Nach Überzeugung 339 Besprechungen - Comptes rendus 2 La transcription, pour autant que j’ai pu voir, est très consciencieuse: pour le passage en question ma lecture diverge de celle de Frédéric Duval aux endroits suivants: Livre VIII, Ch. XVII, 3, ligne 34 esgus non esguz - 37 fait aussi en non fait en - 57 thoreaux non thoreaulx. 1 Cf. etwa J. Michaud, Bibliographie universelle ancienne et moderne, Paris 1843s., t. xxvii, 45: «Jean Marot a plus de jugement que d’imagination; son langage et sa versification sont encore bien barbares»; P. Van Tieghem, Dictionnaire des littératures, Paris 1968, 2536: «c’est un versificateur habile mais sans inspiration»; W. Engler, Lexikon der französischen Literatur, Stuttgart 1974, 597: «Clément überragt ihn (= Jehan Marot) als Lyriker bei weitem» u. a. m.