eJournals Vox Romanica 62/1

Vox Romanica
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2941-0916
Francke Verlag Tübingen
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2003
621 Kristol De Stefani

Mario Eusebi (ed.), La Chanson de saint Alexis, Modena (Mucchi) 2001, 73 p. (Studi, testi, manuali, Collana di Filologia romanza diretta da Aurelio Roncaglia, Nuova serie, 2)

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2003
M.  Burger
vox6210225
225 Besprechungen - Comptes rendus aux historiens de la linguistique: au moment d’entrer dans un nouveau siècle, l’heure est venue de prendre enfin conscience de la contribution de nos aînés à la linguistique du xx e siècle. A.-M. Fryba-Reber H Mario Eusebi (ed.), La Chanson de saint Alexis, Modena (Mucchi) 2001, 73 p. (Studi, testi, manuali, Collana di Filologia romanza diretta da Aurelio Roncaglia, Nuova serie, 2) Depuis les éditions de Rohlfs et de Storey, il pouvait sembler qu’une pose s’était établie dans l’activité éditrice de ce texte, capital à tous points de vue. Or, voici que, coup sur coup, nous pouvons le lire dans deux nouvelles éditions qui, très différemment, en renouvellent la matière: celle de M. Perugi à la fin de 2000, personnelle et ambitieuse 1 , suivie quelques mois plus tard, de celle de M. Eusebi. Cette dernière édition de la Chanson 2 est précédée d’une courte préface de seize pages consacrée pour l’essentiel aux questions posées par les rapports entre les manuscrits 3 et l’élaboration d’un nouveau stemma codicum, dans une ligne qui rappelle la pratique de deux grands modèles, G. Paris et G. Contini. M. Eusebi y apporte des éclairages nouveaux qui constituent un apport important à l’ecdotique de la Chanson. En vue de parvenir à élaborer son stemma, M. Eusebi prend pour point de départ la situation des strophes L 109-110 et 122-125 4 : avec Fœrster 5 , il admet comme un axiome que ces deux groupes forment deux conclusions «reciprocamente incompatibili» (8). Et, avec de bonnes raisons, il souligne que A, qui fait des str. L 109-110 la conclusion de son récit, ne saurait présenter, comme le pensait Sckommodau 6 , un récit complet: «Che il corteo funebre dovesse giungere a destinazione, la chiesa de S. Bonifacio, lo vuole la coerenza narrativa e, per quello che può contare, la cronologia relativa, perché il poemetto latino Pater deus ingenite . . . si conclude con la sepoltura del santo in San Bonifacio» (9). Toutefois, comme il le relève, il est très peu vraisemblable que les deux strophes correspondant à L 109-110 constituent une conclusion créée par l’auteur de l’abréviation (9). Le problème réside donc dans la possibilité de trouver une explication, fondée, à la présence de deux conclusions qui s’excluent 7 , conservées toutes deux uniquement dans L; P omet les str. 108-112, à l’exception de 109a-d qu’il place à la suite de L 122a-b et ne conserve des trois dernières str. que L 125a-d; A, comme L, présente les str. 109-110 mais termine là son 1 Cf. mon compte-rendu dans Rev. critique de philol. 3 (2002) (non encore paru). Comme il a été heureusement institué dans cette revue, l’auteur du livre en question est invité à rédiger une réponse, ce qu’a fait M. Perugi: chacun pourra ainsi apprécier les arguments et le style des deux parties. 2 M. Eusebi (7 N1) estime, avec des arguments pertinents, que le titre Chanson est préférable à celui de Vie. 3 Soit L A V P P 2 S M M 2 : pour les deux derniers manuscrits M. Eusebi préfère M M 2 à Ma Mb. 4 M. Eusebi considère comme seconde conclusion les quatre dernières strophes et non seulement les deux (ou trois) dernières comme on le fait souvent. 5 «Sankt Alexius. Beiträge zur Textkritik des ältesten französischen Gedichts», in: Nachrichten der K. Gesellschaft der Wissenschaften zu Göttingen. Philologisch-historische Klasse, 1914, 151-52 et 165. 