Vox Romanica
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Francke Verlag Tübingen
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Kristol De StefaniSanda Reinheimer Rîpeanu (ed.), Dictionnaire des emprunts latins dans les langues romanes, Bucureóti (Académie Roumaine) 2004, 456 p.
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2005
Adrian Chircu
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Besprechungen - Comptes rendus Peter Stotz, Handbuch zur lateinischen Sprache des Mittelalters, vol. 5: Bibliographie, Quellenübersicht und Register, München (Beck) 2004, 1059 p. (Handbuch der Altertumswissenschaft II.5.5) In früheren Jahrgängen dieser Zeitschrift wurden die Bände 1-4 dieses Werkes in der Abfolge ihres Erscheinens besprochen und gewürdigt: VRom. 57 (1998): 194-96 vol. 3; 59 (2000): 217s. vol. 4; 60 (2001): 238s. vol. 2; 62 (2003): 204-07 vol. 1. Jetzt liegt auch der letzte, 5. Band vor, mit 1059 Seiten der umfangreichste des ganzen Werkes. Mit Bibliographie, Quellenübersicht und Registern schlüsselt er die vier Textbände auf. Am Anfang steht ein Verzeichnis der allgemeinen Abkürzungen und der bibliographischen Siglen (9-19). Es folgt das reichhaltige Literaturverzeichnis (21-217), das über die vom Verfasser direkt benutzten Titel hinaus auch ältere oder dem Autor nicht zugängliche Literatur enthält. Eine willkommene Orientierungshilfe stellt das «Sachregister zur Bibliographie» (219-53) dar, das von bestimmten Begriffen oder Themenkreisen aus auf die einschlägigen Titel der Bibliographie verweist (z. B. «Altenglisch», «Arabisch», «Bibel», «Hagiographie», «Interpunktion», «Kleidung/ Textilien» usw.). Die Quellenübersicht (257-444), die zusätzlich zu den im Werk explizit zitierten Primärtexten auch eine Anzahl weiterer Texte enthält (cf. p. 257), stellt ein überaus nützliches Verzeichnis der Literatur des lateinischen Mittelalters dar, eine Art Kurzlexikon mit bibliographischen Hinweisen und Datierungen. Es folgt das umfangreiche Wortregister (447-1055). In der Einleitung (447-49) wird darauf hingewiesen, dass es sich hier nicht um ein autonomes Nachschlagewerk, sondern um einen Wegweiser zur Benutzung der Bände 1-4 des Handbuchs handelt. Für den Benutzer, der mit dem Aufbau des Werkes noch nicht gut vertraut ist, stellt die Verweispraxis eine gewisse Schwierigkeit dar: Verwiesen wird auf «Buch», Paragraph und Unterparagraph, nicht auf Band und Seite. Da die «Bücher» in unterschiedlicher Weise auf die Bände verteilt sind (vol. 1: Buch 1-4; vol. 2: Buch 5-6; vol. 3: Buch 7; vol. 4: Buch 8-10), ist diese Zitierweise, die durch die Entstehungsgeschichte des Werkes bedingt sein mag, zunächst gewöhnungsbedürftig. Den Abschluss des Bandes 5 machen einige «Addenda und Corrigenda» (1057- 59). Mit dem Erscheinen dieses letzten Bandes hat nun das grosse und kühne Unternehmen seinen Abschluss gefunden. Die Bedeutung des Werkes für die mediävistische Forschung ist in den früheren Rezensionen gewürdigt worden. Latinisten und Romanisten und alle weiteren Disziplinen, die sich mit dem Mittelalter befassen, sind Peter Stotz dankbar für sein opus magnum. Ricarda Liver ★ Sanda Reinheimer Rîpeanu (ed.), Dictionnaire des emprunts latins dans les langues romanes, Bucure ó ti (Académie Roumaine) 2004, 456 p. La publication d’un Dictionnaire des emprunts latins dans les langues romanes était attendue depuis longtemps, puisque, en 1989 déjà, Marius Sala et Sanda Reinheimer Rîpeanu, dans une intervention au XIX e Congrès de linguistique et philologie romanes de Saint- Jacques de Compostelle, annonçaient qu’ils espéraient «commencer la rédaction proprement dite du dictionnaire au début de l’année 1991» 1 . Ce dictionnaire, élaboré sous la direction de S. Reinheimer Rîpeanu par un collectif formé de chercheurs de l’Institut de Linguistique «Iorgu Iordan-Al. Rosetti» de l’Académie Roumaine ainsi que d’universitaires de la Faculté de Langues et littératures