Vox Romanica
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Francke Verlag Tübingen
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2005
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Kristol De StefaniJean Lemaire de Belges, Chronique de 1507. Édition critique par Anne Schoysman, avec des notes historiques et un index des noms propres par Jean-Marie Cauchies, Bruxelles (Académie royale de Belgique), 2001, 226 p. (Classe des Lettres, Collection des Anciens auteurs belges, Collection in-8°, nouvelle série 10)
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2005
Yan Greub
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Jean Lemaire de Belges, Chronique de 1507. Édition critique par Anne Schoysman, avec des notes historiques et un index des noms propres par Jean-Marie Cauchies, Bruxelles (Académie royale de Belgique), 2001, 226 p. (Classe des Lettres, Collection des Anciens auteurs belges, Collection in-8°, nouvelle série 10) C’est un document passionnant que nous livre cette excellente édition. Jean Lemaire de Belges, indiciaire de la maison de Bourgogne, avait la charge d’en rédiger la chronique d’actualité (14); nous avons conservé, de ce texte inachevé, le brouillon, raturé et corrigé jusqu’à être amené à un état presque définitif. On peut y suivre tout le processus de rédaction, de ce qui semble être un premier jet, avec ses remords et ses corrections immédiates, ses blancs laissés en attente, en passant par des reformulations et des amplifications, jusqu’à un texte qui ressemble fort à ce qu’on attendrait d’une chronique rédigée par un des plus grands écrivains de son temps. Ce n’est pas seulement le processus d’élaboration d’une œuvre littéraire qui est ainsi éclairé d’un jour nouveau, mais aussi la construction de la phrase, et donc un aspect de la langue du XVI e siècle tout différent de celui que nous livrent les textes littéraires achevés, ou d’autres monuments du moyen français. A ce titre, la Chronique de 1507 peut être rapprochée de documents contemporains édités récemment comme, par exemple, les Lettres de Philippe de Commynes publiées en 2001 par Joël Blanchard - celles-ci attestent souvent un système graphique (entre autres) nettement distinct de celui qu’on est habitué à trouver chez l’historien; on se réjouit de pouvoir lire ainsi un moyen français moins surveillé. Le volume commence par une introduction (9-36) qui présente clairement le texte, le contexte, et décrit un témoin dérivé (imprimé de 1508) d’une partie du manuscrit (les variantes en sont données, 143-48). L’éditrice propose ensuite (46-141) deux éditions de la Chronique: l’une, dite «critique», qui présente le dernier état disponible du texte, avec une ponctuation moderne, et l’autre, «semi-diplomatique», qui développe l’ensemble de sa genèse: passages biffés (une ou plusieurs fois), ajoutés en marge ou dans l’interligne, etc. Elles sont pourvues, la première de notes historiques (dues surtout à Jean-Marie Cauchies), la seconde de commentaires matériels sur la transcription. Des notes linguistiques développées (149-66) et des remarques stylistiques (167-70) précèdent un abondant glossaire (171-201), l’index des noms propres (203-18) et la bibliographie (219-24). Les conventions de transcription des deux éditions (37-44) appellent quelques remarques. L’édition «semi-diplomatique» fait nécessairement appel à des conventions d’écriture très complexes, qui permettent de distinguer les ajouts en marge et dans l’interligne, les biffures dans les ajouts des divers types, les ajouts aux ajouts, les restitutions de l’éditrice, etc. Le lecteur aura peut-être de la peine à apprendre tout cela par cœur, mais Mme Schoysman a très heureusement introduit des marques redondantes: le gras, qui signale les passages ajoutés et l’italique, qui signale les passages biffés, permettant ainsi une première approche de la diachronie de la composition. Il me semble que l’éditrice aurait pu se passer, dans l’édition semi-diplomatique, de distinguer u et v, et aurait pu conserver les coupes de mots en l’état que présente le manuscrit, profitant de ce qu’un texte critiqué est donné en face; je crois aussi, pour les mêmes raisons, que les quelques modifications qu’elle introduit dans la ponctuation sont superflues. Comme l’usage des majuscules est modernisé, on se demande si le manuscrit de Lemaire de Belges contenait ou non des majuscules, et où elles étaient placées; d’autre part, la place des alinéas de l’autographe non plus n’est pas indiquée. Enfin, et comme la transcription est de toute façon complexe, il aurait peut-être été préférable d’indiquer les emplacements des fins de ligne: dans certains cas, Mme Schoysman les signale, d’ailleurs, car le changement de ligne contribue à expliquer une répétition de mot. Le texte est parfaitement édité et se comprend toujours, il est segmenté par une numérotation, introduite par l’éditrice, qui facilite les renvois et la comparaison avec l’édition semi-diplomatique. 