Vox Romanica
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0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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2003
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Kristol De StefaniJulia Kuhn, Die romanischen Orts- und Flurnamen von Walenstadt und Quarten/St. Gallen/ Schweiz, Innsbruck (Institut de Romanistique de l’Université Leopold Franzen) 2002, xlvi + 302 p. (Romanica Ænipontana).
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M. Pitz
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257 Besprechungen - Comptes rendus des und leicht zu benutzendes Instrument und dürfte für die behandelten Punkte zweifellos eine ernste Konkurrenz der gedruckten Version werden. Mit der elektronischen Bearbeitung des ALD und seiner teilweisen Zugänglichkeit auch in elektronischer Form ist die Sprachgeographie zweifellos in eine neue Aera eingetreten, vor allem was die Dokumentation der Daten betrifft. Es bleibt nur zu hoffen, dass der Eindruck des Verantwortlichen, «dass der eigentlich datenverarbeitende Appetit der Sprachgeographen weit unter ihrem datensammelnden Hunger liegt» 10 in diesem Falle unrichtig ist. G. Darms H Julia Kuhn, Die romanischen Orts- und Flurnamen von Walenstadt und Quarten/ St. Gallen/ Schweiz, Innsbruck (Institut de Romanistique de l’Université Leopold Franzen) 2002, xlvi + 302 p. (Romanica Ænipontana). L’appréhension du matériel onomastique de la Romania submersa qui s’étend du lac de Constance aux contreforts des Alpes constitue, dans le domaine romano-germanique du moins, l’un des chapitres les plus épineux d’une linguistique de contact aux visées diachroniques, un chapitre dont les bases épistémologiques restent à élaborer sur bien des champs - ne serait-ce qu’en ce qui concerne les possibilités de reconstituer les modes de communication en milieu bilingue, par exemple. D’une part, on trouve dans ces contrées des hydronymes et toponymes pré-romains qui recèlent maint mystère; d’autre part, dans de nombreuses localités, les dialectes romans n’ont été repoussés par des variétés alémaniques que vers la fin du Moyen Âge 1 . Il convient néanmoins de prendre en compte la présence de dignitaires germanophones, ce qui suppose un certain plurilinguisme dans les couches dirigeantes, sans doute dès la période de l’intégration de la Rhétie dans le royaume de Francie orientale de Louis le Germanique. Les reliquats romans peuvent ainsi refléter, en fonction de leur localisation et de l’importance historique du lieu qu’ils désignent, les phases et les formes les plus diverses de ce contact des langues. Les noms de lieux-dits notamment, en raison du processus complexe de leur intégration dans le système d’accentuation alémanique, possèdent des caractéristiques particulières qui compliquent, voire empêchent toute interprétation sûre. Sur un point cependant, l’onomastique de cette ancienne zone de contact peut être enviée: elle dispose, avec les premiers travaux du futur St. Galler Namenbuch 2 , le Vorarlberger Namenbuch 3 et le Liechtensteiner Namenbuch 4 , d’un ensemble de 10 H. Goebl, «Unterwegs zum ALD I. Ein Werkstattbericht», AnSR 107 (1994): 96. 1 G. Hilty, «Das Zurückweichen des Rätoromanischen vom Bodensee bis Sargans (7.-14. Jahrhundert)», AnSR 113 (2000): 29-42; S. M. Berchtold/ T. A. Hammer, «Siedlungsgeschichte des deutsch-romanischen Grenzraums des St. Galler und Vorarlberger Rheintals», in: P. Ernst/ I. Hausner/ E. Schuster/ P. Wiesinger (ed.), Ortsnamen und Siedlungsgeschichte, Heidelberg 2002: 69-82; S. Sonderegger, «Romanisch-germanische Sprachbeziehungen: Schweiz (mit Vorarlberg)», Reallexikon der germanischen Altertumskunde 23 (2003, à paraître). 