étrangères et de la Faculté des Lettres de l’Université de Bucarest, nous montre un visage très spécifique du vocabulaire des langues romanes: celui qui est emprunté et non pas celui qui est hérité. Si, il y a à peu près cent ans, le REW de W. Meyer-Lübke s’intéressait principalement aux mots latins hérités par les langues romanes, le présent dictionnaire fournit en revanche une description des mots qui ont été empruntés par les langues romanes au latin savant (les «latinismes» ou «mots savants»). Ce sont ces derniers, en effet, qui procurent aux langues romanes actuelles une grande unité et en facilitent l’intercompréhension. Par conséquent, on peut affirmer que ces deux dictionnaires se complètent. Avant de présenter la méthode de travail des auteurs, il sera utile de signaler deux études antérieures de S. Reinheimer Rîpeanu: Influence du latin sur les langues romanes 2 et Emprunts latins dans les langues romanes 3 . Ces deux ouvrages décrivent le phénomène linguistique complexe et séculaire - présent encore de nos jours - connu sous le nom de «relatinisation des langues romanes» 4 , et élaborent la démarche utilisée pour la rédaction du présent dictionnaire. En effet, le vocabulaire du latin survit «dans les langues romanes dans deux grandes catégories de mots: (I) La première est celle de la ‹sopravvivenza del sangue› dont font partie les mots transmis par une tradition sans faille, les mots ayant subi, du point de vue sémantique, morphologique, phonétique, toutes les conséquences de leur emploi ininterrompu; (II) la deuxième est due à une survie des mots sur le plan culturel, plus précisément à une reprise ultérieure des relations avec le monde classique, à une résurrection lexicale qui se manifeste à partir d’un fond essentiellement latin» (5). Parmi les conséquences de l’emprunt savant au latin dans les langues romanes, les auteurs mentionnent: l’enrichissement du vocabulaire, la mise en rapport des termes vernaculaires avec les mots latins dont ils sont issus, l’ensemble linguistique qui s’est formé dans la Romania occidentale où se fondent héritage et emprunt, l’effacement de la tension entre l’héritage et l’emprunt latino-roman qui existe encore en roumain 5 , la mise en marche d’un ample mécanisme dérivationnel (7-9). L’orientation du dictionnaire de Sala/ Reinheimer est essentiellement synchronique, l’objectif des auteurs étant de remplir «une lacune et d’offrir pour la première fois un inventaire de termes latins empruntés par les langues romanes. Il s’agit de leur reprise en portugais, espagnol, catalan, français, italien et roumain, non seulement parce que ces langues se sont développées comme langues de la culture et des sciences jusqu’à nos jours, mais aussi 204 Besprechungen - Comptes rendus 1 M. Sala/ S. Reinheimer Rîpeanu, «Dictionnaire des emprunts latins dans les langues romanes», in: Actas do XIX Congreso Internacional de Lingüística e Filoloxía Románicas, Universidade de Santiago de Compostela, 1989, publicadas por R. Lorenzo, Sección X. Historia da Lingüística e da Filoloxía Románicas, Sección XI. Traballos en curso e programas de investigación nacionais e internacionais, A Coruña 1996: 513-19. 2 S. Reinheimer Rîpeanu, L’influence du latin sur les langues romanes, Bucure ó ti 1998. 3 S. Reinheimer Rîpeanu, Les emprunts latins dans les langues romanes, Bucure ó ti 2004. 4 On sait que ce phénomène, qui a contribué à un enrichissement considérable du lexique des langues romanes, a souvent provoqué l’apparition de doublets (lat. d ì rectus: port. direito/ directo; esp. derecho/ directo; cat. dret/ directe; oc. dre/ dirèit ; fr. droit/ direct; it. dritto/ diretto; roum. drept/ direct). 