316 Besprechungen - Comptes rendus L’éditrice déclare s’être «limitée à fournir des notes linguistiques qui guident le lecteur non spécialiste dans la compréhension du texte, et qui ouvrent, çà et là, quelque perspective sur des caractéristiques propres à la langue de Jean Lemaire» (149); cela explique que les renvois bibliographiques se fassent beaucoup aux manuels classiques. Certes, les notes linguistiques visent plutôt à enrichir notre connaissance du moyen français par le bon classement et la reconnaissance des faits qu’à donner des descriptions spéciales et nouvelles, mais ces commentaires très nombreux, par leur qualité, ne seront pas non plus jugés inutiles par le spécialiste. Mais c’est le glossaire qui est comme le couronnement de l’édition: il est très complet, contient les mots du texte «semi-diplomatique» même lorsqu’ils ne figurent pas dans le texte définitif, et ceux de l’édition de 1508; tous ceux-ci sont naturellement distingués des unités lexicales présentes dans le texte critiqué. Le critère de choix indiqué est celui de l’absence de l’unité lexico-sémantique dans le Trésor de la langue française, le cas des mots vieillis, des sens techniques ou des dénotations de realia de 1507 étant réservé; on se demande s’il n’y aurait pas eu aussi quelques attestations charnières à relever. Mme Schoysman corrigeant à de nombreuses reprises la première édition de la chronique, elle est en mesure (171) d’ôter de Huguet plusieurs formes-fantômes, dont je reprends ici l’énumération: accoit, agoté, athles, audiure, brisee, chanoinie, cox, dedens (estre d. de), (s’)estouser, gouverne, heaulmer, houssine, marin, poursuiveaux, quel à quel, rapporte, subiectance. Il m’a semblé que toutes les attestations d’une unité lexicale n’étaient pas toujours relevées. Enfin, si les gloses proposées peuvent dans certains cas être discutées, je n’en ai pas relevé qui fussent véritablement fautives. Je termine en signalant quelques formes qu’on aurait pu aussi relever (les références se font aux segments numérotés par Mme Schoysman). - 271 aide s. f. ‘subside extraordinaire fourni à l’empereur pour une tâche militaire (ici évalué en soldats)’ FEW 24, 162b. - 205 claron s. ‘clairon’ FEW 2, 743a. - 451 elegant adj. ‘(d’un sermon)’. - 95 gendarmerie s. f. ‘ensemble des soldats’. - 123, 179, 442 jeune duc synt. s. ‘futur duc’. - 255 langaige maternel synt. s. ‘langue vulgaire’. - 172 melodieusement adv. ‘en formant une mélodie’. - 156 meutinerie s. ‘rébellion, révolte’ FEW 6 3 169b. - 133 pillaige s. ‘prévarication’. - 425-426 residu s. ‘ce qui reste (en gén.)’. - 112 viel mestre synt. s. ‘? ’. C’est donc un modèle que l’édition de ce précieux document, présentée très élégamment dans la jolie collection des Anciens auteurs belges, et pourvue de commentaires (linguistiques et historiques, ces derniers dus à M. J.-M. Cauchies) très suffisants et très bons. On espère que le reste du manuscrit ne restera pas longtemps inédit. Yan Greub ★ Walther von Wartburg, Französisches Etymologisches Wörterbuch. Eine Darstellung des galloromanischen Sprachschatzes. Publié sous la direction de Jean-Paul Chauveau, tome XXV, fascicule n° 161-62, p. 1153-1380 Il fascicolo doppio 161-62 del vol. 25 del FEW chiude la refonte della lettera A (raggruppando nello stesso tempo i corrigenda all’insieme degli articoli della stessa lettera), pubblicata da Wartburg negli anni Venti del Novecento e naturalmente bisognosa di restauro, non solo e non tanto per via dell’enorme accrescimento del materiale lessicografico disponibile, quanto per le novità strutturali e per i ripensamenti introdotti in seguito dal suo creatore e mirabilmente descritti in Chambon-Büchi 1996. Il rifacimento della lettera A permette il confronto diretto e aggiornato tra il dominio galloromanzo e quello italoromanzo (sostanzialmente, il LEI), i soli a disporre di strumenti interpretativi di quest’ampiezza. Va però 317 Besprechungen - Comptes rendus