2 L. Bolliger Ruiz, «Die romanischen Orts- und Flurnamen von Sargans», VRom. 49/ 50 (1990- 91): 166-270; H. Stricker, Die romanischen Orts- und Flurnamen von Grabs, Zürich 1974; id., Die romanischen Orts- und Flurnamen von Wartau, Chur 1981; V. Vincenz, Die romanischen Orts- und Flurnamen von Buchs und Sevelen, Chur 1983; id., Die romanischen Orts- und Flurnamen von Gams bis zum Hirschensprung, Buchs 1992; id., Die romanischen Orts- und Flurnamen von Vilters und Wangs, Mels 1992. 3 W. Vogt (ed.), Vorarlberger Namenbuch. Flurnamensammlungen, 9 vol., Bregenz 1970-93. 4 H. Stricker/ T. Banzer/ H. Hilbe (ed.), Liechtensteiner Namenbuch. Die Orts- und Flurnamen des Fürstentums Liechtenstein, ed. H. Stricker/ T. Banzer/ H. Hilbe, 6 vol., Vaduz 1999. 258 Besprechungen - Comptes rendus sources et d’instruments de travail tout à fait remarquables qui font de cette région l’une des mieux documentées de toute l’aire linguistique allemande. Le travail dont il est rendu compte ici et qui couvre les reliquats toponymiques rhéto-romans des communes de Walenstadt et Quarten situées à l’est du Walensee, contribue encore à améliorer cette situation particulièrement favorable. L’étymologie de l’ancien nom roman de Walenstadt (108s.: a. 821 Riva lat. ripa) est assurée, puisqu’il en subsiste une trace dans l’exonyme romanche Lag Rivaun (83, *lacus ripanus) qui désigne le lac. On note ainsi, non sans étonnement, que l’hydronyme est dérivé du toponyme. Comme pour un certain nombre d’autres toponymes forgés sur cet élément 5 , on aurait donc affaire à un ancien choronyme, ripa signifiant ici quelque chose comme «zone habitable située au bord de l’eau». C’est aussi sous cette acception très générale («Flusslandschaft») que le mot latin a été emprunté par certaines peuplades germaniques durant l’Antiquité tardive. En effet, si le deuxième élément de l’ethnonyme désignant la célèbre tribu des Francs «ripuaires» semble être d’origine germanique 6 , le premier se rattache bien au lat. ripa qui désigne ici toute la région habitée par cette peuplade, à savoir la vallée du Rhin aux abords de Cologne. Pour Riva/ Walenstadt, on retiendra aussi que le doublet formé par la population germanophone de l’autre bout du lac est attesté dès le ix e siècle (151s.) et traduit le nom roman tout en l’amplifiant 7 . En raison de ses apports à la chronologie phonétique, on appréciera particulièrement l’imposant corpus d’attestations historiques établi pour Tscherlach (141s.). Les autres macrotoponymes romans analysés par l’auteur, à savoir Quarten (262), Quinten (266) et Terzen (283), fournissent d’importants éléments de réponse à la question, encore peu abordée pour la Romania, de l’existence de modèles types pour la dénomination des complexes fiscaux ou des biens ecclésiastiques qui permettraient de reconnaître ces structures foncières et de les analyser de façon plus approfondie en combinant les approches onomastiques et les méthodes historiques usuelles. Enfin, Berschis (8s.) requiert une analyse linguistique beaucoup plus profonde; en raison de la divergence des premières attestations historiques 8 , 5 Cf. A. Vincent, Toponymie de la France, Bruxelles 1937: §544; A. Dauzat/ C. Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris 2 1983: 566 s. ribes; E. Nègre, Toponymie générale de la France. Vol. 2: Formations non-romanes; formations dialectales, Genève 1991: 1100. 6 Une autre explication se trouve chez M. Springer, «Riparii - Ribuarier - Rheinfranken nebst einigen Bemerkungen zum Geographen von Ravenna», in: D. Geuenich (ed.), Die Franken und die Alemannen bis zur ‹Schlacht bei Zülpich› (496/ 97), Berlin/ New York 1998: 200-70, qui suppose une formation purement romane (*r p rii), tout en contestant qu’elle ait pu servir à désigner l’ethnie franque. 