Vox Romanica
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0042-899X
2941-0916
Francke Verlag Tübingen
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2006
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Kristol De StefaniJan Goes (ed.),L’adverbe: un pervers polymorphe, Artois (Artois Presses Université) 2005, 304 p. (Études linguistiques)
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2006
Adrian Chircu
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Der abschließende Ausblick auf die technologische Medienkommunikation bleibt fragmentarisch; vielmehr wird hier die Möglichkeit aufgezeigt, die auf der Textebene erworbenen interdisziplinären Analyseformen auf die Medienwelt zu übertragen, als inter- und transmédialité (331). Abschließend wird der Blick geöffnet auf die Rolle der Universitäten «dans un nouvel espace, où les acteurs de l’enseignement et de la recherche interagissent de plus en plus avec les acteurs sociaux, politiques et économiques» (340). Folgendes möchte ich zu diesem Buch kritisch anmerken: Der Text ist in höchstem Maße metawissenschaftlich, also weit weniger anwendungsals theoriebezogen. Der Leser bedarf einiger vorheriger Einarbeitung in die Diskursanalyse und die (sprach-)wissenschaftlichen Grundtendenzen des 20. Jahrhunderts, um neue Erkenntnisse aus dem Werk schöpfen und seiner Vorgehensweise folgen zu können. Der Text ist außerdem postulativ, was eine gewisse Redundanz der Hauptthesen zur Folge hat. Zudem gewinnt der Leser zuweilen den Eindruck, dass hier mehr eine Synthese bereits aufgeworfener Fragen und Antworten gemacht und nicht ein vollkommen neues Konzept entworfen wird. Der Nutzen des sehr umfangreichen Kapitels über die strukturalistische Linguistik an dieser Stelle scheint doch teilweise fraglich. Als ermüdend dürfte vom einen oder anderen Leser auch die durchschnittlich immense Länge der Fußnoten empfunden werden. Einige der dort vermerkten Anmerkungen hätten es durchaus verdient, in den Haupttext mit aufgenommen zu werden. Insgesamt stellt das Buch jedoch eine schon lange wünschenswerte methodologische Fundgrube dar, die zeitgenössische, teilweise noch sehr zaghaft realisierte interdisziplinäre Tendenzen in der Wissenschaft allgemein und der Diskursanalyse im Besonderen synthetisiert und propagiert.Als Instrumentarium mehr denn als Nachschlagewerk verstanden, bietet Darbellays Text nicht nur dem Diskursanalytiker vielfältige Denkanstöße für ein interdisziplinäres, vielschichtiges und multiperspektivisches Text- und Kommunikationsverständnis. Sehr hilfreich sind die zahlreichen schematischen Darstellungen, welche die herausgearbeiteten Hauptaspekte jedes Kapitels anschaulich illustrieren. Interessant wäre es, den vom Autor nur fragmentarisch gelieferten Anstoß einer Erweiterung seiner Theorie auf die Realität der Medienwelt und auf deren Widerspiegelung in der universitären Lehre auszuweiten. Nina Ulrich ★ Jan Goes (ed.), L’adverbe: un pervers polymorphe, Artois (Artois Presses Université) 2005, 304 p. (Études linguistiques) Le présent volume qui contient les communications présentées dans le cadre du Quatrième colloque de linguistique franco-roumaine organisé par le Centre de Recherche en linguistique française de l’Université d’Artois s’inscrit heureusement dans la longue et riche tradition de recherche, en linguistique française, consacrée à l’adverbe 1 . Toutes les contributions relèvent de la linguistique française, anglaise ou roumaine et/ ou de la linguistique contrastive (notamment du domaine franco-roumain). Nous retrouvons dans les pages de ce livre des études rédigées par des spécialistes de ce champ d’étude parmi lesquels 246 Besprechungen - Comptes rendus 1 Il suffit de mentionner quelques-unes des études parues ces dix dernières années pour se rendre compte de l’importance et de la place qu’occupe cette partie du discours dans les ouvrages de grammaire: Cl. Guimier, Les adverbes du français. Le cas des adverbes en -ment, Paris-Gap 1996; Ch. Molinier/ F. Levrier, Grammaire des adverbes. Description des formes en -ment, Genève 2000; M. Nøjgaard, Les adverbes français. Essai