5 Soulignons à ce sujet le statut souvent particulier du roumain qui a emprunté les mots dits «savants» par deux voies: soit par emprunt direct au latin, soit par emprunt à une autre langue romane (principalement le français) qui, à son tour, l’avait emprunté au latin en tant que latinisme. parce qu’il y a dans leur domaine des recherches étymologiques qui fournissent le matériel nécessaire» (6). Conscients du fait que le nombre d’étymons empruntés est «exorbitant» par rapport aux étymons hérités, les auteurs se sont concentrés d’une part sur la description des éléments qui font partie du vocabulaire de base, qui «reflète l’évolution convergente des langues romanes contemporaines dans la constitution du lexique de base des sciences et des techniques et l’importance de ce vocabulaire dans le vocabulaire cultivé courant» (7), mais d’autre part aussi sur ceux qui ont fourni un seul emprunt (souvent spécifique à une seule langue). L’inventaire des mots enregistrés a été établi à partir des dictionnaires étymologiques des langues romanes, ainsi que des dictionnaires monoet bilingues de dimensions réduites, considérés comme étant de référence 6 : pour qu’un «terme latin ait le droit d’entrer dans le dictionnaire, il faut non seulement qu’il fût repris au moins dans une des langues romanes, mais aussi qu’au moins dans une de ces langues le terme emprunté figure encore dans un inventaire contemporain d’environ 18.000 mots» (11). Par conséquent, le dictionnaire écarte les termes spécialisés à sens restreint: les noms désignant des réalités historiques de l’Antiquité tels que lat. frumentarius ‘marchand de blé, surveillant’, sistrum ‘sistre’, situla ‘seau, urne de vote’, etc., les termes religieux tels que apostatare ‘se détourner de Dieu’, beneficialis ‘généreux’ et les termes dont la diffusion est plutôt restreinte comme alburnum ‘aubier’, bombyx ‘ver à soie, vêtement de soie’, gnomon ‘aiguille de cadran solaire’, etc. Ont également été éliminés les noms propres et leurs dérivés; seuls ont été retenus les noms propres devenus communs en latin (gardenia, magnolia), les ethnonymes (germanicus, africanus), les dérivés des anthroponymes (vergilianus, ciceronianus), les éléments savants de composition (aurifer, conifer) et les dérivés formés à partir des racines empruntées (12-13). En revanche, les auteurs ont intégré dans leur dictionnaire de nombreux latinismes «incertains» ou «apparents»: ils essaient en effet de reconstituer, «là où la série des emprunts ne se complétait pas à l’aide des dictionnaires utilisés, des ‹paradigmes étymologiques›, composés des équivalents romans du même étymon latin, quelle que soit leur voie d’entrée dans une langue romane» (13-14). Il s’agit principalement de latinismes «supposés» (it. vomito, volubile; fr. abréviature, acuminé), de latinismes apparents, de mots considérés comme dérivés dans certains dictionnaires étymologiques qui correspondent en réalité à des emprunts à d’autres langues romanes (fr. accumulation, actualité), de mots empruntés directement au grec (esp. alegoría, asterisco, liquen), de mots empruntés indirectement au latin par une autre filière (c’est le cas surtout en roumain, cf. N5: a conferi, a ofusca qui proviennent de l’italien, ou frenezie, pigment, etc. qui viennent du français), ainsi que de certains mots considérés comme héréditaires dans les langues romanes (it. sommergere, spirare). Tous ces mots sont marqués de signes distinctifs, pour avertir le lecteur de leur situation incertaine (14). Chaque article contient deux sections. La première concerne le terme latin (les noms sont donnés au nominatif singulier, les verbes à l’infinitif, les adjectifs au nominatif masculin singulier, etc.); elle fournit l’information grammaticale indispensable et des indications diachroniques: «Si les termes ne sont accompagnés d’aucune mention explicite (‹bas latin› ou ‹latin tardif› [tard.], ‹latin médiéval› [mdv.], ‹latin moderne› [mod.]), cela veut dire que ces termes étaient déjà attestés en latin classique ou post classique». Au cas où le mot latin est à son tour un emprunt à des langues avec lesquelles le latin est entré en contact, s’ajoutent des indications sur l’origine