7 Cf. S. Sonderegger, «Die althochdeutsche Schweiz. Zur Sprach- und Siedlungsgeschichte der deutschen Schweiz bis 1100», in: P. Zinsli et al. (ed.), Sprachleben der Schweiz. Sprachwissenschaft, Namenforschung,Volkskunde, Berne 1963: 23-55, ici p. 51: «Ahd. stad ist Übersetzung von ripa ‘Ufer, Gestade’; . . . der verdeutlichende Zusatz Walaha . . . nicht nur, weil dort Romanen saßen, sondern auch deswegen, weil das alte Ufergelände des gegenüberliegenden Weesens bis heute ebenfalls Staad . . . heißt». Pour ahd. stad «rivage» cf. R. Schützeichel, Althochdeutsches Wörterbuch, Tübingen 5 1995: 268. On retrouvera une glose similaire en ahd. s o pour lat. lacus dès le viii e siècle: E. Seebold, Chronologisches Wörterbuch des deutschen Wortschatzes. Der Wortschatz des 8. Jahrhunderts und früherer Quellen, Berlin/ New York 2001: 252. De façon générale, on peut déplorer que J. Kuhn n’ait consacré que peu d’attention aux perspectives germanistiques de son matériel. Les mots à racine germanique ne sont cités qu’à partir de sources secondaires ou encore, ce que les germanistes ne sauraient accepter, à partir de la 15 e édition, parue en 1951, de F. Kluge, Etymologisches Wörterbuch der deutschen Sprache, alors que cet ouvrage de référence, entièrement revu par E. Seebold en 1989, vient de paraître dans sa 24 e édition (Berlin/ New York 2002). 8 L’auteur signale que l’identification de l’attestation Berganis n’est pas assurée: cf. E. Meyer- Marthaler/ F. Perret (ed.), Bündner Urkundenbuch. Vol. 1: 390-1199, Chur 1955: 382. - Le nom de la collaboratrice du Bündner Urkundenbuch, Elisabeth Meyer-Marthaler est d’ailleurs très souvent 259 Besprechungen - Comptes rendus aucune des solutions proposées (11s.) ne semble concluante, les argumentations faisant intervenir un anthroponyme germanique (+ nu ou nu) étant sans doute les moins vraisemblables. Le plan de l’ouvrage reprend celui du St. Galler Namenbuch: le corpus (1-299) est précédé d’une importante introduction (v-xliii) qui explicite les sources utilisées et les méthodes de dépouillement et de transcription. Dans cette partie introductive, comme dans le traitement du matériel onomastique proprement dit, la lisibilité du texte est malheureusement un peu entravée par les nombreuses répétitions et par une certaine lourdeur de style; beaucoup de place aurait pu être gagnée si l’auteur avait opté pour une présentation plus serrée. Le catalogue comprend trois catégories de noms: 1° les reliquats dont l’origine prégermanique est sûre ou probable; 2° les noms que des travaux antérieurs ont considérés comme romans mais qui se sont révélés depuis comme des formations purement germaniques; 3° les noms formés à partir de mots d’emprunt, parmi lesquels on retrouve des types bien connus tels que Gulmen lat. culmen (216), Gufel lat. *cubulum (215), Plangg lat. planca (99), Stoffel lat. stabulum (3, 163), Torggel lat. torculum (131), etc. Les attributions étymologiques résultent toujours d’une argumentation minutieuse reposant sur toutes les hypothèses antérieures, y compris celles tirées de l’historiographie locale qui apportent parfois plus de confusion que d’éclaircissements. Toutes les conclusions sont soigneusement fondées et évaluées sous leur «degré de certitude»; l’auteur signale avec raison qu’en fonction des sources disponibles, bon nombre de ses tentatives d’interprétation ne peuvent être que des propositions. Et c’est justement cette volonté d’ouvrir la discussion sans prendre expressément parti qui lui permet de