6 ZRPh. 70 (1954): 192. 7 Le problème ainsi posé s’évanouirait si on acceptait les vues du regretté D’A. S. Avalle, La doppia verità, Firenze 2002: 596 (reprise d’un cours universitaire de 1963): les str. 109-110 constituent la conclusion de la première partie de la Chanson, la Vita proprement dite, et sont donc à leur place dans L et dans A, ce dernier supprimant la fin du récit, sépulture et conclusion générale. 226 Besprechungen - Comptes rendus récit; V omet 108-110, mais présente 122-125; S omet 108-110, mais termine par 122c-e à 125ab; M présente, très partiellement (manquent les str. 122 et 124), la même disposition que S, mais conserve 108 presqu’en entier. M. Eusebi est d’avis que l’omission de 109-110 n’a pu se faire indépendamment par les copistes de V P S M. La disposition de P qui fusionne 109 et 122, cf. ci-dessus, lui fournit la clef de l’énigme: l’ascendant postulé de P P 2 , δ , devait avoir un modèle où les deux conclusions 109-110 et 122-125 figuraient toutes deux à la fin de la Chanson. L’ascendant de A, , est responsable de la suppression de la fin de la Chanson, à partir de L 111, mais il devait aussi avoir un modèle où les deux conclusions figuraient ensemble après L 121: l’ascendant de A, conséquent, aura choisi la plus courte. On peut donc, en conclusion, soupçonner «che l’archetipo avesse in successione, o affiancate, la conclusione breve e la conclusione lunga» (10). Pour L, la localisation dévolue à la «conclusion brève», str. 109-110, provient de l’ascendant par l’intermédiaire d’un interpositus, l; après avoir, comme A, copié le texte abrégé, l l’a complété, peut-être aussi amendé, puisant les str. 111-125 à une autre branche de la Chanson, α . De plus, entre et A, il faut admettre un autre interpositus, a, qui a dû connaître l’ascendant de V, γ ; a rend compte de certaines rencontres textuelles entre A et V. M. Eusebi en effet estime qu’il n’est guère possible d’expliquer une série de rencontres contradictoires de L et de A avec les autres représentants de la tradition sans supposer que ces deux manuscrits avaient chacun deux modèles à disposition: «Doppia tradizione si ha solo con certezza in L e, con forte probabilità, in A per concordanze con V che sono difficilmente tutte riconducibili all’archetipo 8 . . . » (11). Enfin, et contrairement à Paris et à Contini, M. Eusebi est très sceptique sur la réalité d’un groupe P S M. Il estime que P P 2 remontent à un antécédent particulier, δ , différent de l’antécédent de S M, ε ; ε par un intermédiaire i aboutit à S et par un autre intermédiaire i 2 , à M M 2 . D’où le stemma à cinq branches suivant (11): α (+ ) l L/ a (+ γ ) A/ γ V/ δ P P 2 / ε i S; ε i 2 M M 2 Toute cette analyse de la tradition manuscrite de la Chanson est très claire et séduisante, malgré une complexité évidente et certains points qui restent sub iudice. On peut hésiter, par exemple, à exclure que P et S M ne constitue une branche, ce qui ramènerait la tradition à quatre branches. L A V, les manuscrits les plus anciens, du xii e s., représenteraient trois branches, auxquelles s’ajouteraient une ou deux, P S M, du xiii e s., au lieu de deux branches (Paris) ou de trois (Contini). C’est une perspective qui laissera à l’éditeur de la Chanson une importante liberté de choix dans l’établissement de son texte, bien que L reste incontournable. Pourtant, un point du stemma proposé me semble discutable. Cherchant en quelques lignes à localiser l’archétype, M. Eusebi écrit (11): «Più arduo giungere ad una localizzazione. L’anglonormanno L ha residui che non sono normanni . . . La caduta della controfinale in merveile (v. 440 e v. 445) è precoce nel Nord-Est. All’Est borgognone rinvia il faides, 2 pers. plur. imp. di V (v. 501 e v. 531) [avec renvoi en note à Stimm 9 ]. La più antica circolazione