lointaine des étymons (16). Dans la deuxième section, romane, les formes portugaises, espagnoles, catalanes, françaises, italiennes et roumaines sont présentées dans un ordre géographique qui part de la 205 Besprechungen - Comptes rendus 6 Cf. la liste des dictionnaires utilisés (22-23). Romania occidentale et finit par le représentant de la Romania orientale. Cette partie comprend les deux types de termes romans, les latinismes «réels» et les «latinismes apparents», leur classe grammaticale étant indiquée «seulement si elle est distincte de la classe grammaticale à laquelle appartient le mot latin» (19). Dans cette section, le lecteur trouve aussi certaines informations utiles concernant l’histoire du mot (première attestation) et sa vitalité (rare ou vieilli). Quant au sens des mots, il n’est traité que de manière sommaire. Dans la partie latine, les auteurs se contentent en général d’indiquer le sens premier ainsi que «les sens qui ont pu se trouver à l’origine des sens romans des emprunts». Pour les langues romanes, nous trouvons des «renseignements d’ordre sémantique seulement si l’on ne peut pas mettre en relation le mot roman avec le mot français équivalent du point de vue étymologique; si le terme français manque, le sens des termes romans est rapporté au sens de l’étymon» (19). Pour exemplifier la nature des informations fournies, nous pensons qu’il suffit de reproduire deux articles du dictionnaire, à savoir le premier et le dernier; en règle générale, les autres articles suivent de près la même structure, extrêmement dense: abbatia (tard.), s. f. → port. |abadia|; esp. |abadía, hér.|; cat. |abadia|; fr. |abbaye, hér.|; it. |abbazia, av. 1556/ / DEI: d.-sav.; roum. |aba ò ie, it.| zoologicus (mod.), adj. → port. |zoológico|; esp. |zoológico| ; cat. |zoológic|; fr. zoologique, 1754; it. |zoologico|; roum. |zoologic, fr.|. L’ouvrage est complété d’une riche bibliographie (443-56) qui témoigne des repères théoriques qui le sous-tendent. En guise de conclusion, soulignons que cet outil lexicographique illustre pleinement ce que M. Sala et S. Reinheimer Rîpeanu anticipaient il y a quinze ans 7 : «La circulation des latinismes dans la Romania confère aux langues romanes un retour à la latinité, ce qui rend l’unité altérée autrefois par les évolutions si divergentes des mots hérités.» Adrian Chircu ★ Eugenio Coseriu/ Reinhard Meisterfeld, Geschichte der romanischen Sprachwissenschaft. Von den Anfängen bis 1492, Band 1, Tübingen (Gunter Narr Verlag) 2003, 376 p. C’est le premier des quatre volumes prévus qui voit le jour; le second s’étendra de Nebrija à Celso Cittadini, le troisième couvrira la période 1601-1818 et le quatrième ira de 1818 au romaniste Wilhelm Meyer-Lübke. Dans des exposés théoriques très solides, le grand linguiste Eugenio Coseriu, né en 1921, s’est toujours attaché à la restauration de l’unité de la linguistique romane. Son ouvrage fondamental pour la méthode historique et historicocomparative reste Sincronía, diacronía e historia. El problema del cambio lingüístico, Montevideo 1958, dont la seconde édition augmentée fut publiée à Madrid en 1973. Parmi ses nombreux écrits, l’ouvrage d’initiation à la linguistique et au langage en général Teoría del lenguaje y lingüística general. Cinco estudios, Madrid 1962, 1967 2 , 1973 3 (Traduction allemande: Sprachtheorie und allgemeine Sprachwissenschaft. Fünf Studien, München 1975) demeure incontournable pour tout philologue roman. Eugenio Coseriu, décédé le 7 septembre 2002, n’aura pas eu la chance de voir la version définitive de son œuvre. Les manuscrits destinés à son enseignement universitaire ont été rédigés avec un tel soin et une telle minutie que - dès les débuts - l’auteur prévoyait une publication de ceux-ci, mais ses multiples charges et les affres de la maladie des dernières années ont empêché sa réalisa- 206 Besprechungen - Comptes rendus 7 M. Sala/ S. Reinheimer Rîpeanu 1996: 516.
