eJournals Vox Romanica 64/1

Vox Romanica
vox
0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
Es handelt sich um einen Open-Access-Artikel, der unter den Bedingungen der Lizenz CC by 4.0 veröffentlicht wurde.http://creativecommons.org/licenses/by/4.0/121
2005
641 Kristol De Stefani

Pascal Singy (ed.), Identités de genre, identités de classe et insécurité linguistique, Berne (Lang), 2004, 196 p. (Sciences pour la communication 76)

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2005
Nicolas  Pepin
vox6410352
Funktion eines Interpreten zukommt, der den Sinn der Äußerungen entdecken soll, und nicht die eines Protokollanten, der deren bloßen Wortlaut wiedergibt. Abschließend zeigt der Verfasser, wie sich aus der Entwicklung und der Mischung der untersuchten journalistischen Textsorten (deren Tradition zum Teil bis weit in das 20. Jahrhundert fortgesetzt wird) die heutigen Interviewtypen herausgebildet haben (239s.). Mit diesem Buch erreicht Martin Kött das gesteckte Ziel, ein klares und überzeugendes Beschreibungsmodell zu erarbeiten und dabei ein wichtiges Instrument für weitere Forschungen auch auf interkultureller Ebene zu liefern. Die linguistische Untersuchung wird durch eine ausführlich angelegte Darstellung des historischen Rahmens ergänzt. Nicht zuletzt soll auch die Auswahl der zahlreichen Beispiele erwähnt werden, die nicht nur die theoretischen Ausführungen belegen, sondern auch - wie die lebendige Darstellung von schillernden Journalistenpersönlichkeiten und der Stil des Verfassers im allgemeinen - den Leser erfreuen und unterhalten, ohne die wissenschaftliche Stichhaltigkeit zu beeinträchtigen. Einige Redundanzen und manche nicht ganz nachvollziehbare Gliederungsentscheidungen mindern keineswegs die Vorzüge dieser Arbeit, die sowohl für Sprach- und Kulturals auch für Medienwissenschaftler von großem Interesse sein dürfte. Laura Sergo ★ Pascal Singy (ed.), Identités de genre, identités de classe et insécurité linguistique, Berne (Lang), 2004, 196 p. (Sciences pour la communication 76) L’étude récemment publiée sous la direction de Pascal Singy reprend et poursuit des thématiques déjà abordées par cet auteur, en particulier dans sa thèse qui a connu un large écho (L’image du français en Suisse romand. Enquête sociolinguistique en Pays de Vaud, 1996) et dans un ouvrage collectif qu’il a dirigé sur l’insécurité linguistique et les femmes (Les femmes et la langue: l’insécurité linguistique en question, 1998). En se penchant en particulier sur la classe moyenne du canton de Vaud et sur les différences entre femmes et hommes, Singy et son équipe proposent ici une recherche non seulement quantitative, mais aussi compréhensive autour de la notion d’imaginaire linguistique telle que développée par A.-M. Houdebine (in Singy 1998).A partir d’un échantillon représentatif, soixante-seize entretiens ont été réalisés, dont l’analyse a été orientée vers les contenus, les formes linguistiques privilégiées et les correspondances entre variables (âge, sexe, etc.). En suivant le chapitre conclusif de Singy, les résultats de cette recherche peuvent être synthétisés de la manière suivante: - une «conscience de classe socio-spatiale» commune est l’apanage de plus de la moitié des personnes interrogées. En d’autres termes, ces personnes reconnaissent l’existence de particularités langagières (accent, lexèmes) propres à «leur» variété de français et, quelle que soit leur appartenance sociale ou de genre, un locuteur-type qu’elles rattachent à la ruralité et aux métiers de la terre. Un autre aspect de ce partage représentationnel commun tient au fait que les enquêté-e-s considèrent le français local comme un patrimoine filial. Enfin, un tel partage se révèle également dans l’attitude d’une majorité d’enquêté-e-s visà-vis des Français: ils affirment en effet privilégier les variantes régionales, par exemple les nombres cardinaux (septante, etc.), en contexte français (une étude interactionnelle sur la valeur identitaire des nombres en contexte franco-suisse, cf. Pepin à paraître dans les Actes du colloque de Cambridge sur la langue française et les questions d’identité, montre le travail on-line des interlocuteurs pour se catégoriser à partir de ces formes); - la primauté de genre s’affirme dans la reconnaissance d’une subordination