sembra quindi riguardare un’area orientale che va dal Nord vallone al Sud borgognone, passando per la Champagne . . . ». En fait, la graphie faides est très intéressante en ce sens qu’elle est propre au frprov., comme Stimm (cf. N9) l’a bien précisé et ne se rencontre pas ailleurs. Le cas de merveile est différent, mais on aboutit à la même conclusion: M. Eusebi adopte la solution défendue avec constance par Contini pour rendre compte de la tradition troublée des trois passages où ap- 8 A ne pas confondre, semble-t-il, avec l’original, cf. les N aux vers 440, 553. 9 «Zur Sprache der Handschrift V des Alexiusliedes», in: H. Bihler/ A. Noyer-Weidner (ed.), Medium Aevum Romanicum. Festschrift für Hans Rheinfelder, München 1963: 131-32. 227 Besprechungen - Comptes rendus paraît le mot en en faisant un quadrisyllabe difficilior édité mereveile. Dans sa note du vers 440, M. Eusebi argumente: «Che il quadrisillabo non si sia mantenuto in nessun manoscritto - ma si tenga presente che mai altrove la controfinale è da restaurare per la misura del verso - è fatto che induce a pensare che l’archetipo già fosse guasto e avesse il trisillabo». Il serait imprudent, à mes yeux, de supposer (vers le milieu du xi e s.? ) un afr. *mereveile qui aurait été le fait de l’original (cf. N8) et qui sous la forme merveile aurait causé le trouble dans l’archétype, le vers devenant hypométrique 10 . Or, le fait est que, dans le domaine d’oïl, seul le frprov. atteste dès les plus anciens textes un quadrisyllabe meravilles, merevilles 11 . Ceci conduit à poser la question de la place et de la nature de V dans la tradition. On sait depuis Stimm (cf. ici N9), que ce manuscrit renferme de nombreux traits frprov., bien qu’il nous soit parvenu sous une forme altérée, wallonne 12 . Parmi les traits frprov. les plus marquants, on mentionnera, dans la str. 98, les formes remontant au plus-que-parfait de l’indicatif sore «(elle) aurait su» et oure «(j’)aurais»: ces formes à valeur de conditionnel ne sauraient être que frprov. et elles relèvent de l’original 13 . Ainsi, comme hypothèse provisoire, je serais enclin à adapter le stemma de M. Eusebi de la façon suivante: 10 Pour merveille, trisyllabique en afr., cf. mostier, sevrer. 11 Cf. H. Stimm, Studien zur Entwicklungsgeschichte des Frankoprovenzalischen, Wiesbaden 1953: 96. 12 Cf. M. Burger, «La langue et les graphies du manuscrit V de la Vie de Saint Alexis», in: E. Werner et al. (ed.), Et multum et multa, Festschrift für Peter Wunderli zum 60. Geburtstag, Tübingen 1998: 378s. 13 Dans les var. de son troisième apparat, M. Eusebi n’a pas relevé les nombreux traits frprov. de V suivants: 440 pidiez; 443 atende; 455 fenne; 456 anz; 501 faides; 534 munere (édité sous la forme munre); 560 arberge; 595 armines, cf. 599 b = 609, 603 b = 613; il n’a mentionné que partiellement la terminaison caractéristique de 4 e personne -em, constante dans V. Au v. 535, pourquoi avoir omis, ayant choisi la version de VA, le nos / nus des deux ms. exigé par la correction du vers? *V francoprovençal *vulgate anglo-normande (vers le milieu du xi e s.) (seconde moitié du xi e s.) V version wallone L A PP 2 + SM Nous retrouvons les quatre (ou cinq) branches du stemma de M. Eusebi. La vulgate anglonormande, correspondant à l’archétype de M. Eusebi, cf. N8, adaptation d’un original frprov. perdu mais partiellement conservé par V sous une forme wallonne, aura été fluctuante et rendra compte des «apories» de la tradition. Questa edizione ritorna in un certo senso alla posizione di Gaston Paris, in quanto tenta di uscire dalle aporie che la tradizione presenta risolvendole nell’archetipo, nella convinzione che l’archetipo sia un testo guasto in più luoghi . . . (12). M. Eusebi ne pouvait avoir de meilleure référence, la pratique de Paris ayant évidemment été assouplie et affinée grâce à l’apport décisif de Contini et de l’ecdotique italienne moderne. 