Vox Romanica
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0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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2004
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Kristol De StefaniDominique Stich, Dictionnaire des mots de base du francoprovençal. Orthographe ORB supradialectale standardisée.Avec la collaboration de Xavier Gouvert et Alain Favre, Thonon-les-Bains (Le Carré) 2003, xiii + 591 p.
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2004
Éric Fluckiger
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Comme cela se doit, le livre se termine par un glossaire (169-85) et une bibliographie (187- 89). - Le chapitre sur la langue (35-55) s’occupe notamment de morphologie. Saluons cette édition soignée à tous les égards, digne d’un monument de la culture dauphinoise. Gaston Tuaillon y a mis l’expérience de toute une vie. W. Müller ★ Dominique Stich, Dictionnaire des mots de base du francoprovençal. Orthographe ORB supradialectale standardisée. Avec la collaboration de Xavier Gouvert et Alain Favre, Thonon-les-Bains (Le Carré) 2003, xiii + 591 p. Le livre de Dominique Stich ne manque pas d’allure. Une robuste reliure protège les feuillets au grain lisse, la mise en page soignée offre une disposition aérée sur deux colonnes et la typographie permet à l’œil de distinguer aisément le corpus francoprovençal en graphie supradialectale des définitions françaises et des informations métalinguistiques. Appâté par l’intitulé de la jaquette (Dictionnaire francoprovençal/ français, français/ francoprovençal. Augmenté d’une grammaire et d’extraits bibliographiques (avec leur transcription) d’auteurs des différentes régions francoprovençales: Aoste (Vallée d’) - Beaujolais - Bresse - Bugey - Dauphiné - Dombes - Forez - Franche-Comté - Fribourg - Genève - Lyonnais - Neuchâtél - Piémont - Pouilles - Savoie - Valais - Vaud et zone du francoprovençal francisé), l’amateur sera conquis par la conclusion de la quatrième de couverture: «Plus qu’un simple dictionnaire, cet ouvrage offre une grammaire, des toponymes, des néologismes, une anthologie - introduction à une riche littérature - ainsi qu’une bibliographie étendue». Minus habet in recessu quam in fronte promittit. Seul sera pris ici en considération le triptyque lexicographique de l’ouvrage: francoprovençâl-francês (1-157), français-francoprovençal (229-388), lexique onomasiologique des néologismes et des termes spécialisés du francoprovençal suivi d’un répertoire alphabétique (421-64). Il sera essentiellement rendu compte de la première partie (et de ses rapports avec la deuxième, qui n’en constitue qu’un avatar, et la troisième, due à Xavier Gouvert), plus précisément de sa nomenclature et de ses constituants microstructurels: lemme, catégorie grammaticale et genre, définition, phraséologie, rubrique aréologique. Dans son avertissement, l’auteur reconnaît que «les variétés sont trop nombreuses et trop différentciées pour qu’on puisse envisager un ouvrage qui soit complet», ajoutant néanmoins qu’«il existe bien un fonds commun qui peut être dégagé» (x). Avare de précisions concernant la méthode employée par lui pour constituer sa nomenclature, il laisse entendre qu’elle résulte du dépouillement d’un nombre élevé de publications: «La première partie, francoprovençal-français, représente bien la réalité telle qu’on peut la dégager des dictionnaires et glossaires, des œuvres littéraires et des atlas linguistiques» (xii). Or un examen détaillé de la macrostructure et de la microstructure de ce dictionnaire révèle d’importantes cordances entre son contenu et celui de plusieurs ouvrages cités dans la bibliographie (581- 91), laquelle accuse d’ailleurs de sérieuses lacunes, pour la Suisse romande (ci-après SR) du moins. On est par conséquent enclin à s’interroger sur la validité du titre de l’ouvrage et sur la nature de la méthode qui a guidé son auteur. Un certain nombre de règles président à l’élaboration de la nomenclature d’un dictionnaire 1 . En l’occurrence, la sélection des items imposait une exploitation systématique des 312 Besprechungen - Comptes rendus 1 Cf. notamment J. Rey-Debove, Étude linguistique et sémiotique des dictionnaires français contemporains, Paris 1971: 55-148; J. Dubois/ Cl. Dubois, Introduction à la lexicographie: le dictionnaire, Paris 1971: 57-60; P. Imbs, préface