de description fonctionnelle, 3 vol., Copenhagen 1992, 1993, 1995; Ch. Touratier (ed.), Adverbe et circonstant, Aix-en-Provence 2001. Cl. Guimier, D. Van Raemdonck, Ch. Molinier ou M. Òenchea, pour n’en citer que quelques-uns. Le titre du recueil est suggestif («pervers polymorphe»). En effet, l’adverbe, que l’on a tour à tour considéré comme une «classe résiduelle» (Cl. Guimier), «[l’]enfant terrible de la grammaire», le «cauchemar des linguistes», une «catégorie résiduelle» (Riegel, Pelat, Rioul), un «casse-tête chinois» ou comme un «fourre-tout» (J. Feuillet), reste, du fait de son hétérogénéité, une partie du discours parmi les plus contestées. Les études qui constituent ce volume sont dus à des auteurs qui ont abandonné l’analyse traditionnelle considérée comme une «recherche passablement stérile», en faveur de «l’articulation entre le sens des adverbes étudiés et leur comportement, que ce soit du point de vue de la création lexicale . . ., du point de vue de l’analyse discursive ou de la pragmatique» (7). Elles ont été groupées par l’éditeur selon «les problèmes soulevés, du général au plus particulier, espérant ainsi montrer l’unité, malgré tout, des recherches concernant l’adverbe» (7). L’ouvrage s’ouvre par la contribution de J.-P. Martin, En guise d’ouverture: quelques considérations diachroniques sur «très» et «et» (9-21). L’auteur analyse minutieusement les emplois pro-adverbiaux de ces deux mots en ancien français. Généralement, très se rencontre dans la structure des composés ou des dérivés tels que trèsque, trestot, trespasser, mais on le trouve aussi comme incident d’un adverbe (volantiers, doucement), précédant un complément prépositionnel ou dans des structures de type avoir + substantif («j’ai si très soif»). Puis, peu à peu, l’emploi adverbial apparaît «comme le résultat d’une longue histoire au cours de laquelle il a longtemps été perçu comme un simple morphème plutôt qu’un lexème à part entière» (15). Pour ce qui est de et, l’auteur montre que, en ancien français, il existe des structures où il est susceptible d’avoir une valeur adverbiale (mis à part son rôle conjonctif; d’ailleurs son équivalent roumain ói se rencontre même de nos jours avec une valeur adverbiale-temporelle ou modale). Finalement, J.-P. Martin est convaincu que «nombre de mots sont entrés dans la catégorie des adverbes ou en sont sortis au gré de ces évolutions» (21). Le deuxième article, L’adverbe, adjectif du verbe? Répartition des rôles (23-42), dû à D. Van Raemdonck, reprend les discussions relatives aux liens distributionnels qui existent entre l’adverbe et l’adjectif. Nous retrouvons une démarche théorique bien nourrie d’exemples qui rend compte du fait que «la définition de l’adverbe et de la fonction adverbiale ne pourra être approchée que dans le cadre d’un double système de parties de langue et de parties de discours cohérent» (39). Les auteurs des deux interventions suivantes (M. Glatigny, D. Amiot, N. Flaux) se penchent sur les adverbes en -ment. Le premier retrace l’histoire de ce type d’adverbes (L’éternel retour des adverbes en -ment, XVI e -XX e siècles), en insistant sur leur emploi et sur leur sémantique, ainsi que sur leur actualité. À la fin de son analyse, il constate en accord avec O. Mordrup que «la diversité et la plasticité des emplois de nos adverbes éclatent au XVI e siècle comme au XIX e / XX e siècle, peut-être du fait, en grande partie, du sémantisme flou du ‹suffixe› -ment» (63). Les deux autres intervenants, D. Amiot et N. Flaux, s’arrêtent sur Les adverbes en «-ment» dérivés des noms propres de personnes (69-87). En fait, il ne s’agit pas là d’une particularité du français; on trouve des formes analogues en espagnol, par exemple d’orsianamente ( Eugenio d’Ors), dostoievskianamente ( Dostoievski). Mais il est vrai que ce type de formation n’est pas abordé dans les ouvrages de linguistique française. Dans leur contribution, les deux auteurs expliquent de manière convaincante les mécanismes linguistiques qui ont déterminé l’apparition d’adverbes tels que homériquement ‘à la manière d’Homère ou des héros de son œuvre’, augustiennement ‘à la manière de Saint Augustin’, lamartinement (cela ne va pas), procustement, freudiennement, etc. Ils sont persuadés que «l’énonciateur, par le choix qu’il fait d’employer un tel adverbe, traduit tout 247 Besprechungen - Comptes rendus d’abord sa présence dans le discours mais propose aussi sa propre vision des choses par le biais de la comparaison établie entre un élément du discours et le porteur du Npp. Ainsi, en disant: Après avoir rêvé, un peu bovaryquement . . ., l’auteur de la phrase ne fait pas référence à n’importe quelle rêverie mais à celle, bien particulière de Mme Bovary, une femme ayant des aspirations à mener une vie différente de celle qu’elle mène . . . » (85). Dans Les formes adverbiales du français construites sur l’adjectif «général» (89-106), Ch. Molinier explique les fonctions qu’assument dans des contextes divers les quatre formes adverbiales construites sur l’adjectif qualificatif «général»: généralement, en général, de (façon-manière) générale et en règle générale. Il s’agit des fonctions suivantes: adverbe d’habitude, disjonctif de style, modifieur verbal et focalisateur (105). Cl. Guimier ne quitte pas son domaine de prédilection - l’étude de l’adverbe anglais - et choisit cette fois-ci d’aborder les adverbes anglais constitués du suffixe -wise (Les adverbes en «-wise» de l’anglais moderne: rôles sémantiques, 107-25). Ce suffixe ( germ. *wisa) a la même origine que le français guise (sp. guisa, anc. port. gisa, guysa, cat., oc., it. guisa) et se trouve également dans d’autres langues germaniques comme, par exemple, en allemand (gleicheweise, folgenderweise). Après une analyse détaillée de divers faits de langue contemporains, il remarque qu’on a certainement affaire à deux types d’adverbes en -wise: les adverbes de manière et les adverbes de domaine, qui témoignent d’une évolution parallèle. Malgré cela, Cl. Guimier pense qu’il «apparaît une unité du suffixe -wise: si l’adverbe de manière est le signe du regard du locuteur porté sur un procès, l’adverbe de domaine est le signe du regard du locuteur porté sur un contenu propositionnel» (123). En guise de conclusion, il soutient que «la vogue actuelle pour ce suffixe, réprouvé par les puristes, rappelons-le, contribue à sa polysémisation» (123). A. Borillo ouvre la voie aux études d’ordre discursif (Place et portée des adverbes de temps dans la structure de phrase et dans la structure de discours) en nous faisant découvrir les liens qui existent, à l’intérieur de l’énoncé, entre les différents adverbes temporels. En fait, la cohésion du texte est assurée par ce type de composition discursive. J. Bacha poursuit avec une analyse temporelle en choisissant d’étudier dans une perspective nouvelle l’adverbe français puis, qui avait été jusqu’à présent considéré comme un simple marqueur temporel. Dans son intervention, (Et) puis: marqueur temporel et connecteur argumentatif (147-61), J. Bacha met en question sa valeur exclusivement temporelle et remarque un certain lien qui existe entre l’adverbe puis et la conjonction et. Elle constate qu’il existe des situations où nous avons affaire à des progressions sémantique, textuelle et pragmatique de cet adverbe. En effet celui-ci a tendance à devenir l’équivalent de et pour ensuite s’associer à cette conjonction et former ainsi une locution argumentative. L’ouvrage se poursuit dans le domaine de l’énonciation et de la pragmatique avec la contribution de C. Cilianu-Lascu, «Encore» - emplois temporels et non temporels en français et en roumain, qui effectue une analyse contrastive de l’adverbe français encore et de ses équivalents roumains - încù, ói, mai, tot, pe deasupra, totuói, etc. M. Pitar, L’adverbe «tocmai». Valeurs et équivalences (189-202), étudie les valeurs contextuelles d’un semi-adverbe roumain qui apparaît assez souvent dans des contextes très divers. Outre sa valeur temporelle, tocmai possède, entre autres, des fonctions argumentatives analysées par une auteure qui se fait remarquer par une bonne interprétation des faits de langue et des exemples choisis avec soin. Avec l’étude de F. Lévrier, Connecteurs et correction du discours (203-19), nous resterons dans la sphère des liens discursifs et sémantiques qui s’établissent dans le texte. Les paires de termes décrites (au fait et à propos d’une part, au demeurant et au reste d’autre part) «mettent l’accent sur un mode particulier de construction du discours, en ce qu’ils apparaissent à l’analyse comme des outils visant à fragmenter l’organisation discursive» (217). 