228 Besprechungen - Comptes rendus L’édition est basée sur tous les manuscrits existants. Trois apparats permettent d’un coup d’œil de contrôler le texte adopté: le premier énumère pour chaque strophe les manuscrits qui la transmettent; le deuxième est consacré aux leçons de L qui n’ont pas été retenues avec le nom de ceux qui ont proposé l’émendation de fond; le troisième contient les variantes des autres manuscrits. Chaque strophe est suivie d’une excellente traduction, ce qui dispense M. Eusebi de terminer son édition par un lexique. De nombreuses notes, sobres mais éclairantes, complètent le dispositif. Comme tous les éditeurs de la Chanson, M. Eusebi est amené à se baser sur L, qui seul transmet un texte complet. Mais, suivant le stemma qu’il a établi, il ne se prive pas d’adopter d’autres leçons. L’innovation la plus spectaculaire par rapport à L découle de ses vues sur les deux conclusions: elle consiste à terminer le récit par les strophes L 109-110, numérotées 120-121, tandis que les strophes L 111-121 deviennent les strophes 109-119; la seconde conclusion L 122-125 est donnée sous la numérotation 120 b -123 b : La Chanson comporterait donc 121 strophes et les 4 dernières formeraient une conclusion plus emphatique, à fonction différente de celle de la conclusion courte «funzionale alla liturgia del santo» 14 . Les variantes autres que celles de L figurent donc dans le troisième apparat: Pour A V P P 2 , les variantes sont données complètement, mis à part «quelle formali non significative»; pour S M M 2 , «si segnala l’accordo dei manoscritti . . ., le cui lezioni sono registrate solo in assenza degli altri testimoni o in casi rilevanti, per cui, là dove le sigle di questi manoscritti non figurino, non si dovrà intendere che essi non divergano dal testo critico e con esso convengano» (13). Dans un récit aussi court que la Chanson, choix implique discussion. Mais on relèvera que M. Eusebi a tout à fait raison de tenir compte comme il l’a fait de P 2 , généralement laissé de côté bien qu’il donne parfois des variantes intéressantes à côté de P 15 . Pourquoi dès lors avoir omis la variante P 2 u au v. 107 dont Contini (Breviario . . ., 117) avait entrevu l’importance au lieu de L qued qui introduit une syllabe surnuméraire (et donc corrigé en que élidé)? Au v. 155, très discuté, P 2 est le seul à n’avoir pas de préposition devant tun seignur: on fera donc figurer au deuxième apparat, en ajoutant = P 2 : «155 tun] = P 2 de tun L». Les graphies du manuscrit L sont respectées, à quelques exceptions près, énumérées dans l’introduction (13); par exemple mai 463, 477 édité mei (pourquoi dès lors 136 plaine? ), 453 men régine mun etc.; est-ce par une simple inadvertance que les 3 e personnes 278 angreget et 304 desconfortet ont perdu leur -t, constant dans L? Il est difficile lorsqu’on introduit quelques «normalisations» d’être toujours cohérent: en 355 M. Eusebi corrige L tent en tient, mais en 562 = 572, il garde tenent. Par contre, il respecte à juste titre les graphies de L, caractéristiques par leur densité, dans le cas des -a finaux ou internes atones, où l’afr. aurait -e, «perché sarebbero scomparsi alcuni tratti arcaici forse ancora della fonte di L» (13). La «normalisation» qui sera la plus discutée concerne la flexion du substantif 16 . On sait que L observe intacte, contrairement au Roland, les deux cas lorsqu’il s’agit d’un imparisyllabe. Par contre, la déclinaison des masculins en -s, -z / zéro est flottante dans L 17 et on peut à bon droit estimer que ce flottement est dû au scribe anglo-normand. Mais convient- 14 Cf. M. Eusebi, «Aporie alessiane», in: M.-C. Gérard-Zay et al. (ed.), Carmina semper et citharae cordi, Études de philologie et de métrique offertes à Aldo Menichetti, Genève 2000: 49. 