du TLF, xxvi-xxix. ouvrages spécialisés (ALF, ALLy, ALJA; FEW, GPSR; monographies et glossaires dialectaux) et le dépouillement préalable d’un ensemble représentatif de textes patois du domaine. Quels critères Stich a-t-il adoptés (l’extension géographique du mot? sa vitalité? son indigénat? ) pour constituer sa nomenclature? A-t-il fait abstraction de la diachronie interne de la langue, pour ajouter aux mots du cru une foison d’emprunts récents? Pourquoi certains mots peu répandus en patois (cf. dorifore, dossiér, etisia, fonètico, margolin, mariole, niquedolye, ôtopsia, poufiasse, rasibus, trocârd, vèxacion) sont-ils mentionnés, alors que d’autres, souvent mieux attestés dans le domaine concerné, sont omis (cf. GPSR s. abova, bourtya, chaude, dèl vra, d ¿ l « z ¿ , ètatsi, étique, ètraityi, f lo)? Pourquoi honorer chapon mais ni chaponar ni chaponiére (cf. ib. s. chaponner et chaponnière), clair et non ses nombreux dérivés (cf. ib. s. clairance, clairant, claire, clairée, clairer, clairet, clairette, claireur, clairon) alors que les patois se distinguent aussi du français par leur créativité dans ce domaine? Pourquoi fa et sol sont-elles les seules notes de musique à figurer et -ment le seul suffixe? Pourquoi incorporer au «fonds commun» francoprovençal crenom et non crebleu (cf. ib. s. cré), discèrnar mais pas disèdre (cf. ib. s. discerner et dis drè), égouar ‘arroser, irriguer’ et pas èrgiér (cf. ib. s. aiguer et èrdzi 1), flambô et tôrche, mais non falye ‘torche, flambeau; brandon’ (cf. ib. s. f a ly ¿ ), jornâ et non jorniva (cf. ALF 731 et GPSR s. dzòrniva), crutse et louidor, mais ni bats (cf. GPSR s. bats) ni rapa (cf. FEW 16: 667b)? La nomenclature a pâti des nombreuses entorses faites aux principes élémentaires de la lexicographie. Ont leur entrée des substantifs pluriels pourtant attestés au singulier dans la lexicographie française (abords, balivernes, largèsses, lasagnes), des adjectifs et des pronoms au féminin (sâge, sèche; ma, ta, sa), des formes conjuguées (sêt), des participes passés (dèpalyê, diu, tegnu), des formes élidées (n’,’n). L’auteur fait un usage aléatoire des indices en chiffres arabes pour distinguer les homonymes; à titre d’exemple, quinze entrées séparent môlo 1 de môlo 2, et bu 2, côrt 2, très 1, vês 1, etc. sont dépourvus de leur homographe respectif. Il relègue les composés sous leurs composants (pôrta-monéya et pôrtafôlye s. portar, tire-bouchon s. teriér [et sous le substantif tire ‘rangée’! ], etc.), mais cette pratique n’est pas constante, comme en témoigne le traitement divergent de contrebenda et contrefaçon d’une part, de contre-pêds et contre-pouèson (s. contra) d’autre part. Il égare certains termes sous des adresses imprévisibles (dèdicace s. vôga, fergognisse s. friandise, suéfe s. ablèta, tenot-mobile s. ôtô). Il range de très nombreux mots sous un lemme commun, les traitant implicitement, et souvent à tort, comme des synonymes; ainsi en est-il de braco et bracalyon ‘braque, étourdi’, qui ne sont sémantiquement pas interchangeables (cf. GPSR s. brakalyon et brako). Il regroupe abusivement des mots distincts, à l’exemple de èvanir et èvanouir ‘évaporer, évanouir’ (cf. GPSR s. èvani et évanouir), de ciba et chiga ‘cible’ (cf. GPSR s. cible et FEW 17: 628b s. zeigen; ici s’ajoute une erreur portant sur le sens, chiga signifiant ‘palette pour marquer à la cible’) ou de «cocon, var. cocô ‘œuf’, langage des enfants; ‘cheval’(Suisse romande)» (alors que, pour ne considérer que la SR, coco est un terme enfantin [cf. GPSR s. coco], au contraire de cocon qui, confiné au Valais, désigne non le cheval mais l’œuf [cf. FEW 2: 823a]). Il traite comme un terme polysémique des lexies différentes: dècrèpi ‘décrépi; décrépit’; èxprès ‘exprès, express’ (alors que la lexicographie française leur ménage quatre entrées); ton ‘le ton, le son; thon’. Ces deux derniers défauts de méthode sont fréquemment cumulés; ainsi s. afolar ‘affoler; blesser’ (cf. GPSR s. affoler et afòla), bouciér ‘frapper; pousser’ (cf. ib. s. bousa et bousi), mantél ‘manteau; nappe’ (le premier sens correspond à une formation en eø llu [cf. FEW 6 1 : 272a], le second à un dérivé en le de mantus [cf. ib. 269a]), mât ‘mât; pièce de bois qui sert à supporter les tonneaux dans la cave’ (dans le premier sens, le mot remonte à mast [cf. FEW 16: 540a], dans le second, à marcus [cf. ib. 6 1 : 