livrer au lecteur une foule d’impulsions l’autorisant à tisser sa propre toile, notamment dans le domaine de la sémantique: les lieuxdits contenant l’élément pré-romain *bulium «auge», particulièrement bien représentés dans les Grisons, sont-ils suffisamment explicités par la remarque «dass Brunnentröge, die im Dorf, am Wege oder an der Weide liegen, einprägsame Punkte in der Landschaft sind» (17)? Compte tenu des contingences géographiques (16: «Alp auf zwei einander zugeneigten mächtigen Felsköpfen, auf Terrassen gelagert, die seitlich durch stark ausgeprägte Eggen deutlich abgegrenzt sind»), l’exemple relevé par l’auteur n’inviterait-il pas à préférer une dénomination inspirée par la forme? Gasalta *casa alta (64) ne se réfèrerait-il pas à une habitation située sur les hauteurs (1000 m.) plutôt qu’à une maison construite en hauteur? En ce qui concerne la formation des noms, de véritables défis semblent lancés au linguiste: l’interprétation de Tschalfinga (139) comme *calva vinea doit-elle vraiment être mise en cause par le fait que l’antéposition de l’adjectif s’oppose aux usages du rhéto-roman des Grisons? Et ce problème de l’antéposition ne se pose-t-il pas de façon identique quand on part, comme J. Kuhn, d’un déterminant scalae «escalier» pour construire une formation de type Avricourt avec la signification de «treppenartig ansteigender Weinberg» (140)? Ne faudrait-il pas plutôt recourir à une solution où scalae serait considéré comme le déterminé de cette formation à deux thèmes, en attribuant à *scalae vineae la signification métonymique de «plateau ou terrasse dans un vignoble»? Il va de soi que toute exploitation synthétique de ce matériel pour un usage lexicologique ou l’établissement de chronologies phonétiques devra se concentrer sur les noms dont l’étymologie paraît à peu près certaine. Si l’on en établit un listage systématique, un certain rendu par «Meyer-Mahrtaler» ou «Meyer-Mahrthaler» chez J. Kuhn (cf. 108 où on observe une orthographe correcte pour quatre fausses, 114 une correcte pour trois fausses, etc.). - Ici comme ailleurs, l’auteur signale les problèmes de transcription et d’identification de certaines formes historiques incluses dans son catalogue, auxquelles elle n’attribue donc qu’une valeur restreinte (11: «was die Relevanz . . . für die Deutung einschränkt»), mais sans procéder à une analyse philologique complète qui aurait permis de les évaluer correctement. 260 Besprechungen - Comptes rendus nombre de «règles» peuvent d’ores et déjà être dégagées, permettant de mieux cerner les périodes et les modes de transmission des noms d’une langue à l’autre: 1° Dans les toponymes pré-germaniques de cette partie de la Romania submersa, les changements phonétiques les plus caractéristiques de l’ancien haut allemand ne transparaissent pas 9 ; en revanche, le passage de / p,t,k/ initiaux à / b,d,g/ est toujours accompli 10 . Dans certains cas où l’auteur n’ose pas se positionner pour savoir s’il faut partir d’un mot d’emprunt ou d’un reliquat onomastique authentique (18 Butz lat. puteus vs. all. Pfütze, etc.), le balancier pencherait donc plutôt en faveur du reliquat onomastique ou d’un emprunt lexical tardif et à usage géographique restreint. 2° En position initiale et intervocalique, le [v] roman est substitué par [f], comme on peut s’y attendre dans une région si tardivement germanisée (30 Fals lat. vallis, 38 Finge lat. vinea, 3 Stofel lat. stabulum, etc.). 3° A diverses reprises, on y rencontre la désinence -s («Ortsnamen-s») dans laquelle on a voulu voir un reflet de la flexion romane (16s. Büls pré-romain *bulium, 30 Fals lat. vallis, 53s. Gams lat. campus, etc.). 