Vox Romanica
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0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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2005
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Kristol De StefaniAna María Cano Gonzáles, Jean Germain, Dieter Kremer (ed.), Dictionnaire historique de l’anthroponymie romane. Patronymica Romanica (PatRom), vol. II/1 (L’homme et les parties du corps humain, première partie), Tübingen (Niemeyer) 2004, x + 806 p.
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2005
Adrian Chircu
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Un index des œuvres historiques (310-18), des noms (319-23), un index rerum (324-41), un registre lexical (342-58), une liste des abréviations les plus couramment utilisées (359), un index des auteurs (360-73) ainsi qu’un tableau chronologique (374-5) complètent utilement cet ouvrage de références. Marie-Claire Gérard-Zai ★ Ana María Cano Gonzáles, Jean Germain, Dieter Kremer (ed.), Dictionnaire historique de l’anthroponymie romane. Patronymica Romanica (PatRom), vol. II/ 1 (L’homme et les parties du corps humain, première partie), Tübingen (Niemeyer) 2004, x + 806 p. Réaliser un Dictionnaire historique de l’anthroponymie romane est une tâche difficile qui doit tenir compte d’une multitude d’aspects. Aussi les anthroponymes (noms de famille, prénoms, surnoms), à cause de leur origine et de leur étymologie, continuent-ils à surprendre et à fasciner les meilleurs spécialistes dans ce domaine. À l’origine, une bonne partie des noms de personnes sont des sobriquets ou des surnoms, et c’est un aspect qui apparaît très clairement dans cet ouvrage lexicographique de grande envergure. Nous rappellerons à ce propos une remarque de A. Candrea, faite il y a plus d’un siècle, mais toujours actuelle 1 : «Le sobriquet, devenu surnom, perd assez souvent la notion primitive péjorative . . . Le surnom s’accole à ce moment-là au nom de la personne et soit il disparaît en même temps que la personne, soit il survit et passe à ses héritiers, en tant que nom de famille». La même observation se trouve également chez G. Pitrè, cité par A. Candrea, et qui peut constituer une clé d’accès aux noms qui ont fait l’objet de ce travail de lexicologie et de sémantique: «I soprannomi son personali o di casato; gli uni, nati con chi la porta, finiscono con lui, o lui vivente si dimenticano per imprevedute circonstanze; gli altri, più fortunati e vitali, nascono sì con l’individuo, ma diventano generali e gli sopravvivono» 2 . Au commencement, derrière chaque anthroponyme, se cache l’histoire d’une personne et, ensuite, celle d’une famille ou de toute une communauté. Dans la description de ce genre de faits de langue, le chercheur est donc obligé de faire appel non seulement à la linguistique, mais aussi à l’histoire, à la sociologie, à l’anthropologie et même à la géographie pour ne rappeler que les disciplines connexes les plus importantes pour ce type d’investigation. En effet, en consultant ce dictionnaire des noms propres appartenant aux différentes langues romanes, on se rend facilement compte de toutes les méthodes appliquées et des nombreuses connaissances complémentaires véhiculées par cet ouvrage qui pourrait être appelé sans réserve Trésor de l’anthroponymie romane. De plus, en parcourant ce «recensement» des noms propres, on constate que ce dictionnaire ne se limite pas à une perspective historique: la diachronie et la synchronie contribuent ensemble à l’inventaire et à la découverte des noms oubliés du passé et des noms actuels. Ce deuxième tome du Dictionnaire historique de l’anthroponymie romane (PatRom) inaugure concrètement le projet présenté dans les pages du premier volume 3 , paru il y a quelques années, qui annonçait le but et les destinataires de l’ouvrage. Celui-ci témoigne, avant tout, de l’unité et de la diversité des héritiers de la culture et de la civilisation romaine, à travers les changements internes et les influences externes auxquels ils ont été soumis dans le temps. 208 Besprechungen - Comptes rendus 1 A. Candrea, Poreclele la Români [Les sobriquets chez les Roumains], Bucure ó i 1895: 9. 