315a]. Inversement, Stich distingue artificiellement des mots comme le substantif abôrds et la locution adverbiale abôrd (d’). Il en sépare indûment d’autres (par incapacité à les identifier? ): achon ‘as’ (s. asse 1) et hachon ‘hachette’ (cf. FEW 16: 145b s. hâppia); cha- 313 Besprechungen - Comptes rendus pon 1 ‘sarment à bouture’ et chapon 2 ‘chapon’ (cf. GPSR 2: 343 s. chapon); troc ‘bout, morceau, tronçon, trognon’ et trot ‘bout de chemin, longue distance’ (cf. FEW 13: 319b s. thyrsus). Convaincu de la nécessité de disposer d’un outil permettant l’intercompréhension dans tout le domaine francoprovençal et s’inspirant notamment du modèle de l’Institut d’Études Occitanes, Stich a élaboré au cours des années 1990 une graphie supra-dialectale. Il a publié en 1998 une première mouture de son système, dénommé «orthographe de référence A» (ORA) 2 ; la graphie utilisée dans le présent dictionnaire en constitue la version aménagée (ORB) qui a fait l’objet de sa thèse 3 . La problématique de la graphie supra-dialectale n’est évoquée ici que pour rappeler qu’il s’agit, non d’un code graphique unitaire apte à restituer la prononciation de chaque parler (on sait que de tels systèmes existent), mais d’un artefact qui privilégie l’intercompréhension pan-francoprovençale au détriment de la description des spécificités phonétiques locales 4 . On se bornera à quelques remarques sur l’application, au niveau des lemmes, des principes élaborés par l’auteur 5 . De nombreuses divergences graphiques sont discutables: pourquoi sagèce, mais sâgement, serviéta mais èchelèta, colossal et final mais coloniâl et fèdèrâl, cortil ‘jardin’ mais fusily ‘fusil’, morgiér ‘tas de pierres’ mais muralye ‘muraille’ (le radical commun remonte à m rus, cf. FEW 6 3 : 229a et 242b), un (FEW 14: 54a s. nus) mais nion ‘personne’ (FEW 7: 81a s. n eø c nus)? Pourquoi scultar ‘sculpter’ mais «subtilo ‘subtil’ (le b ne se prononce pas)»? Comment justifier l’opposition cagna/ cagne pour deux homonymes (cf. GPSR 3: 31s. s. cagne 1 et 2)? Pourquoi une telle bigarrure dans les terminaisons de baragoin ‘baragouin’, sagoen ‘sagouin’, tèmouen ‘témoin’? La typisation poyê est-elle judicieuse, quand toutes les formes francoprovençales mentionnées dans FEW 9: 112b (s. p o dium) sont en -a 6 ? Le souci manifeste de l’auteur d’assurer une différenciation graphique de chaque lemme (son principe étant de «présenter pour chaque mot . . . une forme et une seule, qui ne s’écrive pas comme un autre mot» [x]) le rend réfractaire à la notion d’homographie (même s’il s’y résigne parfois) et l’amène à proposer, au coup par coup, des solutions de fortune (il orthographie par exemple vèrs le substantif, mais vers la préposition) qu’il s’ingénie parfois à justifier, par exemple s. cor ‘chœur’ («graphie en o pour éviter l’homographie avec côr ‘cœur’»), pant ‘pan de mur, de toit, d’habit’ («pan rappellerait trop ‘le pain’»), pas ‘ne pas’ («graphie simplifiée et différentielle de pâs, ‘le pas’ même prononciation»). Il a tendance à analyser les composants de certains mots et à les restituer graphiquement en insérant un trait d’union (asse-ben [cf. contra GPSR s. as ¿ bin], et asse-tout [s. asse 2], long-temps, por-o ‘pourtant’ [cf. FEW 4: 442a et 22 1 : 17b], sang-sua [s. sang], tôrd-côl [s. tôrdere], vèrd-jus [s. vèrd], etc.), ce qui peut inciter le lecteur à les interpréter à tort comme des composés; cette option est particulièrement 314 Besprechungen - Comptes rendus 2 D. Stich, Parlons francoprovençal. Une langue méconnue, Paris/ Montréal 1998. 3 D. Stich, Francoprovençal. Proposition d’une orthographe supra-dialectale standardisée, Paris 2001 (thèse inédite; l’auteur en a déposé au GPSR une version sur support informatique). 4 Certaines réserves avaient été émises sur le bien-fondé d’une telle entreprise; cf. Rapport annuel du GPSR 1998 (1999): 14s., et à ce propos, J.-B. Martin, «Graphies du francoprovençal: bref état des lieux», in: D. Caubert et al. (éd.), Codification des langues de France. Actes du colloque «Les langues de France et leur codification», écrits divers, écrits ouverts, Paris-Inalco, 29-31 mai 2000, Paris 2002: 77-83. Lire aussi les récentes réflexions de G. Tuaillon («Une orthographe pour les patois? » et d’A. Bétemps («Pour une orthographe commune du francoprovençal»), Nouvelles du Centre d’Études Francoprovençales René Willien 49 (2004): 7-10, respectivement 11-24. 