4° En règle générale, l’accent roman est conservé, ce qui explique la chute fréquente des voyelles initiales. Pour les mêmes raisons, il n’est pas rare non plus de voir des prépositions agglutinées (37 Fergoda uf + lat. *radicata, etc.). J. Kuhn a développé l’examen de quelques noms isolés de son corpus dans des travaux plus récents 11 . Ils laissent apparaître l’extrême complexité de ce sujet qui a demandé à l’auteur beaucoup de rigueur méthodologique et de labeur mais qui demeure néanmoins très souvent une opération à nombreuses inconnues. Même si les inexactitudes dans les formes documentaires ne sont malheureusement pas rares et que l’auteur a parfois manqué d’esprit critique dans le rassemblement de ces dernières 12 , les efforts fournis méritent le plus 9 C’est aussi valable pour l’évolution du suffixe -acum dans Tscherlach (141s.): mutation consonantique du / k/ en ancien haut allemand ou sonorisation, puis spirantisation romanes de l’occlusive? Cf. M. Pitz/ M. Vòllono, «Die ‘zweite oder hochdeutsche Lautverschiebung’ - ein obsolet gewordener Begriff für ein allzu komplexes konsonantisches Phänomen? Anmerkungen zu einer neuen Publikation», Rheinische Vierteljahrsblätter 67 (2003): 313-32, ici p. 318. 10 Cf. W. Braune/ H. Eggers, Althochdeutsche Grammatik, Tübingen 13 1975: §133 N3: «Ganz gewöhnlich aber wird im späteren Oberdeutschen das unverschobene p der Lehnwörter durch b gegeben». 11 Cf. J. Kuhn, «Tschüppliplangg und Dreieggplangg. Plangg als Element von Flurnamen», Mondo Ladino 21 (1997): 245-58; id., «Romanische Orts- und Flurnamen der Ortsgemeinde Quarten/ St. Gallen», Österreichische Namenforschung 28 (2000): 67-84; id., «Reflexe des Ortsnamen-s in Toponymen der Gemeinden Walenstadt und Quarten/ St. Gallen/ Schweiz», in: M. Iliescu et al. (ed.), Die vielfältige Romania. Dialekt, Sprache, Überdachungssprache. Gedenkschrift für H. Schmid (1921-99), Vich etc., 2001: 225-45; id., «Romanische Orts- und Flurnamen im Raum Tscherlach», in: P. Wunderli et al. (ed.), Italia-Rætica-Gallica. Studia linguarum litterarum artiumque in honorem R. Liver, Tübingen etc., 2000: 43-58; id., «Afadella, Uschafella, Zell und Quarten. Überlegungen zu romanischen Toponymen der politischen Gemeinde Quarten/ St. Gallen/ Schweiz», in: A. I. Boullón (ed.), Actas del XX Congreso internacional de sciencias onomasticas, Coruña 2002: 1481-92; id., «Murg (Kanton St. Gallen/ Schweiz). - Bezeichnung einer Grenze oder Benennung einer Bodenbeschaffenheit? Eine namenkundliche Analyse mit Ausblicken auf angrenzende Toponyme», in: P. Anreiter et al. (ed.), Namen, Sprachen und Kulturen. Festschrift H. D. Pohl zum 60. Geburtstag, Wien 2002: 519-38; id., «Überlegungen zur Genese der Toponyme der Alpstufe im Raum Walenstadt und Quarten (Kanton St. Gallen, Schweiz)», in: P. Anreiter/ G. Plangg (ed.), Namen in Grenzbereichen, Wien (à paraître); id., «Toponyms as indicators of an ancient roman idiom. An insight into a region’s names», in: M. Wahlberg (ed.), Akten des XXI . Internationalen Kongresses für Namenforschung, Uppsala (à paraître). 12 En étudiant de plus près le contexte de la charte qu’elle cite elle-même de façon très détaillée, on notera ainsi que la forme a. 765 quartam que J. Kuhn (263) donne comme première attestation de Quarten, est en fait un appellatif, cf. F. Perret, Urkundenbuch der südlichen Teile des Kantons Sankt Gallen (Gaster, Sargans, Werdenberg). Vol. 1: 2./ 3. Jahrhundert - 1285, Rorschach 1961: 18 N10. 