2 G. Pitrè, Usi e costumi, credenze e pregiudizi del popolo siciliano, vol. II, Palermo 1889: 381, cité d’après Candrea 1895: 9. 3 D. Kremer (ed.), Dictionnaire historique de l’anthroponymie romane. Patronymica Romanica (PatRom), Vol. I (Présentation d’un projet), Tübingen 1997. En dépit du grand nombre de spécialistes qui ont participé à l’élaboration de ce dictionnaire, l’ouvrage se caractérise dès le début par la clarté de sa présentation ainsi que par son unité. Les treize rédacteurs ont réussi à éviter le danger de l’hétérogénéité qui pouvait menacer l’ensemble, tout en y contribuant «chacun avec sa culture et son orientation scientifiques, avec sa sensibilité et son expression, avec sa métalangue privilégiée (portugais, espagnol, français, italien), avec sa diversité d’approche et son potentiel d’analyse» (v). Conscients du fait qu’il s’agit d’un sujet difficile à épuiser, les éditeurs avertissent aussi qu’ils n’ont jamais eu la «prétention d’avoir résolu tous les problèmes ni évité tous les écueils» (v) et que ce dictionnaire comme tous les autres reste une œuvre ouverte à laquelle on pourra rajouter à tout moment de nouveaux mots qui pourraient se trouver cachés dans des bibliothèques ou dans des collections de documents privés, et qui attendent d’être découverts. Ce volume est consacré à l’homme et aux principales parties du corps humain 4 , les mots qui désignent celles-ci faisant partie du vocabulaire fondamental du latin ainsi que de celui des langues romanes. Dans l’Introduction (v), les éditeurs avouent qu’il s’agit en quelque sorte d’un «hommage indirect à l’homme (lat. h ö mo, fr. homme (on), esp. hombre, it. uomo, port. homem, gal. home, cat. home, oc. òme, rgris. uman, lad. om, frioul. om, engad. um, sard. omine, roum. om, prov. ome, gasc. oùme, òme, corse omu, dalm. jom, frprov. homo) - en tant qu’être dénommant et dénommé». La structure du volume - du général au particulier - est facile à suivre. On y trouve vingt «super-lemmes» qui sont soumis à une analyse détaillée, suite à quoi on passe à la richesse des anthroponymes qui en sont dérivés. Malgré les dimensions inégales des articles, le lecteur trouvera, à part le goût du détail et l’érudition présents à chaque page du texte, l’évident plaisir des auteurs de lui faire découvrir le patrimoine onomastique des langues romanes et la vie des noms de personne. Toutes les régions de la Romania sont couvertes par cette démarche. Dans un premier temps, les auteurs examinent les anthroponymes (noms, prénoms ou surnoms) issus du lat. h ö mo, - $ nis, mot considéré comme point de départ pour une telle entreprise. L’article le plus volumineux est celui dans lequel les auteurs abordent le latin cap u t, - $ tis (aussi *capitia). Aux discussions liées à ce «super-lemme» s’ajoutent celles qui concernent son synonyme, testa, qui, en latin déjà (chez Cicéron), apparaît comme surnom romain. Ce dernier (qui, à l’origine, signifiait ‘brique, tuile, amphore, lampe d’argile, fragment de poterie, tesson, coquille, carapace de tortue’ 5 ) a commencé à concurrencer cap u t et a fini par le remplacer dans certaines langues romanes. Les romanistes le citent à côté d’autres mots latins (bellus, plus, etc.) pour mettre en évidence les différences qui existent entre la zone centrale et les aires latérales de la Romania (lat. form o sus, lat. m ù g $ s, etc.). Ces deux articles indiquent «la place centrale qu’occupe la tête dans le corps humain et - partant - dans l’anthroponymie.» (v). 