5 L’auteur a construit sa graphie sur des bases assez hétérogènes: «Une orthographe supra-dialectale à l’intérieur du domaine gallo-roman a besoin d’être non seulement phonologique, mais aussi morphologique, étymologique, pour ne pas dire archaïsante» (Stich 2001: 100). 6 La seule exception résulte d’une erreur de v. Wartburg; cf. L. Odin, Glossaire du patois de Blonay, Lausanne 1910: 430 s. poya. malvenue par exemple pour bese-belye (cf. FEW 1: 580a [bsb] et TLF s. bisbille). L’adoption d’une graphie «étymologique» devrait permettre au lecteur d’identifier en particulier certains radicaux ainsi que les désinences et les éléments suffixaux (-iér pour les infinitifs en -are avec précédence palatale, -él pour les dérivés en eø llu, -il pour ceux en le, etc.). Or, faute d’avoir justement identifié certains morphèmes, l’auteur en vient à créer la confusion. Par exemple, le -ide vindâjo ‘salle à boire, débit de vin’ ne convient pas, s’agissant d’un dérivé de vendre, non de vin (cf. FEW 14: 232b s. vend eø re); la graphie du radical de dêgtar ‘enseigner’ ( ductare, cf. GPSR s. do ´ uaityi) incite à tort à établir un rapprochement avec le français doigt; la terminaison de trocârd ‘trocard, instrument pour percer la panse des vaches’ ne doit pas rimer avec celle de dèbrolyârd ‘débrouillard’ (cf. TLF s. trocart); les consonnes finales sont fautives dans mât ‘pièce de bois servant à supporter les tonneaux’ ( marcus [FEW 6 1 : 315a], dans troc ‘bout, morceau’ et trot ‘bout de chemin’ ( thyrsus [FEW 13 1 : 319a et b]; cf. aussi le dérivé trossar ‘scier, couper’); enfin, les terminaisons de assél ‘essieu’, forél ‘printemps’, genepél ‘armoise, génépi’, jordél ‘verger’ ne remontent pas à eø llu (cf. respectivement GPSR s. essieu, fòri 1, génépi, FEW 16: 19b et 21b N4), ni celle de vanil ‘éminence’ à le (cf. FEW 14: 156b), ni celles de bachèt ‘auge, abreuvoir’, bochèt ‘sauvageon’, fascèt ‘fagot, charge’ à - $ ttu (cf. GPSR s. batsé, bòtsé 2, fasè 1), ni celle de gelin ‘gel intense’ à nu (cf. ib. s. dzalin 1). L’ensemble du dictionnaire souffre d’un emploi ambigu de la notion de variante. Stich désigne par «var.», aussi bien une variante phonétique typisée (cf. ègzèrcice ‘exercice’, var. ègzèrciço, ègzèrcicio), qu’un synonyme (cf. èga ‘jument’, var. cavala, jument). Par ailleurs, cette abréviation se définit notamment par opposition à une autre notion: «La mention ‘variante fribourgeoise’ indique que le groupe latin -sta évolué vers { θ }» (xii). Un tel usage surprend, qui tantôt confond sous une même étiquette des relations relevant du signifiant et du signifié, tantôt distingue plusieurs types de variantes phonétiques. On peut craindre à juste titre que le lecteur ne se fourvoie, interprétant en particulier (bien à tort) la mention «variante fribourgeoise» comme un indicateur géographique 7 . La formule microstructurelle de Stich est atypique et peu conforme aux règles de la lexicographie moderne. À cet égard, son ouvrage s’éloigne également des principes des dictionnaires de langue, des encyclopédies et des dictionnaires bilingues. Transgressant en particulier le principe de la constance du programme microstructurel 8 , il fournit sporadiquement la justification théorique d’un choix graphique (voir ci-dessus), une étymologie (s. firâbe ‘fin de la journée de travail’) ou encore des informations relevant de la morphologie («ècrire ‘écrire’, sur ce modèle se conjuguent: aduire, luire, fuire, èssuire»). De même, il a renoncé à expliciter systématiquement la catégorie grammaticale, la livrant pour ainsi dire au coup par coup. Une telle option, contraire aux règles habituelles 9 , est d’autant plus discutable que le peu d’informations fournies par ailleurs empêche souvent de lever l’ambiguïté sur la nature du mot. De plus, «le genre des noms n’est précisé que lorsqu’il est différent de celui du français, ou que le mot ne correspond pas exactement à un mot français» (xi). En réalité, Stich transgresse souvent sa propre règle, donnant le genre inutilement (cf. color, falot, mirra, sciatica, vèsce, vigor) ou l’omettant alors que ce serait nécessaire (molye ‘endroit 315 Besprechungen - Comptes rendus 7 En réalité le phénomène n’est pas propre au fribourgeois et ne concerne qu’une partie de ce canton; cf. P. Aebischer, «Un point de phonétique historique du patois fribourgeois: la date approximative du changement -st- s », in: Festschrift für Ernst Tappolet, Bâle 1935: 1-8. 