261 Besprechungen - Comptes rendus grand respect. La mise à disposition de ce matériel complétera nos connaissances sur cette région tardivement germanisée et permettra sans doute à la discussion pluridisciplinaire de faire des avancées conséquentes. M. Pitz H Gaston Tuaillon, La Littérature en francoprovençal avant 1700, Grenoble (Ellug, Université Stendhal) 2001, 280 p. Le recueil édité par Gaston Tuaillon offre une anthologie dialectale de l’ensemble du domaine francoprovençal pour les xvi e et xvii e siècles, comblant enfin une lacune dans la publication d’œuvres écrites en langue vernaculaire. En effet, en fonction de la période délimitée, ce volume établit le pont entre l’ouvrage de P. Aebischer 1 et celui de R. Merle 2 et, en fonction du champ, il élargit à tout l’espace ce que S. Escoffier et A.-M. Vurpas ont réalisé pour le Lyonnais 3 . L’auteur, dialectologue familier des réalités savoyardes, a notamment, par son activité de recherche et d’enseignement, approfondi l’étude linguistique du francoprovençal 4 . Gaston Tuaillon rassemble un florilège des œuvres d’expression patoise dont la plupart sont dispersées dans des revues spécialisées. L’objectif didactique louable et associé à la volonté de vulgarisation s’affirme clairement: «Nous avons écrit ces textes francoprovençaux pour aider le plus grand nombre de lecteurs à s’intéresser au contenu des œuvres» (28). De fait, cet ouvrage, rédigé dans un registre courant et optant pour une transcription commode, invite à une lecture aisée qui favorise l’accessibilité de nombreux textes méconnus et souvent difficiles à trouver. Gaston Tuaillon entraîne le lecteur dans une découverte essentiellement culturelle d’un pan de la littérature gallo-romane. D’emblée, le titre apparemment descriptif, La Littérature en francoprovençal avant 1700, balaie le lien paradoxal entre le francoprovençal et la littérature, dénonçant ainsi nombre de préjugés accrochés à la notion de francoprovençal et à son ancienneté. D’une part, qui connaît les monuments de la littérature francoprovençale? Et d’autre part, les dialectophones eux-mêmes ne s’étonnent-ils pas encore souvent sur le fait d’une écriture dialectale? La tradition écrite ne s’est guère développée en patois, langue réservée à la communication orale; d’ailleurs les locuteurs des régions concernées ignorent généralement le terme «francoprovençal». Pourtant, dans ce domaine, des imprimés ont paru et paraissent en patois, témoignant d’une volonté d’écrire et de diffuser, littérature s’entend au sens large de ce qui est rendu public. À titre indicatif, dans le seul Valais romand, on salue le tirage de trois recueils 5 de textes narratifs, de poèmes et de chants dans le courant de l’année 2002. En résumé, dans le domaine francoprovençal, la diglossie a conduit à l’écriture en langue française et à l’emploi quotidien des multiples patois dans la tradition orale. Aussi l’écritu- 1 P. Aebischer, Chrestomathie franco-provençale. Recueil de textes franco-provençaux antérieurs à 1630, Berne 1950. 2 R. Merle, Une naissance suspendue, l’écriture des «patois», Genève, Fribourg, Pays de Vaud, Savoie, de la pré-Révolution au Romantisme, La Seyne 1990. 3 S. Escoffier/ A.-M. Vurpas, Textes littéraires en dialecte lyonnais. Poèmes, théâtre, noëls et chansons (xvi e -xix e siècle), Lyon 1981. 4 G. Tuaillon «Le francoprovençal: progrès d’une définition», TraLiLi 9/ 1 (1972): 293-339. Pour la biographie et la bibliographie de Gaston Tuaillon, cf. Espaces romans: études de dialectologie et de géolinguistique offertes à Gaston Tuaillon. Grenoble 1988: 11-24. 5 É. Dayer, Paroles et Musiques. Témoignages et souvenirs. Patois, français, latin, Sierre 2002 (+ CD audio). L. Reynard, Au temps joyeux de mon enfance, Savièse 2002 (+ CD audio). Le Patois de Savièse, 7. A. Lagger, Chermignon, garde ton patois! Tsèrmegnôn, ouârda lo patouè! Sierre 2002.