15 Cf. M. Burger, «Le manuscrit P 2 et sa position dans la tradition manuscrite de la Vie de saint Alexis», in: P. Wunderli et al. (ed.), Italica - Raetica - Gallica, Studia linguarum, litterarum artiumque in honorem Ricarda Liver, Tübingen/ Basel 2001: 489-501. 16 Ceci concerne également les adjectifs possessifs cas sujet sg.: en 206 L mun est édité mis, non attesté dans L, au lieu de mes, cf. L 464; on trouve il est vrai à la 2 e personne L 415 tis à côté de 339 tes; la 3 e personne est constamment ses dans L, cf. 99, 160, 258, 289; pourtant M. Eusebi adapte en sis L 560 = 570 sun. 17 Elle est en principe régulière dans S. 229 Besprechungen - Comptes rendus il d’intervenir? C’est le parti choisi par M. Eusebi et sur ce point également il rejoint la position de Paris. Ainsi L 308 e tut le pople est édité e tuz li poples, etc., non sans quelques inconséquences: conformément à sa pratique, M. Eusebi édite Eufemïens bels sire L 216 Eufemien bel sire, mais maintient 13 un sire, 109 bel sire, 281 bel frere; L 570 le liu est «corrigé» en li liu ( = Eusebi 560) au lieu de li lius 18 . Puisqu’il est manifeste que -s comme marque de sujet masc. sg. est distribué de façon souvent arbitraire par le scribe de L, ce serait une erreur de penser que, sur ce point, la lettre du manuscrit nous apprend autre chose que les habitudes graphiques du scribe: « . . . lorsque nous disposons des moyens de la critique, respecter le copiste, c’est bien souvent mépriser l’auteur» 19 . D’où l’interprétation par M. Eusebi, en accord avec Lausberg, du v. 7: Ed al David qui Deu par amat tant en faisant de qui le sujet et de deu le régime, contre toute la tradition qui confirme deus. Cette interprétation, possible du point de vue critique, me semble discutable: David est représenté dans les textes bibliques comme le «bien aimé», «l’homme de Dieu», une figure du Christ; Dieu est avec lui et l’a toujours protégé 20 . Il n’y a donc pas lieu de corriger le v. 7. Cette conclusion trouve un appui dans le 2 e hémistiche du v. 168: Deus fist l’imagine pur sue amur parler qui est bien traduit «per amore di Alessio». Par contre, on n’acceptera pas comme garant la lettre de L au v. 307: Li uns Acharies, li altre Onories out num 21 Ceci pour les raisons suivantes: li sujet masc. sg. ne s’élide pas dans la Chanson, contrairement au Roland, comme l’a montré Paris (La Vie de saint Alexis, 1872: 32); avoir nom ou avoir a nom régissent aussi bien l’accusatif que le nominatif, cf. T-L, AW, VI, col. 745s.; la présence de -s comme son absence dans L n’a pas de signification décisive. L’édition de M. Eusebi, qu’il nomme trop modestement «il mio piccolo Alexis» (dans lettre), représente dans la longue interrogation de ce beau texte un important maillon, pénétrant et nuancé tout à la fois, dont les propositions ou explications de détail originales 22 sont constamment intéressantes. M. Burger H 18 L 501 li apostolie: l’absence de -s non rétabli doit être un simple lapsus si on en croit le 2 e apparat. Une liste de coquilles fait d’ailleurs l’objet d’un «errata corrigé» par M. Eusebi sur feuille volante; elle pourrait être allongée. 19 J. Rychner, Du saint-Alexis à François Villon, Genève 1985: 176. 20 Cf. les cit. à l’art. David, dans: Dictionnaire des noms propres de la Bible, par O. Odelain et R. Séguineau, Paris 1978. 21 Au v. 307, la tradition est la suivante: L acharies, anories; P akaries, honorie; S varie. A ne donne pas ce vers à la str. 62, mais à la str. 72 (= 71, v. 344 Hemming): achaires, oneries; si l’on tient compte du -s final de ce dernier manuscrit, le 2 e hémistiche du vers A 344: li altres oneries out nun, compte huit syllabes, ou sept en élidant li! 22 Par ex. aux vers (avec n.) 15, 30, 155, 172, 234, 294, 419, 448, 464, 553.