8 «La microstructure d’un dictionnaire est l’ensemble des informations ordonnées qui suivent l’entrée; cet ensemble a une structure constante qui répond à un programme et à un code d’information applicable à n’importe quelle entrée» (Rey-Debove, op. cit. 151). 9 «Le dictionnaire de langue a été caractérisé comme un dictionnaire qui présente au moins la catégorie (et le genre) de l’entrée, et une définition» (Rey-Debove, op. cit. 154). humide, marécageux’, molyon ‘humidité’). Il lui arrive d’être redondant (cf. «sâl f. ‘sel’, ce mot est toujours féminin»), de bouleverser l’ordre attendu de la microstructure (la catégorie grammaticale et le genre sont placés à la suite de la définition [s. oficiér, trenchent, etc.] ou incorporés à cette dernière [cf. mur ‘le mur’, or ‘l’or’]) ou de recourir à une terminologie métalinguistique approximative (cf. «mâl ‘mal’, adverbe + nom, quelquefois adjectif figé mâl, -a»). Stich réduit souvent ses définitions à un mot (ou au contraire à une kyrielle de synonymes, cf. «bochiére ‘bouton, pustule, crevasse aux lèvres, babouin, barbuquet’»), niant ainsi la polysémie du terme patois, ou laissant supposer que les acceptions de ce dernier coïncident parfaitement avec celles du définissant, ce qui se produit rarement, sinon pour les emprunts récents (astronome ‘astronome’, vagonèt ‘wagonnet’). En réalité, la définition-mot ne fait souvent que signaler l’apparentement étymologique entre le mot français et son équivalent francoprovençal (abevror ‘abreuvoir’, èchiéla ‘échelle’, jochiér ‘jucher’) ou, au contraire, marquer la distinction des types lexicaux (ècllop ‘sabot (de bois)’, farenèron ‘meunier’, jordél ‘verger’). De telles formules définitionnelles relèvent habituellement du dictionnaire bilingue; mais Stich ne fournit qu’exceptionnellement l’outillage métalinguistique employé comme appoint dans ce type d’ouvrage (indication du genre et de la catégorie du mot, du domaine d’emploi, des constructions, des collocations, etc.). Certains sens ne sont d’ailleurs pas fournis, mais tout bonnement suggérés (cf. «cèrnar ‘cerner’, propre ou figuré»; «châtelèt ‘petit château’, avec sens dérivés»; «mèna ‘action de mener’ et divers sens dérivés»; «molyon ‘humidité’, var. molyure, mots de sens divers»; «tin-tè bin ‘tiens-toi bien! appareil pour apprendre à marcher’ et divers sens»). D’autres définitions résultent d’interprétations partiellement fautives des sources dont disposait l’auteur (comparer «dèmetre ‘démettre’ (+ pron.), parf. ‘perdre, fuir (pot)’» avec Favre-Balet et GPSR 10 ). De nombreux sens sont manifestement inexacts, à l’exemple de dêr ‘branche sèche de (sa)pin’ (cf. GPSR s. dé 3 11 ), de mayenc ‘mayen, chalet de montagne pour l’été’ (cf. s. mayen dans GLLF, Robert et TLF), de «vanil ‘éminence’ (Fribourg)» (ce sens n’apparaît pas dans FEW 14: 156b ni dans les dictionnaires fribourgeois 12 ) et de cordre ‘ôter’, exemple emblématique des lacunes méthodologiques de l’auteur qui, localisant ce mot en SR, ne donne que ce sens, lequel ne figure pourtant dans aucun des ouvrages lexicographiques cités dans sa bibliographie pour cette région 13 . Par ailleurs, Stich semble faire abstraction d’un fait fondamental: la variation diatopique peut affecter le mot autant sur le plan sémantique que dans les autres domaines. Il fournit certes sporadiquement de telles indications, mais souvent avec désinvolture, comme s. «apropriar ‘rendre propre; approprier’ (peut avoir l’un, l’autre ou les deux sens)», «arrondissement ‘arrondissement’ (sens divers, selon les pays)», «fèr ‘fer, fer à cheval, fer à repas- 316 Besprechungen - Comptes rendus 10 «Couler, fuir en parlant des vases en bois qui se sont disjoints par la sécheresse» (Favre-Balet, Lexique du parler de Savièse, Berne 1960: 199); «couler, fuir, en parlant d’ustensiles de bois ébarouis» (GPSR s. démettre). 11 «T. coll. Ramilles vertes de conifères, surtout de sapin; menues branches munies de leurs aiguilles, branches vertes de sapin». 12 Cf. notamment «vani m. ‘vanil’, crête de montagne, sommet, pointe, dent» (Dictionnaire du patois gruérien et des alentours, Bulle 1992: 956). 13 Cf. contra «être content du bien arrivé à quelqu’un» (B. Corbaz, Recueil de morceaux choisis en vers et en prose en patois suivant les divers dialectes de la Suisse française, Lausanne 1842: xiii); «éprouver de la joie de ce qui arrive à quelqu’un» (J.