209 Besprechungen - Comptes rendus 4 Nous signalons ici la parution d’un livre consacré aux parties de la tête dans les langues romanes, intéressant et riche en exemples, paru presque en même temps que ce dictionnaire (décembre 2003). Même s’il s’agit de l’étude des noms communs, il peut sans doute contribuer à la description des noms propres: M. Livescu, Locul limbii române între limbile romanice, în perspectiva atlaselor lingvistice romanice. Terminologia p ù r ò ilor capului, Craiova (Editura Universitaria) 2003, 364 p. 5 Cf. en roumain, la tortue qui est appelée broasc ù ò estoas ù . Ò est ( lat. *testum) signifiait en latin (et en roumain) ‘vase en terre cuite, pot, carapace de tortue’. À cela s’ajoute, toujours en roumain, le mot ò east ù ( lat. testa) qui signifie ‘crane, carapace, tête’ et que les romanistes ignorent parfois quand ils invoquent les aires latérales du domaine linguistique roman. À ces lemmes s’en ajoutent d’autres qui se placent également sous le signe «d’une richesse et d’une complexité comparables, comme corn u , oculus, d è ns, n ñ sus, bracchium, m ù n u s . . . » (v). Par ailleurs, le lecteur trouvera des articles qui sont «plus modestes mais pas moins difficiles à appréhender, comme fr õ ns, lingua, auricula, collum, vent e˘ r, cauda, c ü lus, d $ g $ tus, pollex» (v) 6 . À tous ces mots s’ajoutent régulièrement leurs déterminants, qu’ils soient de nature nominale ou adjectivale. Certains articles sont complétés par des cartes linguistiques qui en visualisent les données. Il y en a 47 en tout, consacrées à des sujets tels que les «NF italiens avec préposition Dall’Omo/ Dell’Omo/ Dell’Uomo», les «Zones de distribution du NF roumain Fruntelat ù », la «Distribution du NF Lengua en Espagne», la «Zone de distribution maximale du NF Cuecas dans le sud du Portugal et en Espagne», «Los NF cont. Demain y Deman», etc., mais les auteurs sont conscients qu’un «nombre plus important de cartes d’analyse aurait sans doute permis de mieux en percevoir l’étendue» (v). Pour illustrer la démarche des auteurs, nous avons choisi le latin lingua qui est panroman (lat. lingua, port. língua, gal. lingua, esp. lengua, cat. llengua, oc. lenga, prov. lengo, gasc. lenga, fr. langue, frprov. linvoua, rgris. lingua, engad. lingua, laungia, lad. lénga, frioul. lenge, it. lingua, corse lingua, sard. limba, dalm. langa, roum. limb ù ) mais peu productif, ce qui ne nous empêche pas de suivre les modalités générales de l’analyse et de l’interprétation adoptées d’un point de vue lexical et sémantique ainsi que du point de vue de l’onomastique pour les mots concernés (357-74). En tant que nom propre, il semblerait que lingua ne soit jamais utilisé avec son sens abstrait ‘système d’expression et de communication propre à un peuple’: «au vu des dérivés et composés, on peut supposer que c’est le sens ‘d’organe de la parole’ plutôt que le sens physique descriptif qui a dominé dans l’attribution de SN: en effet, la majorité des dérivés et des composés . . . sont clairement des NP d’activité de parole. La connotation de ces SN est le plus souvent péjorative: ils désignent dans le meilleur des cas des bavards, voire des médisants, des beaux parleurs et des menteurs ou bien des bègues ou encore des personnes à l’élocution difficile» (359). Pour ce qui est de la forme simple, elle est attestée dans des noms tels que ibéro-roman Petrus Lingua, Ysabel Quadrado Lengua, Lengua, gallo-roman Langue, Girart Lingue, Jean Langue, italo-roman Lingua, Anna Lingua, Petro Lingua, roum. Limb ù . Dans certains cas, les descendants de lingua sont accompagnés d’une préposition (it. Iacobus de Linghya, Di Lingua) ou peuvent apparaître au pluriel, déterminé ou non (esp. Lenguas ou Las Lenguas). La présentation des noms propres formés à partir de lingua est accompagnée de trois cartes linguistiques: «Distribution du NF Lengua en Espagne», «Microdistribution du NF Lengua dans la province de Castelló et Teruel» et «Répartition du NF français Langard dans l’est de la France» (361-64). En ce qui concerne les affixes qui s’attachent au mot de base, la plupart sont d’origine latine; ce sont évidemment les mêmes qui entrent dans le processus dérivatif des noms communs: + ñ nu + -ottu (it. Linguanottu), + ñ riu + -ellu (occ. Langarel), + -ascu (esp. Languazsco), + ñ ticu + ñ riu (fr. Langagier), + -ellu (it. Linguella), + -ittu (fr. Languette, Languet), + -ittu + -ellu (fr. Langueteau), + ì tu (it. Luigi Linguiti, Linguito), + õ su + -ean (roum. Limb ùó anu, Limb ùó eanu), + ü tu (roum. Limbutu), ex- + (it. Scilinguo), ex- + ~ + ñ tu (it. Scilinguati), etc. Les composés à déterminant antéou postposé sont eux aussi bien représentés: [de +] septem + (italo-rom. Oliverius de Septem Lingue), tredecim + (fr. Treise-Langues), *blank + (fr. Thomas Blanche Langue), bonus + (italo-rom. Bonelingue), crassus + (fr. Crassa Lin- 210 Besprechungen - Comptes rendus 6 Les auteurs nous informent que quelques-uns de ces articles ont déjà paru sous une forme provisoire et réduite dans le volume de présentation. gua), malus + (gallo-rom. Malalengua, ibéro-rom. Malalengue), medius + (it. Mezzalingua), + bonus (gallo-rom. Colignon Languebone), + dulcis (rom. Limb ù -Dulce), + latus (rom. Limb ù lat ù ), + aurum (gallo-rom. Languedor), + vacca (it. Linguadivacca), etc. Selon les auteurs, à une certaine époque, il semblerait aussi que lingua ait été concurrencé par bucca quand il s’agissait des noms composés. Dans l’ensemble, cet ouvrage présente donc un vrai panorama onomastique des langues romanes. Quelques-uns d’entre nous y retrouveront les traces de leurs propres ancêtres . . . Saluons aussi les efforts des éditeurs d’offrir un ouvrage qui intéressera non seulement les linguistes mais aussi d’autres spécialistes. Les historiens, les anthropologues et les généalogistes apprécieront sans doute eux aussi d’avoir sous la main un ouvrage facile à consulter et riche en informations: un «florilège d’étymons dont la gestation fut longue et douloureuse, mais qui laisse présager de beaux lendemains» (vi). Cette belle aventure lexicographique continuera dans le prochain tome (II/ 2) qui concernera d’autres étymons, toujours dans le domaine du corps humain (bucca, beccus, g u la, c ù pillus, etc.). Adrian Chircu ★ Dictionnaire toponymique des communes suisses DTS. Lexikon der schweizerischen Gemeindenamen LSG. Dizionario toponomastico dei comuni svizzeri DTS, herausgegeben vom Centre de Dialectologie an der Universität Neuchâtel unter der Leitung von Andres Kristol, Frauenfeld/ Lausanne (Verlag Huber/ Éditions Payot), 2005, 1102 p. Das hier zu besprechende Lexikon der Schweizerischen Gemeindenamen ist «eines der bleibenden Ergebnisse der Schweizerischen Landesausstellung Expo. 02», ein gelungenes Auftragswerk, für die schweizerische Toponomastik die neue Grundlage. Anhand einer selektiven Datenbank (ursprünglich 7400 Ortschaften der Schweiz, reduziert auf 2866 politische Gemeinden) wurden alle relevanten publizierten und unpublizierten Materialien bearbeitet und über 20’000 historische Belege zusammengetragen. Es handelt sich um den ersten Versuch, alle schweizerischen Gemeindenamen zu erklären, wobei je nach Sprachgebiet die Artikel entweder deutsch, französisch oder italienisch abgefasst sind. Wie im Rätischen Namenbuch von Andrea Schorta werden die rätoromanischen Ortsnamen auf deutsch erklärt. Die grundlegende Einleitung (19 Seiten) wird ebenfalls in diesen drei Sprachen präsentiert. Dieses unter der Gesamtleitung von Andres Kristol (Universität Neuchâtel) stehende Unternehmen hat ein epochales Werk geschaffen, zu dessen Realisierung alle Beteiligten zu beglückwünschen sind. Dank sechsjähriger Forschung, der Arbeit von 25 Mitarbeiterinnen und Mitarbeitern, der Drucklegung durch den Verlag Huber (Frauenfeld) und der finanziellen Unterstützung von maßgebenden wissenschaftlichen Institutionen, Stiftungen und Vereinen der Schweiz, ist ein Grundlagenwerk entstanden, das die hohen Erwartungen erfüllt. Dabei soll nicht verschwiegen werden, dass ein derartiges Opus nicht perfekt sein kann. Es ist hier zwar für rund ein Drittel der schweizerischen Gemeindenamen ein erster und z. T. neuer Deutungsansatz vorgeschlagen worden, 10-15 % der in diesem Lexikon besprochenen Namen bleiben aber ungedeutet. Einen Schwachpunkt, wenigstens für einzelne Landesteile, bildet die Quellenlage und deren Publikation. Es wäre wünschenswert gewesen, wenn im Original vorliegende urkundliche Belege klarer mit or. gekennzeichnet worden wären, um dem Spezialisten eine sichere Grundlage, auch für lautchronologische Studien verwertbare Belege zu liefern. Einige der verwendeten Quellen stammen aus der zweiten Hälfte des 19. Jh., z. B. Gremaud (1875-98) für das Wallis, Quellen, die unbedingt in 211 Besprechungen - Comptes rendus