linguistique des Vaudoises à la France. Pour les femmes de l’enquête Singy, le français de référence 352 Besprechungen - Comptes rendus est parlé dans l’Hexagone. Elles estiment aussi qu’il est plus important de «bien parler» pour une femme que pour un homme; «bien parler» étant lié au fait de ne pas produire d’argotismes ou de formes connotées comme populaires (Pepin 1999, dans un mémoire de licence non publié du Centre de dialectologie de l’Université de Neuchâtel, présente des séquences d’entretien en face-à-face où des femmes d’une famille de Neuchâtel tendent à amalgamer traits régionaux et traits populaires en face du français standard, qui est associé au moins partiellement au français de France, et à considérer l’emploi de ces traits comme non congruent avec le fait de parler un langage soigné). Enfin, les femmes enquêtées par Singy et ses collaborateurs estiment que l’école est le lieu privilégié pour inculquer le français standard aux enfants, l’école devant jouer son rôle de promotion sociale, à quoi est rattachée la maîtrise du français standard, et laisser le milieu social local diffuser les variantes régionales; - en ce qui concerne la primauté de classe, l’étude de Singy montre des différences entre la classe moyenne traditionnelle des petits indépendants et la classe moyenne dite nouvelle, celle des employé-e-s de banque par exemple. Ces différences sont peut-être liées au processus de promotion sociale des seconds, alors que les premiers semblent installés dans une position sociale plus stable. Les petits indépendants, femmes et hommes, présentent un rapport plutôt positif au français régional, faisant montre d’une certaine sécurité linguistique, par exemple vis-à-vis d’interlocuteurs français, en conservant leur parler «naturel» et en ne faisant pas d’effort d’adaptation. Il semblerait aussi que cette classe moyenne traditionnelle fasse moins usage du matériel langagier régional dans une orientation métalinguistique. De fait, la classe moyenne nouvelle des employé-e-s présente un rapport plus nuancé à l’idiome local, les femmes de cette catégorie étant même plus enclines à la distance face au parler local, qu’elles déprécient plus facilement. Ces résultats viennent affiner ceux mis en avant par la précédente étude de Singy 1996 et s’inscrivent dans une meilleure connaissance des relations qu’entretiennent les locuteurs romands à leur langue. Plus surprenante est l’interprétation faite par Singy (179) des résultats de la présente étude. En effet, selon lui, il existerait une norme cachée chez les hommes de la classe moyenne dite nouvelle: ceux-ci attribueraient à l’usage du parler local un prestige latent lié à la virilité caractérisant le travail physique. Cette interprétation repose sur «l’intensité sonore» qui est évoquée par ces locuteurs pour qualifier l’accent local (intensité qui se fonde sur un usage connoté positivement de termes qualifiants comme «lourd» ou «marqué» par exemple, cf. p. 65s.). Une telle interprétation, qui ne laisse pas d’étonner tant elle me paraît s’affronter au sens commun, mériterait d’être vérifiée par des investigations basées sur des méthodologies différentes. Pour autant, elle vient dynamiser les acquis de la recherche sur la situation sociolinguistique du français en Suisse romande en introduisant une version partiellement revue (180) de la notion d’imaginaire linguistique dans la recherche sur les représentations sociales liées au français de Suisse romande. Ceci étant, les résultats de l’étude de Singy et de son équipe, qui reste inscrite dans le champ des représentations et des attitudes comme discours épilinguistique, montrent en creux la nécessité d’orienter la recherche vers la description des usages réels des locuteurs du français en Suisse romande. Description qui s’intègrerait d’ailleurs aussi au champ des représentations sociales, en ce que celles-ci présentent une dimension située qui reste méconnue et que des analyses pragmalinguistiques et socio-interactionnistes à partir d’interactions authentiques permettraient de mettre au jour. Cette orientation serait à mon sens complémentaire des travaux à la Singy, qui demeurent à l’heure actuelle parmi les seules références en la matière pour la Suisse romande. Nicolas Pepin ★ 353 Besprechungen - Comptes rendus