-L. Moratel, Bibliothèque romane de la Suisse, Lausanne 1855: 113 N2); «se réjouir cordialement du bien ou du mal arrivé au prochain» (Bridel, Glossaire du patois de la SR, Lausanne 1866: 82); «accorder comme une chose légitime» (Odin, op. cit. 305); «souhaiter» (B. Hasselrot, Étude sur les dialectes d’Ollon et du district d’Aigle [Vaud], Uppsala/ Paris 1937: 216). ser’ (selon les parlers)», «trapa ‘trappe, piège’ (pas les deux sens partout)». En règle générale, aucune précision n’est apportée sur le référent ou sur les réalités locales auxquelles renvoie le mot. Ainsi, la définition de étro ‘aire, grange’ ampute ce terme de sa richesse sémantique et en gomme toute l’ampleur diatopique (cf. GPSR s. étro); un nom de vent local comme vôdêre ‘vent violent’ s’accommode mal d’une définition aussi généralisante 14 ; la coexistence de deux séries d’acceptions s. «ministro ‘ministre, pasteur’ (et parfois ‘le porc, l’âne’)» cesse de paraître singulière dès lors que sont mentionnées leurs aires respectives, qui s’avèrent non contiguës (cf. FEW 6 2 : 116a et b). De nombreuses définitions sont présentées comme valant pour tout le domaine, alors qu’elles se rapportent à une aire restreinte, à l’exemple (outre ceux qui précèdent) de nant ‘cours impétueux’ (cf. FEW 7: 7b et Humbert 15 ), de arcana, dont l’unique acception restituée, ‘craie rouge, servant à marquer les brebis’, constitue un démarquage de Cerlogne 16 (pour les autres sens, cf. GPSR s. arcanne) et de sendeco, où le sens ‘directeur des travaux publics communaux’ est une reprise de Delaloye 17 . Il apparaît en somme que Stich se satisfait d’une approche réductrice, approximative ou lacunaire de la définition, engendrant une entropie sémantique, produisant des sens supra-dialectaux, à l’image de «môlo ‘moule’ (surtout ‘mesure de bois de 2 à 4 m 3 ’)». L’auteur réserve une place d’honneur à un système hybride de localisation des mots, contenant tantôt des indications de fréquence («ridiculo ‘ridicule’; peu répandu»), tantôt des précisions aréologiques («conerie ‘connerie’; trouvé seulement dans l’Ain»). On peut s’interroger sur l’utilité de telles données dans cet ouvrage, d’autant plus qu’elles consistent, à l’opposé des systèmes rigoureux mis au point dans d’autres publications 18 , en une panoplie de formulations souvent approximatives: «répandu mais quelquefois non trouvé» (s. cllèrc); «moins répandu» (s. ètroblyon), «présence clairsemée dans tout le domaine» (s. nâfra), «manque en de nombreuses régions» (s. pârpiére), «absent dans plusieurs parlers, dont semble-t-il le savoyard et une partie de la Suisse romande» (s. mourgar). Par ailleurs, il y a lieu de douter de la fiabilité de certaines indications de fréquence. Ainsi farisien, Sant Mechiél ‘automne’ (s. sant 1) et veloutiér, qui ne sont gratifiés d’aucune marque aréologique 19 , sont-ils vraiment plus fréquents que beaucoup d’autres mots donnés comme rares? Pour le premier mot, FEW (8: 366b) n’atteste aucune forme patoise et le fichier du GPSR n’en contient que deux; le deuxième est circonscrit (dans le sens donné et en ne considérant que le domaine concerné) à la Savoie et à la Haute-Savoie (cf. FEW 6 2 : 77a, ALF 75 et ALJA 105); le troisième n’existe sauf erreur que dans le dialecte stéphanois de J. Vacher 20 . De plus, les précisions géographiques fournies par Stich sont truffées d’inexactitudes. Ainsi bontâblo ‘humain, plein de bonté’ et dèvouagnér ‘détruire le grain semé’, considérés comme des mots romands, sont en réalité aussi savoyards (cf. FEW 1: 433b et 17: 462b), dombala ‘char- 317 Besprechungen - Comptes rendus 14 «Le principal domaine de ce vent est constitué par les rives orientales du lac Léman, qui le reçoivent des Alpes et du Valais. C’est un vent très fort et chaud, qui souffle souvent par rafales» (BGl. 10 [1911]: 46). 15 «Dans le Faucigny (Savoie), un nant est un torrent; et on le dit particulièrement de certains torrents impétueux qui descendent du Mont-Blanc ou des montagnes voisines» (J. Humbert, Nouveau glossaire genevois, vol. 2, Genève 1852: 56). 16 «Arcana, sf. Craie rouge dont on marque les brebis» (J.-B. Cerlogne, Dictionnaire du patois valdôtain, Aoste 1907: 82). 17 «Santeco m.: ‘syndic’, directeur des travaux publics de la commune» (L. Delaloye, Lexique du patois d’Ardon, Sion 1964: 102). 