248 Besprechungen - Comptes rendus D. Vlad aborde le problème des Adverbes marqueurs de modalisation dans les énoncés au conditionnel (221-39) qui sont variés (éventuellement, sans doute, probablement, peut-être, vraiment, pourquoi, bien) et qui apportent une information supplémentaire qui, dans certaines situations, est obligatoire. E. Negoi òù Soare et V. Vintilescu étudient Les adjectifs et adverbes évaluatifs: de la syntaxe à la pragmasémantique. Dans leur intervention, elles se proposent d’analyser des structures communes au roumain et au français des points de vue sémantique, syntaxique ou pragmatique. Plus précisément, il s’agit de constructions contenant un infinitif en français (facile à dire) et un supin en roumain (uóor de zis). Des considérations d’ordre pragmatique incitent les auteures à conclure qu’il existe des différences entre les deux langues: «il existe en fait deux types de structures qui s’actualisent de manière différente en roumain, et qui en français s’actualisent de la même manière» (253). Quant aux auteures des deux dernières interventions, E. Arjoca-Ieremia et M. Ò enchea (Espaces mentaux et représentations linguistiques: l’adverbe roumain «mai» et ses équivalents français [258-80] et Adverbes renforçants dans l’opération traduisante (domaine roumainfrançais) [281-301]), elles proposent une analyse contrastive des adverbes qui caractérisent des points de vue syntaxique et discursif des deux langues. Tout au long de ce parcours thématique, nous avons assisté à des analyses intéressantes portant sur différents adverbes en français, en anglais et en roumain. En réussissant à mettre en valeur les recherches antérieures sur l’adverbe, les auteurs de ce volume ont réussi proposer des repères de réflexion sur l’une des parties du discours les plus problématiques pour les grammairiens. Nous espérons que les participants à ce colloque continueront leurs analyses dans ce domaine et nous feront découvrir d’autres particularités de cette classe de mots qui passionne de plus en plus les linguistes français et roumains. En fait, toutes les contributions confirment ce que Cl. Guimier prévoyait il y a quinze ans lorsqu’il déclarait que «le problème de l’adverbe [était] suffisamment vaste pour que chacun, quelle que soit sa spécialité, puisse y trouver matière à réflexion» 2 . C’est le mérite de Jan Goes d’avoir (re)mis en marche la «machine adverbiale». Il semble clair que ce recueil a rempli les promesses qui étaient formulées dans l’Introduction, soit «[d’]apporter quelques résultats stimulants pour la recherche concernant la syntaxe et la sémantique des catégories grammaticales» (7). Adrian Chircu ★ Habiba Naffati/ Ambroise Queffélec, Le français en Tunisie, CNRS (UMR 6039, Bases, Corpus et Langage) 2004, 453 p. (Le français en Afrique 18) Cet ouvrage participe du projet de recherches partagées intitulé Inventaire des particularités lexicales du français au Maghreb, coordonné par A. Queffélec et qui s’inscrit dans le cadre du réseau Étude du français en francophonie de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUPELF-UREF). Comme les trois autres ouvrages de la même collection, Le français au Maroc 1 , Le français en Mauritanie 2 et Le français en Algérie 3 , cet ouvrage se com- 249 Besprechungen - Comptes rendus 2 Cl. Guimier, Peut-on définir l’adverbe? , in: Les états de l’adverbe, Rennes, 1991: 5 (Travaux de CERLICO 3). 1 F. Benzakour/ D. Gaadi/ A. Queffélec, Le français au Maroc, Bruxelles 2000. 2 B. Ould Zein/ A. Queffélec, Le français en Mauritanie, Paris 1997. 3 A. Queffélec/ Y. Derradji/ V. Debov/ D. Smaali-Dekdouk/ Y. Cherrad-Benchefra, Le français en Algérie. Lexique et dynamique des langues, Bruxelles 2002.