18 Cf. par exemple les sigles géo-historiques du FEW, aisément élucidables grâce à son Beiheft. 19 Ce qu’il convient d’interpréter ainsi: «Quand il n’y a aucune précision, le mot est généralement bien représenté: dans le Val d’Aoste, la Suisse Romande et la plupart des régions françaises du domaine francoprovençal» (xi). 20 Cf. Stich 2001: 1017. rue dombasle’ donné comme propre à l’Ain, est également vaudois (cf. GPSR s. dombasle), ètivâjo ‘estivage’ et ètivar ‘estiver’, présentés comme exclusivement valaisans, sont attestés dans quatre cantons de SR, mais pas en Valais (cf. GPSR s. estivage et estiver) et lequèta ‘petit bateau à fond plat’ localisé comme mot du Léman, est aussi présent dans les cantons de Fribourg et de Neuchâtel ainsi qu’à Annecy en Savoie (cf. FEW 5: 383b). Enfin, est-ce faute d’avoir cherché que Stich affirme que les mots suivants n’ont pas été trouvés en SR: ampôla (cf. GPSR s. ampoule), aveniére ‘champ d’avoine’ (ib. s. avénière), bachèt ‘auge’ (ib. s. batsé), bartavèla ‘personne bavarde’ (ib. s. bartavala), bartavèlar ‘bavarder’ (id. s. bartaval ) bavardar (ib. s. bavarder), bécatar (ib. s. becqueter), bire (ib. s. bière 1), brolyârd (ib. s. brouillard 1), chanouèno (ib. s. chanoine), chevél (ib. s. cheveu), divèrtir (ib. s. divertir), fèrma ‘affermage’ (ib. s. ferme 2), fèrmiér (ib. s. fermier), fês (ib. s. fois), musél ‘museau’ (FEW 6 3 : 277a), pèrruquiér ‘coiffeur’ (Odin, op. cit. 411 s. pèrütyé), uprés (GPSR s. auprès)? Il est regrettable que Stich ait ramené à la portion congrue les locutions (relativement rares et généralement calquées sur le modèle français) et les exemples (quasi inexistants), alors même qu’une phraséologie abondante constitue indiscutablement une condition nécessaire pour cerner les valeurs exactes des mots 21 . En revanche, il a fourni des informations de nature hétérogène, fort banales (cf. «artificièl ‘artificiel’ (par ex. d’une prairie)»; «mutuèl ‘mutuel’ (en particulier pour le secours mutuel)»; «pèrcèpcion (souvent des impôts)»; «secrètariat (p. ex. de la mairie)»; «zona (s’applique en particulier aux zones franches)»; «crevar ‘crever, mourir’, pas toujours vulgaire») lorsqu’elles ne relèvent pas du pur truisme (cf. «chantar ‘chanter’ (se dit aussi de nombre d’oiseaux)»; «Musa ‘Muse’, poétique, littéraire»; «pèchiê ‘péché’ (surtout d’usage religieux, peu utilisé autrement)», de la tératologie définitoire (cf. «mont ‘mont’ (sert pour les directions, etc.))» ou du renseignement erroné, à l’exemple de «vôdês ‘sorcier’ (mot romand, évité dans le canton de Vaud)», où le détail anecdotique rapporté par l’auteur constitue une interprétation fautive de sa source 22 . Occultant la différence fondamentale entre la vocation sémasiologique du dictionnaire francoprovençal-français (le lecteur/ auditeur s’en sert pour élucider le sens d’un mot rencontré dans un texte ou saisi au cours d’une conversation) et l’approche onomasiologique de la partie français-francoprovençal (le scripteur/ locuteur recherche les mots lui permettant de désigner tel objet ou d’exprimer tel concept), Stich se borne à produire dans la seconde partie une image inverse de la première. Il répercute ainsi fatalement l’intégralité des fautes de l’une à l’autre (lemmes erronés, usage anarchique de la catégorie grammaticale et du genre, entrées cachées, programme microstructurel chaotique) et en ajoute un bon nombre. L’élaboration d’une nomenclature inverse, qui aurait nécessité une analyse méticuleuse des sens du corpus francoprovençal 23 , a été négligée, comme en témoignent ces monstres lemmatiques: cuvier à divers usage; disséminer sur le sol (andain, fumier); enflement dû à un coup; est-ce que; interrompre l’allaitement; ivraie enivrante; loge à cochons; maux de ventre chez les animaux; retricoter le talon d’un bas usagé; s’il vous plaît, etc.). Le 318 Besprechungen - Comptes rendus 21 «L’énoncé d’un mot polysémique n’indique pas de lui-même le sens choisi; c’est l’environnement général du discours, et plus particulièrement le mot immédiatement associé qui permet au destinataire de lever l’ambiguïté, et au lexicographe de distinguer les sens» (P. Imbs, préface du TLF, xxv). 22 «C’est chez nous un des outrages les plus grossiers que d’appeler quelqu’un vaudai, vaudaisa; aussi les habitants du canton de Vaud tâchent de garder en patois le nom de Vaudois, contre l’usage de cet idiome qui change les oi en ai . . . Nos Vaudois ne veulent pas qu’on les croie sorciers, vaudai» (Bridel, op. cit. 402). 23 L’élaboration d’un dictionnaire inverse à partir de sa source spéculaire représente une tâche complexe, qui requiert une maîtrise des techniques propres à la dictionnairique bilingue. En l’occurrence, il aurait peut-être été plus judicieux de se borner à établir un index donnant accès aux matériaux francoprovençaux de la première partie plutôt que de fabriquer un pseudo-dictionnaire. recours à un procédé purement mécanique a de surcroît engendré une foison de bizarreries et d’incohérences au niveau de la microstructure. Ainsi, s. petit, l’auteur regroupe en vrac des locutions, des composés (qui devraient avoir leur propre entrée) et des sens (comme ‘petite linotte des vignes’, que le lecteur ne trouvera en revanche pas s. linotte), et s. cuite (où le lemme renvoie théoriquement au concept français) surgissent à la suite de la traduction en francoprovençal tous les sens donnés dans la première partie, lesquels sont absents sous leurs entrées attendues: «cuite couéta (petit-lait, fournée, chaleur intense, ivresse)». La création de néologismes ne peut guère se satisfaire d’initiatives individuelles. En l’occurrence, si elle devait s’inscrire dans le cadre d’une planification linguistique, elle nécessiterait, peut-être davantage encore que l’activité compilatoire à laquelle s’est livré Stich, le concours d’instances représentatives du domaine linguistique concerné 24 . La contribution de Xavier Gouvert, qui trouverait sa place dans l’ouvrage à condition de constituer un complément solidaire de la nomenclature établie par Stich, est en réalité une pièce rapportée. Elle fourmille de mots mentionnés par Stich (cf. aèroplano, fllôta, patouesant, tèsa, vilen, etc.), qui trahissent parfois des divergences dans les options graphiques des deux auteurs (cf. arbâda/ arbârda, enspector/ enspèctor, ren-qui-valye/ ren-que-valye). Elle contient en outre nombre de mots attestés par le GPSR (cf. notamment avenua [GPSR s. avenue], boa [ib. s. boa], damouesél [ib. s. damoiseau], dèlit [ib. s. délit]), dont la place légitime serait par conséquent dans le dictionnaire francoprovençal-français. Le Dictionnaire de Stich est présenté par Henriette Walter 25 (préface, ix) comme un instrument adéquat de décodage (la partie francoprovençal-français permettant d’«élucider des obscurités éventuelles» de la littérature francoprovençale) et d’encodage (la partie français-francoprovençal et le lexique des néologismes ayant pour vocation de servir de référence au «patoisant qui désirerait lui-même s’exprimer par écrit dans son propre parler»), appelé en outre à être éventuellement employé comme manuel didactique. Nous nous permettons d’exprimer nos doutes. Abstraction faite de la question pendante du bien-fondé d’une koinè francoprovençale, il nous paraît que la partie lexicographique de l’ouvrage est dépourvue de toute valeur scientifique. É. Fluckiger ★ Yasmina Foehr-Janssens/ Emmanuèle Métry (ed.), La Fortune. Thèmes, Représentations, Discours, Genève (Droz) 2003, 224 p. (Recherches et Rencontre 19) La Fortune et sa roue sont des thèmes que tout médiéviste est capable de repérer et de brièvement commenter. Mais quant à tenir sur elles un discours soutenu qui ne se mette pas très vite à ressasser les mêmes idées reçues, c’est une autre affaire, au point que les ouvrages de synthèse sur la question restent pratiquement inexistants. Fruit d’une journée d’études qui s’est donnée en 2001 à l’Université de Genève, le présent ouvrage constitue donc, par sa seule existence, un événement. Certes, il ne s’agit pas à proprement parler d’une synthèse, mais plutôt d’un parcours fait d’une suite de coups de projecteurs donné par des spécialistes 319 Besprechungen - Comptes rendus 24 Par exemple, la Lia Rumantscha assume cette responsabilité dans le canton des Grisons; cf. B. Cathomas, «Planification linguistique du romanche en Suisse: création et introduction d’une langue standard», in: Quelle planification linguistique pour le wallon? Actes du colloque international de Charleroi, 23 mars 1996, 1997: 39s. (http: / / users.skynet.be/ ucw/ htm/ doclingadje.htm). 25 Henriette Walter a dirigé la thèse que l’auteur a soutenue à l’Université de Paris V en juin 2001 et qui fournit la matière du présent Dictionnaire.